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Contre-terrorisme : Les forces spéciales américaines vont de nouveau être déployées en Somalie

par Laurent Lagneau · 17 mai 2022

En décembre 2020, soit quelques semaines avant de quitter la Maison Blanche, le président Trump ordonna le désengagement 700 militaires américains alors déployés en Somalie, où leur mission consistait à former et à appuyer les forces de sécurité locales face à la menace incarnée par les milices Shebabs [liées à al-Qaïda] et, dans une moindre mesure, par l’État islamique [EI].

Le Pentagone avait alors expliqué que les forces en question allaient en partie être « repositionnées vers les pays voisins » pour d’éventuelles « opération transfrontalières » afin de « maintenir la pression sur les organisations extrémistes violentes ». Et d’assurer qu’il entendait continuer « d’affaiblir » les groupes terroristes susceptibles de menacer les intérêts américains en gardant « la de mener des opérations anti-terroristes ciblées » en Somalie.

Quoi qu’il en soit, cette décision marquait une rupture avec la stratégie suivie depuis 2007 par les États-Unis. Statégie qui fut confortée durant le mandat de M. Trump, les forces américaines ayant multiplié les raids aériens contre les milices Shebabs.

Seulement, si ces frappes ont pu « causer des problèmes » aux jihadistes somaliens, elles n’ont « pas permis de les vaincre », avait admis le général Thomas Waldhauser, peu avant de quitter la tête de l’US Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique, en 2019.

Effectivement, les Shebabs ont toujours fait preuve d’une étonnante résilience, ceux-ci ayant conservé leur capacité de nuisance malgré les éliminations ciblées de leurs chefs, les frappes américaines et les revers infligés par la mission de l’Union africaine déployée en Somalie [AMISOM, devenue récemment ATMIS, pour « Mission de transition de l’Union africaine en Somalie »].

Ainsi, peu avant l’annonce de la décision de M.Trump, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’était dit très préoccupé par la hausse du nombre d’attentats commis à Mogadisco ainsi que par celle des assassinats ciblés visant les responsables gouvernementaux somaliens.

Près de dix-huit mois plus tard, la situation s’est dégradée. « Les conditions de sécurité sont demeurées instables. On a ainsi enregistré en moyenne 265 atteintes à la sécurité par mois en 2021. Comme pendant les périodes précédentes, la plupart de ces atteintes ont été perpétrées par les Shebabs, dont les activités ont augmenté de 17 % par rapport à 2020 », a en effet relevé M. Guterres, dans son dernier rapport sur la Somalie, publié en février.

Cela étant, depuis que le président Biden est à la Maison Blanche, les forces américaines n’ont frappé les Shebabs qu’à seulement cinq reprises : à Galkayo et à Galmudung, en juillet 2021, à Qeycad et à Cammaara, en août de la même année et à Duduble, en février 2022. Ce qui tranche nettement avec les premiers mois du mandat de son prédécesseur, au cours desquels 35 raids aériens contre l’organisation jihadiste furent menés.

Alors que la Somalie vient de porter, pour la seconde fois, Hassan Sheikh Mohamoud, à la présidence [il avait déjà été président entre 2012 et 2017, ndlr], M. Biden est revenu sur la décision de son prédécesseur, en autorisant le Pentagone à rétablir une présence militaire américaine permanente dans ce pays.

« Le président [Biden] a pris cette décision pour accroître la sécurité et l’efficacité de nos forces spéciales, qui ont passé plus d’un an, depuis la décision de la précédente administration, à entrer et à sortir épisodiquement de Somalie pour y faciliter les opérations antiterroristes », a expliqué un responsable américain, selon l’AFP.

Ce qu’a confirmé John Kirby, le porte-parole du Pentagone, John Kirby. Celui-ci a en effet déclaré que ce contingent [fort d’environ 500 opérateurs de l’US SOCOM, ndlr] aura à « former, conseiller et équiper les forces partenaires afin de leur donner les outils dont elles ont besoin pour perturber, dégrader et surveiller les Shebab ». Et d’insister : « Nos forces ne seront pas directement engagées dans des opérations de combat. L’objectif est de rendre plus efficace la lutte des forces locales contre les Shebabs ».

En outre, a continué M. Kirby, la « mission de conseil et d’assistance, comme nous l’avons vu dans de nombreux endroits à travers le monde, se fait mieux lorsque vous êtes sur place ».

Photo : US AFRICOM

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La République tchèque serait sur le point d’obtenir 60 chars Leopard 2 auprès de l’Allemagne

par Laurent Lagneau · 17 mai 2022

Cela fait un moment que l’armée tchèque souhaite remplacer ses chars T-72, hérités de la période soviétique. Mais les restrictions budgétaires l’en ont jusqu’à présent empêché. Ce qui fait qu’elle a du se contenter d’en moderniser une trentaine [sous la désignation T-72M4CZ] pour environ quarante millions d’euros, le reste ayant été mis en réserve. Et cela alors qu’elle aurait souhaité se procurer des Leopard 2 de facture allemande.

Seulement, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Ayant cédé destocké des chars T-72 de son inventaire pour les céder aux forces ukrainiennes [le nombre exact n’a pas été précisé, ndlr], Prague pourra compter sur le soutien de Berlin pour les remplacer.

En effet, le 4 mai, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a obtenu de son homologue allemand, Olaf Scholz, que l’Allemagne aiderait son pays à compenser les équipements militaires livrés à l’Ukraine. Restait donc à voir la forme que prendrait cette aide. Pendant un temps, il fut avancé que l’armée tchèque recevrait des chars Leopard 1 ayant appartenu à la Bundeswehr… Mais ce n’est pas vers cette solution que l’on s’achemine.

Ainsi, selon le quotidien économique « Ekonomický deník« , qui s’appuie sur des confidences faites par des responsables gouvernementaux, Prague serait sur le point d’obtenir – gratuitement – vingt chars Leopard 2A4 d’occasion, dans le cadre d’un accord avec Berlin. Puis, dans un second temps, le ministère tchèque de la Défense envisagerait de commander quarante Leopard 2A7, soit version la plus moderne actuellement sur le marché.

« Ces chars seraient fabriqués en coopération avec Krauss Maffei Wegmann […], des entreprises tchèques de l’industrie de la défense devant avoir une part importante dans le contrat », explique Ekonomický deník, pour qui l’achat de M1A2 Abrams américains n’aurait pas de sens pour Prague. « Leur acquisiton par la Pologne doit être considérée comme une décision politique visant à approfondir son partenariat stratégique avec les États-Unis », écrit-il.

Cette commande de Leopard 2A7 serait financée grâce à une hausse significative des dépenses militaires tchèques, celles-ci devant déjà augmenter de 4 milliards de couronnes tchèques [soit environ 170 millions d’euros] dès cette année. « Il est nécessaire de renforcer le budget de l’armée. La mise à jour aura certainement lieu au cours du premier semestre de cette année. Nous allons renforcer le budget de l’armée à hauteur de plusieurs milliards », a fait savoir Jan Bartošek, le vice-président de la Chambre des Députés, cité par Radio Prague.

BBC

From India to UK: An immigrant's snapshots from 1950s

By Gaggan SabherwalBBC News

A new exhibition in the UK explores the lives of South Asian immigrants in 1950s Coventry through the work of India-born photographer "Masterji".

Maganbhai Patel, popularly known as "Masterji", spent years documenting the lives of South Asian immigrants in Coventry in the West Midlands in England.

He was a well-known figure in the community and is considered to be the city's first Indian photographer.

Now an exhibition, titled "Through the Lens of Masterji", at Compton Verney Art Gallery in Warwickshire, is looking back at his life and his work that inspired a generation of Indian immigrants.

"I remember my mother telling me that people actually used to get my dad to go down to the hospitals and have their photographs taken in the hospital with their first-born child," says his daughter Tarla Patel.

Patel was born on 1 January 1924 in Dedvasan, a small village in Surat in the western state of Gujarat in India.

He studied there and went on to become a headmaster at a local school. But he had bigger dreams and ambitions. When he heard how well his friends who had migrated to England were doing, he decided to follow them and try his luck too.

His journey to England began from the port of Mumbai where he boarded a steamer cabin ship called the Jaljawahar with his small brown metal case.

Inside this, he carried his prized possession - a black and white photograph of his mother which was tucked away with his other belongings. It took him around 21 days to reach his destination and in January 1951, he finally arrived in England.

For a lot of migrants coming into post-war Britain, the jobs available were often manual. Patel managed to get work as a factory worker at the General Electric Company (GEC) in Coventry.

He settled down quickly, made friends with the people around him and soon joined GEC's photographic society.

His love for photography had begun back in India where he would frequently borrow his friend's camera and take photos of his surroundings.

Having regular work at the GEC allowed him to save up and buy a Kodak Box Brownie camera.

It wasn't long before his friends started to approach him for their photos so that they could send them back to their families in India.

Patel's friends affectionately called him "Master" in reference to his former job in India. As the years went by, this became "Masterji" (ji is often used as suffix after names in India to show respect).

At first, he would take black and white photographs of mostly single men who had come to Coventry to earn a wage and return home.

Slowly these men started settling down in the city and later brought their families or their new bride to England. Masterji found himself taking more and more photos of men with their families.

In the early days, he would take these photos at his home. As he became popular, people started hiring him for weddings, birthdays, and other private events.

Very soon, through word of mouth, the demand for Masterji's services increased and he quit his factory job to focus on photography full time.

In 1969, he opened the Master's Art Studio. He lived with his family above the studio.

During busy periods, his wife and children would drop in to help him. Ms Patel recalls this as a "wonderful" time. She grew up seeing a busy studio with many different people as customers.

"You could hear various accents,"she said. "We used to help with the albums. As I got older, I used to help take photographs in the studio or help out with wedding photographs," she adds.

Today, Master's Art Studio is run and managed by Ms Patel's elder brother Ravindra Patel.

Masterji's wife Ramaben Patel played an important role in the success of his work and studio. She was instrumental in developing many of the photos and interacting with customers.

 A photographer herself, she took many intimate family photos and also taught her children photography skills.

"Over time, I became experienced in taking photographs and I knew how and where to place the lights. It was easy. Taking photos isn't hard but we need to make sure the photo turns out well." she told the BBC. "I really enjoyed taking people's photographs and I used to feel proud that I was a photographer."

In those days there weren't many female photographers, so customers would initially hesitate to get their photos taken by her. With time, she managed to win their trust.

Some of her photos are also on display at the exhibition.

"My husband and I worked very hard over the years, and I am happy that people will get to see and enjoy our works," she said.

Tarla Patel is glad that her mother's contributions to her father's success are finally being acknowledged.

"My dad used to train people in Coventry, sometimes he'd double book and be out of the studio, so my mum would take photographs and do a bit of developing. She was never recognised for her role and so it's really lovely to see her name in print," she said.

Masterji's work acts like a socio-historic record of immigrants who came and settled in the city and helped build it.

His images document not just the changes in the lives of the immigrant community but also in the medium of photography.

As colour photography arrived, his portraits began capturing a new generation of British-born children of Indian parents in the city.

Masterji died in 2018 but Ms Patel and her family hope that the exhibition can help pass on their father's memories and legacy to future generations.

All photographs by Masterji Estate

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BBC

The new jet set - why private plane usage has soared

By Susan HornikBusiness reporter

Entrepreneur Rick Schirmer says that he and his family "feel safer" travelling by private plane.

"Flying private means our family is able to avoid the airport security experience, airport crowds, flight rage, and being surrounded by people who often won't mask properly," says the Los Angeles-based marketing boss.

While the vast majority of us have never been on a private plane, it is easy to understand the appeal.

It is a luxurious and exclusive world where you can avoid large airports and other passengers. And there is no rush to meet your check-in time - as the sleek jet takes off when you are ready, and not the other way round.

Plus, in many cases, you don't even have to go into a terminal building. Instead the limousine drives out onto the tarmac, right up to the aircraft. Where a smiling member of cabin crew hands you a glass of champagne as you relax into a soft leather armchair.

The other recent advantage to private planes - which you typically hire like a very expensive flying taxi, rather than buying your own - was that they continued flying during the pandemic.

So, while airlines grounded services over the past two years, the super rich and business leaders were still able to travel, safe in the knowledge that they were sticking to their own Covid-19 bubble.

As a result, private plane usage has soared, especially in 2021. Last year there were 3.3 million such flights around the world, the most on record, according to aviation data research firm Wingx.

This figure was 7% higher than the previous high seen in 2019, with the US and Europe leading the growth.

But with the world continuing to hopefully put the pandemic behind us, will the use of private planes now decline? And should their use be justified given their significant environmental impact?

"More people are seeking out travel solutions that offer a controlled, flexible experience, which can't be provided by a commercial flight," says Ian Moore, chief commercial officer of private plane business, VistaJet.

The Malta headquartered global firm has 73 aircraft, and Mr Moore says that demand from customers increased by 26% last year in Europe, and by 21% for the rest of the world.

He adds that 71% of the firm's incoming requests are from passengers who were not previously regular users of private aviation. "And we expect the increased number of first-time private flyers to keep growing in 2022 and beyond."

It is a similar picture at Jettly, a new online booking platform for private planes, which is receiving 15,000 requests from around the world.

Meanwhile, sister firms Jet It and JetClub, say they are struggling to get enough new aircraft to keep up with demand. "We need more airplanes, but our OEM [original equipment manufacturer] partners are not able to produce enough," says co-founder of the two brands, and chief executive of JetClub, Vishal Hiremath.

One issue that may start to dampen demand for private planes are rising fuel prices - the passing on to passengers of the big rise in the cost of aviation fuel as a result of the continuing conflict in Ukraine. Jet fuel is currently more than twice the price it was this year last year.

"Unfortunately, we don't yet know how high [prices] they will go, but we believe it will be quite impactful on the market," says Justin Crabbe, chief executive of Jettly.

Yet, at the same time, private jets have never been cheap. And more often users can put them on their company expenses rather than pay out of their own pocket.

Exactly how much they currently cost to hire is a bit like asking 'how long is a piece of a string?'. Yet to give you one example, if you wanted a private jet to fly six people from London to Ibiza and back at the end of this month, it would set you back about $28,000 (£23,000).

Aviation sector analyst, John Grant of Midas Aviation, expects that some people who started using private planes over the past two years will continue to do so.

"The increasing range of scheduled flights and the ultra-competitive fares on offer with many airlines will ultimately lead to travellers reluctantly accepting a scheduled service, for a cheaper price with less flexibility," he says.

"However, a small proportion of those using private jets in the last two years for the first time will view the benefits as of sufficient value and continue to use such operators where practical."

To make the world of private planes more affordable to us mere mortals, a number of providers now offer a halfway house known as "semi private planes".

These use the larger size of private planes (private jets typically seat between six and 20 people), but you have to share them with fellow passengers that you don't know. And only a limited number of destinations are offered.

One such provider is US firm JSX. Spokesperson, Benjamin Kaufman, says the firm "saw a gap in the airline market", and claims that fares start from as little as $199 (£161), each way.

He adds that the company "gives travellers many of the perks of flying private, at a significant saving".

However, what about the environmental impact of private planes? They are five to 14 times more polluting than commercial airlines on a per passenger basis, according to cleaner transport campaign group Transport & Environment.

The private plane industry counters that it encourages passengers to carbon offset, and some firms are also switching to the use of biofuels, and exploring electric, hydrogen and hybrid powered aircraft.

Mr Moore from VistaJet says his company is committed to achieving carbon neutrality by 2025. "And today, since we launched our sustainability initiative, we've had over 85% of members offset CO2 emissions relative to their flights' fuel consumption."

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

However, Anna Hughes, director of Flight Free UK, is not convinced. Her organisation encourages people to pledge not to use air travel for a whole year.

At a time when we need to be doing everything we can to reduce emissions, we have to question whether private jets are an appropriate form of transport," she says.

"No offsetting scheme can make up for the huge emissions of taking a private flight. Trees take a long time to grow, but flight emissions are immediate. The most reliable way to reduce emissions from flights remains the simplest one - fly less.

"Being able to fly in a private jet is a huge privilege, and as humanity faces up to the climate crisis we should be using our privilege not to harm others."

Additional reporting by New Tech Economy editor Will Smale.

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Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

Issued on: 11/04/2022 - 14:39

Céline SCHMITT

Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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Le Pentagone diffuse l’image d’un objet aérien non identifié ayant évolué près d’un F/A-18

par Laurent Lagneau · 18 mai 2022

En juin 2021, le Bureau du directeur du renseignement national [ODNI] et l’Unidentified Aerial Phenomena Task Force [UAPTF], une cellule créée un an plus tôt par le service de renseignement de l’US Navy, publièrent conjointement un rapport au sujet des 144 phénomènes aériens non identifiés [PAN] observés aux États-Unis depuis 2004, en particulier à proximité de manoeuvres ou d’emprises militaires.

Cet intérêt porté par les autorités américaines à ces phénomènes non identifiés, pour lesquels une explication rationnelle finit généralement par être trouvée, avait été résumé par le sénateur Marco Rubio, vice-président de la commission du renseignement. « Il y a des trucs qui volent dans notre espace aérien et nous ne savons pas ce que c’est et ce ne sont pas les nôtres. Nous devons donc savoir qui se cache derrière, qui plus est s’il s’agit d’un adversaire qui a fait un saut technologique », avait-il dit au site Politico.

En clair l’objectif était de déterminer si des adversaires des États-Unis avaient réussi à développer des technologies avancées pouvant expliquer le comportement étonnant d’objets observés par les forces américaines. Ainsi, par exemple, lors d’une vague de « phénomènes aériens non identifiés » survenue en 2014/15 [et qui fit l’objet d’une enquête du New York Times en 2019], des pilotes de l’US Navy avaient décrit des engins n’ayant « aucun panache d’échappement » et pouvant atteindre « 30’000 pieds et des vitesses hypersoniques » en un rien de temps.

« Nous parlons d’objets qui ont été vus par des pilotes de la marine ou de l’armée de l’air, ou qui ont été repérés par des images satellites, qui s’engagent franchement dans des actions difficiles à expliquer. […] Des mouvements difficiles à reproduire, pour lesquels nous n’avons pas la technologie nécessaire ou qui se déplacent à des vitesses dépassant le mur du son sans bang sonique », avait par ailleurs expliqué John Ratcliffe, ancien Directeur national du renseignement américain, en mars 2021.

Cela étant, le rapport publié l’an dernier [et dont une partie reste « classifiée »] avait établi cinq catégories d’explications possibles au sujet de ces « objets volant non identifiés » : échos parasites sur les radars [on parle alors de « fouillis radar »], phénomènes atmosphériques naturels, programmes du gouvernement américain [et/ou de l’industrie] classifiés, systèmes adverses étrangers et « autres ».

Reste que sur les 144 cas évoqués, un seul avait été élucidé au moment de la publication de ce rapport : il s’agissait d’un  » gros ballon qui se dégonflait ». Pour les autres, faute de données suffisantes, il n’était pas possible de se prononcer avec une certitude absolue. Toutefois, 80 d’entre eux avaient été détectés par au moins deux capteurs.

« Dans un nombre limité d’incidents, les PAN auraient semblé présenter des caractéristiques de vol inhabituelles. Ces observations pourraient être le résultat d’erreurs de capteurs, d’une mystification ou d’une mauvaise perception des observateurs et nécessitent une analyse rigoureuse supplémentaire », était-il avancé dans ce rapport.

Depuis, le Pentagone a mis en place l’Airborne Object Identification and Management Synchronization Group [AOIMSG], un groupe dédié à l’étude de ces phénomènes aériens non identifiés, en expliquant ceux-ci sont susceptibles de « poser des problèmes de sécurité nationale ». Et, le 17 mai, pour la première fois en plus de cinquante ans [et le projet « Blue Book »], le Congrès des États-Unis a organisé une audition publique consacrée à ce sujet, en convoquant Ronald Moultrie, le sous-secrétaire à la Défense pour le renseignement et la sécurité et Scott Bray, le directeur adjoint du renseignement naval.

Ainsi, comme il est désormais demandé aux militaires américains [en particulier le personnel navigant, ndlr] de signaler toute observation d’objet aériens non identifiés, le nombre de cas a « explosé » depuis juin 2021, celui-ci étant passé à environ 400 selon M. Bray, qui a par ailleurs indiqué que d’autres pays sont également confrontés à ce phénomène. Et de préciser qu’ils échangent leurs informations avec les États-Unis, et vice-versa.

En outre, le directeur adjoint du renseignement naval a également indiqué que, à ce jour, s’il n’y avait eu aucun collision entre des objets non identifiés et des avions militaires américains, cela a toutefois failli arriver à 11 reprises. Pour la plupart, ces incidents ont eu lieu large de la Virgine et de la Caroline du Nord.

Lors de cette audition, M. Bray a produit une vidéo filmée en 2021, à bord d’un F/A-18 de l’US Navy, afin de montrer « la vitesse typique à laquelle les avions militaires peuvent s’approcher d’un objet inconnu ». Effectivement, on ne voit pas grand chose, même en faisant défiler les images au ralenti… Mais on devine un objet sphérique, dont le responsable américain a dit ne « pas avoir d’explication » à son sujet…

BBC

The radio station giving indigenous people a voice

By Grace LivingstoneBusiness reporter, Panama City

The high-rises and glass towers of Panama City gleam in the sunlight.

But on the other side of town, there's an old office block where if you go up the stairs and you'll find a tiny makeshift radio studio.

From here, Panama's first indigenous people's radio station, Voces Originarias Panamá, is now broadcast across the country.

Panama has almost half a million indigenous people, who make up 12% of the population, and speak seven different languages. Dad Neba, the station's coordinator, says it's time they had a voice.

"Historically we've been bombarded with information from outside, and now we want to speak for ourselves," he says. "We want to show the needs of our peoples."

The idea of the station emerged during the Covid pandemic, when it was vital to get health information to isolated communities. "We had programmes in seven languages about prevention," says Mr Neba. "In each language we'd say 'you must wash your hands'."

He operates the station with DJ Olocunaliler Ferrer who, in between programmes about history, current affairs, indigenous rights and culture, plays a range of music from traditional songs, to indigenous rock and rap.

It was launched last year by the National Coordinating Body of Indigenous Peoples of Panama (COONAPIP), which represents all the traditional indigenous authorities of Panama.

They see the radio station as an important tool to defend the culture, land and social and economic rights, of indigenous people.

New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

"From every corner of the country, indigenous people can send news to the station in their own language," says Marcelo Guerra, the president of COONAPIP.

"They can talk about the problems they face in their territories, whether that be incursions onto their lands, lack of health facilities, or clean water."

There are seven different indigenous peoples of Panama - the Ngäbe, the Buglé, the Guna, the Emberá, the Wounaan, the Bribri, and the Naso Tjërdi.

Mr Neba is a Guna from Guna Yala, an indigenous territory spread across hundreds of islands off the Caribbean coast of Panama. He's worked voluntarily for years in community radio, and is now travelling to indigenous communities across the country, teaching people how to make radio programmes.

Arona Membache attended one of his workshops in the small community of Arimae, in the province of Darien in eastern Panama. "We learnt how to write a script, gather information, record sound, basically everything about radio," she says.

Like most people here, Ms Membache is a subsistence farmer cultivating plantain, yuccas, yams, rice and maize. In her spare time she teaches children traditional dances that were taught to her by her mother.

She now sends the radio station reports in the local language, Emberá, and audio recordings of the songs and drums that accompany the dances. "Using our cell phones, we can send reports from here showing our culture, identity and language," says Ms Membache.

Caselina Bacorizo, 79, a fellow resident of Arimae, says: "I didn't know anything about radio before, but after going to the workshops, I can see that having our own radio station is so important. We could use it to teach our children about our culture, and to maintain our language."

Arimae has a population of 997. Many residents live in wooden houses with thatched palm rooves, while others homes are made of breeze blocks and corrugated iron.

The people in Arimae are from two different indigenous groups, the Emberá and the Wounaan. They came together and founded this community in 1969 to defend themselves from road builders. The Pan American Highway, which began construction here in the early 1970s, was built right through the rainforest where they lived.

"When the road came, we had serious problems here," says Abrego Membeche, one of the founders of Arimae. "Outsiders began to arrive and take over the land. We had to challenge these people and demand the government take action."

The community finally got a title to their lands in 2015, but it's a much smaller area than they once had. Over the past 50 years, they've lost more than 600sq km (232sq miles).

Much of that was virgin forest, cut down by loggers and farmers who came after the road was built. Many people here want the radio station to highlight the importance of protecting nature.

José Bacorizo is president of the Arimae's elected congress. "We should have a [radio] programme teaching our values, how we value the land, and why it's important to conserve nature,' he says.

"The forest is what gives us life. It gives us oxygen. Without it we wouldn't be able to breathe. So, we have to care for nature because nature cares for us."

More than half of Panamanian territory is covered by rainforest. It also has large areas of mangroves.

Although the Panamanian government has strengthened environmental laws over the last 20 years, deforestation remains a concern for indigenous peoples.

The government recognises five separate 'comarcas' or semi-autonomous indigenous areas in Panama, comprising 23% of the national territory. But dozens of smaller indigenous communities do not have formal titles to their lands, which are under threat from cattle ranching, logging, agriculture and, more recently the mining industry.

The country's largest mine opened in 2019 and the government is considering several more mining concessions.

Between 2001 and 2019, Panama lost 414,000 hectares (or 7.3%) of its tree cover, including 73,000 hectares of primary rainforest, according to the Rainforest Foundation. In that period, Darien province - where Arimae is located - saw the greatest level of deforestation, totalling 104,000 hectares.

Arimae resident Mariela Sabúgura agrees that the radio station could be used to talk about conservation. "Human beings themselves have destroyed mother earth," she says. "Now we need to conserve it and turn it back to how it was - virgin forest.

"We could use the radio station to raise awareness and come up with ideas. We could replant the forest, plant fruit trees, timber trees."

By enabling indigenous people to defend their lands and the environment, the radio station may also protect their livelihoods, which in rural areas is either growing food for their own consumption, or a mixture of subsistence farming and small scale agriculture, aimed at local markets.

Voces Originarias Panamá is a digital radio station. Cell-phone coverage is patchy in some isolated communities, so it can be hard to hear the radio station online. Many residents of Arimae said they'd like the government to allocate the station an analogue terrestrial radio frequency, so it can be picked up by traditional radios.

The radio station is in its early days. It's run by volunteers in the offices of COONPIP.

It received financing from the International Union for the Conservation of Nature (IUCN), a network of governmental and non-governmental agencies, but now funds are running low.

Dad Neba, the station's coordinator, however, is determined to keep it going. "The radio station is a fundamental tool for the indigenous peoples of Panama to protect their rights and strengthen their culture, their identity and their languages." Above all, he says, indigenous people want their voices to be heard.

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BBC

Why the volatile price of aluminium matters

By Chris BaraniukTechnology of Business reporter

At a small brewery in Nevada in the US, thousands of stockpiled aluminium cans sit waiting to be filled.

Until they're topped up with beer and shipped out to retailers, they won't earn Wyndee Forrest, co-founder of the CraftHaus Brewery any money. But she says the business was forced to hoard the cans.

"We are now sitting on a good three months of stock as an insurance policy," she explains.

The firm used to keep just one month's worth supply of cans in stock but given the turbulence in the aluminium market, she is worried suppliers will not be able to meet delivery dates.

The price of the containers has risen roughly 18%, a headache for Ms Forrest and her colleagues, who have also faced soaring delivery costs.

Aluminium is used in a bewildering variety of products - from door frames to aircraft.

While the benchmark price for aluminium traded on the London Metal Exchange has dropped back in the last two months, it remains more than 65% above pre-pandemic levels.

Demand for aluminium fluctuated during the pandemic. Sales of the metal fell at the start during lockdowns as workers had to stay at home but then ratcheted up again as many countries exited lockdown, says Uday Patel, senior research manager at Wood Mackenzie.

That left stocks of aluminium in warehouses depleted.

More technology of business:

Russia's invasion of Ukraine has tightened supplies further and pushed the price higher still.

"A lot of buyers of aluminium in Europe are almost self-sanctioning and refusing to touch Russian aluminium if they can," says Mr Patel.

But even prior to the conflict, soaring energy prices were already causing headaches at aluminium smelting facilities - the invasion worsened the situation.

US firm Alcoa recently decided to shutter one smelting facility in Spain for two years, until 2024, because of what it called "exorbitant energy prices". Other smelters have shut down or reduced output in recent months, too.

Mr Patel says consultancy, Wood Mackenzie, estimates that Europe will lose about 900,000 tonnes of primary aluminium production in 2022.

"Unlike some of the other base metals, aluminium is highly susceptible to shifts" in energy prices says Keith Wildie, head of trading at metals recycling firm, Romco Group.

This is because nearly half of the price of primary aluminium comes from the energy costs incurred in producing it, he says. The electrolysis process, is energy intensive - electricity is used in the extraction of aluminium from aluminium oxide, which itself comes from the aluminium ore, or bauxite, mined out of the ground.

It is difficult to overstate how important aluminium is to the global economy, it is vital in the production of energy efficient vehicles, for instance.

"Sorry, it's gone up, it's gone up again!" - this is what Colin Shorney, managing director at Dudley's Aluminium, a Welsh manufacturer of windows, doors and facades, says he has found himself telling his clients recently about the cost of his core material.

"I've been in the industry 30 years," he tells BBC News. "I've not ever seen anything like this in terms of the instability of the raw material price."

Mr Shorney's products go into all kinds of buildings, from schools to police stations. But one major hotel chain, he says, is putting an upcoming project on hold because of the rising cost of materials.

And at the same time businesses are facing other cost increases that compound the aluminium problem.

Back in Nevada, Ms Forrest, for one, explains that she used to routinely buy her cans from a supplier in California.

"It was about $300 (£239) to ship one pallet of cans to us," she says. "We ordered another pallet of cans, five days later, it was $3,000… That was shocking."

CraftHaus has since switched to ordering cans from a supplier based closer to home instead - to try and ensure shipping costs remain manageable for the firm.

So, what is the outlook for the rest of the year? Mr Wildie thinks supply constraints of aluminium will likely continue for some time. Firms such as his, that recycle aluminium are "filling the gap" at the moment, he explains. Romco Group's revenue surged 330% year-on-year in 2021.

Although the global aluminium supply continues to be tight, demand could potentially cool significantly in the coming months. Fears of a coming recession have already spooked some aluminium buyers in the US and Norsk Hydro, a large Norwegian producer of aluminium that clocked record profits in the last quarter, says the outlook is tinged with "uncertainty".

Mr Patel adds that Wood Mackenzie too is forecasting a slowdown in the global economy, which naturally could reduce demand and production of aluminium on a large scale.

The weather is, admittedly, already stormy, for practically anyone trying to get hold of this important metal for a project.

"I'm personally experiencing this," adds Mr Patel. "We're planning to put a big sliding door in our extension."

While he put the order for the aluminium-framed door through months ahead of time, he says he can't be certain when it will arrive.

Reflecting on this, and the current hefty cost of construction materials in general, Mr Patel adds, "When these things happen, you start panicking a little bit."

Valeurs Actuelles

Législatives 2022 : Christian Jacob appelle Damien Abad à « clarifier sa position »

« On ne peut pas être dans l’ambiguïté ». Invité à réagir au supposé rapprochement de Damien Abad et de la majorité présidentielle, Christian Jacob, a demandé au patron des députés LR de « clarifier sa position » sur franceinfo, ce jeudi 19 mai.

Si la décision de quitter le parti « lui revient », le candidat de la 5e circonscription de l’Ain doit « assumer s’il rejoint la majorité », et mettre « les choses au clair » pour éviter toute « ambiguïté », a averti le président du parti LR. En cas de départ vers la majorité, Damien Abad ne fera plus partie des Républicains, c’est « une évidence », a assuré Christian Jacob.

Une annonce « d’ici à vendredi »

Les soupçons de certains membres des Républicains se sont renforcés après qu’aucun candidat de la majorité présidentielle n’ait été présenté face à Damien Abad dans une circonscription de l’Ain. 

Dans l’attente d’une prise de parole, les cadres du parti affirment avoir déjà un candidat « prêt » pour l’affronter, selon Le Parisien. « Ce serait logique de présenter quelqu’un face à lui. Pour redorer notre blason, il faut être clair sur notre ligne », a estimé Gilles Platret, vice-président de LR ajoutant « que Damien Abad a des contacts rapprochés avec la sphère macroniste ». Ce dernier a promis à sa famille politique qu’il « clarifierait sa situation d’ici à vendredi ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Élisabeth Borne, fille d'un résistant rescapé d'Auschwitz

Publié le : 19/05/2022 - 11:38

Stéphanie TROUILLARD Suivre

La nouvelle Première ministre, Élisabeth Borne, a connu une enfance marquée par le suicide de son père en 1972, un ancien déporté, alors qu'elle n'a que 11 ans. Né Bornstein, Joseph Borne, ancien résistant d'origine polonaise, a connu l'enfer du camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau.

Discrète sur sa vie privée, la nouvelle Première ministre Élisabeth Borne l'est tout autant sur son héritage familial marqué par la Seconde Guerre mondiale. Son père Joseph, un résistant juif, a été déporté en 1944 vers Auschwitz-Birkenau. Libéré en 1945, il en restera profondément marqué. Joseph Borne se suicidera alors que sa fille n'a que 11 ans. 

"Ça n’a pas toujours été simple. J’ai perdu mon père quand j’étais très jeune. Et donc on s’est retrouvées avec ma mère, qui avait deux filles et qui n’avait pas trop de revenus", avait-elle raconté pudiquement sans rentrer dans les détails, lors d'une interview en 2021 sur la chaîne C8.

Sa famille a ses racines en Pologne. Son grand-père Zelig Bornstein, qui mourra dans les camp ainsi que deux de ses fils, fuit l'antisémitisme dans les années 20 pour s'installer en Belgique, où il trouve du travail chez un diamantaire. Joseph naît à Anvers en 1925. Il fait partie d'une fratrie de quatre garçons, Léon né en 1921, Isaac en 1923 et Albert en 1930.

Lorsqu'éclate la Seconde Guerre mondiale, la famille doit de nouveau s'exiler et se réfugie dans le sud de la France, à Toulouse, à Montauban, puis à Nîmes. La mère Anna décède alors à seulement 36 ans.

La photo date de 1939. Zelig Bornstein, né à Lukow, en Pologne, pose avec ses trois fils : Joseph, Isaac et Leon. Ils seront tous les 4 déportés. Joseph et Isaac survivront, pas les deux autres. Joseph (le premier à gauche, sur la photo) est le père d'#ElisabethBorne pic.twitter.com/snTfiTw2xp

May 16, 2022

L'entrée dans la résistance

En août 1942, Joseph et son frère Isaac sont arrêtés une première fois en tant que juifs apatrides et sont conduits au camp de Rivesaltes. "Zelig se rend à Rivesaltes et parvient à soudoyer un gardien, qui laisse Isaac et Joseph 's’évader'. Ils reviennent à Nîmes fin 1942 et décident de s’engager dans la résistance", a expliqué au site Cultea Jean-Paul Boré, vice-président des Amis de la Fondation pour la mémoire de la déportation du Gard. Entre-temps, Léon a aussi été arrêté. Il sera déporté par le convoi 51, le 6 mars 1943; en direction de Sobibor, où il est assassiné.

Les trois frères Bornstein se font alors appeler Borne. Ils ont pour mission de convoyer des hommes et des femmes de Grenoble vers le maquis de Biques, dans le Tarn, dirigé par le fondateur de l’Organisation juive de combat, un mouvement de résistance juif, Abraham Polonski, comme le précise le magazine Le Point.

Mais le 24 décembre 1943, le père et ses trois fils, Joseph, Isaac et Albert, sont arrêtés à Grenoble par la Gestapo. "On avait des faux papiers, quand la police est rentrée dans l'appartement à dix heures du soir, elle nous a fait baisser les pantalons. (...) Ils voulaient des juifs. Ils voulaient absolument que les gens dénoncent les autres. Et de là, on a subi aussi ce qu'on appelle la baignoire à ce moment-là. C'est une planche, on la fait basculer dans l'eau. Un interrogatoire très très dur", avait raconté Isaac lors d'un entretien pour l'Ina.

"Les cendres volaient jusque là"

La famille est transférée à Drancy, avant d'être déportée pour Auschwitz-Birkenau par le convoi 66 du 20 janvier 1944. Ils y découvrent l'enfer. "Il y avait des rangées de SS et des gens de la Sonderkommando, des chiens, et les hurlements : 'Raus, raus, raus'. [...] il fallait vite sortir. Il y avait déjà de la neige. Et c'est là que mon frère Joseph et moi, on a été sélectionnés", avait décrit Isaac. Zelig et Albert sont eux conduits directement vers la chambre à gaz.

Joseph et Isaac partent travailler pour le camp de Buna-Monowitz ou Auschwitz III, l'un des trois grands camps du complexe concentrationnaire : "Quand nous sommes arrivés à la Bunawerk, qui est à trois kilomètres d'Auschwitz, les cendres volaient jusque là. Quand il y avait du vent, les cheminées qui brûlaient, ça sentait mauvais partout. Et les anciens, les anciens qui étaient dans le camp nous disaient à ce moment-là : 'Tu vois, ça c'est tes parents qui s'en vont au ciel. Ils brûlent'".

Pendant un an, les frères Borne réussissent à survivre grâce, notamment, à leur esprit de solidarité, selon Isaac : "On a toujours tout partagé, lui avec moi et moi avec lui parce que moi je le surveillais comme le lait sur le feu". Face à l'avancée de l'armée rouge, ils sont évacués, en janvier 1945, plus à l'ouest, dans le camp de Buchenwald où ils sont libérés par les Américains le 11 avril 1945. 

À leur retour en France, comme le raconte le journal Midi Libre, Isaac retrouve Odette, une jeune femme qu'il avait rencontrée à Nice, tandis que Joseph se refait une santé dans le Calvados, où il rencontre Marguerite Lescene, une pharmacienne. Il se convertit au christianisme pour l'épouser. Ils auront deux filles, dont Élisabeth née en 1961.

Le grand-père et le frère cadet, âgé de 14 ans, ont été gazés. Le père Joseph âgé de 18 ans est revenu avec son frère aîné. Ils ont pris le nom de Borne en même temps qu'ils ont été naturalisés français, en 1949 pour l'oncle Isaac par un décret signé par Henri Queuille 2/2 pic.twitter.com/CUb3nm5K8o

May 16, 2022

Mais les souffrances de la déportation ne le quittent pas. Selon son frère, il ne supportait pas d'en parler. En 1972, à l'âge de seulement 47 ans, il se donne la mort en se défenestrant. Même si les raisons de ce geste ne sont pas connues, pour Isaac, il souffrait d'une certaine culpabilité après avoir perdu son père et deux de ses frères dans les camps : "Coupable de quoi ? On sait pas toujours. Mais je crois que chaque personne, à la mort des siens, se dit toujours, même aujourd'hui : 'on aurait dû, si j'avais su...'".

La jeune Élisabeth devient alors pupille de la Nation et réussit à poursuivre de brillantes études. En 2015, lors d'un entretien à Libération, elle avait confié avoir beaucoup pensé à lui lorsque, devenue préfète, elle avait remis pour la première fois à un citoyen son décret de naturalisation : "Que moi, la fille de ce réfugié apatride, qui n'a été français qu'en 1950, j'accomplisse ce geste, cela disait quelque chose sur l'intégration".  

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Artillerie : La Belgique a signé un accord avec la France pour se procurer neuf CAESAr NG

par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

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Au gré des restructurations lancées dès la fin de la Guerre Froide, le format de l’artillerie belge s’est réduit comme peau de chagrin, celle-ci ne comptant plus désormais qu’un seul bataillon. Mais, désormais, il est question d’une « remontée en puissance », comme s’en était félicité le général Pierre Gérard, le commandant de la composante « Terre » de la défense d’outre-Quiévrain, en janvier 2021.

« Sur le plan capacitaire, notre artillerie a commencé à remonter en puissance, et cette remontée se traduit par des faits très concrets tels que la réactivation de la capacité Mistral, l’achat confirmé encore ce mois-ci de radars de tir et de contre-batterie, et je l’espère dans les mois à venir de nouveaux obusiers CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] », avait-il en effet déclaré.

Les voeux du général Gérard seront exaucés. En novembre dernier, le gouvernement belge a en effet donné son feu vert à l’acquisition de « neuf systèmes d’artillerie français à longue portée CAESAr de nouvelle génération [NG] ». Et, à cette fin, un nouvel accord intergouvernemental, appelé « Capacité Motorisée 2 » [ou CaMo2], a été signé, le 13 mai, par la Belgique et la France.

Pour rappel, l’accord « CaMo1 », signé en 2018, s’est concrétisé par la commande de 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et de 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar. En clair, la composante « Terre » de la Défense belge a ainsi rejoint le programme français « SCORPION », ce qui suppose une convergence avec l’armée de Terre en matière de doctrine, de formation, d’entraînement et de maintien en condition opérationnelle [MCO]. Et cela vaudra donc aussi pour « CaMo2 » dans le domaine de l’artillerie.

La Belgique acquiert aujourd’hui 9 canons français Caesar. Ensemble, nous construisons une Europe de la défense solide et concrète. Grâce à nos matériels en commun, nous serons plus efficaces dans nos opérations communes futures.

— Florence Parly (@florence_parly) May 13, 2022

« En complément du volet opérationnel, incluant une formation commune et un entrainement intégré [concept ‘plug and fight’ entre les unités de combat belges et françaises], cet accord comprend l’acquisition par la Belgique de 9 CAESAr NG infovalorisés », précise le ministère belge de la Défense.

Et d’ajouter : « Cela comprend également le matériel pour les systèmes de Communication et d’Information [CIS], le matériel et logiciel nécessaires pour intégrer les pièces d’artillerie dans le réseau infovalorisé, l’outillage, la documentation et le matériel d’accompagnement, tel que celui de programmation des munitions, le matériel et le logiciel indépendants supplémentaires pour contrôler indépendamment les éléments de tir, etc ».

Le montant de l’investissement prévu pour cet accord s’élève à 62 millions d’euros. La livraison des neuf CAESAr NG est prévue en 2027.

La composante « Terre » de la Défense belge disposera des mêmes modèles de CAESAr NG que l’armée de Terre, celle-ci devant en recevoir 109 exemplaires, comme l’avait annoncé le Premier ministre, Jean Castex, lors d’une visite de site industriel exploité par Nexter à Roanne, en février dernier.

Le CAESAr de nouvelle génération sera doté d’une cabine blindée de niveau 2 afin d’accroître la protection des artilleurs contre les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et les munitions de petits calibres, de logiciels de conduite de tirs améliorés, du brouilleur BARAGE conçu par Thales et de la nouvelle radio CONTACT. Monté sur un nouveau châssis, sa motorisation sera deux fois plus puissante [460 CV].

Artillerie : La Belgique a signé un accord avec la France pour se procurer neuf CAESAr NG

par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

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Au gré des restructurations lancées dès la fin de la Guerre Froide, le format de l’artillerie belge s’est réduit comme peau de chagrin, celle-ci ne comptant plus désormais qu’un seul bataillon. Mais, désormais, il est question d’une « remontée en puissance », comme s’en était félicité le général Pierre Gérard, le commandant de la composante « Terre » de la défense d’outre-Quiévrain, en janvier 2021.

« Sur le plan capacitaire, notre artillerie a commencé à remonter en puissance, et cette remontée se traduit par des faits très concrets tels que la réactivation de la capacité Mistral, l’achat confirmé encore ce mois-ci de radars de tir et de contre-batterie, et je l’espère dans les mois à venir de nouveaux obusiers CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] », avait-il en effet déclaré.

Les voeux du général Gérard seront exaucés. En novembre dernier, le gouvernement belge a en effet donné son feu vert à l’acquisition de « neuf systèmes d’artillerie français à longue portée CAESAr de nouvelle génération [NG] ». Et, à cette fin, un nouvel accord intergouvernemental, appelé « Capacité Motorisée 2 » [ou CaMo2], a été signé, le 13 mai, par la Belgique et la France.

Pour rappel, l’accord « CaMo1 », signé en 2018, s’est concrétisé par la commande de 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et de 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar. En clair, la composante « Terre » de la Défense belge a ainsi rejoint le programme français « SCORPION », ce qui suppose une convergence avec l’armée de Terre en matière de doctrine, de formation, d’entraînement et de maintien en condition opérationnelle [MCO]. Et cela vaudra donc aussi pour « CaMo2 » dans le domaine de l’artillerie.

La Belgique acquiert aujourd’hui 9 canons français Caesar. Ensemble, nous construisons une Europe de la défense solide et concrète. Grâce à nos matériels en commun, nous serons plus efficaces dans nos opérations communes futures.

— Florence Parly (@florence_parly) May 13, 2022

« En complément du volet opérationnel, incluant une formation commune et un entrainement intégré [concept ‘plug and fight’ entre les unités de combat belges et françaises], cet accord comprend l’acquisition par la Belgique de 9 CAESAr NG infovalorisés », précise le ministère belge de la Défense.

Et d’ajouter : « Cela comprend également le matériel pour les systèmes de Communication et d’Information [CIS], le matériel et logiciel nécessaires pour intégrer les pièces d’artillerie dans le réseau infovalorisé, l’outillage, la documentation et le matériel d’accompagnement, tel que celui de programmation des munitions, le matériel et le logiciel indépendants supplémentaires pour contrôler indépendamment les éléments de tir, etc ».

Le montant de l’investissement prévu pour cet accord s’élève à 62 millions d’euros. La livraison des neuf CAESAr NG est prévue en 2027.

La composante « Terre » de la Défense belge disposera des mêmes modèles de CAESAr NG que l’armée de Terre, celle-ci devant en recevoir 109 exemplaires, comme l’avait annoncé le Premier ministre, Jean Castex, lors d’une visite de site industriel exploité par Nexter à Roanne, en février dernier.

Le CAESAr de nouvelle génération sera doté d’une cabine blindée de niveau 2 afin d’accroître la protection des artilleurs contre les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et les munitions de petits calibres, de logiciels de conduite de tirs améliorés, du brouilleur BARAGE conçu par Thales et de la nouvelle radio CONTACT. Monté sur un nouveau châssis, sa motorisation sera deux fois plus puissante [460 CV].

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Au gré des restructurations lancées dès la fin de la Guerre Froide, le format de l’artillerie belge s’est réduit comme peau de chagrin, celle-ci ne comptant plus désormais qu’un seul bataillon. Mais, désormais, il est question d’une « remontée en puissance », comme s’en était félicité le général Pierre Gérard, le commandant de la composante « Terre » de la défense d’outre-Quiévrain, en janvier 2021.

« Sur le plan capacitaire, notre artillerie a commencé à remonter en puissance, et cette remontée se traduit par des faits très concrets tels que la réactivation de la capacité Mistral, l’achat confirmé encore ce mois-ci de radars de tir et de contre-batterie, et je l’espère dans les mois à venir de nouveaux obusiers CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] », avait-il en effet déclaré.

Les voeux du général Gérard seront exaucés. En novembre dernier, le gouvernement belge a en effet donné son feu vert à l’acquisition de « neuf systèmes d’artillerie français à longue portée CAESAr de nouvelle génération [NG] ». Et, à cette fin, un nouvel accord intergouvernemental, appelé « Capacité Motorisée 2 » [ou CaMo2], a été signé, le 13 mai, par la Belgique et la France.

Pour rappel, l’accord « CaMo1 », signé en 2018, s’est concrétisé par la commande de 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et de 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar. En clair, la composante « Terre » de la Défense belge a ainsi rejoint le programme français « SCORPION », ce qui suppose une convergence avec l’armée de Terre en matière de doctrine, de formation, d’entraînement et de maintien en condition opérationnelle [MCO]. Et cela vaudra donc aussi pour « CaMo2 » dans le domaine de l’artillerie.

La Belgique acquiert aujourd’hui 9 canons français Caesar. Ensemble, nous construisons une Europe de la défense solide et concrète. Grâce à nos matériels en commun, nous serons plus efficaces dans nos opérations communes futures.

— Florence Parly (@florence_parly) May 13, 2022

« En complément du volet opérationnel, incluant une formation commune et un entrainement intégré [concept ‘plug and fight’ entre les unités de combat belges et françaises], cet accord comprend l’acquisition par la Belgique de 9 CAESAr NG infovalorisés », précise le ministère belge de la Défense.

Et d’ajouter : « Cela comprend également le matériel pour les systèmes de Communication et d’Information [CIS], le matériel et logiciel nécessaires pour intégrer les pièces d’artillerie dans le réseau infovalorisé, l’outillage, la documentation et le matériel d’accompagnement, tel que celui de programmation des munitions, le matériel et le logiciel indépendants supplémentaires pour contrôler indépendamment les éléments de tir, etc ».

Le montant de l’investissement prévu pour cet accord s’élève à 62 millions d’euros. La livraison des neuf CAESAr NG est prévue en 2027.

La composante « Terre » de la Défense belge disposera des mêmes modèles de CAESAr NG que l’armée de Terre, celle-ci devant en recevoir 109 exemplaires, comme l’avait annoncé le Premier ministre, Jean Castex, lors d’une visite de site industriel exploité par Nexter à Roanne, en février dernier.

Le CAESAr de nouvelle génération sera doté d’une cabine blindée de niveau 2 afin d’accroître la protection des artilleurs contre les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et les munitions de petits calibres, de logiciels de conduite de tirs améliorés, du brouilleur BARAGE conçu par Thales et de la nouvelle radio CONTACT. Monté sur un nouveau châssis, sa motorisation sera deux fois plus puissante [460 CV].

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Au gré des restructurations lancées dès la fin de la Guerre Froide, le format de l’artillerie belge s’est réduit comme peau de chagrin, celle-ci ne comptant plus désormais qu’un seul bataillon. Mais, désormais, il est question d’une « remontée en puissance », comme s’en était félicité le général Pierre Gérard, le commandant de la composante « Terre » de la défense d’outre-Quiévrain, en janvier 2021.

« Sur le plan capacitaire, notre artillerie a commencé à remonter en puissance, et cette remontée se traduit par des faits très concrets tels que la réactivation de la capacité Mistral, l’achat confirmé encore ce mois-ci de radars de tir et de contre-batterie, et je l’espère dans les mois à venir de nouveaux obusiers CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] », avait-il en effet déclaré.

Les voeux du général Gérard seront exaucés. En novembre dernier, le gouvernement belge a en effet donné son feu vert à l’acquisition de « neuf systèmes d’artillerie français à longue portée CAESAr de nouvelle génération [NG] ». Et, à cette fin, un nouvel accord intergouvernemental, appelé « Capacité Motorisée 2 » [ou CaMo2], a été signé, le 13 mai, par la Belgique et la France.

Pour rappel, l’accord « CaMo1 », signé en 2018, s’est concrétisé par la commande de 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et de 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar. En clair, la composante « Terre » de la Défense belge a ainsi rejoint le programme français « SCORPION », ce qui suppose une convergence avec l’armée de Terre en matière de doctrine, de formation, d’entraînement et de maintien en condition opérationnelle [MCO]. Et cela vaudra donc aussi pour « CaMo2 » dans le domaine de l’artillerie.

La Belgique acquiert aujourd’hui 9 canons français Caesar. Ensemble, nous construisons une Europe de la défense solide et concrète. Grâce à nos matériels en commun, nous serons plus efficaces dans nos opérations communes futures.

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La Belgique acquiert aujourd’hui 9 canons français Caesar. Ensemble, nous construisons une Europe de la défense solide et concrète. Grâce à nos matériels en commun, nous serons plus efficaces dans nos opérations communes futures.

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May 13, 2022

« En complément du volet opérationnel, incluant une formation commune et un entrainement intégré [concept ‘plug and fight’ entre les unités de combat belges et françaises], cet accord comprend l’acquisition par la Belgique de 9 CAESAr NG infovalorisés », précise le ministère belge de la Défense.

Et d’ajouter : « Cela comprend également le matériel pour les systèmes de Communication et d’Information [CIS], le matériel et logiciel nécessaires pour intégrer les pièces d’artillerie dans le réseau infovalorisé, l’outillage, la documentation et le matériel d’accompagnement, tel que celui de programmation des munitions, le matériel et le logiciel indépendants supplémentaires pour contrôler indépendamment les éléments de tir, etc ».

Le montant de l’investissement prévu pour cet accord s’élève à 62 millions d’euros. La livraison des neuf CAESAr NG est prévue en 2027.

La composante « Terre » de la Défense belge disposera des mêmes modèles de CAESAr NG que l’armée de Terre, celle-ci devant en recevoir 109 exemplaires, comme l’avait annoncé le Premier ministre, Jean Castex, lors d’une visite de site industriel exploité par Nexter à Roanne, en février dernier.

Le CAESAr de nouvelle génération sera doté d’une cabine blindée de niveau 2 afin d’accroître la protection des artilleurs contre les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et les munitions de petits calibres, de logiciels de conduite de tirs améliorés, du brouilleur BARAGE conçu par Thales et de la nouvelle radio CONTACT. Monté sur un nouveau châssis, sa motorisation sera deux fois plus puissante [460 CV].

France24 - Monde

En direct : la Suède et la Finlande ont "le soutien total et complet des États-Unis" pour intégrer l'Otan

Publié le : 19/05/2022 - 06:48Modifié le : 19/05/2022 - 17:13

FRANCE 24 Suivre

Pour maintenir à flot les finances de l'Ukraine, les ministres des Finances du G7 se rencontrent, jeudi et vendredi, en Allemagne. La hausse des prix alimentaires sera également au menu des discussions. Le chancelier Olaf Scholz s'est par ailleurs montré défavorable à une procédure rapide d'adhésion de l'Ukraine au sein de l'UE. Suivez notre direct consacré à la journée du jeudi 19 mai.

  • 16 h 50 : pour Joe Biden, la Suède et la Finlande remplissent "tous les critères" pour entrer dans l'Otan

Le président des États-Unis, Joe Biden, a affirmé que la Suède et la Finlande remplissaient "tous les critères" pour adhérer à l'Otan, et a annoncé saisir le Congrès américain pour qu'il approuve "le plus rapidement possible" leur candidature.

"Aujourd'hui, je suis fier de leur assurer qu'elles ont le soutien total et complet des États-Unis d'Amérique", a-t-il lancé aux côtés de la Première ministre suédoise Magdalena Andersson et du président finlandais Sauli Niinistö, en visite à la Maison Blanche au lendemain de leur candidature formelle.

Le président finlandais, Sauli Niinistö, a assuré être "prêt à discuter" avec la Turquie de toutes ses "inquiétudes", pour lever l'opposition d'Ankara à l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan.

"En tant qu'alliés au sein de l'Otan, nous défendrons la sécurité de la Turquie", a-t-il dit lors d'une visite à Washington. "Nous condamnons le terrorisme dans toutes ses formes", a-t-il ajouté, alors que les autorités turques accusent les deux pays d'héberger des "terroristes" du PKK kurde.

La Première ministre suédoise, Magdalena Andersson, également reçue par le président américain Joe Biden à la Maison Blanche, a aussi déclaré qu'un "dialogue" était en cours avec la Turquie pour "résoudre" ces questions.

  • 16 h 01 : Rome saisit des avoirs du géant aéronautique russe United Aircraft Corporation

L'Italie a annoncé jeudi avoir saisi des avions et des fonds liés au géant aéronautique United Aircraft Corporation (UAC), contrôlé par l'État russe, dans le cadre des sanctions européennes contre les entités liées au Kremlin. Selon le gouvernement italien, les actifs saisis à cette société spécialisée dans l'aéronautique et la défense représentent un montant total de plus de 146 millions d'euros.

L'UAC, qui rassemble les principaux avionneurs civils et militaires russes (Soukhoï, Antonov, Tupolev...), a rejoint en 2018 le giron du conglomérat public Rostec.

  • 15 h 35 : Paris déploie un nouveau système de défense sol-air en Roumanie

La France a déployé en Roumanie, où elle agit en nation-cadre des forces de l'Otan, un système de défense sol-air de dernière génération face aux menaces que fait peser le conflit en Ukraine, a indiqué jeudi l'état-major des Armées : "Mis en œuvre par une centaine d'aviateurs, le système sol-air moyenne portée Mamba (...) peut assurer une bulle de protection au profit des forces qui opèrent dans la zone."

Selon le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l'état-major, le système Mamba est "avant tout destiné à protéger la base aérienne de l'Otan" qui accueille plusieurs milliers de soldats. "C'est sa première vocation", a-t-il insisté. Le système est connecté au système de défense roumain et à celui de l'Otan, qui en assure le commandement.

  • 15 h 20 : Gerhard Schröder, proche de Poutine, privé d'une partie de ses avantages d'ex-chancelier

L'ex-chancelier allemand Gerhard Schröder, proche de Vladimir Poutine et détenteur de plusieurs mandats dans des groupes russes, a été privé d'une partie de ses avantages d'ex-dirigeant, dont l'attribution de bureaux, a-t-on appris de source parlementaire.

"Les groupes parlementaires de la coalition ont tiré les conséquences du comportement de l'ancien chancelier et lobbyiste Gerhard Schröder face à l'invasion russe en Ukraine", indique la commission budgétaire du Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand. La coalition au pouvoir justifie aussi cette décision par le fait que "l'ancien chancelier Schröder n'assume plus aucune obligation continue liée à sa fonction".

En tant qu'ancien chancelier, il a droit encore à plusieurs bureaux à la Chambre des députés et à un budget pour du personnel. Un privilège qui coûte 400 000 euros par an aux contribuables. L'ancien dirigeant social-démocrate, âgé de 77 ans et lâché ces derniers mois par une partie de ses collaborateurs, conserve cependant sa protection policière et sa pension de retraite d'ex-chancelier (1998-2005).

  • 15 h 14 : prison à vie requise pour le soldat russe jugé en Ukraine pour crime de guerre

Le Parquet ukrainien a requis la prison à perpétuité, la peine maximale, à l'encontre du premier soldat russe jugé pour crime de guerre à Kiev, accusé d'avoir abattu un civil fin février.

S'exprimant au deuxième jour du procès, le procureur a demandé au tribunal de prononcer "une peine de privation de liberté à vie" pour Vadim Chichimarine, 21 ans, selon un journaliste de l'AFP présent dans la salle d'audience.

  • 13 h 24 : Recep Tayyip Erdogan "résolu" à bloquer la Finlande et la Suède

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s'est de nouveau dit "résolu" à contrer la demande d'adhésion à l'Otan de la Finlande et de la Suède, qualifiant cette dernière de "nid de terroristes".

"Nous sommes résolus à maintenir notre position, nous avons informé nos amis que nous dirons non à la Finlande et à la Suède qui veulent rejoindre l'Otan et nous persisterons dans cette voix", a-t-il déclaré devant une assemblée de jeunes gens, à l'occasion de la Journée de la jeunesse.

"Cette Suède et cette Finlande sont les pays qui hébergent les terroristes chez eux, le PKK et l'YPG"', a-t-il martelé à propos du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et de ses alliés kurdes irakiens de l'YPG.

"Nous sommes très préoccupés par ces deux pays, surtout par la Suède qui est un foyer de terreur, un absolu nid de terroristes", a-t-il insisté.

Le président turc a rappelé la règle de l'unanimité au sein de l'Otan: "Si un pays dit non, [les autres] ne peuvent pas accepter".

  • 12 h 25 : la Russie annonce l'expulsion de cinq diplomates portugais

Au lendemain d'annonces similaires concernant des dizaines de diplomates français, italiens et espagnols, "cinq collaborateurs de l'ambassade du Portugal en Russie sont déclarés 'personae non gratae'", a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué.

Cette décision a été prise, selon Moscou, en représailles à l'expulsion par le Portugal de dix collaborateurs russes dans la foulée de l'offensive russe en Ukraine.

"Contrairement aux diplomates russes expulsés du Portugal, les diplomates portugais menaient des activités strictement diplomatiques en totale conformité avec la Convention de Vienne ", a protesté le ministère des Affaires étrangères portugais.

  • 12 h 13 : le soldat russe jugé pour crime de guerre "demande pardon"

Lors de son procès à Kiev, le sous-officier russe Vadim Chichimarine, 21 ans, s'est adressé à la veuve de l'homme qu'il reconnaît avoir tué dans le nord-est de l'Ukraine le 28 février. "Je sais que vous ne pourrez pas me pardonner, mais je vous demande pardon."

Ce procès, qui s'est ouvert mercredi, est le premier organisé pour crime de guerre en Ukraine depuis l'invasion du pays par la Russie.

  • 10 h 23 : Kiev dénonce un "traitement de seconde zone" par "certaines capitales" 

Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a dénoncé un "traitement de seconde zone" de la part de "certaines capitales" au sujet de la candidature ukrainienne pour adhérer à l'Union européenne.

"L'ambiguïté stratégique sur la perspective européenne de l'Ukraine pratiquée par certaines capitales de l'UE au cours des dernières années a échoué et doit cesser", a-t-il affirmé sur Twitter, évoquant un "traitement de seconde zone". Le chancelier allemand, Olaf Scholz a affirmé jeudi qu'il n'était pas favorable à l'octroi à l'Ukraine d'un "raccourci" en vue d'une adhésion à l'UE.

  • 9 h 55 : 1 730 militaires ukrainiens d'Azovstal se sont rendus depuis lundi, selon Moscou

Le ministère russe de la Défense a annoncé que 1 730 militaires ukrainiens retranchés sur le site sidérurgique d'Azovstal de Marioupol s'étaient rendus depuis le début de la semaine.

"Au cours des 24 dernières heures, 771 combattants du régiment nationaliste Azov se sont rendus sur le site sidérurgique d'Azovstal. Au total depuis le 16 mai, 1 730 combattants, dont 80 blessés, se sont constitués prisonniers", indique le ministère dans un communiqué.

  • 9 h 37 : Olaf Scholz pas favorable à un "raccourci" pour une adhésion rapide de l'Ukraine à l'UE

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a affirmé qu'il n'était pas favorable à l'octroi d'un "raccourci" à l'Ukraine en vue d'une adhésion à l'Union européenne qui, selon lui, n'est "pas une affaire de quelques mois ou quelques années".

"Le fait qu'il n'y ait pas de raccourci sur la voie de l'adhésion à l'UE (de l'Ukraine) est un impératif d'équité envers les six pays des Balkans occidentaux" qui souhaitent de longue date rejoindre le bloc européen, a-t-il souligné lors d'un discours devant les députés du Bundestag. Le président français "Emmanuel Macron a raison de souligner que le processus d'adhésion n'est pas une affaire de quelques mois ou de quelques années", a-t-il ajouté.

  • 8 h 22 : Malgré les menaces, retour à la vie "quasi" normale à Kiev

Plus d'un mois après la retraite russe de la région de Kiev, la vie reprend peu à peu dans la capitale ukrainienne. Témoignage de Cyril Payen, envoyé spécial en Ukraine.

  • 7 h 11 :  un mort et des blessés dans une attaque en Russie près de la frontière ukrainienne

Une attaque dans un village du sud-ouest de la Russie, situé à la frontière avec l'Ukraine, dans la région de Koursk, a fait un mort et des blessés, a indiqué le gouverneur de cette région.

"Une autre attaque ennemie à Tyotkino, qui a eu lieu à l'aube, s'est malheureusement achevé en tragédie. Pour le moment, nous avons connaissance de la mort d'au moins un civil", a indiqué Roman Starovoyt sur Telegram, précisant que d'autres personnes avaient été blessées et recevaient des soins médicaux.

  • 6 h 58 : Washington s'active pour soutenir la candidature à l'Otan de la Finlande et de la Suède

Le conflit en Ukraine sera en filigrane de la rencontre, jeudi, du président américain avec les dirigeants suédois et finlandais qui frappent à la porte de l'Otan pour se protéger de Moscou.

L'Alliance atlantique est inscrite au menu des deux côtés de l'océan puisque son secrétaire général, Jens Stoltenberg, doit discuter à Copenhague, à la mi-journée, avec la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, dont le pays est membre de l'Otan depuis 1949.

En revanche, Suède et Finlande viennent tout juste d'entamer les démarches pour intégrer l'Otan en soumettant  leur candidature formelle.

"Je salue avec chaleur et soutiens avec force les candidatures historiques de la Finlande et de la Suède", a déclaré le président américain, Joe Biden. Selon la porte-parole de l'exécutif, Karine Jean-Pierre, il recevra jeudi matin à la Maison Blanche la Première ministre suédoise, Magdalena Andersson, et le président finlandais, Sauli Niinistö.

 

  • 6 h 42 : le sort des derniers combattants retranchés dans l'usine Azovstal restait incertain

Tandis que les pays occidentaux s'emploient à resserrer leurs rangs pour essayer d'éteindre toutes éventuelles velléités du président russe, Vladimir Poutine, de s'en prendre à d'autres pays, des combats se poursuivent sur le sol ukrainien. En particulier à l'usine sidérurgique d'Azovstal, dans le port stratégique de Marioupol (sud-est).

Le ministère russe de la Défense a affirmé, mercredi, que "959 combattants (ukrainiens) dont 80 blessés se sont constitués prisonniers" depuis lundi. Des informations que l'Ukraine n'avait pas commentées.

"Les commandants et les combattants de haut rang du (régiment) Azov ne sont pas encore sortis" du dernier bastion de la résistance ukrainienne dans cette cité portuaire, a assuré Denis Pouchiline, un chef séparatiste prorusse. D'après lui, un millier de membres de cette unité paramilitaire intégrée à l'armée ukrainienne s'y terraient toujours.

L'Ukraine a donné ce même chiffre, mais la semaine dernière. Plusieurs centaines de civils s'étaient réfugiés dans ces sous-sols, ils ont été évacués fin avril.

L'armée russe a concentré ses efforts mercredi "sur le blocage de nos unités près d'Azovstal" avec des tirs d'artillerie et des frappes aériennes, a signalé l'état-major des forces ukrainiennes.

 

  • 4 h 07 : les ministres des Finances du G7 réunis pour aborder la guerre en Ukraine et de ses conséquences

Maintenir à flot les finances de l'Ukraine, contrer la hausse des prix alimentaires, soutenir les pays vulnérables : les grands argentiers du G7 n'auront pas assez de leur réunion en Allemagne pour s'atteler à l'ensemble des répercussions économiques de la guerre lancée par Moscou.

La première urgence de ce rendez-vous, jeudi et vendredi, des ministres des Finances des sept puissances industrielles (États-Unis, Japon, Canada, France, Italie, Royaume-Uni, Allemagne) est de boucler un nouveau tour de table pour couvrir le budget ukrainien du trimestre en cours.

Pour faire tourner l'économie du pays, Kiev évalue ses besoins à 5 milliards de dollars par mois. Sur la colossale rallonge de 40 milliards de dollars pour l'Ukraine mise sur les rails la semaine dernière par le président américain, Joe Biden, quelque 7,5 milliards devraient à court terme abonder le budget ukrainien, selon des sources ministérielles du G7.

 

Avec AFP et Reuters

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Petro Porochenko, ancien président ukrainien : "Ne faites jamais confiance à Poutine"

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Livraison d’armes à l’Ukraine : les États-Unis tapent dans leurs stocks

BBC

Vardy v Rooney: 10 things we learned at the Wagatha Christie libel trial

By Paul GlynnBBC News at the High Court

"Wagatha Christie", "Wags at war", the "Wag World Cup". Call it what you like, the libel case between Coleen Rooney and Rebekah Vardy had plenty to keep observers gripped: lost evidence, tears and Wayne Rooney coming off the bench and into the witness box.

The pair rose to tabloid fame as Wags - wives and girlfriends of England footballers - but fell out spectacularly after Mrs Rooney, the wife of former England captain Wayne, said she had conducted a sting operation to find out who had leaked stories about her to The Sun.

"It's.......... Rebekah Vardy's account," she claimed. Mrs Vardy, who is married to ex-England striker Jamie, denied personally leaking stories and sued Mrs Rooney for defamation.

Here are some nuggets we discovered during the ensuing two-week High Court trial.

1. Mrs Rooney wrote her famous …....... post out by hand

The social media reveal that rocked the pop culture world in 2019 started off as a humble handwritten note, the court heard last week.

Mrs Rooney said she initially wrote the post longhand (she was seen scribbling in a leopard print notebook throughout the trial too) before typing it out and sending it to her brother, who helped publish it on her social media accounts.

The original note has sadly been lost.

2. It's not necessary to say 'If I'm honest' when testifying

Such an innocent stock phrase, yet one that can seemingly get you into trouble.

When Mrs Vardy began one of her answers in such fashion under cross examination from Mrs Rooney's barrister David Sherborne, he retorted: "I would hope you're honest, because you're sitting in a witness box."

Mrs Rooney fell foul of the same thing herself on multiple occasions, saying sorry for having started her answers, under oath, with the phrase "To be honest".

3. Crucial evidence is in Davy Jones' locker

Due to "a series of unfortunate events", as Mrs Rooney's barrister sarcastically put it, WhatsApp messages between Mrs Vardy's agent Caroline Watt and journalists, which could have helped Mrs Rooney's case, were not available. Ms Watt accidentally dropped her phone in the North Sea while on a boat trip in Scotland, the court heard.

The theatrical Mr Sherborne noted it was "a shame" that the phone was "lying at the bottom of the sea in Davy Jones' locker". To which Mrs Vardy, sitting in the witness box, replied: "Who is Davy Jones?"

The judge, Mrs Justice Steyn, explained: "It just means the bottom of the sea."

Perhaps the barrister learned the nautical phrase from one of his previous libel claimant clients, Johnny Depp - aka Captain Jack Sparrow.

Mr Sherborne himself didn't know who SAS TV personality Ant Middleton was when his name cropped up elsewhere in proceedings, while the judge and Mr Tomlinson appeared to struggle to grasp how Instagram works.

4. Mrs Vardy compared Mrs Rooney to a bird

Excerpts from an interview Mrs Vardy gave to the Daily Mail, published the day after Mrs Rooney's online allegation, were read to the court.

In the interview, she said: "Arguing with Coleen Rooney would be like arguing with a pigeon. You can tell it that you are right and it is wrong, but it's still going to [poop] in your hair."

However, she told the court she "wasn't thinking straight" when giving the interview.

Mrs Rooney, for her part, called her ex-associate "fame hungry".

5. Bridgerton had the original Secret Wag

The Secret Wag, an anonymously-written column in The Sun gossiping about footballers, came up a lot, with Mrs Rooney saying she believed Mrs Vardy had been a source, which she denied.

While casting doubt on the validity of the column, Mrs Vardy's barrister appeared to let slip how he likes to unwind after work.

"Mrs Rooney thinks the Secret Wag column is a real-life version of Lady Whistledown in [Netflix series] Bridgerton, rather than a journalistic invention," Mr Tomlinson said.

6. Gemma Collins' faceplant got an unlikely mention

Mrs Vardy appeared to concede that, in a WhatsApp message that was read to the court, her agent had admitted leaking a story from Mrs Rooney's private Instagram account about an alleged car crash.

After Mrs Rooney posted that someone she trusted was betraying her, Ms Watt wrote to Mrs Vardy: "It wasn't someone she trusted. It was me."

Asked why she didn't challenge her agent about that, Mrs Vardy said she had been too distracted because she was bathing her children while watching fellow TV personality Gemma Collins' infamous "faceplant" on Dancing On Ice.

Mrs Vardy had to leave the witness box in tears several times during what she called an "intimidating" almost three-day cross examination.

Ms Watt did not give evidence after a consultant forensic psychiatrist decided she was not fit to do so.

7. The libel case became a fashion show

Cameras are not allowed in courtrooms in England (hence the use of court sketches), so all the paparazzi could do was to wait outside early each morning to get shots of the key players arriving.

Mrs Vardy hid her eyes behind big sunglasses most days and dressed in glamourous outfits by top designers, while Mrs Rooney wore high street garments, donning the same pantsuit twice.

She also wore a surgical boot, just as husband Wayne did when he broke his metatarsal before the 2006 World Cup - the tournament when the "Wags" first burst onto the scene.

8. Even lawyers love a football analogy

Mr Tomlinson said Mrs Rooney had "no evidence" to link his client to alleged leaks.

Mrs Rooney told the court: "I believe that Mrs Vardy knew that this was happening, whether it was Mrs Vardy herself or it was someone she's given permission to."

Mrs Vardy's barrister replied that having belief was not the same as having proof. "You might believe that Derby County will win the Premiership in two years' time. It's not evidence that they are going to."

Mr Tomlinson presumably did not know it is impossible for Derby to win the Premier League in two years given the club's recent relegation to the third tier.

Sitting a few feet to his right, their manager - Mrs Rooney's husband Wayne - looked into the middle distance.

9. The Habs (husbands and boyfriends) finally got involved

The footballer-turned-manager was with his wife throughout the trial, holding her bag and opening doors, but he looked away as she told the court they had split up for a period.

His ex-England team-mate Jamie Vardy - who scored four goals while the case was going on - made his High Court debut on day six, arriving hand-in-hand with his wife. The football stars seemed to acknowledge one another at first, unlike their other halves.

Mr Vardy's first trip to court came on the day Mr Rooney testified that then-England manager Roy Hodgson had asked him to have a word with Mr Vardy about his wife being an unwanted distraction around Euro 2016.

Mr Rooney recalled the chat in detail, saying he had a coffee while Mr Vardy drank an energy drink. However, Mr Vardy said outside the hearing that no such conversation took place.

10. Peter Andre's anatomy was discussed at great length

Or not great length, if you believe what you read in Mrs Vardy's unflattering kiss-and-tell story about the singer.

The News of the World article from 2004 was dredged up again in court. Mrs Vardy said the article was "shameful" and the now-defunct tabloid had "misrepresented" a lot of things she had said. She said she had messaged Mr Andre and his partner privately.

After coverage of the case brought the article back under the microscope, Mr Andre responded online, saying he was glad she had acknowledged "she did that because her ex-husband forced her to do it".

He said had been the "butt of all jokes for years", pointing out there would be "absolute outrage" if he had written something unflattering about her body.

The trial has now ended, and Mrs Justice Steyn is expected to deliver her judgement in the coming weeks.

More on this story

Case against Vardy is 'conspiracy', her lawyer says

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Texts between Vardy and agent were evil - Rooney

Coleen Rooney: My online post was a last resort

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L’US Army choisit le groupe français Thales pour le renouvellement de ses radios tactiques

par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

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En janvier 2021, le groupe français d’électronique de défense Thales avait annoncé que l’US Army venait de lui notifier une troisième commande de 1200 systèmes radio IMBITR [Multiband Inter/Intra Team Radio] AN/PRC-148D, dans le cadre de son programme Army Leader Radio, portant ainsi à 6000 le nombre total d’unités devant être utilisées dans son réseau tactique intégré.

« Le système IMBITR est la première radio portative bicanal offrant aux combattants des moyens de transmissions tactiques critiques en bande étroite, ainsi qu’un second canal à large bande qui génère une forme d’onde WREN-TSM extrêmement performante et fiable. L’ensemble de ces capacités permet la mise en réseau de communications voix, données et vidéo simultanées et sécurisées, améliorant l’appréciation de la situation et la prise de décision en temps réel », avait alors expliqué l’industriel, en se félicitant du « franc succès » de son produit, notamment auprès des brigades Stryker de l’US Army.

Puis, en octobre de la même année, l’US Army commanda à Thales des radios bi-voies AN/PRC-148D Leader Radio et monovoie AN/PRC-170 Javelin Radio.

Six mois plus tard, l’industriel a de nouveau décroché une commande outre-Atlantique. En effet, ce 16 mai, via un communiqué, Thales a fait savoir qu’il est l’un des deux industriels [avec L3Harris Technologies, ndlr] à avoir été choisi pour fournir une « solution de radio logicielle sécurisée destinée à moderniser le parc actuel de l’US Army », dans le cadre d’un contrat de type IDIQ [livraisons et quantités indéterminées] plafonné à 6 milliards de dollars et prévoyant une « période de base de cinq ans, suivie d’une seconde période de cinq ans, facultative ».

Ce contrat « constitue un volet essentiel des efforts de modernisation du réseau tactique intégré de l’armée américaine », laquelle entend remplacer son système SINCGARS [Single Channel Ground and Airborne Radio System], et « prolonge le partenariat fructueux » avec cette dernière « en matière de systèmes de communication prêts au combat », fait valoir Thales.

L’électronicien français aura donc à fournir à l’US Army une évolution de la radio tactique AN/PRC-148 IMBITR.

« Cette radio tactique logicielle flexible et sécurisée permettra à l’armée américaine de remplacer peu à peu son parc de radios R/T1523. Elle restera compatible avec la forme d’ondes existante SINCGARS, mais de nouvelles formes d’ondes pourront s’ajouter, ainsi que des capacités renforcées pour faire face aux besoins en évolution », explique Thales.

« La radio de Thales s’aligne parfaitement avec la volonté de l’US Army d’intégrer les produits matures et éprouvés au sein de son architecture de connectivité au service des unités tactiques. Conçue pour une intégration aisée dans les systèmes du combattant, [elle] s’adapte parfaitement au réseau tactique intégré de l’armée américaine », a commenté Mike Sheehan, le Pdg de Thales Defense and Security Inc, la filiale américaine du groupe français.

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par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

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« Le système IMBITR est la première radio portative bicanal offrant aux combattants des moyens de transmissions tactiques critiques en bande étroite, ainsi qu’un second canal à large bande qui génère une forme d’onde WREN-TSM extrêmement performante et fiable. L’ensemble de ces capacités permet la mise en réseau de communications voix, données et vidéo simultanées et sécurisées, améliorant l’appréciation de la situation et la prise de décision en temps réel », avait alors expliqué l’industriel, en se félicitant du « franc succès » de son produit, notamment auprès des brigades Stryker de l’US Army.

Puis, en octobre de la même année, l’US Army commanda à Thales des radios bi-voies AN/PRC-148D Leader Radio et monovoie AN/PRC-170 Javelin Radio.

Six mois plus tard, l’industriel a de nouveau décroché une commande outre-Atlantique. En effet, ce 16 mai, via un communiqué, Thales a fait savoir qu’il est l’un des deux industriels [avec L3Harris Technologies, ndlr] à avoir été choisi pour fournir une « solution de radio logicielle sécurisée destinée à moderniser le parc actuel de l’US Army », dans le cadre d’un contrat de type IDIQ [livraisons et quantités indéterminées] plafonné à 6 milliards de dollars et prévoyant une « période de base de cinq ans, suivie d’une seconde période de cinq ans, facultative ».

Ce contrat « constitue un volet essentiel des efforts de modernisation du réseau tactique intégré de l’armée américaine », laquelle entend remplacer son système SINCGARS [Single Channel Ground and Airborne Radio System], et « prolonge le partenariat fructueux » avec cette dernière « en matière de systèmes de communication prêts au combat », fait valoir Thales.

L’électronicien français aura donc à fournir à l’US Army une évolution de la radio tactique AN/PRC-148 IMBITR.

« Cette radio tactique logicielle flexible et sécurisée permettra à l’armée américaine de remplacer peu à peu son parc de radios R/T1523. Elle restera compatible avec la forme d’ondes existante SINCGARS, mais de nouvelles formes d’ondes pourront s’ajouter, ainsi que des capacités renforcées pour faire face aux besoins en évolution », explique Thales.

« La radio de Thales s’aligne parfaitement avec la volonté de l’US Army d’intégrer les produits matures et éprouvés au sein de son architecture de connectivité au service des unités tactiques. Conçue pour une intégration aisée dans les systèmes du combattant, [elle] s’adapte parfaitement au réseau tactique intégré de l’armée américaine », a commenté Mike Sheehan, le Pdg de Thales Defense and Security Inc, la filiale américaine du groupe français.

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« Le système IMBITR est la première radio portative bicanal offrant aux combattants des moyens de transmissions tactiques critiques en bande étroite, ainsi qu’un second canal à large bande qui génère une forme d’onde WREN-TSM extrêmement performante et fiable. L’ensemble de ces capacités permet la mise en réseau de communications voix, données et vidéo simultanées et sécurisées, améliorant l’appréciation de la situation et la prise de décision en temps réel », avait alors expliqué l’industriel, en se félicitant du « franc succès » de son produit, notamment auprès des brigades Stryker de l’US Army.

Puis, en octobre de la même année, l’US Army commanda à Thales des radios bi-voies AN/PRC-148D Leader Radio et monovoie AN/PRC-170 Javelin Radio.

Six mois plus tard, l’industriel a de nouveau décroché une commande outre-Atlantique. En effet, ce 16 mai, via un communiqué, Thales a fait savoir qu’il est l’un des deux industriels [avec L3Harris Technologies, ndlr] à avoir été choisi pour fournir une « solution de radio logicielle sécurisée destinée à moderniser le parc actuel de l’US Army », dans le cadre d’un contrat de type IDIQ [livraisons et quantités indéterminées] plafonné à 6 milliards de dollars et prévoyant une « période de base de cinq ans, suivie d’une seconde période de cinq ans, facultative ».

Ce contrat « constitue un volet essentiel des efforts de modernisation du réseau tactique intégré de l’armée américaine », laquelle entend remplacer son système SINCGARS [Single Channel Ground and Airborne Radio System], et « prolonge le partenariat fructueux » avec cette dernière « en matière de systèmes de communication prêts au combat », fait valoir Thales.

L’électronicien français aura donc à fournir à l’US Army une évolution de la radio tactique AN/PRC-148 IMBITR.

« Cette radio tactique logicielle flexible et sécurisée permettra à l’armée américaine de remplacer peu à peu son parc de radios R/T1523. Elle restera compatible avec la forme d’ondes existante SINCGARS, mais de nouvelles formes d’ondes pourront s’ajouter, ainsi que des capacités renforcées pour faire face aux besoins en évolution », explique Thales.

« La radio de Thales s’aligne parfaitement avec la volonté de l’US Army d’intégrer les produits matures et éprouvés au sein de son architecture de connectivité au service des unités tactiques. Conçue pour une intégration aisée dans les systèmes du combattant, [elle] s’adapte parfaitement au réseau tactique intégré de l’armée américaine », a commenté Mike Sheehan, le Pdg de Thales Defense and Security Inc, la filiale américaine du groupe français.

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En janvier 2021, le groupe français d’électronique de défense Thales avait annoncé que l’US Army venait de lui notifier une troisième commande de 1200 systèmes radio IMBITR [Multiband Inter/Intra Team Radio] AN/PRC-148D, dans le cadre de son programme Army Leader Radio, portant ainsi à 6000 le nombre total d’unités devant être utilisées dans son réseau tactique intégré.

avait annoncé

« Le système IMBITR est la première radio portative bicanal offrant aux combattants des moyens de transmissions tactiques critiques en bande étroite, ainsi qu’un second canal à large bande qui génère une forme d’onde WREN-TSM extrêmement performante et fiable. L’ensemble de ces capacités permet la mise en réseau de communications voix, données et vidéo simultanées et sécurisées, améliorant l’appréciation de la situation et la prise de décision en temps réel », avait alors expliqué l’industriel, en se félicitant du « franc succès » de son produit, notamment auprès des brigades Stryker de l’US Army.

Puis, en octobre de la même année, l’US Army commanda à Thales des radios bi-voies AN/PRC-148D Leader Radio et monovoie AN/PRC-170 Javelin Radio.

Six mois plus tard, l’industriel a de nouveau décroché une commande outre-Atlantique. En effet, ce 16 mai, via un communiqué, Thales a fait savoir qu’il est l’un des deux industriels [avec L3Harris Technologies, ndlr] à avoir été choisi pour fournir une « solution de radio logicielle sécurisée destinée à moderniser le parc actuel de l’US Army », dans le cadre d’un contrat de type IDIQ [livraisons et quantités indéterminées] plafonné à 6 milliards de dollars et prévoyant une « période de base de cinq ans, suivie d’une seconde période de cinq ans, facultative ».

Ce contrat « constitue un volet essentiel des efforts de modernisation du réseau tactique intégré de l’armée américaine », laquelle entend remplacer son système SINCGARS [Single Channel Ground and Airborne Radio System], et « prolonge le partenariat fructueux » avec cette dernière « en matière de systèmes de communication prêts au combat », fait valoir Thales.

L’électronicien français aura donc à fournir à l’US Army une évolution de la radio tactique AN/PRC-148 IMBITR.

« Cette radio tactique logicielle flexible et sécurisée permettra à l’armée américaine de remplacer peu à peu son parc de radios R/T1523. Elle restera compatible avec la forme d’ondes existante SINCGARS, mais de nouvelles formes d’ondes pourront s’ajouter, ainsi que des capacités renforcées pour faire face aux besoins en évolution », explique Thales.

« La radio de Thales s’aligne parfaitement avec la volonté de l’US Army d’intégrer les produits matures et éprouvés au sein de son architecture de connectivité au service des unités tactiques. Conçue pour une intégration aisée dans les systèmes du combattant, [elle] s’adapte parfaitement au réseau tactique intégré de l’armée américaine », a commenté Mike Sheehan, le Pdg de Thales Defense and Security Inc, la filiale américaine du groupe français.

Le Figaro

Défiler seins nus à 18 ans pour Alexander McQueen : Gisele Bündchen revient sur «le moment le plus traumatisant de sa vie»

Mitia Bernetel

Le top model brésilien se remémore ses larmes lors du légendaire défilé Golden Shower du créateur anglais aujourd'hui disparu, dans une interview pour l'édition anglaise de Vogue de ce mois de mai.

Pour beaucoup, le défilé printemps-été 1998 d'Alexander McQueen est un des plus grands moments de mode jamais orchestré. Baptisé à l'origine Golden Shower, le spectacle donnait à voir des silhouettes incisives portées par des mannequins sans vie, dans un malaise savamment orchestré. La tension touchait à son apothéose avec une pluie battante déversée sur le podium. Une exploration radicale teintée de références fétichistes à laquelle la jeune Gisele, 18 ans, n'était pas prête à se confronter. Dans une vidéo pour l'édition anglaise du magazine Vogue , le top brésilien revient sur ce premier défilé londonien, le qualifiant de «l'un des moments les plus traumatisants de (sa) vie».

En ce jour de septembre 1997, Gisele Bündchen, débarque en coulisses du premier défilé londonien qu'elle est parvenue à décrocher. «Je me rappelle avoir fait tous ces castings, et personne ne regardait mon book parce que l'esthétique de l'époque était celle d'une “heroïne chic” et je n'avais bien entendu rien à voir avec ça», se souvient-elle dans son interview pour Vogue. Lorsque la jeune Brésilienne se retrouve face à une des trois tenues qui lui avait été attribuée, elle s'effondre.

Il s'agissait d'un top composé de fils, porté avec un string argenté. « J'ai demandé : “Est-ce que ça fait partie d'un tee-shirt ?”, se remémore le mannequin de 41 ans. Non, c'était tout. Je me suis mise à pleurer.» Elle évoque ensuite une séance de maquillage catastrophique entre larges et faux cils et ses prières pour que son père ne la voie jamais dans cette tenue dévoilant sa poitrine.

«Quelqu'un avait eu l'idée de l'habiller dans un top en latex pour son dernier passage, signant clairement la fin de son innocence», se rappelle Tim Blanks dans un article pour Business of Fashion. «La seule chose que je voulais, c'est partir, mais, vous savez, c'est ce genre d'expérience qui vous rend plus forte», commente Gisele Bündchen. Quelques années plus tard, en 2000, le mannequin devient un Ange de la marque de lingerie Victoria's Secret. Et un top model idolâtré pour son corps sculpté et étendard d'une vis saine sur lequel elle a repris le pouvoir, avec tout le succès qu'on lui connaît.

La mère d'Elon Musk est la première septuagénaire à poser en maillot de bain à la une de Sports Illustrated

Après avoir posé nue en couverture du New York Magazine, Maye Musk bouscule une nouvelle fois les codes. Elle est la première septuagénaire à poser en une de l'édition maillot de bain du célèbre magazine.

Chez Gucci, la robe transparente invite à revendiquer son corps

La collection croisière d'Alessandro Michele pour Gucci a défilé lundi soir dans les Pouilles devant le magnifique Castel del Monte. Un show spectaculaire où la nudité était omniprésente.

Le ventre en majesté de Lou Doillon au défilé Gucci

Lors du défilé Resort 2023 de la griffe italienne, la chanteuse et actrice française a opté pour une tenue qui mettait en lumière sa grossesse.

L'Humanité

Comment la guerre torpille-t-elle la lutte pour le climat ?

Agoras

Prétextant le conflit en Ukraine, déclenché le 24 février par l’invasion russe, dirigeants et pollueurs font pression pour différer l’agenda de l’urgence climatique au nom de la sécurité énergétique et alimentaire. Pourtant, malgré le contexte, des solutions existent.

Latifa Madani

Réactivation du gaz de schiste et des usines à charbon au nom de « la construction d’une autonomie stratégique et énergétique européenne », remise en cause de normes environnementales au nom de la « résilience », productivisme agricole sous prétexte de sécurité alimentaire. Les exemples d’un recul des objectifs climatiques ne manquent pas depuis que la guerre a éclaté en Ukraine. Au même moment, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), dans son dernier rapport, alertait sur l’urgence à mettre en œuvre des solutions pour éviter le point de bascule dans le réchauffement de la planète.

Énergie, agriculture, sécurité alimentaire, remise en cause de normes environnementales, etc. En quoi la guerre fait-elle reculer les actions et engagements en faveur du climat ?

Clément Sénéchal La guerre n’est pas une bonne nouvelle, de façon générale, et sur le plan écologique. Nous avons eu un précédent avec la pandémie. Les leçons n’ont pas été tirées pour engager la transition. Au contraire, la pandémie a servi à accélérer la mise en œuvre de l’agenda néolibéral : cadeaux aux entreprises, choix de la productivité et de la compétitivité, avec, au final, comme résultat, des émissions de CO 2 qui ont retrouvé leur niveau d’avant et des profits historiques pour les entreprises du CAC 40 (107 millions d’euros par jour de recettes en mars), dont Total, qui a engrangé un record de bénéfices.

Bruno Villalba Cette guerre agit comme un révélateur du lien qu’il y a entre nos actes quotidiens, leurs conséquences sur des familles qui fuient la guerre et le réchauffement climatique. Nous savons que tout le monde ne va pas souffrir de la même façon de la crise énergétique provoquée par le conflit. Faire peser des politiques d’économies d’énergie sur les catégories sociales qui sont déjà en situation de sobriété contrainte n’est pas tenable. La crise ukrainienne révèle aussi un traitement sélectif à l’égard des réfugiés. Il y a les bons et les mauvais, on refoule les migrants climatiques qui viennent des pays du Sud.

Dans l’agriculture aussi, la guerre est instrumentalisée par les productivistes. En France, la FNSEA et le gouvernement, en Europe, la Commission européenne et plusieurs États membres veulent mettre entre parenthèses le pacte vert, pour relancer la production au nom de la sécurité alimentaire. Pourquoi n’est-ce pas la bonne réponse ?

Marie-Pierre Répécaud L’Ukraine est un des greniers à céréales de l’Europe. Une partie de la production de semences françaises a été délocalisée dans ce pays. La guerre, de fait, met en danger l’approvisionnement en semences et met en évidence notre dépendance aux multinationales semencières. L’agriculture française est également fortement dépendante aux engrais de synthèse, et donc au gaz russe puisque, pour une tonne d’engrais chimique de synthèse, il faut une tonne d’équivalent pétrole. 60 % des engrais chimiques consommés en France sont importés, les 40 % restants, fabriqués sur place, importent la quasi-totalité des matières premières nécessaires et le gaz correspondant. Il faut vraiment se donner la possibilité de boycotter le gaz et le pétrole russes qui nourrissent la guerre, par le développement d’une agriculture paysanne autonome et économe, nous libérer du poids trop important des engrais chimiques dans les coûts de production. Ces questions doivent figurer au centre des nouvelles discussions de la politique agricole commune (PAC).

Le Giec dans son dernier rapport propose une série de solutions à mettre en œuvre de toute urgence. Sont-elles réalisables en temps de guerre, de flambée des prix de l’énergie et des céréales ?

Nadia Maïzi On se rend compte que la mesure de l’urgence climatique n’a pas été prise, sinon on ne se retrouverait pas dans cette situation de dépendance. Le rapport du Giec est basé sur des résultats produits jusqu’au 11 octobre 2021. Il dit que, pour tenir l’objectif de maintenir le réchauffement moyen à 1,5 °C, ce qui entraînerait déjà des dégâts suffisamment préoccupants, il faudrait une baisse drastique de la consommation des ressources fossiles et une diminution des échanges internationaux autour de ces ressources. Une première phase serait de réduire très fortement l’usage du charbon dans la prochaine décennie et de réduire les consommations en pétrole et en gaz. On peut rapprocher ces éléments avec l’actualité de cette guerre. Celle-ci met en évidence le lien entre climat, sécurité énergétique et alimentaire. La nécessaire décarbonation de nos économies dans les trente prochaines années est centrale pour répondre à ces enjeux.

N’est-ce pas le moment de plaider et d’agir pour la sobriété et la transition énergétiques afin de réduire nos dépendances ?

Bruno Villalba On ne choisira pas cette voie parce qu’elle est trop contraignante. Le rapport du Giec reste ambigu, il n’utilise pas le concept de sobriété, il parle de réduction et de maîtrise de la consommation. Nous sommes encore dans l’idée que l’on va pouvoir apporter une solution technique et rebondir par l’innovation, sans voir que l’on ne fait que déplacer le problème. Si on devait vraiment prendre en compte la question climatique, on l’aurait fait depuis bien longtemps. Mais, parce que l’on reste dans une logique d’abondance, on persiste à différer les solutions, dont la sobriété, au profit d’une espèce de relance.

Nadia Maïzi Il n’y a pas d’ambiguïté dans le rapport du Giec. J’ai participé à un nouveau chapitre dans le volet solutions, consacré aux aspects sociaux de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES). Notre réflexion n’a pas pointé la sobriété parce que nous avons utilisé des termes beaucoup plus précis pour parler de trois niveaux d’action que nous pouvions réaliser par rapport à la demande : éviter, modifier, améliorer. Éviter, quand on peut faire autrement, de prendre l’avion, de prendre sa voiture, de gaspiller ; choisir le vélo plutôt que la voiture, quand c’est possible, ou changer de modèle de véhicule. Les exemples sont nombreux. Nous nous basons sur la connaissance scientifique pour éclairer le décideur dans la mise en place de ses stratégies. Cette façon de décomposer trois niveaux de solution nous permet de quantifier les gains d’émissions de GES que l’on peut réaliser. Si les politiques sont mises en œuvre, si les infrastructures et les technologies sont disponibles, alors des comportements modifiés pourraient permettre de réduire de 40 à 60 % les émissions, ce qui est très important. Le rapport du Giec ne mentionne peut-être pas le terme sobriété mais il envoie un signal fort.

Quelles solutions pour réduire notre dépendance à l’énergie russe et au blé ukrainien sans nous asseoir sur nos objectifs écologiques ?

Marie-Pierre Répécaud Pour sortir de cet engrenage qui fait que la guerre participe du productivisme pour de mauvais prétextes, nous devons nous sevrer de notre dépendance à l’économie fossile et aux multinationales qui fabriquent les engrais de synthèse. En d’autres termes, délier les marchés agricoles des marchés de l’énergie et soutenir l’agroécologie.

Clément Sénéchal Oui, il faut sortir des logiques productivistes, libérales et technocentrées, mettre en place des feuilles de route avec des politiques plus ambitieuses qui accélèrent la transition. Cela veut dire sortir des énergies fossiles, développer les énergies renouvelables, dont nous savons qu’elles sont le principal levier pour réduire les émissions de CO 2, privilégier une agriculture agro­écologique, organiser un partage de l’effort envers les populations les plus modestes et les plus vulnérables. Cela implique une transformation profonde de nos modes de production et de consommation avec plus de solidarité et de justice sociale, et un partage équitable de l’effort de sobriété. C’est possible si on met à contribution ceux qui émettent le plus de gaz à effet de serre et si on taxe les flux financiers des multinationales. Aujourd’hui, il est plus que temps de dépasser le nécessaire constat scientifique dressé­ par le Giec pour mener bataille sur le terrain politique. À cet égard, le mouvement climat et le mouvement social doivent jouer leur rôle de contre-pouvoirs pour imposer la justice sociale et l’urgence écologique et climatique.

Olivier De Schutter, le rapporteur des Nations unies sur l’extrême pauvreté, estime que, la guerre en Ukraine exige de réorienter les politiques agricoles, de faire en sorte que les pays du Sud retrouvent leur capacité à se nourrir. Comment faire ?

Marie-Pierre Répécaud Les politiques agricoles responsables de ces déséquilibres, qui font que les matières premières servant à l’alimentation sont des armes économiques, voire de guerre, doivent être réorientées. S’il y a famine de façon récurrente dans certaines régions du monde, cela n’est pas dû à un manque de production globale des matières premières alimentaires, mais c’est parce qu’elles sont stockées en vue de la spéculation. Ce système capitaliste génère des profits et se moque de la souveraineté alimentaire. C’est scandaleux. C’est ce levier-là qu’il faut absolument casser.

La sobriété est l’un de vos sujets de recherche, Bruno Villalba. Pourquoi, comme vous le dites, est-ce un enjeu de justice sociale et de solidarité ?

Bruno Villalba La sobriété est un enjeu de justice et de solidarité, avec les gilets jaunes hier ou les Ukrainiens aujourd’hui. La justice sociale est une question centrale. Les mesures de sobriété doivent être pensées en tenant compte des inégalités. La sobriété est un sujet très compliqué à manier, car elle remet en cause un imaginaire de l’abondance qui imprègne profondément depuis trois siècles nos sociétés. Mais aujourd’hui la sobriété implique que tout le monde devra négocier son niveau de vie, parce que les ressources ne sont pas infinies. Même avec une optimisation technique que l’on continue à nous vendre, politiquement, scientifiquement et dans la culture, malheureusement ce n’est plus possible. L’illusion est de considérer que l’on pourrait avoir un accès à un niveau de confort de vie équivalent au nôtre aujourd’hui. Nous sommes dans une contraction temporelle à la fois sur le plan écologique et sur le plan social. Nous ne pouvons pas attendre dix ou vingt ans pour mettre en place des solutions que nous aurions dû prendre il y a longtemps. Les réfugiés climatiques sont déjà là.

La sobriété suppose que l’on en finisse avec l’obsession de la croissance ?

Bruno Villalba La question ne devrait plus se poser. Certains évoquent la croissance différenciée, les plus pauvres doivent rattraper un peu les riches. Écologiquement ce n’est pas possible. La sobriété est une réponse que l’on pourrait décider de construire et de négocier collecti­vement dès à présent. Par exemple, reproduire localement pour manger localement, de façon à réduire la pression énergétique sur l’alimentation. Des solutions de très court terme sont à mettre en œuvre pour éviter les effets d’emballement que nous connaissons en raison de l’accentuation de la pression climatique et celle de l’effondrement de la biodiversité, que l’on a tendance à oublier. Ces phénomènes se renforcent en se cumulant.

Nadia Maïzi Les 10 % des ménages les plus riches émettent 40 % des émissions. 50 % des plus pauvres en émettent 15 %. Les 10 % les plus riches vivent aux deux tiers dans les pays occidentaux. Cela donne des éclairages sur les solutions disponibles. Nous avons toujours un tropisme qui vient du lieu où on naît et où on vit. Pour tous les pays qui n’ont pas encore accédé à des niveaux de vie décents, il y a des nécessités de croissance pour atteindre ces niveaux. C’est là un débat récurrent dans les négociations sur le climat entre les pays du Nord et les pays du Sud, qui demandent que leurs populations accèdent à ces niveaux. On ne peut pas calquer notre vision au prisme de notre niveau d’éducation et de développement, à l’ensemble des régions, des modes de vie et des cultures. Il y a des compromis à trouver.

Bruno Villalba Maintenir l’idée d’un « rattrapage pour tous » grâce à la relance, c’est faire de fausses promesses qu’on ne pourra pas tenir durablement, parce qu’elle se heurte aux limites planétaires. Et c’est encore plus vrai si on raisonne à l’échelle mondiale. Il y a plutôt un travail de péréquation à établir pour accéder à un bien-être équitablement partagé.

Clément Sénéchal Il faut effectivement organiser une péréquation dans l’usage de la répartition des ressources au niveau mondial. Cela nécessite une réponse coordonnée et coopérative entre les États. Pour le moment, la guerre et les tensions géopolitiques qui en résultent constituent un obstacle. Dans tous les cas, la condition sine qua non de l’action climatique est la paix universelle. C’est ce que nous rappelle la percussion entre l’agenda climatique et l’agenda­ militaire. Œuvrer pour la paix est incontournable pour apporter une réponse au réchauffement climatique.

l’Écologie politique en France Sobriété énergétique. Contraintes matérielles, équité sociale etperspectives institutionnellesUkrainealimentationRéchauffement climatiqueGiec
Le Figaro

Ses blessures, sa maternité, son estime de soi : en vidéo, Jennifer Lopez se livre comme jamais dans la bande-annonce d'Halftime

VIDÉO - Maternité, sexisme, estime de soi… La bande-annonce du documentaire Halftime, centré sur le parcours de Jennifer Lopez et estampillé Netflix, a été dévoilée le mercredi 18 mai.

Elle apparaît en larmes, allongée dans son lit, un téléphone à la main. Dans une séquence de Halftime, un documentaire centré sur la vie de Jennifer Lopez, la chanteuse se montre blessée de ne pas avoir été nommée aux Oscars pour son rôle dans Queens (2019). Le programme estampillé Netflix, signé Amanda Micheli et dont la bande-annonce a été dévoilée le mercredi 18 mai, témoigne ainsi des failles de l'artiste.

Il aborde des sujets aussi divers que la maternité, le sexisme dont a été victime Jennifer Lopez, ses combats et ses déceptions. Un film qui revisite le parcours de la quadragénaire à travers des images d'archives, mais aussi des séquences plus récentes, dans lesquelles on la voit danser, ou délivrer un discours inspirant. «En tant qu'artiste, je ne me demande pas simplement si je suis passée à la caméra, mais si la caméra m'a comprise, l'entend-on affirmer. Parce que je peux faire les deux en même temps.»

«Diva» ou «mariée en série»

Le programme revisite également les diatribes sexistes auxquelles a été exposée la quinquagénaire. Elle y admet avoir cru aux titres des tabloïds, qui la qualifiaient tantôt de «diva», tantôt de «mariée en série». Le documentaire reprend notamment une séquence dans laquelle le journaliste Billy Bush lui demande ce qu'elle pense de son fessier. Amanda Micheli a par ailleurs recueilli la réaction de Ben Affleck, fiancé de la chanteuse de 2002 à 2004, puis d'avril 2022 à aujourd'hui. «Je lui ai dit un jour… Est-ce que tout cela ne te dérange pas ? relate ainsi l'acteur. Elle m'a répondu : "Je m'y attendais ".»

«Mon estime de moi était au plus bas»

Un film dans lequel Jennifer Lopez évoque aussi sa confiance en elle, souvent fragilisée. Elle revient notamment sur son absence de nomination aux Oscars. «C'était dur, se souvient-elle. Mon estime de moi était au plus bas. Je devais vraiment découvrir qui j'étais, y croire et ne rien croire d'autre.» Le programme montre par ailleurs la chanteuse en compagnie de sa fille Emme, ou encore durant les répétitions de ses shows. «Je ne fais pas cela pour un quelconque prix, souligne-t-elle dans une séquence. Mais pour communiquer avec les gens, pour leur faire ressentir des choses, parce que je veux qu'ils ressentent quelque chose.» Et l'artiste de conclure : «Toute ma vie, je me suis battue pour être entendue, pour être vue, pour que l'on me prenne au sérieux. Je pense que ma vie ne fait que commencer.» Un documentaire qui sera présenté au Festival Tribeca le 8 juin, puis dévoilé sur Netflix le 14 juin.

Décapotable jaune et marché aux puces : en photos, la folle virée de Jacquemus et Dua Lipa à Paris

Vendredi 13 mai, la chanteuse et le créateur ont sillonné la capitale dans une Porsche décapotable jaune, qui n'est pas passée inaperçue.

Kate Moss : sexe, drogues & rock'n'roll

PODCAST - Dans le sixième épisode de Scandales , on retrace le fabuleux mais sulfureux parcours de Kate Moss, mannequin-star des années 1990. Ses débuts, ses amours, ses emmerdes.

Pourquoi Johnny Depp n'a pas regardé Amber Heard durant son témoignage

Après une semaine de pause, le procès qui oppose les deux acteurs a repris, le lundi 16 mai, à Fairfax. Durant les audiences, le héros de Pirates des Caraïbes n'a pas croisé le regard son ex-épouse une seule fois.

Opex 360

La Royal Navy envisage à nouveau de recourir à des pétroliers civils pour ravitailler ses navires en mer

par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

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À la fin des années 1960, le gouvernement britannique, alors dirigé par le travailliste Harold Wilson, prit la décision d’abandonner la plupart des bases militaires situées à « l’est de Suez » [une expression de l’écrivain Rudyard Kipling désignant la politique diplomatique et militaire du Royaume-Uni au-delà du continent européen, ndlr] pour se concentrer sur l’Europe en général et l’Otan en particulier. Résultat : la Royal Navy adapta sa chaîne de soutien logistique à cette nouvelle donne.

Seulement, quand l’Argentine lança l’invasion des îles Malouines/Falklands, situées à plus de 14’000 km de la Grande Bretagne, l’état-major britannique s’attacha à constituer une flotte logisitique de complément afin d’être en mesure d’envoyer ses troupes à la reconquête des territoires perdus. Aussi réquisitionna-t-il une quinzaine de pétroliers civils pour ravitailler en mer les navires de la Royal Navy.

Visiblement, cet épisode n’a guère été oublié… puisque la marine britannique envisage à nouveau de recourir à des pétroliers privés pour épauler la Royal Fleet Auxiliary [RFA, flotte royale auxiliaire], dont le personnel a un statut particulier dans la mesure où il se compose en grande partie de civils [lesquels portent les galons de la marine marchande… sur un uniforme militaire].

« Faire appel à des pétroliers civils pour soutenir la flotte pourrait s’avérer crucial si leurs homologues militaires ne sont pas en mesure de faire escale pour s’approvisionner », explique en effet la Royal Navy.

Sauf que les procédures qui avaient été élaborées il y a maintenant quarante ans ont besoin d’être remises au goût du jour… D’où l’essai que vient d’effectuer la Royal Fleet Auxiliary, en association avec l’US Military Sealift Command [MSC], dans la baie de Lyme [sud-ouest de l’Angleterre] avec le navire auxiliaire RFA Tidesurge et le pétrolier civil MT Maersk Peary.

Selon la Royal Navy, et même si aucun transfert de carburant n’a été effectué, cet essai s’est révélé concluant dans la mesure où il a permis de démontrer que le pétrolier civil a pu se « connecter » au navire ravitailleur militaire. Et d’assurer qu’une telle manoeuvre peut aussi concerner les autres flottes des pays membres de l’Otan étant donné que l’équipement nécessaire est « largement standardisé au seun de l’Alliance ».

« Le ravitaillement en mer d’un navire auxiliaire par un pétrolier commercial peut garandir que nos flottes resteront approvisionnées et soutenues dans un environnement contesté », en particulier quand il n’est pas possible de faire escale dans un port pour se ravitailler, a souligné le capitaine de vaisseau Douglas Jaarsma, un officier américain actuellement affecté à la RFA dans le cadre d’un échange avec le MSC.

Mais recourir à des pétroliers civiles permettrait également de suppléer les pétroliers-ravitailleurs militaires, qui, ces dernières années, n’ont pas toujours bénéficié de l’attention qu’ils auraient méritée.

La Royal Navy envisage à nouveau de recourir à des pétroliers civils pour ravitailler ses navires en mer

par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

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À la fin des années 1960, le gouvernement britannique, alors dirigé par le travailliste Harold Wilson, prit la décision d’abandonner la plupart des bases militaires situées à « l’est de Suez » [une expression de l’écrivain Rudyard Kipling désignant la politique diplomatique et militaire du Royaume-Uni au-delà du continent européen, ndlr] pour se concentrer sur l’Europe en général et l’Otan en particulier. Résultat : la Royal Navy adapta sa chaîne de soutien logistique à cette nouvelle donne.

Seulement, quand l’Argentine lança l’invasion des îles Malouines/Falklands, situées à plus de 14’000 km de la Grande Bretagne, l’état-major britannique s’attacha à constituer une flotte logisitique de complément afin d’être en mesure d’envoyer ses troupes à la reconquête des territoires perdus. Aussi réquisitionna-t-il une quinzaine de pétroliers civils pour ravitailler en mer les navires de la Royal Navy.

Visiblement, cet épisode n’a guère été oublié… puisque la marine britannique envisage à nouveau de recourir à des pétroliers privés pour épauler la Royal Fleet Auxiliary [RFA, flotte royale auxiliaire], dont le personnel a un statut particulier dans la mesure où il se compose en grande partie de civils [lesquels portent les galons de la marine marchande… sur un uniforme militaire].

« Faire appel à des pétroliers civils pour soutenir la flotte pourrait s’avérer crucial si leurs homologues militaires ne sont pas en mesure de faire escale pour s’approvisionner », explique en effet la Royal Navy.

Sauf que les procédures qui avaient été élaborées il y a maintenant quarante ans ont besoin d’être remises au goût du jour… D’où l’essai que vient d’effectuer la Royal Fleet Auxiliary, en association avec l’US Military Sealift Command [MSC], dans la baie de Lyme [sud-ouest de l’Angleterre] avec le navire auxiliaire RFA Tidesurge et le pétrolier civil MT Maersk Peary.

Selon la Royal Navy, et même si aucun transfert de carburant n’a été effectué, cet essai s’est révélé concluant dans la mesure où il a permis de démontrer que le pétrolier civil a pu se « connecter » au navire ravitailleur militaire. Et d’assurer qu’une telle manoeuvre peut aussi concerner les autres flottes des pays membres de l’Otan étant donné que l’équipement nécessaire est « largement standardisé au seun de l’Alliance ».

« Le ravitaillement en mer d’un navire auxiliaire par un pétrolier commercial peut garandir que nos flottes resteront approvisionnées et soutenues dans un environnement contesté », en particulier quand il n’est pas possible de faire escale dans un port pour se ravitailler, a souligné le capitaine de vaisseau Douglas Jaarsma, un officier américain actuellement affecté à la RFA dans le cadre d’un échange avec le MSC.

Mais recourir à des pétroliers civiles permettrait également de suppléer les pétroliers-ravitailleurs militaires, qui, ces dernières années, n’ont pas toujours bénéficié de l’attention qu’ils auraient méritée.

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À la fin des années 1960, le gouvernement britannique, alors dirigé par le travailliste Harold Wilson, prit la décision d’abandonner la plupart des bases militaires situées à « l’est de Suez » [une expression de l’écrivain Rudyard Kipling désignant la politique diplomatique et militaire du Royaume-Uni au-delà du continent européen, ndlr] pour se concentrer sur l’Europe en général et l’Otan en particulier. Résultat : la Royal Navy adapta sa chaîne de soutien logistique à cette nouvelle donne.

Seulement, quand l’Argentine lança l’invasion des îles Malouines/Falklands, situées à plus de 14’000 km de la Grande Bretagne, l’état-major britannique s’attacha à constituer une flotte logisitique de complément afin d’être en mesure d’envoyer ses troupes à la reconquête des territoires perdus. Aussi réquisitionna-t-il une quinzaine de pétroliers civils pour ravitailler en mer les navires de la Royal Navy.

Visiblement, cet épisode n’a guère été oublié… puisque la marine britannique envisage à nouveau de recourir à des pétroliers privés pour épauler la Royal Fleet Auxiliary [RFA, flotte royale auxiliaire], dont le personnel a un statut particulier dans la mesure où il se compose en grande partie de civils [lesquels portent les galons de la marine marchande… sur un uniforme militaire].

« Faire appel à des pétroliers civils pour soutenir la flotte pourrait s’avérer crucial si leurs homologues militaires ne sont pas en mesure de faire escale pour s’approvisionner », explique en effet la Royal Navy.

Sauf que les procédures qui avaient été élaborées il y a maintenant quarante ans ont besoin d’être remises au goût du jour… D’où l’essai que vient d’effectuer la Royal Fleet Auxiliary, en association avec l’US Military Sealift Command [MSC], dans la baie de Lyme [sud-ouest de l’Angleterre] avec le navire auxiliaire RFA Tidesurge et le pétrolier civil MT Maersk Peary.

Selon la Royal Navy, et même si aucun transfert de carburant n’a été effectué, cet essai s’est révélé concluant dans la mesure où il a permis de démontrer que le pétrolier civil a pu se « connecter » au navire ravitailleur militaire. Et d’assurer qu’une telle manoeuvre peut aussi concerner les autres flottes des pays membres de l’Otan étant donné que l’équipement nécessaire est « largement standardisé au seun de l’Alliance ».

« Le ravitaillement en mer d’un navire auxiliaire par un pétrolier commercial peut garandir que nos flottes resteront approvisionnées et soutenues dans un environnement contesté », en particulier quand il n’est pas possible de faire escale dans un port pour se ravitailler, a souligné le capitaine de vaisseau Douglas Jaarsma, un officier américain actuellement affecté à la RFA dans le cadre d’un échange avec le MSC.

Mais recourir à des pétroliers civiles permettrait également de suppléer les pétroliers-ravitailleurs militaires, qui, ces dernières années, n’ont pas toujours bénéficié de l’attention qu’ils auraient méritée.

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À la fin des années 1960, le gouvernement britannique, alors dirigé par le travailliste Harold Wilson, prit la décision d’abandonner la plupart des bases militaires situées à « l’est de Suez » [une expression de l’écrivain Rudyard Kipling désignant la politique diplomatique et militaire du Royaume-Uni au-delà du continent européen, ndlr] pour se concentrer sur l’Europe en général et l’Otan en particulier. Résultat : la Royal Navy adapta sa chaîne de soutien logistique à cette nouvelle donne.

Seulement, quand l’Argentine lança l’invasion des îles Malouines/Falklands, situées à plus de 14’000 km de la Grande Bretagne, l’état-major britannique s’attacha à constituer une flotte logisitique de complément afin d’être en mesure d’envoyer ses troupes à la reconquête des territoires perdus. Aussi réquisitionna-t-il une quinzaine de pétroliers civils pour ravitailler en mer les navires de la Royal Navy.

Visiblement, cet épisode n’a guère été oublié… puisque la marine britannique envisage à nouveau de recourir à des pétroliers privés pour épauler la Royal Fleet Auxiliary [RFA, flotte royale auxiliaire], dont le personnel a un statut particulier dans la mesure où il se compose en grande partie de civils [lesquels portent les galons de la marine marchande… sur un uniforme militaire].

« Faire appel à des pétroliers civils pour soutenir la flotte pourrait s’avérer crucial si leurs homologues militaires ne sont pas en mesure de faire escale pour s’approvisionner », explique en effet la Royal Navy.

explique

Sauf que les procédures qui avaient été élaborées il y a maintenant quarante ans ont besoin d’être remises au goût du jour… D’où l’essai que vient d’effectuer la Royal Fleet Auxiliary, en association avec l’US Military Sealift Command [MSC], dans la baie de Lyme [sud-ouest de l’Angleterre] avec le navire auxiliaire RFA Tidesurge et le pétrolier civil MT Maersk Peary.

Selon la Royal Navy, et même si aucun transfert de carburant n’a été effectué, cet essai s’est révélé concluant dans la mesure où il a permis de démontrer que le pétrolier civil a pu se « connecter » au navire ravitailleur militaire. Et d’assurer qu’une telle manoeuvre peut aussi concerner les autres flottes des pays membres de l’Otan étant donné que l’équipement nécessaire est « largement standardisé au seun de l’Alliance ».

« Le ravitaillement en mer d’un navire auxiliaire par un pétrolier commercial peut garandir que nos flottes resteront approvisionnées et soutenues dans un environnement contesté », en particulier quand il n’est pas possible de faire escale dans un port pour se ravitailler, a souligné le capitaine de vaisseau Douglas Jaarsma, un officier américain actuellement affecté à la RFA dans le cadre d’un échange avec le MSC.

Mais recourir à des pétroliers civiles permettrait également de suppléer les pétroliers-ravitailleurs militaires, qui, ces dernières années, n’ont pas toujours bénéficié de l’attention qu’ils auraient méritée.

BBC

In Japan, it’s always better to have a meeting in person than to write an email, because nonverbal communication plays a very important role – Parissa Haghirian

Two years ago, the pandemic thrust us into remote work out of necessity – but now that many of the safety measures have lifted, large swaths of employees are still working from home. And many are doing so permanently. In several countries, companies have transitioned once in-office roles to become either entirely or partially remote. Plus, job listings with a remote component have soared.

A recent study from employment site Indeed shows the number of global job listings that mention remote work has nearly tripled since the onset of the pandemic, up from an average of just 2.5% in January 2020 to almost 7.5% in September 2021, with countries like Ireland, Spain and the UK seeing the greatest increases. Meanwhile, careers site Ladders predicts that 25% of all professional jobs in North America will be remote by the end of 2022. This doesn’t even account for the number of jobs that are not technically classified as remote or hybrid yet, but where workers are still at home while bosses toy with formal return-to-office arrangements. 

Meanwhile, many employees who have been called back are returning to a partially remote workplace; globally, some 38% of employees now work in a hybrid office, according to Microsoft’s 2022 Work Trend Index. Much of the world is rapidly embracing a more progressive model for the future of the workplace, with employers going either remote and hybrid on a large scale.

Yet, this isn’t necessarily the case with every nation.

In some places, remote work just isn’t as culturally sanctioned, hasn’t been embraced by society or never caught on due to technological or logistical barriers. So, while many countries march head-first into a work-from-anywhere future, workers in locations including France or Japan are often returning to the office full-time, rejecting the notion that a five-day in-person work week is a relic of the past. 

‘French people are, most of the time, reluctant to change’

Working from home has become so commonplace for many workers during the past two years that it can be hard to remember that, outside of Scandinavia and a few pockets in Western Europe, the practice was still quite rare in the 2010s. Now, most European nations – particularly those with higher GDPs – have embraced the concept whole-heartedly.

However, France remains an outlier.

According to an Ifop study for the French think tank Fondation Jean-Jaurès, only 29% of French workers say they work remotely “at least once a week”. That compares to 51% of Germans, 50% of Italians, 42% of Brits and 36% of Spaniards. Even those in France who report working remotely appear to do so far less often than their European neighbours. While in Italy, 30% of workers said they teleworked for four to five days a week and 17% for two to three days, in France, the figures are 11% and 14%, respectively.

In France, passing interactions are a core part of the workday (Credit: Getty Images)

“French people are, most of the time, reluctant to change,” says Sonia Levillain, a professor at the IÉSEG School of Management in Lille, and author of the Little Toolbox of Remote Management. “This is a stereotype, but it’s also a reality.”

Hybrid work has made some headway in France ever since workers began returning to the office last June. Many companies are now shifting to a flex office approach with hot desking. Yet, “employees are very sceptical of it”, says Levillain. “They were really attached to the physical office – to the place where they were working – because it was a sign of identity and of belonging to the organisation.”

Reluctance to work remotely may also have to do with how the French workplace has traditionally operated, with bosses feeling a strong need to control their employees. “Historically, the management practices were not developed around trust and autonomy, but more of a top-down approach,” explains Levillain.

Social interactions are also a key tool for decision-making in the French office. Because they’ve traditionally happened quite informally, that’s been hard to replicate on a computer screen. “Communication is spontaneous – it’s not really organised and structured at a specific time with specific people,” explains Levillain, noting that managers prize unplanned contact and interaction in the workplace. “You walk around the office, and you discuss things at the coffee machine, because that’s a place where a lot of decisions are made and solutions are found.”

To work in a hybrid mode on a sustainable basis would mean moving from the current informal office structure to a more structured one. “Culturally speaking,” says Levillain, “I think we still have lots of work to do to achieve that.”

‘Everyone wanted to go back to the office as soon as possible’

Japan is another place whose highly social work structure made it a poor candidate for remote work, as evidenced by the Indeed study, which showed almost no uptick in remote jobs between January 2020 and September 2021.

Parissa Haghirian, a professor of international management at Tokyo’s Sophia University, explains there are a lot of unspoken messages in the Japanese workplace – such as subtle body language cues or ‘reading the air’, which might steer the direction of a meeting – and these just couldn’t be examined on a screen. “In Japan, it’s always better to have a meeting in person than to write an email, because nonverbal communication plays a very important role,” she explains. “There is this idea that I know you, I like you, I have a good feeling about what you’re saying.”

Dialogue is also essential for decision making. Whereas overseas companies typically assign unique responsibilities to specific workers (and evaluate them individually), roles are far less defined in Japan, with employees working interdependently in teams, and making assessments as a group. This makes it difficult to divide processes and distribute work in a remote setting, leading to lower perceptions of productivity outside the office.

“Since you don’t have a clear line of where your job ends and mine starts, everyone is doing everything together,” says Haghirian. “This kind of interaction in a Japanese firm is very fluid, but it’s often confusing to the outsider, because you never know who is really in charge or who is doing what.”

Japan also prizes mentorship in the workplace. Senior members are often tasked with regularly teaching and monitoring younger peers – something that just did not happen as efficiently in a remote setting. “After a while, people just got really tired of remote work, and everyone wanted to go back to the office as soon as possible,” says Haghirian.

Presenteeism is also a problem that has long plagued Japan. Many workers fear a lack of career progression if they don’t toil away for long hours at the office, says Haghirian, who knows many people who didn’t do a single day of remote work during the pandemic.

Yet, there are some signs of change. IT giant Fujitsu, for one, launched a “Work Life Shift” program last year that transformed the office into a “collaboration hub” for hybrid work. It also created more clearly defined job roles, making it easier for its 80,000 employees in Japan to work remotely. Car maker Honda, mobile carrier SoftBank and telecom company NTT Communications have all made similar allowances for remote work, suggesting a rift in Japan’s conservative corporate culture that may align businesses more with the will of workers, 80% of whom expressed a desire to continue working from home in a February survey from Persol Research and Consulting Co.

Subtle body language cues are important in Japanese workplaces, which contributes to an in-person culture (Credit: Getty Images)

Still, despite some changes, many Japanese workers are hesitant to combine their home life with office life, as they prefer to have clear roles and boundaries for each (the office is for working, and the home is for recovering). The nation even has one of the lowest rates in the OECD for access to personal computers, with home offices far less common than in the West, due to the small size of the average city apartment in this highly urbanised society.

Tracy Hadden Loh, a fellow at the Brookings Institution, a Washington, DC-based think tank, says real estate plays a key role in determining a culture’s attitudes toward remote work. “The long-term sustainability of remote work is contingent on the housing conditions of workers,” she says. “So, in Asia, where many people live in conditions where there are far fewer square feet per member of the household, work from home is not viable or attractive.”

‘Globally, most people are still going to need offices’

Access to high-speed broadband is another barrier that can determine a country’s successful transition to hybrid forms of work, says Loh. Employees in much of the Global South, for example, have now returned to the workplace after lukewarm experiments in remote work hampered by poor technological infrastructure.

“The knowledge economy is growing tremendously, but cultural preferences and typical living standards are not changing to that great of an extent,” says Loh. “So, globally, most people are still going to need offices.”

There has, however, been an undeniable global shift in the ability to get work done beyond the confines of a traditional office, with many white-collar workers now equipped to log-on from home after learning how to do so during the height of the pandemic. So, although not every country may be as keen on remote work as the US or UK, hybrid and remote trends are here to stay.

Of course, so, too, is the office. Companies around the world are now navigating the pros and cons of each model, picking and choosing which aspects gel with the particularities of their unique cultures. Countries like France or Japan might have been slower to adapt to remote and hybrid work, but progressive companies are now chipping away at corporate norms there, too, meaning it may only be a matter of time before the dominos begin to fall.

Le Figaro

Existe-t-il une saison pour se marier ?

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INFOGRAPHIES - Lieu, traiteur, DJ... Pour l'organisation d'un mariage parfait, tout commence par le choix de LA date idéale.

Horia Mustafa DouineService Infographie

C’est par le décret du 20 septembre 1792 que le mariage civil est instauré. Tous les citoyens, de toutes les confessions, peuvent se marier légalement devant des officiers municipaux. Avec la Révolution, cet acte solennel n’est plus une prérogative exclusive de l’Église. Longtemps considéré comme un passage obligé pour entrer dans la vie de couple, il devient à partir de 1970 largement synonyme de fête et de réjouissances.

Une tradition en perte de vitesse ?

220.000 couples se sont dit «oui» en France en 2021. Un chiffre qui a bondi de 42 % en un an, après l’effondrement inédit des célébrations durant le premier confinement lié à la pandémie du Covid-19. Aujourd’hui, parmi les personnes formant un foyer, 73 % sont mariées, 7 % pacsées et 20 % sont en union libre. Si l’institution subit une érosion continue (près de 90 % des couples étaient mariés en 1990), le mariage demeure le mode d’organisation dominant de la vie de couple.

Une inversion des saisons

Selon une note de l’Insee parue en début d'année, qui a analysé un siècle et demi d'unions, les mariages durant la période de 1850 à 1950 étaient «marqués par les temps religieux et agricole». On se mariait majoritairement en janvier, février, avril, juin ou novembre. Dans un pays très rural, les unions se faisaient en dehors des périodes de moissons.

En mars, mois de carême, les mariages religieux catholiques étaient « en principe interdits ». C’est à partir de la seconde moitié du XXe siècle seulement, avec la démocratisation des congés payés, que l’on choisit de s’unir durant les beaux jours.

Des jours symboliques

Sans surprise, le jour de la semaine plébiscité pour célébrer son mariage reste le samedi. C’est ce que montrent les données journalières des célébrations matrimoniales. Il y a cinquante ans, 68% des unions avaient effectivement lieu ce jour-là. Aujourd’hui ce choix est toujours privilégié et dépasse les 80 %. Cependant d’autres pics de densité s’observent à des dates aussi symboliques qu’anecdotiques. C’est le cas par exemple du 14 février, fête de la Saint-Valentin, quel que soit le jour de la semaine, ou bien du 12 décembre 2012, qui permettait d’afficher sur ses cartons d’invitation un 12/12/12 !

Sources

L'Humanité

Comment la guerre torpille-t-elle la lutte pour le climat ?

Agoras

Prétextant le conflit en Ukraine, déclenché le 24 février par l’invasion russe, dirigeants et pollueurs font pression pour différer l’agenda de l’urgence climatique au nom de la sécurité énergétique et alimentaire. Pourtant, malgré le contexte, des solutions existent.

Latifa Madani

Réactivation du gaz de schiste et des usines à charbon au nom de « la construction d’une autonomie stratégique et énergétique européenne », remise en cause de normes environnementales au nom de la « résilience », productivisme agricole sous prétexte de sécurité alimentaire. Les exemples d’un recul des objectifs climatiques ne manquent pas depuis que la guerre a éclaté en Ukraine. Au même moment, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), dans son dernier rapport, alertait sur l’urgence à mettre en œuvre des solutions pour éviter le point de bascule dans le réchauffement de la planète.

Énergie, agriculture, sécurité alimentaire, remise en cause de normes environnementales, etc. En quoi la guerre fait-elle reculer les actions et engagements en faveur du climat ?

Clément Sénéchal La guerre n’est pas une bonne nouvelle, de façon générale, et sur le plan écologique. Nous avons eu un précédent avec la pandémie. Les leçons n’ont pas été tirées pour engager la transition. Au contraire, la pandémie a servi à accélérer la mise en œuvre de l’agenda néolibéral : cadeaux aux entreprises, choix de la productivité et de la compétitivité, avec, au final, comme résultat, des émissions de CO 2 qui ont retrouvé leur niveau d’avant et des profits historiques pour les entreprises du CAC 40 (107 millions d’euros par jour de recettes en mars), dont Total, qui a engrangé un record de bénéfices.

Bruno Villalba Cette guerre agit comme un révélateur du lien qu’il y a entre nos actes quotidiens, leurs conséquences sur des familles qui fuient la guerre et le réchauffement climatique. Nous savons que tout le monde ne va pas souffrir de la même façon de la crise énergétique provoquée par le conflit. Faire peser des politiques d’économies d’énergie sur les catégories sociales qui sont déjà en situation de sobriété contrainte n’est pas tenable. La crise ukrainienne révèle aussi un traitement sélectif à l’égard des réfugiés. Il y a les bons et les mauvais, on refoule les migrants climatiques qui viennent des pays du Sud.

Dans l’agriculture aussi, la guerre est instrumentalisée par les productivistes. En France, la FNSEA et le gouvernement, en Europe, la Commission européenne et plusieurs États membres veulent mettre entre parenthèses le pacte vert, pour relancer la production au nom de la sécurité alimentaire. Pourquoi n’est-ce pas la bonne réponse ?

Marie-Pierre Répécaud L’Ukraine est un des greniers à céréales de l’Europe. Une partie de la production de semences françaises a été délocalisée dans ce pays. La guerre, de fait, met en danger l’approvisionnement en semences et met en évidence notre dépendance aux multinationales semencières. L’agriculture française est également fortement dépendante aux engrais de synthèse, et donc au gaz russe puisque, pour une tonne d’engrais chimique de synthèse, il faut une tonne d’équivalent pétrole. 60 % des engrais chimiques consommés en France sont importés, les 40 % restants, fabriqués sur place, importent la quasi-totalité des matières premières nécessaires et le gaz correspondant. Il faut vraiment se donner la possibilité de boycotter le gaz et le pétrole russes qui nourrissent la guerre, par le développement d’une agriculture paysanne autonome et économe, nous libérer du poids trop important des engrais chimiques dans les coûts de production. Ces questions doivent figurer au centre des nouvelles discussions de la politique agricole commune (PAC).

Le Giec dans son dernier rapport propose une série de solutions à mettre en œuvre de toute urgence. Sont-elles réalisables en temps de guerre, de flambée des prix de l’énergie et des céréales ?

Nadia Maïzi On se rend compte que la mesure de l’urgence climatique n’a pas été prise, sinon on ne se retrouverait pas dans cette situation de dépendance. Le rapport du Giec est basé sur des résultats produits jusqu’au 11 octobre 2021. Il dit que, pour tenir l’objectif de maintenir le réchauffement moyen à 1,5 °C, ce qui entraînerait déjà des dégâts suffisamment préoccupants, il faudrait une baisse drastique de la consommation des ressources fossiles et une diminution des échanges internationaux autour de ces ressources. Une première phase serait de réduire très fortement l’usage du charbon dans la prochaine décennie et de réduire les consommations en pétrole et en gaz. On peut rapprocher ces éléments avec l’actualité de cette guerre. Celle-ci met en évidence le lien entre climat, sécurité énergétique et alimentaire. La nécessaire décarbonation de nos économies dans les trente prochaines années est centrale pour répondre à ces enjeux.

N’est-ce pas le moment de plaider et d’agir pour la sobriété et la transition énergétiques afin de réduire nos dépendances ?

Bruno Villalba On ne choisira pas cette voie parce qu’elle est trop contraignante. Le rapport du Giec reste ambigu, il n’utilise pas le concept de sobriété, il parle de réduction et de maîtrise de la consommation. Nous sommes encore dans l’idée que l’on va pouvoir apporter une solution technique et rebondir par l’innovation, sans voir que l’on ne fait que déplacer le problème. Si on devait vraiment prendre en compte la question climatique, on l’aurait fait depuis bien longtemps. Mais, parce que l’on reste dans une logique d’abondance, on persiste à différer les solutions, dont la sobriété, au profit d’une espèce de relance.

Nadia Maïzi Il n’y a pas d’ambiguïté dans le rapport du Giec. J’ai participé à un nouveau chapitre dans le volet solutions, consacré aux aspects sociaux de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES). Notre réflexion n’a pas pointé la sobriété parce que nous avons utilisé des termes beaucoup plus précis pour parler de trois niveaux d’action que nous pouvions réaliser par rapport à la demande : éviter, modifier, améliorer. Éviter, quand on peut faire autrement, de prendre l’avion, de prendre sa voiture, de gaspiller ; choisir le vélo plutôt que la voiture, quand c’est possible, ou changer de modèle de véhicule. Les exemples sont nombreux. Nous nous basons sur la connaissance scientifique pour éclairer le décideur dans la mise en place de ses stratégies. Cette façon de décomposer trois niveaux de solution nous permet de quantifier les gains d’émissions de GES que l’on peut réaliser. Si les politiques sont mises en œuvre, si les infrastructures et les technologies sont disponibles, alors des comportements modifiés pourraient permettre de réduire de 40 à 60 % les émissions, ce qui est très important. Le rapport du Giec ne mentionne peut-être pas le terme sobriété mais il envoie un signal fort.

Quelles solutions pour réduire notre dépendance à l’énergie russe et au blé ukrainien sans nous asseoir sur nos objectifs écologiques ?

Marie-Pierre Répécaud Pour sortir de cet engrenage qui fait que la guerre participe du productivisme pour de mauvais prétextes, nous devons nous sevrer de notre dépendance à l’économie fossile et aux multinationales qui fabriquent les engrais de synthèse. En d’autres termes, délier les marchés agricoles des marchés de l’énergie et soutenir l’agroécologie.

Clément Sénéchal Oui, il faut sortir des logiques productivistes, libérales et technocentrées, mettre en place des feuilles de route avec des politiques plus ambitieuses qui accélèrent la transition. Cela veut dire sortir des énergies fossiles, développer les énergies renouvelables, dont nous savons qu’elles sont le principal levier pour réduire les émissions de CO 2, privilégier une agriculture agro­écologique, organiser un partage de l’effort envers les populations les plus modestes et les plus vulnérables. Cela implique une transformation profonde de nos modes de production et de consommation avec plus de solidarité et de justice sociale, et un partage équitable de l’effort de sobriété. C’est possible si on met à contribution ceux qui émettent le plus de gaz à effet de serre et si on taxe les flux financiers des multinationales. Aujourd’hui, il est plus que temps de dépasser le nécessaire constat scientifique dressé­ par le Giec pour mener bataille sur le terrain politique. À cet égard, le mouvement climat et le mouvement social doivent jouer leur rôle de contre-pouvoirs pour imposer la justice sociale et l’urgence écologique et climatique.

Olivier De Schutter, le rapporteur des Nations unies sur l’extrême pauvreté, estime que, la guerre en Ukraine exige de réorienter les politiques agricoles, de faire en sorte que les pays du Sud retrouvent leur capacité à se nourrir. Comment faire ?

Marie-Pierre Répécaud Les politiques agricoles responsables de ces déséquilibres, qui font que les matières premières servant à l’alimentation sont des armes économiques, voire de guerre, doivent être réorientées. S’il y a famine de façon récurrente dans certaines régions du monde, cela n’est pas dû à un manque de production globale des matières premières alimentaires, mais c’est parce qu’elles sont stockées en vue de la spéculation. Ce système capitaliste génère des profits et se moque de la souveraineté alimentaire. C’est scandaleux. C’est ce levier-là qu’il faut absolument casser.

La sobriété est l’un de vos sujets de recherche, Bruno Villalba. Pourquoi, comme vous le dites, est-ce un enjeu de justice sociale et de solidarité ?

Bruno Villalba La sobriété est un enjeu de justice et de solidarité, avec les gilets jaunes hier ou les Ukrainiens aujourd’hui. La justice sociale est une question centrale. Les mesures de sobriété doivent être pensées en tenant compte des inégalités. La sobriété est un sujet très compliqué à manier, car elle remet en cause un imaginaire de l’abondance qui imprègne profondément depuis trois siècles nos sociétés. Mais aujourd’hui la sobriété implique que tout le monde devra négocier son niveau de vie, parce que les ressources ne sont pas infinies. Même avec une optimisation technique que l’on continue à nous vendre, politiquement, scientifiquement et dans la culture, malheureusement ce n’est plus possible. L’illusion est de considérer que l’on pourrait avoir un accès à un niveau de confort de vie équivalent au nôtre aujourd’hui. Nous sommes dans une contraction temporelle à la fois sur le plan écologique et sur le plan social. Nous ne pouvons pas attendre dix ou vingt ans pour mettre en place des solutions que nous aurions dû prendre il y a longtemps. Les réfugiés climatiques sont déjà là.

La sobriété suppose que l’on en finisse avec l’obsession de la croissance ?

Bruno Villalba La question ne devrait plus se poser. Certains évoquent la croissance différenciée, les plus pauvres doivent rattraper un peu les riches. Écologiquement ce n’est pas possible. La sobriété est une réponse que l’on pourrait décider de construire et de négocier collecti­vement dès à présent. Par exemple, reproduire localement pour manger localement, de façon à réduire la pression énergétique sur l’alimentation. Des solutions de très court terme sont à mettre en œuvre pour éviter les effets d’emballement que nous connaissons en raison de l’accentuation de la pression climatique et celle de l’effondrement de la biodiversité, que l’on a tendance à oublier. Ces phénomènes se renforcent en se cumulant.

Nadia Maïzi Les 10 % des ménages les plus riches émettent 40 % des émissions. 50 % des plus pauvres en émettent 15 %. Les 10 % les plus riches vivent aux deux tiers dans les pays occidentaux. Cela donne des éclairages sur les solutions disponibles. Nous avons toujours un tropisme qui vient du lieu où on naît et où on vit. Pour tous les pays qui n’ont pas encore accédé à des niveaux de vie décents, il y a des nécessités de croissance pour atteindre ces niveaux. C’est là un débat récurrent dans les négociations sur le climat entre les pays du Nord et les pays du Sud, qui demandent que leurs populations accèdent à ces niveaux. On ne peut pas calquer notre vision au prisme de notre niveau d’éducation et de développement, à l’ensemble des régions, des modes de vie et des cultures. Il y a des compromis à trouver.

Bruno Villalba Maintenir l’idée d’un « rattrapage pour tous » grâce à la relance, c’est faire de fausses promesses qu’on ne pourra pas tenir durablement, parce qu’elle se heurte aux limites planétaires. Et c’est encore plus vrai si on raisonne à l’échelle mondiale. Il y a plutôt un travail de péréquation à établir pour accéder à un bien-être équitablement partagé.

Clément Sénéchal Il faut effectivement organiser une péréquation dans l’usage de la répartition des ressources au niveau mondial. Cela nécessite une réponse coordonnée et coopérative entre les États. Pour le moment, la guerre et les tensions géopolitiques qui en résultent constituent un obstacle. Dans tous les cas, la condition sine qua non de l’action climatique est la paix universelle. C’est ce que nous rappelle la percussion entre l’agenda climatique et l’agenda­ militaire. Œuvrer pour la paix est incontournable pour apporter une réponse au réchauffement climatique.

l’Écologie politique en France Sobriété énergétique. Contraintes matérielles, équité sociale etperspectives institutionnellesUkrainealimentationRéchauffement climatiqueGiec
L'Humanité

Essai Regard sur un monde invivable

Nos recommandations culturelles

Gérard Le Puill

Référence de l’investigation écologique, journaliste, militant et voyageur, Mark Lynas est chercheur invité de l’Alliance for Science de l’université Cornell, à New York. Dans son dernier ouvrage, il décrit avec précision les différentes manières dont le réchauffement climatique en cours affectera notre vie quotidienne dans les différentes régions du monde au XXIe siècle. Ce sera terrifiant entre +3 °C, +4 °C, +5 °C ou +6 °C d’ici à la fin du siècle en cours par rapport à la température moyenne du début du XIXe siècle. La bataille visant à ne pas dépasser le +2 °C retenu par le Giec prend ici toute son importance. Mais elle semble déjà perdue.

Le scénario de +3 °C est désormais le plus probable. L’auteur indique qu’il pourrait faire monter le niveau des océans de plus d’un mètre d’ici à la fin du siècle. Utile pour prendre la mesure des dangers car précis dans la description des six scénarios, l’ouvrage n’apporte pas de réflexion prospective pour contenir le réchauffement actuel.

Sa seule proposition figure dans le scénario à +2 °C : « L’approche la plus prometteuse de toutes, à laquelle les solutions climatiques naturelles peuvent appartenir, est le réensauvagement à grande échelle. Cela signifie la régénération naturelle des forêts et des broussailles sur de grandes surfaces, et la recolonisation des espèces disparues dans des habitats restaurés avec un minimum d’intervention continue. »

L’ouvrage occulte pourtant les conditions à réunir pour nourrir plus de 9 milliards d’humains d’ici à la fin du siècle. Pour cela, l’agroécologie, l’agroforesterie et la bonne gestion des eaux de pluie seront plus importantes que la seule reforestation. G. L. P.

EssaisRéchauffement climatiqueClimatGiec
Le Figaro

Ladies Amelia et Eliza Spencer, jumelles resplendissantes sur le tapis rouge de Cannes, dans les pas de leur tante Lady Di

Mitia Bernetel

En robe glamour et joaillerie éblouissante, les deux mannequins ont représenté la famille Spencer sur la Croisette.

Apparition royale au Palais des festivals ce mercredi 18 mai. Après une première montée des marches timide, le second jour du Festival de Cannes a joué la carte du spectaculaire. Sous le panache de fumée de la Patrouille de France, entre un Tom Cruise triomphal et une Adriana Lima au baby bump tout aussi triomphant, deux invitées sont parvenues à tirer leur épingle du jeu. Amelia et Eliza Spencer, les nièces de la princesse Diana, ont gravi les marches à l'unisson. Pour l'occasion, les jumelles de 29 ans, filles du petit frère de Lady Di, ont opté pour des robes signées Alberta Ferretti, tout comme Eva Longoria le premier soir. Lady Amelia Spencer opte pour une robe drapée asymétrique noire, ornée de plissés soleil. Sa sœur Liza, elle, mise sur les paillettes brodées d'une robe également noire, ouverte sur les côtés. Chacune complète sa tenue de parures Chopard. Deux interprétations différentes du dress code cannois pour ces sœurs à la carrière qui va de pair.

La montée des marches du 18 mai 2022

Affaire de famille

Nées de l'union de l'homme politique Charles Spencer et du mannequin anglais Victoria Lockwood, Amelia et Eliza Spencer ont reçu le goût de la mode en héritage. Tout comme leur sœur aînée, Kitty Spencer, égérie Dolce & Gabbana, les jumelles évoluent dans la sphère mode. Influenceuses et mannequins, représentées par l'agence Storm, elles apparaissent régulièrement ensemble au premier rang des défilés. Inséparables, mais aussi à jamais liées à leur tante, ces nobles it-girls ont le sens de la famille. Leur présence sur les illustres marches cannoises fait d'ailleurs ressurgir une image d'anthologie. Celle d'une Lady Di évanescente en robe bleue Catherine Walker, exactement trente-cinq ans auparavant.

Le ventre en majesté de Lou Doillon au défilé Gucci

Lors du défilé Resort 2023 de la griffe italienne, la chanteuse et actrice française a opté pour une tenue qui mettait en lumière sa grossesse.

La mère d'Elon Musk est la première septuagénaire à poser en maillot de bain à la une de Sports Illustrated

Après avoir posé nue en couverture du New York Magazine, Maye Musk bouscule une nouvelle fois les codes. Elle est la première septuagénaire à poser en une de l'édition maillot de bain du célèbre magazine.

En robe nuisette transparente et choker velours, Eva Longoria fait la différence sur le tapis rouge de Cannes

Le rendez-vous du cinéma a fait son grand retour au Festival de Cannes ce mardi soir. Le glam avec. Démonstration avec Eva Longoria qui a fait une apparition toute remarquée.

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Après une série d’échecs, l’US Air Force annonce le succès d’un essai du missile hypersonique AGM-183A

par Laurent Lagneau · 17 mai 2022

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Développé par Lockheed-Martin dans le cadre du programme « Air Launched Rapid Response Weapon » [ARRW, ou ARROW], lancé par l’US Air Force, le missile hypersonique AGM-183A a jusqu’à présent accumulé les déboires lors de ses essais, avec trois échecs en autant de tentatives.

Ainsi, en avril 2021, le missile n’avait pas pu être tiré par le bombardier B-52H Stratofortress qui l’emportait. En juillet de la même année, si la séquence de lancement put aller cette fois jusqu’au bout, le moteur-fusée de l’AGM-183A ne s’était pas allumé. Puis, un troisième essai réalisé en décembre dernier connut le même sort que le premier, l’engin n’ayant pas pu être libéré.

Cependant, dans le même temps, le projet « Hypersonic Air-breathing Weapon Concept » [HAWC], consistant à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique, connut deux succès : l’un en septembre 2021, avec un modèle développé conjointement par Raytheon et Northrop Grumman, l’autre en avril dernier, avec un engin conçu par Lockheed-Martin, associé à Aerojet Rocketdyne.

Quoi qu’il en soit, les déboires du programme ARRW ne restèrent pas sans conséquence, le Congrès des États-Unis ayant réduit de moitié son financement tout en demandant des tests supplémentaires. Et, dans sa demande de budget pour l’exercice 2023, estimant que la priorité devait être donnée au projet HACM [Hypersonic Attack Cruise Missile], l’US Air Force a demandé une enveloppe de « seulement » 115 millions de dollars, après avoir déboursé 300 millions en 2021 et 2022 et atttribué un contrat de 480 millions de dollars à Lockheed Martin en 2018 pour le éveloppement de l’AGM-183A.

Finalement, le quatrième essai réalisé dans le cadre du programme ARRW aura été le bon. En effet, via un communiqué publié le 15 mai, l’US Air Force a indiqué qu’un AGM-183A avait été tiré avec succès, la veille, par un B-52H au large de la côte sud de la Californie.

« Après la séparation de l’avion, le propulseur de l’ARRW s’est allumé et a fonctionné durant le temps prévu, atteinfnant une vitesse hypersonique, c’est à dire supérieure à Mach 5 [cinq fois la vitesse du son, ndlr] », a annoncé l’US Air Force.

« La ténacité, l’expertise et l’engagement de l’équipe ont été essentiels pour surmonter les défis de l’année écoulée et nous mener à ce succès. Nous sommes prêts à tirer parti de ce que nous avons appris et à continuer à progresser dans le domaine des armes hypersoniques », a commenté le général Heath Collins, le directeur de l’armement au sein de l’US Air Force. « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour fournir cette arme révolutionnaire à nos forces dès que possible », a enchéri le lieutenant-colonel Michael Jungquist, commandant du 419th Flight Test Squadron et directeur du Global Power Bomber Combined Test Force [GPB CTF].

Pour rappel, le fonctionnement de l’AGM-183A repose sur un propulseur qui doit donner une vitesse hypersonique à un planeur manoeuvrant qui, appelé TBG [Tactical Boost Glide], pourrait voler à une vitesse approchant Mach 20, avec une portée d’environ 925 km. Ce missile sera mis en oeuvre par le F-15EX ainsi que par les bombardiers B-1 « Lancer » et B-52H. Avec ce missile, l’US Air Force veut disposer d’une capacité de frappe rapide contre les cibles de grande valeur fortement défendues.

Après une série d’échecs, l’US Air Force annonce le succès d’un essai du missile hypersonique AGM-183A

par Laurent Lagneau · 17 mai 2022

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Développé par Lockheed-Martin dans le cadre du programme « Air Launched Rapid Response Weapon » [ARRW, ou ARROW], lancé par l’US Air Force, le missile hypersonique AGM-183A a jusqu’à présent accumulé les déboires lors de ses essais, avec trois échecs en autant de tentatives.

Ainsi, en avril 2021, le missile n’avait pas pu être tiré par le bombardier B-52H Stratofortress qui l’emportait. En juillet de la même année, si la séquence de lancement put aller cette fois jusqu’au bout, le moteur-fusée de l’AGM-183A ne s’était pas allumé. Puis, un troisième essai réalisé en décembre dernier connut le même sort que le premier, l’engin n’ayant pas pu être libéré.

Cependant, dans le même temps, le projet « Hypersonic Air-breathing Weapon Concept » [HAWC], consistant à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique, connut deux succès : l’un en septembre 2021, avec un modèle développé conjointement par Raytheon et Northrop Grumman, l’autre en avril dernier, avec un engin conçu par Lockheed-Martin, associé à Aerojet Rocketdyne.

Quoi qu’il en soit, les déboires du programme ARRW ne restèrent pas sans conséquence, le Congrès des États-Unis ayant réduit de moitié son financement tout en demandant des tests supplémentaires. Et, dans sa demande de budget pour l’exercice 2023, estimant que la priorité devait être donnée au projet HACM [Hypersonic Attack Cruise Missile], l’US Air Force a demandé une enveloppe de « seulement » 115 millions de dollars, après avoir déboursé 300 millions en 2021 et 2022 et atttribué un contrat de 480 millions de dollars à Lockheed Martin en 2018 pour le éveloppement de l’AGM-183A.

Finalement, le quatrième essai réalisé dans le cadre du programme ARRW aura été le bon. En effet, via un communiqué publié le 15 mai, l’US Air Force a indiqué qu’un AGM-183A avait été tiré avec succès, la veille, par un B-52H au large de la côte sud de la Californie.

« Après la séparation de l’avion, le propulseur de l’ARRW s’est allumé et a fonctionné durant le temps prévu, atteinfnant une vitesse hypersonique, c’est à dire supérieure à Mach 5 [cinq fois la vitesse du son, ndlr] », a annoncé l’US Air Force.

« La ténacité, l’expertise et l’engagement de l’équipe ont été essentiels pour surmonter les défis de l’année écoulée et nous mener à ce succès. Nous sommes prêts à tirer parti de ce que nous avons appris et à continuer à progresser dans le domaine des armes hypersoniques », a commenté le général Heath Collins, le directeur de l’armement au sein de l’US Air Force. « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour fournir cette arme révolutionnaire à nos forces dès que possible », a enchéri le lieutenant-colonel Michael Jungquist, commandant du 419th Flight Test Squadron et directeur du Global Power Bomber Combined Test Force [GPB CTF].

Pour rappel, le fonctionnement de l’AGM-183A repose sur un propulseur qui doit donner une vitesse hypersonique à un planeur manoeuvrant qui, appelé TBG [Tactical Boost Glide], pourrait voler à une vitesse approchant Mach 20, avec une portée d’environ 925 km. Ce missile sera mis en oeuvre par le F-15EX ainsi que par les bombardiers B-1 « Lancer » et B-52H. Avec ce missile, l’US Air Force veut disposer d’une capacité de frappe rapide contre les cibles de grande valeur fortement défendues.

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Développé par Lockheed-Martin dans le cadre du programme « Air Launched Rapid Response Weapon » [ARRW, ou ARROW], lancé par l’US Air Force, le missile hypersonique AGM-183A a jusqu’à présent accumulé les déboires lors de ses essais, avec trois échecs en autant de tentatives.

Ainsi, en avril 2021, le missile n’avait pas pu être tiré par le bombardier B-52H Stratofortress qui l’emportait. En juillet de la même année, si la séquence de lancement put aller cette fois jusqu’au bout, le moteur-fusée de l’AGM-183A ne s’était pas allumé. Puis, un troisième essai réalisé en décembre dernier connut le même sort que le premier, l’engin n’ayant pas pu être libéré.

Cependant, dans le même temps, le projet « Hypersonic Air-breathing Weapon Concept » [HAWC], consistant à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique, connut deux succès : l’un en septembre 2021, avec un modèle développé conjointement par Raytheon et Northrop Grumman, l’autre en avril dernier, avec un engin conçu par Lockheed-Martin, associé à Aerojet Rocketdyne.

Quoi qu’il en soit, les déboires du programme ARRW ne restèrent pas sans conséquence, le Congrès des États-Unis ayant réduit de moitié son financement tout en demandant des tests supplémentaires. Et, dans sa demande de budget pour l’exercice 2023, estimant que la priorité devait être donnée au projet HACM [Hypersonic Attack Cruise Missile], l’US Air Force a demandé une enveloppe de « seulement » 115 millions de dollars, après avoir déboursé 300 millions en 2021 et 2022 et atttribué un contrat de 480 millions de dollars à Lockheed Martin en 2018 pour le éveloppement de l’AGM-183A.

Finalement, le quatrième essai réalisé dans le cadre du programme ARRW aura été le bon. En effet, via un communiqué publié le 15 mai, l’US Air Force a indiqué qu’un AGM-183A avait été tiré avec succès, la veille, par un B-52H au large de la côte sud de la Californie.

« Après la séparation de l’avion, le propulseur de l’ARRW s’est allumé et a fonctionné durant le temps prévu, atteinfnant une vitesse hypersonique, c’est à dire supérieure à Mach 5 [cinq fois la vitesse du son, ndlr] », a annoncé l’US Air Force.

« La ténacité, l’expertise et l’engagement de l’équipe ont été essentiels pour surmonter les défis de l’année écoulée et nous mener à ce succès. Nous sommes prêts à tirer parti de ce que nous avons appris et à continuer à progresser dans le domaine des armes hypersoniques », a commenté le général Heath Collins, le directeur de l’armement au sein de l’US Air Force. « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour fournir cette arme révolutionnaire à nos forces dès que possible », a enchéri le lieutenant-colonel Michael Jungquist, commandant du 419th Flight Test Squadron et directeur du Global Power Bomber Combined Test Force [GPB CTF].

Pour rappel, le fonctionnement de l’AGM-183A repose sur un propulseur qui doit donner une vitesse hypersonique à un planeur manoeuvrant qui, appelé TBG [Tactical Boost Glide], pourrait voler à une vitesse approchant Mach 20, avec une portée d’environ 925 km. Ce missile sera mis en oeuvre par le F-15EX ainsi que par les bombardiers B-1 « Lancer » et B-52H. Avec ce missile, l’US Air Force veut disposer d’une capacité de frappe rapide contre les cibles de grande valeur fortement défendues.

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Développé par Lockheed-Martin dans le cadre du programme « Air Launched Rapid Response Weapon » [ARRW, ou ARROW], lancé par l’US Air Force, le missile hypersonique AGM-183A a jusqu’à présent accumulé les déboires lors de ses essais, avec trois échecs en autant de tentatives.

Ainsi, en avril 2021, le missile n’avait pas pu être tiré par le bombardier B-52H Stratofortress qui l’emportait. En juillet de la même année, si la séquence de lancement put aller cette fois jusqu’au bout, le moteur-fusée de l’AGM-183A ne s’était pas allumé. Puis, un troisième essai réalisé en décembre dernier connut le même sort que le premier, l’engin n’ayant pas pu être libéré.

Cependant, dans le même temps, le projet « Hypersonic Air-breathing Weapon Concept » [HAWC], consistant à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique, connut deux succès : l’un en septembre 2021, avec un modèle développé conjointement par Raytheon et Northrop Grumman, l’autre en avril dernier, avec un engin conçu par Lockheed-Martin, associé à Aerojet Rocketdyne.

Quoi qu’il en soit, les déboires du programme ARRW ne restèrent pas sans conséquence, le Congrès des États-Unis ayant réduit de moitié son financement tout en demandant des tests supplémentaires. Et, dans sa demande de budget pour l’exercice 2023, estimant que la priorité devait être donnée au projet HACM [Hypersonic Attack Cruise Missile], l’US Air Force a demandé une enveloppe de « seulement » 115 millions de dollars, après avoir déboursé 300 millions en 2021 et 2022 et atttribué un contrat de 480 millions de dollars à Lockheed Martin en 2018 pour le éveloppement de l’AGM-183A.

Finalement, le quatrième essai réalisé dans le cadre du programme ARRW aura été le bon. En effet, via un communiqué publié le 15 mai, l’US Air Force a indiqué qu’un AGM-183A avait été tiré avec succès, la veille, par un B-52H au large de la côte sud de la Californie.

« Après la séparation de l’avion, le propulseur de l’ARRW s’est allumé et a fonctionné durant le temps prévu, atteinfnant une vitesse hypersonique, c’est à dire supérieure à Mach 5 [cinq fois la vitesse du son, ndlr] », a annoncé l’US Air Force.

« La ténacité, l’expertise et l’engagement de l’équipe ont été essentiels pour surmonter les défis de l’année écoulée et nous mener à ce succès. Nous sommes prêts à tirer parti de ce que nous avons appris et à continuer à progresser dans le domaine des armes hypersoniques », a commenté le général Heath Collins, le directeur de l’armement au sein de l’US Air Force. « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour fournir cette arme révolutionnaire à nos forces dès que possible », a enchéri le lieutenant-colonel Michael Jungquist, commandant du 419th Flight Test Squadron et directeur du Global Power Bomber Combined Test Force [GPB CTF].

Pour rappel, le fonctionnement de l’AGM-183A repose sur un propulseur qui doit donner une vitesse hypersonique à un planeur manoeuvrant qui, appelé TBG [Tactical Boost Glide], pourrait voler à une vitesse approchant Mach 20, avec une portée d’environ 925 km. Ce missile sera mis en oeuvre par le F-15EX ainsi que par les bombardiers B-1 « Lancer » et B-52H. Avec ce missile, l’US Air Force veut disposer d’une capacité de frappe rapide contre les cibles de grande valeur fortement défendues.

BBC

SANS TITRE

"Yaki-imo…" The forlorn cry of the roasted sweet potato vendor echoed through the canyons of concrete and tiled buildings in a Tokyo suburb. The pre-recorded song, bookended with spoken claims of "oishii, oishii" (delicious, delicious), flowed from speakers on a stubby flatbed kei truck. This small vehicle, a ubiquitous part of working-class Japan, had been converted into a vessel for idōhanbai (literally, mobile sales).

Complete with an oven and an awning, plus a price list and colourful advertising, the truck trundled slowly around the perimeter of a park on a chilly March evening. It paused outside an apartment block, engine idling. A mother and child stopped, and, after a brief exchange with the vendor, they sauntered off with warm sweet potatoes in hand. The truck lingered a moment longer and then slowly drove on. The song, its rising and falling intonation like a lament, started up again: yaki-imo…

In a country better known for its sushi, sashimi and noodle dishes, the simple roasted sweet potato – or yaki-imo – doesn't garner as much attention. But this hearty vegetable, yet another import in a sizeable list of historical introductions to the island nation (ramen, for example), has long been a beloved winter snack eaten in the cold months after its harvest. A favourite in Japan since the 1600s, yaki-imo's moist, chewy texture and burnt-caramel scent still inspire nostalgia – as do the trucks that are gradually disappearing as sweet potato sales move to convenience stores and supermarkets.

"It is quite a rare treat to hear the song of those travelling peddlers," said Aiko Tanaka, food researcher and director of the Japan Food Studies College in Osaka.

Indeed, not only are fewer kei trucks out there, but you may not even hear them coming. "The biggest factor behind the decrease in the song is noise complaints," said one vendor, Kōki Ono, who has been selling sweet potatoes for almost two years. "Plus, hiki-uri sales [those from mobile peddlers in general] are also declining."

Vendor Kōki Ono has been selling sweet potatoes from his truck for almost two years (Credit: Russell Thomas)

Asuri Kamatani, president of modern yaki-imo outlet Himitsu na Yakiimo (Secret Roasted Sweet Potato), has noticed the same thing. "Certainly, compared to the Showa era [1926-89], the ojisan [uncle] with his roasted sweet potato truck is rarely seen," she said. "It's not an easy profession because it requires physical strength and time. So, it's a tough job for older people." 

Those who still trundle along have had to adapt. Ono's truck, Oono-ya, haunts busy spots along the Odakyu Line, a railway route that stretches from Shinjuku to the south-west suburbs of Tokyo, and the Nambu Line that serves Tokyo's Ota Ward and parts of neighbouring Kawasaki. "The simple style of yaki-imo hasn't changed much," he said, the signage on his truck revealing that the potatoes only come in small, medium, large or oversized, with no condiments. One thing he has changed, though, is his strategy: emblazoned on Ono's truck is a Twitter bird and a QR code, anachronistic additions to an otherwise retro sales method and snack.

Sweet potatoes originated in Central and South America, and scholars have some theories that they came to Japan in approximately the 17th Century. "The earliest historical reference to sweet potato in Japan seems to be in the diary of Richard Cocks in 1615," said Eric Rath, professor of Japanese history at University of Kansas and author of Japan's Cuisines: Food, Place and Identity. Cocks, the director of the British East India Company's outpost in Hirado, wrote that he'd received the potatoes from honorary samurai William Adams, recorded as the first English person in Japan.

Rath said there's some evidence they might have already been available in the Ryukyu Kingdom (today's Okinawa) as early as 1605, via the Philippines and then China. Another account holds that in 1611, Ryukyuan King Sho Nei sent a gift of sweet potatoes to Satsuma Domain, a powerful political entity in southern Kyushu, which had invaded his kingdom and taken over his land – one result of which is that the orange tubers sometimes still bear the name satsuma-imo (potato from Satsuma).

Regardless of their path to get there, over time, roasted sweet potatoes proved very popular in Japan. Stalls were set up at the main guard buildings in post towns along important highways, and their sweetness and aroma – and their affordability – caught on. Signs at stalls sometimes advertised them as "kuri-yori-umai" (better than chestnuts). "In Tokyo, many ate them mixed with okayu (porridge made of rice and barley)," Rath said.

As yaki-imo became a staple winter food, sweet potato specialty stores and vendors boomed in the early 20th Century (Credit: Chronicle/Alamy Stock Photo)

The snack became so well-loved that on 8 May 1891, Tokyo newspaper Yomiuri Shimbun called them "the kasutera [Portuguese-inspired sponge cake] for students and the yōkan [a hard, jelly-like sweet made from red beans] for alley society." The insinuation was that cooked sweet potatoes were a worthy, cheap alternative to otherwise refined sweet treats available at the time. As the century turned, students started influencing the way sweet potatoes were prepared. Daigaku-imo (university sweet potatoes) were wedges slathered in molasses, so named because they were originally sold and eaten in Kanda, near Tokyo University. "By 1905, there were 1,300 yaki-imo places in Tokyo," Rath said.

As yaki-imo became a staple winter food for low-income areas, sweet potato specialty stores and vendors boomed in the early 20th Century. But in 1942, the wartime Staple Food Control Act rationed the sale of various foods, including rice and sweet potatoes, and many sweet potato shops were closed. Nevertheless, they became a key staple during World War Two, when crops like wheat and barley were even scarcer. "Sweet potato flour was used as a substitute for wheat flour," Rath explained. "From 1944, public lands were converted into potato patches, and sweet potatoes would replace the meagre rice allotments in public rations by 1945."

Following a post-war revision to the Staple Food Control Act, which released sweet potatoes from government regulation, vendors returned to the streets. They soon started to use a small oven fitted directly onto the back of the kei trucks, and these peaked in popularity over the next couple of decades.

"Yaki-imo served as a kind of fast food for the common people until around 1970, when American-style snack foods and fast-food restaurants began to appear in Japan," Tanaka said.

Ono's success, however, is proof that the classic food still has a following. "It is a tradition of autumn and winter in Japan," he said, adding that his sales average around 100 yaki-imo per day, and his customer base stretches from seven to 90 years old.

Ono credited the continued popularity of roasted sweet potatoes not only to their longstanding heritage, but also to the fact that they're a healthy, unadulterated and comforting fast food – particularly in the midst of the pandemic. "Since people have been spending more time at home, the focus has very much been on easy-to-purchase health foods, and many customers have visited the truck," he said.

"The simple style of yaki-imo hasn't changed much," said vendor Ono (Credit: Russell Thomas)

Kamatani has found success too, but by going a different way. For her, she felt that the snack's old-school image needed to change. "Young women like sweet potatoes, but they have this image as 'old-fashioned' or 'lame', and people think 'I want to eat them, but they're embarrassing to buy'," she said.

To subvert that reputation, she focused on onkochishin – an idiom meaning "learning new ideas from the past" – and started her venture with a stylish, tricked-out, pink VW campervan in 2018. Fast-forward to 2021, and her business has moved into a permanent (and still pink) storefront in the fashionable Omotesando district of Tokyo. "All of the sales staff, the imo [potato] girls and imo boys, are influencers," she explained. "They're cool, fashionable young men and women."

Despite Kamitani's modern approach, she recognised the allure of those old-school vendors. "I don't think [they] will disappear," she said. "Because they are 'rare', there are some customers who are fascinated by that sense of rarity and want to buy from them, so there is a certain demand." 

For those willing, starting a yaki-imo truck is relatively easy. Unlike other gastronomic enterprises in Japan, no food licence is needed – only a permit to sell from the truck. There's even a company called Yaki-imo Kobo (Yaki-imo Workshop) that provides information for potential vendors and sells everything they'll need to set up a mobile shop – including cassette tapes of the yaki-imo song.

"I think there's a growing appreciation and nostalgia for food vendors that will allow them to continue," Rath said. "The yaki-imo seller is one of the harbingers of the seasons... It's hard to imagine an urban landscape without them." 

For Tanaka, the secret is simplicity: roasted sweet potatoes are naturally sweet and can be eaten straight off the coals. It's nutritious, filling and "a great snack alternative to junk food", she said. "Yaki-imo is and always will be a heart-warming treat that holds many fond memories.

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L'Humanité

Inde. Les températures extrêmes pèsent sur les récoltes

Actu

Le premier ministre, Narendra Modi, qui pensait conquérir des marchés grâce au conflit en Ukraine, doit revoir ses priorités.

Lina Sankari

Harinder Happy ne cache pas son inquiétude. Dans le nord de l’Inde, les températures extrêmes frappent une nouvelle fois durement les paysans. Liée au réchauffement climatique, la vague caniculaire, inédite depuis les premiers relevés météorologiques il y a cent vingt-deux ans, a fait grimper le mercure jusqu’à 46 degrés dans certains quartiers de New Delhi. Porte-parole de la Samyukta Kisan Morcha, la coalition victorieuse formée en 2020 qui a réuni plus de 40 syndicats paysans contre la libéralisation du secteur, Harinder Happy, joint par téléphone, concède : « Cette année, nous avons de nombreux problèmes de récoltes et un faible rendement en blé dû à la chaleur et aux pluies non saisonnières. Cela a également affecté la production de paille de blé dont les prix ont fortement grimpé. »

Les coupures d’électricité, qui aggravent les conditions de vie de millions d’Indiens, n’épargnent pas les agriculteurs. Seize organisations du Pendjab ont ainsi organisé plusieurs manifestations et sollicité une réunion avec le Conseil national de l’électricité, qui a promis aux syndicats quatre heures d’alimentation quotidienne et une journée où la fourniture pourrait monter jusqu’à huit heures. Ce rendez-vous illustre à quel point les tensions sur la production agricole sont prises au sérieux en ce point du globe. Les phénomènes météo­rologiques extrêmes sont une nouvelle fois supportés de manière disproportionnée par les plus pauvres qui, du fait des travaux journaliers en extérieur, ne peuvent se mettre à l’abri. « Cette vague de chaleur teste les limites de la survie humaine », estime ainsi la chercheuse Chandni Singh du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

Le blé et le riz sont essentiels à la sécurité alimentaire du pays

La question se pose de façon accrue alors que 600 millions d’Indiens dépendraient directement ou indirectement de l’agriculture pour vivre. Le secteur est en crise cyclique et les paysans connaissent déjà un fort niveau d’endettement. « En 2014, lors de son arrivée au pouvoir, Narendra Modi (premier ministre – NDLR) promettait de mettre en œuvre les recommandations de la commission nationale des agriculteurs, à savoir l’effacement de la dette et le doublement des revenus», détaillait, il y a un an pour l’Humanité, Sumit Dalal, un jeune paysan de l’Haryana (Nord) qui redoutait de ne pas pouvoir rembourser ses prêts. Ces vingt-cinq  dernières années, plus de 300 000 agriculteurs indiens ont mis fin à leurs jours dans le pays et la crise actuelle pourrait donner lieu à de nouveaux drames.

Considéré comme le « grenier à pain » du pays, le Pendjab est ainsi scruté avec attention. Traditionnellement, le mois de mars est crucial pour le mûrissement des grains, mais la hausse soudaine des températures les a fait flétrir. « En raison de la canicule, nous avons perdu plus de 5 quintaux (500 kg) par hectare de notre rendement d’avril », déplore Gurvinder Singh, directeur de l’agriculture de l’État. La production nationale pourrait baisser de 10 à 50 % cette année, alors même que le blé et le riz paddy sont essentiels à la sécurité alimentaire du pays. D’autant que les stocks du Food Security Act, le plus important programme de distribution de denrées au monde, ont déjà fondu du fait de la pandémie et pourraient être épuisés en septembre. Au lieu de 80 millions d’Indiens habituellement, l’État a fourni des céréales à 800 millions de personnes, dont beaucoup de travailleurs migrants qui avaient perdu leur travail du fait des confinements.

Les stocks d’engrais en baisse depuis le début de la guerre

Le mois de mars, époque à laquelle le premier ministre nationaliste Narendra Modi jouait les fiers à bras, paraît loin. Deuxième producteur mondial de blé, l’Inde se faisait fort de relayer l’Ukraine, prise dans le tourbillon de la guerre, sur les marchés internationaux. Le chef du gouvernement entendait alors gagner de nouveaux débouchés et profiter de l’envolée des cours mondiaux pour satisfaire l’agrobusiness. Si elle produit 14 % du blé global, l’Inde ne compte toutefois que pour 1 % des exportations. Les experts nationaux estiment toutefois que la quête de débouchés exercerait une pression trop importante sur la disponibilité en blé alors que le pays doit nourrir une population de 1,3 milliard d’habitants et que les stocks d’engrais indiens s’amenuisent eux aussi depuis le déclenchement de la guerre. La canicule rebat aujourd’hui les cartes et les discussions entamées avec le Nigeria, la Turquie, le Soudan, l’Iran et l’Indonésie pourraient connaître un coup d’arrêt.

indeRéchauffement climatiquepaysanssécurité alimentaire
BBC

Afghanistan's female TV presenters must cover their faces, say Taliban

By Simon FraserBBC News

The Taliban have ordered female Afghan TV presenters and other women on screen to cover their faces while on air.

Media outlets were told of the decree on Wednesday, a religious police spokesman told BBC Pashto.

The ruling comes two weeks after all women were ordered to wear a face veil in public, or risk punishment.

Restrictions are being tightened on women - they are banned from travelling without a male guardian and secondary schools are shut for girls.

One female Afghan journalist working for a local TV station in Kabul, who did not want to be named, said she'd been shocked to hear the latest news.

"They are putting indirect pressure on us to stop us presenting on TV," she told the BBC.

"How can I read the news with my mouth covered? I don't know what to do now - I must work, I am the breadwinner of my family."The new decree will take effect from 21 May, Reuters news agency reported, quoting a spokesman for the Taliban's Ministry for the Prevention of Vice and Promotion of Virtue.

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The spokesman referred to the ruling as "advice" - it is not clear what will happen to anyone who fails to comply.

"Based on information received by Tolo news, the order has been issued to all media outlets in Afghanistan," the news channel reported.

The decision is being widely criticised on Twitter, with many calling it another step by the Taliban to promote extremism.

"The world deploys masks to protect people from Covid. The Taliban deploys masks to protect people from seeing the faces of women journalists. For the Taliban, women are a disease," one activist tweeted.

The private Shamshad news channel posted a photo of its news presenter wearing a mask, and other similar images are being shared on social media.

#AFG A powerful message from an Afghan woman (TOlo TV Host) that needs reflection: This is me, Yalda Ali, a woman -on verge of being eliminated by the Prevention of Vice and Promotion of Virtue. We are required to appear like this, hereafter. @bsarwary pic.twitter.com/Gjjhgm0wJf

During their first stint in power in the 1990s the Taliban forced women to wear the all-encompassing burka in public.

The hardline Islamist movement was driven from power by US-led troops in 2001, after which many restrictions eased. Women appearing on television showing their faces became a common sight.

After retaking power last August, following the withdrawal of foreign forces, the Taliban had held off issuing new laws on what women should wear.

This raised hopes they would govern Afghanistan, a deeply conservative and patriarchal country, more flexibly this time.

Many women still wore the burka, but in bigger cities it was also common to see women continuing to wear headscarves.

However in early May the Ministry for the Prevention of Vice and Promotion of Virtue announced that all women would have to cover their face in public, and indicated that a burka would be the ideal garment to achieve this.

Anyone refusing to comply with the ruling risks an escalating series of punishments.

Most Muslims around the world do not consider women covering their face mandatory, or oppose them working.

Women are still employed in some jobs in Afghanistan, such as healthcare and education, but many others have been told not to return to work now the Taliban are back in power.

The country has been plunged into economic crisis and famine under Taliban rule.

Western diplomats have indicated that resuming development funding and unlocking frozen cash depends on better treatment of women.

But early hopes the Taliban might relax their approach have been eroded amid signs influential hardliners in the group have the upper hand.

The journalist in Kabul who spoke to the BBC wanted the international community to put pressure on the Taliban.

"They should tell them you have 10 days to change otherwise we are going to cut off relations and aid."

She said she believed the Taliban planned to stop women doing all kinds of work outside their homes. "They want women to live like prisoners at home. Every day they issued decrees against us - I don't think we can survive."

Additional reporting by Mahfouz Zubaide

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Est-on à la veille d’une nouvelle récession en Europe ?

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Selon les prévisions économiques, après avoir enregistré une expansion notable de 5,3 % en 2021, l’économie de l’UE affichera une croissance de 4,0 % en 2022 et de 2,8 % en 2023.

Pierre Chaillan

Après les restrictions dues à la crise sanitaire, le conflit en Ukraine pèse. Les politiques font face à la fois à une forte inflation et à une faible croissance.

Dany Lang, enseignant-chercheur, à Sorbonne Paris-Nord

La situation actuelle est unique et originale : des problèmes d’offre liés à des chocs extra-économiques coexistent avec des problèmes de demande, et des tensions déflationnistes se mélangent à une inflation plus élevée que d’ordinaire. La coexistence d’une croissance faible, voire nulle, dans plusieurs pays européens est d’abord liée à la situation post-­épidémique. Les chaînes de valeur globales restent fortement perturbées dans un contexte où le virus n’a pas totalement disparu et les autorités chinoises continuent d’appliquer une politique zéro Covid.

Certains secteurs comme celui des semi-conducteurs fonctionnent à plein régime, sans savoir si la demande qui s’adresse à eux est exceptionnelle ou finira par se tasser. Certaines industries peinent à se procurer les composants nécessaires à leur production. De plus, le conflit en Ukraine et les sanctions contre la Russie pèsent lourdement sur l’Europe,­ notamment sur l’Allemagne, pays fortement dépendant du gaz et du pétrole russes. Enfin, la spéculation financière est venue s’ajouter à ces phénomènes, puisqu’elle a provoqué une hausse générale et artificielle du prix des denrées alimentaires.

Avoir le courage d’augmenter les salairs, surtout ceux en bas et au milieu de l’échelle.

Tous ces facteurs sont la source d’une inflation à 7,5 % en Europe, beaucoup plus importante que ce à quoi les pays ont été accoutumés ces dernières décennies. Cette inflation a contribué à une baisse de la consommation (essentiellement liée à l’alimentaire et à l’énergie) et elle brouille les perspectives d’investissement des entreprises, craignant une récession, donc rechignant à investir. La fin des soutiens publics de la période Covid vient renforcer ces tendances lourdes à l’effondrement de la demande, qui ne peut être compensé­ par les exportations extra­européennes. Enfin, les niveaux d’endettement privé (125 % du PIB en zone euro !) sont de nature déflationniste : si l’inflation vient à baisser, cette dette pèsera d’autant plus lourd dans le budget des ménages et des entreprises, et ces derniers tendront alors à vouloir se débarrasser de leurs dettes plutôt que d’investir ou de consommer.

Dans ces conditions, la situation économique future de la zone euro dépendra des politiques économiques mises en œuvre. Si la BCE décide d’augmenter fortement ses taux pour lutter contre l’inflation, l’effet récessif va être fort, notamment en raison du niveau de la dette privée. Elle doit donc maintenir ses taux à des niveaux raisonnables, sachant qu’elle ne dispose pas des outils pour lutter contre l’inflation actuelle. Par ailleurs, la dépense publique doit augmenter pour pallier la demande atone (notamment en investissant vraiment dans la transition écologique). Enfin, il faut avoir le courage d’augmenter les salaires, en particulier ceux en bas et au milieu de l’échelle. Cela passe, entre autres, par une hausse significative du salaire minimum. Il faut que les entreprises acceptent de voir la part des profits dans la valeur ajoutée revenir à un niveau plus raisonnable.

En pleine hausse des prix de l’énergie et des matières premières, la stratégie zéro Covid en Chine et l’agression de l’Ukraine par la Russie renforcent l’incertitude.

Henri Sterdyniak, cofondateur des Économistes atterrés

Les économies des pays industrialisés sont de plus en plus imbriquées, de nombreux produits résultant d’une longue chaîne de production impliquant plusieurs pays. Cette architecture compliquée a été frappée par de nombreux chocs ces dernières années. La crise financière de 2008 a ouvert une période de bas taux d’intérêt et de déficits publics. La crise sanitaire a provoqué une chute de la production en 2020. Puis, diverses catastrophes climatiques ont tendu les marchés agricoles. Il faut y ajouter les mesures (encore insuffisantes) destinées à lutter contre le réchauffement climatique.

Fin 2021, le PIB de la zone euro se situait 0,5 % au-dessus de son niveau de fin 2019, soit 2,5 % au-dessous de son niveau tendanciel. L’impact résiduel de la crise sanitaire était relativement faible. Les gouvernements n’ont pas hésité à recourir au déficit budgétaire (12 points de PIB en deux ans) ; le chômage partiel a protégé l’emploi. La situation économique était cependant fragilisée par la forte hausse des dettes publiques et privées et par l’envolée des cours de la Bourse (de l’ordre de 20 % entre fin 2019 et fin 2021, malgré la crise), permises par le bas niveau des taux d’intérêt.

L’Union européenne devra se préoccuper de son autonomie alimentaire, énergétique et idustrielle.

La forte reprise mondiale de 2021 s’est heurtée à la hausse, de l’ordre de 70 %, des prix de l’énergie et des matières premières. Celle-ci représente une ponction de l’ordre de 1,5 point sur le PIB français. Les taux d’inflation sont repassés au-dessus de 7 % dans la zone euro, de 5 % en France. Les gouvernements font supporter une partie des hausses de prix aux ménages, au détriment de la consommation. Empêtrée dans sa stratégie zéro Covid, la Chine connaît toujours des situations localisées de confinements stricts qui provoquent des fermetures d’usines et de ports, donc des difficultés d’approvisionnement en Europe.

Celles-ci pourraient s’aggraver en 2022. L’agression de l’Ukraine par la Russie contribue aux hausses de prix (énergie, produits alimentaires, métaux rares) et a accru l’incertitude ambiante. Dans le scénario le plus favorable, la croissance sera pratiquement étale dans la zone euro jusqu’à la fin 2022. On ne peut écarter un arrêt brutal des flux de gaz russe vers l’UE, ce qui induirait une baisse de l’ordre de 4 % de son PIB, l’Allemagne étant particulièrement touchée. On entrerait alors dans le scénario d’une économie de guerre.

Le système de production intégré à l’échelle mondiale – basé sur le bas prix de la main-d’œuvre en Asie et des transports maritimes et sur l’échange instantané d’informations – est particulièrement efficace pour fournir des produits industriels à bas prix. Les crises récentes ont montré sa fragilité. Les entreprises devront passer du « juste à temps » au « au cas où », c’est-à-dire disposer de plus de stocks, privilégier la sécurité de leurs approvisionnements en diversifiant leurs fournisseurs ou en choisissant du local. La France et l’UE devront se préoccuper davantage de leur autonomie alimentaire, énergétique et industrielle. La transition écologique et économique devra être accélérée au prix d’une certaine réduction de la productivité.

croissanceUnion européenneéconomie
BBC

SANS TITRE

McIlroy -5 Spieth +2, Woods +2 (*11)

Rory McIlroy has absolutely creamed two or three drives off the tee but his iron play so far has been wonderful. And right on cue he whips what looks like a six iron into around 14 feet from 172 yards.

His playing partner Tiger Woods and Jordan Spieth don't quite have the same flow or look half as relaxed and McIlroy rolls in another birdie to move two shots clear.

Woods has a long, long putt for birdie and sends it almost 10 feet past. He's faced with a toughie coming back down a slight slope and can't drop it in. Three straight bogeys. Ouch.

Meanwhile, Spieth gets up from over a putt, due to the wind which is starting to swirl before tapping in for par.

Rose -1 (10*)

A rare show of emotion from Justin Rose on the par-four 18th after his eight-footer for birdies slides by on the left.

He's back at one under after back-to-back bogeys on the 17th and 18th holes - the latter also featuring a miss from inside eight feet.

Rose lets out a yelp and clutches at his cap in frustration.

Daly -1 (14)

John Daly had a fast start to his round and although he's dropped a couple of shots he's still motoring along nicely.

He's just hit a bit of a speed bump with a bogey at 14 but he's still on track to finish level under par in his first lap of Southern Hills in the tournament.

McIlroy -4 Spieth +2, Woods +1 (*10)

Solid par for Rory McIlroy on the first. The way he's been playing he'd have maybe expected a birdie there but just left himself with too much to do with a putt from downtown.

Spieth also cards a four but Tiger Woods goes bogey, bogey to drop into the black.

There are marquee groups, and then there are marquee groups...

The crowds are all here to see Tiger Woods, Rory McIlroy and Justin Spieth in action.

MacIntyre -1 (13*)

Scotland's Bob MacIntyre got his second loop of nine off to the worst possible start. The left-hander leaked his tee shot on the first way left and scrambled to a bogey.

Since then, he's had three pars so he remains very much in the hunt in these very early stages at the 104th US PGA Championship.

McIlroy -4 Spieth +2, Woods E (*9)

Meanwhile, over on the first Tiger Woods has drifted right, Jordan Spieth has gone left and Rory McIlroy has split the pair of them to be right where he wants to be in the middle of the fairway a wedge swing away from the pin.

Riley -3 (7)

American Davis Riley is now in second place behind Rory McIlroy after picking up three birdies in his first seven holes.

He's also starting from the 10th tee and has picked up shots on 12, 13 and 15 without giving one away on a clean card so far.

Rose -2 (8*)

Justin Rose makes a bit of a hash of the 17th. He finds a greenside bunker with his second on the par-four hole and then knifes his escape left and off the back of the green.

A super chip and putt helps limit the damage but it's a shot gone for the Englishman.

McIlroy -4 Spieth +2, Woods E (*9)

Make that five. Another shot not hit solidly by Tiger Woods drifts past the hole as the 18 begins to bare its teeth.

The American will have an 19-foot putt up the hill to save par, but sends his effort maybe a ball width past. A second dropped shot in four holes for Woods.

Jordan Spieth also drops back after his woes finding the sand but there's a big gasp of relief for Rory McIlroy, who drops in a par-saving putt to remain atop of the leaderboard.

McIlroy -4 Spieth +1, Woods -1 (*8)

The 18th at Southern Hills is all about precision with a creek angling across the line of play that is pretty much the landing area off the tee.

Prime position from Tiger Woods whose ball stops a few yards short of the water after travelling 323 yards.

Jordan Spieth and Rory McIlroy are both playing from an elevated spot just off the fairway some 20 yards behind Woods' ball.

Spieth goes first and shouts 'get in the rough' as his ball goes low and straight into the left bunker with a raised banking at its centre seemingly blocking his obvious exit route.

McIlroy just about carries the green with his second but Woods is fuming after skipping his through into the sand at the back. That's maybe the third or fourth errant shot that is so out of character for him.

Zalatoris -2, Hovland E (9*)

Will Zalatoris, from 35 feet, to draw level with Rory McIlroy... curling, bending, he's judged this to perfection... NO! Ball is a fraction high and lips out. He goes to knock in from a couple of feet for par... NO! Oh my. He's prone to missing those short ones is the youngster. Bogey.

How's Viktor Hovland looking? A little strong with the birdie try leaves a four-footer back. Never anywhere else but the centre of the cup. Par number nine.

On to the front nine they go...

Hovland E, Zalatoris -3 (8*)

Viktor Hovland is playing with Will Zalatoris and Cam Smith, but we've barely seen a shot of the Norwegian... until his second to the long par-four 18th.

It's all uphill to the green and he finds the centre of it, the ball trickling back a little but that's a great shot. Eight pars so far for Metallica fan.

Here's Zala - firing a bit lower and his ball lands close to Hovland's and skips to the back edge of the green.

McIlroy -4 Spieth +1, Woods -1 (*8)

Up comes Tiger Woods to play his second from 118 yards. It'll be a nine iron or wedge for Woods who beats a couple of bunkers but sees his ball stay up on the left fringe of the green.

Spieth flights his approach well over the sand traps but will now have a longish putt for birdie. Two here would do the job and that's how it plays out.

Rory looks to be in quandary, calculating every outcome before flipping his ball on and seeing it spin back down the slope to leave a tough birdie chance.

'Get in the hole', that familiar refrain whenever Tiger has a putter in his hand goes up...has he put enough juice on that...ohhhhh. It just stops short of the hole. Same sort of scenario for McIlroy, who is playing handbreak-off golf.

Rose -3 (7*)

Justin Rose's birdie train comes to a halt on the par-four 16th. His 25-footer up the slope runs out of steam a foot or so short.

It's a 527-yarder, into a freshening wind, so I suspect he'll be reasonably content with a par.

#bbcgolf

Brighton bard: As a Brit living just 5 miles from the course here in Tulsa, I can confirm it is already getting hot & sticky. There is a breeze but it’s feels more like a hairdryer on full heat. Playing this afternoon won’t be much fun.

McIlroy -4 Spieth +1, Woods -1 (*7)

Jordan Spieth looks like he could do with a little bit of good fortune to go his way. Is that it, he drifts left off the tee and sees his ball skip into the second cut before skipping back onto the fairway.

Tiger Woods resists any temptation to have a go at the short par four 17th, instead whipping one of those low running iron shots down the left to within reach of Rory McIlroy's ball.

Zalatoris -3, Smith +2 (8*)

Will Zalatoris forgets to hit his lengthy birdie attempt on the 17th, so he's going to stay a shot behind our leader Rory McIlroy.

The San Francisco-born 24-year old is, according to his bio, a "foodie" and his favourite memory off the course was being at Game 5 of baseball's 2010 World Series and witnessing the San Francisco Giants winning the title.

Cam Smith makes a bit of a hash of it from off the back of the green. His chip on is wayward and he two putts for a second consecutive bogey.

Le Figaro

Le soulagement des Français devenus Britanniques depuis le Brexit

TÉMOIGNAGES - Le Brexit a fait basculer les citoyens français du Royaume-Uni dans l'incertitude. Beaucoup d'entre eux choisissent d'adopter la nationalité britannique, par sécurité. Mais cette citoyenneté a un prix.

En quelle année la reine Elizabeth II a-t-elle été couronnée ? Qu'édicte le Bill of Rights signé en 1689 ? Quel était le nom du navire de l'amiral Nelson ? À la fin de l'année 2021, plus d'un millier de Français ont répondu à ces questions dans l'espoir d'obtenir la nationalité britannique.

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D'après les statistiques de l'Observatoire pour l'immigration de l'université d'Oxford (The Migration Observatory), près de 19.000 Français sont devenus britanniques depuis 2016. Une augmentation significative des candidatures européennes a été notée depuis le référendum lancé par l'ancien premier ministre David Cameron il y a six ans. Cette ruée vers la nationalité britannique, dont la croissance ne s'est ralentie qu'en 2021 avec la crise sanitaire, est un phénomène observé chez de nombreux citoyens européens au Royaume-Uni. Selon l'Observatoire, ils étaient près de 57.600 à changer de statut civique de 2015 à 2021 contre 14.000 de 2011 à 2015. Un sentiment général d'inquiétude a poussé les résidents européens du Royaume-Uni à engager des démarches de naturalisation, et les Français ne font pas figure d'exception.

Un changement de statut nécessaire

Gautier, Avignonnais établi à l'est de Londres depuis 15 ans avec sa femme et ses deux enfants, en témoigne. «Après le départ du Royaume-Uni de l'Union européenne, je n'étais pas certain que mes droits allaient rester les mêmes, j'ai alors décidé de devenir britannique.»

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La question des droits des citoyens de l'étranger s'est rapidement posée pour les Français du Royaume-Uni. Aurore et Cédric ont déposé leur candidature de naturalisation au début de l'année 2022 pour se prémunir des potentiels changements politiques du ministère de l'Intérieur britannique. Pour le couple français résidant à Londres, «obtenir la nationalité britannique représente une sécurité pour l'avenir».

Nous avons le sentiment que la nationalité britannique nous assurera une plus grande protection si les lois sur l'immigration changent

«Avec le Brexit, nous avons l'impression d'être devenus des citoyens de seconde zone alors que nous habitons ici depuis 20 ans», déplore Cédric, Londonien originaire de Châteauroux. Ses propos sont corroborés par ceux de sa compagne Aurore, assistante sociale dans le secteur public. «Nous avons le sentiment que la nationalité britannique nous assurera une plus grande protection si les lois sur l'immigration changent», affirme-t-elle.

Le coût de la légitimité civique

Et qu'en est-il des démarches administratives ? Devenir britannique a un prix. Après avoir vécu un minimum de cinq ans au Royaume-Uni et obtenu une carte de résidence permanente, la nationalité britannique coûte 1629,20 livres sterling, soit 1907,35 euros. Cette somme comprend la naturalisation (£1330 / 1558 euros), l'examen de langue pour les personnes non diplômées d'une université britannique (£150 / 175,71 euros), l'examen de citoyenneté britannique (£50 / 58,57 euros), la cérémonie (£80 / 93,71 euros) et le passeport biométrique (£19,20 / 22,49 euros).

Les candidats doivent se munir d'une bonne dose de motivation et d'organisation. Les documents étayant la résidence fiscale des candidats (contrats de travail et de location, relevés bancaires) ainsi que les billets d'avion ou de train des cinq dernières années sont demandés par l'administration britannique pour justifier les entrées et sorties du territoire.

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Enfin, deux référents occupant une profession dite «morale» doivent être désignés pour garantir l'identité et l'intégrité des candidats. Directeur des pompes funèbres, pilote d'avion, journaliste ou encore opticien, la liste des professions acceptées par les services d'immigration est aussi longue que saugrenue. Ainsi, après deux examens, de nombreuses pièces justificatives et trois à six mois de procédures administratives, les heureux candidats peuvent jouir des droits octroyés par le Graal civique.

Identités politiques et droit de vote

La nationalité britannique donne une place intouchable au sein de l'agora britannique. Les citoyens naturalisés peuvent élire le premier ministre lors des élections générales ou encore prendre part aux référendums nationaux. Damien, trentenaire spécialisé dans le secteur financier depuis 13 ans et britannique depuis 2017, explique s'être davantage senti concerné par la vie politique de son pays de résidence. « Avant d'obtenir la nationalité, je pensais n'être que de passage. La naturalisation m'a donné le sentiment de faire partie d'un plus grand ensemble. » Il a entrepris ses démarches après l'acquisition d'un achat immobilier à Londres, sa nationalité britannique lui assure ainsi de garder le contrôle sur son bien s'il envisage une nouvelle expatriation.

Bi-nationalité: à mi-chemin entre deux pays

Ces Français s'identifient-ils à la nationalité britannique ? Tous disent se sentir français avant tout. Tel est le cas pour Léopoldine, avocate-stagiaire grenobloise naturalisée en 2017. « Je revendique le fait d'être française. Quand on obtient la nationalité, on a un pied dans son pays de résidence et un autre dans son pays d'origine. » Ce qui change, c'est le regard des autres. Selon elle, la nationalité britannique légitime plus qu'avant sa présence au Royaume-Uni, en particulier dans le monde professionnel. « J'ai l'impression de ne pas être traitée de la même façon par des cabinets britanniques ou par l'administration anglaise depuis que j'ai obtenu la nationalité », souligne-t-elle.

J'ai à présent le sentiment d'appartenir au même club que mes collaborateurs, ils savent que je ne suis pas près de partir

Il en est de même pour Gautier. Le co-directeur d'une entreprise de décoration d'intérieur explique avoir ressenti une reconnaissance similaire sur son lieu de travail : « J'ai à présent le sentiment d'appartenir au même club que mes collaborateurs, ils savent que je ne suis pas près de partir».

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La bataille de Marioupol s’achève pour les «héros» d’Azovstal

Épuisés par des semaines de combats et de siège, les soldats ukrainiens ont commencé à se rendre.

Mali : Al-Qaïda au Sahel revendique la mort des 3 soldats français

Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans dénonce, notamment, les caricatures de Mahomet et «l'occupation française de la région du Sahel».

Guerre en Ukraine : Poutine conduirait les opérations militaires personnellement

D'après des sources militaires occidentales qui se sont confiées au Guardian, le chef du Kremlin s'impliquerait personnellement «au niveau d'un colonel ou d'un brigadier».

BBC

Jofra Archer: England pace bowler to miss summer with back injury

Last updated on 7 hours ago7 hours ago.From the section Cricketcomments427

England fast bowler Jofra Archer will miss the entire season after suffering a stress fracture of the lower back.

It is another setback for the 27-year-old, who has not played since last July following two elbow operations.

Archer was on track in his recovery and was hoping to play domestic cricket this month, only to feel soreness in his back last week.

He is also set to miss the T20 World Cup in Australia this autumn, with no timeframe set for his return.

It is the latest injury to an England pace bowler, with seven - including Archer - ruled out of the summer's first Test against New Zealand.

Of the other six, four - Sam Curran, Olly Stone, Matt Fisher and Saqib Mahmood - have back injuries.

This new blow will be a concern for Archer, once England's most exciting pace prospect but now facing more than a year on the sidelines.

Called up just before the 2019 World Cup, he memorably bowled the 'super over' that helped England triumph in the final against New Zealand at Lord's.

He made his Test debut on the same ground against Australia later that summer, bowling a ferocious spell that resulted in Steve Smith being struck on the helmet and suffering a concussion.

Archer has played 13 Tests, 17 one-dayers and 12 T20s for England, taking 86 international wickets. His last appearance for England was in March of 2021.

He has also had a successful career in franchise leagues and was named as the Most Valuable Player in the Indian Premier League in 2020.

L'Humanité

Violences sexuelles : non, elles ne portent pas plainte pour l’argent

Actu

Les témoignages de victimes de viol, d’inceste, d’agression sexuelle et violence se multiplient sous le hashtag #OnNePortePasPlaintePourLargent pour dénoncer la décrédibilisation des plaintes. En dépit des faits, le cliché de la femme vénale cherchant à dépouiller l’homme de ses biens durement acquis en portant plainte reste vivace.

Cléo Laborde-Bordachar

Victime de viol et violences par un membre de la Comédie-Française, Marie Coquille-Chambel lance le #MeTooTheatre en 2019. Lassée des accusations selon lesquelles elle se ferait de l’argent sur cette affaire, la doctorante en critique théâtrale et militante féministe de 23 ans inaugure, le 14 mai, le hashtag #OnNePortePasPlaintePourLargent, que des centaines de témoignages viennent rapidement peupler.

« Je me suis endettée de 7 500 euros pour me défendre »

« Chaque procédure coûte de l’argent, entre les frais d’honoraires, de psy… » exprime-t-elle. En lançant le hashtag, la jeune femme souhaite dénoncer l’idée selon laquelle les victimes bénéficieraient personnellement d’un dépôt de plainte pour des cas de violence, viol et agression : « Je me suis endettée de 7 500 euros pour m’être défendue en justice. J’ai gagné mes procès et je n’ai reçu que 1 500 euros de dommages et intérêts. Beaucoup n’ont rien. »

Alison Blondy, victime de viols et violences conjugales, fait partie des personnes n’ayant rien touché dans leur procédure, car son agresseur était insolvable. Vice-présidente de la Fédération nationale des victimes de féminicides (FNVF), elle constate : « Je vois beaucoup de victimes qui arrêtent les procédures faute de moyens. »

Procès. Un patron accusé d’avoir violé une salariée pendant dix ans

Peu aiguillée sur les aides à sa disposition, elle en est aujourd’hui à 20 000 euros de frais  : « J’ai dû déménager, faute de protection, ce qui a engendré beaucoup de coûts. » Contrainte à un arrêt maladie au fil d’une procédure éprouvante, elle est passée d’un salaire de 2 000 euros à un RSA. Quant au suivi d’un psychologue, il a fallu choisir entre elle et sa fille.

Un coût psychologique méconnu

« Sans argent, on n’est pas bien défendu. Les victimes ne s’attendent pas à payer autant de frais », déplore Diariata N’diaye, fondatrice de l’association Résonantes et créatrice de l’appli App-Elles. La plateforme permet d’enclencher des appels à l’aide pouvant servir de preuve en justice.

Au-delà des frais de justice onéreux, la thérapie, souvent nécessaire pour se reconstruire, n’est pas remboursée. « En plus de ce que l’on a subi, la justice est elle-même traumatisante. Avant de porter plainte, je ne savais pas que je serais auscultée par un médecin légiste, je ne connaissais pas la violence d’un jugement, d’une confrontation », explique Marie Coquille-Chambel.

Les réfugiés ukrainiennes, cibles des prédateurs

Diariata N’diaye insiste sur cette dimension psychologique : « Le dépôt de plainte est déjà tellement violent à faire et demande tant de courage que ça ne peut pas être motivé par l’argent. » Dans une majorité des cas, l’objectif est avant tout d’empêcher l’agresseur de sévir à nouveau.

Des stéréotypes persistants

Presque quarante ans après son viol, Claudine Cordani, journaliste et écrivaine, vient d’utiliser le hashtag pour lutter contre la décrédibilisation des victimes, qui participe à la culture du viol : « Il y aura toujours des gens pour déstabiliser la parole d’une victime, mais si on porte plainte, c’est pour dénoncer une injustice. La question de l’indemnisation ne devrait pas être critiquée ainsi, le seul problème c’est le viol ! » En 1984, elle avait déposé plainte alors que l’indemnisation des victimes n’était pas encore intégrée à la loi.

En dépit des faits, le cliché de la femme vénale cherchant à dépouiller l’homme de ses biens durement acquis en portant plainte subsiste et reste largement exprimé sur les réseaux sociaux. Dans un post Instagram, l’association féministe Nous toutes décrivait ainsi : « La stratégie des hommes accusés de violences consiste très souvent à dire que la victime cherche à devenir riche et célèbre. »

Comment l'Espagne a fait baisser de 24% les féminicides en moins de 20 ans

Une étude réalisée par l’institut Ipsos en novembre 2021 démontre l’ampleur des stéréotypes ancrés dans la population française. À titre d’exemple, plus d’un tiers des répondants estiment qu’une attitude provocante de la part d’une femme en public déresponsabilise le violeur et 51 % pensent qu’il est plus difficile de maîtriser son désir sexuel pour un homme que pour une femme.

Des stéréotypes ancrés dans le système judiciaire

Au-delà des réseaux, ces stéréotypes seraient ancrés dans le système judiciaire : « On ne peut pas tout dire sur Internet, car si on donne trop d’éléments, cela peut jouer contre nous », exprime Marie Coquille-Chambel. « On nous reproche souvent de décourager les victimes à s’exprimer et de discréditer l’efficacité de la police et de la justice sur ces questions. »

La jeune femme insiste sur le besoin de formation dans la police et parmi les magistrats. Diariata N’diaye explique toutefois l’importance de ne pas démotiver les personnes qui souhaitent porter plainte : « Je conseille à toutes d’être accompagnées par des associations spécialisées, comme France Victime. »

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BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

Le Figaro

Vacances d'été 2022 : calanques, gorges de l'Ardèche... Ces coins de France qui seront saturés (et nos alternatives)

DÉCRYPTAGE - La majorité des Français passeront cet été encore leurs vacances dans leur pays, où les touristes étrangers font leur grand retour. L'Hexagone regorge de pépites touristiques, alors pourquoi tous s'agglutiner sur les mêmes sites en juillet et en août ? Dix idées pour élargir ses horizons.

Ces vacances d'été 2022 seront aux couleurs bleu-blanc-rouge pour 65% des Français encore, souligne, entre autres études concordantes, un sondage Opinion Way pour Liligo, publié le 17 mai. Ainsi, à l'image des deux précédentes saisons placées sous le signe du Covid-19, des lieux déjà très courus seront sans doute pris d'assaut en France. La carte postale sans personne en arrière-plan sous un ciel bleu azur ? À jeter aux oubliettes, du moins pour juillet et août. Cette surfréquentation a d'ores et déjà amené plusieurs sites touristiques à se lancer dans le «démarketing». Comme son préfixe le laisse deviner, ce terme désigne une stratégie d'anti-promotion, dans le but de protéger un espace naturel.

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Précurseur dans cette démarche, le parc national des Calanques passe une étape supérieure cet été 2022 : l'une de ses criques, la plus fragilisée, ne sera accessible que sur réservation à partir de fin juin. C'est la première fois qu'un site naturel fait l'objet d'une telle expérimentation au sein de l'Hexagone, par mesure de protection. Les autres calanques resteront ouvertes à la foule. Alors pour éviter de se retrouver tous au même endroit pendant les vacances scolaires, voici notre sélection de plans B.

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La Côte Bleue plutôt que les calanques de Marseille (Bouches-du-Rhône)

Le best-seller. Avec son eau translucide et ses falaises immaculées sous un ciel bleu azur, la calanque de Sugiton est bien connue des Marseillais. Mais à partir du dernier week-end de juin, ce coin de paradis ne sera accessible que sur réservation, gratuitement, via l'application Mes Calanques . Il faudra présenter son QR code à des éco-gardes positionnés sur les sentiers d'accès, comme pour le passe sanitaire. Un maximum de 300 personnes aura l'autorisation d'y étaler leur serviette chaque jour, contre... 2000 lors des pics de fréquentation les deux étés précédents. Ces deux petites plages de galets séparées par un rocher sont victimes d'érosion : les racines des pins se déchaussent et le sol cède du terrain à la mer. « Le niveau de fréquentation est 30 à 40% supérieur aux années antérieures, même en hiver », alerte François Bland, directeur du parc national qui fête ses dix ans cette année 2022.

L'alternative. La Côte Bleue, au nord de Marseille, a elle aussi ses calanques, accessibles en train puis à pied. Un parc marin permet de les découvrir en randonnée palmée autour de Carry-le-Rouet. Activité gratuite sur réservations en juillet et août, auprès des offices du tourisme de Carry-le-Rouet (tél.: 04 42 13 20 36), ou de Martigues (tél.: 04 42 42 31 10).

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La valleuse d'Antifer plutôt que les falaises d'Étretat (Seine-Maritime)

Le best-seller. Face à l'affluence touristique, des visuels de falaises ont été retirés des dépliants de l'office de tourisme du Havre-Etretat. L'objectif : ne pas donner envie aux instagrameurs de s'approcher trop près du bord pour prendre juste pour une photo, d'autant que quelques précédents tragiques se sont produits récemment... L'aiguille chère à Arsène Lupin a encore attiré 1,1 million de touristes, pour 1200 habitants. Rues bondées, parkings complets et bouchons sont le lot de la plus célèbre plage de galets de Normandie. La série Lupin de Netflix, avec l'acteur Omar Sy en tête de gondole, lui a donné un sacré coup de projecteur. Nul ne sait pour l'heure si Étretat servira de nouveau de décor pour la troisième saison, attendue fin 2022.

L'alternative. Avant d'acquérir le Clos Lupin à Étretat, l'auteur Maurice Leblanc séjourna cinq étés à Vaucottes, dans une valleuse voisine. De là, il partait pour de longues marches. L'une d'elles le menait à la valleuse d'Antifer, au Tilleul, la plus belle plage de la côte d'Albâtre. Partez en balade dans les pas du père d'Arsène Lupin avec le guide naturaliste Cyriaque Lethuillier (natterra.fr ; tél. : 06 82 77 87 55).

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La vallée de l'Eyrieux plutôt que les Gorges de l'Ardèche et Vallon pont d'Arc (Ardèche)

Le best-seller. Les vacanciers ont été nombreux l'été dernier à pagayer dans les gorges de l'Ardèche . Ils franchissent l'arche naturelle du pont d'Arc en se faufilant au milieu des baigneurs, avant de se retrouver canoë contre canoë devant le premier rapide. À moins de prendre le large avant 8 heures le matin, ou de prendre le large pour deux jours, avec un départ un peu plus tard, après la foule, un bivouac sous les étoiles et de longues baignades (https://www.pontdarc-ardeche.fr, tél.: 04 28 91 24 10). Autre conseil : privilégier la journée du samedi, moins fréquentée en raison du calendrier des locations, ainsi que le début de semaine.

L'alternative. Plus au nord de l'Ardèche, la vallée secrète de l'Eyrieux se descend en canoë, en partie, ou à vélo le long de la Dolce Via, élue meilleure véloroute d'Europe en 2020 par les Pays-Bas. Chez le glacier Terre adélice (tél. : 04 75 65 43 00), régalez-vous d'une boule châtaigne - marrons confits, au parfum de l'Ardèche ! Deux nouvelles haltes gourmandes jalonnent l'itinéraire : le quai des Haltes, dans l'ancienne gare de Chalencon, qui propose des paniers pique-nique à base de produits locaux ainsi qu'un petit escape game, des jeux en plein air et un service de location de vélo (quaideshaltes.fr; tél.: 09 81 93 67 96 ; 06 23 01 32 78) ; et le food-truck paysan « L'Assiette du Jardin », en contrebas de champs en terrasse où est récolté le menu du jour, possibilité de camping à la ferme, à Saint-Michel-de-Chabrillanoux (tél.: 07 87 98 86 34).

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Le Suhalmendi plutôt que la Rhune au Pays basque (Pyrénées-Atlantiques)

Le best-seller. Environ 350 000 voyageurs grimpent chaque année à bord du train à crémaillère de la Rhune, soit le record d'affluence touristique au Pays basque. Ce sommet continue à connaître une affluence record depuis 2020, avec son lot de pottoks effrayés et de déchets éparpillés dans la nature. Dans la ligne de mire : des randonneurs qui lâchent sans laisse leurs chiens et veulent caresser les brebis, quand ils ne coupent pas à travers des tourbières. Des incendies avaient fragilisé le site en 2021. Il est encore l'heure, ces vacances 2022, de laisser la montagne se reposer.

L'alternative. Plutôt que dans un train, on grimpe dans un véhicule tout-terrain électrique, surnommé l'araignée des montagnes, pour croiser sur des sentiers peu fréquentés les fameux porcs pie noir du Pays basque, le Kintoa. Rando Eko Pays basque propose des sorties sur les flancs d'une montagne certes de plus faible altitude, le Suhalmendi, mais qui offre un panorama à 360 degrés sur la Rhune et le littoral (à partir de 55 €, rando-eko.com). Une boucle de huit kilomètres(environ trois heures) y mène également à pied.

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Les ocres de Bruoux plutôt que celles du Colorado provençal (Vaucluse)

Le best-seller. Son paysage aux allures de Far-West a fait le bonheur des Instagrameurs en mal de voyages lointains… Dans le Luberon, à Rustrel, le Colorado provençal a vu sa fréquentation décupler durant les deux déconfinements précédents... Un surtourisme qui a fragilisé ce site composé à 90 % de sable et à 10 % de pigment, sans compter les dangers du parking sauvage face au risque élevé d'incendie dans le Vaucluse. Depuis le printemps 2022, le site Internet officiel affiche en temps réel le taux d'occupation de l'ancienne mine d'ocre. Si les sentiers sont encore saturés, les parkings peuvent être maintenus fermés et seul le site internet ou le serveur vocal atteste de l'ouverture (tél.: 06 43 97 76 06 / 04 90 75 04 87). Il est alors préférable de décaler sa visite, ces fermetures temporaires dureront en moyenne deux heures. Une mesure bien plus restrictive voit le jour durant les mois de juillet et août 2022 : l'accès au Colorado se fera exclusivement sur réservation, en ligne, de 8 heures à 13 heures pour les voitures, avec un accès sans réservation de 13 heures à 19 heures.

L’alternative. Offrez-vous une pause fraîcheur dans les galeries souterraines des mines de Bruoux, où le format de visite guidée limite la fréquentation (9,50 €, réservation obligatoire, minesdebruoux.fr). Avec l'écomusée Okhra (okhra.com, tél.: 04 90 05 66 69), cette mine fait partie des lieux recommandés cet été 2022 par l'application Waze à ses usagers en cas de forte affluence au Colorado provençal, dans le cadre d'un partenariat inédit mené avec le centre régional du tourisme Provence-Alpes-Côte d'Azur. L'automobiliste voit s'afficher sur l'écran de son smartphone des suggestions en cas de surfréquentation, afin d'améliorer la gestion des flux touristiques.

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Conques-Toulouse plutôt que la Via Podiensis

Le best-seller. Le tronçon Le Puy-en-Velay (Haute-Loire) - Conques (Aveyron) est l'un des plus beaux et des plus empruntés de la Via Podiensis. Cette voie du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle devrait attirer de nombreux marcheurs en quête de sens ces vacances d'été 2022, de nouveau une année jacquaire. La Saint-Jacques est tombée un dimanche, le 25 juillet, en 2021, une année sainte prolongée de douze mois par le pape François en raison de la pandémie. L'occasion de remettre les compteurs à zéro : selon la loi de l'Eglise, si vous marchez jusqu'au tombeau de l'apôtre, vous recevrez alors la pleine indulgence de vos pêchés…

L'alternative. Conques-Toulouse représente un voyage inédit à travers l'Aveyron et le Tarn, entre la via Podiensis et le chemin d'Arles. Riche en patrimoine jacquaire, cette variante médiévale fréquentée dès le XIIIe siècle est proposée par Via Compostela (à partir de 970 €). Elle chemine au milieu des causses, des bastides et des vignes.

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Roscoff (Finistère) plutôt que Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)

Le best-seller. La Bretagne s'impose plus que jamais comme une destination refuge pour les Français, enchaînant les records de nuitées. Et Saint-Malo est l'une des villes françaises les plus recherchées par les internautes, selon une étude du comparateur de voyage Likibu en mai dernier. Sa belle plage du Sillon se distingue ce même mois de mai comme la plage la mieux notée de France sur Google, selon holidu.fr. Quant à son Grand Aquarium, il arrive en tête du classement des sites les plus visités de Bretagne en 2021, avec Océanopolis à Brest... La cité corsaire demeure le fleuron touristique de cette région où la fréquentation a connu une hausse de 32% en 2021 par rapport à 2020. Revers de la médaille, une marée humaine déambule dès les beaux jours entre ses remparts.

L'alternative. Roscoff , dans le Finistère, est aussi une cité corsaire, moins prisée des touristes hormis le week-end du 20 août, rendez-vous de la fête de l'oignon de Roscoff ! Le plus British des ports bretons abrite de belles maisons en granit, témoignages des richesses glanées par les capitaines pirates au cours de leurs épopées maritimes à partir du XVIe siècle...

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Soulac-sur-Mer ou le port de Talais plutôt que le Bassin d'Arcachon (Gironde)

Le best-seller. La fréquentation a bondi de 20% l'été dernier sur la presqu'île du Cap Ferret, sur le bassin d'Arcachon . Sur l'eau, la saison précédente, les opérations de contrôles maritimes s'étaient multipliées en raison d'une recrudescence de bateaux et de jet skis. Cette année non plus, vous ne serez pas seuls sur la dune du Pilat et le banc d'Arguin, les pieds dans le sable.

Les alternatives. Dans le Nord Médoc, Soulac-sur-Mer a, elle aussi, ses villas de style néocolonial. Avant de vous poser sur ses immenses plages le long de l'Atlantique, offrez-vous les mêmes festins d'huîtres que dans le bassin. Côté estuaire de la Gironde, vous flânez le long du même type de cabanes perchées sur leurs pilotis, non pas tchanquées comme sur l'île aux Oiseaux, mais à carrelets, du nom de leur filet carré…

Seconde option : le film Les Petits Mouchoirs de Guillaume Canet a contribué à rendre populaire le Cap Ferret, où Marion Cotillard a encore été vue récemment Chez Hortense, l'une de leurs adresses favorites. L'acteur Jean Dujardin, également au casting, avait, lui, été aperçu au Relais de Sophie (lerelaisdesophieenguinguette.fr, tél.: 06 37 63 08 84), dans le petit de port de Thalais, près de Soulac-sur-Mer où il a ses habitudes, dans le Haut Médoc. Laure Manaudou et Jérémy Frérot se sont aussi attablés dans cette guinguette en bord de chenal, où l'on s'offre le même festin d'huîtres que dans le bassin… Proche des plages océanes, ce village typiquement médocain est bordé de cabanes blanches et bleues où l'on flâne à l'écart de l'agitation estivale. Côté estuaire de la Gironde, vous vous promenez le long du même type de cabanes perchées sur leur pilotis, non pas tchanquées comme sur l'île aux Oiseaux, mais à carrelets, du nom de leur filet carré… Une autre option : le sentier des chevreuils sportifs, une balade de cinq kilomètres dans la réserve naturelle de Hourtin, en bordure d'un lac qui n'a rien à envier au bassin d'Arcachon, eau douce et criques désertes en prime.

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L'Indre ou la Via Allier plutôt que la Loire à vélo (Indre-et-Loire)

Le best-seller. La Loire à vélo reste la star des véloroutes, même si elle commence à être talonnée par la Vélodyssée et la ViaRhôna. Son parcours de 900 kilomètres laisse de la marge pour garder ses distances, le nez dans le guidon. Mais cela peut parfois bouchonner, comme à Savonnières, entre Tours et le château de Villandry, où la piste se rétrécit à la confluence du Cher et de la Loire. En 2021, près de 100.000 cyclistes, 97.539 exactement, y ont convergé, soit une augmentation de 8 %...

Les alternatives. Première option : l'Indre à vélo relie Tours à Châteauroux via un itinéraire bucolique bordé de platanes, telle une carte postale des années 1950. Ce voyage est lui aussi jalonné de châteaux prestigieux où mettre pied à terre : Azay-le-Rideau, Chenonceau, Loches…

Seconde alternative, la Via Allier démarre au Bec d'Allier, près de Nevers (Nièvre), la confluence de la Loire et de l'Allier, et pique plein sud jusqu'à Langogne, en Lozère, au plus près de la source de l'Allier. Le site Internet de cette toute nouvelle véloroute de l'Auvergne a été finalisé ce début mai. Le parcours remonte la rivière sur 435 kilomètres au fil de plaines alluviales, de petites cités de caractères telle Châteldon et des volcans d'Auvergne. Le dénivelé devient plus important en fin de circuit, avec en point d'orgue les Gorges de l'Allier.

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La vallée de Vallorcine plutôt que le Mont-Blanc (Haute-Savoie)

Le best-seller. Avec plus de 6 millions de visiteurs, le toit de l'Europe reste le troisième site naturel le plus visité au monde. Les alpinistes chevronnés peuvent en faire l'ascension, tandis que les randonneurs effectuent le tour du massif en une semaine à dix jours, à saute-frontière entre la France, l'Italie et la Suisse. Le maire de Saint-Gervais lance régulièrement des alertes face à la surfréquentation du Mont-Blanc . Les touristes chinois seront de nouveau aux abonnés absents cette année en Haute-Savoie. mais peut-être pas les Coréens et les Américains. Si la montagne française connaît un afflux inédit l'été, avec un taux d'occupation en hausse de 10,5% entre 2019 et 2021, Chamonix a toujours accueilli davantage de vacanciers en juillet et en août qu'en hiver, avec le succès estival de son ultratrail...

L'alternative. Située au-dessus de la vallée de Chamonix, la vallée de Vallorcine , étymologiquement la vallée des Ours, se révèle bien plus sauvage face à un panorama somptueux sur la chaîne du Mont-Blanc. Les gentianes de Koch y sont en ce moment en pleine floraison, un peu en avance. On y part en randonnée pour la journée ou sur plusieurs jours, avec deux refuges où faire étape : celui de Loriaz, ancien alpage au cœur du massif des Aiguilles Rouges (refuge-loriaz.com, à partir de 44 € en demi-pension, tél.: 06 52 53 69 73), et celui de la Pierre à Bérard, comme caché au fond de la vallée (à partir de 14 € la nuitée, tél.: 04 50 54 62 08 / 06 08 83 62 42). Arrêt gastronomique recommandé au Café Comptoir, en début ou à la fin de son excursion alpine (lecafecomptoir.com, tél.: 04 50 18 72 43).

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Publié en mai 2021, cet article fait l'objet d'une mise à jour

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Ancrées au nord-est du golfe de Thaïlande, à la lisière du Cambodge, Koh Mak et Koh Kood, satellites de la très fréquentée Koh Chang, pourraient se révéler comme deux joyaux insulaires du Royaume.

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Le Figaro

La météo du jeudi 19 mai : températures en baisse au Nord, orages à l'Est

Après la journée la plus chaude de la semaine, le nord de la France se rafraîchit légèrement ce jeudi et les orages s'atténuent. Au Sud, les températures dépassent toujours de 8 à 10°C les normales de saison.

Si la nuit de mercredi à jeudi est tropicale dans les grandes villes, le pays se partage cette fois davantage en deux parties, selon La Chaîne Météo *. À l'Ouest et au Nord, les températures sont légèrement plus douces et il fait beaucoup plus humide. L'alerte au risque d'orage dans le Nord-Est prend fin à 9 heures jeudi, mais ceux-ci peuvent continuer de sévir faiblement dans les Hauts-de-France.

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Sur toute la partie sud du territoire, les températures sont toujours très élevées, notamment au sud de la Loire. En Occitanie, les maximales affichent 34°C. Le matin, le Nord-Ouest connaît quelques précipitations, par exemple dans les Pays de la Loire. Autre dégradation en Aquitaine et dans le Roussillon avec quelques entrées maritimes. Dans la journée, la tendance s'inverse à l'échelle nationale puisque le ciel se couvre à l'Est et dans le Sud, tandis que l'Ouest est plus ensoleillé.

L'alerte annonçant un risque important d'orage est maintenue jusqu'à 9 heures jeudi matin, entre l'Ille-et-Vilaine, la Basse-Normandie, la Haute-Normandie, le Val-d’Oise, et jusqu'au Nord-Pas-de-Calais et la Somme. D'autres départements limitrophes peuvent être également touchés, dans une moindre mesure. La dégradation se déplace dès jeudi matin en Belgique, et les orages violents ne sévissent que localement dans la nuit. Ils s'accompagnent toujours de vents violents et de grêle par endroits.

La météo dans votre région

Entre la Bretagne et la Normandie, des nuages subsistent le matin et donnent quelques averses, mais le ciel se découvre partiellement dans la journée avec une atmosphère moins lourde. Les températures oscillent au maximum entre 18 et 24°C.

Entre les Pays de la Loire, les Hauts-de-France et le Centre-Val de Loire, la météo est relativement variable en début de journée puisque les orages de la veille ne s'estompent que progressivement.

L'après-midi, les températures grimpent à nouveau, en dépit d'un ciel toujours couvert. Les minimales sont déjà élevées dans certaines zones, entre 15 et 20°C, mais les maximales redescendent entre 19 et 28°C. Il fera toujours chaud dans le Centre-Val-de-Loire, avec 32°C dans l'après-midi.

Entre l'Auvergne-Rhône-Alpes et le Grand Est, le temps est nuageux et le climat particulièrement lourd. Dans la journée, de nouveaux orages éclatent, essentiellement dans le Nord-Est, alors qu'il fait très sec et chaud sur le reste de la région.

Les températures minimales sont hautes, entre 16 et 22°C, au niveau de l'Alsaceet jusqu'au Lyonnais. De la même manière, elles atteignent toujours des records dans la journée avec 28 à 33°C.

Entre la PACA et la Corse, la météo est toujours estivale, malgré la présence de quelques nuages sur l'ensemble de la journée.

Dans les terres, les températures restent extrêmement élevées pour la saison avec 31°C en moyenne. Un chiffre qui diminue lorsque l'on se rapproche des Côtes, pour lesquelles le thermomètre affiche plutôt 25°C au maximum.

Entre l'Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine, le ciel est couvert, notamment en basse altitude dans la matinée dans la Garonne et le golfe du Lion. Pour le reste de la journée, le temps est toujours aussi sec et chaud pour toute la région.

Les températures oscillent encore entre 28 et 34°C dans l'arrière-pays, contre 22 à 27°C sur les côtes.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

Plusieurs records de chaleur battus ou égalés dans le Sud-Est et le Sud-Ouest mercredi

Il a notamment fait 33,7°C à Albi et 33,4°C à Toulouse, alors que la France est au cœur d'une «vague de chaleur exceptionnelle», selon La Chaîne Météo.

La météo du lundi 16 mai : baisse provisoire des températures

Les températures estivales vont perdurer toute la semaine.

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Dôme de chaleur : ce phénomène météo qui fait exploser les températures en France

FOCUS - Cette semaine, une partie du territoire subit une vague de chaleur. Des records de température pourraient être battus dans bon nombre de départements.

Le Figaro

Corée du Nord: Kim Jong-un rattrapé par Omicron

Sébastien Falletti

RÉCIT - Fustigeant «l’incompétence» des cadres, le dirigeant nord-coréen endosse à nouveau le costume de «père de la nation».

Kim Jong-Un porte le masque. Pour la première fois, le «Leader suprême» a arboré officiellement un masque chirurgical lors d’une réunion de «crise» du Politburo, le 17 mai sonnant le branle-bas de combat face à la poussée sans précédent de Covid au «royaume ermite». Et même deux superposés, lors d’une visite dans une pharmacie de Pyongyang, selon les images de télévision officielle, trahissant l’inquiétude du «Maréchal» à la santé fragile, face à la progression spectaculaire du variant Omicron, qui a déjà fait 63 victimes en Corée du Nord.

«Cette épidémie maligne est le plus grand désastre qui s’abat sur notre pays depuis sa fondation», a dramatisé Kim, marquant un virage net de la communication du régime qui affirmait avoir cantonné le virus à ses frontières verrouillées depuis le début de la pandémie.

Cette épidémie maligne est le plus grand désastre qui s’abat sur notre pays depuis sa fondation

«De lourdes conséquences»

Près de 2 millions de Nord-Coréens ont été frappés de «fièvre» depuis fin avril admet Pyongyang, faisant craindre une progression fulgurante du variant au sein d’une population de 25 millions d’habitants vulnérables, faute de vaccination, et dont 40 % souffrent de malnutrition, selon l’ONU. «La Corée du Nord est confrontée à une épidémie majeure qui aura de lourdes conséquences pour sa population, son économie, et sa politique étrangère», juge Zhao Tong, chercheur au Carnegie Tsinghua Centre, à Pékin. L’évaluation de la situation réelle sur le terrain est une gageure, alors que les rares étrangers résidents ont pour la plupart quitté le pays au début de la pandémie, plus que jamais sous cloche.

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L’héritier de la «lignée du mont Paektu» monte au front, déployant l’armée, imposant des mesures de confinement dans la capitale, résidence des élites du Parti des travailleurs, rattrapée par le très contagieux variant. Fustigeant «l’incompétence» des cadres, Kim endosse à nouveau le costume de «père de la nation», offrant des médicaments aux familles dans le besoin, et jurant que le système remportera la «lutte».

De quoi sonner l’alarme dans un pays au système de santé rudimentaire, offrant un nombre infime d’unités de soins d’urgence, et qui a refusé les vaccins offerts par Pékin et la communauté internationale. Le régime a néanmoins une expérience ancienne de la lutte épidémique reposant principalement sur la mise en quarantaine stricte de sa population. Une stratégie implacable qui frappe de plein fouet des familles en mal de ravitaillement, et une économie exsangue, épuisée par les sanctions internationales. «Ils sont vulnérables. Dans les campagnes il est difficile d’isoler les malades, les gens vivent dans une seule pièce, et doivent sortir pour les récoltes», juge une source d’une organisation humanitaire qui a travaillé sur place.

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Cette admission officielle de la crise par un régime adepte du secret, alors que le virus semble circuler activement depuis déjà plusieurs semaines nourrit l’hypothèse d’un appel du pied à la communauté internationale, sur fond d’impasse nucléaire avec les États-Unis. Elle survient à la veille de la visite du président américain, Joe Biden, à Séoul le 20 mai, et quelques jours après l’investiture du nouveau dirigeant sud-coréen Yoon Suk-yeol. «Quand les Nord-Coréens font une annonce, en général il y a un calcul politique, une possible négociation en coulisses», juge cette source humanitaire.

L’urgence épidémique

Le dirigeant conservateur Yoon s’est immédiatement enfoncé dans la brèche proposant d’offrir des vaccins au frère ennemi du Nord. Pyongyang n’a pas daigné répondre à cet appel, alors que les relations Nord-Sud sont à couteaux tirés, marqués par une cascade de tests de missiles ces derniers mois, et le spectre d’un possible essai nucléaire. Washington a fait part de sa «préoccupation» face à la poussée épidémique, et a réaffirmé son soutien à l’offre de vaccins présentée par l’allié sud-coréen, et la facilité internationale Covax.

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Biden réaffirmera sa fermeté face à la menace atomique des Kim durant sa visite dans la péninsule, mais sans fermer la porte à la diplomatie des vaccins alors que la Maison-Blanche tente en vain de relancer les négociations nucléaires enlisées depuis le sommet d’Hanoï entre Donald Trump et Kim, en 2019.

L’urgence épidémique réduit les risques d’une provocation majeure du Nord durant cette séquence sensible juge Zhao, mais elle ne prélude pas nécessairement à une ouverture diplomatique d’un régime toujours plus aligné sur la Chine voisine.

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Le dictateur trentenaire a appelé ses troupes à s’inspirer «des victoires du Parti chinois face à l’épidémie», tressant les louanges de la stratégie «zéro Covid» suivie par le président Xi Jinping, à rebours du reste de la planète. Cette préférence idéologique et autarcique nourrit la méfiance face aux vaccins occidentaux, synonyme de dépendance vis-à-vis de l’étranger. «Ils préfèrent le confinement aux vaccins, car leur priorité est le contrôle de la population. L’importation de vaccin à ARN nécessiterait la venue d’experts étrangers, et une dépendance», juge Go Myung-hyun, chercheur au Asan Institute, à Séoul.

À l’heure de la guerre en Ukraine, et de la rivalité sino-américaine en Asie, Pyongyang fait bloc avec ses «grands frères» Pékin et Moscou. La Chine a réaffirmé son offre d’assistance à son allié, toujours recroquevillé derrière une frontière hermétique le long du fleuve Yalu.

Candidature à l'Otan: le président de la Finlande s'est entretenu avec Vladimir Poutine

Alors que la Finlande avait annoncé jeudi vouloir rejoindre «sans délai» l'Otan, Moscou avait menacé de prendre des mesures «technico-militaires» en représailles.

Mali : Al-Qaïda au Sahel revendique la mort des 3 soldats français

Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans dénonce, notamment, les caricatures de Mahomet et «l'occupation française de la région du Sahel».

Guerre en Ukraine : Poutine conduirait les opérations militaires personnellement

D'après des sources militaires occidentales qui se sont confiées au Guardian, le chef du Kremlin s'impliquerait personnellement «au niveau d'un colonel ou d'un brigadier».

L'Humanité

Chronique vidéo. Pourquoi la Nupes déchaîne les attaques

Emission

Qui a peur de la grande méchante Nupes ? Et bien pêle-mêle, La République en marche, la droite, l’extrême droite, les philosophes qui s’autoproclament de la gauche républicaine, les socialistes anti-union…Ces derniers jours, on a vu les attaques se multiplier contre l’union de la gauche. Et dire qu’il y a moins d’un mois, l’électeur de gauche était la personne la plus aimée du pays, draguée à la fois par la Macronie et l’extrême droite parce qu’il pouvait faire basculer l’élection….

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées  lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

VIDÉO. Qui était Solitude, la figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage qui a désormais sa statue à Paris ?

Reportage

La maire de Paris, Anne Hidalgo, a dévoilé mardi 10 mai, jour de commémoration de l'esclavage, une statue en hommage à l'héroïne de la lutte contre le rétablissement de l'esclavage en Guadeloupe, prénommée Solitude – de son vrai nom, Rosalie –, exécutée il y a 220 ans.

De Solitude, née esclave à la fin du XVIIIe siècle, on connaît d'abord les circonstances de son décès : son exécution le 29 novembre 1802 en Guadeloupe pour avoir participé à la révolte contre le rétablissement de l'esclavage, décrété par le Premier consul Napoléon Bonaparte, qui a secoué l'île quelques mois plus tôt.

"Son enfant à naître était une marchandise dans ce monde-là"

Solitude – de son vrai nom, Rosalie – est vraissemblablement l’enfant d’une esclave africaine violée par un marin blanc. Elle est donc, pour les colons de l'époque, une « mulâtresse ». Ce qui lui a valu d'être très tôt séparée de sa mère et d'être prise comme esclave de maison. Rosalie a une trentaine d’années lorsqu'en 1802, Napoléon Bonaparte envoie des militaires rétablir l’esclavage en Guadeloupe, 8 ans après sa première abolition en France. Enceinte, Rosalie change de nom, devient Solitude et participe à la résistance. Mais les insurgés sont vaincus.

Capturée, Solitude a échappé quelques mois à la potence car elle était enceinte et "son enfant à naître était une marchandise qui avait une valeur dans ce monde-là", a rappelé Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, lors de l'inauguration de sa statue ce 10 mai 2022 à Paris. Mais la jeune femme sera pendue le lendemain de son accouchement.

Serrant la déclaration de Louis Delgrès

La statue du sculpteur Didier Audrat représente Solitude, un poing levé, serrant la déclaration de Louis Delgrès, autre figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage, l'autre main protégeant son ventre rond. Elle est située dans le jardin portant déjà son nom, inauguré en septembre 2020, dans le XVIIe arrondissement de Paris.

"Les actes que nous posons doivent avoir du sens par rapport à ceux que nous voulons honorer mais aussi par rapport à l'avenir", a déclaré la maire de Paris, Anne Hidalgo, expliquant que l'inauguration de cette statue représentait "un acte de réparation vis-à-vis des descendantes et des descendants de l'esclavage", mais également "un message aux générations qui viennent".

Traite négrière et esclavage : peut-on réparer et comment ?

Une légende aux Antilles

Solitude, elle, est passée au rang de légende aux Antilles, notamment grâce à sa biographie romancée par l'écrivain André Schwartz-Bart, "la Mulâtresse Solitude" parue 170 ans après sa mort, en 1972. "C'est une résistante à l'asservissement de l'homme par l'homme et une héroïne pour la liberté" a déclaré Simone Schwartz-Bart, l'épouse du biographe qui a participé à l'inauguration.

Éducation. Quand l’école maltraite l’histoire de l’esclavage

"Des femmes noires en statue, il y en a déjà à Paris, mais il s'agit de statues allégoriques des représentations de l'Afrique, d'un continent exotisé", a déclaré de son côté l'ancien Premier Ministre Jean-Marc Ayrault.

"Une rebelle et une citoyenne"

"Aujourd'hui ce n'est pas l'idée abstraite qui est représentée, c'est une femme dont on connaît le nom et le destin, une femme et une mère, une Guadeloupéenne et une Française, une rebelle et une citoyenne, au moment où le pouvoir avait cessé de croire en la liberté", a-t-il ajouté.

Après avoir rendu un vibrant hommage à cette figure de la lutte contre l'esclavage, la comédienne guadeloupéenne Laurence Joseph a souligné : "Le parcours de Solitude est celui de nombreuses femmes aujourd'hui dans notre société, qui se battent énormément pour atteindre leurs objectifs".

L'abolition de l'esclavage ne sera décrété en France qu'en 1848.

Empruntez la Route des abolitions de l’esclavage
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Législatives : en quoi le rassemblement de la gauche est-il historique ?

Emission

Insoumis, communistes, écologistes et socialistes se rassemblent au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Un accord électoral, mais surtout programmatique, qui déplace le centre de gravité de la gauche vers la rupture avec le libéralisme. Au grand damn de François Hollande et de la droite...

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

VIDÉO: « Si Julian Assange est extradé, l'atteinte à la liberté de la presse sera durable » craint Stella Morris

À l’occasion de la journée mondiale de la liberté la presse, Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange, alerte sur les menaces que font peser les poursuites contre le journaliste sur la liberté de la presse. 

Détenu à Londres depuis 3 ans pour avoir révélé les crimes de guerre commis en Afghanistan et en Irak par les armées américaine et britannique, le fondateur de Wikileaks pourrait être extradé vers les États-Unis, si le ministère de l’Intérieur britannique tranche en faveur de son extradition. Accusé d’espionnage par les États-Unis, le journaliste australien risque une peine de 175 ans de prison sur le sol américain. 

Une telle décision aurait un effet dévastateur sur la liberté de la presse dans le monde et en Europe, craint Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange. 

En cas de décision en faveur de l'extradition, l'avocate assure que la défense portera l'affaire devant la Cour Suprême britannique, puis, en ultime recours devant la Cour européenne des droits de l'homme en cas de nouvelle défaite. 

L'Humanité

Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?

Face à un Emmanuel Macron mal réélu, la gauche espère déjouer le scénario d'une Assemblée nationale acquise au président, lors des législatives des 12 et 19 juin. Mais pour réussir ce tour de force, il faudra serrer les rangs. 

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

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Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerre

Actu

Un soldat russe âgé de 21 ans comparaît depuis hier devant un tribunal pour avoir abattu de sang-froid un civil devant son domicile. Les États-Unis et l’Europe passent à une nouvelle phase de pression sur Moscou.

Nadjib Touaibia

Ils sont nombreux, selon les médias occidentaux, perpétrés par les soldats russes au contact des civils ukrainiens… Les crimes de guerre font l’actualité du conflit qui dévaste l’Ukraine après près de trois mois de guerre dévastatrice.

Le soldat Vadim Chichimarine, âgé de 21 ans, originaire d’Irkoutsk, en Sibérie, comparaissait, mercredi, devant le tribunal de district Solomiansky à Kiev, où il devait s’expliquer sur la mort d’un homme de 62 ans, le 28 février, dans le nord-est de l’Ukraine. Il est inculpé de crime de guerre et de meurtre avec préméditation. Le parquet ukrainien a requis jeudi la prison à perpétuité, la peine maximale, à son encontre.

Les autorités ukrainiennes affirment qu’il reconnaît les faits et qu’il coopère avec les enquêteurs. Selon son avocat, Viktor Ovsiannikov, qui n’a pas révélé sa stratégie de défense, « il comprend les accusations portées contre lui ».

Quels sont les faits ? L’accusation les date de quatre jours seulement après le début de l’entrée des troupes russes en territoire ukrainien, le 24 février. L’unité dont Vadim Chichimarine était en charge au sein d’une division de chars a subi une attaque. Afin d’échapper à l’offensive, il a volé un véhicule en compagnie de quatre autres soldats. L’équipage en fuite passe par un village et croise un homme de 62 ans sur son vélo. De crainte d’être dénoncés, les soldats pensent aussitôt à l’abattre. L’accusé fait usage de sa kalachnikov depuis la fenêtre du véhicule. L’homme, qui ne présentait aucune menace, s’écroule à une dizaine de mètres de son domicile. Le soldat auteur de ce crime de sang-froid a été arrêté début mai par les autorités ukrainiennes. Celles-ci ont publié une vidéo dans laquelle il disait être venu combattre pour aider financièrement sa mère. « J’ai reçu l’ordre de tirer, je lui ai tiré dessus une fois. Il est tombé et nous avons continué notre route », a-t-il expliqué aux enquêteurs.

Nous avons ouvert plus de 11 000 enquêtes et arrêté 40 suspects. » IRYNA VENEDIKTOVA, PROCUREURE GÉNÉRALE D’UKRAINE

Ce premier procès a valeur de test pour le système judiciaire ukrainien. Plusieurs autres devraient suivre. Deux militaires russes vont d’ailleurs être jugés à partir de ce jeudi pour avoir bombardé de roquettes des infrastructures civiles dans la région de Kharkiv, la deuxième ville du pays, dans le Nord-Est. « Nous avons ouvert plus de 11 000 enquêtes pour crimes de guerre et arrêté 40 suspects », a signalé sur son compte Twitter la procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova. « Avec ce premier procès, nous envoyons un signal clair : aucun bourreau, aucune personne ayant ordonné ou aidé à commettre des crimes en Ukraine n’échappera à la justice », a-t-elle affirmé.

De leur côté, les États-Unis ont annoncé mardi qu’ils consacraient 6 millions de dollars (5,7 millions d’euros) à la création d’un « observatoire du conflit ». Il s’agit de recueillir, d’analyser et de partager les preuves permettant de faire la lumière sur les exactions imputées à la Russie. Celle-ci se livre à un « génocide » en Ukraine, estiment les Américains. Le « boucher » Poutine, pour reprendre le qualificatif employé par Joe Biden, est désormais sous les projecteurs.

Les États-Unis, leaders d’un conflit par procuration

En prenant cette initiative, les États-Unis se positionnent ouvertement en leaders d’un conflit par procuration contre la Russie dont ils négocient aussi, semble-t-il, le dénouement sous certaines conditions, selon l’ambassadeur russe aux États-Unis lors d’une prise de parole dimanche à la télévision d’État. « J’en préciserai trois, révèle le diplomate , arrêter l’action militaire dans le cadre de l’opération spéciale, faire reculer les troupes à l’endroit où elles se trouvaient avant le 24 février et nous repentir de tout ce que nous avons fait. » Les pays européens accélèrent dans la foulée les livraisons d’armes à Kiev. « Elles se poursuivront et gagneront en intensité dans les jours et les semaines qui viennent », a promis, mardi, Emmanuel Macron. Le président Volodymyr Zelensky, quant à lui, multiplie les séances de communication tous azimuts.

Entre les crimes de guerre révélés au grand jour, les demandes simultanées d’adhésion à l’Otan de la Finlande et de la Suède, la garantie d’un renforcement de leur sécurité, l’équipement de l’Ukraine en armement de plus en plus perfectionné, le bloc États-Unis-UE entre à l’évidence dans une nouvelle phase de pression sur Moscou après les sanctions économiques dont on ne connaît pas encore vraiment les effets sur l’économie russe. « L’Occident a déclaré la guerre totale, hybride », a réagi, samedi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Le mot « paix » a entre-temps disparu des discours, tandis que se profile le spectre du basculement de la guerre en cours, particulièrement dévastatrice et meurtrière, dans un conflit de plus grande ampleur.

Guerre en Ukrainecrimes de guerre
L'Humanité

Otan. L’Alliance ressuscitée par les tambours de la guerre en Ukraine

Actu

La décision de la Suède et de la Finlande de rejoindre l’Alliance constitue un camouflet pour Moscou, et une victoire stratégique majeure pour Washington.

Marc de Miramon

Déclarée en état de « mort cérébrale » par Emmanuel Macron il y a à peine trois ans, voilà l’Alliance atlantique en pleine résurrection. Après celle de la Finlande dimanche, la Suède va elle aussi officialiser sa candidature à l’Otan dans la foulée d’une consultation parlementaire survenue lundi 16 mai.

Diplomatie. ​​​​​​​Hubert Védrine : « L’Occident n’est plus capable de realpolitik »

Une décision d’ores et déjà historique pour ces deux pays neutres et non alignés, que l’agression russe envers l’Ukraine a précipités dans les bras grands ouverts de Washington. « Je peux constater qu’il y a une grande et large majorité au Parlement pour que la Suède soit candidate à l’Otan (…) et le gouvernement est prêt à prendre cette décision », a déclaré la première ministre suédoise, Magdalena Andersson, devant les députés.

Toujours selon cette dernière, c’est bien l’adhé­sion finlandaise qui a précipité le suivisme suédois, puisque Helsinki « se concentrera davantage sur sa coopération avec les pays de l’Otan et la capacité de défense de la Suède diminuera à un moment où elle doit être renforcée », a-t-elle encore plaidé.

Une neutralité imposée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale

Pour l’Alliance, créée en 1949 et pilotée depuis par Washington, il s’agit d’une victoire stratégique majeure, après une neutralité imposée aux deux pays par les grandes puissances au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, même si la Finlande avait déjà adhéré à l’Union européenne en 2002, et si la Suède, troisième plus gros exportateur d’armes au monde par habitant (derrière la Russie et Israël), coopérait déjà largement avec les pays de l’Otan.

L’universitaire Philip Golub redoute le début d’une ère de dangers stratégiques durables

Soutenu par les opinions publiques des deux pays, le processus ne devrait être qu’une formalité, fort du soutien enthousiaste manifesté dimanche par le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, comme de celui du secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, lequel souhaite une adhésion « rapide et efficace ». Ce sera la preuve qu’« une agression » comme la guerre en Ukraine « ne paie pas », s’est encore félicité ce dernier, alors que les autorités finlandaises ont plaidé que la Russie n’avait encore jamais attaqué un membre de l’Otan.

À l’occasion d’un entretien bilatéral tenu samedi entre le président finlandais, Sauli Niinistö, et Vladimir Poutine, ce dernier a qualifié d’« erreur » cette bascule historique, « puisqu’il n’y a aucune menace à la sécurité de la Finlande », un pays qui partage près de 1 300 kilomètres de frontières avec la Russie. « Nous sommes convaincus que l’entrée dans l’Otan de la Suède et de la Finlande ne va ni renforcer ni améliorer l’architecture sécuritaire de notre continent », a ajouté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, tandis que le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, estimait que « les conséquences » auraient « une portée considérable ».

Chaque pays demeure responsable de sa défense

Voilà donc Moscou menacé à court terme d’une exclusion formelle de la mer Baltique comme d’un encerclement presque total sur son flanc occidental, alors que la justification officielle de « l’opération spéciale » déclenchée le 24 février en Ukraine visait justement à empêcher Kiev de développer sa coopération militaire avec Washington, considérée comme une « menace existentielle ».

« Contrairement à l’Ukraine, nous n’avons pas de disputes territoriales avec la Finlande ou la Suède », a cependant nuancé Dmitri Peskov. Stockholm a déjà prévenu qu’il n’envisageait pas l’installation de bases de l’Otan sur son territoire, ni le déploiement d’armes nucléaires américaines – comme il en existe en Allemagne ou en Italie – et Helsinki insiste sur l’article 3 du traité de l’Atlantique Nord, lequel stipule que chaque pays demeure responsable de sa défense et ne peut donc pas se voir imposer des implantations militaires.

Le statut de cobelligérant des États-Unis

L’escalade en cours n’en demeure pas moins inquiétante. À l’unisson du ton martial adopté depuis le 24 février, les télévisions russes multiplient les débats sur la capacité nucléaire russe à rayer de la carte les territoires finlandais et suédois, à l’heure où la classe politique états-unienne assume de plus en plus ouvertement son statut de cobelligérant dans le conflit ukrainien.

En Ukraine, Washington pousse son avantage face à Moscou

« Nous voulons voir la Russie affaiblie au point qu’elle ne puisse pas faire le genre de choses qu’elle a faites en envahissant l’Ukraine », avait déclaré le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, lors d’un déplacement en Pologne le 25 avril. Quelques jours plus tard, le Congrès adoptait une « aide » militaire supplémentaire de près de 40 milliards de dollars à l’Ukraine, une somme colossale que Kiev, en vertu des contrats en vigueur outre-Atlantique, s’est engagé à rembourser une fois le conflit terminé.

OtanGuerre en UkraineRussiefinlande
L'Humanité

Direct. Guerre en Ukraine : Zelensky réprimande Macron, nouvelle aide militaire de l'UE à Kiev, adhésion de la Finlande à l'Otan. L'actualité du 13 mai

  • Au 79e jour de guerre en Ukraine, les dirigeants européens ont annoncé fournir une nouvelle aide militaire de 500 millions d'euros à Kiev, qui viennent s’ajouter aux 6 milliards de dollars (l’équivalent du budget annuel de la défense ukrainien) annoncés cette semaine par Washington. En parallèle, le G7 est réuni pour trouver les moyens de soutenir l'Ukraine "jusqu'à la victoire".
  • Les combats font toujours rage dans l'est et le sud du pays, avec la crainte que le conflit ne se diffuse au-delà des frontières ukrainiennes. A Kiev en revanche, d'où se sont retirées les troupes russes fin mars, près des deux tiers des habitants sont revenus.
  • Les probables demandes d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan suscitent de nombreuses réactions.
  • Retrouvez ici notre direct du jour.
L'Humanité

Guerre en Ukraine. Le rapport alarmant de l’OIT

Actu

L’Organisation internationale du travail a publié, mercredi, un compte rendu édifiant sur les conséquences économiques et sociales du conflit déclenché par Vladimir Poutine : de l’extension de la pauvreté en Ukraine aux risques de pénuries dans le monde.

Lilian Caillat

« Dans l’hypothèse où la crise se prolonge et s’intensifie, 90 % de la population Ukrainienne pourraient être confrontés à la pauvreté ou risquent de l’être. » Cette phrase, extraite du rapport publié hier par l’Organisation internationale du travail (OIT), donne la mesure de l’impact de la guerre sur la population ukrainienne.

Les chiffres mis en avant par l’agence spécialisée de l’ONU sont sans équivoque. Avec 5,3 millions de réfugiés dans les pays voisins, 7,7 millions de déplacés internes, entre 60 et 100 milliards de dollars d’infrastructures endommagées ou détruites, le bilan provisoire est déjà lourd. Ces bouleversements engendrent évidemment des pertes d’emplois : selon l’estimation actuelle, 4,8 millions d’emplois auraient disparu ces derniers mois, soit 30 % de ceux existant avant la guerre.

LIVE Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

En cas d’escalade militaire, 43,5 % des emplois pourraient disparaître. Le système social ukrainien se retrouve également menacé, à la suite de « l’accroissement des dépenses et de la baisse des revenus ». Le rapport d’une dizaine de pages porte aussi sur les conséquences à l’échelle régionale et mondiale. Les pays voisins (Pologne, Roumanie, Hongrie, Slovaquie et Moldavie), qui ont dû accueillir de très nombreux réfugiés, sont aussi touchés de plein fouet par ce conflit. Le simple fait que la guerre s’inscrive dans le temps implique que le marché de l’emploi de ces pays va saturer sur le moyen et long terme, tout autant que leur système social.

Pénuries et risques de famine aigus

Dans un second cercle géographique, les nations d’Asie centrale seront elles aussi, potentiellement, des victimes indirectes de ce conflit. Les sanctions infligées à la Russie pourraient affecter les travailleurs expatriés qui envoient des fonds dans leur pays d’origine. L’OIT estime par exemple que 31,3 % du PIB du Kirghizistan proviennent de ces derniers, un constat quasiment équivalent pour les autres pays de la région.

L’inflation mondiale pourrait s’accroître de 2,5 % après une année de conflit.

L’Organisation internationale créée en 1919 met aussi en avant les répercussions sur l’économie mondiale : hausse des prix de nombreuses denrées alimentaires de base, liée à la l’impossibilité pour l’Ukraine de produire et d’exporter malgré son statut de «  grenier de l’Europe », explosion du prix des combustibles de par l’instauration de sanctions contre la Russie. Le rapport estime que l’inflation mondiale pourrait s’accroître de 2,5 % après une année de conflit.

Au-delà de l’aspect économique, certains pays très dépendants des matières premières ukrainiennes ou russes, tels que l’Égypte ou le Pakistan, subiront de sévères pénuries. Le Programme alimentaire mondial indique que 47 millions de personnes supplémentaires pourraient « être exposées à des risques de famine aigus », s’ajoutant aux 267 millions déjà dans cette situation. Appelant à une mobilisation immédiate, l’OIT préconise la mise en place de « plans de reconstruction et de relance sur le moyen terme, qui se concentreront sur l’aide à l’emploi et à la protection sociale de la population d’Ukraine et des pays voisins ».

Guerre en Ukraine
L'Humanité

Filmer les états d’âme des soldats ukrainiens

Nos recommandations culturelles

Cinéma En 2020, Loup Bureau a posé sa caméra dans un poste de l’armée ukrainienne au Donbass. Il scrute les soldats et le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite. Terrible.

Pierre Barbancey

Présenté en sélection officielle à la Mostra de Venise en septembre 2021, Tranchées semble coller parfaitement à l’actualité puisque tourné dans le Donbass en 2020. Le documentaire de Loup Bureau se déroule dans cette zone où les affrontements, commencés en 2014, ont redoublé d’intensité depuis le déclenchement de la guerre et l’entrée des troupes russes en février. Mais le jeune réalisateur – il a 32 ans – n’a pas tant cherché à décrire la guerre de façon conventionnelle, avec son lot de cadavres, de vision unilatérale des opérations et de dénonciation du camp adverse. Il nous parle des états d’âme de soldats ukrainiens se trouvant sur un poste avancé.

Pas de politique

La première chose qui frappe dans cette guerre est cette similarité avec le premier conflit mondial. Un affrontement au canon avec son corollaire, les tranchées. Des boyaux, intestins de la ligne de front, qui serpentent et permettent de circuler plus ou moins à couvert.

Ce qui intéresse Bureau, ce n’est pas les « boum ! boum ! ». Il n’a pas voulu traiter politiquement ce qui se passe – des cartons en début et fin balisent néanmoins le propos –, mais humainement. Lui-même a été incarcéré en Turquie pendant cinquante-deux jours alors qu’il se trouvait en reportage près de la frontière irakienne. « Cette épreuve a transformé mon être profond, a-t-il confié. Dans les tranchées, j’ai découvert des similarités avec mon expérience de détenu. L’enfermement psychologique, la peur de mourir ou encore l’incertitude résonnaient différemment depuis ma détention. »

Entre ces plans où on les voit se « détendre » avec des jeux video de guerre et ceux où leur regard est tantôt hagard, tantôt vide, incapable de s’accrocher à rien, on entend les sifflements des obus avant leur fracas destructeur. Une soldate, la quarantaine passée, dit d’ailleurs : « Ce sont des jeunes de 20 ans, l’âge de mes enfants. Ils ont la tête pleine de courants d’air, de vent… » Peu importe le camp, c’est la guerre, et certainement pareil de l’autre côté. Dans chaque image, même les plus sereines, un détail ramène au conflit. La mort n’est pas loin. Comme le dit un des soldats : « Si tu veux rester vivant, creuse ! »

C’est ce qu’il a voulu saisir. Pour cela, il a su faire oublier sa caméra. Celle-ci capte avec force les angoisses et les espoirs de ces soldats, leur façon d’essayer d’oublier le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite, leurs (rares) dialogues et leurs réflexions, avec un sens étonnant de la dramaturgie.

Le visage de ces hommes

Loup Bureau a fait des choix essentiels. L’utilisation du noir et blanc, plus apte que la couleur à rendre la tension des situations et des échanges. Et un tournage entièrement en format 4/3 permettant de resserrer l’image autour du visage de ces hommes, quels que soient l’exiguïté de l’espace dans lequel ils évoluent et le type de lumière. Le montage (Léo Gatelier), enfin, sobre et respectueux, construit la structure nécessaire, alors que la musique de Gustave Rudman Rambali sert d’enveloppe. Passe alors un souffle de cinéma russe – Bureau évoque Klimov et Tarkovski –, où souffrance, nostalgie et espoir se lient dans une plainte.

cinémaloup bureauGuerre en Ukraine
L'Humanité

Ukraine. Vladimir Poutine prépare la Russie à une guerre longue

Premier plan

Après soixante-seize jours de conflit en Ukraine, le président russe a commémoré à Moscou la victoire contre le nazisme. Il a justifié l’invasion et dit vouloir éviter une « guerre globale ».

Vadim Kamenka

Sur la place Rouge, qui borde le Kremlin, le président russe arbore l’ordre de Saint-Georges sur un costume sombre, seul à la tribune devant des milliers de soldats. En ce lundi matin, Poutine est venu célébrer la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai 1945, et mettre à l’honneur le sacrifice de 27 millions de Soviétiques. Chaque année, Vladimir Poutine se sert de cet événement pour illustrer le retour de la puissance russe. Mais cette année, les cérémonies se tiennent en pleine guerre d’Ukraine.

Un défilé qui a réuni 11 000 soldats

Entouré du ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, de l’actuel commandant en chef des forces terrestres, Oleg Salioukov, et de généraux, le chef des armées a justifié dans son discours sa décision d’envahir son voisin le 24 février : une « riposte préventive » car le conflit était « inévitable ». « Une menace absolument inacceptable se constituait, directement à nos frontières », a-t-il tenu à rappeler. Selon lui, les autorités ukrainiennes préparaient « une opération punitive » contre les deux républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk, dans l’est du pays, et contre « la Crimée ».

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En amont du défilé qui a réuni 11 000 soldats, des lance-missiles stratégiques et des chars, le dirigeant russe n’a pas évoqué de grandes victoires ou la libération du Donbass mais sa nécessaire protection et la mort de nombreux soldats russes. Une minute de silence leur a été consacrée. « Je m’adresse à nos forces armées : vous vous battez pour la patrie, pour son avenir », a-t-il déclaré aux militaires présents à Moscou, dont une partie revenait du conflit.

Des sacrifices à venir

Vladimir Poutine a également dressé le parallèle avec la victoire de 1945, alors que les soldats de l’armée russe et les forces du Donbass s’affrontent sur les mêmes terres où ont combattu « les héros de la grande guerre patriotique ». « Aujourd’hui comme hier, vous vous battez pour notre peuple dans le Donbass, pour la sécurité de notre patrie, la Russie, (…) et qu’il n’y ait pas de place dans le monde pour les bourreaux, les punisseurs et les nazis », affirme-t-il, alors que 20 000 soldats russes seraient morts en l’espace de soixante-seize jours de combat.

Cette prise de parole attendue semble préparer la population à une guerre longue et d’autres sacrifices à venir. « Les sanctions, les morts, le récit partial des événements, l’interdiction de médias et l’exclusion de plusieurs termes (le Kremlin parle d’opération spéciale et non de guerre – NDLR) pèsent sur les gens. Un certain patriotisme demeure chez une partie des Russes mais pour combien de temps encore ? », interpelle Ania (1), journaliste d’un média russe suspendu. Aucune annonce politique majeure n’a été faite à cette occasion. « Le pouvoir se rend compte aussi d’une forme de fatigue psychologique au sein de la population. Un discours victorieux aurait été mal perçu », poursuit Ania.

Ces dernières semaines ont été propices à la surenchère verbale : possible troisième guerre mondiale, conflit nucléaire… Cette fois, le président russe a préféré entrouvrir la porte à une résolution diplomatique. Ce dernier a proclamé que « notre dette est de garder la mémoire de ceux qui ont écrasé le nazisme (…) et de faire tout pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas ». Sagit-il d’un véritable geste diplomatique ? Depuis le début du conflit, Valdimir Poutine ne cesse de souffler le chaud et le froid.

La France veut éviter toute escalade

À Kiev, la population reste sceptique. Le président ukrainien n’a pas souhaité laisser à son homologue russe la symbolique de ces commémorations du 9 Mai. « Nous ne permettrons à personne d’annexer cette victoire. », a lancé Volodymyr Zelensky, lundi. Après avoir tenu un premier discours dimanche à l’occasion du 8 Mai, il a réaffirmé le lendemain qu’après « le jour de la victoire sur les nazis, nous nous battons pour une autre victoire ». « Nous avons vaincu à l’époque, nous vaincrons maintenant. (…) Et très bientôt l’Ukraine fêtera deux jours de victoire », a-t-il conclu optimiste.

Les récentes déclarations du G7 et le soutien sans faille des États-Unis ont modifié la communication des autorités ukrainiennes. L’engagement financier massif de Washington, le partage de renseignements et l’envoi d’instructeurs sur place posent désormais la question d’une implication directe.

Face aux discours de plus en plus optimistes sur une possible victoire et l’affaiblissement de la Russie, un certain nombre de voix aux États-Unis et de diplomates s’élèvent contre cette stratégie. Car cet objectif sous-tend un engagement extrêmement long, risqué et aux coûts désastreux pour l’Ukraine.

Devant cet engrenage, le président français en déplacement au Parlement européen, lundi, a condamné la Russie pour les crimes de guerre. Mais Emmanuel Macron a également rappelé : « Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie. Il n’appartient qu’à l’Ukraine de définir les conditions de négociation avec la Russie mais notre devoir est d’être à ses côtés pour obtenir le cessez-le-feu. »

Le chef de l’État, qui entend éviter toute escalade, a affirmé : « Nous aurons demain une paix à bâtir, ne l’oublions jamais. Nous aurons à le faire avec autour de la table l’Ukraine et la Russie. (…) Mais cela ne se fera ni dans la négation, ni dans l’exclusion de l’un l’autre, ni même dans l’humiliation. » Une manière de ne pas laisser à Poutine le monopole du 9 Mai.

Guerre en UkraineRussieUkraineÉtats-Unis
L'Humanité

Plus que jamais gagner la paix

Éditorial

Stéphane Sahuc

« La Russie peut perdre la guerre. » De plus en plus de chancelleries occidentales commencent à penser la suite des événements en Ukraine en ces termes. Au centre de ce nouveau paradigme, on trouve l’influence des États-Unis. Washington semble avoir fait fi de toute précaution et annonce des dizaines de milliards de dollars d’aides militaires supplémentaires. Le G7, de son côté, a ajouté un nouveau train de sanctions économiques pour isoler un peu plus la Russie. Un durcissement des États occidentaux qui les rapproche de plus en plus du statut de cobelligérants. Certes, la campagne d’Ukraine est plus compliquée pour la Russie que ce que laissait présager le rapport des forces au démarrage de l’invasion. L’armée russe a été contrainte de se replier au Nord pour se concentrer au Sud et à l’Est afin de sécuriser son contrôle de la mer d’Azov et tenter d’achever la conquête du Donbass. De là à dire que l’Ukraine va gagner la guerre…

D’ailleurs, que signifie gagner la guerre du point de vue des Occidentaux ? La reconquête des territoires perdus depuis le début de l’offensive russe ? La réintégration des républiques autoproclamées du Donbass ? Le retour de la Crimée dans le giron ukrainien ? La capitulation de Poutine ? Un changement de régime en Russie et en Biélorussie ? Et pense-t-on vraiment que ces scénarios puissent se mettre en place sans réaction russe ? Lors du défilé militaire du 9 Mai, Poutine a justifié l’offensive en assurant que l’Ukraine préparait une attaque contre des séparatistes prorusses dans l’est du pays, voulait se doter de la bombe atomique et était soutenue par l’Otan, menace existentielle pour la Russie. Il a également assuré tout faire pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas.

Sans être obligé de le croire, il faut cependant voir dans cette déclaration une base possible pour ouvrir des négociations, à la condition que la Russie s’engage sur un cessez-le-feu. À l’irresponsabilité de Poutine, qui promet le feu nucléaire en cas de menace existentielle pour la Russie, faut-il ajouter l’irresponsabilité de miser sur une défaite militaire russe qui se produirait dans le cadre d’un conflit conventionnel ? Ce genre de pari à haut risque est porteur d’immenses dangers pour le monde.

Guerre en Ukraine
L'Humanité

Union Européenne. Emmanuel Macron pour une révision des traités

Actu

Lors de la remise du rapport de la conférence sur l’avenir de l’Europe, le président français a demandé une convention de révision des textes fondamentaux de l’UE.

Gaël De Santis

L’Union européenne (UE) mettait en scène sa vocation démocratique, ce lundi 9 mai, à Strasbourg, à l’occasion de la Journée de l’Europe. « Notez la différence », a ainsi lancé l’ex-premier ministre belge Guy Verhofstadt. En Russie, « le 9 mai, nous avons une parade, un défilé en armes. Ici, nous avons une réunion avec des dirigeants et des citoyens européens qui réaffirment leur foi en un projet commun ».

C’est justement de projet qu’il était question, lors de la cérémonie de clôture de la conférence sur l’avenir de l’Europe, dans l’hémicycle du Parlement. 800 citoyens des 27 États membres ont rendu un rapport constitué de 49 objectifs, déclinés en 300 propositions et mesures.

Dans son discours, Emmanuel Macron, qui assure la présidence tournante du Conseil, s’est prononcé pour une évolution des traités, afin de mettre en œuvre le « projet d’une Europe maîtresse de son destin, libre de ses choix, ouverte au monde, qui puisse choisir ses partenaires sans dépendre d’eux ». Ce qu’il appelle depuis 2017 la « souveraineté européenne ». « L’une des voies de cette réforme est la convocation d’une convention de révision des traités », a-t-il dit, rappelant que le Parlement européen venait de se prononcer en ce sens. Il souhaite que les institutions révisent leurs objectifs pour inclure « la croissance, le plein-emploi, les objectifs climatiques, la justice sociale ».

« D’expérience, quand on commence des exercices aussi ambitieux, si on n’a pas une idée claire au début, il est rare qu’elle le soit davantage à la fin », a-t-il également déclaré, en référence à la convention climat dont il a balayé les conclusions. Et pour cause, le rapport des citoyens contient déjà de nombreuses propositions en matière environnementale, d’indépendance énergétique, mais aussi, en sous-main, une demande de politiques qui ne correspondent pas au credo libre-échangiste de l’UE. Ainsi, il est demandé que le semestre européen, processus aujourd’hui utilisé pour fliquer les dépenses budgétaires des États, se préoccupe désormais de la transition écologique et de la justice sociale. Il est aussi exigé un développement du fret ferroviaire de marchandises, ou encore la construction de logements sociaux.

Le rapport épouse aussi l’idée d’une Europe puissante. Il invite à une révision des procédures, remettant en cause le « vote à l’unanimité » dans certains domaines qui « rend très difficile tout accord », notamment en matière de politique étrangère commune. Cela reviendrait à un abandon de la souveraineté des États dans ce domaine.

La question ukrainienne a traversé les interventions. Emmanuel Macron a cherché, lui, à répondre à la question : comment donner une perspective européenne à l’Ukraine avant qu’elle ne puisse adhérer ? – ce qui prendra « plusieurs années, voire plusieurs décennies ». La question se pose également pour la Moldavie et la Géorgie, candidates à l’adhésion. Il invite pour « organiser l’Europe » à créer autour de l’UE un espace de coopération politique, de sécurité, qui pourrait prendre la forme d’une confédération ou d’une « communauté politique européenne ».

Union européenneEmmanuel Macrontraités européensGuerre en Ukraine
L'Humanité

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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L'Humanité

Au centre de l’œuvre, une vision tragique de l’humain

Chronique

Jean-Claude LebrunLa Puissance des ombres

Ce nouveau livre commence sous les allures d’une farce, se continue en drame, pour s’achever en une manière de terrible rachat. Deux citations placées en exergue, de Pascal et de Bernanos, en annoncent l’esprit : l’être se présente tel un « embrouillement », à la fois « gloire et rebut de l’Univers », toujours en proie à une « douleur » de « source impure ». Une vision chrétienne de l’existence ne cesse en effet de sous-tendre cette littérature à la fois âpre et bouleversante. Elle se déploie une nouvelle fois ici, sous un aspect proprement inattendu.

Parmi les grands personnages de Sylvie Germain, apparaît aujourd’hui un nouveau venu, Sylvain Leuseudre. D’abord déguisé à la façon stylisée du bonhomme Dubonnet des affiches du temps pour la marque d’apéritif, dont la publicité « Dubo, Dubon, Dubonnet » se répétait tout du long dans les tunnels du métro, celui-ci se mue à deux reprises en meurtrier, avant que la douleur profonde qui le tenaille, commande ses actes et lentement le détruit, ne se laisse apercevoir. C’est à l’occasion d’une fête à thème au cinquième étage d’un immeuble parisien qu’on fait sa connaissance. Chacun, y compris les serveurs, doit porter une tenue évoquant le métro. Sylvain, qui officie au buffet, a naturellement opté pour la célèbre figure au chapeau melon remplissant son verre. Ce soir-là quelqu’un meurt défenestré. Quatre mois plus tard, un autre participant se rompt le cou après avoir été poussé dans un escalier. Un thriller semblerait se mettre en place si l’on n’en connaissait déjà le principal acteur. La Puissance des ombres se présente comme un faux livre à suspense, mais comme une terrible descente dans les recoins obscurs d’une âme.

Pour cela, il faut remonter loin en arrière, dans les années d’enfance, quand certains graves événements fondateurs vont lester une existence d’un poids insoutenable : l’encombrant roman familial de Sylvain. Sylvie Germain en explore précautionneusement les contours, en dévoile avec toute la retenue possible les aspects les plus obscurs et inavouables, véritables « nœuds de silence » de la famille. Au plus profond du « cloaque » humain évoqué dans la citation liminaire de Pascal. C’est que Sylvain se trouve submergé par une « crue de la mémoire ». Tout ce qu’il avait refoulé depuis le rapt et la mort de sa petite sœur Rosine. En premier lieu, sa propre responsabilité. Le bonhomme Dubonnet du début est désormais sorti de la minceur de l’affiche, a pris épaisseur humaine. Au terme d’un cheminement romanesque qui laisse une nouvelle fois admiratif.

Le Figaro

Remaniement : «On prend le temps nécessaire», temporisent Emmanuel Macron et Élisabeth Borne

Arthur Berdah

Le président de la République et la première ministre ont tous deux laissé entendre, ce jeudi, que le casting gouvernemental n'était pas encore bouclé.

Il faudra patienter encore un peu. Quarante-huit heures après la nomination d'Élisabeth Borne à Matignon, en remplacement du démissionnaire Jean Castex, l'annonce du casting gouvernemental ne semble pas imminente. «On prend le temps nécessaire, parce qu'on veut la meilleure équipe pour mettre en œuvre le projet du président de la République», a balayé la première ministre, en marge de son déplacement dans les Mureaux (Yvelines) ce jeudi après-midi. «Nous ne sommes pas sur le perron de l'Élysée, je ne suis pas le secrétaire général de l'Élysée, donc je ne vais pas vous annoncer la composition du gouvernement», a-t-elle conclu.

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Un propos repris quelques minutes plus tard - et quasiment mot pour mot - par Emmanuel Macron, qui s'exprimait quant à lui depuis la cour d'honneur du Palais, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue moldave. «Le travail continue, de manière sérieuse. Ça n'est pas une chose légère. Elle requiert du temps, des échanges de fond... Et c'est ce que la première ministre et moi-même faisons. Donc autant de temps qu'utile, que nécessaire, car il s'agit du gouvernement de la France», a esquivé le chef de l'État, avant d'aller s'entretenir avec son invitée du jour pour une réunion de travail consacrée à la guerre en Ukraine.

Pour l'heure, le Conseil des ministres, initialement prévu mercredi, a été reporté sine die par l'exécutif. Le rendez-vous - dont la convocation n'est pas constitutionnellement obligatoire, et dont le caractère hebdomadaire relève simplement de la tradition hors période de vacances - pourrait se tenir vendredi. Son horaire et son format n'ont toutefois pas encore été communiqués, et pour cause : la réunion pourrait avoir lieu avec le nouveau casting gouvernemental, s'il est bouclé d'ici là ; ou avec l'équipe sortante, qui reste chargée du «traitement des affaires courantes» jusqu'à ce que ses successeurs soient connus.

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L'Humanité

« La femme de droite est l’avenir de l’homme de droite »

Chronique

Violaine de Filippis Abate

La nomination d’une femme en tant que première ministre doit être saluée en ce qu’elle envoie un signal positif en termes de champ des possibles pour celles que Beauvoir appelait « l’Autre ». Après trente ans sans voir aucune d’entre nous à ce poste depuis Édith Cresson, la France était très en retard par rapport à ses voisins européens.

Ainsi, Élisabeth Borne a dédié sa nomination à « toutes les petites filles », en précisant que rien ne devait freiner le combat pour la place des femmes dans notre société. Toutefois, si cette dernière a des qualités indéniables de sérieux et de professionnalisme, il n’en reste pas moins qu’on peut largement douter de sa capacité, et/ou de sa volonté réelle, à faire passer des mesures sociales. Nous le savons, malgré son soi-disant positionnement à gauche au sein de LaREM (l’aile gauche de LaREM, c’est encore la droite), la première ministre semble finalement avoir été l’exécutante de mesures de régression des droits sociaux. Ainsi, le parcours d’Élisabeth Borne en tant que ministre du Travail n’a pas été marqué par des avancées sociales, au contraire. Les syndicats ont souvent pointé l’absence de possibilité d’avoir une réelle discussion avec elle : « On avait un mur en face de nous » (Éric Meyer, syndicat SUD rail). Ce choix ne fera donc pas gagner à Emmanuel Macron un capital sympathie, lui qui en aurait pourtant eu fort besoin avant les prochaines législatives, face à l’union de la gauche.

Derrière la dédicace de sa nomination aux petites filles, et une belle phrase sur la nécessité de continuer le combat pour les droits des femmes, je pose la question suivante : n’y aura-t-il encore que de « fausses mesures » ou pouvons-nous espérer une action réelle ? Le dernier quinquennat a en effet mis en place pour les femmes des mesures qui restent très superficielles, laissant un vaste champ à d’indispensables améliorations. À titre d’exemple, la députée Albane Gaillot (sans étiquette), qui termine son mandat, a déposé le 10 mai une proposition de loi, que j’ai corédigée, tendant à réformer l’index qui sert à noter les entreprises en matière d’égalité, et à faire appliquer dans plus d’entreprises les quotas de femmes. Nous avions d’ailleurs fait parvenir à Mme Élisabeth Borne un rapport complet sur ce sujet en février 2021, sans que jamais elle nous réponde. S’agissant d’un texte qui tend à mettre en place des mesures et des sanctions réelles, il est très peu probable que LaREM le reprenne en l’état, et bien plus attendu qu’il soit modifié et vidé de son contenu, ou bien simplement mis au placard.

Espérer un engagement social fort du côté de LaREM est donc vain. Ainsi, si espoir il y a, il est désormais plus que jamais dans le mouvement d’union de la gauche, et dans le vieil homme blanc qui le conduit.

Élisabeth BorneLaREMEmmanuel Macron
L'Humanité

Vers un nouveau krach mondial ?

Chronique

Pierre Ivorra

Le monde va-t-il subir prochainement un nouveau krach économique, financier et monétaire dévastateur, « casseur » d’emplois, de salaires et d’entreprises, accentuant les déséquilibres et les dominations ? Et qu’est-ce qui pourrait permettre, avant qu’il éclate, de le conjurer, ou, au moment où il intervient, de s’en dégager positivement ? La croissance dans le monde, en Europe notamment, pique du nez. Aux États-Unis, les prix à la consommation ont augmenté de 8,3 % en avril, sur un an. En Europe aussi, l’inflation augmente alors que l’activité se réduit. Les déficits publics et extérieurs de nombre de pays développés enflent. Depuis le début de l’année, deux principaux indices boursiers américains s’effondrent, le français CAC 40 a perdu 12,14 % et l’Euro Stoxx 50 15,07 %, et l’on ne sait pas quand ces chutes vont s’arrêter. Ici en France, la valeur des obligations du gouvernement à dix ans diminue. Les taux d’intérêt grimpent, atteignant 1,7 % en fin de semaine dernière, alors qu’ils étaient encore négatifs en décembre. L’agression de la Russie à l’encontre de l’Ukraine accentue certaines de ces difficultés mais n’est pas à l’origine de ces dégradations profondes qui risquent d’être durables.

En France, le gouvernement Macron va mobiliser d’importantes ressources pour venir au secours de nos grands groupes capitalistes, BNP Paribas, la Société générale, Stellantis, Bouygues, Dassault, Michelin… Il va leur prêter de l’argent à bon compte sans assortir ces prêts de conditions favorables aux salariés et à l’emploi. Avec davantage de moyens, la Banque centrale européenne (BCE) va faire de même mais en pratiquant, elle, des taux d’intérêt à la hausse. Ces mesures, en affaiblissant les collectifs de travail, en négligeant le besoin de préserver ou transformer les activités et de développer la formation, pourront peut-être permettre à des groupes de sortir la tête de l’eau pendant un temps, mais vont accroître la crise systémique de ce capitalisme aujourd’hui mondialisé et financiarisé.

En vérité, l’emploi, la formation, la préservation du climat ne sauraient être pris comme des effets possibles du redressement de ces groupes et de notre économie mais comme leurs conditions. Ce n’est pas en mobilisant l’ensemble des ressources financières, de l’État et surtout de la BCE et des banques pour les sécuriser que l’on pourra maintenir la consommation des ménages, préserver la croissance, renforcer sa qualité environnementale. C’est en développant la formation et les qualifications que l’on pourra être plus efficace, gâcher le moins possible de ressources.

la chronique de Pierre Ivorraboursekrach boursier
Le Figaro

Carlos Ghosn : le Liban a reçu une notice rouge d'Interpol à la demande de la justice française

Les notices rouges sont diffusées aux services de police du monde entier pour arrêter des personnes, avant une éventuelle extradition.

Le Liban a reçu une notice rouge d'Interpol basée sur le mandat d'arrêt international émis par la justice française à l'encontre de Carlos Ghosn, ancien patron de l'alliance automobile Renault-Nissan qui vit au Liban, a indiqué jeudi à l'AFP une source judiciaire. Carlos Ghosn, qui possède les nationalités libanaise, française et brésilienne, devait être jugé à Tokyo pour des malversations financières et vit à Beyrouth depuis sa fuite rocambolesque du Japon fin 2019. «Le procureur général Ghassan Oueidat a reçu une notice rouge d'Interpol basée sur le mandat d'arrêt international émis par la France» le mois dernier, a déclaré la source libanaise sous couvert d'anonymat.

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Les notices rouges d'Interpol, qui ne sont pas des mandats d'arrêt internationaux, sont diffusées à la demande d'un pays membre aux services de police du monde entier pour arrêter provisoirement des personnes, avant une éventuelle extradition ou d'autres actions judiciaires. La notice à l'encontre de Carlos Ghosn, 68 ans, constitue un test pour la coopération franco-libanaise. Le Liban n'extrade pas ses ressortissants et a déjà empêché de voyager l'homme d'affaires. «Le procureur général va fixer dans les prochains jours la date de l'interrogatoire de M. Ghosn», a ajouté la source. Il reviendra ensuite au procureur de décider si un mandat d'arrêt immédiat sera émis à son encontre ou s'il attendra que son dossier soit envoyé par la France à la justice libanaise. «Le Liban ne va pas accepter d'extrader M. Ghosn, qui détient la nationalité libanaise, car c'est contraire à la loi», a estimé la même source.

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Le mandat d'arrêt international émis en avril par la justice française à l'encontre de Carlos Ghosn est intervenu dans le cadre d'une enquête pour abus de biens sociaux, blanchiment en bande organisée et corruption. Arrêté en novembre 2018 à Tokyo, il avait justifié son évasion en décembre 2019 en assurant avoir voulu «échapper à l'injustice», dénonçant un «complot» des autorités japonaises.

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La RATP condamnée à une amende de 400.000 euros pour fichage illégal

Ces données servaient à organiser un classement des employés afin de préparer les choix de promotion.

Nouvelle chute d'Orpea en Bourse après des révélations financières de Mediapart

Le titre Orpea a perdu 19% mercredi suite à des révélations de Mediapart selon lesquelles un investisseur luxembourgeois du groupe d'Ehpad aurait procédé à des «opérations douteuses».

«Petit constructeur fragile», «résultats minables» : Carlos Ghosn critique ouvertement Renault

Dans un entretien accordé au Parisien, l'ancien patron de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi revient sur les circonstances de son évasion du Japon, sa rancœur envers le gouvernement français mais aussi les résultats actuels du constructeur.

Le Figaro

Comment les employés de Tchernobyl ont tenu tête aux Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Ils ont cohabité avec l’armée et tenté coûte que coûte de garantir la sécurité pour éviter un deuxième accident.

Envoyée spéciale à Tchernobyl

Lioudmila Kozak résume son travail en quelques mots: elle et ses collègues sont «les yeux» de Tchernobyl. Depuis 2006, la jeune femme énergique scrute les moniteurs des caméras de la centrale nucléaire, hors service depuis 1986, date de l’un des plus graves accidents de l’histoire. Le 24 février, alors qu’elle doit terminer son tour de garde, Lioudmila n’en croit pas ses yeux: des centaines de blindés, de tanks, et surtout «des hommes en noir» s’introduisent sur le territoire de la station.

À 4 heures du matin, l’armée russe a commencé son invasion de l’Ukraine par la zone d’exclusion de Tchernobyl. Depuis l’accident, l’accès à ce territoire contaminé grand comme le Luxembourg est restreint. Valentin Geïko, le chef de service, est à son poste dans le bâtiment voisin. Les équipes doivent être relevées vers 9 heures. À 50 kilomètres à vol d’oiseau, à Slavoutych, une ville créée pour accueillir les employés de la centrale après l’accident, près de 700 d’entre eux sont déjà assis dans le train qui doit les amener à leurs postes. Par un accident de la géographie et de l’histoire, ce dernier passe par la Biélorussie, là même où se déroulent les combats. Les services de sécurité, l’armée, les responsables à Kiev… depuis les premières explosions, personne ne répond au vieux téléphone de Valentin Geïko. Le septuagénaire donne donc directement l’ordre de ne pas faire partir le train. «Plus personne ne peut sortir de Tchernobyl, seuls les soldats russes entrent», se souvient Valentin, qui reçoit Le Figaro dans son bureau de la centrale. Sa chemise grise à carreaux lui donne un air de fonctionnaire sympathique. Pendant une heure, les yeux fixant le mur, il raconte pour la première fois son expérience de l’occupation dans un monologue, interrompu par de nombreux appels téléphoniques. Plusieurs fois, il s’interrompt pour rappeler: «Mais pour avoir toute l’histoire, il vous faudrait six heures.»

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Le directeur général de la station étant resté à Slavoutych, Valentin se retrouve aux commandes, avec 300 personnes à ses côtés: une centaine d’employés, 170 membres de la garde nationale ukrainienne qui gardaient la centrale, quelques pompiers et infirmières et quatre «stalkers». Ces jeunes touristes originaires de Dnipro étaient venus illégalement visiter Pripiat, la ville fantôme près de la centrale. «Je les ai réunis et je leur ai promis qu’ils sortiraient tous entiers», assure Valentin. Dehors, les sirènes hurlaient, et les employés voyaient les missiles voler vers Kiev.

Vers 15h30, Valentin voit apparaître les «hommes en noir» à sa fenêtre. «En arrivant, ils étaient choqués, même la zone d’exclusion a de bonnes routes asphaltées et éclairées», s’amuse Geïko. Le sexagénaire, qui a fêté ses 60 ans le 1er mars dans la centrale, connaît Tchernobyl comme sa poche. En 1987, à 25 ans à peine, il est liquidateur et nettoie la zone après l’accident. Comme pour beaucoup d’employés, Valentin a développé un attachement à Tchernobyl, à cette zone de danger mais aussi de renouveau, où depuis plusieurs dizaines d’années la nature reprend ses droits. «Deux trois tirs et, boum, c’était fini», lance-t-il. À ce moment-là, les lignes russes étaient déjà à plusieurs dizaines de kilomètres au sud. Une libération de la zone par l’armée ukrainienne semblait au mieux, lointaine, au pire improbable. «Si on ne voulait pas une nouvelle catastrophe, il fallait négocier

J’ai déjà tiré avec votre pistolet et votre tank, en bas, je peux me barrer avec s’il faut !

Vers 17 heures, un général de division, Sergueï Bourakov et, Andreï, un colonel qui n’a pas donné son nom de famille, arrivent dans son bureau et commencent les négociations. La première question qu’ils posent est «où sont les nazis»? Valentin, qui a fait son service militaire pendant l’URSS, trouve vite une langue commune avec ceux qu’il appelle les «rachistes», mot-valise combinant russes et fascistes. «J’ai déjà tiré avec votre pistolet et votre tank, en bas, je peux me barrer avec s’il faut !» leur lance-t-il. Valentin noie ses deux «invités» de jargon nucléaire pour leur faire comprendre le danger de leur présence. «Sergueï, je te le dis officiellement, j’ai assez de connaissances et de compétences pour nous assurer une mort lente mais certaine. Fais passer le message à tes chèvres, qu’elles ne tentent rien», lui dit l’ingénieur, très sûr de lui. Finalement les gradés russes acceptent ses règles: pas d’armes dans les zones sensibles. Leurs soldats seront nourris et habiteront à un étage, le personnel ukrainien dans un autre.

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Environ 400 à 500 soldats, de l’armée régulière, de la police anti-émeutes et de la garde nationale prennent alors leurs aises, dans l’un des lieux les plus sensibles au monde. La plupart sont jeunes et originaires de Bouriatie, rapportent Valentin et Lioudmila. Cette dernière voit débarquer des dizaines d’entre eux, qui s’installent dans le couloir et demandent de se faire appeler «les invités». Trois fois par jour, les employés ukrainiens peuvent faire trois sorties: pour aller à l’infirmerie, prendre un unique repas et une douche. Lioudmila et ses quatre collègues dorment sur le bureau et travaillent à tour de rôle. «On a compris dès le premier jour que personne ne viendrait nous chercher, qu’on était des otages. La seule chose à faire, c’était de travailler car ces infrastructures ne peuvent pas être laissées sans surveillance. Toute la planète en dépend!», raconte-t-elle au Figaro par téléphone depuis Slavoutych, où elle est en repos. Lioudmila, Valentin et une centaine d’employés resteront 25 jours à Tchernobyl, alors qu’il est normalement interdit d’y passer la nuit. Si les autorités ukrainiennes assurent que leur santé n’est pas en danger, il n’en va pas de même de celle des soldats russes, qui ont passé leur temps dans la zone sans précautions.

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«On leur disait: “pourquoi vous êtes venus ici? Pourquoi vous aviez besoin de faire ça?”», se désole Lioudmila. Face à elle, tantôt le silence, tantôt des soldats qui assurent vouloir les «sauver». Mais surtout, une réponse revient plus que les autres: «Nous faisons un exercice militaire.» Plus haut, les gradés savent et racontent à Valentin leurs plans. Un an auparavant, des espions russes ont visité la zone d’exclusion dans des excursions touristiques - près de 100.000 touristes s’y rendaient chaque année avant la pandémie - pour préparer l’invasion. Les militaires russes s’étaient également entraînés à la centrale de Koursk en Russie, construite sur le même modèle que Tchernobyl. Mais les soldats russes ne pensaient pas rester aussi longtemps à Tchernobyl. Au bout de deux semaines, Valentin remarque que le général et le colonel s’endimanchent en uniformes de cérémonie, ceux qu’ils pensaient porter sur les avenues de Kiev pour la parade de la victoire. «En réalité, ils étaient sales comme des cochons car ils n’avaient plus de vêtements propres: ils pensaient rester trois jours et ça faisait déjà deux semaines», ironise Valentin. Dans son bureau, il monte le volume de la radio ukrainienne à fond pour que les soldats dans le couloir entendent leurs pertes.

Nouveaux sacrifiés

Valentin restera pendant vingt-cinq jours dans son petit bureau couvert de cartes de la centrale. Dehors, les soldats russes se baladent librement dans la zone, s’assoient sur le sol et même creusent des tranchées sur ordre de leurs chefs. Dans le bureau de Valentin, le général et le colonel endimanchés et corpulents le ramènent trente-cinq ans en arrière, quand il était un simple liquidateur, face aux gradés soviétiques qui, juste après l’accident «envoyaient des gamins à la mort» pour nettoyer les conséquences d’une erreur qui aurait pu détruire l’Europe. «Rien n’a changé. La différence entre eux et nous, c’est qu’ils ne donnent aucune valeur à la vie humaine», regrette Valentin, qui a pourtant tenté d’alerter les Russes sur les dangers de toucher le sable radioactif de la zone. Dans les couloirs de la centrale, Lioudmila rencontre ces nouveaux sacrifiés. «Ils l’ont fait car ils n’en avaient rien à foutre, ils suivaient les ordres et c’est tout

Si le personnel ukrainien lance de timides mises en garde, il arrive surtout à tirer son épingle du jeu. Le 9 mars, l’électricité, qui doit constamment refroidir le combustible nucléaire usagé, est coupée à Tchernobyl, sans que la raison soit fournie. «On leur a dit qu’on avait 14 heures avant que cela cause un accident, en réalité, c’était plus quelques jours, mais ils se sont bougés plus vite, car ils avaient peur», raconte Lioudmila. Pendant cinq jours, les Russes prennent ainsi l’essence du front de Kiev, malgré des manques, pour approvisionner Tchernobyl, avant de relier la centrale au réseau électrique biélorusse.

On était certains depuis le début qu’ils allaient faire exploser la centrale ou bien nous fusiller avant de partir pour ne pas laisser de traces

Finalement le 20 mars, les Russes acceptent que les employés ukrainiens soient relevés. Lioudmila et ses collègues n’y croient pas. «On était certains depuis le début qu’ils allaient faire exploser la centrale ou bien nous fusiller avant de partir pour ne pas laisser de traces», souffle la jeune femme. La spécialiste quittera la zone avec ses collègues à travers la forêt puis, huit par huit, sur de simples barques de pêcheurs locaux vers Slavoutych. Malgré la promesse de Valentin, à son grand désespoir, les 169 membres de la garde nationale ukrainienne seront faits prisonniers. Aujourd’hui, certains sont en Biélorussie et d’autres en Russie. Leurs conditions de détention sont incertaines.

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C’est seulement le 31 mars, après le retrait des troupes russes du nord de Kiev et de Tchernobyl, que les Ukrainiens prendront la mesure de l’occupation. Partout dans la zone d’exclusion, où s’est rendu Le Figaro le 12 mai, des tranchées ont été creusées par les soldats russes. Dans la forêt rousse, la zone la plus contaminée, leurs traces sont encore visibles: ici une position faite de sacs de sables et de branches, là une position creusée dans le sol. «Un monument de bêtise», explique Ioulia Bezdija, guide de l’agence chargée de la zone qui nous accompagne pour des raisons de sécurité. La jeune femme, qui a pu partir le 24 février, habite dans le village de Tchernobyl, où les travailleurs de la zone logent dans des dortoirs. «Ils ont tout remué, ils ont tout pris, de la bouilloire aux caleçons de mon mari», se désole-t-elle. «Je ne peux même pas vous montrer les doses de radiations, car ils ont volé tous les petits dosimètres pour les visiteurs.» L’Agence internationale de l’énergie atomique, qui s’est rendue à Tchernobyl le 26 avril, date de l’anniversaire, a déclaré que les mouvements de troupes et d’équipements lourds dans la zone avaient provoqué une hausse de la radiation. «Mais la situation ne pose pas de gros danger à l’environnement et aux personnes», a-t-elle ajouté. Les radiations, la perspective d’une nouvelle invasion, les potentielles accusations de collaboration avec l’ennemi: rien de tout cela n’inquiète Valentin. Son fils travaille dans la centrale nucléaire d’Enerhodar, la plus grande d’Europe, occupée depuis mars par les Russes. «Je n’ai plus rien à perdre, si je n’étais pas là, à mon poste de travail, ça ferait longtemps que je serais parti au front

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ANALYSE - Si l’hypothèse d’une adhésion était depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine.

L'Humanité

La Nupes dans l'Oise : « Cette fois, il y a une chance de victoire »

Reportage

Législatives. Dans l’Oise, ancrée à droite et où Marine Le Pen est arrivée en tête à la présidentielle, les candidats de la Nupes mènent la lutte. Et l’union donne espoir à une population qui n’en peut plus de la vie chère, de l’abandon et du mépris affiché par le chef de l’État.

Benjamin König

Beauvais (Oise), envoyé spécial.

« Je gagnais bien ma vie avant, j’avais un très bon salaire, presque 2 000 euros par mois. Mais depuis mon accident, je suis en invalidité. J’ai 620 euros par mois maintenant… » À 57 ans, François habite à Beauvais depuis toujours et vient en habitué au marché du quartier Argentine, une ZUP de la ville. Ce lundi matin, il ne peut acheter qu’une baguette. Pas deux. Le budget est trop serré… « J’ai pu négocier le loyer au tribunal, sinon j’étais dehors », poursuit-il, avant d’aller trouver du réconfort et de parler de ses attentes avec la petite équipe qui tracte pour les législatives, menée par les candidats Roxane Lundy (Génération.s) et Thierry Aury (PCF). Son choix est fait : il votera pour la Nupes, dans cette 1re circonscription détenue par Victor Habert-Dassault, l’héritier de la famille d’avionneurs qui en a fait son fief. « Ici, Marine Le Pen a fait 36 % au premier tour. Le point commun de tout le département, c’est la question sociale. Et c’est elle qui est apparue comme l’opposante sociale, mais c’est en train de changer », prévient Roxane Lundy. Car l’union à gauche modifie la donne. « Nous étions déjà rassemblés aux municipales de 2020 et à la législative partielle de 2021 », après la mort accidentelle d’Olivier Dassault, précise Thierry Aury, secrétaire départemental du PCF. Mais « cette fois, il y a une chance de victoire ».

Un département qui concentre tous les enjeux de ces élections

Bienvenue dans l’Oise, ses châteaux et ses villes royales, ses haras et ses rivières pittoresques dont celle éponyme, mais aussi ses 52,7 % pour Marine Le Pen au second tour et ses sept circonscriptions… toutes à droite. Un département qui concentre tous les enjeux de ces élections : droite en recomposition, extrême droite puissante, mais gauche unie en reconquête. Quatre députés sortants sont macronistes et trois LR, tiraillés entre LaREM et le RN. Le plus célèbre d’entre eux, député de la 4e « circo », celle de Chantilly, a déjà fait son choix : l’ex-sarkozyste Éric Woerth est investi par Renaissance. « Woerth, il est de Creil : son père était médecin du travail ici », raconte Loïc Pen, urgentiste, candidat communiste pour la Nupes dans la 7e « circo », celle de Creil, Clermont, Mouy et Nogent-sur-Oise, où il nous reçoit.

Le médecin, qui s’est fait connaître par la lutte pour les urgences de l’hôpital local, travaille également pour l’administration pénitentiaire : « Parfois, je retrouve en prison des gens avec qui j’ai grandi… » Dans ce territoire, Marine Le Pen a atteint 40 % dès le premier tour, mais Loïc Pen estime que la gauche a une chance de gagner : « Les gens ont voté RN car ils ne veulent plus de Macron, avec des marqueurs comme les retraites et le pouvoir d’achat. Mais c’est en train de changer : cette coalition recrédibilise une parole de gauche populaire. Une connaissance m’a dit qu’elle allait voter pour nous après avoir voté Le Pen aux deux tours », analyse-t-il. Une parole qu’il veut axée sur les enjeux quotidiens : la santé, les transports et le travail. « C’est une zone ravagée, un grand bassin industriel sinistré », expose le candidat PCF, qui déplore que les petites villes alentour soient devenues des « cités-dortoirs pour des gens qui vont bosser à Paris », et ambitionne un réel « développement économique ».

La santé et le logement, c’est aussi ce que veut mettre en avant Valérie Labatut, candidate insoumise pour la Nupes dans la 3e circonscription. En ce dimanche matin, cette inspectrice du travail et militante CGT tracte sur le marché de Montataire, qui s’étale autour de la mairie où trône une grande affiche du leader palestinien Marwan Barghouti. Elle a rendez-vous avec le maire communiste, Jean-Pierre Bosino, qui tient à l’accueillir. « Je partage l’accord, car c’est ce que demandent les gens pour changer leur vie. La réélection d’Emmanuel Macron est une catastrophe pour eux », avance le maire. De fait, l’investiture « s’est faite naturellement, sans ambiguïté, notamment car le programme est partagé », corrobore Valérie Labatut. La candidate, qui reconnaît volontiers être « novice en politique », y est venue par son « expérience syndicale » à la CGT, elle qui s’est battue – avec d’autres – pour la réintégration de son collègue Anthony Smith. « Envoyer une inspectrice du travail à l’Assemblée » serait un beau symbole, assure-t-elle. Mais ce sont les problèmes des citoyens dont elle veut d’abord parler : « La santé, les services publics sont des thèmes phares ici », poursuit-elle, ciblant notamment le député LaREM sortant, Pascal Bois. Lors de la bataille pour la maternité de Creil, celui-ci a rétorqué qu’il ne fallait pas se plaindre, parce que dans le Sud-Ouest « il y a des femmes qui font deux heures de voiture pour aller accoucher ».

le vote RN est avant tout lié aux questions sociales et au rejet de Macron

Dans les allées du marché, l’accueil est souvent favorable. Même si certains ne veulent pas entendre parler des élections ou ne cachent pas leur suffrage pour l’extrême droite : « Je vote Marine parce qu’ici on n’a rien, on est abandonnés, et elle parle des gens ! » témoigne Claudine, qui attend la retraite et a peur de « devoir bosser jusqu’à 65 ans ». Car, ici aussi, le vote RN est avant tout lié aux questions sociales et au rejet de Macron. « Marine Le Pen a incarné pour certains une politique sociale », analyse Valérie Labatut. Pour contrer le RN, il s’agit de « partir du sentiment d’abandon et de relégation, sans stigmatiser personne, et reconquérir la jeunesse », poursuit-elle. « Le taux de pauvreté est de 38 % ici », rappelle la candidate, tandis que Jean-Pierre Bosino pointe « la question du pouvoir d’achat » dans une ville où « le revenu moyen annuel est de 12 000 euros et même de 9 000 dans le quartier des Martinets ». Au pied de la mairie, un peintre amateur propose ses tableaux d’Elvis, de Belmondo ou de Johnny, non loin d’un stand où Abdel goûte quelques olives. « J’ai voté Mélenchon, je sais qu’il y a encore des élections mais c’est pour quoi déjà ? Ah oui, les députés ? Eh bien, je vais encore voter Mélenchon », plaisante-t-il, avant d’apprendre qu’il est possible qu’il soit premier ministre si la gauche est majoritaire. À la sortie du marché, près du rond-point où d’autres militants tractent pour la Nupes, des automobilistes klaxonnent le pouce en l’air pour marquer leur approbation.

Retour à Beauvais. Sur le marché, la population est un mélange bigarré : jeunes immigrés ou enfants d’immigrés, retraités. À l’instar de Brigitte, qui vit ici « depuis trente-deux ans », mais qui déplore le « délabrement total » des logements. Cette sexagénaire énergique n’a pas sa langue dans sa poche : « Quand j’ai des choses à dire, je le dis ! J’en ai marre de me faire matraquer comme retraitée. » Pour les élections, elle « trouve super que la gauche soit réunie ». « Il faut qu’il y ait plus de social et de reconnaissance de l’être humain. De tous les êtres humains », précise-t-elle malicieusement en parlant de sa « fille métisse ». Un peu plus loin, voici Ardian, qui nous alpague de façon sympathique pour être pris en photo et parler des élections. Avec son fort accent, il raconte son histoire : « Je viens du Kosovo, mais je suis français ! Je suis là depuis 2004. » Il s’intéresse beaucoup à la politique : « Je vote toujours. J’aime bien Mélenchon parce qu’il parle de tout le monde. Je vais aller voter pour la gauche, parce que ça peut changer ! » s’enthousiasme-t-il.

Bien sûr, dans ce quartier populaire, on vote beaucoup à gauche. Mais dans le reste de la circonscription, notamment dans les petites villes rurales typiques du département, le vote est beaucoup plus marqué à droite et à son extrême. C’est là que Thierry Aury et Roxane Lundy se sont rendus la veille : « Nous sommes allés à une brocante à Bresles », raconte la candidate. « On leur parlait de retraite à 60 ans, les gens venaient nous voir exprès », témoignant d’un accueil favorable y compris dans les lieux où les scores de la gauche sont faibles. Thierry Aury évoque lui aussi des attentes de nombreux citoyens : « C’est bien, vous êtes ensemble », lui a-t-on répété. Le combat politique, dans un département ancré à droite où Marine Le Pen obtient des scores énormes, se mène pied à pied. Mais dans l’Oise, une gauche unie espère bien bousculer la donne. Et envoyer plusieurs députés à l’Assemblée. Pourquoi pas ?

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L'Humanité

Marine Tondelier : « Pendant cinq ans, Marine Le Pen a été une députée fantôme »

Entretien

Nupes Déterminée à « défendre les intérêts des habitants », notamment sur le pouvoir d’achat, l’écologiste Marine Tondelier portera les couleurs de la gauche face à la candidate d’extrême droite.

Julia Hamlaoui

Pour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), certains combats en vue des législatives de juin sont des plus emblématiques. C’est le cas du côté d’Hénin-Beaumont, où Marine Tondelier (EELV) affrontera pour la troisième fois la candidate du RN, Marine Le Pen. En 2017, cette dernière avait réuni 46 % au premier tour, et la gauche, dispersée, avait été disqualifiée. Cinq ans plus tard, le scénario est sensiblement différent : « J’ai toujours porté l’union, et là c’est l’union qui va me porter », se réjouit l’écologiste.

Vous avez été investie par la Nupes dans une circonscription hautement symbolique puisque vous ferez face à Marine Le Pen. Comment abordez-vous cette campagne ?

Nous avons depuis cinq ans une députée fantôme vue à la télévision mais très absente localement, à part pendant les campagnes ou quelques commémorations. Nous avons besoin d’une députée pour de vrai. Notre territoire ne manque pas de combats : les rénovations de cités minières promises par l’État n’avancent pas ; des pollutions graves, notamment sur l’ancien site de Metaleurop, ont des conséquences financières, sanitaires et posent un problème de reconversion… Ces quelques exemples montrent la nécessité d’une députée qui défende les intérêts des habitants et travaille de concert avec les élus. L’alliance inédite et historique de la gauche est porteuse d’énormément d’espoir. L’enjeu désormais, c’est qu’elle ne se résume pas à une succession de logos sur le papier. Nous allons mettre en place une assemblée populaire de la circonscription qui se réunira tous les mercredis pour que les idées, les besoins puissent s’exprimer et être traduits en actions. Ce travail ne s’arrêtera pas au soir du second tour mais se poursuivra pendant tout le mandat, pour faire ce que Marine Le Pen ne fait pas.

Le RN s’est saisi de la question du pouvoir d’achat. Que lui opposez-vous ?

Ce sujet touche beaucoup de monde ici. La question est de savoir à quoi nous a servi Marine Le Pen pendant cinq ans ? La réponse : à rien. À l’Assemblée, elle n’a rien réussi à contrer ni fait aboutir quelque idée que ce soit, heureusement d’ailleurs. Et localement, son mandat n’a apporté ni changement pour les habitants ni lien avec la circonscription. Après l’avoir battue à la présidentielle, il faut maintenant combattre la politique d’Emmanuel Macron : alors que le RN n’aura au mieux que 30 à 40 députés, le seul vote utile pour cela aux législatives est celui pour la Nupes avec sa dynamique de troisième tour. Et nous mettrons en place sitôt élus le Smic à 1 500 euros net, le blocage des prix et la retraite à 60 ans sans décote.

Comme opposante dans une municipalité RN, vous avez eu affaire à ses méthodes d’exercice du pouvoir. Comment réagissez-vous au progrès de l’extrême droite à la présidentielle ?

J’ai été très soulagée qu’ils échouent au second tour, et il faudra tout mettre en œuvre pour qu’il en soit de même en 2027. Car je vis, à petite échelle, à Hénin-Beaumont ce que donne l’exercice du pouvoir par le Rassemblement national avec un rejet de l’altérité et un sentiment de toute-puissance. Tant que vous ne vous opposez pas frontalement, tout va bien. Mais sous les airs d’ouverture qu’ils se donnent, ils se sentent autorisés à opposer à ceux qui leur résistent un rouleau compresseur d’intimidations et d’invectives. Le but est à la fois de tenter de nous faire craquer mais aussi d’en faire un exemple dissuasif. Quand on voit ce dont ils sont capables avec les petits outils d’une ville de 27 000 habitants, on se dit qu’avec les moyens d’une région et a fortiori de l’État, ce serait terrible.

Certaines des propositions de la Nupes, comme la désobéissance aux règles européennes, font grincer des dents une partie du PS mais aussi certains écologistes ou anciens d’EELV. La rupture est-elle consommée ?

D’abord, ces gens ne se considèrent pas tous comme de gauche, ou ne sont pas tous considérés comme de gauche. La vérité, c’est que nous avons fait en quelques jours ce qui n’avait pas été réussi en plusieurs années. Évidemment, nous ne sommes pas d’accord sur tout, sinon nous serions dans le même parti. Sur l’Europe, il n’aura échappé à personne que notre ligne n’est pas exactement celle des insoumis, et ce sera le débat des élections européennes. Le terme de désobéissance a fait beaucoup réagir mais la France désobéit déjà à l’Europe. Par exemple, sur la qualité de l’air, elle ne respecte pas les seuils réglementaires fixés par les directives. De même pour la sacro-sainte règle de l’austérité, dont tout d’un coup, pendant le Covid, les pays ont pu se dispenser. Nous sommes profondément pour la construction européenne, mais cela ne signifie pas que cette Union européenne là nous convient parfaitement. Nous voulons y rester, mais la changer.

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Le Figaro

L'ONU exhorte la Russie et l'Ukraine à reprendre les pourparlers

EN COURS : Mis à jour le 19 mai 2022 à 18:18

L'ONU a exhorté jeudi la Russie et l'Ukraine à reprendre les pourparlers en Turquie, qui sont au point mort, en s'appuyant sur les contacts pris pour les opérations d'évacuation à Marioupol.

Les opérations d'évacuation de civils menées conjointement par le CICR et l'ONU mais aussi la reddition de combattants d'Azovstal ces derniers jours «n'auraient pas pu avoir lieu bien sûr sans la coopération entre les autorités de la Fédération russe et de l'Ukraine», a déclaré le responsable de l'ONU pour les situations d'urgence, Martin Griffiths lors d'un point de presse à Genève.

«J'aime à croire que le fait que cette coopération a fonctionné relativement bien, en tout cas beaucoup mieux que les semaines précédentes, est quelque chose sur quoi on peut bâtir», a-t-il dit. «Nous devons insister sur la vertu du dialogue pour mettre fin à cette guerre», a-t-il souligné, appelant de ses vœux la reprise des discussions qui se sont tenues sous l'égide de la Turquie entre diplomates ukrainiens et russes. «Il nous faut retourner » à la table de négociation, a insisté Martin Griffiths.

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A Cannes, des personnalités ukrainiennes demandent une exclusion totale des Russes

Des représentants du cinéma ukrainien ont demandé jeudi à Cannes l'exclusion totale des films russes à l'international, y compris ceux de Kirill Serebrennikov, au lendemain de l'ouverture par ce dernier, en rupture avec le régime, de la compétition. «Nous pensons vraiment que tout ce qui est russe doit être effacé», a indiqué à l'AFP Andrew Fesiak, producteur ukrainien de films, lors d'une conférence sur la «propagande russe», hébergée par le pavillon américain au Marché du film.

«Les cinéastes russes ne peuvent pas prétendre que tout va bien et qu'ils n'ont rien à se reprocher», a-t-il affirmé, «au moment où les cinéastes ukrainiens sont forcés d'arrêter de faire des films parce qu'ils doivent, ou fuir pour sauver leur vie, ou prendre les armes».

«Êtes-vous prêts à effacer Tchekhov, Dostoïevski, Tolstoï et d'autres génies russes ?», a réagi auprès de l'AFP le cinéaste critique du régime russe Kirill Serebrennikov, tout en disant «comprendre» les Ukrainiens qui se sont émus de sa présence à Cannes. Sa montée des marches mercredi pour présenter son nouveau long-métrage «La femme de Tchaïkovski», en lice pour la Palme d'or, a suscité de vives critiques de la part de la part de représentants de cinéastes ukrainiens, qui ont appelé à «effacer» «tout ce qui est russe».

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La Serbie reçoit des centaines d'alertes à la bombe, voit un lien avec l'Ukraine

La Serbie a subi ces dernières semaines des centaines d'alertes à la bombe, notamment par des courriels envoyés de l'étranger, visant des écoles, des centres commerciaux, des hôpitaux et des ponts, les autorités locales y voyant des «pressions» en raison du refus de Belgrade de s'aligner sur les sanctions occidentales contre la Russie.

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«Depuis le 11 mars (...) des centaines de messages au sujet de bombes placées dans des endroits publics ou des institutions sont arrivés à 48 reprises aux adresses de différentes institutions», selon un communiqué du ministère de l'Intérieur publié mercredi soir. La Première ministre serbe Ana Brnabic a estimé que cette vague d'alertes était liée à la position de la Serbie face à la guerre en Ukraine, envahie par la Russie depuis le 24 février.

«Nous sommes le seul pays d'Europe qui n'a pas imposé de sanctions à la Russie et les pressions sont incroyables de jour en jour», a-t-elle déclaré cette semaine. Toutes les alertes se sont avérées fausses, a déclaré le ministère de l'Intérieur. Aucune organisation ou groupe n'a revendiqué ces messages.

Biden affirme que la Suède et la Finlande remplissent «tous les critères» pour entrer dans l'Otan

Joe Biden a affirmé jeudi que la Suède et la Finlande, dont il a reçu les dirigeants à la Maison-Blanche, remplissaient «tous les critères» pour adhérer à l'Otan. «Aujourd'hui, je suis fier de leur assurer qu'elles ont le soutien total et complet des États-Unis d'Amérique», a-t-il lancé, après s'être entretenu dans le Bureau ovale avec aux côtés de la Première ministre suédoise Magdalena Andersson et du président finlandais Sauli Niinistö.

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Le président américain a répété, dans la fameuse roseraie de la Maison-Blanche pavoisée aux couleurs des trois pays, que les États-Unis allaient «travailler avec» les deux pays nordiques pour «faire face à toute agression» dont ils pourraient faire l'objet pendant la procédure d'adhésion. En invitant les deux dirigeants à Washington au lendemain de leur candidature formelle, les États-Unis marquent une nouvelle fois leur impatience à voir s'élargir une alliance dont ils sont, de fait, les pilotes.

La Moldavie «salue l'initiative» de Macron de créer une communauté politique européenne

La présidente moldave Maia Sandu, en déplacement à Paris, a salué jeudi «l'initiative» du chef de l'État français de créer une communauté politique européenne, qui permettra selon elle à la Moldavie d'«accélérer» son adhésion à l'Union européenne. «Je salue l'initiative du président Macron de créer une communauté politique européenne qui viendrait appuyer et accélérer notre processus d'adhésion à l'UE», a déclaré Maia Sandu lors d'une intervention avec son homologue français devant le palais de l'Élysée.

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«La Moldavie est un pays qui a une histoire européenne et qui aura sans aucun doute un avenir européen», a-t-elle poursuivi, insistant sur la «détermination» de Chisinau à devenir un État-membre de l'Union européenne. «Nous comprenons que l'adhésion à l'UE est un processus long et complexe, qui demande beaucoup d'efforts et beaucoup de travail. Nous ne cherchons pas de raccourci sur ce chemin. Nous sommes préparés à faire des efforts, à travailler», a-t-elle encore commenté.

La Moldavie a déposé le 3 mars sa candidature pour intégrer l'Union européenne, tout comme l'Ukraine (28 février) et la Géorgie (3 mars).

Ukraine: au moins 12 morts dans des bombardements russes sur Severodonetsk

Au moins 12 personnes ont été tuées et 40 autres blessées jeudi dans des bombardements russes nourris sur la ville de Severodonetsk, dans l'est de l'Ukraine, quasiment encerclée par les forces de Moscou, a annoncé le gouverneur régional.

Les Russes «ont commencé à bombarder dans la matinée le centre régional de manière aléatoire avec des armes lourdes. Les bombardements se poursuivent», a indiqué sur Telegram Serguiï Gaïdaï.

Otan: la Finlande est prête à «discuter» avec la Turquie de ses «inquiétudes»

Le président finlandais Sauli Niinistö a assuré jeudi être «prêt à discuter» avec la Turquie de toutes ses «inquiétudes», pour lever l'opposition d'Ankara à l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan. «En tant qu'alliés au sein de l'Otan, nous défendrons la sécurité de la Turquie», a-t-il dit lors d'une visite à Washington. «Nous condamnons le terrorisme dans toutes ses formes», a-t-il ajouté, alors que les autorités turques reprochent les deux pays d'héberger des «terroristes» du PKK kurde.

La première ministre suédoise Magdalena Andersson, également reçue par le président américain Joe Biden à la Maison-Blanche, a aussi déclaré qu'un «dialogue» était en cours avec la Turquie pour «résoudre» ces questions.

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Les États-Unis sur le point de débloquer 40 milliards de dollars pour l'Ukraine

Le Congrès américain s'apprêtait jeudi à débloquer une gigantesque enveloppe de 40 milliards de dollars pour l'Ukraine, illustration du soutien indéfectible promis par Joe Biden à Kiev. «Les mesures d'aide à l'Ukraine sont bien plus que de la simple charité», a estimé le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell. «La sécurité et les intérêts stratégiques américains seront façonnés par l'issue de ce conflit», a-t-il argué, à quelques heures d'un vote de la chambre haute du Congrès, qui devrait sans grande surprise approuver ces financements.

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Au sein de ce grand paquet d'aide: 6 milliards de dollars qui doivent permettre à l'Ukraine de s'équiper en véhicules blindés et renforcer sa défense anti-aérienne à l'heure où les combats font rage dans l'est et le sud du pays. Près de 9 milliards de dollars sont également prévus pour assurer entre autres «la continuité des institutions démocratiques ukrainiennes», ainsi qu'un large volet humanitaire. Mi-mars, le Congrès avait déjà débloqué près de 14 milliards de dollars pour la crise ukrainienne.

Mais le président américain Joe Biden réclamait depuis plusieurs semaines une énorme rallonge budgétaire afin de soutenir l'Ukraine dans la nouvelle phase du conflit. Joe Biden fait régulièrement part de sa volonté de mener le grand combat des démocraties contre les régimes autoritaires. Or, selon le président américain, les ressources fournies par les États-Unis pour venir en aide à l'Ukraine étaient sur le point de s'assécher. La Chambre américaine des représentants a déjà approuvé ces 40 milliards de dollars -- l'équivalent du PIB du Cameroun en 2020 -- la semaine dernière.

À New York, la guerre entre Russes et Ukrainiens a aussi éclaté dans le quartier de «Little Odessa»

Nulle part aux États-Unis ne vivent autant de Russes et d'Ukrainiens qu'à Brighton Beach, tout au sud de New York. La guerre de Vladimir Poutine oblige les habitants à redéfinir leur vivre ensemble.

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L'Italie saisit des avoirs du géant aéronautique russe United Aircraft Corporation

L'Italie a annoncé jeudi avoir saisi des avions et des fonds liés au géant aéronautique United Aircraft Corporation (UAC), contrôlé par l'État russe, dans le cadre des sanctions européennes contre les entités liées au Kremlin. Selon le gouvernement italien, les actifs saisis à cette société spécialisée dans l'aéronautique et la défense représentent un montant total de plus de 146 millions d'euros.

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L'UAC, qui rassemble les principaux avionneurs civils et militaires russes (Soukhoï, Antonov, Tupolev...), a rejoint en 2018 le giron du conglomérat public Rostec. La police financière a ainsi saisi 90% du capital de Superjet International, basée à Venise, et quatre de ses appareils, a indiqué le gouvernement dans un bref communiqué. Superjet est une joint venture entre la holding russe Soukhoï et le géant italien de l'aéronautique et de la défense Leonardo.

Leonardo en détient 10%, qui ne sont cependant pas affectés par cette mesure, a déclaré à l'AFP un porte-parole de la société. La police a aussi saisi un appareil appartenant à Irkut Corp, une autre société russe contrôlée par United Aircraft, selon Rome. Soukhoï et Irkut ont fusionné en 2006 avec les autres grands fabricants russes d'appareils civils et militaires pour former United Aircraft Corporation.

L'Otan veut répondre aux «inquiétudes» de la Turquie sur la Suède et la Finlande

L'Otan veut répondre aux «inquiétudes» avancées par la Turquie pour bloquer les candidatures d'adhésion de la Suède et de la Finlande, a affirmé jeudi son secrétaire général Jens Stoltenberg.

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«Bien sûr, nous voulons répondre aux inquiétudes que la Turquie a exprimées» afin de trouver un «accord pour aller de l'avant», a déclaré à Copenhague le patron de l'alliance, réaffirmant sa «confiance» en une «décision rapide» pour accueillir les deux pays nordiques.

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La Russie annonce l'expulsion de cinq diplomates portugais

La Russie a annoncé jeudi l'expulsion de cinq diplomates portugais en représailles à celle de dix diplomates russes décidée dans la foulée de l'offensive russe en Ukraine et demandé à l'ambassade de Slovénie de réduire son personnel, au lendemain d'annonces similaires concernant des dizaines d'autres diplomates européens.

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L'ambassadeur du Portugal à Moscou été convoqué jeudi au ministère russe des Affaires étrangères, qui a «vivement protesté contre la décision provocatrice des autorités portugaises de déclarer "personae non gratae" dix collaborateurs» de la mission russe au Portugal, a fait savoir la diplomatie russe dans un communiqué. «En réponse, cinq collaborateurs de l'ambassade du Portugal en Russie sont déclarés "personae non gratae"», a-t-elle ajouté, précisant qu'ils avaient 14 jours pour quitter le territoire russe.

«Le gouvernement portugais proteste contre cette décision des autorités russes qui n'a d'autre justification que de simples représailles», a réagi le ministère des Affaires étrangères à Lisbonne dans un communiqué.

Paris déploie un nouveau système de défense sol-air en Roumanie

La France a déployé en Roumanie, où elle agit en nation-cadre des forces de l'Otan, un système de défense sol-air de dernière génération face aux menaces que fait peser le conflit en Ukraine, a indiqué jeudi l'état-major des Armées. «Mis en oeuvre par une centaine d'aviateurs, le système sol-air moyenne portée Mamba (...) peut assurer une bulle de protection au profit des forces qui opèrent dans la zone», a indiqué l'état-major français dans un communiqué.

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Le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l'état-major, a expliqué lors d'un point-presse que le système Mamba était «avant tout destiné à protéger la base aérienne de l'Otan» qui accueille plusieurs milliers de soldats. «C'est sa première vocation», a-t-il insisté. Le système est connecté au système de défense roumain et à celui de l'Otan, qui en assure le commandement. Les armées françaises sont présentes en Roumanie depuis le 26 février. Mais ce déploiement en urgence de quelque 500 militaires a été depuis pérennisé, intégrant en alternance une compagnie belge ou néerlandaise.

Procès pour crime de guerre à Kiev : «La situation est inédite»

«À ma connaissance, aucun autre conflit international n'a organisé de procès en pleine période d'hostilités, dans un pays en partie occupé, dans un délai aussi court», souligne Céline Bardet, spécialiste de la grande criminalité internationale, dans Le Figaro. L’enquêtrice, qui a travaillé au sein du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie en 1999, s’inquiète de la précipitation dans laquelle se déroule ce procès hautement symbolique.

«On est encore plongé dans l’émotionnel. Les trois quarts des hommes ukrainiens ont les armes à la main. Que peuvent-ils attendre de ce procès ? Que le coupable paye, évidemment. Mais la justice doit à tout prix sortir de l'émotion. Dans cette situation, la procureure est coincée. Si l'accusé prend 2 ans, ce sera trop peu aux yeux des Ukrainiens. Si c’est 20, 30 ans ou la perpétuité, la peine sera disproportionnée pour un simple soldat arrêté par malchance, et qui a peut-être simplement répondu à un ordre. Je ne voudrais pas être à la place des juges ukrainiens qui prononceront la sentence...».

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Prison à vie requise pour Vadim Chichimarine, jugé pour crime de guerre

Le parquet ukrainien a requis jeudi la prison à perpétuité, la peine maximale, à l'encontre du premier soldat russe jugé pour crime de guerre à Kiev, accusé d'avoir abattu un civil fin février.

S'exprimant au deuxième jour du procès, le procureur a demandé au tribunal de prononcer «une peine de privation de liberté à vie» pour Vadim Chichimarine, 21 ans, selon un journaliste de l'AFP présent dans la salle d'audience.

«La médecine de guerre est une médecine de tri»

Le spécialiste de la médecine de guerre, le Pr Raphaël Pitti, va ouvrir à Lviv un centre de formation à destination des soignants ukrainiens.

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Le soldat russe jugé pour crime de guerre «demande pardon»

Le premier soldat russe jugé pour crime de guerre en Ukraine depuis le début de l'invasion russe a «demandé pardon» jeudi 19 mai à la veuve du civil ukrainien tué, a constaté une journaliste de l'AFP durant l'audience dans un tribunal de Kiev. «Je sais que vous ne pourrez pas me pardonner, mais je vous demande pardon», a dit le sous-officier de 21 ans, Vadim Chichimarine, lors d'un échange avec Katerina Chelipova, la veuve de l'homme de 62 ans qu'il reconnaît avoir tué dans le nord-est de l'Ukraine le 28 février.

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Otan: Erdogan «résolu» à bloquer la Finlande et la Suède

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est de nouveau dit «résolu» jeudi à contrer la demande d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan, qualifiant cette dernière de «nid de terroristes». «Nous sommes résolus à maintenir notre position, nous avons informé nos amis que nous dirons non à la Finlande et à la Suède qui veulent rejoindre l'Otan et nous persisterons dans cette voix», a déclaré le chef de l'État devant une assemblée de jeunes gens, à l'occasion de la Journée de la jeunesse.

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«Cette Suède et cette Finlande sont les pays qui hébergent les terroristes chez eux, le PKK et l'YPG», a-t-il martelé à propos du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et de ses alliés kurdes irakiens de l'YPG. Le PKK est considéré comme organisation terroriste par Ankara, mais aussi par les États-Unis et l'Union européenne. En revanche l'YPG a combattu les djihadistes de l'État islamique aux côtés notamment des États-Unis.

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Otan/Ukraine : Mario Draghi se rendra en Turquie en juillet

Le premier ministre italien Mario Draghi a annoncé jeudi qu'il irait en Turquie en juillet pour des discussions sur le conflit en Ukraine, dans un contexte tendu après les menaces d'Ankara de bloquer les candidatures à l'entrée dans l'Otan de la Finlande et de la Suède. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays est membre de l'Alliance atlantique, s'est dit opposé à l'adhésion de ces pays nordiques, en dépit du large soutien exprimé par d'autres membres, dont l'Italie.

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«Début juillet, je serai à Ankara pour une rencontre bilatérale, la première du genre en dix ans», a déclaré Mario Draghi dans une intervention au Sénat. «Nous discuterons des négociations et des perspectives diplomatiques sur le conflit (en Ukraine) et le renforcement des relations entre l'Italie et la Turquie», a-t-il précisé.

Moscou réclame une révision des sanctions à son égard, avant une éventuelle réouverture des ports ukrainiens

Le ministre russe des affaires étrangères a déclaré, ce jeudi, que si la Russie répondait à l’appel des Nations unies de réouvrir l’accès aux ports de la mer Noire d’Ukraine, il faudrait considérer de retirer les sanctions contre la Russie, rapporte l’agence de presse russe Interfax.

L’Ukraine, l’un des principaux producteurs de céréales, exportait la plupart de ses denrées via ses ports, mais depuis l’invasion des troupes militaires russes, le pays a dû se mettre a exporter par voie ferroviaire, ou à travers les petits ports du Danube.

David Beasley, directeur exécutif du Programme alimentaire mondial des Nations Unies, avait lancé un appel mercredi au président russe Vladimir Poutine pour la réouverture des ports ukrainiens : «si vous avez un coeur, s’il vous plait ouvrez ces ports». Le Programme alimentaire mondial de l’ONU nourrit près de 125 millions de personnes et achète 50% de ses céréales à l’Ukraine.

La première ministre de Finlande ne veut pas d’arsenal nucléaire ni de bases militaires de l’OTAN sur son sol

«Personne ne viendra nous imposer des armes ou des bases permanentes si nous n’en voulons pas. Je pense donc que ce thème n’est pas dans notre agenda. Il ne me semble pas non plus qu’il y ait des intérêts à déployer des armes nucléaires ou à ouvrir des bases de l’OTAN en Finlande» : c’est ce qu’a déclaré la première ministre finlandaise Sanna Marin dans un entretien au quotidien national italien Il Corriere della Sera ce jeudi 19 mai.

En visite à Rome pour rencontrer son homologue Mario Draghi, Sanna Marin a également plaidé le dialogue avec la Turquie, qui menace de bloquer l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN - la Turquie reproche notamment à Stockholm d’accueillir, selon ses dires, «les terroristes du PKK», le parti des travailleurs du Kurdistan ; et l’embargo des deux pays scandinaves sur la vente d’armes à son égard.

«Je pense qu’à ce stade il est important de rester calmes, d’avoir des discussions avec la Turquie et avec les autres pays membres, en répondant aux demandes qui peuvent exister, et en corrigeant d’éventuels malentendus. Chaque problème peut être résolu avec la discussion et la bonne volonté», a ainsi répondu la première ministre finlandaise en réaction à l’attitude de la Turquie.

La Russie veut couper l'Ukraine de la centrale nucléaire occupée de Zaporijjia

La Russie veut couper l'Ukraine de sa centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, occupée par l'armée russe, sauf si Kiev paye Moscou pour l'électricité produite, a indiqué un vice-premier ministre, Marat Khousnoulline.

Cette déclaration rejoint celle d'autres responsables russes ces dernières semaines qui laissent entendre que la Russie prépare une occupation durable voire une annexion des zones du sud de l'Ukraine qu'elle contrôle, la région de Kherson et une importante partie de celle de Zaporijjia.

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«Si le système énergétique de l'Ukraine est prêt à prendre et payer, alors (la centrale) pourra tourner pour l'Ukraine. Si (l'Ukraine) n'accepte pas, alors (la centrale) tournera pour la Russie», a déclaré arat Khousnoulline, lors d'un déplacement mercredi sur le site de l'installation nucléaire, ont rapporté les agences russes. «Nous avons une grande expérience des centrales nucléaires, nous avons des entreprises en Russie qui ont cette expérience, il n'y a aucun doute que (celle de Zaporijjia) continuera de travailler», a-t-il dit.

L’Ukraine salue la confirmation par le sénat américain de la nomination d’une nouvelle ambassadrice américaine en Ukraine

«Nous saluons la décision unanime du sénat américain d’approuver Bridget Brink (comme) ambassadrice américaine en Ukraine», a déclaré sur Twitter Andriy Yermak, le chef de cabinet du président ukrainien Volodymyr Zelensky

Il n’y avait plus d’ambassadeur américain à Kiev depuis 2019. Le président des États-Unis Joe Biden avait annoncé, le 25 avril dernier, son intention de nommer une nouvelle ambassadrice des États-Unis en Ukraine, au lendemain de l'annonce par le secrétaire d'État Antony Blinken d'un retour progressif des diplomates américains en Ukraine.

La Pologne dit qu’elle aidera la Suède et la Finlande si elles étaient attaquées, avant leur adhésion à l’OTAN

La Pologne aidera la Suède et la Finlande en cas d’attaque de leur territoire avant leur adhésion à l’OTAN, a déclaré le premier ministre Mateusz Morawiecki ce jeudi.

«Je considère l’accession de la Suède et de la Finlande à l’OTAN comme un signal important du renforcement de la sécurité en Europe», a-t-il déclaré lors de cette conférence. «Je veux clarifier qu’en cas d’attaque de la Suède ou de la Finlande pendant leur (processus) d’adhésion, la Pologne viendra les aider», a-t-il ajouté.

La Russsie déclare que 771 combattants d’Azovstal se sont rendus ces dernières 24h

Le ministère russe de l’Intérieur a déclaré jeudi que 771 combattants ukrainiens s’étaient rendu de l’usine d’Azovstal à Marioupol ces dernières 24h, portant leur nombre total à 1730 depuis lundi, selon l’agence de presse russe RIA. Le ministère a ajouté que 80 d’entre eux étaient blessés.

Plus de la moitié des combattants ukrainiens d’Azovstal sont partis, selon une agence de presse russe

Plus de la moitié des combattants ukrainiens retranchés dans l’usine d’Azovstal de Marioupol ont maintenant quitté les lieux, rapporte l’agence de presse russe TASS, citant le leader séparatiste pro-russe sur place Denis Pushilin, ce jeudi.

Le nombre exact de combattants restant sur place et ayant quitté les lieux reste toutefois incertain, l’Ukraine et la Russie donnant des chiffres contradictoires.

Mercredi, le ministère russe de la Défense a affirmé mercredi que «959 combattants (ukrainiens) dont 80 blessés se sont constitués prisonniers» depuis lundi. Des informations que l'Ukraine n'avait pas commentées. Mercredi, d’après Denis Pouchiline, un millier de membres de l’unité Azov, unité paramilitaire intégrée à l'armée ukrainienne s'y terraient toujours. L'Ukraine avait donné ce même chiffre, mais la semaine dernière.

Environ 60 millions de personnes déplacées dans le monde, nouveau record avec la guerre en Ukraine

Les personnes déplacées internes étaient 59,1 millions en 2021, dont près de la moitié avaient moins de 18 ans, selon l'Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC) et le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).

D'année en année, ce chiffre - qui ne tient donc pas compte des réfugiés à l'étranger- ne cesse de croître et un nouveau record devrait être établi à ce sujet en 2022 en raison de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui a commencé le 24 février.

Il s'agit du deuxième chiffre annuel le plus élevé en dix ans, derrière 2020, qui avait enregistré un nombre record de déplacements dus à une série de catastrophes naturelles.

«L'année 2022 s'annonce sombre», avec notamment la guerre en Ukraine, a alerté la directrice de l'IDMC, Alexandra Bilak, en conférence de presse. Plus de huit millions de personnes étaient ainsi déplacées à l'intérieur de l'Ukraine, plus de deux mois après l'invasion du pays par la Russie, selon l'ONU.

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Le sort des combattants d’Azovstal reste incertain

Les combats se poursuivent dans l’usine sidérurgique du port stratégique de Marioupol (sud-est). Le ministère russe de la Défense a affirmé mercredi que «959 combattants (ukrainiens) dont 80 blessés se sont constitués prisonniers» depuis lundi. Des informations que l'Ukraine n'avait pas commentées.

«Les commandants et les combattants de haut rang du (régiment) Azov ne sont pas encore sortis» du dernier bastion de la résistance ukrainienne dans cette cité portuaire, a assuré de son côté Denis Pouchiline, un chef séparatiste prorusse. D'après lui, un millier de membres de cette unité paramilitaire intégrée à l'armée ukrainienne s'y terraient toujours. L'Ukraine a donné ce même chiffre, mais la semaine dernière. Plusieurs centaines de civils qui s'étaient réfugiés dans ces sous-sols ont été évacués fin avril.

L'armée russe a concentré ses efforts mercredi «sur le blocage de nos unités près d'Azovstal» avec des tirs d'artillerie et des frappes aériennes, a signalé l'état-major des forces ukrainiennes.Dans les rues de la capitale ukrainienne, la population a rendu hommage aux «surhommes» de ce complexe sidérurgique. Ils «ont réussi des choses impossibles», a commenté Andriï, 37 ans.

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Les forces ukrainiennes bombardent un village russe près de Koursk, un civil mort et des blessés, accuse l’autorité locale

Une attaque dans un village du sud-ouest de la Russie, situé à la frontière avec l'Ukraine, dans la région de Koursk, a fait un mort et des blessés, a indiqué jeudi le gouverneur de cette région.

«Une autre attaque ennemie à Tyotkino, qui a eu lieu à l'aube, s'est malheureusement achevé en tragédie. Pour le moment, nous avons connaissance de la mort d'au moins un civil», a indiqué Roman Starovoyt sur Telegram, précisant que d'autres personnes avaient été blessées et recevaient des soins médicaux.

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Selon les premières informations, la victime est un chauffeur routier qui effectuait des livraisons dans une distillerie locale qui a été frappée «à plusieurs reprises», a ajouté le gouverneur, laissant entendre que l'attaque venait d'Ukraine.

Les secours étaient en train d'éteindre jeudi matin les incendies causés dans le village d'environ 4000 habitants. «Plusieurs maisons ont été endommagées. On parle également d'obus qui n'ont pas explosé», a poursuivi le gouverneur qui a posté sur Telegram des photos montrant des bâtiments calcinés, avec les vitres soufflées et des brèches dans le sol à l'endroit du bombardement présumé.

«L’invasion de l’Irak» - «Je veux dire de l’Ukraine» est «brutale et injustifiée» : le lapsus de l’ancien président George W. Bush

«Le résultat est l’absence d’équilibre des pouvoirs en Russie, et la décision d’un homme de lancer une invasion de l'Irak totalement injustifiée et brutale», a déclaré l’ancien président américain George W. Bush, avant de se corriger d’emblée : «Je veux dire, de l’Ukraine».

Le lapsus de l’ancien président des États-Unis, qui s’exprimait au cours d’un événement à Dallas ce mercredi, a provoqué un éclat de rire général dans l’assemblée. Il a alors plaisanté en pointant son âge avancé pour expliquer son erreur.

En 2003, George W. Bush, alors président des États-Unis, avait lancé l’invasion de l’Irak au prétexte de répondre à une menace des armes de destruction massive - dont il sera révélé plus tard qu’elles n’ont jamais existé.

Rencontre entre le secrétaire général de l’Otan et la première ministre danoise à Copenhague

En parallèle de la rencontre entre Joe Biden et les dirigeants suédois et finlandais ce jeudi à Washington, qui viennent d’entamer les démarches pour intégrer l’Otan, le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg doit discuter à Copenhague à la mi-journée avec la première ministre danoise Mette Frederiksen, dont le pays est membre de l'Otan depuis 1949.

Joe Biden va rencontrer ce jeudi les dirigeants suédois et finlandais à Washington

Une rencontre est prévue ce jeudi entre le président américain Joe Biden et les dirigeants suédois et filandais qui frappent à la porte de l'Otan pour se protéger de Moscou. Suède et Finlande viennent tout juste d'entamer les démarches pour intégrer l'Otan en soumettant mercredi leur candidature formelle.

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«Je salue avec chaleur et soutiens avec force les candidatures historiques de la Finlande et de la Suède», a déclaré le président américain Joe Biden. Selon la porte-parole de l'exécutif Karine Jean-Pierre, Joe Biden recevra jeudi matin à la Maison Blanche la première ministre suédoise Magdalena Andersson et le président finlandais Sauli Niinistö.

Historiquement non-alignés, ces deux pays nordiques ont opéré un revirement spectaculaire depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février.

Bonjour à tous !

Bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. Près de trois mois après le début de l’invasion russe en Ukraine, suivez ici minute par minute les dernières avancées des forces russes et ukrainiennes, mais également les réactions, enjeux, et décisions internationales.

Retrouvez également les événements de la journée d’hier ici.

L'ONU exhorte la Russie et l'Ukraine à reprendre les pourparlers

L'ONU a exhorté jeudi la Russie et l'Ukraine à reprendre les pourparlers en Turquie, qui sont au point mort, en s'appuyant sur les contacts pris pour les opérations d'évacuation à Marioupol.

Les opérations d'évacuation de civils menées conjointement par le CICR et l'ONU mais aussi la reddition de combattants d'Azovstal ces derniers jours «n'auraient pas pu avoir lieu bien sûr sans la coopération entre les autorités de la Fédération russe et de l'Ukraine», a déclaré le responsable de l'ONU pour les situations d'urgence, Martin Griffiths lors d'un point de presse à Genève.

«J'aime à croire que le fait que cette coopération a fonctionné relativement bien, en tout cas beaucoup mieux que les semaines précédentes, est quelque chose sur quoi on peut bâtir», a-t-il dit. «Nous devons insister sur la vertu du dialogue pour mettre fin à cette guerre», a-t-il souligné, appelant de ses vœux la reprise des discussions qui se sont tenues sous l'égide de la Turquie entre diplomates ukrainiens et russes. «Il nous faut retourner » à la table de négociation, a insisté Martin Griffiths.

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A Cannes, des personnalités ukrainiennes demandent une exclusion totale des Russes

Des représentants du cinéma ukrainien ont demandé jeudi à Cannes l'exclusion totale des films russes à l'international, y compris ceux de Kirill Serebrennikov, au lendemain de l'ouverture par ce dernier, en rupture avec le régime, de la compétition. «Nous pensons vraiment que tout ce qui est russe doit être effacé», a indiqué à l'AFP Andrew Fesiak, producteur ukrainien de films, lors d'une conférence sur la «propagande russe», hébergée par le pavillon américain au Marché du film.

«Les cinéastes russes ne peuvent pas prétendre que tout va bien et qu'ils n'ont rien à se reprocher», a-t-il affirmé, «au moment où les cinéastes ukrainiens sont forcés d'arrêter de faire des films parce qu'ils doivent, ou fuir pour sauver leur vie, ou prendre les armes».

«Êtes-vous prêts à effacer Tchekhov, Dostoïevski, Tolstoï et d'autres génies russes ?», a réagi auprès de l'AFP le cinéaste critique du régime russe Kirill Serebrennikov, tout en disant «comprendre» les Ukrainiens qui se sont émus de sa présence à Cannes. Sa montée des marches mercredi pour présenter son nouveau long-métrage «La femme de Tchaïkovski», en lice pour la Palme d'or, a suscité de vives critiques de la part de la part de représentants de cinéastes ukrainiens, qui ont appelé à «effacer» «tout ce qui est russe».

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La Serbie reçoit des centaines d'alertes à la bombe, voit un lien avec l'Ukraine

La Serbie a subi ces dernières semaines des centaines d'alertes à la bombe, notamment par des courriels envoyés de l'étranger, visant des écoles, des centres commerciaux, des hôpitaux et des ponts, les autorités locales y voyant des «pressions» en raison du refus de Belgrade de s'aligner sur les sanctions occidentales contre la Russie.

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«Depuis le 11 mars (...) des centaines de messages au sujet de bombes placées dans des endroits publics ou des institutions sont arrivés à 48 reprises aux adresses de différentes institutions», selon un communiqué du ministère de l'Intérieur publié mercredi soir. La Première ministre serbe Ana Brnabic a estimé que cette vague d'alertes était liée à la position de la Serbie face à la guerre en Ukraine, envahie par la Russie depuis le 24 février.

«Nous sommes le seul pays d'Europe qui n'a pas imposé de sanctions à la Russie et les pressions sont incroyables de jour en jour», a-t-elle déclaré cette semaine. Toutes les alertes se sont avérées fausses, a déclaré le ministère de l'Intérieur. Aucune organisation ou groupe n'a revendiqué ces messages.

Biden affirme que la Suède et la Finlande remplissent «tous les critères» pour entrer dans l'Otan

Joe Biden a affirmé jeudi que la Suède et la Finlande, dont il a reçu les dirigeants à la Maison-Blanche, remplissaient «tous les critères» pour adhérer à l'Otan. «Aujourd'hui, je suis fier de leur assurer qu'elles ont le soutien total et complet des États-Unis d'Amérique», a-t-il lancé, après s'être entretenu dans le Bureau ovale avec aux côtés de la Première ministre suédoise Magdalena Andersson et du président finlandais Sauli Niinistö.

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Le président américain a répété, dans la fameuse roseraie de la Maison-Blanche pavoisée aux couleurs des trois pays, que les États-Unis allaient «travailler avec» les deux pays nordiques pour «faire face à toute agression» dont ils pourraient faire l'objet pendant la procédure d'adhésion. En invitant les deux dirigeants à Washington au lendemain de leur candidature formelle, les États-Unis marquent une nouvelle fois leur impatience à voir s'élargir une alliance dont ils sont, de fait, les pilotes.

La Moldavie «salue l'initiative» de Macron de créer une communauté politique européenne

La présidente moldave Maia Sandu, en déplacement à Paris, a salué jeudi «l'initiative» du chef de l'État français de créer une communauté politique européenne, qui permettra selon elle à la Moldavie d'«accélérer» son adhésion à l'Union européenne. «Je salue l'initiative du président Macron de créer une communauté politique européenne qui viendrait appuyer et accélérer notre processus d'adhésion à l'UE», a déclaré Maia Sandu lors d'une intervention avec son homologue français devant le palais de l'Élysée.

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«La Moldavie est un pays qui a une histoire européenne et qui aura sans aucun doute un avenir européen», a-t-elle poursuivi, insistant sur la «détermination» de Chisinau à devenir un État-membre de l'Union européenne. «Nous comprenons que l'adhésion à l'UE est un processus long et complexe, qui demande beaucoup d'efforts et beaucoup de travail. Nous ne cherchons pas de raccourci sur ce chemin. Nous sommes préparés à faire des efforts, à travailler», a-t-elle encore commenté.

La Moldavie a déposé le 3 mars sa candidature pour intégrer l'Union européenne, tout comme l'Ukraine (28 février) et la Géorgie (3 mars).

Ukraine: au moins 12 morts dans des bombardements russes sur Severodonetsk

Au moins 12 personnes ont été tuées et 40 autres blessées jeudi dans des bombardements russes nourris sur la ville de Severodonetsk, dans l'est de l'Ukraine, quasiment encerclée par les forces de Moscou, a annoncé le gouverneur régional.

Les Russes «ont commencé à bombarder dans la matinée le centre régional de manière aléatoire avec des armes lourdes. Les bombardements se poursuivent», a indiqué sur Telegram Serguiï Gaïdaï.

Otan: la Finlande est prête à «discuter» avec la Turquie de ses «inquiétudes»

Le président finlandais Sauli Niinistö a assuré jeudi être «prêt à discuter» avec la Turquie de toutes ses «inquiétudes», pour lever l'opposition d'Ankara à l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan. «En tant qu'alliés au sein de l'Otan, nous défendrons la sécurité de la Turquie», a-t-il dit lors d'une visite à Washington. «Nous condamnons le terrorisme dans toutes ses formes», a-t-il ajouté, alors que les autorités turques reprochent les deux pays d'héberger des «terroristes» du PKK kurde.

La première ministre suédoise Magdalena Andersson, également reçue par le président américain Joe Biden à la Maison-Blanche, a aussi déclaré qu'un «dialogue» était en cours avec la Turquie pour «résoudre» ces questions.

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Les États-Unis sur le point de débloquer 40 milliards de dollars pour l'Ukraine

Le Congrès américain s'apprêtait jeudi à débloquer une gigantesque enveloppe de 40 milliards de dollars pour l'Ukraine, illustration du soutien indéfectible promis par Joe Biden à Kiev. «Les mesures d'aide à l'Ukraine sont bien plus que de la simple charité», a estimé le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell. «La sécurité et les intérêts stratégiques américains seront façonnés par l'issue de ce conflit», a-t-il argué, à quelques heures d'un vote de la chambre haute du Congrès, qui devrait sans grande surprise approuver ces financements.

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Au sein de ce grand paquet d'aide: 6 milliards de dollars qui doivent permettre à l'Ukraine de s'équiper en véhicules blindés et renforcer sa défense anti-aérienne à l'heure où les combats font rage dans l'est et le sud du pays. Près de 9 milliards de dollars sont également prévus pour assurer entre autres «la continuité des institutions démocratiques ukrainiennes», ainsi qu'un large volet humanitaire. Mi-mars, le Congrès avait déjà débloqué près de 14 milliards de dollars pour la crise ukrainienne.

Mais le président américain Joe Biden réclamait depuis plusieurs semaines une énorme rallonge budgétaire afin de soutenir l'Ukraine dans la nouvelle phase du conflit. Joe Biden fait régulièrement part de sa volonté de mener le grand combat des démocraties contre les régimes autoritaires. Or, selon le président américain, les ressources fournies par les États-Unis pour venir en aide à l'Ukraine étaient sur le point de s'assécher. La Chambre américaine des représentants a déjà approuvé ces 40 milliards de dollars -- l'équivalent du PIB du Cameroun en 2020 -- la semaine dernière.

À New York, la guerre entre Russes et Ukrainiens a aussi éclaté dans le quartier de «Little Odessa»

Nulle part aux États-Unis ne vivent autant de Russes et d'Ukrainiens qu'à Brighton Beach, tout au sud de New York. La guerre de Vladimir Poutine oblige les habitants à redéfinir leur vivre ensemble.

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L'Italie saisit des avoirs du géant aéronautique russe United Aircraft Corporation

L'Italie a annoncé jeudi avoir saisi des avions et des fonds liés au géant aéronautique United Aircraft Corporation (UAC), contrôlé par l'État russe, dans le cadre des sanctions européennes contre les entités liées au Kremlin. Selon le gouvernement italien, les actifs saisis à cette société spécialisée dans l'aéronautique et la défense représentent un montant total de plus de 146 millions d'euros.

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L'UAC, qui rassemble les principaux avionneurs civils et militaires russes (Soukhoï, Antonov, Tupolev...), a rejoint en 2018 le giron du conglomérat public Rostec. La police financière a ainsi saisi 90% du capital de Superjet International, basée à Venise, et quatre de ses appareils, a indiqué le gouvernement dans un bref communiqué. Superjet est une joint venture entre la holding russe Soukhoï et le géant italien de l'aéronautique et de la défense Leonardo.

Leonardo en détient 10%, qui ne sont cependant pas affectés par cette mesure, a déclaré à l'AFP un porte-parole de la société. La police a aussi saisi un appareil appartenant à Irkut Corp, une autre société russe contrôlée par United Aircraft, selon Rome. Soukhoï et Irkut ont fusionné en 2006 avec les autres grands fabricants russes d'appareils civils et militaires pour former United Aircraft Corporation.

L'Otan veut répondre aux «inquiétudes» de la Turquie sur la Suède et la Finlande

L'Otan veut répondre aux «inquiétudes» avancées par la Turquie pour bloquer les candidatures d'adhésion de la Suède et de la Finlande, a affirmé jeudi son secrétaire général Jens Stoltenberg.

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«Bien sûr, nous voulons répondre aux inquiétudes que la Turquie a exprimées» afin de trouver un «accord pour aller de l'avant», a déclaré à Copenhague le patron de l'alliance, réaffirmant sa «confiance» en une «décision rapide» pour accueillir les deux pays nordiques.

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La Russie annonce l'expulsion de cinq diplomates portugais

La Russie a annoncé jeudi l'expulsion de cinq diplomates portugais en représailles à celle de dix diplomates russes décidée dans la foulée de l'offensive russe en Ukraine et demandé à l'ambassade de Slovénie de réduire son personnel, au lendemain d'annonces similaires concernant des dizaines d'autres diplomates européens.

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L'ambassadeur du Portugal à Moscou été convoqué jeudi au ministère russe des Affaires étrangères, qui a «vivement protesté contre la décision provocatrice des autorités portugaises de déclarer "personae non gratae" dix collaborateurs» de la mission russe au Portugal, a fait savoir la diplomatie russe dans un communiqué. «En réponse, cinq collaborateurs de l'ambassade du Portugal en Russie sont déclarés "personae non gratae"», a-t-elle ajouté, précisant qu'ils avaient 14 jours pour quitter le territoire russe.

«Le gouvernement portugais proteste contre cette décision des autorités russes qui n'a d'autre justification que de simples représailles», a réagi le ministère des Affaires étrangères à Lisbonne dans un communiqué.

Paris déploie un nouveau système de défense sol-air en Roumanie

La France a déployé en Roumanie, où elle agit en nation-cadre des forces de l'Otan, un système de défense sol-air de dernière génération face aux menaces que fait peser le conflit en Ukraine, a indiqué jeudi l'état-major des Armées. «Mis en oeuvre par une centaine d'aviateurs, le système sol-air moyenne portée Mamba (...) peut assurer une bulle de protection au profit des forces qui opèrent dans la zone», a indiqué l'état-major français dans un communiqué.

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Le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l'état-major, a expliqué lors d'un point-presse que le système Mamba était «avant tout destiné à protéger la base aérienne de l'Otan» qui accueille plusieurs milliers de soldats. «C'est sa première vocation», a-t-il insisté. Le système est connecté au système de défense roumain et à celui de l'Otan, qui en assure le commandement. Les armées françaises sont présentes en Roumanie depuis le 26 février. Mais ce déploiement en urgence de quelque 500 militaires a été depuis pérennisé, intégrant en alternance une compagnie belge ou néerlandaise.

Procès pour crime de guerre à Kiev : «La situation est inédite»

«À ma connaissance, aucun autre conflit international n'a organisé de procès en pleine période d'hostilités, dans un pays en partie occupé, dans un délai aussi court», souligne Céline Bardet, spécialiste de la grande criminalité internationale, dans Le Figaro. L’enquêtrice, qui a travaillé au sein du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie en 1999, s’inquiète de la précipitation dans laquelle se déroule ce procès hautement symbolique.

«On est encore plongé dans l’émotionnel. Les trois quarts des hommes ukrainiens ont les armes à la main. Que peuvent-ils attendre de ce procès ? Que le coupable paye, évidemment. Mais la justice doit à tout prix sortir de l'émotion. Dans cette situation, la procureure est coincée. Si l'accusé prend 2 ans, ce sera trop peu aux yeux des Ukrainiens. Si c’est 20, 30 ans ou la perpétuité, la peine sera disproportionnée pour un simple soldat arrêté par malchance, et qui a peut-être simplement répondu à un ordre. Je ne voudrais pas être à la place des juges ukrainiens qui prononceront la sentence...».

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Prison à vie requise pour Vadim Chichimarine, jugé pour crime de guerre

Le parquet ukrainien a requis jeudi la prison à perpétuité, la peine maximale, à l'encontre du premier soldat russe jugé pour crime de guerre à Kiev, accusé d'avoir abattu un civil fin février.

S'exprimant au deuxième jour du procès, le procureur a demandé au tribunal de prononcer «une peine de privation de liberté à vie» pour Vadim Chichimarine, 21 ans, selon un journaliste de l'AFP présent dans la salle d'audience.

«La médecine de guerre est une médecine de tri»

Le spécialiste de la médecine de guerre, le Pr Raphaël Pitti, va ouvrir à Lviv un centre de formation à destination des soignants ukrainiens.

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Le soldat russe jugé pour crime de guerre «demande pardon»

Le premier soldat russe jugé pour crime de guerre en Ukraine depuis le début de l'invasion russe a «demandé pardon» jeudi 19 mai à la veuve du civil ukrainien tué, a constaté une journaliste de l'AFP durant l'audience dans un tribunal de Kiev. «Je sais que vous ne pourrez pas me pardonner, mais je vous demande pardon», a dit le sous-officier de 21 ans, Vadim Chichimarine, lors d'un échange avec Katerina Chelipova, la veuve de l'homme de 62 ans qu'il reconnaît avoir tué dans le nord-est de l'Ukraine le 28 février.

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Otan: Erdogan «résolu» à bloquer la Finlande et la Suède

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est de nouveau dit «résolu» jeudi à contrer la demande d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan, qualifiant cette dernière de «nid de terroristes». «Nous sommes résolus à maintenir notre position, nous avons informé nos amis que nous dirons non à la Finlande et à la Suède qui veulent rejoindre l'Otan et nous persisterons dans cette voix», a déclaré le chef de l'État devant une assemblée de jeunes gens, à l'occasion de la Journée de la jeunesse.

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«Cette Suède et cette Finlande sont les pays qui hébergent les terroristes chez eux, le PKK et l'YPG», a-t-il martelé à propos du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et de ses alliés kurdes irakiens de l'YPG. Le PKK est considéré comme organisation terroriste par Ankara, mais aussi par les États-Unis et l'Union européenne. En revanche l'YPG a combattu les djihadistes de l'État islamique aux côtés notamment des États-Unis.

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Otan/Ukraine : Mario Draghi se rendra en Turquie en juillet

Le premier ministre italien Mario Draghi a annoncé jeudi qu'il irait en Turquie en juillet pour des discussions sur le conflit en Ukraine, dans un contexte tendu après les menaces d'Ankara de bloquer les candidatures à l'entrée dans l'Otan de la Finlande et de la Suède. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays est membre de l'Alliance atlantique, s'est dit opposé à l'adhésion de ces pays nordiques, en dépit du large soutien exprimé par d'autres membres, dont l'Italie.

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«Début juillet, je serai à Ankara pour une rencontre bilatérale, la première du genre en dix ans», a déclaré Mario Draghi dans une intervention au Sénat. «Nous discuterons des négociations et des perspectives diplomatiques sur le conflit (en Ukraine) et le renforcement des relations entre l'Italie et la Turquie», a-t-il précisé.

Moscou réclame une révision des sanctions à son égard, avant une éventuelle réouverture des ports ukrainiens

Le ministre russe des affaires étrangères a déclaré, ce jeudi, que si la Russie répondait à l’appel des Nations unies de réouvrir l’accès aux ports de la mer Noire d’Ukraine, il faudrait considérer de retirer les sanctions contre la Russie, rapporte l’agence de presse russe Interfax.

L’Ukraine, l’un des principaux producteurs de céréales, exportait la plupart de ses denrées via ses ports, mais depuis l’invasion des troupes militaires russes, le pays a dû se mettre a exporter par voie ferroviaire, ou à travers les petits ports du Danube.

David Beasley, directeur exécutif du Programme alimentaire mondial des Nations Unies, avait lancé un appel mercredi au président russe Vladimir Poutine pour la réouverture des ports ukrainiens : «si vous avez un coeur, s’il vous plait ouvrez ces ports». Le Programme alimentaire mondial de l’ONU nourrit près de 125 millions de personnes et achète 50% de ses céréales à l’Ukraine.

La première ministre de Finlande ne veut pas d’arsenal nucléaire ni de bases militaires de l’OTAN sur son sol

«Personne ne viendra nous imposer des armes ou des bases permanentes si nous n’en voulons pas. Je pense donc que ce thème n’est pas dans notre agenda. Il ne me semble pas non plus qu’il y ait des intérêts à déployer des armes nucléaires ou à ouvrir des bases de l’OTAN en Finlande» : c’est ce qu’a déclaré la première ministre finlandaise Sanna Marin dans un entretien au quotidien national italien Il Corriere della Sera ce jeudi 19 mai.

En visite à Rome pour rencontrer son homologue Mario Draghi, Sanna Marin a également plaidé le dialogue avec la Turquie, qui menace de bloquer l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN - la Turquie reproche notamment à Stockholm d’accueillir, selon ses dires, «les terroristes du PKK», le parti des travailleurs du Kurdistan ; et l’embargo des deux pays scandinaves sur la vente d’armes à son égard.

«Je pense qu’à ce stade il est important de rester calmes, d’avoir des discussions avec la Turquie et avec les autres pays membres, en répondant aux demandes qui peuvent exister, et en corrigeant d’éventuels malentendus. Chaque problème peut être résolu avec la discussion et la bonne volonté», a ainsi répondu la première ministre finlandaise en réaction à l’attitude de la Turquie.

La Russie veut couper l'Ukraine de la centrale nucléaire occupée de Zaporijjia

La Russie veut couper l'Ukraine de sa centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, occupée par l'armée russe, sauf si Kiev paye Moscou pour l'électricité produite, a indiqué un vice-premier ministre, Marat Khousnoulline.

Cette déclaration rejoint celle d'autres responsables russes ces dernières semaines qui laissent entendre que la Russie prépare une occupation durable voire une annexion des zones du sud de l'Ukraine qu'elle contrôle, la région de Kherson et une importante partie de celle de Zaporijjia.

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«Si le système énergétique de l'Ukraine est prêt à prendre et payer, alors (la centrale) pourra tourner pour l'Ukraine. Si (l'Ukraine) n'accepte pas, alors (la centrale) tournera pour la Russie», a déclaré arat Khousnoulline, lors d'un déplacement mercredi sur le site de l'installation nucléaire, ont rapporté les agences russes. «Nous avons une grande expérience des centrales nucléaires, nous avons des entreprises en Russie qui ont cette expérience, il n'y a aucun doute que (celle de Zaporijjia) continuera de travailler», a-t-il dit.

L’Ukraine salue la confirmation par le sénat américain de la nomination d’une nouvelle ambassadrice américaine en Ukraine

«Nous saluons la décision unanime du sénat américain d’approuver Bridget Brink (comme) ambassadrice américaine en Ukraine», a déclaré sur Twitter Andriy Yermak, le chef de cabinet du président ukrainien Volodymyr Zelensky

Il n’y avait plus d’ambassadeur américain à Kiev depuis 2019. Le président des États-Unis Joe Biden avait annoncé, le 25 avril dernier, son intention de nommer une nouvelle ambassadrice des États-Unis en Ukraine, au lendemain de l'annonce par le secrétaire d'État Antony Blinken d'un retour progressif des diplomates américains en Ukraine.

La Pologne dit qu’elle aidera la Suède et la Finlande si elles étaient attaquées, avant leur adhésion à l’OTAN

La Pologne aidera la Suède et la Finlande en cas d’attaque de leur territoire avant leur adhésion à l’OTAN, a déclaré le premier ministre Mateusz Morawiecki ce jeudi.

«Je considère l’accession de la Suède et de la Finlande à l’OTAN comme un signal important du renforcement de la sécurité en Europe», a-t-il déclaré lors de cette conférence. «Je veux clarifier qu’en cas d’attaque de la Suède ou de la Finlande pendant leur (processus) d’adhésion, la Pologne viendra les aider», a-t-il ajouté.

La Russsie déclare que 771 combattants d’Azovstal se sont rendus ces dernières 24h

Le ministère russe de l’Intérieur a déclaré jeudi que 771 combattants ukrainiens s’étaient rendu de l’usine d’Azovstal à Marioupol ces dernières 24h, portant leur nombre total à 1730 depuis lundi, selon l’agence de presse russe RIA. Le ministère a ajouté que 80 d’entre eux étaient blessés.

Plus de la moitié des combattants ukrainiens d’Azovstal sont partis, selon une agence de presse russe

Plus de la moitié des combattants ukrainiens retranchés dans l’usine d’Azovstal de Marioupol ont maintenant quitté les lieux, rapporte l’agence de presse russe TASS, citant le leader séparatiste pro-russe sur place Denis Pushilin, ce jeudi.

Le nombre exact de combattants restant sur place et ayant quitté les lieux reste toutefois incertain, l’Ukraine et la Russie donnant des chiffres contradictoires.

Mercredi, le ministère russe de la Défense a affirmé mercredi que «959 combattants (ukrainiens) dont 80 blessés se sont constitués prisonniers» depuis lundi. Des informations que l'Ukraine n'avait pas commentées. Mercredi, d’après Denis Pouchiline, un millier de membres de l’unité Azov, unité paramilitaire intégrée à l'armée ukrainienne s'y terraient toujours. L'Ukraine avait donné ce même chiffre, mais la semaine dernière.

Environ 60 millions de personnes déplacées dans le monde, nouveau record avec la guerre en Ukraine

Les personnes déplacées internes étaient 59,1 millions en 2021, dont près de la moitié avaient moins de 18 ans, selon l'Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC) et le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).

D'année en année, ce chiffre - qui ne tient donc pas compte des réfugiés à l'étranger- ne cesse de croître et un nouveau record devrait être établi à ce sujet en 2022 en raison de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui a commencé le 24 février.

Il s'agit du deuxième chiffre annuel le plus élevé en dix ans, derrière 2020, qui avait enregistré un nombre record de déplacements dus à une série de catastrophes naturelles.

«L'année 2022 s'annonce sombre», avec notamment la guerre en Ukraine, a alerté la directrice de l'IDMC, Alexandra Bilak, en conférence de presse. Plus de huit millions de personnes étaient ainsi déplacées à l'intérieur de l'Ukraine, plus de deux mois après l'invasion du pays par la Russie, selon l'ONU.

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Le sort des combattants d’Azovstal reste incertain

Les combats se poursuivent dans l’usine sidérurgique du port stratégique de Marioupol (sud-est). Le ministère russe de la Défense a affirmé mercredi que «959 combattants (ukrainiens) dont 80 blessés se sont constitués prisonniers» depuis lundi. Des informations que l'Ukraine n'avait pas commentées.

«Les commandants et les combattants de haut rang du (régiment) Azov ne sont pas encore sortis» du dernier bastion de la résistance ukrainienne dans cette cité portuaire, a assuré de son côté Denis Pouchiline, un chef séparatiste prorusse. D'après lui, un millier de membres de cette unité paramilitaire intégrée à l'armée ukrainienne s'y terraient toujours. L'Ukraine a donné ce même chiffre, mais la semaine dernière. Plusieurs centaines de civils qui s'étaient réfugiés dans ces sous-sols ont été évacués fin avril.

L'armée russe a concentré ses efforts mercredi «sur le blocage de nos unités près d'Azovstal» avec des tirs d'artillerie et des frappes aériennes, a signalé l'état-major des forces ukrainiennes.Dans les rues de la capitale ukrainienne, la population a rendu hommage aux «surhommes» de ce complexe sidérurgique. Ils «ont réussi des choses impossibles», a commenté Andriï, 37 ans.

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Les forces ukrainiennes bombardent un village russe près de Koursk, un civil mort et des blessés, accuse l’autorité locale

Une attaque dans un village du sud-ouest de la Russie, situé à la frontière avec l'Ukraine, dans la région de Koursk, a fait un mort et des blessés, a indiqué jeudi le gouverneur de cette région.

«Une autre attaque ennemie à Tyotkino, qui a eu lieu à l'aube, s'est malheureusement achevé en tragédie. Pour le moment, nous avons connaissance de la mort d'au moins un civil», a indiqué Roman Starovoyt sur Telegram, précisant que d'autres personnes avaient été blessées et recevaient des soins médicaux.

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Selon les premières informations, la victime est un chauffeur routier qui effectuait des livraisons dans une distillerie locale qui a été frappée «à plusieurs reprises», a ajouté le gouverneur, laissant entendre que l'attaque venait d'Ukraine.

Les secours étaient en train d'éteindre jeudi matin les incendies causés dans le village d'environ 4000 habitants. «Plusieurs maisons ont été endommagées. On parle également d'obus qui n'ont pas explosé», a poursuivi le gouverneur qui a posté sur Telegram des photos montrant des bâtiments calcinés, avec les vitres soufflées et des brèches dans le sol à l'endroit du bombardement présumé.

«L’invasion de l’Irak» - «Je veux dire de l’Ukraine» est «brutale et injustifiée» : le lapsus de l’ancien président George W. Bush

«Le résultat est l’absence d’équilibre des pouvoirs en Russie, et la décision d’un homme de lancer une invasion de l'Irak totalement injustifiée et brutale», a déclaré l’ancien président américain George W. Bush, avant de se corriger d’emblée : «Je veux dire, de l’Ukraine».

Le lapsus de l’ancien président des États-Unis, qui s’exprimait au cours d’un événement à Dallas ce mercredi, a provoqué un éclat de rire général dans l’assemblée. Il a alors plaisanté en pointant son âge avancé pour expliquer son erreur.

En 2003, George W. Bush, alors président des États-Unis, avait lancé l’invasion de l’Irak au prétexte de répondre à une menace des armes de destruction massive - dont il sera révélé plus tard qu’elles n’ont jamais existé.

Rencontre entre le secrétaire général de l’Otan et la première ministre danoise à Copenhague

En parallèle de la rencontre entre Joe Biden et les dirigeants suédois et finlandais ce jeudi à Washington, qui viennent d’entamer les démarches pour intégrer l’Otan, le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg doit discuter à Copenhague à la mi-journée avec la première ministre danoise Mette Frederiksen, dont le pays est membre de l'Otan depuis 1949.

Joe Biden va rencontrer ce jeudi les dirigeants suédois et finlandais à Washington

Une rencontre est prévue ce jeudi entre le président américain Joe Biden et les dirigeants suédois et filandais qui frappent à la porte de l'Otan pour se protéger de Moscou. Suède et Finlande viennent tout juste d'entamer les démarches pour intégrer l'Otan en soumettant mercredi leur candidature formelle.

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«Je salue avec chaleur et soutiens avec force les candidatures historiques de la Finlande et de la Suède», a déclaré le président américain Joe Biden. Selon la porte-parole de l'exécutif Karine Jean-Pierre, Joe Biden recevra jeudi matin à la Maison Blanche la première ministre suédoise Magdalena Andersson et le président finlandais Sauli Niinistö.

Historiquement non-alignés, ces deux pays nordiques ont opéré un revirement spectaculaire depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février.

Bonjour à tous !

Bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. Près de trois mois après le début de l’invasion russe en Ukraine, suivez ici minute par minute les dernières avancées des forces russes et ukrainiennes, mais également les réactions, enjeux, et décisions internationales.

Retrouvez également les événements de la journée d’hier ici.

Guerre en Ukraine : Poutine conduirait les opérations militaires personnellement

D'après des sources militaires occidentales qui se sont confiées au Guardian, le chef du Kremlin s'impliquerait personnellement «au niveau d'un colonel ou d'un brigadier».

Les deux filles de Vladimir Poutine pourraient être sanctionnées par l'Union européenne

Cet élargissement des sanctions proposé par la Commission européenne fait suite à la découverte de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des forces russes.

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Adhésion à l’Otan: après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles

ANALYSE - Si l’hypothèse d’une adhésion était depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine.

L'Humanité

Législatives. Ces candidats qui concourent en dehors de la Nupes

Actu

Dissidents ou soutenus par des formations en dehors de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, une poignée de prétendants maintiennent leur candidature pour le scrutin de juin.

Naïm Sakhi

C’est l’une des candidatures dissidentes à gauche pour les législatives dont on a sans doute entendu le plus parler. Lundi, Michèle Picard a annoncé son retrait. « Je choisis de préserver et poursuivre le travail à Vénissieux et dans la métropole de Lyon avec toutes les forces de gauche et écologistes », assure la maire PCF, qui apporte son soutien à son adjoint Idir Boumertit.

L’insoumis concourra pour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) en remplacement du journaliste Taha Bouhafs, auquel Michèle Picard s’était opposée et qui a finalement été écarté après des accusations d’agression sexuelle à son encontre. « Je suis dans le camp de la gauche pour battre la droite et l’extrême droite », a expliqué l’édile. Un dénouement qui ne se concrétise pas sur l’ensemble du territoire.

La fronde au PS

Car, si avec la Nupes, les forces principales de gauche se présentent unies, ce rassemblement connaît quelques accrocs. Ainsi, dans la 15e circonscription de Paris, Lamia El Aaraje ne décolère pas : « Je suis la candidate légitime de l’union de la gauche. » La socialiste était députée jusqu’en janvier, avant que son élection ne soit invalidée. Dans le cadre de l’accord, l’investiture a été attribuée à Danielle Simonnet (FI), conseillère de Paris d’opposition, que l’ex-députée avait battue en juin 2021. Dans cette circonscription qui mêle enjeux nationaux et débats liés à la politique parisienne, Lamia El Aaraje a reçu le soutien d’Anne Hidalgo.

Législatives. Peut-on se fier aux sondages pour les 12 et 19 juin ?

Un cas particulier qui ne peut être comparé à la fronde au PS qui s’organise autour de Carole Delga. La présidente d’Occitanie aurait réuni en fin de semaine, selon le Figaro, les candidats socialistes s’opposant à l’accord Nupes. Ils seraient environ 70 dans une trentaine de départements. Des candidats qui pourraient s’appuyer sur les finances des radicaux de gauche (PRG), mais aussi sur celles du microparti lancé par Carole Delga au dernier scrutin régional.

Le cas de la 4e circonscription de la Seine-Saint-Denis

Non signataire de la Nupes, le PRG, qui compte 3 députés sortants, va par ailleurs concourir dans 80 circonscriptions. Idem pour la Gauche républicaine et socialiste (GRS), qui présentera, elle, « environ 120 candidats ». Augustin Belloc ira défier l’ex-député LaREM Aurélien Taché, investi par la Nupes. « Ce monsieur a voté toutes les lois, ou presque, proposées par la Macronie sans broncher. Et un matin, il s’est réveillé et s’est aperçu qu’il était de gauche ? » reproche Anthony Gratacos, secrétaire général de la GRS. À Lyon, l’activiste antifasciste Raphaël Arnault, soutenu par des militants de toute la gauche, sera un candidat face à Hubert Julien-Laferrière, ex-LaREM et reconduit par la Nupes.

Le cas de la 4 e circonscription de la Seine-Saint-Denis est plus complexe. Désignée dans un premier temps pour remplacer Marie-George Buffet, Zahia Nedjar, une adjointe au maire de Stains, a finalement renoncé. « Nous avons relancé un appel à candidature et les communistes ont choisi Soumya Bourouaha », assure Nathalie Simonnet.

Malgré ce vote, Azzédine Taïbi, maire PCF de Stains et vice-président du parlement de l’Union populaire, s’est porté candidat. « Un des critères voulus par les communistes était d’avoir une femme, poursuit la responsable de la fédération PCF. La direction nationale du PCF est en contact avec la Nupes pour que l’accord soit respecté. » Enfin, Éric Renaud, un temps soutenu par les insoumis locaux, sera candidat dans la 20e circonscription du Nord face à Fabien Roussel (PCF).

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L'Humanité

Législatives. Bruno Nottin et les professeurs s’attaquent à Blanquer

Actu

L’Humanité a décidé de suivre la confrontation entre le candidat de la Nupes et le ministre de l’Éducation nationale, à Montargis, dans le Loiret. Premier épisode de ce feuilleton avec le lancement de la campagne de Bruno Nottin.

Naïm Sakhi

Montargis (Loiret), envoyé spécial.

« Montargis n’est pas une réserve d’Indiens. On ne vient pas juste faire une promenade », prévient Bruno Nottin. Le candidat de la Nupes dans le Gâtinais a lancé sa campagne pour les élections législatives, samedi 14 mai. Devant la centaine de personnes rassemblées, le communiste n’en démord pas : « Nous allons offrir un GPS à Jean-Michel Blanquer, il en aura besoin. » Car c’est sur la 4 e circonscription du Loiret que le ministre de l’Éducation nationale a jeté son dévolu pour les élections législatives. « C’est celui qui a cassé l’école en supprimant 7 900 postes dans le secondaire alors que le nombre d’élèves augmentait de 65 000 », martèle le candidat de la gauche. « Blanquer ? Je suis allé le voir sur le marché ce matin ! Je l’ai alpagué en lui disant que c’était mon ministre préféré, avant de lui parler de McKinsey », s’amuse Fabrice, un syndicaliste enseignant. « Localement, les militants sont au taquet comme jamais. Des citoyens de gauche, mais aussi des professeurs du territoire ou du Sud francilien, souhaitent nous aider. On va voir comment les intégrer », poursuit Bruno Nottin.

« Ici c’est Montargis, c’est pas Ibiza »

Depuis l’annonce de cette confrontation, l’élu local PCF enchaîne les buzz sur les réseaux sociaux. « Il y a un chauve de trop dans cette circo ! On va faire en sorte que Blanquer se fasse autant de cheveux blancs (pour ceux qui lui restent) que les enseignants, les élèves et leurs parents durant ces cinq dernières années », a-t-il lancé d’emblée. « Ici c’est Montargis, c’est pas Ibiza », est devenu l’un de ses mots d’ordre. Une référence à la chaotique mise en place du protocole sanitaire à la rentrée de janvier, pilotée par un ministre de l’Éducation nationale qui était en vacances… sur l’île des Baléares connue pour ses soirées électro. « Ce buzz prouve que cette circonscription est un symbole, pour poursuivre la résistance face à la casse de l’école publique », assure le greffier de profession. Mais, malgré l’intérêt national que suscite ce duel, Bruno Nottin – qui a gagné des milliers de followers en quelques jours – veut garder la tête froide.

Une droite divisée sur la circonscription

Pourquoi Jean-Michel Blanquer a-t-il d’ailleurs choisi ce territoire ? À l’écouter, il serait « typique de cette région Centre, si significative de la France avec des qualités historiques et géographiques, une grande richesse de son histoire qui remonte au paléolithique ». Loin de cette argumentation digne d’un guide touristique, la réalité semble tout autre. Non seulement la Macronie avait failli battre le député LR Jean-Pierre Door en 2017, mais en plus la droite est cette année divisée. Car le député sortant a fait venir il y a un an Ariel Lévy, depuis le très chic 16 e arrondissement parisien où il était élu, afin d’en faire son successeur. Un parachutage qui ne passe pas du tout auprès de Philippe Moreau, le maire de Nogent-sur-Vernisson. L’ancien référent LR de la circonscription a donc décidé de concourir. Une aubaine, en apparence, pour Jean-Michel Blanquer. Mais c’était sans compter sur l’espoir soulevé par la dynamique d’union à gauche.

L’ancrage local du PCF

Certes, les chances de l’emporter restent modestes. Au premier tour de la présidentielle, le total des candidats de gauche dépassait timidement les 24 % des voix, quand l’extrême droite s’envolait à plus de 40 %. Dans ses tracts, le candidat RN Thomas Ménagé joue d’ailleurs la gagne, et rappelle que Marine Le Pen a obtenu « plus de 52 % dans le Gâtinais », au second tour. « Ça va être compliqué, mais s’il y a une fenêtre, c’est maintenant », note Bruno Nottin. D’abord parce que la droite locale est divisée, et que l’extrême droite pourrait l’être aussi. Ensuite, parce que le total de la gauche a progressé depuis 2017 et qu’elle s’est rassemblée. Enfin, parce que l’ancrage local des communistes est réel, s’appuyant sur les politiques sociales de la municipalité de Châlette-sur-Loing, la seule de gauche du territoire. Bruno Nottin, élu PCF, est d’ailleurs le principal opposant au maire LR de Montargis, Benoît Digeon. « C’est une personnalité populaire et reconnue pour son engagement sur le terrain », confie Johanna, une jeune aide-soignante présente au lancement de campagne.

Montargis, ville la plus pauvre de la région Centre

Pour autant, le candidat de la gauche rassemblée ne souhaite pas résumer cette élection à un face-à-face avec le ministre macroniste. « Nous devrons battre tous ceux qui soutiennent une même politique libérale qui fait tant souffrir les habitants », mesure-t-il. Dans l’agglomération Montargoise, 30 % des habitants n’ont pas de médecin traitant et la sous-préfecture déplore un taux de chômage de 20 %. Avec 33 % de la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté, Montargis est la commune la plus pauvre de la région Centre. Autant de problématiques que Bruno Nottin est déterminé à soulever, afin de transformer la campagne de Jean-Michel Blanquer en tout sauf la promenade de santé que le ministre espérait.

Législatives 2022jean-michel blanquermontargisÉducation nationale
Le Figaro

Le parquet d'Evry s'oppose à la libération conditionnelle de Patrick Balkany, décision le 30 mai

Selon le parquet, Patrick Balkany, ancien maire de Levallois-Perret, «manifeste toujours son opposition au principe de sa condamnation». Sa sortie de prison est normalement prévue pour avril 2023.

Le tribunal d'application des peines rendra le 30 mai sa décision sur la demande de libération conditionnelle de Patrick Balkany, incarcéré depuis trois mois à la maison d'arrêt de Fleury-Merogis (Essonne), à laquelle le parquet d'Evry s'est opposé jeudi 19 mai.

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L'audience du tribunal a eu lieu à huis clos au sein même de l'établissement pénitentiaire. Patrick Balkany, 73 ans, avait été placé en détention le 7 février. Après avoir effectué cinq mois de détention pour fraude fiscale, puis avoir été libéré sous bracelet électronique pour raisons de santé, l'ancien élu était retourné en prison en raison de nombreux manquements à ses obligations, selon la justice.

Le placement sous bracelet électronique de son épouse Isabelle, toujours hospitalisée depuis sa tentative de suicide en février, avait également été révoqué. Quelques semaines après son incarcération, l'ancien maire LR de Levallois-Perret a déposé une requête en libération conditionnelle par le biais de ses avocats. Le tribunal d'application des peines d'Evry doit décidera ou non de sa remise en liberté.

Dette fiscale à plus de 4 millions

Selon le parquet, Patrick Balkany «manifeste toujours son opposition au principe de sa condamnation, en dépit de son caractère définitif, ce qui augure mal du respect de la mesure d'aménagement de peine sollicitée». Par ailleurs, le parquet affirme dans un communiqué que l'ancien élu «ne justifie, au plus, que du paiement d'une somme totale de 7000 euros environ, depuis février 2022, alors que la dette fiscale dont il a la charge de la réparation s'élève à plus de 4 millions d'euros».

Le service pénitentiaire d'insertion et de probation (Spip) a rendu un avis défavorable, tandis que l'administration pénitentiaire a donné un avis favorable à son aménagement de peine.

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Les époux Balkany avaient été reconnus coupables de ne pas avoir payé d'impôt sur la fortune entre 2010 et 2015 et d'avoir payé un impôt sur le revenu amplement sous-évalué entre 2009 et 2014, pour un total estimé de quatre millions d'euros de sommes éludées. La sortie de prison de Patrick Balkany est normalement prévue pour avril 2023. Contactés par l'AFP, ses avocats n'ont pas souhaité commenté l'audience.

À VOIR AUSSI - Patrick Balkany «incarcéré en région parisienne» à compter d'aujourd'hui, annonce la procureure

Le contrôle technique bientôt obligatoire pour les 2-roues

Dans un jugement rendu ce mardi, le Conseil d'État a signifié que cette mesure serait appliquée dès le 1er octobre.

Mort d'Antoine Alléno à Paris: son père annonce la création d'une association en soutien aux victimes de multirécidivistes

Le fils du chef multi-étoilé Yannick Alléno est décédé après avoir été percuté à Paris (7e arrondissement) par un homme à bord d'un véhicule volé.

Un rapport au vitriol sur les classes de CM1 et CM2

DÉCRYPTAGE - Devoirs à la maison, outils pédagogiques, manuels… D’une école à l’autre, l’enseignement est très variable, créant de fortes inégalités.

L'Humanité

NUPES. Julien Bayou : « Tout l’enjeu est d’additionner les électorats de gauche »

Entretien

Chaque lundi, l’Humanité ouvre ses colonnes à un responsable politique de l’un des partis qui composent la Nupes. Cette semaine, Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, pour qui le programme de rupture de la coalition « peut changer la vie des gens ».

Emilio Meslet

Secrétaire national d’EELV et candidat de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) aux législatives, à Paris, Julien Bayou revient sur l’accord historique entre les formations de gauche. Grâce aux spécificités de chacun censées pouvoir s’exprimer pendant la campagne, la Nupes peut, selon lui, espérer conquérir une majorité à l’Assemblée pour appliquer le projet commun qui doit être dévoilé cette semaine.

Plusieurs sondages donnent la Nupes largement en tête des intentions de vote. De quoi cela est-il le signe ?

C’est extrêmement encourageant. Après le second tour de la présidentielle, nous avons voulu tirer les leçons de 2017 pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. À l’époque, nous nous étions condamnés à l’impuissance. Il y avait certes des députés de gauche qui avaient été élus, mais trop peu nombreux pour peser. Cette nouvelle coalition, avec son programme ambitieux, est en mesure d’aller chercher la majorité absolue ou relative à l’Assemblée.

La Nupes suscite l’espoir en Europe

C’est essentiel car on ne peut pas subir cinq années de casse sociale en plus, et parce que le Giec dit que, concernant le climat, il ne reste plus que quelques années pour agir. Nos députés peuvent changer la vie des gens. La majorité surprise de la gauche plurielle, de 1997 à 2002, avait obtenu des avancées concrètes : les 35 heures, le Pacs, la CMU, le logement social… Notre majorité augmentera les salaires, rétablira les services publics, agira vraiment pour l’égalité salariale femmes-hommes et pour le climat.

Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

Pourquoi cette union impossible en 2017 est-elle devenue possible en 2022 ?

Entre-temps, nous avons vu Emmanuel Macron au pouvoir. Aujourd’hui, la menace, c’est la retraite à 65 ans, les conditionnalités au RSA et la fin de l’indépendance des médias publics. Il était nécessaire de s’organiser pour ne pas lui laisser les mains libres.

La Nupes répond à une aspiration du peuple de gauche. Comment faire vivre ce rassemblement ?

Jusqu’ici, les sympathisants étaient résignés, désemparés, voire en colère. Aujourd’hui, ils sont enthousiastes. Ça faisait longtemps qu’on ne m’avait pas arrêté dans la rue pour me dire : « Bravo et merci ! » Lorsque je fais des déplacements, je vois que l’accord national prend forme au niveau local, avec des écologistes, des communistes, des insoumis et des socialistes qui s’organisent pour faire campagne. Cette coalition permet de faire revenir à la politique des personnes qui s’en tenaient éloignées.

Entretien. Selon Sandra Regol, la Nouvelle Union populaire serait « un acte exceptionnel qui peut devenir historique »

Comment la Nupes fonctionne-t-elle pour permettre à la fois une campagne cohérente et la possibilité d’exprimer ses spécificités pour chaque formation ?

Tous les lundis matin, il y a une coordination au niveau national, avec les différents partis. Cette semaine est consacrée au dépôt des candidatures. Ensuite viendra le temps d’une très courte campagne. Tout l’enjeu est d’additionner les électorats. Pour cette raison, la bannière commune n’est pas l’effacement des cultures et des priorités de chacun. Nous, écologistes, parlerons plus du climat. Nous avons intérêt à cultiver nos singularités dans une campagne commune. Mais il nous faut faire entendre des candidatures, selon les profils, à l’échelle nationale : Rachel Kéké, pilier de la mobilisation des femmes de chambre de l’Ibis Batignolles, n’est candidate que dans une circonscription, mais nous devons la mettre en avant pour qu’elle parle à tout le pays.

La coalition de gauche propose un projet de rupture, ce que n’a pas fait votre candidat Yannick Jadot pendant la présidentielle. Est-ce un meilleur choix pour conquérir le pouvoir ?

Yannick Jadot ne voulait pas alimenter les fractures du pays. Une fois Emmanuel Macron réélu, il y a évidemment une envie de rupture. Celui qui brusque le pays ou qui n’a pas agi pour le climat, c’est lui. Évidemment qu’il faut rompre avec cette orientation néolibérale. Yannick Jadot le proposait, mais il le disait peut-être d’une autre manière.

Même si tous les partis ont accepté que la désobéissance aux traités européens figure au programme de la Nupes, les écologistes ne veulent pas la même Europe que les insoumis ou les communistes…

En 2005, le camp du progrès s’est fracturé sur le référendum : ceux qui avaient voté oui n’avaient pas voté pour les orientations de cette Union européenne et ceux qui avaient voté non n’avaient pas voté pour la sortie de l’Europe. Nous voulons la réorienter. Et je ne crois pas que Jean-Luc Mélenchon soit pour un Frexit. Lors des discussions, nous avons pu nous rendre compte que nous ne sommes pas les caricatures souvent décrites. Certes, nous ne votons pas ensemble sur de nombreux points. Oui, chez EELV, nous sommes fédéralistes, nous pensons que le Parlement européen doit avoir l’initiative des lois européennes, et nous voulons une Europe plus forte sur le climat, l’accueil des réfugiés et l’évasion fiscale. Mais, s’il s’agit d’en faire un outil de paix, de prospérité, de justice sociale et d’action pour le climat, nous nous retrouvons. Tous les dogmes austéritaires ont volé en éclats avec la pandémie. Alors, la question est de savoir s’il faut revenir aux 3 % de PIB déficit au maximum, ou s’il est possible d’envisager une Europe différente.

Après les législatives, la coalition a-t-elle vocation à durer quel que soit le résultat ?

Nous sommes concentrés sur le scrutin. Il est trop tôt pour dire qu’elle en sera la suite, tout dépendra de la manière dont les différents partenaires se comporteront. Pour nous, ce n’est pas un accord ponctuel. S’il y a des convergences à approfondir, les écologistes seront là. S’il y a des désaccords insurmontables, nous les constaterons.

À titre personnel, vous êtes candidat dans la 5 e circonscription de Paris. Qu’allez-vous mettre en avant pour battre la candidate macroniste ?

Je veux d’abord parler du climat via la lutte contre la pollution et via le logement. La majorité précédente a combattu l’encadrement des loyers quand nous voulons faire du logement social et que les préfets puissent appliquer les sanctions contre les communes qui n’appliquent pas la loi SRU. Je considère que le logement est le premier des droits, nécessaire pour exercer tous les autres. Cette circonscription est aussi une terre d’accueil et de transit qui a vu passer toutes les vagues de migration. Il y a donc un enjeu à abroger le seul bilan, particulièrement abject, de ma concurrente Élise Fajgeles : la loi asile et immigration, qui a autorisé d’enfermer un enfant pendant 90 jours.

Vidéo A voté ! Jusqu’aux élections législatives, le service politique de l’Humanité décortique un fait de campagne électorale.  cette semaine : Qui a peur de la grande méchante Nupes ? 

Julien BayoueelvgaucheLégislatives 2022
Le Figaro

Charente-Maritime : près de 800.000 euros détournés dans des lotos caritatifs

Christophe Cornevin

INFO LE FIGARO - En un an, deux escrocs ont organisé pas moins de 166 lotos dans la région de Saintes, sous prétexte de reverser les gains à des associations. En fait, ils flambaient leur butin au casino.

Sous prétexte de reverser de l'argent à associations caritatives, en particulier en charge de la lutte contre le handicap, deux escrocs ont organisé pas moins de 166 lotos la région de Saintes (Charente-Maritime) pour empocher des gains substantiels qu'ils allaient ensuite flamber au casino.

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Selon une dernière estimation dans le cadre de l'enquête toujours en cours, pas moins de 800 000 euros pourraient avoir été ainsi détournés. Déjà connus pour «abus de faiblesse» et «abus de confiance», les malfaiteurs ont été interpellés lundi par les policiers du Service central des courses et jeux (SCCJ).

Mis en examen

Âgés de 36 et 60 ans, ils ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire. «Véritables professionnels, ils organisaient jusqu'à trois ou quatre lotos par week-end», souffle une source informée qui rappelle que la «pratique des lotos, organisés avec l'aide des mairies en toute bonne foi, pose souvent question».

À la faveur des investigations, les enquêteurs spécialisés de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) ont établi que toutes les associations bénéficiaires étaient en fait des «coquilles vides». En dépit des sommes considérables récoltées, les escrocs vivaient de manière plutôt misérable, préférant assouvir leur propre passion du jeu.

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Mort d'Antoine Alléno à Paris: son père annonce la création d'une association en soutien aux victimes de multirécidivistes

Le fils du chef multi-étoilé Yannick Alléno est décédé après avoir été percuté à Paris (7e arrondissement) par un homme à bord d'un véhicule volé.

Un rapport au vitriol sur les classes de CM1 et CM2

DÉCRYPTAGE - Devoirs à la maison, outils pédagogiques, manuels… D’une école à l’autre, l’enseignement est très variable, créant de fortes inégalités.

Burkini à Grenoble : ouverture d'une enquête sur des fichiers d'Alliance citoyenne

Cette association militante, à l'origine du débat sur le burkini dans les piscines grenobloises, aurait collecté des données incluant origine ethnique mais aussi convictions politiques et religieuses.

Le Figaro

Pressenti pour rejoindre LREM, Abad sommé par Jacob de quitter «dès maintenant» la présidence du groupe LR à l'Assemblée

Emmanuel Galiero

À l'aube du remaniement, le patron de LR s'est fendu d'un communiqué pour clarifier la situation, après plusieurs jours de tergiversations de l'élu de l'Ain.

Le couperet lui pendait au nez. Il a fini par tomber. «J'ai signifié (à Damien Abad) qu'on ne pouvait pas attendre le bon vouloir de Monsieur Macron de le prendre ou de ne pas le prendre au gouvernement et qu'il devait dès maintenant quitter ses fonctions de président du groupe (LR à l'Assemblée nationale)», a tranché Christian Jacob, le patron des Républicains, dans un communiqué diffusé jeudi en début d'après-midi. Selon nos informations, le premier vice-président du groupe LR au Palais Bourbon, Olivier Marleix, devrait assurer l'intérim jusqu'au scrutin des 12 et 19 juin prochains.

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La tonalité du message du chef de la droite confirme ce qu'il avait laissé entendre il y a quelques jours, alors que les rumeurs d'une arrivée de Damien Abad dans le camp macroniste se faisaient de plus en plus insistantes. «Ses tergiversations sont perçues comme un aveu, et a minima une envie de rejoindre la majorité», indique-t-on à la présidence des Républicains.

Il prévoit de déposer son dossier de candidatures aux législatives vendredi

Et pour cause, dans son message, Christian Jacob rappelle aussi ce qui s'est dit lors de la dernière réunion du groupe LR mardi, durant laquelle le patron sortant des députés a été vivement attaqué par plusieurs parlementaires qui le pressaient de réagir. «Les députés ont unanimement demandé au président du groupe Damien Abad de clarifier sa position sur son engagement au sein des Républicains. Je lui ai demandé ce matin de sortir de l'ambiguïté. Il m'a réclamé un délai supplémentaire pour attendre la composition du gouvernement», explique le président LR pour mieux souligner l'impossibilité pour son mouvement de rester pendu à l'agenda du président de la République sans réagir, à l'aube d'un remaniement attendu, et en pleine campagne des élections législatives.

Pour sa part, Damien Abad, sous pression mardi, avait demandé un délai de 48 heures pour clarifier sa décision. Il avait l'intention de déposer son dossier de candidature dans l'Ain en préfecture vendredi matin - dernier jour pour le faire -, et s'était engagé à préciser son choix avant cette date. Il laissait également entendre qu'il ne s'accrocherait pas à ses fonctions au Palais Bourbon, comme le désormais ex-LR Éric Woerth l'avait fait en restant président de la commission des Finances. Le parti LR a donc décidé de ne pas attendre pour demander à Damien Abad de quitter ses responsabilités.

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Législatives 2022 : Carole Delga veut fédérer les candidats dissidents du Parti socialiste

INFO LE FIGARO - Lors d'une réunion publique fermée et en ligne vendredi soir, la présidente PS de la région Occitanie a indiqué son intention de fédérer les dissidents socialistes de toute la France en dehors de l'accord noué par la direction du PS avec EELV, le PCF et LFI.

Législatives 2022 : Mélenchon interpelle Beauvau sur l'absence de l'étiquette «Nouvelle Union populaire»

«Est-ce encore de la démocratie ?», s'est offusqué le leader de la France Insoumise, alors que le ministère de l'Intérieur ne propose pas aux candidats de s'enregistrer sous la bannière commune.

Législatives 2022 : Nupes devant Ensemble! qui garderait toutefois sa majorité, selon un sondage

Le prochain scrutin, qui aura lieu les 12 et 19 juin, est souvent présenté par Jean-Luc Mélenchon comme le «troisième tour» de la présidentielle.

L'Humanité

Rachel Kéké, de l’Ibis Batignolles à l’Assemblée

Un jour avec

La syndicaliste CGT, figure de la lutte victorieuse des femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles à Paris, est candidate de la Nupes aux législatives dans la 7e circonscription du Val-de-Marne.

Sohir Belabbas

Une femme de chambre députée ? La candidature enthousiasme. Samedi 8 mai, à la convention de la Nupes, le public l’acclame debout durant son discours enflammé. Au lendemain de son investiture, Rachel Kéké n’en revient pas de l’engouement suscité : « C’était, comme disent les jeunes, un truc de ouf ! »

Sur le trajet qui mène à Stains, à l’assemblée générale d’un collectif de militants des quartiers populaires, la candidate à la députation fait défiler les vidéos virales de son intervention sur son téléphone. On la revoit parée de son bazin violet, «la tenue africaine de fête que je portais le jour de la signature de la fin du conflit», précise-t-elle.

« La sous-traitance, c’est la maltraitance »

Ce conflit, c’est celui qui a opposé les femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles au puissant groupe Accor et son sous-traitant de nettoyage, STN. En juillet 2019, elle se lance avec trente-trois employées, soutenues par la CGT-HPE (hôtels de prestige et économiques), dans une lutte pour revendiquer des conditions de travail et de rémunération dignes.

A revivre en vidéo. Femmes de chambre de l’Ibis Batignolles : la fête après la victoire

Sur les piquets de grève, une formule est née : « La sous-traitance, c’est la maltraitance. » Celles qui se désignent comme « les guerrières des Batignolles » dénoncent les cadences infernales, les mutations, les heures supplémentaires non payées, les agressions sexuelles, dont un viol qui aurait été commis par un ancien directeur de l’hôtel.

Au terme d’une lutte de vingt-deux mois, dont huit mois de grève, elles arrachent entre 250 et 500 euros d’augmentation de salaire, une prime de panier et la fin du travail à la chambre pour un paiement à l’heure. « 99 % de nos revendications », comme aime à le répéter la gouvernante. « La lutte, ça paye ! » La victoire les dépasse : « Des journalistes sont venus du Japon pour nous interviewer ! »

Ibis Batignolles : victoire des femmes de chambre après 22 mois de mobilisation

Depuis, Rachel Kéké a rejoint la France insoumise car elle estime que « leurs équipes étaient là jusqu’à la victoire ». Ce dimanche-là, la candidate est invitée à rencontrer le collectif autonome On s’en mêle, qui avait appelé à voter Union populaire au premier tour de l’élection présidentielle. Dans la salle de spectacle municipale, les retrouvailles sont chaleureuses avec Ahmed Berrahal, camarade de la CGT-RATP.

Ssa verve et son sens de l’anaphore

Très vite après la présentation du programme, la militante de 47 ans prend le micro devant les quelque 200 participants : « C’est nous, les personnes des quartiers populaires, les femmes issues de l’immigration, c’est nous qui faisons ces métiers essentiels. » Avec sa verve et son sens de l’anaphore, la syndicaliste emporte la salle dans la même ferveur que la veille.

 Il est temps d’aller à l’Assemblée nationale pour dire stop et pour voter des lois concrètes ! »

Rachel Kéké

Arrivée à Paris à l’âge de 26 ans, la jeune Ivoirienne a multiplié les galères pour régulariser sa situation, trouver un logement et un travail stable. La mère de cinq enfants connaît les difficultés rencontrées par « les papas et les mamans sous-traités » qui enchaînent les boulots sur des horaires décalés, avec de grosses amplitudes, pour des salaires de misère. « Cette situation ne nous donne pas les moyens d’éduquer nos enfants dans nos quartiers. Donc, il est temps d’aller à l’Assemblée nationale pour dire stop et pour voter des lois concrètes ! »

« De toute façon, on n’a pas le choix, il faut lutter ! »

Mais la bataille n’est pas gagnée d’avance. En 2017, au premier tour des législatives, le bloc libéral (LaREM, LR, DVD) raflait plus de 60 % des voix sur la circonscription qui compte les communes de Chevilly-Larue, Fresnes, L’Haÿ-les-Roses, Thiais et Rungis. L’abstention atteignait 52 %. Jean-Jacques Bridey (LaREM, ex-PS) l’avait emporté face au républicain Vincent Jeanbrun. Le très droitier maire de L’Haÿ-les-Roses rempile.

Pour remplacer le député sortant, qui traîne des casseroles liées à des frais de bouche exorbitants et une affaire de détournement de fonds publics, la Macronie a choisi de parachuter la ministre des Sports, Roxana Maracineanu. Mais le paysage politique a évolué depuis 2017 : excepté à Rungis, Mélenchon est arrivé partout en tête du premier tour de l’élection présidentielle dans une circonscription globalement à droite. Il réalise une surprenante percée, comprise entre 8 et 11 points, par rapport à 2017.

« De toute façon, on n’a pas le choix, il faut lutter ! » lance avec évidence l’habitante de Chevilly-Larue qui veut mener une campagne joyeuse. Son premier projet de loi ? « Revaloriser tous les métiers essentiels. J’ai combattu Accor, je saurai tenir tête au ministre du Travail, si besoin », assure-t-elle sur le chemin du retour. Elle repart avec le soutien du collectif et de ses collègues. Fière, légitime et déterminée, Rachel Kéké est en route pour prolonger le combat.

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L'Humanité

Législatives. La gauche fait peur, et c’est bon signe

Premier plan

Les macronistes, l’extrême droite et jusqu’aux dissidents du PS dénoncent la nouvelle union de manière caricaturale. La preuve que la dynamique électorale se situe bien à gauche, et que ses adversaires sont fébriles.

Florent LE DU

L’accord à gauche ? C’est, au choix : « Des anciens laïcards et des nouveaux islamistes, des nageuses en burkini et des zadistes en poncho », pour Éric Zemmour. La « banqueroute » assurée, pour Christophe Castaner. « Une véritable pétaudière, une sorte de salmigondis idéologique », pour le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand. Une « union d’extrême gauche et antirépublicaine » à laquelle il faut faire « barrage », pour Jordan Bardella.

Certains signes ne trompent pas. Quand la gauche essuie une pluie d’attaques agressives et farfelues, c’est qu’elle peut conquérir le pouvoir. Depuis que le PCF, EELV et le PS se sont alliés à la France insoumise autour de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), le festival des « paniques morales » et d’arguments caricaturaux bat son plein. « Attendez-vous à ce que ce soit compliqué. Pourquoi ? Parce qu’ils ont peur », prévenait Jean-Luc Mélenchon le 1er Mai.

Même l’hebdomadaire de droite le Point titre ainsi son dernier numéro : « Mélenchon, l’autre Le Pen », dans l’espoir de renverser le barrage républicain contre la gauche.

En vidéo Qui a peur de la grande méchante Nupes ? La chronique hebdo de notre service politique

De la droite à son extrême droite en passant par les dissidents « socialistes », tous ont adopté la stratégie de la diabolisation de la gauche. Avec comme objectif final de maintenir leur position au pouvoir, comme principaux opposants ou comme tenants de partis historiques. Réunissant ses candidats, le 10 mai, Emmanuel Macron les a prévenus que la bataille, cette fois, se jouerait ainsi contre l’ « extrême gauche », qui serait « unie sur une seule chose, la décroissance ».

Pour lui, la retraite à 60 ans, le Smic à 1 400 euros, l’allocation d’autonomie pour les jeunes, le blocage des prix, la justice fiscale (qui finance en partie les précédentes mesures) ne constitueraient même pas des avancées sociales, au motif qu’ «  il n’y a pas de projet de progrès social qui se fait sur le déficit : ce serait sur le dos de nos enfants » !

La prétendue infaisabilité ou le coût du projet de la Nupes sont mis en avant à longueur de plateaux pour alerter sur «  la folie du programme de Jean-Luc Mélenchon », comme le qualifie le patron des députés LaREM, Christophe Castaner (lui-même ancien membre du PS) .

La lutte contre les inégalités sociales serait « dangereuse »

C’est pourtant d’abord une question de choix politiques et économiques, que la droite, macronienne ou non, tente ainsi de restreindre. «Quand toute la gauche était de gauche, ces mesures étaient classiques, pas extrémistes, rappelle Vincent Tiberj, sociologue et professeur à Sciences-Po Bordeaux. Le programme de la Nupes s’insère dans une tradition économique différente et veut remettre en scène un choix de politique économique, ce que le PS avait fini par abandonner. Emmanuel Macron considère que l’économie de marché délimite le champ de la raison. » Donc, que toute proposition de plus grande redistribution ou de lutte contre les inégalités sociales serait « dangereuse » ou « ne pourrait pas être tenue », comme l’a souligné la députée LaREM Aurore Bergé .

De telles attaques rappellent la campagne présidentielle de 2017, mais pas celle d’avril dernier. « Les macronistes n’avaient pas d’inquiétude concernant Mélenchon à la présidentielle, observe l’historien Damon Mayaffre, spécialiste de l’analyse du discours politique. Pas d’inquiétude, donc pas de nécessité d’agiter le chiffon rouge comme c’est le cas maintenant. » Mais, en se déchaînant sur la Nupes, ses adversaires valident le constat que la dynamique de campagne se trouve désormais à gauche, ce qui commence à faire stresser la Macronie . Car, la traditionnelle démobilisation des électeurs entre la présidentielle et les législatives (- 25 points en 2017) pourrait être moindre chez les électeurs de la Nupes galvanisés par le rassemblement, ce qui réduit aussi le risque d’élimination de la gauche dès le premier tour dans plusieurs circonscriptions. Or, en 2017, dans 231 d’entre elles, des candidats LaREM l’avaient emporté au second tour face à un concurrent LR, RN ou divers droite. Ce pourrait être une autre paire de manches face à un candidat de gauche, notamment si un « Tout sauf Macron » s’applique .

La droite macronienne, qui a tout fait pendant cinq ans pour désigner Marine Le Pen comme son adversaire, grince donc des dents. « C’est beaucoup plus simple d’en appeler à la République face à l’extrême droite, que de parler inégalités sociales, redistribution et de leur bilan en la matière », estime Vincent Tiberj. « Aujourd’hui, Emmanuel Macron doit réviser sa stratégie. Envoyer quelques signaux, sinon à la gauche, du moins aux réfractaires du PS, mais aussi, en même temps, se livrer à une diabolisation de la gauche », abonde le sociologue Éric Fassin. La présentation du « paquet » de mesures en faveur du pouvoir d’achat, prévue « à l’été », pourrait ainsi être avancée à l’avant-premier tour des législatives.

Dans le même temps, ses candidats, comme Manuel Valls ou Aurore Bergé, considèrent que la Nupes est « antirépublicaine ». Le chef de l’État l’a même qualifiée de « communautariste ». « C’est dans la continuité du premier mandat de Macron, avec des ministres qui parlaient d’islamo-gauchisme, de wokisme, analyse Damon Mayaffre. La difficulté des macronistes à répondre à la gauche sur le fonds économique et social les encourage à agiter ces paniques morales, à montrer que ces adversaires sont tous ou presque antirépublicains. C’est stratégique mais aussi idéologique. Il y a une vraie rupture et une peur sociale des dominants autour des mesures de la Nupes. »

Dans cette entreprise de caricature éhontée d’une « gauche bolchevique mangeuse d’enfants », certains grands médias nationaux et intellectuels osent tout. Le Figaro redoute « le soleil bolivarien sur une piscine municipale envahie de burkinis ». Pour Alain Finkielkraut, « Jean-Luc Mélenchon mise sur le grand remplacement pour accéder au pouvoir », tandis que Valeurs actuelles titre sur « La menace islamo-gauchiste ».

anathèmes et attaques grotesques pour ne pas débattre du fond des propositions

Car, l’extrême droite n’est pas en reste. S’il a renoncé à viser Matignon, considérant que « la logique des institutions » veut que le président ait la majorité, le Rassemblement national compte bien rester l’opposant principal d’Emmanuel Macron. Et en matière d’insultes caricaturales, il sait faire. Son président Jordan Bardella voit dans la Nupes une «  ZAD de toutes les idéologies les plus dangereuses pour notre pays, les communautaristes et les islamo-gauchistes », quand Marine Le Pen évoque « l’opposition qui va défendre le burkini à la piscine, veut ouvrir les prisons, régulariser les clandestins, désarmer la police ». Là encore, un moyen de ne pas débattre sur le fond. Car, la dynamique de la gauche crée une autre alternative que celle de l’extrême droite au macronisme, notamment sur le pouvoir d’achat. Le programme social de la gauche, désormais discuté, dévoile par ricochet l’imposture de Marine Le Pen.

En quelques jours, la gauche aura donc considérablement perturbé ses adversaires. Avant même la signature de l’accord, des socialistes s’indignaient déjà de ce rassemblement. Dans le sillage de François Hollande, les éléphants socialistes ont dénoncé à travers cet accord une « reddition ». « Le PS a perdu son âme, il s’est soldé pour pas cher », a ainsi déclaré Julien Dray, qui tance un pacte « électoraliste ». « C’est risible, répond l’eurodéputée FI Manon Aubry. Cet accord se base sur des idées et plus de 300 propositions, issues de discussions très poussées », qui devraient être annoncées ce week-end.

Le programme, justement, semble un peu trop à gauche pour des gens qui revendiquent l’étiquette sans en épouser les idées. L’ex-dirigeant du PS Jean-Christophe Cambadélis porte sur ce projet une analyse tout en mesure dans l’Opinion : « On se retrouverait dans la situation de la Corée du Nord. » Dans le camp « écolo », des critiques fusent aussi de la part de personnalités ayant renoncé aux préceptes de la gauche depuis longtemps, comme Daniel Cohn-Bendit ou – plus surprenant – José Bové. Ces deux-là ont cosigné une tribune dans le Monde critiquant la signature de l’accord par EELV qui aurait ainsi « sacrifié l’essentiel : le principe démocratique et l’universalité ». « Cela nous raconte surtout la clarification dans ces partis, avec des détracteurs de l’accord qui se situent en fait du côté de l’économie de marché », estime Vincent Tiberj.

Du centre, de droite ou d’extrême droite, les détracteurs de la Nupes vont devoir se positionner sur le fond, sur les propositions de la gauche. D’autant que sa dynamique pourrait permettre d’imposer un agenda politique et des thèmes longtemps mis au second plan face à l’insécurité et l’immigration.

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L'Humanité

Depuis 1924 : l’union des gauches, toute une histoire

Actu

La Nupes est une nouvelle étape d’un récit au long cours, celui de la conquête du pouvoir par les forces progressistes, du rassemblement face à l’hégémonie de la droite et au péril de l’extrême droite. Les dates clés

Cyprien Caddeo

C’est une histoire centenaire que celle du rassemblement de la gauche. À chaque époque, ces alliances ont eu leur spécificité, leur centre de gravité et un programme plus ou moins étoffé. Mais, surtout, elles ont permis les grandes conquêtes du monde du travail.

Édouard Herriot après la rencontre du Cartel des gauches, le 7 juin 1924. © Bridgeman Images

1924 : le fragile Cartel des gauches

En 1924, la France est dirigée par Raymond Poincaré et le Bloc national, une coalition parlementaire de droite et centre droit. À l’approche des législatives de 1924, la force centrale à gauche, le Parti radical-socialiste d’Édouard Herriot, conclut toutefois un accord électoral avec d’autres forces du radicalisme et la SFIO. L’accord est modeste, sans axe programmatique, et porte sur une cinquantaine de départements (le scrutin se joue en partie à la proportionnelle). Les communistes dénoncent une « alliance bourgeoise » et n’y participent pas. Les socialistes soutiennent le cartel mais, après sa victoire, ne siègent pas au gouvernement. En résulte un exécutif dominé par le Parti radical, qui défend surtout les acquis du bloc des gauches de 1902, dont la défense du cadre laïque érigé en 1905. Le cartel, sans représentant des partis ouvriers au gouvernement, n’a pas de grande réalisation à son actif. Instable, il s’écrase dès 1925 sur le « mur de l’argent » lorsque sont envisagées une réforme financière et la création d’un impôt sur le capital.

Léon Blum, Maurice Thorez et Roger Salengro, le 15 juillet 1936. © Bridgeman Images

1936 : le Front populaire, porté par le monde du travail

Là encore, le contexte particulier appelle l’union. « La victoire du nazisme dans le pays qui était le principal espoir du monde ouvrier, à savoir l’Allemagne, est une alerte, rappelle l’historien Guillaume Roubaud-Quashie.  Et le 6 février 1934 fait craindre une contagion fasciste en France. Cela rebat les cartes et ramène les communistes dans le jeu, alors qu’ils étaient tenus à l’écart au nom de l’antibolchevisme. C’est une course de vitesse entre les fascistes et la gauche. »

En 1934, les communistes de Maurice Thorez, force montante, tendent la main aux socialistes et aux radicaux, ces derniers étant encore, à ce moment-là, le principal parti à gauche. « D’ailleurs, ça tangue chez les radicaux, l’accord n’est pas toujours accepté et il y aura des candidatures dissidentes, précise l’historien. Pourtant, le programme initial est très modeste, il tient presque en une page, notamment pour ne pas fâcher les plus modérés : les radicaux. » Mais le Front populaire n’est pas qu’une alliance de partis : il associe de nombreuses structures et organisations ouvrières, même sportives, et bénéficie du soutien d’une CGT réunifiée.

Après la victoire de la coalition le 3 mai 1936, pour la première fois, un homme issu d’un parti ouvrier, Léon Blum, de la SFIO, prend la tête du gouvernement. Cela crée un climat propice à l’organisation du monde du travail contre le patronat, à la syndicalisation massive dans l’industrie du privé, avec les grandes grèves qui aboutissent aux accords de Matignon. Conforté par ce rapport de forces, le Front populaire adopte les quinze jours de congés payés, la semaine de 40 heures, le renforcement des libertés syndicales… Un rappel de ce que la gauche de gouvernement doit au mouvement social.

Après la signature du programme commun en 1972. © AFP

1972-1977 : l’axe PCF-PS et l’ambition du programme commun

À la fin des années 1960, la France est en pleine guerre froide. Socialistes et communistes aussi. Guy Mollet (SFIO) a cette phrase célèbre : « Le PCF n’est pas à gauche, il est à l’Est. » La présidentielle de 1969 change la donne. Certes, l’élection de Georges Pompidou marque la victoire du conservatisme gaullien sur les aspirations de Mai 68. Mais au 1er tour, le communiste Jacques Duclos réalise 21,3 % des voix, soit quatre fois plus que le socialiste Gaston Defferre (5 %).

De fait, le PS, jusqu’ici tourné vers le centre, se réaxe vers les communistes. « Toutes proportions gardées, on peut comparer avec aujourd’hui et le PS qui se tourne vers les insoumis », sourit Guillaume Roubaud-Quashie. En 1972, Georges Marchais signe avec François Mitterrand le programme commun, le premier véritable accord programmatique de l’histoire de la gauche. Très épais, il comprend la semaine de 39 heures, le salaire minimum à 1 000 francs, la retraite à 60 ans… Mais l’alliance échoue aux législatives de 1973 puis à la présidentielle de 1974. Aux élections locales, le PCF reste fort mais stagne en voix. Le PS, au contraire, regagne en crédit et en suffrages avec le programme commun. Le rapport de forces s’inverse. En 1977, la rupture est consommée, les communistes refusent de renouveler l’accord. Aux législatives de 1978, chacun repart dans son couloir et en 1981, le vote de gauche profite d’abord à François Mitterrand, au détriment de Georges Marchais. Une partie du programme commun sera reprise et appliquée.

Premier Conseil des ministres du gouvernement de la gauche plurielle, le 5 juin 1997. © Gérard fouet/AFP

1997 : de la gauche à la majorité plurielle

21 avril 1997 : le président Jacques Chirac se tire une balle dans le pied. Il dissout l’Assemblée nationale, pourtant à droite, dans l’espoir de se tailler une majorité plus loyale. La gauche saisit la balle au bond et tente l’union pour les élections à venir. En quelques semaines, un accord est trouvé entre le PS, le PCF, les radicaux et les Verts. Il prévoit le partage de certaines circonscriptions et le désistement au profit du mieux placé dans les autres. Il contient aussi quelques convergences programmatiques, comme les 35 heures ou un plan emplois pour les jeunes dans le secteur public. Le 1er juin, victoire : la gauche est en tête et Chirac doit nommer Lionel Jospin premier ministre. Communistes, radicaux et écologistes entrent aussi au gouvernement qui met en place le pacs, le congé de paternité, l’aide médicale d’État… mais aussi les privatisations du Crédit lyonnais, d’Air France ou encore France Télécom. Elles s’achèvent avec la débâcle de 2002, où la gauche, cette fois éparpillée en huit candidatures, ne se qualifie pas au second tour, au profit de Jean-Marie Le Pen.

2022 : l’heure de la Nupes

La gauche, désunie, a échoué à se qualifier au second tour de la présidentielle pour la deuxième fois consécutive. La Macronie bénéficie d’une hégémonie disproportionnée par rapport à son poids réel dans le pays. L’extrême droite, elle, a battu son record de voix avec 13 millions de suffrages le 24 avril. En vue des législatives, les quatre principales forces de gauche (FI, EELV, PCF, PS) se rassemblent autour d’un accord portant sur l’essentiel des circonscriptions et sur un programme de gouvernement. Fait nouveau : le centre de gravité de l’union n’est plus au PS, mais à la FI. Et autour d’un programme de rupture : hausse du Smic, retraite à 60 ans, planification écologique, développement des services publics, désobéissance européenne… Une gauche radicale, mais dans le sens premier du terme : celui d’un retour aux sources. Et aux esprits de 1936 ou encore 1972.

Nupesgauche
Le Figaro

Aux États-Unis, le changement de comportement des consommateurs déstabilise les géants de la distribution

Pierre-Yves Dugua

DÉCRYPTAGE - En réaction à l'inflation, les Américains ont brusquement décidé de limiter leurs dépenses portant sur des biens. Un basculement lourd de conséquences.

Wall Street inflige aux plus grands noms de l'économie réelle des punitions que l'on n'a pas vues depuis le krach de 1987. Les leaders de la distribution que sont Walmart, Target, Costco, Kohl's et Amazon ont vu leurs cours plonger en quelques heures de 15 à 25%. Ces sociétés, qui sont aussi les plus grands employeurs privés des États-Unis, ont toutes à des degrés divers choqué leurs actionnaires en leur faisant part de changements dans le comportement des consommateurs qui sont gravement défavorables à leurs ventes.

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En réaction à des hausses de prix, en particulier celles de l'essence, les Américains ont brusquement décidé de limiter leurs dépenses portant sur des biens. Les compagnies aériennes, les restaurants et les hôtels sont les gagnants du report des budgets vers les services. Après un recul en décembre, on observe que de janvier à mars les dépenses de consommation des Américains, toutes catégories confondues, ont repris leur hausse, dopées par le plein-emploi et le recours à l'épargne accumulée durant la pandémie.

Produits bon marché

Mais pour combien de temps ? L'inflation frappe en effet aussi les services. Or on sait que les hausses importantes de salaires sont depuis des mois inférieures aux augmentations de prix, tant dans le secteur du commerce de biens tangibles que dans celui des services.

«Nous assistons cette semaine à un passage de la microéconomie à la macroéconomie» résume Mohamed El Erian, conseiller économique du groupe Allianz. Walmart, qui compte plus 5000 grands magasins aux États-Unis, mais aussi Target qui en a quelque 2000, Costco près de 600, sans parler d'Amazon qui représente environ 40% du commerce en ligne, tirent la sonnette d'alarme presque simultanément. Signe qu'il se passe quelque chose de macro-économiquement important.

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Les géants de la distribution ont tous noté que depuis quelques semaines, les Américains achetaient moins, fréquentaient moins leurs magasins, consommaient davantage de produits bon marché et moins d'articles chers, notamment électroménagers. Dans le meilleur des cas, comme pour Home Depot, leader du bricolage, la demande de la part de professionnels et d'artisans du bâtiment reste assez forte pour compenser le repli des particuliers.

Premier trimestre «délicat»

En dépit d'informations détaillées en temps réel sur leurs ventes, les plus grandes enseignes de la distribution sont prises à contre-pied. Elles ont surstocké des articles au cours des derniers mois, dans l'ameublement et l'habillement par exemple, pour tenter de contrer les aléas de leurs chaînes d'approvisionnement. Elles se retrouvent obligées d'en solder une partie en vue de faire de la place dans leurs rayons pour des articles de consommation plus courante dont elles dégagent de plus faibles marges. «Nous nous attendions à voir les consommateurs se refocaliser sur les services au détriment des biens. Nous n'avions pas anticipé l'ampleur de ce basculement» explique Brian Cornell, patron de Target.

«Le premier trimestre a été une des périodes les plus délicates» juge Brett Biggs, Directeur financier de Walmart. Il y a trois mois, le numéro un mondial de la distribution anticipait 3% de hausse des bénéfices d'exploitation cette année. Désormais, il table sur un léger recul. Certains économistes y voient une tendance rassurante: le secteur de la distribution est en train de combattre l'inflation et de tolérer des réductions de ses marges. C'est exactement une des tendances sur laquelle la Réserve fédérale compte pour calmer les plus fortes hausses de prix aux États-Unis depuis 40 ans.

Walmart sait que sa position de leader dépend à moyen et long terme de sa capacité à être moins cher que ses rivales. La firme de Bentonville (Arkansas) est en train de forcer ses fournisseurs à baisser leurs prix. C'est une mauvaise nouvelle pour des sociétés comme Procter & Gamble, PepsiCo qui précisément ont réussi jusqu'à présent à préserver leurs marges en augmentant leurs prix.

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Hausse des prix du carburant

Outre le surstockage, Target, Amazon et leurs rivales sont victimes de hausses plus fortes que prévu de leurs coûts de transport en raison de la hausse des prix du carburant. En moyenne depuis un an, l'essence à la pompe a grimpé de 32% aux États-Unis. Cette semaine le prix moyen a établi un nouveau record, à 4, 48 dollars pour un gallon de 3, 8 litres. Pour Target cela se traduit par un milliard de dollars de coûts supplémentaires.

Des hausses de prix à l'effondrement de 18% de Wall Street depuis le début de l'année, tous ces développements affectent le moral des Américains et accroissent le risque de récession. Pour Mohamed El Erian la probabilité d'une récession augmente. «La récession n'est pas inévitable... ce qui est inévitable est la stagflation», combinaison calamiteuse d'une stagnation de la croissance et de hausses de prix qui oblige la Fed a poursuivre ses hausses de taux directeurs.

Âge de la retraite : nos voisins européens ont-ils tous déjà opté pour les 65 ans ?

LA VÉRIFICATION - «La quasi-totalité des pays européens» ont porté leur âge légal à 64 ou 65 ans, a assuré Stanislas Guerini, mercredi. À raison ?

Qui sont les créanciers de nos 2813 milliards d’euros de dette publique?

ANALYSE - La France, qui n’a jamais fait défaut depuis 225 ans, se finance en quasi-totalité sur les marchés de capitaux du monde entier.

Covid-19 : les Français peuvent enfin ôter le masque dans les transports

Métro, bus, trains, taxis... Ce lundi, le masque tombe dans les transports publics en France, ainsi que dans les avions et aéroports de l'Union européenne.

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L'Humanité

Hors compétition. Michel Hazanavicius, « à Cannes, soit on t’adore, soit on veut te pendre »

Entretien

En ouverture du 75e Festival de Cannes, « Coupez », la nouvelle comédie enthousiasmante du réalisateur de « The Artist » et des deux premiers « OSS 117 », suit le tournage épique d’un remake de film de zombies japonais. Rencontre avec un cinéaste dont l’œuvre hilarante vient d’ouvrir le festival de Cannes. Entretien

Michaël Mélinard

Cinéaste prolifique, Michel Hazanavicius signe « Coupez », une fantaisie désopilante sur fond de tournage d’un film de zombies diffusé en direct sur une plateforme. Après « The Artist » et « le Redoutable », le réalisateur explore à nouveau la création cinématographique en rendant hommage au collectif et à l’engagement de ceux qui la font. Ce film, où l’on retrouve entre autres Romain Duris, Grégory Gadebois, Bérénice Bejo et Jean-Pascal Zadi, a ouvert mardi 17 mai le Festival de Cannes.

Pour quelles raisons avez-vous décidé de changer le titre du film, passé de « Z (comme Z) » à « Coupez » ?

Les Ukrainiens me l’ont demandé. Il faut comprendre le contexte. Il y a un an, de mon point de vue de Français faisant une comédie avec des zombies, « Z (comme Z) » n’avait évidemment aucune connotation politique. Entre-temps, et sans même parler de Zemmour qui mettait des Z un peu partout, est arrivée la guerre en Ukraine avec des Z sur les chars russes. Le Z s’est chargé d’un truc très proche de la croix gammée pour l’Europe de l’Est, et en premier lieu pour les Ukrainiens. À partir du moment où Frémaux (délégué général du Festival de Cannes – NDLR) a annoncé que le film ferait l’ouverture, il est devenu autre chose. Tout d’un coup, ce titre a incarné une forme d’indifférence coupable à ce qui se passe à 2 000 km. Personne n’a mal agi dans l’histoire mais le contexte a changé. J’ai fait un film sur la Tchétchénie qui parlait de l’armée russe («The Search »), donc les Ukrainiens ne me soupçonnaient de rien. Mais, de manière très respectueuse, ils m’ont demandé si je pouvais changer le titre. Ils étaient très touchés qu’on fasse ce geste et je suis heureux de l’avoir fait.

Hors compétition. Coupez ! Avec Michel Hazanavicius, un zombie peut en cacher un autre

En quoi le nouveau titre, « Coupez », fait-il écho à l’imaginaire du cinéma ?

Il y a un double jeu sur ce « Coupez ». Les personnages ont des haches et coupent des têtes et des bras parce que ce sont des zombies. Mais je rassure tout le monde, ce sont des zombies gogols qui font pitié. Si vous avez peur des zombies, vous êtes tranquilles. « Coupez », c’est aussi le « coupez » du réalisateur. Mon film raconte l’histoire d’un film. Et le film dans le film est un plan-séquence. Le principe d’un plan-séquence, c’est qu’il n’y a pas de coupes.

Qu’est-ce qui vous a conduit à revenir à cette idée de film dans le film ?

J’aime bien la dynamique méta. On a une petite mise en abyme avec un jeu sur le fond et la forme. Elle amène des dynamiques potentiellement ludiques. On peut faire comme c’est ici le cas de la comédie mais aussi des trucs plus oniriques ou charmants comme avec « The Artist ». Dans le cas du « Redoutable », une espèce de portrait de Jean-Luc Godard à un moment de sa vie, l’histoire qui le décrit ne le montre pas toujours à son avantage. En revanche, la forme utilisée en jouant avec des motifs godardiens lui rend complètement hommage. Cela crée un équilibre. Chaque film trouve une espèce d’équation entre le fond et la forme. Avec « Coupez », j’ai fait un film gigogne qui permet un jeu assez vertigineux.

"Couper" est très divertissant et raconte des choses.

Au pays du cinéma d’auteur, vous exaltez le collectif…

Un plateau est très organique. Si le stagiaire qui devait accompagner l’acteur ne se réveille pas, toute la machine est déréglée. C’est ce que raconte le film. Cette équipe de tournage, si futile que soit sa mission, à savoir raconter une histoire, est aussi une métaphore, pour le meilleur et pour le pire, de n’importe quel groupe social. Il y a des hiérarchies, des ego, des interactions, des rapports de subordination, des conflits. Tout cela est ramassé avec l’idée du temps qui passe très vite. Il faut aller au bout de la mission. Là-dedans, faire surgir l’importance de travailler ensemble, de se donner la main et du collectif est l’un des moteurs de l’histoire du film.

Que vous inspire la présentation de « Coupez » en ouverture du Festival de Cannes ?

C’est un très grand honneur. Je suis hyper fier de le faire avec une franche comédie, un film joyeux qui valorise les gens de cinéma. En grande majorité, les films de festival sont très à l’écoute du monde. Mais ce ne sont pas forcément des films de divertissement. « Coupez » est très divertissant et raconte des choses.

Que représente le Festival de Cannes, où vous avez connu des fortunes diverses ?

Il représente un des rares endroits où le cinéma est aussi important. Cannes reste sans doute le plus grand festival du monde. Sur le moment, un avis défavorable est très violent. Ce ne sont pas juste des gens qui ont vu un film qui ne correspond pas à leur attente. Ils veulent vous pendre ! En revanche, c’est très gratifiant quand il y a une adhésion au film. Mais au final, avec le temps, on se rend compte que c’est d’abord un endroit où les gens s’investissent émotionnellement dans votre travail. Ils ont des avis durs, tranchés, violents. En fait, c’est cool. Si vous me demandez : « Irais-tu à Cannes si tu te faisais défoncer à chaque fois ? » Non, sans doute pas, je ne suis pas maso. Je me suis fait défoncer une fois, c’est vrai (pour « The Search » – NDLR). Mais les autres fois, cela s’est extrêmement bien passé. En particulier avec « The Artist ». Avec « le Redoutable », des gens ont adoré, d’autres n’ont pas aimé qu’on touche à Godard de cette manière-là. Finalement, j’aime bien que des gens soient énervés et je suis très content d’y aller.

Un plateau, c'est organique. Si un stagiaire ne vient pas, tout est déréglé. Cette équipe est une métaphore, pour le meilleur et pour le pire, de tout groupe social.

Comment appréhendez-vous cette période post-Covid dans les salles de cinéma ?

Il y a quelque chose d’un peu inquiétant. Le gros des entrées en salles concerne des films qui ont tous le même profil de blockbuster américain très formaté. Cela pose le problème de l’exclusivité de la fréquentation. Il faut espérer que des films français arrivent à séduire de plus en plus les spectateurs et qu’un plaisir renaisse. La pandémie a accéléré la concurrence des plateformes. Mais c’est un marché en pleine mutation. Ce n’est pas comme si elles allaient toutes bien. Ce marché va aussi se réguler. Le danger, c’est qu’il n’y ait en termes de fréquentation que des films “événements”, très chers, très formatés. Et une économie de misère autour. Cela ressemble à la direction que prend le monde, mais il faut essayer de lutter contre ça.

Que vous inspire la demande des cinéastes ukrainiens de mettre en pause la culture russe ?

Je ne sais pas comment être très pertinent sur la question. Il est très compliqué d’être binaire. Je comprends totalement la volonté d’un embargo radical sur les Russes, d’arrêter tout type de commerce avec eux. Malgré tout, une fois qu’on a dit cela, il y a aussi une autre réalité qui concerne la culture. La plupart des gens qui la font sont des voix dissonantes et sont, au minimum, non poutiniens, au maximum, antipoutiniens. On se retrouve dans une situation potentiellement très contre-productive et très complexe. Je ne crois pas être qualifié pour donner une réponse pertinente. J’ai ces deux éléments et je suis dans une espèce d’impasse. J’ai du mal à réfléchir plus loin que ces deux choses complètement contradictoires. Deux vérités s’affrontent. Mais je comprends les Ukrainiens. Il y a des situations où il n’y a pas de bonne solution. Heureusement que ce n’est pas à moi de choisir.

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Le Figaro

Covid-19 : 64 morts en 24 heures, 17.530 malades hospitalisés

La baisse se poursuit à l'hôpital. 1115 patients sont traités ce jeudi en services de soins critiques, contre 1149 la veille.

64 personnes sont mortes du Covid-19 ce jeudi 19 mai, soit 16 de moins que mercredi, où 80 malades étaient décédés à cause du virus, selon le bilan quotidien de l'organisme Santé publique France.

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17.530 malades sont actuellement hospitalisés en France (contre 17.883 mercredi), dont 591 arrivés ce jeudi. 1115 patients sont traités en services de soins critiques. 24 heures plus tôt, ils étaient 1149.

Ce qu'il faut retenir de ce jeudi

L'Organisation mondiale de la santé a annoncé jeudi l'homologation d'urgence du vaccin anti-Covid Convidecia des laboratoires chinois CanSino Biologics, au moment où Pékin se bat contre une résurgence de la pandémie.

La police de Londres a bouclé son enquête sur le scandale des fêtes organisées à Downing Street malgré les confinements liés à l'épidémie de Covid-19, en épargnant au premier ministre Boris Johnson une nouvelle amende.

Le laborLatoire Valneva a annoncé jeudi une nouvelle étape vers l'autorisation de son candidat-vaccin contre le Covid-19 par l'Agence Européenne du Médicament (EMA), suscitant un rebond de son cours boursier. La société franco-autrichienne a indiqué que l'EMA avait accepté la soumission du dossier d'autorisation de mise sur le marché de son candidat-vaccin VLA2001.

Enfin, la Corée du Nord a envoyé trois avions cargos cette semaine en Chine pour y chercher des fournitures médicales afin de lutter contre l'épidémie de Covid qui prend de l'ampleur, selon les médias sud-coréens.

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Variole du singe : plus d'une quarantaine de cas suspects ou confirmés en Espagne et au Portugal

Les autorités sanitaires du Canada examinent également treize cas de cette maladie qui se manifeste par de la fièvre, des douleurs musculaires et une éruption cutanée sur les mains et le visage.

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DÉCRYPTAGE - En prévention primaire c’est-à-dire avant la survenue d’un incident cardiovasculaire, le risque est réel.

L'Humanité

Festival de Cannes. Le brillant discours de Vincent Lindon, président engagé du jury

Actu

Il y a des moments suspendus, un peu magiques, et le discours prononcé à l’ouverture du Festival de Cannes par le comédien Vincent Lindon, président du jury, est de ceux-là. Brillant, émouvant, il rappelle une évidence un temps oubliée : la culture est essentielle.

Michaël Mélinard

De l’émotion, de la solennité et une pointe d’autodérision. Vincent Lindon a placé haut le curseur avec un discours inaugural somptueux autour du rôle des artistes. Le comédien qui a plusieurs fois pris publiquement la parole en faveur de l’hôpital ou en appelant à une plus grande solidarité des plus riches avec les plus démunis par le biais de la taxe Jean Valjean s’interroge. « Doit-on user de sa notoriété aussi modeste soit elle pour porter haut et fort la parole des sans voix ou au contraire, refuser d’exprimer publiquement une position dans des domaines où nous n’avons ni légitimité, ni compétences particulières ? Je n’ai pas la réponse ». Et pourtant, il l’a.

Vincent Lindon : « Si vous n’épousez pas la cause, le personnage est injouable »

Le cinéma est un art majeur

Mais avant de nous la servir, Lindon parle de lui, de ses collègues, des cinéastes et de tous les artistes. « Comme tous ceux qui ont eu l’immense bonheur de pouvoir vivre de leur art dans une existence libre, nous sommes une composante infime d’un grand tout essentiel qui s’appelle la culture. La culture n’est pas une aimable excroissance ni un futile ornement de la société, elle n’est pas en marge. Elle en est le centre et en sera le vestige ».

Juliette : « Ça aurait de la gueule un grand ministère de la Transmission ! »

Il insiste sur son importance mémorielle en évoquant Mozart, Corneille, Molière ou Michel-Ange, aussi importants que leur souverain, Joseph II, Louis XIV et Jules II. « Le festival international du film de Cannes prolonge cette tradition séculaire née d’une volonté de lutte contre un fascisme qui avait dénaturé le cinéma européen. Il n’a cessé d’accueillir, de protéger et de réunir les plus grands cinéastes de leur temps ».

Vincent Lindon n’en démord pas. Le cinéma est un art majeur dont Cannes demeure un puissant passeur. « Ouvert sur toutes les cultures, n’exigeant rien d’autre que l’exigence, ses sélections ont retenu des films dont l’ambition ne se limitait pas seulement à remplir les salles. C’est la fonction du festival de Cannes. C’est sa gloire ».

Un appel à l’engagement

Et l’acteur de poursuivre son sans-faute en mentionnant bien sûr la guerre qui se joue à l’est de l’Europe mais aussi d’autres conflits moins médiatisés.  « C’est cette ligne inflexible artistique et citoyenne qui rend nécessaire ce qui sans cela serait obscène. Projeter des images radieuses en surimpression de scènes abominables qui nous parviennent d’une Ukraine héroïque et martyrisée. Ou bien encore, ensevelir sur la mélodie du bonheur, les massacres silencieux qui s’abattent sur le Yémen ou le Darfour ».

Les films, les grands moments... Suivez ici toute l'actualité du Festival de Cannes 2022.

La réponse tant attendue advient enfin. « Pouvons-nous faire autre chose qu’utiliser le cinéma, cette arme d’émotion massive pour réveiller les consciences et bousculer les indifférences ? Je ne l’imagine pas ». Et de saluer les grands cinéastes avant d’appeler à l’engagement.  « Voici venu le temps des artistes, des cinéastes responsables pour nous porter, pour nourrir notre imaginaire et nous aider à nous répéter en nous-mêmes chaque fois que nous le pourrons en hommage à tous ceux qui souffrent et qui se battent dans le monde : Être vivant et le savoir ».

Festival de Cannes. Pierre Lescure, président en 2022, il nous raconte

Les films en compétition officielle

  • Holy Spider, d’Ali Abbasi (Danemark, Iran)
  • Les Amandiers, de Valeria Bruni Tedeschi (France)
  • Crimes of the Future (Les Crimes du futur), de David Cronenberg (Canada)
  • Tori et Lokita, de Jean-Pierre et Luc Dardenne (Belgique)
  • Des étoiles à midi, de Claire Denis (France)
  • Frère et sœur, d’Arnaud Desplechin (France)
  • Close, de Lukas Dhont (Belgique)
  • Armageddon Times, de James Gray (Etats-Unis)
  • Broker, de Hirokazu Kore-eda (Japon)
  • Nostalgia, de Mario Martone (Italie)
  • R.M.N., de Cristian Mungiu (Roumanie)
  • Triangle of Sadness (Le Triangle de la tristesse), de Ruben Ostlund (Suède)
  • Decision to Leave, de Park Chan-wook (Corée du Sud)
  • Showing Up, de Kelly Reichardt (Etats-Unis)
  • Leila’s Brothers, de Saeed Roustaee (Iran)
  • Boy From Heaven, de Tarik Saleh (Suède, Egypte)
  • Pacification, de Aldbert Serra (France, Espagne, Allemagne, Portugal)
  • Un petit frère, de Léonor Seraille (France)
  • La Femme de Tchaïkovski, de Kirill Serebrennikov (Russie)
  • Hi-Han (Eo), de Jerzy Skolimowski (Pologne)
  • Le Otto Montagne (Les Huit Montagnes), de Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch (Italie, Belgique, France)
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Le Figaro

Allemagne : Gerhard Schröder, proche de Poutine, privé d'une partie de ses avantages d'ancien chancelier

En conséquence du «comportement de l'ancien chancelier et lobbyiste Gerhard Schröder face à l'invasion russe en Ukraine», le Bundestag a annoncé priver l'ex-dirigeant d'une partie de ses avantages.

L'ex-chancelier allemand Gerhard Schröder, proche de Vladimir Poutine et détenteur de plusieurs mandats dans des groupes russes, a été privé d'une partie de ses avantages d'ex-dirigeant, dont l'attribution de bureaux, a-t-on appris ce jeudi 19 mai de source parlementaire.

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«Les groupes parlementaires de la coalition ont tiré les conséquences du comportement de l'ancien chancelier et lobbyiste Gerhard Schröder face à l'invasion russe en Ukraine», indique la commission budgétaire du Bundestag, la chambre basse du parlement allemand. La coalition au pouvoir justifie aussi cette décision par le fait que «l'ancien chancelier Schröder n'assume plus aucune obligation continue liée à sa fonction». En tant qu'ancien chancelier, il a droit encore à plusieurs bureaux à la chambre des députés et à un budget pour du personnel. Un privilège, qui coûte 400.000 euros par an aux contribuables.

L'ancien dirigeant social-démocrate, âgé de 77 ans et lâché ces derniers mois par une partie de ses collaborateurs, conserve cependant sa protection policière et sa pension de retraite d'ex-chancelier (1998-2005). Plus globalement, la commission budgétaire demande au gouvernement de veiller désormais à ce «que la dotation de fonction des anciens chanceliers fédéraux se fasse en fonction de l'obligation continue découlant de leur fonction et non en fonction de leur statut».

Devenu figure encombrante

Gerhard Schröder n'est ainsi pas exclusivement concerné et Angela Merkel elle-même, au pouvoir entre 2005 et 2021, pourrait à l'avenir voir rogner une partie de ses avantages. Mais c'est bien Gerhard Schröder, devenu une figure encombrante en Allemagne y compris pour l'actuel chancelier social-démocrate Olaf Scholz, qui est principalement visé. L'ancien chancelier est sous pression depuis l'invasion russe de l'Ukraine. Contrairement à la plupart des anciens dirigeants européens présents avant la guerre en Ukraine dans les instances dirigeantes des entreprises russes, il n'a pas démissionné.

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Gerhard Schröder reste ainsi président du comité des actionnaires de Nord Stream AG, le gazoduc controversé entre la Russie et l'Allemagne suspendu en février, et président du conseil de surveillance de Rosneft, premier groupe pétrolier russe. Depuis privé de distinctions honorifiques par plusieurs villes et ciblé par des appels à son éviction du parti social-démocrate SPD, il avait fait savoir en avril qu'il n'avait aucune intention de démissionner, sauf si Moscou venait à cesser ses livraisons de gaz à l'Allemagne. Un scénario auquel il disait ne pas croire.

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Guerre en Ukraine : Poutine conduirait les opérations militaires personnellement

D'après des sources militaires occidentales qui se sont confiées au Guardian, le chef du Kremlin s'impliquerait personnellement «au niveau d'un colonel ou d'un brigadier».

Les deux filles de Vladimir Poutine pourraient être sanctionnées par l'Union européenne

Cet élargissement des sanctions proposé par la Commission européenne fait suite à la découverte de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des forces russes.

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Adhésion à l’Otan: après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles

ANALYSE - Si l’hypothèse d’une adhésion était depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine.

Le Figaro

Les jeunes diplômés de la «génération climat» dictent leur loi aux entreprises

ENQUÊTE - Ils signent des manifestes et refusent de rejoindre des groupes qui ne seraient pas engagés dans une démarche écologique.

À 20 ans, Guillaume Majubert, étudiant à l'ESCP jure qu'il renoncera à travailler pour les entreprises qu'il juge trop peu engagées dans la transition écologique. Pour s'engager, il a signé le Manifeste étudiant pour un réveil écologique, rédigé en 2018 par des futurs diplômés de grandes écoles. «Nous souhaitons profiter de la marge d'action dont nous bénéficions en tant qu'étudiants en nous tournant vers les employeurs que nous estimerons en accord avec nos revendications», conclut le manifeste.

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Le cas de Guillaume est loin d'être isolé. Depuis son lancement le manifeste a recueilli 33.000 signatures. L'objectif de ces jeunes engagés pour l'environnement : faire monter la pression sur les entreprises. Depuis 2018, le collectif Pour un réveil écologique organise des opérations de communication sur les réseaux sociaux pour dénoncer les pratiques de certains groupes « qui veulent avoir l'air verts, sans l'être vraiment », étrillent-ils sur Twitter.

Pour la plupart, ces jeunes diplômés ne souhaitent pas aller rejoindre la Zad de Notre-Dame des Landes, ni une ferme collective dans le Tan. Loin de la déclaration radicale et largement commentée de huit étudiants d'Agro Paris Tech à la remise de diplôme de mi-mai qui ont affirmé haut et fort vouloir «bifurquer», la plupart des jeunes sont prêts à rejoindre des groupes ou start-up. Mais à condition que ceux-ci respectent certains engagements.

Guillaume Majubert s'est engagé comme bénévole dans le collectif aussitôt sa classe préparatoire terminée. Pour son premier stage à l'ESCP Business School, intégrée en septembre dernier, il a choisi un fonds d'investissement immobilier spécialisé dans la régénération urbaine, dont il a pu éprouver l'engagement. «Ils affichent dans leur charte la volonté de recréer des mètres carrés de pleine terre pour obtenir une artificialisation nette des sols négative», expose-t-il. L'élève de la prestigieuse école de commerce revendique une démarche «qui accompagne les entreprises sans dogmatisme», désapprouvant les méthodes «d'activistes qui leur tapent dessus et estiment qu'elles n'en feront jamais assez».

Une politique qui peut faire la différence

Le cas de Guillaume et des autres signataires du Manifeste étudiant pour un réveil écologique est en réalité une lame de fond. Une récente étude de l'entreprise américaine Cone montre que 64 % des milléniaux — nés entre 1980 et 1999 — sont prêts à refuser un emploi si l'employeur n'est pas assez engagé sur les questions sociales et environnementales. Un chiffre mis en exergue dans un livre blanc publié en mars 2022 par le spécialiste du recrutement PageGroup. «Le marché de l'emploi est extrêmement tendu en ce moment, nous assistons à une véritable guerre des talents, constate Isabelle Bastide, présidente de PageGroup France. Dans ce contexte, une entreprise qui met en œuvre une politique RSE sincère est en mesure de faire la différence.»

Et tant pis si cette politique RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) implique de faire une croix sur des activités souvent appréciées par les jeunes recrues. Le cabinet de conseil qui vient de recruter Thomas (*) tiendra cette année son séminaire d'entreprise à Marseille plutôt qu'à Barcelone pour éviter l'avion. «J'aurais préféré aller en Espagne, avoue ce diplômé de l'École Polytechnique, mais je juge ce choix raisonnable.» Il a beau ne pas avoir signé le Manifeste étudiant, Thomas considère qu'il aurait pu refuser un poste dans une entreprise qui n'en a que faire de sa responsabilité sociétale. «Je n'aurais pas pu travailler uniquement pour des clients provenant d'industries polluantes, estime le consultant en stratégie, même si, pour l'heure, ma priorité est d'emmagasiner de l'expérience.» Il se dit convaincu que la RSE pèsera de plus en plus lourd dans ses choix professionnels au fil de sa carrière.

«Toutes les entreprises verdissent leurs rangs»

Partant de ce constat, les entreprises redoublent d'efforts. À l'instar du groupe Danone, qui s'engage depuis plusieurs années sur les questions environnementales. «Plus que jamais, les jeunes actifs orientent leurs choix professionnels vers des entreprises engagées en matière de RSE, entérine Aude Michaud, responsable sourcing et marque employeur chez Danone, qui recrute plus de 750 jeunes chaque année. Ces engagements font partie intégrante de notre ADN, traduite par notre signature d'entreprise “One Planet. One Health” qui reflète notre vision selon laquelle la santé des hommes est indissociable de celle de la planète.»

Au même titre que d'autres variables, telles que la rémunération, l'ambiance ou l'amplitude horaire, les engagements sociétaux font désormais partie intégrante de la réputation des entreprises, et donc de leur désirabilité. Ce que les spécialistes des ressources humaines ont coutume d'appeler la «marque employeur». Un phénomène assez nouveau. «À mon sens, 2019 a été l'année de la bascule. Tout un faisceau d'évènements, comme la loi Pacte, les feux en Australie ou le succès de l'application Yuka, ont poussé les entreprises à prendre des engagements forts», considère Caroline Renoux, fondatrice et présidente de Birdeo, un cabinet de recrutement spécialisé dans la RSE. Preuve de cette prise de conscience généralisée des entreprises, le chiffre d'affaires de Birdeo est en nette croissance ces dernières années. «Toutes les entreprises verdissent leurs rangs : les fonds d'investissement, les grandes entreprises, les cabinets de conseil, et toutes les entreprises de taille intermédiaire», liste Caroline Renoux.

Un critère parmi d'autres ?

Le niveau de rémunération et le contenu du poste restent malgré tout des critères prépondérants. Selon la dernière enquête annuelle de la Conférence des grandes écoles sur l'insertion professionnelle des étudiants, la politique RSE figure à la dixième place au tableau des critères de l'emploi, cité par 5,5 % des sondés. Le montant du salaire, lui, est mentionné par 34 % des sondés.

À l'image de cette hiérarchie des critères, Clara* a choisi de réaliser son stage de fin d'études chez Bayer, géant de l'agrochimie, et invoque le motif de la rémunération. «Vous n'imaginez même pas combien je gagne», lâche, espiègle, la future ingénieure agronome. Et de poursuivre : «Les boîtes comme Bayer sont systématiquement montrées du doigt, mais quoi qu'on en pense, ces spécialistes de l'agroalimentaire ne sont pas prêts de disparaître et finiront bien par évoluer». Idem pour l'aviation, selon Paul Foujols, récemment embauché en CDI par une compagnie aérienne comme pilote de ligne. Un « rêve de gosse » pour le jeune homme de 25 ans. «Je suis passionné, raconte-t-il. Je ne me suis jamais demandé si ce métier est polluant ou non.» Pour autant, Paul Foujols se révèle très sensible aux progrès du secteur aérien pour limiter son impact sur l'environnement. «Aujourd'hui, on ne produit plus que des avions de taille raisonnée qui consomme beaucoup moins», se félicite le jeune pilote, qui espère un jour tenir le manche d'un avion zéro carbone.

(*) Le prénom a été modifié

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RATP : quand les touristes à Paris se retrouvent bloqués pour acheter leurs tickets de bus

Certains visiteurs étrangers peuvent éprouver des difficultés à acheter un billet de bus à Paris. Des solutions alternatives existent cependant.

Paris : la RATP retire temporairement du service 149 bus électriques après deux incendies en un mois

Quelques semaines après un premier incendie, un tout récent «bluebus» s'est embrasé ce vendredi devant la bibliothèque François Mitterrand. Le même jour, un bus électrique d'une marque différente a pris feu à Carcassonne.

Nouvelle chute d'Orpea en Bourse après des révélations financières de Mediapart

Le titre Orpea a perdu 19% mercredi suite à des révélations de Mediapart selon lesquelles un investisseur luxembourgeois du groupe d'Ehpad aurait procédé à des «opérations douteuses».

Le Figaro

Chantilly : une jeune femme attaquée au couteau par un auto-stoppeur

Guillaume Poingt

Selon les victimes et les gendarmes, le suspect «semblait réciter des prières en langue arabe» lors de l'agression et au moment de son interpellation.

Une jeune femme a été attaquée au couteau dans la nuit du mardi 17 au mercredi 18 mai, peu après minuit, aux abords de l'hôtel Campanile de Chantilly dans l'Oise, a appris Le Figaro par le parquet de Senlis. L'agresseur présumé, un individu anglophone de type africain, a été interpellé. Il avait été pris en stop quelques instants auparavant par la jeune femme et son compagnon, puis avait été conduit vers l'hôtel à sa demande.

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«Si les victimes et les gendarmes ont indiqué qu'il semblait réciter des prières en langue arabe lors de la commission des faits et au moment de son interpellation, il n'est pas possible, à ce stade, de déterminer les raisons de son passage à l'acte», détaille le procureur de Senlis, Jean-Baptiste Bladier, dans un communiqué. Le parquet national antiterroriste a été avisé, mais les investigations se poursuivent sous l'autorité du parquet de Senlis. L'enquête a été confiée à la brigade de recherches de Chantilly pour «tentative d'homicide, violences aggravées et rébellion».

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«Un couteau au niveau de son cou»

C'est lors de l'arrivée à l'hôtel Campanile, où l'auto-stoppeur avait demandé à être conduit, que la situation a totalement dégénéré. «Faute de pouvoir présenter une pièce d'identité auprès du personnel d'accueil, il n'y était pas accueilli. Pour des raisons qui restent à éclaircir, ce même individu s'en serait alors physiquement pris à la jeune femme, en portant un couteau au niveau de son cou», indique le parquet de Senlis. Grâce à l'intervention de son compagnon, la jeune femme a finalement pu se libérer de l'emprise de son agresseur. Ce dernier aurait été frappé à de multiples reprises par plusieurs individus qui seraient intervenus.

Mis en fuite, l'agresseur a été interpellé 200 mètres plus loin par les gendarmes. Les militaires ont utilisé à deux reprises un pistolet à impulsion électrique pour maîtriser le mis en cause, qui s'était montré menaçant. «La jeune femme victime, très choquée, présente des blessures légères au niveau du cou et sur la partie haute du corps ainsi que des excoriations au niveau des membres. Par ailleurs, deux gendarmes ont également été blessés au cours de l'interpellation», précise le parquet de Senlis.

«À ce stade, le mis en cause n'a pas encore pu être identifié. Présentant de nombreuses blessures, il a été pris en charge par les secours et hospitalisé. Pour l'heure, il n'a pas encore été entendu, son état de santé étant jugé incompatible avec une mesure de garde à vue», indique enfin le parquet.

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«Je pense à elle tous les jours» : deux ans après sa disparition, la jeune Wissem reste introuvable

Cette adolescente n'a plus donné signe de vie depuis le 31 juillet 2019. Son téléphone portable a borné pour la dernière fois à Bezons, dans le Val-d'Oise.

Drôme : un homme en garde à vue après un refus d'obtempérer et une course-poursuite près de Valence

Dans sa fuite, le mis en cause a délibérément foncé sur un policier. L'agent n'a eu d'autre choix que de se jeter dans un fossé pour éviter d'être renversé.

Chauffeur de bus tué à Bayonne : les accusés échappent aux assises

Les deux principaux suspects, qui ont tué Philippe Monguillot le 5 juillet 2020, ne risquent plus la prison à perpétuité. L'épouse de la victime, Véronique Monguillot, se dit «anéantie».

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Le Figaro

Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro

John Timsit

La nomination d'Élisabeth Borne à Matignon et les futures législatives étaient les thèmes traités dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Le Figaro continue de faire vivre le débat post-présidentiel et pré-législatives. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

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Pour ce nouveau numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Agnès Verdier-Molinié, directrice générale de la Fondation Ifrap. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Nicolas Barotte, correspondant «Défense», de Manon Malhère, journaliste au service Économie, et de Claire Conruyt, journaliste au service Politique.

À lire aussiEmmanuel Macron ouvre la séquence du remaniement gouvernemental

Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Élisabeth Borne : pourquoi y a-t-il plus de critiques venant de la gauche que de la droite ?», «Quelles doivent être ses priorités économiques ?», et «Emmanuel Macron est-il assuré d'avoir une majorité à l'Assemblée nationale ?»

Élisabeth Borne : pourquoi y a-t-il plus de critiques venant de la gauche que de la droite ?

Nommée lundi, la nouvelle première ministre a soulevé une bronca dans une partie de l'opposition. Alors que son profil social était mis en avant par les partisans du président de la République, la gauche et en premier lieu Jean-Luc Mélenchon sont montés au front pour railler le bilan économique d'Élisabeth Borne, ministre pendant le premier quinquennat d'Emmanuel Macron. Elle est parvenue à faire passer des réformes que la droite n'avait pas pu enclencher.

Quelles doivent être ses priorités économiques ?

Alors que s'ouvre un nouveau quinquennat, le gouvernement, qui n'est pas encore nommé, devra faire face à une multitude de défis économiques. À commencer par la question de la hausse des prix et donc du pouvoir d'achat qui a marqué la campagne électorale, avec le début de la guerre en Ukraine. Car Emmanuel Macron l'a promis ces dernières semaines : de premières mesures pour garantir le niveau de vie des Français seront votées dès le début de la nouvelle législature.

Emmanuel Macron est-il assuré d'avoir une majorité à l'Assemblée nationale ?

À un peu plus de trois semaines des prochaines législatives, toutes les forces politiques se mettent en ordre de marche. À commencer par la majorité rassemblée derrière la bannière «Ensemble» et qui doit apporter une assise parlementaire à Emmanuel Macron pour qu'il mène à bien son programme. Si le président de la République est quasiment assuré de l'obtenir, la prochaine chambre devrait être plus qu'agitée avec les possibles groupes de la NUPES et du RN.

» Voir l'émission du mardi 17 mai :

Emmanuel Macron ouvre la séquence du remaniement gouvernemental

RÉCIT - Le président se prépare dans le plus grand secret à nommer un nouveau premier ministre pour lancer son second mandat.

Élisabeth Borne première ministre : la consécration d'une «techno» de gauche

PORTRAIT - Travailleuse mais discrète, de gauche mais capable de faire adopter des réformes chères à la droite, cette polytechnicienne de 61 ans sans ancrage politique est nommée à Matignon.

Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre

Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.

Le Figaro

À l’est de Kharkiv, un enfer de tueries et de viols commis par les Russes dans leur déroute

REPORTAGE - À Malaya Rohan, occupée plus d’un mois, les habitants se terraient pour échapper aux abus et aux combats. Le récit de l’envoyé spécial du Figaro.

Sviatoslav Vakartchouk, la star du rock en tournée sur le front auprès des soldats ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le chanteur de rock et ancien député est venu soutenir les soldats ukrainiens de la 80e brigade parachutiste, sur le front du Donbass, dans un contexte de guerre contre la Russie.

Guerre en Ukraine: à Büchel, malgré la guerre, les pacifistes font de la résistance

REPORTAGE - À proximité de la base militaire américaine de Büchel (Rhénanie-Palatinat), les pacifistes allemands qui se mobilisaient, depuis la guerre froide, pour le retrait des armes nucléaires de leur sol s’opposent désormais aux livraisons d’armes allemandes à l’Ukraine.

La vie harassante dans les cités minières sinistrées du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Alors que les employés des mines tentent de poursuivre leurs activités, de plus en plus d’habitants, pourtant habitués à la guerre, songent à partir.

La guerre en Ukraine éloigne la Moldavie de Moscou et la rapproche de l’Europe

REPORTAGE - Dans ce petit territoire coincé entre la Roumanie, qui s’emploie très sérieusement à l’aider dans ses démarches d’adhésion à l’Union européenne, et l’Ukraine, en proie à l’invasion russe, 78 % des Moldaves ont confiance dans le projet européen de leur pays.

L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le Donbass s’efforce de faire fonctionner les hôpitaux, les réseaux électriques, les chemins de fer et de maintenir les services essentiels malgré la guerre.

Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes

REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.

Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.

Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.

À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.

Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.

Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.

Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie

REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.

Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés

REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.

Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.

En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.

À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.

Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.

Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.

À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.

L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.

Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.

Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.

La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.

La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

L'Humanité

La Fabrique cinéma. « Les nouveaux réalisateurs sont pleins de courage »

Entretien

Le dispositif accompagne la jeune création des pays du Sud et émergents. Cette année, le réalisateur Birman-Taïwanais Midi Z a été choisi comme parrain. Son dernier film, Nina Wu, était en lice sur la Croisette en 2019. Entretien

Pierre Barbancey

Programme conçu par l’Institut français en étroite collaboration avec le Festival de Cannes, la Fabrique cinéma veut assurer le repérage, l’accompagnement et le développement de la jeune création des pays du Sud et émergents. Cette année, les 10 projets sélectionnés mettent en avant des sujets sociétaux, engagés, où la jeunesse est notamment à l’honneur, questionnant ses origines, ses identités et ses aspirations. Le réalisateur birman-taïwanais Midi Z, lui-même ancien lauréat de la Fabrique cinéma, est le parrain de l’édition 2022.

Qu’est-ce qui a motivé votre engagement en tant que parrain de cette édition 2022 de la Fabrique cinéma ?

Pour moi c’est d’abord une belle opportunité et un honneur. J’y ai participé en 2012 alors que je préparais Adieu Mandalay. J’ai appris beaucoup de choses dans les ateliers. Cette fois, cela me donne la possibilité de lire des scripts, des histoires des participants venant de régions éloignées, d’endroits où je ne suis jamais allé. Autant de choses qui stimulent ma réflexion sur ce qu’est l’art. D’autant que je viens moi-même de Birmanie, où la situation ne rend pas facile la création artistique. Cela dit, je me considère aussi comme un étudiant, puisque j’ai l’occasion de m’enrichir au contact des autres. Je suis encore jeune et je continue à chercher toutes les opportunités possibles pour apprendre de nouvelles choses, découvrir de nouvelles pensées. Or, celles-ci ne peuvent venir que de nouveaux réalisateurs, parce qu’ils sont pleins de courage, de nouvelles idées.

Sans dévoiler des secrets, qu’est-ce qui vous a marqué dans la sélection de la Fabrique cinéma cette année ?

La plupart des projets présentés – mais je crois que c’est toujours vrai – sont très personnels dans leur façon de parler de leur pays, de leur région, de leur village. Il est important pour un artiste, pour un réalisateur, de tenir compte de son expérience particulière, mais dans des situations très communes. Cette année, il y a plus de diversités. Par exemple, on trouve davantage de films traitant de la question LGBTQ. C’est ce qui ressort. Et c’est très bien.

Les films, les grands moments... Suivez ici toute l'actualité du Festival de Cannes 2022.

Qu’est-ce qui, à vos yeux, caractérise le cinéma de la nouvelle génération de réalisateurs ?

De nos jours, il y a davantage de médias, de moyens de communication. Nous pouvons voir des films sur les plateformes, en streaming, en ligne… Ce qui a une influence sur les nouveaux réalisateurs et un impact sur les façons de penser, de manière nouvelle, de façon assez originale. Je suis bien conscient que parfois cela induit un effet inverse, car cet afflux d’images peut empêcher de penser son art. C’est particulièrement vrai pour les réalisateurs qui, comme moi, viennent de régions éloignées où la pratique de l’art coûte très cher. Lorsque vous devez vous débattre pour vivre, mais que vous voulez exprimer vos pensées sur la situation, c’est rude.

Surtout si l’on compare avec des artistes qui vivent dans des pays plus confortables comme les États-Unis, le Japon ou la Corée. C’est pourquoi les ateliers de la Fabrique cinéma sont importants. Ils offrent des opportunités à ces réalisateurs venant des zones en marge. L’art devrait être un échange, permettre la création entre ­artistes venus d’horizons différents. Si je résume, l’apport de tous ces médias différents a évidemment une influence sur ces jeunes ­réalisateurs. Mais cela nous permet, dans les situations difficiles que nous vivons, socialement ou politiquement, et qui nous obligent à nous battre, à penser de façon artistique. De quelle manière gardons-nous notre propre identité et comment cela se traduit-il par une création originale ? Cela a toujours été pour moi un problème intéressant à discuter.

Comment expliquez-vous que les cinéastes des pays du Sud et émergents aient besoin d’une telle aide ?

La situation dans les pays émergents ne permet pas aux gens de penser à l’art. Et donc nous, réalisateurs venant de ces régions, avons moins d’opportunités pour approcher la création artistique. Nous passons beaucoup de temps à lutter pour arriver à vivre. Ce n’est qu’après que nous pouvons étudier l’art. C’est le cas par exemple pour des pays comme la Birmanie, l’Inde, le Burkina Faso. C’est la réalité pour les populations en général, qui doivent lutter en permanence pour des conditions de vie décentes, pour les soins médicaux. Mais, dans le même temps, bien sûr, il existe des artistes qui veulent exprimer leurs pensées, leur propre expérience, qu’ils soient riches ou non. Mais ils ont moins d’opportunités.

Moi, personnellement, avant de partir de Birmanie, je n’avais pas eu la chance de voir un film dans un cinéma. C’est pourquoi il est important de donner cette opportunité à quelqu’un qui a moins de possibilités de faire des études artistiques. L’accès à l’art devrait être égal pour tous et pas réservé aux intellectuels ou aux gens riches. Nous, qui venons de classes plus pauvres, avons nos propres histoires que nous voulons exprimer. Les ateliers de la Fabrique cinéma offrent justement cet espace d’expression pour des gens très divers et issus de pays émergents. C’est très important, parce que cela va enrichir le cinéma.

Vous-même, utilisez-vous le cinéma de la même manière qu’à vos débuts ?

Dans un sens, je continue de la même manière qu’avant. Mais, dans le même temps, j’apprends beaucoup et je ­réfléchis à la meilleure manière d’introduire mes idées par de nouvelles formes cinématographiques. J’utilise le cinéma d’une manière documentaire : une seule équipe avec une petite caméra. Je retourne chez moi, je vais dans des endroits que je ne connaissais pas, je me familiarise avec le lieu et restitue la vie réelle. Mais quand je travaille avec des gens d’Hollywood, c’est différent. Ils ont leur opinion, et je dois ajouter des éléments, réécrire le script pour qu’ils comprennent. Pour ma part, je continue à faire beaucoup de recherches lorsque j’écris une histoire et crée des personnages. Je vais sur place voir les vraies personnes, je les interviewe. Je continue à faire ça, même si je combine avec des pratiques nouvelles.

Festival de Cannes 2022La Fabrique cinémaMidi Z
L'Humanité

Quinzaine des réalisateurs. Kelly Reichardt, carrosse d'or

La femme du jour

Sophie Joubert

Figure du cinéma indépendant américain, la cinéaste reçoit pour l’ensemble de son œuvre le prestigieux carrosse d’or, une récompense remise au Festival de Cannes en ouverture de la Quinzaine des réalisateurs. Elle succède à Martin Scorsese, Naomi Kawase, David Cronenberg ou au documentariste américain Frederick Wiseman, lauréat en 2021. Membre du jury du Festival de Cannes en 2019, Kelly Reichardt est cette année en compétition avec son huitième long métrage, Showing Up, qui met en scène le quotidien d’une artiste interprétée par Michelle Williams, son actrice fétiche. Depuis son premier film, River of Grass (1994), la réalisatrice de Old Joy et First Cow creuse le sillon d’un cinéma humaniste et minimaliste, proche de la nature, explorant la vie ordinaire et l’envers du mythe américain.

Festival de Cannes 2022cinéma indépendant
Le Figaro

Zineb El Rhazoui: «Le burqini est une avancée majeure de l’idéologie islamiste»

Anne Fulda

ENTRETIEN - L’essayiste voit dans l’autorisation du burqini à Grenoble une façon «d’imposer le marquage visuel des femmes musulmanes dans tous les espaces qui en sont encore préservés».

L’ex-journaliste de Charlie Hebdo, dont le nom a été avancé pour porter les couleurs du parti présidentiel aux législatives, s’inquiète des dernières avancées de l’islamisme, «un fascisme qui ne dit pas son nom», selon elle.

LE FIGARO. - Le conseil municipal de Grenoble a autorisé le burqini dans les piscines publiques. Que pensez-vous de cette décision?

Zineb EL RHAZOUI. - C’est un jour qui scelle une terrible régression pour les femmes françaises, et notamment les musulmanes dont on réduit les droits à toujours plus de voilement, plus de soumission à l’injonction de se couvrir. C’est aussi une avancée majeure de l’idéologie islamiste dans un espace qui devrait en être préservé par sa nature: la piscine municipale, lieu de mixité, de sport et de libération du corps. Je peux comprendre la volonté personnelle de certaines de se baigner couvertes ou en non-mixité, mais dans une démocratie telle que la France, de telles demandes peuvent trouver des débouchés dans le privé, certainement pas dans des lieux municipaux, c’est-à-dire financés par tous et ouverts à tous. Il existe bien en France des clubs privés où les espaces de sport sont réservés aux hommes ou aux femmes, mais l’intention des militants islamistes qui se cachent derrière cette initiative n’a jamais été de permettre aux femmes voilées de nager, mais plutôt d’imposer le marquage visuel des femmes musulmanes dans tous les espaces qui en sont encore préservés.

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Le burqini, mot-valise qui signifie littéralement «burqa de bain» n’est pas un habit adapté à la natation, mais plutôt à l’obsession de couvrir le corps des femmes chez les intégristes musulmans. Cette décision est aussi une régression des standards d’hygiène et de confort dans les équipements sportifs publics. Toutes les études démontrent que plus de textile dans une piscine induit plus de réaction chimique avec le chlore et donc plus de désagrément pour l’ensemble des baigneurs. Je ne parle même pas des mesures d’hygiène les plus élémentaires: comment s’assurer que ces baigneuses entièrement couvertes ne portent pas une serviette périodique gorgée de sang menstruel ou simplement leurs dessous de la veille sous leur burqini? Et qu’en est-il de l’obligation de se doucher avant de plonger dans le bassin collectif? Je ne suis hélas pas surprise par une telle décision, car lorsque le militantisme séparatiste d’une association telle qu’Alliance citoyenne rencontre le clientélisme électoral dont fait preuve le maire EELV Éric Piolle, c’est le vivre-ensemble qui recule au profit du communautarisme religieux. Et là où l’islamisme avance, les droits des femmes régressent inexorablement. Malheureusement, le succès accordé par ce maire à l’idéologie islamiste sur le dos des femmes risque d’encourager d’autres initiatives de ce type, et dans tous les domaines.

Éric Piolle, qui a indiqué que les femmes pourront aussi se baigner seins nus, a parlé d’un combat «féministe»: il assure que rien n’interdit le port de vêtements religieux dans l’espace public. Êtes-vous favorable à un changement de la législation?

Contrairement aux mètres de tissu de la burqa de bain nommée burqini, et surtout à ce qui peut se cacher en dessous, les seins nus ont l’avantage de ne présenter aucun problème d’hygiène. Je suis favorable à la possibilité pour les femmes de se baigner seins nus dans les piscines municipales. M. Piolle a raison: rien n’interdit le port de vêtements religieux dans l’espace public, et je serais contre une pareille interdiction qui serait une atteinte aux libertés individuelles, à l’exception des dispositions de la loi de 2010 qui interdit de se couvrir le visage dans l’espace public.

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Mais ce n’est pas parce qu’on a le droit de porter la soutane dans la rue que l’on devrait se permettre de plonger avec dans une piscine municipale! Il y a des lieux publics qui sont régis par des réglementations propres à en préserver le fonctionnement. Je suis, en revanche, favorable à un changement de loi concernant le voilement des petites filles dans l’espace public qui devrait être interdit, au nom de la protection de l’enfance. En France, nous avons voté une loi qui interdit les concours de mini miss de beauté, fondée sur l’argument de la non-sexualisation du corps des enfants. Qu’est-ce que voiler une petite fille, sinon admettre que son corps puisse être le réceptacle du désir masculin adulte?

La maire de Rennes, où le burqini est aussi autorisé, estime que «c’est l’État qui est laïc, pas le citoyen» ...

Cette interprétation est factuellement fausse, puisque la loi de 2004 qui interdit le port des signes religieux ostentatoires aux élèves dans les écoles est une extension de la loi de 1905 aux usagers du service public, c’est-à-dire les écoliers. Par ailleurs, la question du port du burqini dans les piscines municipales ne relève pas de la laïcité, mais de la préservation de la qualité et de l’hygiène dans les équipements sportifs et de loisirs publics. D’un point de vue philosophique, elle relève de la question - centrale dans notre civilisation - de l’égalité femmes-hommes. Le raisonnement qui consiste à faire de la laïcité un instrument de soumission à toutes les revendications religieuses est biaisé et dangereux. Ce n’est pas parce que la polygamie est une pratique matrimoniale courante, voire acceptée dans certaines cultures, qu’elle devrait être autorisée en France au nom de la liberté individuelle. La polygamie est interdite en France, parce que notre société - et donc notre droit - hisse l’égalité entre les sexes au sommet des valeurs de notre civilisation. À suivre le raisonnement des islamo-collabos, nous devrons bientôt l’autoriser sous prétexte qu’elle est pratiquée entre adultes consentants.

Vous vous êtes prononcée pour Emmanuel Macron. Qu’avez-vous pensé de la campagne présidentielle où interdiction du voile, «grand remplacement» et guerre contre l’islamophobie ont été évoqués?

Ce qui est déplorable, c’est qu’une question aussi universelle que celle de la lutte contre l’islamisme et de l’égalité femmes-hommes soit réduite à des considérations de chapelles politiques. Interdire le voile dans la rue aurait été une violation de notre Constitution, tandis que tout l’enjeu du combat contre l’islamisme consiste à faire reculer cette idéologie mortifère et liberticide sans porter atteinte à la démocratie. Quant aux deux thèses identitaires nommées «grand remplacement» ou «islamophobie», elles ont en commun d’être complotistes et factuellement infondées.

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La première sous-entend qu’il y aurait un plan délibéré de remplacement des populations européennes par d’autres, sans jamais préciser qui serait aux manettes de ce dessein. La seconde affirme qu’il y aurait un racisme d’État contre «la race musulmane» dans un pays où aucune loi ne cible les musulmans, ni aucune autre communauté religieuse. Par ailleurs, les chiffres officiels prouvent que les actes antisémites et anti-chrétiens sont en nette augmentation par rapport aux actes anti-musulmans, heureusement rares dans notre pays. Lors de son précédent mandat, Emmanuel Macron a posé des actes nécessaires contre l’islamisme qui gangrène la société française depuis des décennies et a fait interdire des officines séparatistes dangereuses. Toutefois, beaucoup reste à faire, et j’espère que ce second quinquennat continuera à lutter efficacement, et surtout démocratiquement, contre ce fascisme qui ne dit pas son nom.

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Le contrôle technique bientôt obligatoire pour les 2-roues

Dans un jugement rendu ce mardi, le Conseil d'État a signifié que cette mesure serait appliquée dès le 1er octobre.

Mort d'Antoine Alléno à Paris: son père annonce la création d'une association en soutien aux victimes de multirécidivistes

Le fils du chef multi-étoilé Yannick Alléno est décédé après avoir été percuté à Paris (7e arrondissement) par un homme à bord d'un véhicule volé.

Un rapport au vitriol sur les classes de CM1 et CM2

DÉCRYPTAGE - Devoirs à la maison, outils pédagogiques, manuels… D’une école à l’autre, l’enseignement est très variable, créant de fortes inégalités.

Le Figaro

«Droite: le grand sommeil»

Vincent Trémolet de Villers

L’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.

La chaleur ne suffit pas à expliquer la léthargie politique qui frappe la France. Pas plus que l’habileté d’Emmanuel Macron, qui, après une campagne en mode mineur aux élections européennes, municipales, régionales et présidentielle, poursuit pour les législatives cette stratégie d’assoupissement démocratique. Il aurait tort d’en changer puisque s’élèvent face à lui, pour seule opposition, l’éloquence satisfaite de Jean-Luc Mélenchon et la résignation de Marine Le Pen. Le premier assure (sans aller jusqu’à se présenter aux législatives) qu’il faut l’«élire» à Matignon, la seconde se contente, après avoir réuni plus de 13 millions de voix sur son nom, d’afficher des ambitions modestes. Trente députés: la défaite en chantant nous ouvre la carrière! Plus l’un et l’autre s’en prennent à Emmanuel Macron, plus ils consolident sa position centrale, son statut d’unique force de gouvernement. Aujourd’hui vote utile face à Mélenchon, hier face à Le Pen. Demain, on recommence! «Le rouge et le noir», ce n’est plus un roman, mais une martingale électorale!

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Dans ce jeu bloqué, on attendrait une voix, plusieurs même qui viendraient s’adresser à tous ces citoyens désespérés d’être enfermés dans le carcan des votes barrages et des illusions tribunitiennes. Cela fait du monde, les désabusés du lepénisme, les déçus du zemmourisme, les dépités du pécressisme, les sceptiques du macronisme. Ces électeurs orphelins considèrent que la politique ne se réduit pas au débat sur l’âge de départ à la retraite mais qu’il faudrait aussi dessiner les contours d’un État performant, restaurer la sécurité qui disparaît de nos vies quotidiennes, réduire la pression fiscale, assainir les comptes publics, maîtriser l’immigration, mettre au pas l’islamisme, s’inquiéter du fait qu’on ne trouve plus assez de professeurs et d’infirmiers? Qui peut leur donner tort?

Las! Ceux qui à droite (il y en a) pourraient les rasséréner préfèrent attendre. «Les législatives ne seront pas un désastre», «la campagne se fait dans les territoires», «Macron va s’effondrer»… Et quand tout cela sera fini, bien entendu, le pouvoir leur tendra les bras. Il y a cinq ans, la gauche sociale-démocrate a suivi la même stratégie. Machiavel s’est réveillé Anne Hidalgo.

«Avec Élisabeth Borne à Matignon, Emmanuel Macron opte pour le ni droite, ni droite»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Pour Maxime Tandonnet, la nomination d'une première ministre longtemps proche du Parti socialiste montre la volonté d'Emmanuel Macron d'ancrer son second mandat à gauche. Le président ouvre ainsi de nouvelles perspectives à la droite, estime-t-il.

Benjamin Morel: «Élisabeth Borne est un choix par défaut»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Pour le maître de conférences en droit public, Emmanuel Macron n'a pas l'intention laisser la nouvelle locataire de Matignon arbitrer les grandes lignes de la réforme des retraites ou la gestion de la crise économique.

«Il faut rétablir la gratuité à l'école pour tous les enfants de Français de l'étranger»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Pour Naïma M'Faddel, candidate LR pour représenter les Français expatriés au Maghreb et en Afrique de l'Ouest, les frais de scolarité dont doivent s'acquitter les Français à l'étranger hors Europe rompent avec le principe d'égalité entre les citoyens.

Le Figaro

Après la présidentielle, guerre des «nerds» à Reconquête!

Charles Sapin

RÉCIT - Sur fond de réduction de masse salariale, de vives tensions ont éclaté entre Samuel Lafont et Damien Rieu, les deux experts de la communication du parti d'Éric Zemmour.

Ils ont failli en venir aux mains. Cette rivalité est guettée de longue date au sein des équipes de Reconquête!, le parti du candidat malheureux à la présidentielle, Éric Zemmour. Samuel Lafont, 34 ans, est l'un des tout premiers à avoir rejoint l'ancien essayiste, à l'été 2021. En charge de la communication numérique lors de la campagne, le jeune homme issu du parti Les Républicains, passé par les rangs de la Manif pour tous, a permis à son candidat de peser, voire de supplanter tous les autres prétendants, sur la toile et les réseaux sociaux. Au cœur de la campagne, un autre «geek» est venu lui prêter main-forte. Damien Rieu, 32 ans, transfuge venu du Rassemblement national, lui aussi connu pour son activisme numérique et son efficacité sur les réseaux sociaux. Finalement chargé, pendant la campagne, de la cellule «riposte» comme des visuels de campagne.

Si les deux hommes ont eu ces derniers mois leur couloir de nage propre, la proximité de leurs compétences a fait dire à Éric Zemmour, en marge d'un déplacement à Cannes, en janvier dernier : «On me dit qu'avoir Samuel Lafont et Damien Rieu ça doublonne. Pas du tout, c'est comme avoir Messi qui vient jouer aux côtés de Mbappé.» Mais sur la pelouse comme sur les réseaux, il ne peut y avoir qu'un ballon d'or. Et les équipes peinent parfois à composer avec les egos. D'autant plus lorsqu'elles s'apprêtent à écrémer leurs effectifs, fin de période électorale oblige. C'est en tout cas ce qu'ont pu constater la petite dizaine de salariés du parti Reconquête! encore présents au siège du mouvement, ce jour de début mai.

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Les décibels grimpent. À quelques centimètres de distance, les deux «nerds» s'aboient quelques politesses au visage. En cause, une mission donnée aux deux hommes, liée à la formation des candidats aux législatives. Mais dont l'un s'est saisi en excluant l'autre. «Votre affiche est dégueulasse !», attaque Samuel Lafont. «Ferme ta gueule», rétorque Damien Rieu. Qui embraye sur un terrain plus politique : «Tu as voulu parler 10 minutes au Trocadéro alors que ça ne servait à rien ! Tout ça pour ne même pas aller aux législatives !» Un temps annoncé candidat dans le Vaucluse, Samuel Lafont a finalement renoncé à se présenter. Damien Rieu est, lui, candidat dans la 4ème circonscription des Alpes-Maritimes, à Menton.

L'échauffourée convainc un salarié du siège d'appeler la proche conseillère d'Éric Zemmour et membre du bureau exécutif de Reconquête!, Sarah Knafo, alors en rendez-vous extérieur, pour venir calmer les esprits. Damien Rieu et Samuel Lafont auront chacun droit à une discussion entre quatre yeux avec un membre de la direction du mouvement sur le thème «plus jamais ça.» Contactés par Le Figaro, les deux intéressés balayent «un non-évènement». «Nous sommes deux caractères. Un peu les mêmes d'ailleurs. On a échangé des mots, voilà tout», assure Damien Rieu tout en assurant «démentir tous les propos qui lui seraient attribués.» «C'est un désaccord mineur. Quand j'ai quelque chose à dire, je le dis. Et j'ai la voix qui porte. Moi je trace ma route, je n'ai pas de commentaire à faire», conclut pour sa part Samuel Lafont.

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Reste qu'au-delà d'une simple «bataille d'ego», comme est qualifié l'accrochage dans les rangs du mouvement zemmouriste, se cache en arrière-plan la question plus prosaïque des ressources humaines à Reconquête!. Allant jusqu'à 400.000 euros par mois, au plus fort de la campagne présidentielle, soit une soixantaine de personnes, la masse salariale a été drastiquement diminuée dans l'optique des législatives. Alors que la plupart des contrats restant expirent à la fin du mois de juin, celle-ci devrait encore maigrir pour passer sous la barre des vingt salariés après les élections législatives. En fonction, notamment, des résultats obtenus qui s'annoncent modestes. Mais à partir desquels est calculée la dotation de l'État aux partis politiques. «Nous avons besoin de certaines personnes, de compétences spécifiques. Mais il n'est pas question d'emprunter pour payer des dépenses courantes, assure le directeur financier de Reconquête! au Figaro, Gilbert Payet. Notre objectif va effectivement être de limiter la masse salariale, de manière à privilégier désormais le travail de terrain avec les militants.» Difficile, après deux défaites consécutives, de ne pas trancher entre Messi et Mbappé.

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Le Figaro

Le Figaro lance son application de cuisine

Claudia Cohen

Elle propose plus de cinq mille recettes et des articles portant sur l’actualité gastronomique.

Après son application de jeux, Le Figaro invite les Français à se mettre à table dès ce jeudi 12 mai avec le lancement de son application de cuisine. Baptisée Le Figaro Cuisine, elle propose aux amateurs de bons petits plats et aux débutants, plus de cinq mille recettes de Madame Figaro, des articles portant sur l’actualité gastronomique, des astuces autour de la nutrition et de la santé, des portraits et entretiens de chefs ainsi que des conseils du Figaro Vin. Des centaines de tutoriels sous format vidéo sont également disponibles.

Le Figaro Cuisine est téléchargeable sur les boutiques d’applications d’Apple et de Google. Dans sa version gratuite, elle offre un accès limité à un nombre de contenus. Sur l’application, les utilisateurs peuvent créer leur propre «carnet de recettes», accessible même hors connexion.

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Le Figaro enrichit son offre Premium

Un minuteur est par ailleurs intégré à un bon nombre de préparations pour les aider à surveiller le temps de cuisson. Il y a en a pour tous les goûts: de l’œuf Christian Dior au caviar au filet mignon de porc au miel, en passant par des recettes végétariennes et des plats à préparer en moins de 10 minutes ou avec trois ingrédients.

Une offre spécifique Le Figaro Cuisine permet d’avoir accès à l’ensemble des contenus de l’application pour 4,99 euros par mois. Enfin, les abonnés des offres Premium et Premium+ du Figaro pourront, eux, découvrir l’ensemble de l’univers Le Figaro Cuisine, dont les recettes exclusives de grands chefs comme Cyril Lignac, Jean-François Piège, Juan Arbelaez ou Eugénie Béziat. «En réunissant les meilleurs articles et recettes autour de la cuisine des rédactions du Figaro dans une application simple et utile pour le lecteur, nous souhaitons enrichir nos offres d’abonnement, au cœur de notre stratégie, et fidéliser nos 250.000 abonnés Figaro», explique Anne Pican, éditrice du Figaro et de Madame Figaro.

Entre «bien manger» et «art de vivre à la française», les experts gastronomiques font découvrir les grands classiques de la cuisine tricolore, que ce soit pour un dîner professionnel, un déjeuner à la bonne franquette ou des desserts gourmands pour le goûter.

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Le Figaro

Communautarisme, déclassement... À Brignoles, plongée dans la France périphérique

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REPORTAGE - Dans cette commune du Var, située au nord de Toulon, le centre-ville est paupérisé, le communautarisme omniprésent et le déclassement palpable. Marine Le Pen a convaincu près de 60 % des votants aux dernières élections. Carte postale sociologique.

Sur la place Caramy, devant l'hôtel de ville de Brignoles, les voix de Jacques Higelin et d'Étienne Daho, des Beatles et de Starmania résonnent à pleins tubes. Sortant des haut-parleurs accrochés au sommet des pylônes, elles troublent la vie paisible des habitants.

Assis dans son bureau du premier étage, fenêtre fermée, Guillaume Lesage, le directeur de cabinet du maire, sourit de notre étonnement : « C'est souvent comme ça dans les villes du Sud, on met de la musique sur les places publiques. On diffuse des playlists de variétés, des tubes des années 1980, des musiques de tous styles, en plein air. » Son bureau comme celui du maire, sis dans un bel hôtel particulier XVIIe, donne sur un théâtre fascinant, celui d'une ville de Provence pleine de charme mais paupérisée, où la douceur de vivre se mêle à une inquiétude diffuse.

Mines de bauxite

En bas, les trois terrasses de la place sont loin d'être combles. Des hommes s'attardent devant une tasse de café, seuls ou à plusieurs, d'autres pianotent sur leur téléphone. Peu de femmes circulent en cette fin de journée, avant la fermeture des cafés, prévue à 20 heures. « Mon patron m'a demandé de ne plus servir après 19 h 30, tranche Christophe, qui tient Le Provence. C'est une consigne ferme. » Comment l'expliquer ? Est-ce lié à l'épisode du Covid, au faible pouvoir d'achat des riverains, au creux de la saison touristique, à l'insécurité ?

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Non loin de la dizaine de tables métalliques, trois hommes âgés dis­cutent sur un banc. L'un porte une veste marron foncé au tissu élimé, son compagnon a posé son menton sur sa béquille, le troisième est coiffé d'une casquette à la mode d'une autre époque. Ces anciens employés des mines de bauxite, dont la dernière a fermé en 1989, parlent de leur vie, de leur famille, du bled, et du score de 58,7 % remporté ici par Marine Le Pen à la dernière élection, dans une langue qui mélange le français et l'arabe. Ils tournent le dos à la chaussée étroite sur laquelle des voitures font parfois irruption, suivant l'ancien tracé de la nationale 7 qui traversait Brignoles de part en part, à côté de la jolie fontaine ronde en pierre dans laquelle l'eau ne coule plus.

Cette ville de près de 20.000 habitants, ancienne demeure des comtes de Provence et qui fut longtemps riche et prospère grâce à l'agri­culture et à la viticulture, connaît un déclassement accéléré qu'aucun maire n'est parvenu à enrayer. « Nous avons été abandonnés, déplore une habitante en faisant la queue à la boulangerie. Brignoles était un paradis, regardez ce qu'elle est devenue. » Derrière elle, une jeune mère ajoute : « Je ne conseillerais à personne de venir vivre ici. C'est d'un ennui… Pour aller faire un bowling, il faut aller à Saint-Maximin, pour acheter un tee-shirt à moins de 40 euros, c'est sur Amazon ou bien à Toulon, à quarante-cinq minutes de voiture… Pour un rendez-vous de médecin ou de pédiatre, il y a six mois d'attente », égrène-t-elle comme si la liste pouvait s'allonger davantage.

Derrière son plexiglas, la boulangère acquiesce et évoque leur « désert médical » : deux médecins de ville sur six partent à la retraite sans être remplacés. Sa voix, couverte par le bruit de la trancheuse, conclut : « On est de plus en plus traités comme des machines. Les clients entrent ici, ils disent “une baguette” sans un bonjour ni un merci. »

Dans une rue voisine, Babeto, trentenaire désœuvré avec des dents en or plein la bouche, un diamant à l'oreille, son chapeau Gucci vissé sur la tête et des lunettes noires, lance, entre deux Snapchat lus sur son écran de téléphone fissuré : « Il n'y a aucun divertissement ici, on dirait une prison décapotable ! »

Retour de l'emploi

Le maire actuel, Didier Brémond (DVD), entend bien faire mentir ces rumeurs urbaines. Arrivé en 2017 en cours de mandat, fort de son score qui tutoie les 80 % de suffrages exprimés en 2020, il souhaite attirer dans le centre les habitants dotés d'un bon pouvoir d'achat. « Nous avons permis que rouvrent déjà 13 commerces en centre-ville, ce qui n'était pas arrivé depuis vingt ans. Et la librairie, Le Bateau Blanc, a été sauvée », gage-t-il à propos d'une commune où près de la moitié des commerces affichent un « bail à céder » en devanture. « Les Brignolais se considèrent toujours orphelins de ces mines qui ont permis leur prospérité pendant plus d'un siècle. Lorsque je suis arrivé, les marchands de sommeil avaient envahi le cœur de ville, la population se sentait délaissée. Une chose peut inverser la tendance : le travail, travail, travail. »

J'ai connu le Brignoles communiste, avec des salafistes qui s'installent et les snacks halal remplaçant les magasins

Dans sa chemise au blanc éclatant, qui met en valeur son teint hâlé, cet ancien maire LR, devenu LREM compatible, explique combien la manne de 16 millions d'euros promise par Olivier Véran pour l'hôpital, la mue de l'école de musique en conservatoire et surtout le développement de la zone économique de Nicopolis, à l'entrée de la ville, sont les pièces maîtresses pour attirer les cadres supérieurs. « On a déjà 3300 emplois dans cette zone, mon objectif est d'en créer 1500 de plus dans les deux prochaines années, affirme-t-il. Nous sommes la seule commune de la Provence verte qui attire des travailleurs. »

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Sa campagne de réhabilitation des hôtels particuliers du centre-ville commence à peine mais déjà, les peintures, les balcons, les volets de certaines rues ont été rafraîchis. « Mon objectif est que s'installent entre 1000 et 1500 nouveaux habitants en cœur de ville », explique-t-il avec un large sourire. Le défi est de taille : avec ses volets fermés, balcons vétustes, rap à tue-tête, effluves de cannabis, tatouages qui dépassent des survêtements, chiens féroces tenus court et djellabas séchant aux fenêtres, ce quartier ressemble par endroits à une médina dépeuplée.

Centre-ville monotone

Aucun commerce de proximité n'en rompt la monotonie. « C'est aussi la faute du capitalisme qui tue les petits commerces en installant les hypermarchés à la périphérie de la ville », analyse l'essayiste Fabrice Hadjadj, qui a vécu dix ans à Brignoles jusqu'en 2012, où il a eu six de ses neuf enfants, tout en enseignant la littérature et la philosophie au lycée Sainte-Jeanne-d'Arc. « J'ai connu le Brignoles communiste, avec des salafistes qui s'installent et les snacks halal qui remplacent les magasins des rues commerçantes. L'été dernier, j'ai constaté aussi que le marché du samedi matin s'était transformé : auparavant, on y vendait des tropéziennes et des produits provençaux, aujourd'hui deux stands proposent des voiles islamiques. Il existe des liens de cultures réels entre la Provence et le Maghreb, conclut-il d'un ton serein. Après tout, les Maures ont conquis un temps une partie de ce territoire avant d'être repoussés. »

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Un vieux passant en déambulateur éructe, en désignant un monticule d'ordures sur une coquette place ensoleillée : « Vous trouvez les façades jolies. C'est vrai, mais les incivilités continuent. Les gens n'ont pas honte de laisser leurs vieux matelas et leurs machines à laver cassées sur les trottoirs. » On croise alors un architecte, diplômé de l'École de Chaillot, occupé à conseiller la propriétaire d'un immeuble datant du XVIe siècle, qui jouxte l'imposante église Saint-Sauveur du XIIe siècle.

Contrairement à une touriste qui se baladerait en minijupe dans la vieille ville, moi je me sens en sécurité parce que je suis voilée

« Entre 20 et 30 % du montant des travaux d'embellissement et de mise aux normes de ces bâtisses va être pris en charge par la collectivité, explique Damien Vuillard, qui passe d'un chantier à l'autre depuis un an. La ville et la communauté d'agglomérations participent financièrement pour sauvegarder l'harmonie esthétique, et l'architecture typique que l'on trouve ici. » Mille trois cents immeubles du cœur historique de Brignoles devraient être ainsi restaurés, grâce à la concession accordée pour dix ans à Var Aménagement Développement (VAD).

« Autour de l'église, les édifices datent du XVe siècle. La ville se développe ensuite de façon concentrique aux XVIIIe et XIXe siècles. » Et puis plus rien. Ou plutôt si, des pavillons en crépi par centaines à l'est de la ville. Il y a deux ans, le centre a été classé secteur sauvegardé. « Le ministère de la Culture a estimé qu'il relevait d'un site patrimonial remarquable, ce qui permet de défiscaliser la revente des appartements, et constitue un outil d'encouragement pour les promoteurs qui investissent dans la pierre. »

Femmes voilées

Des religieuses, appartenant à la Congrégation des Sœurs apostoliques de Saint-Jean, habitent la vieille ville depuis trente ans. L'une d'elles sort les poubelles de son couvent et salue en chemin ses voisines, souvent voilées, qui passent avec le sourire. « Contrairement à une touriste qui se baladerait en minijupe dans la vieille ville, moi je me sens en sécurité parce que je suis voilée, laisse-t-elle échapper avec espièglerie. Depuis 1991, nous sillonnons le quartier. Mais récemment, avec les cinq autres sœurs, nous avons préféré déménager à côté de l'église parce que notre couvent de la rue Saint-Joseph se trouvait en face d'une mosquée salafiste. C'était compliqué »,murmure-t-elle sans vouloir en dire davantage. À trois rues, en effet, une grande affiche blanche où l'on peut lire « Mosquée de l'unicité » traduit en langue arabe, surplombe une porte sur laquelle pointe une caméra de surveillance rafistolée.

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Difficile de décrire le mélange de déshérence et de calme qui flotte sur cette ville au lustre déclinant. Au-delà des remparts, pavillons, villas et maisons ont poussé à l'ombre des cyprès, hébergeant des estivants, des officiers à la retraite, des viticulteurs. George Clooney, Brad Pitt et le réalisateur américain George Lucas ont désormais leur vignoble dans l'immédiat voisinage. Ces mondes disparates se rencontrent peu, et mal. La jeunesse autochtone et immigrée se mêle sur les bancs de l'école et parfois au sein des associations qui fleurissent dans la ville. Cependant, chacun sait à quelle communauté il appartient.

L'heure du berger

Le Secours catholique organise des distributions de « paniers potagers solidaires » aux plus nécessiteux. Des bénévoles chrétiens, juifs et musulmans, des religieuses et l'imam de la deuxième mosquée de la ville viennent tous les mercredis prêter main-forte à quelque 30 familles bénéficiaires. Le panier coûte 6 euros au lieu de 18 et les produits sont locaux.

Juste à côté, dans le centre paroissial, quelques-uns des 100 immigrés demandeurs d'asile hébergés à Brignoles, apprennent le français grâce à l'association Accalmie. Depuis cinq ans, 40 jeunes, âgés de moins de 16 ans, mineurs isolés étrangers, sont logés à l'hôtel Ibis Budget qu'on aperçoit à la sortie de l'autoroute. Certains vont à l'école ou suivent un apprentissage. Ils arrivent du Bangladesh, de Guinée, du Mali, du Tchad, « parfois dans leur tenue de migrant avec seulement leur téléphone portable », explique une agrégée de lettres à la retraite qui leur fait cours avec quatre autres femmes bénévoles. Sur sa liste, 20 noms sont inscrits. Seuls quatre garçons, l'air un peu perdu, sont venus cet après-midi. « Le problème, c'est qu'ils ont la télévision dans leur chambre à l'Ibis. Ils préfèrent y rester que de venir », se désole-t-elle.

Au bar Mireille, proche du centre des finances publiques et de l'ancienne gare routière, Paul Martin, appelé « Popaul », distille sa bonne humeur du haut de ses 91 ans. « Ma famille est la mémoire vivante de Brignoles, clame cet ex-dirigeant d'entreprise dont le père a été huissier au tribunal civil. La fin de la bauxite nous a foutus en l'air. Et Marine Le Pen, elle nous prend pour des fadas ! Elle nous emmerde avec l'Algérie française ! » En face de lui, le député candidat RN qui espère détrôner la députée Valérie Gomez-Bassac (LREM) au prochain scrutin, est presque gêné de ce franc-parler.

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« Vous imaginez, on représente plus d'un Brignolais sur deux et on est totalement ostracisés, s'indigne Frank Giletti. Ici, on est typiquement dans une France périurbaine, celle des Français qui ont fui les métropoles et le littoral où les prix se sont envolés. À Brignoles, la classe moyenne est en train de perdre ses avantages parce qu'on n'a plus les moyens d'intégrer les nouveaux arrivants. » Le vieil homme, qui attend « l'heure du berger » pour commander son pastis, analyse : « L'équilibre des communautés a basculé dans les années 2000, quand le centre-ville a été laissé à l'abandon. Il y a peut-être un peu trop de bronzés par ici, mais avec le nouveau maire qui trouve des sous, on va relancer Brignoles pour en refaire une ville où il fait bon vivre. » Frank Giletti rétorque : « Moi, je n'ai rien contre eux, j'en ai, en revanche, beaucoup contre le laxisme des hommes politiques. »

L'éventuelle candidature d'Éric Zemmour dans le Var ne suscite pas un grand enthousiasme sur cette terrasse ombragée. Dans le département, Marine Le Pen a recueilli 55 % des voix le 24 avril, et le candidat de Reconquête 13,25 % au premier tour. « Zemmour nous explique comment vivre en bons Français, ça me fait bien rire. Ma famille était déjà en France quand ses parents élevaient des chèvres en Kabylie. Et regardez : il nous considère comme des étrangers », s'exclame Mohammed, élégant homme né à Aubagne en 1951 de parents algériens arrivés dans la région en 1930. En l'écoutant parler avec émotion de ses deux fils, diplômés d'HEC et d'une grande école d'ingénieur, qui font de belles carrières à Paris et New York, on songe qu'il fut un temps où la machine à intégrer fonctionnait.

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Le Figaro

Découvrez les 536 plages et ports de plaisance labellisés Pavillon bleu en 2022

Service InfographieCharles Lescurier

INFOGRAPHIE - Au-delà de la qualité des eaux, ce label international sanctionne un tourisme durable. Trouvez si votre plage favorite fait partie des lauréates.

Pus de 500 sites, 536 exactement, viennent d'être labellisés Pavillon bleu, gage de qualité environnementale. Soit 419 plages dans 197 communes et 117 ports de plaisance. Au total, en 2022, le drapeau flottera sur plus d'une centaine de lieux en Occitanie et en Provence-Alpes-Côte d'Azur, sur 60 sites en Nouvelle-Aquitaine, sur plus d'une cinquantaine dans les Pays de la Loire et sur plus de 40 en Bretagne. Ce label, créé en France en 1985, qui s'est depuis étendu à l'Europe et au monde entier, ne concerne pas uniquement les villes du littoral côtier, mais aussi celles à l'intérieur des terres, situées au bord des lacs ou des rivières.

Dans un environnement où les écosystèmes marins et lacustres sont de plus en plus fragilisés par les rejets de cocktails polluants, mélanges de substances toxiques industrielles, urbaines, agricoles et de surcroît bouleversés par des épisodes de canicules, d'inondations, de montée des eaux, de proliférations d'algues ou de bactéries entraînant une perte de biodiversité, l'obtention du label fait l'objet d'une adhésion toujours plus soutenue de la part des acteurs locaux. 36 sites ont rejoint le palmarès cette année.

Pour être distingués, les lauréats sont tenus de respecter une trentaine de critères pour les ports et une quarantaine pour les plages. La qualité des eaux de baignade est l'un des points les plus importants, elle doit être classée comme «excellente» par l'Agence régionale de santé (ARS). Les plages doivent évidemment être propres et entretenues, avec des dépôts d'algues vertes limités. En cas de pollution, un plan d'urgence doit pouvoir être déclenché. Les stations d'épuration font l'objet d'une attention particulière, de même que la collecte, le recyclage des déchets, la lutte contre les décharges sauvages. Enfin, les communes sont évaluées sur leurs actions d'éducation et de sensibilisation à l'environnement à destination des habitants et des usagers.

À côté de ces exemples de critères impératifs, il existe d'autres «critères guides» dont l'objectif est de renforcer les démarches vers le développement durable. Révisé régulièrement, le label envisage de les orienter pour les années à venir vers la lutte contre les changements climatiques et la production et la consommation responsable.

Retrouvez la liste complète des plages et des ports de plaisance dans le document ci-dessous :

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Variole du singe : plus d'une quarantaine de cas suspects ou confirmés en Espagne et au Portugal

Les autorités sanitaires du Canada examinent également treize cas de cette maladie qui se manifeste par de la fièvre, des douleurs musculaires et une éruption cutanée sur les mains et le visage.

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L'Humanité

Compétition. Les Huit Montagnes en liberté

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Ode pudique à la nature, récit d’une amitié indéfectible, le sixième long métrage de Felix Van Groeningen, coécrit et réalisé avec son épouse, Charlotte Vandermeersch, arpente les cimes des alpages du val d’Aoste.

Michaël Mélinard

Les Huit Montagnes, de Félix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch, Italie/Belgique/France, 2h27

Le cinéma n’a pas de frontières et les Huit Montagnes est là pour le rappeler. Cette coproduction italo-belgo-française réalisée par un couple de Flamands et principalement tournée dans les alpages du val d’Aoste en italien est en plus rythmée par les compositions pop-folk, en anglais, d’un multi-­instrumentiste suédois, Daniel Norgren. On connaît Felix Van Groeningen, révélé à la Quinzaine des réalisateurs avec la Merditude des choses puis plus largement dans la cinéphilie hexagonale avec l’attribution du césar du meilleur film étranger pour le mélo Alabama Monroe. Il a aussi signé, en 2018, My Beautiful Boy aux États-Unis, réunissant Steve Carell et Timothée Chalamet.

La coréalisatrice, Charlotte Vandermeersch, est moins connue. D’ordinaire comédienne, notamment dans Belgica, de Van Groeningen, elle n’apparaît pas ici à l’écran. Néanmoins, en plus de la mise en scène, elle a coécrit le scénario, adapté du roman homonyme de Paolo Cognetti, lauréat du prix Strega, l’un des plus prestigieux d’Italie, et du Médicis étranger en France.

Comme son nom l’indique, ce long métrage prend racine dans la montagne même si les huit évoquées dans le titre se réfèrent non pas au Val d’Aoste, mais à la mythologie hindoue. Selon la légende, le mont Meru, situé au centre de la terre, est entouré de huit mers et huit montagnes. Apprend-on davantage en gravissant les huit sommets ou en grimpant sur le mont Meru ? Là est la question à laquelle le parcours dissemblable des deux personnages clés tente de répondre. Car l’œuvre est d’abord le récit d’une rencontre, celle d’un gamin des villes et d’un gamin des champs escarpés du val d’Aoste. Leur amitié traverse le temps malgré les soubresauts de l’existence.

Un large espace est donné à la complexité des personnages

À Grana, le petit village où le hasard réunit Bruno et Pietro, il ne reste quasiment plus d’habitants. L’arrivée de la route, censée en attirer de nouveaux, les a fait fuir. Des 183 ouailles n’en reste que 14. Dont un seul enfant, Bruno. Pietro, lui, vient de Turin pour passer ses vacances estivales avec sa mère, loin de la pollution piémontaise. De ces 14 résistants, trois seulement pénètrent le cadre : Bruno, son oncle et sa tante. Un dispositif qui ajoute à l’impression d’isolement et d’immensité malgré le choix de tourner en 1:33, ce format d’habitude dédié à la télévision. Le terrain de jeu est immense pour les deux mômes de 11 ans. À l’abri des regards adultes, ils gambadent en toute liberté sur les pentes, escaladent le toit des maisons abandonnées, plongent dans le lac.

Les deux cinéastes interrogent leur obsession de la famille de sang et de celle de coeur.

Et même si Bruno doit aider à la traite des vaches et à la fabrication du fromage de ses oncle et tante, il semble profiter pleinement de ses moments d’insouciance enfantine. On comprend néanmoins très vite que tout n’est pas rose pour Bruno. Il ne voit jamais son père, maçon absent, sorte d’entité mystérieuse travaillant à l’étranger, en Suisse ou en Autriche. Pas mieux du côté de la mère, dont on ne sait rien. Les rapports de Pietro et de son père sont aussi délicats. Ingénieur qui se tue à la tâche, il décompresse dans des randonnées où il entraîne son fils. C’est là leur seul véritable lien. Quand les parents de Pietro proposent d’amener Bruno à Turin afin qu’il puisse poursuivre ses études, son père refuse. Son fils devient lui aussi maçon. Fin de la première partie.

Les deux amis se perdent de vue. Ils ont grandi, pris des chemins divergents. Pietro se cherche, voyage, enchaîne les petits boulots précaires, éternel insatisfait qui a rompu toute relation avec son père et ses exhortations au conformisme bourgeois. Bruno a aussi coupé les ponts avec le sien et retrouvé la montagne. Le décès du père de Pietro les rapproche. Bruno lui avait fait la promesse de lui construire une maison dans la montagne. Il demande à Pietro de l’aider à la tenir.

Cette œuvre hybride qui quitte ponctuellement le val d’Aoste pour Turin ou le Népal aime prendre son temps (2 h 27). C’est sa principale qualité et sa limite. Certes, le film est sans doute trop long. Néanmoins, outre que cette durée offre un large espace à la complexité des personnages, superbement incarnés par Luca Marinelli (Pietro adulte), vu dans le rôle éponyme de Martin Eden, et Alessandro Borghi (Bruno adulte), elle permet aux ­cinéastes de continuer à interroger leur obsession de la famille de sang et de celle de cœur. Les deux héros refusent les assignations et le déterminisme social. En cela, les Huit Montagnes est un film sur la liberté et ses contraintes. Avec ses paysages majestueux et la rusticité de la vie dans les alpages, c’est aussi un hommage à une nature préservée, immuable face aux contingences économiques.

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PODCAST - A travers ce podcast «Scandales», Madame Figaro nous replonge au cœur des grandes affaires qui ont marqué nos générations. Une série de 10 épisodes de 40 minutes, à retrouver un lundi sur deux sur le site ou sur votre application de podcast préférée.

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Le Figaro

Renault lève le voile sur son véhicule vert révolutionnaire

Valérie Collet

Le Scenic Vision illustre le virage pris par le constructeur en faveurdu développement durable.

Il est à l’abri des regards, enfermé dans un cube entièrement clos, à deux pas de la tour Eiffel où a lieu ChangeNow, un événement dédié aux innovations pour sauver le climat. Le concept car de Renault, présenté jeudi, préfigure ce que la marque au losange compte désormais incarner. Baptisé «Scenic Vision», ce crossover high-tech est la boussole de Luca de Meo, le directeur général du constructeur: «C’est plus qu’un concept car. C’est un manifeste qui pousse l’ensemble du groupe», dit-il en évoquant la place de l’innovation et du développement durable chez Renault.

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Les concept cars sont souvent des prototypes qui ne seront pas produits en série. Celui-ci le sera. Ce sera un SUV familial haut de gamme plus rentable que les véhicules les plus vendus par Renault. Il s’intègre dans le plan stratégique de Luca de Meo, baptisé «Renaulution», qui mise sur une montée en gamme des modèles du constructeur. Alors que les segments les plus haut de gamme ne représentaient que 15 % des marges du groupe en 2019, ils doivent atteindre 40 % des marges d’ici à 2025. Et tous les véhicules de la marque Renault seront 100 % électriques dès 2030 en Europe.

Une voiture «made in Douai»

Même si ce concept car était déjà en chantier à son arrivée il y a presque deux ans, Luca de Meo lui a donné sa patte «écolo»: recyclage des matières premières utilisées pour sa construction, matériaux choisis pour les sièges, le plancher, les parois intérieures, motorisation zéro émission à batterie et à pile à combustible… Ce concept car est le véhicule de l’ère neutre en carbone. «Nous voulons aller au-delà des règles imposées, explique Luca de Meo à propos de l’approvisionnement en matières premières, du recyclable. Nous voulons réconcilier bénéfices et développement durable. Gagner de l’argent, c’est normal dans les affaires.» Ce concept car illustre aussi l’ambition de Renault dans le logiciel au service de la sécurité. Le conducteur est en effet «surveillé» par des capteurs intégrés au volant et des caméras situées au niveau du rétroviseur pour vérifier sa vigilance.

S’il manifeste une incapacité à poursuivre sa route, le véhicule se range et s’arrête. Une première version du Scenic Vision sera commercialisée dès 2024. Son design ressemblera exactement au concept car. Il sera fabriqué à Douai (Nord), au sein du pôle électricité dédié à la fabrication «made in France» des véhicules électriques du Losange. Ce sera un défi de le produire de manière rentable en France. Il sera doté d’un moteur électrique à batterie. En revanche, il faudra attendre la fin de la décennie pour sa motorisation hybride à batterie et à pile à hydrogène.  Une version 100 % hydrogène sera certainement proposée ultérieurement, explique Olivier Brosse, le directeur de l’ingénierie de la marque Renault. Ce sera le cas lorsque les infrastructures de recharge en hydrogène seront largement déployées, grâce aux camions qui seront avitaillés sur les grands axes routiers.»

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Pour l’heure, aucune indication n’a été donnée sur la fourchette de prix du successeur du Scenic. Outre son design, il se différenciera des autres marques par le son qui accompagne son moteur électrique. C’est Jean-Michel Jarre, l’un des inventeurs de la musique électronique, qui lui donnera sa couleur. «Jean-Michel sait marier la technologie et la créativité», résume Luca de Meo, grand fan de musique électro. «L’artiste sera un ambassadeur de Renault, travaillant avec les équipes sur les futures solutions à inclure dans la gamme des véhicules de la marque», souligne le constructeur. Le compositeur devra sans doute inventer aussi le «son» de la nouvelle R5 électrique, dont le lancement est également prévu en 2024.

Mercedes mise sur les voitures haute couture

Le constructeur allemand Mercedes-Benz renforce son offre de voitures de luxe pour faire grimper sa marge. Son patron, Ola Källenius, compare ses produits à de la création «haute couture». Le luxe, «qui est depuis toujoursle cœur de notre marque, sera désormais au centre de notre stratégie», a-t-il expliqué. L’offre premium et luxe, qui représente les deux tiers dela gamme, va se voir attribuer 75 % des investissements.

La part des ventes du très haut de gamme doit quant à elle, progresser de 60 % d’ici 2026, a détaillé Mercedes. Grâce à ce positionnement,le constructeur allemand compte atteindre une rentabilité de près de 14 % lorsque les conditions de marché sont favorables. L’entrée de gamme (Classe A et B) devra être redéfinie avec davantage de technologie pour faire grimper ses prix.

La RATP condamnée à une amende de 400.000 euros pour fichage illégal

Ces données servaient à organiser un classement des employés afin de préparer les choix de promotion.

Nouvelle chute d'Orpea en Bourse après des révélations financières de Mediapart

Le titre Orpea a perdu 19% mercredi suite à des révélations de Mediapart selon lesquelles un investisseur luxembourgeois du groupe d'Ehpad aurait procédé à des «opérations douteuses».

«Petit constructeur fragile», «résultats minables» : Carlos Ghosn critique ouvertement Renault

Dans un entretien accordé au Parisien, l'ancien patron de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi revient sur les circonstances de son évasion du Japon, sa rancœur envers le gouvernement français mais aussi les résultats actuels du constructeur.

L'Humanité

Compétition. La Femme de Tchaïkovski , des corps, de la lumière et des passions humaines

Nos recommandations culturelles

Le film du réalisateur russe Kirill Serebrennikov est une fresque éblouissante, emportée comme le sont les deux personnages principaux, Tchaïkovski et son épouse. Le cinéma dans toutes ses dimensions.

Pierre Barbancey

La Femme de Tchaïkovski, de Kirill Serebrennikov, Russie/ France/Suisse, 1 h 23

En offrant la projection du dernier film du réalisateur russe – en exil – Kirill Serebrennikov, le Festival de Cannes frappe un grand coup. D’abord, parce que, pour la première fois, le cinéaste russe a gravi le tapis rouge. Il avait déjà été en lice pour la palme d’or à deux reprises avec le très beau Leto, en 2018, puis le délirant la Fièvre de Petrov , en 2021. Grand défenseur des droits des homosexuels en Russie, il n’avait pu se rendre sur la Côte d’Azur, assigné à résidence par les autorités de son pays. Ce qui n’avait pas empêché ses films, déjà, de marquer les esprits.

Aujourd’hui basé à Berlin, le voilà donc de retour avec un film magistral, la Femme de Tchaïkovski, où Serebrennikov laisse éclater tout son talent ­cinématographique à travers la ­figure d’Antonina Milioukova. Une femme terriblement passionnée. En cette fin de XIXe siècle, période charnière entre deux mondes comme l’a si bien montré le dramaturge Anton Tchekhov, Antonina n’hésite pas à envoyer à Piotr Ilitch Tchaïkovski, compositeur reconnu et adulé, des lettres d’amour enflammées. Ce qui, dit avec rapidité, se conclura par un mariage. Une union houleuse qu’en réalité le compositeur ne souhaitait pas. Il était empêtré dans des accusations d’homosexualité bien réelle, mais évidemment dénoncée par la bonne société russe. Un siècle après, rien n’a vraiment changé puisque Serebrennikov a eu droit à la même mise hors la loi.

Jusqu’à la folie

Mais là n’est pas son véritable propos. Il s’agit d’abord d’une fresque éblouissante, emportée comme le sont les deux personnages principaux par leurs passions. Une tempête physique et cérébrale. La pieuse Antonina Milioukova (extraordinaire Ekaterina Ermishina) se voue à l’homme comme à Dieu. Tchaïkovski (savoureux Odin Lund Biron), rude et sans concession, n’entend pas abdiquer ce qui fait sa vie, la musique et les soirées – dans les salons de la noblesse autant que dans les boudoirs entre hommes – où il rayonne tel un soleil.

Dans ce tourbillon, Serebrennikov est avant tout intéressé par le comportement des corps. Ils sont souvent malmenés et demeurent l’expression la plus haute du désir, des fantasmes et des frustrations au-delà du rôle social des uns et des autres. Jusqu’à la folie. Antonina mourra dans un asile d’aliénés – comme on disait avant – en 1917, à Saint-Pétersbourg, en plein déclenchement de la révolution bolchevique.

Ce début de démence trouve son paroxysme dans une chorégraphie hallucinante qui voit la jeune femme confrontée à ses démons, les hommes, nus dans cette scène (ou en uniformes de marin auparavant), qui lui dénient toute possibilité de fuite dans une maison vide. La lumière joue un rôle crucial. À l’intérieur, nous sommes plongés dans un bleu-gris. Les formes humaines existent dans des halos de lampes à gaz, les ombres créées projetant tout à la fois le désespoir et la solitude des êtres. À l’extérieur, l’utilisation d’une longue focale isole les ­figures dans la foule. Un film qui nous happe.

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L'Humanité

Acid. Yamabuki, cette petite fleur jaune qui pousse entre les pierres

Nos recommandations culturelles

Juichiro Yamasaki filme un Japon inattendu, où l’on croise un ouvrier coréen et une lycéenne qui manifestent pour la paix. Un film délicat et puissant comme les yamabuki.

Marie-José Sirach

Yamabuki, de Juichiro Yamasaki, France-Japon, 1 h 37

L’action se déroule à Maniwa, petite ville minière dans les montagnes de l’ouest du Japon. Paysages gris, poussiéreux, d’immenses pelleteuses broient la montagne dans un ballet savamment orchestré. Les pierres arrachées s’engouffrent dans des tapis qui sillonnent le paysage jusqu’à être concassées et devenir gravier. Chang-Su est ouvrier dans cette mine à ciel ouvert. Coréen, il s‘est exilé dans cet endroit perdu pour rembourser une dette familiale. Il partage sa vie dans une modeste bicoque avec Minami et sa petite fille qui ont fui un mari violent.

Yamabuki est lycéenne et vit avec son père, policier. Sa mère, reporter de guerre, est morte en couvrant celle en Syrie. Jeune fille introvertie, elle décide, un jour, de rejoindre cette poignée de manifestants qui chaque jour, au même grand carrefour de la ville, manifestent en silence et brandissent des pancartes pour la paix. Yamabuki, c’est aussi le nom de ces fleurs aux petits pétales jaunes qui poussent entre les pierres, là où il ne pousse pourtant pas grand-chose.

Chaque histoire est reliée à l’autre

En suivant l’itinéraire de l’un et de l’autre, Juichiro Yamasaki filme dans un même mouvement des paysages industrieux dominés par la machine et deux personnages qui cherchent un sens à leur vie. Le film procède par cercles concentriques où chaque individu se croise sans le savoir, où chaque histoire est reliée à l’autre par quelques signaux que seuls devinent les spectateurs. L’histoire se met en place au gré des jours qui s’écoulent et des aventures étranges qui surviennent à Chang-Su, cet accident de voiture causé par un éboulement de pierres provoqué par le père de Yamabuki ; ou la découverte d’une valise pleine d’argent qui dévale les flancs de cette même montagne qui lui a brisé la jambe. Chaque incident de parcours l’oblige à composer, voire à bifurquer, comme un nouveau départ, jamais comme une fuite.

 Les personnages se métamorphosent en héros du quotidien qui tentent de vivre, malgré les blessures et les souvenirs.

Yamabuki est le troisième long métrage de Juichiro Yamasaki. Cinéaste, il a d’abord entrepris des études d’anthropologie à Kyoto, puis très vite s’est saisi d’une caméra avant de s’installer dans le village natal de son père, Maniwa justement. Il est aussi cultivateur de tomates, une activité qui lui permet tout juste de vivre. Mais ne l’empêche pas de filmer son pays de l’intérieur, de mettre en scène, comme ici, la vie de gens simples, discrets, qui, à leur manière, en cherchant un sens à leur vie, résistent aux injonctions de réussite, aussi bien professionnelle, familiale qu’amoureuse, à la petite mafia locale, aux éructations d’une poignée de jeunes xénophobes.

Tout est suggéré, parfois à peine effleuré, subtilement, intelligemment. Ses personnages se métamorphosent en héros du quotidien qui tentent de vivre tant bien que mal, malgré les blessures et les souvenirs. Ils n’ont peut-être pas de superpouvoirs, ne vivent pas dans une ville où l’agitation est permanente, mais une chose est sûre, ils ne renoncent pas à leurs rêves, même modestes.

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Le Figaro

Omar Raddad : la cour de révision pourrait se prononcer le 15 septembre

Luc Lenoir

Les débats entre l'avocate du jardinier marocain et les magistrats ont porté ce jeudi sur les analyses ADN récentes, mais sur une enquête de gendarmerie mystérieusement close au début des années 2000, et aux conséquences potentiellement importantes.

Me Sylvie Noachovitch quitte les caméras quelques secondes pour appeler Omar Raddad : «Allo ? Écoutez, j'ai une bonne nouvelle...». Au Palais de Justice de Paris ce jeudi, l'avocate du jardinier marocain est enjouée, même si elle doit annoncer à son client un nouveau report pour l'examen de son dossier. Après une heure et demie d'échanges, la commission d'instruction de la cour de révision a en effet décidé de renvoyer au 15 septembre sa décision concernant l'homme, condamné pour le meurtre de Ghislaine Marchal, le 23 juin 1991 à Mougins dans les Alpes-Maritimes. Après plus de trente ans de combat, il s'agit donc d'attendre encore quelques mois, pour savoir si la Justice innocente Omar Raddad, rouvre son procès, ou rejette sa demande de révision.

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Cette dernière a été initiée il y a déjà près d'un an, en juin 2021, après des découvertes ADN significatives. Une première requête en révision avait essuyé un refus en 2002, lancée par son premier avocat Jacques Vergès. «Un supplément d'information a été ordonné sur les éléments que nous avons apporté à la commission» se satisfait aujourd'hui Sylvie Noachovitch, accompagnée de Gorges Fenech, ancien magistrat et député initiateur d'une loi facilitant la révision des procès pénaux, et de Jean-Marie Rouart, écrivain et soutien indéfectible d'Omar Raddad.

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Quatre ADN masculins sur la porte

Supplément d'information d'abord sur les études génétiques versées au dossier, c’est-à-dire les analyses ADN. Dans les travaux rendus par Me Noachovitch, qui s'appuient sur d'éminents spécialistes, des preuves de l'existence de quatre ADN masculins sur des pièces à conviction, aucune ne correspondant à celui d'Omar Raddad. Sur les portes, portant les fameuses inscriptions «Omar m'a tuer» et «Omar m'a T», un ADN figure ainsi à 35 reprises, notamment mêlé au sang de la victime, ou encore entre les traces des doigts de Ghislaine Marchal… Comme si celle-ci avait été tenue par la main en rédigeant son accusation. Là-dessus, la Justice s'est montrée intriguée et va procéder à l'examen des prélèvements. «Un expert doit désormais être désigné pour vérifier ces travaux. Il fera un rapport qui j'en suis sûre permettra d'avancer sur ce meurtre en écartant définitivement Omar Raddad de l'enquête», détaille Sylvie Noachovitch.

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Le second volet du dossier plaidé par l'avocate concerne des éléments récemment révélés dans un livre, «Ministère de l'Injustice» (Jean-Michel Décugis, Pauline Guéna et Marc Leplongeon), sur une piste finalement non exploitée, et aux conséquences potentiellement énormes. Entre 2002 et 2004, une enquête était menée par des gendarmes en lien avec le procureur de Grasse, sur la base du témoignage d'une source (à la fiabilité confirmée) se disant tourmentée de savoir Omar Raddad condamné. Selon celle-ci, le meurtre de Ghislaine Marchal était en fait le résultat d'un cambriolage ayant mal tourné. Des procès-verbaux dans cette procédure évoquent clairement une possibilité d'innocenter Omar Raddad. Deux frères, l'un d'eux détenu dans une autre affaire pour tentative de meurtre, sont même identifiés comme suspects. Mais selon les auteurs du livre, aucune réponse ne fut donnée aux demandes des enquêteurs, et le dossier mourut bientôt de sa belle mort, également aidé par des «pressions», notamment d'un général de gendarmerie.

Concernant cet aspect fondamental, les magistrats se sont également montrés enclins à la curiosité, Me Noachovitch déclarant que «la Justice a annoncé qu'elle allait rechercher l'intégralité de ces PV d'enquête, auditionner les gendarmes de l'époque et revenir sur cette piste, dont aucun magistrat aujourd'hui n'a eu connaissance». Les personnes en charge de l'enquête seront donc entendues sur leur travail de l'époque, un procédé rarissime.

«Tout cela constitue un grand avancement, et nous sommes gonflés d'espoir. Mais mon client est fatigué, et impatient d'être enfin innocenté. Il trouve le temps long...», tempère enfin l'avocate auprès des journalistes présents. Rendez-vous est pris pour la rentrée.

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«Je pense à elle tous les jours» : deux ans après sa disparition, la jeune Wissem reste introuvable

Cette adolescente n'a plus donné signe de vie depuis le 31 juillet 2019. Son téléphone portable a borné pour la dernière fois à Bezons, dans le Val-d'Oise.

Agression d'un chauffeur de bus de la RATP à Paris : l'automobiliste mis en cause sera jugé prochainement

Blessé, le chauffeur a été pris en charge par les pompiers et hospitalisé à la Salpêtrière. Il va porter plainte.

Drôme : un homme en garde à vue après un refus d'obtempérer et une course-poursuite près de Valence

Dans sa fuite, le mis en cause a délibérément foncé sur un policier. L'agent n'a eu d'autre choix que de se jeter dans un fossé pour éviter d'être renversé.

Le Figaro

«Je ne suis pas là pour bâillonner les bouches» : la réaction de Deschamps après une question sur le Mondial au Qatar

LE SCAN SPORT - Au cours de sa conférence de presse ce jeudi, le patron des Bleus a été interrogé sur la latitude qu'il laissait à ses joueurs sur les sujets de société.

Il est habitué à évoquer des sujets qui vont bien au-delà du terrain. Et comme de coutume, il s'en accommode plutôt avec aisance la plupart du temps. Cela n'a pas loupé ce jeudi après avoir dévoilé son groupe pour les quatre rencontres de la Ligue des Nations en juin prochaine (Danemark, Croatie, Autriche et à nouveau Croatie). Questionné sur la volonté d'Amnesty International d'inciter les Bleus à s'exprimer publiquement sur les conditions de vie des travailleurs immigrés au Qatar, le patron des champions du monde a troqué son sourire de début de point presse pour reprendre son sérieux.

«C'est un sujet très sensible, avance-t-il dans un premier temps. Ce n'est pas mon rôle ni celui des joueurs de mettre la pression sur la FFF. La Fédération, comme toutes les autres, a fait les démarches nécessaires pour être vigilante et attentive à la situation là-bas. » Relancé sur le sujet par notre confrère, Didier Deschamps a tenu à couper court. « Je n'ai pas envie de rentrer dans un débat médiatique, ça c'est clair, ce qui n'empêche que chaque individu a et aura sa liberté d'expression. Je n'ai pas les tenants et les aboutissants aussi sur ce dossier. »

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« Vous entrerez dans la légende, si, en tant que champions du monde en titre, vous nous aidez à défendre et soutenir les personnes migrantes travaillant dans des conditions indignes au Qatar, et sans qui ce Mondial n'aurait jamais pu voir le jour. Votre talent vaut de l'or, votre parole doit peser tout autant ! » écrit l'ONG, qui ajoute dans son communiqué que l'équipe de France croisera « sans doute ces travailleurs migrants dans (son) hôtel ou lors de (ses) déplacements entre les stades et autres lieux d'entraînements. »

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Questionné à nouveau sur le manque de liberté d'expression de ces joueurs sur ce sujet, le double champion du monde, sans jamais perdre son sang-froid, a tenu à mettre les choses au clair. « Ma liberté d'expression est totale, mais elle m'appartient. (...) Je ne suis pas là pour bâillonner les bouches, chacun peut s'exprimer en équipe de France. Depuis que je suis sélectionneur, j'ai montré suffisamment d'empathie, de tolérance et de bienveillance sur bon nombre de sujets.»

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Equipe de France : Le Marseillais Boubacar Kamara appelé pour la première fois chez les Bleus, Pogba et Giroud absents

Didier Deschamps a dévoilé sa liste pour préparer les matches de juin de Ligue des Nations.

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Pogba très incertain, Giroud écarté, un groupe (un peu) élargi… Les dernières tendances de la liste de Deschamps

INFO FIGARO - Didier Deschamps dévoilera ce jeudi son groupe de joueurs pour les quatre rencontres de juin en Ligue des Nations.

Foot : Kolo Muani présélectionné en équipe de France

L'attaquant nantais est pour la première fois présent dans une liste élargie de Didier Deschamps qui pourrait compter sur lui dans les prochains mois.

Le Figaro

Le gouvernement va-t-il geler les loyers pour lutter contre l’inflation?

Actualité

Plusieurs associations réclament un blocage des loyers. Bercy n’y serait pas opposé, selon elles.

Par Guillaume Errard

Mis à jour le 19/05/22, 15:14

Publié le 19/05/22, 11:50

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On se croirait revenu deux ans en arrière. Début 2020, plusieurs associations avaient réclamé le report voire l’annulation du paiement des loyers pour faire face à la crise sanitaire. Deux ans plus tard, elles demandent cette fois-ci le gel des loyers pour faire face à l’envolée de l’inflation. «Nous voulons qu’il dure 12 mois à compter du 1er juillet 2022, tant pour le parc privé que social», précise Jean-Yves Mano, président de la CLCV. Autre différence: l’association souhaite que cette mesure soit obligataire et plus seulement incitative.

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Chaque année, un propriétaire-bailleur peut augmenter, si c’est prévu dans son contrat de location, le loyer du même taux que l’indice de référence des loyers (IRL). Or, celui-ci a grimpé de 2,48% au premier trimestre 2022 par rapport aux trois premiers mois de 2021, selon l’Insee. Du jamais vu depuis fin 2008! La dernière fois que l’IRL avait dépassé la barre des 2%, c’était il y a 10 ans. «Si le gouvernement n’intervient pas, les loyers risquent d’augmenter jusqu’à 5% d’ici la fin de l’année, affirme Jean-Yves Mano. Les locataires, qui doivent arbitrer entre remplir leur frigo et payer leur loyer et leurs factures, ne pourront pas faire face à de telles augmentations

Un gel plutôt qu’un chèque?

Qu’en pense justement le gouvernement? À en croire la CLCV qui a été reçue, avec d’autres associations, à Bercy la semaine dernière, l’exécutif ne serait pas contre un gel des loyers. «Nous avons eu une oreille plus qu’attentive du ministre Bruno Le Maire qui nous a écoutés avec une ouverture d’esprit intéressante, confie Jean-Yves Mano. Il nous a dit qu’il préfère geler les loyers qu’augmenter les APL». Si les loyers suivent l’inflation avec l’IRL, les APL s’appuient sur le même indicateur. Dans le cas où ces aides au logement grimperaient jusqu’à 5%, cela génère un surcoût pour l’État qui pourrait atteindre 1 milliard d’euros! De quoi plomber les finances publiques. Contacté par Le Figaro, Bercy confirme la tenue d’une réunion avec «des acteurs économiques, économistes, distributeurs et associations de consommateurs». «Des propositions ont été faites. Le ministre a demandé de les expertiser. Rien de plus. Aucune décision n’a été prise», explique l’entourage de Bruno Le Maire.

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Le gel des loyers tiendrait donc la corde. De quoi provoquer la colère des propriétaires. «Dès qu’il s’agit d’attaquer la propriété privée, l’imagination est au pouvoir et beaucoup lèvent le doigt», réagit Christophe Demerson, président de l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI). L’UNPI rappelle que les bailleurs subissent eux aussi l’inflation, entre «la hausse de la taxe foncière et celle du coût des travaux de rénovation classique et énergétique». Sans compter que ces loyers servent de complément de revenus ou de retraite aux petits propriétaires. «Les propriétaires bénéficient d’avantages fiscaux et doivent participer à l’effort de solidarité. C’est ça où ils feront face à de plus en plus d’impayés», rétorque le président de la CLCV qui oublie que l’immobilier est l’un des placements les plus imposés.

Bref, deux ans après le début de la crise sanitaire, le débat sur les loyers fait à nouveau rage. Jusque-là, pour protéger le pouvoir d’achat des Français, le gouvernement avait surtout sorti le carnet de chèques (indemnité inflation, chèque alimentaire, remise à la pompe, chèque énergie...). Va-t-il geler les loyers et priver des millions de propriétaires de revenus complémentaires? «Ce serait une première à ma connaissance», affirme Jean-Marc Torrollion, président de la Fédération nationale immobilier. En bloquant l’IRL, ne nous habituons pas à des loyers ultra-encadrés».

Le Figaro

Comment ne pas avoir de calculs rénaux

Cécile Thibert

NOS CONSEILS SANTÉ - Extrêmement douloureuses, les crises de colique néphrétique pourraient souvent être prévenues par des mesures assez simples.

Sur l’échelle de la douleur, elle explose tous les scores: «Des patientes m’ont déjà confié qu’elles avaient plus souffert à cause de leur colique néphrétique qu’au moment de leur accouchement sans péridurale», rapporte le Dr Lucile Figueres, néphrologue au CHU de Nantes. Or tôt ou tard, environ 10% de la population finiront par être concernés au moins une fois dans leur vie. «La colique néphrétique est le troisième motif de consultation aux urgences. Il faut s’imaginer qu’en permanence dans chaque service d’urgences, il y a au moins une personne atteinte de colique néphrétique!», s’exclame le Pr Romain Boissier, urologue au CHU de la Conception à Marseille (AP-HM). Le problème peut survenir à tout âge mais, en moyenne, les patients ont 45 ans et deux tiers sont des hommes.

Une colique néphrétique se manifeste lorsqu’un obstacle - le plus souvent un calcul - obstrue les voies urinaires en aval d’un rein. «Pendant ce temps, le rein continue à filtrer de l’urine, le liquide va donc s’accumuler au-dessus du bouchon, ce qui va provoquer une augmentation de la pression dans le rein et dans l’uretère (le canal qui relie le rein à la vessie, NDLR)», explique le Dr Figueres. Cette pression va être à l’origine d’une douleur extrêmement brutale, sans aucun signe annonciateur. «Cela peut arriver n’importe quand, même en plein milieu de la nuit», poursuit la spécialiste. La douleur est très caractéristique.

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«C’est un peu comme une crampe très intense qui part d’un côté dans le bas du dos et contourne le flanc pour descendre vers l’aine», décrit le P Boissier. «Il peut également y avoir des nausées et des vomissements associés ou encore des malaises vagaux liés à la douleur», ajoute le D Lucile Figueres, qui précise qu’aucune position ne peut soulager cette souffrance. La crise peut aussi se manifester par une envie ou un besoin fréquent d’uriner (lorsque la crise est là, il faut d’ailleurs boire le minimum d’eau pour ne pas surcharger davantage le rein), ainsi que par la présence de sang dans les urines.

Résolution spontanée

Pour autant, la gravité d’une colique néphrétique (en termes d’urgence et de pronostic vital) n’est quasiment jamais proportionnelle à la douleur qu’elle génère. Chez 80 à 90% des patients, le problème va se résoudre spontanément et la douleur céder aux antalgiques. «Dans la majorité des cas, le calcul finit par descendre tout seul. Nous ne faisons rien d’autre que de la surveillance», indique le Pr Boissier. En cas de persistance du calcul après quatre à six semaines, un traitement chirurgical sera proposé. «Pour les patients qui ont deux reins opérationnels, avoir un rein bouché, ce n’est pas grave. Il ne va pas se détruire en quelques jours, cela prend des semaines, voire des mois», rassure le médecin.

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Outre la grossesse, il existe toutefois deux situations où la crise de colique néphrétique est une urgence vitale. «Lorsque le patient a également de la fièvre, cela peut signifier que les urines bloquées dans les voies urinaires et dans le rein sont infectées. Cela peut rapidement évoluer vers une septicémie (infection généralisée, NDLR) donc il s’agit d’une urgence vitale», souligne le Pr Boissier. Par ailleurs, «si le patient n’a plus qu’un rein qui fonctionne il faut agir vite pour éviter qu’il ne développe une insuffisance rénale aiguë», ajoute l’urologue.

L’idéal reste tout de même de ne pas en venir à la colique néphrétique. Donc de tout faire pour ne pas développer de calculs rénaux, aussi appelés «lithiases». Ces petites pierres résultent de la cristallisation d’ions - essentiellement l’oxalate avec le calcium - qui s’accumulent dans l’urine. Leur formation, qui résulte d’un phénomène très complexe, est le plus souvent due à une alimentation déséquilibrée et à une hydratation insuffisante.

Hygiène de vie

«L’excès de protéines et de sel entraîne une augmentation du calcium dans les urines, ce qui favorise la formation des calculs», explique le Dr Figueres. Notre consommation de viande est environ cinq fois supérieure à ce qu’elle était au début du siècle dernier, or un apport élevé en protéines animales augmente la concentration d’oxalate dans les urines. Idem pour les épinards, l’oseille, la rhubarbe et surtout, le chocolat! Nos apports en sel ont également augmenté en flèche, tandis que la consommation de fruits et légumes, qui ont un effet protecteur vis-à-vis des calculs, a eu tendance à se tasser. Quant aux produits laitiers, il ne faut pas les supprimer. «L’excès de calcium peut favoriser les calculs, mais le manque aussi, en plus de provoquer de l’ostéoporose», souligne le Dr Figueres. Il faut donc manger des produits laitiers en quantité normale (2 par jour, selon les recommandations du ministère de la Santé).

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Une bonne hydratation est également essentielle. «Les calculs, c’est un peu comme des grains de sable au fond d’un vase. Si on ajoute de l’eau, on va diluer davantage. L’oxalate et le calcium auront donc peu de chances de se rencontrer», explique le Dr Figueres. Pour les personnes qui ont déjà connu une crise de colique néphrétique, boire beaucoup d’eau est la clé (environ 2 litres en prenant en compte l’eau contenue dans les aliments) pour éviter les récidives. «Environ la moitié des patients qui ont eu une colique néphrétique vont en avoir à nouveau. Il est donc essentiel de modifier ses habitudes alimentaires», indique le Dr Figueres. Cette dernière met par ailleurs en garde: «Il n’existe aucun traitement “naturel” efficace, ceux qui sont présentés comme tels sont même à proscrire car ils peuvent contenir de l’oxalate. La vitamine C en est un bon exemple: en supplémentation médicamenteuse, elle favorise les calculs (la vitamine C se dégrade en oxalate), alors que les agrumes (riches en vitamine C mais également en citrate) protègent de la survenue de calcul.»

La cause des calculs n’est toutefois pas toujours liée à une mauvaise hygiène de vie. «Il y a des familles qui ont une prédisposition génétique pour cela, indique le Pr Boissier. Nous ne sommes pas tous égaux face au risque de développer des calculs rénaux, et pour une même alimentation, certaines personnes développeront des calculs, d’autres non», confirme le Dr Figueres. Les calculs peuvent aussi être dus à des maladies, comme celles qui favorisent le rejet du calcium dans l’urine. «C’est le cas de l’hyperthyroïdie primitive», souligne le Dr Figueres. Un autre type de calcul (acide urique) est associé à un surpoids et au diabète de type 2, tous deux également en augmentation du fait de nos habitudes alimentaires. Il existe alors des traitements efficaces qui permettront d’éviter les récidives.

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Covid-19 : les sous-variants Ba.4 et Ba.5 pourraient mener à une reprise des contaminations en Europe

Ces sous-variants d'Omicron pourraient «entraîner une augmentation globale significative des cas de Covid-19 dans l'UE dans les semaines et mois à venir», a averti l'ECDC, vendredi.

Covid-19 : l'OMS estime «plausible» une fin de pandémie en Europe avec Omicron

L'organisation appelle toutefois à la prudence du fait de la versatilité du virus.

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Le Figaro

La région Hauts-de-France vote 40.000 euros de subvention pour une association anti-éoliennes

«Stop Éoliennes Hauts-de-France», qui recevra les fonds, se présente comme une fédération de lutte «contre le développement éolien dans cette région». L'opposition de gauche dénonce une «honte».

La région Hauts-de-France, présidée par Xavier Bertrand (LR), a voté jeudi à Amiens une subvention de 40.000 euros pour 2022 en faveur de la fédération «Stop Éoliennes Hauts-de-France», provoquant l'ire de l'opposition de gauche qui a dénoncé une «honte». Une «convention pluriannuelle d'objectifs et de moyens pour la période 2022/2024» a été conclue entre la Région et cette association prévoyant des subventions de 60.000 euros en 2023 et de 70.000 en 2024.

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Dans les Hauts-de-France «qui représentent 6% du territoire national, on a 30% du nombre de mâts en France, c'est beaucoup trop. Nous sommes largement contributeurs à la production d'électricité éolienne. Il faut arrêter. Les populations n'en peuvent plus», a expliqué à l'AFP Christophe Coulon, vice-président en charge de la ruralité. «Personne au conseil régional n'est climatosceptique. Tout le monde est convaincu de la nécessité de décarboner notre mix énergétique, mais tout est une question de proportion», a-t-il ajouté, précisant que ce financement servira à «diffuser de l'information, mener des études pour éclairer la population, les élus, et éventuellement former des recours» en justice.

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L'éolien «permet de réduire les gaz à effet de serre, créé du gain, de l'emploi... des intérêts qu'on ne met jamais en valeur. Le débat, c'est "les éoliennes, c'est beau ou pas beau", mais ce n'est pas le sujet ! Le sujet, c'est le dérèglement climatique et là on veut reculer», s'est insurgé Thomas Hutin, conseiller régional écologiste. «On va faire une demande de contrôle de légalité au préfet pour savoir si cette délibération est dans les clous», a annoncé Katy Vuylsteker, conseillère régionale écologiste, pointant le choix d'un financement à une association aussi jeune et dénonçant «l'obsession anti-éolienne» de Xavier Bertrand. «Stop Éoliennes Hauts-de-France» se présente comme une fédération régionale créée en 2022 «qui a pour objectif de fédérer les associations des Hauts-de-France qui luttent contre le développement éolien dans cette région».

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Renault cède AvtoVAZ pour un rouble et sort de Russie

Le groupe vend ses 68 % du fabricant de Lada à un institut public russe. Il aura la possibilité de les racheter, au même prix, pendant six ans.

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Le Figaro

«Il l'a attrapée par les cheveux et lui mettait des coups» : la sœur d'Amber Heard témoigne d'une dispute entre Johnny Depp et son ex-femme

Leonie Dutrievoz

Le tumultueux procès qui oppose Johnny Depp à Amber Heard continue. Mercredi 18 mai, c'était au tour de la sœur de l'actrice de témoigner. Elle raconte ce jour où elle a assisté à une violente dispute entre les anciens époux.

Au tribunal de Fairfax, les récits de disputes entre Amber Heard et Johnny Depp s'enchaînent au fur et à mesure du procès, qui a débuté le 11 avril. Poursuivie pour diffamation par son ex-mari, la vedette d'Aquaman fait à présent entendre ses témoins à la barre. Mercredi 18 mars, la sœur de l'actrice, Whitney Henriquez, a raconté avoir assisté à une violente dispute entre les anciens époux. Le conflit aurait commencé après qu’Amber Heard a accusé son mari de la tromper, après avoir trouvé dans son téléphone des messages adressés à une autre femme.

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La sœur cadette explique alors que ce jour-là, le couple s'échangeait des insultes «vraiment méchantes» et Whitney avait tenté d'emmener sa sœur dans l'appartement voisin où elle habite. «Johnny Depp monte les escaliers en courant et me frappe dans le dos. J'entends Amber crier “P*****, touche pas à ma sœur”, elle lui balance une gifle. Et là, il l'attrape», raconte la sœur de l'actrice. Lorsque le garde du corps de Johnny Depp arrive pour tenter de les séparer, «il [Johnny Depp] l'avait déjà attrapée par les cheveux d'une main et lui mettait des coups de l'autre».

En vidéo, procès Heard/Depp: «Les soutiens de Johnny Depp sont assez extrêmes»

Le calme après la tempête

Le garde du corps parvient finalement à séparer les ex-amants et Whitney Henriquez emmène sa sœur dans une pièce fermée à clé. «J'entends Johnny hurler des insultes, j'entends des bruits de choses qu'on casse», explique le témoin. Le lendemain, la jeune femme raconte qu'elle a retrouvé les placards à vêtements d'Amber Heard «complètement détruits» et de nombreux objets cassés dans la cuisine. Après son récit, Whitney Henriquez affirme qu'il s'agissait de la seule dispute à laquelle elle ait assisté. Et Johnny Depp lui aurait même demandé de signer un accord de confidentialité après cet incident, ce qu'elle a refusé.

À la barre, la sœur d'Amber Heard a raconté l'attitude de la vedette de Pirates des Caraïbes , lorsqu'il était sous l'emprise de l'alcool. «Quand il était sobre, c'était merveilleux, quand il ne l'était pas c'était terrible. S'il se droguait ou s'il buvait, il y avait presque toujours une dispute.» La sœur de l'actrice a fini par décrire l'état dans lequel se trouvait Amber Heard lorsqu'elle a fini par demander le divorce. Elle «allait mal physiquement, elle pesait 50 kg toute mouillée, elle avait le visage émacié». Plusieurs autres témoignages devraient se succéder jusqu'à la fin du procès. Les débats autour de cette affaire devraient se poursuivre jusqu'au 27 mai, puis les jurés se retireront pour délibérer.

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Après une semaine de pause, le procès qui oppose les deux acteurs a repris, le lundi 16 mai, à Fairfax. Durant les audiences, le héros de Pirates des Caraïbes n'a pas croisé le regard son ex-épouse une seule fois.

Le Figaro

Tom Cruise, la vieillesse n’est pas pour lui

Olivier Delcroix

RÉCIT - Rapide comme l’éclair, il est passé présenter Top Gun: Maverick hors compétition à Cannes. Tandis qu’il foulait le tapis rouge, la patrouille de France a survolé la Croisette en son honneur. Mais qu’est-ce qui fait toujours courir l’acteur de 59 ans?

C’est un homme pressé, un coup de vent insaisissable. C’est un peu l’histoire de sa vie. À 59 ans, la tornade Tom Cruise continue de courir contre la montre. En quatrième vitesse, l’acteur américain présente son nouveau film hors compétition Top Gun: Maverick. Sur la Croisette, il foule le tapis rouge, fait trois petits tours pour les photographes, donne une master class d’une heure et repart illico à Londres pour le jubilé de platine de la reine.

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Jerry Bruckheimer, son producteur sur Top Gun (1986), le connaît bien. Il résume l’incroyable célérité de l’acteur : «Tom pense que chaque film est important. Il veut toujours être au meilleur niveau possible. Il s’entoure de gens formidables. J’ai longtemps travaillé avec lui. Il passe sa vie à travailler avec les meilleurs. Les meilleurs réalisateurs comme Coppola, Scorsese, Tony Scott, Kubrick, Oliver Stone, Ridley Scott, Steven Spielberg, Sydney Pollack, Paul Thomas Anderson, ou Michael Mann. C’est un formidable acteur, chevronné!»

Qu’est-ce qui fait de lui un acteur-producteur différent des autres, à l’heure actuelle, toujours en haut du box-office grâce à la franchise Mission: Impossible, qu’il tient à bout de bras depuis 1996? Bruckheimer répond du tac au tac: «Tom a un punch incroyable. Il absorbe tout le savoir accumulé et le transforme en force. Sur le tournage de Top Gun: Maverick, il était présent sur le plateau à chaque minute, aux réunions préparatoires, aux briefings du matin, et même jusque dans la salle de montage. Ce qui rend Tom Cruise heureux, c’est son envie de faire des films. Pour ça, il s’entraîne comme un athlète. Il ne s’arrête jamais. Il bosse tout le temps. Il vit pour faire du cinéma. Il adore ça!»

La vie, un jour sans fin

Top Gun: Maverick à Cannes promet une tempête d’action tourbillonnante. Cela fait trente ans que l’acteur américain n’est pas venu sur la Croisette avec l’un de ses films. Ron Howard lui en avait fourni l’occasion en 1992 avec Horizons lointains où, avec Nicole Kidman, il joue un couple d’Irlandais partis à l’assaut du Nouveau Monde au siècle dernier. Cette fois, c’est autre chose. Cruise renfile son blouson d’aviateur et ses Ray-Ban pour incarner à nouveau Pete «Maverick» Mitchell, le fameux pilote de chasse qui a fait sa gloire il y a trente-six ans. Lors de sa master class, face à Didier Allouch qui le questionne, Cruise, tout de noir vêtu, a rappelé que depuis qu’il voyage partout dans le monde pour ses films, les gens qu’il rencontre lui demandent invariablement: «Quand allez-vous tourner un nouveau Top Gun Voilà qui est fait.

Ce retour aux sources l’oblige à affronter son âge, trois décennies après le triomphe du premier volet. Mais, même si le Maverick d’aujourd’hui est devenu instructeur de jeunes recrues pour une mission impossible visant à détruire une usine d’enrichissement d’uranium construite par un État voyou, la donne a changé. Maintenant, c’est lui le vétéran. Son supérieur lui assène: «Maverick, la fin est inéluctable, vous êtes voué à disparaître!» Il répond l’œil pétillant: «Peut-être! Mais pas aujourd’hui.»

Au fil des années et des films « Mission : Impossible », je me suis rendu compte que nous avions noué un dialogue avec le public. C’est assez unique et singulier d’entretenir cette étrange connexion avec les spectateurs… Mais je le dis et je le répète, je fais mes films pour le public. Et principalement pour lui

Pour Tom Cruise, la vie est un jour sans fin. Même à l’orée de la soixantaine, il joue les Dorian Gray du septième art. La vieillesse n’est pas pour lui. Il ne veut pas y croire. Buckheimer l’explique ainsi: «Tom prend soin de lui. Il mange bien, se repose beaucoup. C’est pour cela qu’il ne vieillit pas aussi vite que les autres!» Depuis qu’il incarne l’agent Ethan Hunt dans Mission: impossible, Cruise s’est mithridatisé au fait de mettre en scène cette course contre la mort. À la fois celle de son personnage et la sienne. Il reconnaît d’ailleurs dans l’amphithéâtre Debussy devant les mille spectateurs pendus à ses lèvres: «Au fil des années et des films Mission: Impossible, je me suis rendu compte que nous avions noué un dialogue avec le public. C’est assez unique et singulier d’entretenir cette étrange connexion avec les spectateurs… Mais je le dis et je le répète, je fais mes films pour le public. Et principalement pour lui.»

Inoxydable, l’acteur tient toujours à faire ses cascades lui-même. Et ça se voit. Depuis vingt-six ans, il incarne avec la même énergie un agent secret indestructible et incorruptible. Il se suspend à un hélicoptère, une montagne, s’accroche sur le flanc d’un avion gros-porteur en plein décollage… Et envisage de tourner un film dans l’espace, avec l’aide de SpaceX, la société d’Elon Musk, et de l’agence spatiale américaine. Rien n’a l’air de pouvoir l’arrêter. Car malgré tout ce qu’il subit de film en film, il ne semble montrer aucun signe de fatigue.

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À quoi tient cette rage? Né le 3 juillet 1962 à Syracuse dans l’État de New York, le jeune Thomas Cruise Mapother IV a été élevé par sa mère et ses deux grandes sœurs. Son père, ingénieur, le bat, et l’abandonne après avoir divorcé en 1972. Dyslexique, mesurant 1,70 mètre, Cruise sait qu’il doit dissimuler ses failles. Il possède déjà un charme et une assurance naturels. Baigné dans la religion catholique, il est fasciné par les ordres et compte même devenir prêtre. Il troque ce rêve par un autre: triompher à Hollywood… Mais en écho à ses aspirations mystiques, il devient scientologue au milieu des années 1980 entraîné par sa première épouse, Mimi Rogers.

Évidemment, lors de la master class, l’animateur n’a pas soufflé mot de ses liens avec la secte créée par l’écrivain de science-fiction L. Ron Hubbard. En revanche, ce dont parle abondamment Cruise, c’est de son premier film, Taps (1981), tourné par Harold Becker. «J’avais 16 ans, se souvient-il. J’avais un petit rôle. Mais j’ai compris en tournant ce film que je voulais faire partie de ce monde du cinéma. J’ai compris que je voulais faire ça tout le reste de ma vie. Depuis, je fais de mon mieux tous les jours. C’est tout! Le cinéma, c’est mon amour, ma passion.»

Passion pour les cascades

Quant aux cascades ahurissantes qui sont devenues sa marque de fabrique, Didier Allouch a à peine le temps de lui demander pourquoi il risque sa vie comme ça, alors qu’il a des enfants, une compagne et des responsabilités. Sa réponse: «C’est drôle, personne n’a jamais demandé à Gene Kelly pourquoi il dansait.» Quelques minutes plus tard, il revient sur sa passion pour les cascades: «En fait, je fais ça parce que j’aime que les spectateurs s’immergent le plus possible dans mes films. Et puis je me rappelle que lorsque j’étais gamin, j’adorais ça. Un jour, j’ai voulu sauter en parachute du toit de la maison. J’ai grimpé à un arbre, j’ai préparé le parachute. Et quand j’ai sauté, je me suis immédiatement dit: “Ça ne peut pas marcher!” Heureusement, j’ai atterri sur de la terre mouillée. J’ai vu les étoiles en plein jour. Et j’ai pensé que j’allais me faire gronder par ma mère car j’avais sali mes vêtements. Mais l’émotion que j’ai eu demeure.»

C’est sans doute après cette émotion que court Tom Cruise. L’acteur confie une chose étrange: «Je me souviens de toutes les prises que j’ai faites. Toutes! C’est assez flippant.» Il est comme ça Tom Cruise. Tellement séduisant, mais un peu flippant. Les spectateurs n’auront pas eu le temps d’y repenser, le furet Tom Cruise a déjà pris ses jambes à son cou. Cours Tom Cruise, cours!

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CRITIQUE - Entre second degré, clin d’œil et décalé, l’auteur d’OSS 117 est dans son élément avec son nouveau film sur les zombies, qui fait l’ouverture du Festival de Cannes.

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L'Humanité

Quinzaine en actions. Mode libérateur

Nos recommandations culturelles

Dans le cadre du Festival de Cannes, en collaboration avec une association d’insertion, cette émanation de la Quinzaine des réalisateurs propose des courts métrages adaptant le récit autobiographique de femmes. Entre fiction et réalité des violences vécues.

Michaël Mélinard

De l’intérieur, de Léo Przybylski, France, 15 minutesQue la nuit vienne, de Billie Dumas, France, 12 minutes

Avant même la ­cérémonie officielle, Cannes a débuté à quelques encablures de la Croisette à la Bocca avec la séance d’ouverture de la Quinzaine en actions. Cette émanation de la Quinzaine des réalisateurs travaille notamment en collaboration avec l’association d’insertion Parcours de femmes. Le projet débute avec un atelier d’écriture pour se matérialiser par des courts métrages réalisés par de jeunes cinéastes diplômés de la Cinéfabrique, une école de cinéma lyonnaise. Cette année, deux films ont vu le jour. Que la nuit vienne , de Billie Dumas, a été conçu d’après les mots de Gwen Guerdin, qui a vécu sous l’emprise de son ex-compagnon. Le dispositif narratif d’une très grande richesse utilise, en plus de la trame fictionnelle où le personnage de Gwen est incarné par Pauline Serieys, des images documentaires et une voix off. Aux photos personnelles de Gwen s’ajoute un dialogue en visio entre le personnage réel et son double à l’écran. Au-delà de sa qualité intrinsèque, cette œuvre est d’abord l’histoire d’une rencontre. « Quelque chose s’est passé sur le tournage. Je considère que Billie fait partie de ma famille », éclaire Gwen Guerdin, qui a accueilli l’équipe chez elle pour tourner les séquences documentaires. D’un film de commande, Billie Dumas a fait une œuvre très personnelle, sans trahir les mots de sa scénariste. « J’ai essayé d’être sincère dans ce que je voulais montrer ou pas. Je ne voulais pas filmer la violence. Je ne voulais pas que Gwen revoie ce qu’elle a vécu. »

« L’idée du collectif »

La Quinzaine en actions interroge aussi la place du cinéaste dans la cité. « Je venais de sortir d’un projet très personnel. Je voulais revenir à un projet qui avait du sens pour moi. Ce tournage m’a permis de me rendre compte que créer des films n’est pas mon moteur principal. Je fais du cinéma pour créer des situations de rencontre avec les gens parce que c’est ce que j’aime dans la vie. »

L’autre film, De l’ intérieur, réalisé par Léo Przybylski, adapte le récit de Gwenaëlle Corby. À l’écran, elle s’incarne dans trois personnages de femmes réunies dans une séance de méditation. En flash-back, on découvre un pan de leur histoire. « J’ai accepté de participer à l’atelier d’écriture avec deux réalisatrices qui nous orientaient. C’était extraordinaire. On ne sait pas si on est capable de pouvoir écrire puis tout sort, tout est fluide. Au final, c’est une libération posée sur papier. Non seulement on ose extérioriser ce qu’il y a à l’intérieur mais on prend de la distance, comme si cela ne nous appartenait plus. Si en plus cel a peut servir à d’autres… » raconte Gwenaëlle Corby, qui a participé au projet sur les conseils de sa psychologue. Le cinéaste Léo Przybylski a mis un peu de lui dans ce film de commande. « Il fallait se mettre au service d’une autrice et c’était un échange assez ouvert entre nous deux. Mais j’avais à cœur de mettre en avant l’idée du collectif. Réaliser ce film est très concret. On sait pourquoi on le fait. J’ai l’impression que ça a été important pour beaucoup de gens. » Pour ces films, il y a une vie après Cannes. Entre festivals et diffusion à la télévision, ces récits émancipateurs connectent un peu plus le cinéma au réel.

Festival de Cannes 2022cinémaFestival de Cannes
Le Figaro

Rodolphe Saadé, un héritier entrepreneur à la conquête du monde

Guillaume Mollaret

PORTRAIT - Le président de CMA-CGM a développé le groupe de façon très accélérée.

«Intuition ; volonté ; développement sans limite.» C’est par ces quelques mots, confiés au Figaro à la veille de sa prise de fonction à la tête de CMA CGM en 2017, que Rodolphe Saadé définissait ses ambitions pour l’entreprise fondée en 1978 par son père, venu du Liban.

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Jacques Saadé, décédé en 2018, était un roc, concentré sur le développement de nouvelles routes maritimes. Son fils aîné, Rodolphe, 52 ans aujourd’hui, a rapidement fixé au groupe créé à Marseilleun nouveau cap allant au-delà des mers. À l’époque de sa nomination au poste de PDG, les mots «logistique», «e-commerce», et «numérique» faisaient déjà partie du vocabulaire du dauphin. Cinq ans plus tard, le fils d’armateur devenu grand patron a relevé le challenge qu’il s’était fixé. CMA CGM s’est imposé à force de croissance externe comme un acteur global et mondial de la logistique maritime, terrestre (Gefco, Colis Privé, CLS d’Ingram) et aérienne (Ceva logistics et bientôt Air France).

«Rodolphe Saadé développe le groupe de façon très accélérée. Mais je l’ai vu évoluer ces dernières années, et en réponse à votre question sur sa vision pour l’entreprise, il dirait certainement aujourd’hui, ‘‘développement sans limite mais responsable’’.» Il est soucieux de l’impact du groupe sur son environnement, tant du point de vue écologique que social et sociétal», estime Antoine Gosset-Grainville, l’un de ses avocats (associé du cabinet d’avocat BDGS et président d’Axa).

Entreprise la plus profitable de France

En 2021, à la faveur de la conjoncture mondiale, l’entreprise est devenue la plus profitable de France, dégageant un résultat net de 16,5 milliards d’euros, supérieur à celui de TotalEnergies. Alors que CMA CGM est aujourd’hui sur le sommet de la vague, Rodolphe Saadé, en entrepreneur, profite de la situation favorable pour investir. Car il sait que l’activité de transport maritime est cyclique et aux prises avec la géopolitique.

Dix-neuvième fortune professionnelle de France selon Challenges en 2021, la famille Saadé détient les trois quarts du capital de l’entreprise au côté du turc Yildirim et de Bpifrance. Le PDG de CMA CGM est devenu une figure incontournable du capitalisme français. Vivant heureux loin de Paris, Rodolphe Saadé cultive sa différence en imposant aujourd’hui Marseille comme une capitale mondiale de la logistique et du transport, 2500 ans après la création de son port par les Grecs phocéens.

Marseille est une ville populaire, plutôt pauvre. C’est une chance historique d’avoir dans notre ville un businessman qui transforme en or tout ce qu’il touche

«Quand il a racheté Ceva Logistics (en 2019, NDLR), il a immédiatement voulu relocaliser chez nous cette entreprise suisse et m’a demandé de monter une opération séduction pour 200 cadres afin qu’ils déménagent à Marseille avec le siège social. CMA CGM est un groupe mondial. Rien n’obligeait Rodolphe à apporter cette valeur à Marseille. Il y tenait pourtant viscéralement», témoigne Didier Parakian (LREM), actuel vice-président de la Métropole Aix-Marseille Provence et ami de l’armateur. «Marseille est une ville populaire, plutôt pauvre. C’est une chance historique d’avoir dans notre ville un businessman qui transforme en or tout ce qu’il touche», salue l’élu.

Un homme réservé

Derrière la réussite se cache un homme discret, que d’aucuns disent «dans le contrôle en permanence», avare en mondanité, et proche de sa famille avec laquelle il passe le plus de temps possible. On le dit également amateur de course à pied et d’art contemporain. «C’est un homme réservé, sur son quant à soi, mais qui n’est pas pour autant fermé. Il a beaucoup d’humour et sa réserve est une forme de correction», assure Dominique Bussereau, deux fois secrétaire d’État aux Transports au début des années 2000 et membre du conseil d’administration de CMA CGM depuis 2012.

Cette «réserve» est parfois tenue en interne pour de la froideur. «À mon époque, les Saadé avaient leur ascenseur personnel», témoigne un ancien collaborateur. Critique d’un management qu’il estime rude, un ancien haut cadre témoigne: «Il n’y a pas de perte de temps en réunion… ce qui veut dire aussi peu de considération pour ce qui touche de près ou de loin à votre situation personnelle. Il règne ici un culte de la performance où le compliment est rare», affirme-t-il. Avant de saluer la vision de son ex-patron. «Rodolphe Saadé est un homme d’affaires très avisé. Il sait s’entourer des meilleurs qu’il sait d’ailleurs très bien payer. La diversification, c’est lui qui l’a toujours portée. Il est également conscient des limites du tout-pétrole, ce qui l’a poussé à investir le premier dans les carburants de synthèse et les moteurs au GNL. Il décide vite et surtout, il voit loin.»

Attachement à Marseille

À l’écoute de son environnement d’affaires et attentif à l’innovation, le PDG s’est également ouvert sur la ville. Au pied de la tour CMA CGM, il a poussé à la création de ZeBox, un incubateur d’entreprises installé dans les murs de l’ex-Compagnie générale transatlantique à laquelle succéda CMA CGM. «ZeBox n’est pas une opération de mécénat, mais un outil de recherche de compétences pouvant constituer un vivier pour l’entreprise. Marseille a une certaine réputation et il n’est pas évident d’y faire venir du monde, euphémise Dominique Bussereau. C’est pourquoi Rodolphe Saadé cherche à développer toutes les possibilités de faire émerger des talents locaux.» En outre, le groupe a récemment posé la première pierre de Tangram, son «centre d’excellence dédié à la création du transport et de la logistique durables de demain» sur le terrain de l’École nationale supérieure maritime (ENSM) à la Pointe-Rouge dans les quartiers sud de Marseille.

Il n’a pas peur de sortir de sa réserve et d’aller à la castagne pour défendre ce qu’il aime

Foncièrement attaché à sa ville, Rodolphe Saadé y pratique le mécénat, au travers de la fondation CMA CGM, et y investit dans l’entrepreneuriat, la formation, les nouveaux carburants mais aussi… la presse régionale! Ainsi, le Marseillais fait du rachat du quotidienLa Provence, qu’il dispute à Xavier Niel, un dossier si personnel qu’il est prêt à en faire l’acquisition pour un montant hors marché, à deux fois son prix estimé. Folie ou caprice? «La Provence, c’est le choix du cœur et rien d’autre. C’est une autre preuve d’amour pour Marseille. C’est le journal qu’il lit depuis toujours. Ce dossier le montre. Il n’a pas peur de sortir de sa réserve et d’aller à la castagne pour défendre ce qu’il aime», balaye Didier Parakian.

Toujours investi au Liban, où est installé le holding familial, Rodolphe Saadé n’oublie pas son pays natal. Profondément affecté par l’explosion du port de Beyrouth en 2020, il participera activement à sa reconstruction. En février, CMA CGM a obtenu pour une période de dix ans la gestion, l’exploitation et la maintenance du terminal du port à conteneurs.

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Si depuis cinq ans CMA CGM a renouvelé son équipe dirigeante et ses activités avec du sang neuf, son cœur bat invariablement pour les places maritimes de Marseille et de Beyrouth.

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La RATP condamnée à une amende de 400.000 euros pour fichage illégal

Ces données servaient à organiser un classement des employés afin de préparer les choix de promotion.

Paris : la RATP retire temporairement du service 149 bus électriques après deux incendies en un mois

Quelques semaines après un premier incendie, un tout récent «bluebus» s'est embrasé ce vendredi devant la bibliothèque François Mitterrand. Le même jour, un bus électrique d'une marque différente a pris feu à Carcassonne.

Le Figaro

Miss France 2023: une femme transgenre candidate à Miss Paris 2022

  • Par  Emilie Paul
  • Mis à jour le 19/05/2022 à 16:49
  • Publié le 19/05/2022 à 15:41

Andréa Furet est déjà connue des téléspectateurs pour avoir donné la réplique à Odile Vuillemin et Jonathan Zaccaï dans Il est elle, diffusé le 1er novembre 2021 sur TF1.

Cinq mois après le couronnement de Diane Leyre, Miss France prépare déjà sa succession. Mais avant de connaître le nom de la trentaine de prétendantes au titre, les comités départementaux s’activent pour élire celle qui les représentera aux concours régionaux. Le 19 juin, Miss Paris désignera ainsi sa nouvelle reine de beauté. Le jury composé de membres du comité Miss Paris et de celui d’Île-de-France départagera les douze jeunes femmes en lice.

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Parmi elles, Andréa Furet fait déjà parler d’elle. Et pour cause, la jeune femme de 19 ans est transgenre. Une première dans l’histoire de Miss France. Son nom devrait certainement vous dire quelque chose. En effet, elle est connue pour avoir tenu le rôle principal dans Il est elle. Aux côtés d’Odile Vuillemin et Jonathan Zaccaï, elle incarnait Julien, un collégien persuadé d’être une fille coincée dans un corps de garçon. Un rôle qui lui avait permis de décrocher le prix d’interprétation féminine au Festival des créations télévisuelles de Luchon en 2021. Diffusée le 1er novembre 2021 sur TF1, la fiction avait réuni 3,1 millions de téléspectateurs, soit 15,6 % de part d’audience.

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Mi-décembre, Élisabeth Moreno, ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes, avait rencontré Alexia Laroche-Joubert, la nouvelle présidente de la société Miss France. Ensemble, elles avaient évoqué les évolutions possibles notamment celle de candidates transgenres. «Ça fait partie des discussions que nous avons eues avec Alexia Laroche-Joubert et nous sommes en cours de réflexion sur ce sujet. C’est envisageable», avait assuré Élisabeth Moreno.

« Des transsexuelles à Miss France ? Il n’y a aucun problème »

Alexia Laroche-Joubert

Pourtant quelques jours plus tard, Sylvie Tellier, la directrice générale de la société Miss France, avait botté en touche. «Pour moi ce n’est pas un débat, quand on s’inscrit à Miss France, on remplit un règlement qui ne doit pas conduire à des enquêtes sur la vie de ces jeunes femmes. Pour Miss France, on met un cadre. Non pour exclure des gens, mais pour limiter le nombre de candidatures. On a eu des records de participation cette année. Il y a beaucoup de concours, un dédié aux femmes plus petites, un pour les hommes… On ne veut pas être le seul concours de Miss», avait-elle déclaré sur Europe 1 avant d’être contredite par Alexia Laroche-Joubert. «Des transsexuelles à Miss France? Il n’y a aucun problème», avait répondu la productrice au micro de Sud Radio. «À partir du moment où vous avez un acte civil qui révèle que vous êtes une femme, peu m’importe, que vous soyez une femme de naissance ou ayant fait un changement. Je vais vous dire: qu’elles se présentent!», nous avait-elle également confié.

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Reste désormais à savoir si ce changement concerne uniquement le comité Miss Paris ou aussi celui de Miss Île-de-France, les comités locaux ayant une certaine liberté, et Miss France. Auquel cas, en cas de victoire, Andréa Furet pourrait-elle concourir au titre? La réponse est oui. «Nous demandons uniquement à ce que l’état civil soit féminin», nous a répondu le service communication de Miss France tout en nous confirmant que la limite d’âge supérieure n’existe plus, les candidates doivent simplement être majeures au moment de la cérémonie de l’élection nationale. Le nouveau règlement du concours Miss France 2023 sera officiellement communiqué dans quelques jours.

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L'Humanité

Acid. Jacky Caillou, le garçon qui murmurait à l’oreille des loups

Nos recommandations culturelles

Le premier long métrage de Lucas Delangle fait l’ouverture de la section Association du cinéma indépendant pour sa diffusion dans le cadre du Festival de Cannes 2022. Un conte fantastique en milieu paysan.

Marie-José Sirach

 Jacky Caillou, de Lucas Delangle, France, 1 h 32

Une ferme isolée dans les Alpes-de-Haute-Provence. Un jeune homme grimpe à pas de velours un vieil escalier et vient coller un capteur de son à une porte. On perçoit quelques mots, étranges et mystérieuses incantations. La porte s’ouvre en grand sur une toute petite grand-mère. À ses côtés, un vieil homme respire avec difficulté. En bas, dans la salle principale, patientent, dans un silence quasi religieux, quelques personnes. Le jeune homme, c’est Jacky Caillou (Thomas Parigi), la vieille dame, sa grand-mère (Edwige Blondiau), qui l’a élevé depuis la mort de ses parents. Magnétiseuse, on vient la voir de loin dans le pays. Sa mort, soudaine, va obliger Jacky à choisir sa voie, sa vie. Dans cette vallée où le temps semble s’être arrêté, un loup s’attaque aux brebis. L’animal rôde, provoquant des réactions hostiles chez les bergers. De quel mal souffre cette jeune fille, Elsa (Lou Lampros), pour qu’une tache grise, sorte de brûlure, apparaisse dans son dos ? Quel est son secret ? Elle est arrivée un matin, avec son père (Jean-Louis Coulloc’h), chez la grand-mère guérisseuse, ultime recours devant l’incapacité des scientifiques à la soigner. Lorsque meurt la grand-mère, Jacky prend la relève, décidé à guérir Elsa de son mal.

Une Histoire de croyances et d’amour

Pour son premier long métrage, Lucas Delangle filme une histoire de croyances et d’amour dans un paysage où la nature, d’une beauté à couper le souffle, recèle sa part de mystère et de puissance. Il filme des visages sculptés par le temps et des silences têtus qui détiennent des secrets ancestraux ; il filme les jours qui s’écoulent au rythme du soleil, et les nuits étoilées nous ramènent à notre simple condition de terriens ; il filme avec délicatesse cet amour impossible entre ce jeune guérisseur qui rêve d’accomplir un miracle et cette jeune fille-louve. Fiction à la fois naturaliste et fantastique, le récit tresse des passerelles entre rationnel et irrationnel, entre le rêve et une réalité qui semble toujours nous échapper.

Jacky Caillou est un hymne à la nature, à ces territoires enclavés où les hommes ont appris à vivre avec elle en accord parfait.

Pour signifier la puissance magnétique, pas besoin d’effets spéciaux, juste des plans serrés sur des mains tendues, des visages concentrés, capables d’éteindre un à un les lampadaires du village au fond de la vallée. Le surnaturel nous devient familier, celui qui permet d’expliquer l’inexplicable, à la fois étrange et bienveillant. Le film recèle des plans aussi puissants qu’un tableau, comme cette longue ascension dans la montagne pour aller se recueillir sur la tombe des parents. Dans un chemin escarpé et rocailleux, on distingue à peine deux silhouettes qui avancent doucement. Un plan d’une harmonie parfaite, tel un arrêt sur image où l’immensité des montagnes se découpe dans un ciel à la Goya et laisse le temps au spectateur de découvrir peu à peu les personnages.

Jacky Caillou est un hymne à la nature, à ces territoires enclavés où les hommes ont appris à vivre avec elle, en accord parfait. Ne cherchez point de nostalgie là-dedans, vous n’en trouverez pas. Ce conte se conjugue au présent. Interprété par des acteurs professionnels et amateurs, chacun trouve sa place dans ce récit surprenant par son audace, son épure qui dessine, pas à pas, regard après regard, une humanité trop souvent ignorée.

Festival de Cannes 2022acidcinémaFestival de Cannes
Le Figaro

«Il y avait bien quelque chose qui n’allait pas...»: Laura Pausini révèle les raisons de son malaise à l’Eurovision

  • Par  Damien Mercereau
  • Mis à jour le 19/05/2022 à 18:22
  • Publié le 19/05/2022 à 12:04

La chanteuse italienne de 48 ans, qui animait la 66e édition du concours international de la chanson samedi dernier à Turin aux côtés de Mika et d’Alessandro Cattelan, avait dû s’absenter près une heure durant la cérémonie.

Après avoir lancé la prestation de l’Italienne Gigliola Cinquetti, vainqueur de l’Eurovision en 1964 avec le titre Non ho l’età, Laura Pausini avait disparu de l’antenne samedi dernier lors de la retransmission en direct de l’édition 2022 du concours. À cet instant, les 25 participants étaient tous passés sur la scène du PalaOlimpico de Turin et les téléspectateurs pouvaient voter pour leurs favoris. La star italienne de 48 ans n’était réapparue qu’une heure plus tard, aux côtés de Mika et d’Alessandro Cattelan, alors que le décompte des points des jurés internationaux arrivait quasiment à son terme, confiant avoir eu un «surplus d’émotions».

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«Je vais bien, j’ai fait une chute de tension, c’est pour cela que j’ai dû m’arrêter une vingtaine de minutes sur les conseils des médecins», avait publié Laura Pausini sur son compte Instagram quelques heures après la cérémonie. Mercredi, la chanteuse italienne a révélé que son problème de santé était en fait plus grave qu’une simple chute de tension. «Eh bien oui, il y avait bien quelque chose qui n’allait pas», a-t-elle de nouveau confié via ses réseaux sociaux. «Je ne me sens pas bien depuis samedi. Je pensais que c’était à cause d’un excès de fatigue. Malheureusement, ce n’était pas le cas! Je viens d’apprendre que je suis positive au Covid et, pour cette raison, je suis isolée et ne peux pas voyager.»

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Laura Pausini regrette de ne pouvoir être présente aux événements musicaux qu’elle avait prévu de faire dans les prochains jours. Samedi dernier, c’est le groupe ukrainien Kalush Orschestra qui s’était imposé lors de cette 66e édition du concours international de la chanson avec le titre Stefania . La France représentée par le groupe breton Alvan & Ahez avait dû se contenter de l’avant-dernière place.

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Le Figaro

Fin des tarifs réglementés du gaz : pourquoi je reçois un courrier ?

Julien Da Sois

Un courrier est envoyé en ce moment aux ménages abonnés au gaz pour les prévenir de la suppression prochaine des tarifs réglementés. Quand ? Comment ? Quelles conséquences ? Le Figaro fait le point.

Si vous faites partie des 2,8 millions de ménages encore abonnés aux tarifs réglementés de vente (TRV) du gaz, vous avez reçu ou allez recevoir d'ici au 15 juin un courrier de votre fournisseur. N'allez pas le jeter aussitôt à la poubelle. Il contient en effet un rappel important : la fin prochaine des tarifs réglementés du gaz naturel. Une nouvelle qui peut susciter des inquiétudes chez les consommateurs, en pleine flambée des prix du gaz sur les marchés, causée notamment par la guerre en Ukraine.

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Quel calendrier ? Quelles démarches à faire ? Quelles conséquences sur les factures ? Le Figaro fait le point.

Quand les tarifs réglementés vont-ils prendre fin ?

La fin des tarifs réglementés du gaz, proposés par les fournisseurs historiques (Engie et les distributeurs locaux, tels ES Énergies ou Gaz de Bordeaux, sur 5% du territoire), est programmée le 1er juillet 2023. Soit dans un peu plus d'un an.

Qui est concerné ?

Sont concernés par cette mesure l'ensemble des particuliers abonnés aux tarifs réglementés du gaz, soit 2,8 millions de foyers selon les derniers chiffres de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), datant de fin 2021. De même que les petites copropriétés (consommant moins de 150.000 kWh).

Les TRV du gaz ont déjà été supprimés pour les professionnels - et pour les grandes copropriétés - le 1er décembre 2020.

Pourquoi sont-ils supprimés ?

La fin des tarifs réglementés du gaz a pour origine une décision du Conseil d'État en 2017. Saisi par l'Anode, l'association des opérateurs alternatifs d'énergie, la plus haute juridiction administrative avait estimé que le maintien de ces tarifs était «contraire au droit de l'Union européenne».

«L'existence de tarifs réglementés est acceptée au niveau européen seulement s'ils protègent les consommateurs des variations des prix de marché, explique Antoine Autier, responsable du département des études à l'UFC-Que Choisir. Seulement, le Conseil d'État a jugé en 2017 que l'organisation du marché en France ne permettait pas aux tarifs réglementés d'être plus protecteurs que les offres de marché, étant donné que la France ne produit pas de gaz, ce qui l'expose aux variations du marché.»

À la suite de cet avis, la suppression des TRV du gaz a été inscrite dans la loi Énergie-Climat de novembre 2019. Il n'est ainsi plus possible de souscrire à un nouveau contrat aux tarifs réglementés depuis cette date.

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Que doivent faire les consommateurs encore abonnés ?

Les 2,8 millions de foyers encore abonnés aux TRV du gaz - soit un quart des ménages abonnés au gaz - doivent recevoir entre le 15 mai et le 15 juin un courrier les informant de leur suppression et les invitant à changer de contrat avant l'échéance du 1er juillet 2023. Il s'agit du troisième courrier sur un total de cinq - deux autres lettres doivent être envoyées fin 2022 et en mars 2023.

Les associations de consommateurs recommandent de ne pas prendre en compte ce courrier et d'attendre avant de procéder au changement. Pourquoi ? En raison du bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement en novembre, qui a gelé les tarifs réglementés du gaz. «Dans le chaos actuel de l'énergie, ce contrat [au tarif réglementé du gaz, NDLR] est le seul qui est assurément lié au bouclier tarifaire et offre donc une compétitivité et une sécurité inégalable pour les mois à venir», justifie la CLCV dans un communiqué, le bouclier tarifaire devant être prolongé jusqu'à la fin de l'année par le gouvernement.

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Du côté du ministère de la Transition écologique, on note que, «compte tenu des circonstances», le courrier d'information envoyé aux ménages est «neutre». Tout en soulignant qu' «il existe actuellement une dizaine d'offres indexées aux tarifs réglementés à un niveau inférieur ou égal, qui entrent dans le champ du bouclier tarifaire», et auxquelles les foyers aux TRV peuvent souscrire.

Quid des clients qui ne feraient rien d'ici au 1er juillet 2023 ?

Pas de panique si vous ne souscrivez pas à une offre de marché d'ici au 1er juillet 2023. Il n'y a aucun risque de coupure de l'alimentation en gaz. Ceux-là basculeront directement sur une offre de marché du fournisseur historique (Engie ou une entreprise locale de distribution). Mais cette option est déconseillée. «Le médiateur conseille d'anticiper et de choisir, avant cette date, l'offre qui me convient le mieux», indique le Médiateur national de l'énergie sur son site. Dans le cas contraire, ces foyers passeront sur une offre qu'ils n'auront pas choisie.

Antoine Autier, de l'UFC-Que Choisir, abonde : «Restez jusqu'au dernier moment aux tarifs réglementés, et faites la comparaison entre les offres de marché en juin 2023.» Car à ce moment-là, «on connaîtra notamment les offres proposées par Engie», ajoute le responsable des études de l'association de consommateurs. Le Médiateur de l'énergie propose un comparateur des offres, sur son site energie-info.fr, tout comme l'UFC-Que Choisir.

Et pour les clients d'offres indexées sur les tarifs réglementés ?

Parmi les offres de marché, il existe des offres indexées sur les tarifs réglementés. Elles bénéficient donc elles aussi du gel des prix. Pour les ménages abonnés, il est donc recommandé de conserver ce type de contrats. Le devenir de ces offres, à partir du 1er juillet 2023, est encore flou. «Elles devront forcément évoluer», affirme Caroline Keller, cheffe du service information et communication du Médiateur de l'énergie. Mais comment ? Impossible à dire pour le moment. «Au minimum un mois avant, les fournisseurs de ces offres devront communiquer à leurs clients la nouvelle indexation de leur contrat», indique Caroline Keller.

Comment changer de contrat ?

La procédure pour changer de contrat de gaz est précisée sur le courrier que les ménages concernés reçoivent en ce moment. Elle est très simple. «Il suffit de souscrire un nouveau contrat auprès du fournisseur que l'on a choisi, en précisant bien qu'il s'agit d'un changement de fournisseur. Cela résilie automatiquement l'ancien contrat», détaille Caroline Keller. Aucune démarche n'est donc nécessaire auprès de l'ancien fournisseur. Il n'y a ni frais ni préavis. Nul besoin de changer de compteur, et «il n'y a pas de risque de coupure», ajoute Antoine Autier.

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Pour éviter toute mauvaise surprise, Caroline Keller conseille par ailleurs, au moment de procéder au changement, de «bien vérifier son identifiant de compteur de gaz, le PCE, constitué de 14 chiffres, et de faire un relevé de compteur». Et gare «aux faux arguments» que pourraient utiliser certains fournisseurs alternatifs pour attirer les consommateurs dans leur filet, alerte Antoine Autier, la fin des tarifs réglementés étant pour eux «l'opportunité de gagner des clients». Enfin, Caroline Keller rappelle que, lorsque l'on souscrit une offre, «on n'est jamais engagé sur la durée, même si c'est par exemple une offre à prix fixe sur deux ans».

Quelles conséquences sur les factures ?

Du côté des associations de consommateurs, on s'inquiète du potentiel impact de la fin des TRV du gaz sur les factures des Français.

« Il y a aujourd'hui de moins en moins d'offres plus avantageuses que les tarifs réglementés »

Les offres de marché à prix fixe, plus sûres dans l'incertitude actuelle, manquent cruellement.

La CLCV redoute, elle, que le bouclier tarifaire du gouvernement, s'il est encore en place en juillet 2023, «s'érode ou s'écroule de facto». Car, selon l'association de consommateurs, «un bouclier tarifaire est effectif quand il existe un tarif réglementé».

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Au ministère de la Transition écologique, on souligne que, «même en l'absence de tarifs réglementés, l'article L.410-2 du code du commerce permet au gouvernement de prendre “contre des hausses ou des baisses excessives de prix, des mesures temporaires motivées par une situation de crise, des circonstances exceptionnelles, une calamité publique ou une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé”». La crise sur le marché du gaz liée notamment à la guerre en Ukraine pourrait entrer dans ces critères.

D'après Antoine Autier, de l'UFC-Que Choisir, le risque de la fin des TRV du gaz est surtout que «les consommateurs ne puissent plus comparer les offres entre elles», car «il n'y aura plus d'étalon tarifaire».

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Le Figaro

Condamné à 9000 € d’amende pour non-respect de l’encadrement des loyers

Actualité

C’est la première fois, à Lille, qu’un propriétaire écope d’une amende pour avoir dépassé le loyer de référence.

Par Le Figaro Immobilier , AFP agence

Mis à jour le 19/05/22, 15:33

Publié le 19/05/22, 15:33

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La préfecture du Nord a indiqué jeudi avoir sanctionné un propriétaire qui louait un T1 dans le centre de Lille. Le bailleur a perçu 100 euros au-dessus du loyer de référence. La SCI propriétaire du bien s’est vue imposer une amende de 9000 euros alors qu’elle encourait jusqu’à 15.000 euros.

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Le T1 de 16,6 m2 habitables, non meublé, était loué 450 euros par mois, alors que le loyer de référence majoré dans ce quartier du centre-ville était «d’un peu moins de 350 euros», a précisé la préfecture. Le locataire du bien avait signalé le dépassement sur le site Internet dédié de la ville de Lille.

Après Paris, Lille est la deuxième ville à avoir mis en place le dispositif d’encadrement des loyers rendu possible par la loi Elan de 2018, qui vise à lutter contre des abus dans les zones tendues, où existe un fort déséquilibre entre l’offre et la demande de logements. La mesure impose aux propriétaires un loyer plafond qui varie selon les quartiers et le type de construction.

50 autres cas de situation irrégulière

La mairie de lIlle s’est réjouie dans un communiqué mercredi de cette sanction constituant selon elle «une première à Lille», soulignant qu’une cinquantaine d’autres situations irrégulières avaient été signalées à la préfecture. Elle a appelé à «d’autres mesures de contrôle des services de l’État» dans les semaines à venir, estimant que l’encadrement des loyers est une mesure «importante et nécessaire, notamment pour les appartements de petite surface, sujets à une forte spéculation».

Les agences immobilières doivent déjà mentionner le fait qu’un logement est situé dans une «zone soumise à encadrement des loyers» et cette obligation s’étendra en juillet à «l’ensemble des annonces de location», y compris aux annonces publiées sur les sites internet ou par les particuliers, rappelle la mairie.

» LIRE AUSSI - Le Conseil d’État valide L’encadrement des loyers à Paris et à Lille

Rappelons que le Conseil d’État a rejeté mardi 10 mai plusieurs recours visant à faire annuler l’encadrement des loyers appliqué à Paris, en région parisienne et à Lille, que L’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) et la Chambre nationale des propriétaires contestaient. «Une bonne nouvelle pour les locataires qui en ont assez des loyers trop chers. Nous allons nous atteler à mieux le faire respecter», s’était félicité Ian Brossat, l’adjoint à la maire de Paris chargé du Logement.

Outre Paris et Lille, l’encadrement des loyers s’applique désormais à Lyon et sa voisine de Villeurbanne, ainsi qu’à des villes de la banlieue Nord et Est de la capitale, tandis que Bordeaux et Montpellier devraient rejoindre le dispositif courant 2022. À Paris, 26% des loyers sont restés en dépassement en 2020, soulignait en 2021 l’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne (Olap), et les sanctions restent rares.

Le Figaro

À New York, la guerre entre Russes et Ukrainiens a aussi éclaté dans le quartier de «Little Odessa»

VU D'AILLEURS - Nulle part aux États-Unis ne vivent autant de Russes et d'Ukrainiens qu'à Brighton Beach, tout au sud de New York. La guerre de Vladimir Poutine oblige les habitants à redéfinir leur vivre ensemble.

Par Florian Sädler (Die Welt)

Au départ, Angelina nous révèle ne pas avoir envie de parler de la guerre. Puis elle finit par se laisser aller ; on ne peut plus l'arrêter, et ses yeux se remplissent de larmes. « Jamais je ne pardonnerai », déclare-t-elle. « Brighton Beach ne sera plus jamais comme avant. »

Angelina, qui demande à n'être appelée que par son prénom, est propriétaire d'un magasin de vêtements à Brighton Beach, Brooklyn, New York. Elle a grandi en Ukraine. Ses parents vivent toujours à Kiev et refusent de partir. Son frère de 35 ans s'attend chaque jour à être enrôlé dans la défense nationale. Angelina se tient, effondrée, devant son magasin, recouvert de drapeaux ukrainiens. « Des gens sont entrés dans mon magasin et m'ont lancé que les images de l'invasion n'étaient que pure fiction. De la pure fiction ! Je ne comprends pas comment on peut être aussi aveuglé. »

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Son magasin se trouve sur la Brighton Beach Avenue, la rue principale du quartier, en quelque sorte. Elle ressemble à peu près à toutes les rues que l'on peut voir dans tous les films dont l'action se déroule à Brooklyn : des immeubles d'habitation en briques abritant des commerces au rez-de-chaussée, des égouts fumants, des voitures de police new-yorkaises et des ponts de métro gris qui vibrent bruyamment à chaque fois qu'un train passe. Un havre de vie.

Plus de 120.000 russophones vivent à Brooklyn

À la différence qu'il n'y a presque aucune enseigne de magasin ni aucun menu de restaurant en anglais. C'est ici, tout au sud du district de Brooklyn, à la périphérie de New York, que s'est installée au fil des décennies l'une des plus grandes communautés d'émigrés russes et ukrainiens en dehors des anciens pays soviétiques. Dans le langage populaire, le quartier est appelé « Little Odessa ».

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Les gens dans la rue parlent le russe, l'ukrainien et le géorgien. Dans les magasins, c'est dans ces langues que sont accueillis les clients ; certains vendeurs ne sont même pas capables de tenir une conversation en anglais.

Dans le New York Times, l'auteure Yelena Akhtiorskaya, née à Odessa en 1985 et ayant émigré à Brighton Beach dans les années 90, a un jour qualifié son quartier d'adoption de « voisin grincheux » du quartier populaire de Coney Island, connu pour son parc d'attractions. Les étrangers atterrissent généralement à Brighton Beach suite à une erreur d'itinéraire — et sont alors fascinés par ce grand melting-pot.

Les citoyens des anciens pays soviétiques, qui étaient devenus étrangers les uns aux autres, se sont comme « redécouverts » mutuellement à Brighton Beach. Parfois, ce sont des milliers de personnes qui arrivaient chaque année d'Europe de l'Est. Déjà en 1978, on estimait que les résidents soviétiques représentaient un tiers de la population totale du quartier. Après la chute de l'Union soviétique, cette proportion a encore augmenté.

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Aujourd'hui, plus de 120.000 russophones vivent à Brooklyn - aucun autre arrondissement aux États-Unis n'en compte autant. Des Russes et des Ukrainiens. Des Géorgiens, des Tadjiks, des Ouzbeks. «Je ne savais même pas d'où venaient exactement la moitié de mes amis russophones - ça n'avait pas d'importance », a récemment déclaré un habitant au LA Times. Derrière leurs maisons, il y a la plage. Ensuite, l'Atlantique. Ici, l'Est a toujours été proche et loin à la fois.

Jusqu'à ce que, le 24 février 2022, la guerre éclate aussi ici. Pas une guerre de chars et de missiles, mais une guerre de méfiance et de haine. Aujourd'hui, malgré la distance, les habitants du quartier se sentent personnellement concernés. Soit ils s'informent sérieusement soit ils sont aveuglés par la propagande. Ils sont tristes, en colère, effrayés. Inquiets, mais aussi pleins d'espoir. Certains sont partis pour la zone de guerre. Les drapeaux ukrainiens sont partout ; au coin des rues, dans les vitrines, sur les balcons. Le propriétaire ouzbek d'une épicerie nous révèle qu'autrefois, les Russes vivaient ouvertement leur patriotisme ici. Aujourd'hui, on ne voit et on n'entend plus rien. Plus de drapeaux, plus de chansons.

Faire venir des proches aux États-Unis

La guerre est l'éléphant dans la pièce. Mais presque personne ne veut en parler publiquement. Des drapeaux bleu et jaune flottent au vent, des flyers appelants aux dons sont distribués dans les rues, et des affiches dénonçant les crimes de guerre russes sont placardées derrière les stands du marché. Mais en dehors de cela, la vie semble se poursuivre normalement, à première vue. De nombreuses personnes refusent de répondre lorsqu'on leur demande en quoi l'invasion a modifié la cohabitation à Brighton Beach. D'autres nous confient vaguement que les choses sont peut-être « un peu » différentes depuis ce fameux 24 février. Certains ne savent soudainement plus parler anglais. On pourrait croire que tous sont soumis à la loi du silence.

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Il semblerait que ce soit la même chose en Allemagne. De nombreuses associations germano-russes ne sont plus joignables par téléphone, et leurs sites web ont été temporairement désactivés. Au sein de groupes Facebook d'apparence autrefois pacifique s'affrontent aujourd'hui opposants et partisans de l'agression russe.

On se doute qu'à Brighton Beach aussi, ce calme n'est qu'une façade. Ainsi, au cours d'interviews, des avocats ont confié être assaillis de demandes de personnes souhaitant savoir comment faire sortir des proches de la zone de guerre pour les faire venir aux États-Unis. D'anciens amis ont coupé tout contact. Au coin d'une rue, un petit magasin d'électronique vend des caméras et des radios. Le propriétaire a recouvert d'une bâche publicitaire la partie du nom qui indique son origine russe.

À quelques minutes de marche de là se trouve une épicerie qui, jusqu'à il y a peu, s'appelait encore Taste of Russia et arborait un logo aux couleurs du Kremlin. Après le début de la guerre, les propriétaires ont donné un nouveau nom à leur magasin. Il s'appelle désormais International Food, ce qui rend toute interprétation pro-Poutine impossible. Ils ne souhaitent plus parler de ce nouveau nom. La presse est déjà venue, et tout a été dit. « Nous voulions simplement afficher notre solidarité », aurait déclaré un des propriétaires.

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Paul souhaite nous parler, mais pas sous son vrai nom. Il est russe. À quelques rues du magasin de vêtements d'Angelina, ce trentenaire s'adonne à une petite promenade dominicale le long de l'océan avec sa femme et leur petite fille. Derrière lui, les célèbres montagnes russes et manèges de Coney Island clignotent et résonnent. Paul tient son smartphone à la main. Il est en train d'écrire à des amis ukrainiens qui auraient encore pu fuir Marioupol, assiégée, bombardée et presque entièrement conquise depuis des semaines. Lui-même a quitté la Russie pour les États-Unis il y a dix ans, son engagement dans l'opposition politique étant devenu trop dangereux pour lui.

« Je condamne clairement cette guerre », nous assure Paul. Selon lui, c'est également le cas de la majorité des Russes vivant dans ce quartier. « Je dirais que les deux tiers sont opposés à la guerre. » En Russie, c'est l'inverse. Alors qu'ils sont entourés de médias indépendants et d'un voisinage diversifié, les Russes vivant ici auraient tendance à être plus progressistes et libéraux que les Russes vivants au pays.

Toutefois, il observe lui aussi ce que l'auteure Yelena Akhtiorskaya a qualifié d'« afflux sans fin de vieux Russes fiers et en colère ». Comme en Russie, ici aussi, ce sont surtout les plus âgés qui croient à la propagande de Poutine. À la différence qu'aux États-Unis, ils ont librement accès à des médias libres. « Eux comme Poutine ont leur part de responsabilité », ajoute Paul. Parce que, d'une part, chacun dispose aujourd'hui des moyens techniques pour s'informer de manière indépendante. Et parce que, d'autre part, la désinformation russe s'organise de manière professionnelle et ne manque pas de ruse. Si l'on ne sait pas comment l'aborder, il est difficile d'y échapper. « Il ne faut pas non plus oublier », poursuit-il, « que beaucoup de gens sont tout simplement stupides. » La voilà sa frustration.

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Les histoires des habitants de Brighton Beach illustrent le dilemme auquel le quartier fait face, et avec lui sans doute de nombreux autres endroits similaires dans le monde entier. Les uns ont des frères et sœurs à Kiev, les autres des neveux dans l'armée russe. Dans leur pays, ils seraient généralement séparés par une frontière et des centaines de kilomètres. Ici, ils prennent le métro ensemble le matin, font leurs courses ensemble l'après-midi et dorment côte à côte la nuit. Alors que dans une maison, c'est la peur des soldats russes qui règne, dans une autre, c'est celle des soldats ukrainiens. Et ils savent que leur cohabitation à 7500 kilomètres à l'ouest de Boutcha doit fonctionner, maintenant et après la guerre.

Angelina, la femme d'affaires dont les parents vivent à Kiev, le sait aussi. Le problème, c'est qu'elle n'arrive pas à s'y résoudre. La colère est trop grande, la douleur est trop profonde, et le sort de ses proches et amis, qu'elle ne reverra peut-être jamais, est encore trop incertain. Même si, pour elle, Brighton Beach a perdu sa légèreté, elle n'a pas l'intention de partir. Paul, quant à lui, part du principe que la guerre ne nuira pas à la cohabitation à long terme. Mais comment peut-il en juger, lui dont le pays ne croule pas sous les drames ?

Les citoyens de nombreux pays occidentaux redoutent que la guerre menée en Ukraine par Poutine s'étende au monde entier. Dans de nombreux esprits et cœurs, cela fait déjà longtemps que c'est le cas.

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L'Humanité

Hors compétition. Coupez ! Avec Michel Hazanavicius, un zombie peut en cacher un autre

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Le dernier film de Michel Hazanavicius, qui inaugure ce 75e Festival de Cannes, est une histoire de morts vivants à dormir debout, une histoire de cinéma foutraque et irrésistible.

Marie-José Sirach Coupez !, de Michel Hazanavicius, France, 1 h 51.Sélection officielle, hors compétition. En salles dès aujourd’hui

Le film aurait dû s’appeler « Z ». Mais il se trouve que la vingt-sixième lettre de notre alphabet n’a pas la cote ces temps-ci puisqu’elle symbolise le signe de reconnaissance de l’armée russe en Ukraine. Le réalisateur (et la production et toute la chaîne alimentaire du cinéma) a jugé plus opportun de rebaptiser le film Coupez !. Et c’est bien mieux ainsi, le nouveau titre pouvant s’entendre comme le cri du zombie la nuit au fond des bois ou le cri du réalisateur sur un plateau de cinéma à la fin d’une séquence. Coupez ! inaugure ce 75e Festival de Cannes. Une comédie qui, derrière ses allures potaches, réserve de vraies surprises de cinéma, une vraie complexité dans sa structure.

Un pastiche ultrakitsch

Le synopsis de Coupez ! pourrait tenir en quelques lignes. Un réalisateur (Romain Duris) qui vit de panouilles mais a des rêves de cinéma est embauché par Mme Matsuda, productrice japonaise (incroyable Yoshiko Takehara), pour tourner un film de zombies. À petit budget, petits moyens, petite équipe technique et des acteurs pas très motivés. On assiste donc à la projection dudit film, un remake de One Cut of the Dead, de Shin’ichiro Ueda, lui-même adapté de la pièce de théâtre Ghost in the Box, de Ryoichi Wada. Soit un plan-séquence tourné en une seule prise. Un nanar dans toute sa splendeur, avec des acteurs ensanglantés qui courent partout et ne connaissent pas leur texte ; un réalisateur à bout de nerfs et des zombies ripolinés en bleu Schtroumpf. On ne comprend rien à l’intrigue et on finit par se demander où Michel Hazanavicius a voulu nous embarquer avec ce pastiche ultrakitsch. On a beau ne pas avoir toutes les références, on cherche. On se dit que le pull jaune canari de Bérénice Bejo lui donne un petit air d’Uma Thurman dans Kill Bill, son bandeau dans les cheveux des allures almodovariennes… mais ça s’arrête là. Ou plutôt, tout commence là.

Hors compétition. Michel Hazanavicius, « à Cannes, soit on t’adore, soit on veut te pendre »

À partir du générique de fin de ce drôle de film auquel nous venons d’assister, commence un autre film. Première rupture. De facture plus classique, c’est un long flash-back qui remonte à l’origine du film de zombies et nous permet d’assister à sa préparation : échanges avec la production japonaise, écriture (et réécriture) du scénario, choix des acteurs et de l’équipe technique. Tout semble donc se mettre en place. On aurait vu un film dans le film. Mais, là encore, ce serait trop simple. Michel Hazanavicius témoigne d’un sacré savoir-faire dans l’art du rembobinage et de l’embobinage. Démarre alors le making of du premier film, celui sur les zombies (tout le monde suit ?). Et tout s’éclaire. Magie du cinéma. En invitant le spectateur dans les coulisses du tournage et provoquant ainsi une ultime rupture, Hazanavicius nous embarque dans la dimension du film. Jeux de miroir et emboîtements façon matriochka, envers du décor, aléas du tournage, tuiles de dernière minute sont ainsi dévoilés, provoquant des fous rires en cascade.

Les grands mélos made in Hollywood

Michel Hazanavicius est un cinéaste qui aime le cinéma. Dans toute sa dimension, sous toutes ses coutures. Roi du pastiche, du détournement et du montage, l’auteur des deux premiers  OSS 117 ou de The Artist s’attaque avec Coupez ! au film de genre. Mais, là encore, un genre peut en cacher un autre. En nous racontant la laborieuse mise en œuvre d’un film de zombies, le réalisateur nous offre une incroyable comédie de cinéma. Les OSS étaient un clin d’œil aux séries B d’espionnage ; The Artist, aux grands mélos made in Hollywood. Coupez ! est un hommage au cinéma, à ses petites troupes qui le fabriquent, le bricolent, l’imaginent, se surpassent quand survient l’imprévu, la catastrophe qui ne figure pas dans le story-board, sans oublier le rouleau de Gaffer… Beauté de l’engagement, on y croit, on tourne, quoi qu’il advienne, quoi qu’il en coûte. Hazanavicius s’amuse de cette mise en abîme en réalisant trois films en un, sans accroc, raccord parfait. On pense à la Nuit américaine, de Truffaut, à Lelouch et ses zooms avant-arrière, sans oublier tous ces films de série Z qui font la joie des amateurs du genre.

Et la petite troupe d’Hazanavicius s’en donne à cœur battant : Romain Duris en réalisateur au bord de la crise de nerfs ; Bérénice Bejo en maquilleuse qui passe de l’autre côté du miroir ; Jean-Pascal Zadi chargé de la BO du film ; Grégory Gadebois, Charlie Dupont, Simone Hazanavicius… et tous les autres, premiers, seconds et troisièmes rôles, totalement investis dans cette aventure rocambolesque. Coupez ! et maintenant… moteur !

Festival de Cannes 2022cinémaFestival de Cannesmichel hazanavicius
Le Figaro

Paris : armé d'un couteau, un migrant nigérian menace des policiers et tente un «suicide par procuration» gare de l'Est

Nicolas Daguin

Un comportement initialement observé aux États-Unis sous le terme de «suicide by cop», qui consiste à menacer les forces de l'ordre dans le but de se faire abattre.

Mardi 17 mai en début de soirée, deux gardiens de la paix ont interpellé un individu armé d'un couteau gare de l'Est, dans le 10e arrondissement de Paris. Âgé de 25 ans, cet homme d'origine nigériane en situation irrégulière sur le sol français voulait visiblement mettre fin à ses jours selon la méthode du «suicide by cop» ou «suicide par policier interposé», apprend-on ce jeudi de source policière. Un comportement qui consiste à menacer les forces de l'ordre dans le but de se faire abattre.

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Tout commence aux alentours de 20h, lorsqu'un employé du McDonald's implanté dans le hall Saint-Martin se présente au poste de police de la gare. Le restaurateur vient signaler la présence d'un individu muni d'un couteau. Ce dernier aurait notamment menacé un employé du fast-food en lui mimant un signe d'égorgement avec son arme. Deux policiers se rendent immédiatement sur place et tombent nez à nez avec l'agresseur. Particulièrement agité, l'homme s'attaque à un agent de sécurité de la gare. Il progresse dans sa direction, le couteau à la main.

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Les gardiens de la paix dégainent alors leur arme de service, et le somment à plusieurs reprises de poser son arme. Loin de se rendre, celui-ci les menace avec son couteau de manière «hostile» - comme l'indiqueront les deux agents dans leur procès-verbal que nous nous sommes procuré. «You can shoot me ! [Vous pouvez m'abattre !]», «Shoot me ! [Tuez-moi !]», va-t-il jusqu'à implorer, espérant que les policiers ouvrent le feu dans sa direction.

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Après un court moment de flottement, et tandis que les policiers lui enjoignent toujours de déposer son arme, le forcené recule et progresse dans la gare, en direction des quais. Il finit même par tourner le dos aux agents, qui, aussitôt, fondent sur lui. L'un d'eux le ceinture par l'arrière et le plaque au sol. Dans sa chute, l'homme lâche son couteau qui est récupéré par le deuxième agent. Menotté et interpellé, le forcené est conduit au commissariat pour être entendu par un officier de police judiciaire dans le cadre de son placement en garde à vue. Examiné par un médecin, il est jugé apte à être entendu. Son audition était toujours en cours ce mercredi à la mi-journée. Les deux gardiens de la paix ont déposé plainte, tout comme l'agent de sécurité menacé.

Mercredi dernier à Marseille, un homme muni d'un couteau de boucher a été abattu par la police dans une boutique d'un centre commercial, en raison d'une attitude «menaçante». La piste privilégiée par le parquet est là aussi d'un »suicide by cop» de la part d'un agresseur, à bout. Le vigile avait tenté l'apaisement mais «l'homme n'a rien voulu entendre, rétorquant 'en avoir marre de ce monde', 'avoir pris sa décision de longue date et regretter que Poutine n'ait pas fait le travail'», a détaillé la procureure de Marseille, Dominique Laurens, lors d'un point presse.

Drôme : un homme en garde à vue après un refus d'obtempérer et une course-poursuite près de Valence

Dans sa fuite, le mis en cause a délibérément foncé sur un policier. L'agent n'a eu d'autre choix que de se jeter dans un fossé pour éviter d'être renversé.

Agression d'un chauffeur de bus de la RATP à Paris : l'automobiliste mis en cause sera jugé prochainement

Blessé, le chauffeur a été pris en charge par les pompiers et hospitalisé à la Salpêtrière. Il va porter plainte.

Disparue depuis 2019, la jeune Wissem a été retrouvée

La jeune femme aurait reconnu se prostituer depuis sa disparition en juillet 2019 à l'âge de 16 ans.

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Le Figaro

Son poste de directrice de Roland-Garros, sa carrière, sa famille, ses passions... Amélie Mauresmo se raconte

Martin Couturié

ENTRETIEN - La nouvelle directrice des Internationaux de France s’est longuement confiée avant le début du tournoi qu’elle veut ouvrir à de nouveaux publics.

En 2003, il y a une éternité donc, Le Figaro avait suivi la joueuse Amélie Mauresmo de près, pendant cinq mois, de février à juin et pendant Roland-Garros. En souvenir du bon temps et de ce reportage qui nous avait plongés dans les coulisses du quotidien d’une joueuse de très haut niveau mais aussi dans celles d’un shooting photo à Nice, des Frigos de Paris au Musée Grévin, et amenés à partager toute une journée d’entraînement au Pays basque, la nouvelle directrice de Roland-Garros nous a reçu chez elle, à Anglet.

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Avant de rejoindre la porte d’Auteuil et de lancer le tirage au sort jeudi 19 mai de l’édition 2022, la plus titrée des joueuses françaises depuis le début de l’ère Open (25 titres en simple dont 2 du Grand Chelem, Open d’Australie et Wimbledon 2006, numéro une mondiale pendant trente-neuf semaines, vainqueur de la Fed Cup et du Masters, vice-championne olympique à Athènes) s’est longuement confiée. Et racontée. Sans fard mais avec passion. Comme d’habitude.

LE FIGARO - Après vos vies de joueuse et entraîneuse, vous avez entamé en décembre dernier celle de patronne de Roland-Garros, pourquoi avoir accepté ce nouveau défi?

Amélie MAURESMO. - En fait on me l’a proposé au bon moment. J’ai arrêté d’entraîner Lucas (Pouille) parce que voyager devenait compliqué familialement. Mais j’étais bien, j’avais une boîte de vin, je ne m’ennuyais pas. La vie suivait son cours. Et puis il y a ce challenge qui m’a plu. Il n’est pas dans la continuité de mes vies précédentes. Je sors du terrain. Certes, j’avais été codirectrice du tournoi de Coubertin il y a longtemps mais là, on parle d’un événement bien plus important, avec un côté plus politique. Mon rôle c’est de promouvoir la transversalité, que tout le monde aille dans la même direction et ensemble.

Il a fallu vous adapter?

Je pensais qu’il fallait que je m’adapte mais ma conviction profonde après ces quelques mois, c’est que si je veux impacter vraiment le tournoi sur le moyen-long terme, il faut que je reste moi-même avec mes convictions et une façon de faire qui est très dans la communication et l’authenticité. Je ne vois pas comment fonctionner autrement.

Avez-vous été bien accueillie?

Oui, et par toutes les équipes. J’ai bien conscience que les choses se sont faites un peu dans la précipitation (concernant le départ de son prédécesseur Guy Forget) et de façon presque choquante à un moment donné. Donc je suis arrivée avec quelques idées et certitudes mais aussi avec un esprit très ouvert, à vouloir échanger, partager et comprendre les rouages d’un tel événement. Je pense que tout le monde a ressenti que je ne suis pas arrivée en dictatrice… Cela m’a pris du temps, je dirais trois mois, pour vraiment bien me faire une vision de ce qu’est l’événement de l’autre côté de la barrière de joueuse. Aujourd’hui, c’est plus concret.

Mon objectif à moyen terme, c’est d’élargir la palette de gens qui peuvent se rendre à Roland-Garros

Vous pensez évolution ou révolution?

C’est évolution, surtout cette année. J’ai la chance de bénéficier du stade refait qui va pouvoir fonctionner à plein pour la première fois. Et on a équipé le court Philippe-Chatrier d’écran LED, cela va nous permettre de scénariser mieux les choses, je pense notamment aux sessions de soirée qui sont notre challenge cette année. J’ai vraiment envie de les réussir. Ce n’est pas rien 150.000 billets à vendre en plus mais cela se passe vraiment bien. Mon objectif à moyen terme, c’est d’élargir la palette de gens qui peuvent se rendre à Roland-Garros. Dès cette année, 2400 billets ont été donnés à des associations pour les qualifications qui sont accessibles pour 10 euros pour les moins de 25 ans. Et en deuxième semaine, on propose les billets pour les courts annexes à 20 euros. Je sais bien que les billets pour les grands courts et les finales resteront à un prix plus élevé mais je veux que chacun puisse vivre un Roland-Garros équilibré entre la tradition et la modernité. J’aime bien ce mot équilibre.

Y a-t-il des sujets qui vous tiennent particulièrement à cœur?

Côté environnemental, j’aimerais bien qu’on continue à évoluer mais on fait déjà beaucoup de choses dont on ne parle jamais, empreinte carbone, zéro déchet, circuit court sur la nourriture… Cette année, on élargit les tableaux des épreuves de tennis fauteuils et de quads, et on va jouer des matchs sur le court central le dernier week-end, avec des directs à la télévision.

Comment se passent vos rapports avec Gilles Moretton, le président de la FFT, et Amélie Oudéa-Castéra, la directrice générale? Ils ont la réputation de ne pas être faciles…

Cela se passe bien, parce qu’on se parle, on est d’accord ou pas mais on se dit les choses et une fois que les arbitrages sont faits, on avance. J’ai la main sur les arbitrages concernant le sportif, et même plus loin. Mais on se rejoint sur beaucoup de sujets. Je pense qu’il y a du respect parce qu’on exprime et défend nos positions. Avec Amélie, on est très complémentaires. Moi, je suis très instinctive dans ce que je fais, et elle, plus raisonnée, plus argumentée. Elle a une exigence et une capacité de travail impressionnantes.

Il y a un petit sentiment de boucler la boucle en acceptant ce challenge-là. J’ai vécu à Roland-Garros des émotions tellement contrastées

Voyez-vous un symbole dans le fait qu’une femme prenne la tête de Roland-Garros?

Je me dis qu’il y a dix ans, cela n’aurait peut-être pas pu arriver. Je suis très fière que cela soit moi mais j’espère avoir été choisie plus pour mes qualités et pour ce que je peux apporter à l’événement que pour mon genre. Mais je vois bien que ce n’est pas neutre. Et quelques mois après ma nomination, j’entrevois les difficultés que peuvent avoir les femmes en entreprise. Je ne parle pas de gens en interne à la FFT. Ce sont des gens de l’extérieur qui se permettent des choses qu’ils ne feraient pas avec un homme. Ce sont des petites phrases… C’est la première fois que je ressens ça, à part quand Andy Murray m’avait demandé de l’entraîner. Je m’en étais pris plein la tronche parce que j’étais une femme. J’avais réussi à passer au-delà et à être au final respectée.

Roland-Garros, c’est aussi un stade où vous avez vécu énormément d’émotions différentes et contrastées…

Cela revient à votre première question… Il y a un petit sentiment de boucler la boucle en acceptant ce challenge-là. J’ai vécu à Roland-Garros des émotions tellement contrastées, peut-être mes plus grandes déceptions de ne jamais avoir réussi à gagner (quarts de finale en 2003 et 2004). A contrario, j’y ai vécu l’une de mes toutes premières grandes joies en réussissant à me qualifier pour les juniors à l’âge de 15 ans alors que j’étais 753e mondiale et l’année d’après, je gagne les juniors. Ensuite il y a eu deux ou trois éditions où il y avait de l’insouciance. Et après, quand j’ai commencé à pouvoir être une prétendante à la victoire, cela a été très compliqué.

Avec le recul, comment expliquez-vous ces échecs?

Je n’ai jamais réussi à passer au-delà de ce représentait Roland-Garros et du poids qu’il avait eu sur ma vie. Rétrospectivement, je me dis que c’était trop dur à gérer émotionnellement. J’ai essayé beaucoup de choses mais je n’ai jamais trouvé les clefs. Je n’ai pas de regrets. Parce ce que j’ai essayé tout ce que je pouvais avec des gens et des approches différentes. Et j’ai accompli tellement d’autres choses ailleurs…

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Cela vous arrive de regarder derrière vous?

Non, pas très souvent. Et cela me semble loin. C’est une autre vie en fait. J’ai arrêté en 2009, cela commence à faire. Et j’ai eu deux enfants après qui ne m’ont pas connue joueuse. Ils savent que maman jouait au tennis mais je ne leur montre pas des vidéos. Cela ne m’empêche pas d’être très fière de ce que j’ai réalisé parce que je sais ce qu’il a fallu mettre en place pour cela, je n’aime pas le mot sacrifice, mais tout le quotidien nécessaire, et l’intensité, l’obsession même que j’avais tous les jours. C’est du H24, car tout compte. Peu de gens sont capables de le faire.

Au-delà de Roland-Garros, votre vie vous comble-t-elle?

Oui, et je touche du bois (une belle et grande table avec vue directe sur le jardin). J’ai la chance d’avoir eu une première vie très riche où j’ai été au bout de ce que je pouvais. J’ai pu me tourner vers la suite de façon complètement sereine, sans regret et au contraire, cela a été un soulagement de tourner la page. Ensuite, j’ai eu la chance qu’on me propose des challenges intéressants, que ce soit d’être entraîneur avec Andy et Lucas, d’être capitaine de Fed Cup. Aujourd’hui, cela continue avec Roland-Garros. Et cela sans jamais faire de concession. Grâce sans doute à ma première vie et à ce que j’ai fait, au respect que j’ai peut-être inspiré à beaucoup. On me prend telle que je suis.

Racontez-nous votre société de négoce de vin…

Je l’ai créée il y a cinq ans toute seule, parce que les copains du Pays basque me demandaient des bons plans. J’achète directement aux producteurs et je vends à des particuliers, par le bouche-à-oreille. Cela me permet d’assouvir ma passion du vin et d’être épanouie en dehors du tennis avec ma vie de famille auprès de mes enfants qui restent ma priorité absolue. Je vis une vie de maman qui me comble…

Quel genre de maman êtes-vous?

Je passe beaucoup de temps avec les enfants, j’aime bien partager beaucoup de choses avec eux. Je pense que je suis sympa mais j’aime bien avoir un cadre. (Rires.) Les limites, c’est capital. Je ne suis pas hyper sévère mais ils savent ce qui nous tient à cœur.

Vous auriez envie que vos enfants se mettent au tennis?

J’ai surtout envie qu’ils trouvent une activité physique qui leur plaît et dans laquelle ils peuvent s’épanouir. La petite vient d’avoir 5 ans et a envie de s’y mettre, le grand de 6 ans fait du tennis et du hockey sur glace, il aime bien. Je ne vais pas les pousser plus que ça, je ne serai pas comme certains parents qu’on a vus dans le tennis. Je veux juste qu’ils soient heureux et qu’ils prennent du plaisir.

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Vous jouez encore au tennis?

Non, et cela ne me manque pas. J’avais rejoué un peu en 2019 pour disputer le tournoi des légendes à Roland-Garros, que j’avais remporté d’ailleurs. Mais je n’ai plus trop de plaisir à jouer, parce que je suis nulle. (Rires.) Mon corps n’est plus prêt à ça. Et avant le Covid, je jouais beaucoup au trinquet, je m’amusais dix fois plus qu’au tennis. Maintenant mon activité sportive, c’est la course à pied.

À 42 ans, vous avez signé un temps de dingue au dernier marathon de Paris, 3 h 15…

Je ne me sens pas bien si je ne cours pas. C’est aussi l’envie de garder une silhouette correcte et de continuer à montrer aux enfants ce qu’est le dépassement de soi. Après, 3 h 15 au marathon, c’est pousser à l’extrême quand je me mets un challenge. Mais même hors préparation au marathon, je fais mes trois sorties par semaine et je me mets des cartouches…

Et donc pas de surf et de golf pour vous, c’est une faute grave au Pays basque…

(Rires.) Je n’ai pas le feeling avec le surf, l’eau ce n’est pas mon élément. Et le golf, je n’ai jamais été plus loin que taper quelques balles. En revanche on va skier dans les Pyrénées, j’aime beaucoup cela et j’ai été frustrée pendant ma carrière de ne pas pouvoir le faire. Alors je me rattrape…

Vue imprenable sur les courts, baby-foot et poufs : on a testé le coworking à Roland-Garros

Pendant les qualifications, des espaces éphémères au bord des courts permettent de travailler tout s'accordant des pauses en tribune. Le Figaro a passé la journée au sein de ses installations insolites très en vogue.

Roland-Garros : pourquoi les vainqueurs du tournoi ne repartent pas avec les véritables trophées

LE SCAN SPORT - Les magnifiques trophées d'argent de Roland-Garros ne restent jamais bien longtemps entre les mains des vainqueurs même si Roger Federer a eu le droit à un traitement de faveur en 2009.

L'Humanité

Palestine. L’occupation, responsable de la mort de Shireen Abu Akleh

Premier plan

L’assassinat de la journaliste dans le camp de réfugiés de Jénine et le déchaînement de violences policières israéliennes lors de son enterrement ne doivent rien au hasard. C’est la marque de la politique coloniale. La Cour pénale internationale doit être saisie.

Pierre Barbancey

L’émotion internationale suscitée par la mort de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh n’était pas encore retombée, son corps pas encore mis en terre, peu importe pour les autorités israéliennes, qui, à l’assassinat, mêlent le mépris, l’injure et l’irrespect.

Après avoir tué une journaliste, les Israéliens attaquent son cortège funèbre

Sitôt connue la mort de notre consœur, abattue dans le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée où l’armée israélienne menait un raid, le premier ministre, Naftali Bennett, s’est écrié : « Il semble probable que des Palestiniens armés soient responsables de la mort malheureuse de la journaliste. » Son ministre de la Défense, Benny Gantz, assurait même avec l’aplomb d’un arracheur de dents qu’ « il n’y avait eu aucun tir (de l’armée) en direction de la journaliste ».

« La violence, le sentiment de haine et le mépris de la dignité humaine »

Vendredi, à Jérusalem, des milliers de Palestiniens participaient avec tristesse et dignité aux obsèques de Shireen. À la sortie du cercueil de l’hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-Est, secteur de la ville également occupé par Israël, la police a pénétré dans l’enceinte de l’établissement et chargé une foule brandissant des drapeaux palestiniens.

Le cercueil a failli tomber des mains des porteurs frappés à coups de matraque, avant d’être rattrapé in extremis, selon des images des télévisions locales. Mais, là encore, si les policiers israéliens ont fait usage de la force, c’est parce qu’ils « avaient été exposés à la violence des émeutiers, ce qui les a poussés à recourir à la force », explique sans honte leur hiérarchie.

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civils

Dans les deux cas, l’assassinat de la journaliste puis le matraquage de la foule lors de ses obsèques ont provoqué un rare tollé. Ces scènes, où l’on voit les forces de sécurité israéliennes faire vaciller le cercueil, « font froid dans le dos, rappelant la brutalité infligée aux personnes endeuillées lors de funérailles de militants contre l’apartheid », dénonce ainsi Mamphela Ramphele, présidente de la Fondation Desmond-Tutu, consacrée au regretté archevêque sud-africain et prix Nobel de la paix. Elle déplore « la violence, le sentiment de haine et le mépris de la dignité humaine » affichés.

55 journalistes palestiniens tués depuis 2000

Une fois n’est pas coutume, le « meurtre » de la journaliste d’Al-Jazeera a été condamné à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui réclame une « enquête transparente et impartiale ». Même son de cloche à Washington. « Nous condamnons fermement le meurtre de la journaliste américaine Shireen Abu Akleh », a tweeté le porte-parole du département d’État américain. L’Union européenne a condamné « l’usage disproportionné de la force et le comportement irrespectueux de la police israélienne » durant les obsèques. La représentation française à Jérusalem a jugé «  profondément choquantes » les «  violences policières ». Autant dire que les responsables israéliens n’ont pas envisagé une enquête de gaieté de cœur. Ils tergiversent, réclament que leur soit remise la balle afin de réaliser un examen balistique – ce que refusent les Palestiniens. « Les autorités israéliennes ont commis ce crime et nous ne leur faisons pas confiance », a déclaré le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

Une commission d’enquête indépendante démontrera certainement la culpabilité d’un soldat israélien dans le meurtre de Shireen  Abu Akleh ou dans l’ordre d’attaquer le convoi funéraire. Mais la question essentielle est la suivante : que faisait l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Jénine là où, il y a exactement vingt ans, elle avait déjà perpétré un massacre ? Pourquoi la police israélienne était-elle dans l’enceinte de l’hôpital de Jérusalem-Est ? Tout simplement parce qu’Israël occupe les territoires palestiniens et que sa nature coloniale implique d’annihiler toute résistance, partout.

La mort de la journaliste ne peut masquer la répression en cours depuis des années et son aggravation ces dernières semaines. Fadwa Khader, membre de la direction du Parti du peuple palestinien (PPP), a été blessée, jeudi, lors d’une manifestation. Un Palestinien est mort, dimanche, des suites de blessures subies lors de tirs de l’armée israélienne, deux jours plus tôt. Un autre a succombé, samedi, à ses blessures infligées lors de heurts avec la police israélienne en avril, sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est. Depuis 2000, au moins 55 journalistes palestiniens ont été tués par les forces d’occupation et 16 d’entre eux sont actuellement emprisonnés.

Quant au blocus contre la bande de Gaza, il se poursuit depuis plus de quinze ans maintenant. Magnanimes, les Israéliens ont autorisé, dimanche, le passage aux travailleurs de cette enclave palestinienne après environ deux semaines de fermeture, pour qu’ils viennent travailler… en Israël. Preuve, s’il en fallait une, du sentiment d’impunité de Tel-Aviv, la construction prochaine de près de 4 500 logements dans des colonies en Cisjordanie a été approuvée le lendemain même de l’assassinat de Shireen Abu Akleh.

Il existe aujourd’hui 5,7 millions de réfugiés palestiniens répartis entre la Cisjordanie, la bande de Gaza, la Jordanie, le Liban et la Syrie. Israël mène une guerre de tous les instants contre la population palestinienne : bombardements sur Gaza, incursions militaires, bouclage des villes et des villages, destructions de maisons en Cisjordanie. Les journalistes sont des témoins, donc des cibles. Mais les Palestiniens ont besoin d’actes, pas de paroles. Ils rejettent le « deux poids, deux mesures » des Occidentaux, celui qui, avec le même cocktail Molotov, fait du Palestinien un terroriste et de l’Ukrainien un résistant. Qui fait décider de sanctions contre la Russie mais laisse impuni Israël. C’est aussi sans doute ce qui a déclenché une réaction ulcérée dans les pays du monde entier.

Les États européens, France en tête, pourraient saisir la Cour pénale internationale (CPI), comme la ratification du statut de Rome leur en donne la possibilité, pour examiner les possibles crimes de guerre, sans attendre une enquête du procureur qui déciderait éventuellement de la saisie de la CPI. Ils pourraient également reconnaître l’État de Palestine, décider un certain nombre de mesures, comme des sanctions, pour imposer à Israël le respect du droit international et des résolutions de l’ONU. Sans cela, inutile de parler d’une solution à deux États. Et inutile de s’émouvoir du décès d’une journaliste. Sa mort porte un nom : occupation.

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L'Humanité

Cisjordanie. La journaliste Shireen Abu Akleh victime d’un tir israélien à Jénine

La reporter de la chaîne arabe Al-Jazeera, qui couvre le conflit israélo-palestinien depuis plus de deux décennies, a été tuée mercredi, dans un raid de l’armée israélienne à Jénine.

Nadjib Touaibia

La journaliste Shireen Abu Akleh, une des plus connues de la chaîne arabe Al-Jazeera, a été tuée mercredi matin par un tir de l’armée israélienne alors qu’elle couvrait des affrontements dans le secteur de Jénine, en Cisjordanie occupée, rapporte l’AFP. Le ministère palestinien de la Santé et la chaîne Al-Jazeera ont, dans la foulée, confirmé l’information. Un autre journaliste a été blessé lors de ces affrontements, ont indiqué des sources hospitalières.

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civils

Ce drame intervient près d’un an jour pour jour après la destruction de la tour Jalaa, où étaient situés les bureaux de la chaîne qatarie dans la bande de Gaza, lors d’une frappe aérienne israélienne en pleine guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël.

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Après avoir tué une journaliste, les Israéliens attaquent son cortège funèbre

Actu

Ce vendredi, lors des obsèques de Shireen Abu Akleh, abattue par des soldats israéliens, malgré son équipement siglé «presse», la police de Jérusalem a dispersé violemment des milliers de Palestiniens venus lui rendre un dernier hommage. Des images qui choquent en Europe et même à Washington.

Thomas Lemahieu

Les images font le tour du monde : après que des militaires israéliens ont mercredi, dans le camp palestinien de Jénine, abattu Shireen Abu Akleh, journaliste d’Al Jazeera pourtant parfaitement identifiable avec son gilet siglé «presse», la police israélienne a, ce vendredi à Jérusalem, chargé violemment les milliers de Palestiniens qui se pressaient autour du cercueil lors de ses funérailles. À la sortie de l’hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-est, secteur palestinien de la ville occupé et annexé par Israël, la police a fait irruption dans l’enceinte de l’établissement et tenté de disperser une foule brandissant des drapeaux palestiniens. «Si vous n’arrêtez pas ces chants nationalistes, nous devrons vous disperser en utilisant la force et nous empêcherons les funérailles d’avoir lieu», a déclaré dans une mégaphone un responsable israélien en direction de la foule, selon une vidéo diffusée par la police. Des images retransmises par des télévisions locales montrent le cercueil manquer de tomber au sol et la police faire usage de matraques. D’après le Croissant Rouge palestinien, 33 personnes ont été blessées lors des funérailles, dont six ont été hospitalisées. La police israélienne a de son côté fait état de six arrestations.

Unbelievable pictures of Israeli forces attacking mourners carrying the coffin of Shireen Abu Akleh to church for her funeral in Occupied East Jerusalem.

Absolutely heart stopping moment when it looks like casket may fall. Live coverage on @AJEnglish pic.twitter.com/k5OYh5POwq

— Barbara Serra (@BarbaraGSerra) May 13, 2022

L’Union européenne s’est dite «consternée par le niveau de force inutile exercée par la police israélienne tout au long du cortège funèbre». «Un comportement aussi disproportionné ne fait qu’alimenter les tensions», d’après elle. La représentation française à Jérusalem a qualifié de «profondément choquantes» les «violences policières» à l’hôpital Saint-Joseph. «Atterré par les scènes observées aujourd’hui en marge des funérailles et l’usage disproportionné et irrespectueux durant le cortège funèbre», Dimiter Tzantchev, ambassadeur de l’Union européenne auprès d’Israël, estime sur les réseaux sociaux que «maintenir l’ordre public peut se faire par d’autres moyens». Sans toutefois condamner un usage disproportionné de la force, la Maison Blanche parle d’images «profondément troublantes». «Nous déplorons l’intrusion dans ce qui aurait dû être une procession dans le calme», a déclaré Jen Psaki, la porte-parole de Joe Biden.

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civilsisraëlIsraël-Palestinejournalisme
L'Humanité

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civils

Actu

La coalition gouvernementale aux commandes en Israël donne carte blanche aux soldats, qui se livrent à une répression aveugle. Exactions, exécutions sommaires, colonisation sauvage... Tel-Aviv ouvre la voie à un nouvel embrasement.

Nadjib Touaibia

Un an après la guerre des Onze-Jours, en mai 2021, le quotidien s’écrit à nouveau en lettres de sang en terre de Palestine. L’affrontement le plus meurtrier depuis la guerre de 2014, entre Israël et le Hamas, avait alors fait plus de 243 morts côté palestinien, dont 66 enfants et 39 femmes. Plus d’une vingtaine de familles avaient été décimées par les frappes israéliennes, 15 000 habitations détruites, dont 205 tours résidentielles, et environ 91 000 Gazaouis avaient été déplacés. Le cessez-le-feu conclu après ce terrible bilan a épargné des vies. La situation n’en reste pas moins explosive. Elle illustre plus que jamais le désespoir de la jeunesse palestinienne à l’horizon bouché, prise en étau entre la répression sanglante israélienne et la désunion persistante des organisations dirigeantes (Hamas, OLP), du pain bénit pour Tel-Aviv.

À Jérusalem : nouvelles provocations israéliennes sur l’esplanade des Mosquées

Dans ce contexte, Israël entretient le feu. La répression s’intensifie en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Les arrestations se multiplient, ainsi que les démolitions de maisons. La colonisation se poursuit sous des formes inédites. Dernier fait en date : une douzaine de villages palestiniens et environ un millier de personnes, des bergers et des agriculteurs, sont sous la menace d’expulsions à Masafer Yatta, au sud de la Cisjordanie, pour céder les terres à l’armée qui désire en faire un champ de tir. Le tout avec la bénédiction de la Cour suprême. « L’expansion des colonies, les démolitions et les expulsions sont illégales au regard du droit international. L’UE condamne de tels plans et demande instamment à Israël de cesser les démolitions et les expulsions, conformément à ses obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme », a déclaré à ce propos le porte-parole de Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne.

Palestine. Omar, 80 ans, mort sous les coups de l’occupation

Une période propice au déchaînement

Cette violence permanente aux multiples facettes pousse les jeunes Palestiniens à des actes désespérés en territoire israélien et à des affrontements perdus d’avance avec des soldats lourdement armés. Un Palestinien âgé de 18 ans a été tué, mercredi, dans la ville d’Al-Bireh, en Cisjordanie occupée. De nouveaux cycles d’embrasements sont prévisibles dans les jours qui viennent : le 15 mai, jour de commémoration de la Nakba (catastrophe, mot qualifiant l’exode palestinien de 1948) ; le 28 mai, pour l’occupation de Jérusalem-Est et, le 5 juin, pour l’annexion de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et du Golan syrien. Une période propice au déchaînement des discours et des ambitions d’expansion coloniale.

La résistance palestinienne à l’occupation israélienne et à l’apartheid n’est pas du terrorisme. » GHADA KARMI, UNIVERSITAIRE

Nul doute que les provocations s’enchaîneront, qui déclencheront des réactions d’une jeunesse aux mains nues, acculée, dans l’indignation, la colère et la révolte. Les deux jeunes qui ont ciblé des civils israéliens au hasard n’appartiennent à aucun groupe, ni à aucun réseau, selon l’armée et l’Autorité palestinienne. Mais ils sont originaires de Jénine, de triste mémoire, où les troupes israéliennes se sont livrées, il y a vingt ans, à un massacre dans un camp de réfugiés. « Ce sont des Palestiniens normaux, des Palestiniens en colère, qui se sont sentis humiliés par Israël et qui ont réagi aux attaques quotidiennes de l’armée contre leur communauté », estime le gouverneur, Akram Rajoub . «  La résistance palestinienne à l’occupation israélienne et à l’apartheid n’est pas du terrorisme. (…) Israël, c’est un État qui tue des enfants, assiège des innocents et construit des colonies sur la terre d’autrui », rappelle de son côté l’universitaire Ghada Karmi.

En Cisjordanie, un trou dans l’occupation

Depuis les attentats qui ont fait 14 morts en Israël, les militaires ont carte blanche pour réprimer aveuglément dans la ville de Jénine, qui est quasiment assiégée. La punition collective systématique est une opération courante. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé des exactions contre des civils. Des Palestiniens ont été tués à bout portant. Au mois d’avril, les autorités israéliennes ont lancé une répression massive à Jérusalem-Est. Selon un rapport publié par le gouvernorat de Jérusalem, la police a arrêté 894 Palestiniens, imposé une assignation à résidence à 37 autres, banni 590 personnes de la mosquée Al-Aqsa et blessé 463 personnes.

Sous la pression de  Benyamin Netanyahou en embuscade

« Le problème réside dans le fait que le gouvernement israélien actuel est fragile et qu’il se voit contraint de faire des concessions pour les colons et les partis de droite israéliens », analyse le politologue palestinien Ghassan Al Khatib. En effet, depuis le 1er janvier 2021, près de 400 Palestiniens ont été tués. La coalition Bennett-Lapid prend soin de fermer les yeux et de faire protéger par la police l’extrême droite raciste et les hordes de colons qui traquent les fidèles musulmans sur l’esplanade des Mosquées, notamment durant le mois de ramadan. « La solution au problème des réactions palestiniennes violentes n’est pas d’utiliser la force militaire, mais plutôt d’atténuer les provocations contre les Palestiniens, d’améliorer la situation économique et de leur donner l’espoir d’un avenir politique », ajoute Al Khatib.

Palestine. L’OLP dans l’impasse, Abbas organise sa succession

Le gouvernement israélien, sous pression de Benyamin Netanyahou en embuscade, dont le retour tient au basculement de quelques voix à la Knesset, ne va sûrement pas dans ce sens. Il semble plutôt bien disposé à précipiter un affrontement direct avec le Hamas. La guerre en Ukraine, qui occupe l’opinion internationale, lui offre une marge de manœuvre à l’abri du silence fort probable des États-Unis. Israël paraît aussi déterminé à tirer profit des travers de la résistance palestinienne, considérablement affaiblie.

En perte de vitesse, l’OLP, enlisée sous la direction de Mahmoud Abbas, semble incapable d’offrir à la jeunesse des raisons d’espérer. La nébuleuse islamiste n’apporte pas davantage de réponse autre que l’affrontement armé qui saigne les Gazaouis et dévaste le territoire sous blocus. L’épisode meurtrier de la guerre des Onze-Jours, en mai 2021, a toutefois scellé l’unité dans la société civile. « Les Palestiniens à l’intérieur d’Israël ont ressenti la même chose que les Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza. C’est une mauvaise nouvelle pour Israël », résume Ghada Karmi. La donne pourrait en effet changer.

Israël-Palestine
Le Figaro

Mickaël Braure éliminé de «Top Chef»: «Je suis tombé de haut quand Jean Imbert n’a pas choisi mon assiette»

ENTRETIEN - Le chef de 33 ans a quitté le concours de M6 aux portes des quarts de finale. Auprès de TV Magazine, il revient sur sa défaite.

Son départ a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans «Top Chef». Ce mercredi 18 mai, Mickaël Braure a quitté les cuisines du concours culinaire de M6 à la stupéfaction générale. Le chef du bistrot Witloof près de Lille était, en effet, l’un des favoris de cette saison 13. Formé dans de nombreux restaurants étoilés, il a surpris et régalé les jurés et les chefs invités tout au long des épisodes avec une cuisine à la fois technique, originale et goûteuse et n’avait, avant ce soir, participé qu’à une seule dernière chance. Après avoir manqué de peu une qualification pour les quarts de finale lors de la première épreuve et un second défi moyennement réussi, le protégé de Philippe Etchebest, fervent défenseur de son Nord Pas-de-Calais natal, s’est finalement incliné lors d’une dernière chance sur l’agneau face à son ancien coéquipier Sébastien. Il se confie sur son expérience.

TV MAGAZINE. - Quelle a été votre réaction lorsque vous avez été éliminé?Mickaël BRAURE. - J’étais forcément déçu. C’est dommage de quitter le concours aux portes des quarts de finale mais terminer à la cinquième place, c’est pas mal quand même. Je suis satisfait du résultat et de ce que j’ai fait.

Que vous ont dit les chefs après votre élimination?Ils étaient déçus et surpris que je parte aussi vite parce qu’ils me voyaient aller en finale. J’ai fait la connerie de proposer du cru en dernière chance! Je n’aurai jamais dû faire ça mais plutôt apporter une technique en plus. Dans le Nord, on prépare de l’agneau des prés-salés à cru avec des algues. Je me suis enflammé mais j’aurais dû réfléchir avant…

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Lors de la première épreuve, vous êtes passé à rien de la qualification, comment l’avez-vous vécu?Pour moi, j’avais gagné, j’étais serein. Je suis donc tombé de haut quand Jean Imbert n’a pas choisi mon assiette, ça m’a vraiment surpris. Il a aimé mon ris de veau mais ce n’est pas passé à cause d’une très légère surcuisson... Après, j’étais un peu découragé et déçu.

Lors de la seconde épreuve, vous étiez coaché par Alexandre Gauthier (La Grenouillère). Est-ce que cela vous a rajouté une pression supplémentaire?C’est l’un des meilleurs chefs de ma région et je le respecte beaucoup donc c’était effectivement une grosse pression de travailler à côté de lui. Ce n’était pas évident non plus d’essayer de partager une recette en si peu de temps alors que nos univers culinaires sont complètement différents… J’avais l’impression que l’on ne parlait pas le même langage. Il est beaucoup plus technique que moi, j’étais donc à la fois impressionné et un peu perdu. J’ai passé un bon moment avec le chef mais ce n’était pas évident en cuisine.

«J’adore Philippe Etchebest et j’ai l’impression que lui aussi. Je pense que je n’aurais jamais été aussi loin dans l’aventure sans lui»

Mickaël Braure

En parlant de chef, quel lien avez-vous tissé avec Philippe Etchebest?Je l’adore et j’ai l’impression que lui aussi. Je pense que je n’aurais jamais été aussi loin dans l’aventure sans lui parce qu’il a su m’encadrer. On est toujours en contact. Il m’appelle très souvent pour prendre des nouvelles. Il n’est pas encore venu dans mon restaurant mais il a bientôt un concert dans le Nord et il fera normalement un petit crochet pour me voir.

Et avec les autres candidats, comment était l’ambiance?On a tous vécu des moments très forts ensemble. Forcément, ça crée des liens, on s’adore. Moi, je les aime tous.

Vous sembliez particulièrement bien vous entendre avec Pascal, le benjamin de la compétition...C’était mon petit protégé, j’avais envie que tout se passe bien pour lui. Je l’ai beaucoup materné pendant l’aventure.

Vous avez fait un très beau parcours en ne participant qu’à une seule dernière chance avant ce soir. Est-ce que vous vous voyiez aller au bout?Je me voyais aller en finale bien sûr, en tous les cas, j’étais lancé pour. Quand on arrive aux portes des quarts, on commence à se tenir prêt pour y être. Ça paraissait évident mais, souvent, les choses ne se passent pas comme dans les films.

» LIRE AUSSI - «C’était un gamin surdoué»: l’hommage à Antoine Alléno des anciens de «Top Chef» Mohamed Cheikh et Thierry Marx

Avez-vous des regrets?Non je n’ai pas de regrets parce que j’étais moi-même très surpris d’aller aussi loin. Même si j’ai fait un beau parcours, je n’étais pas aussi confiant en moi que cela pouvait paraître.

Pourquoi avez-vous participé à «Top Chef»?Je venais chercher un dépassement de moi-même. J’avais envie de me prouver que, même si aujourd’hui je réalise des plats bistronomiques dans mon restaurant, je pouvais faire une cuisine plus haut de gamme, très travaillée et minutieuse. Je voulais aussi promouvoir mon terroir et montrer qu’il se passe des choses dans le Nord.

Avez-vous appris des choses sur vous et que vous a apporté cette aventure?À chaque assiette que j’ai sorti, je me suis dit: «je sais faire ça en fait!» (rires). J’ai été de surprise en surprise du début jusqu’à la fin. «Top Chef» m’a permis de rencontrer beaucoup de monde et de me faire plein de potes. Cela m’a apporté un peu plus de confiance en moi culinairement parlant. J’ai aussi découvert énormément de choses.

«Mon but n’est pas d’avoir des étoiles. Je préfère réaliser une cuisine paysanne»

Mickaël Braure

Un mot sur Philo-saucisse, l’établissement imaginé pendant la guerre des restos qui a vu le jour à Paris…L’épreuve de la guerre des restos a été incontestablement mon meilleur moment dans l’aventure. J’ai adoré!

Le restaurant est éphémère, n’avez-vous pas envie qu’il devienne pérenne?C’est un projet que j’ai envie de développer dans ma région. Je vais ouvrir un nouvel établissement près de mon restaurant début 2023. Nous rénovons un corps de ferme où il y aura un bar à tapas autour de la saucisse, une micro-brasserie où on fabriquera notre bière et un restaurant bistronomique de 80 couverts.

Projetez-vous d’ouvrir un établissement gastronomique?Non, ce n’est pas ce que je sais faire et mon but n’est pas d’avoir des étoiles. Je préfère réaliser une cuisine paysanne.

» LIRE AUSSI - Lilian Douchet éliminé de «Top Chef»: «J’avais largement le niveau pour aller jusqu’au bout»

Comment vivez-vous notre notoriété?Ça fait plaisir, on se la pète un peu (rires). Mis à part que l’on nous demande des photos du jour au lendemain, il n’y a pas grand-chose qui change, les gens sont respectueux.

Et dans votre restaurant?Là par contre les choses ont changé! Avant je faisais des réservations semaine par semaine, maintenant c’est au mois et on affiche complet jusqu’en septembre. C’est génial même si ce n’est pas toujours évident à gérer.

Avez-vous d’autres projets?Je vais revenir dans mon restaurant pour passer du temps avec mon équipe. Parallèlement, je participerai à quelques salons, festivals ou repas à plusieurs mains avec d’autres chefs. Le 5 juin prochain, je cuisinierai avec Damien Laforce, candidat de la saison 10 de «Top Chef» à Bermicourt chez le chef Sébastien de la Borde pour un dîner à six mains.

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À VOIR AUSSI - Le très étrange message de soutien à l’un des candidats de «Top Chef»

Valeurs Actuelles

[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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L'Humanité

« C’est l’histoire de toutes les minorités opprimées »

Entretien

Cinéma Un village arabe bouclé et la vie de Sami, Palestinien et citoyen israélien, bascule. Le bourgeois bon teint révèle ses failles intimes lors d’une journée de tous les dangers dans le nouveau long métrage d’Eran Kolirin, réalisateur révélé par la Visite de la fanfare.

Michaël Mélinard

Eran Kolirin Cinéaste

L’heure est à la fête dans un village arabe en Israël. Sami, installé avec femme et enfant à Jérusalem, retourne dans sa famille, le temps d’assister au mariage de son frère. L’occasion pour son père de le convaincre d’intégrer la maison qu’il fait construire pour ses proches. Malgré les encouragements de son épouse, Sami n’ose lui avouer qu’il refuse d’abandonner sa confortable existence citadine. Sans préavis, le village est bouclé par l’armée israélienne. Sami ne peut plus repartir ni joindre, dans cette zone blanche, le monde extérieur, mettant ainsi en péril son équilibre émotionnel. Eran Kolirin, révélé par la Visite de la fanfare, récit du voyage lunaire d’une troupe de musiciens égyptiens perdue dans le désert israélien, adapte le roman Et il y eut un matin, de Sayed Kashua. Ici, le cloisonnement devient le révélateur des troubles intimes et la matière d’une réflexion sur les rapports hommes-femmes, la lutte des classes et le poids écrasant des liens familiaux. Rencontre avec le cinéaste israélien.

Vous êtes un citoyen juif israélien. Qu’est-ce qui vous a poussé à raconter cette histoire palestinienne ?

Ce voyage très personnel a commencé quand Sayed, l’auteur du roman, m’a demandé d’adapter son livre. Il m’a ouvert une porte. Je connais la radicalité des critiques postcoloniales. Mais ces théories s’appliquent à une vue d’ensemble. Il faut savoir saisir les opportunités telles que celle offerte par Sayed. Il est palestinien et citoyen israélien. Il écrit ses livres en hébreu. On peut se rencontrer sur des zones grises. Il n’y a pas de lieux prohibés. Le travail d’un grand écrivain a provoqué un dialogue entre son livre et mon point de vue. Le sentiment kafkaïen qu’un jour le gouvernement peut tout vous prendre ou vous faire est vraiment ancré dans les traditions juives. Dans leur propre État, les juifs ont oublié cette histoire. Et qui réécrit cette même histoire aujourd’hui ? Les Palestiniens. Ils se retrouvent un peu comme Chaplin, un petit homme face à une grosse machine. Des pensées sont remontées avec cette œuvre. J’ai essayé de m’y connecter sans m’interdire de m’attacher à cette histoire de petite ville dont la vie est soudainement bouleversée. Ce n’est pas que l’histoire de Palestiniens, mais de toutes les minorités opprimées, de tous ceux qui pensent que le monde ne leur appartient pas.

Avez-vous interrogé votre légitimité à raconter cette histoire ?

Bien sûr. Je savais à quoi j’allais être confronté. Avec tout le respect que je dois aux théories postcoloniales, il y a dans 99,9 % des films un défaut de représentation. Mais un Palestinien dont je ne conteste pas la « palestinianité » a écrit un livre sur ce lieu. Il m’a dit : « J’aime vos films, donc adaptez mon livre. » Je me suis senti autorisé à le faire. Je sais d’où je viens, mais je ne crois pas en un monde limité à son propre environnement, où personne n’est autorisé à parler d’autre chose que de soi. Faire un film prend sept ans. On ne se lance dans cette aventure que si on a des réponses.

Que raconte votre film du sentiment d’appartenance à un territoire ?

Dans tous mes films, j’ai une relation particulière avec l’architecture et l’homme dans son environnement. D’une certaine manière, il y a cette séparation effective des territoires avec ce mur. Mais le mur est toujours là. Comme autour de Paris où il y a ce mur d’argent qu’on ne voit pas. Mais le film n’exprime pas une nostalgie pour un territoire. Ce n’est pas le sujet. Il interroge l’idée d’un chez soi d’une manière plus abstraite. Ce mot de territoire me met mal à l’aise. C’est comme l’affirmation de quelque chose qui devrait être naturel. Ici, la maison familiale est aussi une forme de prison. C’est un lieu où l’on vous accepte, mais dont on veut aussi parfois s’éloigner. Rentrer à la maison peut être troublant. On retourne à sa famille, à son enfance, à des gens qui projettent des choses sur vous. Tous ceux qui ont passé des vacances en famille peuvent le comprendre. Au bout d’un moment, on a envie de retourner chez soi.

Pour quelles raisons la question de la présence de l’armée israélienne est-elle traitée majoritairement hors champ ?

Dans le livre, il n’y a pas de soldat. L’armée est une sorte de présence abstraite. J’ai eu l’intuition qu’il fallait un militaire dans le film. Ce personnage, c’est un peu moi. Il essaie d’être cool. Ce n’est pas forcément un mauvais gars, mais il ne fait rien. À la fin, il tue parce qu’il a une arme et le pouvoir dans une issue dramatique tchékhovienne plus grande que lui. Ce choix tient à mes interrogations sur l’identité. Au plan historique, beaucoup de mauvaises choses viennent non pas de la méchanceté ou d’une bonté excessive, mais du conformisme. Je ne voulais pas d’un saint, mais d’un homme médiocre avec de bonnes intentions qui, à la fin de la journée, devient un assassin.

Pourquoi le conseil municipal palestinien s’apparente-t-il à une petite mafia ?

Des gens profitent de l’occupation pour collaborer. D’autres ont le courage de résister et une majorité de gens, dont je ferais probablement partie, ont trop peur et attendent que l’occupation se termine. Ce sont des archétypes classiques de l’état de siège valables pour des juifs, des Français et des Palestiniens. Il y a une part d’opportunistes, de brutes qui se prétendent patriotes mais ne s’intéressent qu’au pouvoir, et des personnes qui veulent juste continuer à vivre.

Comment avez-vous travaillé les rapports de classe entre la bourgeoisie palestinienne et les Dafaouis (Palestiniens de Cisjordanie), les sans-papiers arabes ?

Je voulais absolument garder cet aspect du livre. Quand on enferme une catégorie de gens, elle s’en prend à une autre moins puissante. Dans une situation d’oppression émergent toujours des personnages détestables. Elle fait ressurgir leur violence. Prenons le Covid en Israël. Il n’a pas fallu cinq minutes pour que des gens accusent les juifs orthodoxes d’en porter l’entière responsabilité, parce qu’ils ont peu d’argent, beaucoup d’enfants et habitent souvent dans des petits appartements. C’est la même chose avec ces familles bourgeoises qui veulent se distinguer des Dafaouis.

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[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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L'Humanité

L’armée israélienne multiplie les raids en Cisjordanie occupée

Actu

Proche-Orient Le gouvernement de Naftali Bennett a lancé, depuis samedi, plusieurs opérations meurtrières, notamment à Jénine, en représailles aux attaques perpétrées en Israël.

Nadjib Touaibia

La ville de Jénine en Cisjordanie occupée sous le feu des forces israéliennes… Celles-ci ont lancé, lundi à l’aube, une série de raids, de perquisitions et d’arrestations sur plusieurs zones. Ces attaques font suite à celles de dimanche qui ont coûté la vie à Mohamed Zakarneh, un Palestinien de 17 ans. Blessé par des balles israéliennes, il a succombé dans la nuit, selon le ministère de la Santé palestinien. Des milliers de personnes ont assisté à ses funérailles dans le camp de réfugiés de Jénine, lundi matin. Une quadragénaire veuve et mère de six enfants a été tuée près de Bethléem, ciblée par les tirs des soldats israéliens au motif qu’elle se dirigeait vers eux de façon « suspecte » après des « coups de semonce ».

Les groupes armés palestiniens sont en « état d’alerte » pour une « mobilisation générale » afin « d’affronter une incursion » des forces israéliennes, a déclaré, dimanche, leur porte-parole Abou Mouadh. Dix-sept Palestiniens ont été arrêtés, lundi, par les forces ­israéliennes en Cisjordanie, a rapporté l’agence officielle palestinienne Wafa. Des grèves générales sont par ailleurs organisées, en signe de deuil à Jénine et à Bethléem, où deux Palestiniens âgés de 20 ans et de 45 ans ont été tués dans des incidents séparés, précise de son côté l’Agence France Presse (AFP).

L’offensive israélienne a été déclenchée en représailles à quatre attaques menées depuis le 22 mars. Les deux premières ont été perpétrées par des Arabes israéliens liés à l’organisation djihadiste « État islamique » et les deux dernières par des Palestiniens originaires du secteur de Jénine. Treize Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués depuis cette date selon un décompte de l’AFP. Une quinzaine de Palestiniens ont trouvé la mort à Jérusalem ou en Cisjordanie depuis le début de l’année.

un durcissement de la colonisation

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a condamné les attaques qui ont fait 5 victimes près de Tel-Aviv. « Le meurtre de civils palestiniens et israéliens ne fait qu’aggraver davantage la situation alors que nous nous efforçons tous d’atteindre la stabilité », a-t-il déclaré dans un communiqué publié par l’agence Wafa. Ce nouveau cycle de violences intervient dans le contexte d’un durcissement de la colonisation israélienne. L’auteur de l’attaque du 22 mars est un Bédouin de la région du Néguev. Ces populations résistent aux autorités israéliennes qui envisagent de déplacer certains villages. Le gouvernement israélien a ainsi validé la construction de deux nouvelles colonies dans cette zone.

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Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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Le Figaro

Pénurie de soignants : aux urgences «l'été sera atroce», alerte Patrick Pelloux

Interrogé par Ouest France, le médecin alerte sur la dépendance des hôpitaux aux urgentistes étrangers.

«Sans eux, les hôpitaux ferment». C'est un cri d'alerte que lance Patrick Pelloux dans une interview consacrée à la pénurie de soignants urgentistes en France. Roumains, algériens, tunisiens... Le médecin déplore que l'hôpital public français doive fonctionner «grâce à l'importation de médecins étrangers».

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Faute de soignants, une centaine de services en France ne sont plus en mesure d'accueillir du public normalement, comme au CHU de Bordeaux depuis mardi. Pour compenser ces absences, beaucoup d'hôpitaux misent sur le recrutement d'urgentistes étrangers. Une situation que le président de l'Association des médecins urgentistes hospitaliers de France déplore dans une interview accordée à Ouest France mercredi.

Selon Patrick Pelloux, cette nécessité d'avoir recours à une main-d’œuvre étrangère est due au manque «de place pour les jeunes français dans les études d'infirmières ou de médecine». L'urgentiste appelle donc à «obliger les doyens des facultés à augmenter de 50% le nombre d'étudiants reçus en première année de médecine».

Manque d'attractivité

Autre facteur qui repousse les jeunes médecins français d'après le président d'Association : le manque d'attractivité. Patrick Pelloux propose notamment de rémunérer «les infirmières, les aides-soignants et les ambulanciers quand ils sont dans leur deuxième ou troisième année de formation».

De la même façon, il insiste pour valoriser financièrement le travail de nuit ainsi que les gardes. Ces horaires font «baisser l'espérance de vie et aggravent les maladies chroniques», estime Patrick Pelloux, selon lequel la rémunération de ces heures devrait être doublée.

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Malgré le recrutement constant d'urgentistes étrangers, l'approche de l'été avec l'afflux de touristes sur les zones balnéaires et la crainte de fortes chaleurs, inquiète davantage Patrick Pelloux. «Cela va être atroce. Nous allons avoir des décès inopinés et involontaires dans les structures», met-il en garde.

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Burkini dans les piscines : feu vert à Grenoble après un vote municipal serré

La délibération a été adoptée avec une courte majorité de 29 voix pour, 27 contre et deux abstentions, au terme de 2 heures 30 de débats parfois tendus.

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Burkini à Grenoble : ouverture d'une enquête sur des fichiers d'Alliance citoyenne

Cette association militante, à l'origine du débat sur le burkini dans les piscines grenobloises, aurait collecté des données incluant origine ethnique mais aussi convictions politiques et religieuses.

Mort d'Antoine Alléno à Paris: son père annonce la création d'une association en soutien aux victimes de multirécidivistes

Le fils du chef multi-étoilé Yannick Alléno est décédé après avoir été percuté à Paris (7e arrondissement) par un homme à bord d'un véhicule volé.

L'Humanité

Israël. Contre Salah Hamouri, un acharnement sans fin

Homme du jour

Lilian Caillat

Cible de longue date du gouvernement israélien, Salah Hamouri est à nouveau victime de la politique d’apartheid. Ce lundi 7 mars, il a été arrêté et jeté dans les geôles du pouvoir, dans la prison d’Ofer, située en Cisjordanie, entre Ramallah et Giv’at Ze’ev. 

Ce n’est pas la première fois que l’avocat franco-­palestinien, fervent défenseur des droits des Palestiniens et des prisonniers politiques, est incarcéré sans fondement. Depuis plus de vingt ans, les actions de Tel-Aviv contre Hamouri et sa famille n’ont pour autre but que de faire taire une voix qui s’élève contre l’occupation israélienne. Mis en prison pour la première fois à l’âge de 19 ans, il a depuis enchaîné les séjours en détention, dont une incarcération de six ans entre 2005 et 2011. Il était accusé de tentative d’assassinat sur un rabbin et d’appartenance au Front populaire de libération de la Palestine. On apprendra quelques mois après sa libération que le dossier d’accusation était vide, preuve s’il en fallait du caractère arbitraire de l’acharnement d’Israël.

En 2016, sa femme, alors enceinte, est expulsée de l’aéroport de Tel-Aviv et interdite de retourner en Palestine, pourtant son lieu de résidence. Après plusieurs passages en détention, son assurance-maladie obligatoire lui est retirée. Le ministère de l’Intérieur israélien annonce le retrait du statut de résident permanent de l’avocat, le 18 octobre 2021, confirmant la volonté du gouvernement de le forcer à quitter le pays. L’Association France Palestine Solidarité appelle l’État français à intervenir contre les autorités israéliennes dans les plus brefs délais pour mettre fin à ce harcèlement.

Salah HamouriIsraël-Palestineprisonniers palestinienshomme ou femme du jour
Le Figaro

«Mariah Carey a dormi dans ma chambre!»: dans les coulisses du séjour d’intégration de Diane Leyre, Miss France 2022, aux Caraïbes

REPORTAGE - La nouvelle élue s’est envolée à Saint-Martin avec cinq reines de beauté pour un voyage de quelques jours sous le signe de la sororité.

Vacances de Pâques obligent, l’aéroport d’Orly est en pleine effervescence et l’arrivée de Diane Leyre, Miss France 2022, n’arrange rien. Les fans affluent pour lui demander un autographe ou la gratifier d’un compliment. «Vous êtes magnifique, je vous adore», lance une passagère qui découvre, éberluée, que la jeune femme n’est pas seule mais accompagnée de cinq autres Miss France!

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Amandine Petit (Miss France 2021), Clémence Botino (2020), Vaimalama Chaves (2019), Cindy Fabre (2005) et Sylvie Tellier (Miss France 2002), directrice générale de la société Miss France, s’envolent, en effet, avec elle vers Saint-Martin pour le traditionnel voyage d’intégration. La nouvelle élue se réjouit de découvrir cette île française des Antilles (dont une partie est néerlandaise) en bonne compagnie. «Ce voyage est une pause dans mon quotidien effréné, admet Diane Leyre. Tout s’est enchaîné et je n’ai pas encore pu rencontrer les autres Miss. J’ai hâte qu’elles me racontent leur expérience.»

Séjour dans une villa de luxe

Neuf heures de vol plus tard, les voilà arrivées au paradis. Très vite, elles découvrent l’Oasis, la villa de luxe, située dans l’ouest de l’île, où elles vont passer ces quelques jours. Une magnifique terrasse face à la mer, deux piscines, un accès direct à la plage… Les filles n’en reviennent pas! Surtout lorsqu’on leur glisse le nom des célébrités qui ont séjourné dans ce lieu. «Mariah Carey a dormi dans ma chambre, c’est fou!», s’exclame Diane. Dans la sienne, Amandine, elle, succède à Charlize Theron: «Je suis toujours aussi émerveillée par les endroits que je découvre…» «Je crois qu’on ne va pas dormir beaucoup!», complète Cindy Fabre. «C’est une chance de partager ce séjour ensemble. Je suis d’autant plus heureuse que, chaque année qui passe, m’éloigne un peu plus des nouvelles élues. Mais, quel que soit notre âge, l’aventure Miss France nous unit.»

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Le lendemain, toutes embarquent sur un catamaran. Après un déjeuner les pieds dans le sable sur l’îlet Pinel et quelques brasses vers l’îlet Tintamarre, des duos se forment. Clémence et Vaimalama chantonnent tandis que Diane discute avec Sylvie Tellier. Entre elles, l’alchimie est évidente. «Je l’adore, on s’entend très bien, confie Miss France 2022. L’esprit de sororité entre les Miss, c’est à Sylvie que nous le devons.» La directrice de l’institution mesure sa chance d’être là, elle qui a subi une opération du genou quatre semaines plus tôt et a travaillé dur pour se remettre sur pied. Le voyage d’intégration, qu’elle a lancé en 2010, elle y tient: «Ce séjour a évolué, mais le concept reste le même: permettre à la nouvelle élue d’échanger avec les anciennes pour se nourrir de leur expérience mais aussi entrer officiellement dans la famille Miss France. Et puis venir à Saint-Martin nous permet de montrer à Diane toute la richesse du patrimoine français.»

Des moments de rigolade

Impossible de découvrir ce petit bout de France sans profiter de ses activités nautiques. Au programme du lendemain: banana boat et parasailing, qui permet de s’envoler grâce à une voile de parachute. Un moment de franche rigolade qui soude encore plus les filles. «Le parachute était très relaxant, c’est une belle découverte. On s’est raconté nos petits secrets avec Clémence», confie Vaimalama, ravie de mieux connaître Diane lors du séjour. «Je la trouve aguerrie. Elle sait où elle veut aller et, pour moi, c’est ça être une femme. Je pense que j’ai pas mal de choses à apprendre d’elle. C’est une Parisienne pure souche: elle va pouvoir m’aider à m’en sortir dans Paris (rires).» Il faut dire que Diane Leyre, qui fêtera ses 25 ans le 10 juillet, a déjà tout d’une grande… et pas seulement grâce à son 1,77 m.

« Diane a beaucoup d’assurance, mais je perçois aussi de la fragilité. C’est une grande bosseuse qui se met trop de pression. Elle va apprendre à se faire confiance»

Sylvie Tellier à propos de Diane Leyre

Diplômée d’une des meilleures écoles de commerce du monde, elle impressionne par son assurance et son aisance orale. «Jamais je n’ai rencontré une personne comme elle, confie Clémence Botino. Elle est intelligente et a un parcours de vie impressionnant. On a pourtant le même âge! Elle commence à être à l’aise avec nous. Miss France, c’est un rêve mais aussi des responsabilités. Il n’y a pas de mode d’emploi, alors chacune fait de son mieux. Nous n’avons donc pas à juger la nouvelle venue. Nous sommes là pour l’accompagner.»

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Celles qui l’ont précédée dans cet exercice ne s’y trompent pas: cette perfection cache forcément des failles. «Diane a beaucoup d’assurance, mais je perçois aussi de la fragilité, note Sylvie Tellier. C’est une grande bosseuse qui se met trop de pression. Elle va apprendre à se faire confiance.» Les jeunes femmes, qui se prélassent cet après-midi-là face à une piscine nichée dans la jungle, lui délivrent des conseils: «Ne va pas forcément chercher ce que tu veux avoir, mais regarde ce qui se passe autour de toi et profite de ce que le monde t’offre», lui glisse Vaimalama. Cindy Fabre, qui dirige sa société d’événementiel, n’a pas oublié la richesse de son année de règne. «Les gens que tu croiseras et le patrimoine français que tu découvriras te feront grandir. Miss France est une aventure de rencontres.»

L’humain avant tout

Ça, Diane Leyre l’a déjà compris. «Le premier mois, je me sentais perdue, raconte-t-elle. C’est lorsque j’ai débuté les séances de dédicace en région que tout a pris un sens. Miss France, c’est de l’humain avant tout.» Amandine Petit a, elle aussi, savouré son année auprès du public. Elle se retrouve beaucoup en celle qu’elle a couronnée: «Ce voyage permet de nous rapprocher. Diane est franche, spontanée et regorge d’énergie. Je me reconnais dans son ambition, sa force de caractère et son envie de tout contrôler. J’avais aussi du mal à lâcher prise, mais j’ai changé. La pression s’en va au fil des semaines. Ce qui est important, c’est d’être la même dans la vie que face aux caméras. Ce n’est pas encore tout à fait naturel pour Diane mais c’est normal car c’est nouveau pour elle.»

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Malgré leur bienveillance à l’égard de la dernière venue, les Miss ne lui font en revanche aucun cadeau lors de sa soirée d’intégration. Elles ont choisi de lui poser des questions sur les régions, chaque mauvaise réponse étant sanctionnée par un gage. Plongeon tout habillé dans la piscine, œuf cru à gober ou encore dégustation à l’aveugle avec un piment ultrafort! Les défis s’enchaînent pour leur plus grand plaisir. Pour le final, Miss France doit revêtir un costume de samba. «J’ai l’impression d’être à Miss Univers», s’enthousiasme Diane, qui rêve d’y participer. Alors que le séjour se termine, elle peut être sûre que, dans ce futur défi comme dans les autres, ses nouvelles amies seront là pour la soutenir.

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L'Humanité

Proche-Orient. Amnesty International dénonce le régime d’apartheid d’Israël

Décryptage

Au terme d’une enquête de quatre années, l’ONG britannique conclut que les Palestiniens sont traités comme un « groupe racial inférieur ».

Pierre Barbancey

C’est un rapport complet et détaillé de 182  pages. Il s’intitule : « L’apartheid d’Israël contre la population palestinienne : un système cruel de domination et un crime contre l’humanité ». Quatre ans de travail d’enquête et d’investigations pour les chercheurs d’Amnesty International, pour mieux comprendre et analyser ce que cette organisation non gouvernementale (ONG) appelle un « système ». Car, malgré son poids international, Amnesty connaissait les écueils à éviter pour faire saisir au monde entier que le but n’est pas la remise en question d’Israël, mais bien le respect des droits humains.

1. Un rapport minutieux et rigoureux

Il montre, exemples à l’appui, que les saisies massives de biens fonciers et immobiliers palestiniens, les homicides illégaux, les détentions administratives, les transferts forcés, les restrictions draconiennes de déplacements, ainsi que le refus de nationalité et de citoyenneté opposé aux Palestiniens (tous genres confondus) sont autant de facteurs constitutifs d’un système qui peut être qualifié d’apartheid, en vertu du droit international. Amnesty évite les comparaisons avec l’Afrique du Sud.

Proche-orient. Un lourd silence face aux exactions au cœur de Jérusalem

Non sans un certain courage, s’agissant des terres, le rapport note : « En 1948, les individus et les institutions juives possédaient environ 6,5 % de la Palestine mandataire, tandis que les Palestiniens possédaient environ 90 % des terres privées. En un peu plus de soixante-dix ans, la situation s’est inversée. » Comme le souligne l’Association France Palestine Solidarité, c’est d’autant plus intéressant que cela « confirme ce que les ONG palestiniennes de défense des droits humains ont démontré en décembre 2019 dans leur rapport  au Cerd (Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU) », mais aussi des ONG israélienne (B’Tselem) ou internationale (Human Rights Watch).

 La population palestinienne est traitée comme un groupe racial inférieur et elle est systématiquement privée de ses droits.

Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International

La secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, insiste : « Notre rapport révèle la véritable ampleur du régime d’apartheid d’Israël. Que ce soit dans la bande de Gaza, à Jérusalem-Est, à Hébron ou en Israël, la population palestinienne est traitée comme un groupe racial inférieur et elle est systématiquement privée de ses droits. Nous en avons conclu que les politiques cruelles de ségrégation, de dépossession et d’exclusion mises en œuvre par Israël dan s tous les territoires sous son contrôle constituent clairement un apartheid. »

2. De nouvelles révélations

Au-delà de ce qui est dénoncé, l’intérêt réside dans la volonté de donner une image complète, d’hier à aujourd’hui. Pour Amnesty, l’apartheid qui s’est installé au Proche-Orient n’est pas obligatoirement consubstantiel au régime sioniste, mais les choix faits ont tracé le chemin de la ségrégation. « Depuis sa création en 1948, Israël a poursuivi une politique explicite d’établissement et de maintien d’une hégémonie démographique et la maximisation de son contrôle sur la terre au profit des Israéliens juifs tout en minimisant le nombre de Palestiniens, restreignant leurs droits et en entravant leur capacité à contester cette dépossession. En 1967, Israël a étendu cette politique au-delà de la Ligne verte, à la Cisjordanie et à la bande de Gaza, qu’il occupe depuis. Aujourd’hui, tous les territoires contrôlés par Israël continuent d’être administrés au bénéfice des Israéliens juifs, au détriment des Palestiniens, tandis que les réfugiés palestiniens continuent d’en être exclus. »

Palestine. À Cheikh Jarrah, la résistance ne faiblit pas

Sont concernés les Palestiniens des territoires palestiniens occupés (Gaza et la Cisjordanie), les réfugiés dans d’autres pays et ceux qui vivent en Israël même. Il ne s’agit plus seulement de l’occupation de territoires, mais de gestion de populations en vertu de leur appartenance ethnique, religieuse et communautaire. C’est ce sentiment, vécu jusqu’à l’étouffement, qui explique que les manifestations de mai 2021 soient parties de Jérusalem-Est (avec l’expulsion de familles dans le quartier de Cheikh Jarrah), se soient étendues à la Cisjordanie et à Gaza, puis se soient propagées parmi les Palestiniens vivant en Israël. De même, en 2018, la discrimination contre la population palestinienne a été inscrite dans une Loi constitutionnelle qui, pour la première fois, définissait Israël comme étant exclusivement « l’État-nation du peuple juif ». Cette loi encourage également la construction de colonies juives et retire à l’arabe son statut de langue officielle.

3. Les recommandations et les implications

Amnesty International liste des recommandations nombreuses et précises sur la manière, pour les autorités israéliennes, de démanteler le système d’apartheid et la discrimination, la ségrégation et l’oppression qui l’entretiennent. L’ONG estime que « l’ampleur et la gravité des violations recensées exigent un changement drastique de la position de la communauté internationale vis-à-vis de la crise des droits humains qui se déroule en Israël et dans les territoires palestiniens occupés (TPO) ». Pour cela, elle lance un appel au Bureau du procureur de la Cour pénale internationale pour qu’il examine l’applicabilité du crime contre l’humanité de l’apartheid dans le cadre de son enquête sur les crimes commis dans les TPO. Amnesty pense que « l’Assemblée générale des Nations unies devrait rétablir le Comité spécial contre l’apartheid, qui a été créé à l’origine en novembre 1962 ».

Israël. Une offensive contre des associations « digne des régimes totalitaires »

4. La réaction des autorités israéliennes

Avant même la publication de l’enquête, le ministre des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, a appelé Amnesty à ne pas diffuser ce rapport jugé « antisémite », accusant l’ONG de ne « pas être une organisation de défense des droits humains, mais une organisation radicale ». Le Congrès juif mondial a, lui, accusé Amnesty de « diaboliser » Israël. En revanche, l’organisation israélienne B’Tselem s’est félicitée de ce que Amnesty « appelle le régime d’Israël pour ce qu’il est : apartheid ». Interrogé par l’Humanité, mardi matin, le ministère français des Affaires étrangères s’est contenté de répondre que « les services du ministère de l’Europe et des affaires étrangères examineront attentivement ce rapport », tout en renvoyant aux déclarations générales d’une solution à deux États.

Israël-Palestineamnesty internationalisraëlapartheid
Le Figaro

En France, l’ascenseur social est bien grippé

Anne de Guigné

ANALYSE - La mobilité dans l’échelle des revenus semble plus élevée qu’aux États-Unis. Les femmes sont plus concernées.

Les chercheurs en sciences sociales ont exploré depuis des décennies les conséquences d’une attrition de la mobilité intergénérationnelle. Ils démontrent les effets délétères d’un tel phénomène pour la société. Le sentiment de déclassement, ou pire du déclassement de ses enfants, nourrit les votes extrêmes et in fine la violence. Avant de réfléchir aux outils qui pourraient réparer l’ascenseur social, il est donc crucial de mesurer ce phénomène. Le travail livré ce mercredi par l’Insee est, à ce titre, très instructif.

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Les statisticiens ont ainsi mesuré la mobilité intergénérationnelle en matière de revenu, sujet jusqu’ici peu documenté en France. Leur résultat ne surprend pas. Mieux les parents sont classés dans l’échelle de revenus, mieux le seront également, en moyenne, leurs enfants par rapport aux jeunes adultes de leur génération. Pour parvenir à ces résultats, l’institut statistique a comparé la position relative des parents dans l’échelle des revenus en 2010 avec celle de leur enfant, âgé de 28 ans, environ en 2018.

Pour étudier les trajectoires entre les générations, les économistes répartissent les personnes en fonction de leur revenu au sein de dix groupes de taille identique, les déciles. Le premier décile regroupant les 10 % de ménages les plus modestes. «Un enfant dont les parents sont classés tout en haut de la distribution est en moyenne classé entre deux et trois déciles plus haut qu’un enfant dont les parents sont classés en bas de la distribution», détaillent les auteurs de l’étude. Une preuve que les inégalités se reproduisent en partie d’une génération à l’autre. Moins en France qu’aux États-Unis, selon l’étude, mais davantage que dans les pays du nord de l’Europe.

Échelle sociale

Cette moyenne ne peut pas cacher la persistance d’une mobilité ascendante, fragile mais réelle. En définissant de manière large la progression dans l’échelle sociale comme un passage des 40 % les plus modestes vers les 40 % les plus aisés, le taux de mobilité atteint 30 %.

Les revenus des parents n’expliquent en effet, heureusement, pas seuls la place occupée par leurs enfants dans l’échelle sociale. D’autres critères, assez surprenant parfois, entrent en jeu. D’abord, les hommes ont davantage de chance que les femmes de grimper dans l’échelle des revenus par rapport à leurs parents. «15 % des fils de 26 à 29 ans issus du plus bas cinquième des revenus sont dans le plus haut cinquième, contre 8 % des filles», précise l’Insee. De même, la probabilité des enfants issus de famille monoparentale de s’élever apparaît plus faible.

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Deuxième sujet, le patrimoine familial. Théoriquement, l’effet du patrimoine peut être négatif s’il réduit la motivation des jeunes à entreprendre de longues études ou à se former. Dans la pratique, l’étude de l’Insee démontre sans surprise que les effets positifs (capital social important, accès à des formations onéreuses…) l’emportent largement. La mobilité sociale ascendante est ainsi beaucoup plus importante dans les familles dotées d’un important patrimoine, même si leurs revenus sont faibles.

Île-de-France plutôt que Hauts-de-France

La géographie pèse enfin. Les enfants vivant à leur majorité en Île-de-France ont davantage de chance de s’élever sur l’échelle des revenus (21 %) que ceux établis dans les Hauts-de-France (7 %) ou la Normandie (8 %). Enfin, et c’est l’une des conclusions les plus intéressantes de ce papier, «les enfants d’immigrés ont en moyenne une probabilité plus forte de réaliser une mobilité ascendante (15 %, contre 10 % pour les autres)», avance l’Insee. Ce hiatus s’expliquerait d’une part par le choix de localisation des immigrés, en général dans des grandes villes dynamiques, mais aussi par «l’inadéquation entre la rémunération et les compétences des parents» et «pourrait également être lié à un investissement plus fort en moyenne des parents immigrés dans l’éducation de leurs enfants», avance l’institut, soulignant ainsi le rôle fondamental de l’éducation dans ces questions d’ascension sociale.

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L'Humanité

Jérusalem occupée. « Quiconque quitte sa maison est un traître »

Actu

À Cheikh Jarrah, une famille a menacé de s’immoler par le feu si on l’expulsait. Ce drame concerne des milliers de Palestiniens à Jérusalem-Est.

Pierre Barbancey

Lorsque la police est arrivée autour de sa maison, dans le quartier de Cheikh ­Jarrah, à Jérusalem-Est, le sang de Mohammed ­Salahiya n’a fait qu’un tour. Il est monté sur le toit de sa maison avec ses enfants et de jeunes adultes. Il a rempli des jerrycans d’essence et a lancé : « Quiconque quitte sa maison est un traître. Nous ne serons pas expulsés de la maison. Soit nous mourrons, soit nous vivrons. Je vais me brûler ! »

Des heurts ont éclaté lorsque les policiers ont voulu utiliser la force pour évacuer la maison. Mohammed Salahiya a proposé que la municipalité s’engage à ne pas l’arrêter, lui et sa famille, et ne les expulse pas. Mais les autorités municipales, dans un premier temps, s’y sont refusées, avant, finalement, d’accorder un délai, ne voulant visiblement pas envenimer la situation dans un quartier régulièrement sous les feux de l’actualité. Dans la partie orientale de Jérusalem, occupée, des centaines de familles palestiniennes vivant sur place depuis des décennies sont confrontées à des ordres d’expulsion. En mai 2021, des manifestations de soutien à Cheikh Jarrah avaient dégénéré en heurts avec des colons et la police israélienne, prémices d’une flambée de violences meurtrières en Israël et dans les territoires palestiniens. Dans le cas présent, ­Mohammed Salahiya et son épouse, Lital, qui est juive, vivent là depuis longtemps. Le père de Mohammed a acheté la terre avant 1967. Depuis cinq ans, la famille mène une bataille juridique pour éviter son expulsion, mais elle n’a pas été en mesure de fournir un acte de propriété. Mais, même si cela avait été le cas, la municipalité a le pouvoir d’ordonner l’expropriation. D’autant que le prétexte invoqué, cette fois, est la construction d’une école. Un motif qui paraît fallacieux, si l’on en croit Laura Wharton, conseillère municipale à Jérusalem. « L’école aurait pu être construite sans expulser de familles. Il y a suffisamment de place », a-t-elle affirmé.

Le « droit de propriété »

Mais la loi est ainsi faite en Israël que, si des juifs parviennent à prouver que leur famille vivait à Jérusalem­-Est avant la guerre de 1948 et la création d’Israël, ils peuvent demander que leur soit rendu leur « droit de propriété », souvent avec l’assentiment bienveillant des tribunaux. Ce n’est pas le cas pour les Palestiniens qui ont perdu leurs biens durant les nombreuses guerres. Plus de 300 000 Palestiniens et 210 000 Israéliens vivent aujourd’hui à ­Jérusalem-Est, ces derniers dans des colonies illégales au regard du droit international.

jérusalem-estIsraël-Palestine
Le Figaro

Appel à la grève au ministère des Affaires étrangères : un mouvement social rarissime chez les diplomates

Plusieurs syndicats expriment leur «malaise» au Quai d'Orsay face à une «avalanche de réformes». Il s'agit du deuxième mouvement de grève dans l'histoire du ministère.

Plusieurs syndicats ont appelé à la grève le 2 juin au Quai d'Orsay (ministère des Affaires étrangères), un événement rarissime dans la diplomatie française, pour exprimer leur «malaise» face à une «avalanche de réformes», particulièrement celle mettant fin au corps diplomatique français.

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Il s'agit du deuxième mouvement de grève dans l'histoire du ministère, le premier ayant eu lieu en 2003 pour des questions d'indemnités, indique Olivier da Silva, responsable du syndicat des cadres CFTC, preuve selon lui «du véritable malaise dans une maison qui n'a pourtant pas une tradition frondeuse».

«La goutte d'eau qui a fait déborder le vase»

«Le quai d'Orsay disparaît petit à petit», s'inquiètent les six syndicats ainsi qu'un collectif de 400 jeunes diplomates, en dénonçant notamment la réforme actant la fin des diplomates de carrière, la réduction des activités consulaires, les suppressions de postes - 50% d'effectifs toutes catégories en moins en 30 ans. «Ces mesures démantelant notre outil diplomatique sont un non-sens au moment où la guerre vient de faire son retour en Europe», écrivent-ils. La réforme la plus controversée concerne la «mise en extinction» progressive d'ici à 2023 des deux corps historiques de la diplomatie française, ministres plénipotentiaires et conseillers des affaires étrangères.

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Les diplomates concernés - quelque 700 personnes - sont appelés à rejoindre un nouveau corps des «administrateurs de l'État». La réforme de la haute fonction publique voulue par Emmanuel Macron prévoit en effet que les hauts fonctionnaires ne seront plus rattachés à une administration spécifique mais seront, au contraire, invités à en changer régulièrement tout au long de leur carrière. «Cela a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Il y a une inquiétude magistrale sur la suite des carrières, des interrogations sur le sens de notre mission et les rapports avec le pouvoir», explique Olivier da Silva.

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«On est très inquiets», abonde un ambassadeur en poste sous couvert de l'anonymat. «Nous ne sommes pas interchangeables! J'ai le plus grand respect pour mes collègues des autres administrations mais je ne sais pas faire leur travail et ils ne savent pas faire le mien. Les diplomates ont une mauvaise image de rois fainéants qui volent l'argent public alors qu'en réalité ce sont des fonctionnaires très attachés à l'administration républicaine. Et il y a déjà une grande diversité de parcours au Quai d'Orsay», plaide-t-il. La France dispose du 3e réseau diplomatique au monde après les États-Unis et la Chine. Environ 14.000 agents (titulaires, contractuels, recrutements locaux...) sont employés par le Ministère des Affaires Étrangères, selon des chiffres officiels.

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Burkini dans les piscines : feu vert à Grenoble après un vote municipal serré

La délibération a été adoptée avec une courte majorité de 29 voix pour, 27 contre et deux abstentions, au terme de 2 heures 30 de débats parfois tendus.

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Burkini à Grenoble : ouverture d'une enquête sur des fichiers d'Alliance citoyenne

Cette association militante, à l'origine du débat sur le burkini dans les piscines grenobloises, aurait collecté des données incluant origine ethnique mais aussi convictions politiques et religieuses.

Mort d'Antoine Alléno à Paris: son père annonce la création d'une association en soutien aux victimes de multirécidivistes

Le fils du chef multi-étoilé Yannick Alléno est décédé après avoir été percuté à Paris (7e arrondissement) par un homme à bord d'un véhicule volé.

Le Figaro

Faim de séries n°68 : Oussekine, le remarquable travail de mémoire et de miroir de Disney +

Constance Jamet

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Le combat de la famille de l'étudiant tué sous les coups des policiers, le bien mauvais signal envoyé par Netflix à la fiction française et une idylle amicale.

Chers abonnés,

Me revoilà pied à l'étrier pour marquer une semaine massive pour la fiction française. Le retour stratosphérique de HPI sur la Une montre que même sans confinement la comédie policière portée par la gouaille d'Audrey Fleurot cannibalise l'audience. Disney + livre avec Oussekine la production hexagonale issue des plateformes magistrale que l'on désespérait de voir depuis le lancement de Netflix dans l'hexagone au moment même où la firme de Ted Sarandos débranche sans égard Drôle, pourtant sa création «made in France» la plus aboutie.

Sorties et critiques de la semaine écoulée

Lundi 9 février

Parlement saison 2, France 5 et Francetvslash

The Responder, Canal +

Mercredi 11 mai

Oussekine , Disney +

How I Met Your Father, Disney +

42 jours d'obscurité, Netflix

Jeudi 12 mai

HPI saison 2 , TF1

Vendredi 13 mai

Essex Serpent Apple TV+

La Défense Lincoln, Netflix

Neumatt, Netflix

Samedi 14 mai

Bienvenue à Sanditon , Chérie 25

Oussekine, une tragédie française sur Disney +

Entrée à reculons dans la troisième création originale de Disney + car encore affligée de la bouillabaisse dramaturgique qu'Une affaire française avait faite de la mort de Grégory Vuillemin, je suis ressortie d'Oussekine profondément remuée. Et convaincue d'avoir vu une série qui restera sur le podium des meilleurs feuilletons tricolores de l'année. L'ensemble répond aux mêmes exigences que le beau et douloureux Laëtitia de Jean-Xavier de Lestrade. De ce point de vue, on ne peut que regretter qu'aucun diffuseur public ou hertzien n'ait eu la vision d'initier Oussekine. Ces quatre épisodes unissent dans un même élan l'universel, l'exactitude historique et un désir, comme En Thérapie , de sonder au plus près un traumatisme national dans un examen de conscience sans gant. La fiction dans ce qu'elle a de plus puissant et nécessaire.

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«C'est un chapitre que beaucoup n'ont pas envie d'évoquer. Parfois pour mieux comprendre la grande histoire, il faut être dans l'intime. Qu'est-ce que cela fait de perdre un fils, un frère ?», analyse Antoine Chevrollier, réalisateur et scénariste d'Oussekine. À mille lieues du sensationnalisme et du sordide - travers fréquents des séries inspirées de faits divers - le réalisateur de multiples volets du Bureau des légendes et de Baron noir livre pour Disney+ une reconstitution sobre et minutieuse de la mort de l'étudiant franco-algérien, en décembre 1986, sous les coups de policiers voltigeurs, alors que Charles Pasqua était ministre de l'intérieur. Et fait le récit du combat de sa famille brisée puis divisée pour obtenir justice. De la tentative futile des enfants Oussekine de préserver le plus possible leur mère adorée de l'effroi de la nouvelle de la mort de son benjamin aux pressions et aux intimidations, y compris physiques, subies pour ne pas porter l'affaire devant les tribunaux en passant par la mauvaise foi des autorités désireuses de présenter le jeune homme comme un terroriste.

Sur ce sujet sensible, Oussekine semble être touché par la grâce. D'abord en faisant découvrir un étudiant plein de vie, aussi joyeux et aérien que le dépeignait son entourage, même s'il était atteint d'insuffisance rénale. Un jeune homme passionné de jazz et de rock. Ses dernières heures émaillent les quatre épisodes mais la série montre aussi son enfance et son adolescence parmi les siens.

Aucune place à l'approximatif

Loin des maladresses d'Une affaire française qui mélodramatisait pour TF1 l'affaire Gregory, Chevrollier ne laisse aucune place à l'approximatif et à la licence artistique. Lui et son équipe de scénaristes se sont appuyés sur le dossier d'instruction, les articles de l'époque, ont interrogé des sources policières et la fratrie Oussekine. Jusqu'ici, ses frères et sœurs avaient refusé toutes les sollicitations. Mais le projet du réalisateur les a convaincus. «Pendant quatre mois, nous nous sommes retrouvés les dimanches de 14 à 18 heures autour de pâtes de fruits pour parler d'eux, de Malik, de leurs jeux d'enfants, explique le réalisateur. Peut-être, ont-ils été saisis par l'urgence d'un devoir de mémoire près de quatre décennies après les faits, empêcher à tout prix que Malik tombe dans l'oubli et s'offrir la possibilité de laver l'honneur de leur famille», spécule le créateur.

Modernité surprenante

À partir de cette histoire familiale, Oussekine raconte, selon Antoine Chevrollier, ce «virage, cette étape sociale mal négociée de notre histoire». En ayant recours à des flash-back sur la manifestation parisienne du FLN réprimée dans le sang d'octobre 1961 ou des images de la montée du Front national. Cette volonté didactique, à l'étroit dans ce format de quatre chapitres, constitue une des limites de cette série où l'on découvre des éléments peu connus de l'enquête comme la présence d'une bible sur le corps de Malik et son désir de se convertir.

«Le poète Souleymane Diamanka disait que la haine est un chagrin qui s'est infecté. Si on avait pansé les plaies de la famille Oussekine à travers un jugement équitable, les jeunes générations, notamment celles issues de l'immigration, se seraient senties écoutées et reconnues. À force de refouler ce passé, les choses ne changent pas tant que ça, ce sont les mêmes violences policières», estime Antoine Chevrollier. Celui qui cite comme influence Dans leur regard, série coup de poing d'Ava Duvernay, regrette que le PAF aborde aussi peu les questions d'intégration, les parcours de déracinement et bloque sur la guerre d'Algérie.

La distribution et la mise en scène sont à l'unisson de cette ambition narrative. Si le nom de Kad Merad dans le rôle de Georges Kiejman, d'Olivier Gourmet dans celui de Robert Pandraud et Hiam Abbass en matriarche dévastée attirent l'attention, les jeunes Sayyid El Alami et Mouna Soualem (Malik et Sarah Oussekine) forcent le respect dans cette série à la tension constante. Où le montage, formidable, joue habilement des cadres et des plans de coupes, avec par exemple cet ultime concert de Malik où les baguettes du batteur de jazz font écho aux matraques des voltigeurs et dictent le tempo de la poursuite. Antoine Chevrollier infuse une modernité surprenante à cette fiction qui refuse la tentation du sépia. Une modernité bienvenue, symbolique en tout cas, pour éviter que cette affaire ne quitte nos mémoires. Malik Oussekine restera d'ailleurs bien présent sur les écrans: Rachid Bouchareb dévoilera à Cannes Nos frangins, film consacré lui aussi à l'étudiant martyr.

La performance de la semaine : Martin Freeman et Audrey Fleurot

Pleins feux sur deux enquêteurs hors du commun et à l'opposé du spectre de la fiction. L'un polar noir jusqu'au bout de la nuit. L'autre une comédie policière à l'exubérance débridée.

The Responder , Canal +. Dans cet épatant et sombre polar qui renouvelle les règles du jeu, l'effacé et affable Martin Freeman de Sherlock et du Hobbit poursuit la mue entamée avec Breeders et campe un père de famille et quadra définitivement au bout du rouleau. Il se dévoile sous un jour nouveau, bien plus menaçant. Producteur de The Responder, le comédien britannique a accepté le script en un temps record de douze heures ! Le scénariste et ex-flic Tony Schumacher, qui s'inspire de son parcours à Liverpool, avait écrit le rôle de Chris avec Freeman en tête y trouvant la vulnérabilité, l'humanité et la capacité pour la rédemption souhaitées.

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L'ancien interprète du Dr Watson campe Chris Carson. Accusé de corruption, cet ancien inspecteur a été rétrogradé au rang de patrouilleur, répondant à la moindre sollicitation grésillante de sa radio. Acculé par les dettes contractées pour soigner sa mère atteinte d'un cancer, Chris a accepté les rotations de nuit. Il trafique avec les petits malfrats et dealers qu'il devrait interpeller. Cette corruption rampante le ronge. Hypersensible ressassant chaque décision, Chris n'est présent ni pour sa femme, ni pour sa fille qu'il côtoie en somnambule, ni pour sa thérapeute. Chris égrène les heures de veille, les cafés et les kilomètres sur l'asphalte avec une abnégation rageuse. Il constate les décès, essaie d'apaiser les tapages nocturnes et les «bad-trips» de ceux sous influence des paradis artificiels.

HPI , TF1. Audrey Fleurot retrouve le personnage de Morgane Alvaro, femme de ménage à haut potentiel intellectuel (HPI) devenue consultante pour la police. La comédienne se lâche toujours plus pour interpréter cette héroïne populaire. Une «version non domestiquée» d'elle-même comme elle le racontait à ma consœur Céline Fontana. Cette nouvelle saison pousse de plus en plus loin les curseurs. Morgane se lâche de plus en plus, fait son show à la Pretty Woman, et joue la carte du politiquement incorrect avec jubilation et des répliques qui font mouche.

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La fiction n'oublie pas la dimension sociale et la réalité des fins de mois difficiles. Se retrouvant sans toit à la suite d'un dégât des eaux et d'une phobie administrative l'ayant empêchée de souscrire une assurance, Morgane reste dans une position précaire et se voit contrainte de faire squatter sa tribu chez ses collègues. Audrey Fleurot se réapproprie l'esprit enfantin de son héroïne en un clin d'œil.

«Ce n'est pas de la fiction»: les annonces qui me font vibrer

L'annonce a fait l'effet d'un séisme dans le petit monde de la fiction française. Bien qu'ayant signé un contrat d'exclusivité avec Fanny Herrero, Netflix a décidé de ne pas donner de saison 2 à Drôle, la comédie sur le milieu du stand-up que la co-créatrice de Dix pour cent lui avait concocté.

Drôle avait pourtant fait l'unanimité des critiques, mais pour le géant américain, cela n'a pas suffi. «Nous n'avons pas satisfait les attentes d'audience de Netflix», a confié, dès le lendemain, Fanny Herrero dans les colonnes de Télérama . Sans pouvoir dévoiler le nombre d'abonnés qui avaient décidé de suivre les péripéties d'Appoline, Bling ou Nézir. La scénariste française se dit «déçue et triste» et considère que cette décision «soudaine», prise seulement 28 jours après le lancement de Drôle, lui laisse une sensation de «jambes coupées». Le monde très concurrentiel des séries aurait accéléré la décision. «Il nous aurait peut-être fallu plus de temps pour nous imposer», estime-t-elle.

Un coup dur pour les équipes de la série qui travaillaient déjà sur la deuxième saison et avaient écrit les «deux tiers des épisodes». Plus absurde encore, la plateforme de streaming les aurait même «validés avec beaucoup d'enthousiasme». Les dates de tournage avaient même été calées. D'après Le Parisien, les six épisodes de Drôle ont coûté en tout 7,5 millions d'euros. Se démarquant des productions du moment avec ses dialogues plein d'authenticité et ancrés dans la pop culture immédiate, Drôle séduisait par sa troupe de jeunes protagonistes, issus de tous les milieux. Sa mise en scène trop sage et parfois de carton-pâte aurait mérité une seconde saison pour corriger ces faiblesses.

Après l'annulation tout aussi soudaine de Marianne,qui marquait une incursion de Netflix dans l'horreur made in France et avait été vampirisée par sa production en un temps record et le revirement brutal de Révolution, réimaginée à mitan et à la va-vite comme une saga historique et non comme une œuvre de genre totalement assumée, l'arrêt de Drôle est un bien mauvais signal envoyé aux auteurs, bien inspirés de rester dans leurs bastions historiques de Canal +, OCS et Arte. Seul le clic paye : Netflix semble privilégier le quantitatif à la qualité. La liberté promise n'est qu'un mirage. La plateforme privilégie des succès d'audience à l'exigence artistique. D'une qualité bien plus potache - si ce n'est médiocre -, Marseille, Lupin, Family Business auront eu le droit à une longévité bien plus longue que Drôle. Décidément le Dark ou le The Crown français n'est pas prêt d'émerger ! À l'heure où Disney + impressionne avec Parallèles et Oussekine, Netflix entame, comme Amazon Prime Vidéo, un virage vers les comédies bien grasses et les fictions d'action et testostéronée qui n'a rien de réjouissant.

Il est encore temps de rattraper Platonique sur OCS

Imaginée par Camille Rosset (Irresponsable) et Elie Girard, cette jolie série flirte avec la comédie romantique pour mieux donner ses lettres de noblesse à l'amitié ! Yann et Elsa, respectivement interprétés par Maxence Tual et Camille Rutherford, quittent leur conjoint respectif pour s'installer ensemble. À 35 ans passés, les deux meilleurs potes deviennent colocs… Avec leur gamins qui débarquent une semaine sur deux. Entre célibat retrouvé et famille-amitié, Yann et Elsa pensent avoir trouvé l'équilibre parfait. Mais peut-on vraiment faire famille entre amis sans franchir la zone grise de l'amitié amoureuse ?

«Nous voulions ouvrir la porte de l'amitié hétérosexuelle aussi, en faire un sentiment avec un grand «A» et explorer cette amitié, comme on ausculte le sentiment amoureux. Avec toutes les étapes que ça peut comporter, c’est-à-dire des disputes, des rencontres, des moments intenses et peut-êtredes glissements», me confiaient à CanneSéries les scénaristes, désireux de mieux faire connaître le concept de «bromance». Et de conclure : «Nous désirions interroger l'expression n'être «qu’amis», comme si c'était réducteur, comme si c'était moins bien qu'être en couple». Leur belle exaltation de l'amitié, de ses ambivalences et zones d'ombre s'accompagne d'une vision de la maternité et de la virilité rafraîchissantes qui sonnent juste. Ici, la mauvaise mère fuyant les responsabilités qui peine à entrer dans le monde d son rejeton s'appelle Elsa, hédoniste et fêtarde jusqu'au bout des doigts. A l'inverse papa poule, âme fleur bleue, Yann n'est pas très à l'aise avec sa sexualité et peine à y trouver du plaisir.

La citation

Si le suspect ressemblait plus à Maître Gims qu'à Julien Doré, il serait déjà en taule !

À lire ailleurs

Dans la galaxie toujours plus fournie des séries Disney + inspirées des superhéros Marvel, Moon Knight, écrin des talents d'Oscar Isaac qui se dédouble dans la peau du mercenaire Marc Spector et de l'employé de musée inoffensif Steven Grant, fait bande à part. Cette plongée dans la mythologie antique et les troubles mentaux est le premier feuilleton de la firme aux grandes oreilles complètement déconnecté du MCU et reposant sur les épaules d'un personnage inconnu au bataillon et jamais référencé. Un pari périlleux comme l'argumente à raison The Hollywood Reporter qui pointe du doigt un certain flottement narratif que j'ai également éprouvé.

Parlons-en !

Faites-moi part de vos remarques, de vos questions, de vos coups de cœur à faimdeserie@lefigaro.fr. Entre le retour du festival de Cannes qui va sans doute me faire délaisser le petit écran au profit du grand et une petite intervention orthopédique sur mes pieds, j'espère vous retrouver avant la fin du mois. De mon côté, je reprendrai mes esprits auprès de The Time Traveler's Wife sur OCS et du thriller hispanophone Now And Then sur Apple TV+. Et continuerai d'écouter en boucle Michelle & Michel le duo folk formé par les acteurs de Downton Abbey Michelle Dockery et Michael Fox, et Dance Fever, le dernier album de Florence + The Machine.

Festival de Cannes: notre critique de Coupez!, le film de Michel Hazanavicius

CRITIQUE - Entre second degré, clin d’œil et décalé, l’auteur d’OSS 117 est dans son élément avec son nouveau film sur les zombies, qui fait l’ouverture du Festival de Cannes.

Mario Vargas Llosa indigne de l'Académie française selon des chercheurs français

Un collectif d'universitaires a signé jeudi une tribune dans Libération afin de dénoncer l'«anticommunisme fervent» et les «prises de position extrémistes» du prix Nobel de littérature entré le mois dernier à l'Académie française. Il lui reproche son soutien à José Antonio Kast, candidat d'une droite radicale à la présidentielle chilienne.

La pianiste Valentina Lisitsa joue dans les ruines de Marioupol, «libérée» par les Russes

L'Ukrainienne pro-Poutine s'est produite dans la ville occupée à l'occasion des célébrations du 9 mai, en interprétant pour les habitants «délivrés» des airs du répertoire soviétique.

L'Humanité

Israël. Après 141 jours de grève de la faim, Hisham Abou Hawash arrache sa liberté

Le prisonnier palestinien avait cessé de s’alimenter depuis plus de quatre mois et ne pesait plus que 39kg. Face à l’émotion internationale, Tel Aviv a cédé et a annoncé la libération de Hisham Abou Hawash pour le 26 février. Près de 500 des 4550 détenus palestiniens sont toujours incarcérés par Israël sans inculpation ni procès dans le cadre de la détention administrative.

Pierre Barbancey

Après 141 jours de grève de la faim à l’article de la mort, Hisham Abou Hawash va enfin être libéré. « Il a accepté de finir sa grève de la faim. Il a bu du thé il y a une dizaine de minutes et tout va bien », a déclaré tard mardi soir son avocat Jawad Boulos, qui lui a rendu visite à l’hôpital israélien où il reste sous surveillance. Selon l’accord obtenu entre responsables palestiniens et israéliens, Hisham Abou Hawash sera libéré le 26 février, date de la fin de sa détention administrative de six mois qui ne sera pas reconduite, a indiqué son avocat, évoquant une « victoire » pour l’homme, dont la famille célébrait la future libération dans le village de Doura, près de Hébron, en Cisjordanie occupée.

Hisham Abou Hawash avait cessé de s’alimenter il y a plus de 140 jours. Arrêté le 27 octobre 2020, il était emprisonné sous le régime de la détention administrative. Une loi datant de l’époque coloniale britannique et largement utilisée par l’occupant israélien. En clair, les faits qui lui sont reprochés sont secrets, le prisonnier ni même son avocat ne peuvent avoir accès au dossier et l’enfermement peut être renouvelé tous les six mois autant de fois que nécessaire aux yeux de l’occupant israélien.

Pour obtenir sa libération, Hisham Abou Hawash, âgé de 40 ans père de cinq enfants, avait décidé de mener une grève de la faim. Intraitable, l’administration israélienne l’avait laissé dépérir. Ces dernières semaines, sa santé s’était considérablement dégradée et il tombait dans le coma par intermittence. Les équipes médicales qui lui ont rendu visite l’avaient trouvé dans un « état critique », selon les termes du Comité international de la Croix-Rouge (CIRC) qui se disait « préoccupé par les conséquences irréversibles pour sa santé et sa possible mort tragique ». Il pesait moins de 39 kg, contre 86 kg avant sa grève. Aïsha Hrebat, son épouse, indiquait que « sa situation est très dangereuse (…) il ne parvient plus du tout à parler et n’est plus conscient de ce qui se passe autour de lui. Même s’il met fin à sa grève, il aura de graves problèmes de santé ».

Sa détention administrative a été renouvelée deux fois depuis son arrestation, dont une alors qu’il était en grève de la faim depuis 70 jours. Ses codétenus administratifs ont lancé un boycott collectif des tribunaux militaires israéliens à partir de la nouvelle année, comme annoncé le 20 décembre par la Commission des affaires des prisonniers, la Société des prisonniers palestiniens et l’association Addameer de soutien aux prisonniers et de défense des droits de l’homme. Une initiative qui suit celle de Bashir al-Khairy, avocat palestinien de gauche qui a demandé à son avocat de ne pas le représenter devant le tribunal militaire d’Ofer. Al-Khairy est âgé de 79 ans et il est détenu depuis le 29 octobre 2021.

Georges Ibrahim Abdallah : pourquoi la France s'acharne sur le plus ancien prisonnier d’Europe

Les autorités d’occupation israéliennes ont émis un ordre de détention administrative à son encontre pour 6 mois, jusqu’au 28 avril 2022. Il a déjà passé 15 ans dans les prisons de l’occupation israélienne de 1968 à 1984. « En tant qu’avocat et homme de loi, je considère la procédure de mon transfert en détention administrative – quelle que soit sa durée – comme contredisant le droit humain le plus fondamental de se défendre et de connaître les accusations portées contre lui, en violation du droit international, a-t-il déclaré. Devant ces tribunaux fascistes et oppressifs, afin de préserver ma dignité nationale et mes convictions, je boycotterai et refuserai de comparaître devant le tribunal militaire, et je rejetterai tout jugement émis par celui-ci. » À l’heure actuelle, environ 500 des 4 550 prisonniers politiques palestiniens sont incarcérés sans inculpation ni procès dans le cadre de la détention administrative.

La semaine du 15 au 22 janvier 2022 a été décrétée semaine d’action pour la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens, dont Marwan Barghouti et Ahmed Saadat, respectivement leaders du Fatah et du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) auquel il convient d’ajouter Georges Ibrahim Abdallah, emprisonné en France depuis 1984, soit plus de 37 ans aujourd’hui.

Hisham Abu Hawashgrève de la faimIsraël-Palestinegeorges ibrahim abdallah
Le Figaro

L’Oréal s’apprête à racheter les parfums Byredo

Ivan Letessier

INFO LE FIGARO - Le leader mondial des cosmétiques finalise le rachat des parfums Byredo au fonds d’investissement britannique Manzanita Capital

Une bougie parfumée de luxe pour célébrer dignement un anniversaire. Un an après son accession à la direction générale de L’Oréal, Nicolas Hieronimus est sur le point de réaliser sa première acquisition. Selon nos informations, le leader mondial des cosmétiques finalise le rachat des parfums Byredo au fonds d’investissement britannique Manzanita Capital, aussi propriétaire des bougies Diptyque et des crèmes de soin Malin+Goetz. La transaction se ferait sur la base d’une valorisation de 1 milliard d’euros. Contactée, la direction de L’Oréal n’a pas souhaité faire de commentaire.

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Fondée à Stockholm en 2006 par Ben Gorham, un jeune diplômé de l’École royale des beaux-arts, cette marque de parfums de niche (le segment en plus forte croissance du secteur), dont les flacons de 50 cl sont vendus 140 euros pièce, propose aussi des bougies parfumées et des produits pour le corps. Son chiffre d’affaires annuel est estimé à 180 millions d’euros.

Liens privilégiés

Après l’acquisition des parfums Valentino, Prada, Mugler et Azzaro, L’Oréal a regagné en 2020 sa place de leader mondial des parfums, perdue en 2016 après le mariage de Coty et de la branche Beauty de Procter & Gamble. Avec le rachat de Byredo, le groupe français prouve qu’il n’a rien perdu de ses ambitions dans le secteur. Il va pouvoir accélérer l’internationalisation de la marque, lui faisant profiter de ses liens privilégiés avec les chaînes de parfumeries et de grands magasins en Europe (premier marché du parfum), aux États-Unis et en Chine, où les fragrances de prestige ont fini par s’imposer, même si l’essentiel des ventes de cosmétiques se fait avec des produits de soin.

Le premier mouvement stratégique de Nicolas Hieronimus est triplement symbolique. Il montre que le dirigeant privilégie L’Oréal Luxe, devenu l’an passé la première branche du groupe devant la division Grand Public ; qu’il croit au potentiel du marché européen ; et surtout qu’il est optimiste pour l’avenir, à l’heure où les nuages s’amoncellent sur l’économie mondiale.

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RATP : quand les touristes à Paris se retrouvent bloqués pour acheter leurs tickets de bus

Certains visiteurs étrangers peuvent éprouver des difficultés à acheter un billet de bus à Paris. Des solutions alternatives existent cependant.

Paris : la RATP retire temporairement du service 149 bus électriques après deux incendies en un mois

Quelques semaines après un premier incendie, un tout récent «bluebus» s'est embrasé ce vendredi devant la bibliothèque François Mitterrand. Le même jour, un bus électrique d'une marque différente a pris feu à Carcassonne.

Nouvelle chute d'Orpea en Bourse après des révélations financières de Mediapart

Le titre Orpea a perdu 19% mercredi suite à des révélations de Mediapart selon lesquelles un investisseur luxembourgeois du groupe d'Ehpad aurait procédé à des «opérations douteuses».

L'Humanité

Une visite éclairante de la Cité des électriciens de Bruay-la-Buissière

Actu

Une ancienne cité minière du Pas-de-Calais, s’est refait une beauté pour raconter la vie de ses habitants. Un lieu du patrimoine vivant qui met en lumière une conception humaine de l’habitat ouvrier, à l’opposé des grands ensembles.

Lea Desportes

Pas de cliché sur les cités… minières. Tel semble être le credo de la Cité des électriciens. Construit entre 1856 et 1861 à côté de la fosse n° 1 qui se trouve en bas de la côte, le plus ancien coron subsistant du Pas-de- Calais a été réhabilité et ouvert au public en mai 2019.

Contrairement aux grands ensembles qui seront érigés à partir des années 1950, l’habitat ouvrier n’a ici rien d’écrasant. La configuration initiale de la cité, qui compte sept « barreaux », a été conservée. Le terme désigne un alignement de maisons mitoyennes et identiques. À l’exception d’une frise sous la toiture, les façades sont sans fioriture : l’encadrement des portes et des fenêtres est peint en blanc, les volets en vert. Leur style s’inspire des fermes des environs : en briques, de plain-pied, même si les combles servent de chambres, et une porte fermière en deux vantaux indépendants l’un de l’autre favorise la circulation de l’air. Car la propreté était importante.

150 m2 de jardin attribués à chaque foyer

Les rues sont d’ailleurs légèrement pentues, permettant à l’époque aux femmes de « faire le ruisseau » : tous les samedis, à la même heure, elles nettoient à grandes eaux leur bout de trottoir. Il faut que ça brille, le système paternaliste y veille. Pour leur hygiène morale, mieux vaut que les hommes soient au grand air plutôt qu’à l’estaminet. Une parcelle de champ et 150 m2 de jardin sont donc attribués à chaque foyer et leur entretien est obligatoire. On discute moins droits du travail quand, à la main, la fourche remplace le verre. Mais le jardinage est aussi source de fierté et de bien-être, et la cité actuelle cultive plusieurs jardins.

La « capitale polonaise »

Et puis, dehors, l’espace est moins restreint. La quarantaine de petites maisons (de 30 à 44 m2) abrite en effet des familles nombreuses (huit enfants en moyenne), auxquelles il faut souvent ajouter les grands-parents et les « pensionnaires », les hommes célibataires. Dans l’entre-deux-guerres, les rues sont baptisées de noms de savants, Ampère, Volta ou encore Edison. Pour les gens du coin, la cité devient celle « des électriciens ». À la même période, les compagnies font venir de la main-d’œuvre étrangère, en masse. Bruay devient Czestochowa, la « capitale polonaise ». Cohabitent donc ici plusieurs nationalités mais aussi de multiples métiers, des lampistes aux jardiniers, en passant par les infirmières.

Chaque maison possède une cave où sont stockés les denrées alimentaires et le charbon auquel tous les travailleurs de la mine ont droit. Un acquis du statut du mineur obtenu à la Libération en échange de l’exceptionnelle mobilisation des « soldats de l’abîme » lors de la « bataille du charbon » qui doit permettre de relever la France. Le logement à vie figure aussi parmi les avantages.

Le passé rencontre l’avenir

Lorsque les travaux démarrent en 2013, le lieu est en partie laissé à l’abandon mais quelques familles y vivent encore. Dix logements sociaux ont été préservés aujourd’hui. Outre la fonction mémorielle, de nouveaux usages ont été créés. Certains des « carins », les dépendances qui servaient de buanderie mais aussi de poulailler et de clapier, ont été transformés en résidences d’artistes et en logements insolites qui rencontrent un vif succès.

Un bâtiment contemporain pensé par l’architecte Philippe Prost symbolise parfaitement cette volonté de raconter le passé tout en incarnant l’avenir du territoire. Ses tuiles émaillées en rouge rubis font bien sûr écho à la teinte rouge cerise du badigeon d’origine des briques qui a été retrouvé. Il propose un parcours à travers le paysage du bassin minier, depuis les origines de la révolution industrielle jusqu’à l’arrêt de la dernière fosse. Celle de Bruay ferme en 1979.

Un enduit couleur lazurite

Un ancien barreau donne, lui, un aperçu des intérieurs, sans reconstitution ni mise en scène. Un « écorché » met à nu l’évolution des matériaux utilisés du sol au plafond. Depuis les années 1920, le papier peint a traversé les époques mais les motifs ont évolué, des fleurs à Mickey Mouse. Avant cette date, les murs sont recouverts d’un enduit à la chaux couleur lazurite, un bleu azur qui détonne au pays noir. La Cité des électriciens réussit parfaitement à mettre en lumière la beauté du patrimoine industriel. Une mission qui n’a rien de mineur.

Trois escales pour découvrir le pays minier

  • La Cité des électriciens

Rue Franklin, 62700 Bruay-la-Buissière.

  • La piscine Art déco Roger-Salengro

716, rue Augustin-Caron, 62700 Bruay-la-Buissière. Inaugurée en 1936 sous le Front populaire, cette magnifique piscine découverte est l’unique en France de ce genre encore ouverte à la baignade. Elle se transforme l’hiver en bassin nordique.

  •  Les « terrils du pays à part »

Lorsqu’on visite la cité, on aperçoit en toile de fond les terrils jumeaux d’Haillicourt. 389 marches ont été aménagées pour permettre d’accéder au sommet et à la vue imprenable sur les paysages de l’Artois et la chaîne des terrils.

Découverte
Le Figaro

Chez Gucci, la robe transparente invite à revendiquer son corps

Sabrina Pons

La collection croisière d'Alessandro Michele pour Gucci a défilé lundi soir dans les Pouilles devant le magnifique Castel del Monte. Un show spectaculaire où la nudité était omniprésente.

Lundi soir, Alessandro Michele n'a pas boudé sa joie de jouer avec le vêtement. Nourrie de références historiques, philosophiques (Hannah Arendt et Walter Benjamin sont cités dans la note d'intention), de costumes explorant les frontières entre la mode et la fantaisie, sa collection croisière qui défilait au pied du Castel del Monte, en Italie, était comme à son habitude généreuse sur le podium (plus d'une centaine de looks présentés). Et encline à faire tomber les traditionnelles règles sociales qui entourent le port d'un vêtement. Depuis son arrivée chez Gucci, en 2015, le créateur romain ignore le genre, les vieilles idées sur le vestiaire de jour et de nuit, et convoque, certes plus timidement mais toujours un peu plus, les limites de l'ultra-sexy. Il imbrique dans cet exercice l'esthétique de la chair avec un certain propos féministe.

Ici, la spécificité de ce jeu réside principalement dans la transparence. Des robes en pagaille portées par des mannequins laissant apparaître des physiques multiples, comme celui de Misty Kyd, la fille de Sharleen Spiteri, la chanteuse du groupe Texas, qui défilait pour la première fois pour la marque italienne. «Merci à Gucci de m'avoir fait sentir si bien dans ma peau et si belle», dit le jeune mannequin de 19 ans dans un post publié sur son compte Instagram.

Les robes transparentes au défilé Gucci

Vivre nu

Les silhouettes montrent des seins nus, tantôt petits, tantôt gros, des ventres aux abdos saillants, d'autres plus relâchés ou encore des marques de cellulite. Une démarche politique et non verbale qui s'inscrit dans le mouvement body positive encouragé ces dernières années par l'industrie de la mode. Ces silhouettes, vernies d'un voile transparent et exposées tous azimuts, invitent donc à vivre nu(e) (et un peu en culotte et cuissardes), à revendiquer son corps, non comme un objet de désir aux yeux des autres (même si), mais comme une prise de pouvoir pour soi. Et finalement, à la jouer un peu comme Rihanna qui ne porte plus beaucoup de vêtements depuis qu'elle a annoncé sa grossesse, il y a quelques mois. Nombreux sont ainsi les observateurs à y avoir vu un appel à la réappropriation du corps face aux injonctions intériorisées.

Le ventre en majesté de Lou Doillon au défilé Gucci

Lors du défilé Resort 2023 de la griffe italienne, la chanteuse et actrice française a opté pour une tenue qui mettait en lumière sa grossesse.

La mère d'Elon Musk est la première septuagénaire à poser en maillot de bain à la une de Sports Illustrated

Après avoir posé nue en couverture du New York Magazine, Maye Musk bouscule une nouvelle fois les codes. Elle est la première septuagénaire à poser en une de l'édition maillot de bain du célèbre magazine.

En robe nuisette transparente et choker velours, Eva Longoria fait la différence sur le tapis rouge de Cannes

Le rendez-vous du cinéma a fait son grand retour au Festival de Cannes ce mardi soir. Le glam avec. Démonstration avec Eva Longoria qui a fait une apparition toute remarquée.

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Le Figaro

Haute-Savoie : un incendie ravage la sous-préfecture de Saint-Julien-en-Genevois

Le Figaro

Une enquête a été ouverte pour déterminer l'origine de l'incendie. Selon des informations de France Bleu, des travaux de rénovation électrique étaient en cours depuis une dizaine de jours.

Un incendie de grande ampleur s'est déclaré ce jeudi matin dans le bâtiment de la sous-préfecture de Saint-Julien-en-Genevois (74), a appris France Bleu Pays de Savoie. Une information rapidement confirmée par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui a indiqué sur Twitter se rendre sur place en fin de journée.

Selon France bleu, le feu aurait pris aux alentours de 9h ce matin. Une quinzaine d'agents ont été évacués : ceux de la sous-préfecture, ceux de France Services, et ceux de l'Inspection académique qui travaillent également dans le bâtiment.

Quelque 70 pompiers de toute la Haute-Savoie mais aussi de Suisse ont été mobilisés pour venir à bout du sinistre et éviter que l'incendie ne s'étende davantage. Des images impressionnantes partagées sur les réseaux sociaux montrent la toiture du bâtiment, ravagée par les flammes. Une enquête a été ouverte pour déterminer l'origine de l'incendie. Selon des informations de France Bleu, des travaux de rénovation électrique étaient en cours depuis une dizaine de jours.

«À notre connaissance, il n'y a pas de victime», a précisé Gérald Darmanin sur Twitter. Le locataire de la place Beauvau a aussi remercié «les sapeurs-pompiers mobilisés» et apporté son «soutien aux agents de la sous-préfecture».

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Agression d'un chauffeur de bus de la RATP à Paris : l'automobiliste mis en cause sera jugé prochainement

Blessé, le chauffeur a été pris en charge par les pompiers et hospitalisé à la Salpêtrière. Il va porter plainte.

Chauffeur de bus tué à Bayonne : les accusés échappent aux assises

Les deux principaux suspects, qui ont tué Philippe Monguillot le 5 juillet 2020, ne risquent plus la prison à perpétuité. L'épouse de la victime, Véronique Monguillot, se dit «anéantie».

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Drôme : un homme en garde à vue après un refus d'obtempérer et une course-poursuite près de Valence

Dans sa fuite, le mis en cause a délibérément foncé sur un policier. L'agent n'a eu d'autre choix que de se jeter dans un fossé pour éviter d'être renversé.

L'Humanité

À nous les jambes légères !

Actu

Gonflements, sensations de lourdeur, voire douleurs : autant de soucis pour les jambes qui reviennent lorsque les températures grimpent. Il existe de nombreuses pistes permettant de soulager ces inconforts. Suivez le guide.

Marie Mersier

Si les jambes lourdes sont rarement le signe de gros soucis de santé (en cas de doute, n’hésitez pas à consulter, car cela peut être synonyme de troubles veineux, rénaux ou cardiaques), elles dénotent tout de même un dysfonctionnement qu’il convient d’apaiser afin de retrouver plus de légèreté. Mais pourquoi a-t-on les jambes lourdes ? Et pourquoi est-ce une problématique essentiellement féminine ? Ce désagrément provient la plupart du temps d’un couac dans la circulation du sang : les veines des jambes ne renvoient plus efficacementce dernier vers le cœur. Le sang ainsi que la lymphe stagnent dans le bas des jambes, et hop ! ça gonfle. Les variations hormonales féminines fragilisant les parois veineuses, nous avons la réponse à notre deuxième question. De multiples facteurs peuvent être des amplificateurs de « jambes lourdes » : l’hérédité, le fait de piétiner, la chaleur, les jours précédant les règles, la grossesse…

Face à la gêne occasionnée, il est préférable de ne pas rester les bras croisés et de tester une ou plusieurs solutions. Certaines fonctionnent plutôt à court terme, d’autres sur le long cours, et parfois il faudra les combiner. L’astuce la plus connue (hormis les bas de contention, bien entendu), mais qui a le mérite de faire beaucoup de bien : le jet d’eau froide à la fin de la douche, qui, à l’inverse de l’eau chaude, activera la circulation en resserrant les vaisseaux. Pour favoriser le retour veineux des jambes vers le cœur lors de votre sommeil, vous pouvez notamment dormir avec les pieds surélevés par des coussins, ou positionner des cales de 10 à 15 cm sous les pieds du lit.

Vos mains sauront également être de précieuses alliées ! Comment ? Grâce aux massages ou au drainage lymphatique. En effet, il existe dans le commerce des gels très pratiques qui procurent une sensation de fraîcheur immédiate. Davantage de bien-être et de confort qu’un massage des jambes, depuis les chevilles vers le haut de la cuisse, optimisera considérablement.

Par ailleurs, en mélangeant 30 g de gel d’aloe vera bio, 10 gouttes d’huile essentielle de menthe poivrée et 5 gouttes d’huile essentielle de cyprès, vous pourrez préparer un soin maison afin de masser vos jambes comme indiqué précédemment (en cas de grossesse, demandez l’avis à un pharmacien avant d’utiliser des huiles essentielles).

Argile verte et fruits rouges

Quant au drainage lymphatique, on peut bien sûr l’effectuer en cabinet avec des spécialistes. Mais vous avez la possibilité d’activer quotidiennement votre circulation sanguine et lymphatique grâce au brossage à sec du corps. Pour réaliser ce geste de beauté ancestral qui agit sur la circulation, le système immunitaire et exfolie la peau, il suffit de s’offrir une brosse de massage, puis de pratiquer avant la douche sur peau sèche des mouvements allant toujours vers le haut (soit dans le sens de l’évacuation vers les ganglions lymphatiques, situés entre autres à l’aine, aux aisselles et vers le cou). D’autre part, des compresses d’argile verte (avec le dosage suivant : 3 cuillères à soupe d’argile verte + 50 cl d’eau tiède) appliquées sur les chevilles et les mollets soulageront nettement les sensations désagréables.

Ce type de problématique nécessite un soutien corporel de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur. Alors, dans l’assiette, on fait le plein de baies et de fruits rouges. Riches en flavonoïdes, ils renforcent les vaisseaux sanguins et favorisent la circulation. Enfin, en phytothérapie, on teste le marronnier d’Inde, ainsi que la vigne rouge.

Bien-être
Le Figaro

Les meilleures terrasses de l’été 2022 à Paris

Alice BosioEMMANUEL RUBINHugo de Saint Phalle

LA SÉLECTION DU FIGARO - Avec vue, dans la cour d’un musée, au jardin, sur l’eau ou à fleur de bitume: voici nos nouvelles tables favorites pour profiter d’un déjeuner ensoleillé ou d’une soirée d’été en toute gourmandise.

La plus «plein les yeux»: le Tout-Paris

La terrasse. À n’en pas douter, voici la nouvelle vue la plus glamour depuis des lustres. La brasserie chic de Cheval Blanc n’a pas encore un an mais fait d’ores et déjà figure d’immanquable quand il s’agit de déjeuner ou de dîner les yeux dans les yeux avec Paris. Au septième étage du bâtiment, la rive gauche se dévoile à 180° avec le Pont-Neuf comme épicentre. Sur le balcon, seuls 20 privilégiés peuvent contempler, à chaque service, ce spectacle urbain, magique de jour comme de nuit.

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L’assiette. Drapée dans de chics atours contemporains, une belle cuisine de brasserie articulée autour de pièces de viandes (agneau, bœuf, volaille), poissons (truite, bar) et autres homards dont l’on choisit le mode de cuisson (plancha, vapeur…), l’accompagnement et la sauce. Toujours pimpantes, les entrées ont enfilé leur tenue de printemps (tarte haricots verts, stracciatella, amandes, asperges vertes étuvées, jaune d’œuf fumé, hollandaise moutardée…). Desserts tirés à quatre épingles, signés Maxime Frédéric.

Le Tout-Paris à Cheval Blanc. 8, quai du Louvre (1er). Tél.: 01 79 35 50 22. Tlj. Carte: 60-140 €.

La plus saisissante: ROOF

La terrasse. Et les souvenirs de la Poste du Louvre de s’éloigner un peu plus avec la printanière mise sur orbite du dernier étage du néopalace qui lui succède. Et si Madame Rêve, c’est de sensation forte avec un 360° large et long à tourner les têtes aux quatre points très cardinaux de la capitale. Tant qu’à y poser sa paresse, choisir le nord de l’affaire avec un angle rare sur les toits Aristochats et une Saint-Eustache surprise de la situation. À part cela? 250 places (sans réservation), beaucoup de vert, un billard, un solarium, un bar sonore histoire que les premiers de cordée puissent jouer à la paillote d’en haut.

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L’assiette.Vu les circonstances, habiles à comprendre qu’elles ne pourraient pas trop la ramener, les nourritures jouent les filles de l’air, jolies frangines à cocktails, petites nipponeries distrayantes à se laisser chiper sans avoir à soulever ses lunettes forcément noires.

ROOF au Madame Rêve. 43, rue Étienne- Marcel (2e). Tél.: 01 80 40 77 70. Tlj de 17 h à 1 h. Carte env. 40 €.

La plus «en toute occasion»: Café Compagnon

La terrasse. L’infatigable Charles Compagnon (Le Richer, Le 52 Faubourg Saint-Denis) vient d’ajouter cette adresse à son petit empire et il a bien fait. Ultralooké, son café contemporain aux matériaux harmonieux (chêne clair, marbre rouge, béton) ne fait qu’un avec sa terrasse de 50 couverts. Un vrai bon spot pour prendre le pouls de ce quartier animé, puisque l’adresse est ouverte en continu de 8h à 1h du matin.

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L’assiette. Elle s’adapte aux moments de la journée: petits-déjeuners, grignotages soignés hors repas (burrata, condiment noisette poivron ; terrine de canard et cochon fermier, condiment pomme, pistache), excellentes glaces maison à l’italienne, cafés bio, cocktails, vins de vignerons… Le niveau monte d’un cran au déjeuner et au dîner autour d’assiettes bistronomiques très bien fagotées (quasi de veau rôti, chou kale, shiitakés ; poulpe rôti, riz venere, citron confit, fenouil, condiment poivron).

Café Compagnon. 22-26, rue Léopold-Bellan (2e). Tél.: 09 77 09 62 24. Tlj de 8 h à 1 h. Carte: 45-55 €. Petit déj. à la carte env. 10-15 €.

La plus festive: Tekès

La terrasse. Au rez-de-chaussée du club de sport chic le Klay, la nouvelle table de l’Israélien Assaf Granit et sa bande (déjà étoilés au Shabour voisin) est le dernier lieu où se presse le Tout-Paris. La seconde salle en façon de patio méditerranéen aux couleurs ocre, sous maxiverrière qui s’ouvre sur le ciel aux belles soirées d’été, abrite 28 couverts, dont quatre au bar, la meilleure place pour observer le show des cuisiniers.

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L’assiette. Mise en musique par Cécile Lévy, c’est une ode aux légumes festive, pleine de surprises et de gourmandise, loin de l’image punitive de certains végétariens. En témoigne ces beignets d’épinard frits fatayer et crème de sésame noir très coquins, ce céleri-rave travaillé au beurre comme un steak et sauce clémentine café turc ou encore ce «foie de volaille», en réalité une poêlée de champignons et mélasse de datte, servie avec œuf mollet, compotée d’oignon et hallah toastée.

Tekès. 4 bis, rue Saint-Sauveur (2e). Tél.: 07 81 42 54 74. Tous les soirs sf dim. Carte: 35-60 €.

La plus amicale: Brasserie Dubillot

La terrasse. Au coin des rues de Tracy et Saint-Denis se tient la petite sœur de la brasserie Bellanger, du duo Victor & Charly, alias Victor Dubillot et Charles Perez. Même esprit rétro cool dès la terrasse: 60 couverts abrités de parasols colorés, en retrait de la ruelle pavée. Et pour la localiser, pas de souci: il suffit de guetter la façade fleurie et son immense enseigne stylisée.

L’assiette. Droit au but! La brasserie française classique prend ici un coup de frais. Œuf mayo bien régressif, saucisse purée, tartare de bœuf au couteau et frites maison, travers de porc au barbecue, pâté en croûte, terrine et rillettes maison… La qualité est là et les prix tenus. Que demander de plus?

Brasserie Dubillot. 222, rue Saint-Denis (2e). Tél.: 01 88 61 51 24. Tlj. Carte: 20-30 €.

La plus perchée: Acte II

La terrasse. Révélés, trois saisons plus tôt, à l’enseigne du bien nommé Au Top, les lieux se découvrent un nouveau ciel à l’appel, ce printemps, de l’Acte II, étonnant belvédère posé au toit d’un de ces immeubles historiques du Paris Marais. L’ascenseur pour y grimper oscille entre l’interlope et la série B mais, une fois sur place, il y a là comme une paillote des hauteurs guinchant sa belle humeur entre long bar, tables en rafale et panorama ravageur à saisir l’entre-deux rives de l’est parisien.

L’assiette. Faut-il convoquer la proximité céleste, mais en dépêchant Masahide Ikuta (venu du marché des Enfants Rouges, à deux pas, juste en bas), la cuisine se révèle en tonnerre de gueule, percutante à faire grimper le produit brut, les couteaux de plongée, un poulpe - boudin noir franchement de compét’, une bouillabaisse pas chiche sur la lotte et le rouget, une côte de bœuf dans ses hauts quartiers basques comme un turbot entier et follement Finistère.

Acte II. 93, rue Vieille-du-Temple (3e). Tél.: 01 43 56 50 50. Tls de 18 h à 2 h (12 h à 2 h le w.-e.). Carte: 80-100 €.

La plus enchanteresse: Fabula

La terrasse. Le Musée Carnavalet rempile pour une saison de terrasse éphémère dans ses deux cours au charme fou. Soit 250 couverts sur du mobilier de jardin en métal design, éparpillés sur le gravier autour des jardins à la française, à l’ombre des hôtels particuliers du XVIIe. Les tables, espacées, sont éclairées par de grands ballons flottants à la nuit tombée: magique!

L’assiette. Après Chloé Charles l’an dernier, place à un autre ex «Top Chef», Thibaut Spiwack, candidat attachant de la saison en cours. Lequel propose ici, le soir, une cuisine durable fidèle à celle de son restaurant Anona (17e), étoile verte Michelin. Si la chaleur des plats méritait quelques réglages lors de notre passage, quelques jours après l’inauguration, les associations et les assaisonnements étaient très prometteurs, à l’image d’un délicieux quasi de veau fondant, purée de sarriette cardamome et vierge fraise noisette ou de ces artichauts frits et condiment cassis acidulé.

Fabula au Musée Carnavalet. 16, rue des Francs- Bourgeois (4e). Tél.: 01 86 95 10 61. Tlj sf lun. Jusqu’en octobre. Rés. (dîn.) sur fabula.paris. Carte: 45-60 € (dîn.). Snacking de 10 h à 18 h, env. 20-35 €.

La plus «grande avenue»: Vesper

La terrasse. Avec son décor flamboyant à sortir d’une séquence James Bond, on en serait presque ici à se demander pourquoi donc mettre le nez dehors. D’autant qu’extérieur jour comme extérieur nuit, ce cher 7e reprend ses droits, impose son climat et la terrasse de filer droit, sage, courtoise, bien dégagée entre ses tables, polie comme les passants de l’avenue Bosquet, d’une humeur soudain nettement plus rohmérienne.

L’assiette. De son côté à elle, c’est du nettement moins convenu, appliquant à un quartier qui n’en a pas vraiment l’habitude, l’exotisme gentiment frime de cette manière latino-nippone où le tacos croise à la tempura, le ravioli gyoza à l’empanada et le sumiyaki de bœuf au poisson cuit en feuille de bananier. Tout cela très probe et franchement propice aux appétits de plein air.

Vesper. 81, avenue Bosquet (7e). Tél.: 01 45 33 81 25. Tlj jusqu’à 2 h. Menus: 38 et 45 € (déj.). Carte: 60-80 €.

La plus Riviera: Mimosa

La terrasse. On dirait le Sud… à Paris. À l’abri du tumulte de la place de la Concorde, la cour intérieure de l’Hôtel de la Marine sert d’écrin à la terrasse la mieux planquée du moment. Celle du Mimosa, fomenté par Benjamin Patou (Moma Group) et Jean-François Piège. Planches de bois au sol, parasols grand ouverts, banquettes ornées de bleu et blanc… Les 80 couverts sont harmonieusement déployés dans une ambiance chic qui a le bon goût de ne pas en rajouter.

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L’assiette. Plein soleil, bien sûr. Les œufs mimosa ouvrent l’appétit, travaillés en plusieurs déclinaisons (classiques, poutargue, anchoïade…) tandis que les classiques méridionaux défilent en bon ordre de marche: excellents petits farcis (tomate gorgée de jus, courgette, oignon), pâtes au pistou anoblies de homard, poulpe de roche grillé au four, bar entier et fenouils fondants…

Mimosa. Hôtel de la Marine. 2, rue Royale (8e). Tél.: 01 53 93 65 52. Tlj. Carte: 50-150 €.

La plus palace: Il Ristorante - Niko Romito

La terrasse. Après Milan, Londres, Dubaï ou Shanghaï, la griffe de mode italienne Bulgari a ouvert son septième hôtel de luxe dans le Triangle d’or. Pour les beaux jours, elle ouvre sa cour cachée transformée en petit jardin avec de grands arbres, qui accueille une trentaine de couverts côté restaurant et une dizaine côté bar. Mobilier en fer forgé, nappes jaunes, magnolias et arbousiers lui donnent un petit air de campagne romaine.

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L’assiette. Comme dans les autres hôtels du groupe, c’est le 3-étoiles de Reale (Abruzzes) Niko Romito qui est aux commandes. Lequel rend hommage aux grands classiques de la cuisine italienne - vitello tonnato, spaghetti à la tomate, risotto et côtelette de veau à la milanaise, tiramisu… -, dans des versions contemporaines élégantes, allégées et ultraconcentrées en goût.

Il Ristorante - Niko Romito à l’Hôtel Bulgari. 30, avenue George-V (8e). Tél.: 01 81 72 10 80. Tlj. Menu: 115 €. Carte: 80-190 €.

La plus mondaine: Gigi

La terrasse. Sur les hauteurs du Théâtre des Champs-Élysées, on accorderait bien à celle-ci une tirade à la Cyrano car c’est un toit, un balcon, une nacelle, un Paris soudain dans son ciel toujours aussi ravageur à faire courir l’avant-scène pour décrocher une table mille pieds au-dessus de l’avenue Montaigne et inviter à dîner un peu de la tour Eiffel.

L’assiette. Reprise à l’automne dernier par ceux du Paris Society, l’ex-Maison Blanche s’est trouvé un petit nom (Gigi, donc) en même temps qu’une opportune cuisine transalpine. Est-ce d’ailleurs le spectaculaire des lieux, toujours est-il que la carte cultive une Botte baroque, ample à lâcher pas moins de 25 préparations parmi lesquelles, tant qu’à en être, on préférera les pièces divas (poisson du jour, langouste grillée, épaule d’agneau confite). Addition circonstancielle et fatalement dans les cimes.

Gigi. 15, avenue Montaigne (8e). Tél.: 01 47 23 55 99. Tlj. Carte: 80-100 €.

La plus inattendue: Ora

La terrasse. Après deux ans et demi de travaux, l’ancienne caserne de pompiers de Château-Landon - la plus vieille de Paris - s’est muée en incubateur de start-up de mode durable, doté au rez-de-chaussée d’un restaurant végétarien festif. Une fois passée la porte, place à la surprise d’une immense cour, loin de l’agitation urbaine, entourée par les bâtiments XIXe rénovés d’Antoine Soudée. Une centaine de couverts, entre maxitables en bois, formica et grands parasols blancs s’y déploient dès le petit déjeuner.

L’assiette. Orchestrée par le chef Saayann dans une chorégraphie déjantée, le soir, à l’intérieur uniquement, elle fonctionne comme un self à prix ultra-doux au déjeuner. On fait la queue avec son plateau pour récupérer, au choix, une dizaine de préparations végétales axées sur les Sud, dressées minute sur des feuilles de papier sulfurisé: asperges vertes frites au panko et mayo, aïoli de légumes rôtis, houmous de tomate et tapenade, œuf parfait à la turque, fraises et chantilly au basilic… C’est frais, généreux, coloré, parfumé… Assurément un bon rapport qualité-prix!

Ora à La Caserne. 12, rue Philippe-de-Girard (10e). Tél.: 06 75 70 59 72. Tlj sf dim. (dîn.). Menus: 28 (brunch le dim.) et 45 € (dîn., sur rés.). Carte env. 15 € (déj.).

La plus bistronomique: Achi

La terrasse. Une vingtaine de couverts ensoleillés le midi, sous les tilleuls, le double le soir devant l’agence immobilière voisine: l’avenue Parmentier, l’un des cœurs battants du 11e, n’est certes pas le coin le plus calme du quartier, mais les tables ont ici la bonne idée de ne pas jouer à touche-touche, et l’accueil enjoué donne envie de revenir.

L’assiette. Bistronomie toute, avec les légumes en majesté, pour le duo de jeunes chefs Sacha Ouss et Charlotte Drouhin: asperge verte, kadaif, crème à l’oseille et condiment nduja ; tataki de bœuf, artichauts, grenailles et jus réduit ; siphon estragon, pamplemousse, streusel et pesto… Du goût et de la gourmandise! À noter, une formule déjeuner à prix doux. Avec ça? Vin nature et bière artisanale bien sûr!

Achi. 13 bis, avenue Parmentier (11e). Tél.: 01 88 48 82 16. Tlj sf dim. et lun. Menu: 20 € (déj.). Carte: 40-45 €.

La plus fluviale: La Plage Parisienne

La terrasse. Au désespoir des quais, là où Paris ne sait qu’user de la basket et faire courir la trottinette, saluons le retour de cette plage mi-Seine, mi-citadine, énergiquement relancée par le duo Costes-Chapon en façon de glamour guinguette. Et, par le fil des ondes alerté, l’ouest parisien d’en faire, aussi sec, sa résidence d’un jour, d’un soir, au jardin de la terrasse comme au bol d’air d’une salle ouvrant large ses baies vitrées.

L’assiette. Du Costes-les-flots aussi agaçant qu’irrésistible à assurer la garden-party d’asperges vapeur en artichaut vinaigrette, de coquelet mariné citron en paella (ola!). À prix «deauvillesques», le public enfile les assiettes comme les matchs aux gradins de Roland-Garros. Le soir, encore mieux, lorsque les platines DJ s’en mêlent et qu’on ne sait plus très bien qui de l’assiette ou du décibel tient, ici, la chandelle.

La Plage Parisienne. Port de Javel-Haut (15e). Tél.: 01 82 82 00 89. Tlj. Carte: 60-80 €.

La plus bucolique: la terrasse du Saint James

La terrasse. Parmi les trésors planqués de l’hôtel Saint James, petit château urbain récemment rénové par Laura Gonzalez (à l’intérieur) et Xavier de Chirac (côté jardin), figure cette terrasse de 50 couverts installée dans les jardins, qui se déploie sous une pergola vert Versailles, autour d’une gloriette avec un bar en marbre.

L’assiette. Julien Dumas, qui a décroché une étoile en janvier pour son Bellefeuille engagé autour de la nature et des océans, a imaginé pour la terrasse une carte estivale dédiée prometteuse, dont une partie est préparée façon show devant les clients sur un grand brasero: gaspacho de petits pois à la livèche ; ceviche de sardines marinées ; cochon de lait et pommes de terre à la braise ; demi-homard bleu et pâtes au jus…

Hôtel Saint James. 5, place du Chancelier-Adenauer (16e). Tél.: 01 44 05 81 81. Tous les soirs (déj. réservé aux résidents et membres du club). Carte: 65-130 €.

La plus mode: Les Petites Mains

La terrasse. Deuxième saison de terrasse éphémère aussi pour le Palais Galliera, avec ses 120 couverts ouverts sur le jardin, au calme, dont une partie lovée sous les arcades du musée. De grands parasols beiges permettent de se protéger du soleil. Un des incontournables de l’été.

L’assiette. Nouvelle saison, nouvelle chef! C’est la solaire Justine Piluso, vue dans «Top Chef», qui est aux manettes, et parvient, malgré la surchauffe du dimanche midi, à encourager et guider ses équipes avec douceur. La courte carte colle bien au lieu, avec d’honnêtes propositions méditerranéennes: chiffonnade de poulpe, œuf parfait et artichaut, galette de pomme de terre, herbes et burrata, filet de bar… Desserts gourmands signés Jeffrey Cagnes: baba, paris-brest déconstruit, babka pistache…

Les Petites Mains. 14, avenue du Président Wilson (16e). Rés. sur lespetitesmains.paris. Tlj de 12 h à 20 h. Jusqu’au 31 octobre. Menus: 24 et 33 € (déj. sem.). Carte: 40-50 €.

La plus craquante: Petit Toit

La terrasse. Fut-elle seulement d’entre La Muette et Passy, rarement institution n’aura autant bousculé ses habitudes. Après un toilettage complet et une cuisine à présent ultramarine, le Petit Victor Hugo ose la grimpette aux étages (le troisième) pour révéler ce salon véranda où mobilier en rotin et largesses de plantes vertes «farnientent» sous un ciel confidentiel. Un opportun Petit Toit qui vous mène le repas comme en cabriolet même si, attention, le secret est tellement bien gardé que le tout-16e est déjà au parfum.

L’assiette. Histoire d’ajouter au privilège d’en être, le lieu dispose une carte dédiée, svelte, iodée, dépêchant une nouvelle vague opportune à se mettre à cru (carpaccio de poulpe, tartare de thon) et, du plus petit (gambas crispy sauce curry) jusqu’au plus grand (risotto au homard), des plats de la marine franchement plaisants.

Petit Toit au Petit Victor Hugo. 143, avenue Victor- Hugo (16e). Tél.: 01 83 26 00 01. Tlj jusqu’à 2 h. Carte: 55-70 €.

La plus «Vacances à Lisbonne»: Sapinho

LA TERRASSE. Une vingtaine de couverts (peut-être bientôt le double si la mairie l’autorise!) sur tables jaunes soleil, en contrebas des escaliers de la rue Lamarck, abrités sous les grands arbres, autour d’une placette pavée: tel est le cadre bucolique, très carte postale montmartroise, de la taverne portugaise contemporaine de Rafael Dos Santos, le «petit crapaud» déjà à la tête de L’Escalier non loin.

L’ASSIETTE. On retrouve les grands classiques de la cuisine lusitanienne, modernisés dans des recettes plus légères: beignets de morue croustillants, ameijoas a bulhao pato (ici dans une version coques marinières), chorizo, poulet, secreto ou sardines grillés, porco alentejana (porc mariné aux coques), riz tomaté à la lotte ou encore un imparable bacalhau a bras, qui mérite sa traduction autoproclamée de «morue, frites, bonheur». Le tout arrosé de quilles nature de là-bas… C’était quand déjà les dernières vacances à Lisbonne?

Sapinho. 85, rue Lamarck (18e). Tél.: 01 83 96 26 73. Tls sf dim. et lun. Carte: 30-45 €.

La plus carte postale: la Mère Lachaise

La terrasse. Reprise ces dernières semaines par un Guy Martin désormais très enclin aux tables de proximité, cette Mère nous refait le coup du «ici, mieux qu’à deux pas» (dixit le Père Lachaise). Car, avant même qu’un ciel ne tombe sur l’assiette, l’adresse recolle à un Ménilmuche que l’on croyait enterré. Le quartier de retour plein pot, la terrasse de 36 couverts plein sud avec, entre les deux, les tables rondes à jouer au (verre) ballon, les arbres pieds dans le bitume et le repas comme dans un dessin de Sempé.

L’assiette. Loin des plats à la Gabin et des gueuletons portant gapette, voilà une heureuse bistrote nouvel air, soignant l’allure comme la botanique avec le ceviche de daurade coco, le risotto olive et citron noir d’Iran, le lieu jaune salsifis crémeux et sabayon maltaise, le vacherin clémentine et sorbet orange sanguine.

La Mère Lachaise. 78, boulevard de Ménilmontant (20e). Tél.: 01 40 30 26 00. Tlj sf dim., de 10 h à minuit. Menus à 26 et 32 € (déj.). Carte env. 45 €.

La plus chineuse: Feuille de Chou

La terrasse. Et de deux à Saint-Ouen pour Cyril Aouizerate, fondateur des hôtels urbains MOB. À deux pas du MOB Hôtel et encore plus proche des puces et du marché Paul Bert, le MOB House joue la montée en gamme. Même chose pour le restaurant Feuille de Chou, au décor foisonnant et feel good signé Starck, comme le reste de l’hôtel, dont l’immense terrasse (120 couverts) prend ses aises dans la cour intérieure, entre longues tablées et espaces plus confidentiels.

L’assiette. Dans cette «brasserie bio française», les assiettes sont supervisées par le chef 2-étoiles de La Réserve, Jérôme Banctel. L’autre jour, au menu déjeuner, ça donnait du bon (le plat signature, des légumes de saison roulés et rôtis dans une feuille de chou, accompagnant un suprême de volaille moelleux) et du franchement anecdotique (deux tomates coupées en deux arrosées d’une sauce au thon). Carte dans l’air du temps, bien disposée sur le papier (œuf mollet aux poireaux ; asperges blanches, émulsion ail des ours ; poulpe frit et houmous).

Feuille de Chou au MOB House. 70, rue des Rosiers (Saint-Ouen). Tél.: 01 55 28 80 80. Tlj. Formule: 29 € (déj.) Carte: 45-70 €.

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Bricolage. Des solutions pour réhabiliter une table en bois

Actu

Toute branlante, piquée de trous de vers, disjointe, vermoulue par endroits, cette table en bois vous a pourtant tapé dans l’œil. Une seule chose à faire : la restaurer. Nos conseils pour lui redonner un peu d’allure.

Marcel Guedj

Quel aspect va-t-on donner à cette table que l’on vient de récupérer ? Cire, vernis, peinture, huile ?

La finition. Ce n’est pas seulement affaire de goût ou de décoration. Elle doit résister aux contraintes à venir, que la table serve aux repas ou de plan de travail dans la cuisine, de bureau, de table basse, etc. Pour une table de cuisine, un vernis ou une huile adaptés sont préférables parce qu’ils protègent de l’humidité, des projections et des taches, les surfaces ainsi traitées restant faciles à entretenir.

Côté décoration. Le vernis et l’huile conservent les veines apparentes du bois. Pour relooker une table, et si l’on ne tient pas à conserver l’aspect bois brut, la peinture (spéciale bois) est conseillée.

Côté pratique. Il est possible d’appliquer un vernis par-dessus la peinture, ce qui permet d’utiliser la table comme dans l’exemple précédent. Un dernier conseil : évitez la cire, qu’il vaut mieux réserver aux meubles qui ne risquent pas grand-chose.

Conclusion. Les interventions de restauration diffèrent selon l’état du meuble et la finition souhaitée : retirer la cire ou le vernis pour retrouver le bois brut (que l’on pourra teinter avant de vernir à nouveau) ; décaper la peinture, ou seulement la poncer (si elle est en bon état) avant de repeindre par-dessus ; effectuer les réparations (pâte à bois, durcisseur…), traiter contre les vers (capricornes, lyctus, vrillettes) par injection et badigeonnage, poncer, dépoussiérer enfin avant de donner à la table l’aspect rêvé. Ne pas brûler les étapes, le résultat en serait compromis.

MatérielGants - Masque à poussière - Lunettes de protection - Ponceuse triangulaire ou papier de verre et cale à poncer - Chiffons- Pinceaux - Produits de décapage, de traitement et de réparation, selon l’état de la table et la finition souhaitée

Les étapes incontournables

  1. Décaper avec un décireur, un décapant gel (si la table est vernie) ou un décapant peinture.
  2. Poncer dans le sens du fil du bois avec du papier abrasif d’abord à grains moyens puis à grains fins.
  3. Dépoussiérer au fur et à mesure.
  4. Traiter contre les insectes xylophages, s’il y a lieu : des petits trous et de la fine sciure aux pieds de la table signalent la présence d’insectes dont les larves se nourrissent de la cellulose du bois.
  5. Renforcer des parties vermoulues avec un durcisseur.
  6. Reconstituer les parties manquantes avec de la pâte à bois, du mastic spécial ou un reboucheur selon leur importance.

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Recettes. Le citron, l’agrume à tout faire

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On lui prête des vertus extraordinaires et pour cause, sous sa peau jaune ou verte, le citron est un véritable concentré de vitamines et de minéraux. Il requiert pourtant de prendre quelques précautions avant d’être consommé sans aucun risque.

André Goulven

Le zeste, le ziste (la partie blanche entre l’écorce et la pulpe) ou la pulpe… tout est bon dans le citron. Ou presque. Depuis sa lointaine origine indienne, le meilleur allié du poisson et des tartelettes meringuées s’est imposé au fil des siècles comme un élément incontournable de notre gastronomie. D’abord utilisé comme un médicament, l’agrume cultivé sur les cinq continents a même gardé la réputation d’un remède naturel contre de nombreux maux, des problèmes digestifs au scorbut. Si certaines vertus qu’on lui prête relèvent plus de la légende que de la véracité scientifique, il n’en reste pas moins un bon antioxydant pour complémenter un mode de vie sain. Mais, s’il brille autant de nos jours, c’est surtout par la palette de recettes qu’il sublime.

Gare aux excès

La plupart des citrons que l’on retrouve dans nos assiettes viennent d’Espagne, premier exportateur européen avec plus de 60 % de la production totale du Vieux Continent. Les Français en consomment environ 2 kilos par personne et par an, dont 80 % arrivent depuis l’autre côté des Pyrénées. Comme pour les autres fruits, il existe une multitude de variétés de citron. Toutes se différencient par leur goût et leur forme, mais restent relativement équilibrées dans leur apport en nutriments. On y trouve pêle-mêle du magnésium, du soufre, du potassium, du phosphore, du fer, de l’acide citrique, du fluor et des vitamines C, B et E. Une belle carte de visite qui ne doit pas non plus masquer les quelques dangers d’une consommation excessive du produit.

L’agrume peut, par exemple, provoquer des brûlures au système digestif et est déconseillé aux personnes souffrant d’ulcères à l’estomac. Son fameux effet blanchissant sur les dents est lui aussi à utiliser avec modération, car l’acidité peut attaquer l’émail et favoriser la prolifération de bactéries responsables des caries. Avec peu de pépins et une acidité relativement faible, le plus classique dans nos contrées est le citron Verna. Mais la France peut se targuer d’abriter les cultures du citron de Menton, qui bénéficie d’une Indication géographique protégée depuis 2015.

Côté cuisine, le choix du citron se fait selon l’usage et ne nécessite pas de connaître toutes les variétés sur le bout des doigts. Pour un simple jus, acheter un citron lourd, c’est s’assurer que le fruit est riche en pulpe. À ce jeu, les citrons verts, plus petits et plus acides que les jaunes, sont d’ailleurs les champions. Si l’on envisage une recette nécessitant un zeste, ou un ziste, un citron plus léger et parfumé est recommandé. En tant que fruit complet, le citron peut avoir plusieurs usages, les épluchures, par exemple, se font sécher et réduire en poudre pour de futures recettes. Enfin, pour profiter au maximum des bienfaits du citron, acheter des agrumes issus de l’agriculture biologique est une obligation. Malgré leur peau épaisse, les nombreux produits chimiques qu’ils absorbent dans les cultures industrielles rendent le produit théoriquement plus nocif que bénéfique pour la santé.

Alamy Stock Photo

Le citron farci

Ingrédients pour 4 personnes : 4 beaux citrons jaunes, 15 olives noires, 1 boîte de 280 g de thon au naturel, 5 œufs durs, persil, mayonnaise, gousse d’ail.

  1. Couper le haut du citron, puis vider la pulpe en prenant garde à ne pas trouer l’écorce..
  2. Mélanger 1 cuillère a soupe de pulpe avec le thon égoutté, les olives dénoyautées et hachées, le jaune émietté des œufs durs, puis l’ail et le persil hachés.
  3. Lier le tout avec 4 belles cuillères à soupe de mayonnaise maison  – pour obtenir une mayonnaise allégée, il est possible de réduire l’huile (environ 10 cl pour 4 personnes) et d’ajouter du fromage blanc 0 % (30 grammes).
  4. Ajouter le sel et le poivre à votre convenance.
  5. Mettre la farce dans l’écorce des citrons.
  6. Servir accompagné d’une salade fraîche et de quelques crevettes.

Sans se presser. Facile et diététiqueCuisiner comme un chef au quotidien. En s’imposant les contraintes de 30 minutes de préparation, 10 ingrédients au maximum, peu d’ustensiles et une valorisation des ressources issues du placard, le médiatique chef anglo-israélien Yotam Ottolenghi propose un livre de recettes, d’inspiration méditerranéenne, « simples » et délicieuses, à la portée de tous. « Simple », de Yotam Ottolenghi, éd. Hachette Cuisine, 35 euros.

Recettes. Les 100 faces du citronL’agrume passe-partout décliné en 100 recettes. Dans son livre, la blogueuse responsable des « Gourmandises d’Isa » propose de nombreuses recettes autour du citron. Du sucré au salé, elle brosse un large spectre de l’utilisation du fruit dans la cuisine du monde, du lemon curd jusqu’aux tajines, en passant par le limoncello et la blanquette de sole citronnée. Un incontournable pour tout connaître de ce produit si particulier. « Citron », d’Isabelle Lambert, éd. Modus Vivendi, 24,95 euros.

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Bon et sainfruitscitron
Le Figaro

Les déboires du nucléaire font flamber les prix de l’électricité

Guillaume Guichard

ANALYSE - La moitié des réacteurs du parc français est à l’arrêt.

Un lourd programme de mise à niveau, les perturbations liées au Covid, et maintenant un défaut de série. Le parc de centrales nucléaires d’EDF n’a jamais été aussi peu productif que ces derniers mois. La moitié des 56 réacteurs français est actuellement à l’arrêt. Une situation inédite, survenant au pire des moments. Déjà échaudés par la menace d’un embargo sur le gaz russe, qui approvisionne notamment les centrales électriques, les acteurs du secteur s’inquiètent qu’EDF ne puisse pas redémarrer avant l’hiver prochain les douze réacteurs à l’arrêt à cause d’un défaut de série détecté en décembre dernier.

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Cette crainte alimente spécifiquement le prix français de l’électron. Le mégawattheure pour livraison au premier trimestre 2023 atteint les 545 euros, contre 274 euros en Allemagne ou 251 euros en Belgique - le prix de l’électricité du dernier trimestre 2022 atteint les mêmes niveaux. Le prix français est complètement décorrélé des coûts de production de l’électricité. Les centrales à gaz, les plus dispendieuses, affichent actuellement un coût de production aux alentours de «seulement» 200 euros. «Aucune centrale n’a besoin de ce prix de 500 euros pour tourner, souligne Emeric de Vigan, cofondateur de la start-up d’analyse des marchés énergétiques Cor-e. Cela traduit la crainte des acheteurs d’électricité en gros que la France manquera d’énergie cet hiver.»

Fissures problématiques

La plupart des ménages sont protégés jusqu’à présent de l’envolée française des prix de gros de l’électricité grâce au bouclier tarifaire gouvernemental. Au passage, celui-ci coûtera 8 milliards de baisses de taxes à l’État cette année et environ la même somme à EDF en moindres recettes. Mais, du côté des entreprises, on s’inquiète. «À 500 euros le mégawattheure durant l’hiver, plus personne ne peut payer son électricité et continuer à produire, prévient Frank Roubanovitch, président du Cleee (association de grands consommateurs industriels et tertiaires de gaz et d’électricité). Nous espérons des mesures de contrôle des prix, ciblées sur les journées hivernales de très fortes tensions. Cela pourrait abaisser le prix français au niveau observé dans le reste de l’Europe.» Peu d’entreprises continuent d’ailleurs à acheter à l’avance leurs mégawattheures pour l’hiver prochain. Certaines espèrent une action des pouvoirs publics, d’autres une amélioration sur le front du parc nucléaire d’EDF.

À 500 euros le mégawattheure durant l’hiver, plus personne ne peut payer son électricité et continuer à produire. Nous espérons des mesures de contrôle des prix, ciblées sur les journées hivernales de très fortes tensions

À l’origine de cette envolée des prix spécifique à la France, qui s’est accélérée fin avril, se trouvent des fissures de 3 millimètres de profondeur sur un circuit de secours d’un réacteur à la centrale de Civaux (Vienne). Ce problème a un nom, la «corrosion sous contrainte», ont analysé les experts d’EDF. Malgré la petite taille du défaut, il s’agit «d’un phénomène sérieux», car situé au sein du réacteur, a martelé le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Bernard Doroszczuk, lors d’une audition mardi au Parlement. Ce dernier a toutefois apporté une bonne nouvelle: le modèle de réacteur le plus présent dans le parc, d’une puissance de 900 mégawatts (MW), serait «peu, voire pas affecté» par cette corrosion sous contrainte. Ces modèles, les plus anciens du parc, ont été construits à partir des plans de l’américain Westinghouse.

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Les versions suivantes, en revanche, sont dotées de circuits de secours dont la conception a été «francisée», ce qui aurait favorisé le développement de fissures, a détaillé Bernard Doroszczuk. EDF va devoir contrôler l’ensemble de son parc. Il a remis vendredi à l’ASN sa stratégie de contrôle de corrosion. «Le traitement de ces anomalies prendra plusieurs années», au fil des arrêts pour maintenance a priori, a prévenu le président de l’Autorité. L’exploitant du parc espère, à partir du deuxième semestre, pouvoir détecter le phénomène via des contrôles par ultrasons. De quoi limiter fortement les prolongations d’arrêts engendrés par les contrôles actuels. Ceux-ci exigent de scier le tuyau problématique, dans l’environnement radioactif du cœur du réacteur, afin de l’envoyer en laboratoire. Le défaut de série, qui réduit la production d’électricité à un niveau historiquement bas, devrait cette année plomber l’Ebitda d’EDF de 16 milliards d’euros, a prévenu le groupe.

Engie profite du renchérissement de l’énergie

Engie a revu en nette hausse ses prévisions de résultat pour 2022 lors de la présentation, mardi, de ses résultats du premier trimestre. Le géant français du gaz et de l’électricité attend désormais un résultat net récurrent pour 2022 situé entre 3,8 et 4,4 milliards d’euros, contre 3,1 à 3,3 milliards auparavant. Les résultats du groupe sont tirés par la hausse des prix de l’énergie. Au premier trimestre, Engie a vu son ebitda (excédent brut d’exploitation) progresser de 50 %, à 4,6 milliards d’euros, par rapport à la même période en 2021. L’action Engie a bondi de 5,33 % à la clôture mardi, à 12,25 euros.

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Le Figaro

MMA : l'UFC débarquera à Paris le 3 septembre prochain

Le Figaro

La plus grande organisation de MMA investira l'Accor Arena.

Première organisation mondiale de MMA, l'Ultimate Fighting Championship (UFC) a annoncé ce jeudi son premier événement en France. L'Octagon s'installera à l'Accor Arena de Paris samedi 3 septembre. «Cela fait plus d'une décennie que nous préparons notre arrivée en France… Nou y voilà !, se félicite le patron de l'UFC Dana White. Je suis ravi d'organiser notre tout premier événement en France début septembre. Cette soirée sera un moment épique et incroyable qui restera dans l'histoire pour les athlètes et les fans.» En attendant de connaître le programme dont devrait faire partie la star française Ciryl Gane, les billets seront mis en vente à partir du 24 juin.

L'UFC indique qu'«avec environ 3,8 millions de fans, la France est le deuxième pays le plus important en Europe sur les réseaux sociaux de l'UFC, signe d'un fort engouement». Longtemps interdites en France, les compétitions d'Arts Martiaux Mixtes (MMA) sont autorisées depuis 2020.

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Risques de la grossesse, comment s’en prémunir

Actu

Aussi belle que chargée d’appréhensions, la grossesse constitue un moment de vulnérabilités sur le plan immunitaire et toxicologique. Un suivi s’impose durant la gestation et en amont pour éviter les complications.

Théo Gobbi

Tout le monde s’accorde à le dire : avoir un bébé est une aventure en soi. Qu’il s’agisse de la première fois ou non, la grossesse est une expérience singulière. Il arrive malheureusement que des facteurs viennent compliquer le processus : risques de malformations pour l’enfant, fausse couche, accouchement prématuré ou encore grossesse extra-utérine, qui peut provoquer des hémorragies parfois fatales. Il est donc fondamental, pour sa santé et celle du futur nourrisson, d’être suivie tout au long des neuf mois et d’adopter un mode de vie des plus sains. « Les principaux facteurs de risques sont l’hypertension artérielle et le diabète. On pourrait croire que la mère est déjà sujette à ces pathologies avant d’être enceinte, mais pas forcément, car on parle de diabète gestationnel, qui survient après trois mois de grossesse. Ensuite, on parle d’hypertension gravidique qui survient aussi en cours de grossesse. Tout cela nécessite un suivi assidu et une prise en charge », explique Hélène Bourgain, gynécologue. Des paramètres d’autant plus dangereux qu’ils ne présentent pas toujours de signes avant-coureurs. Au même titre, des infections sexuellement transmissibles (IST) comme la chlamydia et la syphilis présentent un haut risque de transmission de la mère à l’enfant. Sans oublier la toxoplasmose, une maladie parasitaire très dangereuse pour le bébé. Pour l’éviter, il est recommandé de manger des viandes bien cuites, de laver les fruits et légumes, et d’éviter le contact avec les chats.

Rubéole et toxoplasmose

Parallèlement aux risques « physiologiques », il y a les problèmes « physiques », comme l’ouverture prématurée du col de l’utérus. On parle alors de béance du col, un risque de prématurité. « Pour l’éviter, soit on met l’utérus au repos, en recommandant à la patiente de s’allonger au maximum, soit on effectue un cerclage, technique qui consiste à attacher le col de manière à ce qu’il ne puisse pas s’ouvrir. On retire le cerclage juste avant le terme », poursuit la spécialiste. En dehors de ces facteurs « incontrôlables », sur lesquels il est possible d’agir médicalement, il y a ceux qui dépendent de l’attitude de la femme enceinte pendant sa grossesse. « Il faut évidemment ne pas fumer, ni boire une goutte d’alcool. Faire de l’exercice de manière modérée, comme la natation ou la marche, mais éviter les pratiques qui engendrent les contractions comme la voiture. Enfin, il y a l’âge qui peut augmenter le risque de fausse couche et de malformations », souligne Hélène Bourgain.

Côté alimentation, veiller, malgré les envies, à ce qu’elle soit équilibrée, car la prise de poids accentue fortement le risque d’hypertension artérielle et de diabète. Pour éviter tous ces potentiels tracas, des examens sont fortement recommandés en vue d’une grossesse : « On contrôle si la personne est immunisée contre la rubéole et la toxoplasmose. On vérifie aussi si le groupe sanguin a des immunisations rhésus. Plus tard, on peut faire une échographie pour s’assurer que l’utérus est bien formé et qu’il n’y aura pas de risques à ce niveau-là. »

Santé
L'Humanité

Les entreprises commencent à se soucier de l’endométriose

Actu

Touchant près d’une femme sur dix, cette maladie gynécologique longtemps ignorée peut avoir de lourdes conséquences sur la vie professionnelle. Des entreprises réfléchissent désormais à la manière de mieux accompagner leurs salariées qui en souffrent.

Mélanie Mermoz

« Ça bouge enfin au niveau des entreprises ! » se félicite Yasmine Candau, présidente d’EndoFrance, association nationale de lutte contre l’endométriose. « Nous intervenons de plus en plus souvent à la demande de services des ressources humaines pour réaliser des sensibilisations à destination des managers, mais aussi de l’ensemble des salariés. Nous sommes ainsi intervenues chez Promod, Valeo… ».

Longtemps méconnue, l’endométriose touche une femme sur dix, elle est liée à la prolifération de cellules de l’endomètre – la paroi de l’utérus – dans d’autres parties du corps. Elles peuvent se fixer sur les ovaires, mais aussi l’intestin, la vessie, voire les poumons…

L’endométriose, «une maladie complexe, sans aucun traitement curatif»

Si son symptôme le plus connu est la survenue de très fortes douleurs au moment des règles, elle ne saurait se résumer à cela. De nombreuses femmes sont confrontées à des douleurs quasi quotidiennes, une fatigue intense…

65 % des femmes interrogées reconnaissent un impact négatif de leur maladie sur leur vie professionnelle.

En novembre 2020, EndoFrance a publié un livre blanc « Endométriose et emploi » en partenariat avec l’organisme de prévoyance Kerialis. 65 % des femmes interrogées reconnaissent un impact négatif de leur maladie sur leur vie professionnelle et plus d’un tiers considère qu’elle pourrait avoir des conséquences sur leur carrière.

Endométriose. 160 ans pour que la science s'intéresse à la souffrance des femmes

L’impact de l’endométriose sur la vie professionnelle des femmes qui en souffrent commence enfin à sortir de l’angle mort. La stratégie nationale de lutte contre l’endométriose, présentée par le gouvernement en février 2022, prévoit notamment une meilleure formation des médecins du travail. « Le médecin du travail est un allié, mais trop souvent les salariées n’osent pas aller le voir », regrette Yasmine Candau. Informé des difficultés rencontrées par les femmes, il peut pourtant proposer des aménagements de poste (télétravail certains jours, réduction de la station debout, chaise plus adaptée..).

Si l’endométriose n’est pas reconnue comme une affection longue durée, ses symptômes peuvent donner lieu à une RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé), l’employeur est alors tenu de réaliser les aménagements de poste nécessaires.

Développement du « congé menstruel »

Début 2021, la Scop la Collective est la première entreprise française à avoir mis en place un « congé menstruel », une journée de congé rémunéré que les femmes peuvent poser sans avoir besoin de certificat médical. Un quart des femmes ayant répondu à l’enquête d’Alice Romerio (1) avait posé au moins cinq jours de RTT dans les douze mois précédents en anticipant des douleurs éventuelles.

Endométriose. Tout ce que permet l'infinie bienveillance de Lamia Jarboui

Après avoir organisé une série de sensibilisations à distance entre des bénévoles d’EndoFrance et des salariées de l’ensemble de ses magasins, la chaîne de cosmétiques Kiko Milano réfléchit à la mise en place de jours autorisés d’absence. « Nous nous penchons aussi sur l’organisation du travail et notamment la réception des produits. Le port de charges lourdes est particulièrement pénible pour les femmes qui souffrent d’endométriose », explique Benjamin Bagnis, référent handicap de Kiko Milano France. Une amélioration qui profitera à l’ensemble des salariées.

Emploiendométriose
Le Figaro

Commandos de légende: le 19 mai 1978, les paras de la Légion sautent sur Kolwezi

Adrien Jaulmes

ENQUÊTE - Le 19 mai 1978, le 2e régiment étranger de parachutistes est envoyé pour mettre fin à des massacres de civils dans cette ville minière du Zaïre. Larguée à des milliers de kilomètres de ses bases, la Légion n’a ni appui aérien, ni armement lourd, peu d’armes, et des modes de communications rudimentaires. Pourtant, Kolwezi est l’une des victoires emblématiques de l’armée française contemporaine.

Commandos de légende, ces opérations militaires qui ont marqué l’histoire.

Elles s’appellent Kolwezi ou Entebbe, Vol AF8969, La Mecque, Vrbanja ou Eagle Claw, elles ont à chaque fois été possibles grâce au courage des troupes d’élite de l’armée française, ou d’autres pays. Pour contrecarrer les nouvelles menaces, la France a donné une place centrale aux forces spéciales: des unités constituées, formées et entraînées en vue de missions particulières souvent éloignées des guerres «classiques». Le Figaro Enquêtes a choisi de présenter dans cet ouvrage dix opérations hors du commun. Pour revenir sur ces pages d’histoire, les journalistes du Figaro ont retrouvé acteurs et témoins. Ceux-ci ont fouillé dans leur mémoire afin de retracer en détail ces événements dramatiques qui les ont marqués à vie. Mais ce recueil n’est pas seulement une rétrospective de raids effectués par des soldats héroïques. Il met aussi en perspective les changements opérés par les grandes armées du monde, dont les forces françaises, pour affronter des ennemis dont les actions n’ont cessé d’évoluer: détournements d’avion, prises d’otages, piraterie maritime, enlèvements. Avec un facteur déterminant: l’avènement d’un terrorisme toujours plus organisé et toujours plus meurtrier. Des interviews avec les plus hauts responsables de l’armée française éclairent ces guerres dites «asymétriques» et les changements qu’elles ont provoqués dans la doctrine, l’équipement et l’organisation de nos forces. Un ouvrage essentiel pour comprendre comment les forces dites «spéciales» veillent sur notre sécurité et répondent aux dangers d’un monde en désordre.

Commandos de légende, ces opérations militaires qui ont marqué l’histoire.

Le samedi 13 mai 1978, des nouvelles alarmantes parviennent du Zaïre, l’actuelle République démocratique du Congo. Dans le sud du pays, les Tigres, des rebelles originaires de la province du Katanga (à l’époque nommée Shaba), entraînés en Angola par des conseillers cubains et est-allemands, ont franchi la frontière et se sont emparés par surprise de la ville minière de Kolwezi. Quelque 2500 Européens et leurs familles, en majorité des employés de la Gécamines, la société qui exploite le cuivre et le cobalt de la région, sont pris au piège dans la ville. Le commandant des Tigres katangais, Nathanaël Mbumba, a interdit le «viol des jeunes filles mineures», mais la situation dégénère assez vite, et des massacres d’Européens commencent. À Kinshasa, le gouvernement de Mobutu est dépassé. Une compagnie de parachutistes zaïrois tout juste sortie de l’instruction est larguée sur la ville. Elle est taillée en pièces à peine après avoir touché le sol. Pendant que la Belgique, ancienne puissance coloniale, tergiverse, le président Valéry Giscard d’Estaing décide d’intervenir. Il demande à l’état-major de préparer une opération sur Kolwezi.

Le mercredi 17 mai à 10h30, le 2e régiment étranger de parachutistes (2e REP) est mis en alerte. Les paras de la Légion ne sont pas à ce moment-là l’unité en alerte Guépard, ce dispositif qui maintient à tour de rôle un régiment aéroporté prêt à partir en opération dans un délai de 24 heures. Mais le 2e REP est désigné à la fois en raison de sa localisation et de sa composition particulière. Basé à Calvi, en Corse, ce régiment est plus facilement mobilisable avec discrétion que des unités stationnées sur le continent. Et les légionnaires, volontaires étrangers, sont moins susceptibles de susciter d’émotion dans l’opinion française en cas de pertes.

Dans la nuit du 17 au 18 mai, le régiment au complet traverse la Corse en camion pour rejoindre la base aérienne de Solenzara, sur la côte orientale de l’île. Là, le général Jeannou Lacaze, commandant la 11e division parachutiste indique aux légionnaires leur mission: le 2e REP doit sauter sur Kolwezi, neutraliser les Tigres katangais, et sauver les civils, notamment européens. En l’absence d’avions gros-porteurs militaires, les légionnaires embarquent avec armes et munitions dans des appareils civils réquisitionnés: trois DC-8 d’UTA, un DC-8 du COTAM, et un Boeing 707 d’Air France, qui décollent à destination de Kinshasa.

Photocopies et ruban adhésif

Choisissant des routes différentes, les avions se posent séparément dans la nuit du 18 mai sur Ndjili, l’aéroport de la capitale zaïroise. Le dernier atterrit à l’aube. Sur le tarmac, dans la touffeur de la nuit africaine, le colonel Yves Gras, chef de la mission militaire française au Zaïre, le colonel Philippe Erulin, chef de corps du 2e REP, et le colonel Stéphane Coevoet, à l’époque capitaine et officier opérations du régiment, préparent en quelques heures un audacieux raid aéroporté. Les nouvelles des massacres rendent l’intervention urgente. On décide de sauter directement sur la ville de Kolwezi. «On ne savait pratiquement rien de la situation au sol, se souvient le colonel Coevoet. Nous manquions aussi de cartes. On a utilisé une carte américaine du Zaïre au 1/250.000e et quelques exemplaires de plans directeurs de la compagnie minière, que nous avons photocopiés avec l’unique photocopieuse du régiment, et assemblés dans l’avion avec du ruban adhésif.»

Un parachutage opérationnel est par définition une affaire délicate. Les parachutistes sont vulnérables pendant qu’ils sont sous voile, et la moindre erreur de largage peut disperser les troupes sur un large périmètre. Une fois au sol, les unités doivent se regrouper avant d’agir. Elles ne disposent pas d’armement lourd, ni de moyens de transport, et n’ont pas d’autres munitions que celles qu’elles emportent. L’ emploi de larges formations aéroportées sans renforts ni appuis est un pari très risqué. L’ opération comporte en outre des contraintes spécifiques. Les premières sont liées à la géographie. Le 2e REP sera parachuté à une distance considérable: Kolwezi est située au centre du continent africain, à 6000 kilomètres de la France, et à plus de 1300 kilomètres de Kinshasa. Si les choses tournent mal, il sera donc impossible d’évacuer des blessés ou de récupérer les légionnaires. L’ordre du colonel Erulin le stipule en toutes lettres: «Aucun appui, aucun ravitaillement n’est à espérer avant le 20 mai après-midi».

Il existe ensuite un risque tactique: en raison des massacres en cours, le largage devra se faire quasiment sur l’objectif. Des contraintes techniques viennent enfin compliquer encore un peu plus l’affaire. Les légionnaires qui n’ont pas pu emporter leurs parachutes pour des raisons de poids et de manque d’avions pour les acheminer, doivent utiliser ceux de l’armée zaïroise. Ce sont des modèles T-10 américains, inadaptés à l’accrochage des gaines de transport françaises, ces sacs que les parachutistes larguent au bout d’une corde avant l’atterrissage. Les légionnaires doivent bricoler pendant la nuit des systèmes d’attache avec du fil de fer. Les sacs sont remplis avec le maximum de munitions et de piles pour les radios. Tout le reste du matériel, rations ou sacs de couchage, est laissé de côté. En revanche, le moral est au plus haut. «Quand nous sommes partis, nous pensions que nous allions subir beaucoup de pertes, dit le général Benoît Puga, à l’époque lieutenant, chef de section à la 1re compagnie et le plus jeune officier du régiment, mais nous étions aussi certains de réussir.» Pourtant, les mécomptes continuent de s’accumuler. Sur les sept avions disponibles pour le largage, deux tombent en panne pendant la nuit. Au matin, il ne reste que cinq appareils: quatre C-130 Hercules zaïrois, et un C-160 Transall français. On décide de charger au maximum les avions, et de diviser le REP en deux vagues. La première est constituée par les 1re, 2e et 3e compagnies. La 4e compagnie et la compagnie d’appui et d’éclairage embarquent dans un DC-10 en direction de Kamina, l’aéroport le plus proche de Kolwezi, pour être larguées dans une deuxième vague.

Piste d’aviation désaffectée.

À 11 heures du matin, les cinq appareils finissent par décoller, moins de douze heures après l’arrivée des légionnaires à Kinshasa. À bord, 381 parachutistes, entassés les uns sur les autres dans les carlingues. On a juste eu le temps de faire monter à bord le médecin-chef, et l’aumônier du régiment, le père Yannick Lallemand. Les avions mettent le cap sur Kolwezi.

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Ils arrivent au-dessus de la ville à 15h30. Les largueurs ouvrent les portières et la lumière rouge s’allume. La tradition des légionnaires parachutistes veut que les officiers sautent en tête. «On a expliqué au colonel Erulin qu’il n’y avait qu’un seul chef de corps, et qu’il valait quand même mieux qu’il ne soit pas le premier à sauter, dit le colonel Coevoet. C’est moi qui me suis retrouvé à la portière.»

Par la porte ouverte, Coevoet voit la ville défiler sous ses pieds et des tirs monter du sol. Mais la lumière reste rouge, et les avions font un premier passage sans larguer: le pilote zaïrois de l’appareil de tête n’a pas réussi à se mettre dans l’axe de la zone de saut. C’est le Transall de l’armée de l’air qui donne le cap à la formation. Pour le deuxième passage, les appareils sont alignés. «Mais l’effet de surprise était déjà un peu entamé», dit Coevoet. Dans les carlingues, la lumière verte s’allume enfin, et la sonnerie retentit. Le largage commence. Les parachutistes sautent à 150 mètres d’altitude, la limite de sécurité, pour passer le moins de temps possible sous voile et éviter d’être trop dispersés au sol.

La zone de saut, la DZ (drop zone), est à l’emplacement d’une ancienne piste d’aviation désaffectée qui jouxte le centre-ville. Quelques instants plus tard, les légionnaires atterrissent au milieu des herbes à éléphants dans lesquelles il est difficile de s’orienter. Il faut se regrouper, et retrouver les armes collectives larguées séparément. «À peine la moitié des légionnaires ont atterri sur la DZ, raconte le colonel Coevoet. Il y avait des gens dans les arbres, certains accrochés aux immenses termitières qui parsèment la zone de saut, ou entre les maisons. On ne savait pas combien de forces ennemies on avait en face de nous.»

«L’effet de surprise a quand même joué, dit le général Puga. On a lancé un assaut vertical sur la ville. Les rebelles étaient déployés face au Sud-Est, en direction de l’aérodrome de Kolwezi où ils pensaient que nous allions atterrir. Le temps qu’ils réagissent, et nous étions déjà au sol en train de foncer vers les objectifs.»

La 1re compagnie (Vert) du capitaine Poulet est larguée au centre du dispositif. À peine regroupée, elle se dirige dans les rues de l’ancienne ville de Kolwezi, en direction du lycée Jean-XXIII, où sont rassemblés des ressortissants européens. La 2e compagnie (Rouge) du capitaine Dubos a pour objectif les ateliers de la Gécamines, la compagnie minière, dans les quartiers ouest. C’est là où se trouvent notamment des camions qui serviront de moyens de transport, et l’hôpital, qui pourra se révéler crucial pour traiter des blessés éventuels. La 3e compagnie (Noir) du capitaine Gausserès se déploie vers l’Est. Elle se heurte à une contre-attaque des Tigres katangais qui avancent avec deux automitrailleuses sur le boulevard Mobutu. Les légionnaires de la 3e, qui viennent de récupérer leurs lance-roquettes, détruisent les deux blindés. La section du lieutenant Bourgain découvre dans l’hôtel Impala une vingtaine de cadavres d’Européens. On retrouvera aussi les corps de six militaires français, membres d’une mission d’assistance technique, assassinés par les rebelles.

Dans les rues désertes où règne l’odeur des cadavres en décomposition, d’autres charniers sont bientôt découverts. En tout, près de 700 civils, hommes, femmes et enfants, ont été massacrés par les rebelles. Mais l’intervention a permis de sauver plus de deux mille survivants. Terrés dans leurs maisons depuis plusieurs jours, ils sortent de leurs cachettes à la vue des Bérets verts des légionnaires.

La nuit, Les tirs se poursuivent. Pendant tout l’après-midi, des accrochages violents ont lieu dans les rues de Kolwezi, entre les villas et les murs des jardins bordés de bougainvilliers et de jacarandas. Mais les rebelles, bousculés au début de l’opération, ne parviennent pas à réarticuler leur dispositif. À la fin de la journée, les trois compagnies du 2e REP ont réussi à s’emparer du centre de la ville. «On a vite compris que le gros des Tigres s’était replié vers la frontière angolaise, dit Coevoet. Il restait surtout des milliers de miliciens.» Le petit état-major du colonel Erulin s’est installé sur le toit du lycée Jean-XXIII, avec ses radios et ses cartes. Les puissants postes de transmissions emportés ont été endommagés pendant l’atterrissage. C’est en graphie que les radios du 2e REP envoient les premiers comptes rendus à Paris, transmission relayée par des postes militaires au Tchad et en Corse. En fin de journée, la deuxième vague du REP, retardée sur l’aérodrome de Kamina par l’absence d’échelle pour débarquer du DC-10, finit par décoller à destination de Kolwezi. Mais le colonel Erulin décide de ne pas prendre de risque supplémentaire et de reporter au lendemain le saut du reste du régiment. Pendant la nuit, les tirs continuent de retentir.

Le lendemain matin, le 20 mai à l’aube, la 4e compagnie (Gris), du capitaine Grail, la section de mortiers et la section d’éclairage et de reconnaissance (SER) sautent à leur tour sur Kolwezi. Le 2e REP est au complet. Les combats qui se poursuivent se sont déplacés dans les quartiers périphériques. La 4e compagnie accroche un fort parti de rebelles retranchés dans l’usine Metal-Shaba. Le colonel Erulin envoie en renfort la 2e compagnie, la SER et les mortiers. Les légionnaires ont réquisitionné de gros camions Magirus à la Gécamines qui leur servent de moyen de transport. Le colonel Coevoet dirige la manœuvre depuis une camionnette Peugeot 404 conduite par un civil belge. L’assaut est donné contre Metal-Shaba. Pendant les combats, le sergent-chef Daniel est tué ; mais plus de cinquante rebelles sont mis hors de combat.

Les jours suivants sont consacrés à la reprise des environs de Kolwezi. Les paras-commandos belges qui se sont posés sur l’aéroport, à une quinzaine de kilomètres de Kolwezi, ont entrepris d’évacuer les ressortissants européens sans coordination avec l’armée française. Arrivent aussi par avion les premières autorités. Mobutu vient en tournée d’inspection, ainsi que l’ambassadeur de France au Zaïre, André Ross. Le père Lallemand, l’aumônier du 2e REP, concélèbre une messe avec l’archevêque de Kolwezi. La SER est envoyée rouvrir la route de Lubumbashi, capitale de la province. Le gros des rebelles katangais a reflué vers la frontière angolaise. Au début du mois de juin, moins de trois semaines après le début de l’opération, la majeure partie du 2e REP rembarque, après avoir été relevée par une force africaine et marocaine.

L’opération a été un succès total. Pas moins de 250 rebelles tués, de nombreuses armes capturées et la rébellion en déroute. Et surtout plusieurs milliers de civils sauvés. Au retour du 2e REP en France, le président Valéry Giscard d’Estaing passe en revue le régiment. Dans les rangs ont été laissées vacantes les places des cinq tués: le sergent-chef Daniel, le caporal Arnold, le légionnaire Clément, le caporal Harte et le caporal-chef Allioui.

Quarante ans après, l’opération «Bonite» est restée un modèle du genre. Engagé à des milliers de kilomètres de sa base, doté d’un armement un peu désuet, sans préparation ni appuis extérieurs, le 2e REP a donné l’exemple de ce qu’une troupe bien entraînée est capable d’accomplir. Contrairement aux groupements tactiques à la mode de nos jours, composés de soldats venant d’unités disparates et rassemblés pour les besoins d’une opération, le régiment a été engagé au complet, en unité constituée. «On se reconnaissait à la voix sur le réseau radio, au point qu’on aurait pu se passer d’indicatifs», se souvient le colonel Coevoet. Alors que pratiquement personne, à part le colonel Erulin, n’avait l’expérience du feu, cette machine de guerre bien huilée a montré la valeur de l’entraînement et de l’esprit militaire.

«Ce que j’ai appris là-bas m’a servi toute ma carrière, dit avec le recul le général Puga, aujourd’hui l’un des officiers français les plus décorés. Kolwezi rappelle que la guerre est avant tout une affaire humaine: la cohésion du 2e REP, où tout le monde se connaît, l’entraînement poussé, le professionnalisme et la confiance de chacun dans les autres, ont été des facteurs déterminants.»

Elles s’appellent Kolwezi ou Entebbe, Vol AF8969, La Mecque, Vrbanja ou Eagle Claw, elles ont à chaque fois été possibles grâce au courage des troupes d’élite de l’armée française, ou d’autres pays. Pour contrecarrer les nouvelles menaces, la France a donné une place centrale aux forces spéciales: des unités constituées, formées et entraînées en vue de missions particulières souvent éloignées des guerres «classiques». Le Figaro Enquêtes a choisi de présenter dans cet ouvrage dix opérations hors du commun. Pour revenir sur ces pages d’histoire, les journalistes du Figaro ont retrouvé acteurs et témoins. Ceux-ci ont fouillé dans leur mémoire afin de retracer en détail ces événements dramatiques qui les ont marqués à vie. Mais ce recueil n’est pas seulement une rétrospective de raids effectués par des soldats héroïques. Il met aussi en perspective les changements opérés par les grandes armées du monde, dont les forces françaises, pour affronter des ennemis dont les actions n’ont cessé d’évoluer: détournements d’avion, prises d’otages, piraterie maritime, enlèvements. Avec un facteur déterminant: l’avènement d’un terrorisme toujours plus organisé et toujours plus meurtrier. Des interviews avec les plus hauts responsables de l’armée française éclairent ces guerres dites «asymétriques» et les changements qu’elles ont provoqués dans la doctrine, l’équipement et l’organisation de nos forces. Un ouvrage essentiel pour comprendre comment les forces dites «spéciales» veillent sur notre sécurité et répondent aux dangers d’un monde en désordre.

» Découvrez Le Figaro Enquêtes: Commandos de légende, ces opérations militaires qui ont marqué l’histoire.

Candidature à l'Otan: le président de la Finlande s'est entretenu avec Vladimir Poutine

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L'Humanité

En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduire

Actu

Près de la moitié des départements sont actuellement en situation de sécheresse. Un phénomène lié au changement climatique, et dont la précocité, l’intensité et l’étendue inquiètent. D'autant que les projections pour les années à venir ne sont guère encourageantes. Néanmoins des moyens existent pour limiter les conséquences de la sécheresse.

Marion d'Allard

Les arrêtés préfectoraux tombent les uns après les autres. Les incitations à restreindre la consommation d’eau touchent désormais 42 départements en état de vigilance. Parmi eux, 15 ont dépassé ce seuil, placés en état d’alerte, voire d’alerte renforcée.

Particulièrement précoce cette année, la sécheresse oblige les autorités locales à imposer la réduction des prélèvements, y compris à des fins agricoles, la limitation de la consommation domestique (arrosage des jardins, lavage des voitures…) et, dans certains cas, l’interdiction totale de certains prélèvements.

« Rien ne laisse présager d’un été caniculaire »

Conjuguées à un hiver peu pluvieux, les températures anormalement élevées en ce mois de mai menacent la ressource en eau, et « les deux tiers de la France connaissent déjà des sols secs à très secs », alerte Météo France.

Une situation qui promet de durer, précise en outre Matthieu Sorel, qui fait valoir le peu de précipitations prévues sur l’Hexagone dans les quinze prochains jours. « Il faut être vigilant », poursuit le climatologue de Météo France, car « même si le déficit de pluviométrie constaté cet hiver n’est pas en soi exceptionnel, l’épisode de chaleur attendu cette semaine est en revanche un événement remarquable ».

Ces 195 « bombes climatiques » qui menacent le monde

Avec un mercure qui frise les 30 degrés et une France repeinte en jaune dans tous les bulletins météo, la chaleur printanière actuelle se distingue par « sa précocité, son étendue géographique et sa durée », complète le spécialiste.

Pour autant, temporise Matthieu Sorel, « rien ne laisse présager d’un été caniculaire ». Enregistré en 2011, le record de température pour un mois de mai depuis 1945 n’a en effet pas été précurseur d’un été particulièrement chaud quand, a contrario, les canicules estivales de 2017 et 2018 n’ont pas été précédées d’un printemps particulièrement doux.

Une grave sécheresse des sols

À très court terme, la conséquence la plus préoccupante demeure la sécheresse des sols, une des plus « graves à cette période de l’année depuis 1945 », alertait il y a quelques jours Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. Alors que « la fin de l’hiver est une période charnière », l’insuffisance des pluies a « fortement impacté l’état des nappes », relève ainsi le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

Le déficit de précipitations a atteint en moyenne nationale 30 à 40 % pour les mois de février et de mars, et 25 % pour celui d’avril.

Selon l’organisme public, « la situation est particulièrement préoccupante sur les nappes entre Vendée, Périgord et Maine, ainsi que sur les nappes de Provence et de la Côte d’Azur ». L’hiver sec, marqué par un manque de pluie quasiment en continu depuis septembre 2021, n’a donc pas permis de recharger les réserves en sous-sol. Le déficit de précipitations a atteint en moyenne nationale 30 à 40 % pour les mois de février et de mars, et 25 % pour celui d’avril.

Dans un tel contexte, « la hausse actuelle des températures, la reprise de la végétation, donc l’augmentation de l’évapotranspiration, vont limiter nettement l’infiltration des pluies », sans compter que « le début précoce des campagnes d’irrigation pourrait également influencer la situation des nappes », précise encore le BRGM.

Des régions jusque-là plutôt épargnées

Inégalement réparti sur le territoire, cet épisode de sécheresse touche des régions jusque-là plutôt épargnées par ce genre de phénomène précoce. C’est le cas « au nord de la Loire, dans le Pas-de-Calais ou dans le nord-est du pays », explique Matthieu Sorel. « Ces trois derniers mois, les sols de ces régions sont restés très secs pour la saison. Une situation qui se reproduit en moyenne une année sur dix », précise Météo France.

Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

Sur le dernier trimestre, toujours, la situation a été encore plus grave en « Paca, en Corse, dans le Massif central, une partie du Grand-Est et des Hauts-de-France », avec un niveau de sécheresse des sols « se produisant en moyenne une année sur vingt-cinq », poursuit l’établissement public.

Depuis le début des années 2000, la fréquence de ces épisodes de sécheresse précoces s’accélère et ils sont en outre « plus intenses, plus longs, et la proportion du territoire touché est plus importante », souligne Météo France, qui précise, sur ce dernier point, que si 5 % du territoire national étaient touchés par ces phénomènes dans les années 1960, cette part s’élève dorénavant à 10 %.

Des projections à horizon 2100

« Les changements climatiques sont clairement en cause », affirme Matthieu Sorel, en ce qu’ils participent à « l’allongement des saisons estivales et au raccourcissement des hivers ». Une tendance de fond qui augure un manque d’eau alarmant à l’avenir.

Transition écologique : comment la France prépare la viticulture du futur

Coordonné par Météo France, le projet Climsec s’est attelé à fournir des projections sur les impacts du changement climatique en matière de sécheresse des sols en France métropolitaine à horizon 2100. Et ses conclusions sont sans appel.

Suivant la logique de trois scénarios (optimiste, intermédiaire, pessimiste), en fonction des concentrations de gaz à effet de serre, toutes les simulations du Climsec « mettent en évidence une augmentation continue des sécheresses du sol en moyenne annuelle sur le territoire métropolitain », révèlent les analystes, qui soulignent que « les projections réalisées à partir des trois scénarios s’accordent globalement sur un niveau moyen annuel d’humidité des sols correspondant au niveau extrêmement sec de la période de référence 1961-1990 ».

Dès 2030, « l’apparition de sécheresses météorologiques importantes, quelle que soit la saison ».

De son côté, l’Institut national des sciences de l’univers (Insu, rattaché au CNRS) s’est également prêté au jeu des projections. Ses chercheurs prévoient, dès 2030, « l’apparition de sécheresses météorologiques importantes, quelle que soit la saison », une « intensification de l’assèchement des sols superficiels », dès 2050,  et de « très longues sécheresses du sol en toute saison sans retour à la situation actuelle », à l’horizon 2080.

Sans changement majeur en matière de politique environnementale, ces épisodes climatiques promettent d’être « plus chauds et plus extrêmes », prévient Matthieu Sorel. Néanmoins, si les restrictions temporaires de la consommation en eau demeurent nécessaires pour préserver les nappes phréatiques, d’autres moyens existent pour limiter les conséquences de la sécheresse. Au premier rang desquels la reforestation. Logique autant que primordial, planter des arbres permet de favoriser l’infiltration d’eau dans les sols et d’éviter leur érosion.

sécheressemétéoRéchauffement climatiqueClimat
L'Humanité

Face au climat, les incohérences de la politique agricole en Europe

Actu

Dans le projet de politique agricole qu’elle tente d’imposer aux 27 pays membres de l’Union entre 2023 et 2027, la Commission européenne multiplie les incohérences. La sécheresse qui marque les cinq premiers mois de cette année 2022 le démontre. La spéculation sur les denrées de base comme le blé et les graines à huile risque de déboucher sur des émeutes de la faim dès cette année.

Gérard Le Puill

Durant les quatre premiers mois de l’année 2022, la pluviométrie en France a été nettement inférieure aux moyennes mensuelles des années précédentes. Ce recul était de moins 40 % en janvier, moins 31 % en février, moins 39 % en mars et moins 25 % en avril. Depuis le début du mois de mai, il n’a guère plu, hormis quelques orages en montagne, tandis que des températures élevées annoncées pour cette semaine et la semaine prochaine sont de nature à aggraver une sécheresse qui inquiète déjà les paysans, qu’ils soient éleveurs, maraîchers ou céréaliers.

Du fait de la guerre en Ukraine et de l’arrêt des exportations de céréales et d’oléagineux par ce pays, les spéculateurs sont à la manœuvre pour faire flamber les cours. D’un prix moyen de 270 € en janvier et février, la tonne de blé français rendue au port de Rouen pour l’exportation cotait 386 € le 6 mars, 396 € le 26 mars et 385 € le 3 mai. Le maïs, dont le prix moyen était sous la barre des 260 € la tonne de septembre 2 021 à février 2022, cotait 348 € le 3 mai. Le manque de tournesol ukrainien et russe sur le marché mondial a fait bondir le prix de la tonne de colza français, passant de moins de 700 € en février à 1 035 € le 3 mai. Le prix de la tonne de cette graine à huile n‘était que de 370 € en mai 2020, une époque où l’offre mondiale dépassait la demande tandis que les économies tournaient au ralenti pour cause de Covid-19.

L’Europe propose de produire moins en occultant le risque de pénurie

Ces prix élevés des céréales et des oléagineux pourraient encore croître dans les prochaines semaines pour peu que la sécheresse s’intensifie. Dans le quotidien « Les Échos » du 22 mars, son correspondant à Bruxelles faisait état de « discussions tendues sur le moyen et l’impact de la récente stratégie « Farm to Fork » (de la ferme à la fourchette, N.D.L.R.) qui vise à réduire de moitié l’usage des pesticides d’ici 2030, de 20 % celui des engrais et à consacrer un quart des terres au bio ». Il est également prévu de laisser 4 % des terres agricoles en jachère, c’est-à-dire, sans la moindre production, afin, dit-on, de favoriser la biodiversité.

Ces mesures figurent dans la réforme de la Politique agricole commune (PAC) adoptée par les pays membres de l’Union européenne pour les années qui vont de 2023 à 2027. Mais elles interviennent à un moment où la spéculation planétaire bat son plein sur des matières premières agricoles essentielles comme le blé. Car les stocks de report diminuent dans les pays exportateurs, tandis que les pays pauvres, qui sont souvent des importateurs nets, voient les prix s’envoler. Malgré cela, la Commission européenne, présidée par Ursula Von der Leyen, publiait une déclaration le 28 avril reprochant à la France de ne pas respecter à la lettre l’esprit de la réforme de la PAC dans le Plan Stratégique National (PSN) qu’il a élaboré à la demande de la Commission.

Des distorsions de concurrence au profit des pays tiers

Mais est-il vraiment opportun de vouloir réduire de 50 % les produits de traitement des cultures et de 20 % celui des engrais alors que la Commission a signé des accords de libre-échange avec des pays comme le Canada, ceux du Mercosur tandis qu’elle négocie actuellement deux autres accords l’Australie et la Nouvelle Zélande ? Car aucun de ces pays n’est soumis à des mesures de ce type ! Faut-il absolument vouloir convertir 25 % des terres agricoles de l’Union européenne en agriculture biologique alors que l’on constate, dès à présent, un net recul des achats de produits bio dans les magasins, ce qui se traduit par une baisse des prix ne couvrant plus les coûts de production au départ des fermes converties en bio ?

À titre d’exemple, une offre actuellement supérieure à la demande ramène souvent le prix du lait bio au même prix que celui du lait conventionnel au départ de la ferme alors qu’il coûte plus cher à produire. De même, on aurait tort actuellement de mettre en place de la jachère sur 4 % des terres agricoles de tous les pays membres de l’Union européenne alors qu’il existe un risque de pénurie alimentaire mondiale du fait de la diminution des stocks et la perspective d’une moindre récolte en 2022 pour cause de sécheresse. C’est l’argument avancé par Julien Denormandie, ministre français de l’Agriculture, pour ne pas imposer de jachère dans le PSN de la France. Il a raison sur ce point.

Le plaidoyer inconséquent d’un député français au Parlement européen

Mais ces réalités de terrain ne semblent guère intégrées par le collège des commissaires « hors-sol » siégeant à Bruxelles et dont le représentant français est Thierry Breton. Elles ne sont pas davantage prises en compte par Eric Andrieu, député socialiste au Parlement Européen depuis 2012. Cet avocat communique beaucoup sur la politique agricole, bien que dépourvu, semble-t-il, de toute connaissance agronomique. Dans un communiqué daté du 3 mai sous le titre « PAC 2023 : la France veut-elle réellement un Frexit agricole ? », il défend mordicus la position de la Commission en ces termes :

« La Commission réclame une révision en profondeur de l’orientation proposée par la France. C’est également mon constat : les objectifs de la Stratégie de la Ferme à la Fourchette ne semblent pas pris au sérieux par les autorités françaises et ce n’est clairement pas acceptable (…) La lettre d’observation de la Commission confirme que la proposition française a été bâclée et on ne peut que soutenir la Commission européenne et son premier vice-président Frans Timmermans pour revoir les ambitions à la hausse. Il est urgent de rectifier le tir, cela ne fait pas sérieux pour un gouvernement qui se voudrait aux avant-gardes de la construction européenne ».

On peut considérer que les réponses du gouvernement français aux demandes d’éclaircissement et aux reproches de la Commission européenne auraient pu être plus argumentées qu’elles ne l’ont été depuis le mois de mars. Mais Eric Andrieu se fait l’avocat exclusif de la Commission dont a présidente Von der Leyen, le vice-président Timmerman et le commissaire Janusz Wojcieschowski, en charge de l’agriculture, sont trois commissaires européens qui, comme Andrieu lui-même, semblent totalement dépourvus de toute réflexion prospective fondée sur l’agro-écologie et l’agroforesterie (1) .

Ces deux orientations complémentaires sont pourtant indispensables pour promouvoir une agriculture du XXIe siècle permettant de mieux produire en réduisant son bilan carbone. À Bruxelles, comme au Parlement européen, elles ne sont guère prises en compte en ce début de siècle marqué par une accélération des conséquences catastrophiques du réchauffement climatique.

politique agricoleRéchauffement climatique
Le Figaro

L'escalier en fer à cheval de Fontainebleau retrouve son éclat

Claire Bommelaer

Après trois ans de travaux, l'emblème du château n'est plus en péril. Un concert et un spectacle sons et lumières sont organisés samedi 21 mai autour de l'ouvrage, pour célébrer son retour dans le circuit de visite.

Il a été restauré et nettoyé marche après marche, pendant trois ans, et est désormais frais comme au XVIIe siècle. Emblème du château et autrefois théâtre de grandes cérémonies de cour, l'escalier en fer à cheval de Fontainebleau a quitté sa teinte triste, qui virait au noir, glissant les jours de pluie. Lorsqu'on pénètre dans la cour d'honneur, on ne voit désormais que lui, précédant l'entrée des appartements royaux, que les visiteurs pourront à nouveau emprunter dès ce week-end.

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Datant de 1632, l'escalier permettait autrefois une montée royale ou impériale vers le château. À partir du règne de Louis XIV, c'est sur cet escalier que furent accueillies les princesses venant se marier avec un fils de France. Symétrique et équilibré, il permettait une lente montée vers la terrasse, où se tenaient la cour et les invités. Louis XV et Marie Leszczynska l'empruntèrent, en 1725, avant de se diriger vers la chapelle royale pour s'y marier. C'est aussi de là que Napoléon fit ses adieux à sa garde, le 20 avril 1814, rendant l'ouvrage incontournable dans l'imagerie française.

Admiré dès son inauguration, il fut copié à plusieurs reprises: le palais princier de Monaco en possède une réplique en marbre blanc, tout comme le château de Courances, ou la cour Visconti du Louvre.

Il n'a par ailleurs cessé d'être immortalisé. Si les premiers clichés de l'escalier datent des fêtes impériales données par Napoléon III et l'impératrice Eugénie, il sert désormais de décor pour des photos de mariage, pour la dernière promo de l'INSEAD, une grande école bellifontaine, ou pour des souvenirs, chacun posant fièrement sur les traces de l'Histoire. «La plupart des touristes prennent la pose sur les marches, ce qui crée un lien indéniable avec le château», indique Marie Christine Labourdette, sa présidente.

2,5 millions d'euros grâce au mécénat

Les premières études montrant des désordres de l'escalier et la grande terrasse datent de 2017. Il aura fallu cependant plusieurs années, dont une pause forcée à cause du Covid, pour parvenir à son embellissement. «La structure en grès de l'escalier était menacée par des infiltrations d'eau et le développement de micro-organismes, mousses, lichens ou algues. L'eau retenue dans les pierres entraînait leur dissolution, donc la détérioration des parements et des ornements. Les marches reposaient par ailleurs depuis 1900 sur une dalle en béton qui était très fracturée, sans compter de grossières campagnes de rejointement» explique Arnaud Amelot, directeur des bâtiments et des jardins. Sous la houlette de l'architecte en chef Patrick Ponsot, le directeur a d'abord restauré les ornements sculptés du pavillon central de l'escalier, qui ont nettement gagné en visibilité, puis la terrasse, la balustrade supérieure et de la galerie située en dessous de l'édifice. Enfin, les deux volées de marches, qui en comprennent 48 chacune, ont été traitées. Toutes les marches ont été déposées, et ont parfois été remplacées, lorsqu'il n'était pas possible de les conserver.

L'ensemble de la restauration a représenté 2,5 millions d'euros, entièrement financés par le mécénat, dont un dit de compétence par l'entreprise Karcher, qui s'est chargé du nettoyage – en douceur- de la terrasse. Pour donner de l'éclat à la recherche de fonds, Charlotte Casiraghi, fille de la princesse Caroline de Monaco et fan du château a été nommée marraine de l'opération, incitant chacun à «adopter une marche» pour mille euros. L'incontournable Stéphane Bern a lui aussi battu le rappel pour sauver l'escalier.

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Grâce au fameux «lien populaire», Fontainebleau a pu compter, en plus de l'aide de grandes entreprises, sur des centaines de chèques envoyés par des particuliers. Une retraitée, Denise Buffeteau, qui aimait se rendre au château avec son mari, a versé l'ensemble de ses économies, soit 15.000 euros. Une autre, Jacqueline Bory a légué toute sa fortune, soit plusieurs centaines de milliers d'euros. La restauration des marches a par ailleurs attiré des collectivités et des PME seine et marnaises, ainsi que des commerçants bellifontains, qui au moment de l'addition proposaient que la note soit arrondie au profit de la rénovation. Vendredi 20 mai, une soirée rassemblera les donateurs. Puis, un week-end de festivités s'ouvrira avec un concert dans la cour d'Honneur en accès libre samedi après midi, un sons et lumières le soir (4€, à 20h30 à 23h45), et des visites guidées.

À peine érigée, une statue de Margaret Thatcher devient la cible de jet d'œufs

PATRIMOINE - Moins de deux heures après son installation dimanche 15 mai, le monument en l'honneur de la «Dame de fer» a été dégradé. Elle est désormais l'objet d'une protection particulière.

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Unesco : un dossier pour la Côte de Granit Rose en préparation

La candidature, soutenue par le romancier Jean-Marie Le Clézio, pour classer ce site breton au patrimoine mondial de l'humanité sera prête d'ici trois à quatre ans.

Des soldats ukrainiens découvrent des amphores grecques dans leur tranchée

Des travaux de fortifications près d'Odessa ont révélé quelques antiquités datées de l'époque classique. La découverte intervient alors que les opérations de guerre menacent le patrimoine archéologique de l'Ukraine.

New York Times - World

Live Updates: Biden Says U.S. Fully Supports Finland and Sweden Joining NATO

Kyiv May 19, 7:34 p.m.

Moscow May 19, 7:34 p.m.

Washington May 19, 12:34 p.m.

“They meet every NATO requirement and then some,” the president said at the White House after meeting with the leaders of the countries. In Ukraine, Moscow appeared to be laying the groundwork for annexing lands it has seized.

Marc SantoraAnton Troianovski and Dan Bilefsky

Here are the latest developments in the war in Ukraine.

As hundreds more Ukrainian fighters in Mariupol surrendered to Russia on Thursday, Moscow was also seeking to project control over southeastern Ukraine, where a high-ranking official declared that seized parts of the region would “take a worthy place in our Russian family.”

The visit this week by a deputy Russian prime minister, Marat Khusnullin, to the occupied city of Melitopol suggested that the Kremlin was trying to lay the groundwork for annexing the region — even without having announced such plans outright.

Russia’s control over the south, however tenuous, covers a vast expanse of territory including Ukraine’s agricultural heartland, Europe’s largest nuclear power plant and several key ports. Along with Russia’s naval dominion in the Black Sea, annexing the region would allow Moscow to tighten its stranglehold on the Ukrainian economy and solidify its blockade of Ukraine’s southern coast.

The Ukrainian military has warned that Russia is fortifying its defensive positions in southern Ukraine, even as its forces have retreated in the northeast and failed to gain ground in the eastern Donbas region. Moscow’s announcements are also part of a propaganda campaign aimed at conveying control over territories where — even though Russia’s grip seems firmer than elsewhere in Ukraine — military analysts say its forces could still face both public uprisings and Ukrainian counteroffensives.

Mr. Khusnullin said that Russia would soon begin charging Ukraine for electricity from the region’s giant nuclear power plant, while a local pro-Russia leader suggested that the ruined city of Mariupol — an emblem of Ukrainian resistance where fighters withstood a nearly three-month Russian siege — could be turned into a resort.

Whether Russia intended to go ahead with such plans or if they represented trial balloons or poorly coordinated messaging was not immediately clear. President Vladimir V. Putin has not said what he aims to do with Ukrainian territory captured by Russia beyond the Donbas region.

In other developments:

President on Biden on Thursday offered his unequivocal endorsement for Sweden and Finland joining NATO, saying that their accession would strengthen the alliance and reinforce European security. Hosting Prime Minister Magdalena Andersson of Sweden and President Sauli Niinisto of Finland at the White House, he said the countries meet “every NATO requirement and then some.”

The Russian Defense Ministry said that more than 700 Ukrainian fighters from the Azov battalion had surrendered over the past 24 hours at the steel plant in Mariupol. A total of 1,730 fighters have surrendered so far, Moscow said, as it seeks to portray victory despite the long, ruinous fight for that city.

The Senate unanimously confirmed Bridget Brink to be the U.S. ambassador to Ukraine, filling a position that has remained empty for more than a year. The American Embassy in Kyiv has just reopened after a three-month closure.

Christopher F. Schuetze

Gerhard Schröder, a former German chancellor, loses perks over his ties to Russia.

BERLIN — Germany’s former chancellor, Gerhard Schröder, a lobbyist for Russian energy companies and a personal friend to President Vladimir V. Putin of Russia, will lose his government-funded office because of his unwillingness to distance himself from Mr. Putin or to quit his posts, a German parliamentary budget committee decided on Thursday.

The committee, which meets in private, justified the move by noting Mr. Schröder “no longer fulfills any continuing obligation arising from his office.”

In addition to a generous pension, chancellors in Germany receive an office with a driver, a chief of staff and researchers.

All of Mr. Schröder’s government-paid staff, including his office manager and a former speechwriter who had been with him for 20 years, quit soon after Russia’s invasion because of his reluctance to distance himself from Russian interests. The decision on Thursday means no new staff will be hired. Neither Mr. Schröder’s security, which is handled by federal police, nor his pension will be affected.

The news comes nearly a month after The New York Times published an interview in which Mr. Schröder defended his ties to Russian energy companies and to Mr. Putin. It is the only interview Mr. Schröder has given since the invasion.

But even before that, his party — the Social Democrats currently in power under Chancellor Olaf Scholz — had been trying to eject him, a slow and bureaucratic process that could take months. Similarly, his hometown, Hanover, started proceedings to revoke his honorary citizenship until he gave it up voluntarily.

In early March Mr. Schröder flew to Moscow, where he met with Mr. Putin in an apparent effort to stop the war. Although the German government said it did not know of the trip beforehand, it welcomed his attempt at diplomacy. Nothing seems to have come of the meeting, however, and Andriy Melnyk, Ukraine’s ambassador to Berlin, later labeled the mission as “failed.”

Also on Thursday members of the E.U. Parliament voted to put Mr. Schröder — as well as other former European leaders still on Russian energy payroll — on future sanctions lists agreed to by the block. The nonbinding resolution passed with a clear majority by a show of hands.

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Matthew Mpoke Bigg

Belarus has bought Russian S-400 surface-to-air missile systems and Iskander mobile ballistic missile systems from Russia, President Aleksandr G. Lukashenko said in comments reported by the state news agency. He did not say how many of the missiles were purchased. Belarus supports Russia’s war in Ukraine but has not sent troops.

Valerie Hopkins

Reporting from Kyiv, Ukraine

Russian soldier apologizes at war crimes trial to the widow of the man he killed.

The first Russian soldier to be put on trial for war crimes since the country’s full-scale invasion of Ukraine apologized in court on Thursday to the widow of the 62-year-old man he shot and killed.

“I understand that you will not be able to forgive me, but I apologize,” the soldier, Sgt. Vadim Shishimarin, told Katerina Shelipova, the widow of Oleksandr Shelipov, whom he killed in a village in the Sumy region in Ukraine’s northeast on Feb. 28, four days after the invasion started. He faces a minimum 10-year sentence, up to life in prison.

Sergeant Shishimarin pleaded guilty Wednesday to the killing of Mr. Shelipov, which came as he and five fellow soldiers were retreating in a seized car after coming under fire. The sergeant said he was ordered to shoot at Mr. Shelipov by a soldier of a higher rank, who was not his commanding officer, because he and his fellow soldiers believed that the man was informing the Ukrainian military about their location.

Judge Sergey Agafonov asked Sergeant Shishimarin why he followed an order to shoot from someone who was not his direct superior.

“Are you obliged to carry out an obviously criminal order?” Judge Sergey Agafonov asked him.

“No,” he responded.

The trial has garnered tremendous local and international attention. Ukrainian authorities adjourned Wednesday’s hearing shortly after Sergeant Shishimarin pleaded guilty because there was not enough space to accommodate everyone who wanted to attend the proceedings. The judges convened in a larger courtroom at the Kyiv Court of Appeal.

Evidence must continue to be heard despite Sergeant Shishimarin’s guilty plea to ensure that the defendant was not pleading guilty to defend someone else, to establish a record of the facts and because of the severity of the potential punishment, Ukrainian legal experts say.

Sergeant Shishimarin, 21, from the city of Ust-Ilimsk, in Siberia’s Irkutsk region, had finished his mandatory military service in May 2020, but signed a contract to continue serving in the army, according to an interview his mother gave to the independent Russian outlet Meduza. She was cited by only her first name, Lyubov.

Ms. Shelipova testified Thursday that her husband had gone to examine damage to his neighborhood. When she went to her yard to get some water from the well, she heard shooting.

“A car was passing by: This man was sitting behind the driver,” she said, pointing to Sergeant Shishimarin, “I saw him, and he probably saw me.”

When she found her husband, he was already dead.

“When I approached, I saw his brain,” she said. “The skull was pierced and the brain was visible. There was a lot of blood.”

Ukraine hopes to trade soldiers who surrendered at the Azovstal steel plant in Mariupol for Russian prisoners of war, though neither Moscow nor Kyiv has released details about a potential prisoner exchange. A transfer of prisoners would complicate Ukraine’s ability to hold Russian soldiers legally accountable for suspected war crimes.

Ms. Shelipova, asked by the prosecutor what she believed an appropriate punishment for Sergeant Shishimarin would be, started to cry.

“He was everything to me,” she said of her husband. “He was my defender. I lived behind him like behind a stone wall.”

She told the court that she believed a life sentence would be an appropriate punishment for the crime, “but if he is traded for our defenders of Azovstal, I would not mind,” she said.

Maria Varenikova and Natalia Novosolova contributed reporting.

Nadav Gavrielov

Jens Stoltenberg, NATO’s secretary general, said he expected to resolve Turkey’s concerns regarding Sweden and Finland’s entry into the alliance. “I’m confident that we will come to a quick decision to welcome both Sweden and Finland to join the NATO family,” he said, adding, “We are addressing the concerns that Turkey has expressed.”

Lauren Hirsch

McDonald’s is selling its Russian business to Alexander Govor, a licensee who runs 25 restaurants in Siberia, the company said on Thursday. McDonald’s announced on Monday that it was exiting Russia after 32 years of operation in the country, where it served as a potent symbol of American-style capitalism. Mr. Govor has agreed to retain workers for two years, although the restaurants will operate under a new brand. McDonald’s employs 62,000 people at 850 restaurants in Russia. A sale price was not disclosed.

David E. Sanger

President Sauli Niinisto of Finland declared that “the Finnish armed forces are among the strongest in Europe.” “Russia’s war in Ukraine has changed our security environment.” He added: “Now that we have taken this strong step, it is time for NATO to step in.” He addressed Turkey’s concerns directly, which center on Turkey’s claim that the Nordic nations are hotbed of Kurdish separatism.

Emily Cochrane and Catie Edmondson

The Senate is expected to pass a $40 billion aid package for Ukraine, sending it to Biden.

The Senate is set on Thursday to give final approval to a $40 billion emergency military and humanitarian aid package for Ukraine, as the United States deepens its support for an increasingly costly and protracted fight against a Russian invasion.

The measure is the largest foreign aid package passed by Congress in at least two decades, and its enactment would bring the American investment in the war to roughly $54 billion in just over two months. The Senate was expected to approve it overwhelmingly, in the latest reflection of the remarkable bipartisan support on Capitol Hill for a massive investment in Ukraine’s war effort, which propelled the spending package through the House last week.

President Biden was expected to quickly sign it into law. His administration and Ukrainian leaders have pressed hard for its swift enactment, warning that they would run out of aid by Thursday if Congress failed to act.

The measure’s relatively smooth path through Congress has demonstrated how the searing images of suffering in Ukraine, coupled with fears about Russian aggression spreading beyond the country’s borders, have — at least for now — overcome resistance from both parties to American involvement in war abroad.

Fewer than a dozen Republicans opposed bringing up the bill in a test vote on Monday; several who did cited concerns about sending billions of dollars abroad for a conflict whose endpoint is unknown at a time when the United States is struggling with economic challenges, including inflation.

Leaders in both parties sought to ensure that skepticism about the scope of the package did not derail its passage. Senator Mitch McConnell, Republican of Kentucky and the minority leader, led a delegation of senators in his party in a surprise visit to Ukraine last weekend and pledged bipartisan support for the country’s fight against Russia.

“I think it’s important for the United States to help, important for the free world to help, important for the Ukrainians to win and hopefully, not many members of my party will choose to politicize this issue,” Mr. McConnell said during a press call on Sunday, speaking from Stockholm.

The legislation is substantially larger than Mr. Biden’s $33 billion request, which came only weeks after Congress had cleared a $13.6 billion aid package for Ukraine, roughly equally divided between military and humanitarian aid. The bill on track to pass on Thursday has a similar split.

It would allow Mr. Biden to authorize the speedy transfer of up to $11 billion of American weapons, equipment and defense supplies to Ukraine, and allocate about $9 billion to replenish that stockpile.

Transfers thus far have included relatively expensive weapons like the 5,500 Javelin anti-tank guided missiles and 1,400 Stinger antiaircraft missiles given to Kyiv, as well as less-costly munitions like the 184,000 155-millimeter shells provided to Ukraine for a protracted artillery battle in Donbas.

The package also includes $8.8 billion for a dedicated fund intended to help Ukraine’s government continue to function, and $4.4 billion for international disaster assistance, part of an effort to stem the disruption to the global food chain as a result of the war. Another $900 million would go to assistance for Ukrainian refugees, including providing trauma and support services, English language training, and housing.

John Ismay contributed reporting.

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David E. Sanger

President Biden, appearing with the leaders of Finland and Sweden, declared in the White House Rose Garden on Thursday that the U.S. welcomes both countries because “they meet every NATO requirement.”

David E. Sanger

Biden said he would submit to the Senate on Thursday the treaty language needed for the United States to approve accession.

Aurelien Breeden

President Emmanuel Macron of France warned that Moldova could be drawn into the Ukraine war, and he urged the European Union to quickly respond to Moldova’s request for membership. Mr. Macron told reporters during a visit in Paris by Maia Sandu, Moldova’s president, that recent incidents in Transnistria, a region bordering Ukraine that is run by Russia-backed separatists, “shows that a spread of the conflict to neighbouring countries cannot be excluded.”

Matthew Mpoke Bigg

The Russian invasion threatens tens of millions of people with famine, the U.N. secretary-general says.

Tens of millions of people are threatened by hunger and famine because of the war in Ukraine, the secretary general of the United Nations said Thursday, in the latest warning about the impact Russia’s blockade of Ukrainian ports has had on global grain supplies.

Ukraine is a major wheat exporter, feeding billions of people in the form of bread, pasta and packaged foods. But Russian warships have made exports from Black Sea ports such as Odesa in southern Ukraine impossible. The disruption is a major factor in this year’s spike in global wheat prices.

“The war in Ukraine, on top of all the other global crises, threatens tens of millions of people with food insecurity, malnutrition, mass hunger & famine,” the U.N. Secretary General, Antonio Guterres, said on Twitter.

His warning comes on top of a statement by the executive director of the World Food Program, David M. Beasley, who told a special United Nations meeting on food security on Wednesday that the blockade is sending the world hurtling toward hunger-induced chaos.

“Failure to open the ports will be a declaration of war on global food security, resulting in famine, destabilization of nations as well as mass migration by necessity,” Mr. Beasley said.

Russia’s deputy foreign minister, Andrey Rudenko, said President Vladimir V. Putin discussed the issue of Ukraine’s grain exports with Mr. Guterres in Moscow last month. “We hope that solutions will be found that will be beneficial to everyone,” he said, according to the Interfax news agency.

The conflict’s impact on food supplies has also been felt domestically, as Russian control over parts of southern and eastern Ukraine has blocked access to agricultural land and stores of grain.

On Wednesday, a Ukrainian parliamentary report said that Russia had stolen 400,000 tons of grain in territory Moscow controls in the Kherson, Zaporizhzhia, Donetsk and Luhansk regions and said that this could lead to famine there.

“In addition, Russian troops destroy elevators, warehouses, agricultural machinery and infrastructure with their missile and bomb strikes, thereby disrupting the sowing campaign,” said the report, written by a committee for economic development.

Christopher F. Schuetze

Germany’s former leader, Gerhard Schröder, a gas lobbyist and personal friend to Vladimir Putin, will be stripped of his post-chancellor office, a perk all chancellors get, a parliamentary budget committee decided on Thursday. He will keep his security and pension.

Alan Rappeport

G7 finance ministers race to secure more aid for Ukraine.

KÖNIGSWINTER, Germany — Top economic officials from the world’s advanced economies moved closer toward agreement on a global rescue package for Ukraine on Thursday, with finance leaders negotiating the details of a multibillion dollar plan to keep the Ukrainian government operating amid Russia’s onslaught.

Finance ministers of the Group of 7 nations expressed optimism about the emergency financing deal on the first day of a two-day summit, where they are focused on how to provide aid to Ukraine and exert pressure on Russia while avoiding economic blowback that will slow the global economy. Officials have been consumed with how to contain rising food and energy prices that have some economists worrying about a global recession.

“We have to secure the liquidity of the Ukrainian state,” Christian Lindner, Germany’s finance minister, said as the meetings convened. “We feel responsible for the capability of the Ukrainian state and its people to defend themselves.”

The gathering on the outskirts of Bonn comes as the United States Senate is poised to pass a $40 billion aid package for Ukraine on Thursday. The Biden administration is prepared to dedicate $5 billion of those funds to help sustain Ukraine’s daily government operations for three months, and American officials have been pressing its allies to contribute another $10 billion.

The International Monetary Fund and Ukrainian officials have said the country needs $5 billion per month to continue paying government salaries and pensions and to cover other expenses.

“I am getting more optimistic,” Kristalina Georgieva, the I.M.F.’s managing director, said on the sidelines of the Group of 7 meetings, referring to the plan to fill Ukraine’s financial gap. “The issue will be the timing.”

Treasury Secretary Janet L. Yellen said this week that she would ask her Group of 7 counterparts to step up their assistance.

“Ukraine has done remarkable work to repel Russia’s invasion, but they need our help and they need it now,” Ms. Yellen said at a news conference on Wednesday.

European Union officials said this week that they were prepared to contribute 9 billion euros in economic assistance loans to Ukraine but that the nations within the E.U. would need to provide guarantees to back the program.

The terms of the aid package were a central topic of discussion at the meetings this week. Treasury Department officials have been encouraging their counterparts to offer grants to Ukraine instead of loans and are pushing for any loan terms to be as favorable as possible.

The economic diplomats are gathering at a time of rising food and energy prices that threaten to blunt global growth. Ms. Georgieva said that central banks around the world were facing a difficult task as they try to tame inflation with higher interest rates without causing downturns.

“The problem is, at what cost?” Ms. Georgieva said. The question, she said, is “how to navigate it so you don’t get into recession.”

And the challenge is getting harder, she added: “We have a crisis upon a crisis,” she said.

China represents another risk to the global economy, Ms. Georgieva said, because of the strict “zero-Covid” lockdown policies it is employing to contain the coronavirus. She suggested that China’s economic fundamentals were sound but said that policymakers were closely watching the potential impact that lockdowns are having on supply chains and inflation.

Policymakers are also discussing additional rounds of sanctions on Russia, how the European Union can wean itself off Russian energy and growing fears about global food insecurity.

The World Bank said on Wednesday that it was committing $30 billion over the next 15 months to projects that will encourage food and fertilizer production and remove barriers to trade.

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Shashank Bengali

President Sauli Niinisto of Finland and Prime Minister Magdalena Andersson of Sweden arrived at the White House to meet with President Biden, according to a pool report. They were scheduled to discuss Finland’s and Sweden’s NATO applications and European security, and to deliver remarks in the Rose Garden afterward.

Matthew Mpoke Bigg

Reporting from Krakow, Poland

The Red Cross says it has registered hundreds of fighters leaving the Mariupol steel plant.

The International Committee of the Red Cross said on Thursday it had registered hundreds of prisoners of war, including wounded combatants, who were leaving a Mariupol, Ukraine, steel plant that had fallen to Russia after a weekslong siege.

The Red Cross’s involvement in registration, which includes noting basic identification details as well as next of kin, suggests that Russian authorities have designated the fighters as prisoners of war in accordance with the Geneva Conventions.

The Red Cross said that it was not involved with transporting the fighters but that registration, which started on Tuesday, allowed the organization to “track those who have been captured and help them keep in touch with their families.” It added that “it must have immediate access to all P.O.W.s in all places where they are held.”

Russia’s Defense Ministry said that more than 700 fighters of the Azov Battalion who were in the Azovstal steel plant have surrendered to Russian forces in the last 24 hours. In a statement, the ministry said that 1,730 fighters total had surrendered so far, including 80 who were wounded.

President Vladimir V. Putin of Russia has used the inclusion of the Azov Battalion among Ukraine’s fighters to argue that Moscow’s invasion of the country is an attempt to rid it of Nazis. The Russian Supreme Court has said it would hold a hearing next week on whether to declare the group, which has far-right origins, a terrorist organization.

The Red Cross said it “maintains a confidential dialogue with the parties to the conflict on their obligations under international humanitarian law.”

Amnesty International called on Wednesday for Red Cross involvement in the treatment of the prisoners and said it had “serious concerns about their fate” because they had been dehumanized in Russian media.

Safak Timur

Turkey’s president, Recep Tayyip Erdogan, said he was determined to “say no to Finland and Sweden’s NATO membership,” repeating his criticism of the countries’ stance toward Kurdish militant groups he regards as terrorist organizations. Mr. Erdogan used a speech to young people to declare Sweden “a complete nest of terror,” according to remarks released on Thursday. It remains unclear whether Mr. Erdogan plans to block the Nordic countries’ membership or is seeking concessions from the West.

Edward Wong and Michael Crowley

The U.S. wants to cripple Russia’s oil industry, officials say.

BERLIN — The Biden administration is developing plans to further choke Russia’s oil revenues with the long-term goal of destroying the country’s central role in the global energy economy, current and former U.S. officials say, a major escalatory step that could put the United States in political conflict with China, India, Turkey and other nations that buy Russian oil.

The proposed measures include imposing a price cap on Russian oil, backed by so-called secondary sanctions, which would punish foreign buyers that do not comply with U.S. restrictions by blocking them from doing business with American companies and those of partner nations.

As President Vladimir V. Putin wages war in Ukraine, the United States and its allies have imposed sanctions on Russia that have battered its economy. But the nearly $20 billion per month that Russia continues to reap from oil sales could sustain the sort of grinding conflict underway in eastern Ukraine and finance any future aggressions, according to officials and experts.

U.S. officials say the main question now is how to starve Moscow of that money while ensuring that global oil supplies do not drop, which could lead to a rise in prices that benefits Mr. Putin and worsens inflation in the United States and elsewhere. As U.S. elections loom, President Biden has said a top priority is dealing with inflation.

While U.S. officials say they do not want to immediately take large amounts of Russian oil off the market, they are trying to push countries to wean themselves off those imports in the coming months. A U.S. ban on sales of critical technologies to Russia is partly aimed at crippling its oil companies over many years. U.S. officials say the market will eventually adjust as the Russian industry fades.

Russia’s oil industry is already under pressure. The United States banned Russian oil imports in March, and the European Union hopes to announce a similar measure soon. Its foreign ministers discussed a potential embargo in Brussels on Monday. The Group of 7 industrialized nations, which includes Britain, Japan and Canada, agreed this month to gradually phase out Russian oil imports and their finance ministers are meeting in Bonn, Germany, this week to discuss details.

“We very much support the efforts that Europe, the European Union, is making to wean itself off of Russian energy, whether that’s oil or ultimately gas,” Antony J. Blinken, the secretary of state, said in Berlin on Sunday when asked about future energy sanctions at a news conference of the North Atlantic Treaty Organization. “It’s not going to end overnight, but Europe is clearly on track to move decisively in that direction.”

“As this is happening, the United States has taken a number of steps to help,” he added.

But Russian oil exports increased in April, and soaring prices mean that Russia has earned 50 percent more in revenues this year compared to the same period in 2021, according to a new report from the International Energy Agency in Paris. India and Turkey, a NATO member, have increased their purchases. South Korea is buying less but remains a major customer, as does China, which criticizes U.S. sanctions. The result is a Russian war machine still powered by petrodollars.

American officials are looking at “what can be done in the more immediate term to reduce the revenues that the Kremlin is generating from selling oil, and make sure countries outside the sanctions coalition, like China and India, don’t undercut the sanctions by just buying more oil,” said Edward Fishman, who oversaw sanctions policy at the State Department after Russia annexed Crimea in 2014.

The Biden administration is looking at various types of secondary sanctions and has yet to settle on a definite course of action, according to the officials, who spoke on the condition of anonymity to discuss policies still under internal consideration. The United States imposed secondary sanctions to cut off Iran’s exports in an effort to curtail its nuclear program.

Large foreign companies generally comply with U.S. regulations to avoid sanctions if they engage in commerce with American companies or partner nations.

“If we’re talking about Rubicons to cross, I think the biggest one is the secondary sanctions piece,” said Richard Nephew, a scholar at Columbia University who was a senior official on sanctions in the Obama and Biden administrations. “That means we tell other countries: If you do business with Russia, you can’t do business with the U.S.”

But sanctions have a mixed record. Severe economic isolation has done little to change the behavior of governments from Iran to North Korea to Cuba and Venezuela.

One measure American officials are discussing would require foreign companies to pay a below-market price for Russian oil — or suffer U.S. sanctions. Washington would assign a price for Russian oil that is well under the global market value, which is currently more than $100 per barrel. Russia’s last budget set a break-even price for its oil above $40. A price cap would reduce Russia’s profits without increasing global energy costs.

The U.S. government could also cut off most Russian access to payments for oil. Washington would do this by issuing a regulation that requires foreign banks dealing in payments to put the money in an escrow account if they want to avoid sanctions. Russia would be able to access the money only to purchase essential goods like food and medicine.

And as those mechanisms are put in place, U.S. officials would press nations to gradually decrease their purchases of Russian oil, as they did with Iranian oil.

“There wouldn’t be a ban on Russian oil and gas per se,” said Maria Snegovaya, a visiting scholar at George Washington University who has studied sanctions on Russia. “Partly this is because that would send the price skyrocketing. Russia can benefit from a skyrocketing price.”

But enforcing escrow payments or price caps globally could be difficult. Under the new measures, the United States would have to confront nations that are not part of the existing sanctions coalition and, like India and China, want to maintain good relations with Russia.

In 2020, the Trump administration imposed sanctions on companies in China, Vietnam and the United Arab Emirates for their roles in the purchase or transport of Iranian oil.

Experts say the measures could be announced in response to a new Russian provocation, such as a chemical weapons attack, or to give Kyiv more leverage if Ukraine starts serious negotiations with Moscow.

U.S. officials want to ensure that European and Asian partners remain united with Washington on any new sanctions. But some European officials say certain measures, such as a price cap or tariffs on Russian oil, would be ineffective or too complicated to enact.

“We continue to look at those things,” Janet Yellen, the U.S. treasury secretary, said in Bonn on Wednesday. “You know, this is important for Europe to decide what they think is best.”

American officials say they have crunched numbers to see to what extent Russia would be starved of revenues if major buyers paid only a fraction of the market price for oil.

If the European Union decides to impose a price cap on their purchases rather than an outright embargo, Asian and Middle Eastern buyers of Russian oil might insist on paying the same low price, a U.S. official said.

“The advantage of a straight price cap is you go to the Chinese or the Indians and you say, we’re going to force you to save money!” said Daniel Fried, a retired diplomat who has served as the State Department’s coordinator for sanctions policy.

The toughest sanction imposed by the United States and European Union on Russia so far has blocked the Russian central bank’s access to foreign currency reserves in global accounts. That led to a plummet in the value of the ruble. But the bank has amassed foreign currency from Russian companies that are paid in dollars and euros for commodities, including energy.

U.S. and European officials have focused discussions on oil sanctions, leaving out the thornier question of Russian natural gas exports. European nations rely on Russian gas to heat homes and power businesses, and it cannot be easily replaced.

There are signs that large Chinese state-owned oil companies are holding back on signing new oil contracts with Russia, given the uncertainty over sanctions. American officials say that while China has given diplomatic and rhetorical support to Mr. Putin, Chinese companies and the government have not sent economic or military aid to Russia.

Chinese companies might be waiting until Russian commodity prices fall further before signing new contracts. And they also want to avoid secondary sanctions, said Alexander Gabuev, a senior fellow at the Carnegie Endowment for International Peace. Chinese companies are not well versed in sanctions compliance, he added, so the executives tend to err on the side of caution.

The Biden administration is also discussing another way to inflict pain on Russia: legally seizing the Russian central bank assets that were frozen in accounts overseas during the war, as well as those of Russian tycoons, and giving them to Ukraine for reconstruction, U.S. officials say.

As with the proposed energy sanctions, the United States is exploring the idea with European nations and members of the Group of 7.

Edward Wong reported from Berlin, Paris and Washington, and Michael Crowley from Washington. Matina Stevis-Gridneff contributed reporting from Brussels.

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Ivan Nechepurenko

Russia’s Defense Ministry said that more than 700 Ukrainian fighters of the Azov battalion had surrendered to Russian forces over the past 24 hours at the steel plant in Mariupol. In a statement, the ministry said that 1,730 fighters have surrendered so far, including 80 wounded.

Patricia Cohen and Valeriya Safronova

Russia’s economic outlook looks gloomy as prices soar.

LONDON — After sanctions hobbled production at its assembly plant in Kaliningrad, the Russian automaker Avtotor announced a lottery for free 10-acre plots of land — and the chance to buy seed potatoes — so employees could grow their own food in the westernmost fringe of the Russian empire during “the difficult economic situation.”

In Moscow, shoppers complained that a kilogram of bananas had shot up to 100 rubles from 60, while in Irkutsk, an industrial city in Siberia, the price of tampons at a store doubled to $7.

Banks have shortened receipts in response to a paper shortage. Clothing manufacturers said they were running out of buttons.

“The economic prospects for Russia are especially gloomy,” the Bank of Finland said in an analysis this month. “By initiating a brutal war against Ukraine, Russia has chosen to become much poorer and less influential in economic terms.”

Even the Central Bank of Russia has predicted a staggering inflation rate between 18 and 23 percent this year, and a falloff in total output of as much as 10 percent.

It is not easy to figure out the impact of the war and sanctions on the Russian economy at a time when even using the words “war” and “invasion” are illegal. President Vladimir V. Putin has insisted that the economy is weathering the measures imposed by the United States, Europe and others.

Financial maneuvers taken by Moscow helped blunt the economic damage initially. At the start of the conflict, the central bank doubled interest rates to 19 percent to stabilize the currency, and recently was able to lower rates to 14 percent. The ruble is trading at its highest level in more than two years.

And even though Russia has had to sell oil at a discount, dizzying increases in global prices are causing tax revenues from oil to surge past $180 billion this year despite production cuts, according to Rystad Energy. Natural gas deliveries will add another $80 billion to Moscow’s treasury.

In any case, Mr. Putin has shown few signs that pressure from abroad will push him to scale back military strikes against Ukraine.

Still, Avtotor’s vegetable patch lottery and what it says about the vulnerabilities facing the Russian people, along with shortages and price increases, are signs of the economic distress that is gripping some Russian businesses and workers since the war started nearly three months ago.

Analysts say that the rift with many of the world’s largest trading partners and technological powerhouses will inflict deep and lasting damage on the Russian economy.

“The really hard times for the Russian economy are still in front of us,” said Laura Solanko, a senior adviser at the Bank of Finland Institute for Emerging Economies.

The stock of supplies and spare parts that are keeping businesses humming will run out in a few months, Ms. Solanko said. At the same time, a lack of sophisticated technology and investment from abroad will hamper Russia’s productive capacity going forward.

The Russian Central Bank has already acknowledged that consumer demand and lending are on a downhill slide, and that “businesses are experiencing considerable difficulties in production and logistics.”

Ivan Khokhlov, who co-founded 12Storeez, a clothing brand that evolved from a showroom in his apartment in Yekaterinburg to a major company with 1,000 employees and 46 stores, is contending with the problem firsthand.

“With every new wave of sanctions, it becomes harder to produce our product on time,” Mr. Khokhlov said. The company’s bank account in Europe was still blocked because of sanctions shortly after the invasion, while logistical disruptions had forced him to raise prices.

“We face delays, disruptions and price increases,” he said. “As logistics with Europe gets destroyed, we rely more on China, which has its own difficulties too.”

Hundreds of foreign firms have already curtailed their business in or withdrawn altogether from Russia, according to an accounting kept by the Yale School of Management. And the exodus of companies continued this week with McDonald’s. The company said that after three decades, it planned to sell its business, which includes 850 restaurants and franchises and employs 62,000 people in Russia.

“I passed the very first McDonald’s that opened in Russia in the ’90s,” Artem Komolyatov, a 31-year-old tech worker in Moscow, said recently. “Now it’s completely empty. Lonely. The sign still hangs. But inside it’s all blocked off. It’s completely dead.”

Nearby two police officers in bulletproof vests and automatic rifles stood guard, he said, ready to head off any protesters.

In Leningradsky railway station, at one of the few franchises that remained open on Monday, customers lined up for more than an hour for a last taste of McDonald’s hamburgers and fries.

The French automaker Renault also announced a deal with the Russian government to leave the country on Monday, although it includes an option to repurchase its stake within six years. And the Finnish paper company, Stora Enso, said it was divesting itself of three corrugated packaging plants in Russia.

More profound damage to the structure of the Russian economy is likely to mount in the coming years even in the moneymaking energy sector.

Europe’s vow to eventually turn its back on Russian oil and gas will compel Moscow to search further afield for customers, particularly in China and India. But the pivot to Asia, said Daria Melnik, a senior analyst at Rystad Energy, “will take time and massive infrastructure investments that in the medium term will see Russia’s production and revenues drop precipitously.”

Without sufficient storage capacity, Russia may have to cut its overall oil and gas production. Wells aren’t like faucets, though, easily turned on and off. Cap one, and most likely it can never be used again.

“Some Russian spare capacity will be destroyed,” Ms. Melnik said of the country’s oil flow.

Anton Siluanov, the Russian finance minister, said that sanctions could cause as much as a 17 percent drop in oil output this year.

Bigger slides are apparent in other sectors. Passenger car production was down 72 percent in March compared with the previous year.

In the industrial sector, which includes chemicals, oil, gas and manufacturing, the four-week average for the volume of imports is down 88 percent compared with early February, before the invasion, according to FourKites, which tracks supply chains. The volume of consumer-related imports is down 76 percent, making it difficult for Russians to buy tampons and cellphones, and for hospitals to get replacement parts and supplies for dialysis machines and ventilators.

In a survey of health care professionals in April, 60 percent of respondents said they had experienced shortages already. Among imported products, the items missing most included disposable gloves, catheters and suture materials.

For consumers, price jumps on basic goods have been so noticeable that a Twitter account has sprung up mocking social media posts in which Russians lament price increases on everything from Palmolive shampoo to nectarines. It is called But What Happened? and has nearly 44,000 followers.

A 26-year-old Moscow resident, who asked that her name not be used because of fear of reprisals, said the cost of imported fruit, like the bananas she puts in her oatmeal every morning, had skyrocketed.

“It’s the product I buy every single time I go to the store, so I noticed immediately,” she said. Her total grocery bill has shot up by about one third, she said.

In Irkutsk, the price of a box of tampons doubled from $3.50 within weeks of the war’s start, said a 23-year-old designer who earns $450 a month and asked that she not be named. “For the same amount of money, I could buy a basket of good groceries, or a new T-shirt,” she said, comparing prices before the war.

Outside of the country, Russia’s economic prospects are also shrinking. Earlier this month, Fennovoima, a Finnish company that operates nuclear power plants, abruptly announced that it was terminating its contract to build a plant in the northern city of Hanhikivi with Rosatom, the Russian State Nuclear Energy Corporation, which lists Mr. Putin as its founder.

“We are extremely disappointed,” Rosatom, which owns a third of the project through a Finnish subsidiary, said in a statement: “The reasons behind this decision are completely inexplicable to us.”

Ivan Nechepurenko contributed reporting.

Alyssa Lukpat

The U.N. warns that Russia’s blockade could harm global food security.

Russia’s near-total conquest of the Ukrainian seaside city of Mariupol this week renewed concerns that supplies of grains could be further disrupted by the Kremlin’s blockade of Ukraine’s southern ports, a crucial link for exports from one of the world’s biggest suppliers.

Russian forces seized Mariupol’s sprawling Azovstal steel plant on Tuesday, completing their capture of the largely destroyed city. Their blockade of Ukraine’s southern coastlines has prevented millions of tons of grain from being exported.

This could be disastrous for parts of the world that rely on that grain supply, David M. Beasley, executive director of the World Food Program, said on Wednesday at a United Nations meeting on food security.

“Failure to open the ports will be a declaration of war on global food security, resulting in famine, destabilization of nations as well as mass migration by necessity,” he warned.

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Catie Edmondson

The U.S. Senate just voted unanimously to confirm Bridget Brink to be the U.S. ambassador to Ukraine, filling a position that has remained empty for more than a year. The move comes hours after the United States reopened its embassy in Kyiv after a three-month closure.

Andrea Kannapell

Denis Pushilin, the leader of the breakaway Donestk People’s Republic in eastern Ukraine, said on Wednesday that the largely destroyed port city of Mariupol, including the Azovstal steel complex, would eventually be rebuilt as a resort, according to a Telegram post by RIA Novosti, a Russian state news agency. The Mariupol city council said in its own Telegram post that the idea showed that Russia wanted to erase any reminder of Ukraine’s “heroic” stand at the Azovstal complex.

Michael Schwirtz

Reporting from Kramatorsk, Ukraine

Throughout eastern Ukraine, grievous injuries and not enough doctors to treat them.

Days after Russian forces invaded, Yaroslav Bohak, a young cardiovascular surgeon, was at home with his family in the relative safety of western Ukraine, when a colleague placed a desperate call from the east, pleading with him to come help.

Many doctors had fled the fighting, his friend said, and conditions at the hospital resembled a bygone era of warfare, with the surgeons who remained to amputate limbs, instead of trying to repair them, to save grievously wounded soldiers.

“He called me and said he could no longer cut off the arms of young people,” Dr. Bohak said, as he stood in an operating room of a hospital in Kramatorsk. “When I came here, I had surgery on the first day.”

As Russian forces pummel eastern Ukraine with a mix of artillery, airstrikes and rocket attacks, frontline hospitals, many of them in poorer, rural areas, have become overwhelmed. They are severely short-staffed or have been abandoned completely, as doctors and nurses have fled the violence.

All day long, the walls of the hospital shake with the thunder of battles raging near Kramatorsk, an industrial city in the Donbas region, where Russian forces have been waging a bloody offensive. A steady stream of ambulances arrives at the sandbag-reinforced emergency room, ferrying soldiers and civilians, many with life-threatening wounds.

But the hospital is staffed by a skeleton crew. Only two of its 10 doctors remain, aided by six nurses working 24-hour shifts with only one day off for rest, said Tatyana Bakaeva, the senior nurse. (Hospital officials asked that its name not be published for security reasons.)

“Only the most stoic remain,” Ms. Bakaeva said. “People are scared, what can you do?”

It is a similar story throughout the Donbas: As the toll of wounded mounts, the need for more doctors and nurses becomes even more acute.

In Avdiivka, right on the front lines, the lone remaining surgeon and the hospital medical director described spending months in the emergency room, never leaving except for quick dashes to the grocery store amid shelling. In Sloviansk, a city just to the north of Kramatorsk where plumes of smoke from battle can be seen on the horizon, only about a third of the hospital staff remains.

The city of Bakhmut sits at a crossroads between Russian forces pushing from the east and the north. There, ambulances jam a small courtyard of the military hospital and the emergency room is almost always full.

“Nobody ever prepares for war, and this region is not so densely populated to be able to deal with this many wounded,” said Svitlana Druzenko, who coordinates emergency evacuations of wounded soldiers and civilians from the battle zones. “The wounds are the same for civilians and soldiers because rockets do not choose where to fall.”

Alyssa Lukpat

In his nightly address, President Volodymyr Zelensky said that he had signed a law offering “protection and assistance from the state” to prisoners and their family members in Crimea and in Russian-occupied areas of the eastern Donbas region.

Photographs and Text by Finbarr O’Reilly

Reporting from Kharkiv, Ukraine

Around Kharkiv, Ukrainians emerge to ruin.

Air raid sirens wail daily, and the steady rumble of artillery can still be heard in the distance, but Ukrainian forces this month pushed Russian troops out of the eastern city of Kharkiv and beyond striking distance.

After sheltering underground since February, residents of the city, Ukraine’s second-most populous, and its surrounding villages have finally been able to venture out for the first time and return to their neighborhoods to assess the damage the Russians left behind. The discoveries have been grisly.

Yuri Emets, 56, returned last week to find that his home in the once bucolic village of Vilkhivka had been hit by several shells, blasting away most of the top floor. The bodies of seven Ukrainian soldiers had been dumped behind his garden shed. It appeared that they had been hiding in his basement vegetable cellar when they were discovered by Russian forces and killed.

“My eldest son was in the military,” Mr. Emets said over the thump of Ukrainian artillery fire as smoke rose from a hilltop on the horizon. “Those guys who died here are like my sons, too. I won’t be able to sleep tonight.”

He and his wife and children had fled the village two weeks into the war, once the fighting became too intense. The Russians had apparently used his home as a firing position, parking a tank in his driveway.

His garden was littered with spent shell casings, shell holes and other detritus of battle. Burned military vehicles blocked the main road. Bodies lay scattered around the town, including the bloated corpse of a Russian soldier on the grass outside the charred skeleton of a school.

“I feel like I never lived in this place after seeing what happened here,” Mr. Emets said.

In the town of Velyka Danylivka, a truck driver, Ivan Petrovich Voytenko, 69, said he had almost collapsed in shock when he found that his home had been hit by several shells. “It’s a good thing the walls are still here, so maybe we can fix it,” he said.

He and his family of six fled on Feb. 24, the day Russia invaded Ukraine, worried because the house was close to a Ukrainian military base.

The family sought safety at Mr. Voytenko’s sister’s house several miles away, but that proved no safer. They were sheltering in the basement when her home took a direct hit from a rocket.

“When we got hit, it was a panic and all the children and women were screaming,” Mr. Voytenko said. “We managed to get them out.”

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Rick Gladstone

The executive director of the World Food Program, David M. Beasley, told a special United Nations meeting on food security that Russia's blockade of Ukraine’s ports, preventing the export of millions of tons of grain, was sending the world hurtling toward hunger-induced chaos. “Failure to open the ports will be a declaration of war on global food security, resulting in famine, destabilization of nations as well as mass migration by necessity,” Beasley said.

Alyssa Lukpat

Ten civilians, including two children, were killed by Russian forces on Wednesday in the eastern Donetsk region, Pavlo Kyrylenko, the region’s governor, said on Telegram. He said that it was “currently impossible” to determine how many people had died in Mariupol.

Nadav Gavrielov

President Volodymyr Zelensky has submitted to Ukraine’s Parliament decrees extending martial law in the country for 90 days, according to local media. Zelensky first declared martial law in late February, shortly after Russia’s invasion.

Lara Jakes

The United States called on other nations to step up contributions of food, fertilizer, and financing to address a growing global food shortage that has become acute with exports being blocked by the war in Ukraine. Speaking at the United Nations headquarters in New York, Blinken added: “If we want to save lives, we all have to be willing to shoulder added risk.”

Eric Schmitt

The Pentagon has offered Sweden security measures as its NATO application is pending, a Swedish minister says.

Sweden’s defense minister said on Wednesday that the Pentagon had pledged several interim security measures to shore up the defenses of Sweden and Finland while NATO considers their requests to join the alliance.

The measures, he said, would include U.S. Navy warships steaming in the Baltic Sea, Air Force bombers flying over Scandinavia, Army forces training with Swedish troops and American specialists helping to thwart against any possible Russian cyberattacks.

The Swedish minister, Peter Hultqvist, spoke shortly after an hourlong meeting at the Pentagon with the secretary of defense, Lloyd J. Austin III, to talk about Sweden’s potential military contributions to the alliance. Earlier in the day President Biden had pledged to help defend Sweden and Finland before they join the alliance.

“We also discussed what we can call security assurances,” Mr. Hultqvist said in an interview at the Swedish Embassy, noting that officials were still working out the details.

Speaking to reporters before their meeting, Mr. Hultqvist and Mr. Austin praised the close ties between the two countries’ militaries, which have held joint exercises for years, and stressed their shared concern about Russia’s aggression in Ukraine.

But Mr. Hultqvist, who with nearly eight years on the job is one of the longest-serving defense ministers in Europe, seemed to distance himself from Mr. Austin’s comments last month that the United States wants “to see Russia weakened to the degree it cannot do the kinds of things that it has done in invading Ukraine.”

He said the two Nordic countries were seeking NATO membership to defend against possible aggression from Russia or other states. “This is about the security of Sweden and Finland,” Mr. Hultqvist said. “We have no plans to do something specific to weaken anybody. We want to be respected as sovereign states. But we see that Russia is unpredictable. And because of that, we are doing it.”

With the war nearly three months old and Moscow having failed to secure nearly all of its initial goals, Mr. Hultqvist said the Kremlin had badly underestimated Ukraine’s will to fight and its military prowess, which had been built up after Russia first invaded the country in 2014. Russia’s “planning was not something that was well connected to the realities” on the ground, he said.

But the minister declined to say what victory would look like in the conflict or to predict whether President Vladimir V. Putin might use tactical nuclear weapons if Ukraine appeared to be prevailing on the battlefield.

“It will not be over in a short while,” he said. “It’s hard to tell how it will end.”

Matthew Mpoke Bigg

The Geneva Conventions apply to the Ukrainian fighters captured at Mariupol, experts say.

The Ukrainian fighters who surrendered to Russian forces at a steel plant in the southern city of Mariupol are entitled to protection under the Geneva Conventions as prisoners of war, legal experts said on Wednesday, noting that they had fallen into enemy hands during an international conflict.

Under the conventions, prisoners of war must be treated humanely and be protected from violence, intimidation, insults and public curiosity, as well as sheltered and provided with food, clothing and medical care. The International Committee of the Red Cross has a right to visit prisoners of war to make sure that the conventions are upheld.

Nearly 1,000 fighters surrendered at the Azovstal steel complex this week after a protracted period of fighting in the southern port city of Mariupol, and some Russian officials have been calling for them to be treated as war criminals. A line of buses escorted by an armored personnel carrier bearing the letter “Z,” a symbol of Russian forces in Ukraine, carried the prisoners away.

Experts said that the Third Geneva Convention, which covers the treatment of prisoners of war, would apply from the moment of capture, and that the protections would apply to surrendering members of the Azov Battalion, which is part of the Ukrainian military. That group’s far-right origins have allowed President Vladimir V. Putin of Russia to argue that Moscow’s invasion of Ukraine is an attempt to rid the country of Nazis.

The Third Geneva Convention also states that combatants cannot be prosecuted just for fighting in a war. They must be released, it says, and repatriated without delay after the end of hostilities.

The Russian Supreme Court has said it would hold a hearing next week on whether to declare the group a terrorist organization, which could give Moscow a pretext to deprive the prisoners of protections, and possibly prevent a prisoner swap the Ukrainians had been hoping for.

Aisling Reidy, a lawyer at Human Rights Watch, the rights advocacy organization, said that members of the group were P.O.W.s. “On the facts of it, these are P.O.W.s and any other determination would not be possible,” she said.

Amnesty International on Wednesday demanded that the Red Cross be given immediate access to the fighters and said it had “serious concerns about their fate as prisoners of war,” in part because they had been dehumanized in the Russian news media.

While soldiers cannot be prosecuted for the mere fact of being soldiers, experts said states can put prisoners on trial for violations of international human rights law, including war crimes, as long as those trials follow the requirements set forth in the Geneva Conventions.

“The question would be, is there any legitimate claim by the Russian government that the Ukrainian soldiers it has captured have violated international humanitarian law,” said Jenny S. Martinez, a law professor at Stanford University.

The U.S. government argued in the wake of the attacks of Sept. 11, 2001, that some of the people captured in Afghanistan and elsewhere had only limited access to the protections of the Geneva Conventions because they were not lawful combatants fighting for a state. That view was contested by some leading human rights lawyers, who argued that the protections applied.

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Erika Solomon

Many Ukrainians are keeping faith with the government on the deal for Mariupol’s fighters — for now.

From pop star pleas to street murals, hashtags to petitions, Ukrainians around the world have been expressing their solidarity with the besieged fighters who held off Russian forces for 80 days in the southern city of Mariupol.

With a secretive deal to remove them now underway — and hundreds of Ukrainian troops surrendering at a battered steel plant to face an uncertain fate — Ukrainians say they are nonetheless keeping the faith in their government.

Tense negotiations between Russia and Ukraine resulted in a deal this week to surrender and evacuate the encircled plant, in the southern port city of Mariupol. The Russian Defense Ministry said nearly 1,000 of them have been bused to Russian custody after laying down their arms and being taken prisoner.

Ukrainian officials have said the fighters will be exchanged for Russian prisoners of war, but they have provided no details about the agreement.

So far, the Ukrainian public is withholding judgment of President Volodymyr Zelensky, who has put his own name behind efforts to get the fighters out alive.

The fighters themselves have sent only cryptic messages, saying that they are following orders. Their relatives, usually in semiregular contact with loved ones trapped inside the plant, have also refused to discuss the plans.

Several high-profile Ukrainian leaders urged people to respect the silence from officials, and many Ukrainians posting on social media accepted calls not to comment on the troops’ departure from the plant with trepidation.

“Holding our breath, we are waiting for your salvation,” one woman wrote on her Facebook page. “We are shouting, but from today we are shouting in silence. Hold on.”

The number of fighters inside Azovstal has not been disclosed, but at least 600 wounded people were reported to be inside at one point.

The future of the surrendering Ukrainian forces is far from clear. Ukrainian officials have expressed hope that the fighters will ultimately be traded for Russian prisoners of war. But some Russian officials have insisted the fighters will be interrogated about alleged war crimes, raising fears they may eventually be put on show trials in Russia.

“I hope they’re doing their best,” Khrystyna Zhuk, a resident of Lviv who works in marketing, said of the government. “This is not the time to criticize the authorities, because this is not what helps to defeat the occupiers.”

The Azovstal plant has become a potent symbol for both Ukrainians cheering on the last defenders of Mariupol, and for President Vladimir V. Putin of Russia. The defenders of the plant include members of the Ukrainian military’s Azov regiment, whose origins in a far-right military group, the Azov Batallion, have lent a veneer of credibility to Mr. Putin’s false narrative that the country is overrun by “Nazis.”

Kateryna Prokhorenko, an activist who launched a petition “Save Mariupol,” with over 1.3 million signatures, said Ukrainians should “refrain from unnecessary anxiety, feelings, and reflection.”

For now, Ukrainians seem willing to watch and wait. But for some, like Ms. Zhuk, there are questions that eventually, they want their government to answer.

“The fact is that so many people were left alone while being surrounded — to put it politely: It is very disturbing,” she said. “After the war, it will be necessary to understand how such a terrible situation happened in order to prevent such a thing in the future.”

L'Humanité

Finances. « Engie est en train de valider vingt ans d’importation de gaz de schiste »

Entretien

Alors que les énergéticiens et leurs financiers tiennent leurs assemblées générales annuelles, Lucie Pinson, directrice générale de l’ONG Reclaim Finance et honorée du prix Goldman pour l’environnement, alerte sur la non-prise en compte du climat.

Marie-Noëlle Bertrand

Chaque année, au printemps, les grands groupes pétroliers et gaziers, ainsi que les banques et les assureurs qui leur accordent des financements, tiennent leurs assemblées générales. Ils y soumettent les plans climat que leur impose la loi pour réduire leurs émissions de CO2. Trois semaines après la sortie du troisième volet du rapport du Giec portant sur les transitions économiques à opérer pour limiter le réchauffement climatique, et en pleine guerre en Ukraine, cette nouvelle saison des assemblées générales prend une tournure singulière. Entretien avec Lucie Pinson, cofondatrice et directrice générale de l’ONG Reclaim Finance, qui suit tout cela de près.

Les assemblées générales des énergéticiens français et de leurs financiers ont démarré. Prennent-elles en compte les dernières données du Giec ?

Clairement pas. Les actionnaires d’Engie, par exemple, ont voté à 80 % un plan climat qui rejette l’objectif de limiter le réchauffement à un maximum de 1,5 °C. Le groupe continue de miser gros sur le gaz. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, il se tourne vers les gaz de schiste des États-Unis, dont il a décidé de prolonger les contrats d’importation de neuf ans, en plus des onze déjà prévus. On est en train de valider vingt ans de gaz de schiste ! Cela nous amène à 2042, alors que l’Europe n’est plus censée produire d’électricité carbonée d’ici à 2035. Engie est complètement hors des clous.

Note-t-on plus de réactions du côté des banques ou des assureurs ?

Ces assemblées générales sont les premières à se tenir depuis que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a stipulé que nous devons renoncer à toute nouvelle exploitation d’énergie fossile. Son rapport avait été publié tard en mai 2021, et les acteurs financiers avaient ainsi justifié le fait de ne pas en intégrer les conclusions. Mais un an a passé. Le rapport de l’AIE a, depuis, été corroboré par celui du Giec. Nous souhaitons que les acteurs financiers prennent enfin acte de toutes ces conclusions et reconnaissent la nécessité de tendre vers l’objectif zéro expansion. Nous les appelons à sanctionner les entreprises qui continuent d’investir dans les énergies fossiles, en votant contre le renouvellement des membres de leurs bureaux et contre leurs faux plans climat.

À lire le troisième volet du rapport du Giec, l’argent ne manque pas à l’échelle internationale, ce sont les flux qui sont mal orientés. Qu’est-ce que cela raconte de l’état de la finance verte ?

C’est la bonne nouvelle du rapport du Giec. Tous les financements nécessaires à la transition climatique existent et sont disponibles. Maintenant, il s’agit d’augmenter les flux vers les bonnes solutions, et surtout de cesser ceux destinés aux énergies fossiles. En outre, tous les financements verts ne sont pas aussi verts que l’on dit. Prenez les green bonds (obligations vertes émises, entre autres, par des acteurs publics sur le marché mondial pour pousser les acteurs économiques à investir dans la transition – NDLR) : certains sont très valables. Mais quand BNP Paribas soutient l’émission d’une obligation verte pour le développement d’un aéroport à Hong Kong en faisant valoir que les bâtiments sont basse consommation, cela n’a rien de vert : on contribue à augmenter le trafic aérien !

Beaucoup d’investisseurs se dirigent aujourd’hui vers les technologies de capture et stockage du carbone. Sont-elles un des éléments de ces faux plans climat ?

Elles peuvent y contribuer. Beaucoup de majors pétrolières et gazières parient sur la compensation (mécanisme qui permet à une entreprise d’investir, par exemple, dans le reboisement forestier pour compenser les émissions carbone induites par son activité – NDLR) et les technologies de capture et stockage de CO2. Cela peut être extrêmement dangereux. Concernant la compensation, il a été démontré que son utilité pour le climat est faible, voire nulle, dans la mesure où les industriels s’en servent pour justifier la poursuite de leurs émissions. Il ne faudrait pas parler de compensation, mais de contribution : toutes ces choses devraient être faites en addition des efforts de baisse des émissions, pas en substitution. Concernant le stockage de CO2, c’est un peu la même chose. Il va en falloir. Mais le Giec est très clair : il faut le réserver aux secteurs économiques qui ne peuvent être transformés sur le fond. Ce n’est certainement pas le cas du secteur énergétique, et encore moins du secteur de la production électrique, alors qu’il est possible de le décarboner très rapidement.

Quelles sont nos chances de réussir à réorienter les flux financiers d’un système qui, par essence, ne souffre pas d’être contrôlé ?

C’est tout le problème. Il faut un contrôle des acteurs ­financiers. Ils peuvent, dans une certaine mesure, changer à la marge leurs activités – souvent dans une logique de prévention du risque financier, en écartant de leurs porte­feuilles les entreprises les plus exposées aux énergies fossiles. Mais cette logique est très lente, et ne remet pas en question celles de la croissance et de l’exploitation des ressources, ­radicalement antinomiques avec nos objectifs climatiques. Il va falloir réguler ; il va falloir interdire, aussi, le financement de certaines activités reconnues par la science comme incompatibles avec le respect de notre budget carbone planétaire. Et il va falloir, enfin, décourager certaines pratiques et en inciter d’autres, en se servant des mécanismes monétaires des banques centrales, qui ont, dans leur mandat, l’obligation de respecter les objectifs climatiques européens.

Total conclura, fin mai, cette nouvelle saison des assemblées générales. Qu’espérez-vous de ce groupe pétrolier ?

Pas grand-chose. Le plan climat qu’il va soumettre à consultation de ses actionnaires fait la part belle au gaz, au point d’annuler tous les efforts opérés pour réduire les émissions du pétrole. Il autorise toujours le déploiement de projets catastrophiques, tels que celui d’EACOP, en Afrique de l’Est (1). Enfin, Total vient de rejeter une résolution de ses actionnaires qui exigeaient plus de transparence quant à sa stratégie climatique. Qu’attendre d’un groupe qui refuse de rendre des comptes à ses propres actionnaires ?

engieClimatpétroleenvironnement
New York Times - World

How a Group of Female Independents Aims to Revive Australian Democracy

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A community-driven movement has recruited around 25 candidates, most of them successful women preaching pragmatic reform. They could shape the balance of power after Saturday’s election.

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By Damien Cave

SYDNEY, Australia — On a cool morning at 5:50 a.m., Allegra Spender prepared to dive into the surf alongside dozens of ocean swimmers at Bondi Beach. She was there not just for exercise. She was there to meet voters.

Her name was all over volunteers’ teal T-shirts and swim caps, identifying her as an independent candidate for the Australian federal Parliament.

“Takes a lot of courage, what you’re doing,” said Jason Carr, 50, a security consultant, who came over to pledge his vote. “Good luck shaking things up.”

Ms. Spender, 44, looked down and laughed.

A first-time candidate, she said she still found the attention that comes with politics embarrassing. But that has not stopped her from shaking the political establishment — she is part of a movement of around 25 independents, nearly all of them women with successful careers, who are aiming to do nothing less than rejuvenate Australian democracy by saving it from the creep of corruption, right-wing populism and misogyny.

The so-called teal independents, who tend to share the campaign colors of a Pacific wave, offer a sharp rebuke to Australia’s rigid party system. Recruited by energetic community groups that have formed only in the past few years, they are the public face of a fresh approach to politics that hopes to pull Australia back to the middle with a focus on climate change solutions, integrity and values like kindness.

The “teals” could have a profound impact on Saturday’s election. Prime Minister Scott Morrison, the leader of the conservative Liberal Party, has warned of a “cavalcade of chaos” should too many independents win. But if the vote is close, as expected, and if neither the Liberal coalition nor the opposition Labor Party wins a majority, this group of loosely organized women who share common goals of making government more responsive and productive could decide who leads the next Australian Parliament.

The gray-haired men fighting for power in the world’s third-largest exporter of fossil fuels — where sexual harassment in politics has long been ignored, where money pours in and out of government without oversight, where conservatives promoting populism make bans on transgender athletes a campaign plank — could soon find themselves forced to negotiate with independent working mothers demanding change, backed by mobilized constituents.

“It’s a rebellion from the sensible center,” said Ms. Spender, who is challenging a Liberal incumbent in a district her father once represented in Parliament as a Liberal, in the days when the party was more center-right.

“No, rebellion is the wrong word,” she added. “It’s a move by people who feel that they are not represented, and have had enough, and are hoping things will change.”

The Indie From Indi

Australia’s major parties are gatekeepers with old operating systems. There are no primaries, and dark money pays a lot of the bills. The parties decide who runs, and those who win rarely break ranks, because a single breach can end a political career.

In many districts, there has long been a sense that political ambition and party loyalty matter more than local interests. And while some of that discontent has flowed to minor parties like the Greens on the left and One Nation on the far right, what’s happening now with independents is more focused on how to improve representation rather than channeling frustration into one partisan wing or another.

It began far from the cities, with a no-nonsense leader. Her name is Cathy McGowan.

A sheep farmer and former president of Australian Women in Agriculture, she reached Parliament in 2013 as an independent from Indi, a rural area northwest of Melbourne. She defeated the Liberal incumbent. And the way she got there was even more groundbreaking than the victory itself.

The process started before her candidacy with a group of local residents — Voices for Indi — gathering to discuss what they loved about their community and what they wanted to see changed. More than 400 people participated in 55 conversations around kitchen tables, over coffee or a beer, after a class or while camping.

Those casual chats led to a thoughtful report that listed concerns from poor mobile phone reception to climate change. It also sought to define good political representation with phrases pulled from the conversations like “walk the talk” and “asks the community what it needs and is willing to listen.”

Voices for Indi was the catalyst for Ms. McGowan’s campaign. When she won, Australians around the country started calling and emailing.

“I was quite surprised by the response,” Ms. McGowan said. “There was huge interest.”

To share what she had learned, she hosted small events in 2014 and 2017.

After another voices group in Sydney helped an independent candidate, Zali Steggall, unseat former Prime Minister Tony Abbott in 2019, the movement suddenly went viral.

Ms. McGowan, who left Parliament that year, passing the seat to another independent, Helen Haines, wrote a book in 2020 that told her personal story. She also started leading conferences over Zoom during the pandemic, connecting hundreds of people with similar inclinations.

Each voices group that emerged embarked on a listening tour and ended up with its own list of concerns. The groups also hosted virtual events with policy experts.

“Political parties have become disconnected from any kind of local membership,” said John Daley, a professor at the University of Melbourne Law School who wrote a major report about disengagement and gridlock last year. “The independent playbook goes precisely in the other direction — it goes back to the original idea of representative democracy.”

The strongest efforts seem to have sprung up in areas with conservative roots, professional families and intense frustration with the tilt away from the political middle by the Liberal-led governing coalition.

Most of the contenders are pro-business, pro-innovation (especially on energy) and proudly pro-equality (on both race and gender).

Their campaigns have been bolstered by money from a group called Climate 200, which has collected more than 12 million Australian dollars, or about $8.5 million, from 12,000 donors to go to 22 independent candidates.

That has led critics to claim they are not really independent. But Ms. McGowan and others, including Simon Holmes à Court, a founder of Climate 200, say the traditional major parties just don’t get that they’ve been disrupted.

The independents and their supporters describe what’s happening as a 21st-century movement, organized on Slack and Zoom, crowd-funded, decentralized and committed to pragmatism.

“Whatever the issue may be,” Ms. McGowan said, “what they want is action.”

Fun … and Climate Change

For first-timers like Ms. Spender, who has worked in education and renewable energy and for the fashion company founded by her mother, Carla Zampatti, campaigning with new community groups often feels like her swim toward a distant buoy with energetic neighbors — exhausting, a little scary, but also rewarding.

After her ocean jaunt in Bondi, she walked to a nearby cafe with all the others. Waiting in line for coffee, Ms. Spender warmed up near other swimmers and a few dogs wearing Allegra scarves. For the next hour, she did less talking than her volunteers.

“This is the alternative to a career politician,” said Jonathan Potts, 51, who said he spends five hours a day volunteering to get Ms. Spender elected. “It’s a different philosophy — we want to look after long-term interests rather than party interests.”

In interviews, many of the independents said they were initially reluctant to run, but had been surprised by how fun it had been to work with an ideas-first, community-driven approach.

Zoe Daniel, a former foreign correspondent for Australia’s national broadcaster who is an independent candidate in Melbourne’s bayside suburbs, said she had been amazed to see young schoolgirls stopping outside her campaign office, taking selfies. There is even a choir that sings songs with “Zoe-ified lyrics.”

“All of us feel that we’ve made lifelong friends with like-minded people through this,” she said.

Dr. Monique Ryan, a pediatric neurologist who is challenging Josh Frydenberg, the national treasurer, said the local support pointed to the power of “small ‘l’ liberal values.”

In her district, 2,000 volunteers have come out, including several hundred with Voices of Kooyong, who signed up before she was their candidate. They’ve knocked on around 50,000 doors — almost every single household in the electorate.

“We offer something that’s not the normal partisan politics,” she said. “We also offer something that’s very values based. For me, it’s about integrity and transparency and action on climate, which a lot of people feel deep anxiety about. It’s about gender equity, it’s about a more cohesive society.”

Polls show close contests for Ms. Daniel, Ms. Spender and Dr. Ryan. Incumbent independents, including Andrew Wilkie in Tasmania and Ms. Steggall in Sydney, also appear to be in strong positions. The fortunes of some other independents are harder to gauge, but the momentum has clearly set conservative politicians on edge.

Mr. Frydenberg, who has been talked about as a potential prime minister, recently admitted he was facing “the fight of my political life.”

Ms. Spender, at a recent climate event with two other independents — Georgia Steele, a lawyer, and Kylea Tink, a businesswoman — said they were trying to fill a national void.

“I’m angry, I mean, really angry that the moderates of the coalition and even the Labor Party are not taking enough action right now and that other people have to stand up in their stead,” Ms. Spender said.

“This is a national transformation,” she added. “It’s not one business, it’s not one community. It’s all.”

Yan Zhuang contributed reporting.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Hooked on Cheap Oil, Hungary Resists an Embargo on Russia

Prime Minister Viktor Orban has promised voters to keep energy prices low. The dividends from taking Russian fuel also help fund the policies that have made Hungary a beacon for right-wing groups.

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By Andrew Higgins and Benjamin Novak

BUDAPEST — Prime Minister Viktor Orban of Hungary has fiercely resisted a proposed European embargo of Russian oil, saying it would drop an “atomic bomb” on his country’s economy. Another potential casualty of such a ban: the gravy train for culture warriors in Europe and in the United States fueled by Hungary’s profits from Russian crude.

Gorged with cash thanks to cheap supplies of Russian oil and gas, the Hungarian energy conglomerate MOL — one of the Central European nation’s biggest and most profitable companies — last month announced it would pay dividends of $652 million to its shareholders.

More than $65 million of that will go to a privately managed education foundation that last year hosted the Fox News host Tucker Carlson at a festival of right-wing pundits in Hungary. It has also provided stipends and fellowships to conservative Americans and Europeans looking for a safe haven from what they bemoan as the spread of “cancel culture” back home.

Some of them featured this week at the first Hungarian edition of the Conservative Political Action Conference, or CPAC, a gathering of the right wing of American politics. The event, attended by Mr. Orban, opened in Budapest on Thursday under the slogan “God, Homeland, Family.”

Hungary has for years served as a beacon for foreign conservatives who admire Mr. Orban’s hostility to immigrants, L.G.B.T.Q. rights, George Soros and liberals in general. Russia’s invasion of Ukraine, however, has put severe strain on that role, stirring anger among some conservatives about Mr. Orban’s cozying up to the Kremlin.

It has also threatened to strain Mr. Orban’s pact with voters, who gave his Fidesz party a landslide victory in elections last month on the promise that, thanks to cheap energy from Russia, gas and utility prices would not skyrocket as has happened elsewhere in Europe.

A steady supply of Russian energy has become such a central part of Mr. Orban’s economic and political model that ending it “is a red line for him,” said Andras Biro-Nagy, founder and director of Policy Solutions, a Budapest research group. “Russian oil and gas are absolutely vital to his whole scheme.”

This dependence has alarmed even some of his foreign fans who have taken up paid positions at Mathias Corvinus Collegium, known as M.C.C., the education foundation that benefits from MOL’s business with Russia. The foundation holds a 10 percent stake in the Hungarian energy company, which relies heavily on deliveries of Russian oil to feed its main refinery southwest of Budapest and another one it owns in Slovakia.

“I am very unhappy about the Hungarian position vis-à-vis Russia broadly speaking, and specifically about energy,” said Daniel Pipes, a conservative American scholar awarded a paid “senior fellowship” by the foundation. “At the same time, I am very positive about the Hungarian stance on immigration,” he said. “So I’m ambivalent. I dislike the Russia policy and I do like the immigration policy.”

Also unhappy is Poland, whose governing party, Law and Justice, shares Mr. Orban’s hostility to liberals but has been infuriated by his dogged resistance to efforts by the European Union to ban Russian oil, his refusal to let arms destined for Ukraine pass through Hungary and his failure to condemn Russia’s president, Vladimir V. Putin.

Worried that the Hungarian energy company is too beholden to Russia, the Polish Senate passed a resolution in March blocking a deal with Poland’s state-owned energy company that would have allowed MOL to acquire more than 400 Polish gas stations.

Bogdan Borusewicz, the opposition senator who initiated the move, said in an interview in Gdansk, the site of a big Polish refinery, that the war in Ukraine had made it dangerous to let a Hungarian company dependent on Russia into his country’s market.

“You could debate about this before the war,” he said, “but now it is impossible to have any illusions” about the loyalties of Mr. Orban, whom he described as “Putin’s most important ally in the E.U.” For MOL, he said, “cooperation with Russia is a crucial part of its business and even its survival.”

MOL declined interview requests but, in public statements, has stressed the difficulty and expense of shifting to non-Russian oil. Its Danube Refinery, south of Budapest, invested heavily over eight years to accommodate crude from other countries, which is generally more expensive, but it still depends on Russia for 65 percent of its needs.

Reporting a big jump in profits, MOL warned in its annual financial report this spring that it was exposed to Russia through a minority stake in a small Russian oil company, BaiTex, and by “the physical flow of crude oil through the transportation system in Russia and Ukraine.” That flow, it noted, had not “to date” been restricted.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Since then, the executive arm of the European Union has sought to cut it off entirely.

Doing that, said Tamas Pletser, an oil and gas analyst with Este Bank in Budapest, would be a severe blow. MOL, he said, has profited until now from a widening price difference between European Brent and the cheaper Russian crude.

“They make an additional $10 million per day on this current situation, which is based on the Russian supply and Russia’s invasion of Ukraine,” Mr. Pletser said.

Many millions of dollars have gone to M.C.C. and two other nominally independent foundations, which together hold 30.49 percent of the energy company and are its biggest shareholders. The shares used to be held by the state, but Mr. Orban two years ago gifted them, along with other valuable assets, to the foundations as part of what he said was an effort to overhaul education but which critics called legalized theft. The chairman of M.C.C. is Balazs Orban, who is also the prime minister’s political director (though not a relation).

Zoltan Szalai, M.C.C.’s general director, acknowledged in an interview, “This year, MOL has been very good to us.” The dividend money M.C.C. received this year from MOL is more than double its annual budget.

Mr. Szalai said his foundation should be able to cope with a decline in energy company profits if Mr. Orban loses his fight to keep Russian crude flowing. “We are thinking in the long term, and MOL is a very good and serious company,” Mr. Szalai said.

When it comes to banning Russian oil, “it is not true that Hungary does not have a choice,” said Piotr Wozniak, Poland’s energy minister in a previous Law and Justice government and longtime energy executive. “It will not be cheap or easy but it is not impossible.”

But, he added, “The question is whether Hungary wants to make this choice.”

Making that choice particularly difficult is Mr. Orban’s vote-winning promise last month to keep energy prices in check through government-imposed price caps.

Russia-Ukraine War: Key Developments

In Mariupol. Hundreds more Ukrainian fighters that had been in a steel plant in Mariupol surrendered to Russia. Ukrainian officials have said the fighters will be exchanged for Russian prisoners of war, but they have provided no details about the agreement.

NATO’s expansion. Turkey’s president, Recep Tayyip Erdogan, said he was determined to “say no to Finland and Sweden’s NATO membership,” pointing to the countries’ stance toward Kurdish militant groups he regards as terrorist organizations.

War crimes trial. A Russian soldier pleaded guilty in a Kyiv court to having shot a civilian. This is the first trial Ukraine has conducted for an act that could be considered a war crime since Russia launched its invasion.

Shortly before the Ukraine invasion, Mr. Orban traveled to Moscow to meet Mr. Putin, securing assurances that Hungary could count on supplies of Russian natural gas.

Moscow last month abruptly cut off deliveries to Poland and Bulgaria but is still supplying Hungary. Any suspension, either by Russia or as a result of Western sanctions, would force Hungary to buy more expensive supplies on the market.

Giving the keynote address at CPAC on Thursday, Mr. Orban mentioned the war in Ukraine, calling Russia the aggressor, but mostly focused on advising conservatives how to succeed politically. “The first point,” he said, “is that we must play by our own rules.”

Mr. Carlson, the Fox News host who recently said that he was “rooting” for Russia in its war with Ukraine, sent a brief video message of support for the conference.

The main organizer of the event is the Center for Fundamental Rights, a Hungarian outfit funded by the government that says it is fighting to repel the “relentless attack” on “Judeo-Christian culture, patriotism, sovereignty, the family, the created nature of man and woman and our commitment to life.”

The center initially said it was working on CPAC’s Budapest event with M.C.C. The foundation, however, denied helping to organize CPAC, though it said it supported its aims.

Mr. Szalai, the M.C.C. general director, denied his foundation pushed any political agenda, saying in an interview that its mission was to promote “classic common sense.”

“To say we are far right is not fair,” he added.

Mr. Orban’s critics say that M.C.C. has established itself as what Mr. Biro-Nagy of Policy Solutions calls “one of the crown jewels of Orban’s mission to create a conservative, cultural hegemony.”

Among the foreign culture warriors listed by M.C.C. among the “guest instructors” this year was Rod Dreher, an American writer who has praised Hungary’s hard-line stance against Muslim immigrants.

Mr. Dreher said he was “not in the least bothered” that M.C.C. benefited from Russian oil. He said his own pay, however, came from another Hungarian government-funded entity.

“I deplore Russia’s invasion, and hope Ukraine prevails, but I don’t share this horror of Russia and ties to Russia that the ruling class in the U.S. and Western Europe do,” he said.

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Valeurs Actuelles

Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique

À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.

« Mélange des genres »

Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.

« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.

[📝communiqué de presse] Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9

— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022

Var : les dernières actualités

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

Science. ​​​​​​​Avec le réchauffement climatique, les virus passeront du phoque à l’âne

Actu

Selon une étude, 15 000 cas de transmission de virus entre mammifères de différentes espèces vont survenir d’ici à 2070 du fait de la hausse des températures. L’humain ne sera pas épargné.

Marie-Noëlle Bertrand

Combien de virus attendent l’humain au détour des bouleversements climatiques ? Une nouvelle étude publiée la semaine dernière dans la revue Nature offre un début de réponse pas vraiment réjouissant. Déjà, il était clairement établi que la déforestation et l’érosion de la biodiversité favorisent la recrudescence des transmissions zoonotiques, c’est-à-dire le passage d’un virus animal à l’humain. Non seulement le réchauffement global des températures atmosphériques ne freinera pas le phénomène, mais les risques sont nombreux qu’il le favorise, avance désormais une équipe de chercheurs états-uniens.

La hausse des températures va conduire à de nouvelles migrations d’animaux

Si la nouvelle n’est ni totalement neuve, ni complètement surprenante, l’article est le premier à modéliser la mécanique qui conduit à ce bouleversement et à quantifier le nombre de fois que des virus pourraient passer du phoque à l’âne. D’ici à 2070, avancent ainsi les scientifiques, le changement climatique pourrait entraîner plus de 15 000 nouveaux cas de transmission de virus entre mammifères de différentes espèces.

Pourquoi il faut protéger la biodiversité pour échapper à « l’ère des pandémies »

Schématiquement, le processus est relativement simple à expliquer : la hausse des températures va conduire à la migration d’animaux en quête d’espaces plus frais. Le compte rendu anticipe que beaucoup « se regrouperont en de nouvelles combinaisons (de populations) à des altitudes élevées, dans des points chauds de la biodiversité et dans des zones à forte densité de population humaine en Asie et en Afrique ». L’ensemble favorisera le passage de virus d’une espèce à une autre et, dans certains cas, les transmissions zoonotiques.

Pour arriver à ces conclusions, l’équipe scientifique a modélisé le déplacement de 3 139 espèces et les nouvelles répartitions géographiques qui en découleront. Elle a, après cela, calculé la probabilité qu’un virus saute d’une espèce à l’autre pour la première fois.

Quel est le niveau de risque que cet « autre » soit un humain ? Les chercheurs ne s’avancent pas outre mesure sur ce point. Trop de facteurs économiques et sociaux entrent en jeu, avancent-ils en substance. Une chose paraît en revanche établie : au moins 10 000 espèces de virus ont la capacité d’infecter l’humain, parmi ceux qui circulent aujourd’hui silencieusement chez les mammifères sauvages.

De nombreux facteurs permettent de réduire ce risque

Déjà soupçonnées d’être à la source de la transmission du coronavirus à l’homme, les chauves-souris restent les suspectes numéro 1 de l’étude. « En raison de leur capacité de dispersion unique, elles représentent la majorité des nouveaux partages viraux » envisagés, singulièrement chez les humains. La bonne nouvelle vient du fait que de nombreux facteurs permettent de réduire ce risque, entre autres un investissement accru dans les soins de santé et dans la recherche. À condition de l’anticiper dès maintenant.

« Nos résultats appellent à une très grande vigilance », insistent les scientifiques, qui refusent de ne parler qu’au futur. « Cette transition écologique est peut-être déjà en cours, et maintenir le réchauffement à moins de 2 °C au cours du siècle ne réduira pas le partage futur du virus. » Autrement dit, le processus est désormais inévitable. Notre seul salut est de nous y préparer.

Réchauffement climatiqueSantéBiodiversité
Le Figaro

Quand deux agriculteurs bretons décident de monter leur propre enseigne de circuit court

FIGARO DEMAIN - Deux familles bretonnes ont ouvert, fin avril, un magasin rassemblant les produits de fournisseurs situés à moins de 50km de chez eux. Une démarche ultra-locale.

Tout est parti d'un constat simple : dans leur commune de 2200 habitants, située dans le Finistère, il n'y avait plus de boucherie depuis plus de dix ans. Les habitants demeuraient pourtant très attachés à la viande. Deux familles d'agriculteurs ont décidé de prendre le problème à bras-le-corps en créant leur propre enseigne de produits fermiers. Leur objectif : créer un lieu où de nombreux producteurs de la région pourraient mettre à disposition leurs produits.

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La spécificité du magasin qu'ils ont ouvert fin avril est donc de proposer des produits de producteurs situés à 80% dans un rayon maximum de 50km. Autre caractéristique majeure : il n'existe pas d'intermédiaire entre le producteur et le magasin. Le but est d'éviter de passer par les grandes surfaces souvent critiquées par les agriculteurs du fait de la marge, parfois importante, qu'elles réalisent sur leurs produits. « Sur le kilo de viande on va gagner 50 à 70 centimes. Sachant qu'une bête représente environ 500 kg de viande, on arrive donc à plus-value de 350 à 400 euros par bête. » explique Jean-Jacques Breton, co-fondateur du magasin.

L'offre du magasin est très diverse : fruits et légumes, viandes et charcuterie, crémerie... Mais l'enseigne propose aussi une sélection de vins et de bières, des cosmétiques et des produits ménagers utra-locaux. «On travaille aujourd'hui avec 63 producteurs, et tous les jours de nombreux autres nous contactent.» ajoute fièrement Jean-Jacques Breton.

Des objectifs à plus long terme

Mais pour les deux familles, ce magasin reste un projet secondaire. Il vient s'ajouter à des activités personnelles qui marchent bien, aucune rentabilité forte n'est attendue. Les Terroirs de l'Elorn est avant tout un «projet dont le but est qu'il soit transmis, un projet de génération.» Jean-Jacques Breton, regrette toutefois le manque d'aides apportés par les collectivités locales : «Quand on crée de l'emploi, et spécifiquement dans une commune rurale, on s'attend à recevoir une aide à la création d'emploi. Sans notre éligibilité au plan de relance, nous n'aurions eu aucune subvention. C'est dommage.»

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Ce nouveau commerce a en effet permis de créer de nouveaux emplois : quatre personnes d'une vingtaine d'années ont récemment été embauchées par l'enseigne. La concrétisation de ce projet fait également le bonheur des habitants de la commune, comme en témoigne Justine Le Menn, fabricante de confitures et de caramels artisanaux, qui propose ses produits dans la nouvelle boutique : «Dans le centre-ville tout le monde en parle, tout le monde est content.»

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New York Times - World

An Indian State Banned Alcohol. The Drinking Moved to Nearby Nepal.

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The ban in Bihar State, championed by local women, was aimed at tackling alcoholism and domestic violence. But a drinking scene has sprung up across the border in Nepal.

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By Mujib Mashal and Bhadra Sharma

AT THE NEPAL-INDIA BORDER — As the afternoon heat gives way to a pleasant evening breeze, a palpable shift starts to happen in the makeup of the crowd flowing from India into Nepal across an open border.

At first, there are Nepalis, a large number of them women, returning home after a quick shopping trip for cheaper goods and groceries on the Indian side. Two women in colorful saris split the load of a heavy bag, gripping one handle each. A man carries a fan in the back of a cycle rickshaw, its blades spinning in the wind; another pedals his bicycle with a single watermelon fastened to its back.

But as it starts to grow dark, a large share of the crowd crossing the border are men who come mostly empty-handed. Men with government jobs, shirts tucked in and shoes polished in the morning, who are dropped off at the border in their vehicles. And men who pedal their bicycles with heavy legs and heavy thoughts, the tools of their daily trade dangling in a bag from the handle.

These are Indian men entering Nepal for a drink or two — or as many as they can squeeze in before the police blow a whistle and the roadside bars close around 9 p.m.

The border between India and Nepal, barring moments of political tension, has been an example of how an open policy helps frontier people enjoy wider economic choices. Take the needs of the motorcycle, a favorite means of transportation here, as an example: Spare parts are cheaper in India; fuel is cheaper in Nepal.

That openness has been particularly welcomed by local drinkers since the Indian state of Bihar, which has over 100 million people and shares a border with Nepal more than 400 miles long, banned alcohol in 2016. A small industry of bars and restaurants has sprung up just across the border on the Nepali side, catering to Indians of all classes seeking to quench their thirst.

The ban in Bihar, championed by local women, was aimed at tackling the rampant problems of alcoholism, domestic violence and squandered earnings. The penalties for getting caught with alcohol have been severe. A first-time offender must pay hundreds of dollars in fines or spend a month in jail; repeat offenders are sentenced to a year.

The government of the state’s chief minister, Nitish Kumar, has said the prohibition has helped in reducing violence and crime, though the proximity of the border and the ease of crossing it have lessened the law’s effect.

The ban has also given rise to challenges. The judiciary is clogged with alcohol cases. The state is losing hundreds of millions of dollars every year in alcohol taxes. And liquor is still available — smuggled in and sold at double or triple the price.

One Indian farmer, straddling a bench at one of the roadside bars in Nepal with two bottles of cheap grain spirit in front of him, said the chief minister wins elections because women vote for him in appreciation of the alcohol ban.

But the farmer, Mr. Gupta, who shared only his last name because he planned on breaking the law by taking alcohol back with him across the border, said the policy had simply jacked up the price of alcohol, as it was still available but at two or three times the price.

While still on the Nepal side of the border, he purchased a third bottle to go, wrapping it in his shawl and tying it to the back of his bicycle. As he wobbled away back toward Bihar, he assured everyone who could hear him that he wasn’t drunk.

The open border area is vast, and so is the diversity of the evening alcohol scene that has grown across it in Nepal.

The well-off from India drive to the town of Janakpur, or the sought-after hill areas, where the bars are air-conditioned, the alcohol imported, the scenes rowdy — and at times obnoxious.

In one hotel bar in Janakpur, as the men grew tipsy around the table, they mixed shouts of “bottoms up!” with addressing the waiters by derogatory names as they ordered the next round. In another hotel, the unease of being spotted drinking in Bihar still appeared to grip two men who had driven over for lunch: They poured their beers into mugs tucked discreetly under the table.

Umesh Yadav, a Nepali university lecturer from the border town of Jaleshwar, said the economic opportunity of an open border is much greater than small troubles that come with an increase in drunken customers.

“When they drink, obviously there is trouble sometimes,” he said. “But police is always there.”

In the Maruwahi stretch of the border, much of the drinking happens in the mango orchards that hug the dividing line, at picnics that are all about what’s in the bottle, not a food basket.

CHINA

HIMALAYAS

TIBET

MT.

EVEREST

NEPAL

Kathmandu

INDIA

BIHAR

100 Miles

10 Miles

F114

NEPAL

Mahottari

22

Janakpur

INDIA

Jaleshwor

Maruwahi

By The New York Times

Men in small huddles joke and laugh as they gulp from plastic bottles, their bicycles parked close by. Others crouch under trees as they receive their bottles from the suppliers making their rounds — bartenders on the go. Some drink in the quiet company of a friend — or in the company of their own thoughts, staring at the sun fading over the shoulders of a group of Indian border guards in the distance.

In a village about a mile from the orchards, a bar owner said he had recently installed CCTV cameras for security — but had to remove them after a matter of days when his customers disappeared, worried they were being filmed.

The border point at Mahottari is an equalizer of sorts. All kinds of crowds mingle at the dozen simple shacks that serve as bars.

“We used to sell education before, now we sell alcohol,” Kundan Mehta, who had run a books and stationery store in Bihar before setting up the Hotel Navrang on the Nepali side about five years ago, said with a smile. “I tell them, ‘Enough studying, son, get a drink now.’”

Inside, a small television tied to a bamboo pole broadcast a live cricket match. The walls were adorned with posters of a Bollywood actress, a Hindu spiritual leader and charging horses with inspirational quotes on going after what you want.

One customer, Ravi Kumar, wanted a drink of Golden Oak, a cheap local grain spirit.

“You know you can’t get a drink there,” said Mr. Kumar, a farmer, pointing toward India.

He crosses the border about twice a week to drink — more often than that would not be affordable, he said.

“If you do too much” — he raised his fist with thumb sticking out toward his mouth, sign language for drinking in this part of the world — “then you need” — he rubbed together the fingers of his right hand in the sign for money.

Ankit, 22, who works for a local bank about an hour from the border, had endured a long week working on deadline to finish hundreds of loan collections. He had taken a bus to the border straight from work, to have the local delicacy of fried fish. Ankit, who spoke on condition that his family name not be used because he was going to illegally smuggle some alcohol back into India, mixed beer with a bottle of local liquor.

“It helps me release some of the stress,” he said.

As Ankit settled his bill, he bought two small bottles to go. A Nepali woman wearing an orange sari was waiting at the counter, ready to earn a small fee for her coming smuggling mission.

“Let’s go,” Ankit said. “I am getting late, I will miss the bus.”

“Roji-roti,” the Nepali woman replied and smiled. Local slang, it literally means “daily bread” and carries the connotation of a person’s livelihood.

She tucked the bottles into the waist of her sari and led the way.

Birkha Shahi, the commander of the nearby Nepali border outpost, was understanding. He said that his forces don’t really crack down on one or two bottles being smuggled, but focus on large-scale smuggling.

“We get tired of seizing them, but they don’t get tired of trying,” he said. “Roji-roti.”

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L'Humanité

Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache

Il était une fois

C’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.

Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.

Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenir

Cette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.

Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.

Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.

Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »

Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »

Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » ©  Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.

1947, un massacre colonial français à Madagascar

Le 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.

Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».

C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.

Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP

Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.

Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.

Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.

Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.

Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.

En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.

madagascarIl était une foisindépendance1972
Valeurs Actuelles

Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”

Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.

Atouts et failles des deux côtés

L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

Mort de Rosemarie Trapp, dernière héritière de la famille qui inspira La Mélodie du Bonheur

The Sound of Music, l'histoire romancée de l'opposition de la famille Trapp à l'Anschluss obtint l'Oscar en 1966. La fille aînée du capitaine Georg von Trapp, résistant autrichien au nazisme, est décédé le 13 mai aux États-Unis. Elle était âgée de 93 ans.

En 1966 La Mélodie du Bonheur (The Sound of Music)de Robert Wise, recevait à Los Angeles l'Oscar du meilleur film. Cette comédie musicale, devenue mythique, avec Julie Andrews dans le rôle de Maria et Christopher Plummer dans celui du capitaine von Trapp racontait de façon romancée comment cette famille autrichienne avait tenté de résister à l'oppression nazie lors de l'Anschluss en 1938. Le 13 mai Rosemarie Trapp, la fille aînée de l'héroïque officier autrichien, est morte à 93 ans dans sa maison de retraite du Vermont aux États-Unis où elle vivait depuis de très longues années.

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Son fils Johannes von Trapp lui a rendu hommage sur son compte Instagram: «La gentillesse, la générosité et la vivacité d'esprit de ma mère étaient légendaires. Elle aura consacré toute sa vie au bonheur des autres.»

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Le capitaine von Trapp, un héros de la résistance autrichienne

Rosemarie von Trapp a vu le jour le 8 février 1929 près de Salzbourg, la ville de Mozart, en Autriche. Elle y passe son enfance avec ses neuf frères et sœurs jusqu'en 1938 lorsque sa famille décide de partir aux États-Unis après l'Anschluss, c’est-à-dire l'annexion de l'Autriche par le IIIe Reich. Le chef de famille, son père le capitaine von Trapp, officier de l'armée autrichienne avait auparavant subi des pressions pour collaborer avec l'armée allemande. Sa décision d'émigrer avec les siens deviendra le symbole de son esprit de résistance à l'idéologie national-socialiste.

Très vite le capitaine Trapp et les siens s'installent dans le Vermont et fondent une chorale, The Trapp Family Singers qui se produit avec succès aux États-Unis. Et c'est ce destin incroyable qui servira de trame au scénario de La Mélodie du Bonheur (The Sound of Music), réalisé par Robert Wise et inspiré de la comédie musicale qui dans les années 1950 a fait fureur à Broadway. Rosemarie Trapp va durant toute sa vie défendre l'œuvre de son père et de sa famille. Elle a donné des cours de chant, de tricot et même écrit dans un journal local du Vermont une chronique qui magnifiera et expliquer sa conception du bonheur... Sa mélodie du bonheur.

La Mélodie du Bonheur (The Sound of Music ) de Robert Wise en 1965, avec Julie Andrews, Christopher Plummer

Évolution et Coupez !: les deux films à voir au cinéma cette semaine

Une fresque coup de poing sur l'antisémitisme à travers trois générations, ainsi que la dernière comédie déjantée de Michel Hazanavicius, projetée en ouverture du Festival de Cannes mardi soir: découvrez la sélection cinéma du Figaro.

Austin Butler, Saeed Roustaee, Lee Jung-jae... Les talents à suivre au 75e Festival de Cannes

Aux côtés de Tom Cruise, Kristen Stewart et Jean Dujardin, le Festival espère révéler des acteurs et réalisateurs moins connus.

Tom Cruise sera bien à Cannes pour présenter le nouveau Top Gun

Alors que la direction du festival de Cannes réunissait la presse pour évoquer son nouveau partenariat avec France Télévisions et la plateforme vidéo Brut, Thierry Frémaux a confirmé que la star américaine sera sur la Croisette dans son uniforme de Pete Mitchell, alias «Maverick».

Valeurs Actuelles

Législatives 2022 : condamné pour violences conjugales, Jérôme Peyrat évoque un “malentendu” sur sa candidature

Le cas Jérôme Peyrat plombe les élections législatives de la majorité présidentielle. Condamné pour violences conjugales en 2020, l’ancien conseiller de l’Elysée a annoncé mercredi le retrait de sa candidature pour la 4e circonscription de Dordogne (24). Sur France Bleu, ce jeudi 19 mai, Jérôme Peyrat est revenu sur la polémique en admettant un « manque d’appréciation » dans sa candidature.

« J’ai pris la mesure qu’il y avait, beaucoup plus gravement que je pouvais le penser, un malentendu manifestement. Ma candidature était assimilée à celle de quelqu’un qui ne pouvait pas incarner ces valeurs-là », a-t-il précisé à France Bleu. L’ex-candidat a indiqué souscrire au « combat contre les violences faites aux femmes et de manière générale les violences intrafamiliales ». Et d’ajouter : « Le meilleur service que je pouvais rendre à ma famille politique dans laquelle je suis engagé, c’est de retirer cette candidature parce que je ne voulais en aucun cas affaiblir ce combat-là. »

« C’est un honnête homme. »

« L’affaire Peyrat » avait pris une ampleur médiatique considérable après les déclarations de Stanislas Guerini, délégué général LREM, sur Franceinfo, mercredi matin. Interrogé sur la condamnation pour violences conjugales de Jérôme Peyrat, en 2020, Stanislas Guerini avait alors cherché à le défendre. « C’est un honnête homme, je ne crois pas qu’il soit capable de violences sur les femmes », avait-il déclaré. « Si j’avais la conviction ou même le soupçon qu’on a affaire à quelqu’un qui puisse être violent et coupable de violences sur les femmes, jamais je n’aurais accepté cette investiture-là ». Une prise de position qui avait suscité l’ire de l’opposition condamnant largement les propos du délégué général de LREM.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur

Il était une fois

Cent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.

Edgard Garcia

Il aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.

En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un  début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images

Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.

Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre ­Janine Darcey, qui devient son épouse.

Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».

En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites. 

Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.

En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images

Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.

Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de ­Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.

Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.

Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.

Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.

Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.

En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho

Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.

Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : «  l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…

La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.

Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.

Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.

Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.

Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité. 

Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.

Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.

Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.

(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.

DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE 

Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.

chanson françaiseserge reggiani
Le Figaro

Le salon de l’auto du Figaro

Sylvain Reisser

DÉCRYPTAGE - Délaissées depuis la crise sanitaire, les grandes expositions tardent à revenir au calendrier. Panorama de quelques véhicules qui vont occuper le devant de la scène dans les prochains mois.

Plus de deux ans sans grands salons de l’automobile européens. Cela commence à faire long. Le coronavirus et son cortège de privations ont brisé le rêve de milliers de petits et grands pour qui ces grandes expositions sont l’occasion de découvrir l’ensemble de la production et d’entrevoir l’avenir à travers les concept cars. Certes, un Mondial de l’Auto devrait se tenir à Paris en octobre prochain, mais on sait d’ores et déjà qu’il sera tronqué par l’absence de certains constructeurs de premier plan.

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Des marques ont profité de la crise sanitaire pour remettre en question leur présence dans ces grands événements. Une démarche contestable, car, même en l’absence de nouveautés, un salon permet d’exposer et de faire connaître sa gamme. Il représente aussi un puissant relais pour les réseaux de distribution. Malgré la crise sanitaire, la terre ne s’est pas arrêtée de tourner et les constructeurs ont continué de présenter et lancer de nouveaux modèles mais aussi quelques prototypes préfigurant une évolution stylistique ou une technologie d’avenir. Nous avons sélectionné quelques véhicules qui vont investir le paysage dans les mois à venir.

Smart renonce à sa lilliputienne

Si vous avez manqué un épisode, Smart vit un véritable chamboulement. Avec l’entrée du chinois Geely dans le capital, la marque a fait table rase du passé. Annoncé fin 2022, le prochain modèle n’aura plus rien à voir avec la fortwo, s’attaquant au marché des SUV compacts électriques. Ciblant la clientèle de Mini, la Smart#1 (à prononcer hashtag 1) est presque aussi longue qu’une Countryman (4,27 m) et 60 mm plus haute qu’une Renault Captur (1,63 m). Sous une silhouette épurée dotée de poignées de portes rétractables, ce modèle accueille une motorisation affichant la bagatelle de 272 ch. Smart annonce une autonomie de 420 km et un peu moins de 30 minutes pour recouvrer 80 % de la batterie de 66 kWh.

Des SUV électrifiés

Même si certains constructeurs cherchent à inventer une nouvelle silhouette qui privilégierait l’efficience sans renoncer à la position de conduite surélevée, le SUV a encore de beaux jours devant lui dans les segments supérieurs. Dès octobre prochain, Renault va faire oublier le Kadjar avec l’Austral, un véhicule de loisirs de 4,51 m de long à la personnalité marquée. Conçu sur la plateforme CMF-CD de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, ce SUV, dont le nom fleure bon les grands espaces, hérite de l’ergonomie et du système multimédia fonctionnant avec le moteur de recherche Google de la Mégane Electric. Une finition Esprit Alpine couronnera une gamme qui fera l’impasse sur le diesel pour ne proposer que des motorisations électrifiées. Aux deux motorisations à hybridation légère fonctionnant en 12 V ou en 48 V s’ajoutera un inédit E-Tech Hybrid, décliné en 160 et 200 ch, et associant un 3-cylindres essence turbo 1,2 litre de 130 ch à un moteur électrique de 68 ch. Ses émissions de CO2 ne dépasseront pas 105 g/km grâce notamment à l’adoption d’un septième rapport sur la boîte automatique multimodes à crabots.

L’Austral trouvera sur sa route la nouvelle génération du Kia Niro. Neuf centimètres plus court et cinq centimètres plus bas que la Renault, le modèle coréen s’apparente plus à un break surélevé qu’à un SUV. Les automobilistes pourront toujours choisir entre une motorisation hybride (141 ch), hybride rechargeable (183 ch) ou électrique (204 ch). Cette dernière embarque une batterie de 64,8 kWh annonçant une autonomie homologuée à 463 km. L’habitacle a été conçu dans le même esprit de bien-être que celui de la berline électrique EV6. Chez Range Rover, après le grand SUV, c’est au tour du Sport d’être entièrement renouvelé. De son grand frère, il hérite de lignes très épurées tout en conservant une calandre plus agressive et des feux arrière horizontaux. Les capacités de franchissement sont rehaussées, et les motorisations gagnent en sobriété. En attendant une version 100 % électrique pour 2024, outre le V8 biturbo de 530 ch, le constructeur anglais propose des 6-cylindres diesels et hybrides rechargeables de 440 ou 510 ch. Grâce à une batterie de 38,2 kWh, l’autonomie électrique avoisinera les 113 km!

Des classiques allemands réinventés

BMW Série 7 et Mercedes roadster SL: ces deux emblèmes de la production d’outre-Rhin évoluent en profondeur. L’année de son quarante-cinquième anniversaire, le navire amiral de la firme bavaroise change de statut. Avec 5,39 m, dont 3,21 m rien que pour l’empattement, la septième génération de la Série 7 devient aussi longue que la première Rolls-Royce Ghost. Ce changement de catégorie s’accompagne d’une nouvelle expression esthétique qui n’a pas fini de faire jaser avec sa calandre à double haricot hypertrophiée et éclairée ainsi qu’avec sa signature lumineuse à double étage intégrant des cristaux. Toujours plus luxueux, l’habitacle de cette limousine succombe à la tablette panoramique du iX et y ajoute, à l’arrière, un espace cinéma reposant sur un écran de 31,3 pouces fixé au pavillon. Pour la première fois, toutes les Série 7 seront électrifiées. Le marché aura la primeur de la version 100 % électrique i7 xDrive 60. Ses deux machines électriques seront alimentées par une batterie de 105,7 kWh offrant 625 km d’autonomie.

La gamme se complétera ensuite de deux 6-cylindres hybrides rechargeables de 490 et 571 ch annoncés à 1,2 l/100 km (22 à 28 g/km de CO) ainsi que d’un diesel à hybridation légère. Si l’on achètera une BMW pour être conduit, le roadster SL se destine à ceux qui aiment encore tenir le volant. Deux places sont prévues à l’arrière mais ne permettent pas d’accueillir des gabarits de plus de 1,50 m. Développé pour la première fois de son histoire par la division AMG, le SL fait la part belle à la sportivité. Il va se décliner en deux versions à moteur V8 4 litres turbo essence de 476 et 585 ch et en 4-cylindres 2 litres de 381 ch à technologie 48 V. Allégé de 150 kg et privé des quatre roues motrices du V8, ce SL 43 AMG évite le supermalus. Quant à Audi, il nous assure que son futur électrique ne sera pas ennuyeux. Joliment dessiné, le concept A6 Avant e-Tron annonce un grand break zéro émission en 2024. Basé sur la nouvelle plateforme PPE du groupe, ce modèle fonctionnant en 800 V acceptera jusqu’à 270 kW de puissance de charge. Il sera possible de récupérer 300 km d’autonomie en 10 minutes.

Infrastructures de recharge: la France veut rattraper son retard

ENQUÊTE - Industriels, opérateurs, installateurs: l’ensemble des acteurs de l’électromobilité met les bouchées doubles pour construire un réseau public capable de répondre à l’augmentation du parc électrique.

La Maybach de Virgil Abloh

Un concept de coupé qui impressionne par ses dimensions.

Valeurs Actuelles

[Nay] Le danger Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon quitte Marseille. Quel ingrat ! Au premier tour de la présidentielle, il y est arrivé en tête avec plus de 31 % des suffrages. Il l’a annoncé lui-même aux militants, sur un ton badin : « Alors, monsieur Mélenchon, pourquoi vous êtes pas candidat à la législative ? Parce que c’est Bompard qui va être candidat. […] Il faut l’élire. » Circulez, y a plus rien à voir, je me tire.

Ne dites pas à Jean-Luc Mélenchon qu’Emmanuel Macron est un président élu démocratiquement. Il croit qu’il saccage les institutions : « Dans tous les pays d’Europe, on vote pour un Premier ministre. […] Nous, on élit un monarque. Ce n’est pas pour autant qu’on est obligé d’oublier comment ça fonctionne, d’habitude, la démocratie. » C’est ce qui s’appelle réviser la Constitution de la Ve sans référendum. Rions un peu. Vous le connaissez, Mélenchon… Lui à l’Élysée, on ne doute pas une seconde qu’il se serait comporté en autocrate.

Éliminé pour la troisième fois à la présidentielle, il n’a pas sombré dans la dépression comme il y a cinq ans. « Élisez-moi Premier ministre », demande-t-il. Y croit-il vraiment ? En a-t-il même envie ? S’il quitte Marseille, c’est aussi parce qu’il en a marre des allées et venues.

Il est fatigué, ça se voit. Il sait très bien qu’il n’aurait pas l’énergie pour affronter l’enfer de Matignon. Une cohabitation avec Emmanuel Macron serait le choc de deux légitimités, le tumulte permanent. Son génie est qu’en brandissant cette hypothèse, il repolitise les législatives et réussit le tour de force de réunir la gauche en miettes. La France insoumise s’est taillé la part du lion. Les socialistes se sont soumis à l’insoumis. Dans sa tête, il est le nouveau Mitterrand.

Pour que la Nupes soit majoritaire au Parlement, il faudrait une sacrée mobilisation de ses électeurs : essentiellement les publics jeunes et précaires des banlieues, et aussi les musulmans. La radicalité de Zemmour lui a été bénéfique au premier tour de la présidentielle. Il veut les faire entrer au Parlement.

Symbole des quartiers, Taha Bouhafs, candidat dans la 14e circonscription du Rhône, héros des insoumis. Il avait traité les journalistes de Charlie Hebdo de « pouilleux ». Il a été condamné en première instance pour “injure publique à caractère raciste” envers la policière Linda Kebbab qu’il avait traitée d’ « Arabe de service ». Qui osait le critiquer dans les médias était qualifié de « hyène » par Alexis Corbière. Accusé de violences sexuelles, il vient de se désister. Soudain, les insoumis le trouvent trop gênant.

D’autres investitures peuvent choquer. Celle de Leïla Ivorra, dans le Val-d’Oise. Une étudiante qui, après l’évacuation de l’université de Tolbiac par la police en 2018, avait déclaré avoir vu un étudiant « la tête complètement explosée, une flaque de sang énorme ». Gros émoi. Mais c’était un mensonge. Elle a dû le reconnaître. Elle avait été interrogée sur le site Web de La France insoumise par le psychanalyste Gérard Miller, éternel donneur de leçons de morale à la droite. Lequel avait expliqué : « Sous le coup de l’émotion, il peut y avoir des témoignages imprécis, des choses inexactes. » Quand il s’agit de fustiger la police, les faux témoignages sont permis ! Justement, le syndicat de police Alliance vient de porter plainte. Mélenchon, en les traitant de « factieux », aurait franchi les limites de la liberté d’expression : « Après le droit d’étrangler, le syndicat Alliance réclame le droit de pouvoir tirer sur les gens. » Depuis des années, Mélenchon ne cesse de s’en prendre à la police. Cette fois, trop, c’est trop. Mais s’il en rajoute, c’est pour récupérer le vote des jeunes des quartiers qui détestent la police qui les gêne dans leur trafic. En diffamant les forces de l’ordre, il leur donne un permis de “casser du flic”, de brûler leurs voitures, et même l’envie de tuer. Mélenchon n’a pas condamné les “gilets jaunes” lorsqu’ils voulaient envahir l’Élysée. Il n’a jamais dit un mot sur les violences des Black Blocs qui, à chaque manifestation, sont là, venus pour bastonner les flics, détruire des commerces et tout sur leur passage. C’est la signature de l’ultra gauche. Cette violence-là n’est jamais imputable à l’extrême droite. Mélenchon est un type dangereux. Il ne peut pas être Premier ministre. Hors du Parlement, il va s’inventer un rôle d’imprécateur à la mesure de sa démesure.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move

Il était une fois

En 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.

Michel Muller

Philadelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».

Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.

1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

Dans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.

VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ans

C’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».

Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».

Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».

Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.

Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.

Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.

Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.

C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.

Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.

Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.

Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.

Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.

Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.

Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.

Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».

Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.

En savoir plus

Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.

communautésblack panthersMoveÉtats-Unis
Le Figaro

Mort de Ricky Gardiner, guitariste de David Bowie et Iggy Pop

Le musicien, qui a composé la musique du titre The Passenger, est décédé à 73 ans dans la nuit de samedi 14 mai, des suites de la maladie de Parkinson.

Ricky Gardiner, le guitariste qui a joué des parties mémorables pour des albums tels que Low de David Bowie et Lust for Life que la rock star anglaise a coproduit avec Iggy Pop, est décédé à l'âge de 73 ans, dans la nuit de samedi 14 mai, des suites de la maladie de Parkinson. Le producteur américain Tony Visconti a annoncé la nouvelle sur Facebook, dès le lendemain matin.

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«Un autre génie de la guitare et un ami proche est parti hier soir, a-t-il écrit. Ricky Gardiner, qui a collaboré avec David Bowie sur l'album Low et Iggy Pop sur The Idiot, a perdu sa longue bataille contre la maladie de Parkinson. Sa talentueuse femme m'a envoyé un e-mail ce matin.»

Né à Édimbourg en 1948, il s'est illustré avec talent en 1969 avec la formation de rock progressif Beggars Opera. Sur une suggestion de Tony Visconti, producteur historique de David Bowie, le guitariste a déployé son talent sur l'album Low. La rock star anglaise l'a en effet invité à rejoindre les sessions d'enregistrement au château d'Hérouville près de Paris, en 1977, avant de déménager dans les studios Hansa à Berlin. Son travail avec Bowie l'a amené dans les pas d'une autre star, Iggy Pop pour qui il a notamment composé la musique du fameux titre The Passenger, issu de l'album Lust for Life fruit d'une collaboration entre les deux icones musicales. Il participera à la légendaire tournée d'Iggy Pop de 1977 lors de laquelle Bowie jouait incognito au piano.

Sur Twitter, l'iguane a salué la mémoire du musicien dans un vibrant hommage: «Cher Ricky, charmant, charmant homme, torse nu dans ta salopette, le plus gentil des gars qui ait jamais joué de la guitare. Merci pour les souvenirs et les chansons, repose éternellement en paix».

Ricky Gardner a ensuite créé son propre studio d'enregistrement sortant occasionnellement des albums avec différents collaborateurs dont sa femme Virginia Scott. En 1995, il sort notamment Auschwitz, une œuvre instrumentale marquant le 50e anniversaire de la libération du camp qu'il considère comme son œuvre solo la plus importante, rappelle The Guardian.

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L'Humanité

Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia

Il était une fois

Il était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.

Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.

La Sicile fait figure de laboratoire

Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.

En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.

Collusions entre  Cosa Nostra  et la Démocratie chrétienne

En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).

Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.

La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.

Lien avec le pouvoir politique depuis 1943

Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.

Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.

En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.

Une lutte ouverte contre la Mafia

La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.

L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.

La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.

Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987

Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.

La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.

Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.

Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.

Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.

Rupture entre les représentants politiques et les citoyens

Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.

L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).

Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.

À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.

mafia
Valeurs Actuelles

« Une alternative politique est possible en défendant les valeurs de la droite et du centre » : à Chatou, Charles Consigny lance sa campagne aux législatives

Dans une ambiance cosy, une cinquantaine de personnes se sont rejoint mardi soir à Chatou (Yvelines), entre sympathisants LR, personnalités locales et observateurs. De jeunes militants, portant une casquette estampillée du nom de leur candidat, sont aussi présents pour soutenir le candidat : « On croit en Charles ! Sa particularité est de combattre le laxisme de Macron sans tomber dans l’excès de Le PenIl a la stature pour s’imposer ! ».

A la fois écrivain, chroniqueur de presse et de télévision, mais également avocat au barreau de Paris, Charles Consigny multiplie les casquettes, alors qu’il n’a que 32 ans.

Il sera sans aucun doute l’une des têtes d’affiche des Républicains pour ces élections législatives. Après s’être impliqué dans la campagne électorale de Valérie Pécresse pour mobiliser la société civile, Charles Consigny a annoncé sa candidature le jeudi 5 mai, à la suite de son investiture par le parti dans la 4ème circonscription des Yvelines.

A ceux qui l’accusent de brûler les étapes, Charles Consigny répond : « On m’a souvent accusé de brûler les étapes, alors que j’ai maintenant, à 32 ans, plus de 10 ans d’expérience et d’engagement dans le débat public. Ma légitimité vient du fait que cela fait des années que je défends les idées de la droite et du centre, notamment dans les médias. J’ai un ancrage dans le réel qui peut être utile à l’hémicycle. » 

Pour l’avocat, l’ambition est claire et affirmée : « Je suis candidat aux élections législatives ici dans les Yvelines pour gagner et être élu député le 19 juin prochain. Mon objectif est à la fois local et national. Ici, un modèle et une qualité de vie sont à préserver. Des lacunes sont à combler, notamment en termes de déserts médicaux et de transports publics qui nécessitent nombre d’aménagement. »  

Se réclamant d’une droite « humaniste et libérale », il s’engage à défendre ceux que l’on a appelé les « premiers de corvée » qui selon le candidat mériteraient d’être « mieux considérés, notamment financièrement ». Il considère également que « notre économie a besoin de respirer. Je pense qu’il faut laisser un peu souffler les indépendants, ne pas les écraser de charges comme c’est le cas maintenant. Je m’engage à trouver des moyens pour baisser sensiblement et drastiquement ces charges. Une meilleure politique est possible en défendant les valeurs de la droite et du centre à l’Assemblée nationale. » 

L’Assemblée nationale a besoin de pluralisme

Il est également revenu sur sa vision de l’Assemblée nationale et sa perception sur la façon de légiférer : « L’Assemblée nationale a besoin de pluralisme, je ne crois pas du tout au parti unique que les macronistes essayent de nous faire avaler. Je pense qu’il faut de la dissension, de la discorde, des débats, des différences. Je ne pense pas que le rôle d’un député se limite à appuyer sur le  » bouton de vote « . Je constate que l’action de l’AN et en particulier celle des députés de la majorité s’est résumée à cela ces cinq dernières années. Les contrepouvoirs sont essentiels à la démocratie, ne serait-ce que pour permettre au gouvernement de mieux agir, d’aller dans le bon sens, d’être aiguillé, d’être poussé à agir lorsqu’il pêcherait par passivité, ce qui est le risque de tout gouvernement. »  

Le candidat LR assume son parachutage : « Des élus locaux LR m’ont proposé d’être candidat dans cette circonscription, pour à la fois essayer de reprendre ce territoire et renouveler le paysage politique local. » Si dans ce bastion de droite, d’importants élus LR souhaitaient mener ce combat des législatives, à l’image de Xavier Bertrand, la victoire sera difficile à aller chercher. Pour rappel, au premier tour de la présidentielle, Emmanuel Macron a viré largement en tête dans les Yvelines avec plus de 33 % des voix, tandis que Valérie Pécresse a plafonné juste au-dessus de 8 %. « Ce ne sera pas facile du tout, c’est pour ça que j’ai été dépêché là-bas. » affirme Charles Consigny. Il pourrait être opposé à l’actuelle députée LREM de la circonscription, Marie Lebec, qui briguera un second mandat.

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Le Figaro

Bernard de Pressach: «Les stars de cinéma sont comme des apparitions»

Frédéric De Monicault

ENTRETIEN - Dans un piquant livre de souvenirs, l’ancien directeur du Fouquet’s raconte sa passion pour l’univers du septième art.

Bernard de Pressach est un formidable conteur. Du monde de la haute joaillerie jusqu’à la direction du Fouquet’s en passant par tous les hauts lieux de la planète, il en a, des choses à raconter. Son livre de souvenirs, C’était une époque bénie (Les Impliqués Éditeur), fourmille d’anecdotes. Comme l’auteur ne se prend pas au sérieux, sa plume alerte croque sur le vif les personnalités les plus en vue. Avec un petit brin de nostalgie car les paillettes de cet univers-là ne ressurgiront plus jamais…

LE FIGARO. - Le Festival de Cannes bat son plein. Qu’est-ce que les stars de cinéma ont en plus?

Bernard DE PRESSACH. - Elles sont comme des apparitions. J’ai eu la chance de croiser en petit comité Rita Hayworth, Ava Gardner ou Lauren Bacall. Elles dégagent quelque chose à nul autre pareil, que la beauté seule n’explique pas. Ces personnalités s’infligent une discipline de fer ; elles ont appris à s’habiller, à marcher, à prendre la lumière. Elles s’étudient en permanence, avec pour objectif de figurer dans le regard des autres tout ce que ces derniers rêvent qu’elles soient. C’est un métier! Quand Shirley Bassey monte sur scène, elle n’a même pas besoin de chanter.

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C’est la même chose pour les hommes?

C’est différent. Ils sont là, ils occupent l’espace, tout simplement. Je pense à Roger Moore, David Niven, Anthony Quinn: pas forcément des ego surdimensionnés mais une conscience naturelle de leur puissance d’incarnation. Je n’ai pas honte de dire que j’ai eu les larmes aux yeux quand j’ai appris la mort de Gaspard Ulliel. Ce comédien se savait programmé pour devenir une star et il n’en faisait pas état. Il ressemblait à Gérard Philipe.

Où sont leurs failles?

Elles sont presque originelles car les intéressés savent, dès le départ, que tout va s’arrêter un jour. À savoir les photos, les films, les contrats… Avec l’espoir de retarder au maximum cette échéance. Cela explique des sensibilités à fleur de peau et les comportements qui vont avec: tel acteur qui accepte d’honorer une invitation dans un grand restaurant mais qui avertit qu’il arrivera de fort méchante humeur ; telle artiste dont vous êtes proche, qui ne se sent pas bien et qui vous oblige à sauter dans un Concorde ; une fois arrivé, vous voyez qu’elle n’est pas si mal. Mais le soir du spectacle, elle vous rend un hommage vibrant en public…

On vous sent proche de ces personnalités…

Bien sûr. Certaines sont devenues des amis ou amies. Mais j’ai toujours su rester à ma place. Parfois, il m’est arrivé d’assister à des scènes de ménage, tumultueuses, voire homériques: pas question de prendre parti ou de glisser mon grain de sel! Le secret pour garder la tête froide? Rentrer le soir et tirer le rideau.

Vous n’allez pas nous faire croire que vous n’avez jamais perdu la tête. Faire un aller-retour Paris-New York la même journée, organiser un dîner pour cinq cents personnes à l’Opéra de Monaco, sillonner la planète avec un garde du corps pour acheminer les plus beaux bijoux…

«Ne te fais pas manger le cœur», me disait ma mère. Elle avait tout compris, et cette phrase résonnait en moi. Elle résonne toujours, d’ailleurs. Disons qu’au début je suis passé par une période d’achats un peu compulsive. Mais je me suis rapidement calmé. À force d’être appelé «mon chéri» ou «mon frère» par les plus grands, et un nombre de fois incalculable, on apprend à relativiser.

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Vous n’étiez pas dupe…

Quand je travaillais pour le joaillier Louis Gérard, j’avais trois téléphones à la maison. Qui sonnaient sans arrêt. Et puis les affaires sont devenues plus difficiles, jusqu’à ce que l’aventure s’arrête. Instantanément, le téléphone s’est arrêté de sonner. Plus personne ne vous fait des ronds de jambe. Un peu plus tard, après avoir pris mes fonctions au Fouquet’s, une vedette du music-hall qui me snobait désormais m’aperçoit dans le hall d’un grand hôtel avec Anthony Quinn. La voilà soudain encline à discuter avec moi. «Tu es revenu», me dit-elle, comme si avoir coupé avec la frénésie passée consistait à avoir été rayé de la carte.

Celle ou celui qui vous a le plus impressionné?

Buzz Aldrin, sans conteste. Il vient déjeuner au jour au Fouquet’s et je me permets de lui dire qu’il a brisé mon rêve: avoir fait partie de la première équipée à aller sur la Lune. Nous parlons du Petit Prince, juché sur l’astre avec son écharpe volant au vent. Après, chaque fois qu’il est revenu à Paris, nous avons eu l’occasion de nous croiser. Dans un autre genre, la princesse Grace de Monaco avait une classe insensée.

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Quelle est l’anecdote que vous n’avez jamais osé raconter?

Vous n’irez pas me chercher sur ce terrain-là. J’ai une sainte horreur des paparazzis ; il m’est même arrivé de faire le coup de poing! J’ai eu une vie tellement formidable que je ne vois pas pourquoi je raconterais les petits travers des uns et des autres. L’épisode qui suit n’est pas une anecdote. En tout cas, je ne l’ai pas vécu comme tel: après avoir acheminé à Djedda une magnifique parure pour la femme d’un riche homme d’affaires saoudien, celui-ci me retient à dîner. La soirée démarre après qu’il a tiré un pan de mur qui dévoile un bar digne de l’hôtel Ritz ; et elle se termine quand il me fait des avances ; une fois, deux fois, pas trois puisque je finis par m’éclipser. Mais les jours suivants, impossible de repartir, mon visa avait été bloqué. J’ai dû menacer l’intéressé de raconter à l’ambassadeur de France le pourquoi du comment.

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Dans votre parcours, où se niche la chance?

Avant la chance, il y a le travail, et la niaque. Je crois aussi au hasard bienveillant. Après avoir assisté à un concert de Shirley Bassey, je voulais la rencontrer. Un peu plus tard, je finis par la croiser dans un ascenseur. Je voulais lui dire quelques mots mais, en la voyant, j’avais perdu mon anglais. Et voilà que nous sommes assis dans le même restaurant. Je veux lui envoyer des fleurs, des roses blanches, pas rouges, mais la boutique de l’hôtel était fermée. Alors je prends le petit bouquet situé sur la table et je demande qu’on le lui donne. Elle m’envoie un petit baiser. Une belle amitié, qui dure toujours, est née ce jour-là.

Vous êtes désormais installé à La Rochelle?

Un peu de calme, cela ne fait pas de mal. Et puis Paris n’est plus Paris!

Évolution et Coupez !: les deux films à voir au cinéma cette semaine

Une fresque coup de poing sur l'antisémitisme à travers trois générations, ainsi que la dernière comédie déjantée de Michel Hazanavicius, projetée en ouverture du Festival de Cannes mardi soir: découvrez la sélection cinéma du Figaro.

Austin Butler, Saeed Roustaee, Lee Jung-jae... Les talents à suivre au 75e Festival de Cannes

Aux côtés de Tom Cruise, Kristen Stewart et Jean Dujardin, le Festival espère révéler des acteurs et réalisateurs moins connus.

Tom Cruise sera bien à Cannes pour présenter le nouveau Top Gun

Alors que la direction du festival de Cannes réunissait la presse pour évoquer son nouveau partenariat avec France Télévisions et la plateforme vidéo Brut, Thierry Frémaux a confirmé que la star américaine sera sur la Croisette dans son uniforme de Pete Mitchell, alias «Maverick».

Valeurs Actuelles

Accusé d’agression sexuelle et privé d’investiture LREM, Pierre Cabaré retire sa candidature

Pas de soutien à son remplaçant

Dans son communiqué, le député sortant n’a pas un mot pour celui qui portera à sa place les couleurs de la majorité présidentielle. Il propose en revanche « à chaque candidat de [le] contacter pour lui parler et lui remettre les dossiers, ceci en dehors de tout aspect politicien ».

📄 « Alors aujourd’hui, pardonnez-moi de ne pouvoir être avec vous, comme député, cinq ans de plus. » pic.twitter.com/ZdWalXkX0E

— Pierre Cabaré (@DeputeCabareP) May 18, 2022

Haute-Garonne : les dernières actualités

Un homme recherché après une série d’agressions sexuelles à Toulouse

L’ex-rugbyman international Maxime Médard s’engage aux élections législatives à Toulouse

Dans un collège de Toulouse, des élèves quittent le cours où était diffusé les Beatles pendant le Ramadan

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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New York Times - World

The State of Abortion in the U.S.

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The Interpreter

The 17th-Century Judge at the Heart of Today’s Women’s Rights Rulings

Both in India and in the Roe v. Wade draft ruling roiling the United States, Lord Matthew Hale — an English judge who wrote that women were contractually obligated to husbands — still looms large.

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By Amanda Taub

Reporting trips, for me, are always an exercise in finding similarities among differences: the ribbons of shared dilemmas, conflicts and social changes that link people together, no matter their nation.

I spent most of the past two weeks in India, where that effort turned out to be more straightforward than expected. I was there working on a long-term project about young women struggling to strike a balance between their ambitions for new opportunities in a modernizing economy, and the constraints of a patriarchal system that expects them to remain at home, confined to the private sphere and governed first by their families, and then by their husbands and in-laws.

Many of their struggles seemed like more extreme versions of the dilemmas facing women around the world, including in the United States, where I grew up, and the United Kingdom, where I live now.

But somewhat unexpectedly there was also a far more direct link, which became clear when opinions by prominent judges in both countries became public within days of each other, both drawing on reasoning from the same man: Lord Matthew Hale, a 17th-century English jurist.

Hundreds of years ago, his decisions about women’s rights within marriage and over their own bodies — or, more precisely, his decisions that those rights ought to be constrained so that they wouldn’t encroach on men’s rights too much — became part of British common law, and so by extension the common law of the United States, India and other British colonies.

In the United States, Justice Alito’s leaked draft opinion to overturn Roe v. Wade cited Hale eight times. In India, an opinion from the Delhi High Court refused to criminalize spousal rape, upholding a legal exception that Hale had codified in a treatise in the 1600s. (The Indian court split, with another judge voting to end the exception. The petitioners plan to appeal the decision.)

“It’s so startling that within 10 days of each other, we have the leaked Alito decision and the decision on marital rape,” said Karuna Nundy, a lawyer who represented the petitioners in the Indian case. “Both traced back to a colonial-era misogyny that the constitutions of India and the United States — that guarantee individual rights, the individual rights to privacy of the body, to bodily integrity, to free sexual expression — have overridden.”

Or at least seemed, on paper and in other decisions, to have overridden. But both cases have shown how that kind of reasoning, once embedded not just within court judgments but also in social norms and practices that have their own collective momentum and power, can persist, even in the face of apparent progress.

The past is not dead: legal edition

A central tenet of Hale’s legal philosophy was that giving women legally enforceable rights over their own bodies was a threat to men’s freedom.

That comes through clearly in his famous description of rape as “an accusation easily to be made and hard to be proved and harder to be defended by the party accused, tho never so innocent.” That became the basis for centuries of jurisprudence and jury instructions that treated the moral character of rape victims as the paramount concern in rape cases, and often presumed that they were lying if they could not produce corroborating witnesses or other outside evidence for their claims.

Hale also wrote in his influential common-law treatise that marital rape could not be a crime because marriage itself constituted irrevocable consent to sex — but only for the wife. “For by their mutual matrimonial consent and contract,” he wrote, “the wife hath given herself up in this kind unto the husband which she cannot retract.” That belief was an outgrowth of the doctrine of coverture, which treated a married woman’s rights as “covered” by her husband’s. Her property became his, and she could not bring legal actions in her own right. The family, in this view, was a private sphere in which the husband was essentially the sovereign, and the wife could not appeal to the state for protection.

So far, so 17th century. Except that in common law systems, judicial opinions become binding the same way written laws do, so many of Hale’s beliefs didn’t stay in the past. Some are thankfully now defunct: We no longer hold witch trials, for instance. But his views on rape, marriage and abortion, enshrined in legal opinions, became part of Britain’s legal system, and then those of its colonies. And to say they have had global staying power there would be an understatement.

In the United Kingdom, marital rape was not criminalized until 1991. In the United States, it took until 1993 for it to be a crime in all 50 states. In India, it is still not criminalized at all.

Just two weeks ago, in the leaked draft opinion in Dobbs v. Jackson Women’s Health that promised to overturn Roe v. Wade, Justice Alito cited Hale’s treatise eight times as evidence that abortion was considered a crime at the time the U.S. Constitution was written.

And last Wednesday in India, the Delhi High Court issued a split verdict in the case challenging the country’s marital rape exception. The Indian government opposed the case in a brief that warned that removing the exception would make rape law “an easy tool for harassing husbands” and could have a “destabilizing effect on the institution of marriage” — ideas that seemed to flow directly out of Hale’s conception of marriage as a zone of male control.

One judge of the two-judge panel agreed, writing that it would be “antithetical to the very institution of marriage” for a husband to be regarded as a rapist — even if he compels his wife, repeatedly, to have sex without her consent.

The wiring of the patriarchy

But the common law is just the procedural mechanism by which these views became and remained law. The bigger story here is a political one.

The State of Roe v. Wade

What is Roe v. Wade? Roe v. Wade is a landmark Supreme court decision that legalized abortion across the United States. The 7-2 ruling was announced on Jan. 22, 1973. Justice Harry A. Blackmun, a modest Midwestern Republican and a defender of the right to abortion, wrote the majority opinion.

What was the case about? The ruling struck down laws in many states that had barred abortion, declaring that they could not ban the procedure before the point at which a fetus can survive outside the womb. That point, known as fetal viability, was around 28 weeks when Roe was decided. Today, most experts estimate it to be about 23 or 24 weeks.

What else did the case do? Roe v. Wade created a framework to govern abortion regulation based on the trimesters of pregnancy. In the first trimester, it allowed almost no regulations. In the second, it allowed regulations to protect women’s health. In the third, it allowed states to ban abortions so long as exceptions were made to protect the life and health of the mother. In 1992, the court tossed that framework, while affirming Roe’s essential holding.

What would happen if Roe were overturned? Individual states would be able to decide whether and when abortions would be legal. The practice would likely be banned or restricted heavily in about half of them, but many would continue to allow it. Thirteen states have so-called trigger laws, which would immediately make abortion illegal if Roe were overturned.

In colonial India, allowing men control over the private sphere became part of an uneasy détente between the colonial authorities and Hindu nationalists who focused on the family as a zone that should be protected from foreign authority, Tanika Sarkar, an Indian historian of law and women’s rights, wrote in a famous 1993 article. (She also pointed out that it probably held some appeal for male colonial administrators who were uncomfortable with even just the modest progress that British women had won at home.)

In the United States, as numerous legal scholars have written, treating the family as a “private” sphere, protected against state interference, became a shield for male violence, including domestic abuse and spousal rape.

And just as protecting the hierarchy of male power became intertwined with nationalist politics in India, in the United States, traditional gender roles became a central element of southern states’ justification for white supremacy, including the Jim Crow laws.

“To justify and rationalize the brutality over Black men, they created this faux chivalry, and this supposed threat that white women had to be protected from,” said Angie Maxwell, a political scientist at the University of Arkansas. Protecting traditional gender roles thus became linked to protecting the racial hierarchy, she said.

That meant that the Roe v. Wade decision and other feminist reforms created an opportunity for the Republican Party: By framing feminism as a threat to white women’s safety and support, Republicans were able to win support among white women in the South. But that strategy also helped to cement the divide in American politics between a Republican Party dedicated to protecting existing hierarchies, and a Democratic Party that mostly sought more egalitarian reforms.

So while citing Hale looks from one angle like a sober reference to legal history, from another it reads as a more partisan political statement: This is how America has always been, and any change from it is illegitimate.

“The wiring of the patriarchy has been laid bare by the leaked Alito decision, and the fact that it hasn’t changed, even though both countries have constitutions that are meant to protect the individual rights of full citizens since then,” Nundy, the lawyer for the Indian case, told me. “It hasn’t changed from 300 years ago, though both countries gained independence since then. You’d expect that liberty of these sovereign nations would also bring liberty of the human body.”

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The ‘untouchable’ parliamentary speaker at the heart of Lebanon’s next political storm

Issued on: 19/05/2022 - 13:36

Leela JACINTO Follow

At 84, Nabih Berry is a seasoned Lebanese political player who has been the country’s parliamentary speaker for 30 years. Following Sunday’s legislative elections, the octogenarian stalwart is running for another term. But a record number of newcomers and political opponents are against his reelection – and in Lebanon, that could be dangerous. 

On October 14, 2021, residents of Beirut were shaken by deadly armed clashes right by the birthplace of Lebanon’s 1975-1990 civil war. 

Six people were killed as rival gunmen fired at each other while residents cowered, schoolchildren dashed for safety, and the city froze with a heightened awareness that Lebanon remains just a hair’s breadth away from all-out sectarian conflict. 

The October clashes erupted when a protest by two Lebanese Shiite parties – Hezbollah and Amal – arrived at the Tayouneh roundabout, which links the Christian neighbourhood of Ain El Remmaneh with the Shiite stronghold of Chiyah. 

Today, the two rival camps are critical actors in Lebanon’s next political steps following Sunday’s parliamentary elections. At stake is the future of a country in the grips of a devastating economic crisis, which requires an IMF bailout, which in turn needs a functioning government.

The results of Sunday’s vote were encapsulated in headlines this week proclaiming, “Hezbollah and its allies lose parliamentary majority”. News stories hailed the record 13 seats won by reform-minded political newcomers entering a system of entrenched parties and interests.

But the after-party celebrations have been subdued with the glum reckoning that Sunday’s vote has set the stage for a round of backroom dealings and deadlocks at best – or violence at worst. 

In the absence of an outright majority in Lebanon’s 128-seat parliament, the largest blocs in the new parliament are the two camps that faced off and traded accusations at the Tayouneh roundabout last year.  

The 2022 vote may have heralded a historic rise of reformist newcomers in parliament. But the next step in Lebanon’s democratic process involves the oldest member of parliament.

Enter Nabih Berri, an octogenarian central figure in Lebanon’s postwar politics and an icon – according to critics – of everything that is wrong with the country’s political system.  

For many Lebanese who voted for change, Berri is the embodiment of a system that has spawned political paralysis, economic collapse, and the sort of rampant mismanagement that enabled the deadly 2020 Beirut port explosion. “He represents everything that is wrong with the Lebanese system, which is today not only a kleptocracy, but also a gerontocracy,” said Karim Emile Bitar, director of the Institute of Political Science at the Saint Joseph University of Beirut.

‘Quintessential crooked Lebanese political dinosaur’     

Exactly a week after the May 15 vote, Lebanon’s newly elected parliamentarians are expected to begin a new legislature following the expiration of the current assembly’s mandate. 

Their first mission will be electing a new speaker, a position 84-year-old Berri has held since 1992. After three decades in the powerful post, Berri – the leader of the Shiite Amal party – is in the running for a seventh consecutive term and has no intention of retiring. 

“Nabih Berri is the quintessential crooked Lebanese political dinosaur,” explained Bitar. “He has been speaker for the past 30 years, which is unprecedented even by Lebanese standards, and he could very well be elected once again.” 

The problem this time though, is that not everyone is inclined, or resigned, to a Berri speakership – and that can be dangerous in Lebanon. 

After his party made major gains in Sunday’s vote, the Christian Lebanese Forces (FL) chief and arch Hezbollah foe, Samir Geagea, laid down the gauntlet by vowing never to support Berri's re-election. “Electing the head of parliament will not take place as it used to,” Geagea told a local TV station. “We want a parliamentary speaker that stands for Lebanon.” 

First test for the new parliament 

But critics say Lebanon’s democratic system serves not so much the nation as the country’s political elites. 

Under an antiquated confessional system, the Lebanese presidency is reserved for a Maronite Christian, the prime minister’s post is held by a Sunni Muslim, and the parliamentary speaker’s position goes to a Shiite Muslim. 

While Hezbollah and its allies lost its parliamentary majority in the latest election, the two Shiite parties – Hezbollah and Amal – won more seats this year than in 2018. “They will use the argument of so-called consociational democracy,” said Bitar, referring to power-sharing to avoid violence, “saying that even though we do not have an absolute majority in parliament, considering we control all Shiite seats, one of us has to be the speaker and our candidate is Nabih Berry.” 

Lebanon’s confessional political arrangement has not changed despite frequent calls for an overhaul, including by a youth-led protest movement that erupted in October 2019 in the wake of the devastating economic crisis. 

The protest movement saw several civil society and activist leaders enter the political fray and, for the first time in Lebanese history, win an exceptional 13 seats.  

But now that a record number of newcomers have entered parliament, their first test will be their resolve to challenge the Shiite power axis. 

Since the end of the Lebanese civil war in 1990, Berri has earned a reputation for being “virtually untouchable”, an indispensable figure wielding charm and force to get his way on the political stage. It was a long journey for the son of a trader, born in West Africa, to the position of Lebanon’s top political zaim – or overlord.

Two Shiite movements rise and become allies

Born in 1938 into a trading family that had moved to Sierra Leone, Berri returned to his native Lebanon, where he earned a law degree and worked in the Lebanese courts in the 1960s. 

It was a time when Musa al-Sadr, a charismatic Shiite cleric, arrived in southern Lebanon to set up social services for the historically marginalised Shia community.  

At a time when leftists – including communists – in the Arab world were engaged in social justice issues, attracting urban youths, Sadr formed the Harakat al-Mahrumin, or Movement of the Dispossessed. The movement, that later became Amal (Hope), effectively co-opted the Shiite Left, placing religion at the heart of class struggle.

When the Lebanese civil war broke out, the movement initially stayed out of the conflict. But when Berri took over the movement’s leadership in 1980, he didn’t hesitate to get involved in the war. During the bloody, internecine sectarian strife, Berri’s militia fought against almost every side, including at one point, an upstart Shiite rival called Hezbollah. 

The 1990s end of the civil war saw Berri, like most Lebanese warlords, turn into state players. Amal settled its differences with the overly religious Hezbollah movement, and the two parties established a mutually beneficial working relationship. 

“Nabih Berri is helpful to Hezbollah because he can maintain bridges between Hezbollah and various Western countries which have put Hezbollah on terrorist organisation lists. So, he is Hezbollah’s ally, but he’s also able to talk to the Saudis, the Americans, to the French,” said Bitar. “He is the face that Hezbollah uses when it wants to negotiate with countries that are not ready to talk directly with Hezbollah.” 

‘Street smart’ mediator 

Berri’s ability to engage with all players and to joke and defuse tensions inside and outside the chamber have made him an indispensable figure in Lebanon’s complex political landscape. 

“He does have a sense of humour which is recognised by his supporters and opponents alike. He can always find magical solutions to complex constitutional deadlocks even as these magical solutions, as you can imagine, are very often unconstitutional,” said Bitar. 

In his role as a canny mediator, Berri has worked to prevent the country from sliding into another civil war. But critics say the process has unfairly enriched him and his allies while robbing the country of a transparent, accountable political system that can tackle the country’s myriad crises. 

“The secret of his success is also that he is indeed very bright, very shrewd. He’s a lawyer, but he’s not a heavyweight intellectual, he’s street smart,” explained Bitar. 

Days after the 2022 vote, Hezbollah’s powerful chief Hassan Nasrallah on Wednesday called on all parliamentary factions to cooperate. 

Nobody "can claim that the majority belongs to this or that group," said Nasrallah, acknowledging for the first time that his organisation and its allies lost their overall parliamentary majority in Sunday's poll. 

The problem though is that Hezbollah, aided by the very able Berri, has historically only “cooperated” on its own terms. Lebanon’s consociationalism, epitomised by its longstanding speaker, has so far prevented conflict by promoting consultation among political elites. It’s at the heart of the system that the Lebanese voted to change. But Berri’s reelection bid highlights the challenges the tiny Middle East country will face in its next democratic steps.     

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Overseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country

On the ground

Lebanese youths seek a brighter future abroad amid economic, political crises

Lebanon's Hezbollah, allies lose parliament majority in elections

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Israeli Government Loses Parliament Majority, Raising Prospect of Election

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A second lawmaker has defected from the government coalition. The move edges Israel closer to the polls for the fifth time in three years.

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By Patrick Kingsley

CAIRO — A second lawmaker has quit Israel’s governing coalition, giving the opposition a narrow two-seat majority in Parliament and raising the possibility of a fifth election in three years that would deepen the country’s political stasis.

Ghaida Rinawie Zoabi, a member of Israel’s Palestinian minority from the left-wing Meretz party, resigned from the coalition on Thursday, the second lawmaker to do so in two months.

Ms. Rinawie Zoabi attributed her decision to the government’s treatment of the Arab community in Israel, and its expansion of settlements in the West Bank. She said recent police interventions at the Aqsa Mosque in Jerusalem and the police assault on mourners at a journalist’s funeral last week were the final straws.

“Again and again, the coalition leaders have preferred to adopt hawkish, hard-line and right-wing positions on important basic issues of unparalleled importance to the general Arab society,” Ms. Rinawie Zoabi wrote in a resignation letter to Prime Minister Naftali Bennett and Foreign Minister Yair Lapid.

“No more,” she added. “I cannot continue to support the existence of a coalition that conspires in this disgraceful manner against the society from which I have come.”

Without Ms. Rinawie Zoabi, the government could still survive with a minority in Parliament until March 2023, when it will need a majority to pass a new budget. As prime ministers, Yitzhak Rabin, Ariel Sharon and Yitzhak Shamir each led minority governments for extended periods, including when Mr. Rabin negotiated the Oslo Accords in the 1990s.

The current coalition could also try to entice members of the opposition to join the government, reinstating its majority.

But Ms. Rinawie Zoabi’s defection means that opposition lawmakers now control 61 of the 120 seats in Parliament, enough to vote to dissolve the body and call for another election, the fifth since April 2019.

Opposition parties also have enough seats to create their own new coalition government without going to elections. But they are divided and may not be able to agree on a candidate for prime minister, making new elections more probable.

The defections could offer a political lifeline to Benjamin Netanyahu, the former prime minister who was ousted in June when the current coalition was formed. The eight parties of the coalition overcame profound ideological differences because they shared a desire to remove Mr. Netanyahu, whose refusal to resign despite standing trial for corruption had alienated many of his natural allies on the right.

As a left-winger, Ms. Rinawie Zoabi is not expected to support a Netanyahu-led government. But she could join the opposition in voting for new elections as early as next week.

A spokesman for Ms. Rinawie-Zoabi said that she had not decided whether or not to support a vote to dissolve Parliament.

That would give Mr. Netanyahu another chance to win more seats for his right-wing alliance, giving them a majority in Parliament.

Ms. Rinawie Zoabi’s departure from the coalition is the latest manifestation of the incompatibility of the government’s eight constituent parties — a fractious alliance of right-wing, left-wing, secular, religious and Arab groups that joined forces in June after multiple inconclusive elections had left Israel without a state budget or a functional government.

The coalition was cohesive enough to pass a new budget, Israel’s first in more than three years. It also made key administrative appointments and deepened Israel’s emerging relationships with key Arab states.

At its formation, Ms. Rinawie Zoabi said she had hoped the government would forge “a new path of equality and respect” between Jewish and Arab Israelis. In a first for Israel, the coalition included an independent Arab party, Raam, while an Arab was appointed as a government minister for only the third time in Israeli history.

But despite that early optimism, the government’s members clashed regularly over the rights of Israel’s Arab minority and over settlement policy in the occupied West Bank.

Tensions came to a head during the recent holy month of Ramadan, when the Israeli police regularly clashed with Palestinian stone-throwers at the Aqsa mosque in Jerusalem, a site sacred to both Muslims and Jews. They escalated further last week, when a Palestinian journalist, Shireen Abu Akleh, was shot dead in the West Bank during an Israeli raid — and when police attacked mourners carrying her coffin at her funeral two days later.

But while Mr. Bennett managed to persuade Raam to stay in the coalition through these successive crises, he has few means of preventing further defections from its left-wing and Arab members. He is also struggling to prevent further rebellion from the coalition’s right-wing members, who feel he has already boosted Arab society enough.

Last month, a right-wing member of the coalition, Idit Silman, became the first member of government to defect — and there are fears that others may follow, particularly with the administration under pressure from the right to respond more forcefully to a rise in terrorist attacks.

Should new elections be called, Israel could also be led by a new interim prime minister until a government is formed. Under the terms of the current coalition agreement, Mr. Lapid, the foreign minister, could take over from Mr. Bennett in the event of snap elections, depending on the manner in which the government collapses.

That could leave Mr. Lapid, a centrist former broadcaster, in charge for at least several months, through an election campaign and the protracted coalition negotiations that will most likely follow.

Carol Sutherland contributed reporting from Moshav Ben Ami, Israel.

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France24 - Monde

En Israël, la coalition au pouvoir devient minoritaire à la Knesset

Publié le : 19/05/2022 - 16:33

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Avec le départ, jeudi, de la députée arabe israélienne Ghaida Rinawie Zoabi de ses rangs, la coalition au pouvoir en Israël est désormais minoritaire, fragilisant un peu plus le Premier ministre Naftali Bennett. La députée explique que sa décision est motivée par les violences "insupportables" des dernières semaines visant les Palestiniens.

La coalition au pouvoir en Israël est devenue minoritaire à la Knesset, le Parlement israélien, après le départ, jeudi 19 mai, d'une élue arabe israélienne du parti de centre-gauche Meretz, fragilisant encore davantage le Premier ministre Naftali Bennett.

Avec le départ de la députée arabe israélienne Ghaida Rinawie Zoabi, membre du parti Meretz ("Énergie"), une formation socialiste et laïque, la coalition gouvernementale au pouvoir dispose désormais de seulement 59 sièges sur les 120 que compte la Knesset.

Ghaida Rinawie Zoabi explique dans un courrier adressé à Naftali Bennett et rendu public sur Twitter qu'elle quitte cette coalition en raison des violences "insupportables" des dernières semaines, évoquant notamment les affrontements réguliers entre forces de l'ordre israéliennes et Palestiniens sur l'Esplanade des Mosquées pendant le ramadan, ou encore la mort de la journaliste palestinienne d'Al-Jazira Shireen Abu Akleh, alors qu'elle effectuait un reportage lors d'un raid de l'armée israélienne à Jénine, en Cisjordanie.

>> À lire aussi : "Funérailles de Shireen Abu Akleh : enquête sur la police israélienne après un tollé international"

"Une coalition qui harcèle la communauté dont je suis issue"

"Je ne peux plus supporter l'existence d'une coalition qui harcèle d'une façon honteuse la communauté dont je suis issue", observe-t-elle dans ce courrier.

La fragile coalition mise sur pied en juin 2021 par l'ultranationaliste Naftali Bennett et le centriste Yaïr Lapid s'est principalement constituée autour de la volonté de mettre fin à plus de douze années consécutives de règne de Benjamin Netanyahu à la tête du gouvernement.

>> À voir : "Mort de Shireen Abu Akleh : le traitement des journalistes en question"

L'alliance dans ce but entre la droite nationaliste religieuse et le centre a abouti à une coalition gouvernementale hétéroclite réunissant des partis de gauche, de centre-gauche, de droite ainsi que, pour la première fois dans l'histoire d'Israël, un parti représentant la minorité arabe.

Cette coalition avait déjà perdu sa courte majorité le mois dernier en passant de 61 à 60 sièges après le départ d'une députée de Yamina, la formation de droite radicale de Naftali Bennett, en raison d'une polémique autour de questions religieuses, jugeant que le gouvernement ne préservait pas l'identité juive d'Israël.

Avec Reuters

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Funérailles de Shireen Abu Akleh : enquête sur la police israélienne après un tollé international

À Jérusalem, des violences avant l'inhumation de la journaliste Shireen Abu Akleh

PORTRAIT

Shireen Abu Akleh, icône du journalisme palestinien tombée sous les balles

New York Times - World

Russia-Ukraine War

In Ukraine, Gruesome Injuries and Not Enough Doctors to Treat Them

Doctors trying to save a soldier’s arm in a surgery, after he was brought in earlier in the day in in Zaporizhzhia, Ukraine. Credit...

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By Michael Schwirtz and Lynsey Addario

Operating with skeleton crews, doctors and nurses race to save limbs, and lives. It’s a grim routine for medical personnel often working around the clock. And not all limbs can be saved.

KRAMATORSK, Ukraine — Days after Russian forces invaded, Yaroslav Bohak, a young cardiovascular surgeon, was at home with his family in the relative safety of western Ukraine, when a colleague placed a desperate call from the east, pleading with him to come help.

Many doctors had fled the fighting, his friend said, and conditions at the hospital resembled a bygone era of warfare, with the surgeons who remained amputating limbs, instead of trying to repair them, to save grievously wounded soldiers.

“He called me and said he could no longer cut off the arms of young people,” Dr. Bohak said, as he stood in an operating room of a hospital in Kramatorsk. “When I came here, I had surgery on the first day.”

As Russian forces pummel eastern Ukraine with a mix of artillery, airstrikes and rocket attacks, frontline hospitals, many of them in poorer, rural areas, have become overwhelmed. They are severely short-staffed or have been abandoned completely, as doctors and nurses have fled the violence.

All day long, the walls of the hospital shake with the thunder of battles raging near Kramatorsk, an industrial city in the Donbas region, where Russian forces have been waging a bloody offensive. A steady stream of ambulances arrives at the sandbag-reinforced emergency room, ferrying soldiers and civilians, many with life-threatening wounds.

But the hospital is staffed by a skeleton crew. Only two of its 10 doctors remain, aided by six nurses working 24 hour shifts with only one day off for rest, said Tatyana Bakaeva, the senior nurse. (Hospital officials asked that its name not be published for security reasons.)

“Only the most stoic remain,” Ms. Bakaeva said. “People are scared, what can you do?”

It is a similar story throughout the Donbas: As the toll of wounded mounts, the need for more doctors and nurses becomes even more acute.

In Avdiivka, right on the front lines, the lone remaining surgeon and the hospital medical director described spending months in the emergency room, never leaving except for quick dashes to the grocery store amid shelling. In Sloviansk, a city just to the north of Kramatorsk where plumes of smoke from battle can be seen on the horizon, only about a third of the hospital staff remains.

The city of Bakhmut sits at a crossroads between Russian forces pushing from the east and the north. There, ambulances jam a small courtyard of the military hospital and the emergency room is almost always full.

“Nobody ever prepares for war, and this region is not so densely populated to be able to deal with this many wounded,” said Svitlana Druzenko, who coordinates emergency evacuations of wounded soldiers and civilians from the battle zones. “The wounds are the same for civilians and soldiers because rockets do not choose where to fall.”

Many of the wounded from the East are brought to Dnipro, a city of one million that has six big hospitals. But it is four hours’ drive from many frontline positions. And the hospitals there have also been depleted of nursing staff, said Dr. Pavlo Badiul, a surgeon at the Burn and Plastic Surgery Center in Dnipro.

The center was full to capacity with war wounded and staff were working continuously without a break, he said.

A member of the American Society of Plastic Surgeons, after training in California, Dr. Badiul put out an appeal through the society’s newsletter for equipment and medical supplies. “Although we get some targeted aid, much is still lost, diverted or taken to the wrong place,’’ he said.

Volunteers have pitched in to pick up some of the slack. Ms. Druzenko works for a volunteer emergency medical organization known by its Ukrainian initials PDMSh. Its ambulances and personnel are ubiquitous at hospitals and at so-called yellow zone transfer points, locations on the edge of the battlefield where wounded soldiers are picked up by ambulances and rushed to the nearest hospital.

It is dangerous work. Last week, a yellow zone base that Ms. Druzenko’s organization established north of Bakhmut was bombed by Russian forces.

“Not only drones, but aviation is working in that area,” Ms. Druzenko said.

Most of the surgeons operating out of the hospital in Kramatorsk, including Dr. Bohak, are volunteers. Since he arrived, the hospital has had almost no amputations.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Dr. Bohak showed off cellphone videos of his surgeries last week. Digging into singed and shredded flesh, he extracted severed arteries and painstakingly stitched them back together, restoring circulation to the damaged limbs, allowing them and the soldiers they are attached to be saved.

“The nearest serious clinic is in Dnipro, which is 280 kilometers from here,” he said. “It takes time to get there, and it may be too late to save the limb. That’s why my arrival was very important.”

Not all the limbs can be saved though. Eduard Antanovskyy, the deputy commander of the military unit at the hospital, said that recently a Russian soldier was brought in with a serious leg wound. While at the hospital, he said, the soldier was provided with security guards for protection.

Russia-Ukraine War: Key Developments

In Mariupol. Hundreds more Ukrainian fighters that had been in a steel plant in Mariupol surrendered to Russia. Ukrainian officials have said the fighters will be exchanged for Russian prisoners of war, but they have provided no details about the agreement.

NATO’s expansion. Turkey’s president, Recep Tayyip Erdogan, said he was determined to “say no to Finland and Sweden’s NATO membership,” pointing to the countries’ stance toward Kurdish militant groups he regards as terrorist organizations.

War crimes trial. A Russian soldier pleaded guilty in a Kyiv court to having shot a civilian. This is the first trial Ukraine has conducted for an act that could be considered a war crime since Russia launched its invasion.

“We had to take the leg because the tourniquet was on for too long,” he said. “Even if we wanted to, we couldn’t have saved his leg. We treated him humanely, not the way he deserved to be treated.”

Despite months of warnings from the White House and others that Russia was planning to invade, many in Ukraine, including much of the political establishment and even some in the military, refused to believe it. When Russian rockets began to hit Ukrainian cities on Feb. 24, it set off a scramble. Hospitals in particular, were unprepared to handle the sudden surge in patients suffering from the vicious and difficult wounds that war inflicts.

In the first week, Dr. Maksim Kozhemyaka, a civilian trauma surgeon, volunteered to assist at the military hospital in Zaporizhzhia, one of the main hubs treating soldiers in eastern and southern Ukraine. Almost immediately, he said, the hospital was inundated with 30 to 40 patients a day and did not have sufficient supplies to handle gunshot wounds or other grievous injuries.

“We didn’t believe that this could happen because we understood that in any case there would be huge losses on their side as well,” Dr. Kozhemyaka said in an interview in the hospital’s emergency room. “And of course, we thought that no rational leader of a country would do this.”

For the hospital workers persisting through the grim routine, the losses can feel personal, and are sometimes deeply so.

One recent morning, ambulances raced up to the small hospital in Sloviansk carrying soldiers wounded in an airstrike just a few miles up the road. One of them carried the battered body of Ihor Ihoryuk, 33, the only child of the hospital’s head nurse. Much of the hospital staff had known him since he was a boy.

The force of the explosion, outside a room in a seed factory where he and his comrades were sleeping, had ripped off his arm and his blood spilled onto the asphalt in front of the hospital as he was raced inside.

A few hours later, a nurse named Anna emerged from the hospital, her green eye liner running down her face. Ihor could not be saved, she said.

“He grew up in front of our eyes,” she said, fighting back the tears.

She was holding a box containing Ihor’s black army boots. “He won’t be needing them anymore,” she said.

She took them to a spot a short distance from the hospital entrance and set them next to a pair of black tennis shoes that were soaked with blood. They belonged to a soldier who was killed the day before.

Carlotta Gall contributed reporting from Dnipro, Ukraine.

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Valeurs Actuelles

[D’Orcival] Une seconde femme Premier ministre…

On se demandera longtemps pourquoi Emmanuel Macron aura eu besoin de trois semaines pour annoncer qu’il se séparait de son Premier ministre. Et qu’il le remplaçait par une femme. Son nom, il le connaissait pourtant avant même d’avoir le résultat définitif de sa réélection. Il le connaissait d’autant mieux que nous pouvions le fournir dans notre numéro du 28 avril. S’il en était ainsi, c’est qu’il l’avait lui-même évoqué avec son entourage. Le départ de Jean Castex était acquis, l’arrivée d’Élisabeth Borne, jusque-là ministre du Travail, probable. Elle-même commençait à en informer ses proches.

Une nomination digne d’un feuilleton

Pourquoi Macron ou les siens ont-ils donc pris soin de brouiller les pistes en faisant remplir pendant quinze jours les pages des quotidiens et en alimentant les commentaires télévisés par l’évocation de différents noms de femmes politiques de gauche ou de droite ? Par exemple : Audrey Azoulay, qui avait été ministre de la Culture de François Hollande, Marisol Touraine, sa ministre des Affaires sociales et de la Santé, et même Catherine Vautrin, ancienne ministre de Jacques Chirac, bête noire de quelques macronistes pour avoir participé aux “manifs pour tous” et qui allait s’empresser de publier un tweet en apprenant la nomination d’Élisabeth Borne : « Enfin une femme à Matignon ! » Catherine Vautrin aurait-elle écrit : “Enfin une femme à l’Élysée !”, si Marine Le Pen avait été élue ?

Une question demeurait : derrière cette seconde femme Premier ministre à Matignon depuis la nomination d’Édith Cresson, le 15 mai 1991 – il y a trente et un ans -, quelle composition gouvernementale allait suivre ? Car de celle-ci dérivait la conception que le président de la République se faisait de son équipe à quatre semaines du tour décisif des élections législatives, le 19 juin. On pouvait parier qu’il considérait de plus en plus que l’épreuve n’en serait pas une. Et qu’il n’aurait donc pas à remanier son gouvernement.

Il n’empêche, jusqu’au 19 juin, ce nouveau gouvernement est, sinon en sursis, du moins en attente. La déclaration de politique générale du gouvernement, Élisabeth Borne ne pourra la prononcer qu’une fois le Parlement réuni. Les réformes dont on parle ne pourront pas être mises en œuvre avant d’être votées par les assemblées.

Législatives: un nouveau Premier ministre ?

À la finale de la présidentielle, nous avons eu Emmanuel Macron face à Marine Le Pen. À la finale des législatives, ce sera un autre face-à-face. Alain Duhamel n’estime pas prendre de risque en disant : ce sera Emmanuel Macron face à Jean-Luc Mélenchon. C’est-à-dire le groupe Ensemble ! contre celui de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale – Renaissance (La République en marche) et ses partis alliés face La France insoumise et les siens, qui, les uns et les autres, se sont réparti les circonscriptions.

Est-ce tout ? Il y aura certes les dissidents socialistes, mais surtout la droite, divisée non pas en deux mais en trois formations : Les Républicains tout seuls, le RN de Marine Le Pen tout seul, et Reconquête ! d’Éric Zemmour tout seul, dispositif idéal pour un résultat minoritaire dans un scrutin uninominal majoritaire à deux tours. En sachant que ne subsistent au second tour que les candidats ayant obtenu les suffrages de 12,5 % des électeurs inscrits sur les listes électorales. D’où l’importance de la mobilisation des votants. Or, depuis vingt ans, soulignent les analystes, une démobilisation identique de l’opposition a fourni au vainqueur de la présidentielle une forte prime aux législatives. Seul Jean-Luc Mélenchon (« Je demande aux Français de m’élire Premier ministre ») fait semblant de croire qu’il puisse en être autrement. Certes, son groupe, qui ne compte que 18 députés, va naturellement gonfler cette année – effet de l’unité à gauche. En revanche, et c’est ce sur quoi compte Emmanuel Macron, son propre parti et ses alliés ont toutes les chances d’obtenir la majorité absolue des sièges, estiment les mêmes analystes. Alors que, malgré ses 41,5 % de la présidentielle, Marine Le Pen aura du mal à réunir autour d’elle mieux qu’un petit groupe de députés. On analysera plus tard ce que peut obtenir la droite subsistante. En six mois, tout s’est renversé.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Partygate : la police de Londres va bientôt livrer les conclusions de son enquête

Publié le : 19/05/2022 - 14:28

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Les Britanniques vont bientôt connaître la conclusion de l'enquête sur le scandale des fêtes organisées à Downing Street malgré les confinements, qui a provoqué un total de 126 amendes pour huit événements ayant violé les règles sanitaires contre le Covid-19 au Royaume-Uni. 

Des sanctions bientôt connues pour les participants aux fêtes interdites à Downing Street. La police de Londres annoncé, jeudi 19 mai, la conclusion de son enquête sur le scandale des fêtes organisées malgré les confinements, avec un total de 126 amendes pour huit événements ayant violé les règles sanitaires contre le Covid-19.

La fin de cette enquête signifie que les Britanniques vont savoir d'ici peu si le Premier ministre Boris Johnson, qui s'est déjà vu infliger une amende en raison de sa présence à une fête surprise pour son 56e anniversaire en juin 2020, a été sanctionné pour sa présence à d'autres événements.

Des excuses "sans réserves"

Les 126 amendes correspondent à huit dates différentes, allant du 20 mai 2020 au 16 avril 2021, établies à l'issue d'une enquête dans laquelle la police a examiné 345 documents, 510 photos et images de vidéosurveillance et épluché 204 questionnaires. Certaines de personnes sanctionnées ont reçu plus d'une amende, a précisé la police dans un communiqué.

Boris Johnson avait présenté ses excuses "sans réserves" devant le Parlement après avoir reçu l'amende. Il avait cependant exclu de démissionner face aux appels répétés de l'opposition en ce sens.

Le dirigeant conservateur avait affirmé qu'il ne lui était "pas venu à l'esprit, à l'époque ni par la suite", que sa participation au bref rassemblement pour son anniversaire "pouvait constituer une violation des règles" alors en vigueur.

Des "erreurs de leadership et de jugement"

La fin de l'enquête de police va également permettre la publication du rapport intégral de la haute-fonctionnaire Sue Gray, chargée d'une enquête interne à ce sujet.

Un rapport préalable, expurgé de toutes précisions pour ne pas interférer avec l'enquête de police, dénonçait des "erreurs de leadership et de jugement". Il avait ainsi donné un aperçu de son appréciation de ce qui se jouait derrière les murs de Downing Street, contrastant avec les sacrifices consentis par les Britanniques pour lutter contre la pandémie.

Les députés ont par ailleurs déclenché l'ouverture d'une enquête parlementaire afin de déterminer si Boris Johnson les a sciemment trompés dans cette affaire, en affirmant à maintes reprises que toutes les règles avaient été respectées.

Le code ministériel dispose qu'un ministre qui a de manière délibérée dupé le Parlement doit démissionner. L'enquête parlementaire ne commencera qu'une fois que l'enquête de la police sera achevée et que Sue Gray aura remis son rapport définitif.

Avec AFP 

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"Partygate" : Boris Johnson, sanctionné, s'excuse mais refuse de démissionner

Partygate : Boris Johnson s'excuse "sans réserve" devant le Parlement

"Partygate" : le Parlement britannique ouvre une enquête contre Boris Johnson

L'Humanité

Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine

Il était une fois

Au printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.

Dominique Bari

Aux origines de la tragédie, l’« inci­dent de Godhra ». Le 27 février­ 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres ­d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu ­Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.

Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.

Un inconnu qui se nomme Narendra  Modi

Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh ­Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon ­lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».

Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas ­réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à ­l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.

Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.

Le magazine anglo­phone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »

Les femmes sont les proies privilégiées

Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.

Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.

« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »

Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».

À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène inter­nationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.

Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. ­Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).

La commission d’enquête conclut à un «  complot des musulmans »

Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act ­entérine juridiquement le statut de citoyen de ­seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.

Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.

La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un «  complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.

4 250 autres plaintes déposées

Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best ­Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.

Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.

La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.

Implication de cadres du BJP et de la police

En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Inté­rieur dans son gouvernement.

Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.

Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.

Laboratoire de l’intégrisme hindou

Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar ­Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200  millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de ­l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’auto­route de la haine ».

dalitsindenarendra modi
Valeurs Actuelles

Paris : les locataires de HLM dénoncent les “aberrations” commises par la ville

Les habitants de plusieurs HLM parisiens en ont appelé aux candidats à l’élection présidentielle pour dénoncer la politique de travaux de la mairie de Paris. Une politiquée menée dans le cadre de son plan climat et de son méga programme de rénovation des immeubles HLM d’ici à 2050, relate, vendredi 25 mars, Le Parisien. Le collectif souhaite également interpeller les futurs candidats aux législatives. Il dénonce des travaux « aberrants », allant jusqu’à soupçonner la mairie de Paris d’effectuer des prestations inutiles afin d’obtenir « des avantages fiscaux et aides financières de l’État ».

Dégradations inutiles

Symbole du conflit, l’installation de VMC (Ventilation mécanique centralisée) dans de nombreux HBM (habitation à bon marché) des boulevards des Maréchaux qui ceinturent Paris. Outre les désagréments liés à ces travaux, le collectif qui représente 4 500 logements parisiens juge que ces VMC dénaturent le patrimoine bâti. Mais surtout, ils s’interrogent sur l’utilité de ces systèmes pour des bâtiments en briques, dotés de grilles d’air et de nombreuses fenêtres. « Pourquoi vouloir supprimer cette ventilation naturelle et gratuite […] afin d’installer un système de ventilation motorisé? », interroge le collectif dans une lettre ouverte aux candidats.

« C’est dommage qu’à la Ville, ils ne sachent pas faire la différence entre des immeubles à façades de briques et des immeubles en béton », déplore Anne Biraben, architecte et conseillère (LR) de Paris. L’opposition a déposé un vœu auprès du Conseil de Paris pour suspendre les travaux, mais celui-ci a été retoqué.

 

Dans une lettre ouverte, 15 amicales représentant 4500 logements parisiens alertent les candidats à l’élection présidentielle sur la façon dont la Ville de #Paris et ses bailleurs @ElogieSiemp @Paris_Habitat @_RIVP_ utilisent l’argent public pour une VMC inutile. RT appréciés ! pic.twitter.com/dSdchgvYHK

— Collectif HBM Paris (@collectifHBM) March 9, 2022

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

Il était une fois

Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

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France24 - Monde

L'Indonésie va autoriser la reprise des exportations d'huile de palme

Publié le : 19/05/2022 - 14:12

FRANCE 24 Suivre

L'Indonésie va lever, dès la semaine prochaine, l'interdiction des exportations d'huile de palme mise en place le 28 avril dernier, a annoncé, jeudi, le président du pays Joko Widodo. L'archipel d'Asie du Sud-Est fait face, depuis plusieurs mois, à une pénurie et à une flambée des prix de cet oléagineux qui menace de créer des tensions sociales.

L'Indonésie va autoriser dès la semaine prochaine la reprise des exportations d'huile de palme, dont le pays est le premier producteur mondial, a annoncé, jeudi 19 mai, le président du pays d'Asie du Sud-Est, Joko Widodo.

L'interdiction des exportations d'huile de palme mise en place le 28 avril dernier avait déstabilisé un marché mondial de l'huile végétale déjà au plus haut depuis la guerre en Ukraine.

"Au vu de l'offre et de la situation de l'huile de cuisson, et étant donné  qu'il faut prendre en compte 17 millions de personnes employées dans le secteur de l'huile de palme (...) j'ai décidé que les exportations d'huile de cuisson pourront reprendre le lundi 23 mai", a dit le président dans une brève déclaration diffusée en ligne.

L'archipel d'Asie du Sud-Est fait face depuis plusieurs mois à une pénurie et à une flambée des prix de l'huile de cuisson à base d'huile de palme sur son marché intérieur qui menace de créer des tensions sociales.

"Même si les exportations vont reprendre, le gouvernement va observer strictement la situation pour s'assurer que la demande soit fournie à un prix abordable", a souligné le président.

Problèmes de distribution et de rétention de stocks

Joko Widodo avait souligné, en annonçant la suspension des exportations d'huile de palme, que l'approvisionnement de la population était "la plus haute priorité".

Jakarta avait prévu de reprendre les exportations quand le prix de gros de l'huile de cuisson serait redescendu à 14 000 roupies (97 cents), contre près de 20 000 roupies par litre avant l'interdiction.

Les prix ont baissé, mais pas autant qu'espéré atteignant 17 200 à 17 600 roupies le litre actuellement, a concédé le président.

Le pays de 270 millions d'habitants souffre de problèmes de distribution et de rétention de stocks alors que les producteurs préfèrent écouler leurs cargaisons à l'international pour profiter à plein de la hausse des cours.  

L'Indonésie assure quelque 60 % de la production mondiale d'huile de palme, dont un tiers est consommé sur son marché intérieur.

Elle a exporté 34,2 millions de tonnes l'an dernier pour l'huile alimentaire mais aussi la fabrication d'une grande gamme de produits, des cosmétiques aux produits alimentaires.

Ses plus grands clients à l'exportation sont l'Inde, la Chine, l'Union européenne et le Pakistan.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Indonésie : de la guerre en Ukraine... à une interdiction de l'exportation d'huile de palme

France24 - Monde

Otan : la Suède reçue à la Maison Blanche

Publié le : 19/05/2022 - 18:13Modifié le : 19/05/2022 - 18:25

La Première ministre suédoise Magdalena Andersson, également reçue par le président américain Joe Biden à la Maison Blanche, a aussi déclaré qu'un "dialogue" était en cours avec la Turquie pour "résoudre" ces questions.

L'Humanité

Abdel Yousfi, la voix des ouvriers à l’Assemblée

Un jour avec

Métallurgiste, la tête de liste Nupes dans la 11 e circonscription du Rhône aux législatives compte bien ravir le siège au sortant macroniste en capitalisant sur l’union populaire, qu’il représente à Givors et aux alentours.

Loan Nguyen

Rhône, envoyée spéciale.

« J e ne savais pas que vous alliez prendre des photos, je me serais mieux habillé ! » s’excuse-t-il presque avant de concéder qu’il ne porte de cravate « que pour les mariages ». Abdel Yousfi ne fait pas semblant, il assume ce qu’il est. « Je n’ai pas honte d’être ouvrier, fils d’ouvrier et petit-fils de mineur », explique-t-il simplement. À 54 ans, ce régleur sur machine chez Jtekt, équipementier automobile ­filiale de Toyota situé à Irigny (métropole de Lyon), a été investi comme tête de liste Nupes dans la 11 e circonscription du Rhône pour les élections législatives. Un territoire qui recouvre les villes populaires de Givors et de Grigny, mais aussi des communes plus rurales et résidentielles comme Saint-Symphorien-d’Ozon, Mornant ou Condrieu. Une circonscription sociologiquement hybride, qui avait élu en 2017 un député LaREM, Jean-Luc Fugit. Candidat à sa succession, le macroniste devra faire face à un candidat Rassemblement national et à un autre Lutte ouvrière. Mais, surtout, à Abdel Yousfi, porteur de tous les espoirs FI-EELV-PCF-PS-Génération∙s.

« Une dynamique très forte »

Les chances de ravir cette circonscription à la Macronie et de battre l’extrême droite sont donc réelles pour le communiste. « Je sens qu’il y a une dynamique très forte. Quand je rencontre les habitants de la circonscription, ils me parlent tous du pouvoir d’achat, de l’inflation galopante. Alors, évidemment qu’il faut augmenter les salaires et les pensions de retraite, donner aux étudiants les moyens de vivre et d’étudier », souligne-t-il. La défense du système de santé public s’impose également comme une priorité, alors que l’hôpital Montgelas a été contraint de fermer son service d’urgences depuis le mois d’octobre 2021. Un combat incarné dans le choix de sa suppléante, Pia Boizet, agente aux Hospices civils de Lyon.

Autre revendication qui lui tient fortement à cœur : le retour de la retraite à 60 ans. « Quand on est usé pour avoir subi quotidiennement les ravages du travail physique, on se dit qu’il faudrait reparler de la pénibilité. C’est aussi vrai pour certains travailleurs intellectuels, qui sont dans les bureaux. Mais, moi, je vois tellement de collègues dans les ateliers qui n’arrivent pas à tenir jusqu’à 57 ans et qui partent en inaptitude, on fait quoi d’eux, si on recule encore l’âge de la retraite ? Des SDF ? » dénonce le syndicaliste CGT de la métallurgie.

De nombreux motifs de tension

La dureté des rapports d’exploitation, Abdel Yousfi l’a subie de plein fouet en tant qu’ouvrier, mais aussi en tant que syndicaliste combatif contre une direction qui ne lui a pas fait de cadeau. Embauché en 2000 après quelques missions d’intérim, le tourneur-fraiseur-ajusteur de formation rejoint vite la CGT pour y faire remonter les revendications de ses collègues. Délégué syndical sur le site d’Irigny, puis délégué syndical central dans le groupe, il n’hésite pas à aller au front face aux attaques de la hiérarchie. Cadences infernales, licenciements, suppressions de RTT… les motifs de tension sont nombreux dans les ateliers.

Licencié pour un arrêt-maladie, le délégué CGT de JTEKT riposte par la solidarité militante

En 2015, un salarié se suicide en se jetant du toit de l’usine. « Il subissait des pressions, on a fait une expertise qui a prouvé le lien avec le travail », se souvient-il, encore bouleversé par ce drame. Quelques semaines après, la direction de Jtekt essayait de licencier le syndicaliste pour un arrêt maladie qu’elle jugeait irrégulier. Il a fallu la mobilisation de ses collègues, d’autres syndicalistes CGT, de militants communistes locaux et une décision de l’inspection du travail pour que la direction le réintègre. « J’ai eu le soutien de ceux qui me ressemblent, et on est nombreux ! On a l’impression que c’est un peu le pot de terre contre le pot de fer, mais on peut vraiment inverser la courbe », estime-t-il.

Un engagement syndical, puis politique lorsqu’il adhère au PCF en 2014, qu’il vit comme une « continuité ». « Ma démarche, ça a toujours été de porter les revendications du bas vers le haut, c’est comme ça que je construis cette campagne, et c’est comme ça que j’exercerai mon mandat de député : dans le collectif, insiste-t-il. On a un seul ouvrier à l’Assemblée nationale (Alain Bruneel, député PCF et ouvrier retraité – NDLR), comment peut-il y arriver tout seul ? Il faut qu’on se réapproprie cette institution, mais plus globalement toutes les institutions ! Quand un ouvrier meurt au travail, on finit au mieux dans la rubrique des faits divers. On a cru qu’on devait laisser la politique aux technocrates parce qu’ils avaient la tête bien pleine. Mais, là-haut, ils ne nous entendent pas. Si nous ne parlons pas de nous, personne ne le fera !  »

Un jour avecrhôneLégislatives 2022Nupes
New York Times - World

A Town’s Covid Money Was Sent to One Man in Error. He Gambled It All Away.

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An official in the rural Japanese town wired the 24-year-old man nearly $360,000 by mistake. He lost it in online casinos. Now, the town is suing and he has been arrested.

By Hisako Ueno and Mike Ives

TOKYO — Residents of a rural Japanese town were each looking forward to receiving a $775 payment last month as part of a coronavirus pandemic stimulus program.

But a municipal official mistakenly wired the town of Abu’s entire Covid relief budget, nearly $360,000, to a single recipient on the list of low-income households eligible to receive the money. After promising to return the accidental payment, the police said, the man gambled it away.

The man, Sho Taguchi, 24, told the police that he had lost the money in online casinos, a police official in Yamaguchi Prefecture said by phone on Thursday. The day before, the authorities arrested Mr. Taguchi, the official said. The charge: fraud.

Japan is not the only country where coronavirus relief money has been misappropriated. The fraud has been so widespread in the United States that the Justice Department recently appointed a prosecutor to go after it. People have been accused of buying a Pokémon card, a Lamborghini and other luxuries.

But Abu, population 2,952, may be the only town on earth where an entire Covid stimulus fund has vanished at the hands of an online gambler who received it through administrative error. The details of the case, and the rare attention from Japan’s national news media, have come as a shock to residents of the seaside town.

“I was surprised to hear the news and also amazed at how he spent the money,” said Yuriko Suekawa, 72, who has lived in Abu since she was born. “It’s truly unbelievable.”

The tale began on April 8, when an official in Abu mistakenly asked a local bank to wire Mr. Taguchi 46.3 million yen, or about $358,000, said Atsushi Nohara, a town official. Mr. Taguchi’s name had been at the top of the list of 463 households that were each eligible for 100,000 yen as part of a national stimulus package.

After Abu officials realized the mistake, they immediately visited Mr. Taguchi and asked for the money back, the town’s mayor, Norihiko Hanada, said in an address on the town’s YouTube channel.

Mr. Taguchi agreed to travel with the officials to his bank in a government car, but he refused to enter the building and later said that he planned to consult a lawyer, according to the public broadcaster NHK. Mr. Taguchi met with Abu’s deputy mayor on April 14, NHK reported, and his lawyer told the town the next day that his client would return the money.

“But he ultimately did not do so,” Mr. Hanada said on YouTube. He said Mr. Taguchi eventually told town officials that he had spent the 46.3 million yen, would not run away and planned to “atone for the sin.”

Mr. Hanada has apologized to residents on behalf of the town for losing “such a precious and a large amount of public funds.”

“The arrest will help us to get closer to knowing the truth,” he said on Thursday. “His testimony will give us a steppingstone to retrieving the money.”

Masaki Kamei, a prosecutor in the city of Osaka, said that Abu officials were to blame for allowing Mr. Taguchi to drain the town’s Covid relief fund.

“The town’s approach was not strict enough, and it allowed the case to develop to this point,” Mr. Kamei said. “Maybe their approach was based on a view of human nature as fundamentally good.”

Abu sits about 100 miles north of the nearest major city, Fukuoka, in an area of Yamaguchi Prefecture where agriculture, fishing and forestry drive the economy. Mr. Taguchi moved there about a year and a half ago as part of a program in which the local government offers subsidies to outsiders who move in and rent unoccupied homes, said Mr. Nohara, the town official.

After the error, town officials sent Covid relief payments to the local households, Mr. Nohara said, adding that the money had come from another municipal source. He did not elaborate.

Ms. Suekawa, the Abu resident, said the episode was a misfortune for a town that had successfully weathered the pandemic and hoped to attract visitors to its newly built seaside campground.

“I hope this negative image of the town will ease and that it will once again become a sunny and quiet place,” she said. “Anyone makes a mistake, so I don’t blame this man for that, but I would like him to admit his crime and give us our money back.”

In any event, Mr. Nohara said, Abu sued Mr. Taguchi last week for about 51 million yen, including legal fees.

Hisako Ueno reported from Tokyo, and Mike Ives from Seoul.

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France24 - Monde

Tour d'Italie: Oldani redonne quelques couleurs au cyclisme italien

Publié le : 19/05/2022 - 18:10

Gênes (Italie) (AFP) – Journée de transition sur le Giro et deuxième victoire italienne: Stefano Oldani a saisi l'occasion, jeudi, à Gênes, pour ouvrir son palmarès professionnel dans la 12e étape et redonner quelques couleurs au cyclisme italien.

Vingt-quatre heures après le succès au sprint d'Alberto Dainese, le cyclisme italien a apprécié la performance, sans pour autant pavoiser. Ses deux premiers coureurs au classement général, Domenico Pozzovivo (39 ans) et Vincenzo Nibali (37 ans), jettent leurs derniers feux et les autres têtes d'affiche (Filippo Ganna, Damiano Caruso) privilégient cette année le Tour de France.

A 24 ans, Oldani, qui a pris la direction de la Belgique pour sa carrière en WorldTour (Lotto puis Alpecin), a assuré un deuxième succès à l'équipe du Néerlandais Mathieu van der Poel qui était très surveillé dans cette étape de 204 kilomètres, la plus longue du Giro.

Membre d'une échappée-fleuve de 25 coureurs formée après une première heure menée tambour battant, l'Italie a réagi à l'attaque de son compatriote Lorenzo Rota à l'approche des 50 derniers kilomètres. Il s'est retrouvé à l'avant avec Rota, "un bon copain" a dit ensuite le Milanais, et le jeune néerlandais Gijs Leemreize, vainqueur l'an passé de l'une des courses les plus convoitées de la catégorie espoirs (Ronde de l'Isard).

Seul point commun du trio, l'absence de victoire professionnelle. La série a pris fin pour Oldani qui a maîtrisé le sprint dans les larges artères de Gênes, après le passage sur le Ponto San Giorgio, qui remplace le viaduc autoroutier du Polcevera en partie effondré au mois d'août 2018. L'accident avait causé la mort de 43 personnes.

L'expérience de Naples

Instruite par l'expérience de l'étape de Naples samedi dernier, quand van der Poel avait payé son isolement, l'équipe Alpecin a placé trois coureurs dans l'échappée de 25 unités, avec deux coéquipiers pour +VDP+. "On était la seule équipe à avoir trois coureurs, on savait qu'on augmentait nos chances", a déclaré le vainqueur du jour, aussi à l'aise sur le vélo qu'en interview par la suite.

L'échappée a permis à Wilco Kelderman de récupérer plus de huit minutes puisque le peloton contrôlé par l'équipe du maillot rose, l'Espagnol Juan Pedro Lopez, a franchi la ligne en roue libre, à plus de 9 minutes du trio de tête.

"Je visais l'étape, pas la remontée au classement général", a commenté le Néerlandais, troisième du Giro 2020 et désormais à moins de 3 minutes de Lopez. Attardé dimanche dernier au Blockhaus, Kelderman a affirmé que les deux leaders de son équipe Bora, l'Allemand Emanuel Buchmann et l'Australien Jai Hindley, devant lui dans la hiérarchie après 12 étapes, avaient la priorité.

Pendant l'étape, le Giro a emprunté la descente du Passo del Bocco, pour la première fois depuis la chute mortelle de Wouter Weylandt en 2011. Le dossard 108 du coureur belge est retiré depuis de la liste des concurrents.

Vendredi, la 13e étape relie Sanremo, sur le littoral de la mer Ligure, à Cuneo, au pied des Alpes piémontaises. Le parcours de 150 kilomètres passe par un col (colle di Nava) dans la première moitié avant un final roulant jusqu'à l'arrivée jugée en léger faux-plat montant. Baroudeurs et sprinteurs, les deux catégories ont leurs chances.

© 2022 AFP

L'Humanité

Décharge sauvage à Villejuif : « nous voulons que l’État assume ses obligations »

Entretien

Le maire PCF de Villejuif, Pierre Garzon, a annoncé une action judiciaire contre l’État. En cause, une décharge industrielle sauvage sur le site du Fort de la Redoute, qui menace à la fois l’environnement et la santé de la population. Entretien.

Diego Chauvet

La décharge, située dans la commune du Val-de-Marne, est le résultat des activités d’une « mafia des déchets » qui exploitait les habitants d’un bidonville avant son démantèlement en juin 2021. Malgré les promesses d’Emmanuel Macron, l’État n’a encore rien entrepris pour dépolluer ce terrain qui lui appartient. Avec l’appui des communes voisines et de l’EPT Grand-Orly-Seine-Bièvre, l’édile PCF de Villejuif, Pierre Garzon, a déposé une plainte en référé.

Pourquoi avoir choisi la voie judiciaire ?

Depuis plus d’un an, contrairement aux annonces de l’État, du président de la République, rien n’a bougé. Les produits industriels de cette décharge menacent directement la faune et la flore d’une zone naturelle sensible située à proximité et se trouvent au pied d’un hôpital dédié à la lutte contre le cancer, l’institut Gustave Roussy. Il s’agit par ailleurs d’une future zone d’activité d’envergure nationale. La quantité de déchets est considérable, avec 50 000 mètres cubes, soit 20 000 tonnes. Ils se sont accumulés en moins de six mois, et on sait à présent qu’il y a des infiltrations de métaux lourds dans le sous-sol. L’État avait pris l’engagement de lancer un appel d’offres, puisque le terrain lui appartient, en juillet 2021. Il devait se conclure fin août-début septembre de la même année. Depuis, nous n’avons plus aucune nouvelle. Lorsque nous interrogeons l’État, nous ne recevons aucune réponse. Nous avons pourtant des réunions régulières pour la future zone d’intérêt national, qui doit devenir un quartier de la ville. Face à ce silence radio, nous avons décidé de passer à l’étape suivante : nous attaquons en justice au moyen d’un référé, en espérant obtenir une décision qui contraigne l’État à respecter la loi en dépolluant le sol.

Que savez-vous du risque encouru par la population ?

Il s’agit de déchets de type industriels qui, parce qu’ils sont très polluants, sont censés passer par des sites spécialisés dans le retraitement. Je pense notamment aux plaques fibro-amiante, à toutes les machines-outils comportant des métaux rares tels que le mercure. Tous ces déchets ont été accumulés ici par le biais d’une filière clandestine d’exploitation d’un bidonville, au lieu de finir sur des sites spécialisés. On sait qu’il y aura des conséquences durables. 20 000 tonnes de déchets industriels ont déjà passé deux hivers, exposées aux pluies entraînant des infiltrations dans le sous-sol. Nous sommes situés sur le point le plus haut du bassin parisien sud de la petite couronne, et sous l’effet de la gravité les infiltrations seront de plus en plus profondes. C’est ce que l’on suppose pour l’instant.

Comment expliquez-vous l’absence de réaction de l’État jusqu’ici, malgré ces éléments inquiétants ?

La réponse est plutôt du côté de Bercy. Je sais que la Préfecture du Val-de-Marne agit comme elle le peut pour faire appliquer cette obligation. Mais à chaque fois que nous abordons cette question en réunion, ce sont plutôt les représentants de Bercy qui nous répondent. Les raisons sont donc principalement financières, et traitées par les financiers de l’État. Ils ont même osé nous proposer d’en faire une décharge officielle, pour générer une recette qui servirait ensuite à dépolluer le site. Au contraire, notre objectif avec cette procédure en référé est d’obtenir une dépollution du site avant l’hiver prochain, avant les prochaines infiltrations profondes.

pollution industriellevillejuifpierre garzon
New York Times - World

Russia-Ukraine War

Around Kharkiv, Ukrainians Emerge to Find Lives in Ruin

The wreckage of a market that was bombed in the Saltivka neighborhood in the eastern Ukrainian city of Kharkiv.Credit...

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Photographs and Text by Finbarr O’Reilly

KHARKIV — Air raid sirens wail daily and the steady rumble of artillery can still be heard in the distance, but Ukrainian forces this month pushed Russian troops out of the eastern city of Kharkiv and beyond striking distance.

After sheltering underground since February, residents of the city, Ukraine’s second-most populous, and its surrounding villages have finally been able to venture out for the first time and return to their neighborhoods to assess the damage the Russians left behind. The discoveries have been grisly.

Yuri Emets, 56, returned last week to find his home in the once bucolic village of Vilkhivka had been hit by several shells, blasting away most of the top floor. The bodies of seven Ukrainian soldiers had been dumped behind his garden shed. It appeared they had been hiding in his basement vegetable cellar when they were discovered by Russian forces and killed.

“My eldest son was in the military,” Mr. Emets said over the thump of outgoing Ukrainian artillery fire as smoke rose from a hilltop on the horizon. “Those guys who died here are like my sons, too. I won’t be able to sleep tonight.”

He and his wife and children had fled the village two weeks into the war, once the fighting became too intense. The Russians had apparently used his home as a firing position, parking a tank in his driveway.

His garden was littered with spent shell casings, shell holes and other detritus of battle. Burned military vehicles blocked the main road. Bodies lay scattered around the town, including the bloated corpse of a Russian soldier on the grass outside the charred skeleton of a school.

“I feel like I never lived in this place after seeing what happened here,” Mr. Emets said.

In the town of Velyka Danylivka, a truck driver, Ivan Petrovich Voytenko, 69, said he had almost collapsed in shock when he found his home had been hit by several shells. “It’s a good thing the walls are still here, so maybe we can fix it,” he said.

He and his family of six fled on Feb. 24, the day Russia invaded Ukraine, worried because the house was close to a Ukrainian military base.

The family sought safety at Mr. Voytenko’s sister’s house several miles away, but that proved no safer. They were sheltering in the basement when her home took a direct hit from a rocket.

“When we got hit, it was a panic and all the children and women were screaming,” Mr. Voytenko said. “We managed to get them out.”

Now, relative calm has returned to Kharkiv. Some restaurants and cafes are reopening, and bus service has resumed. But battles are still raging just a few miles to the north, where Russian forces are dug into defensive positions close to their border.

In the village of Pytomnyk, a Ukrainian mortar team traded fire with Russian forces just two miles away last Friday, trying to push them farther back. On Sunday, Ukrainian volunteers bearing relief aid raced their car into Prudyanka, just a few miles from the Russian border, where a few families have remained. Ukrainian soldiers urged them not to stay long, and within minutes, they moved on.

Over the weekend, the Ukrainian military scoured the remains of bombed-out factories and warehouses occupied until recently by the Russians in the village of Tsyrkuny, northeast of Kharkiv, while firefighters battled a blaze from the latest Russian bombardment in Derhachi, to the northwest.

In Saltivka, the hardest-hit northern neighborhood of Kharkiv, returning residents wandered through apartment blocks pockmarked with blackened shell holes from artillery strikes. The streets were covered with metal scraps, burned-out vehicles and barricades. Window frames all around the city were boarded up or left as gaping holes of shattered glass. Hundreds of people lined up daily around town, hoping to receive food being distributed by volunteers.

The markets in Saltivka were heavily hit, leaving many stalls reduced to scorched and twisted strands of metal. But some parts have reopened, including flower stands, where one resident, Olga Pavlienko, who was out shopping with her sister, bought armloads of brightly colored plants last week.

Russia-Ukraine War: Key Developments

In Mariupol. Hundreds more Ukrainian fighters that had been in a steel plant in Mariupol surrendered to Russia. Ukrainian officials have said the fighters will be exchanged for Russian prisoners of war, but they have provided no details about the agreement.

NATO’s expansion. Turkey’s president, Recep Tayyip Erdogan, said he was determined to “say no to Finland and Sweden’s NATO membership,” pointing to the countries’ stance toward Kurdish militant groups he regards as terrorist organizations.

War crimes trial. A Russian soldier pleaded guilty in a Kyiv court to having shot a civilian. This is the first trial Ukraine has conducted for an act that could be considered a war crime since Russia launched its invasion.

“These flowers, they heal our souls,” she said. “We have suffered a lot and I pray for peace as soon as possible.”

Others in the city were still too afraid to venture out, awaiting official word that it was safe. Inside a crowded subway station, hundreds of people remain sheltered, some wrapped in blankets on the platform.

At the train station, still others were returning home or being reunited. Among them was Lesya Bondaletov, who arrived from western Ukraine and was greeted by her husband, Anatoliy, 52, a Ukrainian soldier. They had been apart since the start of the war. He had been guarding an administration building in Kharkiv early in the war when it was struck by two Russian missiles, killing more than two dozen people.

But even as life tentatively re-establishes itself, Kharkiv remains under curfew. Every night it arrives as a reminder of the war: Life recedes once again, and the city is blacked out to protect it from Russian shelling. The only glow comes from the luminescence of rockets arcing across the sky.

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El País (ESP)

Nueve rutas imprescindibles para viajar por el mundo en caravana

LONELY PLANET

Moverse en ‘camper’ no es algo nuevo, pero está más de moda que nunca. De California a Nueva Zelanda, estos itinerarios son perfectos para combinar el placer de la carretera con los mejores paisajes y la acampada libre

Más información en la guía ‘Vanlife’ de Geoplaneta y en lonelyplanet.es

La libertad y ese punto de aventura que proporciona el turismo nómada seduce cada vez a más gente, y más desde que empezó la pandemia hace dos años. Viajar en autocaravana permite planificar sobre la marcha, llegar a espacios naturales alejados de los circuitos más convencionales y moverse con la tranquilidad de sentirse siempre en casa aunque estemos al otro extremo del mundo. De California a Nueva Zelanda, proponemos nueve rutas míticas para disfrutar del placer de la carretera acompañados de los mejores paisajes y la aventura de la acampada libre. 

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California por la costa del Pacífico

Una lista de grandes viajes por carretera no está completa sin un viaje por Estados Unidos. Muchos optan por la Ruta 66, pero hay muchas otras opciones, como la Highway One (Autopista 1) de California, con sus 1.055 kilómetros, que ofrece la oportunidad desde ver ballenas en el Pacífico hasta ratones en Disneyland. No solo se trata de paisajes que dejan boquiabiertos o de ciudades como San Francisco o Los Ángeles; aquí se trata de libertad. Ningún otro país ofrece mejores rutas por carretera, así que, con la música a tope, hay que emprender una escapada On the Road al más puro estilo de Jack Kerouac.

Al norte de San Francisco el itinerario puede proseguir hacia Oregón, por preciosos tramos de la Autopista 1 y de la 101. Playas, puestos de marisco y muelles para ver la puesta del sol sobre un horizonte infinito. Además, hay un montón de lugares para dormir con vistas al océano. Entre los puntos para parar, merece la pena la pintoresca Mendocino, con casitas que recuerdan el estilo las de Nueva Inglaterra, en la Costa Este. Con sus espectaculares cabos penetrando en el Pacífico, esta antigua ciudad maderera fue descubierta por artistas y bohemios en los años cincuenta del siglo pasado y ha sido escenario de muchas películas.

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La mítica Great Ocean Road (Australia)

Una de las rutas costeras más bonitas del mundo, declarada patrimonio nacional de Australia, es esta carretera que recorre la costa occidental del Estado australiano de Victoria, pasando por playas, importantes paisajes y enclaves costeros de lo más interesantes. No seremos los únicos en recorrer la ruta, pero valdrá la pena. Completada en 1932, son 273 kilómetros de asfalto llenos de atractivos como los pináculos de piedra caliza mundialmente famosos de los Doce Apóstoles o el parque nacional Great Otway, santuario de los koalas. Rumbo norte hacia el centro del subcontinente, podríamos conducir sin parar, y si tuviésemos un año entero libre para viajar, podría ser un plan perfecto.

Podemos empezar en Torquay, la capital australiana del surf con playas famosísimas, seguir por Anglesea, Lorne, el río Kennett (uno de los mejores lugares para ver koalas); Apollo Bay, una de las ciudades más grandes de la ruta; el cabo Otway con su faro, el más antiguo de todo el continente australiano; y por supuesto, por los Doce Apóstoles, unos promontorios que emergen del océano de forma espectacular. Para terminar: la minúscula Nelson, el último vestigio de civilización antes de la frontera sur de Australia: una tienda, un pub y un puñado de lugares donde dormir.

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Paraíso ‘camper’ en Nueva Zelanda

Nueva Zelanda es un territorio lejano pero perfecto para un road trip, al contar con una amplísima red de campings, áreas de pernocta y unas carreteras bien señalizadas y pavimentadas. Cualquier vía del país en las antípodas anima a probar esta forma de viaje, y hay mucho donde elegir: frondosas selvas tropicales, paisajes volcánicos, altas montañas y playas desiertas. Desde Auckland, hay que poner rumbo al sureste hasta la sublime Bay of Plenty (bahía de la Abundancia; en maorí, Te Moana-a-Toi), antes de atravesar el país por el centro volcánico de Rotorua hacia el parque nacional de Tongariro. Una vez en la Isla Sur, se puede recorrer la costa oeste pasando por el glaciar Franz Josef hasta el fiordo de Milford, uno de los hitos para todos los viajeros que recorren Nueva Zelanda. Para acabar, la tranquila Queenstown puede ser buen punto final, ideal para reflexionar sobre la épica aventura.

Para los amantes de la conducción y de los paisajes increíbles, una buena opción es la carretera 43 (la “carretera del mundo perdido”) con 150 kilómetros de curvas entre Taumarunui, cerca del lago Taupo, hasta Stratford, al oeste.

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Conducir alrededor de Islandia

La carretera que circunvala Islandia tiene 1.339 kilómetros y los conductores pueden completar de forma muy sencilla el circuito alrededor de esta espectacular isla. El tramo del aeropuerto de Keflavik a la capital, Reikiavik, es un aperitivo para la vista, un paisaje estéril de campos de lava negra e irregular. A pie de carretera hay mucho que ver, como el Jökulsárlón, un lago glaciar de la costa sur lleno de enormes icebergs que se han desprendido del Vatnajökull, el glaciar que forma el mayor casquete polar de Europa. En todo el país hay poco tráfico, incluso en temporada alta, y abundan las zonas de acampada libre.

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Aires de libertad en las islas de Escocia 

Gran Bretaña tiene duras normas de acampada, así que para disfrutar de libertad hay que elegir rutas alternativas por las islas remotas de Escocia. En concreto, las islas de Mull y Coll en las Hébridas Interiores. Con 480 kilómetros de costa y montañas que rozan los 1.000 metros de altura, Mull es la mayor y más desarrollada. En comparación, Coll es un puntito de solo 21 kilómetros de largo y 5 de ancho. Las carreteras son poco más que senderos de un solo carril, pero sin tráfico. Es la conducción rural británica en estado puro.

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Acampando en las Rocosas canadienses

Una de las mejores rutas por carretera del mundo son los 230 kilómetros de la Icefields Parkway, que cruza los parques nacionales de Jasper y Bannff, en Canadá. Vale la pena despertarse al alba en el lago Louise, donde se reflejan las afiladas montañas. Por el camino nos encontraremos con manantiales de aguas termales donde relajarse y escarpados glaciares por donde caminar. Suelen verse alces junto a la carretera y, con suerte, la mirada furtiva de un oso pardo. Lo importante es ir con calma y empaparse del entorno: no hay nada mejor que acampar en una zona tranquila y disfrutar de las vistas. La Icefields Parkway se puede emprender desde Edmonton o desde Calgari. 

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De Mannheim a Praga entre castillos

La carretera de los Castillos es una ruta de 1.000 kilómetros que recorre el sur de Alemania y la República Checa entre la ciudad alemana de Mannheim y Praga. Durante el trayecto pueden visitarse más de 70 fortalezas, palacios y residencias reales de diversas épocas, además de antiguos bosques y pueblos medievales como Bamberg y Kronach. Y todo ello, con el valle del Neckar y la llanura de Hohenlohe, en el norte de Baden-Wurtemberg, que brindan uno de los mejores trayectos en coche de Europa. Una buena parada puede ser Rotenburgo, una de las ciudades más bonitas de Alemania.

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La carretera más romántica de Alemania

Desde los viñedos de Wurzburgo hasta los pies de los Alpes, la Ruta Romántica (Romantische Strasse) es una de las más populares de Alemania: atrae a unos dos millones de visitantes cada año. Sus casi 400 kilómetros permiten apreciar la gran diversidad cultural e histórica del sur del país, ya que atraviesa Franconia y Baden-Wurtemberg, en el norte, antes de entrar propiamente en Baviera. La Ruta Romántica une algunos de los pueblos alemanes más bellos y alcanza su punto álgido a las puertas de Neuschwanstein, el extravagante castillo del rey Luis II de Baviera. Otra parada de la ruta es Wurzburgo, una pintoresca ciudad en el noreste de Baviera, sobre el río Meno, famosa por su arte, su arquitectura y sus delicados vinos. Es una ciudad de estudiantes, animada y con mucha vida nocturna, aunque su principal atracción es la Würzburg Residenz: la suntuosa residencia barroca de los obispos de Wurzburgo. 

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Garden Route, Sudáfrica

¿Mar o montaña? En la Garden Route no hay que elegir. El recorrido, de Ciudad del Cabo a Port Elisabeth, discurre entre las montañas Outeniqua y el océano Índico, en Sudáfrica. Se pueden atravesar viñedos, caminar por fabulosos senderos y contemplar las ballenas en Hermanus, además de disfrutar de la playa de la bahía de Plettenberg.

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France24 - World

Live: Life sentence requested for Russian soldier in Ukraine war crimes trial

Issued on: 19/05/2022 - 05:50

FRANCE 24 Follow

Ukrainian prosecutors on Thursday requested a life sentence for the first Russian soldier on trial for war crimes since the start of Moscow's invasion, an AFP reporter in the Kyiv courtroom said. Follow FRANCE 24’s liveblog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2). 

5:50pm: Biden 'reiterated the message he wanted to show the world'

Biden "really reiterated the message he wanted to show the world, especially to show Russia," FRANCE 24's Kethevane Gorjestani reported from Washington. And that is a message of "support for Finland and Sweden joining".

5:44pm: Germany to increase Ukraine budget aid as G7 discuss support

Germany said it would contribute one billion euros ($1.1 billion) to shore up the Ukrainian government's finances, as G7 ministers met Thursday to discuss further support for Kyiv in the face of the Russian invasion.

The G7 were coordinating "commitments to finance the government functions of the Ukraine", German Finance Minister Christian Lindner said at a press conference following the first day of the meeting in Germany.

Germany "will make one billion euros available to the Ukrainians in grants," Lindner said, in addition to a $7.5-billion pledge from the United States in the process of being approved by legislators.

5:41pm: Signs multiply that Russia seeks control of southern Ukraine

The Kremlin said Thursday it was important to ensure basic living conditions in war-torn Ukraine as signs multiplied that Moscow was seeking to permanently occupy or even annex the pro-Western country's southeast.

Russian President Vladimir Putin sent troops to Ukraine on February 24 but Moscow has repeatedly stressed it is not seeking to occupy Ukrainian territories.

A growing chorus of senior Russian and pro-Moscow officials however indicates Moscow intends to remain in territories it controls in southern Ukraine, such as the Kherson region and large parts of Zaporizhzhia.

Asked about the future of southern Ukraine on Thursday, Putin's spokesman Dmitry Peskov said that only local people would determine its fate.

"Nothing can be done without the expression of the will of the inhabitants of these regions, without them deciding how to go on and with whom they want to live," Peskov told reporters.

5:34pm: Ukrainians at Cannes call for total Russian ban

Ukrainians at the Cannes Film Festival said Thursday that all Russians should have been banned from the event -- even those who have spoken out against the war.

"We feel strongly that anything and everything Russian must be cancelled," said Andrew Fesiak, founder of Ukrainian production firm F Films.

"At a time when Ukrainian film-makers are forced to stop making movies because they either need to flee for their lives or take up arms... Russian film-makers cannot pretend that everything is fine and that they are not to blame," he added.

5:25pm: At least 12 killed in Russian shelling of Severodonetsk, governor says

Russian shelling of the eastern Ukraine city of Severodonetsk left at least 12 people dead and another 40 injured, the region's governor Sergei Gaiday said on Thursday, as Moscow's army continued its slow push into Donbas.

The Lugansk regional governor said on social media that there were "12 dead and more than 40 injured in Severodonetsk", accused Russian forces of "randomly" shelling the urban hub with heavy weapons, and indicated that the toll could rise.

5pm: As NATO member, Finland will commit to Turkey's security, Finnish president says

Finnish President Sauli Niinisto on Thursday said Finland was open to discussing Turkey's concerns over its accession application to NATO, adding that the country was ready to commit to Ankara's security.

Speaking at the White House, where US President Joe Biden is hosting the leaders of Finland and Sweden after the formal submission of their NATO application, Biden said his administration was submitting reports on the two countries' NATO accession to Congress on Thursday.

4:56pm: Biden says Sweden, Finland 'meet every NATO requirement'

US President Joe Biden lauded Sweden's and Finland's applications to join NATO as he hosted their leaders at the White House on Thursday, describing them as "two proud, independent countries exercising the sovereign right all states possess to secure their own security."

"They meet every NATO requirement and then some," Biden told reporters with the two leaders at his side, offering the "full, total, complete backing of the United States of America."

4:54pm: Erdogan digs in over NATO expansion as Biden hosts Finnish, Swedish leaders

Turkish President Recep Tayyip Erdogan dug in over his rejection of Sweden and Finland joining NATO, casting a shadow over a White House visit on Thursday by the leaders of the Nordic nations who applied this week to join the US-led alliance.

Finland and Sweden say they have been spurred into joining NATO by Russia's invasion of Ukraine, reversing generations of military non-alignment to bring about the biggest shakeup in European security for decades.

4:10pm: Macron wants quick EU opinion on Moldova membership

French President Emmanuel Macron said he wanted the European Union to give a "quick opinion" on Moldova's request for EU membership as he hosted a meeting with Moldovan President Maia Sandu in Paris.

Macron added that a risk that the conflict between Ukraine and Russia could spread to other neighbouring countries could not be ruled out.

Fears have grown Moldova could be drawn into the conflict in Ukraine, after pro-Russian separatists in Moldova's Transnistria region blamed Kyiv for what they said were shootings, explosions and cross-border drone incursions.

Last week, Moldova's Foreign Minister Nicu Popescu told Reuters there were internal elements in Moldova's pro-Russian separatist region trying to destabilise the area and stoke tensions, as his country presses ahead with efforts to join the European Union.

4:08pm: Biden hosts Swedish, Finnish leaders amid NATO bid

US President Joe Biden on Thursday welcomed the leaders of Finland and Sweden in a strong show of support for their bids to join NATO in the face of Russia's invasion of Ukraine.

To the pomp of a red carpet and military honor guard, Biden received Swedish Prime Minister Magdalena Andersson and Finnish President Sauli Niinisto just days after they officially said they would seek to join the US-backed alliance.

The three leaders are expected to speak to reporters after talks in the Oval Office.

Sweden and Finland, while solidly Western, have historically kept a distance from NATO as part of longstanding policies aimed at avoiding angering Russia.

3:58pm: Ukraine war crimes trial set for 'last phase'

"In their final statement, the prosecution requested life imprisonment for Vadim Shishimarin. In response to that, his defence lawyer requested an adjournment until tomorrow in order for him and his client to prepare their final statement," FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from Kyiv. "That's basically the last phase of this trial: the defendant and his lawyer get a chance to express themselves one last time."

 

 

3:25pm: McDonald's finds a buyer for Russian restaurants

McDonald’s has begun the process of selling its restaurants in Russia after more than 30 years in the country.

The Chicago burger giant said Alexander Govor, who operates 25 restaurants in Siberia, has agreed to buy McDonald’s 850 Russian restaurants and operate them under a new name. McDonald’s didn’t disclose the sale price.

3:15pm: Life sentence requested for Russian soldier in Kyiv war crimes trial

Ukrainian prosecutors on Thursday requested a life sentence for the first Russian soldier on trial for war crimes since the start of Moscow's invasion, an AFP reporter in the Kyiv courtroom said.

A prosecutor asked the judge to "give a sentence in the form of life imprisonment" to 21-year-old Russian army sergeant Vadim Shishimarin, who admitted to killing a 62-year-old civilian in the first days of the Russian offensive.

2:49pm: Germany strips Schroeder of official perks over Russia ties

Germany on Thursday removed official perks accorded to former chancellor Gerhard Schroeder, assessing that he has failed to uphold the obligations of his office by refusing to sever ties with Russian energy giants.

"The coalition parliamentary groups have drawn consequences from the behaviour of former chancellor and lobbyist Gerhard Schroeder in view of the Russian invasion of Ukraine," the parliament decided. "The office of the former chancellor shall be suspended," it added.

2:44pm: WHO asks Russia for medical access to besieged parts of Ukraine

The head of the World Health Organization has urged Russia to ensure safe access to places in Ukraine that its troops control or are besieging in order to allow healthcare to be delivered to people.

Tedros Adhanom Ghebreyesus said he had spoken with Russian Foreign Minister Sergei Lavrov about the situation in Ukraine and Russia's role in global health matters.

"I requested safe access to Mariupol, Kherson, Southern Zaporizhzhia & other besieged areas to deliver health aid. Civilians must be protected," Tedros said on his Twitter feed.

1:56pm: Russian soldier on trial for war crimes asks for forgiveness

The first Russian soldier on trial for war crimes in Ukraine asked for "forgiveness" in a Kyiv court Thursday as he gave a detailed account on how he killed a civilian early during Moscow's invasion.

"I know that you will not be able to forgive me, but nevertheless I ask you for forgiveness," 21-year-old Russian sergeant Vadim Shishimarin said in court, addressing the wife of a 62-year-old civilian whom he admitted killing in the first days of the invasion.

FRANCE 24's Gulliver Cragg reports on the case from Kyiv.

12:19am: Russia says review of sanctions needed in order to open Ukraine ports

Russia's Foreign Ministry said on Thursday that if it were to heed a United Nations appeal to open access to Ukraine's Black Sea ports, the removal of sanctions against Russia would also have to be considered, the Interfax news agency reported.

Ukraine, one of the world's biggest grain producers, used to export most of its goods through its seaports, but since Russia sent troops into Ukraine, it has been forced to export by train or via its small Danube River ports.

UN food chief David Beasley appealed on Wednesday to Russian President Vladimir Putin, saying: "If you have any heart at all, please open these ports." Beasley's World Food Programme feeds some 125 million people and buys 50% of its grain from Ukraine.

10:45am: Switzerland to reopen embassy in Kyiv

Switzerland is reopening its embassy in Kyiv, with five staff members, including the ambassador, set to return to the Ukrainian capital over the next few days, said the Swiss Department of Foreign Affairs (FDFA).

The decision to reopen the embassy after it was temporarily closed two and a half months ago was based on an in-depth analysis of the security situation, added the FDFA.

10:40am: Kyiv complains of 'second class treatment' from some EU capitals

Ukraine's foreign minister Dmytro Kuleba criticised the "second-class treatment" of Kyiv by some EU countries on Thursday, after German Chancellor Olaf Scholz said the war-torn country's bid to join the bloc cannot be sped up.  

"Strategic ambiguity on Ukraine's European perspective practised by some EU capitals in the past years has failed and must end," Kuleba said on Twitter, saying this had "only emboldened" Russian President Vladimir Putin. He slammed the "second-class treatment" of Ukraine that he said "hurt feelings of Ukrainians".

10:37am: Poland says it will help Sweden and Finland if they are attacked before joining NATO

Poland will assist Sweden and Finland, should they be attacked before obtaining NATO membership, Prime Minister Mateusz Morawiecki said on Thursday.

"I consider the accession of Sweden and Finland to NATO as an important signal of strengthening security in Europe," he said during a conference.

"I want to make it clear that in the event of an attack on Sweden or Finland during their accession [process], Poland will come to their aid."

Finland and Sweden formally applied to join the NATO alliance on Wednesday, a decision spurred by Russia's invasion of Ukraine, and setting in motion an accession process that is expected to take only a few weeks.

10:35am: Ukraine welcomes announcement of new US ambassador

Ukraine welcomes the US Senate's confirmation of Bridget Brink as Washington's Ambassador to Ukraine, Ukrainian President Volodymyr Zelensky's chief of staff said on Thursday.

"We greet the US Senate unanimous decision to approve Bridget Brink [as] the US Ambassador to Ukraine," Andriy Yermak wrote on Twitter. There has been no US ambassador in Kyiv since 2019.

10:20am: Kyiv and west Ukraine try to regain 'sense of normality' as fighting continues in east

As clashes between Ukrainian and Russian forces continue in eastern Ukraine, in the capital Kyiv, residents are returning to work and queueing for petrol.

"This is the whole contradiction of the war in Ukraine," says FRANCE 24's Cyril Payen, reporting from Kyiv. "The west of the country and the capital city are trying to revive... a few hundred kilometres away war is raging."

"Life is not back to normal, but everybody here [in Kyiv] is trying to work and get back to a sense of normality," he said.

10:05am: 'No shortcuts' for Ukraine EU membership says Scholz

Ukraine's bid to join the EU cannot be sped up despite the country's invasion by Russia, German Chancellor Olaf Scholz said on Thursday, adding that the bloc must find a 'fast and pragmatic' way to help Kyiv. 

"There are no shortcuts on the way to the EU," Scholz said, adding that an exception for Ukraine would be unfair to the Western Balkan countries also seeking membership. "The accession process is not a matter of a few months or years," he said.

10:02am: Ukraine's Azovstal steel plant fighters held by Russian-backed separatists

Ukrainian soldiers evacuated from the Azovstal steel plant in Mariupol are being held in an area controlled by Russian-backed separatists and may be tried for war crimes, Russia has said. 

Russia's defence ministry said Thursday that 1,730 Ukrainian soldiers had surrendered at the besieged steel plant since May 16.

Video footage released by Russia shows evacuated soldiers being treated in a hospital. "I'm being treated well," one said. "No one is mistreating me, physically or psychologically." It has not been possible to establish if the soldiers were speaking freely.

09:20am: EU must create solidarity fund to rebuild Ukraine, says German chancellor

The European Union must make preparations for rebuilding Ukraine after the war by setting up a solidarity fund to help cover the billions of euros reconstruction will cost, German Chancellor Olaf Scholz said.

Addressing parliament ahead of a meeting of EU leaders, Scholz said French President Emmanuel Macron was right that EU accession was not a matter of a few months or years, meaning it was all the more important to focus on pragmatic, immediate support.

"Rebuilding destroyed infrastructure and revitalising the Ukrainian economy will cost billions," he said. "We as the EU must start laying the ground for a solidarity fund financed by contributions from the EU and its partners."

07:35am: Ukrainian attack on Russian border town kills civilian, Russian govenor says

One person died and others were injured in southwestern Russia after an attack in a village on the border with Ukraine, the governor of Kursk region said on Thursday. 

"Another enemy attack on Tyotkino, which took place at dawn unfortunately ended in tragedy. At the moment, we know of at least one civilian death," governor Roman Starovoyt said on Telegram, implying that the attack came from Ukraine. 

He said that according to preliminary information, the victim was a truck driver who was making a delivery to a local distillery, which was struck "several times". 

Starovoyt added that others were wounded and work was underway to put out fires in the village of around 4,000 people on border with Ukraine, where Russia sent troops on February 24.

"Several houses were damaged. There are also reports of unexploded shells," Starovoyt said. 

On Telegram, he posted photos showing charred buildings, blown out windows and dents in the ground from where the shells allegedly landed. 

Authorities in Russian regions bordering Ukraine have repeatedly accused Ukrainian forces of launching attacks.

07:24am: Mariupol deserted after weeks of Russian attacks

Ukrainian fighters are reportedly receiving medical care after leaving Mariupol’s Azovstal steel plant. In recent days, nearly 1,000 soldiers who spent weeks holed up in the steel plant have surrendered to Russian forces, with some taken into territories controlled by Russian backed separatists.

Mariupol was home to around 500,000 inhabitants at the start of the war, but weeks of Russian attacks have left the city deserted and largely destroyed.

5:15am: Japan doubles its aid to Ukraine

Japan will double fiscal aid for Ukraine to $600 million in a coordinated move with the World Bank to back the country's near-term fiscal necessities damaged by Russia's invasion, Prime Minister Fumio Kishida told reporters on Thursday.

Japan, a member of the Group of Seven industrialised nations, had previously announced $300 million in loans to Ukraine in April.

04:31am: G7 Finance ministers meeting to discuss Ukraine budget, impact of war on global economy

Finance ministers from the Group of Seven industrialised nations are holding talks in Koenigswinter in western Germany to coordinate their response.

"The bilateral and multilateral support announced so far will not be sufficient to address Ukraine's needs, even in the short term," United States Treasury Secretary Janet Yellen said in a speech in Brussels on Tuesday. 

Yellen, who is attending the meeting in Koenigswinter, called on US partners to "join us in increasing their financial support" for war-scarred Ukraine.

(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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War in Ukraine: Irpin residents return to ruins after Russian withdrawal

War in Ukraine

Fighting for the future: Ukraine tackles rebuilding cities destroyed by war

The Observers

An investigation reveals hundreds of new gravesites in Ukraine, and migrants again crossing Belarus-Poland border

BBC

SANS TITRE

Russia claims to have used laser weapons on the battlefield in Ukraine, although the US says it has seen no evidence of this and Ukraine has derided it as propaganda.

Yury Borisov, the deputy prime minister in charge of military development, told Russian TV that a laser prototype called Zadira was being deployed in Ukraine and had burned up a Ukrainian drone within five seconds at a distance of 5km (three miles).

However, an official with the US Department of Defense said he had not seen "anything to corroborate reports of lasers being used" in Ukraine.

Meanwhile, Ukrainian President Volodymyr Zelensky has mocked the Russian claim, comparing it to the so-called "wonder weapons" that Nazi Germany claimed to be developing during World War Two.

Read more on this story here.

Vitaly Shevchenko

BBC Monitoring

One court case has been the focus of much of our coverage today - and there's been a near-total blackout in state-controlled Russian media on the war crimes trial of Russian soldier Vadim Shishimarin in Kyiv.

BBC Monitoring has not observed any mentions of him on key TV channels, while there has been prominent reporting of the trial by independent Russian media, which is now operating from abroad.

In a rare online report about Shishimarin, Kremlin-run broadcaster RT (also known as Russia Today) quoted his father as doubting that he will get a fair hearing in Ukraine. "What's that trial for? To prove him guilty," Yevgeny Shishimarin told RT.

Asked about Shishimarin at a news briefing on 18 May, Kremlin spokesman Dmitry Peskov said he did not have enough information about the soldier captured by Ukraine.

You can read our correspondent Sarah Rainsford's story on the trial here.

Returning now to the situation on the ground in Ukraine, 12 people have been killed in Ukrainian-controlled Severodonetsk after Russian shelling, the head of the eastern Luhansk Regional Military Administration has said on Telegram.

Serhiy Hayday says more than 40 people who were injured in the attacks are receiving medical treatment - and there has been significant destruction leading to power cuts.

Among the victims are two women found dead in a flat hit by a missile, he says in his post.

At least eight houses have been damaged and rescuers were unable to reach places on fire for two hours because of the shelling, he adds.

Speaking at the White House, Swedish Prime Minister Magdalena Andersson says her country's Nato application marks a "historic moment" after her country's 200 years of military non-alignment.

She hails the "deep and long-standing friendship" with the US, and shared values of democracy and freedom, but says those values are "now being put to the test".

The situation in Ukraine reminds us "of the darkest days of European history" and in "dark times it is great to be among close friends", she says.

She says Nato will be stronger with Sweden and Finland as members.

"We are security providers, with sophisticated defence capabilities" as well as a "long tradition of extensive military cooperation with Nato," she says.

Sweden looks forward to a swift ratification process, she says, and is talking to all Nato members counties including Turkey - which opposes Finnish and Swedish membership - to sort out any issues at hand.

Speaking alongside Biden, Finnish President Sauli Niinistö says his country is willing to talk to Turkey about its concerns over Finland joining Nato.

Turkey, a longstanding member of Nato, says it will block Finland and Sweden joining the alliance. Its President Erdogan says they support outlawed Kurdish groups.

Niinistö addresses these objections directly and says Finland will commit to Turkey's security fully, should it join the alliance.

"We take terrorism seriously, we condemn terrorism in all its forms and we are actively engaged in combating it," he says.

Niinistö adds "open and constructive" discussions with Turkey are already under way and will continue in the coming days.

He says his country made its decision to apply for Nato membership following a "rapid, but very thorough process".

He thanks President Biden for his support and says it is time for Nato allies to weigh in, and he hopes for a swift process confirming its membership.

A little more from President Biden, as he holds a joint press conference with Swedish Prime Minister Magdalena Andersson and Finnish President Sauli Niinistö.

He assures the two countries their Nato applications have the "full, complete backing" of the US.

He says reports have gone to the UK Congress today so the upper house of politicians, the Senate, can move towards approving them.

He stresses the defensive nature of Nato: "New members joining Nato is not a threat to any nation, it never has been," he says.

"Nato will be enhanced for all time" by Sweden and Finland joining, he says.

More now on Sweden and Finland's moves to join Nato, in the wake of Russia's invasion of Ukraine.

US president Joe Biden says the two countries have strong democratic institutions, strong militaries, strong and transparent economies and a strong moral sense of what is right.

"They meet every Nato requirement and then some," he says.

The US president, who has been meeting Swedish Prime Minister Magdalena Andersson and Finnish President Sauli Niinistö to discuss their applications to join, calls today "a momentous day, a very good day".

"I'm proud to welcome and offer the strong support of the US, for the applications of two great democracies, and two highly capable partners, to join the strongest most powerful defensive alliance in the history of the world," he says.

Their membership will "enhance the security of our alliance", he suggests.

More than one million Ukrainian refugees have returned home after being "frustrated with the growing discomfort, the growing struggle with different systems around the European Union", Ukraine's ambassador to the UK has said.

Vadym Prystaiko told an event in Westminster that Ukrainian refugees are missing their loved ones, they’re missing their homes, they’re missing their jobs".

He added that the mayors of Kyiv and Kharkhiv told people not to return to the cities as it was still unsafe.

“One of the things I’d like to address is how we can still be able to hold them here somewhere in Europe, the European Union, sometimes across the pond in Canada and the United States," Prystaiko said.

As we've been reporting, Nato's secretary general Jens Stoltenberg says he's confident a quick decision will be made to welcome Finland and Sweden into the defence alliance.

But, Turkey's President Recep Tayyip Erdogan has repeated his stance against both countries' membership. Turkey is a long-standing member nation.

In a video posted to Twitter he tells allies Turkey "will say no to Finland and Sweden's Nato membership".

Both countries formally applied yesterday to join the military alliance.

Jens Stoltenberg says Nato members are addressing the concerns Turkey has expressed, Reuters reports.

As we've been hearing, the war crime trial of Vadim Shishimarin has resumed in Kyiv. The 21-year-old Russian tank commander has admitted killing Oleksandr Shelipov, a 62-year-old civilian.

According to prosecutors, Shishimarin was ordered to kill Shelipov and used a Kalashnikov assault rifle to do so.

Kateryna Shelipov, the widow of the man he killed, stood up in court and asked the soldier if he repented his crime? Shishimarin admitted his guilt and apologised to Shelipov.

Watch the video above to see the exchange in court.

Nato Secretary General Jens Stoltenberg says he is confident that Nato members will come to a quick decision to welcome Finland and Sweden into the alliance.

Turkey has threatened to veto their applications, accusing the two Nordic nations of harbouring Kurdish militants that it considers to be terrorists.

Speaking in Denmark, Stoltenberg says the alliance is in close contact with Finland, Sweden and Turkey, and is addressing Turkey's concerns.

He says it is not uncommon to have differences of opinion in Nato and the alliance is experienced in finding solutions.

The Nato chief also says he believes Ukraine can win the war. He says Russia has not been able to take Kyiv, it has been forced to leave Kharkiv and the surrounding areas, and that the offensive in the Donbas has stalled.

"We don't believe Russia has given up on its strategic goals... so we need to prepare for the long haul," he adds.

Sarah Rainsford

Reporting from Kyiv

The trial has now ended for the day. Court resumes at 11:00 tomorrow local time (09:00 BST)

The prosecutor has asked for a life sentence for the accused.

Sarah Rainsford

Reporting from Kyiv

The soldier's lawyer - who was appointed by the Ukrainian state - has told me that no Russian official has been in touch with him, including from the defence ministry.

There is no Russian embassy in Kyiv these days, so no contact from there either.

President Vladimir Putin’s spokesman told the BBC on Wednesday that the Kremlin has “no information” about this case.

All in all, it feels rather like the young soldier has been abandoned to his fate by the commanders who sent him to war and continue to deny that their forces commit crimes here.

This trial is Ukraine’s chance to prove, beyond doubt, that a Russian soldier killed a civilian with no regard for the rules of war.

It knows it’s in the spotlight, doing this so quickly and in the middle of a war, and it’s keen to be as transparent and thorough as possible – so that this is not seen as a show trial, but part of a vital quest for justice.

Sarah Rainsford

Reporting from Kyiv

Vadim Shishimarin’s lawyer asked the court to call two more witnesses: the other soldiers who were in the car when Shishimarin killed Oleksandr Shelipov through the open back window.

He then learned, for the first time, that those two soldiers had been returned to Russia in a prisoner exchange that was not made public.

These swaps happen periodically, with the names negotiated by both sides.

It’s not clear why Ivan Maltysev, who was also captured, was not included in the swap but instead stayed in Ukraine to give evidence against his fellow soldier.

Sarah Rainsford

Reporting from Kyiv

The prosecution have brought several rifles into court as part of their evidence, in a white sack, and have been handing them to the panel of three judges to examine.

Remember, Vadim Shishimarin - the soldier on trial here - and Ivan Maltysev both surrendered with their weapons.

The prosecutor asks Shishimarin if he recognises his gun and he replies, "yes". The number on it also matches the one he gave previously.

The mobile phone of the man killed, Oleksandr Shelipov, was also examined – so far only to prove that it belonged to him.

Sarah Rainsford

Reporting from Kyiv

The trial of Vadim Shishimarin has resumed in Kyiv after a short break. The 21-year-old Russian tank commander has admitted the killing of a 62-year-old civilian.

Earlier, we heard from a second Russian soldier who witnessed the killing in February and later surrendered to Ukrainian forces.

Ivan Maltysev, another very slim, young-looking 21-year-old, told the court how the Russians had been forced to retreat on foot with their wounded after their column of tanks came under attack.

When a civilian car approached, the Russians opened fire on it "straight on" and, according to Maltysev, they then took over the vehicle.

About 500 metres further on, the soldiers spotted Oleksandr Shelipov - the victim.

"He was either on the phone or getting it out, I don’t remember which", Maltysev said, adding that he does remember that Vadim Shishimarin was ordered to shoot.

"Vadim didn’t do it. So the soldier, whose name I don’t know, turned round in the car and shouted that Vadim had to carry out the order, or we would be informed on.

"At this point, we were almost alongside the civilian and, under pressure, Vadim fired. He fired three or four rounds."

If you're just joining us or need a recap, here are the latest developments:

War crimes trial

Steelworks evacuation

Elsewhere:

Russian media are reporting that large numbers of Ukrainian fighters are still inside the Azovstal steel plant in Mariupol.

Drone footage posted on social media shows people on stretchers being carried away from the steelworks earlier this week.

The BBC can't independently verify the date on which the images were recorded.

Ukrainian troops began to surrender to Russia on 16 May.

Lyse Doucet

Chief International Correspondent

The UN is now calling it another war within Russia’s war in Ukraine.

In the country once described as the world’s food basket, fighting is now stopping food supplies to feed Ukraine - and the world.

“A country which represented more than 10% of the world's cereal exports is now exporting a trickle,” warns Matthew Hollingworth, the World Food Programme’s new emergency coordinator in Ukraine.

“We're seeing a potential impact on 400 million people around the world who would eat bread with wheat grown in this country,” he says.

Food prices have shot up around the world, including in places like Afghanistan and Yemen, where millions were on the brink of starvation even before Russia invaded Ukraine in February.

Russian attacks along the Black Sea coast, including Ukraine’s main port in Odesa, are strangling trade flows in and out of the country.

Speaking to the BBC in the Ukrainian capital Kyiv, Hollingworth warns “you always believe it can't get any worse. Unfortunately, we know it can always get worse”.

Vitaly Shevchenko

BBC Monitoring

On a lighter note, Ukraine is marking Vyshyvanka Day today - a celebration of the traditional Ukrainian embroidered shirt (pronounced vish-ee-van-ka).

It is one of the best-known symbols of Ukrainian culture, with roots reaching back several centuries.

Classic vyshyvankas boast exquisite, usually floral, patterns down the middle of the front. Some of these patterns carry a meaning of their own, such as hope, love, chastity, fertility, protection against disease or the evil eye.

Different Ukrainian regions have patterns peculiar to them. The original vyshyvanka is white, but now they are available in almost any colour imaginable.

Today, President Volodymyr Zelensky posted a tweet describing the vyshyvanka as "a holy protective amulet" in the war with Russia.

He also tweeted a video of himself wearing the vyshyvanka:

Ukraine's Emergencies Service DSNS posted pictures of its landmine-sniffing dog Patron wearing the vyshyvanka too:

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Economic Headwinds Mount as Leaders Weigh Costs of Confronting Russia

Alan Rappeport and Patricia Cohen

BRUSSELS — The world economy is heading into a potentially grim period as rising costs, shortages of food and other commodities and Russia’s continuing invasion of Ukraine threaten to slow economic growth and bring about a painful global slump.

Two years after the coronavirus pandemic emerged and left much of the globe in a state of paralysis, policymakers are grappling with ongoing challenges, including clogged supply chains, lockdowns in China and the prospect of an energy crisis as nations wean themselves off Russian oil and gas. Those colliding forces have some economists starting to worry about a global recession as different corners of the world find their economies battered by events.

Finding ways to avoid a slowdown while continuing to exert pressure on Russia for its war in Ukraine will be the primary focus of finance ministers from the Group of 7 nations who are convening in Bonn, Germany, this week.

At a news conference on Wednesday, Treasury Secretary Janet L. Yellen said that elevated food and energy prices were depressing both spending and economic output, creating what she called “stagflationary effects” all around the world.

“This is an environment that is filled with risks, both with respect to inflation, and also potential slowdowns,” Ms. Yellen said.

The economic challenges that governments around the globe are facing could begin to chip away at the united front that Western nations have maintained in confronting Russia’s aggression, including sweeping sanctions aimed at crippling its economy and efforts to reduce reliance on Russian energy.

Policymakers are balancing delicate trade-offs as they consider how to isolate Russia, support Ukraine and keep their own economies afloat at a moment when prices are rising rapidly and growth is slowing.

Central banks around the world are beginning to raise interest rates to help tame rapid inflation, moves that will temper economic growth by raising borrowing costs and could lead to higher unemployment. Christine Lagarde, president of the European Central Bank, last week signaled a possible increase in interest rates in July, which would be the ECB’s first such move in more than a decade.

Global growth is expected to slow to 3.6 percent this year, the International Monetary Fund projected in April, down from the 4.4 percent it forecast before both Russia’s invasion of Ukraine and China’s zero-Covid lockdowns.

On Monday, the European Commission released its own revised economic forecast, showing a slowdown in growth to 2.7 percent this year from the 4 percent estimated in its winter report. At the same time, inflation is hitting record levels and is expected to average 6.8 percent for the year. Britain’s annual inflation rate jumped to 9 percent last month, the highest in 40 years, the Office for National Statistics said on Wednesday. And some Eastern European countries face even steeper price increases, with Poland, Estonia, the Czech Republic, Bulgaria and Lithuania all facing inflation rates in excess of 11 percent.

Pressures on global supply chains also worsened in April as the Russian invasion of Ukraine and pandemic lockdowns in China made it more difficult for companies to source parts and products globally, a supply chain index published Wednesday by the Federal Reserve Bank of New York showed. That could further exacerbate shortages and price increases.

Eswar Prasad, the former head of the International Monetary Fund’s China division, summed up the challenges facing the G7 nations, saying that its “policymakers are caught in the bind that any tightening of screws on Russia by limiting energy purchases worsens inflation and hurts growth in their economies.”

“Such sanctions, for all the moral justification underpinning them, are exacting an increasingly heavy economic toll that in turn could have domestic political consequences for G7 leaders,” he added.

Still, the United States is expected to press its allies to continue isolating Russia and to deliver more economic aid to Ukraine despite their own economic troubles. Officials are also expected to discuss the merits of imposing tariffs on Russian energy exports ahead of a proposed European oil embargo that the United States fears could send prices skyrocketing by limiting supplies. Policymakers will also discuss whether to press countries such as India to roll back export restrictions on crucial food products that are worsening already high prices.

Against this backdrop is the growing urgency to help sustain Ukraine’s economy, which the International Monetary Fund has said needs an estimated $5 billion a month in aid to keep government operations running. The U.S. Congress is close to passing a $40 billion aid package for Ukraine that will cover some of these costs, but Ms. Yellen has called on her European counterparts to provide more financial help.

Finance ministers are expected to consider other measures for providing Ukraine with relief.

There is increasing interest in the idea of seizing some of the approximately $300 billion in Russian central bank reserves that the United States and its allies have immobilized and using that money to help fund Ukraine’s reconstruction. Treasury Department officials are considering the idea, but they have trepidations about the feasibility of such a move and the possibility that it would raise doubts about the United States as a safe place to store assets.

On Wednesday, Ms. Yellen dismissed the likelihood of such a move when she said liquidating Russian assets is “not something that is legally permissible in the United States.”

Ahead of the G7 meeting this week, American officials saw the economic challenges facing Europe firsthand. During a stop to meet with top officials in Warsaw on Monday, Ms. Yellen acknowledged the toll that the conflict in Ukraine is having on the economy of Poland, where officials have raised interest rates sharply to combat inflation. Poland has absorbed more than three million Ukrainian refugees and has faced a cutoff in gas exports from Russia.

“They have to deal with a tighter monetary policy just as countries around the world and the United States are,” Ms. Yellen told reporters. “At a time when Poland is committed to large expenditures to shore up its security, it is a difficult balancing act.”

A downturn may be unavoidable in some countries, and economists are weighing multiple factors as they gauge the likelihood of a recession, including a severe slowdown in China related to continuing Covid lockdowns.

The European Commission, in its economic report, said the E.U. “is first in line among advanced economies to take a hit,” because of its proximity to Ukraine and its dependence on Russian energy. At the same time, it has absorbed more than five million refugees in less than three months.

Deutsche Bank analysts said this week that they thought a recession in Europe was unlikely. By contrast, Carl B. Weinberg, chief economist at High Frequency Economics, warned in a note on Monday that with consumer demand and output falling, “Germany’s economy is headed for recession.” Analysts at Capital Economics predicted that Germany, Italy and Britain are likely to face recessions, meaning there is a “reasonable chance” that the broader eurozone will also face one, defined as two consecutive quarters of falling output.

Vicky Redwood, senior economic adviser at Capital Economics, warned that more aggressive interest rate increases by central banks could lead to a global contraction.

“If inflation expectations and inflation prove more stubborn than we expect, and interest rates need to rise further as a result, then a recession most probably will be on the cards,” Ms. Redwood wrote in a note to clients this week.

The major culprit is energy prices. In Germany, which has been most dependent on Russian fuel among the major economies in Europe, the squeeze is being acutely felt by its industrial-heavy business sector as well as consumers.

Russia-Ukraine War: Key Developments

In Mariupol. Hundreds more Ukrainian fighters that had been in a steel plant in Mariupol surrendered to Russia. Ukrainian officials have said the fighters will be exchanged for Russian prisoners of war, but they have provided no details about the agreement.

NATO’s expansion. Turkey’s president, Recep Tayyip Erdogan, said he was determined to “say no to Finland and Sweden’s NATO membership,” pointing to the countries’ stance toward Kurdish militant groups he regards as terrorist organizations.

War crimes trial. A Russian soldier pleaded guilty in a Kyiv court to having shot a civilian. This is the first trial Ukraine has conducted for an act that could be considered a war crime since Russia launched its invasion.

Russian gas shipments “underpin the competitiveness of our industry,” Martin Brudermüller, the chief executive of the chemical giant BASF, said at the company’s annual general meeting last month.

While calling to decrease its dependence, Mr. Brudermüller nevertheless warned that “if the natural gas supply from Russia were to suddenly stop, it would cause irreversible economic damage” and possibly force a stop in production.

The fallout from a gas embargo has been the subject of spirited debate among German economists and policymakers, with analyses ranging from manageable to catastrophic. The flow of energy is just one of several supply concerns in the industrial sector.

Rising food prices are another matter causing anxiety among finance ministers. The Treasury Department released a report on Wednesday laying out plans by the World Bank and other international financial institutions to combat food shortages.

The interruption of wheat exports from Ukraine and Russia, which together account for 28 percent of global exports, along with supply chain disruptions, a severe drought in India that has caused it to ban shipments of grain and Covid-related lockdowns in China, are also causing food prices to spiral and increasing global hunger, particularly in Africa and the Middle East.

The question for both American and European policymakers is how to corral leaping prices without sending their economies into recession. The Federal Reserve has begun raising interest rates to tame inflation in the United States, and its chair, Jerome H. Powell, has acknowledged that bringing prices down without seriously hurting the overall economy will be a challenge. Ms. Yellen suggested on Wednesday that the United States was well placed to withstand the turbulence, pointing to America’s strong labor market and healthy household finances. She predicted that the United States would not fall into a recession but that Europe could be a different matter.

“I think Europe is perhaps a bit more a bit more vulnerable, and of course, more exposed on the energy front than the United States,” she said.

That conundrum accounts for the reluctance of the European Central Bank to raise rates. In the plus column, the European Commission noted that unemployment in the eurozone was down, as were government deficits, even though war-related costs were rising.

While food prices are increasing around the world, the level of inflation varies widely. Food inflation was 2.5 percent in France and Ireland during the first three months of 2022 and 10 percent in Eastern European countries, while in Turkey and Argentina, it was 60 to 70 percent in March alone, according to an analysis last week from ING.

In a speech to the Brussels Economic Forum on Tuesday, Ms. Yellen made the case that Russia’s actions are a reminder that nations should not trade national security for cheap energy. She argued that it is crucial to reduce reliance on Russia and China and to accelerate investments in renewable resources.

“No country controls the wind and the sun,” Ms. Yellen said. “Let’s make sure that this is the last time that the global economy is held hostage to the hostile actions of those who produce fossil fuels.”

Alan Rappeport reported from Brussels and Bonn, Germany, and Patricia Cohen from London.

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BBC

MI5 agent used secret status to terrorise girlfriend

By Daniel De Simone & Sira ThierijBBC News

An MI5 spy used his status to terrorise his partner before moving abroad to continue intelligence work while under investigation, the BBC has found.

A video shows the man threatening to kill the woman and attacking her with a machete.

The foreign national cannot be named, despite evidence he is a threat to women, after the government took the BBC to court to block publication.

Evidence shows that he is a right-wing extremist with a violent past.

In an unprecedented legal battle, the corporation argued that women had a right to know his identity and it would protect potential victims from harm.

But the BBC successfully resisted the government's attempt to stop publication of the wide-ranging investigation.

Beth, a British national, met the agent on a dating site. The couple went on to live together in the UK.

At first, she says, he was "charming". They appeared to have a lot in common.

But over time, he was revealed to be a misogynist and extremist, obsessed with violence and cruelty. Beth - not her real name - says he sexually assaulted her, and was also abusive and coercive.

She says he used his position with the British security services to terrorise her.

"He had complete control. I was a shadow of who I am now," she says.

As the relationship became more abusive, Beth's mental health deteriorated.

"At the end of the relationship he dictated my every waking hour - where I went, who I saw, how I worked, what I did at work, what I wore."

X made her "feel absolutely worthless" and used "the fact that I had mental health problems to bully me and to make me feel more vulnerable".

He collected weapons and made her watch terrorist videos of executions and murders, she says.

"There was so much psychological terror from him to me, that ultimately culminated in me having a breakdown, because I was so afraid of everything - because of how he'd made me think, the people that he was involved with, and the people who he worked for."

She says X told her that he worked as a paid informant for the British security services - an agent or covert human intelligence source (CHIS), to use the formal term - infiltrating extremist networks. She was aware that he was having meetings with his handlers, receiving money, and being given equipment.

Initially, she said, he kept his real name hidden from her. Our investigation has established that X spent years working as a CHIS for MI5, using several aliases.

The security service runs agents in terrorist networks, informants who secretly work with their handlers, MI5 officers. Controversial powers authorise its agents to commit crimes as part of their cover, but only to access life-saving intelligence, disrupt more serious crime, or ensure an agent's safety.

But this should not cover actions in their private lives.

She says he told her she wouldn't be able to report his behaviour because of his status.

"It meant that I couldn't speak out about any of his behaviour towards me, any of the violence I went through, sexual or physical, because he had men in high places who always had his back, who would intervene and who would actively kill me, if I spoke out."

X was paid to inform on networks of right-wing extremists, but evidence we've seen shows his own alarming views are genuine.

Beth says X praised various white supremacist mass murderers and stated his intent to commit similar acts.

At home, his violence was directed towards Beth. In one video, the MI5 agent is seen attacking her with a machete.

The incident was filmed by Beth on her mobile phone. In the lead-up to the attack, she is heard voicing concern about being killed and saying his treatment of her was unacceptable.

X states he will kill her, leaves the room, and returns holding a machete - which he then raises above her head.

When she is heard telling him the film could be handed to police, X launches an attack with the weapon and his fists. The video cuts out amid her screams.

She manages to fight him off, but he tried to attack her again hours later with a knife, attempting to cut her throat. She says she bit his hand in order to stop him.

Police visited their home after the attack, but our investigation has uncovered serious issues with the response.

X was arrested, charged with assaulting Beth and appeared in court. However, while he was at court, the Crown Prosecution Service (CPS) dropped the case.

Beth says X returned to the property and continued to mistreat her.

The police did not take a full statement from Beth or obtain the video of her being attacked. The CPS quickly discontinued the prosecution.

The police force concerned and the CPS insist the case was discontinued due to lack of evidence.

After returning home, Beth says X claimed the security services would support him and that she was "nothing".

A separate video, covertly filmed by Beth, captured exchanges in which X suggested she might get killed for asking too many questions.

In the video, Beth asks if he will be the one to kill her. His reply implies that he had almost done just that during a previous violent episode.

Lounging smugly on a sofa, he continues: "It's constantly in me. This murderous thing is always in me.... I always imagine how I bludgeon someone to death... It's always been me.... I've been doing it since I was like six... I'm overly aggressive, I know that myself."

The couple would not remain together for much longer - X threw Beth out of their property and disappeared while another investigation against him was ongoing.

During a search of the home after the machete attack, local police officers had discovered extremist material - including X's personal Nazi paraphernalia.

The BBC has seen a police log showing the evidence found by officers, such as a private diary in which X had written about killing "Jews". He had also written about killing Beth.

Local officers called in counter-terror detectives, who in turn seized various items. A terrorism investigation into X ensued, but he left the UK while it was ongoing.

Within weeks of him leaving, Beth had a mental breakdown and was hospitalised.

While she was there, items of hers that had also been seized by counter terror officers were returned to a member of her family by a man who did not identify himself. The relative assumed the man was an associate of X. Neither Beth nor her family knew of the terrorism investigation.

The family were disturbed by this visit - concerned about how the stranger knew the address and came to have Beth's possessions.

We have established the visitor was an MI5 officer. Material seized by a police investigation, under a police warrant, had been given to MI5.

The highly unusual move is consistent with interference in a criminal process by the security service. X's own items were also handed by police to MI5, it is understood.

Counter terror police say no criminality was identified during their enquiries, but have apologised for the fact Beth's possessions were not passed directly to her.

Following her release from hospital, Beth complained to the local police force, asking why the case was dropped, why her property was taken, and why it was returned by a stranger.

Police took a year to interview her, but have since claimed there is nothing to look into as everything was investigated previously. It was not.

During the course of a complaint process with the police, Beth was told the force did not hold information about her property being seized but could see from "notes" that some property had been taken and returned to X. Police said they did not seize any items as part of their own investigation, and were "unable to advise when or why these were taken".

This was untrue, as the police force concerned was responsible for calling in counter terror officers.

The police claim that property had been returned to X was also untrue - the material had been given to MI5.

We have established that, after X disappeared, he moved abroad and began working for a foreign intelligence agency.

But X also has a history of appalling abuse in that country - with his extremist and violent behaviour long predating him becoming an MI5 agent.

We located and spoke to a former partner in the same foreign country. Her account of X's behaviour is equally alarming as Beth's. The two women have never met or communicated.

Ruth - not her real name - says X seemed normal at first, but he eventually began abusing and terrorising her.

He also threatened her life and that of her child.

"He said he would be able to kill me and my daughter, too, and then put our bodies somewhere and no-one would ever know who I am."

Fearing for her safety, she sought help from a medical organisation and was taken to a refuge. The trauma had left her unable to even speak at the time, and she was admitted to hospital.

"I was psychologically broken, really broken," she says.

"I kept wondering why he changed so much, but he once told me that this is his true face and that he'd been acting the whole time."

We tracked down a professional who had helped care for Ruth. He corroborated her account and described the events as perhaps the most disturbing he has ever encountered.

He remembered a notebook in which X had set out his desire to kill. Ruth separately described the same item, saying it contained fantasies involving "blood, bones, flesh. Human flesh. Eating children's flesh".

And he threatened to kill and sexually abuse female children known to Ruth. He would later make the same threats to Beth.

Police in the foreign country were made aware of X and the threat he posed.

In a disturbing echo of the way he later abused his MI5 connection, X had used the spectre of a criminal organisation to which he was linked to terrify Ruth, telling her its members could have her killed.

X eventually disappeared, leaving her only his financial debts.

We've found he subsequently spent years in Britain using her name, as a way of hiding his real identity, while in the pay of MI5.

"I think it's not fair and I'm angry," Ruth says. "I'm very hurt. I feel cheated. You can't have trust. There is no justice."

Our investigation found evidence independent of both women that corroborates their descriptions of X.

We obtained writings in the which X boasted about severely sexually exploiting women - using language that is too offensive to repeat.

In other writings, he expressed approval for a young girl being raped and murdered.

He openly joined a site, looking for British women, under an alias used for his MI5 work. Consistent with this, Beth says he had described searching online for women to exploit.

Given the BBC was able to establish that X had a history of violence and abuse, M15 should, similarly, have been aware.

Last year a serving police officer grossly exploited his position to coerce, rape and murder Sarah Everard.

There was overwhelming public concern - also voiced by government ministers - about how such a tragedy could have occurred, as well as about the state's wider response to violence against women and girls.

An inquiry into her death has been announced, with the home secretary saying it "will shine a light on the failings that allowed a serving police officer to abuse his power in such a horrific manner and make recommendations for change within policing".

The warning signs displayed by X are stark. Both of the women we interviewed think he is capable of murder.

But, when we put our findings about X to the government, it took us to the High Court, trying to stop this story being made public.

The court legally prevented us from naming X, because of an apparent risk to him from other extremists.

The government said it "will not comment on security or intelligence", but the court order is "aimed at protecting national security and avoiding a real and immediate risk to life, safety and privacy."

However, the BBC wanted to identify X so that women he is in contact with already, or those who meet him in future, could be warned.

Watch the full investigation

This is the story of a dangerous MI5 agent, which the government tried to keep secret.

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France24 - Monde

Serebrennikov à Cannes : "Etes-vous prêts à effacer Tchekhov ou Dostoïevski ?"

Publié le : 19/05/2022 - 18:08Modifié le : 19/05/2022 - 18:06

Cannes (AFP) – "Êtes-vous prêts à effacer Tchekhov, Dostoïevski, Tolstoï et d'autres génies russes ?", a réagi auprès de l'AFP le cinéaste critique du régime russe Kirill Serebrennikov, tout en disant "comprendre" les Ukrainiens qui se sont émus de sa présence à Cannes.

Sa montée des marches mercredi pour présenter son nouveau long-métrage "La femme de Tchaïkovski", en lice pour la Palme d'or, a suscité de vives critiques de la part de la part de représentants de cinéastes ukrainiens, qui ont appelé à "effacer" "tout ce qui est russe".

"D'abord, je dois dire que je comprends pourquoi ils disent ce qu'ils disent. Je comprends qu'ils sont dans une situation terrible, que des gens perdent leur vie, leur maison (...) Pour eux, c'est même difficile d'entendre la langue russe. Je comprends très bien ça", a réagi auprès de l'AFP le réalisateur de "Leto" (2018) et "La fièvre de Petrov" (2021).

"Mais couper tout ce qui est Russe serait une grande erreur et je suis heureux que le Festival de Cannes ait choisi la bonne solution", ajoute-t-il.

Le Festival de Cannes avait, dès fin mars, annoncé qu'il bannirait les cinéastes russes proches du pouvoir mais ne fermerait pas la porte aux cinéastes critiques envers le régime. Quelques semaines plus tard, son délégué général, Thierry Frémaux, avait indiqué que l'Ukraine serait "dans tous les esprits" durant le festival, avec notamment plusieurs films ukrainiens programmés.

"Pas juste"

Une position saluée par le réalisateur de 52 ans, qui estime qu'il ne faut pas "bannir des gens à cause de leur nationalité". "Etes-vous prêts à effacer Tchekhov, Dostoïevski, Tolstoï et d'autres génies russes ? Ce n'est pas juste. Il n'est pas juste de bannir des gens à cause de leur nationalité", a-t-il répété.

Connu pour ses créations iconoclastes, son soutien aux personnes LGBT+ et sa critique indirecte du régime de Poutine, Kirill Serebrennikov, qui ouvrira en juillet le Festival d'Avignon, est pour la troisième fois en compétition à Cannes.

Il n'avait, jusqu'ici, jamais pu se rendre au Festival de Cannes pour ses films en compétition, la justice russe l'ayant interdit de sortir du territoire, dans le cadre d'une affaire de détournement de fonds.

Sans être un opposant ou un dissident, il a toujours publiquement pris position contre le rétrécissement des libertés en Russie ou les guerres menées par le Kremlin à l’étranger, et a participé à des manifestations. Mercredi, il a appelé à la fin de la guerre en Ukraine à la fin de la projection officielle de son film.

Mis en cause à Cannes par certains Ukrainiens qui affirment que "toute sa carrière a été financée par l'argent du gouvernement russe", Serebrennikov précise à l'AFP que son film a été financé "par des entreprises indépendantes russes" ainsi que par "des fonds européens".

"On me pose la question du rôle d'Abramovitch (oligarque russe) qui détient un des fonds qui a financé mon film. Abramovitch, c'est quelqu'un qui a beaucoup aidé les projets d'art contemporain, les ONG (...) et c'est quelqu'un qui a été dans les négociations entre l'Ukraine et la Russie", a-t-il expliqué.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

[Vidéo] Robert Ménard veut une loi « interdisant le burkini dans les piscines »

L’autorisation du port du burkini fait réagir la classe politique. Invité sur CNews, ce jeudi 19 mai, Robert Ménard a appelé les membres du gouvernement à prendre des décisions rapides.« Il y a eu je ne sais pas combien de projets de loi. Ma femme a fait une proposition de loi visant à interdire le burkini dans les piscines. Monsieur Darmanin, dans ses dernières déclarations, il me semble qu’il est sur cette même position. Qu’est-ce qu’on attend ? », a-t-il questionné.

Mettre le « holà à l’islamisme politique »

Pour répondre fermement à cette autorisation, l’élu a invité la nouvelle Première ministre à se positionner sur ce dossier qui « rabaisse un certain nombre de femmes ». « Madame Borne, qu’est-ce qu’elle attend pour tout de suite proposer quelque chose là-dessus ? Il y aurait une immense majorité des parlementaires, bien au-delà des siens, pour dire “on interdit le burkini dans les piscines” », a-t-il affirmé.

«Qu’est-ce qu’on attend pour voter une loi en faveur de l’interdiction du burkini dans les piscines ?», s’interroge Robert Ménard pic.twitter.com/ZNQqsQoFNM

— CNEWS (@CNEWS) May 19, 2022

Selon lui, le signal envoyé par le gouvernement est « mauvais » car « ça rabaisse un certain nombre de femmes à un statut qu’on ne veut pas ». Une prise de position ferme du gouvernement permettrait de mettre un « holà à l’islamisme politique ». Outre l’exécutif, Robert Ménard a également ciblé la gauche jugée trop laxiste sur le sujet. Il souhaite que les propositions de la droite soient entendues. « Si l’opposition le propose, le gouvernement pourrait peut-être une fois, ce qu’il n’a pas fait pendant 5 ans, écouter son opposition. Le problème, c’est qu’on a quitté le bon sens, la raison et qu’on a une gauche dangereuse maintenant », a-t-il conclu.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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L'Humanité

Bourouaha et Buffet, la révolte comme boussole

Portrait

Candidates dans la 4e circonscription de la Seine-Saint-Denis, Soumya Bourouaha et Marie-George Buffet espèrent aider la gauche à conquérir le pouvoir.

Aurélien Soucheyre

Soumya Bourouaha a la pression. « C’est difficile de prendre la suite de Marie-George Buffet. C’est une députée adorée, notre meilleure ministre des Sports, et la première femme à avoir dirigé le PCF. Ça fait beaucoup. » L’élue communiste la rassure d’emblée. « Par tes colères, par la qualité de ce que tu vas dire, tu vas te faire respecter. C’est tout simple, députée : il faut beaucoup marcher, aller voir les gens, et porter leur voix à ­l’Assemblée. » Les deux femmes sont en campagne pour les législatives des 12 et 19 juin. C’était déjà le cas en 2017, mais cette fois-ci elles échangent les rôles : Soumya se présente en titulaire et Marie-George en suppléante. Elles sont toutes les deux soutenues par la Nupes. « Cet accord pour envoyer la gauche au pouvoir est très enthousiasmant. C’est ce dont le pays et les habitants de notre département ont besoin », mesure la députée sortante. « Nous sommes sur un territoire discriminé où il faut sans cesse se battre pour être considéré. Un rapport parlementaire a même pointé une rupture d’égalité républicaine en Seine-Saint-Denis, car l’État nous accorde moins de moyens, de professeurs, de policiers, de juges par habitant que n’importe où ailleurs », s’indigne Soumya.

Au milieu de la très belle cité-­jardin de Stains, petit bijou d’urbanisme et d’architecture destiné aux populations ouvrières et modestes, quelqu’un passe devant la permanence parlementaire de Marie-George et frappe à la porte. « On m’a dit, va là-bas, on va t’aider », explique la dame, de suite accueillie. « Députée, c’est porter de grandes lois collectives, mais c’est aussi s’occuper de situations individuelles scandaleuses. On ne va pas s’habituer à la misère du monde ! Moi, ce qui me fait tenir, c’est que je suis révoltée », lance l’ancienne ministre, qui tape du poing sur la table et signale une victoire toute récente : « Une femme battue, cinq ans de combat et ça y est, elle a un boulot, un salaire, un toit, enfin. » Soumya évoque son expérience de professeure en Segpa. « Des cas très lourds et une période passionnante. Chaque gamin qui arrivait au CAP, c’était aussi une victoire. » Les deux femmes se racontent et soulèvent plusieurs points communs. Toutes les deux ont eu un père ouvrier et une mère au foyer. Toutes les deux sont issues d’une fratrie de sept enfants. Toutes les deux ont vécu en cité-jardin. À Châtenay-Malabry pour Marie-George, à La Courneuve pour Soumya.

« Je suis née en Algérie. J’ai connu tous les problèmes de papiers, de queue devant la préfecture à 4 heures du matin », se souvient-elle, encore un brin écœurée. « On parlait beaucoup de politique à la maison. Mon père était parmi les manifestants du 17 octobre 1961. Lui n’a pas été jeté dans la Seine, mais il a arrêté de manifester les jours qui ont suivi. Ma mère a pris le relais. Elle a été emprisonnée une journée », poursuit-elle. « Mon père était polonais. Son garage a fait faillite. Un jour, il est parti. Ça a été des années dures. Ma mère nous faisait des blagues : quand on n’avait plus d’eau ou plus d’électricité, elle nous racontait que c’était dans tout le quartier », ajoute Marie-George. Puis elle s’émeut. « Un jour, ma mère est rentrée à la maison, et elle n’avait plus de dents. Toutes arrachées. Ça me reste. Les dents, c’est un signe de vie, de pauvreté, de manque d’accès aux soins. Des femmes mal suivies les perdent encore après une grossesse. »

« La culture construit, fait rêver, émancipe »

La discussion reprend sur les combats féministes. Les affiches aux murs de la permanence donnent le ton. Une sur la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne de 1791. Une sur les 33 premières femmes élues députées en 1945. Et aussi la une de l’Ouvrière, le « journal des travailleuses ». « Je veux continuer ce combat à l’Assemblée », promet Soumya. « Très bien, mais méfie-toi. Des lois pour les droits des femmes, on en a voté plein. Attention aux coquilles vides : il faut toujours s’assurer que les moyens véritables de faire appliquer les lois soient aussi de la partie », développe Marie-George.

Les deux représentantes de la Nupes reprennent le fil de leur parcours. Soumya a été modéliste dans une maison de style. « Un métier de dingue, on travaillait de jour et de nuit. » Elle s’arrête après un accident, l’ANPE l’oriente vers les Segpa, puis elle devient cheffe de travaux en lycée pro, à Aubervilliers. Très investie dans le tissu local de sa commune, elle est maire adjointe PCF à la culture à La Courneuve de 2008 à 2020. « Dans nos villes, la priorité c’est souvent de se loger, de se nourrir. La culture, cela pourrait presque sembler obsolète. Et pourtant, vivre sans culture est impossible : cela construit, cela fait rêver, cela émancipe », argumente-t-elle . « On ne peut pas demander à la culture de régler tous les maux de la société. Aux sports non plus. Mais ils ont un grand rôle à jouer. Le sport, c’est la santé et la lutte contre l’obésité, c’est être dans la même équipe ou sur la même ligne de départ, c’est respecter les mêmes règles, et puis c’est beau : il y a des moments de grâce », complète Marie-George.

Le matin même, l’ancienne ministre a reçu un drôle de coup de fil. Une personnalité lui demande comment elle a reçu le portefeuille des Sports en 1997 et comment s’y prendre pour candidater auprès de Macron. « Mais je n’en sais rien ! J’ai été nommée lors des accords entre PS et PCF. Quant à la personne qui m’a appelée en regrettant que depuis mon départ la lutte contre le dopage recule, la marchandisation du sport s’accélère et le ministère s’affaiblit, je lui ai répondu que pour inverser la tendance, ce n’est pas de Macron qu’il faut être ministre ! » D’autres souvenirs sont convoqués : le bac en 1968 après avoir fait grève en mai, l’adhésion au PCF qui se mobilisait pour la paix au Vietnam en 1969. Marie-George grimpe tous les échelons jusqu’à la direction du parti. « La plus belle campagne de ma vie, ça a été celle du non au référendum sur le projet libéral de Constitution européenne », assure-t-elle. « Mais à la présidentielle 2007, j’y suis allée seule et je me suis étalée. Il fallait donc changer pour être utile », ajoute celle qui regrette « l’implosion du Front de gauche » et attend « beaucoup de la Nupes dans les années qui viennent ». « Les communistes ont un grand rôle à jouer auprès d’une gauche rassemblée », estime Soumya, qui entend y participer. Que dire de la candidature dissidente d’Azzedine Taïbi, maire PCF de Stains et vice-président du parlement de l’Union populaire ? « Aucun commentaire », répond Marie-George. « Je reste sereine et concentrée, je poursuis mon chemin », conclut Soumya.

marie-george buffetpcfgaucheNupes
BBC

Russia's laser weapon claim derided as propaganda

By Tom SpenderBBC News

Russia claims to have used laser weapons on the battlefield in Ukraine, although the US says it has seen no evidence of this and Ukraine has derided it as propaganda. What are laser weapons and how effective could they be in the conflict?

Yury Borisov, the deputy prime minister in charge of military development, told Russian TV that a laser prototype called Zadira was being deployed in Ukraine and had burned up a Ukrainian drone within five seconds at a distance of 5km (three miles).

This was in addition to a previous laser system called Peresvet - named after a medieval Orthodox warrior monk - which could be used to dazzle satellites orbiting high above Earth and prevent them from gathering information.

"If Peresvet blinds, then the new generation of laser weapons lead to the physical destruction of the target - thermal destruction, they burn up," Mr Borisov said.

However, an official with the US Department of Defense said he had not seen "anything to corroborate reports of lasers being used" in Ukraine.

Meanwhile, Ukrainian President Volodymyr Zelensky mocked the Russian claim, comparing it to the so-called "wonder weapons" that Nazi Germany claimed to be developing during World War Two.

"The clearer it became that they had no chance in the war, the more propaganda there was about an amazing weapon that would be so powerful as to ensure a turning point," he said in a video address.

"And so we see that in the third month of a full-scale war, Russia is trying to find its 'wonder weapon'... this all clearly shows the complete failure of the mission."

What laser weapons can - and can't - do

Little is known about the Zadira laser programme, but in 2017 Russian media said state nuclear corporation Rosatom had helped develop it as part of a programme to create weapons based on new physical principles, news agency Reuters reported.

But there is at least one country which has developed a laser weapon. Last month Israel released video showing a laser system shooting down rockets and drones.

Israel has successfully tested the new “Iron Beam” laser interception system.This is the world’s first energy-based weapons system that uses a laser to shoot down incoming UAVs, rockets & mortars at a cost of $3.50 per shot.It may sound like science fiction, but it's real. pic.twitter.com/nRXFoYTjIU

Prime Minister Naftali Bennett said it could shoot down drones, mortars and rockets for just $3.50 (£2.80) a shot. "It may sound like science fiction, but it's real," he said.

But missile defence expert Dr Uzi Rubin from the Jerusalem Institute for Strategy and Security (JISS) said laser weapon technology would not alter the balance of power on the battlefield in Ukraine.

"Zelensky is right - it's no wonder weapon," he told the BBC. "It took them several seconds to shoot the UAV down. There are much better ways to do it, to use a Stinger or any anti-aircraft missile would have been cheaper, faster and longer range."

Lasers work by sending out a beam of infrared light that heats up its target until it combusts. Dr Rubin said the power of even advanced laser weapons was still too weak to make a significant difference on the battlefield, and such weapons had a low "kill rate".

"It's not like in Star Wars where they point a laser gun at the bad guys and quickly push a button and the bad guy explodes. In reality, it's more like a mere microwave oven. If you want to make a cup of water boil it takes some time. The laser is the same. You need to put it on the target and wait until it heats up and destroys it," he said.

The laser can only focus on one target at a time, Dr Rubin said, while missile defence systems can engage multiple incoming targets simultaneously.

Additionally, lasers are neutralised by bad weather because they don't work in rain or snow and cannot penetrate cloud.

However Israel's "Iron Beam" does have a rationale, he said, but mainly as a way of saving money. Israel's expensive Iron Dome interceptor missiles are designed to protect major cities from incoming missiles, rather than mortar rounds or drones.

"Missile warfare is a war of resources. It's cheaper to make the rockets than to defend against them. So whatever you can do to reduce the costs of defending is useful," he said.

"Energy weapons can be useful in reducing costs - but it's not going to make a revolution."

Additionally, Russia could use lasers on the battlefield to blind Ukrainian soldiers, retired Australian army major general Mick Ryan told the Washington Post, although this is banned under a 1995 protocol added to the UN treaty that prohibits weapons causing excessive injury or having indiscriminate impact.

Russia, the US, UK and others are signatories to the protocol.

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Limitation à 30 km/h, passage à l’électrique, règles dantesques… les auto-écoles face à l’écologie punitive

Avec la hausse spectaculaire des prix du carburant depuis le début de l’année, accentuée par le conflit en Ukraine, les professionnels de l’enseignement de la conduite s’inquiètent d’un surcoût qui impacte directement leurs charges. Plusieurs d’entre eux nous font part de leur mécontentement, à l’image d’Angélique, qui gère une auto-école en Alsace: « À part la petite remise à la pompe de Jean Castex de quelques centimes que tout le monde a eue, nous, professionnels, n’avons rien obtenu pour l’instant ! » Si les nouveaux inscrits dans les auto-écoles risquent de connaître ces augmentations tarifaires, une trop forte augmentation des prix pourrait inciter certains élèves à retarder leur inscription, alors que beaucoup d’établissements sortent à peine des ralentissements de leurs activités en raison de la crise sanitaire. Selon une estimation du site Permismag.com, une auto-école disposant de quatre véhicules a vu ses dépenses en carburant augmenter de 200 euros par semaine, soit plus de 800 euros par mois. Contacté par Valeurs actuelles, Bruno Garancher, Président du groupe ECF, réseau leader dans l’apprentissage de la conduite, nous explique qu’il espère « une remise partielle des taxes sur le carburant. » Mais, pour l’instant, « le dispositif n’est pas enclenché ». Le réseau ECF qui englobe 450 auto-écoles en France a annoncé dans un communiqué la suppression de ses véhicules diesel pour 2022 et ambitionne d’avoir une flotte 100% électrique d’ici 2026. Si la « responsabilité environnementale » est mise en avant par la communication d’ECF, ce sont surtout des raisons budgétaires mais aussi des choix politiques qui obligent toute une profession à se transformer. 

La pression écolo pousse la voiture à essence vers… la décharge

Au prétexte des zones à faibles émissions (ZFE), destinées à faire baisser le niveau de pollution, plusieurs mairies ont décidé d’abaisser la vitesse en ville à 30 km/h. Cette contrainte concerne bien évidemment les moniteurs et leurs élèves qui auront l’immense plaisir d’apprendre à conduire à allure lente… Mais, en réalité, cet abaissement à 30 km/h n’est qu’une mesure de plus destinée à favoriser la motorisation hybride et électrique. « Nous considérons qu’avec l’arrivée des ZFE, la voiture à essence est vouée à disparaître » admet Bruno Garancher. Si le constat est brutal, il faut reconnaître que la Commission européenne souhaite l’arrêt des ventes de voitures à moteur thermique d’ici 2035 et que les ZFE vont durcir peu à peu les autorisations à circuler dans les agglomérations pour les véhicules à essence. Par ailleurs, comme nous précise le président d’ECF : « Le renouvellement du parc automobile en France se fait essentiellement par les véhicules d’entreprises qui passent ensuite dans le marché de l’occasion pour être rachetés par des particuliers. Or, les entreprises et les loueurs ne prennent pratiquement plus que des hybrides ou des électriques pour des raisons fiscales. » Notons, par exemple, que la Taxe sur les Véhicules de Société (TVS) varie en fonction des émissions de CO2 et que les entreprises faisant l’acquisition de véhicules 100% électriques n’ont pas à la payer. De plus, l’amortissement fiscal d’un véhicule électrique ou hybride est désormais bien plus intéressant que pour un véhicule à essence. 

Le jeu du 1000 bornes

À Montpellier, ce gérant d’une auto-école 100% électrique admet qu’on « pousse la profession à verdir les flottes d’une façon ou d’une autre », et reconnaît que « ne plus mettre de gazole fait un bien fou, imaginez que maintenant je fais 200 kilomètres pour 5 euros ! » Le gérant reconnaît cependant que le temps de recharge peut être assez long, autour de 10 heures, avec un branchement classique, mais il existe quelques bornes rapides en ville qui peuvent être utilisées « pendant une pause déjeuner ». En revanche, il nous confie que « les prix peuvent varier d’une borne à l’autre et que les places pour recharger sont déjà souvent occupées ». Plusieurs auto-écoles cherchent déjà des locations de parking dans plusieurs agglomérations avec des bornes rapides. Mais, ils ne sont pas les seuls professionnels à rechercher de tels emplacements. La guerre de la recharge électrique commence à peine que de nouvelles hausses du prix de l’électricité sont annoncées dans les prochains mois. Entre le temps perdu à attendre que la batterie soit pleine, la location de parking et l’abonnement pour une borne rapide… Beaucoup risquent de regretter la bonne vieille station service. Tels des Mad Max du 21ème siècle, les automobilistes ne se battront plus pour une goutte d’essence, mais pour une prise de courant.

La boîte manuelle au point mort en ville ?

Les nouveaux modèles de voitures hybrides et électriques sont tous équipés d’une boîte de vitesses automatique. Terminé le démarrage sur un parking avec la pédale d’embrayage, finie la peur de caler. Il existe désormais une formation spécifique de 13 heures en auto-école pour conduire une voiture à transmission automatique, contre 20 heures pour une voiture en boîte manuelle. Ce « permis BVA » est une mention additionnelle au permis B qui indique que l’élève a été formé sur une voiture à double commande équipée d’une boîte de vitesses automatique. Mais, avec ce permis, il est interdit de conduire une voiture équipée d’une boîte manuelle. Pour cela, une directive européenne impose au jeune conducteur de prendre 7 heures de formation, trois mois après l’obtention de son permis BVA, sans repasser son examen. Le réseau ECF demande la fin de cette directive car elle l’oblige à conserver quelques voitures thermiques pour réaliser ces régularisations, ce qui va à l’encontre de son souhait d’une flotte 100% électrique. Pourtant, de nombreux jeunes conducteurs utilisent le véhicule de leurs parents, qui n’est pas forcément récent, et de nombreux étudiants s’équipent en général d’une voiture d’occasion. L’âge moyen des automobiles en France est de 11 ans et a tendance à vieillir depuis quelques années. N’oublions pas non plus tous ces futurs actifs qui devront se déplacer dans les campagnes pour des raisons professionnelles, où ils auront plus la chance de croiser une vache sur leur route plutôt qu’une borne à recharge rapide…

Environ 20% des élèves inscrits au permis de conduire font le choix du permis BVA. La facilité d’utilisation de la voiture, la formation plus courte et donc moins chère en sont les raisons principales. Actuellement, 20% des voitures en circulation possèdent une boîte automatique et 54% des voitures neuves vendues en France en sont équipées. Par ailleurs, des services d’autopartage se développent dans les grandes villes et proposent aux jeunes conducteurs d’utiliser leurs voitures… le plus souvent équipées d’une transmission automatique… Bruno Garancher nous dresse un constat radical : « On peut considérer que la boîte manuelle est morte. Passer des examens avec cette technologie n’a plus beaucoup de sens dans les 3-4 ans à venir. » Il ajoute que : « La génération qui arrive n’apprendra que sur automatique et c’est très bien car nous pourrons la former aux aides à la conduite, comme le régulateur adaptatif ou à l’aide au freinage d’urgence qui sont peu utilisées aujourd’hui. » 

Gamer ou conducteur ? 

Mais alors, comment feront les élèves qui voudront quand même apprendre à conduire sur une voiture classique? La réponse semble toute trouvée. « La Commission européenne parle de transférer ces heures sur simulateur » nous confirme le président d’ECF. Depuis un arrêté de juillet 2019, les écoles de conduites peuvent déjà augmenter le temps de formation sur des simulateurs de conduite avec les deux types de transmission. Cet apprentissage peut représenter jusqu’à 50% du temps de la formation obligatoire. Ainsi, pour un permis B classique nécessitant 20 heures minimum de leçons, le temps sur une machine virtuelle peut monter jusqu’à 10 heures et pour un permis BVA, il peut aller jusqu’à 6 heures sur les 13 heures d’apprentissage. Cette astuce gouvernementale a pour objectif de faire baisser le prix du permis de conduire, l’examen le plus passé en France, devant le baccalauréat, dont le montant peut varier d’une ville à une autre, entre 1100 et 3000 euros. « Ce qui coûte très cher dans la formation, c’est que l’essentiel de l’enseignement se fait en un pour un. Si vous avez une grappe de 4 simulateurs dans une école, vous pouvez mettre un formateur pour 4 élèves » nous précise Bruno Garancher. Dans le film Taxi, sorti en salles en 1998, Frédéric Diefenthal interprète un jeune policier maladroit et angoissé qui repasse plusieurs fois son permis de conduire, alors qu’il excelle dans les jeux vidéo de Formule 1. Presque 25 ans plus tard, la réalité rattrape la comédie. Si un simulateur peut apporter une première approche de la conduite et rassurer les élèves débutants au maniement d’une voiture, il ne remplace en rien une vraie leçon en voiture et ne peut préparer convenablement au stress d’un examen qui se fera bien dans le monde réel.

Philippe, moniteur héraultais nous répond : « Les auto-écoles qui ont investi dans des simulateurs mettent leurs élèves la moitié du temps sur des écrans. C’est plus un complément pédagogique qui peut être intéressant au début. Mais, à la fin, comme les élèves n’ont pas le niveau, ils doivent rajouter des heures ou alors passer sur une boîte automatique… Et, au final, les élèves vont payer plus cher leur formation ! » Quel que soit le permis présenté, ce sont généralement les heures de leçons sur route et non sur simulateur qui permettent la réussite à l’examen. « Quand un élève est recalé, on ne le remet pas sur un simulateur, on lui demande de reprendre des heures en voiture pour repasser l’épreuve » confie Philippe. 

L’innovation technologique, l’augmentation des prix du carburant et les nouvelles réglementations environnementales obligent le monde des auto-écoles à se moderniser, en particulier dans les grandes villes. La possibilité de passer le permis sur une boîte automatique et l’arrivée des simulateurs ont aidé à rendre les offres tarifaires plus attractives. Pourtant, beaucoup de jeunes conducteurs risquent de se retrouver avec une formation inadaptée, en particulier ceux qui voudront apprendre “à l’ancienne”, sur des voitures à essence en boîte manuelle. Le marché de l’occasion regorge d’automobiles de ce type et il semble peu probable que la grande majorité des jeunes conducteurs puissent acquérir une voiture hybride ou électrique via une banque pour un leasing ou un achat. Même en seconde main, ces véhicules restent encore chers. Une clientèle plus urbaine, adepte du covoiturage, de la trottinette et biberonnée à l’écologie semble s’orienter plus facilement vers les véhicules électriques. Pourtant, avec ce choix, les déplacements en dehors des villes sont encore limités en raison de la faible autonomie des batteries électriques et du temps de recharge. Avec un tel fil à la patte, difficile de s’échapper au volant… 

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L'Humanité

Et alors ?

Billet

Maurice Ulrich

En résumé et à partir du cas de Grenoble, la Nupes serait folle dingue de ces dizaines de milliers de burkinis qui vont saturer les piscines de France, comme l’avant-garde d’une nouvelle conquête islamiste après celle qui fut stoppée à Poitiers en 732. Le problème toutefois, c’est que les islamistes eux-mêmes se retrouvent à faire cause commune avec Wauquiez, Darmanin, et tous ceux qui aboient après ce qu’ils veulent faire passer pour la caravane de l’invasion. Le burkini, les islamistes politiques n’en veulent pas ; les femmes à la piscine, ils n’en veulent pas ; les femmes qui font du sport, qui écoutent de la musique, pas davantage ; les femmes qui sortent seules, non plus… Les hommes blancs de 50 ans qui se posent en chevaliers intransigeants de la République, tout comme ceux qu’ils prétendent combattre, entendent encore et toujours dicter aux femmes comment elles doivent se conduire, s’habiller, ce que doit être l’usage de leur corps… Oui, on peut penser qu’on est plus à l’aise en maillot de bain pour nager, qu’une athlète pourrait courir ou jouer au foot sans hidjab. Et alors ?

burkinipiscinesgrenoble
France24 - Monde

Législatives: la Nupes dévoile son programme partagé de gouvernement, avec des "nuances"

Publié le : 19/05/2022 - 17:44

Paris (AFP) – La Nupes, la nouvelle alliance de la gauche en vue des législatives, a présenté jeudi un "programme partagé de gouvernement" comptant 650 mesures et quelques divergences, qui subsistent notamment sur le nucléaire ou l'Europe.

Les partenaires de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), qui réunit LFI, EELV, PS, PCF et Générations, sont arrivés ensemble à la conférence de presse pour montrer la belle entente qui règne depuis qu'ils ont conclu le 7 mai cette union historique de la gauche, en vue d'obtenir la majorité aux législatives.

En tête, le chef de file des insoumis, Jean-Luc Mélenchon, suivi de Julien Bayou, secrétaire national d'EELV, Olivier Faure, Premier secrétaire du PS et Ian Brossat, porte-parole du PCF, qui remplaçait le chef des communistes, Fabien Roussel, retenu dans sa circonscription auprès de salariés de Vallourec.

Pas de "fusion idéologique" dans ce programme, a affirmé d'emblée Jean-Luc Mélenchon, qui espère devenir le prochain Premier ministre en cas de victoire.

"Nous ne pouvions pas, dans le délai qui était le nôtre, et après un si long moment d'absence de débat, nous accorder sur tout", a-t-il expliqué, mais la volonté était de "faire mieux que quelques mesures, qui aurait réduit notre union à un pur cartel électoral".

Au total le programme compte 650 mesures. On y retrouve le Smic à 1.500 euros net, la retraite à 60 ans, une conférence sociale sur les salaires, le blocage des prix, l'instauration de la VIe République et du référendum d'initiative citoyenne, ou la création d'un million d'emplois grâce à l'investissement dans la bifurcation écologique.

La Nupes veut aussi rétablir l'ISF avec un volet climatique, investir massivement sur les énergies renouvelables, recruter et valoriser 100.000 soignants pour l'hôpital public ou abroger la loi contre le séparatisme.

Ce programme s'inscrit "dans une démarche de reparlementarisation" de la vie politique, a insisté M. Mélenchon, par contraste avec "l'hyper présidentialisation" d'Emmanuel Macron, dont il a critiqué une absence de programme.

Au final, 33 mesures sont "en nuance", a-t-il expliqué, une façon de dire qu'elles font encore l'objet de divergences entre les partenaires. Ces désaccords seront arbitrés "par le parlement", où chaque partenaire pourra défendre ses positions.

Cela concerne par exemple l'Europe, l'Otan, le nucléaire, mais aussi la chasse ou les nationalisations.

Concernant l'Otan, dont Jean-Luc Mélenchon veut sortir, "je vois bien que le point de vue qui est le mien n'est pas partagé aujourd'hui", a expliqué le tribun insoumis. "Je m'en voudrais de faire un coup de force (...) parce que ça empêcherait l'Union de se faire".

"gauche de transformation"

Mais, a-t-il souligné, "aucune décision concernant la sortie de l'Otan ne serait ratifiée par le président, par conséquent, la question est nulle et non avenue", a-t-il souligné.

Sur l'Europe, le texte acte que les signataires sont "prêts à ne pas respecter des règles européennes – désobéir pour les uns, déroger transitoirement pour les autres – quand elles sont en contradiction avec l'application" du programme.

Sur le nucléaire, les communistes sont opposés à une sortie de l'atome. "Ca ne nous empêche pas d'être d'accord sur les grands sujets" et "si demain nous avons chacun des groupes à l'Assemblée, nous continuerons à défendre nos convictions", a dit leur représentant Ian Brossat.

Avec ce projet "construit en une quinzaine de jours, en moins de temps qu'il a fallu pour Macron pour se trouver un Premier ministre", "nous voulons nous donner les moyens de changer la vie du plus grand nombre", a affirmé Julien Bayou.

"On a bien la volonté ensemble d'être une gauche de transformation", a ajouté le socialiste Olivier Faure. "Beaucoup de gens vous diront que tout ça n'est pas possible, mais l'histoire de la gauche toute entière, c'est d'avoir rendu possibles des choses qui étaient présentées comme impossibles".

Il a aussi pris la défense de Jean-Luc Mélenchon, accusé par le président Macron de communautarisme. "On voit bien qu'on cherche à fabriquer des épouvantails", a-t-il déploré, alors qu'il "faudrait maintenant s'intéresser aux vrais sujets" du réchauffement climatique ou des inégalités.

"Je partage complètement ce qui vient d'être dit", a répondu Jean-Luc Mélenchon, qui n'est "pas candidat à être Premier ministre des piscines", suite à la polémique sur le burkini. "Notre programme, c'est permettre aux gens de vivre".

© 2022 AFP

El País (ESP)

Caballas de aquí y de allá

Una pequeña lancha gallega con cuatro hombres a bordo llega al puerto de Avilés; caras largas: son las cinco de la tarde de un miércoles de abril. El patrón del Kaiser DS, Rubén Darío Prado, descarga junto a sus compañeros la pesca del día en un santiamén: solo 12 cajas de xarda, como se conoce a la caballa asturiana. En una costera normal, entre marzo y mayo, amarrarían con 200 cajas, pero son malos tiempos. Esa xarda se subasta minutos después a 1,60 euros, más cara de lo habitual, pero aún así, en el Kaiser apenas han ganado un billete de cien. “No pagas ni el gasoil”, lamenta Rubén.

Ni te cuento los salarios y los gastos de estancia de la tripulación, pues como tantos otros, los pescadores se desplazan desde Cambados hasta la región vecina para faenar durante una quincena que acostumbraba a ser fértil. Esta costera supone buena parte de las ganancias anuales para cualquier embarcación de bajura, las artes tradicionales que todos los políticos y consumidores coinciden en que necesitamos preservar; pero lo bueno solo se preserva sosteniéndolo.

Un caso de estudio

La caballa reúne las paradojas de la alimentación contemporánea: es un pescado considerado menor durante siglos, poco frecuente en los restaurantes cuando reinaban los besugos y las merluzas y aprovechado por los hogares que apuraban el final del mes y por la industria conservera, a la que no le importaban las espinas. Se consumía fresca en los pueblos de costa; en el interior, enlatada. Un animal barato, sabroso, saludable y excepcionalmente nutritivo; pero popular, o sea, ‘menor’.

Así fue mayormente hasta que encadenamos las crisis económicas de 2008 y 2020: durante ese abanico irrumpió como plato distinguido en los menús degustación y allí se quedó. La caballa, caramba, dejaba buen escandallo y era muy agradecida de cocinar: ataviada con un marinado, un escabeche, un ahumado, en salazón o en tartar era capaz de sorprender al comensal refinado, el que hace quince años solo hubiera concebido que la carta de pescados le propusiera rodaballo y similares aristócratas de la red.

Justo cuando ha superado el desprecio como pescado de descarte, la insensatez del mercado deja su merecido éxito en el aire. Los bancos merman por el colapso del mar, por los arrastres, y este año, para más inri, el sector se detuvo por una huelga de transporte justo cuando comenzaba la migración anual de este a oeste por el Cantábrico (la caballa del Golfo de Cádiz tiene más grasa en julio y agosto). Los medios de comunicación se echan los titulares a la cabeza en cuanto la caballa se encarece en lonja, aunque su precio siga siendo ridículo (en Asturias, la media ha pasado de 1,10 euros el kilo a 1,60). Esos mismos titulares, sin embargo, ignoran los incrementos de la merluza o de la lubina salvaje.

Un pescado, tres cocineros

La historia del ascenso de la caballa se puede contar partiendo de los recuerdos de tres estupendos cocineros. “Claro que la caballa está en mi infancia. Mi madre es irunesa, mi padre de Ferrol y mi abuela gallega, y comíamos caballa en temporada que flipas. No solamente fresca: mi abuela la hacía sobre todo en escabeche, y esperábamos un par de días para comerlo. Era la bomba, con toda su espinaca y la de dios, nada de estos escabeches modernos”. David de Jorge también heredó de su sangre casera el segundo formato culinario de este pez azul: “Mi padre nos metió en la sangre no solo la tortilla de patata, sino también las conservas, y la lata de caballa está entre los hit parades. Todo el mundo pierde ahora el culo con los mejillones supergigantes o la ventresca de bonito, pero una lata de melva o de caballa es la hostia”.

Considerar a la caballa “tan rica como un rodaballo”, como reivindica David, cuestiona el andamiaje capitalista. Sucede lo mismo que con el mejillón y la almeja: el precio que separa dos manjares de similar intensidad, aunque con sabores distintos, pierde su lógica cuando equiparamos su utilidad real, el placer que nos proporcionan, más allá de los distingos de clase.

Chechu González, chef del restaurante granadino María de la O, obtuvo en 2020 el tercer premio del Concurso Nacional de Escabeches de Madrid Fusión con su “caballa marinada, escabeche de zanahoria, legumbres aliñadas y salsa de cúrcuma”. En 2003, cuando arrancó el certamen gastronómico, no se hablaba mucho de la caballa en los estrados ni en las bambalinas. “Yo tampoco veo un pescado mejor que otro”, coincide Chechu, en cuya carta se mantiene con éxito su plato porque el público abre los ojos al meter el tenedor.

Una publicación compartida de Maria de la O (@mariadelaorestaurante)

Sin embargo, Chechu no comía caballa de crío: tuvo que casarse con una moza cuya familia residía en Ceuta para descubrir una delicia de su suegra: “El plato típico de caballa en escabeche”, una receta milenaria que introdujeron los musulmanes y que los cristianos asumieron durante la Edad Media (pues el escabeche, además de potenciar sabores, conserva los alimentos). En la Ciudad Autónoma hablamos de un pescado que significa casi religión: la RAE aceptó “caballa” en 2019 como gentilicio de los ceutíes; pocos hermanamientos con el mar superan ese distintivo.

Jesús Sánchez dirige el Cenador de Amós en la localidad cántabra de Villaverde de Pontones, con tres estrellas Michelin y tres Soles Repsol. Recuerda perfectamente cuándo empezó a cocinar caballa: “Año 1989, cuando me incorporé a este equipo. En primavera es un recurso muy socorrido para la comida de la familia, es decir, la comida del equipo de cocina y sala”. A Jesús le encantan las albóndigas de caballa, recuerda los bocatas y ensaladas con latas de su infancia navarra, y también “la pescadería de Azagra” donde llegaba este manjar barato que su madre apañaba en casa. Hoy, en su carta sobresaliente incluye una gilda de sarda con alcachofa que sirven con un jugo de caviar y salmuera. El mismo pez que, según recuerda el chef de la gorra inevitable, “se ha venido utilizando como cebo para la captura de otros peces”.

Presente y futuro

La caballa está en boga. Se recupera su historia y se inventan nuevas. Joan Roca sirve caballa marinada con botarga y encurtidos y enseña a cocinarla en vídeos de Youtube. En 2009, las conservas de Caballa y Melva del Sur se convirtieron en la primera Indicación Geográfica Protegida para productos de la pesca. Se editan libros que las reivindican, como La cocina en Al-Ándalus, publicado por La Diputación Provincial de Almería, con un ancestral Sikbâch de caballas con cítricos y especias. O como Cocina y poesía andaluza para musulmanes, de Abdessamad Lahib Dabaj, licenciado en Filología Árabe por la Universidad de Marrakech y doctor por la Universidad de Granada, quien adapta platos como los fideos con caballa, cuyo origen también nos remonta a los romanos, los genoveses y los gaditanos. Somos los que fueron.

¿Moda pasajera? “Más que hablar de moda prefiero pensar en el descubrimiento de un extraordinario producto que tiene unas cualidades gastronómicas impresionantes”, dice Jesús Sánchez. “Es curioso pensar como alguna de las especies más valoradas actualmente han sido consideradas en algún momento pescado de descarte. El rape, sin ir más lejos. Algún marinero de Santoña o de San Vicente de la Barquera podría contarnos cómo, antiguamente, estos peces eran prácticamente tirados por la borda”. Si hoy devuelves al agua un rape -o pixín en Asturias-, el patrón te tira a ti por la borda.

El problema, sin embargo, es el mismo que ahoga nuestro tiempo: la sobreexplotación del planeta y un sistema económico que asocia el valor simplemente al precio. El reparto de cuotas de caballa beneficia al pez gordo, al arrastrero, en detrimento del cerco y sobre todo del pincho, de la pesca tradicional de anzuelo. Y las lanchas, que capturan los mejores ejemplares, que esperan a que pasen, que saben cómo cuidarlos para que lleguen totalmente lozanos al cliente, van desapareciendo.

El cliente, entre tanto, se enfada cuando la caballa supera los seis euros el kilo. Manuel Rodríguez Iglesias, ‘Litos’, lleva desde los 15 años trabajando en Pescados Paco, negocio del Mercado de El Fontán de Oviedo que fundó su padre. Además, Litos es presidente de la Asociación Empresarial de Minoristas de Pescado del Principado (ASEMPA): “Estamos viviendo una crisis del pescado, solo se venden los más asequibles. Y el pescado no subió de precio, solo en algunos momentos por escasez, lo que pasa es que bajó el consumo”. David de Jorge lo resume aún más claro: “El problema de fondo es que cada vez cocinamos menos. Las pescaderías están jodidas y los que pescan, ni te cuento.

Ramón Álvarez, director de la rula de Avilés, nos recaba los datos de la costera de xarda de 2022 comparada con la anterior: 3.200 toneladas frente a 4.600. “La huelga del transporte nos perjudicó notablemente”, dice. El importe de venta, sin embargo, ha sido parecido: 5,2 millones de euros. Pero Ramón lleva la mosca detrás de la oreja porque ya van dos costeras consecutivas donde las embarcaciones de bajura encuentran menos pesca. “No sé si será el cambio climático o qué será, ni idea. La mar siempre es incertidumbre”. O visto desde el punto del precio: el mar no es caro; estamos consiguiendo que nos salga caro.

El lenguaje, en realidad, siempre habla de nosotros. La palabra caballa procede del latín, del femenino de caballus, porque este pez azul les parecía cabalgar sobre las olas a los romanos. Catulo y Plinio la recogieron en sus escritos, aunque la usaban para su garum, el ketchup de la época elaborado con pescados azules fermentados. La caballa se convierte en xarda en Asturias probablemente por su similitud con la sardina, que se traslada a la fonética. Su término científico, scomber o scombri, alude a la isla de las Escombreras de la Bahía de Cartagena, otro vergel marino. La riqueza de nuestras lenguas añade los términos macarela y curriolo, o verdel, como se denomina en parte de Euskadi y Cantabria. ¿Debates sobre el bilingüismo? España, saciando su hambre, es políglota.

L'Humanité

HPI, deuxième saison d’une série à haut potentiel 

Entretien

La volcanique Morgane Alvaro, interprétée par Audrey Fleurot, est de retour sur TF1. Alice Chegaray-Breugnot nous éclaire sur sa dimension populaire. Entretien

Caroline ConstantHPI,

Morgane Alvaro est une femme du peuple. Une femme de ménage dont les vêtements, le langage font qu’on s’identifie à elle. Comment et pourquoi ce choix, qui n’est absolument pas courant à la télévision ?

Parce que cette dimension sociale me paraissait évidente et naturelle. Morgane est quelqu’un qui multiplie les petits boulots, qui se débrouille au quotidien, qui n’a pas fait d’études.

Elle n’a pas les mêmes codes sociaux et c’est aussi ce décalage qui crée ce personnage…

Oui. Elle est consultante, donc en dehors du système. C’est ce qui lui permet cette liberté, d’autant qu’elle se fout éperdument du jugement et du regard des autres. C’est complètement libérateur et ça lui autorise tout. C’est intéressant de confronter ce personnage complètement libre à une institution telle que la police, qui est très normative, avec des règles, des uniformes, une procédure. Et ce décalage entre les deux univers crée un matériel de comédie.

N’est-ce pas justement le fait de représenter une femme du peuple qui contribue au succès de HPI ?

Il y a en a tellement peu ! Souvent, on compare HPI à Capitaine Marleau, alors que les deux femmes n’ont rien à voir. Sauf qu’elles sont des personnages populaires. Ça en dit long. Je trouve très triste qu’il y ait aussi peu de personnages qui nous ressemblent à la télé. Ce que j’aime chez Morgane, c’est justement son côté totalement imparfait. Les personnages des séries ont souvent ce travers : on parle d’héroïnes du quotidien, qui assurent à tous les niveaux la charge mentale, des femmes qui sont d’un dévouement absolu, des mères Courage. Tout cela est vrai. Mais je trouve aussi bien de montrer un personnage populaire qui n’est pas une très bonne mère, qui a plein de défauts, qui fait plein de bêtises qui lui retombent dessus. Et malgré toutes les galères qu’elle rencontre, elle s’octroie quand même cette part de liberté. J’ai aussi trouvé intéressant de la confronter à diverses institutions, la police, mais aussi la banque, par exemple.

Ce qui donne une scène d’anthologie dans le troisième épisode, où elle embrouille complètement son conseiller bancaire sur les agios. Morgane pervertit le système, en quelque sorte…

Cet exemple de la banque est parlant. Au début de la saison 2, elle s’est réinstallée avec son mec. Ils ont deux salaires, elle a un CDI. Elle entre dans une forme d’embourgeoisement. Et en même temps, mon propos n’était pas de raconter une ascension sociale, qui me semble être un peu un mythe. Elle perd donc sa maison à la fin du premier épisode et va de galère en galère durant toute cette saison 2. Et ça, à mon avis, ça ressemble à la vie : les galères ne s’arrêtent pas du jour au lendemain. Ce n’est pas parce que tu décroches un CDI que tu n’as plus de crédit ou que la bagnole ne va pas retomber en panne.

Et que s’accorder une folie, comme un shopping, peut aussi se révéler un piège quand la galère, ou votre plafond, vous tombe sur le coin de la tête…

Exactement ! Je trouve important de parler d’argent, y compris en comédie. C’est presque tabou à la télévision. Dans l’épisode 1 de la première saison, par exemple, elle négocie son salaire. À la banque, elle négocie un crédit avec verve. Au supermarché, elle a des bons d’achat. C’est une scène très quotidienne, mais qu’on représente peu. On a souvent du mal à déterminer la classe sociale des personnages dans les séries.

Quelles ont été vos influences ?

J’ai revu Mentalist, parce que le personnage est un consultant qui n’est pas policier. Comme Morgane, il est en dehors et se permet donc beaucoup de pas de côté. J’ai pensé à Castle, aussi, à la fois écrivain et consultant. Sherlock, évidemment, pour les fulgurances, où on entre dans sa tête pour comprendre le cheminement de sa pensée. J’avais aussi très envie d’un personnage à la Erin Brokovich depuis longtemps. C’est un film qui m’a énormément marquée. C’étaient mes trois références de départ. J’ai décortiqué Mentalist au niveau de l’écriture. On s’en est beaucoup éloigné au final : nous sommes plus dans la comédie policière. Et il y a aussi beaucoup plus de personnages secondaires.

Avec un côté comédie très assumé…

Nous sommes sur la case du jeudi, donc celle du polar sur TF1. L’enjeu, c’était de pousser les curseurs de la comédie, mais sans qu’on en soit juste réduit à attendre les vannes. Après, vu le contexte, on a tous envie et besoin de rigoler en ce moment. On a mis le paquet là-dessus et on ne boude pas notre plaisir.

Séries téléviséestf1
BBC

The pandemic has made us a little angrier, a little more cynical overall, and people just aren’t putting up with things they consider annoying as much anymore – Adrian Gostick

It is a truth universally acknowledged that there’s nothing better than a pizza party, except maybe an ice cream social. Field trips are super fun, too. And you can’t beat a good extra-curricular activity.

They’re the best, that is, if you’re in the third grade. If you’re an adult being forced to attend a team-building exercise, go to a post-work happy hour or celebrate in a conference room with your colleagues lest you be seen as ‘not a team player’, they’re mostly the worst.

For more than two years, a complete shake-up of office culture has effectively banished the forced fun of the pre-pandemic era. Many people have attended some kind of virtual team-building activity or Zoom happy hour, of course. But workers have by and large been spared the mandatory monthly birthday celebrations, afterhours drinks and outings to obstacle courses. 

And now, even as some companies call employees back to the office, ‘fun’ at work isn’t what it used to be. In a hybrid environment, it’s tough to get everyone together. Plus, a pandemic-driven priority realignment means many people want to be home with their families as quickly as possible after work – morale-boosting laser tag be damned.

But while the compulsory office party may have had its last gasp, a new kind of work fun is more important than ever. Events that people actually want to attend are a helpful way to facilitate team bonding, and to give those who’d prefer to remain mostly remote a good reason to re-join their colleagues. Smart companies are working to identify the types of ‘fun’ workers actually like: the things they’ll show up for because they want to, not because their arm’s twisted.  

No patience for parties

For decades, companies have – for better or worse – been working to make their offices fun places to be, says Paul Lopushinsky, founder of Vancouver, British Columbia-based consultancy Playficient.

“Over the last 20, 25 years, we’ve seen the rise of these perks no one was considering before,” says Lopushinsky. Think bean bag chairs, colourful lounges, arcade games and ping-pong tables as well as common areas with beer and cold brew taps. “We call it ‘the Kindergarten office’, where it looks more like a kindergarten classroom than a workplace. It started with the major tech companies, and that’s the culture people started to copy.”

Workers who've long bristled at compulsory work events, like birthday celebrations, are breathing a sigh of relief in a changed work world (Credit: Getty Images)

But there’s always been something a bit insidious about those perks, adds Lopushinsky. “That culture isn’t really about fun; it’s about getting people to stay longer. That’s when you get the ping-pong table, the beer on tap. Now you’re expected to stay after work for happy hour. It was never mandatory, but if people didn’t, it was used against them, like, ‘you’re not a team player’.”

Even in offices without things like giant ball pits, a culture of forced fun has long persisted. And while some extroverts and expert networkers may genuinely enjoy it, many others have long chafed against it. “Nobody wants to be told, ‘it’s Hawaiian shirt day!’, and then you’re a pariah if you don’t participate,” says Adrian Gostick, an executive-leadership coach and co-author of a number of books on employee engagement.

Participation out of obligation creates a “corporate cult”, according to Lopushinsky, “where it’s almost indoctrination. You end up with fake smiles. ‘Oh yeah, of course, it’s great here, I just love these activities.’ It’s a culture of harmony with a lot of disharmony just below the surface.”

By stripping away the trappings around work – the desk-mates, conference room meetings and working lunches – the pandemic helped many realise that working effectively doesn’t necessarily require bells and whistles. It also brought the question of work-life balance to the fore, prompting workers to demand new levels of flexibility from their employers. 

And just as it changed everything else, the pandemic has forced a shift in office fun, too. In short, says Gostick, it’s made people a lot less likely to do things they don’t want to do. 

“I think the pandemic has made us a little angrier, a little more cynical overall, and people just aren’t putting up with things they consider annoying as much anymore,” he says. Thus, many were disillusioned by virtual team-building activities organised by managers desperate to keep people engaged. 

But that doesn’t mean that colleagues stopped connecting altogether, says Lopushinsky. They just started doing it in ways they actually found enjoyable. “On the flip side, the pandemic also led to the rise of more employee-led initiatives,” he says. Team-building events and ‘fun’ ceased to be top-down. “Employees would lead a Zoom yoga class, or a cooking class for their colleagues. It’s an interesting shift, away from ‘you have to do this,’ and toward, ‘what do you guys really want to do?’”

Gostick saw a similar trend emerge among his clients as the pandemic wore on. One, a major American corporation, started holding weekly “wine-and-whine” parties on Zoom. “It’s like four o’clock on a Friday. If you want to have a drink you could, or not, whatever. But you come and whine about the week,” says Gostick. “It’s an hour, and everybody complains and talks about their terrible clients and aggravating bosses.”

Rather than creating a toxic or negative environment, adds Gostick, the wine-and-whine events allow workers to blow off steam, let go of any frustrations from the week, prepare to enjoy the weekend and ultimately feel more refreshed on Monday morning. It’s an authentic kind of fun employees have continued to embrace as they return to the office. 

“Companies know they need to be looking for ways to bring people together that feels more authentic,” he says. “It’s not about just planning a party. It’s about making it meaningful, and making people actually want to be there.” 

Giving workers a good reason to go back

Today, after more than two years of remote work, a large number of people no longer want to return to a physical office. In the US, according to a February 2022 Pew Research study, close to 60% of those who’ve been working from home would prefer to continue doing so. In the UK, that statistic is even more stark. 

Employees that are ordered back, says Gostick, are likely to simply quit. So, he says, companies need ways to “lure people back”.

And they are certainly trying. Companies are offering everything from food trucks and free T-shirts to, in the case of Google, a private performance by Lizzo. But while such celebrations might draw a crowd, that enthusiasm wanes when it’s time to go back to their desks.

“One of my clients built a big new office during the pandemic, and they finally opened it up a few months ago and had a big party,” says Gostick. “They had like 90% of people show up. Everybody had a great time, and they were so excited to see each other. But then Monday, maybe 10% of people came in. People are desperate to see each other, but they still prefer to work remotely.”

Mandatory socialisation can breed fake smiles – and even stoke discord among workers who feel they have no other option but participate (Credit: Getty Images)

The flashy parties may work at first, but companies need a longer-term fun strategy, says Gostick; ways to create fun that are meaningful enough for people to want to participate and compelling enough to keep them coming back. “It’s a shift from, ‘Everyone gather around, it’s Stan’s birthday and there are cupcakes’, to getting together in a meaningful way,” says Gostick. 

That means continuing events – like a wine-and-whine Friday – that were popular and useful during the pandemic, and planning others that don’t require people to stay after working hours, or invest time and energy they might like to spend somewhere else. It also means understanding that there are some people who simply won’t come, and not holding it against them. 

The other half of that equation, of course, is that it can’t be forced. “It’s got to be no guilt, no obligation,” says Gostick. “You have to give people the option to opt out.”

That’s a benefit to management, too, adds Lopushinsky. If the ultimate goal of office fun is to facilitate team bonding, it’ll work a lot better if nobody feels obliged to attend. “That kind of get-together has the most positive impact anyway. It’s team bonding that would happen naturally, as opposed to forcing it.” 

Post-pandemic, people are craving a good time and each other’s company more than ever, says Gostick, “and yet the inane office ‘fun’ of yesteryear has wholly passed. We realise, maybe more than before, that every minute of our time is precious. If our bosses want it, they’ve got to use it wisely.”  

New York Times - World

Strongmen in Turkey and Hungary Stall Unity in NATO and the E.U.

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Russia benefits as Turkey slows down Swedish and Finnish applications to NATO and Hungary continues to block an E.U. embargo on Russian oil.

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By Steven Erlanger and Matina Stevis-Gridneff

BRUSSELS — Europe’s effort to stand up to Russia and Vladimir V. Putin, its president, is being slowed by two strongmen leaders insisting on the priority of their national interests and playing to domestic audiences.

President Recep Tayyip Erdogan of Turkey on Wednesday blocked a procedural vote on NATO moving ahead quickly with the membership applications of Sweden and Finland, handed in with much publicity Wednesday morning, a senior European diplomat said.

And Prime Minister Viktor Orban of Hungary continues to block even a watered-down European Union effort to put an embargo on Russian oil, part of a sixth package of sanctions aimed at Moscow for its war against Ukraine.

While NATO and the European Union have shown remarkable unity in their response to Mr. Putin’s war, the actions of the two authoritarian leaders show the strains building as the war drags on, peace talks appear to go nowhere, and Western sanctions are contributing to economic pain and high inflation at home, as well as in Russia.

Mr. Erdogan and Mr. Orban may be outliers in their organizations, but they are able to use the requirement for consensus in both NATO and the European Union to get their political concerns addressed by blocking the action of all the others, even temporarily.

On Wednesday, a meeting of NATO ambassadors could not reach consensus on a first vote to proceed with the requests for membership because Turkey said it first wanted NATO to address its security concerns. In particular, Ankara wants Finland and especially Sweden to end what Mr. Erdogan has called support for “terrorist organizations” in their countries, primarily the Kurdistan Workers’ Party, or PKK, as well as to lift export bans on certain arms sales to Turkey.

Turkey’s decision to block consensus came hours before the Turkish foreign minister, Mevlut Cavusoglu, was set to meet with Secretary of State Antony J. Blinken in New York; Turkey wants its security concerns to be addressed before NATO’s annual summit meeting in late June.

In an address to his lawmakers in Parliament on Wednesday, Mr. Erdogan criticized at length Western support for Kurdish groups that Ankara sees as a terrorist threat.

“It wouldn’t be wrong to say that we are bittersweet watching the solidarity and cooperation in the region, the sources used, the arms opened, the tolerance shown,” he said. “Because we, as a NATO ally who struggled with terror for years, whose borders were harassed, big conflicts occurred just next door, have never seen such a picture.”

Turkey “asked for 30 terrorists,” he said. “They said: ‘We are not giving them,’” Mr. Erdogan told the Parliament. “You won’t hand over terrorists but you want to join NATO. We cannot say yes to a security organization that is devoid of security.”

The PKK is a Kurdish guerrilla group that has fought a decades-long separatist insurgency in parts of Turkey. It was designated by the United States as a terrorist organization in 1997.

Mr. Erdogan remains angry over support from Washington and Stockholm for a PKK-affiliated militia in Syria, where the group was fighting the Islamic State. His government last year rebuked the United States and Sweden over the matter. And Turkey has demanded the extradition of six alleged PKK members from Finland and 11 alleged PKK members from Sweden.

Mr. Erdogan has said these issues cause him not to have “favorable thoughts” about the membership of the Nordic countries. But he has not said that he would veto their applications.

On Saturday, Ibrahim Kalin, Mr. Erdogan’s spokesman and foreign-policy adviser, said: “We are not closing the door. But we are basically raising this issue as a matter of national security for Turkey.”

National security is Mr. Orban’s argument, too. Hungary is dependent on Russia for its energy, getting 85 percent of its natural gas and 65 percent of its oil supply from Russia, as well as using Russian technology for its nuclear power plants.

While Hungary has approved all previous sanction packages, including an embargo on Russian coal, Mr. Orban proclaimed that an oil embargo would be the equivalent of an “atomic bomb” for the Hungarian economy.

But like Mr. Erdogan in NATO, Mr. Orban this time is the sole holdout, in his case, in the weekslong E.U. efforts to finalize a gradual embargo on Russian oil, the headline measure in a sixth package of sanctions since the invasion of Ukraine.

Talks began in mid-April. After extensive consultation between E.U. officials and diplomats from the bloc’s 27 member states, a proposal was put on the table incorporating different positions in early May.

But Hungary seemed to be moving the goal posts. The first proposal gave extensions to Hungary and Slovakia so they could find alternative suppliers. While the other 25 E.U. members would have until the end of the year, Hungary and Slovakia would have until the end of 2023.

Understand Turkey’s Economic Crisis

How did Turkey’s economy go so wrong? Before the pandemic, Turkey was trying to ward off a recession caused by mountainous debt, steep losses in the value of the lira and rising inflation. But the crisis ​has sped up in recent months​​, primarily because of President Recep Tayyip Erdogan’s policies.

Cutting interest rates. The most recent crisis has been caused by Mr. Erdogan's direct interference in monetary policy, including his insistence on lowering interest rates in the face of staggering inflation — precisely the opposite of what economists prescribe.

Inflation soars. Low interest rates put more money into circulation and tend to drive up prices. In Turkey, the inflation rate has surged past 20 percent amid Mr. Erdogan’s policies, and skyrocketing prices are causing misery among the poor and impoverishing the middle class.

The lira plummets. The country’s currency has nose-dived in recent weeks. Over the past year, the lira has lost more than 48 percent of its value. That steep decline means prices for imported goods and electricity have been steadily rising, and people are struggling to afford food and fuel.

Public unrest grows. Sporadic protests have broken out around Turkey and the opposition parties have called for a series of rallies to demand a change of government. Scores of people have been detained for joining street protests.

Political pressure mounts. Facing an election in 2023 and sliding in opinion polls, Mr. Erdogan has doubled down on his financial approach and seems convinced that his strategy will enable the economy to grow out of its problems. Most economists, however, say a crash is more likely.

Then Hungary demanded, and secured, even more time. The latest version of the package would grant it until the end of 2024, but Mr. Orban has insisted that Hungary would need billions from the bloc to shield his nation’s economy. His foreign minister, Peter Szijjarto, said that to use different oil and modernize Hungary’s energy system would cost between 15 billion and 18 billion euros and take five years.

Hungary’s block on an E.U. oil embargo, breaking unprecedented unity in punishing Russia, was well-received in Moscow. Dmitri Medvedev, Russia’s former president who currently serves as deputy chairman of the country’s national security council, said Mr. Orban’s opposition to the oil embargo was “a courageous step for voiceless Europe.”

In a post on his Telegram channel on May 6, Mr. Medvedev wrote: “Apparently, the most sensible leaders of the E.U. countries are tired of moving quietly to the precipice along with the entire sterilized European herd being led to the slaughter by an American shepherd.”

Diplomats said that they expected Mr. Orban eventually to acquiesce to an oil embargo, having secured both a long extension and extra funding for Hungary, but that he could drag the talks out even longer, perhaps until the end of the month when leaders are due to meet in person in Brussels to talk about Ukraine.

NATO officials expressed the same confidence about Mr. Erdogan — that he will eventually agree to back Sweden and Finland joining NATO in return for some concessions that will help him politically at home, with his economy in crisis and new elections only a year away.

Alexander Stubb, a former Finnish prime minister and foreign minister, said that “the Finns are cool and collected and so are the Swedes — this will work out.”

In the end, he said, “this is about security in Europe and about strengthening the alliance, and both Finland and Sweden are strong advocates of Turkish membership in the European Union.”

In 1999, he said, it was the Finnish presidency of the European Union that opened the door for Turkish accession, “and our friends in Ankara will remember that.”

Sauli Niinisto, the president of Finland, said in Stockholm that the Turks “have communicated to us from many sources that Turkey would not block membership.” A fast process is still possible, he said.

Jens Stoltenberg, the NATO secretary-general, said on Sunday, “Turkey has made it clear: Their intention is not to block membership. Therefore, I am confident we’ll be able to address the concerns that Turkey has expressed in a way that doesn’t delay the accession process.”

At least not too much.

Carlotta Gall contributed reporting from Kharkiv, Ukraine; Benjamin Novak from Budapest; and Johanna Lemola from Helsinki, Finland.

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BBC

SANS TITRE

During World War One, the scarecrows of Germany began to disappear from fields. It wasn't that they had gone for a wander, it was because there was a serious shortage of clothing. The British Navy had introduced a blockade of European ports to starve Germany and Austria-Hungary of goods and raw materials, including cotton, so the scarecrows' garments had become too valuable to be left for the birds.

In 1916, the German clothing industry was urgently placed under state control, and the private trade of second-hand garments was forbidden. "An appeal was made to the patriotism of German women to maintain a simplicity of dress 'more in keeping with the seriousness of the times'," noted a trade report written in 1918 for the US Department of Commerce. The authorities rationed stockings to two pairs per person every three months, introduced a rule on maximum dress-length, and requisitioned old blankets, table-cloths and handkerchiefs for recycling – even the linen on which old maps were printed.

It became clear that an alternative to cotton-based textiles was needed, not least to supply the armed forces in the trenches. Various other materials were explored, such as mungo (recycled wool), shoddy (a byproduct of wool processing), flax, and even paper. But one researcher based in Vienna, Gottfried Richter, had a suggestion for something better. He had been working on it for 15 years, and reckoned it could solve Germany and Austria-Hungary's clothing woes. It was a plant that, with highly fibrous stems, could be woven into thread, matching other materials like flax for quality, and already growing widely and voraciously in the forests and meadows of Central and Eastern Europe. 

The wonder plant, according to Richter, was the common stinging nettle.

The 'hairs' of a stinging nettle are hollow to allow irritating chemicals to flow through them and into their victim's skin – they act like tiny needles (Credit: Alamy)

Following Richter's advice, the authorities invested millions of marks to plant the weed along the Danube, and nettle-based yarns began to be made. "Nettle fibre is considered the best substitute for cotton that Germany has found. It is now being produced on a large scale for military use," the authors of the US Department of Commerce report concluded.

Nettles, with their nasty stings, may not sound very luxurious to wear, but fortunately their defensive needles are neutralised during manufacture. Our ancestors also realised this: its use as a textile goes back centuries. In more recent decades, the German fashion designer Gesine Jost has used nettles to make tops, coats and skirts, drawn to the fact that the plant needs less pesticide and water to grow compared with cotton. And its fibres have even been spun to make into a bikini as an experiment in sustainable materials ("It's not terribly comfortable when it's next to your skin… it is a slightly hairy fibre," said the swimwear's creator, Alex Dear of De Montfort University, at the time.)

Dead nettles are often sold as garden plants, though they look very similar to the stinging kind (Credit: Getty Images)

But clothing is far from the only use for the plant: there are many more applications, from treating aching bones to keeping awake at night. Anyone who has touched the nettle's tiny needles or had to remove it from their gardens might struggle to love such an annoyingly painful weed, but perhaps the nettle deserves more admiration. In past years, environmentalists and gardeners have marked this week in May as "Be Nice to Nettles" week. Could it be time to embrace the countryside's most annoying stinger?

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Variants of the Urtica plant, with its jagged leaves and fibrous stems, can be found naturally across the world, growing in moist, shady places like forests, near rivers or in ditches alongside roads. Not all of them sting, but the most common species U. dioca, and the dwarf version U. urens, can be painful if you brush your hand across them.

These nettles have tiny hairs, called trichomes, that are essentially little hypodermic needles waiting to inject their contents into your skin. Inside them is a fluid containing formic acid, histamine, acetylcholine and serotonin. It's why the word nettle derives from the Anglo-Saxon word "noedl" (needle) and its scientific name Urtica means "to burn".

However it is, in principle, possible to avoid the sting with a firm grip – as the idiom "grasp the nettle" advises – though it's best not to try this at home. And fortunately when the plant is cooked, dried or processed, the trichomes are destroyed. (Incidentally, dock leaves – Rumex obtusifolius – which some say can mitigate a sting's pain, are more likely placebos.)

Given the nettle's ubiquity and utility, people have collected and cultivated the plant for centuries. Archaeological digs in the UK show that as far back as the Bronze Age, people used a subspecies of the plant to make their clothing, realising its easily accessible stems could make for soft, strong textiles.

Over the centuries, the nettle has been entwined with folklore and stories. In Hans Christian Anderson's tale The Wild Swans, a princess must silently – and painfully – knit 11 nettle shirts to save 11 of her brothers, who have been turned into swans by their evil stepmother.

Nettles are also associated with Norse legend – specifically stories of Thor, and his companion Loki, the latter of whom supposedly invented a fishing net made from nettle yarn to catch salmon. The plant, however, has yet to appear in a storyline in the Marvel Cinematic Universe franchise. 

The comma butterfly likes to lay its eggs on stinging nettles, and it's thought that their abundance in the UK has helped the species to reverse its decline (Credit: Alamy).

Around 2,000 years ago, the Romans ate the plant, used it for meat tenderisation, and there's an intriguing story that can be traced back to an Elizabethan herbalist who suggested that Roman soldiers brought seeds with them to the UK, so they could lash themselves with the stems and leaves to increase bloodflow and keep warm in the chilly British climate. It's unclear whether this often-repeated tale is entirely true, because key details such as the location of the planting have been shown to be false (and it would seem hot nettle soup would be the smarter choice), but perhaps it worked for them as a distraction.

Also embedded in nettle folklore, there are stories about Native Americans stinging themselves deliberately as a part of ceremonial rituals, to stay awake during all-night vigils, and as a way to counter joint pain.

There is certainly something to this last application. In 2000, researchers conducted a small but robustly-designed trial to test claims of nettles' pain-relieving powers. Obviously stinging hurts, but the scientists found that people suffering from arthritic discomfort in their thumb or index finger were more likely to report relief from their aches after nettle stings, compared with a group of people who applied a similar-looking leaf with no sting. (It would be inadvisable to self-administer without medical advice: nettles can cause severe allergic reactions in some people.)

From working with contaminated city soil to reconsidering weeds, pests and even lawns, gardening is changing as we adapt it to the realities of modern life. This series takes a look at its future in the 21st Century – and explores how it can be updated to fit with modern sensibilities and challenges, such as environmental awareness and pollution.

But that's not all the nettle has to offer. In 2018, the scientists Dorota Kregiel, Ewelina Pawlikowska, and Hubert Antolakof Lodz University of Technology in Poland compiled a review of many more benefits of nettles. The weed, they conclude, is an "ordinary plant with extraordinary properties" and has largely been underestimated.

For starters, the trio write, nettles do a lot to improve the environments in which they grow. They can improve soil that has been over-fertilised, and reduce its heavy metal content. They also promote biodiversity through the various species of insect they support, such as the red admiral, small tortoiseshell, or peacock butterflies, and would have potential as a carbon sink if farmed commercially.

Nettles also have top-notch nutritional credentials: they contain a level of iron that can rival more fashionable leaves such as spinach or kale. And they're also a source of zinc, iron and magnesium, and contain more protein than many other green vegetables

The religious procession "Jesus of Great Power" in Ecuador traditionally involves a 'Cucurucho' walking with stinging nettles on their back in penitence (Credit: Getty Images).

Many cuisines have already embraced the plant: boiled nettles with walnuts is a common dish in Georgia, for example, while Romanians make sour soup using young nettle, according to Kriegel and colleagues. In the UK, the leaves are used to wrap up a type of Cornish cheese called yarg, changing the acidity of its surface and affecting the way the curd matures. And you can also make bread with nettle, either by embedding the leaves, or grinding it up to make a flour. (Kriegel and colleagues do point out, however, that nettles always need to properly prepared before consumption, to avoid any allergic reactions.)

Finally, there are the myriad medicinal uses. Plenty of the claimed herbal benefits lack scientific evidence, so may be most useful for their placebo effects, but there have been some studies with intriguing results. For example, a dietary supplement containing nettles could help to alleviate the symptoms of urinary tract infections and enlarged prostrates. Meanwhile, there have been claims that nettles could help to treat the symptoms of hayfever – however, here the evidence is a little more tentative.

For more stories about plant life and the role it plays on our planet, please visit Our Green Planet, a digital initiative from BBC Earth in association with The Moondance Foundation. It aims to raise awareness of the beauty and fragility of our planet’s green ecosystems, forging a deeper understanding of the important role that plants play in biodiversity.

So why are nettles not farmed and sold more widely – or allowed to grow in gardens as free plants with bonus properties?

For now, the plant remains more likely to be seen in the wild than growing in a field. Part of the reason is that post-harvesting can be expensive for farmers: the stems and leaves need to be dried out for processing, which can be costly. Still, if consumer demand for nettles were to increase – as a food, a medicine, or a textile – then that could change the economics.

There's really no reason not to let them grow elsewhere though. With their delicate flowers and distinctive pointed leaves, wild nettles have a strong resemblance to another, unrelated group of plants, the dead nettles (in the genus Lamium) – which are popular garden additions, actively sought out to add lush foliage to pots and borders. (It's thought that dead nettles might have evolved a similar appearance on purpose, to trick animals into avoiding them though they lack a sting.) 

Who knows, in 10 years' time, nettles might be in some of the most carefully-manicured gardens – or even a part of your wardrobe.

*Richard Fisher is a senior journalist for BBC Future and tweets @rifish

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L'Humanité

Rousseau, prof de philo, rempile pour le meilleur

Nos recommandations culturelles

Télévision La série scolaire coproduite par France Télévisions revient en seconde saison. Toujours aussi dilettante, attachant et plein d’humour, son héros embarque toutes les générations derrière lui.

Caroline Constant

La terminale est la seule classe du secondaire où les élèves peuvent accéder à la philosophie. Et ce n’est pas anodin : c’est aussi un âge où les destins basculent, en devenant adulte. C’est en partant de ce constat que Thomas Boullé, qui a travaillé sur les scénarios de la série Tandem (France 3), mais aussi d’ Une mère parfaite (TF1), a adapté, très librement, la série espagnole Merli. Soit un professeur de philosophie, Benjamin Rousseau, face aux dilemmes de ses élèves, qu’il oblige à réfléchir. Rousseau est hors cadre, il est très inspiré par le Cercle des poètes disparus (son film préféré). Il vit chez sa mère, Eva (Annie Duperey), avec son fils, Théo (Louis Duneton), et a beaucoup de mal à construire ses aventures sentimentales.

Benjamin Rousseau (formidable Charlie Dupont) s’inscrit dans un genre, la série scolaire. Mais, dans la série, « ce sont les élèves, les héros. L’histoire est racontée de leur point de vue, ce qui amène de la fraîcheur et de l’énergie », insiste Thomas Boullé. Pour autant, Rousseau est transgressif : il ne règle pas les problèmes des élèves, il n’agit pas de façon « intrusive », comme le défunt Instit ou la Sam de TF1. Il intervient au contraire dans leur vie par l’intermédiaire de la matière qu’il dispense. À chaque épisode correspond l’histoire d’un élève, confronté à une difficulté, à un choix. Benjamin Rousseau s’en empare et axe son cours, et les auteurs qui vont avec, sur l’alternative qui se pose à l’élève : pour Zoé, jeune fille fêtarde qui se met en danger, il va parler de responsabilité ; pour Léna, transgenre qui hésite à se faire opérer, ce sera le thème de la nature ; pour Inès, enceinte, celui du destin ; pour Gaétan, gamin issu de l’immigration qui se voit accusé d’avoir volé sa place de bon élève, la guerre…

Un débat permanent

Au passage, entre deux philosophes, Rousseau cite aussi Louise Michel, Nelson Mandela ou Dark Vador. « Nous choisissons des thématiques, mais il n’existe pas de bonne réponse aux questions que pose Benjamin : cette réponse dépend du choix, que Rousseau veut éclairer, de chacun de ces adolescents. La philosophie est dans ce contexte une boîte à outils, pas une recette », explique Thomas Boullé. Le scénariste insiste : « Benjamin Rousseau estime qu’il n’y a pas de question taboue. Pour les élèves, c’est un adulte qui n’essaie pas de les protéger, mais qui leur met le nez dans leurs contradictions, phase indispensable pour réaliser un choix éclairé. »

La famille de Benjamin se situe dans le même schéma, obligée au débat permanent. La mère, le fils et le petit-fils n’ont pas les mêmes références, mais incarnent la liberté de leur époque : « Eva représente la liberté version hippie, Benjamin Rousseau la liberté façon “punk no future” et Théo la liberté des millenials, avec la volonté de respecter toutes les différences », souligne Thomas Boullé. «  C’est un plaisir d’écrire ces scènes, parce que tout le monde y a raison et tort à la fois », s’amuse le scénariste. Une série qui peut plaire à toutes les générations, par son entrain et les questions qu’elle pose… qui sont justement au programme de l’épreuve du bac de philosophie, le 15 juin.

PhilosophieSéries téléviséesfrance 2
France24 - World

Israel's ruling coalition loses majority after left-wing Arab MP quits

Issued on: 19/05/2022 - 15:37Modified: 19/05/2022 - 15:47

NEWS WIRES

A left-wing Arab Israeli lawmaker quit the governing coalition on Thursday, citing among other factors police aggression at an Al Jazeera reporter's funeral, rendering the government a minority in parliament.

The decision by Ghaida Rinawie Zoabi of the dovish Meretz party leaves the coalition headed by right-wing Prime Minister Naftali Bennett with just 59 out of 120 seats in Israel's parliament, the Knesset.

The development does not, however, necessarily indicate that the coalition -- an alliance of parties ranging from the Jewish right and Israeli doves to an Arab Muslim party -- is set to collapse.

Approving a motion to dissolve parliament and call new elections requires 61 votes.

Several opposition lawmakers, including Zoabi and members of the Arab Joint List, are bitterly opposed to the current opposition leader, former premier Benjamin Netanyahu.

Netanyahu -- in office from 1996 to 1999, and again from 2009 until June 2021 -- has been outspoken about his desire to topple the Bennett government, force new polls and return to power.

But the prospects of 61 opposition lawmakers supporting new elections that could return Netanyahu to power remain far from certain.

In a letter announcing her decision to leave the coalition, Zoabi said: "Again and again the heads of the coalition have taken hawkish, rigid and right-wing stances regarding basic issues of utmost importance for Arab society."

She referred to unrest at the Jerusalem's flashpoint Al-Aqsa mosque compound, tensions in the Sheikh Jarrah neighbour of Israeli-annexed east Jerusalem, and "the funeral of Palestinian journalist Shireen Abu Akleh."

Abu Akleh, a veteran reporter, was shot dead during an Israeli army raid in the West Bank last week.

Palestinians and the TV network said Israeli troops killed her, while Israel said she may have been killed by Palestinian gunfire or a stray shot from an Israeli sniper.

In a raid that has sparked international outrage, baton-wielding Israeli police beat several pallbearers as they carried the journalist's coffin out of a hospital before her burial.

Police said they were acting against rioters and a need to suppress "nationalistic", or Palestinian, chants.

"I cannot continue supporting the existence of a coalition that harasses my community in this disgraceful manner," Zoabi wrote.

A member of Israel's 20 percent Arab minority, Zoabi had been nominated to serve as Israel's consul-general in Shanghai, taking up her post over the summer.

It was not immediately clear how her departure from the coalition could impact that nomination, but if she takes a diplomatic role she would be compelled to leave the Knesset, with Meretz naming her replacement.

(AFP)

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Israeli police clash with mourners at funeral of slain Palestinian journalist

Israel launches probe into police actions at Al-Jazeera journalist's funeral

Palestinians honour slain journalist, reject joint investigation with Israel

New York Times - World

Selfies Further Endanger Rare Phallic Plant, Conservationists Fear

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In Cambodia, video of women suggestively joking around with a protected carnivorous specimen prompted a government admonition: Hands off, people.

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By Richard C. Paddock

The three women shrieked and giggled as they plucked the tubular pitchers from rare carnivorous plants in the mountains of Cambodia. The phallic shape of the pitchers reminded them of something, they joked as a friend filmed the scene with a phone.

“Everyone! This looks very familiar to me, like I have seen it before,” a woman in a blue dress says as she enthusiastically grabs the pitchers of the Nepenthes mirabilis plant. “There are a lot of them here. Oh my god!”

The women broke off some of the distinctive appendages, which the plants use to trap insects. Holding them suggestively for the camera, they compared the pitchers’ sizes to the physique of different men from various parts of Cambodia. “I want all of them,” says the woman in blue, displaying four plucked pitchers for the camera.

The widely viewed video prompted Cambodia’s ministry of environment to warn the public last week not to pick the pitchers of the plant, which is an endangered species and protected by law. Conservationists are concerned that the growing popularity of smartphones and selfies could increase pressure on the rare plants.

“What they did was wrong,” the ministry said in a post on its Facebook page above photos of the women picking and holding the pitchers. “Do not do it again in the future. Thank you to everyone who loves and cherishes our natural resources. But please do not pluck the Nepenthes plant, otherwise you will destroy it.”

The women have not been publicly identified, and the government is not seeking to punish them, the ministry said.

There are more than 100 species of Nepenthes, which is one of the many genuses of carnivorous plants found around the world. The Nepenthes has evolved to produce an elongated receptacle, known as a pitcher, with a lid that can close and trap insects inside. The pitcher secretes nectars that attract insects.

Once caught, the insects slowly dissolve inside the pitcher, which absorbs the nutrients. The ability to catch insects enables the Nepenthes to grow in poor soil. In certain species of Nepenthes, the pitcher has a phallic appearance when its lid is closed. The resemblance can be so striking that some varieties of Nepenthes have earned a nickname: the “penis fly trap.”

Neth Pheaktra, a spokesman for the ministry of environment, said Cambodia has five species of Nepenthes, and all of them are protected.

Some websites have identified the plants in the video as Nepenthes bokorensis or Nepenthes holdenii. But Mr. Neth Pheaktra said the species the women picked is actually the Nepenthes mirabilis, found in Cambodia’s Bokor Mountains.

“As this plant is a rare species, we need to protect it,” he said on Wednesday. “The ministry of environment is educating all people to preserve this plant.”

After the ministry issued its warning, he said, it received mainly positive responses from the public. “Now more people love nature and participate with the government for the conservation of biodiversity,” he said.

The problem of people seeking out and picking the Nepenthes pitchers is relatively new, Mr. Neth Pheaktra said. “This has been happening very recently, and it was spreading online, which could lead to bad behavior by other visitors,” he said.

Roun Ry in Phnom Penh contributed reporting.

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L'Humanité

Juges et patrons (mais avant tout patrons)

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Télévision Marion Lippmann a capté un an de la vie du tribunal de commerce de Marseille. Les secrets de cette institution seront-ils tous révélés ?

Grégory Marin

L’institution nourrit bien des fantasmes. Marion Lippmann a choisi le tribunal de commerce de Marseille, le plus ancien de France, installé en 1455, pour tenter de saisir les subtilités de la justice commerciale et son utilité. Spécialement dans une période où nombre d’entreprises, les petites surtout, ont subi bien des affres. Il faut voir l’afflux de petits patrons qui se succèdent au guichet pour déposer des dossiers, réclamer des conseils, préparer une audience…

Catherine, elle, vient de prendre la robe. Cadre dans le domaine du luxe, elle a créé sa marque juste avant la pandémie (aïe !), mais voulait « donner de son temps ». C’est l’une des huit seules femmes dans un tribunal qui compte 80 juges, tous bénévoles, « tous chefs d’entreprise ou dirigeants ». Un « univers élitiste » (c’est elle qui le dit) mais qui « cherche à s’ouvrir » à la diversité… des entreprises. Car le profil type lorgne plus du côté du mâle quinquagénaire qui a réussi dans le BTP que de la trentenaire d’origine immigrée gestionnaire d’un fast-food.

Système « unique au monde »

On suit la nouvelle juge dans son apprentissage. Cornaquée par un ancien, elle va voir défiler les cas, s’accumuler les dossiers… Catherine, « cheffe d’entreprise avant tout », qui aime « la rentabilité, le challenge, la compétition », va se rendre compte que les audiences de justice consulaire ne sont peut-être pas aussi solennelles que celles de pénal ou de civil, mais, comme pour elles, les décisions prises entre ces murs peuvent être lourdes de conséquences.

Leur envie de se mettre au service de leurs pairs est-elle la seule motivation de ces juges qui peuvent y consacrer jusqu’à quatorze ans de leur vie (1) ? C’est que ces magistrats consulaires « jugent leurs pairs », un système « unique au monde », commente l’autrice du documentaire. Comment alors se montrer « juste et loyal », trancher en toute indépendance en évitant tout conflit d’intérêts ? Le sujet est à peine effleuré vers la fin du film. Et ni le temps long accordé à la documentariste, ni les scènes prises lors de la messe de rentrée (pour une institution laïque !) censée transmettre un « esprit de justice et ­d’équité » ne permettent de lever cette ambiguïté.

documentairejusticemarseille
BBC

Ukrainian widow confronts Russian soldier accused of killing her husband

By Sarah RainsfordBBC News, Kyiv

In the very first days of this invasion a 62-year-old unarmed civilian was shot dead on a village street outside his Ukrainian home. His name was Oleksandr Sheloipov.

Three months later and the captured Russian soldier accused of killing him is in Kyiv being tried for a war crime.

Standing up in court to confront the 21-year-old defendant on Thursday was Kateryna Shelipova, the widow of the man killed.

Did he repent his crime, she asked?

The Russian tank commander, Vadim Shishimarin, replied that he admitted his guilt and asked for her forgiveness. "But I understand you won't be able to forgive me," he added.

Kateryna Shelipova hadn't finished. 'Tell me please, why did you [Russians] come here? To protect us?,' she asked, citing Vladimir Putin's justification for the invasion of Ukraine.

'Protect us from whom? Did you protect me from my husband, whom you killed?".

The soldier had no answer to that.

This landmark trial marks the first time a Russian serviceman has been put on the stand for war crimes since the invasion of Ukraine was launched in February.

And perhaps such raw encounters are what such trials are about, at least in part. Forcing a soldier - who ignored all the rules of war - to face up to exactly what he has done and the suffering he has caused.

Sgt Shishimarin has pleaded guilty and Ukrainian prosecutors are asking for him to be sentenced to life imprisonment.

On Wednesday, Ms Shelipova told me she actually felt sorry for the soldier, but she could not forgive him for this crime.

She heard the shots that killed her husband, then saw Sgt Shishimarin through her gate - holding his weapon.

Five minutes later she says she saw her husband's body: "He was dead with a shot in his head. I started screaming very loudly."

"The loss of my husband is everything for me," Ms Shelipova said, adding: "He was my protector".

'It killed him'

Recalling the events of 28 February, Vadim Shishimarin said he and a small group of other Russian soldiers had become separated from their unit and hijacked a car in order to return to it.

"As we were driving, we saw a man. He was talking on the phone," the defendant said.

He claimed that he hadn't wanted to fire the fatal shots, that he was following orders - threatened by another soldier if he refused to do as he was told.

"He said I would be putting us in danger if I didn't. I shot him at short range. It killed him," the 21-year-old tank commander told the court.

We also heard from a second Russian soldier who witnessed the killing in February and later surrendered to Ukrainian forces.

Ivan Maltysev, another slight and young-looking 21-year-old, told the court how the Russian soldiers spotted 62-year-old Oleksandr Shelipov while they were driving the stolen car.

Mr Maltysev claimed that Vadim Shishimarin was then ordered to shoot the victim because he was on the phone.

"Vadim didn't do it. So the soldier, whose name I don't know, turned round in the car and shouted that Vadim had to carry out the order, or we would be informed on".

"At this point, we were almost alongside the civilian and, under pressure, Vadim fired. He fired three or four rounds."

Ukraine has so far identified more than 11,000 possible war crimes committed by Russia.

Moscow has denied its troops have targeted civilians, but investigators have been collecting evidence of possible war crimes to bring before the International Criminal Court (ICC) in The Hague.

The ICC is sending a team of 42 investigators, forensics experts and support staff to Ukraine. Ukraine has also set up a team to preserve evidence to enable future prosecutions.

Could Putin be prosecuted for war crimes?

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France24 - World

France's crop yields will be 'very poor' due to unprecedented drought

Issued on: 19/05/2022 - 15:51

NEWS WIRES

Extremely dry weather has caused severe damage to grain crops in some parts of France and substantial rain will be needed by early June to allow those in large producing regions to pull through, an agricultural institute said on Thursday.

France, the European Union's largest grain producer, has seen little rain in the past months and is experiencing record temperatures for May, a crucial month for winter crop development, prompting wheat prices to soar in recent weeks as concerns of tight global supplies worsened.

"There will be two situations coexisting in France. First the shallow to medium soils where very clearly the crops have already suffered and will not recover and yields will be very poor," Jean-Charles Deswarte, agronomist at crop institute Arvalis, told Reuters.

"Then you have irrigated situations or with very deep soils where for the moment we continue to think that in the end it can go quite well because, if not excessive, dry weather leads to less diseases and beneficial radiation," he added.

>> France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’

Regions with deep soils are mostly located in northern France and account for about half of the country's output.

However, Deswarte noted that "substantial" rain of between 30-50 millimeters (1.2-2.0 inches) by early June would be needed in these regions and that water restrictions that limit irrigation were rising in France.

It usually rains about 200 millimeters between March and June but there were only 50-60 millimeters so far, he said.

"We must be frank, today with the hydrological forecasts that Meteo France produces for the end of May and early of June, there will be a whole part of plots in France which will in any case be permanently affected by then," Deswarte said.

In regions with superficial to mid-level soils, about a third of the crop potential had already been lost, with damage on some parcels reaching 50%, Deswarte said. It was too early to give a country-wide forecast, he added.

For spring crops, which are at an early stage of development, water use would be crucial, he said.

"Whether it be for corn, sunflower or sorghum, when there is no water there is no plant," he said, noting that many farmers were using their irrigation quota to "save their wheat crops".

The French environment ministry on Thursday warned that more water restrictions would be imposed in the event of foreseeable water shortages.

(REUTERS)

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France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’

Iranians gather in mass protest against water crisis caused by dried-up river

Down to Earth

Winter droughts: The new normal?

New York Times - World

U.K. Lawmaker Reportedly Arrested Over Rape Allegations

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The arrest, of a man who has not yet been identified, was the latest in a string of sexual misconduct allegations against members of Parliament.

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By Megan Specia

LONDON — A British lawmaker was arrested on Tuesday on suspicion of rape and other sexual assault offenses, according to British news media reports, the latest in a string of sexual misconduct allegations against members of Parliament in recent weeks.

London’s Metropolitan Police Service has confirmed that its officers arrested a man serving in public office over a complaint received two years ago, but did not confirm his name or his occupation.

The arrest follows several incidents of misogyny and allegations of sexual misconduct in recent weeks, and the criminal conviction of a lawmaker, a slew of reports that has renewed longstanding concerns about the culture of the Westminster Parliament.

Speculation about the arrested lawmaker’s identity has swirled in Westminster, but no official statement identifying the suspect has been published. The office of the chief whip of the governing Conservatives, Chris Heaton-Harris, said in a statement that one of the party’s lawmakers, a man, had been asked not to come to Parliament while the investigation continued.

The police said in a statement that “a man, aged in his 50s, was arrested on suspicion of indecent assault, sexual assault, rape, abuse of position of trust and misconduct in public office.” The statement added that an investigation was ongoing.

The authorities received a report in January 2020 “relating to alleged sexual offenses having been committed between 2002 and 2009,” in London, the police statement said.

The man was taken into custody but has since been conditionally released, the police said.

Members of Parliament began weighing in on the allegations on Wednesday. Liz Truss, the foreign secretary, told Sky News that she was “concerned about the reports” but added, “Clearly this is a matter for the police.”

“It is worrying that we are seeing these appalling accusations again about a parliamentarian,” she said.

The arrest comes on the heels of a number of troubling incidents in Parliament that have shone the spotlight on what appear to be pervasive issues of misogyny and sexual misconduct in the legislature.

The resignation in April of Neil Parish, a Conservative lawmaker who admitted to watching pornography twice while seated among his colleagues on the benches of the House of Commons, brought calls for change.

Days before that, another Conservative lawmaker, Imran Ahmad Khan, was expelled from the party after being found guilty of sexually assaulting a teenager; he later resigned his seat.

Last month, The Sunday Times reported that some 56 lawmakers, including three cabinet ministers and two “shadow” cabinet ministers from the opposition Labour Party, had been referred to an independent watchdog over sexual misconduct claims since the monitor was created in 2018.

The Prospect union, which represents parliamentary workers, said that the lawmaker who was arrested had not been barred from entering the site, but added that there was a voluntary agreement in place with the Conservative Party that he would stay away.

The union has called for the lawmaker to be barred until the conclusion of any investigation, a call it has also made in previous cases.

Garry Graham, the deputy general secretary of the union, said that voluntary agreements did not work, adding that Mr. Khan, the recently convicted lawmaker, had attended Westminster while investigations were ongoing despite agreeing not to.

“What will it take for Parliament to finally take its responsibility to its staff and visitors seriously and suspend access to the estate for parliamentarians under investigation for sexual offenses?” he said. “Parliament has the same responsibilities towards its staff as any other workplace and it must live up to them.”

Rachel Reeves, a senior Labour Party lawmaker, told the broadcaster ITV that the incidents “have to be a wake up call” about wrongdoing in Westminster.

“In any other workplace, after accusations like this they would be banned, and we do need to look again at not just the culture of Westminster but also about the rules because there is a duty of care to protect other people that work in the House of Commons,” she said.

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France24 - World

UK police concludes 'partygate' investigation into Johnson government

Issued on: 19/05/2022 - 13:43

NEWS WIRES

Britain's Metropolitan Police said Thursday it has concluded its investigation into breaches of COVID-19 regulations at British government offices, including Prime Minister Boris Johnson’s official residence, with a total of 126 fines issued over the offenses. 

Police said they issued fixed-penalty notices to 53 men and 73 women for gatherings that took place on eight dates between May 2020, at the height of the first wave of the pandemic, and April 2021. Some people received multiple fines. The case has been dubbed “partygate” by the media.

Johnson apologized last month after he revealed that he was among dozens of people who paid a police fine for attending lockdown-breaching parties and gatherings. That made him the first British leader to be sanctioned for breaking the law while in office.

Revelations that Johnson and other senior officials gathered illegally in government buildings at a time when millions in the country stuck to government lockdown restrictions to slow the spread of COVID-19 have angered voters and triggered calls for Johnson to resign.

The conclusion of the police investigation means that results from a separate probe by a senior civil servant can now be published. Government officials say the report by Sue Gray will be published as soon as possible.

Police do not identify the people who received fines, but Treasury chief Rishi Sunak, as well as Johnson's wife, Carrie, have said they were among those fined along with Johnson for attending a birthday party thrown for the prime minister. 

Ed Davey, leader of the Liberal Democrats, said the Gray report should now be “published without delay.”

“The public made huge sacrifices while Boris Johnson partied, they deserve the full truth," he tweeted. 

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Proposed unilateral action on N. Ireland is 'wrong', Sinn Fein tells UK's Johnson

UK Conservatives lose London strongholds, in blow to Boris Johnson

Partygate

UK lawmakers order investigation into whether Johnson lied to parliament

New York Times - World

With Gas Pumps All but Dry, Sri Lanka Faces Its ‘Most Difficult Time’

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The island nation’s new prime minister revealed that the country’s economic disaster was even worse than imagined.

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By Mujib Mashal

COLOMBO, Sri Lanka — When he was turned away from a gas station in Sri Lanka’s capital on Monday after waiting in line for six hours, Ravi Chandra, a tour manager, decided to return before dawn the next day to see if his luck would improve.

Tuesday was no better: Five hours in, the pump was still covered with “No Petrol” signs and sealed in yellow crime-scene tape. “They say they are out of petrol, and they don’t know when they will get more,” he said.

A day after Sri Lanka’s new prime minister warned that his first peek into the government’s books had revealed an economic crisis even worse than imagined, the island nation found itself all but out of fuel, with life growing increasingly miserable for its 22 million residents.

Ranil Wickremesinghe, who took on the role last week as widespread protests forced his predecessor into hiding on a military base, said on national television on Monday that the government could not find even $5 million to import gasoline. With no money to pay them, fuel ships remained anchored offshore in Sri Lankan waters, their cargos out of reach.

“The next couple of months will be the most difficult ones of our lives,” Mr. Wickremesinghe said in his address to the nation.

Despite years of warnings that the ruling Rajapaksa family was mismanaging the country, the dizzying pace of Sri Lanka’s economic collapse in the past few months has brought economic desperation that many describe as even worse and more widespread than during the nation’s three-decade-long civil war that ended in 2009.

The country had kept borrowing beyond its means to feed the needs of a bloated system, a large military, and the vanities of a leadership that took on huge postwar construction projects with questionable economic logic. When pandemic restrictions dried up the flow of tourism dollars and the debt piled up to unsustainable levels, the leaders showed little urgency in finding solutions or seeking help.

Now, a large part of the population is struggling to scratch together three meals a day, and cooking gas has been out for weeks. Hospitals are short on lifesaving medicines because pharmaceutical companies have not been paid for months.

Weeks of protests have rid the government of all the Rajapaksas except the president, Gotabaya. His brother Mahinda Rajapaksa, the prime minister, departed last week after inciting his supporters to attack peaceful protesters, unleashing a wave of violence and anarchy. Mahinda Rajapaksa, along with other family members who served in senior government positions, were flown to the safety of a naval base.

Mr. Wickremesinghe, 73, who became prime minister for the sixth time, said he had begun trying to gather information on the state of the economy. The country will bring in far less in revenue than had been predicted by the previous government, he said, ballooning the budget deficit. He said he would be forced to print more money to pay government salaries, which will only further depreciate a currency that has fallen by about 40 percent against the dollar over the past couple of months.

The most damning figure in his speech on Monday was the clear admission on the fall in foreign reserves, which he said had stood at $7.5 billion when the Rajapaksas returned to power in 2019 after a five-year gap and had since fallen to almost nothing.

Mr. Wickremesinghe said he was seeking urgent aid from allied countries. The government is also working with the International Monetary Fund to secure assistance and restructure its foreign debt, which last month it had declared it would be unable to pay. But Sri Lanka’s political crisis has undermined the I.M.F. negotiations, and officials and diplomats say any tangible help could be months away.

The revelations of the economy’s dire state came on the second day of the Buddhist Vesak festival. In better times, families would light lanterns and gather in parks and public places for festivities. Neighborhoods would be peppered with Dansal stalls — offerings of food, drinks and sweets to anyone who came by.

On the first day of the festival, protesters who have been camped outside the presidential secretariat for weeks marched by the thousands in Colombo, circling the barricaded residence of the new prime minister and continuing their call for the president’s resignation.

“Usually, the country would shut down to celebrate,” said Manisha Balraj, a lawyer who had joined the protest. “But obviously, because of the fuel shortage, the economic crisis, we can’t.”

Among the protesters was Piyal Dissanayake, 54, who had taken a bus in the morning with his family from the town of Mawanella, about 70 miles from Colombo. A Sri Lankan flag neatly folded over his arm, he marched with his wife and two children. He had cut his staff of seven at his small restaurant down to three, and the establishment remained shut most days.

The family planned to take a bus home in the evening but was nervous that finding one might prove hard because of the fuel shortage.

“This is the most difficult time in my lifetime,” Mr. Dissanayake said. “Even during the war, it wasn’t this difficult,” he added.

Outside a government-subsidized milk dispensary behind the U.S. Embassy in Colombo on Tuesday, Saminda Manimperi stood in line in the shade of a wall for three hours before it opened. A cashier at a coal plant, he was there for the five packets of 400-gram powdered milk he gets twice a week for himself and his mother.

He said his salary had already been shaved by about 30 percent since the crisis began, even as food prices have shot up. To be able to get milk at a discount, he would have to miss work.

“I was marked absent, so that’s 2,000 rupees cut,” he said, from a salary that is down to 35,000 rupees a month, or about $100.

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BBC

Russian McDonald's buyer to rebrand restaurants

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McDonald's has found a local buyer for its Russian business, after the war in Ukraine pushed it to quit the country.

Alexander Govor, who currently operates 25 McDonald's restaurants in Siberia, will take on the firm's restaurants and staff, operating them under a new brand, the fast food giant said.

It did not disclose the sale price, but has warned investors it would take a more than $1bn hit from the exit.

McDonald's had operated in Russia for more than 30 years.

The opening of its first restaurant in Moscow in 1990 came to symbolise a thaw in Cold War tensions.

A year later, the Soviet Union collapsed and Russia opened up its economy to companies from the West. More than three decades later, however, it is one of a growing number of corporations pulling out as the war in Ukraine and Western sanctions make it difficult to operate.

McDonald's, which had nearly 850 restaurants in the country, most of them directly owned, said it expected the deal, which is subject to regulatory approval, to close in coming weeks.

Mr Govor has been a licensee of McDonald's since 2015. He is also co-founder of Neftekhimservice, a refining company, and a board member of another firm that owns the Park Inn hotel and private clinics in Siberia.

Russia's Industry and Trade Minister Denis Manturov said the deal was the result of a "long and difficult" negotiation process and the government would provide Mr Govor with all the necessary assistance to set up operations.

The terms provide for McDonald's 62,000 staff in Russia to be retained for at least two years, with their existing pay and Mr Govor will pay the salaries of corporate staff in Russia until the deal is completed.

McDonald's will retain its trademark in the country, it said, while the restaurants will be stripped of their menu, logo and other branding.

Announcing plans for the sale earlier this week, chief executive Chris Kempczinski called the decision "extremely difficult".

"However, we have a commitment to our global community and must remain steadfast in our values. And our commitment to our values means that we can no longer keep the arches shining there," he said.

McDonald's suspended operations at the restaurants it owned in Russia in March, citing the "humanitarian crisis" and "unpredictable operating environment" caused by the Ukraine war.

The move drew outrage among Russian politicians and prompted threats the business would be seized.

A patent application for an "Uncle Vanya" restaurant chain was filed with Russian authorities shortly after. The name, the same as the famous work by Russian playwright Anton Chekhov, was one of several brand knock-offs of Western companies to surface.

Last year, Russia and Ukraine accounted for about 9% of McDonald's revenue.

The move by McDonald's came after French carmaker Renault sold its majority stake in carmaker Aftovaz to a state research institute for a symbolic sum, while its Renault Russia business was taken over by the city of Moscow. Manufacturing at the Renault plant is expected to resume under a Soviet-era brand.

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Ukraine war could cause global food crisis - UN

McDonald's to leave Russia for good after 30 years

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Pour l’essayiste Zineb El Rhazoui, « le burkini est une avancée majeure de l’idéologie islamiste »

Face à Eric Piolle et au burkini, les réactions se multiplient. Interrogée par Le Figaro sur l’autorisation de porter le burkini dans les piscines publiques de Grenoble, l’essayiste Zineb El Rhazoui a estimé que cette décision est « une terrible régression pour les femmes françaises » et également « une avancée majeure de l’idéologie islamiste ». Elle a dénoncé « l’intention des militants islamistes qui se cachent derrière cette initiative (…) pour imposer le marquage visuel des femmes musulmanes dans tous les espaces qui en sont encore préservés. »

« Le militantisme séparatiste » a rencontré « le clientélisme électoral »

Un temps pressentie pour être investie par la majorité présidentielle, la journaliste Zineb El Rhazoui a estimé que « l’obsession de couvrir le corps des femmes » est forte chez les « intégristes musulmans ». Invitée à réagir à la prise de position du maire de Grenoble en faveur du burkini, elle s’est dit « pas surprise par une telle décision, car lorsque le militantisme séparatiste d’une association telle qu’Alliance citoyenne rencontre le clientélisme électoral dont fait preuve le maire EELV Éric Piolle, c’est le vivre-ensemble qui recule au profit du communautarisme religieux »

Au cours de son entretien accordé au Figaro, l’ancienne journaliste de Charlie Hebdo a également déploré que « la lutte contre l’islamisme et de l’égalité femmes-hommes soit réduite à des considérations de chapelles politiques ». Selon elle, l’enjeu du combat contre l’islamisme « consiste à faire reculer cette idéologie mortifère et liberticide sans porter atteinte à la démocratie ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - Monde

Non, des bulletins pour Marine Le Pen n’ont pas été détruits lors de la présidentielle

Publié le : 18/05/2022 - 18:35

Aude Dejaifve Suivre

Le 15 mai, une vidéo virale commence à circuler : on peut y voir des bouts de papier empilés dans un camion et jetés dans la rue, avant que la police n’intervienne. Pour certains internautes, ces papiers seraient des bulletins de vote pour Marine Le Pen, abandonnés pour qu’ils ne soient pas comptabilisés. En réalité, la vidéo montre l'action d’une association étudiante pour dénoncer les liens entre le Rassemblement national et la Russie.

La vérification en bref

  • Une vidéo circule depuis le 4 mai avec une légende affirmant qu’elle montre de la fraude électorale : des bulletins de vote pour Marine Le Pen auraient été détruits.
  • Les "bulletins" sont en réalité des tracts, jetés devant le siège du Rassemblement national lors d’une action d’associations le 19 avril pour dénoncer les relations du parti avec la Russie.

La vérification en détail

Sur cette vidéo publiée le 15 mai sur Twitter, cumulant plus de 53 000 vues, on peut voir des gens jeter des papiers dans la rue depuis un camion rempli de caisses de prospectus. La police arrive sur les lieux et tente d'arrêter l'action. À 0’06, un policier s’exclame : "Messieurs-dames, allez, veuillez circuler ! C’est qui l’organisateur ?" L’auteur du tweet écrit, en anglais : "France, fraude électorale !"

La vidéo provient de la chaîne Telegram italienne "Espiritu Templario", qui l’a publiée le 4 mai. "France, élections présidentielles. Votes pour la candidate Le Pen ? Et la police arrive pour les garder hors de vue du public et participer à la fraude électorale ?", peut-on lire, en espagnol, sur cette publication qui a été visionnée plus de 14 000 fois. L’auteur suggère ainsi que des bulletins de vote pour Marine Le Pen auraient été détruits, et que la police aurait tenté de le cacher.

Dans la vidéo sur Telegram, on peut lire à 0’06, 0’21 et 0’28 "Porte de Saint-Cloud - Michel-Ange" sur l’arrêt de bus. C’est un arrêt de bus de Paris, qui se trouve en face du siège du Rassemblement national (RN), rue Michel-Ange, dans le 16e arrondissement.

Quand on regarde les papiers de près dans la vidéo sur Telegram, qui est de meilleure qualité que celle relayée sur Twitter, on remarque qu’ils ne ressemblent pas à des bulletins de vote. Ils comportent un QR code, l'inscription "9 millions" dans le coin en bas à gauche et en haut à droite, et le drapeau russe dans le coin en bas à droite.

Il suffit de rechercher sur Google les mots clés "9 millions" et "Le Pen" pour trouver cet article de France Bleu à propos d’une action menée devant le siège du RN le 19 avril par l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) et SOS Racisme. Les deux associations ont déposé des billets symbolisant les 9 millions d’euros que le RN a empruntés à une banque russe.

En 2014, le Front national avait en effet emprunté 9,4 millions d'euros auprès d'une banque russe afin de financer la campagne des élections régionales de 2015. Le parti est toujours en train de rembourser cet emprunt, avec une dernière échéance prévue en 2028.

Sur la vidéo publiée par l’UEJF le 19 avril sur Twitter, on peut voir des étudiants jeter en l’air des faux billets dans la rue, entourés de policiers et de journalistes.

SOS Racisme a publié une autre vidéo de l’événement, également le 19 avril, où l’on voit la police intervenir et essayer d’empêcher les étudiants de jeter les billets dans la rue.

Avec les mêmes mots clés, on retrouve la vidéo originale, dans une version plus longue, publiée sur le compte Twitter du journaliste de Brut Rémy Buisine le 19 mai La vidéo détournée sur les réseaux sociaux est un extrait de cette vidéo à partir de 0’25.

Des faux billets de banques russes jetés devant le QG de Marine Le Pen.Une action pour dénoncer les liens entre Le Pen et la Russie. Intervention immédiate des forces de l’ordre. pic.twitter.com/9oOKjxasCh

April 19, 2022

La vidéo ne montre donc pas des bulletins de vote pour Marine Le Pen, et n'a rien à voir avec de la fraude électorale.

Télécharger l'application

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L'Humanité

Non, le féminicide n’est pas une fatalité

Nos recommandations culturelles

Télévision La France, l’Allemagne, l’Espagne : trois pays, trois façons de gérer les meurtres de femmes. À l’arrivée, une constatation sans appel : c’est la volonté politique qui permet de résoudre ce fléau.

Caroline Constant

Par deux fois, Chahinez a été sauvée de son mari violent. La première fois, étranglée, elle est tombée évanouie dans les bras du fils de ses voisins. La deuxième fois, lorsqu’elle a été embarquée de force à la sortie d’un supermarché de Mérignac, des passants sont venus à son secours. Son époux a quand même fini par la tuer : deux coups de carabine dans les jambes pour l’empêcher de s’enfuir, l’essence et le feu pour la faire taire à jamais. Et pourtant, forte de ses deux plaintes, de la dangerosité reconnue de ce dernier, jamais Chahinez n’aurait dû mourir. La raison ? Le policier chargé de recueillir sa plainte avait été lui-même condamné pour des violences conjugales. Il a transmis un dossier tronqué au procureur de la République. En partant des dysfonctionnements de ce dossier de 2021, Ulrike Bremer dresse un constat sans appel : en France, en 2021, 113 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-compagnon. En Allemagne, les victimes sont estimées à 120. En Espagne, elles sont 43, et l’État a décidé d’y adjoindre les 7 enfants victimes d’infanticide par leur père, soit un féminicide par procuration, ce qui doit donc « interpeller la société dans son ensemble ».

Ulrike Bremer tente de comprendre le schéma, toujours identique, de ces violences. Dans le cas de Chahinez, comme de Rebeccah Blum à Berlin, assassinée à 53 ans, de Vanessa à Hanovre, défigurée à l’acide, de Léo à Barcelone, étouffé par son père, la même escalade est à l’œuvre : des femmes rabaissées, à qui la liberté­ de s’habiller, de sortir, de fréquenter qui elles veulent, de rompre, est niée. Suivent des injures, des agressions physiques répétées. Puis le meurtre, prémédité.

« Ce n’est pas du romantisme »

Et qu’on ne vienne pas pleurer sur le crime d’amour, comme le dit si justement Anne-Cécile Mailfert, de la Fondation des Femmes : « On entend encore : “Il l’aimait tellement qu’il l’a tuée”, comme si c’était l’acte suprême du romantisme. Ce n’est pas du romantisme. C’est de la possession, de la destruction, de la haine des femmes. La haine de les savoir humaines, libres, et égales aux hommes. » D’ailleurs, après les meurtres, beaucoup choisissent le suicide. Carla Vall, avocate de la maman de Léo, le dit sans ambages : « Un agresseur n’a plus de sens dans sa vie quand la possibilité de faire du mal disparaît. »

Face à ce machisme rampant, il n’y a pas trente-six options, mais une seule : la volonté politique. En France, les moyens pour combattre ce type de violences sont en dessous des besoins. En Allemagne, la situation est hallucinante, puisque si la femme, la victime donc, est à l’origine d’une rupture, c’est une circonstance atténuante pour le meurtrier ou l’agresseur. En Espagne, au contraire, depuis 2004, la loi protège les femmes. Des policiers formés à les recevoir peuvent, même sans mandat, déloger les conjoints violents. Et ce ne sont pas des policiers qui doivent deviner la dangerosité d’un compagnon violent, mais un algorithme. Ce qui change complètement la donne. Un documentaire édifiant.

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France24 - World

‘Last Hollywood star of his kind’: Tom Cruise jets into Cannes for ‘Top Gun’ sequel

Issued on: 18/05/2022 - 19:46

Benjamin DODMAN Follow

Tom Cruise touched down in Cannes on Wednesday to launch "Top Gun: Maverick", making his first appearance in three decades at the world's premier film festival and cementing his status as a champion of the big screen.

Cannes waited 30 years for Tom Cruise to return – so a 12-hour wait in the Riviera’s scorching sun was no hassle for Tania Lopez-Palayo, first in line to catch a glimpse of Hollywood’s last great superstar as he hit the red carpet.

“Nothing could have stopped me from coming,” said the 17-year-old “Cruise super fan”, who made the five-hour drive from Grenoble to Cannes with her mother last night. “It’s a little mad, but it’s a passion too – he’s the top, the greatest.”

Cannes Film Festival © FRANCE24

Mother and daughter showed up at 7 in the morning on the Croisette, a few steps away from the festival’s famed red carpet, desperate for a “selfie, an autograph, a kiss – even just an air kiss”.

Further down the rapidly-growing line, 70-something local resident Martine was relishing a chance to add a coveted picture and autograph to her collection of American movie stars.

“The French stars snub us, whereas the Americans know it’s part of their job to pose for selfies and sign our cards,” she said. “I started back in 1994, just after Cruise last came to Cannes. I’ve got George Clooney, Brad Pitt, Sharon Stone – but I never got him!

Soon to turn 60, the seemingly never-aging Cruise has become a metaphor for an industry gnawed by self-doubt, clinging to its last bankable icons and franchises.

After two years of pandemic disruption, his fleeting appearance on the Croisette is a reassuring presence, feeding into the nostalgic mood that has gripped Cannes as festivalgoers return to an event they had tired of and are now learning to love again. As Empire magazine put it, his latest “magnetic movie-star performance (is) as comforting as an old leather jacket.”

When Cruise was last in Cannes for the premiere of the ill-fated "Far and Away" with his then-wife Nicole Kidman, he was just one among many in the Hollywood star system. Thirty years on, he is the only one who can compete with the superhero franchises that now dominate the studios.

In the words of IndieWire, he is “the last Hollywood movie star of his kind – short as ever but still larger-than-life in an age where most famous actors are only as big as their action figures.”

'Devoted to cinema'

Cruise's continued success looked far from certain in the early 2000s, when his ties to the controversial Church of Scientology threatened to derail his career and Hollywood studios switched to superhero brands. But he’s outlasted the superheroes, alone among the icons of the 20th century to still outmuscle the franchises.

With two more instalments of the hugely successful "Mission: Impossible" coming in 2023 and 2024 – possibly followed by a long-rumoured film to be shot in space – there is little sign of Cruise fading into obscurity.

Crucially for Cannes, the self-styled guardian of the big screen, Cruise has remained loyal to the theatrical experience – going so far as to sue his studio partners for only giving the next “Mission: Impossible” a 45-day window in cinemas before streaming.

Festival organisers have heaped lavish praise on the Hollywood icon, highlighting his passion, success and loyalty to the industry. “Tom Cruise has one of the highest success rates in the history of cinema,” Cannes director Thierry Fremaux told reporters. “This is someone that we haven't seen on streaming platforms, TV series, or doing adverts (…). He is someone who is devoted to cinema. To see Tom Cruise, you have to see a feature film in a cinema theatre.”

Industry analysts say Cruise's 39 films as lead actor have pulled in just shy of $8.5 billion (8 billion euros) worldwide. “Top Gun: Maverick” could add as much as $390 million from the United States alone, according to Box Office Pro. With critics treating his “Top Gun” sequel to giddy reviews, hopes are high that the film will boost movie theatres still struggling to recover from the pandemic.

'I put my cap on and sit with the audience'

True to form, Cruise made a spectacular entrance ahead of the movie’s Cannes premiere, accompanied by a French Air Force aerobatic display. He had no time for a remake of the original movie’s iconic beach volleyball contest, but he did flash his unique, boyish grin to the delight of fans on the Croisette.

“He looks at you and you melt on the spot,” said French director Michel Hazanvicius, fresh from his festival curtain-raiser, “Final Cut”. There were more adoring gazes earlier in the day when Cruise sat for a rare, career-spanning interview before a crowd of several hundred movie buffs gathered in the Claude Debussy movie theatre.

“After all we’ve been through these last two years, it’s such a beautiful moment, such a privilege to be here with you,” said the Hollywood star as the crowd greeted him to whoops and hollers – though Frémaux scolded the audience for filming the moment on their mobile phones instead of clapping.

There was plenty of laughter when Cruise recalled jumping out of a window, aged four, with a makeshift parachute made from bed linen – an early indication he would later try just about every stunt in the trade, leaping from buildings and clinging on to planes during take-off.

“I always go to the movies. I put my cap on and sit with everyone. I want to see it all, the trailers and all the rest, and share the communal experience,” he said of his love for the movie theatres. “There’s a very specific way to make for cinema and I always make them for the big screen,” he added. “I love the experience and want others to share it too.”

Asked if he had considered debuting "Top Gun: Maverick" on a streaming platform – as several big productions did during the pandemic – Cruise was emphatic: “That was not going to happen, ever.”

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Cannes 2022 summons the undead to prove cinema is alive and kicking

ENCORE!

Cannes 2022: 'Top Gun: Maverick' touches down on the Croisette

CANNES FILM FESTIVAL

Cannes Film Festival goes back to the future with post-Covid reboot

Valeurs Actuelles

Nice : un bailleur social obtient l’expulsion d’un trafiquant de drogue

Le bailleur social Côte d’Azur Habitat s’est félicité, dans un communiqué publié mardi 17 mai, de l’expulsion d’un locataire condamné pour trafic de stupéfiants. L’homme, qui résidait dans un HLM du quartier Louis Braille, à Nice, avait été condamné à une peine de 20 mois de prison en mai 2020. L’organisme avait demandé à la justice d’autoriser son expulsion, car les trafics avaient lieu « au sein même de la résidence ». Des faits qui contreviennent à l’obligation d’usage paisible des lieux et de respect de la tranquillité publique, pointe le communiqué. Le tribunal a fait droit à cette demande début avril.

Plus de 130 procédures en cours

Nice et Côte d’Azur Habitat, présidé par l’adjoint de Christian Estrosi, Anthony Borré, avaient été les premiers à défendre l’expulsion des dealers se livrant au trafic dans les HLM. L’annonce du bailleur social a des airs d’avertissement. « Notre règlement intérieur et la convention inédite en France, signée avec le préfet et le procureur de la République, nous permettent aujourd’hui de lutter efficacement contre toutes les formes de nuisances », prévient l’organisme. Et d’ajouter : « Nous n’hésiterons pas à demander des expulsions : 132 sont en cours ». « Le fait que la justice nous soutienne en prononçant des résiliations de bail démontre l’efficacité de notre dispositif », se félicite également le bailleur social.

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Le secrétaire général de l’Élysée, un personnage mystérieux au sommet de l’État

Publié le : 18/05/2022 - 18:05

Grégoire SAUVAGE Suivre

Bras droit du président, bien que son rôle ne soit défini par aucun texte juridique, le secrétaire général de l'Élysée est l'un des hauts fonctionnaires les plus discrets de la Ve République. À l'approche de l'annonce du nouveau gouvernement, présentation d'une fonction aussi mystérieuse qu’essentielle au sein de l’appareil d’État.

Pour une grande partie des Français, il est ce haut fonctionnaire austère qui égrène les noms des ministres sur le perron de l’Élysée lors de l’annonce d’un nouveau gouvernement. De ce rituel immuable naît une confusion dans l’esprit du grand public : le secrétaire général serait une sorte d’intendant en chef, de superfonctionnaire chargé d’obscures tâches administratives.

En réalité, le “SG” n’est autre que le deuxième personnage le plus important de l’Élysée, après le chef de l’État. Homme de l’ombre, indispensable rouage de la machine élyséenne, il est l’invisible bras droit du président, celui qui “voit tout, entend tout, mais ne dit rien”, selon la formule attribuée au général de Gaulle.

“Il est la personne à travers laquelle passe tout ce qui concerne le président de la République, pas une virgule ne lui échappe", explique Emery Doligé, auteur des "Invisibles de l’Élysée" (éd. Presses de la Cité). "C’est lui qui décide si une information remonte ou pas au président.”

Tour de contrôle du “PR”, le secrétaire général agit comme un “président bis”, démultipliant l'efficacité du chef de l’État pour lui libérer du temps dans un agenda surchargé. Véritable DRH du gouvernement, il recrute les meilleurs candidats, fait le lien avec Matignon, gère les dossiers de fond, prépare le conseil des ministres, filtre l’accès au bureau présidentiel, relit les interviews des membres de l’exécutif, rend certains arbitrages, transmet les ordres aux ministres et les recadre si besoin.

>> À voir : dans les coulisses du palais de l'Élysée

Un intime du président

Parmi les conseillers du président, cette toute-puissance suscite parfois des jalousies et des tensions, comme en témoignent les critiques acerbes relayées dans un article du journal Le Monde, confirmant la reconduction de l’actuel titulaire du poste, le très discret Alexis Kohler, qualifié de “castrateur en chef” par un familier du Palais.

"Alexis Kohler, c’est le deuxième cerveau d’Emmanuel Macron, celui qui empêche que le président ne soit détourné de sa feuille de route", analyse Emery Doligé. “Les ministres arrivent parfois avec des idées plus ou moins farfelues. Le secrétaire général est celui qui dit 'non'. Il empêche les ministres d’agir pour leur seule notoriété.”

Installé au premier étage du palais de l'Élysée, à côté du “salon vert” – la salle de réunion qui jouxte le bureau présidentiel –, ce grand chambellan est le seul, en dehors de la famille du président, à avoir un accès direct au chef de l’État.

Poste ultrasensible, le secrétariat général nécessite une puissance de travail phénoménale. Premier arrivé le matin, le "SG" est aussi celui qui éteint la lumière à l’Élysée. Hautement diplômé, le plus souvent énarque, il a également une connaissance fine du fonctionnement de l’appareil d’État.

>> À voir : la salle des fêtes de l'Élysée, un lieu de prestige haut en couleur

Enfin, il est généralement un ami et un fidèle du président : Jean-Pierre Jouyet sous François Hollande, Claude Guéant sous Nicolas Sarkozy, Alexis Kohler sous Emmanuel Macron... La confiance au sein de ce binôme doit être absolue. “C’est la personne avec laquelle le président passe le plus de temps. S’ils ne s’estiment pas et qu’il n’y a pas une intimité intellectuelle et affective entre les deux, cela ne peut pas marcher“, assure Emery Doligé.

Un poste à géométrie variable

Aucun texte ne définit clairement le rôle du secrétaire général de l’Élysée, participant à son aura de mystère et nourrissant les fantasmes d’intrigues au sommet du pouvoir. En l’absence de cadre réglementaire, c’est le président de la République lui-même qui définit son périmètre d’action.

Si le général de Gaulle exigeait une discrétion totale de ses secrétaires généraux, Nicolas Sarkozy envoyait au contraire volontiers l’omnipotent Claude Guéant sur les plateaux de télévision défendre l’action de son gouvernement. Surnommé le “vice-président”, ce dernier a d'ailleurs été l’un des secrétaires généraux les plus puissants de la Ve République, régulièrement accusé de court-circuiter le Premier ministre de l’époque, François Fillon.

Avant lui, Dominique de Villepin – sous Jacques Chirac – a été présenté comme l’instigateur de la dissolution ratée de l’Assemblée nationale en 1997. Moins médiatisés, certains “SG“ ont toutefois eu une influence considérable, comme Jean-Louis Bianco, à la fois le plus jeune à accéder à ce poste en 1982 et celui à y être resté le plus longtemps – pendant neuf ans au service de François Mitterrand.

Quant aux secrétaires généraux de François Hollande, ils sont plutôt restés dans l’ombre. Dans un portrait publié en 2018 par le journal Libération, Pierre-René Lemas explique avoir reçu la feuille de route suivante de la part de l’ancien président socialiste : “Ne pas être Guéant”. En somme, ne pas parasiter l’action de Matignon ou du ministère de l’Intérieur. “J’ai été Mister Nobody. Entre nous, ce n'est pas le plus évident“, reconnaît-il.

Qu'il soit discret ou médiatique, influent ou en retrait, le secrétaire général peut en général compter sur un bel avenir politique. Trois des anciens “SG“ sont ainsi devenus Premier ministre : Pierre Bérégovoy, Dominique de Villepin et Édouard Balladur. En tant que secrétaire général de l’Élysée, ce dernier a partagé tous les secrets d’un Georges Pompidou malade, juste avant sa mort en 1974.

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Elisabeth Borne, une fidèle d'Emmanuel Macron issue de la gauche à Matignon

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Nouveau gouvernement : la promesse d'une équipe resserrée et paritaire

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Messages de soutien, critiques acérées : les réactions à la nomination d’Élisabeth Borne

L'Humanité

Homophobie. « Il n’y a aucun coming out dans le football français ! »

Entretien

Alors que dans les pays du nord de l’Europe le sujet est abordé plus frontalement, la France botte en touche. Entretien avec Julien Pontes, porte-parole du collectif Rouge direct.

Éric Serres

Comme l’année dernière, le joueur du Paris Saint-Germain Idrissa Gueye n’a pas joué lors de la journée dédiée à la lutte contre l’homophobie. Cette défection soulève une nouvelle fois dans notre pays la question mal ou pas gérée de l’homophobie dans le football.

Que révèle, d’après vous, cette affaire Idrissa Gueye ?

Cela révèle un niveau important d’homophobie dans le football, qu’il soit professionnel ou amateur. Celle-ci explique qu’il n’y ait aucun coming out dans le football français, et pour cause. Zéro joueur gay dans le foot ? Statistiquement, c’est impossible ! Cela donne juste une idée de la chape de plomb qui règne dans ce sport. Quand on voit le déferlement de haine et d’homophobie sur les réseaux sociaux, et notamment de la part de jeunes qui soutiennent le joueur, cela nous inquiète. Il serait bien que les autorités politiques et sportives réagissent à hauteur du problème. On est arrivé à un point tel de crispation qu’il va falloir s’en emparer.

Ce problème récurrent dans le football français est-il en train de s’accentuer ?

En 2013, une enquête d’un universitaire français révélait que 41 % des joueurs professionnels et 50 % des jeunes en centre de formation avaient des opinions hostiles aux gays. En quoi cela aurait-il changé aujourd’hui ? Il y a trois ans, a été organisée par la Ligue une opération « brassard arc-en-ciel ». Sur les terrains, beaucoup de joueurs ont refusé de le porter. La réponse des instances a été qu’ils étaient de mauvaise qualité et ne tenaient pas. Dès cette époque, la LFP aurait dû inviter les joueurs à s’expliquer sur ce refus.

Pourtant, certains joueurs ont fait preuve de soutien à la communauté LGBT : Antoine Griezmann, Olivier Giroud…

Oui, il y a eu une couverture de Têtu avec Antoine Griezmann. C’est très bien. Mais voilà, Têtu est le média de la communauté LGBT. L’homophobie, tout comme le racisme ou les violences faites aux femmes, concerne tout le monde. Ce n’est pas le problème de ces seules communautés, mais de tous.

Que vous inspire le silence assourdissant des dirigeants du PSG et de la Ligue de football ?

Notre avocat a adressé un courrier à la direction du PSG pour demander qu’Idrissa Gueye soit entendu. Il est important qu’il s’explique, qu’un dialogue s’instaure. Pour l’instant, il n’a pas été trop bousculé par son employeur, même si celui-ci semble peu à peu se désolidariser du joueur. En dehors de ce silence des instances sportives, nous nous interrogeons aussi sur celui des politiques. Pas beaucoup de réactions à cette affaire en dehors de celle de Valérie Pécresse… (Un temps de réflexion.) Je ne sais pas si c’est le bon exemple et ce qui se cache derrière sa réaction.

Le Mondial qui va avoir lieu au Qatar pose aussi problème, quand on sait que certains hôtels refusent poliment de louer des chambres pour deux personnes du même sexe ?

Nous sommes dans une situation scandaleuse à tous les niveaux : droits humains, des travailleurs, mais aussi au niveau de l’écologie avec ces stades climatisés. Nous sommes face, encore une fois, à cette toute-puissance de l’argent dans le foot. Celle-ci éloigne des valeurs fondamentales du sport. Nous en avons discuté avec le ministère des Sports. S’il est difficile de dénoncer tout cela sur place, pourquoi ne pas le faire en France, lors des matchs et à travers des spots où l’on retrouverait des messages inclusifs pour tous ceux qui sont privés de droits au Qatar.

On voit que dans les pays nordiques ces sujets sont abordés beaucoup plus facilement. Derrière cette homophobie, n’y a-t-il pas aussi un problème culturel ?

C’est une évidence ! Aux Pays-Bas, la fédération de football possède son char pour la marche des fiertés. À l’opposé, en France, nous avons un président de la Fédération de football qui nous explique qu’il ne peut pas sanctionner ou arrêter les matchs lorsqu’il y a des chants utilisant des termes homophobes. Cela fait partie du folklore des tribunes, nous dit-on. Tout cela est pourtant inscrit et interdit par le règlement. Comment voulez-vous que dans ce climat un jeune footballeur gay qui a tout investi pour intégrer le haut niveau fasse son coming out ? C’est impossible.

footballhomophobie
Valeurs Actuelles

Qui ne resquille pas n’est pas marseillais

Fraude : « nom commun désignant un acte malhonnête fait dans l’intention de tromper en contrevenant à la loi ou aux règlements », selon le Larousse. À Marseille, il serait possible de définir cette pratique comme faisant partie de la culture locale. En 2021, la RTM (Régie des transports métropolitains) estimait que 28 % des voyages effectués sur son réseau n’avaient pas été réglés par les usagers. Soit plus d’un trajet sur quatre fait sans validation d’un ticket ou d’une carte de transport. Pas étonnant que ceux qui payent se sentent seuls : « Je prends rarement le métro, 2 ou 3 fois par an, mais je l’ai pris récemment pour aller de la place Castellane au palais Longchamp et j’ai eu l’impression d’être la seule à payer. À côté de moi, plusieurs personnes sont passées par-dessus les barrières ou derrière quelqu’un », raconte une mère de famille.

Même sentiment pour un usager régulier de la ligne 2 de métro, qui relie les stations Gèze et Sainte-Marguerite-Dromel en passant par Joliette, Saint- Charles, Noailles, Castellane et le Rond-Point-du-Prado : « Je prends le métro quotidiennement et quelle que soit l’heure à laquelle je franchis le portique d’entrée, il y a toujours plusieurs personnes qui passent sans payer. Certaines demandent à ceux qui ont un ticket si elles peuvent se faufiler avec eux, d’autres se gênent moins et se collent à la personne de devant pour passer en force. » Il ajoute : « Aux heures de moindre affluence et dans certaines stations comme Bougainville, que je fréquente régulièrement, je pense qu’il y a plus de fraudeurs que de payeurs. » Même constat dans le bus et dans le tramway, où voyager sans payer est encore plus aisé puisqu’il n’y a même pas de tourniquet à enjamber ou de porte à franchir.

Défier l’autorité est un jeu, un frisson

Une fraude qui ne peut pas entièrement s’expliquer par le fait que la cité phocéenne est une ville pauvre et que grand nombre de ses habitants sont en difficulté. D’autant moins qu’à Marseille, le prix des transports en commun est loin d’être exorbitant. Un ticket, au prix fort, valable une heure quels que soient le trajet et les modes de transports employés, ne coûte que 1,70 euro. De plus, il existe des tarifs réduits pour les familles nombreuses, les chômeurs, les étudiants, les stagiaires, les seniors, les enfants… Dans bon nombre de cas, l’abonnement mensuel revient à moins de 25 euros. Soit moins de 1 euro par jour pour se déplacer en illimité sur l’ensemble du réseau.

Preuve également qu’il ne s’agit pas d’un problème d’argent, il n’est pas rare de voir des groupes de jeunes monter dans le tramway sans payer pour seulement une station, soit environ 300 mètres. Une distance faisable à pied pour des individus de moins de 25 ans, qui préfèrent souvent frauder et chahuter pour se faire remarquer de l’ensemble de la rame pendant quelques minutes que marcher. La fraude est ici une sorte de jeu. Défier l’autorité, s’affranchir des usages, être dans l’illégalité, un frisson.

Dans certaines stations, il y a plus de fraudeurs que de payeurs

Du côté de la RTM, en revanche, l’heure n’est pas à la rigolade. La fraude est un véritable problème. En 2021, elle représentait « un manque à gagner de 28 millions d’euros », selon Catherine Pila, la présidente de l’opérateur de transports en commun local. La régie essaie de trouver de nouvelles solutions, comme l’indiquait sa présidente à nos confrères de la Provence : « Nous allons changer de méthode : ces agents ne seront plus postés après les tourniquets mais seront mobiles dans les rames de métro. Ça sera pareil dans les bus et les tramways, c’est un signal fort. » Un signal fort qui risque malheureusement d’avoir un impact très faible.

Le nombre de contrôleurs et leur champ d’action sont trop insuffisants pour avoir de réelles répercussions. Les agents vérificateurs n’ont pas le droit de contrôler l’identité des contrevenants pour dresser les procès verbaux. Beaucoup le savent et donnent un faux nom et une fausse adresse lorsqu’ils se font attraper. Ainsi, les amendes n’arrivent jamais à destination et restent impayées. Quel que soit le dispositif qu’elle mettra en place, si la loi n’ accorde pas plus de pouvoir à ses contrôleurs, la Régie des transports métropolitains ne pourra pas faire régner l’ordre sur son réseau. Et, les fraudeurs seront toujours intouchables.

Savoir stationner en toute illégalité

Bien sûr, la fraude n’est pas l’apanage des transports en commun. Elle concerne d’autres secteurs et notamment celui du stationnement. Depuis le 1er janvier 2018, la SAGS (Société d’assistance et de gestion du stationnement) « utilise des voitures pour contrôler automatiquement les infractions au stationnement payant ». Ces véhicules électriques appelés Scancars circulent dans tout Marseille, « scannent automatiquement les plaques d’immatriculation de tous les véhicules stationnés et, lorsque le système détecte un véhicule en infraction, il oriente un agent verbalisateur qui va établir le FPS (forfait post stationnement) », autrement dit, l’amende. Un système très efficace. Tellement efficace que certains conducteurs reçoivent parfois plusieurs contraventions dans la même journée ou une contredanse pour un arrêt de seulement cinq minutes.

Pour éviter cela, il suffirait de payer… Mais, à Marseille, le stationnement en surface est très onéreux. Parfois, plus que dans un parking souterrain. Dans certaines zones, un ticket d’horodateur pour deux heures trente de stationnement coûte 17 euros. De quoi en refroidir plus d’un. Pour les usagers qui n’ont pas 70 euros à dépenser à chaque fois qu’ils passent une journée garés en centre-ville, il a donc fallu chercher des solutions. Et ils en ont trouvé plusieurs. Se garer sur des places qui n’en sont pas et qui ne peuvent pas, par conséquent, être contrôlées par les voitures de la SAGS, en double file, sur des trottoirs, sur des bateaux, sur des places de livraison ou autre est la première.

Vient ensuite la dissimulation de la plaque d’immatriculation. Pour cela, il suffit de laisser dépasser un morceau de papier de son coffre, d’accrocher un masque à sa plaque, de coller un flyer ou un ruban adhésif sur l’un des caractères de l’immatriculation ou tout simplement de tordre un peu sa plaque minéralogique. Car, seule une petite zone masquée suffit à rendre impossible le travail des agents SAGS circulant en Scancars.

Je prends toujours un ticket PMR [Personne a mobilité réduite] et je n’ai jamais d’amende

Autre méthode largement répandue, la méthode dite “PMR”. Depuis le 18 mai 2015, « les personnes handicapées ou à mobilité réduite munies d’une des deux cartes de stationnement [carte mobilité inclusion stationnement ou carte européenne de stationnement, NDLR] (ou les personnes les accompagnant) peuvent utiliser gratuitement et sans limitation de durée toutes les places de stationnement ouvertes au public », comme précisé sur le site du ministère de la Transition écologique. Pour bénéficier du stationnement gratuit, les personnes porteuses de l’une de ces cartes doivent uniquement prendre un ticket PMR à l’un des horodateurs de la zone où elles garent leur véhicule. Lorsqu’une voiture verbalisatrice passe, l’association entre l’immatriculation et le ticket est faite et aucune amende n’est envoyée au propriétaire de la voiture. Un système très simple mis à disposition des personnes handicapées dont certains conducteurs marseillais savent très bien tirer profit.

La fraude, plus bénéfique que risquée

En effet, nombreux sont ceux qui se déclarent PMR pour stationner gratuitement dans la ville. Bien que ce genre de pratique puisse être verbalisé d’une contravention de 135 euros, le risque d’être contrôlé est quasiment nul. La balance bénéfice-risque penche largement du côté du bénéfice. « Je n’utilise pas souvent ma voiture mais quand cela m’arrive et que je dois me garer dans le centre, je prends toujours un ticket PMR. Cela doit faire un an que je fais ça et je n’ai jamais eu d’amende. Et, même si je me faisais attraper de temps en temps, je serais largement gagnant », confie, sans scrupule, Éric, 40 ans, commercial. Comme lui, ils sont nombreux à ne voir aucun problème à agir de la sorte. Ils préfèrent garder leur argent plutôt que de le donner à la ville, la RTM, l’État… À Marseille, l’intérêt personnel prime souvent sur l’intérêt collectif.

Autre fraude dans la cité phocéenne : il est encore possible de fumer dans certains cafés, les terminaux de carte Bleue des restaurants sont souvent en panne, des enseignes proposent de payer en espèces pour faire l’économie de la TVA, les trottinettes électriques peuvent accueillir jusqu’à trois personnes et redescendre toute la rue Paradis à contresens, se garer en double file est la norme… Une situation qui ne risque pas de s’améliorer avec le temps car même les personnes habituellement respectueuses des règles sont de plus en plus tentées de les enfreindre. Elles en ont assez « d’être toujours les dernières servies car trop honnêtes ». À force de laisser faire, la gangrène se propage. Un nivellement par le bas dans les règles de l’art.

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Lewandowski veut quitter le Bayern

Éric Serres

FOOTBALL L’attaquant polonais du Bayern Munich Robert Lewandowski, double meilleur joueur Fifa 2020 et 2021, a confirmé à l’issue de la dernière journée du championnat d’Allemagne son souhait de quitter le Bayern dès cet été. « J’ai informé Hasan Salihamidzic, directeur sportif du Bayern, que j’ai pris ma décision et que je ne prolongerai pas mon contrat avec le FC Bayern », a-t-il déclaré. Âgé de 33 ans, celui que l’on surnomme aussi Lewangoalski est sous contrat avec le club jusqu’au terme de la saison 2022-2023, ce qui signifie que le Bayern le laissera partir sans indemnité. Au Bayern depuis 2014, le Polonais a marqué 344 buts pour le Rekordmeister, toutes compétitions confondues. Il a notamment remporté la Ligue des champions 2020 et huit titres de champion d’Allemagne avec Munich. é. S.

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‘Misoginia de la era colonial’: en los fallos sobre los derechos de las mujeres se cita a un juez del siglo XVII

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Tanto en India como en el borrador del fallo Roe v. Wade en Estados Unidos, todavía ocupa un lugar preponderante un juez inglés que escribió que las mujeres estaban obligadas por contrato a los maridos.

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Por Amanda Taub

Los viajes que hago para escribir mis reportajes siempre son un ejercicio para encontrar similitudes entre las diferencias: los nexos de dilemas compartidos, conflictos y cambios sociales que unen a las personas, sin importar su nación.

Pasé la mayor parte de las últimas dos semanas en India, donde ese esfuerzo resultó ser más sencillo de lo esperado. Estuve trabajando en un proyecto a largo plazo sobre mujeres jóvenes que luchan por lograr un equilibrio entre sus ambiciones de nuevas oportunidades en una economía en proceso de modernización y las limitaciones de un sistema patriarcal diseñado para que permanezcan en casa, confinadas a la esfera privada y gobernadas, en primera instancia, por sus familias, y luego por sus esposos y suegros.

Como supuse, muchas de sus luchas parecían versiones más extremas de los dilemas que enfrentan las mujeres en todo el mundo, incluido Estados Unidos, donde crecí, y el Reino Unido, donde vivo.

Pero, de manera inesperada, también hubo un vínculo más directo que se hizo evidente cuando las opiniones de destacados jueces de ambos países se divulgaron con solo días de diferencia, ambas basadas en el razonamiento del mismo hombre: Lord Matthew Hale, un jurista inglés del siglo XVII.

Hace cientos de años, sus fallos sobre los derechos de las mujeres dentro del matrimonio y sobre sus propios cuerpos —o, más precisamente, sus argumentos que establecían que esos derechos deberían restringirse para que no invadieran demasiado los de los hombres— se convirtieron en parte del derecho común británico y, por extensión, el derecho de Estados Unidos, India y otras colonias británicas.

En Estados Unidos, la filtración del borrador del juez Alito para revocar Roe contra Wade citó a Hale ocho veces. En India, una decisión del tribunal superior de Delhi se negó a tipificar como delito la violación conyugal, defendiendo una excepción legal que Hale codificó en un tratado en el siglo XVII. (El tribunal indio se dividió ante esa propuesta y otro juez votó para poner fin a la excepción. Los peticionarios planean apelar la decisión).

“Es muy sorprendente que, con solo 10 días de diferencia, sucedió la filtración de la opinión del juez Alito y la decisión sobre la violación marital”, dijo Karuna Nundy, abogada que representó a los peticionarios en el caso indio. “Ambos se remontan a una misoginia de la era colonial que las constituciones de India y Estados Unidos, que garantizan los derechos individuales, los derechos individuales a la privacidad del cuerpo, a la integridad corporal, y a la libre expresión sexual, han anulado”.

O, al menos en el papel y en otras decisiones, parecía que se había anulado. Pero ambos casos demuestran cómo ese tipo de razonamiento, una vez arraigado no solo en las sentencias judiciales sino también en las normas y prácticas sociales que tienen su propio impulso y poder colectivos, puede persistir incluso frente a un progreso aparente.

El pasado no ha muerto

Un principio central de la filosofía legal de Hale era que darles a las mujeres los derechos legales sobre sus propios cuerpos era una amenaza para la libertad de los hombres.

Eso puede apreciarse de manera clara en su famosa descripción de la violación como acusaciones que “se hacen con facilidad, son difíciles de probar y aún más difíciles de desacreditar por parte de la persona acusada, aunque sea completamente inocente”. Eso se convirtió en la base de siglos de jurisprudencia e instrucciones para jurados que trataban el carácter moral de las víctimas de violación como la principal preocupación en esos casos y, a menudo, suponían que estaban mintiendo si no podían presentar testigos que corroboraran u otra evidencia externa para sus afirmaciones.

Hale también escribió en su influyente tratado de derecho común que la violación conyugal no podía ser un delito porque el matrimonio en sí mismo constituía un consentimiento irrevocable para el sexo, pero solo para la esposa. “Porque a través del consentimiento dado en el contrato de matrimonio, la mujer se ha entregado a su marido en todas las formas, incluida la sexual y, por tanto, no se puede retractar”, escribió. Esa creencia fue una consecuencia de la doctrina de la cobertura, que trataba los derechos de una mujer casada como “cubiertos” por los de su marido. Su propiedad pasó a ser de él y ella no podía emprender acciones legales por derecho propio. La familia, desde este punto de vista, era una esfera privada en la que el esposo era esencialmente el soberano, y la esposa no podía apelar a la protección del Estado.

Hasta ahora eso parecía haberse quedado en el siglo XVII. Pero en los sistemas del derecho común, las opiniones jurídicas se vuelven vinculantes de la misma manera que las leyes escritas, por lo que muchas de las creencias de Hale no se quedaron en el pasado. Por fortuna, algunas ya no existen: por ejemplo, ya no celebramos juicios por brujería. Pero sus opiniones sobre la violación, el matrimonio y el aborto, consagrados en fallos legales, se convirtieron en parte del sistema legal de Gran Bretaña y luego en el de sus colonias. Y afirmar que han tenido un poder de permanencia global sería quedarnos cortos.

En el Reino Unido, la violación conyugal se tipificó como delito hasta 1991. En Estados Unidos, se tuvo que esperar hasta 1993 para que fuera un delito en los 50 estados. En la India, todavía no está criminalizado.

Hace solo dos semanas, en el borrador filtrado que prometía revocar Roe v. Wade, el juez Alito citó ocho veces el tratado de Hale como evidencia de que el aborto era considerado un delito en el momento en que se redactó la Constitución de Estados Unidos.

Y el miércoles pasado, el tribunal superior de Delhi emitió un veredicto dividido en el caso que impugnaba la excepción de violación marital en la India. El gobierno se ha opuesto en un informe que advierte que eliminar la excepción haría que la ley de violación sea “una herramienta fácil para acosar a los maridos” y podría tener un “efecto desestabilizador en la institución del matrimonio”, ideas que parecen surgir directamente de la concepción de Hale del matrimonio como una zona de control masculino.

Un juez del panel estuvo de acuerdo y escribió que sería “antitético a la institución misma del matrimonio” que un esposo sea considerado un violador, incluso si obliga a su esposa, repetidamente, a tener relaciones sexuales sin su consentimiento.

La presencia del patriarcado

Pero el derecho común solo es el mecanismo procesal por el cual estos puntos de vista se convirtieron y siguieron siendo ley. El aspecto más importante es el político.

En la India colonial, permitir que los hombres controlaran la esfera privada se convirtió en parte de una distensión incómoda entre las autoridades coloniales y los nacionalistas hindúes que se centraron en la familia como una zona que debería protegerse de la autoridad extranjera, según explicó Tanika Sarkar, historiadora india especializada en las leyes y los derechos de las mujeres, en un famoso artículo publicado en 1993. (También señaló que esa situación probablemente resultaba atractiva para los administradores coloniales masculinos que se sentían incómodos con el modesto progreso que las mujeres británicas habían logrado en su patria).

En Estados Unidos, como han escrito numerosos académicos del derecho, tratar a la familia como una esfera “privada”, protegida contra la interferencia del Estado, se convirtió en un escudo para la violencia masculina, incluidas las situaciones de abuso doméstico y la violación conyugal.

Y así como la protección de la jerarquía del poder masculino se entrelazó con la política nacionalista en la India, en Estados Unidos, los roles de género tradicionales se convirtieron en un elemento central de la justificación de los estados del sur para la supremacía blanca, incluidas las leyes de Jim Crow.

“Para justificar y racionalizar la brutalidad contra los hombres negros, crearon esta falsa caballerosidad y esta supuesta amenaza de la que había que proteger a las mujeres blancas”, dijo Angie Maxwell, politóloga de la Universidad de Arkansas. La protección de los roles de género tradicionales se vinculó así con la protección de la jerarquía racial, dijo.

Eso significó que la decisión de Roe contra Wade y otras reformas feministas crearon una oportunidad para que el Partido Republicano calificara al feminismo como una amenaza para la seguridad y el apoyo de las mujeres blancas, y así ganó el apoyo de las mujeres blancas en el sur. Pero esa estrategia también ayudó a cimentar la división en la política estadounidense entre un Partido Republicano dedicado a proteger las jerarquías existentes y un Partido Demócrata que, en su mayoría, buscaba aprobar reformas más igualitarias.

Entonces, aunque desde un punto de vista citar a Hale podría parecer una referencia sobria a la historia legal, desde otro se lee como una declaración política más partidista: así es como siempre ha sido Estados Unidos, y cualquier cambio que se haga es ilegítimo.

“El cableado del patriarcado ha quedado al descubierto por la filtración de la decisión Alito y demuestra que eso no ha cambiado, a pesar de que ambos países tienen constituciones que están destinadas a proteger los derechos individuales de los ciudadanos plenos”, me dijo Nundy, la abogada del caso indio. “Eso no ha cambiado desde hace 300 años, aunque ambos países se independizaron. Uno esperaría que la libertad de estas naciones soberanas también garantizaría la libertad del cuerpo humano”.

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France24 - Monde

À Matignon, Élisabeth Borne au défi de la "planification écologique"

Publié le : 17/05/2022 - 18:09

Grégoire SAUVAGE Suivre

Nommée Première ministre lundi, Élisabeth Borne sera en charge de la "planification écologique", un concept emprunté à la gauche, sur toutes les lèvres depuis l'entre-deux-tours de la présidentielle. Comment va fonctionner cette planification à la française ? Est-elle en mesure d'accélérer la transition écologique en France ? Éléments de réponse.

Promise par Emmanuel Macron pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, c'est désormais à Élisabeth Borne de mettre en musique la "planification écologique", un concept désignant une coordination des politiques publiques en vue d'atteindre des objectifs environnementaux sur le temps long.

Cette idée, évoquée pour la première fois en 2008, a été empruntée à Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise (LFI), lui-même inspiré par la planification industrielle décidée en URSS dès les années 1920 puis celle menée en France au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Dès sa prise de fonction, lundi 16 mai, la nouvelle Première ministre a assuré qu'il fallait "agir plus vite et plus fort" face au "défi climatique et écologique" en suivant "la nouvelle méthode voulue par le président de la République".

Cette "nouvelle méthode" pourrait se résumer en une phrase : faire de Matignon la tour de contrôle des politiques publiques en matière d'environnement. Son rôle : assurer la cohérence des réformes engagées et superviser la transition écologique en impliquant les entreprises et les acteurs publics.

Pour mener à bien ce vaste chantier, Élisabeth Borne sera épaulée par deux nouveaux ministres délégués : l’un chargé de la planification énergétique, l’autre de la planification écologique territoriale, en plus du ministre de l'Environnement.

En ligne de mire du nouveau gouvernement : la neutralité carbone à atteindre d’ici à 2050 grâce à la rénovation thermique des logements, des investissements massifs dans les énergies renouvelables ou encore la préservation de "puits de carbone" comme les forêts.

Du Plan à la planification écologique

Dans l'imaginaire collectif français, la planification évoque invariablement l'époque du Commissariat général du Plan. Tout sauf écologique, l'institution avait pour but de reconstruire une économie française dévastée par la Seconde Guerre mondiale en fléchant des investissements vers des secteurs jugés prioritaires.

Pas question d'appliquer la planification hyperdirigiste de l'après-guerre, symbole de la centralisation du pouvoir en France, dans le contexte actuel. Cependant, cette planification peut "être une source d'inspiration pour la concertation et la coordination des acteurs privés et publics", relève Wojtek Kalinowski, codirecteur de l'Institut Veblen, un cercle de réflexion français. "C'est une référence historique utile, même si le défi est bien différent aujourd'hui", nuance le spécialiste de la transition écologique en Europe.

En effet, la planification écologique ne se résume pas à des objectifs de croissance à atteindre par secteur. De nombreux paramètres entrent en ligne de compte, comme l'acceptabilité sociale ou encore la cohérence de l'action publique en matière d'environnement. "Sur la biodiversité, c'est très frappant. L'État français édicte des objectifs mais fait tout pour ne pas les atteindre”, assure Wojtek Kalinowski.

>> À lire aussi : "'L'Affaire du siècle' : première 'historique' ou jugement symbolique ?"

En septembre 2020, le gouvernement avait notamment été épinglé par le Conseil économique social et environnemental (Cese) pour ses résultats médiocres malgré le vote d'un loi ambitieuse "pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages", adoptée quatre ans plus tôt.

Parole publique recherche crédibilité

Alors que les ministres successifs chargés de l'Environnement ont perdu de nombreux arbitrages contre Bercy ou le ministère de l'Agriculture, confier la "planification écologique" à la cheffe du gouvernement apparaît comme étant "la meilleure solution", assure auprès de l'AFP Sébastien Treyer, patron de l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).

En Allemagne, "le ministre de l'Économie [Robert Habek, NDLR] est aussi en charge du climat", avec rang de vice-chancelier, élevant la neutralité carbone au rang de "stratégie économique de l'Allemagne", rappelle l'expert.

Cependant, la planification ne peut être réduite à une question "d'organigramme", prévient Wojtek Kalinowski. Le spécialiste de la transition écologique insiste sur l'importance de la crédibilité de la puissance publique pour atteindre des objectifs à moyen et long termes, citant l'exemple de la Suède.

> À voir : "La Suède, reine du traitement des déchets"

Dans ce pays scandinave, qui possède l'un des meilleurs bilans en Europe en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le concept de planification écologique n'existe pas. "La spécificité de la Suède, c'est d'avoir une culture de la gouvernance publique dans laquelle les décisions sont ancrées dans le temps et font consensus. Par exemple, en matière de fiscalité verte, on donne un cap et on s'y tient”, note l'économiste.

Un esprit de suite qui s'illustre notamment avec l'emblématique taxe carbone mise en place dès les années 1990. Cet impôt, qui touche tous les combustibles fossiles, a été progressivement relevé, permettant aux entreprises suédoises d'anticiper le changement. Difficile d'en dire autant du cadre réglementaire français qui ne cesse d'évoluer, fragilisant la parole publique en matière de transition écologique.

>> À lire aussi : "Jour du dépassement en France : 'Ce quinquennat commence dans le rouge'"

Selon Wojtek Kalinowski, le modèle suédois pourrait donc servir à infuser une nouvelle culture de l'action publique, soucieuse de son impact sur le long terme et valorisant la mise en cohérence à tous les échelons administratifs. "Un travail long et fastidieux", reconnaît l'expert. Mais sans cet effort, le risque est élevé de voir la "planification écologique" réduite à un simple slogan politique.

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Elisabeth Borne, une fidèle d'Emmanuel Macron issue de la gauche à Matignon

La chronique de l’éco

France : les grands chantiers économiques du gouvernement d'Elisabeth Borne

Remaniement

Messages de soutien, critiques acérées : les réactions à la nomination d’Élisabeth Borne

L'Humanité

Roland-Garros : briller ou perdre avec panache !

Chronique

Mejdaline Mhiri

Dimanche prochain, après deux années marquées par la crise sanitaire, les adeptes de la petite balle jaune et de la terre ocre retrouvent leur tournoi favori. Roland-Garros, désormais dirigé par Amélie Mauresmo, constituera un nouvel espoir de voir un·e Français·e briller sur terre battue. Mais pour cela, il faudra au moins arriver au second tour de la compétition… Ou bien s’incliner avec un certain style !

Comme l’avait fait Tsonga en 2017. Le n° 1 français de l’époque nourrissait de nombreux espoirs. Mais rien ne se passa comme prévu. Il fut dominé dès le premier tour par l’Argentin Olivo (7-5, 6-4, 6-7), seule la nuit était venue interrompre son supplice. Si l’on pouvait escompter que le tennisman livre une prestation de folie le lendemain matin, il n’en fut rien. En perdant sa mise en jeu, il laissait son adversaire remporter le match (6-4 au 4e set). Le tout en huit minutes… Une énième douche froide pour le public de la Porte d’Auteuil, riche d’une dramaturgie adorée par la Fédération française de la lose (FFL). Cette plateforme parodique sur le sport tricolore, créée en 2015 lors d’une discussion entre copains, célèbre l’art de perdre avec la manière. Son audience sur les réseaux atteste du succès de l’entreprise et de l’envie collective de prendre de la hauteur sur le sujet : 509 500 fidèles sur Facebook, 275 400 sur Twitter, 114 000 sur Instagram. Si vous n’en êtes pas encore, vous avez donc manqué : « On dit relégation ou relégatine en Gironde ? » lancé pour chambrer la future descente en Ligue 2 des Bordelais.

Le succès est tel pour les sept trentenaires mordus de sport à l’initiative de la FFL qu’Antoine et Louis ont lâché leur emploi respectif pour développer l’aventure à plein temps. En novembre 2021, la Bible de la lose du sport français est publiée aux éditions Marabout et ironise sur les plus belles plantades de nos athlètes. La vingtaine de finales perdues par l’ASM Clermont Rugby ou la remontada de Barcelone face au PSG en 2017 y sont louées avec sarcasme. L’introduction synthétise la démarche spirituelle. « Les Français ne perdent pas plus que les autres. Mais ils perdent mieux. Panache, envie, combativité ; là où certains pays ne jurent que par le résultat, les Français célèbrent le romantisme de l’effort et chérissent avant tout leurs émotions de supporters. » Il y a des disciplines honnies. «  Le hand, le judo, le biathlon, nous ont fait du mal » , concèdent les deux compères. Trop de titres, forcément. D’autres laissent davantage de place à la vanne. Comme le tennis. « Je pense que l’on n’existerait pas sans ce tournoi, explique Louis. C’est ce que qui a déclenché la viralité de notre concept avec cette énorme défaite de Tsonga contre Olivo. On pensait encore qu’un Français pouvait se qualifier en demi-finale… »

La chronique sportive de Mejdaline Mhiriroland-garrostennis
New York Times - World

U.S. Economy

‘La situación actual es la peor que hemos visto’: la deuda y la inflación ahorcan a los países pobres

La guerra en Ucrania se combina con una contracción global al crédito y la desaceleración en China, lo que siembra miseria en los países de ingresos bajos y medios.

Un mercado de comida en Camerún, donde la inflación del precio de los alimentos está causando dificultades.Credit...Tom Saater para The New York Times

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Por Peter S. GoodmanRuth MacleanSalman Masood, Elif Ince, Flávia Milhorance, Muktita Suhartono y Brenda Kiven

Peter Goodman, corresponsal de economía mundial, escribió este artículo desde Nueva York. Se ha colaborado con reportería desde Senegal, Pakistán, Turquía, Brasil, Indonesia y Camerún.

Antes de que la guerra asolara Yemen, Walid Al-Ahdal no se preocupaba por darle de comer a sus hijos. En su pueblo natal, cerca del mar Rojo, su familia cultivaba maíz, criaba cabras y contaba con su propia vaca para conseguir leche.

Pero durante los últimos cuatro años, después de que los combates los obligaran a huir, su hogar ha sido una tienda de campaña en un campamento con otras 9000 familias a las afueras de la capital, Saná. Al-Ahdal ha tenido dificultades para comprar alimentos adecuados con su salario de conserje en un hospital.

Ahora, otra guerra, esta vez a más de 3000 kilómetros de distancia, ha vuelto a trastornar sus vidas. Los precios de los alimentos se han disparado. Desde que Rusia invadió Ucrania, el precio del trigo se ha duplicado con creces, mientras que la leche ha aumentado en dos tercios.

Muchas noches, Al-Ahdal, de 25 años, no tiene nada para alimentar a su hija de 2 años y a sus tres hijos, de 3, 5 y 6 años. Los consuela con té y los manda a la cama.

“Me duele el corazón cada vez que mi hijo busca una comida que no hay”, dijo Al-Ahdal. “Pero, ¿qué puedo hacer?”.

El hambre que corroe a las familias de países devastados por la guerra como Yemen pone de relieve una crisis más amplia a la que se enfrentan miles de millones de personas en las economías menos prósperas del mundo, ya que a las consecuencias del ataque de Rusia a Ucrania se suman otros desafíos: la pandemia que continúa, la restricción global al crédito y la desaceleración de China, la segunda economía más grande después de Estados Unidos.

“Es como si hubiera incendios forestales por todas partes”, dijo Jayati Ghosh, una economista en la Universidad de Massachusetts en Amherst. “Esto es mucho más grande que después de la crisis financiera mundial. Todo está en contra de los países de ingresos bajos y medios”.

Las repercusiones más directas se observan en el aumento de los precios de los insumos para cocinar, los fertilizantes y los alimentos básicos como el trigo, lo que perturba la agricultura y amenaza la nutrición en gran parte del mundo.

Las sanciones impuestas a Rusia, uno de los principales exportadores de petróleo y gas, han restringido el suministro de energía, lo que disparó los precios y limita el crecimiento económico, especialmente en los países que dependen en gran medida de las importaciones.

Los elevados precios de la energía protagonizan la disminución de las expectativas de crecimiento económico mundial, que ahora se calcula en un 3,6 por ciento este año, frente al 6,1 por ciento del año pasado, según una previsión del Fondo Monetario Internacional.

Según el Comité Internacional de Rescate, más de 14 millones de personas están ahora al borde de la inanición en el Cuerno de África, como resultado de una terrible sequía combinada con la pandemia y la escasez de cereales procedentes de Rusia y Ucrania. Ambos países representan, en conjunto, la fuente de una cuarta parte de las exportaciones mundiales de trigo.

La semana pasada, cuando India prohibió las exportaciones de la mayor parte de su trigo, la preocupación aumentó. India es el segundo productor mundial de trigo y cuenta con reservas abundantes.

La guerra en Ucrania amenaza con obstaculizar la respuesta humanitaria, al elevar hasta un 16 por ciento los precios de insumos como los maníes que se mezclan en una pasta terapéutica utilizada para tratar a los niños que se enfrentan a niveles de desnutrición potencialmente mortales, advirtió el lunes la UNICEF.

Esta catástrofe se desarrolla cuando la pandemia sigue agobiando los sistemas de salud, agotando los recursos gubernamentales, y al tiempo que la Reserva Federal y otros bancos centrales suben las tasas de interés para detener la inflación. Esto está impulsando a los inversores a abandonar los países de menores ingresos y a trasladar los fondos a activos de menor riesgo en las economías ricas.

Understand Inflation and How It Impacts You

Este cambio de dirección en el flujo de dinero ha elevado el dólar estadounidense y ha hecho bajar el valor de las monedas de India, Sudáfrica y Brasil, encareciendo sus importaciones. La restricción del crédito también está aumentando los costos de los préstamos para los gobiernos fuertemente endeudados.

Y no menos importante, China, que durante mucho tiempo fue el motor del crecimiento de muchos países, se ha convertido en una importante fuente de lastre. A medida que el gobierno chino amplía el cierre de actividades para hacer cumplir su política de cero covid, el resultado es una menor demanda de materias primas, piezas y productos acabados que se envían a China desde todo el mundo.

“Veo que se está desarrollando una tormenta perfecta en lugares como Yemen, y en muchos otros lugares del mundo”, dijo Philippe Duamelle, representante de UNICEF para Yemen. “Las familias tienen que tomar decisiones terribles”.

No hay suficiente pan

Una mañana muy calurosa en Douala, la ciudad más grande de Camerún, Michael Moki, un conductor de mototaxi, se acercó a una vitrina que contenía un montón de panecillos.

Moki, de 34 años, un hombre jovial y risueño, pidió 500 francos centroafricanos (unos 80 centavos de dólar) en panecillos, el desayuno para su familia de cinco personas. Cuando el vendedor le entregó la bolsa, la sonrisa se le borró de la cara.

“Tu pan se pone cada vez más chico, y el precio aumenta”, se quejó con el joven que estaba detrás del mostrador. “¿Crees que me voy a comer todo esto y quedar satisfecho?”.

“El precio de la harina ha subido”, respondió el vendedor.

Este tipo de intercambio se ha convertido en algo habitual en los mercados de toda África y partes de Asia.

Los combates en Ucrania han hecho que los agricultores de este país huyan de sus tierras, mientras que Rusia ha bloqueado los puertos ucranianos en el mar Negro, conductos vitales para las exportaciones. La semana pasada, el Programa Mundial de Alimentos advirtió que el cierre de los puertos amenazaba con empeorar la grave inseguridad alimentaria en Etiopía, Sudán del Sur, Siria, Yemen y Afganistán.

Rusia y Ucrania suministran todo el trigo que importan Somalia y Benín, y al menos dos tercios del suministro que llega a Tanzania, Senegal, la República Democrática del Congo, Sudán y Egipto, según una investigación de la Conferencia de las Naciones Unidas sobre Comercio y Desarrollo.

A nivel mundial, los precios de exportación del trigo y el maíz se dispararon más de un 20 por ciennto en el mes posterior a la invasión de Rusia a Ucrania, según el Programa Mundial de Alimentos.

Algunos economistas acusan a las multinacionales de la agroindustria de explotar el caos causado por la pandemia y la guerra para aumentar los precios más allá de lo establecido por la oferta y la demanda. Ghosh, la economista, citó pruebas de que la especulación financiera está haciendo subir aún más los precios de los alimentos.

En abril, los especuladores fueron responsables del 72 por ciento de la actividad de compra en el mercado de trigo de París, frente al 25 por ciento de antes de la pandemia, según datos analizados por Lighthouse Reports, una plataforma europea de periodismo colaborativo.

Muchos países pobres se enfrentan ahora una elección incómoda: aumentar el gasto para ayudar a sus poblaciones mientras aumentan sus deudas, o imponer la austeridad presupuestaria y cortejar el conflicto social. La semana pasada, el malestar público por la inflación acelerada durante una espiral de la crisis de la deuda ocasionó la caída del gobierno en Sri Lanka. Los riesgos de agitación parecen ser terribles en Túnez, Ghana, Sudáfrica y Marruecos, según advierte Oxford Economics en un informe reciente.

Para Moki, el conductor de mototaxi, la fuente de conflicto fue inmediata. Al volver a su apartamento de dos habitaciones, se encontró con la decepción de su esposa por el escaso botín para el desayuno.

El casero les ha subido el alquiler de unos apenas asequibles 50.000 francos (80 dólares) al mes a 75.000 francos (120 dólares), alegando el aumento de sus propios gastos.

“Las cosas se nos están poniendo muy difíciles”, dijo Moki.

Sacrificar al rebaño

A Sencer Solakoglu, un productor de lácteos en Turquía, lo presionan fuerzas que escapan a su control.

Los precios del forraje, como el heno, el maíz y la alfalfa, en gran parte importados de Rusia y Ucrania, se han duplicado y triplicado en los últimos meses. Sin embargo, el gobierno, temiendo el enojo del pueblo por la inflación, ha presionado a los agricultores para accedan a no subir los precios, lo que limita la capacidad de Solakoglu para recuperar sus costos.

Los hogares turcos, golpeados por una prolongada crisis económica, han reducido el consumo de leche, recortando las ventas de Solakoglu aproximadamente a la mitad.

Así es como Solakoglu, cuya granja se encuentra en las afueras de la ciudad turca de Bursa, se ha visto obligado a sacrificar 200 cabezas de su rebaño en los últimos meses.

“Hemos sacrificado todas las vacas que producían menos de 30 kilos de leche al día”, explica.

Este tipo de cálculos sombríos se han convertido en rutina en Turquía, un país familiarizado con las dificultades económicas.

Tras la crisis financiera mundial de 2008, los bancos centrales de las principales economías, como Estados Unidos y Europa, bajaron las tasas de interés hasta casi cero para estimular el crecimiento. Cuando los inversores internacionales buscaron mejores rendimientos, se volcaron hacia los llamados mercados emergentes, aceptando mayores riesgos a cambio de mayores recompensas.

Inflation F.A.Q.

What is inflation? Inflation is a loss of purchasing power over time, meaning your dollar will not go as far tomorrow as it did today. It is typically expressed as the annual change in prices for everyday goods and services such as food, furniture, apparel, transportation and toys.

What causes inflation? It can be the result of rising consumer demand. But inflation can also rise and fall based on developments that have little to do with economic conditions, such as limited oil production and supply chain problems.

Is inflation bad? It depends on the circumstances. Fast price increases spell trouble, but moderate price gains can lead to higher wages and job growth.

How does inflation affect the poor? Inflation can be especially hard to shoulder for poor households because they spend a bigger chunk of their budgets on necessities like food, housing and gas.

Can inflation affect the stock market? Rapid inflation typically spells trouble for stocks. Financial assets in general have historically fared badly during inflation booms, while tangible assets like houses have held their value better.

El caudillo turco, Recep Tayyip Erdogan, instó a sus secuaces a valerse de los préstamos internacionales para financiar enormes proyectos de construcción que mantuvieron el crecimiento de la economía.

En 2017, los inversores se preocuparon por el riesgo de impago que suponían las enormes deudas de las empresas turcas. Se deshicieron de la lira turca, haciendo que su valor se redujera en aproximadamente tres cuartas partes de su valor a finales del año pasado.

Esta era la historia antes de la invasión rusa de Ucrania y antes de que los bancos centrales de todo el mundo empezaran a subir las tasas de interés.

En abril, la lira volvía a caer, y la tasa de inflación de Turquía era de casi el 70 por ciento, su peor nivel en dos décadas.

Incluso en países con circunstancias menos graves, los agricultores se enfrentan a una aritmética malévola, ya que los precios de los alimentos de animales, los fertilizantes y los pesticidas aumentan.

En los últimos años, Indonesia ha importado cada vez más reservas de fertilizantes de Rusia. Como los precios de los fertilizantes se han duplicado en los últimos meses, los agricultores han limitado su aplicación, lo que ha disminuído sus cosechas.

“La situación actual es la peor que hemos visto”, dijo Ajat Sudrajat, un agricultor del distrito de Cipanas, en Java Occidental, una zona agrícola que abastece a Yakarta, la bulliciosa capital de Indonesia.

Deudas imposibles

Hace dos años, cuando Rubab Zafar y su esposo, Muhammad Ali, salieron de su pueblo en la zona rural de Pakistán para emprender una nueva vida en Islamabad, estaban llenos de optimismo.

“No había trabajo en el pueblo”, dice Zafar, de 31 años. “Islamabad es una gran ciudad, y pensamos que aquí habría alguna oportunidad para nosotros”.

En lugar de ello, han sufrido la pesadez de un país que lidia con deudas imposibles y una movilidad descendente.

Zafar perdió hace poco su trabajo de niñera, y conseguía trabajos ocasionales a medio tiempo. Su esposo trabaja en una aplicación de transporte. En conjunto, ganan unas 25.000 rupias al mes (unos 133 dólares), que apenas cubren el alquiler de su vivienda de una sola habitación en un barrio de clase trabajadora.

Están atrasados en el pago de la factura de la luz, lo que los coloca en la misma situación que el gobierno pakistaní, que ahora está en conversaciones con el Fondo Monetario Internacional para conseguir una extensión de un paquete de préstamos de 6000 millones de dólares.

Desde 2016, los pagos de la deuda externa de Pakistán se han inflado hasta representar el 38 por ciento de los ingresos del gobierno, que antes eran de aproximadamente el nueve por ciento, según los datos tabulados por Debt Justice, una organización de defensa en Inglaterra.

Los pagos de la deuda han absorbido dinero que, de otro modo, podría ayudar a personas como Zafar. En varias ocasiones, ha solicitado un subsidio en efectivo, solo para ser rechazada sin explicación.

Movilidad descendente

Brasil, un gran exportador, se presenta a menudo como un beneficiario del aumento de los precios de las materias primas.

Pero en las favelas de las principales ciudades de Brasil, donde la pobreza enmarca la vida cotidiana, la gente está concentrada en el aumento del precio del gas licuado de petróleo (GLP), el combustible para cocinar que se utiliza en el 96 por ciento de los hogares.

Desde febrero, el precio del tanque de gas ha aumentado casi un 10 por ciento, alcanzando su nivel más alto en dos décadas, según datos del gobierno.

“Es lo único de lo que hablamos”, dijo Vanderley de Melo Pereira, de 55 años, padre de dos hijos en Rocinha, un barrio popular de Río de Janeiro. “Desde que empezó la guerra en Ucrania, las cosas han empeorado”.

En toda América Latina, el desarrollo de la crisis amenaza con borrar décadas de progreso en la mejora del nivel de vida.

“No hay perspectivas de crecimiento”, dijo Liliana Rojas-Suarez, experta regional e investigadora principal del Centro para el Desarrollo Global en Washington. “Creo que vamos a tener otra década perdida”.

Ruth Maclean reportó desde Dakar, Senegal; Salman Masood desde Islamabad, Pakistán; Elif Ince desde Estambul; Flávia Milhorance desde Río de Janeiro; Muktita Suhartono desde Java Occidental, Indonesia; y Brenda Kiven desde Duala, Camerún. Renato Dias colaboró con este informe desde Río de Janeiro.

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BBC

Olympic champion Elaine Thompson-Herah pulls out of Birmingham showdown

Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Athletics

Jamaican double Olympic champion Elaine Thompson-Herah has pulled out of Saturday's 100m meeting with Britain's Dina Asher-Smith in Birmingham.

Organisers said the 29-year-old withdrew "out of an abundance of caution after she experienced some discomfort in training".

Despite the absence of Thompson-Herah - the second fastest woman in history - there remains a strong field.

Olympic bronze winner Shericka Jackson and American Gabby Thomas will compete.

Asher-Smith, the world 200m champion, finished third behind Thomas and Jackson over the longer distance in last week's Diamond League opener in Doha.

American collegiate champion Cambrea Sturgis has the fastest time of any of the field over 100m this year after clocking 10.87 seconds last month.

France24 - Monde

Législatives : la Nupes dénonce des obstacles dans l'inscription de ses candidats

Publié le : 17/05/2022 - 18:30

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Jean-Luc Mélenchon et les candidats de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) aux législatives ont déploré, mardi, les difficultés à s'inscrire en préfecture sous la nuance politique "Nupes", dénonçant une volonté d'"effacement" du bloc de gauche au soir des résultats.

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

Pour la Nupes, le ministère de l'Intérieur fait du deux poids, deux mesures. Le chef de file des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a menacé, mardi 17 mai, de déposer un recours au Conseil d'État en référé pour que la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) – issue de l'accord entre LFI, le PS, EELV et le PCF – puisse être reconnue lors des dépôts de candidatures aux élections législatives des 12 et 19 juin.

En déplacement à Nantes, Jean-Luc Mélenchon, qui espère que cette nouvelle alliance de la gauche lui permettra d'accéder à Matignon, a critiqué le nouveau nuancier politique du ministère de l'Intérieur pour les élections des 12 et 19 juin, qui ne prend pas en compte la Nupes dans les inscriptions des candidats en préfecture.

Il a dénoncé "un système de duperie permanente" de la part de la macronie, visant "à pouvoir, le soir du premier tour, minorer la percée que nous aurons opérée". "Nous allons intervenir au Conseil d'État en référé pour demander à ce que nous soyons reconnus dans notre existence", a-t-il lancé.

🔴 Stop au tripatouillage électoral : la #NUPES doit être reconnue !✅ Nous demandons la création d’une nuance NUPES afin de pouvoir comptabiliser les résultats de toutes les candidatures NUPES dans une même nuance.https://t.co/tarT3NBhxh

May 17, 2022

Dans un communiqué, la Nupes a regretté que "le camp macroniste ait décidé de comptabiliser séparément les suffrages rassemblés par des candidatures issues de LFI, d'EELV, du PS ou du PCF".

"Toutes partagent pourtant le même programme et se présentent aux électeurs sous la même bannière", insiste la Nupes, qui appelle "solennellement le ministère de l'Intérieur à renoncer à son opération de tripatouillage électoral".

>> À lire : Législatives 2022 : une alliance qui marque un virage historique pour la gauche

Selon une circulaire du ministère datée du 16 mai, "une nuance Ensemble ! (Majorité présidentielle) est créée en lieu et place de La République en Marche (désormais intitulée Renaissance), du Mouvement Démocrate, et comprenant l'ensemble des formations politiques alliées".

Une "manœuvre parfaitement scandaleuse"

Mais la nuance Nouvelle union populaire écologique et sociale n'a pas été créée. Car elle "réunit des candidats investis de manière indépendante par les partis associés à cet accord", ce qui "tend à démontrer la volonté pour ces candidats de rester attachés à leur parti d'origine", explique la circulaire. "Ces partis se présentent de manière indépendante comme en attestent notamment les associations déclarées au titre de l'aide publique et de la campagne audiovisuelle", ajoute-t-elle.

"C'est extrêmement préoccupant, on conteste la circulaire du ministère de l'Intérieur", a dénoncé mardi Julien Bayou, secrétaire national d'EELV et candidat à Paris, lors d'une présentation à la presse de tous les candidats de la Nupes dans la capitale.

Petite manip totalement anti-démocratique de Macron & Darmanin pour fausser l'analyse des résultats des législatives.Les Macronistes seront regroupés dans le tout nouveau label "Ensemble" mais les candidats #NUPES comptabilisés séparément.Ont-ils peur de notre majorité ? pic.twitter.com/oL4ceUViRM

May 17, 2022

Il y voit une "manœuvre parfaitement scandaleuse", visant "à tromper le rendu du résultat du premier tour", puisque c'est cette nuance politique qui sert à analyser les résultats.

"Ils cherchent à minorer notre score en nous présentant comme divisés", a renchéri Aminata Niakaté, candidate Nupes-EELV, revenant tout juste de la préfecture, confirmant n'avoir pas pu s'inscrire sous la nuance "Nupes".

"Ils essaient de nous effacer jusque dans les textes", a dénoncé aussi Sophia Chikirou, candidate Nupes-LFI, précisant que des difficultés avaient notamment été constatées en Ariège et dans le Rhône.

Nous découvrons que le Ministère de l'Intérieur refuse d'enregistrer la "Nouvelle Union populaire" pour les déclarations de candidature. Effacer ses adversaires du tableau des résultats est-ce encore la démocratie ? #NUPES

May 16, 2022

La Nupes souligne dans son communiqué que "la droite est la cible de la même manipulation", car "malgré l'accord politique passé entre LR et l'UDI, les résultats de candidatures issues de ces deux partis seront comptabilisés dans deux nuances séparées".

Lundi, au premier jour de dépôt des candidatures en préfecture, Jean-Luc Mélenchon avait déjà alerté sur le problème. "Effacer ses adversaires du tableau des résultats, est-ce encore la démocratie ?", a-t-il interrogé sur Twitter.

Avec AFP

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New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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Análisis de noticias

La invasión rusa de Ucrania fortalece a la OTAN

La solicitud de Suecia y Finlandia para formar parte de la alianza atlántica, tras décadas de neutralidad, es una clara declaración de que la invasión rusa de Ucrania ha puesto fin a una era de ilusiones europeas respecto a Moscú.

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Por Roger Cohen

Puedes seguir las últimas actualizaciones [en inglés] de la solicitud formal de Finlandia y Suecia de unirse a la OTAN aquí.

La decisión de Finlandia y Suecia de abandonar la neutralidad a la que se adhirieron durante décadas y solicitar su ingreso a la OTAN es el indicio más fuerte hasta ahora de un profundo cambio en Europa ante el agresivo proyecto imperial ruso.

Los dos Estados han dejado claro que creen que la amenaza de la Rusia del presidente Vladimir Putin será duradera, que no se acobardarán ante eso y que, tras la matanza rusa en Bucha, Ucrania, no hay lugar para los espectadores. La suya es una declaración de determinación occidental.

“El no alineamiento militar ha cumplido su cometido en Suecia, pero nuestra conclusión es que no nos funcionará tan bien en el futuro”, señaló el domingo la primera ministra sueca, Magdalena Andersson. “No es una decisión que deba tomarse a la ligera”.

Como los ejércitos finlandés y sueco ya están bien integrados en la OTAN, una de las razones por las que el proceso de solicitud puede ser rápido, el impacto inmediato del cambio de rumbo estratégico de los países a la luz de la invasión será menos práctico que político.

Esta es una nueva Europa en la que ya no hay posiciones intermedias. Los países están protegidos por la OTAN o están solos frente a una Rusia gobernada por un hombre decidido a afirmar por la fuerza el lugar de Rusia en el escenario mundial. Para Suecia, y especialmente para Finlandia, con sus 1303 kilómetros de frontera con Rusia, la decisión de Putin de invadir a un vecino no podía ser ignorada.

No eran los únicos. Alemania, una nación que en general es pacifista desde que emergió de los escombros de 1945, se ha embarcado en una inversión enorme en sus fuerzas armadas, así como en un intento para desprenderse de la dependencia energética de una Rusia que había considerado, si no inocua, al menos un socio comercial fiable.

“La ampliación de la OTAN nunca fue la causa de la decisión de Putin de invadir Ucrania, pero sí es una consecuencia”, comentó Nathalie Tocci, directora del Instituto de Asuntos Internacionales de Roma. “Suecia y Finlandia ahora ven una Rusia revanchista y revisionista de una manera mucho más peligrosa que durante la última parte de la Guerra Fría”.

Suecia y Finlandia consideraron que la neutralidad era lo mejor para sus intereses cuando se enfrentaron a la amenaza soviética, y en el caso sueco durante siglos antes de eso. No cambiaron de rumbo, aunque sí se unieron a la Unión Europea, en las más de tres décadas transcurridas desde el final de la Guerra Fría.

El cambio de ambos países en los últimos meses ha sido dramático, un indicio de cómo la determinación de Putin de hacer retroceder a la OTAN y debilitar el apoyo que se le brinda ha producido el efecto contrario: el renacimiento de una alianza que llevaba una generación buscando una razón convincente para existir.

Mientras que el año pasado no más de una cuarta parte de la población de Suecia y Finlandia apoyaba la adhesión a la OTAN, en la actualidad, esa cifra ha aumentado considerablemente, con el 76 por ciento en una encuesta reciente en Finlandia. El Partido Socialdemócrata de Suecia, el más grande del país y durante mucho tiempo bastión de la no alineación, ha aceptado la adhesión a la OTAN en un giro extraordinario.

“Putin se subió a un árbol y no sabe cómo bajar”, comentó Nicole Bacharan, analista de política exterior francesa. “Ahora se enfrentará a una OTAN más fuerte, más grande y más decidida”.

El artículo 3 del tratado constitutivo de la OTAN declara que los miembros deben “mantener y desarrollar su capacidad individual y colectiva de resistir un ataque armado” mediante “la autoayuda y la colaboración mutua continua y eficaz”. En el caso de Suecia y Finlandia, estas capacidades ya se han desarrollado ampliamente mediante una estrecha cooperación con la OTAN.

Carl Bildt, ex primer ministro y ministro de Relaciones Exteriores sueco, aseguró: “Estábamos bien encaminados a formar una relación más estrecha con la OTAN. Pero el 24 de febrero, cuando comenzó la invasión rusa de Ucrania, ese proceso en particular se aceleró”.

Y añadió: “Nuestra decisión refleja la opinión de que Rusia seguirá siendo un lugar complicado durante mucho tiempo, y la guerra en Ucrania será bastante larga, con un liderazgo errático y muy revisionista en el Kremlin durante el futuro previsible”.

Cuando se le preguntó si Suecia temía que Rusia tomara represalias, Bildt dijo que “nunca se sabe con Rusia, pero es probable”.

La valoración de que la guerra de Ucrania puede ser larga es ampliamente compartida en Europa. Putin no solo se enfrentó a su vecino; se enfrentó a Occidente y a un Estados Unidos retratado como un “imperio de la mentira”.

Alemania tardó unos 20 años desde el Tratado de Versalles de 1919 en responder a la humillación percibida con el envío de la maquinaria bélica del Tercer Reich a través de la frontera de sus vecinos, lo que desencadenó la Segunda Guerra Mundial. El resentimiento de Putin por la aparente humillación de la desintegración del imperio soviético tardó unos 30 años en desembocar en una invasión a gran escala de Ucrania.

Parece poco probable que el presidente ruso dé marcha atrás, aunque su guerra haya ido mal hasta ahora.

En la práctica, tanto Finlandia como Suecia han convivido durante mucho tiempo con las armas nucleares rusas en Kaliningrado, el enclave ruso situado cerca de ahí, entre Polonia y Lituania, en la costa del Báltico.

“Estos países están acostumbrados a las violaciones rusas en su espacio aéreo, saben que los riesgos están ahí”, declaró Tocci. “Pero las ganancias de seguridad con la OTAN son incomparablemente mayores que cualquier riesgo adicional”.

Sin embargo, Putin ha aludido en más de una ocasión a la sofisticada gama de armas nucleares de Rusia, y ha sugerido que no dudaría en utilizarlas si lo provocan. Esa amenaza no solo existe para Finlandia y Suecia ahora que abandonan la no alineación militar, sino para toda Europa y más allá.

Tocci habló durante una visita a Estonia, uno de los tres Estados bálticos que formaban parte de la Unión Soviética y que se incorporaron a la OTAN en 2004. “Aquí hay una alegría general por el hecho de que el mar Báltico ahora sea un mar de la OTAN, y para los estonios, las decisiones de Finlandia y Suecia parecen una reivindicación”, aseguró.

Durante mucho tiempo, incluso hasta la víspera de la invasión rusa, Europa ha estado dividida. Los países cercanos a la frontera rusa —como los países bálticos y Polonia— se tomaban en serio la amenaza rusa por su amarga experiencia histórica, mientras que los países más occidentales, como Alemania y Francia, estaban más decididos a disfrutar de los dividendos de la paz del final de la Guerra Fría que a tomar con seriedad las ambiciones de Putin.

Estas ilusiones persistieron incluso después de que el mandatario ruso anexionara Crimea en 2014, además de desencadenar una guerra en la región oriental de Donbás, en Ucrania, ese mismo año y utilizara la fuerza militar para triunfar en Siria, implementando métodos brutales perfeccionados en Chechenia muchos años antes y evidentes desde febrero en Ucrania.

Al final, los países más cercanos geográficamente a Rusia, y más inmediatamente amenazados por ella, tenían razón. Finlandia y Suecia lo han visto de cerca.

Europa ahora está muy unida en su determinación de resistir a Putin y asegurarse de que no gane la guerra en Ucrania. Estados Unidos, que tenía sus propias ilusiones rusas, ha vuelto a centrarse en Europa y está decidido no solo a salvar a Ucrania sino a debilitar a Rusia. No son ambiciones a corto plazo.

“Tenemos una Europa transformada”, afirmó Bildt. “Tendremos una OTAN más fuerte, con un mayor gasto en defensa, más cohesionada en lo político, con un sentido de propósito. También tendremos una Unión Europea más fuerte, con más complementariedad con la OTAN”.

Europa, por supuesto, también tendrá que lidiar con los desafíos económicos y otros aspectos que genera cualquier guerra larga. Y los países en el medio —básicamente, Moldavia y Georgia, atrapados en una tierra de nadie al margen de Rusia sin la protección de la OTAN— se enfrentarán a desafíos peligrosos.

Finlandia y Suecia han aprendido una lección fundamental de Ucrania. Tras el anuncio de la OTAN en 2008 de que Ucrania y Georgia “se convertirán en miembros de la OTAN”, una decisión tomada sin apenas considerar cómo o cuándo lograr ese objetivo, la espinosa cuestión de la adhesión de Ucrania quedó flotando por los líderes occidentales que no querían provocar más a Putin.

Esto no hizo ninguna diferencia para el cálculo de Putin. Invadió Ucrania igualmente, con el invento de una amenaza nazi y el argumento de que la estatalidad ucraniana era un mito. Suecia y Finlandia no iban a sufrir el mismo destino por una moderación equivocada. “Aprendieron la lección”, dijo Tocci.

Queda por saber cómo se bajará Putin de su árbol. El mandatario calificó la decisión finlandesa como un “error” e insistió en que no había ninguna amenaza rusa para el país. También cortó el suministro ruso de electricidad a Finlandia. No hay señales de que vaya a apartarse de su convicción de que la fuerza acabará consiguiendo los objetivos estratégicos de Rusia.

“Incluso si Putin se da cuenta de que ha cometido un error, dudo que lo admita”, opinó Bildt. “Las consecuencias serían demasiado trascendentales. No se trata de un pequeño error. Fue un error estratégico catastrófico de primer orden”.

Roger Cohen es el jefe del buró de París del Times. Fue columnista del diario de 2009 a 2020. Ha trabajado para el Times durante más de 30 años y se ha desempeñado como corresponsal y editor en el extranjero. Es un estadounidense naturalizado que se crio en Sudáfrica y el Reino Unido. @NYTimesCohen

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L'Humanité

Dopage, « la prévention, à elle seule, ne suffit pas » affirme Jean-Pierre Verdy

Entretien

DOPAGE L’ancien patron des contrôles à l’Agence française de lutte contre le dopage, Jean-Pierre Verdy, trouve bien timoré le discours officiel des instances chargées de ce problème sanitaire et reste persuadé que, sans dissuasion et répression, rien n’est possible contre la triche dans le sport.

Éric Serres

Nom Prénom Fonction ici sur quelques lignes comme ça magnit

Jeudi 12 mai, dans les locaux du Comité national olympique et sportif français (Cnosf), à Paris, s’est tenu le 21e colloque national pour un sport sans dopage. De nombreux artisans de la lutte antidopage, des athlètes et anciens athlètes y étaient présents, chacun portant la bonne parole. Paroles qui, pour l’ancien directeur des contrôles au sein de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), Jean-Pierre Verdy, n’ont pas suffi.

Qu’avez-vous retiré de ce énième colloque sur le dopage ?

Il y a eu beaucoup de paroles, mais on attend des actes forts. De nombreux spécialistes de la lutte antidopage qui étaient présents ont été un peu déçus par ce qu’ils ont entendu. Pour eux, les avancées ne sont pas là. C’est bien joli de porter la bonne parole, mais cela ne suffit pas. De colloque en colloque, on voit que tout cela n’évolue pas ou si peu.

On a beaucoup parlé de prévention. Est-ce bien suffisant ?

Quand j’étais à la tête de la direction régionale d’Île-de-France, nous avions axé nos actions sur cette fameuse prévention. Nous organisions des rencontres. À l’arrivée, ce que l’on a constaté, c’est qu’il y avait plus de personnes assises à la tribune que dans la salle. Pour moi, la prévention est évidemment un des outils, mais ne peut pas être le seul. Ce qui est le plus important reste la dissuasion et la répression. Lorsque j’ai occupé mon poste de directeur des contrôles à l’AFLD, mon cheval de bataille a été de débarquer là où personne ne nous attendait. N’importe où et dans n’importe quelle discipline. De fait, les sportifs avaient peur des contrôles. Personne n’était à l’abri. La répression s’appliquait à toutes les disciplines. Aucun athlète ne partait serein sur une compétition, à tel point que, dans beaucoup d’entre elles, ceux-ci attendaient le dernier moment pour s’engager ou même abandonnaient dès qu’ils avaient vent de notre présence. Ceux qui se dopent n’ont rien à faire de la prévention. Les gens qui ne se dopent pas non plus. Il faut donc expliquer, notamment aux amateurs qui utilisent les mêmes produits que les professionnels, qu’il y a de véritables risques sanitaires. Souvent, ceux que l’on a attrapés étaient dopés par leur père ou un ami, sans qu’il y ait un véritable suivi. Ils étaient parfois à la limite de se retrouver aux urgences.

Si on vous comprend bien, toutes ces mesures coercitives ont été mises de côté depuis un certain temps ?

À partir du moment où il a été déclaré que l’AFLD ne s’occuperait plus que du haut niveau, que cela ne servait à rien de réaliser des contrôles chez les amateurs, tout ce que l’on avait mis en place est tombé à l’eau. Bien que je sois aujourd’hui en retraite, je suis toujours cela de très près et les retours que j’en ai ne sont pas bons. Se focaliser sur le haut niveau est finalement chose beaucoup plus facile. Ces sportifs sont localisés, donc faciles à suivre. Il est beaucoup plus dur de mener des investigations qui durent des mois, et qui pourtant peuvent faire tomber des réseaux. Il nous a fallu parfois plusieurs années pour arriver à nos fins.

L’AFLD a-t-elle les moyens de mener une politique de lutte efficace contre le dopage ?

À mon époque, c’était compliqué. Il y avait des compétitions où nous n’allions pas car le coût était trop important pour l’agence. J’ai vu que l’AFLD avait dorénavant un budget qui avoisine les 20 millions d’euros. Quand j’y étais, nous tournions plutôt à 8 millions, mais cela ne nous empêchait pas de réaliser près de 10 000 contrôles certaines années.

AFLD, Agence mondiale antidopage (AMA), Agence internationale des tests (ITA)... On s’y perd un peu dans toutes ces structures, qu’elles soient nationales ou internationales. Qui fait quoi ?

L’AMA est là pour donner des orientations, c’est-à-dire la liste des produits interdits et ce qui devrait être fait. Ensuite, en fonction de toutes les informations données, les agences nationales font ou ne font pas. Tout dépend des moyens dont elles disposent. Certaines n’en ont pas et vont effectuer à peine une centaine de contrôles dans l’année. C’est là où il y a un problème. Les athlètes français, qui sont très contrôlés, nous ont souvent dit qu’ils étaient énervés de voir ce qui se passait dans certains pays.

Quand un athlète handisport présent au colloque dit qu’il n’a subi aucun contrôle durant les JO de Tokyo, cela ne vous étonne pas un peu ?

Normalement, il aurait dû être contrôlé. Après, je ne sais pas. Quand je m’occupais des contrôles, tous les athlètes qui étaient qualifiés pour les JO devaient non seulement être localisables, mais subissaient au moins trois contrôles avant la date fatidique. Cela n’a pas empêché que l’on a été parfois obligés d’en exfiltrer certains du village olympique avant qu’ils ne rentrent en compétition. Ils étaient positifs !

La lutte contre le dopage n’a-t-elle pas, encore et toujours, un wagon de retard par rapport aux tricheurs ?

Ce n’est pas un wagon, mais plusieurs wagons. L’important, c’est surtout d’avoir un réseau sur le terrain qui peut nous alerter de l’existence des produits et des substances qui circulent parmi les sportifs. Ce sont les informations revenant du terrain qui permettent de coincer les tricheurs. Les analyses viennent après.

Lors de ce colloque, vous avez eu une prise de bec sur les analyses capillaires avec le docteur Olivier Rabin, qui représentait l’AMA. Selon vous, elles ont été mises de côté. Pouvez-vous nous expliquer ?

Ces analyses ont permis d’accentuer la dissuasion auprès des sportifs. Quand, en 2008, sur le Tour de France, nous avons commencé à réaliser ces prélèvements, cela a créé une véritable psychose au sein du peloton. Tous nous demandaient ce que l’on cherchait. À notre surprise générale, nous avons retrouvé partout de la DHEA – un stéroïde anabolisant qui figure sur la liste des substances interdites par l’Agence mondiale antidopage – et dans des proportions très élevées. L’avantage des cheveux est qu’ils gardent assez longtemps certains produits. Avec les cheveux, on trouve quasiment tout, excepté de l’EPO. Si cela est utilisé dans les enquêtes judiciaires, c’est bien qu’il doit y avoir une raison, non ?

antidopagedopage
BBC

The Roman goddess Venus overstepped the accepted boundaries with particular aplomb

In the 1st Century, bathers in the city of Bath who suffered the ignominy of having their clothes stolen while they were enjoying a soak knew exactly who to call upon for help. The goddess Sulis, who presided over the hot baths, cold baths and glistening plunge pools of the Roman complex, was known principally for her ability to heal, but she also had a remarkable capacity for vengeance. More than 100 ancient curse tablets have been excavated from her spring, many of them featuring strong-worded pleas for the goddess to punish those who'd made off with other people's possessions. Thieves beware.

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Sulis is just one of a number of goddesses who feature in an ambitious new exhibition,  Feminine Power, at the British Museum in London. Examining the prominence of female deities and figures of reverence from six continents across thousands of years, the show is as rich in scope as it is in divine faces. Sharing the gallery with Sulis, a local manifestation of the Roman goddess Minerva, is everyone from the Egyptian deity Sekhmet to the Hindu Kali, the Japanese Kannon and the Mexican Coatlicue.

The painted clay relief Queen of the Night (circa 1750 BCE) from Iraq is exhibited at the new show Feminine Power at the British Museum (Credit: Trustees of the British Museum)

It is striking how many of these goddesses have been worshipped for seemingly contradictory qualities. Just as Sulis was credited with powers of healing as well as powers of exacting revenge, so Inanna of ancient Mesopotamia was viewed as a goddess of both sex and war. An early hymn describes her as a dread deity who brings death to men on the battlefield and mourning to the households they leave behind. In other writings, she is celebrated for the sexual potency she inspires in mortals she favours. Sumerian kings did their best to combine the best of both worlds by envisaging themselves as sleeping with Inanna in order to attain her protection in war. This was, perhaps in part, a way of tempering their fears of her authority.

The ability of goddesses to cross societal boundaries established between the sexes on Earth was one of the main things that elevated them above most mortal women. Inanna, who was credited with the power to transform men into women, and women into men, was sometimes even described as if she herself were male. Professor Mary Beard, one of five guest contributors to the exhibition, observes in her prologue to the show's catalogue that the Greek goddess of wisdom Athena similarly had "martial attributes that fundamentally conflict with Greek concepts of female gender".

The Roman goddess Venus overstepped the accepted boundaries with particular aplomb. Like Inanna, she found a place in men's hearts on the battlefield as well as in the bedroom. Mary Beard explains: "It's Venus and the unswayable, unstoppable power of desire that in a way brings Rome its military victories." Julius Caesar claimed to be a descendent of Venus via her son Aeneas, hero-turned-refugee of the Trojan War, and placed the goddess prominently on some of his coinage. Later leaders, too, looked back to Roman goddesses almost as a hallmark of their authority. Minerva was depicted in the presence of Wellington and Napoleon as well as Queen Elizabeth I. 

The ancient goddess Kali Murti represents time, doomsday and death (Credit: Trustees of the British Museum)

The idea that female figures of power have been more important to women throughout history than to men is certainly belied. Amenhotep, a Pharoah of the 18th dynasty in Egypt, went so far as to commission a vast quantity of sculptures of Sekhmet for his mortuary temple on the Nile, in the belief that she would help ward off pestilence and plague. And men were responsible for making at least some of the cult statues and artworks of goddesses that still survive today.  

Belinda Crerar, lead curator of the exhibition, tells BBC Culture, "In a lot of cases, we don't know exactly who was making the objects. We tend to assume they were made by men, but this was not necessarily the case. In the first section of the exhibition there's a bronze dish, probably made in Birmingham, and decorated by women." 

Feared and revered

While many goddesses were thought to lend their support to women in conceiving and delivering children, there were also individuals credited with the power to do the opposite. Female figures of power could in fact be a source of anxiety to women in the very sphere in which their assistance was needed most. Among the Sumerians, Lamashtu, a goddess with the head of a lion and the jaw of a donkey, was believed to creep into the houses of women while they were in labour to steal their babies. In Mexico, Cihuateteo ("divine women"), the spirits of would-be mothers who had died in labour, were rumoured to return on five days in the Aztec year to snatch newborns from their cradles. And Lilith was described as the first wife of Adam, and as a bringer of infant death and sterility. A haunting sculpture of her by contemporary artist Kiki Smith is mounted high on one wall of the exhibition. Her fierce blue eyes are liable to catch you off guard.  

A 1994 sculpture by Kiki Smith depicts Lilith as a bringer of infant death and sterility (Credit: Pace Gallery)

These deities were profound manifestations of real human fears. It would be true to say that anxiety has helped shape several of the stories that have come down to us about female figures of power.

These stories had agency because feminine power was intrinsic to man's conception of our planet

In many early cultures, the Earth itself was seen to be female, or to revolve around the behaviour of Earth goddesses. The ancient Greek myth of Demeter and Persephone, for example, was used to explain the existence of the seasons. Upon hearing that her daughter had been abducted by Hades of the Underworld, Demeter went into mourning, causing the crops she usually protected to fail. Persephone's consumption of some pomegranate seeds kept her in the darkness for part of the year only. Her return to the upper world cheered her mother and heralded the arrival of spring and its fruits. Similarly, in Hindu texts, the goddess Shri-Lakshmi was described as leaving the Earth after suffering a slight, thereby wreaking devastation in the fields.

These stories had agency because feminine power was intrinsic to man's conception of our planet. In Hinduism, Shiva's wife, Sati, was believed to become part of the physical universe after she died. Her body fell in pieces across the landscapes below, inspiring the foundation of the Kamakhya Temple in Assam, on the very spot her vulva was said to have settled. Still today, a festival is held here in monsoon season. Worshippers gaze in wonder as the natural spring turns red with the seepage of iron oxide. It is as if the goddess were menstruating.

In an 1891 painting by John William Waterhouse, Circe offers a cup to Ulysses (Credit: Gallery Oldham)

As important as these modes of worship are, one can't help but feel that men have endowed female deities with powers beyond their human counterparts to illustrate why female rule on Earth would be disastrous. While the Egyptian Sekhmet was upheld for her life-giving potential, like Shri-Lakshmi and Demeter, she could also deliver destruction. It was said that she was sent to plunder the Earth after mortals rebelled against her father, the sun god, Ra. Sekhmet did as she was told but got carried away. Ra was so ashamed by her bloodlust that he recalled her. Sekhmet would not give up. The only way Ra could stop her in her tracks was by disguising alcohol as blood so that she would become too inebriated to continue.

Still today, women in power are often as much feared as they are revered or, at least, are presented as threatening in their success and their ability to smash glass ceilings. If the examples of the past reveal anything, it is that female figures of authority are always at the ready to rise up and defy expectation. They are brilliant for being everything people assume they are not.    

Daisy Dunn's new book, Not Far From Brideshead: Oxford between the Wars, is out now.

Feminine Power – the Divine to the Demonic is at the British Museum, London, until 25 September.

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France24 - Monde

Reportage : en Italie, des réfugiés ukrainiens sous les toits de la mafia

Publié le : 19/05/2022 - 08:58

FRANCE 24 Suivre Natalia MENDOZA

Plus de 110 000 Ukrainiens sont arrivés en Italie depuis le début de l’invasion russe. Pour accueillir ce nouveau flux migratoire, le ministère italien de l’Intérieur met à disposition des réfugiés des maisons confisqués à la mafia. Jusqu'ici, 622 habitations sont occupées par des réfugiés. Reportage de notre correspondante Natalia Mendoza.

Pour accueillir les réfugiés ukrainiens qui affluent en Italie, 110 000 depuis le début de la guerre en Ukraine, le ministère italien de l’Intérieur a décidé de mettre à leur disposition des habitations saisis à la mafia italienne.

Arrivés en Italie fin mars, Tatiana et ses enfants ont été accueillis à Rescaldina, au nord de Milan, dans un appartement saisi à la ‘Ndrangheta, la mafia calabraise. 

Un logement qui fait partie des 3 250 biens confisqués au crime organisé en Lombardie. L’État italien dispose de près de 40 000 biens saisis à la mafia, soit un patrimoine qui dépasse les 300 millions d’euros, directement géré par l'Agence nationale pour l’administration des biens confisqués à la criminalité organisée (ANBSC). 

"Le ministère de l'Intérieur nous a demandé de repérer les logements disponibles et habitables sur le court terme par les familles ukrainiennes, confie le préfet Bruno Corda, directeur de l'ANBSC. Alors, nous avons identifié des biens qui peuvent être utilisé immédiatement, dans 15 jours, dans un mois ou dans 90 jours".

Au total, 622 habitations ayant appartenu à des groupes mafieux ont été mises à disposition des réfugiés Ukrainiens en Italie.

 

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Guerre en Ukraine : la victoire de Kiev, si proche, si loin

Le monde dans tous ses États

Russie : propagande ou 3e guerre mondiale ?

Focus

Ukraine : de retour à Irpin, les habitants retrouvent une ville dévastée

Valeurs Actuelles

Les professionnels du foie gras dénoncent une “provocation indécente” de Peta

La proposition ne fait pas rire le Cifog (Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras), qui la juge « indécente » au regard des difficultés rencontrées par le secteur. L’association animaliste Peta a en effet envoyé à l’organisation, lundi 16 mai, une proposition d’aide financière pour la reconversion au « faux gras », une alternative végétale. Une offre faite dans un contexte particulier, rappelle France Bleu. « La grippe aviaire fait des ravages en France : depuis 2000, plus de 122 millions d’oiseaux ont été abattus dans notre pays pour tenter d’enrayer la propagation de la maladie », explique l’association sur son site.

Peta accusée de « profiter » de la crise

Une reconversion vers la version végétale « éviterait la possibilité d’une pandémie dévastatrice made in France », juge Peta. « Profiter de la situation des éleveurs de palmipèdes gras c’est une honte, une provocation indécente, et cela me met en colère », a réagi auprès de France Bleu Marie-Pierre Pé, présidente du Cifog. La politique d’abattages préventifs en cas de détection d’un cas de grippe aviaire a en effet de lourdes conséquences pour les éleveurs. Le Cifog avait déjà évoqué une crise « d’une extrême gravité », s’interrogeant sur l’efficacité des mesures mises en place.

De son côté Péta, a déclaré « pouvoir comprendre » cette réaction « mais là il s’agit d’une proposition qui serait la meilleure solution à la fois pour les animaux et à la fois pour les agriculteurs ».

Landes : les dernières actualités

Mont-de-Marsan : le maire veut accueillir des réfugiés ukrainiens

Landes : un homme de 21 ans condamné pour avoir frappé deux jeunes qui avaient dit “pain au chocolat” au lieu de “chocolatine”

Landes : des peintures datées du Moyen Âge découvertes dans une église

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Nearly 60 million people displaced in 2021 by conflict and natural disaster

Issued on: 19/05/2022 - 09:50

NEWS WIRES

Conflicts and natural disasters forced tens of millions to flee within their own country last year, pushing the number of internally displaced people to a record high, monitors said Thursday.

Some 59.1 million people were registered as internally displaced worldwide in 2021 -- an all-time record expected to be broken again this year amid mass displacement inside war-torn Ukraine.

Around 38 million new internal displacements were reported in 2021, with some people forced to flee multiple times during the year, according to a joint report by the Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC) and the Norwegian Refugee Council (NRC).

That marks the second-highest annual number of new internal displacements in a decade after 2020, which saw record-breaking movement due to a string of natural disasters.

Last year, new internal displacements from conflict surged to 14.4 million -- marking a 50-percent jump from 2020 and more than doubling since 2012, the report showed.

'World is falling apart'

And global internal displacement figures are only expected to grow this year, driven in particular by the war in Ukraine.

More than eight million people have already been displaced within the war-ravaged country since Russia's full-scale invasion began on February 24, in addition to the more than six million who have fled Ukraine as refugees. 

"2022 is looking bleak," IDMC director Alexandra Bilak told reporters.

The record numbers seen in 2021, she said, marked "a tragic indictment really on the state of the world and on peace-building efforts in particular".

NRC chief Jan Egeland agreed, warning: "It has never been as bad as this."

"The world is falling apart," he told reporters. 

"The situation today is phenomenally worse than even our record figure suggests."

In 2021, sub-Saharan Africa counted the most internal movements, with more than five million displacements reported in Ethiopia alone, as the country grappled with the raging and expanding Tigray conflict and a devastating drought.

That marks the highest figure ever registered for a single country.   

'Titanic shift' needed

Unprecedented displacement numbers were also recorded last year in the Democratic Republic of Congo and Afghanistan, where the Taliban's return to power, along with drought, saw many flee their homes.

In Myanmar, where the military junta seized power in a February coup last year, displacement numbers also reached a record high, the report found.

The Middle East and North Africa region recorded its lowest number of new displacements in a decade, as the conflicts in Syria, Libya and Iraq de-escalated somewhat, but the overall number of displaced people in the region remained high.

Syria, where civil war has been raging for more than 11 years, still accounted for the world's highest number of people living in internal displacement due to conflict -- 6.7 million -- at the end of 2021.

That was followed by the DR Congo at 5.3 million, Colombia at 5.2 million, and Afghanistan and Yemen at 4.3 million.

Despite the hike in conflict-related displacement, natural disasters continued to account for most new internal displacement, spurring 23.7 million such movements in 2021.

A full 94 percent of those were attributed to weather and climate-related disasters, like cyclones, monsoon rains, floods and droughts.

Experts say that climate change is increasing the intensity and frequency of such extreme weather events.

China, the Philippines and India were hardest hit, together accounting for around 70 percent of all disaster-related displacements last year. 

Increasingly, conflict and disasters collide, creating a "complex quagmire of problems", Egeland said, worsening risks and often forcing people to flee several times.

In places like Mozambique, Myanmar, Somalia and South Sudan, overlapping crises impact food security and heighten the vulnerabilities of millions.

"We need a titanic shift in thinking from world leaders on how to prevent and resolve conflicts to end this soaring human suffering," Egeland said.

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UN warns key climate change indicators hit record highs in 2021

ON THE GROUND

Ukrainian refugees in Italy housed in properties seized from mafia

Perspective

Ukraine's refugee crisis: concerns grow about human trafficking

L'Humanité

La cavale de la « Crypto Queen », une des 10 fugitifs les plus recherchés d’Europe

Actu

Ruja Ignatova, promotrice d’une des plus lucratives arnaques aux cryptomonnaies, est recherchée par Europol. Son système frauduleux a fait 3 millions de victimes dans le monde. Récit.

Pierric Marissal

Le nom en imposait : le OneCoin. Il devait concurrencer le bitcoin. Sa créatrice, Ruja Ignatova, citoyenne allemande d’origine bulgare, se présentait comme la reine de la cryptomonnaie, la « Crypto Queen ».

Et si, la semaine dernière, Interpol l’a placée sur la liste des 10 criminels les plus recherchés d’Europe, c’est que tout était mensonges. Une arnaque à 3,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, qui a fait 3 millions de victimes dans le monde.

Une promesse de rendements à 600 %

Cette fraude, l’une des plus importantes de l’histoire, a débuté en 2014, année où les cryptomonnaies ont commencé à avoir vraiment le vent en poupe. En ce temps, la valeur d’un bitcoin dépassait pour la première fois les 1 000 dollars et le tout fraîchement émoulu ethereum faisait naître l’espoir d’une monnaie responsable et utile.

La chute de « M. Bitcoin », ce père de famille devenu grand maître-chanteur de l'ère digitale

Mais il se murmure alors qu’une autre cryptomonnaie aurait la cote, que dans le plus grand secret des Bill Gates et des Mark Zuckerberg auraient misé dessus plutôt que sur le bitcoin : le OneCoin. On promet alors aux nouveaux investisseurs des rendements à 600 %. Plus encore si l’on devient recruteur, car au bout de 10 nouveaux convaincus, une partie de l’investissement de ces nouveaux venus vous revient directement, payé en euros. C’est ainsi que s’est formée une vaste pyramide de Ponzi qui, en trois ans, va toucher les cinq continents et faire des millions de victimes.

Déjà condamnée pour fraude en Allemagne

Ruja Ignatova est le visage de OneCoin. Elle fait d’ailleurs précéder son nom du titre de « docteur ». Ça en impose. Le plus souvent, dans les interviews qu’elle accorde alors, elle parle devant des diplômes encadrés. Mais personne n’est allé vérifier son pedigree. Deux ans plus tôt, elle avait déjà été condamnée pour fraude en Allemagne. OneCoin développe sa façade, achète des sièges dans plusieurs pays, recrute une soixantaine de personnes – que des communicants.

Ce vent de panique qui souffle sur les cryptomonnaies

Ruja Ignatova organise de grandes messes dédiées à OneCoin et à la cryptomonnaie dans les stades du monde entier, comme à Wembley, mythique enceinte de Londres, en 2016. Après des performances artistiques ou des concerts, elle monte sur scène en robe de bal et déroule son discours bien rodé sur OneCoin, sa nouvelle blockchain révolutionnaire, la première mondiale en nombre d’utilisateurs, la deuxième en capitalisation derrière le bitcoin. « Nous sommes le futur du paiement ! » martèle-t-elle.

Des profits estimés à 2,2 milliards d’euros

Mais derrière, il n’y a rien, un grand vide. Aucun ingénieur. Aucune cryptomonnaie, aucune chaîne de blocs présumée infalsifiable. Les millions de personnes qui ont acheté des OneCoin n’ont jamais rien pu en faire, encore moins les changer. L’argent était envoyé directement vers Dubai, où Ruja Ignatova s’était domiciliée, ou encore vers Bélize, Gibraltar et l’île de Man. Avant de disparaître.

Salvador. Bukele, le « président millennial » qui met la démocratie à genoux

Ses profits sont estimés à 2,2 milliards d’euros. Les pertes de ses victimes sont, elles, évaluées entre 3,5 milliards d’euros et 10 milliards. En 2017, OneCoin est la cible de plusieurs enquêtes dans de nombreux pays. Le 25 octobre de cette année-là, Ruja Ignatova disparaît en descendant d’un avion en Grèce. Elle n’est jamais réapparue.

Son frère, en revanche, Konstantin Ignatov, et son complice Sebastian Greenwood ont été arrêtés par le FBI dans le cadre de l’affaire OneCoin. Comme Ruja Ignatova, ils risquent plus de 90 années de prison.

cryptomonnaiecybercriminalitééconomie numériquespéculation
Valeurs Actuelles

Des élus d’Occitanie autorisés à parler catalan lors des conseils municipaux

« Patrimoine » contre « séparatisme »

Pyrénées-Orientales : les dernières actualités

Plus de 560 pieds de cannabis découverts dans un hangar près de Perpignan

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Third launch attempt for Boeing's beleaguered Starliner spacecraft

Issued on: 19/05/2022 - 18:20

Washington (AFP) – American aerospace giant Boeing is making a third attempt to reach the International Space Station Thursday in a critical uncrewed test flight for its Starliner capsule, which has been beset by numerous failures and false starts.

Lift-off for Orbital Test Flight 2 (OFT-2) is scheduled for 6:54 pm Eastern Time (2254 GMT) from the Kennedy Space Center in Florida, with the spaceship fixed atop a United Launch Alliance Atlas V rocket.

The mission's success is key to repairing Boeing's frayed reputation after the first bid, back in 2019, failed to dock with the ISS due to software bugs -- one that led to it burning too much fuel to reach its destination, and another that could have destroyed the vehicle during re-entry.

A second try was scheduled in August of last year, but was rolled back from the launchpad to address sticky valves that weren't opening as they should, and the capsule was eventually sent back to the factory for fixes.

Boeing and NASA say the drama is now behind them.

"There's really no outstanding issues and we're ready," Mark Nappi, vice president and program manager of the Boeing Commercial Crew Program, said at a press conference this week.

NASA is looking to certify Starliner as a second "taxi" service for its astronauts to the space station -- a role that Elon Musk's SpaceX has provided since succeeding in a test mission for its Dragon capsule in 2020.

Redemption day

Both companies were awarded fixed-price contracts -- $4.2 billion to Boeing, and $2.6 billion to SpaceX -- in 2014, shortly after the end of the Space Shuttle program, during a time when the United States was left reliant on Russian Soyuz rockets for rides to the orbital outpost.

Boeing, with its hundred-year history, was considered by many as the sure shot, while then-upstart SpaceX was less proven.

In reality, it was SpaceX that rocketed ahead, and recently sent its fourth routine crew to the research platform -- while Boeing's development delays have cost the company hundreds of millions of dollars.

Starliner should dock with the ISS about 24 hours after launch, and deliver more than 500 pounds (226 kilograms) of cargo -- including food and provisions like clothes and sleeping bags for the current crew on the station.

Its sole passenger is a mannequin named Rosie the Rocketeer -- a play on the World War II campaign icon Rosie the Riveter -- whose job is to collect flight data with her sensors in order to learn what human astronauts would experience.

"We are a little jealous of Rosie," said NASA astronaut Mike Fincke, who is expected to be among the first crew selected for a manned demonstration mission should OFT-2 succeed.

The gumdrop-shaped capsule will spend about five to ten days in space, then undock and return to Earth, using giant parachutes to land in the desert of the western United States.

NASA sees a second provider to low Earth orbit as a vital backup, should SpaceX encounter problems.

"It's a really critical step for us and moving towards having two routinely flying crewed vehicles who can bring our crew to and from ISS," Dana Weigel, deputy program manager for the ISS, told reporters.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Un homme recherché après une série d’agressions sexuelles à Toulouse

Depuis mercredi 18 mai, les policiers toulousains sont à la recherche d’un individu qui aurait agressé sexuellement ou menacé trois jeunes femmes dans le quartier des Minimes, relate La Dépêche. Une vingtaine de fonctionnaires ont été dépêchés dans le secteur pour y effectuer des patrouilles, interroger les commerçants et diffuser le signalement de l’agresseur. Il ne semble guère faire de doute que les trois victimes aient été confrontées au même homme, puisqu’elles en ont donné une description similaire avec des signes très distinctifs.

Attouchements et menaces

La première agression a eu lieu à seulement quelques mètres du commissariat, dans la matinée de mercredi. Selon La Dépêche, la jeune femme a rapporté aux policiers avoir été victime d’attouchements avant que l’homme ne prenne la fuite. Quelques heures plus tard, une seconde plaignante s’est présentée au commissariat et a décrit des faits similaires. Une troisième femme a ensuite raconté qu’un homme avait menacé de la violer. Les trois témoignages évoquent un homme d’une trentaine d’années qui se baladerait en chaussettes avec un gros sac sur le dos. Au lendemain des plaintes, il n’avait toujours pas été interpellé.

Selon les chiffres du gouvernement, au moins 94.000 femmes sont victimes de viols et/ou de tentatives de viol chaque année. Les agressions par des inconnus restent cependant très minoritaires, 91 % d’entre elles étant perpétrées par une personne connue de la victime.

Toulouse : les dernières actualités

L’ex-rugbyman international Maxime Médard s’engage aux élections législatives à Toulouse

Dans un collège de Toulouse, des élèves quittent le cours où était diffusé les Beatles pendant le Ramadan

Un groupe armé ouvre le feu au centre commercial de Toulouse, un vigile gravement blessé

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

La République et l’économie sociale et solidaire

Chronique

La chronique avisée de Jean-Philippe Milesy, militant de l’économie sociale et solidaire.

Jean-Philippe Milesy

A l’heure où j’écris cette chronique, la France sort du premier tour d’une élection présidentielle qui apparaît de plus en plus comme un piège démocratique et le pays est fracturé entre une extrême-droite parvenue à se dédiaboliser, un libéralisme décomplexé, un populisme revendiqué.

L’ouvrage de Jérôme Saddier est dans ce contexte de tous les dangers un livre fondé sur la raison. Revendiquer comme il le fait «  une économie de la réconciliation » apparaît dès lors comme un manifeste pour les deux engagements majeurs de l’auteur : une République sociale et démocratique, et une ESS citoyenne et innovante.

Pour lui, le pacte social des mutuelles, des coopératives, des associations et le contrat social qui procèdent des mêmes principes fondateurs que sont « liberté », « égalité » et « fraternité » sont étroitement liés. Il y a là du Pierre Leroux.

Dans la suite du 1 er Congrès de l’ESS de décembre 2021, et de la proposition d’une République de l’ESS, l’ouvrage du président d’ESS-France approfondit la réflexion qui le conduit à vouloir «  faire de l’ESS la norme de l’économie de demain ».

Sa République, qui paraît défigurée au regard des évènements récents, est celle d’une association de tous ses citoyens (au-delà des seuls scrutins quinquennaux), celle des luttes et des avancées sociales, celle d’une vision « social-démocrate » assumée.

Son ESS est celle de ses adhérents mutualistes, militants et bénévoles associatifs, sociétaires coopérateurs. Elle est celle d’une «  puissance créatrice », d’innovations constantes depuis ses origines jusqu’à ses initiatives les plus récentes qu’il s’agisse des actions pour l’environnement, des réponses numériques, d’approche nouvelles du travail.

Entre ESS et République se pose la question fondamentale du rapport au marché et à l’État. Si Jérôme Saddier évoque, comme il est de tradition,  «  une troisième voie protéiforme », il s’est auparavant interrogé sur la situation «  lorsque l’État lui-même devient l’instrument, voire le complice du marché ».

Dans les rapports aux pouvoirs publics, l’auteur souligne la complémentarité (et non la concurrence) qui peut exister entre le développement de l’ESS et des services publics de qualité.

Tout l’ouvrage et c’est sa grande qualité, interroge sur les situations et leur devenir entre idéaux et réalités concrètes. Il apprécie ainsi les évolutions de l’entreprise portées par des lois comme Pacte, mais il souligne les résistances qu’elles suscitent au sein des pouvoirs actionnariaux et évoque l’affaire Danone.

«  Seule une évolution profonde du cadre juridique de propriété et de gouvernance des entreprises, en partie déconnectée de l’influence des apporteurs de capitaux, est de nature à garantir la loyauté à l’égard du projet de l’entreprise. ».

La « réconciliation » veut aussi des transformations profondes !

S’agissant de l’ESS qui structure souvent de manière déterminante des territoires entiers Jérôme Saddier l’invite à s’engager en politique, non de façon partisane, mais en prenant toute la place qui est la sienne par son poids économique, mais surtout par l’engagement citoyen et démocratique qu’elle représente.

L’ouvrage représente une pierre blanche sur le chemin d’un monde plus juste et plus éclairé. S’agissant du monde il signale que plus de trois cents millions de femmes et d’hommes y sont parties prenantes de coopératives, de quoi revendiquer d’être la norme de l’économie de demain !.

JÉROME SADDIER

« POUR UNE ÉCONOMIE DE LA RÉCONCILIATION »

éditions Les Petits Matins (coll. Mondes en transitions ») 136 p. 12 €

économie sociale et solidaire
France24 - Monde

Tom Cruise électrise la Croisette et offre à ses fans une "journée surréaliste et merveilleuse"

Publié le : 18/05/2022 - 22:09

David RICH Suivre

C’est l'événement de ce début de festival : la superstar américaine Tom Cruise a foulé le tapis rouge dans une atmosphère de liesse pour présenter "Top Gun : Maverick", la suite du film culte qui a lancé sa carrière. Un retour sur la Croisette, après trente ans d’absence, scruté par de nombreux fans prêts à tout pour approcher leur idole. 

Un énorme casque de trois mètres de haut trône devant le Grand Hôtel de Cannes, en bord de mer. À l’intérieur, un écran géant diffuse en boucle la bande annonce de "Top Gun : Maverick", la suite du légendaire film qui, en 1986, a lancé l'une des plus belles carrières d’Hollywood. 

"Tom Cruise est l'un des acteurs dans l'histoire du cinéma qui, dans ses choix, dans ses projets, dans son travail, a le plus grand taux de réussite", a salué le directeur du Festival de Cannes, Thierry Frémaux, honoré de recevoir cette année la star américaine.  

Une visite d’autant plus marquante qu’elle signe son grand retour sur la Croisette, trente ans après sa seule et unique montée des marches, pour le film "Horizons lointains", de Ron Howard, en 1992. Le nom de Tom Cruise, arrivé la veille à Cannes, est sur toutes les lèvres.  

"Un grand artiste, une inspiration"

À 11 h, devant le Palais des festivals, plusieurs dizaines de fans font déjà le pied de grue, prêt à tout pour approcher, ne serait-ce que quelques secondes, leur idole.  

"Rien n'aurait pu m'empêcher de venir", lance, tout sourire, Tania Lopez-Palayo, "super fan" de Tom Cruise. La Grenobloise de 17 ans a fait cinq heures de route avec sa mère, la veille au soir, pour être aux premières loges à Cannes. Arrivées dès 7 h du matin derrière les barrières de la Croisette, à quelques pas du célèbre tapis rouge du Festival, elles espèrent obtenir un "selfie, un autographe, voire un baiser... ne serait-ce qu’à distance".  

Interrogé sur ses films préférés, Tania cite, sans surprise, "Top Gun", qu’elle a visionné un "nombre incalculable de fois”, mais aussi le film de guerre "Walkyrie" (2008), le mélodrame amoureux "Cocktail" (1988) ou bien le road-movie multi-oscarisé "Rain Man" (1988). "C’est un grand artiste, une inspiration. Il incarne la liberté dans le choix des rôles et un grand respect pour le cinéma", commente Nathalie, sa mère, partageant l’enthousiasme de sa fille.

Tom Cruise, une cible de choix 

Quelques mètres derrière Tania et Nathalie, deux septuagénaires assises sur des marchepieds transpirent en plein cagnard. "C’est dur, mais c’est la passion", soupire Martine, sous le regard amusé de son amie Nicole.  

Depuis près de trente ans, cette Cannoise traque et photographie "tous les Américains" sur le tapis rouge. Chaque photo est classée, religieusement, dans ses albums. "Les Français m’intéressent un peu moins, ils sont plus dédaigneux. Les Américains, eux, ils signent les selfies, les photos... Ça fait partie de leur travail, ils savent que c’est grâce à nous qu’ils sont là".

Pour Martine, cette journée est un grand jour, une rare occasion d’ajouter la star de "Top Gun" à son tableau de chasse. "J’ai commencé mes photos en 1994, deux ans après son passage. J’ai George Clooney, Brad Pitt, Sharon Stone mais lui je ne l’ai jamais eu !" 

Défenseur du grand écran 

À 16 h, la salle Debussy du palais est prise d’assaut. Tom Cruise y tient une rencontre avec le public avant la première internationale de "Top Gun : Maverick". Après la projection d’une compilation d’extraits de ses meilleurs films, la star, accueillie par une double standing ovation, s’est inclinée longuement, l’air ému. "Après tout ce que nous avons vécu ces deux dernières années, c'est un si beau moment, un si grand privilège d'être ici avec vous", a-t-il déclaré en préambule.  

Interrogé sur l’importance grandissante des plateformes, Tom Cruise s’est posé en défenseur du septième art. "Il y a une façon très spécifique de faire du cinéma et je fais toujours mes films pour le grand écran. J'aime cette expérience et je veux que les autres la partagent aussi".

L'acteur a également expliqué que son choix de faire lui-même ses cascades était un moyen d’aller plus loin dans l’expérience cinématographique. "Si je fais une comédie musicale, je veux chanter. Si je fais un film de danse, je veux danser. (...) Quand j'ai fait 'Mission Impossible', tout le monde m'a dit que c'était une mauvaise idée. Mais je voulais pousser la forme artistique et la rendre divertissante".

Hommage de la Patrouille de France 

Dehors autour du tapis rouge, la tension est à son comble pour accueillir l’équipe du film. Après la montée des marches d’Omar Sy pour l’avant-première de "Tirailleurs", un brouhaha de voix s’élève. Tom Cruise fait son apparition, arpentant longuement l’allée pour échanger quelques mots avec ses fans, se prêter au jeu des selfies et signer des autographes. Une montée des marches en grande pompe, marquée par un double passage de la formation bleu, blanc, rouge de la Patrouille de France, au-dessus du tapis rouge. 

Au premier rang, Tania, la jeune fan de Tom Cruise n’en a pas raté une miette. "J'ai pu parler avec Tom Cruise, prendre un selfie et le complimenter pour son travail", raconte-t-elle avec exaltation. "Il est venu vers nous avec le sourire, il était attentif avec ses fans, ça valait vraiment le coup ! C’était une expérience surréaliste et merveilleuse".  

Sitôt la montée des marches terminée, Tania et sa mère Nathalie ont plié bagages direction Grenoble. Cinq heures de route, de nouveau, après une longue journée d’attente. Tom Cruise, lui aussi, ne s’est pas attardé sur la Croisette. Une fois sa projection terminée, la superstar a décollé pour Londres, où il est attendu jeudi pour une nouvelle présentation de “Top Gun : Maverick”, cette fois en compagnie de membres de la famille royale britannique.  

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Après la crise sanitaire, le 75e Festival de Cannes rêve d'un grand redémarrage

CANNES 2022

Coup d'envoi du Festival de Cannes dans une ambiance de fête et d'espoir

LE FIL DU 17 MAI

Volodymyr Zelensky s'exprime en direct au Festival de Cannes

Valeurs Actuelles

Un migrant mineur isolé de 16 ans agresse sexuellement une mère de famille dans un parc de Cahors

Une terrible rencontre. Dimanche 15 mai, une mère de famille a subi une agression sexuelle sous les yeux de ses deux enfants dans un parc de Cahors, dans le Lot, rapporte La Dépêche. Vers 13 heures 30, au parc Tassart, une mère de famille qui se promenait en compagnie de ses deux jeunes enfants a vu un jeune homme âgé de 16 ans s’exhiber. Non content de cela, l’individu s’est alors jeté sur elle et l’a plaqué contre un mur pour tenter de l’agresser sexuellement. Le procureur de la République a précisé : « Le jeune homme l’avait prise au niveau du bras, l’avait plaquée contre un mur, et avait frotté son sexe contre elle. Grâce à sa réaction, elle parvenait à prendre la fuite. » Le gendre de la victime, qui a assisté à la scène, a pris un coup de poing au visage en tentant de défendre sa belle-mère.

Migrant mineur isolé

Interpellé rapidement au niveau de la gare de Cahors, le suspect serait donc un migrant mineur isolé, « connu des services judiciaires et bénéficiaires du dispositif de prise en charge applicable aux mineurs non accompagnés », précise le procureur de la République de Cahors. Il a été placé en garde à vue, en attendant sa présentation en comparution immédiate à un juge pour enfant pour les chefs d’agression sexuelle et de violence volontaire, ainsi que d’atteinte à la pudeur dans un espace public. Quant à la victime, elle a été prise en charge psychologiquement par l’association France Victimes 46.

Cahors : les dernières actualités

« Je ne veux pas d’une France de la performance mais de la fraternité » : Valérie Pécresse fait vibrer sa fibre sociale

Cahors : une policière met fin à ses jours à son domicile

Cahors : le ras-le-bol des habitants de la résidence Fénelon, face aux violences

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Le dernier fiasco de la ministre Borne

Actu

Ubérisation Les élections professionnelles des travailleurs des plateformes se sont achevées le jour même où leur instigatrice entrait à Matignon.

Pierric Marissal

« L e 16 mai 2022, Élisabeth Borne entre à Matignon… Nous, on préférera se souvenir que ce fut le jour de son plus gros ­fiasco : les élections dans l’ubéri­sation », s’amuse Jérôme Pimot, cofondateur du Clap. Les scrutins des représentants des travailleurs des plateformes se sont clos lundi soir sur une abstention XXL, remettant en cause la légitimité même de ces élections.

Une ordonnance instaurant un pseudo-dialogue social

Pourtant, Élisabeth Borne n’a pas ménagé ses efforts ces cinq dernières années pour tenter de protéger les plateformes de services contre les risques de requalification de leurs travailleurs de l’indépendance au salariat. Au ministère des Transports puis à la Transition écologique, elle a soutenu la loi Lom (loi d’orientation des mobilités) de 2019, dans laquelle un article consacrait l’ubérisation de l’emploi moyennant l’établissement de chartes de bonne conduite écrites par les employeurs du numérique eux-mêmes. Une tentative censurée par le Conseil constitutionnel. Passée au ministère du Travail, elle est retournée à la charge en commandant une ordonnance instaurant un pseudo-dialogue social via l’élection de représentants des coursiers et chauffeurs auprès des plateformes. Commande passée à Bruno Mettling, ancien expert consultant auprès d’Uber nommé depuis à la tête de l’autorité organisatrice de ces élections (Arpe).

Une abstention de 98 % chez les livreurs

Tous ces efforts pour un flop retentissant. Les résultats du scrutin font peine à voir. Chez les livreurs, la participation atteint péniblement 1,83 % sur les 84 000 inscrits, soit 98 % d’abstention. Le seuil de représentativité, 5 % des suffrages exprimés, tourne autour de 70 voix. Les organisations les « mieux élues » l’ont été avec 0,4 % des inscrits ! C’est à peine mieux chez les VTC, avec 3,91 % de participation. « Plus de la moitié des chauffeurs ont voté dans la dernière ligne droite, le dimanche… parce qu’Uber a fait pression », remarque Laurent Degousée, référent plateformes chez Solidaires. Brahim Ben Ali, fondateur de l’intersyndicale nationale des VTC (INV), va plus loin : « Ils ont carrément harcelé les chauffeurs en leur disant que c’était pour eux une question de survie de voter. »

De nombreuses irrégularités

« Résultat, les premiers du scrutin sont des organisations corporatistes (l’Association des VTC de France et la Fédération nationale des autoentrepreneurs – NDLR). Des gens qui prétendent qu’être autoentrepreneur est la panacée. On comprend mieux le but de ces élections », soupire Laurent Dégousée. Chez INV, on jubile. « Nous avons quatre fois plus d’adhérents à jour de cotisation que l’Association des VTC de France n’a reçu de voix. La légitimité est de notre côté ! » sourit Brahim Ben Ali.

Avec 27 %, la CGT, première organisation chez les livreurs, souligne que « l’Arpe a quand même trouvé le moyen de faire pire que ce que nous craignions. Heureusement que la lutte ne s’arrête pas aux votes ! » De son côté, Solidaires s’est joint à la CNT-SO pour contester ces élections. « Notre requête se base sur de nombreuses irrégularités dans l’organisation et le déroulement du scrutin : bricolage juridique pour inscrire une candidature syndicale hors délais, refus de communiquer les listes électorales aux organisations syndicales, corps électoral ne recoupant pas l’ensemble des travailleurs concernés, nombreuses difficultés techniques… » énumèrent les deux syndicats, qui se rendront au tribunal le 7 juin pour être entendus à ce sujet.

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New York Times - World

Así ven los televidentes rusos la guerra en Ucrania

Por Stuart A. ThompsonMay 17, 2022

Para los espectadores occidentales, la invasión de Rusia a Ucrania se ha desarrollado como una serie de violentos ataques salpicados de equivocaciones estratégicas. Pero en la televisión rusa, esos mismos acontecimientos fueron procesados como sucesos positivos, una interpretación respaldada por un embrollo acelerado de opiniones y mentiras.

Buena parte de los medios de comunicación de Rusia está fuertemente controlada por el Kremlin y la televisión estatal funge como portavoz del gobierno. Los reportajes críticos sobre la guerra han sido criminalizados.

Según los especialistas en desinformación, la complicada y en ocasiones contradictoria narrativa de la televisión rusa sobre la guerra no solo tiene como objetivo convencer a los espectadores de que su versión de los acontecimientos es cierta. Por lo regular, el propósito es confundirlos y generar suspicacia para que no sepan qué creer.

The New York Times analizó más de 50 horas de imágenes de televisión para exponer cómo se les mostraba la guerra a los rusos a través de los medios de comunicación del país.

14 DE ABRIL

Misiles ucranianos provocan el naufragio de un preciado buque ruso

Rusia afrontó una pérdida importante cuando el Moskva, su emblemático crucero lanzamisiles, naufragó tras ser atacado a mediados de abril. Las autoridades ucranianas señalaron que el buque fue alcanzado por dos misiles antibuque Neptuno. Esta semana, el Times informó que Estados Unidos proporcionó los trabajos de inteligencia que ayudaron a que Ucrania ubicara y atacara el barco. Los medios de comunicación independientes rusos fuera del país informaron que fallecieron cerca de 40 hombres y que otros 100 estaban heridos.

No obstante, en los medios rusos estatales, los programas noticiosos minimizaron el ataque estratégico de Ucrania mediante una narrativa que han modificado con el paso del tiempo.

Al principio, el Ministerio de Defensa ruso aseveró que el buque se dañó después de que un incendio a bordo había propiciado que estallaran algunas municiones. El informe decía que el barco estaba siendo remolcado a la orilla y que la tripulación había sido evacuada.

Después, los medios rusos informaron que el barco se había hundido durante una tormenta mientras era remolcado. En un segmento también se mostró a una fila de marineros rusos ilesos que fueron presentados como la tripulación del Moskva, sana y salva.

La narrativa rusa sobre el Moskva

Para el Kremlin, la pérdida se suma a sus crecientes desafíos para transmitir una impresión positiva de la guerra en casa. Mientras que los medios de comunicación rusos han desestimado o minimizado repetidamente las bajas civiles ucranianas, las propias bajas rusas —y las familias en duelo que dejan a su paso— son más difíciles de ignorar para el Kremlin.

Rusia reconoció el número total de muertos por primera vez en marzo, dejando claro a los espectadores rusos que la guerra también implicaría pérdidas internas. Pero incluso esos informes subestimaron las bajas rusas, según los expertos estadounidenses. Aunque es difícil obtener cifras exactas de bajas durante una guerra, las agencias de inteligencia occidentales calculan que las pérdidas militares rusas podrían ascender a 10.000 muertos y 30.000 heridos.

2 DE ABRIL

Los cadáveres en las calles de Bucha

Cuando las fuerzas rusas se retiraron de la zona de los alrededores de Kiev, la capital de Ucrania, circularon imágenes explícitas que mostraban cadáveres de civiles tirados en las calles. En Bucha, un suburbio de Kiev, se encontraron algunos civiles con las manos atadas o con disparos de arma de fuego en la cabeza. Estas imágenes generaron reiteradas peticiones para que se formularan cargos de crímenes de guerra contra Rusia.

Pero en la televisión rusa esos materiales fueron presentados como un montaje, y los conductores de televisión analizaron las imágenes y el video en busca de elementos para desenmascarar la supuesta farsa.

En un video, los periodistas rusos señalaron que la ropa de algunos civiles muertos estaba demasiado limpia como para haber estado en las calles durante varios días, lo que implicaba que los civiles no podían haber sido asesinados durante la ocupación rusa. Un comunicado del Ministerio de Defensa que se transmitió en el noticiario nocturno Vremya decía que los cuerpos no tenían señales de descomposición y que la sangre de las heridas no se había coagulado.

“Todo eso es una prueba irrefutable de que las fotos y los videos de Bucha son otro montaje del régimen de Kiev para que los medios de comunicación occidentales saquen provecho”, decía el comunicado del ministerio.

Sin embargo, las nítidas fotografías que manejaron los medios occidentales mostraban que los cuerpos tenían claras señales de putrefacción.

Otro informe noticioso señaló que en las imágenes de Bucha aparecían algunos cuerpos moviéndose, lo cual se mencionó como una prueba de que los cadáveres eran falsos. Un video mostraba un espejo retrovisor en el que se veía un cuerpo que parecía moverse después de que pasaba el auto. Pero en varias fotografías tomadas en el lugar por fotógrafos occidentales se veía que los cuerpos de esa zona tenían muestras claras de descomposición. Al parecer, la sensación de movimiento era resultado de la distorsión del espejo, la cual también afectaba los edificios alrededor del cuerpo.

Posteriormente, la afirmación de que los cuerpos de las calles eran parte de un montaje entró en conflicto con una narrativa totalmente distinta promovida en la televisión rusa: que los civiles sí habían sido asesinados, pero que los soldados ucranianos fueron quienes los mataron.

Para ello, el Canal 1 de la televisión estatal rusa presentó una complicada línea de tiempo alternativa, en la que seleccionó imágenes que apoyaban la afirmación de que nadie había muerto hasta días después de que las tropas rusas huyeron de la región.

La línea de tiempo alternativa de Rusia

Los investigadores de la desinformación afirman que este tipo de narrativas dispersas pueden abrumar a los espectadores y sembrar dudas, incluso si la audiencia no está persuadida por ninguna afirmación específica.

9 DE MARZO

Una maternidad bombardeada

Rusia se ganó el repudio internacional después de bombardear un hospital de maternidad en Mariúpol, una ciudad portuaria del sur. Las imágenes de mujeres embarazadas heridas, a quienes transportaban por los terrenos calcinados del hospital o ayudaban a bajar las maltrechas escaleras del lugar, dejaron claro a los espectadores occidentales que la guerra tenía un costo para la población civil.

No obstante, en Rusia, ese ataque fue calificado como una mentira.

En una avalancha de alegatos que duró varios días, la televisión rusa diseccionó las escenas y planteó muchas dudas sobre la narrativa occidental, casi siempre utilizando las mismas imágenes vistas en Occidente para proponer diferentes explicaciones de lo ocurrido.

En los medios occidentales, circularon sobre todo las imágenes de dos mujeres. Una de ellas, Marianna Vyshemirskaya, una influente que sobrevivió al ataque y luego dio a luz a una niña. La otra, que no ha sido identificada, fue fotografiada en una camilla y después la agencia Associated Press informó que había fallecido. En un segmento, los periodistas rusos afirmaron que ambas eran la misma mujer. Después, Vyshemirskaya negó ser la mujer que estaba en la camilla.

En otro segmento transmitido en la televisión rusa, dijeron que las víctimas que estaban siendo evacuadas del hospital eran soldados del batallón ucraniano de extrema derecha Azov, una unidad de la guardia nacional de Ucrania que tiene vínculos con el movimiento neonazi del país. Pero en las imágenes captadas por los periodistas occidentales se veía que las víctimas eran mujeres y que algunas llevaban ropa color caqui que se parecía un poco a los uniformes de los soldados.

Las narrativas alternativas de Rusia

Posteriormente, Vyshemirskaya le dio una entrevista a Denis Seleznev, un bloguero ucraniano que respalda el movimiento separatista de la región del Donbás, al este de Ucrania. Los fragmentos que se transmitieron en la televisión rusa no se centran en las heridas de la mujer, sino en el batallón Azov y afirman que este grupo militar ocupó el hospital antes de que sucediera el bombardeo.

Los periodistas occidentales no reportaron que en la escena se hubiera encontrado alguna prueba de que Azov usara el edificio como base, y un informe de abril emitido por la Organización para la Seguridad y la Cooperación en Europa calificó el ataque contra el hospital como un delito de guerra.

Al transmitir la entrevista de Vyshemirskaya, junto con un video que ella publicó en Instagram, los medios de comunicación rusos se enfocaron en su descripción de los soldados de Azov, presentándolos como ocupantes beligerantes que exigían comida.

“Dijeron que no habían comido durante cinco días”, dijo. “Nos quitaron la comida y dijeron: ‘Ustedes pueden cocinar más’”.

Con frecuencia, los medios rusos y el Kremlin han hecho hincapié en el movimiento neonazi de Ucrania para justificar la invasión. El presidente de Rusia, Vladimir Putin, señaló que uno de sus objetivos principales era la “desnazificación de Ucrania”.

Pese a que el batallón de Azov fue fundado en 2014 por grupos ultranacionalistas y neonazis de Ucrania, los expertos afirman que ese grupo ha dejado de ser tan extremista debido a la presión de las autoridades. Según los especialistas que monitorean a la extrema derecha, el movimiento neonazi no es una fuerza importante en Ucrania y señalan que una prueba de ello es la elección de Volodímir Zelenski, quien es judío, como presidente de Ucrania.

4 DE MARZO

Ataque a la central nuclear de Zaporiyia

A principios de marzo, las fuerzas rusas se aproximaron a la planta nuclear más grande de Europa. Una escaramuza con las fuerzas ucranianas derivó en un incendio en ese complejo, el cual, según Zelenski podía dar como resultado “el fin de Europa”. El fuego fue extinguido, pero las autoridades ucranianas acusaron a Rusia de “terrorismo nuclear”.

Sin embargo, a los espectadores rusos les contaron otra historia: que soldados ucranianos habían asaltado las instalaciones y prendido fuego al edificio antes de huir. Les dijeron que las fuerzas rusas estaban defendiendo la planta de los “saboteadores ucranianos”, de acuerdo con un comunicado del gobierno que se repitió en los medios estatales.

En las imágenes publicadas algunas semanas después, se veía que la central de energía estaba funcionando de manera normal, y algunas tomas realizadas por drones mostraban a los trabajadores llegando a un centro impecable y pasando de manera ordenada por los retenes de seguridad.

“Mientras sigue en marcha la operación militar especial, la planta de energía nuclear no ha dejado de funcionar ni un solo segundo”, señaló Alexei Ivanov, un reportero de Vremya, el noticiario nocturno del Canal 1. “Y ahora se ha fortalecido”. Ivanov también mencionó que los guardias rusos “no interfieren con el funcionamiento de la planta”.

Un soldado entrevistado en las instalaciones señaló que “los empleados de la planta muestran cierto respeto” y que los trabajadores “mantienen el orden y la disciplina en su trabajo”.

En la televisión estatal, con frecuencia se sigue afirmando que a Ucrania le está yendo mejor bajo el control de Rusia, lo cual apuntala el cuestionable argumento de Putin de que los soldados rusos fueron enviados para proteger a los ciudadanos ucranianos.

La visión de Rusia sobre Zaporiyia

France24 - Monde

La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?

Publié le : 16/05/2022 - 17:42

Grégoire SAUVAGE Suivre

Recep Tayyip Erdogan voit d’un mauvais œil l’intégration de la Suède et de la Finlande à l’Otan. Le président turc accuse ces deux pays nordiques, en particulier la Suède, de servir de refuge aux “terroristes” du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), bête noire d’Ankara. Pour autant, la Turquie est-elle prête à aller jusqu’au bout et bloquer ce processus d’adhésion ? Éléments de réponse.

Au sein de l’Organisation de l’Atlantique Nord (Otan), la Turquie n’est décidément pas un membre comme les autres. Après avoir acheté un système antimissile à la Russie en 2019, Ankara fait une nouvelle fois cavalier seul en signifiant son hostilité à une adhésion de la Finlande et de la Suède.

"Comment allons-nous leur faire confiance ? La Suède est la pépinière des organisations terroristes (...) Nous ne cèderons pas sur l'adhésion à l'Otan de ceux qui appliquent des sanctions envers la Turquie", a martelé lundi 16 mai Recep Tayyip Erdogan après l'annonce officielle de la demande d'adhésion des deux pays nordiques. 

>> À lire : face au voisin russe, la neutralité de la Finlande à l’épreuve de la guerre en Ukraine

Officiellement, Ankara reproche à ces deux pays nordiques, en particulier la Suède, leur proximité avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Formé en 1978, le PKK est une organisation politique armée considérée comme terroriste par la Turquie et une grande partie de la communauté internationale dont les États-Unis et l’Union européenne.

"Dans la géographie de la diaspora turque, la Suède a effet une place spécifique. Depuis les années 1980, le pays a accueilli beaucoup de réfugiés politiques dont une bonne partie est soupçonnée par la Turquie d’être des militants du PKK. C’est un contentieux ancien entre Stockholm et Ankara", précise Élise Massicard, spécialiste de la sociologie politique de la Turquie contemporaine. "Selon une vision répandue chez les nationalistes turcs, si le PKK existe encore, malgré 40 ans d’une guerre menée avec des moyens extraordinaires, c’est parce qu’il dispose de ces ‘bases arrières’ en dehors de la Turquie", ajoute la chercheuse à Sciences Po.

"Droit de veto"

En exprimant une voix discordante, le président Erdogan chercherait donc à affaiblir le soutien des Suédois et des Finlandais aux Kurdes contre son appui à l’entrée dans l’Otan. "Il faut absolument mettre fin au soutien aux organisations terroristes (...). Je ne dis pas cela comme un élément de marchandage, mais parce que c’est ce que signifie être des Alliés", a affirmé dimanche à Berlin le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, en marge d’une réunion informelle de l’organisation.

Théoriquement, la Turquie est parfaitement en mesure de bloquer l’adhésion de la Suède et de la Finlande. En effet, les deux pays scandinaves doivent convaincre l’intégralité des membres de l’organisation – 30 pays – du bien-fondé de leur candidature.

"L’Alliance fonctionne sur le principe du consensus. Chaque membre peut donc mettre son veto. On l’a vu avec la Grèce qui s’est opposée pendant des années à l’adhésion de la Macédoine du Nord" en raison d’un différend sur le nom du pays – la Macédoine étant également une province grecque –, rappelle le géopolitologue Olivier Kempf.

Alors qu’une voie royale semblait s’ouvrir pour la Suède et la Finlande, deux solides démocraties proches de l’Otan via "le partenariat pour la paix", la position de la Turquie sème le trouble au sein de l’Alliance.

"Je suis confiant dans le fait que nous serons en mesure de trouver un terrain d'entente, un consensus sur la manière d'avancer sur les questions d'appartenance" à l'Otan, a toutefois tenu à rassurer Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation, avant d’ajouter que la Turquie avait “clairement indiqué son intention de ne pas bloquer” le processus.

"Il va y avoir une telle pression politique sur la Turquie qu’elle ne pourra pas bloquer l’adhésion de la Finlande ou de la Suède", assure Olivier Kempf.

La Turquie en attente de contreparties

Selon les spécialistes, le soutien suédois au PKK servirait avant tout de prétexte à Ankara pour regagner en influence au sein de l’Alliance atlantique. "La position de la Turquie est très compliquée depuis plusieurs années avec l’Otan. On en était arrivé au point d’évoquer son exclusion. Pour la Turquie, il s’agit d’éviter d’être marginalisée", souligne Élise Massicard.

La position turque aurait pour objectif d’obtenir des contreparties de la part des membres de l’organisation, en particulier des États-Unis. En 2020, Washington avait imposé des sanctions à l’industrie de défense turque en représailles à l’achat du système anti-missile russe S 400. La Turquie avait notamment été exclue du programme d’avions de combat furtifs américains F-35, pour "lesquels elle avait passé commande et versé un acompte de 1,4 milliard de dollars", rappelle Courrier International. Un geste de Joe Biden sur ce dossier permettrait sans doute de surmonter les réticences d’Ankara.

Enfin, difficile de ne pas voir dans l’attitude de la Turquie un message envoyé à la Russie qui considère l’élargissement de l’Otan à l’Est comme une trahison de la part des pays occidentaux. Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, Ankara fait tout pour maintenir de bonnes relations avec les deux belligérants dont dépend étroitement son économie. "Les Turcs et les Russes ont également la Mer noire en partage et des intérêts communs en Syrie", analyse Olivier Kempf. "Erdogan soutient l’Ukraine mais prend garde à ne pas aller trop loin".

>> À lire : guerre en Ukraine : la Turquie jongle entre Moscou et Kiev sur fond d'intérêts économiques

Cet épisode rappelle également que l’Alliance atlantique, même revigorée par l’invasion russe de l’Ukraine, n’est pas à l’abri de divergences stratégiques. "Ce n’est parce que l’Otan est unie sur l’essentiel qu’il y a forcément un accord sur tout", résume Olivier Kempf. "Finalement, les problèmes sous-jacents demeurent et n’ont pas disparu avec la guerre en Ukraine".

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Guerre en Ukraine : la Turquie jongle entre Moscou et Kiev sur fond d'intérêts économiques

Analyse

Ménager la Russie tout en soutenant l’Ukraine, le grand écart de la diplomatie turque

EXPRESS ORIENT

Recep Tayyip Erdogan se pose en médiateur entre la Russie et l'Ukraine

Valeurs Actuelles

Marseille : un vigile poignardé devant un centre de vaccination

La victime a été admise en réanimation, un suspect a été interpellé. Un vigile a été gravement blessé, jeudi 19 mai à Marseille, alors qu’il assurait la sécurité d’un centre de vaccination contre le Covid-19, rapporte La Provence. Les faits se sont produits peu après 8 heures, rue Louis Astruc, dans le Ve arrondissement de la ville. L’homme d’une cinquantaine d’année a été poignardé par un individu encore non-identifié.

Des tags antivax en février

Gravement touché, il a été dans un premier temps été aidé par une infirmière du centre de vaccination qui lui a prodigué les premiers soins. Il a ensuite été pris en charge par les marins-pompiers de Marseille et transporté aux urgences. Selon La Provence, son pronostic vital est engagé. Il a été admis en réanimation. Michèle Rubirola, adjointe à la santé à la mairie de Marseille et Yannick Ohanessian, adjoint à la tranquillité publique, se sont rendus sur place.

L’auteur présumé de cette agression a été interpellé à proximité immédiate du centre, affirme 20 Minutes. Ses motivations restent inconnues, mais la thèse d’un geste motivé par l’opposition à la politique sanitaire est envisagée. Ce centre de Marseille, ville marquée par la mouvance « antivax », avait en effet été tagué en février dernier. Les mots « bientôt Nuremberg 2 » y avaient été inscrits. Une référence parfois utilisé par la sphère complotiste qui compare les autorités aux criminels de guerre nazis.

Marseille : les dernières actualités

Qui ne resquille pas n’est pas marseillais

Un homme poignardé à mort lors d’un probable différend familial à Marseille

Un policier hors-service blessé à coups de tournevis à Marseille

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

Vladimir Putin, hombre de familia

A medida que los países occidentales van imponiendo sanciones a personas cercanas al líder ruso, entre ellas sus familiares, se va fracturando el estricto secreto que rodea su vida privada.

Credit...Foto de consorcio por Maxim Shemetov

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Por Jason Horowitz

VOORSCHOTEN, Países Bajos — A Vladimir Putin no le gustaba la intromisión.

Era 2008, y el presidente ruso, por entonces de 56 años y ocho empuñando el poder cada vez con más fuerza, estaba listo para una conferencia de prensa en la lujosa Villa Certosa de Cerdeña. A su lado se encontraba su aliado más cercano en Europa occidental, Silvio Berlusconi, el magnate de los medios y primer ministro italiano de apetitos legendariamente hedonistas con quien compartía el gusto por los chistes obscenos, los muebles extravagantes y la vasta riqueza.

Durante los veranos, las dos hijas adolescentes de Putin disponían de la extensa villa, iban en excursiones secretas de navegación y compras de lujo bajo la orden estricta de disimular su identidad y esconder su rostro de las cámaras, según una persona con conocimiento del arreglo.

La estrategia de proteger estrictamente a su familia le funcionó bien a Putin durante años, hasta que Rusia invadió Ucrania en febrero. Ahora, a medida que los países imponen sanciones a los más cercanos a Putin —entre ellos las aprobadas el viernes por Gran Bretaña a la mujer considerada durante mucho tiempo como su amante, Alina Kabaeva, y a su exesposa, Lyudmila Ocheretnaya— la fachada empieza a caer y arroja nueva luz sobre la vida privada del líder ruso.

Los primeros atisbos de sus complicados asuntos familiares se desarrollaron esa escena en aquella villa, cuando una reportera rusa, Nataliya Melikova del Nezavisimaya Gazeta, abordó cautelosamente la zona prohibida. Días antes, un informe del Moskovsky Korrespondent aseguraba que Putin y su esposa, con la que llevaba 25 años, se habían separado en secreto. Llamaba la atención que el diario además reportaba que se había enamorado de Kabaeva, una medallista olímpica ganadora del oro en gimnasia rítmica, famosa por su flexibilidad y quien, a los 24 años, tenía más o menos la edad de sus hijas y se había convertido en una cara pública para su partido político.

“Siempre he reaccionado negativamente a aquellos que, con sus narices mocosas y fantasías eróticas, se entrometen en la vida de otras personas”, dijo Putin, desmintiendo el informe. Berlusconi hizo el gesto de dispararle a Melikova con una metralleta imaginaria mientras Putin, que para entonces había sido acusado de asesinar a varios periodistas, asentía y sonreía. Días más tarde, Moskovsky Korrespondent detuvo sus operaciones por “motivos económicos”.

Putin es más que solo un padre protector que, como ha dicho, quería brindar a sus hijas una vida normal y consideraba su seguridad un asunto de seguridad nacional. Como exagente de la KGB, impregnado de los métodos de la agencia para el subterfugio, la desinformación y la habilidad de Jano de presentarse de distintos modos según la situación, ha cubierto su vida personal en secreto y la ha envuelto en rumores.

Putin tiene, oficialmente, dos hijas reconocidas de su primer matrimonio, pero según medios independientes rusos y noticias internacionales no verificadas, puede ser que tenga cuatro hijos más con otras dos mujeres. Sin embargo, incluso sus hijas reconocidas, ahora camino a la mediana edad, están tan ocultas que podrían pasar desapercibidas en una calle de Moscú. Su exesposa, con quien algunos biógrafos creen que se casó par mejorar sus oportunidades de unirse a la KGB, reacia a admitir solteros, prácticamente se esfumó de la vista del público incluso antes de que se divorciaran.

En los enclaves rusos de Suiza, salpicados de villas, empezó a circular una petición en marzo que exigía la repatriación de su supuesta amante, Kabaeva, en la que se la comparaba furiosamente con Eva Braun, la pareja de Hitler. En Lugano, los habitantes chismean sobre el edificio de vidrio verde donde vivía Kabaeva con vista al lago y hablan confiadamente del hospital donde nacieron sus supuestos hijos y las escuelas a las que asistían. Pero no la han visto.

Los supuestos hijos no están confirmados y son invisibles. En un edificio de apartamentos de lujo de Montecarlo, los habitantes se encogen de hombros ante las fotos de otra posible novia y otro posible hijo de Putin que tenía una propiedad en el lugar y cuya familia comparte dirección con la familia de Kabaeva en edificios de lujo de Moscú. En muchos casos, se trata de apariciones y, como en tantos cuentos de fantasmas, los espectros pueden parecer conjurados para producir un efecto deseado, ya sea por los críticos, para socavar la imagen que Putin se ha construido de protector de los valores familiares o por los partidarios, para componer una imagen de riqueza, virilidad y misterio de Putin. O tal vez simplemente existen.

“Hay tantas historias. Todas pueden ser verdad o ninguna puede ser verdad. Y esa es la suerte de bruma de Putin”, dijo Nina Khrushcheva, profesora de asuntos internacionales en la New School de Nueva York, nacida en Moscú. Putin, dijo Khrushcheva, era al mismo tiempo obsesivamente clandestino y un exhibicionista que se nutrió de las representaciones occidentales que lo ponen como supervillano.

Khrushcheva, que es bisnieta de Nikita Jruschov, dijo que Putin tenía una cosmovisión típica del Kremlin y que, como Stalin, aceptaba y perpetuaba la mitología salpicada de verdad. “Creas desinformación”, dijo. “Creas una atmósfera de algo que todo el mundo intenta adivinar y todos discuten y todo es secreto”.

Sin embargo, algunas cosas parecen bastante claras. Los miembros del círculo familiar de Putin se benefician del sistema cleptocrático que Putin preside como un jefe de la mafia, con lugartenientes oligarcas que le rinden pleitesía con riqueza, empleos lucrativos o propiedades lujosas para su familia y para quienes tal vez ocupan la órbita de su afecto. Durante décadas, pocos lograron penetrar la burbuja opaca construida para protegerlos ellos y sus recursos. Pero la invasión a Ucrania por parte de Putin cambió eso.

En abril, Estados Unidos apuntó a la bruma e impuso sanciones a sus dos hijas, nombrándolas como familiares de una persona penalizada —Putin— y señalando su apoyo a la industria de defensa rusa y la captación de miles de millones de dólares de fondos supervisados directamente por Putin. Según funcionarios, el gobierno estadounidense también estuvo a punto de imponer sanciones a Kabaeva, pero se detuvo a último momento para evitar, por ahora, una escalada.

Los expertos en sanciones afirman que, más que causar daños económicos a Putin, estas medidas buscaban enviarle un mensaje de que su agresión había cruzado un límite y que su mundo privado, invisible e intocable, podía ser visto y alcanzado por Occidente.

“En general, las sanciones que no son aprobadas por el Consejo de Seguridad de la ONU son malas, y lo que es más importante, son inútiles”, dijo Dmitri Peskov, el portavoz del Kremlin, cuando se le pidió un comentario sobre las sanciones occidentales contra los miembros de la familia de Putin. “Las sanciones contra familiares, parientes, conocidos y periodistas son estúpidas”. Cuando se le preguntó si el Kremlin creía que las sanciones contra Kabaeva y sus familiares eran una afrenta personal contra Putin, Peskov añadió: “¡Es una decisión absurda!”.

La filial neerlandesa

En un terreno cubierto de césped en las afueras de Ámsterdam, unos manifestantes enviaron hace poco un mensaje a Putin a través de su hija, Maria. Cerca de banderas ucranianas plantadas al medio de un corazón trazado con velas, un cartel dirigido a “Ave Maria Putin” decía: “Parece que tu viejo es difícil de ubicar y claramente imposible detenerlo, incluso para sus verdugos. Pero como todos sabemos, padres e hijas son otra historia” y “Te lo rogamos, Maria”.

Lo que al principio parecía un lugar improbable para una solicitud —y un personaje improbable al cual solicitar— cobró más sentido al comprender que el terreno había sido comprado recientemente por Jorrit Faassen, un neerlandés que estuvo casado y tuvo al menos un hijo con Maria Vladimirovna Vorontsova, como se conoce a la hija mayor de Putin. En los 15 años desde que se fue a vivir en secreto con Faassen en los Países Bajos, en ocasiones Vorontsova se había convertido en objeto de la furia local contra su autoritario padre.

Las cosas se pusieron especialmente tensas en 2014, cuando separatistas apoyados por Rusia derribaron un jet de Malaysia Airlines que salió de Ámsterdam y sobrevolaba Ucrania, matando a 298 personas, de las cuales casi 200 eran neerlandesas. Los alcaldes neerlandeses exigieron que a Vorontsova se le deportara y con la guerra en Ucrania los cuestionamientos han aumentado.

Un medio de investigación neerlandés, Follow The Money, contactó a Faassen en Rusia recientemente.

Con un fuerte acento de La Haya, dijo que la guerra en Ucrania era un inconveniente y negó haber sido esposo de Vorontsova. “No estaba cómodo”, dijo Harry Lensink, el editor que lo entrevistó.

Desde entonces, los reporteros tampoco han estado cómodos y se preocupan de que sus teléfonos estén intervenidos. Un reportero que colaboró con el artículo sobre Faassen recibió un aviso de que una persona que usaba un servidor en Moscú había intentado hackear su correo electrónico.

Todo ese enojo y ansiedad estaba muy alejado del jolgorio en una fiesta para celebrar a la pareja en 2008 en Wassenaar, acaso la zona más exclusiva y adinerada de los Países Bajos. “Era una fiesta de boda”, recordó Danny Pleizer, un cantante local de canciones folklóricas neerlandesas que actuó en la velada.

Dijo que los invitados cantaron con sus éxitos y estrechó la mano del novio, a quien conocía desde hacía años, así como la de la novia. No tenía idea que ella era la hija de Putin y se marchó después de su intervención.

Casi nadie en la boda sabía mucho de ella, aunque los amigos de Faassen, que se mudó a Moscú por negocios en 2006, ofrecieron pistas en sus discursos pendencieros. Bromeaban sobre su pasatiempo de tirarle los perros a chicas rusas adineradas en las discotecas de Moscú.

Los padres de Maria no acudieron a su fiesta de boda neerlandesa. Sin embargo, algunos rusos sí estuvieron presentes, como los hombres fornidos que miraban desde el bar, mientras una pariente de la novia —una joven que cantó una canción rusa tradicional y emotiva— bailaba enérgicamente al son del tango.

El primo del novio, Casper Faassen, ahora un reconocido artista neerlandés, dijo que la siguiente vez que vio a Maria, la esposa de su primo, fue para el cumpleaños de su tía en el suburbio cercano de Merenwijk. Mientras los invitados atacaban la comida indonesia en el bufé, dijo, Maria parecía estar cómoda pero distante, en un vestido beige que la hacía lucir elegante y con una postura perfecta, como de bailarina. Se comunicaba con todos, incluso su marido, en buen inglés y hablaba poco neerlandés.

La pareja luego pidió algunas obras de arte de Faassen, quien recordó haber entregado tres imágenes borrosas de bailarinas sobre un fondo de pan de oro en su departamento, arriba del supermercado Albert Heijn en el municipio cercano de Voorschoten. Maria abrió la puerta y su marido, Jorrit, holgazaneaba en el sofá frente a la televisión. Al entrar, Casper bromeó que su primo era un vago y recuerda que Maria revoleó los ojos en muestra de solidaridad.

Ni Casper ni muchos otros en la familia conocían la verdadera identidad de la mujer que se hacía llamar Maria Vladimirovna Vorontsova y ahora Maria Faassen, pero que para su padre era Masha. Pero en 2010, un medio ruso, New Times, reportó que Jorrit, que por entonces era funcionario en una consultora rusa, recibió una paliza de los guardaespaldas de Matvey Urin, un importante banquero ruso que no sabía con quién trataba, luego de un incidente de tráfico en Moscú.

Poco después, Urin perdió sus licencias para operar bancos y los guardaespaldas acabaron en la cárcel. Los reporteros de chismes rusos especularon que el neerlandés era el yerno de Putin, aunque Jorrit siempre lo negó.

La pareja pasaba mucho tiempo en Moscú, donde hay documentos que lo mostraban como funcionario de Gazprombank. Casper dijo que su primo una vez le ofreció la posibilidad de contactos lucrativos y ventas en Rusia. Para entonces, los rumores del parentesco de Maria habían empezado a circular y el artista, que despreciaba a Putin por socavar la democracia y por las represiones violentas, declinó.

“Dije, ‘Gracias, pero no, gracias’”, comentó. Desde entonces se mantuvo alejado de la pareja.

Pero los habitantes locales les prestaban más atención. Una tarde reciente, cerca del rascacielos de lujo donde Jorrit compró los dos pisos superiores, un vecino ucraniano expresó asco de los antiguos ocupantes. Corien Zoetemelk, de 57 años, una vecina que vive en la calle contraria al penthouse, recordó ver a la pareja en varias ocasiones, incluso deslizándose por el canal bajo su edificio de departamentos.

“Los vi en su velero”, dijo. “Ella estaba embarazada”.

En el balcón del segundo piso de su edificio, junto al canal, un hombre mayor dijo que estuvo “una vez con ella en el elevador” y que “se parecía a su padre”. El hombre dijo que la pareja también tenía un hijo, o al menos que la gente había visto a Jorrit, que evitaba el contacto con sus vecinos, con un niñito. El hombre en el balcón dejó de hablar cuando su esposa lo llamó molesta a que volviera al apartamento. “Te pueden pillar por esto”, siseó.

Sergei Roldugin, un chelista fabulosamente enriquecido y amigo cercano de Putin que es padrino de Maria y ahora está en la lista de sanciones de Estados Unidos y la Unión Europea, una vez le dijo a un entrevistador que ella tuvo un hijo en 2012. En una entrevista de 2017 con Oliver Stone, Putin reconoció que se había convertido en abuelo.

Algunos locales están convencidos de que vieron al abuelo ruso de visita.

“Sí, vi a Putin”, dijo Patricia Kortekaas, de 62 años, integrante del Concejo Municipal de Voorschoten, afuera del supermercado al que supuestamente entró. Ella recordó haberlo visto flanqueado por su seguridad, en el pasillo de café y té.

“Parecía cauto”, dijo. “Pensé ‘¿Qué le pasa?’”. (La oficina de Putin ha negado las visitas).

En 2014, Maria se había convertido en una especialista en enanismo pediátrico. Su proyecto de caridad, Elfa-Endo, que ayuda a niños con problemas endocrinos, también recibió fondos del poderoso Alfa Bank —ahora sancionado—, lo que podría ser la razón por la cual el Departamento del Tesoro de Estados Unidos decidió castigarla por liderar “programas financiados por el Estado que han recibido miles de millones de dólares del Kremlin para la investigación genética y que Putin supervisa personalmente”.

Dichas sanciones podrían dañar a su nueva familia. Según un informe publicado en abril por el medio independiente ruso Meduza, para entonces ya se había divorciado de Jorrit y se había vuelto a casar con un hombre ruso que consiguió un trabajo en la empresa de gas Novatek. Gennady Timchenko, un poderoso oligarca que a menudo aparece como alguien que arregla las cosas en la familia de Putin, y también está en la lista de sanciones, desde hace poco forma parte del directorio de dicha empresa.

Maria no pudo ser contactada para ofrecer comentarios. Faassen no devolvió un pedido de comentario que se dejó con su padre, quien dijo “Váyanse”, en su casa, donde las ventanas, tradicionalmente descubiertas en la región de Holanda, están bloqueadas con papel periódico.

La hija ‘disciplinada’

Desde el principio, la historia personal de Putin parecía repleta de los elementos con los que se construyen los mitos. Utilizó una biografía oficial —publicada en 2001, cuando recién tomó el poder como un aparente demócrata de la nueva generación— para pulir su imagen de hombre de familia duro pero heroico. En ella, cuenta una anécdota de cómo salvó, desnudo, a su familia cuando un sauna defectuoso quemó la dacha familiar.

“Las niñas sufrieron más con el incidente”, dijo Putin, refiriéndose a sus dos hijas. “Habían traído todos sus tesoros de casa a la dacha, todos los juguetes y muñecas Barbie que habían acumulado durante sus vidas enteras. Masha luego me dijo que durante meses no pudo dormir. Habían perdido todo lo que les era conocido”.

Ahora, la conflagración de la guerra de Putin en Ucrania ha amenazado con despojarlas de todo otra vez.

Eso también va para su segunda hija, Katya, quien, en palabras de Putin, “resultó ser la más disciplinada”.

“Cuando grité, ‘¡Todas fuera de la casa!’”, dice, “ella soltó su cuchara en la mesa y saltó fuera de la casa sin hacer preguntas”.

En efecto, Katya, quien vivió con el alias Katerina Vladimirovna Tikhonova, parece ser la que se ha apegado más al círculo de influencia de Putin. En febrero de 2013 supuestamente se casó con Kirill Shamalov, hijo de Nikolai Shamalov, estrecho colaborador de Putin y principal accionista del banco Rossiya. Igora, uno de los resorts de esquí preferidos de Putin, fue el idílico escenario invernal en el que los nombres de Kirill y Katerina se escribieron en la nieve.

En 2020, Meduza y otro medio ruso independiente, Important Stories, obtuvieron invitaciones de boda que Shamalov envió por correo electrónico a Maria, Jorrit y su hijo en Holanda. Se decía que la boda iba a incluir patinaje artístico sobre hielo en interiores, una exhibición de iluminación láser y una falsa aldea rusa con actuaciones variadas.

Katerina misma era una experimentada intérprete apasionada por la danza acrobática de rock and roll. En 2013 ella y su pareja de baile, Ivan Klimov, que la lanzó por el aire vestida de leotardo y tenis blancos, actuaron en la competencia Boogie-Woogie World Masters de rock acrobático.

“Todos sabían que era la hija de Putin”, dijo Edilio Pagano, que a menudo era juez en los eventos en los que competía Katerina, pero dijo que nunca sintió la presión de darle puntajes más altos.

Dijo que Katerina “no era, digamos, una atleta genial, pero realmente le importaba y acudía a todas las competiciones”. Nunca hablaba de su linaje, dijo, pero era una mujer “muy reservada, muy bondadosa, sonriente y bien educada” que se comunicaba sobre todo en inglés.

Cerca de 2014, Pagano trabajó con ella en el comité ejecutivo de la Confederación Mundial de Rock’n’Roll, con sede en Suiza, en la que ella fungía como vicepresidenta de expansión y mercadeo. Casi nunca iba a las juntas, dijo, pero cuando lo hacía, siempre la acompañaban dos guardaespaldas.

Para entonces estaba ocupada con asuntos más importantes. En 2015, la agencia rusa de noticias RBC informó que había viajado a Suiza no para una competencia de danza, sino para asistir a la “sesión rusa” del foro de Davos con Shamalov.

Putin deslizó en una entrevista televisiva de 2011 que Katerina se había licenciado en Estudios Orientales en la Universidad de San Petersburgo. Pero al mostrarse cautelosamente en 2015, fue como autora de un libro de texto de matemáticas y media decena de artículos científicos, entre ellos uno sobre viajes espaciales y la reacción del cuerpo a la gravedad cero. Su coautor, el rector de la Universidad Estatal de Moscú, Viktor Sadovnichy, no respondió a un pedido de comentarios

Pero era más que académica. Katerina lideraba Innopraktika, un instituto de investigación para apoyar y patrocinar a científicos jóvenes financiado en parte por la empresa petrolera estatal Rosneft. El directorio de Innopraktika, averiguó Reuters, contaba con un grupo de confidentes de Putin y exfuncionarios de la KGB, entre ellos algunos de los que vivían en el mismo complejo de viviendas en Dresden, Alemania, cuando la familia Putin estuvo destacada ahí en los años 80. Y para 2014 ella ayudaba a supervisar la expansión de 1700 millones de dólares de la Universidad Estatal de Moscú, como enlace con el sector empresarial, con el título de vicerrectora.

Mientras ella avanzaba profesionalmente, también crecía la riqueza de su esposo. Kirill Shamalov adquirió de Timchenko, el oligarca vinculado a Putin, una participación aproximada de 3000 millones de dólares en la principal empresa petrolera y petroquímica de Rusia y se convirtió en uno de sus principales accionistas. La pareja también compró de Timchenko, por una cifra no divulgada, una villa junto al mar en Biarritz, Francia. (En marzo, activistas rusos irrumpieron en la propiedad en un intento por ponerla a disposición de los refugiados ucranianos).

En 2018, Katerina apareció en un programa de televisión ruso en donde se le identificó como “Directora de Innopraktika y subdirectora del Instituto del Estudio Matemático de Sistemas Complejos en la Universidad Estatal de Moscú”. En el segmento hablaba frente a un gráfico de computador de una cabeza conectada a electrodos. (El Departamento del Tesoro de Estados Unidos le impuso sanciones por ser “una ejecutiva de tecnología cuyo trabajo” apoya al gobierno ruso “y a la industria de defensa”).

Ese año, Bloomberg reportó que la pareja se había divorciado y que compartían casi 2000 millones de dólares en activos. Estados Unidos le puso sanciones a él y lo identificó como “antiguo esposo” de Katerina. Su verdadero amor parecía seguir siendo la danza. En 2019 se unió al consejo de la Federación Mundial de Danza Deportiva de Rusia.

Pero Miriam Kerpan IIzak, presidenta de la Confederación Mundial de Rock’n’Roll, dijo que ya no estaba asociada con el grupo. “No tengo ningún contacto con ella”, dijo, y agregó: “Ya no está activa”.

Las otras mujeres de la vida de Putin

La guerra de Putin también ha obligado a otros chicos vinculados a él a retirarse de sus actividades públicas favoritas.

Elizaveta Vladimirovna Krivonogikh, cuyo patronímico indica que es hija de un Vladimir, es una joven de 19 años que aprovechaba su posible vínculo con Putin para ganar decenas de miles de seguidores en su cuenta de Instagram, repleta de fotos de ella escondiendo el rostro juguetonamente. En entrevistas, Luiza, como se le conoce, reconoció que se parecía mucho a Putin y dijo que si el presidente alguna vez estuviera frente a ella, ella le preguntaría “¿Por qué?”. Pero la guerra atrajo atención negativa hacia ella y su cuenta desapareció súbitamente.

Luiza es la hija de Svetlana Krivonogik, una ex empleada de la limpieza de 47 años de San Petersburgo quien, a través de una supuesta relación con Putin, se convirtió en baronesa de los bienes raíces, integrante del directorio del banco personal de Putin, Bank Rossiya, y una de las principales accionistas en el resort de esquí Igora, donde se casó Katerina, la segunda hija de Putin.

En 2021, la divulgación de los Papeles de Pandora —millones de documentos filtrados de empresas financieras en paraísos fiscales— y una investigación previa de Proekt, que luego fue prohibido en Rusia, mostraba que su fortuna estimada bordeaba los 100 millones de euros, o 105 millones de dólares, e incluía un departamento en Mónaco con valor de 3,75 millones de dólares.

Maria Pevchikh, jefa de investigaciones de la Fundación Anticorrupción, una organización sin fines de lucro fundada por el político de oposición ruso Alexéi Navalni, tenía la certeza de que Putin había engendrado hijos con sus amantes y que vivían con lujo en el extranjero.

Indicó que hay pruebas documentales que indican que las mujeres y sus familias disponen de una riqueza extravagante y registros de propiedad que muestran que una subsidiaria de Gazprom brindó apartamentos de lujo en el mismo edificio de Moscú a las madres de Kabaeva y Krivonogikh.

Una tarde reciente, mientras algunos rusos abordaban autos deportivos exclusivos frente al casino emblemático de Montecarlo, los residentes de un edificio de departamentos dijeron que nunca habían visto ni a Krivonogikh ni a su hija. El portero dijo que no vivía ahí.

El 22 de abril, la supuesta amante en turno de Putin —y, según algunas versiones, su nueva esposa, Kabaeva— acudió a su Festival Alina, un evento patriótico anual de gimnasia en Moscú. Como miembro consejero del National Media Group que controla el poderoso oligarca Yuri Kovalchuk, reunió apoyo para la invasión a Ucrania frente a los anuncios de “Z” que simbolizan la guerra de Putin.

Los medios suizos e internacionales a menudo han reportado como un hecho que Kabaeva, que vivía en Suiza, tuvo al bebé de Putin en la clínica Sant’Anna, cerca de Lugano, en 2015, cuando él desapareció durante ocho días. (“No corresponde con la realidad”, dijo en aquel momento Peskov, el vocero del Kremlin).

La clínica de Lugano, en donde una tarde reciente el lobby estaba repleto de mujeres embarazadas hablando ruso, no quiso emitir un comentario. El reporte de un diario de 2019 que afirmaba que Kabaeva había dado a luz a mellizos desapareció de internet.

En Lugano, los habitantes están seguros de que alguna vez vivió muy custodiada en el edificio de lujo con vidrios verdes que mira el lago en el barrio Paradiso de Lugano.

“Sé que vivía aquí”, dijo Olena Utkina, una mujer ucraniana que trabajaba en un salón de belleza en la cuadra. Algunos tienen tanta certeza de que Kabaeva vivía ahí que han buscado expulsarla al circular una petición que exige que Suiza “tome acciones para reunir a Alina ‘Eva Braun’ Kabaeva con su ‘Führer’”.

Pero el portero en el edificio dijo que había trabajado diez años en el lugar y que nunca había visto a nadie con ese nombre. Nadie en los cafés de Collina d’Oro, una zona de riqueza espectacular muy popular entre los rusos de la ciudad, la habían visto jamás. Y los supuestos hijos de la pareja jamás se han mostrado en público.

“Nunca han estado aquí”, dijo Eichner, un director de la exclusiva escuela americana en Suiza, donde una solicitud para un nuevo estudiante ruso, que debía ser investigado ante la creciente lista de sanciones, esperaba en su escritorio.

Ninguno de los fieles de la cercana iglesia ortodoxa rusa dijo haber visto nunca a Kabaeva, y los refugiados ucranianos del lugar dijeron que la evitarían si la vieran.

“Sería estupendo que Suiza le quitara su propiedad”, dijo Katerina Chaplynska, de 25 años, que huyó a Suiza con su hermana adolescente tras la invasión rusa a Ucrania. También algunos rusos dijeron que no les gustaría ver a Kabaeva, como Victoria Bussi, de 34 años. Dijo que solía apoyar a Putin, pero que ahora lo encontraba menos misterioso, más bien un simple criminal de guerra.

“Ha destruido la reputación de Rusia”, dijo.

Claire Moses colaboró con reportería desde los Países Bajos e Ivan Nechepurenko desde Estambul.

Jason Horowitz es el jefe del buró en Roma; cubre Italia, Grecia y otros sitios del sur de Europa. Cubrió la campaña presidencial de 2016 en Estados Unidos, el gobierno de Obama y al congreso con un énfasis en perfiles políticos y especiales. @jasondhorowitz

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L'Humanité

Compétition. Armageddon Time​​​​​​​, Les Quatre Cents Coups dans un univers impitoyable

Nos recommandations culturelles

Le réalisateur américain James Gray explore les limites du rêve américain au début des années 1980 à travers son histoire personnelle dans le Queens. Un film généreux et honnête qui fait écho à la période actuelle.

Pierre Barbancey

Armageddon Time, de James Gray, États-Unis, 1 h 55

James Gray n’en finira sans doute jamais avec New York malgré des incursions dans la jungle amazonienne (The Lost City of Z, 2017) et le Cosmos (Ad Astra, 2019). On le pressentait déjà avec l’extraordinaire Little Odessa, tourné en 1994, où la fiction ne cherchait pas à masquer l’expérience personnelle. On en était convaincu avec The Immigrant, en 2013, film pourtant décevant. Si, de notre côté de l’Atlantique, New York ne semble qu’une grosse pomme, ceux qui y vivent savent qu’en réalité, cette ville gigantesque est loin d’être homogène. Les cinq boroughs sont bien différents, socialement, les uns des autres.

Manhattan apparaît comme un joyau avec ses gratte-ciel majestueux, ses larges avenues, ses quartiers branchés, ses banques et ses musées renommés. Le décor change du tout au tout lorsqu’on emprunte un métro pour explorer Brooklyn, le Bronx ou le Queens. C’est justement dans ce dernier borough que James Gray a passé son adolescence. Là où il est retourné pour réaliser son dernier film, présenté en sélection officielle à Cannes, Armageddon Time. Comme il le reconnaît  : « Je voulais rentrer à la maison et faire un film qui serait le plus personnel possible. » Et d’ajouter : « L’histoire comme les mythes émergent toujours du microcosme de l’intime. »

Au-delà des préjugés de classe et de race

Nous voici donc plongés dans les États-Unis de 1980. Une époque où les tensions internationales sont telles que la menace d’une guerre nucléaire semble imminente et, avec elle, la fin du monde. Armageddon n’est pas loin, y compris dans la bouche d’un Ronald Reagan qui s’apprête à accéder à la Maison-Blanche. C’est vraiment dans l’air du temps : le groupe britannique The Clash reprend alors un morceau de Willie Williams, Armagideon Time. Le titre du film de James Gray est tout trouvé.

Le Queens, donc, où Paul Grass (Michael Banks Repeta), 12 ans, intègre la classe de sixième dans une école publique du coin. Il se fait vite remarquer – négativement par ses pitreries – par le professeur et se lie d’amitié avec un jeune Noir, Johnny (Jaylin Webb), lui aussi dans le collimateur de l’enseignant pour des raisons de couleur de peau. Le premier grandit dans une famille juive de la classe moyenne. Il adore son grand-père Aaron (Anthony Hopkins), source d’amour, de réconfort et de conseils pour cette adolescence entamée. Le second vit seul, dans le dénuement, avec sa grand-mère malade.

Leurs univers sont différents mais leurs passions les réunissent au-delà des préjugés de classe et de race qui gangrènent la société américaine. Paul se rêve artiste et multiplie les dessins avec les encouragements de son grand-père, à qui il se confie. Johnny se voit en futur astronaute, collectionne les vignettes de la mission Apollo 13 mais ne peut en parler qu’à son copain. Tous les deux aiment la musique. C’est un peu les Quatre Cents Coups version New York avec école buissonnière, vol d’argent dans la boîte à bijoux pour que Johnny puisse participer à la visite du musée Guggenheim à Manhattan et même faire l’expérience d’un joint d’herbe dans les toilettes du collège.

Éclaboussés par une réalité sociale

Les parents de Paul, Esther (Anne Hathaway) et Irving (Jeremy Strong), décideront alors de le retirer de l’enseignement public pour l’inscrire dans un établissement privé et huppé. Et pas n’importe lequel. Siège au conseil d’administration un certain Fred Trump, père d’un futur président des États-Unis, qui assène aux élèves qu’ils ne sont pas des privilégiés mais l’élite destinée à diriger le pays demain. Des élèves bien comme il faut dans leur uniforme avec cravate, pour qui les Afro-Américains ne sont rien d’autre que des nègres. Paul et Johnny ne pourront pas échapper à une réalité sociale qui va les éclabousser et les désunir malgré eux. Une sorte d’Armageddon à leurs yeux.

Paul et Johnny ne pourront pas échapper à une réalité sociale qui va les éclabousser et les désunir malgré eux.

Aucune situation caricaturale dans ce scénario de James Gray. La réalisation est sensible. Comme à son habitude, le cinéaste prend son temps pour explorer toutes les facettes des caractères. Au final, il dresse un portrait sans concession de la société états-unienne, de sa force, de sa violence, mais aussi de ses contradictions. Les parents de Paul, issus de l’immigration, sont attachés aux valeurs humaines, au respect de l’autre, aux différences, mais extraient leur fils des griffes de la justice au détriment du copain noir, isolé et abandonné. Ils le maintiennent dans ce collège pourtant aux antipodes de leurs pensées. La victoire de Reagan les atterre. Mais le rêve américain, même écorché, ne doit pas disparaître car c’en serait fini de leurs espoirs, semble nous dire James Gray. Personne n’est dupe sur la différence entre mythe et réalité d’une société qui se prétend sans classes. Un film généreux, honnête et très personnel, ce qui, par les temps qui courent, est salvateur.

Et aussi

Quinzaine des réalisateurs. Les songes heureux de Juliette

L’Envol, de Pietro Marcello, Allemagne-Italie-France, 1 h 40

Quoi de mieux pour démarrer l’ouverture de cette provocatrice sélection que l’Envol  ? Pietro Marcello présente son dernier opus librement inspiré du roman des années 1920 les Voiles écarlates, du Russe Alexandre Grine. Avec l’histoire de Juliette (Juliette Jouan, belle révélation), qui semble détenir la clé des songes poétiques, le réalisateur s’attache à des personnages tout en humanité, en rêves et en souffrances dans ce nord de la France éprouvé par la Première Guerre mondiale. Le père de Juliette, Raphaël (Raphaël Thiéry), taille la vie comme il le fait du bois, alors que la mère adoptive, Adeline (Noémie Lvovsky), dirige la maison d’une main de maître. La jeune femme laisse libre cours à ses émotions, comme ces sentiments qu’elle éprouve pour l’aviateur Jean (Louis Garrel). Le cinéaste nous offre des plans superbes. P. B.

Acid. Shot amoureux et gueule de bois

How to Save your Dead Friend, de Marusya Syroechkovskaya, Suède-Norvège-France-Allemagne, 1 h 43

Cinéaste russe, Marusya Syroechkovskaya retourne dans ses archives personnelles à la mort de son amour de jeunesse. Deux phases de leur relation se répondent dans ce documentaire autobiographique rythmé par sa voix off. Et quinze années de leur quotidien et de celui d’une jeunesse russe en mal de repères défilent devant nos yeux. La première partie, celle de la naissance d’une idylle, est la plus réussie. Marusya, adolescente déprimée chronique, rencontre Kimi, jeune homme tendance spleen. Même délire, même façon de voir la vie, l’amitié fusionnelle prend un virage plus tactile. Y a de l’amour dans l’air. Et un mariage au bout. Ensuite, tout capote. Et le film perd aussi de son intensité quand prennent le pas l’alcool, la drogue et l’environnement familial toxique. Là, le portrait de couple a un petit air de déjà-vu. M. M.

Semaine de la critique. Une famille au bord de la crise de nerfs

Alma Viva, de Cristèle Alves Meira, France-Portugal, 1 h 25

Les vacances estivales annuelles de la petite Salomé au Portugal prennent un tour tragique avec la mort de sa grand-mère maternelle. Sa mère et ses oncles et tantes s’écharpent au sujet de l’organisation des funérailles. Les langues se délient, les vieux dossiers ressortent. Résultat, le corps de la défunte reste à la maison, en attendant mieux. La température monte à l’intérieur, un incendie de forêt menace à l’extérieur, ajoutant une tension supplémentaire. Cinéaste franco-portugaise, Cristèle Alves Meira propose une œuvre un peu acerbe, naturaliste, traversée par une incursion du fantastique et de la sorcellerie. Le récit foisonnant crée de la friction, pénètre la sphère intime et dévoile au regard de la jeune héroïne des secrets de famille. Un bémol, tout de même, le film manque singulièrement de rythme. M. M.

Festival de Cannes 2022james graycinémaanthony hopkins
BBC

SANS TITRE

In the months of March, April and May in 2020, at the peak of the Covid lockdowns across Asia, Indian scientists began to notice a startling change in the atmosphere above parts of the country. Not long after, these changes reverberated through the massive weather systems that dominate much of Asia – the monsoons.

The changes to the monsoons were an unexpected side effect of the lockdowns that restricted human activity. With no vehicles plying the streets and with industrial activity slowing considerably, the reduced emissions led to a significant decrease in atmospheric aerosols. These are tiny solid and liquid droplets suspended in the atmosphere, and they include microscopic particulate matter (PM 10 and PM 2.5) harmful to human health. Aerosols include sulphur dioxide, from burning coal, and black carbon or soot. The latter is a byproduct of agricultural burning, which in India is often from wood fires commonly used in cooking.

We have long known the ill-effects of aerosols. Our airways suck up them up like a vacuum cleaner would dust – they coat our lungs and the toxins enter our bloodstream. But 2020 was the first time researchers were able to study the effects of a sharp decline in aerosols in our atmosphere, and at a broader level, map the impacts on the Indian and East Asian summer monsoons.

"During the lockdown period, when anthropogenic (human) activity was negligible, we saw as much as a 30% reduction in aerosols in the atmosphere over India," says Suvarna Fadnavis, who has studied monsoon patterns at the Indian Institute of Tropical Meteorology for the past 25 years. The effects were seen widely and chronicled in news reports: especially of how residents of Saharanpur in the Central Indian city of Uttar Pradesh could catch a breathtaking glimpse of the Himalayas for the first time in 30 years.

Crucially for the monsoons, these aerosols usually form a layer in the atmosphere which reflects solar radiation. The thinner aerosol layer over North India during lockdown meant that the land was now heating up rapidly, says Fadnavis.

In general, monsoons work on a temperature gradient – the difference in temperature between a warming land (with lower atmospheric pressure) and a relatively cooler ocean (with higher pressure). Winds blow from high pressure to low pressure areas, driving moisture-laden winds from ocean to land. When the land warms up faster – as it did without its usual aerosol shade – the monsoon rains are stronger, and that's what researchers observed when the aerosol layer thinned.

"We observed that it increased annual monsoon rainfall by as much as 5-15%, around 3mm a day," says Fadnavis.

To put this in context, the increase in monsoon rainfall was the equivalent of an hour's moderate shower of rain per day. In drought-prone India, highly dependent on seasonal monsoon rainfall for its agriculture, economy, food security and overall health, this is significant, she says.

The thick smog in Beijing, China, contributes large quantities of aerosol particles to the atmosphere, with the potential to alter rainfall (Credit: Getty Images)

But the impact wasn't just observed in India. The climate of Asia as a whole is largely dictated by its monsoons. Large swathes of East Asia saw an abrupt reduction in aerosols and its effects were felt over China, Korea and Japan.

"Our research shows that the sudden reduction in aerosol concentration significantly increased the total monsoon rainfall over East Asia as well," Chao He, associate professor at the Institute for Environmental and Climate Research, Jinan University in Guangzhou, China, tells BBC Future in an email. This was proven by observational and modelling studies in the summers of 2020 and 2021. "Previous studies confirmed that the emission reduction during Covid-19 was not strong enough to hamper global warming," he adds. "We agree that Covid-19 has no substantial global-scale climate effect, but its impact on regional climate may have been ignored – and East Asia is a hot spot."

As India and China have developed rapidly over the past few decades, there have been more and more aerosol emissions to contend with, says Andrew Turner, a UK-based scientist studying monsoons and a lead author of the sixth assessment report of the Inter-Governmental Panel on Climate Change (IPCC) released in August 2021. And the increase in aerosols has reduced the quantity of rainfall in the region over the years.

Observational data from 1901-2011 collected by Indian researchers show that south-west monsoon rainfalls have declined over the years. Some researchers believe that the decline has been aided by other factors as well – and one of these is rapidly warming waters over oceans.

"Our research shows that the Indian Ocean is the fastest warming ocean in the world," says Roxy Mathew Koll, a climate scientist in the Indian Institute of Tropical Meteorology in Pune who is studying marine heat waves and the changing patterns of monsoons across the Indian Ocean. "We've noted a rise in (surface) temperature of 1.4C from the 1950s onwards, especially in the western region including the Arabian Sea. This is higher than the global average of 0.7C for ocean warming over the same period," he says.

These rising ocean temperatures, he says, weakens the monsoon winds and the temperature gradient too – the difference in temperatures over land and sea which actually drives the monsoons. "This is causing a decline in monsoonal rains," says Koll.

While this may compound the pressures on the monsoons, researchers such as Turner believe that aerosols are the key factor in driving their decline so far. And in the long run, a warming world may in fact have the opposite effect on the monsoons.

Much of Asia's climate is governed by the monsoon rains, but human activity is profoundly changing the way these weather systems operate (Credit: Getty Images)

Historical studies of monsoon intensity millions of years ago have shown that when CO2 levels are higher, the monsoons are stronger. Higher CO2 levels mean that land warms more rapidly, creating a larger temperature difference between land and sea. In addition, a warmer atmosphere can hold more water – creating a greater potential for rainfall.

Global carbon dioxide emissions began a sharp, steep rise from the 1950s. The 10 warmest years on global record have been noted since 2005. With rising CO2, Turner says that the monsoon rains will reach a tipping point, when the monsoons will return to their previous strength and then possibly surpass it.

In the long run, CO2 will play the dominant role in the fate of the monsoons. "The big difference between carbon dioxide and aerosols is that carbon dioxide is well mixed in the atmosphere," says Turner. "We call it a well-mixed greenhouse gas, whereas the aerosol emissions tend to exist very close to their region of origin."

Another difference is that aerosols tend to have a much shorter lifespan than long-lived greenhouse gases such as carbon dioxide, says Wen Zhou, a professor at Fudan University, Shanghai, and a co-author of the study on Covid's effect on the East Asian summer monsoon. The aerosol effect on the climate can change rapidly, just as it did when the Covid lockdowns began and ended, she says.

What happens to the monsoons when both carbon dioxide emissions and aerosol emissions increase in the future? We could reach a tipping point, says Turner.

"At some point the effects of carbon dioxide will become dominant over the monsoon, if they have not done so already," says Turner. "Our findings from the IPCC report suggest that aerosol emissions have been the dominant factor driving the weakened Indian monsoon since the 1950s. And we know that in our future climate experiments with higher CO2 emissions (for instance, in the year 2100), we will have stronger monsoons."

When that tipping point will come, Turner says, is so far impossible to say.

Although the monsoons have been drying for decades, this trend may not last much longer (Credit: Getty Images)

When it does arrive, the outcome is likely to contribute to the rise of more extreme weather events like cyclones and floods.

"One of the many issues that has come out of the sixth IPCC report is that the more you increase the levels of global warming, the worse the impact gets," says Turner. "For every degree of global warming, heat waves when they happen get hotter, heavy rains get heavier and thus as a result, mountainous regions will see landslides, and it can lead to inundation of agricultural regions and crop damage."

In the future, this may leave the Asian region more vulnerable to extreme weather events. While the aerosol effect over the monsoons is easily reversible, (at least in theory, if governments take steps to control industrial emissions and clean up air pollution), the warming effects of long-lived atmospheric CO2 are harder to mitigate. Preparing for these extreme events now, says Zhou, is all the more critical.

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France24 - Monde

Quand la "ruée sur les terres" en Afrique nuit aux populations locales et à l’environnement

Publié le : 16/05/2022 - 16:50

Sébastian SEIBT Suivre

L'écrasante majorité des investissements fonciers en Afrique ne prend pas suffisamment en compte les populations locales, d'après un rapport du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement paru lundi. Une situation qui a aussi des conséquences négatives pour le reste du monde.

La "ruée vers les terres" en Afrique se fait encore trop souvent au détriment des populations locales et de l’environnement. Une écrasante majorité des investissements fonciers effectués sur le continent ne respecte peu ou pas du tout une série de règles – appelées "directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers" – censées protéger les populations contre la rapacité des investisseurs internationaux, selon un rapport du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) publié lundi 16 mai.

Sur 740 larges acquisitions foncières (plus de 200 hectares) analysées depuis le début des années 2000, les auteurs du rapport ont trouvé que 78 % des investissements ne faisaient que peu de cas des intérêts des populations locales, tandis que 20 % de ces contrats ne respectaient aucune des règles.

Une "ruée vers la terre" qui remonte à 2007

Ce n’est probablement qu’un tableau incomplet de la situation sur le continent puisqu’il n’y a que 23 pays africains concernés par ce rapport. Des États comme l’Égypte, les pays de Maghreb, l’Angola ou encore le Niger sont, en effet, exclus des conclusions du Cirad, faute de données satisfaisantes. "Il y a globalement une opacité à tous les niveaux. Que ce soit un manque de transparence des gouvernements, des entreprises qui achètent ces terres ou encore du cadastre", résume Ward Anseeuw, économiste du développement au Cirad et coauteur du rapport. 

Parmi les pays pour lesquels les données sont suffisantes, la Mauritanie et le Soudan sont les pires élèves de la "ruée vers les terres". Ils n’ont appliqué que moins de 15 % des règles censées empêcher la spoliation ou l’accaparement des terres. À l’autre extrémité du spectre, il n’y a que trois pays – le Gabon, l'Afrique du Sud et la Zambie – dans lesquels les investissements respectent plus de 50 % des critères retenus par le rapport pour juger de la conformité aux fameuses “directives volontaires”.

Pour comprendre les enjeux, il faut remonter aux années 2007-2008 lors de la dernière grande flambée des prix alimentaires. La hausse des prix avait aiguisé l’appétit des investisseurs internationaux pour l’acquisition de terres un peu partout dans le monde afin d’y faire pousser les cultures les plus demandées.

À l’époque, cette "ruée vers les terres" s’était faite sans égard ou presque pour les populations locales, avec une multiplication des expropriations.

Les "directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers", adoptées en 2012 par le Comité de sécurité alimentaire dans le cadre de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), étaient censées être la réponse de la communauté internationale à cette opération main basse sur les terres, essentiellement dans les pays en voie de développement.

C’était "il y a dix ans, ce mois-ci exactement", précise Ward Anseeuw. Et le rapport du Cirad – qui s'appuie sur des données compilées par l’initiative internationale Land Matrix sur l’ensemble des larges acquisitions foncières dans le monde – fait un peu office de bilan pour l’Afrique de cette tentative de calmer les ardeurs des investisseurs.

Et ce n’est pas glorieux. "Il y a une amélioration au niveau du cadre juridique, mais il y a encore des efforts à faire au niveau de l’application des règles", résume Ward Anseeuw. 

Des promesses sans lendemain ?

Les populations locales trinquent encore et toujours. D’abord parce qu’elles sont encore trop souvent exclues des négociations autour du devenir des terres sur lesquelles elles habitent et qui, souvent, les nourrissent. Des individus qui se retrouvent face à des investisseurs ignorant encore trop fréquemment la protection octroyée par la coutume ou la loi.

Un domaine dans lequel des pays comme la Mauritanie, le Soudan ou la République démocratique du Congo ont reçu un zéro pointé par les données de la Land Matrix. Les populations locales peuvent y être expropriées sans avoir leur mot à dire.

"On se retrouve souvent dans des contextes d’enclaves de propriétés privées qui privent non seulement les populations d’accès aux ressources, mais sont aussi une forme de violence pour des individus qui ont toujours considéré la terre comme un bien commun", souligne Jérémy Bourgoin, géographe au Cirad et coauteur du rapport.

Ces terres rachetées sont aussi souvent affectées à des monocultures – céréales, blé ou huile de palme par exemple – alors qu’auparavant il y avait davantage de diversité. Autrement dit, une petite exploitation pouvait subvenir indirectement aux besoins de plusieurs familles, alors que ce n’est plus le cas avec les énormes propriétés.

Et pourtant, les investisseurs ou les gouvernements promettaient souvent monts, merveilles, écoles, infrastructures et emplois. Mais les lendemains ont rarement été aussi enchanteurs. "Il y a souvent un chantage à l’emploi, mais en fait on se rend compte que les nouveaux emplois d’ouvriers agricoles créés sont précaires, ce qui ne compense pas la perte de la terre", résume Jérémy Bourgoin. "À l’exception de quelques accords au Gabon [dans le domaine forestier, NDLR], ces larges acquisitions ont échoué à améliorer le développement local. En fait, aucun des projets analysés ne comportait pas au moins un impact négatif", écrivent les auteurs du rapport.

Danger aussi pour le climat

Dans le contexte de la montée en puissance économique de la Chine en Afrique, Pékin est souvent présenté comme le suspect principal dans cette multiplication des investissements fonciers. Pourtant, "on ne peut pas dire que ce sont les Chinois qui achètent tout. Il y a plus d’entreprises américaines et européennes que chinoises qui sont à l’œuvre", souligne Ward Anseeuw. Reste que la nationalité d’un certain nombre d’investisseurs demeure inconnue puisque plusieurs paradis fiscaux – Chypre, Singapour, les Îles Vierges britanniques – apparaissent dans le top 10 des lieux où sont enregistrés les acquéreurs.

Cette "ruée sur les terres" africaines sans garde-fous suffisants n’est pas seulement une mauvaise nouvelle pour les populations locales. La transformation des terres acquises est aussi un formidable accélérateur "de la déforestation et met sous pression les ressources naturelles", souligne Jérémy Bourgoin.  

Les mêmes auteurs, dans un rapport précédent de 2021 consacré au "bilan de la ruée mondiale sur les terres", soulignaient déjà les "risques associés aux acquisitions de terres à grande échelle, notamment l’émergence de zoonoses [en empiétant sur l’habitat naturel d’animaux, le risque de transmission d’une maladie animale à l’homme augmente, NDLR] et la diminution des ressources en eau".

Le continent africain est, à cet égard, un exemple d’une certaine hypocrisie des pays développés. Ils se disent déterminés à lutter contre le réchauffement climatique, mais laissent leurs entreprises détruire des écosystèmes importants pour l’environnement – comme les forêts – par appât du gain.

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Réchauffement climatique : l’agriculture africaine veut relever le défi

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Agriculture en Afrique : des donateurs intéressés ?

BBC

EuroMillions: Lottery winners scooped £184m with lucky dip ticket

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The UK's biggest EuroMillions lottery winners have been revealed as a couple from Gloucester who scooped £184m with a lucky dip ticket.

Joe and Jess Thwaite won a record-breaking £184,262,899 - making them richer than Adele - last week.

Mrs Thwaite, 44, who has two children with her 49-year-old husband, said the win will give them "time to dream".

The previous record was held by an anonymous winner who banked £170m in October 2019.

After being introduced by TV presenter Dermot O'Leary at a glitzy ceremony on Thursday, Mr Thwaite confirmed that he had already left his job as a communications sales manager.

His wife is also "considering" what to do about her role in a hairdressing salon she runs with her sister.

Mr Thwaite discovered he had a win when he got up to walk the dogs at 05:15 BST last Tuesday.

He said "he didn't know what to do" when he saw how much they had won.

"I couldn't go back to sleep, I didn't want to wake Jess up so I just laid there for what seemed like forever," he said.

"I spent some time searching for property with no budget limit, which was a novelty."

When his wife's alarm went off, Mr Thwaite told her: "I've got a secret, I've got something to tell you."

Mrs Thwaite revealed her initial reaction was disbelief and she decided to get on with her routine before the couple confirmed the record win with National Lottery operator Camelot.

The couple, formerly of Pershore in Worcestershire, said the win would give them "time to share lots of experiences and go on adventures with our family and friends".

Mr Thwaite has been married to his wife, who runs the business side of the hairdressing salon with her sister, for 11 years.

They have two primary school-aged children together and Joe has two university-aged children from a previous marriage.

Mrs Thwaite said: "Our two children have always talked about going to Hawaii, I've no idea why but we can now make that dream come true.

"Just to see their faces when we can make these things come true will be worth every penny."

The previous record of £170m was claimed by an anonymous UK player and the highest previous named winners are Colin and Chris Weir, from North Ayrshire, who won £161m in 2011.

£170mBritain's richest ever lottery winner stayed anonymous after their win in October 2019.

£161mColin and Chris Weir (pictured) from North Ayrshire, Scotland in 2011.

£148mAdrian and Gillian Bayford, from Suffolk, in 2012.

£123mAnonymous UK ticket-holder in June 2019.

£122mAnonymous UK ticket-holder in April 2021.

Mrs Thwaite revealed that her dad was a lifelong National Lottery player and her husband took over the mantle when he passed away seven years ago.

Before his death, she explained that her father "would always ask us what we'd do when we won".

"It was a regular conversation and I feel like he was preparing us," she explained.

"Maybe that is why I seem so chilled, as I've kind of been ready to win for years."

The win will give the couple the money needed to work on the "dream" home they recently moved into.

Mrs Thwaite said they bought the property to give their children a "country-type lifestyle" and share it with their three dogs, five chickens, two geckos and three ponies.

"Like many parents, we stretch ourselves to give our kids everything we can," she added.

"I always wanted them to be able to get up in their pyjamas, put wellies on and go out and feed the ponies and they can do that here.

"The fact the roof leaks and the house needs renovating was OK, as it was the life we dreamed of for our family."

How do you handle a massive windfall?

The dilemma of what to do with a huge lottery win is the stuff of dreams for most people.

But those lucky enough to have a huge win should plan for the future as well as readjusting to day-to-day life on their new, turbo-charged income.

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Affaire Philippe Monguillot : les principaux suspects échappent aux assises, le parquet fait appel

Alors que la juge d'instruction a décidé de ne pas suivre les réquisitions du parquet dans l'affaire de la mort du chauffeur de bus bayonnais, le parquet a décidé de faire appel.

Nouveau rebondissement dans l’affaire du conducteur de bus Philippe Monguillot, agressé mortellement à Bayonne. Le parquet de la ville a demandé le renvoi aux assises pour homicide volontaire aggravé de deux hommes soupçonnés d’avoir tué le chauffeur de bus en juillet 2020. Mais la juge d’instruction a décidé de requalifier les poursuites. Une décision contre laquelle le parquet a immédiatement fait appel mercredi 18 mai, selon France 3

L’avocat de la veuve de Philippe Monguillot a décidé de suivre l’appel du parquet de Bayonne après cette requalification. « Il y a suffisamment de charges qui justifient que nous demandions un débat devant la Cour d’assises. C’est une très bonne nouvelle pour ma cliente »,  a affirmé Alexandre Novion.

Requalification pour les quatre suspects 

Les deux principaux suspects, âgés de 24 et 25 ans, sont désormais poursuivis pour « violences volontaires en réunion ayant entrainé la mort sans intention de la donner ». Ils seront jugés devant la cour criminelle où ils risquent 20 ans de prison. Ainsi, avec la décision de la juge, les deux individus n’encourent plus la perpétuité.

Pour les deux autres hommes poursuivis dans cette affaire et initialement mis en examen pour « non-assistance à personne en danger », l’un échappe à toute poursuite tandis que l’autre est finalement poursuivi pour avoir fourni un logement aux deux principaux accusés après les faits.

Philippe Monguillot avait été sauvagement agressé le 5 juillet 2020 par deux passagers dont il souhaitait contrôler le titre de transport. Dans cette affaire qui a provoqué une vive émotion à travers la France, deux personnes sont mises en examen pour homicide volontaire et deux autres, dont le trentenaire, encourent une peine de cinq ans de prison pour non-assistance à personne en danger.

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France24 - Monde

En Pologne, les femmes se mobilisent pour permettre aux Ukrainiennes d’accéder à l’avortement

Publié le : 14/05/2022 - 18:03

Bahar MAKOOI Suivre

D’un côté de la frontière la guerre, de l’autre des lois anti-IVG. Pour les déplacées ukrainiennes en Pologne, avorter relève du parcours du combattant. Des ONG leurs viennent en aide.

"Nous avons commencé à recevoir des sollicitations d’Ukrainiennes réfugiées en Pologne dès la première semaine suivant le début de la guerre en Ukraine", raconte Venny Ala-Siurua, directrice de Women on web. Depuis plus de quinze ans, cette ONG basée au Canada aide les femmes à avoir accès à l’IVG dans les pays aux lois restrictives, en leur faisant parvenir, par la poste, des kits d’avortement médicamenteux pour les grossesses de moins de 12 semaines, après une téléconsultation gratuite avec un médecin.  

"Très vite, nous avons dû organiser un service d’assistance en ukrainien", poursuit Venny Ala-Siurua. La hotline de Women on web, qui répond déjà en seize langues à travers le monde, reçoit au moins cinq appels par jour en provenance de réfugiées ukrainiennes en Pologne. Depuis le début de l’invasion russe, une soixantaine d’entre elles ont pu recevoir des kits d’avortement à temps.  

La Pologne, où près de trois millions d’Ukrainiens, dont 90 % de femmes et d’enfants, ont trouvé refuge depuis le début du conflit, n’autorise le recours à l’IVG qu’en cas d’inceste, de mise en danger de la vie de la mère ou de viol. Encore faut-il prouver le viol dans le délai imparti pour pouvoir bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse. "Il faut pour cela présenter un certificat du procureur attestant que vous avez bien été violée. Et avant cela, il y a une enquête. Vous imaginez le temps que ça prend ? Avorter est déjà très compliqué pour les Polonaises, alors que dire des réfugiées ukrainiennes… Cela relève de l’impossible", se désole Mara Clarke d’Avortement sans frontières. "Les Ukrainiennes sont désormais soumises aux mêmes lois atroces contre l’avortement que subissent les Polonaises". 

Solidarité entre Polonaises et Ukrainiennes 

Alors la solidarité s’organise entre les femmes des deux pays voisins. "Les Polonaises sont habituées à combattre les fausses informations circulant sur l’avortement dans leur pays. Elles sont très investies dans le soutien aux réfugiées ukrainiennes", souligne Venny Ala-Siurua. Une aide d’autant plus précieuse que Human Rights Watch (HRW) avait alerté, fin avril, sur l’absence de mesures "pour dépister les abus ou identifier le besoin de traitements appropriés", médicaux ou psychologiques "après un viol ou des violences sexistes" dans cinq centres d’accueil pour réfugiés ukrainiens visité par l’ONG en Pologne. 

Un manque de soin démenti par la Fédération polonaise pour les femmes et la planification familiale, qui a assuré à HRW avoir mis en place une ligne téléphonique d'assistance gynécologique et ne pas connaître de cas où des femmes ukrainiennes se seraient vu refuser des soins à la suite de violences sexuelles. 

Le Parlement européen a, lui aussi, demandé, début mai, aux pays accueillant les femmes fuyant l’Ukraine de leur donner accès aux soins gynécologiques, à la contraception et à l'avortement, estimant "inacceptable que des femmes qui se réfugient dans l'UE soient privées des services fondamentaux de santé sexuelle et génésique". 

L'organisation Avortement sans frontières, qui travaille avec six ONG partenaires, dont deux sont basées en Pologne, affirme avoir reçu 326 appels de femmes déplacées en Pologne, entre le 1er mars et le 1er mai, et que la plupart ont pu avorter en toute sécurité avec des pilules. Tout comme Women on web, elle a vu les demandes se multiplier depuis la guerre en Ukraine. 

Un risque pour les militantes polonaises 

En Pologne, il est légal de donner des informations sur l’IVG. Sur place, les partenaires polonais d’Avortement sans frontières voyagent dans le pays et réalise un travail de fond. Mais si quelqu’un appelle la hotline et a besoin de recourir à une IVG, l’envoi de médicaments abortifs doit se faire depuis un pays extérieur. "De nombreuses Polonaises sont bénévoles et font un travail de terrain formidable, mais parfois risqué", explique Mara Clarke.  

L’une des militantes pour le droit à l’avortement en Pologne vient de l’apprendre à ses dépens. Il y a quelques mois, Justyna Wydrzyńska, fondatrice d’Abortion Dream Team, un collectif qui fait campagne contre la stigmatisation de l’avortement dans le pays, a aidé une femme qui fuyait une relation violente en lui donnant, dans l’urgence, un paquet de pilules abortives. Le mari violent a porté plainte et pour ce geste, elle encourt jusqu’à trois ans de prison et sera jugée devant un tribunal de Varsovie le 14 juillet.  

"Si tu es Polonaise et que tu aides directement une réfugiée ukrainienne à avorter tu risques gros. Que faire si une déplacée que tu héberges te demande de l’aide dans l’urgence ? À partir de quand es-tu coupable ? Si j'héberge une réfugiée et que je la laisse utiliser mon adresse pour commander des pilules, suis-je pénalement responsable ? Si je la conduis à une clinique ? Si je lui donne de l'argent pour le bus vers une clinique d'avortement ?", soulève Mara Clarke.  

Dans les cas où le délai de 12 semaines de grossesse est passé, Avortement sans frontières finance des voyages pour prendre les déplacées ukrainiennes en charge en Allemagne, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni, comme elle le faisait déjà et continue de le faire pour les Polonaises.  

Sans compter qu’avant la guerre en Ukraine, un certain nombre de Polonaises se rendaient par leurs propres moyens en Ukraine pour y bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse, ce qui est désormais impossible. 

Risque de voir arriver des Ukrainiennes avec des grossesses tardives 

À mesure que certaines zones occupées par les Russes sont libérées par les forces ukrainiennes, Mara Clarke alerte : "Nous nous attendons à ce que des Ukrainiennes ayant besoin d'avortements plus tardifs commencent à nous demander de l'aide bientôt. Nous nous attendons également à ce que ces chiffres montent en flèche à mesure que d'autres déplacées traversent les frontières, s'installent et découvrent leur grossesse". 

Un constat partagé par Women on web. Joignable depuis l’Ukraine, l'ONG a observé "un afflux des demandes à chaque fois qu’une ville est libérée, comme ce fut le cas à Boutcha", précise Venny Ala-Siurua. En Ukraine, l'organisation met en contact les femmes qui en ont besoin avec les associations et les centres médicaux encore fonctionnels les plus proches de chez elles. En parallèle, la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF), dont le Planning français est membre, envoie des pilules abortives ainsi que des fournitures et de l'équipement pour rendre possible les avortements chirurgicaux dans les hôpitaux ukrainiens.

À Paris, l’Association de défense de la démocratie en Pologne (ADDP) se tient prête. "Nous avons pris contact avec l’assistance publique des hôpitaux de Paris, un réseau de cabinets de gynécologie privé et le planning familial qui nous ont assurés que les Ukrainiennes envoyées ici seront immédiatement prises en charge", explique Joanna Lasserre, présidente de l’ADDP, qui accueille et accompagne des réfugiés dans la capitale française depuis le début de la guerre.  

"Ces cas sont délicats, nous ont prévenus nos partenaires associatifs polonais, ce sont des femmes qui viennent des régions les plus touchées par les violences de l’armée russe et il est possible qu’elles aient subies ou aient été témoins de violences sexuelles", prévient Joanna Lasserre. L’association a d’ores et déjà préparé des brochures en ukrainien détaillant le fonctionnement de la prise en charge pour interruption de grossesse en France. "Nous voulons les rassurer un maximum, on a de la chance ici, elles seront bien accompagnées".  

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États-Unis : les démocrates du Sénat tentent en vain de garantir l'accès à l'avortement

DROITS DES FEMMES

En Pologne, "les femmes paient le prix fort de la crise de l'État de droit"

Avortement : le délai légal passe de 12 à 14 semaines en France

BBC

Leaky Gucci and Adidas 'sun umbrella' sparks China outcry

By Annabelle LiangBusiness reporter

A parasol set to be sold in China by top western brands Gucci and Adidas for 11,100 yuan (£1,329) is causing an outcry for not keeping out the rain.

Criticism of the item the firms call a "sun umbrella" has gone viral on the Chinese social media platform Weibo.

It comes as Gucci's website says it is "not waterproof and is meant for sun protection or decorative use".

The parasol is part of a joint collection that is being promoted online ahead of its release next month.

A hashtag on Weibo which translates to "the collaboration umbrella being sold for 11,100 yuan is not waterproof," has so far had more than 140 million views.

One user called the parasol "a very big but useless fashion statement".

"As long as I'm poor, they won't be able to trick me into paying for this," another user said.

Others understood why the product may still be appealing.

"Those who are willing to pay use luxury goods to show what they are worth," a user wrote. "They don't care about practicality."

The parasol is set to be released on 7 June as part of a new collection by luxury brand Gucci and sportswear giant Adidas.

Gucci and Adidas did not immediately respond to a BBC request for comment.

However, a Gucci spokesperson told Beijing-based magazine Caijing that the product was "not recommended for use as an everyday umbrella".

They added that it had "good collector's value and is suitable for use as a daily accessory".

China is a key market for leading luxury brands.

Last year, sales of luxury goods rose by 36% in the world's second largest economy, according to consultancy Bain & Company.

Bain also predicted that China will become the biggest luxury goods market within the next three years.

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Even streaming services fall short on diversity: Viola Davis

Issued on: 19/05/2022 - 17:54

Cannes (France) (AFP) – Streaming services have cracked open a door for communities long shut out of Hollywood, Oscar winner Viola Davis told the Cannes Film Festival on Thursday, but more imagination is still needed around black roles.

Davis, 56, currently starring as Michelle Obama in the television series "The First Lady", admitted even her groundbreaking show "How to Get Away With Murder" had produced only fragile momentum for black women in entertainment.

"I know that when I left 'How to Get Away With Murder' -- I don't see a lot of dark-skinned women in big roles in TV, not even in streaming services," she said of the show that made her the first black lead actress to win an Emmy.

Even with a trophy case full of awards, she said she was still held back by the industry's limited imagination of who can play daring roles.

"If I wanted to play a mother whose son... was a gang member who died in drive-by shooting, I can get that made," Davis said.

"If I play the woman who was looking to recreate herself by flying to Nice and sleeping with five men at the age of 56 looking like me, I'm going to have a hard time pushing that one even as Viola Davis because people can't reconcile the blackness with spiritual awakening and sexuality -- it's too much."

'You have to fight'

Netflix, long hailed as a champion of more diverse entertainment and performers, recently reported a loss in subscribers for the first time in more than a decade.

The gloomy news sparked a round of layoffs and spending cuts.

A 2021 study of Netflix content showed that 52 percent of its series and movies had women in starring roles and more than one in three featured underrepresented groups -- far higher than entertainment released in cinemas.

Davis won an Academy Award in 2017 for Best Supporting Actress for "Fences" opposite Denzel Washington and received three more nominations including as best actress in "Ma Rainey's Black Bottom", which ran on Netflix after a brief theatrical release.

"I see that there is quantity -- there's more out there because there are 400 shows and streaming services," Davis told a Kering Women in Motion talk at the world's top film festival.

"But in terms of storytelling that is as expansive as one's imagination, that's not happening yet... You have to really fight for those stories."

Rejection 'hurts'

Davis on Wednesday attended the Cannes screening of the Tom Cruise flick "Top Gun: Maverick", the sequel to the 1986 blockbuster, joined by her husband, actor Julius Tennon.

The couple have a film and television production company, JuVee, which she said they founded in response to her anger over sexism, racism and colourism -- discrimination due to darker skin -- despite her now decades of success in Hollywood.

"It hurts when people reject you," she said.

"When people said that I was not pretty enough for a role -- it really gets on my damn nerves, it breaks my heart, and it makes me angry."

She said a director she had known for a decade had once repeatedly called her Louise on set which she learned was his maid's name.

With her own company, "I can do exactly what I want to do. That was my response to all of that rejection."

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Un homme poignardé à mort lors d’un probable différend familial à Marseille

Trois morts en 48 heures

Il s’agit du troisième meurtre survenu à Marseille en moins de deux jours, souligne le quotidien local. Dans la nuit de mardi 17 à mercredi 18 mai, deux jeunes hommes avaient été tués. L’un poignardé à mort dans le XIVe arrondissement de la ville, le second abattu dans le XVe arrondissement.

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L'Humanité

Un certain regard.  Tirailleurs, du Sénégal aux tranchées ardennaises

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Enrôlés de force dans l’armée française pour participer à la guerre de 14-18, un père et son fils tentent de survivre dans un univers inconnu. Un projet à l’ambition mémorielle, porté par Omar Sy.

Michaël Mélinard

Tirailleurs, de Mathieu Vadepied, France, 1 h 40

Sur la question de l’exploitation des soldats issus des colonies, le Festival de Cannes n’en est pas à son coup d’essai. En 2006, Rachid Bouchareb avait rappelé, dans Indigènes , le rôle des tirailleurs algériens et des goumiers marocains dans la Libération et le racisme et les discriminations qu’ils ont endurés. À la clé, un prix d’interprétation collectif pour les cinq acteurs principaux. Tirailleurs, le second long métrage de Mathieu Vadepied, n’est certes pas en lice pour la palme d’or, mais, en ouvrant la section Un certain ­regard, il bénéficie d’une belle visibilité.

Omar Sy incarne Bakary, un tirailleur sénégalais. En 1917, en Afrique subsaharienne, des troupes coloniales recrutent des soldats pour défendre la mère patrie. Dans son village sénégalais, Bakary veut absolument épargner à son fils Thierno (Alassane Diong) d’aller mener cette guerre entre Blancs. Mais le jeune homme est enrôlé de force. Bakary s’engage, cachant leur lien, pour le rejoindre avec une seule idée en tête : fuir. Sa quête échoue. Père et fils découvrent les tranchées ardennaises. Thierno parle français. Ce n’est pas le cas de Bakary, perdu dans cette garnison où tous les coloniaux s’expriment dans les différentes langues du continent africain. Et même s’il tente de protéger son fils envers et contre tous, le jeune homme s’émancipe peu à peu, galvanisé par un jeune officier désireux d’exploiter sa fougue et son courage.

Le comédien français le plus populaire joue en peul. C’est déjà un événement en soi. Mais l’acteur s’est aussi mué en producteur pour ce projet porté depuis Intouchables, dont Mathieu Vadepied était le directeur de la photographie. Le cinéaste revendique la volonté de s’adresser au plus grand nombre. Il parie avant tout sur l’émotion avec une mise en scène classique, usant généreusement du plan-séquence et de gros plans sur les visages. Ce désir de séduire un large public s’illustre aussi dans un récit où la filiation occupe une place cruciale.

Le parti pris d’un cinéma populaire, au sens noble du terme

C’est parfois cousu de fil blanc, un peu trop aseptisé. Néanmoins, ça marche. Et si la part de fiction est assumée, interrogeant notamment la possibilité que le Soldat inconnu soit un tirailleur sénégalais, le cinéaste entend faire bouger les lignes mémorielles. Ce parti pris d’un cinéma populaire, au sens noble du terme, vise clairement à rendre hommage aux tirailleurs sénégalais (dont l’appellation trompeuse désigne les soldats de l’Afrique subsaharienne) et à changer le regard. Fini le temps du Y’a bon Banania.

D’ailleurs, à cette image d’un soldat tout sourires, le cinéaste substitue une représentation plus complexe, plus grise, où les tirailleurs se montrent retors, malhonnêtes, impitoyables, solidaires et héroïques, et pas uniquement victimes. Pari réussi puisqu’il les installe aux côtés des poilus, dans le récit national de la Première Guerre mondiale. Dans le contexte identitaire ambiant, ce choix a du sens. Il incorpore les Français originaires d’Afrique subsaharienne et les immigrés de ces anciennes colonies dans une histoire séculaire dramatique mais également glorieuse.

Festival de Cannes 2022omar sytirailleurs sénégalais
France24 - World

Namibia comes to Europe to sell its sunshine

Issued on: 19/05/2022 - 17:48Modified: 19/05/2022 - 17:46

Paris (AFP) – As Europe struggles to decarbonise its economy and wean itself off Russian oil and gas, one of the world’s sunniest and most arid nations is pitching itself to the continent as an answer to its problems.

A delegation from sub-Saharan Africa's driest country has been touring Europe to tout their nation as a potential powerhouse of clean energy.

They say Namibia can produce so much solar power it will soon be self-sufficient in electricity -- and, by the end of the decade, could become an exporter of so-called green hydrogen.

"We came to Europe saying we have this amazing sun," said James Mnyupe, economic adviser to the Namibian presidency.

He was in Rotterdam earlier this month for the "World Hydrogen Summit" trade fair and on Wednesday was making a pitch in Paris ahead of a trip to Davos.

A huge, chiefly desert country in southwestern Africa with a population of just 2.5 million, Namibia is sun-drenched and bone-dry.

That makes it perfect for erecting gigantic solar farms, whose power can be used to help make hydrogen -- which in turn can be used for fuel or converted into ammonia to make fertiliser.

Producing hydrogen entails splitting water into its component parts of hydrogen and oxygen, using an energy-gobbling technique called electrolysis.

Namibia says it is in a unique position to make the process clean.

Boasting a vast coastline on the South Atlantic, it would use sea water that is desalinated and then electrolysed using clean renewables.

The hydrogen would be piped to a terminal and then exported, "to Rotterdam, Germany or South Africa" as well as used at home, said Mnyupe.

European needs

The European Union plans to produce 10 million tonnes of green hydrogen from its own resources by 2030.

But it is also counting on 10 million tonnes of imports to replace coal, oil and gas in some industrial and transport sectors.

"We understand we cannot produce all this hydrogen in Europe domestically -- it's impossible," said Jorgo Chatzimarkakis, secretary-general of the European trade association Hydrogen Europe.

"We have not enough sun all over Europe and not enough wind. That's why the prime partner is Africa."

The Europe-Namibia energy connection took an important step forward last November, three months before Russia invaded Ukraine and turned up the heat under the EU to diversify its sources.

Namibia selected Hyphen Hydrogen Energy, a joint venture between German renewables group Enertrag and investment vehicle Nicholas Holdings as its preferred bidder for a solar farm and green hydrogen project in Tsau Khaeb in the southwest of the country.

If all goes according to schedule, the first phase of electricity production will become operational from 2026.

At full peak, the site could generate 300,000 tonnes of green hydrogen annually.

'Emancipation'

But the investment at Tsau Khaeb also gives an idea of the funds that Namibia needs to lure if it hopes to become a hydrogen giant.

Hyphen on its website puts the overall commitment at $9.4 billion. That figure compares with Namibia's annual GDP of $10.7 billion, according to World Bank statistics.

Chinese companies are "knocking at our door and they want to get involved," Mnyupe said.

Namibia, he said, will work "with everyone who is aligned with our vision to industrialise Namibia."

The country hopes to get out of the rut in which many African countries find themselves -- exporters of raw materials rather than of refined products that have higher added value.

One of the goals of solar investment is to achieve self-sufficiency in energy itself -- around two-thirds of the country's electricity is imported, mainly from South Africa.

"That's the first step of economic emancipation," said Mnyupe.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

[Info VA] Ardennes : camion incendié, jets de projectiles… une route bloquée par des individus après une décision de justice

Des troubles à l’ordre public après un accident tragique. Le 17 mai 2022, en début d’après-midi, une cinquantaine d’individus issus de la communauté des gens du voyage se sont rassemblés sur la RN43 reliant Sedan (Ardennes) à la Belgique, indique une source policière. Ces derniers ont bloqué la circulation dans les deux sens en allumant des feux de palettes, de pneus et de bennes à ordures, entre les sorties des communes de Bazeilles et de Fresnois.

Selon nos informations, les forces de l’ordres ont tenté d’intervenir à 14 h 35, malgré l’épaisse fumée noire brouillant leur visibilité, et sous les jets de projectiles des occupants. De leur côté, les sapeurs-pompiers n’ont pas pu intervenir sans être pris à partie par les individus.

Un semi-remorque incendié

Vers 15 h 00, la situation s’est tendue encore davantage : deux carcasses de voiture ont été poussées depuis le point enjambant l’autoroute, et un semi-remorque a été incendié. En fin d’après-midi, les policiers ont également été visés par un jet d’engin incendiaire, sans faire toutefois de blessé.

La situation s’est finalement calmée à 17 h 30, à l’arrivée des renforts de police. Les individus ont quitté les lieux, laissant la nationale fermée, le poids lourd entravant toujours les voies de circulation. La RN43 ne sera rendue praticable qu’au lendemain matin. Aucune interpellation n’a été effectuée et aucun blessé n’est à déplorer, indique une source policière.

Accident et refus d’obtempérer

Ces troubles à l’ordre public auraient fait suite au décès d’un mineur de 15 ans survenu deux jours plus tôt. Dans la nuit du 15 au 16 mai, un équipage de la gendarmerie nationale a essuyé un refus d’obtempérer de la part d’un véhicule occupé par cinq personnes issues de la communauté du gens du voyage. La voiture, dans sa fuite, est entrée en collision avec un arbre, provoquant la mort de l’adolescent de 15 ans, alors à bord du véhicule. Les 4 autres occupants, dont le père du défunt, ont alors été interpellés et placés en garde à vue.

Le 17 mai, peu avant l’occupation de la RN43, le père de l’adolescent avait été présenté au palais de justice de Charleville-Mézières avant d’être placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Châlons-en-Champagne, dans la Marne. Un dispositif de police avait alors été mis en place en prévision d’éventuels troubles à l’ordre public.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

A propos du foyer Maurice-Ravel de Nanterre

Tribune

Collectif

Texte collectif

Bonjour Victor ! Pardon de te déranger, mais j’ai (nous avons!) besoin d’un coup de main ! Pourrais-tu nous aider après tout ce que tu as rédigé ? Je t’explique, nous t’expliquons…

Que pouvons-nous faire pour protéger ce village en cubes de béton qui se baladent dans l’espace ? Ce village construit dans les années 1970 aux pieds de deux immeubles HLM, à Nanterre. Figure-toi qu’il est en plein danger de démolition-transfiguration. C’est sûr que ça fait depuis longtemps que le propriétaire médite ce sale coup ! Faut voir ça ! Même quand les cubes étaient habités par ces étudiantes et étudiants musicien.ne.s, ils commençaient à le laisser tomber en ruine.

En ce temps-là, les résident.e.s signaient un contrat avec le propriétaire. Rien de plus normal, bien sûr. Mais voilà, c’est le propriétaire qui ne le respectait pas. Je t’explique.

Les occupants avaient le droit de laver leurs affaires dans une buanderie. Malgré une surveillance du site garantie par le même contrat, des voyous ont pénétré dans le village en cubes, ont arraché les câbles de la buanderie… qui ne furent jamais réparés. La buanderie, c’est cuit !

Dans ce village, il y avait une bibliothèque qui un jour a pris feu. Jamais le propriétaire ne l’a remise en état ! Il n’était pas assuré ? Cerise sur le gâteau...les accès aux chambres en cubes sont des balades en plein-air : figure-toi que les lampes qui devraient les éclairer la nuit sont allumées toute la journée ! Écologie ? Économies ? Alors, évidemment, ça coûte trop cher de réparer tout ça.

Et puis, la ventilation mécanique est tombée en panne dans les années 2010 ; il a fallu attendre sept ans pour qu’elle soit réparée… parce qu’il fallait monter à l’échelle pour y accéder ! Conséquences... les chambres étaient trempées, la flotte coulait sur les murs, la peinture était décollée, fallait sans cesse réaccorder les instruments de musique. Et puis il y avait une salle avec table de ping-pong, et une salle avec une télévision.

Sans parler de l’auditorium ! De l’eau s’est infiltrée dans cette salle de concert de 150 places. Comme pour le reste… aucune réparation… peinture décollée, fauteuils abîmés, estrade un peu défoncée… faux-plafond détruit... et un piano à queue sous bâche…

Quand tu sais que dans cet auditorium, Olivier Messiaen est venu jouer – qui écrivit dans le livre blanc «  Le Foyer Maurice Ravel, quel merveille ! L’architecture, qui rappelle le Portugal, les jolis appartements réservés aux étudiants, et cette salle de concerts dont l’acoustique parfaite met en valeur les récitals de piano et la musique de chambre : tout cela est si réussi qu’on croit rêver . Bravo à ceux qui ont conçu ce temple de la musique » -, que des festivals de musique classique portés par l’ADIAM 92 et l’EPAD – voire même la Mairie de Nanterre, la DRAC Ile de France, la SACEM -  ont eu lieu à chaque printemps de 1979 à 1989, dont certains ont été retransmis sur France Musique, sur France Culture, il y a de quoi s’interroger sur la destruction de cet étonnant lieu de culture !

Et je t’ajoute ce que nous a écrit Jean-Michel Ferran, chef d’orchestre, pianiste, musicologue : «  Ce foyer est un lieu unique en France (à part la cité des arts et la Villette) qui permet à une centaine d’étudiants musiciens, pour lesquels le logement est souvent si difficile, de poursuivre leurs études en travaillant leur instrument dans des conditions optimales. De nombreux grands artistes y ont vécu, parmi lesquels on peut citer Roger Muraro, Hae-Sun Kang, Pierre-Alain Volondat, Philippe Cassard, Diana Ligeti et tant d’autres ! Enfin, il faudrait parler au passé car il est aujourd’hui si mal entretenu qu’il est même menacé de destruction. C’est un lieu unique, tant par sa vocation, si essentielle pour nos étudiants, que par le geste architectural fort qu’il représente… »  Alors ?

Pour être clair, le démolisseur – propriétaire s’appelle La Casse des Dépôts – ou la Caisse des Dépôts ; j’avoue que je ne me souviens plus de son nom. Leur seul projet, c’est de détruire… détruire...détruire...Comme tu nous l’avais écrit, Victor, «  On ne restaure plus, on ne gâte plus, on n’enlaidit plus un monument, on le jette bas ».

Détruire un bâtiment qui, lorsqu’il sortit de terre, surpris beaucoup de gens sur cette terre. Est-ce vraiment possible ?

Victor Hugo, je t’explique de quoi je parle. Il s’agit d’un village baptisé Foyer Maurice Ravel qui fut conçu pour accueillir des étudiantes et des étudiants musicien.ne.s qui venaient de tous les pays de la Terre suivre en Ile-de-France des cours de musique. Chaque chambre est composée de deux cubes superposés avec des excroissances en fonction des commodités. Une salle de lecture, un auditorium de 150 places, des espaces de travail, étaient à leur disposition.

Dès qu’il sortit de terre son architecture fut valorisée par de nombreux articles dans le journal Le Monde («  c’est un ensemble de 100 logements meublés ...qui...se présente comme un assemblage fantaisiste de gros cubes blancs empilés comme par une main d’enfant...), des revues d’architecture ( Revue Architecture – mars 1979 « La résidence Maurice Ravel est une réalisation « de pointe »... », « Cent volumes cubiques s’organisent dans une composition qui donne le sentiment d’une variation symphonique sur un même thème... », Le Figaro La Défense, le journal de Nanterre – Nanterre Info n°129 d’avril 1988 et celui de juin 2009 où l’on peut lire à la fin de l’article (deux pages du journal) : «  Ces deux construction (l’école d’architecture de Nanterre et le Foyer Maurice Ravel), outre leur utilité, témoignent de la créativité de leur auteur ; elles font déjà partie du patrimoine nanterrien et méritent à ce titre d’être préservées. » (Jeanne Cornaille, Société d’Histoire de Nanterre).

La Préfecture des Hauts-de-Seine, le Délégué Régional de la Musique de la DRAC Ile-de-France, Madame Jacqueline Fraysse, députée de Nanterre-Suresnes, Monsieur Jack Lang, ministre de la Culture, Monsieur Jacques Favart, conseiller Culturel du Conseil Général du Département des Hauts-de-Seine ( « unique exemple en France d’une telle réalisation »), ont valorisé ce bâtiment, « expérience unique en France » - suivant la lettre de M. le Président du Conseil Général à l’intention de Monsieur le Commissaire de la République.

La DRAC Ile-de-France a souhaité l’inscrire au titre des Monuments historiques, le Ministère de la Culture a souhaité lui attribuer le label Architecture contemporaine remarquable : ces deux propositions ont été refusées par le démolisseur. Une photo du bâtiment est publiée dans le livre de Robert Doisneau La Banlieue en couleur.

Alors, faute de le détruire lui-même – ce qui, je crois, avait été refusé par le Maire de Nanterre, le proprio a appelé à l’aide ! Plusieurs équipes lui ont proposé un coup de mains, dont l’une d’elles qui voulait tout conserver, ne rien casser du tout ! Ben c’est foutu. Comme quoi les démolisseurs sont toujours vivants. Ils ont choisi – voir le journal Nanterre Info de Mai 2022 -, avec l’accord du Maire et de l’élu à l’urbanisme, un promoteur qui détruira des chambres et l’auditorium suivant l’article paru dans le journal de Nanterre, alors que cela n’est pas prévu dans le projet d’Immobel présenté dans le document du propriétaire daté du 01/11/2021 où tu peux lire... «  L’auditorium est conservé et des événements ouverts au public seront mis en place via la création d’une association de résidents ». Incroyable mais vrai, alors que la société d’histoire de Nanterre écrivait dans Nanterre Info « elles font déjà partie du patrimoine nanterrien et méritent à ce titre d’être préservées. » ! Qui croire ?

C’est comme ça que l’on valorise la culture ?! Casser l’architecture du XXème siècle supposée être inscrite au titre de Monument Historique ? Supprimer une salle de concerts située aux pieds de 700 logements HLM, qui aurait pu être mise à disposition des musiciens du quartier, des associations nanterriennes, en partenariat avec la Maison de la Musique et le théâtre des Amandiers, voilà ce qu’approuve le Maire de Nanterre ? Tout ça au prétexte de rendre le Parc André Malraux accessible aux habitant.e.s du boulevard de Pesaro ? Mais, c’est Le seul Parc de Nanterre qui n’est fermé par aucune clôture ; il suffit de passer aux pieds des immeubles HLM pour accéder au parc ! Et puis, pourquoi ne pas demander au propriétaire de la parcelle située entre le Foyer et le bâtiment Égalité de supprimer la clôture qui condamne l’accès au parc…

Je parle de l’EPADESA (anciennement EPAD) ? Pourquoi ne pas demander à Monsieur Siffredi de permettre l’accès au Parc André Malraux en passant le long du Foyer ? Et pourquoi ne pas commencer par supprimer la clôture du Parc des Anciennes Mairies, situé au centre-ville, ou la clôture du parc du Chemin de l’Ile ? Vous préférez casser un bâtiment que le Ministère de la Culture souhaitait labelliser Architecture Contemporaine Remarquable !?

Voilà pourquoi, cher Victor Hugo, nous avons besoin d’un coup de main pour « arrêter le marteau qui mutile la face au pays » comme tu l’écrivis dans ton ouvrage  « Contre les démolisseurs. Pour le patrimoine ». « Guerre aux démolisseurs ».

« Quels que soient les droits de la propriété, la destruction d’un édifice historique et monumental ne doit pas être permise à ces ignobles spéculateurs que leur intérêt aveugle sur leur honneur ; misérables hommes, et si imbéciles qu’ils ne comprennent même pas qu’ils sont des barbares ! Il y a deux choses dans un édifice : son usage et sa beauté. Son usage appartient au propriétaire, sa beauté à tout le monde, à vous, à moi, à nous tous. Donc le détruire c’est dépasser son droit. »

Et ce qui est valable pour le Foyer Maurice Ravel l’est aussi pour la cité-jardin de la Butte-Rouge à Chatenay-Malabry, la Maison du Peuple à Clichy-la-Garenne, le grand ensemble du chêne pointu à Clichy-sous-Bois, la cité Pierre Sémard au Blanc-Mesnil, etc. Etc. Décidément, des démolisseurs, il en reste !

Signataires : Jean-Claude Petit – compositeur, Frédéric Dumont, David Liaudet, Rachel Kashema , Aymeric Zublena – architecte, Prix de Rome en 1967, Président de l’Académie d’Architecture de 2002 à 2005, Officier de la Légion d’Honneur, Officier de l’Ordre National du Mérite, Chevalier des Palmes Académiques et Commandeur des Arts et Lettres, Gilles Margot-Duclot – architecte, Anne – Marie Dubois – pianiste québécoise, Thierry d’Auzon, Philippe Lankry – architecte, Jean-Marc Chouvel – Professeur Sorbonne Université UFR Musique et Musicologie, François Horoux, Roger Salem – architecte, Jean-Michel Ferran – Chef d’’orchestre, compositeur, Maieul Adenot Meyer, Laurent Beaudoin - architecte , Didier Petit – violoncelliste – improvisateur, Ricardo Forte – Architecte , Gênes (Italie), Gilles Schuehmacher - compositeur , Manuel Cornejo – Le Amis de Maurice Ravel, Eric Lelann, Bruno Huerre – architecte, Tatiana Kiseleva, Jean-François Cabestan – architecte du patrimoine, Chevalier des arts et des lettres, Dominique Ripaud, François Périllat – Producteur Exécutif, Jean-Yves Hannebert – Architecte , Vice Président des AMIS du Frac Centre-Val de Loire, Serge Constantinoff – architecte, Jean-Pierre Lefebvre – urbaniste, Frédéric Borel – architecte, Michel Diard – journaliste hohoraire, docteur en sciences de l’information et de la communication, Dominique Dantec, Bernard Roué - architecte , Laurent Petitgirard – compositeur et chef d’orchestre, Agnès Caillau – Architecte – Urbaniste de l’État honoraire, architecte du patrimoine, membre expert d’Icomos international XXème, Monique Moret – directrice d’école honoraire dans le quartier du Parc à Nanterre, Patrice Warnant – architecte, François Périllat – Producteur exécutif, Jean-Marie Berthier, Georges Maurios – architecte, Alain Pélissier - architecte , Claire Vergnory - clarinettiste , Jean-Pierre Moreau – Compositeur, Docteur en musicologie, Chercheur associé au laboratoire PRISM, Chercheur associé au laboratoire ADEF, Président du MIM – Laboratoire Musique et Informatique de Marseille, Dominique Deshoulieres – Consultant MIQCP, Gilbert Roger, Bernard Paurd - architecte , Leila Nita, Marianne Piketti - violoniste , Bernadette Blanchon – Architecte, Maitresse de conférences ENSP Versailles-Marseille, Philippe Le Corf, François Kaldor, Alain Dervieux, Pierre Bouillon – architecte, Jessica Vatonne – architecte, violoniste amateur, Elodie Chanut - comédienne , Flore Dupuy - pianiste , Kamel Benhamou, Caroline Mazel – Diplômée en architecture, Maître de conférence en YPCAU, Responsable pédagogique des Formations spécialisées en Culture architecturale & Médiation, Membre du laboratoire Profession Architecture Ville Environnement, Richard Klein – architecte, Professeur, Représentant à la Commission Recherche, Chercheur au Lacth,Président du CNECEA, Président de Docomomo France , Marc Brunel – résidant au Foyer, Serge Renaudie – architecte, Eléonore Marantz – Maître de conférences en histoire de l’architecture contemporaine, Université Paris 1 Panthéon-Sorbone, Ecole d’art et d’archéologie de la Sorbonne (UFR 03), EA 4 100 Histoire culturelle et sociale de l’art (HiCSA), Daniel Chapy, Martin Guerpin – Maitre de conférence en musicologie à l’Université d’Evry-Paris-Saclay, Coordinateur pédagogique du programme Medinea On Air (Festival international d’art lyrique d’AIX-en-Provence), Lise Dumas-Robert – Architecte DE, DSA Architecture et Patrimoine, Sarah Hinnrasky, François Bousch – Compositeur, Pierre Bernière, Cécile Mescam – Architecte, Architecte consultante MIQCP, Jean-Michel Bourillon – Président de l’Association Foncière de l’Ile-de-France, Jean-Luc Borg – Directeur du Théâtre Par le Bas, Olivier Nouyrit, Pblo Katz – Architecte – Urbaniste, Président de l’Académie d’Architecture, Architecte Conseil de l’État, Conseiller – Ordre des Architectes IDF, Ancien Président de la Société Française des Architectes, Jean-Louis Hannebert – Architecte du Patrimoine, Véronique Laulanie, Raphaëlle Saint-Pierre – Historienne, journaliste d’architecture , Benoît Pouvreau – historien de l’architecture , Hélène Boccard, Eloi du Rivau, Catherine Fiscus, Eric Lacrouts, Pascal Langrand, François Lebegue – Directeur de l’Atelier de Musique du Havre, Catherine Blain -  architecte, docteur en Aménagement et Urbanisme, auteure

«  Il faut le dire et le dire haut, cette démolition de la vieille France, que nous avons dénoncée plusieurs fois sous la Restauration, se continue avec plus d’acharnement et de barbarie que jamais. (…) Chaque jour quelque vieux souvenir de la France s’en va avec la pierre sur laquelle il était écrit. »

Victor Hugo, Guerre aux démolisseurs (13 mars 1832)

nanterrevictor hugo
Valeurs Actuelles

[Info VA] Pas-de-Calais : Menace de meurtre, braquage… un individu se disant “prêt à mourir en martyr” interpellé

Arrêté avant son passage à l’acte. A Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), un homme de 37 ans, Ismaël C., a été interpellé sur la voie publique le 17 mai à 8h35, selon une source policière. Connu défavorablement des autorités car figurant au fichier de traitement des antécédents judiciaires, l’individu avait contacté une banque CIC au cours de la nuit, en menaçant de commettre un braquage et de tuer des personnes au couteau.

Selon nos informations, la sœur de l’individu avait alerté le poste de police, indiquant que son frère était prêt à mourir en martyr et à se faire « assassiner » par les forces de l’ordre. La Compagnie locale de sécurité publique a été saisie de l’affaire.

Plus d’informations à suivre…

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France24 - World

Biden rallies behind NATO bids as Finland, Sweden say to address Turkey

Issued on: 19/05/2022 - 17:42

Washington (AFP) – US President Joe Biden on Thursday strongly backed NATO membership bids by Finland and Sweden in the face of Russia's invasion of Ukraine as the two leaders promised to address concerns raised by Turkey.

With the red-carpet pomp of a White House visit, Biden welcomed Swedish Prime Minister Magdalena Andersson and Finnish President Sauli Niinisto days after they formally announced their NATO aspirations and said he was submitting their applications to the US Congress, where there is bipartisan support for ratification.

"The bottom line is simple. Quite straightforward: Finland and Sweden make NATO stronger," Biden said, offering the "full, total, complete backing of the United States of America."

"Sweden and Finland have strong democratic institutions, strong militaries and strong and transparent economies, and a strong moral sense of what is right," Biden said with the two leaders at his side in the White House Rose Garden.

"They meet every NATO requirement, and then some," Biden told assembled reporters without taking any questions.

Sweden and Finland, while solidly Western, have historically kept a distance from NATO as part of longstanding policies aimed at avoiding angering Russia.

But the two nations both moved ahead amid shock over their giant neighbor's invasion of Ukraine, which had unsuccessfully sought to join NATO.

With Russia voicing anger over the NATO bids, Biden said he told the two leaders that the United States would "remain vigilant against the threats to our shared security."

The United States will work to "deter and confront any aggression while Finland and Sweden are in this accession process," Biden said.

Drawing an implicit contrast to his predecessor Donald Trump, Biden called NATO's mutual defense promise a "sacred commitment."

"We will never fail in our pledge to defend every single inch of NATO territory," Biden said.

But membership requires consent of all 30 existing members and Turkey has voiced misgivings.

Turkish President Recep Tayyip Erdogan has accused the two nations of backing "terrorism," a reference to the presence in Finland and especially Sweden of Kurdish militants from the separatist PKK.

Addressing Turkey, Niinisto said Finland was "open to discussing all the concerns that you may have concerning our membership in an open and tractive manner."

"We take terrorism seriously. We condemn terrorism in all its forms and we are actively engaged in combating it," Niinisto said.

Andersson said that Sweden is hoping for a "swift ratification process by NATO members."

"We are right now having a dialogue with all NATO member countries, including Turkey, on different levels to sort out any issues at hand," she said.

Until Turkey's objections, US officials voiced hope for ratification in time for a NATO summit next month in Madrid.

© 2022 AFP

New York Times - World

Outside the Walls of a Salvadoran Prison, ‘We’re All Crying Mothers’

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El Salvador Dispatch

Dozens of women wait outside a detention facility for news of their loved ones after a crackdown on gang violence resulted in the imprisonment of more than 25,000 people.

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By Natalie Kitroeff

Photographs by Daniele Volpe

SAN SALVADOR, El Salvador — A 19-year-old stumbled out of a police car and fell into the arms of his girlfriend, who stole a desperate kiss. His older sister, watching, cried out. Seconds later, the young man, Irvin Antonio Hernández, was gone, dragged into the prison across the street.

The two women collapsed onto a nearby wooden bench next to strangers who understood better than anyone what had just happened. Their sons had all disappeared behind those same walls.

Following a record-setting weekend of gang killings in March, the Salvadoran government declared a state of emergency and suspended civil liberties guaranteed in the constitution. The campaign of mass arrests that ensued led to the imprisonment of more than 25,000 people in about a month and a half.

Many of those detained have been sent to a prison known as “El Penalito,” or “little prison,” a dilapidated building in the capital, San Salvador, that has become ground zero for perhaps the most aggressive police crackdown in the Central American country’s history. It is a first stop in what could be a long stay inside the country’s overcrowded prison system.

Many inmates spend anywhere from days to weeks inside El Penalito before being transferred to a maximum-security facility. After the crackdown, relatives of those detained started to gather on the street outside, waiting to find out what would happen next.

On a recent Thursday, dozens of mothers, grandmothers, sisters, and girlfriends crowded around rickety wooden tables facing the prison, hunched over handbags stuffed with the documents they hoped would prove their loved ones’ innocence — government identity cards, school records, work badges.

Maria Elena Landaverde took vacation days and persuaded a friend to drive her at the break of dawn to try to catch a glimpse of a boy who was picked up while bringing his family breakfast. Morena Guadalupe de Sandoval rushed over when her son called to say police officers had pulled him off a bus home from his janitor job in the city. Edith Amaya said she saw bruises on her son’s face before the cops took him away.

“We want to see him one more time,” said Ms. de Sandoval, sobbing next to her own mother, who helped raise her son, Jonathan González López. “Here, we’re all crying mothers.”

The question Ms. de Sandoval keeps asking herself is whether anyone cares. El Salvador’s president, Nayib Bukele, has conceded that innocents are being swept up in the crackdown, but insists they’re a small share of arrests. And the vast majority of Salvadorans — more than 80 percent, surveys show — support Mr. Bukele and approve of the government’s extreme measures.

Hatred of the gangs runs so deep in El Salvador that many want them subdued by any means necessary. Local and international media have broadcast images of family members begging the police for information about their sons and screaming as they’re taken away. So far, nothing has turned the tide of public opinion against the campaign of mass arrests or the president leading it.

But while the women searching for their sons in Salvadoran prisons are by no means an organized political group, their anger should not be underestimated, experts say.

Mothers in mourning have a history of banding together in Latin America, sparking more enduring challenges to autocratic governments.

For now, the women outside El Penalito are focused on keeping their sons fed. Mr. Bukele has bragged about rationing food to prisoners during the crackdown, so many families opt to buy their relatives meals from a government-authorized kitchen with a small outpost open outside the prison.

There used to be just one meal provider for everyone, but after so many arrests in recent weeks, another outfit next door was allowed to begin serving food and supply other necessities like toothpaste and boxers.

“It’s because of the whole monopoly thing,” said one of the women working in the original kitchen, who refused to give her name for fear of reprisals. Relatives of inmates had complained in the past about giving one business the exclusive right to provide breakfast, lunch and dinner, local media reported.

The women outside the prison learn a lot from the employees at the two meal providers, who are often among the first to know when inmates are transferred out of their holding cells and into another prison. Family members get much less out of the prison itself, which staffs a small window to respond to questions but offers few answers.

“We don’t know anything,” said Ms. de Sandoval. She held up a Burger King badge with a picture of her baby-faced son, Jonathan. “He doesn’t belong to any gang,” she insisted. Before his arrest, the 21-year-old worked at a different restaurant in the capital, his mother said, as a janitor.

Mr. González’s girlfriend, sitting next to Ms. de Sandoval, is now caring for their toddler without the help of his income. “What is she going to do?” Ms. de Sandoval asked. “We are poor. Who is going to help us?”

It has been difficult to determine how the Salvadoran police have identified their targets, because the detentions have been so rapid and widespread. The government would not grant an interview with the head of the national police, but relatives of those arrested during the state of emergency said in interviews that many were targeted if they had past run-ins with the police.

Irvin Antonio Hernández was arrested when he ran outside after his little sister, who had toddled after the family dogs. Mr. Hernández, shirtless and shoeless, ended up in handcuffs.

“The only thing they said was ‘kid, come over here’,” said Noemí Hernández, his older sister. “‘Put on shoes and a shirt and we’re going’.”

Mr. Hernández was arrested several years ago, his mother said, when she says two gang members running from the cops ducked into their house. The boy was taken away, too, though Ms. Hernández said her brother had nothing to do with the gang.

“He studied up until the ninth grade, and now he works,” she said, tears seeping through her mask. “He sells fruit and vegetables and has his own house.”

Listening from the curb, Liliana Aquino erupted.

“We the poor put him there!” she said, referring to the president. “But we the poor are suffering now.”

In 2019, Ms. Aquino, 30, was disgusted with the political class in El Salvador and happily voted for the young Mr. Bukele. She called him “my president” and said people who worry about respecting the rights of gang members are absurd.

“A gangster doesn’t respect anything, he doesn’t think of me,” she said. Her mother used to sell sandwiches at a local market, and ran herself into the ground trying to make money and also cover the extortion fees a gang charged. At the end of the year, Ms. Aquino said, the gangs demanded that her mother give them a Christmas bonus.

“If you don’t pay, they kill you,” Ms. Aquino said. Even if you do pay, she said, you aren’t safe in El Salvador. Innocent bystanders get killed in crossfire from gang shootings all the time, she said.

She was outside the facility that day because her brother was recently arrested under suspicion of being a gang member, she said. But she insisted that he repairs appliances, and goes to work every day.

Ms. Aquino still stood behind the president and believed he has made the country a better place to live. Still, the arbitrariness of his brand of justice was starting to wear on her.

“He has helped a lot,” Ms. Aquino said. “But that help has come at the cost of many mothers’ tears.”

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Valeurs Actuelles

Un élu du Tarn condamné pour des faits de zoophilie sur ses propres chiens

Une affaire particulièrement glauque. Mardi 17 mai, un conseiller municipal d’un village du Tarn a été condamné pour zoophilie sur ses propres chiens, rapporte La Dépêche. C’est son propre frère qui l’a dénoncé auprès du maire de la commune. Les faits ont été commis entre le 5 février 2016 et le 3 mars dernier. L’homme est décrit par son avocat comme « le gars qui n’a pas d’ami depuis tout petit. Il n’a jamais eu de relation avec une femme. Il se fait sodomiser par ses chiens mais est-ce pour autant une atteinte sexuelle sur un animal domestique ? », s’interroge le conseil du prévenu.

La chasse, son seul lien social

Le prévenu était en possession de 21 chiens qui, de son propre aveu, étaient bien traités. Il ne pratiquait la zoophilie qu’avec seulement deux d’entre eux, « s’ils le désirent ». Le tribunal a interrogé le prévenu : « Vous comprenez bien que ce que vous avez fait était interdit par la loi ? Vous êtes certain qu’on ne vous reverra pas ? » Pour sa défense, son avocat évoque une passion pour la chasse : « Je vous demande une seule chose : ne l’empêchez pas de chasser. Ne coupez pas son dernier lien social. » En définitive, le quadragénaire a été condamné par le tribunal à une peine de 18 mois de prison assortis d’un sursis probatoire renforcé d’une durée de deux ans. Il n’aura plus le droit d’avoir le moindre animal en sa possession, précise le quotidien. Ses 21 chiens lui ont été confisqués et ont été remis à la Société protectrice des animaux, qui s’était constituée partie civile et à qui le prévenu devra verser 3 000 euros de dommages et intérêts. Le tribunal a également prononcé une obligation de soins, de formation et de travail. Enfin, sa condamnation sera inscrite au Fichier des auteurs d’infractions sexuelles et violentes (FIGES).

Tarn : les dernières actualités

[Reportage] Castres : immersion dans une unité commando

Tarn : les investitures de Carole Delga sources de tensions avec le Parti socialiste

Un maire du Tarn ne représentera plus publiquement sa commune, qui a placé Marine Le Pen en tête

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Gibault, moraliste

Chronique

« Tous les hommes ont dans la tête un dictionnaire personnel fait de mensonges et de vérités, de citations découvertes ou inventées et de petites vulgarités qui constituent la vertu principale de beaucoup d’ouvrages, surtout depuis que le laid a pris le pas sur le beau et que le mauvais goût a tué le bon » : Carpe et lapin est le titre du dictionnaire personnel de François Gibault autrement dit le classement alphabétique de ses mensonges et de ses vérités.

Vincent RoyCarpe et lapin

« Il n’est pas interdit d’avoir des vues particulières sur les choses et les gens », assène-t-il dans un court prologue. Oui, mais pour combien de temps ! Allons donc directement à la définition du mot « audace » : « Très ancienne vertu. En désuétude ». Et à celle du mot « singulier » : « Il existe, hélas, hélas, de moins en moins de gens singuliers ». On pense à Cocteau qui relevait déjà, dans son Journal, qu’il était de plus en plus difficile d’être singulier dans un monde pluriel. Bon, Gibault est un caractère. C’est rare, c’est précieux. Il n’a pas les opinions « du plus grand nombre » – et qu’importe que celles-ci soit bonnes ou mauvaises. Il s’en flatte. Il sait que les modestes ont toutes les bonnes raisons de l’être ! Opinion : « Comme il arrive aux autres d’avoir raison, il faut se méfier de ses propres opinions ». Gibault est sage, enfin, parfois, du moins pas toujours (et heureusement), il sait « qu’il n’est jamais assez tard pour faire une sottise » mais il sait encore « qu’il suffit de se souvenir pour être indulgent mais qu’à beaucoup la mémoire manque ».

Gibault est une sorte de moraliste si l’on veut bien le lire de près. Ecoutez : « S’enrichir est le meilleur moyen pour appartenir à la ‘’bonne société’’ ». Et aussi : « Je suis un solitaire qui n’aime pas la solitude tout en se passant très bien des autres ». Et encore : « Quand on a des sentiments, il n’est pas nécessaire de les exprimer. C’est même un peu vulgaire ». Quoiqu’il en dise, Gibault se dévoile dans Carpe et lapin. Il se dévoile mais ne se déboutonne jamais. 

La chronique littéraire de Vincent Roy
BBC

Women awarded damages over Japan exam discrimination

A medical school in Japan has been ordered to pay compensation to 13 women for discriminating against them in entrance exams.

Juntendo University in Tokyo set stricter requirements for female students because it said women had better communication skills than men and had an advantage in interviews.

The judge ruled the requirements were discriminatory, local media report.

It is believed to be the first ruling of its kind in Japan.

It comes after a government investigation was launched in 2018 after another institution, Tokyo Medical University, was found to have tampered with the scores of female applicants from as early as 2006.

The investigation found that a number of Japanese medical schools had manipulated admissions, in part to exclude female students.

At the time, local media reported that this was done partly because some university administrators had said that they thought women would leave the medical profession, or work fewer hours, after getting married and having children.

Juntendo University has since admitted that its actions over recent years led to dozens of women being unfairly rejected.

The private institution has been ordered to pay around eight million yen ($62,000; £50,400) in compensation to the women after the judge ruled that the women had suffered emotional distress as a result of the university's "irrational and discriminatory" policies, Kyodo News quotes the judge as saying.

The 13 women awarded damages had taken the university's entrance exams between 2011 and 2018 but were not accepted, Kyodo News reports. Two of the women would have passed the first entrance exam had the results not been rigged, it added.

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Medical schools 'rigged women's results'

Tokyo university 'changed female scores'

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France24 - World

REPLAY: Biden holds press conference with Finnish and Swedish leaders

Issued on: 19/05/2022 - 17:34Modified: 19/05/2022 - 17:54

US President Joe Biden on Thursday (May 19) welcomed the leaders of Sweden and Finland to the White House, as he hailed the applications of the once-neutral countries to join NATO in response to Russia's invasion of Ukraine.

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : au moins 12 morts à Severodonetsk, après des bombardements russes

Au moins 12 morts à Severodonetsk, en Ukraine, après des bombardements russes

Au moins 12 personnes ont été tuées et 40 autres blessées ce jeudi 19 mai, dans la ville de Severodonestk, dans l’est de l’Ukraine, après des bombardements russes, a annoncé le gouverneur régional, selon BFMTV. Les Russes « ont commencé à bombarder dans la matinée le centre régional de manière aléatoire avec des armes lourdes. Les bombardements se poursuivent », a indiqué sur Telegram, Serguiï Gaïdaï, rapporte la chaîne d’information continue.

Le parquet ukrainien requiert la prison à vie contre le soldat russe jugé pour crime de guerre

Jeudi 19 mai, le parquet ukrainien a requis la prison à perpétuité contre le premier soldat russe jugé pour crime de guerre à Kiev, rapporte Le Monde. Agé de 21 ans, Vadim Chichimarine est accusé d’avoir abattu un civil à la fin de février.

Gerhard Schröder, proche de Poutine, privé d’une partie de ses avantages d’ex-chancelier allemand

L’ancien dirigeant allemand Gerhard Schröder, réputé proche de Vladimir Poutine, a été privé d’une partie de ses avantages d’ex-chancelier, dont l’attribution de bureaux, a annoncé la commission budgétaire du Bundestag, indique Le Monde. « Les groupes parlementaires de la coalition ont tiré les conséquences du comportement de l’ancien chancelier et lobbyiste Gerhard Schröder face à l’invasion russe en Ukraine », a-t-elle ajouté.

Le président turc opposé à la demande d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan

Recep Tayyip Erdogan a qualifié l’Otan de « nid de terroristes » après avoir réitéré son opposition à la demande d’adhésion de la Finlande et de la Suède, relaie BFMTV. « Nous sommes résolus à maintenir notre position, nous avons informé nos amis que nous dirons non à la Finlande et à la Suède qui veulent rejoindre l’Otan et nous persisterons dans cette voix », a-t-il déclaré.

Près de 800 combattants ukrainiens se sont rendus

Le ministère russe de l’Intérieur a affirmé que 771 combattants ukrainiens présents dans l’usine d’Azovstal à Marioupol se sont rendus ces dernières 24 heures, relaie Le Figaro. Au total, plus de 1 730 soldats ukrainiens ont quitté l’infrastructure encerclée par les forces russes, selon l’agence de presse russe RIA.

Un mort et plusieurs blessés après une attaque des forces ukrainiennes dans un village russe

Une attaque dans un village du sud-ouest de la Russie, situé à la frontière avec l’Ukraine, dans la région de Koursk, a fait un mort et des blessés, a indiqué le gouverneur de cette région, rapporte Le Figaro. « Une autre attaque ennemie à Tyotkino, qui a eu lieu à l’aube, s’est malheureusement achevé en tragédie. Pour le moment, nous avons connaissance de la mort d’au moins un civil », a indiqué Roman Starovoyt.

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L'Humanité

Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie

Actu

En complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.

Jean-Jacques Régibier

Pourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux

Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, «  cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.

Gazés pour une collection anatomique

Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.

La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les Français

Dès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.

Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.

Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.

Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.

Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.

Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazis

Arrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.

Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie

Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.

La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.

Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.

Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.

nazismecrimes nazisuniversitéstrasbourg
New York Times - World

How the King of Rock ’n’ Roll Still Makes Australia Sing

Australia Dispatch

Elvis never played a concert “down under,” but that hasn’t stopped tens of thousands of Australians from making him their own at an annual festival.

Participants in the Elvis festival’s parade posing for photos, in Parkes, Australia, last month.Credit...

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By Damien Cave

Photographs by Abigail Varney

PARKES, Australia — The Elvis Presley from Japan bowed with quiet respect. Then he tore into a rendition of “Burning Love” that sounded straight out of Memphis, and that definitely stretched the crotch of his blue jumpsuit to the limit.

Backstage, a few more “Elvi” — the plural of Elvis, at least at the largest Elvis festival in the Southern Hemisphere — were going over final song choices, sweating their options for a crowd that blurred the line between fans and impersonators. Thousands of Elvi were out there in the middle of Australia, aged 5 to 85, with more pompadours and leisure suits than anyone could count.

“God, it’s so many people,” said Charles Stone, Elvis’s tour manager from 1971 until his death in 1977, surveying the scene with a gold chain peeking outside his T-shirt. “Look at this.”

Parkes, a small town five hours’ drive from Sydney, now shines once a year with Elvis sequins and rhinestones. Around 25,000 people usually join the festival, which started out with a couple of restaurant owners trying to bring a little less conversation and a little more action into Parkes.

That was back in 1993. Nearly 30 years later, the festival has become a national treasure that exemplifies how Australians tend to do a lot of things: all together, with self-deprecating humor and copious amounts of alcohol.

This year’s event — after Covid forced a cancellation in 2021 — felt somehow more Elvis-like than ever. A certain heaviness mixed with the thrill of rock ’n’ roll. From tiny pubs with first-time singers to golf courses and rugby pitches where games were played in matching Elvis gear — and, of course, to the main stages, where the world’s top tribute artists could be found — there was a craving for post-lockdown, post-pandemic release.

What is life even for, many of them yelled over the music, if not for a dress-up-and-let-go, yank-each-other-up-on-stage-and-SING sense of abandon?

“It lets us forget everything,” said Gina Vicar, 61, a small-business owner from Melbourne who had come to the festival with a dozen friends. “With all that we’ve gone through, and what the world is going through now, it’s great to see all this joy.”

When we met, she had just shouted encouragement to an Elvis (real name, Deon Symo) who had announced that he was only 21 and from Adelaide, a city often joked about and rarely celebrated.

He was wearing a white jumpsuit as he stood in front of a red curtain held up with rubber bands in a pub with sticky floors — and the crowd treated him like a Las Vegas superstar. Two women a decade or two his senior danced in front, mouthing the words to every song.

“He’s got a great voice,” Ms. Vicar said. “He just needs the confidence.”

All over Parkes, from Wednesday to Sunday, Elvi won over the Elvis faithful.

Toki Toyokazu, the singer from Sendai, Japan, was a crowd favorite; he won the festival’s formal competition in 2020, and his return seemed to signal a post-Covid milestone.

Another performer, “Bollywood Elvis,” wearing a gold jumpsuit featuring faux gems the size of Waffle House biscuits, also seemed to pop up whenever energy flagged. His real name was Alfred Vaz. He moved to Australia from Bombay in 1981, when he was a manager for Air India, and he said he had been coming to Parkes since the festival began. This year, he brought his nephew, Callum Vincent, 24, a music teacher from Perth, who smiled as he took it all in.

“There’s only one Elvis,” Mr. Vaz, 65, said on Saturday morning as the festival’s parade began. “There are a lot of pretenders and a lot of contenders, but there’s only one Elvis.”

Except in Parkes, a former mining town in a country where Elvis never actually played a concert.

A few minutes earlier, the mayor and the area’s local member of Parliament had driven by, sitting on the back of a convertible wearing ’70s jumpsuits along with wigs and sunglasses. Ms. Vicar and her friends walked in the parade alongside, well, the full range of Elvi.

400 miles

Coral

Sea

NORTHERN

TERRITORY

Australia

QUEENSLAND

Brisbane

SOUTH

AUSTRALIA

NEW SOUTH

WALES

Parkes

Sydney

VICTORIA

By The New York Times

A few of the Elvis outfits on dad bods looked pretty rundown or were ripped in unfortunate places. These were mostly the rugby Elvi, who had gathered Friday night for an annual match between the Elvis-inspired “Blue Suede Shoes” and the “Ready Teddys.”

Doug Moore, 41, officially the water boy — which meant pouring bags of wine down the gullets of winded players — told me they were enlisted early on in the festival’s history to build support by wearing the same Elvis outfit for the entire festival weekend.

Tiffany Steel, the festival director and daughter of the founders, Bob and Anne Steel, confirmed their instrumental role. In 2007, they helped get the Parkes festival into Guinness World Records: 147 Elvi gathered to sing “Love Me Tender,” breaking the previous record of 78 for the “largest gathering of Elvis Presley impersonators.”

“When you’re from a town like this,” said Mr. Moore, a project manager, fixing a wig that went along with a skintight outfit, including a cape, “you just have to get into it.”

Americans these days seem a little less willing. Mr. Stone, Elvis’s former concert manager, said growth in “Elvis culture” now came mostly from outside the King’s home country.

Taylor Rodriguez, 24, an American from Lynchburg, Va., who was crowned the 2019 Ultimate Elvis Tribute Artist Champion by Elvis Presley Enterprises, noted that in the United States, dressing up was often seen as disrespectful to Elvis’s legacy. In America, everything seems to be more serious, while in Australia, failing to join in for a laugh is still the bigger sin.

“I don’t think there’s a festival back home that compares to Parkes,” Mr. Rodriguez said in an interview. “Here, it’s pure — it’s pure fun. It’s just for the love of Elvis.”

Or maybe it’s the mix of expertise and friendly amateur hour that actually makes it special.

On Friday night, Mr. Rodriguez played songs from Elvis’s 1960s movies for a packed house at the Parkes Leagues Club — a musty midcentury marvel with seating for 600, wood-paneled walls and a painting of a giant satellite dish beside the stage. (The dish is Parkes’s other claim to fame. It helped transmit footage of the 1969 American moon landing to the world.)

The next night, after the parade, Mr. Rodriguez produced a 1970s Elvis extravaganza with a historian’s attention to detail. He entered through the crowd, and at one point, with Mr. Stone onstage beside him, he tossed silk scarves to fans one by one, just as Elvis had done.

But when a young boy not much older than he was when he started performing as the King (at age 9) tried to grab one, he broke character. Bending down, wearing a suit with a giant collar that matched what Elvis wore during a concert broadcast on TV from Honolulu in 1973, he guided the scarf toward the boy and offered a message that everyone, considering the pandemic past and uncertain future, needed to hear: “Follow your dreams.”

Then he stood up, nodded to the band and kept going.

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France24 - World

Ukrainians at Cannes call for total Russian ban

Issued on: 19/05/2022 - 17:32

Cannes (France) (AFP) – Ukrainians at the Cannes Film Festival said Thursday that all Russians should have been banned from the event -- even those who have spoken out against the war.

"We feel strongly that anything and everything Russian must be cancelled," said Andrew Fesiak, founder of Ukrainian production firm F Films.

"At a time when Ukrainian film-makers are forced to stop making movies because they either need to flee for their lives or take up arms... Russian film-makers cannot pretend that everything is fine and that they are not to blame," he added.

Fesiak was speaking at a panel at the festival co-organised by the Ukrainian and American delegations.

The speakers were critical of the festival's decision to include Russian director Kirill Serebrennikov in the competition for the Palme d'Or with his film "Tchaikovsky's Wife".

Serebrennikov has gone into exile since the invasion of Ukraine and called for an end to the war at his film's premiere on Wednesday.

But the Ukrainian panel said his history of taking Russian government money meant he was complicit with the regime.

"Serebrennikov's whole career was financed with Russian government money. They don't finance people who are opposition," said Fesiak.

In an interview with AFP, the director said he understood the position of Ukrainians.

"They are in a terrible situation, this war is a castastrophe," Serebrennikov said.

"For them it's even difficult to hear the Russian language. I can understand that.

"But for European culture to cut off Russian culture would be a big mistake and I'm happy the festival chose the right way -- not to work with officials but not to ban an independent Russian film with a sad story from the 19th century," he added.

Another member of the Ukrainian panel, Andriy Khalpakhchi of the Kyiv International Film Festival, said "Tchaikovsky's Wife" had been funded with "black money" linked to Russian oligarch (and former Chelsea owner) Roman Abramovitch.

He said there was no such thing as "good Russians" at the current time.

"I know a few good Russians but most good Russians ended with Crimea," Khalpakhchi said, referring to the annexation of the Crimean peninsula by Russia in 2014.

Serebrennikov said Abramovitch was just one source of financing for his film out of "lots of European funds".

"He is a guy who's helped lots of contemporary art projects in Russia," Serebrennikov told AFP, adding that Abramovich had also been involved in negotiations and "is the only person that Ukrainians trust".

The war has already been a major theme at the festival, with Ukrainian President Volodymyr Zelensky making a surprise video appearance at the opening ceremony on Tuesday and a special screening on Thursday of "Mariupolis 2", a documentary by Lithuanian director Mantas Kvedaravicius, who was killed in Ukraine last month -- reportedly by Russian forces.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

“Racisme d’Etat”, “stigmatisation”: acheter en Polynésie française devient presque impossible pour les Français de métropole

Comme un « citoyen de seconde zone » ! Un habitant de Polynésie française ne décolère pas contre le gouvernement local. Il évoque même du « racisme d’Etat », une « stigmatisation » et de la « discrimination » à son encontre. Consulté par Valeurs actuelles, ce résident souhaite d’ailleurs à tout prix garder l’anonymat, de peur de représailles. « Le pouvoir de nuisance en local est bien trop fort » s’inquiète-il.  Le 26 avril, les 53 législateurs de l’assemblée territoriale ont adopté à l’unanimité un texte qui cible particulièrement les Français de métropole. Souhaitant défendre le « patrimoine foncier », la « loi du pays (spécifique à la Polynésie) portant mesures fiscales en faveur de certaines mutations » s’attaque à la « spéculation des non-résidents ». 

« Les droits d’enregistrement et de publicité foncière sont majorés de 1.000 % dès lors que l’acquéreur est une  personne  physique  qui  ne  justifie  pas  d’une  durée d’au moins dix ans de résidence en Polynésie française » peut-on lire dans ce texte explosif. C’est donc une interdiction d’acheter déguisée. Un Français de métropole n’aura donc pas les mêmes droits qu’un local. A titre d’exemple, pour une maison achetée à 40 millions de francs Pacifiques, les Polynésiens s’acquittent actuellement de 4,1 millions de francs de droits d’enregistrement et de publicité foncière. Avec cette loi, les non-résidents devront payer 41 millions de francs de frais, selon un calcul de la chaîne Polynésie La Première. Ce qui reviendrait donc à doubler le prix d’achat du bien immobilier. Les contours de son entrée en vigueur restent néanmoins dans le flou.

Démagogie ou opportunisme ?

La mesure « a choqué beaucoup de personnes », nous confirme Jean-Philippe Pinna, président de la chambre des notaires du territoire d’Outre-mer. Car le « rejet ou l’intolérance » y sont rares. Cette loi porte ainsi un message politique « extrêmement maladroit », estime-t-il. Le cliché du métropolitain aisé qui s’installe a largement été instrumentalisé. Le 10 mai, l’élue Eliane Tevahitua a aussi dénoncé un « phénomène migratoire métropolitain » menaçant l’emploi local. 

Face à l’explosion des prix de l’immobilier, le bouc-émissaire idéal est tout trouvé: le Popaa (le blanc ou l’étranger, en tahitien). D’où les accusations de racisme. Il faut dire que le gouvernement local a surfé sur un terreau favorable : le lourd ressentiment de la population polynésienne qui « ne peut plus mathématiquement » accéder à la propriété, relate le notaire. L’offre de logement y est rare, celui-ci estime que l’archipel nécessiterait 14.000 logements supplémentaires. Ce qui fait grimper les prix. En 2019, 55% de la population de Tahiti et de Moorea vivait sous le seuil de pauvreté. Selon la perception polynésienne, seules des personnes expatriées venant s’installer peuvent donc acquérir. La loi du 26 avril les écarte définitivement du marché.

Le vote de cette loi ne serait-il qu’une manœuvre politique, comme l’affirment plusieurs sources que nous avons consultées ? Le gouvernement essaierait-il de détourner l’attention de l’opinion publique du dernier scandale, le mariage du vice-président Tearii Alpha ? Le 5 août 2021, tout le gouvernement se pressait aux noces de l’homme politique, au mépris des règles sanitaires alors en vigueur et des restrictions imposées aux habitants. L’affaire s’est muée rapidement en scandale politique. A l’image du Partygate au Royaume-Uni, l’exécutif local se traîne une « énorme casserole gravée dans la mémoire locale », relate un observateur. Et le tollé n’est pas fini car la justice s’est emparée du dossier. Le président de la Polynésie française Édouard Fritch et Tearii Alpha, devenu simple ministre, encourent respectivement près de 3.000 et 4.500 euros d’amende. Le verdict est attendu le 2 juin. Sollicité, le gouvernement polynésien n’a pas répondu à nos questions.

Vrai problème, mauvaise solution

Cette loi n’est sûrement « pas la réponse » à l’explosion des prix de l’immobilier, martèle Jean-Philippe Pinna. Dans les faits, les Popaas ne représentent que 10% de la population. Et la clientèle des acquéreurs expatriés est « absolument marginale » souligne le notaire. Les investissements massifs de personnes extérieures à la Polynésie française (métropolitains, Calédoniens, Américains…) y sont rares voire inexistants. Il est clair que cette nouvelle mesure ne résoudra en rien l’inflation immobilière. Mais « la profession n’a pas été consultée et nous avons été mis devant le fait accompli » regrette-il.

Et celui-ci de comparer la situation locale avec le cas de la Corse: « nous avons les mêmes difficultés : indivision et rareté de biens à la vente ». A contexte similaire, mesures similaires. En février 2022, le député nationaliste de Haute-Corse, Jean-Félix Acquaviva, déposait un projet de loi visant à lutter contre la spéculation immobilière. Pareillement, le président de la chambre des notaires du Territoire d’Outre Mer (TOM), appelle à la mise en place d’une véritable politique de l’habitat et la construction de logements à prix modérés.

Si cette loi a le mérite d’ouvrir le débat sur l’immobilier en Polynésie, elle devrait néanmoins être retoquée. Le notaire Jean-Philippe Pinna en est certain. Votée le 26 avril et publiée au journal officiel le 10 mai, la loi du pays ne devrait pas être validée par le Conseil d’État. Car elle contrevient à tous les principes généraux du droit, notamment les dispositions discriminatoires, l’atteinte à la constitution et à l’unicité de la République. Déjà bien entrouverte dans la Nouvelle-Calédonie voisine, la boîte de pandore de l’indépendance gagnera-t-elle à son tour Tahiti ?

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : le lapsus de George W. Bush qui évoque l’invasion “injustifiée” de… l’Irak

Un lapsus embarrassant. Mercredi 18 mai, l’ancien président des Etats-Unis, George W. Bush a livré son analyse du conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine, lors d’une allocution à Dallas, dans l’Etat du Texas. Au cours de son discours, l’ex-locataire de la Maison Blanche a voulu critiquer le président de la fédération de Russie, Vladimir Poutine, en soulignant « la décision d’un homme de lancer une invasion totalement injustifiée et brutale de l’Irak », rapporte Franceinfo

Grimace gênée du 43e président des Etats-Unis, qui s’est corrigé immédiatement : « Je voulais dire l’Ukraine… Passons. Enfin, bref, j’ai 75 ans ! ». Face au septuagénaire, l’auditoire texan n’a pas pu réprimer un rire collectif devant la situation pour le moins inconfortable.

« Churchill du XXIe siècle »

En 2003, George W. Bush avait lancé l’opération militaire « Liberté irakienne » en Irak, alors gouverné par Saddam Hussein. Pour justifier l’invasion américaine, le chef d’Etat avait affirmé que le pays du Proche-Orient abritait des armes de destruction massive. Un matériel militaire qui n’a jamais été retrouvé au cours de ce conflit meurtrier encore très critiqué au sein des Etats-Unis.

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BBC

Will swapping out electric car batteries catch on?

By Adrienne MurrayOslo

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Without even a touch of the steering wheel, the electric car reverses autonomously into the recharging station.

I won't be plugging it in though, instead, the battery will be swapped for a fresh one, at this facility in Norway belonging to Chinese electric carmaker, Nio.

The technology is already widespread in China, but the new Power Swap Station, just south of Oslo, is Europe's first.

The company hopes that swapping-out the entire battery will appeal to customers worried about the range of electric cars, or who simply don't like queuing to recharge.

It was certainly straightforward to book a slot on Nio's app, and once inside the station, all I have to do is park on the designated markings and wait in the car.

I can hear bolts being undone as the battery is automatically removed from underneath the vehicle and replaced with a fully- charged one.

In less than five minutes, I'm ready to go again.

"You're not standing outside and taking 30 to 40 minutes [like you do when you recharge]. So it's more effective," says Espen Byrjall, Nio's power and operations manager in Norway.

"There's no battery degradation. You always get a healthy battery. So, you can keep the cars longer."

This station can handle up to 240 swaps a day, and the firm plans to create 20 here in Norway.

It's also partnered with energy giant Shell, to roll them out across Europe, with the aim of installing 1000 by 2025. "It's going to be a network that lets you drive all over Europe," says Mr Byrjall.

Alternative strategies

However, from Nio's flashy showroom in central Oslo, the firm is pursuing a rather different business model - where customers buy the car and lease the battery.

Marius Hayler, the firm's general manager for Norway and Denmark, says there are several advantages to this approach.

For a start, the customer is not buying the most expensive bit of an electric car - the battery. That knocks around £7,700 ($9,700) off the purchase price.

A buyer then has to factor-in the monthly subscription for the battery, which ranges from £120 to £215, depending on the size of the battery.

But with that cost comes another advantage. "You're always going to have the newest battery technology," explains Mr Hayler.

Nio is just one of the latest Chinese arrivals to enter Norway, along with other newcomers like Xpeng, Voyah, and Hongqi, ahead of wider European rollouts.

There are already half a million electric vehicles on the country's roads and it aims for all new cars to be zero-emission vehicles by 2025.

According to Norway's Road Traffic Information Council, 83% of all new cars sold from January to March this year were fully electric, while only 6% had diesel or petrol engines.

"Norway has been used as a test market for some time," says Oeyvind Solberg Thorsen, director of the Norwegian Road Federation lobby group.

"It's just obvious that the Chinese brands will come here. We have a very favourable set of incentives for electric cars."

Low taxes on electric vehicles (EVs), widespread charging infrastructure and perks like exemption from tolls, access to bus lanes and free public parking, have all helped Norway achieve the highest rate of EV adoption in the world.

Backed by Chinese tech giant Tencent, Nio sold more than 90,000 cars last year, nearly all of them in China, where it already operates more than 800 battery swapping stations.

Sales in Norway are still in the hundreds, but the newcomer plans to enter Denmark, Sweden, Germany and the Netherlands this year.

Currently, the firm does not share its battery swapping stations with other carmakers but has suggested it would be open to other manufacturers harnessing the technology.

That might help popularise the system further so it really takes off in Europe.

More technology of business:

Matthias Schmidt, an analyst from Schmidt Automotive Research, says that such a system could enable smaller and lighter batteries to be used, in turn helping to improve vehicle efficiency.

However, he's sceptical as to whether battery swaps will be widely adopted in Europe, as fast-charging points are becoming more common.

"The horse has likely already bolted," he says. "The rollout of a fast-charging network on motorways will be key going forward now."

But he thinks the technology could be effective for sectors like taxis: "Short downtimes [to recharge] are key for taxis and this could be ideal for the likes of them."

Although it's a difficult space to navigate, a decade ago, Israeli firm Better Place launched a similar innovation, but it failed to take off and the business went bankrupt. While, carmaker Tesla also piloted the concept but didn't pursue it.

Mr Hayler reckons the timing wasn't right for these firms, saying it was "too early".

Despite those early failures, other firms are readily employing a battery-swapping model.

Automakers Geely and Aion have recently launched their own systems in China, and battery manufacturer CATL has also developed a facility, called EVOGO.

California start-up, Ample, is working on similar technology, and Honda, Yamaha and Piaggio are also teaming-up to offer switchable batteries for electric motorbikes and light vehicles.

Another benefit, swapping might greatly appeal to customers who can't easily charge their cars at night.

"In China there are more apartments than you see in Northern Europe. They use the power swap station primarily to recharge the car," says Mr Hayler.

In Europe, it's more common to have driveways where home-charging could be installed. So, the swap station might be used mostly to upgrade or downgrade the battery type, Mr Hayler explains. "But we will see."

Meanwhile, installing battery-swapping infrastructure remains more expensive than charge points. Some people suggest there may eventually be no need to swap batteries at all.

Every year chargers are getting faster and batteries are lasting longer: in April a Mercedes-Benz model drove 1,000km on a single charge.

And even Nio is not betting entirely on battery swaps, it's also supplying home chargers and installing superchargers on roads too.

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France24 - Monde

Festival de Cannes : Louis Garrel se présente à Cannes avec de multiples casquettes

Publié le : 18/05/2022 - 23:38

Louise DUPONT Suivre

Tous les projecteurs étaient tournés vers Tom Cruise pour cette deuxième journée sur la Croisette. L'acteur américain vient à Cannes pour défendre "Top Gun : Maverick" de Joseph Kosinski, 36 ans après le premier opus. Également au menu de cette émission, Louis Garrel qui vient présenter dans ce festival trois films en tant qu'acteur ou réalisateur : "Les amandiers" de Valeria Bruni-Tedeschi, "L'envol" de Pietro Marcello et "L'innocent", son dernier long-métrage.

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L'Humanité

Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote

Un jour avec

D’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.

Aurélien Soucheyre

Bruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »

L’art de l’injure

Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »

« Jaurès, l’honnête homme »

Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel  », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.

Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.

Vieux papiers et jargon taafien

Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.

Histoireassemblée nationale
Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : Que vaut vraiment l’armée russe ?

Un grondement mécanique assourdissant enveloppe la place Rouge. Les régiments de blindés affluent par vagues. Canons automoteurs, lance-roquettes multiples, batteries de défense antiaériennes, chars de combat nouvelle génération… En ce 9 mai, jour anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie, l’armée russe fait défiler le fleuron de sa puissance de feu. Au même moment, à 1 000 kilomètres de là, les combats font rage dans l’Est ukrainien, sans que la Russie parvienne à emporter une victoire décisive.

Depuis le 24 février, elle affronte les forces de Kiev, qui lui opposent une résistance farouche. Et les images de véhicules russes disloqués, de soldats capturés et de combattants ukrainiens luttant sans relâche donnent le sentiment que Moscou est dépassé. Le général Christophe Gomart, ancien directeur du renseignement militaire français, tempère : « C’est une armée à la panoplie complète, terrestre, maritime et aérienne. Les Occidentaux oublient que pour la Russie, l’Ukraine n’est pas une guerre, mais une opération. Pour un soldat ukrainien, vous avez un soldat russe au combat : à peine un tiers des forces russes y sont déployées. »

Une simple démonstration de force, en somme ? Depuis son arrivée au pouvoir en 1999, Vladimir Poutine a fait de la défense le socle de sa politique. À ses yeux, le redressement de l’armée, indispensable pour peser sur la scène internationale, passait par une sérieuse remise à niveau technologique. C’est ainsi qu’il a mis l’accent sur le développement de missiles balistiques, d’armes à la vélocité sans égale et de sous-marins nucléaires. Depuis 2008, ce sont ainsi près de 56 milliards d’euros qui ont été injectés dans ce chantier de modernisation. Dans le même temps, le chef du Kremlin a professionnalisé l’armée, réduisant la part de la conscription pour créer une armée de contractuels. Sur le papier, l’armée russe dispose aujourd’hui de 1 million d’hommes pour 19 divisions d’infanterie. À quoi il faut encore ajouter les 6 257 armes atomiques à sa disposition, qui font de la Russie la première puissance nucléaire du monde.

La Russie est ainsi la deuxième puissance militaire du monde. Dans les faits, pourtant, les lacunes restent nombreuses. « C’est une armée qui a été reconstruite sur les cendres de l’Armée rouge, au rythme des contraintes économiques , relativise le journaliste spécialiste des questions de défense Mériadec Raffray. Ne pouvant tout moderniser, le Kremlin a privilégié sa force de dissuasion stratégique. Avec l’Ukraine, on dé couvre un corps de bataille à deux vitesses : des lance-missiles de précision côtoient des blindés hors d’âge. »

Ces colonnes de blindés bloquées aux portes de Kiev illustraient la vétusté du matériel. Vice-président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, Cédric Perrin prévenait, dès 2020, dans un rapport à l’Assemblée parlementaire de l’Otan, des faiblesses de l’armée russe. « Le transport militaire n’est pas développé , assure le sénateur du Territoire de Belfort. Les ravitaillements en essence suivent difficilement. La chaîne logistique est absente de la configuration de combat. L’absence de maintenance ne permet pas de moderniser des équipements déjà vieillissants. »

Dans le conflit qui l’oppose à l’Ukraine, la Russie paye aussi sa chaîne de commandement sclérosée. « Le commandement russe est traditionnellement brutal et rigide, sans grand souci des vies humaines. L’encadrement de contact est à la fois faible et de qualité médiocre. L’initiative est réduite, mais les comportements individuels sont mal contrôlés », détaille le général Vincent Desportes, ancien directeur du Collège interarmées de défense. Sept généraux russes ont déjà perdu la vie dans les combats. Par comparaison, deux généraux américains ont perdu la vie en service durant ces trente dernières années. Exposés, les postes de commandement des généraux sont particulièrement ciblés par les drones et l’artillerie ukrainiens.

Des lance-missiles de précision côtoient des blindés hors d’âge

Au cœur des combats du Donbass, la poche de résistance de Marioupol ralentit la progression de l’armée russe. Les engagés et leurs véhicules font du surplace. Ils font face aux tireurs embusqués ukrainiens. La résistance de l’usine Azovstal est le témoignage de ce manque d’approche stratégique. « L’efficacité brutale de l’armée russe en Syrie nous a leurrés, ajoute le général Desportes. Contrairement à ce que nous pensions, la manœuvre interarmes est mal conduite au plus haut niveau et mal exécutée par la troupe, qui commet des erreurs tactiques. » Là encore, Mériadec Raffray tempère : « L’armée russe a redécouvert la guerre urbaine en Syrie. Mais, c’est la première fois qu’elle livre un combat contre un adversaire de même taille depuis 1945. Il faut souligner que le Kremlin n’a engagé qu’une petite partie de ses capacités et toujours pas ses équipements les plus modernes. »

Au sein du ministère des Armées, toutefois, le premier motif d’inquiétude reste l’arme nucléaire. Les missiles balistiques Sarmat sont dans toutes les têtes. Cette fusée intercontinentale à très longue portée, encore en phase de développement, doit permettre de faire pleuvoir le feu nucléaire n’importe où sur la planète en quelques minutes. « Elle fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays » , avertit Vladimir Poutine. Un cadre militaire de Balard commente : « L’armée russe, c’est une armée à deux visages. Espérons que l’un de ces visages ne se décide pas à faire un jour pleuvoir ses 6 000 missiles. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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New York Times - World

In Epicurean Hong Kong, a Humble $4 Lunchbox Is Now All the Rage

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Hong Kong Dispatch

In a city pummeled by political upheaval, economic downturn and the pandemic, bare-bones ‘two dishes and rice’ restaurants have become a go-to destination across all social classes.

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By Vivian Wang and Joy Dong

HONG KONG — The lines begin forming before lunchtime and wind on well into the night, with customers outside craning their necks for views of the day’s selection through the window.

It is not a newly anointed Michelin bistro or the latest photogenic, Instagram-friendly confection that has captivated Hong Kong, a famously epicurean city.

It is a humble takeout box of white rice and two precooked main dishes of the diner’s choosing. The price: around $4.

Bare-bones restaurants offering these simple meals have become an unexpected food fad in Hong Kong, prompting an explosion of vendors, the fascination of food bloggers and even a 77,000-member Facebook fan group.

The food itself hardly seems worth the attention. The offerings are standards of Cantonese cuisine, with options like stir-fried tomato and eggs, sweet and sour pork, or braised beef and turnip. They are ordered cafeteria-style, by pointing or shouting one’s order to an expectant worker with a ladle. Even the name given to these establishments is as no-frills as their menus: “two dishes and rice.”

But that plainness is the point.

In a city pummeled by two years of political upheaval, economic downturn and seemingly endless pandemic controls — a ban on dining in after 6 p.m. just lifted late last month — two-dishes-and-rice places have become a lifeline.

For struggling restaurant owners, this business model is a rare source of surging demand. For diners, the food is a cheap and convenient staple, the two dishes offering the comforting flavors and variety that define Chinese home cooking.

There are now at least 353 businesses selling two dishes and rice across the city, according to a crowdsourced map. No census exists of how many existed before, but Hong Kong food scholars and diners agreed there were far fewer before the pandemic.

“You can be sure that when you go into this kind of restaurant, you can get something that won’t go wrong,” said Kitty Ho, a nurse eating lunch with her boyfriend, Jack Fung, an I.T. worker, in the blue-collar neighborhood of North Point.

Ms. Ho and Mr. Fung, both in their 20s, said they had started eating the lunchboxes multiple times a week in recent months, especially after Ms. Ho, who follows many food-related pages on social media, found the Facebook fan group.

The spot they had chosen that day, Kai Kee, was a classic of the genre in its unapologetic lack of ambience. Its walls were lime green, matching the plastic chopsticks and upholstered chairs. (While many two-dishes-and-rice shops are takeout only, some offer spartan seating areas.)

Cardboard boxes, each holding 500 Styrofoam containers, were stacked in the middle of the floor. No music played; the only soundtrack was the shouts of workers hurrying between the kitchen, which exhaled clouds of steam into the dining area, and the front, where the food was served.

The day’s two dozen or so dishes were displayed, buffet-style, in an L-shaped array of stainless steel pans. Two dishes cost 32 Hong Kong dollars, or $4, cash only; each additional dish was $1 extra. All the options — spicy eggplant, pig ears, stir-fried cauliflower — were brightly colored and clearly visible from the street through large windows to entice passers-by.

Two dishes and rice is not new to Hong Kong. But it had long been overlooked, or dismissed as the realm of broke students or the working class. In both format and quality, it recalls Panda Express in the United States. In Hong Kong, some jokingly referred to it as “cursory rice,” to reflect their low expectations.

“It was seen as food for commoners, people with low incomes,” said Siu Yan Ho, a lecturer who studies the city’s food culture at Hong Kong Baptist University.

Then the pandemic hit. Unemployment jumped. Hong Kong’s world-famous restaurant scene was left limping along. The most recent ban on dining in at restaurants in the evening lasted nearly four months, and even though it has been lifted, people still cannot gather in groups larger than four.

Many Hong Kongers also do not cook, in a city where groceries are expensive and tiny apartments may not have kitchens.

So the types and numbers of people who can appreciate a cheap, filling meal widened considerably. And Hong Kong’s food entrepreneurs have responded.

Chefs at ailing cha chaan tengs — traditional Hong Kong sit-down eateries — quit to open two-dishes-and-rice shops. A popular local hot dog chain started its own two-dishes-and-rice offshoot. Seafood banquet halls wheeled out a few pans of ready-made dishes at night as takeout options when the dine-in ban kicked in. So did coffee shops better known for their latte artistry.

“We get office ladies, students, older people, cleaning workers,” said Kai Kee’s owner, Wong Chi-wai, adding that he usually sold 1,000 meals a day at each of his six locations.

To distinguish themselves among all the competition, some shops offer whole steamed fish or lobster for a few additional dollars. Others throw in free soup. One spot in the Yau Ma Tei neighborhood includes truffle chicken, red rice and quinoa to lure younger customers.

Still, even the most devoted customers have no illusions this is fine dining.

“I don’t have too many requirements,” said Kelvin Tam, another Kai Kee customer, who had chosen curried fish balls and a beef and leek stir fry. “As long as it doesn’t taste too bad and is edible, then it’s OK.”

Despite his lukewarm praise, Mr. Tam, a 60-year-old property company employee dressed in a shirt and tie, said he was a regular, noting that the ingredients were fresher than elsewhere he had tried.

Tips like these for other diners abound on the Facebook fan group site. Every day, dozens of people post photos of their lunchbox, along with notes: The pork chops at a shop in the Prince Edward neighborhood were cold today, or the staff at this one in Tai Kok Tsui are especially friendly.

Some reviewers have the hallmarks of true connoisseurs. “The meatballs were pretty good. The ratio of lean meat to flour to water chestnuts was about 5:4:1, and I didn’t detect any fat,” one member wrote.

The Facebook group’s passion underscored the new importance of these meals during the pandemic, said Selina Ching Chan, a professor at Shue Yan University in Hong Kong who has studied the city’s food culture. Diners were expressing their appreciation for something that had become “a public good,” she said.

And the conversations on the site were more inclusive than the ones that usually take place around Hong Kong’s glittering food scene, she added. “It’s very different from Michelin stars, gourmet experts, which highlight distinction, outstanding stores. Here we salute different things.”

Like all food trends, this one is likely to end. It may already be in its sunset days: On the day the 6 p.m. dining-in ban was lifted, Andrew Wong, the Facebook fan group’s founder, posted, “The All-Hong Kong Two Dishes and Rice Thanksgiving Festival has officially ended.” Many members wrote how excited they were to sit down at dim sum parlors with friends again.

Still, many said there would always be an appetite for the rice boxes — both among the converted, and those who had long depended on them.

That includes Lo Siu-ying, 64. Peering at the day’s selection at Kai Kee, Ms. Lo, dressed in a pair of rubber work boots, said she’d been eating there for years. It was the easiest option for herself and her husband, both of whom left home at 8 a.m. for their job as building cleaners and returned past midnight.

She would be glad, she said, when others became less reliant on it, though. Her work had become extra tiring during the pandemic, because the amount of trash she had to take out had doubled.

“Everyone is buying takeout,” she said. “There are so many boxes.”

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France24 - World

Who is France's new Prime Minister Elisabeth Borne?

Issued on: 16/05/2022 - 19:16Modified: 16/05/2022 - 19:18

NEWS WIRES

French President Emmanuel Macron picked Labour Minister Elisabeth Borne as his new prime minister on Monday as he prepares for legislative elections in June — only the second time in 30 years that a woman has got the job.

Earlier in the day, Prime Minister Jean Castex handed in his resignation, paving the way for a cabinet overhaul after Macron's re-election in April.

Macron, who needs to show he has heard the frustrations of voters expressed by low turnout and big support for the far right and far left, has been looking for a premier with green and social policy credentials.

Such a profile could help counter the challenge mounted by hard-left veteran Jean-Luc Melenchon who achieved a strong third place in the presidential election, giving him the opportunity to rally a broad coalition of left-leaning parties in the June 12-19 parliamentary vote.

Borne, 61, will be the first woman named as prime minister since Edith Cresson briefly occupied the office during the presidency of Socialist leader Francois Mitterrand in the early 1990s.

"It was really time there was another woman (in that position) and I know Mrs Borne is a remarkable person with a lot of experience...I think it is a very good choice," Cresson told BFM television.

A soft-spoken career bureaucrat who served numerous Socialist Party ministers before joining Macron's government, Borne had a brief stint as environment minister in 2019 when she pushed through bicycle-friendly policies.

She then took charge of the Labour Ministry and oversaw negotiations with unions that resulted in a cut to unemployment benefits for some job seekers.

On her watch, unemployment fell to its lowest level in 15 years and youth unemployment to its lowest level in 40 years.

Borne's deep inside knowledge of the workings of the state will help Macron push through more difficult reforms. She will be tasked with staring down France's muscular unions to oversee his most contested election pledge: raising the retirement age.

"Mrs Borne is against raising minimum wages and for retiring at 65. Here we go for a new season of social mistreatment," Melenchon said on Twitter.

A discreet technocrat who has never run for public office, Borne burnished her credentials as a steely negotiator against the trade unions during Macron's first term.

As transport minister in 2017, she held out against weeks of strikes and demonstrations to end a generous pension and benefits system for SNCF railway workers.

"She is a real workaholic, someone who can push on until 3 in the morning and be back again at 7 a.m.," a former Borne staffer said.

(REUTERS)

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France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’

Inauguration

Macron vows to build ‘stronger France’ during second term as president

Macron to be inaugurated for second term filled with challenges

BBC

Cruise among stars gathering at the Cannes Film Festival

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Stars are flocking to the French Riviera for the 75th annual Cannes Film Festival.

Hollywood heavyweight Tom Cruise is attending the event for the first in 30 years for the premiere of his newest movie, Top Gun: Maverick.

A long awaited sequel to the 80s’ hit Top Gun, it’s been 36 years since the last time Cruise played the iconic role of US Navy pilot Pete "Maverick" Mitchell.

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : la dissuasion nucléaire sort de l’ombre

La scène se passe sur la chaîne de télévision d’État russe Rossiya 1, fin avril. Sur le plateau, des parlementaires, des journalistes, des commentateurs vantent, à une heure de grande écoute, les performances de l’arsenal nucléaire de Moscou. « De Kaliningrad, un Sarmat [le dernier-né des missiles balistiques russes, NDLR] mettrait cent six secondes pour atteindre Berlin. Pour frapper Paris, deux cents secondes. […] Londres, deux cent deux secondes », énonce la présentatrice comme elle réciterait des horaires de train. L’un des invités renchérit : « Comptez les secondes, […] coucou ! Le missile est déjà là ! […] C’est comme ça qu’il faut leur parler [aux Occidentaux] , il n’y a que ça qu’ils comprennent ! » Même pour qui a l’habitude de débats agités à la télévision, la séquence a de quoi refroidir. Elle rappelle surtout combien, pour Moscou, la question de l’arme nucléaire est loin d’être une simple hypothèse lointaine.

« Après la fin de l’Union soviétique, les Russes ont fait le constat que leur outil militaire était dépassé, explique l’amiral Jean-Louis Lozier, conseiller à l’Institut français des relations internationales et ancien chef de la division forces nucléaires de l’état-major des armées. Jusque dans les années 2000, leur doctrine a donc reposé sur l’utilisation précoce de l’arme nucléaire. » Le travail de modernisation des équipements conventionnels engagé par Vladimir Poutine a depuis modifié cette doctrine, mais le feu nucléaire reste un des piliers de la force russe, aux côtés de l’armement conventionnel et de la guerre informationnelle.

En France, la dissuasion nucléaire, 290 ogives réparties entre forces navales et aéroportées, absorbe plus de 20 % du budget de la défense.

Témoin de cette importance accordée à l’arme nucléaire, depuis le début du conflit ukrainien, le Kremlin n’a eu de cesse d’en menacer les pays occidentaux qui se dresseraient en travers de sa route vers Kiev. Dès le premier jour de l’invasion, le 24 février, Vladimir Poutine lançait : « À ceux qui tenteraient d’interférer avec nous, et plus encore de menacer notre pays, notre peuple, ils doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n’avez encore jamais connues. » Un discours repris depuis à maintes et maintes reprises, notamment par son ministre des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov, qui affirmait fin avril que la menace d’une guerre nucléaire « ne doit pas être sous-estimée ».

La menace russe n’est pas à prendre à la légère. Héritier de l’URSS, le pays dispose du plus important arsenal nucléaire de la planète, soit 5 977 ogives en stock dont 1 588 déployées, selon le Bulletin of the Atomic Scientists, publication de référence en la matière. Des ogives embarquées à la fois sur des missiles terrestres, des sous-marins et des bombardiers. À côté, la dissuasion nucléaire française passerait (presque) pour un jouet : 290 têtes nucléaires, réparties entre quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) – la Force océanique stratégique décrite dans le film le Chant du loup -, une cinquantaine de Rafale des forces aériennes stratégiques et une trentaine de Rafale Marine embarqués à bord du Charles-de-Gaulle, composant eux la Force aéronavale nucléaire. “Presque”, parce que chacune de ces ogives embarque suffisamment de puissance de feu pour réduire en cendres n’importe quelle capitale de la planète. C’est le principe fondamental de la dissuasion nucléaire : assurer à tout ennemi potentiel qu’une attaque serait inévitablement suivie de représailles effroyables, assurant des dommages inacceptables sur ses centres névralgiques. En France, la dissuasion nucléaire absorbe plus de 20 % du budget de la défense, et se traduit concrètement par la présence, en permanence, d’au moins un SNLE déployé quelque part – seul son commandant en connaît la position à un instant donné -, prêt à lancer sur l’ordre du président de la République les 16 missiles embarqués, chacun d’eux équipé de plusieurs têtes nucléaires.

Le désarmement nucléaire au point mort

Cette menace permanente, beaucoup de pays qui n’en disposent pas la voient comme leur seule assurance vie face aux velléités des grandes puissances mondiales. Et à ce titre, la guerre ukrainienne aura été extrêmement néfaste en ce qui concerne la lutte contre la prolifération nucléaire. Depuis le début des années 1990, États-Unis et Russie se sont accordés pour limiter l’accès d’autres pays aux armes nucléaires. Accord qui s’est notamment traduit par le transfert à la Russie, fin 1994, des ogives détenues par l’Ukraine, en échange d’une aide internationale significative. « Le mémorandum de Budapest garantissait la reconnaissance de l’intégrité des frontières ukrainiennes, rappelle l’amiral Jean-Louis Lozier. On a vu en 2014 ce que la Russie en pensait, quand elle a envahi la Crimée. » « Force est de constater que la perception selon laquelle “une fois encore, un État ayant abandonné l’arme nucléaire est attaqué” (Libye, Irak, voire Syrie) risque de se développer », écrivait fin mars Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique. Depuis plusieurs années, des pays comme l’Iran ou la Corée du Nord font l’objet de toutes les attentions diplomatiques pour les convaincre de renoncer à leurs ambitions atomiques. L’invasion russe a toutes les chances de les pousser à poursuivre ces ambitions. « Le risque, c’est que ces pays se disent que finalement on ne traite pas un État nucléaire comme un non-nucléaire », résume l’amiral Jean-Louis Lozier. Un sondage, effectué mi-mars par le Bulletin of the Atomic Scientists auprès des habitants de Roumanie, de Pologne et des États baltes, montre que les populations en général sont favorables à l’acquisition de l’arme atomique. « Depuis les années soixante, le parapluie nucléaire américain en Europe ou en Asie a largement permis d’endiguer la prolifération nucléaire. Que se passerait-il si cette dissuasion devenait non crédible ? », redoute l’amiral Lozier.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann

Actu

À Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.

Patrick Kamenka

Le 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.

Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.

Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.

Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.

Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…

Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.

Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.

Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.

Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.

Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).

mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance
New York Times - World

Christian Village in Israel Digs Into Its Crusader Past

Israel Dispatch

The residents of Mi’ilya long wondered what archaeological treasures lay beneath a crumbling castle. Now, some are excavating their homes to find out.

Ruins in Mi’ilya, Israel, where many residents have caught the archaeology bug.Credit...Amit Elkayam for The New York Times

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By Patrick Kingsley

MI’ILYA, Israel — In the middle of Eilia Arraf’s home — between two living rooms, a cactus garden and a makeshift gym — there are two large pits, each containing the ruins of a church that archaeologists believe was built about 1,600 years ago.

Mr. Arraf found large sections of the church’s mosaic floors under his house in 2020, as he tried to convert his aunt’s bedroom and an olive oil storeroom into a new kitchen. The kitchen project was quickly abandoned. Instead, Mr. Arraf turned the central part of his house into an archaeological dig — and later, a minor tourist attraction.

“We did lose part of our house,” said Mr. Arraf, 69, a mustachioed electrical engineer. “But what we have underneath us is something that money can’t buy.”

In practically any other village in Israel, Mr. Arraf’s decision to dig up his home would have been unheard-of. But in Mi’ilya, a hilltop village of some 3,200 people, mostly Arab Christians, in northern Israel, he is part of an eccentric trend of privately funded archaeological excavations.

Since 2017, four families have begun the process of excavating 10 private homes, searching for Crusader and Byzantine ruins. Hundreds more families in Mi’ilya have funded a villagewide project to restore part of its crumbling Crusader castle.

In the process, the villagers have discovered the largest-known winery from the Crusader era, a Crusader town wall, a Roman cistern and Iron Age cooking equipment — as well as the Byzantine church underneath Mr. Arraf’s home.

“It was a domino effect,” said Rabei Khamisy, an archaeologist from the village who is the driving force behind the project. “In Mi’ilya, excavation became something like a tradition.”

For years, the villagers had known they were living atop and among an array of archaeological treasure, but they had never got around to digging up much of it. Parts of the present-day village date from the 12th century, when Frankish Crusaders built a castle there, probably during the rule of Baldwin III, a Christian king of Jerusalem.

Today, Mi’ilya remains one of a handful of Christian-majority villages in Israel. Most of its residents are Greek Catholics whose ancestors began to settle here during Ottoman rule in the mid-18th century.

LEBANON

Mediterranean

Sea

SYRIA

Mi’ilya

Sea of

Galilee

Haifa

Jordan

WEST

BANK

Tel Aviv

Jerusalem

ISRAEL

20 Miles

By The New York Times

Many live in homes built among the ruins of the Crusader castle, which became the backdrop to the lives of generations of villagers. But it was never properly excavated or restored.

“The council always said, ‘We’ll do the castle, we’ll work on the castle,’” said Dr. Khamisy, who grew up in the castle’s shadow. “But nothing ever happened.”

The turning point came in early 2017, when part of the castle wall began to collapse, endangering passers-by.

A specialist in Crusader-era archaeology, Dr. Khamisy, 45, had only recently started a new research post at a nearby university and had little time for a new project. But he realized it was now or never to preserve the fortress, and felt it was a matter of hometown honor.

“I’m going to restore the castle,” he remembered thinking. “If I don’t do it, I will leave the village. I can’t live here.”

So began the first of several restoration and excavation projects in Mi’ilya.

Dr. Khamisy encouraged the village council to call a meeting, at which he asked families to each donate the equivalent of the cost of two cigarette packets. The villagers answered the call, giving roughly $60,000, and the council pitched in $30,000.

The Israel Antiquities Authority quickly supplied the relevant permits.

Several weeks later, the most dangerous stretch of the wall had been shored up.

Historically, residents of villages like Mi’ilya had been wary of notifying the antiquities authority if they found any hidden relics, which, though often kept in the custody of the homeowner, legally become state property. Residents feared the government might take over their property or demand time-consuming excavations if a particularly noteworthy ruin was discovered.

For Palestinian citizens of Israel, as some Mi’ilya residents define themselves, the fear was particularly sharp, several villagers said, because the government had requisitioned Arab-owned land across Israel in the decades after the founding of the state.

But the wall restoration project gave the villagers greater trust in the authorities — not least because Dr. Khamisy was the main intermediary between the village and the government.

“He’s a son of the village,” said Salma Assaf, a former accountant who owns several properties in and around the castle ruins. “He broke the wall between us and the antiquities authorities.”

Soon, the village clergy allowed the excavation of the village church, where Dr. Khamisy said Iron Age pottery was dug up.

But the most dramatic discovery was lurking underneath Ms. Assaf’s own property next door.

Ms. Assaf, 69, was in the middle of turning her family’s Ottoman-era house into a restaurant. As the builders worked in its cellar, they discovered an ancient stone structure.

Galvanized by Dr. Khamisy’s recent project, Ms. Assaf invited him over to examine it. The archaeologist quickly realized it was a previously unknown section of the Crusader town — perhaps part of a medieval wine press.

Excited, Dr. Khamisy called the antiquities authority, asking for permission to dig deeper. A permit was granted unusually quickly, within days.

Just as the wall restoration had made the village less wary of the authorities, the authorities were now more confident in the villagers. They were also reassured by the involvement of Dr. Khamisy.

“We knew him, we trusted him,” said Kamil Sari, the authority’s director in northern Israel. “He cares for what he’s doing.”

Armed with trowels, shovels and pickaxes, Dr. Khamisy and the Assaf family set about excavating the cellar themselves.

After digging for two weeks, Dr. Khamisy suddenly starting shouting and jumping. About two yards under the floor, he had found the first signs of a Crusader-era drainage system.

Ms. Assaf’s building, experts later concluded, was standing above the largest-known wine press in the Crusader era — a revelation that drew the attention of a major Israeli newspaper, Haaretz.

“It was the most wonderful time of my life,” Ms. Assaf remembered.

Energized by the discovery, Ms. Assaf began buying up other properties around the castle, excavating them with Dr. Khamisy’s help, and then restoring them. They uncovered a Crusader waterworks and a Roman-era cistern that the Crusaders appeared to have used as their own; neither were seismic discoveries, but they helped archaeologists deepen their understanding of Crusader life in the 12th century, when European Christians consolidated their efforts to colonize the region by force.

“The finds themselves are important for a Crusader historian, or an archaeologist like myself,” said Adrian Boas, a professor of medieval archaeology at the University of Haifa. “They’re adding information to what we know about the Crusader period.”

But perhaps more significantly, they have helped make villagers more “aware of the importance of the past and their connection to the place they live in,” Professor Boas said.

Down the hill, Mr. Arraf was the next to catch the archaeology bug. In the 1980s, his relatives had found Byzantine mosaics in a cellar behind their home. But his older siblings had always said there were larger and more impressive mosaic floors under the main part of their home — relics they said were briefly discovered and then re-hidden during renovations in the 1950s.

What if his siblings were right?

Guided by Dr. Khamisy, the Arraf family dug for two weeks — one-foot, two-feet, three-feet deep. Just beyond the four-foot mark, Dr. Khamisy made another shout: He had found what turned out to be the nave of a Byzantine church.

For a token fee to cover his expenses, Mr. Arraf lets tour groups visit his home to see the mosaics, which are inside the lower story of his two-floor house.

Occasionally, visitors have struggled to dispel their disbelief, Mr. Arraf said. In a context in which Jews, Muslims and Christians often argue over who has the stronger connection to the land, some Jewish visitors have dismissed the idea that a Christian could have found a genuine Christian ruin beneath his own home.

But to Mr. Arraf, such criticism hardly registers. He still marvels at the fact he has a ruined church underneath his aunt’s old bedroom.

“I check on it every day,” he said. “Just for my own joy.”

Rawan Sheikh Ahmad contributed reporting from Mi’ilya, and Myra Noveck from Jerusalem.

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France24 - Monde

L'Europe et l'Amérique du Nord font état de premiers cas de variole du singe

Publié le : 19/05/2022 - 04:45

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Après le Royaume-Uni, l'Espagne, le Portugal, le Canada et les États-Unis ont tour à tour annoncé, mercredi, la présence de cas suspects ou confirmés de variole du singe sur leurs territoires. Cette infection virale qui provoque notamment de la fièvre et des maux de tête se guérit d'elle-même.

Plusieurs dizaines de cas suspects ou confirmés de variole du singe ont été détectés depuis début mai en Europe et en Amérique du Nord, laissant craindre un début de propagation de cette maladie endémique en Afrique de l'Ouest. Le Royaume-Uni, qui a le premier signalé des cas, détectés à partir du 6 mai, a indiqué dans un communiqué, mercredi 18 mai, en avoir identifié deux nouveaux, ce qui porte à neuf le nombre total de personnes infectées.

À l'exception du premier individu infecté, qui avait récemment voyagé au Nigeria, ces malades ont été contaminés au Royaume-Uni, selon l'agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA). "Ces derniers cas, ainsi que les informations faisant état de cas dans divers pays européens, confirment ce que nous craignions initialement, à savoir qu'il puisse y avoir une transmission de la variole du singe au sein de nos communautés", a expliqué la Dr Susan Hopkins, principale conseillère médicale de l'UKHSA, citée dans le communiqué.

Fièvre et maux de tête

Les symptômes recouvrent fièvre, mal de tête, douleurs musculaires, mal de dos, ganglions lymphatiques enflés, frissons et fatigue. Des éruptions cutanées peuvent survenir, souvent sur le visage, et se répandre à d'autres parties du corps dont les parties génitales. Il n'existe pas de traitement pour la variole du singe, qui se transmet par contact avec une personne atteinte ou ses liquides organiques, dont la salive. Cette infection virale se guérit d'elle-même.

Mercredi, l'Espagne, le Portugal, le Canada et les États-Unis ont, tour à tour, signalé avoir repéré la présence de la variole du singe, ou ce qui semble l'être, sur leur territoire. Les deux pays de la péninsule ibérique ont rapporté avoir recensé une quarantaine de cas suspects ou confirmés de cette maladie, ce qui a conduit les autorités espagnoles et portugaises à déclencher une alerte sanitaire nationale.

Au Canada, plus d'une dizaine de cas suspects étaient, mercredi, en cours d'examen à Montréal, selon la chaîne publique Radio-Canada, qui cite les autorités sanitaires de la ville. Et aux États-Unis, un homme qui s'était récemment rendu au Canada a été dépisté positif à cette maladie dans l'État du Massachusetts.

Une maladie peu contagieuse entre humains

Les autorités se veulent globalement rassurantes, soulignant ainsi en Espagne et au Portugal que la maladie est peu contagieuse entre humains. La multiplication des foyers apparents inquiète néanmoins, et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué, lundi, s'intéresser de près au fait que certains des cas au Royaume-Uni semblent avoir été transmis au sein de la communauté homosexuelle.

"Nous observons des transmissions parmi les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes", ce qui est "une nouvelle information que nous devons étudier convenablement pour mieux comprendre la dynamique" de transmission, a ainsi déclaré, Ibrahima Socé Fall, directeur général adjoint de l'OMS pour les interventions d'urgence, à Genève.

Mais "n'importe qui, quelle que soit son orientation sexuelle, peut propager la variole du singe", ont souligné aux États-Unis les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence sanitaire fédérale du pays.

Avec AFP

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L'Humanité

Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité

Il était une fois

Dans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.

Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.

Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.

Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.

L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.

Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).

Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.

Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.

C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.

Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.

Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.

Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.

Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.

Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.

Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.

Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.

Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.

Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).

Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.

 

grèvescitroënAutomobile
Valeurs Actuelles

Royaume-Uni : près de la moitié des nouveaux infirmiers viennent de l’étranger

La pénurie de personnel médical se poursuit au Royaume-Uni. Parmi les 48 000 personnes devenues infirmiers ou sage-femmes sur le territoire britannique, 48 % viennent d’un autre pays, relaie Sud-Ouest. La grande majorité (66 %) est originaire d’Inde et des Philippines, selon les chiffres annuels du Nursing and Midwifery Council (NMC), le régulateur de la profession.

Augmentation des départs dans le secteur de la santé

La dépendance du système de santé britannique inquiète. Si le nombre de professionnels travaillant dans le milieu médical a augmenté au Royaume-Uni, le nombre de départs est également en hausse. Au total, 27 133 personnes ont quitté leur fonction en 2021/22, soit 13 % de plus que l’année précédente.

Andrea Sutcliffe, directrice générale du NMC, s’est félicitée de la « diversité » du personnel de santé et de soins au Royaume-Uni. En revanche, elle a appelé à un « investissement accru dans la formation et les travailleurs du pays » pour ne « plus être dépendant des professionnels formés à l’étranger ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

La France bat des records de chaleur et se prépare au risque de sécheresse

Publié le : 19/05/2022 - 00:30

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Des records de chaleur ont été atteints ou dépassés, mercredi, dans l'Hexagone, avec plus de 33°C à Toulouse et au Cap-Ferret, au terme de plus de 37 jours consécutifs de températures anormalement élevées. Les agriculteurs s'inquiètent de la sécheresse annoncée. 

Mai 2022 pourrait entrer dans les annales en France : la période exceptionnelle de chaleur que traverse le pays, comme certains voisins européens, a fait monter le thermomètre, mercredi 18 mai, à plus de 33°C dans le Sud, un pic inhabituel pour la saison mais rendu plus probable par le changement climatique.

Les records atteints mercredi concernent le mois de mai, qui pourtant n’est pas terminé. Ils ont été battus ou égalés à Albi (33,7°C), Toulouse (33,4°C) ou Montélimar (33,8°C), a annoncé Météo-France en fin de journée. La plupart des records dataient de 2017, 2009 voire 2001. Il a fait cette semaine entre 28 et 34°C dans la plupart des régions françaises.

🌡️ Ce 18 mai, indicateur thermique national (provisoire) : 21,9°C. https://t.co/DqWk4Dnau0

May 18, 2022

Tous les jours depuis le 11 avril et jusqu’à mardi, les températures en France ont été au-dessus de la normale, soit durant 37 jours. Quand la moyenne de mercredi sera confirmée, cette période de 38 jours consécutifs au-dessus de la normale devrait être un record de durée, le précédent datant d’il y a seulement deux ans. La "normale" est la période de référence 1981-2010.

Sécheresse très probable

Même en Bretagne, l’île de Bréhat a égalé cette semaine son record datant du 31 mai 1992, avec 27,8°C. Il est "maintenant fort probable" que mai 2022 devienne le mois de mai le plus chaud jamais enregistré en France depuis 1945, battant mai 2011, selon Météo-France. On ne peut pas pour autant parler de "canicule", qui inclut des critères de température nocturne.

Phénomène lié, la sécheresse guette le pays. Les agriculteurs s’inquiètent pour leurs récoltes. Le gouvernement a publié, mercredi, sa carte des risques de sécheresse et 22 départements y apparaissent en rouge, c’est-à-dire avec un risque "très probable" d’ici à la fin de l’été, principalement dans le Sud-Est et l’Ouest.

Des restrictions sur l’utilisation de l’eau ont déjà été prises dans 16 départements, selon le site officiel Propluvia. "C’est une année très sèche, la tendance ressemble à celle de 2019", explique-t-on à la direction de l’eau et de la biodiversité du ministère de la Transition écologique. "L’anormalité des températures est atypique et la situation de nos nappes d’eau est sur une recharge assez faible."

Un été incertain

La carte publiée mercredi "montre que l’été 2022 pourrait être marqué par des étiages (la baisse de niveau des fleuves) ou des baisses de nappes marquées sur la totalité du territoire", résume le ministère. Autre conséquence de la chaleur : dans la vallée du Rhône, elle a favorisé cette semaine une réaction chimique générant de l’ozone dont le niveau a été qualifié de "préoccupant" par Marine Latham, directrice générale d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes.

Avec le dérèglement de la planète, les périodes de chaleur sont amenées à devenir plus fréquentes et tendent à s’installer plus tôt au printemps. C’est l’un des liens les plus clairs avec le réchauffement climatique, assènent les scientifiques - une situation qu’ont vécue, en avril et mai, des centaines de millions d’Indiens et de Pakistanais qui ont souffert de températures invivables, jusqu’à 50°C, au point d’empêcher le corps de se refroidir. La chaleur actuelle n’est toutefois pas prédictive d’un été plus chaud que la normale, prévient Météo-France.

Avec AFP

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Sécheresse : la France est dans une "phase critique" du réchauffement climatique

Le Débat de France 24

Sécheresse, la "prochaine pandémie" ? La COP15 contre la désertification s'ouvre à Abidjan

Le Giec alerte sur les enjeux colossaux dans la lutte contre le réchauffement climatique

New York Times - World

Demolishing City of the Dead Will Displace a Lively Quarter of Cairo

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Cairo Dispatch

Cairo’s oldest cemetery is being razed, and thousands of families living amid the grand mausoleums face eviction. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

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By Vivian Yee

CAIRO — Whoever was being buried in Cairo’s oldest working cemetery on a recent afternoon had been of some consequence. Glossy S.U.V.s crammed the dusty lanes around an antique mausoleum draped in black and gold; designer sunglasses hid the mourners’ tears.

The cemetery’s chief undertaker, Ashraf Zaher, 48, paused to survey the funeral, another job done. But he didn’t stop for long. Just down the lane, his daughter was about to get married. Hundreds of his neighbors, who like him also live in the cemetery, were gathering outside his home, a few mausoleums away.

As part of the celebration, men and boys were already updating a traditional sword dance with new break-dance moves. Women were serving celebratory couscous. They had set out on long tables the belongings the bride would take to her new home, a jumble of abundance against the austere centuries-old tombs where she had grown up: pots and plates; a furry red basket; a mattress made up as if for the wedding night, its frilly white coverlet topped with a stuffed panda.

Since the Arabs conquered Cairo in the seventh century, Cairenes have been burying their dead beneath the Mokattam cliffs that rise over the city’s historic core, interring politicians, poets, heroes and royalty in marble-clad tombs set amid verdant walled gardens.

By the mid-20th century, the City of the Dead had also come to house the living: tomb caretakers, morticians, gravediggers and their families, along with tens of thousands of poor Cairenes who found shelter in and among the grand mausoleums.

Much of it will soon be gone.

The Egyptian government is razing large swaths of the historic cemetery, clearing the way for a flyover bridge that will link central Cairo to the New Administrative Capital, Egypt’s grandiose new seat of government, which President Abdel Fattah el-Sisi is raising in the desert about 28 miles east of Cairo. The destruction and construction are part of his campaign to modernize Egypt. But its costs are rarely mentioned.

“You’re seeing Cairo’s family tree. The gravestones say who was married to whom, what they did, how they died,” said Mostafa el-Sadek, an amateur historian who has documented the cemetery. “You’re going to destroy history, you’re going to destroy art.”

“And for what?” said Seif Zulficar, whose great-aunt, Queen Farida, the first wife of King Farouk of Egypt, was buried here in one of the mausoleums scheduled for destruction. “You’re going to have a bridge?”

Great cities are always cannibalizing their pasts to build their futures, and Cairo is a notorious recycler. The medieval conqueror Saladin tore down ancient buildings to construct his massive citadel, now one of the chief landmarks of the city it overlooks. In the 1800s, one of Egypt’s rulers pried stones off the pyramids to erect new mosques (though, as far as pharaonic plunder goes, European visitors were greedier).

Nor is Cairo the only metropolis to pave over graveyards for public infrastructure, as New York did to establish some of its best-known parks. But, preservationists say, Cairo’s City of the Dead is different: What will disappear is not only a historical monument where Egyptians still visit their ancestors and bury the newly deceased, but also a lively neighborhood.

Mediterranean Sea

City of the Dead Cemeteries

SALAH SALEM ST.

EGYPT

EASTERN

CEMETERY

Cairo

New

Capital

40 miles

Cairo

MOKATTAM

HILLS

Nile

SOUTHERN

CEMETERY

EGYPT

OLD CAIRO

75

Map data from OpenStreetMap

1 mile

By The New York Times

Parts of the cemetery have already been razed over the last two years, and some mausoleums are already little more than rubble, their carved antique wooden doors carted away and their marble gone.

“It’s against religion to remove the bones of dead people,” said Nabuweya, 50, a tomb dweller who asked that her last name not be published for fear of government reprisal. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

The cemetery is unlike a typical Western one. Each family has a walled plot, in which a garden of palms and fruit trees surrounds an airy mausoleum. Marble tombs are carved with gilded Arabic calligraphy. In the bigger plots, outbuildings once hosted living relatives who came on death anniversaries and major holidays to spend the night, honoring the dead with feasts and charity handouts.

The rest of the year, live-in caretakers maintained the mausoleums. That was how Fathy, 67, who also did not want his last name used, his wife, Mona, 56, and their three children came to live next to the tomb of Neshedil Qadin, a consort to the 19th-century ruler Khedive Ismail, considered modern Egypt’s founder. Fathy’s father and grandfather looked after the royal mausoleum, raising their children there before passing down their jobs and homes.

After the 1952 Egyptian revolution deposed the king and sent most of the Egyptian aristocracy fleeing, the government allowed commoners to buy burial plots inside the old family mausoleums and stopped paying to maintain the tombs. The custom of relatives staying overnight faded.

Fathy drew his last government paycheck in 2013. But he had built a decent life: Saving up, the family renovated their quarters, installing electricity and running water. They enjoyed what amounted to a private garden, drying their laundry on lines running over half a dozen graves.

The government plans to move residents to furnished public housing in the desert. But, critics say, few will have the means to cover the roughly $3,800 down payment or the $22 monthly rent, especially after their livelihoods — jobs in the cemetery or commercial districts nearby — disappear along with the graves.

The dead, too, will go to the desert. The government has offered new grave plots to families south of Cairo, uniform brick mausoleums much smaller than the originals. They are free, though families must pay for the transfer.

Fathy’s parents were buried near Neshedil’s tomb. But he was concerned about where the princess, as he called her, would go. “My grandfather and my father and me all spent our lives living here with her,” he said.

Egyptian officials have weighed destroying the cemetery and moving its inhabitants to the desert for years, partly to modernize the city and improve living standards, partly, critics charged, because private developers were eyeing the land it sat on.

In the early 1980s, Galila el-Kadi, an architect who has studied the cemetery for decades, found about 179,000 residents, the last known count. She said many more moved in after Egypt’s 2011 revolution, when a power vacuum loosened security enforcement.

“They have never dealt with the relationship between the city of the living and the city of the dead,” Ms. el-Kadi said of the officials. “It was an embarrassment for the government. And in Egypt, when there’s a problem that seems unsolvable, or very hard to solve, the solution is to just delete it.”

The mausoleums registered as landmarks will be preserved, according to Khaled el-Husseiny, a spokesman for Administrative Capital for Urban Development, the government-run company developing the new capital. Other tombs to be spared include that of a relative of Mr. el-Sisi, according to preservationists, who said that the government’s plans for the cemetery had changed to avoid razing his relative’s grave.

But only a small portion of the total have the landmark designation, which will leave them isolated islands between new construction, preservationists said.

Mr. Zaher, the chief undertaker, is moving to the new cemetery along with the displaced dead. He is not wasting time on nostalgia. There are many cemetery residents happy to be leaving shabby make-do homes for new apartments, he said.

“Instead of living in a graveyard,” said Mr. Zaher, shrugging, “they’ll get to live in an apartment.”

He said the new flyover would also ease traffic, though it was unclear whether this should matter to people who are largely carless and rarely travel beyond the neighborhood.

Many officials do not appear to realize what the new bridge will replace.

While leading a tour of the new capital, Ahmad el-Helaly, a development company official, was troubled to learn that Queen Farida had been disinterred, her remains moved to a nearby mosque by special government permission. Mr. el-Helaly had named his baby daughter after the queen.

It was sad, he said. But after a moment, he shook it off.

“What can I say?” he said. “Cairo is too overcrowded. We have to do something to regain the glory of ancient Cairo, to restore the beauty of ancient Cairo.”

So much for the old. Then it was back to the tour, and the new.

Nada Rashwan contributed reporting.

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L'Humanité

Variole du singe : ce que l'on sait de ce virus qui aurait touché plusieurs dizaines de personnes en Europe

Décryptage

Les faits essentiels à savoir sur le virus du "Monkeypox" :

  • Plusieurs dizaines de cas suspects ou confirmés de variole du singe ont été détectés depuis début mai en Europe (Espagne, Portugal, Royaume-Uni, Italie et Suède) et en Amérique du Nord, laissant craindre un début de propagation de cette maladie endémique en Afrique de l'Ouest.
  • Les symptômes : fièvre, mal de tête, douleurs musculaires, mal de dos, ganglions lymphatiques enflés, frissons, fatigue et éruptions cutanées
  • Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) va publier son premier rapport d'évaluation des risques "en début de semaine prochaine".
  • Il n'existe pas de traitement pour la variole du singe, qui se transmet par contact avec une personne atteinte ou ses liquides organiques, dont la salive. Les autorités se veulent néanmoins rassurantes, soulignant que cette infection virale se guérit d'elle-même et semble peu contagieuse entre humains.

Plusieurs dizaines de cas suspects ou confirmés de variole du singe ont été détectés depuis début mai en Europe et en Amérique du Nord. Le Royaume-Uni, qui a le premier signalé des cas, détectés à partir du 6 mai, a indiqué dans un communiqué mercredi soir en avoir identifié deux nouveaux, ce qui porte à neuf le nombre total de personnes infectées.

A l'exception du premier individu infecté, qui avait récemment voyagé au Nigeria, ces malades ont été contaminés au Royaume-Uni, selon l'agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA). "Ces derniers cas, ainsi que les informations faisant état de cas dans divers pays européens, confirment ce que nous craignions initialement, à savoir qu'il puisse y avoir une transmission de la variole du singe au sein de nos communautés", a expliqué la Dr Susan Hopkins, principale conseillère médicale de l'UKHSA, citée dans le communiqué.

Une alerte sanitaire nationale en Espagne et au Portugal

Mercredi, l'Espagne, le Portugal, le Canada et les États-Unis ont, tour à tour, signalé avoir repéré la présence de la variole du singe, ou ce qui semble l'être, sur leur territoire. Les deux pays de la péninsule ibérique ont rapporté avoir recensé une quarantaine de cas suspects ou confirmés de cette maladie, ce qui a conduit les autorités espagnoles et portugaises à déclencher une alerte sanitaire nationale. Jeudi, un premier cas confirmé de variole du singe a été détecté en Italie et un autre en Suède.

Pourquoi il faut protéger la biodiversité pour échapper à « l’ère des pandémies »

Au Canada, plus d'une dizaine de cas suspects étaient mercredi en cours d'examen à Montréal, selon la chaîne publique Radio-Canada, qui cite les autorités sanitaires de la ville. Et aux États-Unis, un homme qui s'était récemment rendu au Canada a été dépisté positif à cette maladie dans l’État du Massachusetts.

Quels sont les symptômes ?

Les symptômes chez les humains ressemblent, en moins graves, à ceux observés dans le passé avec la variole, autre virus de la même famille.

Après une période d'incubation de 6 à 16 jours, la période de l'invasion (0-5 jours) est caractérisée par de la fièvre, des maux de tête intenses, une lymphadénopathie (gonflement des ganglions lymphatiques), des douleurs musculaires.

Puis survient une éruption cutanée sur le visage (dans 95% des cas), sur les paumes des mains et la plante des pieds (75%) et presque simultanément sur d'autres parties du corps, dont les parties génitales. L'éruption se manifeste par des maculopapules (lésions avec un fond plat), puis des vésicules (petites cloques remplies de liquide), et des pustules, suivies par des croûtes, explique le Programme de Surveillance des Maladies Emergentes (Program for Monitoring Emerging Diseases, ProMED).

Les symptômes durent habituellement de 14 à 21 jours.

Existe-t-il un traitement ?

Il n'existe pas de traitement pour la variole du singe. Mais elle se guérit généralement d'elle-même. On a prouvé dans le passé que la vaccination antivariolique avait une efficacité de 85% pour la prévention de cette infection. Seulement, le vaccin n'est plus disponible pour le grand public après l'arrêt de sa fabrication suite à l'éradication mondiale de la variole en 1980.

Quelle est la létalité de ce virus ?

Ce virus du groupe des orthopox est beaucoup moins virulent que la variole. Selon les épidémies, le taux de létalité du "Monkeypox" a pu varier énormément mais il est resté inférieur à 10% dans tous les cas documentés, contre jusqu'à 30 % pour la variole.

Les cas graves se produisent plus fréquemment chez les enfants et sont liés à l'ampleur de l'exposition au virus, à l'état de santé du patient et à la gravité des complications.

"On estime que la souche d'Afrique de l'Ouest, dont souffrent les cas britanniques, a un taux de mortalité d'environ 1%. Il existe également une souche trouvée dans la région du Congo qui peut être mortelle dans 10% des cas, mais les cas britanniques n'ont pas cette souche", a déclaré Simon Clarke, professeur en microbiologie cellulaire à l'université de Reading.

La variole du singe est-elle contagieuse ?

Elle l'est beaucoup moins que la variole. Et les autorités se veulent globalement rassurantes, soulignant ainsi en Espagne et au Portugal que la maladie semble peu contagieuse entre humains.

Monkeypox est une zoonose virale, c'est-à-dire une maladie infectieuse des animaux vertébrés transmissible à l'homme. Les singes ne sont pas les réservoirs du virus. Les principaux réservoirs suspects sont des rongeurs, comme les écureuils et des rongeurs terrestres.

Le passage à l'homme vient d'un contact direct avec du sang, des liquides biologiques ou des lésions cutanées ou muqueuses d'animaux infectés. La transmission d'humain à humain résulte ensuite d'un contact étroit avec les excrétions des voies respiratoires infectées, avec les lésions de la peau d'une personne infectée ou avec des objets contaminés récemment.

Si cette maladie est donc peu contagieuse, la multiplication des foyers apparents inquiète néanmoins, et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué lundi s'intéresser de près au fait que certains des cas au Royaume-Uni semblent avoir été transmis au sein de la communauté homosexuelle.

"Il est probablement trop tôt pour tirer des conclusions sur le mode de transmission ou supposer que l'activité sexuelle était nécessaire à la transmission", a toutefois prévenu Michael Skinner, virologue à l'Imperial College London, auprès de l'organisme Science media centre (SMC). "N'importe qui, quelle que soit son orientation sexuelle, peut propager la variole du singe", ont par ailleurs souligné aux Etats-Unis les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence sanitaire fédérale du pays.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) compte, lui, publier son premier rapport d'évaluation des risques "en début de semaine prochaine", a indiqué l'agence de l'Union europénne chargée des maladies et des épidémies. L'agence, qui dit "suivre la situation de près", recommande "d'isoler et de tester les cas suspects et de les notifier rapidement".

D'où vient cette maladie ?

Le virus, connu depuis 1958, a été détecté pour la première fois chez l'homme en 1970 en République Démocratique du Congo (Ex Zaïre), chez un garçon de 9 ans, dans une région où la variole avait été éliminée en 1968. Depuis lors, la plupart des cas ont été signalés dans les régions rurales de la forêt tropicale du bassin du Congo, en particulier en République démocratique du Congo, où elle est considérée comme endémique. Depuis 1970, des cas humains de monkeypox ont été signalés dans 11 pays africains.

Le virus a été détecté hors d'Afrique à quelques reprises. Au printemps 2003, des cas de variole du singe ont été confirmés aux États-Unis. Plus récemment, le virus a été repéré eau Royaume-Uni en septembre 2018 et décembre 2019, et à Singapour en mai 2019.

SantéVariole du singe
New York Times - World

Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?

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The Saturday Profile

Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.

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By Julie Turkewitz

CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”

Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.

“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.

Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.

For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.

Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”

“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.

Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”

Roughly: “Long live our strength, damn it!”

In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.

On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.

Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”

Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.

Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.

In all, 40 percent of the country lives in poverty.

Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”

“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”

To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.

Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.

“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”

She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”

Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.

In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.

“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.

“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.

Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.

Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.

Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.

In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.

The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”

Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.

But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.

The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.

So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.

Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.

If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.

In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”

On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”

Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.

“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.

Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.

At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.

Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.

In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.

Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”

On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.

“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”

Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.

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France24 - Monde

États-Unis : Joe Biden instaure un pont aérien pour pallier la pénurie de lait pour bébé

Publié le : 19/05/2022 - 08:22

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Le président américain a annoncé, mercredi, la mise en place d'un pont aérien et le recours à une loi datant de la guerre froide pour venir à bout de la pénurie de lait pour bébé qui sévit aux États-Unis. 

Nom de l’opération : "Fly Formula", littéralement en français "Envol du lait en poudre". Le président Joe Biden a annoncé, mercredi 18 mai, la mise en place d'un pont aérien et le recours à une loi datant de la guerre froide pour tenter de résoudre la pénurie de lait pour bébé aux États-Unis, devenue un casse-tête politique pour son administration.

Le ministère de la Défense "utilisera ses contrats avec des compagnies aériennes commerciales de fret, comme il l'a fait pendant les premiers mois de la pandémie de Covid-19, pour transporter des produits provenant d'usines à l'étranger" satisfaisant les normes de sécurité américaines, a précisé la Maison Blanche dans un communiqué. Ce projet permettra d'"accélérer l'importation et la distribution de lait pour bébé", apportant un soutien aux "fabricants qui continuent à augmenter leur production", a ajouté l'exécutif.

 >> Pénurie de lait infantile aux États-Unis : un condensé de toutes les crises du moment

Priorité des chaînes de production

Joe Biden a aussi fait appel au "Defense Production Act", texte hérité de la guerre froide, afin d'exiger des producteurs des ingrédients nécessaires à la production de lait infantile qu'ils livrent en priorité les fabricants de cette denrée indispensable aux parents de jeunes enfants.

"Demander aux entreprises de prioriser et d'affecter (leurs ressources) à la production des ingrédients clés du lait pour bébé facilitera l'accroissement de la production et accélérera les chaînes d'approvisionnement", souligne la Maison Blanche.

I’m taking two new steps to increase baby formula supply: - Invoking the Defense Production Act to increase domestic production - Launching Operation Fly Formula to use federal planes to fly formula in from abroadWe're making sure safe formula gets to all who need it. pic.twitter.com/lnkxsaCY6T

May 18, 2022

Initialement causée par des problèmes sur ces mêmes chaînes d'approvisionnement et un manque de main d'œuvre en raison de la pandémie, la pénurie de lait pour bébé a été aggravée par la fermeture, en février, d'une usine du fabricant Abbott dans le Michigan, après un rappel de produits soupçonnés d'avoir provoqué la mort de deux nourrissons.

L'agence américaine du médicament (FDA) a fini par dédouaner le lait, mais il a fallu attendre lundi pour qu'Abbott passe un accord avec la justice américaine afin de pouvoir redémarrer la production dans cette usine.

"Aussi vite que possible"

Cette pénurie très rare de ce produit essentiel pour de nombreux parents a tourné à la crise politique pour le président démocrate, très critiqué par l'opposition républicaine.

Joe Biden, soucieux de souligner son action face à ce problème qui plombe encore sa cote de popularité à moins de six mois des élections parlementaires de mi-mandat, a aussi adressé une lettre, mercredi, à ses ministres de la Santé et de l'Agriculture.

"Je vous demande de prendre toutes les mesures possibles et appropriées pour importer davantage de lait pour bébé", leur écrit-il a propos de l'opération "Fly Formula", notant au passage que les efforts de son administration pour relancer la production après l'arrêt de l'usine du Michigan ont permis de produire "plus de lait pour bébé en avril qu'avant le rappel" des lots mis en cause.

Le ministre de l'Agriculture, Tom Vilsack, a immédiatement répondu, assurant dans un communiqué que ses services commenceraient "immédiatement" à mettre en œuvre les directives présidentielles afin de pourvoir les magasins en lait pour bébé "aussi vite que possible".

Désarroi

Le groupe alimentaire Nestlé, qui dispose de deux usines aux États-Unis pour la production de lait infantile, avait déjà annoncé, mardi, son intention d'acheminer des quantités additionnelles de ce produit par avion aux États-Unis, depuis la Suisse et les Pays-Bas.

Selon le fournisseur de données Datasembly, le taux de rupture de stock de préparations de lait pour nourrissons avait atteint 43 % à la fin de la semaine dernière aux États-Unis.

Pour beaucoup de familles, le lait maternisé est une nécessité, en particulier dans les foyers modestes où les mamans, contraintes de reprendre le travail immédiatement après l'accouchement, ne peuvent pas allaiter. À leur inquiétude s'est ajoutée la hausse des prix.

Leur désarroi est visible sur les réseaux sociaux, où des publications partagées des centaines de milliers de fois appellent les parents à fabriquer leur propre lait pour bébé - ce qui, préviennent les pédiatres, risque de rendre les nourrissons malades.

Avec AFP

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Pénurie de lait infantile aux États-Unis : un condensé de toutes les crises du moment

Pénurie de lait pour bébé aux États-Unis : le groupe Abbott passe un accord pour rouvrir une usine

Focus

Les ravages du lait frelaté au Pakistan

France24 - Monde

Fusillade de Buffalo : le président des États-Unis dénonce "le poison" du suprémacisme blanc

Publié le : 19/05/2022 - 14:37Modifié le : 19/05/2022 - 14:38

Claire BONNICHON Suivre Claire HOPES Sonia BARITELLO Suivre

Le président américain et son épouse se sont rendus, mardi 17 mai, à Buffalo, dans l'État de New York. Cette ville a été le théâtre le week-end dernier d'une fusillade où dix personnes ont été tuées dans un supermarché par un jeune tireur blanc de 18 ans. Les victimes sont principalement des Afro-Américains. Un acte de terrorisme, selon le président américain, qui a dénoncé le "poison" de la théorie du suprémacisme blanc.

Le Pérou a été très durement touché par la pandémie de Covid-19. Là-bas, près de 100 000 enfants auraient perdu au moins l'un de leurs deux parents à cause du coronavirus. Le gouvernement tente de prendre en charge ces orphelins, pour les accompagner sur les plans économique et psychologique. Reportage à Lima de notre correspondant Thomas Nicolon.

Cuba peut souffler un peu : les États-Unis ont décidé d'alléger certaines restrictions vis à vis de l'île communiste. Cela concerne notamment les procédures d'immigration et les liaisons aériennes. Les habitants de l'île communiste vont ainsi pouvoir se déplacer plus facilement.

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Tuerie raciste à Buffalo : après l'onde de choc, Joe Biden attendu sur place

CAP AMÉRIQUES

Tourisme au Pérou : l'espoir d'un retour à la normale

Focus

Pérou : les orphelins du Covid-19, une génération endeuillée qui peine à se reconstruire

France24 - Monde

Cannes 2022 : le film "Tirailleurs" projette l'enfer des tranchées sur le grand écran

Publié le : 19/05/2022 - 17:04Modifié le : 19/05/2022 - 17:05

Aline BOTTIN Alberic DE GOUVILLE

Alberic de Gouville aborde "Tirailleurs" de Mathieu Vadepied, qui évoque la Première Guerre mondiale du point de vue africain, "Les Huit montagnes" des réalisateurs belges Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch, du long-métrage "Armageddon Time" de James Gray, un des 21 films en compétition pour la Palme d'Or, et du pavillon "Afriques" au village international de la Croisette.

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Après la crise sanitaire, le 75e Festival de Cannes rêve d'un grand redémarrage

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Coup d'envoi du Festival de Cannes dans une ambiance de fête et d'espoir

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Festival de Cannes : Louis Garrel se présente à Cannes avec de multiples casquettes

Valeurs Actuelles

Ukraine : “Les Européens sont pris dans un puissant engrenage”

La guerre en Ukraine fait rage depuis maintenant près de trois mois. Celle-ci prend de plus en plus les contours d’une confrontation entre la Russie et le monde occidental. Avec en toile de fond le spectre d’une escalade nucléaire. Dans ce contexte, on peine à entrevoir une porte de sortie… Pierre Lellouche: De fait, nous sommes dans une phase du conflit extraordinairement préoccupante. La guerre a changé de dimension depuis un peu plus de trois semaines avec l’intervention massive des États-Unis. Se dessine sous nos yeux un jeu à somme nulle entre deux grandes superpuissances nucléaires qui ne souhaitent pas reculer. D’un côté, les Américains promettent « d’affaiblir » la Russie afin qu’elle ne puisse plus constituer une menace pour ses voisins, de l’autre, Poutine soutient que la défaite n’est pas une option. C’est sans précédent depuis la crise des missiles de Cuba, en 1962.

Les États-Unis ont évolué vers un soutien toujours plus important à l’Ukraine. Ils affirmaient pourtant être dans une logique de non-intervention au début du conflit. Comment l’expliquez-vous ? Après le retrait des troupes américaines d’Afghanistan dans des conditions peu reluisantes, l’obsession du président Joe Biden était d’en finir avec les guerres commencées le 11 septembre 2001 et de se concentrer sur la menace chinoise, le plus grand défi du siècle pour les États-Unis. En Ukraine, avant même le début du conflit, le renseignement américain a été très actif. Ses révélations sur les projets guerriers de la Russie, en février, ont coupé l’herbe sous le pied de Poutine, qui se préparait à la guerre tout en cherchant un prétexte pour la justifier.

À l’origine, il s’agit donc pour les Américains de dénoncer l’offensive russe et d’éviter un effondrement de l’Ukraine par des livraisons ciblées de missiles anti-tanks et antiaériens couplées à des sanctions économiques massives. Dernièrement, face à la résistance des Ukrainiens, aux revers rencontrés par les forces russes et surtout face à la montée de l’émotion en Occident, Washington a radicalement changé la grammaire de son engagement dans cette guerre.

Outre la visite éclair à Kiev du secrétaire d’État américain, Antony Blinken, et du ministre de la Défense, Lloyd Austin, le 24 avril, puis de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, le 1er mai, les États-Unis ont adopté un deuxième plan d’aide à l’Ukraine de 40 milliards de dollars, dont 20 milliards doivent aller à la fourniture d’armements. C’est plus que le budget de l’équipement de toutes les armées françaises en un an. Aujourd’hui, le but de guerre affiché n’est rien de moins que la victoire de l’Ukraine et le retrait des forces russes. Quant aux menaces nucléaires de Poutine, le consensus à Washington est qu’il bluffe… Pari risqué où la stratégie dans cette guerre confine à une partie de poker : “five-cards stud” contre roulette russe. Tout sauf rassurant pour ceux qui vivent entre les deux Grands.

les États-Unis envisagent une victoire dans ce conflit, le moyen de se débarrasser durablement de la menace russe, de redonner une nouvelle vie à l’Alliance atlantique

Cela n’explique pas le soudain durcissement de l’administration Biden. Plusieurs éléments s’entrecroisent. L’Ukraine est devenue un enjeu majeur des élections américaines de mi- mandat. C’est l’endroit où Biden a trouvé un consensus entre démocrates et républicains. À preuve : aucune voix ne s’est élevée contre la visite surprise de Nancy Pelosi à Kiev au côté du président Zelensky. Les sénateurs républicains eux-mêmes ont fait le pèlerinage de Kiev. Désormais, les États-Unis envisagent une victoire dans ce conflit, le moyen de se débarrasser durablement de la menace russe, de redonner une nouvelle vie à l’Alliance atlantique et de reprendre le leadership en Europe – enterrant au passage l’Europe de la défense souhaitée à raison par Emmanuel Macron. Cerise sur le gâteau : l’Amérique va remplacer la Russie pour les livraisons de gaz en Europe et s’apprête à exporter des dizaines de milliards de dollars d’armements aux Européens. À ce stade, elle est la grande gagnante de cette guerre…

La livraison d’armes lourdes à l’Ukraine, y compris par la France, ne peut pas ne pas avoir un impact sur le déroulement du conflit.

Êtes-vous surpris par l’impréparation de l’armée russe ? Je pensais cette invasion possible, mais extrêmement risquée. Poutine voulait refaire le coup de la Crimée en quelques jours, il s’est lourdement trompé sur les capacités de son armée. Pis, il est non seulement dans le déni des atrocités commises par celle-ci, mais également de ses pertes humaines et matérielles.

Solidaire de l’Ukraine depuis le début du conflit, la France a renforcé l’envoi de matériel militaire et d’aide humanitaire dans le pays. Peut-on dire que cette guerre est devenue la nôtre ? C’est plus précisément une guerre entre l’Otan et la Russie. Quand l’interception de communications par Washington permet à Kiev d’éliminer des généraux russes et de couler un croiseur lance-missiles russe, nous sommes de facto dans le cadre d’une guerre qui ne dit pas son nom. Il peut y avoir un dérapage à tout moment. La livraison d’armes lourdes à l’Ukraine, y compris par la France, ne peut pas ne pas avoir un impact sur le déroulement du conflit. Nous sommes dans une sorte d’engrenage largement dominé par la communication et surtout hors du contrôle des Européens.

Qu’entendez-vous par là ? Quand les buts de guerre semblent être dominés par la communication et l’émotion, il n’y a plus de possibilité de discussions. Comment voulez-vous négocier avec un interlocuteur que Biden lui-même a présenté successivement comme un « tueur », un « criminel de guerre » et un « génocidaire », qui ne saurait rester au pouvoir ?

L’on pourrait vous opposer qu’on ne négocie pas avec un revolver sur la tempe… Comme Yitzhak Rabin me l’a dit un jour, on fait la paix avec un ennemi, pas avec un ami. À un moment donné, il faudra bien s’asseoir autour d’une table, aboutir à un cessez-le-feu et trouver une porte de sortie diplomatique. De ce point de vue, Emmanuel Macron a raison de maintenir un canal diplomatique avec le président russe. C’est le seul moyen d’empêcher que ce conflit de proportion mondiale s’aggrave encore.

Poutine revisite le mythe de la Grande Guerre patriotique contre les nazis. À la différence de Zelensky, le président russe ne cherche pas à gagner la bataille de la communication en Occident.

On lit partout que Zelensky a remporté la bataille de la communication face à Poutine. Est-ce exact ? Il est vrai que la communication de Zelensky a été redoutablement efficace avec cette réplique déjà culte : « J’ai besoin de munitions, pas d’un taxi. » Sa stratégie a consisté à internationaliser la guerre en rejouant Churchill pendant le Blitz ; comme le Royaume-Uni à l’époque, l’Ukraine devient le bastion de la défense du monde libre. Cette similitude a été renforcée, lundi 9 mai, par la signature de la loi prêt-bail, un dispositif emblématique de la Seconde Guerre mondiale réactivé par Joe Biden afin d’accélérer la livraison d’armes à l’Ukraine. De son côté, Poutine revisite le mythe de la Grande Guerre patriotique contre les nazis. À la différence de Zelensky, le président russe ne cherche pas à gagner la bataille de la communication en Occident. Il ne s’adresse qu’à son peuple et accessoirement aux pays qui ne croient pas dans le supposé ordre international des Américains. Ce qui fait une bonne moitié de l’humanité, qui peut aussi bien rester neutre que se ranger du côté de Poutine.

On a du mal à comprendre l’insistance de Poutine à propos de la “dénazification” de l’Ukraine. Il faut puiser dans l’histoire pour le comprendre. Les Ukrainiens gardent un souvenir douloureux de l’Holodomor, l’extermination par la faim orchestrée par Staline, tandis que les Russes ont en mémoire le ralliement de certains Ukrainiens à l’Allemagne nazie, notamment dans la 14e division Waffen-SS Galicia. Or, aujourd’hui, Poutine ressuscite cette menace pour justifier son invasion militaire. Aussi, le bataillon Azov, cette unité paramilitaire aux codes esthétiques néonazis, représente pour lui l’ennemi idéal. Qu’importe si ce régiment n’est pas représentatif des forces armées du pays.

Que vous inspire l’interdiction des médias russes RT et Sputnik dans l’Union européenne ? N’est-ce pas le meilleur moyen de nourrir le nationalisme russe ? Quoi qu’on pense de cette interdiction, elle n’est pas comparable avec la censure des médias en Russie, qui a davantage trait à une épuration des « traîtres nationaux », pour reprendre les termes de Poutine. On s’en rapproche quand on commence à déprogrammer des artistes russes ou lorsqu’on interdit les chats russes dans les compétitions internationales.

Autant la presse occidentale dénonce volontiers les mensonges de Vladimir Poutine, autant elle ne s’appesantit pas sur certaines fake news produites par le camp ukrainien. Songeons au “fantôme de Kiev”, ce mythe d’un pilote anonyme qui aurait abattu à lui seul des dizaines d’avions russes. Y a-t-il une propagande plus acceptable que l’autre ? L’énormité de l’agression russe fait que toute parole en sens inverse est naturellement démonétisée. Et celui qui les profère passe pour un avocat de Vladimir Poutine. Ces récits mythifiés sont relayés par des médias occidentaux absolument convaincus de marcher dans le sens de l’histoire et du bien. Il y a un côté “fleur au fusil” qui rappelle terriblement le livre de Christopher Clark les Somnambules (Flammarion) .

À tort ou à raison, les Russes considèrent que l’Ukraine fait partie de leur âme, de leur nation.

Qui appelez-vous les “somnambules” ? Nos dirigeants, qui, hier comme aujourd’hui, soutiennent ne pas vouloir la guerre tout en s’y dirigeant de façon presque irrésistible. L’inculture de la classe politique en est la première cause. Tout se passe comme si nous n’avions pas appris des erreurs du passé. Les choses sont plus complexes que la grille de lecture manichéenne entre les gentils d’un côté et le gros vilain de l’autre, soit ce qu’on lit régulièrement sous la plume des intellectuels de salon. Ce sont les accompagnateurs des somnambules.

Certes, mais il y a tout de même un agresseur, la Russie, et un agressé, l’Ukraine… Certainement, sauf que lorsqu’on ne dit que cela, on s’interdit aussi de penser aux conditions de la paix. Ça faisait des années que cette affaire couvait. Les Russes avaient un certain nombre de griefs qu’ils avaient rendus publics depuis des années. Il faut revenir au discours de Munich de 2007 où, devant une assemblée médusée de l’Otan, Poutine déclarait que « le monde contemporain, le monde unipolaire est non seulement impossible, mais également inadmissible ». À tort ou à raison, les Russes considèrent que l’Ukraine fait partie de leur âme, de leur nation. Au surplus, comme l’a écrit Zbigniew Brzezinski, l’un des plus grands stratèges de la puissance américaine : « Sans l’Ukraine, la Russie cesse d’être un empire. »

Par ailleurs, le fait que l’Ukraine soit victime ne doit pas empêcher d’apprécier les responsabilités de chacun dans cette montée à la guerre. Il en va de même pour la politique américaine dans la région, dans les Balkans, en Libye et pour les élargissements successifs de l’Otan. J’ai bien conscience que ceci est aujourd’hui indicible, mais le système dysfonctionnel et corrompu qui a longtemps gouverné l’Ukraine y a largement contribué.

Nous vivons la fin d’une grande illusion. La guerre froide n’a pas pris fin il y a trente ans.

Admettons ; ce lourd passif historique n’est d’aucun secours pour arrêter le conflit ? Au contraire, c’est en le connaissant qu’on évite certaines erreurs. À commencer par faire de la Russie une sorte de Tchernobyl radioactif avec laquelle personne ne doit entrer en contact. En tout état de cause, cette guerre va avoir des conséquences monumentales, notamment une coupure physique de l’Europe entre la Baltique et la mer Noire ainsi qu’une division profonde à l’échelle internationale entre ceux qui partagent les valeurs occidentales et ceux qui se retrouvent dans le modèle autoritaire russe. Sans compter les conséquences à long terme sur l’économie mondiale, les milliers de morts au combat, les mouvements de population et les famines occasionnées par cette guerre. La Russie et l’Ukraine représentent le tiers des exportations de blé de la planète. Dans ce contexte, on a plus intérêt à circonscrire l’incendie qu’à souffler sur les braises.

Comment ? En commençant par résister aux sirènes de la communication et ne pas nous laisser entraîner à des dérapages dans l’émotion. Nous vivons la fin d’une grande illusion. La guerre froide n’a pas pris fin il y a trente ans. Nous y sommes revenus, mais avec la politique de puissance des XIXe et XXe siècles, avec les armes et la communication d’un nouveau monde. Les Européens, longtemps tournés vers un avenir post-national dans le cadre de l’Union européenne, ne pouvaient l’imaginer. C’est ce réveil brutal qu’ils subissent sans rien pouvoir contrôler alors qu’ils sont ceux qui risquent de payer le prix le plus élevé de cette nouvelle phase de la guerre froide.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

[Ferrand] 8 000 milliards d’euros : la dette atteint des sommets

La semaine dernière, le gouverneur de la Banque de France a tiré la sonnette d’alarme : mesdames et messieurs, notre endettement collectif explose ! François Villeroy de Galhau a martelé que la situation de la dette « doit nous inquiéter » et dénoncé solennellement la « double illusion » d’une dette « sans limites et sans coût ». De fait, il ne sera pas possible pour notre pays de vivre indéfiniment à crédit, ni de le faire sans que les intérêts de la dette n’en viennent à tout déstabiliser.

Faut-il rappeler que, depuis des décennies maintenant, notre déficit structurel et nos incessants dérapages, fort aggravés, lors de la crise sanitaire, par un laxisme budgétaire assumé, se sont traduits par un recours déraisonnable à l’emprunt ? À l’heure actuelle, la dette de la France représente environ 113 % de son PIB, contre 64 % en 2007, à la veille de la crise financière. Soit un quasi-doublement en quinze ans !

Le chiffre vertigineux dont il est question – près de 3 000 milliards d’euros – ne tient même pas compte de ce que l’on appelle la dette hors bilan, comprenant toutes sortes d’engagements de l’État – notamment un provisionnement de la retraite publique : une “dette cachée” supplémentaire, dont le montant s’élèverait – folie – à plus de 5 000 milliards d’euros ! Ce qui nous hisse, ou nous enfonce, aux alentours de 8 000 milliards… Pure folie.

Même s’il occupe le 7e rang mondial en termes de richesses, un pays dont la dette globale représente en vérité plus de trois fois le produit intérieur brut – proportion effroyable, pour peu qu’on veuille bien y songer – peut-il encore prétendre à une quelconque souveraineté ? Un tel pays peut-il imaginer de se relancer, la fleur au fusil, dans la bataille économique mondiale ? Peu probable.

Or, et c’est ce qu’il y a d’alarmant, la situation ne peut que s’aggraver dans les temps qui viennent. Nous sortons d’une période illusoire durant laquelle, l’argent ne coûtant presque rien, l’État pouvait nous endetter sans frais – c’est ce que prétendait du moins une armée de technocrates à la vue courte. Mais ce temps-là est révolu : l’inflation est de retour, et donc une hausse, chaque semaine plus angoissante, des taux d’intérêt.

Le service de notre énorme dette va donc se révéler de plus en plus pesant, voire asphyxiant, pour une économie déjà fragilisée de toute part. Rappelons qu’une hausse d’un seul point des taux d’intérêt coûterait, au bout de dix ans, une quarantaine de milliards annuels aux finances publiques…

Les sommes gigantesques empruntées sur nos têtes ont été goulûment affectées à des dépenses sociales

Cet endettement frénétique aura-t-il du moins stimulé l’activité et assaini les structures ? Aura-t-il rénové, renforcé, réorienté notre appareil productif ? Pas même ! Les sommes gigantesques empruntées sur nos têtes ont été goulûment affectées à des dépenses sociales – faciles – à court terme, au détriment d’un investissement – difficile – sur le long terme.

En cette heure assez dramatique, le gouvernement français va-t-il prendre ses responsabilités et se lancer – enfin – dans une politique drastique de baisse de la dépense publique ? Il est permis d’en douter, pour le moins. Durant une campagne qu’il a traitée comme une succession de promesses catégorielles, le président sortant, il est vrai réélu dans l’aisance, n’a cessé de faire miroiter à ses clientèles variées des subsides que peut seul abonder un creusement de la dette de plusieurs dizaines de milliards…

Tout cela va finir mal – on n’aura cessé de le dire et de l’écrire, de le redire et de le réécrire. « La dette est comme la blessure, comme le feu ; il ne faut pas qu’elle s’éternise », dit un proverbe indien. À l’instar de Cassandre, condamnée à prévenir en vain les Troyens de dangers qu’ils refusaient de voir, les défenseurs – plus nombreux qu’on ne le croit – de la rigueur budgétaire auront usé leur voix à tenter d’avertir leurs contemporains. Il faut croire que ceux-ci sont durs d’oreille. Ou incrédules. Ou égoïstes.

Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

New French PM Elisabeth Borne faces mountain of economic challenges

Issued on: 17/05/2022 - 11:23

Elisabeth Borne has been appointed France's new prime minister. The former transport, ecology and labour minister faces numerous challenges, with the most pressing priority being helping French households with the soaring cost of living. She will also need to tackle the thorny issue of pension reform as well as steer the country through a major energy transition. Plus, Moscow residents display mixed feelings after US fast food giant McDonald's announces it's pulling out of Russia for good. 

Who is France's new Prime Minister Elisabeth Borne?

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France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’

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Élisabeth Borne to replace François de Rugy as French Environment Minister

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Déficits, endettements, hausses d’impôts : Macron, monsieur 3 000 milliards de dette

Rarement un sujet de cette importance aura été autant mis de côté que pendant cette campagne présidentielle. Mais, contrairement à ce que bon nombre de candidats à l’élection persistent à penser, les Français s’intéressent à l’économie. Comme Monsieur Jourdain avec la prose, ils s’y adonnent sans le savoir, à leur (petite) échelle. La quasi-totalité d’entre eux surveille ses comptes comme le lait sur le feu tandis qu’un peu moins de la moitié des ménages ont souscrit un crédit (immobilier, consommation…). La plupart ont donc forcément lu avant de signer : « Un crédit vous engage et doit être remboursé. Vérifiez vos capacités de remboursement avant de vous engager », quand d’autres gardent en tête le proverbe : « Qui paie ses dettes s’enrichit. »

Si les Français connaissaient les principaux ratios financiers de la nation, ils prendraient peur et considéreraient à raison que l’État est un bien piètre gestionnaire en faisant fi des règles de saine gestion ou de bon père de famille. Chaque année, en effet, et cela a commencé en 1975, il dépense plus qu’il ne gagne, principalement au nom du sacrosaint modèle social (le déficit public sera cette année supérieur à 5 % du PIB), quand la France peine à vendre ses produits à l’étranger (le déficit commercial, qui vole de record en record, atteignait 93 milliards d’euros sur la période mars 2021-février 2022), et, surtout, quand la dette publique – État, Sécurité sociale, organismes divers d’administration centrale et collectivités territoriales – est devenue pharaonique, voire incontrôlable. Au 31 décembre dernier, elle atteignait 2 813,1 milliards d’euros et représentait 112,9 % du PIB. « Une poursuite de la hausse du ratio d’endettement risquerait de fragiliser la confiance des acteurs économiques dans la capacité de la France à honorer ses engagements passés et à venir », s’alarmait la Cour des comptes, l’année dernière, dans son rapport annuel. Autant dire que, si la France était une personne physique, elle serait sûrement contrainte de déposer un dossier de surendettement à la Banque de France. Ce qui la sauve, ce sont ses rentrées fiscales, considérées comme perpétuelles.

Plutôt que de faire des économies ou d’entreprendre les réformes structurelles nécessaires pour remettre les comptes nationaux d’équerre, l’État a historiquement fait le choix (facile) d’émettre de la dette – quasi sans la rembourser, se contentant de la “rouler” -, faisant sienne l’expression « après moi le déluge » et laissant surtout aux générations suivantes le fardeau du remboursement. Normal, car, ces dernières années, les taux d’intérêt étaient très bas, proches de 0 %, voire négatifs, ce qui a rendu la hausse de l’endettement totalement indolore dans les comptes de l’État : en 2022, la charge de la dette devrait avoisiner les 40 milliards d’euros pour un endettement de 2 813 milliards quand, en 2012, elle était de 49 milliards pour une dette de 1 833,8 milliards. En France, le recours à l’endettement a été aussi facilité par les efforts budgétaires outre-Rhin, qui ont permis à tous les autres pays “cigales” européens de bénéficier de la clémence des marchés obligataires mondiaux.

Quand on a 600 milliards de dettes au compteur, on reste modeste

L’État en a donc bien profité, avec l’aide, il est vrai, des banques centrales, qui se sont engagées pour faire face aux différentes crises ( subprimes, Covid-19, conflits…). « Elles font ce qu’elles n’ont pas le droit de faire : elles prêtent directement aux États en finançant leurs dettes, explique Marc Fiorentino, cofondateur de Meilleurtaux Placement et spécialiste des marchés financiers. Au départ, elles ont mis en place des programmes limités dans les montants et dans le temps. Puis, avec le Covid-19, elles se sont mises à financer les dettes des États de façon illimitée. Mais jusqu’où ce pouvoir des banques centrales est possible ? »

Sans grande surprise, le rythme d’émission de dette publique s’est accéléré : il a fallu vingt-neuf ans pour que la dette de la France atteigne 1 000 milliards d’euros, onze années ont été nécessaires pour qu’elle double. Et il faudra sans doute moins de neuf ans pour que l’endettement national franchisse la barre symbolique des 3 000 milliards. Parce qu’il croît au rythme hallucinant de 600 millions à 1 milliard d’euros chaque jour ouvré comme cela a été le cas en 2020 et 2021, ce niveau pourrait être atteint avant fin décembre prochain. Et à coup sûr, le nouvellement réélu président de la République se verra affublé du (peu reluisant) sobriquet de “monsieur 3 000 milliards de dette”.

« Quand on a 600 milliards de dettes au compteur, on reste modeste », a lancé Marine Le Pen à Emmanuel Macron, lors du débat d’entre-deux-tours de la campagne présidentielle. C’était bien la première fois que l’économie s’invitait – quelques minutes seulement – dans les débats préélectoraux. Piqué au vif (c’est dire si le sujet est très sensible), le candidat à sa propre réélection lui a immédiatement rétorqué : « Les 600 milliards d’euros de dettes, c’est 200 milliards de l’État, le reste c’est la Sécurité sociale et les collectivités locales. Pourquoi ? Car vu que les gens ne pouvaient plus travailler, on n’a pas relevé leurs cotisations, on a même fait des décalages, voire des exonérations de cotisations. Vous avez voté contre, mais vous auriez fait quoi ? » À ceci près que les chiffres publiés par l’Insee – qui estime la hausse de l’endettement à 595 milliards d’euros entre 2017 et 2021 – donnent une version sensiblement différente de celle d’Emmanuel Macron : sur cette période, la dette de l’État et des administrations centrales a augmenté de 502 milliards d’euros, celle des administrations publiques locales de 44 milliards tandis que celle des administrations de Sécurité sociale progressait de 49 milliards. Sur le montant total, quelque 170 milliards seraient imputables au “quoi qu’il en coûte”.

Les déficits financés exclusivement par l’endettement

Lorsque Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir, en mai 2017, l’endettement s’élevait à 33 686 euros par Français. Fin 2021, ce montant est passé à 41 743 euros, soit une hausse de 24 % en cinq ans. « Y a un truc », aurait dit, il y a quelques années, le magicien Gérard Majax revenu sur le devant de la scène, entre les deux tours de l’élection, grâce à Emmanuel Macron. Un truc, ça, c’est sûr, et ce n’est pas de la poudre de perlimpinpin ! C’est le résultat conjoint de la dérive des comptes publics, toujours déficitaires, et de la très coûteuse (mais aussi, reconnaissons-le, nécessaire) politique du “quoi qu’il en coûte”. Sans oublier qu’il faudra aussi s’endetter davantage pour financer les gestes pour lutter contre la hausse des prix de l’énergie (bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie, remise de 18 centimes sur les prix du carburant à la pompe…) et les différentes promesses électorales (indexation des retraites sur l’inflation, revalorisation du point d’indice des fonctionnaires…), qui grèveront d’autant les comptes publics et donc les déficits financés exclusivement par l’endettement.

La fin de la récréation, celle des taux bas, vient d’être brutalement sifflée en raison du retour de l’inflation. Terminée, l’action des banques centrales qui achetaient, à tout-va, la dette publique. Pour contrer le retour de l’augmentation des prix dans la zone euro qui, à 7,5 % en rythme annuel en mars dernier, est à son plus haut niveau depuis un quart de siècle, la Banque centrale européenne (BCE) a prévenu qu’elle allait non seulement cesser sa politique accommodante, mais, pis, que ses taux d’intérêt directeurs allaient repartir à la hausse. En février, la Cour des comptes pointait du doigt la sensibilité accrue de la dette aux évolutions des taux : « L’Agence France Trésor estime ainsi qu’une hausse d’un point des taux d’intérêt renchérirait la charge d’intérêts de 2, 5 milliards d’euros la première année, 6,1 milliards d’euros la deuxième année et 29,5 milliards d’euros à l’horizon de dix ans », calculaient les magistrats de la Rue Cambon. Nous y sommes… On pourrait se consoler en se disant que l’inflation aura un effet bénéfique sur l’endettement, mais une partie de notre dette est liée à l’évolution de celle-ci. À chaque fois que les prix augmenteront de 1 %, a calculé l’iFrap, les finances publiques seront lestées de 2 milliards d’euros par an.

Pendant des années, la France s’est droguée aux taux bas. À l’euphorie planante succède désormais la descente et plus dure elle sera, car les besoins de financement au mieux resteront identiques, au pis s’accroîtront. « Avec la crise sanitaire, le gouvernement nous a fait croire qu’il pouvait tout financer, explique Marc Fiorentino. Il a continué à faire des chèques postcrise, jusqu’à créer une dépendance des Français à l’argent magique. La preuve, aujourd’hui les gens demandent des chèques pour tout, pour l’essence… Mais attention, avec le retour de l’inflation, la France entre dans un piège. De là, va se poser la problématique du financement du pouvoir d’achat. »

La pente dangereuse des hausses d’impôts

Si l’État ne peut plus avoir recours à la BCE, il va devoir se tourner vers les investisseurs privés. Or, il est bien connu qu’on ne prête qu’aux riches. Sur ce plan-là, la France n’est pas le pays le mieux placé de la zone euro avec des déficits publics constants, une balance commerciale fortement déficitaire et un endettement des plus inquiétants qu’elle devra donc accepter de financer avec des taux de plus en plus élevés. « Le problème de la dette se pose particulièrement en France, plus qu’ailleurs, et d’autant plus si les Allemands nous demandent d’être frugaux , acquiesce Marc Fiorentino. Le gouvernement aura bien du mal à reconnaître qu’il n’a plus la capacité de distribuer au tant d’argent et il prendra de surcroît un risque de revendications sociales. » À moins que le gouvernement n’use, comme Patrick Artus, chef économiste de Natixis, l’appelle de ses vœux, de la répression financière, c’est-à-dire ne s’engage sur la pente dangereuse des hausses d’impôts. L’iFrap va même plus loin : « Il y aurait un risque de crise qui pourrait entraîner des ponctions sur l’épargne des Français, le blocage des assurances vie, des créations d’impôts exceptionnels et des coupes dans les dépenses que nous n’aurions pas nous-mêmes choisies. » Le pire n’est jamais certain, mais la France s’en approche.

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France24 - World

Hunger-striking baker Stéphane Ravacley’s latest campaign is to become French MP

Issued on: 13/05/2022 - 17:01

After working as a baker for decades, Stéphane Ravacley won fame in France for going on a hunger strike to stop the deportation of his Guinean apprentice – then for organising a humanitarian convoy for Ukraine. Now he hopes to enter politics in June’s parliamentary elections, running for his local constituency in eastern France.

French legislative elections © FRANCE 24

Ravacley has been living a double life for several weeks. He starts living the first one in the middle of the night when he puts on his baker’s outfit and gets cracking with the job he’s been doing for 35 years. Ravacley then starts living his second life in the late afternoon, when he starts campaigning in the 2nd constituency of his native area Doubs in eastern France.

“I sleep in the afternoon, then around 5pm I set off with my team for a meeting of some sort,” explained Ravacley, an independent candidate aligned with France’s Green Party in its new alliance with the Socialists, Communists and hard-left France Unbowed in the June 12 and 19 parliamentary elections.

Over the past few decades, nothing suggested that this farmer’s son from a small village in eastern France would enter politics.

But Ravacley was transformed by his fight to prevent the deportation of his young apprentice Laye Fodé Traoré, a Guinean orphan who had come to France illegally.

Despite his fragile health, Ravacley launched an 11-day hunger strike in January 2021 to fight for the regularisation of his protégé’s status. Ravacley lost eight kilos and felt quite unwell – but his campaign grabbed the attention of the media and won the sympathy of part of the French population.

“At the start, I thought the authorities would get in touch with me to sort the situation out,” he recounted. “But no – they waited 11 days. And it was this resounding silence from the government that really changed me. I wasn’t the same after that.”

‘Kafkaesque’

Traoré was eventually regularised on January 14. After that Ravacley launched Patrons Solidaires, a lobbying group for businesspeople whose employees are affected by the fact that unaccompanied children who come to France are threatened with deportation as soon as they turn 18.

At the impetus of Socialist Senator Jérôme Durain, Ravacley is working on a bill that would allow apprentices to stay in France for another year after their 18th birthday – a proposal the upper chamber rejected in October.

“If we want to make things happen, we’ve got to get involved in politics ourselves,” Ravacley said.

>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

If Ravacley is elected next month, his overriding priority will be to promote the integration of young illegal immigrants in France who want to work. “We protect them while they’re children, then we try and expel them once they are 18, although they’re working for companies that need labour – this happens a lot!” Ravacley said.

Earlier this year, Ravacley then captured public attention by sending a colossal amount of goods to help feed the Ukrainian population after Russia invaded on February 24.

“My other fight,” Ravaclay continued, “is practical and pragmatic environmentalism. I come from a farming background and I know the challenges it faces. I’m all for Europe – but at the same time we’ve got to protect our farmers.”

In addition to these policy goals, Ravacley wants to change the makeup of France’s National Assembly, which contains very few MPs from working-class backgrounds.

Ravacley is being trained as a politician by the Academy of Future Leaders, an organisation set up by NGO founder Alice Barbe to train a new generation of politicians. The baker thinks this is a great opportunity – saying he wants to “continue learning” throughout his life.

However, Ravacley will face a mighty challenge in trying to get a parliamentary seat. France’s legislative elections have repeatedly swept the (re)elected president’s supporters to a majority on the coattails of their Élysée Palace victory. Accordingly, analysts expect President Emmanuel Macron’s party to come out on top.

The Greens have allied with the Socialists, Communists and Jean-Luc Mélenchon’s extreme-left France Unbowed for the parliamentary election campaign. But the presidential election showed that France’s left-wing voting bloc is smaller than the centre-right vote concentrated behind Macron and the far-right voting bloc concentrated behind Marine Le Pen and her National Rally party.

Ravacley hopes to be elected as an independent MP sitting with the Greens, as the closest party to his politics.

He faces Éric Alauzet, the incumbent MP for Macron’s Renaissance party, who won big in the constituency in 2017. But the baker’s confidence is unfaltering: “I’m going to be elected,” he said.

This article was translated from the original in French.

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Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

France’s conservatives torn over Macron’s ‘siren call’ before parliamentary polls

Valeurs Actuelles

Le démon de l’inflation : « Personne ne veut croire que les taux d’intérêt vont augmenter parce qu’on est drogué aux taux bas depuis plus de dix ans »

L‘inflation, c’est un peu comme le dentifrice, une fois qu’il est sorti du tube, on ne peut pas le remettre dedans et c’est vite la panique, alerte Marc Touati, économiste et président fondateur du cabinet ACDEFI. Emmanuel Macron se dit sûrement la même chose, matin et soir, en regardant le dentifrice tricolore qui dégouline de plus en plus au fur et à mesure de l’envolée des prix des carburants à la pompe. Mardi 18 janvier, le baril de pétrole a atteint 88 dollars, son plus haut niveau depuis la mi-octobre 2014. Il poursuit sa route vers les 100 dollars.

Les automobilistes enragent, les Français sont inquiets, les économistes s’étranglent. Quant aux banquiers centraux, en France et dans toute l’Europe, ils rasent les murs en espérant, vainement, des jours meilleurs. La panique est telle qu’en Allemagne, Jens Weidmann, le président de la banque centrale, a démissionné de son poste en décembre, sur fond de désaccord avec la politique monétaire européenne alors qu’il lui restait cinq années de mandat. Cet homme clé de la Bundesbank incarnait la lutte contre l’inflation. L’heure est grave.

« Sur le papier, l’inflation, c’est comme le cholestérol, il y a la bonne, générée par la demande et la croissance, et la mauvaise, qui vient de la hausse des coûts », poursuit Marc Touati. La crise sanitaire a été le point de départ d’une série de tensions sur les matières premières énergétiques, les denrées agricoles et autres biens de consommation. Les fermetures des frontières et les confinements successifs ont désorganisé les chaînes d’approvisionnement et provoqué une flambée des coûts du fret, multipliés par cinq en un an.

Tous les éléments d’un cocktail explosif sont aujourd’hui réunis

Résultat : de part et d’autre de l’Atlantique, sur les pénuries de matières premières se sont greffées les difficultés à trouver de la main-d’œuvre… Ajoutons à cela les tensions géopolitiques dans les pays producteurs d’énergie, du Golfe à l’Ukraine, et la réduction de la production dans de nombreux pays (Libye, Nigeria, Angola, Canada…) et vous avez tous les ingrédients d’un cocktail explosif : une flambée des prix spectaculaire dans l’énergie, notamment du gaz naturel, dont les prix ont été multipliés par cinq en un an, mais aussi dans l’agroalimentaire, qui semble pénaliser les ménages depuis un petit moment déjà.

À la surprise de tous, l’inflation a atteint 7 % l’an dernier aux États-Unis, du jamais-vu depuis trente-neuf ans. Avec un taux de chômage de 3,9 % et un rapide retour à la croissance, le pays de l’oncle Sam a retrouvé le plein-emploi. En Europe, la dérive des prix a été de 5 %, un record de trente ans. En France, où les prix de l’énergie sont administrés – ce qui permet à l’État de faire supporter la facture notamment à EDF -, la poussée inflationniste atteint officiellement 2,8 % selon l’Insee, mais 3,2 % selon les calculs plus réels d’Eurostat. Ces données sont toujours scrutées avec attention par les banquiers centraux ; elles donnent le ton des futures orientations monétaires de la Banque centrale européenne (BCE), notamment sur des hausses des taux.

« Que les économistes se trompent, soit, poursuit Marc Touati, qui a été le premier à avertir Bercy du retour de l’inflation, l’an dernier, Mais que les banques centrales fassent fausse route, c’est qu’elles ont fait un déni de réalité ! » Qui peut comprendre que les banquiers centraux, considérés comme les gardiens du temple, n’aient pas vu venir le risque inflationniste ? Comment admettre que Christine Lagarde, présidente de la BCE, estime la hausse des prix transitoire, et donc peu inquiétante, puisque « les moteurs de l’inflation devraient perdre de leur vigueur courant 2022 », selon ses propos tenus le 14 janvier. De quoi entraîner un manque de crédibilité et faire dire à Marc Touati : « Les dirigeants politiques et monétaires européens ne sont pas à la hauteur de la situation. »

« Personne en France ne veut croire que les taux d’intérêt vont augmenter parce qu’on est drogué aux taux bas depuis plus de dix ans »

Premières victimes, les ménages. Pour la première fois depuis une trentaine d’années, leur pouvoir d’achat devrait se replier de 0,5 % cette année. Dans le panier de la ménagère, la hausse des prix est très inégalitaire. L’alimentation, dont les prix ont bondi de 23 % en un an, pèse en moyenne 10 % des dépenses des consommateurs. Mais elle peut monter à 20 % dans les foyers les plus modestes, qui n’achètent plus que l’essentiel dans les supermarchés.

Les biens énergétiques, en hausse de 10,5 % sur un an, représentent quant à eux un peu moins de 9 % des dépenses en moyenne, mais en réalité près de 20 % dans le monde rural. Pour les plus jeunes, qui n’ont jamais connu de phénomène inflationniste, le choc – psychologique et économique – est tel qu’il est difficile d’en mesurer les conséquences. Les hausses de salaire espérées ne seront peut-être pas au rendez-vous.

Quant aux retraités, à la fois consommateurs et gros épargnants, ils sont doublement perdants, leur patrimoine diminuant au fur et à mesure de la hausse de l’inflation. Et ce n’est pas le coup de pouce sur le Livret A annoncé la semaine dernière par le gouvernement qui change la donne : avec une inflation réelle de 2,8 %, le capital placé sur un Livret A désormais rémunéré à 1 % (contre 0,5 %) s’appauvrit de fait de 1,8 % par an. Sans compter que la BCE, en gonflant la masse monétaire, a créé des bulles sur les marchés boursiers, qui pourraient bien finir par exploser, comme le montrent les séances de ces derniers jours…

Dans les entreprises, on s’arrache de plus en plus les cheveux. La hausse des coûts de production est actuellement beaucoup plus forte que l’augmentation des prix à la consommation. En glissement annuel, les prix à la production ont crû de 6,3 % en novembre, ce qui veut dire que, non seulement, les entreprises rognent sur leurs marges, mais aussi qu’elles n’ont pas encore répercuté la hausse des prix à la consommation. Pourquoi ? « Parce qu’elles sont conscientes que si elles augmentent trop vite leurs prix, la consommation s’effondrera », répond Marc Touati. Seuls gagnants, les acteurs très endettés, l’inflation remboursant bon an, mal an, une partie de leur dette…

« Personne en France ne veut croire que les taux d’intérêt vont augmenter parce qu’on est drogué aux taux bas depuis plus de dix ans », poursuit Marc Touati. Mais ailleurs dans le monde, la réalité est tout autre. À Washington, la Réserve fédérale a d’ores et déjà frappé fort. Elle a décidé de relever ses taux pour enrayer l’inflation et a prévenu qu’elle le ferait par trois fois en 2022. Même la Banque du Japon plaide, elle aussi, pour la fin des politiques accommodantes.

Et pourtant, de son côté, la BCE a prévenu qu’une hausse des taux serait « très improbable » dans les prochains mois. C’est un secret de polichinelle qu’au sein du Conseil des gouverneurs de la BCE, les tensions montent entre les “faucons”, au premier rang desquels l’Allemagne incarnant l’orthodoxie monétaire, et les “colombes”, France en tête, jugées laxistes et qui se complaisent dans les taux zéro. Après la démission de Jens Weidmann, la presse allemande s’est déchaînée contre le laisser-aller de la politique monétaire européenne, tandis que Bruno Le Maire persiste à affirmer qu’il verrait bien la BCE continuer à faire tourner la planche à billets. « On peut s’interroger sur la finalité », lâche Marc Touati. De là à affirmer qu’une hausse des taux ne serait pas bienvenue avant l’élection présidentielle française, il n’y a qu’un pas…

La reprise économique de 2021 ne justifiait pas les aides massives

« L’erreur, ce n’est pas la gestion de 2020, c’est celle de 2021, de la planche à billets qui alimente l’inflation et les bulles, juge sévèrement Marc Touati. Nous sommes quelques économistes à avoir été consultés par Bercy et prévenus qu’un enfermement dans le “quoi qu’il en coûte” se paierait cher. » Autant le plan de relance de 2020 était indispensable pour éteindre l’incendie – la France a enregistré en 2020 sa plus forte baisse du PIB (- 7,9 %) depuis le début de la statistique, en 1950 -, autant la reprise économique de 2021 (+ 6,9 %) ne justifiait pas les aides massives. Le bilan est lourd : en deux ans, l’augmentation de la dette atteint 350 milliards ! La France est le pays européen où la dette par habitant a le plus fortement explosé.

Le gouvernement d’Emmanuel Macron n’a pris aucune précaution pour éviter de mener le pays au surendettement. Mais, que se passera-t-il après les élections, le jour où les ménages seront appauvris, les épargnants ruinés ? Dès l’instant où les taux remonteront, le risque d’explosion économique et sociale sera réel.

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France24 - World

Indonesia to lift palm oil ban on Monday amid global price spike

Issued on: 19/05/2022 - 14:06

NEWS WIRES

Indonesia will lift its ban on palm oil exports next week, President Joko Widodo said Thursday, relieving pressure on the global vegetable oil market after prices spiked because of the suspension and the war in Ukraine.

The archipelago nation issued the ban last month to secure supplies of the commodity, used in a range of goods from chocolate spreads to cosmetics, in the face of a domestic shortage.

"Based on the supply... of cooking oil and considering there are 17 million people in the palm oil industry -- farmers and other supporting workers -- I decided that cooking oil exports will reopen on Monday, May 23," Widodo told an online briefing.

"The government will still be monitoring everything strictly to ensure the demand will be met with affordable prices," he said.

Authorities had rigorously enforced the export ban, with the Indonesian navy seizing a tanker carrying palm oil out of the country in violation of the order earlier this month.

After the ban came into force, Widodo said supplying the country's 270 million people was the "highest priority" of his government.

But Jakarta came under pressure for further saddling prices that were already skyrocketing after Russia's invasion of agricultural powerhouse Ukraine.

Palm oil is the most widely used vegetable oil in Indonesia and, despite being the world's biggest producer, the country has been facing a cooking oil shortage for months because of poor regulation and producers reluctant to sell at home.

The shortages have in some cases forced consumers to spend hours in queues at distribution centres.

Indonesia produces about 60 percent of the world's palm oil, with one-third consumed by its domestic market. India, China, the European Union and Pakistan are among its major export customers.

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Indonesia signs deal for French Rafale warplanes, as Paris rethinks regional alliances

The Observers

In Indonesia and Libya, groups of refugees and asylum seekers call for resettlement

Indonesia's parliament passes long-awaited sexual violence bill

France24 - World

Explainer: How do France's legislative elections work?

Issued on: 11/05/2022 - 10:14

Aude MAZOUE

Close on the heels of April's presidential vote, French voters go back to the ballot box on June 12 and 19 to elect lawmakers to the National Assembly. France's legislative elections tend to pale next to the limelight-stealing race for the Élysée Palace, but with 577 distinct races to fill lower-house seats, their results are no less critical to daily life. FRANCE 24 explains the ins and outs.

French voters will elect 577 lawmakers from as many districts to sit in the lower-house National Assembly in June. The lawmakers are known as deputies and sit for five-year terms, voting for (or against) legislation in a semi-circular chamber – known colloquially as the hémicycle – inside the Bourbon Palace in central Paris. During the most recent legislature – which began in 2017 and was suspended shortly before the 2022 presidential campaign began in March – National Assembly deputies passed some 354 bills into law.

Beyond lawmaking, deputies are also tasked with monitoring government activity. They can hold cabinet ministers to account, in writing or orally, during designated question periods on Tuesdays and Wednesdays, be it with questions on local matters in the districts they represent or on national policy. They can also demand that parliamentary inquiry committees be convened to enlighten legislators on a particular issue. Recent examples include a committee convened over a scandal in private care homes and another after Corsican nationalist Yvan Colonna was fatally assaulted in prison in March.

The number of National Assembly deputies has changed over time to track with population shifts nationwide. For the purposes of the upcoming legislative elections, seats are divided by tranches of the population, known as circonscriptions or constituencies. Each is meant to represent 125,000 residents. France is currently divided into 566 legislative districts, plus the 11 more added in 2012 to provide representation for some 2.5 million French citizens resident abroad.

Still, today's legislative divisions have not necessarily kept pace with population shifts: The numbers of deputies in administrative departments that have shed residents in recent years have never been scaled back. During his first presidential campaign in 2017, Emmanuel Macron pledged to reduce the number of deputies (and senators) by one-third as a cost-cutting measure. But Macron's institutional reforms were hobbled by a series of national and international crises – the Benalla scandal, the Yellow Vest protests and Covid-19 – falling by the wayside during his first term. The campaign platform that saw Macron re-elected in April didn't put the issue back on the table.

Deputies are elected by direct universal suffrage, which means every French adult registered to vote can cast a ballot. In each district, the vote takes place in two rounds, one week apart. But if one candidate scores an absolute majority, more than 50 percent of the vote as well as 25 percent of registered voters, the individual is elected without the need for a second round. That feat is rare, however: only four deputies of the 577 elected in 2017 won office directly in the first round.

Every candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the second round. If only one candidate hits that mark, the next-highest-scoring candidate nevertheless gets promoted to the second-round duel. If no candidate manages it, the top two vote-getters advance regardless.

To stand in France's legislative elections, a candidate must be a French national aged 18 or older. But there are caveats: Courts can issue penalties to offenders that render them ineligible to run for elected office. Certain high-level public servants (prefects, magistrates, school superintendents) aren't allowed to run in the districts where they held those positions for a specific period of time. Individuals under guardianship aren't allowed to run. Since 2017, deputies aren't allowed to combine that job with other elected offices such as mayor or the presidency or vice-presidency of a region, department, or grouping of towns or cities; they can stand as candidates, but must decide which mandate to keep and which to quit once elected.

Having any connection to a particular district isn't required before running to represent it, and a candidate doesn't have to establish residency. "Deputies are invested with a national mandate. Although elected in one constituency, each deputy represents the nation as a whole," the National Assembly website states. How such "parachuted in" candidates play with the voters they'll need to persuade to get elected is another matter.

Although political parties begin their behind-the-scenes negotiations well before – with horse-trading rife as they seek out potential alliances – the window for filing candidacies only opens on May 16. The final deadline is May 20 at 6pm sharp. For the second round, the window for finalists to officially throw their hats in the ring is June 13-14.

The legislative campaign officially begins on May 30. Campaign posters appear, pasted in specially designated locations in every city, town and village across the country. The campaign also kicks off on radio and television for the parties taking part.

Three days after the second round, the freshly elected Assembly takes office. For the next slate of lawmakers – to be known as the 16th Legislature of the Fifth French Republic – it begins on June 22. On June 28, the lawmakers elect the chamber's president by secret ballot. The political group slated to sit in the house will be officially announced that same day. Finally, the rosters of the National Assembly's eight permanent committees (Foreign Affairs, Economic Affairs, National Defence, etc.) are composed the following day.

Any deputy elected can decide to join the political group of his or her choice. To form an official parliamentary group, the threshold is 15 deputies (down from 20 before 2009). In general, groups are formed according to lawmakers' political allegiances. But it does happen that deputies from multiple parties band together to form a parliamentary group to meet that golden threshold.

The stakes are indeed high, politically and financially. Having a group is a prerequisite to bringing any real influence to bear on the chamber's debates or the workings of the Assembly. In practical terms, a parliamentary group is allocated more speaking time to query government ministers during question periods. It can also request that a session be suspended. Financially speaking, only parliamentary groups receive Assembly funding to cover their expenses, allowing them to take on parliamentary staff. And those groups alone enjoy access to facilities like parliamentary offices and conference rooms.

>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

Higher thresholds open doors to yet more coveted privileges, which are generally only accessible to France's major political parties. Some 58 deputies are required to issue a no-confidence motion, which launches a debate and entails a vote. Sixty deputies from one party are needed to refer a law to the Constitutional Council to rule on whether it complies with France's fundamental principles. Meanwhile, a full 185 deputies are required to request the holding of a shared-initiative referendum. But before any such referendum can be held, the proposal must first garner the signatures of 4 million French voters.

Simply put, "cohabitation" is a power-sharing scenario wherein France's president and prime minister hail from different sides of the political fence. It occurs when, after legislative elections, the National Assembly is dominated by a party other than the president's own party.

Cohabitation has happened three times in France's modern political era since 1958, including twice under Socialist president François Mitterrand, with conservative prime ministers Jacques Chirac and Édouard Balladur serving from 1986 to 1988 and 1993 to 1995, respectively. The most recent period of cohabitation dates back 20 years. In 1997, Chirac, by then president, unwisely dissolved parliament thinking he could bolster his majority with fresh legislative elections; he was wrong. The left won a majority and Socialist Lionel Jospin served as prime minister for five years, until 2002.

>> Explainer: What does a French president do?

During periods of cohabitation, the president is obliged to name a prime minister from the new lower-house majority. The head of state and head of government must "coexist" to run the country. The situation is disadvantageous to a president, who loses decision-making power over domestic matters as the prime minister's majority in parliament hews to its own legislative agenda. The president has to share prerogatives with the prime minister and cannot compel the latter to resign. A president does, however, maintain the power to dissolve parliament and trigger new legislative elections (for better or worse – see Chirac, above). 

Since 2002, after reforms that rejigged the electoral calendar and shortened presidential terms to parallel legislators' own five years in office, France's legislative elections have been scheduled to follow shortly after presidential elections. The move has naturally made cohabitation less likely since a population who just weeks prior voted to choose a new president has generally given the freshly elected leader the legislative wherewithal to make good on those winning campaign pledges.

But while less likely, cohabitation isn't impossible. And so the suspense remains ahead of voting on June 12 and 19. Stay tuned.

This article has been translated and adapted from the original in French.

French legislative elections © FRANCE 24

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Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

Valeurs Actuelles

« Bâtir la France de demain » : Valeurs actuelles organise une grande soirée de levée de fonds pour des associations

Ce sont des associations qui œuvrent pour le bien commun, les racines chrétiennes de la France, la pro-motion de la vie, du savoir, ou tout simplement la préservation du beau. À l’aube d’une crise économique qui succède à une crise sanitaire, elles incarnent l’espérance de demain. Celle qui repose sur une jeunesse enthousiaste. Parmi elles, neuf associations méritent un coup de projecteur : Arcade, Les Éveilleurs, la Fondation pour l’école, l’Institut de formation politique, Lejeune Académie, Œuvre salésienne, SOS Chrétiens d’Orient, SOS Calvaires et Stop au porno. Leur combat est aussi le nôtre.

Valeurs actuelles a choisi de les soutenir non seulement dans nos colonnes, mais aussi lors d’une grande soirée de levée de fonds organisée au Grand Rex le 30 mai. Une manière de mettre en lumière ceux qui restent trop souvent dans l’ombre – ou qui sont attaqués pour leur engagement qui serait trop marqué – et ainsi de leur donner une vraie visibilité. La plupart de ces associations ne sont pas connues du grand public et peinent à trouver une place au milieu des grandes fondations qui bénéficient, elles, d’une oreille attentive des médias ou des politiques de tous bords. Ces neuf associations sont porteuses de projets que l’État ne finance pas ou peu, en dépit du statut associatif loi 1901 qui leur confère un rôle d’utilité publique permettant de défiscaliser les dons à hauteur de 66 %.

Le principe de la soirée est le même que celui de la Nuit du bien commun. Les associations sélectionnées viennent présenter leur activité, dans un ordre de passage tiré au sort. Et livrent un projet concret (lire leurs descriptions pages suivantes) qui n’a pas trouvé suffisamment de sources de financement. Les enchères peuvent ensuite débuter, chaque personne du public (sur place ou connectée sur le site Internet nosvaleurs.org) étant invitée à s’engager sur un montant précis. L’objectif est d’accompagner la réalisation d’un projet et au-delà, de bâtir une communauté de donateurs.

Les Éveilleurs, partenaire de nos événements

L’expérience montre que nos lecteurs sont prêts à s’impliquer. Depuis plusieurs années, Valeurs actuelles s’est rapproché de l’association versaillaise Les Éveilleurs, créée en 2015 par trois jeunes, les frères Sévillia – Benoît, avocat, et Nicolas, secrétaire général de la Fondation Jérôme-Lejeune -, et Pierre Nicolas, consultant. D’abord à travers des soirées débats et des conférences à Versailles, au palais des congrès ou au Théâtre Montansier, où ont été reçus des politiques, François-Xavier Bellamy, Philippe de Villiers, Éric Zemmour… et des journalistes, Michel De Jaeghere et Mathieu Bock-Côté, Jean Sévillia, Natacha Polony et Élisabeth Lévy. Sans oublier Jean-Pax Méfret venu donner un concert en septembre 2021 à Versailles dans une ambiance plus que festive. À chaque évènement, les salles sont combles.

Mettre en lumière les associations porteuses de projets que l’État ne finance pas ou peu

Si bien qu’en 2019, Les Éveilleurs et Valeurs actuelles choisissent d’organiser une soirée à Paris, au Cirque d’Hiver, “Dialogue sur l’Europe” avec Michel Houellebecq, François-Xavier Bellamy, Jacques Attali, Éric Zemmour, Bruno Le Maire, et Philippe de Villiers. Un succès retentissant, qui fait naître une mobilisation massive du public. Après deux années marquées par le Covid, Valeurs actuelles et Les Éveilleurs sont revenus en organisant un grand débat au Palais des sports le 22 mars autour de Valérie Pécresse, Marion Maréchal, Éric Zemmour, Éric Ciotti, Marlène Schiappa et Jordan Bardella. Une soirée à laquelle a participé l’humoriste Gaspard Proust et qui a donné un éclairage inédit sur la droite conservatrice. Sans oublier un premier débat en province, organisé le 11 mars à Lyon et qui a connu un immense succès. D’autres seront organisés dans les prochains mois. À chaque évènement, Valeurs actuelles apporte son réseau et ses moyens, et Les Éveilleurs ses bénévoles et l’ardeur de sa jeunesse.

Cet enthousiasme explique sans doute que des gens de conviction s’investissent de façon concrète dans les causes qu’ils soutiennent. Au-delà de l’engagement pour des idées se niche une autre bonne nouvelle : la générosité. Qualité qui illustre, contrairement à ce que veut faire croire la gauche caviar qui a trop souvent le cœur “à gauche” mais le portefeuille “à droite”, qu’on est parfaitement capable de financer les causes que l’on défend. Et que ces valeurs ne sont pas celles d’un passé nostalgique mais qu’elles donnent foi en l’avenir.

nosvaleurs.org

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Disparition de Françoise Rudetzki

Hommage Elle avait créé SOS Attentats, association de défense des victimes d’actes de terrorisme, en décembre 1985, blessée elle-même lors de l’attentat au restaurant le Grand Véfour, à Paris, en 1983. Dès 1986, elle obtient la création du fonds de garantie des victimes d’actes de terrorisme. Françoise Rudetzki est décédée dans la nuit de mardi à mercredi à Paris, à l’âge de 73 ans. On l’avait aperçue dans la salle du procès des attentats du 13 novembre 2015. Autrice d’une mission de réflexion qui a abouti à la création du Centre national de ressources et de résilience en 2019, elle avait publié Après l’attentat (Calmann-Lévy, 2016). Le 11 mars, elle était l’une des figures emblématiques de la cérémonie présidée par Emmanuel Macron au Grand Trianon de Versailles lors de la Journée européenne d’hommage aux victimes du terrorisme. N. D.

France24 - World

Ukrainian refugees in Italy housed in properties seized from mafia

Issued on: 19/05/2022 - 09:16

Natalia MENDOZA Natalia MENDOZA

More than 116,000 Ukrainian refugees have arrived in Italy since Ukraine was invaded by Russia in late February. To house them, Italian authorities have started to use properties seized from the mafia. Our correspondent in Italy, Natalia Mendoza, brings us the story.

Italy already had the second largest Ukrainian population in Europe before the war began. Now tens of thousands of Ukrainian refugees have arrived.

One of these is Tetiana, who fled the town of Bucha, 30 kilometres north of Kyiv, with her four children and her mother. “The fighting was intense.  When the bombing started in our area, we would constantly hear missiles over our heads,” she says. 

Now Tetiana and her family live in Rescaldina, north of Milan, in this flat seized from the ‘Ndrangheta, the Calabrian mafia. 

It is one of 3,250 properties seized from organised crime groups in Lombardy, of which 662 have been made available to Ukrainian refugees so far.

The mayor of Rescaldina, Gilles Ielo, explains, “We’re waiting for the administration to give us the list of people who will be housed here. We are finishing the last touches, because this home has just been renovated."

The Italian state is currently in possession of nearly 40,000 properties that used to be in the hands of the mafia. It's a property portfolio worth more than 300 million euros, managed by a national agency administering the assets seized or confiscated from organised crime.

“We selected the homes that could be used immediately,” says Bruno Corda, the agency's director.  

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Was Ukraine's Zelensky honoured by Poland with a stamp?

Hour by hour

Live: Life sentence requested for Russian soldier in Ukraine war crimes trial

The France 24 Interview

'Don't trust Putin,' says Ukraine's ex-president Poroshenko after Azovstal evacuation

L'Humanité

Plainte pour acte de barbarie

Bavure policière Mahedine Tazamoucht, Essonien de 19 ans, affirme avoir été maltraité dans la nuit du 9 au 10 mai, au commissariat de Juvisy-sur-Orge (Essonne). Le jeune électricien a déposé une plainte à l’Inspection générale de la police nationale pour « actes de torture et de barbarie ». En garde à vue, il accuse 6 policiers de l’avoir tabassé et roué de coups. Sur le plateau de RMC, le 17 mai, le visage tuméfié, il a garanti avoir reçu « une quarantaine de coups au visage pendant vingt minutes » et subi des propos racistes : « Sale Arabe ! » L’affaire a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Pour l’ex-patron du Raid, Bruno Pomart, « c’est un fait qui arrive souvent avec ce type d’individu »(sic). Le parquet judiciaire d’Évry-Courcouronnes a indiqué qu’une enquête préliminaire est en cours pour « éclairer les faits ». K. S.

France24 - World

In pictures: Hollywood legend Tom Cruise and Russian dissident Serebrennikov share Cannes red carpet

Issued on: 18/05/2022 - 20:39Modified: 18/05/2022 - 22:11

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The Cannes red carpet returns in all its glamour as the biggest stars in the world head to the French Riviera, where the 75th edition of the world-famous film festival is taking place. Hollywood heavyweight Tom Cruise and Russian dissident Kirill Serebrennikov shared the red carpet for a first day of competition combining politics and glamour.

Valeurs Actuelles

Comment Orange a fait de l’atout LGBT+ un totem de l’égalité professionnelle

« Alliée, allié : tu l’es ou tu l’es pas ? » Ce 17 mai, les salariés d’Orange sont invités à un temps de décryptage de 16 heures à 17 heures pour en savoir plus sur les « alliés, les enjeux de l’inclusion et le bien vivre ensemble ». Pour bien se préparer à ce temps d’échange en distanciel « sans tabou et tout connaître sur le sujet », les personnes intéressées peuvent télécharger le guide LGBT+. Un document de 60 pages, pas moins, réalisé par la directrice de la Diversité du groupe qui souligne dans son édito que ce document a pour but « d’intégrer les sujets de l’orientation sexuelle et de l’identité du genre aux enjeux de la diversité de l’entreprise ». Un guide qui n’aurait « pas été possible sans l’association LGBT+ d’Orange Mobilisnoo » et dans lequel on trouve les réponses aux questions qu’un salarié peut se poser « si un collègue fait un coming out », « se fait outer » ou comment « Orange prend en compte la parentalité LGBT+ » ou encore « comment recruter et intégrer un salarié transgenre ou en cours de transition de genre ».

En matière de recrutement, Orange annonce la couleur. Sur le site orange.job, on découvre « Candidates et Candidats LGBT+, bienvenue chez Orange ». Le site renvoie à la page mobilisnoo.org avec des témoignages publiés à l’occasion de la journée internationale de la visibilité transgenre le 31 mars. « Une journée destinée à célébrer les personnes transgenres et à faire prendre conscience de la discrimination qu’elles subissent dans le monde entier ». Parmi les témoignages, celui d’Hélène, ingénieur chez Orange Innovation à Meylan en Isère. Elle indique travailler dans un « environnement très masculin » et jusqu’au 18 novembre 2019, elle était « vue socialement comme un garçon ». Quelques jours avant cette date, lors d’une réunion avec son équipe d’une vingtaine de personnes, sa supérieure lui a laissé un temps de parole pendant lequel elle a fait « son coming out de femme transgenre ». Un moment « très fort, très émouvant » qui se termine par des applaudissements. Pour Hélène, sa cause mérite d’être défendue, les personnes transgenres ont besoin de visibilité « pas individuellement » mais « collectivement, la transidentité a besoin d’être visible ».

La recette du woke à l’Orange

Un besoin de visibilité qui explique sans doute cette autre initiative de la direction de la Diversité d’Orange qui, en février, a envoyé à l’ensemble des collaborateurs du groupe un « fil info spécial » dans lequel l’Autre Cercle, association partenaire d’Orange de référence « pour l’inclusion des gays, lesbiennes et transgenres », les invitait à participer à un baromètre pour mesurer la situation des personnes LGBT+ au travail. Dans ce fil info, les salariés qui disposent d’un peu de temps libre sont également invités à se former à « la lutte contre le sexisme » (30 minutes) ou à obtenir un « visa égalité professionnelle, à travers trois volets, les enjeux, les stéréotypes et le sexisme » (45 minutes). Le tout accompagné d’un autre guide sur le « harcèlement, sexisme et violence » qui apporte des « réponses concrètes pour comprendre et agir ». Si cela ne suffit pas, il est encore possible de retrouver le « kit de com ». Dans une vidéo tirée du module obligatoire sur l’égalité professionnelle et les stéréotypes, on apprend par le sociologue Éric Macé que « chacun est défini en termes de masculin ou de féminin, mais que cette différence sert à faire des hiérarchies, des formes d’organisation sociale inégalitaires ». Et le sociologue de comparer deux publicités ; dans la première un homme et dans la seconde, une femme. Pour le sociologue, la masculinité est « d’être entrepreneur, dans la compétition, la prise de risque,… » alors que « la féminité, c’est tourné vers l’intérieur, le domestique, la charge le poids, la poupée de chiffon, passive, en attente… ». Des choses « politiquement très problématiques », conclut le sociologue. La déconstruction du genre déguisée en visa pour l’égalité professionnelle. Ou la recette du woke à l’Orange.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

LGBTQ+ in Qatar: 'Waking up in fear every day is exhausting'

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Fifa has said it will cancel the World Cup 2022 contracts of any hotel in Qatar that does not allow same-sex couples to stay. And the Qatari government has assured LGBTQ+ visitors that they will be welcome at the tournament.

But Dr Nasser Mohamed felt that for his own safety he had no other choice but to seek asylum in the US.

He spoke to the BBC about why LGBT Qataris are still struggling for even the most basic of rights in the Gulf state.

France24 - Monde

Guerre en Ukraine : "Zelensky a le don de mettre les Européens devant leurs responsabilités"

Publié le : 19/05/2022 - 12:18

Pauline PACCARD Suivre

Les journalistes Régis Genté Stéphane Siohan, respectivement correspondants à Tbilissi et à Kiev, cosignent le livre "Zelensky : dans la tête d'un héros" qui narre l'improbable destin du président ukrainien. Une formidable biographie de celui que rien ne destinait à devenir un chef de guerre.

LE FIL DU 17 MAI

Volodymyr Zelensky s'exprime en direct au Festival de Cannes

PORTRAIT

Volodymyr Zelensky, d'humoriste à chef de guerre de l'Ukraine

UKRAINE

Ukraine : le comédien Volodymyr Zelensky largement élu président

L'Humanité

Éducation. Aura-t-on assez de profs à la rentrée prochaine ?

Éditorial

Laurent Mouloud

Par Laurent Mouloud

Aura-t-on assez de professeurs à la rentrée prochaine ? La réponse est non. Et depuis dix jours, les résultats des concours de recrutement d’enseignants témoignent de l’ampleur du désastre. En mathématiques, 816 candidats « admissibles » pour 1 035 postes à pourvoir. En lettres, 720 pour 755 postes. En allemand, 83 pour 215… Dans toutes les matières, le même recul vertigineux s’observe, avant même l’écrémage des épreuves d’admission en juin, qui ne fera qu’amplifier la saignée. Le ministère tente de faire illusion. Ce trou d’air était prévu, se défend-il. Et ne serait qu’une conséquence de la nouvelle réforme du recrutement avec un concours en master 2 (et non plus en master 1), appauvrissant mécaniquement le vivier de candidats. De nouveaux postes auraient donc été programmés pour 2022, en sachant, discrètement, qu’ils ne seront pas tous pourvus ? On n’ose y croire…

N’en déplaise au gouvernement, cette crise du recrutement n’a rien d’un phénomène conjoncturel, mais dit tout du saccage de la profession opéré depuis cinq ans par Jean-Michel Blanquer. Un cocktail de mesures délétères qui désespère les vocations. Déjà sous-payée par rapport à leurs homologues européens, la moitié des professeurs n’a obtenu aucune revalorisation. Et celle lâchée pour les débutants s’apparente à un cache-misère : auréolés de leur bac + 5, ils entrent dans le métier avec un salaire égal à 1,1 fois le Smic ! À cela s’ajoutent la baisse constante – et démotivante – du nombre de postes ouverts au concours et une réforme de la formation initiale qui repousse d’un an l’espoir d’une rémunération. Difficile de faire plus rebutant.

Mais ne soyons pas naïfs. Cette politique s’inscrit dans un processus délibéré et patient de casse de la fonction publique. Avec notamment le développement des recrutements hors statut : en dix ans, la part des contractuels est passée de 8 % à 14 % parmi les professeurs du secondaire. En arrière-plan ? Faire entrer la sacro-sainte logique concurrentielle dans la gestion des enseignants, que les néolibéraux rêvent en exécutants flexibles et dociles de « bonnes pratiques » pédagogiques prémâchées. Une dérive ordolibérale de l’école dont les aspirants fonctionnaires font les frais. Et que la macronie voudrait bien prolonger cinq ans…

Éducation nationaleprofesseurs
Valeurs Actuelles

Stagflation : cette menace qui devient réalité

Stagflation… le mot est aujourd’hui sur toutes les lèvres. Trois syllabes, mélange de stagnation et d’inflation, et surtout une horreur économique aux multiples conséquences (chômage de masse, faillites… ) qui nous ramène dans les années 1960 au Royaume-Uni, où ce mot a été inventé, et dans les années 1970 en France, après le premier choc pétrolier (lire l’encadré). Sa définition ? Une faible croissance associée à une forte hausse des prix, constatée de manière durable, au moins sur plusieurs trimestres… Pour certains économistes, cela doit également s’accompagner d’un taux de chômage élevé alors que, dans une logique purement keynésienne, seul un niveau d’emploi important, et donc des salaires conséquents, se traduit par une hausse des prix.

C’est à peu de chose près la situation que connaît la France actuellement (au chômage près, même si son taux en France reste toujours supérieur à la moyenne européenne). Sans doute est-il encore (un peu) trop tôt pour parler de stagflation dans notre pays, mais il semblerait bien que nous nous dirigions droit dessus ; et de manière sévère, car la récente crise sanitaire a amplifié, de manière indolore avec l’aide et la bienveillance des banques centrales, dont celle de la Banque centrale européenne (BCE), les faiblesses de notre économie. Or, il est bien connu que « c’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus », résume fort justement Warren Buffett. D’autres pays européens, comme l’Allemagne, seraient dans une configuration un peu plus dégradée.

Une chose est sûre : le jugement du gouvernement sur une inflation temporaire est erroné.

Mais revenons aux fondamentaux économiques français. Le problème, c’est qu’au premier trimestre, on ne peut même pas évoquer une faible hausse de notre richesse nationale ; il faut au contraire parler de croissance nulle, comme l’a constaté l’Insee dans sa dernière note de conjoncture, avec des détails particulièrement inquiétants. La consommation des ménages a ainsi reculé de 1,3 % après une hausse de 0,6 %, la production totale ralentit et l’investissement est faible. Certains économistes apparaissent bien plus sombres : « En réalité, le PIB baisse de 0,05 % et les indicateurs avancés montrent l’effondrement de la confiance des ménages et une baisse de la consommation pour le prochain trimestre, constate Marc Touati, président du cabinet ACDEFI. Or, deux trimestres consécutifs de baisse du PIB, ce n ‘est plus une stagnation, mais une récession. » Christopher Dembik, directeur de la recherche du groupe Saxo Bank, acquiesce : « Les derniers indicateurs français, produit intérieur brut et production industrielle, montrent un brutal ralentissement économique. Une chose est sûre : le jugement du gouvernement sur une inflation temporaire est erroné. »

Le mois d’avril s’est terminé sur une hausse des prix de 4,8 % (sur un an glissant), après 4,5 % le mois précédent. Cela dit, pour comparer l’évolution des prix en France avec celle enregistrée dans les autres pays de l’Union européenne, il conviendrait plutôt de prendre l’indice des prix à la consommation harmonisé, et là, la comparaison est encore moins flatteuse pour notre pays, car la hausse des prix est un peu plus importante : 5,4 %. Quoi qu’il en soit, si nos voisins européens ont une meilleure croissance (la richesse produite dans la zone euro a progressé de 0,2 % au premier trimestre), leur inflation est bien plus forte : + 7,5 % en mars.

“La guerre en Ukraine a bon dos”

Reconnaissons que notre pays s’en sort un peu mieux que les autres de la zone euro, grâce à l’action du gouvernement de Jean Castex, qui a mis en place le (coûteux) bouclier tarifaire (qui va peser d’autant dans les comptes publics) et qui a limité de fait la hausse des prix énergétiques pour les consommateurs. Face à de nombreuses menaces géopolitiques, les ménages ont également décidé de limiter leur consommation.

Inflation et croissance nulle… Ces deux phénomènes sont intimement liés comme nous l’avons évoqué à maintes reprises dans ces colonnes ; ils trouvent leur origine dans le conflit russo-ukrainien, lequel a eu pour conséquence une hausse des prix de l’énergie (+ 26,6 % en un an) et de l’alimentation (+ 6,6 % pour les produits frais). « La guerre en Ukraine a bon dos ; cela fait des mois que je prévenais du risque inflationniste et on me riait au nez », se souvient Marc Touati. Il rappelle que la hausse des prix a démarré dès 2021 : « L’erreur mondiale a été de continuer à faire tourner les planches à billets en 2021 alors que la pandémie refluait et d’augmenter la dette publique, en France comme ailleurs : cette gabegie a mené à ce que le piège se referme maintenant. »

Mais l’inflation s’explique également par les nombreuses perturbations du commerce international, qui n’est toujours pas revenu à son niveau d’avant-crise : « Le manque de conteneurs ne sera pas résorbé avant 2023 ; quant à la politique zéro Covid en Chine, l’impact économique sera important. Il faudra donc s’habituer à des niveaux élevés d’inflation ces prochaines années », explique Christopher Dembik, pour qui le risque de stagflation est bel et bien réel.

Si ce phénomène devait se concrétiser, les conséquences seraient alors terribles pour l’économie et notamment en France. Certes, d’un côté, les grandes entreprises internationales sont parfaitement capables d’encaisser les différentes hausses de coûts (dont celui de l’énergie) et d’ajuster leurs charges pour limiter les effets sur leurs comptes (et leurs cours de Bourse). Mais ce n’est pas du tout le cas des ETI et des PME : un quart d’entre elles pourraient être laminées par l’existence d’une inflation élevée persistante.

“Un petit jeu dangereux avec l’extrême gauche”

« Dans ces entreprises, les managements n’ont jamais connu de tels niveaux d’inflation », constate Christopher Dembik. Ce qui pourrait être problématique pour les solutions à mettre en œuvre. Particulièrement touchés, les sous-traitants du secteur automobile : ces entreprises seront de plus en plus confrontées à la rareté des matières premières, aux hausses de salaires et surtout à la pression constante de leurs clients pour diminuer leurs marges.

Des conséquences sont aussi à craindre chez les consommateurs et notamment chez les 15 à 20 % les plus vulnérables. Ce seront les premiers à subir la poursuite de la hausse de la facture énergétique. Avec une vraie crainte d’appauvrissement chez ceux qui n’auront pas pu obtenir de hausses salariales et qui, dès lors, verront leur pouvoir d’achat continuer à péricliter. De leur côté, les épargnants ne sont pas plus préservés. Avec le retour de l’inflation, ils perdent de l’argent sur les produits financiers à taux fixe tandis que bon nombre ont aussi délaissé les marchés actions.

La situation devrait encore se compliquer davantage, car la BCE a annoncé qu’en réponse à l’inflation, elle allait augmenter ses taux, en juillet et en septembre. En fait, pour beaucoup d’économistes, elle devrait agir en 2022 et 2023. Déjà, l’OAT à 10 ans, qui sert de référence, est passée de 0 à 1,5 % en quelques mois, ce qui est très mauvais pour les finances françaises : une hausse d’un point augmente la dette publique de 39 milliards d’euros en dix ans.

Les taux ne vont pas s’arrêter là, ils peuvent monter jusqu’à 2-2,5 % et cela peut même aller très vite

« Les taux ne vont pas s’arrêter là, ils peuvent monter jusqu’à 2-2,5 % et cela peut même aller très vite, anticipe le président du cabinet ACDEFI. Regardez ce qui se passe aux États-Unis où les taux à long terme sont déjà passés à 3 %. » Mais bon nombre de professionnels redoutent également que ce ne soit qu’un coup d’épée dans l’eau, car le geste de la BCE – elle a tardé à reconnaître que l’inflation n’allait pas disparaître du jour au lendemain – sera moindre que celui de la Réserve fédérale américaine.

« On entre dans une spirale très dangereuse, poursuit Marc Touati. L’inflation casse le pouvoir d’achat et les banques centrales ne peuvent plus faire tourner la planche à billets. Les taux montent, ce qui limite le crédit, donc l’investissement et l’activité économique patine… »

Voilà les vrais risques de la stagflation en France : une inflation toujours aussi forte, une croissance nulle, voire une récession accompagnée d’un taux de chômage important et à des taux d’intérêt élevés. Autant dire un cocktail explosif. Et cerise sur le gâteau, un risque politique typiquement français lié aux législatives. « La montée de l’extrême gauche est son alliance avec le PS sont particulièrement dangereux, explique Marc Touati. Si Mélenchon gagne aux législatives, les taux s’envoleront à 7 %, voire atteindront 10 % ! »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

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By Elian Peltier and Mady Camara

DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

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Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

“Why not us?” he said.

Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

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BBC

Meet Gleb and Ukraine’s youth orchestra in exile in Slovenia

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A large group of talented young musicians and their families have been evacuated out of Ukraine into Slovenia.

Here, the older ones have formed a new youth orchestra in exile, under the direction of Slovenia's top female conductor. The younger children are coming together to perform for the Slovenian president.

Together they hope to be musical ambassadors for Ukraine.

The BBC's Caroline Hawley met 10-year-old Gleb, who fled eastern Ukraine with his recorder.

Producer: Orsi Szoboszlay

Camera/editor: Duncan Stone

Valeurs Actuelles

Twitter : Elon Musk suspend son offre d’achat, l’action s’effondre

La vie de Twitter n’est définitivement pas un long fleuve tranquille. Vendredi 13 mai, le milliardaire Elon Musk a annoncé avoir suspendu l’opération de rachat du réseau social, qu’il avait engagée il y a quelques semaines. Le patron de Tesla et de Space X, qui ambitionne de grandement améliorer la liberté d’expression sur Twitter, a expliqué être en attente d’informations fiables, de la part de l’actuelle direction du réseau, quant à la proportion de faux comptes.

« L’acquisition de Twitter est suspendue de manière temporaire dans l’attente de détails sur le fait que les spams et les faux comptes représentent bien moins de 5 % du nombre d’utilisateurs », a écrit Elon Musk directement sur Twitter, où il est suivi par près de 93 millions d’abonnés. Dans la foulée d’une telle annonce, l’action du groupe – coté au New York Stock Exchange – s’est effondrée, perdant plus de 20% en quelques minutes.

Fin avril dernier, le conseil d’administration du réseau social californien avait accepté, à la surprise générale, l’offre de rachat du milliardaire libertarien. En échange des 44 milliards de dollars qu’il comptait débourser, Elon Musk avait annoncé vouloir modifier plusieurs paramètres sur la plateforme. Il souhaitait notamment mettre fin au spam, identifier tous les utilisateurs au moyen de leurs papiers d’identité, renforcer la transparence en mettant en libre accès l’architecture du site, ou encore permettre aux utilisateurs de modifier leurs tweets après publication.

Elon Musk avait également annoncé vouloir renforcer la liberté d’expression sur Twitter, et s’était dit prêt à réintégrer Donald Trump – une offre que ce dernier a par ailleurs refusée, ayant lancé son propre réseau social.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Égalité salariale pour les footballeuses américaines : "L'égalité, c'est la vraie libération"

Publié le : 19/05/2022 - 06:46

Hélène FRADE

À la une de la presse, ce jeudi 19 mai, la menace de la Turquie de bloquer l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan. La hausse spectaculaire des prix en Europe, en particulier au Royaume-Uni, où le chef de la police dit craindre une hausse de la criminalité. Et l’accord conclu par la Fédération de football des États-Unis pour assurer l’égalité des primes entre les équipes nationales féminine et masculine.

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À la une de la presse, la menace de la Turquie de bloquer l’adhésion à l'Otan de la Suède et de la Finlande.

"Notre seule attente vis-à-vis de nos alliés de l'Otan est qu'ils fassent preuve de (solidarité envers) la Turquie (pour) protéger ses frontières et renforcer sa sécurité", a justifié Recep Tayip Erdogan. Le président turc, cité par Hürryiet, entend peser de tout son poids dans les discussions sur l’entrée des deux pays nordiques, dont l'adhésion requiert l'unanimité des 30 pays de l’Otan, dont la Turquie est membre depuis 1952. Daily Sabah justifie la position de Recep Tayip Erdogan par le soutien de la Finlande et de la Suède aux Kurdes du PKK et à la confrérie Gülen, accusée d’être derrière la tentative de coup d’État de 2016, mais aussi en raison des pressions qu’elles ont exercées pour imposer un embargo sur les livraisons d’armes à la Turquie, après l’intervention turque en Syrie. Le journal suisse Le Temps évoque, lui, une tentative du président turc de "marchander" son soutien, y compris auprès des États-Unis, qui refusent de lui livrer des avions F-35 à cause de la décision d’Ankara d’acheter des missiles de fabrication russe.

La presse européenne s’inquiète de l’envolée des prix et de ses répercussions sur le pouvoir d’achat. Plus 4,8 % d’inflation en moyenne sur un an en France : Le Parisien relève que cette hausse des prix n’a pas le même impact pour tous les Français, les plus touchés étant les classes moyennes, les habitants des zones rurales et les plus âgés. Au Royaume-Uni, où l’inflation a bondi de 9 % sur un an, le chef de la police prévient que cette hausse spectaculaire du coût de la vie risque d’être associée à "une augmentation de la criminalité" et recommande à ses agents de faire preuve de "discernement" lorsqu'ils auront à à "poursuivre des individus amenés à voler pour pouvoir manger". Se défendant dans The Guardian de demander l’amnistie pour les personnes ayant commis des "crimes de pauvreté", ou de vouloir "donner carte blanche aux auteurs de vol à l'étalage", Andy Cook conseille à ses policiers d’appliquer la loi "de la meilleure façon possible".

Guardian front page, Thursday 19 May 2022: Police chief warns of surge in crime as cost of living crisis fuels poverty pic.twitter.com/yt3xHqO3MJ

May 18, 2022

En attendant, les critiques s'accumulent face à l'action jugée insuffisante du gouvernement, pour lutter contre la hausse des prix. À voir avec un dessin de Peter Brookes, pour The Times, qui montre Boris Johnson s’alarmant de ce que 9 %, 3c’est trop proche de 103 - comme le 10, Downing Street, la résidence du Premier ministre britannique.

Peter Brookes on #BorisJohnson #inflation #CostOfLivingCrisis – political cartoon gallery in London https://t.co/dePcTdnXF6 pic.twitter.com/fPwgrvqShC

May 18, 2022

À la une, également, l’annonce, mercredi 18 mai, de la Fédération de football des États-Unis qui dit avoir trouvé un accord pour assurer l’égalité des primes entre les équipes nationales féminine et masculine.

In a historic accomplishment, U.S. Soccer, @USMNT and @USWNT have come together to agree to new collective bargaining agreements that will run through 2028 and achieve true equal pay – including equalization of World Cup prize money.

May 18, 2022

The Wall Street Journal parle d’un accord "historique", conclu après "des années de pressions juridiques sur la Fédération américaine". Un combat mené par les membres de son équipe féminine, quadruple championne du monde, notamment par la star à la chevelure colorée, Megan Rapinoe. "Il a fallu une révolution, mais l’équipe de football féminine des États-Unis a eu ce qu’elle méritait", salue The Washington Post. "L'argent c'est le respect. Pendant trop longtemps, les footballeuses américaines ont reçu une paie leur signifiant qu'elles étaient des marchandises à bas prix et que leurs médailles d'or étaient bon marché". "Les membres de l'équipe nationale féminine des États-Unis seront enfin appréciées, à juste titre, comme les trésors nationaux qu'elles sont", se réjouit le journal, qui estime que "la partie la plus radicale (des nouveaux contrats) établis par la Fédération américaine n'est peut-être pas la question des salaires mais sa clause sur la garde des enfants pour les équipes féminines ET masculines". "Le contrat est chouette mais c’est son principe, à savoir l’égalité, qui est la vraie libération", conclut le journal.

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La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?

Adhésion à l'Otan : la Finlande et la Suède prêtes à un tournant majeur

Football : les Américaines remportent la bataille de l'égalité salariale

L'Humanité

Crise de la faim, vers une répétition de 2008 ?

Décryptage

Climat Les sécheresses frappent, les prix montent, certains pays exportateurs ferment leurs frontières… Autant d’éléments qui rappellent l’épisode dramatique de 2008, qui avait conduit aux émeutes de la faim. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Marie-Noëlle Bertrand

En 2008, des émeutes de la faim éclataient un peu partout dans le monde. Sous l’effet combiné d’une sécheresse au long cours en Australie et de la spéculation alimentaire, la hausse des prix des céréales atteignait un niveau tel qu’une partie de la population urbaine mondiale n’était plus en mesure de s’acheter à manger. La crise n’a réellement pris fin qu’en 2013, déclenchant sur son passage les printemps arabes de 2011. Alors que les prix flambent à nouveau et que l’Inde annonce stopper immédiatement ses exportations de blé, est-on en passe de vivre un nouvel épisode du même type ?

Faim dans le monde, où en est-on ?

Publié le 4 mai, le rapport mondial sur la crise alimentaire du World Food Program, plus gros consortium d’acteurs du développement, incluant le Programme d’aide alimentaire de l’ONU (PAM), met en lumière une crise de la faim en passe d’atteindre des sommets. Près de 193 millions de personnes souffrent de la faim de manière aiguë, estiment les organisations. « C’est 40 millions de personnes de plus qu’en 2020 », précise Guillaume Compain, chargé de campagne agriculture et sécurité alimentaire pour Oxfam France. Début avril, l’ONG et dix autres pointaient le cas spécifique de l’Afrique de l’Ouest, où 27 millions de personnes souffrent de la faim de façon aiguë. En Afrique de l’Est, l’ONU estime que 20 millions de personnes au moins font face à un risque de famine cette année.

Les pays fortement dépendants des céréales ukrainiennes ou russes subissent, eux, une inflation des prix qui met en péril l’accès aux produits de base, tels que le pain. Combinée à la hausse du coût de l’énergie, la guerre en Ukraine, premier producteur mondial de tournesol et huitième de blé, a un impact important sur les prix, de moins en moins accessibles aux plus pauvres, y compris en Europe. D’après l’Institut spécialisé IRI (Institut de recherche et d’innovation), en France, en un an, le coût des pâtes, des farines et des huiles a respectivement augmenté de 15,31 %, de 10,93 % et de 9,98 %, et l’inflation a continué de s’envoler en avril, pour atteindre un niveau inégalé depuis la crise de 2008.

Une production mondiale déstabilisée ?

Face à la crise, sus au bio ! déclamait en substance, le 8 mai, Erik Fyrwald, patron du groupe agrochimique transnational Syngenta. Selon lui, face à la catastrophe mondiale, les pays riches ont l’obligation d’augmenter leur production, ce qui serait incompatible avec l’agriculture bio, assurait le DG du fabricant de produits phytosanitaires et de semences génétiquement modifiées sur la Radio-télévision suisse (RTS).

Dans la même veine, depuis le début de la guerre en Ukraine, beaucoup plaident pour que l’UE abaisse l’ambition de son Green Deal et (re)libère l’usage de pesticides ou d’engrais. Pourtant, et alors que la faim frappe déjà, les rendements actuels sont bons. La FAO, dans son bulletin du 6 mai, estime même que la production mondiale de céréales de 2021, celle actuellement sur les marchés, s’établit à 2 799 millions de tonnes, soit 0,8 % de plus qu’en 2020. « Selon l’ONU, l’humanité dispose d’un tiers de plus de céréales que ce dont elle a besoin », reprend Guillaume Compain. Mais cet état de suffisance se confronte à une problématique d’accès et d’usage. « Plus de la moitié de la production de céréales est destinée à l’élevage, et le développement des agrocarburants en monopolise une autre », poursuit le responsable d’Oxfam France. Cette compétition contribue aussi à tendre les prix sur le marché et « nous oblige à nous interroger sur les niveaux auxquels nous devons laisser ces marchés se développer ».

D’autant que l’avenir proche des rendements mondiaux est loin d’être réjouissant. La sécheresse qui sévit dans plusieurs régions du globe aura un fort impact sur la campagne en cours. « Toute l’Union européenne connaît un stress hydrique important, les récoltes en Chine sont catastrophiques, tout comme celles de l’Inde », énumère ainsi Thierry Pouch, responsable des études économiques aux chambres d’agriculture. La France, cinquième exportateur mondial de blé, risque de ne pas être épargnée.

Le ministère de l’Agriculture des États-Unis a pour sa part établi que la chute de production de blé ukrainien pourrait atteindre 25 % en 2022, et celle de maïs 50 % du fait du conflit. « Pour les pays comme l’Égypte ou le Liban, qui achètent respectivement 23 % et 50 % de leur blé à l’Ukraine, cela risque d’être une catastrophe.  »

Quel poids de la spéculation sur la crise ?

En 2008, la spéculation alimentaire avait activement contribué à la crise de la faim. « Plusieurs acteurs, constatant la dévaluation de certains produits sur les marchés, s’étaient réfugiés sur les marchés à terme », où s’échangent les céréales mondiales, rappelle Thierry Pouch. Déjà tendus par une sécheresse récurrente en Australie, ceux-ci avaient flambé. Comme c’est le cas aujourd’hui, les prix de l’énergie étaient eux aussi à leur paroxysme. Résultats : les pays producteurs de matières premières s’en étaient sortis, les autres avaient coulé. Quelle est, aujourd’hui, la part de responsabilité mondiale de la spéculation ? « Il est trop tôt pour dire si les marchés financiers classiques vont se réfugier vers les marchés à terme, estime le responsable des chambres d’agriculture, mais certains vont sans aucun doute profiter de la tension qui s’installe sur les marchés. »

Les principaux traders « risquent de participer à un effet d’entraînement en anticipant aujourd’hui sur les marchés une baisse de rendements à venir », alerte Guillaume Compain. Toujours sur RTS, Olivier De Schutter, rapporteur spécial de l’ONU sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme, s’inquiète de la même manière : « Les fonds d’investissement parient à la hausse des prix, créant une prophétie autoréalisatrice. » Certains États ont commencé à le faire. Quinze jours avant l’Inde, l’Indonésie a momentanément fermé son marché d’huile de palme à l’import, non sans arrière-pensée spéculative, alors que celui de l’huile de tournesol se tend et qu’on lui cherche des substituts. Quant à l’Inde, si elle fait preuve d’un réflexe évident de sécurité alimentaire, elle ne sera pas sans en tirer des bénéfices à moyen terme. Avec quel effet domino ? Elle avait, en 2008, pris la même décision, très vite suivie par d’autres pays exportateurs.

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New York Times - World

Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict

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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.

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By Isabel Kershner

JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.

He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.

But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.

One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.

Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.

Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.

Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.

The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.

Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.

“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”

As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.

While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.

Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”

His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.

Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.

He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.

“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”

He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.

Now they are coming back.

While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.

The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.

“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.

For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.

“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”

Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”

Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.

Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”

Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.

Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.

A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.

“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”

He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.

More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.

As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.

Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.

And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.

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Valeurs Actuelles

Commerce extérieur : la France, de pire en pire

Le pire n’est jamais certain, dit-on. Avec les derniers chiffres sur le commerce extérieur français au premier trimestre 2022, les Douanes viennent de montrer qu’on s’en approchait dangereusement.

Certes, les exportations françaises progressent (+ 5,3 %), et même à un rythme comparable à celui enregistré au quatrième trimestre 2021. Des chiffres dopés par « le dynamisme des ventes de produits manufacturés, en lien avec la reprise des exportations de matériels de transport ainsi que par celui des ventes d’autres produits industriels », relèvent les Douanes. Les deux cinquièmes de la hausse des exportations sont consécutives à la livraison d’un unique Paquebot, Wonder of the Seas, aux États-Unis et de produits de la construction aéronautique et spatiale (+ 14 ,6 %). À noter quand même le ralentissement des ventes de produits automobile (+ 0,4 % après 0,9 %), qui restent pénalisées par les pénuries de semi-conducteurs.

100 milliards de déficit commercial sur les quatre derniers trimestres, un record dont on se passerait bien

Les importations ont également augmenté au premier trimestre, mais le rythme a toutefois ralenti avec « un taux de croissance divisé par près de deux (+ 5,3 %, après + 9,9 %) ». Cette (moindre) croissance s’explique à parts égales par les achats de produits manufacturés (produits chimiques, parfums et cosmétiques et produits métallurgiques et métalliques, matériels électriques, électroniques et informatiques) et par les achats d’hydrocarbures, dont les évolutions de prix fluctuent selon les tensions géopolitiques.

Seul problème, et de taille, la France continue toujours à importer (170,2 milliards d’euros) bien davantage qu’elle n’exporte (139,1 milliards). Le déficit commercial est donc de 31 milliards (contre 29,5 milliards au 31 décembre, une différence à mettre quasi exclusivement sur le compte de la facture énergétique française – pétrole et gaz – qui a augmenté de 3,9 milliards). À ce niveau, c’est le nouveau plus bas du commerce extérieur français ! Au total et sur les quatre derniers trimestres, le déficit commercial français atteint les 100 milliards d’euros. Un record dont on se passerait bien. La conséquence de ces chiffres est que la France continue de perdre des parts de marché. Ce mouvement s’était amorcé à la fin de 2020.

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France24 - Monde

Thiaroye 44 : enquête sur un massacre de tirailleurs au Sénégal

Publié le : 13/05/2022 - 12:46

Que s’est-il passé le 1er décembre 1944 dans le camp militaire de Thiaroye, près de Dakar au Sénégal ? Quatre-vingt ans après les faits, le documentaire "Thiaroye 44" se penche pour la première fois sur ce massacre de tirailleurs, rapatriés au Sénégal après avoir combattu pour la France durant la Seconde Guerre mondiale. Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors suivent trois jeunes artistes originaires de Thiaroye qui, par devoir de mémoire, explorent avec l’aide d’un historien les zones d’ombre de ce drame.

En novembre 1944, la France est peu à peu libérée de l’occupant nazi. Après quatre années de guerre, 1 300 tirailleurs ouest-africains sont rapatriés par l’armée française à Thiaroye, dans un camp militaire de la banlieue de Dakar. Ils réclament le paiement de leurs soldes de captivité ainsi que diverses primes qui ne leur ont pas été versées. Le 1er décembre à l’aube, des coups de feu éclatent dans le camp. L’armée française évoque une mutinerie qu’elle a dû réprimer dans le sang. Pourtant, de nombreuses zones d’ombre demeurent. On ne sait toujours pas combien ont été tués, ni où ils sont enterrés.

Il y a dix ans, en 2012, le président François Hollande s’était rendu pour son premier voyage officiel en terre africaine dans le petit cimetière militaire de Thiaroye. Son discours avait fait l’effet d'une bombe politique. "Une répression sanglante", avait-il affirmé au sujet des tirailleurs tombés sur ce sol, le 1er décembre 1944, sous les balles de leurs frères d’armes français. Pour la première fois depuis près de 70 ans, la version officielle de l’histoire des événements de Thiaroye était remise en question.

Jusqu’ici, "l’affaire de Thiaroye" était considérée comme une "rébellion lourdement armée et une prise d’otage" ayant nécessité une "riposte" au bilan funeste de 35 morts et 35 blessés. En 2014, en marge du sommet de la Francophonie, le président français évoquait encore "un événement épouvantable, insupportable". Il remettait en grande pompe au président Macky Sall une copie des archives liées à l’évènement. Une commission d’historiens avait même été nommée pour faire enfin la lumière sur ce crime emblématique de l’injustice coloniale. Il n’en a rien été. Rien n’a filtré de ces archives et personne ne s’en étonne. Les élites politiques et scientifiques semblent, au Sénégal comme en France, avoir tourné la page. Le nombre des victimes reste indémontrable. La fosse commune où elles sont enterrées est introuvable. Comme si la mémoire de ces soldats était toujours enfouie, voire dissimulée, dans des rapports de domination qui perdurent.

Pourtant, les faits ne semblent aujourd’hui plus contestables : il s’agit d’un massacre colonial, de l’assassinat prémédité par leurs supérieurs de plusieurs dizaines, voire centaines, de tirailleurs désarmés qui réclamaient le paiement de leurs salaires de combattants. Un crime sans images tombé dans l’oubli, le plus grand crime de masse de l’histoire du Sénégal contemporain. Le premier d’une longue série commise par l’armée française à l’issue de la Seconde Guerre mondiale : Sétif en Algérie, Madagascar, Côte d’Ivoire, Cameroun... Parce que la France estimait ne plus avoir besoin de ses "troupes de couleur", parce qu’il fallait les exclure du récit national, restaurer l’ordre colonial, au mépris de ses valeurs et de ses promesses d’égalité.

Trois jeunes artistes

Aïcha écrit des pièces de théâtre, Magui est une étoile montante du rap, Babacar est comédien. Tous les trois ont grandi à Thiaroye, cette banlieue populaire qui vibre au rythme des cultures urbaines comme le rap, le slam ou le graffiti. Le camp colonial abrite toujours une présence militaire mais une ville s’y est développée dans l’anarchie. Les traces de l’histoire y sont éparses : quelques ruines des baraquements, des portraits de tirailleurs peints sur les murs, un cimetière militaire aux tombes vides délaissé au bord d’une autoroute, l’école des "Martyrs" où les jeunes retrouvent, parfois, des douilles dans le sable. Lorsqu’ils déambulent dans les rues de Thiaroye, peut-être marchent-ils sur leurs cadavres ? Ensemble, ils partent sur leurs traces et cherchent à comprendre ce qui s’est réellement passé.

Guidés par Martin Mourre, un jeune historien spécialiste du massacre qui poursuit en parallèle son travail d’enquête, ils plongent dans les contradictions des archives militaires. Ils rencontrent Biram Senghor, le fils d’un des tirailleurs assassinés qui se bat jusqu’à aujourd’hui pour obtenir réparation, ou encore Dialo Diop, l’une des grandes figures militantes du Sénégal, pour se confronter aux nœuds qui enserrent le récit de ce massacre. La vérité semble parfois tangible et, pourtant, toujours elle se dérobe. La mémoire, elle, se perpétue à travers les performances artistiques d’Aïcha, de Magui et de Babacar.

Le film entend combler un vide important : il n’existait à ce jour aucun documentaire consacré au massacre des tirailleurs de Thiaroye. Un seul film – de fiction – a échappé aux griffes de la censure, "Camp de Thiaroye" d’Ousmane Sembène, couronné à la Mostra de Venise en 1988 mais interdit en France pendant près de dix ans, comme les rares œuvres culturelles qui ont tenté de perpétuer cette mémoire. Ce film participe au même élan, celui d’une histoire partagée entre la France et ses anciennes colonies, entre les générations, les genres, les arts. Il n’a pas l’ambition de faire toute la lumière sur les béances de cette histoire, mais de briser le silence et l’ignorance en dévoilant une mémoire encore bien vive, notamment pour la jeunesse d’aujourd’hui. S’interroger sur le drame de Thiaroye, c’est mettre le doigt dans la mécanique de la violence coloniale et questionner sa résurgence.

Suivez sur cette page Facebook l'actualité du documentaire "Thiaroye 44".

Le documentaire "Thiaroye 44" est une production Les films du sillage en coproduction avec France 24 et Public Sénat, avec la participation de TV5 Monde.

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Massacre de Thiaroye : 70 ans après, les zones d’ombres demeurent

SECONDE GUERRE MONDIALE

"Morts par la France" : une BD pour réhabiliter les tirailleurs du massacre de Thiaroye au Sénégal

L’invité du jour

Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors, réalisateurs : Thiaroye 1944, un "crime de masse"

L'Humanité

Ces 195 « bombes climatiques » qui menacent le monde

Actu

Les températures mondiales battent des records, la sécheresse menace jusqu’en France, mais les industries du pétrole et du gaz prévoient d’étendre, partout, leurs activités. The Guardian vient de publier une enquête révélant l’existence de 195 gigantesques projets qui relâcheraient chacun « l’équivalent d’environ dix-huit ans d’émissions mondiales actuelles de CO2 ».

Marion d'Allard

L’accord de Paris finira-t-il froissé, jeté au fond de la corbeille à papier ? Alors que l’Organisation météorologique mondiale (OMM, rattachée à l’ONU) affirme dans son dernier bulletin que le seuil d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C a désormais 50 % de risques d’être dépassé dans les cinq prochaines années, The Guardian vient de publier une enquête révélant l’existence de 195 bombes climatiques. Ces gigantesques projets pétroliers et gaziers, dont 60 % seraient déjà en cours d’exploitation, relâcheraient chacun « au moins un milliard de tonnes de CO2 au cours de leur durée de vie », relèvent les auteurs de l’enquête, « soit l’équivalent d’environ dix-huit ans d’émissions mondiales actuelles de CO2 », résume le quotidien britannique.

En pole position, les États-Unis, le Canada et l’Australie

« Tant que nous continuerons à émettre des gaz à effet de serre, les températures continueront à augmenter. » Petteri Taalas, le secrétaire général de l’OMM, a beau réaffirmer l’évidence, répéter que le seuil fixé par l’accord de Paris à 1,5 °C « n’est pas une statistique choisie au hasard » mais « indique le point à partir duquel les effets du climat seront de plus en plus néfastes pour les populations et pour la planète entière », les géants des énergies fossiles (responsables de 80 % des émissions de gaz à effet de serre), eux, poursuivent leur course folle à l’expansion.

Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

En pole position, les États-Unis, le Canada et l’Australie recensent le plus grand nombre de ces projets, devant le Moyen-Orient et la Russie. Par ailleurs et à eux seuls, les mastodontes ExxonMobil (États-Unis) et Gazprom (Russie) – dont la moitié des projets d’expansion concernent l’Arctique – ambitionnent de parvenir à extraire des sous-sols 192 millions de barils de pétrole supplémentaires dans les sept années à venir, « soit l’équivalent d’une décennie des émissions actuelles de la Chine », expliquent les auteurs.

Des exploitations toujours plus importantes

Parmi les « bombes » les plus dangereuses figurent l’immense projet d’expansion du North Field, gisement offshore de gaz au large du Qatar, les activités d’extraction d’hydrocarbures non conventionnels de Montney Play en Alberta (Canada) ou encore la construction d’un gigantesque gazoduc et d’une usine de gaz naturel liquéfié (GNL) offshore au Mozambique.

Science. ​​​​​​​Avec le réchauffement climatique, les virus passeront du phoque à l’âne

En tout, les 12 plus grandes compagnies de pétrole et de gaz au monde, sociétés d’État (Qatar Energy, Gazprom ou l’Aramco) comme sociétés privées (ExxonMobil, TotalEnergies, Chevron, Shell ou BP), envisagent de dépenser plus de 100 millions de dollars chaque jour (96 millions d’euros) et ce, pendant dix ans, pour se développer. Plus alarmant encore, 70 % des grandes entreprises américaines du secteur projettent d’étendre l’exploitation des hydrocarbures de schiste et les forages de très grande profondeur.

Diana Nabiruma, une Ougandaise face à Total

L’Inde et le Pakistan suffoquent, l’Éthiopie n’a pas vu tomber la pluie depuis dix-huit mois… Et pendant qu’en sous-main l’industrie des combustibles fossiles joue avec le climat mondial pour engranger des profits, les responsables politiques, eux, multiplient les grands discours sur l’impératif d’une transition écologique. En réalité, de permis d’explorer délivrés en subventions publiques accordées, les États valident ces projets et renoncent, en somme, à atteindre les objectifs qu’ils se sont eux-mêmes fixés. L’accord de Paris en est le plus criant exemple.

Réchauffement climatiquegazpétrolegaz à effet de serre
Valeurs Actuelles

Dette : la France dans l’étau des taux

Bientôt la France sous tutelle de la Banque centrale européenne ou de la Commission européenne ? La rapide hausse des taux d’intérêt pourrait porter un coup fatal à la dette publique. Depuis le début de l’année, le rendement des obligations françaises à 10 ans, qui fait office de boussole, est en effet passé de 0,20 à 1,40 %. Un niveau jamais vu depuis 2014. Et largement au-dessus de la feuille de route que s’est fixée l’Agence France Trésor qui gère la dette de l’État. Dans ses calculs, elle a retenu un taux à 10 ans de 0,75 % fin 2022. Au niveau actuel, la facture à payer cette année est déjà de 2 milliards d’euros supplémentaires sur la charge de la dette, c’est-à-dire sur les montants consacrés au remboursement et au paiement des intérêts des emprunts.

Une hausse de la charge de la dette de 150 milliards en cumulé !

« Depuis 2010, la politique ultra-accommodante de la Banque centrale européenne a permis de baisser la charge de la dette alors que l’encours de la dette publique a doublé », rappelle Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. En une décennie, le service de la dette a globalement été divisé par deux, passant de 50,4 milliards en 2010 à 26,1 milliards en 2021. « Mais ce temps-là est révolu : la BCE pourrait décider deux hausses des taux en 2022 et une au premier trimestre de 2023 » , ajoute la directrice. Le danger est imminent.

La Fondation iFrap retient deux scénarios. Le premier est jugé réaliste : si le taux de la dette à 10 ans augmente progressivement (2 % en 2023, 2,5 % en 2024 et jusqu’à 4 % en 2027), il en coûtera 124 milliards de plus en charge de la dette. Le second, plus dangereux, repose sur une hypothèse de taux d’intérêt qui progresserait jusqu’à 5 % en 2027. Le surcoût grimperait alors à 159 milliards. Un tel niveau représenterait 4,6 % du PIB.

Dans les banques, les économistes se montrent à peine plus rassurants à long terme. Aviva Investors estime que, d’ici à 2030, une hausse de 100 points de base du taux à 10 ans entraînerait une augmentation de la charge de la dette de 150 milliards d’euros en cumulé !

À ces scénarios glaçants s’ajoutent les effets de l’inflation sur la dette. Ces dernières années, la France a fait le choix d’indexer une part importante de ses obligations d’État — 11 % — sur l’inflation. Avec la flambée des prix qui s’observe depuis le début de l’année et qui s’est accélérée avec la guerre en Ukraine (4,8 % d’inflation sur un an en avril selon l’Insee), en 2022, « la facture pour la France pourrait augmenter de 11,5 milliards cette année sur les obligations indexées sur l’inflation (OATi) », a calculé l’agence de notation Fitch.

Elle souligne aussi que la France est le deuxième pays européen dont la dette est la plus impactée par l’inflation, après l’Italie. À titre de comparaison, l’Allemagne le sera trois fois moins que la France… De là à anticiper une possible dégradation de la note financière de notre pays – ce qui ne ferait qu’accroître encore le coût de la dette -, il n’y a qu’un pas… La bataille pour la stabilité financière de la France n’est pas terminée.

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L'Humanité

Les céréales se rabougrissent

Actu

Encore en graines ou déjà levées, les grandes cultures souffrent du manque d’eau dans une bonne partie de la France. Agriculteurs et éleveurs sont sur le qui-vive.

Marie-Noëlle Bertrand

Des feuilles qui s’enroulent pour limiter l’évaporation de leur eau ; des blés en herbe dont les reflets virent peu à peu au bleu ; des failles de roches qui commencent à former leurs damiers de feuilles sèches dans les champs. Tous ces signes avant-coureurs de sécheresse, Denis Perreau, polycultivateur et éleveur en Côte-d’Or, a commencé à les voir poindre cette semaine. Sa région, la Bourgogne, compte au nombre de celles qui ont affiché un déficit de précipitations cet hiver, avec, en moyenne, 20 % d’eau en moins qu’à l’accoutumée. L’absence persistante de pluie au printemps pousse aujourd’hui sols et plantes à tirer sur leurs dernières réserves. « Rien n’est encore fichu, mais il ne faudrait pas que cela dure », note le producteur, également secrétaire national de la Confédération paysanne en charge de l’élevage.

L’impact varie selon les cultures

Sur une bonne partie de la France, le constat est le même : l’eau commence à manquer aux cultures. Ces trois derniers mois, les sols sont restés extrêmement secs pour la saison en Paca, en Corse, dans le Massif central, une partie de la Bourgogne, du Grand Est et des Hauts-de-France, une « situation se produisant en moyenne une année sur vingt-cinq », note Météo France (lire ci-contre). L’impact, toutefois, varie selon les cultures. Celles semées à l’automne – blés ou orges d’hiver –, aujourd’hui en phase de croissance, commencent à connaître des situations de tension et se recroquevillent, indique le cabinet du ministère de l’Agriculture. L’orge, toutefois, s’en sortirait mieux que le blé. « Il est en fin de cycle, donc quasiment sauvé », confirme Denis Perreau. « Les grains du blé, eux, sont en pleine formation, et leur rendement pourrait être affecté. » Même analyse du côté de la FNSEA, qui redoute, faute de revirement météorologique, que la perte de rendement n’atteigne les 40 %. Sans avancer de chiffre, le ministère de l’Agriculture confirme l’inquiétude. Elle est encore plus forte pour les cultures d’été, en cours d’installation. Seuls s’en sortent encore les blés de printemps, semés il y a quelques semaines, en phase d’enracinement. « L’absence de pluie les oblige à aller chercher l’eau plus profondément, ce qui les rendra plus résistants », reprend Denis Perreau. Encore faut-il qu’il en reste un peu.

Fin avril, le gouvernement avait annoncé une rallonge de 100 millions d’euros destinée aux agences de l’eau afin, entre autres, d’accompagner les filières agricoles dans leurs stratégies d’adaptation au changement climatique. Lundi, le ministère de l’Agriculture a décidé d’aligner 20 millions d’euros supplémentaires. Pour parer au plus urgent, les surfaces en herbes des sites publics des ministères de la Défense et des Transports – camps militaires, abords de voies ferrées, aéroports… – seront mis à disposition des exploitants. Un pis-aller qui ne vaudra pas une bonne pluie. En Côte-d’Or, la météo en annonce pour la fin de la semaine prochaine. « Mais les pluies, ces derniers temps, sont un peu comme l’âge de la retraite, note Denis Perreau dans un dernier clin d’œil.  Plus on croit s’en approcher, plus elles sont finalement repoussées à plus tard. »

sécheresseagriculture
France24 - Monde

Washington rouvre son ambassade à Kiev, premier procès d'un soldat russe

Publié le : 18/05/2022 - 06:39Modifié le : 18/05/2022 - 19:27

FRANCE 24 Suivre

Le président américain Joe Biden "salue avec chaleur et soutient avec force les candidatures historiques de la Finlande et de la Suède pour une adhésion à l'Otan". Le premier procès d'un soldat russe s'est ouvert à Kiev. Les États-Unis ont rouvert leur ambassade fermée depuis trois mois. Retrouvez le déroulé de la journée du mercredi 18 mai.

  • 4 h 34 : déclarations contradictoires autour d'une attaque menée par les Ukrainiens contre un train russe

Les forces de défense territoriale ukrainiennes ont annoncé, mercredi, que leurs combattants avaient fait exploser un train blindé transportant des soldats russes, mais un conseiller du président Volodymyr Zelensky a ensuite déclaré que l'explosion avait visé des rails près du train.

L'agence Reuters n'a pas pu vérifier de manière indépendante les déclarations des forces de défense territoriale ukrainiennes, selon lesquelles l'attaque aurait eu lieu dans la ville occupée de Melitopol, située dans le sud de l'Ukraine.

Les forces de défense territoriale ont indiqué, dans une publication diffusée sur Facebook, que l'explosion s'était produite sous un wagon transportant des soldats russes, sans fournir de détails sur l'étendue des dégâts. Oleksi Arestovitch, un conseiller de Volodymyr Zelensky, a fait des déclarations contradictoires quelques heures plus tard, expliquant que les forces ukrainiennes avaient fait sauter les rails devant le train.

  • 4 h 07 : les ministres des Finances du G7 réunis pour aborder la guerre en Ukraine et de ses conséquences

Maintenir à flot les finances de l'Ukraine, contrer la hausse des prix alimentaires, soutenir les pays vulnérables : les grands argentiers du G7 n'auront pas assez de leur réunion en Allemagne pour s'atteler à l'ensemble des répercussions économiques de la guerre lancée par Moscou.

La première urgence de ce rendez-vous, jeudi et vendredi, des ministres des Finances des sept puissances industrielles (États-Unis, Japon, Canada, France, Italie, Royaume-Uni, Allemagne) est de boucler un nouveau tour de table pour couvrir le budget ukrainien du trimestre en cours.

Pour faire tourner l'économie du pays, Kiev évalue ses besoins à 5 milliards de dollars par mois. Sur la colossale rallonge de 40 milliards de dollars pour l'Ukraine mise sur les rails la semaine dernière par le président américain Joe Biden, quelque 7,5 milliards devraient à court terme abonder le budget ukrainien, selon des sources ministérielles du G7.

  • 21 h 34 : le chef de l'ONU appelle la Russie à libérer les exportations de céréales ukrainiennes

Antonio Guterres a appelé la Russie à libérer les exportations de céréales ukrainiennes, et l'Occident à ouvrir l'accès des engrais russes aux marchés mondiaux, afin de pouvoir lutter efficacement contre la crise alimentaire mondiale.

"La Russie doit permettre l'exportation sûre et sécurisée des céréales stockées dans les ports ukrainiens", a dit le secrétaire général de l'ONU lors d'une réunion ministérielle organisée à New York par les États-Unis.

"Des voies de transport alternatives" à la sortie maritime de ces céréales, remplissant notamment des silos à Odessa, "peuvent être explorées – même si nous savons que cela ne suffira pas à résoudre le problème", a-t-il ajouté.

La Banque mondiale a aussi annoncé l’octroi de 12 milliards de dollars au cours des quinze prochains mois dont la majorité ira aux pays d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Europe de l’Est et d’Asie centrale et du Sud. Cette enveloppe doit soutenir en particulier des projets en faveur de l’agriculture de ces pays, de "la protection sociale pour amortir les effets de la hausse des prix des denrées alimentaires", et favoriser des projets d’approvisionnement en eau et d’irrigation.

  • 20 h 51 : la fermeture de CBC/Radio-Canada en Russie "inacceptable", selon Justin Trudeau

"Par sa décision d'expulser des médias canadiens de Moscou, Poutine tente de les empêcher de rapporter des faits et c'est inacceptable", a déclaré Justin Trudeau, ajoutant que "les journalistes doivent pouvoir travailler en toute sécurité - sans censure, intimidation ou ingérence".

  • 20 h 34 : Washington "confiant" sur la possibilité de "répondre aux inquiétudes de la Turquie sur l'Otan

Ankara a affirmé que la Suède et la Finlande soutenaient le PKK, organisation kurde considérée comme terroriste par la Turquie. Le président Erdogan a menacé d'exercer son veto pour leur demande d'adhésion.

  • 19 h 22 : Société Générale a finalisé la cession de sa filiale en Russie

Société Générale a annoncé mercredi la finalisation de la vente de ses activités en Russie, une opération qui se traduira par un impact négatif d'environ sept points de base sur son ratio de capital et une charge nette d'environ 3,2 milliards d'euros.

À la suite de l'invasion russe en Ukraine, la banque française a annoncé le 11 avril la cession de sa participation dans Rosbank et ses filiales d'assurance à Interros Capital, un groupe lié à l'oligarque Vladimir Potanine.

  • 19 h 01 : Washington rouvre son ambassade à Kiev

La représentation américaine était fermée depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février.

"Aujourd'hui, nous reprenons officiellement les opérations à l'ambassade des Etats-Unis à Kiev. Le peuple ukrainien, avec notre aide sécuritaire, a défendu sa patrie face à l'invasion irresponsable de la Russie, et, en conséquence, la Bannière étoilée flotte à nouveau sur l'ambassade", a déclaré le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, dans un communiqué après la levée du drapeau américain.

  • 17 h 38 : Biden "soutient avec force" la demande d'adhésion à l'Otan de la Finlande et de la Suède

Le président américain Joe Biden "salue avec chaleur et soutient avec force les candidatures historiques de la Finlande et de la Suède pour une adhésion à l'Otan", selon un communiqué publié par la Maison Blanche.

"Pendant que leurs demandes d'adhésion à l'Otan sont examinées, les États-Unis travailleront avec la Finlande et la Suède pour rester vigilants face à toute menace contre notre sécurité commune, et pour décourager et faire face à toute agression ou menace d'agression", assure par ailleurs l'exécutif américain.

  • 16 h 22 : la Russie annonce fermer le bureau de la radio-télévision canadienne CBC

La Russie a annoncé fermer le bureau de Moscou de la radio-télévision canadienne CBC et l'annulation des accréditations et visas de ses journalistes, en réplique à l'interdiction de diffusion de chaînes du groupe russe RT au Canada.

"La décision a été prise d'adopter des mesures de représailles du fait des actions du Canada, en l'occurrence il s'agit de la fermeture du bureau de correspondance à Moscou de la radio télévision CBC, y compris l'annulation des accréditations et visas de ses journalistes", a annoncé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. C'est la première fois que Moscou bannit un média occidental depuis le début de l'offensive russe en Ukraine le 24 février. Trois semaines plus tôt, la Russie avait cependant fermé l'allemand Deutsche Welle, en représailles à l'interdiction de diffusion de la chaîne pro-Kremlin RT en Allemagne.

  • 14 h 22 : un soldat russe jugé pour crime de guerre

Le premier procès d'un soldat russe jugé pour crime de guerre depuis l'entrée des troupes de Moscou sur le territoire ukrainien s'est ouvert à Kiev. Le militaire accusé d'avoir abattu un civil a plaidé coupable. 

Vadim Chichimarine, 21 ans, originaire de Sibérie, est accusé d'avoir abattu un civil de 62 ans le 28 février dans le nord-est de l'Ukraine. Il risque la prison à perpétuité pour crime de guerre et meurtre avec préméditation.

  • 13 h 42 : des diplomates italiens et espagnols expulsés par Moscou

L'annonce de l'expulsion de 24 diplomates italiens et de 27 Espagnols s'ajoute à celle des diplomates français. 

De son côté, la France condamne la décision de Moscou d'expulser ses diplomates ainsi que le personnel français affectés à l’ambassade de France en Russie.

  • 12 h 24 : la Russie annonce expulser 34 diplomates français 

Moscou dit avoir pris cette décision en réponse à une mesure similaire prise par la France le mois dernier. En avril, Paris avait expulsé 35 Russes ayant un statut diplomatique dans le cadre d'une vague d'expulsions plus large qui a vu plus de 300 Russes renvoyés de capitales européennes.

  • 10 h 06 :  quelque 959 militaires ukrainiens d'Azovstal se sont rendus depuis lundi, selon Moscou

La Russie annonce la reddition depuis lundi de 958 combattants ukrainiens - dont 80 blessés - à Azovstal, dernier bastion de la résistance de Marioupol. "Au cours des dernières 24 heures, 694 militants se sont rendus, dont 29 blessés", a déclaré le ministère russe de la Défense dans son briefing quotidien sur le conflit. 

  • 9 h 33 : la "désorganisation" des Russes entrave leurs opérations en Ukraine, selon les Britanniques

Dans son dernier rapport de renseignement, le ministère de la Défense britannique déclare que Russie connait un "important problème de mobilisation" dans cette guerre. Selon les Britanniques, la Russie a eu recours à du personnel auxiliaire, ce qui a contribué à une "désorganisation" de son commandement.

"Il s'agit notamment des forces tchétchènes, probablement composées de plusieurs milliers de combattants principalement concentrés à Marioupol et Louhansk. Ces forces sont probablement constituées de volontaires individuels et d'unités de la garde nationale, qui se consacrent habituellement à assurer la sécurité du chef de la république tchétchène, Ramzan Kadyrov", indiquent les Britanniques.

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 18 May 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/7wf7eAl1Pc🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/EDgWj6lYbl

May 18, 2022
  • 8 h 16 : la Finlande et la Suède soumettent leur demande d'adhésion à l'Otan

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a reçu les demandes d'adhésion présentées par les ambassadeurs des deux pays nordiques. Des consultations sont toujours en cours entre les Alliés pour lever l'opposition de la Turquie à l'intégration des de la Finlande et de la Suède dans l'Alliance.

  • 6 h 44 : poursuite des évacuations à l'usine Azovstal

L'opération d'"évacuation" des derniers soldats ukrainiens retranchés dans la ville stratégique de Marioupol se poursuit selon Kiev, qui n'a pas précisé le nombre de militaires retranchés dans l'ancienne aciérie. L'Ukraine avait assuré la semaine dernière que plus de 1 000 soldats ukrainiens - dont 600 blessés - s'y trouvaient.

  • 4 h : premier procès pour crime de guerre en Ukraine, contre un soldat russe

La justice ukrainienne entame mercredi son premier procès pour crime de guerre depuis l'entrée des troupes de Moscou sur son territoire, celui d'un soldat russe accusé d'avoir abattu un civil non armé.

Le procès, qui devrait être rapidement suivi par plusieurs autres, aura valeur de test pour le système judiciaire ukrainien, au moment où la Cour pénale internationale (CPI) déploie 42 enquêteurs et experts en Ukraine.

Vadim Chichimarine, 21 ans, comparaîtra à partir de 14 h devant le tribunal de district Solomiansky à Kiev, où il devra s'expliquer sur la mort d'un homme de 62 ans, le 28 février dans le nord-est de l'Ukraine.

Inculpé de crime de guerre et meurtre avec préméditation, le militaire, originaire d'Irkoutsk en Sibérie, encourt la prison à perpétuité. "Il comprend les accusations portées contre lui", a déclaré à l'AFP son avocat, Viktor Ovsiannikov, sans vouloir révéler sa stratégie de défense. Selon les autorités ukrainiennes, il coopère avec les enquêteurs et reconnaît les faits, qui ont eu lieu quatre jours après le début de l'invasion russe.

  • 0 h 45 : la Commission européenne va dévoiler un plan d'indépendance énergétique

Selon Reuters, la Commission européenne dévoilera mercredi un plan de 210 milliards d'euros pour permettre à l'Europe de mettre fin à sa dépendance à l'égard des combustibles fossiles russes d'ici 2027 et accélérer son passage aux énergies vertes.

La Russie fournit 40 % du gaz et 27 % du pétrole que l'UE importe, et les pays du bloc peinent à se mettre d'accord sur des sanctions concernant ce dernier.

Bruxelles va proposer un plan en trois volets : importer davantage de gaz non russe, accélérer le déploiement des énergies renouvelables et intensifier les efforts d'économie d'énergie, selon des projets de documents qui pourraient être modifiés avant leur publication.

  • 23 h 49 : Volodymyr Zelensky s'invite à Cannes

"Il nous faut un nouveau Chaplin qui prouvera que le cinéma n'est pas muet" face à la guerre : le Festival de Cannes a donné d'emblée une tonalité politique à sa 75e édition en offrant une tribune, depuis Kiev, au président ukrainien Volodymyr Zelensky.

L'apparition surprise du visage du président ukrainien, en treillis, sur l'écran du Palais des Festivals, a été suivie d'une longue ovation par le gratin du cinéma mondial, réuni pour la cérémonie d'ouverture d'un festival qui a promis que la guerre serait "dans tous les esprits".

 

Avec AFP et Reuters

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Guerre en Ukraine : la victoire de Kiev, si proche, si loin

Le monde dans tous ses États

Russie : propagande ou 3e guerre mondiale ?

Focus

Ukraine : de retour à Irpin, les habitants retrouvent une ville dévastée

L'Humanité

Les diplômés du jour. Les « ingénieurs qui bifurquent »

Homme du jour

Marie-Noëlle Bertrand

Elle devait être seule sur scène : ils ont finalement été six. La prestation de Lola et de ses camarades fraîchement diplômés d’AgroPariTech fait sensation depuis le début de la semaine sur les réseaux sociaux et dans les médias. Appelée à s’exprimer lors de la remise des diplômes, fin avril, la toute fraîche ingénieure, épaulée de quelques autres, a saisi l’opportunité pour exprimer son refus de rentrer dans le système agroproductiviste auquel les conduit, disent-ils, leur formation. « Nous sommes plusieurs à ne pas vouloir faire mine d’être fiers et méritants d’obtenir ce diplôme à l’issue d’une formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours », a déclaré la jeune femme à la tribune. « Nous ne nous considérons pas comme les talents d’une planète soutenable », a-t-elle poursuivi, avant de passer le micro à chacun de ses cinq camarades. Le tour de parole a ainsi duré sept minutes.

Les « ingénieurs qui bifurquent » – c’est le nom qu’ils se sont donné – ont ainsi dénoncé des emplois destructeurs de nature et une technologie mise au service du capitalisme et de l’agro-industrie. Ils ont aussi appelé les autres de leurs camarades, ceux installés face à eux parmi le public de la salle Gaveau, à Paris, où s’est déroulée la scène, à déserter ce système. Eux ont d’ores et déjà décidé de le faire, en renonçant aux bureaux d’études pour devenir paysans boulangers ou activistes écolo. « Ce n’est pas un renoncement à transformer le système, relève aujourd’hui Delphine, l’une des six, en réponse à certaines critiques qui leur sont faites, mais un appel à le faire en rejoignant les luttes locales et une nouvelle voie agricole. » Une initiative saluée par Aurélie Trouvé, présidente du parlement de l’Union populaire, candidate aux législatives et par ailleurs enseignante à AgroPariTech.

agro-industrieétudiants
France24 - Monde

Mise en examen confirmée de Lafarge pour "complicité de crimes contre l'humanité" en Syrie

Publié le : 18/05/2022 - 14:41

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La cour d'appel de Paris a confirmé, mercredi, la mise en examen du groupe cimentier Lafarge pour "complicité de crimes contre l'humanité" concernant ses activités jusqu'en 2014 en Syrie, a appris l'AFP de sources proches du dossier.

La cour d'appel de Paris a confirmé, mercredi 18 mai, la mise en examen pour "complicité de crimes contre l'humanité" du groupe cimentier français Lafarge pour ses activités en Syrie jusqu'en 2014, conformément à sa précédente décision qui avait été annulée par la Cour de cassation.

Le groupe a annoncé qu'il allait engager un recours contre cette confirmation en appel. "Nous sommes convaincus que cette accusation ne devrait pas être portée contre Lafarge SA, qui interjettera appel de cette décision devant la 'Cour suprême' (Cour de cassation)", a déclaré le groupe dans un communiqué.

Lafarge, qui a fusionné avec le suisse Holcim en 2015, est soupçonné d'avoir versé près de 13 millions d'euros à des groupes armés, dont le groupe État islamique (EI), pour maintenir en activité son usine de Jalabiya, dans le nord de la Syrie, en 2013 et 2014.

La cour d'appel de Paris avait invalidé en 2019 la charge de "complicité de crimes contre l'humanité", estimant qu'il n'y avait pas "d'indices graves ou concordants de complicité" de Lafarge dans les crimes commis par l'EI.

Mais cette décision avait été annulée en septembre 2021 par la Cour de cassation, qui avait fait valoir qu'on "peut être complice de crimes contre l'humanité même si l'on n'a pas l'intention de s'associer à la commission de ces crimes", et demandé à la cour d'appel de se prononcer à nouveau sur la mise en examen.

"Lorsque des crimes graves sont commis, ce ne sont pas seulement les dirigeants politiques et militaires dont la responsabilité doit être élucidée mais aussi les acteurs économiques", a déclaré Claire Tixeire, avocate du Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits humains, à l'issue de l'audience, à des journalistes, en se réjouissant de cette "victoire".

"C'est la première fois au monde qu'une entreprise se voit mise en examen d'un tel crime. C'est aussi la première fois au monde qu'une maison mère est mise en examen pour des activités à l'étranger à travers sa filiale. Du point de vue de la responsabilité des multinationales c'est très important", a-t-elle ajouté.

Avec AFP et Reuters

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Lafarge en Syrie : des femmes yazidies se portent parties civiles

Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

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L'Humanité

Coraux, chimie et politique

Chronique

Sylvestre Huet

Au départ, la chimie offre une crème solaire. À l’arrivée, elle tue les coraux. Et on sait désormais pourquoi. Ce qui offre plusieurs leçons. Reprenons… C’est une observation depuis au moins une décennie : lorsque des baigneurs enduits de crème solaire sont nombreux dans une baie, les coraux blanchissent et meurent plus qu’auparavant. Le composant chimique tueur avait été identifié, c’est l’oxybenzone, un filtre à ultraviolet très utilisé pour ces crèmes protégeant la peau humaine. Restait à comprendre comment il devenait si toxique pour certains organismes marins, car cela restait mystérieux.

C’est fait, relate un article paru dans Science (1). L’équipe de biologistes de Stanford University a montré expérimentalement, à l’aide d’une anémone de mer et d’un champignon vivant sur des coraux morts, comment la molécule de la crème solaire est modifiée par l’adjonction d’un glucose. Opérée par l’anémone, ou un partenaire symbiotique du corail, cette chimie fait d’une molécule capable de bloquer les UV son contraire : un photo-oxydant qui s’attaque à l’ADN sous l’effet des rayons solaires. En massacrant les partenaires symbiotiques des coraux, le phénomène contribue au blanchiment de ces derniers puis à leur mort sous l’effet de différents stress, comme les températures trop élevées dues au réchauffement climatique.

Plusieurs leçons peuvent être tirées de cette histoire. La plus immédiate ? La compréhension du phénomène permet de justifier l’interdiction de toute crème solaire comportant cette molécule, soit à l’usage en bord de mer soit à la fabrication. La plus profonde ? L’usage massif et diffus, et donc la dissémination inévitable, de produits issus de nos industries doit s’accompagner de la recherche prudente de leurs effets, lesquels peuvent survenir après des réactions chimiques et des interactions, parfois complexes, avec le vivant.

La plus politique ? Les entreprises privées qui développent et vendent ces produits pour en tirer profit ne vont pas volontairement les amputer pour financer cette recherche. Diminuer les risques suppose donc une recherche publique, libre et bien financée, qui intègre cet objectif, des instances de régulation des marchés imposant des cadres aux entreprises privées, voire une propriété publique de ces entreprises afin d’imposer des critères environnementaux dans les prises de décision de leurs directions. Un sujet pour électeurs et députés.

France24 - Monde

Minsk élargit le recours possible à la peine de mort, l'opposition se dit "directement" visée

Publié le : 18/05/2022 - 19:41

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La Biélorussie a introduit la peine de mort pour la préparation d'attentat ou la "tentative d'acte de terrorisme", selon un décret publié mercredi, cité par les agences russes. Des accusations qui visent de nombreux militants de l'opposition, dont sa cheffe exilée. Les États-Unis ont vivement condamné cette décision, estimant qu'elle risque de frapper "les militants prodémocratie et ceux qui s'opposent à la guerre menée par la Russie en Ukraine".

La Biélorussie a introduit la peine de mort pour préparation d'attentat ou "tentative d'acte de terrorisme", selon un décret publié, mercredi 18 mai, un durcissement qui vise "directement" l'opposition d'après sa cheffe exilée et qui a été vivement condamné par Washington.

"Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a signé la loi prévoyant la possibilité de la peine de mort pour une tentative d'acte de terrorisme", selon l'agence russe Ria Novosti, alors que jusqu'à présent seuls ceux qui avaient commis un tel acte étaient passibles d'exécution.

Selon l'agence russe Interfax, le texte, qui a été publié mercredi en Biélorussie, stipule qu'aucune "préparation ou tentative" de crime n'est passible de peine de mort à l'exception de ceux qualifiés de "terroristes".

"Ces mesures sont celles d'un dirigeant autoritaire"

Le portail publiant les textes de droit biélorusse n'était pas accessible mercredi depuis l'étranger, mais selon les agences russes ces nouvelles normes entreront en vigueur dans une dizaine de jours.

"Ces mesures sont celles d'un dirigeant autoritaire qui s'accroche au pouvoir par la peur et l'intimidation", a réagi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken dans un communiqué, accusant le président bélarusse Alexandre Loukachenko de "continuer sa répression". 

Il a estimé que cela risquait de frapper "les militants prodémocratie et ceux qui s'opposent à la guerre menée par la Russie en Ukraine" et appelé une fois de plus à "la libération sans conditions de tous les prisonniers politiques".

"C'est une menace directe contre les militants qui s'opposent au dictateur"

Depuis le vaste mouvement de contestation de 2020 contre la réélection de l'autoritaire Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, de nombreux opposants ont été inculpés et arrêtés pour tentative ou préparation d'acte de terrorisme.

En mars 2021, le parquet biélorusse avait annoncé que la cheffe de l'opposition, Svetlana Tikhanovskaïa, contrainte à l'exil en 2020 par la répression de la contestation, faisait elle-même l'objet d'une enquête pour "préparation d'acte de terrorisme en bande organisée", selon l'agence d'État biélorusse Belta.

Celle-ci a réagi sur Twitter à l'élargissement des crimes passibles de la peine capitale comme une "menace directe" visant les opposants au régime d'Alexandre Loukachenko et ceux qui s'opposent à l'offensive en Ukraine de la Russie, qui a utilisé le territoire de la Biélorussie pour une partie de ses assauts.

"Le régime illégal a introduit la peine capitale pour des cas de tentative de terrorisme. C'est une menace directe contre les militants qui s'opposent au dictateur et à la guerre", a commenté sur Twitter Svetlana Tikhanovskaïa. "J'appelle la communauté internationale à réagir : sanctionner les parlementaires et user de chaque outil pour empêcher des meurtres politiques", a-t-elle ajouté.

No coincidence that the death penalty for “attempted” terrorism was introduced on the same day when Orwell’s book “1984” became allegedly banned in Belarus. The co-aggressor wants to fool us that war is peace and names dissent as terrorism. But I see dread, not strength. pic.twitter.com/TcotOclrW4

May 18, 2022

La Biélorussie et ses dirigeants font déjà l'objet de nombreuses sanctions occidentales, d'une part à cause de la répression qui y a décimé l'opposition et la société civile, d'autre part du fait du soutien à l'offensive russe contre l'Ukraine. 

Le dernier pays d'Europe

La Biélorussie, une ex-république soviétique alliée à la Russie, est le dernier pays d'Europe qui applique encore la peine de mort. Le pays procède chaque année à plusieurs exécutions, d'une balle tirée dans la nuque du condamné, et qui sont toujours gardées secrètes, les familles n'étant informées que quelques mois après.

Depuis la présidentielle de 2020, lors de laquelle Svetlana Tikhanovskaïa a amassé un soutien populaire surprise et mobilisé des foules immenses pour dénoncer un scrutin truqué par Alexandre Loukachenko, les autorités ont donné un tour de vis considérable, arrêtant des centaines de personnes et forçant à l'exil foule de dirigeants de l'opposition ou simple manifestants. 

De nombreuses figures du mouvement ont été condamnées à de lourdes peines de prison, les ONG et médias indépendants ont été bannis et taxés d'extrémisme. Un nouveau procès de 12 militants de l'opposition s'est ouvert d'ailleurs mercredi dans la ville de Grodno et leur dirigeant présumé, Nikolaï Avtoukhovitch, est notamment accusé d'acte de "terrorisme" et de préparation d'un acte de "terrorisme" en bande organisée, selon l'ONG de défense des droits humains Viasna, dont plusieurs membres et son chef sont également en prison. 

Selon cette source, les enquêteurs accusent le groupe d'avoir incendié une voiture et la maison d'un policier, puis d'avoir fait exploser la voiture d'un autre.

Avec AFP

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La Biélorussie, le nouvel avant-poste de Moscou pour faire pression sur l'Europe

Biélorussie : décès de Stanislav Chouchkevitch, premier président post-soviétique

Un référendum permet à la Biélorussie d'accueillir des armes nucléaires russes

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity

Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.

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By Valerie Hopkins

KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.

“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”

Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.

In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.

Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.

“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”

Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.

Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.

He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.

Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.

Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.

In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.

In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.

Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.

Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.

“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”

Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.

“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”

Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.

He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”

In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.

Russia-Ukraine War: Key Developments

In Mariupol. Hundreds more Ukrainian fighters that had been in a steel plant in Mariupol surrendered to Russia. Ukrainian officials have said the fighters will be exchanged for Russian prisoners of war, but they have provided no details about the agreement.

NATO’s expansion. Turkey’s president, Recep Tayyip Erdogan, said he was determined to “say no to Finland and Sweden’s NATO membership,” pointing to the countries’ stance toward Kurdish militant groups he regards as terrorist organizations.

War crimes trial. A Russian soldier pleaded guilty in a Kyiv court to having shot a civilian. This is the first trial Ukraine has conducted for an act that could be considered a war crime since Russia launched its invasion.

A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.

When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.

“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”

In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.

While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.

Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”

He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.

In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.

“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.

In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.

“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”

And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.

“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”

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Valeurs Actuelles

“Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne

Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.

Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.

Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.

Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?

Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.

Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !

Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.

Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.

Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !

Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.

Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !

J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !

Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.

On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »

On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.

On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »

Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).

La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »

Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !

Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »

On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »

Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !

Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »

Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »

Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.

Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.

Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !

Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.

Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.

Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »

Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.

Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »

Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »

C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !

La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !

Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.

Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…

Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !

Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.

J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Tom Cruise en master class : le jour où il a cru mourir

Publié le : 19/05/2022 - 18:30Modifié le : 19/05/2022 - 18:34

Nina MASSON Suivre

C'est l’événement cette année à Cannes, la star la plus attendue sur le tapis rouge pour cette 75e édition du Festival de Cannes. L'acteur américain Tom Cruise est venu présenter "Top Gun : Maverick", la suite du film culte sorti en 1986. À cette occasion, il a donné une master class lors de laquelle il est revenu sur son goût pour l'aventure, qui l'a finalement mené au cinéma.

Valeurs Actuelles

Marine Le Pen et Eric Zemmour dénoncent « la repentance » de la France envers l’Algérie

Emmanuel Macron commémore le 60e anniversaire des accords d’Evian à l’Elysée, en présence de témoins de l’époque (appelés, combattants indépendantistes, harkis), ce samedi 19 mars 2022. Mais la date du 19 mars 1962 est contestée notamment par Marine Le Pen.

« Une vraie réconciliation des mémoires si l’Algérie demande pardon aux harkis »

Invitée vendredi 18 mars sur France Inter, la candidate du Rassemblement national à l’élection présidentielle a rappelé que « nous contestons depuis longtemps cette date choisie, qui a été imposée comme la fin de la guerre d’Algérie ». « Il y a des dizaines de milliers de harkis qui ont été sauvagement assassinés après cette date. Et je tiens à leur rendre hommage à eux, parce qu’eux ont été particulièrement mal traités par le gouvernement de l’époque, ils ont été mis dans des camps, parfois ils sont morts, ont été mis dans des charniers, leurs enfants n’ont pas été scolarisés », a-t-elle affirmé.

La députée du Pas-de-Calais a également dénoncé la position de l’ancienne colonie française sur son historique avec la France. « S’il s’agit de réconcilier les mémoires en se flagellant devant l’Algérie qui ne cesse de demander des actes de repentance, en ce qui me concerne ce sera non. Sauf si peut-être l’Algérie demande elle-même pardon aux harkis sur la manière dont ils se sont comportés à leur égard, alors là il y aura une vraie réconciliation des mémoires », a-t-elle déclaré.

Eric Zemmour veut “mettre fin à la repentance” de la France en Algérie

Après Marine Le Pen, c’est Éric Zemmour qui s’est exprimé dans une tribune au Figaro publiée ce samedi, pour livrer sa vision des liens que doivent entretenir la France et l’Algérie. Il dénonce l’attitude des politiques français qui ont battu « la coulpe » face à des dirigeants algériens « souvent arrogants ». Une situation qui a permis de « faciliter l’immigration massive » des Algériens en France. Ainsi, le candidat de Reconquête! affirme vouloir établir une relation « de respect et non de repentance » avec l’Algérie. 

Parmi les propositions issues de son programme, l’ancien journaliste souhaite conditionner les aides financières et l’octroi de visas « à la coopération contre l’émigration clandestine, à la réadmission des immigrés illégaux expulsés de France et à des accords permettant que les petites peines de prison puissent être effectuées dans les pays d’origine des délinquants étrangers. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Pourquoi les Vikings ont-ils quitté le Groenland ?

Actu

Archéologie. Ce peuple conquérant a subitement quitté sa « terre verte » au XVe siècle, après cinq cents ans de colonisation. Un exil qui ne serait pas dû au froid mais – déjà à cette époque – à la sécheresse…

Anna Musso

C’est l’un des grands mystères de la fin du Moyen Âge : pourquoi les Vikings, qui avaient établi avec succès des colonies dans le sud du Groenland dès le Xe siècle, les ont définitivement abandonnées quatre siècles plus tard ?

Une nouvelle étude publiée le 23 mars dans la revue  Science Advances, menée par une équipe de chercheurs de l’université du Massachusetts à Amherst, en collaboration avec des scientifiques du Smith College et de l’Université de Buffalo aux États-Unis, éclaire ce mystère, remettant en cause les connaissances établies.

Ce ne serait pas la chute des températures, associée à une vague de froid baptisée petit âge glaciaire, mais bien la sécheresse qui aurait forcé les premiers colons scandinaves à quitter leurs verts pâturages.

Une « colonie » de 2000 habitants

Selon la légende islandaise, c’est en suivant un explorateur norvégien connu sous le surnom d’Erik le Rouge (il était roux), que les Vikings auraient établi deux colonies sur les rives de fjords dans le sud du Groenland. Ils donnent à ce pays où ils vont vivre de 985 à 1450 environ, le nom de Groenland, littéralement « terre verte », afin d’y attirer d’autres Scandinaves. Leur « colonie orientale », forte d’environ 2 000 habitants, va prospérer dans cette région a priori­ inhospitalière en abattant des arbustes et en plantant de l’herbe pour nourrir son bétail.

Mais au début du XVe siècle, les Vikings abandonnent subitement l’île, devenue invivable. Pour l’expliquer, on a longtemps supposé que ce peuple avait été confronté à une baisse des températures localisée sur l’Atlantique Nord. Cette période de froid exceptionnel aurait entraîné de longs et rudes hivers, et rendu impossible toute agriculture au Groenland. Mais, d’autres facteurs ont été évoqués, comme la disparition des morses, que les Vikings chassaient, la mauvaise gestion des terres ou la peste.

Des sédiments recueillis pendant trois ans

Si plusieurs études confirmaient jusqu’ici la thèse du refroidissement climatique, les données utilisées pour reconstituer les températures ne venaient pas de sites où se trouvaient les fermes des Vikings, mais avaient été prélevées à plus de 1 000 kilomètres au nord et à une altitude de plus de 2 000 mètres. C’est ce que souligne Raymond Bradley, professeur émérite de géosciences à l’université du Massachusetts à Amherst et coauteur de l’article. « Nous voulions étudier comment le climat a varié près des fermes nordiques elles-mêmes. »

C’est donc au bord d’un lac situé dans le sud du Groenland, appelé lac 578, proche de l’un des plus grands groupes de la colonie de l’Est, que Bradley et les chercheurs se sont rendus. « Avant cette étude, précise Bradley , il n’existait aucune donnée provenant du site même des colonies vikings. Et c’est un problème. »

Les scientifiques ont recueilli, durant trois ans, des échantillons de sédiments jamais étudiés auparavant. Ils ont pu en extraire des données fiables pour reconstituer les variations de la température de l’eau durant l’été sur une période de mille sept cents ans. «  Personne n’a vraiment étudié cet endroit auparavant », souligne Boyang Zhao, l’auteur principal de l’étude.

« Pas de changements substantiels de température »

Ensuite, les chercheurs ont analysé les sédiments lacustres avec deux marqueurs différents pour comprendre les changements de température et du contexte hydroclimatique dans le passé. Le premier marqueur est un lipide, connu sous le nom de BrGDGT, qui permet de reconstruire la température. « Si l’on dispose d’un registre suffisamment complet, il est possible d’établir un lien direct entre l’évolution des structures des lipides et celle de la température », explique Isla Castaneda, professeure de géosciences et coauteur de l’article. Le second est un indicateur du degré de sécheresse qui mesure la perte d’eau due à l’évaporation dans les graminées et les plantes servant au bétail.

Et surprise : les résultats obtenus ont montré qu’il n’y avait pas eu de baisse brutale de la température au moment de l’abandon de ces fermes. «  Nous n’avons pas trouvé de changements substantiels de température pendant la période de colonisation et nous avons constaté que le sud du Groenland a connu une tendance persistante à l’assèchement pendant toute la période nordique », conclut Boyang Zhao.

Des sécheresses plus fréquentes

Les fermiers devaient stocker du fourrage pour faire hiverner leurs bêtes. Or, les sécheresses étant plus fréquentes, ils ne pouvaient pas faire pousser assez d’herbe pour empêcher les animaux de mourir de faim pendant les longs hivers rigoureux. Il est même probable que le changement climatique ait contraint les éleveurs à partir chasser les morses – pour vendre leur ivoire – dans les eaux du nord-ouest du Groenland. Plus de cinq cents ans avant notre époque, nos lointains ancêtres ont déjà été confrontés à l’angoisse des sols craquelés et à l’exil forcé par le changement climatique…

groenlandRéchauffement climatiquearchéologie
France24 - World

Fighting for the future: Ukraine tackles rebuilding cities destroyed by war

Issued on: 16/05/2022 - 20:15

Joanna YORK

The Kyiv suburb of Irpin was largely destroyed by fierce urban fighting in the first few weeks of the war in Ukraine. Now that Russian troops have been forced out, local authorities have invited in Ukrainian architects to reimagine how the urban areas might be rebuilt. They have their work cut out. 

When Ukrainian forces took back Irpin from Russian troops on March 28, the formerly wealthy suburb in the northwest of Kyiv was largely destroyed.

Residents rushed to leave in late February when Irpin, along with neighbouring towns Bucha and Hostomel, became the focal point of Russian plans to encircle and capture the Ukrainian capital.

Weeks of fierce urban fighting left swathes of Irpin devastated. After Russian forces had departed, Ukrainian law enforcement officers reported that 885 buildings were completely destroyed, 2,738 partially destroyed and 8,651 had superficial damage. 

There was damage to infrastructure too. To slow the Russian advance, Ukrainian forces had blown up the main bridge linking the suburb to Kyiv. Hospitals and schools had been hit by Russian attacks. Efforts began to clear Russian mines, reportedly planted in parks, playgrounds and in front of homes. So far, few residents have been able to return.

‘Restoration and development’

But on May 5, authorities started to imagine a new future for the suburb. "About 120 architects from all over Ukraine have arrived in Irpin to draft a strategy for the town’s restoration and development," Oleksiy Kuleba, head of the humanitarian staff of the Kyiv Regional State Administration, said in a Telegram message, thanking those who accepted the invitation.

It is not unusual to start conversations about rebuilding even though fighting continues in other parts of Ukraine, says Dr Pierre Purseigle, Associate Professor at the University of Warwick (UK), and specialist in the history of war and urban catastrophes. 

“In order to fight a war, you need to believe in your capacity to prevail, so thinking about reconstruction is just as important as thinking about the reasons why you’re fighting,” he says. “You’re fighting to defend your nation, but also you’re fighting to defend your capacity and your right to define your future, and that is what is at stake in Ukraine.”

A three-stage plan

Faced with an urban space that has been so thoroughly destroyed, where do authorities begin to rebuild? European think tank The Centre for Economic Policy Research laid out a three-step plan in its publication A Blueprint for the Reconstruction of Ukraine

In destroyed cities, the first stage involves restoring safety (for example, by removing landmines) and reinstating critical infrastructure such as power lines and water systems. Next comes “rapid revival of the economy”, meaning clearing debris and restoring transport networks, along with housing and schools.

Building new housing, schools and hospitals begins in the third phase, with one key objective: build back better. “Although there is a natural tendency to repair cities to their original form, one should not try to restore Soviet-style housing and other infrastructure,” the plan says. 

Instead, “reconstruction should focus on using modern technologies designs, and urban planning”.

In theory, there is an opportunity for Ukraine’s destroyed cities to be reborn as greener, more beautiful, and more efficient. Building back with a focus on environmentalism, for example, “may help make Ukraine a leader in green energy”, the US Centre for Strategic and International Studies wrote in a March report.

“When there's so much destruction, you can make major changes and right old planning problems”, says Wendy Pullan, director of the Centre for Urban Conflicts Research and professor emerita in architecture and urban studies at the University of Cambridge (UK). “That’s the silver lining around the cloud.”

A blank slate?

If the potential for change is proportionate to the level of destruction, some cities in Ukraine could be almost completely transformed. In April, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said that 95 percent of the city of Mariupol had been destroyed.   

In the city of Kharkiv, recently liberated from Russian forces, Mayor Ihor Terekhov said around 25 percent of housing had been destroyed. Much of the historical city centre has also been decimated and damage caused to unique architectural gems.

Pullan equates what is happening in some Ukrainian cities to urbicide: warfare that aims to kill cities through loss of life and large-scale, deliberate destruction. “It's attacking the city for what it means as a city by going after the city's heritage, cultural centres and places of meaning for the existing population,” Pullan says. This can include attacks on hospitals, schools, and cultural spaces.

After a city has been razed so thoroughly, decisions about what to restore and what to replace can be complex. For example, there may be consensus over the cultural importance of restoring significant monuments or the need for hospitals, but what about which homes get rebuilt and which don’t?

For architects, urban planners and NGO’s, destroyed spaces may be fertile ground for improvement, but for former residents they can still hold meaningful memories. “They are not blank slates,” says Purseigle. “Building back better doesn't necessarily have the same meaning for experts as it does for local populations.”

“You get real conflicts between what might be done for the city to make it more viable and the [wishes of the] people who lived there, because all they want is to go home,” Pullan adds.

‘A democratic exercise’

Of an estimated 6.1 million refugees that have fled Ukraine since the war started, many have expressed a wish to return home. Some have already travelled back to Irpin to find their homes and businesses destroyed. Others are working together to make repairs where possible, to make the community liveable again

>> 'I have no words': Ukrainian returns home to devastated Kyiv suburb

But many refugees who flee dangerous cities are not allowed or able to return for some time. “They are still usually very attached to their home cities, but have no say, in how the rebuilding might take place,” Pullan says.

This can be deeply upsetting for populations already traumatised by the grief and loss of war. It can also lead to cities designed by experts that tick a lot of boxes on paper, but don’t work in practice. 

For example, building a sustainable city is a laudable goal, but will it be a primary priority for returning Ukrainians who are seeking to rebuild homes and find work?

Similar debates over how to make cities greener are already happening – with difficulty – in European cities that are not affected by war, says Purseigle. “And we know they're not easy debates to have because they are political questions about resources, and inequalities.”

Even so, the success and useability of any future city depends on these debates happening with local residents. “It makes a big, big difference in reconstructing a city if there is proper local input,” Pullan says. “There's just no point in doing a reconstruction if you're blind to the political and social realities of the city.”

She says grassroots efforts to rebuild in Irpin are a good start if they can be balanced with input from architects and urban planners who have their own expertise to add. Reaching a consensus could be a long, costly and difficult process. But the rewards can be significant.

“Accepting that reconstruction is a democratic exercise is what eventually allows a city to be rebuilt on a truly sustainable footing, meaning that the local community will be invested politically and culturally,” Purseigle says. “It also means that people are going to keep on disagreeing. But democracy, and the right to define their future, is what Ukraine is fighting for.”

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War in Ukraine: Irpin residents return to ruins after Russian withdrawal

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'Our music conquers Europe': Zelensky praises Ukraine Eurovision win

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An investigation reveals hundreds of new gravesites in Ukraine, and migrants again crossing Belarus-Poland border

Valeurs Actuelles

Algérie, le dernier acte de la tragédie

Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.

Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.

« De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »

Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »

C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.

En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.

Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.

« Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »

Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.

Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.

La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »

Des rafales, des hommes à terre…

Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…

Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.

« La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »

“Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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L'Humanité

Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN

Actu

Une vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.

Marine Cygler

Plante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.

De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.

Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.

Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.

C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.

« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.

Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.

Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.

Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.

Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.

L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale

Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.

sciences
France24 - World

Plan to allow burkinis in Grenoble swimming pools reignites French culture wars

Issued on: 15/05/2022 - 18:16

Joanna YORK

Burkinis have been a long-standing catalyst for dispute in France, calling societal attitudes towards Islam and feminism into question. Rule changes in Grenoble’s swimming pools suggest that opposition to the garment could be receding.

With summer opening times for municipal swimming pools soon to come, Grenoble's town hall will vote on May 16 on potential changes to swimwear rules.  

So far, so ordinary. It is not unusual for French swimming pools to issue strict swimwear regulations; in most, swimming caps and body-hugging, lycra outfits are a must. But in Grenoble, Mayor Éric Piolle wants to make the rules more permissive, especially for female swimmers.  

“Our wish is to get rid of absurd restrictions,” he said. “This includes [allowing] bare breasts and swimming costumes that give extra coverage for sun protection or for beliefs. It is not about taking a position for or against the burkini specifically,” he said. 

The burkini is a swimming costume that covers the entire body, including the head, leaving only the face, hands and feet visible. The planned change in Grenoble comes after protests in the city that began in 2018. In 2020 and 2021 a group of activists from the community grassroots association Alliance Citoyenne protested by wearing burkinis in Grenoble's swimming pools.  

One of these was Taous, a Muslim who lives in Grenoble and wears a hijab. “I love the feeling of being in the water, but those protests were the first time I’ve been able to put my feet in a swimming pool in France,” she told FRANCE 24. When her children go to the pool, Taous watches rather than swimming with them. 

She is adamant the rules should change not just to allow burkinis, but to allow more choice for all women. “The rules are not specifically about burkinis,” she said. “They are also planning to allow women to show their breasts if they want to. It’s really a question of feminism and letting women wear what they want to. I believe in each woman's right to choose.”

‘Submitting to Islam’ 

Nonetheless, it is the potential for burkinis, specifically, to be allowed in swimming pools that has sparked debate in France.  

The burkini was invented by Australian Aheda Zanetti, who put her design on the market on 2004 “The idea was to make a swimming costume for Muslim women and girls, or for someone who wanted to dress modestly, “, she told FRANCE 24. “I could see there was a market. There was nothing satisfactory for women and girls who wanted to do water sports.” 

She hoped her design would lead to greater integration for Muslim women and others who did not feel comfortable in smaller swim wear, but in France the garment has become a long-standing catalyst for dispute. 

In Grenoble, local politicians were quick to counter the mayor’s plans to allow burkinis in swimming pools. In May, the president of the Auvergne-Rhône-Alpes region, Laurent Wauquiez, accused the mayor of “submitting to Islamism” and threatened to cut grants to the town if the measure was passed.  

Dozens of local officials have also signed appeals to cancel the town hall vote on the measure, which they say has been “imposed by minority groups with the sole objective of permanently testing the sensitivity of our institutions to religious symbols”. 

At the heart of the debate is France’s laïcité (or secularism) laws that strictly separate the church from the state and give French authorities the power to ban religious symbols in public places.  

Such laws are common: in 2004 a law banned the wearing of religious emblems in schools and colleges. But in recent years, accusations have grown that France uses the law to disproportionately target its Muslim population.  

In 2010, France became the first European country to ban the full-face veil in public places. Today, The French Football Federation bans female players from wearing hijabs (scarfs which cover the hair) even though the international football governing body FIFA does not. 

>> Muslim women footballers spar with French government on hijab ban in sport

‘Shameful and absurd’ 

The peak of anxiety over burkini-wearing in France came following two largescale attacks on French soil, carried out by Muslim extremists. In November 2015 in Paris coordinated attacks in bars, restaurants and a concert hall killed 137 people. Seven months later in July 2016, a truck driver deliberately drove into crowds celebrating Bastille Day on the Promenade des Anglais in Nice, killing 86 people.

In a climate of heightened fear and mistrust of the Muslim community, mayors in around 30 towns in France mobilised secularity laws to ban burkini-wearing on beaches in summer 2016 with fines of up to €38 for rule breakers. 

France's then prime minister Manuel Valls came out in support of local mayors, calling the burkini “the expression of a political project, a counter society, based notably on the enslavement of women”.  

Meanwhile Human Rights Watch declared the ban “shameful and absurd”, and images taken in August 2016 of police officers in Nice surrounding a woman at the beach with her children and demanding she remove her burkini sparked international outcry.   

Height of absurdity: Nice police seem to force burkini-clad woman to remove it and fine her. https://t.co/rhHfOEQ5Dz pic.twitter.com/yQ4egCwjrq

August 24, 2016

“The only women being excluded from beaches are Muslims wearing the veil,” Hanane Karimi, doctor of sociology at Strasbourg University and feminist, told FRANCE 24. “It’s segregation based on religious beliefs. It creates boundaries based on identity and strengthens racist discourse.” 

'Wear what you want!'

Later in August 2016, France’s governmental legal regulator Le Conseil d’Etat rejected local governments right to ban burkinis, and in September Nice and other beaches lifted their burkini bans. 

Nonetheless, the burkini is still seen as controversial by some. In May 2022, a survey run by French right-wing news channel Cnews found that 73 percent of people in France would prefer that burkinis were banned in swimming pools. 

This is largely because they are seen as a religious symbol, rather than a swimming costume. “I get women, often older women, coming up to me asking if they can wear burkinis too because they don’t want to show their body” Taous says. “I say, of course you can. They are available for everybody to buy. You don't have to be a Muslim.” 

Meanwhile, support for burkini-wearers has been quietly growing. In 2018, a rule change in Rennes municipal swimming pools authorised burkini-wearing. 

In light of Grenoble’s proposed rule changes, more than 100 high profile feminist organisations, and feminists including Caroline De Haas and Alice Coffin, have publicly supported an open letter written by Alliance Citoyenne entitled 'In May wear what you want!' 

Protesters from the Alliance Citoyenne were fined by police for wearing burkinis to the pool in 2020 and 2021, but are pleased to see the local authorities change their position. “We have hope that things might change in Grenoble on Monday,” Taous said. “We have our fingers crossed. And if they can change in Grenoble, they can change in other places in France too.” 

Regardless of the result of Monday’s vote, the outcome looks set to cause a stir. Protests for and against the burkini are planned outside Grenoble’s municipal council building. 

As the debate rages, Mayor Piolle has tried to calm tensions. “In Grenoble we are planning a change to swimming pool rules to ensure equality of access to public services, and the freedom to dress or undress,” he said in a tweet. “The burkini is a non-subject.” 

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French presidential race: Macron clashes with Le Pen over Islamic veil ban

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Muslim women footballers spar with French government on hijab ban in sport

France24 - Monde

Roumanie : sauvés de l’euthanasie, des chiens cherchent une nouvelle vie en France

Publié le : 19/05/2022 - 12:39Modifié le : 19/05/2022 - 12:51

Mandi HESHMATI

En Roumanie, depuis 2013, la loi autorise l’euthanasie de tout chien errant déposé en fourrière et non réclamé après 14 jours. Cette décision a été prise après la mort d’un enfant, mordu par un canidé. La capitale Bucarest est désormais complètement vidée de ses chiens errants. Beaucoup de Roumains voient ces animaux comme des nuisibles : il y a donc très peu d’adoptions dans le pays. Alors depuis 2014, l’association Remember me recueille des chiens roumains dans son refuge, et les fait adopter à l’étranger, principalement en France.

France24 - Monde

Bérénice Béjo : un tournage qui "tourne mal"

Publié le : 18/05/2022 - 19:56Modifié le : 19/05/2022 - 12:11

Nina MASSON Suivre

À l'affiche du film d'ouverture du Festival de Cannes, Bérénice Béjo se confie sur le tournage de "Coupez !" de Michel Hazanavicius, lors duquel elle a été "défigurée".L'actrice partage aussi ses répliques cultes à France 24, de "Coupez !" à "OSS 117" de Michel Hazanavicius, dans lequel elle a joué il y a 16 ans !

Valeurs Actuelles

“L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”

Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?

J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.

Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?

Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.

La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.

Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?

Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».

En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.

Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?

En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.

Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?

Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.

Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.

Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !

Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?

L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.

Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.

Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.

L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?

Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.

Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…

La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?

Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.

En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?

Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.

En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?

Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.

Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !

Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Bush condemns Putin's invasion of 'Iraq' instead of Ukraine

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Former US president George W Bush has accidently condemned Vladimir Putin's invasion of "Iraq", before correcting himself by saying he was talking about Ukraine.

Mr Bush made the gaffe during a speech at an event in Dallas, Texas, where he was talking about the importance of fair elections.

He said, "the decision of one man to launch a wholly unjustified and brutal invasion of Iraq... I mean of Ukraine".

Mr Bush was president during the US-led invasion of Iraq in 2003 over weapons of mass destruction that were never found.

Blair Bush memo on Iraq emerges

Bush memoir confesses Iraq regret

Timeline: Iraq War

France24 - Monde

Israël : des ruches robotisées pour préserver les abeilles

Publié le : 18/05/2022 - 17:29

Samia METHENI Suivre

Dans un kibboutz de Galilée, une start-up israélienne construit des ruches robotisées qui surveillent les abeilles 24 heures sur 24 et permettent de réduire la mortalité de ces pollinisateurs majeurs, garants de la sécurité alimentaire. 

Valeurs Actuelles

L’assimilation ou “l’adoption” d’une personne par la nation

L’“assimilation” comme manière d’intégrer les personnes immigrées à la communauté nationale est décriée ; elle les dépouillerait de leur identité et de leurs traditions, effet d’un manque d’ouverture que respecterait au contraire l’intégration diversitaire des pays anglo-saxons. La pratique de l’adoption permet d’éclairer le débat : leur point commun, l’accueil d’un membre initialement étranger à la famille (adoption) ou au pays (immigration) concernés a pour enjeu qu’il en devienne un membre à part entière.

La pratique française de l’adoption est “plénière” : l’enfant devient pleinement l’enfant de ses parents adoptants comme s’il était né d’eux. Le lien filial avec un enfant adopté s’établit sans différence de nature avec celui d’un “enfant biologique” ; la situation filiative d’un enfant venu dans sa famille par adoption est similaire à celle d’un enfant né de la vie sexuelle du couple parental. Le lien créé par l’adoption est inconditionnel, l’enfant est dans cette famille comme s’il y avait toujours été, la famille adoptante est pour l’enfant sa famille car la seule ayant noué le lien filiatif avec lui.

L’open adoption à l’américaine est différente : c’est un contrat de cession d’enfant ; les avocats formalisent les droits de chacune des parties selon la manière coutumière aux États-Unis. L’enfant devient juridiquement celui de sa famille adoptante ; mais qu’un enfant “ne s’adapte pas” à elle, la situation est gérée depuis des blogs d’échange d’enfants, avec l’idée qu’un enfant qui ne s’est pas fait sa place dans une famille la trouvera peut-être dans une autre, éventuellement en allant jusqu’à changer son prénom : le lien est conditionnel. L’adoption ne crée pas une implantation symbolique, comme si l’enfant était natif de sa famille ; la manière anglo-saxonne établit l’adoption en une filiation seconde, elle formalise le transfert d’un enfant d’une famille à une autre mais qui pourrait devenir une autre encore : de ce fait, elle n’est pas sécurisante comme la manière française.

La différence des pratiques correspond à des sensibilités culturelles façonnées par les traditions religieuses des deux pays. L’adoption française donne le primat au lien symbolique, ce qui permet la création d’un lien pleinement filiatif en l’absence même de lien organique entre les parents et l’enfant ; cette manière fait écho à la tradition catholique où le lien spirituel suffit à fonder pleinement une parenté, ce que reflète la paternité symbolique selon une hiérarchisation : depuis les parrain et marraine, éponymes de l’enfant et parents spirituels, le prêtre appelé père, le pape ; contrastant avec la tradition protestante, matrice de la société américaine, pour laquelle la relation du croyant se fait sans intermédiaire avec son Dieu. De la même manière, l’eucharistie distingue la foi catholique pour laquelle elle spiritualise la présence du Christ, de la foi protestante. Les divergences des deux cultures se reflètent dans la confection du lien de filiation : la manière française en fonde la vérité sur une construction psychique et symbolique, l’anglo-saxonne requiert le caractère charnel, organique, conservant donc une référence originelle aux géniteurs, selon l’ancrage réaliste qui la caractérise.

Poursuivons notre analogie : ces différences s’illustrent dans les approches différentes de l’immigration. La manière française est symbolique et culturelle ; elle fait du nouvel arrivé un enfant du pays comme s’il en était natif. D’où importe qu’il témoigne un privilège aux manières du pays d’accueil, non comme une soumission ni un oubli du pays quitté, mais comme un pacte nouant un lien immarcescible, et le témoignage d’endosser la dette symbolique commune qui fait entre tous le lien citoyen, ferment même du lien national, quelle que soit de chacun sa provenance géographique.

L’approche américaine n’enracine pas les personnes immigrées dans des mœurs communes ; c’est d’abord le fait que les États-Unis se sont constitués comme une agrégation de diversités culturelles. Mais surtout le critère d’intégration y est autre qu’en France : il est surtout économique. La diversité ne fait pas embarras car ce qui compte est l’insertion productive, dans la logique postprotestante du “on a ce que l’on mérite”, qui découle de la doctrine réformée de la grâce. Le pays ne se sent pas engagé autrement, reflet d’un lien social privatisé jusqu’à l’excès aux États-Unis alors qu’il est socialisé jusqu’à l’excès inverse en France, dans cette opposition culturelle entre la France prompte à la compassion et qui « réserve sa pitié pour le déshérité [tandis que le monde américain d’influence protestante veut] construire un monde d’égalité, de justice et de droit », comme le note Jean-Marie Rouart ( Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 2021).

Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ?

Aussi est-il surprenant que l’assimilation soit en France tenue pour une dépossession faite aux immigrés : elle est une main tendue. Mais une main tendue ne noue le lien que si elle est saisie. Il en résulte une impérative régulation qui soit au préalable du moment migratoire, et non pas postérieure comme la régulation économique américaine. De même qu’une adoption plénière justifie une évaluation préalable : celle de la motivation du couple adoptant et de ses capacités matérielles d’accueil (le fameux “parcours d’agrément”) en même temps qu’une préparation de l’enfant à la mutation filiative à laquelle il est destiné ; de même l’assimilation suppose une double évaluation nécessairement préalable au moment de la migration : économique (du côté du pays) et culturelle (du côté du migrant, surtout la maîtrise de la langue). Sans quoi le rejet est inévitable : rejet de l’adoption par un enfant qui ne parvient à honorer la dette symbolique qu’il ressent à l’égard de sa famille adoptante, et qui du coup le déborde ; rejet de l’immigration pour des raisons analogues, par impossibilité de se sentir en mesure d’honorer la dette symbolique à l’égard du pays d’accueil, souvent par mauvaise conscience d’avoir délaissé le pays d’origine.

L’immigration en provenance de pays d’islam est-elle plus rétive à l’assimilation ? Faut-il le comprendre en fonction du fait que le principe de l’adoption comme instaurant une filiation n’existe pas en islam : l’enfant abandonné est recueilli mais demeure à jamais le fils, la fille de ses géniteurs, et à jamais musulman, ce qui est corrélé ?

Pourtant le problème n’est pas de cette conception culturelle ; il est de l’approche française de l’immigration faite depuis l’importation en France de la manière américaine de la gérer, véritable déculturation imposant le principe diversitaire de la logique américaine. Cette importation, effet de l’idéalisation des élites, dans l’illusion que l’américanisation favoriserait de coller à la réussite des États-Unis, prive de la régulation culturelle de l’immigration en France, au risque d’en faire un grave problème de société, qu’il serait injuste d’attribuer à quelque intolérance des Français à l’égard des personnes immigrées.

Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ? L’assimilation ne peut fonctionner sans une fierté d’être français : non pas une fierté prétentieuse, mais celle banale qui fait fier de sa famille parce qu’elle est sa famille, de son pays parce qu’il est son pays ; la fierté est le ciment de la filiation, qu’il s’agisse de faire l’enfant d’une famille ou le citoyen d’un pays. L’assimilation est la manière culturelle française d’accueillir l’immigration.

*Christian Flavigny est pédopsychiatre et psychanalyste. Une version intégrale de cette tribune a été publiée sur le site de l’Institut Thomas-More.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Buffalo shooting: NY probes 'bone-chilling' social media role

New York state's top prosecutor has launched an investigation into the role social media companies played in Saturday's mass shooting in Buffalo.

The inquiry will look at the extent that social platforms were "used to stream, promote, or plan the event", the attorney general's office said.

The state's governor has argued tech firms share some blame for the attack.

Critics say the companies were too slow to remove the alleged gunman's violent posts.

Announcing the investigation on Wednesday, Attorney General Letitia James said: "The terror attack in Buffalo has once again revealed the depths and danger of the online forums that spread and promote hate."

The suspect, who is white, allegedly posted a manifesto on Google and livestreamed the fatal shooting of 10 people at a supermarket in a predominantly black neighbourhood on Twitch, a company owned by Amazon.

"The fact that an individual can post detailed plans to commit such an act of hate without consequence, and then stream it for the world to see is bone-chilling and unfathomable," Ms James said. 

The stream was taken down less than two minutes after the violence began, Twitch said, but was duplicated on other streaming sites despite the removal.

Facebook did not remove a link to the copied video for more than 10 hours, by which time it had been shared more than 46,000 times on the platform. A copy uploaded elsewhere was viewed more than three million times before being taken down.

Ms James said the investigation would also target online forums 4chan, 8chan, and Discord where the gunman reportedly posted about his plans.

The inquiry was ordered by Democratic Governor Kathy Hochul, who also directed the New York State Police to create a unit dedicated to monitoring social media for extremist threats.

She is also asking the state legislature to pass tougher gun control measures. Her Republican critics in the state assembly have condemned her for not doing more to prevent mass shootings ahead of the attack.

The US Department of Justice is investigating the attack as a hate crime.

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Valeurs Actuelles

Le progressisme de A à Z

Propos recueillis par Mickaël Fonton

Emmanuel Macron vient d’être réélu président de la République. Votre Dictionnaire du progressisme consacre une entrée au « Macronisme ». Y a-t-il vraiment un courant intellectuel derrière la personne d’Emmanuel Macron et, si oui, quel est son progressisme ?

La question est on ne peut plus d’actualité, car il y a une dizaine de jours Emmanuel Macron, dans l’un de ces grands “entretiens-confessions” dont il est coutumier, a déclaré qu’il continuait de parler « de progrès du quotidien », mais « plus vraiment de progressisme. Parce que le progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes, comme une dépossession de ce qui est ». Il faut, certes, se méfier de ces textes, qui se situent souvent entre l’exhibition et l’enfumage, entre psychanalyse et démagogie, mais celui-ci paraît réellement intéressant.

Emmanuel Macron y laisse entendre qu’il aurait été, mais qu’il ne serait plus vraiment progressiste, allant jusqu’à décrire celui-ci comme le ferait un lecteur de Burke ou de Roger Scruton : « une dépossession de ce qui est », une négation du réel et des limites – avant de s’élever vigoureusement contre le « renoncement à notre Histoire et à nos racines » (sic) ! Comme toujours avec Emmanuel Macron se pose la question de la sincérité du propos. Aurait-il changé ou se borne-t-il à caresser dans le sens du poil la fraction la plus conservatrice de son électorat, s’amusant à jouer avec virtuosité sur tous les claviers ? Est-on toujours dans le “en même temps” ?

La question se pose d’autant plus que, dans la suite de cette longue confession, le lecteur constate que le président Macron, s’il ne se reconnaît plus dans le progressisme, en conserve toutes les idées-forces : « Oui au neuf, à l’optimisme, à la conquête », oui au mouvement, à l’émancipation, à l’universalisme, aux Lumières, etc. Un progressisme hérité de la tradition saint-simonienne, dont nous avons essayé de montrer dans ce Dictionnaire qu’il constitue effectivement la colonne vertébrale idéologique du président : le “Macron profond”, en somme. Un progressisme dont il semble douteux qu’il ait pu se débarrasser d’une seconde à l’autre, prenant subitement (et miraculeusement) conscience de ce qu’il n’aurait jamais perçu jusque-là : que le « progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes » – un thème récurrent dans les différentes entrées du Dictionnaire.

Comment cerne-t-on cet objet total qu’est le progressisme et en quoi le format du dictionnaire vous semble-t-il particulièrement satisfaisant pour cette entreprise ?

Après le Dictionnaire du conservatisme et le Dictionnaire des populismes, publiés également au Cerf, il s’agissait pour nous de boucler ce que nous considérons comme un triptyque. Notre ambition est d’offrir à travers ces trois ouvrages un panorama des grandes idées politiques de notre temps. Lorsque nous avons mis sur pied le dernier, en 2020, les difficultés étaient nombreuses. D’une part, parce que les études disponibles sur le progressisme étaient bien moindres que sur le conservatisme et les populismes. Ensuite, parce que le progressisme a connu des sens très différents depuis l’apparition du mot en 1842. Avant d’être repris à son compte par Emmanuel Macron, il a notamment désigné l’aile droite des républicains à la fin du XIXe siècle, les catholiques de gauche de “l’Union des chrétiens progressistes” proches des communistes, ou encore l’“Union progressiste” réunissant en 1950 des compagnons de route du PCF.

Notre objectif a été de saisir deux siècles de progressisme pour rendre compte de sa diversité, mais aussi de ses caractères structurants, marqués par une vision de l’histoire et de l’homme qui découlent de l’idée de Progrès. Pour mener à bien cette entreprise, nous avons très longuement réfléchi à une liste d’entrées, faisant toute sa place au cas français mais pas seulement. Celle-ci établie, nous avons ensuite sollicité chacun des auteurs, qui sont principalement des universitaires mais aussi des journalistes et des écrivains. Ces dictionnaires assument leur diversité et le choix d’une politique d’auteurs qui en rend la lecture moins monotone. La forme même du dictionnaire nous paraît bien adaptée. Certes, nous n’échapperons jamais au reproche d’avoir omis telle ou telle entrée, mais il faut souligner que, grâce au double index, nominum et rerum, le lecteur peut voyager sans problème dans l’ouvrage et y découvrir, comme nous d’ailleurs, des liens et des cohérences auxquels nous n’avions pas spontanément pensé.

Le clivage progressiste/conservateur remonte selon vous à la Révolution française ; pourquoi ?

Il remonte à la Révolution française pour la simple et bonne raison que c’est à cette époque que l’idée de Progrès, qui constitue la matrice philosophique du progressisme, et donc la condition de son émergence, va être pour la première fois synthétisée à travers l’œuvre-testament de Condorcet, le Tableau historique des progrès de l’esprit humain (1794). Par ailleurs, c’est également à ce moment-là, en rapport direct avec la prise de conscience de la fragilité des choses suscitée par la violence de la rupture révolutionnaire, que naît le conservatisme – naissance symbolisée elle aussi par la parution d’un ouvrage, les Réflexions sur la Révolution de France (1790) du Britannique Edmund Burke.

En somme, l’événement révolutionnaire porte à la fois l’idéologie progressiste, qui voit en lui la preuve incontestable de sa propre véracité (la sortie de l’Ancien Régime démontre que l’homme est nécessairement voué à s’améliorer et à se libérer au cours du temps) ; et la pensée conservatrice qui, à partir de cette expérience, reconnaît que le mouvement peut être bénéfique, mais qu’il peut aussi s’avérer mortellement dangereux pour les valeurs qui fondent la civilisation. Clivage déterminant, dans la mesure où l’appartenance à l’un ou à l’autre de ces courants entraîne, au-delà du simple positionnement politique, des façons opposées de concevoir l’homme, la société, l’histoire, la nature et la culture, la guerre et la paix, la vie et la mort, comme nous avons tenté de le démontrer dans nos deux dictionnaires consacrés à ces notions…

Au-delà de l’évident “progrès”, quels sont les mots principaux du progressisme ? “Amélioration”, “technique”, “mouvement” ?

« Aller vite ? Mais aller où ? », se demandait Georges Bernanos en 1947 dans la France contre les robots , où il dénonçait, sans être écouté, « un monde tout entier voué à l’Efficience et au Rendement » . Qu’aurait-il écrit sur notre temps, où les termes d’amélioration, de technique et de mouvement sont connotés très positivement par le progressisme technocratique gouvernemental, qui pourrait effectivement en faire sa devise ? J’ajouterai d’ailleurs que se pose la question de la finalité d’un tel projet, en citant toujours Bernanos, qui ne discernait « aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible ». « Un monde gagné pour la tech-nique est perdu pour la Liberté », notait-il encore. Une formule à méditer.

La couverture de votre ouvrage figure un échangeur autoroutier. La mobilité, on l’a dit, est centrale dans le progressisme ; quel rôle y joue la vitesse, la voiture, la voie rapide ?

La civilisation moderne, grande consommatrice d’espace, puisque basée sur la mondialisation des échanges, est nécessairement obsédée par le temps de transport d’un point à l’autre, qu’il importe de réduire. Certes, routes, voiture ou vitesse représentent une certaine forme de liberté individuelle : celle du voyageur, du pilote de voitures rapides, de l’Homme pressé, le progressisme futuriste de Marinetti. Mais c’est aussi un monde où l’homme se perd dans le mouvement…

De plus, le temps est venu des déplacements en masse des personnes et des biens, dans lequel l’objet qui vient de Chine n’est qu’un ignoble ersatz de notre artisanat et où des hordes profanent jusqu’aux plus secrets des temples oubliés. Encore s’agit-il ici de déracinements volontaires, mais notre époque est aussi celle du déracinement obligatoire : on est contraint d’utiliser sa voiture, pour aller travailler, amener ses enfants à l’école, faire ses courses ; contraint aussi de déménager pour trouver un travail. La mobilité brouillonne et aléatoire du zombie ou celle, subie, de l’esclave, accompagnées dans les deux cas de ces “projets structurants” qui détruisent tout par leur indicible laideur et la pollution qu’ils engendrent, voilà sans doute le vrai visage de la modernité progressiste.

On a l’impression que le progressisme ne renvoie pas à une valeur morale (vrai/faux ; bien/mal) mais plutôt à une question de tempérament ; le progressiste est-il par nature un insatisfait ?

Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le “tempérament” occupe toujours une certaine place, plus ou moins significative, dans les choix idéologiques, politiques, sociaux, etc. de chacun, de même que l’histoire familiale. De ce point de vue, le progressiste n’échappe pas plus à la règle commune que le conservateur ou le populiste. En revanche, le qualifier d’ insatisfait paraît difficilement recevable : le progressiste ne se confond pas avec les nihilistes que Dostoïevski décrit dans les Possédés, pas plus d’ailleurs qu’avec le Raskolnikov amer et jaloux de Crime et châtiment.

S’il fallait mettre en avant un trait de son caractère, c’est sans doute à l’optimisme qu’il faudrait songer ; car le progressiste, s’il considère que sa situation est moins satisfaisante que ne le sera celle de ses descendants, n’en est pas moins persuadé qu’elle est aussi infiniment supérieure à celle de ses ancêtres, et qu’en définitive, on n’a jamais été aussi bien : c’est le fameux “penser printemps” que Macron avait emprunté au philosophe Alain. C’est aussi ce que déclament, de l’autre côté de l’Atlantique, ceux que l’on a appelé les “Nouveaux Optimistes”, en particulier leur star incontestée, le psychologue évolutionniste Steven Pinker, à qui l’on doit la bible du mouvement, la Part d’ange en nous. Dans cet ouvrage, dont Bill Gates affirmait qu’il s’agissait du meilleur livre qu’il ait lu de toute sa vie, Pinker répète en boucle, “chiffres à l’appui”, que nous vivons l’époque la moins violente et par conséquent la plus heureuse de toute l’histoire de l’humanité. Et qu’il n’y a aucune raison pour que cela cesse.

Le progressiste a-t-il un problème avec la mesure, avec la limite ? La notion de seuil, de bascule, est très présente dans votre ouvrage.

Le progressisme pousse à l’extrême des comportements naturels (curiosité, goût de la nouveauté ou du mouvement), mais en en faisant la seule vérité, sans plus concevoir qu’ils s’articulent avec d’autres (prudence, goût de la tradition), et que c’est cet équilibre seulement qui a rendu possible la survie de l’humanité. À la démesure, à cette hubris qui conduit au néant, le monde antique opposait pourtant la nécessaire phronesis, qui est bien une détermination des limites. En ce sens, la question du refus des limites, de l’impossibilité que l’homme puisse en accepter sans en être nécessairement diminué ou humilié, paraît centrale dans le progressisme – d’où, d’ailleurs, son opposition au conservatisme.

Le territoire que l’on parcourt, les familles, les solidarités, les amitiés qui nous entourent dans une Cité, la culture spécifique dont on s’imprègne, voilà autant d’éléments sans lesquels, pour un conservateur, l’homme ne serait pas ce qu’il est, mais que le progressiste perçoit, lui, comme autant d’atteintes à sa liberté de devenir non ce qu’il est mais ce qu’il voudrait être, et ce qu’il voudrait par cela seulement qu’il le pourrait : car à ses yeux ce qui est possible doit être réalisé, parfois uniquement parce qu’il est possible de le faire. Mais plus les techniques progressent, et plus elles imposent leurs méthodes, leurs logiques… et moins l’homme est homme.

« Start-up », « Selfie », « Nudge », « Safe space », etc. Le dictionnaire compte un certain nombre d’entrées en langue anglaise. L’Amérique est-elle une des sources du progressisme – et pourquoi ?

Les États-Unis, nation d’immigrants, se sont formés autour du mythe d’un monde meilleur que l’on trouverait en se coupant de ses racines, et cette nouvelle “promesse” donnée à un peuple élu porte encore des millions d’aventures individuelles. Il était dès lors logique qu’ils soient une source du progressisme. Celui d’un progressisme économique d’abord : entre fordisme et propagande publicitaire, c’est le monde de la production illimitée, de la croissance sans fin, qui culmine dans une mondialisation financiarisée. Mais il s’agit aussi de nos jours d’un progressisme “culturel” qui vise à déconstruire les sociétés en en faisant éclater tout ce que l’on considérait classiquement comme devant en constituer les bases, des territoires qui ne sauraient plus être bornés par aucune frontière aux familles maintenant nécessairement “recomposées”, des rapports sociaux d’où toute autorité est bannie au remplacement des sexes imposés par la nature par des genres librement choisis. Ce qu’il convient d’appeler “l’idéologie woke ”, grosse de heurts et de violences, est maintenant passé des campus d’Amérique du Nord aux universités françaises et irrigue notre classe médiatique – et donc notre classe politique. On notera pour conclure que ces deux visages du progressisme états-unien, loin de s’opposer comme le croient certains, se complètent parfaitement pour aboutir à un monde d’ilotes au service d’une superclasse.

Le Dictionnaire du progressisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard, Les Éditions du Cerf, 1 234 pages, 39 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:31

La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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France24 - Monde

Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:05

Caroline DE CAMARET

Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.

Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?

Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Valeurs Actuelles

Lettre ouverte à Vladimir Poutine

Marioupol, Kharkiv, Irpin, Boutcha, Borodyanka, Kramatorsk : autant de noms de villes ukrainiennes synonymes aujourd’hui, par l’atrocité des massacres qui les ensanglantent aussi bien que par l’ampleur des destructions qui les ravagent, d’horreur, de morts, de désolation et indescriptibles souffrances, assimilables, par l’indignation qu’ils suscitent très justement au sein de la conscience humaine, à de terribles “crimes de guerre”, sinon à d’encore plus effroyables “crimes contre l’humanité”.

Certes, nous connaissons les arguments que vous invoquez, dont une hypothétique « dénazification » de l’Ukraine en même temps qu’un supposé « génocide » à l’encontre des populations civiles du Donbass, pour expliquer ce que vous appelez, d’un euphémisme langagier qui ne peut que nous étonner sur le plan militaire mais aussi nous heurter au niveau intellectuel, une « opération spéciale » . À l’inverse, nous sommes également parfaitement conscients des très contreproductives maladresses et autres non moins préjudiciables fautes que la communauté internationale, les États-Unis d’Amérique en tête, a pu parfois commettre, sur le plan diplomatique et souvent pour d’hypocrites mais rentables intérêts géostratégiques, à l’encontre de votre pays, qu’elle a parfois, par le passé, unilatéralement humilié, sinon inconsidérément insulté, et quelquefois même outrageusement diabolisé.

Bref : une inacceptable stigmatisation où l’on voit même désormais poindre, çà et là, d’insidieux, et d’autant plus troublants, accents de racisme antirusse, d’inacceptables relents de xénophobie à l’encontre, non seulement de vos diplomates et autres oligarques mais, plus généralement, de manière bien plus indistincte et abusive encore, de vos sportifs, artistes et intellectuels également, y compris les plus inoffensifs idéologiquement. Cela s’avère, certes, nous l’admettons volontiers, éminemment regrettable !

Mais, enfin, quelles que soient ces erreurs d’appréciation ou nuances d’analyse, quels que soient même, et peut-être surtout, les motifs que vous employez pour justifier ce que nous ne craignons pas d’appeler, plus encore qu’une brutale agression, une guerre insensée, due précisément à cette inconcevable invasion de l’Ukraine, nation libre et souveraine, par la Russie, ces mêmes motifs nous paraissent, au vu de l’immense tragédie humaine que votre armée provoque impitoyablement, aussi injustifiables moralement qu’illégitimes politiquement. Nous l’avons fermement condamnée, du reste, dès le début, tout en nous rangeant aussitôt, et parallèlement, aux côtés de l’admirable résistance ukrainienne !

Ainsi, Monsieur le Président,

Ainsi, Monsieur le Président, souhaitez-vous vraiment passer à l’histoire comme, de sinistre mémoire et même si cette comparaison peut parfois sembler, à certains, excessive, voire outrancière, un nouveau Hitler, quoique, paradoxalement, votre pays eût naguère grandement contribué à vaincre, pour le bien de l’Europe elle-même, l’Allemagne nazie ? Voulez-vous vraiment que la postérité, vos enfants comme votre peuple, sinon le monde entier, se souvienne de vous comme, croupissant misérablement au fin fond d’une obscure prison pour criminels de guerre, le pire des tyrans, à l’instar, autrefois, d’un Staline, d’un Pol Pot ou d’un Milosevic ? Désirez-vous vraiment faire partie de cette funeste procession de dictateurs finis, comme bon nombre de fous furieux en mal de pouvoir absolutiste, dans les nauséabondes cuvettes de l’histoire et que, pire encore, votre nom, déjà suffisamment terni par l’abjection de cette guerre, soit à jamais marqué du sombre et méprisable sceau de l’infamie ?

À cela, déjà déplorable en soi, s’ajoute un autre élément, non négligeable, et qui, comme tel, devrait, pour le « patriote » que vous clamez être, vous interpeller aussi : le fait que ce soit l’image même de la Russie, son richissime héritage culturel comme son inestimable patrimoine artistique, qui, par cette guerre que vous menez de façon aussi violente, arbitraire et indiscriminée à l’encontre de milliers d’innocents, se voit ainsi aujourd’hui, certes injustement mais néanmoins gravement, dégradée, endommagée aux quatre coins de la planète, stigmatisée dans son ensemble. Et, faut-il vous l’avouer, nous en sommes, nous qui aimons tant votre pays, sa grande littérature (de Pouchkine, Lermontov ou Gogol à Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï, en passant par Essenine, Tourgueniev, Pasternak, Maïakovski, Soljenitsyne ou Vassili Grossman) aussi bien que ses fabuleux musiciens (de Tchaïkovski à Rachmaninov en passant par Prokofiev, Moussorgski, Chostakovitch, Scriabine, Stravinski ou Rimski-Korsakov), infiniment tristes, profondément désolés !

De même, nous souvenons-nous que l’une des plus belles villes du monde, Saint-Pétersbourg, qui est par ailleurs aussi votre berceau natal, fut bâtie par les meilleurs architectes et ouvriers vénitiens, y abritant l’un des plus somptueux musées du monde, l’Ermitage, connexe au magistral palais d’Hiver, et où, au XVIIIe siècle déjà, quelques-uns de nos philosophes les plus prestigieux, dont Voltaire et Diderot, précurseurs de la Révolution française, nantis de leur inaliénable sens de la démocratie chevillé au cœur comme au corps, allaient présenter leurs hommages à votre légendaire impératrice, Catherine II !

C’est donc au nom même de la civilisation,

C’est donc au nom même de la civilisation, de son esprit en ce qu’il a de plus noble, haut et précieux, y compris au sein de la grande et belle âme russe, que nous vous demandons instamment, Monsieur le président, de mettre un terme, toutes affaires cessantes, à cet indicible carnage en Ukraine. L’abomination y est, en effet, à son comble, inimaginable, dans son indescriptible cruauté, pour le commun des mortels. Les récits des rescapés sont glaçants. Les témoignages des victimes, épouvantables et bouleversants tout à la fois. N’éprouvez-vous donc aucune compassion, Monsieur le Président, envers ces nouveaux martyrs ? Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement, incompréhensible, inique et aveugle, de violence !

Revenez donc, Monsieur Poutine, à la Raison ! Respectez le droit international au lieu de vous mettre ainsi, par cette folie meurtrière tout autant que par cette suicidaire fuite en avant, au ban des nations ! De grâce, pitié pour les innocents ! Cette barbarie est une insulte à l’humanité, une honte comme une tache indélébile aux yeux de bon nombre, ne vous en déplaise, de vos concitoyens ! Davantage : arrêtez, s’il n’est pas trop tard, cette immonde guerre et engagez-vous plutôt, en toute honnêteté et transparence, en de véritables, sérieux pourparlers de paix ! Mieux : ne trahissez pas, au fallacieux nom d’on ne sait quel patriotisme de mauvais aloi, d’un nationalisme aussi mal entendu qu’interprété, la féconde et brillante culture de votre patrie ! Ne la déshonorez pas ! Ne faites pas en sorte que le Crime et châtiment du mémorable Dostoïevski et autres Âmes mortes du génial Gogol deviennent finalement, mais surtout très concrètement, la hideuse et infernale métaphore romanesque, pour votre malheur, de votre propre tombeau !

L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire,

L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire, sinon celui des hommes, pourra peut-être ainsi, s’il en est encore temps, vous sauver de son implacable justice… Une ultime précision : si nous prenons la peine de nous adresser par écrit à vous aujourd’hui, risquant peut-être ainsi de devoir nous confronter à certaines critiques de la part de nos estimables pairs, au vu d’un sujet aussi douloureux comme d’une problématique aussi épineuse, indéfendable à tous égards, ce n’est finalement, sachez-le, qu’en désespoir de cause. Aucune conscience digne de ce nom ne peut, en effet, rester insensible et silencieuse, à moins de faire preuve d’une indifférence dont on ne sait si c’est l’incroyable cynisme ou le terrifiant égoïsme qu’il faut déplorer le plus en pareille circonstance, face à un tel drame humain !

* Daniel Salvatore Schiffer est philosophe, écrivain et éditorialiste ; Robert Redeker est philosophe ; Guy Sorman est écrivain et économiste ; Pierre-André Taguieff est philosophe et historien des idées.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Direct. Guerre en Ukraine. Reddition des Ukrainiens d'Azovstal, Biden reçoit les dirigeants de Suède et de Finlande candidats à l'Otan. L'actualité du 19 mai

  • Au 85e jour de guerre en Ukraine, les attaques russes continuent de s'intensifier dans le Donbass, dans l'est du pays, objectif prioritaire de Moscou, mais où ses forces sont à la peine. Dans le Nord-Est, les Ukrainiens ont repris le contrôle d’une partie de la frontière dans la région de Kharkiv, selon Kiev.
  • La Suède et la Finlande enverront mercredi leur candidature au siège de l’Otan. Cette décision constitue un camouflet pour Moscou, et une victoire stratégique majeure pour Washington. Lire notre article sur le sujet.

Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de ce conflit.

2 heures 35 min
BBC

Extinction: Why scientists are freezing threatened species in 'biobanks'

By Victoria GillScience correspondent, BBC News

"He's gone," murmurs Chester Zoo vet Gabby Drake - holding a stethoscope to the feathered chest of a 28-year-old, bright red tropical parrot.

The bird is a chattering lory - an elderly resident at Chester Zoo, and a species listed by the International Union for the Conservation of Nature (IUCN) as vulnerable to extinction.

It is sad to see this striking, characterful bird having to be put to sleep. His small, clawed feet are gnarled with arthritis now too severe to treat.

It is not the end though for the unique genetic code contained in his cells. A few small pieces of his body will join samples taken from 100 species. They will be frozen -  stored indefinitely - in the UK's largest biobank of living tissue, Nature's Safe.

In vials of a nutrient-rich, cell-friendly antifreeze, the samples are kept at -196C, at which point all the natural chemical processes in cells stop - they are suspended in animation.

The idea is that, at some point in the future - in decades, perhaps even centuries, they could be resurrected. This is a frozen backstop in case of extinction. 

Life begins again

Conservationists say we're now losing species faster than ever. Amid a biodiversity crisis that, the UN estimates, threatens one million species of plants and animals with extinction, some scientists are now working out what to put in the freezer for the future.

"It's not going to stop extinction, but it'll certainly help," says Tullis Matson, founder of Nature's Safe.

Tullis is a tall, friendly and outspoken enthusiast for his charity's mission - preserving living tissue from wild animals.

"This is where life begins again," he beams, showing me an image of a vial of cheetah skin cells under the microscope.

The monitor is teeming with densely packed skin cells - a body's building blocks. The black dot in the middle of each spiky, connected cell is a nucleus containing a unique set of genetic instructions that made, in this case, a now deceased cheetah.

"This animal died in 2019," Tullis explains. "We woke up those cells a few days ago - and you can see now, they're all over the screen. They've multiplied and multiplied."

 Skin cells are very good for this endeavour, particularly a type of connective tissue cell called a fibroblast. These are critical to healing and repair and - after being removed from the freezer and warmed to body temperature in a bath of necessary nutrients - will divide and multiply beautifully in a dish.

One of the possible future uses for these cells is cloning new animals, using these defrosted packages of DNA.

Cloning animals is not new. It was 1996 when scientists in Scotland cloned Dolly the sheep - fusing a cell from one ewe with the egg of another. It is reproductive technology, born in the realm of domestic animals and now being channelled into conservation.

US biotechnology company Revive and Restore recently produced a clone using skin cells from an endangered black-footed ferret that had been dead for decades. Its eggs were frozen in 1988.

Fusing a ferret fibroblast with an egg cell made an embryo, and a clone - Elizabeth Ann the black-footed ferret - was born in December of 2020.    

They used same basic approach to clone a Przewalski's horse -  a species considered the last living truly "wild" horses at a cost of $60,000 (about £48,000). The clone, named Kurt, lives at San Diego Zoo.

"It was actually cheaper for the zoo to clone a horse -  to bring more genetic diversity into the American population of the species - than it would have been to ship a horse from a European zoo," explains Revive and Restore's lead scientist Dr Ben Novak.  

What species should we freeze?

Genetic diversity is important. As the population of a species dwindles, it can lead to inbreeding. In mammals, offspring have a set of genetic instructions from each biological parent. And if those parents are related, any genetic diseases they have are much more likely to be passed on.

Banking cells though is not about the cheapest way to resurrect genes, says Dr Novak.

"Conservationists are fighting to save species, but we've been unable to save everything - the destruction is ongoing.

"Getting out ahead and getting things in the bank gives us the opportunity in the future to do restoration," he says. "If we don't do this, we'll regret it later." 

There could be a danger that biobanking sends the message that we don't need to worry about saving species now "because we can freeze them for later," points out Prof Bill Sutherland, a conservation biologist from the University of Cambridge.

"And there's the issue of prioritising what is stored," he says. "It would be wonderful to get tissue from 20 snow leopards from 20 different locations, but that would be really difficult."

Instead, Nature's Safe works closely with zoos in Europe - particularly Chester Zoo.

Whenever an animal has to be put to sleep or dies unexpectedly, zoo vets will take some tissue for the bank.  

"It's a ray of light," says Tullis. "That animal dying actually gives a bit of hope for the future of that species, because we can freeze those genetics."

While banking what is available is not a perfect approach, it has provided Nature's Safe with samples from species including the mountain chicken frog - a critically endangered amphibian almost been wiped out by a fungal disease. And it has tissue from a Javan green magpie, a bird driven to the very brink of extinction by demand from the wild bird trade. (The almost garishly beautiful birds have remarkable, and highly sought after mimicry skills).

Head of science at Chester Zoo, Dr Sue Walker says it's about saving as much genetic material as possible. "If we don't do it when that animal passes way, we've just lost it," she says.

Earlier this year at Chester, Goshi, a nine-year-old female jaguar, was found dead in her enclosure. Vet Gabby Drake carefully snipped off the big cat's left ear, put it in cold packaging and posted it to Nature's Safe, before sending Goshi for a post mortem.

"Jaguars are not the most critically endangered big cats, but they're in decline and they're facing the same human pressures as other big predators," says Gabby.

"She was quite a young animal and she never had any cubs, unfortunately. It's sad, but it's nice to know that her living tissue will carry on."

Now, a few pea-sized pieces of Goshi's black, velvety ear - cleaned, prepared and bathed in a protective nutrient solution - are in an increasingly biodiverse canister of liquid nitrogen.

Tullis is optimistic about what science might be possible in the future. "With gene editing technology, we might even be able to create new genetic diversity," he speculates.

Looking at the now solo male jaguar patrolling his enclosure, Chester Zoo's Dr Sue Walker says it might be "decades until we have the technology to do what we want to do with these samples".

Her hope, and the hope of most conservationists, is that using frozen cells from long-dead animals will never be necessary.

"But if we don't collect it, then those genetics are lost forever," she says. "We've lost all that unique biodiversity."

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Mexique. 100 000 personnes manquent toujours à l’appel

Actu

Selon le Mouvement pour nos disparus, le nombre de cas depuis 1964 serait supérieur aux statistiques livrées par le gouvernement. Les mécanismes de recherche doivent être renforcés, explique la Croix-Rouge.

Lina Sankari

Le décompte, macabre, donne le vertige… et le sentiment d’une impunité totale. Ce 16 mai, le nombre de disparus au Mexique dépassait les 100 000 personnes depuis 1964, date du début de la « guerre sale » menée par le pouvoir contre les mouvements révolutionnaires. Il s’agit en majorité d’hommes (75 %), selon le secrétariat du gouvernement, dont la disparition est imputable au crime organisé. Pourtant, le Mouvement pour nos disparus considère ce décompte officiel en deçà du nombre de cas recensés chaque jour.

52 000 cadavres non identifiés se trouveraient actuellement dans les morgues, selon les organisations civiles.

Depuis quinze ans, la tendance est à la hausse du fait de la militarisation de la lutte contre le trafic de drogue. « La disparition des personnes au Mexique est le problème de tous : de la société dans son ensemble et de l’humanité », a indiqué le Comité des disparitions forcées des Nations unies. L’instance demandait, dans un récent rapport, des « mesures immédiates » des pouvoirs publics, accusés de négligence. De son côté, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) précise que « les mécanismes de recherche » doivent être renforcés, notamment par des recrutements au sein de la police. « Les premières heures (d’une disparition) sont les plus importantes », insiste Marlene Herbig, qui dirige le programme du CICR pour les personnes disparues et leur famille. « Aucun effort ne doit être épargné pour mettre fin à ces violations des droits de l’homme, d’une dimension extraordinaire », appuie par ailleurs la haute commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, Michelle Bachelet.

Un des pays les plus meurtriers au monde

Faute de moyens dédiés aux enquêtes, les proches de disparus – notamment les mères – ont, au fil des ans, été amenés à s’organiser eux-mêmes. Quitte à aller chercher les leurs dans des fosses communes clandestines, espérant que la découverte de restes leur permette d’entamer le processus de deuil. Dans les morgues, le nombre de cadavres non identifiés s’élèverait actuellement à 52 000, selon les organisations civiles. La saturation des instituts médico-légaux pousse les autorités à enterrer les corps avant qu’ils ne soient identifiés. En 2021, le Mexique a enregistré un recul relatif de 3,6 % des homicides par rapport aux records de 2019 et 2020. Le pays reste toutefois l’un des plus meurtriers au monde, avec une moyenne de 91,25 assassinats par jour. Les États de Mexico, de Guanajuato (Centre), de Basse-Californie, de Chihuahua (nord), de Jalisco et Michoacan (ouest) « concentrent 50 % des victimes d’homicides », expliquait la ministre de la Sécurité publique, Rosa Icela Rodriguez, l’an dernier.

Mexique. Ayotzinapa, nouvelles lumières sur un crime d’État

L’émoi suscité par l’enlèvement des 43 étudiants déshérités d’Ayotzinapa, en 2014, a relancé le débat sur ce phénomène dans le pays. Malgré tout, l’inaction et les entraves politiques ralentissent les investigations. Le ministère de l’Intérieur avait même allégué que les jeunes disparus étaient impliqués dans le trafic de drogue. Récemment, une enquête du groupe interdisciplinaire d’experts indépendants de la Commission interaméricaine des droits de l’homme confirmait le rôle de l’armée et de la police dans leur disparition.

mexique
France24 - Monde

Elles sont l'avenir de l'Europe

Publié le : 08/04/2022 - 12:46

Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

Valeurs Actuelles

Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”

Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ? Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.

Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ? Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.

« La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ? En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.

Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.

Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ? Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.

Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.

La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée

Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »

Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.

Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables

Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ? Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.

Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.

L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ? Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.

L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.

Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ? C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.

Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !

Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.

Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.

Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Valeurs Actuelles

Une statue de Louis XIV à plus de deux millions d’euros pour le Musée des Beaux-Arts de Rennes

Le Roi Soleil n’a rien perdu de son faste. Le Musée des Beaux-Arts de Rennes s’est félicité, mercredi 18 mai, de l’acquisition par la Ville d’un objet « d’intérêt patrimonial majeur », pour 2,4 millions d’euros, relate France Bleu. Il s’agit d’une statue équestre en bronze de Louis XIV, réalisée par Antoine Coysevox, sculpteur majeur du XVIIe et XVIIIe siècle. Outre son intérêt artistique, l’œuvre est un témoignage d’un patrimoine disparu. Car c’est une réduction d’une statue plus imposante du souverain, qui avait été installée à Rennes.

Fondue à la Révolution

Terminé en 1689 et initialement destiné à Nantes, l’objet d’origine, haut de quatre mètres et reposant sur un piédestal de trois mètres, a été installé à Rennes à la suite du grand incendie de 1720. Mais il n’a pas survécu à la Révolution. En 1793, Louis XIV a été désarçonné et le bronze fondu pour construire des canons. « Suite à des plaintes de révolutionnaires qui disaient que le cheval avait l’air d’attendre le [roi] suivant, quelques mois après, il part à son tour à la fonte », raconte à France Bleu Guillaume Kazerouni, responsable des collections d’art ancien au Musée des Beaux-Arts.

Il ne restait donc de l’œuvre que sa réduction. Ce type d’oeuvres servait notamment de cadeaux diplomatiques. Elle a donc fini dans la collection privée d’un aristocrate britannique. La Ville l’a achetée grâce au mécénat du groupe agroalimentaire rennais Norac. Haute de 94 centimètres et trônant sur un socle de 1,20 mètre, la statue est actuellement exposée au Musée du Louvre mais devrait arriver à Rennes en septembre.

La réduction en bronze est aujourd’hui l’unique témoignage en volume de la célèbre statue monumentale de Coysevox conçue entre 1688 et 1689, puis démontée et fondue en 1793 pour réaliser des canons. Le dossier de presse complet est à retrouver ici > https://t.co/m4XD7SG1o1 pic.twitter.com/F2RrKcB11S

— Service de presse (@Rennes_presse) May 18, 2022

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L'Humanité

Ukraine. Pilonnée, Donetsk prend des airs de refuge… malgré tout

Premier plan

REPORTAGE Au terme de 85 jours de combat, la ville séparatiste de l’Est abrite une partie des populations du Donbass. Les habitants de Marioupol et d’autres agglomérations assiégées, épuisés par les violents affrontements, y font également étape avant de rejoindre la Russie ou l’étranger.

Vadim Kamenka

Donetsk (Donbass), envoyé spécial.

Dans la ville aux millions de roses, les détonations restent récurrentes. Ces tirs d’artillerie principalement défensifs, les 500 000 habitants de Donetsk (1 million avant les affrontements de 2022) n’y prêtent plus attention. Au bout de huit années d’un conflit sans fin qui a pris une tournure internationale depuis l’invasion russe du 24 février, leur quotidien n’évolue guère. Les priorités demeurent : la recherche d’eau courante, de gaz, de médecins et autres besoins. « À partir des troisième et quatrième étages, l’eau a du mal à arriver et encore plus l’eau chaude. Certains quartiers ou immeubles sont épargnés. Du coup, on se rend chez des amis pour profiter d’une bonne douche chaude. C’est un luxe en ce moment qui dépasse même une invitation dans un très bon restaurant ! » raconte souriante Katia, la trentaine.

Des équipes mobilisées sept jours sur sept

Dans les rues, les équipes des services d’électricité, de gaz et d’eau sont d’ailleurs mobilisées sept jours sur sept. Au-dessus d’elles d’immenses affiches pour la victoire du 9 mai 1945, lors de la Grande Guerre patriotique (la Seconde Guerre mondiale), se succèdent. Elles alternent avec celles célébrant le référendum du 11 mai 2014 qui déboucha sur la création de la République autoproclamée. Après quatre-vingt-cinq jours de combat, la capitale de la République autoproclamée de Donetsk (DNR) sert désormais de ville- refuge. Plusieurs milliers de personnes, fuyant les zones de combat entre l’armée russe, les forces des deux Républiques (DNR, LNR) et l’armée ukrainienne, s’abritent dans des centres d’hébergement, des hôtels et des établissements scolaires. Jeunes, personnes âgées, malades, blessés… les profils sont nombreux. Dans le quartier Leninski, l’école 27 accueille ainsi plus d’une centaine de déplacés. « Malgré le poste de premiers secours, nous envoyons les personnes ayant de véritables besoins médicaux directement à l’hôpital. Au début, nous manquions d’un certain nombre de choses comme des médicaments, de l’eau potable, de la vaisselle. On s’est organisés au fur et à mesure », détaille Irina Kleshchukova, la directrice.

Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerre

La scène se répète dans d’autres établissements de la ville, aux numéros 17, 122, 138. Anastasia (1), qui a fui Marioupol il y a une quinzaine de jours, raconte son calvaire. « C’est un petit miracle d’avoir survécu avec toutes les bombes qui ont été déversées. Un obus a détruit une partie de la maison et le plafond est tombé à quelques mètres de nous », décrit-elle, inquiète pour son frère, dont elle est sans nouvelles. Car la ville portuaire, qui se situe à une centaine de kilomètres au sud, sur la mer d’Azov, a essuyé les plus importants combats depuis le 24 février. Dès le début du mois de mars, elle a subi un siège de plusieurs semaines mené par l’armée russe.

Ces dernières semaines, la population de Marioupol, qui s’élevait à 400 000 habitants avant l’invasion, a réussi à fuir vers le reste de l’Ukraine. Une partie est arrivée à Donetsk. Ces réfugiés s’y installent pour quelques jours en attendant de pouvoir rejoindre la Russie ou l’étranger. D’autres restent dans l’espoir de pouvoir retourner chez eux. « C’est la même chose pour l’ensemble des déplacés venus des zones où ont lieu les combats. Mais leur arrivée a aussi permis de rendre les rues et les routes un peu moins désertes. Nous essayons de les aider car leur quotidien a été particulièrement terrible. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs besoin de soins et se trouvent dans les divers établissements de santé de la ville », explique Ivan Kopilv qui dirige une organisation de défense des droits humains. D’autres habitants craignent que cet afflux ne déstabilise davantage la capitale du DNR.

On essaye d’oublier ces dernières semaines. J’espère sincèrement que la guerre va s’arrêter. » SVETA

Les choses vont rapidement évoluer en ce qui concerne Marioupol. Les ultimes combattants de l’usine Azovstal, où avaient décidé de se regrouper et de se réfugier des militaires ukrainiens, des membres du bataillon Azov et des civils, ont été enfin évacués mardi. Selon le ministère russe de la Défense, « 265 combattants ont rendu les armes », dont 51 gravement blessés. Moscou a également promis que « tous ceux » ayant besoin d’une assistance médicale ont été envoyés « vers l’hôpital de Novoazovsk », à une trentaine de kilomètres plus à l’est, au sein de la DNR. « 211 autres ont été transportés à Olenivka par un couloir humanitaire », a déclaré de son côté la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Malyaren. Plus de 6 millions d’Ukrainiens ont fui à l’étranger et 8 millions sont des déplacés internes, a estimé, le Haut Commissariat aux réfugiés.

Des bombardements quotidiens

Le long des berges du fleuve Kalmious, à Donetsk, les familles se baladent, profitant des jours qui s’allongent et du soleil avant le couvre-feu de 22 heures. Quelques enfants font du roller et d’autres du vélo. « Cela fait du bien de se promener et sortir de ce quotidien. On essaye d’oublier ces dernières semaines, notamment pour les enfants. J’espère sincèrement que la guerre va s’arrêter », témoigne Sveta qui se promène avec son chien.

La ville n’est pas épargnée par les drames. Les bombardements touchent quotidiennement un certain nombre de quartiers : Kievski, Kirovski, Petrovski. Si le centre-ville a été relativement épargné, Viktor (1) n’a pas eu cette chance. La cinquantaine, il s’est retrouvé en plein cœur d’une frappe, le 14 mars, avec des dizaines d’autres personnes. « On se promenait avec ma femme le long de la rue Universkaya. Et, d’un coup, on s’est retrouvés au sol avec une immense chaleur qui nous parcourait. Puis une deuxième frappe, que je n’ai pas entendu, nous a projetés en arrière. Je ne comprenais rien. J’ai essayé d’aider ma femme, mais je n’arrivais plus à me tourner », décrit cet ancien professeur d’histoire.

Selon un communiqué du comité d’enquête russe, « au moins 23 civils (…), parmi lesquels des enfants, ont été tués et pas moins de 18 personnes ont été blessées », ce 14 mars, par un tir de missiles de type Tochka-U, à sous-munitions. Viktor, désormais amputé des deux jambes, vit avec son père et préfère garder l’anonymat, une partie de sa famille vivant en Ukraine. Si l’enseignant a appris la mort de sa femme après son opération, il reste optimiste : « Si je ne suis pas décédé ce jour-là avec elle… s’interrompt-il avant de poursuivre la voix tremblante, c’est pour continuer à vivre. De nombreuses personnes n’ont pas eu ma chance. Je vais avoir des prothèses et j’irai aider les gens. La guerre va bien finir par se terminer. »

Guerre en Ukrainedonbass
BBC

Anti-abortion groups target women with misleading ads

By Rachel SchraerHealth and disinformation reporter

When Hana found out she was pregnant, she knew she wanted to have an abortion - but her search for a clinic on Google led her to an anti-abortion centre, set on talking her out of her decision.

In many US states, BBC News has seen misleading websites advertising these clinics appearing high up in Google search results - and Facebook adverts with inaccurate medical advice - while genuine abortion providers are having their ads rejected and accounts restricted.

Advice centres, such as the one visited by Hana - a 19-year-old living in the north-eastern US state of Massachusetts - are often run by Christian organisations.

They may offer some medical services such as pregnancy tests and ultrasounds - but some of their online promotion falsely suggests they also provide pregnancy-termination services.

It wasn't until Hana was walking down the centre's corridor, lined with posters comparing the procedure to murder, that it began to dawn on her this was not the abortion clinic she believed it to be.

'Get care'

Hana describes herself as a "nerdy researcher", studying a health-related course at college - but nothing about the clinic's website tipped her off to the service it actually provides.

The home page says: "Take control - start with a free abortion consultation." And in a tab labelled: "Get care," it lists the types of abortion (medical and surgical) that can be performed during different trimesters of pregnancy, under the heading: "You just found out you're pregnant and want to know your options."

Once there, Hana says, she was told, inaccurately, abortions were linked to infertility and breast cancer - and having had a Covid-19 vaccine, she might lose the pregnancy anyway, making abortion unnecessary, despite the evidence suggesting vaccinated people are no more likely to miscarry and, in fact, better protected against the risks of pre-term and still birth associated with Covid.

She was also pressured to view the ultrasound scan against her wishes.

"What kind of mother doesn't want to see a picture of their child?" asked the person attending to her.

Hana was left feeling deceived and betrayed.

'Choose life'

The Human Coalition, an anti-abortion group providing marketing for the centre and more than 40 others, told BBC News: "We find in our work, most abortion-determined women do not desire an abortion, they desire help.

"We're here to empower women by filling that gap - connecting women to the care and support they want, to choose life."

Google displays adverts above search results for certain terms.

Advertisers bid to have their ads appear first, Google says, although the order should also be determined by "relevance" and "overall quality".

But, Whitney Chinogwenya, of MSI Reproductive Choices (formerly Marie Stopes international) says, this creates a "battle of budgets", with regulated abortion clinics competing with anti-abortion clinics or unregulated pill providers for ad space on specific search terms.

Several large global abortion providers have also told BBC News they regularly have their online material referring to abortion censored without explanation, including having YouTube channels suspended, social-media accounts restricted and Facebook and Google ads rejected.

In 2019, having been criticised for hosting misleading adverts, Google tried to crack down on abortion-advice clinics, which are most common in the US but can also be found across Europe (including the UK), Africa and Latin America.

In the US, UK and Ireland, anyone running an ad mentioning abortion must first apply for a certificate.

Ads from advice clinics not offering abortions can still run but will be given a disclaimer the advertiser "does not provide abortions".

Hana says she did not see this disclaimer.

It appears in very small font underneath the search headline and description.

Sarah Eagan, a researcher for campaign group the Center for Countering Digital Hate, questions whether Google should be taking money at all for anti-abortion ads that target keywords used by people actively seeking terminations.

The CCDH has also found anti-abortion ads promoting unproven medicines remaining on Facebook.

And at the other end of the spectrum, the researchers found Google's autocomplete function suggesting ineffective do-it-yourself abortion methods.

Kelly, like Hana, says she was given inaccurate medical information as she struggled to find an affordable and safe way to terminate her pregnancy in her home state of Texas.

Between jobs and without insurance, she could not afford "an actual doctor's visit" so searched for affordable clinics.

Finding her way to an anti-abortion centre, Kelly says she was frightened with warnings she could "bleed out" and risk her life but not given the context medical abortion is an extremely safe procedure.

Kelly feels promoting free pregnancy tests targets low-income women.

The centre appears to be using organic search, not adverts, making it more complicated to regulate.

It says its website clearly states: "We do not refer or perform abortions," adding it provides "free services annually to over 5,000 minority poor under-served single mothers".

Eventually, Kelly was prescribed termination drugs - just hours before she passed the 12-week limit for a safe medical abortion.

But Elisa Wells, co-founder of Plan C, the organisation that helped Kelly access these abortion pills, says its online material is routinely "disallowed for violating community standards" on Facebook, Instagram and Google.

Google says it has clear policies governing abortion-related ads, some determined by local laws and regulations.

Some of the posts and channels flagged by BBC News had been removed in error and since reinstated, it said.

Facebook said it had restored a small number of incorrectly rejected ads for abortion providers.

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France24 - World

Ukraine river ambush shows again Russian military is ‘not up to scratch’

Issued on: 13/05/2022 - 14:50

Sébastian SEIBT

The Ukrainian military demonstrated its prowess once again on Wednesday, when satellite images showed dozens of Russian tanks and armoured vehicles destroyed after failing to cross the Donets River. The episode cost the Russian military an entire battalion – the latest sign that Russia’s pivot to eastern Ukraine is not working as planned.

“Recently, I have accomplished a mission which made huge impact on Russian losses and completely screwed up their plans to encircle Lysychansk,” a Ukrainian military engineer calling himself Max wrote on Twitter on Wednesday, giving a blow-by-blow account of how his company pretty much wiped out an entire Russian battalion a few days previously.

The satellite photos of its aftermath have been a sensation around the world. They show tanks, armoured vehicles and other Russian military equipment destroyed and abandoned on the banks of the Donets River, which runs through eastern Ukraine from the Kharkiv region to the Donbas. The photos suggest the Russians lost between 25 and 30 armoured vehicles in this operation.

“These estimates seem realistic,” said Sim Tack, at analyst at US military consultancy Force Analysis, after verifying the satellite images.

“These images have been relayed so much because they’re so visually impressive and they allow us to see in a very palpable way the damage the Ukrainians are inflicting on the Russians.”

Strategic importance of rivers

The fighting took place in the Donbas region, more than 100 km north of Luhansk, Max wrote. On May 7, he found a place that looked suitable for a Russian attempt to cross the river using a floating bridge. He suggested his unit set up an ambush.

Max recounted the following day’s events on Twitter: “Artillery was ready. We have been able to confirm Russians mounted 7 parts of the bridge out of 8. Russians have even succeeded to move some troops and vehicles over the river. Combats started".

"In ~20 minutes after recon unit confirmed Russian bridge being mounted, HEAVY ARTILLERY engaged against Russian forces, and then aviation chipped in as well. I was still in the area, and I have never seen / heard such heavy combat in my life.”

>> Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk

After a day of intense fighting, the bridge was completely destroyed – leaving about 50 vehicles and an unknown number of ground troops with no prospect of retreat, at the mercy of enemy fire.

This extraordinary account on Twitter is “clearly a propaganda exercise, but that doesn’t mean it’s false”, said Jeff Hawn, an expert on Russian military issues and a non-resident fellow at US geopolitical research centre the New Lines Institute.

Ukraine and Russia have fought ferociously over rivers before. The Dnieper, Donets and other rivers form natural defences against the Russian army’s advance – not to mention the strategically pivotal Irpin near the capital, which the Ukrainians prevented the Russians from crossing several times during the battle for Kyiv.

Just like the fighting over the Irpin, the victory Max was celebrating held great strategic significance – principally because it “means the cities of Sieverodonetsk and Lyssychansk, located just to the south, will still be defended”, as Tack put it.

The place where Ukraine ambushed the Russians on the river is also “important for Russia from a logistical point of view”, added Nicolo Fasola, an expert on security in post-Soviet countries at Birmingham University.

“The Russians have a supply line close by and they’re trying to push the Ukrainians back as far as possible to secure it,” explained Glen Grant, a senior analyst at the Baltic Security Foundation. “So far they’ve failed and that makes the situation very difficult for them.”

Russian military ‘not up to scratch’

More broadly, the Ukrainian victory there signals a major setback for Moscow’s military strategy in eastern Ukraine. “The battle for control of the Donets River is a decisive theatre for the outcome of this war,” Tack said,

If the Russians manage to cross the Donets, they would find it a lot easier to encircle crucial cities in the Donetsk Oblast such as Sloviansk and Kramatorsk.

As things stand, “they’ve managed to cross at one single point far to the south, but they’re struggling to take advantage of it”, Hawn said,

Indeed, the Ukrainians concentrated their troops at this point in the river in order to contain the Russian advantage.

But as well as highlighting the Ukrainian military’s tactical acumen, the episode Max trumpeted underlines the sorry state of Russia’s military once more.

“It’s striking how hastily they tried to erect this crossing, even though it’s one of the most complicated military manoeuvres to perform,” Grant said. “Floating bridges have to be constructed quickly, at night to provide cover of darkness, with effective artillery support. Above all, it’s got to take the enemy by surprise. And none of that happened.”

The episode reinforces the fact that Russian soldiers’ training is “not up to scratch”, Hawn put it.

Amid Russia’s shambolic attempt to create a floating bridge, the Ukrainians showed yet again how eager they are to capitalise on their own strengths as well as Russia’s weaknesses: “They showed their ability to make the most of the few advantages they have – in terms of technology, knowledge of the terrain and likely access to US intelligence,” Fasola said.

>> How ‘Babushka Z’ became the unlikely icon of Russian propaganda

The Ukrainians should not get too carried away in rejoicing over this victory.  “Russia’s failure at Severskiy Donets pontoon is likely to weaken their capacity to continue the offensive in the short term, but they will most likely try to bridge this river elsewhere,” said Aliyev Huseyn, an expert on the Ukraine-Russia conflict at Glasgow University. “They still retain offensive capacity in this area. As we have seen, they remain rather negligible of casualties as they are under severe pressures from the top command to get to the Lughansk administrative borders.”

But while this particular Ukrainian victory is unlikely to decide the ultimate outcome of the war, the destruction of an entire Russian battalion is “far from trivial” and will have a “significant impact” on future operations, Hawn said.

Ukraine’s victory means Russia has lost about 50 armoured vehicles used in its eastern Ukraine offensive. It will “diminish even more the morale of Russia’s already unhappy, demotivated soldiers”, Fasola said.

And the operation Max celebrated will only augment the morale of Ukrainian troops – showing how one man’s expertise and initiative was enough to nearly eliminate an entire Russian battalion.

This article was translated from the original in French.

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Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk

WAR IN UKRAINE

How ‘Babushka Z’ became the unlikely icon of Russian propaganda

PROFILE

God, church, Tsar: The world of Russian oligarch Malofeyev and his Western associates

L'Humanité

Syrie. Derrière l’affaire Lafarge, la politique hasardeuse de la France

Analyse

La cour d’appel de Paris a confirmé mercredi la mise en examen du cimentier français en raison de son soutien présumé à l’« État islamique ». L’État français n’ignorait rien du jeu trouble joué par Lafarge. Mais c’est la multinationale, seule, qui devra répondre de l’accusation infamante de « complicité de crimes contre l’humanité ». analyse

Marc de Miramon

C’est une affaire emblématique du naufrage diplomatique français en Syrie, et qui a éclaboussé le groupe Lafarge, géant mondial du ciment. Voilà donc la multinationale, qui a fusionné en 2015 avec son concurrent suisse Holcim, mise en examen pour « complicité de crimes contre l’humanité » en raison de ses activités dans le nord du pays, et cela jusqu’en 2014.

Justice. Lafarge mis en examen

« En connaissance précise des agissements »

La justice soupçonne la désormais filiale d’Holcim d’avoir versé pendant presque deux ans des millions d’euros à des groupes terroristes (dont l’« État islamique ») qui sévissaient alors dans le secteur de la cimenterie implantée à Jalabiya, à 150 km au nord-est d’Alep.

Soit une opération classique de racket dans une zone en guerre, notamment pour être en capacité de traverser les checkpoints tenus par un gang armé alors en pleine ascension, visant à pouvoir continuer les lucratives activités de Lafarge en Syrie en limitant les risques d’attaques ou d’enlèvements.

Le cimentier a investi 680 millions d’euros dans la construction du site, achevé en 2010.

Selon la cour d’appel de Paris, qui a suivi sur ce point les réquisitions du parquet général, la multinationale aurait agi « en connaissance précise des agissements » de l’entreprise terroriste, et c’est par ricochet des crimes commis par cette dernière qu’elle se voit donc mise en examen. Pour mémoire, le groupe avait investi la bagatelle de 680 millions d’euros dans la construction du site achevé en 2010, quelques mois seulement avant le soulèvement populaire d’une partie du pays, qui allait dégénérer en épouvantable guerre civile, laquelle perdure encore aujourd’hui.

Lafarge avait pourtant obtenu en novembre 2019 l’annulation de sa mise en examen de 2018 pour cette même accusation de « complicité de crimes contre l’humanité » auprès de cette même cour d’appel, avant que la Cour de cassation ne l’annule en septembre 2021.

Syrie. L’enquête qui inquiète Lafarge

Le jeu trouble de Laurent Fabius et François Hollande

Pour comprendre cet imbroglio juridique et surtout politique, il faut justement remonter aux prémices de cette guerre civile et au jeu trouble de la France, qui a pris, sous la présidence de François Hollande et de son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, fait et cause pour la « rébellion » syrienne et le pari de la chute de Bachar Al Assad, peu importe le pedigree de ses opposants.

Le chef de l’État français, qui avait ardemment milité fin août 2013 pour une intervention militaire occidentale afin de « punir » le régime syrien pour son emploi présumé d’armes chimiques dans une banlieue de Damas, se posait alors en tête de pont du « changement de régime » par la force. Quant à son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, il déclarait un an plus tôt que « Bachar Al Assad ne mériterait pas d’être sur la terre », avant de déclencher en décembre 2012 une intense polémique en tressant des louanges au Front al-Nosra, branche locale d’al-Qaida et principal groupe armé en Syrie avant la montée en puissance de l’« État islamique ».

Se faisant le porte-parole de l’opposition syrienne, elle-même sous perfusion des pétromonarchies du Golfe, le patron du Quai d’Orsay se lâche, alors que la décision des États-Unis de placer le Front al-Nosra, un groupe djihadiste combattant aux côtés des rebelles, sur leur liste des organisations terroristes est vivement critiquée par des soutiens de l’opposition : « Tous les Arabes étaient vent debout contre la position américaine, parce que sur le terrain, ils font du bon boulot », osait-il.

Les services des frères Tlass

Obnubilé par la chute du « boucher de Damas » , comme le surnomme alors la presse française, l’exécutif à Paris ne s’embarrasse donc guère du CV des opposants armés au pouvoir syrien, tout en cherchant une alternative présentable en cas de chute du régime.

Et alors que la région d’Alep, ex-poumon industriel du pays, a vu ses usines méthodiquement pillées par les innombrables groupes armés qui sévissent dans la région, la présidence française et les fins limiers de ses services spéciaux pensent avoir trouvé la martingale avec Firas et Manas Tlass, ex-enfants chéris de la grande bourgeoisie syrienne dont le père, Mustafa Tlass, inamovible ministre de la Défense (1972-2004) et ancien pilier du régime, a pris fait et cause pour l’opposition.

Quand Manas Tlass dispose selon Paris de toutes les qualités pour succéder à Bachar, son frère Firas réussit à s’imposer comme un intermédiaire central du groupe Lafarge en Syrie, fort de près de 20 % des parts dans la cimenterie de Jalabiya.

Ni l’État français ni ses services n’ignoraient le jeu trouble joué par Lafarge, relais indispensable de la pantalonnade tricolore en Syrie. Mais c’est pourtant la multinationale, seule, qui devra répondre de l’accusation infamante de « complicité de crimes contre l’humanité ».

lafargesyrieétat islamique EIlaurent fabius
BBC

EU reveals its plans to stop using Russian gas

By Jonah FisherEnvironment Correspondent

The European Commission has given more details on how it plans to end Europe's dependence on Russian fossil fuels.

Russia supplies 40% of the EU's natural gas and 27% of its imported oil. The EU sends the country roughly €400 billion a year in return.

Now the EU plans to speed up its shift to green energy but says it must also invest in pipelines in other countries.

It has been accused of helping fund the war in Ukraine through its use of Russian energy.

The REPowerEU strategy was first announced in March with the stated aim of reducing Russian gas imports by two thirds in 2022.

Rising energy costs have also put financial pressure on consumers and businesses in Europe now facing higher bills.

The updated proposals outline not just how the EU plans to negotiate both the immediate gas crisis, but also deliver on promises to completely wean itself off Russian energy by 2030.

The strategy focuses on three key topic areas. Improving energy efficiency, expanding the use of renewable energy and securing non-Russian suppliers of oil and gas.

"We are taking our ambition to yet another level," European Commission President Ursula von der Leyen said as she presented the update at a briefing in Brussels, Belgium.

The REPowerEU plan is estimated to cost €210 billion (£178 billion) over the next five years.

Energy Saving

The Commission report highlights energy saving as the "cheapest, safest and cleanest" way to reduce dependence on Russian fuel.

It wants to improve how buildings of insulated, as well as encourage consumers to be more aware of energy use.

It also plans to speed up the transition from fossil fuel burning boilers to electric heat pumps (a device that absorbs heat from the air, ground or water around a building)

Plans to reduce energy consumption in the EU have also made more ambitious, from the original plan of a 9% cut to 13% cut by 2030.

More green energy

The bloc has earmarked €113 billion for a "massive scale up in renewables" and new hydrogen infrastructure.

New EU legislation is being proposed to make it easier to build solar and wind farms.

"Whenever we talk about rapid deployment of renewables, there is an elephant in the room- getting a permit," said Frans Timmermans, vice president of the European Commission.

"It might take as long as nine years for wind and up to four years for solar projects, so this is time that we do not have and we have to speed things up," he added.

The Commission has proposed specially designated "go-to" areas where permission can be given in just one year. Certain new buildings could also be required to have solar panels installed on the roof.

The EU target for renewable energy has also been more raised. The goal is for green energy to provide 45% of energy needs by 2030, up from 40%.

More gas and oil infrastructure

Even if they are fast-tracked in special zones, new wind and solar plants will still take time.

To quickly diversify from Russian fossil fuels, the EU is investing up to €12 billion in pipelines and Liquified Natural Gas (LNG) terminals to improve access to gas and oil from other countries including Egypt, Israel and Nigeria.

Some environmental groups have criticised the news. Instead they want to see a decisive break with fossil fuels.

"The European Commission's latest strategy gives with one hand and takes with the other," said Eilidh Robb, an anti-fossil fuels campaigner at Friends of the Earth.

"So-called REPowerEU contains useful and necessary strides towards renewable solutions but it simultaneously enables almost 50 fossil fuel infrastructure projects and expansions," she added.

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France24 - World

Replenishing US arms supplies a matter of ‘urgency’ amid huge shipments to Ukraine

Issued on: 14/05/2022 - 05:09

Tom WHEELDON

The US is expected to amplify its military assistance to Ukraine in the coming days as the Senate is anticipated to pass a bill giving Kyiv billions of additional weapons and military assistance. But the sheer extent of US arms donations has sharply reduced its own supplies – and analysts warn it will take time to replace a lot of this equipment.

Washington has sent more than $3.5 billion worth of arms since Russia invaded – including Javelin anti-tank missiles, shoulder Stinger anti-aircraft missiles, M777 howitzer artillery pieces, and the novel Switchblade and Phoenix Ghost kamikaze-like drone systems. Now the $40 billion bill the House passed on Tuesday will take all this military assistance to another level after its expected passage through the Senate.

The new package includes $6 billion for defence assistance including weapons and training; $8.7 billion to replenish supplies of US military equipment Ukraine has already received; and an extra $11 billion in the Presidential Drawdown Authority, which allows the White House to send emergency supplies without Congress’s green light. Much of the remaining money will go to non-military purposes like humanitarian assistance for refugees and economic help for Ukraine.

Concerns on Capitol Hill

The magnitude of these arms transfers to Ukraine has prompted questions about whether the US is depleting its stockpiles – especially given the need for contingency plans in case tensions with North Korea, Iran or even China spiral out of control.

Two senior House Armed Services Committee members have expressed concern about the US’s Stinger inventory running down. The Pentagon has not purchased any more of them in nearly two decades, while manufacturer Raytheon has warned it has finite supplies of the necessary parts.

The committee’s chairman, Washington Democrat Adam Smith, and its highest-ranking Republican, Mike Rogers of Alabama, wrote to Defence Secretary Lloyd Austin and Chairman of the Joint Chiefs of Staff Mark Milley in March, saying that there was an “urgency” to the Stinger inventory issue.

“I’ve been asking the DoD [Department of Defence] for almost two months for a plan to replenish our Stinger stockpile as well as our Javelin launch units,” Rogers told Associated Press in early May. “I worry that without a readily available replacement or fully active production lines, we could leave Ukraine and our NATO allies in a vulnerable position.”

‘We can double production every year’

“The US has sent about a third of its inventory of Javelins and Stingers; I did my own calculations and the DoD confirmed them,” said Mark Cancian, a former US Marine colonel and government expert on Pentagon budget strategy, now a senior adviser at the Center for Strategic and International Studies in Washington DC.

The US has sent a big proportion of its stocks of the two novel drone systems Switchblade and Phoenix Ghost, Cancian went on, saying that this is not unusual because they are relatively untested and Washington would like a clearer idea of how they work: “They’re new systems – they’re almost experimental – so it’s not surprising that we would have sent just about all of our inventory.”

“We haven’t sent a large number of the towed cannon M777 artillery system, but we don’t have a lot of spares; the 90 that we’ve given are about all of the inventory we have, so if we sent any more it seems we’d have to take them from reserve units – and that’s very sensitive,” Cancian continued.

Of all these weapons, the Javelin has earned the biggest symbolic importance. Indeed, Biden visited Lockheed Martin’s Javelin factory in Alabama at the start of the month as he made the case for the new military assistance package – praising the anti-tank missiles for “making a gigantic difference” for the Ukrainian military.

Cancian warned it will take some time for the US to replenish these supplies: “We’re building about 800 Javelins a year – with maybe another 200 going abroad in foreign sales – and we’ve sent about 5,500 to Ukraine. My guess is that we can probably double production every year. But there’s about a 24-month lag when increasing production – so it’s maybe another four or five years before we can rebuild our stocks.”

Historically, defence companies and their staff tend to make the necessary adjustments when an absolutely pressing need arises, noted Trevor Taylor, professorial research fellow in defence management at the Royal United Services Institute in London: “The companies themselves do this; the staff can make extra effort to boost their output, by moving to weekend working for example. People who work in that industry tend to recognise that they’re contributed national security, so they respond when national security imposes certain pressures. You could see that in Britain during the Falklands War, when the Union Jack went up at defence factories.”

‘We’re going to have to adapt’

The US has a rich history of ramping up its defence industry’s output when circumstances require it – most memorably when it entered the Second World War and threw its manufacturing might into the creation of a military machine.

However, analysts say it is much more difficult to boost defence production in the current economic context. Vexed by skills shortages, supply-chain crises and signs of overheating, today’s situation is a far cry from the aftermath of the Great Depression – which left the US economy with huge spare capacity for turbocharging military production.

The challenge is much bigger today than it was then, said Michael O’Hanlon, a senior fellow and director of research in foreign policy at The Brookings Institution in Washington DC: “It’s not just that defence contractors are having a hard time getting people working for Starbucks to work for them, it’s that the people working at Starbucks don’t have the skills needed; the US has a deficit of about 6 million people who have the skills necessary for the economy as a whole.”

“In theory the defence industry can resolve that problem by paying people more, by luring away well-trained workers that way,” O’Hanlon continued. But that would still leave the problem that the US defence sector “can’t generate the subcontractor base it should have at home, which has in many cases moved overseas, so that we’ve come to realise we’re too dependent on foreign supplies”.

For its part, the Pentagon is trying to iron out supply-chain issues, holding weekly meetings with defence companies to help them solve problems – finding new suppliers for elusive parts, for instance.

And the US military has lots of different weapons providing the same capabilities, Deputy Defence Secretary Kathleen Hicks pointed out to The Economist: “People walk around the street talking about Javelin, but the reality is that we’re providing our anti-tank systems,” she put it.

This factor allows the US the flexibility it needs to keep supplying Ukraine with weapons, Cancian said: “We still have to give Ukraine weapons and not endanger our security. We’re going to have to adapt what we give them. We can give them TOW anti-tank missiles instead of Javelins, we can give them older howitzers instead of newer ones, and our European allies can do the same.”

‘You’d hate to see us take away that option’

At the same time, in an increasingly unstable and unpredictable world – where the war in Ukraine is the most pressing among many defence and security challenges confronting the US – O’Hanlan said its military must ensure it keeps up its varied arsenal: “We’d have other means to shoot planes down than Stingers. But you’d hate to see us take away that option.”

The House Armed Services Committee’s Smith and Rogers are “correct” to worry about the US running down its inventories, O’Hanlon said. When people say that even though its stockpile is reduced, the US could be developing a new version of its four-decade-old Stinger system, for example, “it should not be a source of solace to hear that argument”, he argued.

“This is a question of some urgency; a question of what we can do in the next 12 to 14 months,” O’Hanlon concluded. “Nobody should feel like it’s an adequate response to say we’re producing new weapons systems, because – even if we already have skilled workers, even if it’s a capacity question as to one of technical know-how – it already takes about two years to do so.”

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Polish offer to donate MiG-29 jets to Ukraine takes US officials by surprise

Live updates

Live: EU ramps up military aid to Ukraine as diplomatic efforts intensify

UKRAINE CRISIS

US deploys more troops to eastern Europe amid Ukraine standoff

France24 - World

Southern France swelters under record high temperatures for May

Issued on: 18/05/2022 - 23:39

NEWS WIRES

Several southern French towns sizzled in record high temperatures for May on Wednesday, while the month as whole is on track to be the hottest since records began, the national weather service said. 

Towns such as Albi, Toulouse and Montelimar in southern France set records of between 33.4-33.9 degrees Celsius (92.1-93.0 degrees Fahrenheit) on Wednesday, while areas on the west and northern coasts also logged unprecedented highs, Meteo-France said.

The country has been in the grip of an extraordinary warm spell for this time of year, with the last 37 days in a row featuring temperatures above the average.

It was "highly probable" that May 2022 would be the hottest since records began, surpassing the previous high set in May 2011, Meteo-France said.

"It's a warm period, long-lasting, wide-reaching and intense, that is exceptional for this time of year," meteorologist Matthieu Sorel from Meteo-France told AFP.

The warm spell did not meet the technical definition of a heatwave -- when average nation-wide temperatures need to surpass 25.3C for three consecutive days.

But it is causing major problems for farmers and warnings that it might affect France's wheat crop which enters a crucial growth stage in May.

Wheat prices are at record levels globally, mostly due to the war in Ukraine, which was a major exporter of the cereal before Russia's attack began in February.

All heatwaves today bear the unmistakable and measurable fingerprint of global warming, a new academic report from experts in the World Weather Attribution (WWA) consortium said last week.

Temperatures in India and Pakistan have hit records recently, while Spain has also issued warnings about extreme heat in some southern areas this week.

(AFP)

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Summer heatwaves caused 1,500 more deaths than usual in France, minister says

France had its hottest year on record in 2020, state weather forecaster says

Southern France set to sizzle, says new climate change study

BBC

Rebekah Vardy: Case against her is 'conspiracy' her lawyer says

By Paul GlynnBBC News at the High Court

Rebekah Vardy has nothing to hide and the case against her is "a conspiracy", her lawyer has said on the final day of her High Court libel trial.

Hugh Tomlinson said his client had suffered "public abuse and ridicule on a massive scale" and is entitled to "substantial damages".

Mrs Vardy is suing Coleen Rooney for libel for alleging in an online post she had leaked private stories about her to the Sun.

Mrs Vardy has denied this.

Mr Tomlinson addressed the court after his counterpart David Sherborne had argued earlier on Thursday that Mrs Vardy was an unreliable witness.

He said she had brought the case as she wanted to be "vindicated" as there was no evidence, he claimed, proving she had leaked the stories.

The barrister argued that the libel dispute with Mrs Rooney was a "very simple case" when "one clears away the conspiracy theories".

"Has Mrs Rooney proved that Mrs Vardy leaked the information from her post that she's accused of leaking?" he asked.

"Mrs Vardy's case is and always has been that she did not leak the information nor did she authorise anyone else to leak."

"She does not know to this day what happened," he added. "She does not know where this information came from."

Mrs Rooney has defended herself on the basis of truth and public interest, but Mr Tomlinson said the latter did not apply in this case, adding: "This is really a falling-out between two individuals over what is essentially a private matter."

'Send me the evidence'

Mrs Vardy's barrister said his client now accepted it was possible that her former agent Caroline Watt was the source of the leaked stories from Mrs Rooney's private Instagram account.

"She doesn't want to be in the position of accusing her friend and former long-term agent of doing something wrong," he said.

"She sees, as everybody does, the indications that point that way. Her fundamental position is she doesn't know what happened."

He said Mrs Vardy had asked Mrs Rooney, from the get go, to "send me the evidence, send me the posts."

"The suggestion that she is trying to hide something is quite wrong".

Acknowledging how the defendant, Mrs Rooney, had said she thought Mrs Vardy was suspiciously friendly, Mr Tomlinson countered that "people behave in different ways."

He noted how the Sun was "a newspaper that she [Mrs Rooney] clearly loathes" and that she may disapprove of how Mrs Vardy has sometimes featured in it, but that it was "not a basis for making an allegation of the kind that was made".

Mr Tomlinson challenged the idea that messages between Mrs Vardy and Ms Watt showed they were "obsessed" with Mrs Rooney and said they were merely "gossiping".

"There is very little about the Rooneys" in the many of the conversations given in evidence, he said.

"We don't have two women who are obsessed with Mrs Rooney, we have two women who over a period of two years mention her on a few occasions."

'Mistake to trust agent'

The court heard that Mrs Vardy had wanted to call journalists from The Sun to give evidence but they "changed their mind having taken legal advice," Mr Tomlinson said, suggesting their absence "can't be of itself evidence that Mrs Vardy is the source of the stories".

"Mrs Vardy has made mistakes," Mr Tomlinson added. "Perhaps the most serious of these may have been to trust Ms Watt as her agent.

Ms Watt did not give evidence at the trial either as she was deemed unwell. The fact that the agent's phone, containing now lost messages between her and a Sun journalist, had fallen into the North Sea had nothing to do with Mrs Vardy, the barrister said.

"We have no idea as to whether this is a genuine accidental loss of a device or whether it was something done cynically and deliberately to avoid inspection during the disclosure process. We just don't know," he went on.

"From Mrs Vardy's point of view, she does not know either."

Earlier on Thursday, David Sherborne, representing Mrs Rooney, told the court Mrs Vardy lied under oath and deliberately deleted evidence.

Mrs Vardy walked out of the court during Mr Sherborne's comments, returning after roughly an hour, having left it carrying her laptop, with one of her legal team.

Mr Tomlinson said the argument that his client had a "conspiracy to delete" was an "incredible theory", adding that a "completely innocent loss of messages" had occurred on both sides.

"There was an export of a very large number of WhatsApp messages," he told the court. "Why would Mrs Vardy, if she was destroying evidence, do it in that selective and complex way?"

"If she was a wicked litigant who was trying to deceive the court by getting rid of damaging evidence, the idea she would do it by getting rid of images and not text simply beggars belief."

The barrister said the exchanges that the court had heard had taken place between Mrs Vardy and Ms Watt were simply "exchanges between two people who do not know who is leaking the stories, or at least Mrs Vardy does not know who is leaking the stories."

He said the only exception to this was a post by Ms Watt which seemed to suggest she was the leak of a story about Mrs Rooney being involved in a car crash. "On analysis, it does not help the defendant's case at all," he said.

"What they show is the contemporaneous evidence that Mrs Vardy does not know what information is going to the Sun."

In his closing statement on Thursday morning, Mr Sherborne said Mrs Vardy had given "implausible, throwaway explanations" and was "lacking in candour."

Mrs Rooney and her husband, the ex-footballer Wayne, did not attend the court due to a "long-standing travel arrangement" booked before the trial over-ran, and their apologies were passed to Mrs Justice Steyn.

Mrs Vardy's libel action was sparked by a viral social media post from October 2019, in which Mrs Rooney said she had carried out a sting operation to find out who had been passing information about her life, taken from her private Instagram account, to the Sun newspaper.

She said the fake stories she had posted on her Instagram stories in an effort to find the perpetrator had only been viewed by "Rebekah Vardy's account".

Mrs Vardy has continually denied leaking the stories in question to the press.

The fake stories featured Mrs Rooney travelling to Mexico for a "gender selection" procedure, planning to return to TV and the basement flooding at her home.

Mrs Rooney was called "Wagatha Christie" by many people online as a result of her private investigation. Wag is a term used to describe the wives and girlfriends of footballers, while Agatha Christie was a famous English detective novelist.

The case has now ended and the judge will reserve her ruling to a later date.

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Charles de Foucauld : un nouveau saint français pour l’Église catholique romaine

C’était un évènement attendu par les fidèles depuis de longues années. Grands-parents, parents, enfants se sont rués dimanche Place Saint-Pierre au Vatican pour assister à la canonisation de dix saints. Parmi eux, trois Français, deux hommes et une femme. Un nom est sur toutes les lèvres : celui de Charles de Foucauld, ermite du désert mort assassiné en Algérie en 1916.

Sous le soleil romain, les quatre mille Français présents sont enthousiastes. On ne canonise pas trois saints français tous les jours ! « Carolum de Foucauld », clame le cardinal Marcello Semeraro préfet de la Congrégation pour la cause des saints. Le prélat continue la lecture latine des autres noms : Marie Rivier et César de Bus, deux religieux français, un journaliste néerlandais, un Indien et cinq Italiens. Le pape François, souffrant depuis quelques semaines, était aux côtés d’une cinquantaine de cardinaux et de 300 prêtres et évêques. Une cérémonie en grande pompe qui paradoxalement respirait la simplicité, confient des fidèles.

Une foule fervente venue pour Charles de Foucauld

Marie-Armelle a fait le chemin avec ses quatre enfants âgés de 6 mois à 6 ans. « Nous attendions cette canonisation depuis deux ans avec impatience », se réjouit-elle. Cette catholique a une dévotion particulière pour ce missionnaire français, en témoigne son aîné prénommé Foucauld. Marie-Armelle n’a pas hésité une seule seconde à se rendre à Rome : « Nous pensons que ce genre d’évènements forge nos vies de chrétiens », dit-elle après avoir précisé qu’elle était aussi Place Saint-Pierre en 2014 pour la canonisation de Jean-Paul II. Celle de Charles de Foucauld est significative pour cette famille dont le père est cyrard : « Charles de Foucauld est pour nous un modèle d’abandon, et avec un mari militaire notre famille se confie très souvent à lui. » Malgré la fatigue, la famille est arrivée à 7 h 20, Marie-Armelle profite de l’office. Autour d’elle, se tiennent des religieuses espagnoles qui ont elles aussi fait le voyage pour Charles de Foucauld. Suit alors la canonisation. « J’ai été extrêmement émue par la beauté de l’instant. » Une journée dont Marie-Armelle se souviendra d’autant plus que son bébé a eu le droit à un baiser du pape François !

Antoine et ses amis de Sciences Po sont arrivés eux aussi très tôt. Placé à proximité de l’autel, cet étudiant suit de près la cérémonie qu’il juge « impressionnante ». Antoine garde en mémoire « l’ambiance à la fois fervente très joyeuse », mais aussi « l’homélie très percutante du pape François ». Pour Marguerite, c’est surtout la diversité des communautés présentes qui retient son attention : « Il y avait beaucoup d’Italiens et d’Indiens (…) tout le monde voulait montrer le drapeau de son pays d’origine. » Un mélange des nationalités qui a aussi frappé Antoine. Il raconte que « chacun chantait des cantiques dans sa langue ».

Le père Amar, vicaire de la paroisse Saint-Symphorien à Versailles, est venu avec un groupe de fidèles allant de 10 à 81 ans « quelques Foucauld sont venus pour assister à la canonisation de leur saint patron », rajoute-t-il. Le père est surpris de voir la ferveur des militaires puisque 130 cyrards, sur 157 de la promotion Caillaud, sont présents : « C’est très fort, ils se sont dit que l’un de leurs anciens avait eu une vie atypique et inspirante. » Un moment convivial, fort et joyeux pour ces quatre mille chrétiens qui s’est achevé par une prière pour la paix. Les témoins de cette canonisation repartent sourire aux lèvres et heureux d’avoir partagé un moment de grande ampleur. Un dimanche qui a permis de reprendre des forces : « C’était un immense soulagement de participer à un événement de l’Église après ces deux longues années de Covid », insiste le prêtre.

Une vie dissolue touchante

Le succès et l’attache autour de la figure de Charles de Foucauld tiennent sans doute à la spécificité de sa vie. “Bien né” dans une famille noble en 1858, Charles de Foucauld se démarque des autres saints par ses mille et une vies. Officier de cavalerie, puis aventurier au Maroc avant de finir religieux en Algérie, ce Français originaire de Strasbourg « a bien un parcours atypique », comme le soulève le père Amar. En effet, avant d’être missionnaire, Charles de Foucauld menait une vie dissolue, rythmée par des orgies et des dépenses ubuesques. Il se convertit vers 1890 et devient prêtre le 9 juin 1900. Son sacerdoce, humble et d’une grande pauvreté, laisse en héritage l’ordre d’Ermites du Sacré-Cœur. Le parcours de Charles de Foucauld ne laisse pas indifférent la communauté chrétienne. « Jouisseur et sensuel, il mène une vie très loin de l’Évangile », rappelle le père Amar. Justement, c’est bien ce passé obscur qui parle et touche les fidèles : « Avec lui, on se dit que la sainteté est atteignable. Si cet homme a si mal commencé et si bien fini alors on se dit que la sainteté est possible », nous dit ce prélat de Versailles qui apprécie « le côté folklorique » de ce nouveau saint. Marguerite-Marie nous confie justement que la vie de foi de Charles de Foucauld l’inspire : « Ce n’est pas parce qu’on est mal lancé dans la vie que tout est fini », nous confie cette mère de famille qui a appelé son fils Charles-Foucauld.

Antoine retient de ce saint sa simplicité mais aussi ses écrits qui l’ont marqués : « Sa façon d’évangéliser par une exemplarité simple et par la fraternité me touche. » Quant à Marguerite, c’est l’organisation du périple vers Rome qui l’a conduite à s’intéresser à la vie de Charles : « Il a voulu imiter Jésus au quotidien pour que les autres le connaissent sans avoir à lire la Bible », retient-elle. Florence, elle aussi présente hier, relate avec émotion la rencontre des résidents du village de François avec le pape samedi soir. Ce village, qui veut vivre en conformité avec l’Évangile et l’Encyclique Laudato, est habité par quelques « cassés de la vie ». Cette catholique tisse un lien naturel entre les trajectoires des résidents du village et la vie de Charles de Foucauld.

Un saint universel

La principale richesse de ce “frère universel” est sa capacité à toucher toutes les sensibilités : « Il a un côté saint-cyrien, officier avec des valeurs très classiques et un côté plus universel proche des petits, des pauvres », pense le père Amar. Celui-ci, rieur, évoque le « en même temps spirituel » de l’héros de ce dimanche. C’est bien une figure contemporaine qui « parle à tout le monde : à la droite, à la gauche, aux Blancs, aux Noirs », rajoute t-il avec enthousiasme. L’engouement autour de cette personnalité intrigante est manifeste. Charles de Foucauld touche donc par l’universalité qu’il dégage. D’ailleurs, Antoine et ses amis sont « venus pour des raisons un peu différentes » ; preuve que “l’ermite du désert” parle à tout le monde.

Si Charles de Foucauld a pu être proclamé saint, c’est bien par la reconnaissance de deux miracles en son nom par l’Église. Pour rappel, la canonisation ne tient que si la personne est décédée depuis au moins cinq ans, qu’elle a mené une vie chrétienne exemplaire et qu’elle a accompli au moins deux miracles. Charles de Foucauld cochait toutes les cases : mort assassiné en 1916 dans le désert algérien, il a accompli, à titre posthume, deux miracles. En 2016, un charpentier français a fait une chute de 15 mètres transperçant son abdomen. Ce jeune homme athée prénommé Charles a survécu. Les catholiques avaient imploré le bienheureux Charles de Foucauld pour sa guérison. Un miracle qui a permis à cet ermite du désert de rejoindre le calendrier des saints.

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France24 - Monde

Un dessin de Michel-Ange vendu 23 millions d'euros aux enchères à Paris

Publié le : 18/05/2022 - 16:28

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Un dessin de Michel-Ange a été adjugé 23 millions d'euros, avec les frais d'acheteur, mercredi chez Christie's Paris, un record pour un dessin du maître italien selon la maison de ventes aux enchères. 

Un dessin inédit représentant le premier nu connu du peintre Michel-Ange, et dont la valeur était estimée à 30 millions d'euros, a été adjugé 23 millions d'euros avec les frais d'acheteur, , mercredi 18 mai, chez Christie's Paris.

Datant de la fin du XVe siècle, ce dessin a été réalisé à la plume et à l'encre brune. Il avait été mis en vente en 1907 à l'hôtel Drouot, à Paris, sous la classification "École de Michel-Ange", avant d'être attribué au maître en 2019 seulement, dans le cadre d'un inventaire pour une collection privée française.

Cette vente aux enchères à Paris dépasse le record atteint pour un dessin du célèbre peintre et sculpteur italien, établi jusqu'à présent en juillet 2000 par "The Risen Christ" (8,1 millions de livres, soit 9,5 millions d'euros) chez Christie's Londres, selon la maison de ventes.

Aux dimensions d'une feuille A4, il semble s'inspirer d'une fresque du peintre Masaccio ("Le baptême des néophytes") et illustre l'intérêt de Michel-Ange pour la représentation du corps masculin.

En septembre 2019, il a été déclaré "trésor national" pour le patrimoine français, ce qui interdit toute sortie du territoire national pendant 30 mois et donne à l'État français et ses musées l'opportunité de le racheter.

Avec AFP

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Une tragédie africaine

T’Zée a fait construire son palais sur “l’île du bout du fleuve”, comme l’appellent les Pygmées. Il y va sur son yacht, le Kamiliola. T’Zée a fait arrêter tous ses opposants, y compris Pierre Moulala, héros de l’indépendance, et l’a fait exécuter place de la Révolution populaire. T’Zée, par ses crimes, s’est aliéné Mami Wata, l’esprit des eaux. T’Zée a lancé la première fusée spatiale africaine, et elle s’est écrasée. T’Zée, c’est Mobutu, ou Idi Amin Dada, et donc c’est le roi Lear et Thésée – et Bokassa, une tragédie africaine grandiose et dérisoire où un dictateur suce le sang d’un pays sous prétexte de l’émanciper, et finit par tout perdre.

Le scénariste Appollo, qui vit en Afrique, et le dessinateur Brüno, dont plusieurs albums témoignent de sa fascination pour la contre-culture noire, racontent la chute de T’Zée, dont les serviteurs impayés capturent les okapis du palais pour les manger.

C’est une parabole, ce match retrace la vie de T’Zée, ses prétentions à sauver son peuple

Un combat de catch africain

Ils racontent surtout leur émerveillement devant un continent où les dictateurs imitent mal l’Occident alors que leurs peuples l’adaptent sans cesse pour le restituer avec une verve et une vigueur médiévales (c’est-à-dire vivantes, inventives et joyeuses), auxquelles les auteurs sont sensibles : au quatrième acte, un combat de catch africain oppose les lutteurs Léopard, Police belge (qui existe vraiment), Muntu et Umuntu, qui ont apporté avec eux leurs fétiches. C’est une parabole, ce match retrace la vie de T’Zée, ses prétentions à sauver son peuple tout en reniant sa culture, et l’on se croirait presque dans un fabliau violent, merveilleux et satirique.

Pour donner corps au récit et en faire sentir la dimension symbolique, Brüno mobilise toutes les ressources de son art

Si l’album brasse beaucoup de références, de Racine (le fils de Tzée s’appelle Hippolyte et sa belle-mère le désire) à Ahmadou Kourouma en passant par Hergé, T’Zée, une tragédie africaine est d’abord le récit magnifiquement mené des désillusions révolutionnaires africaines, récit sous-tendu par la certitude que l’Afrique ne trouvera sa voie qu’en respectant son génie propre : le marxisme et le capitalisme sont comme ce palais poussé au milieu de nulle part et que la jungle dévorera bientôt cependant que les okapis broutent les plates-bandes. Pour donner corps au récit et en faire sentir la dimension symbolique, Brüno mobilise toutes les ressources de son art : un dessin presque roman (on pense à David B. et à Mignola), des aplats comme des émaux cloisonnés, des cases qui s’enchaînent comme un travelling de cinéma, trois vignettes qui suffi sent à installer une ambiance et des mouvements gelés et pourtant vibrants, qu’il s’agisse d’une matraque levée ou d’une fusée qui décolle.

T’Zée doit être lu en respectant les nombreux retours en arrière qui composent peu à peu et le portrait de l’Afrique et la trajectoire fatale de celui qui prétend l’incarner, et de tous ceux qu’il va entraîner dans sa chute. Ce n’est pas le moindre mérite des auteurs que la maîtrise de ce faux suspense puisque nous traquons dans chaque détail les signes annonciateurs du destin, qui ne laissera vivre que le chœur, c’est-à-dire le peuple, au bord du fleuve et sous les arbres.

“T’Zée, une tragédie africaine”, d’Appollo et Brüno, Dargaud, 160 pages, 22,50 €.

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France24 - Monde

Tunisie : la synagogue de la Ghriba retrouve ses pèlerins juifs après deux ans d'interruption

Publié le : 18/05/2022 - 18:56

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Des centaines de pèlerins juifs ont afflué, mercredi, à la synagogue de la Ghriba, sur l'île de Djerba, pour un évènement-phare de la saison touristique en Tunisie, après deux ans d'interruption en raison de l'épidémie. 

La synagogue de la Ghriba voit revenir ses pèlerins après deux ans d'absence en raison du Covid-19. Des centaines de croyants juifs ont afflué, mercredi 18 mai, sur l'île de Djerba.

Les premiers visiteurs sont arrivés dans la matinée et ont franchi des portiques de sécurité sous forte garde policière dans ce lieu frappé il y a 20 ans par un attentat-suicide ayant fait 21 morts. 

À l'intérieur, les pèlerins allument des bougies avant d'entrer dans une petite grotte où se trouverait – selon la tradition – une pierre du premier temple de Jérusalem. Ensuite, ils échangent des fruits secs et confiseries autour d'une prière prononcée par le rabbin de la synagogue. Beaucoup de pèlerins immortalisent avec des photos et des vidéos leur visite dans cette synagogue aux colonnes peintes en blanc et bleu, dont la construction remonterait au 6e siècle avant JC.

Un événement religieux incontournable

Le pèlerinage de la Ghriba rassemblait certaines années jusqu'à 8 000 personnes sur deux jours dans cette synagogue, l'une des plus anciennes et plus importantes pour les juifs originaires d'Afrique du Nord. "Mon père est djerbien et c'était pour lui très important. J'ai gardé ce souvenir, je venais quand j'étais jeune", raconte Solange Azzouz, 75 ans, née à Tunis et qui vit depuis 58 ans à Marseille.

La Tunisie comptait avant l'indépendance en 1956 plus de 100 000 juifs, une communauté tombée à environ un millier de membres. En habit de fête avec sa chemise de soie et son collier de perles, Mme Azzouz attend à l'extérieur sous un soleil brûlant. "En vieillissant, je commence à apprécier le pèlerinage, l'ambiance. J'ai même un peu de famille ici", confie la septuagénaire, pour laquelle cet évènement est "un porte-bonheur".

Le pèlerinage consiste aussi à suivre en procession une grande menorah, le candélabre juif, montée sur trois roues et décorée par des tissus colorés. Né au Maroc, Adi Wizman Nicodeme, 74 ans, vient pour la première fois à l'invitation d'un ami. Citoyen israélien vivant à Paris, il est venu pour "connaître l'endroit" et au nom de sa foi. "Tous mes amis m'en ont parlé ainsi que mes élèves", confie ce professeur de judaïsme et d'hébreu. "Je sens quelque chose, c'est très fort pour moi", ajoute-t-il.

Avec AFP

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Covid-19 : des pèlerins en nombre limité commencent le hajj à La Mecque

En Israël, nouvelles funérailles en préparation après la bousculade meurtrière du Meron

Israël observe un jour de deuil national après la tragédie du mont Meron

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Déroutante Smart #1

PHILOSOPHIE

Smart a l’art de surprendre. En 1997, la marque satellite de Mercedes inventait une voiturette deux places révolutionnaire, la Fortwo, très prisée en Italie notamment. Puis vint l’heure de la Forfour (“pour quatre”), développée sur la base de la Renault Twingo à moteur arrière. Mais tout va si vite. Mercedes a cédé la moitié de Smart au chinois Geely. Et voici qu’arrive bientôt sur le marché la Smart #1, dotée d’un bloc électrique de 272 chevaux ! Ce n’est pas la voiture de monsieur Tout-le-monde. Ce SUV relativement cossu cible en priorité la clientèle susceptible de succomber aux charmes d’une Mini Countryman, par exemple. Le marché asiatique va certainement adorer son côté décalé et statutaire. Avec son élégant pavillon flottant, décroché au niveau du montant arrière et peint dans une teinte distincte du coloris principal de la voiture, la Smart #1 n’est pas sans rappeler l’Opel Adam.

PRESTATIONS

L’empattement (distance entre les essieux avant et arrière) est immense, avec des porte-à-faux réduits à l’extrême. C’est bon signe pour les passagers. De fait, l’habitabilité à bord est excellente, d’autant que la banquette arrière, fractionnable en 60/40, coulisse sur 13 centimètres. Le coffre varie de 323 à 411 litres, selon que vous privilégiez l’espace pour les jambes ou le chargement. Ajoutez-y 15 litres d’emport sous le capot avant. Magie de l’architecture électrique ! Épurée, la planche de bord reprend les codes des dernières Mercedes, avec une console centrale flottante et surélevée ménageant un espace de rangement au pont inférieur. L’instrumentation numérique va au plus simple. L’incontournable écran tactile, façon tablette, est posé en format paysage. Les équipements puisent dans un Meccano technologique qui intègre aussi bien l’affichage “tête haute” des données de conduite que l’ambiance lumineuse personnalisable. La palette des lumières comprend alors 20 niveaux d’intensité et 64 couleurs. Un gadget pour se distinguer.

TECHNIQUE

Sa plate-forme SEA est partagée avec différents modèles du groupe Geely. Les futures Volvo en seront équipées. Évidemment, 272 chevaux et un couple de 343 newtons- mètres, cela pousse très fort, même si le poids est ici supérieur à 1,8 tonne. Il fallait de copieuses batteries pour animer cette cavalerie et cela se paie sur la balance. Comptez trois heures pour charger l’engin en 22 kilowatts alternatif. Des Smart #1 plus modestes au prix plus serré devraient suivre, offrant 300 kilomètres d’autonomie environ, voire autour de 200 seulement. Pour l’heure, le lancement commercial s’appuie sur le gros modèle à plus de 400 kilomètres d’autonomie.

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BBC

Sweden and Finland formally submit Nato applications

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Sweden and Finland have formally submitted their applications to join Nato.

The alliance's secretary general Jens Stoltenberg said it was "a historic moment, which we must seize", adding that the Nordic countries' membership would increase shared security.

The two nations signalled their intention to apply for membership of the defence alliance in the wake of Russia's invasion of Ukraine.

New York Times - World

Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers

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At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

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By Jason Horowitz

TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

“I lived this duality,” Mr. Basso said.

In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

That levity was hard-earned.

Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

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France24 - Monde

Le corridor de Suwalki, un enjeu stratégique pour les pays Baltes et l'Otan

Publié le : 18/05/2022 - 13:42

Tiffany FILLON

Situé entre la Lituanie et la Pologne, le corridor de Suwalki est sous surveillance depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février. Reliant l'enclave russe de Kaliningrad à la Biélorussie pro-Poutine, ce passage terrestre suscite les craintes des pays baltes, qui y voient depuis longtemps une possible porte d'entrée pour les troupes russes. L'adhésion annoncée de la Finlande et de la Suède à l'Otan devrait rassurer l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie.

C'est une toute petite bande de terre de 65 kilomètres de long à la frontière entre la Pologne et la Lituanie. Mais elle est scrutée de près. Le corridor de Suwalki, qui relie l'enclave russe de Kaliningrad, sur la mer Baltique, à la Biélorussie pro-Poutine, marque la séparation entre les pays baltes et leurs alliés de l'UE et de l'Otan. Depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février, la Lituanie a renforcé la surveillance de ce passage, source d'inquiétude depuis l'invasion de la Crimée par la Russie, en 2014.

À l'ouest, le passage de Suwalki part de l'oblast – région administrative russe – de Kaliningrad. Annexée par Staline après la Seconde Guerre mondiale, Kaliningrad est restée russe, malgré l'indépendance des États baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) en 1991. Au fil des ans, l'enclave a été fortement militarisée par la Russie, notamment après l'élargissement de l'Otan et de l'UE aux États baltes, en 2004.

Le corridor de Suwalki, qui porte le nom d’une ville polonaise près de la frontière, s'étend le long de la frontière entre la Lituanie et la Pologne et prend fin en Biélorussie. Le pays vassal de Moscou opère régulièrement des exercices militaires, en réponse au renforcement des troupes en Pologne et dans les pays baltes. Des troupes russes sont également postées en Biélorussie. Dans ce contexte, le corridor de Suwalki est perçu par certains analystes comme un point faible de l'Otan. Car en s'en emparant, la Russie relierait directement son territoire à la Biélorussie.

Suwalki face aux difficultés de l'armée russe 

"Si cet axe était bloqué par les Russes, l'Otan ne pourrait plus acheminer de troupes par la terre de la Pologne à la Lituanie", explique Thibault Fouillet, chargé de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique. Les pays baltes se retrouveraient isolés de ses alliés de l'Otan et de l'Union européenne sur le plan terrestre.

>> À lire aussi : "La guerre en Ukraine, une menace pour le fragile équilibre géopolitique en Arctique"

"Compte tenu des difficultés de la Russie en Ukraine, on voit mal comment elle pourrait se battre contre plusieurs États à la fois", nuance le spécialiste des conflits contemporains et des stratégies des petites puissances. Moscou n'a pas réussi à mener la guerre éclair qu'elle espérait en Ukraine. La capitale, Kiev, a résisté aux Russes, qui concentrent désormais leurs efforts dans le Donbass, dans l'est du pays. Il y a une semaine, les troupes russes ont dû, par ailleurs, quitter la deuxième ville de l'Ukraine, Kharkiv.

"La Russie était prête à se lancer dans une guerre d'ampleur – ce dont on n'était pas totalement sûrs au départ. La menace était grande pour les États baltes. Mais aujourd'hui, on constate que l'armée russe est bien moins capable que ce qu'on imaginait. Et le risque d'une invasion globale semble s'éloigner", ajoute le chercheur.

La demande d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan est une bonne nouvelle pour les pays baltes. En entrant dans l'Alliance atlantique, les deux pays européens voisins pourraient envoyer du matériel et des troupes. "L'adhésion de la Finlande rendrait possible un acheminement de troupes depuis Helsinki jusqu'à Tallinn. Et avec un corridor maritime, un débarquement depuis Stockholm peut aussi être mis en place", précise Thibault Fouillet.

Une crainte née pendant la Guerre froide

La peur d'une prise de contrôle du corridor de Suwalki n'est pas nouvelle. Dans la région, elle représente une "inquiétude historique", selon le chercheur. "Pendant la Guerre froide, la position géographique du corridor suscitait déjà des interrogations, alors même que les pays baltes et la Pologne faisaient partie de l'URSS. La problématique est ressortie du placard au début des années 2000 [avec l'élargissement de l'Otan en 2004, NDLR] et en 2014 avec l'annexion de la Crimée", explique Thibault Fouillet. 

En 2016, un rapport du think tank Rand Corporation a aussi fait grand bruit, remettant la question du corridor de Suwalki sur le devant de la scène. En simulant une invasion des États baltes, des chercheurs ont montré que Riga ou Tallinn pourraient être encerclées par les forces russes en moins de 60 heures.

>> À voir aussi : "Guerre en Ukraine : Poutine rêve-t-il d'une Grande Russie ?"

"Ces simulations de la Rand Corporation montraient que le plan idéal pour les Russes serait d'envahir les États baltes par encerclement. Pour y parvenir, il faudrait que la Russie évite une contre-attaque de l'Otan grâce à une bulle antiaérienne et en prenant, bombardant ou bloquant le corridor de Suwalki pour empêcher l'acheminement de troupes", explique le chercheur.

Mais selon lui, ces projections ont leurs limites. "Il ne faudrait pas non plus considérer que la Russie est toujours l'URSS. Ce que pouvait faire l'Union soviétique en envahissant une partie de l'Europe, la Russie ne peut pas le faire aujourd'hui. On la voit mal envahir l'ensemble des pays baltes en menaçant directement le corridor de Suwalki, compte tenu des difficultés de son armée en Ukraine."

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L'Humanité

Burkini(s)

Chronique

Tout est prétexte pour réactiver la polémique identitaire.

Jean-Emmanuel Ducoin

Quiproquos Vu la séquence politique, franchement, nous aurions pu nous épargner une telle polémique. Alors que depuis plusieurs mois nous étions – enfin – sortis des thématiques rances et involutives (identités, sécurité, etc.) au profit des vrais sujets qui préoccupent les citoyens (salaires, pouvoir d’achat, etc.), nous voilà subitement replongés dans un bain inutilement bouillonnant. Ainsi, après une longue trêve, le burkini retrouve une place inattendue dans le débat public et médiatique, au point de (re)devenir absurdement une « affaire nationale ». À Grenoble, donc, le conseil municipal a décidé que se vêtir à sa guise dans les piscines serait une ardente obligation qui ne souffrait aucun délai. Très bien, formidable, pourquoi pas. Le bloc-noteur, qui déteste la police du vêtement, surtout en République laïque, estime que dans l’espace public chacun a le droit de se déguiser à sa convenance, puisque tel reste l’esprit de nos ferments. Petit rappel : dans la ville de M. Piolle, comme ailleurs, nous nous sommes longtemps satisfaits de la nage en maillot moulant, pour limiter l’étendue du tissu. Des raisons d’hygiène tout à fait compréhensibles. Autrement dit, le bermuda était tout autant proscrit que le burkini. Sauf que, depuis quelques années, l’histoire est terminée. Et les élus de Grenoble ont choisi ce moment-là pour remettre la question aux avant-postes, et avec elle les sempiternels quiproquos sur l’islam. La bataille du maillot de bain comme nature profonde des fantasmes à la française. Comment ne pas le regretter ?

Inconcevable Mais revenons à l’essentiel. Sauf à considérer que le burkini est un cheval de Troie des islamistes ou des séparatistes d’un islam ultraconservateur – idée pourtant absurde –, pourquoi la simple évocation de ce type de maillot suscite-t-elle semblables commentaires si déplacés que beaucoup perdent raison ? Souvenons-nous, par exemple, que le port du burkini n’est pas, et ne saurait être, aux yeux des fondamentalistes radicaux autorisé en islam. Les théologiens le rappellent souvent : pour les croyants musulmans les plus rigoristes, il est plutôt inconcevable pour une femme de simplement fréquenter une piscine… et encore moins de s’y mélanger, quelle que soit sa tenue, surtout s’il s’agit d’un vêtement moulant. Mais alors, où est le problème ? Et pourquoi tant de cris de honte ?

Règle En vérité, tout est prétexte pour réactiver de la controverse identitaire quand celle-ci paraissait noyée. L’affaire redevient donc politique. N’y voir aucun hasard. Au soutien de leur délibération, les élus grenoblois ont eu beau expliquer que la loi de 1905 sur la laïcité était « très claire » sur le fait de garantir la liberté de porter des signes religieux dans l’espace public, y compris les piscines. Ils ont même ressorti l’avis du Défenseur des droits Jacques Toubon et les arrêts du Conseil d’État de 2016 sur les plages du sud de la France. Toutes ces décisions laissent le libre choix, à condition de respecter l’hygiène et la sécurité. La règle s’impose à tous : neutralité des acteurs publics, liberté des citoyens. À ce propos, il est un endroit où les choses se déroulent dans le calme et la sérénité. À Rennes. Oui, des femmes nagent en burkini dans les piscines de la capitale bretonne depuis que le règlement intérieur de ces équipements a été modifié à l’unanimité des élus en 2018. Ledit règlement stipule que les tenues de bain « conformes aux exigences de sécurité et d’hygiène (…) ne doivent pas avoir été portées avant l’accès à la piscine ». Et tout se passe dans le meilleur des mondes, sans excès ni haine, sans anathèmes ni disputes. Conclusion : puisqu’il ne s’agit en rien d’une revendication communautaire, la République n’est pas en danger. Et maintenant, revenons aux sujets essentiels !

Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoinburkini
L'Humanité

Nous soutenons #JusticeForShireen

Tribune

Nous publions ci-après l’appel traduit en français « We support #JusticeForShireen », lancé à l’échelle internationale par des personnalités du monde culturel et du cinéma, suite à la disparition de la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, et qui demande l’application des droits humains et des libertés d’expression et de la presse.

Collectif

Nous sommes profondément troublés par le meurtre par les forces d’occupation israéliennes de la très respectée journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh, alors qu’elle arrivait, vêtue d’une veste de presse clairement identifiée, pour faire un reportage sur une incursion israélienne dans la ville occupée de Jénine mercredi dernier. Alors que nous pleurons sa perte, nous demandons que les auteurs de ce crime et tous ceux qui l’ont autorisé rendent pleinement compte de leurs actes.

L’attaque des forces israéliennes lourdement armées contre des personnes en deuil palestiniennes nous a encore plus consternés et horrifiés. Les soldats ont battu et donné des coups de pied aux personnes en deuil et aux porteurs de cercueils dans l’enceinte de l’hôpital Saint-Joseph, à Jérusalem-Est occupée, pour les empêcher de porter le cercueil d’Abu Akleh et de se rendre à l’église pour le service funéraire prévu.

Que devons-nous penser de l’effronterie et de la cruauté de cette atteinte à la dignité humaine ?

Le meurtre de Shireen Abu Akleh constitue une grave violation du droit humanitaire international et une attaque contre le journalisme et la liberté d’expression. Les experts en droits de l’homme des Nations unies et de la communauté internationale ont déclaré qu’il pourrait constituer un crime de guerre et qu’il devrait faire l’objet d’une enquête internationale indépendante et transparente. Pourtant, c’est loin d’être un événement isolé.

Les forces israéliennes ont tué 45 journalistes depuis 2000, et en ont blessé beaucoup plus, simplement pour avoir fait leur travail. Ces crimes s’inscrivent dans un schéma de violence, de harcèlement et d’intimidation à l’encontre des journalistes palestiniens qui mettent en lumière ce qu’Amnesty International, Human Rights Watch et la principale organisation israélienne de défense des droits de l’homme, B’Tselem, ont décrit comme un système d’apartheid imposé au peuple palestinien.

Depuis de nombreuses années, les groupes palestiniens de défense des droits humains et de la société civile appellent la communauté internationale à prendre des mesures proportionnelles et ciblées pour qu’Israël réponde de ses crimes et mette fin à son impunité. Nous soutenons pleinement cet appel.

Lorsque les politiques d’Israël violent de manière flagrante les lois et les normes internationales, c’est parce que les puissances occidentales lui ont toujours fourni une couverture diplomatique pour le faire. Il n’est pas passé inaperçu qu’alors que nos gouvernements se sont empressés d’imposer des boycotts et des sanctions générales en réponse à l’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie et à la cruauté de ses attaques contre une population civile, ces mêmes gouvernements continuent de financer et de protéger l’occupation israélienne qui dure depuis des décennies et les graves violations des droits de l’homme commises contre les Palestiniens.

Pendant ce temps, nos gouvernements prennent des mesures antidémocratiques pour réprimer les campagnes de pression non violentes de leurs propres citoyens visant à demander des comptes à Israël et aux entreprises et institutions complices de son système d’oppression.

Nous demandons à nos gouvernements de mettre fin à leur hypocrisie et d’agir avec cohérence dans l’application du droit international et des droits de l’homme. Nous leur demandons de prendre des mesures significatives pour que les responsables du meurtre de Shireen Abu Akleh et de tous les autres civils palestiniens rendent des comptes. Il ne doit pas y avoir deux poids deux mesures lorsqu’il s’agit du droit fondamental de l’homme à ne pas être persécuté et opprimé et du droit à la vie et à la dignité.

Signataires :

Khalid Abdalla, acteur

Hany Abu Assad, cinéaste

Tunde Adebimpe, musicien

Ahsan Akbar, poète

Yasmine Al Massri, acteur

Omar Al Qattan, cinéaste

Monica Ali, auteur

Candace Allen, écrivain

Pedro  Almodovar, cinéaste

Anthony Anaxagorou, poète

Ramin Bahrani, cinéaste

Adam Bakri, acteur

Saleh Bakri, acteur

Joslyn Barnes, producteur

Roy Battersby, cinéaste

Sarah Beddington, réalisateur, artiste

Ronan Bennett, auteur

Frances Black, chanteur

Nicholas Blincoe, auteur

Iciar Bollain, cinéaste

Juan Diego Botto, acteur

Haim Bresheeth, réalisateur

Victoria Brittain, scénariste

Adam Broomberg, artiste

David Calder, acteur

Carmen Callil, éditrice

Eric Cantona, acteur

Iggor Cavalera, musicien

Sidi Larbi Cherkaoui, chorégraphe

Julie Christie, acteur

Isabel Coixet, cinéaste

Steve Coogan, acteur, comédien

Mark Cousins, scénariste

Liam Cunningham, acteur

William Dalrymple, auteur

Angela Davis, auteur

Andy de la Tour, acteur

Jeremy Deller, artiste

Stephen Dillane, acteur

Sara Driver, cinéaste

Ben Ehrenreich, auteur

Brian Eno, musicien

Jodie Evans, producteur

Shepard Fairey, artiste

Bella Freud, designer

Peter Gabriel, musicien

Trevor Griffiths,dramaturge, scénariste

Kathryn Hahn, acteur

Charles Hayward, musicien

M Imhotep, musicien

Nicolás Jaar, musicien 

Gemma Jackson, cheffe décoratrice

Jim Jarmusch, cinéaste

Asif Kapadia, cinéaste

Aki Kaurismaki, cinéaste

John Keane, artiste

Brigid Keenan,  autrice

Patrick Keiller, cinéaste

Peter Kennard, artiste

AL Kennedy, auteur

Jennine Khalik,  journaliste

Naomi Klein, autrice, activiste

Peter Kosminsky, scénariste

Jan Kounen, cinéaste

Nancy Kricorian, autrice

Hari Kunzru, auteur

Seun Kuti, musicien

Pau Laverty, scénariste

Mike Leigh, cinéaste

Laima Leyton artiste

Jim Loach, cinéaste

Ken Loach, cinéaste

Dónal Lunny, musicien

Mahmood Mamdani, auteur

Miriam Margolyes, actrice

Kika Markham, actrice

Yann Martel, auteur

Emer Martin, auteur

Massive Attack, groupe musical

Kleber Mendonça Filho, cinéaste

Christy Moore, musicien

Thurston Moore, musicien

Tom Morello, musicien

Carol Morley, cnéaste

Laura Mulvey, professeure de cinéma

Karthika Nair, poète

Mira Nair, cinéaste

Courttia Newland, scénariste

Pratibha Parmar, cinéaste

Maxine Peake, actrice

Aubrey Powell, designer

Philip Pullman, auteur

Stephen Rea,  acteur

Boots Riley, scénariste

Bruce Robbins, auteur, professeur de littérature

Olga Rodriguez, autrice

Jacqueline Rose, autrice

Arundhati Roy, écrivaine

Mark Ruffalo, acteur

Alberto San Juan, acteur

Susan Sarandon, acteur

Alexei Sayle, comedien, auteur

James Schamus, scénariste, producteur

Nick Seymour, musicien

Kamila Shamsie, autrice

Tai Shani, artiste

Alia Shawkat, actrice

Marea Stamper, DJ

Juliet Stevenson, actrice

Tilda Swinton, actrice

Colm Tóibín, auteur

Ricky Tomlinson, acteur

Ben UFO, DJ

V, aurteur 

Yanis Varoufakis, auteur

Mirza Waheed, autrice

Harriet Walter, actrice

Roger Waters, musicien

Irvine Welsh,  auteur

Monique Wilson, actrice, activiste

Jane Wilson, artiste

Louise Wilson, artiste

Michael Winterbottom, cinéaste

Penny Woolcock, scénariste

Susan Wooldridge, actrice

Robert Wyatt, musicien

palestinearmée israéliennecinémaDroits humains
France24 - Monde

L’épouse d'un combattant Azov ayant témoigné à la télévision est-elle néonazie ? Attention, intox

Publié le : 17/05/2022 - 18:19

Aude Dejaifve Suivre

Des photos ont circulé, affirmant que l'une des épouses d’un combattant Azov, Kateryna Prokopenko, est une néonazie. Elle avait rencontré le pape le 11 mai, avec un groupe d’épouses de soldats Azov, et avait été interviewée sur la chaîne française LCI le 13 mai. En réalité, certaines images montrent Vita Zaverukha, une combattante ukrainienne partisane du nazisme, tandis qu’une autre photo est un meme datant de 2010 issu de sites polonais.

La vérification en bref

  • Kateryna Prokopenko, épouse d’un combattant du régiment Azov se battant à Azovstal, a été invitée à la télévision. Des internautes ont prétendu qu’elle avait des sympathies néonazies, partageant la photo de jeunes filles faisant un salut nazi, et des photos d’une jeune fille portant des symboles nazis.
  • La photo des jeunes filles faisant le salut nazi date au moins de 2010, et les publications les plus anciennes concernent des sites polonais, non ukrainiens. En 12 ans, cette photo n’a jamais été associée à Kateryna Prokopenko.
  • Les photos de la jeune fille portant des symboles nazis montrent Vita Zaverukha, une combattante ukrainienne néonazie, et non pas Kateryna Prokopenko.

La vérification en détail

Une photo de Vita Zaverukha, une militante ukrainienne néo-nazie

Le 13 mai, Kateryna Prokopenko, 27 ans, épouse d'un des chefs de la division Azov, Denis Prokopenko, a témoigné sur LCI sur les conditions de vie des combattants ukrainiens dans l’usine d'Azovstal. Le 11 mai, elle avait rencontré le pape François lors d’un échange avec d’autres femmes de combattants Azov.

Selon des internautes, elle serait une fervente supportrice du nazisme. Un internaute a publié sur Twitter, le 13 mai, trois photos montrant une jeune femme blonde ressemblant à Kateryna Prokopenko. Sur la première, on voit la jeune femme faire un salut nazi ; sur la deuxième, elle tient une arme devant un drapeau des jeunesses hitlériennes ; et sur la troisième, elle porte un t-shirt avec un symbole du troisième Reich, l’aigle enserrant une croix gammée. 

Les photos ont également été publiées le 13 mai en français sur Twitter et le 16 mai en anglais

Une recherche d’images inversées via l’outil Invid Verify (voir ici comment procéder) révèle que les trois photos montrent en réalité Vita Zaverukha, une jeune femme ukrainienne de 25 ans, combattante et ouvertement néonazie.

On retrouve ainsi des articles de presse mentionnant le fait que le magazine ELLE avait interviewé Vita Zaverukha pour son numéro du 14 au 20 novembre 2014, la présentant comme une combattante ukrainienne volontaire. Or, des internautes avaient réagi, publiant les photos où l’on pouvait voir la jeune femme montrer ouvertement sa sympathie pour des groupes néonazis sur les réseaux sociaux. Les trois photos d’elle avaient été publiées sur son compte VK, comme l’indique cet article du média britannique Daily Mail de mai 2015. Les photos ont depuis été supprimées de son compte VK, mais l’archive de l’image où elle tient une arme devant un drapeau des jeunesses hitlériennes est disponible ici.

Le magazine ELLE s’est excusé, assurant que ses journalistes n’étaient absolument pas au courant des opinions de Vita Zaveroukha. Cette dernière a arrêtée en mai 2015 à Kiev après une tentative de vol dans une station d’essence, et après avoir tiré sur des policiers selon le média ukrainien KP

Sur le compte Twitter, créé en mai 2022, aucune trace d’allégeance ou de sympathie pour un groupe d’extrême-droite n’est visible. La rédaction des Observateurs de France 24 n’a pas trouvé d’autre compte qui pourrait être associé à Kateryna Prokopenko. 

Une photo de jeunes filles partagée sur des sites polonais

D’autres internautes ont partagé l’image de trois jeunes filles blondes faisant le salut nazi, comme sur cette publication Twitter du 13 mai, qui a collecté plus de 20 000 mentions “j’aime”. “Sur la chaîne #BFMTV ils ont osé inviter une nazi ukrainienne  #nazisinukraine mais quelle honte!!!!”, écrit l’auteur du tweet.

L’intox a également été partagée en italien sur Facebook, le 12 mai. 

Tout d’abord, on peut noter que la jeune fille à gauche de la photo porte un t-shirt avec un drapeau aux couleurs de la Pologne.

Comme l’explique le média italien de vérification des faits Open, en effectuant une recherche d’image inversée, on peut constater que l’image est l’objet d’un meme et qu’elle circule depuis au moins février 2010, sans jamais avoir été liée à Kateryna Prokopenko. 

Open a trouvé une capture d’écran du 18 octobre 2011 sur le site Demotivation.me.  

Dans les commentaires, les internautes font référence à la Pologne : “C'est la Pologne après tout”, écrit l’un deux le 21 novembre 2010. 

On peut également retrouver grâce à la recherche d’images inversée une photo partagée sur 4plebs.org en mars 2017, un site qui archive des discussions du forum 4chan, dont le nom de fichier est "polish-girls-white-pride.jpg". 

Toujours grâce à la recherche d’image inversée, on retrouve la même photo, publiée sur un site coréen en 2015, dans une version plus large où on peut voir les chaussures des jeunes filles. Sur cette photo, on peut voir le filigrane de l'utilisateur qui l'a partagée en premier sur un site polonais. Il s’agit d’”asiia1927” du site polonais Fotka.pl, mais le compte a depuis été supprimé du site. 

Sur son compte Twitter le 14 mai, Kateryna Prokopenko a démenti les affirmations selon lesquelles elle est la jeune fille faisant le salut nazi. 

Cette photo date donc au moins de 2010, sans qu’il soit possible d’en établir la date précise. Elle a fait l’objet d’un même sur internet, sans qu’il n’y ait de référence à Kateryna Prokopenko avant que ces affirmations n'émergent en mai 2022. Nos recherches ne permettent pas de dire que les jeunes filles sur la photo sont ukrainiennes : au contraire, les traces numériques nous permettent de savoir que l’image a été partagée sur des sites polonais.

Azov est un régiment nationaliste intégré à l’armée ukrainienne, dont les membres combattent actuellement dans l’usine d’Azovstal à Marioupol, dans l’est de l’Ukraine. Formé en mai 2014  pour lutter contre les séparatistes pro-russes, il s’agissait à l’origine d’un groupe d’une centaine de volontaires aux idées nationalistes et néonazies. Il s’est ensuite élargi et a été intégré à l’armée ukrainienne, en novembre 2014, suite aux accords de Minsk qui prévoyaient le retrait des groupes paramilitaires. Le régiment Azov est devenu un argument du discours pro-russe pour défendre la guerre en Ukraine, affirmant que l’Ukraine et l’armée ukrainienne seraient infiltrés par des néonazis.

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BBC

Focus on female farmers in Northumberland and the Scottish Borders

By Matthew TuckerBBC News

Award-winning documentary photographer Joanne Coates has created an exhibition featuring portraits of women in agriculture across Northumberland and the Scottish Borders.

A collaboration with more than 40 women, Daughters of the Soil explores questions around land inheritance, farming stereotypes and the history of who has traditionally worked the land.

"The project offered the opportunity to chronicle the lives and stories of these women," explains Ms Coates.

"Women aren't as visible as men on farms but we are seeing them more.

"The female workforce are driving tractors, having a social-media presence and can be seen on TV, but they don't often inherit land or work in leadership positions."

The photo exhibition is being displayed at The Gymnasium Gallery, in Berwick-upon-Tweed, until 5 June.

Ms Coates visited 34 farms, drawing on her personal connection of having previously worked on one.

She still does occasional shifts milking cows in the northern Yorkshire Dales.

While in residency with the Maltings and Newcastle University's Centre for Rural Economy (CRE) and Institute for Creative Arts Practice, Ms Coates worked with Prof Sally Shortall, whose research focuses on gender relations in agriculture.

According to Prof Shortall, women make up just 15% of the farming industry in the UK, their contributions often overlooked as they deal with barriers such as access to land, class, motherhood, and a lack of clear leadership roles.

Here are five of the farmers photographed and interviewed by Ms Coates.

Anna

The sign outside the farm run by Anna in north Northumberland still reads L Smales and Sons Ltd.

But it is Anna, her mother and sister who look after it.

She has worked there since she was a child, later leaving for university, earning a degree in organic farming and also working as an accountant.

"I really enjoyed growing up on the farm," she says. "I think it gave me opportunities other children or young people don't have.

"It was me who was always outside helping dad. I was managing the grains storage at age 12.

"It's not what I have done my whole career but it's what I always anticipated ending up doing."

The business switched to organic farming in 1998 and now produces organic wheat.

The family and the farm suffered a huge loss when Anna's father died 16 years ago, forcing them to step in and do what was needed to manage the land.

Ms Coates visited the farm on the day Anna was due to give birth to her second child, while she was still working on the farm.

They met again nine months later, after Rosie had been born and was accompanying her mum on farm duties.

Annabel

Annabel, 31, an arable and beef farmer, works on her family's farm in the Scottish Borders, managing 2,500 acres along the Berwickshire coast with her father, Will.

She also runs St Abbs Pumpkin Patch.

Annabel studied geology and gained experience of farm management while working on other farms in Lincolnshire and Northumberland.

She is a strong advocate of women and young people in farming.

"A mix of males and females in the workplace creates a good balance, and this produces beneficial results," she says.

"With the shortage of labour becoming a major challenge in UK agriculture, it has never been more important to encourage all young people into the industry.

"There are more and more women taking on agricultural roles within many different businesses. This is exciting and a step in the right direction."

Paula

Paula works at Mill Pond Flower Farm in Foulden village in the Scottish Borders.

Flower farming is one of the exceptions in the industry because the majority of farmers are female.

Paula didn't start out farming. She comes from a city, not an agriculture background.

But 10 years ago, she and her husband, Ray, took a gamble on something new. They had to learn flower farming skills from scratch and now run an established flower farm.

"Being a woman in farming is doing what I'm good at - using all my skills and making a living from the earth," she says.

"It's important different people get to farm because we need diversity to make our growing systems strong and resilient, to be able to adapt to change."

"Diversity in people, plants and wildlife is essential for us all to thrive."

Kirstie

Kirstie and her husband, Kevin, also farm in the Scottish borders, where they have a flock of Cheviot sheep.

They farm on rented land, meaning they can't plan ahead for the future.

They are working towards owning their own farm, but land access remains one of the main barriers to working in agriculture.

Kirstie's father was a farm manager in the Scottish Borders and she grew up getting stuck in and helping him.

"You could tell when it was lambing time because I wasn't in school," she says.

"Where were you last week? Oh it was lambing time."

Her husband is a shepherd and is often away, meaning Kirstie has to be there for any emergencies.

"Between us it's a 50-50 decision. Fifty-fifty in the money so it should be 50-50 in the decisions," she says.

Fransje

As a teenager, Fransje worked milking cows in Holland, where she met her husband, Peter, a cheesemaker.

For most of her life she worked as an occupational therapist.

After moving to the UK, Fransje helped out with lambing at farms near where she lived in Northumberland.

When the chance arose to own a small plot of land close to their home, Peter and Fransje assembled their own herd of Shetland sheep.

Fransje learned how to shear and sells the fleeces locally.

"Having both women and men farm adds diversity in the approach to animal and land management," she says.

"Personally, to be a woman who farms, gives a purpose to my natural drive to nurture, whether that be animals, trees, water, grass, soil."

All pictures are subject to copyright.

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Fiat 500, la fée électrique

PHILOSOPHIE

Fiat équipe sa 500 d’une batterie plus modeste, de 23,8 kilowattheures (au lieu de 42 pour la version plus puissante). Le prix d’accès passe alors de plus de 30 000 euros à environ 25 000 (hors bonus). Évidemment, l’autonomie en pâtit, baissant de 320 à 190 kilomètres théoriques. Mais cela suffi t pour un usage strictement urbain. Des solutions de loyer existent. Comptez au bas mot une centaine d’euros par mois pour un contrat de 37 mois et 30 000 kilomètres, la formule grimpant en prix, selon les versions. Des abonnements sans engagement sont également proposés, tel le forfait City à 299 euros par mois. Le tout se souscrit en ligne. Parce que « le monde change » et que « nos besoins évoluent », assure Fiat. Ce serait même « simple et tout simplement génial ». Pas d’emballement, tout de même. Les soucis d’approvisionnement en composants et matières premières obligent tous les constructeurs à réviser leurs schémas et à faire grimper leurs tarifs sans crier gare, faute de voitures disponibles en nombre suffisant. Et les délais de livraison mettront parfois votre patience à rude épreuve.

PRESTATION

Il n’empêche que la 500 électrique de base est bien sympathique. Son dessin intemporel fait mouche. Avantage de l’électrique : son châssis est tout récent, alors que la thermique s’appuie sur une plate-forme datant de 2009. À bord, c’est toujours ce joli design néo-rétro. Ergonomie correcte, présentation claire. Un bon équilibre entre fonctions tactiles et commandes physiques. Des sièges avant plus accueillants aussi. Mais un espace compté à l’arrière et un coffre juste bon pour ranger ses courses. La version d’entrée de gamme, Action, comprend déjà limiteur de vitesse et alerte de franchissement de lignes. Les suivantes intègrent le festival des équipements à la mode qui font grimper la note. L’Action Plus fournit le meilleur compromis équipements/prix. La Red est la mieux dotée.

TECHNIQUE

Le gabarit de l’auto est un bonheur en ville, avec un microrayon de braquage. Le bloc électrique de 95 chevaux garantit des démarrages canon. Le reste n’est que souplesse et « zénitude ». Il faut un point de charge chez soi pour éviter les déconvenues avec les seules bornes publiques. Ne pas habiter à plus de 50 kilomètres de son lieu de travail également, car l’autonomie réelle sera légèrement en dessous de celle annoncée. Comptez trente minutes pour charger 80 % de la batterie sur borne rapide, et pour un plein complet d’énergie deux heures trente sur borne de 11 kilowatts et plus de huit heures sur prise domestique.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Biniam Girmay, symbole d'un cyclisme africain en pleine ascension

Publié le : 18/05/2022 - 16:40

Romain HOUEIX Suivre

Vainqueur de la 10e étape du Giro, Biniam Girmay est devenu à 22 ans le premier cycliste érythréen à s'imposer sur une étape d'un grand Tour. Un palier important pour le cyclisme africain et la confirmation du talent précoce du jeune homme.

Biniam Girmay continue d'écrire l'histoire de son pays et du continent africain. Moins de deux mois après avoir remporté la classique belge Gand-Wevelgem, le coureur de 22 ans a de nouveau brillé, cette fois sur les routes du Giro. Mardi 17 mai, il s'est imposé sur la 10e étape du Tour d'Italie, entre Pescara et Jesi, devenant ainsi le premier coureur africain noir à gagner une étape sur un grand Tour.

Alors que le peloton avait rétréci en raison des multiples difficultés concentrées dans les 100 derniers kilomètres de l'étape, Biniam Girmay a confirmé l'étendue de ses qualités. Épaulé par son équipe Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux, il a d'abord réduit à néant les velléités d'échappée de ses concurrents avant de remporter le sprint au sein d'un petit comité.

"Dis-moi qui tu as battu, je te dirai quel vainqueur tu es", est-il coutume de dire dans le cyclisme. Biniam Girmay a déjà tout d'un grand vainqueur : juste derrière lui, le phénomène néerlandais Mathieu van der Poel, petit-fils de Raymond Poulidor, a levé le pouce en se relevant à quelques mètres de la ligne d'arrivée pour saluer la performance de son cadet. Il l'a ensuite enlacé pour le féliciter.

Respect 👍#Giro pic.twitter.com/t7tYK6ZGLI

May 17, 2022

"Chaque jour, on écrit une nouvelle histoire", s'est réjoui Girmay, le visage toujours souriant. "Je peux dire que je suis heureux et reconnaissant", a ajouté l'Érythréen, qui fait l'honneur sportif de son pays.

Biniam Girmay flirtait avec la victoire depuis le début du Tour d'Italie : 2e derrière van der Poel lors de la première étape, 4e lors des étapes 3, 6 et 8, et 5e lors de l'étape 5.

Une progression régulière

Une victoire de prestige sur un grand Tour qui vient récompenser un parcours à la progression régulière et empreint de précocité. S'il commence le vélo à l’adolescence en Érythrée en imitant son cousin, Biniam Girmay tape rapidement dans l'œil des recruteurs.

Il rejoint le Centre mondial du cyclisme (CMC) pour sa deuxième année junior, en 2018. Cette structure, créée par l'Union cycliste internationale, se donne pour objectif d'accompagner les talents des pays émergents.

Cette même année, il se fait déjà remarquer en devenant triple champion d'Afrique sur route junior, raflant la médaille d'or sur l'épreuve en ligne, le contre-la-montre et le contre-la-montre par équipe. Dès lors, il multiplie les victoires de prestige pour son jeune âge, s'imposant notamment devant le phénomène belge Remco Evenepoel lors de l'Aubel-Thimister-Stavelot. En 2019, il devient le premier coureur né dans les années 2000 à remporter une course professionnelle en s'adjugeant la troisième étape de la Tropicale Amissa Bongo au Gabon avec la sélection érythréenne. Il enchaîne avec une victoire sur le Tour du Rwanda et une cinquième place sur l'étape reine du Tour de l'Avenir, véritable Tour de France junior.

Biniam #Girmay entre dans l’histoire du #cyclisme africain en devenant le premier coureur noir d’Afrique à remporter une étape sur un grand Tour#GiroDItalia pic.twitter.com/WXudrofLBV

May 18, 2022

De quoi inciter l'équipe continentale professionnelle française Nippo Delko One Provence à le recruter. Ses performances lors de la première année chez les pros lui valent d'être désigné coureur africain de l'année par un jury présidé par Bernard Hinault. Il fait ensuite le grand saut en World Tour – la plus haute division en cyclisme – avec Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux. Avant de remporter Gand-Wevelgem, il s'était déjà fait remarquer fin septembre aux championnats du monde en s'adjugeant la médaille d'argent en junior, une première pour un coureur africain noir.

Biniam Girmay fait désormais figure de pionnier dans un sport où les coureurs africains à la peau noire ont longtemps été absents, les victoires continentales ayant souvent été remportées par des coureurs blancs – à l'image des Sud-Africains Daryl Impey, "Robbie" Hunter, voire du "Kényan blanc" Christopher Froome.

L'Érythrée, terre de cyclisme

Biniam Girmay est l'héritier d'une longue lignée de coureurs érythréens qui s'illustrent dans le cyclisme. Également passé par le Centre mondial du cyclisme, Daniel Teklehaimanot a été le premier d'entre eux. En 2015, il devient le premier coureur d'Afrique subsaharienne à revêtir le maillot à pois de meilleur grimpeur du Tour de France. Teklehaimanot. Il remporte aussi le classement de la montagne du Dauphiné en 2015 et 2016.

Mais depuis cette "étincelle", ses compatriotes peinaient à s'installer au plus haut niveau. "Je me demandais si le cyclisme érythréen n'était pas un peu en train de s'essouffler", confie Michel Thèze, ancien directeur du CMC, dans un entretien à l'AFP. La réussite de Biniam Girmay "arrive au meilleur moment, ça va donner un second souffle", estime-t-il. "C'est une confirmation du grand potentiel qui existe là-bas."

Coincée entre les hauts plateaux de la Corne de l'Afrique et la mer Rouge, l'Érythrée est propice à la pratique du cyclisme. Avec une grande partie du pays nichée entre 1 800 et 3 000 mètres d'altitude, les coureurs développent des capacités physiologiques exceptionnelles.

Et la pratique du cyclisme, héritée de la colonisation italienne entre 1885 et 1941, est profondément ancrée dans la culture érythréenne. Les compétitions y sont fréquentes, et "d'un niveau élevé", souligne Michel Thèze.

En Afrique, les Érythréens écrasent d'ailleurs la concurrence : depuis 2010, ils ont remporté huit des onze titres continentaux individuels sur route, et dix titres de contre-la-montre par équipe. Plusieurs équipes misent sur ces talents, à l'image d'EF Education-EasyPost avec Merhawi Kudus ou Cofidis avec Natnael Berhane.

Leur réussite suscite une énorme ferveur, en Érythrée comme dans la diaspora. "Ceux qui réussissent sont des vedettes", confirme Michel Thèze. Ils font figure d'ambassadeurs pour ce pays qui n'apparaît dans l'actualité que pour ses réfugiés fuyant un régime accusé de violer les droits de l'Homme, son implication dans le conflit en Éthiopie ou, dernièrement, son opposition à une résolution de l'ONU demandant la fin des combats en Ukraine.

En 2015, à leur retour du Tour de France, Daniel Teklehaimanot et Merhawi Kudus ont défilé dans les rues d'une Asmara en liesse et été reçus par le président Issayas Afewerki.

"Enfant, je regardais le Tour d'Italie à la télévision"

Également fêté par ses compatriotes immigrés en Europe aux départs et aux arrivées des courses, Biniam Girmay avait insisté avant le départ du Giro sur la particularité que revêt pour l'Érythrée le Tour d'Italie, en raison des anciens liens coloniaux entre les deux pays.

"Enfant, je regardais le Tour d'Italie à la télévision avec mes amis. Je sortais faire du vélo avec le rêve d'un jour pouvoir participer à un grand Tour", avait raconté l'Érythréen. "Avec l'équipe, nous nous sommes fixés comme objectif de décrocher une victoire d'étape. Si j'ai la chance d'y parvenir, je deviendrai le premier Africain noir à remporter une étape dans un grand Tour. [..] Cela signifierait beaucoup pour mon pays, pour le continent africain et le cyclisme en général", ajoutait-il.

Dix étapes plus tard, l'objectif est déjà atteint. Mais au moment de fêter son succès historique sur le podium protocolaire de Jesi , le jeune Erythréen de 22 ans a malencontreusement reçu dans l'œil le bouchon de la bouteille géante qu'il devait ouvrir. Une blessure qui l'a empêché de prendre le départ de l'étape suivante et de continuer son mano a mano avec Arnaud Démare pour le maillot de meilleur sprinteur. Cette nouvelle première pour un coureur devra donc encore attendre un peu.

Une fois cet incident derrière lui, l'avenir s'annonce brillant pour le natif d'Asmara. Le jeune puncheur a sans doute dans un coin de la tête l'échéance des championnats du monde de 2025, qui seront organisés au Rwanda, une première pour l'Afrique. Quelle histoire serait plus belle que de voir un coureur issu du continent y lever les bras ?

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Cyclisme : le Néerlandais Mathieu van der Poel à nouveau vainqueur du Tour des Flandres

Cyclisme : l'Érythréen Biniam Girmay devient le premier africain à remporter Gand-Wevelgem

L’invité du jour

Bernard Hinault : "Le cyclisme africain est très prometteur"

BBC

Photos of 1900s Herefordshire life discovered hidden in cupboard

Photographs of life in Herefordshire in the early 20th Century have gone on display after being found hidden behind wallpaper.

Richard Jenkins rode around the Golden Valley area of the county taking pictures of weddings, births and celebrations.

Hundreds of his glass plate negatives were found by his family in a cupboard which had been covered with wallpaper.

An exhibition of the photos has gone on display in Hereford.

Mr Jenkins, who was born in 1890 in Newton, on the Herefordshire border with Wales, wanted to be an engineer, his daughter said.

But he had to take over the family farm and instead channelled his passion into photography.

His daughter Sylvia Jenkins-Bigglestone said her father had used to travel around the area on his motorcycle and sidecar.

"I do not know how he would have reacted, if he felt that he would be as well known as this," she added.

After being discovered, the collection of about 900 photographs was scanned and the plates and photographs are now part of the Herefordshire Archives Collection.

The exhibition is being held at All Saints Church, Hereford, until 2 July.

"I would never have thought daddy would be as notorious as he is now and people are so interested in his work," Mrs Jenkins-Bigglestone said.

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Don Juan II, le bateau étoilé

Condensé d’élégance, d’inspiration et d’excellence, la croisière dîner à bord du Don Juan II délivre une expérience exclusive, qui allie l’atmosphère feutrée d’un yacht Art déco unique, la magie des plus beaux monuments de la Ville lumière et le meilleur de la gastronomie française. Ce voyage culinaire au décor exceptionnel a pour point de départ et d’arrivée le plus emblématique des monuments : la tour Eiffel. C’est donc au port Debilly sur la rive droite (Paris XVIe), en face de la Dame de fer, que Don Juan II a attaché ses amarres. Exclusivement proposée au dîner, pour 38 convives maximum, la croisière gastronomique à son bord fait vivre à tous les hôtes un moment magique dans un cocon exceptionnel, avec une assiette remarquable qui vient tout juste de recevoir une étoile.

Frédéric Anton, reconnu comme étant l’un des meilleurs par les gastronomes, est à juste titre encensé par la bonne presse, qui en connaissance de cause ne cesse de l’aduler avec ce triptyque gagnant du groupe Sodexo. Chef du Pré Catelan, au cœur du bois de Boulogne, et du Jules Verne à la tour Eiffel, respectivement trois étoiles et une étoile au guide Michelin, Frédéric Anton exprime ici sur le Don Juan II tout son talent et son exigence de bon marin puisque cet amoureux des roulis habite lui aussi sur une péniche, probablement le fruit du hasard. Accro aux produits de saison et soucieux d’une cuisine évolutive, son esprit est novateur avec des créations toujours plus graphiques et uniques.

Au menu dégustation (220 euros) qui s’accorde avec le passage devant les plus beaux monuments de Paris, on savoure un crabe au parfum de curry, pomme granny et caviar, une langoustine préparée en ravioli, crème de céleri, fine gelée à la feuille d’or, une volaille fermière à la truffe noire et jus gras, et un soufflé chaud, crème glacée au grué de cacao. Le timing exceptionnel fait revenir devant la tour Eiffel au moment de son illumination scintillante. Un voyage extraordinaire à ne surtout pas manquer, vous en serez émerveillé.

Port Debilly, Paris XVIe.

Réservations : 01.83.77.44.40.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Quand le PDG de Michelin parle cash pour se faire du cash !

Actu

Entre 2003 et 2021, les effectifs des usines Michelin en France sont passés de 30 000 à 21 000 salariés du fait des délocalisations de productions. Dénonçant les multiples ruptures dans la chaîne de production et les approvisionnements depuis deux ans, le PDG de la firme affirme néanmoins que la rentabilité financière s’est améliorée en 2021.

Gérard Le Puill

Le correspondant du quotidien Le Monde à Clermont-Ferrand, a rencontré Florent Menegaux, PDG du groupe Michelin. Il donnait, dans l’édition du 11 mai, l’analyse du grand patron sur la situation du groupe à deux jours de l’assemblée générale des actionnaires qui se tenait le 13 mai. Les propos du PDG étaient présentés par Manuel Armand sous forme de citations recueillies lors de ce tête à tête et, pour une part, tirées de précédentes déclarations. Les citations portaient notamment sur la désorganisation de la logistique que subit la multinationale Michelin, laquelle a beaucoup délocalisé sa production dans les pays à bas coûts de main-d’œuvre depuis une quarantaine d’années. Voici donc quelques extraits des propos de Florent Menegaux :

« C’est le chaos ! Un bazar innommable ! »

« Vous voulez un résumé de la situation ? On n’a rien connu de semblable depuis la fin de la seconde guerre mondiale. C’est le chaos ! Un bazar innommable ! Les perturbations opérationnelles et les tensions inflationnistes ont été exacerbées par le conflit en Ukraine et par la résurgence du Covid-19 en Chine. On manque de matières premières, de semi-conducteurs. Il n’y a pas assez de bateaux, ceux qui sont dans les ports sont bloqués, on manque de conteneurs, on manque de camions, on manque de chauffeurs de camions (…) En période normale, la routine c’est deux ou trois cellules de crise par trimestre. En ce moment, il y en a une vingtaine d’ouvertes en permanence ».

Florent Menegaux déclarait aussi qu’à partir du 3 mars il a fallu « arrêter la production de certaines des usines en Europe ». Mais il tenait néanmoins à rassurer les actionnaires en ces termes : « Malgré la volatilité des marchés, les perturbations qui ont affecté nos approvisionnements, les pénuries de main-d’œuvre, l’inflation des coûts logistiques, des matières premières et de l’énergie, nous avons en 2021 amélioré la rentabilité de nos opérations, préservé notre solidité financière ».

Le précédent de la filiale Kléber-Colombes

La manière de procéder pour atteindre ce double objectif a été la même depuis une quarantaine d’années. De 1965 à 1983, le journaliste que je suis devenu en 1984 était ouvrier sur une chaîne de production de pneus chez Kléber-Colombes, filiale à 100 % du groupe Michelin. Kléber comptait alors sept usines en France. Celle de Colombes produisait des pneus de voitures, de camions, de tracteurs et d’avions ainsi que des chambres à air. Elle employait 3 200 personnes au début des années 1970 dont plus de 2 000 ouvriers. Décidée par Michelin dès 1981, la fermeture totale du site fut effective à la fin du printemps 1983. Entre ces deux dates, la production des pneus de tracteurs fut transférée à l’usine de Troyes, celle des chambres à air à Elbeuf, celle des pneus de voitures à Toul et en Sarre. La production de pneus d’avions et leur rechapage furent abandonnés faute de personnel compétent pour les fabriquer dans les usines de province.

Tous ces transferts de production dans des usines de construction récente permettaient de réduire la masse salariale avec un personnel moins qualifié globalement et ayant moins d’ancienneté que celui de l’usine mère à Colombes. La fermeture de ce site mit de nombreux salariés au chômage avant un nouveau départ dans un autre métier, souvent sous-qualifié et sous-payé, ce qui s’est également traduit plus tard par des pensions de retraite amputées.

En 2005, Michelin a fermé l’usine Kléber de Sankt-Ingbert en Sarre, après seulement 27 années de production, suite à la construction d’une nouvelle usine en Serbie. En 2009, l’usine de Toul, ouverte en 1969, a connu le même sort, les salaires en Serbie étant trois à quatre fois plus bas qu’en France. Beaucoup d’usines de la « Maison Mère » estampillée Michelin ont aussi fermé en France. Ce fut le cas à Joué-les Tours en 2013, à la Roche-sur-Yon en 2014. En 2021 le groupe Michelin n’employait plus que 21 000 salariés en France, contre 30 000 en 2003.

Le bilan carbone désastreux des délocalisations

Alors que la lutte contre le réchauffement climatique est justement mise en exergue comme le combat qu’il convient de gagner en ce début XXIe siècle en réduisant nos émissions de gaz effet de serre, chaque délocalisation de production depuis la France vers un pays à bas coûts de main-d’œuvre augmente les émissions globales de CO2 pour un même volume de production industrielle. On rase en France des usines en bon état de marche pour construire les mêmes dans des pays à bas coûts de main-d’œuvre. En occultant le fait que cela génère une production croissante de béton dont chaque tonne supplémentaire émet inutilement 600 kg de CO2. Ce qui est vrai pour Michelin l’est aussi pour Renault et Stellantis qui, après avoir beaucoup délocalisé des productions, s’apprêtent à priver leurs sous-traitants hexagonaux de débouchés industriels dans le cadre du passage accéléré à la production de voitures électriques.

Sauver des emplois ou optimiser les profits ?

Le bilan carbone des délocalisations fut aussi totalement occulté voilà cinq ans par Emmanuel Macron quand, entre les deux tours de l’élection présidentielle, il se rendit Amiens pour dire aux salariés de Whirlpool dont la production de sèche-linge allait être transférée en Pologne : « je ne vais pas vous dire que je vais sauver vos emplois, parce que personne ne peut le faire dignement ».

Disant cela, il semblait approuver le contenu de la note rédigée pour Whirlpool au même moment par le cabinet Baker-McKenzie et dans laquelle on pouvait lire : « En tant que compagnie cotée en Bourse nous avons la responsabilité envers nos actionnaires de gérer au mieux nos opérations mondiales et fournir du retour sur investissement. Ce sont des activités d’optimisation fiscales et financières normale ».

C’est aussi comme cela que Florent Menegaux voit les choses aujourd’hui. Hasard du calendrier, Laurent Berger était ce jeudi matin l’invité de BFMTV et RMC pour l’entretien de 8 h 30. Sans qu’on lui pose la moindre de question sur le sujet, il a indiqué, à titre d’exemple, que les salaires minima de branche sont très en dessous du SMIC dans l’industrie du caoutchouc en France.

michelin
France24 - Monde

L'Espagne veut instaurer un congé menstruel, une première en Europe

Publié le : 18/05/2022 - 13:38

FRANCE 24 Suivre

L'Espagne pourrait devenir le premier pays européen à autoriser les femmes à prendre un congé menstruel en cas de règles douloureuses. Un projet de loi a été déposé dans ce sens par le gouvernement. Il instaurerait aussi le droit pour les mineures de plus de 16 ans de pouvoir avorter sans autorisation parentale.

Une première en Europe. La coalition de gauche au pouvoir en Espagne a approuvé, mardi 17 mai, un projet de loi visant à renforcer le droit à l'avortement, en en faisant le premier pays d'Europe à proposer un congé payé financé par l'État aux femmes souffrant de règles douloureuses.

"Concrètement une femme souffrant de douleurs de règles invalidantes, comme des crampes très douloureuse et des nausées pourra demander à bénéficier de ce congé 100 % pris en charge par l'État, à condition de valider cette demande par son médecin", détaille Céline Schmitt, la correspondante de France 24 à Madrid. 

Avec ce texte, le gouvernement dirigé par les socialistes espère mettre fin au tabou de la menstruation au travail. Il prévoit aussi de garantir l'accès à l'avortement dans tout le pays.

"Aujourd'hui, nous envoyons un message international de soutien à toutes les femmes qui luttent pour leurs droits sexuels et reproductifs", a déclaré à la presse la ministre de l'Égalité, Irene Montero, issue du parti de gauche Podemos.

Distribution de produits d'hygiène menstruelle gratuits

La nouvelle loi, si elle est adoptée, permettra aux mineures de plus de 16 ans d'avorter sans autorisation parentale et supprimera le délai de réflexion de trois jours obligatoire avant de pratiquer un avortement.

Le projet prévoit également un congé payé pour les femmes enceintes à partir de la 39e semaine de grossesse et garantit la distribution de produits d'hygiène menstruelle gratuits dans les institutions publiques.

Le texte stipule également que la gestation pour autrui (GPA), illégale en Espagne, est une forme de violence à l'égard des femmes.

Un risque de discrimination à l'embauche ?

Le projet de loi a suscité un débat en Espagne, au sein même de la coalition de gauche au pouvoir et entre syndicats, sur la question de savoir si un congé menstruel rémunéré aidera ou nuira aux femmes sur leur lieu de travail. Certains craignent une discrimination à l'embauche en défaveur des femmes accentuée par cette mesure. 

Pour la ministre Irene Montero, ce qui est stigmatisant c'est que les femmes "soient obligées de vivre leur santé menstruelle isolée, sans pouvoir en parler".

Le texte ne devrait pas être approuvé par le Parlement avant plusieurs mois.

Avec Reuters

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La lutte contre la précarité menstruelle, "une question de santé publique"

Afghanistan : les Taliban interdisent finalement aux filles de reprendre l'école

EXPRESS ORIENT

Inégalité salariale en Turquie : la crise économique a accru la précarité des femmes

Valeurs Actuelles

[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !

20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Deutsche Börse Photography Foundation Prize 2022 winner revealed

Deana Lawson has won the Deutsche Börse Photography Foundation Prize 2022 for her solo exhibition Centropy.

Ms Lawson, from Rochester, New York, was awarded the £30,000 prize on Thursday at a ceremony at The Photographers' Gallery in London.

The annual award recognises artists and projects for their contributions to the world of photography over the past year.

The photographer, who is a professor of visual arts in the Lewis Center for the Arts at Princeton University, cast models to pose in a style reminiscent of family photographs.

While the majority of the models are unrelated, she describes them as a "mythological extended family" in images that provide "portals" into other worlds.

"Interrogating the position of the black body in visual culture and playing with tropes such as family portraiture, artifice and nature, [Lawson] takes the personal and makes it political," says Anne-Marie Beckmann, director of the Deutsche Börse Photography Foundation.

Ms Lawson's Centropy exhibition was originally displayed at Kunsthalle Basel, Switzerland, in 2020.

Her work is on display at The Photographers' Gallery, alongside the other shortlisted artists - Anastasia Samoylova, Jo Ractliffe and Gilles Peress - until 12 June 2022.

Here is a selection of work by the three other shortlisted artists.

All pictures courtesy of the artists and subject to copyright. Deana Lawson images courtesy of the artist; Sikkema Jenkins & Co, New York; David Kordansky Gallery, Los Angeles.

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France24 - Monde

Petro Porochenko, ancien président ukrainien : "Ne faites jamais confiance à Poutine"

Publié le : 18/05/2022 - 16:44

Marc PERELMAN

Dans un entretien accordé à France 24, l'ancien président ukrainien Petro Porochenko a fait part de son inquiétude concernant le sort des soldats ukrainiens évacués de l'aciérie assiégée d'Azovstal à Marioupol. Selon les autorités ukrainiennes, certains de ces combattants ont été emmenés vers des zones sous contrôle russe et seront échangés à une date ultérieure contre des prisonniers russes. Mais Petro Porochenko met en garde : l'Europe ne doit "jamais faire confiance à Poutine".

En direct depuis Kiev, l'ancien président russe Petro Porochenko s'exprime après  la reddition des 959 soldats ukrainiens, retranchés depuis le 24 février dernier dans les sous-terrains de l'aciérie Azovstal, à Marioupol. S'il salue ces héros "ukrainiens et européens", il martèle que son expérience du pouvoir lui a appris qu'il n'est pas possible d'accorder sa confiance à Vladimir Poutine. Il a ajouté qu'il espérait que Kiev avait bien négocié des garanties afin que ces soldats ne soient pas jugés ou emprisonnés en Russie. Il a rappelé que pendant son mandat de président, plusieurs Ukrainiens retenus en Russie n'avait pas été libérés, malgré des promesses du Kremlin.

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Valeurs Actuelles

Katyn, un mensonge persistant

Ce 13 avril 1943, Radio Berlin diffuse une bombe sur les ondes. Des soldats de l’armée allemande, alertés par des cheminots des environs, ont exhumé, dans la forêt de Kosogory, près du village de Katyn, à l’ouest de Smolensk, des charniers où sont enterrés des milliers d’officiers polonais. Tous, souvent les mains liées avec des cordes ou du fil de fer, ont été exécutés d’une balle dans la nuque, col relevé pour éviter le giclement du sang. Pour la propagande allemande, aucun doute : ce crime est imputable aux Soviétiques, qui ont arrêté et déporté 10 000 officiers de l’armée polonaise en septembre 1939, lors de ce mois fatal où la Pologne sombre sous les assauts concertés de la Wehrmacht à l’ouest et de l’Armée rouge à l’est.

Devant les caméras allemandes, des médecins légistes, des journalistes des pays neutres en poste à Berlin, des officiers alliés prisonniers attestent la réalité du massacre. L’émoi dans le monde est énorme. Les images tournées par les opérateurs allemands ouvrent la séquence d’actualités diffusées dans les salles de cinéma de toute l’Europe occupée et dans les pays anglo-saxons.

Staline est obligé de riposter. Le 15 avril 1943, un communiqué de l’agence de presse Sovinformburo est lu à la radio de Moscou : le charnier est l’œuvre des « criminels fascistes allemands » qui « tentent de cacher les crimes incroyables qu’ils ont perpétrés » avec l’aide de la « propagande de Goebbels », le ministre de l’Éducation du peuple et de la Propagande du Reich.

Les objets et papiers personnels retrouvés sur les corps permettent d’identifier les victimes ; celles-ci n’avaient plus donné signe de vie depuis le printemps 1940.

Selon la version soviétique, ces officiers polonais, « à l’œuvre pour des travaux publics dans la région de Smolensk », seraient tombés aux mains des Allemands à l’été 1941, au moment, où sous le coup de leur invasion surprise, les armées du Reich forcent l’Armée rouge à une retraite précipitée.

Le gouvernement polonais en exil à Londres est si peu convaincu de la version qu’on lui présente qu’il demande à la Croix-Rouge internationale de superviser une enquête, avant de se raviser sous la double pression de Churchill et Staline. Car la propagande allemande exploite l’aubaine. Dans son journal, dès le 9 avril, Goebbels décrit avec exultation comment ces fosses communes vont permettre de convaincre les journalistes étrangers « de ce qui les attend si ce qu’ils souhaitent tant s’accomplissait vraiment, à savoir que les Allemands soient battus par les bolcheviques ».

Les enquêteurs venus de pays occupés et de Suisse (le professeur François Naville, directeur de l’Institut de médecine légale de l’Université de Genève) vont en effet confirmer, point par point, les affirmations de Berlin. Les objets et papiers personnels retrouvés sur les corps permettent d’identifier les victimes ; celles-ci n’avaient plus donné signe de vie depuis le printemps 1940 ; tous les indices concordent pour dater précisément le massacre, ce qui accable les Soviétiques.

La Croix-Rouge polonaise parvient aux mêmes conclusions, mais ne rendra pas public son rapport : envoyé à Londres, il est classé ultrasecret et ne sera divulgué que quarante-six ans plus tard, en 1989.

Quand la Wehrmacht entame sa longue retraite et abandonne la région de Smolensk, à l’été 1943, une commission spéciale « pour étudier et déterminer les circonstances dans lesquelles des prisonniers de guerre, officiers polonais, ont été fusillés dans le bois de Katyn par les envahisseurs fascistes allemands » est mise sur pied par les Soviétiques. Présidée par l’académicien Nicolaï Bourdenko, elle compte parmi ses membres l’écrivain Alexis Tolstoï, le métropolite de Kiev Nikolaï…

Avant l’arrivée de cette commission à Smolensk, des agents du NKVD, la police politique, et du NKGB, les services de renseignements, maquillent la scène de crime, ajoutent dans les fosses des documents datés de l’été 1941, fabriquent de fausses analyses médico-légales, présélectionnent de faux témoins alentour. Sans surprise, la commission Bourdenko va conclure, en janvier 1944, que le charnier de Katyn est un crime perpétré « à l’automne 1941 » par les forces allemandes.

Une accusation que la propagande communiste n’aura de cesse de répéter. Les Polonais communistes doivent être les plus zélés à répandre cette version : comble du cynisme, leurs unités de combattants viennent même rendre hommage, le 30 janvier 1944, à leurs compatriotes assassinés à Katyn.

Pour asseoir définitivement la légitimité de sa version, le Kremlin tente, à la fin de la guerre, lors des procès de Nuremberg, d’ajouter le crime de guerre de Katyn à l’acte d’accusation frappant les dirigeants allemands. Le refus des procureurs occidentaux empêche la manœuvre, ce qui n’empêchera pas les Soviétiques de s’accrocher jusqu’au bout à leurs mensonges.

Lavrenti Beria, le patron du NKVD, a proposé l’élimination par balles des 22 000 officiers, policiers et autres fonctionnaires polonais.

Le 15 avril 1971, le bureau politique du comité central du Parti communiste de l’Union soviétique écrit encore au ministère britannique des Affaires étrangères pour bloquer la divulgation d’archives contredisant la version de Moscou.

Il faut attendre encore dix-huit ans, le printemps 1989 et la levée de la chape de plomb communiste pour que des officiels polonais mettent publiquement en doute la responsabilité allemande à Katyn. Un an plus tard, le 13 avril 1990, quarante-sept ans jour pour jour après la divulgation du massacre, l’agence soviétique Tass reconnaît enfin la pleine culpabilité du NKVD.

Des prisonniers massacrés par un détachement de la police politique

À la demande de Varsovie, la plaque érigée à Katyn qui attribue le crime aux Allemands est aussitôt retirée. Les archives remises, deux ans plus tard, par le président russe Boris Eltsine à son homologue polonais permettent de faire en partie la lumière.

Dans une lettre secrète adressée à Staline, datée du 5 mars 1940, Lavrenti Beria, le patron du NKVD, a proposé l’élimination par balles des 22 000 officiers, policiers et autres fonctionnaires polonais qui croupissent, en proie au typhus, dans les camps soviétiques surpeuplés de Starobielsk (près de Kharkiv, en Ukraine), Kozielsk (près de Smolensk) et Ostachkov (près de Tver, sur la Volga, au nord de Moscou).

La lettre est approuvée par Staline, Vorochilov, Molotov, Mikoyan, Kalinine et Kaganovitch, tous membres du Politburo, qui y apposent leur paraphe. Pour Staline, c’est l’occasion unique de liquider toute l’élite (des officiers de carrière et des réservistes, dans le civil médecins, administrateurs, enseignants, avocats, banquiers, écrivains… ) de ce peuple polonais, coupable d’avoir arrêté en 1920 l’Armée rouge en route dans sa conquête de l’Europe, et de refuser le socialisme.

Tragique ironie de l’histoire : c’est pour aller célébrer les victimes de Katyn que les autorités polonaises perdent 82 de leurs membres.

La soviétisation à venir de la Pologne en sera facilitée. Du 3 avril au 14 mai 1940, par petits paquets, les prisonniers de Kozielsk sont convoyés par train, puis par camion, à Katyn, où ils seront massacrés par un détachement spécial de la police politique. On identifiera plus tard 4 500 corps. Le NKVD connaît bien l’endroit : des fosses ont été creusées ici en 1937 et 1938, à l’époque des Grandes Purges décidées par Staline au sein du Parti.

Une fois les corps déposés, les tombes sont recouvertes de couches de sable et de gazon sur lesquelles de jeunes arbres sont plantés. Les autres officiers sont assassinés à proximité de leurs camps d’internement (on y a retrouvé trace d’autres charniers) ou déportés en Sibérie. Certains témoignages font état de noyades de masse en mer Blanche : les barges chargées des prisonniers polonais y auraient été bombardées et coulées au canon.

Dans l’immense archipel des scènes de crime du monde communiste, Katyn fait figure d’exception par le soin avec lequel ses victimes ont été identifiées et recensées. Au printemps et à l’été 1943, la propagande allemande a, en effet, publié dans la presse polonaise les identités des cadavres exhumés. Une attention due au calcul : Goebbels compte voir le public polonais se rallier au combat du IIIe Reich. Ce sera peine perdue.

Ironie tragique de l’histoire, c’est à l’occasion d’une cérémonie commémorative du massacre de Katyn, le 10 avril 2010, que la Pologne va connaître une autre catastrophe nationale. Ce jour-là, alors qu’il se prépare à atterrir à Smolensk, un Tupolev Tu-154 de l’armée de l’air polonaise s’écrase. À son bord, le président de la République, Lech Kaczynski, son épouse, le chef d’état-major des armées ainsi que les chefs d’état-major des armées de terre, de l’air, de la marine et des forces spéciales, mais aussi le gouverneur de la Banque centrale, des parlementaires, des membres des familles des victimes de Katyn. Quatre-vingt-neuf passagers, sept membres d’équipage, aucun ne survit. Katyn aura une seconde fois décapité la nation polonaise.

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France24 - World

Dozens of cases of monkeypox in North America, Europe since early May

Issued on: 19/05/2022 - 06:09

NEWS WIRES

Health authorities in North America and Europe have detected dozens of suspected or confirmed cases of monkeypox since early May, sparking concern the disease endemic in parts of Africa is spreading.

Canada was the latest country to report it was investigating more than a dozen suspected cases of monkeypox, after Spain and Portugal detected more than 40 possible and verified cases. 

Britain has confirmed nine cases since May 6, and the United States verified its first on Wednesday, saying a man in the eastern state of Massachusetts had tested positive for the virus after visiting Canada.

The illness, from which most people recover within several weeks and has only been fatal in rare cases, has infected thousands of people in parts of Central and Western Africa in recent years but is rare in Europe and North Africa.

The World Health Organization (WHO) said on Tuesday it was coordinating with UK and European health officials over the new outbreaks.

"We really need to better understand the extent of monkeypox in endemic countries... to really understand how much is circulating and the risk that it poses for people who are living there, as well as the risk of exportation," infectious disease epidemiologist Dr. Maria Van Kerkhove said at a WHO press conference on Tuesday on global health issues.

The first case in Britain was someone who had traveled from Nigeria, though later cases were possibly through community transmission, the UK Health Security Agency (UKHSA) said in a statement.

"These latest cases, together with reports of cases in countries across Europe, confirms our initial concerns that there could be spread of monkeypox within our communities," said UKHSA Chief Medical Adviser Dr. Susan Hopkins.

The WHO said it was also investigating that many cases reported were people identifying as gay, bisexual or men who have sex with men. 

"We are seeing transmission among men having sex with men," said WHO Assistant Director-General Dr. Soce Fall at the press conference.

"This is new information we need to investigate properly to understand better the dynamic of local transmission in the UK and some other countries."

'No risk to the public'

The UKHSA noted that monkeypox has not previously been characterized as a sexually transmitted disease, underscoring that "it can be passed on by direct contact during sex."

"Anyone, regardless of sexual orientation, can spread monkeypox through contact with body fluids, monkeypox sores, or shared items (such as clothing and bedding) that have been contaminated with fluids or sores of a person with monkeypox," a US Centers for Disease Control and Prevention (CDC) statement said Wednesday, adding that household disinfectants can kill the virus on surfaces.

The illness often starts with flu-like symptoms such as fever, muscle ache and swollen lymph nodes before causing a chickenpox-like rash on the face and body, the US agency explained.

The Massachusetts Department of Health, said that the case there -- the first confirmed this year in the United States -- occurred in a patient who had recently traveled to Canada and "poses no risk to the public, and the individual is hospitalized and in good condition."

(AFP)

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EU pledges funding for health, education and stability to African leaders at Brussels summit

'Ebola is defeated,' says Congolese professor who discovered the virus

EYE ON AFRICA

South Africa detects new coronavirus variant, C.1.2

France24 - World

Eintracht Frankfurt defeat Rangers on penalties to win Europa League

Issued on: 19/05/2022 - 00:58

NEWS WIRES

Eintracht Frankfurt beat Rangers 5-4 on penalties to win the Europa League on Wednesday after the final in Seville finished 1-1 at the end of extra time.

Aaron Ramsey missed for Rangers in the shoot-out after coming on as a substitute with only three minutes left of extra-time, before Rafael Borre struck the winning shot to complete Frankfurt’s remarkable triumph.

Borre was the hero of the night, after already cancelling out Joe Aribo's opener for Rangers as Frankfurt won their first European trophy since 1980 and booked their place in next season’s Champions League.

"We are all heroes. Without the fans we wouldn’t have made it," said Frankfurt goalkeeper Kevin Trapp.

Both clubs were looking to win a second European title in their history, Rangers after clinching the Cup Winners’ Cup in 1972 and Frankfurt after they lifted the UEFA Cup 42 years ago.

But Rangers came up just short at the end of an incredible run to the final. Only ten years ago this week, Rangers fell into administration before being liquidated and relegated to Scotland’s bottom tier.

Frankfurt had already beaten Real Betis, Barcelona and West Ham en route to the final and they were probably deserving winners, shading a compelling contest that always seemed to lack real technical quality.

With a capacity of just under 43,000, Sevilla’s Ramon Sanchez Pizjuan was never going to be big enough to house all the travelling fans, with Rangers bringing over an estimated 100,000 while around 60,000 followed Frankfurt to Spain.

The vast majority enjoyed the day in good spirits but security concerns were not unfounded, with skirmishes breaking out in the city centre during the day on Wednesday while five German fans were arrested late on Tuesday night after police said 200 Frankfurt fans launched an attack on Rangers supporters.

It was a scruffy opening 15 minutes as Joe Aribo almost got away after a neat pirouette by Scott Wright before John Lundstram scraped his studs down the dipping head of Sebastian Rode, leaving the Frankfurt captain with a bloody shirt that had to be changed and a head that had to be strapped.

The German team gradually took control, faster to the ball and slicker in their passing, suffocating Rangers, who were reduced to speculative punts forward to try to escape the press. 

Pressure mounting 

Frankfurt’s Ansgar Knauff went close, the penalty box opening up for the winger at the end of a winding run forward, only for Allan McGregor to tip wide.

Rangers had their moments and improved before the break as Lundstram’s header had to be pushed over and Ryan Jack drove too high.

Frankfurt seemed rejuvenated for the start of the second half but it was Rangers who took the lead just before the hour, capitalising on two dreadful Frankfurt errors, each compounding the other.

First, Djibril Sow misjudged a header in midfield, sending it back behind his own defence for the lively Aribo to latch onto, and then as Frankfurt’s Tutu chased, he slipped, gifting an free run to the Rangers striker, who calmly slotted home.

Lindstrom might have equalised almost immediately but his finish was blocked and then Daichi Kamada looped onto the roof of the net when Rangers had failed to clear.

The pressure was mounting and in the 69th minute, it told, as Filip Kostic was given too much space out wide to cross and then in the middle, Connor Goldson and Calvin Bassey both hesitated to clear. Borre nipped between them and prodded in.

There were precious few opportunities in the final minutes but the contest became stretched in extra-time, with Borre almost capitalising on a Bassey stumble. 

Rangers were the better team in the second period and their golden chance came in the 118th minute as the sprinting Ryan Kent arrived at the back post but somehow hit keeper Trapp from five yards.

To penalties, and the Rangers fans roared when the coin toss put the shoot-out at their end. James Tavernier, Steven Davis and Scott Arfield all scored for Rangers as did Frankfurt’s Christopher Lenz, Ajdin Hrustic and Kamada, whose shot squeezed in off the post.

But Ramsey fired too straight, hitting Trapp’s left foot and after Kostic and Kemar Roofe converted, it was up to Borre to finish it. He made no mistake.

(AFP)

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‘Full of confidence’, Rangers roar into dream Europa League final

FOOTBALL

Europa and Conference leagues roundup: Lyon and Barca on edge, Marseille wins at home

FOOTBALL

Barcelona eliminated, West Ham advances in Europa League

Valeurs Actuelles

Cathédrale de Reims : les défis d’un chantier interminable

À l’occasion de la « Nuit des cathédrales », samedi 14 mai, de nombreux lieux de culte emblématiques de France et d’Europe accueilleront les visiteurs dans un cadre privilégié. À Reims, la visite de la cathédrale se fera malgré les travaux, relate France 3 Régions. Un chantier qui dure en raison des nombreuses restaurations nécessaires pour préserver quelque huit cents ans d’histoire. La cathédrale porte les cicatrices de nombreux événements. Sa construction a débuté en 1211, et dès 1481 un incendie a détruit sa toiture. Les réparations et modifications successives ont fragilisé certaines zones.

Guerres, pollution, usure du temps

Mais c’est bien sûr les bombardements allemands lors de la Première Guerre mondiale qui ont occasionné sa principale blessure. Là encore, l’église avait été la proie des flammes et son toit s’était effondré. « Pendant quatre ans, près de 300 obus ont touché le monument », rappelle à France 3 Régions Patrick Demouy, historien spécialiste des cathédrales. Ce sont désormais des dangers moins visibles qui menacent la cathédrale. La pollution notamment, qui recouvre et ronge les statues. Même les structures métalliques se délitent. Mais le temps reste le principal ennemi de ces vieilles pierres.

D’autant plus que les dimensions du bâtiment imposent un travail quasi constant. Les différents acteurs de cette préservation évoquent ainsi l’altération des vitraux du XIIIe siècle aussi bien que le nettoyage de l’orgue. « Elle a besoin d’être entretenue comme toutes les cathédrales. Mais elle a également besoin d’être terminée, d’une certaine façon. Parce qu’elle a été restaurée en 1938, mais il y avait un tas de travaux à l’extérieur de la cathédrale qui n’avaient pas été faits », détaille Bernard Poret, président des Amis de la cathédrale. À l’occasion de la Nuit des cathédrales, le bâtiment sera ouvert jusqu’à minuit.

Reims : les dernières actualités

Une croix gammée taguée sur l’église évangélique de Reims

Un adolescent poignardé en juin à Reims est mort des suites de ses blessures

Reims : interpellé après avoir grillé un feu rouge, un sans-papiers de 18 ans sommé de quitter le territoire français

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

Qatar 2022 : il est encore temps de ramener la coupe à la raison !

Tribune

Amnesty International France adresse une "lettre ouverte aux Bleus". L'association dévoile son rapport sur les conditions de travail insupportables faites aux travailleurs migrants au Qatar. Elle demande aux footballeurs d'être solidaires et faire pression sur la Fédération internationale de Football (FIFA) et la Fédération française (FFF) comme l'ont fait les footballeurs Danois. 

Collectif

Chers Bleus,  

Nous ne comptons plus les moments où vous nous avez fait vibrer, à l’issue parfois de matchs intenses, vrillant nos nerfs jusqu’au coup de sifflet final !  Vous êtes la meilleure équipe au monde (au moins jusqu’en novembre), et vous le prouverez certainement une fois encore lors de ce Mondial 2022, au Qatar. Vous entrerez dans la légende, si en tant que champions du monde en titre, vous nous aidez à défendre et soutenir les personnes migrantes travaillant dans des conditions indignes au Qatar, et sans qui ce Mondial n’aurait jamais pu voir le jour. Votre talent vaut de l’or, votre parole doit peser tout autant ! 

Epuisement, maladie, chaleur insoutenable : il est impossible de connaître le nombre de décès - probablement des milliers -, sur les chantiers des stades et infrastructures qui serviront l’hiver prochain à la grande fête du football. Ils travaillent dans la construction, l’hôtellerie, la restauration, pour des agences de sécurité ou comme chauffeurs de taxis. Au Qatar, vous croiserez sans doute ces travailleurs migrants dans votre hôtel ou lors de vos déplacements entre les stades et autres lieux d’entraînements.  

Qatar. Un mondial irrigué par le sang des travailleurs

Ces personnes sont aujourd’hui encore des centaines de milliers à être exploitées par des employeurs sans scrupule, sans même avoir le droit de protester contre leurs conditions. En cause, une organisation rétrograde du travail, qui met en place une quasi-servitude de celles et ceux qui sont venues travailler au Qatar. Confiscation de passeports, interdiction de se syndiquer, ni même de quitter son emploi sous peine de poursuite, ou encore absence de temps de repos, retards de paie et vols de salaires : beaucoup de ces personnes qui ont quitté leur pays pour trouver un travail au Qatar vivent aujourd’hui un enfer. Même si sous la pression internationale des avancées ont été constatées sur le papier, sur le terrain rien ne change ou si peu.  

Dans le rapport que nous publions ce jour, nous estimons que les promesses des autorités n’ont pas été suivies d’effets. Nous demandons en particulier la mise en place d’un programme global de réparations pour toutes les violations des droits des travailleurs. Un fonds qui servirait à rembourser notamment les dettes très lourdes qu’ils contractent pour pouvoir travailler au Qatar, mais aussi et surtout à indemniser les familles de victimes mortes sur les chantiers.  Il est nécessaire de les aider à surmonter ces épreuves, notamment pour leur permettre de rapatrier le corps de leurs proches décédés, ce qu’elles sont dans l’impossibilité financière de faire aujourd’hui. 

Mondial au Qatar : changeons la règle du jeu

Chers Bleus, nous vous demandons de vous engager pour être solidaires avec ces personnes migrantes, en faisant pression sur la Fédération internationale de Football (FIFA) et la Fédération française (FFF). Comme l’ont fait vos collègues danois, que vous rencontrerez le 3 juin prochain, lors d’un match considéré comme une répétition générale avant la Coupe du Monde. Derrière leur capitaine, et avec le soutien de leur fédération nationale, ils ont obtenu de leurs sponsors de retirer leurs logos de leurs maillots d’entraînements lorsqu’ils seront au Qatar, pour afficher un message en faveur des droits humains.  

Vous êtes plus forts que les Danois sur le terrain ? Soyez-le tout autant dans vos revendications ! Investissez-vous en exprimant clairement votre solidarité, par votre parole publique, dans un message sur vos réseaux sociaux ou en signant notre pétition. Ce serait un geste de justice pour celles et ceux qui paient le prix fort pour que cette compétition existe, et un formidable réconfort pour les familles de ces personnes disparues dans la misère et pour la gloire du football. Vos collègues allemands de la « Manschaft » ont déjà pris position, ne leur laissez pas l’avantage ! 

Chers Bleus, comme à chaque Coupe du monde, des millions de téléspectateurs vous regarderont. Ils vous admirent déjà et ne souhaitent qu’une chose : que vous continuiez à les faire rêver. C’est une énorme responsabilité. Nous ne vous demandons qu’une seule chose, c’est de vous hisser à la hauteur de leur estime, en exprimant clairement votre solidarité avec celles et ceux qui continuent de vivre un cauchemar. 

Paris, le 19 mai 2022

France24 - World

US launches 'Operation Fly Formula' to address nationwide shortage of baby formula

Issued on: 19/05/2022 - 01:50

NEWS WIRES

The US government will fly in baby formula on commercial planes contracted by the military in an airlift aimed at easing the major shortage plaguing the country, the White House said on Wednesday.

The Department of Defense "will use its contracts with commercial air cargo lines, as it did to move materials during the early months of the Covid pandemic, to transport products from manufacturing facilities abroad that have met Food and Drug Administration (FDA) safety standards," the White House said.

"Bypassing regular air freighting routes will speed up the importation and distribution of formula and serve as an immediate support as manufacturers continue to ramp up production," it said, dubbing the effort "Operation Fly Formula."

US President Joe Biden has also invoked the Defense Production Act to give baby formula manufacturers first priority in supplies.

"Directing firms to prioritise and allocate the production of key infant formula inputs will help increase production and speed up in supply chains," the White House said.

Families around the United States have grown increasingly desperate for formula amid a perfect storm of supply chain issues and a massive recall.

The average out-of-stock rate for baby formula hit 43 percent earlier this month, according to Datasembly, which collected information from more than 11,000 retailers.

(AFP)

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US baby formula producer reaches deal to resume production amidst shortage

SUPPLY CHAIN CRISIS

‘Hurt, angry, anxious, scared’: Converging crises lead to US baby formula shortage

WAR IN UKRAINE

Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk

France24 - Monde

Samir Saïd, ministre tunisien de l'Économie : "Les réformes ont été trop longtemps retardées"

Publié le : 19/05/2022 - 16:46Modifié le : 19/05/2022 - 16:47

Marc PERELMAN

Plusieurs crises ont fragilisé l'économie de la Tunisie, notamment celle du Covid-19. La guerre en Ukraine a aggravé la situation, provoquant une inflation qui dépasse les 7 % et une baisse des importations ukrainiennes (blé, pétrole, gaz). Un accord avec le FMI, en cours de négociation, pourrait changer la donne grâce à une aide de 4 milliards de dollars. Mais Tunis doit accepter pour cela de faire certaines réformes. Samir Saïd , ministre tunisien de l'Économie, fait le point sur ces différentes dossiers dans un entretien accordé à France 24.

Samir Saïd, le ministre tunisien de l’Économie et de la Planification, affirme que les négociations avec le FMI pour l’octroi d’un prêt de 4 milliards de dollars sont en bonne voie et devraient aboutir d'ici quelques semaines. Il explique que la manne financière servira à faciliter la mise en œuvre en Tunisie des réformes prévues par le gouvernement. Le ministre nie que le FMI exige en échange la fin des subventions et le gel des salaires, expliquant que l’objectif est d’accorder les subventions aux plus nécessiteux et de limiter la hausse des salaires.

Samir Saïd assure qu’un dialogue est en cours sur ses questions avec les syndicats, notamment l‘UGTT, et se dit confiant. Il note que l’inflation, estimée à 7,5 % pour l’année en cours, est moins élevée qu’en Espagne et écarte toute idée d’effondrement de l’économie. Le ministre rejette ainsi l'hypothèse d’un défaut de paiement du pays et ajoute que la dette n’est pas en renégociation. Il insiste sur le fait que, selon lui, les gouvernements précédents n’ont pas fait ce travail nécessaire pour donner à la Tunisie les moyens de se développer. Et il écarte la possibilité d’un vaste mouvement de grogne sociale contre la politique du président Kaïs Saïed.

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En Tunisie, le président Kaïs Saïed annonce un dialogue national sans Ennahda

Tunisie : à trois mois d'un référendum, Kaïs Saïed renforce sa mainmise sur la vie politique

En Tunisie, des centaines de personnes dans la rue en soutien au président Kaïs Saïed

El País (ESP)

Vídeo | Las cinco recomendaciones de Paco Nadal: las iglesias y monasterios más fascinantes de Georgia

De la iglesia de la Trinidad a la catedral de Bagrati, paisajes imprescindibles en el país caucásico

Es un trotamundos de pura cepa y no le gusta llevar la cuenta del número de países que ha visitado a lo largo de los años. Aun así, a Paco Nadal, reconocido periodista de viajes, no le gusta calificarse precisamente como “viajero”. Como dejó escrito en una ocasión, prefiere la palabra turista: “Si tienes billete de vuelta, eres un turista, por mucho que te duela”.

Iniciamos una serie mensual titulada Los cinco de Paco, en la que irá revelando sus cinco mejores pistas en un lugar concreto del planeta o cinco recomendaciones viajeras en diferentes países con un hilo conductor, ya sean las playas más bellas de España, los aeropuertos más impresionantes del mundo o cinco delicias de la gastronomía tailandesa.

En el primer capítulo, enseña las iglesias y monasterios con la ubicación más espectacular que esperan en Georgia, protagonista de uno de sus viajes más recientes. Confinada entre el Cáucaso y el mar Negro, el país esconde además algunos de los lugares menos visitados de Europa, como los bosques del parque nacional de Mtirala, las cuevas rupestres de Sataplia o los valles de la región de Svaneti.

  1. La iglesia de la Trinidad (Guergueti). Se encuentra en la cima de una colina a 2.170 metros de altitud, en lo más recóndito del Cáucaso, casi en la frontera con Rusia. Recibe su nombre de una antigua localidad ya desaparecida y del glaciar que domina la zona. Es la construcción religiosa más alta de todo el país, además de un gran símbolo nacional.
  2. Katkhis Sveti (Chiatura). Espera en lo alto de un monolito calcáreo de 40 metros en la región de Imericia, al oeste de Georgia. En ella vive un solo monje que nunca baja de allí.
  3. La iglesia de Lamaria (Ushguli). Es la más solitaria y bella de la región de Svanetia, en las cumbres más remotas del Cáucaso, y conocida por sus solitarias torres defensivas.
  4. El monasterio de Jvari (Mtskheta). Ubicada en la confluencia de los ríos Kura y Aragvi, Mtskheta es una de las ciudades más antiguas de Georgia y antigua capital del país. Hay al este una colina desde donde se dominan Miskheta y la confluencia de los dos ríos. Sobre ella se alza Jvari, de la Santa Cruz, obra maestra del estilo georgiano antiguo y corazón simbólico del país.
  5. La catedral de Bagrati (Kutaisi). Construida en el siglo XI en Kutaisi, la segunda ciudad de Georgia, se la considera la obra maestra de la arquitectura medieval georgiana.

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France24 - Monde

Près de 60 millions de déplacés dans le monde en 2021, un chiffre record

Publié le : 19/05/2022 - 11:45

FRANCE 24 Suivre

Les conflits et les catastrophes naturelles ont contraint environ 60 millions de personnes à fuir leur lieu d'habitation l'an dernier, selon une étude rendue publique par des ONG. Ce bilan, en constante augmentation, pourrait bien s'alourdir encore en 2022 avec la guerre en Ukraine.

Le nombre de déplacés dans le monde a atteint un niveau record. Les conflits et les désastres naturels ont fait fuir des millions de personnes l'an dernier à l'intérieur même de leur pays, portant le nombre total des déplacés à près de 60 millions, selon une étude rendue publique jeudi 19 mai par des ONG.

Les personnes déplacées internes étaient 59,1 millions en 2021, dont près de la moitié avaient moins de 18 ans, selon l'Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC) et le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).

D'année en année, ce chiffre – qui ne tient donc pas compte des réfugiés à l'étranger – ne cesse de croître et un nouveau record devrait être établi à ce sujet en 2022 en raison de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui a commencé le 24 février.

"Le monde s'écroule"

Il s'agit du deuxième chiffre annuel le plus élevé en dix ans, derrière 2020, qui avait enregistré un nombre record de déplacements dus à une série de catastrophes naturelles.

"L'année 2022 s'annonce sombre", avec notamment la guerre en Ukraine, a alerté la directrice de l'IDMC, Alexandra Bilak, lors d'une conférence de presse.

Plus de 8 millions de personnes étaient ainsi déplacées à l'intérieur de l'Ukraine, plus de deux mois après l'invasion du pays par la Russie, selon l'ONU.

La situation dans le monde "n'a jamais été aussi mauvaise", a observé le secrétaire général du NRC, Jan Egeland, qui assure que "le monde s'écroule".

"La situation aujourd'hui est réellement incroyablement bien pire que ce que notre chiffre record suggère. Nous avons besoin que les dirigeants mondiaux opèrent un changement titanesque de leur mode de pensée pour éviter et régler les conflits, afin de mettre fin à cette montée en flèche de la souffrance humaine", a-t-il dit.

Des chiffres inédits

En 2021, l'Afrique subsaharienne est la région qui a enregistré le plus grand nombre de déplacements internes (de nombreuses personnes se déplaçant plusieurs fois), dont plus de 5 millions rien qu'en Éthiopie, un pays en proie à une grave sécheresse et où un conflit a éclaté fin 2020 dans la région du Tigré. Il s'agit du chiffre le plus élevé jamais enregistré dans un seul pays.

Des chiffres sans précédent ont également été enregistrés l'an dernier en République démocratique du Congo et en Afghanistan, où le retour au pouvoir des Taliban conjugué à la sécheresse a poussé de nombreuses personnes à fuir leur foyer.

En Birmanie, où les militaires ont pris le pouvoir à la suite d'un coup d'État en février 2021, le nombre des déplacements a également atteint un niveau record.

Le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord ont en revanche enregistré les niveaux les plus bas de nouveaux déplacements en dix ans, les conflits en Syrie, en Libye et en Irak ayant connu une certaine désescalade, mais le nombre total des personnes déplacées dans la région reste élevé.

Ainsi, la Syrie comptait toujours le plus grand nombre de personnes déplacées internes en raison d'un conflit, soit 6,7 millions fin 2021. Viennent ensuite la RD Congo (5,3 millions) et la Colombie (5,2 millions), ainsi que l'Afghanistan et le Yémen (4,3 millions chacun).

Vulnérabilité

Bien que les personnes déplacées par les conflits soient toujours plus nombreuses, les catastrophes naturelles restent la raison principale pour laquelle les gens se voient obligés de fuir de chez eux (23,7 millions de déplacements en 2021).

Pas moins de 94 % de ces déplacements ont été attribués à des catastrophes météorologiques et climatiques, telles que les cyclones, les inondations et la sécheresse, des phénomènes toujours plus fréquents et plus intenses en raison du changement climatique.

Quelque 70 % des déplacements internes liés aux désastres naturels en 2021 ont été enregistrés en Chine, aux Philippines et en Inde. Mais, de plus en plus, conflits et catastrophes naturelles vont de pair, a relevé Jan Egeland.

Dans des endroits comme le Mozambique, la Birmanie, la Somalie et le Soudan du Sud, les crises se chevauchent, ont un impact sur la sécurité alimentaire et aggravent la vulnérabilité de millions de personnes.

Avec AFP

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LE FIL DU 7 MAI

Ukraine : l'évacuation des femmes, enfants et personnes âgées d'Azovstal est terminée

France24 - Monde

Poursuites judiciaires contre Alpha Condé en Guinée : les familles de victimes attendent justice

Publié le : 19/05/2022 - 00:08

Meriem AMELLAL Célia CARACENA Suivre

En Guinée, les poursuites judiciaires engagées contre l'ex-président Alpha Condé et 26 anciens hauts cadres pour crime de sang sont accueillies avec espoir par les familles qui ont perdu un membre dans les manifestations réprimées sous son régime. Elles auraient fait plusieurs dizaines de morts et une centaine de blessés. Pour les soutiens de l'ancien président, il s'agit d'une machination visant à anéantir le parti d'Alpha Condé. Le reportage de Sarah Sakho et Malick Diakité.

"Le G5 Sahel est mort" : le président nigérien Mohamed Bazoum a tiré un trait définitif, après le retrait du Mali, sur cette organisation créée en 2017 pour lutter contre les groupes jihadistes au Sahel. Dans un entretien accordé au quotidien La Croix et à L'Obs, le président du Niger a également accusé les forces maliennes de ne plus remplir leur mission dans la zone dite des Trois frontières. Cette région située entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso a été l'épicentre de l'insurrection des groupes liés à Al-Qaïda et à l'Organisation État islamique,

Toujours au Niger, la déscolarisation des enfants devient préoccupante. Avec la croissance démographique la plus rapide au monde, le système éducatif est sous pression , et dans le même temps à cause de la pauvreté beaucoup d'enfants quittent l'école très jeunes pour des petits boulots. Le reportage d'Harold Girard. 

Cheffe d'édition : Célia Caracena

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France24 - Monde

Ukraine : de Moscou, Pékin ou Téhéran, les 1001 facettes de la guerre de l’information

Publié le : 19/05/2022 - 18:03

Sébastian SEIBT Suivre

L’étendue des efforts des groupes prorusses pour répandre la désinformation autour de la guerre en Ukraine est dévoilée dans un rapport de la société de cybersécurité Mandiant, consulté par France 24. Mais le conflit a aussi été récupéré par des cyberagents chinois et iraniens.

Un faux Zelensky qui apparaît en vidéo pour affirmer que l’Ukraine se rend, des rumeurs propagées laissant entendre que des Polonais prélèvent des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les revendre, ou encore un journaliste russe inventé de toutes pièces qui affirme sur Twitter qu’Israël a toujours soutenu l’Ukraine pour nuire à la Russie.

L’ampleur et la diversité des campagnes de désinformation et d’influence en ligne autour de la guerre en Ukraine est illustrée dans un rapport de Mandiant – l’une des principales entreprises américaines de cybersécurité – que France 24 a pu consulter jeudi 19 mai. Si les efforts de hackers pro-Kiev ont déjà été largement commentés, les observateurs commencent tout juste à avoir une idée de l'étendue des opérations menées par le camp pro-Moscou.

Faux suicides et trafic d’organes bidon

Depuis le début de la guerre et la célèbre fausse vidéo de Volodymyr Zelensky en train d'annoncer la capitulation de l'Ukraine, les opérations de désinformation se sont multipliées.

À cet égard, le rapport de Mandiant permet de lever le voile sur une série de campagnes russes en ligne qui n’avaient pas jusqu’à présent été repérées ou attribuées. C’est notamment le cas de "Secondary Infektion", une vaste opération russe de manipulation de l’information, certes connue depuis 2014, mais qui a multiplié les initiatives anti-ukrainiennes depuis le début de la guerre.

Ainsi, en mars, ces pros de la désinformation ont "fait circuler la rumeur sur Internet que [le président ukrainien] Volodymyr Zelensky s’était suicidé dans un bunker, accablé par les nombreuses défaites militaires ukrainiennes", écrivent les experts de Mandiant. Toute ressemblance avec le sort d’un certain dirigeant nazi du IIIe Reich à la fin de la Seconde Guerre mondiale n’est probablement pas fortuite. La propagande russe ayant depuis le début du conflit tenté de dépeindre le président ukrainien comme un Adolf Hitler moderne…

"Secondary Infektion" est aussi responsable d’une autre "fake news" ayant largement circulé sur les réseaux sociaux en avril selon laquelle le régiment Azov chercherait à "se venger" de Volodymyr Zelensky – probablement en l'éliminant –, accusé de les avoir abandonnés à Marioupol. Une manière de saper l'autorité du président ukrainien sur l'un de ses plus célèbres bataillons.

Le rapport de Mandiant dévoile aussi à quel point les alliés de la Russie ont participé à cet effort de guerre de l’information. Ainsi, les Biélorusses de Ghostwriter ont fabriqué de toutes pièces des documents administratifs propagés sur Internet pour nourrir une théorie du complot selon laquelle "un gang de criminels polonais – ayant des liens avec 'des responsables haut placés dans l’appareil d’État' – prélèverait des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les vendre à une riche clientèle européenne", écrivent les auteurs du rapport.

Ces quelques exemples illustrent les deux principaux axes d’attaque de ces cyberagents : semer la confusion dans les rangs de l’ennemi (en faisant croire que Zelensky est mort, par exemple) et affaiblir les relations que l’Ukraine peut avoir avec ses voisins européens.

Ghostwriter n’en est d’ailleurs pas à sa première opération du genre. Ces apôtres de la discorde en ligne ont toujours été des spécialistes pour tenter de semer la zizanie au sein des pays occidentaux. "Jusqu’en 2020, cette opération visait surtout à affaiblir le soutien à l’Otan des populations en Lettonie, Lituanie et Pologne", écrivait Mandiant dans un rapport publié en 2021.

Le retour de "l’usine à trolls" russe

Ils ont simplement adapté leur modus operandi à la nouvelle réalité de la guerre. Et c’est d’ailleurs une constatation plus générale faite par les experts de Mandiant. "Chaque groupe prorusse met son savoir-faire spécifique développé au fil des ans à profit dans cette guerre de l’information", souligne Alden Wahlstrom, analyste chez Mandiant et coauteur de leur rapport.

Ainsi, le groupe APT28, qui avait été accusé de s’être introduit en 2016 dans les serveurs du Parti démocrate américain avant l’élection présidentielle, est soupçonné de chercher à mettre la main sur des informations pouvant nuire à l’Ukraine.

Ce conflit semble même marquer le grand retour de l’Internet Research Agency (IRA), la célèbre "usine à trolls" de Saint-Pétersbourg qui était devenue synonyme de "fake news" à l’époque de la présidentielle américaine de 2016. "Un nouveau groupe Telegram – baptisé 'Cyber Front Z' – a été créé au début de la guerre en Ukraine dans le but d’organiser la propagation des contenus prorusses. Les médias ukrainiens affirment qu’il est géré par l’IRA, et même si nous n’avons pas pu le confirmer indépendamment, l’activité observée dans ce salon de discussion correspond aux pratiques de l’IRA", explique Alden Wahlstrom.

Les cyberpropagandistes et autres hackers russes ainsi que leurs alliés directs en Biélorussie ne sont pas les seuls à être obnubilés par la guerre en Ukraine. Des groupes d’autres pays "amis" de Moscou – surtout la Chine et l’Iran – ont aussi sauté sur cette occasion, mais pas forcément pour relayer la propagande "made in Russia". "Ils agissent par opportunisme et développent des récits propres à servir leurs intérêts nationaux", résume Alice Revelli, analyste chez Mandiant et coauteure de l’étude.

Opportunisme à Pékin et Téhéran

Dragonbridge, un groupe chinois qui dirige une armée de milliers de faux comptes sur les réseaux sociaux, est devenu l’un des principaux promoteurs sur Internet de la thèse farfelue selon laquelle les États-Unis développent en secret des armes biologiques dans des laboratoires situés en Ukraine.

Toujours prompt à dépeindre les États-Unis en grand méchant de l’ordre international, ce même groupe propage des messages suggérant que Washington à "attisé les braises du conflit dans l’espoir qu’une guerre leur permettrait de vendre davantage d’armes à l’Ukraine", notent les auteurs du rapport de Mandiant.

Des groupes iraniens profitent aussi de ce conflit pour développer des récits anti-américains… mais pas seulement. C’est une occasion pour eux de louer la politique nucléaire de Téhéran car ils assurent que "si l’Ukraine n’avait pas abandonné son arsenal nucléaire, le pays n’aurait pas été attaqué", rapportent les analystes de Mandiant.

Des hackers pro-Téhéran ont même créé un compte de faux journaliste russe sur Twitter, appelé Fyodor Lukyanov, afin de lui faire écrire qu’Israël est un important soutien de l’Ukraine. Cette campagne d’influence, baptisée "Roaming Mayfly" par Mandiant, "vise délibérément l’opinion publique russe afin d’essayer de créer des tensions entre la Russie et Israël", notent les experts de Mandiant.

Il est difficile de savoir si ces opérations ont été efficaces. Après tout, le moral de l’armée ukrainienne semble être plutôt élevé, et les Occidentaux apparaissent unis dans leur soutien à Kiev.

Mais, au minimum, "ces campagnes ont créé un chaos informationnel qui rend plus difficile de distinguer le vrai du faux, et c’est déjà un accomplissement", assure Alden Wahlstrom. Et puis c’est aussi un gigantesque terrain d’expérimentation des méthodes de désinformation en temps de guerre. "Tous ces groupes regardent ce que font les uns et les autres durant ce conflit, afin d’en retenir quelque chose pour le futur", estime l’analyste de Mandiant. En espérant être plus efficaces lors du prochain conflit.

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La base aérienne d’Orange-Caritat gagne une escadre avant de perdre provisoirement un escadron

par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

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En juin prochain, les derniers Mirage 2000C RDI seront retirés du service… Ce qui entraînera la mise en sommeil des traditions de l’Escadron de chasse 2/5 « Île-de-France » étant donné que les sept Mirage 2000B qu’il utilise actuellement pour la formation et l’entraînement de ses pilotes quitteront la base aérienne [BA] 115 d’Orange-Caritat pour la BA 133 de Nancy-Ochey.

Cela étant, cet escadron devrait rapidement revenir dans l’ordre de bataille de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] une fois que sa transformation sur Rafale C sera effective. C’est à dire, au plus tard, en 2024. D’ici là, et si les plans sont maintenus, d’importants travaux d’infrastructure devront être effectués sur la BA 115.

Si celle-ci va perdre un escadron, elle vient de gagner une escadre. Via les réseaux sociaux, le Commandement des forces aériennes [CFA] a en effet annoncé que la 65e Escadre d’hélicoptères venait d’y être réactivée, après un sommeil de 67 ans…

En effet, créée le 1er juillet 1954 à Saïgon à partir de deux unités engagées à Dien Bien Phu et relevant des escadrilles de liaison aérienne 52 et 53, la 65e escadre mixte d’hélicoptères aura connu une existence brève puisqu’elle fut dissoute le 30 septembre 1955, une fois la guerre d’Indochine terminée. Ayant compté des militaires de l’armée de Terre dans ses rangs, elle était dotée d’hélicoptères légers [Hiller H-23] et moyens [Sikorzky S-55].

Dans le détail, cette 65e escadre chapeaute l’Escadron d’hélicoptères [EH] 1/65 Alpilles [ex-5/67], doté de Fennec, l’Escadron de transformation opérationnelle « hélicoptères légers » et de l’Escadron des services techniques et aéronautiques.

L »une des tâches de la 65e Escadre d’hélicoptères sera de préparer l’arrivée du H160 Guépard, dont 40 exemplaires [sur les 169 commandés] seront destinés à l’AAE.

« Les conflits modernes imposeront une grande capacité d’adaptation des systèmes d’armes et une réactivité accrue des équipages », a souligné, à ce sujet, le général Fabrice Feola, le commandant de la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], lors d’un séminaire organisé sur la BA 115 sur l’avenir de la composante « hélicoptère » au sein de l’AAE. « Deux capacités majeures seront développées et appuyées dans le parcours de formation: la connectivité et l’interopérabilité. Le H160 Guépard permettra aux équipages d’évoluer en opérations dans des environnements aériens complexes », a-t-il ajouté.

À noter que, dans le cadre de son plan « Altaïr », l’AAE a l’intention de transférer à Orange sa Brigade Brigade des Forces spéciales Air, qui y rejoindra ainsi le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].

La base aérienne d’Orange-Caritat gagne une escadre avant de perdre provisoirement un escadron

par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

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En juin prochain, les derniers Mirage 2000C RDI seront retirés du service… Ce qui entraînera la mise en sommeil des traditions de l’Escadron de chasse 2/5 « Île-de-France » étant donné que les sept Mirage 2000B qu’il utilise actuellement pour la formation et l’entraînement de ses pilotes quitteront la base aérienne [BA] 115 d’Orange-Caritat pour la BA 133 de Nancy-Ochey.

Cela étant, cet escadron devrait rapidement revenir dans l’ordre de bataille de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] une fois que sa transformation sur Rafale C sera effective. C’est à dire, au plus tard, en 2024. D’ici là, et si les plans sont maintenus, d’importants travaux d’infrastructure devront être effectués sur la BA 115.

Si celle-ci va perdre un escadron, elle vient de gagner une escadre. Via les réseaux sociaux, le Commandement des forces aériennes [CFA] a en effet annoncé que la 65e Escadre d’hélicoptères venait d’y être réactivée, après un sommeil de 67 ans…

En effet, créée le 1er juillet 1954 à Saïgon à partir de deux unités engagées à Dien Bien Phu et relevant des escadrilles de liaison aérienne 52 et 53, la 65e escadre mixte d’hélicoptères aura connu une existence brève puisqu’elle fut dissoute le 30 septembre 1955, une fois la guerre d’Indochine terminée. Ayant compté des militaires de l’armée de Terre dans ses rangs, elle était dotée d’hélicoptères légers [Hiller H-23] et moyens [Sikorzky S-55].

Dans le détail, cette 65e escadre chapeaute l’Escadron d’hélicoptères [EH] 1/65 Alpilles [ex-5/67], doté de Fennec, l’Escadron de transformation opérationnelle « hélicoptères légers » et de l’Escadron des services techniques et aéronautiques.

L »une des tâches de la 65e Escadre d’hélicoptères sera de préparer l’arrivée du H160 Guépard, dont 40 exemplaires [sur les 169 commandés] seront destinés à l’AAE.

« Les conflits modernes imposeront une grande capacité d’adaptation des systèmes d’armes et une réactivité accrue des équipages », a souligné, à ce sujet, le général Fabrice Feola, le commandant de la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], lors d’un séminaire organisé sur la BA 115 sur l’avenir de la composante « hélicoptère » au sein de l’AAE. « Deux capacités majeures seront développées et appuyées dans le parcours de formation: la connectivité et l’interopérabilité. Le H160 Guépard permettra aux équipages d’évoluer en opérations dans des environnements aériens complexes », a-t-il ajouté.

À noter que, dans le cadre de son plan « Altaïr », l’AAE a l’intention de transférer à Orange sa Brigade Brigade des Forces spéciales Air, qui y rejoindra ainsi le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].

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En juin prochain, les derniers Mirage 2000C RDI seront retirés du service… Ce qui entraînera la mise en sommeil des traditions de l’Escadron de chasse 2/5 « Île-de-France » étant donné que les sept Mirage 2000B qu’il utilise actuellement pour la formation et l’entraînement de ses pilotes quitteront la base aérienne [BA] 115 d’Orange-Caritat pour la BA 133 de Nancy-Ochey.

Cela étant, cet escadron devrait rapidement revenir dans l’ordre de bataille de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] une fois que sa transformation sur Rafale C sera effective. C’est à dire, au plus tard, en 2024. D’ici là, et si les plans sont maintenus, d’importants travaux d’infrastructure devront être effectués sur la BA 115.

Si celle-ci va perdre un escadron, elle vient de gagner une escadre. Via les réseaux sociaux, le Commandement des forces aériennes [CFA] a en effet annoncé que la 65e Escadre d’hélicoptères venait d’y être réactivée, après un sommeil de 67 ans…

En effet, créée le 1er juillet 1954 à Saïgon à partir de deux unités engagées à Dien Bien Phu et relevant des escadrilles de liaison aérienne 52 et 53, la 65e escadre mixte d’hélicoptères aura connu une existence brève puisqu’elle fut dissoute le 30 septembre 1955, une fois la guerre d’Indochine terminée. Ayant compté des militaires de l’armée de Terre dans ses rangs, elle était dotée d’hélicoptères légers [Hiller H-23] et moyens [Sikorzky S-55].

Dans le détail, cette 65e escadre chapeaute l’Escadron d’hélicoptères [EH] 1/65 Alpilles [ex-5/67], doté de Fennec, l’Escadron de transformation opérationnelle « hélicoptères légers » et de l’Escadron des services techniques et aéronautiques.

L »une des tâches de la 65e Escadre d’hélicoptères sera de préparer l’arrivée du H160 Guépard, dont 40 exemplaires [sur les 169 commandés] seront destinés à l’AAE.

« Les conflits modernes imposeront une grande capacité d’adaptation des systèmes d’armes et une réactivité accrue des équipages », a souligné, à ce sujet, le général Fabrice Feola, le commandant de la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], lors d’un séminaire organisé sur la BA 115 sur l’avenir de la composante « hélicoptère » au sein de l’AAE. « Deux capacités majeures seront développées et appuyées dans le parcours de formation: la connectivité et l’interopérabilité. Le H160 Guépard permettra aux équipages d’évoluer en opérations dans des environnements aériens complexes », a-t-il ajouté.

À noter que, dans le cadre de son plan « Altaïr », l’AAE a l’intention de transférer à Orange sa Brigade Brigade des Forces spéciales Air, qui y rejoindra ainsi le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].

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retirés du service

Cela étant, cet escadron devrait rapidement revenir dans l’ordre de bataille de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] une fois que sa transformation sur Rafale C sera effective. C’est à dire, au plus tard, en 2024. D’ici là, et si les plans sont maintenus, d’importants travaux d’infrastructure devront être effectués sur la BA 115.

Si celle-ci va perdre un escadron, elle vient de gagner une escadre. Via les réseaux sociaux, le Commandement des forces aériennes [CFA] a en effet annoncé que la 65e Escadre d’hélicoptères venait d’y être réactivée, après un sommeil de 67 ans…

En effet, créée le 1er juillet 1954 à Saïgon à partir de deux unités engagées à Dien Bien Phu et relevant des escadrilles de liaison aérienne 52 et 53, la 65e escadre mixte d’hélicoptères aura connu une existence brève puisqu’elle fut dissoute le 30 septembre 1955, une fois la guerre d’Indochine terminée. Ayant compté des militaires de l’armée de Terre dans ses rangs, elle était dotée d’hélicoptères légers [Hiller H-23] et moyens [Sikorzky S-55].

Dans le détail, cette 65e escadre chapeaute l’Escadron d’hélicoptères [EH] 1/65 Alpilles [ex-5/67], doté de Fennec, l’Escadron de transformation opérationnelle « hélicoptères légers » et de l’Escadron des services techniques et aéronautiques.

L »une des tâches de la 65e Escadre d’hélicoptères sera de préparer l’arrivée du H160 Guépard, dont 40 exemplaires [sur les 169 commandés] seront destinés à l’AAE.

« Les conflits modernes imposeront une grande capacité d’adaptation des systèmes d’armes et une réactivité accrue des équipages », a souligné, à ce sujet, le général Fabrice Feola, le commandant de la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], lors d’un séminaire organisé sur la BA 115 sur l’avenir de la composante « hélicoptère » au sein de l’AAE. « Deux capacités majeures seront développées et appuyées dans le parcours de formation: la connectivité et l’interopérabilité. Le H160 Guépard permettra aux équipages d’évoluer en opérations dans des environnements aériens complexes », a-t-il ajouté.

À noter que, dans le cadre de son plan « Altaïr », l’AAE a l’intention de transférer à Orange sa Brigade Brigade des Forces spéciales Air, qui y rejoindra ainsi le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].

France24 - Monde

Le métavers, une idée qui vaudrait vraiment 3 000 milliards de dollars ?

Publié le : 18/05/2022 - 17:17

Sébastian SEIBT Suivre

Le développement du métavers, cet univers virtuel comparé par certains à l’Internet de demain, permettrait d’ajouter en dix ans 3 000 milliards de dollars au PIB mondial, d’après une étude parue lundi. Mais ces travaux, financés par Facebook, comportent plusieurs hypothèses discutables.

Un monde virtuel qui pourrait faire pleuvoir des milliards sur l’économie réelle. Trois mille milliards en dix ans pour être précis. Le métavers, le désormais célèbre concept d’univers virtuel promu par Meta (ex-Facebook), aurait la capacité de gonfler le PIB mondial de 2,8 % en dix ans, d’après une étude publiée lundi 16 mai par Analysis Group, un cabinet américain de conseil économique, et financée par… Meta.

Ces économistes ont calculé que le métavers “s’il était adopté aujourd’hui” contribuerait à la croissance du PIB en Asie à hauteur de 1 000 milliards de dollars d’ici 2031, ajouterait 440 milliards de dollars au PIB européen ou encore plus de 500 milliards de dollars à celui des États-Unis sur la même période. La région la moins affectée par le métavers serait l’Afrique sub-saharienne puisque l’impact économique n’y serait que de 40 milliards de dollars.

Un paradis consumériste sans consommateur ?

“C’est une étude qui a, au moins le mérite d’exister car généralement ce type de données – aussi discutables soient-elles – manquent souvent à l'apparition d'une nouvelle technologie. Cela permet au moins de poser des bases pour le débat”, note Pascal de Lima, économiste en chef pour Harwell Management, un cabinet de conseil économique.

C’est d’autant plus vrai avec le métavers, un concept aux contours flous qui a fait naître des fantasmes à foison depuis que Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, en a fait la pierre angulaire de l’avenir de son empire numérique en octobre 2021. Le métavers serait le “successeur de l’Internet”, selon les auteurs du rapport d’Analysis Group, ce qui veut tout et rien dire.

Plus prosaïquement, le métavers comprend un aspect technologique – le développement d’outils comme les casques de réalité virtuelle – qui permet de se projeter dans un monde persistant en ligne où tout ce qui est réel peut devenir virtuel. Les utilisateurs sont censés, en incarnant un avatar, pouvoir communiquer, travailler, voyager, jouer, construire ou encore acheter dans le métavers.

De quoi aiguiser l’appétit des commerçants en tout genre. Nombre d’entre eux ont déjà mis un pied dans ce métavers, alors même que Mark Zuckerberg lui-même affirme qu’il faudra encore attendre des années avant de le voir réellement prendre forme. Zara a, ainsi, lancé une collection “phygital” (une contraction de physique et digital) de vêtements qui existent à la fois en magasin et pour les avatars, tandis que Decentralant, l’un des principaux projets de metavers (Facebook n’est pas le seul à tenter de bâtir cet univers), a organisé une “métavers fashion week” réunissant des marques comme Dolce & Gabbana ou Tommy Hilfiger. Il existe même des promoteurs immobiliers qui vendent des parcelles de métavers.

On se retrouve ainsi dans une “situation risquée” pour ces commerçants, d’après l’économiste espagnol Manuel Hidalgo, interrogé par le quotidien espagnol El Pais. “Auparavant quelqu’un créait une technologie, comme le moteur à combustion, et une fois qu’elle était viable, des produits voyaient le jour, comme la voiture. Avec le métavers, la situation est inversée : l’idée est promue et lorsque les commerçants y investissent on la développe”, résume-t-il.

Le métavers est ainsi en train de devenir un paradis consumériste sans consommateurs. Et c’est là que l’étude d’Analysis Group entre en jeu : elle est censée rassurer ces investisseurs en donnant un vernis académique à l’idée que le métavers va avoir un impact économique colossal.

Un parallèle osé avec l'internet mobile

Et “les auteurs ont rendu une copie très sérieuse qui a l’ambition d’être rigoureuse”, reconnaît Pascal de Lima. Leur démonstration semble, en effet, très alléchante. Ils extrapolent l’impact économique à venir du métavers à partir de celui de l’internet mobile.

“La manière dont le smartphone combine les technologies – un appareil, l’accès à internet, ou encore la photographie – pour réinventer la manière dont les individus communiquent fait échos aux promesses du métavers”, écrivent les auteurs de l’étude.

Ils ont ensuite estimé l’apport économique de l’internet mobile dans chaque pays en comparant le taux de pénétration de cette technologie à l’évolution du PIB entre 2007 et 2019. “Nos résultats indiquent qu’une progression de 10 % de l’adoption de l’internet mobile dans un pays était associée à une hausse de 0,087 % du PIB”, peut-on lire dans l’étude.

Il suffit alors d’appliquer la même méthode au métavers pour arriver à la conclusion que “l’impact potentiel est d’une contribution au PIB mondial à hauteur de 2,8 %“. Simple, efficace et de quoi faire plaisir à Meta, qui a financé ces travaux ?

“Il y a cependant un problème d’honnêteté intellectuelle à plusieurs niveaux”, tranche Pascal Lima. À commencer par le calcul de l’impact économique de l’internet mobile. “Les auteurs relèvent des corrélations statistiques entre la hausse du PIB et l’adoption des smartphones, mais ça ne veut pas dire qu’il y a forcément un lien de cause à effet”, note cet économiste, auteur de “Capitalisme et Technologie : les Liaisons dangereuses”.

Ensuite, la comparaison avec l’Internet mobile a ses limites. Nul ne sait encore quelle sera l’ampleur du ou des métavers et “comparer cela à l’internet mobile permet de banaliser le phénomène en le mettant au même niveau qu’une technologie que nous connaissons bien et qui a, globalement, eu un impact plutôt positif”, souligne Pascal de Lima.

Une étude qui se veut surtout rassurante

Pour lui, le but principal des auteurs de l’étude avec cette comparaison est de “rassurer le public” au sujet d’une technologie qu’on a encore du mal à cerner. Le message presque subliminal de ce document serait de dire “vous avez survécu à la révolution du mobile, vous survivrez très bien à celle du métavers”.

“Cela permet de mettre de côté toute discussion sur les possibles effets économiques indésirables et les risques sociétaux propres au métavers”, explique Pascal de Lima. Pour lui, le principal danger d’un métavers triomphant concernerait le monde du travail. Les métiers qui impliquent de se déplacer ou d’avoir un rapport humain direct – comme VRP, médecin, vendeur, enseignant, ou encore livreur – vont nécessiter “une obligation de formation beaucoup plus importante qu’après l’irruption de l’internet mobile”, affirme l’économiste.

Le risque serait alors de laisser sur le bas-côté tous ceux qui n’auront pas su s’adapter à cette nouvelle réalité… du virtuel. Le coût économique de ce “chômage technologique potentiellement bien plus important qu’avec l’internet mobile” n’est pas du tout pris en compte par l’étude.

La conclusion logique d’Analysis Group est aussi de dire que la bonne fortune de Mark Zuckerberg fait le bonheur de l’économie mondiale. “C’est une approche macroéconomique qui revient à dire que le métavers va faire exploser le PIB mondial parce que les Gafam et les grands groupes s’enrichissent en le construisant et en vendant leurs produits dedans”, résume l’économiste de Honeywell Management.

C’est une application somme toute classique de la théorie du ruissellement qui consiste à suggérer que tout ce qui enrichit les plus fortunés va, in fine, bénéficier à tous grâce aux recettes fiscales supplémentaires et à l’argent qui sera réinvesti dans l’économie. Sauf que “l’on ne nous explique nulle part comment la richesse concentrée entre les mains de Mark Zuckerberg et les autres va bénéficier à tout le monde”, note Pascal de Lima.

Cela ne veut pas dire que c’est impossible, mais encore faut-il démontrer comment, par exemple, des pays en voie de développement – où l’internet haut débit nécessaire au bon fonctionnement du métavers n’existe pas encore – vont en profiter.

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El País (ESP)

De viaje artístico por Dublín: entre versos y pinceladas que marcan una ciudad

IRLANDA

Además de James Joyce y su obra ‘Ulises’, Oscar Wilde y Francis Bacon también son espléndidos guías por la cara más artística de la capital irlandesa entre bibliotecas, escenas costumbristas y mucha vida de ‘pub’

Cuna de grandes expresionistas y premios Nobel de Literatura (William B. Yeats en 1923, Bernard Shaw en 1925 y Samuel Beckett en 1969), adentrarse por Dublín siguiendo la huella de sus hijos ilustres es una forma introspectiva de conocer la ciudad irlandesa más allá de la clásica guía que todo turista pueda manejar. Iniciamos esta ruta marcada por los versos y las pinceladas que dejaron para la posteridad con su vástago más popular, el dramaturgo Oscar Wilde, nacido en esta urbe milenaria de la costa este de Irlanda en 1854. Aunque ninguna de sus afamadas obras fue concebida aquí, la estela del poeta es más profusa de lo que cabría esperar.

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Guiados por una de sus frases (“Solo las personas aburridas son brillantes en el desayuno”), nos saltamos la primera comida del día y arrancamos con la primera visita en la universidad más antigua de Dublín, el Trinity College. Fundada en el siglo XVI, en una de sus habitaciones que daba a la antigua plaza de Botany Bay pasó el autor de El retrato de Dorian Grey (1890) su vida estudiantil. Pasearse por su campus o recorrer su distinguida biblioteca, que frecuentaron otros literatos como Jonathan Swift —creador de Los viajes de Gulliver— y donde se muestra el Libro de Kells —manuscrito celta del siglo IX—, hará que nos metamos de lleno en el ambiente literario de la ciudad.

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A solo 15 minutos a pie se encuentra la antigua residencia de los Wilde, donde el poeta vivió hasta su marcha a Londres con 25 años. Esta casa museo de estilo georgiano —esa arquitectura clásica y simétrica con abundantes columnas que hizo furor en la Inglaterra del siglo XVIII— se puede visitar bajo cita previa. Desde el salón principal donde celebraba reuniones artísticas Lady Jane Wilde, más conocida como Speranza (su seudónimo como poetisa), se puede divisar la figura de su hijo esculpida en jade, granito y tulita rosa, obra del artista Danny Osborne de 1997 que homenajea al literato y corona el parque de Merrion Square. Por este antiguo jardín privado, ahora abierto al público, solían pasear otros vecinos eruditos como el pintor George Russell o el clan Yeats, y cuenta con un refugio antiaéreo. A mediodía, cuando el hambre ya es digna de ser saciada en el mundo de Wilde y siguiendo una de sus aficiones favoritas —beber en general, y el champán helado en concreto—, es momento de dirigirse al cercano restaurante Wilde. En este lujoso local decorado con mantos de rosas y mucho glamur de los años treinta lo sirven a la temperatura precisa que dictaba el escritor, acompañado de agradables vistas a la siempre concurrida Grafton Street.

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Para bajar el empacho wildiano, nada mejor que dirigirse al norte, cruzar el río Liffey y llegar hasta la galería Hugh Lane, donde fue trasladado pieza a pieza (literalmente) el estudio que Francis Bacon mantuvo en Londres hasta su muerte en Madrid en 1992. Más de 5.000 artículos entre libros, dibujos, fotografías y material de pintura dan cuenta de la caótica forma de trabajar que el mayor artista irlandés del pasado siglo profesó en vida. Bacon, que dejó Dublín a temprana edad y nunca manifestó un especial interés por sus orígenes, solía decir a sus amigos que solo regresaría a su ciudad natal cuando estuviera muerto. En el plano creativo, al menos, cumplió la profecía.

Tanto Bacon como Wilde fueron grandes amantes de las artes escénicas. Consultar la programación del remodelado Smock Alley, uno de los primeros teatros del mundo —inaugurado en la segunda mitad del siglo XVII—, o del nacional Abbey Theatre, fundado por W. B. Yeats en 1904, será una forma muy acorde de finalizar el día. Como colofón, e inspirados en la vanguardia de Bacon, nada mejor que cenar en la terraza de Delahunt, un restaurante en la vibrante Camden Street que reinterpreta la cocina gaélica con toques contemporáneos.

Tras despertarnos en el cosmopolita The Dean Hotel —su cercana ubicación al parque St. Stephen’s Green y al barrio de Temple Bar es clave para esta ruta literaria—, iniciamos una segunda jornada en homenaje al escritor que mejor supo retratar Dublín: James Joyce. Si el ayuno marcó el día anterior, hoy nos resarciremos con un desayuno típicamente irlandés: salchichas, beicon, huevos y alubias negras, además de black y white pudding. La receta secreta de 1880 de estos dos embutidos populares de la gastronomía británica que sirven en Wuff (23 Benburb St.) bien merece una visita. Este festín se sirve en abundancia cada 16 de junio por la festividad del Bloomsday, el día en el que la ciudad homenajea al personaje más célebre de Joyce, Leopold Bloom. El protagonista de la obra Ulises, de la que en 2022 se celebra el centenario de su publicación, nos guiará por la carretera del litoral hasta el suburbio costero de Sandycove, donde darnos un chapuzón en la playa de Forty Foot. En su torre, que protege la bahía de Dublín desde 1804, arranca la afamada novela, un lugar de peregrinación para los seguidores de Ulises reconvertido ahora en museo temático sobre el autor.

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De regreso a la ciudad, la primera parada será St. Stephen’s Green. Allí nos espera un edificio neogótico de amplios ventanales y lámparas de araña fundado por el primer rector de la University College, el cardenal Newman, donde estudió Joyce entre 1898 y 1902. Si cruzamos el parque en sentido sureste nos toparemos con Davy Byrnes, un pub que sigue sirviendo el tentempié de pan y gorgonzola junto al dulce borgoña que Bloom devora en uno de los capítulos de la novela. A menos de un kilómetro aguarda el río Liffey, que sirvió de escenario para la obra Dublineses (1914), de Joyce, y protagonizó las escenas costumbristas de Jack Butler Yeats que cuelgan en la National Gallery de Irlanda. Una buena manera de recorrerlo es dirigirse hacia el oeste, hacerse la foto de rigor en el puente de O’Connell y continuar hasta Croppies Acre. En este parque histórico descansa la escultura en bronce de Anna Livia Plurabelle, el personaje de la novela cómica Finnegans Wake (1933) que Joyce describió como una mujer-río. Callejear por el bullicioso Temple Bar hasta Duke St. de pub en pub (los irlandeses dicen tener su autoría) y saborear la última guinness en The Oval (78 Middle Abbey St.), que dio cobijo a algunos personajes joycianos, será el final esperado de este relato en forma de viaje.

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France24 - World

Amnesty says FIFA should pay $440 million to 'abused' migrant workers in Qatar

Issued on: 19/05/2022 - 05:00

NEWS WIRES

Rights group Amnesty International on Thursday urged football's governing body FIFA pay compensation equal to the total 2022 World Cup prize money for migrant workers "abused" in host nation Qatar.

The call, backed by other rights organisations and fan groups, follows allegations that FIFA was slow to safeguard against the exploitation of workers who flooded into the tiny Gulf state to build infrastructure in the years leading up to the tournament that starts November 21.

"FIFA should earmark at least $440 million to provide remedy for the hundreds of thousands of migrant workers who have suffered human rights abuses in Qatar during preparations for the 2022 World Cup," Amnesty said in a statement accompanying a report.

The London-based group urged FIFA president Gianni Infantino "to work with Qatar to establish a comprehensive remediation programme".

It alleged that a "litany of abuses" had taken place since 2010, the year FIFA awarded the 2022 tournament to Qatar "without requiring any improvement in labour protections".

"Given the history of human rights abuses in the country, FIFA knew -- or should have known -- the obvious risks to workers when it awarded the tournament to Qatar," said Agnes Callamard, Amnesty's secretary general.

Amnesty said some abuses persist and described $440 million as the "minimum necessary" to cover compensation claims and to ensure remedial initiatives are expanded for the future.

The sum is roughly the total prize money for this year's World Cup. Amnesty's call was backed in an open letter to Infantino also signed by nine other organisations, including Migrant Rights and Football Supporters Europe.

FIFA 'assessing' report

When asked for comment, FIFA said it was "assessing the programme proposed by Amnesty" for Qatar, highlighting that it "involves a wide range of non-FIFA World Cup-specific public infrastructure built since 2010".

Qatar's World Cup organisers said they have "worked tirelessly" with international groups for the rights of workers on stadiums and other tournament projects. Much of the criticism has however been directed at construction outside the official tournament where hundreds of workers are said to have died in the past decade.

"Significant improvements have been made across accommodation standards, health and safety regulations, grievance mechanisms, healthcare provision, and reimbursements of illegal recruitment fees to workers," said a spokesperson for the organisers, the Supreme Committee for Delivery and Legacy.

"This tournament is, and will continue to be a powerful catalyst for delivering a sustainable human and social legacy ahead of, during, and beyond the FIFA World Cup Qatar 2022."

Workers' claims range from unpaid salaries, "illegal" and "extortionate" recruitment fees averaging $1,300 to secure jobs, and compensation for injuries and deaths.

Amnesty welcomed initiatives by FIFA and Qatar, including improvements made on World Cup construction sites and labour legislation reforms introduced since 2014.

Qatar in 2017 introduced a minimum wage, cut the hours that can be worked in extreme heat, and ended part of a system which forced migrant workers to seek employers' permission to change jobs or even leave the country.

Workers can go to labour tribunals and more government inspectors have been appointed.

Foreign workers, mainly from South Asia, make up more than two million of Qatar's 2.8 million population.

But Amnesty said only about 48,000 workers have so far been green-lighted to claw back recruitment fees. 

It said the requested $440 million represents only a "small fraction" of the $6 billion in revenues FIFA is expected to make over the next four years, much of it from the World Cup.

(AFP)

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Amnesty reveals exploitation of migrant workers at Qatar World Cup stadium

QATAR

'All work, no pay' for migrant workers at Qatar World Cup site, says Amnesty Int'l

QATAR

Migrant workers building Qatar World Cup stadium 'unpaid for months'

Opex 360

Le Mali tourne le dos au G5 Sahel et à sa force conjointe

par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

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Créé en février 2014 avec les encouragements et le soutien de la France, le G5 Sahel a pour objet de renforcer la coopération entre la Mauritanie [où est établi son siège], le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et le Niger en matière de développement, de sécurité et de contre-terrorisme. Trois ans plus tard, cette organisation régionale a fini par se doter d’une force conjointe [qui était en gestation depuis novembre 2015] afin de lutter plus efficacement contre les groupes jihadistes de la région.

Dans le détail, cette « Force conjointe du G5 Sahel » [FC-G5S], dont la mise sur pied fut compliquée en raison de difficultés pour trouver les financements nécessaires pour la rendre opérationnelle, compte sept bataillons [soit 5’000 soldats] fournis par les États membres et déployés selon trois fuseaux [ouest / centre / est]. Seulement, il faut désormais en parler au passé…

En effet, le 15 mai au soir, le porte-parole du gouvernement de transition malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a annoncé le retrait du Mali de « tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe ».

Cette décision est notamment motivée par le fait qu’une conférence des chefs d’État du G5 Sahel était prévue à Bamako en février 2022 et, que trois mois après ce terme, elle ne s’est toujours pas tenue, alors que le Mali devait prendre la présidence de l’organisation à l’issue de celle-ci.

La raison de ce retard serait liée à la situation politique malienne, laquelle a conduit la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest [Cédéao] à sanctionner lourdement Bamako après que la junte au pouvoir a décidé de se maintenir au pouvoir pendant cinq ans et de ne pas organiser les élections qui étaient prévues en février. En tout cas, c’est ce qu’aurait valoir un pays du G5 Sahel que le colonel Maïga n’a pas précisé [probablement s’agit-il du Niger].

Le gouvernement malien « rejette fermement l’argument d’un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel. En effet, aucun texte juridique du G5 Sahel ne prévoit des restrictions contre un État membre, sur la base de sa situation politique nationale », a fait valoir le colonel Maïga.

Et celui-ci d’accuser, toujours sans le nommer, un État « extra-régional » d’être lié à des « manoeuvres visant désepérément à isoler le Mali ». Certainement fait-il référence à la France, qui, par ailleurs, a amorcé son désengagement militaire du pays.

Pour rappel, le Bamako a dénoncé, le 1er mai, ses accords de défense avec Paris, dont celui concernant le statut des troupes françaises dans le pays [SOFA] avec « effet immédiat ». Cette décision avait été annoncée quelques jours après la mise en échec d’une « attaque informationnelle » fomentée contre Barkhane par les paramilitaires russes désormais présents au Mali.

S’il prend ses distances avec le Niger, la Mauritanie et le Tchad, le Mali s’est récemment rapproché du Burkina Faso, qui, désormais dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba depuis un putsch organisé en janvier, a récemment fait connaître son intention de « diversifier ses partenariats militaires ».

En effet, en avril, une délégation burkinabè a fait le déplacement à Bamako pour travailler « autour des perspectives pour le renforcement de la coopération opérationnelle Malo-burkinabè dans la lutte contre les groupes armés terroristes ».

Quoi qu’il en soit, selon un rapport auquel l’AFP a pu avoir accès avant sa diffusion publique, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, se dit « profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l’effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel ».

Le Mali tourne le dos au G5 Sahel et à sa force conjointe

par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

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Créé en février 2014 avec les encouragements et le soutien de la France, le G5 Sahel a pour objet de renforcer la coopération entre la Mauritanie [où est établi son siège], le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et le Niger en matière de développement, de sécurité et de contre-terrorisme. Trois ans plus tard, cette organisation régionale a fini par se doter d’une force conjointe [qui était en gestation depuis novembre 2015] afin de lutter plus efficacement contre les groupes jihadistes de la région.

Dans le détail, cette « Force conjointe du G5 Sahel » [FC-G5S], dont la mise sur pied fut compliquée en raison de difficultés pour trouver les financements nécessaires pour la rendre opérationnelle, compte sept bataillons [soit 5’000 soldats] fournis par les États membres et déployés selon trois fuseaux [ouest / centre / est]. Seulement, il faut désormais en parler au passé…

En effet, le 15 mai au soir, le porte-parole du gouvernement de transition malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a annoncé le retrait du Mali de « tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe ».

Cette décision est notamment motivée par le fait qu’une conférence des chefs d’État du G5 Sahel était prévue à Bamako en février 2022 et, que trois mois après ce terme, elle ne s’est toujours pas tenue, alors que le Mali devait prendre la présidence de l’organisation à l’issue de celle-ci.

La raison de ce retard serait liée à la situation politique malienne, laquelle a conduit la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest [Cédéao] à sanctionner lourdement Bamako après que la junte au pouvoir a décidé de se maintenir au pouvoir pendant cinq ans et de ne pas organiser les élections qui étaient prévues en février. En tout cas, c’est ce qu’aurait valoir un pays du G5 Sahel que le colonel Maïga n’a pas précisé [probablement s’agit-il du Niger].

Le gouvernement malien « rejette fermement l’argument d’un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel. En effet, aucun texte juridique du G5 Sahel ne prévoit des restrictions contre un État membre, sur la base de sa situation politique nationale », a fait valoir le colonel Maïga.

Et celui-ci d’accuser, toujours sans le nommer, un État « extra-régional » d’être lié à des « manoeuvres visant désepérément à isoler le Mali ». Certainement fait-il référence à la France, qui, par ailleurs, a amorcé son désengagement militaire du pays.

Pour rappel, le Bamako a dénoncé, le 1er mai, ses accords de défense avec Paris, dont celui concernant le statut des troupes françaises dans le pays [SOFA] avec « effet immédiat ». Cette décision avait été annoncée quelques jours après la mise en échec d’une « attaque informationnelle » fomentée contre Barkhane par les paramilitaires russes désormais présents au Mali.

S’il prend ses distances avec le Niger, la Mauritanie et le Tchad, le Mali s’est récemment rapproché du Burkina Faso, qui, désormais dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba depuis un putsch organisé en janvier, a récemment fait connaître son intention de « diversifier ses partenariats militaires ».

En effet, en avril, une délégation burkinabè a fait le déplacement à Bamako pour travailler « autour des perspectives pour le renforcement de la coopération opérationnelle Malo-burkinabè dans la lutte contre les groupes armés terroristes ».

Quoi qu’il en soit, selon un rapport auquel l’AFP a pu avoir accès avant sa diffusion publique, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, se dit « profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l’effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel ».

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Créé en février 2014 avec les encouragements et le soutien de la France, le G5 Sahel a pour objet de renforcer la coopération entre la Mauritanie [où est établi son siège], le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et le Niger en matière de développement, de sécurité et de contre-terrorisme. Trois ans plus tard, cette organisation régionale a fini par se doter d’une force conjointe [qui était en gestation depuis novembre 2015] afin de lutter plus efficacement contre les groupes jihadistes de la région.

Dans le détail, cette « Force conjointe du G5 Sahel » [FC-G5S], dont la mise sur pied fut compliquée en raison de difficultés pour trouver les financements nécessaires pour la rendre opérationnelle, compte sept bataillons [soit 5’000 soldats] fournis par les États membres et déployés selon trois fuseaux [ouest / centre / est]. Seulement, il faut désormais en parler au passé…

En effet, le 15 mai au soir, le porte-parole du gouvernement de transition malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a annoncé le retrait du Mali de « tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe ».

Cette décision est notamment motivée par le fait qu’une conférence des chefs d’État du G5 Sahel était prévue à Bamako en février 2022 et, que trois mois après ce terme, elle ne s’est toujours pas tenue, alors que le Mali devait prendre la présidence de l’organisation à l’issue de celle-ci.

La raison de ce retard serait liée à la situation politique malienne, laquelle a conduit la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest [Cédéao] à sanctionner lourdement Bamako après que la junte au pouvoir a décidé de se maintenir au pouvoir pendant cinq ans et de ne pas organiser les élections qui étaient prévues en février. En tout cas, c’est ce qu’aurait valoir un pays du G5 Sahel que le colonel Maïga n’a pas précisé [probablement s’agit-il du Niger].

Le gouvernement malien « rejette fermement l’argument d’un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel. En effet, aucun texte juridique du G5 Sahel ne prévoit des restrictions contre un État membre, sur la base de sa situation politique nationale », a fait valoir le colonel Maïga.

Et celui-ci d’accuser, toujours sans le nommer, un État « extra-régional » d’être lié à des « manoeuvres visant désepérément à isoler le Mali ». Certainement fait-il référence à la France, qui, par ailleurs, a amorcé son désengagement militaire du pays.

Pour rappel, le Bamako a dénoncé, le 1er mai, ses accords de défense avec Paris, dont celui concernant le statut des troupes françaises dans le pays [SOFA] avec « effet immédiat ». Cette décision avait été annoncée quelques jours après la mise en échec d’une « attaque informationnelle » fomentée contre Barkhane par les paramilitaires russes désormais présents au Mali.

S’il prend ses distances avec le Niger, la Mauritanie et le Tchad, le Mali s’est récemment rapproché du Burkina Faso, qui, désormais dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba depuis un putsch organisé en janvier, a récemment fait connaître son intention de « diversifier ses partenariats militaires ».

En effet, en avril, une délégation burkinabè a fait le déplacement à Bamako pour travailler « autour des perspectives pour le renforcement de la coopération opérationnelle Malo-burkinabè dans la lutte contre les groupes armés terroristes ».

Quoi qu’il en soit, selon un rapport auquel l’AFP a pu avoir accès avant sa diffusion publique, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, se dit « profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l’effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel ».

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Créé en février 2014 avec les encouragements et le soutien de la France, le G5 Sahel a pour objet de renforcer la coopération entre la Mauritanie [où est établi son siège], le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et le Niger en matière de développement, de sécurité et de contre-terrorisme. Trois ans plus tard, cette organisation régionale a fini par se doter d’une force conjointe [qui était en gestation depuis novembre 2015] afin de lutter plus efficacement contre les groupes jihadistes de la région.

Dans le détail, cette « Force conjointe du G5 Sahel » [FC-G5S], dont la mise sur pied fut compliquée en raison de difficultés pour trouver les financements nécessaires pour la rendre opérationnelle, compte sept bataillons [soit 5’000 soldats] fournis par les États membres et déployés selon trois fuseaux [ouest / centre / est]. Seulement, il faut désormais en parler au passé…

En effet, le 15 mai au soir, le porte-parole du gouvernement de transition malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a annoncé le retrait du Mali de « tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe ».

Cette décision est notamment motivée par le fait qu’une conférence des chefs d’État du G5 Sahel était prévue à Bamako en février 2022 et, que trois mois après ce terme, elle ne s’est toujours pas tenue, alors que le Mali devait prendre la présidence de l’organisation à l’issue de celle-ci.

La raison de ce retard serait liée à la situation politique malienne, laquelle a conduit la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest [Cédéao] à sanctionner lourdement Bamako après que la junte au pouvoir a décidé de se maintenir au pouvoir pendant cinq ans et de ne pas organiser les élections qui étaient prévues en février. En tout cas, c’est ce qu’aurait valoir un pays du G5 Sahel que le colonel Maïga n’a pas précisé [probablement s’agit-il du Niger].

Le gouvernement malien « rejette fermement l’argument d’un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel. En effet, aucun texte juridique du G5 Sahel ne prévoit des restrictions contre un État membre, sur la base de sa situation politique nationale », a fait valoir le colonel Maïga.

Et celui-ci d’accuser, toujours sans le nommer, un État « extra-régional » d’être lié à des « manoeuvres visant désepérément à isoler le Mali ». Certainement fait-il référence à la France, qui, par ailleurs, a amorcé son désengagement militaire du pays.

Pour rappel, le Bamako a dénoncé, le 1er mai, ses accords de défense avec Paris, dont celui concernant le statut des troupes françaises dans le pays [SOFA] avec « effet immédiat ». Cette décision avait été annoncée quelques jours après la mise en échec d’une « attaque informationnelle » fomentée contre Barkhane par les paramilitaires russes désormais présents au Mali.

S’il prend ses distances avec le Niger, la Mauritanie et le Tchad, le Mali s’est récemment rapproché du Burkina Faso, qui, désormais dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba depuis un putsch organisé en janvier, a récemment fait connaître son intention de « diversifier ses partenariats militaires ».

En effet, en avril, une délégation burkinabè a fait le déplacement à Bamako pour travailler « autour des perspectives pour le renforcement de la coopération opérationnelle Malo-burkinabè dans la lutte contre les groupes armés terroristes ».

Quoi qu’il en soit, selon un rapport auquel l’AFP a pu avoir accès avant sa diffusion publique, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, se dit « profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l’effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel ».

France24 - World

Belarus introduces death penalty for 'attempted' terrorism

Issued on: 18/05/2022 - 19:41

NEWS WIRES

Belarus has introduced the death penalty for attempts to carry out acts of terrorism – charges faced by exiled opposition leader Svetlana Tikhanovskaya, who on Wednesday joined the United States in denouncing the decision.

Belarus – a close ally of Russia that has supported its military offensive in Ukraine – is the only country in Europe that continues to carry out executions despite calls for a moratorium.

"Lukashenko signed a law on the possibility of the death penalty for an attempted terrorist act," Russia's state news agency RIA Novosti reported on Wednesday, citing an online government portal for legal information in Belarus.

It said the law would come into force 10 days after its publication.

Two years ago, Belarus faced historic protests against the re-election of strongman leader Alexander Lukashenko, who has ruled the ex-Soviet country with an iron fist for more than two decades.

Thousands of activists were arrested in the crackdown and the key leaders of the opposition movement are now either jailed or in exile.  

Among them is Tikhanovskaya, a political novice who ran against Lukashenko in the August 2020 polls in place of her jailed husband.

She now leads the Belarusian opposition from exile in Lithuania, while her husband Sergei Tikhanovsky is serving 18 years in prison on what supporters say are politically motivated charges.

'Direct threat'

Last March, Belarusian prosecutors charged Tikhanovskaya in absentia with "preparing acts of terrorism as part of an organised group", according to Belarusian state news agency Belta.

Tikhanovskaya on Wednesday denounced the decision of the "lawless regime" to expand the use of the death penalty, saying it targeted anti-government activists.

"This is a direct threat to activists opposing the dictator and the war," Tikhanovskaya tweeted.

"I urge the international community to react: sanction lawmakers and consider any tools to prevent the political killings," she added.

The United States condemned the legislation, calling it a desperate move by Lukashenko to retain power.

"These actions are those of an authoritarian leader desperate to cling to power through fear and intimidation," said Secretary of State Antony Blinken.

Belarus and its leadership are already under a litany of Western sanctions over its handling of the opposition protests and over its support for Moscow's military campaign in Ukraine.

Highly secret

But many opposition activists remain behind bars in Belarus awaiting trial.

On Wednesday, a Belarusian court in the north-western city of Grodno started a closed-door hearing in the case against 12 activists accused of "preparing acts of terrorism", according to Belarusian rights group Vyasna.

Among them is veteran activist Nikolai Avtukhovich, who has already served more than seven years in prison. The 59-year-old faces other charges, including treason.

The activists are accused of setting a policeman's home and car on fire, and burning another policeman's car in the autumn of 2020.

Capital punishment in Belarus – carried out by shooting – is highly secret and there are no official statistics.

The country's last known death sentence was carried out against Victor Pavlov, who was arrested in January 2019 on suspicion of murder and larceny, according to the UN Human Rights Committee.

The committee had called for his execution to be halted while it examined his allegations of torture in detention but said in March that his family had been informed it had taken place, without any information about when he was executed.

Pavlov was the 15th person executed in Belarus since 2010 while their case was still pending before the committee, it said.

(AFP)

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Belarus approves hosting nuclear weapons, Russian forces permanently

US charges Belarusian officials with air piracy over forced landing of Ryanair jet

Ex-Belarus leader Stanislav Shushkevich, who helped dissolve USSR, dies at 87

Opex 360

Le ministère des Armées a lancé un appel à projets sur le thème de la « guerre cognitive »

par Laurent Lagneau · 15 mai 2022

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En novembre dernier, à l’occasion de l’édition 2021 du Forum innovation défense [FID], la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé le lancement prochain du projet « MYRIADE » afin d’étudier et de caractériser les risques issus des multiples tentatives de manipulation des opinions publiques par un éventuel « compétiteur » [ou adversaire] en vue d’obtenir un gain tactique ou stratégique selon que ses visées sont à court ou à long terme.

En clair, il s’agit d’aborder ce que l’on appelle la « guerre cognitive », qui vise à faire de l’esprit humain un champ de bataille. L’objectif est d’agir sur la pensée des individus afin d’influencer leurs actes, un peu comme le fait la mercatique [ou le « marketing »] pour inciter un consommateur à choisir tel produit plutôt qu’un autre ou pour le convaincre d’acheter un article dont il ignorait jusqu’ici qu’il en avait besoin. La théorie du « paternalisme libéral » [ou « nudge »] use du même ressort pour convaincre un groupe de changer son comportement sans qu’il ait le sentiment d’y avoit été contraint.

Le concept de guerre cognitive n’est pas nouveau, la fiction s’en est d’ailleurs emparée depuis longtemps. Le film « The Manchurian Candidate », sorti en 1962, raconte ainsi comment un officier américain a subi un lavage de cerveau lors de sa captivité, durant la guerre de Corée, afin d’en faire un agent communiste. Ce scénario a par la suite inspiré les séries télévisées Homeland et Hatufim.

En outre, durant les années 1970, la CIA fut au centre d’un scandale après la révélation de son programme MK Ultra, qui consistait à développer des techniques de contrôle et de programmation de l’esprit, avec des expérimentations menées sur des individus n’ayant pas donné préalablement leur consentement. Un tel objet étant évidemment sensible d’un point de vue éthique, trois commissions d’enquête parlementaires avaient été créées à l’époque pour faire toute la lumière sur cette affaire.

Jusqu’alors, et sauf à considérer que ce l’on appelle le « soft power » [qui peut influencer indirectement un autre « acteur » par des moyens non coercitifs, comme par exemple la culture] en fasse partie, la « guerre cognitive » ne pouvait s’exercer que sur un nombre restreint d’individu. Or, avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux, les moyens pour manipuler les opinions se sont démultipliés.

Dans son intervention lors du FID 2021, Mme Parly avait évoqué les « possibilités d’une nouvelle forme de menace combinant des capacités dans la manipulation de l’information, de désinformation, de cybernétique, de psychologie, d’ingénierie sociale, de biotechnologies ». Et elle avait rappelé que la « Lutte d’informatique d’influence » [L2I], publiée quelques semaines plus tôt par le ministère des Armées, entrait dans le cadre de cette « guerre cognitive ».

L’une des difficultés est désormais de savoir exactement ce qui relève ou non de la lutte informationnelle [et donc de la guerre cognitive]. Par exemple, l’émergence d’un mouvement de contestation est-elle due à des décisions gouvernementales qu’une partie de la population n’accepte pas ou bien est-elle motivée par une puissance étrangère qui cherche à influencer l’opinion dans le sens de ses intérêts? D’où l’intérêt de MYRIADE et de l’appel à projets que vient de lancer l’Agence de l’innovation de Défense [AID], via le dispositif ASTRID [Accompagnement Spécifique des Travaux de Recherches et d’Innovation Défense].

« Après le combat sur terre, sur les mers, dans les airs, dans l’espace et le cyberespace, un sixième domaine d’intervention va devenir de plus en plus marqué. Avec les guerres cognitives, les guerres se font et se feront également dans les têtes. Il s’agit d’un espace opérationnel qu’il nous faut continuer à mieux explorer pour nous prémunir de ces menaces et pour savoir agir. L’Agence de l’innovation de Défense appelle donc les acteurs des tissus académiques, mais aussi institutionnels et industriels, à s’unir pour proposer des travaux permettant de préparer au mieux les confrontations de demain », est-il explique dans le texte accompagnant cet appel à projets.

L’AID a défini cinq axes de recherche : « nouveaux regards », « biais cognitifs à différentes échelles », « argumentation et contre-argumentation », « le numérique : un monde libération fortement dynamique » et « Lutte informatique d’influence ».

S’gissant de ce dernier axe, l’agence rappelle qu’il « désigne les opérations militaires conduites dans la couche informationnelle du cyberespace pour détecter, caractériser et contrer les attaques, renseigner ou faire de la déception, de façon autonome ou en combinaison avec d’autres opérations ». Aussi, l’accent sera mis sur la détection des « infox » [dont les informations modifiées et falsifiées], des « deepfake », des données « contradictoires, de controverses, de propos haineux » et des « bots sociaux » ainsi que sur l’analyse des réseaux d’influence [ce qui passe par leur l’identification de leurs relations et de leurs membres ainsi que du rôle de ces derniers] et la classification de « profils psychologiques » et de « personnalités ».

En outre, l’AID évoque également la préparation des « opérations de contre-influence au sein des médias sociaux » et des études visant à « automatiser ou assister la conduite » des opérateurs. « Les objectifs opérationnels visés sont de pouvoir dénoncer, contenir, affaiblir ou discréditer les attaques informationnelles, affaiblir la légitimité de nos adversaires, appuyer les opérations menées dans le champ physique par des manœuvres de déception », explique-t-elle.

Dans son appel à projets, l’AID insiste sur un point crucial. « Le concept de guerre cognitive pose des défis moraux, éthiques et juridiques, car il convient de se donner le droit et les moyens d’agir de manière responsable, sans angélisme dans un monde où pour nos adversaires ‘tous les coups sont permis' », affirme-t-elle. Sans doute que le comité d’éthique du ministère des Armées aura à se saisir de cette question.

Le ministère des Armées a lancé un appel à projets sur le thème de la « guerre cognitive »

par Laurent Lagneau · 15 mai 2022

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En novembre dernier, à l’occasion de l’édition 2021 du Forum innovation défense [FID], la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé le lancement prochain du projet « MYRIADE » afin d’étudier et de caractériser les risques issus des multiples tentatives de manipulation des opinions publiques par un éventuel « compétiteur » [ou adversaire] en vue d’obtenir un gain tactique ou stratégique selon que ses visées sont à court ou à long terme.

En clair, il s’agit d’aborder ce que l’on appelle la « guerre cognitive », qui vise à faire de l’esprit humain un champ de bataille. L’objectif est d’agir sur la pensée des individus afin d’influencer leurs actes, un peu comme le fait la mercatique [ou le « marketing »] pour inciter un consommateur à choisir tel produit plutôt qu’un autre ou pour le convaincre d’acheter un article dont il ignorait jusqu’ici qu’il en avait besoin. La théorie du « paternalisme libéral » [ou « nudge »] use du même ressort pour convaincre un groupe de changer son comportement sans qu’il ait le sentiment d’y avoit été contraint.

Le concept de guerre cognitive n’est pas nouveau, la fiction s’en est d’ailleurs emparée depuis longtemps. Le film « The Manchurian Candidate », sorti en 1962, raconte ainsi comment un officier américain a subi un lavage de cerveau lors de sa captivité, durant la guerre de Corée, afin d’en faire un agent communiste. Ce scénario a par la suite inspiré les séries télévisées Homeland et Hatufim.

En outre, durant les années 1970, la CIA fut au centre d’un scandale après la révélation de son programme MK Ultra, qui consistait à développer des techniques de contrôle et de programmation de l’esprit, avec des expérimentations menées sur des individus n’ayant pas donné préalablement leur consentement. Un tel objet étant évidemment sensible d’un point de vue éthique, trois commissions d’enquête parlementaires avaient été créées à l’époque pour faire toute la lumière sur cette affaire.

Jusqu’alors, et sauf à considérer que ce l’on appelle le « soft power » [qui peut influencer indirectement un autre « acteur » par des moyens non coercitifs, comme par exemple la culture] en fasse partie, la « guerre cognitive » ne pouvait s’exercer que sur un nombre restreint d’individu. Or, avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux, les moyens pour manipuler les opinions se sont démultipliés.

Dans son intervention lors du FID 2021, Mme Parly avait évoqué les « possibilités d’une nouvelle forme de menace combinant des capacités dans la manipulation de l’information, de désinformation, de cybernétique, de psychologie, d’ingénierie sociale, de biotechnologies ». Et elle avait rappelé que la « Lutte d’informatique d’influence » [L2I], publiée quelques semaines plus tôt par le ministère des Armées, entrait dans le cadre de cette « guerre cognitive ».

L’une des difficultés est désormais de savoir exactement ce qui relève ou non de la lutte informationnelle [et donc de la guerre cognitive]. Par exemple, l’émergence d’un mouvement de contestation est-elle due à des décisions gouvernementales qu’une partie de la population n’accepte pas ou bien est-elle motivée par une puissance étrangère qui cherche à influencer l’opinion dans le sens de ses intérêts? D’où l’intérêt de MYRIADE et de l’appel à projets que vient de lancer l’Agence de l’innovation de Défense [AID], via le dispositif ASTRID [Accompagnement Spécifique des Travaux de Recherches et d’Innovation Défense].

« Après le combat sur terre, sur les mers, dans les airs, dans l’espace et le cyberespace, un sixième domaine d’intervention va devenir de plus en plus marqué. Avec les guerres cognitives, les guerres se font et se feront également dans les têtes. Il s’agit d’un espace opérationnel qu’il nous faut continuer à mieux explorer pour nous prémunir de ces menaces et pour savoir agir. L’Agence de l’innovation de Défense appelle donc les acteurs des tissus académiques, mais aussi institutionnels et industriels, à s’unir pour proposer des travaux permettant de préparer au mieux les confrontations de demain », est-il explique dans le texte accompagnant cet appel à projets.

L’AID a défini cinq axes de recherche : « nouveaux regards », « biais cognitifs à différentes échelles », « argumentation et contre-argumentation », « le numérique : un monde libération fortement dynamique » et « Lutte informatique d’influence ».

S’gissant de ce dernier axe, l’agence rappelle qu’il « désigne les opérations militaires conduites dans la couche informationnelle du cyberespace pour détecter, caractériser et contrer les attaques, renseigner ou faire de la déception, de façon autonome ou en combinaison avec d’autres opérations ». Aussi, l’accent sera mis sur la détection des « infox » [dont les informations modifiées et falsifiées], des « deepfake », des données « contradictoires, de controverses, de propos haineux » et des « bots sociaux » ainsi que sur l’analyse des réseaux d’influence [ce qui passe par leur l’identification de leurs relations et de leurs membres ainsi que du rôle de ces derniers] et la classification de « profils psychologiques » et de « personnalités ».

En outre, l’AID évoque également la préparation des « opérations de contre-influence au sein des médias sociaux » et des études visant à « automatiser ou assister la conduite » des opérateurs. « Les objectifs opérationnels visés sont de pouvoir dénoncer, contenir, affaiblir ou discréditer les attaques informationnelles, affaiblir la légitimité de nos adversaires, appuyer les opérations menées dans le champ physique par des manœuvres de déception », explique-t-elle.

Dans son appel à projets, l’AID insiste sur un point crucial. « Le concept de guerre cognitive pose des défis moraux, éthiques et juridiques, car il convient de se donner le droit et les moyens d’agir de manière responsable, sans angélisme dans un monde où pour nos adversaires ‘tous les coups sont permis' », affirme-t-elle. Sans doute que le comité d’éthique du ministère des Armées aura à se saisir de cette question.

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En novembre dernier, à l’occasion de l’édition 2021 du Forum innovation défense [FID], la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé le lancement prochain du projet « MYRIADE » afin d’étudier et de caractériser les risques issus des multiples tentatives de manipulation des opinions publiques par un éventuel « compétiteur » [ou adversaire] en vue d’obtenir un gain tactique ou stratégique selon que ses visées sont à court ou à long terme.

En clair, il s’agit d’aborder ce que l’on appelle la « guerre cognitive », qui vise à faire de l’esprit humain un champ de bataille. L’objectif est d’agir sur la pensée des individus afin d’influencer leurs actes, un peu comme le fait la mercatique [ou le « marketing »] pour inciter un consommateur à choisir tel produit plutôt qu’un autre ou pour le convaincre d’acheter un article dont il ignorait jusqu’ici qu’il en avait besoin. La théorie du « paternalisme libéral » [ou « nudge »] use du même ressort pour convaincre un groupe de changer son comportement sans qu’il ait le sentiment d’y avoit été contraint.

Le concept de guerre cognitive n’est pas nouveau, la fiction s’en est d’ailleurs emparée depuis longtemps. Le film « The Manchurian Candidate », sorti en 1962, raconte ainsi comment un officier américain a subi un lavage de cerveau lors de sa captivité, durant la guerre de Corée, afin d’en faire un agent communiste. Ce scénario a par la suite inspiré les séries télévisées Homeland et Hatufim.

En outre, durant les années 1970, la CIA fut au centre d’un scandale après la révélation de son programme MK Ultra, qui consistait à développer des techniques de contrôle et de programmation de l’esprit, avec des expérimentations menées sur des individus n’ayant pas donné préalablement leur consentement. Un tel objet étant évidemment sensible d’un point de vue éthique, trois commissions d’enquête parlementaires avaient été créées à l’époque pour faire toute la lumière sur cette affaire.

Jusqu’alors, et sauf à considérer que ce l’on appelle le « soft power » [qui peut influencer indirectement un autre « acteur » par des moyens non coercitifs, comme par exemple la culture] en fasse partie, la « guerre cognitive » ne pouvait s’exercer que sur un nombre restreint d’individu. Or, avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux, les moyens pour manipuler les opinions se sont démultipliés.

Dans son intervention lors du FID 2021, Mme Parly avait évoqué les « possibilités d’une nouvelle forme de menace combinant des capacités dans la manipulation de l’information, de désinformation, de cybernétique, de psychologie, d’ingénierie sociale, de biotechnologies ». Et elle avait rappelé que la « Lutte d’informatique d’influence » [L2I], publiée quelques semaines plus tôt par le ministère des Armées, entrait dans le cadre de cette « guerre cognitive ».

L’une des difficultés est désormais de savoir exactement ce qui relève ou non de la lutte informationnelle [et donc de la guerre cognitive]. Par exemple, l’émergence d’un mouvement de contestation est-elle due à des décisions gouvernementales qu’une partie de la population n’accepte pas ou bien est-elle motivée par une puissance étrangère qui cherche à influencer l’opinion dans le sens de ses intérêts? D’où l’intérêt de MYRIADE et de l’appel à projets que vient de lancer l’Agence de l’innovation de Défense [AID], via le dispositif ASTRID [Accompagnement Spécifique des Travaux de Recherches et d’Innovation Défense].

« Après le combat sur terre, sur les mers, dans les airs, dans l’espace et le cyberespace, un sixième domaine d’intervention va devenir de plus en plus marqué. Avec les guerres cognitives, les guerres se font et se feront également dans les têtes. Il s’agit d’un espace opérationnel qu’il nous faut continuer à mieux explorer pour nous prémunir de ces menaces et pour savoir agir. L’Agence de l’innovation de Défense appelle donc les acteurs des tissus académiques, mais aussi institutionnels et industriels, à s’unir pour proposer des travaux permettant de préparer au mieux les confrontations de demain », est-il explique dans le texte accompagnant cet appel à projets.

L’AID a défini cinq axes de recherche : « nouveaux regards », « biais cognitifs à différentes échelles », « argumentation et contre-argumentation », « le numérique : un monde libération fortement dynamique » et « Lutte informatique d’influence ».

S’gissant de ce dernier axe, l’agence rappelle qu’il « désigne les opérations militaires conduites dans la couche informationnelle du cyberespace pour détecter, caractériser et contrer les attaques, renseigner ou faire de la déception, de façon autonome ou en combinaison avec d’autres opérations ». Aussi, l’accent sera mis sur la détection des « infox » [dont les informations modifiées et falsifiées], des « deepfake », des données « contradictoires, de controverses, de propos haineux » et des « bots sociaux » ainsi que sur l’analyse des réseaux d’influence [ce qui passe par leur l’identification de leurs relations et de leurs membres ainsi que du rôle de ces derniers] et la classification de « profils psychologiques » et de « personnalités ».

En outre, l’AID évoque également la préparation des « opérations de contre-influence au sein des médias sociaux » et des études visant à « automatiser ou assister la conduite » des opérateurs. « Les objectifs opérationnels visés sont de pouvoir dénoncer, contenir, affaiblir ou discréditer les attaques informationnelles, affaiblir la légitimité de nos adversaires, appuyer les opérations menées dans le champ physique par des manœuvres de déception », explique-t-elle.

Dans son appel à projets, l’AID insiste sur un point crucial. « Le concept de guerre cognitive pose des défis moraux, éthiques et juridiques, car il convient de se donner le droit et les moyens d’agir de manière responsable, sans angélisme dans un monde où pour nos adversaires ‘tous les coups sont permis' », affirme-t-elle. Sans doute que le comité d’éthique du ministère des Armées aura à se saisir de cette question.

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En novembre dernier, à l’occasion de l’édition 2021 du Forum innovation défense [FID], la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé le lancement prochain du projet « MYRIADE » afin d’étudier et de caractériser les risques issus des multiples tentatives de manipulation des opinions publiques par un éventuel « compétiteur » [ou adversaire] en vue d’obtenir un gain tactique ou stratégique selon que ses visées sont à court ou à long terme.

En clair, il s’agit d’aborder ce que l’on appelle la « guerre cognitive », qui vise à faire de l’esprit humain un champ de bataille. L’objectif est d’agir sur la pensée des individus afin d’influencer leurs actes, un peu comme le fait la mercatique [ou le « marketing »] pour inciter un consommateur à choisir tel produit plutôt qu’un autre ou pour le convaincre d’acheter un article dont il ignorait jusqu’ici qu’il en avait besoin. La théorie du « paternalisme libéral » [ou « nudge »] use du même ressort pour convaincre un groupe de changer son comportement sans qu’il ait le sentiment d’y avoit été contraint.

Le concept de guerre cognitive n’est pas nouveau, la fiction s’en est d’ailleurs emparée depuis longtemps. Le film « The Manchurian Candidate », sorti en 1962, raconte ainsi comment un officier américain a subi un lavage de cerveau lors de sa captivité, durant la guerre de Corée, afin d’en faire un agent communiste. Ce scénario a par la suite inspiré les séries télévisées Homeland et Hatufim.

En outre, durant les années 1970, la CIA fut au centre d’un scandale après la révélation de son programme MK Ultra, qui consistait à développer des techniques de contrôle et de programmation de l’esprit, avec des expérimentations menées sur des individus n’ayant pas donné préalablement leur consentement. Un tel objet étant évidemment sensible d’un point de vue éthique, trois commissions d’enquête parlementaires avaient été créées à l’époque pour faire toute la lumière sur cette affaire.

programme MK Ultra

Jusqu’alors, et sauf à considérer que ce l’on appelle le « soft power » [qui peut influencer indirectement un autre « acteur » par des moyens non coercitifs, comme par exemple la culture] en fasse partie, la « guerre cognitive » ne pouvait s’exercer que sur un nombre restreint d’individu. Or, avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux, les moyens pour manipuler les opinions se sont démultipliés.

se sont démultipliés

Dans son intervention lors du FID 2021, Mme Parly avait évoqué les « possibilités d’une nouvelle forme de menace combinant des capacités dans la manipulation de l’information, de désinformation, de cybernétique, de psychologie, d’ingénierie sociale, de biotechnologies ». Et elle avait rappelé que la « Lutte d’informatique d’influence » [L2I], publiée quelques semaines plus tôt par le ministère des Armées, entrait dans le cadre de cette « guerre cognitive ».

L’une des difficultés est désormais de savoir exactement ce qui relève ou non de la lutte informationnelle [et donc de la guerre cognitive]. Par exemple, l’émergence d’un mouvement de contestation est-elle due à des décisions gouvernementales qu’une partie de la population n’accepte pas ou bien est-elle motivée par une puissance étrangère qui cherche à influencer l’opinion dans le sens de ses intérêts? D’où l’intérêt de MYRIADE et de l’appel à projets que vient de lancer l’Agence de l’innovation de Défense [AID], via le dispositif ASTRID [Accompagnement Spécifique des Travaux de Recherches et d’Innovation Défense].

l’appel à projets

« Après le combat sur terre, sur les mers, dans les airs, dans l’espace et le cyberespace, un sixième domaine d’intervention va devenir de plus en plus marqué. Avec les guerres cognitives, les guerres se font et se feront également dans les têtes. Il s’agit d’un espace opérationnel qu’il nous faut continuer à mieux explorer pour nous prémunir de ces menaces et pour savoir agir. L’Agence de l’innovation de Défense appelle donc les acteurs des tissus académiques, mais aussi institutionnels et industriels, à s’unir pour proposer des travaux permettant de préparer au mieux les confrontations de demain », est-il explique dans le texte accompagnant cet appel à projets.

L’AID a défini cinq axes de recherche : « nouveaux regards », « biais cognitifs à différentes échelles », « argumentation et contre-argumentation », « le numérique : un monde libération fortement dynamique » et « Lutte informatique d’influence ».

S’gissant de ce dernier axe, l’agence rappelle qu’il « désigne les opérations militaires conduites dans la couche informationnelle du cyberespace pour détecter, caractériser et contrer les attaques, renseigner ou faire de la déception, de façon autonome ou en combinaison avec d’autres opérations ». Aussi, l’accent sera mis sur la détection des « infox » [dont les informations modifiées et falsifiées], des « deepfake », des données « contradictoires, de controverses, de propos haineux » et des « bots sociaux » ainsi que sur l’analyse des réseaux d’influence [ce qui passe par leur l’identification de leurs relations et de leurs membres ainsi que du rôle de ces derniers] et la classification de « profils psychologiques » et de « personnalités ».

En outre, l’AID évoque également la préparation des « opérations de contre-influence au sein des médias sociaux » et des études visant à « automatiser ou assister la conduite » des opérateurs. « Les objectifs opérationnels visés sont de pouvoir dénoncer, contenir, affaiblir ou discréditer les attaques informationnelles, affaiblir la légitimité de nos adversaires, appuyer les opérations menées dans le champ physique par des manœuvres de déception », explique-t-elle.

Dans son appel à projets, l’AID insiste sur un point crucial. « Le concept de guerre cognitive pose des défis moraux, éthiques et juridiques, car il convient de se donner le droit et les moyens d’agir de manière responsable, sans angélisme dans un monde où pour nos adversaires ‘tous les coups sont permis' », affirme-t-elle. Sans doute que le comité d’éthique du ministère des Armées aura à se saisir de cette question.

Opex 360

L’armée de Terre teste un nouveau calculateur balistique destiné aux tireurs d’élite

par Laurent Lagneau · 15 mai 2022

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En février 2021, la société belge FN Herstal – qui fournit les fusils de précision SCAR-H PR à l’armée de Terre – a dévoilé le calculateur balistique FN Elity, qui, destiné aux tireurs d’élite, est censé être une « solution aux problèmes de distance ».

Dans le détail, le FN Elity est un système tout-en-un diposant d’un télémètre laser pouvant mesurer une cible à taille humaine jusqu’à 1750 mètres de distance, des pointeurs laser visible et infrarouge, un illuminateur infrarouge à intensité lumineuse variable et avec divergence du faisceau ajustable différents types de capteurs pour mesurer la température, la pression, l’humidité afin de permettre au tireur de corriger son tir en fonction de l’environnement et un écran OLED. Le tout pour une masse de 400 grammes.

En outre, il fonctionne avec un logiciel de calcul balistique fourni par ApexO, lequel signale au tireur les corrections de tirs en temps réel, sans se limiter « aux coeffcients de traînée classique G1, G7 pour calculer la trajectoire du projectile », explique FN Herstal. Enfi, il est aussi doté d’une application Android permettant de configurer chaque paramètre du calculateur.

« Grâce à son logiciel de calcul balistique et à ses multiples caractéristiques, le FN Elity se présente comme un atout de choix pour une probabilité d’atteinte maximale à longue distance dès le premier coup tiré. Outre ses capacités d’aide à la visée, il offre des fonctionnalités de désignation à la pointe de la technologie, tout en étant l’un des systèmes les plus compacts disponibles sur le marché », fait valoir l’armurier belge.

Cet équipement va-t-il être adopté par les sections de tireurs d’élite des régiments d’infanterie français? En tout cas, il vient de faire l’objet d’une évalution conduite sous l’égide du Battle Lab Terre et de la Section technique de l’armée de Terre [STAT] au Centre d’entraînement et d’instruction au tir opérationnel [CEITO], avec le concours du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa].

« Pendant un semaine, les marsouins de la STE [Section tireurs d’élite, ndlr] se sont entraînés au tir avec cet appareil », a en effet indiqué le régiment, via les réseaux sociaux. Et le verdict est positif. « Sur le terrain, le FN Elity apporte une plus grande facilité d’acquisition de l’objectif ainsi qu’une plus grande rapidité de correction des tirs », a-t-il assuré.

À noter que, dans le même registre, Safran Electronics & Defense propose une jumelle infrarouge multifonctions JIM Compact « TELD », dévoilée lors de l’édition 2019 du SOFINS, le salon des forces spéciales organisé au camp de Souge. L’industriel avait expliqué, à l’époque, que cet accessoire effectuait des corrections automatiquement, permettant ainsi de réduire la charge cognitive du tireur et d’engager plus rapidement une cible en mouvement.

« Cet équipement optronique portable binoculaire multifonction combine une voie infrarouge refroidie à haute résolution, une voie TV, une capacité ‘see spot’ intégrée, un pointeur laser, un télémètre laser, une voie bas niveau de lumière [BNL], un compas magnétique digital ainsi qu’un récepteur GPS intégré », avait aussi détaillé Safran.

Photo : 3e RIMa

L’armée de Terre teste un nouveau calculateur balistique destiné aux tireurs d’élite

par Laurent Lagneau · 15 mai 2022

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En février 2021, la société belge FN Herstal – qui fournit les fusils de précision SCAR-H PR à l’armée de Terre – a dévoilé le calculateur balistique FN Elity, qui, destiné aux tireurs d’élite, est censé être une « solution aux problèmes de distance ».

Dans le détail, le FN Elity est un système tout-en-un diposant d’un télémètre laser pouvant mesurer une cible à taille humaine jusqu’à 1750 mètres de distance, des pointeurs laser visible et infrarouge, un illuminateur infrarouge à intensité lumineuse variable et avec divergence du faisceau ajustable différents types de capteurs pour mesurer la température, la pression, l’humidité afin de permettre au tireur de corriger son tir en fonction de l’environnement et un écran OLED. Le tout pour une masse de 400 grammes.

En outre, il fonctionne avec un logiciel de calcul balistique fourni par ApexO, lequel signale au tireur les corrections de tirs en temps réel, sans se limiter « aux coeffcients de traînée classique G1, G7 pour calculer la trajectoire du projectile », explique FN Herstal. Enfi, il est aussi doté d’une application Android permettant de configurer chaque paramètre du calculateur.

« Grâce à son logiciel de calcul balistique et à ses multiples caractéristiques, le FN Elity se présente comme un atout de choix pour une probabilité d’atteinte maximale à longue distance dès le premier coup tiré. Outre ses capacités d’aide à la visée, il offre des fonctionnalités de désignation à la pointe de la technologie, tout en étant l’un des systèmes les plus compacts disponibles sur le marché », fait valoir l’armurier belge.

Cet équipement va-t-il être adopté par les sections de tireurs d’élite des régiments d’infanterie français? En tout cas, il vient de faire l’objet d’une évalution conduite sous l’égide du Battle Lab Terre et de la Section technique de l’armée de Terre [STAT] au Centre d’entraînement et d’instruction au tir opérationnel [CEITO], avec le concours du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa].

« Pendant un semaine, les marsouins de la STE [Section tireurs d’élite, ndlr] se sont entraînés au tir avec cet appareil », a en effet indiqué le régiment, via les réseaux sociaux. Et le verdict est positif. « Sur le terrain, le FN Elity apporte une plus grande facilité d’acquisition de l’objectif ainsi qu’une plus grande rapidité de correction des tirs », a-t-il assuré.

À noter que, dans le même registre, Safran Electronics & Defense propose une jumelle infrarouge multifonctions JIM Compact « TELD », dévoilée lors de l’édition 2019 du SOFINS, le salon des forces spéciales organisé au camp de Souge. L’industriel avait expliqué, à l’époque, que cet accessoire effectuait des corrections automatiquement, permettant ainsi de réduire la charge cognitive du tireur et d’engager plus rapidement une cible en mouvement.

« Cet équipement optronique portable binoculaire multifonction combine une voie infrarouge refroidie à haute résolution, une voie TV, une capacité ‘see spot’ intégrée, un pointeur laser, un télémètre laser, une voie bas niveau de lumière [BNL], un compas magnétique digital ainsi qu’un récepteur GPS intégré », avait aussi détaillé Safran.

Photo : 3e RIMa

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En février 2021, la société belge FN Herstal – qui fournit les fusils de précision SCAR-H PR à l’armée de Terre – a dévoilé le calculateur balistique FN Elity, qui, destiné aux tireurs d’élite, est censé être une « solution aux problèmes de distance ».

Dans le détail, le FN Elity est un système tout-en-un diposant d’un télémètre laser pouvant mesurer une cible à taille humaine jusqu’à 1750 mètres de distance, des pointeurs laser visible et infrarouge, un illuminateur infrarouge à intensité lumineuse variable et avec divergence du faisceau ajustable différents types de capteurs pour mesurer la température, la pression, l’humidité afin de permettre au tireur de corriger son tir en fonction de l’environnement et un écran OLED. Le tout pour une masse de 400 grammes.

En outre, il fonctionne avec un logiciel de calcul balistique fourni par ApexO, lequel signale au tireur les corrections de tirs en temps réel, sans se limiter « aux coeffcients de traînée classique G1, G7 pour calculer la trajectoire du projectile », explique FN Herstal. Enfi, il est aussi doté d’une application Android permettant de configurer chaque paramètre du calculateur.

« Grâce à son logiciel de calcul balistique et à ses multiples caractéristiques, le FN Elity se présente comme un atout de choix pour une probabilité d’atteinte maximale à longue distance dès le premier coup tiré. Outre ses capacités d’aide à la visée, il offre des fonctionnalités de désignation à la pointe de la technologie, tout en étant l’un des systèmes les plus compacts disponibles sur le marché », fait valoir l’armurier belge.

Cet équipement va-t-il être adopté par les sections de tireurs d’élite des régiments d’infanterie français? En tout cas, il vient de faire l’objet d’une évalution conduite sous l’égide du Battle Lab Terre et de la Section technique de l’armée de Terre [STAT] au Centre d’entraînement et d’instruction au tir opérationnel [CEITO], avec le concours du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa].

« Pendant un semaine, les marsouins de la STE [Section tireurs d’élite, ndlr] se sont entraînés au tir avec cet appareil », a en effet indiqué le régiment, via les réseaux sociaux. Et le verdict est positif. « Sur le terrain, le FN Elity apporte une plus grande facilité d’acquisition de l’objectif ainsi qu’une plus grande rapidité de correction des tirs », a-t-il assuré.

À noter que, dans le même registre, Safran Electronics & Defense propose une jumelle infrarouge multifonctions JIM Compact « TELD », dévoilée lors de l’édition 2019 du SOFINS, le salon des forces spéciales organisé au camp de Souge. L’industriel avait expliqué, à l’époque, que cet accessoire effectuait des corrections automatiquement, permettant ainsi de réduire la charge cognitive du tireur et d’engager plus rapidement une cible en mouvement.

« Cet équipement optronique portable binoculaire multifonction combine une voie infrarouge refroidie à haute résolution, une voie TV, une capacité ‘see spot’ intégrée, un pointeur laser, un télémètre laser, une voie bas niveau de lumière [BNL], un compas magnétique digital ainsi qu’un récepteur GPS intégré », avait aussi détaillé Safran.

Photo : 3e RIMa

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En février 2021, la société belge FN Herstal – qui fournit les fusils de précision SCAR-H PR à l’armée de Terre – a dévoilé le calculateur balistique FN Elity, qui, destiné aux tireurs d’élite, est censé être une « solution aux problèmes de distance ».

FN Elity

Dans le détail, le FN Elity est un système tout-en-un diposant d’un télémètre laser pouvant mesurer une cible à taille humaine jusqu’à 1750 mètres de distance, des pointeurs laser visible et infrarouge, un illuminateur infrarouge à intensité lumineuse variable et avec divergence du faisceau ajustable différents types de capteurs pour mesurer la température, la pression, l’humidité afin de permettre au tireur de corriger son tir en fonction de l’environnement et un écran OLED. Le tout pour une masse de 400 grammes.

En outre, il fonctionne avec un logiciel de calcul balistique fourni par ApexO, lequel signale au tireur les corrections de tirs en temps réel, sans se limiter « aux coeffcients de traînée classique G1, G7 pour calculer la trajectoire du projectile », explique FN Herstal. Enfi, il est aussi doté d’une application Android permettant de configurer chaque paramètre du calculateur.

« Grâce à son logiciel de calcul balistique et à ses multiples caractéristiques, le FN Elity se présente comme un atout de choix pour une probabilité d’atteinte maximale à longue distance dès le premier coup tiré. Outre ses capacités d’aide à la visée, il offre des fonctionnalités de désignation à la pointe de la technologie, tout en étant l’un des systèmes les plus compacts disponibles sur le marché », fait valoir l’armurier belge.

Cet équipement va-t-il être adopté par les sections de tireurs d’élite des régiments d’infanterie français? En tout cas, il vient de faire l’objet d’une évalution conduite sous l’égide du Battle Lab Terre et de la Section technique de l’armée de Terre [STAT] au Centre d’entraînement et d’instruction au tir opérationnel [CEITO], avec le concours du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa].

« Pendant un semaine, les marsouins de la STE [Section tireurs d’élite, ndlr] se sont entraînés au tir avec cet appareil », a en effet indiqué le régiment, via les réseaux sociaux. Et le verdict est positif. « Sur le terrain, le FN Elity apporte une plus grande facilité d’acquisition de l’objectif ainsi qu’une plus grande rapidité de correction des tirs », a-t-il assuré.

À noter que, dans le même registre, Safran Electronics & Defense propose une jumelle infrarouge multifonctions JIM Compact « TELD », dévoilée lors de l’édition 2019 du SOFINS, le salon des forces spéciales organisé au camp de Souge. L’industriel avait expliqué, à l’époque, que cet accessoire effectuait des corrections automatiquement, permettant ainsi de réduire la charge cognitive du tireur et d’engager plus rapidement une cible en mouvement.

« Cet équipement optronique portable binoculaire multifonction combine une voie infrarouge refroidie à haute résolution, une voie TV, une capacité ‘see spot’ intégrée, un pointeur laser, un télémètre laser, une voie bas niveau de lumière [BNL], un compas magnétique digital ainsi qu’un récepteur GPS intégré », avait aussi détaillé Safran.

Photo : 3e RIMa

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Pour son chef d’état-major, la British Army est désormais « trop petite » pour défendre les intérêts britanniques

par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

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Quand, au début des années 2010, il fut décidé de réduire l’effectif de la British Army a seulement 82’000 soldats, les observateurs firent remarquait qu’elle allait ainsi retrouver le format qui était le sien au moment de la guerre des Boers… Et les esprits taquins soulignèrent que le stade de Twickenham [ou celui de Wembley pour les adeptes du ballon rond] allait être suffisant pour abriter l’armée britannique… Et le sera davantage après la publication par Londres de la dernière revue stratégique de défense et de sécurité, en mars 2021.

Considérant que la British Army devait être avant tout en mesure d’agir en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit ouvert, et donc être « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures », le gouvernement britannique décidé de réduire une nouvelle fois son format, pour le porter à seulement 72’500 soldats. Le tout en misant sur les évolutions technologiques, notamment en matière de robotique.

En clair, la British Army devait alors à se préparer à contrer les menaces dites « hybrides », c’est à dire des actions difficilement attribuables et menées sous le seuil d’un conflit afin d’obtenir un avantage stratégique. Cela va des opérations d’influence à l’ingérence dans les processus électoraux en passant par le déploiement d’unités irrégulières [ou clandestines], des actes de sabotages, des assassinats ciblés, l’intimidation militaires, des cyberattaques ou encore des pressions économiques. La Russie y eut recours pour mettre la main sur la Crimée… Aussi, les responsables britanniques ont pensé que ce mode opératoire serait privilégié par Moscou à l’avenir.

Tel est, en tout cas, l’aveu fait par le général Sir Mark Carleton-Smith, le chef d’état-major de la British Army, dans un entretien donné à « Soldier Magazine« , une publication officielle du ministère britannique de la Défense. D’ailleurs, s’agissant de l’Ukraine, il s’attendait à ce que la Russie usât d’un tel procédé pour parvenir à ses fins… Or, a-t-il dit, « la suprise a été que [Vladimir] Poutine a agi ‘à l’ancienne’, à une échelle très importante. Il est difficile d’aligner cette stratégie avec son objectif politique de changer le régime en Ukraine. Il a donc clairement fait un mauvais calcul et il ne s’est certainement pas attendu à la résilience des forces ukraniennes ».

Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine « a mis en évidence le fait que la masse et la taille sont importantes », a continué le général Carleton-Smith. Aussi, a-t-il confessé qu’il ne se sentait « pas à l’aise avec une armée de seulement 73’000 hommes ». Un format qui est maintenant trop réduit, selon lui.

Mais, visiblement, le chef de la British Army, qui prendra sa retraite en juin prochain, n’est pas parvenu à faire valoir son point de vue au moment de l’élaboration de cette revue stratégique de défense… « J’ai plaidé pour que nous restions à un format de 82’000 soldats », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Devoir se limiter à 73’000 hommes a été surprenant. C’est un chiffre un peu arbitraire ».

En attendant, le Royaume-Uni aura une force terrestre dont le format était équivalent à celui de l’armée de Charles II, en 1661… alors qu’il s’est fortement impliqué dans le renforcement du flanc oriental de l’Otan [8000 militaires britanniques y sont actuellement engagés, ndlr] tout en nouant des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande.

Pour son chef d’état-major, la British Army est désormais « trop petite » pour défendre les intérêts britanniques

par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

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Quand, au début des années 2010, il fut décidé de réduire l’effectif de la British Army a seulement 82’000 soldats, les observateurs firent remarquait qu’elle allait ainsi retrouver le format qui était le sien au moment de la guerre des Boers… Et les esprits taquins soulignèrent que le stade de Twickenham [ou celui de Wembley pour les adeptes du ballon rond] allait être suffisant pour abriter l’armée britannique… Et le sera davantage après la publication par Londres de la dernière revue stratégique de défense et de sécurité, en mars 2021.

Considérant que la British Army devait être avant tout en mesure d’agir en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit ouvert, et donc être « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures », le gouvernement britannique décidé de réduire une nouvelle fois son format, pour le porter à seulement 72’500 soldats. Le tout en misant sur les évolutions technologiques, notamment en matière de robotique.

En clair, la British Army devait alors à se préparer à contrer les menaces dites « hybrides », c’est à dire des actions difficilement attribuables et menées sous le seuil d’un conflit afin d’obtenir un avantage stratégique. Cela va des opérations d’influence à l’ingérence dans les processus électoraux en passant par le déploiement d’unités irrégulières [ou clandestines], des actes de sabotages, des assassinats ciblés, l’intimidation militaires, des cyberattaques ou encore des pressions économiques. La Russie y eut recours pour mettre la main sur la Crimée… Aussi, les responsables britanniques ont pensé que ce mode opératoire serait privilégié par Moscou à l’avenir.

Tel est, en tout cas, l’aveu fait par le général Sir Mark Carleton-Smith, le chef d’état-major de la British Army, dans un entretien donné à « Soldier Magazine« , une publication officielle du ministère britannique de la Défense. D’ailleurs, s’agissant de l’Ukraine, il s’attendait à ce que la Russie usât d’un tel procédé pour parvenir à ses fins… Or, a-t-il dit, « la suprise a été que [Vladimir] Poutine a agi ‘à l’ancienne’, à une échelle très importante. Il est difficile d’aligner cette stratégie avec son objectif politique de changer le régime en Ukraine. Il a donc clairement fait un mauvais calcul et il ne s’est certainement pas attendu à la résilience des forces ukraniennes ».

Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine « a mis en évidence le fait que la masse et la taille sont importantes », a continué le général Carleton-Smith. Aussi, a-t-il confessé qu’il ne se sentait « pas à l’aise avec une armée de seulement 73’000 hommes ». Un format qui est maintenant trop réduit, selon lui.

Mais, visiblement, le chef de la British Army, qui prendra sa retraite en juin prochain, n’est pas parvenu à faire valoir son point de vue au moment de l’élaboration de cette revue stratégique de défense… « J’ai plaidé pour que nous restions à un format de 82’000 soldats », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Devoir se limiter à 73’000 hommes a été surprenant. C’est un chiffre un peu arbitraire ».

En attendant, le Royaume-Uni aura une force terrestre dont le format était équivalent à celui de l’armée de Charles II, en 1661… alors qu’il s’est fortement impliqué dans le renforcement du flanc oriental de l’Otan [8000 militaires britanniques y sont actuellement engagés, ndlr] tout en nouant des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande.

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Quand, au début des années 2010, il fut décidé de réduire l’effectif de la British Army a seulement 82’000 soldats, les observateurs firent remarquait qu’elle allait ainsi retrouver le format qui était le sien au moment de la guerre des Boers… Et les esprits taquins soulignèrent que le stade de Twickenham [ou celui de Wembley pour les adeptes du ballon rond] allait être suffisant pour abriter l’armée britannique… Et le sera davantage après la publication par Londres de la dernière revue stratégique de défense et de sécurité, en mars 2021.

Considérant que la British Army devait être avant tout en mesure d’agir en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit ouvert, et donc être « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures », le gouvernement britannique décidé de réduire une nouvelle fois son format, pour le porter à seulement 72’500 soldats. Le tout en misant sur les évolutions technologiques, notamment en matière de robotique.

En clair, la British Army devait alors à se préparer à contrer les menaces dites « hybrides », c’est à dire des actions difficilement attribuables et menées sous le seuil d’un conflit afin d’obtenir un avantage stratégique. Cela va des opérations d’influence à l’ingérence dans les processus électoraux en passant par le déploiement d’unités irrégulières [ou clandestines], des actes de sabotages, des assassinats ciblés, l’intimidation militaires, des cyberattaques ou encore des pressions économiques. La Russie y eut recours pour mettre la main sur la Crimée… Aussi, les responsables britanniques ont pensé que ce mode opératoire serait privilégié par Moscou à l’avenir.

Tel est, en tout cas, l’aveu fait par le général Sir Mark Carleton-Smith, le chef d’état-major de la British Army, dans un entretien donné à « Soldier Magazine« , une publication officielle du ministère britannique de la Défense. D’ailleurs, s’agissant de l’Ukraine, il s’attendait à ce que la Russie usât d’un tel procédé pour parvenir à ses fins… Or, a-t-il dit, « la suprise a été que [Vladimir] Poutine a agi ‘à l’ancienne’, à une échelle très importante. Il est difficile d’aligner cette stratégie avec son objectif politique de changer le régime en Ukraine. Il a donc clairement fait un mauvais calcul et il ne s’est certainement pas attendu à la résilience des forces ukraniennes ».

Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine « a mis en évidence le fait que la masse et la taille sont importantes », a continué le général Carleton-Smith. Aussi, a-t-il confessé qu’il ne se sentait « pas à l’aise avec une armée de seulement 73’000 hommes ». Un format qui est maintenant trop réduit, selon lui.

Mais, visiblement, le chef de la British Army, qui prendra sa retraite en juin prochain, n’est pas parvenu à faire valoir son point de vue au moment de l’élaboration de cette revue stratégique de défense… « J’ai plaidé pour que nous restions à un format de 82’000 soldats », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Devoir se limiter à 73’000 hommes a été surprenant. C’est un chiffre un peu arbitraire ».

En attendant, le Royaume-Uni aura une force terrestre dont le format était équivalent à celui de l’armée de Charles II, en 1661… alors qu’il s’est fortement impliqué dans le renforcement du flanc oriental de l’Otan [8000 militaires britanniques y sont actuellement engagés, ndlr] tout en nouant des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande.

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Quand, au début des années 2010, il fut décidé de réduire l’effectif de la British Army a seulement 82’000 soldats, les observateurs firent remarquait qu’elle allait ainsi retrouver le format qui était le sien au moment de la guerre des Boers… Et les esprits taquins soulignèrent que le stade de Twickenham [ou celui de Wembley pour les adeptes du ballon rond] allait être suffisant pour abriter l’armée britannique… Et le sera davantage après la publication par Londres de la dernière revue stratégique de défense et de sécurité, en mars 2021.

Considérant que la British Army devait être avant tout en mesure d’agir en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit ouvert, et donc être « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures », le gouvernement britannique décidé de réduire une nouvelle fois son format, pour le porter à seulement 72’500 soldats. Le tout en misant sur les évolutions technologiques, notamment en matière de robotique.

En clair, la British Army devait alors à se préparer à contrer les menaces dites « hybrides », c’est à dire des actions difficilement attribuables et menées sous le seuil d’un conflit afin d’obtenir un avantage stratégique. Cela va des opérations d’influence à l’ingérence dans les processus électoraux en passant par le déploiement d’unités irrégulières [ou clandestines], des actes de sabotages, des assassinats ciblés, l’intimidation militaires, des cyberattaques ou encore des pressions économiques. La Russie y eut recours pour mettre la main sur la Crimée… Aussi, les responsables britanniques ont pensé que ce mode opératoire serait privilégié par Moscou à l’avenir.

Tel est, en tout cas, l’aveu fait par le général Sir Mark Carleton-Smith, le chef d’état-major de la British Army, dans un entretien donné à « Soldier Magazine« , une publication officielle du ministère britannique de la Défense. D’ailleurs, s’agissant de l’Ukraine, il s’attendait à ce que la Russie usât d’un tel procédé pour parvenir à ses fins… Or, a-t-il dit, « la suprise a été que [Vladimir] Poutine a agi ‘à l’ancienne’, à une échelle très importante. Il est difficile d’aligner cette stratégie avec son objectif politique de changer le régime en Ukraine. Il a donc clairement fait un mauvais calcul et il ne s’est certainement pas attendu à la résilience des forces ukraniennes ».

Soldier Magazine

Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine « a mis en évidence le fait que la masse et la taille sont importantes », a continué le général Carleton-Smith. Aussi, a-t-il confessé qu’il ne se sentait « pas à l’aise avec une armée de seulement 73’000 hommes ». Un format qui est maintenant trop réduit, selon lui.

Mais, visiblement, le chef de la British Army, qui prendra sa retraite en juin prochain, n’est pas parvenu à faire valoir son point de vue au moment de l’élaboration de cette revue stratégique de défense… « J’ai plaidé pour que nous restions à un format de 82’000 soldats », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Devoir se limiter à 73’000 hommes a été surprenant. C’est un chiffre un peu arbitraire ».

En attendant, le Royaume-Uni aura une force terrestre dont le format était équivalent à celui de l’armée de Charles II, en 1661… alors qu’il s’est fortement impliqué dans le renforcement du flanc oriental de l’Otan [8000 militaires britanniques y sont actuellement engagés, ndlr] tout en nouant des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande.

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Cannes 2022: Algerian War of Independence depicted in 'Les Harkis'

Issued on: 19/05/2022 - 17:01

Olivia SALAZAR-WINSPEAR Aline BOTTIN

We take a look at some of the independent features in the sidebar sections of the 75th Cannes Film Festival. Olivia Salazar-Winspear tells us about Philippe Faucon’s "Les Harkis", which is screening in the Director's Fortnight selection. Set in 1959, it shines a light on the Algerian men who were enlisted to fight for the French Army in units known as Harkis and explores the repercussions they faced as a newly independent Algeria emerged from a deeply traumatic war of independence.

We also find out more about a sensitive debut from Franco-Portuguese director Cristèle Alves Meira, as her film "Alma Viva" premieres in International Critics' Week.

Plus we discuss the initiatives at the festival to encourage more gender equality in the film industry.

Cannes Film Festival © FRANCE24

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Cannes 2022: Legendary US director Rob Reiner on his first film 'This is Spinal Tap'

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‘Last Hollywood star of his kind’: Tom Cruise jets into Cannes for ‘Top Gun’ sequel

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Cannes 2022 summons the undead to prove cinema is alive and kicking

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'In the mind of a hero': Biographers of Ukraine's Zelensky explore his rise and appeal

Issued on: 19/05/2022 - 14:57Modified: 19/05/2022 - 15:12

Erin Ogunkeye

They say life imitates art. But in the case of Volodymyr Zelensky, art seemingly predicted life. He went from an acting role as Ukranian leader to a highly admired, real-life wartime president. How to explain such widespread appeal? What does he have that other leaders seem to lack? Régis Genté and Stéphane Siohan are the authors of one of the first French biographies of Volodymyr Zelensky. They joined us for Perspective. 

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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Was Ukraine's Zelensky honoured by Poland with a stamp?

ENCORE!

TV series show: Volodymyr Zelensky's political satire 'Servant of the People'

UKRAINE

Ukraine takes leap into the unknown with new president Zelensky

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La Marine nationale fourbit ses armes contre une possible – et nouvelle – remise en cause du porte-avions

par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

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Dans le rapport sur la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qu’elle a publié cette semaine, la Cour des comptes a estimé que, sauf à réaliser des « arbitrages difficiles avec d’autres dépenses publiques », les armées françaises pourraient avoir à « faire le choix de rééquilibrages majeurs entre capacités, comme ceux réalisés par le Royaume-Uni en 2021 » au regard de la dégradation des finances de l’État.

« La Cour ne recommande pas que la France, puissance continentale dont l’ambition d’autonomie stratégique pour elle et l’Europe, la distingue du Royaume-Uni, fasse des choix identiques, mais accentuer ses propres priorités stratégiques paraît inévitable », a commenté Pierre Moscovici, son président.

Alors qu’une première version de ce rapport circulait sous le manteau depuis plusieurs semaines [sa publication avait été différée en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la période de réserve durant l’élection présidentielle, ndlr], certains avaient déjà défendu la nécessité de faire des choix capacitaires drastiques, à l’image du député François Cornut-Gentille.

Ainsi, dans un entretien publié par l’Express, le 1er mai, celui-ci a relevé que les « investissements en matière de défense portent, depuis quarante ans, sur des équipements de très haute technologie » et que, « à chaque génération, on fait plus gros et plus sophistiqué » sans jamais s’interroger « sur l’apport opérationnel dans un environnement qui a pourtant considérablement évolué ». Et d’insister : « Chacun sait que la routine n’aide pas à préparer le futur. Elle nous expose à préparer la guerre d’hier ».

Aussi, le porte-avions de nouvelle génération [PA NG] est-il dans son collimateur. « On se targue ainsi d’avoir un groupe aéronaval qui opère par intermittence en Méditerranée. Le lancement du programme du successeur du Charles de Gaulle a été décidé sans aucun débat. Or, plutôt que geler immédiatement des milliards d’euros et des capacités maritimes sur plusieurs décennies, il eut été préférable de s’interroger sur le réel apport d’un groupe aéronaval dans les conflits de demain. Je crains que ce débat n’ait malheureusement jamais lieu. Pourtant, la récente destruction du navire amiral de la flotte russe en mer Noire devrait nous y inviter… « , a fait valoir M. Cornut-Gentille.

Cela étant, la Cour des comptes n’est pas allée jusqu’à suggérer de renoncer au PA NG. « Pour la Marine nationale, la flotte hauturière est largement dimensionnée par le maintien de la capacité de dissuasion nucléaire océanique [missions d’escorte notamment] et de déploiement des principales unités aéronavales [protection du porte-avions et des porte-hélicoptères amphibies par exemple], notamment par la lutte anti-sous-marine. Réduire le nombre de navires imposerait des arbitrages opérationnels difficiles, dans un contexte de possibles interventions de la marine nationale dans des zones très éloignées les unes des autres », a-t-elle estimé.

Quoi qu’il en soit, et si le ministère des Armées doit effectivement opérer un « rééquilibrage » entre ses capacités, on peut s’attendre à ce que le PA NG fasse l’objet d’un « procès » au regard des investissements nécessaires à son développement et à sa construction. Comme ce fut d’ailleurs le cas par le passé…

Par exemple, en 2013, alors que Pierre Moscovici était ministre de l’Économie et des Finances et que la LPM 2014-19 était en gestation, Bercy avait mis sur la table le « scénario Z », lequel consistait à réduire les dépenses militaires à 1,1% du PIB [soit à environ 20 milliards d’euros] d’ici 2025… Et donc à mettre sous cocon le « Charles de Gaulle », voire à le revendre à l’Inde ou au Brésil. Ce qui avait donné à une levée de boucliers parmi les parlementaires, de gauche comme de droite.

En outre, les opposants au porte-avions ne manqueront pas de souligner que l’émergence de nouvelles armes, comme les missiles hypersoniques ou encore les missiles balistiques anti-navires [comme le DF-21 chinois], risque de rendre un tel navire encore plus vulnérable que par le passé… À noter que ce débat n’est pas propre à la France… D’autres s’interrogent, notamment aux États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni, où des élus ont déploré que l’acquisition des HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales se soit faite aux dépens de la British Army.

Avant qu’un tel débat puisse prendre de l’ampleur en France, la Marine nationale a lâché ses premières bordées en diffusant, via Twitter et son site « Cols Bleus« , une tribune publiée dans les colonnes de la revue Conflits par le capitaine de frégate François-Olivier Corman, par ailleurs auteur d’un passionnant « Innovation et stratégie navale« , paru en 2021.

Premier point : les capacités des nouveaux missiles anti-navire, qu’ils soient hypersoniques ou balistiques, sont à relativiser. « Convenons que détruire un porte-avions n’est pas encore un jeu d’enfant », lance le capitaine de frégate Corman.

Et de s’en expliquer : « À partir d’une position connue, il peut se situer en trente minutes n’importe où dans une zone grande comme le département de l’Essonne [soit 1 804 km², ndlr], ce qui rend un cliché satellitaire rapidement caduc. Il faut ensuite l’identifier avec certitude parmi ses navires d’escorte, voire au milieu d’un trafic commercial dense depuis que la mondialisation a gommé toute ségrégation entre trafic commercial et zone de crise. Enfin, il faut franchir les couches de défense successives qui s’adaptent conformément au théorème immuable du glaive et du bouclier, selon lequel l’apparition d’une arme nouvelle est toujours suivie plus ou moins rapidement d’un contre-perfectionnement ».

[#VendrediLecture] Alors que les armes capables de théoriquement neutraliser un porte-avions se multiplient, sa plus-value est remise en cause. Dans @revueconflits, le CF François-Olivier CORMAN démontre que cet outil est indispensable pour les grandes puissances navales. pic.twitter.com/OowQs6TccL

— Marine nationale (@MarineNationale) May 13, 2022

Plus général, l’officier de marine fait valoir que la « vulnérabilité » n’est pas le critère le plus pertinent, en prenant le cas du cuirassé, dont il est dit qu’il est « mort parce qu’il était vulnérable ». Ce qui est faux car, selon lui, il a été remplacé par le porte-avions qui l’est beaucoup plus… « Le cuirassé est mort parce qu’il était devenu moins capable que le porte-avions d’infliger des dommages à l’ennemi », souligne-t-il. Or, poursuit-il, un « groupe aéronaval centré autour d’un porte-avions reste encore aujourd’hui un formidable ‘coup de poing’ pour emporter la décision dans les espaces aéro-maritimes et au-delà ».

En outre, il n’est pas toujours possible de disposer de bases aériennes à terre… Et ce ne sont en effet pas les exemples qui manquent…

Cela étant, le principal argument, sans doute imparable, avancé par le capitaine de frégate Corman est que les pays qui développent des missiles « tueurs de porte-avions » sont souvent les mêmes qui ne mégotent pas leurs efforts pour se doter de capacités aéronavales. Tel est le cas de la Chine, qui entend disposer d’au moins trois porte-avions. Qui plus est, l’Inde, la Corée du Sud et le Japon ont également affiché leurs ambitions dans ce domaine. « Drôle d’acharnement pour un concept périmé », ironise-t-il, tout en estimant, toutefois, qu’il est « bon que que la pertinence d’une arme soit régulièrement remise en question ». Et de conclure : « Mais un procès n’est pas toujours suivi d’une exécution et il reste possible que le porte-avions mérite davantage une messe de confirmation qu’une messe d’enterrement ».

La Marine nationale fourbit ses armes contre une possible – et nouvelle – remise en cause du porte-avions

par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

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Dans le rapport sur la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qu’elle a publié cette semaine, la Cour des comptes a estimé que, sauf à réaliser des « arbitrages difficiles avec d’autres dépenses publiques », les armées françaises pourraient avoir à « faire le choix de rééquilibrages majeurs entre capacités, comme ceux réalisés par le Royaume-Uni en 2021 » au regard de la dégradation des finances de l’État.

« La Cour ne recommande pas que la France, puissance continentale dont l’ambition d’autonomie stratégique pour elle et l’Europe, la distingue du Royaume-Uni, fasse des choix identiques, mais accentuer ses propres priorités stratégiques paraît inévitable », a commenté Pierre Moscovici, son président.

Alors qu’une première version de ce rapport circulait sous le manteau depuis plusieurs semaines [sa publication avait été différée en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la période de réserve durant l’élection présidentielle, ndlr], certains avaient déjà défendu la nécessité de faire des choix capacitaires drastiques, à l’image du député François Cornut-Gentille.

Ainsi, dans un entretien publié par l’Express, le 1er mai, celui-ci a relevé que les « investissements en matière de défense portent, depuis quarante ans, sur des équipements de très haute technologie » et que, « à chaque génération, on fait plus gros et plus sophistiqué » sans jamais s’interroger « sur l’apport opérationnel dans un environnement qui a pourtant considérablement évolué ». Et d’insister : « Chacun sait que la routine n’aide pas à préparer le futur. Elle nous expose à préparer la guerre d’hier ».

Aussi, le porte-avions de nouvelle génération [PA NG] est-il dans son collimateur. « On se targue ainsi d’avoir un groupe aéronaval qui opère par intermittence en Méditerranée. Le lancement du programme du successeur du Charles de Gaulle a été décidé sans aucun débat. Or, plutôt que geler immédiatement des milliards d’euros et des capacités maritimes sur plusieurs décennies, il eut été préférable de s’interroger sur le réel apport d’un groupe aéronaval dans les conflits de demain. Je crains que ce débat n’ait malheureusement jamais lieu. Pourtant, la récente destruction du navire amiral de la flotte russe en mer Noire devrait nous y inviter… « , a fait valoir M. Cornut-Gentille.

Cela étant, la Cour des comptes n’est pas allée jusqu’à suggérer de renoncer au PA NG. « Pour la Marine nationale, la flotte hauturière est largement dimensionnée par le maintien de la capacité de dissuasion nucléaire océanique [missions d’escorte notamment] et de déploiement des principales unités aéronavales [protection du porte-avions et des porte-hélicoptères amphibies par exemple], notamment par la lutte anti-sous-marine. Réduire le nombre de navires imposerait des arbitrages opérationnels difficiles, dans un contexte de possibles interventions de la marine nationale dans des zones très éloignées les unes des autres », a-t-elle estimé.

Quoi qu’il en soit, et si le ministère des Armées doit effectivement opérer un « rééquilibrage » entre ses capacités, on peut s’attendre à ce que le PA NG fasse l’objet d’un « procès » au regard des investissements nécessaires à son développement et à sa construction. Comme ce fut d’ailleurs le cas par le passé…

Par exemple, en 2013, alors que Pierre Moscovici était ministre de l’Économie et des Finances et que la LPM 2014-19 était en gestation, Bercy avait mis sur la table le « scénario Z », lequel consistait à réduire les dépenses militaires à 1,1% du PIB [soit à environ 20 milliards d’euros] d’ici 2025… Et donc à mettre sous cocon le « Charles de Gaulle », voire à le revendre à l’Inde ou au Brésil. Ce qui avait donné à une levée de boucliers parmi les parlementaires, de gauche comme de droite.

En outre, les opposants au porte-avions ne manqueront pas de souligner que l’émergence de nouvelles armes, comme les missiles hypersoniques ou encore les missiles balistiques anti-navires [comme le DF-21 chinois], risque de rendre un tel navire encore plus vulnérable que par le passé… À noter que ce débat n’est pas propre à la France… D’autres s’interrogent, notamment aux États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni, où des élus ont déploré que l’acquisition des HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales se soit faite aux dépens de la British Army.

Avant qu’un tel débat puisse prendre de l’ampleur en France, la Marine nationale a lâché ses premières bordées en diffusant, via Twitter et son site « Cols Bleus« , une tribune publiée dans les colonnes de la revue Conflits par le capitaine de frégate François-Olivier Corman, par ailleurs auteur d’un passionnant « Innovation et stratégie navale« , paru en 2021.

Premier point : les capacités des nouveaux missiles anti-navire, qu’ils soient hypersoniques ou balistiques, sont à relativiser. « Convenons que détruire un porte-avions n’est pas encore un jeu d’enfant », lance le capitaine de frégate Corman.

Et de s’en expliquer : « À partir d’une position connue, il peut se situer en trente minutes n’importe où dans une zone grande comme le département de l’Essonne [soit 1 804 km², ndlr], ce qui rend un cliché satellitaire rapidement caduc. Il faut ensuite l’identifier avec certitude parmi ses navires d’escorte, voire au milieu d’un trafic commercial dense depuis que la mondialisation a gommé toute ségrégation entre trafic commercial et zone de crise. Enfin, il faut franchir les couches de défense successives qui s’adaptent conformément au théorème immuable du glaive et du bouclier, selon lequel l’apparition d’une arme nouvelle est toujours suivie plus ou moins rapidement d’un contre-perfectionnement ».

[#VendrediLecture] Alors que les armes capables de théoriquement neutraliser un porte-avions se multiplient, sa plus-value est remise en cause. Dans @revueconflits, le CF François-Olivier CORMAN démontre que cet outil est indispensable pour les grandes puissances navales. pic.twitter.com/OowQs6TccL

— Marine nationale (@MarineNationale) May 13, 2022

Plus général, l’officier de marine fait valoir que la « vulnérabilité » n’est pas le critère le plus pertinent, en prenant le cas du cuirassé, dont il est dit qu’il est « mort parce qu’il était vulnérable ». Ce qui est faux car, selon lui, il a été remplacé par le porte-avions qui l’est beaucoup plus… « Le cuirassé est mort parce qu’il était devenu moins capable que le porte-avions d’infliger des dommages à l’ennemi », souligne-t-il. Or, poursuit-il, un « groupe aéronaval centré autour d’un porte-avions reste encore aujourd’hui un formidable ‘coup de poing’ pour emporter la décision dans les espaces aéro-maritimes et au-delà ».

En outre, il n’est pas toujours possible de disposer de bases aériennes à terre… Et ce ne sont en effet pas les exemples qui manquent…

Cela étant, le principal argument, sans doute imparable, avancé par le capitaine de frégate Corman est que les pays qui développent des missiles « tueurs de porte-avions » sont souvent les mêmes qui ne mégotent pas leurs efforts pour se doter de capacités aéronavales. Tel est le cas de la Chine, qui entend disposer d’au moins trois porte-avions. Qui plus est, l’Inde, la Corée du Sud et le Japon ont également affiché leurs ambitions dans ce domaine. « Drôle d’acharnement pour un concept périmé », ironise-t-il, tout en estimant, toutefois, qu’il est « bon que que la pertinence d’une arme soit régulièrement remise en question ». Et de conclure : « Mais un procès n’est pas toujours suivi d’une exécution et il reste possible que le porte-avions mérite davantage une messe de confirmation qu’une messe d’enterrement ».

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Dans le rapport sur la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qu’elle a publié cette semaine, la Cour des comptes a estimé que, sauf à réaliser des « arbitrages difficiles avec d’autres dépenses publiques », les armées françaises pourraient avoir à « faire le choix de rééquilibrages majeurs entre capacités, comme ceux réalisés par le Royaume-Uni en 2021 » au regard de la dégradation des finances de l’État.

« La Cour ne recommande pas que la France, puissance continentale dont l’ambition d’autonomie stratégique pour elle et l’Europe, la distingue du Royaume-Uni, fasse des choix identiques, mais accentuer ses propres priorités stratégiques paraît inévitable », a commenté Pierre Moscovici, son président.

Alors qu’une première version de ce rapport circulait sous le manteau depuis plusieurs semaines [sa publication avait été différée en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la période de réserve durant l’élection présidentielle, ndlr], certains avaient déjà défendu la nécessité de faire des choix capacitaires drastiques, à l’image du député François Cornut-Gentille.

Ainsi, dans un entretien publié par l’Express, le 1er mai, celui-ci a relevé que les « investissements en matière de défense portent, depuis quarante ans, sur des équipements de très haute technologie » et que, « à chaque génération, on fait plus gros et plus sophistiqué » sans jamais s’interroger « sur l’apport opérationnel dans un environnement qui a pourtant considérablement évolué ». Et d’insister : « Chacun sait que la routine n’aide pas à préparer le futur. Elle nous expose à préparer la guerre d’hier ».

Aussi, le porte-avions de nouvelle génération [PA NG] est-il dans son collimateur. « On se targue ainsi d’avoir un groupe aéronaval qui opère par intermittence en Méditerranée. Le lancement du programme du successeur du Charles de Gaulle a été décidé sans aucun débat. Or, plutôt que geler immédiatement des milliards d’euros et des capacités maritimes sur plusieurs décennies, il eut été préférable de s’interroger sur le réel apport d’un groupe aéronaval dans les conflits de demain. Je crains que ce débat n’ait malheureusement jamais lieu. Pourtant, la récente destruction du navire amiral de la flotte russe en mer Noire devrait nous y inviter… « , a fait valoir M. Cornut-Gentille.

Cela étant, la Cour des comptes n’est pas allée jusqu’à suggérer de renoncer au PA NG. « Pour la Marine nationale, la flotte hauturière est largement dimensionnée par le maintien de la capacité de dissuasion nucléaire océanique [missions d’escorte notamment] et de déploiement des principales unités aéronavales [protection du porte-avions et des porte-hélicoptères amphibies par exemple], notamment par la lutte anti-sous-marine. Réduire le nombre de navires imposerait des arbitrages opérationnels difficiles, dans un contexte de possibles interventions de la marine nationale dans des zones très éloignées les unes des autres », a-t-elle estimé.

Quoi qu’il en soit, et si le ministère des Armées doit effectivement opérer un « rééquilibrage » entre ses capacités, on peut s’attendre à ce que le PA NG fasse l’objet d’un « procès » au regard des investissements nécessaires à son développement et à sa construction. Comme ce fut d’ailleurs le cas par le passé…

Par exemple, en 2013, alors que Pierre Moscovici était ministre de l’Économie et des Finances et que la LPM 2014-19 était en gestation, Bercy avait mis sur la table le « scénario Z », lequel consistait à réduire les dépenses militaires à 1,1% du PIB [soit à environ 20 milliards d’euros] d’ici 2025… Et donc à mettre sous cocon le « Charles de Gaulle », voire à le revendre à l’Inde ou au Brésil. Ce qui avait donné à une levée de boucliers parmi les parlementaires, de gauche comme de droite.

En outre, les opposants au porte-avions ne manqueront pas de souligner que l’émergence de nouvelles armes, comme les missiles hypersoniques ou encore les missiles balistiques anti-navires [comme le DF-21 chinois], risque de rendre un tel navire encore plus vulnérable que par le passé… À noter que ce débat n’est pas propre à la France… D’autres s’interrogent, notamment aux États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni, où des élus ont déploré que l’acquisition des HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales se soit faite aux dépens de la British Army.

Avant qu’un tel débat puisse prendre de l’ampleur en France, la Marine nationale a lâché ses premières bordées en diffusant, via Twitter et son site « Cols Bleus« , une tribune publiée dans les colonnes de la revue Conflits par le capitaine de frégate François-Olivier Corman, par ailleurs auteur d’un passionnant « Innovation et stratégie navale« , paru en 2021.

Premier point : les capacités des nouveaux missiles anti-navire, qu’ils soient hypersoniques ou balistiques, sont à relativiser. « Convenons que détruire un porte-avions n’est pas encore un jeu d’enfant », lance le capitaine de frégate Corman.

Et de s’en expliquer : « À partir d’une position connue, il peut se situer en trente minutes n’importe où dans une zone grande comme le département de l’Essonne [soit 1 804 km², ndlr], ce qui rend un cliché satellitaire rapidement caduc. Il faut ensuite l’identifier avec certitude parmi ses navires d’escorte, voire au milieu d’un trafic commercial dense depuis que la mondialisation a gommé toute ségrégation entre trafic commercial et zone de crise. Enfin, il faut franchir les couches de défense successives qui s’adaptent conformément au théorème immuable du glaive et du bouclier, selon lequel l’apparition d’une arme nouvelle est toujours suivie plus ou moins rapidement d’un contre-perfectionnement ».

[#VendrediLecture] Alors que les armes capables de théoriquement neutraliser un porte-avions se multiplient, sa plus-value est remise en cause. Dans @revueconflits, le CF François-Olivier CORMAN démontre que cet outil est indispensable pour les grandes puissances navales. pic.twitter.com/OowQs6TccL

— Marine nationale (@MarineNationale) May 13, 2022

Plus général, l’officier de marine fait valoir que la « vulnérabilité » n’est pas le critère le plus pertinent, en prenant le cas du cuirassé, dont il est dit qu’il est « mort parce qu’il était vulnérable ». Ce qui est faux car, selon lui, il a été remplacé par le porte-avions qui l’est beaucoup plus… « Le cuirassé est mort parce qu’il était devenu moins capable que le porte-avions d’infliger des dommages à l’ennemi », souligne-t-il. Or, poursuit-il, un « groupe aéronaval centré autour d’un porte-avions reste encore aujourd’hui un formidable ‘coup de poing’ pour emporter la décision dans les espaces aéro-maritimes et au-delà ».

En outre, il n’est pas toujours possible de disposer de bases aériennes à terre… Et ce ne sont en effet pas les exemples qui manquent…

Cela étant, le principal argument, sans doute imparable, avancé par le capitaine de frégate Corman est que les pays qui développent des missiles « tueurs de porte-avions » sont souvent les mêmes qui ne mégotent pas leurs efforts pour se doter de capacités aéronavales. Tel est le cas de la Chine, qui entend disposer d’au moins trois porte-avions. Qui plus est, l’Inde, la Corée du Sud et le Japon ont également affiché leurs ambitions dans ce domaine. « Drôle d’acharnement pour un concept périmé », ironise-t-il, tout en estimant, toutefois, qu’il est « bon que que la pertinence d’une arme soit régulièrement remise en question ». Et de conclure : « Mais un procès n’est pas toujours suivi d’une exécution et il reste possible que le porte-avions mérite davantage une messe de confirmation qu’une messe d’enterrement ».

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Dans le rapport sur la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qu’elle a publié cette semaine, la Cour des comptes a estimé que, sauf à réaliser des « arbitrages difficiles avec d’autres dépenses publiques », les armées françaises pourraient avoir à « faire le choix de rééquilibrages majeurs entre capacités, comme ceux réalisés par le Royaume-Uni en 2021 » au regard de la dégradation des finances de l’État.

rapport

« La Cour ne recommande pas que la France, puissance continentale dont l’ambition d’autonomie stratégique pour elle et l’Europe, la distingue du Royaume-Uni, fasse des choix identiques, mais accentuer ses propres priorités stratégiques paraît inévitable », a commenté Pierre Moscovici, son président.

Alors qu’une première version de ce rapport circulait sous le manteau depuis plusieurs semaines [sa publication avait été différée en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la période de réserve durant l’élection présidentielle, ndlr], certains avaient déjà défendu la nécessité de faire des choix capacitaires drastiques, à l’image du député François Cornut-Gentille.

Ainsi, dans un entretien publié par l’Express, le 1er mai, celui-ci a relevé que les « investissements en matière de défense portent, depuis quarante ans, sur des équipements de très haute technologie » et que, « à chaque génération, on fait plus gros et plus sophistiqué » sans jamais s’interroger « sur l’apport opérationnel dans un environnement qui a pourtant considérablement évolué ». Et d’insister : « Chacun sait que la routine n’aide pas à préparer le futur. Elle nous expose à préparer la guerre d’hier ».

publié par l’Express

Aussi, le porte-avions de nouvelle génération [PA NG] est-il dans son collimateur. « On se targue ainsi d’avoir un groupe aéronaval qui opère par intermittence en Méditerranée. Le lancement du programme du successeur du Charles de Gaulle a été décidé sans aucun débat. Or, plutôt que geler immédiatement des milliards d’euros et des capacités maritimes sur plusieurs décennies, il eut été préférable de s’interroger sur le réel apport d’un groupe aéronaval dans les conflits de demain. Je crains que ce débat n’ait malheureusement jamais lieu. Pourtant, la récente destruction du navire amiral de la flotte russe en mer Noire devrait nous y inviter… « , a fait valoir M. Cornut-Gentille.

Cela étant, la Cour des comptes n’est pas allée jusqu’à suggérer de renoncer au PA NG. « Pour la Marine nationale, la flotte hauturière est largement dimensionnée par le maintien de la capacité de dissuasion nucléaire océanique [missions d’escorte notamment] et de déploiement des principales unités aéronavales [protection du porte-avions et des porte-hélicoptères amphibies par exemple], notamment par la lutte anti-sous-marine. Réduire le nombre de navires imposerait des arbitrages opérationnels difficiles, dans un contexte de possibles interventions de la marine nationale dans des zones très éloignées les unes des autres », a-t-elle estimé.

Quoi qu’il en soit, et si le ministère des Armées doit effectivement opérer un « rééquilibrage » entre ses capacités, on peut s’attendre à ce que le PA NG fasse l’objet d’un « procès » au regard des investissements nécessaires à son développement et à sa construction. Comme ce fut d’ailleurs le cas par le passé…

Par exemple, en 2013, alors que Pierre Moscovici était ministre de l’Économie et des Finances et que la LPM 2014-19 était en gestation, Bercy avait mis sur la table le « scénario Z », lequel consistait à réduire les dépenses militaires à 1,1% du PIB [soit à environ 20 milliards d’euros] d’ici 2025… Et donc à mettre sous cocon le « Charles de Gaulle », voire à le revendre à l’Inde ou au Brésil. Ce qui avait donné à une levée de boucliers parmi les parlementaires, de gauche comme de droite.

avait mis sur la table

En outre, les opposants au porte-avions ne manqueront pas de souligner que l’émergence de nouvelles armes, comme les missiles hypersoniques ou encore les missiles balistiques anti-navires [comme le DF-21 chinois], risque de rendre un tel navire encore plus vulnérable que par le passé… À noter que ce débat n’est pas propre à la France… D’autres s’interrogent, notamment aux États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni, où des élus ont déploré que l’acquisition des HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales se soit faite aux dépens de la British Army.

aux États-Unisont déploré

Avant qu’un tel débat puisse prendre de l’ampleur en France, la Marine nationale a lâché ses premières bordées en diffusant, via Twitter et son site « Cols Bleus« , une tribune publiée dans les colonnes de la revue Conflits par le capitaine de frégate François-Olivier Corman, par ailleurs auteur d’un passionnant « Innovation et stratégie navale« , paru en 2021.

Cols Bleusla revue ConflitsInnovation et stratégie navale

Premier point : les capacités des nouveaux missiles anti-navire, qu’ils soient hypersoniques ou balistiques, sont à relativiser. « Convenons que détruire un porte-avions n’est pas encore un jeu d’enfant », lance le capitaine de frégate Corman.

Et de s’en expliquer : « À partir d’une position connue, il peut se situer en trente minutes n’importe où dans une zone grande comme le département de l’Essonne [soit 1 804 km², ndlr], ce qui rend un cliché satellitaire rapidement caduc. Il faut ensuite l’identifier avec certitude parmi ses navires d’escorte, voire au milieu d’un trafic commercial dense depuis que la mondialisation a gommé toute ségrégation entre trafic commercial et zone de crise. Enfin, il faut franchir les couches de défense successives qui s’adaptent conformément au théorème immuable du glaive et du bouclier, selon lequel l’apparition d’une arme nouvelle est toujours suivie plus ou moins rapidement d’un contre-perfectionnement ».

[#VendrediLecture] Alors que les armes capables de théoriquement neutraliser un porte-avions se multiplient, sa plus-value est remise en cause. Dans @revueconflits, le CF François-Olivier CORMAN démontre que cet outil est indispensable pour les grandes puissances navales. pic.twitter.com/OowQs6TccL

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[#VendrediLecture] Alors que les armes capables de théoriquement neutraliser un porte-avions se multiplient, sa plus-value est remise en cause. Dans @revueconflits, le CF François-Olivier CORMAN démontre que cet outil est indispensable pour les grandes puissances navales. pic.twitter.com/OowQs6TccL

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May 13, 2022

Plus général, l’officier de marine fait valoir que la « vulnérabilité » n’est pas le critère le plus pertinent, en prenant le cas du cuirassé, dont il est dit qu’il est « mort parce qu’il était vulnérable ». Ce qui est faux car, selon lui, il a été remplacé par le porte-avions qui l’est beaucoup plus… « Le cuirassé est mort parce qu’il était devenu moins capable que le porte-avions d’infliger des dommages à l’ennemi », souligne-t-il. Or, poursuit-il, un « groupe aéronaval centré autour d’un porte-avions reste encore aujourd’hui un formidable ‘coup de poing’ pour emporter la décision dans les espaces aéro-maritimes et au-delà ».

En outre, il n’est pas toujours possible de disposer de bases aériennes à terre… Et ce ne sont en effet pas les exemples qui manquent…

Cela étant, le principal argument, sans doute imparable, avancé par le capitaine de frégate Corman est que les pays qui développent des missiles « tueurs de porte-avions » sont souvent les mêmes qui ne mégotent pas leurs efforts pour se doter de capacités aéronavales. Tel est le cas de la Chine, qui entend disposer d’au moins trois porte-avions. Qui plus est, l’Inde, la Corée du Sud et le Japon ont également affiché leurs ambitions dans ce domaine. « Drôle d’acharnement pour un concept périmé », ironise-t-il, tout en estimant, toutefois, qu’il est « bon que que la pertinence d’une arme soit régulièrement remise en question ». Et de conclure : « Mais un procès n’est pas toujours suivi d’une exécution et il reste possible que le porte-avions mérite davantage une messe de confirmation qu’une messe d’enterrement ».

France24 - Monde

Cryptomonnaies : anatomie d’un carnage

Publié le : 13/05/2022 - 18:56

Sébastian SEIBT Suivre

La valeur de toutes les cryptomonnaies a dévissé ces derniers jours. Un mouvement qui, par son ampleur rappelle les heures les plus sombres de l’histoire du bitcoin, mais dont les singularités peuvent en faire un épisode particulièrement douloureux pour l’économie.

Ce sont deux cents milliards de dollars qui sont partis en fumée en 24 heures, a calculé jeudi 12 mai le site CoinMarketCap, qui suit l’évolution des cryptomonnaies. Ces dernières traversent actuellement une zone de très fortes turbulences enregistrant des pertes à répétition et qui semblent sans fin.

La reine d’entre elles, le bitcoin, est passée d’une valeur approchant les 60 000 dollars pour un bitcoin en fin d’année 2021, à une valeur à peine supérieure à 30 000 dollars vendredi 13 mai. Idem pour l’ensemble de ces devises dématérialisées dont la capitalisation totale a été divisée par deux sur la même période.

La faute à la Fed

"Pour tous ceux qui paniquent, voici une liste de numéros de téléphone pour des services de soutien moral", peut-on lire en arrivant sur l’un des nombreux sous-forums consacrés aux cryptomonnaies du populaire site communautaire Reddit.

"Il y a clairement une débâcle actuellement dans ce secteur", reconnaît Nathalie Janson, économiste et spécialiste des cryptomonnaies à la Neoma Business School. Mais ce n’est pas la première fois que les cours chutent brutalement avant, généralement, de remonter vers les septièmes cieux boursiers. Ainsi, il y a à peine un an, "à la même période, le bitcoin avait perdu 50 % de sa valeur après la décision de la Chine de limiter le recours à cette monnaie", rappelle cette experte. 

Elle souligne que chacune de ces corrections brutales des cours avait une "raison logique de se produire", qu'il s'agisse d'une décision politique de Pékin ou du contre-coup d’un trop fort emballement des investisseurs comme lors du premier "hiver des crypto", en 2017.

>> À lire aussi sur France 24 : Tiger Global : les pertes records d’une star de la finance sonnent comme une alarme

La descente aux enfers de 2022 n’échappe pas à cette règle. Cette fois-ci, c’est la Réserve fédérale américaine qui serait à blâmer. Les cryptomonnaies réagissent, en fait, comme le reste des valeurs tech qui ont connu un début d’année catastrophique à cause de la décision de la Fed américaine de rehausser les taux d’intérêt.

"Lorsque les taux d’intérêt remontent, les placements moins risqués qui dépendent de ces taux – comme les obligations – rapportent davantage, ce qui peut amener les investisseurs à délaisser les investissements plus risqués comme les cryptomonnaies", résume Nathalie Janson.

Mais à bien des égards, le grand plongeon du bitcoin sort aussi de l’ordinaire des effets yo-yo traditionnels de cette devise. D’abord, parce que la Fed n’a pas fini de rehausser ses taux. Elle continuera à le faire tant qu’elle estimera cela nécessaire pour lutter contre l’inflation. Contrairement aux précédentes crises, ce n’est pas un événement ponctuel auquel les investisseurs ont simplement besoin de s’adapter, pour ensuite laisser le cours du bitcoin repartir à l’assaut de nouveaux sommets. La tendance baissière risque cette fois-ci de durer plus longtemps et se révéler être plus profonde.

Terra, la stablecoin qui déstabilise tout

En outre, il y a une crise dans la crise. Un élément important de tout l’écosystème s’est mis à ne plus fonctionner correctement. "Les dérèglements de la cryptomonnaie Terra ont accéléré la chute des cours", affirme Nathalie Janson.

De quoi s’agit-il ? Terra est ce qu’on appelle une stablecoin, c’est-à-dire une cryptomonnaie dont le cours, contrairement à l’écrasante majorité de ses consœurs, ne varie (presque) pas. C’est même l’une des plus importantes, derrière Tether, qui vaut 80 milliards de dollars. Ces stablecoins y parviennent en étant, généralement, indexées à une devise "réelle", comme le dollar.

>> À lire aussi sur France 24 : Cryptomonnaies : les "stablecoins", nouveau défi à la stabilité financière mondiale ?

Pour Terra, c’est un peu différent : elle n’est pas rattachée à une autre monnaie mais c’est un algorithme complexe qui assure que son cours ne dévie pas de 1 terra = 1 dollar…. en théorie.

Sauf qu’en pratique, le cours de cette stablecoin est tombée à près de 20 cents en début de semaine. Un événement sans précédent lié à un mystère : "les dépôts de Terra sur la principale plateforme lié à cette cryptomonnaie, vendredi 6 mai, sont passé de 14 milliards de dollars à 9 milliards de dollars, sans qu’on sache vraiment qui a retiré tout cet argent", note Nathalie Janson.

Mais qu’importe le coupable : les investisseurs y ont vu le signal que quelque chose ne tournait pas rond au royaume de cette stablecoin. Ils ont alors commencé à se débarrasser aussi de leur Terra, accélérant la chute de cette cryptomonnaie.

On a alors commencé à parler de moment "Lehman Brother" des stablecoins, en référence à la chute de la banque Lehman Brother en 2008 qui a entraîné des faillites en cascade d’autres institutions. Un phénomène de contagion semble aussi avoir commencé à s’opérer dans le monde des cryptomonnaies, puisque même le Tether a brièvement perdu sa parité avec le dollar, jeudi 12 mai.

La première crise de l’ère de la démocratisation des cryptomonnaies

Pour l’écosystème dans son ensemble, des dysfonctionnements de ces stablecoins risqueraient d’être mortels. En effet, les échanges d’une cryptomonnaie vers une devise comme le dollar ou l’euro passent la plupart du temps d’abord par une stablecoin. C’est un peu l’intermédiaire qui rassure tout le monde en apportant de la stabilité. 

Si plus personne ne fait confiance à Terra, au Tether et autres, il y aurait un risque d'arrêt des transactions sur le marché des cryptomonnaies qui vaut, tout de même, 1 300 milliards de dollars et dans lequel des fonds de pension, les plus grandes banques tout comme des geeks idéalistes, ont investi. Ironiquement, c’est l'un des risques systémiques pour le secteur pointés du doigt par le Conseil de stabilité financière mondial dans un rapport publié en février 2022. 

Cette crise est enfin inédite par l’ampleur des pertes causées au commun des mortels. Il s'agit de la première chute des cours de l’ère de la "démocratisation des cryptomonnaies", souligne Nathalie Janson. Il y a deux ou trois ans encore, seuls les initiés investissaient dans ce type d’actifs. Aujourd’hui, les forums de Reddit et la majorité des articles traitant de ce printemps meurtrier pour le bitcoin regorgent de témoignages d’individus qui "ont perdu toutes leurs économies". 

Une triste réalité qui s’explique par la ruée vers la Bourse des petits investisseurs du dimanche pendant la pandémie. Souvent jeunes et très connectés, ils se sont souvent tournés vers les cryptomonnaies qui semblaient porteuses de projets ambitieux tout en offrant des taux d’intérêt très alléchants.

"Il y a bon nombre d’étudiants aujourd’hui qui, pour payer une partie de leurs études, ont investi dans ces actifs", raconte Nathalie Janson. Pour eux, c’est tout un monde qui menace de s’effondrer avec cette crise.

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Cryptomonnaies : les "stablecoins", nouveau défi à la stabilité financière mondiale ?

BOURSES

Tiger Global : les pertes records d’une star de la finance sonnent comme une alarme

La chronique de l’éco

Le bitcoin perd ses gains de 2022 : les investisseurs fuient les actifs risqués

France24 - Monde

Équipe de France : Boubacar Kamara appelé pour la 1ere fois, pas de Giroud ni de Pogba

Publié le : 19/05/2022 - 14:26Modifié le : 19/05/2022 - 14:38

Romain HOUEIX Suivre

La liste des 24 Bleus appelés pour disputer les matches de la Ligue des nations de football en juin a réservé une surprise jeudi : Didier Deschamps a appelé le Marseillais Kamara. Le sélectionneur des champions du monde a également décidé de se passer de Paul Pogba et d'Olivier Giroud.

Pas de Giroud, pas de Pogba mais Boubacar Kamara. C'est la liste dévoilée, jeudi 19 mai, par Didier Deschamps pour disputer les quatre matches de Ligue des nations en juin.

>> À lire aussi : Une équipe africaine championne du monde ? "Il faut déjà dépasser les quarts de finale..."

Courtisé par le Sénégal depuis de long mois, pays de son père, le milieu défensif de Marseille (22 ans), passé par toutes les sélections françaises chez les jeunes, est convoqué pour la première fois par le sélectionneur des Bleus, à six mois du Mondial-2022 au Qatar.

Le joueur de l'OM remplace numériquement Pogba, blessé à un mollet il y a un mois et privé de compétition depuis, dans un milieu de terrain stable aux côtés de N'Golo Kanté, Adrien Rabiot, Mattéo Guendouzi et Aurélien Tchouaméni.

Voici la liste des Bleus appelés pour les 4️⃣ prochains matchs de 𝙉𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣𝙨 𝙇𝙚𝙖𝙜𝙪𝙚, avec une 1ère convocation pour @boubaKamara_4 🙌Le calendrier de ce gros rassemblement 💪03 juin : 🇫🇷 vs 🇩🇰06 juin : 🇭🇷 vs 🇫🇷10 juin : 🇦🇹 vs 🇫🇷13 juin : 🇫🇷 vs 🇭🇷#FiersdetreBleus pic.twitter.com/ubGPL3Uo8n

May 19, 2022

Dans une liste légèrement élargie, à 24 joueurs contre 23 habituellement, "Bouba" a été préféré notamment à Eduardo Camavinga (19 ans), auteur d'une première saison prometteuse au Real Madrid. L'ancien Rennais devra attendre avant de retrouver l'équipe de France, comme l'ailier du FC Barcelone Ousmane Dembele, plus revu sous le maillot tricolore depuis sa blessure à l'euro l'été dernier.

Benzema de retour

Karim Benzema retrouve quant à lui le groupe France deux mois après avoir été contraint au forfait. Giroud, appelé en renfort en mars, fait les frais de ce retour au sein d'une ligne d'attaque où se maintient Christopher Nkunku, novice lors du précédent stage.

Les défenseurs William Saliba et Jonathan Clauss, devenus également internationaux en mars, figurent aussi dans la liste.

Chez les gardiens, Deschamps a reconduit son trio de mars avec Mike Maignan (N.2) et Alphonse Areola (N.3) derrière le capitaine Hugo Lloris.

L'équipe de France, sacrée en Ligue des nations en octobre, remet son titre en jeu avec quatre premiers matches de groupe du 3 au 13 juin face à l'Autriche, le Danemark et la Croatie, deux fois. Il s'agit de l'avant-dernier rassemblement avant la Coupe du monde au Qatar, dont le coup d'envoi est prévu en novembre.

 

La liste des 24 :

Gardiens (3): Alphonse Areola (West Ham/ENG), Hugo Lloris (Tottenham/ENG), Mike Maignan (AC Milan/ITA).

Défenseurs (9): Jonathan Clauss (Lens), Lucas Digne (Aston Villa/ENG), Lucas Hernandez (Bayern Munich/GER), Theo Hernandez (AC Milan/ITA), Presnel Kimpembe (Paris SG), Jules Koundé (Séville/ESP), Benjamin Pavard (Bayern Munich/GER), William Saliba (Marseille), Raphaël Varane (Manchester United/ENG).

Milieux (5): Mattéo Guendouzi (Marseille), Boubacar Kamara (Marseille), N'Golo Kanté (Chelsea/ENG), Adrien Rabiot (Juventus Turin/ITA), Aurélien Tchouaméni (Monaco).

Attaquants (7): Wissam Ben Yedder (Monaco), Karim Benzema (Real Madrid/ESP), Kingsley Coman (Bayern Munich/GER), Moussa Diaby (Bayer Leverkusen/GER), Antoine Griezmann (Atlético Madrid/ESP), Kylian Mbappé (Paris SG), Christopher Nkunku (Leipzig/GER).

Avec AFP

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La France face à la Tunisie, le Sénégal contre le Qatar ... Découvrez les 8 groupes du Mondial-2022

ANALYSE

Mondial-2022 : le Danemark, la Tunisie et un inconnu... un tirage au sort clément pour la France

ÉDITION SPÉCIALE

Mondial-2022 : revivez le tirage au sort de la Coupe du monde au Qatar

France24 - Monde

Mondial-2022 au Qatar : Amnesty réclame plus de 400 millions de dollars à la Fifa

Publié le : 19/05/2022 - 02:59

FRANCE 24 Suivre

L'ONG Amnesty International a estimé, jeudi, qu'une compensation de 440 millions de dollars pour les ouvriers qui ont travaillé au Qatar dans des conditions dégradées sur les chantiers des infrastructures du Mondial-2022 est le "minimum". La Fifa dit "procéder actuellement à l'évaluation" de cette demande.

L'ONG Amnesty International a demandé, jeudi 19 mai, à la Fifa, de verser une compensation d'au moins 440 millions de dollars aux ouvriers migrants "maltraités" au Qatar, pays hôte du Mondial-2022 de football accusé de ne pas suffisamment respecter leurs droits.

La demande d'Amnesty, soutenue par d'autres organisations de défense des droits humains, intervient à la suite de critiques répétées contre la lenteur de l'instance dirigeante du football à réagir contre les mauvaises conditions de travail des ouvriers qui ont afflué sur les chantiers liés au mondial dans le riche État du Golfe.

"La Fifa devrait consacrer au moins 440 millions de dollars (environ 418 millions d'euros) à la réparation des dommages subis par les centaines de milliers de travailleurs migrants victimes de violations des droits humains au Qatar pendant les préparatifs de la Coupe du monde 2022", a déclaré Amnesty dans un communiqué.

Salaires impayés et accidents du travail

Selon Amnesty, cette somme, qui correspond à la dotation que se partageront les 32 équipes participantes, est le "minimum nécessaire" pour indemniser les travailleurs et les protéger de futurs abus. L'organisation cite notamment les salaires impayés, le paiement de frais de recrutement "illégaux" et "exorbitants" ainsi que les dommages causés par les accidents du travail.

L'ONG basée à Londres a exhorté la Fifa à "travailler avec le Qatar pour mettre en place un programme de réparation complet avec la participation des ouvriers, des syndicats, de l'Organisation internationale du travail (OIT) et la société civile". Depuis 2010, date à laquelle la Fifa a attribué le Mondial-2022 au Qatar, une "litanie d'abus" entache les préparatifs sans que l'instance n'ait exigé "la moindre amélioration des conditions de travail", a accusé Amnesty.

Des réformes sociales importantes, mais insuffisantes

Amnesty a néanmoins salué les réformes sociales décidées par le Qatar depuis 2018 et l'amélioration des conditions sur les chantiers officiels de la Coupe du monde initiée en 2014. Mais selon l'ONG, ces règles ne sont pas toujours respectées et les abus persistent.

Dans un commentaire envoyé à l'Agence France-Presse (AFP), la Fifa a dit "procéder actuellement à l'évaluation de la proposition d'Amnesty" et d'autres ONG, affirmant qu'elle "implique un large éventail d'infrastructures publiques construites (au Qatar) depuis 2010 qui ne sont pas nécessairement liées à la Coupe du monde".

Critiqué depuis qu'il s'est vu attribuer le premier mondial de football dans un pays arabe, le Qatar a mené d'importantes réformes, abolissant le système de parrainage faisant des salariés des quasi propriétés de leur employeur et instaurant un salaire minimum horaire. Le pays rejette fermement les bilans des morts sur les chantiers avancés par des médias internationaux.

Avec AFP

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Mondial-2022 au Qatar : Amnesty dénonce les salaires non payés aux ouvriers étrangers

MONDIAL-2022

Mort d'ouvriers au Qatar : "Pas à cause du football", selon la Fifa

ÉDITION SPÉCIALE

Mondial-2022 : revivez le tirage au sort de la Coupe du monde au Qatar

France24 - World

Candidate for MP from Macron's party withdraws amid domestic violence scandal

Issued on: 19/05/2022 - 12:20

Alison SARGENT

IN THE PAPERS – Thursday, May 19, 2022: Papers in Spain brace for the first visit of former king Juan Carlos since he went into exile amid investigations of tax evasion. In France, a parliamentary candidate from Emmanuel Macron's party who was convicted of domestic violence has been forced to withdraw after the controversy overwhelmed the party. Papers in the US hail the landmark equal pay deal agreed between the men's and women's football teams. Plus, should elephants be considered human?

French legislative elections © FRANCE 24

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France24 - World

Buffalo mass shooting: Joe Biden condemns 'poison of White supremacy'

Issued on: 19/05/2022 - 14:29

Sonia BARITELLO Follow

On Tuesday, US President Joe Biden visited the site of a deadly attack motivated by racial hatred. On May 14, an 18-year-old went on a shooting rampage in the city of Buffalo, killing 10 and injuring three, with the express purpose of targeting Black people. In an emotional speech, the US president spoke out against White supremacy, saying it was a "poison in our body politic". 

Also this week, Biden lifted travel controls between the US and Cuba, undoing restrictions put in place by the Trump administration. The White House is also reversing some economic sanctions.

Over in Peru, the Covid-19 pandemic has left thousands of children orphaned. It's estimated that some 100,000 minors have lost at least one parent to the disease. The government is now struggling to care for these children, as our correspondent Thomas Nicolon reports.

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Republicans and Democrats spar over who's to blame for racist Buffalo killings

The Debate

Racism going mainstream? Buffalo shooting inspired by far-right conspiracy theories

Biden calls on Americans to reject 'poison' of White supremacy after Buffalo mass shooting

El País (ESP)

SANS TITRE

Tras el estreno por todo lo alto con Samantha Hudson y su bocata de pulled pork vegano, nuestra sección de vídeos con gente que nos gusta y a la que le gusta cocinar mantiene el nivelazo con otras dos estrellas del universo El Mundo Today: Kike García, uno de los directores de la muy fiable web de noticias, y Abi López, responsable de la librería especializada en humor La Llama Store.

Ambos cocinan para El Comidista el plato que nunca falla los domingos en su casa: un arroz. Le ponen calamarcitos, gambas, alcachofas… y whisky del bueno. ¿Es paella? ¿Es arroz con cosas? Pasamos total de meternos en ese debate, y lo único que nos importa es que está buenísimo. Si quieres ver cómo lo preparan y, de paso, cómo rinden cuentas por algunos titulares publicados en El Mundo Today sobre El Comidista, no tienes más que ver el vídeo de arriba.

ARROZ CON ALCACHOFAS Y GAMBAS DE 'EL MUNDO TODAY'

Ingredientes

Para 2 personas

  • 160 gramos de arroz de buena calidad
  • 6 calamarcitos frescos cortados en trozos grandes
  • 8 gambas de tamaño medio, frescas si es posible
  • 4 espárragos trigueros (o trocitos verdes de hinojo o 4 judías verdes)
  • 2 corazones de alcachofas cortados en 8 gajos
  • 6 judías verdes picadas
  • Un puñado de habas congeladas
  • 4 cucharadas soperas de sofrito de tomate y cebolla
  • 1 tomate rojo
  • 1 lima
  • Sal

Caldo

  • Las cabezas de las gambas y las puntas de calamar que sobren
  • Restos de pescado (opcional)
  • 1/2 cebolla
  • 1 chorro de whisky Oban o single malt escocés
  • Anís estrellado

Preparación

  1. Sofreír en una cazuela las cabezas de las gambas para que se caramelicen.
  2. Añadir un anís estrellado y un chorrito de whisky. Dejar que evapore y añadir la cebolla.
  3. Rallar el tomate, reservar la pulpa y añadir la piel a la cazuela.
  4. Mojar con unos 600 ml de agua y dejar que hierva unos 20 minutos.
  5. Mientras tanto, calentar la paella y saltear los calamarcitos con un poco de aceite.
  6. Retirarlos a los bordes de la paella y saltear las alcachofas y las judías verdes. Salar ligeramente.
  7. Añadir el sofrito y el tomate rallado más. Salar ligeramente.
  8. Añadir el puñado de habas congeladas y rehogar. Colar el caldo machacando bien las cabezas de las gambas.
  9. Sumar el arroz y nacararlo. Mojar con el caldo.
  10. Hervir a fuego vivo 5 minutos. Cuando el arroz asome, bajar el fuego y dejar 12 minutos más. Si no se tiene un fuego que caliente toda la base de la paella, en estos últimos 12 minutos conviene meter el arroz en el horno a 150 grados.
  11. Un poco antes de que acabe la cocción, repartir por el arroz las colas de gambas peladas y abiertas por la mitad. Encima de cada una, poner aceite y sal.
  12. Añadir espárragos trigueros picados muy finitos por encima.
  13. Cuando el agua haya evaporado, subir el fuego vivo e ir girando la paella para que se evapore todo el caldo que pueda quedar.
  14. Justo antes de servir, rallar por encima un poco de lima.
France24 - World

Cannes 2022: Legendary US director Rob Reiner on his first film 'This is Spinal Tap'

Issued on: 18/05/2022 - 23:30Modified: 18/05/2022 - 23:41

Eve JACKSON Follow

He's the legendary director of "Stand By Me", "Misery", "When Harry Met Sally" and "A Few Good Men". Eve Jackson talks to Rob Reiner about having one of the longest, and most golden, runs in history with his first seven films becoming cult classics. The filmmaker is at the Cannes Film Festival as his very first movie "This is Spinal Tap" is being screened on the beach. 

Also on the programme: arguably the biggest film star on the planet is back in Cannes, three decades years after his last visit. Tom Cruise brings with him his blockbuster "Top Gun: Maverick". It’s the sequel to the 1986 film that propelled him to global fame as a hotshot pilot.

Cannes Film Festival © FRANCE24

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‘Last Hollywood star of his kind’: Tom Cruise jets into Cannes for ‘Top Gun’ sequel

ENCORE!

Cannes 2022: 'Top Gun: Maverick' touches down on the Croisette

CANNES FILM FESTIVAL

Cannes 2022 summons the undead to prove cinema is alive and kicking

France24 - World

Thiaroye 44: Investigating a colonial-era massacre in Senegal

Issued on: 13/05/2022 - 12:51Modified: 13/05/2022 - 12:56

Thousands of West African soldiers fought for France against the Nazis during World War II. But on December 1, 1944, scores of them were gunned down in unclear circumstances by the very French forces they fought alongside. What really happened on that fateful day at the Thiaroye military camp near the Senegalese capital Dakar? Eighty years on, the documentary "Thiaroye 44" takes a closer look at this dark page of French history.

First presented as a mutiny, historical research now appears to show the deadly shooting in Senegal was a response to the African troops' demands to receive their pay. How many were killed? Who gave the order? Where are the bodies?

In this documentary by Marie Thomas-Penette and François-Xavier Destors, we follow three young artists from Thiaroye: Magui, Babacar and Aïcha. Out of a duty of remembrance, they search for the truth about the massacre with the help of a historian.

A documentary from Les Films du Sillage, co-produced by FRANCE 24 and Public Sénat, with the participation of TV5 Monde.

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'Thiaroye 44': New documentary explores 1944 massacre of West African soldiers

The Nazi massacre of African soldiers in French army, 80 years on

FRANCE - SENEGAL

Thiaroye, a dark chapter in France and Senegal's common history

France24 - World

US reopens Kyiv embassy as Russian soldier pleads guilty at first war crimes trial

Issued on: 18/05/2022 - 05:58Modified: 18/05/2022 - 13:51

FRANCE 24 Follow

The US Embassy in Kyiv reopened on Wednesday after a three-month closure due to Russia's February 24 invasion of Ukraine. Earlier the same day, a 21-year-old Russian soldier facing the first war crimes trial since Russia’s invasion pleaded guilty to killing an unarmed civilian. Follow FRANCE 24’s liveblog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2). 

This live page is no longer being updated. For the most recent on the war in Ukraine follow the live updates here. And for more of our coverage and analysis of the war in Ukraine click here.

10:22pm: UN chief warns of famine, urges Russia to free Ukrainian grain

UN chief Antonio Guterres warned Wednesday of years of mass hunger and famine if a growing global food crisis goes unchecked as he urged Russia to release Ukrainian grain.

Speaking at a major United Nations summit in New York, Guterres said the war in Ukraine was compounding global food insecurity already worsened by warming temperatures and the coronavirus pandemic.

Guterres said that in just two years, the number of severely food insecure people has doubled -- from 135 million pre-pandemic to 276 million today. He added that more than half a million people are living in famine conditions, an increase of more than 500 percent since 2016.

8:50pm: US Senate committee backs Biden nominee for Ukraine ambassador

The US Senate Foreign Relations Committee on Wednesday unanimously approved US President Joe Biden's nominee to be the next ambassador to Ukraine, veteran diplomat Bridget Brink, and planned to push for her quick confirmation by the full Senate.

Brink is expected to easily win confirmation to a crucial position that has been vacant for three years. The committee held Brink's confirmation hearing on May 10, just two weeks after Biden sent her name to the Senate.

The quick action underscored the desire from both Biden's Democrats and Republicans to send an ambassador to support Ukrainian President Volodymyr Zelensky as he faces Russia's invasion.

8:43pm: US 'confident' Turkey will overcome concerns on Finland, Sweden NATO bids

The United States is "confident" that Turkey's concerns over accession to NATO by Finland and Sweden can be overcome, a top advisor to President Joe Biden said Wednesday.

"We're confident that at the end of the day Finland and Sweden" will enter NATO and "that Turkey's concerns can be addressed," National Security Advisor Jake Sullivan said. "We feel very good about where this will track to," he said.

7:36pm: France's Société Générale completes sale of Russian subsidiary

French bank Société Générale said Wednesday it had completed the sale of its Russian subsidiary Rosbank to an investment firm founded by an oligarch close to the Kremlin.

Société Générale said the sale of Rosbank and its Russian insurance subsidiaries to Interros Capital, an investment firm founded by one of Russia's richest oligarchs, Vladimir Potanin, would cause it a net loss of 3.2 billion euros ($3.4 billion), slightly more than it forecast when it announced the deal last month.

7:19pm: US reopens embassy in Kyiv after three-month closure

The US embassy in Kyiv reopened on Wednesday after a three-month closure due to Russia's February 24 invasion of Ukraine.

"We are officially reopening operations," spokesperson Daniel Langenkamp told Reuters shortly before the US flag was raised above the embassy. He said a small number of diplomats would return initially to staff the mission.

Consular operations will not resume immediately and a no travel advisory from the State Department remains in place across Ukraine, Langenkamp said.

6:53pm: 'No to war', Russian dissident director Serebrennikov tells Cannes film festival

Celebrated Russian film director Kirill Serebrennikov came out against the war in Ukraine on Wednesday, telling the Cannes Film Festival that culture had a role in ending the conflict.

"No to war," he said after his latest movie premiered at the festival. "I am totally convinced that culture and people of culture can help ensure that this war ends." He added: "We need to tell ourselves that it will end one day and we will be able to live in peace."

Serebrennikov, 52, missed last year's Cannes festival because of a travel ban after being found guilty in 2020 of embezzling funds at Moscow's Gogol Centre theatre.

He was only allowed to leave Russia six weeks ago, and now lives in Berlin. His film "Tchaikovsky's Wife" is among 21 entries in the Cannes festival's main competition vying for the Palme d'Or, and received a standing ovation at its official premiere at the festival.

6:26pm: EU floats idea of massive aid to rebuild Ukraine

Top EU officials on Wednesday urged member states to be ambitious in helping Ukraine rebuild after the war, including through possible joint borrowing to cover the massive costs.

With the war still raging, the extent of Ukraine's reconstruction needs is not known, but the European Commission, the EU's executive arm, believes the damage already done is already in the hundreds of billions of euros (dollars).

To help pay for this, officials are floating a repeat of the EU's post-pandemic recovery fund, the 800 billion euros ($840 billion) in fiscal stimulus that is being financed by common debt among the EU's 27 member states.

The fund, officially known as Next Generation EU, overcame deep reticence by so-called "frugal" member states such as the Netherlands and Denmark to come into being.

6:08pm: Biden says 'strongly' supports Finland, Sweden NATO bid

President Joe Biden expressed strong backing Wednesday for the bid by Finland and Sweden to join NATO in the face of Russia's invasion of Ukraine, and offered US support in the event of "aggression" during the application process.

"The United States will work with Finland and Sweden to remain vigilant against any threats to our shared security, and to deter and confront aggression or the threat of aggression" while their bid is considered, Biden said in a statement. "I warmly welcome and strongly support the historic applications," he said.

5:47pm: Czech Republic to get German tanks in exchange for Ukraine aid

The Czech Republic will receive 15 Leopard 2 A4 tanks from Germany in exchange for military equipment it sent Ukraine, its defence ministry said on Wednesday.

Prague will also start talks on the purchase of another 50 Leopard 2 A7+ tanks, ministry spokesman Jakub Fajnor said in a statement.

"The German side appreciates the extent to which the Czech Republic has helped Ukraine with gifts of military equipment", he added. Germany will provide the 15 tanks -- most of them combat vehicles, but also including one salvage tank -- for free and is due to send them over this year, along with spare parts and ammunition.

5:41pm: EU works on 'European Geopolitical Community'

The EU said Wednesday it would work to create a "European Geopolitical Community" that would be a sort of waiting room with privileges for neighbouring countries hoping to join the bloc.

European Council chief Charles Michel pledged to put the project on track around the middle of the year, fleshing out an idea put forward by French President Emmanuel Macron to MEPs last week.

"I will propose that a conference be held around or after the summer" that would bring together EU leaders and partner countries "to discuss the concrete options," Michel told the bloc's advisory European Economic and Social Committee. "The aim is to forge convergence and deepen operational cooperation to address common challenges, peace, stability and security on our continent," he said.

5:30pm: Finland, Sweden officially hand in applications to join NATO

Finland and Sweden on Wednesday handed in their bids to join NATO, after Russia's invasion of Ukraine up-ended decades of military non-alignment.

The applications were warmly received by most allies. But Turkey raised objections, and ambassadors meeting in Brussels failed to reach consensus on starting formal membership negotiations.

NATO Secretary General Jens Stoltenberg had promised the process would be "swift and smooth", but Turkey will have to be mollified before the ratification can take place.

"The applications you have made today are an historic step. Allies will now consider the next steps on your path to NATO," Stoltenberg said, after receiving the bids from the Finnish and Swedish ambassadors.

5:21pm: Russia says will finance reconstruction of 'freed' territories

Russia will finance the reconstruction of territories in Ukraine that it has taken control of and will repair roads that link those areas with Russia, RIA quoted Russian Deputy Prime Minister Marat Khusnullin as saying on Wednesday. Khusnullin said Russia had "freed" the territories.

He also said the Zaporizhzhia nuclear power plant, the biggest in Europe by capacity, will supply energy to Russia and to Ukraine if the latter pays for it, RIA reported. Russian troops seized the Zaporizhzhia plant from Ukraine.

5:07pm: Ukrainian flag on summit of Everest

On the roof of the world, Antonina Samoilova held up a blue and yellow panel emblazoned "Stand With Ukraine" while her father and brother were serving in the army defending their country against Russia's invasion.

The 33-year-old had tears in her eyes as she unfurled the Ukrainian flag on the summit of Mount Everest last week, she said on Wednesday after returning to Kathmandu. The world's attention was turning away from her country's plight following Russia's invasion, she worried.

"It is a pity... it's not good for us Ukrainians because we need more help, we need all the world to help us," she told AFP. "It's not yet over in Ukraine.

"I knew already before the expedition that I am the only Ukrainian on Everest this year. That made me push myself to go to the summit because I knew if it's not me, then who?" she said.

4:47pm: Human Rights Watch documents further 'apparent war crimes' by Russia in Ukraine

A leading human rights watchdog said on Wednesday it had documented further cases of "apparent war crimes" by Russian troops in two regions in Ukraine.

Human Rights Watch (HRW) said in a report that Russian forces controlling much of the Kyiv and Chernihiv regions from late February through March had subjected civilians to summary executions, torture and other grave abuses.

The report pointed to what HRW said were 22 apparent summary executions, nine other unlawful killings, six possible enforced disappearances and seven cases of torture. Twenty-one civilians told HRW about unlawful confinement in inhuman and degrading conditions, it said. HRW called for the alleged abuses to be "impartially investigated and appropriately prosecuted".

4:30pm: Finland and Sweden to buy firearms, anti-tank weapons together

Finland and Sweden will buy portable firearms and anti-tank weapons together, Finland's defence ministry said on Wednesday, as the two Nordic country's handed in their applications to join the Western military alliance NATO.

The two countries will step up their cooperation in defence procurement by Finland joining an agreement to acquire anti-tank weapons from Swedish weapons maker Saab Dynamics, a subsidiary of Saab, the ministry said.

Finland's defence minister Antti Kaikkonen also authorised preparations for a joint purchase of small fire arms including assault rifles, shotguns and arms for personal protection, the ministry said.

4:17pm: Russia closes Moscow bureau of Canadian broadcaster CBC

Russia's foreign ministry said on Wednesday it was closing the Moscow bureau of Canada's CBC and withdrawing visas and accreditation from the public broadcaster's journalists after Ottawa banned Russian state TV station Russia Today.

"With regret we continue to notice open attacks on the Russian media from the countries of the so-called collective West who call themselves civilised," Maria Zakharova, Russian foreign ministry spokeswoman, told reporters.

"A decision has been taken to make retaliatory, I underscore retaliatory, measures in relation to the actions of Canada: the closure of the Moscow bureau of the Canadian Broadcasting Corporation, including the annulation of the accreditations and visas of their journalists."

3:21pm: Russian soldier accused of 'shooting unarmed villager' in Kyiv war crimes trial

"After the prosecution had read out their account of what happened -- it was on 28th of February in Sumy region in northern Ukraine when Vadim Shishimarin is accused of killing an unarmed villager as he was in a stolen car with four other Russian soldiers trying to get away from the Ukrainian forces who were chasing him," FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from Kyiv. "Vadim Shishimarin immediately pleaded guilty and said that he accepted full responsibility for what happened. But the trial is not over -- the next session will be tomorrow."

3:20pm: EU details plans to reduce reliance on Russian fossil fuels

"These are the legislative proposals that will deliver on the headline target that the [EU] Commission announced in March, that they want to reduce the amount of Russian energy imported into the EU, the amount of Russian gas imported into the EU by two-thirds," FRANCE 24's Dave Keating reported from Brussels. "As the member states continue to argue over the possibility of having an embargo on oil, this is a more long-term plan [...] to reduce the EU's use of fossil fuels in general."

3:10pm: Russia uses new generation of laser weapons in Ukraine

Russia on Wednesday said it was using a new generation of powerful laser weapons in Ukraine to burn up drones, deploying some of Moscow's secret weapons to counter a flood of Western arms supplied to its former Soviet neighbour.

President Vladimir Putin in 2018 unveiled an array of new weapons including a new intercontinental ballistic missile, underwater nuclear drones, a supersonic weapon and a new laser weapon. Little is known about the specifics of the new laser weapons. Putin mentioned one called Peresvet, named after a medieval Orthodox warrior monk Alexander Peresvet who perished in mortal combat.

3:08pm: Sanctions on Russia have had 'enormous impact', Yellen says

US Treasury Secretary Janet Yellen said on Wednesday that Western sanctions against Russia have already had an enormous impact.

"Russia is experiencing recession, high inflation, acute challenges in their financial system, and (an) inability to procure the material and products they need to support their war or their economy," Yellen told reporters ahead of a meeting of G7 finance ministers in Bonn, Germany.

2:53pm: Russian soldier pleads guilty at first war crimes trial in Kyiv

A 21-year-old Russian soldier facing the first war crimes trial since Moscow invaded Ukraine pleaded guilty Wednesday to killing an unarmed civilian.

Sgt. Vadim Shishimarin could get life in prison for shooting a a 62-year-old Ukrainian man in the head through an open car window in the northeastern Sumy region on Feb. 28, four days into the invasion.

Shishimarin, a captured member of a Russian tank unit, was prosecuted under a section of the Ukrainian criminal code that addresses the laws and customs of war.

Ukrainian Prosecutor General Iryna Venediktova previously said her office was readying war crimes cases against 41 Russian soldiers for offenses that included bombing civilian infrastructure, killing civilians, rape and looting.

2:34pm: Germany received over 200 asylum applications from Russians in April

Germany has registered a slight increase in the number of Russian nationals applying for asylum since the beginning of the war in Ukraine, an Interior Ministry spokesperson said on Wednesday.

In April, the second full month of the war, 222 people from Russia applied for asylum in Germany, the spokesperson said at a regular government news conference in Berlin.

1:40pm: Russia expels 27 Spanish diplomats

Twenty-seven Spanish diplomats must leave Russia within a week, Russia's Foreign Ministry announced Wednesday. Spain said in April it would expel some 25 Russian diplomats and embassy staff from Madrid, joining other European Union countries that have ordered Russian officials to leave.

1:08pm: EU plans 300-billion-euro investment to quit Russian fossil fuels

The European Union intends to mobilise up to 300 billion euros of investments by 2030 to end its reliance on Russian oil and gas, European Commission President Ursula von der Leyen said on Wednesday.

The investments will include 10 billion euros for gas infrastructure, 2 billion euros for oil, with the rest for clean energy, von der Leyen told reporters, adding that Brussels was also proposing higher legally-binding EU targets for renewable energy and energy savings by 2030.

"RePowerEU will help us to save more energy to accelerate the phasing out of fossil fuel and, most importantly, to kickstart investments on a new scale," she said. "So I would say this will be the speed-charging of our European Green Deal."

1:01pm: Russia to expel 24 Italian diplomats and Italy declares the move a 'hostile act'

According to Russian news agency RIA, the Federation will expel 24 Italian diplomats in a retaliatory move. This comes as the latest act in a series of tit-for-tat responses to European countries that have ordered Russian staff out.

Italian PM Mario Draghi called the move a "hostile act", warning that diplomatic channels with Moscow must not be interrupted.

12:51pm: German and Italian governments approve of Finnish, Swedish NATO request

The German cabinet has approved Finland and Sweden's request to join the NATO defence alliance, German Justice Minister Marco Buschmann said on Twitter. Meanwhile, the Italian PM affirmed his support for Finland's and Sweden's application to join NATO and said that his government is willing to speed up any internal procedures for the two countries to join the alliance as soon as possible.

12:18pm: Erdogan says NATO should understand Turkey's security sensitivities

President Tayyip Erdogan said on Wednesday he expected Turkey's NATO allies to understand its sensitivities on security, having surprised the allies last week by saying he would not view Sweden and Finland's applications to join the bloc positively.

In a speech to lawmakers from his ruling AK Party, he reiterated that Swedish and Finnish delegations should not bother coming to Turkey, adding that Sweden should not expect Turkey to approve its NATO bid without returning "terrorists".

12:17pm: Russia expels 34 French diplomats in retaliatory move

Russia's Foreign Ministry said on Wednesday it was expelling 34 French diplomats in a retaliatory move. France in April kicked out 35 Russians with diplomatic status as part of a broader wave of expulsions that saw more than 300 Russians sent home from European capitals.

Later that month France's foreign ministry declared six Russian agents posing as diplomats as "persona non grata" after an investigation by the domestic intelligence services concluded they were working against French national interests.

France condemned Russia's decision to expel diplomats and staff from the French Embassy in Moscow, according to the French Foreign Affairs Ministry.

11:45am: Russia says there is no movement in peace talks with Ukraine

Kremlin spokesman Dmitry Peskov said on Wednesday that there was no movement in peace talks with Ukraine, and that Kyiv was showing a total unwillingness to continue them. "Negotiations are not progressing and we note the complete unwillingness of Ukrainian negotiators to continue this process", Peskov said.

On Tuesday Interfax news agency cited Russian Deputy Foreign Minister Andrey Rudenko as saying that Russia and Ukraine were not holding talks "in any form", and that Kyiv had "practically withdrawn from the negotiation process"

10:10am: Russia to service foreign debt in roubles if other options blocked, says finance minister

Russia will service its external debt obligations in roubles if the United States blocks other options, Finance Minister Anton Siluanov told a forum on Wednesday. Siluanov said Russia will not call itself in default as it has money to pay its debts. Washington is considering blocking Russia's ability to pay its US bondholders by allowing a key waiver to expire next week, a US administration official said on Tuesday, which could put Moscow closer to default.

9:49am: Russia says 959 fighters surrendered since Monday at Mariupol's Azovstal steelworks

Russia's defence ministry said that 694 Ukrainian fighters holed up in Mariupol's Azovstal steelworks had surrendered over the last 24 hours, RIA news agency reported on Wednesday. Since Monday, 959 militants from Azovstal have surrendered, 80 of whom were wounded, RIA reported, citing the ministry.

Donetsk separatist leader Denis Pushilin said that a court would decide the fate of the Ukrainian fighters who had surrendered, a local media outlet reported.

9:33am: UK says Russian 'disorganisation' is hampering its operations in Ukraine

In its latest intelligence report, the British Ministry of Defence says Russia has a "significant mobilisation problem" in the war. According to a ministry statement, Russia is using auxiliary personnel, which has contributed to a "disorganisation" of its command.

"These include Chechen forces, probably consisting of several thousand fighters mainly concentrated in Mariupol and Luhansk. These forces are probably made up of individual volunteers and national guard units, which are usually dedicated to providing security for the head of the Chechen republic, Ramzan Kadyrov," the UK statement said.

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 18 May 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/7wf7eAl1Pc🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/EDgWj6lYbl

May 18, 2022

8:28am: UK looking at how Russian assets can fund rebuilding of Ukraine

Britain and fellow G7 nations are looking at how Russian assets can be used to fund the rebuilding of Ukraine, Foreign Secretary Liz Truss said on Wednesday.

"We need a new Marshall Plan to rebuild Ukraine and in fact, we've just been discussing this at the G7 meeting that I had with my colleagues from around the world. We are looking at what we can do to use Russian assets to help pay for this," she told Times Radio.

8:09am: Finland, Sweden submit applications to join NATO

Finland and Sweden formally applied to join the NATO alliance on Wednesday at allied headquarters, setting in motion an accession process that is expected to take only a few weeks. Ratification of all 30 allied parliaments could take up to a year, diplomats say.

7:02am: First war crimes trial to be held in Kyiv

The first war crimes trial of a Russian soldier since the invasion began is set to get under way in Kyiv on Wednesday. Russian forces have been accused of committing a multitude of war crimes since the invasion began, and the case of 21-year-old Vadim Shishimarin will be the first attempt to prosecute the alleged abuses. Shishimarin, a soldier from Irkutsk in Siberia, is accused of shooting an unarmed civilian and is faced with a life sentence if found guilty. 

Prosecutors said Shishimarin was commanding a unit in a tank division when his convoy came under attack. He and four other soldiers stole a car and were travelling through the Sumy region when they encountered a 62-year-old man on a bicycle. Ordered by one of his companions to kill the cyclist, Shishimarin fired a Kalashnikov assault rifle from the window of the vehicle and "the man died instantly, a few dozen metres from his home", the statement said. 

The trial, expected to be followed by several others, will test the Ukrainian justice system at a time when international institutions are also conducting their own investigations into alleged war crimes. The International Criminal Court said Tuesday it was deploying its largest-ever field team to Ukraine, with 42 investigators, forensic experts and support staff being sent into the field to gather evidence of alleged atrocities. The US State Department also announced it was creating a special unit to research, document and publicise Russian war crimes. The Conflict Observatory will "capture, analyse, and make widely available evidence of Russia-perpetrated war crimes and other atrocities in Ukraine," the department said Tuesday.

5:39am: Russian gymnast banned for a year for pro-war symbol

A Russian gymnast who sported an insignia linked to his country's invasion of Ukraine on a medal podium has been banned for one year, a disciplinary panel said.

Ivan Kuliak's singlet had the letter 'Z' prominently placed as he stood next to Ukraine's Kovtun Illia, the gold medallist at a World Cup event in Doha in March.

The 'Z' has been seen daubed on Russian tanks and vehicles in Ukraine and has come to symbolise support for the invasion.

A disciplinary commission of the Gymnastics Ethics Foundation (GEF) found that Kuliak violated rules of the International Gymnastics Federation (FIG), the sport's ruling body.

"Mr Kuliak is not allowed to participate in any FIG-sanctioned event or competition organised by an affiliated FIG member federation for one year as of the date of this decision," GEF said.

Kuliak must also return his bronze medal and prize money of 500 Swiss francs ($500). He has 21 days to appeal against the punishment.

It had already been decided that all Russian and Belarusian gymnasts would be banned from future competitions.

2:30am: Russia says hundreds of Ukrainians surrender at Azovstal, Kyiv urges swap

Hundreds of Ukrainian soldiers who held off Russian fighters at the besieged Azovstal steelworks in Mariupol have surrendered, Moscow said Tuesday, as Kyiv called for an immediate prisoner swap.

The strategic port city fell to Russian forces last month, but a relentless Ukrainian military unit held out in the maze of tunnels under the plant, hailed as heroes and celebrated for stalling Moscow's invasion.

On Tuesday, 265 of them were taken into Russian captivity, including 51 who were heavily wounded, the Russian defence ministry said.

The ministry, which published images showing soldiers on stretchers, said the injured were transported to a hospital in the eastern Donetsk region controlled by pro-Kremlin rebels.

The defence ministry in Kyiv said it was hoping for an "exchange procedure... to repatriate these Ukrainian heroes as quickly as possible".

The government would do "everything necessary" to rescue the undisclosed number of personnel still holed up in the Soviet-era bunkers, the ministry said, but admitted there was no military option available.

The fate of the captured Ukrainians was unclear Tuesday, with Kremlin spokesman Dmitry Peskov refusing to say whether they would be treated as criminals or prisoners of war.

8:04pm: Ukrainian President Zelensky addresses Cannes Film Festival

Ukraine's President Volodymyr Zelensky made a surprise video address at the opening ceremony of the Cannes Film Festival on Tuesday. 

"Hundreds of people are dying every day. They won't get up again after the clapping at the end," he told the audience, which had reacted with surprise when the pre-recorded message was introduced. 

"Will cinema keep quiet, or will it speak up? If there is a dictator, if there is a war for freedom, once again, everything depends on our unity. Can cinema stay outside of this unity?" Zelensky added. 

Zelensky referred to the power of cinema during World War II, including the 1940 Charlie Chaplin film "The Great Dictator", which mocked Nazi leader Adolf Hitler. 

"Chaplin's dictator did not destroy the real dictator, but thanks to cinema, thanks to this film, cinema did not stay quiet," Zelensky said. 

"We need a new Chaplin to prove today that cinema is not mute. Will cinema keep quiet, or will it speak up? Can cinema stay outside of this?"

His speech received a standing ovation from the crowd in the southern French resort town's Palais des Festivals.

(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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Semblance of normality returns to Kyiv despite war

War in Ukraine

Fighting for the future: Ukraine tackles rebuilding cities destroyed by war

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War in Ukraine: Irpin residents return to ruins after Russian withdrawal

El País (ESP)

SANS TITRE

Hoy os damos un truco casi, casi infalible: si un alimento está diseñado para bebés, probablemente es mejor que no lo metas en la cesta de la compra. En el momento en que los adultos nos demos cuenta de que la alimentación complementaria no implica dar alimentos especiales a los bebés, sino mantener la leche —materna o de fórmula— como alimento principal e ir incorporando alimentos convencionales que ayuden a cubrir sus necesidades a medida que estas aumentan, todo el castillo de naipes de los “alimentos perpetrados para bebés” caerá por su propio peso.

¿Sabes lo que le interesa a la industria? Fidelizar a los consumidores para que sean devotos clientes toda la vida. Las preferencias alimentarias que adquirimos en los primeros años de vida suelen mantenerse, así que, si desde pequeños nos acostumbramos a sabores dulces, texturas crujientes y aromas intensos, estarán en nuestra dieta a lo largo de los años, y eso significa que el que los pone en el mercado va a hacer caja durante mucho, mucho tiempo.

Mi primer no-yogur

La característica común de todos ellos es que son como los alimentos normales... en una versión nutricionalmente peor. Si el alimento original es insano, estos lo son un poco más; si era sano, se convierte en insano. Es el caso de los yogures “nutricionalmente adaptados para bebés”, recomendados a partir de seis y ocho meses: para empezar, la mayor parte de esos productos que jurarías que son yogur, no lo son.

A pesar de que su presentación es igual y de que se llaman "yogurines", "yogolinos" o cualquier otro nombre que te remite al yogur, legalmente son leches fermentadas porque las bacterias que se han usado para fermentar no son las que exige la norma de calidad del yogur (lo explico con detalle aquí). Si te la intentan colar hasta con el nombre, ya vamos mal.

Entrando en el jardín de su calidad nutricional, la cosa no mejora. Mientras en un yogur natural normal vamos a encontrar leche, fermentos lácticos y quizá proteínas de la leche, en los adaptados para bebés incluyen distintos tipos de almidón (de maíz, de arroz, de tapioca, almidón modificado, harinas varias). No es azúcar, pero en nuestro cuerpo se comportan como tal, digiriéndose ya desde que los metemos en la boca para transformarse en azúcar simple que se absorbe a toda velocidad.

Puedes tener la duda de si, a pesar de todo, puede ser de ayuda para que empiece a adaptarse a la leche (duda que se encargan de implantar en tu cabeza, poniendo en la etiqueta lo genial que es para que se vaya habituando a la leche de vaca). No, es totalmente innecesario: el Comité de Lactancia Materna y Comité de Nutrición de la Asociación Española de Pediatría recoge que “la leche materna sigue siendo el lácteo de primera elección y se recomienda por encima de cualquier otra leche, siempre que madre e hijo lo deseen, hasta los dos años o más. En el caso de lactantes no amamantados, la fórmula indicada por encima de los seis meses de edad es la fórmula de continuación”.

El documento de recomendaciones para la alimentación en la primera infancia de la Generalitat de Cataluña especifica que estos no-yogures son totalmente innecesarios, ya que los niños menores de un año no necesitan comer yogures. Se especifica que “a partir de los ocho o nueve meses pueden empezar a comer pequeñas cantidades —unas cuantas cucharadas— de yogur natural (sin azúcar)”. Algo en lo que está de acuerdo la Asociación Española de Pediatría que indica que “se puede ofrecer yogur natural o queso desde los nueve meses”. Innecesario, nutricionalmente poco recomendable y, para rematar, un 150% más caro que los yogures naturales.

Galletas y 'snacks', tan recomendables como para los mayores

Otro producto popular son las primeras galletas y los peque snacks. A ver, si ya hemos dicho que no hay galleta saludable y que con los snacks que supuestamente lo son te la están colando, esperar que sus versiones para bebés sean sanas no es más que un acto de fe desesperado. Son un puro oxímoron.

Da igual que las galletas sean sin gluten y sin aceite de palma, que lleven tropecientas vitaminas o que su azúcar sea de caña integral. Son básicamente harina, grasas de diverso pelaje y azúcar por un tubo. Sé que es poco menos que una herejía decir a cualquiera pre-generación Z que las galletas, el alimento básico de nuestra infancia que teníamos que comer aunque las aborreciéramos son superfluas y que, cuantas menos, mejor, pero tenemos que superarlo de una vez.

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En cuanto a los snacks de cereales, legumbres, frutas o cualquier ingrediente que te parezca adecuado: son snacks. El ingrediente destacado se usa como reclamo para que creas que es “más o menos” como dar a tu bebé un plato de esos guisantes o el plátano a trozos: no lo es.

Por cierto, que la creatividad de la fracción malvada de la industria alimentaria no tiene límites y puedes haberte encontrado incluso con algunos aperitivos que ponen frases como “estimula al bebé a comer solito”. Tenlo claro: es un mensaje perverso, porque se aprovecha implícitamente del impulso del baby led weaning (BLW) —que es una buena pauta basada precisamente en que el bebé se alimenta por sí mismo con comida saludable, mastica, toca las diferentes texturas de alimentos frescos o cocinados— para colar un alimento que precisamente el BLW buscar evitar.

El gran engendro: las bolsitas listas para tomar

Fáciles de transportar, sin necesidad de conservar en frío, solo tienes que quitar el tapón e insertarlo en la boca del pequeñajo en un acoplamiento que ni el del Apollo-Soyuz. Y hala, con sus manitas ya se encarga de apretarlo hasta exprimir la última gota de lo que quiera que contenga la bolsa: un diseño perfecto, lo reconozco. Nada que objetar formalmente a este prodigio; el problema —como la belleza— está en el interior. Porque estos Maseratis del packaging contienen el equivalente alimentario al motor del dos caballos de mi abuela: azúcares libres, harinas y almidones varios, aceites reguleros o nata. Y, para rematar, más azúcar, no se quede el pequeñajo con ganas de dulce.

¿Los que son 100 % fruta también son tan infames? Sí, querido lector harto ya de que te tomen el pelo. Los que son 100 % fruta, también: como ya te hemos contado, a diferencia de lo que ocurre con la fruta entera —con azúcares intrínsecos que no suponen ningún problema para la salud y sobre los que no se establecen límites— la fruta triturada, en puré o el zumo de fruta contienen azúcares libres. Azúcares que sí debemos limitar en la alimentación en general y que, en el caso de los niños, deben introducirse en la alimentación “cuanto más tarde mejor y siempre a partir de los 12 meses”, como recogen las recomendaciones para la alimentación en la primera infancia de la Generalitat de Cataluña.

De la bolsita no salen el plátano y las manzanas enteros, así que cuando le das la vuelta y ves en la tabla nutricional que tiene 15 gramos de azúcar, es tan malo como parece: son 15 g de azúcar libre, el 60 % del máximo diario recomendado por la OMS, listo para tomar de una sentada y sin enterarse. Con la agravante de que respiras aliviado, convencido de que acaba de tomar sin rechistar su buena ración de fruta y piensas que estás haciendo lo mejor por su salud: un caballo de Troya nutricional.

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¡Pero si pone “sin azúcares añadidos”! Claro, porque esta declaración puede hacerse siempre que no incorporen monosacáridos ni disacáridos (es decir, azúcares simples) ni tampoco ingredientes usados por sus propiedades edulcorantes. Se cumple la legislación porque no le añaden azúcares —¿para qué?— y, aunque la fruta tiene propiedades edulcorantes, en un puré de fruta se puede razonar que no es que esta se use para endulzar, es que es el único ingrediente. Así que lucen su flamante “sin azúcares añadidos” con su diminuto “contiene azúcares naturalmente presentes” y p´alante.

¿Serán mejor los de yogur con fruta? Pues se parecen al yogur con trozos de fruta que preparas en casa como un huevo a una castaña. Para empezar, suelen tener más puré y zumo de frutas que yogur (solo tienes que sumar los porcentajes de cada ingrediente para comprobarlo): punto negativo por lo que ya hemos visto de las frutas machacadas. Para la OMS esto es un reclamo engañoso y deberían indicar que son “fruta y yogur”. El milagro de que llevando yogur pueden mantenerse fuera del frigo tampoco es gratis, porque el poco yogur que tiene no es como el que tienes en tu frigo, sino pasteurizado: le han dado un tratamiento térmico después de la fermentación y todas esas bacterias que tanto nos llaman la atención están caput. No queda ni una.

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Las versiones con yogur griego, cookies o galleta solo pueden empeorar el panorama, ya que te garantizan una buena dosis de nata, harina, almidón y aceites refinados. Pero lo han hecho tan, tan bien, que están en cada recreo, parque infantil y guardería. Al punto de que la OMS les dedica un apartado especial en este documento de malas prácticas, en el que identifica varios problemas asociados al consumo de alimentos con este formato de bolsita:

  • Exposición a alimentos muy suaves y lisos, cuando los niños desarrollan la habilidad para masticar.
  • Alimentos con baja densidad nutricional (aportan pocos nutrientes por cada kilocaloría).
  • Exposición a altas cantidades de azúcares libres que pueden absorberse rápidamente.
  • Problemas al chupar directamente de las bolsas. Y son unos cuantos:

-No ayuda a aprender a masticar ni a usar esta capacidad.

-Los niños no distinguen qué es lo que están comiendo y no pueden ver ni oler los alimentos fácilmente.

-Los niños que comen este tipo de alimentos durante periodos de tiempo largo pueden volverse más quisquillosos con las comidas.

-Desarrollan habilidades motoras finas cuando cogen la comida o juegan con ella (algo que no es posible con estos formatos).

-Las frutas y verduras machacadas y en bolsas son altas en azúcares libres y chupar estos alimentos puede contribuir a la caries dental.

-Si la comida se toma desde la bolsa no hay forma de controlar el tamaño de las raciones y puede haber un desperdicio alimentario considerable.

Así que, si lo que te ha convencido es la comodidad de la infausta bolsa te voy a contar un secretillo, entre nosotros, ¿sabes qué se transporta fenomenal, no necesita frío, es dulce y, encima, es más que recomendable? Un plátano, una manzana o una zanahoria. Ya sabes por dónde voy.

Zumos infantiles, azúcar con buena fama

En El Comidista ya te hemos contado que los zumos no son recomendables para adultos por su alto contenido en azúcares libres, y tenemos que decir que los infantiles no son peores que sus homólogos “normales”: son lo mismo, salvo que los de bebés cuestan casi cuatro euros el litro, mientras que el corriente y moliente lo encuentras por uno y medio. “Pero el de bebés no tiene azúcares añadidos”. A vuelta con el reclamo; en contra de lo que pensamos, ningún zumo lleva azúcares añadidos simplemente porque la legislación no lo permite. Sí que los pueden llevar los néctares, que a veces son difíciles de distinguir (para asegurarte, dale la vuelta al envase y busca la denominación de venta).

Para dejar claro que no son un alimento adecuado para bebés, te remito a las recomendaciones de la Academia Americana de Pediatría, que indica que los zumos no deben darse a niños menores de 12 meses y que deben limitarse a aproximadamente 120 ml (medio vaso) para niños de uno a tres años, de 120 a 180 ml para niños de cuatro a seis años y 240 ml (un vaso) para la chavalada de siete a 18 años. Para rematar, también están en contra de que se puedan llevar en botellitas monodosis, como la OMS con las bolsitas de fruta.

Si no le doy “comida para bebés”, ¿qué le doy? Comida. Eso sí, respetando el calendario de incorporación de alimentos que te haya dado el pediatra, adaptando los tamaños y las texturas para que no haya problemas de atragantamiento y evitando los alimentos que suponen un riesgo microbiológico para los niños pequeños como la miel o las infusiones. Ya está.

Beatriz Robles es tecnóloga de alimentos, dietista-nutricionista y obsesionada por batallar contra la desinformación. Docente en el Grado de Nutrición Humana y Dietética de la Universidad Isabel I y divulgadora científica, ha publicado el libro Come seguro comiendo de todo, para ayudarte a no meter la pata en la cocina y comer sin riesgos.

France24 - World

Sketch breaks Michelangelo record, selling at auction for €23 million

Issued on: 18/05/2022 - 16:58

NEWS WIRES

A recently rediscovered sketch by Michelangelo, the artist's first known nude, sold at auction at Christie's in Paris on Wednesday for 23 million euros ($24 million), a record for one of the Italian master's drawings.

Representing a naked man with two other background figures, the late 15th-century sketch in pen and brown ink recently resurfaced in a private French collection after more than a century.

Including the buyer's premium, the sale price far outstripped the Renaissance artist's previous record for a drawing of 9.5 million euros for "The Risen Christ" at Christie's in London in 2000 but fell short of the list price of 30 million euros.

"There are fewer than 10 drawings by Michelangelo which exist in private hands," Helene Rihal, director of Christie's ancient and 19th-century drawings department, told AFP ahead of the auction. The sketch was last put up for sale in 1907 at Paris's Hotel Drouot.

The nude, partly based on a fresco by Masaccio in the Brancacci chapel in Florence, had thus far managed to "escape the attention of specialists", according to Christie's, which has declared it to be very well preserved.

It was only in 2019 that experts identified it as the work of the Italian Renaissance genius (1475-1564) during an inventory of a private French collection.

In September that year it was declared a "national treasure of France", which prevented its exit from French territory for 30 months, while giving the French government and museums the opportunity to buy it.

No offer was forthcoming, however, and recent weeks saw the work exhibited in Hong Kong and New York to drum up interest ahead of the auction.

The sketch is the size of an A4 sheet of paper (eight by 12 inches, 21 by 30 centimetres) and closely resembles a figure in Masaccio's fresco "The Baptism of the Neophytes" (1426-27).

But "it's so much more than a copy", Christie's Old Masters expert Stijn Alsteens said on the auctioneer's website.

"Michelangelo has decided to make the figure into something that corresponded more to his aesthetic by making him much more robust and monumental, while at the same time keeping the fragility of the figure, who is exposed and shivering" as he awaits baptism, he said.

Alsteens added that the artist might have made the sketch aged around 21, on the cusp of his high-profile career.

(AFP)

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Frida Kahlo self-portrait sells for record $35 million at New York auction

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France24 - Monde

Ligue Europa : l'Eintracht Francfort remporte la finale au bout des prolongations

Publié le : 19/05/2022 - 01:21

FRANCE 24 Suivre

Grâce à un Kevin Trapp magistral, l'Eintracht Francfort est venu à bout, mercredi, des Glasgow Rangers au terme de prolongations (1-1, 5-4 aux tirs au but) en finale de la Ligue Europa. Le club allemand remporte ainsi son premier titre continental depuis la Coupe de l'UEFA en 1980.

Les Aigles planent sur l'Europe ! Au bout d'une nuit ardente, l'Eintracht Francfort a remporté, mercredi 18 mai, à Séville, la deuxième Ligue Europa de son histoire en battant les Glasgow Rangers 1-1, 5-4 aux tirs au but en finale, grâce à son héros Kevin Trapp, impérial.

Après avoir signé deux arrêts décisifs au bout de la prolongation, d'abord devant Ryan Kent (118e) puis sur un coup franc de James Tavernier (120e+2), Trapp a stoppé la tentative du vétéran gallois Aaron Ramsey pendant la séance de tirs au but pour sacrer son équipe. Rafael Borré, déjà auteur du but de l'égalisation pour les "Aigles" à la 69e après l'ouverture du score de Joe Aribo (57e), a scellé la victoire des Allemands avec un ultime tir au but transformé, pour conclure la séance parfaite des Aigles.

Mais c'est bien l'ancien portier allemand du PSG qui est devenu le héros de la soirée durant la séance de tirs au but, pour offrir le trophée à Francfort, qui succède ainsi à Villarreal, sacré l'an passé, au palmarès de la C3.

Historique

Un accomplissement historique pour l'Eintracht, qui s'est notamment défait du FC Barcelone et de West Ham pour se hisser jusqu'en finale, et finir son odyssée couronnée de lauriers dans la chaude nuit andalouse, devant les près de 44 000 supporters du stade Sanchez-Pizjuan.

Car depuis la Coupe de l'UEFA glanée en 1980, les Aigles n'avaient plus jamais connu de sacre continental. Oliver Glasner est ainsi devenu le premier entraîneur autrichien à soulever un trophée européen depuis le légendaire Ernst Happel en 1983. Pour les Écossais, en revanche, la désillusion est immense : les Gers attendaient, eux aussi, depuis cinquante ans de retrouver la gloire européenne, depuis leur Coupe d'Europe des vainqueurs de Coupe en 1972.

Petite consolation : le défenseur et capitaine James Tavernier sera tout de même le premier défenseur de l'histoire à finir meilleur buteur de la Ligue Europa, avec sept buts.

Mur blanc, mur orange

Mais le "mur blanc" déployé par les supporters allemands portait une autre couleur dans les cages de l'Eintracht : tout vêtu d'orange, Trapp a maintenu les siens à flots quand il le fallait, durant les quelques moments de faiblesse de son équipe.

Et si le match a été accroché jusqu'au bout, il aurait pu dégénérer dès l'entame : dès la 5e minute, John Lundstram a joué un ballon un peu trop haut, et ses crampons ont touché l'avant du crâne du capitaine de l'Eintracht Sebastian Rode, qui s'est allongé sur la pelouse en portant immédiatement ses mains sur sa plaie sanguinolente. Longtemps pris en charge par les soigneurs, il reviendra sur la pelouse avec un bandage bleu et blanc autour de la tête, après avoir changé son maillot imbibé de sang.

Il faudra attendre la demi-heure de jeu pour voir la première tentative écossaise : un ballon enroulé du gauche par Joe Aribo qui n'accrochera pas le cadre mais qui a obligé Trapp à s'étendre de tout son corps, juste avant une pause fraîcheur indispensable. Car le thermomètre a dépassé les 40 degrés à Séville pendant la journée de mercredi. Et ce sont les supporters des deux équipes qui ont mis le feu aux gradins, à coups de chant, de tambours et de tifo pour les Allemands. Le brasier du Pizjuan a réellement pris forme au retour des vestiaires, quand le "mur blanc" des supporters allemands a allumé des fumigènes rouges.

Avec AFP

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Ligue Europa : chaude finale à Séville entre l'Eintracht Francfort et les Glasgow Rangers

Football : les clubs français en coupes d'Europe, toujours le même plafond de verre

SANCTIONS

Ukraine : la Russie exclue des prochaines compétitions de l'UEFA et de l'Euro féminin

France24 - World

UN warns key climate change indicators hit record highs in 2021

Issued on: 18/05/2022 - 16:06

NEWS WIRES

Four key climate change indicators all set new record highs in 2021, the United Nations said Wednesday, warning that the global energy system was driving humanity towards catastrophe.

Greenhouse gas concentrations, sea level rise, ocean heat and ocean acidification all set new records last year, the UN's World Meteorological Organization (WMO) said in its "State of the Global Climate in 2021" report. The annual overview is "a dismal litany of humanity's failure to tackle climate disruption", UN chief Antonio Guterres said.

"The global energy system is broken and bringing us ever closer to climate catastrophe. We must end fossil fuel pollution and accelerate the renewable energy transition before we incinerate our only home." The WMO said human activity was causing planetary-scale changes on land, in the ocean and in the atmosphere, with harmful and long-lasting ramifications for ecosystems.

Record heat

The report confirmed that the past seven years were the top seven hottest years on record. Back-to-back La Nina events at the start and end of 2021 had a cooling effect on global temperatures last year. Even so, it was still one of the warmest years ever recorded, with the average global temperature in 2021 about 1.11 degrees Celsius above the pre-industrial level.

The 2015 Paris Agreement on climate change saw countries agree to cap global warming at "well below" 2C above average levels measured between 1850 and 1900 -- and 1.5C if possible. "Our climate is changing before our eyes," said WMO chief Petteri Taalas. "The heat trapped by human-induced greenhouse gases will warm the planet for many generations to come. Sea level rise, ocean heat and acidification will continue for hundreds of years unless means to remove carbon from the atmosphere are invented."

'Consistent picture of warming world'

Four key indicators of climate change "build a consistent picture of a warming world that touches all parts of the Earth system", the report said. Greenhouse gas concentrations reached a new global high in 2020, when the concentration of carbon dioxide (CO2) reached 413.2 parts per million (ppm) globally, or 149 percent of the pre-industrial level.

Data indicate that they continued to increase in 2021 and early 2022, with monthly average CO2 at Mona Loa in Hawaii reaching 416.45 ppm in April 2020, 419.05 ppm in April 2021, and 420.23 ppm in April 2022, the report said. Global mean sea level reached a new record high in 2021, rising an average of 4.5 millimetres per year throughout 2013 to 2021, the report said.

GMSL rose by 2.1 mm per year between 1993 and 2002, with the increase between the two time periods "mostly due to the accelerated loss of ice mass from the ice sheets", it said.

Signs in the seas

Ocean heat hit a record high last year, exceeding the 2020 value, the report said.  And it is expected that the upper 2,000 metres of the ocean will continue to warm in the future -- "a change which is irreversible on centennial to millennial timescales", said the WMO, adding that the warmth was penetrating to ever deeper levels.

The ocean absorbs around 23 percent of the annual emissions of human-caused CO2 into the atmosphere. While this slows the rise of atmospheric CO2 concentrations, CO2 reacts with seawater and leads to ocean acidification. The UN's Intergovernmental Panel on Climate Change concluded with "very high confidence" that open ocean surface acidity is at the highest "for at least 26,000 years".

Meanwhile the report said the Antarctic ozone hole reached an "unusually deep and large" maximum area of 24.8 million square kilometres in 2021, driven by a strong and stable polar vortex. Guterres proposed five actions to jump-start the transition to renewable energy "before it's too late".

Among them, he suggested ending fossil fuel subsidies, tripling investments in renewable energy and making renewable energy technologies, such as battery storage, freely-available global public goods. "If we act together, the renewable energy transformation can be the peace project of the 21st century," Guterres said.

(AFP)

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France24 - World

'Historic' equal pay deal for US men's and women's football teams

Issued on: 18/05/2022 - 17:41

NEWS WIRES

The US men's and women's national soccer teams will receive equal pay under a "historic" agreement announced by the US Soccer Federation on Wednesday, following years of pressure from female players.

The move makes the federation the first in the world to equalize World Cup prize money awarded to its men's and women's teams.

"This is a truly historic moment. These agreements have changed the game forever here in the United States and have the potential to change the game around the world," said US Soccer president Cindy Parlow Cone.

The terms of Wednesday's landmark agreement include "identical compensation for all competitions, including the FIFA World Cup, and the introduction of the same commercial revenue sharing mechanism for both teams," USSF said.

The deal stipulates that players from both teams "pool and share" the otherwise unequal prize money paid by FIFA for participation in their respective World Cups.

For non-World Cup tournaments, players from "both teams will earn an equal amount of the total prize money paid when both teams participate in the same competition."

In February, the US national women's team won a $24 million payout and a promise of equal pay in a najor settlement with US Soccer, that was contingent on the new collective bargaining agreement.

The question of World Cup prize money had formed a prominent part of the lawsuit, which was filed in 2019 and accused the federation of "stubbornly refusing" to pay its men and women's players equally.

"The accomplishments in this CBA (collective bargaining agreement) are a testament to the incredible efforts of WNT players on and off the field," said US women's captain Becky Sauerbrunn, who is also her team's players association president.

She added that she hoped the agreement "will similarly serve as the foundation for continued growth of women's soccer both in the United States and abroad."

'Achieved it'

The agreement, which runs through 2028, also aims to improve "player health and safety, data privacy and the need to balance responsibilities to both club and country," USSF said.

Women's star Megan Rapinoe, who has forged a reputation as an unflinching advocate for social justice causes including equal pay and conditions for her and team-mates, said in February that the settlement marked a moment in which "US Soccer changed for the better."

Center-back Walker Zimmerman, a member of the men's team players association, welcomed Wednesday's deal saying that "we hope this will awaken others to the need for this type of change."

"They said equal pay for men and women was not possible, but that did not stop us and we went ahead and achieved it," he added.

The United States women have won four Women's World Cup titles and four Olympic gold medals. They are chasing an unprecedented third consecutive Women's World Cup crown after hoisting trophies in 2015 at Canada and 2019 in France. They last won Olympic gold in London in 2012.

(AFP)

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Opex 360

Le premier des six hélicoptères H160 destinés à la Marine nationale a été livré à Babcock

par Laurent Lagneau · 19 mai 2022

En février 2020, le ministère des Armées notifia un contrat à un consortium formé par Airbus Helicopters, Safran Helicopter Engines et Babcock pour la location de quatre hélicoptères H160 destiné à remplacer les Alouette III de la Marine nationale, dont le coût de l’heure de vol a fini par devenir prohibitif, celui étant passé de 5000 à 10000 euros en dix ans. Puis, un an plus tard, la cible a été revue à la hausse, avec deux appareils de plus.

Il s’agissait de constituer une « flotte intérimaire » devant être complétée par douze Dauphin N3, également loués, cette fois auprès du tandem DCI et Heli-Union, dans l’attente de l’arrivée de l’hélicoptère interarmées léger [HIL] « Guépard », dont la conception repose justement sur celle du H160.

En février, Airbus Helicopters avait annoncé que le premier H160 en version SAR [recherche et sauvetage] destiné à l’Aéronautique navale venait d’entamer ses essais en vol. Trois mois plus tard, il a été livré à Babcock qui, à son tour, le remettra à la Marine nationale, plus précisément au Centre d’Expérimentations Pratiques et de réception de l’Aéronautique navale [CEPA/10S]. Puis cet appareil prendra ensuite la direction de Lanvéoc-Poulmic, où il sera mis en oeuvre par la Flottille 32F.

« Félicitations Babcock pour la réception de votre premier H160 . J’ai hâte de voir cet hélicoptère innovant et polyvalent en opération avec la Marine nationale pour l’une des missions les plus exigeantes et essentielles qui soit : la recherche et le sauvetage », a commenté Bruno Even, le Pdg d’Aibus Helicopters, via Twitter.

The #H160 is gearing up for its upcoming maritime search and rescue #SAR ops with the French Navy @MarineNationale. Following the contract signed with @DGA, we have delivered the 1st of 6 🚁 to Babcock who will outfit them with additional mission systems.#MakingMissionsPossible pic.twitter.com/5BCLlGGuWR

— Airbus Helicopters (@AirbusHeli) May 17, 2022

Pour rappel, les six H160 loués n’auront pas vocation à embarquer à bord des frégates de la Marine. Légèrement navalisés, ils seront surtout utilisés pour des missions de type SAR à partir de Lanvéoc-Poulmic, Cherbourg et Hyères. Pour cela, ils seront dotés d’une boule optronique Euroflir 400, d’équipements médicaux et d’un bac plongeur. Les modifications seront effectuées par Babcock, dans ses installations du Cannet des Maures.

France24 - World

PSG's Idrissa Gueye asked to explain absence after homophobia accusations

Issued on: 18/05/2022 - 17:34

NEWS WIRES

Paris Saint-Germain midfielder Idrissa Gana Gueye has been ordered by the French football federation's ethics board to answer accusations he missed a game to avoid wearing a rainbow jersey in support of the LGBTQI+ movement.

The Senegal international was absent for Saturday's 4-0 win over Montpellier in Ligue 1 for "personal reasons" rather than injury, according to coach Mauricio Pochettino.

Gueye must "issue a public apology" or say the rumours he refused to take part in French football's fight against homophobia are "unfounded", according to a letter seen Wednesday by AFP addressed to the player.

He also missed a match last year on a day dedicated to raising awareness against discrimination.

"This absence (against Montpellier)... is very widely interpreted as a refusal to participate," wrote the FFF's ethics board.

"One of two things, either the hypotheses are unfounded and we invite you to immediately express yourself in order to silence these rumours," the letter continued.

"Or the rumours are true. In this case we ask you to be aware of the impact of your actions and the very serious error committed."

"In refusing to take part in this collective initiative you are validating discriminatory behaviour... and not only against the LGBTQI+ community," it added.

Gueye on Tuesday received the support of Senegal's President Macky Sall.

"I support Idrissa Gana Gueye. His religious beliefs must be respected," he wrote on Twitter.

(AFP)

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PSG player Idrissa Gueye criticised for not playing in anti-homophobia day game

Opex 360

Otan : L’armée de l’Air et de l’Espace va déployer un système de défense aérienne MAMBA en Roumanie

par Laurent Lagneau · 19 mai 2022

Quelques jours après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et dans le cadre des mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental, la France lancé la mission « Aigle », avec l’envoi de 500 militaires de l’armée de Terre à Constanta, sur les bords de la mer Noire, en Roumanie.

Pour rappel, cet important détachement français est armé par le 27e Bataillon de Chasseurs Alpins [BCA], le 126e Régiment d’Infanterie [RI], le 4e Régiment de Chasseurs [RCh] et du 93e Régiment d’Artillerie de Montagne [RAM], ces unités ayant alors été placées en alerte dans le cadre de la Force de réaction rapide de l’Otan [NRF – Nato Response Force]. En outre, il dipose de six chars AMX-10RC, de quarante-trois Véhicules de l’avant blindé [VAB], de vingt-sept Véhicules blindés légers [VBL] et de dix-neuf Petits Véhicules Protégés [PVP].

Depuis, ce contingent français a été rejoint par 300 militaires de la composante « Terre » de la Défense belge. Et, désormais, ce bataillon constitue l’un des quatre « Battle group forward presence » [BG FP] déployés par l’Otan en Roumanie, en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. La France en est la nation-cadre.

Et, à ce titre, les forces françaises vont renforcer leur engagement en Roumanie. En effet, ce 19 mai, l’État-major des armées [EMA] a annoncé le déploiement du système de défense sol-air de « dernière génération » MAMBA ainsi que celui d’un Centre de management de la défense dans la 3e dimension [CMD 3D].

« Mis en œuvre par une centaine d’aviateurs, le MAMBA [ou Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre – SAMP/T] est un système d’arme sophistiqué qui peut assurer une bulle de protection au profit des forces qui opèrent dans la zone de couverture. Afin d’augmenter l’efficacité du système et pour répondre aux besoins de l’Integrated air and missile defence [IAMD] de l’Otan, celui-ci est connecté et intégré via une liaison de données tactiques au système de défense roumain et à celui de l’Otan », explique l’EMA, via un communiqué.

Et celui d’ajouter que ce déploiement « démontre la capacité et la volonté de la France à protéger ses intérêts et ceux de ses alliés en Europe et permet de renforcer le partenariat stratégique qui la lie à la Roumanie depuis 2007, en particulier dans le domaine de la défense sol-air ».

Pour rappel, fruit d’un coopération franco-italienne via le consortium Eurosam, le MAMBA est surtout un système antimissile de théâtre capable de contrer les menaces aériennes conventionnelles et balistiques sur 360°. Grâce à son missile intercepteur Aster 30, il peut détruire une cible à plus de 100 km de distance. Outre le CMD3D, il est doté de quatre autres modules interconnectés, dont une conduite de tir et un radar Arabel. Seulement huit exemplaires sont actuellement en dotation au sein des Escadrons de défense sol-air [EDSA] de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE].

À noter que le BG FP dirigé par la France sera prochainement relocalisé à Cincu, dans le centre de la Rouamanie et qu’il intégrera, en alternance, un compagne belge ou néerlandaise.

Photo : MBDA / Archive

Opex 360

La Turquie fait monter les enchères pour donner son accord à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan

par Laurent Lagneau · 19 mai 2022

Le 18 mai, la Finlande et la Suède ont officiellement remis leur demande d’adhésion à l’Otan. Ce qui marque un tournant dans leur histoire, ces deux pays ayant été jusqu’à présent attachés à leur neutralité. Mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. De même que l’intensification des activités militaires russes dans leur environnement proche.

« C’est un moment historique à un moment critique pour notre sécurité », a commenté Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, au moment de recevoir les demandes d’adhésion présentées par les ambassadeurs de ces deux pays. « Nous espérons conclure rapidement [la procédure d’adhésion] », a-t-il ajouté.

Évidemment, la Russie voit d’un mauvais oeil ce mouvement de la Suède et de la Finlande vers l’Otan. C’est une « grave erreur supplémentaire […] dont les conséquences auront une portée considérable », a fait valoir Sergueï Riabkov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères. « Pour nous, il est clair que la sécurité de la Suède et de la Finlande ne sortira pas renforcée par cette décision » et le « niveau de tension militaire va augmenter », a-t-il ajouté.

Pour le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ce nouvel élargissement de l’Otan ne « va ni renforcer ni améliorer l’achitecture sécuritaire » en Europe. Mais le président russe, Vladimir Poutine, a montré plus de retenue, en déclarant que cela n’allait pas « contituer une menace immédiate » pour la Russie même si le « déploiement d’infrastructures militaires [de l’Otan] sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse ».

Cela étant, les candidatures de la Suède et de la Finlande pourraient bien « capoter » à cause de la Turquie, dont la position actuelle est inconfortable, de par sa relation stratégique avec l’Ukraine et sa dépendance économique à l’égard de la Russie. Or, pour rappel, un pays ne peut être admis au sein de l’Otan qu’à la condition qu’aucun pays déjà membre ne s’y oppose.

La semaine passé, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait affirmé que l’adhésion de la Suède et de la Finlande était une « mauvaise idée » en raison de leur mansuétude à l’égard du Parti des travailleurs du Kurdistan [UKK], une organisation pourtant considérée comme terroriste par l’Union européenne [UE] et les États-Unis. Et, depuis, il n’a cessé d’affirmer son opposition à la candidature de ces deux pays à l’Otan.

« Comment allons-nous leur faire confiance? La Suède est la pépinière des organisations terroristes […] Nous ne céderons pas sur l’adhésion à l’ Otan de ceux qui appliquent des sanctions envers la Turquie », a ainsi martelé M. Erdogan, le 17 mai. D’autant plus que Stockholm et Helsinki n’ont jamais répondu favorablement aux demandes d’extradition adressées par Ankara au sujet de membres présumés du PKK et du Fetö, une organisation dirigée par le prédicateur Fethullah Gülen, accusé d’avoir fomenté la tentative de coup d’État de juillet 2016.

En outre, la Turquie reproche aux deux pays nordiques de lui avoir imposé un embargo sur les armes après son offensive lancée en 2019 contre les milices kurdes syriennes [YPG], proches du PKK. De telles restrictions, a fait valoir Mevlut Cavusoglu, ne sont « pas conformes » à l’esprit de l’Alliance.

Et, ce 19 mai, M. Erdogan a encore haussé le ton. « Nous sommes résolus à maintenir notre position, nous avons informé nos amis que nous dirons non à la Finlande et à la Suède qui veulent rejoindre l’Otan et nous persisterons dans cette voie. […] Cette Suède et cette Finlande sont les pays qui hébergent les terroristes chez eux, le PKK et l’YPG », a-t-il lancé, dans un extrait d’une émission télévisée qu’il a diffusé via Twitter.

« Nous sommes très préoccupés par ces deux pays, surtout par la Suède qui est un foyer de terreur, un absolu nid de terroristes », a encore insisté M. Erdogan, avant de dénoncer dans un même élan la Grèce, la France et l’Allemagne pour avoir « accueilli des membres de l’organisation terroriste Fetö ».

Cela étant, en faisant monter les enchères, la Turquie cherche surtout à obtenir des concessions de la part de Washington, notamment pour moderniser son aviation de combat… En effet, Ankara attend le feu vert de l’administration Biden pour se procurer 40 F-16 « Viper » et 80 kits pour porter à ce standard 80 appareils de ce type actuellement en dotation au sein de ses forces aériennes. Cependant, cette vente serait en bonne voie, la diplomatie américaine ayant estimé, le mois dernier, qu’elle « serait conforme aux intérêts et à la sécurité nationale des États-Unis » tout en servant « l’unité à long terme de l’Otan ».

Mais probablement qu’Ankara pourrait obtenir davantage en mettant son veto à l’adhésion de la Suède et de la Finlande dans la balance… Comme, par exemple, la levée des sanctions qui lui avaient infligées l’adminstration Trump pour son achat de systèmes russes de défense aérienne S-400… Et donc sa réintégration dans le programme d’avion de combat de 5e génération F-35, au titre duquel elle avait commandé une centaine d’exemplaires.

« La Turquie poursuit une politique étrangère conforme à ses intérêts nationaux et accepterait l’élargissement de l’Otan si les préoccupations exprimées à l’égard des nations nordiques étaient satisfaites », ont toutefois expliqué des responsables turcs à l’agence Bloomberg.

France24 - World

French court upholds Syria 'complicity in crimes against humanity' charge against Lafarge

Issued on: 18/05/2022 - 14:42

NEWS WIRES

A French appeals court has confirmed that the cement giant Lafarge must face charges of complicity in crimes against humanity over alleged payoffs to Islamic State group and other jihadist groups during Syria's civil war, judicial sources told AFP on Wednesday.

Lafarge, now part of the Swiss building materials conglomerate Holcim, has acknowledged that it paid nearly 13 million euros ($13.7) to middlemen to keep its Syrian cement factory running in 2013 and 2014, long after other French firms had pulled out of the country.

The company contends that it had no responsiblity for the money winding up in the hands of terrorist groups, and in 2019 it won a court ruling that threw out the charge of complicity in crimes against humanity.

But that ruling was overturned by France's supreme court, which ordered a retrial in September 2021, and the decision Wednesday means that a judge could order Lafarge and eight of its executives, including former CEO Bruno Lafont, to stand trial.

The appeals court sided with prosecutors who said Lafarge had "financed, via its subsidiaries, Islamic State operations with several millions of euros in full awareness of its activities."

It also upheld charges of financing terrorism and endangering the lives of others for putting its Syrian employees at risk as IS insurgents took over large swaths of the country, forcing Lafarge to eventually abandon its cement plant in Jalabiya, near Aleppo, in September 2014.

The company had invested 680 million euros in the construction of the plant, which was completed in 2010 -- just a year before the outbreak of the ongoing war that is estimated to have killed more than half a million people.

Lawyers for Lafarge declined to comment on the ruling when contacted by AFP. The case was launched in 2017 by former Lafarge Cement Syria (LCS) employees backed by NGOs.

(AFP)

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Lafarge charges of crime against humanity dropped on appeal but others remain

FRANCE - SYRIA

French firm Lafarge under investigation for complicity in crimes against humanity in Syria

French firm Lafarge loses bid to dismiss 'crimes against humanity' case in Syria

France24 - World

Pakistan: Brickmakers toil in one of world's hottest cities

Issued on: 19/05/2022 - 18:31

Mandi HESHMATI

Despite the searing heat in Jacobabad, brick kiln workers are forced to toil in the sun. Pakistan is the eighth most vulnerable country to extreme weather caused by climate change, according to the Global Climate Risk Index compiled by environmental NGO Germanwatch

Opex 360

Le Pentagone dévoile un nouveau concept d’hydravion de transport lourd

par Laurent Lagneau · 19 mai 2022

En août 2021, la DARPA, l’agence du Pentagone dédiée à l’innovation, publia une demande d’informations auprès de l’industrie afin de concevoir une « nouvelle classe de véhicule » susceptible de s’affranchir des « principales limitations opérationnelles des plateformes de transport aérien et maritime traditionnelles ». En clair, il s’agissait de soutenir un projet visant à développer de « nouveaux hydravions et véhicules à effet de sol [autrement appelés « Ekranoplan »].

Dans le détail, l’objectif était alors d’imaginer un appareil pouvant transporter une charge utile de 100 tonnes tout en ayant une capacité de vol « étendue hors effet de sol pour éviter les obstacles » ainsi que pour voler au-dessus d’une mer agitée.

Les missions de cet aéronef ne devaient pas se limiter au seul transport, l’avis de la DARPA ayant aussi évoqué de possibles usages entrant dans le cadre du concept EBAO [Expeditionary Advanced Base Operations] et celui des opérations maritimes distribuées [DMO – Distributed Maritime Operations]. Il était égalemennt de recherche et de sauvetage au combat et d’opérations amphibies.

Près de dix mois plus tard, la DARPA a levé le voile sur le concept « Liberty Lifter », un aéronef qui promet de « révolutionner le transport aérien lourd », en combinant les avantages de l’Ekranoplan et ceux de l’hydravion.

Pour rappel, le principe de l’Ekranoplan reposer sur un phénomène aérodynamique appelé « effet de sol », qui se traduit par une augmentation de la portance et une diminution de la trainée quand un avion vole à très basse altitude. Durant la Guerre Froide, les Soviétiques l’avaient exploité en développant le KM, surnommé le « monstre de la Caspienne » en raison de sa masse de 550 tonnes, de sa longueur de 100 mètres et de ses dix réacteurs. Évoluant à une altitude comprise entre 3 et 14 mètres, il pouvait voler à la vitesse de 550 km/h, pour un rayon d’action de 3000 km.

Un tel appareil peut ainsi voler en-decà de la couverture radar, ce qui est évidemment un avantage lorsqu’il s’agit d’opérer dans une environnement « contesté » et de déjouer les capacités de déni et d’interdiction d’accès de l’adversaire. Il permet également de s’affranchir du transport maritime, potentiellement vulnérable [notamment face aux sous-marins et autres mines navales] et moins rapide. En revanche, il est peu maniable et il ne peut être utilisé que par mer calme… C’est donc la raison pour laquelle le « Liberty Lifter » devra aussi être en mesure de voler à moyenne altitude [environ 10000 pieds].

L’appareil présenté par la DARPA a une conception à double fuselage, à l’image du North American F-82 Twin Mustang [lui-même inspiré du concept « Bf 109Z « Zwilling » allemand, ou encore du Stratolauch, un avion-porteur de lanceur aéroporté mis au point par Scaled Composites.

« Cette première phase du programme Liberty Lifter définira la portée, les charges utiles et d’autres paramètres de l’hydravion », a commenté Alexander Walan, le responsable de ce programme au sein de la DARPA.

Programme qui suppose de relever plusieurs défis technologiques. « L’accent sera mis sur l’utilisation de cet appareils dans des mers agitées, en le dotant d’une capacité de portance élevée à basse vitesse afin de réduire l’impact des vagues lors du décollage et de l’atterrissage », explique l’agence du Pentagone, qui souhaite par ailleurs réduire au maximum les contraintes liées à la maintenance.

En outre, il est question d’une « production abordable » du Liberty Lifter « à grande échelle », en privilégiant « les conceptions à faible coût et faciles à fabriquer ». Un effort devra être fait sur les matériaux, lesquels devront être moins coûteux que « ceux utilisés dans la construction aéronautique traditionnelle » tout en étant « disponibles à l’achat en grande quantité ».

France24 - World

Major drug-smuggling tunnel found on US-Mexico border

Issued on: 19/05/2022 - 10:43

American authorities have discovered a drug-smugglers' tunnel running under the US-Mexico border. Stretching from Tijuana, Mexico to a warehouse in San Diego, the so-called "narco-tunnel"  thought to be 1,744 feet (530 meters) long, 61 feet deep and four feet in diameter, the US Attorney's Office for the Southern District of California said in a statement Monday.

Opex 360

Artillerie : Bientôt des CAESAr pour l’armée colombienne?

par Laurent Lagneau · 18 mai 2022

Il arrive parfois que des contrats d’armement prennent du temps pour se concrétiser, comme on l’a vu avec la commande de 80 avions de combat Rafale récemment notifiée par les Émirats arabes unis à Dassault Aviation, qui a demandé près de treize ans de négociations avant de devenir réalité. Et il se pourrait qu’il en aille de même avec la Colombie… mais dans le domaine de l’artillerie.

En effet, au début des années 2010, Nexter avait effectué une démonstration de son Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] sur un champ de tir situé près de Bogota alors que, à l’époque, l’armée colombienne cherchait à renforcer son artillerie, après avoir fait l’acquisition de 20 canon LG1 de 105 mm auprès du groupe français. Et puis, il n’y eut pas de suite, notamment en raison de contraintes budgétaires.

Mais, visiblement, la situation va sans doute finir par se décanter, à en croire des informations publiées par le site InfoDefensa, spécialiste de l’actutalité militaire dans le monde hispanophone. Ainsi, l’état-major colombien a l’intention d’acquérir au moins quatre CAESAr [afin de constituer une batterie] dans le cadre de son programme « Soberania ». Cette décision permettra de « standardiser les systèmes de 155 et de 105 mm » et « d’optimiser » le soutien.

Ce choix n’allait pas forcément de soi car le CAESAr était opposé à l’ATMOS 2000 de l’israélien Elbit Systems et au Yavuz SPh 6×6 du turc MKE. Mais aucun de ces deux modèles n’a fait l’objet de démonstrations et encore moins d’évaluations en Colombie.

Selon InfoDefensa, le chef d’état-major adjoint de l’Ejército Nacional de Colombia, le général Carlos Moreno, s’est rendu en France, la semaine passée, pour entamer les discussions avec Nexter. Reste à voir si elles aboutiront rapidement…

En tout cas, si celles-ci réussissent, la Colombie deviendrait le dixième pays à se doter du CAESAr, après, récemment, l’Ukraine [grâce à un don de la France dont on ignore les modalités] et la Belgique, qui vient d’annoncer son intention de s’en procurer neuf exemplaires. La Malaisie pourrait suivre, de même que l’Irak.

Cela étant, la commande qu’envisage la Colombie peut sembler modeste au regard des enjeux sécuritaires auxquels elle est confrontée, avec notamment des tensions récurrentes à sa frontière avec le Venezuela et la persistance de groupes armés rebelles.

France24 - Monde

L'ONU alerte sur de nouveaux records des marqueurs clés du changement climatique

Publié le : 18/05/2022 - 13:56

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Les concentrations de gaz à effet de serre, l'élévation du niveau de la mer, la température et l'acidification des océans battent de nouveaux records en 2021, selon un rapport de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) publié mercredi et dévoilé par l'ONU.

Mers de plus en plus chaudes et acides, airs plus pollués, concentrations des gaz à effet de serre... Les indicateurs du réchauffement climatique sont au rouge. Quatre marqueurs clés du changement climatique ont battu de nouveaux records en 2021, a indiqué mercredi 18 mai l'ONU, prévenant que le système énergétique mondial conduit l'humanité à la catastrophe.

Les concentrations de gaz à effet de serre, l'élévation du niveau de la mer, la température et l'acidification des océans ont tous établi de nouveaux records l'année dernière, a déclaré l'Organisation météorologique mondiale (OMM) dans son "État du climat mondial en 2021".

Ce rapport est "une litanie lamentable de l'échec de l'humanité à lutter contre le dérèglement climatique", a dénoncé le chef de l'ONU, Antonio Guterres. "Le système énergétique mondial est brisé et nous rapproche de plus en plus de la catastrophe climatique", a-t-il mis en garde, exhortant à "mettre fin à la pollution par les combustibles fossiles et accélérer la transition vers les énergies renouvelables avant d'incinérer notre seule maison."

À lire : Sécheresse : la France est dans une "phase critique" du réchauffement climatique 

Chaleur et acidité record des océans

L'OMM a déclaré que l'activité humaine provoquait des changements à l'échelle planétaire : sur terre, dans l'océan et dans l'atmosphère, avec des ramifications néfastes et durables pour les écosystèmes.

Les océans ont atteint en 2021 les niveaux les plus chauds et les plus acides jamais enregistrés, tandis que la fonte des calottes glaciaires accélère la hausse du niveau de la mer, souligne l'organisation. Dans son rapport annuel, il met aussi en évidence les phénomènes extrêmes auxquels sont soumis les océans du globe en raison des effets de plus en plus marqués du changement climatique.

Le rapport a par ailleurs confirmé que les sept dernières années étaient les sept années les plus chaudes jamais enregistrées. Les phénomènes météorologiques liés à La Nina au début et à la fin de 2021 ont eu un effet refroidissant sur les températures mondiales l'année dernière. Mais malgré cela, 2021 reste l'une des années les plus chaudes jamais enregistrées, avec une température mondiale moyenne d'environ 1,11 °C au-dessus du niveau préindustriel. L'Accord de Paris de 2015 sur le climat vise à limiter le réchauffement de la planète à +1,5 °C par rapport à l'ère pré-industrielle.

À lire : Entre urgence climatique et sécheresse en Afrique, la COP15 débute à Abidjan 

"Notre climat change sous nos yeux", a déclaré le chef de l'OMM, Petteri Taalas. "La chaleur piégée par les gaz à effet de serre d'origine humaine réchauffera la planète pendant de nombreuses générations à venir. L'élévation du niveau de la mer, la chaleur et l'acidification des océans se poursuivront pendant des centaines d'années à moins que des moyens d'éliminer le carbone de l'atmosphère ne soient inventés."

Une pollution atmosphérique meurtrière

Par ailleurs, l'aggravation de la pollution de l'air et du saturnisme a maintenu le niveau des décès dus à la contamination de l'environnement dans le monde à 9 millions par an depuis 2015, montre une étude publiée mardi.

Au total, entre 2015 et 2019, la pollution atmosphérique due aux processus industriels ainsi qu'à l'urbanisation ont entraîné une augmentation de 7 % des décès liés à la pollution, selon l'analyse des données sur la mortalité mondiale et les niveaux de pollution faite par les scientifiques de l'ONG Pure Earth.

Selon l'étude, les dix pays les plus touchés par les décès liés à la pollution sont le Tchad, la République centrafricaine, le Niger, les îles Salomon, la Somalie, l'Afrique du Sud, la Corée du Nord, le Lesotho, la Bulgarie et le Burkina Faso.

"Nous nous trouvons dans la marmite et nous mijotons lentement", a déclaré Richard Fuller, co-auteur de l'étude et directeur de Pure Earth. Mais contrairement au changement climatique, au paludisme ou au VIH, "nous n'avons pas accordé beaucoup d'attention (à la pollution environnementale)", estime-t-il.

Des solutions ?

António Guterres a proposé cinq actions pour relancer la transition vers les énergies renouvelables "avant qu'il ne soit trop tard" : mettre fin aux subventions aux combustibles fossiles, tripler les investissements dans les énergies renouvelables, supprimer les formalités administratives, sécuriser l'approvisionnement en matières premières pour les technologies d'énergies renouvelables et faire de ces technologies - telles que le stockage sur batterie - des biens publics mondiaux librement disponibles.

"Si nous agissons ensemble, la transformation des énergies renouvelables peut être le projet de paix du 21e siècle", a déclaré Antonio Guterres.

Avec AFP et Reuters 

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Sécheresse : la France est dans une "phase critique" du réchauffement climatique

Décryptage

Abidjan, capitale mondiale de la lutte contre la désertification

Analyse

À Matignon, Élisabeth Borne au défi de la "planification écologique"

Opex 360

Le président du Niger appelle la France à prendre « plus de risques » dans ses opérations anti-terroristes

par Laurent Lagneau · 18 mai 2022

Alors que la force française Barkhane et le détachement européen de forces spéciales « Takuba » se désengage du Mali, pays avec lequel les relations se sont dégradées depuis la prise du pouvoir du colonel Assmi Goïta à la faveur d’un coup d’État mené en deux temps et l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner, le président du Niger, Mohamed Bazoum, a estimé que « l’isolement de Bamako en Afrique de l’Ouest est une mauvaise chose » pour le Sahel, dans un entretien donné au quotidien La Croix et à l’hebdomadaire L’Obs.

Surtout, a insisté M. Bazoum, la situation à Bamako fait qu’il n’est plus envisageable pour les pays de la région de conduire une « stratégie concertée et coordonnée » contre les groupes jihadistes, le G5 Sahel étant « mort » après que les autorités maliennes ont annoncé leur intention de s’en retirer. Le résultat, selon lui, est que la frontière que partarge le Niger avec le Mali est de nouveau sous la « coupe de l’État islamique au grand Sahara », les postes militaires de la région n’ayant pas été réoccupés par les forces armées maliennes [FAMa].

Dans ces conditions, le président nigerien attend beaucoup de son homologue français, Emmanuel Macron. « Qu’il mette des moyens considérables dans la lutte antiterroriste dans le Sahel, tout comme l’Europe. On le voit avec la guerre en Ukraine : les Occidentaux ont beaucoup d’argent, dont ils peuvent mettre une partie significative dans le combat contre le terrorisme, dans la stabilisation de nos pays », a estimé M. Bazoum qui, par conséquent, souhaite une « présence de Barkhane plus conséquente », avec des « règles d’engagmeent différentes », ainsi que « plus d’équipements » pour les armées locales.

« Nous attendons qu’elles [les armées européennes] soient envoyées en nombre, avec des capacités aériennes conséquentes, des règles d’engagement efficaces, des sacrifices, des moyens financiers, avec beaucoup plus d’hélicoptères, de bombes. Nous serons très déçus si, demain, la France et l’Europe positionnent chez nous des forces symboliques pour combattre l’extension du terrorisme », a martelé le président nigérien.

S’agissant des « règles d’engagement », dont on n’a pas le sentiment qu’elles aient été limitées jusqu’à présent, M. Bazoum a généralisé en affirmant que les « Occidentaux en opération prennent trop de précautions, ce qui rend difficile la réussite de leurs actions ». Et d’insister : « Ils sont obnubilés par cette idée qu’il faut zéro perte pour réussir. Ils doivent consentir à un peu plus de sacrifices, prendre plus de risques et ne pas être hantés par les pertes ».

Pour rappel, 58 militaires français ont perdu la vie au Sahel depuis 2013.

Cela étant, à la question de savoir qu’elles ont été les erreurs commises par les forces françaises au Mali, M. Bazoum a répondu que « ce n’était pas la mission de Barkhane de réduire totalement le terrorisme », mais « celle de l’armée malienne ». « Nos partenaires sont là pour nous appuyer dans cette lutte, non pour la faire à notre place. Au Mali, Bamako a considéré que les Blancs devaient tout faire à sa place. Moi, je ne leur demande pas de régler tous mes problèmes! », a-t-il conclu.

Photo : État-major des armées

France24 - World

'I was disfigured,' Bérénice Bejo of ‘Final Cut’ tells FRANCE 24 in Cannes

Issued on: 18/05/2022 - 19:38Modified: 18/05/2022 - 19:44

Juliette MONTILLY Follow

The 75th Cannes Film Festival opened Tuesday night with the premiere of Michel Hazanavicius' zombie comedy “Final Cut” – a love letter to comedy filmmaking and B-list zombie movies from the team behind the award-winning "The Artist". Lead actress Bérénice Bejo spoke to FRANCE 24.

Opex 360

Des avions de combat israéliens auraient été visés pour la première fois par un système russe S-300 en Syrie

par Laurent Lagneau · 18 mai 2022

Le 13 mai au soir, la force aérienne israélienne [IAF] a une nouvelle fois effectué une série de frappes en Syrie, notamment contre une infrastructure souterraine qui, située dans le secteur de Masyaf [province de Hama, ndlr], abritait un « centre de recherche scientifique syrien », et le port de Baniyas.

Selon l’agence de presse officielle SANA, les missiles tirés par les chasseurs-bombardiers israéliens auraient été quasiment tous interceptés par la défense aérienne syrienne. Cependant, elle a également fait été d’au moins cinq tués parmi les servants d’un système anti-aérien Pantsir S1, fourni par la Russie.

De son côté, le Centre russe de réconciliation pour la Syrie a confirmé les affirmations de l’agence syrienne. « Six F-16 israéliens ont attaqué le 13 mai entre 20h25 et 20h32 les sites du centre de recherche scientifique syrien à Masyaf et Baniyas sans entrer dans l’espace aérien syrien. Les forces de défense aérienne de la République arabe syrienne ont pu abattre 16 missiles et un drone qu’Israël a utilisé lors de l’attaque », a en effet avancé Oleg Zhuravlyov, son chef adjoint.

Cependant, l’imagerie satellitaire, fournie par la société ImageSat International [ISI], montre que le site de Masyaf, relevant a priori du Centre d’études et de recherche scientifiques [SSRC] syrien, a bel et bien été détruit.

Cela étant, depuis le début de la guerre civile syrienne [mars 2011], IAF a effectué des centaines de frappes en Syrie, que ce soit pour empêcher des tranferts d’armes vers le Hezbollah [la milice chiite libanaise, ndlr], détruire des positions tenues par les Gardiens de la révolution iraniens de l’unité al-Qods ou répondre à des attaques contre son territoire.

En septembre 2018, l’un de ces raids israéliens se solda par la perte d’un avion de renseignement russe Il-20 Coot au large de Lattaquié, celui-ci ayant été abattu, par erreur, par un missile tiré par un système S-200 de la défense aérienne syrienne.

Et cet incident incita la Russie à renforcer les capacités de cette dernière en livrant des batteries S-300 PMU à la Syrie, comme elle en avait d’ailleurs exprimé l’intention quelques mois plus tôt. Une perspective qui fit vivement réagir Avigdor Lieberman, alors ministre israélien de la Défense. « Si des systèmes d’armes russes sont utilisés contre nous en Syrie, nous agirons contre eux » et « si quelqu’un tire sur nos avions, nous allons les détruire », avait-il en effet prévenu.

Or, peu après le début de son intervention militaire en Syrie, en septembre 2015, la Russie avait trouvé un accord de « déconfliction » avec Israël afin d’éviter toute méprise. Ainsi, il fut alors convenu d’un « partage mutuel d’informations sur les opérations » menées par les forces aériennes russes et israéliennes. Et, depuis leur déploiement sur le territoire syrien, aucune batterie S-300PMU, quelle soit mise en oeuvre par les Russes ou les Syriens, n’avait jusqu’alors visé les chasseurs-bombardiers de Tsahal. Ce n’est apparemment plus le cas.

En effet, selon Alon Ben-David, expert militaire de la chaîne de télévision israélienne Channel 13, au moins une batterie S-300 aurait visé les avions de combat israéliens après leur raid contre le site de Masyaf, sans toutefois les atteindre. Sollicité, l’état-major israélien n’a pas souhaité faire de commentaire. Une façon de confirmer l’incident sans le dire…

Cette affaire, si elle est avérée, comporte plusieurs zones d’ombre. Ainsi, on ignore si la batterie S-300 en question était utilisée par les forces syriennes ou russes. Cependant, Channel 13 rappelle qu’aucun tir ne peut être effectué par les systèmes livrés aux premières sans l’accord des secondes… En outre, on ignore si la ligne mise en place dans le cadre de l’accord trouvé en 2015 entre les états-majors israélien et russe a été utilisée. Enfin, il reste à voir si ce sont les moyens de guerre électronique des chasseurs-bombardiers israéliens qui ont rendu inopérant le radar de ce système de défense aérienne ou s’il fait seulement considérer la première utilisation de celui-ci contre Tsahal comme un message adressé par la Russie à l’État hébreu.

Quoi qu’il en soit, la mise en oeuvre de cette batterie S-300 peut avoir au moins deux significations. Il peut s’agir d’un avertissement contre le soutien d’Israël à l’Ukraine, bien que celui-ci soit assez prudent par rapport à celui fourni par les Occidentaux [il s’est limité, jusqu’à présent, à livraison d’équipements de protection à Kiev]. Ou une façon d’exprimer un désaccord sur le opérations israéliennes en Syrie.

« La Russie n’est pas intervenue en Syrie pour donner à l’Iran une plate-forme pour attaquer Israël. Et en même temps, elle ne veut pas qu’Israël frappe [en Syrie] à volonté », avait confié James Jeffrey, ancien émissaire américain en Syrie, au site Middle East Eye, en décembre 2021. « Elle tolère ces frappes mais elle ne les favorise pas . Mais a mesure qu’elles s’intensifient et commencent à toucher des cibles syriennes, elle risque d’être plus nerveuse », avait-il ajouté.

France24 - World

‘Never have we seen this crisis in April': In India, a water train to help with the heatwave

Issued on: 18/05/2022 - 10:26Modified: 18/05/2022 - 11:55

Mandi HESHMATI

As a heatwave scorches residents in India's western state of Rajasthan, special trains carrying water have brought much-needed relief to struggling residents in the Pali district. "This time the crisis is severe. Never have we seen this crisis in April, but this year the water scarcity started in April. That's why we had to run these water trains", Pali Manwar railway station manager Prakash Purohit says.

Opex 360

La Direction générale de l’armement va renforcer la surveillance de ses sites d’essais avec des drones captifs

par Laurent Lagneau · 17 mai 2022

Entre le ballon captif et le drone filaire, la Direction générale de l’armement [DGA] a choisi le second, nettement moins coûteux et plus facilement déployable. En effet, pour renforcer la surveillance de ses sites relevant de ses centres d’expertises « Essais de missiles » [DGA EM] et « Essais en vol » [DGA EV], elle a notifié un contrat cadre à l’entreprise Elistair pour se procurer des drones filaires Orion 2.

« Le marché a été passé pour répondre aux besoins des sites Landes et Méditerranée de DGA EM et des sites Méditerranée et Aquitaine de DGA EV », a en effet indiqué Elistair, via un communiqué publié ce 17 mai. La valeur du contrat n’a pas été précisée.

« Pendant les essais d’une durée de plusieurs heures, l’Orion 2 aura pour mission la sécurisation de la zone de tir et le recueil d’images utiles à l’analyse des opérations terrestres, aériennes et côtières », explique l’industriel.

En effet, conçu pour voler à une altitude de 100 mètres pendant 24 heures et en portant une charge utile de 2 kg, l’Orion 2 va renforcer la surveillance des sites où il sera mis en oeuvre, en « balayant » un rayon de 10 km, quelles que soient les conditions météorologiques. En outre, il est insensible au brouillage et aux éventuelles interférences grâce à sa liaison filaire.

« L’Orion 2 a passé avec succès les tests d’homologation SSI [Sécurité des Systèmes d’Information] de la DGA », souligne Elistair.

Par ailleurs, il peut également diffuser simultanément des images électro-optiques et infrarouges géoréférencées ainsi que servir de noeud de communication 4G/5G.

« Ce nouveau contrat est un jalon important pour Elistair, et nous sommes fiers de la confiance que la DGA renouvelle à cette occasion dans nos solutions », s’est félicité Guilhem de Marliave, le Pdg de l’industriel. « L’Orion 2 a été sélectionné et validé après un travail important de nos équipes sur le durcissement et la sécurisation des systèmes d’information, et ce nouveau succès renforce son positionnement comme drone filaire tactique de référence pour la protection de périmètres », a-t-il encore fait valoir.

Photo : Elistair

France24 - World

Debunking claims that the French president is the head of the EU

Issued on: 29/04/2022 - 18:31

Georgina ROBERTSON

In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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France24 - World

Probes into anti-France demo deaths in Niger say cause unclear

Issued on: 19/05/2022 - 16:46Modified: 19/05/2022 - 17:05

Nicholas RUSHWORTH Follow

Investigations into the death of three people killed last November during a protest against a French military convoy travelling through Niger have failed to pinpoint the cause, the government said.

France24 - World

Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

Issued on: 29/04/2022 - 17:47

Catherine NICHOLSON Follow

It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.

Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille

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French presidential election © France 24

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What are the biggest challenges for Macron’s second term?

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France24 - World

Senegalese PSG player under fire after missing game supporting LGBT rights

Issued on: 18/05/2022 - 23:02

Georja Calvin-Smith Follow

In tonight's edition: There's been a spike in homophobic rhetoric online from Senegalese supporters of Paris Saint-Germain Senegalese footballer Idrissa Gueye. He refused to play a match after being asked to wear kit in support of LGBT rights. Also, one Senegalese musician is raising his voice to maintain his native vanishing language of Menik through music. And we discuss the Nigerian film industry with executive Ijeoma Onah, who's working with the French ministry of culture.     

>> PSG's Idrissa Gueye asked to explain absence after homophobia accusations

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France24 - World

No survivors found in flooded Burkina Faso mine's rescue chamber

Issued on: 17/05/2022 - 23:25Modified: 17/05/2022 - 23:27

Georja Calvin-Smith Follow

In tonight's edition: Hope is all but lost that eight miners trapped in a flooded mine in Burkina Faso for a month may have survived. Also, suspects are arrested in Mali after authorities say they foiled a coup attempt earlier this month. And advocates calling for tax reform on the continent say that lawmakers should be on the sharp end of pushing for changes that will tackle an unequal system.  

France24 - World

Australia's federal election: Climate change becomes top concern for voters

Issued on: 17/05/2022 - 12:24

Sonia BARITELLO Follow

Australia is counting down to its next federal election on May 21. The environmental crisis is high on voters' minds and smaller parties and independents are gaining momentum by riding a wave of disillusionment over the conservative coalition's lack of climate action. With a hung parliament looking likely, these minor players could force the traditional parties to do more to tackle global warming. Climate change is an increasingly hot-button issue since the country's devastating bushfires of 2019-20. Our correspondents Richelle Harrison Plesse and Gregory Plesse report.

Meanwhile, the price of wheat has hit record highs globally in the wake of the war in Ukraine and India's recent decision to ban exports. The country was supposed to fill the gap in supply caused by the disruptions in Eastern Europe, but it has food security concerns of its own due to rising global prices as well as a heatwave that has damaged crops and reduced output. 

Finally, South Korean K-pop juggernauts BTS are at the centre of a national debate over military service. All able-bodied males in the country must enlist in the armed forces for two years before they turn 30, an age the oldest member of BTS will reach in December. The country's culture minister wants to exempt the band from service and find another way for the superstars to serve their country. But some South Koreans are angry at the proposal.

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Women voters could swing Australian election result

‘Blindsided’ Australia slams UN recommendation to list Great Barrier Reef as ‘in danger’

Thousands evacuated in Australia's worst floods in decades

France24 - World

Geothermal energy: A new, green lease of life for old coal mines

Issued on: 13/05/2022 - 16:24

Valérie DEKIMPE

Coal mining has long polluted the natural environment, with devastating consequences. But today, could it be a source of renewable energy? Down to Earth travels to the UK where disused, flooded coal mines are now reservoirs of geothermal energy. 

Mine water, an untapped source of energy

Stephen Williams-Dixon has vivid memories of his former life as a miner: a total of 23 years spent working 500 metres underground, at the Dawdon mine in the north-east of England. He remembers the water flowing in the collieries and having to be pumped out.

"Underground there’s always faults and where you have a fault you get water coming through. That water was a big problem," he explains. 

"We had to pump water out because you drowned."

Like Dawdon, coal mines across the UK are no longer in service, and water has slowly infiltrated the abandoned pits. But what could have been a liability has turned out to be an opportunity, giving the old coal mines a new, green lease of life.

The whole process is fairly straightforward, says Gareth Farr from the British Coal Authority: "Mine water is almost 20°C all year round. Once we abstract the mine water from underground we can then pass it through heat exchangers to recover heat from the water."

There are now plans to use this source of energy to heat 1,500 new homes in the coastal city of Seaham.

With some 23,000 pits no longer in use in the UK, there is huge potential in former mines waiting to be unlocked. An estimated 2 billion cubic metres of warm mine water are believed to be occupying old mine shafts, enough to heat millions of homes. This would make mine water one of the UK's largest clean energy sources, but so far it remains underused.

Geothermal energy, full steam ahead

Nearby, the city of Gateshead has set itself an ambitious goal: carbon neutrality by 2030. Mine water, and the heat extracted from it, could help it get there. 

"We have invested £16 million," says John McElroy, a Gateshead Council cabinet member.

The mine water could become a serious contender to replace carbon-intensive sources of energy like gas, the city's main source of heating fuel, as the UK tries to wean itself off it.

The government has even pledged that no new gas connections will be built in homes and businesses by 2025.

"I think it's good money for a green future," says McElroy. He adds: "What we're doing here is amazing (...) Where we were a leader in the industrial revolution 200, 300 years ago, we are now a leader in the green energy revolution of today."

Coming full circle?

What if geothermal wells could in turn contain minerals? 

They've come full circle in France, where alongside their geothermal energy production, they will soon be extracting lithium, a precious resource. 

It's all happening at the Rittershoffen plant, in the eastern Alsace region. 

For Christophe Neumann, President of Geothermal at Strasbourg Electricity, this could mark a major turning point: "In this plant alone we could potentially extract up to 2,000 tonnes of lithium per year. That means we would account for 4 percent of global production." 

Lithium extraction has taken on a strategic dimension, the mineral being a crucial component in the manufacturing of smartphones and batteries for electric vehicles.

For now, though, the cost of extracting it from geothermal wells means it will be a long time before the process can be scaled up to an industrial level. 

"No matter what, we know the potential in the Rhine basin is there," Neumann concludes. 

"It offers a solution, an opportunity for France to be able to source minerals on its soil, and no longer depend on imports of such a strategic mineral for the future." 

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France24 - World

Morocco's oases threatened by desertification

Issued on: 12/05/2022 - 15:06

Georja Calvin-Smith Follow

In tonight's edition: As the COP15 conference in Ivory Coast continues to discuss the threat of desertification, researchers warn that human behaviour has left billions around the world facing water scarcity. Also, Nigeria's national petroleum companies agree to supply jet fuel to the country's airlines. Operators had been prepared to stop all domestic flights due to rising fuel prices. And we speak to Nigerian director Abba Makama, who's just wrapped up Nollywood Week here in Paris. 

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