Opex 360
Le futur véhicule fardier des troupes aéroportées et des forces spéciales qualifié par la Direction générale de l’armement
par Laurent Lagneau · 16 juin 2022
En octobre 2017, la Direction générale de l’armement [DGA] notifia à l’entreprise française UNAC la commande de 300 RIDER, c’est à dire des véhicules tout-terrain de type fardier, avec 172 remorques, pour un montant de 44 millions d’euros.
Il s’agissait alors de répondre à un besoin exprimé par les forces spéciales et les troupes aéroportées [TAP], qui cherchaient un petit véhicule de transport rustique, pouvant être à la fois aérotransportable, aérolargable et héliportable. Et cela afin de permettre aux commandos et autres parachutistes de se déplacer rapidement avec leur matériel [soit une charge de 50 kg, hors armement et équipement de protection] après avoir été largués [ou déposés] à une distance de sécurité par rapport à leur zone d’intervention.
Encore en développement au moment de la commande de la DGA, le RIDER [Rapide Intervention Droppable Equipment for Raiders] devait commencer à entrer en dotation en 2021, avec soixante exemplaires livrés à cette échéance. Et la totalité de la commande aurait dû être exécutée avant 2025. Mais comme le très attendu « Système de mise à terre des chuteurs opérationnels » [SMTCOPS], commandé à la même époque auprès de Zodiac Aerosafety Systems, le programme a pris du retard.
Cela étant, le 15 juin, la DGA a annoncé qu’elle venait de prononcer la qualification du RIDER après une campagne de tests menée par ses centres d’expertise et d’essais, en relation avec la Section technique de l’armée de Terre [STAT], dans des conditions réprésentatives des « divers théâtres d’opérations où sont couramment déployées les unités combattantes qui recevront ce véhicule ». Les essais de mobilité ont ainsi eu lieu dans le « sable de Biscarrosse, dans la boue de Fontevraud et la rocaille de Canjuers ».
Dans le dossier de presse qu’elle a diffusé pour l’édition 2022 du salon de l’armement terrestre EuroSatory, la DGA met en avant la « rusticité » du RIDER, lequel « n’a acune électronique, ce qui le rend facilement et rapidement réparable en cas de panne pendant une opération ».
D’une masse de 2 tonnes, ce véhicule fardier dispose « d’une forte capacité de franchissement ainsi que de déplacement sur des terrains inaccessibles aux 4×4 classiques’, souligne encore la DGA. En outre, pouvant être armé de deux mitrailleuses de 7,62 mm, il est en mesure de tracter un mortier de 120 mm ou transporter une charge de 400 kg avec sa remorque. S’il a été conçu pour permettre aux parachutistes et autres commandos de se déplacer plus aisément, le RIDER peut être utilisé pour d’autres tâches, comme par exemple la reconnaissance ou encore l’évacuation de blessés.
Normalement, les huit premiers RIDER seront livrés d’ici la fin de cette année. Les livraisons des autres exemplaires s’étaleront jusqu’en 2030. Les forces spéciales en recevront 120, les régiments de la 11e Brigade parachutiste [BP] devant se partager les 180 restants.
Photo : UNAC
France24 - Monde
Ukraine : des lycéens de Tchernihiv célèbrent leur diplôme dans les décombres
Publié le : 14/06/2022 - 18:26Modifié le : 15/06/2022 - 15:32
Pariesa Young
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Pour certains lycéens ukrainiens, la remise des diplômes se fait au milieu des décombres, alors que les bombardements et les combats qui sévissent depuis février ont défiguré le pays. Pour marquer le coup, certains ont décidé de célébrer et marquer la fin de leur scolarité en organisant sciemment une séance de photos… parmi les débris.
Les 5 et 6 juin 2022, des lycéens de Tchernihiv, au nord-est de l’Ukraine, ont fait à l’occasion de leur remise de diplômes une séance photo bien particulière avec le photographe Stanislav Senyk : leur écharpe de diplômés sur la poitrine, ils prennent la pause au milieu des bâtiments détruits et sur des véhicules blindés. Des photos qui contrastent avec la traditionnelle ambiance festive des célébrations de fin de scolarité.
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Tchernihiv a été attaqué par la Russie après le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février. Les troupes russes se sont finalement retirées de la région, le 31 mars, laissant la ville en ruine. Certaines attaques menées à Tchernihiv ont été qualifiées de “violations flagrantes du droit de la guerre”, tuant de nombreux civils et endommageant les infrastructures de la ville, selon l’ONG Human Rights Watch.
De nombreuses écoles figuraient parmi les cibles. L’une d’entre elles, l’école 21 de Tchernihiv, a été détruite le 3 mars par une bombe, alors qu’elle servait d’abri. Les responsables de la ville de Tchernihiv affirment que seuls 7 des 35 écoles de la ville ont été épargnées par la guerre.
Résultat, la séance photo réalisée par ces lycéens de Tchernihiv avait ainsi pour toile de fond la ville en ruine : magasins, écoles, équipements militaires désaffectés…
Une lycéenne de Tchernihiv pose parmi les débris laissés par la guerre dans la ville. © Stanislav Senyk
“Nos photos montrent la vie de diplômés à qui on a arraché une fin d’adolescence heureuse”
Olha Babynets est une lycéenne de 17 ans, diplômée de Tchernihiv. Elle a participé à la séance photo. Son école a heureusement été épargnée par les dégâts majeurs des attaques russes, mais elle termine actuellement ses cours en ligne.
Avec ces photos, nous avons voulu montrer nos vies, les vies des enfants qui sont devenus adultes le 24 février, qui doivent se battre pour leur vie et celle de leur famille. Nous sommes l’avenir de l’Ukraine et nous allons construire un pays européen fort et beau. Nous avons également voulu montrer la force des Ukrainiens. “Nos photos montrent la vie de diplômés à qui on a arraché une fin d’adolescence heureuse”
Olha Babynets, lycéenne de Tchernihiv, pose avec une écharpe de diplômée devant une fenêtre brisée. © Stanislav Senyk
“Certains de mes camarades de classe disent qu’ils ne reviendront jamais en Ukraine."
Moi, ma mère et mon frère, nous avons quitté la ville dès que la guerre a commencé. Mais mon père et ma grand-mère sont restés ici. J’étais si inquiète pour eux – nous avons essayé de les appeler tous les jours. Beaucoup de mes camarades de classe sont également allés dans des villes plus sûres, certains ont quitté le pays. Il y en a qui disent qu’ils ne reviendront jamais en Ukraine. D’autres qui ne reviendront que lorsque la guerre sera terminée. Certains d’entre nous sont déjà revenus ici pour reprendre leur scolarité et se préparer aux examens de fin d’années.
Je termine ma scolarité dans deux semaines. Personnellement, je suis très triste de ne pas être à ma table, au lycée. Mais je sais que chacun d’entre nous a un grand et heureux avenir devant lui ! Je vais passer mes examens et aller à l’Université en Ukraine. Certains de mes amis et camarades de classe vont également continuer à étudier en Ukraine et dans d’autres pays d’Europe.
“Ces enfants auront un jour leurs propres enfants : ils pourront leur montrer ce qui se passe en ce moment"
Notre rédaction s’est entretenue avec le photographe Stanislav Senyk qui a créé la série photo des diplômés. Spécialisé dans les photos de mariage et les portraits, il a capturé depuis le début de la guerre, le 24 février 2022, des scènes de désolation et de destruction.
Avant la guerre, j’avais fait une série de photos pour un album de remise de diplômes dans un village près de Tchernihiv, alors j’ai voulu y retourner. J’ai pris des photos de l’une des classes près de leur école. Elle n’était pas complètement détruite, mais une bombe a explosé à quelques mètres, elle était donc très endommagée. Une autre école où nous sommes allés prendre des photos à Tchernihiv a été, elle, totalement détruite.
Des lycéennes à l'extérieur de l'école 34 de Tchernihiv avec leurs écharpes de diplômées. © Stanislav Senyk
Un lycéen portant une écharpe de diplômé se tient devant l'école 34 de Tchernihiv, endommagée pendant la guerre. © Stanislav Senyk
L’objectif principal de ce projet photo, c’est de conserver des souvenirs. L’histoire est en train de s’écrire en ce moment même. C’est très important, non seulement pour ces lycéens, mais aussi pour l’ensemble de notre nation. Si, par exemple, nous avions des photos de la façon dont la Russie a agi en Ukraine dans le passé – si tous les parents et grands-parents avaient un album de photos –, je pense que nous n’aurions pas la guerre d’aujourd’hui. C’est important, car ces enfants auront un jour leurs propres enfants et ils pourront ainsi leur montrer ce qui se passe actuellement. Je veux aussi aider ces personnes [que j’ai photographiées]. Je suis photographe, je peux aider en prenant des photos. Les photos peuvent porter des émotions. Je veux donc les aider en les partageant.
Des lycéens de Tchernihiv posent parmi les débris laissés par la guerre dans leur ville. © Stanislav Senyk
Stanislav Senyk explique que la plupart des lycéens qu’il a photographiés iront à l’Université. Près de 40 élèves ont participé à cette séance photo, mais beaucoup de leurs camarades avaient déjà fui la guerre.
Le photographe cherche aujourd’hui un moyen d’exposer son travail et d’organiser une vente aux enchères, afin de pouvoir lever des fonds pour les forces armées ukrainiennes.
Valser sur les ruines de son lycée
À travers l’Ukraine, les lycéens ont trouvé différentes façons de célébrer leur remise de diplômes, malgré la violence et la destruction engendrée par la guerre.
Une classe de diplômés de l’école spécialisée 134 à Kharkiv est retournée sur ce qui restait de leur lycée pour le traditionnel bal des diplômes, le 5 juin. Les élèves ont dansé et ont pris la pose en robe de diplômés sur les décombres de leurs écoles, sous le regard des soldats ukrainiens.
A #graduation ball takes place in #Kharkiv’s school destroyed by Russia. #UkraineWar #WarCrimes pic.twitter.com/AKflrHMdSg
June 6, 2022Une photo de l’une des lycéennes qui portait sa robe de diplômée devant les ruines de son école est même devenue virale sur Twitter. Valaray, la jeune fille de 16 ans sur l’image, a déclaré à la BBC : “La moitié de ma classe est partie à l’étranger, certains civils vivaient dans la clandestinité, mais maintenant une sorte de vie normale commence à revenir. [...] Quant à cette photo, je voulais montrer ce contraste entre mon école et moi. Elle décrit la situation dans le pays."
Kharkiv school graduate in her graduation dress on the rubble of her school destroyed by the Russian artillery pic.twitter.com/sVaWuxjnhN
June 7, 2022Théâtre de violentes batailles, l’école 134 a subi d’importants dégâts dans les premiers jours de la guerre, le 27 février, comme le montrent des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. Depuis, de nombreux élèves suivent leurs cours en ligne, la plupart ayant fui la guerre. Un lycéen a déclaré au média ukrainien Suspilne que seul un tiers de ses camarades de classe se trouvait encore à Kharkiv et avait pu assister à la cérémonie de remise des diplômes.
Le gouvernement ukrainien a déclaré que les bombardements russes ont touché au moins 1 778 écoles dans le pays, détruisant complètement 194 d’entre elles. Selon les experts, la guerre a perturbé l’éducation des 7,5 millions d’Ukrainiens en âge d’aller à l’école.
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Vendre dans le nouveau monde du travail
proposé et financé par
Publié le : 23/05/2022 - 10:52
Business Reporter
Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.
La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.
Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.
Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.
Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.
La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.
Sécurisation des comptes avec le multithreading
Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».
Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.
Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.
Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.
Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.
Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.
L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société
Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.
Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.
C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.
Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.
Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.
S’adapter au « great reshuffle »
Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.
« Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »
Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.
En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici
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Santé, travail, agriculture... Les effets de la canicule
Publié le : 18/06/2022 - 18:03
Soraya BOUBAYA
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Les vagues de chaleur qui se multiplient sous l'effet du réchauffement de la planète ont un coût humain majeur, avec des morts par milliers, mais quand le thermomètre s'affole, l'économie dans son ensemble est aussi affectée.
Plus fréquentes, intenses et étendues chaque année, les canicules sont les événements climatiques extrêmes les plus meurtriers dans le monde. Rarement considérées sous un angle économique, elles ont pourtant des conséquences lourdes, en termes de vies perdues, de pression sur le système de santé, mais aussi de baisse de productivité et d'impact sur l'agriculture.
L'Agence européenne de l'Environnement (l'AEE) estime qu'entre 1980 et 2000 ces événements climatiques extrêmes ont coûté entre 27 et 70 milliards d'euros dans 32 pays européens. En France, selon une étude publiée en 2021 par l'agence nationale Santé publique France, les canicules de 2015 à 2020 ont coûté entre 22 et 37 milliards d'euros en raison des décès, des frais médicaux et de la perte de bien-être engendrés.
>> À lire aussi : "Le dérèglement climatique responsable de vagues de chaleur de plus en plus précoces"
Les conséquences sanitaires
Les canicules sont responsables de 9 % des quelque 2 millions de morts attribuées à des catastrophes météo entre 1970 et 2019 dans le monde, la proportion ayant largement augmenté pendant la dernière décennie.
En Europe, les canicules comptent pour environ 90 % de la mortalité liée aux désastres météo entre 1980 et 2020, selon l'Agence européenne de l'Environnement (AEE).
>> À voir aussi :"Canicule : un coût très important aussi pour l'économie"
Et la tendance ne va pas s’améliorer. Selon Météo-France, les vagues de chaleur recensées depuis 1947 à l’échelle nationale ont été sensiblement plus nombreuses au cours des dernières décennies. Sur les 35 dernières années, elles ont été 3 fois plus nombreuses que sur les 35 années précédentes. Le nombre de jours de vagues de chaleur a, lui, été multiplié par 9.
Baisse de la productivité du travail
Outre les coûts humains, les épisodes caniculaires se chiffrent également en productivité. La chaleur réduit aussi la productivité des travailleurs.
À 33-34 °C, un travailleur moyen "perd 50 % de ses capacités de travail", selon l'Organisation international du travail (OIT). En 2030, la chaleur pourrait réduire de 2,2 % le total des heures travaillées dans le monde, soit l'équivalent de 80 millions d'emplois à temps plein, toujours selon l'organisation. Et pour un coût estimé de 2 400 milliards de dollars en 2030, contre 280 milliards en 1995.
La perte de productivité touche en particulier les travailleurs en extérieur, agriculteurs ou ouvriers dans la construction.
"Le stress thermique lié au changement climatique va réduire les capacités de travail en extérieur à l'échelle mondiale", insistent les experts climat de l'ONU (Giec), estimant que certaines régions vont perdre entre 200 à 250 jours de travail en extérieur d'ici la fin du siècle.
Ainsi, les canicules remarquables de 2003, 2010, 2015, 2018 en Europe ont entraîné des dommages estimés à environ 0,3 à 0,5 % du PIB européen, avec des pics à plus de 2 % du PIB dans certaines régions du sud, selon une étude publiée dans la revue Nature en 2021.
Et cet impact pourrait être multiplié par près de cinq d'ici 2060 par rapport à 1981-2010 si des mesures ne sont pas prises pour limiter le réchauffement, met en garde l'étude.
Les effets sur la production agricole
Climato-sensible, l’agriculture est elle aussi menacée par ces vagues de chaleur. Les canicules et sécheresses sont donc des menaces majeures pour l'alimentation.
La sécheresse a un effet direct sur les cultures. Et si une courte période de forte chaleur n'engendre pas toujours de dégâts majeurs, elle peut renforcer la sécheresse des sols, comme c'est le cas en France en ce moment.
La canicule de 2019 en France avait entraîné une baisse de rendement de 9 % sur le maïs et d'environ 10 % en blé par rapport à la moyenne quinquennale, selon le ministère français de l'Agriculture. Autre exemple, aux États-Unis, la vague de chaleur de 2012 avait entraîné une baisse de production du maïs de 13 %, provoquant une hausse des prix au niveau mondial.
Les canicules réduisent également la production des vaches laitières et donc l'offre de lait. Et le Giec note l'impact du stress thermique sur la mortalité et la productivité des animaux d'élevage en général.
La question de l'adaptation du secteur agricole aux épisodes caniculaires, et plus généralement aux évènements climatiques exceptionnels, reste donc posée.
Avec AFP
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La chronique de l’éco
Canicule : un coût très important aussi pour l'économie
La canicule s'amplifie en France, records de température attendus
surchauffe
Le dérèglement climatique responsable de vagues de chaleur de plus en plus précoces
Valeurs Actuelles
Agressions sexuelles : Jean-Jacques Bourdin finalement limogé par Altice, propriétaire de BFMTV et RMC
L’ancien journaliste de BFMTV et RMC a été démis de ses fonctions après avoir été écarté de l’antenne à la suite d’accusations d’agressions sexuelles.
Le journaliste Jean-Jacques Bourdin ne présentera plus l’interview matinale de BFMTV et RMC. Il a été limogé par le groupe Altice, propriétaire des deux chaînes, vendredi 17 juin 2022, relaie 20 minutes. Un communiqué du groupe de médias a annoncé l’information. « En raison des événements intervenus et portés à la connaissance de la direction au cours de l’année 2022 », la direction a « décidé de mettre un terme au contrat de travail de monsieur Jean-Jacques Bourdin et ainsi cesser toute collaboration », a-t-elle indiqué dans ce communiqué.
Une enquête classée sans suite
L’enquête pour agressions sexuelles, dont faisait l’objet Jean-Jacques Bourdin, a pourtant été classée sans suite, le 8 avril dernier. Et cela, pour prescription de l’action publique, avait précisé le parquet de Paris. Pour rappel, en janvier dernier, une ex-journaliste de RMC – Fanny Agostini – avait accusé le journaliste vedette de la radio et de BFMTV d’avoir tenté de l’embrasser. Des faits qui, selon elle, s’étaient déroulés en 2013, à l’occasion d’un voyage de presse à Calvi, en Corse.
Mi-février, une autre femme avait, à son tour, déposé une plainte pour agression sexuelle, harcèlement et exhibition sexuelle. Celle-ci accusait Jean-Jacques Bourdin de faits survenus à la fin des années 1980.
« J’ai toujours fermement contesté les faits qui m’étaient reprochés », avait tenu à souligner dans son communiqué Jean-Jacques Bourdin, qui avait été écarté des antennes de BFMTV et de RMC le 23 janvier dernier, quelques jours seulement après l’ouverture de l’enquête. Et de conclure : « Je dénonce l’instrumentalisation publique de cette procédure et déplore les atteintes graves qui ont été portées à ma vie personnelle et à ma vie professionnelle. »
France24 - Monde
Au Bangladesh et en Inde, les pluies de mousson font des dizaines de morts
Publié le : 18/06/2022 - 09:35Modifié le : 18/06/2022 - 11:31
FRANCE 24
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Les pluies de mousson qui se sont abattues sur le Bangladesh et l'Inde ont fait au moins 41 morts et entraîné des inondations qui ont laissé des millions de personnes bloquées, ont indiqué samedi les autorités.
Pluies mortelles au Bangladesh et en Inde. Au moins 41 personnes sont mortes et quatre millions de personnes sont bloquées à la suite d'inondations provoquées par les pluies de mousson, ont indiqué samedi 18 juin les autorités.
Les inondations menacent régulièrement des millions d'habitants du Bangladesh, un pays de basse altitude. Mais, selon les experts, le changement climatique accroît leur fréquence, leur gravité et leur soudaineté.
La majeure partie du nord-est du pays est sous l'eau et des troupes ont été déployées pour évacuer les habitants qui se retrouvent isolés.
Des écoles ont été transformées en abris d'urgence pour accueillir les habitants des villages qui ont été inondés en l'espace de quelques heures à la suite de fortes crues.
"Tout le village s'est retrouvé sous l'eau vendredi matin et nous sommes tous restés bloqués", a affirmé Lokman, dont la famille vit dans le village de Companyganj. "Après avoir attendu toute la journée sur le toit de notre maison, un voisin nous a secourus avec une embarcation de fortune. Ma mère a dit qu'elle n'avait jamais vu de telles inondations de toute sa vie".
Asma Akter, une autre femme sauvée de la montée des eaux, a expliqué que sa famille n'a pas pu manger pendant deux jours. "L'eau est montée si vite que nous n'avons pu emporter aucune de nos affaires", a-t-elle témoigné.
"La situation est mauvaise"
La foudre qui accompagne les orages a tué au moins 21 personnes dans cette nation d'Asie du Sud depuis vendredi après-midi, ont indiqué des responsables de la police. Parmi elles, trois enfants âgés de 12 à 14 ans ont été frappés vendredi dans la ville de Nandail, a déclaré le chef de la police locale, Mizanur Rahman.
Quatre autres personnes ont été tuées dans des glissements de terrain dans la ville portuaire de Chittagong, a déclaré l'inspecteur de police Nurul Islam.
Au moins 16 personnes sont mortes depuis jeudi dans l'Etat de Meghalaya, au nord-est de l'Inde, à la suite de glissements de terrains et de fortes crues qui ont submergé les routes, a annoncé sur Twitter Conrad Sangma, le Premier ministre de cet Etat.
Dans l'Etat voisin d'Assam, plus de 1,8 million de personnes ont été touchées par les inondations après cinq jours de pluie incessante.
Le Premier ministre de cet État, Himanta Biswa Sarma, a déclaré à la presse avoir demandé aux responsables de district de fournir "toute l'aide et les secours nécessaires" aux personnes affectées par les inondations.
Sur le front des inondations, la situation s'est aggravée samedi matin après un répit temporaire des précipitations vendredi après-midi, a déclaré Mosharraf Hossain, administrateur en chef du gouvernement de la région de Sylhet. "La situation est mauvaise. Plus de quatre millions de personnes ont été bloquées par les inondations", a-t-il expliqué, ajoutant que la quasi-totalité de la région est sans électricité.
Les inondations ont contraint le troisième aéroport international du Bangladesh, situé à Sylhet, à fermer ses portes vendredi.
Selon, les prévisions météorologiques, les inondations vont s'aggraver au cours des deux prochains jours en raison de fortes précipitations attendues au Bangladesh et dans le nord-est de l'Inde.
Avant les pluies de cette semaine, la région de Sylhet se relevait à peine des pires inondations qu'elle ait connues en près de vingt ans, à la fin mai. Elles ont fait au moins dix morts et touché quatre millions de personnes.
Avec AFP
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Un cinquième adjoint d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris pose sa démission
Un de plus. Jacques Galvani, adjoint d’Anne Hidalgo en charge de l’accessibilité et du handicap à la mairie de Paris, a annoncé sa démission, jeudi 16 juin, relaie Le Figaro. À 53 ans, l’ancien collaborateur de la maire de Paris a décidé de privilégier son entreprise privée spécialisée dans les bornes de recharges électriques.
Nommé directeur général France de la société en avril dernier, il a expliqué qu’une « charge de travail trop lourde » entre ses deux fonctions le force à quitter la maire. D’autant plus que son travail de fonctionnaire est devenu « de plus en plus prenant » à l’approche des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Il devrait être remplacé d’ici le prochain Conseil de Paris début juillet.
Cinq adjoints démissionnaires sur 37
Cette nouvelle démission porte à cinq le nombre d’adjoints ayant quitté Anne Hidalgo sur 37 au total depuis 2020, précise le quotidien. En juillet 2020, l’adjoint à la culture Christophe Girard avait été poussé à la démission en raison de ses liens avec l’écrivain accusé de pédophilie Gabriel Matzneff. Deux mois plus tard, l’adjoint à la Seine Pierre Aidenbaum avait démissionné avant sa mise en examen pour viol. Le poste vacant avait été récupéré par Célia Blauel qui a démissionné en décembre 2021 pour raisons personnelles. Dans le même temps, l’adjoint chargé de l’Europe, Hermano Sanches Ruivo, a démissionné après l’ouverture d’une enquête pour des soupçons de blanchiment de fraude fiscale.
France24 - Monde
La canicule s'amplifie en France, records de température attendus
Publié le : 18/06/2022 - 07:28Modifié le : 18/06/2022 - 17:00
FRANCE 24
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La France étouffe, samedi, sous une canicule intense et d'une précocité inédite. Les deux tiers du pays sont en vigilance rouge ou orange, et Météo-France indique déjà des records de température, avant l'arrivée d'orages par l'ouest dimanche.
La canicule, qui frappe de plein fouet la France depuis plusieurs jours, continue de s'amplifier, samedi 18 juin. Les deux tiers du pays sont touchés par cette vague de chaleur : 11 départements sont en vigilance rouge, les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées ayant été ajoutés à la liste vendredi. Et 58 autres, de la région parisienne à la frontière allemande ainsi que de la Bretagne à la région lyonnaise, sont dans l'orange.
Samedi après-midi, "la chaleur s'accentue encore depuis l’ouest des Pyrénées en direction du nord-est du pays. Il fait en général entre 37 et 41°C sur Aquitaine, Poitou-Charentes, Centre-Val-de-Loire, ouest Bourgogne et Ile-de-France. Des pointes voisines de 42°/43°C sont mesurées localement sur le sud Aquitaine. Des records absolus de températures sont battus. Ailleurs, sur le Grand-Est, la région lyonnaise, l'Auvergne, la vallée du Rhône et une bonne partie de l'Occitanie, les températures maximales atteignent 35 à 39°C", avertit Météo-France dans son dernier bulletin samedi.
Dans la nuit de samedi à dimanche, les températures descendront lentement, les minimales seront de l'ordre de 20 à 25°C sur bon nombre de régions.
Dimanche après-midi, les plus fortes chaleurs vont se décaler vers l'est. On atteindra 34 à 38 degrés sur le nord-est du pays, la Bourgogne, l'Auvergne et Rhône-Alpes, avec des pointes possibles à 39 degrés sur l'Alsace. Il fera 30 à 35 degrés de l'Occitanie au Limousin et au Centre Val de Loire, on sera proche de 30° sur la région parisienne. À noter que la baisse des températures sera importante sur toute la façade ouest du pays.
Annulation d'évènements et récolte en danger
De nombreux évènements festifs, sportifs et culturels ont donc été annulés dans les départements classés rouge. À Lourdes (Hautes-Pyrénées), le pèlerinage des anciens combattants – prévu à l'occasion de l'anniversaire de l'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle – n'aura pas lieu.
Les écoliers et collégiens des zones rouges ont pu rester chez eux vendredi. Seulement 30 à 50 % des élèves étaient présents dans les écoles primaires de Gironde, un sur deux dans le Lot-et-Garonne, jusqu'à 75 % dans les Landes, selon le rectorat, précisant qu'aucun établissement n'a fermé.
En Haute-Saône, dix élèves de 10 et 11 ans ont été victimes d'insolation sur un terrain multisports proche de leur école à Pin, où la température atteignait 35 °C. Ils ont été médicalisés sur place par les pompiers, selon le maire.
Les personnes sans abri souffrent aussi des dangers de la déshydratation. À Toulouse, la Croix-Rouge organise des maraudes pour leur distribuer de l'eau fraîche. "Il y a plus de mortalité de gens dans la rue en été qu'en hiver", soulignait un bénévole, Hugues Juglair, 67 ans.
Les agriculteurs doivent s'adapter. "J'attaque au lever du jour jusqu'à 11 h 30, et après je peux travailler le soir, avant la tombée de la nuit", précise Daniel Toffaloni, 64 ans, cultivateur près d'Elne (Pyrénées-Orientales). Dans ses serres de tomates, la température peut atteindre 55 °C.
En Centre-Val de Loire, c'est sur l'Indre-et-Loire que pèse le plus la canicule. Les feux de récolte s'y multiplient, avec 20 hectares de champs partis en fumée, mobilisant une centaine de pompiers. Ce département comme d'autres est passé en risque incendie "très sévère", comme la Haute-Vienne, et la préfecture a interdit les travaux agricoles de 12 h à 17 h.
Concentrations d'ozone élevées dans l'air
Avec la chaleur, les concentrations d'ozone dans l'air sont en nette augmentation sur une grande partie de la France, selon Prev'Air, qui prévoit qu'elles restent élevées "dans les jours à venir".
Les fortes chaleurs favorisent également la prolifération des cyanobactéries dans les plans d'eau, entrainant des interdictions de baignade, des activités nautiques et de la pêche, comme aux lacs de Sesquières et de la Ramée à Toulouse.
Avec AFP
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En France, la canicule précoce frappe de plein fouet un tiers du pays
La chronique de l’éco
Canicule : un coût très important aussi pour l'économie
L'Humanité
VIDÉO. Législatives : Rachel Kéké, une « essentielle » aux portes de l'Assemblée nationale
ReportagePlacée largement en tête le 12 juin, l'Humanité a suivi l'insoumise Rachel Kéké lors d'une déambulation au marché de Chevilly-Larue, dans la 7e circonscription du Val-de-Marne.
Elle se définit comme une « guerrière » et veut « faire du bruit » au palais Bourbon. Porte-parole de l'emblématique grève des femmes de chambre de l'Ibis Batignolles, Rachel Kéké entend bien pousser les portes de l'Assemblée pour y porter la voix des travailleurs « essentiels. »
Dimanche 12 juin, Rachel Kéké a eu la préférence des électeurs dans la 7ème circonscription du Val-de-Marne, face à l'ex-ministre des Sports Roxana Maracineanu (LREM), avec 37,22% des voix contre 23,77%.
La plus emblématique des figures issues des luttes syndicales
Agée de 47 ans et forte d'un parcours rempli d'épreuves qui détonnent dans le monde politique, la Franco-Ivoirienne est sans doute la plus emblématique des figures issues des luttes syndicales et associatives que la coalition de gauche (Nupes) a mis en avant dans ces élections.
« Ils voient que ma lutte est sincère et que je suis vraie » souligne la candidate qui précise : « la majorité des gens qui habitent ces quartiers populaires sont ceux qui assurent les métiers essentiels et ce que nous sommes, c'est la réalité. »
« C'est ce que j'appelle une leader de masse », dit d'elle le député LFI Eric Coquerel. « Elle a quelque chose qui magnétise, elle est forte, elle a les mots justes, elle n'a pas besoin de lire » lors de ses prises de parole, explique-t-il.
« front républicain contre l'extrême gauche »
Invitée sur France Info lundi matin, Roxana Maracineanu (LREM), arrivée en 2e position dimanche dernier, a appelé «toutes les personnes qui n’ont pas voté pour Rachel Kéké » à la rejoindre dans son « front républicain contre l'extrême gauche ». Des propos qui ont déclenché une vive polémique à gauche et que Rachel explique : « Elle a conscience qu'elle a du lourd en face d'elle et c'est la peur qui la fait réagir de la sorte. »
Entre 2019 et 2021, cette militante CGT s'est mobilisée durant 22 mois pour améliorer les salaires et les conditions de travail des femmes de ménage face au « mépris » de la direction.
« C'est une vraie combattante, quand on l'a rencontrée dans le cadre de cette grève elle s'est très vite affirmée comme représentante de ses collègues », explique Claude Lévy, représentant de la CGT-HPE (Hôtels de prestige et économiques), ne tarissant pas d'éloges sur cette « autodidacte de la lutte. »
Cet hôtel devant lequel Rachel Kéké a commencé à se tailler une réputation syndicale et politique, elle a continué d'y travailler pendant le début de sa campagne avant de prendre un congé pour se consacrer pleinement aux législatives.
Mère de cinq enfants, Rachel Kéké est née en 1974 dans la commune d'Abobo, au nord d'Abidjan en Côte d'Ivoire, d'une mère vendeuse de vêtements et d'un père conducteur d'autobus.
A 12 ans, au décès de sa mère, c'est elle qui se retrouve en charge de ses frères et soeurs. Elle arrive en France en 2000 et commence à travailler comme coiffeuse avant d'entrer dans l'hôtellerie.
Dans l'Hexagone son parcours est mouvementé : elle déménage souvent, alternant entre les squats ou les appartements d'amis en banlieue parisienne, avant de se fixer grâce au DAL (Droit au logement).
Un pays qu'elle « adore »
Naturalisée française en 2015 - un pays qu'elle « adore » et pour lequel avait combattu son grand-père pendant la Seconde Guerre mondiale - elle habite maintenant les Sorbiers, une cité de Chevilly-Larue (Val-de-Marne) d'où elle a lancé sa campagne pour les législatives.
Les candidats sous les couleurs de l'alliance de la gauche (Nupes) sont arrivés en tête dans huit des onze circonscriptions du Val-de-Marne au premier tour des élections législatives. Un résultat qui laisse Luis Ferreira, militant insoumis, confiant pour ce deuxième tour : « Les candidats mélenchonistes ont tous fait un raz de marée dans le Val-de-Marne, il n'y a pas de raison qu'elle échoue. Ici, elle a la côte ! »
Celle qui se définit comme « féministe » et « défenseuse des gilets jaunes » a paré d'éventuelles attaques sur son manque de formation. « Si tu me parles avec le français de Sciences Po, je vais te répondre en banlieusard! », a-t-elle mis en garde.
« Elle a tout à apprendre d'un point de vue de la politique politicienne », détaille Hadi Issahnane, conseiller municipal LFI de Chevilly-Larue, mais « elle peut enseigner plein de choses de la vie réelle à plein de politiques. »
« On n'est pas loin d'une icône, au sens littéral de notre combat politique. Elle incarne cela de manière naturelle. »
France24 - Monde
Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain
proposé et financé par
Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46
Banque Africaine de Développement
L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.
La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.
Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.
L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :
- Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
- L’élévation du niveau de la mer est une menace, particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest.
- 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
- De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
- L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.
L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :
- Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
- 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
- 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
- L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
- Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.
Justice climatique
Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.
BAD, un rôle pionner
La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.
Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.
Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.
Le Ghana s’enflamme pour le solaire
En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.
Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.
Rien que de l’eau…
D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.
Les chaussures qui jamais ne s’usent
La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba. Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.
Énergies renouvelables : le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts
Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque Africaine de Développement : afdb.org/fr
► À découvrir aussi dans l'émission spéciale du Journal de l'Afrique : la préservation de l’environnement, le grand défi de l'Afrique
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Mercato : Griezmann éteint les rumeurs l'envoyant à Bilbao
Sur Twitter, l'attaquant de l'Atlético de Madrid s'est empressé de couper court aux informations selon lesquelles il pourrait rejoindre à Bilbao cet été.
En difficulté depuis plusieurs semaines, Antoine Griezmann pourrait se contenter d'observer des vacances bien méritées. Mais les rumeurs sur son avenir ne sont jamais très loin, surtout lorsque le téléphone est à portée de main. Alors le Mâconnais peut se permettre de réagir à des informations sans faire trop de bruit, comme il l'a fait en likant deux posts de journalistes (dont Fabrizio Romano) évoquant les fausses rumeurs l'envoyant à l'Athletic Bilbao.
À lire aussiGriezmann dans le dur ? Un premier soutien nommé Deschamps
Lancée par la presse ibérique, la rumeur était alimentée par un éventuel retour de Marcelo Bielsa au Pays basque. Passé sur le banc du club basque entre 2011 et 2013, avec à la clé une finale de Ligue Europa (perdue contre l'Atlético de Madrid en 2013), l'Argentin aurait aurait aimé bâtir autour de l'international français de 31 ans.
À lire aussi«Tous les grands joueurs ont connu ça»: Benzema au soutien de Griezmann
Seulement, «ce n'est même pas une possibilité pour l'instant», s'est empressé de tweeter l'insider Fabrizio Romano, dans un post aimé par Griezmann. Dans un autre post liké par l'attaquant, le journaliste Oier Fano Dadebat rappelle que la Real Sociedad, club rival de Bilbao, «est l'un de ses clubs les plus chers». Une arrivée chez le rival serait alors inenvisageable.
Griezmann devrait poursuivre sa route à l'Atlético de Madrid, où il est prêté par le Barça jusqu'en juin 2023. Une saison où il espère revenir à «son plus haut niveau», rappelle Romano, alors que le Mâconnais n'a plus trouvé le chemin des filets depuis début janvier.
Mercato : Leonardo estime que son départ du PSG n'est pas lié à la prolongation de Mbappé
Le désormais ex-directeur sportif du club de la capitale revient sur son éviction pour L'Équipe.
Mercato : Vitinha au PSG, ça brûle
Tout porte à croire que le jeune (22 ans) milieu international portugais de Porto va rejoindre le Paris Saint-Germain dans le cadre d'un transfert à 40 M€.
Mercato : le PSG sort du bois et contacte Nice pour Galtier
D'après L'Équipe, le club de la capitale avance concrètement ses pions pour attirer le coach niçois et lui confier les rênes après Mauricio Pochettino.
France24 - Monde
Le gouvernement britannique approuve l'extradition de Julian Assange vers les États-Unis
Publié le : 17/06/2022 - 11:23Modifié le : 17/06/2022 - 13:56
FRANCE 24
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Après la justice, le gouvernement britannique a confirmé, vendredi, avoir signé le décret d'extradition du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, vers les États-Unis, où il est poursuivi pour une fuite massive de documents confidentiels.
Un pas de plus vers les États-Unis. Le gouvernement britannique a confirmé, vendredi 17 juin, avoir signé le décret d’extradition du fondateur de WikiLieaks, Julian Assange, outre-Atlantique. Alors que la justice britannique avait déjà donné son feu vert en avril, il revenait encore à l’exécutif d'approuver cette décision. L’Australien, accusé par Washington d'avoir diffusé des documents classifiés, peut toutefois encore faire appel.
"En vertu de la loi de 2003 sur l'extradition, la ministre d'État doit signer une ordonnance d'extradition s'il n'y a aucun motif d'interdire l'ordonnance", a déclaré un porte-parole du ministère de l'Intérieur.
WikiLeaks a dénoncé "un jour sombre pour la liberté de la presse" dans un communiqué.
"Dans cette affaire, les tribunaux britanniques n'ont pas conclu qu'il serait oppressif, injuste ou un abus de procédure d'extrader M. Assange. Ils n'ont pas non plus conclu que l'extradition serait incompatible avec ses droits humains, y compris son droit à un procès équitable et à la liberté d'expression, et que pendant son séjour aux États-Unis, il sera traité de manière appropriée, y compris en ce qui concerne sa santé", a souligné le porte-parole.
L'Australien de 50 ans peut faire appel dans un délai de 14 jours, ce que WikiLeaks a dit qu'il ferait.
Il est réclamé par la justice américaine qui veut le juger pour la diffusion, à partir de 2010, de plus de 700 000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Il risque 175 ans de prison.
Il avait été arrêté en 2019 après avoir passé plus de sept ans réfugié dans l'ambassade d'Équateur à Londres.
Avec AFP
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WikiLeaks : Julian Assange risque de se suicider en cas d'extradition, insiste sa défense
décryptage
Procès Assange : "Ce qui se joue, c’est avant tout la liberté de la presse"
Revue de presse
Julian Assange : "la France doit devenir le fer de lance de la protection des lanceurs d'alerte"
L'Humanité
Trintignant, de Hamlet à Z et autres passions
CritiqueFigure incontournable du cinéma et du théâtre français, Jean-Louis Trintignant est décédé vendredi à 91 ans, a annoncé à l'AFP son épouse Mariane Hoepfner Trintignant dans un communiqué. Dans un documentaire, Lucie Cariès et Yves Jeuland retraçaient en 2021 soixante-dix années de carrière d’un comédien qui a travaillé avec les plus grands metteurs en scène. Nous republions cet article.
Gérald Rossi« Trintignant par Trintignant ». Dimanche 31 octobre, Arte, 22 h 35
De sa voix posée, toujours un brin chantante, Jean-Louis Trintignant tente de définir ses débuts dans ce documentaire que signent Lucie Cariès et Yves Jeuland. « Je serais plutôt un acteur type chat ; ils ne sont pas spontanés, vous savez… Pendant des années, je passais toutes mes scènes la tête baissée, avec mon accent méridional, un ton monocorde… Des professeurs me disaient, tu n’es pas bien, mais continue, un jour tu seras bon », se souvient-il avec humour.
Plus tard, Trintignant, né voilà quatre-vingt-dix ans à Piolenc, village du Vaucluse, a fait partie du trio d’acteurs français qui fut, avec Delon et Belmondo, le plus sollicité par les metteurs en scène français et italiens.
Personnage aux facettes nombreuses
Il a joué au cinéma dès 1956, dans Et Dieu créa la femme, réalisé par Roger Vadim, avec Brigitte Bardot. Second acte au théâtre, après de longs mois d’armée. « On nous disait (en 1957) qu’on allait pacifier l’Algérie, cela me révoltait », se souvient-il. À son retour, Maurice Jacquemont lui fait répéter pendant un an le rôle de Hamlet, avant de présenter la pièce au Théâtre des Champs-Élysées en 1960. Personnage aux facettes nombreuses, l’acteur s’est pris de passion pour les courses automobiles alors qu’il avait 40 ans. Pendant une période, il tourne beaucoup avec des réalisateurs transalpins « parce qu’on ne (lui) proposait rien de très intéressant en France. (Il) tournai(t) trois films italiens commerciaux pour deux films français ambitieux ». Comme Ma nuit chez Maud, d’Éric Rohmer, en 1969.
Un homme et une femme, de Claude Lelouch, en 1966, est aussi à ranger dans cette catégorie. Résultat, une palme d’or à Cannes. Signalons encore un ours d’argent à la Berlinale de 1968 pour L’homme qui ment , d’Alain Robbe-Grillet ; un prix d’interprétation à Cannes en 1969 avec Z, de Costa Gravas, le césar du meilleur acteur en 2012 avec Amour, de Michael Haneke. Le documentaire propose aussi quelques belles touches intimes.
Déjà disponible en replay sur le site de la chaîne
Jean-Louis TrintignantdocumentairecinémaArte L'Humanité
Radio. Jean-Louis Trintignant en toute simplicité
CritiqueLa Ligne pure. à voix nue Éditions Radio France, 15 euros.Le comédien s’est confié au printemps 2004, un an après la mort tragique de sa fille. Radio France publie en deux CD l’intégralité de ces entretiens diffusés alors sur France Culture.
Gérald RossiDeux heures d’enregistrement sous le soleil de Nîmes (Gard), et l’on entend parfois les oiseaux chanter. En juillet 2004, France Culture, dans le cadre de l’émission À voix nue, diffusa en juillet cette série d’entretiens de Jean-Louis Trintignant avec la journaliste Armelle Héliot, dans une réalisation de Didier Lagarde. Radio France vient d’éditer le coffret de deux CD de ces entretiens. L’occasion d’écouter, pour le pur plaisir, le timbre de voix de l’acteur qui raconte, se raconte, simplement.
« C’est un âge terrible, 41 ans… »
Initialement prévu en septembre 2003, l’enregistrement a été repoussé de plusieurs mois après la mort brutale de Marie, sa fille, le 1er août 2003, assassinée par le chanteur Bertrand Cantat. Avec le recul, récemment, Trintignant a déclaré : « Ce qu’il pouvait m’arriver de pire m’est arrivé. Je n’ai plus peur de rien. » En 2004, devant le micro, il parle de son enfance pendant la guerre, alors que ses parents cachaient des enfants juifs. Il dit son « caractère bagarreur » et d’autres petits faits qui forgent toute une vie. Son frère, quand ils furent jeunes adultes, a été très proche de lui, dit-il aussi, et il est mort à l’âge de 41 ans. « Je n’avais pas fait le rapprochement, ma fille est aussi est morte à 41 ans. C’est un âge terrible, 41 ans… », poursuit-il, dans un souffle fragile.
Le parcours de comédien est le pivot central. Enfant, « tous les étés on jouait la même pièce, l’Arlésienne, et ma mère, qui m’habillait en fille, avait rêvé que je joue tous les rôles de garçons ». Pour autant, le déclic qui forgea le futur acteur se produit le 11 décembre 1949, à Aix-en-Provence, avec l’Avare de Molière, mis en scène par Charles Dullin, qui joue Harpagon. « J’ai eu comme une révélation, je crois que c’est la dernière représentation qu’il ait donnée. » Puis Trintignant évoque son travail de comédien en 2004, autour de Guillaume Apollinaire, avec deux musiciens, il parle aussi de l’amour, de cinéma, des femmes, de la mélancolie… avec une sincérité constante et presque charnelle. Un beau moment.
France24 - Monde
Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:31
La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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À Kiev, Boris Johnson propose un "programme de formation des forces ukrainiennes"
Publié le : 17/06/2022 - 06:56Modifié le : 17/06/2022 - 20:30
FRANCE 24
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Au cours de sa deuxième visite à Kiev depuis le début de l'invasion russe, Boris Johnson a proposé au président Zelensky un "programme de formation" de l'armée ukrainienne. Au Forum économique de Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine a jugé "irréfléchies" les sanctions contre la Russie. La Commission européenne a recommandé d'accorder à l'Ukraine le statut de candidat à l'Union européenne, décision conditionnée par l'accord à l'unanimité des Vingt-Sept. Voici le fil du 17 juin.
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20 h 35 : le Kazakhstan affirme ne pas reconnaître les républiques séparatistes du Donbass
Le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, a rappelé que son pays ne reconnaissait pas les républiques autoproclamées de Donetsk et de Louhansk, territoires de l'est de l'Ukraine sous contrôle russe.
"Si le droit à l'autodétermination était effectivement appliqué sur l'ensemble de la planète, alors il n'y aurait pas 193 États au sein de l'ONU, mais plus de 500 ou 600. Ce serait le chaos", a-t-il déclaré au Forum économique de Saint-Pétersbourg, en Russie.
"Pour cette raison, nous ne reconnaissons ni Taïwan, ni le Kosovo, ni l'Ossétie du Sud, ni l'Abkhazie. À l'évidence, ce principe sera aussi appliqué aux territoires 'quasi-États' que sont, selon nous, Louhansk et Donetsk", a-t-il expliqué en présence de Vladimir Poutine.
Resté proche de Moscou, le Kazakhstan entend néanmoins se distancier subtilement de son voisin depuis le début de l'invasion russe en Ukraine.
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20 h 06 : l'Ukraine dénonce la décision de lui retirer le prochain Eurovision
L'Ukraine, qui a remporté le mois dernier le concours de l'Eurovision, a dénoncé la décision de lui retirer l'organisation de la prochaine édition pour des raisons de sécurité.
Le pays du groupe ou de l'artiste ayant remporté le concours Eurovision de la chanson doit normalement organiser la compétition de l'année suivante. Mais selon l’Union européenne de radio-télévision (UER), du fait de la guerre, l'Ukraine ne pourra héberger l'évènement l'an prochain : "Dans les circonstances actuelles, les garanties de sécurité et opérationnelles nécessaires pour accueillir, organiser et produire l'Eurovision (...) ne peuvent pas être remplies" par l'Ukraine, a affirmé l'UER dans un communiqué.
"L'Ukraine n'est pas d'accord avec la nature de la décision prise par l'Union Européenne de Radio-Télévision", a contesté le ministre de la Culture Oleksandre Tkatchenko. "Nous réclamons des négociations supplémentaires sur l'accueil de l'Eurovision-2023 en Ukraine", précise le communiqué du ministère.
>> Lisez notre article sur la victoire de l'Ukraine au 66e concours de l'Eurovision
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16 h 43 : Zelensky rencontre le "grand ami de l'Ukraine", Boris Johnson, à Kiev
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelenski à Kiev. C'est la deuxième visite du ministre dans la capitale ukrainienne depuis le début de l'invasion russe, le 24 février.
Selon un communiqué des services de Boris Johnson, le Premier ministre britannique a "proposé de lancer un grand programme de formation des forces ukrainiennes, qui pourrait former jusqu'à 10 000 soldats tous les 120 jours".
"Ma visite d'aujourd'hui, en pleine guerre, vise à envoyer un message clair et simple aux Ukrainiens : le Royaume-Uni est avec vous, et sera avec vous jusqu'à la victoire", a déclaré Boris Johnson, cité dans ce communiqué.
"À de nombreuses reprises, la Grande-Bretagne a prouvé que son soutien à l'Ukraine est ferme et résolu. Heureux de voir le grand ami de notre pays, Boris Johnson, à nouveau à Kiev", a déclaré le président Zelensky.
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14 h 53 : Vladimir Poutine s'exprime au Forum économique de Saint-Pétersbourg
Vladimir Poutine estime que les sanctions occidentales sont "irréfléchies", car conçues sur la base d'un "faux pronostic" : celui comme quoi la Russie n’aurait "pas de souveraineté économique".
"La Russie va continuer à chercher des partenaires parmi ceux qui veulent continuer à travailler avec Moscou. Ces partenaires représentent la majorité des pays du monde" poursuit Vladimir Poutine, qui annonce que l’économie russe va "exporter en Afrique".
"Nous sommes un peuple fort et pouvons faire face à n'importe quel défi. Comme nos ancêtres, nous résoudrons tous les problèmes, toute l'histoire millénaire de notre pays en témoigne", a déclaré le président russe.
Selon le maître du Kremlin, la décision russe d’enclencher "une opération militaire spéciale" en Ukraine était "difficile à prendre, mais "nécessaire".
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13 h 50 : des frappes à Lyssytchank font plusieurs morts
À Lyssytchansk, ville jumelle de Severodonetsk, une frappe de missile sur la Maison de la Culture, où étaient réfugiés des habitants, a fait trois morts et sept blessés, selon Kiev. Un autre civil a été tué en pleine rue dans un bombardement dans cette ville du Donbass.
Les forces russes ont probablement tenté de retrouver une dynamique sur l'axe de Popasna, "d'où ils espèrent encercler la poche de Severodonetsk depuis le sud", estime le ministère britannique de la Défense.
Selon l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW), elles lancent des assauts au sol contre les positions ukrainiennes et les lignes de communication vers Lyssychansk. L'ISW fait aussi état d'affrontements au nord et nord-est de la ville de Kharkiv (nord-est du pays), mais sans modification des possessions territoriales.
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13 h 40 : la Russie frappe Mykolaïv, toujours contrôlée par Kiev
Une frappe russe sur un quartier résidentiel de Mykolaïv (Sud) a fait au moins deux morts et vingt blessés vendredi matin, selon le gouverneur de la région, dévoilant un bilan provisoire. Cette ville portuaire et industrielle, qui comptait près d'un demi-million d'habitants avant la guerre, est toujours sous contrôle ukrainien. Elle est proche de la région de Kherson, aujourd'hui occupée par les Russes.
La marine ukrainienne a par ailleurs affirmé avoir détruit un remorqueur russe, le Vasiliy Bekh, qui transportait armes et munitions en mer Noire vers l'île aux Serpents.
Les Russes continuent de solidifier les positions de l'arrière dans le nord-ouest de la région de Kherson, "probablement en anticipation de contre-offensives ukrainiennes", selon l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).
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13 h 30 : Macron "du mauvais côté de l’histoire" sur l’Ukraine, selon Garry Kasparov
Emmanuel Macron se met "du mauvais côté de l'histoire" en "poussant" le président ukrainien à "céder des territoires" à la Russie, a affirmé l'ancien champion d'échecs Garry Kasparov, en marge du salon VivaTech à Paris. "C'est une honte de voir le président de la France se mettre du mauvais côté de l'histoire en poussant le président Zelensky à céder des territoires à la Russie", a déclaré à l'AFP cet opposant notoire à Vladimir Poutine.
Garry Kasparov, qui a toujours la nationalité russe mais vit en exil, reprend ainsi une critique récurrente de responsables ukrainiens et de certains de leurs alliés. Le président français a appelé à ne pas céder à la "tentation" de "l'humiliation" envers la Russie.
Volodymyr Zelensky a cependant assuré hier que l'Ukraine avait "tourné la page" de cet épisode. Le président ukrainien accueillait à Kiev le président français, le chancelier allemand Olaf Scholz, le chef du gouvernement italien Mario Draghi et le président roumain Klaus Iohannis.
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13 h 15 : l’Ukraine va introduire un régime de visas pour les Russes à partir du 1er juillet
L'Ukraine va introduire un régime de visas pour les Russes à compter du 1er juillet, a annoncé le président ukrainien Volodymyr Zelensky, bientôt quatre mois après le début de l'invasion russe de son pays.
Le gouvernement ukrainien doit adopter dans la journée une décision formelle en ce sens "pour contrer les menaces sans précédent à la sécurité nationale, à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de notre État", a précisé le chef de l'État sur Telegram.
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13 h 01 : Zelensky salue une "décision historique" après l'annonce de Bruxelles de recommander le statut de candidat à l'UE pour l'Ukraine
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué la "décision historique" de la Commission européenne de recommander l'octroi à l'Ukraine du statut de candidat à l'UE.
"Reconnaissant envers Ursula von der Leyen et envers chaque membre de la Commission européenne pour une décision historique", a-t-il écrit sur Twitter.
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12 h 15 : la Commission européenne favorable à l'octroi à la Moldavie et à l'Ukraine du statut de candidat à l'UE
La Commission européenne a recommandé d'accorder à l'Ukraine le statut de candidat à l'Union européenne, a annoncé la présidente de l'exécutif européen, Ursula von der Leyen, lors d'une conférence de presse. L’exécutif européen a également recommandé le même statut à la Moldavie, voisine de l’Ukraine.
Cet avis sera discuté lors du sommet européen des 23-24 juin. Les dirigeants des 27 pays de l'UE devront donner leur feu vert à l'unanimité.
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10 h 30 : la France ne reçoit plus de gaz russe par gazoduc, selon le gestionnaire du réseau GRTgaz
Le gestionnaire du réseau français de transport de gaz GRTgaz a annoncé ne plus recevoir de gaz russe par gazoduc depuis le 15 juin, avec "l'interruption du flux physique entre la France et l'Allemagne", conséquence de la guerre en Ukraine.
GRTgaz ne connaît pas la cause de cette coupure mais celle-ci intervient à un moment où le géant russe Gazprom a considérablement réduit ses livraisons vers les pays européens, notamment l'Allemagne via le gazoduc Nord Stream 1, ce qui pourrait avoir causé l'interruption de l'approvisionnement vers la France. Mais le gestionnaire français a rassuré quant au remplissage des stocks français qui s'élève à 56 % contre 50 % habituellement à la même date.
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10 h 10 : l’usine Azot de Severodonetsk impossible à évacuer sans un "cessez-le-feu complet", selon le gouverneur
La grande usine chimique Azot de Severodonetsk, où environ 500 civils ont trouvé refuge ces derniers jours, est impossible à évacuer sans "cessez-le-feu complet", a déclaré le gouverneur de la région de Lougansk.
"Sortir de l'usine n'est possible qu'avec un cessez-le-feu complet", a déclaré Serguiï Gaïdaï sur Telegram. Alors que les forces russes tentent de prendre le contrôle de cette ville-clé du Donbass depuis des semaines, il a jugé "impossible et dangereux" de tenter de quitter le site "en raison des bombardements et combats constants".
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9 h 35 : l’ONU juge la situation humanitaire "extrêmement alarmante" dans le Donbass
La situation humanitaire en Ukraine, après près de quatre mois d'invasion russe, est "extrêmement alarmante", s'est inquiétée l'ONU. Cela alors que les combats entre armées ukrainienne et russe font rage dans l'est du pays.
"La situation humanitaire dans toute l'Ukraine, en particulier dans l'est du Donbass, est extrêmement alarmante et continue de se détériorer rapidement", a indiqué Ocha, l'agence humanitaire de l'ONU, dans un communiqué
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9 h : Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Mario Draghi de retour en Pologne après leur visite en Ukraine
Les trois dirigeants européens Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Mario Draghi sont arrivés vendredi matin à Przemysl, en Pologne, à bord d'un train spécial après une visite surprise la veille à Kiev, selon une journaliste de l'AFP.
Une heure avant l'arrivée du train à la frontière polono-ukrainienne, le Premier ministre italien Mario Draghi a rejoint le wagon du président français pour une rencontre bilatérale. La veille au soir, peu après le départ du train de Kiev, Emmanuel Macron et le chancelier allemand s'étaient aussi retrouvés pour échanger sur les résultats de la visite.
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4 h : première réponse vendredi aux aspirations européennes de l’Ukraine
La Commission européenne se prononce vendredi sur l'octroi à l'Ukraine du statut de candidat à l'UE mais tout feu vert sera assorti de conditions et devra être validé à l'unanimité par les Vingt-Sept avant l'ouverture de longues négociations en vue de son adhésion.
Jamais un avis n'aura été rendu en si peu de temps sur une demande de candidature, une urgence due à la guerre menée par la Russie depuis plus de trois mois et qui s'inscrit dans le soutien apporté par les Européens à l'Ukraine face à Moscou.
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1 h 01 : la Russie "a perdu sur le plan stratégique", estime un haut militaire britannique
"Le président Poutine a utilisé 25 % de la puissance de son armée pour engranger des gains territoriaux minuscules", a estimé le chef d’état-major des armées britanniques, l’amiral Tony Radakin, dans des propos rapportés par l’agence britannique PA vendredi.
"Toute affirmation comme quoi il s’agit d’un succès pour la Russie n’a aucun sens. La Russie est en train de perdre", a-t-il asséné. "Elle va peut-être avoir des succès tactiques dans les prochaines semaines", a-t-il admis. "Mais la Russie a déjà perdu sur le plan stratégique", a-t-il affirmé, soulignant que "l’Otan est plus puissante", a fortiori "la Finlande et la Suède cherchant à rejoindre" l’Organisation. Selon lui, la Russie "ne prendra jamais le contrôle de l’Ukraine".
Avec AFP
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Ukraine : la Commission européenne donne un avis positif sur une candidature à l'UE
LE FIL DU 16 JUIN
À Kiev, Macron et les Européens affichent leur solidarité avec l'Ukraine
Guerre en Ukraine : Moscou frappe dans l'Ouest, la bataille s'intensifie à Severodonetsk
L'Humanité
Julian Assange en voie d’extradition, le combat continue
ActuLes avocats du fondateur de Wikileaks ont fait appel de la décision du gouvernement britannique de l’extrader aux États-Unis, où il risque la prison à perpétuité.
Marc de Miramon Londres a donc capitulé face à la pression étasunienne, et signé le décret extradition de Julian Assange, poursuivi outre-Atlantique pour une fuite massive de documents confidentiels, et qui risque jusqu’à 175 ans de prison. Le 20 avril dernier, la justice britannique avait déjà donné son feu vert à la remise de Julian Assange aux autorités de Washington. Ne manquait plus que la signature de la ministre de l’Intérieur Priti Patel, qu’elle a apposé ce vendredi. Voilà donc l’épilogue – provisoire – d’un bras de fer judiciaire concernant un citoyen australien de 50 ans, héros de la liberté d’expression ayant, par le biais de sa plate-forme Wikileaks, diffusé des dizaines de milliers de documents confidentiels réduisant à néant ou presque le narratif anglo-saxon, en particulier celui concernant les guerres menées en Irak et en Afghanistan.
Trente-huit parlementaires demandent que la France accorde l’asile à Julian AssangeLiberté d’expression. Pour son père, John Shipton, « Julian Assange n’est ni un criminel, ni une menace »A la lumière des innombrables « scoops » de Wikileaks, qu’il s’agisse de fuites diplomatiques ou de vidéos de l’armée américaine assassinant ça et là journalistes et activistes considérés comme hostiles à la Maison Blanche, il s’agit bien d’un jour sombre pour la liberté de la presse. Et qui agit comme un révélateur de son état actuel, à l’heure où les puissances occidentales, totalement muettes sur le cas emblématique de Julian Assange, s’indignent à juste titre du travail médiatique en provenance de puissances rivales ou concurrentes, qu’il s’agisse de la Russie ou de la Chine.
Persécution. « Après Julian Assange, d’autres journalistes seront visés »Pour justifier le processus d’extradition, le ministère de l’Intérieur britannique souligne que « dans cette affaire, les tribunaux n’ont pas conclu qu’il serait oppressif, injuste ou un abus de procédure d’extrader M. Assange. Ils n’ont pas non plus conclu que l’extradition serait incompatible avec ses droits humains, y compris son droit à un procès équitable et à la liberté d’expression, et que pendant son séjour (sic) aux États-Unis, il serait traité de manière appropriée, y compris en ce qui concerne sa santé ».
Cédric Villani : « Julian Assange est harcelé et torturé, le mot n’est pas trop fort »Alors que Julian Assange, qui a vu sa santé physique et mentale se dégrader pendant son séjour forcé à l’ambassade de l’Équateur à Londres – où il est resté cloîtré entre 2012 et 2019 – pourrait finir ses jours dans une prison de haute sécurité aux États-Unis, WikiLeaks dénonce de concert « un jour sombre pour la liberté de la presse », et précise que le fondateur de l’organisation fera appel. « Quiconque dans ce pays se soucie de la liberté d’expression devrait avoir profondément honte que la ministre de l’Intérieur ait approuvé l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis, le pays qui a comploté son assassinat », a de son côté réagi Stella Morris, l’une des avocates de Julian Assange, qu’il a épousé depuis sa prison de haute sécurité de Belmarsh, près de Londres, où il est détenu depuis trois ans. Plusieurs fuites de documents ont effectivement attesté que la CIA, sous ordre de l’administration étasunienne, avait étudié la possibilité d’enlever ou de liquider le lanceur d’alerte.
Julian Assange France24 - Monde
Football féminin et féminisme : 150 ans d’histoire commune
Publié le : 17/06/2022 - 16:21
Virginie HERZ
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"Il arrivera un jour où la Coupe du monde féminine de football aura lieu en même temps que la Coupe du monde masculine", écrit Hubert Artus dans son livre "Girl Power, 150 ans de football au féminin". Ce passionné de ballon rond explique à quel point foot féminin et féminisme sont liés à travers l'Histoire et les continents. Un des objectifs est l'égalité de traitement avec les hommes, qu’il s’agisse de salaires, visibilité médiatique, considération par les instances sportives, etc. En Italie, un pas important a été franchi : le championnat national va devenir professionnel.
Au sommaire également : Un reportage sur des formations accélérées de déminage au Kosovo dispensées à des Ukrainiennes.
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Revue de presse
Égalité salariale pour les footballeuses américaines : "L'égalité, c'est la vraie libération"
INTERVIEW
Football féminin : "Les mentalités changent au Sénégal"
REPORTAGE
Guerre en Ukraine : des femmes formées au déminage au Kosovo
France24 - Monde
Le président de l'Équateur déclare l'état d'urgence, les manifestations se poursuivent
Publié le : 18/06/2022 - 08:27Modifié le : 18/06/2022 - 09:56
FRANCE 24
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Le président équatorien Guillermo Lasso a annoncé, vendredi, l'état d'urgence dans trois provinces du pays, dont celle comprenant la capitale Quito. Une décision qui intervient après des violences survenues lors de manifestations d'indigènes contre les prix du carburant. Ces derniers ont promis de poursuivre samedi le mouvement de protestation.
Confronté depuis plusieurs jours à des violences lors de manifestations d'indigènes contre les prix du carburant, le président de l'Équateur Guillermo Lasso a annoncé, vendredi 17 juin, l'état d'urgence dans trois provinces du pays.
"Je m'engage à défendre notre capitale et à défendre le pays. Cela m'oblige à déclarer l'état d'urgence à Pichincha (où se trouve Quito, NDLR), Imbabura et Cotopaxi à partir de minuit ce soir (5 h GMT samedi)", a-t-il déclaré dans une allocution télévisée. "J'ai appelé au dialogue et la réponse a été plus de violence. Il n'y a aucune intention de chercher des solutions", a-t-il déploré.
L'état d'urgence permet au président de mobiliser les forces armées pour maintenir l'ordre, de suspendre les droits des citoyens ou d'instaurer des couvre-feux.
Le mouvement de protestation a été lancé lundi par la Confédération des nationalités indigènes de l'Équateur (Conaie), plus grande organisation de peuples indigènes qui réclame notamment une baisse du prix des carburants. En réaction à l'annonce de l'état d'urgence, la Conaie a affirmé samedi que le mouvement se poursuivrait tant que ses revendications n'auront pas été entendues.
"Nous ratifions la lutte au niveau national, indéfiniment", a lancé Leonidas Iza, le chef de cette organisation qui a contribué au renversement de trois présidents équatoriens entre 1997 et 2005 et avait déjà mené les violentes manifestations de 2019 (11 morts). "Dès maintenant, nous préparons la mobilisation" des indigènes à Quito pour maintenir les protestations, a-t-il ajouté tout en appelant à la fin de la violence et du vandalisme.
La communauté indigène du pays représente plus d'un million des 17,7 millions d'habitants de l'Équateur.
Plusieurs revendications et des aides pour les plus pauvres
L'Équateur, pays producteur de pétrole, est frappé par l'inflation, le chômage et la pauvreté, des éléments exacerbés par la pandémie de Covid-19. Les prix du carburant y ont fortement augmenté depuis 2020, passant de 1 à 1,90 dollar par gallon (3,8 litres) pour le diesel et de 1,75 à 2,55 dollars pour l'essence.
La Conaie exige que le gouvernement réponde à une liste de dix demandes. Elle réclame que les prix soient ramenés à 1,50 dollar pour le diesel et à 2,10 dollars pour l'essence, une demande rejetée par Quito. Parmi ses autres revendications figurent le contrôle des prix des denrées alimentaires et la renégociation des prêts bancaires personnels de quelque quatre millions de familles.
Initié lundi, le mouvement de protestation, auquel se sont joints depuis des étudiants et travailleurs, a entraîné le blocage de l'accès à deux principaux marchés d'approvisionnement de Quito, et celui de nombreuses routes dans 15 des 24 provinces du pays.
Avec des lances à la main, des indigènes amazoniens ont aussi occupé temporairement les sièges des gouvernements locaux dans les provinces de Pastaza et Morona Santiago (sud-est), proches du Pérou.
À Quito, près de 1 000 manifestants ont tenté d'arracher les clôtures métalliques entourant le siège présidentiel.
Pour tenter de désamorcer la crise, le président conservateur – au pouvoir depuis un an – a reçu vendredi une petite délégation de représentants indigènes, mais les discussions ont apparemment donné peu de résultats. Dans la soirée, outre l'état d'urgence, il a annoncé l'augmentation d'une aide mensuelle de 50 à 55 dollars pour "améliorer la situation difficile" des familles les plus pauvres, ainsi que des aides en faveur des agriculteurs.
Les producteurs de fleurs, l'un des principaux produits d'exportation de l'Équateur, se sont plaints vendredi qu'en raison des barrages routiers, leurs produits étaient en train de pourrir.
Les protestations ont jusqu'à présent causé quelque 50 millions de dollars de dommages à l'économie, selon le ministère de la Production.
Avec AFP
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Équateur : le président Guillermo Lasso, cité dans les Pandora papers, refuse de témoigner
Focus
Équateur : un "Toxic Tour" pour sensibiliser aux dégâts causés par la compagnie pétrolière Chevron
En Équateur, des inondations meurtrières frappent la capitale Quito
France24 - Monde
Comment les jeunes ukrainien(ne)s perçoivent leur pays d’accueil ?
Publié le : 17/06/2022 - 14:21Modifié le : 17/06/2022 - 15:24
Les Allemands réfléchissent-ils trop avant d’agir ? Les Polonais sont-ils stricts avec le tri des déchets? Plus de 6 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de la guerre. La plupart d'entre elles vivent aujourd'hui dans d'autres pays européens où elles ont dû s'adapter à un mode de vie différent. On a demandé à de jeunes ukrainien(ne)s comment ils se sentent dans leur nouveau pays.ENTR, c’est quoi ? 🇪🇺 C'est un projet européen dédié à la jeunesse, 100 % sur les réseaux sociaux.
L'Humanité
Thibaud, salarié syndiqué, chassé de Nestlé-Lactalis
Un jour avecÀ 25 ans, il paie cher sa première expérience syndicale. Deux mois après avoir créé une section CGT, ce conducteur de ligne dans l’usine de produits laitiers s’est fait licencier.
Clotilde MathieuVallet (Loire-Atlantique), envoyée spéciale.
« O n est sorti pour Thibaud », déclarent, ce jour d’avril, une dizaine de ses collègues. Pour lui, ce jeune de 25 ans fraîchement syndiqué à la CGT, qui vient d’être licencié de l’usine Nestlé-Lactalis de Vallet, en Loire-Atlantique. Sa faute ? Ne pas avoir réalisé de manière « conforme » le nettoyage hebdomadaire de la chaîne de production. Une tâche pour laquelle les heures de travail avaient été divisées par deux (4 au lieu de 8), avec des dysfonctionnements durant la nuit, explique-t-il. La direction ne veut rien entendre. En février, une section syndicale CGT a été créée. Et, bizarrement, le limogeage de Thibaud intervient 48 heures à peine après la distribution d’un premier tract… « Il ne faut pas aller chercher autre chose qu’une volonté de ne pas voir la section s’étoffer », estime Loïc Chailleux, secrétaire de l’union locale CGT de Clisson. Ce dernier avait pourtant prévenu Thibaud quand il avait toqué à sa porte, avec son collègue Laurent Mathet, seize ans dans l’entreprise. Les élections professionnelles venant d’avoir lieu, l’organisation syndicale ne pouvait en protéger qu’un. Thibaud devait « se faire discret », en attendant d’être élu du personnel. Un conseil qu’il n’a pas suivi. « Je pensais qu’ils allaient juste m’emmerder un peu, mais pas que ça irait aussi loin, aussi vite », confie le néosyndicaliste.
Mécanicien de formation, Thibaud fait ses débuts dans les petits garages automobiles de Grenoble. Là où le « patron est un ouvrier comme toi, un collègue ». Puis, avec le premier confinement, il prend la voiture avec sa copine et file tout droit en direction du vignoble nantais, pour rejoindre sa grand-mère et respirer un peu, loin de la cité « cuvette » au cœur des Alpes. Il s’inscrit en intérim. En juin 2020, il se fait embaucher dans l’usine de Vallet comme conducteur de ligne. En janvier de l’année suivante, un CDI lui est proposé. Il accepte. C’est le premier de sa jeune vie professionnelle. « Ils devaient trouver que je travaillais bien », ironise-t-il.
FO et CFDT « lactalisées »
En août, de nouvelles machines arrivent sur le site. Elles sont jugées plus modernes et leur vocation est, en réalité, de supprimer des postes. Ici, ce sera celui en fin de ligne, laissant le conducteur seul en production. Thibaud est sélectionné, placé « en formation » sur la ligne B6. « Un test grandeur nature de quatre semaines avant la mise en fonction », raconte-t-il. « L’horreur ! Il manquait plein d’équipements. On n’arrêtait pas de demander de repousser le démarrage ou d’être deux par machine. » En vain. Après six mois de galère, sur les six travailleurs testeurs , l’un démissionne, un autre fait un abandon de poste. De son côté, Thibaud subit cinq « presque » accidents avec trois fois le même problème où il dit avoir failli se faire couper le doigt. Puis viennent s’ajouter les « pressions d’air » qui lui casseront ses lunettes. « C’était trop, il fallait que ça s’arrête. » Il insulte un supérieur, puis s’excuse. Il écopera d’une mise à pied. À l’intérieur, « les syndicats FO et CFDT ne bougeaient pas ». C’est comme ça depuis que Lactalis a racheté l’usine en 2015. « À croire qu’ils se sont fait “lactaliser” », lance une de ses ex-collègues. C’est à ce moment-là que vient l’idée de créer une nouvelle section syndicale.
pas de réintégration à l’horizon
Alors, ce 1er avril, lorsqu’il sort du bureau du directeur qui vient de lui signifier son licenciement, une dizaine de collègues décident de débrayer. Le mouvement s’enclenche. Car Thibaud, c’est eux. « Sans cesse, on nous demande de travailler en qualité dégradée », explique l’une des grévistes. Dès lors, poursuit-elle, « ce qui est arrivé à Thibaud aurait pu nous arriver à tous. La réalité, c’est qu’ils rognent sur tout et nous, derrière, on travaille comme des dingues. C’est dur là-dedans ». Elle cite le manque de manutentionnaires qui les contraint à « récupérer parfois les palettes à la main, avec le risque de se bloquer le dos pour tenir les cadences ».
Durant les mois d’avril et de mai, chaque mardi et jeudi, de 11 heures à 15 heures, les drapeaux CGT, accrochés aux grilles, ont volé au vent. Quatre heures d’arrêt des machines, deux heures pour chaque équipe, qui obligent à une coupure de nettoyage. La grève coûte. Sans faiblir, Thibaud et ses camarades parviennent à obtenir satisfaction sur une partie de leurs revendications. La mutualisation des chaînes contre laquelle le jeune homme s’était syndiqué a été en partie abandonnée. La ligne B6 aura une personne en fin de ligne « pour la prise des échantillons de labo, les contrôles et l’alimentation de la cartonneuse », note la CGT dans la communication adressée aux salariés. Pour soulager la manutention, une personne y sera affectée, « lorsqu’il y a plus de 12 machines en production ». À cela s’ajoutent « la réparation de toutes les fuites au plafond, ainsi que tous les trous au sol ». Thibaud, lui, n’a pas été réintégré. Sa lutte continue, avec la CGT, pour porter l’affaire aux prud’hommes, « heureux » tout de même d’avoir fait « ravaler leur ego et leur fierté à ces patrons qui se prennent pour des rois ».
Un jour aveclactaliscgtRépression antisyndicale France24 - Monde
Israël mène des frappes sur la bande de Gaza après un tir de roquette du Hamas
Publié le : 18/06/2022 - 11:11
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L'armée israélienne a mené, samedi, des frappes sur des positions du mouvement palestinien Hamas dans la bande de Gaza en riposte à un tir de roquette depuis ce territoire qui a été intercepté, selon un communiqué militaire.
Israël a mené des frappes, samedi 18 juin, dans la bande de Gaza, selon un communiqué de l'armée israélienne qui précise que cela fait suite à un tir de roquette du mouvement palestinien Hamas. Avant l'aube, les sirènes d'alarme ont retenti dans la ville d'Ashkelon et dans d'autres localités du sud d'Israël, limitrophes de la bande de Gaza, pour alerter de ce tir de roquette.
"Le mouvement islamiste Hamas a tiré une roquette depuis la bande de Gaza vers les citoyens israéliens dans le sud d'Israël. La roquette a été interceptée par le bouclier antimissiles", a indiqué l'armée israélienne dans son communiqué.
En représailles, l'armée a mené une série de frappes sur des positions du Hamas dans l'enclave palestinienne soumise à un blocus israélien depuis plus de 15 ans. "Des avions ont visé un site de fabrication d'armes du Hamas ainsi que trois postes militaires du Hamas", a précisé l'armée.
Les raids israéliens, menés notamment au sud-est de la ville de Gaza, constituent "une extension de l'agression (par Israël) des terres palestiniennes à Jérusalem et en Cisjordanie occupée", après la mort de trois palestiniens à Jénine, a déclaré le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, qui n'a pas fait état de victimes suite aux frappes.
Vendredi, trois Palestiniens armés avaient été tués lors d'échanges de tirs avec les forces israéliennes qui menaient une opération dans le secteur de Jénine en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël depuis plus de 50 ans.
Le Hamas a affirmé que l'un des trois morts était un commandant local du mouvement islamiste et que sa mort "ne restera pas impunie".
Les derniers tirs de roquettes et frappes israéliennes sur Gaza remontent à avril dernier.
Avec AFP
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En Israël, les deux suspects palestiniens de l'attentat d'Elad capturés
Israël annonce la fermeture du passage de la bande de Gaza après des tirs de roquettes
Salve de roquettes vers Israël, qui procède à de nouvelles frappes sur Gaza
L'Humanité
Dingues
BilletMaurice UlrichC’est dingue. « Mélenchon prépare une opposition frontale », nous alerte le Figaro. L’opposition, si c’est le cas, aurait en tête de s’opposer à la politique à laquelle elle est opposée ? Comme la retraite à 65 ans, le RSA sous condition de travail forcé, l’aggravation des inégalités, l’explosion des fortunes… Mais ce qui est le plus grave là-dedans, comme le disent dans une tribune une trentaine d’économistes frontalement opposés, eux, à la Nupes, c’est que non seulement la gauche est dans l’erreur parce qu’elle « ignore les fondements de la science économique », mais elle persiste en ignorant que « le seul recours est le libéralisme qui repose sur la confiance en l’être humain » mettant ses capacités « au service des autres ». Et donc, « c’est la rupture avec le socialisme qui est aujourd’hui indispensable car celui-ci a fini par persuader une grande partie de la population que le pouvoir d’achat est un droit social et que l’égalité réelle doit être respectée entre tous les citoyens »… La France est socialiste et nous ne le savions pas. C’est dingue.
le billet de Maurice UlrichNupesle figaroLégislatives 2022 France24 - Monde
Reportage : en Irak, les partisans de Moqtada Sadr ne croient pas au retrait de leur leader
Publié le : 18/06/2022 - 11:57Modifié le : 18/06/2022 - 13:34
Lucile WASSERMANN
En Irak, huit mois après les élections législatives, la crise politique s'aggrave. Moqtada Sadr, qui a remporté 73 sièges au Parlement, a annoncé la démission de ses députés la semaine dernière, après avoir failli à former un gouvernement seul. Depuis, la confusion est totale en Irak. Le pays peut-il être gouverné sans l'influent clerc chiite ? Notre correspondante en Irak, Lucile Wassermann, est allée à la rencontre, entre autres, de sa base partisane.
France24 - Monde
Interrogatoires, fouilles à nu, brimades... Le calvaire des "camps de filtration" russes en Ukraine
Publié le : 11/06/2022 - 16:53
Peu de temps après le début de la guerre en Ukraine, fin février, des "camps de filtration" tenus par des Russes sont apparus à l’est du territoire. Officiellement, ces centres de détention permettent aux Russes de traquer les "nationalistes ukrainiens". Dans les faits, les milliers de civils qui y transitent sont soumis à des interrogatoires, des fouilles à nu, et pire encore.
Tomber de Charybde en Scylla. À peine sont-ils parvenus à fuir les bombardements et les sièges de leur ville, que certains Ukrainiens sont dirigés dans des "camps de filtration" russes. Au moins treize de ces centres de rétention sont actuellement en activité, selon l'ONG Human Rights Watch (HRW), situés principalement dans l’est du pays, autour des villes de Novoazovsk, Dokoutchaïevsk, Starobecheve, Bezimenne et Kazatske. "Les hommes y sont rassemblés et filtrés", assure Tanya Lokshina, directrice associée Europe et Asie centrale de Humans Rights Watch.
Vitaly est l’un d’entre eux. Cherchant à fuir les bombes avec sa femme et sa fille d'un an, début avril, il profite d’un bus mis à disposition par les forces russes pour s'échapper de Marioupol, dans l'est de l'Ukraine. Ce véhicule se dirige vers Nikolske, une petite ville industrielle contrôlée par les forces pro-russes à environ 20 kilomètres au nord-ouest de la cité portuaire assiégée. Mais une fois la famille arrivée, les hommes sont vite séparés des femmes et envoyés vers une caravane pour être soumis à des fouilles. Ou plutôt "filtrés", comme l'affirment les forces russes qui les gardent.
Satellite images show Russian camp for Ukrainians near Mariupol as deportation claims grow🔴 Investigation from @deankirby_ https://t.co/FNcYYvu4Rb
March 26, 2022Fouilles à nu
"Nous sommes montés à tour de rôle dans la caravane, deux soldats nous ont passé au crible : téléphones, tatouages, effets personnels", raconte le père de famille dans une interview au site d'information indépendant en langue russe Meduza, datée du 12 mai . Vitaly est interrogé, fouillé, déshabillé. Il est sommé d’expliquer l’aigle américain tatoué sur son corps et l’absence d’application de messagerie dans son portable. "J’ai fini par prouver que je n'avais rien à voir avec [l'armée ukrainienne]", explique-t-il. "En fin de compte, ils m'ont laissé partir."
Dans la caravane, deux autres hommes en sous-vêtements, l'un avec les mains derrière la tête, face au mur, l'autre assis dans un coin par terre, ont moins de chance. "Les deux hommes ont été identifiés dans des rassemblements anti-russes par les soldats, si j’ai bien compris", poursuit l’Ukrainien.
"La vie est belle"
Vitaly n’est pas un cas isolé. De nombreux témoignages similaires proviennent de ces "camps de filtration" principalement situés dans la région orientale du Donbass, où les forces séparatistes pro-russes, russes et locales travaillent souvent en tandem. Certains y sont emmenés de force, d’autres s’y rendent d’eux-mêmes, contraints de suivre le processus d'évacuation russe des zones assiégées.
Ces opérations de filtrage ne sont pas réservées qu’aux hommes. Anna Zaytseva, enseignante de français à de Marioupol, en a aussi fait les frais. Son mari a été fait prisonnier de guerre alors qu'il combattait avec le régiment Azov - un bataillon ukrainien de volontaires d'extrême droite. Elle aussi a été interrogée et fouillée à nu lors de son évacuation de la ville. "Après qu’ils m’ont demandé de me déshabiller, ils ont vu un tatouage où il est écrit 'La vie est belle' en français. Ils [les soldats] ne pensaient pas que c'était du français mais de l’allemand. Ils y voyaient là la preuve que j'avais, d'une manière ou d'une autre, des liens avec les nazis."
"Les villages se transforment en camps d'internement"
Nul doute, pour l’humanitaire de HRW, Tanya Lokshina, que ces camps de filtration sont "très intrusifs et douloureux" avec des opérations qui peuvent durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Elle en tient aussi, pour preuve, le témoignage d'un homme envoyé fin avril dans un "camp de filtration" à Kazatske, aux côtés de 200 autres individus, que son organisation a pu récupérer.
Bien que le filtrage n'ait duré que quelques jours, ces hommes ont été privés de leur passeport. Or sans ce précieux document, impossible de fuir la région quadrillée de militaires. "Essayer de quitter ces villages sans passeport relève du suicide. Même s’ils ne sont pas verrouillés en tant que tels, les villages ressemblent à s’y méprendre à des camps d'internement à ciel ouvert."
Entre-temps, les détenus ont été placés dans une école municipale, dans des conditions presque carcérales, ne recevant pour toute pitance qu’un peu de riz, du pain et des pâtes. "Ils dormaient essentiellement sur des bureaux et dans les couloirs. Beaucoup d'entre eux sont tombés malades, contractant des maladies respiratoires, probablement le Covid-19, des grippes et toutes sortes de maladies liées à la mauvaise qualité de l'eau. Les gens vomissaient, avaient la diarrhée. C'était horrible", rapporte Tanya Lokshina. Au final, leur rétention a duré quarante jours sans qu’ils en comprennent les raisons.
L’un d’entre eux a pourtant cherché à comprendre la situation. "Les soldats de la RPD [la République populaire de Donetsk, autoproclamée par des séparatistes pro-russes en 2014, Ndlr] sont venus le chercher", explique la directrice de Human Rights Watch. "Ils lui ont dit : 'alors, tu as des questions sur les raisons de ta rétention ? Nous allons y répondre.' Puis ils l’ont emmené. Quand ils l’ont ramené, quatre jours plus tard, il était complètement hagard. Il n'a pas dit un mot de ce qui lui était arrivé. Bien qu'il ne porte aucun signe visible de torture, tout laisse penser qu’il a vécu une expérience intense et douloureuse." Les hommes de Kazatske ont finalement récupéré leur passeport et ont été relâchés. Mais aucune explication n'a jamais été avancée sur les raisons de leur si longue incarcération.
Zones d'ombre
Lorsque les Ukrainiens parviennent à passer les tests de filtration, ils reçoivent un document frappé des lettres FP - Filtration Point -, précieux sésame qui permet de se déplacer "librement" à l'intérieur et autour de la région de Donetsk.
"Quant à ceux qui ne passent pas ces filtrages, on sait peu de choses sur leur sort réel", estime Tanya Lokshina. Un groupe d’hommes détenus à Bezimenne a bien tenté de filmer les conditions de vie du "camp de filtration" dans lequel ils avaient été confinés. Ils ont publié la vidéo sur Internet, relate Tanya Lokshina. Mais après sa diffusion sur les réseaux sociaux, les gardiens les ont rassemblés et emmenés. "Selon des informations fiables mais non-officielles, il semblerait qu'ils soient en prison, en territoire contrôlé par la DPR. Ils sont accusés d'avoir filmé sans autorisation et d'avoir diffusé de fausses nouvelles."
"Effrayant"
Sans surprise, le Kremlin nie l’existence de ces "camps de filtration", les qualifiant de "mensonges". De leur côté, les autorités de la RPD autoproclamée rejettent, elles aussi, toutes les accusations ukrainiennes de rétention, filtrage et mauvais traitements sur des civils, au sein de ce qu’elles nomment officiellement des "centres d'accueil".
Au niveau international, ces camps font l’objet de sévères récriminations. Ils sont même parfois comparés aux camps de concentration de l'Allemagne nazie. "Les rapports indiquent que les agents de la sécurité fédérale russe confisquent les passeports et les pièces d'identité, emportent les téléphones portables et séparent les familles les unes des autres", a déclaré Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, lors d'un point de presse le 5 avril devant le Conseil de sécurité de l'ONU. "Je n'ai pas besoin de préciser à quoi ressemblent ces soi-disant camps de filtration. C'est effrayant et nous ne pouvons pas détourner le regard."
Texte traduit de l'anglais par Aude Mazoué
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Guerre en Ukraine : à Marioupol, le conflit vu à hauteur d'enfant
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Bruxelles se prononcera "la semaine prochaine" sur l'ambition européenne de l'Ukraine
LE FIL DU 10 JUIN
Guerre en Ukraine : la France prête à participer à une "opération" pour débloquer le port d'Odessa
France24 - Monde
L’arganier, un "rempart contre la désertification" et l’érosion au Maroc
Publié le : 17/06/2022 - 22:44
Tiffany FILLON
Premier producteur mondial d'huile d'argan, le Maroc se bat pour protéger ses forêts d'arganiers, menacées par le dérèglement climatique et les activités humaines. À l'occasion de la journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse, France 24 se penche sur cet arbre aux qualités environnementales méconnues.
C'est un arbre millénaire dont les fruits suscitent la convoitise. L'arganier, à partir duquel on fabrique l'huile d'argan, pousse dans les régions arides du Maroc – notamment au sud-ouest du pays – et, dans une moindre mesure, en Algérie.
Peu gourmand en eau, cet arbre est l'un des rares dans la région capables de résister à des températures allant jusqu'à 50 °C. Il est un allié de choix alors que la sécheresse, la pire depuis près de 40 ans, s'est installée durablement au Maroc. Et elle devrait s'intensifier jusqu'en 2050, en raison d'une baisse de la pluviométrie (– 11 %) et d'une augmentation des températures (+ 1,3 °C), selon le ministère marocain de l'Agriculture.
L'arganier n'est pas le seul végétal à pouvoir survivre dans ces zones arides du Maroc. Mais il a des qualités qui font la fierté des habitants. "Avec lui, on est en plein dans le triangle du développement durable, avec un volet environnemental, économique et social", affirme Katim Alaoui, directrice générale de la Fondation Mohammed VI pour la recherche et la sauvegarde de l'arganier.
"On le surnomme le 'rempart contre la désertification' et il aide à éviter l'érosion des sols. Sur le plan économique, son huile est une très forte valeur ajoutée et enfin, près de trois millions et demi de Marocains vivent de façon directe ou indirecte des produits de l'argan et de l'arganier", poursuit Katim Alaoui, également responsable de l'équipe de recherche en toxico-pharmacodynamie de la Faculté de médecine et de pharmacie de l’Université Mohammed V-Souissi de Rabat.
>> À voir aussi : Désertification : une fragile muraille verte en Afrique
"Dans les régions arides et semi-arides où il pousse, l’arganier est quasiment irremplaçable dans la conservation des sols et pour la lutte contre l’érosion des sols", abonde Abdelaziz Mimouni, chef du Centre régional de la recherche agronomique d’Agadir, interrogé par l'agence marocaine de presse MapNews. "L’arganier protège le sol par l’ombre portée de sa cime dense dans les régions subdésertiques où l’ennemi principal de la végétation est la sécheresse", poursuit-il. Il enrichit également les sols en éléments fertilisants et en matière organique, "ce qui contribue à la séquestration du carbone et par la suite l’atténuation des effets des changements climatiques".
L'arganier et ses chèvres perchées
Poussant dans la Réserve de biosphère de l'arganeraie, une forêt protégée couvrant 2,5 millions d'hectares, l'arganier est le pilier du quotidien des locaux. "La population partage sa vie avec l'arbre parce qu'elle vit grâce à lui", explique Katim Alaoui. Les images de chèvre grimpant au sommet des arbres, maintes fois partagées sur les réseaux sociaux, illustrent la proximité de l'arganeraie avec les locaux.
Bienvenue au Maroc. 🇲🇦📝 Les chèvres raffolent des fruits de l'arganier, un arbre endémique de la région.Pour l’obtenir, ces gourmandes n'hésitent pas à grimper. pic.twitter.com/MAkf40HbIF
November 29, 2020"Les habitants ont le droit de ramasser les noix d'argan et d'en extraire l'huile. Le feuillage sert de fourrage pour les animaux. Les habitants ont une alimentation basée sur les huiles d'argan et utilisent le bois pour se chauffer et cuisiner", précise la pharmacologue.
Aussi robuste soit-elle, cette espèce endémique est pourtant fragilisée. Publié le 28 février, le dernier rapport du Giec anticipe "une diminution de 32 % de l'habitat convenant à l'Argania spinosa [le nom scientifique de l'espèce] dans certains scénarios" au Maroc, conséquence du dérèglement climatique. Voyant les épisodes de sécheresse se succéder ces dernières années, le Maroc fait aussi partie des pays "proches du seuil de stress hydrique grave", selon le Giec.
>> À lire aussi : Planter quatre milliards d’arbres en Éthiopie, des paroles ou des actes ?
Créée en 2004, la Fondation Mohammed VI pour la recherche et la sauvegarde de l'arganier, rattachée au Royaume du Maroc, vise à protéger cet arbre, préserver l'économie locale liée à la culture d'huile d'argan et sensibiliser les populations locales. Afin de dissuader les habitants d'abattre les arbres pour se chauffer, cet organisme d'État leur a par exemple proposé d'utiliser des cuiseurs fonctionnant à l'énergie solaire.
Les cuiseurs ont été installés dans les cantines d'écoles de la province d'Essaouira et les instituteurs ont été formés à leur utilisation pour préparer les repas. "Tout le monde a joué le jeu. Les mères de ces enfants, qui sont des productrices d'huile d'argan organisées en coopératives, venaient régulièrement à l'école pour manger avec les enfants", se souvient Katim Alaoui.
Ces cuiseurs étaient ensuite donnés aux familles dont les enfants avaient les meilleurs résultats solaires. Une initiative qui permet d'économiser "cinq à dix kilos de bois par jour", d'après Katim Alaoui. La Fondation mène d'autres actions, comme des campagnes de plantation d'arganiers, aux côtés de marques de cosmétiques utilisant l'huile d'argan, comme Yves Rocher ou Galénic.
L'huile d'argan victime de son succès
Mais ces projets ne suffisent pas. Symbole d'éternité et de résilience au Maroc, l'arganier doit, ironie du sort, être protégé. Il a ainsi été reconnu en 2014 comme patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'Unesco. Puis, en 2018, comme système du patrimoine agricole mondial par l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Une journée mondiale lui est même consacrée depuis l'année dernière – le 10 mai.
A l'initiative du Maroc, l'Assemblée générale des Nations-Unies à New York, a adopté hier par consensus, la résolution qui proclame le 10 mai de chaque année comme Journée internationale de l’Arganier. pic.twitter.com/MFFyt2KGzC
March 4, 2021Aujourd'hui, "la menace de la déforestation est de plus en plus atténuée. Beaucoup de choses ont bougé. On sait mieux faire pousser l'arganier qu'au début des années 2000", se félicite Katim Alaoui. Le Maroc, d'où vient la quasi-totalité de la production mondiale d'huile d'argan, cherche aujourd'hui à encadrer la vente à l'étranger.
Selon l'agence marocaine de presse, le Maroc produit entre 4 000 et 6 000 tonnes d'huile d'argan et en exporte entre 1 000 et 1500 tonnes par an. Dans ce dossier, la Fondation Mohammed VI pour la recherche et la sauvegarde de l'arganier a remporté une victoire : l'instauration d'une période de plusieurs mois dans l'année où les noix d'argan ne peuvent pas être ramassées. Un repos biologique qui devrait aider à soulager ces écosystèmes excessivement sollicités.
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On va plus loin
Désertification : l'autre péril climatique
Au Sahel, la "grande muraille verte" peine à sortir de terre
Décryptage
Abidjan, capitale mondiale de la lutte contre la désertification
L'Humanité
Affaire Alexis Kohler : de nouvelles révélations embarrassantes
ActuDisparitions étranges de courriers, rôle clé dans les dossiers concernant MSC… La justice a découvert des éléments fragilisant la défense d’Alexis Kohler, le puissant secrétaire général de l’Élysée, soupçonné de « trafic d’influence » et de « prise illégale d’intérêts ».
Lola RuscioLe média d’investigation Mediapart a révélé, mardi 15 juin, de nouveaux éléments concernant le secrétaire général de l’Élysée, toujours sous le coup d’une enquête pour « trafic d’influence » et « prise illégale d’intérêts » lorsqu’il travaillait au ministère des Finances.
Soupçonné par la justice d’avoir profité de son pouvoir à Bercy
Dans ce dossier, le puissant secrétaire général de l’Élysée est soupçonné par la justice d’avoir profité de son pouvoir à Bercy pour favoriser les intérêts financiers de l’armateur italo-suisse Mediterranean Shipping Company (MSC), numéro 2 du fret mondial maritime. Une entreprise qu’il lui tient à cœur, puisqu’il est un proche cousin de la famille Aponte, principal actionnaire de la société dont il a aussi été directeur financier. Celle-ci a en outre touché plus de 3 milliards d’euros de prêts garantis par l’État pour financer la construction de ses paquebots par les Chantiers de l’Atlantique (ex-STX France).
Macronie. Alexis Kohler, ou le symbole d’un pouvoir miné par les conflits d’intérêtsL’association anticorruption Anticor a à ce sujet porté plainte pour « prise illégale d’intérêts », « trafic d’influence » et « défaut de déclaration à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique ». Il est d’ailleurs illégal d’être agent public et de traiter de dossiers ayant traits à une entreprise tout en ayant des liens familiaux avec elle. Dans ce cadre, les enquêteurs ont mené une perquisition en 2020 au domicile du secrétaire général de l’Élysée.
De nouveaux documents jettent une lumière crue sur l’affaire
Or des documents et des courriels ont malencontreusement disparu. Les juges d’instructions souhaitaient pouvoir les consulter afin de vérifier par exemple la réalité – ou non- de l’implication d’Alexis Kohler dans le suivi des dossiers concernant MSC, ses rapports de proximité avec cette dernière, la fréquence de ses interventions, ou tout autre élément susceptible d’éclairer l’enquête.
Macronie. Le conflit d’intérêts, cadet des soucis d’Emmanuel MacronPas de chance pour Alexis Kohler, tout n’a pas été jeté à la poubelle. De nouveaux documents, consultés par Mediapart, jettent une lumière crue sur le rôle joué par ce proche d’Emmanuel Macron dans le dossier STX France dès 2011. À l’époque, alors qu’il siège au conseil de surveillance en tant que représentant de l’État, il vote plusieurs fois en faveur de MSC, et participe au processus de désignation du nouveau patron des chantiers navals de Saint-Nazaire. Laurent Castaing est choisi pour ce poste.
Les faussses déclarations d’Alexis Kohler sur les dossiers liés à MSC
En parallèle, de nouveaux éléments alimentent le doute sur la crédibilité de la version d’Alexis Kohler, consistant à dire qu’il s’était toujours déporté sur tous les dossiers liés à MSC. Or, c’est exactement le contraire qui s’est produit, comme l’écrivent noir sur blanc les enquêteurs dans un rapport de 2019. Alexis Kohler « ne prend aucune mesure pour organiser un déport formalisé sur toutes les questions visant MSC. Au contraire, il est destinataire des notes APE et du Trésor sur les contrats de paquebots passés par MSC et sur les problèmes de garantie de financement tant pour l’acheteur STX que pour l’acheteur MSC », rédigent les enquêteurs .
Conflits d’intérêts. Alexis Kohler, ressortissant pantouflardCe n’est pas tout. Dans un courriel adressé à Alexis Kohler en juin 2016, Laurent Castaing l’informe que « MSC est très actif en ce moment pour avancer sur son plan de reprise. MSC se fonde sur le demi-feu vert verbal donné par votre ministre à M. Aponte lors de leur rencontre en février. S’il y a une opposition à cette idée je me permets de vous conseiller de le dire maintenant et rapidement. » Aucune trace de ce courrier n’existe au ministère des Finances, et d’autres échanges ont été effacés, au grand dam des enquêteurs.
Alexis Kohlermacroniejusticeconflit d'interêts L'Humanité
Législatives : la carte par circonscriptions des candidats NUPES qualifiés pour le second tour
Pour la Nupes, arrivée en tête au 1er tour des élections législatives 2022, l'objectif affiché est de conquérir la majorité à l'Assemblée nationale. 4 députés de l'Alliance de la gauche (Sophia Chikirou, Alexis Corbière, Sarah Legrain et Danièle Obono) sont d'ores et déjà élus. Retrouvez sur cette carte les 385 candidats Nupes toujours en lice au 2nd tour :
Mode d'emploi
Dans le moteur de recherche, vous pouvez :
- taper le nom de votre département pour retrouver les circonscriptions près de chez vous,
- mettre le nom d'un parti membre de la Nupes ou cliquer sur "Filtrer" pour trouver tous les candidats présentés par l'Union sous cette étiquette.
Vous pouvez aussi vous géolocaliser pour trouver le candidat de votre circonscription.
Le parti politique qui présente chaque candidat est indiqué.
Dans certaines circonscriptions, vous pouvez aussi retrouver les articles de l'Humanité qui y sont liés.
Si vous relevez une erreur sur la carte, pouvez-vous nous la signaler par mail ?
Retrouvez le rapport des forces dans votre circonscription sur notre carte des résultats du 1er tour.
Enfin, n'hésitez pas à partager cette carte !
TOUTE L'ACTUALITÉ DE LA NUPES
Pour aller plus loin
François Ruffin : « Nous avons un bloc populaire à reconstruire »
Fabien Roussel : « La majorité est plus qu’accessible »
Jean-Luc Mélenchon : « On tient la bonne méthode : dire crûment que l’on peut vivre autrement »
Olivier Faure : « Plaider l’union n’est pas une nouveauté pour moi »
Julien Bayou : « Tout l’enjeu est d’additionner les électorats de gauche »
Mathilde Panot : « Nous avons besoin de majorités populaires »
Aurélie Trouvé : « Au pouvoir, nous aurons besoin de la pression de la société »
Roger Martelli : « La gauche commence à reprendre les couleurs de 1789 »
Notre chronique vidéo :
Portraits de candidats
Rachel Kéké, de l’Ibis Batignolles à l’Assemblée
Amadou Deme : « Si les quartiers populaires votent, on peut battre Macron »
Bourouaha et Buffet, la révolte comme boussole
Loïc Pen, en urgence à l'Assemblée nationale
Rodrigo Arenas, « le camp de l’espérance » à l’Assemblée
Claire Lejeune, pour une « écologie de gauche » à l’Assemblée
Abdel Yousfi, la voix des ouvriers à l’Assemblée
Marie Pochon : « L’écologie s’invente sur ce territoire »
Dans l’Allier, Dufrègne passe le relais à Monnet
Louis Boyard à l’épreuve des législatives
L’activiste Alma Dufour se frotte aux urnes
Julien Léger, en première ligne vers l’Assemblée
Quatre militants de terrain, une même bannière : la Nupes
Tous nos articles sur les législatives sont à retrouver ici.
La liste de tous les candidats de la Nupes en lice au second tour des législatives
Législatives 2022Résultats Législatives 2022Nupes L'Humanité
VIDÉO. BnF : après six semaines de mobilisation, les grévistes toujours déterminés
ReportageSous-effectifs chroniques, réformes imposées, horaires de communication des documents modifiés... La mobilisation des personnels se durcit à la Bibilothèque nationale de France.
Après six semaines de grèves perlées, l'emblématique Bibliothèque nationale de France François Mitterrand est toujours au cœur d'une mobilisation qui s'enracine.
Ce mercredi 16 mai, une conférence de presse, à l'initiative de l'intersyndicale CGT-FSU et SUD, s'est tenue à 10h30 dans le hall Est du site. L'association des lecteurs et usagers de la BnF (ALU BnF) ainsi que des chercheurs et écrivains sont venus apporter leur soutien au mouvement.
Un nouveau système de communication des documents
Les raisons de la colère ? Un nouveau système de communication des documents aux usagers a déclenché l'ire des syndicats, de la communauté des chercheurs et des lecteurs de la bibliothèque.
Jusqu'ici, les lecteurs de l'institution publique avait la possibilité de commander des documents toute la journée sur le site. Dorénavant, cette communication directe des documents ne peut se réaliser que de 13h30 à 17 heures ou alors, il faut prendre soin de passer sa commande la veille avant 20 heures.
Une véritable bibliothèque de recherche
Pour justifier ces changements d'horaire, la direction met en avant des chiffres : 44% de communication en moins depuis dix ans. Mais Francisco Roa Bastos, cofondateur de l'Association des Lecteurs et Usagers de la BnF (ALUBnF) réplique : "La direction veut faire croire à une réformette sans véritables conséquences sur le travail des chercheurs, alors qu'il s'agit d'une véritable remise en cause fondamentale de nos conditions de recherche. Lâcher ce combat serait abandonner l'ambition d'en faire une véritable bibliothèque de recherche".
"Cette réforme a été menée pour des raisons comptables à partir de statistiques tronquées et cette réforme budgétaire veut se faire passer pour une réforme de modernisation de la BnF" ajoute l'enseignant-chercheur.
Une réforme qui ne passe pas et qui soulève l'hostilité de tous les représentants élus au conseil d'administration, de l'intersyndicale et de l'ALU BnF. Une pétition en ligne, à l'attention de Laurence Engel, présidente de la Bibliothèque nationale de France, a recueilli 16.000 signatures.
"On a perdu 300 postes"
Mais la situation est également difficile concernant les effectifs qui ont fondu depuis 2016 souligne Jean-François Besançon, salarié et représentant FSU : "On a perdu 300 postes chez les personnels de catégorie C, qui représentent la cheville ouvrière de l'établissement", avant de préciser : "C'est beaucoup quand on sait que les missions n'ont fait que s'élargir".
Pour l'écrivain et prix Goncourt Éric Vuillard, venu soutenir les grévistes, cette réforme crée une inégalité nouvelle. "Pour les banlieusards et provinciaux, il sera encore plus difficile d'obtenir des documents avec ces horaires réduits. Une atteinte de plus à l'égalité", souligne l'auteur.
L'Humanité
VIDÉO. Législatives 2022 : depuis son QG, la Nupes défie les macronistes
ReportageLa coalition de gauche menée par Jean-Luc Mélenchon a réalisé une percée spectaculaire dimanche aux élections législatives, lui permettant d'être au même niveau que le camp macroniste et d'espérer priver Emmanuel Macron de majorité absolue. L'Humanité s'est rendu à La Fabrique, QG de la Nupes, pour vous faire vivre cette soirée historique.
L'abstention record qui, en général, touche davantage les quartiers populaires et les jeunes, n'a pas empêché la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) de transformer les promesses des bons sondages.
La Nupes est arrivée au coude à coude avec la majorité présidentielle Ensemble! en nombre total de voix (25,66% des voix contre 25,75%). Elle compte quatre députés élus dès le premier tour sur cinq.
Bastion historique de la gauche communiste
Symbole fort en Seine-Saint-Denis, bastion historique de la gauche communiste, la Nupes a raflé les premières places dans les douze circonscriptions, et le député insoumis sortant Alexis Corbière fait partie des candidats à avoir été réélu dès le premier tour.
LFI compte aussi trois autres élues à Paris, la sortante Daniele Obono et les nouvelles venues Sarah Legrain et Sophia Chikirou.
À La Fabrique, dans le Xe arrondissement de Paris, Jean-Luc Mélenchon a pris la parole « avec émotion », revendiquant : « La Nupes arrive en tête, elle sera présente dans plus de 500 circonscriptions au deuxième tour et, dès lors, les projections en sièges à cette heure n'ont aucun sens sinon celui de maintenir une illusion ».
Le parti présidentiel est « battu et défait »
Estimant que le parti présidentiel est « battu et défait », il s'est adressé en vue du second tour à « la jeunesse et tous les milieux populaires si durement éprouvés par 30 ans de néolibéralisme », les invitant à déferler dans une semaine pour rejeter le projet « funeste » d'Emmanuel Macron.
Jean-Luc Mélenchon a aussi salué « l'accord » créant la Nupes, « qui a rendu possible » cette percée.
"Déjouer les projections"
Le « pari est réussi », a estimé Frédéric Dabi, de l'Ifop, sur LCI : « Une partie importante de l'électorat de gauche a cru à ce récit de Jean-Luc Mélenchon, la Nupes arrive à capter près de 70% de l'électorat de gauche ».
« Nous avons réalisé un score historique » grâce à la « bannière commune » de la Nupes, a dit le chef d'EELV Julien Bayou.
« Nous avons déjoué les pronostics, l'enjeu c'est maintenant de déjouer les projections" de second tour, a-t-il ajouté. Il a expliqué à des journalistes « ne pas savoir dire comment se fera le report de voix, car cette bannière commune, c'est un ovni ».
Pour le socialiste Stéphane Troussel, président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, ce résultat montre « que la Nupes, ça a marché ». Il a estimé que c'est une bonne nouvelle pour la gauche car elle va, quoi qu'il arrive, progresser très fortement. « Tout est encore possible dimanche prochain », a souligné l'élu.
« C'est un très bon résultat » pour l'ensemble de la Nupes, s'est félicité le dirigeant communiste Ian Brossat, selon lequel son chef Fabien Roussel est en ballottage favorable dans sa circonscription de Saint-Amand-les-Eaux.
Un débat de l'entre deux tours
Savourant la victoire, le secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts Julien Bayou justifie l'importance d'un débat de l'entre deux tours avec Elisabeth Borne : « Est-ce que c'est vrai que vous voulez faire 80 milliards d'économie ? Où allez-vous prendre l'argent ? Vous allez augmenter les impôts et les taxes ou réduire les dépenses de service public ? ».
La plupart des personnalités de la gauche sont qualifiées au second tour, comme Julien Bayou (EELV), Olivier Faure (PS), Fabien Roussel (PCF), ou Sandrine Rousseau (EELV). Certains candidats Nupes mettent même en danger certains ministres, comme le socialiste Jerôme Guedj qui menace dans l'Essonne la ministre Amélie de Montchalin.
Beaucoup des dissidents socialistes à la Nupes ont été balayés. Lamia El-Aaraje a réalisé 17,5% dans la 15e circonscription de Paris, malgré le soutien de Lionel Jospin et du PS, face à la candidate de la Nupes, l'Insoumise Danielle Simonnet (48%). Elles sont toutes deux au second tour.
Sarah Legrain, candidate victorieuse dès le 1er tour dans la 16e circonscription de Paris a déclaré à notre micro : « c'est historique et ça montre que tout est encore possible. La victoire est à portée de bulletins."
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Duel Nupes-RN et silence macronien en « Fensch Vallée »
ActuCéline Léger affrontera, dimanche, le numéro 3 du Rassemblement national, Laurent Jacobelli, dans la 8e circonscription de la Moselle. Un territoire marqué par l’abandon des usines de sidérurgie, qui a rejeté le député macroniste sortant.
Florent LE DUMoselle, envoyé spécial.
Les macronistes ont perdu la parole. La défaite du député LaREM sortant Brahim Hammouche (23,49 %) dans la 8e circonscription de Moselle a assommé les responsables politiques d’Ensemble comme leurs électeurs. Groggy, Marie, 64 ans, ne veut même pas parler des résultats de ce premier tour : « J’ai honte qu’on ait le choix entre la gauche de Mélenchon et l’extrême droite, ce sera sans moi. » Au second tour, la « dangereuse » assistante sociale Céline Léger (27,57 %), représentant la Nupes, affrontera le conseiller régional RN Laurent Jacobelli (35,18 %). Dans une partie de l’électorat macroniste, la propagande honteuse de diabolisation de la gauche fait mouche, jusqu’à mettre ces deux candidats sur un même plan : « Ils veulent le désordre, entre deux extrêmes, je ne vais pas choisir, raconte Hugues, patron d’une PME. Si j’étais cynique, j’irais même voter Jacobelli pour éviter que la Nupes ait la majorité. » Entendant ces arguments résonner dans le centre commercial de Thionville, une jeune femme d’une trentaine d’années s’approche : « Je suis à fond pour Macron, mais faut arrêter les bêtises ! L’extrême droite, c’est la haine et le racisme, jamais ça. » Elle déplore que l’ensemble des élus locaux LaREM ou LR restent muets. Comme Brahim Hammouche, qui s’est contenté, au soir du premier tour, de regretter sur Facebook que « la conscience républicaine qui aurait dû être présente au premier tour ne (l’ait) pas été », avant de laisser ses électeurs « faire un choix en conscience ».
Candidate de la Nupes, l’insoumise Céline Léger le déplore – d’autant que le macroniste lui avait assuré son soutien en cas de duel face au RN –, mais s’interroge sur le retour de bâton qu’aurait pu créer un appel à voter pour elle : « Ça aurait pu être un repoussoir, le “tout sauf Macron” est tellement fort ici… Des électeurs nous reprochent même de ne pas avoir appelé à voter Le Pen au second tour de la présidentielle, donc le danger aurait été de nous mettre dans le même sac. » Car les stigmates de la mondialisation et du capitalisme rampants que représentent Macron et sa clique forment le paysage même de la vallée de la Fensch, au cœur de la circonscription. Quinze kilomètres d’usines de sidérurgie à l’abandon – à l’exception d’ArcelorMittal à Florange « qui vivote » –, dans ce « vieux pays pas très connu » où « le nom des patelins s’terminent par “-ange” », chantait Bernard Lavilliers dans Fensch Vallée.
Claude, syndicaliste CGT qui a connu l’époque où « le sang coulait dans le haut-fourneau U4 d’Uckange », aime montrer où il a grandi : « Certains trouvent ça moche, pour moi ce sont des cathédrales d’acier, l’évocation d’un temps où la vie des travailleurs était dure, mais compensée par l’entraide, la vie ensemble. » Il se souvient que son père, qui a émigré d’Italie dans les années 1950 pour bûcher au laminoir, observait la fumée de l’usine depuis la fenêtre de sa maison d’ouvrier : « À la couleur, il devinait s’il y avait un problème et sautait sur sa Mobylette pour aider les copains à le résoudre. C’était sa vie, son bébé. »
les renoncements d’une certaine gauche encore dans les esprits
Une fierté qui, selon Céline Léger, « est encore très présente chez les gens ici et symbolise les promesses non tenues, l’absence de planification ». Et une désindustrialisation qu’elle veut combattre, pour retrouver des savoir-faire et redynamiser un territoire, « même si l’urgence pour beaucoup, c’est d’arrêter de choisir entre remplir son chariot et remplir son réservoir d’essence ». Avec l’inflation, la campagne de l’insoumise est très largement consacrée à la question du pouvoir d’achat. « Dans ce contexte, on pouvait s’attendre à la défaite de Brahim Hammouche, analyse la candidate Nupes. Mais, face au RN, c’est plus compliqué, avec une imposture sociale qui crée des difficultés à nous distinguer, même si, concrètement, nous savons que ses propositions ne résoudraient rien. » Car Marine Le Pen a envoyé un de ses principaux cadres dans cette circonscription qui comprend Hayange, ville administrée par le RN Fabien Engelmann, où la patronne d’extrême droite s’est même rendue, jeudi. Laurent Jacobelli, numéro 3 du parti et grand partisan de sa dédiabolisation, sait y faire en matière d’arnaque sociale. Enchaînant les plateaux télé pendant la campagne, il a l’avantage médiatique sur sa rivale. « D’une manière générale, les grands médias nous font du mal, ils ont donné l’impression que Le Pen serait la seule alternative possible à Macron », déplore Sébastien Danel, candidat suppléant de Céline Léger.
Et, dans cette vallée désindustrialisée, un terreau pour le RN, les renoncements d’une certaine gauche sont encore dans les esprits. « On se souvient de ce qu’ont fait les socialistes », lance une dame âgée, évoquant la visite de François Hollande, en février 2012, promettant la main sur le cœur la réouverture des hauts-fourneaux et la sauvegarde des emplois ; 630 suppressions de postes plus tard, la rancœur est profonde. « Ça arrive même qu’on nous parle de Mitterrand quand, en 1981, il promettait qu’aucun boulon ne soit retiré à Longwy », regrette Sébastien Danel, à propos du haut-fourneau dont la fermeture est annoncée en… 1982.
Bien que des maires communistes ont depuis redoré le blason de la gauche localement, cet héritage pèse encore et peut rendre difficiles les interactions avec les électeurs. « Mais un argument fait souvent mouche : envoyez une assistante sociale à l’Assemblée ! » ajoute fièrement un jeune militant. Le profil de Céline Léger plaît. Entrée « trop tôt » dans la vie professionnelle en devenant coiffeuse à 17 ans, elle a ensuite repris ses études pour devenir assistante sociale dans le secteur hospitalier, puis dans des centres d’hébergement d’urgence. Prenant exemple sur Caroline Fiat, aide-soignante devenue députée FI du département voisin de Meurthe-et-Moselle, Céline Léger promet d’être « le relais de la population, de leurs besoins et leurs galères du quotidien, des luttes locales, explique-t-elle à des syndicalistes FO et CFDT lors d’une rencontre à l’hôpital d’Hayange. Pour faire de la politique autrement, en phase avec la réalité, il faut des parlementaires qui mettent le nez dedans… » Tout ce que Laurent Jacobelli ne fera pas. Pour le battre, Céline Léger espère qu’une partie des électeurs macronistes feront barrage, mais se refuse à changer son discours pour les séduire. Le premier enjeu pour éliminer le RN, est de mobiliser : « Ce sont les nôtres qui manquent », positive-t-elle, alors que 64 % des inscrits se sont abstenus au premier tour.
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à l’écoute de nos émotions
ChroniqueCynthia FleuryC’est une invitation qui confine à l’injonction, et qui provoque pas mal de malentendus : « Sachez accepter vos émotions. » Rien de plus vrai, mais encore faut-il éviter les contresens. La psychiatre Stéphanie Hahusseau, dans Laisser vivre ses émotions. Sans culpabilité ni anxiété (Odile Jacob, 2022), déniaise la psychologie en rappelant les méfaits de l’alexithymie (difficulté à reconnaître et à exprimer ses émotions), qui confine à l’auto-privation des mécanismes naturels de régulation des émotions. Non, il ne s’agit nullement de se laisser déborder par les émotions, précisément pas. Il s’agit de développer une compétence trop refoulée : l’intéroception, soit la perception des états corporels internes.
« Contrairement aux idées reçues, c’est en acceptant de ressentir ses émotions que l’on parviendra à plus de rationalisation. C’est en évitant d’en faire l’expérience que l’on prendra de mauvaises décisions et que l’on sera embringué malgré soi dans des pensées rigides et irrationnelles et dans des comportements dommageables. » Hahusseau connaît bien chez ses patients cette phobie intéroceptive qui débouche sur plus de stress chronique. Pour calmer ce dernier, il faut développer en soi la branche du système nerveux parasympathique, dite « du relâchement ». Or celle-ci se remet en marche dès que nous sommes capables de ressentir nos émotions et non de les annihiler. Il y a stress parce que la branche sympathique fonctionne à plein régime. « Quand on évite de sentir, poursuit Hahusseau, faute d’activation des deux parties du cerveau appelées “cortex cingulaire antérieur” et “insula”, chargées de la production des comportements naturels et spontanés qui amélioreraient les choses, on augmente toujours plus son stress, ses problèmes physiques et sa charge mentale. » Alors, comment optimiser sa sensibilité intéroceptive ? Plusieurs exercices existent, dont notamment la respiration automatique ou encore les exercices de pendulation (identifier par le ressenti une zone de confort, puis une zone d’inconfort), pratiquer des étirements physiques, réaliser des « ponts d’affect » pour désensibiliser, nommer ses émotions de façon très précise (cela diminue l’activité de l’amygdale, centre de la peur dans le cerveau), etc. Autre grande règle : « Définir ce que l’on veut plutôt que de rester lié à ceux auxquels on en veut. »
Les thèses défendues ici sont didactiques et s’appuient, avec humilité, sur des connaissances neurologiques et physiologiques. L’intéroception est une aptitude essentielle à développer pour soi-même et les sociétés. Accepter ses émotions, c’est s’en occuper intelligemment pour qu’elles nous blessent le moins possible, et cesser de se décharger sur ceux qui nous entourent en les niant.
La chronique de Cynthia FleuryPhilosophiepsychiatrie L'Humanité
Républicain(s)
ChroniqueL’odieux procès instruit par toute la Macronie.
Jean-Emmanuel DucoinNupes C’est depuis la Révolution française, et par là même la naissance de la République du peuple pour le peuple, que la visée universaliste de la France s’est installée dans notre grande Histoire – et non la pseudo-« permanence » innée d’une nation immuable et éternelle dont l’incarnation symbolique prendrait place à l’Élysée dans la posture spectrale du monarque-élu. Ainsi donc, tandis que se joueront dimanche le sort et l’à-venir de notre pays lors de l’élection la plus importante, celle des représentants à l’Assemblée nationale, un odieux procès en « antirépublicanisme » est instruit par toute la Macronie contre la Nupes. L’affaire nous apparaît tellement grotesque, hors de propos, que nous pourrions en rire. Mais l’heure des plaisanteries, alors que la gauche unie se trouve aux portes du pouvoir législatif, aurait quelque chose de déplacé sinon d’irréel.
Que se passe-t-il du côté de la majorité présidentielle, pour que, à ce point, de Mac Macron II aux candidats putatifs d’Ensemble, la fébrilité et la peur se transforment en dramatisation à outrance du second tour jusqu’à convoquer « l’intérêt supérieur de la nation », comme l’a déclaré sur un tarmac le prince-président ? Une vérité s’impose. Entre sueurs froides et panique généralisée, nous assistons à une désertion morale et éthique de la Macronie, plus radicalisée que jamais, contrainte de sortir l’ultime argument stratégique tout droit puisé dans le caniveau de la pensée : la diabolisation de la Nupes, par tous les moyens, même les plus abjects.
Stabilité Donner des leçons de République aux héritiers de Jaurès : on aura tout vu, tout entendu. D’autant que les mots perdent leur sens, à laisser croire que le pays serait en proie à des antirépublicains partout. La tentation de la verticalité absolue se poursuit avec Mac Macron II, comme s’il disait « moi ou le chaos », lorsqu’il ose prononcer ces mots terribles : « Aucune voix ne doit manquer à la République. » Olivier Faure a eu raison de répliquer de la sorte : « Quelle outrance ! Désormais, on est macroniste ou on est antirépublicain. À force de convoquer des arguments d’autorité de cette nature, les mots perdent leur sens. »
Quant à Jean-Luc Mélenchon, atterré par cette séquence surréaliste qui consiste à expliquer qu’une « instabilité » viendrait d’une éventuelle victoire de la Nupes – celle d’un roi sans tête, peut-être ? –, il a simplement expliqué : « Je sais où je vais. La stabilité politique dépend de la stabilité programmatique, et elle est chez nous. On va planifier le changement. » Et il a ajouté : « Ne permettez pas à ces gens de tenir le haut du pavé, notre pays en ressortira en lambeaux, nous seuls sommes capables de garantir l’unité. »
Traces Du coup, le pire s’est décliné mécaniquement dans toute la majorité présidentielle, au point d’entretenir la confusion concernant les candidats de Fifille-la-voilà, à juger « au cas par cas ». La honte. Rendez-vous compte : ce jeudi, seuls six candidats LaREM sur 61 éliminés appelaient officiellement à voter pour la Nupes contre le RN. Doit-on redire que, entre partis républicains (précisément), la mobilisation contre l’extrême droite ne se négocie pas au gré des circonstances. La dérive atteint les sommets. Elle laissera des traces. Preuve que Mac Macron II ne tient plus rien dans sa majorité, citons au passage celui qui sauva l’honneur, Pap Ndiaye, qui interpella ainsi ses camarades du gouvernement : « Le combat contre l’extrême droite n’est pas un principe à géométrie variable. »
Cette semaine, un quotidien national se distingua également, en écrivant : « Le parti de M. Macron ne peut appeler à faire barrage à l’extrême droite pour accéder ou se maintenir au pouvoir, puis ne pas s’appliquer à lui-même cet impératif, sauf à renier son identité et les valeurs qu’il prétend siennes. Dans le paysage mouvant de cet entre-deux-tours, cette clarification, et ce rejet sans ambiguïté de tout cynisme électoraliste, s’imposent sans délai. » Le bloc-noteur ne changerait pas une virgule. Il s’agissait pourtant d’un éditorial du Monde, signé Jérôme Fenoglio. À bon entendeur…
Le bloc-notes de Jean-Emmanuel DucoinLégislatives 2022front républicainEmmanuel Macron L'Humanité
0sons poser les vraies questions sur la voiture électrique !
ChroniqueLe mercredi 8 juin, un vote majoritaire du Parlement européen, indiquait que la vente des voitures neuves à moteur thermique sera interdite dans les 27 pays membres de l’Union européenne à partir de 2035. Affirmer cela n’est pas prendre la meilleure voie pour atteindre la neutralité carbone en Europe d’ici 2050. C’est pourtant ce que promettent la Commission européenne et les gouvernements des 27.
Gérard Le PuillLes voitures particulières à moteur thermique seraient responsables aujourd’hui de 12 % des émissions de CO2 en Europe. À supposer que la vente de ces voitures neuves soit interdite dans treize ans, leur interdiction ne réduira que dans une assez faible proportion les émissions globales de gaz à effet de serre chez les 27 tant que rouleront les véhicules à moteurs thermiques vendus avant cette date. On sait aussi que beaucoup de ces voitures retirées du marché en Europe sont revendues en Afrique, ce qui n’est pas de nature à réduire le bilan global de la voiture thermique au niveau planétaire.
D’autres paramètres sont à prendre en compte pour contester le calcul simpliste aboutissant à une réduction automatique de 12 % des émissions de CO2, suite à l’arrêt des ventes de voitures neuves équipées d’un moteur thermique en Europe. Avant de les remplacer par des voitures électriques, il faut construire ces dernières et produire les batteries dont elles seront équipées. Pour cela, une course de vitesse est déjà engagée dans l’extraction du cuivre, du lithium, du cobalt, du nickel et autres métaux précieux issus des terres rares, lesquels ne se trouvent que dans un nombre très limité de pays. Leur extraction et leur transformation pour équiper les voitures et les batteries se traduiront par beaucoup d’émissions de CO2. Certains calculs indiquent qu’une telle voiture doit parcourir environ 40 000 kilomètres avant de voir son bilan carbone passer sous celui d’une voiture à moteur thermique. Il est également difficile de savoir quel sera le prix de la voiture électrique dans quelques années, du seul fait de la raréfaction de certains métaux.
Délocalisations, publicité et bilan carbone
Pour réduire les coûts de production de ces nouvelles voitures, les grandes firmes européennes font déjà le choix de délocaliser les chaînes de production dans des pays à bas coûts de main-d’œuvre, comme elles l’avaient fait précédemment pour les chaînes de production dans l’automobile, imposant la même stratégie aux équipementiers. On peut déjà prévoir que le bilan carbone de ces nouvelles délocalisations contribuera de façon importante à l’augmentation des émissions de CO2 d’ici 2035 à l’échelle planétaire. Mais tout cela fut occulté par des députés européens qui ont manifesté leur enthousiasme après le vote du 8 juin. On voit aussi que la publicité pour vendre des voitures équipées d’un moteur électrique ne cesse d’augmenter depuis cette date. Elle va continuer de croître, avec un bilan carbone en forte croissance au fil des ans.
Il faudra aussi produire en 2035 beaucoup plus d’électricité qu’aujourd’hui dans les pays membres de l’Union européenne pour faire rouler ces voitures. Or, dans l’immense majorité de ces pays, l’électricité provient des centrales à charbon et à gaz qui sont très émettrices de CO2. En renonçant à l’énergie nucléaire, l’Allemagne a relancé la combustion du charbon, que la Pologne et d’autres pays d’Europe centrale utilisent aussi massivement. On nous rétorquera que la part des éoliennes et des panneaux solaires ne cesse d’augmenter dans les pays membres de l’Union européenne. Mais, là aussi, le bilan carbone de la construction de cette filière produisant de l’électricité par intermittence est très élevé pour une durée de vie des installations relativement courte. Leur production accroît aussi la pression sur les ressources fossiles dont les réserves mondiales diminuent rapidement.
Énergies « vertes » ou souveraineté alimentaire ?
En Allemagne, mais aussi en France et dans d’autres pays membres de l’Union, la méthanisation des effluents d’élevage, pour produire du gaz que l’on transforme en électricité, nous est présentée comme une production idéale d’énergie verte. La réalité est beaucoup plus contradictoire. En Allemagne, du fait de la fermeture des centrales nucléaires, la méthanisation des effluents des fermes porcines et laitières s’est beaucoup développée ces dernières années. Surtout quand la production d’énergie paie mieux que la viande porcine et le lait de vache. Afin d’augmenter la production gazière de chaque installation de méthanisation, on cultive de plus en plus de plantes comme le maïs, que l’on déverse directement dans les fosses à lisier. Cela accélère la fermentation et accroît la production de gaz que l’on transforme sur place en électricité intégrable dans le réseau. Du coup, les superficies consacrées à la culture du maïs ont doublé en dix ans outre Rhin. Car les fosses à lisier consomment autant de maïs que les vaches laitières. L’autre conséquence, en plus du bilan carbone des labours et des engrais azotés, a été un doublement du prix des terres agricoles dans certaines régions du pays.
« L’énergie verte » un « pique-assiette » contre les pauvres
Chez nous, lors d’une assemblée tenue le 1 er juin en Seine-Maritime, Jean-François Delaitre, président de l’Association des Agriculteurs Méthaniseurs de France, déclarait : « Pour cette année 2022, je formule deux vœux : tout d’abord que le biogaz, cette énergie verte produite par les agriculteurs, soit reconnue à sa juste valeur par les pouvoirs publics et trouve sa place dans le mix énergétique ; et que la méthanisation s’intègre pleinement dans les filières agricoles à l’aube des discussions qui s’engagent ».
Mais s’engager sans limite dans une telle voie c’est aussi mettre la production d’énergie en concurrence directe avec la production alimentaire, ce qui débouche sur des hausses de prix alimentaires, laquelle est de 4,3 % sur douze mois et continue de croître. Alors que le gouvernement tourne en rond pour, soi-disant, permettre aux ménages les plus pauvres de bénéficier de chèques alimentaires, nous avons de bonnes raisons de douter de la lucidité et du réalisme de ce vote majoritaire le 8 juin au Parlement européen sur l’interdiction des voitures à moteur thermique en 2035. Sans un fort recul de l’usage de la voiture individuelle en Europe et ailleurs dans le monde, il n’y aura pas de recul du bilan carbone de ce mode de transport au niveau planétaire.
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Marie-Charlotte Garin Candidate Nupes-EELV dans le Rhône
Actu« Un chiffre devrait tous nous révolter : un jeune de 18 à 25 ans sur quatre vit en dessous du seuil de pauvreté. Même les besoins les plus basiques – manger ou se loger – ne trouvent pas de réponse. Il ne fait pas bon être jeune en Macronie. Ses représentants promettent du changement, après cinq ans au pouvoir ? Ils décrédibilisent la parole politique. Nous ferons tout l’inverse. Avec l’allocation d’autonomie pour les jeunes de 1 063 euros, nous créerons un droit simple qui, contrairement aux bourses, sera valable toute l’année : l’été aussi il faut manger ! Alors que les solidarités familiales sont mises à mal par la crise, c’est aussi de lutte contre les inégalités, de redistribution des richesses qu’il s’agit. »
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Passe d’armes entre Mélenchon et Le Maire
Naïm SakhiRéseaux sociaux Un débat contradictoire a bien eu lieu… mais sur Facebook ! Mercredi, sous l’une de ses publications, Jean-Luc Mélenchon a été interpellé par Bruno Le Maire, qui met en doute le financement du programme de la Nupes. Notamment la retraite à 60 ans avec 1 500 euros de pension pour 40 annuités. Dans une note de blog, l’insoumis répond que cette réforme est soutenable, en particulier grâce à l’instauration de l’égalité salariale femmes-hommes et aux recettes liées à la hausse des salaires bruts. Sur le blocage des prix, le ministre agite la menace du « rationnement ». Jean-Luc Mélenchon lui a rétorqué que le dispositif était déjà appliqué outre-mer, et qu’une mesure similaire avait été prise pendant la pandémie sur les gels hydro-alcooliques… par Emmanuel Macron. N. S.
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Nouvelle donne et vieilles rengaines
ÉditorialFabien GayEn 2017, Emmanuel Macron voulait incarner le renouveau, la nouvelle génération de la vie politique, l’homme qui transgresse « les clivages et les appareils ». Disruptive et révolutionnaire, son élection devait être l’avènement de la start-up nation.
Après avoir dissipé très vite les illusions sur le « ni de gauche ni de droite », pour celles et ceux qui en doutaient ou espéraient, en menant une politique exclusivement orientée pour protéger et favoriser les intérêts du capital, le macronisme a révélé sa vraie nature lors des six derniers mois de campagne. Incapable de répondre aux crises sociale, environnementale, géopolitique, il n’aura eu de cesse d’éviter, de contourner ou de refuser le débat politique avec ses adversaires. Incapable de convaincre et d’emporter l’adhésion, il aura donc privilégié le néant politique. Ne rien dire, pour que rien ne change !
Pire, sur un fond d’abstention record au premier tour des élections législatives, qui indique qu’il n’a aucune majorité d’idées dans le pays pour appliquer son programme de régression sociale, il a choisi, avec son gouvernement, d’asséner des vieilles rengaines réactionnaires ou de mépris de classe à l’intention des candidates et candidats de la Nupes, inquiet de voir que la coalition de gauche et écologiste remportait le premier tour et soulevait l’espoir. Son allocution sur le tarmac de l’aéroport, cette semaine, vaut bien ces quelques mots de Louis Napoléon Bonaparte en 1851 : « Ou bien vous me faites confiance et je vous sauverai, ou bien vous me dites non et je vous laisse dans les mains des anarchistes et des coquins. »
Pire encore, le fait qu’une majorité des ministres et des candidats à la présidentielle renvoie dos à dos ceux de la Nupes et de l’extrême droite en expliquant qu’il y aurait, d’un côté, des républicains, c’est-à-dire eux-mêmes, de l’autre, des non-républicains, soit tous les autres, laissera des traces profondes. Dans une France qui traverse des crises majeures, où les repères de classes volent en éclats, ces saillies participent activement à l’état de décomposition politique du pays et à la perte de repères de nombreux concitoyens. L’extrême droite et ses idées déjà au centre du jeu, banalisées, en seront les vainqueurs dans les prochaines années.
Dans ce cadre, la seule nouveauté que pourrait incarner le chef de l’État serait d’être le premier président élu ou réélu à ne pas avoir de majorité absolue, voire relative, alors que le mécanisme malade des institutions de la Ve République est conçu précisément dans ce but. Cela constituerait donc un événement et un fait majeur. Plus la participation populaire et, en premier lieu, celle de la jeunesse sera haute, plus les aspirations rencontreront l’espoir d’une autre société dans les isoloirs, dimanche, et plus haut sera le score de la Nupes. Et à portée de vote, un grand nombre, une majorité peut-être, de députés de la Nupes élus.
EditorialRésultats Législatives 2022NupesEmmanuel Macron Le Figaro
Coopérer avec la majorité ou s’opposer: le choix impossible des Républicains
Carl MeeusDÉCRYPTAGE - Si Emmanuel Macron n’a pas de majorité absolue à l’Assemblée nationale dimanche prochain, les Républicains seront confrontés à ce dilemme, qui provoquera des ruptures.
«J’espère que vous aurez la majorité absolue dimanche, ça nous évitera des débats compliqués.» Lundi, à Paris, à l’heure du déjeuner, un responsable des Républicains n’a pas hésité à dire franchement ce qu’il pensait à un conseiller d’Emmanuel Macron, croisé dans un restaurant. À l’issue du premier tour des élections législatives, alors que les projections laissaient imaginer que les députés d’Ensemble! pourraient ne pas revenir assez nombreux pour offrir au président de la République une majorité absolue, la crainte des Républicains était que celui-ci se retourne alors vers eux, achevant de déstabiliser un parti déjà moribond après le score de Valérie Pécresse à la présidentielle. «Si on n’a qu’une majorité relative, les LR sont morts et enterrés, veut croire ce proche d’Emmanuel Macron. Ils se déchireront, entre ceux qui voudront rester dans l’opposition et ceux qui préféreront participer.»
Lundi dernier, à l’issue du comité stratégique, le président des LR a fixé la ligne: celle d’une «opposition constructive, déterminée, utile». Pas de ralliement à la majorité mais des discussions au Parlement sur les textes avec des amendements et, peut-être, des votes en fonction des sujets. Le problème, c’est que Christian Jacob ne sera plus à l’Assemblée nationale, il n’était pas candidat, ni à la présidence des LR, il a annoncé son départ. Comment assurer dès lors que cette ligne sera bien tenue? D’autant que des fissures apparaissent déjà dans l’édifice.
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Autour d’Emmanuel Macron, on reconnaît que les discussions n’ont jamais cessé avec ceux des Républicains qui se disaient prêts à travailler avec le président. «On n’a pas cessé de discuter avec eux, confirme un conseiller du président. Beaucoup de Républicains n’ont pas envie de revenir dans le parti de Laurent Wauquiez», ajoute-t-il, supposant que le patron de la région Rhône-Alpes voudra reprendre les rênes du mouvement. D’ores et déjà, les candidats LR qui n’ont pas eu de concurrents Ensemble! dans leur circonscription sont considérés comme appartenant à la majorité. «Ils nous rejoindront», assure un des négociateurs.
Pacte de gouvernement
Ce qui explique pourquoi les proches d’Emmanuel Macron sont optimistes quant au résultat du second tour dimanche prochain. Les commentateurs ne prennent en compte que les candidats étiquetés Ensemble! Il faut ajouter ces LR, qui au lendemain du 19 juin devraient rejoindre soit directement LREM, soit Horizons, le parti d’Édouard Philippe. À cet égard, la mésaventure de Guillaume Larrivé est éclairante. Le député LR de l’Yonne avait envoyé nombre de signaux pour pouvoir bénéficier de l’appui sinon de la bienveillance de la majorité. Inflexible, Emmanuel Macron a tenu à mettre un candidat contre celui qui était en pointe contre lui dans l’affaire Benalla. Résultat du premier tour: les deux sont éliminés, laissant les extrêmes se disputer la circonscription. «Ça a été une erreur, constate un élu. Il aurait gagné, on l’aurait eu avec nous.»
Mais Emmanuel Macron n’est pas prêt à tout. Il ne pardonne pas certains comportements, Guillaume Larrivé en a fait les frais. Il ne veut pas non plus de négociations entre partis. C’est la raison pour laquelle la proposition de Jean-François Copé a peu de chance d’aboutir. L’ancien député de Seine-et-Marne propose «un pacte de gouvernement». Il a relu récemment le livre de Pierre Mendès France, La République moderne, dans lequel celui qui fut président du conseil sous la IVe République évoque un contrat de gouvernement sur cinq ans. Dans l’esprit de Jean-François Copé, ce contrat permettrait de faire voter les textes importants mais aussi à des membres de LR de participer au gouvernement. «Ça n’a aucun intérêt d’être dans la majorité si on n’est pas au gouvernement. C’est notre salut, veut croire l’ancien ministre. Un parti de gouvernement qui ne gouverne pas pendant quinze ans, n’est plus un parti de gouvernement.»
Pour le moment, Jean-François Copé est isolé au sein de la direction des Républicains. Celle-ci pense qu’elle peut encore provoquer un bras de fer avec le président de la République s’il ne dispose pas de la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Un positionnement qui fait rire le maire de Meaux et lui évoque une scène du film des Monty Python, Sacré Graal: le roi Arthur fait face à un chevalier qui lui barre l’accès à une route et le provoque en duel. Malgré un bras en moins, son adversaire ne s’avoue pas vaincu et veut continuer le combat. Le roi lui coupe le deuxième bras, puis une jambe et enfin la deuxième. Réplique du chevalier, incapable désormais de se défendre et d’empêcher le roi d’avancer sur sa route: «match nul!» De quelque 200 membres en 2012 après la victoire de François Hollande sur Nicolas Sarkozy, le groupe LR à l’Assemblée est passé à 101 élus en 2017 et les projections lui accordent entre 45 et 65 députés (avec les UDI) cette fois-ci. Et encore, un conseiller de l’Élysée estime qu’une moitié d’entre eux sont prêts à franchir le Rubicon pour rejoindre la majorité.
«Figures acrobatiques»
Il faut malgré tout se méfier de ces effets d’annonce. Déjà pendant la présidentielle, les mêmes stratèges annonçaient des défections en masse d’élus LR, soit directement, soit sous l’égide de Nicolas Sarkozy. La moisson a été beaucoup plus maigre. C’est la raison pour laquelle, autour du président, certains anticipent qu’il faudra passer du temps à discuter autour de chaque texte législatif. Une situation qui n’est pas sans rappeler celle de Michel Rocard de 1988 à 1991. La réélection de François Mitterrand en 1988 n’est pas accompagnée d’une vague rose au Palais Bourbon. Les socialistes n’ont qu’une majorité relative et doivent composer avec un groupe communiste sur son flanc gauche et un groupe centriste sur son flanc droit pour faire passer leurs réformes. C’est dans cette période que sont votés, notamment, la création de la CSG et le retour de l’impôt sur la fortune (ISF). À la manœuvre, un négociateur hors pair: Guy Carcassonne. Il invente le concept de «majorité stéréo».
Yves Colmou, ancien des cabinets Rocard et Valls, se rappelait, à l’occasion d’un colloque en 2014 au Conseil constitutionnel l’apport du conseiller au début de la législature: «Il faudra légiférer au Palais-Bourbon soit avec l’appui des centristes et des non-inscrits soit avec l’appui des communistes ou au moins avec l’abstention des uns ou des autres, ou des deux. Ces figures acrobatiques, ce sera pendant trois ans le quotidien de Guy Carcassonne. Jamais il ne s’affolait. Il poussait la martingale et l’esthétique le plus loin possible. Il y a une version vertueuse de cette situation. Guy Carcassonne l’exprimera en disant “nous devions faire ce que nous voulions faire”. Mais il avait aussi une formule plus imagée pour résumer tout cela “vendre quelque chose que l’on a à quelqu’un qui a envie de l’acheter, ce n’est même pas du commerce. Vendre quelque chose que l’on n’a pas à quelqu’un qui n’a pas envie de l’acheter, là c’est du commerce. Mais vendre quelque chose que l’on n’a pas à deux personnes qui n’ont ni l’une ni l’autre la moindre envie d’acheter mais qui veulent toutefois que l’autre ne l’achète pas, là c’est de l’art!” Et c’était un artiste.»
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Qui sera le Guy Carcassonne d’Emmanuel Macron? Thierry Solère, ancien député LR, désormais au service du président, pourrait jouer ce rôle, même si son travail de débauchage des élus LR lui a valu de solides inimitiés à droite. Il faudra quelqu’un qui puisse discuter aussi bien avec les centristes de François Bayrou qu’avec les Républicains et les membres d’Horizons d’Édouard Philippe. Un rôle de pacificateur qui sera, personne n’en doute, évidemment utile même si Emmanuel Macron dispose de la majorité absolue. Car dans ce cas, les marcheurs devront compter avec les deux mouvements associés pour faire voter les textes. Contrairement à Michel Rocard, Élisabeth Borne ne disposera pas de la fameuse arme ultime qu’est l’article 49.3. Depuis la réforme de 2008 le gouvernement ne peut le brandir qu’une fois par session (hors les votes du projet de loi de finances et celui de financement de la sécurité sociale). De 1988 à 1993, Michel Rocard l’avait utilisé 27 fois pour 13 textes!
Changer de premier ministre?
Cette situation pousse quelques-uns, au sein de la macronie, à se poser, à haute voix, la question du maintien d’Élisabeth Borne à Matignon! «Il va falloir travailler différemment, reconnaît l’un d’eux. Le poste de premier ministre prend un sens politique plus important. Il va falloir créer du consensus.» Élisabeth Borne peut-elle être la femme de la situation? Autour d’elle on faisait remarquer, pendant la campagne présidentielle, qu’elle avait su mener à bien les deux grandes réformes du quinquennat (SNCF et assurance chômage), grâce à sa capacité de négociations. Donc qu’elle est «capée» pour appliquer la «nouvelle méthode» de travail.
Les doutes commencent à se faire sentir parmi les dirigeants de la majorité. Dimanche soir à l’Élysée certains participants à la réunion post-électorale dans le salon vert n’ont pu s’empêcher de constater la différence entre les analyses politiques d’une Élisabeth Borne, lisant la note qu’elle avait sous les yeux, et celles d’un François Bayrou ou d’un Édouard Philippe. «C’était catastrophique, se lamente l’un d’eux. Et pourtant elle était autour de la table et l’ancien premier ministre était en visio. C’est plus difficile normalement d’être meilleur en visio que sur place.»
On imagine mal Emmanuel Macron changer de premier ministre au lendemain du scrutin législatif. Détestant agir sous la pression, il ne voudra pas donner l’impression de se déjuger aussi rapidement. D’autant, comme le fait remarquer un de ses proches, que les difficultés au Parlement sont du ressort de Matignon, pas de l’Élysée.
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Dimanche, un scrutin où tout peut basculer
Premier planLégislatives Le second tour des élections, le 19 juin, déterminera le sens du quinquennat Macron. La Nupes peut-elle obtenir une majorité de députés, fût-elle relative, ou au moins en priver la Macronie ? On fait le tour des hypothèses.
Cyprien CaddeoDiego ChauvetOpportuniste, Macron à Kiev ? Le déplacement du président en Ukraine, assorti d’un passage au 20 heures de TF1 (lire page 6), à trois jours du second tour des législatives, a tout du fait de campagne déguisé. D’autant qu’Emmanuel Macron n’en est pas à son coup d’essai : le 14 juin, avant de s’envoler pour la Roumanie, il demandait à « ce qu’aucune voix ne manque à la République ». Sous-entendu, à Ensemble !, sa coalition. La République, c’est eux ? La gauche ne l’entend pas de cette oreille. Le second tour, dimanche 19 juin, constitue une occasion historique de renverser la table et de faire « bifurquer » le quinquennat vers une politique plus sociale et écologique. Au premier tour, la Nupes et Ensemble ! ont joué des coudes, l’union de la gauche arrivant d’un cheveu en tête (25,85 %, contre 25,78 %). « Ce second tour est un référendum entre les néolibéraux macronistes et les solidaristes de la Nupes », résume Jean-Luc Mélenchon. Dimanche, quatre scénarios se profilent : une majorité relative macroniste, une majorité absolue pour le chef de l’État, une majorité relative pour la Nupes, ou une majorité absolue, donc une cohabitation de gauche.
1. Macron en tête, mais sans majorité absolue
Dans ce scénario, Ensemble ! arrive en tête en nombre de sièges mais n’en glane pas suffisamment pour atteindre le seuil des 289 députés nécessaires pour la majorité absolue. Puisqu’il y a essentiellement des duels Nupes-Ensemble ! au second tour, cela veut dire aussi que la Nupes aurait autour de 200 sièges, au moins. Autrement dit, le chef de l’État n’aurait pas tout à fait les mains libres pour gouverner : sa majorité ne pourrait user du 49-3, sur les retraites par exemple (comme en 2020), car celui-ci engage la responsabilité du gouvernement devant le Parlement. Or, avec moins que la majorité absolue, la Macronie serait bien plus exposée aux motions de censure de l’opposition, et l’exécutif pourrait être renversé. « Quoi qu’il arrive, si cette hypothèse advenait, Macron serait plus faible que jamais, analyse Ian Brossat, porte-parole du PCF. Se serait exprimée une très forte aspiration au changement et à la justice sociale. Il sera contraint de tenir compte de tout ça. » Les macronistes devront aussi chercher des appuis en dehors de leur camp. À en juger par leurs réactions paniquées, ils ne sont pas prêts. « Une majorité relative serait une folie, s’affole l’ex-premier ministre Édouard Philippe dans le Figaro. Ce serait un désordre politique qui viendrait s’ajouter à l’instabilité et aux dangers du monde actuel. » Rien que ça. « Avec qui voudront-ils gouverner ? Y aura-t-il une convergence des droites ? » s’interroge, plus rationnel, le cadre socialiste Maxime des Gayets. Dans ce cas de figure, LR deviendrait un arbitre privilégié des réformes de la Macronie et serait en position de force dans les futures négociations (tout en ayant, paradoxe, perdu quasiment la moitié de ses effectifs de députés). À moins qu’Ensemble ! ne tente de débaucher chez les quelques députés régionalistes ou divers gauche.
Et la Nupes, alors ? Battue, elle resterait néanmoins, et de loin, la première force d’opposition à l’Assemblée. Elle obtiendrait la présidence, très stratégique, de la commission des Finances, traditionnellement dévolue au premier groupe d’opposition – à condition que la Macronie ne s’asseye pas sur la coutume. « Ce qui nous était inaccessible, tels que les référendums d’initiative partagée, les motions de censure, les commissions d’enquête parlementaire, c’est-à-dire un véritable contrôle de l’action du gouvernement, deviendrait envisageable », rappelle Julien Bayou, numéro un d’EELV.
2. Majorité macroniste, le scénario du pire
C’est la plus mauvaise hypothèse pour la Nupes, et la seule qui contenterait Emmanuel Macron. Avec 289 députés ou plus, Jupiter atteindrait son objectif d’avoir « une majorité solide » pour passer ses réformes a priori sans contrainte parlementaire : retraite à 65 ans, RSA conditionnés à 15 à 20 heures de travail hebdomadaire, marchandisation de l’école… En tout cas, il n’aurait pas à faire ce qu’il redoute le plus : devoir discuter avec d’autres forces politiques que la sienne, fût-ce « Les Républicains ». On connaît le mépris du chef de l’État pour le Parlement, pas assez rapide à son goût, et sa propension à abuser d’ordonnances et de décrets, quand il ne s’appuie pas tout simplement sur un conseil de défense. La création d’un « conseil national de la refondation », annoncé pour le 22 juin et où seront « discutées les réformes », est déjà une tentative évidente de contourner l’Assemblée en inventant une nouvelle institution ex nihilo.
En cas de victoire complète, les macronistes se réjouiront sans doute que les Français aient fait le choix de la « stabilité ». « Je ne suis pas certain qu’en cas de victoire de Macron, il y ait beaucoup plus de clarté », rétorque Maxime des Gayets, qui estime que la majorité sortante a « esquivé la confrontation démocratique » pour « éviter que certains débats ne soient tranchés par cette élection ». Reste que, malgré l’échec pour la Nupes, qui a fait campagne dans l’optique de remporter la victoire, la gauche augmenterait son nombre de députés. Elle se consolerait avec les prérogatives que lui offrent ces nouveaux élus (voir premier point). L’insoumise Clémence Guetté se veut optimiste, même dans ce scénario du pire : « On peut gagner, on fera tout pour. Mais dans ce cas-là, on a vu dans le mandat précédent que sa majorité a pu se fissurer. Et parfois, ça pouvait être très juste au niveau des votes. Alors qu’à gauche, nous n’étions qu’une soixantaine. La configuration sera différente, et on pourra bloquer. »
3. La Nupes a un pied à Matignon
La Nupes est en tête… mais faute d’atteindre le seuil des 289 députés, sa majorité n’est que relative. Ce serait une victoire politique évidente pour la gauche rassemblée et une déroute historique pour la majorité sortante. La gauche pourrait légitimement réclamer le gouvernement en tant que première force, mais une coalition LR-LaREM pourrait refuser de lui voter la confiance. Macron, d’un autre côté, serait privé de légitimité politique pour passer ses réformes de casse sociale. La France serait-elle alors ingouvernable, comme le martèle le président ? Le scénario n’est pas inédit : il a d’ailleurs déjà eu lieu en 1988. Le PS de Mitterrand n’avait glané que la majorité relative et a composé jusqu’en 1993 avec les communistes et le centre droit. « Ça créerait une situation inédite dans laquelle il est très difficile de se projeter, concède toutefois Clémence Guetté. Macron risquerait d’être à l’offensive sur la formation du gouvernement. » Mais la Nupes aurait une marge de manœuvre pour lui opposer des motions de censure (58 députés sont nécessaires pour en déposer, et il en faut 289 pour que l’exécutif soit renversé).
Il faudrait en tout cas que la gauche rassemblée se trouve des alliés pour passer ses propositions de loi comme l’augmentation du Smic ou la retraite à 60 ans . « On trouvera bien quelques renégats de LaREM, issus de la gauche, pour nous prêter main-forte, veut croire le communiste Ian Brossat, railleur . L’avantage des opportunistes, c’est qu’ils peuvent retourner leur veste dans les deux sens. » Ce « scénario à l’allemande » (en référence à la culture de la coalition outre-Rhin) signerait le retour d’un parlementarisme fort, où les groupes échangent et négocient, loin de la parodie qu’en a fait Macron.
4. La gauche s’assure une cohabitation
C’est l’objectif de la Nupes : obtenir une majorité absolue avec au moins 289 députés à l’Assemblée. Jouable, même si la marche est haute : il faudra un gros sursaut de mobilisation, notamment chez les 18-24 ans (69 % d’abstention au premier tour, selon Ipsos). Dans ce cas, la vie politique telle qu’on la connaissait depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir en 2017 basculerait. Le président de la République en a bien conscience, et c’est pour discréditer ce scénario qu’il a souligné durant la campagne que personne ne pourrait lui imposer le nom d’un premier ministre. « Macron ne pourra pas faire abstraction de la Constitution de notre pays et des rapports de forces politiques, lui rétorque l’insoumise Clémence Guetté. S’il ne nommait pas Mélenchon premier ministre, je rappelle qu’il y a tout de même un vote de confiance… »
La gauche deviendrait la première force politique du pays et, avec une majorité absolue, serait en mesure d’emporter le bras de fer contre l’Élysée. Un gouvernement issu de ses rangs serait alors nommé, avec Jean-Luc Mélenchon premier ministre, et c’est bien son programme qui commencerait à s’appliquer : Smic à 1 500 euros, revenu de 1 063 euros pour les jeunes, retraite à 60 ans, démarrage d’un vaste chantier de transition écologique… Bien entendu, celui-ci ne se mettrait pas en place sans rencontrer de fortes résistances. « La gauche au gouvernement a toujours rencontré des difficultés, rappelle le socialiste Maxime des Gayets. Et ce sont les mobilisations sociales » qui lui apporteront un appui décisif, selon lui. « Il faudra de toute façon construire des coalitions, partisanes mais aussi sociales, ajoute-t-il. C’est le principal enjeu. »
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Comparateur de programmes : pour le climat, toi, tu votes qui ?
Législatives. Quel serait le meilleur Parlement pour la planète : en ce week-end où la France suffoque et alors que nous sommes appelés à élire nos députés, faisons le point sur ce que proposent les groupes en lice pour la majorité à l’Assemblée nationale. Décryptage
Marie-Noëlle BertrandRévolutionner les mobilités, transformer le modèle agricole, viser une société affranchie des énergies fossiles : une transition ne s’opère pas en deux coups de cuillère à pot. Cela se prépare et s’orchestre au regard de règles et d’objectifs clairs. Cela commande, aussi, des actions publiques fortes en matière de régulation, de justice sociale et de démocratie. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) insiste dans son dernier rapport : les politiques publiques auront un rôle déterminant à cet égard. Quel serait le meilleur Parlement pour y arriver ? Après manifs et pétitions, l’heure est venue de voter. En ce jour où la France suffoque sous le coup d’une vague de chaleur, point sur ce que proposent la Nupes et Ensemble !, en lice pour la majorité à l’Assemblée nationale.
Définir, planifier, orchestrer
Le Giec nous le dit : pour limiter le réchauffement global entre + 1,5 °C et + 2 °C, il faut atteindre la neutralité carbone autour de 2050. Cela implique une réduction drastique de nos émissions de gaz à effet de serre. Combiné aux enjeux de lutte contre l’érosion de la biodiversité, cela implique aussi de se fixer des règles claires en matière de pressions exercées sur les ressources naturelles.
Qu’en dit la Nupes ? Le groupe propose d’inscrire dans la Constitution le principe de la règle verte, lequel impose de ne pas prendre plus à la nature que ce qu’elle peut reconstituer – y compris en matière d’atmosphère. Il cale son objectif climatique sur celui, indiqué par le Giec, de baisser de 65 % les émissions de CO2 d’ici à 2030. S’y tenir implique de donner plus de moyens légaux, humains et financiers à l’État et aux opérateurs publics, postule-t-il. La Nupes plaide pour la reconnaissance d’un statut juridique pour la nature et mise sur les services publics. Dans ses projets : une agence pour la relocalisation chargée de recenser les secteurs industriels indispensables, un service public de la réparation et du réemploi, un pôle public des transports et mobilités et un autre de l’énergie, secteurs qu’il entend affranchir des fossiles.
Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ansLa coercition est également à son programme. La Nupes veut obliger moyennes et grandes entreprises à établir une comptabilité de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Les cadeaux fiscaux accordés sans contrepartie ces dix dernières années seront annulés, et les subventions aux énergies fossiles stoppées, y compris à l’étranger.
Au programme de la Nupes 8 grands thèmes dont : Appliquer la règle verte par une planification écologique citoyenne
Qu’en dit Ensemble ? Le groupe constitué autour de la majorité présidentielle reprend à son compte l’idée de planification écologique. Il ne définit pas, en revanche, de nouveau cadre pour l’orchestrer. Seul changement : le premier ministre est désormais chargé du processus, qui bénéficiera d’une dotation de 50 milliards d’euros par an. Visant une baisse de seulement 40 % des émissions de GES en 2030, Ensemble ! mise sur l’incitation pour tenir cet objectif. Côté particuliers, le groupe compte maintenir les primes à la conversion automobile et proposer une offre de location de véhicules propres à moins de 100 euros par mois. Côté industries, il entend développer les énergies renouvelables, le biogaz et l’hydrogène. Pour ces secteurs, les procédures « seront drastiquement simplifiées » grâce à une loi d’exception. La décarbonation de l’industrie sera accompagnée. De sa réussite dépendra la part variable de la rémunération des dirigeants, selon un ratio encadré au niveau européen, qui reste à définir.
Transiter juste, transiter efficace
Les données sont claires : les plus riches émettent le plus de gaz à effet de serre tandis que les plus pauvres payent le plus lourd tribut au réchauffement climatique. Établir une transition équitable est, de fait, un enjeu de justice environnementale. C’est aussi un enjeu d’efficacité quand, pour convaincre, la transition non seulement doit veiller à ne pas peser sur les citoyens, mais aussi à leur apporter du mieux-être social, synonyme de résilience.
Qu’en dit la Nupes ? Le groupe propose d’organiser la planification à partir de nouveaux indicateurs de progrès humains afin de « mettre l’économie au service des besoins et des critères du bien-vivre », tels que la santé, l’éducation, la réduction de la pauvreté ou encore l’empreinte carbone. La Nupes entend ainsi rétablir et renforcer l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), en y incluant un volet climatique. À l’inverse, elle souhaite augmenter les moyens pour les quartiers populaires, les zones rurales et l’outre-mer. Les premières quantités d’énergie « indispensables à une vie digne » seront gratuites pour tous, puis une tarification progressive sera mise en place. La TVA sur le prix des transports sera baissée à 5,5 %, et les déplacements contraints réduits : la Nupes promet un maillage des services publics tel que chacun aura accès à un hôpital, un bureau de poste, une école ou une gare en moins d’un quart d’heure en transport en commun ou en voiture.
Au programme de la Nupes 8 grands thèmes dont : Investir pour la bifurcation écologique et sociale de notre économie
Qu’en dit Ensemble ? Calqué sur celui d’Emmanuel Macron, le programme du groupe ne parle pas explicitement de justice environnementale et sociale. Il évoque, cependant, quelques mesures allant dans ce sens. Certaines se retrouvent dans le programme de la Nupes – c’est le cas pour la rénovation thermique de 700 000 logements par an afin de lutter contre la précarité énergétique. Le droit à la mobilité pourrait bénéficier d’une accélération des investissements dans les trains et gares multimodales qu’Ensemble ! appelle de ses vœux.
Débattre, évaluer, décider
Dans les entreprises comme dans les quartiers, l’implication des citoyens sera essentielle à la réussite de la lutte contre le réchauffement. Là encore, c’est le Giec qui le rappelle dans l’ultime volet de son dernier rapport, consacré aux conditions de la faisabilité de la transition.
Qu’en dit la Nupes ? Le groupe veut appuyer sa planification sur les structures locales – syndicats, associations, collectivités, branches professionnelles. Un conseil lui sera dédié à l’échelle nationale. Dans les collectivités et les entreprises, des instances permanentes seront chargées d’évaluer les besoins en termes d’emploi, de formation et d’investissements.
Au programme de la Nupes 8 grands thèmes dont : Réorganiser l’État et les collectivités territoriales au service de la planification écologique
Qu’en dit Ensemble ? Le programme d’Emmanuel Macron « pour une grande nation écologique » promet « une négociation entre tous les acteurs pour favoriser la production durable, préserver nos ressources, coordonner les investissements, sauvegarder l’emploi ».
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Les mesures que la Nupes portera à l’Assemblée expliquées par les candidats
ActuLe 19 juin aura lieu le second tour des élections législatives. Et une nouvelle force peut s’imposer, celle des formations de gauche et écologistes unies sous la bannière de la Nupes. Au contraire de la majorité présidentielle, elle propose de porter immédiatement le Smic à 1 500 euros, de revenir à la retraite à 60 ans, de nationaliser EDF et Engie pour créer un grand service public de l’énergie, et de redonner vie, sens et moyens à tous les services publics de fonctionner sur tout le territoire pour assurer l’égalité républicaine. L’espoir est là, comme le démontrent des responsables et des candidats des différentes formations que nous avons interrogés.
« Nous prendrons l’argent là où il se trouve »
Olivier Faure, premier secrétaire du PS et candidat en Seine-et-Marne
“Il n’y a pas d’argent magique”, mais il y a des prestidigitateurs. Ceux-là savent faire oublier leur immense fortune pour se soustraire à l’impôt. Ils disposent à l’Élysée d’un complice. Le président s’était engagé à revenir sur ces cadeaux si aucun “ruissellement” n’était constaté, mais rien n’ébranle sa foi libérale. Le problème, c’est que, quand ce ne sont pas les plus riches qui paient, ce sont tous les autres à qui est présentée la facture ! La retraite à 65 ans n’a ainsi pas vocation à financer nos retraites. Elles le sont déjà. Le but est ailleurs.
Le gouvernement s’est engagé auprès de Bruxelles à honorer les 3 % de déficit du pacte de stabilité, qui a pourtant volé en éclats avec la crise sanitaire. Ce choix suppose une réduction annuelle de 80 milliards sur le budget de l’État. Comment le financer ? Pas par une fiscalisation des hauts revenus et des entreprises puisque c’est la promesse faite à ses soutiens. Quel plan caché ? La hausse de la TVA. Et si le gouvernement y renonçait parce qu’elle pourrait s’avérer coûteuse politiquement ? Il ne restera alors qu’à laisser se dégrader nos services publics.
La Nupes propose à l’inverse de prendre l’argent là où il se trouve. Alors, oui, nous rétablirons l’ISF et l’exit tax. Nous abrogerons la flat tax. Nous prélèverons sur les profits exceptionnels. Nous imposerons les bénéfices réalisés sur notre sol par les entreprises qui exfiltrent leurs profits pour échapper à la contribution au bien commun. »
Au programme de la Nupes 8 grands thèmes dont : Revenir sur les privatisations et défendre notre outil industriel
« Faisons de la santé un bien commun »
Mathilde Panot, présidente du groupe FI à l’Assemblée et candidate dans le Val-de-Marne
La crise du Covid-19 a servi de révélateur à une situation déjà critique : dans le Val-de-Marne, à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre, en octobre 2021, 5 enfants en situation d’urgence vitale n’ont pas pu être admis aux urgences pédiatriques faute de lits et de soignants. À l’hôpital gériatrique d’Ivry-sur-Seine, ce sont 100 lits fermés et 1 infirmière pour 82 patients. La Macronie est comptable de ce bilan : 4 milliards d’euros d’économie ont été imposés à l’hôpital public, les soignants sont épuisés et fuient la profession, 17 500 lits ont été fermés, dont 5 700 en plein Covid.
Partout où les services publics deviennent un décalque de l’entreprise, ils échouent à leur mission première d’intérêt général. Il nous faut sortir de la tarification à l’activité et instaurer le remboursement à 100 % des soins prescrits. La santé comme droit exige de rouvrir des maternités, des Ehpad à but non lucratif et des services d’urgence partout sur le territoire, et de lutter contre les déserts médicaux. Elle impose d’enclencher un plan massif de recrutement de soignants et de revalorisation des salaires. Elle exige de reconstruire le service public de la psychiatrie, d’augmenter les financements publics de la recherche et de développer la santé environnementale.
Mettre fin à la mainmise du marché dans la santé, c’est la consacrer comme bien commun. Telle est l’ambition humaniste que se donne la Nouvelle Union populaire écologique et sociale ! »
Au programme de la Nupes 8 grands thèmes dont : Faire passer la santé d’abord et reconstruire les établissements de santé publics
« Augmenter les salaires, c’est une urgence »
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et candidat dans le Nord
L’explosion des prix, dans de nombreux secteurs, impose d’augmenter au plus vite les salaires. Des millions de Français sont contraints de devoir choisir entre se nourrir, payer le loyer ou les factures de gaz et d’électricité. Pour d’autres, ce sont les sorties, les vacances qui passent à la trappe.
Il faut en finir avec cette politique de bas salaires imposée depuis des années par le Medef et les gouvernements successifs. C’est une urgence. Ni Macron ni Le Pen ne proposent d’augmenter les salaires ! Nous, nous proposons de revaloriser immédiatement le Smic à 1 923 euros brut (1 500 net). Dans la foulée, nous demanderons aux différentes branches professionnelles d’augmenter l’ensemble des salaires en revoyant les conventions. Dans le secteur public, c’est l’État qui décide : nous proposons d’augmenter de 10 % le point d’indice dès le 1er juillet, puis de 20 % dans les cinq prochaines années.
Les grands groupes qui distribuent des dividendes ont les moyens de prendre en charge ces hausses. Pour aider les petites et moyennes entreprises, nous proposons de baisser les charges financières, d’assurances et d’énergie. Elles doivent aussi pouvoir bénéficier de crédits bancaires à taux bonifié. L’État doit les accompagner en conditionnant les aides aux entreprises à leur politique en matière de salaires.
C’est non seulement une question de dignité et de justice pour les salariés, mais aussi une condition pour sortir de la crise actuelle. »
Au programme de la Nupes 8 grands thèmes dont : Augmenter les salaires et réduire les inégalités salariales dans l’entreprise
« La retraite à 60 ans, une victoire pour les précaires »
Gabriel Blasco, candidat Nupes-PCF dans l’Hérault
« Le bilan de Macron est déjà désastreux pour nos aîné-e-s, entre la loi grand âge abandonnée et la dégradation des conditions de vie des personnes âgées dans les Ehpad. Maintenant, c’est notre système de retraite qui se trouve dans le viseur de la droite, de Macron à Le Pen. Ils veulent, par dogmatisme, nous faire travailler plus longtemps et supprimer les régimes spéciaux. Nous, nous proposons de garantir une retraite digne : c’est un choix politique. “Il faut faire de la retraite non plus l’antichambre de la mort mais une nouvelle étape de la vie”, disait Ambroise Croizat. Ce droit à la retraite à 60 ans sera une victoire pour les plus bas salaires et les plus précaires. Avec une retraite à 60 ans à taux plein, après quarante annuités de cotisation et une attention particulière pour les carrières longues, discontinues et les métiers pénibles. Avec une retraite portée au minimum au niveau du Smic, des pensions revalorisées pour une carrière complète, et un minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté. »
Au programme de la Nupes 8 grands thèmes dont : Garantir une retraite digne
« L’inflation n’est plus vivable, bloquons les prix »
Rachel Kéké, candidate Nupes-FI dans le Val-de-Marne
« Je suis gouvernante dans l’hôtellerie à Paris, où, avec mes collègues, j’ai mené une lutte de vingt-deux mois pour améliorer nos conditions de travail. Nous avons fini par gagner ! Aux législatives, je suis face à une candidate de la majorité, Roxana Maracineanu, mais ils ne connaissent pas la vie des gens. Ils ne savent pas ce que c’est que de vivre avec un Smic pour nourrir une famille. À l’Assemblée, je ferai entendre la voix des travailleurs essentiels.
Avec une inflation de plus de 5 % depuis le début de l’année, ce n’est plus vivable. Je rencontre des parents qui n’arrivent plus à remplir leur chariot. Je rencontre des salariés de la grande distribution qui ne peuvent même plus faire leurs courses dans le magasin où ils travaillent. Pour d’autres, c’est le plein d’essence qui ampute leur salaire.
VIDÉO. Législatives : Rachel Kéké, une « essentielle » aux portes de l'Assemblée nationaleNous nous battrons pour bloquer les prix de l’essence à 1,4 euro et pour garantir l’accès à un panier de produits, en particulier à cinq fruits et légumes de saison à prix bloqués. Nous maîtriserons aussi le prix des premières unités d’énergie pour que chacun puisse se chauffer décemment. »
Au programme de la Nupes 8 grands thèmes dont : Éradiquer la pauvreté
« En finir avec le mépris dans l’éducation »
Mélanie Thomin, candidate Nupes-PS dans le Finistère
Il faut d’urgence s’attaquer aux inégalités dans le système éducatif et reconstruire une école émancipatrice. Cela commence par la prise en charge des frais – manuels, fournitures, cantine et transport scolaire – qui pèsent sur les familles les plus modestes. Près d’un million d’enseignants ont aussi été méprisés par le président sortant avec une politique verticale et autoritaire portée par Jean-Michel Blanquer. Il est temps de revaloriser ces personnels et de renforcer les moyens pour les établissements. Le recrutement d’enseignants, d’assistants d’éducation, d’assistants pédagogiques, de psychologues scolaires et d’AESH renforcera un modèle éducatif inclusif. De même, Parcoursup doit disparaître pour laisser la place à un service public national de l’orientation qui associera les régions. La société se construit avec les enfants et les jeunes d’aujourd’hui. Faisons toutes et tous en sorte que notre jeunesse soit au cœur des politiques de demain. »
Au programme de la Nupes 8 grands thèmes dont : Reconstruire une école globale pour l’égalité et l’émancipation
« Une transition pour le climat et le pouvoir d’achat »
Julien Bayou, secrétaire national d’EELV et candidat à Paris
Emmanuel Macron est le champion de l’inaction climatique. Il a été condamné deux fois pour cela. Il a réintroduit les néonicotinoïdes, alors qu’il disait vouloir interdire le glyphosate. Il promettait 80 000 rénovations thermiques, qui auraient permis d’avoir moins chaud en été et de se chauffer correctement en hiver, tout en étant bénéfiques pour le climat. Il en a fait environ 2 500, soit 30 fois moins. La France est aussi le seul pays en Europe à ne pas avoir respecté ses objectifs de développement des énergies renouvelables.
Nous, nous prenons tout ça au sérieux. Notre programme prévoit de diminuer de 65 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Nous proposons un plan massif de rénovation thermique – sans avance et zéro reste à charge –, qui permettra d’agir en faveur du climat, mais aussi de l’emploi, de la santé et du pouvoir d’achat. Cela représente de 70 à 100 euros d’économies par mois, c’est-à-dire un treizième mois écolo. Faire la transition écologique, c’est pour demain, pour nos enfants. Mais c’est aussi pour aujourd’hui : si on était déjà passé à l’action, on serait moins dépendant du gaz russe, on souffrirait moins de la canicule. Si nous sommes dans la décennie pour le climat, cela ne signifie pas que l’on doit attendre dix ans pour agir. Pour la rénovation thermique, par exemple, il faut former des dizaines de milliers de personnes. Cela représente l’équivalent du grand plan lancé par Roosevelt aux États-Unis dans les années 1930. »
Au programme de la Nupes 8 grands thèmes dont : Instaurer la souveraineté alimentaire par l’agriculture écologique et paysanne
« La sûreté doit être un droit garanti à tous »
Alice Assier Candidate Nupes-Génération·s en Haute-Garonne
Les gouvernements libéraux successifs ont organisé le démantèlement des missions de service public de la police. Avec la gauche, l’impunité ne vaudra pour personne. Et nous disons bien : pour personne. La sûreté doit être un droit garanti à toutes et tous. Le renforcement des moyens et de la formation de la police sera donc prioritaire. Nous rétablirons la police de proximité et arrêterons la contre-productive “politique du chiffre”. Le droit de manifester doit être garanti et donc la doctrine de maintien de l’ordre révisée. Mais la sécurité est une question globale, qui ne se résume pas à ce qu’en fait la droite. C’est pourquoi nous renforcerons les polices de l’environnement et de l’eau, pour garantir que nos biens communs soient protégés. »
Au programme de la Nupes 8 grands thèmes dont : Refonder la police pour garantir le droit à la sûreté
NupesLégislatives 2022programme communFabien Roussel L'Humanité
Législatives. Véronique Mahé : « Le mouvement national autour de la Nupes me donne bon espoir »
EntretienSecrétaire fédérale du PCF et conseillère régionale, Véronique Mahé s’est qualifiée pour le second de tour des élections législatives dans la 7e circonscription de Loire-Atlantique. Mieux, la candidate Nupes arrive légèrement en tête (24,26 %), devant la députée sortante MoDem, Sandrine Josso (22,48 %), dans une circonscription où la droite prédomine. Entretien.
Titouan ThonierEn 2017, la majorité présidentielle fait main basse sur les 10 circonscriptions du département. Cinq ans plus tard, la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) est présente partout au second tour, et arrive en tête dans 8 circonscriptions sur 10. Un vent d’espoir dont espère profiter Véronique Mahé, candidate Nupes-PCF dans la 7e circonscription, pour porter à l’Assemblée la voix de ceux que l’on n’entend pas.
La Nupes est qualifiée dans toutes les circonscriptions de Loire-Atlantique. Vous avez vous-même multiplié par 15 votre score de 2017. Comment mobiliser les électeurs pour le second tour ?
Nous devons poursuivre sur notre dynamique de premier tour, discuter avec les gens, être à leur écoute et démontrer que je serai une élue de terrain. Au cours de la campagne, nous avons rencontré beaucoup de gens désespérés, en colère, ayant besoin d’espoir. Nous devons capter l’intérêt d’une partie de l’électorat qui ne se rend plus aux urnes, mais aussi de ceux qui manifestent un vote de colère. Notre députée sortante est très contestée, elle est rarement sur les bancs de l’Assemblée, et encore moins dans notre circonscription. Le mouvement national autour de la Nupes me donne bon espoir.
Législatives. Mélenchon à Toulouse : « Macron, c’est le chaos économique »Vous critiquez une politique qui s’effectue sur votre territoire au détriment d’une partie de la population. Comment entendez-vous mener ce combat si vous êtes élue ?
Il faut arrêter de limiter la circonscription à La Baule et au littoral, tout le monde doit être pris en compte. J’ai rencontré des pêcheurs, des agriculteurs, des PME, des associations… Nous voulons écouter ce qu’ils ont à nous dire et porter leurs voix devant l’Assemblée. Si je suis élue, je me suis engagée à revenir les voir tous les ans pour rendre compte de nos avancées. Peut-être que certains nantis baulois se sentent menacés, mais tout le monde doit être représenté.
Vous êtes particulièrement attachée aux enjeux de santé. Votre territoire fait face à la désertification médicale. Que comptez-vous proposer à ce sujet si vous l’emportez ?
Il faut d’abord désengorger le service public, en développant le salariat des médecins et des infirmières. Je suis moi-même présidente d’un centre de santé associatif qui fonctionne sur cette base. C’est une structure pilotée par un conseil d’administration formé de bénévoles. Nous remplissons des critères stricts, sous contrôle de la CPAM, qui nous subventionne tous les ans. Mais tous les médecins ne souhaitent pas travailler ainsi, c’est pourquoi il est impératif d’être en capacité de les attirer. Pour cela, il faut réintroduire des services publics dans nos territoires et cesser avec l’imaginaire collectif du médecin de campagne du siècle dernier. Enfin, nous devons redonner des moyens aux hôpitaux, qu’ils soient humains, techniques ou financiers.
Retrouvez ici l'intégralité du programme de la Nupes
Le maire de La Baule, Franck Louvrier, promet que « les chars soviétiques n’arriveront pas » jusque dans sa commune. Que lui répondez-vous ?
Actuellement, les chars soviétiques sont plutôt en Ukraine… Plus sérieusement, la caricature est grotesque. J’ai été élue municipale, je suis aujourd’hui élue régionale dans l’opposition de gauche. Les communistes, et plus largement la Nupes, respectent les institutions, les électeurs et la République. Si j’accède à l’Assemblée, je m’efforcerai de travailler avec tout le monde, peu importe leur étiquette politique. Mais peut-être que ce n’est pas une habitude de la droite.
Législatives 2022loire-atlantiqueNupespcf Le Figaro
Législatives 2022 : les Français des territoires d'Outre-mer et de l'étranger ont commencé à voter pour le second tour
Les habitants de Saint-Pierre-et-Miquelon ont été les premiers à se rendre au bureau de vote samedi.
Les Français des territoires d'Outre-mer et de l'étranger ont commencé à voter samedi pour le second tour des élections législatives, qui diront si la coalition présidentielle reste devant celle de la gauche, si la majorité est absolue ou relative et si la RN obtient un groupe.
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St-Pierre-et-Miquelon a été le premier territoire d'Outre-mer à voter, à midi heure de Paris. Ont suivi la Guyane, les Antilles - Martinique/Guadeloupe/Saint-Martin et Saint-Barthélemy - et aussi certains Français de l'étranger, notamment ceux de l'Amérique du Nord et ceux de l'Amérique du Sud.
Dans le Pacifique, les électeurs votent dimanche, mais étant donné le décalage horaire, ils commenceront à se rendre aux urnes samedi soir heure de Paris. Ainsi samedi à 22H00 à Paris, les bureaux de vote ouvriront en Polynésie et à Wallis et Futuna. Et à 23H00 à Paris, ce sera le tour de Nouméa, où il sera 08H00 dimanche.
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Dans l'Océan indien, où le décalage horaire est moindre, les électeurs voteront bien dimanche. À 06H00 à Paris ouvriront ainsi les bureaux de vote à La Réunion, suivi à 07H00 par ceux de Mayotte. Le reste des électeurs français voteront dimanche.
Remaniement
Le scrutin déterminera quelle coalition, celle de la majorité présidentielle sortante Ensemble! ou celle de la gauche Nupes, sera en pôle position, même si la majorité sortante reste favorite selon les instituts de sondage.
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La question est surtout de savoir si cette majorité sera absolue (289 députés) ou relative, déterminant la capacité d'Emmanuel Macron à mettre en œuvre ses réformes.
Les électeurs diront en outre si Les Républicains, qui se sont effondrés à la présidentielle, sont encore en capacité de peser à l'Assemblée, alors qu'ils sont donnés à la troisième place dans les intentions de vote. Enfin le scrutin dira aussi si le Rassemblement national, parvenu au second tour à la présidentielle avec Marine Le Pen, obtient un groupe, soit au moins 15 députés, ce qui donne davantage de moyens et de temps de parole.
L'avenir de plusieurs ministres est par ailleurs en jeu à ces élections. Car en cas d'échec aux législatives, le ministre candidat devra quitter le gouvernement, comme l'a rappelé l'exécutif en amont du scrutin.
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Si la première ministre Elisabeth Borne ne semble pas menacée dans le Calvados, la ministre de la Transition écologique Amélie de Montchalin est en grand danger dans l'Essonne, tout comme le patron d'En Marche et ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini, ou encore le ministre délégué à l'Europe Clément Beaune, tous deux à Paris.
Quoi qu'il en soit, un remaniement est attendu à l'issue du scrutin, ne serait-ce que pour les postes de secrétaires d'État, qui ne sont pas encore pourvus.
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Abstention
De retour d'Ukraine, le président Emmanuel Macron a plaidé pour une «France vraiment européenne», après avoir accusé ses adversaires de la Nupes de vouloir sortir de l'UE, et réclamé une «majorité solide».
Élisabeth Borne a fustigé un projet de la Nupes aux «conséquences très négatives» sur l'économie, ainsi que les «mensonges» de Jean-Luc Mélenchon. Le chef de file de la Nupes a lui aussi demandé un résultat «net» en sa faveur sinon «ça sera la pagaille».
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Marine Le Pen a pour sa part appelé ses électeurs à faire d'Emmanuel Macron un «président minoritaire», tout en fustigeant «une extrême gauche qui est la plus sectaire qui soit, la plus violente»
L'abstention et les reports de voix seront déterminants. Moins d'un électeur sur deux s'était déplacé lors du premier tour et la tendance devrait se confirmer dimanche.
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Signification, origine, programme… c'est quoi la Nupes ?
L'alliance des partis de gauche s'est formée en vue de remporter une majorité de députés lors des élections législatives des 12 et 19 juin.
Jean-Luc Mélenchon promet de naturaliser Julian Assange s'il est nommé premier ministre
Le leader de l'alliance Nupes souhaite que le lanceur d'alerte soit naturalisé, évacué et décoré. En 2021, il demandait déjà à la France de «lui donner le droit d'asile et lui offrir la nationalité».
Législatives 2022 : la longue passe d'armes entre Jean-Luc Mélenchon et Bruno Le Maire
La Nupes accuse le gouvernement de préparer une hausse de la TVA. Le ministre des Finances dénonce une «fake news».
Le Figaro
«J'ai compris que je ne pouvais pas le sauver» : ils sont en couple avec un bipolaire
TÉMOIGNAGES - On estime à environ 1 million le nombre de Français atteints de troubles bipolaires. Une maladie qui impacte aussi fortement l'entourage et particulièrement les conjoints.
Dans le XIIIe arrondissement de Paris, l'appartement de Quentin et Axelle a des allures de caverne d'Ali Baba. Rollers, clubs de golf, tapis de Pilate, tour de potier et machine à coudre s'amoncellent çà et là. Reflet des passions aussi débordantes que passagères d'Axelle. «Elle se lance à fond dans chaque nouvelle lubie, dépensant sans compter pour du matériel qui finira inexorablement par prendre la poussière», sourit Quentin, 41 ans et propriétaire d'une entreprise de BTP.
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Axelle, 37 ans, aurait dû se trouver à ses côtés sur le canapé ce jour-là, mais elle a oublié, ou trouvé quelque chose de plus important à faire. Une habitude chez elle, selon Quentin. Elle n'est jamais venue au restaurant où l'attendaient les parents de son futur mari, pour leur première rencontre. À l'inverse, le jour où Quentin s'est fait virer par son patron, elle s'est fait porter pâle à son travail, a fait leurs valises et l'a embarqué pendant dix jours en Nouvelle-Zélande, pays où il avait toujours rêvé d'aller. À leur retour, sous ses encouragements, il se lançait à son compte. «Elle ne fonctionne pas comme vous et moi, ce sont ses émotions qui la gouvernent , c'est un des aspects de sa maladie», explique son mari. Axelle est bipolaire.
Une panne du thermostat de l'humeur et des émotions
Ou plutôt, atteinte de troubles bipolaires, puisqu'il existe plusieurs types de bipolarité. Dans ce trouble de l'humeur, le malade est alternativement et exagérément euphorique et triste, avec des intervalles libres pendant lesquels il se stabilise et trouve un certain équilibre. «C'est comme si le thermostat qui normalement régule notre humeur et nos émotions tombait en panne, facilement et régulièrement. Et même quand ce thermostat fonctionne, il y a une hypersensibilité », définit le Dr Michel Frexinos, psychiatre spécialiste des troubles bipolaires et médecin directeur de la clinique d'Aufrery, au nord-est de Toulouse.
Axelle n'a jamais rien caché de ses troubles à Quentin, autorisant même ses psychiatres à dévoiler tous les méandres de son cas. «Elle se soigne, prend ses médicaments, évite tout ce qui est alcool et psychotropes, qui pourraient déclencher des crises. Elle n'a pas eu de gros épisodes maniaques ou dépressifs depuis des années maintenant. Autre effet secondaire de sa maladie, elle est très sensible à mes émotions, et est prête à tout pour moi quand elle me sent triste ou fatigué», détaille son mari fièrement. Le couple s'est fixé un objectif : «Déjouer les pronostics et les statistiques et vivre ensemble et heureux». Car les études menées jusqu'à présent sont formelles : la bipolarité nuit au couple. Les séparations et divorces sont monnaie courante.
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Le conjoint, surexposé
Et pour cause. «Les décompressions impactent beaucoup l'entourage. Le conjoint va être très exposé, impacté», concède le docteur Frexinos. «Ainsi, lors d'un épisode maniaque, en phase haute particulièrement, l'exaltation ressentie par les malades est telle qu'il y aura forcément des dérapages. Il y a plus d'envie et moins de freins. Finie la peur du gendarme, du banquier, de la moralité. Sur le plan amoureux et affectif, c'est compliqué.»
L'exaltation ressentie par les malades est telle qu'il y aura forcément des dérapages. Il y a plus d'envie et moins de freins. Finie la peur du gendarme, du banquier, de la moralité
Tromperie, mégalomanie, compte en banque vidé pour des achats compulsifs... Julie, 41 ans, a tout encaissé pendant trois ans. «J'ai même excusé la MST qu'Olivier m'a refilée après un de ces épisodes, car ce n'était pas vraiment sa faute, ses émotions étaient déréglées», lance-t-elle en se renversant dans son siège. «Le souci quand l'équilibre psycho-émotionnel est rompu, c'est qu'il n'y a plus le contrôle de la raison. Le patient n'est plus rationnel, manque de discernement. On n'est plus soi-même et plus totalement objectif», explique le docteur Nicolas Neveux, psychiatre à Paris, fondateur du site e-psychiatrie.fr et auteur de l'ouvrage Pratiquer la thérapie interpersonnelle (Éditions Dunod). Le conjoint sain se retrouve souvent désemparé, et, s'il tente trop de ramener l'autre à la raison, il court le risque de devenir un ennemi.
«Les phases de dépression peuvent être très dures»
Certains conjoints s'en accommodent. Mais quand l'autre refuse traitement et soin, difficile de rester conciliant longtemps. À l'époque où Olivier et Julie décident de se lancer dans l'aventure parentale, Olivier sombre dans un épisode dépressif. «Les phases de dépression peuvent être très dures. Les patients peuvent être écrasés, leur volonté annihilée, et ça peut durer des mois. Le conjoint se retrouve à prendre le foyer en charge», reconnaît le Dr Frexinos. Les nuits de Julie se peuplent alors de cauchemars : «Je me voyais découvrant que mes enfants avaient hérité de la maladie de leur père, un fils bourré conduisant comme un chauffard, une fille suicidaire».
Pour une personne bipolaire, le risque de suicide est 30 fois supérieur à celui du reste de la population, et l'espérance de vie est inférieure de 20 ans. Des chiffres que tous les conjoints de bipolaires connaissent. Julie reprend la pilule. Puis quitte Olivier. «Avec le recul, ce n'est pas vraiment la peur d'avoir un enfant bipolaire qui m'a fait fuir. C'est le fait qu'Olivier ne s'est jamais vraiment soigné. Il ne prenait pas régulièrement son traitement médicamenteux, ne faisait pas attention à son hygiène de vie et sautait nombre de séances de psy. J'ai compris que je ne pouvais pas le sauver, le seul avec ce pouvoir c'est lui.»
Le conjoint s’il veut aider, je dis bien si, car c'est un cadeau et non un dû, peut venir en adjuvant du soin mais jamais devenir l'infirmier ou le sauveur
Ne pas tomber dans le syndrome du sauveur, un bon réflexe à en croire le Dr Neveux. «Actuellement, il y a une tendance à la carte d'identité : on étiquette une personne HPI ou avec un trouble psy, avec l'idée que c'est aux autres de s'adapter à vous, précise le médecin. Le conjoint s’il veut aider, je dis bien si, car c'est un cadeau et non un dû, peut venir en adjuvant du soin mais jamais devenir l'infirmier ou le sauveur. Dans l'intérêt des patients même, puisque prendre la maladie de sa femme ou de son mari en charge c'est rendre l'autre extrêmement vulnérable et dépendant du conjoint. En cas de crise ou d'apparition de symptômes, il faut prendre du recul et envoyer le malade voir son psychiatre.»
Les premiers temps de sa relation avec Aude, il y a près de vingt ans maintenant, Baptiste lui préparait ses médicaments, lui rappelait ses rendez-vous médicaux, contrôlait le nombre de verres lors des apéros. Jusqu'à ce qu'un soir d'été, Aude reconnaisse qu'elle lui en demandait trop et que cela nuisait à leur couple. Ensemble, ils écrivent un plan d'action : la conduite à tenir pour chacun en cas de prémisses d'une crise. Qui appeler à la rescousse (psychiatre, sœur…), quel mot d'alerte prononcer. «Depuis, je ne passe plus chaque minute à guetter l'état émotionnel de ma compagne. Et Aude ne se sent plus épiée», confie Baptiste. À 46 et 47 ans, le couple, parents de deux adolescents, vit une vie de famille comblée.
Michel Le Van Quyen, neuroscientifique : «Notre cerveau n'est pas fait pour vivre dans des espaces urbains»
ENTRETIEN - Notre profond besoin de nature n'est pas qu'une idée. Le neuroscientifique Michel Le Van Quyen raconte comment notre cerveau change au contact de la beauté du monde.
Comment la chaleur impacte le désir et la sexualité
Si les températures grimpent, ce n’est pas forcément le cas de notre libido. La sexologue Claire Alquier nous explique comment la chaleur atteint le désir et la sexualité.
Le Figaro
«La France va être très difficile à gouverner»: le cri d’alarme de Jérôme Fourquet
Charles JaiguGuillaume RoquetteGRAND ENTRETIEN - Poussée de l’extrême gauche, anti-macronisme, hausse des prix... Quand il ne choisit pas l’abstention, l’électeur vote majoritairement pour les partis qui garantissent une dépense publique élevée et transforment l’État en guichet d’aides en tout genre, décrypte l’essayiste.
Avec L’Archipel français. Naissance d’une nation multiple et divisée (Seuil), publié en 2019, puis La France sous nos yeux. Économie, paysages, nouveaux modes de vie (Le Seuil), coécrit avec Jean-Laurent Cassely et publié l’année dernière, Jérôme Fourquet est devenu le plus lu des analystes contemporains de la dissolution du lien politique. Le directeur du département Opinion de l’Ifop regarde la carte de France des élections, scrutin après scrutin. Elle confirme à chaque fois la fragmentation des forces politiques et la montée de l’abstention. Même les blocs auxquels chacun se réfère par commodité ne sont que des coalitions fragiles autour d’un chef plus que d’un parti. C’est de tout cela qu’il nous parle, en faisant le constat que les élections ne permettent plus de réformer un pays surendetté et perfusé aux subventions.
LE FIGARO MAGAZINE. - Entre abstention et succès de l’alliance des gauches, que retenez-vous de ce premier tour?
Jérôme FOURQUET. - On constate tout d’abord que les trois grandes forces du premier tour de la présidentielle dominent de nouveau ce scrutin, mais avec un rapport de force un peu modifié. Ensemble, la coalition macroniste, enregistre une déconvenue. Il n’y a eu aucune dynamique, contrairement à ce sur quoi tablait Emmanuel Macron, et Ensemble fait jeu égal avec le cartel des gauches emmené par Jean-Luc Mélenchon. On observe parallèlement un enracinement et une dynamique pour le Rassemblement national, qui perd certes quelques points par rapport au résultat de l’élection présidentielle, mais qui réalise une belle progression par rapport aux législatives de 2017 (+ 5,5 points). Jamais le parti frontiste n’avait obtenu un tel score à des législatives. Les Républicains, quant à eux, sont victimes de ce que l’on pourrait appeler une «baronnisation». Ils sauvent certes leurs fiefs, mais disparaissent d’une grande partie de la carte électorale avec des scores autour de 5 à 10 % dans de nombreuses circonscriptions. Il faut enfin souligner l’impressionnante efficacité tactique de l’union des gauches autour des insoumis.
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S’agit-il seulement d’un succès tactique, ou ces résultats indiquent-ils une évolution de la société française vers la gauche?
Le score de la Nupes cette année équivaut au résultat cumulé des formations de gauche de 2017, mais qui, à l’époque, étaient parties chacune sous leurs propres couleurs. L’union n’a donc pas permis de faire progresser arithmétiquement l’audience des gauches, mais elle s’est avérée d’une redoutable efficacité tactique et médiatique, puisqu’elle a placé la Nupes au centre du jeu et a permis à cette coalition de se qualifier au second tour dans plus de 380 circonscriptions. La France insoumise va ainsi envoyer un très gros contingent d’élus à l’Assemblée nationale et faire émerger une génération mélenchoniste, qui s’apparente à une nouvelle garde rouge. Mécaniquement, le centre de gravité de la gauche va se déplacer nettement à gauche et c’est désormais la gauche radicale (les insoumisplus l’aile gauche des Verts) qui va donner le cap, le PS étant réduit à la portion congrue.
Ce changement du rapport de force au sein des gauches étant une autre illustration de la poursuite du bouleversement électoral initié en 2017. Le biotope dans lequel cette génération Mélenchon est élue est composé par les banlieues (la Nupes devrait réaliser quasiment le grand chelem dans le 93) et par les arrondissements de l’Est parisien, où l’immobilier tutoie tout de même les 10.000 euros du m²... Pour sceller cette coalition sociologique de l’électorat banlieusard avec la gauche en baskets Veja et roulant en Vélib’, la Nupes a adopté une ligne mêlant redistribution sociale, luttes intersectionnelles, wokisme et planification écologique, qui l’éloigne des préoccupations des classes moyennes et populaires de la France périphérique.
À l’autre bout du spectre, on retrouve finalement une stabilité de l’offre électorale, avec LR et le RN. Faut-il marquer d’un point final l’aventure électorale d’Éric Zemmour?
La défaite est cinglante. Mais le discours d’Éric Zemmour correspond à un électorat, et il conserve une surface médiatique importante. Il faut ainsi distinguer la survie éventuelle du mouvement Reconquête et l’influence du «zemmourisme» dans la société. Les sondages montrent ainsi que près de 60 % des Français croient dans le risque d’un «grand remplacement». Éric Zemmour a fait infuser son corpus idéologique dans une partie de la société. En revanche, il va maintenant se retrouver dans la situation du «politicien qui doit faire vivre la boutique», situation qu’il dénonçait il y a peu chez ses adversaires. Au terme de cette séquence électorale (présidentielle puis législatives), il est passé du statut d’un nouveau Bainville, cet historien de l’Action française qui exerça un magistère idéologique et politique au début du XXe siècle, à celui d’un Philippe de Villiers, qui aux lendemains de présidentielles peu flatteuses pensait «se refaire la cerise aux européennes».
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Vous soulignez la dynamique du Rassemblement national. N’est-ce pas la première fois dans un scrutin majoritaire à deux tours?
C’est une nouveauté. En 2017, le Rassemblement national n’était présent au second tour que dans 120 circonscriptions, contre plus de 200 cette année. Il consolide son ancrage dans ses fiefs du Nord-Est et du littoral méditerranéen et poursuit sa progression dans d’anciennes terres de mission, notamment dans l’Ouest. C’est le cas par exemple dans la Sarthe, où le RN est au second tour dans 4 circonscriptions sur 5, et en tête dans l’une d’elles, configuration inimaginable il y a quinze ou vingt ans. De la même façon, on note la présence au second tour de deux candidats RN en Charente. En Gironde, une des étoiles montantes du RN, Edwige Diaz, atteint plus de 39 % dans la circonscription du Blayais. Dans cette Gironde périphérique, qui a été un gros foyer de «gilets jaunes», les difficultés sociales sont nombreuses et la population locale ne bénéficie pas du rayonnement de la métropole bordelaise. Le RN s’est historiquement ancré dans les territoires concernés par une immigration et une délinquance importantes, puis dans les régions frappées par la désindustrialisation. Il étend désormais son influence dans la France périphérique et prospère dans des terroirs, jadis de gauche ou de droite, où le sentiment de relégation et de déclassement est puissant.
C’est un bon résultat malgré une non-campagne de Marine Le Pen. Comment l’expliquez-vous?
L’anti-macronisme est véhément dans cet électorat qui s’est mieux mobilisé qu’aux législatives de 2017, car il voulait «se payer Macron». Je pense également que la polémique sur les violences au Stade de France a réactivé une exaspération sur l’insécurité et l’immigration et a conforté cet électorat dans sa conviction que le gouvernement était impuissant en la matière.
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On disait la droite de gouvernement bientôt liquidée. Est-ce le cas?
LR réalisait un score de 15,8 % en 2017, contre seulement 10,4 % dimanche dernier. Mais, du fait d’une solide implantation de nombreux candidats LR, même avec un score près de deux fois plus faible que celui du RN, il peut obtenir deux fois plus de députés et disposer d’un groupe de 40 à 60 députés, ce qui n’est pas rien. Si le camp présidentiel n’a pas de majorité absolue à l’issue du second tour, LR pourrait alors être le faiseur de roi et jouer un rôle politique important. Pour autant, le défi de la reconstruction de leur force électorale est immense. Et malheureusement pour Les Républicains, ils n’ont pas toutes les cartes en main et dépendent beaucoup de l’attitude de Macron et de l’espace qu’il va ou non leur laisser. On peut ainsi penser que du fait de l’émergence de la Nupes, Ensemble va glisser vers la droite. On le voit à Paris, où le parti présidentiel perd les circonscriptions de gauche, mais reste compétitif dans celles de droite. Par ailleurs, dans cette coalition hétéroclite qu’est Ensemble, c’est la jambe droite qui est la plus musclée avec des personnalités comme Darmanin, Le Maire, Philippe ou Lecornu dont le poids politique sera conforté au regard des résultats au second tour (eux-mêmes ou leurs proches étant élus ou réélus). Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle pour LR qui n’aura toujours pas l’espace politique dont il a besoin pour se relancer.
Le fait que des millions de Français de la classe moyenne soient entravés dans leur pouvoir d’acheter et soient donc relégués au rang de citoyen-consommateur de seconde zone, constitue une bombe politique, que les responsables étatiques tentent de désamorcer par la politique du carnet de chèques
Cette droite dite de gouvernement n’est-elle pas de toute manière très à contre-courant du thème du pouvoir d’achat subventionné par les aides d’État qui a dominé ces deux campagnes?
Lors de la présidentielle, la préoccupation pour le chômage se situait dans l’opinion près de 20 points en dessous par rapport à son niveau de 2017. Le pouvoir d’achat l’a remplacée, à la première place dans la hiérarchie des priorités des Français. Or, une très large majorité d’électeurs considèrent que c’est au gouvernement de répondre à la question du pouvoir d’achat. Cette idée s’est renforcée pendant la pandémie avec la mise en place du fameux «quoi qu’il en coûte». Les Français sont aujourd’hui persuadés que l’État et les pouvoirs publics doivent jouer un rôle majeur d’amortisseur de la vie chère. C’est d’ailleurs vrai puisque plus de 56 % de la richesse nationale est prélevée pour la dépense publique et la redistribution. Mais le périmètre de l’État protecteur n’a cessé de s’étendre depuis trois ans. Durant la pandémie, 11 millions de salariés ont été indemnisés avec le chômage partiel. D’autres catégories de la population sont entrées dans cette logique de guichet et d’indemnisation, comme ces centaines de milliers d’indépendants et d’entrepreneurs qui ont touché un chèque et bénéficié d’un prêt garanti par l’État, les lycéens qui ont reçu un pass Culture ou les étudiants qui ont eu droit aux repas à un euro. Et depuis quelques mois, ce réflexe du chéquier ne s’est pas démenti: ristourne sur les carburants, indemnité inflation, annonce de la mise en place d’un chèque alimentaire… L’heure n’est manifestement pas au retour à l’équilibre des comptes publics, ce qui pénalise LR, qui en a fait historiquement son credo économique, sans, il est vrai, toujours l’appliquer dans les faits.
Dans La France sous nos yeux, vous soulignez l’importance de ce thème du pouvoir d’achat…
On constate en effet une élévation permanente du panier exigible par le consommateur moyen depuis quarante ans. Du micro-ondes à la pompe à bière, en passant par la machine à café à dosettes, le blender ou le Thermomix, le panier des biens jugés essentiels ne cesse de s’élargir. Or les salaires ne suivent pas. Parallèlement à cela, l’adhésion à des grands systèmes de valeurs s’est effilochée. Avec le catholicisme et le communisme, on disposait d’horizons d’attente (le paradis et la révolution). Jean-François Sirinelli définit la France des années 1960, où cette double matrice était extrêmement puissante, comme une société du bonheur différé. Tout cela est désormais révolu. Le bonheur, c’est ici et maintenant. C’est ce que je peux me payer et offrir à mes enfants. Et si je n’arrive plus à cocher les cases qui montrent que j’appartiens à la classe moyenne, alors cela signifie que je suis en voie de déclassement et que je ne suis plus invité au grand banquet de la société de consommation. Il y a donc quelque chose d’éminemment statutaire dans la consommation et le fait que des millions de Français de la classe moyenne soient entravés dans leur pouvoir d’acheter et soient donc relégués au rang de citoyen-consommateur de seconde zone, constitue une bombe politique, que les responsables étatiques tentent de désamorcer par la politique du carnet de chèques.
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Le niveau de l’abstention dans ce premier tour a été beaucoup commenté. Comment l’interprétez-vous?
L’abstention n’augmente que de 1,5 point si on la compare avec les élections législatives de 2017. Mais la tendance de fond est impressionnante. En 2017, l’abstention avait bondi de 8 points au premier tour. Et aux élections régionales en 2021, deux tiers des Français ne s’étaient pas déplacés. Je pense qu’on peut parler d’une crise de foi républicaine.
Comment expliquez-vous ce désintérêt croissant pour la politique?
Il y a de nombreux facteurs de longue durée. La disparition des partis traditionnels joue un rôle non négligeable. Il y avait un patriotisme partisan qui entretenait des mobilisations pour «faire gagner son camp». Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Et les nouveaux partis n’ont pas pu créer des filiations partisanes capables de remplacer les anciennes fidélités.
Les élections législatives, qui pourtant restent le deuxième scrutin national, sont-elles de plus en plus boudées?
Je suis frappé de la dévalorisation du rôle dévolu à l’Assemblée nationale aux yeux des électeurs. La dernière mandature a subordonné les députés au gouvernement comme jamais précédemment. Le Palais-Bourbon est devenu une chambre d’enregistrement, comme le montrent le peu de textes d’initiative parlementaire. L’interdiction de cumuler un mandat exécutif local (maire, président de conseil départemental…) avec le mandat de député a finalement affaibli ces derniers, qui sont moins en prise avec le terrain et cela d’autant plus que les députés macronistes élus en 2017 étaient pour beaucoup issus de la «société civile» et vierges de tout engagement politique préalable. Enfin, la longue crise sanitaire a conduit à une concentration des décisions prises depuis l’Élysée: Emmanuel Macron décidait quasiment seul du sort de 67 millions de Français en les faisant entrer puis sortir du confinement. Tout cela était mis en scène (on se souvient des «conseils de défense» et des allocutions solennelles) pour alimenter la stature jupitérienne qu’affectionne le Président, mais avec une victime collatérale, l’Assemblée nationale totalement court-circuitée. De ce point de vue, annoncer la création d’un Conseil national de la refondation, où s’élaboreraient les futures réformes, quelques jours avant le premier tour des législatives, participe aussi de cette dévitalisation du Parlement.
On pourrait avoir un second quinquennat immobile, comme celui de Jacques Chirac entre 2002 et 2007
L’élection présidentielle fait-elle exception dans ce déclin des mobilisations électorales?
Oui, c’est la seule. Les Français y vont «pour élire le boss». Ils s’investissent dans l’élection du Président, et beaucoup se désintéressent ensuite du reste. Tout se passe comme s’ils élisaient le président du syndic de cette vaste copropriété qu’est la France. On lui délègue la gestion des affaires courantes dont on se décharge totalement, mais s’il prend des décisions importantes concernant la rénovation de la copropriété, on lui fait alors parfois sentir en descendant dans la rue qu’il outrepasse ses prérogatives.
C’est la France du quant-à-soi, ou du repli sur ses intérêts locaux ou personnels, que vous décrivez dans «L’Archipel français»…
Oui, le quant-à-soi dévitalise les procédures qui symbolisent traditionnellement une démocratie active et une République partagée. Pour les générations précédentes, le premier vote était aussi sacré qu’une première communion, et l’appartenance à l’Église catholique était concurrencée par la foi dans la promesse républicaine. Le vote était un rituel fort, au cœur de la nation. Cette sacralité du vote a pour beaucoup disparu et l’on «zappe» le scrutin comme on a arrêté d’aller à la messe dominicale. Aujourd’hui, les présidents des bureaux de vote sont un peu comme les curés officiant dans les églises désertées et peinant à recruter les desservants (les assesseurs étant de moins en moins nombreux).
Est-ce si grave?
Le fait majoritaire issu des élections est d’autant moins respecté que la participation est faible, ce qui était le cas, déjà, en 2017. Certes, Emmanuel Macron avait obtenu une majorité pléthorique, mais cela n’empêcha pas le mouvement des «gilets jaunes» un an et demi plus tard. Le vote et le résultat d’un scrutin engagent de moins en moins le pays et la population.
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Peut-on déjà en déduire que le pays sera impossible à réformer et difficile à gouverner dans les cinq ans qui viennent?
La France va être très difficile à gouverner. Quelles sont les marges de manœuvre dans le «pays réel», quand on a une gauche radicale gonflée à bloc et un Rassemblement national à 19 %? Emmanuel Macron et la majorité présidentielle ont sans doute leur part de responsabilité: en nommant aussi tardivement un premier ministre, en éludant la campagne des législatives, le président semblait convaincu qu’il pouvait avoir une large majorité à l’Assemblée sans devoir jouer le match. Moralité, il a laissé un boulevard à ses adversaires et notamment à Jean-Luc Mélenchon qui a pu déployer tout son talent tactique. Du coup, on pourrait avoir un second quinquennat semblable à celui de Chirac entre 2002 et 2007, empreint d’immobilisme. Il n’est pas certain qu’Emmanuel Macron puisse en finir avec le «quoi qu’il en coûte», ou qu’il réussisse à mettre en œuvre sa réforme des retraites (sa précédente tentative s’était soldée par 55 jours de grèves à la SNCF et à la RATP). Les institutions permettent de gouverner, mais pas forcément de réformer en profondeur. Emmanuel Macron a mis en place une politique du «guichet» et même s’il souhaite y mettre fin, il n’est pas sûr qu’il y parvienne.
La France du «quoi qu’il en coûte» est-elle vraiment majoritaire en 2022?
Oui, le RN, la Nupes et une partie des macronistes n’y ont rien trouvé à redire. Les Français semblent définitivement fâchés avec la macroéconomie et on peut les comprendre: en 2008, la note triple A pour notre dette publique devait être préservée coûte que coûte. Mais on l’a totalement oubliée une fois que nous l’avons perdue et on a continué de s’endetter sur les marchés à des taux très faibles. Ensuite, on a dessiné une nouvelle ligne rouge: il ne fallait surtout pas dépasser le 100 % de dettes sur le PIB. Or, nous sommes aujourd’hui à 120 % sans conséquences apparentes. De ces épisodes, une grande partie de l’opinion a retenu que les règles budgétaires ne reposaient sur rien de tangible, qu’il existait une gigantesque cagnotte et que le volontarisme politique consistait à piocher dedans pour injecter des liquidités dans le pays. Avec le retour de l’inflation, on continue de plus belle. Bruno Le Maire et Emmanuel Macron ont fait campagne en vantant les mérites du «quoi qu’il en coûte». Valérie Pécresse disait qu’ils avaient «cramé la caisse» mais Éric Woerth, l’incarnation de la rigueur budgétaire dans son camp, a rejoint celui qui avait «cramé» la caisse! Aujourd’hui, seuls les LR et une partie des macronistes veulent résister à cette tentation, mais ils ne le disent que mezza voce car ce positionnement ne peut pas actuellement franchir le mur du son dans l’opinion.
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L'Humanité
Depuis Kiev, le président français s’invite dans la campagne
ActuDe la capitale ukrainienne, Emmanuel Macron s’est exprimé au JT de TF1, jeudi soir, pour appeler, en vue des élections législatives, à « mesur(er) le moment où nous avons à faire ce choix démocratique ».
Julia HamlaouiGaël De SantisÀ trois jours du scrutin, c’est en chef des armées qu’Emmanuel Macron est intervenu au 20 Heures de TF1, jeudi soir, profitant d’un déplacement en Ukraine opportunément programmé pendant l’entre-deux-tours des élections législatives. Mis en difficulté par une gauche unie sous la bannière de la Nupes, le président a appelé les Français à « mesur(er) le moment où nous avons à faire ce choix démocratique, (…) à deux heures et demie d’avion de Paris, il y a la guerre, ce n’est pas une abstraction ». Tout en prétendant qu’il ne ferait pas de « commentaires politiques » depuis l’étranger.
Le chef de l’État s’était déjà invité par surprise sur les écrans, mardi, depuis le tarmac de l’aéroport d’Orly, juste avant son départ vers l’Est. « Aucune voix ne doit manquer à la République ! » avait-il déjà lancé avant de s’envoler. Une République qu’il prétend incarner à lui seul, renvoyant la victoire d’un autre camp, en particulier de la gauche, à un « désordre français » qui s’ajouterait au « désordre mondial ». Pour dérouler cette rhétorique et se camper en ami de l’Ukraine face à un Jean-Luc Mélenchon accusé à tort d’être proche du Kremlin, Kiev fait figure de décor idéal.
« Nous devons être forts pour nous-mêmes et porter nos valeurs pour être crédibles à l’étranger et pouvoir prendre des décisions exceptionnelles dans des temps exceptionnels, ceux que nous vivons », a-t-il à nouveau déclaré, jeudi, interrogé sur son vœu de majorité absolue.
Cette visite à Kiev intervient aussi à deux semaines de la fin de la présidence française de l’Union européenne (UE). Emmanuel Macron a donc pris soin de se faire accompagner des dirigeants des deux autres plus grandes économies des Vingt-Sept, Olaf Scholz pour l’Allemagne et Mario Draghi pour l’Italie. Une manière pour lui de s’afficher en leader continental et de se départir de son image de dirigeant conciliant avec Vladimir Poutine. En effet, le locataire de l’Élysée s’est vu reprocher, ces derniers jours, ses propos. « Il ne faut pas humilier la Russie pour que, le jour où les combats cesseront, nous puissions bâtir un chemin de sortie par les voies diplomatiques », avait indiqué, début mai, à la presse régionale Emmanuel Macron.
Un pas vers l’adhésion de l’ukraine à l’union européenne
Quelques heures avant son passage sur TF1, lors d’une conférence de presse à Kiev avec Volodymyr Zelensky et en présence des dirigeants allemand et italien, ainsi que du président roumain Klaus Iohannis, Emmanuel Macron a tenu à lever toute ambiguïté : « L’Europe, dès le premier jour de cette guerre, a su choisir avec clarté son camp, celui d’une Ukraine libre et souveraine, celui du droit international. » Les modalités des discussions diplomatiques « ne seront décidées que par l’Ukraine et ses représentants. L’Allemagne comme la France ne seront jamais dans une situation de négocier pour le compte de l’Ukraine avec la Russie », a-t-il précisé. Le soutien à l’Ukraine passe par l’envoi d’armes supplémentaires. Par ailleurs, le chef de l’État a annoncé l’acheminement de six canons de longue distance Caesar, en plus des douze déjà envoyés sur place.
À la délégation, Volodymyr Zelensky a redemandé à rejoindre l’UE. « Notre intégration (…) peut renforcer la liberté en Europe. Nous comprenons que c’est un parcours, mais ce chemin doit avoir un début. Les Ukrainiens sont prêts à avancer sur cette route », a-t-il déclaré. « Tous les quatre, nous soutenons le statut de candidat immédiat à l’adhésion », a assuré le président français. Pour autant, le chemin pourrait être long ; l’Ukraine est loin de remplir les critères d’adhésion. Pour mémoire, le parcours vers l’UE de Chypre a ainsi pris quatorze années ; celui de la Roumanie, huit. Une décision devrait être rendue lors du sommet européen du 23 juin.
Les quatre dirigeants ont aussi voulu dénoncer les crimes de guerre. Leur rencontre avec Zelensky a été précédée d’une visite à Irpin, dans la banlieue de la capitale, symbole des destructions occasionnées par l’armée russe en mars. « On a tous vu ces images d’une ville dévastée qui est à la fois une ville héroïque puisque c’est ici, entre autres, que les Ukrainiens ont arrêté l’armée russe qui descendait sur Kiev. Donc, il faut se représenter l’héroïsme de l’armée, mais aussi de la population ukrainienne », a salué, sur place, Emmanuel Macron. Lors de l’entretien diffusé jeudi soir, le chef de l’État a également annoncé que la France travaillait à trouver une « autre voie » que le port d’Odessa pour faire sortir le blé d’Ukraine, alors que pointe une crise alimentaire mondiale. Ce chemin serait celui de la Roumanie. « Ils réalisent des investissements. Nous les aidons », a-t-il déclaré. À l’heure où, dans l’Hexagone, il escompte obtenir une majorité pour mener une politique d’austérité, il se drape d’un peu de social hors des frontières.
Législatives 2022Emmanuel MacronGuerre en Ukraine Le Figaro
Tops/Flops Montpellier-UBB : Aprasidze décisif, clap de fin douloureux pour Trinh-Duc et Picamoles
Aprasidze a régalé au pied, Serfontein gardien du temple montpelliérain, Trinh-Duc et Picamoles KO face à leur club formateur... Les Tops et les Flops de la victoire montpelliéraine face à l'UBB (19-10).
TOPS
Aprasidze le héros innatendu
Le jeune demi de mêlée de Montpellier est le héros de cette demi-finale de Top 14 remportée ce samedi à Nice par le MHR, face à l'Union Bordeaux-Bègles (19-10). L'international géorgien de 24 ans est entré en cours de jeu à la 66e minute. Trois minutes plus tard, alors que l'UBB commence à pousser et que Montpellier ne mène que de 3 points, il tente une pénalité de 55 mètres légèrement sur la gauche et la réussit pour donner 6 points d'avance à sa formation. En toute fin de match, Aprasidze place une nouvelle pénalité à 45 mètres pour envoyer le MHR au stade de France. Une précision et un sang-froid à toute épreuve. Lors de la dernière journée de Top 14, il avait déjà sauvé le MHR en inscrivant le dernier essai du match face à Clermont pour éviter les barrages au club héraultais. Le facteur X de la fin de saison montpelliéraine.
Serfontein a régné en maître
Le 3/4 centre de Montpellier a été le gardien du temple et de l'état d'esprit qui a animé les Héraultais sur cette demi-finale. Intraitables en défense, les hommes de Philippe Saint-André ont pu compter sur Jan Serfontein a été sur tous les fronts. Il a livré une énorme bataille face à Moefana et Seuteni, sortant vainqueur de ses duels à presque tous les coups. Dès le début du match, le Sud-africain a été au charbon avec un gros plaquage sur Romain Buros qui perd le ballon, ce qui amène l'essai montpelliérain de Rattez dans la foulée. Serfontein est remplacé à la 71e minute après 8 plaquages et un don de soi énorme qui a été d'une importance capitale pour sa formation.
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Montpellier rejoint Castres en finale
Le MHR défiera Castres au stade de France vendredi en finale du Top 14 après sa victoire 16-10 face à l'UBB. Les Montpelliérains qui ont lutté pour leur survie dans l'élite la saison passée accèdent à la finale du Top 14 un an plus tard. C'est la 9e phase finale pour Montpellier sur les 11 dernières éditions du championnat, preuve de la régularité du club au plus haut niveau. Lors de la finale vendredi, ce sera la 7e fois que Montpellier et Castres s'affrontent en phase finale. Les hommes de Philippe Saint-André tenteront de décrocher le premier Bouclier de Brennus de l'histoire du club après avoir échoué en 2018 face à... Castres.
FLOPS
Clap de fin douloureux pour Trinh-Duc et Picamoles
Les deux joueurs de l'UBB mettent un terme à leur carrière sur un échec difficile à encaisser. Dans l'ombre de Jalibert cette saison, François Trinh-Duc est entré en jeu durant cette demi-finale et a amené du punch à son équipe mais cela n'a pas suffi face à la solide défense montpelliéraine. Louis Picamoles est lui aussi entré en seconde période et a donné de sa personne permettant quelques avancées à son équipe. Malheureusement la carrière des deux ex-internationaux français s'arrête aux portes de la finale puisqu'ils tombent face à Montpellier, leur club formateur.
Seuteni aux abonnés absents
Ulupano Seuteni est passé au travers de sa demi-finale. Très discret voire fantomatique sur le plan offensif dans le premier acte, il est cependant à l'origine du premier essai de son équipe avec une bonne défense qui permet un turnover. Par la suite pas grand-chose et a parfois manqué d'allant pour apporter son soutien sur les phases offensives.
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Fin de saison cauchemardesque pour l'UBB
Les Bordelais ont manqué leur match face à Montpellier et s'arrêtent une nouvelle fois en demi-finale, comme l'an passé. Maintenu dans le match grâce à un essai de Jalibert (16e), l'UBB n'a fait qu'illusion et n'a pas réussi à développer son rugby sur la pelouse de l'Alianz Riviera. Finalement battus 19-10 par un MHR tout en maîtrise, les Aquitains terminent la saison en eau de boudin. Malgré une première partie de saison canon où ils ont longtemps occupé la tête du championnat, les coéquipiers de Woki se sont totalement écroulés dans le sprint final. Deuxième partie de saison désastreuse, échec en demi-finale, tensions entre le manager Christophe Urios et ses cadres... Il faudra tirer les enseignements de ce nouvel échec.
Top 14 : Cameron Woki pourrait quitter l'UBB
Le contrat du deuxième ou troisième-ligne de 23 ans avec l'Union Bordeaux-Bègles se termine en juin 2023…
Top 14 : en vidéo, tous les essais du succès de Castres face à Toulouse... et celui refusé aux Castrais incrédules
La demi-finale entre le Castres Olympique et le Stade Toulousain a été indécise jusqu'au bout. Et le dernier essai décisif de l'arrière du CO, Julien Dumora.
Top 14 : les tensions à l'UBB ? «Je n'en ai rien à cirer», lâche Urios avant la demie contre Montpellier
Le manager girondin est revenu sur les tensions avec ses joueurs. Lançant une nouvelle pique à certains.
L'Humanité
Guerre. Quelles chances pour la paix en Ukraine ?
AgorasTrois mois et demi après le déclenchement, le 24 février, de l’offensive russe et huit ans après l’annexion de la Crimée et la sécession des Républiques de Donetsk et de Lougansk, le bilan du conflit en Ukraine ne cesse de s’alourdir avec des milliers de morts et 20 % de son territoire placé sous la domination militaire de son voisin oriental.
Jérôme SkalskiLes intervenants Jean Radvanyi géographe et professeur émérite à l’Inalco. Pascal Boniface géopolitologue et directeur de l’Iris. Anne-Cécile Robert journaliste, directrice des éditions et des relations internationales au Monde diplomatique.
Est-ce que, dans la situation actuelle, étant donné l’état d’esprit des belligérants, parler de paix en Ukraine est seulement envisageable ?
Jean Radvanyi Je pense que parler de paix en Ukraine est prématuré. Il y a une distinction à faire, tout d’abord, entre la paix et un cessez-le-feu. Je rappelle qu’entre la Russie et le Japon, il n’y a toujours pas de traité de paix, ce qui n’empêche pas ces pays de commercer et d’avoir des relations diplomatiques. Deuxièmement, cela n’est pas à l’ordre du jour tout simplement parce que nous sommes encore dans une phase d’escalade, c’est-à-dire une phase où ce sont les armes qui sont au premier plan et où, de surcroît, et cela est très important, les deux belligérants considèrent qu’ils vont gagner.
Je rappelle qu’entre la Russie et le Japon, il n’y a toujours pas de traité de paix, ce qui n’empêche pas ces pays de commercer et d’avoir des relations diplomatiques.
Par conséquent, on ne négocie pas, même pas de cessez-le-feu, dans la mesure où, chacun, pour des raisons diverses et avec des objectifs divers, pense qu’il va gagner cette guerre. Les Ukrainiens comptent sur un soutien accentué de la part de leurs partenaires occidentaux pour recevoir les armes qui vont leur permettre de repousser les Russes jusqu’aux frontières, soit celles d’avant le 24 février, soit celles d’avant 2014. Et les Russes sont persuadés qu’ils prendront le temps pour atteindre leurs objectifs de guerre.
Dans une rencontre récente entre Vladimir Poutine et de jeunes businessmen, entrepreneurs et chercheurs russes, il a rappelé que Pierre le Grand avait mené une guerre de vingt et un ans contre la Suède en précisant qu’il ne s’agissait pas de conquérir des territoires, mais de reprendre des territoires qui étaient naturellement à la Russie. On se trouve donc devant une politique impérialiste à proprement parler. C’est clairement exprimé et c’est particulièrement inquiétant.
Pascal Boniface Parler de paix, en effet, semble difficile puisque chaque protagoniste pense pouvoir gagner la guerre. Poutine ne rendra aucun des territoires qu’il a conquis parce que, sinon, il devrait expliquer pourquoi il s’est lancé dans cette guerre. Et il paraît difficile de le déloger militairement. Pour les Ukrainiens, ils annoncent la victoire. Est-ce que c’est reprendre tous les territoires conquis par Poutine depuis le 24 février ? Est-ce que c’est le fait de reprendre les Républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk et la Crimée ? Il y a un peu une incertitude du côté ukrainien sur ce que serait une victoire.
Par ailleurs, il y a une certitude du côté russe. C’est que, dans la mesure où ils subissent des graves sanctions qui vont avoir un impact à long terme sur leur économie, s’ils n’ont aucun gain territorial, ils auront tout perdu et voudront avoir à tout prix un gain territorial. Est-ce qu’il est possible de trouver un point d’équilibre entre ces deux positions ? Pour l’instant, je ne vois pas quel pourrait être ce point d’équilibre. Quelle pourrait être une situation mutuellement acceptable ?
On a le sentiment que chacun espère encore une surprise militaire pour renforcer sa donne militaire avant d’entrer dans une réelle négociation mais que, pour l’instant, c’est encore le choix des armes qui est prépondérant, le président ukrainien Zelensky espérant reprendre le terrain perdu et Poutine espérant consolider son emprise territoriale en Ukraine.
Anne-Cécile Robert Je partage assez largement ce qui vient d’être dit. La question que j’ajouterais est la suivante : quels sont les intérêts que les Européens, et les Français en particulier, peuvent avoir à défendre dans cette affaire ? Quel résultat voulons-nous obtenir à partir du moment où nous ne sommes pas belligérants ? On voit bien la logique des belligérants, celle de l’agresseur russe et celle de l’Ukraine qui se défend légitimement contre l’agresseur. En revanche, ce qui paraît inquiétant, c’est que nous semblons nous embarquer dans un engrenage de réactions et d’attitudes sans visibilité.
On a déjà connu des situations où on arrivait finalement à faire taire les armes mais où la paix était tellement mal assise qu’on préparait la guerre suivante.
Nous sommes tellement sous la pression des horreurs vues sur le terrain, tellement dégoûtés par les crimes de l’armée russe que, tout à fait logiquement, nous soutenons le pays agressé. Mais, en fait, on n’a jamais de coup d’avance et on n’arrive jamais à se projeter au-delà des événements qui s’enchaînent. Si on arrivait, à plus ou moins long terme, au pire à un cessez-le-feu, au mieux à la paix, quel serait le type d’ordre européen qui sortirait de cette situation et qui nous prémunirait de la prochaine guerre ?
On a déjà connu des situations où on arrivait finalement à faire taire les armes mais où la paix était tellement mal assise qu’on préparait la guerre suivante. Les critiques acerbes que la phrase, somme toute assez banale dans un raisonnement diplomatique, du président Emmanuel Macron sur la nécessité de ne pas humilier la Russie ont suscité sont, à cet égard, inquiétantes.
N’y a-t-il pas une difficulté particulière pour l’Union européenne du fait qu’il est de plus en plus évident que l’on observe sur place une « guerre par procuration » menée par les États-Unis à la Russie ?
Pascal Boniface Joe Biden avait dit qu’il n’interviendrait pas militairement quoi que fassent les Russes. Il aurait mieux fait de ne rien dire plutôt que de faire quelque chose qui est ressenti comme un feu vert par Poutine. S’il n’engage pas directement des forces militaires américaines et qu’il n’entre pas directement en guerre contre la Russie, l’ampleur de l’aide militaire accordée, aussi bien en matériel qu’en termes de renseignements, fait que la question de l’ampleur de cette aide est posée, y compris aux États-Unis ainsi que sur le fait de savoir si les États-Unis ne font pas une guerre par procuration, une guerre par proxy, avec les Ukrainiens.
On est en fait face à un dilemme qui oppose la justice et la paix.
Ceci étant, d’un point de vue juridique, il n’y a pas de problème dans la mesure où l’Ukraine ayant été agressée, elle est en état de légitime défense par rapport à la Russie et peut faire appel à des pays pour l’aider. Il n’y a pas de violation du droit international de la part des Américains en aidant. Mais c’est vrai qu’il y a un écart entre cette aide massive et le fait d’avoir dit qu’il ne ferait rien. On est en fait face à un dilemme qui oppose la justice et la paix.
On pourrait avoir une paix immédiate si Zelensky renonçait aux territoires conquis par la Russie, mais cela serait donner une prime à l’agresseur et donc cela ne serait pas la justice. C’est pour cela que les Occidentaux estiment que, au minimum, la Russie doit se retirer des territoires conquis depuis le 24 février.
Jean Radvanyi À la fois il est clair que les Américains mènent cette lutte par des moyens indirects et qu’ils vont continuer de le faire. À l’approche des midterms (élections de mi-mandat – NDLR) de novembre, on est aux États-Unis dans une situation très particulière. Le président, Joe Biden, a décidé et organisé l’évacuation des troupes américaines de l’Afghanistan qui s’est passée d’une façon particulièrement chaotique et il ne peut pas reculer une deuxième fois. Du coup, on se trouve dans une impasse.
Un des objectifs de l’agenda de Vladimir Poutine, c’était de renégocier la sécurité au niveau de l’Europe et au niveau du monde et de relancer un débat fondamental sur le partage des rapports de force dans cette région. Face à cet agenda, on est en difficulté pour y répondre de façon concrète. Comment imaginer que l’on va laisser les Russes s’emparer de 20 % du territoire ukrainien sans réagir ? Mais comment réagir sans aller au-delà de ce que l’on a déjà fait et donc de risquer une escalade encore plus dangereuse ?
Anne-Cécile Robert On voit très bien les intérêts américains en jeu, leurs intérêts de grande puissance voulant se rassurer sur leur capacité à fédérer autour de valeurs et aussi autour, très prosaïquement, d’intérêts économiques. En revanche, les Européens ont du mal à définir ce que sont leurs intérêts communs, y compris vis-à-vis de la Russie. Angela Merkel a récemment dû se défendre d’avoir passé avec la France les accords de Minsk.
On voit bien que les Européens n’ont pas une vision commune unanime de leurs intérêts et c’est cela qui les rend fragiles et susceptibles de verser soit dans une division qui paralyse, soit dans un suivisme à l’égard des États-Unis, ce qui n’est pas très bon en termes d’image ou d’identité. Pourrait-on préciser ce que sont nos intérêts à moyen et long terme, et agir en conséquence ?
Par exemple, est-il intelligent ou pertinent de soutenir l’adhésion accélérée de certains pays scandinaves à l’Alliance atlantique ? À quelle vision des intérêts européens de long terme cela correspond-il ? N’y a-t-il pas une voie médiane, d’autant plus – et le président Macron l’a rappelé lui-même – que l’article 42-7 du traité de Lisbonne instaure une clause de solidarité et de défense mutuelles plus contraignante que celle de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord ? Est-il intelligent ou opportun de promettre à l’Ukraine et d’autres pays une adhésion à l’UE ?
Pour résumer, je déplore un manque de politique, de réflexion politique, dans ce que l’on fait, un manque de diplomatie et de vision. Je ne suis pas persuadée que si, à la tête de la Russie, il y avait quelqu’un d’autre que Poutine, on ne rencontrerait pas le même type de problème de sécurité avec un voisin qui ne va pas disparaître. À long terme, on doit définir une relation et des équilibres de sécurité d’une manière politique, peut-être un peu froide, pour garantir l’avenir.
On a l’impression que les opinions de l’Europe occidentale sont à la fois sidérées et peu mobilisées par rapport à la situation en Ukraine. Des initiatives pour la paix ne sont telles pas d’autant plus nécessaires ?
Jean Radvanyi Il y a à la fois de la sidération et de la lassitude. Et, dans le temps, cela va compter. Je pense qu’il y a une initiative sur laquelle on pourrait insister et peut-être que cela ferait partie des petits pas qui donneraient un peu d’optimisme : c’est d’essayer de régler la question de la sortie des tonnes de céréales qui sont bloquées actuellement dans les ports nord de la mer Noire. Que ce soit côté russe ou côté ukrainien. Cela serait quelque chose de concret qui aurait un sens et qui peut-être donnerait une petite lueur d’espoir Ce n’est pas facile mais, voilà, on pourrait peut-être insister là-dessus.
Anne-Cécile Robert Pour aller dans ce sens, il me semble qu’on pourrait faire un geste – peut-être même cela pourrait être la France –, en associant de manière plus ferme et plus nette l’Union africaine, présidée cette année par le Sénégal, pour montrer à la fois que l’on s’attaque aux enjeux de fond, y compris la question des céréales, mais que, en même temps, on a compris que les Occidentaux ne sont pas seuls à décider des affaires du monde. En associant l’Union africaine, le Sénégal, on ferait ainsi symboliquement une ouverture pour universaliser la gestion de ce type de crise.
Pascal Boniface Le problème de la médiation, c’est qu’il faut que le médiateur soit accepté par les deux protagonistes et on voit là la difficulté de trouver quelqu’un qui soit accepté aussi bien par Poutine que par Zelensky. Par ailleurs, tant que les protagonistes estiment que le terrain militaire n’a pas livré toutes ses réponses et qu’il y a encore, de leur point de vue, des bonnes nouvelles qui pourraient en venir, ils sont assez peu sensibles aux efforts diplomatiques.
À lire
Jean Radvanyi auteur de Retour d’une autre Russie. Une plongée dans le pays de Poutine (le Bord de l’eau, Lormont, 2013). Pascal Boniface auteur, avec Anne Sénéquier, de la Géopolitique tout simplement (Eyrolles, 2021).Anne-Cécile Robert coautrice, avec Romuald Sciora, de Qui veut la mort de l’ONU ? (Eyrolles, 2018)
Guerre en Ukrainepaixpascal bonifacejean radvanyi Le Figaro
Guerre en Ukraine : «batailles féroces» près de Sieverodonetsk, Zelensky en visite sur le front
LE POINT SUR LA SITUATION - Les autorités ukrainiennes ont fait état samedi de «batailles féroces» dans le Donbass tandis que Volodymyr Zelensky s'est rendu dans le sud, à Mykolaïv.
Les autorités ukrainiennes ont fait état samedi de «batailles féroces» dans les villages situés près de la localité de Sieverodonetsk (est), dont les troupes russes tentent de prendre le contrôle depuis des semaines. «Maintenant, les batailles les plus féroces se déroulent près de Sieverodonetsk. Ils (les Russes) ne contrôlent pas entièrement la ville», a indiqué sur Telegram le gouverneur de la région orientale de Lougansk, Serguiï Gaïdaï.
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«Dans les villages voisins, les combats sont très difficiles - à Toshkivska, Zolote. Ils essaient de percer mais échouent», a-t-il déclaré. «Nos défenseurs combattent les Russes dans toutes les directions. Récemment, ils ont abattu un avion et fait des prisonniers», a-t-il dit. Serguiï Gaïdaï a également déclaré que Lyssytchansk - une ville sous contrôle ukrainien séparée de Sieverodonetsk par une rivière - est «lourdement bombardée». Serguiï Gaïdaï a également déclaré que Lyssytchansk - une ville sous contrôle ukrainien séparée de Sieverodonetsk par une rivière - est «lourdement bombardée».
«Ils ne peuvent pas s'en approcher et c'est pourquoi ils ne font que tirer sur la ville avec des frappes aériennes», a-t-il dit. La situation est «très dangereuse dans la ville». Serguiï Gaïdaï a fait état de «davantage de destruction» à l'usine chimique Azot à Sieverodonetsk, où des centaines de civils sont réfugiés. Vendredi, il avait indiqué que 568 personnes, dont 38 enfants, se cachaient dans l'usine et que seul un «cessez-le-feu complet» permettrait de les évacuer.
Rare déplacement de Zelensky dans le sud de l'Ukraine
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont les déplacements hors de la capitale Kiev sont rares depuis le début de l'invasion russe, a effectué samedi, pour la première fois, une visite dans la localité de Mykolaïv dans le sud de l'Ukraine. Une vidéo, diffusée par la présidence ukrainienne, le montre en train d'inspecter un immeuble résidentiel très endommagé et tenir une réunion avec des responsables locaux.
Mykolaïv, ville portuaire et industrielle de près d'un demi-million d'habitants avant la guerre, est toujours sous contrôle ukrainien, mais elle est proche de la région de Kherson, occupée par les Russes. Elle reste une cible de Moscou car elle se trouve sur la route vers Odessa, le plus grand port d'Ukraine, à 130 km au sud-ouest. Cette visite intervient un jour après qu'une frappe russe a tué deux personnes et en a blessé 20 dans la ville. Dans la vidéo, le gouverneur local, Vitaliy Kim, montre à Volodymyr Zelensky les dégâts causés à un immeuble résidentiel. Le grand bâtiment présente un trou béant, avec l'intérieur des appartements visible.
Un trident ukrainien bleu et jaune est visible sur l'une des fenêtres brisées. Volodymyr Zelensky a également participé à une réunion avec des responsables locaux dans ce qui ressemblait à un sous-sol souterrain, où il a remis des récompenses pour bravoure. Son bureau a déclaré qu'ils avaient «discuté de l'état de l'économie, du rétablissement de l'approvisionnement en eau et de la situation de l'agriculture». «Une attention particulière a été accordée aux menaces terrestres et maritimes. Nous ne cessons de travailler pour la victoire», peut-on lire dans le communiqué.
Cinq civils tués, 12 blessés dans des bombardements à Donetsk
Cinq civils ont été tués et 12 autres ont été blessés samedi dans des bombardements ukrainiens à Donetsk, dans l'est séparatiste de l'Ukraine, ont indiqué les autorités locales prorusses dans un communiqué.
«À la suite des bombardements des forces ukrainiens, cinq personnes ont été tuées et 12 autres ont été blessées dans la République populaire de Donetsk (DNR)», a indiqué l'état-major des autorités locales dans le communiqué publié sur Telegram.
A Kiev, une foule aux obsèques d'une figure du Maïdan tué au combat
Des centaines de personnes ont afflué samedi au monastère Saint-Michel-au-Dôme-d'Or dans le centre de Kiev pour assister aux obsèques d'un jeune militant ukrainien tué au combat dans l'Est, qui fut une figure du mouvement pro-européen du Maïdan, a constaté l'AFP. Roman Ratouchny est mort le 9 juin près d'Izium, dans la région de Kharkiv, où les forces ukrainiennes sont confrontées à l'armée russe qui a envahi le pays le 24 février.
Samedi matin, quatre soldats ont porté le cercueil du défunt, salué par la foule, en présence de nombreux militaires. Le cercueil a été déposé à l'entrée du monastère, où se tenait la cérémonie funèbre. Des centaines de personnes ont assisté en silence à la cérémonie, certaines portant des fleurs, d'autres avec un drapeau ukrainien sur le dos, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les Russes consolident leur emprise sur l'île aux Serpents
L'armée russe a renforcé son emprise sur l'île aux Serpents en mer Noire, déployant plusieurs systèmes de défense, laissant présager qu'elle ne compte pas lâcher facilement ce point stratégique malgré les menaces que font planer les nouveaux systèmes d'artillerie et les tirs de missiles ukrainiens. Les dernières images satellites en source ouverte de cet îlot au large des côtes ukrainiennes et roumaines permettent de distinguer différents systèmes de défense sol-air, et les Russes en ont aussi installé sur des navires positionnés à proximité pour encore renforcer la bulle de protection.
«Les Russes ont déployé sur l'île plusieurs systèmes anti-aériens couvrant différents spectres de menaces, SA-13, Pantsir, Tor, canons anti-aériens ZU-23-2», relève le chercheur français Pierre Grasser, spécialiste de la Défense russe associé au laboratoire Sirice de la Sorbonne.
Risque de famine
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a accusé samedi la Russie de mettre le monde en danger de famine avec le blocage des exportations de céréales de l'Ukraine et les restrictions sur ses propres exportations. Josep Borrell a dénoncé «le choix politique conscient de la Russie de +militariser+ les exportations de céréales et de les utiliser comme un outil de chantage contre quiconque s'oppose à son agression» en l'Ukraine.
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Les menaces sur la sécurité alimentaire seront au centre des discussions des ministres des Affaires étrangères de l'UE lundi à Luxembourg.
Guerre en Ukraine : les Russes consolident leur emprise sur l'île aux Serpents
Des images satellite permettent d'apercevoir plusieurs systèmes de défenses russes, chargés de protéger ce territoire stratégique militairement et économiquement.
La marine chinoise met à l'eau son troisième porte-avions
Le Fujian de Type 003 est surtout le premier à disposer de catapultes pour faire décoller ses aéronefs. Pékin rejoint ainsi un petit club dont seuls les États-Unis et la France faisaient partie jusqu'alors.
Regarder la vidéoUkraine : France, Allemagne, Italie et Roumanie pour un statut de candidat «immédiat» à une adhésion à l'UE
«Tous les quatre nous soutenons le statut de candidat immédiat à l'adhésion», a déclaré Emmanuel Macron jeudi.
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Guerre en Ukraine. Macron en route vers Kiev avec Scholz et Draghi
ActuEn visite depuis deux jours en Roumanie et Moldavie, le chef de l’État devrait se rendre dans la capitale ukrainienne avec le chancelier allemand et le premier ministre italien. Le président Zelensky, lui, réclame davantage d’armes lourdes.
Vadim KamenkaEn marge du 113e jour de guerre en Ukraine, le président français, Emmanuel Macron, a entamé, mardi et mercredi, une visite officielle dans deux pays voisins : la Roumanie et la Moldavie. Au cours de ce déplacement en Europe orientale, le chef de l’État a rencontré les 500 soldats français déployés sur la base de l’Otan de Mihail-Kogalniceanu, à Constanta, non loin de la mer Noire. Aux côtés du président roumain, Klaus Iohannis, il a rappelé que, « aux portes de notre Union européenne, se joue une situation géopolitique inédite » et que les Ukrainiens résistaient « de manière héroïque depuis plusieurs mois ».
Direct. Guerre en Ukraine. L'actualité du 16 juinAprès ses propos sur le fait qu’il ne fallait pas « humilier » la Russie, la question de sa venue à Kiev se pose. D’autres dirigeants européens et occidentaux se sont déjà rendus dans la capitale ukrainienne malgré l’invasion du pays, le 24 février, par les troupes russes. Deux responsables, le chancelier allemand, Olaf Scholz, et le premier ministre italien, Mario Draghi, y sont attendus jeudi. Selon des médias allemands et italiens, Emmanuel Macron pourrait également effectuer le déplacement au même moment, la France assurant la présidence tournante de l’Union européenne jusqu’au 30 juin. Car un sommet, réunissant les 27 États membres, doit se tenir les 23 et 24 juin, et une décision pourrait être rendue sur la demande de Kiev d’être acceptée comme candidate officielle à une adhésion à l’UE.
La voie diplomatique ne semble pas prioritaire
Le président français, qui n’a rien confirmé, a laissé planer le doute en Roumanie : « Nous sommes à un moment où nous avons besoin d’envoyer des signaux politiques clairs, nous Union européenne, à l’égard de l’Ukraine. » Quelques instants plus tard, Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité de « bâtir la paix » car, « à un moment donné », quand « le feu aura cessé (…) nous devrons négocier. Le président ukrainien (…) devra négocier avec la Russie et nous serons, nous Européens, autour de cette table ». Pourtant, la voie diplomatique ne semble pas prioritaire pour l’Otan, les États-Unis et leurs alliés. À Bruxelles, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, en marge d’une réunion de l’Alliance atlantique, a rappelé sa volonté d’accélérer les livraisons d’armes lourdes. Les autorités ukrainiennes, qui les réclament depuis plusieurs mois, réitèrent leurs appels devant les défaites qui se dessinent à Severodonetsk et Lyssytchansk.
Face à ces aides militaires, la Russie n’a cessé de condamner une guerre par procuration de la part de l’Otan et des États-Unis. Moscou aurait répondu par des frappes de « missiles de croisière Kalibr » et détruit « près de la localité de Zolotchiv un entrepôt de munitions d’armes étrangères », a annoncé le ministère de la Défense. Surtout, le président chinois, Xi Jinping, a de nouveau défendu, mercredi au cours d’un échange téléphonique avec Vladimir Poutine, le « soutien mutuel sur les questions de souveraineté, de sécurité, ainsi que sur d’autres questions d’intérêt fondamental et préoccupations majeures ».
Alors que le nombre de morts ne cesse de croître (au moins 40 000 selon diverses sources), la commission de l’ONU qui enquête sur les crimes de guerre en Ukraine a estimé, mercredi, qu’à « ce stade, nous ne sommes pas en mesure de faire des constatations factuelles ou de nous prononcer sur la qualification juridique des événements ».
Guerre en UkraineEmmanuel Macrondiplomatie françaiseVolodymyr Zelensky L'Humanité
Avec la guerre en Ukraine, la relance de l'escalade nucléaire
ActuSelon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, le stock des armes atomiques devrait repartir à la hausse dans la décennie à venir. L’ère de la désescalade toucherait à sa fin.
Marc de Miramon Ils ont tous largement de quoi anéantir leurs adversaires, voire faire exploser plusieurs fois la terre entière. Mais leurs stocks d’armes nucléaires devraient malgré cela sensiblement augmenter dans les années à venir, alerte l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Selon son rapport de référence publié ce lundi, l’organisme basé en Suède tire la sonnette d’alarme, avec la fin programmée d’une ère de désescalade et un risque élevé de réarmement mondial. Alors que la guerre Russie-Ukraine demeure dans tous les esprits et pousse à une réévaluation de toutes les doctrines d’emploi de la force nucléaire.
Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’EuropeLe début de l’année 2022 avait pourtant acté une baisse, tant conjoncturelle que marginale, avec 375 têtes nucléaires de moins pour les neuf nations dotées de la « bombe » – Russie, États-Unis, France, Royaume-Uni, Chine, Inde, Pakistan, Israël et Corée du Nord –, portant à environ 12 700 le nombre d’ogives actuellement déployées sur la planète. Il s’agit cependant de mesurer le chemin parcouru. En 1986, pas moins de 70 000 bombes nucléaires étaient encore actives. Mais, « bientôt, nous allons arriver à un point où, pour la première fois depuis la fin de la guerre froide, le nombre d’armes nucléaires dans le monde pourrait commencer à augmenter, ce qui est un phénomène réellement dangereux », déclare à l’AFP Matt Korda, l’un des auteurs de l’étude. « Il va être très difficile de faire des progrès sur le désarmement dans les années à venir à cause de cette guerre (en Ukraine – NDLR) et de la façon dont Poutine parle de ses armes nucléaires », ajoute-t-il.
Depuis le déclenchement du conflit, le 24 février, et l’invasion du territoire ukrainien, la menace d’une guerre nucléaire totale entre l’Otan et Moscou a poussé l’ensemble des gouvernements européens à réviser à la hausse leurs budgets de défense, alors que les officiels à Moscou et leurs relais médiatiques ne cessent de vanter la puissance de l’arsenal nucléaire russe et sa capacité à rayer de la carte n’importe quel pays ou capitale hostile.
États-Unis. F-35, l’avion de combat qui vaut 1 000 milliards« Tous les États équipés de l’arme nucléaire augmentent ou modernisent leurs arsenaux et la plupart durcissent leur rhétorique nucléaire et le rôle des armes atomiques dans leurs stratégies militaires », insiste le Sipri. La Chine, qui disposerait aujourd’hui d’une cinquantaine d’ogives, pourrait ainsi doubler son arsenal d’ici à 2027, alors que la Corée du Nord, qui aurait assemblé près d’une vingtaine de têtes nucléaires, détiendrait suffisamment de matières fissiles pour revendiquer à terme près de cinquante bombes.
L’ère du conflit latent et de la méfiance réciproque devrait compliquer à l’avenir le travail du Sipri : le Royaume-Uni a annoncé l’an dernier relever le plafond de ses armes nucléaires et surtout ne plus communiquer le nombre de ses armes opérationnelles. Outre la France, qui a lancé l’an dernier un nouveau programme de sous-marins nucléaires, l’Inde, le Pakistan et Israël travailleraient eux aussi à un développement substantiel de leurs arsenaux.
bombe atomiquearsenalGuerre en Ukraine L'Humanité
Asie. Taïwan « tire les leçons » de la guerre en Ukraine
ActuWashington et Taipei ont conclu une vente d’équipement naval qui inclut une « assistance » qui permet de coordonner une action contre la Chine. L’île s’inspire de l’activisme de Volodymyr Zelensky et assume le rôle de poste avancé dans la rivalité sino-américaine.
Lina SankariLa guerre, comme « accélérateur de l’histoire », selon la formule prêtée à Lénine, semble connaître une nouvelle jeunesse à la faveur du conflit en Ukraine. C’est toutefois sur un autre théâtre que les manœuvres se précipitent. Jeudi 9 juin, Taïwan s’est félicité de l’accord donné par Washington à la vente d’équipement naval, pour un montant de 120 millions de dollars (112 millions d’euros), afin de renforcer d’ici un mois la « préparation au combat » de l’île face au géant chinois. Il s’agit essentiellement de pièces de rechange pour les navires et les systèmes navals et d’une « assistance technique logistique » qui permette à Taipei d’opérer de manière conjointe avec les États-Unis et ses alliés de l’Indo-Pacifique. L’histoire s’accélère indéniablement. Il s’agit de la quatrième vente d’armes à Taïwan menée depuis l’accession de Joe Biden à la Maison-Blanche et de la troisième depuis le début de l’année ; 969 incursions d’avions de guerre chinois dans la zone aérienne de défense auraient été recensées en 2021. Cette vente vient s’ajouter à l’accord commercial en discussion entre les deux alliés.
La maison-blanche joue de l’ambiguïté stratégique
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février, les spéculations vont bon train quant à l’opportunité offerte à Pékin de récupérer l’île qu’elle considère comme partie intégrante de son territoire. Cette hypothèse repose sur l’argument non démontré selon lequel Européens et Américains, seraient trop occupés avec l’Ukraine pour pouvoir réagir à une offensive chinoise sur l’île asiatique. Si Joe Biden semblait ne pas vouloir battre deux fers à la fois en début de conflit, il a, depuis, réaffirmé que la rivalité stratégique avec la Chine restait sa priorité. Sous pression bipartisane pour approfondir les relations avec Taïwan, le président états-unien a réassuré que son pays défendrait l’île en cas d’attaque.
Indo-pacifique. Les États-Unis comptent sur l’Australie, l’Inde et le Japon pour endiguer la ChineDes discussions de haut niveau ont commencé à ce propos et, fin mai, Joe Biden réunissait ses partenaires du Quad, l’alliance informelle réunissant les États-Unis, le Japon, l’Australie et l’Inde. À cette occasion, les quatre pays ont de concert mis en garde contre tout changement du « statu quo par la force ». Les efforts pour transformer ce forum en « Otan asiatique » pèseront dans l’évaluation du risque par la Chine. Car, pour l’heure, aucune alliance multilatérale n’est mobilisable en cas d’action sur Taïwan.
Fin mai, le Quad mettait en garde la Chine contre tout changement du « statu quo par la force ».
Et, s’il joue de l’ambiguïté stratégique (non-reconnaissance diplomatique, mais aide militaire par le biais du Taïwan Relations Act), Washington ne dispose, pour l’heure, dans son éventail d’aucun engagement formel afin de défendre le territoire asiatique. Si des soldats américains entraînent discrètement l’armée taïwanaise depuis un an, cela ne saurait suffire à engager une action coordonnée.
Taipei reprend la dialectique de washington
Les autorités taïwanaises profitent de ce parallèle avec la situation ukrainienne. La semaine passée, elles annonçaient un nouveau don de 4 millions de dollars américains à Kharkiv, Tchernihiv, Mykolaïv, Soumy et Zaporizhzhia après deux donations de 5,8 millions de dollars à sept établissements de santé et de 150 000 dollars dédiés à la construction d’une école en Slovaquie destinée aux réfugiés ukrainiens. Cette diplomatie humanitaire se couple aux propos du ministre taïwanais des Affaires étrangères, Joseph Wu, sur la nécessaire unité des démocraties face à l’autoritarisme. Il reprend ainsi la dialectique élaborée par Joe Biden depuis le sommet des démocraties en décembre 2021, dont le but à peine dissimulé était d’endiguer l’influence de la Chine. Selon le chef de la diplomatie, Taïwan prend pour exemple la résistance ukrainienne, notamment en termes d’asymétrie et de défense civile, c’est-à-dire d’engagement total de la population dans une action armée. « Regardez les Ukrainiens, ils utilisent de petites armes personnelles pour aller contre un grand ennemi. Et je pense que c’est quelque chose dont nous pouvons tirer des leçons. En fait, nous nous y préparons, mais nous devons investir davantage à cet égard », a-t-il expliqué, le 24 mai, appelant à un soutien international. Joseph Wu n’a d’ailleurs eu de mots assez laudateurs à l’égard du président Volodymyr Zelensky qui parvient à mobiliser hors des frontières ukrainiennes.
Cette narration engage un peu plus Taïwan sur le champ de bataille. Taipei semble aujourd’hui assumer le rôle de poste avancé dans la rivalité sino-américaine. Les Américains ont théorisé depuis longtemps cette stratégie dite du « porc-épic », qui vise à transformer l’île en territoire surarmé dont l’attaque briserait durablement l’adversaire.
taïwanChineÉtats-UnisGuerre en Ukraine L'Humanité
Guerre en Ukraine. « Il faut l’organisation d’une conférence internationale pour la paix »
EntretienPour Oleg Bodrov, militant pacifiste et environnemental russe, la guerre pourrait durer jusqu’à cet hiver. Le risque nucléaire reste posé, notamment le recours à des frappes par Moscou.
Vadim KamenkaPeut-on encore espérer un cessez-le-feu ?
Un accord de paix ne peut être obtenu que par la mobilisation des citoyens russes et ukrainiens. C’est la seule chose qui peut rendre possible un tel geste diplomatique. Mais la société russe ne me semble pas prête à entamer un tel rapport de forces pour arrêter cette guerre. Et en Ukraine, la population semble dans le même état d’esprit.
Une autre option est possible. Parmi les démarches politiques, une initiative m’apparaît décisive : l’organisation d’une conférence internationale pour la paix. Elle devrait se tenir dans un pays neutre et mobiliser une majorité de dirigeants et de forces progressistes. Juste avant ce conflit, avec mes collègues d’Europe et des États-Unis, nous avions interpellé le président finlandais pour qu’il organise, en 2025, un sommet sur la sécurité et la coopération à l’occasion des cinquante ans des accords d’Helsinki. Bien évidemment, le contexte n’y est pas favorable et un cessez-le-feu ne semble possible qu’en cas de victoire significative de l’un des deux acteurs.
Si un processus de paix dépend d’une victoire de l’Ukraine ou de la Russie, les combats ne risquent-ils pas de s’éterniser ?
Cette « opération spéciale » devrait durer encore quelques mois, jusqu’à l’hiver prochain. À partir de cette période, le climat aura un impact trop lourd sur le terrain et rendra les choses beaucoup trop incertaines. À mon avis, faute de pouvoir poursuivre la guerre durant cette saison, il y aura une pause. Quant à l’escalade nucléaire, elle a déjà commencé. Il suffit de s’apercevoir que la centrale de Tchernobyl a été un des objectifs militaires russes. Et que des risques demeurent avec celle de Zaporijjia. Quand des armes lourdes, des tanks sont déployés à proximité de tels sites, le péril s’avère considérable. À propos de l’escalade militaire et de l’utilisation d’arme nucléaire, le danger est bien réel. Deux hypothèses rendent possible leur utilisation par la Russie : un échec important sur le terrain ou si l’Ukraine lance une vaste opération pour reprendre la Crimée.
Comment analysez-vous le comportement de la population face à ce conflit. Existe-t-il encore une opposition ?
La Russie est un immense pays qui se compose de 150 millions d’habitants. Il existe des différences considérables en fonction des territoires, des villes, des conditions sociales. Dans les régions du Nord ou de l’Ouest, les populations se sentent proches des Européens. Cela explique une forme d’opposition à la guerre. À Saint-Pétersbourg, qui se trouve être une ville frontalière, une véritable proximité culturelle existe avec l’Europe. Les habitants se rendaient régulièrement en Finlande pour les congés. Dans la logique de confrontation avec l’Otan, les régions frontalières de l’Estonie, la Lettonie et la Finlande se sentent également directement menacées par une possible guerre. Elles y sont peu favorables, à la différence de régions centrales et plus reculées qui ne subissent pas le conflit. Néanmoins, je pense que leur préoccupation principale demeure l’inflation, l’emploi, la santé… Seule l’élite politique dans son ensemble soutient cette intervention.
Est-ce que les forces progressistes, les mouvements pacifistes peuvent favoriser la reprise d'un dialogue pour la paix?
Il est très important de montrer aux citoyens russes qu’en Europe et aux États-Unis, il existe des mouvements pacifiques. Chez nous, la propagande affirme que la Russie est seule contre les pays occidentaux et contre l’occident en général. À Saint-Pétersbourg nous organisons une conférence de presse internationale, le 21 juin. La veille d’une date symbolique pour les Russes : le déclenchement de la Grande Guerre patriotique avec l’invasion des troupes nazies en Union soviétique. Pour le 81e anniversaire de cet événement, nous avons invité des pacifistes américains, français, allemands, finlandais, japonais, scandinaves pour montrer l’existence d’autres voix et affirmer que nous devons nous unir pour exiger auprès de nos dirigeants l’arrêt de la guerre.
Lors de cette conférence de presse nous nous adresserons aussi aux citoyens, élus au niveau régional et municipal. Il est très important que les populations qui habitent dans les territoires frontaliers entre la Russie et les pays de l’Otan (Mourmansk, Carélie, Saint-Pétersbourg…), prennent la parole et comprennent les dangers d’une telle confrontation. Plusieurs organisations et groupes de citoyens coopèrent déjà avec les Norvégiens, les Finlandais et les Estoniens afin de stopper ce processus. Les premières victimes d’un tel conflit demeurent les civils. Ces habitants ont pris conscience qu’il fallait agir et exigent que la société et les dirigeants de ces régions se montrent plus actifs.
Russiepaixmouvement de la paixGuerre en Ukraine L'Humanité
Moscou. La population s’accommode de la guerre en Ukraine
ReportageDans les premières semaines de l’invasion, de nombreux citoyens russes s’étaient soulevés contre le conflit. Aujourd’hui, une majorité soutient le pouvoir. Un changement profond ? Reportage
Vadim KamenkaMoscou (Russie), envoyé spécial.
Sur les bords de la Moskova, le parc Gorki est pris d’assaut par les habitants qui profitent des beaux jours. Malgré la bonne humeur ambiante, les discussions se concentrent sur la guerre. « Comment l’éviter ? interpelle Olga. En plus de l’inflation et des sanctions, nous avons tous des amis ou de la famille à Marioupol, Odessa, Kharkiv, Kiev… On aimerait qu’il en soit autrement. Hélas, c’est notre quotidien depuis février. »
Au terme de cent cinq jours de conflit, la majorité des Russes semblent soutenir l’invasion de l’Ukraine. Divers instituts de sondage partagent le constat. Le niveau de soutien de la société envers « l’opération spéciale » au cours des trois mois écoulés reste élevé. Selon le Centre panrusse d’étude de l’opinion publique (VTsIOM), « 72 % des citoyens soutiennent la décision de mener une “opération militaire spéciale” de la Russie en Ukraine, 18 % ne la soutiennent pas ».
Sur les objectifs, l’enquête démontre que 40 % de l’opinion estiment que le conflit est censé « protéger la Russie », « désarmer l’Ukraine » et « empêcher le déploiement de bases militaires de l’Otan sur son territoire ». 20 % des personnes interrogées évoquent, en outre, la nécessité de changer « l’orientation politique de l’Ukraine » et de « la purifier des nazis » ; 18 % citent « la protection de la population du Donbass ».
Le retour du concept de guerre préventive
Rue Bolshaya Dmitrovka, devant l’immense bâtiment du Conseil de la Fédération de Russie (Chambre haute de l’Assemblée fédérale), un homme en tenue militaire se tient avec un drapeau aux rayures orange et noire. Ces couleurs symbolisent l’ordre de saint Georges, une décoration impériale puis militaire à l’époque soviétique célébrant la victoire de l’Armée rouge sur l’Allemagne nazie. « Les gens doivent savoir que l’on se bat pour la Russie et nos valeurs, pour la dénazification de l’Ukraine et sa démilitarisation », reprend celui qui récite les objectifs fixés par Vladimir Poutine, le 24 février.
Donbass. Le serment des blouses blanches de Volnovakha« Certains ont des positions caricaturales, mais on a assisté à une évolution de l’opinion. Choquée au départ, elle soutient désormais le pouvoir. Adhèrent-ils à tous les objectifs et aux arguments ? Cela reste à démontrer », estime un député de la Douma.
Au prétexte d’éviter une attaque sur Donetsk et Lougansk, les autorités russes rendent à leur tour légitime le concept de guerre préventive utilisé en son temps par les États-Unis contre l’Irak et la Libye. « L’armée ukrainienne et de nombreux bataillons s’étaient regroupés le long des Républiques du Donbass. Si l’armée russe n’était pas intervenue, on aurait assisté à un bain de sang et à un bombardement similaire à Marioupol. On ne pouvait attendre la mort de milliers de personnes », défend Boris Litvinov, du Parti communiste à Donetsk.
La hausse des prix de près de 20 % inquiète
Les sanctions internationales modifient le visage de la capitale. Les devantures de Starbucks, McDonald’s et autres enseignes occidentales affichent porte close. Au total, près de 400 entreprises étrangères auraient décidé de suspendre leurs activités depuis le 24 février. Pourtant, face au Kremlin, les voitures garées devant la Douma demeurent largement étrangères (BMW et Mercedes).
Renault a annoncé son départ, la cession de ses parts à AvtoVAZ et de ses usines à Moscou. L’entreprise française, renommée Moskvitch, est devenue propriété de la capitale. Le constructeur russe KamAZ deviendrait le principal partenaire technologique. « La plupart des entreprises étrangères vont installer une équipe russe à leur tête pour continuer à pouvoir rester sur le territoire sans risquer de sanctions. McDonald’s, par exemple, va rouvrir sous un autre nom », glisse un dirigeant d’entreprise.
Près de 2 millions de Russes pourraient voir leur emploi supprimé d’ici à la fin de l’année.
Dans les grandes surfaces et supermarchés, les rayons restent approvisionnés. Seuls certains produits importés manquent. « On peut s’en passer. Et puis, cela peut relancer la production nationale. On a déjà subi les mêmes choses en 2014 », affirme Sergueï, venu faire ses courses.
La hausse des prix de près de 20 % inquiète davantage. Selon la banque centrale russe, en 2022, l’inflation atteignait + 23 % par rapport à 2021. Rien qu’en avril, les prix de l’alimentaire ont flambé de 20,5 %. Les produits les plus touchés sont les céréales (+ 35,5 %), les pâtes (+ 29,6 %), le beurre (+ 26,1 %) et les fruits et légumes (+ 33 %).
Les plus précaires sont aussi les plus opposés à la guerre
Avant la guerre, plus de 16 millions de Russes vivaient en dessous du seuil de pauvreté. Ce chiffre devrait certainement s’accroître au vu de la récession, qui avoisinerait les 10 %, et des risques de flambée de chômage. Près de 2 millions de Russes pourraient voir leur emploi supprimé d’ici à la fin de l’année. Plusieurs économistes alertent sur un autre phénomène : celui des employés sans salaire.
Pour l’heure, les classes « moyennes » et aisées, souvent critiques à l’égard du pouvoir, soutiennent la guerre. Une étude de la société sociologique Russian Field démontre néanmoins quelques failles. Parmi les 18-29 ans, seuls 42 % soutiennent l’intervention. De même, les plus précaires sont ceux qui s’y opposent davantage, avec les femmes (48 %).
Des divisions régionales existent, note le rapport : « La plupart des détracteurs se trouvent dans les districts fédéraux du Caucase du Nord et de Sibérie. » Ces territoires font partie des plus pauvres nationalement et les habitants composent l’essentiel de l’armée.
La plupart des Russes tablent sur une guerre longue
Au sein de la population, le nombre de morts dépasse désormais celui de l’intervention soviétique en Afghanistan (1979-1989). Cela ne semble pas déstabiliser l’opinion publique. « Je pense que la majorité des gens n’en ont pas conscience, notamment dans les grandes villes. Les soldats sont issus de familles les moins aisées, en dehors des grands centres urbains. Leur décès apparaît moins visible que lorsqu’il s’agit d’une véritable mobilisation nationale », analyse le député communiste Mikhaïl Matveyev.
La plupart des Russes tablent sur une guerre longue, selon une enquête publiée par le centre Levada, début juin : « Il n’y a pas d’opinion claire dans la société sur la durée de l’“opération spéciale”. Environ un tiers (37 %) pense que cela peut durer jusqu’à six mois ; 44 % des répondants pensent que cela peut durer plus de six mois ; 23 %, de six mois à un an ; 21 %, plus d’un an. »
Sur la place Pouchkine, lieu traditionnel des mobilisations de l’opposition, des forces de police sont déployées en permanence.
Pour le Kremlin, un cessez-le-feu ne sera possible qu’en cas de victoire significative sur le terrain. Le Parlement russe a validé une nouvelle législation qui ne limite plus l’accès contractuel à l’armée aux citoyens âgés de 18 à 40 ans. « Toute personne volontaire n’ayant pas atteint l’âge légal de la retraite (61,5 ans) peut y accéder. On ne sait pas réellement quand l’exécutif estimera avoir rempli ses objectifs. Mais on peut imaginer qu’en contrôlant les zones administratives des régions de Donetsk et Lougansk, une partie des buts de guerre sera réalisée », note Mikhaïl Matveyev. Les autorités ukrainiennes évoquaient récemment jusqu’à 125 000 km2 de territoire sous contrôle russe, contre 43 000 avant l’invasion.
Ukraine. En 100 jours, le pays a perdu 20 % de son territoireSur la place Pouchkine, lieu traditionnel des mobilisations de l’opposition, des forces de police sont déployées en permanence. Le mouvement antiguerre qui a émergé au début du conflit se fait plus rare. « Les diverses législations émises contre les médias et les citoyens participent pleinement à décourager toute action et toute prise de parole. Et le pouvoir aurait été capable, à mon sens, d’être encore plus répressif face un mouvement de révolte en tirant sur la foule. On ne peut même plus exercer notre métier », conclut la journalise Nadejda Prousentkova, de Novaya Gazeta, désormais fermée. Pas sûr que cette chape ne se fissure au retour de la paix.
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Donbass. Le serment des blouses blanches de Volnovakha
Histoire de la semainePlus de trois mois après l’invasion russe de l’Ukraine, l'hôpital de Volnovakha dans le Donbass continue de soigner et guérir, malgré les fracas de la guerre. Une prouesse rendue possible grâce au courage, au dévouement et à l’humanisme des équipes médicales et des employés qui œuvrent parmi les gravats. Reportage.
Vadim KamenkaVolnovakha, envoyé spécial.
Une façade est à terre et laisse apparaître un trou béant. Deux étages ont été complètement arrachés. Sur l’autre partie de l’édifice, le toit tient à peine. Cet immense immeuble blanc ravagé, marqué par l’impact des tirs et des obus, se trouve dans le nord de Volnovakha, place Tsentralnaya. « Bienvenue dans notre hôpital ! » s’exclame, les traits tirés, le directeur Viktor Saranov, la cinquantaine passée.
« Je me demande encore comment ces murs percés à plusieurs endroits ne se sont pas tous effondrés », dit-il, en nous indiquant l’ancien bâtiment principal et son entrée. Tout a été déplacé dans une autre aile de l’établissement, le temps de reconstruire les salles et les chambres des patients qui ont été endommagées.
Écoles, magasins, immeubles, centre culturel, rien n’a été épargné. Mais L’hôpital peut presque fonctionner normalement, un vrai miracle. »
Konstantin Zintchenko, responsable administratif de la municipalité
L’équipe médicale fait la fierté des habitants. Dès le début de l’invasion russe, le 24 février, présentée comme une « opération militaire spéciale » par Moscou, la ville ukrainienne, où vivaient plus de 20 000 personnes, se trouve en première ligne des combats, qui vont durer près de trois semaines, faisant des dizaines de morts.
À mi-chemin entre Marioupol et Donetsk
L’intensité des affrontements ne se limite pas à l’hôpital. L’ensemble de cette cité semble avoir subi un gigantesque séisme. « Près de 80 % des infrastructures ont été touchées. Écoles, magasins, immeubles, centre culturel, rien n’a été épargné. Cela fait pratiquement deux mois que l’on déblaie. On a réussi à réinstaller dans plusieurs quartiers le gaz, l’électricité, l’eau et à rouvrir des écoles. L’hôpital peut presque fonctionner normalement, un vrai miracle », explique le responsable administratif de la municipalité, Konstantin Zintchenko, nommé à la mi-avril.
Cet ancien mineur a été choisi par les autorités de la République autoproclamée de Donetsk pour assurer la restauration de Volnovakha, sorte de carrefour routier dont l’emplacement s’avère stratégique – la ville se situe à mi-chemin entre Marioupol et Donetsk.
Tenir jusqu’au dernier patient soigné
Cette vingtaine de jours de combat a paru extrêmement longue aux employés de l’établissement hospitalier, aux infirmières et aux médecins. « On était plus de 70 personnes à travailler malgré les bombardements. Tout a débuté aux alentours du 27 février, quand l’armée ukrainienne est venue dégager le parking et y installer de l’artillerie. Le lendemain, ils se sont installés aux deuxième et troisième étages de la clinique en apportant différents types d’armes comme des lance-grenades. Nous leur avons demandé de partir en leur expliquant que c’était contraire aux règles internationales et que nous avions encore près de 400 patients venus des autres villages. Ils n’ont rien voulu savoir », déplore Viktor Saranov.
Un récit que confirme Alexandre Belozerov, le médecin-chef adjoint de l’hôpital. « Nous avons même tenté de les éloigner en récoltant des signatures des patients et du personnel. Puis, nous les avons transmises aux autorités ukrainiennes et militaires en leur demandant de retirer l’armée d’ici et de la déplacer plus loin. Cet appel a été ignoré. Mais nous les avons soignés car nous sommes médecins. »
Viktor Saranov, directeur de l’hôpital, garde espoir : « J’espère qu’on arrivera à dépasser cette haine. ». Photo DR
L’ensemble de l’équipe médicale décide de prêter serment : tenir coûte que coûte jusqu’au dernier patient soigné. Ils ne quitteront plus l’hôpital. Des habitants leur apportent des provisions. Ceux qui n’ont pas de cave ou de sous-sol pour se protéger des bombardements incessants des forces russes et des répliques ukrainiennes trouvent refuge ici.
En parcourant les anciennes salles, avec le directeur, un collègue chirurgien lui remémore un épisode. Il nous montre la vidéo. Filmés à l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, ils improvisent avec la vingtaine d’employés, dans une pièce transformée en zone de repos, une petite célébration.
Malgré leur bonne humeur, on les découvre épuisés, couverture sur le dos. « Il n’y avait plus d’électricité, plus d’eau, plus de chauffage. Avec les vitres cassées sur presque l’ensemble des étages, le froid commençait à pénétrer. Mais on a vécu un bon moment, même si les choses étaient vraiment compliquées à cette période. Nous avons tenu en équipe et réussi à stériliser le matériel. Cette solidarité a été essentielle aussi bien entre nous qu’avec les habitants », juge Viktor Saranov.
Les ombres de 2014
Huit ans auparavant, les combats avaient déjà été violents à Volnovakha. À l’époque, peu après les référendums organisés le 11 mai dans les diverses villes des deux oblasts (régions) de Lougansk et Donetsk, les forces du Donbass et l’armée ukrainienne s’étaient affrontées. À l’issue de ces scrutins non reconnus, les deux administrations s’étaient autoproclamées Républiques populaires de Donetsk (DNR) et de Lougansk (LNR).
Dans cette période post-Maïdan, qui avait vu le président ukrainien Viktor Ianoukovitch fuir et se faire renverser le 22 février, le nouveau pouvoir installé à Kiev lançait une opération militaire dite « antiterroriste ». Tout juste élu, le milliardaire Petro Porochenko poursuivit l’objectif de rendre son intégrité territoriale au pays après avoir perdu la Crimée, en mars 2014, lors d’un référendum, et d’organiser son rattachement à la Russie.
« À cette époque, nous avions également soigné tout le monde : les soldats ukrainiens comme les opposants, se souvient Viktor Saranov. Nous ne faisons pas de politique. On est là pour sauver des gens. On continuera, quelle que soit l’issue. Mais il faudrait quand même que tout se termine rapidement. Trop de sang a coulé… »
Au final, quand le dernier patient a été soigné, l’ensemble du personnel hospitalier a décidé de rester. « On ne se voyait pas repartir chez nous. Des gens auraient forcément besoin de nous. Et on avait encore de quoi tenir », détaille une infirmière encore sous le choc d’un tir de missile qui a perforé le deuxième étage, faisant plusieurs victimes.
Pour Alexandre Belozerov, le médecin-chef adjoint, il ne s’agit pas d’une erreur. « Quand ils se sont enfuis juste avant l’arrivée de l’armée russe et du DNR, ils ont évacué tout leur matériel. En partant, ils ont commencé à tirer sur l’hôpital et même avec le char. Il y avait des trous énormes, notamment sur la maternité », affirme-t-il. Les témoignages sur cet épisode doivent être vérifiés. Mais les gens craignent d’en parler. La plupart, ayant de la famille ou des amis en Ukraine, préfèrent se projeter dans l’avenir.
À l’arrière du bâtiment, où seuls quelques impacts de balles sont visibles, les infirmières s’activent avec des habitants et des employés. Tous se démènent pour que l’ensemble des services de l’hôpital puissent rouvrir : pédiatrie, traumatologie, maternité, immunologie, neurologie, cardiologie, radiologie, etc. « En ce qui concerne les urgences, le plus difficile, ce sont les transports médicalisés. Les ambulances sont prises ou détruites. Et on ne dispose plus d’aménagements spécifiques, tous ont été détruits. On déplace les patients directement du véhicule, à pied, dans des brancards. Il faut les amener jusqu’aux étages par les escaliers car l’ascenseur a brûlé. Grâce aux dons, à l’aide des gens et aux équipes du ministère russe des Situations d’urgence (MTCHS), on a ce qu’il faut en médicaments, salles d’opération », raconte le directeur, également père d’un futur médecin : son fils entame sa dernière année d’études.
Devant le siège de l’administration de la ville, rue Travnya, les drapeaux russe et du DNR flottent déjà. Un troisième s’affiche à leur côté. Il s’agit de la bannière rouge symbolisant la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai. Dans ce quatrième mois de conflit, le lien avec la « grande guerre patriotique », selon le vocable employé en Russie, est fortement mis en avant. Quelques jours après avoir reconnu l’indépendance des deux Républiques du Donbass (DNR, LNR), le président russe avait invoqué, dans ses raisons du conflit, la menace de l’Otan et des États-Unis, la démilitarisation, le risque d’un génocide pour les populations du Donbass et de la dénazification de l’Ukraine… Le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a réaffirmé, fin mai, que « l’opération militaire spéciale » se poursuivrait « jusqu’à la réalisation de tous les objectifs ».
« On craint une crise sanitaire »
En attendant, à Volnovakha, le marché a rouvert et les livraisons quotidiennes d’aide et de produits s’intensifient. Dans les magasins, le rouble commence à circuler et à remplacer la grivna, la monnaie ukrainienne. « Il faudra encore du temps pour tout remettre en ordre. Chaque jour on déblaie, mais c’est un travail sans fin. La priorité étant d’y arriver avant l’automne. Avec le mauvais temps et les températures, on craint une crise sanitaire », nous explique une des infirmières. Avec le directeur, elle espère un jour revoir ses anciens collègues partis en Ukraine. Plus de 8 des 44 millions d’habitants ont dû fuir à l’intérieur du pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU ; 6,5 millions sont partis à l’étranger. « Certains veulent revenir, mais c’est impossible désormais. J’espère qu’on arrivera à dépasser cette haine. Encore une fois, les populations sont les principales victimes », condamne Viktor Saranov, conscient d’avoir de la chance : sa femme et son fils sont encore en vie. Car, au bout de ces longs mois de guerre, des milliers de civils ont perdu la leur, s’ajoutant au décompte funeste de 15 000 morts depuis 2014. Les nouvelles autorités de Volnovakha, comme c’est le cas des administrations russe et ukrainienne, n’ont pas souhaité communiquer de chiffres précis, même pour la ville.
Les importants mouvements de troupes sur place et les installations défensives laissent peu de doute quant à la poursuite du conflit. De hauts responsables russes ont admis que celui-ci allait durer. Au regard de l’effort humanitaire déployé pour les villes prises par Moscou et les forces du Donbass, à l’instar de Volnovakha et Marioupol, leur avenir semble s’éloigner de Kiev.
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Ukraine. En 100 jours, le pays a perdu 20 % de son territoire
DécryptageDéclenchée le 24 février, l’invasion russe commence à peser très lourd sur la population ukrainienne. Outre les dizaines de milliers de morts, l’intégrité territoriale du pays est brisée. Une issue diplomatique est-elle encore possible ? Décryptage.
Vadim KamenkaLe 24 février, Vladimir Poutine prononçait un discours annonçant qu’une « opération militaire spéciale » avait été lancée en Ukraine. Un euphémisme pour parler de l’invasion du pays voisin. Au bout de cent jours de combats et de bombardements, la Russie « occupe 20 % du territoire ukrainien », a affirmé, jeudi, Volodymyr Zelensky devant le Parlement luxembourgeois.
Le président ukrainien estime que l’occupation russe a atteint 125 000 km2 (contre 43 000 km2 en 2014), après avoir conquis une partie du Donbass (Izioum, Volnovakha) et du littoral (Marioupol, Kherson…), le long des mers Noire et d’Azov. Une avancée qui leur assure une continuité stratégique jusqu’à la Crimée.
Désormais, les affrontements se concentrent dans le Sud-Est, autour de Zaporijia, Avdiïvka, et dans l’Est, à Severodonetsk, Kramatorsk, Lyssytchansk, Sloviansk. En plus du nombre de morts toujours tabou, qui avoisinerait 40 000 selon plusieurs experts, les chiffres humanitaires sont de plus en plus inquiétants : 5,2 millions d’enfants ont besoin d’aide, selon l’Unicef. Par ailleurs, on compte 13 millions de déplacés et de réfugiés.
Les objectifs ont-ils évolué ?
Lors de son discours, il y a donc cent jours, Vladimir Poutine avait donné trois objectifs : défendre les Républiques autoproclamées de Lougansk et de Donetsk (LNR et DNR) dans le Donbass, dont il venait de reconnaître l’indépendance ; dénazifier et démilitariser l’Ukraine. Dans les premiers jours, l’hypothèse d’une offensive éclair pour faire tomber le régime de Kiev a été avancée, trois fronts ayant été ouverts simultanément : au nord vers la capitale Kiev, à l’est et dans le Sud avec près de 150 000 hommes mobilisés.
Fin mars, une autre phase a débuté sur le plan militaire, en se concentrant sur le Donbass et le littoral ukrainien. Cette nouvelle stratégie visait clairement à reprendre les limites administratives des régions de Lougansk et de Donetsk. Cette conquête « est en passe d’être remportée au prix d’un sacrifice humain considérable. Des milliers de civils sont morts. Quant aux soldats, on a dépassé les pertes de l’intervention soviétique en Afghanistan (20 000 morts entre 1979 et 1989 – NDLR), qui a traumatisé des générations », affirme un député russe.
Côté ukrainien, le discours d’une victoire à tout prix est-il encore tenable ? Si, ces dernières semaines, il a été souvent répété par le président et ses ministres, puis relayé par une partie des dirigeants occidentaux, sur le terrain la situation est de plus en plus difficile. On entre dans une guerre d’usure. Severodonetsk est « occupée à 80 % » par les forces russes, a confirmé le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï.
Les États-Unis, l’Otan et la Russie se livrent une guerre « par procuration »
Dans une récente tribune, publiée par la revue Russia in Global Affairs, Dmitri Trenin, l’ancien directeur du centre Carnegie à Moscou, juge que « la confrontation entre la Russie et les pays occidentaux, qui se développe depuis 2014, s’est transformée en une confrontation active avec le début de l’opération militaire russe en Ukraine. En d’autres termes, le “grand jeu” a cessé d’être un jeu. (…) Le danger d’escalade dans le sens d’une collision directe, cependant, non seulement existe, mais augmente ».
La position de Washington a évolué au rythme du conflit. Le premier tournant a été réalisé lors de la visite en Pologne de Joe Biden. Dans un discours prononcé à Varsovie, fin mars, le président des États-Unis, qui saluait les sanctions à l’égard de la Russie, tint un discours résolument guerrier. Après avoir affirmé : « Nous sommes à vos côtés », évoqué un combat entre « la démocratie et l’autocratie », il a qualifié Vladimir Poutine de « dictateur » et affirmé : « Cet homme ne doit pas rester au pouvoir. »
Si le président des États-Unis a exclu la création d’une zone d’exclusion aérienne et une intervention directe, les ventes d’armes, l’aide financière et de renseignements n’ont alors cessé de croître. Dans un accord transpartisan, le pays a débloqué 40 milliards de dollars pour financer l’effort de guerre ukrainien. Et les gouvernements européens se sont joints à l’envoi d’armes lourdes.
Mardi, après plusieurs semaines d’hésitation, le président états-unien a annoncé la livraison de systèmes de lance-missiles Himars (High Mobility Artillery Rocket System) d’une portée de 80 kilomètres, afin de changer le rapport de forces militaire sur le terrain.
Cette dernière livraison a été dénoncée par Moscou. « La ligne des États-Unis est de combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien. De telles livraisons n’encouragent pas les dirigeants ukrainiens à vouloir relancer les négociations de paix », a réagi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. La réponse du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a été immédiate : « C’est la Russie qui attaque l’Ukraine, pas l’inverse. Pour être clair, la meilleure manière d’éviter une escalade est que la Russie mette fin à l’agression et à la guerre qu’elle a lancées », et de garantir cependant que les systèmes de lance-missiles Himars ne seront pas utilisés pour viser des cibles en territoire russe. En attendant, Washington s’attend à une guerre qui pourrait bien durer « de nombreux mois ».
Face à cette situation, les forces russes ont bombardé, jeudi, plusieurs lignes de chemin de fer dans la région de Lviv (Ouest), par où arrivent notamment les armes livrées à l’Ukraine par les pays occidentaux. Pour Dmitri Trenin, « plus la guerre en Ukraine se prolonge, plus le risque d’accident ou d’incident nucléaire est grand. Et avec la stratégie de l’administration Biden visant à “affaiblir” la Russie par l’ampleur des livraisons d’armes, y compris des missiles antinavires, et les révélations de l’aide des services de renseignements américains à l’Ukraine, il est clair que les États-Unis et l’Otan sont dans une guerre par procuration avec la Russie ».
Une issue diplomatique est-elle encore possible ?
« Pour l’instant, il est clair que Poutine n’a pas de gages suffisants pour négocier », note l’ancien ambassadeur de France en Russie et directeur de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques, Jean de Gliniasty.
À Moscou, plusieurs diplomates et députés russes estiment qu’une première phase militaire du conflit est sur le point de s’achever. « Un arrêt de l’offensive est à prévoir. Une fenêtre diplomatique va s’ouvrir durant l’été. Sur le terrain, elle ne sera pas favorable aux Ukrainiens. Les Russes devront aussi faire des efforts. Mais elle est nécessaire pour éviter, en cas de contre-offensive, une réponse beaucoup plus dure de la part du Kremlin. Je veux dire des frappes tactiques, nucléaires », nous confie l’un d’eux.
Interrogé par l’AFP, l’ancien diplomate Michel Foucher se demande aussi « jusqu’à quel point les Américains ne vont pas, à un moment ou un autre, amener les Ukrainiens à faire des concessions territoriales ».
Crise alimentaire : le cri d’alarme des pays africains
Ce n’est plus seulement une sombre perspective… Les pays d’Afrique sont d’ores et déjà confrontés à une crise alimentaire et son ampleur croît au fil de la guerre en Ukraine. Branle-bas de combat sur la scène diplomatique : le président en exercice de l’Union africaine, le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, va « porter la voix de l’Afrique » auprès de son homologue russe, Vladimir Poutine. Sa visite à Moscou, jeudi, avait pour objectif de contribuer « à la libération des stocks de céréales et de fertilisants dont le blocage affecte particulièrement les pays africains », indique son communiqué.
Un cri d’alarme. La flambée des prix des engrais, qui succède à celle du blé, pourrait provoquer, dès cette année, un effondrement de 20 à 50 % des rendements céréaliers en Afrique, alerte Macky Sall. De nombreux pays dépendent des engrais produits en Russie, en Ukraine et en Biélorussie, et les agriculteurs sont pris au piège de la spirale déclenchée par la hausse des tarifs du gaz.
En Afrique de l’Ouest, les stocks de céréales sont gravement insuffisants, la voie est ouverte à une montée brutale des prix et à la spéculation autour de la pénurie. Les pays du Maghreb connaissent le même sort. Farine, pâtes, riz, huile végétale, produits essentiels dans l’alimentation sont sous une tension croissante. L’insécurité alimentaire rebondit sur le terrain social et politique. Une explosion des revendications et des émeutes n’est pas bien loin.
Guerre en UkraineUkraineRussieÉtats-Unis Le Figaro
À Kherson, les Ukrainiens vivent le cauchemar éveillé de l’occupation russe: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
Margaux BennREPORTAGE - Dans la ville, la première à être tombée aux mains de l’armée russe depuis le début de la guerre, le rouble est devenu la monnaie courante.
Envoyée spéciale à Marianske
Dans la ville de Kherson, le temps s’est suspendu le 1er mars dernier lorsque les forces russes en ont pris le contrôle. Plus rien ne fonctionne, en tout cas pas comme avant. Le gouverneur a quitté la région. L’ancien maire de la ville se cache dans un lieu tenu secret. Comme dans les autres villes ukrainiennes sous sa coupe, Moscou les a remplacés par des fonctionnaires prorusses. Les chefs de l’administration civilo-militaire ukrainienne siègent aujourd’hui à Mykolaïv, d’où ils récoltent grâce à des recherches d’informations en source ouverte des données sur les disparitions ou encore les flux de réfugiés qui rejoignent les zones libres: plus de 60 % des 300.000 habitants de la ville auraient fui. Sur Facebook ou encore Telegram, en effet, les messages inquiets abondent: une sœur a perdu la trace de son frère, sorti se promener dans la rue. Une mère cherche son fils qui a été arrêté. Des proches désespérés demandent après un couple de retraités… «On tente de contrôler, ou du moins de surveiller, ce que l’on peut encore contrôler ou surveiller,» indique une responsable.
À lire aussiPrès de Kherson, les Russes ont commis vols, viols et tortures: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
Dans la ville, la première à être tombée aux mains de l’armée russe depuis le début de la guerre, le rouble est devenu la monnaie courante. Samedi dernier, les habitants de la ville se sont vu remettre des passeports russes. Et le vice-président de l’administration régionale imposée par Moscou, le militant ukrainien prorusse Kirill Stremousov, a annoncé à l’agence de presse russe Tass jeudi dernier que les enfants nés à Kherson après le 24 février, date du début de l’invasion russe en Ukraine, auront automatiquement la nationalité russe. Comme dans d’autres régions occupées, les orphelins de Kherson deviendront également des citoyens de la Fédération de Russie. Le 25 mai, le président russe, Vladimir Poutine, avait en effet signé un décret qui permet d’accorder rapidement la nationalité de son pays aux habitants des localités ukrainiennes occupées. Dès le 11 juin, des passeports russes ont été distribués aux résidents de Kherson. Lors d’une conférence de presse jeudi dernier, la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Hanna Maliar, a par ailleurs affirmé que Moscou envoie un nombre croissant de familles russes dans les zones occupées, y compris la ville de Kherson. L’idée de les installer «dans les maisons et appartements vacants d’Ukrainiens ayant fui» les combats ou l’occupation vise à ancrer la présence russe dans la durée, a ajouté la vice-ministre.
Appels à la délation
Les nouveaux chefs de Kherson profitent des vacances d’été pour ordonner aux établissements scolaires deréformer leurs programmes : «Des collaborateurs ukrainiens qui se sont ralliés à Moscou rassemblent des professeurs et directeurs d’école afin de leur faire plancher sur le nouveau curriculum», indique Valentina, une habitante de la ville jointe au téléphone par Le Figaro et qui n’a pas souhaité que son vrai nom soit utilisé. Pour le moment, précise-t-elle, seules deux écoles de la région ont accepté de réviser le contenu des cours qui seront dispensés à la rentrée. La plupart des établissements ont choisi de fermer leurs portes dès le mois d’avril pour ne pas avoir à se plier aux nouvelles règles. «Mais résister est dangereux», prévient la quadragénaire. «Le proviseur d’une école, qui avait refusé de changer le programme scolaire, a disparu. Le directeur de l’université de Kherson, Maksym Vinnyk, a été kidnappé il y a environ une semaine et demie», ajoute-t-elle. L’information, que Le Figaro n’a pas pu confirmer, a été relayée par plusieurs médias locaux.
Les Russes font du porte-à-porte à la recherche d’activistes, de membres de la Défense territorialeou toute autre personne qui aurait œuvré contre l’occupation russe depuis 2014
«Les Russes font du porte-à-porte à la recherche d’activistes, de membres de la Défense territoriale (une organisation chapeautée par le ministère de la Défense composée de civils ayant pris les armes après le 24 février, NDLR) ou toute autre personne qui aurait œuvré contre l’occupation russe depuis 2014», affirme Valentina. Dans les villages libérés, les habitants évoquent souvent les appels à la délation de la part des soldats russes sous l’occupation. La présidente du conseil municipal de Kutcheberskva, par exemple, a affirmé au Figaro qu’au premier jour de leur prise du village, des officiers russes l’ont amenée de force dans les locaux de la municipalité afin de la questionner sur les habitants. «Ils voulaient que je leur donne les noms et les adresses de gens qui étaient partisans des forces ukrainiennes. Je n’ai dû mentir que par omission: dans le village, il ne restait que des retraités… Heureusement, les Russes ne savaient pas que je suis également responsable d’une collectivité de bourgades où il y avait bel et bien des résistants», confiait ainsi, il y a quelques jours, Ludmilla Kostruk au Figaro. À Kherson, dit Valentina, «cette pratique existe sûrement bien que je n’en aie jamais été le témoin direct. Ce que j’ai pu constater, en tout cas, c’est que les Russes n’en ont pas forcément besoin: ils ont déjà des listes. Ils savent qui ils cherchent.»
Au total, confirme au Figaro une source locale bien informée, quelque 600 hommes et femmes ont disparu de la ville depuis le début de l’occupation russe. Un chiffre qui ne prend pas en compte les villages alentour, également sous le joug de l’armée russe. Selon cette source ainsi que plusieurs médias locaux, le maire de la localité de Hola Prystan, Olexandr Babich, aurait ainsi été kidnappé il y a environ deux mois. Dans un rapport publié le 6 juin, l’Initiative des médias pour les droits humains, une ONG ukrainienne, affirme que le service de renseignement russe FSB procède à une véritable chasse à l’homme à Kherson. Le rapport fait état d’une dizaine de lieux de détention où les prisonniers seraient torturés. «Lorsque Kherson sera libérée, on découvrira sûrement que l’étendue des horreurs qui y ont été commises est similaire à ce qu’il s’est passé à Irpin et Boutcha », avance ce responsable, en référence aux villes de la périphérie de Kiev dans laquelle des soldats russes et prorusses ont commis de très nombreux crimes de guerre.
«Au début, les Russes entraient par effraction dans les magasins pour les piller et les vandaliser», témoigne Valentina. «Il n’y a plus vraiment de forces de l’ordre. Si on a un problème, on ne peut pas appeler les autorités car les autorités, ce sont les Russes, et ils ne respectent pas la loi», ajoute la quadragénaire, qui affirme que des combattants séparatistes originaires de la République autoproclamée de Donetsk font office de policiers dans la ville. Aujourd’hui, certains commerçants ont reçu l’ordre de rouvrir leurs magasins même s’ils fonctionnent à perte, et de n’accepter que les roubles. «Pour cette raison, et parce que la plupart n’acceptent plus les cartes bancaires, la majorité des habitants de la ville vont faire leurs courses dans des marchés ouverts, où le hryvna (la monnaie locale, NDLR) est encore accepté», décrit Valentina.
Contre-offensive
Des distributions d’aide alimentaire sont aussi organisées par les nouveaux dirigeants de la ville, «mais leur but est surtout d’éviter que la population se soulève à cause de la faim», suppose Valentina. Les cartes SIM ukrainiennes ne fonctionnent souvent plus. Des cartes russes ont été importées, que l’on peut acheter auprès de vendeurs ambulants qui n’ont le droit d’en distribuer qu’un maximum de cinq par client… Et à qui l’on doit présenter ses documents d’identité, dont les informations sont de fait enregistrées par l’administration mise en place par Moscou.
Même si le couvre-feu n’est imposé que de 22 heures à 6 heures, précise-t-elle, à partir du milieu de l’après-midi les rues sont désertes. Avec l’été, pourtant, il fait jour encore longtemps après… Mais «on ne sort plus si ce n’est pas nécessaire», témoigne Valentina. «Personne ne sourit, l’ambiance est lourde. Et puis, les Russes patrouillent les rues à pied avec leurs armes automatiques, ou bien à bord de leurs blindés surmontés d’armes encore plus grosses. Alors, les habitants préfèrent rester chez eux et se faire aussi discrets que possible. Il suffit d’un geste ou d’une parole déplacée pour être arrêté, questionné, torturé.»
Hier soir, les Russes auraient pu me tuer. Quand le missile s’est abattu, j’étais dans ma cuisine, à quelques mètres de là. Pourquoi ? Qu’est-ce que je leur ai fait ?
Aujourd’hui, presque toute la région de Kherson est contrôlée par Moscou, qui a par ailleurs annoncé vouloir l’annexer à la Fédération de Russie. Mais, alors que les forces ukrainiennes tentent de repousser l’ennemi dans le Donbass, elles livrent aussi une âpre bataille pour éviter que la région passe complètement sous le joug de Moscou. Ces dernières semaines, Kiev a repris une vingtaine de villages de la région. Et, selon plusieurs sources militaires dans le sud du pays, l’armée ukrainienne serait parvenue à une trentaine de kilomètres de la ville de Kherson. Ces mêmes sources prétendent également que la Russie s’est récemment sentie obligée de mobiliser davantage de soldats dans la région, acheminés depuis d’autres fronts, afin de faire face à cette contre-offensive. L’armée russe fait par ailleurs plus usage qu’auparavant d’artillerie à longue portée, qui ravage des routes et des villages pris entre deux feux et dont la Russie veut s’emparer.
Devant sa petite maison, dans le village de Marianske, Ludmila tient à montrer le cratère dans sa cour. «Regardez: hier soir, les Russes auraient pu me tuer. Quand le missile s’est abattu, j’étais dans ma cuisine, à quelques mètres de là. Pourquoi? Qu’est-ce que je leur ai fait?», s’emporte cette frêle septuagénaire. Le dos courbé, elle balbutie des prières et fait un signe de croix pour bénir, dit-elle, tous les habitants du village. Une dizaine d’entre eux sont venus l’entourer. «Quatre à cinq fois par semaine, les Russes bombardent notre village», explique sa fille, Natalia. «Avec l’habitude, on a appris à compter les secondes entre les frappes pour savoir quand s’abriter», ajoute Natalia. L’exubérante quadragénaire, coiffée d’une casquette orange et qui ponctue ses phrases par un rire tonitruant, assure: «Il ne reste pas grand monde dans le village, alors on s’entraide tous. On partage les mêmes abris en sous-sol. Et on espère que ça va passer!»
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Les habitants de Marianske et des villages alentour s’appellent régulièrement car, explique Vadym, «lorsque ça ne frappe pas chez nous, ça frappe ailleurs. C’est important de se sentir solidaires». En cet après-midi pluvieux, alors que Ludmila, Natalia et le petit groupe forment un cercle autour de lui, le petit homme rond appelle un voisin dans un hameau tout proche. «La situation est très mauvaise. Il y a des “200”», indique une voix à l’autre bout du fil, utilisant le même terme que les militaires pour désigner les morts. «Une femme vient d’être tuée par une frappe, et des voitures ont été détruites. Faites attention à vous!» Vadym, qui un peu plus tôt plaisantait avec ses amis et partageait avec eux du thé et des biscuits, allume une cigarette et cesse de parler. «Au moins, on est encore libres», soupire Natalia. «Et en vie, pour l’instant.»
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Pays-Bas : les jeunes de banlieues françaises au cœur d'une controverse
La ministre des Affaires sociales Karien van Gennip a proposé que les entreprises néerlandaises recrutent de jeunes de banlieues françaises, afin de les «remettre sur le droit chemin» et pallier le taux de chômage très élevé.
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Le Fujian de Type 003 est surtout le premier à disposer de catapultes pour faire décoller ses aéronefs. Pékin rejoint ainsi un petit club dont seuls les États-Unis et la France faisaient partie jusqu'alors.
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VOD de la semaine – « Wet Sand » de Elene Naveriani
Nos recommandations culturellesLa chronique d’un village géorgien en bord de mer, où un vieil homme vient de se suicider. Un travail épuré sur le cadre et la narration, où la mélancolie sous-jacente prend le pas sur la couleur locale, tout en intégrant une vision moderne de l’intolérance.
Vincent OstriaLa Géorgie a une réputation de pays méditerranéen transposé dans le Caucase, où règne une relative douceur de vivre. C’était perceptible dans les premiers films d’Otar Iosseliani avant qu’il n’émigre en France. Mais on le remarque moins chez Paradjanov, Arménien de Géorgie, célèbre pour ses tableaux vivants, ou chez Kalatozov, né à Tbilissi, qui n’a guère rendu hommage à son pays dans son œuvre formaliste. Elene Naveriani, elle, n’a pas beaucoup de points communs avec ces deux gloires nationales, même si son modeste «Wet Sand » brille par la rigueur de son cadre et la concision de sa mise en scène.
Ce que narre cette jeune cinéaste géorgienne dans son deuxième film est fort simple et le contexte sociétal de son récit aurait pu être celui d’une farce villageoise si la mort n’y était pas omniprésente. Il est question d’un vieil homme qui vient de se suicider ; sa petite-fille, Moe, qui débarque de la capitale, Tbilissi, découvre que son grand-père était le paria local. On est avant frappé par la mise en scène, par la grande maîtrise du filmage et par l’aisance dans la composition du cadre. Ce qui domine c’est une forme de fixité, voire même de statisme, tant dans les plans que dans les attitudes des personnages, qui ne bougent guère, entre la plage déserte où est ancré le café du personnage principal, Amnon, quinquagénaire taiseux, et quelques maisons avoisinantes. Cette attente presque à la Hopper (Edward pas Dennis) confère des qualités quasi-métaphysiques à cette chronique dont l’enjeu réel ne se révèlera que vers la fin et a trait à l’homosexualité, tabou courant dans toute l’ex-Union soviétique (et ailleurs, bien sûr). Une transgression amenée avec tact, presque timidité, qu’on retiendra moins que l’infinitésimalité des déplacements et des actions, synchrone avec la lassitude générale des personnages, qui eurent peut-être une jovialité méridionale, jadis, mais stagnent à présent dans un marasme qui les maintient dans un quant-à-soi distant, mêlant misanthropie et désespoir. Elene Naveriani a le chic de mêler naturalisme, recherche esthétique et réflexion très contemporaine (sur l’homophobie ordinaire). Une bonne surprise en provenance de ce pays cinématographiquement peu prolifique.
Vincent Ostria
« Wet Sand » de Elene Naveriani. Géorgie/Suisse, 1 h 55, 2021
A voir sur mubi.com
vodcinéma Le Figaro
Châteauroux : en pleine canicule, l'eau de la ville rendue impropre à la consommation par une bactérie
La consommation de l'eau du robinet est interdite jusqu'à au moins dimanche, en raison d'une contamination par la bactérie Escherichia coli.
L'eau du robinet de Châteauroux est impropre à la consommation pour 25.000 habitants du nord de la ville, après une contamination par la bactérie Escherichia coli en pleine canicule, a annoncé vendredi Châteauroux Métropole.
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La consommation d'eau est désormais interdite jusqu'à au moins dimanche 18h00, a-t-elle précisé. Les habitants des quartiers nord ne peuvent plus consommer l'eau potable pour l'usage alimentaire (boisson, préparation des aliments, brossage de dents). Les nourrissons ne doivent pas non plus être lavés avec cette eau. La ville a déclenché son plan communal de sauvegarde et mis en place, avec le gestionnaire du réseau d'eau Saur, quatre centres de distribution de packs d'eau en bouteilles. Des livraisons sont prévues pour les personnes âgées, a indiqué Châteauroux Métropole dans un communiqué.
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Vendredi en début de soirée, aucune victime, ni aucune hospitalisation n'était signalée, selon la ville. De nouvelles analyses sont attendues dimanche soir. La Chaîne Météo a placé l'Indre en vigilance orange canicule pour les journées de vendredi et samedi.
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Depuis début mai, plus de 1600 cas confirmés ont été signalés dans 39 pays, dont 32 où la maladie n'est pas endémique et où aucun décès n'a encore été recensé.
Pourquoi y a-t-il de plus en plus d'allergies au pollen ?
FOCUS - La saison des pollens débute au printemps et dure jusqu'à l'automne. Depuis une trentaine d’années, toutefois, cette période synonyme d'allergies pour environ 20% des enfants et 30% des adultes français, a tendance à se rallonger et à concerner de plus en plus de monde.
L'Humanité
Musique. Florent Marchet, « derrière les murs »
Nos recommandations culturellesLe chanteur et musicien s’est confié à l’occasion de la sortie attendue de Garden Party, un nouvel album d’une mélancolie lumineuse qui puise dans le quotidien la puissance du drame.
Clément GarciaIl nous avait laissés loin et haut, dans les étoiles et un futur incertain. C’était avec Bambi Galaxy, son dernier album sorti il y a huit ans – une éternité. Ce disque inquiet avait séduit par l’usage intensif de sonorités synthétiques. Florent Marchet troquait son allure post-adolescente pour une veste à paillettes et adoptait un style musical qui le propulsait dans un ailleurs risqué. Ses albums précédents – Gargilesse (2004), Rio Baril (2007), Courchevel (2010) – avaient chacun construit la renommée d’un auteur-compositeur parmi les plus doués de sa génération, lorgnant la façon Souchon ou la manière Sheller, et pratiquant une écriture elliptique qui donne tout leur relief à des mots choisis.
« Garden Party s’est imposé à moi. J’ai d’abord pensé cet album piano-voix avant de l’enregistrer en trois jours. Puis, je l’ai retravaillé pendant quatre mois en trafiquant mon piano pour arriver à un son organique, avec du Cristal Baschet, des ondes Martenot », raconte ce féru d’instruments qu’il part glaner à travers le monde. « Cet album pose les mêmes questions que le précédent, mais avec un autre angle : de quoi hérite-t-on ? On en parle tout le temps sur le plan économique. Mais l’héritage culturel, celui des névroses ? »
Glaneur d’histoires
Pour donner naissance à ce nouvel opus attendu, Florent Marchet hausse encore son niveau d’écriture pour scruter les paysages périurbains et ruraux, explorer la carte du territoire et examiner l’envers du décor français. Sa toponymie brasse large, mais évite les métropoles. Il nous promène d’ « un jour de fête à Montargis », à « la banlieue de Dijon », de « Créteil » à « Montauban », de « Bourges » à « Chamonix », de « l’Ille-et-Vilaine » à « Arras » : « Quand je suis en tournée, j’aime me promener dans les villes et discuter avec les gens d’autre chose que de littérature, de musique ou cinéma. J’ai toujours aimé glaner les histoires des gens. Je peux passer des heures à parler de trois fois rien, d’un type qui a taillé sa haie ou changé de voiture. »
Garden Party prend racine dans un lieu indéfini qui pourrait être le dénominateur commun d’un pays plongé dans la mélancolie, où des drames se nouent en silence. « Dans une autre vie, j’aurais adoré être sociologue. Je suis fasciné par le travail des Pinçon-Charlot, par exemple. J’aime observer des quartiers, des territoires. Je parle de choses assez prosaïques qui, j’espère, ont une dimension politique », confie celui qui vit désormais en second rideau de la banlieue parisienne. Cette lecture précise des humeurs du pays a donné naissance à une collection de chansons qui semblent toutes avoir été vécues. « Ce ne sont que des histoires vraies. Mais qu’est-ce qu’une histoire vraie ? Il y a souvent plus de fiction dans l’autofiction que dans la fiction. » Le quotidien prosaïque devient, dans Garden Party, le théâtre d’une violence qui s’immisce sans crier gare. De justesse, chanson inaugurale, évoque la banalité du tragique ou le tragique du banal, et annonce un album « sur le fil ». La Vie dans les dents assène des « comment » sans réponse. Paris-Nice compte ces « silences » qui suscitent la mésentente, mais épousent la torpeur d’un été en famille.
Avec le déchirant Comme il est beau, les violences conjugales deviennent organiques quand « ses mots, ses colères entrent dans sa chair comme un couteau ». En famille, « on s’embrasse, on s’agace » entre faux-semblants et tabous. Dans Cindy, les paysages se fondent avec un propos amer ( « Une envie d’avaler le ciel/pour un peu la vie serait belle/regarder au loin/le parc éolien »).
Portrait d’une France oubliée
« Pendant le confinement, j’ai beaucoup observé cette banlieue pavillonnaire avec des bouts de jardin pour manger dehors. Contrairement aux villages, les gens ne se parlent pas. J’ai l’impression qu’ils n’ont pas envie qu’on leur rende service de peur de devoir le faire à leur tour. Ça m’a marqué. Comme l’envie de vouloir créer une sorte de vitrine, de décor, de maison du bonheur un peu idéalisée où tout est à sa place. Derrière la vitrine, derrière les murs, qu’est-ce qui se passe ? Parfois des violences conjugales, un ado qui souffre… »
Une violence qui n’est pas sans rapport avec celle qui s’exerce sur la société. Florent Marchet s’attache à brosser le portrait d’une France discrète et oubliée, « tellement en souffrance et qu’on méprise tellement. Pendant cette pandémie, les riches ne se sont jamais autant enrichis et les inégalités ne se sont jamais autant creusées. Ce qui se passe est violent. Je trouve ça dingue que ça ne pète pas plus que ça. Je viens d’une région qui a souffert énormément, avec beaucoup de chômage, des maisons à vendre mais sans Parisiens pour les racheter. J’ai ressenti le besoin de me connecter à ma propre histoire ».
Une histoire qui est aussi faite d’amitiés. Freddie Mercury, chanson parlée, haletante et terrible, narre celle de deux adolescents dans un milieu populaire, surplombée par l’ombre d’une mère en proie à des démons. Elle s’enchaîne admirablement avec les Amis, où Florent Marchet se demande, tel Rutebeuf, ce qu’ils sont devenus. Cet album n’aurait-il pas, finalement, des allures de bilan ? « Je vis une période de ma vie où je suis bien plus heureux qu’il y a dix ou vingt ans. Peut-être désillusionné, c’est possible… Mais quand on me dit que mes chansons sont tristes, je réponds que ce n’est pas moi qui ai commencé, c’est la vie. »
Florent Marchet, Garden Party, Novida. Musiqueflorent marchetchanson française Le Figaro
Natation : le jeune Français Léon Marchand champion du monde sur 400 m 4 nages
Première médaille française aux Mondiaux de Budapest ce samedi, et elle est en or. Un coup de tonnerre prometteur à deux ans des JO de Paris.
Vingt ans et déjà champion du monde. Le grand espoir de la natation française Léon Marchand a confirmé et même dépassé les attentes placées en lui en décrochant l'or du 400 m quatre nages avec un temps exceptionnel, samedi aux Mondiaux de Budapest. Il signe la deuxième meilleure performance mondiale de tous les temps et prend date pour le rendez-vous des JO de Paris dans deux ans.
Marchand s'est imposé au terme d'une course parfaite en 4 min 4 sec et 28/100, nouveau record d'Europe, à moins d'une demi-seconde du record du monde de Michael Phelps, qui tient toujours: 4 min 03.84 aux Jeux de Pékin en 2008. Un chrono monstrueux. «Je ne pensais vraiment pas nager 4:04. Je touche le mur et je vois la petite lumière qui dit qu'on est premier. C'est vraiment énorme, un sentiment de ouf. Je pense que je ne réalise pas encore ce que j'ai fait aujourd'hui mais en tout cas j'ai kiffé», a réagi le Toulousain.
Le Français devance les deux Américains Carson Foster, 20 ans comme lui, et le vétéran Chase Kalisz, 28 ans, champion olympique à Tokyo l'été dernier. Marchand avait déjà réalisé le meilleur temps des demi-finales en 4 min 09.09, nouveau record de France à la clef. Il a pulvérisé cette marque de près de cinq secondes et terminé avec deux secondes d'avance sur Foster (4:06.56) et trois sur Kalisz (4:07.47).
Aller chercher le record
Son point fort, la brasse, lui a permis de distancer Foster après avoir pris un bon départ et bien résisté sur le papillon et le dos. «Après, je pêche un peu en crawl malheureusement pour aller chercher le record, mais je pense que la prochaine fois, ça pourrait le faire», a-t-il déclaré dans un sourire. C'est la première médaille d'or pour le jeune homme, issu d'une grande famille de nageurs olympiques. Il décroche l'or mondial 24 ans après l'argent de son père Xavier sur 200 m quatre nages.
Sixième des Jeux olympiques de Tokyo l'an dernier, Marchand, nouvelle sensation de la natation française et désormais mondiale, connaît une progression impressionnante depuis. Formé à Toulouse, il s'est exilé aux États-Unis juste après les Jeux, où il s'entraîne désormais à l'université d'Arizona sous la houlette de Bob Bowman, l'ex-mentor de la légende Michael Phelps et spécialiste du quatre nages. «Ça fait cinq ans que je travaille dur pour ça et maintenant ça se réalise. Mentalement j'ai beaucoup progressé, physiquement aussi. C'était quand même une finale mondiale, j'ai réussi à gérer le stress et à me libérer comme il faut», a-t-il analysé.
Huitième champion du monde français
Il apporte à la France sa première médaille de ces Mondiaux sur les rives du Danube et devient le huitième Français champion du monde de natation, le premier depuis Camille Lacourt en 2017. Dans la Duna Arena de la capitale hongroise, il tentera de se hisser aussi sur le podium du 200 m papillon mardi et du 200 m quatre nages mercredi.
La première soirée de ces Championnats a par ailleurs été marquée par la victoire sur 400 m nage libre de l'Américaine Katie Ledecky, qui décroche le 16e titre mondial de sa carrière, le 12e en individuel. En l'absence de sa grande rivale australienne Ariarne Titmus, qui l'a dépossédée de son record du monde sur la distance il y a un mois, la fusée américaine s'est imposée en 3 min 58.15. La nageuse de 25 ans peut viser le triplé en individuel dans la Duna Arena de la capitale hongroise: elle part également favorite pour remporter le 1.500 m lundi et le 800 vendredi.
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L'Humanité
L’Orée des sons
Nos recommandations culturellesGratuit, le nouveau festival de musique classique aura lieu, cet été, dans le village boisé de Nouzilly, près de Tours.
Anna MussoUn nouveau festival de musique classique, gratuit, aura lieu les 1, 2 et 3 juillet dans la commune rurale de Nouzilly, à 15km de Tours. Ouvert à toutes et à tous, «L’Orée des sons» accueillera des artistes de renommée internationale autour de la soprano lyrique Vannina Santoni, accompagnée par divers ensembles et l’orchestre La Mahlerian Camerata dirigé par Benjamin Garzia. Chaque jour des événements : une exposition sur Gustav Mahler, un récital de Vannina Santoni, des répétitions publiques présentées aux enfants de l’école de Nouzilly, une animation musicale sur la place du marché, une randonnée musicale ponctuée de mini-concerts, un concert de clôture participatif (sous forme de quizz) sur la musique classique dans le cinéma.
www.vanninasantoni.comfestival Le Figaro
«Paris: Anne Hidalgo transforme la ceinture verte en ceinture de béton!»
TRIBUNE - Les travaux en cours ou programmés à plusieurs portes de Paris conduisent à une hécatombe d’arbres en bonne santé. Ils ont pour vrai motif, sous un vernis d’écologie qui ne résiste pas à l’examen, un projet de rentabilisation foncière, s’alarment les architectes Dominique Dupré-Henry et Tangui Le Dantec.
Il existait tout autour de Paris, une ceinture verte, héritée de l’ancienne enceinte militaire de Thiers (1840), qui a peu à peu accueilli, au fur et à mesure de son urbanisation, beaucoup de logements sociaux entre les années 1920 et 1960, des équipements publics et la construction du boulevard périphérique dans les années 1960.
C’est sur cette ceinture verte, entre les boulevards des Maréchaux et le boulevard périphérique, qu’ont été implantés beaucoup d’équipements sportifs et la quasi-totalité des stades parisiens. Conçue comme un anneau central de la trame verte (encore très visible en 2013 sur les cartes de l’Atelier parisien d’urbanisme au cœurde l’agglomération parisienne), elle accueille aussi beaucoup de parcs, comme celui de la Cité internationale universitaire (1925) dans le 14e, le parc Suzanne-Lenglen (1977) dans le 15e ou le parc de la Butte-du-Chapeau-Rouge (1939) et de la Villette (1987) dans le 19e.
Sous les mandatures de Bertrand Delanoë, en continuité avec les décisions de son prédécesseur, Jean Tiberi, pour une grande part, la couronne de Paris a fait l’objet d’une attention particulière avec la réalisation de grands projets de renouvellement urbain, l’arrivée du tramway des Maréchaux, qui a d’ailleurs permis une requalification de ces espaces défavorisés (en matière de bruit et de pollution), et la transformation de la petite ceinture en coulée verte.
Malheureusement, au fil du temps, sous l’effet de la pression foncière, la ceinture verte s’est vue de plus en plus grignotée et de plus en plus urbanisée, notamment à partir de la première mandature d’Anne Hidalgo en 2014 et d’une politique de forte densification. Les terrains de sport ont tendance à disparaitre ainsi que la végétation (serres d’Auteuil) au profit des opérations immobilières: de moins en moins de vert et de plus en plus de béton!
Le quartier de la porte de Versailles, dans le 15e, par exemple, a connu l’implantation du gigantesque siège du ministère des Armées (2012-2015), l’extension du Parc des expositions, la construction de plus de 100.000 m2 de bureaux, puis, aujourd’hui, le chantier de la très contestée tour Triangle - 96.000 m2 de bureaux en majorité - dans un quartier déjà totalement saturé. Les alignements d’arbres de l’avenue Ernest-Renan, qui relie Paris à Issy-les-Moulineaux, viennent d’être supprimés (une vingtaine) afin de permettre la construction de la tour.
Le bord extérieur du périphérique dans la partie sud-est se retrouve longé par une muraille de bureaux côté banlieue, jusqu’au 13e arrondissement, où le futur quartier des gratte-ciel de Bruneseau, unanimement rejeté, est à nouveau en cours d’étude par la ville de Paris dans une version moins dense et moins haute.
Rentabilisation foncière
Après avoir donc largement bétonné l’ancienne ceinture verte, la municipalité entreprend aujourd’hui l’aménagement de places aux portes de Paris (porte des Lilas, porte de Vincennes, porte de Montreuil) et en annonce de nouvelles d’ici 2024 (Chapelle, Pouchet, Clichy, Maillot). Sauf que, pour aménager ces places, elle commence par abattre les arbres existants, comme cela a été récemment dénoncé porte de Montreuil par le Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), association reconnue d’intérêt général. Ces arbres sont abattus pour permettre d’implanter des bureaux, dont les droits à construire vont financer la construction de grandes dalles en béton au-dessus du boulevard périphérique reconverties en entrées de ville, ce qui est forcément très coûteux.
Le cas de la porte de Montreuil, dans le 20e, est particulièrement intéressant: 76 arbres viennent d’être abattus sur 195 menacés par un projet immobilier de 60.000 m2, essentiellement des bureaux. Dans ce projet, la perte des arbres grandissant autrefois dans de la pleine terre est supposée être compensée par une végétalisation rase sur dalle. Or les bénéfices en termes écologiques n’ont évidemment rien de comparable.
Il s’agit bien d’un projet de bétonnisation et de rentabilisation foncière.
On se retrouve donc dans une logique absurde où, pour financer ces nouvelles places, on construit des bureaux dont on n’a pas besoin, on sacrifie des talus arborés du périphérique et on abat des arbres existants!
Or, avec le réchauffement climatique, les arbres adultes déjà présents représentent notre meilleure protection contre les canicules et autres événements climatiques extrêmes. Que ce soit sur le site prestigieux de la tour Eiffel ou aux portes du périphérique, partout les arbres se retrouvent condamnés par des opérations de construction, avec des conséquences catastrophiques en termes de création d’îlots de chaleur, de bilan carbone, de gestion des précipitations, de concentration de la pollution et de massacre de la biodiversité.
Or, ce n’est pas la promesse de la ville de planter 70.000 jeunes pousses sur les talus du périphérique qui changera quoi que ce soit. En effet, la moitié de ces jeunes pousses sont de type Miyawaki, méthode très aléatoire sous nos climats et dont la plupart seront éliminées par la compétition naturelle entre végétaux dans les années à venir.
La mairie de Paris annonce aussi la mise en place, pour les JO, d’une voie réservée sur le périphérique à des véhicules particuliers, covoiturage, bus, taxis… et sa volonté de la pérenniser dans l’avenir. Il est pourtant évident qu’une telle décision ne peut pas être prise de manière unilatérale, puisqu’elle ne concerne pas seulement Paris intra-muros mais l’ensemble de la région, voire du pays: Paris est la capitale d’un pays très centralisé.
Enjeu de santé publique
Il est donc indispensable de préserver de toute construction les talus arborés du périphérique qui existent encore afin de réduire les canicules et que l’air puisse circuler et disperser la pollution aérienne, notamment pour éviter les pics d’ozone, principal polluant émergeant.
Il faut trouver une autre solution pour financer l’aménagement coûteux de ces places que de construire des bureaux. Ces aménagements devraient être pensés en concertation avec les communes limitrophes, la région et l’État, tous concernés à divers titres et qui pourraient participer au financement.
La préservation de la ceinture verte, ou du moins ce qu’il en reste, est devenue un véritable enjeu de santé publique pour les Parisiens et pour tous les habitants de la Métropole du Grand Paris. Les premiers concernés sont ceux qui vivent à proximité de l’infrastructure routière du périphérique et qui ne sont pas parmi les plus favorisés.
Ce projet d’aménagement des abords du périphérique sera un des enjeux importants du futur plan local d’urbanisme bioclimatique. Sa dernière phase de concertation sur le règlement et les orientations d’aménagement et de programmation se tiendra à l’automne. Nous nous interrogeons: ce qualificatif de bioclimatique est-il seulement un affichage, ou bien va-t-il se traduire dans les faits par un réel changement de politique et une prise en compte des enjeux écologiques à la hauteur du défi environnemental qui attend Paris dans les années à venir?
Les auteurs de cette tribune sont les cofondateurs d’Aux arbres citoyens!, association pour la sauvegarde des arbres détruits ou menacés par les travaux d’Anne Hidalgo.
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ANALYSE - François, premier pape jésuite de l’histoire considère que le Concile Vatican II n’est pas encore accompli. D’où son idée de «synode sur la synodalité», thérapie à grande échelle dont il assume les dérapages.
«Le malaise civilisationnel de la France profonde ne compte pas»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Yannis Ezziadi répond aux critiques qui lui ont été adressées après la publication d'un reportage dans lequel il dépeint le quotidien des habitants de Nangis, une commune de Seine-et-Marne marquée par une montée du communautarisme.
Bac 2022: «En ignorant le sens du mot "ludique", certains lycéens confirment la baisse dramatique du niveau»
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Le Figaro
Macron commémore l'anniversaire de l'Appel du 18-Juin, le premier depuis la disparition du dernier Compagnon de la Libération
Le chef de l'État a assisté sous un soleil de plomb aux commémorations de l'appel lancé en 1940 par le général de Gaulle. Le dernier Compagnon de la Libération, Hubert Germain, est décédé le 12 octobre dernier.
Emmanuel Macron a célébré samedi au Mont-Valérien, à Suresnes (Hauts-de-Seine), le 82e anniversaire de l'Appel du 18-Juin, le premier depuis la disparition du dernier Compagnon de la Libération, Hubert Germain, décédé le 12 octobre dernier à l'âge de 101 ans.
En présence de militaires, d'anciens combattants et de membres du gouvernement, le chef de l'État a assisté sous un soleil de plomb aux commémorations de l'appel lancé en 1940 par le général de Gaulle et s'est recueilli dans la crypte aux victimes du nazisme.
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La cérémonie était «l'occasion de marquer la pérennité des valeurs de l'Ordre et de mettre en valeur leur transmission vers la jeunesse, comme l'avait ardemment souhaité Hubert Germain», selon l'Élysée.
Après la Marseillaise et un passage en revue des troupes, le texte de l'appel du 18-Juin du général de Gaulle a été lu avant un ravivage de la flamme par le maire de l'île de Sein. Pour cette cérémonie le chef de l'État était notamment accompagné de la première ministre Élisabeth Borne et du ministre des Armées Sébastien Lecornu. L'ancien chef de l'État Nicolas Sarkozy, le président du Sénat Gérard Larcher et le préfet de police de Paris Didier Lallement y assistaient également.
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Nouvelle accusation de tentative de viol contre Damien Abad, qui dément
Une élue centriste affirme que le ministre a tenté de la violer lors d'une fête organisée chez lui, à Paris, au premier semestre 2010.
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TÉMOIGNAGES - Jean-Luc Mélenchon a appelé les abstentionnistes et les électeurs de Marine Le Pen à voter pour lui pour faire barrage à Emmanuel Macron.
Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron au 20h de TF1
Le chef de l'État donnera une interview à la suite de sa visite à Kiev, ce jeudi.
Le Figaro
Pour Emmanuel Macron, une élection à quitte ou double
Arthur BerdahFrançois-Xavier BourmaudANALYSE - Talonnées par la Nupes dimanche dernier, les troupes macronistes abordent les élections avec fébrilité.
C’est la dernière haie. Celle qui semblait petite de loin, mais se révèle loin d’être petite. Après avoir réussi l’exploit de devenir le plus jeune président de l’histoire de la République en 2017, après avoir su s’imposer comme le premier chef de l’État réélu hors cohabitation en 2022, voilà qu’Emmanuel Macron redoute de trébucher sur la marche des législatives. Talonnées par la Nupes de Jean-Luc Mélenchon au premier tour dimanche dernier, ses troupes abordent les élections de ce week-end sans certitude d’obtenir la majorité absolue.
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Un comble, tant l’inversion du calendrier électoral, et la resynchronisation du scrutin sur la présidentielle, étaient censées créer un alignement entre l’Assemblée nationale et l’Élysée. De Jacques Chirac en 2002 à Emmanuel Macron il y a cinq ans, en passant entre-temps par Nicolas Sarkozy (2007) et François Hollande (2012) - abstraction faite de l’épisode des «frondeurs» -, tous ont d’ailleurs profité de la cohérence et de la constance des Français dans les urnes pour hériter d’un Hémicycle à leur main.
Mais c’était avant que le «nouveau monde» n’emporte tout sur son passage, et accouche d’une vie politique divisée en trois grands blocs quasi équitablement répartis entre macronistes, lepénistes et mélenchonistes. Où la gauche de gouvernement s’est effacée derrière la frange la plus radicale, et où la droite républicaine ne peut, au mieux, qu’espérer jouer les forces d’appoint. Même sans proportionnelle, la Chambre basse menace donc de se transformer en un chaudron ingouvernable, où les coalitions de projet seraient rapidement empêchées par d’inévitables obstructions parlementaires. Le tout sur fond de guerre de succession, avec l’échéance de 2027 en ligne de mire.
Mélenchon dans le collimateur
Conscient de cet écueil, Emmanuel Macron s’est récemment résigné à descendre dans l’arène. Tardivement mais frontalement. De son discours de politique générale dans le Tarn avant le premier tour, à son allocution purement électorale sur le tarmac d’Orly dans l’entre-deux-tours, le président de la République s’est subitement mué en directeur de campagne improvisé. Jouant à dessein et à outrance la carte de la dramatisation avec Jean-Luc Mélenchon dans le collimateur. «Rien ne serait pire que d’ajouter un désordre français au désordre mondial», avait-il alors assuré en demandant aux Français «une majorité solide pour défendre notre économie, vos économies. Rien ne serait pire que de nous perdre dans l’immobilisme, le blocage et les postures».
Il faut faire avancer l’Europe, comme on l’a fait ces dernières années, pour être plus forts en matière de défense, de politique étrangère mais aussi d’énergie, d’industrie
La campagne s’est poursuivie jusqu’à son départ de Kiev, où il a une nouvelle fois mis en garde contre la tentation de ne pas lui octroyer une majorité absolue à l’Assemblée nationale en invoquant les désordres du monde. «On a besoin d’une France vraiment européenne qui puisse parler d’une voix claire et nette, a expliqué le chef de l’État sur BFMTV dans le train qui le ramenait d’Ukraine. Il faut faire avancer l’Europe, comme on l’a fait ces dernières années, pour être plus forts en matière de défense, de politique étrangère mais aussi d’énergie, d’industrie…» Sans évoquer directement le scrutin de dimanche, Emmanuel Macron a redit sa «conviction que notre pays, s’il sait se réunir, se retrouver dans le respect des différences, peut ressortir plus fort de cette crise du début de ce XXIe siècle. C’est l’ambition que je me fixe et que je nous fixe».
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De retour en France, il a poursuivi sa campagne jusqu’à la dernière heure, en visite au salon de la technologie VivaTech pour échanger avec des entrepreneurs, comme pour renouer avec l’ADN du macronisme. Et lancer ses derniers filets pour tenter de rallier des électeurs. Après avoir installé la «planification écologique» à Matignon, le président de la République a annoncé une «loi d’urgence écologique» dès cet été, notamment pour accélérer le développement de l’éolien en mer.
Le chef de l’État joue gros sur ce scrutin, à quitte ou double pour la suite de son quinquennat. Même avec une majorité absolue, il risque de se retrouver contraint de composer avec les troupes d’Édouard Philippe, peu enclines à transiger avec l’aile gauche de la macronie. Pire encore, dans le cas d’une majorité relative, il lui faudrait alors aller chercher des alliés pour pouvoir appliquer son programme. À droite, on fait déjà monter les enchères pendant qu’à gauche, quelques fissures sont déjà apparues au sein de la Nupes. De quoi s’interroger sur la viabilité à long terme de cette alliance de circonstance rassemblée derrière Jean-Luc Mélenchon.
À la veille du scrutin législatif, une grande incertitude plane donc sur les contours d’une éventuelle future majorité pour le chef de l’État.
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De quoi redonner du poids à l’Assemblée nationale après un quinquennat au garde-à-vous. Preuve que les temps et les hommes ont changé. N’est-ce pas Emmanuel Macron lui-même qui, avant d’entrer à l’Élysée il y a cinq ans, ne jugeait ni «possible» ni «souhaitable» qu’un parti dispose d’une majorité à lui tout seul? «Ça serait un hold-up», balayait-il fièrement le 18 février 2017, lors d’un meeting à Angers (Maine-et-Loire), sous les applaudissements nourris de ses sympathisants. Pour lui, c’est désormais une nécessité.
Jean-Luc Mélenchon promet de naturaliser Julian Assange s'il est nommé premier ministre
Le leader de l'alliance Nupes souhaite que le lanceur d'alerte soit naturalisé, évacué et décoré. En 2021, il demandait déjà à la France de «lui donner le droit d'asile et lui offrir la nationalité».
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Avec seulement 21.000 voix d'écart avec la majorité, la Nupes s'est imposée lors de ce premier tour comme la principale force d'opposition.
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La majorité présidentielle affrontera la gauche unie dans 271 circonscriptions, contre 107 face au Rassemblement national.
Le Figaro
Canicule : poursuite de l'épisode de pollution à l'ozone en France
«Sous l'effet de la vague de chaleur que connaît actuellement la métropole, les concentrations d'ozone sont en nette augmentation depuis 3 jours et se maintiennent à des niveaux élevés aujourd'hui encore», a indiqué la plateforme gérée par l'Ineris.
De nombreuses régions de France connaissaient encore des niveaux élevés de concentrations d'ozone dans l'air en raison de la canicule précoce qui touche le pays, selon le bulletin officiel Prev'Air publié samedi, qui appelle à la «vigilance».
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«Sous l'effet de la vague de chaleur que connaît actuellement la métropole, les concentrations d'ozone sont en nette augmentation depuis 3 jours et se maintiennent à des niveaux élevés aujourd'hui encore», a indiqué la plateforme gérée par l'Ineris (Institut national de l'environnement industriel et des risques).
Elle faisait état de «dépassements du seuil d'information et recommandation» (180 µg/m3 en moyenne horaire) en Ile-de-France, Hauts-de-France, Normandie et Auvergne-Rhône-Alpes.
Des dépassements de ce seuil sont également possibles en régions Grand-Est, Centre-Val-de-Loire, Pays de la Loire, Bretagne, Nouvelle-Aquitaine, Bourgogne-Franche-Comté et Provence-Alpes-Côte-d'Azur.
«La situation devrait évoluer favorablement» à partir de dimanche
«La situation devrait évoluer favorablement» à partir de dimanche, «même si des dépassements locaux ne seront pas à exclure en région Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte-d-Azur et Auvergne Rhône-Alpes», a précisé la plate-forme dans son bulletin.
L'ozone est un polluant dit «secondaire» car il n'est pas directement rejeté par une activité. Il est issu de réactions chimiques, sous l'effet du soleil, impliquant des polluants présents dans l'air, comme les oxydes d'azote, émis principalement par le trafic routier, et les composés organiques volatils (hydrocarbures, solvants...) rejetés par l'industrie.
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C'est un gaz irritant qui pénètre facilement jusqu'aux voies respiratoires les plus fines. Il pose surtout un problème en été, en période de fort ensoleillement, s'il n'y a pas de vent pour le disperser. Il peut être transporté sur de longues distances.
Quand la France se réchauffera: tout ce qui va changer dans nos vies
ENQUÊTE - La chaleur pourrait atteindre des sommets cette semaine. D’ici à 2050, l’élévation des températures pourrait bouleverser le paysage français et nos habitudes de vie, avec des conséquences sur l’agriculture, le logement, l’énergie et le monde animal. Voici comment.
Variole du singe : l'OMS envisage de déclarer une «urgence de santé publique internationale»
Depuis début mai, plus de 1600 cas confirmés ont été signalés dans 39 pays, dont 32 où la maladie n'est pas endémique et où aucun décès n'a encore été recensé.
Pourquoi y a-t-il de plus en plus d'allergies au pollen ?
FOCUS - La saison des pollens débute au printemps et dure jusqu'à l'automne. Depuis une trentaine d’années, toutefois, cette période synonyme d'allergies pour environ 20% des enfants et 30% des adultes français, a tendance à se rallonger et à concerner de plus en plus de monde.
L'Humanité
Notre sélection. Les entrées littéraires à contre-temps
Nos recommandations culturellesAvant la pause estivale et en attendant de dévoiler, comme chaque année, les visages des primo-romanciers de la rentrée littéraire, nous vous proposons une sélection de neuf textes enthousiasmants, parus depuis le mois de janvier.
Sophie JoubertAlain NicolasMuriel SteinmetzLe grand cirque du quotidien
Les mains immergées dans une eau de vaisselle brunâtre, Petra, 37 ans, est débordée par sa vie de mère et belle-mère au foyer et croule sous les tâches ménagères. Enceinte du clown, son compagnon, assaillie par trois marmots en bas âge qui réclament sans cesse la becquée, elle est ravagée par l’angoisse d’être une mauvaise mère et la culpabilité de ne plus écrire. Quand l’ex de son compagnon, la parfaite Marie, laisse un message sur son téléphone pour lui proposer de l’emmener au cirque avec les enfants, Petra, qui a une peur panique des clowns (coulrophobie), accepte comme on sauterait dans le vide. L’anodine matinée au cirque va se transformer en une gigantesque tempête, au propre comme au figuré, qui conduira Petra aux limites d’une folie libératoire. À partir d’une situation malheureusement banale, la charge mentale d’une femme au foyer, Sophie Weverbergh déploie une comédie grinçante qui envoie valser tous les poncifs sur la maternité et dézingue les assignations qui pèsent sur les femmes. Flux de conscience, Précipitations joue sur les sonorités, les chansonnettes et les onomatopées lancinantes (« chrchrchr »…), amplifiant à l’extrême les sensations et les maux d’une femme dont le corps et l’esprit sont au bord de la rupture. Un roman aussi réjouissant qu’étouffant, qui allie une narration maîtrisée et une langue inventive. Que demander de plus ?
L’urgence écologique sur un mode syncopé
Voilà un premier roman flamboyant, radioactif. Il marche à la cadence du vers libre. L’héroïne, Laetitia, vit en Lorraine, devenue un cimetière de déchets nucléaires. Née trois minutes avant sa sœur jumelle, Margaux, et trente-sept minutes avant l’explosion de Tchernobyl, elle squatte la Cave avec Taupe, Thelma, Fauteur, Dédé, écolos activistes pris par « la furie verte ». Génération Tchernobyl bouleversée par le documentaire de Nicolas Humbert Wild Plants. Dénommés les « malfaiteurs », ils s’acharnent à se battre contre la destruction programmée de l’écosystème. C’est aussi l’autoportrait en creux d’une jeune femme résistante, jadis assidue aux lois du marché productiviste, qui a renié ses études de commerce. Isolée dans le monde de la fiction capitaliste dans laquelle elle a grandi, elle est en deuil des espèces en train de disparaître. Les seuls animaux présents dans le livre végètent derrière les grilles d’un zoo.
Le texte d’Hélène Laurain (née à Metz en 1988) tire le signal d’alarme écologique en de fréquents retours à la ligne. Face à un monde en ruine dûment dénoncé, sa prose, propice à la profération, contaminée par la brièveté du mode SMS, s’avance saccadée, via l’énumération ultrarapide, façon Post-it. Une forme quasi orale, proche en son flux des réseaux sociaux, de la vidéo, des consciences gavées d’informations, heurtée d’arrêts sismiques, sans fin reprisée par l’action continue, préambule au grand désastre. Un texte tout feu, tout flamme, dans l’esprit de « la furie verte », afin de conjurer les grands périls qui menacent la biosphère.
Récit précis d’une vie par intermittence
« Je me déplace beaucoup… Nos migrations dépendent de nos engagements. » Le narrateur, 40 ans et le pouce musicien, enchaîne les contrats courts. Marié, père d’une fillette qu’il voit peu, il court le cachet à en perdre haleine. Souvent fauché, il devient sourd. Intermittent du spectacle, il signale qu’ « un cachet vaut 12 heures, même quand on est parti trois jours et qu’on a répété en amont ». L’auteur possède l’art de dire les affres d’un « métier en pointillé ». Le quotidien est morne : variété avariée, gala, une bar-mitzvah… Il se déplace en bus-dortoir. Avant les grands concerts, les musiciens doivent « vider la remorque », monter les lumières, câbler l’ensemble, installer l’estrade, les pupitres… Ils mangent vite, mal. Quand ce n’est pas le bus-dortoir, c’est l’avion : « Nous ne voyons rien des villes que nous traversons. » Le romancier narre par le détail ce présent de petits calculs. « Pour boucler nos dossiers, nous faisons quelques bals de village, mais aussi les aubades, parfois les églises, les monuments aux morts. » Puis, « entre deux dates, on n’est plus rien ».
Bruno Messina connaît parfaitement la musique et la dure réalité d’un métier mal perçu. Trompettiste formé au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (classique et jazz), il a longtemps été intermittent du spectacle. Professeur d’ethnomusicologie, il est devenu directeur artistique de plusieurs festivals. Lauréat du prix Villa Médicis hors les murs, on lui doit une biographie de Berlioz saluée par la critique. M. S.
Le reclus, le chirurgien et l’inhumanité augmentée
Leurs vies sont l’expression des folies de l’époque. À eux trois, Lucas, Michel et Mélanie dessinent les contours d’un monde occidental où la précarité est la règle, où l’hyperconnexion enferme au lieu de rapprocher, où le bien-être et la confiance en soi se vendent à prix d’or. Cloîtré dans sa chambre depuis plusieurs années et fasciné par un tableau de Brueghel l’Ancien, Lucas est ce que les Japonais nomment un hikikomori. Angoissé par le dehors, mais relié à un écran, nourri par sa mère qui dépose un plateau devant sa porte, il ne sort de son antre qu’en pleine nuit, pour prendre des douches. Quand il reçoit un message de Michel, un chirurgien esthétique qui rêve d’augmenter l’humanité mais cherche un nouveau souffle financier pour son centre de rajeunissement, Lucas commence par couper court. C’est là qu’intervient Mélanie, une thésarde en psychosociologie au chômage qui fréquente les squats et les milieux alternatifs. Enchevêtrant des voix écrites à la première ou à la troisième personne du singulier, jouant avec l’écriture SMS ou les échanges par messagerie, Thomas Rosier radiographie avec humour les mécanismes du capitalisme tentaculaire à l’ère numérique à travers les itinéraires croisés de personnages qui n’auraient jamais dû se rencontrer. Peut-on entrer en dissidence et comment ? Est-on forcément rattrapé par un cynisme qui façonne les corps et les esprits ? Autant de questions au cœur de ce roman rapide et malin, portrait d’une humanité qui fonce droit dans le mur, pied au plancher. S. J.
L’histoire de Gabrielle, qui grandit malgré tout
Laurine Thizy est sociologue. Dans un premier roman de grande maîtrise, elle s’attache à Gabrielle, qui vit avec des femmes dans un village des Hautes-Pyrénées. Gabrielle, à la naissance, n’était « pas plus lourde qu’une brique de lait ». Son corps tenait « dans une main adulte ». « Un bébé chauve-souris éclaboussé de liquides sombres, aux doigts presque transparents d’être aussi fins. » Prématurée aussitôt transférée en réanimation, elle revient peu à peu « d’entre les limbes, survivante à la vie commencée malgré elle ». Le roman mêle les époques. Il y a le présent de la narratrice (mais nul ne sait qui dit « je »), qui observe Gabrielle devant le cadavre de Maria, la grand-mère adorée passée de vie à trépas. Dans la pièce à côté, les mains des femmes de la famille s’activent (mains de femmes d’avant, des mains toutes de « réserve contenue », qui « se pensent dans leurs absences et leurs limites »). « En une matinée, elles ont désinfecté presque un siècle d’existence. » Au chapitre suivant – qui enjambe les époques avec aisance –, retour à 180 degrés : Gabrielle grandit sous les yeux du lecteur. Gymnaste douée, motivée, solitaire, elle cache dans un mouchoir les crachats d’une toux grasse due à l’asthme. « Malaises intempestifs », souffle court, « asphyxie violette ». Elle subit des entraînements intensifs qui lui « assurent un corps de p etite fille, une puberté pas entamée ». Pourtant, elle avance chaque jour un peu plus vers la fin de l’enfance. Le récit, en un style cursif, est secoué d’incessants allers et retours. Gabrielle grandit entre les lignes. Elle est également celle qui, chaque soir, se rend sur la tombe encore fraîche de Maria, dans ce temps d’après la mort d’un proche que la narratrice fait alterner sans fin avec le passé de l’héroïne. M. S.
Montreuil, héritages et fantômes
Il y a d’abord un lieu, Montreuil (Seine-Saint-Denis), une terre autrefois vierge de toute présence humaine devenue une banlieue industrielle de l’Est parisien connue notamment pour ses murs à pêches. Resserrant la focale, la caméra se stabilise et s’arrête sur une maisonnette construite au XVIIIe siècle, à laquelle est adossé un atelier d’ébénisterie. Au fil du temps et des héritages, l’habitation s’agrandira jusqu’à devenir un petit immeuble qui verra défiler divers propriétaires, locataires ou squatteurs qui le transformeront au gré des divorces, veuvages ou revers de fortune. C’est l’histoire de cet endroit et de ses habitants que raconte Nicolas Combet dans Usufruit, déployant images et souvenirs à partir de ce point fixe autour duquel gravitent une poignée de personnages. Il faudrait tous les citer, par ordre d’apparition : Renée d’abord, destinée par ses parents à perpétuer la lignée, épouse malheureuse de Constant, l’orphelin parti à Madagascar sans demander son reste. Paul ensuite, arrivé au début des années 1980, époux de Viviane et beau-père de Violaine, qui deviendra l’héritier de l’immeuble. Adama enfin, un ouvrier du bâtiment installé dans un appartement trouvé désert où s’est peu à peu constituée une communauté d’hommes immigrés. Progressant dans le récit de manière non linéaire, Nicolas Combet fouille les strates de temps et exhume des souvenirs qui appartiennent aussi à la mémoire collective. Peu importe si ces récits sont fictifs ou réels, sûrement un peu des deux. Ils tissent un dialogue entre hier et aujourd’hui, entre l’ici et les ailleurs, entre les morts et les vivants. S. J.
Le schizophrène et la bibliothèque des bons voisins
Aby, bien qu’aîné des garçons Warburg, ne reprendra pas les rênes de la banque paternelle. Dès l’enfance, il a résolu de céder la place à son jeune frère Max. Seule condition à cette renonciation, Max « lui achètera tous les livres qu’il voudra ». Max, dès sa prise de fonction en 1903, honore sa promesse, à l’origine de l’une des plus prestigieuses bibliothèques d’histoire de l’art, et une des plus originales. Le principe d’organisation en est une loi de « bon voisinage », chaque livre étant connecté à son voisin par des affinités intellectuelles et thématiques subjectives représentant ce qu’un chercheur pourrait tirer de leur proximité. Dès 1896, il avait visité les indiens hopis aux États-Unis et avait fait d’étranges rapprochements entre leur art, en particulier leurs masques et leurs poupées, et les œuvres de la renaissance florentine. Une photo le montre, portant un masque à demi relevé, divisant son visage en deux ou au contraire le dédoublant en deux parties, danseur hopi et collectionneur européen. Terrifié par cette « forêt de signes » où il s’aventure, il passera la guerre perdu dans les archives du présent qu’il accumule et le désignent comme responsable du chaos du monde. Marie de Quatrebarbes construit sur ce qui est plus qu’un « épisode psychotique » de trois ans un roman où la fiction est pour de bon le « délire de l’autre ». Roman subtil et pénétrant, où la confrontation au réel, refusée au schizophrène, le mure dans un imaginaire d’où seule l’invention romanesque peut le ramener.
Millie Duyé, une enfance en « bateau-lit »
« Il y a deux côtés chez mes parents, celui qui crie et celui qui pleure. Mon père crie et ma mère pleure. » Le père a une grande maison vide aux murs blancs. La narratrice n’aime pas. Elle s’y sent plus petite. D’ailleurs, le médecin, graphique en main, lui a dit qu’elle ne serait « pas bien grande ». Chez sa mère, c’est différent : les murs sont de toutes les couleurs, il y a des autocollants Pokémon sur les portes des enfants. Elle passe de l’un à l’autre au gré de rapports de forces qui la dépassent : « Je voyage et déménage en suivant toujours le vainqueur », dit-elle.
Chez l’un ou chez l’autre, il lui faut une maison à sa taille. Construite avec des draps sous le lit « super-posé » de chez Ikea, côté père. Délimitée avec des couettes côté mère, sur le canapé transformé en bateau-lit. La cabane contient tout ce qui est nécessaire à l’autonomie de ses habitants, depuis les lampes torches jusqu’au mini-four . « Le monde des adultes se trouve dans toutes les autres pièces de la maison mais pas ici. » Pourtant, elle grandira, oscillant entre la maison en couleurs de la mère et les murs blancs du père. Mais toujours dans sa cabane, figure centrale du récit. Figure centrale mobile et plastique, qui enclôt l’imaginaire de la narratrice, se transformant au rythme de ce qu’elle devient, de ce qu’elle apprend. Millie Duyé a choisi de dire tout cela avec une voix d’enfant, pari très risqué mais élégamment tenu grâce à la puissance inventive et à la sobriété de son écriture. A. N.
À la recherche des os qui rêvent
À celui qui veut voyager vraiment, d’étonnement en étonnement, un seul conseil : lire Les os rêvent, de Julien Boutonnier. Son but est tout simple : travailler à comprendre l’origine du monde. Son moyen : l’ostéonirismologie, qui, comme chacun sait, est l’étude des rêves de l’os. Pas des rêves d’os, qu’il faudrait seulement interpréter. Mais des rêves que font les os. Car, on l’apprend, les os rêvent. Pas tous les os : seuls les « os matriciels » ont la propriété de produire ces événements physiques, de « créer le réel » dans l’ « univers d’un effleurement ». On distingue – pour simplifier – trois types de rêves, Lishang, Panini, Lystre, et plusieurs catégories d’os. L’ouvrage de Julien Boutonnier, s’il a des visées encyclopédiques, et il faut bien ça compte tenu de l’absolue nouveauté de ce pan inconnu du savoir, est avant tout un roman. Il raconte comment le jeune ostéonirismologue Giacomo Palestrina se vit confier l’étude d’un rêve qui devait « s’arrimer » cent sept jours plus tard, soit le 28 février 2015, dans le sud-ouest du Kirghizistan.
Le livre s’embarque alors dans des péripéties aussi précisément narrées que leur référence au réel est ténue. Appuyées sur une érudition envahissante et imaginaire, elles oscillent entre le style scientifique des explorateurs du XIXe siècle et les bibliographies savantes et fantastiques d’un Borges. L’ampleur du volume, qui tient la distance sans fléchir, est saisissante, et garantit un dépaysement à long terme. Un découvreur à découvrir. A. N.
premiers romans L'Humanité
mémoires Un grand homme à fables
Nos recommandations culturellesMuriel Steinmetz« La mémoire des peuples de tradition orale est d’une fidélité et d’une précision presque prodigieuses. » Ces paroles d’Amadou Hampâté Bâ (1901-1991) figurent dans l’avant-propos du premier volume de ses Mémoires, intitulé Amkoullel, l’enfant peul. Le second volume, Oui mon commandant, a trait au début de sa vie d’adulte. Il s’agit d’un savoureux récit de formation qui constitue, également, le tableau extrêmement précis d’une communauté – avec de merveilleux portraits – qui s’inscrit dans la grande histoire, depuis la fondation de l’Empire peul du Macina, en passant par la colonisation et la Première Guerre mondiale. Surnommé le « sage de Bandiagara », où il est né au Mali, on sait qu’Amadou Hampâté Bâ est l’auteur de cette formule fameuse, qui résume à elle seule toute sa pensée : « Un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. » Il a été tout à la fois ethnologue, historien du peuple peul, sage musulman (il fut disciple du grand maître soufi Tierno Bokar), membre du Conseil exécutif de l’Unesco de 1962 à 1970… Conçu pour les classes de collège, ce petit livre très utile reprend donc de larges extraits d’Amkoullel, l’enfant peul, agrémentés d’une analyse (« La fabrique du texte »), doublée d’une chronologie et d’une synthèse. Un chapitre intitulé « Résonances et rebonds » analyse la « satire de la colonisation » via d’autres textes. On trouve également un répertoire, un arbre généalogique et de très belles illustrations de la main du dessinateur Golo.
Littérature Le Figaro
Qui sont ces gens qui ont un avis sur tout et tout le temps (et pourquoi ils vont mal) ?
Ophélie OstermannDÉCRYPTAGE - Qu'ils sachent de quoi ils parlent ou pas du tout, ils ont des choses à dire. Comment expliquer que certains aient toujours un avis à donner ? D'où vient la posture ? Pistes de réflexion pour cerner ces profils.
L'entrée en matière est souvent la même. Des «moi, je pense que…» ou « à mon avis, tu devrais…», annonçant l'arrivée fracassante d'un avis que souvent, personne n'a demandé. Ces auteurs ont une opinion sur tout. Vraiment tout. Des mesures à prendre pour élever le niveau scolaire des élèves français, à l'intérêt ou non d'investir dans la pierre, en passant par la couleur du canapé que l'on projette d'acheter.
À lire aussiPourquoi certaines personnes savent-elles toujours tout mieux que tout le monde ?
La plupart du temps, le discours est délivré sans connaissance de cause, ce qui ne l'empêche pas d'être tranché et assuré. Et voilà bien ce qui fait le doux charme de ces personnalités, fascinantes et...crispantes. Alors qui sont-elles ? Pourquoi adoptent-elles cette posture de sachant ? De quel bois sont-elles faites pour ne pas douter et toujours penser quelque chose de tout ?
En vidéo, qu'est-ce que l'EMDR ?
Un savoir porté aux nues durant l'enfance ?
Pour cerner au mieux les profils, la tradition voudrait que l'on regarde dans le rétroviseur, dans l'enfance. Le psychologue Samuel Dock (1) ose formuler deux hypothèses afin d'identifier ce qui a pu créer les fondations du super sachant. D'abord, «les parents ont pu valoriser le savoir de l'enfant et le moindre de ses propos à un point tel qu'à l'âge adulte, il est conforté dans un vécu de toute puissance, informe-t-il. Ça l'amène plus tard à ne jamais douter, à avoir le sentiment que son savoir sera accueilli comme ses parents le faisaient, avec respect et admiration.»
Ensuite, les parents ont pu, au contraire, déconsidérer l'enfant, perturber la construction de son savoir. Résultat ? Des années plus tard, la brèche doit être colmatée. Une fois adulte, en donnant son avis à qui veut bien l'entendre, il fait «des tentatives de réassurance narcissique», précise Samuel Dock. Autrement dit, il impose son avis pour ne pas être remis en cause, personnellement.
Derrière la certitude, une fragilité
Une grande angoisse se cacherait également derrière la façon de faire. Selon Samuel Dock, «la personne qui donne constamment son avis le fait pour découvrir dans le regard de l'autre sa propre capacité à produire un savoir, et ce faisant, se rassure sur sa capacité à comprendre». Bon à savoir pour éviter d'exploser au prochain étalage de science : cet ami qui vous dit comment vous devriez mener à bien votre projet immobilier chercherait plus à se convaincre lui-même qu'à vous convaincre.
Tout cela découle du fait que nous sommes tous des êtres inachevés, rappelle le psychologue. Pour compenser cela, nous avons besoin d'un discours sécurisant qui apporte du sens. «Certains ne peuvent accepter d'avoir des lacunes, car cela voudrait dire que leur être est manquant, rebondit Samuel Dock. Alors ils bouchent les trous, exposent leur savoir pour se rassurer sur leur plénitude».
Certains se trouvent dans un milieu où ils ont peur d'être jugés. Ils refusent de montrer qu'ils ne savent pas et au contraire, en font trop
Derrière celui qui brandit l'encyclopédie de la vie peut aussi se cacher un sentiment d'infériorité. Dominique Picard, psychosociologue et auteure de Relations et communications interpersonnelles (2), mentionne à ce propos les profils en pleine ascension sociale. «Certains se trouvent dans un milieu où ils ont peur d'être jugés, ils craignent de ne pas être à la hauteur. Ils refusent par exemple de montrer qu'ils ne savent pas et au contraire, en font trop».
Une société de l'opinion
Sans les excuser, il faut bien reconnaître que rien ne les encourage à la mettre en sourdine. Au contraire, comment pourraient-ils ne pas donner leur avis dans un monde qui le leur demande en permanence ? Dans son ouvrage Le Malaise d'une civilisation (2017), Samuel Dock explorait l'hyper-individualisme. Aujourd'hui, il insiste : nous évoluons dans une société de l'opinion, une «société narcissique», dans laquelle on existe à travers notre connaissance. «Chacun se constitue un savoir à partir d'un vécu subjectif et on ne doute plus, poursuit-il. Ne pas savoir crée le malaise. La société consacre l'individu singulier dont la toute-puissance repose sur son savoir. Être, c'est être un sachant.»
La société consacre l'individu singulier dont la toute-puissance repose sur son savoir. Être, c'est être un sachant
Sans surprise, Internet et l'émergence des réseaux sociaux n'a fait que renforcer un phénomène déjà existant. Avec une information et un savoir à portée de clic, tout le monde a la capacité de se renseigner. «On remet en question les compétences de celles et ceux qui savent car on a l'impression que l'on peut en connaître autant, commente la psychosociologue Dominique Picard. Et ce comportement va de pair avec la perte de confiance en les politiques, les médecins, les chercheurs ou encore les journalistes.»
Ne pas lutter
Ceci étant dit, certaines questions se posent : comment réagir face à ces profils quand le seuil de tolérance est dépassé ? Que l'explosion démange ? Comment ne pas se laisser perturber et changer d'avis à l'écoute de l'autre, si sûr de lui ? Comment maintenir un lien, quand l'interlocuteur nous laisse si peu de place ?
La confrontation pourrait libérer, ou en tout cas décharger la tension accumulée chez l'écoutant. En réalité, la lutte ne servirait à rien. «La résistance sera d'autant plus forte, la personne se sentira attaquée», estime Samuel Dock qui opterait, lui, pour la méthode douce. «On peut souligner qu'il ou elle a beaucoup de chance de savoir, mais que nous, nous doutons. Ce faisant, on montre que le doute justement, n'abîme pas, ne détruit pas». Enfin, il reste l'option d'espacer les entrevues, voire de faire en sorte qu'il n'y ait plus d'entrevues. Il pourra continuer de répandre la bonne parole…mais ailleurs, et avec d'autres.
(1) Samuel Dock est aussi l'auteur de Les chemins de la thérapie, (Flammarion), 18 euros.(2) Relations et communications interpersonnelles, de Dominique Picard et Edmond Marc, (Dunod), 17,90 euros.
Enfants bien éduqués, orga sans accroc… Dans tout ça, les couples ont-ils oublié de s'aimer ?
DÉCRYPTAGE - Non, cela n'arrive pas qu'à vous ! Dans nos vies compressées entre charge mentale, performance au travail et quête d'un idéal amoureux, le couple ne trouve plus sa place. Il est temps de se reconnecter au désir.
Michel Le Van Quyen, neuroscientifique : «Notre cerveau n'est pas fait pour vivre dans des espaces urbains»
ENTRETIEN - Notre profond besoin de nature n'est pas qu'une idée. Le neuroscientifique Michel Le Van Quyen raconte comment notre cerveau change au contact de la beauté du monde.
Le Figaro
Les fours à micro-ondes sont-ils dangereux pour la santé ?
Cécile ThibertDÉCRYPTAGE - Malgré leur demi-siècle d'existence, ces appareils suscitent encore de l'inquiétude. Celle-ci est-elle fondée ?
Si le chien est le meilleur ami de l'homme, le micro-ondes est le meilleur ami de l'homme qui a la flemme de faire la cuisine ce soir. Une ratatouille faite la veille, une barquette d'épinards surgelés ou une Pasta box et hop, le tour est joué ! Mais si le micro-ondes a trouvé sa place dans bon nombre de cuisines, il est toujours «électroménager non grata» dans d'autres, par crainte des effets néfastes qu'il pourrait avoir sur la santé. Car comme les autres nouveautés technologiques, l'avènement du micro-ondes s'est accompagné de craintes plus ou moins fondées, la plus répandue étant sans doute celle d'un prétendu effet cancérigène. Mais qu'en est-il réellement ?
Comme leur nom l'indique, les fours à micro-ondes fonctionnent avec des ondes. Plus précisément, avec des ondes électromagnétiques, aussi appelée «radiations». Un terme qui peut faire peur mais qui recouvre un vaste spectre d'ondes dotées de différents niveaux d'énergie. Leur dangerosité dépend de leur fréquence : plus elle est élevée, plus l'onde est riche en énergie, plus elle est susceptible d'endommager l'ADN et donc de provoquer des cancers en cas d'expositions répétées. C'est le cas des rayons X, des rayons gamma et des rayons ultraviolets (ceux émis par le soleil). D'autres types d'ondes, comme la lumière visible et les rayons infrarouges n'ont pas ce pouvoir nocif.
Des ondes qui chauffent sans irradier
Les ondes utilisées dans les fours à micro-ondes n'ont rien de «radioactif» : elles ne proviennent pas de la désintégration spontanée d'un noyau atomique, phénomène qui s'accompagne de l'émission d'un rayonnement très énergétique potentiellement cancérigène. En termes de niveau d'énergie, elles se situent pile entre les ondes utilisées par nos téléphones portables et les ondes infrarouges. L'énergie qui y est associée n'est pas suffisante pour abîmer l'ADN. La seule chose que font ces ondes, c'est entraîner une forte agitation de toutes les molécules d'eau contenues dans les aliments. Ces molécules vont frénétiquement se frotter les unes aux autres. Ces mouvements vont alors entraîner la production de chaleur, ce qui va avoir pour effet de réchauffer l'aliment. Ce qui explique pourquoi les aliments riches en eau se réchauffent particulièrement vite.
Quand le four s'arrête, les ondes disparaissent et elles ne restent pas dans les aliments. Exactement comme lorsqu'on appuie sur l'interrupteur pour éteindre la lumière. Précisons en outre que les micro-ondes ne modifient pas la composition des aliments, il n'y a donc pas formation de nouvelles substances comme des substances cancérogènes a priori, sauf si l'emballage est composé de plastique inadéquat (nous aborderons ce cas particulier un peu plus loin). Et les micro-ondes ne détruisent pas davantage les nutriments intéressants que les autres modes de cuisson.
Ces ondes ne peuvent pas s'échapper de l'appareil, à moins que celui-ci ne soit sévèrement endommagé. Les fabricants doivent en effet respecter des normes d'isolation très strictes pour assurer l'étanchéité de leurs fours. Les rayons ne doivent pas pouvoir s'en échapper, même après des dizaines de milliers d'ouvertures.
Migration de plastique
À moins de mettre sa main dans un micro-ondes en fonctionnement - ce qui ne peut techniquement pas arriver puisque la production d'ondes s'arrête dès que l'on ouvre la porte -, il n'y a pas de risque de ce côté-là. En revanche, les fours à micro-ondes peuvent être indirectement responsables de brûlures. «La plupart des blessures dues aux fours à micro-ondes sont le résultat de brûlures liées à la chaleur causées par des récipients chauds, des aliments surchauffés ou des liquides qui explosent», indique l'Agence sanitaire américaine (la FDA). Des liquides surchauffés peuvent en effet avoir une apparence normale lorsqu'on les retire du four à micro-ondes, avant d'exploser soudainement.
Autre risque : celui de se retrouver avec des particules de plastique dans son assiette. «À trop forte puissance, le réchauffage au micro-ondes augmente le risque de migration des substances contenues dans les emballages vers les aliments», explique l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail). Dans le doute, mieux vaut transvaser les aliments dans un récipient en verre (de préférence en pyrex) ou en porcelaine. L'Anses recommande également ne pas recycler d'emballages à usage unique en récipients micro-ondables et de privilégier un temps de réchauffage long mais à faible puissance.
Quand la France se réchauffera: tout ce qui va changer dans nos vies
ENQUÊTE - La chaleur pourrait atteindre des sommets cette semaine. D’ici à 2050, l’élévation des températures pourrait bouleverser le paysage français et nos habitudes de vie, avec des conséquences sur l’agriculture, le logement, l’énergie et le monde animal. Voici comment.
Variole du singe : l'OMS envisage de déclarer une «urgence de santé publique internationale»
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Pourquoi y a-t-il de plus en plus d'allergies au pollen ?
FOCUS - La saison des pollens débute au printemps et dure jusqu'à l'automne. Depuis une trentaine d’années, toutefois, cette période synonyme d'allergies pour environ 20% des enfants et 30% des adultes français, a tendance à se rallonger et à concerner de plus en plus de monde.
Le Figaro
Les villes les plus menacées par l'explosion du nombre de jours et de nuits de canicule
Paul CarcenacMarti BlanchoCLASSEMENT EXCLUSIF - Pour les 70 plus grandes villes de France, nous avons compilé les projections des climatologues concernant l'après 2040. Selon les communes, l'augmentation des périodes de fortes chaleurs sera plus ou moins marquée.
La canicule est arrivée tôt cette année. Selon les climatologues, ces vagues de chaleur estivales vont être de plus en plus fréquentes. Si la France va se réchauffer partout, cela ne sera ni à la même vitesse, ni avec la même ampleur selon les villes, d'après les modélisations des climatologues. À partir de 2040, les endroits où le thermomètre va le plus se dérégler en été ne sont pas forcément ceux qui nous viennent à l'esprit spontanément. À l’inverse, certaines zones du pays devraient être encore relativement préservées au milieu du siècle. Pour mesurer ces différences à travers le territoire, nous avons comparé les projections des chercheurs des laboratoires de climatologie, compilées par la Drias - Météo France. Pour les 70 villes françaises les plus peuplées, nous présentons ici le nombre de journées et de nuits supplémentaires anormalement chaudes (plus de 5° par rapport à la température attendue). Ces données sont la médiane des résultats des différents travaux des scientifiques. Elles concernent trois mois de la période estivale (juin, juillet, août) et sont calculées pour les années qui viendront après 2040, jusqu'en 2070.
De manière globale, entre 2041 et 2070, on remarque que c'est autour de la vallée du Rhône que les épisodes de fortes chaleurs devraient se multiplier durant les mois d'été. Annecy, Lyon, Saint-Etienne, Avignon, Valence… les villes les plus concernées par l'augmentation des journées anormalement chaudes sont toutes situées dans la partie Est du pays. Les villes plus au sud, proche de l'embouchure, comme Arles, Nîmes ou Avignon suivent de près. Mais elles sont aussi touchées que celles de la région Grand Est comme Mulhouse ou Nancy. «C'est lié aux gradients du changement climatique. Les effets seront plus marqués au sud et à l'est de la France», analyse Mary Kerdonkuff, directrice adjointe de la Climatologie et des Services Climatiques à Météo-France.
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À l’inverse, logiquement, le nord et l'ouest du pays seront plus préservés. Les communes du Finistère ou encore du littoral de la Côte d’Opale n'auront que des changements relativement minimes. Mais ces villes seront concernées par un autre problème lié à ce même réchauffement : la montée du niveau des océans.
Annecy se prépare à la canicule
La mairie d'Annecy est bien consciente du danger que représente la hausse du mercure pour ses habitants. La Ville s'était déjà déclarée en « état d'urgence climatique » dans une délibération de novembre 2019. Deux ans plus tard, elle alertait sur le fait que « dans les Alpes et à Annecy, le réchauffement climatique est déjà deux à trois fois plus rapide que pour le reste du globe ».
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Afin d'y faire face, la municipalité mise avant tout sur l'urbanisme, avec pour principal but « la réduction des phénomènes d'îlot de chaleur urbain, un des enjeux principaux dans la résilience climatique de l'aménagement urbain », comme l'indique le référentiel du « bien construire », que la Mairie a publié en mai 2022. Le guide préconise d'adapter le bâti existant et futur aux périodes de très forte chaleur, contenir la minéralisation des sols et employer des matériaux de couleur claire. « Pour limiter le réchauffement climatique entre 1,5° et 2°, notre action dans la gestion de nos politiques publiques doit être à la fois immédiate et inscrite dans le temps », assure François Astorg, le maire.
Dans la vallée du Rhône, d'autres communes se préparent aux étés caniculaires, comme à Avignon. « Cela fait plus d'un an que l'on mobilise acteurs économiques, associatifs et citoyens pour savoir comment prendre en compte le réchauffement climatique à l'échelle de la ville », détaille Cécile Helle, maire de la commune. Parmi les projets déjà menés ou en cours : réfection des parcs, plantation d'arbres et installation de points d'eau. Pour faire la guerre aux îlots de chaleur, trois cours d'écoles primaire et maternelle sont « végétalisées et désimperméabilisées » chaque année, pour un budget d'environ 500.000 euros, « conséquent pour une ville comme la nôtre ». Alors tous les financements sont bons à prendre et l'édile se réjouit déjà du programme de «renaturation des villes» annoncé par Elisabeth Borne le 14 juin dernier et doté de 500 millions d'euros.
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La maire d'Avignon et son équipe présenteront d'ailleurs leur grand Plan local pour le climat aux élus municipaux le 25 juin prochain. «Aujourd'hui on construit la ville de 2040, c'est à nous d'anticiper pour ne pas avoir de logements invivables à cet horizon», précise Cécile Helle.
Méthodologie
Nous nous sommes basés sur les simulations climatiques réalisées dans les principaux laboratoires français de modélisation du climat, et compilées par la Drias, un service de Météo-France. Les chiffres présentés pour chaque ville sont la médiane de tous les différents travaux. Il s'agit de modélisations qui prennent des hypothèses d'émission de CO2 futures décrites par une trajectoire appelée RCP4.5, un scénario qui suppose «une politique climatique visant à stabiliser les concentrations en CO2». Il s'agit d'un scénario intermédiaire, ni trop optimiste, ni trop pessimiste.
Les données. Les journées anormalement chaudes sont celles dont la température maximale est supérieure ou égale à cinq degrés de plus que la température maximale moyenne mesurée sur la période de référence 1975-2006.
Les nuits anormalement chaudes sont celles dont la température minimale est supérieure ou égale à cinq degrés de plus que la température minimale moyenne mesurée sur la période de référence 1975-2006.
Le classement que nous avons réalisé est l'addition de ces deux données (en nombre de jours).
Précision géographique.
Les calculs des climatologues sont basés, non pas sur les frontières communales, mais sur une France découpée en 8602 points. Chaque commune correspond à un ou plusieurs points. Parfois, nous avons pris un rayon autour de la commune, pour les grandes agglomérations, et établi une moyenne.
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Variole du singe : l'OMS envisage de déclarer une «urgence de santé publique internationale»
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L'Humanité
Essai. Pour une révolution numérique… et sociale !
Nos recommandations culturellesDans son dernier ouvrage, Ivan Lavallée analyse la « cyber-révolution » à travers « la grille de lecture marxiste » et ouvre à des travaux prospectifs.
Paul MazliakCyber-révolution et révolution socialeLorsque il y a 3,5 milions d’années environ, un Australopithèque s’est dégagé du règne animal en fabriquant un outil, il engageait le processus d’hominisation car « ce qui distingue l’homme du singe, c’est le travail » (Engels, 1883). De nombreuses découvertes jalonnent cette hominisation progressive : la maîtrise du feu, l’agriculture, la roue, le tour du potier, la domestication des animaux de trait, etc. Viennent ensuite la maîtrise de l’énergie mécanique avec les moulins à vent, puis les machines à vapeur, les moteurs électriques. Derniers progrès : les machines à calculer, la machine de Turing, les ordinateurs, Internet. Ivan Lavallée ajoute que « ce qui distingue une époque économique d’une autre, c’est moins ce que l’on fabrique que la manière de le fabriquer ». La thèse principale du livre découle de là : au XXIe siècle, un nouveau système technique, reposant essentiellement sur l’informatique, est en cours d’installation. Cette mutation technique devrait donc entraîner une nouvelle organisation de la société.
des progrès conceptuels
Cependant, les transitions sociales exigent souvent plusieurs siècles. Le dépassement du régime capitaliste a été tenté par la Commune de Paris (1871) et par la révolution bolchevique de 1917. L’échec de cette dernière tentative vient de la mise en œuvre autoritaire, par les dirigeants politiques, d’une vision mécaniste et stérilisante de l’évolution des sociétés. Par exemple, en URSS, dans les années 1960-1980, il n’y avait aucun retard scientifique ou technologique sur les pays capitalistes avancés (États-Unis, Europe). Les physiciens, mathématiciens, informaticiens soviétiques étaient parmi les plus avancés au monde. Boris Babayan et ses collègues ont développé, en 1978, Elbrus I, un ordinateur superpuissant, quinze ans avant l’apparition d’un ordinateur équivalent aux États-Unis. Mais les progrès scientifiques soviétiques étaient strictement réservés au domaine militaire.
Aujourd’hui, ce sont les progrès conceptuels de la « science pure » qui viennent révolutionner l’état des « forces productives ». La cybernétique et l’intelligence artificielle permettent la robotisation de nombreuses productions. Les ordinateurs personnels se sont mis en place dans les années 1980, mais ce sont les compagnies américaines (Microsoft, Apple, Honeywell-Bull) qui se sont emparées de ce marché. Sur le plan idéologique, tout est fait pour masquer « la grille de lecture marxiste » des rapports entre le capital et le travail. La partie prospective du livre énumère les conditions nécessaires au « dépassement du capitalisme » vers une société dont l’objectif majeur serait l’intérêt de toute la communauté des hommes, c’est-à-dire le communisme. Il faudrait la maîtrise du vivant (santé, agriculture), le succès dans la lutte contre le réchauffement climatique, la résolution du problème des déchets nucléaires, la mobilisation générale pour l’éducation et la recherche, etc. L’auteur termine par une citation d’André Breton : « L’Homme est là en train de jouer son destin. Il le joue sans le connaître. »
numériqueMarxismeEssais Le Figaro
Législatives 2022 : qui sont les candidats de votre circonscription ?
FIG DATA - Les candidats aux élections législatives 2022 sont officiellement connus. À l'aide de notre moteur de recherche, découvrez qui est candidat dans votre circonscription.
Député, circonscription, suffrage universel direct... que veulent dire ces mots qui fleurissent aux législatives ?
L'actualité autour des élections législatives, qui se tiennent les 12 et 19 juin 2022, s'avère particulièrement riche en vocable politique. Petit tour d'horizon des mots que vous entendez régulièrement en ce moment…
Député : qu'est-ce que c'est, quel est son rôle ?
Dans chacune des 577 circonscriptions, les électeurs seront chargés d'élire le député qui les représentera à l'Assemblée nationale.
Législatives: quels sont les avantages et obligations d’un député?
FOCUS - Le 19 juin 2022, les Français vont élire les 577 députés qui siégeront à l'Assemblée nationale pour les cinq prochaines années. Comment est rémunéré un député ? Quel est le montant de sa retraite ? Est-il soumis à des obligations ? Nos réponses.
Quelles sont les fonctions du président de l'Assemblée nationale?
Au-delà de veiller à la bonne tenue des débats dans l'Hémicycle, le quatrième personnage de l'État a d'autres attributions, parfois méconnues.
Immunité parlementaire: que dit le droit?
FOCUS - Quelles sont les différences entre l’inviolabilité et l’immunité parlementaire ? A quoi sert cette immunité ? Qui peut la lever ? Nos réponses.
À quoi sert le Sénat, «chambre des territoires» ?
FOCUS - Cette «chambre des collectivités locales» reste méconnue des Français. Quel est son rôle ? Comment sont élus les sénateurs ?
L'Humanité
Essai La corruption, ennemie invisible et tenace
Nos recommandations culturellesAurélien SoucheyreLa corruption est « systémique en France » et « impacte notre quotidien ». Elle a beau paraître invisible, son coût est estimé à 120 milliards d’euros par an dans notre pays, selon un rapport européen. « Nous ne le percevons pas forcément et pourtant nous subissons tous ses effets », écrivent Élise Van Beneden et Éric Alt, pour qui la corruption constitue « un abus de pouvoir qui dégrade la démocratie tout entière ». Dans Résister à la corruption, l’avocate et le magistrat, présidente et vice-président d’Anticor, exposent qu’ « un État corrompu est un État défaillant », et indiquent que leur association reçoit une vingtaine d’alertes par jour. Financement du politique par le privé, poids des lobbys, pantouflage en hausse, justice liée au pouvoir, fraude fiscale insuffisamment combattue, vente de fleurons publics au détriment de l’intérêt général et au profit des groupes privés… La liste des chantiers est longue. Mais les solutions existent pour une meilleure séparation des pouvoirs et une implication citoyenne visant à protéger notre démocratie. Les deux responsables d’Anticor y veillent et invitent chacun à participer.
Essaiscorruptionanticor Le Figaro
Législatives 2022 : comment faire une procuration pour voter ?
Le FigaroCertains électeurs ne pourront pas se déplacer dans leur bureau de vote les dimanche 12 et 19 juin. Comment et à qui donner sa procuration ? Jusqu'à quand pouvez-vous faire procuration ? Où trouver votre numéro d'électeur ? Nos réponses.
Ils sont près de 49 millions d'inscrits sur les listes électorales. Alors que les élections législatives approchent et que l'abstention a été importante lors de l'élection présidentielle, certains ne pourront pas se déplacer dans leur bureau de vote pour glisser un nom de l'urne. Seule solution : faire un vote par procuration. Voici un mode d'emploi, dont tous les détails sont à retrouver sur le site du ministère de l'Intérieur.
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Comment donner sa procuration ?
Vous pouvez faire votre procuration de deux manières. La première consiste à formuler une demande en ligne sur le site maprocuration.gouv.fr et de s'identifier avec FranceConnect. Plusieurs étapes sont à suivre : vous devez d'abord vous identifier puis, indiquer la commune dans laquelle vous votez. Ensuite, de préciser au choix le numéro d'électeur et la date de naissance de votre mandataire ou son état civil et sa commune/ consulat de vote.
Vous devrez vous rendre dans une brigade de gendarmerie, un commissariat de police ou un consulat pour que les autorités vérifient votre identité, muni de votre pièce d'identité et de la référence de votre demande de procuration (qui devrait vous avoir été adressée par mail après la validation de votre demande). Une fois cette étape accomplie, vous recevrez un mail indiquant que cette dernière a été validée. Enfin, une fois le mail intitulé «Votre procuration a été validée», votre mandataire pourra se rendre dans votre bureau de vote pour glisser un nom dans l'urne à votre place.
L'autre manière est de se rendre directement dans un commissariat de police, dans une brigade de gendarmerie ou au tribunal judiciaire ou de proximité. Une fois sur place, et muni d'un titre d'identité, vous pourrez remplir un formulaire Cerfa de demande de vote par procuration.
Comment choisir son mandataire ?
Vous pouvez confier votre vote à n'importe quel électeur de nationalité française. Ce, à plusieurs conditions. Lui comme vous devez être inscrits sur une liste électorale - sans qu'il ne soit obligatoire d'être inscrit sur la même. En revanche, votre mandataire doit se déplacer dans votre bureau de vote le jour du scrutin. Par ailleurs, votre mandataire ne doit pas avoir atteint le plafond maximum de procurations pour un scrutin donné.
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Où trouver votre numéro d'électeur ?
Ce numéro se trouve sur votre carte électorale. Vous pouvez aussi le retrouver en passant par le module «interroger sa situation électorale» sur le site service-public.fr. Il vous fait alors indiquer votre état civil complet, votre commune ou consulat de vote.
Jusqu'à quand pouvez-vous faire procuration ?
Vous pouvez faire procuration à n'importe quel moment, il n'y a pas de date limite. Naturellement, il vaut mieux le faire le plus rapidement possible, en prenant en compte les délais d'acheminement, par les mairies, de votre procuration. Une fois votre demande faite en ligne, vous pouvez vous rendre dans n'importe quel commissariat de police le jour même.
Comment faire si vous êtes à l'étranger ?
Votre demande de procuration en ligne doit être validée dans un délai de deux mois auprès de votre consulat ou de votre ambassade. N'hésitez pas à entrer en contact avec les instances les plus proches de votre domicile à l'étranger.
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Législatives 2022 : la longue passe d'armes entre Jean-Luc Mélenchon et Bruno Le Maire
La Nupes accuse le gouvernement de préparer une hausse de la TVA. Le ministre des Finances dénonce une «fake news».
Jean-Luc Mélenchon promet de naturaliser Julian Assange s'il est nommé premier ministre
Le leader de l'alliance Nupes souhaite que le lanceur d'alerte soit naturalisé, évacué et décoré. En 2021, il demandait déjà à la France de «lui donner le droit d'asile et lui offrir la nationalité».
Législatives 2022 : «J'ai honte pour lui», déclare Brigitte Kuster après la rencontre de Nicolas Sarkozy avec sa concurrente macroniste à Paris
L'ancien chef de l'État s'est entretenu, selon une information du Parisien, avec Astrid Panosyan-Bouvet. Un affront pour sa concurrente, pourtant amie de longue date de Sarkozy.
Le Figaro
Séminaristes non ordonnés, vexations, révocations... Tempête chez les catholiques français
Jean SévilliaENQUÊTE - Depuis un an, les tenants de la tradition et leurs alliés dans l’Église de France essuient des orages de plus en plus violents. Qui, souvent, viennent du Vatican lui-même.
Le 2 juin, Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, annonçait que le Vatican lui avait demandé de surseoir aux dix ordinations diaconales et sacerdotales qu’il devait conférer à la fin du mois. Évoquant un questionnement du Saint-Siège à propos de son séminaire, un des plus importants de France, et à propos de la politique d’accueil qu’il pratique dans son diocèse, l’évêque déclarait recevoir la nouvelle «dans la douleur et la confiance». Quand et par qui les séminaristes ainsi pris en otage seront-ils ordonnés? Une sanction plus brutale encore menace-t-elle l’évêque? À Toulon, au sein du clergé comme chez les fidèles, même ceux qui ne se sentent pas sur la même ligne que leur pasteur, tout le monde a appris la décision du Vatican avec stupeur et incompréhension.
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Classé comme conservateur par les journalistes parisiens, Mgr Rey, nommé évêque par Jean-Paul II, est en réalité un prélat missionnaire, qui a fait de son diocèse le laboratoire d’une pastorale dynamique qui agit tous azimuts et qui recourt à toutes les sensibilités existant dans l’Église. Ainsi encourage-t-il la Diaconie du Var, un regroupement de soixante associations caritatives qui s’occupent de démunis et de migrants, comme les Missionnaires de la Miséricorde divine, prêtres vêtus de blanc qui exercent leur apostolat sur les plages ou dans les quartiers du port peuplés de musulmans et qui célèbrent la messe selon l’ancien rite, ou encore les nombreuses communautés latino-américaines auxquelles il a confié un ministère. Que reproche le Vatican à Mgr Rey? Tant qu’il n’y aura pas d’explication officielle, les accusations à sens unique parues dans les journaux ne pouvant suffire, le mystère et le malaise demeureront.
Catholiques de seconde zone?
Suspendre des ordinations trois semaines avant la date prévue est rarissime. Cette mesure a provoqué une secousse dans l’Église de France. Un éclair dans un ciel serein? Pas même car, depuis un an, les catholiques français essuient orage après orage. En juillet 2021, le motu proprio Traditionis Custodes du pape François limitait de manière drastique la faculté de célébrer la messe et les autres sacrements selon le rite tridentin, la Congrégation des rites aggravant six mois plus tard le texte pontifical. La question ne concerne directement qu’une minorité: le nombre de pratiquants réguliers de la liturgie ancienne est estimé à 60.000 personnes, 4 % des pratiquants français, auxquels s’ajoutent les 35.000 fidèles de la Fraternité Saint-Pie X fondée par Mgr Lefebvre, dont le statut n’est toujours pas régularisé. Cependant, la violence avec laquelle la directive pontificale a mis fin à la politique de rapprochement entre les rites qui avait été initiée par Benoît XVI en 2007, par son motu proprio Summorum Pontificum, a surpris au-delà des milieux traditionalistes.
Traités comme des catholiques de seconde zone, les adeptes de la liturgie tridentine ont écrit 3000 lettres de déférente protestation au pape François, lettres qui lui ont été remises, le 4 mai, par des mères de prêtres qui se sont rendues à pied de Paris à Rome. Au mois de février, le souverain pontife a certes confirmé le charisme propre à la Fraternité Saint-Pierre, une société de prêtres qui utilisent les anciens livres liturgiques, mais beaucoup d’évêques français ont choisi de l’ignorer. À Grenoble et à Vienne, par exemple, le desservant de la Fraternité Saint-Pierre devra abandonner ses 600 fidèles fin août, à moins qu’un nouvel évêque revienne sur la décision de son prédécesseur. Dans tous les cas, une menace latente pèse sur toutes les communautés traditionalistes, ce qui représente un retour en arrière de quarante ans.
Remous en vue à Paris
En octobre 2021, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase), présidée par Jean-Marc Sauvé, rendait son rapport. On pouvait discuter la méthode de travail de celle-ci, et regretter qu’elle n’ait pas assez souligné que 97% des prêtres étaient innocents, précision qui a son prix, mais cette douloureuse opération-vérité était salubre et nécessaire. En décembre 2021, nouveau choc avec le brusque retrait de Mgr Michel Aupetit, l’archevêque de Paris, contraint à la démission par le Vatican à la suite d’une campagne de presse qui soit lançait des accusations erronées et calomnieuses, soit invoquait des griefs inintelligibles au commun des mortels, amalgame provoquant une fois de plus de l’incompréhension. Le nouvel archevêque, Mgr Laurent Ulrich, passe pour avoir reçu du pape le mandat de bousculer l’héritage du cardinal Lustiger - tête de l’Église à Paris de 1981 à 2005 -, ce qui augure de dangereux remous dans la capitale dont le clergé, de type classique, est très uni.
Risques de fracture
À l’heure où les mots de bienveillance et de miséricorde fleurissent dans les discours pontificaux et où le terme de synodalité semble devenu un talisman, s’instaure dans l’Église une gouvernance autoritaire et parfois erratique, qui paraît souvent vouloir déconstruire les acquis des pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI. Il en résulte un trouble attesté par-delà les clivages internes du catholicisme français. «Le fait que le pape François ne soit jamais venu en France et n’en manifeste pas le désir interroge», souligne, sous le sceau de l’anonymat, un poids lourd de la hiérarchie ecclésiastique.
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Si 54% des Français se déclarent catholiques, les pratiquants réguliers (2% de la population) sont majoritairement des citadins recrutés dans les catégories CSP +, tandis que les fidèles des quartiers pauvres et des banlieues sont fréquemment originaires de l’outre-mer ou de l’étranger. Une autre césure se remarque entre la génération qui a vécu le concile Vatican II et ses suites, et les jeunes. Ces derniers, minoritaires à double titre, dans la société et dans l’Église, expriment une foi chrétienne marquée par l’intériorité et la quête spirituelle, et une pratique stricte, dénuée d’esprit de contestation à l’égard de la doctrine catholique. Les exigences de ces jeunes cathos diffèrent sensiblement de celles de leurs aînés. La synthèse du synode 2021-2023 du diocèse du Morbihan constate ainsi «une fracture»: «Les anciennes générations peuvent être dans une posture critique vis-à-vis de l’Église, de ses rites, de la sacralité, du sacerdoce ou de la tenue vestimentaire des clercs, pendant que les jeunes générations réclament plus de transcendance, de clarté doctrinale, de visibilité des clercs. Entre autres exemples, la liturgie, où des retraités pensent attirer les jeunes en excluant le sacré ou la langue latine, alors que des jeunes lycéens nous ont exprimé leur souhait d’avoir le choix entre la messe en latin et la messe en français.»
Le nouvel archevêque de Toulouse, Mgr de Kerimel, a récemment interdit le port de la soutane à ses séminaristes, consigne qui est en décalage avec les aspirations de nombreux jeunes. Car ceux qui se sentent appelés à la prêtrise préfèrent en majorité les filières de type traditionnel, pas seulement pour la tenue vestimentaire, qui ne relève pas de l’essentiel, mais pour la formation philosophique et théologique. Cette attente assure le succès de la Communauté Saint-Martin, dont les prêtres portent la soutane comme signe extérieur de leur sacerdoce. Cette communauté en pleine expansion fournit, certaines années, un quart des ordinations sacerdotales en France. Près d’un quart des séminaristes français, par ailleurs, effectuent leurs études dans des établissements ouvertement traditionalistes, ce qu’une grande part de l’épiscopat français a du mal à accepter.
“Il faut que les évêques aiment tous les fidèles”
Lors du week-end de la Pentecôte, alors que 30.000 scouts unitaires de France étaient réunis à Chambord et 8000 collégiens d’Île-de-France au Frat de Jambville, 15.000 pèlerins, dont la moitié avait moins de 20 ans, cheminaient à pied, de Paris à Chartres, portés par la liturgie tridentine. «Nous sommes de simples familles catholiques voulant rester catholiques dans un monde qui ne l’est plus», déclarait Jean de Tauriers, le président de Notre-Dame de Chrétienté, l’association organisatrice du pèlerinage de Chartres. Trois rassemblements catholiques avec leurs points communs et leurs divergences. Cette diversité déplairait-elle aux autorités vaticanes? Et à l’épiscopat français? «Il faut ramener les évêques à leurs responsabilités de pères de famille, glisse un curé parisien, toujours sous couvert d’anonymat. Il faut qu’ils connaissent, aiment et aident TOUS leurs fidèles.»
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Ces catholiques de France désemparés par la défiance du Vatican
ENQUÊTE - Leurs séminaires font le plein, leurs églises débordent, mais le pape se méfie de ces «conservateurs». Née sous Jean-Paul II, grandie avec Benoît XVI, cette nouvelle génération de fidèles rayonne par son dynamisme dans une Église de France fatiguée. Le vent glacial qui souffle depuis le Vatican sur ces chrétiens très engagés suscite leur profonde incompréhension.
Sophie Desmarais, héritière en mal d’amour
PORTRAIT - Fille de l’un des hommes les plus riches du Canada, ses jeunes années n’ont pas été un long fleuve tranquille. Désormais engagée dans la protection de l’enfance, elle publie un livre.
Le Figaro
Investir dans l'art : les œuvres championnes des plus-values
Paul CarcenacPALMARÈS EXCLUSIF - Faire des plus-values sur le marché de l'art avec des tableaux ou installations achetés moins de 10.000 euros est possible. À condition de connaître les types d'artistes susceptibles de voir leur cote s'envoler.
Investir dans l'art, un privilège réservé aux plus nantis ? Loin s'en faut. Des centaines d'œuvres s'échangent chaque année dans les maisons de vente pour quelques milliers d'euros. Certaines d'entre elles peuvent voir leur cote s'envoler en quelques années et ainsi offrir des plus-values stratosphériques à leur propriétaire. Le classement exclusif que nous présentons ici compile les 15 plus grosses plus-values réalisées ces 10 dernières années, pour des œuvres achetées en France sous la barre des 10.000 euros. Il permet de comprendre quelle catégorie d'artistes privilégier pour réussir des opérations de ce genre. Il y a quatre principaux critères à respecter, qui sont détaillés ci-dessous, pour mettre toutes les chances de son côté. Toutefois, dans le domaine de l'art, les goûts et donc les cotes évoluent vite. «Il faut avant tout acheter une œuvre que l'on aime, résume Stéphane Aubert, directeur associé et commissaire-priseur de la maison Artcurial. Si cet artiste émerge et que le prix est multiplié, ce n'est pas désagréable».
Le prix des œuvres récentes ont (en théorie) plus de marge de progression
Les prix des œuvres contemporaines et modernes, des XXe et XXIe siècles, ont plus de chances de continuer à grimper que celles d'époques plus anciennes. Par exemple, le street art a commencé à conquérir ses lettres de noblesse durant les 10 dernières années, grâce à Bansky. «La valeur augmente quand les goûts du public changent, pointe Jean Minguet, responsable du département économie pour le site Artprice.com. Plus l'œuvre est contemporaine, plus les choses ont des chances de bouger», continue-t-il. Les expositions dans les prestigieux musées et les galeries les plus populaires font instantanément grimper la cote d'un artiste. «Si le Centre Pompidou fait une grosse rétrospective Invader, on peut être sûr que les prix vont encore monter plus haut», continue Jean Minguet.
Tous les artistes émergents ne rencontreront pas le succès escompté. «Il faut avoir l'œil et chercher à déterminer s’il a été promu par des galeries importantes, s'il est aidé par des collectionneurs influents. Il faut parvenir à déterminer si le réseau autour de lui est favorable à sa progression future», met en garde Stéphane Aubert, d'Artcurial.
S'intéresser à l'entourage des grands noms
Charles Camoin (1879-1965), numéro 2 de notre palmarès des plus-values avec Fluss bei Le Thoronet , n'est pas un nom suffisamment entré dans l'inconscient collectif des Français. Pourtant, c'était un proche de Matisse et de Cézanne, et l'un des maîtres du fauvisme. «Le marché avant était un marché de connaisseurs qui se concentrait sur les grandes signatures, les principales figures de l'histoire de l'art, mais aujourd'hui il se démocratise. Quand les prix d'une œuvre de Matisse atteignent des prix fous, les gens s'intéressent à toute sa période fauve. Ils vont donc se porter sur son entourage».
C'est sans doute le même principe qui pourrait s'appliquer à certaines œuvres de Christian Bérard (1902-1949), dit «Bébé», en 9e position dans notre palmarès. Artiste complet, à la fois peintre, illustrateur et créateur de décors de théâtre, ami de Christian Dior et de Jean Cocteau, ses créations ont inspiré de nombreux grands noms de la mode (Coco Chanel, Nina Ricci…).
Asie, Orient… Pensez aux peintres venus d'ailleurs
Ces dernières années, les peintres venus d'Orient ou d'Asie ont été redécouverts par le public. Il y a eu en 2018 une grande exposition sur l'artiste chinois Zao Wou-Ki au Musée d'Art Moderne de Paris, la même année une autre sur le Japonais Foujita et les années folles au musée Maillol. Parallèlement, de riches asiatiques se sont intéressés au marché de l'art et ont fait grimper les côtes de leurs compatriotes. «Il y a beaucoup plus de grandes fortunes en Asie qui viennent acquérir des œuvres à Paris, là où la production s'est faite», pointe Stéphane Aubert.
Même logique avec les deux artistes libanais du classement : Bibi Zogbé, la «peintre des fleurs» et son compatriote Chafik Abboud, qui était membre de la nouvelle école de Paris, ces peintres abstraits venus d'ailleurs qui ont marqué la production picturale de la capitale française entre 1940 et 1970. De fortunés collectionneurs libanais ont contribué à l'envolée des prix.
Acheter une «petite» œuvre d'un «grand» maître
Tout le monde n'a pas les moyens de s'acheter une peinture majeure de Picasso, Van Gogh ou Gauguin. Mais les prix de plus modestes estampes ou autres croquis peuvent augmenter au rythme des records battus par les œuvres-phares du grand maître. «C'est un effet de ruissellement», remarque Stéphane Aubert.
C'est ce phénomène que l'on peut observer dans notre palmarès avec le Dancing Man d'Andy Warhol, un dessin à l'encre et à la gouache. Ou encore avec la Copie d'après un buste d'Héraclite, de Giacometti, une œuvre réalisée au crayon. «L'avantage d'un grand nom, c'est que l'œuvre va être très liquide à la revente. Mais le risque, c'est de l'acheter trop cher», met en garde Jean Minguet du site Artprice.com.
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Hugo, Balzac, Baudelaire... Des lettres du XIXe aux enchères à Paris
La maison Cornette de Saint-Cyr disperse aux enchères, le 9 juin, une série de lettres d'auteurs classiques issues de la collection d'un ancien universitaire et amateur de littérature.
158.000 euros pour un dessin de Picasso caché au fond d'un placard
Estimée entre 60.000 et 80.000 euros, une œuvre du maître, réalisée aux feutres à la fin de sa vie et retrouvée chez un particulier, fait flamber les enchères à Manosque.
Le Figaro
David Corona, cet ancien négociateur du GIGN qui est intervenu sur les opérations Kouachi et Arnaud Beltrame
Charles JaiguPORTRAIT - Aujourd’hui préparateur mental, il a effectué plus de 300 interventions lourdes en dix ans de carrière. Il vient de publier un livre sur son expérience, Négocier (Grasset).
Pour cet enfant aux cheveux poil-de-carotte d’une famille tranquille des Alpes-de-Haute-Provence, tout a commencé par des images vues dans les journaux télévisés du 26 décembre 1994. David Corona a 8 ans et il est happé par le bulletin d’information qui montre comment un commando d’islamistes algériens a pris le contrôle du vol AF 8969 à destination de Paris. À son bord, 241 otages. Au terme de 54 heures d’un insoutenable huis clos, le GIGN mène un assaut d’anthologie. Ce jour-là, ce groupement d’élite de la gendarmerie sauve 241 vies, et fait naître une nouvelle vocation.
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L’enfant est fasciné par ce qu’il a vu. Quelques années plus tard, il se présente dans le commissariat de police du coin. On lui rit au nez et on le renvoie à ses études. La route sera longue. Il a quelques kilos en trop. Commence la grande initiation, qui fait entrer dans l’univers surentraîné des soldats de l’ombre. Footing, piscine, tractions, pompes, abdos, corde, marche commando, boxe. Et on recommence. Fuir dans la nuit, nager dans l’eau glacée, ramper pendant 10 mètres dans un tuyau de béton de 35 cm de diamètre. Des simulations d’interrogatoires. Des tabassages. Les amateurs de films d’action ne seront pas dépaysés de lire le récit de cette vie de super-héros. Après bien des tribulations et des mises à l’épreuve, il rejoint à 30 ans les cent membres d’un des meilleurs groupes d’intervention au monde. À peine reçu, il choisit non pas d’être tireur, voltigeur ou artificier, mais négociateur.
C’est une idée saugrenue, car le négociateur n’est pas le mieux aimé. Il contredit la raison d’être d’un groupe dressé pour neutraliser la force par la force. Ses frères d’armes ne sont pas là pour faire de l’écoute bienveillante. Et pourtant, le négociateur, qui vient de publier un livre sur son expérience, Négocier (Grasset) est devenu un personnage de film. Il a quelque chose du magicien quand il peut dénouer une crise de violence sans faire couler de sang. Il agit par la parole. La parole qu’on s’applique à soi-même pour se dissocier de la douleur. La parole qu’on applique aux autres pour éviter la montée aux extrêmes. La parole, c’est donc son truc ; celle de sa mère qui lui susurre, quand il rentre de l’école et s’est fait tabasser, qu’il va «faire de grandes choses» quand il sera plus grand. Celle qui peut amener au renoncement le forcené qui part en vrille, le prisonnier qui prend en otage un gardien, le terroriste.
J’ai honte de mon pays, où les questions d’ego et les dysfonctionnements ont mené des citoyens à leur perte
Au total, plus de 300 interventions lourdes en dix ans de carrière, sans compter le tout-venant des crises ordinaires. Parmi les histoires les plus lourdes, qu’il ressasse et qui l’enragent, il y a Arnaud Beltrame, les frères Kouachi et le Bataclan. Il est aux premières loges de la mort d’Arnaud Beltrame, le 24 mars 2018. Il assiste, impuissant, à l’acte héroïque, mais hors procédure, du colonel de gendarmerie pour sauver une caissière enceinte. Il nous apprend, et c’est un scoop, que le colonel a pris une décision sans en référer à la cellule de négociation. S’il les avait appelés, il aurait appris que leur enquête leur avait permis d’établir que le terroriste n’avait plus de munitions. «Lorsque le colonel entre dans la pièce avec son pistolet de service, il est en train de lui donner la possibilité de tuer encore.» David Corona est amer de cette fin tragique.
L’enregistrement de cette négociation sera diffusé sur M6. Il ne mâche pas ses mots à l’égard de ceux qui, chez les magistrats et dans les médias, en tirent parti pour créer l’événement. À plusieurs reprises, il a protesté contre ces fuites qui compromettent à ses yeux le travail sur le terrain. Il rappelle la tentative faite par une équipe de BFM de se mettre en relation avec les frères Kouachi. Une très mauvaise idée. Elle ne se reproduira plus: les journalistes de la chaîne ont compris après coup qu’il y avait des limites. Il est sur place ce jour-là, tout près de l’imprimerie, et son équipe interviendra pendant qu’il se coordonne par téléphone avec l’employé resté à l’intérieur.
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La tragédie du Bataclan lui reste sur le cœur. Le GIGN est sur place en premier. Le préfet ne donne pas l’autorisation d’intervenir, car la Brigade régionale d’intervention a la priorité dans Paris intra-muros. Finalement, le patron du Raid lance l’opération sans attendre une autorisation qui ne vient pas. La temporisation du préfet de Paris «a fait perdre 1 heure 30», grince le négociateur. «Nous étions là comme des lions en cage. “Les secondes sauvent les vies”, c’est notre devise.» Cette guerre des brigades sera rapportée à l’Élysée, et François Hollande décidera que désormais le premier groupe arrivé sur place intervient. «J’ai honte de mon pays, où les questions d’ego et les dysfonctionnements ont mené des citoyens à leur perte», écrit-il. Le Bataclan: ou le contraire du vol AF 8969.
La rage de vivre
Après plus de dix ans de cette vie à 300 km/h, David Corona se sent moins motivé pour lancer les mots comme des lassos et ramener les enragés chez les vivants. Après la quille, la plupart de ses collègues entrent dans des sociétés privées de sécurité, certains sont devenus autre chose: ostréiculteurs, ébénistes, représentants en vin de champagne. Corona, lui, est devenu entrepreneur. Il est préparateur mental pour les sportifs de haut niveau, les acteurs, les chefs d’entreprise. Ce qu’il a vécu, il le montre aux autres. Comment aller jusqu’au bout de soi-même, comment faire face aux crises paroxystiques. Il s’est intéressé aux techniques de suggestion par l’hypnose, dont il avait vu les usages possibles lors d’un symposium mondial des groupes d’intervention.
«Ce n’est pas l’hypnose de Messmer où on fait faire la poule à un spectateur sur scène, c’est plutôt une hypnose d’influence», nous rassure-t-il. On a beau être sceptique, douter des solutions miracles, on veut bien entendre que la capacité de regarder la violence, la colère ou la tristesse dans les yeux pour voir ce qu’elles cachent est une compétence qui prend une immense valeur dans les situations de crise». Le livre de Corona se lit d’une traite. C’est un manuel de survie dans une époque à la fois convulsive et dépressive. Certains deviennent fous de rage, d’autres s’assoient au bord de la route. Corona a la rage de vivre. Suivons-le: Tant qu’un homme crie et vocifère contre les forces de l’ordre, c’est qu’il y a encore de l’espoir pour que quelque chose change.»
Séminaristes non ordonnés, vexations, révocations... Tempête chez les catholiques français
ENQUÊTE - Depuis un an, les tenants de la tradition et leurs alliés dans l’Église de France essuient des orages de plus en plus violents. Qui, souvent, viennent du Vatican lui-même.
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«Ultragauche» : un homme écroué, accusé d'avoir incendié une soixantaine de véhicules en Île-de-France
L'homme, accusé d'avoir incendié une soixantaine de véhicules depuis 2017, a été arrêté par la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire dans l'Oise.
L'Humanité
Récit Jean-Pierre Suaudeau et le chanteur abandonné
Nos recommandations culturellesAlain NicolasCe « truc insistant dont on ne parvient pas à se débarrasser quoi qu’on fasse, sparadrap sur le doigt du capitaine Haddock, vieux pull qu’on est incapable de jeter », c’est ce chanteur qui a « figuré dans notre paysage à chaque période de notre petite histoire ». J.H. dans le livre de Jean-Pierre Suaudeau, comme si son nom même était en voie d’effacement au profit de ses initiales, ou de son prénom qui accompagne dans le titre le verbe rêver. Johnny : pourquoi écrire encore sur lui, dont nous n’ignorons plus rien ? Pourquoi insister, s’interroge l’auteur, pris entre l’antipathie et l’inavouable fascination que soulève en lui le personnage ? Parce que ses admirateurs sont trop ancrés dans la culture populaire qui fut la sienne et dont il a voulu se distinguer ? Parce que, J.H. parti, c’est la jeunesse d’une génération qui s’efface ? Plus profondément peut-être, le visage fatigué de la vieille star recevant à la télévision les hommages convenus des jeunes chanteurs, c’est celui d’un pays « habité par un peuple fatigué et usé, au passé glorieux mais révolu, qui ne parvient plus à se réinventer ». Jean-Pierre Suaudeau a saisi le miroir que nous tend Johnny, et y a vu le rêve d’une époque. Il nous propose alors une lecture très « souvenirs, souvenirs » des années Johnny qui n’en finissent pas. Johnny au Golf-Drouot « kinécopiant » les déhanchements d’Elvis Presley. Johnny « idole des jeunes », magnétisant tous ceux qui, en province, en banlieue, portent banane et blouson. Johnny rejeté sur le sable par la déferlante pop et les vaguelettes folk, mais toujours là. Johnny sculpté par l’âge, acquérant une sorte d’élégance que ni les excès en tous genres, ni la fréquentation des puissants, ni les sordides histoires d’argent ne parviennent à ternir. Ayant négligé de disparaître avant que sa beauté ne le quitte, J.H. est resté parmi nous jusqu’au crépuscule, vivante poétique des ruines, défi à l’oubli, invitation à l’écrit : comme nous tous, Jean-Pierre Suaudeau a gardé quelque chose en lui de Johnny.
Littératurejohnny hallyday L'Humanité
La CGT attaque sur le salaire des agents
ActuFonction publique Alors que le ministère a promis d’ouvrir des négociations, le syndicat présente ses mesures pour le pouvoir d’achat et le déroulement de carrière.
Marie ToulgoatPrendre les devants des négociations. La CGT fonction publique a révélé, cette semaine, une dizaine de propositions pour améliorer le pouvoir d’achat des agents. Tandis que l’inflation galopante continue de brider le budget des fonctionnaires et que leur ministère de tutelle a changé de figure (Stanislas Guerini a succédé à Amélie de Montchalin en mai), la fédération syndicale a voulu insister sur ses priorités pour faire face à « l’urgence » que rencontrent les agents.
« Ne relever les salaires des agents qu’au niveau du Smic produit un tassement des grilles. Dans la catégorie C, un agent peut gravir les sept premiers échelons sans gains de salaire », constate Céline Verzeletti, cosecrétaire générale de l’Union fédérale CGT des syndicats de l’État. Tandis que le point d’indice, qui sert de base au calcul du traitement des fonctionnaires, est gelé depuis 2010 et que le salaire minimal augmente avec l’inflation, les gouvernements ont pris l’habitude de relever de quelques centimes les premiers niveaux de la grille indiciaire seulement. Pour s’extirper de cette course infernale et proposer de véritables déroulements de carrière aux agents, la CGT réclame un dégel immédiat du point d’indice et son indexation sur l’inflation. « On le faisait dans les années 1980 et ça a prouvé son efficacité », appuie la syndicaliste.
Si la centrale avait refusé de participer, à l’automne dernier, à la conférence sur les perspectives salariales, animée par l’ex-ministre de la Transformation de la fonction publique, la CGT a cette fois bon espoir d’obtenir des garanties sur ses revendications. En mars, avant l’élection présidentielle, Amélie de Montchalin avait annoncé une revalorisation du point d’indice. Le même engagement a été pris par son successeur. Si le syndicat n’a pas encore rencontré le nouveau ministre ni reçu d’information sur l’ampleur de l’augmentation envisagée par le gouvernement, le signal est bon. « On nous a fait comprendre que rien n’était tranché et qu’il resterait ouvert à la discussion », salue Baptiste Talbot, secrétaire général de la fédération des services publics.
rattraper les années de gel et l’inflation
La centrale de Montreuil ne signera toutefois pas en cas de revalorisation du point d’indice inférieure à 10 %, seuil minimal selon la CGT pour rattraper les années de gel et l’inflation. Jusqu’à présent, le gouvernement bottait en touche, opposant le prix prétendument exorbitant de la mesure. À l’en croire, 1 % d’augmentation coûterait 2 milliards d’euros à l’État. La CGT offre un chiffrage différent. « Si on prend en compte les cotisations sociales qui représentent environ 20 % du traitement brut et les impôts sur les revenus qui seront payés, on obtient entre 600 millions et 800 millions d’euros de recettes. En dépense nette, 1 % d’augmentation du point d’indice coûtera plutôt entre 1,2 et 1,4 milliard », analyse Jean-Marc Canon (CGT). Une équation que la fédération compte bien démontrer au gouvernement à l’ouverture des négociations. Celles-ci devraient se tenir à l’issue des élections professionnelles de la fonction publique, en décembre.
fonction publiquepoint d'indicecgtSalaires et pouvoir d'achat Le Figaro
L’éditorial du Figaro: «La République, c’est vous!»
Vincent Trémolet de VillersPar Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.
La République, c’est comme le vivre-ensemble, elle envahit les discours à mesure qu’elle disparaît. Jean-Luc Mélenchon, dans une fureur robespierriste, s’identifie à elle, Emmanuel Macron, sur le tarmac d’Orly, se l’approprie, Marine Le Pen assure qu’elle est la dernière républicaine ; quant aux Républicains, c’est comme le Port Salut, c’est écrit dessus. Les uns et les autres montent des fronts, des disciplines, des coalitions de rejet au point de transformer la vie électorale en un amas de barrages et de sens interdits. Tout cela, cependant, est indifférent à plus d’un Français sur deux. Si bien qu’une partie se joue entre minorités qui prétendent toutes au statut majoritaire. Ensemble! et la Nupes réunissent chacun autour de 12,5 % des inscrits. Ce qui signifie que plus de 70 % des Français en âge de voter se sentent sinon hostiles, au moins étrangers à ces familles politiques. Le fait qu’elles se partagent depuis huit semaines le débat public ne peut que renforcer la désertion. Que fait un électeur un brin classique quand il doit choisir entre la ligne Mélenchon-Sandrine Rousseau et celle de Borne-Pap Ndiaye? Il est tenté de préparer ses vacances.
Ajoutons enfin à ce triste tableau la préoccupante césure entre générations. Les plus anciens votent autant que les plus jeunes s’abstiennent. Le terreau éducatif qui, de la famille à l’école, permettait l’éclosion de l’esprit civique a, hors îlots protégés, disparu. Le culte des droits individuels, de l’instantanéité, du consumérisme grossier pour les plus humbles, sophistiqué voire éthique et responsable pour les plus privilégiés, tient lieu de nouvelle morale. Les anciennes communautés d’expériences (école, armée, usine, Église, partis politiques, syndicats), atomisées en trente ans, ont laissé place aux tribus identitaires aussi nombreuses que liquides. Dans le brouhaha numérique, la délibération civique tente, cahin-caha, de se frayer un chemin. Il faut l’aider en commençant par aller voter dimanche. L’illusion d’une société dépolitisée mène inévitablement à une politisation du moindre détail de nos existences. La chose publique est un trésor cristallin qu’il nous est interdit de briser. La République, c’est vous!
«Jean-Luc Mélenchon a-t-il bénéficié d'un vote communautaire ?»
FIGAROVOX/ENTRETIEN - Dans les territoires multiculturels comme la Seine-Saint-Denis, le vote opportuniste prévaut sur le vote d'adhésion, analyse le géographe Laurent Chalard. Cette réalité obéit à une logique de clientélisme électoral organisée par les candidats eux-mêmes, explique-t-il.
L’éditorial du Figaro: «Woke en stock»
Par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.
L’éditorial du Figaro: «Mélenchonisation des esprits»
Par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction.
Le Figaro
Aurore et Franck, 6 enfants, 5000 euros par mois, partent en Espagne : «Toutes les dépenses sont planifiées»
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CHÈRES VACANCES - C'est le moment où l'on aimerait tout oublier. Une contrainte s'impose pourtant avec plus ou moins de force au vacancier : le budget. À l'heure où l'inflation pèse sur les comptes en banque, Le Figaro a discuté finances et projets de vacances avec les Français.
Océane HerreroAurore avait bien proposé un jour à ses enfants de changer de destination pour les vacances. Le résultat a été un refus net des intéressés. Depuis plus de vingt ans, Aurore et son mari Franck passent un mois l'été dans le sud de l'Espagne, dans la région de Murcie. Les années passent, mais la tradition n'a jamais changé. La voiture, elle, oui. Aurore et son conjoint Franck ont désormais un véhicule à huit places, qui leur permet de partir avec leurs six enfants, âgés de 4 à 17 ans.
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Avec une famille nombreuse, toutes les étapes de l'expédition estivale sont soigneusement préparées à l'avance. Habitant dans les Hauts-de-France, Aurore et Franck prévoient généralement deux jours pour faire la descente jusqu'à l'Espagne, après avoir soigneusement rempli le coffre de toit de leur Citroën C8. «On a jamais vraiment de problème d'espace», sourit Aurore, «car on est très organisés. Il nous arrive même d'avoir encore de la place libre dans le coffre».
Les dépenses d'Aurore et Franck pour les vacances
Le financement des vacances suit la même logique : tout est soigneusement planifié. Franck est militaire, et Aurore femme au foyer, «c'est-à-dire un peu comptable à domicile», explique-t-elle. À elle, donc, de dégager le budget nécessaire pour les vacances de la famille de huit. «Généralement, quand on rentre de vacances fin août, je commence déjà à anticiper celles de l'année suivante», explique la mère de famille. Son époux gagne autour de 4000 euros par mois, auxquels il faut ajouter 1000 euros d'allocations familiales.
Un trajet plus cher
Des revenus qui permettent de s'accorder des plaisirs, mais qui doivent malgré tout être surveillés. «C'est pour ça que j'anticipe les vacances d'une année sur l'autre. Cela permet de réserver les logements pour moins cher», poursuit la jeune mère de famille. Car ce sont bien les logements qui engloutissent la majorité du budget vacances. La location au mois de la maison qui les attend en Espagne coûte 2000 euros, ce à quoi il faut ajouter la location de deux nuits d'hôtels, qui permettent à la famille de faire une halte sur son chemin de la Manche à la Méditerranée.
« Généralement, quand on rentre de vacances fin août, je commence déjà à anticiper celles de l'année suivante »
La famille s'arrange pour trouver un hôtel avec de grandes chambres, pour accueillir plusieurs enfants à la fois, et qui accepte les animaux - elle est accompagnée de Chippeur, minuscule spitz de quatorze ans. Au total, ces deux pauses à la frontière franco-espagnole représentent un coût de 400 euros. Il faut aussi compter 100 euros de dépenses en péages sur l'autoroute française - en Espagne en revanche, les autoroutes sont désormais gratuites.
Le trajet a beau être budgétisé, difficile pour Aurore d'anticiper la facture d'essence. Elle s'attend en revanche à la voir gonfler cet été, en raison de la hausse des prix ces derniers mois. «Généralement, on dépense 150 euros d'essence pour aller. Cette année, on s'attend à ce que ce soit au moins 100 euros de plus», se navre Aurore.
Pour la jeune mère, le contexte actuel d'inflation des prix - que ce soit à la station-service ou au supermarché - est une raison de plus de privilégier l'Espagne pour les vacances. Les courses y sont moins chères. En revanche, hors de question de rogner sur le budget loisirs. Chaque mois du reste de l'année, elle s'évertue à mettre dans une enveloppe environ soixante euros, ce qui lui permet ensuite de disposer d'environ 700 euros pour offrir aux huit membres de la famille des sorties à la fête foraine et des soirées au restaurant. Parallèlement, les enfants reçoivent au début des vacances 25 euros chacun, à dépenser selon leur bon vouloir.
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«Ce que je veux dire, poursuit Aurore, c'est que même avec une famille nombreuse, on peut faire ce qu'on veut en vacances», sourit-elle. Y compris ne pas regarder les horaires, aller à la plage en fin de matinée, revenir au milieu de l'après-midi, grignoter ce qui traîne avant de repartir. Sur place, elle retrouvera en revanche son père et son frère, qui eux aussi, invariablement, l'y retrouvent pour les vacances, et ce même s'ils habitent en France à moins d'un kilomètre du foyer. «Pour nous, c'est ça, les vacances.»
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Le Figaro
Canicule : la température a atteint 43°C par endroits dans le Sud-Ouest
LE POINT SUR LA SITUATION - Les fortes chaleurs inédites pour un mois de juin qui frappent la France atteignent leur sommet ce samedi. Biarritz a notamment enregistré le record absolu de 42,4°C.
La France souffre sous le poids de la canicule exceptionnelle de ce mois de juin. Des records de chaleur mensuels ont été enregistrés à 15h à Niort (38,8°C), Pau (38,1°C), Cazaux (41,1°C) et Rennes (37°C), rapporte La Chaîne Météo* . Un record absolu pour la ville de Biarritz a aussi été enregistré à 42,4°C. Des pics de 43°C ont même été enregistrés en Gironde ! La température est de 35°C sur l'ensemble des autres régions de France.
Après avoir placé 14 départements en alerte rouge canicule vendredi, La Chaîne Météo a réduit leur nombre à 12 puis à 11 le lendemain. 56 sont en alerte orange. Environ les trois-quarts de la population sont ainsi concernés par cette alerte canicule orange et rouge. À 19h ce samedi, la situation reste extrême, inédite, avec des températures exceptionnellement élevées encore jamais observées si tôt dans la saison. Il fait encore 35 à 39°C en Nouvelle-Aquitaine, sur les Pays de la Loire, le sud de la Normandie, en Bourgogne en direction vers la région lyonnaise, avec des pointes à 40°C localement.
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Seuls cinq départements, ceux de la région PACA et les deux départements de Corse, ne sont pas en alerte, alors que les températures ont atteint ou dépassé les 40°C vendredi, notamment en Occitanie.
L'arrivée des orages va mettre un terme à ces très fortes chaleurs, indique La Chaîne Météo*. Les températures pourraient connaître une chute de 10 à 15 °C en 24 heures sur le nord-ouest du pays, en raison de ces orages mais aussi de la levée d'un vent au nord de la Loire.
Une chaleur due à une dépression appelée «goutte froide»
La chaleur qui recouvre la France en cette fin de semaine est maintenue en place par une dépression appelée «goutte froide», située au large du Portugal. La chaleur évoluera en fonction des mouvements de cette goutte froide.
Les départements en alerte rouge se situent principalement le long de la façade Atlantique et dans le Sud-Ouest. C'est la quatrième fois - et le plus tôt dans la saison - que cette alerte rouge est utilisée depuis la mise en place du dispositif après les leçons tirées de la canicule historique de 2003.
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Les 11 départements classés rouge sont la Charente, la Charente-Maritime, le Gers, la Gironde, les Landes, le Lot-et-Garonne, les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées, les Deux-Sèvres, la Vendée et la Vienne.
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Des précautions et un numéro vert
Les autorités sanitaires recommandent d'éviter de sortir aux heures les plus chaudes, de maintenir le logement frais dans la mesure du possible, ou de passer plusieurs heures par jour dans un lieu frais (cinéma, bibliothèque municipale, supermarché, musée...). Il est aussi préconisé de boire régulièrement de l'eau sans attendre d'avoir soif, de se rafraîchir et se mouiller le corps plusieurs fois par jour, de manger en quantité suffisante et ne pas boire d'alcool, d'éviter les efforts physiques.
Un numéro vert «Canicule info service» a été mis en service jusqu'à la fin de cette vague de chaleur (0800.06.66.66). Il est joignable de 9h à 19h (appel gratuit depuis un poste fixe en France métropolitaine) pour "obtenir des conseils pour se protéger et protéger son entourage.
De nombreux événements annulés
Pour faire face à cette situation exceptionnelle, de nombreux évènements festifs, sportifs et culturels ont été annulés dans les départements classés rouge ou orange. À Lourdes (Hautes-Pyrénées), le pèlerinage des anciens combattants prévu à l'occasion de l'anniversaire de l'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle n'aura pas lieu. À Bordeaux, la cérémonie de commémoration a été décalée à dimanche, conformément à une décision préfectorale, et à Niort elle s'est tenue dès 08h30, selon la mairie. À Troyes, le département de l'Aube étant placé en orange, la manifestation «Sportez-vous bien» qui devait permettre à la population de tester de nombreuses activités sportives dans le centre, a été annulée.
Feux de récolte
Dans certains départements, les feux de récolte se multiplient: 20 hectares de champs sont partis en fumée vendredi en Indre-et-Loire et 32 hectares dans les Deux-Sèvres où une quinzaine de feux ont nécessité l'intervention de 241 pompiers. La Charente et la Creuse ont également été touchées.
Plusieurs préfectures ont par ailleurs pris des arrêtés d'interdiction d'utilisation de feux d'artifice, comme en Gironde, en Lot-et-Garonne et dans les Pyrénées-Atlantiques.
Circulation différenciée sur le périmètre de l'A86
L'indice ATMO de qualité de l'air était classé «mauvais» ce vendredi 17 juin sur la plupart des grandes villes de France, de Paris à Marseille, en passant par Lille, Brest, Strasbourg, Bordeaux ou Nantes. Certaines régions ont déjà pris des mesures. Ainsi, les automobilistes sont appelés à réduire leur vitesse vendredi de 10km/h dans la région parisienne et de 20km/h en Alsace. Ces limitations de vitesse continueront samedi en Ile-de-France, jusqu'à la fin de l'épisode de pollution, tandis que les poids lourds seront priés de contourner la région.
Le préfet de police a également annoncé la mise en place d'une «circulation différenciée», interdisant notamment la circulation des véhicules Crit'air 5 (déjà interdits de 08h00 à 20h00 du lundi au vendredi à Paris), Crit'air 4 et Crit'air 3. Île-de-France Mobilités va parallèlement proposer, toujours à partir de samedi et jusqu'à la fin de l'épisode de pollution, un «forfait antipollution» permettant d'emprunter la quasi-totalité des transports publics de la région pour 3,80 euros. Le covoiturage sera gratuit pour tous les Franciliens sans conditions de ressources, jusqu'à deux trajets par jour, pour les trajets de moins de 30 km.
Certaines baignades interdites
Les fortes chaleurs favorisent également la prolifération des cyanobactéries dans les plans d'eau, entraînant des interdictions de baignade, des activités nautiques et de la pêche, comme aux lacs de Sesquières et de la Ramée à Toulouse.
*La Chaîne Météo appartient au groupe Le Figaro.
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La météo du jeudi 16 juin : la canicule s'étend
Jeudi 16 juin, les températures caniculaires se généralisent dans le sud du pays, avec quatre nouveaux départements en alerte orange. Le ciel est voilé par endroits, ce qui n'empêche pas les fortes chaleurs de frapper.
Regarder la vidéoUn épisode de canicule attendu cette semaine en France
Une vague de chaleur très précoce va s'installer sur une grande partie du pays, avec des températures pouvant atteindre 40°C dans certaines régions.
Météo du mercredi 15 juin : neuf départements en alerte canicule
Ce mercredi 15 juin marque le début d'un épisode caniculaire en France. L'ambiance est lourde et attention également au risque d'orages vers la vallée du Rhône.
Regarder la vidéo Le Figaro
Déficit : Emmanuel Macron a-t-il un projet «caché» de 80 milliards d'euros d'économies ?
Julien Da SoisLA VÉRIFICATION - Le financement d'un tel projet passerait par «une TVA augmentée», affirme le leader de la Nupes, Jean-Luc Mélenchon. À raison ?
LA QUESTION. Une future cure d'austérité cachée aux Français ? Dimanche soir, après les résultats du premier tour des législatives, plaçant Ensemble! en tête d'un cheveu devant la Nupes, Jean-Luc Mélenchon a attaqué le projet d'Emmanuel Macron. Le chef de file de l'union de la gauche a accusé le président de la République d'avoir, dans son programme économique, une «partie cachée».
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«C'est-à-dire les 80 milliards qu'il comptait retirer du budget de l'État pour parvenir au retour des 3% de déficit qu'il avait promis imprudemment à la Commission européenne», a clamé le leader de la France insoumise (LFI). Soit «retirer du budget de l'État l'équivalent de tout le budget du ministère de l'Intérieur et de tout le budget du ministère de l'Éducation», a-t-il poursuivi, affirmant que le financement d'un tel projet passerait par «une TVA augmentée».
Jean-Luc Mélenchon a réitéré ses accusations dans Le Parisien mardi, sur le supposé «budget caché» d'Emmanuel Macron. «Il nous reproche de vouloir trop dépenser mais lui s'est engagé auprès de l'Europe à ramener le déficit du pays à 3 %, ce qui représente 80 milliards d'euros. [...] Puisqu'il ne veut pas augmenter les impôts directs, il n'a qu'une solution : augmenter la TVA», a déclaré le futur ex-député des Bouches-du-Rhône.
Alors d'où sortent ces 80 milliards d'euros évoqués par Jean-Luc Mélenchon ? Que penser d'un tel chiffrage ?
VÉRIFIONS. Ces économies soi-disant cachées brandies par Jean-Luc Mélenchon sont le résultat d'un simple calcul comptable. «Dans le dernier programme de stabilité transmis à Bruxelles en 2021, Emmanuel Macron s'engage à ramener le déficit en dessous de 3% d'ici 2027. Sachant qu'il est aujourd'hui de 6,5%, cela nécessite de trouver 80 milliards d'euros», explique son équipe. Soit une division par deux du déficit public, qui s'élevait en 2021 à 160 milliards d'euros.
Du côté du gouvernement, jamais un tel chiffrage n'a été avancé. Ces 80 milliards, «ça sort de l'imagination un peu délirante des Nupes, qui jouent avec les peurs des Français», a répondu Bruno Le Maire sur France 2 ce mardi matin. L'augmentation de la TVA suggérée par Jean-Luc Mélenchon est un «délire», a de nouveau accusé le ministre de l'Économie sur BFMTV mardi soir, taxant la Nupes de «complotisme». «Faux, totalement faux. Aucune augmentation de la TVA n'est prévue. Les impôts, on va les baisser, comme on les a baissés depuis 5 ans», a martelé son collègue Clément Beaune, quelques heures plus tôt, sur France Inter.
De son côté, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure a dit avoir des «informations» selon lesquelles Bercy plancherait sur une hausse de la TVA. Interrogé, son entourage estime que le ministère travaille «aux différentes options possibles» pour financer le projet de loi de finances (PLF) 2023 et le PLF rectificative attendu bientôt. «Nous n'avons pas de preuve de ce que le gouvernement va choisir comme option, mais cela veut bien dire que l'histoire selon laquelle la croissance suffira à nous ramener à 3% de déficit n'est pas réaliste», ajoute-t-on, concédant qu'il y a «probablement d'autres options aussi sur lesquelles» les équipes travaillent.
L'équipe de Jean-Luc Mélenchon estime elle aussi que la croissance ne suffira pas à trouver ces 80 milliards. «Emmanuel Macron n'a donc le choix qu'entre deux possibilités : augmenter les autres recettes fiscales, et la seule recette qui permette d'apporter un tel produit serait la TVA, ou comprimer les dépenses publiques», explique-t-on. «Pour financer son programme et tenir le pacte de stabilité, Emmanuel Macron n'aura pas d'autre choix que d'appliquer ces deux options à la fois», ajoute-t-on.
Des réformes nécessaires
Il est vrai que, durant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron a fait part de son ambition de ramener le déficit public sous la barre des 3% du produit intérieur brut (PIB). Soit la règle du pacte de stabilité européen, suspendue début 2020 face au Covid-19 et qui le restera au moins jusqu'en 2023 en raison de la guerre en Ukraine. «Cet objectif sera tenu», a confirmé le ministre délégué chargé des Comptes publics, Gabriel Attal, la semaine dernière, dans une interview au Monde.
Si l'on en revient aux supposés 80 milliards nécessaires pour respecter la trajectoire de déficit désirée par l'exécutif, François Ecalle juge ce chiffrage «un peu élevé, mais pas délirant». Car il n'est «pas très éloigné» du chiffre présent dans la note que le président du site Fipeco a corédigée pour l'Institut Montaigne en début d'année. En se basant sur un scénario de croissance tendancielle des dépenses publiques - donc sans mesures nouvelles d'économies -, les auteurs tablaient sur une hausse de ces dépenses de 1,2% par an en volume, entre 2022 et 2027. Une augmentation à ramener à 0,2% pour atteindre les 3% de déficit en 2027. «Cet écart correspond à un peu moins de 15 milliards d'euros d'économies à trouver chaque année en moyenne, soit un total de l'ordre de 70 milliards d'euros sur l'ensemble de la période», écrivent les auteurs. Une estimation «datée», met cependant en garde François Ecalle, car antérieure à la guerre en Ukraine, qui a ralenti la croissance et fait s'envoler l'inflation.
En outre, celle-ci ne prenait pas en compte certaines réformes à l'agenda du second quinquennat Macron, comme le recul de l'âge de départ à la retraite ou la réduction des dépenses de fonctionnement des collectivités locales. Associées à la croissance et à l'emploi, elles doivent permettre de réduire le déficit. «Des réformes structurelles sont prévues, comme celle des retraites, qui, combinée avec notre objectif de plein-emploi, doivent rapporter 15 milliards d'euros», a déclaré Gabriel Attal au Monde, tandis que son collègue de la Transformation et de la Fonction publiques Stanislas Guerini a résumé la stratégie de l'exécutif à «la croissance» et à «l'emploi», mais sans donner de chiffrage précis.
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Christian Saint-Etienne valide cette vision du gouvernement, mais dans un seul scénario : celui d'une fin rapide de conflit en Ukraine et d'une absence de rebond épidémique du Covid-19. Dans ce scénario «idéal», le professeur émérite à la Chaire d'économie industrielle au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) estime que «le déficit public reviendrait naturellement en dessous de 4% en 2023». À condition que le gouvernement respecte ses promesses en matière de réforme des retraites et de baisse des impôts de production. «Il manquerait alors une vingtaine ou une trentaine de milliards pour atteindre les 3% d'ici 2027, ce qui pourrait se faire avec une croissance plus dynamique», affirme l'économiste. Ou alors, dans un scénario moins favorable, via effectivement «une hausse des impôts, ou bien une baisse des dépenses publiques».
Nombreuses incertitudes
Pour Mathieu Plane, la réduction du déficit dépend même de trop de paramètres pour être estimée, ce qu'omet Jean-Luc Mélenchon dans sa démonstration. «Cela va dépendre de la trajectoire de croissance à venir», note le directeur adjoint du département Analyse et Prévision de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Mais également de l'avenir des mesures exceptionnelles de pouvoir d'achat. «C'est comme si Jean-Luc Mélenchon prenait une situation figée, alors qu'on parle de 2027 et qu'en 2021, presque 4 points des 6,5% de déficit étaient liés aux mesures d'urgence face à la crise énergétique et de relance après le Covid, qui sont donc temporaires», détaille Mathieu Plane, pointant le «raccourci» du chef de file de la Nupes. Le contexte international (guerre en Ukraine, Covid en Chine, éventuel plan de relance européen...) constitue une autre inconnue.
Plus largement, il convient de remettre en question les termes du débat sur les 3%, selon Alain Trannoy. «Les bases du raisonnement de Jean-Luc Mélenchon sont des bases d'il y a dix ans, dans un monde stagnant, avec pas d'inflation et très peu de croissance», explique le professeur à l'École d'économie d'Aix-Marseille. Sans compter que «la crise du Covid, l'inflation et la situation en Ukraine pourraient pousser l'UE à reconsidérer les règles de stabilisation budgétaires».
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En résumé, il est faux d'affirmer, comme le fait Jean-Luc Mélenchon, que le gouvernement a un agenda «caché» pour réduire le déficit. L'exécutif le martèle : pour atteindre les 3% d'ici 2027, il compte sur la croissance et des réformes, comme celle des retraites. Quant aux 80 milliards supposément manquants, résultat d'un constat comptable, une hausse de la TVA n'apparaît pas comme l'unique solution pour les combler. Jean-Luc Mélenchon omet l'impact potentiel de la croissance sur le déficit.
L'Insoumis semble également oublier le contexte international extrêmement mouvant dans lequel évolue la France, qui rend complexe toute projection dans cinq ans. Reste à voir, enfin, comment évolueront les règles budgétaires européennes, alors que l'exécutif a répété maintes fois sa volonté de les modifier, les jugeant datées.
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Les mesures sur le pouvoir d'achat pourraient être présentées le 6 juillet seulement
Olivia Grégoire, porte-parole du gouvernement, a précisé que le calendrier de mise en œuvre restait inchangé.
Moscou réduit d'encore 33% ses livraisons de gaz par Nord Stream à l'Europe
Selon les données de la société d'exploitation du pipeline, 59,2 milliards de mètres cubes de gaz naturel ont été exportés de Russie vers l'Europe par Nord Stream en 2021.
Interdire l'usage de la climatisation en dessous de 25 degrés ? Agnès Pannier-Runacher évoque son souhait de consulter l'administration
La ministre de la Transition énergétique s'est exprimée sur les potentielles modalités d'une telle mesure, affirmant qu'elle devrait s'appliquer au cas par cas en fonction des types de profession.
Le Figaro
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À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.
À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats
REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.
À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.
À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.
Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.
Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes
REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.
Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens
GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.
À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.
Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.
Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.
À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.
«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.
Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.
Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial
REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.
À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie
REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.
Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro
GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.
Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.
Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.
Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.
À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.
La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.
Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.
Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.
Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents
REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.
Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète
REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?
L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.
Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.
Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre
RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.
Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Le Figaro
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les quatre cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Au 105e jour de l'invasion, les Russes resserrent leur tenaille sur les forces ukrainiennes dans l'Est. Kiev a malgré tout lancé des contre-attaques, notamment à Severodonetsk, mais sans, à ce stade, renverser la dynamique.
La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté les alentours de Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par les séparatistes prorusses depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Les Russes continuent d'y progresser par un lent mouvement de tenaille qui se resserre sur les forces ukrainiennes. Celles-ci ont malgré tout lancé samedi 4 mai une contre-attaque à Severodonetsk, mais les Ukrainiens marquent de nouveau le pas dans cette ville clé.
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Plus au nord, les Ukrainiens maintiennent une pression constante dans la région de Kharkiv au-dessus du dispositif russe dans le Donbass, mais là encore sans pouvoir manœuvrer en profondeur contre les forces adverses. Idem dans le sud de l'Ukraine, où la contre-attaque ukrainienne dans la région de Kherson n'est pas parvenue, à ce jour, à mettre réellement en danger les positions russes.
Malgré la réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans leur plus grande opération militaire russe depuis 1945. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et de Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). En Ukraine, les Russes contrôlent à ce jour 120.000 km2, soit 20% du territoire ukrainien ou à peine moins que la superficie de la Grèce (130.000 km2).
Passons en revue les fronts.
À l'Est, la bataille décisive du Donbass
Le front de l'Est est aujourd'hui le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive russe, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour plus de 50% de l'oblast de Donetsk et plus de 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées plus de la moitié de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille qui se resserre lentement sur les forces ukrainiennes.
La pince «nord» de le tenaille russe s'appuie sur les territoires que les Russes contrôlent encore dans la région de Kharkiv, délimités par la rivière Donets. Le centre de gravité de cette manœuvre est la ville d'Izyoum, prise par les Russes dès les premiers jours d'avril. L'objectif final de Moscou dans le Donbass est la conquête des deux villes adjacentes de Sloviansk et de Kramatorsk, cette dernière étant la capitale ukrainienne de l'oblast [région administrative, NDLR] de Donetsk depuis qu'en 2014, la ville de Donetsk est passée du côté des séparatistes prorusses. Par le Nord, les Russes ne sont plus qu'à une trentaine de kilomètres de Sloviansk et à une vingtaine par l'Est, avec Lyman comme autre ville clé du dispositif russe. Lundi 6 juin, les Russes ont annoncé la prise de la ville de Svyatohirsk, ce qui pourrait accélérer le mouvement d'encerclement de Sloviansk.
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Les deux autres villes clé dans le Donbass sont Severodonetsk et Lisichansk, elles aussi collées l'une à l'autre, mais séparées par la rivière Donets. Elles se situent tout au bout de la tenaille russe et les forces ukrainiennes présentes risquent d'y être encerclées si la manœuvre russe se poursuit. En fin de semaine dernière, alors que les Russes contrôlaient déjà 80% de Severodonetsk, les Ukrainiens ont malgré tout choisi d'y déployer des renforts (notamment des volontaires internationaux) et ont contre-attaqué vivement samedi 4 juin. Mais cette manœuvre marque le pas et, ce mardi, les Russes ont annoncé avoir «totalement libéré» les zones résidentielles de la ville, sachant que celle-ci comprend une vaste zone industrielle.
Pendant ce temps, la pince «sud» de la tenaille russe se resserre aussi, notamment autour de la percée de Popasna. Les forces ukrainiennes présentes dans la ville de Zolote sont désormais menacées d'être enfermées dans un chaudron tandis que les Russes jouxtent la principale route de ravitaillement vers Lisichansk et Severodonetsk. Par l'ouest, les Russes ne sont plus qu'à 20 km de la ville de Bakhmout, étape clé dans la perspective d'un encerclement de Kramatorsk.
Au Nord-Est, contre-offensive ukrainienne à Kharkiv...
Depuis le début de la bataille du Donbass en avril, les Russes avancent, quoique lentement. Mais ils ne parviennent pas, à ce jour, à faire s'effondrer les troupes ukrainiennes. Dans cette bataille d'artillerie, la guerre d'attrition (user les forces et les matériels de l'adversaire plus vite que les siennes propres, NDLR) joue à plein, sans que, pour l'instant, l'un des deux belligérants cède complètement.
Si les Russes sont à l'initiative dans le Donbass, les Ukrainiens ont lancé depuis plusieurs semaines des contre-attaques, notamment au-dessus du Donbass dans la région de Kharkiv. Durant l'acte I de la guerre du 24 février au 29 mars, les Russes avaient largement investi cette région avec l'objectif d'encercler sa capitale, plus grande ville ukrainienne - 1,5 million d'habitants - après Kiev et par ailleurs cité traditionnellement russophone.
Dans cette région, les Ukrainiens ont largement repris du terrain aux forces russes depuis le 29 mars, désormais acculées à la frontière russe, en tout cas sur la rive droite de la rivière Donets. En revanche, la contre-attaque ukrainienne, pour l'instant, n'est pas parvenue à s'installer durablement sur la rive gauche, même si une tête de pont a été établie. Ce n'est que si les Ukrainiens y parvenaient qu'ils pourraient réellement mettre en danger les lignes de soutien et d'approvisionnement russes vers le Donbass. La situation sur le front de Kharkiv est pour l'instant globalement stable, même si chaque jour, des avancées mineures sont observables d'un côté ou de l'autre.
... et dans le Sud, à Kherson
Il en va globalement de même d'une autre contre-offensive lancée par les Ukrainiens la dernière semaine de mai, cette fois-ci dans le sud de l'Ukraine, au point le plus éloigné des lignes russes, au nord de la région de Kherson, quasiment intégralement contrôlée par les Russes depuis le début du mois de mars. La ligne de front, là encore, est délimitée par une rivière, l'Inhoulets, et les Ukrainiens ont réussi à établir une tête de pont sans parvenir, pour l'instant, à poursuivre leur manœuvre en profondeur à l'intérieur des lignes russes.
Si une telle contre-offensive se développait au profit des Ukrainiens - ce qui n'est pas le cas à ce stade -, elle pourrait avoir des conséquences stratégiques car Kherson est la seule capitale régionale conquise par les Russes depuis le 24 février. Politiquement, tout semble indiquer que les forces occupantes souhaitent contrôler définitivement cette région, qui est déjà passée dans la zone rouble et où des rumeurs de référendum de rattachement à la Russie courent depuis plusieurs semaines. Par ailleurs, Kherson est pour l'instant la seule tête de pont qui permette aux Russes de passer à l'ouest du grand fleuve Dniepr. Et c'est aussi l'oblast qui jouxte la péninsule de Crimée, stratégique pour les Russes. Dans les premiers jours de juin, des renforts russes ont donc logiquement franchi le Dniepr, certainement envoyés pour endiguer la contre-attaque ukrainienne.
Le contrôle russe du sud de l'Ukraine
Les deux contre-offensives ukrainiennes se déroulent donc aux deux extrémités des territoires que contrôle la Russie en Ukraine et qui constituent une bande comprenant, d'ouest en est, la quasi-totalité de l'oblast de Kherson, relié à la Crimée, une majorité de celui de Zaporijjia, qui constitue un corridor vers le Donbass, lui-même formé par les deux oblasts de Donetsk et Lougansk et bordé au nord par la région de Kharkiv dont Moscou contrôle la partie située en dessous de la rivière Donets.
L'ensemble de cette zone, qui couvre environ 120.000 km² soit 20% de l'Ukraine, est formé d'un seul tenant depuis que le front du Sud (parti de Crimée) et le front de l'Est (parti du Donbass) se sont rejoints dès le début du mois de mars. Dans cette optique, l'objectif russe n'a été réellement accompli qu'avec la prise définitive de la ville portuaire de Marioupol, qui borde la mer d'Azov. Elle a été encerclée dès le 1er mars et prise le 21 avril, à l'exception du vaste complexe sidérurgique d'Azovstal qui a tenu jusqu'au 20 mai. Plus qu'un enjeu militaire, cette bataille a eu une résonance politique considérable, avec d'un côté la longue résistance ukrainienne, notamment des volontaires du bataillon Azov qui se sont battus contre les milices tchétchènes alliées de Vladimir Poutine, et de l'autre le discours du Kremlin sur la «dénazification» de l'Ukraine, particulièrement focalisé contre ce bataillon ukrainien ultranationaliste aux origines des plus troubles.
La Russie a donc emporté la bataille de Marioupol, mais ne dispose pas de suffisamment de forces, concentrées dans le Donbass, pour pousser plus loin son offensive dans le sud du pays, que ce soit pour marcher vers l'ouest ou pour remonter vers le nord le long du Dniepr. Si les Russes contrôlent depuis le 3 mars la plus grande centrale nucléaire d'Europe située au bord du fleuve au sud de la grande ville de Zaporijjia, ils n'ont pas conquis cette grande capitale régionale.
De même, à l'ouest, le contrôle des bords de la mer Noire, s'il demeure un objectif théorique possible, n'est plus d'actualité à court terme. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont pourtant très rapidement progressé avec la prise dès le 2 mars de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, qui alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe s'est même approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, sans parvenir à l'encercler. Cette ville serait une étape clé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, probablement coulé par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer.
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Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson. En somme, tout dépendra de la bataille du Donbass. Une victoire russe à l'Est pourrait permettre à Moscou un redéploiement de ses forces vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que cette bataille décisive s'annonce longue : on parle en semaines, voire en mois.
Au Nord, la fin de la bataille de Kiev
Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler.
La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était une diversion visant à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion sur le front Nord, en particulier depuis la Biélorussie, voisine et alliée de Moscou.
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Avant les semaines d'enlisement, le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale visant probablement à décapiter le gouvernement - a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - directement à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev, mais cette tête de pont a été quasiment anéantie par une contre-attaque ukrainienne.
Échec de la stratégie russe ?
La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass.
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Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute. Le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se concentrent désormais dans le quart sud-est de l'Ukraine pour retrouver cette capacité de manœuvre.
Un recours croissant à l'artillerie
Au début de l'invasion, les experts militaires se sont étonnés du faible recours des Russes à l'artillerie, une tradition pourtant de cette armée depuis la période soviétique. Face à la résistance ukrainienne, Moscou est pourtant revenu sur ce choix et, plus classiquement, la bataille du Donbass est d'abord un duel d'artillerie à grande échelle entre Russes et Ukrainiens. Canons automoteurs 2S19 de 152 mm, obusiers 2S7 de 203 mm, lance-roquettes multiples Grad, Ouragan et Smerch... Les Russes ont pour eux une puissance de feu bien supérieure.
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Mais les Ukrainiens disposent désormais d'armes lourdes fournies par les pays occidentaux, notamment des obusiers américains M577 ou des canons automoteurs français Caesar de 155 mm. Ces armes sont certes peu nombreuses, mais sont plus précises et offrent une plus grande agilité. À cet égard, la fourniture de lance-roquettes américains MLRS et Himars à longue portée (environ 80 km) pourrait atténuer l'avantage général qui profite encore aux Russes.
À ce stade, les Américains ne souhaitent pas en revanche fournir à l'Ukraine de missiles Atacms - compatibles avec les lance-roquettes Himars - capables de frapper l'intérieur du territoire russe. À l’inverse, les frappes réalisées depuis la Russie sur l'ensemble du territoire ukrainien, elles, ont lieu depuis le premier jour de l'invasion. Ces missiles de précision tirés depuis la terre - missiles Iskander-M - voire depuis la mer - missile Kalibr - permettent à Moscou de frapper le dispositif ennemi dans la profondeur en visant les dépôts de munitions, les centres de commandement, les bases aériennes ou les systèmes de défense aérienne.
Une forte résistance ukrainienne
Sauf que ces frappes, qui ont fait penser au départ à la guerre américaine en Irak de 2003, n'ont pas permis aux Russes de s'assurer la maîtrise totale du ciel et de désorganiser complètement la chaîne de commandement. Et le stock de missiles de précision n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré déjà plus de 2000. Autant que la plupart des estimations de leur arsenal en la matière. De fait, des missiles de plus en plus anciens sont utilisés, de même que des missiles destinés à la lutte anti-navires, ce qui peut traduire une certaine tension dans l'approvisionnement en munitions complexes.
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Inversement, les missiles portatifs à courte portée fournis par les Occidentaux aux Ukrainiens - comme les Javelin anti-chars ou les Stinger anti-aériens - demeurent une menace crédible contre les avions, hélicoptères et blindés russes. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent. Par exemple, selon le site Oryx, au moins 428 chars d'assaut russes auraient été détruits depuis le 24 février.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones, notamment des appareils turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh, qui ciblent des convois russes, voire des navires, par exemple près de l'Île aux Serpents contrôlée par Moscou.
Une victoire russe toujours possible ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
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Quid de la suite ? «La guerre d'usure montre des épuisements sensibles [des deux côtés]. Cependant, tant que les deux belligérants voudront en découdre, elle ne cessera pas. Nous sommes encore au printemps et il faut s'attendre à ce que les opérations durent tout l'été», observe sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf qui constate que les pertes annoncées par Zelensky - 50 morts et 400 blessés par jour, soit un bataillon détruit quotidiennement - sont «intenables», mais que, du côté russe, «les unités et les matériels paraissent éprouvés» tandis que «la lenteur de la progression ne convainc pas vraiment». Environ 200.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité fort peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter pour l'instant sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».
Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? Si Moscou l'emporte dans le Donbass, dans quel état les forces russes en sortiront-elles ? Vladimir Poutine lancera-t-il une nouvelle offensive vers l'ouest du pays ? Ou cherchera-t-il à obtenir une paix négociée ? S'achemine-t-on vers un enlisement du conflit ? Les Ukrainiens pourront-ils, a contrario, reprendre l'initiative ? Il est trop tôt pour trancher entre ces scénarios, mais le spectre d'une guerre longue de plusieurs mois au moins se dessine de plus en plus.
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Guerre en Ukraine : les Russes consolident leur emprise sur l'île aux Serpents
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La marine chinoise met à l'eau son troisième porte-avions
Le Fujian de Type 003 est surtout le premier à disposer de catapultes pour faire décoller ses aéronefs. Pékin rejoint ainsi un petit club dont seuls les États-Unis et la France faisaient partie jusqu'alors.
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La ministre des Affaires sociales Karien van Gennip a proposé que les entreprises néerlandaises recrutent de jeunes de banlieues françaises, afin de les «remettre sur le droit chemin» et pallier le taux de chômage très élevé.
L'Humanité
Bruno Le Maire signe un chèque en blanc au patronat
ActuLe ministre de l’Économie se refuse à tout coup de pouce au Smic ou à une augmentation généralisée des salaires, mais il confirme une ristourne fiscale aux entreprises de 7,5 à 9 milliards d’euros dès 2023.
Clotilde MathieuPremier reçu, premier servi. Sitôt remis en fonction, le ministre de l’Économie s’était empressé de recevoir les organisations patronales. Une semaine plus tard, dans les colonnes du « Figaro », forcément, Bruno Le Maire a confirmé le premier cadeau aux patrons du mandat, inscrit dans le programme du candidat Emmanuel Macron. Chiffré à 7,5 milliards d’euros par En marche durant la campagne présidentielle, le montant de la ristourne fiscale, via la suppression immédiate de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), devrait en fait avoisiner les 9 milliards d’euros, à en croire les dernières estimations de la DGFIP (Direction générale des finances publiques). Cet impôt local né en 2010 des cendres de la taxe professionnelle, qui alimente les caisses des collectivités territoriales, serait compensé par l’État. Votées lors du projet de loi de finances rectificative à l’automne, « les baisses d’impôts de production pour les entreprises s’engageront dès 2023 comme le président de la République s’y est engagé », a concédé Bruno Le Maire. Et ceci sans aucune contrepartie. Déjà en 2021, au nom de la « reconquête industrielle », Emmanuel Macron avait baissé de 10 milliards d’euros les impôts de production. Soit une baisse de 15 % de ces prélèvements.
Des milliards d’euros qui vont manquer à l’heure où les prix s’envolent. Lors de la rencontre avec les organisations patronales, Bruno Le Maire a balayé toutes « augmentations générales » (des salaires), estimant que « ce n’est pas comme ça que ça marche ». Tout juste a-t-il invité les entreprises qui « le peuvent » à augmenter les salaires.
Face aux fins de mois difficiles, le gouvernement tarde à communiquer les mesures venant en aide aux ménages dont le pouvoir d’achat est en chute libre. Tout comme il ne communique pas le niveau de hausse du point d’indice des fonctionnaires. Chaque détail des mesures sociales est renvoyé à après les élections législatives. Le gouvernement Borne a bien entendu choisi son camp, celui des patrons, du capital.
impôtspatronatbruno le maireSalaires et pouvoir d'achat Le Figaro
Assassinat d'Alban Gervaise, médecin militaire et catholique : l'incroyable omerta
Judith WaintraubANALYSE - Ce père de famille a été tué en mai au nom d'Allah, devant une école catholique. Depuis, c'est l'indifférence médiatique et politique.
Le 27 mai, une dépêche de l'Agence France-Presse annonce le décès d'un «parent d'élèves qui avait été grièvement blessé début mai lors d'une attaque avec un couteau suisse devant un établissement scolaire de Marseille». L'AFP précise que la victime est médecin militaire, que l'agresseur est «de nationalité française», qu'il a dit avoir agi «au nom de Dieu» et que «l'hypothèse terroriste a été définitivement écartée par les enquêteurs». Selon l'agence, «l'homme souffre apparemment de troubles psychologiques». Condoléances du ministre des Armées et du maire de Marseille comprises, la dépêche fait 225 mots. Quelques jours plus tard, l'AFP nous apprend que les images d'un cigogneau attaqué par une cigogne ont suscité une intense émotion sur les réseaux sociaux. Elle y consacre 352 mots…
L'AFP alimente les quotidiens régionaux. La plupart ont au mieux mentionné l'égorgement d'Alban Gervaise, puisque c'est de lui qu'il s'agit, en quelques lignes à la rubrique «faits divers». À l'exception notable de L'Union , quotidien de l'Ardennais, qui a publié le 31 mai un éditorial intitulé «Alban Gervaise, un nom qui ne vous dit rien», pour s'indigner du traitement médiatique réservé à son assassinat.
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Qu'on en juge: dans la presse écrite nationale, Le Figaro, Le Point et Valeurs Actuelles ont été les seuls à traiter le sujet pour ce qu'il est, un meurtre commis au nom d'Allah. Le Monde, Libération et Le Parisien-Aujourd'hui en France n'en ont pas dit un mot, ni dans leurs éditions papier, ni sur leur site. Dans le reste de la presse, à part France info.fr et TF1 Info, les rares grands médias à s'y être réellement intéressés sont Europe 1, Sud Radio et CNEWS.
Alban Gervaise a été agressé le 10 mai, un mois et un jour avant le premier tour des législatives, donc en pleine campagne. Le contexte électoral explique-t-il que le caractère islamiste, sinon terroriste, du meurtre ait été à ce point occulté ?
L'épouse de la victime a refusé toute médiatisation, pour protéger ses trois enfants. Mais le respect de leur drame personnel n'empêchait pas que les médias fassent leur travail, comme les militaires sont les premiers à le demander. «J'aimerais comprendre pourquoi le meurtre barbare de notre camarade Alban Gervaise a été aussi peu traité par la presse, lance un officier supérieur de l'armée de Terre en poste à Paris. Est-ce parce qu'il était militaire ? Par idéologie ou pour nier la réalité ? Nous sommes nombreux autour de moi à nous poser la question. Et nous voulons une réponse car ce silence médiatique est comme une deuxième mort.»
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«Depuis l'annonce de son assassinat, les mêmes interrogations tournent en boucle dans ma tête, assure un chef d'escadron récemment breveté de l'École de Guerre. Que vaut vraiment la mort d'un militaire dans notre pays ? En nous engageant, nous savons et assumons les risques que nous prenons. En servant les armes de la France, nous n'attendons aucune reconnaissance particulière. Nous faisons notre devoir sans nous plaindre. Mais là, je ne comprends pas pourquoi la mort du médecin chef Alban Gervaise, victime du terrorisme, a été occultée à ce point. C'est une honte.»
En matière de discrétion, les politiques n'ont rien à envier aux médias. À gauche, le silence a été presque total. Seul Julien Dray, ex-député socialiste qui vient de lancer son mouvement, «Réinventez!», a osé affirmer publiquement qu'«on a voulu cacher les choses», en se demandant si ce «deux poids, deux mesures» venait «de la presse locale, qui n'a pas voulu donner les premiers éléments dont elle disposait, ou d'une décision de l'institution judiciaire». Personne au PS ni chez les Nupes de Jean-Luc Mélenchon n'a relayé ces interrogations.
À droite, la sénatrice des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer a été l'une des rares à évoquer cette omerta chez Les Républicains, avec Guy Teissier, député LR sortant du même département et Éric Ciotti, qui se représente aux législatives dans les Alpes-Maritimes. «Les mots manquent pour décrire le chagrin et la colère à l'annonce de l'agression au couteau par Mohamed L. 23 ans puis du décès d'#AlbanGervaise à #Marseille, a-t-elle écrit sur Twitter. Le silence médiatique de la mort de ce père de famille dévoué à la France, à son prochain, rend son décès encore plus cruel».
«Alban Gervaise était catholique, militaire, il s'est fait égorger devant une école catholique, énumère Valérie Boyer. Pour la plupart des médias, ce n'est pas la “bonne” victime. En parler, ce serait “faire le jeu des extrêmes”. Au contraire, dès lors que des problèmes psy sont évoqués, c'est toujours dramatique mais ça devient du fait divers. On n'a pas à se demander pourquoi ces “fous” ont des profils proches, des modes opératoires similaires - le couteau - et choisissent leurs victimes selon des critères bien déterminés».
44.000 victimes d'agressions à l'arme blanche entre 2015 et 2017
À l'Assemblée puis au Sénat, l'élue des Bouches-du-Rhône a interpellé sans relâche les ministres de l'Intérieur et de la Justice sur ces sujets. Après la mort d'Alban Gervaise, elle a renvoyé sa dernière question écrite qui datait de juillet 2021. Elle y demandait une «cartographie détaillée et précise» des agressions à l'arme blanche, avec notamment le «profil des agresseurs (âge, nationalité, motifs, antécédents judiciaires et psychologiques)». Selon l'étude 2020 de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), que Valérie Boyer citait dans sa question, 44.000 victimes d'agressions à l'arme blanche ont été recensées entre 2015 et 2017, soit plus de 120 par jour.
Le Garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti n'a toujours pas répondu à la sénatrice. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, de son côté, n'a fait aucune déclaration depuis la mort d'Alban Gervaise. Le 10 mai, il avait tweeté : « Un homme a été violemment agressé au couteau à Marseille devant un collège en fin d'après-midi. L'auteur a été interpellé. Merci aux passants et aux services de police pour leur réaction rapide ».
Gérald Darmanin, on le sait depuis le fiasco du stade de France, refuse d'«essentialiser» les auteurs de délits. Apparemment, la règle vaut aussi pour les auteurs de crimes. Outre l'assassinat du médecin militaire, un octogénaire juif est mort après avoir été défenestré par son voisin, Rachid K., le 17 mai à Lyon. Le 27 mai, le procureur a élargi la saisine des juges d'instruction «afin de déterminer si les faits relèvent d'un caractère antisémite». Ce meurtre a très peu été traité dans les médias et le ministre de l'Intérieur n'en a pas parlé. Il n'a pas réagi publiquement, non plus, à l'agression sexuelle suivie d'un égorgement d'une septuagénaire de Mulhouse, dont le corps a été découvert le 9 juin dans son appartement. Les auteurs présumés, interpellés, sont trois Algériens en situation irrégulière, dont deux faux mineurs. Tous sont «défavorablement connus des services de police». Dans cette affaire, la justice n'a rien caché, au contraire, puisque la procureure de la République chargée de l'affaire a fait une conférence de presse.
Les médias et les politiques, en revanche, n'ont pas été très prolixes. Y compris Marine Le Pen et Éric Zemmour. En juin 2021, Jean-Luc Mélenchon avait provoqué un tollé avec sa prédiction complotiste. «Vous verrez que dans la dernière semaine de campagne pour la présidentielle, nous aurons un grave incident. Ça a été un meurtre, ça a été Mohammed Merah en 2012, l'attentat sur les Champs-Élysées, (...) tout ça, c'est écrit d'avance», avait assuré le chef de La France insoumise. Avant de rétropédaler en assurant qu'il voulait seulement parler d'une instrumentalisation d'actes «décidés par des assassins et des terroristes». Il avait tort de s'inquiéter: la peur d'être accusé de «récupération» est aujourd'hui plus forte que le devoir de réalité.
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La Lettre du «Fig Mag» du 18 juin 2022
LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Au programme : la France électorale vue par Jérôme Fourquet ; retour aux Falkland/Malouines, 40 ans après ; tempête chez les catholiques français ; voyage en Polynésie secrète.
L'Humanité
À Roissy, alerte contre un crash social
ReportageMobilisation Des milliers de salariés travaillant à l’aéroport Charles-de-Gaulle ont fait grève ce jeudi. Après les baisses de salaires de la crise sanitaire, ils réclament 300 euros d’augmentation et de meilleures conditions de travail.
Marie ToulgoatLuis ReygadaLe terminal 2 de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle est en ébullition. Deux ans après le brusque arrêt de son activité, la plateforme aéroportuaire reprend vie. Mais, ce jeudi 9 juin, ce ne sont pas des touristes venus découvrir la Ville lumière, ni des Français revenus de périples à l’étranger qui animent l’aéroport. Ce sont des salariés. Dans un micro au son saturé, perché sur un escabeau en guise d’estrade, l’un d’eux s’époumone. « 300 euros ! » hurle-t-il, avant de pointer le micro aux centaines de personnes rassemblées devant lui qui répètent en chœur. Mais, sur le terminal 2E de l’aéroport, il ne s’agit guère de fans devant leur idole. Tous sont dans le même panier : les salariés des 800 entreprises de la zone, tous secteurs confondus, font grève et réclament l’augmentation immédiate de leurs salaires.
Les agents doivent multiplier les heures de travail, le week-end et la nuit
Emmitouflée dans une chasuble rouge estampillée FO, Sylvia témoigne de l’urgence de la mesure. « Toutes nos fins de mois sont difficiles, on a tous des crédits sur le dos », explique-t-elle. L’employée de sûreté sous-traitante d’Aéroports de Paris (ADP), chargée de contrôler les passagers aux portiques de sécurité avant l’embarquement, ne gagne que « quelques euros au-dessus du Smic » après vingt-huit années d’ancienneté. Une misère, d’autant plus que le prix de l’essence rogne considérablement son budget : comme beaucoup de travailleurs de l’aéroport pour qui la voiture est le seul moyen de transport possible, elle doit rouler 50 km par jour pour se rendre aux terminaux et rentrer chez elle. Partout, le son de cloche est le même. Qu’ils soient salariés d’entreprises historiques de l’aviation ou de sous-traitants, tous déplorent un salaire au ras des pâquerettes. Anémiés par le Covid et la chute drastique du flux de passagers, certains employeurs ont imposé à leurs salariés de faire un choix – à travers les accords de performance économique – entre pouvoir d’achat et maintien de l’emploi, avec jusqu’à 15 % de baisse de rémunération dans certains cas. À Servair, filiale d’Air France et de Gate Group chargée de la préparation des plateaux-repas des passagers en vol, « on a perdu notre treizième et notre quatorzième mois » depuis 2020, regrette Valéry Théron, élu Unsa au CSE.
Alors que de nombreux salariés attendaient des coups de pouce de leur employeur avec la reprise de l’activité, personne ou presque n’a rien obtenu. « La plupart des négociations de branche – dans les transports, le commerce ou les ports et docks – n’ont pas bénéficié aux travailleurs, avec des minima toujours en dessous du Smic », déplore Fabrice Michaud, secrétaire de la fédération CGT des transports.
Pour les quelque 80 000 salariés de la plateforme aéroportuaire, la hausse des salaires est d’autant plus urgente que la charge de travail, elle, s’est alourdie. Le trafic aérien devrait retrouver cette année des niveaux similaires à ceux de 2019 – de 92 à 95 %. Pourtant, depuis le début de la pandémie, les différentes entreprises de la zone se sont séparées de travailleurs, rendant la tâche à ceux qui restent infiniment plus compliquée. Air France, par exemple, a licencié 7 500 personnes en 2020, et 1 000 supplémentaires dans sa filiale court-courrier Hop !. Chez ICTS, sous-traitant dans la sûreté, Marie Marivel et ses collègues peinent à suivre le rythme. Face aux files d’attente de passagers longues de plusieurs heures, les agents ont reçu pour ordre de faire vite, très vite. Au risque de laisser passer dans les avions une arme ou un objet dangereux. Si aucun scénario de cette nature n’est encore à déplorer, les salariés doivent déjà se confronter à l’agressivité croissante des voyageurs qui, épuisés par les heures d’attente aux portiques, perdent leur sang-froid. « On est fatigués, on est à bout. L’employeur dit qu’il cherche à recruter mais ne trouve pas de personnel. Ça ne m’étonne pas puisqu’il n’y met pas le salaire », résume la syndicaliste CGT. Les agents doivent multiplier les heures de travail, le week-end et la nuit pour atteindre les 2 000 euros de salaire brut. Plus loin dans l’aéroport, Omar Benalayat et ses collègues sont, eux aussi, à bout de souffle. Le sous-traitant du loueur de voitures Sixt doit faire face à un nouvel afflux de réservations avec un effectif diminué. « On atteint 300 réservations par jour, derrière il faut préparer les véhicules, les gens ne tiennent plus, souffle le délégué syndical FO. C’est devenu le Moyen Âge. »
en 2020, la rupture conventionnelle collective a signé le départ de 1 500 employés
En 2020 et 2021, des manifestations s’étaient déjà déroulées pour contester les suppressions de postes, sans réussir à stopper complètement la saignée. Aujourd’hui, alors que les salariés trinquent, les patrons aussi se mordent les doigts, incapables de répondre au regain de demande, qui n’était prévu que d’ici à 2024-2025. Interrogé sur BFM Business, Augustin de Romanet, le grand patron d’ADP – dont les salariés ont pourtant vu leur rémunération baisser durant la crise – a même fait la publicité d’un site Internet de recrutement, insistant sur ses difficultés à embaucher du personnel. Avant d’assurer qu’il ne regrettait pas la rupture conventionnelle collective menée dans son groupe, en 2020, signant le départ de 1 500 employés.
« Cette mobilisation est au cœur des préoccupations des Français »
La baisse des salaires, doublée de la détérioration sans précédent des conditions de travail, passe d’autant moins que les entreprises de la zone aéroportuaire, Air France et ses 7 milliards d’euros de prêts garantis par l’État en tête, ont reçu de généreuses aides gouvernementales au cours de la crise sanitaire. Les salariés attendent enfin de voir la couleur de cet argent. Devant les portes du terminal de l’aéroport, ceux-ci ont reçu le soutien de plusieurs élus et candidats aux élections législatives, dont Marie-George Buffet (PCF, Nupes). « Cette mobilisation est au cœur des préoccupations des Français, puisqu’elle pose la question non pas uniquement du pouvoir d’achat, mais des salaires ! » lance la députée sortante. À Roissy et ailleurs en France, comme à Bordeaux, Marseille et Orly, la grève aura dans tous les cas donné aux patrons un aperçu de la ténacité des salariés. ADP a d’ailleurs dû annuler un quart des vols ce jeudi et déploré de nombreux retards. « Mais ce n’est qu’une première étape », promet Fabrice Michaud.
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Théâtre, concert, table-ronde : revivez la soirée Charles de Foucauld au collège des Bernardins
VIDÉO - Le Figaro Hors-série organisait, dans le somptueux cadre du Collège des Bernardins, une soirée mémorable à l'occasion de la parution de son numéro spécial sur cet immense saint français presque contemporain, canonisé le 15 mai 2022. Au programme, pièce de théâtre sur sa vie, récital polyphonique et table ronde. Compte-rendu en images.
La figure de Charles de Foucauld ne laisse pas de surprendre, d'interroger. Orphelin impétueux, militaire indiscipliné, aventurier camouflé au Maroc, ermite en plein désert sud-saharien et, désormais, saint de l'Église catholique: une trajectoire admirable qui suscite néanmoins quelques déformations. Le numéro que lui consacre le Figaro Hors-série vient corriger ces approximations. Dans son éditorial, Michel De Jaeghere rappelle notamment l'ambiguïté de l'admiration de certains disciples du Père de Foucauld qui font désormais de ce missionnaire ardent « le précurseur de l'enfouissement des vérités chrétiennes préconisé par le progressisme des années 1960. » La soirée organisée au Collège des Bernardins a achevé de dissiper quelques-uns de ces malentendus. À la question « en quoi Charles de Foucauld peut-il nous inspirer aujourd'hui ? », le père Xavier Lefebvre, curé de la paroisse saint-Augustin où se convertit Charles de Foucauld et, à ce titre, lointain successeur de l'abbé Huvelin curé de saint-Augustin, répondait : « Nous sommes des êtres qui avons soif, qui recherchons l'absolu. Charles de Foucauld c'est l'explorateur, le soldat, le panache, et en même temps une recherche. Il passe d'une attitude du « je prends tout, tout de suite » à « je donne tout à Dieu, parce que c'est un désir pour moi de me donner, de me remettre entre ses mains ». Le ton de la soirée était donné : une évocation profonde et actuelle du saint, menée sur différents tableaux, par des intellectuels, mais aussi des musiciens et un comédien.
Écrit par le compositeur et metteur en scène Francesco Agnello, le seul en scène interprété par le comédien Fitzgerald Berthon, accompagné au hang par Vincent Comte, exposait de manière magistrale les étapes de la vie du « frère universel ». Un spectacle profond laissant l'essentiel à la musique et à la parole, à partir des textes mêmes de Charles de Foucauld, qui permit aux spectateurs de saisir une part de la grâce du grand face-à-face entre la solitude habitée du désert et l'âme du saint.
À la suite des grands airs de Brahms, (avec l'impressionnant Warum), Reinberger, Bruckner, Elgar ou encore Poulenc, les jeunes chanteurs du talentueux chœur Ephata ont ému leur auditoire par une belle interprétation polyphonique de la prière d'abandon de Charles.
Une soirée avec Charles de Foucauld au Collège des Bernardins
Isabelle Schmitz, rédactrice en chef adjoint au Figaro Hors-série, animait ensuite une table-ronde avec des invités qui, chacun, donnèrent un éclairage précieux dans la connaissance de ce nouveau saint et de son désir missionnaire : Laurent Touchagues (Président des Amitiés Charles de Foucauld), a rappelé que ce personnage au grand cœur avait d'abord été « un assez grand savant » et que le bien qu'il avait pu faire au Sahara, il le devait « d'abord à la grâce reçue du Christ, mais aussi à toutes les sciences et toutes les techniques qu'il avait étudiées durant sa vie militaire ».
Le père Xavier Lefebvre a dépeint quant à lui « l'enfant du siècle » que fut Charles de Foucauld, qui a longtemps cherché la vérité pour la trouver en un Dieu « qui ne le trompera pas et ne le trahira pas ».
Medhi-Emmanuel Djaadi (comédien) a évoqué son expérience de converti de l'Islam, « frappé par la parole vivante du christ ». « Dieu me parlait à travers les Evangiles et pour la première fois je me sentais aimé », a-t-il confié, avant d'appeler les chrétiens à « donner une image positive et vivante » de leur foi, regrettant d'avoir rarement vu un chrétien prendre un jour de vacances le vendredi saint, quand un musulman « ferme sa boutique le jour de l'aïd ».
La discussion a donc permis de revenir sur la spiritualité du saint, les détails de sa vie, et la profondeur de sa relation à l'Islam, une relation d'amitié pour « ces âmes faites pour la lumière », comme le rappelait Michel De Jaeghere dans son discours d'ouverture.
La soirée s'est conclue sous les voûtes presque millénaires du Collège des Bernardins, par un buffet marocain au cours duquel les spectateurs purent échanger avec intervenants, choristes, comédiens et journalistes, ainsi que les associations partenaires de l'événement : Mission Ismérie, association d'évangélisation des musulmans, Le Secours De France, qui soutient les « victimes de leur foi en la patrie », et plus particulièrement des familles des soldats et des harkis de l'Algérie Française, et enfin NDLS Conseil, qui accompagne les familles dans leurs investissements.
«Charles de Foucauld, une voix dans le désert», 164 pages, 12,90€, disponible en kiosque et sur le Figaro Store.
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Face à l’inflation, les cadeaux intéressés d’Emmanuel Macron
ActuLe gouvernement a évoqué, ce mercredi, ses mesures pour le pouvoir d’achat. Aucune annonce d’ampleur n’a été faite, alors que la hausse des prix pèse lourdement sur le budget des ménages.
Lola RuscioDepuis sa nomination à Matignon, la première ministre, Élisabeth Borne, martèle qu’elle souhaite « protéger » le pouvoir d’achat des Français. En réalité, son gouvernement va prendre des mesures cosmétiques qui évitent de toucher aux profits des entreprises privées, comme la prolongation du « bouclier tarifaire » sur l’électricité et le gaz, la remise de 18 centimes sur le plein d’essence jusqu’en août ou le versement d’une aide exceptionnelle. Un dispositif qui rappelle le chèque énergie, une mesure ponctuelle d’un montant de 100 euros, distribués en décembre 2021. À quelques jours du premier tour des législatives, Olivia Grégoire, la porte-parole du gouvernement, a ainsi confirmé, mercredi, à l’issue du Conseil des ministres, qu’une aide sera versée aux familles modestes à la rentrée de septembre, en fonction du nombre d’enfants à charge, sans toutefois préciser son montant. Quant au chèque alimentaire plus ciblé sur les produits « de qualité » et « bio », il est toujours en cours de réflexion, selon Élisabeth Borne.
Certes, ces aides conjoncturelles – qui figureraient dans deux projets de loi distincts après les élections législatives – sont bienvenues au moment où l’inflation grimpe, mais elles s’avéreront insuffisantes pour faire face à une inflation qui a atteint 5,2 % en mai. Surtout, le gouvernement entend faire peser sur l’État, donc sur les contribuables, l’intégralité du financement de ces mesures, sans rien demander aux grandes entreprises. Les groupes du CAC 40 ont pourtant versé en 2021 à leurs actionnaires plus de 80 milliards d’euros en dividendes et en rachats d’actions. Pas de mise à contribution des plus hauts patrimoines non plus, mais une réforme du RSA stigmatisant les plus fragiles, puisque les bénéficiaires devront se soumettre à l’obligation de travailler pour toucher cette aide.
En outre, le gouvernement a indiqué que les minima sociaux, dont le RSA, l’allocation adulte handicapé (AAH), et les pensions de retraite (+ 4 %) doivent être réévalués dès juillet, sans attendre la revalorisation de janvier 2023. En revanche, aucune hausse des APL n’est envisagée, alors que les prix des loyers augmentent. À la Fondation Abbé-Pierre, on demande une majoration de 10 % des aides au logement ; plusieurs associations de consommateurs réclament un gel des loyers pour limiter les effets de l’inflation. Des revendications rejetées en bloc.
déprime, rien que des primes...
Suivant la même logique pro-business, aucune hausse significative du Smic n’est à l’ordre du jour. En Macronie, on défend plutôt la possibilité pour les entreprises de verser une prime allant jusqu’à 6 000 euros, exonérée de toute cotisation sociale et d’impôt sur le revenu. Problème : la précédente version de cette prime, accordée au bon vouloir de l’employeur, n’a été distribuée en 2021 qu’à 4 millions de salariés, selon les chiffres du gouvernement. Et son montant n’excédait pas 506 euros en moyenne, l’an dernier.
Toujours sur les salaires, le gouvernement s’est engagé à revaloriser, « dès cet été », celui des fonctionnaires. Une décision très attendue par la fonction publique d’État, l’hospitalière ou la territoriale, tant les agents dénoncent depuis des années le manque d’attractivité de leurs métiers et la dégradation de leur niveau de vie. Mais Stanislas Guerini, le nouveau ministre de la Fonction publique, se garde bien de dévoiler le montant du futur relèvement du point d’indice, arguant des discussions en cours avec les syndicats. « Le pouvoir d’achat des fonctionnaires a baissé de plus de 10 % depuis 2010 », a rappelé Céline Verzeletti, la secrétaire confédérale de la CGT, qui demande une hausse « immédiate » des salaires.
Dans le privé, le gouvernement mise aussi sur la participation et l’intéressement. La manœuvre est connue : ces primes étant exonérées de cotisations sociales et de taxes, les entreprises évitent soigneusement une participation à l’impôt ou à la Sécurité sociale. Une énième réforme libérale, comme la loi Pacte, dont les modalités pourraient s’étendre aux petites entreprises, selon Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie. « S’il faut aller encore plus loin dans la simplification pour que les TPE aient de véritables incitations, nous sommes prêts », a-t-il déclaré. Interrogé mercredi sur BFMTV, il a annoncé que le barème de l’impôt sur le revenu serait indexé sur l’inflation, omettant de préciser que ce dispositif existe déjà. L’ancien ministre sarkozyste n’imagine pas, en revanche, un dispositif pour taxer davantage les revenus du capital. Contre les crises qui s’intensifient, il y a pourtant une urgence : reconstruire une fiscalité progressive et redistributive, en commençant par rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune.
Salaires et pouvoir d'achatEmmanuel Macroninflationcgt L'Humanité
« Si tout augmente, les salaires doivent suivre »
Reportagepouvoir d’achat Au sud-ouest de Caen, dans la circonscription où Élisabeth Borne est candidate, on ressent comme partout ailleurs les difficultés posées par une inflation galopante et des salaires qui stagnent. Mais on compte davantage sur la solidarité que sur le gouvernement pour s’en sortir.
Benjamin KönigVillers-Bocage (Calvados), envoyé spécial.
Mercredi matin, sur le marché de Villers-Bocage, aux alentours de la mairie reconstruite après guerre et inaugurée par le général de Gaulle , les habitants parlent peu des élections législatives qui se tiennent dimanche. Et pourtant : les projecteurs sont braqués sur ce petit bout de Normandie qui s’étend des portes de Caen jusqu’à Vire, la 6e circonscription du Calvados, où la candidate macroniste n’est autre que la première ministre, Élisabeth Borne. Elle était justement attendue ce mercredi dans la circonscription pour faire campagne, alors que, de son côté, Jean-Luc Mélenchon vient soutenir les candidats de la Nupes dans le département, parmi lesquels Noé Gauchard, l’insoumis qui va défier la cheffe du gouvernement.
Mais sur le marché du bourg d’un peu plus de 3 200 âmes, si on a entendu parler de la candidature d’Élisabeth Borne dont un partisan distribue le tract à l’entrée des allées, ce duel à distance passe plutôt au second plan. « Moi, de toute façon, je vote à Caen », objecte Simone, une retraitée qui va « sur (ses) 75 ans » et vit seule. Mais le problème du pouvoir d’achat « est le même pour tout le monde », ajoute-t-elle. En ce qui la concerne, il s’agit surtout « des charges qui sont les mêmes pour une personne seule que pour un couple : se chauffer, s’éclairer, et même rouler, tout devient compliqué ». Elle ne veut pas se plaindre de sa pension de retraite, qui lui donne « juste assez pour payer des impôts », mais « le loyer pèse lourd, je n’ai pas été épargnée par la vie et n’ai jamais pu devenir propriétaire ».
« Des gens de plus en plus pauvres »
Un peu plus loin, voici Patrick, un sapeur-pompier originaire « de la Guérinière, un quartier ouvrier et mélangé à Caen ». La hausse des prix, selon lui, « tout le monde la ressent, bien évidemment ». Il pense qu’une solution serait de « protéger le pouvoir d’achat » en bloquant les tarifs pour les « produits essentiels » dont « on voit sur le marché les prix s’envoler ». Avec son métier, il en perçoit régulièrement les conséquences : lors « des interventions, on voit des gens de plus en plus pauvres ». Mais lui estime, comme beaucoup ici, ne pas avoir trop à se plaindre. « C’est surtout pour les retraités que c’est dur », explique-t-il, évoquant sa mère « pour qui il y a tout à payer : loyer, électricité, même avec les chèques du gouvernement, c’est difficile. On l’aide, bien sûr, mais ce n’est pas normal quand on a travaillé toute sa vie. »
« LES vacances vont coûter beaucoup plus cher »
À côté de l’étal d’un des nombreux maraîchers locaux, Claude, retraité depuis trois ans et ancien travailleur dans l’industrie, pense aux « vacances qui vont coûter beaucoup plus cher », et au prix des matériaux, lui qui se dit « peu impacté par l’essence, car je roule peu et je bricole chez moi ». Par contre, il trouve « un peu bizarre cette inflation galopante, comme le prix du bois qui flambe alors que la France est autosuffisante », et estime que « si tout augmente, alors les salaires doivent augmenter aussi ». Mais il juge que, quel qu’il soit, « le gouvernement n’a pas trop de pouvoir ». En tout cas, il ira voter. « J’y vais toujours, au moins pour pouvoir râler après », sourit-il, même s’il se dit, lui non plus, « pas du genre à cracher dans la soupe ».
Patrick, lui, s’il doute de l’union « de dernière minute » de la gauche, estime que les mesures de l’actuel exécutif ne sont destinées qu’ « à se faire bien voir » et « ne règlent rien au fond du problème ». Comme un résumé d’un état d’esprit souvent partagé, Simone juge que, « de toute façon, le gouvernement, il faut qu’il rattrape des années d’erreurs ». Avant de lancer sur le blocage des prix : « Bien sûr qu’il faut le mettre en place. On voit des gens qui achètent 15 litres d’huile, ça ne rime à rien. »
Législatives 2022Élisabeth BorneNupescalvados Le Figaro
«Don’t Look Up, en VF»: Apolline de Malherbe vivement critiquée après son interview avec une militante écolo
- Par
Sarah Lecoeuvre
- Mis à jour
le 18/06/2022 à 18:42
- Publié
le 18/06/2022 à 18:34
VIDÉO - Vendredi, la journaliste recevait sur le plateau de la matinale de RMC une jeune femme issue du collectif «Dernière rénovation». Le ton est rapidement monté et l’animatrice est aujourd’hui comparée à l’un des personnages du film à succès de Netflix avec Leonardo DiCaprio.
La vidéo a déjà dépassé le million de vues sur les réseaux sociaux. Elle relaye cet échange entre Apolline de Malherbe et Sasha, 22 ans, militante du mouvement écolo «Dernière rénovation», reçue dans «Apolline matin», la matinale de RMC vendredi matin. Au lendemain de la diffusion du face-à-face, les questions et réactions de la journaliste sont dénoncées.
» LIRE AUSSI - «Pardon, comment vous me parlez?»: échange très tendu entre Apolline de Malherbe et Gérald Darmanin sur BFMTV
«Canicule: faut-il plus de radicalité pour une vraie prise de conscience?» Telle était la question principale censée être posée durent l’entretien mené par celle qui a succédé à Jean-Jacques Bourdin. Ce qui interpellent les internautes aujourd’hui est ce passage où la journaliste rappelle à son interlocutrice qu’elle faisait part de «ceux qui avaient bloqué l’A13 au moment de Pâques, empêchant certains automibilistes d’aller bosser», au lieu de parler du fond du sujet, à savoir le réchauffement climatique. Des réflexions d’Apolline de Malherbe, comme «j’ai l’impression que vous ne m’écoutez pas» ou «je peux vous poser des questions mais vous êtes dans votre TGV là», sont également pointées du doigt et considérées comme de la condescendance.
Sasha, militante au mouvement “Dernière Rénovation” : "Est-ce que vous pensez que j'ai envie d'avoir un enfant dans un monde dans lequel un milliard de personnes vont devoir partir de chez eux ?" #ApollineMatin pic.twitter.com/aLxM2msnez
June 16, 2022Certains y voient même des similitudes avec le film de Netflix, Don’t Look Up et cette scène, où la doctorante Kate Dibiasky, campée par Jennifer Lawrence, est interviewée par un duo de matinaliers complètement insensibles aux problématiques environnementales. Apolline de Malherbe est comparée au personnage de la présentatrice joué par Cate Blanchett. La comparaison est telle que le long-métrage avec Leonardo DiCaprio ou encore Meryl Streep se retrouve ce samedi soir en tête des tendances Twitter. «Don’t Look Up, en VF», estime l’écrivain David Dufresne. «Rien ne va dans cette interview… chercher le clash à tous prix avec une jeune fille de 22 ans pour faire le show au lieu de parler des motivations de ses actions, du fond du problème», écrit Audrey Racine, journaliste à France 24.
A l'écran: #Sasha (22 ans), dans son propre rôle de militante du mouvement "Dernière rénovation" fait face à la doublure française de Cate Blanchett: @apollineWakeUp. Sur BFM/RMC, 16/6/2022 pic.twitter.com/zvpBm0tELG
June 18, 2022Rien ne va dans cette interview… chercher le clash à tous prix avec une jeune fille de 22 ans pour faire le show au lieu de parler des motivations de ses actions, du fond du problème. C'est rageant. #DontLookUp https://t.co/jvG7WQHZyD
June 17, 2022» LIRE AUSSI - Guerre ouverte entre Apolline de Malherbe et Jean-Jacques Bourdin à la rédaction de RMC
Des anonymes se désolent aussi. «C’est effroyable et honteux de voir à quel point les médias contemporains méprisent les écologistes qui sonnent la sonnette d’alarme... Madame la journaliste préfère que ses enfants aient une piscine bien remplie plutôt que d’autres aient un verre d’eau. Scandaleux» ou «mais la bêtise d’Apolline de Malherbe c’est consternant. Cela encourage toujours le scepticisme face au changement climatique et encourage toujours l’inaction politique», peut-on encore lire. Pour l’heure, et alors que la polémique enfle sur Twitter, Apolline de Malherbe ne s’est pas encore exprimée.
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L'Humanité
Victime de prix bas, la filière laitière va de mal en pis
ActuLes éleveurs tirent la sonnette d’alarme : sans augmentation du prix du litre, la hausse des coûts des matières premières aura raison de nombre d’exploitations.
Gérard Le PuillJoyeuse journée mondiale du lait ! La dernière édition, le 1er juin dernier, a été particulièrement lugubre. En France, selon la Fédération nationale des producteurs de lait, il manque en moyenne 50 euros par 1 000 litres livrés aux industriels pour permettre aux producteurs de gagner leur vie. Concernant le lait en bouteille plastique, les prix de ces flacons ont augmenté de plus de 70 % ces derniers mois et ceux des cartons d’emballage de 40 %.
Selon un communiqué publié le 27 par la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), affiliée à la FNSEA, « l’amont de la filière est aujourd’hui à un tournant décisif ». Car « la décapitalisation est en marche, même dans les régions très laitières ». Dit autrement, faute d’en tirer un revenu décent, de plus en plus de producteurs laitiers décident de s’orienter vers d’autres productions, surtout en céréales et graines à huile. Car les prix du blé, du maïs, du colza et du tournesol sont en hausse sensible depuis des mois. Le prix moyen des 1 000 litres de lait au départ de la ferme a été de 342 euros en 2021, sans les primes de qualité. Il aurait augmenté un peu depuis le début de cette année mais il manque encore 50 euros par 1 000 litres pour permettre aux producteurs de gagner leur vie, toujours selon la FNPL. Cette dernière ajoute que répercuter cette hausse intégralement à l’aval reviendrait à augmenter de 6 centimes du prix du litre de lait entier dans les magasins.
«Nous avons besoin de vous»
Dans son communiqué à l’attention de ses partenaires de l’aval, la FNPL affirme que « toutes les laiteries doivent dire maintenant à leurs éleveurs, nous avons besoin de vous. Tous les distributeurs doivent cesser ce jeu délétère qui entraînera la ruine de toute une filière et accepter ces hausses. Faute de quoi, comme les constructeurs automobiles aujourd’hui, dans quelques années ils seront à la merci des marchés mondiaux pour s’approvisionner en produits laitiers ». Ajoutons que le manque de pluie va réduire considérablement le rendement des prairies en herbe et augmenter les coûts de production cet été.
Les producteurs ne sont pas les seuls à souffrir dans la filière. Syndilait est une organisation professionnelle qui regroupe un nombre important d’entreprises qui mettent sur le marché des laits liquides, frais ou pasteurisés, des laits de longue conservation UHT et des laits aromatisés, la marque la plus connue étant Candia. Les grandes entreprises privées ou coopératives - dont font partie Lactalis et SODAAL - produisent une gamme de produits plus diversifiée, dont les fromages, le beurre, la crème et les yaourts. Elles ne sont pas membres de Syndilait. En prévision de la journée mondiale du lait initiée par l’ONU le 1er juin chaque année, Syndilait a fait le point sur l’évolution de la consommation de lait liquide en France.
Chaque français a consommé 43 litres de lait en 2021
En 2021, chaque Français a consommé une moyenne de 43 litres de lait conditionné, ce qui s’est traduit par la vente par 2,28 milliards de litres sur l’année dans la grande distribution. Sur ce total, le lait UHT de longue conservation représentait 96,5 % des volumes vendus par ces mêmes enseignes. Les laits porteurs de la mention « Responsable », « Équitable » comme « C’est qui le patron ? » représentaient 13,8 % des parts de marché en volume sur l’année 2019, 14,5 % en 2020 et 14,7 % en 2021. Concernant les prix, le lait entier conditionné se vendait 0,99 euro le litre en moyenne sur l’année 2021, soit 2,1 % de plus qu’en 2020. La hausse n’était que de 1,5 % pour le lait UHT mi-écrémé à 0,83 euro le litre. Au départ de la ferme le prix du litre acheté par les entreprises affilées à Syndilait se situait entre 36 et 38 centimes, prime de qualité comprise.
98,5 % du lait liquide est d’origine française
Toujours selon Syndilait, 98,5 % du lait liquide conditionné présent dans les magasins est d’origine française et les ventes de lait conditionné importé ont reculé de 82 % depuis 2015. En avril 2015, les pays membres de l’Union européenne mettaient fin aux quotas laitiers mis en place en 1984 pour réduire la surproduction, laquelle faisait chuter les cours. Mais la date de sortie de ces mêmes quotas fut fixée dès 2009 en Conseil des ministres européens. À l’approche de 2015, les Pays Bas, l’Allemagne et l’Irlande augmentèrent leurs troupeaux de laitières afin de gagner de nouvelles parts de marché à l’export dès la sortie des quotas. Du coup, les enseignes de la grande distribution en France choisirent d’accroître les importations, histoire de mettre la pression sur les fournisseurs hexagonaux. Pendant deux à trois ans, le prix moyen des 1 000 litres de lait chuta souvent de 25 % au départ de la ferme.
En ce printemps 2022 les producteurs de lait voient augmenter leurs coûts de production via la hausse du prix des carburants, des engrais et des tourteaux. Selon Syndilait, les entreprises sont également confrontées à une « hausse de leurs coûts de production de l’ordre de + 15 % à +20 % en 2022, après une année 2021 déjà marquée par une hausse de +8 % à +10 %. La reprise de l’économie dans le monde entraîne une flambée de l’ordre de +70 % en un an sur les matières premières plastiques et de +40 % pour le carton ».
Décidément, la spéculation fait flèche de tout bois en cette année 2022 marquée par la guerre et la sécheresse.
Gérard Le Puill
laitproducteurs de laitprix du laitmatières premières Le Figaro
Cancers de la peau : ces signes qui doivent alerter
Cécile ThibertNOS CONSEILS SANTÉ - À l'occasion de la semaine nationale du dépistage du cancer de la peau, Le Figaro fait le point sur les symptômes à ne pas laisser passer.
Un grain de beauté étrange, une croûte qui saigne fréquemment sans jamais cicatriser, une papule lisse et brillante qui grossit lentement… Mal connus de la population et relativement discrets, les symptômes annonciateurs d'un cancer cutané peuvent longtemps passer inaperçus. Pourtant, plus tôt ils sont repérés, plus vite le cancer peut être pris en charge, et meilleur est le pronostic. D'où l'intérêt de savoir reconnaître ces anomalies. À l'heure où l'exposition solaire - premier facteur de risque de cancer cutané - est à son maximum, Le Figaro fait le point sur ces signes qui doivent absolument conduire au cabinet d'un dermatologue.
Avant toute chose, rappelons qu'il existe principalement deux types de cancers de la peau : les mélanomes et les carcinomes cutanés. Près de 80.000 personnes sont diagnostiquées chaque année en France. Les carcinomes cutanés représentent environ 90% des cas de cancers de la peau. Il en existe deux sous-types : les carcinomes basocellulaires - plus fréquents -, et les carcinomes épidermoïdes.
Moins fréquents (10% des cancers de la peau), les mélanomes sont bien plus redoutables du fait de leur forte tendance à donner des métastases. «S'ils ne sont pas traités, ils peuvent toucher les ganglions et les organes», explique Anne Pham-Ledard, professeur de dermatologie et oncologue au CHU de Bordeaux. «Un mélanome est un cancer qui dérive des mélanocytes, les cellules qui fabriquent les pigments de la peau, tandis que les carcinomes proviennent d'une prolifération de kératinocytes. Ce sont les cellules forment la couche superficielle de la peau», détaille l'onco-dermatologue.
À VOIR AUSSI - Cancer de la peau : «95% des mélanomes pris à temps guérissent»
Les carcinomes, plus fréquents et multiformes
Ces deux types de cancer ne se présentent pas de la même façon. Les carcinomes apparaissent le plus souvent après 50 ou 60 ans, quasiment toujours au niveau des parties du corps qui ont été exposées au soleil, en particulier le visage. Le cuir chevelu chez les hommes chauves, le nez, l'angle interne de l'œil, les oreilles et les tempes sont ses endroits de prédilection. Le type de carcinomes le moins fréquent, le carcinome épidermoïde, ressemble à une plaque rouge, parfois noirâtre, épaisse, rugueuse pouvant former une croûte ou donner des saignements. Il peut également ressembler à une verrue ou à une plaie ouverte qui ne guérit pas complètement.
«Le carcinome épidermoïde peut parfois se compliquer de métastases quand les cellules cancéreuses migrent de la peau vers les ganglions à proximité, ou dans d'autres organes plus distants, comme les poumons», indique le Pr Caroline Robert, chef du service de dermatologie à l'Institut Gustave Roussy.
Les carcinomes basocellulaires, beaucoup plus fréquents que les épidermoïdes, peuvent revêtir diverses apparences. Cela peut par exemple ressembler à une petite papule lisse et brillante, de couleur blanche nacrée, rose ou rouge, qui grossit lentement.
Ce type de cancer peut également se manifester par une plaque en relief au centre creux, de couleur rosée ou rouge, dont le bord présente des proéminences transparentes et brillantes. Il arrive que de minuscules vaisseaux apparaissent à sa surface avec le temps. Certaines zones de la lésion peuvent être bleuâtres ou brunes.
Ce cancer peut aussi ressembler à une plaie ouverte qui ne guérit pas et qui peut saigner, suinter ou faire une croûte. La plaie peut persister pendant des semaines ou sembler guérir puis réapparaître.
Enfin, il peut se présenter sous la forme d'une plaque évoquant une zone cicatrisée, de couleur jaune ou blanche. La peau semble brillante et tendue, souvent avec des bords mal définis.
Chez certaines personnes, il est fréquent que le carcinome soit pigmenté, de couleur brune.
« Il est très rare qu'une personne ne développe qu'un seul carcinome, c'est pourquoi il est très important que les personnes chez qui l'on a diagnostiqué un carcinome surveillent étroitement leur peau et consultent régulièrement un dermatologue. »
Il faut toutefois garder en tête que les carcinomes basocellulaires peuvent incarner d'autres formes plus atypiques, d'où la nécessité d'inspecter régulièrement sa peau à la recherche de choses inhabituelles. Sans traitement, ces lésions évoluent soit en relief, soit vers l'intérieur, détruisant les structures sous-jacentes. «Ce sont des cancers qui, en règle générale, ne peuvent pas donner de métastases, mais ils peuvent être très destructeurs localement s'ils ne sont pas pris à temps», souligne le Pr Robert. Par ailleurs, un carcinome n'est jamais seul. «Il est très rare qu'une personne ne développe qu'un seul carcinome, c'est pourquoi il est très important que les personnes chez qui l'on a diagnostiqué un carcinome surveillent étroitement leur peau et consultent régulièrement un dermatologue», ajoute le médecin.
À VOIR AUSSI - Comment reconnaître un grain de beauté qui dégénère en cancer de la peau ?
Le mélanome, un grain de beauté anormal
Quant au mélanome, «cela ressemble à un grain de beauté qui a des caractéristiques suspectes», indique le Pr Pham-Ledard. En règle générale, un grain de beauté classique est plutôt unicolore, rond ou ovale et surtout, il ne grossit pas. «Un grain de beauté suspect, c'est un grain de beauté qui grossit rapidement en taille ou en épaisseur, ou qui est asymétrique, ou encore qui présente plusieurs couleurs», poursuit la spécialiste. Il peut s'agir d'un grain de beauté que l'on a toujours eu, ou bien qui apparaît au cours de la vie.
Il existe un moyen mnémotechnique assez simple pour identifier soi-même un grain de beauté suspect : la règle «ABCDE».
- «A» pour Asymétrie : forme non circulaire avec 2 moitiés qui ne se ressemblent pas.
- «B» pour Bords irréguliers.
- «C» pour Couleur non homogène.
- «D» pour Diamètre en augmentation (en général supérieur à 6 millimètres).
- «E» pour Évolution : toute tache pigmentée qui se modifie, (en épaisseur, diamètre, couleur...).
«À partir du moment où une personne présente au moins deux critères, il faut consulter un dermatologue. Mais cela ne veut pas forcément dire qu'il s'agit d'un mélanome», rassure le Pr Pham-Ledard. La dermatologue précise en outre que «le critère «E» est le plus important. Même s'il est symétrique et unicolore, un grain de beauté qui évolue rapidement, ce n'est pas normal.»
Un cancer qui touche aussi les jeunes
Il faut également savoir que le mélanome peut adopter des formes et des zones d'implantation assez atypiques. «Certains ne ressemblent pas à un grain de beauté, ils ne sont pas pigmentés. Cela arrive en particulier au niveau des muqueuses comme la bouche et les muqueuses génitales», explique Anne Pham-Ledard. «Les doigts et les ongles sont aussi des zones où ce cancer peut se développer. Ces formes-là sont souvent diagnostiquées tardivement car elles sont prises à tort pour autre chose». Sur les ongles, le mélanome apparaît au début comme une bande pigmentée qui s'étend de la base de l'ongle jusqu'à son extrémité et qui s'élargit progressivement.
Autre signal d'alerte : un grain de beauté qui se met à saigner tout seul, sans que l'on ne se soit gratté ou qu'il ait été irrité. En revanche, un grain de beauté en relief qui a toujours été ainsi n'est pas inquiétant. «Il faut s'inquiéter s'il était plat auparavant qu'il a grossi», met en garde le médecin. Précisons que le mélanome se développe plus fréquemment sur les jambes pour les femmes, et sur le tronc pour les hommes. Si ce cancer ne se développe quasiment jamais dans l'enfance, il peut apparaître dès le début de l'âge adulte. «Même si le pic est autour de 55 ans, il n'est pas rare de voir des patients âgés de 20 ans qui ont un mélanome», témoigne le Pr Caroline Robert.
Quels facteurs de risque ?
Nous ne sommes pas tous égaux face au mélanome. «Avoir un antécédent personnel ou familial de mélanome (au premier degré, c'est-à-dire ses parents ou ses frères et sœurs), avoir beaucoup de grains de beauté sur le corps (plus de 40), prendre des coups de soleil à répétition, en particulier dans l'enfance pour le mélanome, avoir des taches de rousseur ou encore être de peau claire avec des yeux clairs sont autant de facteurs de risque», liste le Pr Pham-Ledard. Le fait de s'être exposé aux UV artificiels en cabine de bronzage augmente également le risque d'avoir un mélanome.
« Mon conseil est que si l'on a une plaie, un bouton, un grain de beauté ou n'importe quelle autre lésion qui grossit et qui ne disparaît pas au bout de plusieurs mois, il faut le montrer à un dermatologue, même si c'est totalement indolore. »
Que faire pour s'en protéger ?
Les cancers de la peau sont d'origine multifactorielle. Mais l'exposition aux rayons ultraviolets - qu'ils soient d'origine naturelle (le soleil) ou artificielle (les cabines de bronzage) - est sans conteste le plus grand facteur de risque. On estime même qu'entre 65 et 95% des mélanomes cutanés lui sont attribuables. En pratique, les UV sont capables de pénétrer jusque dans le noyau des cellules, où se trouve l'ADN, et de l'endommager. En temps normal, le corps dispose de mécanismes de réparation lui permettant de remédier aux dommages subis. Mais cette capacité naturelle de réparation n'est pas infaillible : en cas d'expositions répétées, la peau ne parvient plus à se défendre contre les dégâts causés. C'est là que des mutations peuvent survenir, entraînant un cancer.
«Certes, le soleil fait du bien, il participe à la fabrication de vitamine D et joue un rôle positif sur notre moral. Mais il ne faut pas chercher à bronzer à tout prix, même s'il s'agit d'un code fortement plébiscité dans la société. Quand on commence à rougir, ce n'est pas bon», rappelle le Pr Pham-Ledard. Face au soleil, la meilleure protection reste vestimentaire, associée à de la crème solaire (écran 50 pour les peaux claires). «Certaines personnes ne mettent de la crème que leurs grains de beauté quand elles sont à la plage, mais cela ne sert à rien», met en garde la dermatologue.
« Avec le mélanome, toute la peau est en danger, pas seulement les grains de beauté. »
Les personnes chauves sont particulièrement concernées. «Nous passons notre temps à enlever des carcinomes sur le crâne de messieurs âgés. Il faut absolument se couvrir la tête pour se protéger du soleil quand on n'a plus de cheveux !», insiste le Pr Robert. Ultime conseil de la dermatologue : «Faisons pour une fois des ''selfies utiles'' et photographions notre peau une ou deux fois par an. Si chacun avait une série de photos correctes de son corps à montrer au dermatologue quand ce dernier lui demande si telle ou telle lésion a évolué, cela serait très utile.»
Les origines de la peste noire dévoilées
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Valeurs Actuelles
« Abdeslam, c’est l’inverse de l’humanité » : la face cachée du procès du 13 novembre
Olivier Fisher, blessé au bras au Carillon durant la soirée du 13 novembre et Sacha Belissa, chercheur au Centre d’Analyse du Terrorisme nous racontent la face cachée du « procès du siècle ».
Au-delà des discours convenus et des mantras politiquement corrects du type « vous n’aurez pas ma haine », nos invités livrent un regard inédit sur le déroulé du procès des attentats, et sur les leçons politiques qui n’ont pas été tirées par les gouvernements successifs.
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L'Humanité
Mobilisations pour éviter un été meurtrier
ActuHôpital En cette journée de manifestations du personnel de santé, syndicats et collectifs alertent sur la cataclysme à venir, alors que les services d’urgences ferment ou réduisent leurs horaires les uns après les autres.
Cécile RousseauLa saison estivale de tous les dangers. En cette journée d’action nationale dans la santé, plus de 200 rassemblements et actions se déroulent dans toute la France à l’appel de différents syndicats et collectifs pour taper du point sur la table avant un été qui s’annonce cataclysmique sur le front hospitalier. Si, tous les ans, les professionnels tirent la sonnette d’alarme, cette année, la situation est très dégradée depuis le mois de mai. Cent vingt services d’urgences sont en grande difficulté, partiellement ou totalement fermés. Au centre hospitalier de Chinon (Indre-et-Loire), ceux-ci ont baissé le rideau jusqu’à nouvel ordre depuis le 18 mai, tout comme la maternité. Mobilisés samedi dernier devant la mairie, les agents et usagers attendent des réponses. « 31 paramédicaux sur 32 étaient en arrêt maladie, explique Alexandre Robert, secrétaire de FO, en intersyndicale avec la CGT et la CFE-CGC. Une dizaine d’entre eux sont revenus mais ils ne sont toujours pas assez nombreux pour rouvrir. L’hôpital a un déficit de 9 millions d’euros et la direction oblige les collègues à s’autoremplacer. Pour l’été 2021, nous avions 26 mensualités de remplacement, contre 75 en 2019. »
Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI), rappelait, lors d’une conférence de presse la semaine passée, que l’austérité demeure la règle. « Nous sommes le seul pays au monde à avoir fermé 5 700 lits en 2020, en pleine pandémie ; 60 000 postes d’infirmiers étaient vacants à l’automne 2021. Sans compter que l’hôpital est en plan blanc en permanence. Et dire qu’on a cru qu’il y aurait un “monde d’après” avec le Covid ! »
« J’en ai absolument assez de travailler comme ça ! »
Face à un système en train de s’écrouler, l’annonce par Emmanuel Macron d’une « mission flash » d’un mois sur l’état des soins non programmés, confiée au président de Samu-Urgences de France, François Braun, et d’une conférence sur la santé, en juillet, n’a convaincu personne. Comme le martèle Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), l’heure n’est plus au bilan. « Le dernier rapport du Sénat sur les urgences remonte à trois mois ! François Braun était le conseiller santé du président de la République pendant la campagne, il connaît la situation. La question est : où doit-on réorienter les patients ? Il n’y a plus rien ! La médecine de ville est submergée. On ne saura pas où mettre les gens s’il y a une canicule. Des personnes vont décéder, c’est une évide nce. Et je ne veux pas que les praticiens et les infirmières soient les boucs émissaires. J’en ai absolument assez de travailler comme ça ! »
Pour Pierre Schwob Tellier, du collectif Inter Urgences, le pacte de refondation des urgences, mis en place après les grèves en 2019, n’a fait qu’aggraver les choses. « L’accès aux urgences a été limité avec la mise en place du forfait (depuis le 1er janvier 2022, tous les patients passant aux urgences sans hospitalisation doivent payer 19,61 euros – NDLR). Bientôt, vous ne pourrez plus arriver aux urgences par vos propres moyens. La régulation médicale sera privilégiée, surtout la nuit. » Infirmier à l’hôpital Beaujon, à Clichy (Hauts-de-Seine), il constate que, malgré la situation sanitaire, le projet de construction de l’hôpital Grand Paris Nord, à Saint-Ouen (censé remplacer en partie les hôpitaux de Bichat (Paris) et Beaujon – NDLR), n’est pas remis en cause, à rebours des besoins de la population : « Il y aura 400 lits en moins, une capacité de maternité divisée par deux et 1 000 postes de soignants supprimés. »
Accéder à des soins de qualité devient mission impossible
Lors de cette conférence de presse, une housse mortuaire avait été disposée devant les intervenants portant un brassard noir pour dénoncer les drames qui s’annoncent. Le bateau tangue dangereusement, comme le raconte Marion Malphettes, médecin dans le service d’immunologie à l’hôpital Saint-Louis (Paris) et membre du collectif Inter-Hôpitaux. Avec des conséquences très concrètes pour les malades : « Faute de personnel de nuit, le service ne peut pas rester ouvert en juin. Une patiente m’a demandé en consultation ce qui était prévu si elle rechutait (en cas de fermeture – NDLR), je lui ai répondu qu’il n’y avait rien… »
Accéder à des soins de qualité devient mission impossible. Michèle Leflon, présidente de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, pointe les limites du bricolage actuel : « Le recours à la régulation par téléphone pour les urgences est catastrophique, les usagers ne savent pas toujours s’exprimer sur la gravité de leur cas. Depuis le temps que nous dénonçons le manque d’effectifs, il aurait été possible de former des infirmiers et aides-soignants. Il faut un vrai plan. »
Pour parer au plus pressé, des solutions sont avancées. L’ensemble des médecins pourraient provisoirement participer à un système de garde, propose Patrick Pelloux. Christophe Prudhomme, urgentiste et représentant de la CGT santé, évoque aussi la remise en place de « contrats d’études qui existaient jusque dans les années 1970. Vous rentrez à 18 ans, vous signez un contrat payé au Smic et vous êtes affecté sur un territoire ». Comme le précise Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT santé et action sociale : « On pourrait créer des milliers d’emplois pour les jeunes. Mais si on veut qu’ils restent, il va falloir avancer sur la question salariale ! »
Partout, la question des rémunérations faméliques et des conditions de travail détériorées pèse lourd. À Orsay (Essonne), si la pénurie de main-d’œuvre n’atteint pas encore le niveau de certaines structures, elle se creuse de jour en jour. « Mercredi dernier, il manquait deux infirmières et un médecin aux urgences, déplore Céline Van Marle, secrétaire de la CGT de l’hôpital. Les effectifs sont à l’os et les agents restants tombent comme des mouches. Le temps d’attente est plus long pour les patients. Deux villes proches ne peuvent plus être desservies par Orsay. On ne sait pas ce qui va se passer pendant cet été. »
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Ambrosiaque, exotique, éthérée, vivifiante... L’eau de toilette que porte un père est une parure invisible, mais dont la présence révèle de façon sensible et intime sa personnalité. C’est dans le sillage des notes olfactives de différentes fragrances que se sont tracés les profils de l’esthète, de l’aventurier, de l’homme bohème et du sportif. Quatre univers où trouver, avant le 19 juin prochain, une idée pour une attention, un présent.
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Des hommages pleins d'amour et d'humour
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Fêtes des pères : 5 montres à offrir à la dernière minute
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L'Humanité
Deux ans après le Ségur, les travailleurs du social ne voient toujours rien venir
ReportageÉducateurs spécialisés, assistantes sociales, travailleurs en établissements spécialisés… Ils ont à nouveau battu le pavé cette semaine pour obtenir des revalorisations de salaires et plus de moyens pour leurs secteurs essentiels.
Deux ans après le Ségur de la Santé, les travailleurs du social et du médico-social n’ont toujours pas tous eu droit à la reconnaissance de leur rôle lors de la crise sanitaire. Infatigables dans leur quête de reconnaissance de leurs métiers essentiels, les éducateurs spécialisés, assistantes sociales ou psychologues ont à nouveau battu le pavé cette semaine. Comme à Paris, ce mardi, ils ont exigé d’avoir accès aux revalorisations salariales post-Ségur, mais pas seulement.
La crise covid a accentué le manque de moyens, dégradant les conditions de travail. Pour ces deux collègues de la protection sociale à l’enfance venues de Seine-Saint-Denis pour manifester, « à aucun moment pendant la crise covid, on a pensé à ces gens qui continuaient de travailler comme les travailleurs sociaux, dans les foyers, aux domiciles des gens. Tous ces travailleurs essentiels, mais qu’on ne voit pas », expliquent-elles, estimant être les grands « oubliés de la société ». Adrien Fabris, qui travaille comme éducateur spécialisé dans le champ du handicap mental, souligne : « J’aime profondément mon métier, mais il y a une limite à tout. Plus que je l’aime, j’ai envie de défendre ce métier et avant tout défendre les personnes qu’on accompagne. Le principal, ce sont les personnes qu’on accompagne au quotidien. Pour les aider il faut qu’on soit là et pour être là, il faut qu’on puisse recruter et travailler.»
Or, les renforts n’arrivent pas, faute de salaires attractifs. «Sy mboliquement, le fait de ne pas être revalorisés nous montre quelque chose en termes de reconnaissance », déplore Adrien Fabris.
Depuis 2020, une partie du secteur de la santé a certes touché la revalorisation salariale de 183 euros. Si cette augmentation a été un peu élargie à d’autres personnels par l’ancien premier ministre Jean Castex en février, nombre de salariés en sont toujours privés. « Encore une fois, malgré ce décret, on se rend bien compte que les agents des collectivités territoriales n’ont pas été pris en considération. Nous ne sommes toujours pas inclus dans le Ségur. À tous les niveaux : autant chez les infirmières que les assistantes dentaires, les médecins, psychologues et psychiatres », remarque Émilie Seddik, secrétaire médicale au centre municipal de santé de Montreuil. « Les personnels administratifs ne sont même pas reconnus comme secrétaire médical dans la fonction publique territoriale. On ne parle absolument pas de nous pour le Ségur », relève-t-elle.
De la fonction publique aux associations à but non lucratif, l’exigence est la même pour tout le monde. Carlos Parada, psychiatre et responsable d’un externat médico-pédagogique, résume : « On veut ces 183 euros pour tout le monde sans distinction de fonctions. Le mépris pour nos salaires, c’est le mépris pour nos patients. »
travailleurs sociauxségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatMédico-social Le Figaro
Dans le Var, un incendie causé par un tir d'artillerie décime 600 hectares
Le feu a progressé dans une zone «polluée, c'est-à-dire où il y a des obus et des explosifs non explosés et où pour raison de sécurité les pompiers ne peuvent pas pénétrer», précisent les pompiers.
Un incendie causé par un tir d'artillerie dans un important camp d'entrainement de l'armée française dans le Var a brûlé samedi environ 600 hectares de végétation, mais était sur le point d'être fixé, ont indiqué à l'AFP les pompiers et la préfecture.
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«C'est une zone qui est un désert végétalisé, il n'y a aucune menace pour qui que ce soit, à part les 2500 moutons qui paissent dans cette zone et qui ont été mis à l'abri», avait précisé dans l'après-midi le capitaine Olivier Pécot des pompiers du Var. «L'incendie est resté à l'intérieur du camp, les pompiers sont rassurants», a indiqué dans la soirée le sous-préfet de permanence Eric de Wispelaere. «Le camp militaire est à des dizaines de kilomètres des zones habitées», a-t-il souligné. Au nord, le canyon du Verdon constitue une barrière naturelle pouvant stopper les flammes.
L'incendie s'est séparé en deux, avec une langue de feu vers le Lac de Sainte-Croix sur la commune d'Aiguines et l'autre au Nord-Est de Canjuers, et «il est presque fixé», a ajouté le sous-préfet.
Plus grand camp d'Europe occidentale, le complexe militaire de Canjuers est «essentiel pour la préparation opérationnelle des forces françaises» et étend ses 35.000 hectares sur les hauts plateaux du nord varois, selon le ministère des Armées.
Le feu a progressé dans une zone «polluée, c'est-à-dire où il y a des obus et des explosifs non explosés et où pour raison de sécurité les pompiers ne peuvent pas pénétrer», a précisé le capitaine Pécot. «Il a fallu attendre qu'il sorte de cette zone de tirs pour pouvoir intervenir», a ajouté Eric de Wispelaere.
300 sapeurs pompiers civils et militaires engagés
Quelque 300 sapeurs pompiers civils et militaires ont été engagés pour éteindre l'incendie qui s'est déclaré vers 09H00. Plusieurs avions bombardiers d'eau ont également été déployés.
Une vague de canicule touche le sud de l'Europe depuis plusieurs jours. Si plusieurs départements français sont en vigilance rouge, le Var n'est pas concerné par cet état de vigilance. Plusieurs zones du département souffrent toutefois de sécheresse.
Ce n'est pas la première fois qu'un événement de ce type se produit dans le Sud de la France.
Aux portes de Marseille, en juillet 2009, un énorme incendie provoqué par des tirs d'entraînement avec des balles traçantes - munies d'un dispositif pyrotechnique-, s'était déclaré dans le camp militaire de Carpiagne, au-dessus des calanques.
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Le feu, qui avait parcouru quelque 1300 hectares, s'était propagé dans les collines surplombant la deuxième ville de France, et n'avait été circonscrit qu'au bout de trois jours, faisant deux blessés. Les autorités avaient dénoncé «l'imbécilité du geste» des militaires. Un légionnaire qui avait ordonné les tirs avait été condamné en 2015 à six mois de prison avec sursis.
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Cancers de la peau : ces signes qui doivent alerter
NOS CONSEILS SANTÉ - À l'occasion de la semaine nationale du dépistage du cancer de la peau, Le Figaro fait le point sur les symptômes à ne pas laisser passer.
L'Humanité
En Allemagne, le retour en force des revendications salariales
ActuPouvoir d’achat Sur fond d’inflation record et d’explosion des loyers, les mouvements sociaux se multiplient outre-Rhin. Les sidérurgistes ont ainsi débrayé sur plusieurs dizaines de sites, les 1er et 2 juin, pour exiger plus de 8 % d’augmentation.
Bruno OdentLes bras de fer se multiplient en Allemagne sur la question des salaires. À l’initiative du syndicat de la métallurgie IG Metall, plusieurs dizaines d’entreprises ont ainsi débrayé, les 1er et 2 juin. Le mouvement est parti des revendications des sidérurgistes, en pleine négociation pour la refonte de leurs accords tarifaires de branche (proches de ce que sont les conventions collectives de ce côté-ci du Rhin). IG Metall revendique une hausse générale des rémunérations de 8,2 %. La partie patronale s’arc-boute sur le versement d’une prime unique de 2 100 euros pour l’année en cours. « Nous ne nous laisserons pas acheter cette négociation par le versement d’une telle prime », a souligné Knut Giesler, chef négociateur du syndicat pour toute la région nord-ouest de l’Allemagne. Le syndicat entend obtenir par ces grèves dites d’avertissement une hausse conséquente des salaires mensuels, conforme aux somptueux bénéfices engrangés dans la dernière période par les entreprises du secteur. Il demande également la transformation des emplois précaires obtenus par sous-traitance en postes sous contrat à durée indéterminée et intégrés dans le statut tarifaire général.
Le climat social pourrait se tendre encore davantage
Les producteurs d’acier ne sont pas les seuls à monter au créneau sur le front des salaires. Des débrayages ont eu lieu également ces jours-ci dans le reste de la métallurgie. Des salariés de plusieurs concessionnaires de grands groupes automobiles ont lancé ainsi leurs propres grèves d’avertissement. Comme à Stuttgart, à deux pas de l’usine de Sindelfingen, l’un des principaux sites de production des automobiles Mercedes du groupe Daimler. Là aussi, les salariés revendiquent une hausse de plus de 5 % de leur rémunération mensuelle.
En fait, on assiste depuis quelques semaines à une recrudescence de mouvements de ce type. Dans de très nombreux secteurs, de la chimie à la construction en passant par les banques et assurances, les travailleurs et leurs syndicats ont révisé leurs revendications à la hausse et affichent un regain de combativité. L’inflation record (plus de 8 % sur un an) qui rogne sévèrement le pouvoir d’achat est passée par là, alimentant inquiétudes et mécontentement. La confédération DGB exige depuis quelques semaines que les accords tarifaires traduisent au moins une « indexation des salaires sur les prix ».
Le climat social pourrait se tendre encore davantage dans les jours qui viennent à la suite de la décision du groupe Vonovia, le plus gros mastodonte allemand de l’immobilier, d’augmenter prochainement de façon très sensible le prix des loyers pour, dit-il, sous la pression des actionnaires, s’ajuster sur… l’inflation. Les travailleurs allemands, qui sont encore très majoritairement des locataires, devraient ainsi voir leurs revenus réels encore amputés. Car, une hausse de la rente locative décrétée par le leader du secteur aura naturellement pour conséquence de pousser l’ensemble des prix vers de nouveaux sommets. À un moment où les prix des logements ont déjà été propulsés en Allemagne au niveau des centres urbains européens les plus chers.
AllemagneinflationIG Mettallmobilisations Le Figaro
À Kiev, le virage ukrainien d’Emmanuel Macron
Isabelle LasserreANALYSE - Lors de sa visite en Ukraine, le chef de l’État, qui appelait à ne pas «humilier» la Russie, a apporté un soutien inconditionnel à Zelensky.
Même si elle est arrivée tard, au bout de quatre mois de guerre, alors que presque tous les grands responsables européens avaient déjà emprunté le célèbre train qui relie la Pologne à l’Ukraine en guerre, la clarification à laquelle s’est livré Emmanuel Macron, jeudi à Kiev, était aussi attendue qu’indispensable, tant le malaise entre les deux capitales s’était aggravé ces dernières semaines. C’est le président ukrainien qui l’a dit: la visite s’est traduite par un «résultat historique».
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En apparence, tous les malentendus ont en effet été levés pendant ce voyage qui réunissait aussi le chancelier allemand et le président du Conseil italien ainsi que le président roumain. Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron assurent avoir «tourné la page» de leur désaccord après l’expression malheureuse utilisée à deux reprises par le président français qui ne voulait pas «humilier la Russie» à qui il fallait au contraire trouver une «porte de sortie».
Oubliée aussi, la frustration du président ukrainien quand Emmanuel Macron avait refusé de suivre les pas de Joe Biden évoquant un possible «génocide» commis par les forces russes en Ukraine. Lors de son déplacement à Irpin, dans la banlieue de Kiev, devenu l’un des lieux symboliques des atrocités commises pendant la guerre, le président français et ses homologues européens ont évoqué la «barbarie» des forces russes.
Habillage européen parfait
Dissipée aussi, l’ambiguïté sur la profondeur du soutien français à l’Ukraine. Le mois dernier, Paris espérait encore pouvoir forcer un «cessez-le-feu» qui ouvrirait la voie à des négociations entre les deux parties. Cette fois, Emmanuel Macron semble avoir renoncé au «en même temps» qui va si mal à cette guerre et avoir choisi son camp. «Aujourd’hui, dit-il, il faut gagner cette guerre.» Il appelle, sans ambiguïté, à une «victoire» de l’Ukraine, tandis qu’une source diplomatique va même plus loin en affirmant que le pays doit récupérer l’intégralité de son intégrité territoriale. Y compris la Crimée…
Oubliées, enfin, les traditionnelles réticences de la France à de nouveaux élargissements européens. En affirmant qu’il voulait que le statut de candidat à l’Union européenne soit accordé «immédiatement» à l’Ukraine, Emmanuel Macron a ouvert la voie à une percée politique majeure qui pourrait intervenir au prochain Conseil européen des 23 et 24 juin prochains à Bruxelles.
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Et tout cela avec un habillage européen parfait, puisque la présence d’un représentant de l’est du continent, le président roumain Klaus Iohannis, aux côtés des pays plus prudents de l’ouest, devait permettre d’apaiser les tensions intereuropéennes et de présenter une famille unie.
Dissiper les malentendus
Mais pour combien de temps? Car il en faudra plus pour dissiper complètement les malentendus entre la France et ses alliés orientaux. S’il a fait si bonne figure, c’est en partie parce que Volodymyr Zelensky ne pouvait se passer de l’appui des deux poids lourds de l’Europe, l’Allemagne et la France, dans sa quête du statut de candidat pour son pays, juste avant le Conseil européen.
Mais le soutien de Paris et Berlin sera-t-il suffisant pour convaincre les pays réticents, notamment les Pays-Bas, le Danemark et le Portugal? Sera-t-il assez sincère pour éviter à l’Ukraine, qui devra se réformer après avoir été reconstruite, des échéances interminables? Sera-t-il assez fort pour rendre l’Union européenne moins lourde et plus efficace? Sera-t-il enfin suffisamment durable pour refaire l’unité européenne sur la question russe?
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Car sur le fond, les problèmes n’ont pas été réglés. La caution apportée par le président roumain au trio ouest-européen ne fera pas oublier en cinq minutes les divergences de vues apparues depuis plusieurs semaines entre les pays qui se disent «réalistes» comme la France, l’Allemagne et l’Italie et appellent de leurs vœux un retour rapide de la paix, même au prix d’un compromis, et les États orientaux qui veulent une victoire claire de l’Ukraine, suffisamment importante pour dissuader la Russie de lancer une nouvelle guerre dans six mois, dans un an ou dans deux ans.
Davantage d’armes lourdes
Ce sont ces pays de l’est du continent, quand Paris et Berlin se sont trompés sur la nature du régime à Moscou, qui ont eu raison sur la menace russe. Il est logique que leur voix, aujourd’hui, porte plus loin et plus fort.
Même s’ils se félicitent de l’inflexion politique d’Emmanuel Macron, au moins dans les mots, les anciens pays de l’Est n’ont pas oublié les contentieux qui les ont souvent opposés à la France, parfois jugée arrogante, souvent trop distante de l’Otan et des Américains et toujours trop proche de Moscou. Ces reproches n’ont pas épargné Emmanuel Macron lorsqu’il a invité Vladimir Poutine en août 2019 pour lui proposer un dialogue stratégique sans informer ses partenaires.
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À Kiev, à la lettre «M» du dictionnaire de guerre récemment publié, on trouve le verbe «macroner», qui signifie «parler pour ne rien dire». L’ironie veut qu’il soit aussi utilisé à Moscou. Volodymyr Zelensky l’a redit à Emmanuel Macron: il «doute» de l’intérêt qu’il y a encore à parler au téléphone avec Vladimir Poutine.
Au-delà de l’invitation à rentrer dans la famille européenne, Volodymyr Zelensky réclame aussi aux pays de l’Union plus d’aide concrète, c’est-à-dire davantage d’armes lourdes. Paris a annoncé la livraison de six canons Caesar supplémentaires. Mais combien de temps tiendront-ils face aux 3000 canons russes?
Avant de se jouer sur le front européen, le combat ukrainien se joue aujourd’hui sur le front militaire, contre les forces russes. Mais cet aspect de la guerre n’a pas été réglé par le voyage d’Emmanuel Macron et de ses alliés à Kiev.
Guerre en Ukraine : les Russes consolident leur emprise sur l'île aux Serpents
Des images satellite permettent d'apercevoir plusieurs systèmes de défenses russes, chargés de protéger ce territoire stratégique militairement et économiquement.
La marine chinoise met à l'eau son troisième porte-avions
Le Fujian de Type 003 est surtout le premier à disposer de catapultes pour faire décoller ses aéronefs. Pékin rejoint ainsi un petit club dont seuls les États-Unis et la France faisaient partie jusqu'alors.
Regarder la vidéoPays-Bas : les jeunes de banlieues françaises au cœur d'une controverse
La ministre des Affaires sociales Karien van Gennip a proposé que les entreprises néerlandaises recrutent de jeunes de banlieues françaises, afin de les «remettre sur le droit chemin» et pallier le taux de chômage très élevé.
L'Humanité
Hygiène. Les règles ont changé
ActuL’offre de produits relatifs à l’hygiène intime s’affranchit elle aussi de tout ce qui pollue la planète et nuit à la santé. Voici notre sélection de protections périodiques 100 % engagée.
Marie MersierPendant des décennies, les marques de tampons et autres serviettes hygiéniques ne se sont pas souciées de l’intégrité de leurs produits, mettant du chlore par-ci, des phtalates par-là. Jusqu’à ce que la prise de conscience écologique se glisse au plus près de l’intimité des personnes et fasse émerger des labels culottés, bien décidés à fabriquer des protections périodiques dignes de ce nom et à s’engager auprès d’associations qui luttent contre la précarité menstruelle.
Près de Toulouse, une entreprise pionnière du congé menstruelEn effet, en France, on estime qu’environ 2 millions de femmes en sont victimes et manquent de produits d’hygiène intime. Le problème ne se pose donc pas toujours en termes de qualité, mais de quantité… Si l’on a l’habitude d’utiliser des tampons, deux règles prévalent : les choisir en coton bio et les changer toutes les quatre à six heures afin d’éviter les risques de syndrome du choc toxique. Même chose pour la coupe menstruelle, qu’il convient de vider régulièrement mais qui aura une durée de vie de plusieurs années. Économique et écologique. Valeurs sûres, les serviettes se déclinent désormais en versions lavables et adaptées à tous les flux. Le must selon nous : la culotte menstruelle en coton, nouvel indispensable d’un cycle féminin serein.
Rien à jeter. Tout est bon dans cette serviette hygiénique lavable en coton biologique : elle résiste à 200 passages en machine à laver, absorbe les flux les plus abondants et est fabriquée en Normandie.Serviette hygiénique, Dansmaculotte.com, 19 euros
Le cap de la cup. Composée à 100 % de silicone médicale, Only Claricup est une coupe menstruelle saine et certifiée sans produits chimiques, qui existe en quatre tailles. Voici une alternative idéale aux tampons.Coupe menstruelle Only Claricup, Claripharm.fr, 19 euros
Favoris. Pour flux léger, abondant ou très abondant, les tampons de la marque Fava sont à 100 % composés de coton bio certifié Gots. Le strict nécessaire donc. Possibilité d’abonnement afin d’être livré tous les trois mois.Tampons bio « infaillibles », Befava.com, 4,90 euros
Enveloppant. En matière douce et ultra-Stretch (et une doublure en coton bio), ce boxer s’adapte à toutes les morphologies et absorbe l’équivalent de 3 à 4 tampons réguliers. Il accompagnera les règles intenses, voire hémorragiques, mais aussi les pertes liées au post-partum. Boxer kaki, Moodz.co, 39 euros
Consommationproduits d'hygièneSanté Le Figaro
Mercato : en attendant Vitinha, le PSG s'active pour Renato Sanches
Christophe RemiseLe jeune (24 ans) milieu international portugais du Losc est suivi de près par Luis Campos et le Paris-SG. Selon certaines sources, c'est en (très) bonne voie.
Un milieu portugais peut en cacher un autre. Vitinha sera la première recrue de l'été au PSG. Si la nouvelle n'a pas été confirmée par le club, de multiples sources ont annoncé vendredi que tout est bouclé entre le FC Porto et les champions de France. L'international portugais va signer pour cinq ans dans un transfert à 40 M€, le montant de sa clause libératoire. Plusieurs médias annoncent en fait que l'intéressé pourrait passer sa visite médicale dès ce week-end !
Ce samedi, Le 10 Sport croit savoir que Renato Sanches est également dans le viseur du Paris Saint-Germain, où Luis Campos - qui l'a recruté à Lille - et compagnie souhaitent remodeler le milieu de terrain en profondeur autour de l'indispensable Marco Verratti.
Une opération à 30 M€ ?
Diverses sources ont suivi, confirmant l'intérêt parisien et évoquant même des contacts en cours entre les deux derniers champions de France, sachant que le joueur de 24 ans a déjà trouvé un accord avec l'AC Milan, qui le suit depuis un moment déjà mais qui est a priori loin du compte en matière d'indemnité de transfert. Âgé de 24 ans, l'ancien joueur du Bayern Munich serait évalué à 30 M€. En Espagne, AS va même plus loin et affirme que «Sanches est sur le point de signer» au PSG, qui aurait «gagné le match contre l'AC Milan».
À noter que, dans les médias britanniques, on parle d'un intérêt parisien pour le très courtisé milieu international anglais de Leeds Kalvin Phillips, 26 ans, qui tarde à prolonger un contrat qui ne court que jusqu'en 2024. Manchester City suivrait également ce dossier.
Il a le niveau pour Paris
Renato Sanches, un joueur qui a très tôt explosé aux yeux de la planète football, sous les couleurs de Benfica. Assez pour séduire les dirigeants du Bayern en 2016, avec un transfert à 35 M€ qui n'a jamais été rentabilisé… La faute aux blessures, qui pourrissent la vie du natif de Lisbonne depuis longtemps. Renato Júnior Luz Sanches – son nom complet – est parti se relancer à Swansea en prêt en 2017-18, avant de filer à Lille contre un chèque de 20 M€ en 2019. Malgré des pépins physiques récurrents, Renato Sanches a confirmé tout le bien qu'on pouvait penser de lui, un joueur de classe, doté d'une capacité de percussion et de qualités techniques largement au-dessus de la moyenne. On l'a par exemple vu à son avantage contre… le PSG il y a une poignée de mois, mais aussi en C1 contre Chelsea, ce qui pose un peu le bonhomme, pétri de talent.
Il y a peu de doutes quant au fait que l'intéressé a le niveau pour évoluer, sans dépareiller, à Paris, où il retrouverait ses compatriotes Nuno Mendes et Danilo Pereira, et sans doute aussi son ancien coach à Lille, Christophe Galtier, en pole pour l'après-Pochettino. Reste à savoir si son corps suivrait le rythme… Un grand si.
Une séquence du «Pogmentary» met en colère les supporters de Manchester United
Disponible vendredi sur Prime Video, le documentaire consacré à Paul Pogba fait déjà couler de l'encre.
Mercato : le PSG sort du bois et contacte Nice pour Galtier
D'après L'Équipe, le club de la capitale avance concrètement ses pions pour attirer le coach niçois et lui confier les rênes après Mauricio Pochettino.
Mercato : Leonardo estime que son départ du PSG n'est pas lié à la prolongation de Mbappé
Le désormais ex-directeur sportif du club de la capitale revient sur son éviction pour L'Équipe.
Le Figaro
Au cœur de l’imbroglio de la réforme proposée par les évêques de France
Jean-Marie GuénoisRÉCIT - Dans le cadre du «synode sur la synodalité», les prélats ont envoyé des demandes de réformes révolutionnaires.
Tempête dans l’Église de France. La publication, le 15 juin à Lyon par la Conférence des évêques, du résultat de tables rondes organisées dans toutes les paroisses de France en vue du «synode sur la synodalité» a suscité un vif débat.
Si certains ont salué les demandes de réforme du catholicisme exprimées dans ce document, intitulé «collecte des synthèses synodales», beaucoup les ont critiquées. Parmi les requêtes les plus spectaculaires: le mariage des prêtres, la possibilité donnée aux femmes de prêcher à la messe mais aussi d’être ordonnées diacres et prêtres, la mise en cause, dans la gouvernance de l’Église, de la décision finale laissée au seul évêque ou prêtre. Enfin, le document insiste sur l’importance de la méditation sur la Bible durant les messes, minimisant ainsi l’eucharistie qui serait trop excluante pour les divorcés remariés ou les personnes homosexuelles.
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Chaque Église catholique dans le monde s’est livrée au même exercice de doléances. Des documents similaires - même si les contenus différeront selon les continents - parviennent ainsi à Rome. Le Vatican va les synthétiser d’ici à la fin 2022 en un seul document. Il servira de base aux travaux du «synode sur la synodalité», que le pape François a convoqué à Rome en octobre 2023. Il entend réviser la gouvernance de l’Église contre le cléricalisme et pour plus de démocratie et de décentralisation.
Les évêques de l’Hexagone avaient programmé une assemblée spéciale nationale à Lyon, les 14 et 15 juin, pour finaliser cette contribution synodale française. Ils voulaient aussi annoncer médiatiquement la transmission à Rome de ce document. Mais ils ne s’attendaient pas à provoquer de telles réactions. Que s’est-il passé?
La Conférence des évêques ne fonctionne pas comme une entreprise, où la centaine d’évêques qui la compose obéirait à leur président élu, en l’occurrence l’archevêque de Reims, Mgr Éric de Moulins-Beaufort. L’assemblée des évêques ressemble davantage à une fédération de patrons, relativement autonomes. Il n’y a aucun lien hiérarchique entre eux. Le seul n+1 d’un évêque est le pape lui-même.
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De plus, l’assemblée des évêques ne se réunit dans son entièreté que deux fois par an à Lourdes. Et, très exceptionnellement comme elle vient de le faire à Lyon. D’où l’importance de la direction de la Conférence des évêques, appelé «conseil permanent», qui est composé de dix évêques élus par leurs pairs et permet de maintenir un lien entre tous. D’où, l’importance, aussi, des multiples services nationaux et commissions qui travaillent les dossiers.
Ainsi de la commission sur le synode, qui a préparé les documents présentés aux évêques à Lyon. Elle est composée d’une douzaine de personnes, essentiellement laïques, choisis par un seul évêque, Mgr Alexandre Joly, 50 ans, évêque de Troyes, chargé du dossier synode.
Un texte explosif
Autrement dit, les deux documents sur le synode sur lesquels les évêques ont été appelés à se prononcer à Lyon, après une messe à la basilique de Fourvière au matin du 14 juin, n’émanent pas de leur assemblée mais du travail d’une commission.
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Le premier texte s’intitule «Appels missionnaires, discernement synodale de la Conférence des évêques de France». Il a été rédigé avec l’aide de deux théologiens du Centre Sèvres de Paris, la faculté jésuite: le père François Odinet, qui a notamment travaillé sur la question des «pauvres» et Isabelle Morel, de l’Institut catholique de Paris, auteur d’un ouvrage de référence sur le catéchisme, «Pierre Vivante». Mais, premier contretemps, cet «appel missionnaire» a été massivement rejeté par les évêques. Ils ont refusé de le voter. «On ne parlait même pas du Christ», témoigne un prélat.
Il a fallu réécrire une autre version, tard dans la nuit de mardi à mercredi. Cette fois les évêques ont directement participé, par petits groupes mêlant les laïcs sous la conduite d’un cabinet de conseil extérieur privé, Nexus. Du coup, la nouvelle version intitulée «Document d’accompagnement de la collecte des synthèses synodales» a été votée sans difficulté mercredi matin. Les évêques ont toutefois insisté pour que cet apport soit jumelé avec la «collecte des synthèses synodales» qui fait polémique, un texte dont ils soulignaient les «perspectives» et les «manques».
Ce qui explique un second contretemps. L’organisation avait prévu de soumettre au vote épiscopal le texte explosif de la «collecte». Si tous les évêques ont reconnu que ces remontées synodales des paroisses étaient un «bon portrait de la pensée dominante d’une génération âgée de catholiques», certains ont fait remarquer que le voter reviendrait à l’approuver. Ce qui était impossible, pour certains évêques, en raison de la nature des propositions. Un compromis a été aussitôt trouvé. On leur a simplement demandé de voter sur «le fait de transmettre ce texte au Vatican» et non sur le texte lui-même. Vote massif sur… une évidence puisque l’assemblée était réunie dans ce but.
Un troisième contretemps est intervenu et a impliqué Le Figaro. Intrigué par le fait que la conférence de presse publique du 15 juin avait été trop discrète sur la question pourtant centrale du vote ou non des évêques sur le texte de la «collecte», Le Figaro a interrogé, après cette conférence de presse, à trois reprises dont une écrite, la direction de l’épiscopat qui lui a confirmé à chaque fois que «le texte de la collecte avait été voté» par les évêques. C’est sur la base de ces affirmations de source officielle, que Le Figaro a écrit, dans son édition papier du 16 juin, que les évêques «avaient voté ces propositions». Ce qui s’est révélé inexact, mais qui a été le fruit d’une certaine «confusion» quant aux statuts des documents synodaux de cette assemblée, constate une source proche de ce dossier.
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Les évêques de France, sans avaliser le texte révolutionnaire de «la collecte des synthèses synodales», l’ont respecté comme tel en le transmettant à Rome, mais ils n’ont pas voulu aller jusqu’à l’endosser, comme le suggère le «document d’accompagnement» qu’ils ont eux-mêmes contrôlé.
Votée ou pas, la contribution synodale française, officiellement transmise par l’épiscopat au Vatican, sera sans doute, avec celle de l’Allemagne, l’une des plus révolutionnaires avant le synode mondial d’octobre 2023 qui promet déjà.
Les évêques de France prêts à un big bang de l’Église
DÉCRYPTAGE - Mariage des prêtres, ordination des femmes, révision de la liturgie… Les propositions de réforme, issues de réunions synodales, sont aussi inédites que radicales.
Ces catholiques de France désemparés par la défiance du Vatican
ENQUÊTE - Leurs séminaires font le plein, leurs églises débordent, mais le pape se méfie de ces «conservateurs». Née sous Jean-Paul II, grandie avec Benoît XVI, cette nouvelle génération de fidèles rayonne par son dynamisme dans une Église de France fatiguée. Le vent glacial qui souffle depuis le Vatican sur ces chrétiens très engagés suscite leur profonde incompréhension.
Sophie Desmarais, héritière en mal d’amour
PORTRAIT - Fille de l’un des hommes les plus riches du Canada, ses jeunes années n’ont pas été un long fleuve tranquille. Désormais engagée dans la protection de l’enfance, elle publie un livre.
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[Vidéo] Philippe Monguillot : un « homicide involontaire » ? Sous le choc, sa veuve demande justice
Après la mort du chauffeur de bus bayonnais Philippe Monguillot, mortellement agressé en juillet 2020 par des jeunes, le juge d’instruction en charge du dossier a décidé de requalifier les faits d’homicide volontaire en homicide involontaire. Les accusés échapperont dont à la cour d’assise. Une nouvelle qui a profondément choqué sa veuve, Véronique Monguillot, ainsi que l’ensemble de la ville de Bayonne où la mémoire de cette agression reste toujours vive. Reportage.
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[Vidéo] Passagère tuée à Paris : un policier donne un cours de balistique aux anti-flics
Samedi 4 juin, des policiers en patrouille ont ouvert le feu sur un véhicule qui refusait un contrôle et qui, selon les fonctionnaires, leur fonçait dessus. Une des passagères du véhicule a été mortellement touchée à la tête tandis que le conducteur, grièvement blessé, est toujours hospitalisé.
Ulcéré par les réactions politiques telle que celle de Jean-Luc Mélenchon et par certains syndicats de police, Cédric Vladimir, Délégué National de la Fédération Professionnelle Indépendante de la Police, a réalisé une vidéo expliquant comment ce genre de drame peut se produire.
Deux enquêtes sont ouvertes. L’une par l’IGPN pour « violence avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique » pour trois fonctionnaires de police. Le conducteur est lui visé par une enquête pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique »
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[Vidéo] Stade de France : les mensonges du gouvernement passés au crible
Les supporters anglais, connus pour enflammer les jours de match mais aussi pour leurs débordements, sont-ils les responsables des violences ? C’est du moins ce que prétendent les ministres de l’Intérieur et des Sports depuis le soir de la finale. Décryptage de ces allégations, à l’appui de nombreux témoignages et vidéos tournées sur place.
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[LE DIRECT] Alice Cordier et Greg Tabibian décryptent l’actu
Ensemble ils sont revenus sur la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, l’affaire Taha Bouhafs, l’autorisation du burkini dans les piscines publiques à Grenoble et sur l’affaire Idrissa Gueye, ce joueur de foot sénégalais qui a refusé de jouer avec un maillot aux couleurs LGBT.
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[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !
20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.
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[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?
Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron.
L'Humanité
Recettes. Le sarrasin, la petite graine qui a tout d’une grande
ActuSa farine est à la base des galettes emblématiques de la Bretagne. Pratiquement disparue, la culture du blé noir redémarre grâce à ses nombreux atouts nutritionnels et agronomiques.
Lea DesportesUne précision botanique avant d’allumer le billig (la plaque bretonne sur laquelle sont cuites crêpes et galettes) : le sarrasin est une plante à fleurs de la famille des polygonacées. Un nom savant qui reflète bien la forme anguleuse des graines. L’arrivée dans l’Hexagone du polygone au goût de noisette originaire de Chine reste sujet à débat. La plante aurait été importée par les croisés ou les Vikings. Une chose est sûre : le blé noir prend racine dès le Moyen Âge en Bretagne, mais aussi en Auvergne, dans le Limousin ou en Normandie.
Dépourvu de gluten, le sarrasin, seul, se prête peu à la panification. Ses graines réduites en farine permettent en revanche de confectionner des crêpes appelées galettes en haute Bretagne, bourriols dans le Cantal et le Rouergue ou encore crozets en Savoie. Partout, ces spécialités nourrissantes deviennent le pain quotidien des travailleurs, ouvriers et paysans.
Une Indication géographique protégée depuis 2010
Ironie de l’histoire, dans l’après-guerre, le sarrasin mange son pain noir. Plantée à foison par les Bretons, sa culture est quasiment abandonnée au profit du maïs et du blé, plus rentables dans le cadre d’une agriculture intensive. Il faut attendre les années 1980 pour que des producteurs, poussés par des meuniers bretons, replantent du blé noir. La filière se rassemble alors au sein d’une association qui milite et obtient en 2010 une Indication géographique protégée (IGP) pour la « farine de blé noir de Bretagne » issue des cinq départements qui composaient naguère la région. Aujourd’hui, les surfaces cultivées représentent entre 3 000 et 4 000 hectares. Une renaissance qui ne suffit pourtant pas à satisfaire la consommation française. La production bretonne doit donc subir la concurrence – pas toujours clairement affichée – de farines venues d’Europe de l’Est et de Chine. Mais elle devrait continuer à progresser tant les avantages agronomiques de la « plante des 100 jours » sont précieux. La culture de cette plante rustique ne nécessite pas de produits phytosanitaires et son fort pouvoir couvrant limite la présence de plantes invasives.
Ses qualités gustatives et nutritionnelles ne sont pas en reste. D’une saveur légèrement amère lorsqu’il est broyé, le sarrasin est surtout au goût du jour : l’absence de gluten est devenue un atout majeur. Riche en protéines, en fibres et en vitamines, il est aussi bourré d’acides aminés et d’antioxydants. Dans l’assiette, le sarrasin n’est plus cantonné à la crêpière. Il se décline en pâtes, en biscuits sucrés ou salés. Il se transforme aussi dans le verre (voir nos produits ci-contre). Plaisant au palais, il l’est tout autant à l’œil. L’été, le blé noir passe du vert au blanc et rose au moment de la floraison, puis au rouge, arrivé à maturité. Beau, bon et sain, le sarrasin fait décidément tout bien.
© Getty Images/iStockphoto
Blinis au sarrasin
Préparation : 15 minCuisson : 20 minRepose : 30 min Difficulté : facileIngrédients pour 6 personnes. 200 g de farine de sarrasin, 10 cl de lait, 1 yaourt nature, ½ sachet de levure chimique, 3 œufs, 1 filet d’huile d’olive, 1 pincée de sel.
- Dans un saladier, verser le yaourt nature. Ajouter la farine de sarrasin tamisée, la levure chimique et la pincée de sel. Mélanger, puis verser les œufs battus en omelette. Battre à l’aide d’un fouet, puis délayer peu à peu avec le lait.
- Faire chauffer dans une poêle antiadhésive une cuillère à soupe d’huile d’olive. Lorsqu’elle est bien chaude, déposer plusieurs petites louches de pâte pour former 3 à 4 blinis, selon la taille de votre poêle. Lorsque les bulles apparaissent, retourner les blinis. Les laisser cuire sur l’autre face pendant 2 à 3 min.
- Laisser tiédir les blinis avant de les servir.
- Vous pouvez les accompagner de saumon fumé, d’une mousse de thon, de chèvre frais ou de roquefort.
Bière. Une blonde moelleuseParticularité de cette brasserie installée à Rillieux-la-Pape, au nord-est de Lyon : la matière première, cultivée localement en agriculture biologique, ne passe pas par l’étape du maltage (la germination des grains). Outre une économie en eau et en électricité, ce processus original permet d’obtenir des saveurs plus typées. La 100 % Sarrasin est une bière blonde de fermentation basse, douce et moelleuse, avec des arômes de noisette et de céréales.Blonde Sarrasin 100 %, Brasserie Dulion, 7,80 euros les 75 cl.
Spiritueux. Un whisky de blé noirPrès de Quimper, la Distillerie des Menhirs a lancé, en 2002, le premier whisky au monde de blé noir. Le choix du sarrasin est un véritable casse-tête : son rendement agricole et en alcool est bien moindre que celui de l’orge, et il est plus difficile à malter et à fermenter. Eddu Silver, la première édition de la gamme, est un 100 % blé noir vieilli cinq ans en fûts de chêne ayant contenu du cognac. Le résultat est onctueux et fruité avec des notes de pomme, d’écorces d’orange et d’abricot confit.Whisky Eddu, Distillerie des Menhirs, 44 euros les 70 cl.
Bon et sain L'Humanité
Ajaccio, cité impériale et doux village
Actu« Dans ses ruelles, on entend des ritournelles et des bravos », chantait Tino Rossi, natif de la citadelle corse. Ici, le visiteur n’échappe pas non plus à l’autre illustre fils du pays, Napoléon. Visite de la vieille et pimpante cité de l’île de Beauté.
Anne DrivasDès l’arrivée à l’aéroport d’Ajaccio, le mélange de brise marine et de parfums du maquis tout proche caresse les narines. Le soleil cogne. La mer est juste là, d’un bleu profond. En voiture de location, en taxi ou plus simplement par la navette qui dessert le centre-ville – pour la somme de 8 euros en achetant votre ticket à l’une des bornes de l’aéroport –, on longe la mer vers le nord d’un des plus beaux golfes de France, certains ici disent du monde. Vingt minutes plus tard, vous êtes au pied de la gare, tout au début de la rue Fesch, une des principales artères de la ville avec le cours Grandval et le cours Napoléon, que l’autodérision locale surnomme les Champs-Élysées : voici la vieille ville, celle où sont nés les deux gloires locales, Napoléon Ier et Tino Rossi, qui a chanté la douceur de vivre des siens dans bien des chansons. Vous risquez peu de vous égarer en arpentant cette partie d’Ajaccio, d’autant que le quartier moderne ne présente guère d’intérêt si ce n’est pour ses hôtels. Son expansion anarchique a même quelque peu défiguré le paysage des collines environnantes, autrefois plantées d’oliviers et d’orangers qu’on ne peut qu’imaginer.
Table ronde. Napoléon et la Commune : quelle histoire de France ?Ruelles pavées, maisons colorées
Ajaccio a été construite en 1492, par les Génois, et en a gardé au fil du temps les couleurs des villes italiennes : ruelles pavées, maisons colorées en ocre, rose, rouge brique. Ici, le temps prend ses aises et chacun en fait autant. Alors, mettez-vous à l’heure locale et prenez votre mal en patience si la boulangère poursuit sa causette, malgré la file d’attente qui s’allonge.
En empruntant la rue Fesch, donc, vous pourrez commencer par faire une halte au musée Fesch, dont la collection permanente et les expositions temporaires valent bien une halte. D’autant que ce sera une des trop rares escales culturelles à Ajaccio, hormis la visite incontournable de la Maison Bonaparte, un peu plus loin et quelques autres curiosités. Au bout de cette voie piétonne et bordée de boutiques en tout genre, voici la place Foch, autrefois légitimement baptisée place des Palmiers jusqu’à ce qu’une terrible maladie oblige la municipalité à les éradiquer. Là, une pause-déjeuner à la Paninoteca Cinecitta s’imposerait presque, tant les paninis y sont délicieux et originaux.
Sous la forteresse, la plage
À deux pas, la mairie abrite le salon napoléonien, lieu de mémoire de la famille impériale, et la salle des médailles, que l’on peut aussi visiter avant de rejoindre, de l’autre côté de la place, la rue Bonaparte qui vous conduira immanquablement rue Saint-Charles, visiter la maison qui vit naître l’Empereur. Poussez ensuite jusqu’à la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption, datant de la fin du XVIe siècle et classée monument historique, où Napoléon Ier fut baptisé en 1771, et qui recèle quelques trésors baroques. Elle se dresse face à la mer, dans son bel habit orangé, et joue particulièrement bien avec la lumière au soleil couchant. La balade le long de la promenade qui borde la mer est alors une des plus douces. Et si la tentation de piquer une tête est soudain trop forte, la petite plage Saint-François est juste sous le parapet, dominée par la citadelle. Cette forteresse de la fin du XVe siècle fut une propriété militaire jusqu’en 2014, date à laquelle la ville l’a rachetée pour en faire un espace dont l’usage reste encore incertain.
Selon vos goûts culinaires
Pour finir sur une note gourmande, trois établissements ajacciens méritent un détour, selon vos goûts culinaires, votre curiosité et votre porte-monnaie : le Papacionu, une excellente pizzeria, rue Saint-Charles, le long de la cathédrale ; la Calata, ses spécialités locales et sa très agréable terrasse surplombant le vieux port ; le Bilboq, restaurant de pâtes à la langouste (et rien d’autre) inoubliables, ne serait-ce que pour croiser le maître des lieux, l’inénarrable Jeanjean.
Enfin, n’oubliez pas que les Corses aiment chanter et qu’un repas se finit souvent a cappella, au son d’une guitare ou de chants polyphoniques. Les chansons sont entonnées sur les terrasses ou encore dans les nombreuses petites églises que la vieille ville ajaccienne abrite. À la belle saison, les concerts y sont légion.
Office intercommunal de tourisme, 3, boulevard du Roi-Jérôme, BP21, 20181 Ajaccio, tél. : 04 95 51 53 03.
La Casa Buonaparte, l’authentique maison napoléonienne
La rue Saint-Charles n’a rien perdu de son pittoresque : dans ses rues étroites aux volets clos ici et là, la lessive du jour finit de sécher. La chaleur semble avoir arrêté le temps. C’est dans cette maison bourgeoise de trois étages qu’est né, un 15 août 1769, un petit garçon, deuxième enfant d’une fratrie de douze dont huit seulement survivront. Ses parents, Laëtizia et Charles-Marie, le prénommèrent Nabulio. Vous l’aurez compris, nous sommes chez les Bonaparte et la maison familiale est aujourd’hui un musée récemment rénové, qui se visite tous les jours, sauf le lundi. Avec 92 600 visiteurs en 2019, la Casa Buonaparte est le musée le plus fréquenté de Corse et devance même Malmaison.
Musée national de la Maison Bonaparte, rue Saint-Charles 20000 Ajaccio ; tél. : 04 95 21 43 89.
Découverte L'Humanité
Prévenir et traiter l’humidité des murs
ActuL’humidité peut s’inviter un peu partout dans la maison. Elle accentue la sensation de froid et peut causer via le développement de moisissures de sérieux problèmes sanitaires ! Raison de plus pour y remédier sans attendre.
Marcel GuedjLes causes de l’humidité sont multiples (infiltration, fuite, condensation, remontées capillaires, etc. ) et peuvent avoir un effet domino : dégradation des revêtements muraux, taches de moisissure, allergies, problèmes respiratoires… Seulement, il n’y a parfois aucun dégât apparent, tout juste ressent-on une désagréable sensation de froid. Premier conseil alors : aérer régulièrement pour évacuer l’humidité. Un humidimètre, ou testeur d’humidité, permet de savoir si le mur est réellement humide : il s’agit d’un petit appareil portatif (dont le prix varie entre 20 et 100 euros, les modèles thermiques étant les plus chers) qui affiche le taux d’humidité de la paroi. Bien sûr, tous les matériaux ne présentent pas le même taux d’humidité, mais, au-delà de 15 % à 16 %, il faut commencer à s’inquiéter et améliorer la ventilation peut ne pas suffire, à moins de faire installer une VMC (ventilation mécanique contrôlée). Aussi, pour prévenir la formation de moisissure, il est conseillé d’appliquer un produit anti-humidité. Il assainit et durcit les plâtres et peut être recouvert d’une peinture anti-humidité.
Guérir
Si en revanche l’humidité s’est déjà manifestée par des taches brunes de moisissure, enlevez le plus gros avec un chiffon (en procédant doucement pour ne pas disséminer les spores du champignon), puis pulvérisez un produit spécifique anti-moisissure. De l’eau de Javel diluée dans de l’eau, également pulvérisée, peut parfois suffire. Si le problème provient de remontées capillaires (humidité ascensionnelle du sol dans les murs), il faut faire assainir (traitement par assèchement) mais aussi refaire enduits et peintures souvent abîmés et/ou atteints par le salpêtre (surtout dans les sous-sols). Attention, le bas des murs est parfois touché sur une hauteur qui peut dépasser le mètre.
Traiter les dégâts sur les murs
Étaler une bâche au sol. Essuyer les moisissures (tâches brunes) ou les efflorescences de salpêtre (tâches blanchâtres).
Ôter le papier peint, gratter la peinture et/ou l’enduit écaillés, faire tomber toutes les parties friables avec un couteau de peintre ou un grattoir triangulaire.
Épousseter et dépoussiérer soigneusement.
Reboucher les trous et fissures avec un enduit de rebouchage anti-humidité.
Appliquer le produit de traitement anti-moisissure ou anti-salpêtre, au rouleau ou au pinceau plat.
Laisser sécher selon les préconisations du fabricant et recouvrir d’une peinture microporeuse anti-humidité.
Bricolage Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
Le Figaro
Besançon: quatre militaires en civil visés par des coups de feu, un blessé léger
Le parquet précise qu'«aucun élément ne permet de dire que c'est leur qualité de militaire qui fait qu'ils ont été visés.»
Quatre militaires en civil de l'opération Sentinelle ont été visés par des tirs tôt samedi matin après une sortie en boîte de nuit, l'un d'eux étant touché au bras, a appris Le Figaro de source policière, confirmant des informations de l'AFP.
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Les quatre jeunes hommes regagnaient à pied leur garnison vers 5 heures ce samedi lorsqu'une voiture les a dépassés pour s'arrêter «à 20-30 mètres devant eux», selon la police. L'un des passagers est alors sorti du véhicule et a tiré trois fois dans leur direction avec une arme de poing avant de redémarrer, selon le quotidien l'Est républicain qui a révélé les faits. L'un des militaires a été touché au bras, mais son pronostic vital n'est pas engagé.
«L'établissement est connu pour des difficultés à la sortie»
Déployés à Besançon depuis le début de la semaine dans le cadre de l'opération Sentinelle, les quatre militaires, âgés d'une vingtaine d'années, avaient profité d'une permission pour passer une soirée en discothèque. «La soirée s'est bien passée, selon eux. On ne sait pas pourquoi les militaires ont été visés», a précisé la police. Une enquête a été confiée à la sûreté départementale.
Les faits se sont produits dans une zone peu éclairée, sans vidéosurveillance, à environ 300 mètres de la discothèque. «L'établissement est connu pour des difficultés à la sortie, notamment pour des prises à partie de clients par des gens extérieurs à la boîte de nuit», a indiqué le parquet de Besançon, qui ajoute qu'«aucun élément ne permet de dire que c'est leur qualité de militaire qui fait qu'ils ont été visés.»
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Est-il utile de faire la morale à son enfant ?
PSYCHOLOGIE - «Ne fais pas mal à ta sœur», «ne dis pas de grossièretés», «écoute tes maîtres»... L'éducation d'un enfant est parsemée de principes et autres injonctions à «bien se comporter». Mais cela permet-il vraiment d'en faire quelqu'un de bien ?
Quoi de plus naturel que de faire la morale à son enfant lorsqu'il a fait une bêtise? C’est bien l’enjeu de toute éducation morale : «On ne souhaite pas simplement que les enfants se comportent comme on le veut, mais qu’ils le veuillent eux-mêmes. Autrement dit, on souhaite qu’ils intériorisent les principes qu’on leur inculque», affirme Sophie Richardot, docteure en psychologie sociale et maîtresse de conférences en sciences de l’éducation à l’Université de Picardie, spécialiste des questions relatives au développement moral. Mais est-ce efficace pour faire de lui une «bonne» personne ? Comment favoriser son développement moral et lui transmettre nos valeurs ? Et est-ce notre faute s’il se comporte de façon «immorale» ?
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Selon certains théoriciens, la morale n'est pas une mais «constituée de trois domaines : le domaine moral (ne pas faire de mal à autrui), conventionnel (respecter les normes sociales en vigueur) et personnel (les choix personnels des individus sur ce qui les regarde)», détaille Sophie Richardot. Ainsi, «vers l’âge de cinq ans, un enfant comprend que le domaine moral ne souffre généralement pas d’exception. Tuer quelqu’un par exemple est immoral quelle que soit la situation. À l’inverse, le domaine conventionnel est perçu comme étant sujet à la discussion. Les enfants comprennent donc qu’ils peuvent négocier les sujets qui lui sont liés avec leurs parents. Enfin, le domaine personnel est identifié comme étant le “sanctuaire” de la liberté individuelle», développe Sophie Richardot.
Internaliser les principes moraux
Néanmoins, le développement moral et la distinction entre les différents domaines varient selon la réaction des parents face à un interdit. Certains jouent sur l’affect : «Imaginons deux frère et sœur qui se chamaillent. Le grand frère tire les cheveux de sa petite sœur. Dans ce genre de situation, il est important de jouer sur les capacités d’empathie de l’enfant en évoquant la souffrance qu’il vient de causer à sa petite sœur. Cela permet de maximiser l'intériorisation du principe qu’il est immoral de causer de la souffrance à autrui», illustre Sophie Richardot. En revanche, les menaces sentimentales doivent être absolument proscrites : «Dire à un enfant : “si tu fais ça, je ne t’aime plus ou je t’abandonne” génère beaucoup d’angoisse et ne permet en rien l’internalisation des principes moraux. C’est totalement contre-productif. Évidemment, il en va de même pour les sanctions corporelles et ce point fait totalement consensus dans la communauté scientifique», prévient la chercheuse.
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Par la suite, il faut évidemment expliquer à l’enfant les raisons pour lesquelles l’acte qu’il vient de commettre est immoral, encore une fois pour maximiser l’internalisation des principes : «Sanctionner sans expliquer ou renvoyer à son statut autoritaire de parent ne permet pas l’internalisation des principes. C’est pourquoi il faut toujours préférer l’explication à ce type de méthode», pointe Sophie Richardot.
Certains considèrent « qu'il y a une distinction nette entre les parents et les enfants. C'est ainsi que les parents peuvent ne pas percevoir de contradiction entre proscrire des gros mots et en dire eux-mêmes. »
L’exercice de cette autorité est parfois différent selon le milieu social: «Dans les milieux populaires, l’autorité dite autoritaire sera souvent privilégiée tandis qu’au sein des classes moyennes et supérieures, les rapports seront conçus de façon plus égale et moins asymétrique», détaille Sophie Richardot. Certains considèrent par exemple «qu’il y a une distinction nette entre les parents et les enfants. C’est ainsi que les parents peuvent ne pas percevoir de contradiction entre proscrire des gros mots et en dire eux-mêmes. Contrairement aux enfants, ils ont le droit, eux, car ce sont les parents.» Cependant, la recherche montre que les informations tacites que nous recevons de notre environnement participent également au développement moral. Dès lors, les actes ont parfois plus de poids que les discours.
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Le style d’autorité qui fonctionne le mieux selon la recherche se trouve entre l’autorité autoritaire et l’autorité laxiste : l’autorité démocratique. La première, en moralisant l’ensemble des trois domaines, va générer du mal-être chez l’enfant qui ne pourra pas négocier les conventions sociales et se retrouver contraint dans ses choix personnels. La seconde, en relativisant l’importance de certaines normes et règles morales, ne permettra pas à l’enfant d’adopter un comportement adéquat en société. La dernière, en réunissant le meilleur des deux autres, permettra à l’enfant d’intérioriser et comprendre les règles sans se départir de son libre arbitre.
Mais les parents sont-ils tout puissants en ce qui concerne les trajectoires morales de leurs enfants ? Sans doute pas, soutient Sophie Richardot, puisque les enfants sont aussi socialisés dans d’autres univers, à la crèche, l’école, par le biais des jeux vidéo, etc. L’ensemble de ces univers, qui s’articulent de manière plus ou moins cohérente, participent à construire notre sens moral. Les parents ne sont donc pas les seuls acteurs de cette socialisation et doivent composer avec ces autres influences dans lesquelles ils se reconnaissent plus ou moins.
Parcours de vie
De plus, certaines recherches montrent que dans des climats particuliers de violence politique ou dans des parcours de vie difficile, le développement moral peut-être impacté, non pas en matière de capacité (les réponses des enfants soumis à des dilemmes abstraits sont similaires en moyenne) mais en matière de projection dans la vie réelle. Les enfants et adolescents ayant vécu des trajectoires de vie en marge de la société (par exemple avec un parcours de délinquance) appliquent des raisonnements moraux plus simplistes lorsque les situations les concernent dans la vraie vie.
En résumé, faire la morale à son enfant apparaît comme nécessaire mais il convient d’éviter les formes d’autorités autoritaires ou laxistes, de miser sur l’affect sans jamais être menaçant vis-à-vis des sentiments que l’on a envers l’enfant et surtout d’expliquer et de justifier. Aussi, il vaut mieux incarner les valeurs qu’on souhaite transmettre à son enfant afin d’accroître sa motivation, et surtout expliquer autant que possible pour que l’enfant évite de percevoir l’interdiction comme une menace pour son autonomie. En somme, comme l’évoque Sophie Richardot, «l’enfant est acteur de son développement mais tout dépend de la marge de manœuvre qu’on lui laisse pour s’exprimer.»
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Le Figaro
Joe Biden tombe de vélo, mais se relève rapidement et assure aller «bien»
Le président des États-Unis a chuté lors d'une promenade, alors qu'il souhaitait échanger avec des passants et des journalistes.
Le président américain Joe Biden, 79 ans, est tombé de son vélo à l'arrêt samedi matin dans le Delaware, où il passe le week-end, mais s'est rapidement relevé et a assuré aller «bien».
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Lors d'une promenade à vélo à Rehoboth Beach, petite ville de bord de mer où il passe très régulièrement le week-end dans sa villa sur l'océan, le président est tombé vers 09H40 du matin, selon une journaliste du pool présidentiel.
Joe Biden avait voulu s'arrêter pour parler aux passants et journalistes l'attendant, mais a dit avoir eu du mal à déloger son pied de la pédale. Il est tombé latéralement, alors que son vélo était immobilisé, selon une vidéo de la journaliste. Il a été immédiatement entouré par les membres de sa sécurité, mais s'est rapidement relevé. Interrogé sur son état, il a répondu: «je vais bien».
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Le président portait un short, des baskets bleues, un casque de vélo et des gants. Aucune trace visible de la chute, comme des égratignures, n'était visible, selon la journaliste. Il a ensuite brièvement échangé avec les passants, puis les journalistes, et est remonté sur son vélo et est reparti environ 5 minutes plus tard. Il était accompagné de sa femme, Jill Biden, qui n'a pas été témoin de la chute, ayant continué son chemin.
La santé de tous les présidents américains est scrutée de près, mais celle de Joe Biden particulièrement, en raison de son âge avancé. En novembre 2020, Joe Biden, déjà élu mais pas encore président, s'était fracturé le pied alors qu'il jouait avec l'un de ses deux bergers allemands, Major. Un an plus tard, en novembre 2021, son médecin avait souligné lors d'un bilan de santé que Joe Biden était «en bonne santé», «vigoureux» et «apte» à remplir sa fonction.
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Le Fujian de Type 003 est surtout le premier à disposer de catapultes pour faire décoller ses aéronefs. Pékin rejoint ainsi un petit club dont seuls les États-Unis et la France faisaient partie jusqu'alors.
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La ministre des Affaires sociales Karien van Gennip a proposé que les entreprises néerlandaises recrutent de jeunes de banlieues françaises, afin de les «remettre sur le droit chemin» et pallier le taux de chômage très élevé.
Valeurs Actuelles
L’incroyable dérive du mois des fiertés LGBT
Entre marches des fiertés, promotions LGBT dans toutes les entreprises et médias, ainsi que des lectures de contes par des drag queens, à vouloir trop en faire la communauté LGBT s’exclue et risque un rejet d’une part de la population.
La fille de Jacky Sigaux, ancien régisseur de Dieudonné, est candidate en Haute-Loire. Des engagements radicaux et des soupçons d’antisémitisme fragilisent sa candidature et, à travers elle, la Nupes.
Les soubresauts de la vie privée et sexuelle des hommes politiques ont toujours fasciné. Naguère tolérante, l’opinion publique rue dans les brancards au moindre soupçon pesant sur l’un de ses représentants.
Le retrait du militant indigéniste de la course aux législatives s’accompagne de zones d’ombre.
L'Humanité
Qu'est-ce que l'hyper-parentalité, cette tendance qui peut nuire au développement des enfants ?
ActuLe concept, venu d’outre-Atlantique, se définit par une attention extrême portée à l’enfant, au point de contrôler chacun de ses gestes et son devenir. Cette surprotection, source de stress, complique l’apprentissage pourtant indispensable de l’autonomie des enfants.
Noé BlouinLe statut de l’enfant a considérablement évolué depuis le XXe siècle. Au déploiement d’un accompagnement plus poussé et nécessaire au bon développement des plus jeunes, s’est substituée, dans certains foyers, une attention excessive. Le concept d’hyper-parentalité nous vient des États-Unis. Là-bas, un certain culte de la réussite individuelle a grandi au point de pousser les familles, qui en ont les moyens, à penser l’éducation de leurs enfants autour d’un idéal de perfection sociale et professionnelle.
Les « parents-drones » surveillent de manière permanente
Dans l’optique de leur assurer le meilleur des avenirs, les parents se surinvestissent dans la vie de leur progéniture en organisant un emploi du temps à la minute près, un parcours scolaire qui inclut de passer par les meilleures écoles et en triant sur le volet leurs fréquentations. Ce phénomène, de plus en plus courant dans les sociétés libérales, peut aussi se caractériser par une surprotection de l’enfant, le refus d’admettre qu’il ait pu fauter ou qu’il soit frustré par quelque chose qu’il ne peut pas avoir, etc.
Certains psychologues et spécialistes de l’éducation ont décelé plusieurs catégories inhérentes à l’hyper-parentalité. Les « parents-drones » surveillent de manière permanente leur enfant, aidés en ce sens par les nouvelles technologies (du téléphone portable à la balise GPS « spéciale kids »). Les « parents-hélicoptères » tournent autour de leur petit, prêts à anticiper ses moindres besoins. Enfin, les « parents-bulldozers » qui déblayent le chemin de leur enfant, en espérant transformer ainsi son parcours de vie en un long fleuve tranquille. Ces méthodes sont bien souvent contre-productives sur un point essentiel de l’éducation : l’acquisition de l’autonomie.
Parentalité. Qu’est-ce qu’un enfant à haut potentiel ?La surprotection au monde extérieur risque d’annihiler la curiosité et le besoin d’autonomie de l’enfant, qui risque de se retrouver démuni lorsqu’il devra se confronter aux autres. Cette surprotection provoque également des peurs et des angoisses chez le tout-petit. Le risque zéro n’existe pas. Anticiper toutes les formes de mise en danger empêche l’apprentissage de la gestion des conflits et des imprévus, tout en faisant inconsciemment croire à l’enfant qu’il est incapable et ne pourra jamais se dépêtrer seul.
Le droit à l’erreur
Pour les parents, l’« hyper-parentalité » est aussi vecteur de stress, d’épuisement et, plus généralement, de mal-être. Rendre son enfant parfait est un objectif utopique, l’erreur fait partie de la vie, et tout le monde est amené à s’y confronter à un moment ou à un autre. Se focaliser pleinement sur un but qu’on ne peut atteindre peut amener à des troubles psychiques comme le burn-out. Les enfants sont souvent décrits comme des « éponges » à sentiments, et l’état de santé mentale de leurs parents influe directement sur leur construction.
Sortir de cette spirale négative nécessite de faire un pas de côté. Il est important d’être conscient qu’être parent signifie aussi avoir le droit à l’erreur. L’important est de se faire confiance quant à l’éducation à donner à son enfant. Il est tout aussi pertinent d’en parler avec des proches, de se questionner. L’objectif étant de préparer au mieux l’enfant à devoir, parfois, se confronter à des moments difficiles, mais aussi à vivre des joies et des réussites. Françoise Dolto estimait qu’éduquer un enfant, « c’est l’informer par anticipation de ce que son expérience va lui prouver ». L’empêcher de vivre ses expériences revient alors à lui donner une éducation incomplète, au détriment de l’envie même des parents : permettre à son petit d’être lui-même.
« Le phénomène est lié au culte de la performance »
3 questions à… Bruno Humbeeck, psychopédagogue, auteur de « Et si nous laissions nos enfants respirer ? »
Qu’est-ce que l’hyper-parentalité ?
Il s’agit d’une tension excessive sur la parentalité et parfois, sur l’enfant et ses performances. Cela vient, à l’origine, d’une très bonne intention : être un parent très performant. Mais l’excès est de vouloir être un parent parfait, dans un monde parfait et avec des enfants parfaits. Cet objectif est voué à l’échec et vecteur d’une pression excessive que l’on se met sur soi-même et sur l’acte éducatif.
C’est un phénomène croissant…
L’hyper-parentalité n’est pas une maladie, mais une tendance. La plupart des enfants sont maintenant convoqués à naître, les parents se rendent donc plus responsables de tout ce qui pourrait leur arriver. L’hyper-parentalité ne se manifeste que dans les sociétés individualistes qui font peser la pression éducative sur le couple parental. C’est ce que l’on appelle des « familles troncs », à l’inverse des familles souches où cette pression est répartie aussi sur les origines, les ancêtres et les personnes plus âgées de la famille. Là, on trouve beaucoup moins d’hyper-parentalité, de même lorsque l’éducation est l’affaire de toute une communauté, comme c’est le cas dans certains pays d’Afrique où tout un village peut aider à éduquer l’enfant. Le phénomène est donc lié à l’individualisme, au culte de la performance, et cela s’est intensifié car nous sommes dans une société de déclassement où nos enfants auront sûrement un statut inférieur au nôtre. L’hyper-parentalité est aujourd’hui exacerbée avec la pandémie, les bruits d’une guerre, etc. On se rend compte que notre monde n’est pas parfait, et tout cela rend l’hyper-parentalité encore plus difficile à vivre qu’en temps ordinaire.
Certains légitiment la surveillance continue de l’enfant par le biais de la sécurité…
Ce sont les « parents-hélicoptères ». En réalité, c’est impossible, et cela donne quelque chose de paradoxal : des « enfants d’intérieur », qui restent dans leur chambre, même pendant leur adolescence, et qui vivent dans un périmètre réduit. Mais ces enfants s’adaptent et vont sur des écrans, sur des espaces virtuels qui sont également incontrôlables. Le résultat est que ces hyper-parents finissent quand même par s’angoisser. Comme je l’ai dit, contrôler la totalité des mouvements de son enfant n’est pas possible, ni dans le monde réel, ni dans le monde virtuel. L’enjeu est alors de prendre conscience qu’effectivement, le monde contient un certain nombre de dangers, mais le monde ne prend pas un malin plaisir à poursuivre nos enfants. Il faut alors donner une confiance suffisante à l’enfant, celle de se débrouiller seul, et construire avec lui son autonomie.
FamilleParentalité Valeurs Actuelles
Mélenchon, Premier ministre de l’anti-France
L'Humanité
Jardinage. L’orchidée n’est pas une empotée
ActuLes racines de l’orchidée qui s’évadent de leur pot ? Ce n’est que leur penchant naturel à capter l’humidité de l’air. Le rempotage de cette plante n’a en fait pour seul objectif que de renouveler le substrat qui lui sert de support… Et de lui donner ainsi toutes les chances de refleurir.
Marcel GuedjLes orchidées sont des plantes fascinantes à plus d’un titre. Il en existe des dizaines de milliers d’espèces, de tailles et d’aspects différents, aux fleurs extraordinaires, adaptées à la plupart des milieux… Les variétés commercialisées (Dendrobium phalaenopsis) sont, elles, des plantes épiphytes : dans leur environnement d’origine, elles ne poussent pas dans la terre mais sur les troncs et les branches d’autres végétaux, voire sur des pierres… absorbant l’humidité ambiante avec leurs racines aériennes. Des conditions que l’on cherche à reproduire quand on les élève comme plantes d’intérieur.
Le rempotage, qui peut très bien se faire dans le même contenant – bien nettoyé – a pour but de renouveler entièrement le substrat qui sert surtout de support à la plante, mais qui finit par pourrir au bout de quelques années et d’arrosages répétés, entraînant l’asphyxie et le dépérissement des racines.
A faire tous les deux ans
C’est donc un moment important pour l’orchidée, l’une des conditions de sa survie. Il doit intervenir tous les deux ans environ, à n’importe quelle période de l’année, sauf quand l’orchidée est en fleur. L’idéal est d’intervenir après la floraison de printemps.
Il est plus simple d’utiliser un mélange spécialement dosé pour orchidées que l’on trouve dans le commerce. Si vous le préparez vous-même (terreau pour orchidées, écorces de pin ou perlite et sphaigne…), il ne doit pas être compact pour que les racines s’y développent librement. Un contenant en plastique transparent au fond troué pour évacuer l’eau d’arrosage (indispensable !) vous permettra de veiller à l’état de ces dernières. Placez-le dans un cache-pot de diamètre adapté.
Six gestes simples pour que l’orchidée ait du pot
-
Sortir l’orchidée de son pot et débarrasser les racines du substrat qui y adhère.
- Supprimer avec des ciseaux les feuilles malades (molles ou jaunies) et les racines desséchées ou aplaties.
- Remplir le contenant à moitié de substrat et installer l’orchidée dessus.
- Stabiliser la plante en ajoutant du substrat pour finir de remplir le pot.
- Tapoter le pot pour tasser (sans appuyer dessus) le substrat afin qu’il remplisse bien les espaces entre les racines.
- Arroser copieusement mais laisser bien l’eau s’évacuer avant de placer le contenant dans son cache-pot.
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Jardinage Le Figaro
Nos 10 tables coups de cœur à Nantes
Guillaume JanLA SÉLECTION DU FIGARO - La nouvelle scène gastronomique de la capitale de la Loire-Atlantique est en pleine effervescence, proposant une cuisine vive, inventive et passionnée. Suivez le guide, pour les festivaliers du Hellfest et les autres !
Apparue au cours des années 2010, la nouvelle scène gastronomique ne cesse de se déployer dans la capitale de la Loire-Atlantique. Dans cette ville attractive, à la fois détendue et dynamique, de nouvelles adresses ouvrent chaque année, proposant une cuisine vive, inventive et passionnée – pour notre plus grand régal !
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La plus créative : Pickles
Quand il a ouvert cet établissement en 2014, Dominic Quirke voulait avant tout travailler avec des races anciennes. «Ces viandes d'exception sont un excellent point de contact avec le terroir, explique le sympathique Britannique en apportant sa pièce d'agneau de la ferme des 100 poules accompagné de légumes et d'une émulsion à la menthe. La qualité des autres ingrédients découle ensuite naturellement.» Résultat: du relief et de la texture, des produits bios et locaux cuisinés avec sincérité et une inventivité époustouflante – les asperges servies en dessert, avec pommes granny et glace citron en sont une délicieuse preuve. À noter aussi le «livre de cave», qui contient d'excellentes références ( 25 pages !). L'accueil est chaleureux, le cadre épuré (avec un remarquable comptoir en métal travaillé par la décoratrice Anne Guess). Une réussite, de bout en bout.
Pickles. 2, rue du Marais (Nantes). Tél. : 02 51 84 11 89. Ouvert du mardi midi au samedi soir. Déjeuner à partir de 24€. Dîner à partir de 48€.
La plus intuitive : L'Ourse
De la grande cuisine dans une ambiance décontractée. Ouvert en 2019, ce chaleureux bistrot propose des plats créatifs et spontanés – asperges et leur subtile crème à l'ail noir, merlu et son jus de crustacés avec pommes vapeur et courgettes. La carte est réduite (deux entrées, deux plats, deux desserts), mais les menus changent tous les jours. Et si l'on est végétarien, Céline Mingam sait transformer son menu en un tournemain pour servir des assiettes tout aussi gourmandes. La chef s'est lancée dans la gastronomie sans expérience et sans diplôme, œuvrant d'abord dans le sud de la France avant de venir se poser entre le Muséum d'histoire naturelle et le musée Dobrée. Le meilleur rapport qualité prix de la ville.
L'Ourse. 1, rue Montesquieu (Nantes). Tél. : 02 40 73 06 69. Ouvert le midi du lundi au vendredi, le soir mardi, mercredi, jeudi. Midi: 15 à 21€. Soir: 19 à 35€.
La plus végétale : L'U.Ni
L'U.Ni, c'est l'univers du chef Nicolas Guiet. Dans ce restaurant ouvert en 2011, la déco est zen, la cuisine portée sur le végétal. «C'est ma ligne directrice, considère ce perfectionniste, pionnier de nouvelle scène gastronomique nantaise. C'est à partir des légumes que je construis mes menus, et non des protéines.» Les repas commencent par un bouillon de bienvenue ou, comme par cette chaude journée de juin, par un velouté froid courgette-menthe-basilic accompagné de rillettes de sardines. Carottes, petits pois, échalote braisée arrivent ensuite en majesté autour d'une daurade cuite à basse température avec son riz noir venere à la verveine citron. Tout est précis, soigné et généreux. Tout comme l'est le muscadet («Clos de la butte» d'Éric Chevalier, aux notes salines et citronnées) servi en accord mets vin.
L'U.Ni. 36, rue Fouré (Nantes). Tél. : 02 40 75 53 05. Ouvert du lundi midi au vendredi soir. Menu entrée-plat le midi: 19 €. Menu Carpe Diem en 4 temps le soir: 46 €.
La plus festive : La Fossette
Éléonore Kurtz a ouvert en 2021 cet antre charmant situé en bord de Loire, face au Carrousel des mondes marins de l'île de Nantes. La Fossette, c'est un clin d'œil à son sourire facile mais aussi au premier album du chanteur nantais Dominique A. En cuisine, tout est fait maison et le menu change chaque semaine, avec toujours une offre végétarienne. «Je pars d'une base française et je la fais évoluer, explique l'ancienne journaliste reconvertie. J'aime mélanger sucré, salé, amer et acide pour que le palais ne s'ennuie pas.» Cuisine crémeuse relevée par des herbes ou des fleurs et un vin bio ou nature, prix doux et service décontracté. Des quiz festifs sont parfois proposés en soirée, on ne s'ennuie jamais à La Fossette.
La Fossette. 88, quai de la Fosse (Nantes). Tél. : 02 40 73 16 36. Ouvert le midi du lundi au vendredi, ainsi que jeudi et vendredi soir. Midi, entrée plat à 17,50€.
La plus romantique : Sources
Dans cet établissement tout en longueur situé dans le quartier Bouffay, à deux pas du château et de la cathédrale, tout est sourcé, même le pain (Maison Arlot Cheng). Guillaume Decombat et Ingrid Deffein se sont rencontrés à l'école de cuisine Ferrandi en 2012. Depuis 2018, le couple taquine ses fourneaux à quatre mains, proposant une cuisine fraîche et franche, végétale et iodée. «On suit les saisons, même pour la viande et le poisson», disent-ils de concert. Avec une ligne directrice: aller à l'essentiel, trois produits et cinq gestes par assiette. Et s'approvisionner chez les producteurs des environs, «sans passer par quinze intermédiaires». Ajoutons un accueil particulièrement souriant, une déco élégante, un sommelier malicieux: une adresse à découvrir de toute urgence.
Sources. 22, rue de Verdun (Nantes). Tél. : 02 40 89 42 42. Ouvert du mardi soir au samedi soir. Entrée-plat à 20€ le midi. Menu à l'aveugle le soir à 58€.
La plus légère : Sain
Fils et petit-fils de maraîchers à Guérande, les frères Samuel et Josselin Huitric ont ouvert ce café-resto-épicerie au pied de la cathédrale en 2021. Le projet de départ: travailler directement avec les produits de la ferme familiale, valoriser les légumes locaux, mettre en avant les pratiques environnementales vertueuses, tendre vers le zéro déchet. Samuel, ancien publicitaire reconverti dans l'œnologie assure le service en salle. Jocelyn, formé à l'école Sainte-Anne de Saint-Nazaire puis dans quelques tables étoilées de France et du Canada, s'occupe de la popote. Le menu, qui change toutes les semaines, contient toujours trois propositions: un poisson, une viande (toujours en cuisson lente) et un plat végétarien. Clientèle jeune, décontractée, plutôt féminine. Une excellente cantine – où l'on peut aussi faire ses emplettes gastronomiques.
Sain. 93, rue du Maréchal Joffre (Nantes). Tél. 02 40 72 82 48. Ouvert le midi du lundi au vendredi, le soir du mercredi au vendredi. Midi à partir de 17€.
La plus belle vue : Atlantide 1874
C'est d'abord un panorama. La salle du premier restaurant nantais à avoir été étoilé au Michelin (en 2015) surplombe largement la Loire et l'île de Nantes, offrant au regard un temps de grâce avant même que nos papilles se régalent. La cuisine du chef Jean-Yves Guého – fine, recherchée, passionnée – fait la part belle au poisson, avec par exemple un délicat turbot à l'unilatérale et son crémeux d'huîtres de Bouin, accompagné de céleri-rave. La cave réunit autant de grands crus classiques que d'appellations plus jeunes et créatives (séduisant Fief de la gîte, de Bastien Mousset, en Vendée). Dans cette ambiance feutrée de restaurant gastronomique, le ballet des serveurs est lui-même un spectacle.
Atlantide 1874. 5, rue de l'Hermitage (Nantes). Tél. : 02 40 73 23 23. Ouvert du mardi midi au samedi soir. Menu déjeuner à partir de 45€, dîner à partir de 70€.
La plus surprenante : Sépia
La première surprise arrive avec la première assiette, une anguille fumée servie sur des jus d'ail des ours, de chou-rave et d'hibiscus: du rose, du vert pomme et un goût vif, pétillant. La suite est à l'avenant, chaque plat amenant son lot de couleurs, de matières et de saveurs qui s'opposent et se rejoignent – jusqu'à un réjouissant caramel de carotte. Lucie Berthier Gembara, la candidate la plus créative de la dernière saison de l'émission «Top Chef», revendique une cuisine de bistrot sexy. «J'aime travailler les produits ordinaires. J'essaie de les valoriser et de les rendre attrayants avec une belle présentation.» Elle essaie surtout de «ne pas faire ce qui se fait ailleurs». Dans son charmant petit restaurant de l'Île Feydeau, on en redemande !
Sépia. 1, quai Turenne (Nantes). Tél. : 02 51 82 71 59. Ouvert du mardi soir au samedi soir (fermé le samedi midi). Menu du midi 2 séquences à 21€. Soir 4 séquences à 52€.
La plus VIP : LuluRouget
En 2012, Ludovic Pouzelgues lance le premier menu «les yeux fermés» à Nantes, avec des plats surprise composés au gré du marché. Dix ans plus tard (et une étoile au Michelin, gagnée en 2015), le chef continue de proposer cette expérience sur sa carte du midi et du soir. Saumon d'Isigny mariné au yuzu kosho, lieu jaune de ligne accompagné de courgettes tranchées au plus fin, d'éclats de sardine et d'un soyeux «ketchup» maison, île flottante revisitée fraise et basilic... Les assiettes sont dressées avec inventivité et précision. «Je suis un amoureux de la technique, mais je veux qu'elle s'efface au profit de la gourmandise», résume-t-il. Relooké dans un style ultracontemporain en 2017, avec son impressionnante cave en verre intégrée à la salle de restauration, LuluRouget fait partie des établissements très haut de gamme de la région.
LuluRouget. 4, place Albert-Camus (Nantes). Tél. : 02 40 47 47 98. Ouvert du mardi midi au samedi soir. Menu déj. à partir de 45€, dîner à partir de 75€.
La plus belle terrasse : La Civelle
Cette brasserie populaire chic est située sur la rive gauche de la Loire, dans l'ancien village de pêcheurs de Trentemoult. On peut y aller par Navibus, ces vaporetti qui font la liaison entre les deux rives: on débarque alors devant ces façades colorées derrières lesquelles se perdent un entrelacs de ruelles. Ambiance romantique assurée devant le coucher de soleil sur la terrasse au ras du fleuve, ou sur le balcon de la salle du premier étage. Le chef Franck Hodyk y concocte quelques belles assiettes terre ou mer, comme sa choucroute de la mer au beurre nantais, ou cette «incontournable poêlée royale» composée d'un homard, de gambas et de crevettes. Mais on y va plus pour le cadre, unique à Nantes, que pour le fignolage de ses petits plats.
La Civelle. 21, quai Marcel Boissard (Rezé). Tél. : 02 40 75 46 60. Ouvert tous les jours, midi et soir. Menu à 31€.
Le chef marseillais Alexandre Mazzia sacré par le World's 50 Best
Le classement britannique des meilleurs restaurants du monde décerne à AM, trois-étoiles de la cité phocéenne, le prix «One to watch» de l'étoile montante. Il était temps de le suivre !
Perla Servan-Schreiber: «Nul ne peut plus ignorer que la santé se joue dans l’assiette»
ENTRETIEN - La cofondatrice, avec son époux Jean-Louis, du magazine Psychologies, a publié une douzaine d’essais et de livres gourmands. Rencontre à l’occasion de la sortie de Mes 30 recettes d’été.
Bordeaux en primeur 2021: notre palmarès des 25 vins au meilleur rapport qualité-prix à moins de 20 euros
EXCLUSIF - Comment savoir quel est le meilleur rapport qualité-prix des primeurs 2021 ? Avec des choix de tarifs contrastés selon les châteaux sur ce millésime très hétérogène, difficile de faire les bons choix. Voici une sélection des plus belles affaires à moins de 20€.
Le Figaro
Loire-Atlantique : deux hommes de 80 ans décèdent à la plage de Pornichet
«On ne sait pas si ces décès sont liés à la chaleur», a toutefois précisé la préfecture.
Deux octogénaires sont décédés ce vendredi 17 juin dans l'après-midi à Pornichet, a indiqué la préfecture de Loire-Atlantique. Pour l'heure, il n'est pas établi que leur mort a un lien avec la canicule en cours.
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Les pompiers ont été appelés peu avant 16 heures pour un homme âgé de 82 ans ayant fait un malaise lors d'une baignade, ont indiqué les pompiers. La personne n'a pu être ranimée. Vers 16h40, les pompiers ont à nouveau été alertés sur la même commune pour un homme de 80 ans retrouvé décédé par des témoins sur la plage de la Bonne Source, ont-ils indiqué. «On ne sait pas si ces décès sont liés à la chaleur», a commenté la préfecture. De leur côté, les pompiers se sont refusés à toute autre précision.
Bien que sur le littoral la température soit habituellement inférieure à celle enregistrée à l'intérieur des terres, la Loire-Atlantique est, comme une large partie de l'ouest et du sud-ouest de la France, actuellement frappée par une vague exceptionnelle de chaleur en cette saison. Météo-France a placé la Loire-Atlantique en vigilance orange jusqu'à 16 heures ce samedi.
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«On ne reconnaît plus la France» : à Paris, la place du Trocadéro gangrenée par la délinquance
REPORTAGE - Chaque soir, ou presque, des délinquants - des mineurs isolés étrangers, en écrasante majorité -, détroussent des touristes venus admirer la tour Eiffel.
Enquête sur «Jacquie et Michel» : cinq personnes, dont le propriétaire du site pornographique, en garde à vue
Michel Piron, sa femme et trois autres personnes sont visés pour des faits de proxénétisme et de viols. Une avancée judiciaire «historique», pour les associations féministes.
Regarder la vidéoEnquête ouverte pour attouchement sexuel entre élèves d'une école primaire
«Dès la connaissance des faits», un changement de classe des deux élèves mis en cause a été décidé, a déclaré le rectorat. Pour séparer complètement les élèves, un changement d'école sera effectif lundi.
Valeurs Actuelles
Législatives : Caroline Mécary, l’avocate pro-LGBT qui veut conquérir Paris
Le Figaro
Le Conseil d’État se penche sur les carrés musulmans dans les cimetières
Stéphane KovacsUn ancien élu de Savoie, qui dénonce un séparatisme religieux dans les cimetières, a saisi la justice.
«Là où il n’existe pas de carré musulman, ils doivent être créés. Là où ils existent, il faut augmenter le nombre de places disponibles.» Sur son site, la fédération d’associations et de mosquées LES Musulmans - fondée par Marwan Muhammad, ex-directeur du CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France), dissous en 2020 - appelle à la «mobilisation nationale», incitant à «interpeller (les) élus sur ce sujet d’une importance capitale». Faut-il encourager cette «vision religieuse ségrégationniste et discriminatoire», selon les mots d’un ancien élu savoyard, qui «porte atteinte aux principes essentiels de neutralité laïque et d’égalité devant la loi que prône la République française»? Saisi par le tribunal administratif de Paris, le Conseil d’État a examiné jeudi une requête en annulation de deux chapitres d’une circulaire du 19 février 2008, relative à l’aménagement des cimetières et aux regroupements confessionnels des sépultures. Il rendra sa décision dans «deux à trois semaines».
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«À l’occasion d’un article sur l’inhumation d’un réfugié syrien, en 2018, dans le carré musulman du cimetière de Chambéry, j’ai fait des recherches, raconte Marcel Girardin, ancien conseiller municipal (SE) de Voglans. Je suis tombé sur une circulaire de 2008, où la ministre de l’Intérieur (Michèle Alliot-Marie à l’époque) demandait aux préfets d’encourager les maires à favoriser la création de carrés confessionnels, au motif, notamment, de prétendus“accommodements raisonnables”, visant à favoriser l’intégration des familles issues de l’immigration. Allant encore plus loin, elle ordonne aux préfets d’intervenir auprès du maire pour que, si celui-ci fait droit à la demande d’une personne voulant être inhumée aux côtés d’un proche ou dans un caveau familial inséré dans un carré confessionnel, aucun signe ou emblème religieux ne vienne“dénaturer”cet espace confessionnel et“heurter” certaines familles. C’est contraire au code général des collectivités territoriales (CGCT), qui préciseque “tout particulier peut, sans autorisation, faire placer sur la fosse d’un parent ou ami une pierre sépulcrale ou autre signe indicatif de sépulture”.»
Liberté des funérailles
Que dit la loi? Celle du 14 novembre 1881, sur la liberté des funérailles, pose le principe de non-discrimination dans les cimetières et supprime l’obligation de prévoir une partie du terrain, ou un lieu spécifique, pour chaque culte. Les cimetières doivent être des espaces «interconfessionnels», laïques et neutres (sauf en Alsace-Moselle). Toute marque de reconnaissance des différentes religions est interdite dans les parties communes, et les symboles religieux ne peuvent apparaître que sur les tombes. Trois circulaires du ministère de l’Intérieur préciseront ensuite la question des «carrés confessionnels», la dernière datant de 2008.
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Président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui estime à 600 le nombre de carrés musulmans dans les 40.000 cimetières existants en France. «Mais ce n’est pas suffisant, alors qu’environ 12.000 musulmans meurent chaque année en France, souligne-t-il. Nous demandons ces espaces pour deux raisons: les tombes musulmanes doivent être orientées vers La Mecque, et quand un imam vient faire une prière collective, s’il le faisait dans un ensemble avec des tombes juives ou chrétiennes, certains crieraient à l’islamisation de la France! L’absence de ces carrés entraîne l’expatriation de plus de 80 % des corps des musulmans décédés en France. Incontestablement, cette expatriation ne favorise pas l’intégration de ces populations…»
Les évêques de France prêts à un big bang de l’Église
DÉCRYPTAGE - Mariage des prêtres, ordination des femmes, révision de la liturgie… Les propositions de réforme, issues de réunions synodales, sont aussi inédites que radicales.
Ces catholiques de France désemparés par la défiance du Vatican
ENQUÊTE - Leurs séminaires font le plein, leurs églises débordent, mais le pape se méfie de ces «conservateurs». Née sous Jean-Paul II, grandie avec Benoît XVI, cette nouvelle génération de fidèles rayonne par son dynamisme dans une Église de France fatiguée. Le vent glacial qui souffle depuis le Vatican sur ces chrétiens très engagés suscite leur profonde incompréhension.
Sophie Desmarais, héritière en mal d’amour
PORTRAIT - Fille de l’un des hommes les plus riches du Canada, ses jeunes années n’ont pas été un long fleuve tranquille. Désormais engagée dans la protection de l’enfance, elle publie un livre.
Le Figaro
Violences, infidélité, machisme... Pourquoi les femmes ont tort de voir des «pervers narcissiques» partout
Madeleine MeteyerENQUÊTE - Ce diagnostic est dégainé à la va-vite par des individus qui ne sont pas renseignés sur sa complexité et les conséquences de cette étiquette.
Ma belle-fille est «perverse narcissique», dénonce Myriam sur Facebook. Comme le fils de Sandra, qui présente des traits caractéristiques de cette pathologie : «menteur manipulateur, charmeur, violent». Ou le beau-père d'April qui a toujours été «méchant, manipulateur, humiliant, intimidant et se faisait passer pour quelqu'un de bien auprès de tout le monde alors que, une fois a la maison, c'était plus le même.» Sur Twitter un certain Bob ausculte même le président. Emmanuel Macron ? Pervers narcissique ! Un autre twittos, «Arnaud», colle l'étiquette sur le front de Jean-Luc Mélenchon, lequel «dupe les faibles les complexés, et les frustrés».
Depuis quinze ans, le vocable «pervers narcissique» s'est répandu en traînée de poudre. Qui ne l'a jamais entendu n'a jamais ouvert un magazine féminin, traîné sur Instagram, Facebook, Twitter, examiné la table «meilleures ventes» d'une librairie. Il est partout. Et parfois mal employé ou dégainé si vite qu'il peut sembler fumiste. Dans leur article «De la “mère au narcissisme pervers” au “conjoint pervers narcissique”» paru en 2021, les sociologues Marc Joly et Corentin Roquebert font part de la frustration des psychologues et des psychiatres à ce sujet, qui «déplorent une perte de sens du terme».
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Élaborée par le psychiatre et psychanalyste Paul-Claude Racamier (1924-1996), la notion originelle et complexe désigne «le besoin et le plaisir prévalents de se faire valoir soi-même aux dépens d'autrui». Dans Le Génie des origines (Payot-Rivages, 1992) Racamier décrit ce mécanisme comme une stratégie mise en place par des êtres blessés intérieurement. Qui, pour ne pas se noyer dans leur mal-être, dévalorisent les autres, les utilisent.
Personne ne tolérerait une confusion autour d'une pathologie cardiologique...
À la définition complexe de Paul-Claude Racamier ont succédé d'autres, plus accessibles. L'auteur du premier livre de vulgarisation sur les «PN», le psychothérapeute Jean-Charles Bouchoux, parle «de mécanismes de défense pervers narcissiques mis en place de manière inconsciente par des personnes qui sont à la frontière de la folie.» Isabelle Nazare-Aga, auteur des Manipulateurs sont parmi nous (L'Homme, 1997, réed. 2020), est plus tranchante. Elle ne présente pas la perversion narcissique comme une pathologie relationnelle mais comme «un type de personnalité». Le PN, qu'elle nomme «le manipulateur», est un «méchant qui ne peut pas changer».
La perversité narcissique serait un vice indéracinable. Pour aider le grand public à repérer ces personnes, elle a établi une liste de trente caractéristiques traduite en six langues. Parmi ces critères : «Il ne tient pas compte des droits, des besoins et des désirs des autres.» ; «Il sait se placer en victime pour qu'on le plaigne» ; «Il sème la zizanie et crée la suspicion, divise pour mieux régner»... L'inventaire est très souvent cité par les membres des groupes Facebook ou Instagram de soutien entre victimes de «PN». Par son biais, on peut procéder à des autodiagnostics, déterminer si sa mère, son chef, ou son cousin est atteint de cette pathologie incurable car, explique la psychothérapeute Anne-Clotilde Ziégler*, «le pervers narcissique a souvent un “moi” trop fragile pour pouvoir accepter de se soigner».
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Laurence, 46, infirmière en psychiatrie pendant 6 ans s’indigne du mauvais usage du terme. «De ce que j’entends, lis, les gens confondent souvent les connards et les PN.» Vilipender l'homme infidèle, l’agressif, le macho au son excessif de «pervers narcissique» est un abus de langage aux conséquences possiblement dramatiques. «Parce qu’on les étiquette PN, on risque de rejeter des gens qui sont violents parce qu'ils ont été maltraités. Des personnes qui accepteraient de l’aide à qui on ne propose pas forcément de soins pour régler cette violence.» Elle lâche un soupir ironique : «Personne ne tolérerait une confusion autour d’une pathologie cardiologique ou pulmonaire mais une pathologie psychiatrique, on peut dire n’importe quoi !»
Dans le cabinet de l'avocate Anne-Sophie Laguens, les clients - essentiellement des clientes - l’évoquent comme un argument contre l’autre partie. «Il m’arrive de leur dire que la personne qualifiée de PN est juste un con...» La majorité du temps, elle prend le terme avec des pincettes : «il a servi de point de départ à un business pour certains professionnels et hors un rapport médical dans le cadre d'une enquête pénale, il n’a pas de réelle signification. On n’en a pas besoin pour faire état de violences physiques ou psychologiques. Et puis, on ne peut pas réduire les raisons d’un divorce à ce terme, il ne donne qu'une version d’une histoire parfois plus complexe.» «C'est plus facile d'accuser l'autre en le traitant de PN plutôt que d'étudier en quoi on a soi-même pu participer au dysfonctionnement» remarque aussi Anne-Clotilde Ziégler.
C'est très sérieux
L'usage abusif de la notion l'a rendue carrément suspecte aux yeux d'autres spécialistes, comme le psychanalyste Jacques Arènes. «Elle est trop souvent mobilisée. Alors quand des patients viennent me voir en me disant qu'un tel est pervers narcissique, je leur dis qu'il vaudrait mieux aller voir un avocat car ils sont victimes de violences.»
Pourtant, à entendre les vraies victimes de «PN» et les cliniciens qui ont rencontré ces diables contemporains, la pathologie existe et mérite d'être étudiée pour mieux comprendre les violences physiques ou psychologiques dont elle est la cause.
Fine connaisseuse de la notion, la thérapeute Clothilde Colin insiste sur la véracité de la réalité qu’elle recouvre : «La perversion narcissique est une pathologie sérieuse de l’altérité qui empêche d’accéder à l’autre et à soi-même : c’est une intelligence pure dissociée de l’amour.» Hélène, 46 ans, professeur de français à Nantes, est mariée depuis 25 ans à un «PN», qu'elle vient de quitter. «Il y avait de la manipulation constante. Il faisait la tête dès qu’on avait quelque chose de prévu. Le dimanche soir à 22h, il avait soudain besoin de moi pour remplir des papiers. J’ai fini par faire les comptes de son commerce à sa place, il me faisait du chantage au suicide si je parlais de le quitter…»
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Dans le cas d’Hélène, le verdict semble pertinent : elle a failli mourir de côtoyer cet homme. «Il me frappait dans mon sommeil en faisant mine de dormir quand je me réveillais. Un soir, je suis sortie du lit. Il m’avait fait trop mal. Je me suis demandé qui était ce monstre avec qui je vivais.» Si Hélène a mis du temps à découvrir que son mari était un PN, c’est que sa première recherche sur le sujet l’a conduite «sur des blogs où tout le monde disait vivre avec un PN». Comment y croire donc ?
L'avantage du surdiagnostic
Pour discerner le diagnostic avec prudence, Clotilde Colin recommande d'utiliser des critères semblables à ceux du test d'Isabelle Nazare-Aga : «Les PN sont reconnaissables à leur infantilisme, leur absence de gratitude, leur incapacité à dire pardon, leur force de séduction, leur enracinement dans l'orgueil, au sentiment d'hypervigilance qu'il suscite chez les autres.»
«Quand quelqu'un vient me voir, explique Isabelle Nazare-Aga, on peut parler sérieusement s'il a coché au moins 14 critères de mon test.»
Les éventuelles erreurs de diagnostic seraient des dommages collatéraux à côté d'un plus grand bien : la libération de la parole. «L'utilisation très fréquente du terme est une expression de son succès, relativise ainsi Anne Clotilde Ziégler. Il ne faut pas le regretter : il permet de poser un mot sur une souffrance et de repérer les vrais PN.» Est-ce normal qu'on en repère tant ? «Oui, répond Isabelle Nazare-Aga, ils représentent 2 à 3% de la population.»*
Clotilde Colin déplore que le sujet soit traité sous l'angle exclusivement psychologique plutôt qu'anthropologique. C'est-à-dire qu'on ne se demande pas quelle responsabilité porte notre société dans la survenue de cette pathologie. Quelles valeurs enseigne-t-on aux enfants ? Aux garçons notamment, les plus concernés par la pathologie ? D'après Clotilde Colin «Notre société matérialiste athée nous coupe de la bonne connaissance de la personne humaine et de ses besoins. On oublie le poids des blessures d'amour originelles, les divorces, les abandons, les incestes, qui replient les personnes sur elles-mêmes.» Jusqu'à mériter un jour l'étiquette si définitive de pervers-narcissique.
*Sans sourcer ce chiffre
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[Edito] La France et l’Europe centrale : la grande occasion manquée
Élu grâce au soutien de la classe ouvrière britannique, Boris Johnson n'aura d'autre choix pour tenir ses promesses que de décevoir le rêve d'un “Singapour-sur-la-Tamise” porté par les milieux thatchériens. Sa vision pourrait inspirer la droite française, analyse Thibaut Muzergues, politologue et auteur de la Quadrature des classes (Le Bord de l'Eau, 2018).
Le Figaro
Brésil : le journaliste Dom Phillips et l'expert Bruno Pereira tués par arme à feu
Après deux suspects arrêtés les 7 et 14 juin, un troisième s'est rendu ce samedi matin, a annoncé la police fédérale brésilienne.
La police brésilienne a confirmé samedi la mort de l'expert indigène Bruno Pereira, dont les restes ont été retrouvés dans une zone isolée de l'Amazonie avec ceux du journaliste britannique Dom Phillips qui l'accompagnait, et que les deux hommes avaient été tués par «arme à feu».
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Les restes de Bruno Pereira «font partie de ceux» retrouvés par les enquêteurs, a annoncé la police fédérale brésilienne (PF) dans un communiqué.
Vendredi, elle avait indiqué que de premiers restes humains découverts sur indication d'un suspect étaient ceux de Dom Phillips.
Bruno Pereira a été atteint par trois tirs, dont un à la tête, et Dom Phillips par une balle au thorax, a-t-elle ajouté samedi.
Dom Phillips, 57 ans, collaborateur de longue date du journal The Guardian, et Bruno Pereira, 41 ans, expert reconnu des peuples indigènes, étaient en Amazonie dans le cadre d'un livre sur la préservation de l'environnement.
Ils ont été vus pour la dernière fois le 5 juin, alors qu'ils prenaient un bateau vers Atalaia do Norte (nord-ouest), dans la Vallée de Javari, zone réputée dangereuse où se déploient de multiples trafics de drogue, de pêche ou d'orpaillage illégal.
Un quatrième suspect recherché
Un troisième suspect de ces meurtres s'est rendu samedi matin au poste de police d'Atalaia do Norte, dans l'État d'Amazonas (ouest), a également annoncé la police fédérale. L'homme, Jeferson da Silva Lima, est connu sous le nom de «Pelado da Dinha» et pour être «un hors-la-loi», a-t-elle ajouté.
D'après toutes les preuves et témoignages recueillis, «Pelado da Dinha était sur la scène du crime et a participé activement au double homicide», a déclaré le commissaire de police Alex Perez Timóteo au site d'information G1.
Un premier suspect avait été arrêté dès le 7 juin: Amarildo da Costa de Oliveira, un pêcheur également âgé de 41 ans, surnommé «Pelado», qui a reconnu mardi avoir enterré les corps.
Un deuxième suspect, Oseney da Costa de Oliveira, dit «Dos Santos», a été interpellé mardi. Selon les médias locaux, la police est à la recherche d'un quatrième suspect, une information qui n'a pas été officiellement confirmée.
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Ce double meurtre a provoqué une vague d'indignation dans le monde, avec de vives critiques envers le président d'extrême droite Jair Bolsonaro accusé de favoriser la déforestation et d'encourager l'exploitation des ressources en Amazonie depuis son arrivée au pouvoir en 2019.
UE: feu vert sous conditions de la Commission pour l'adhésion de l'Ukraine et de la Moldavie
Cette proposition sera étudiée les 23 et 24 juin, lors du sommet du sommet européen.
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«Tous les quatre nous soutenons le statut de candidat immédiat à l'adhésion», a déclaré Emmanuel Macron jeudi.
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La ministre des Affaires sociales Karien van Gennip a proposé que les entreprises néerlandaises recrutent de jeunes de banlieues françaises, afin de les «remettre sur le droit chemin» et pallier le taux de chômage très élevé.
L'Humanité
Sciences. La forêt de Puéchabon à l'épreuve des sécheresses du futur
ActuDes chênes verts qui s’adaptent pour produire moins de feuilles et moins de glands, voici les premiers résultats d’une étude menée dans l’Hérault depuis 2003 pour évaluer la réponse de la forêt méditerranéenne aux conséquences du changement climatique.
Marine CyglerParcourir la forêt de chênes verts située à quelques encâblures du village de Puéchabon, dans l’Hérault, c’est entrer dans une expérience scientifique à ciel ouvert. Ici, grâce à un dispositif de gouttières qui interceptent 30 % des précipitations, des chercheurs ont créé artificiellement une aridification du climat à laquelle devra faire face la forêt méditerranéenne avec le changement climatique. Comment réagira-t-elle à la sécheresse ?
Cette expérience d’exclusion de pluie qui se déroule depuis presque vingt ans est l’une des plus longues au monde. Aussi, elle apporte déjà quelques précieux éléments : dans les parcelles partiellement privées de pluie, les arbres ont moins de feuilles et produisent moins de fruits, ce qui interroge les écologues sur la capacité de régénération de la forêt du futur.
Le futur s’est dangereusement rapproché
En 2000, les prévisionnistes tablaient sur une réduction de 30 % des précipitations à la fin du siècle. En 2003 a commencé une expérience au long cours consistant à couvrir un tiers de la surface de trois parcelles de 100 m2 par des gouttières qui récupéraient l’eau de pluie, laquelle n’atteignait donc jamais le sol. L’objectif : simuler la sécheresse future.
En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduireSauf que le futur s’est en fait dangereusement rapproché. « Au début de l’expérience, on imaginait simuler le climat de 2100. On se rend compte aujourd’hui qu’étant donné l’augmentation des températures ce sera le climat de 2035 », explique Jean-Marc Limousin, chercheur au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive du CNRS
Au fur et à mesure des travaux de prévision, il est devenu évident que le Bassin méditerranéen serait particulièrement impacté par le changement climatique. Les températures y augmentent et les précipitations y diminuent bien plus vite que la moyenne mondiale. « Cela n’a pas d’intérêt de se pencher sur les précipitations telles quelles : ce qui est important pour les arbres, c’est la vitesse à laquelle le réservoir dans le sol va s’évaporer. Et pour ça, c’est la température qui compte », poursuit-il.
Moins de transpiration et de photosynthèse
Avec son collègue Jean-Marc Ourcival, ils suivent certains arbres en particulier, marqués par des rubans colorés. Depuis un réseau de passerelles aériennes qui permet d’accéder à la cime des arbres, à environ 4 mètres du sol, ils comptent les feuilles et récoltent les fruits dans des filets. « La réaction principale des arbres à la sécheresse imposée est la réduction de 20 à 25 % du nombre de feuilles », constate Jean-Marc Limousin. « En 2003, on pensait que les feuilles allaient changer de forme et de taille, alors que c’est leur nombre qui est impacté par l’aridification », fait remarquer Jean-Marc Ourcival, qui voit là un bon exemple de l’importance de l’expérimentation.
Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVCRéduire ce que les scientifiques appellent l’indice foliaire est une stratégie d’adaptation car, s’il y a moins de feuilles, il y a moins de perte d’eau par transpiration. « Mais cela veut dire aussi qu’il y a moins de photosynthèse : au bout de deux-trois ans, on a vu que les arbres s’acclimataient en devenant plus économes, plus lents », poursuit Jean-Marc Limousin. De fait, la photosynthèse, qui permet aux végétaux de fabriquer leur matière organique, est un ensemble de réactions biochimiques se déroulant dans les feuilles.
Que les parcelles soient privées d’eau ou non, les chercheurs se sont rendu compte qu’une sécheresse printanière avait un impact particulièrement négatif sur la croissance des chênes verts. En effet, c’est normalement durant cette saison, quand il fait assez chaud sans que le climat soit trop sec, que les arbres poussent. La croissance s’arrête en revanche l’été, quand les arbres ferment les stomates de leurs feuilles pour éviter la perte d’eau par la transpiration, ce qui empêche aussi la photosynthèse.
L’enjeu de la régénération
« La question qui se pose déjà aujourd’hui, c’est de savoir si les arbres vont s’arrêter de pousser en juin ou fin juillet… », indique Jean-Marc Limousin. Cela dit, pour l’instant, la privation d’eau n’empêche pas les arbres de pousser. Ils ont moins de feuilles, certes, mais ils croissent. « Si le bois ne pousse pas, il meurt. L’arbre n’a pas le choix, il est obligé de grandir chaque année. C’est donc la priorité absolue », détaille le chercheur.
Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la roseEn revanche, le chercheur s’inquiète que les arbres des parcelles sèches produisent moins de fleurs et de fruits que les parcelles qui ne sont pas privées d’eau. 40 % de glands en moins : c’est loin d’être anecdotique. « C’est une information importante pour l’avenir de la forêt. Dans quelques années, avec l’aridification, pourra-t-elle se régénérer ? » interroge-t-il.
Une forêt domaniale transformée en laboratoire grandeur nature
La forêt domaniale de Puéchabon est étudiée depuis 1984 par des chercheurs du Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive de Montpellier, rattaché au CNRS. « C’est une forêt qui n’est plus exploitée depuis quatre-vingts ans. Lorsque nous en avons fait un site expérimental, une problématique d’écologie pure s’est imposée. L’idée : observer ce que devient une forêt sans gestion, coupe ni intervention humaine », explique Jean-Marc Ourcival.
Puis, en 1998, quand la communauté scientifique a été convaincue de la réalité du changement climatique, se souvient le chercheur, l’Union européenne a lancé de grands projets de recherche. À Puéchabon, il s’est agi de savoir combien un écosystème laissé à sa libre évolution était capable de pomper de carbone.
Aussi des tours de flux que l’on entend siffler mesurent en permanence le carbone qui entre dans la forêt lors de la photosynthèse et celui qui sort lors de la respiration. Résultat : la forêt de Puéchabon fixe 2,5 tonnes de carbone par hectare et par an. Las, une sécheresse printanière, comme il s’en produit de plus en plus souvent, et ce bilan s’effondre à 1 tonne de carbone par hectare et par an.
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À Marseille, duel féminin pour conquérir la droite
Le Figaro
«Mmm, oui, juste ici» : en Suède, des poubelles «parlantes» à la voix féminine et aux messages érotiques créent le malaise
Léa MabilonÀ Malmö, des poubelles susurrent des messages ouvertement érotiques dans le but d'inciter les riverains au tri sélectif. Leurs voix sont exclusivement féminines, et la polémique gronde.
À Malmö, en Suède, deux poubelles installées sur le pont David Hall accueillent désormais les badauds par de petites interjections. «Mmmmmm... merci...», «oh oui, juste ici», «Mmm, un peu plus à gauche la prochaine fois», entend-on susurrer lorsque l'on dépose une ordure dans l'un des containers. Si l'initiative avait d'abord pour objectif d'inciter, par l'humour, les habitants de la ville au tri sélectif, la voix robotisée semblant tout droit sortie d'un film pornographique, suscite maintenant le malaise. D'autant que celle-ci est exclusivement féminine.
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Jugés sexistes, ces messages à connotation ouvertement érotiques n'ont pas tardé à provoquer l'ire des Suédois, dénonçant le projet à coups de vidéos postées sur les réseaux sociaux. «Euh, les poubelles publiques de Suède qui gémissent quand tu les ouvres pour inciter les gens à plus jeter par terre... haha, c'est quand que vous nous lâchez la veste là ? À croire que les femmes sont bonnes qu'à n'être pas respectées», s'est agacée une utilisatrice.
Juste pour rire
Face à la polémique grandissante, la ville a tenté de se justifier dans les colonnes d'un quotidien suédois. «Les phrases font partie de l'intention de la campagne d'amener les gens à parler de la chose la plus sale qui soit : les ordures», a expliqué au Sydsvenskan, la chef de section du département, Marie Persson, le 8 juin dernier. Et d'ajouter : «Enregistrer cette voix sexy est une nouvelle manière marrante de faire passer notre message, et d'encourager les gens qui ont le bon geste en les faisant rire». Certes, mais peut-être avec maladresse.
En vidéo, le géant suédois H&M collabore pour la première fois avec une marque africaine : Mantsho
Car cette initiative pourrait bien relancer le débat, plus général, sur la sexualisation des voix féminines dans le numérique. En effet, comme le soulèvent nos confrères du magazine Néon , assistants vocaux, smartphones, enceintes connectées, GPS, etc... ont majoritairement des voix de femmes, renvoyant le signal que ces dernières sont plus serviables, dociles que les hommes.
Un rapport du CSA datant de 2017 constatait d'ailleurs que «67% des publicités montrant un personnage sexualisé choisissent de représenter des femmes».
Le Figaro
Vers un mélenchonisme des beaux quartiers
Paul SugyANALYSE - La Nupes se maintient presque partout au second tour dans l'Ouest parisien. Dans ces circonscriptions, l'union des gauches séduit des cadres sup' ou des anciens de HEC. La raison ? les «fils à papa» s'inquiètent pour le climat.
C'est la lutte finale ! On a chanté (faux, comme le veut la tradition) l'Internationale, dimanche soir, dans les salons dorés de l'hôtel de ville de Neuilly-sur-Seine. La scène est rapportée dans Le Parisien : les damnés de la terre, rassemblés devant la salle des fêtes de la mairie après l'annonce de la qualification de leur candidate pour le second tour de l'élection législative, ont brandi le poing fièrement avant de s'égosiller sur les vers révolutionnaires hérités de la Commune de Paris.
Si l'union des gauches fait de bons scores partout sur le territoire, sa très nette percée dans l'Ouest parisien a suscité, davantage qu'ailleurs, l'inquiétude de ses adversaires. Quelques observateurs avertis l'ont murmuré dès dimanche soir : on assisterait à la poussée d'un mélenchonisme des beaux quartiers, comme si une fièvre rouge foncé s'emparait des enfants de la grande bourgeoisie après s'être consolidée dans les quartiers populaires et les banlieues. Ciel alors, des «fils à papa» qui trahissent leur classe ?
Relativisons tout de même l'ampleur du phénomène. Certes par exemple, la candidate insoumise de la 6e circonscription des Hauts-de-Seine s'est qualifiée pour le second tour et réalise un score historique pour l'extrême gauche dans cette circonscription, mais Julie Barbaux s'empresse de nuancer : «Ce n'est pas exactement grâce à Neuilly que j'ai percé : je n'y fais que 6 % ! C'est à Courbevoie, qui est une ville plus populaire, mais aussi en effet à Puteaux où le niveau de vie est plus élevé, que ma formation réalise de bons scores». Autre effet d'optique à prendre en compte, évidemment, l'union des gauches rassemble cette fois derrière une seule candidature issue de la France insoumise les voix qui, dans la circonscription, allaient auparavant à l'ensemble des partis de gauche. Il n'empêche : en 2017, les candidats socialistes, écolos, insoumis ou divers gauche ne cumulaient pas même 10 % des suffrages, quand Julie Barbaux en rafle cette fois plus de 15 %.
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L'analyse des résultats de dimanche confirme en tout cas le succès du pari de la Nupes dans les territoires aisés de France. Là où la gauche aurait pu craindre des réticences, chez des électeurs plus fortunés que la moyenne, à passer d'un vote socialiste à un vote écologiste ou insoumis, la magie de l'union a opéré. Prenons ainsi les quinze circonscriptions les plus aisées du pays, eu égard au revenu moyen de leurs électeurs. De fait, toutes se trouvent concentrées dans trois départements : Paris, les Hauts-de-Seine ou les Yvelines. Les candidats de la Nupes se maintiennent au second tour dans treize de ces quinze circonscriptions, là où en 2017, seule l'une des quinze avait vu un candidat de gauche accéder au second tour : dans les autres, la majorité présidentielle et Les Républicains raflaient partout la mise. Plus important encore : dans cette circonscription, en l'occurrence la septième de Paris, c'est-à-dire les XIe et XIIe arrondissements, le candidat de gauche battu au second tour était socialiste. Cette fois, c'est Caroline Mécary qui y devance Clément Beaune : l'avocate très médiatique a certes soutenu la candidature d'Anne Hidalgo à Paris, mais elle a rejoint les rangs de la France insoumise depuis plusieurs années déjà, et parrainé Jean-Luc Mélenchon dès 2017. Plus tout à fait la «gauche caviar»...
En vert et contre tout
Qu'est-ce qui pousse donc ces électeurs aisés, issus de quartiers où le prix moyen au mètre carré oscille entre 8000 et 15.000 euros et de communes qui arrivaient en tête, du temps de l'ISF, au classement des villes où l'on y était le plus assujetti, à vouloir mettre Jean-Luc Mélenchon à Matignon ? «Il ne faut pas oublier que la Nupes n'est pas LFI, observe François Kraus, directeur des études à l'Ifop. L'union des gauches rallie des électeurs au profil classique de la grande bourgeoisie, appartenant à des catégories socioprofessionnelles aisées mais attachés à l'expression d'un vote contestataire. La gauche punk, maintenant, c'est Mélenchon. C'est un vote qui reste élitaire, mais stimulé par des préoccupations qui s'implantent chez les catégories aisées, notamment les questions environnementales. C'est davantage un vote de raison que d'adhésion».
La clef serait donc l'affirmation électorale d'une «génération climat», venue bousculer les déterminants socio-économiques plus traditionnels du vote ? C'est ce même constat que fait, de son côté, la députée neuilléenne sortante Constance Le Grip. «Ce n'est pas encore une éruption fracassante sur la scène politique altoséquanaise, mais on sent bien qu'il y a une percée manifeste de la gauche radicale, en effet, jusque dans les territoires les plus privilégiés, que j'interprète comme une volonté d'envoyer un message au sujet de la planète». Elle a beau rester grande favorite de cette élection, cette candidate macroniste issue des rangs de la droite scrute avec attention ce qu'elle appelle une «prise de conscience écologique» à Neuilly ou ailleurs dans la circonscription. «C'est davantage ce souci pour l'environnement plutôt que le soutien à la révolution au Venezuela qui semble les attirer chez mes adversaires ! Les habitants de Neuilly me parlent de plus en plus de cause animale, de sécurité alimentaire, de qualité de l'air, et de tout ce qui a trait au bien-être et aux modes de vie : la pollution, le bruit, maintenant la canicule...»
Autant de motifs d'inquiétude qui s'ancrent en priorité dans la jeunesse (laquelle a très largement préféré les candidats de la Nupes à leurs adversaires, sur l'ensemble du pays : 38 % des votants de moins de 35 ans ont glissé un bulletin pour un candidat de l'union des gauches). Malek, militant de la France insoumise dans les Hauts-de-Seine, assure en voir les fruits sur le terrain : «Il y a évidemment une jeunesse bourgeoise, issu des milieux favorisés, qui est convaincue par notre programme sur l'écologie : même quand ces gens gagnent très bien leur vie, ils acceptent que l'on augmente un peu les impôts de ceux dont les revenus sont supérieurs à 4000 € par mois, si c'est pour mieux agir pour le climat».
Pour mieux s'assurer leur adhésion, les insoumis n'ont du reste pas hésité à mettre en avant ces thèmes plutôt que d'autres, au cours de la campagne. «Nous ciblons de plus en plus la jeunesse éduquée, celle qui a été rassurée de voir que nous avions intensifié nos efforts pour financer notre programme. Ils comprennent moins notre souhait de 'désobéir' à certains traités européens, on insiste moins là-dessus...» renchérit-il. « Notre cible, ce sont aussi de plus en plus les élèves des écoles de commerce.
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Jean-Luc Mélenchon s'était d'ailleurs lui-même rendu à HEC l'an dernier, pour débattre pendant deux heures avec un cercle d'étudiants passionné de politique. Son intervention avait été précédée d'un long (et gênant) panégyrique. « La République, c'est vous ! » lui avait lancé, mi-goguenard mi-admiratif, l'un des animateurs de la soirée en guise de préambule. Un élève de la prestigieuse école de commerce, qui compte travailler dans la finance, y avait assisté et ne fait pas mystère de son dilemme aujourd'hui : « évidemment, tout ce qu'on a appris en cours contredit les théories économiques des insoumis. Mais ce qu'on nous apprend, ça ne marche pas non plus : les inégalités se creusent, surtout depuis la pandémie. Et surtout, l'urgence climatique nous empêche de penser comme avant. Mélenchon à Matignon, ce n'est peut-être pas la solution miracle, mais on n'a plus le choix : il faut essayer. » Chez lui, les discussions politiques sont houleuses : son père, qui a été longtemps chef d'entreprise, a longtemps essayé de le raisonner. Mais rien n'y fait. Des électeurs voire des militants comme lui, Julie Barbaux en compte un certain nombre, et ne boude pas son plaisir : « à Neuilly, on a même des opposants de droite qui nous disent que leurs enfants votent pour nous ! » Tu quoque, fili…
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Foot : «Il y a des supporters et des criminels, il faut sortir les criminels des stades», martèle Labrune
Le président Labrune assure que la LFP va «prendre ses responsabilités» après «une saison catastrophique» dans les tribunes de France.
Le président de la LFP, Vincent Labrune, veut «sortir les criminels des stades», après «la saison catastrophique» pour la «violence dans les stades», a-t-il lancé en marge de l'assemblée générale de la Fédérations française de Football (FFF), samedi à Nice. «Il faut changer de braquet pour répondre plus fortement», a lancé le patron de la Ligue de football professionnel face aux représentants de la FFF. «On va prendre notre responsabilité, les clubs aussi doivent prendre les leurs et avoir conscience qu'ils doivent nous aider, ainsi que les pouvoirs publics» car «la Ligue n'a pas de pouvoir de police», a ajouté Labrune.
«Cela m'insupporte d'entendre l'ANS (Association nationale des supporters, NDLR) dire qu'il y a des bons et des mauvais supporters, bons et des mauvais ultras, a-t-il poursuivi. Les mots sont importants. Il y a des supporters et des criminels. Il faut sortir les criminels des stades.»
C'est un miracle qu'il n'y ait pas eu de mort
Labrune a ainsi évoqué les incidents lors du dernier match du barrage d'accession entre Saint-Étienne et Auxerre au Stade Geoffroy-Guichard, où des fumigènes ont été tirés à l'horizontale vers une tribune. «J'ai été effrayé par ce qui s'est passé, a-t-il dit. C'est un miracle qu'il n'y ait pas eu de mort. Je ne veux pas connaître un décès dans un stade en tant que président». Devant Noël Le Graët, le président de la FFF, Labrune en a appelé à «la responsabilité de tous». «Il faut être courageux et mettre ces criminels où ils doivent être, pas dans les stades», a-t-il conclu.
Lors de sa conférence de presse de clôture, Le Graët a abondé dans son sens. «Nous avons des réunions régulières en commun, a indiqué l'ex-président de la LFP. On va essayer de trouver des arguments forts pour que ça ne se reproduise pas. On a tout essayé: fermer les tribunes, suspendre le club, retrait de points. Il faut encore être plus vigilant». Le Graët souhaite «qu'on puisse identifier ceux qui troublent notre championnat. Et c'est facile aujourd'hui avec les moyens techniques. C'est dommage! On a un meilleur spectacle sur le terrain et un mauvais spectacle dans les tribunes. Ce sont parfois 20 ou 30 personnes, pas plus». «Notre arsenal disciplinaire est suffisant», a estimé Le Graët.
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Préhistoire. À Marseille, la grotte Cosquer, un joyau à la portée de tous
ActuDans la cité phocéenne, la villa Méditerranée a ouvert au public une reconstitution de ce site majeur de l’art pariétal au paléolithique, désormais presque englouti par la montée des eaux.
Christophe DeroubaixNul besoin d’enfiler une combinaison, d’ajuster son masque, de vérifier son détendeur, de descendre à 37 mètres de profondeur, de remonter une galerie de 116 mètres de longueur, bref d’être un plongeur expérimenté, qui, plus est, disposant d’une autorisation. Prenez plutôt le métro, rendez-vous à la villa Méditerranée, juste à côté du désormais célèbre Mucem (Musée des civilisations d’Europe et de Méditerranée).
Préhistoire. La grotte Cosquer, une « beauté minérale » qui émerge de l’oubliEmpruntez l’ascenseur – pardon, le caisson de plongée fictif – qui descend aussi, paraît-il, à 37 mètres sous le niveau de la mer, montez dans une nacelle, à la façon du train fantôme de nos enfances, et laissez-vous (audio)guider pour un « voyage extraordinaire », selon le directeur du site, Frédéric Prades. Vous n’êtes certes pas dans la grotte Cosquer, classée Monument historique et site majeur de l’histoire de l’art pariétal au paléolithique, dont « l’importance scientifique mondiale » est rappelée par Xavier Delestre, conservateur régional de l’archéologie à la direction régionale des affaires culturelles (Drac). Vous êtes dans « Cosquer Méditerranée », sa reconstitution, vingt fois annoncée et enfin réalisée.
Égyptologie. Dans les manuscrits de ChampollionTrois ans et 23 millions d’euros plus tard
« Cela a même été un vrai serpent de mer. Ça fait vingt ans que l’on y pense. Quand on m’a appelé il y a trois ans, je me suis dit que c’était une tentative de plus », se remémore Michel L’Hour, archéologue sous-marin dont les surnoms trouvés sur Wikipédia sont assez éloquents (Indiana Jones en combinaison, Barberousse aux pieds palmés), également membre du conseil scientifique. Trois ans et 23 millions d’euros plus tard, Cosquer Méditerranée se dévoile, depuis le samedi 4 juin, au public.
Comme son nom l’indique, ce lieu unique serait resté totalement anonyme sans Henri Cosquer. Dans les années 1980, cet habitué de l’École de plongée de Cassis entretient à ses heures perdues son « jardin secret » : la fouille dans les calanques. En 1985, du côté du cap Morgiou, il aperçoit une galerie, s’y engouffre, remonte le fameux siphon immergé de 116 mètres, débouche sur la plage d’une caverne. Il y retourne ensuite à plusieurs reprises. Un jour, il pose sa lampe sur une roche. Le faisceau de lumière éclaire le motif d’une main. Il vient de découvrir un lieu unique, une grotte tellement éloignée des autres grottes alors connues. L’exploration totale du lieu fera apparaître une richesse absolument exceptionnelle avec 500 entités d’art pariétal.
Des œuvres réalisées entre 33 000 et 19 000 ans
Il y a 33 000 ans – soit 320 générations, calcule aujourd’hui Henri Cosquer –, la grotte se trouvait au sec. Le niveau de la mer était 120 mètres plus bas qu’aujourd’hui, et le rivage se situait à 12 kilomètres de son entrée. Des groupes d’Homo sapiens y ont d’abord laissé des empreintes de mains. Puis, génération après génération, pendant près de 15 000 ans, leurs descendants dessinent des chevaux, des aurochs (l’ancêtre de tous les bovidés, disparu au XVIIe siècle), des cervidés, bisons, cerf-mégacéros, bouquetins, chamois, antilopes saïga et même… des pingouins et des phoques. Il fait alors glacial sur les côtes provençales. On discerne également une vulve, les représentations sexuelles constituant un classique de l’art préhistorique.
Les datations au carbone 14 permettent de déterminer que les œuvres ont été réalisées il y a entre 33 000 et 19 000 ans. La majorité d’entre elles sont gravées au silex ou avec les doigts, une cinquantaine sont dessinées au charbon de bois, une dizaine associent gravure et charbon. Du pigment rouge est utilisé pour les empreintes de mains. À côté de l’œuvre de ces artistes du paléolithique, on retrouve des outils en silex, des coquillages marins, dont une coquille de pecten contenant un morceau de charbon de bois, une boulette d’argile pétrie avec des empreintes distinctes, une plaquette de calcite façonnée et utilisée comme lampe, des traces de foyers au sol, de mouchage de torches.
Une opération de « sauvetage virtuel »
Trente-sept ans après sa découverte, l’inventaire n’est pas encore terminé et ne le sera sans doute jamais. Un phénomène commencé il y a 10 000 ans s’accélère en raison du réchauffement climatique. Depuis la fin de la dernière glaciation, la montée des eaux a englouti les 4/5 es de la grotte. Le 1/5 e restant est grignoté à raison de 3 millimètres par an. À terme, ce joyau sera totalement englouti. Selon Geneviève Pinçon, directrice du Centre national de préhistoire, « c’est le site en France pour lequel on sait qu’on ne pourra pas sauver grand-chose. Tous les jours, on y perd quelque chose, c’est pourquoi le fouiller est devenu une urgence ».
Cosquer Méditerranée se voit en opération de « sauvetage virtuel ». À partir de la réalisation d’un modèle 3D, les équipes en charge du projet, constituées d’une centaine de personnes, ont dû surmonter d’innombrables obstacles, notamment celui de faire tenir les 2 300 m2 de la grotte, qui a la forme d’un huit, au deuxième sous-sol de la villa Méditerranée, dans un carré de 1 750 m2. Trois années de travaux dantesques et, pour le visiteur, trente-cinq minutes à déambuler dans ce « Lascaux des mers », comme si l’on remontait le temps de 33 000 années.
À voir sur Arte, le 25 juin, à 22 h 20 : de Marie Thiry.
Site culturel La villa Méditerranée sauvée de la noyade
En accueillant une reconstitution de la grotte Cosquer, la villa Méditerranée échappe finalement au statut d’« éléphant blanc » qui lui semblait promis depuis que Michel Vauzelle, alors président (PS) de la région Paca, s’était mis en tête de créer à côté du Mucem un autre lieu, plus réflexif et « politique ». Comme le redoutaient nombre d’observateurs et d’élus, il n’a jamais trouvé sa fonction et, inauguré en 2013, il fut fermé en 2018. Ne demeuraient que l’acte architectural signé Stefano Boeri (le plus long porte-à-faux habité au monde) et une addition salée (73 millions pour la construction au lieu des 20 initialement prévus). L’actuel président ex-LR macrono-compatible Renaud Muselier se retire une épine du pied et, en cas de succès populaire, pourra en revendiquer une part du crédit.
préhistoiremarseillesciences Le Figaro
La Lettre du «Fig Mag» du 18 juin 2022
Jean-Christophe BuissonLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Au programme : la France électorale vue par Jérôme Fourquet ; retour aux Falkland/Malouines, 40 ans après ; tempête chez les catholiques français ; voyage en Polynésie secrète.
Chers abonnés,
Puisque nous sommes le 18 juin, impossible de ne pas penser au général de Gaulle. Qui a eu un jour cette formule demeurée célèbre : «comment voulez-vous gouverner un pays où il existe 258 variétés de fromages ?» Si le nombre de fromages encore produits entre Camembert et Gex est peut-être moindre aujourd'hui (les prophylactiques réglementations européennes sont passées par là), la réflexion reste juste. C'est en tout cas l'avis du directeur du département opinion de l'Ifop Jérôme Fourquet à la veille du second tour des élections législatives... et quel que soit leur résultat définitif - majorité absolue ou relative pour le parti présidentiel. Selon le politologue auteur ces dernières années des analyses les plus pertinentes de notre société (L'Archipel français et La France sous nos yeux, Seuil), «Emmanuel Macron aura du mal à gouverner» tant notre pays est désormais majoritairement peuplé de citoyens-consommateurs pour qui la politique se résume à voter (quand ils votent) pour les candidats dont les programmes leur promettent des services publics minimum et des aides sociales. Point. Et ce, bien sûr, «quoi qu'il en coûte». D'où les bons scores de la coalition NUPES.
Les conséquences purement politiques de cette tendance nationale contemporaine sont multiples : une probable grande difficulté à gouverner avec une assemblée nationale assez archipelisée elle aussi, une démobilisation démocratique inquiétante, un décalage croissant entre les élus et leurs administrés, un parti de droite confronté, comme le constate Carl Meeus dans son enquête, à un «choix impossible». Mais Jérôme Fourquet va au-delà et analyse sa signification et ses manifestations sociologiques profondes. Si le peuple ne croit plus dans le Dieu de ses pères (l'Église catholique n'attire plus les foules) ni dans les valeurs de la République (assimilation, méritocratie, laïcité), qui va remplir ce vide ? Peut-on se satisfaire de la dévitalisation démocratique qui s'amplifie scrutin après scrutin ? Certains relativiseront en faisant remarquer que l'élection présidentielle a encore une fois mobilisé. Ce à quoi, interrogé par Charles Jaigu et Guillaume Roquette, le politologue dont le sens de la formule est rarement pris à défaut, a répondu froidement : «Lors de la présidentielle, tout se passe comme si les Français élisaient le président du syndic de cette vaste copropriété qu'est la France. On lui délègue la gestion des affaires courantes dont on se décharge totalement, mais s'il prend des décisions importantes concernant la rénovation de la copropriété, on lui fait alors parfois sentir en descendant dans la rue qu'il outrepasse ses prérogatives».
Le Royaume-Uni, avec son insubmersible reine, n'a pas les mêmes problèmes. Là-bas, pas de Macron pour bousculer le bon vieux clivage entre conservateurs-libéraux et progressistes-libéraux. Quand un intrus surgit, il a en plus le bon goût de s'intituler libéral, ce qui limite en effet les dommages sur le fonctionnement politique de la Chambre des Communes. Pour autant, la vie outre-Manche n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Souvenez-vous il y a exactement 40 ans la guerre des Malouines. Pardon : la guerre des Falkland. Un beau matin, shocking !, on apprenait que les généraux argentins aux lunettes noires fumées avaient décidé de conquérir l'archipel de l'Atlantique du sud situé à 400 kilomètres de la Terre de Feu et à... 13.000 kilomètres de Buckingham. Une guerre-éclair de 2 mois et demi finalement remportée par les troupes de Sa Gracieuse Majesté (qui fêtait déjà cette année-là ses trente ans de règne !) et de Margaret Thatcher. Le souvenir de ce conflit meurtrier qui fit plus de 250 victimes côté britannique reste vif chez nos voisins d'outre-Manche (et d'outre-Atlantique, donc). Et a fortiori dans les familles de soldats engagés alors et parmi les habitants des Falkland. Notre correspondant en Angleterre Arnaud de la Grange et le chevronné photographe Thomas Goisque sont partis arpenter ces terres australes (qui avaient failli être françaises !), toujours aussi battues par les vents et où l'élevage de moutons, la pêche et la fatigue de voir que les Argentins continuent à revendiquer la place occupent les longues journées de Nigel Philips (le gouverneur) et de ses administrés. Un bout du monde «so british» et qui entend bien le rester, comme aurait dit De Gaulle s'il avait été anglais - à Dieu n'eût plu.
Tiens, à propos, comment le Général, catholique revendiqué sans être bigot, aurait jugé la tempête qui secoue actuellement l'Église de France. À coup sûr, il s'en serait officiellement tenu éloigné tout en n'en pensant pas moins. On doute qu'il aurait compris l'acharnement de certains au Vatican contre les tenants de la Tradition (qu'il ne détestait pas). Dans une enquête puisée aux meilleures sources, Jean Sévillia relève toutes les mesures vexatoires, mises au ban et autres révocations inattendues qui se sont multipliées à l'encontre de ceux qui prétendent simplement conserver leur rite et sa langue (le latin), porter un habit religieux s'ils sont des clercs, réclamer plus de transcendance, témoigner fièrement de leur foi. Mais ils ne le font pas par vantardise ou orgueil, assurent-ils, mais bien parce que ce sont souvent des moyens bien plus convaincants qu'un discours post-Vatican II (qui a montré ses limites en vidant les églises) pour évangéliser. La preuve, par exemple, avec la Communauté Saint-Martin, dont les séminaristes portent la soutane (que le nouvel archevêque de Toulouse interdit aux futurs prêtres de son diocèse), et qui fournit un quart des ordinations sacerdotales en France ! Fait marquant et remarquable : ce sont parmi les plus jeunes que se manifestent avec force et enthousiasme une envie de tradition. À 86 ans, le pape François serait-il devenu sourd à cette génération qui, pourtant, lui est... fidèle ?
ET AUSSI
L'image. Il y a deux façons de résumer cette image prise dans le port vietnamien de Quang Ngai : «voici ce qui arrive quand on veut imiter en mer de Chine méridionale la politique de transport routier d'Anne Hidalgo à Paris». Ou : «comment je sors de ce bourbier pour aller boire une Tsingtao en ville, moi ?». La réalité que dit ce cliché n'est guère moins inquiétante : si ces bateaux se sont retrouvés provisoirement englués dans un bouchon maritime gigantesque, c'était pour se protéger d'une tempête sur le point de déferler. Mais leur nombre si impressionnant indique combien la surpêche menace la région.
Spécial polars. Oui, oui, je sais, vous avez chaud. À défaut de posséder une piscine ou d'habiter en bord de mer, de lac ou de rivière, nos avisés critiques vous invitent à plonger dans les pages parfois glaçantes sinon rafraîchissantes des meilleurs livres policiers de la saison. Autre avantage : ils vous permettent de voyager loin pour moins de 25 euros. En Suède grâce au maître Jussi Adler-Olsen (Sel, Albin Michel) ; en Italie avec Valerio Varesi (La Main de Dieu, Agullo) ; à Saint-Pierre-et-Miquelon, «Dans les brumes de Capelans» ressuscitées par Olivier Norek (Michel Lafon) ; sur une inquiétante île australienne (Traqués, d'Adrian McKinty, Mazarine) ; dans les salons parisiens du XIXe siècle où l'on fait tourner les tables (Le Fantôme du Vicaire, d'Éric Fouassier, Albin Michel) ; à Toulouse dans les années 90 quand les services secrets français s'entretuaient sur fond de trafic d'armes vers l'ex-Yougoslavie (L'Ouverture des hostilités, Presses de la Cité), etc. Si d'aventure quelques-uns parmi vous aiment néanmoins la chaleur, qu'ils optent pour Les Routes oubliées de Virginie que met en scène S.A. Cosby (Sonatine). Sueur et tremblements garantis.
Le voyage inédit. Quitte à aller au bout du monde, pourquoi ne pas aller au bout du bout du monde ? La suggestion est signée Jean-Bernard Carillet et Stanislas Fautré (photos) qui, arrivés à Tahiti, n'ont rien trouvé de mieux que pousser 600 kilomètres plus au sud. Destination : l'archipel des Australes, certes moins connu que son homologue des Malouines/Falkland - heureusement pour ses rares habitants. Sinon, tout n'est que luxuriance, calme et voluté. La nature, bleue et verte, règne en maîtresse absolue. Le lieu est si serein que les baleines à bosses, qu'on dit pourtant farouches, viennent chaque automne mettre bas ici même avant de repartir en Antarctique ! Mieux : elles ont le bon goût de ne pas avaler tous les poissons-perroquets des lagons que la ceinture rocailleuse entoure amoureusement. Bref, nous avons eu toutes les difficultés du monde à faire rentrer à Paris nos deux hardis reporters qui ont cru avoir découvert le paradis.
La nouvelle. J'ai connu Sébastien de Courtois quand il étudiait plus ou moins sagement à Toulouse. Enthousiaste, généreux, cultivé, il était habité d'un désir assumé (et partagé) de bousculer le monde contemporain pour restaurer quelques valeurs perdues de «l'ancien monde». La vie l'a rattrapé, il a franchi les mers et les montagnes d'Europe orientale et balkanique, s'est passionné pour les chrétiens d'Orient sur lesquels il a écrit des thèses, des articles et des livres brillants, s'est mué en écrivain-voyageur sensible et inspiré, puis s''est jeté dans la diplomatie. Après Istanbul et Ankara où il a bu beaucoup de thé et fait des rencontres étonnantes, il a posé son baluchon à Chypre, dont il fait le décor de son irrésistible nouvelle que nous publions dans Le Figaro Magazine . Son héros en est le dernier des Lusignan, cette famille du Poitou partie croiser au XIIe siècle et qui régna sur l'île, après les Templiers, durant trois siècles. L'original Guy de Lusignan vit au XXIe siècle comme le faisaient ses ancêtres - à cheval, sans télé, sur des terres qu'il cultive au pied d'un monastère. Ayant appris qu'un leader politique français dit partager, comme lui, le souhait chevaleresque de prendre aux riches pour donner aux pauvres, il lui fait une incroyable proposition dans une lettre qui commence ainsi : «Au sieur de Mélenchon»...
L'anniversaire. Comment résister au plaisir, 82 ans après l'Appel du général de Gaulle, de rappeler quelques formules fameuses de l'ancien président de la République ?
«La pire calamité après un général bête, c'est un général intelligent».
«J'ai entendu vos points de vue. Ils ne rencontrent pas les miens. La décision est prise à l'unanimité».
« Tout Français désire bénéficier d'un ou plusieurs privilèges. C'est sa façon d'affirmer sa passion pour l'égalité. »
«La justice sociale se fonde sur l'espoir, sur l'exaltation d'un pays, non sur les pantoufles».
Et ma préférée, un jour qu'il s'était retrouvé avec André Malraux dans les toilettes de la Comédie Française, lors d'un entracte, côte à côte devant les urinoirs. Son ministre de la Culture avait cru bon de briser le silence en évoquant le spectacle auquel ils assistaient :«Belle pièce, mon général !- Je vous en prie, Malraux, regardez devant vous».
En vous conseillant de regarder aussi devant vous si vous prenez la route pour une destination plus fraîche que le bitume des grandes villes, je vous souhaite un excellent week-end.
Assassinat d'Alban Gervaise, médecin militaire et catholique : l'incroyable omerta
ANALYSE - Ce père de famille a été tué en mai au nom d'Allah, devant une école catholique. Depuis, c'est l'indifférence médiatique et politique.
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Ukraine, à qui profitent les armes ?
L'Humanité
Santé. Pour vivre longtemps, mieux vaut vivre avec l’élu(e) de son cœur
ActuLes personnes célibataires atteintes d’insuffisance cardiaque semblent avoir une mortalité significativement plus élevée que celles qui vivent en couple. Une récente étude confirme cette étonnante hypothèse, déjà soulevée en 2017. Explications.
Jérémie BazartEn 2017, une étude de l’université d’Atlanta publiée dans le « Journal of the American Heart Association » établissait un lien statistique entre le statut matrimonial d’une personne et son risque de décès.
En l’occurrence, l’étude, qui portait sur plus de 6 000 patients, montrait un risque accru de décès par arrêt cardiaque de 52 % chez les personnes célibataires, divorcées, séparées, veuves ou jamais mariées, par rapport aux personnes mariées…
En pratique, les patients ont été suivis pendant 3,7 ans et, sur cette période, plus de 1 000 décès ont été à déplorer. Dans le détail, concernant le risque de décès par arrêt cardiaque, l’étude a montré qu’il était augmenté de 40 % pour les personnes qui n’avaient jamais été mariées ; de 41 % pour les personnes divorcées ou séparées ; et de 71 % pour les personnes veuves. « J’ai été quelque peu surpris par l’ampleur de l’influence du mariage sur les patients cardiaques », déclarait alors l’auteur principal de l’étude dans un communiqué de l’université d’Atlanta.
Chaque semaine La chronique de Christophe Prudhomme, médecin urgentiste
Ces données coïncident avec une étude française de l’Insee de 2007. Pour expliquer en partie ce résultat, le chercheur d’Atlanta mettait en avant le soutien social fourni par le mariage, et le fait d’avoir un compagnon ou une compagne pour « s’occuper » de soi.
Manque de confiance pour gérer la maladie
Cinq ans plus tard, ce critère de l’aidant est également au cœur d’une nouvelle étude, présentée au congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC) à Madrid. « Le soutien social aide les personnes à gérer des conditions à long terme », a déclaré dans un communiqué de l’ESC l’auteur de l’étude, le Dr Fabian Kerwagen, du Centre d’insuffisance cardiaque de l’hôpital universitaire de Wurtzbourg, en Allemagne.
Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC« Les conjoints peuvent aider à l’observance des traitements, encourager et aider à développer des comportements plus sains, ce qui pourrait affecter la longévité. Dans cette étude, les patients non mariés présentaient moins d’interactions sociales que les patients mariés et manquaient de confiance pour gérer leur insuffisance cardiaque. Nous cherchons à savoir si ces facteurs pourraient expliquer le taux de survie de ces patients. »
Cette fois, l’étude présentée a inclus 1 008 patients hospitalisés entre 2004 et 2007 pour insuffisance cardiaque ; 633 (63 %) étaient mariés et 375 (37 %) célibataires, dont 195 veufs, 96 jamais mariés et 84 séparés ou divorcés. Au départ, la qualité de vie, les limitations sociales (1) et l’autoefficacité (2) ont été mesurées à l’aide d’un questionnaire spécialement conçu pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. L’humeur dépressive a également été évaluée à l’aide d’un questionnaire standard sur la santé du patient.
« À propos de la qualité de vie globale ou de l’humeur dépressive, explique Fabian Kerwagen, nous n’avons pas observé de différence entre les deux populations. En revanche, le groupe non marié a obtenu de moins bons résultats en matière de limitations sociales et d’autoefficacité par rapport au groupe marié. »
Adapter la posologie au degré de célibat
Au cours du suivi, 679 (67 %) patients sont décédés, et le fait d’être célibataire plutôt que marié était associé à des risques plus élevés de décès, toutes causes confondues. Comme pour l’étude de 2017, les patients veufs présentaient le risque de mortalité le plus élevé, avec des risques augmentés de 1,7 pour les décès toutes causes et de 2,22 pour ceux liés à des maladies cardio-vasculaires, par rapport au groupe marié.
Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?« Le lien entre le mariage et la longévité indique l’importance du soutien social pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Un lien qui a vraiment été démontré avec la mise en place des distanciations sociales pendant la pandémie. Les professionnels de la santé devraient envisager de demander aux patients leur état civil et, plus largement, leur groupe social afin de recommander l’appui de groupes de soutien dans l’objectif de combler des lacunes potentielles », poursuit Fabian Kerwagen. Une piste pour les nombreux malades à travers le monde et en France ?
En 2017, les auteurs allaient même jusqu’à suggérer qu’il pourrait être important de tenir compte de l’état matrimonial d’un patient dans le traitement de sa maladie coronarienne ! Il s’agirait en quelque sorte d’adapter la posologie au degré de célibat… Un critère qui n’est, pour le moment, pas intégré dans les ordonnances ou dans les prises en charge !
Les maladies cardio-vasculaires en France et dans le monde
Ces maladies constituent un ensemble de troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit de la première cause de mortalité dans le monde et, d’ici à 2030, près de 23,6 millions de personnes mourront d’une maladie cardio-vasculaire (cardiopathie ou accident vasculaire cérébral, principalement).
Les principaux facteurs de risques de ces pathologies sont constitués par une mauvaise alimentation, un manque d’activité physique, le tabagisme et l’usage nocif de l’alcool. L’OMS affirme que ces facteurs de risques comportementaux sont responsables d’environ 80 % des maladies coronariennes et des accidents vasculaires cérébraux.
En France, selon la Fédération française de cardiologie, ces pathologies représentent la première cause de mortalité chez les femmes et les plus de 65 ans, et la seconde chez les hommes. Elles provoquent 31 % des décès, ces chiffres progressant chaque année, et seraient à l’origine d’environ 140 000 décès par an, soit 400 morts par jour.
sciencesSantémédecine New York Times - World
Death in Ukraine: A Special Report
From battlefields pockmarked by artillery shells to basements and backyards filled with civilian corpses, the war has exacted a staggering toll in lives lost. New York Times reporters who have covered the war present accounts of the many ways that death arrived in Ukraine.
Death in Ukraine: A Special Report
From battlefields pockmarked by artillery shells to basements and backyards filled with civilian corpses, the war has exacted a staggering toll in lives lost. New York Times reporters who have covered the war present accounts of the many ways that death arrived in Ukraine.
Jason Horowitz
A little boy blown up by a mine at the beach. A young mother shot in the forehead. A retired teacher killed in her home. Soldiers killing and dying every day by the hundreds. Older people and young people and everyone in between.
A war can be measured by many metrics. Territory won or lost. Geopolitical influence increased or diminished. Treasure acquired or resources depleted. But for the people suffering under the shelling, who hear the whistling of incoming missiles, the crack of gunfire on the streets and the wails of loss out of shattered windows, the death toll is the most telling account of a war.
Many of the articles on this page contain graphic images that readers may find difficult to view.
In Ukraine, no one is quite sure exactly what that toll is, except that many many people have been killed.
An “endless caravan of death,” said Petro Andryushchenko, an official for the devastated city of Mariupol.
In its latest updates, the Office of United Nations High Commissioner for Human Rights said 4,509 civilians had been killed in the conflict. But it is clear that many thousands more have been killed. Ukraine’s chief of police, Ihor Klymenko, said this past week that prosecutors had opened criminal proceedings “for the deaths of more than 12,000 people who were found, in particular, in mass graves.”
And in Mariupol, the Black Sea city flattened by Russian bombardment, Ukrainian officials in exile have said that examinations of mass graves using satellite imagery, witness testimony and other evidence have led them to believe that at least 22,000 were killed — and possibly thousands more.
The casualty figures exclude the thousands believed killed in territories held by Russian forces. And even where Ukraine has regained control, Mr. Klymenko said, it was premature to calculate the dead in mass graves, as more are found every week.
Indeed, finding and identifying the dead is such a daunting challenge, Ukraine’s chief prosecutor said in a statement on Saturday, that it required global coordination beyond Ukraine’s national efforts. The prosecutor, Iryna Venediktova, said she had met with the International Commission on Missing Persons, based in The Hague, to develop avenues for cooperation.
International and Ukrainian authorities have little access to embattled cities to take accurate counts, and the urban targets, the constant artillery fire and the static nature of the fighting in the contested south and east only adds to the death and horror.
“People are killed indiscriminately or suddenly or without rhyme or reason,” said Richard H. Kohn, a professor emeritus of history and peace, war and defense at the University of North Carolina at Chapel Hill. He said the incessant artillery fire “kills and maims people.”
“It creates enormous psychological stress on populations,” Mr. Kohn said, “as it does on the combatants,” and “it lasts for a very long time.”
The Russians, eager to preserve an aura of competence, underreport their battlefield losses. The Ukrainians, desperate to maintain morale as the shells fall, do the same. Civilian casualties are an unknown variable, multiplied by grisly factors like collapsing buildings and the unreported victims of occupied towns.
Children are not protected from the indiscriminate violence. The United Nations’ agency for the protection of children in emergency situations has estimated that at least three children have died each day since the war started in February. That is only an estimate.
Mariupol — the city that has become symbolic of Ukraine’s resistance, Russia’s unrelenting shelling and the war’s savagery — is still burying corpses.
“In our city, there are a lot of mass graves, a lot of spontaneous graves, and some bodies are still in the street,” Mariupol’s mayor, Vadym Boichenko, said last Monday.
That toll has heightened dread about the losses in the 20 percent of Ukraine now under Russian occupation. Some places, like Sievierodonetsk, have been basically reduced to rubble by advancing Russian forces.
Early in the war, as Russia tried, and failed, to take the capital, Kyiv, its forces added to the death toll with shocking brutality. In Bucha, they shot civilians dead in their cars, homes and gardens, left corpses in the street and even burned them and dumped them in a parking lot. And when the Russian armored columns retreated, they left more dead in their wake.
At least 1,500 civilians were killed in the Kyiv region alone, according to Mr. Klymenko. They included two sisters in Bucha — one a retired teacher and the other disabled.
“Why would you kill a grandma?” asked Serhiy, a neighbor of the sisters.
The Ukrainian army is taking heavy losses. By the government’s own estimates, as many as 200 soldiers are dying every day. In towns and cities across the country, even those far from the front lines, military funerals take place nearly daily for Ukrainian soldiers killed in the Luhansk and Donetsk regions, where the fighting is now heaviest.
The dead are often buried quickly, and in shallow graves.
“I feel numb,” said Antoniy, a morgue worker in Lviv, in western Ukraine. “Even when someone is telling me a joke that I know is funny, I can’t laugh.”
Regardless of when or how the war ends, Professor Kohn said, trauma, loss, displacement and fear all become “part of the culture of a country.”
Many of the Russians ordered by President Vladimir V. Putin to invade Ukraine under the false pretenses of liberating the country from Nazis are not coming home, either. In April, Western countries estimated that Russia had lost about 15,000 soldiers in Ukraine; on Friday, Ukraine put the estimate at 33,000.
The true toll is unknown, and will not be coming from Moscow: Its last announcement, on March 25, said that a total of 1,351 Russian soldiers had died.
In the months after the invasion began, local news websites across Russia compiled “memory pages” that listed the names of hometown soldiers who had died. Then, this month, they deleted them: A court ruled that such lists were state secrets.
“We apologize,” said the site 74.ru in Chelyabinsk in Siberia, “to the mothers and fathers, wives and children, relatives and friends of the servicemen who have died during the special military operation in Ukraine.”
Thomas Gibbons-Neff
Outgoing, incoming, the whistle, the screech and the bang.
The violence of war descended on Ukraine when Russian forces surged across their borders. The killing and dying seemed to happen so quickly that it almost felt mechanical.
Suddenly, some of the most lethal weapons ever used were massed on the battlefield and unleashed on both sides in appalling quantities: cluster rockets, self-detonating mines, battle tanks, howitzers, thermobarics and incendiary munitions. The list goes on.
The skies above the quaint neighborhoods of cities like Kharkiv or the coal mines of the Donbas were an unseen kaleidoscope of death as artillery fired from a distance ruled the day after the Russian retreat in early April from the Kyiv area. Moscow had decided to try to win by attrition.
What did that look like?
Soldiers cowered in trenches, pressing their faces into the cold earth, trying to shrink into the ground as shrapnel and debris cut through the air around them. Neighborhoods were transformed into wastelands. Apartments burned, and the sides of homes were sheared off like post-apocalyptic dollhouses.
The dead soldiers are called 200s, the wounded 300s. The terms are repackaged jargon from the Soviet era when dead soldiers being sent home in zinc-lined coffins from Afghanistan were called “Cargo 200.”
The frontline is the “zero line,” and going there means being sent to “zero” or, to some, “the meat grinder.”
Airstrikes and gun battles are rare compared with the immense amount of shells flying through the air, so soldiers call them “aviation bombs” and “rifle battles.” One soldier who spent less than a month on the front line in the country’s east never fired a shot. But his company of 106 men had four 200s (killed) and 23 300s (wounded), he said.
“People can’t fight artillery with machine guns,” he added matter-of-factly.
Those caught in the middle, the civilians, have fared the worst.
Their senses become finely attuned. Every sound, at all hours of the day, is analyzed. Is it an incoming shell?
They rely on split-second calculations about whether to stay or go. Run or walk. Sleep upstairs or head to the basement.
The routine is exhausting, but they quickly begin to understand the acoustic differences between a 120-millimeter mortar and a 152-millimeter howitzer shell. They use words like “horror,” “nightmare” and “unimaginable” to describe daily routines. The cold damp nights in their basements end at first light.
They emerge and survey the damage around them, glad they are still alive and hoping their neighbors are, too.
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Erika Solomon
LVIV, Ukraine — For many Ukrainians facing Russia’s invasion, there is hope that the daily battles can be won: A soldier may beat back his enemies. A rescuer might miraculously pull a survivor from rubble. A doctor could save a life.
But in one line of work, also deeply affected by this war, grief seems like the only sure end: the handling of the dead.
From gravediggers to embalmers, funeral directors to coroners, these workers carry deep psychic wounds of war — and have few others who can relate to them.
“Nowadays, I feel numb,” said Antoniy, a morgue worker in Lviv, Ukraine. “Even when someone is telling me a joke that I know is funny, I can’t laugh. My emotions are too numbed.”
Marc Santora
Counting the dead in times of tragedy is grueling, emotionally wrenching and time consuming. It took 28 months after the Sept. 11 attacks on the World Trade Center in New York City to arrive at the toll of 2,749, which investigators thought settled the matter. But a decade later, the toll had grown by four people, to 2,753.
In Ukraine, where fighting rages along a front line that stretches across more than 1,500 miles, it is impossible to get a true tally of those killed.
So many people have been killed in the past 115 days — and so many bodies buried in mass graves by Russian forces — that international organizations the West has relied on for an impartial accounting acknowledge that their tallies fall woefully short.
Mariupol. Volnovakha and Saltivka. Popasna and Rubizhne. And now Sievierodonetsk. All cities that have basically been reduced to rubble by advancing Russian forces. The death toll in these places is as yet unknown, and Ukrainian officials have accused Russia of taking measures to destroy evidence of the slaughter to ensure that it never will be.
Even by conservative estimates, tens of thousands of civilians and soldiers have died. By the Ukrainians’ own count, as many as 3,000 of their troops had been killed as of April 16. Two days later, Russia launched its eastern offensive, and by the end of May, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that as many as 100 fighters were dying every day. More recently, his government put the number closer to 200 a day.
The death toll for the two nations’ militaries is shrouded in uncertainty. While the Ukrainian government is cautious in releasing information about its own casualties, Russia has a history of keeping such information secret. As of Friday, the Ukrainian military claimed that more than 33,000 Russian soldiers had been killed since the war began. Like so many numbers in this war, their claims are impossible to independently verify.
The last time a Western official offered a public assessment of Russian losses was in April, when the British said at least 15,000 Russians had been killed in action.
As far as civilians are concerned, Ukraine’s chief of police, Ihor Klymenko, said on Monday that prosecutors had opened criminal proceedings “for the deaths of more than 12,000 people who were found, in particular, in mass graves” just in the areas controlled by the Ukrainian government.
Roughly 75 percent of all the bodies recovered so far were men, he said. About 23 percent women. And 2 percent were children.
At least 1,500 civilians were killed in the Kyiv region alone, Mr. Klymenko said, many found lying on the streets after Russians were forced to retreat. “Snipers shot them from tanks, from armored personnel carriers, despite the white armbands that the Russian military forced people to wear,” he said.
It may take years before the true number of dead is known. But it is already clear that Russia’s invasion of Ukraine has led to Europe’s deadliest conflict since World War II.
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Carlotta Gall
The overwhelming majority of the dead were civilians, shot in their cars as they tried to escape, in their homes and gardens as they dared to venture outside, usually just to fetch bread or water. Scores were executed in yards and on the street, or in cellars where they had been detained.
This was Bucha. A pretty northern suburb of Ukraine’s capital, Kyiv, with weekend cottages and new apartment complexes set among fir-tree forests, it emerged as a haunting ground zero of Russian atrocities.
When Russia withdrew its troops from the northern suburbs of Kyiv at the end of March, it granted Ukrainians a great reprieve from the daily bombing and shelling. But the Russians left a trail of destruction and many, many dead. The scale and manner of the killings became apparent only in the days and weeks after the Russian withdrawal, shaking the country and outraging the wider world.
Occupied by Russian troops for a little over one month, Bucha suffered waves of violence first as fighting raged in its streets and left the burned carcasses of Russian tanks blocking a whole avenue.
Later, as the frontline shifted further south, Bucha became a second line of defense. Russian troops parked their vehicles in the yards of houses and occupied homes. They ordered residents off the streets or into basements. They detained men of fighting age, and assaulted women.
Most were local residents, men and women, young and old, families, and even children. Their bodies were often left where they had fallen, or were buried by families or neighbors in their backyards.
More than 1,300 people were killed in the wider Kyiv region during the Russian occupation — 86 percent of them in Bucha district, and 419 people in the suburb of Bucha itself, Andrii Nebytov, the head of the regional police, said this past week.
The dead included the mother of Tetiana Sichkar, 20, shot in the forehead as she walked with her family from fetching a thermos of hot water; and two sisters, a retired teacher and her disabled sibling, who lived together on a small side street.
They also included Dmitrii Shkirenkov, 38, a Moldovan builder, stranded by war at his construction site and executed on video by Russian soldiers; and Roman Havryliuk, 43, a welder, and his brother Serhiy Dukhli, 46, and a third man, shot in their yard when Russian troops took over their house.
“They were not able to defeat our army,” Mr. Havryliuk’s son, Nazar, 17, said, “so they killed ordinary people.”
Oleksandr Chubko contributed reporting.
Anton Troianovski
In Russia, news of death arrives stealthily.
On state television, the war dead are rarely mentioned. The Defense Ministry hasn’t announced a death toll for nearly three months. Lists of hometown casualties published by local websites were declared state secrets.
But through social media, the horrors of war are trickling through. Ukraine, on the social network Telegram, has been publishing images of enemy corpses, hoping to stir dissent in Russia. Photos of devastated Russian positions, like the failed crossing of the Siversky Donets River last month, where at least 400 soldiers died, offer hints of the violence incinerating untold numbers of young men’s lives.
“You stand there, and your tears don’t even flow anymore,” Aleksandr Kononov, whose brother was killed fighting in Mariupol, told The New York Times in April, recalling the dozens of black body bags he had seen lined up on the floor of a warehouse by a military morgue. “There is no more water left in your body.”
Many relatives of Russian soldiers have gone weeks or even months not knowing whether their sons, husbands and brothers are dead or alive. The Russian military bureaucracy, soldiers’ advocates say, appears to have been unprepared for the scale of the casualties in Ukraine. The Defense Ministry, in its last casualty announcement on March 25, set the count at 1,351 deaths. Western officials say the true toll now could be more than 10 times that.
Some families of the sailors who died aboard the Moskva, the flagship of Russia’s Black Sea Fleet, which had a crew of more than 500, are still struggling to learn the truth two months later. Dmitri Shkrebets, the outspoken father of one conscript aboard, published an angry Telegram post on Monday directed at President Vladimir V. Putin.
“Why are you pretending that nothing happened?” Mr. Shkrebets asked. “We will all die, but not all will be martyrs, someone will have to answer for the blood!”
It was a rare public expression of anger and frustration with the government from a military family. But for much of Russian society, the deaths “are not making such a stunning impression,” Sergei Krivenko, who leads a rights group that provides legal aid to Russian soldiers, said in a telephone interview. In most cases, professional soldiers, rather than conscripts, are dying. They come disproportionately from poor regions, according to Russian journalists who have analyzed death notices.
“They are perceiving deaths as — it’s hard to say ‘normality’ but, in some sense, normality,” Mr. Krivenko said.
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Valerie Hopkins
KYIV, Ukraine — To be from Mariupol these days is to be consumed with death. More than a month after Russian forces took full control of the Ukrainian city, the dead are still being buried.
“In our city, there are a lot of mass graves, a lot of spontaneous graves, and some bodies are still in the street,” the city’s mayor, Vadym Boichenko, said this past week at a briefing in Kyiv.
They are being taken to morgues, landfills and mass graves, in an “endless caravan of death,” according to Mr. Boichenko’s adviser, Petro Andryushchenko.
Mr. Andryushchenko said that officials were finding 50 to 100 bodies beneath every collapsed building.
Over a period of 12 weeks, as Russian shells fell indiscriminately on apartment complexes, hospitals and town squares, Mariupol became a symbol of Russia’s willingness to bring devastation and death to Ukrainian cities and the civilians who inhabit them. The bombing of a theater where an estimated 1,000 people were sheltering is still viewed as one of the most brutal single attacks of the war. According to a reconstruction of the attack by The Associated Press, 600 people died.
On Thursday, the top United Nations human rights official said that Mariupol was probably the “deadliest place in Ukraine” in the first three months of Russia’s invasion.
And the dead are being found all the time.
“The body of six-year-old Liza remained in a car for 10 days,” a message posted on the “Mariupol Now” Telegram channel on Tuesday night read. “She was shot along with her family when she tried to get out of Mariupol. Her mother lost both legs and was unable to attend her daughter’s funeral.” A picture of Liza showed a blue-eyed child with wavy curls.
The channel contains thousands of other painful images — buildings destroyed, announcements of people killed, apartments ransacked by Russian forces when they took over the city.
The government estimates that 22,000 people died in Mariupol, a figure that cannot be confirmed because neither international organizations nor Ukrainian officials can access the area. But Mr. Boichenko and others believe it is far higher.
When Mariupol was surrounded, people improvised morgues in local post offices and pharmacies. They buried the dead wherever they could, in playgrounds and yards. Often the graves were not deep enough, or the burial was interrupted by shelling. There were bodies everywhere.
Mariupol’s City Council released photos on Wednesday of what officials said was a morgue improvised near the Metro supermarket.
The photos showed rows of bodies laid out in the open. “The bodies are just lying on the asphalt, absorbing the full heat of the sun,” the officials wrote.
Stacks of wooden coffins were shown leaning against the wall of a warehouse.
The omnipresent corpses are creating a public health crisis, Mr. Boichenko fears.
“Doctors say thousands of people might die in Mariupol because of infectious diseases,” he said.
Occupying Russian forces have halted the process of exhuming the bodies in Mariupol, Mr. Andryushchenko said.
“The occupiers made the process of reburial of Mariupol residents as complicated as possible, shifting all the problems to the citizens,” he said. “Now it is necessary to wait for the investigator with the prosecutor to carry out the exhumation, take the corpse to Donetsk for a medical examination and only then bury it in a specially designated place. And at each stage we will have to pay.”
Megan Specia
LVIV, Ukraine — Among the many innocent victims of the nearly four-month-old war, perhaps the most innocent are the children.
On average, nearly three children have been killed in Ukraine every day since the war began. The Ukrainian prosecutor general’s office reported on Friday that some 322 children had died during the war.
They include a 6-year old Ukrainian boy who was sitting on a swing on a playground in Lysychansk on Monday afternoon when shrapnel tore through his body.
Through tears, a neighbor in that eastern town described to local news outlets how he had run to the child after hearing an explosion. When he arrived, he realized that it was too late to save the boy’s life. He made a cross, and the child was buried that day.
His death was later mentioned by President Volodymyr Zelensky. In an address to the nation, he reflected: “This is it: A 6-year-old boy on Moskovska Street is also, as it turned out, a dangerous enemy for the Russian Federation.”
For the children of Ukraine, just like other victims, the difference between life and death often amounts to chance.
Shells have torn through their homes. The convoys of cars driven by parents eager to evacuate their families have been riddled with bullets. Train platforms where they awaited passage to safety have been targeted.
Death can also come suddenly from the sky, as it did one Saturday in April when a Russian cruise missile struck the home of Valerie Glodan, 27, and her three-month-old daughter, Kira, in Odesa, killing them both.
“This use of explosive weapons in populated areas and attacks on civilian infrastructure must stop,” Afshan Khan, UNICEF’s regional director for Europe and Central Asia, said during a press briefing this past week. “It is killing and maiming children and preventing them returning to any kind of normal life in the towns and cities that are their homes.”
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Andrew E. Kramer
KYIV, Ukraine — They died as thousands of others have died in Ukraine, from the spray of metallic shards that burst from an artillery shell. When it hit, Tetiana Perebyinis, 43, and her two children, Mykyta, 18, and Alisa, 9, along with a church volunteer who had been helping the family flee from fighting, were only a dozen or so yards away. They didn’t stand a chance.
All four slumped to the pavement, dead or unconscious and dying. The family dog, also hit and wounded, yelped in terror. Blood splattered on the face of the church volunteer, Anatoly Berezhnyi, 26. But the scene of the bodies, lying motionless by a bridge they had crossed seeking safety, was eerily calm.
The deaths were typical in a war fought largely with artillery in which civilians are cut down daily, but also stood apart for resonating far beyond the Kyiv suburb of Irpin where they died. A photograph of the family and Mr. Berezhnyi, taken by a New York Times photographer, Lynsey Addario, encapsulated the indiscriminate slaughter of civilians by Russian forces.
The family’s lives and their final hours were later described in an interview with Ms. Perebyinis’s husband, Serhiy. The family had fled war once before, escaping to Kyiv from the Russian-backed separatist conflict in eastern Ukraine in 2014. Since then, they had built a solidly middle-class life; she worked as an accountant, he as a computer programmer.
Since the first days of the war in February, the bodies of the dead are seen regularly but usually anonymously, lying on sidewalks after shelling, lined up in body bags at collection points, as hands or feet sticking out of the dirt in mass graves.
The deaths of Ms. Perebyinis and her children were documented from the moment of their death and in subsequent interviews with family members. Breaking down in tears for the only time in the interview about his dead family, a few days after the artillery strike, Mr. Perebyinis said he had told his wife the night before she died that he was sorry he wasn’t with her.
“I told her, ‘Forgive me that I couldn’t defend you,’” he said. “She said, ‘Don’t worry, I will get out.’”
As for Ms. Addario’s photograph, she later said that it had felt almost disrespectful to stop and take it, but that it was important to record the moment. Reprinted on the front page of newspapers and news sites around the world, it became a watershed for the argument of accurately portraying the costs of war on innocent civilians.
Asked whether he supported showing the deaths of his family in this way, Mr. Perebyinis said he did. “The whole world should know what is happening here,” he said.
L'Humanité
Boson W, matière noire : les nouveaux défis du LHC, plus puissant accélérateur de particules au monde
ActuAprès trois années de travaux, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC), enfoui 100 mètres sous terre près de Genève, reprend du service. Les scientifiques partent en quête d’une nouvelle physique. Objectifs : percer les secrets de la matière et valider – ou pas – les limites des théories actuelles.
Anna MussoEnfoui 100 mètres sous terre près de Genève, le monstre s’est réveillé. Le plus grand et plus puissant accélérateur de particules au monde, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC) géré par le Cern, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, a redémarré avec succès fin avril. Depuis trois ans, scientifiques et ingénieurs s’employaient à perfectionner ce géant technologique afin d’en augmenter sa puissance et sa précision de détection. Le LHC nouvelle version est désormais opérationnel, laissant espérer de nouvelles découvertes et même, envisagent certains, une nouvelle physique.
Le 22 avril, le LHC a repris progressivement son activité
Cet anneau de 27 kilomètres de circonférence, formé de milliers d’aimants supraconducteurs, relève de l’exploit technoscientique. À l’intérieur de l’accélérateur, deux faisceaux de particules circulent en sens opposé, à des énergies très élevées et à une vitesse proche de celle de la lumière, avant d’entrer en collision l’un avec l’autre. Ce sont des protons (particules du noyau de l’atome) qui se heurtent frontalement à des vitesses colossales pour faire apparaître les composants élémentaires de notre monde. Avec pour objectif ultime de percer les secrets de la matière.
Depuis son redémarrage, le 22 avril dernier, le LHC a repris progressivement son activité : un petit nombre de protons a circulé en sens opposé le long de l’immense tunnel circulaire à un taux de collision faible mais qui va monter en puissance. « Les collisions de haute intensité et de haute énergie se produiront dans quelques mois », précise Rhodri Jones, chef de département faisceaux du Cern. Au fur et à mesure que la machine se remet en route, les équipes vont augmenter l’intensité des faisceaux de protons pour réaliser des collisions d’une énergie record.
12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC
« Les travaux ont également permis d’améliorer la précision des quatre détecteurs du LHC », précise Roberto Salerno, chercheur au CNRS, associé au Cern, professeur à l’École polytechnique. « Cela nous permettra d’atteindre davantage de collisions de particules et ainsi de collecter une masse de données bien plus grande. » Les quelque 12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC pourraient alors « étudier le boson de Higgs dans les moindres détails, se réjouit le physicien . Il nous reste à définir avec précision toutes ses propriétés et ses liens avec les autres particules, mais également à découvrir comment il acquiert sa propre masse ».
L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers. Roberto Salerno
Lancées en 2008, les expériences du collisionneur ont permis, en 2012, d’établir la preuve de l’existence du boson de Higgs. Cette particule unique en son genre, surnommée « particule de Dieu », confère leur masse à toutes les autres particules et constitue ainsi l’une des clefs de voûte du modèle standard de la physique des particules. Une théorie, formulée dans les années 1960, qui permet d’expliquer tous les phénomènes observables à l’échelle de l’infiniment petit, conformément à la mécanique quantique. Elle s’applique à toutes les particules connues, ainsi qu’aux trois interactions agissant à cette échelle : électromagnétique, forte et faible. Mais quid de la gravitation, qui, elle, relève de l’infiniment grand, donc de la relativité générale d’Einstein ?
D’ici au prochain arrêt du LHC, programmé en 2026-2028, les physiciens espèrent avancer dans la recherche de ce phénomène gravitationnel et tester le modèle standard, récemment ébranlé par plusieurs expériences. Ainsi du boson W, découvert en 1983, dont la masse s’est avérée, lors d’une toute récente expérience, beaucoup plus lourde que prévu jusqu’ici par la théorie. « Toutes ces anomalies pourraient s’expliquer par une force nouvelle » qui viendrait s’ajouter aux quatre forces fondamentales régissant l’Univers (forte, faible, électromagnétique et gravitationnelle), explique le physicien Harry Cliff, de l’université de Cambridge.
Revoir la théorie d’Einstein
Mais l’un des grands défis pour le LHC serait de mettre au jour une particule hypothétique constituant une forme invisible de matière appelée « matière noire », insensible à la force électromagnétique. Si on ne parvenait pas à la détecter, il faudrait alors revoir la théorie d’Einstein. « L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers », nous explique Roberto Salerno. Composant plus d’un quart de l’Univers, la matière noire reste l’un de plus grands mystères de la physique. Selon Rende Steerenberg, responsable des opérations au Cern, les travaux réalisés sur le LHC devraient « considérablement augmenter la probabilité de nouvelles découvertes dans ce domaine ».
Pour y parvenir, les chercheurs peuvent essayer de produire de la matière noire en réalisant des collisions de protons contre protons. « Mais comme, par définition, cette matière noire n’est pas observable, il nous faudrait la coupler avec d’autres particules afin de déduire son existence par les déviations sur les résultats prévus qu’elle engendre », explique Roberto Salerno . Une autre méthode consisterait à la découvrir grâce à la désintégration de particules connues, comme le boson de Higgs. Alors, un pont pourrait enfin relier la physique de l’infiniment petit à celle de l’infiniment grand.
Encore plus puissant, le collisionneur du futur est déjà dans les tuyaux Un géant, par sa taille et sa puissance, le Futur collisionneur circulaire (FCC) pourrait prendre la relève du LHC à partir de 2040. Les scientifiques et les responsables du CERN planchent sur ce colossal projet depuis 2019. Il s’agirait d’un collisionneur en forme d’anneau, trois fois plus grand et beaucoup plus puissant que le LHC, capable d’atteindre des énergies de collision supérieures à 100 TeV (milliers de milliards d’électronvolts), contre les 14 TeV maximum de l’actuel accélérateur de particules ! « La mission du FCC sera de repousser les frontières de l’énergie et de l’intensité des collisionneurs de particules, dans la perspective de la recherche d’une nouvelle physique », annonce le CERN. Une gigantesque et complexe structure pour explorer des champs de la physique encore inconnus aujourd’hui. Son coût est estimé à une vingtaine de milliards d’euros, mais cet investissement est indispensable aux avancées de notre connaissance du monde.
cernboson de higgssciences Le Figaro
Pierre Liscia: «Grève des éboueurs, saleté de Paris : assez, assez !»
TRIBUNE - La saleté répugnante de la capitale, dont Anne Hidalgo est entièrement responsable, a des causes précises et n'est pas une question de moyens, explique l'élu : Paris a besoin d'une réorganisation complète de son service municipal de propreté et du recours au privé, sous l'autorité des maires d'arrondissement.
Par Pierre Liscia, conseiller régional d'Ile-de France et auteur de «La Honte» (Albin Michel, 2019) sur la situation de la ville de Paris.
Des poubelles qui débordent, des ordures qui s'amoncellent, des sacs éventrés qui se déversent sur la chaussée, des trottoirs jonchés de détritus… Depuis près d'une semaine, Paris croule sous les immondices. Une aubaine pour les rats qui grouillent déjà par milliers dans nos rues ; une catastrophe pour les Parisiens et les touristes qui, en plus d'avoir à en subir le triste spectacle, doivent en supporter les relents pestilentiels en plein épisode caniculaire. Sans parler de l'image catastrophique que notre capitale renvoie à travers le monde, alors que nous nous apprêtons à accueillir les Jeux Olympiques et Paralympiques.
La raison de cette situation ? Une grève des éboueurs de la Ville de Paris. Ou plutôt devrais-je dire, la grève d'une minorité d'agents municipaux chargés de la propreté. Si le mouvement social s'est achevé ce vendredi, il n'a suffit que de quelques dizaines de grévistes sur plus de 7500 agents de la propreté pour paralyser l'ensemble de la collecte des ordures dans la moitié des arrondissements parisiens.
Incompréhensible !
Et justement, le grand drame de la propreté à Paris, c'est que plus personne n'y comprend plus rien.
Aux plus de 5000 éboueurs du service technique de la propreté de Paris (STPP) s'ajoutent les 700 conducteurs de bennes, qui sont eux mêmes intégrés au sein de la direction de la propreté et de l'eau (DPE), auxquels il faut ajouter les agents de la direction des espaces verts et de l'environnement (DEVE), tout comme ceux de la direction de la prévention, de la sécurité et de la protection (DPSP) ainsi que ceux de la direction de la voirie et des déplacements (DVD). Première direction ouvrière de la Ville, la culture syndicale y est forte et la grève est devenue un moyen de pression qui dissuade toute réorganisation du service, d'autant qu'une dizaine de conducteurs en grève suffit à pour perturber l'ensemble de la collecte.
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Pourtant, c'est bien d'une réorganisation d'ampleur de son service municipal de propreté dont Paris a besoin. Pour cela, il faut avoir le courage de briser les tabous que la Mairie a érigé en totem, avec en premier lieu celui du recours au privé. La débureaucratisation et la généralisation de la privatisation de la collecte des ordures ménagères permettraient pourtant de réaffecter les agents sur des missions de prévention et de nettoiement. Des équipes mobiles placées sous l'autorité des maires d'arrondissement pourraient ainsi marauder pour intervenir et verbaliser les auteurs d'incivilités et d'insalubrités.
J'oserais même aller plus loin en plaidant pour l'ouverture de l'ensemble des missions de propreté à la concurrence, comme cela se fait déjà dans d'innombrables villes de France et où la qualité du service rendu est sans commune mesure avec la faillite de l'administration parisienne. Le recours au privé permettrait à la Ville d'assigner à ses prestataires des objectifs précis et d'évaluer le service rendu pour mieux l'adapter aux exigences des Parisiens et aux réalités du terrain. Cette réorganisation doit permettre de revaloriser le statut et les missions des agents de la propreté dont le niveau général de démotivation et d'absence de perspective expliquent un absentéisme record qui atteint environ 20% en moyenne toute l'année.
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Une plus grande flexibilité du service, des coûts réduits pour les finances publiques, des objectifs de résultats: les avantages de la privatisation ne sont plus à démontrer, mais cela ne peut se faire sans confier la gestion de la propreté aux maires d'arrondissements qui connaissent parfaitement les spécificités de leurs territoires. Pourtant, ces derniers sont encore très largement tenus à l'écart de la prise de décision et de la conduite des politiques de propreté et ce malgré la promesse d'Anne Hidalgo de leur en confier la compétence. Tout au mieux peuvent-ils indiquer à l'Hôtel de Ville les secteurs où les besoins sont les plus importants : c'est ce que la maire de Paris a eu la générosité d'appeler « le copilotage » avec les mairies d'arrondissement.
Qui peut croire que la maire de Paris peut à elle seule, depuis son bureau de l'Hôtel de Ville, mener une politique adaptée aux besoins des 80 quartiers administratifs de Paris ? Les maires d'arrondissement ne sont-ils pas les plus à même d'apporter une réponse sur mesure à l'échelle d'une rue ou d'un pâté de maisons ? La propreté étant devenue l'une des premières attentes des Parisiens, c'est en toute logique que cette compétence devrait être exercée au plus proche du terrain par les maires d'arrondissement, qui ont la légitimité du suffrage universel direct contrairement à la maire de Paris – est-il besoin de le rappeler.
La réalité, c'est que toute la politique de propreté est directement et intégralement pilotée depuis l'Hôtel de Ville. À cet égard, la Maire endosse à elle seule la responsabilité de ce désastre désormais mondialement réputé, en témoigne la viralité du hashtag #SaccageParis. Elle est à la tête d'une véritable usine à gaz qui engloutit plus d'un demi-milliard d'euros chaque année, dotée de plus de 7 500 agents municipaux auxquels s'ajoutent les prestataires privés qui assurent la collecte des déchets dans la moitié des arrondissements, vestiges des années Chirac.
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Pourtant, malgré ce déploiement exceptionnel de moyens, Paris reste désespérément sale et les syndicats d'éboueurs continuent à dénoncer leurs mauvaises conditions de travail. Pour y remédier, Anne Hidalgo a promis pendant sa campagne de doubler le budget consacré à la propreté, pour le porter de 500 millions à un milliard d'euros, comme s'il suffisait de jeter d'avantage d'argent par les fenêtres pour espérer qu'il soit bien géré ! Quand Anne Hidalgo est interpelée sur l'état des rues, elle répond « budget », « effectifs » et « nombre de véhicules », alors que les Parisiens attendent des résultats. L'enjeu n'est donc plus de savoir combien on dépense mais comment.
La saleté de Paris n'est pas une fatalité mais bel et bien une question de volonté politique. Décentralisation, débureaucratisation et privatisation sont les trois tabous municipaux qu'il convient de briser si l'on veut redonner toute sa splendeur à notre capitale et rallumer les lumières de celle qui est tristement devenue la Poubelle Ville du Monde.
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CHRONIQUE - Où se trouve la norme politico-idéologique dont il ne faudrait pas s’éloigner, sous peine de sortir du périmètre républicain?
Sami Biasoni: «Des saintes trans au Moyen-Âge? Quand l'idéologie supplante l'histoire»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Le musée de Cluny organise une conférence autour de l'ouvrage Les Genres fluides. De Jeanne d'Arc aux saintes trans de l'historien Clovis Maillet. Le révisionnisme qui veut remodeler l'histoire au nom de la déconstruction est un danger pour notre civilisation, alerte l'essayiste.
L'Humanité
Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN
ActuUne vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.
Marine CyglerPlante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.
De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.
Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.
Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.
C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.
« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.
Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.
Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.
Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.
Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.
L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale
Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.
sciences Le Figaro
Bordeaux en primeur 2021: notre palmarès des 25 vins au meilleur rapport qualité-prix à moins de 20 euros
Ella ListerEXCLUSIF - Comment savoir quel est le meilleur rapport qualité-prix des primeurs 2021 ? Avec des choix de tarifs contrastés selon les châteaux sur ce millésime très hétérogène, difficile de faire les bons choix. Voici une sélection des plus belles affaires à moins de 20€.
ATTENTION : Les liens présents dans les articles seront actifs au moment de la sortie des vins en primeur. Si la page sur laquelle vous arrivez n'existe pas, cela signifie que le vin n'est pas encore disponible à l'achat. Vous pouvez d'ores et déjà enregistrer ce lien dans vos favoris afin de le retrouver rapidement une fois le vin prêt à l'achat.
Afin d'aboutir à cette sélection de ces 25 cuvées (classées par ordre décroissant en termes de rapport qualité-prix), nous avons étudié le rapport qualité-prix de plus de 60 vins, en croisant le prix de sortie du millésime 2021 et la note donnée par le Figaro Vin. Tous les prix affichés sont les prix du millésime 2021, sauf trois (*) qui correspondent aux prix des millésimes antérieurs. Cependant, nous pouvons nous attendre à des prix très similaires que les années précédentes.
Château Francs Magnus
Bordeaux SupérieurNote Le Figaro : 90-91/100Prix : 4,41€ H.T.Un joli fruit rouge croquant et brillant. La bouche est marquée par les notes vanillées dues à du bois en train de s'intégrer sagement, mais on perçoit quand même un joli fruit rouge, des baies juteuses. Plutôt équilibré et séduisant.
Chateau Marjosse
BordeauxNote Le Figaro : 90-92/100Prix : 7,50€ H.T.Très fin, élégant et juteux, avec un fruité raffiné qui rappelle la prune d'ente. Soyeuse, espiègle, la bouche se joue déjà du bois pour présenter un fruit très délicat, des tanins veloutés. Un vin équilibré, salivant, fait pour le plaisir et pour durer.
Chateau Marjosse blanc
BordeauxNote Le Figaro : 89-91/100Prix : 7,34€ H.T.Tel un berlingot au citron, ce vin est à la fois suave et acide, gai et impertinent. On sent bien la fraîcheur du millésime, mais comme apaisée, maîtrisée, et qui n'a gardé que du bon de cet été pluvieux en guise de souvenir.
Chateau Reynon
Cadillac - Côtes de BordeauxNote Le Figaro : 90-91/100Prix : 8,70€ H.T.Les notes vanillées enrobent des arômes de framboise et de cassis. La bouche est tonique, avec une belle acidité qui rappelle les mûres sauvages de la haie. Les tanins sont très fondus, avec une fraîcheur qui domine en finale et s'étire longuement. Un sentiment de tonicité très agréable.
Chateau Reynon blanc
Bordeaux
Note Le Figaro : 88-90/100
Prix : 6,90€ H.T.
En allant chercher la maturité sur le sauvignon blanc, on obtient de jolies choses, équilibrées et charmeuses, aux notes de camomille et de crème de citron. Les notes végétales sont là, mais adoucies, comme caressées par un élevage apaisant.
Château Thieuley Rouge
BordeauxNote Le Figaro : 89-91/100Prix : 8,96€ H.T.La gourmandise d'un sorbet aux fruits rouges, de la fraîcheur et du fruit qui dominent sur des notes plus vanillées. Les tanins fondus enrobent une matière fraîche, soyeuse et fluide.
Château de Carles
Fronsac
Note Le Figaro : 89-91/100Prix : 9,60€ H.T.Un nez monolithique au début, pourtant le fruit est là, gentiment rond, paisiblement gourmand, un peu fumé. Vif et étincelant en bouche, porté par un fruit pur et frais, des tanins fondus, avant une finale sur le grain de café. Un vin éminemment sympathique.
Château La Fleur Saint Georges
Lalande-De-Pomerol
Note Le Figaro : 89-91/100Prix : 10,30€ H.T.*Des roses rouges d'été, opulentes et veloutées, et des fruits rouges pour un nez complet. Énergique, épicée, la bouche s'appuie sur des tanins caressants et granuleux en finale.
Château Alcée
Castillon - Côtes de Bordeaux
Note Le Figaro : 91-92/100Prix : 14€ H.T.Les fruits rouges et noirs mûrs explosent de gourmandise et de rondeur, comme une bulle d'air frais. La bouche est particulièrement veloutée, avec un grain très fin et élégant. Le fruit est éclatant et intense. Finale parfaitement maîtrisée, qui étire le vin vers un avenir radieux.
Château Chantegrive
Graves
Note Le Figaro : 90-91/100Prix : 11,90€ H.T.Un joli nez sophistiqué de fruits bleu-noir qui vous chatouillent les narines, tel le vent qui caresse la surface d'un lac. Une réponse intelligente à un millésime compliqué : un fruit sucré-salé, un bois subtil mais structurant, une texture très fluide.
Château Puygueraud
Francs - Côtes de BordeauxNote Le Figaro : 90-91/100Prix : 12€ H.T.Un fruit croquant et juteux, des épices pour un bouquet riche et profond. Tout est déjà en place en bouche, même si de petits tanins se montrent encore un peu récalcitrants. Le fruit est brillant, l'acidité parfaitement maîtrisée, et la finale est éclatante de fraîcheur. Longue vie !
Château Chantegrive - Cuvée Caroline blanc
Graves
Note Le Figaro : 90-91/100Prix : 12,50€ H.T.Le zeste de pamplemousse, les fleurs blanches et une touche de citron pour un nez assez gourmand, sympathique et frais. La bouche est marquée par l'amertume, un côté presque gras, qui alourdit une matière pourtant fière et droite.
Château La Prade
Francs - Côtes de BordeauxNote Le Figaro : 89-91/100Prix : 11,40€ H.T.Nez frais et scintillant comme la surface d'un lac caressée par la brise. La texture est déjà fondante, rafraîchissante, avec des notes de baies noires, d'herbe fraîchement coupée, et une finale soulignée par des tanins veloutés.
Château Fonréaud
Listrac-Médoc
Note Le Figaro : 89-91/100Prix : 11,62€ H.T.Une tarte aux fruits rouges, à peine sortie du four. On retrouve des arômes chaleureux, apportés par le bois, qui enrobent un fruit légèrement compoté. En bouche, la fraîcheur domine, avec un fruit bien plus éclatant, encore humide de rosée. Les tanins sont bien fondus, la matière, élancée. Mais elle manque de charnu. Finale sur les amers assez salivante.
Château Doisy Daëne Grand Vin Blanc
Bordeaux
Note Le Figaro : 90-92/100Prix : 14€ H.T.Puissance et harmonie, fraîcheur incroyable sans rien de végétal ni d'acide. Juste le plaisir d'un vin blanc charnu, plaisant, légèrement citronné. Autant d'arguments qui se retrouvent dans une bouche encore un peu verte, saline, qui appelle quelques huîtres pour un pairing classique, mais toujours efficace.
Château Lilian Ladouys
Saint-Estèphe
Note Le Figaro : 90-92/100Prix : 14€ H.T.
Fleurs pourpres et fruits rouges acidulés, le nez dégage une tonicité et une fraîcheur assez remarquables. On sent une belle énergie qui se confirme en bouche, avec un fruit frais, juteux, délicieusement salivant. Un très joli vin revigorant, au toucher délicat.
Château Suduiraut - Lions de Suduiraut
Bordeaux
Note Le Figaro : 90-91/100Prix : 13€ H.T.Un nez riche de pamplemousse à chair rouge et d'agrumes. Précis, gras et minéral en bouche, aux notes de silex. Un vin très plaisant.
Château Carlmagnus
Fronsac
Note Le Figaro : 88-90/100Prix : 9,52€ H.T.De la générosité au nez, avec des arômes de fruit, d'herbes aromatiques et de pâtisserie. Dans le verre, la matière est assez charpentée, mais garde un côté salivant très plaisant.
Château Pey La Tour Réserve
Bordeaux SupérieurNote Le Figaro : 88-90/100Prix : 9,60€ H.T.*Un nez très pâtissier, avec des notes de pain grillé qui n'altèrent pas un fruit très mûr, gourmand et rond. La bouche est comme un jus de raisin pur, tendue par une acidité marquée et de jolis amers.
Château Canon Pécresse
Canon Fronsac
Note Le Figaro : 91-92/100Prix : 15,79€ H.T.Nez très intense, sur les fruits noirs et bleus. Le côté puissant est adouci par de la fraîcheur, telle la caresse de la brise sur la nuque. En bouche, ce vin est juteux, harmonieux et captivant, presque apaisant. On en redemande.
Château Tauzinat L'Hermitage
Saint-ÉmilionNote Le Figaro : 89-90/100Prix : 11€ H.T.Frais, savoureux et élégant : tout ce que l'on attend d'un jeune vin, auquel s'ouvre un bel avenir. La bouche est bien équilibrée par des tanins légèrement chocolatés. C'est gourmand, rond, avec une belle précision.
Château Les Charmes Godard blanc
Francs - Côtes de Bordeaux
Note Le Figaro : 89-90/100Prix : 11,15€ H.T.
Pas de verdeur superflue, mais une fraîcheur intense qui déploie ses arômes. La bouche dévoile davantage de douceur et de complexité, de poire et de pomme rôties, même si la finale est un peu abrupte.
Château Beaumont
Haut-MédocNote Le Figaro : 88-90/100Prix : 10€ H.T.Un petit côté chocolatine, Bordeaux oblige, avec des notes pâtissières et de fruits rouges à peine cuits. La bouche est davantage marquée par la fraîcheur, le juteux et le croquant du fruit. Certes on retrouve ces notes vanillées, mais l'ensemble est frais, tonique, avec une finale pleine de peps.
Château Ferrande blanc
Graves
Note Le Figaro : 89-91/100Prix : 12,72€ H.T.*Citron et fleur de pêche au nez de ce vin frais, mais avec du sérieux et du savoureux. Complexe, gourmand et équilibré, un vrai plaisir.
Château D'Agassac
Haut-MédocNote Le Figaro : 90-91/100Prix : 14,15€ H.T.Quel joli nez de petites baies rouges et noires, de cerise juteuse, avec une pointe d'acidité salivante ! En bouche, fruit et bois sont bien équilibrés et se répondent pour composer une matière tonique, gaie, avant une finale longue et légèrement mentholée.
Fête des pères: cinq ateliers gourmands à offrir à Paris
SÉLECTION - Pour les papas accros au pain, aux gâteaux, au café, à la cuisine italienne ou à la bière, voici cinq idées cadeaux de sorties à partager en famille.
I Grappoli, un accueil rare
Quelques tables sur le trottoir parisien, une terrasse aérée sous une verrière, un décor intérieur charmant.
À Paris, Terroirs d’Avenir lance son marché en bord de Seine
L’enseigne poursuit la promotion de l’agriculture paysanne en ouvrant six points de vente à Morland Mixité Capitale, entre la Seine et le Marais.
L'Humanité
Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »
EntretienAstronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.
Anna MussoLa barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.
Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.
Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.
Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.
La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.
Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?
Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.
Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?
Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.
Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?
Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.
Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?
Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.
Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?
Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.
Entretien réalisé par Anna Musso
sciencesastronomieexoplanètesplanètes New York Times - World
Declaring Curry and Samosas Enemy No. 1 to Whip the Police Into Shape
The police chief in an Indian island territory had a theory: If the boss was watching his officers’ weight, they would too.
Officers eating a meal in a police van in Port Blair, the capital of the Indian island territory of Andaman and Nicobar.Credit...Atul Loke for The New York Times
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By Suhasini Raj
Photographs by Atul Loke
PORT BLAIR, India — For G. Chitra, an officer in India’s overburdened police forces, pretty much everything in her life is bad for her health. Working irregular hours is a source of stress. Standing guard for long periods hurts her knees. Caring for a toddler late at night and rising at 4:30 for household chores leaves her tired.
Yet there she was in her bedroom one spring evening, polishing off 10 push-ups, 30 squats and a bit of yoga, before grabbing red dumbbells and flinging her arms skyward like a bird opening its wings to fly. She had felt bloated of late, and decided to do something about it.
In India, a country historically undernourished, many people are now packing on the pounds, and police officers are no exception. But in the island territory of Andaman and Nicobar, where Ms. Chitra serves, the police have declared creamy curries, oily paneer and carb-rich dosas Enemy No. 1, and instead have embraced diet discipline and physical fitness in the ranks.
The push for healthier officers extends beyond these distant islands, which a government health survey found was the heaviest place in India. In the northern state of Punjab, a court barred overweight cops from conducting raids on bootleggers and drug peddlers because they could not run fast enough to nab them.
But the effort in Andaman and Nicobar, where the Bay of Bengal meets the Andaman Sea, is unique in its scale. Satyendra Garg, the veteran officer and health evangelist behind the drive, hopes to make it a model for precincts across the country.
“It’s a lovely place on the sea,” Mr. Garg said of the islands, which are a natural treasure of India, with sparkling lagoons and hundreds of rare bird species. “Why should people be unhealthy and obese here?”
As Mr. Garg sees it, healthy living — and strict discipline — is essential to good policing. When he took over as police chief in Andaman and Nicobar in 2020, he enacted a zero-tolerance policy toward corrupt officials and suspended officers for absenteeism and excessive drinking.
Then he turned to matters of the flesh. He measured the weight-to-height ratios of all 4,304 deployed personnel and determined that nearly 50 percent were either overweight or obese.
Initially, he intended to personally counsel each of the hundreds of obese officers, imparting what he had learned about health science while suffering from a liver ailment.
He dropped that plan because of the pandemic, instead taking two of the heaviest officers under his wing, hoping that their weight loss journeys would inspire the rest. In a hierarchical force, where those at the bottom care about what is important to the boss, his thinking was that the officers would watch their weight because their leader was watching their weight.
So began the physical transformation of Johnie Watson, 34, an officer in Port Blair, the territory’s capital city.
One recent evening, Mr. Watson was busy counting calories. Three pieces of fish, beans and some potatoes. Two chapatis, instead of five, with a spoonful of lard. Black coffee rather than the sugary milk tea he consumed for years.
A year ago, he weighed 231 pounds. He had trouble squatting in Indian-style latrines and could not run fast enough to catch poachers who hunt deer, lizards and sea cucumbers.
Now, he’s down to 189 pounds, and is working to lose 35 more. His blood pressure is back to normal, and his waist has shrunk four inches. Friends have stopped calling him “baby elephant.” Instead, they ask for weight-loss tips.
“My old Johnie is back,” said his wife, Jenifer, looking at him affectionately during dinner.
He isn’t always perfect. One day, as he stood guard outside a building where election ballots were being secured, he skipped lunch because he had to remain on standby during a cyclone warning. He instead grabbed a samosa, cheating on the diet recommended by Mr. Garg.
That evening, he and another colleague watching his weight went to a weekly counseling session.
“Are you having more protein and less carbohydrates?” Mr. Garg asked Mr. Watson.
“Yes, sir, I am,” Mr. Watson said with a straight face.
His boss urged him to increase his intake of healthy fats and to have dinner at least five hours before going to bed. Mr. Watson said he had struggled to stop eating sweets but had finally succeeded.
In an interview, Mr. Garg said he understood the pressures of law enforcement. The Indian police force is estimated to have only three-fourths of the officers it needs. On average, they work 14 hours a day. A large majority of officers believe that their workload is affecting their physical and mental health, surveys have found.
Stress is a recurrent theme in discussions of officers’ well-being. On one rainy day, more than 100 officers had lined up in an open-air gymnasium, sucking in their bellies as they had their measurements taken. A team of doctors scribbled down their metabolic readings and handed them questionnaires about their stress levels.
Also thrown in: queries about the style of leadership they preferred, whether they felt anxiety over proving themselves, and any problems they had encountered with bureaucratic red tape.
Ultimately, said Mr. Garg, who is retiring in June, he wants to pull together enough data so that policymakers can develop a program for police stations around India.
Some officers said they were just happy to have passed the physical test.
“We can now breathe easy,” whispered one heavyset officer, exhaling when Mr. Garg walked out of the room. “Sir has left.”
Ms. Chitra, the officer who did a workout in her bedroom while leaving fish to simmer in a sauce of kokum and coconut for her family, said the police chief’s initiative was “the first time someone showed concern about our health in such a way.”
Ms. Chitra, who is in her early 30s, joined the force in 2016 for the job security. But, like many others, she has struggled with the irregular hours and uncertainty over when she could take time off.
“Twenty-four-seven, we have to be on call,” she said. “Our duty hours prevent us from taking care of our health. Mentally, we cannot set a schedule which we can follow daily.”
Her overstuffed life means she can eke out only two days of exercise per week.
Still, she said, it’s a start.
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Le Figaro
ME+EM, la petite marque britannique qui a tapé dans l'œil des Middleton
Sabrina PonsCarole Middleton, la mère de la duchesse de Cambridge, l'a portée au Royal Ascot. Coup de pub en or pour cette griffe qui met mère et filles Middleton d'accord.
À ce compte-là, nous sommes sur une déclaration. Prenez la longue robe chemise ceinturée donnant dans les tons rose bonbon de Carole Middleton portée à l'occasion du Royal Ascot, événement hippique anglais qui s'est tenu le week-end dernier. Ou celle de sa fille Kate, qui arborait exactement le même modèle, un an plus tôt, lors de sa mignonne entrevue avec une petite fille, en Écosse. Ou même Pippa, la sœur de Kate, apparaissant bien enceinte dans une longue robe verte lors d'un concert célébrant le jubilé d'Elizabeth II, début juin. Toutes portent du Me + Em, une marque britannique de milieu de gamme née en 2007 sur Internet, et dont le succès ne se dément pas.
La griffe s'appuie sur une liste de celebrity lovers qui n'en finit pas de s'allonger, avec en tête de file, la duchesse de Cambridge. C'est aussi une communauté de clientes fidèles, nombreuses (plus de 300.000 abonnés sur Instagram) et «accro», à l'image de celles que l'on peut trouver chez Sézane, en France.
Derrière ce succès, une femme : Clare Hornby, 52 ans, ancienne directrice de publicité et fondatrice Me + Em, autrefois nommée The Pyjama Room et spécialisée dans le vêtement confortable à porter à la maison. L'histoire raconte que cette mère de deux enfants et belle-mère de trois adolescents, dont le portrait et la success story reviennent souvent dans le quotidien The Times, a hypothéqué une partie de sa maison et mis toutes ses économies pour lancer sa marque. Mais l'affaire ne prend pas... L'heure du confinement n'a pas encore sonné.
Elle s'apprête à tirer un trait sur cette aventure entrepreneuriale quand son mari l'enjoint de ne pas abandonner. Alors elle se transforme, change de nom et de marché pour se spécialiser dans les basiques de qualité pour femmes actives et pressées. Cette fois, le succès est au rendez-vous, avec un best-seller en guise de cerise sur le baba : le pantalon palazzo, un modèle à jambes larges présent dès la première collection, et qui dès lors, s'écoule comme des petits pains.
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Vêtements «flatteurs»
Sa marque est principalement composée d'essentiels pensés pour être «flatteurs et fonctionnels». L'argument imparable pour se faire remarquer des Middleton, à en croire la fondatrice qui affirme n'avoir pas d'autres recettes pour gagner le désir de cette clientèle en or. «Il suffit de s'en tenir à ce principe - dans notre cas, créer des vêtements pour les femmes modernes et occupées - et de ne pas s'en écarter. Si vous faites cela, vous finissez par être remarqué, confie-t-elle au site Redonline . Nous n'avons pas couru après. Plus on se tient à sa stratégie, plus on réalise ce qu'on s'est fixé, et plus on est reconnu. C'est le marketing du bouche-à-oreille, essentiellement.»
Pourquoi la famille royale porte-t-elle toujours les plus grands chapeaux à Ascot ?
Lors du célèbre événement hippique anglais, les têtes couronnées sont aussi les mieux chapeautées. Et la raison est ancestrale.
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À tout juste 10 ans, la fille de David et Victoria Beckham fait ses propres pas en matière de style lors d'une escapade en Italie.
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Lors de l'avant-première Gordita Chronicles, lundi 13 juin, l'actrice américaine a fait preuve d'imagination.
Le Figaro
Pourquoi on va adorer copier le make-up solaire de Jennifer Connelly dans «Top Gun : Maverick»
Victoria HidoussiCelui qui a maquillé l'actrice sur le tournage du blockbuster dévoile comment reproduire cette mise en beauté idéale pour la saison estivale.
Une peau dorée, un teint éclatant, un regard pétillant... le maquillage de Jennifer Connelly dans Top Gun : Maverick nous fait de l'œil. Dans la peau de Penny Benjamin, amie très proche du héros, Maverick, incarnée par Tom Cruise, l'actrice oscarisée arbore une mise en beauté solaire, qu'on a très envie de reproduire cet été.
«Son personnage est celui d'une femme de San Diego qui gère et dirige un bar. Comme elle va donc certainement avoir de nombreuses interactions sociales et jouer les hôtesses pour un tas de personnes différentes au travail, elle va prendre un peu de temps [pour se préparer], mais pas trop», décrit Vasilios Tanis, le maquilleur de l'actrice sur le tournage du film dans une interview accordée au magazine américain InStyle. «Ainsi, elle n'est pas super glamour ; elle met un peu de mascara, du fard à paupières, un peu de brillant à lèvres et elle a la peau éclatante car elle vit en Californie.»
Une routine de soins rigoureuse
Pour obtenir ce résultat, Vasilios Tanis a d'abord préparé la peau de Jennifer Connelly en amont avec des soins du visage. Pour commencer, il a déposé des patchs sous les yeux de l'actrice pendant quelques minutes pour dégonfler et hydrater cette zone sensible.
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Puis, l'expert s'est équipé d'accessoires de massage du visage : «J'en ai pris un dans chaque main et j'ai fait des mouvements à l'unisson, en glissant sous l'œil, les pommettes et le menton, le décolleté, le cou et le front. C'est comme un mini-massage, mais cela stimule également votre circulation et votre drainage lymphatique», explique-t-il.
Dernière étape avant de passer au maquillage, Vasilios Tanis a appliqué une crème illuminatrice et revitalisante sur la peau de Jennifer Connelly.
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Un teint hâlé sans autobronzant
Contrairement à ce que laisse penser la peau ultra-hâlée de son personnage à l'écran, Jennifer Connelly ne portait pas d'autobronzant. Vasilios Tanis a préféré opter pour un maquillage complet du corps, en mélangeant plusieurs produits pour obtenir un look «naturellement ensoleillé». L'astuce de pro pour parfaire cette mine éclatante ? Utiliser un bronzer en crème et un fard à joues en poudre «sur diverses parties de son corps, pas seulement sur son visage», révèle le make-up artist.
Pour compléter cette allure radieuse, il a fait scintiller les yeux de Jennifer Connelly à coups de fards à paupières nude et d'eye-liner doré. «On peut laisser un peu de matière frôler les cils et leur donner juste une belle petite lueur réfléchissante sans être trop brillante», ajoute-t-il. Quant aux lèvres, un simple baume rosé relevait la couleur naturelle de sa bouche tout en les parant d'un léger voile lumineux.
Astuce anti-fatigue
«Nous commencions à quatre heures du matin et travaillions jusque tard dans la nuit, donc il y avait de petites phases de retouches», poursuit Vasilios Tanis, qui révèle au passage sa technique pour booster le regard de Jennifer Connelly sur le plateau : «Chaque fois que vous ajoutez une crème pour les yeux, en particulier une crème pour les yeux revitalisante, celle-ci stimule la peau et la repulpe. Vous avez l'air plus frais», assure-t-il. «On peut enlever un peu de correcteur en dessous, mettre un peu de crème pour les yeux, tapoter, puis ajouter un peu plus de correcteur.»
Enfin, Vasilios Tanis a vaporisé une brume d'eau rafraîchissante et antipollution tout au long de la journée sur le corps et le visage de Jennifer Connelly, en tapotant l'excédent dans la peau. De quoi apporter un peu d'éclat supplémentaire, sans compromettre le maquillage.
Les tendances maquillage de 2022
En photo, le doigt d'honneur de Jennifer Lopez adressé à son manucuriste
Sollicitée une énième fois par son spécialiste des ongles pour faire une photo de sa manucure, Jennifer Lopez lui a fait part de sa lassitude en prenant la pose, le majeur en l'air.
L'étrange tuto pointilliste de Jessica Alba pour obtenir un make-up effet «naturel»
Dans une vidéo postée sur son compte Instagram, l'actrice partage sa technique insolite pour maquiller son teint facilement, l'effet «naturel» en prime.
L'Humanité
Les forêts qui cachent des arbres
ActuDendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.
Anna MussoUne centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.
sciencesarbresforêtsBiodiversité New York Times - World
Russia-Ukraine War
Ukraine’s Death Workers: ‘If You Take It All Close to Heart, You Go Mad’
The people toiling in Ukraine’s cemeteries and morgues bear a silent burden as they handle the war’s growing toll.
The funeral of a man who was killed in the Donetsk region, at the Lychakiv cemetery in Lviv, Ukraine.Credit...
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By Erika Solomon
Photographs by Diego Ibarra Sanchez
LVIV, Ukraine — For many Ukrainians facing Russia’s invasion, there is hope the daily battles can be won: A soldier may beat back his enemies. A rescuer might miraculously pull a survivor from rubble. A doctor could save a life.
But in one line of work, also deeply affected by this war, grief seems like the only sure end: the handling of the dead.
From gravediggers to embalmers, funeral directors to coroners, these workers carry deep psychic wounds of war — and have few others who can relate to them.
“Nowadays, I feel numb,” said Antoniy, a morgue worker in Lviv, Ukraine. “Even when someone is telling me a joke that I know is funny, I can’t laugh. My emotions are too numbed.”
Lviv, a city in Ukraine’s relatively safe west, is largely untouched by the war physically, but death reaches here anyway. Local residents bury the bodies of soldiers who fell fighting in battlefields farther east. Families that fled hometowns, now occupied by Russian forces, must inter their loved ones who perished far from home here.
Along with other workers in this field, Antoniy asked to be identified by only his first name because although Ukrainians showed a deep reverence for those fallen in the war, the workers said there remained a residual stigma around those who handle the dead. He joined the army when Russia annexed Crimea in 2014, and remains in Ukraine’s volunteer forces.
But when Russia launched its full-scale invasion in February, he was told to stay home: His job was deemed critical infrastructure. Often, he notices that soldiers at the morgue are unable to bring themselves to look upon their fallen comrades.
“We need to stay here and do this work because no one else can,” he said.
Ukraine and Russia have kept their casualty numbers closely guarded secrets, mostly issuing statements, impossible to verify, about the other side’s losses. A senior adviser to Ukraine’s president recently estimated that about 100 to 200 Ukrainian soldiers were dying each day, up from just a few weeks earlier, when President Volodymyr Zelensky said 60 to 100 were killed daily.
The rising figures reflect how the front line has shifted since Ukraine pushed Russian forces away from its capital, Kyiv, early in the war. The battles have moved east, pitting entrenched fighters against relentless artillery attacks, in which Moscow appears to have an edge.
Better Understand the Russia-Ukraine War
“We used to do one or two funerals a month. Now, we’re short-handed,” said Mikhailo, a gravedigger who buries many of the dead that Antoniy prepares for burial. “Every day there is a funeral — sometimes several at once. And they are all so young.”
Antoniy, though he maintains a tough outer shell, treats the bodies with care. He wraps mangled legs in plastic, dabs powder on bruised faces. Gently, he dresses the soldiers in uniforms pulled from a stack of donations — or sometimes, a special suit chosen by loved ones.
“They come here in bad condition, covered in dirt, blood and open wounds,” he said. “We clean them, stitch them back together and get them looking proper.”
Borys Ribun, who runs the morgue, said the job “feels psychologically much more complicated,” compared with before the war.
The dead that come in are young people, he said, and they bear gruesome wounds.
“Sometimes, it is really hard to put the parts of the body together. There can be really severe damage,” he said, holding back tears. “But we try. We do what we can so that their families can give them a proper farewell.”
Antoniy has long since gotten used to the dead bodies, whatever their condition — even when he can only return a person’s remains to their families in a plastic bag.
But his hands shake as he describes having to see the relatives. One morning, he backed away quietly as a woman entered the morgue to see the body of her son. She wailed, inconsolable, and then fainted to the floor.
“You can get used to almost anything, you can get used to almost any type of work,” Antoniy said. “But it’s impossible for me to get used to the emotions of these people who come here to see their loved ones.”
Outside the Lychakiv Cemetery, Mikhailo and his colleagues begin their work at dawn, while the city stirs from sleep. They dig six feet down, wiping their brows, chain-smoking cigarettes and cracking jokes when they stop to rest.
“You have to keep joking — you have to. If you take it all close to heart, you go mad,” Mikhailo said.
Lviv’s historic graveyard, which dates to 1786, is filled with local notables and includes a memorial for Soviet soldiers who fought the Nazis. Now, the cemetery does not have room for the number of bodies being brought in. There are around 50 fresh graves in a grassy field outside the cemetery walls.
The new plot stands in the shadows of several stone crosses, whose plaques commemorate another generation of Ukrainian fighters: those who fought against the Soviet Union during and after World War II. The bones of these men were unearthed from a mass grave, found in the early 1990s, when Mikhailo started his job as a gravedigger. Reburying them was one of his first tasks.
In those early days of Ukraine’s independence, it was difficult to find any work with a regular salary. Mikhailo took a job as gravedigger in part because, although it paid little, the money came on time.
“At first, I didn’t tell anyone I worked at the cemetery,” he said. “I was ashamed.”
Wiping away tears, he said he still did not find meaning in his work: “With this job, there is not much to feel proud of.”
Because of the growing need to manage the burials, Lviv’s government has deputized an official from the municipal council to handle the daily funerals. A state-backed company, Municipal Ritual Service, covers most of the costs, providing coffins and flowers for servicemen killed in combat.
“Each of their stories is unique. They should be written about — all of them,” said Yelyzaveta, 29, who had worked at the company for only six months when the war began.
Atop many graves, families leave tokens to the memory of who their loved ones were in life: A painter’s putty scraper. A teenager’s video game console. A medallion carved into a writer’s quill. A favorite candy bar.
Some of the graves have carefully planted flower beds. Almost all have candles, which flicker as darkness falls each night.
Back in the morgue, Antoniy said the only time he and his colleagues chose not to work on a body was when a fallen soldier had been a friend. Then, he said, he finds himself grappling with the same disbelief he often sees in the eyes of mourners.
Working here has taught him not to find morgues or funerals frightening, he said. But it has not diminished his fear of dying.
“There isn’t a single person who doesn’t fear death,” his colleague Mikhailo said. “I have buried everyone from doctors to scientists. Eventually, death takes us all.”
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Le Figaro
Canicule : le guide ultime pour supporter les fortes chaleurs
La France subit actuellement une canicule d'une précocité inédite. Comment faire pour mieux supporter la vague de chaleur ? Hydratation, alimentation, sommeil... Tous les conseils de la rédaction.
On pense à bien s'hydrater
Lorsque le thermostat remonte à la belle saison, il entraîne avec lui des risques de déshydratation. Ayez donc une bouteille d'eau toujours à portée de main quand vous êtes chez vous ou au bureau. Quand vous sortez, emportez votre bouteille dans votre sac. Fuyez cependant toutes les boissons sucrées comme les sodas, les eaux aromatisées sucrées ou les boissons aux fruits, qui peuvent contenir l'équivalent de cinq morceaux de sucres pour une canette.
Pendant les repas, privilégiez les légumes. Ces derniers sont naturellement riches en eau et vont vous apporter une bonne partie de vos besoins hydriques. Pour les fruits, choisissez-les riches en eau, mais pas trop sucrés, à l'instar de la pastèque, du melon ou des pêches. Enfin, le corps transpire davantage lorsqu'il fait chaud et se déshydrate ainsi plus vite. Pour limiter la perte en eau, on reste à l'ombre et au frais, en évitant les heures les plus chaudes.
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En vidéo : 5 recettes rafraichissantes d'eaux aux fruits
On se rafraîchit en suivant les bons gestes
Vous prenez des douches très froides ou dormez avec le ventilateur allumé toute la nuit pour faire baisser le thermomètre ? Erreur. Certains réflexes ne rafraîchissent pas, voire provoquent l'effet inverse. La douche froide, par exemple, ne fera qu'augmenter la température corporelle. «Il faut éviter les contrastes trop importants et privilégier l'eau tempérée, entre 20 et 22 degrés», conseille Thomas Kassab, docteur en pharmacie.
À lire aussiCes erreurs à éviter lorsque l'on veut se rafraîchir
Le principe est le même pour les fenêtres ouvertes : on évite au maximum. «Malgré les idées reçues, laisser ses fenêtres ouvertes n'est absolument pas conseillé, au risque de faire entrer de l'air chaud. Pour limiter la hausse de température dans la maison, il faut au contraire fermer complètement les volets, et ouvrir légèrement les fenêtres afin de laisser passer un filet d'air», précise le professionnel.
On mange frais et léger
Pour survivre aux températures élevées, il faut certes s'hydrater, mais aussi adapter son alimentation. Quand les températures avoisinent les 35 °C, l'envie de cuisiner est d'ailleurs soumise à rude épreuve. Pourtant, lorsqu'il fait chaud, l'occasion s'offre à nous de réaliser des plats équilibrés afin de se rafraîchir. Salées ou sucrées, fruitées ou à base de légumes, végétariennes ou composées de viande et de poisson, les recettes d'été légères et gourmandes sont faciles d'accès. De belles idées pour le déjeuner ou le dîner.
Nos recettes fraîches et légères pour l'été
On évite le sport
La pratique sportive est fortement déconseillée lors des périodes de canicule. «Les cardiologues recommandent, au-delà de 30 degrés, de ne pas avoir d'activité physique intense», souligne Roland Krzentowski, médecin du sport, dans une vidéo de prévention aux fortes chaleurs publiée par le ministère des Sports, mardi 14 juin.
Au-delà de 30 degrés, le running est aussi déconseillé. En dessous, il n'est pas proscrit mais mieux vaut respecter certaines règles de base et adapter sa pratique. Préférez ainsi vous dépenser plutôt le matin ou le soir, et si ce n'est pas possible, courez à l'ombre. En termes d'équipement, mieux vaut porter des couleurs claires, des vêtements amples, et fabriqués en matière dite «respirante», pour évacuer la transpiration.
En vidéo : Nos astuces pour rafraîchir votre logement
On dort avec un ventilateur... à condition de respecter certaines règles
À cause de la chaleur, nous peinons à trouver le sommeil. Deux problèmes se posent : le corps a du mal à se refroidir et la température de notre chambre est trop élevée. Résultat, la plupart opte pour le ventilateur et le font parfois tourner toute la nuit, pour se rafraîchir et rejoindre plus vite les bras de Morphée. Malheureusement, le geste n'est pas sans conséquences sur l'organisme : assèchement des voies aériennes, polluants et allergènes dans l'air ambiant, nuisances sonores... Retrouvez ici les précisions et les conseils d'utilisation des spécialistes.
«Ceci est mon corps, fort» : cinq mois après son accouchement, Ashley Graham s'expose pour «normaliser tous les corps»
Dans une vidéo postée sur son compte Instagram le 8 juin 2022, la mannequin Ashley Graham se montre en lingerie et appelle à normaliser toutes les silhouettes, à toutes les étapes de la vie.
Enfants bien éduqués, orga sans accroc… Dans tout ça, les couples ont-ils oublié de s'aimer ?
DÉCRYPTAGE - Non, cela n'arrive pas qu'à vous ! Dans nos vies compressées entre charge mentale, performance au travail et quête d'un idéal amoureux, le couple ne trouve plus sa place. Il est temps de se reconnecter au désir.
Les bons gestes pour s'endormir quand il fait chaud
Pour s'endormir, le corps a besoin de faire redescendre sa température. Les chaudes journées qui s'annoncent cette semaine risquent de compliquer l'affaire, mais quelques réflexes simples permettent de faciliter l'endormissement.
L'Humanité
Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires
ActuUne équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.
Jérémie BazartLorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).
Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.
Oreille occidentale et oreille chinoise
Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.
Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.
« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. »
Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.
la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.
Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.
Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».
Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?
sciencesMusiquemusique classique Le Figaro
Paris: trois policiers blessés après un refus d'obtempérer dans le 18e arrondissement
Steve TenréLe suspect est toujours en fuite. Une enquête a été ouverte pour «tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique» et «refus d'obtempérer aggravé.»
Deux semaines après un refus d'obtempérer dans le XVIIIe arrondissement de Paris qui a coûté la vie à une femme de 21 ans, un nouveau refus d'obtempérer a été signalé dans le même arrondissement vendredi 17 juin au soir. Un automobiliste a refusé de se soumettre à un contrôle de police et blessé trois policiers en prenant la fuite, a appris Le Figaro de source policière.
À lire aussiLe refus d'obtempérer est-il suffisamment sanctionné en France ?
Les faits se sont déroulés à l'angle des rues Burq et Durantin aux alentours de 21 heures. Selon Le Parisien , des policiers en civil, mais munis d'un brassard ont souhaité contrôler les occupants d'un véhicule soupçonnés d'avoir participé à une transaction liée au trafic de stupéfiants.
Mais le conducteur a refusé de se soumettre au contrôle et a immédiatement fait démarrer le véhicule pour s'enfuir. Les policiers ont dû ouvrir le feu, précise une seconde source, sans faire de blessé. Trois agents ont alors été percutés par le chauffard et ont été légèrement blessés, nous indique-t-on. Ils ont été conduits en milieu hospitalier, l'un d'eux s'étant fait rouler sur le pied.
Le suspect est depuis en fuite et activement recherché par les autorités. Une enquête a été ouverte des chefs de «tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique» et «refus d'obtempérer aggravé» et confiée à la police judiciaire, nous indique le parquet de Paris , qui ajoute que «l'IGPN est en observateur».
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Un avion de tourisme s'est écrasé samedi 21 mai dans le massif de Belledonne, sur la commune des Adrets. Cinq personnes ont trouvé la mort.
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Le couple qui luttait contre l'occupation illégale de leur logement à Ollainville est mis en examen depuis octobre 2021 pour trafic de drogue et détention illégale d'armes.
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Une brèche dans les prisons
Il était une foisLe 8 juin 1972 s’ouvre à Nancy le procès de six mutins de la révolte à la maison d’arrêt Charles-III. Point d’orgue de la rébellion qui agite alors les prisons, cette mutinerie et la répression qui s’ensuivit ont suscité une mobilisation inédite. Elle donnera lieu au premier grand procès du système carcéral, dévoilant l’intolérable par la parole des détenus eux-mêmes.
Le procès de six mutins de la révolte qui a eu lieu à la prison Charles-III de Nancy, le 15 janvier 1972, ouvre six mois plus tard, le 8 juin, dans un climat que la presse qualifie d’électrique. Les autorités, à commencer par le ministre de la Justice René Pleven, sont inquiètes. Depuis la tentative d’évasion à la centrale de Clairvaux de Buffet et Bontems en septembre 1971, au cours de laquelle une infirmière et un surveillant ont été tués, les prisons bougent, elles font la une des journaux, des intellectuels se mobilisent, et les prisonniers se mutinent d’abord à Toul en décembre 1971, puis dans de multiples établissements pénitentiaires. L’inquiétude est d’autant plus grande qu’avec la loi anticasseurs de Raymond Marcellin, ministre de l’Intérieur depuis juin 1968, et la répression des organisations d’extrême gauche, de nombreux jeunes militants, souvent étudiants, se retrouvent derrière les barreaux, découvrant la réalité carcérale.
Craignant la venue de jeunes gauchistes, la préfecture de Meurthe-et-Moselle a déployé un imposant service d’ordre autour du palais de justice. Le procès est attendu par le pouvoir pompidolien pour mettre fin à ces mouvements qui agitent les prisons depuis presque une année, et par les autres pour constituer un point d’orgue des luttes autour du système pénitentiaire.
Car la mutinerie qui a éclaté à Charles-III, en plein centre-ville de Nancy, en a été la plus spectaculaire manifestation. Le 15 janvier 1972, refusant de rejoindre leurs cellules, les détenus s’emparent du contrôle des toits et déploient une banderole sur laquelle la population nancéienne lit : « On a faim ! » Une discussion s’engage entre ceux du dedans et la population du dehors. Les détenus ont des visages, ils deviennent des sujets, ils sortent de leur invisibilité par leur propre action. Cette scène inédite en France est interrompue par l’assaut des forces de l’ordre. La révolte est durement réprimée : de nombreux mutins sont transférés, mais surtout six d’entre eux sont inculpés dans le cadre de la loi anticasseurs.
Michel Foucault, les mots et les causes oubliées« L’une des régions cachées de notre système social »
Cette inculpation entraîne une mobilisation sans précédent, aussi bien à l’extérieur des prisons qu’en leur sein via des comités de prisonniers. Elle est animée principalement par le Groupe d’information sur les prisons (GIP), créé un an plus tôt par Michel Foucault, le célèbre philosophe élu au Collège de France en 1970, qui fait figure de « nouveau Sartre », Jean-Marie Domenach, le directeur de la revue « Esprit », et l’historien anticolonialiste Pierre Vidal-Naquet. L’importance de l’information, explicite dans son nom, est précisée dans son manifeste : « Peu d’informations se publient sur les prisons ; c’est l’une des régions cachées de notre système social, l’une des cases noires de notre vie. Nous avons le droit de savoir, nous voulons savoir. »
Un GIP-Nancy est fondé : en liaison avec le groupe de Paris, il collecte localement le plus d’informations possible avec l’aide d’un comité de soutien aux mutins constitué le 27 février 1972. Celui-ci, dénommé « première commission de contrôle populaire sur les prisons », comprend « des gens qui ont déjà connu la prison, anciens résistants incarcérés par les nazis, des Français qui ont (…) soutenu la lutte du peuple algérien contre la colonisation, d’autres ex-détenus qui, eux aussi, savent bien ce qu’il faut contrôler dans une prison », ainsi que des écrivains, des journalistes, des avocats, des enseignants. Cette commission exige l’accès à l’établissement, en vain. Mais elle ne se décourage pas dans son entreprise de collecte et de production de données sur la détention : pas des chiffres froids, mais des mots, des récits, des trajectoires. Le GIP va donc les chercher à la source chez les mutins et auprès des travailleurs sociaux des prisons.
Une mise en lumière du fonctionnement judiciaire
Il s’agit de produire une contre-expertise ; un rapport est rendu public, « le Livre noir des événements de la prison Charles-Ill ». Pour le rédiger, le groupe s’est procuré le dossier judiciaire, mais, surtout, il a mené avec plusieurs ex-détenus de Charles-Ill, libérés dans les jours suivant la mutinerie, de longs entretiens dans lesquels ils racontent la révolte de l’intérieur, et qui mettent l’accent sur leur parcours biographique. La commission est aussi très attentive aux slogans lus sur les toits de Charles-Ill, et notamment « On veut une réforme pénitentiaire », « Justice », « Nous agissons pour des raisons valables, pas pour le plaisir ».
Le témoignage des familles vient aussi nourrir ce dossier, ainsi que des récits de vie de détenus qui soulignent les déterminismes sociaux. Ainsi sont mis en lumière non seulement la vie quotidienne au sein de l’établissement, mais aussi le fonctionnement judiciaire. « Des causes de la révolte, il faut passer aux causes de la détention : 220 000 jeunes sont officiellement sans emploi et le chômage s’étend actuellement en Lorraine. La plupart des emprisonnés de Nancy sont là pour délit d’origine économique », écrivent les rédacteurs. La mutinerie est replacée dans le problème plus vaste du rôle social de la justice, une « justice de classe ».
Le procès de la prison se déroule donc avant celui du 8 juin. Au sein de cette mobilisation qui s’amplifie, le plus remarquable est le soutien des prisonniers d’autres établissements, avec notamment des grèves de la faim à Grenoble et à la Santé ou à Charles-III même, où, le matin du procès, 50 détenus refusent leur petit déjeuner. Mais l’action la plus spectaculaire et qui marque un tournant dans l’histoire des luttes autour des prisons est la rédaction par les détenus de Melun d’une lettre adressée au président du tribunal de Nancy, premier document témoignant du mouvement qui devient quelques mois plus tard le Comité d’action des prisonniers (CAP) : « 35 000 détenus et leur famille, toutes les personnes éprises d’équité et d’humanité guettent votre verdict, anxieux de savoir si la justice de leur pays ne va pas sacrifier le peu de vérité qui a éclaté à Toul, Nancy, Nîmes, Fresnes, Melun, Loos et ailleurs pour que se perpétuent le mensonge, l’hypocrisie pénitentiaire derrière lesquels se cachent la bêtise, l’insouciance, la médiocrité, l’arbitraire et tout le reste, que l’on ne peut connaître que pour l’avoir vécu. C’est pourquoi nous nous affirmons solidaires de nos camarades de Nancy, dont nous considérons l’action rendue nécessaire par l’existence intenable qui nous est faite et par la nécessité d’en appeler à une opinion publique ignorante de trop de choses. »
Le gardien-chef et un détenu cités comme témoins par l'accusation
Le 8 juin 1972, le procès des six mutins de Nancy s’ouvre. L’accusation a cité deux témoins, le gardien-chef et un détenu, tandis que la défense est assurée par deux célèbres avocats parisiens, Albert Naud et Henri Leclerc. Le premier, ancien résistant, comme le second, jeune avocat, sont très engagés dans la défense notamment des jeunes gauchistes emprisonnés. Assistés de deux avocats nancéiens, Mes Bourgault et Brice, ils ont cité une dizaine de témoins, dont deux figures liées au GIP : le philosophe Gilles Deleuze et la Dr Édith Rose qui, psychiatre à Toul, avait rédigé en décembre 1971 un rapport, puis une lettre ouverte dénonçant l’attitude autoritaire du directeur de la centrale Ney de Toul, publiée dans « le Monde ». Les autres sont le pasteur de la prison, un éducateur, une assistante sociale et d’anciens détenus. Sont aussi attendus le directeur de l’administration pénitentiaire et l’avocat général Schmelck, auteur du rapport sur la révolte de la prison de Toul. Mais ni l’un ni l’autre, ni même la Dr Rose ne se présentent. Et un détenu cité par la défense a, comme par hasard, été transféré la veille. Michel Foucault assiste au procès depuis la salle.
L’audience est brève. Après un interrogatoire succinct des prévenus, les deux parties campent sur leurs positions. Du côté de l’accusation, le directeur de la prison est peu convaincant, de même que le détenu qui témoigne contre ses camarades et qui, après sa déposition, avait bénéficié d’une remise de peine.
Pour la défense, Gilles Deleuze commence par récuser la thèse du « téléguidage politique » des soulèvements, avant d’être interrompu par le président. Lors du réquisitoire, Me Flise s’en prend violemment au GIP en le renommant « Groupe d’intoxication du public » et demande au tribunal de sanctionner pour l’exemple les six mutins par de lourdes peines.
Lors de leurs plaidoiries, Mes Naud et Leclerc s’efforcent de recentrer les débats sur leurs véritables enjeux. Me Naud évoque son arrestation en 1941 par la Gestapo et son incarcération à la Santé pour souligner que rien n’a changé depuis ; Me Leclerc montre ensuite que la prison produit des mutilés sociaux au lieu de rééduquer les délinquants. À 20 heures, le verdict tombe : chacun des prévenus est condamné de cinq mois à huit mois de prison et 250 francs d’amende.
Me Leclerc: combat pour la justice et la démocratieFaire entendre la voix des prisonniers
Si le verdict des juges est relativement clément, constituant une victoire pour les défenseurs des mutins, le procès n’a pas constitué l’arène politique pour une véritable mise en accusation de la prison, selon certains observateurs. Gilles Deleuze n’a pas pu en faire une tribune pour le GIP et d’aucuns y voient un demi-échec pour le groupe. Certains de ses membres vont créer, quelques mois plus tard, une structure juridiquement capable de soutenir les prisonniers devant les juges : l’Association de défense des droits des détenus (ADDD). Pour Michel Foucault et Daniel Defert, autre cofondateur du GIP, ce procès n’est qu’un des événements d’une lutte dont ils ne sont que les relais : faire entendre la voix des prisonniers, faire entrer la question des prisons dans l’espace public comme objet politique.
Formidable événement à retardement qui a donné lieu au premier grand procès de la prison de l’après-guerre, la mutinerie de Charles-III a donc été le déclencheur d’une mise en lumière inédite des dysfonctionnements du système pénitentiaire par la parole des prisonniers eux-mêmes, que le GIP a fait émerger.
Justice. Derrière les murs des prisons, la violence des matonsC’est de cette même volonté de « faire savoir » qu’est né en 1990 l’Observatoire international des prisons (OIP), dont les militants produisent un état permanent des prisons de France par les détenus et pour les détenus. Ce combat n’est pas vain, puisque a été institué par la loi du 30 octobre 2007 un Contrôleur général des lieux de privation de libertés. Dominique Simonnot l’incarne aujourd’hui, pointant, par des enquêtes précises, des manquements flagrants au droit en détention, poursuivant ce procès contre l’intolérable ouvert en 1972.
À VOIR
Le film documentaire « Sur les toits » de Nicolas Drolc, les Films Furax, 2014, 95 minutes. Visionnable sur YouTube. Les riches images d’archives sont nourries par les témoignages des mutins de Nancy, d’un ancien surveillant de la prison de Toul, de Me Henri Leclerc, du cofondateur du GIP, Daniel Defert, et de l’ancien détenu, écrivain et militant anarchiste Serge Livrozet.
prisonnancy New York Times - World
Several Killed in Militant Attack on a Sikh Temple in Afghanistan
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The assault in the capital, Kabul, was the latest in a series targeting the country’s religious minorities that have stoked fears about the Taliban’s ability to provide security.
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By Christina Goldbaum and Najim Rahim
KABUL, Afghanistan — Militants stormed a Sikh temple in Afghanistan’s capital on Saturday, leaving several people dead and others wounded, and stoking already heightened concerns among the country’s religious minorities about whether the new Taliban government will be able to protect them from rising violence by extremist groups.
The assault, which lasted over an hour, was the first to target the country’s Sikh community since the Taliban seized power last summer. It was the latest in a series of bloody terrorist attacks that since April have killed over 100 people, predominantly civilians among the country’s Shiite and Sufi minorities.
Abdul Nafi Takor, an Interior Ministry spokesman, said that one Taliban security member involved in stopping the assault and that one civilian were killed; he also said that seven other people were injured. A doctor from a nearby military hospital, who spoke on the condition of anonymity because he was not authorized to speak to the news media, said the hospital had received the bodies of six worshipers killed at the temple.
The recent bloodshed has upended a relative calm that came after the collapse of the Western-backed government in August, which ended 20 years of war, and has raised questions about whether the new Taliban government will be able to make good on its hallmark pledge of providing security.
The attack on Saturday began about 6:30 a.m. when a group of armed men threw a grenade at a guard outside the temple in the Karte Parwan neighborhood of Afghanistan’s capital, Kabul, according to Khalid Zadran, a spokesman for the Kabul police. The men then rushed inside, where roughly 25 people had gathered to worship, Gurnam Singh, the president of the temple, said in an interview.
Reporting From Afghanistan
“I was at home,” Mr. Singh said, “and when I was about to go to the temple, I heard gunshots and explosions.”
A car bomb — the target of which appeared to be the temple — was also detonated nearby, according to Taliban officials.
The Taliban government condemned the attack on Saturday and pledged to provide justice to the victims. The government “expresses its condolences to the families of the victims and assures that serious measures will be taken to identify and punish the perpetrators of this crime,” Zabihullah Mujahid, a Taliban spokesman, wrote on Twitter.
No group has yet claimed responsibility for the attack on Saturday, but it follows a trend of similar attacks carried out in recent months by the Islamic State’s affiliate in Afghanistan.
The spate of attacks has challenged the Taliban’s claims that they have extinguished the threat from ISIS in the country and reinforced concerns about a resurgence of extremist groups in Afghanistan that could eventually pose an international threat.
This year, United Nations experts warned that terrorist groups had been enjoying more freedom in Afghanistan since the Taliban seized power “than at any time in recent history.” Another recent report by a United Nations panel of experts warned that Taliban officials had been maintaining close ties with Al Qaeda.
The blast on Saturday rattled Afghanistan’s Hindu and Sikh communities, minorities that have been oppressed for decades and have been frequently attacked in recent years. Once numbering in the hundreds of thousands, only a few hundred Hindus and Sikhs remain in the country today, according to community leaders.
Mr. Singh warned that the attack on Saturday may push the remaining few to leave the country, too — essentially extinguishing the community in Afghanistan.
“We have been targeted many times in the past, and we thought the situation would change with the coming of the Taliban, but it did not,” Mr. Singh said. “We are all despondent with what happened, and maybe everyone will leave Afghanistan tomorrow or the day after tomorrow. What to do here?”
Christina Goldbaum reported from Kabul, and Najim Rahim from Houston. Yaqoob Akbary contributed reporting from Kabul.
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Valeurs Actuelles
Île-de-France : un concours d’éloquence vire à la tribune anti-laïcité, Valérie Pécresse suspend la subvention de l’association
Lundi 16 mai, la région Île-de-France organisait un concours d’éloquence sur la laïcité. L’événement, qui se déroulait à Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis, a cependant pris une tournure inattendue, comme l’a expliqué Le Point le 16 juin. Plusieurs jeunes ont éreinté le concours, qui a viré à la tribune anti-laïcité. L’une des postulantes s’est par exemple appuyée sur la loi de 1905 pour dénoncer un « concept archaïque » qui « nous sépare au lieu de nous unir ». Cette même jeune femme a estimé que la loi servait surtout à « empêcher le port du voile » et participait ainsi à la stigmatisation des musulmans.
« Il ne faut pas détourner le regard »
Un autre orateur a ajouté son grain de sel en comparant la loi laïcité à un « cercueil » pour les femmes et même « une forme de dictature ». Selon Le Point, les militants auraient été coachés par une association membre de la Ligue de l’enseignement, pourtant en partenariat avec la région Île-de-France. A la suite de ce fiasco, Valérie Pécresse a tenu à réagir : « Les attaques contre la laïcité sont des attaques contre notre modèle de société et contre la République », a fustigé la présidente de région. Cette dernière a aussi dénoncé « des propos choquants et inacceptables » : « Il ne faut pas détourner le regard. Le ‘Pas de vagues’, ça suffit », s’est-elle indignée. Après cette désillusion, l’ancienne candidate des Républicains à la présidentielle a assuré qu’un audit se tiendrait au sein de la Ligue de l’enseignement. Les subventions régionales à son égard ont, quant à elles, été immédiatement suspendues.
New York Times - World
The New Geography of the Russian Elite
By Pablo Robles, Anton Troianovski and Agnes ChangJune 17, 2022
European cities were playgrounds for Russia’s superwealthy. But sanctions have closed off much of the world.
Before the invasion of Ukraine, private jets taking off from Moscow flew to Paris, Milan and Geneva more often than anywhere else. Departures from Russia, Feb. 1 to Feb. 24. Note: Origins and destinations are shown, but not specific flight paths.
But after Feb. 24, as Europe started to close its airspace to Russian planes, wealthy Russians started to fly elsewhere: to Central Asia and the Middle East, most of all.Departures from Russia, Feb. 25 to Apr. 21
By May, a new geography of the Russian elite had taken shape, data on nearly 2,000 flights analyzed by The New York Times shows. That world has one clear center: Dubai. Departures from Russia, Apr. 22 to May 8
They call it “Dubaisk.”
After the Russian invasion, the threat of closing borders, international sanctions and imprisonment drove tens of thousands to flee Russia.
Journalists, activists and tech workers flocked to Armenia, Georgia and Turkey — relatively affordable, nearby countries that allow Russians to enter without visas. In Europe, countries like Germany and Latvia took in Russians fearing persecution at home.
But another cohort of Russians — including business magnates and celebrities — made Dubai, the biggest city on the Persian Gulf, their main destination.
Before the invasion, only 3 percent of private flights departing Russia flew the United Arab Emirates, primarily to Dubai, according to a Times analysis of thousands of records from RadarBox.com, a flight tracking company. That figure rose to 6 percent in the weeks after the invasion began, and 14 percent by May.
Before sanctions
European cities were favorite destinations for Russian private jets before the invasion...
After sanctions
...but were replaced in the weeks after by locations in Central Asia and the Middle East.
8% of flights
France
Switzerland
6%
6.1%
United Arab Emirates
Britain
Germany
4%
3.6%
Turkey
Top European
countries
Kazakhstan
2.8%
Azerbaijan
2.3%
2%
0
Before sanctions
After sanctions
European cities were favorite destinations for Russian private jets before the invasion...
...but were replaced in the weeks after by locations in Central Asia and the Middle East.
8% of flights
France
Switzerland
United Arab Emirates
6%
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Turkey
Top European
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Kazakhstan
2.8%
Azerbaijan
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Before sanctions
After sanctions
European cities were favorite destinations for Russian private jets before the invasion...
...but were replaced in the weeks after by locations in Central Asia and the Middle East.
8% of flights
France
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United Arab Emirates
6%
6.1%
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4%
Turkey
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Top European
countries
Kazakhstan
2.8%
Azerbaijan
2.3%
2%
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The records provide striking evidence that Western sanctions over the war in Ukraine have succeeded in drastically changing the lives and habits of the Russian elite. The analysis captures both privately owned jets and jets leased by commercial companies, although the flight patterns suggest most of the jets are privately owned.
Before the invasion on Feb. 24, even amid the deep freeze in relations between Russia and the West, luxury European playgrounds in Britain, France and Switzerland offered havens for Russia’s superrich. But now, with European airspace closed to Russian jets, and European countries seizing the assets of Russian oligarchs, the days of flying to Geneva for a weekend shopping trip appear to be over.
Instead, a wartime geography of the reach of Russia’s wealthy emerges in flight patterns analyzed by The Times. Kazakhstan and Turkey, countries that did not join sanctions against Russia and that have provided a home for Russian businesses leaving the country, have become leading destinations. Azerbaijan, a former Soviet republic that still nurtures close ties to both Russia and Ukraine, has also benefited from increased private jet travel.
But no country has seen as big a jump in wealthy Russian travelers as the United Arab Emirates, where the resort and financial center of Dubai has emerged as the main hub connecting Moscow to the luxury and business opportunities still on offer from the rest of the world.
“Lots of people don’t have a choice,” said Daria Poligaeva, a Russian journalist who moved to Dubai several years ago and is now seeing a wave of compatriots arriving. “It’s one of the few places where you can now transfer your business, where there’s a market, where you can develop your business, and where you still have a market of international corporations,” she added.
Flights from Russia
before and after sanctions
Europe
Other countries
BEFORE
SANCTIONS
AFTER
SANCTIONS
Armenia
Austria
Azerbaijan
Belarus
Belgium
BRITAIN
Croatia
Cyprus
Czech Rep.
Denmark
Estonia
Finland
France
Germany
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United States
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Armenia
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Germany
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Qatar
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South Korea
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U.A.E
United States
Uzbekistan
Flights from Russia before and after sanctions
Europe
Other countries
Before SANCTIONS
AFTER SANCTIONS
Armenia
Austria
Azerbaijan
Belarus
Belgium
BRITAIN
Croatia
Cyprus
Czech Republic
Denmark
Estonia
Finland
France
Germany
Greece
Hungary
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Israel
Italy
Kazakhstan
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Lithuania
Luxembourg
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Norway
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Slovakia
Slovenia
South Korea
Spain
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Switzerland
Turkey
Ukraine
United Arab Emirates
United States
Uzbekistan
016
051
043
023
004
078
002
039
011
004
029
043
123
080
012
009
003
033
064
067
066
016
003
031
006
001
015
005
004
008
005
052
004
002
002
003
020
010
118
074
016
153
020
024
Armenia
Austria
Azerbaijan
Belarus
Belgium
BRITAIN
Croatia
Cyprus
Czech Rep.
Denmark
Estonia
Finland
France
Germany
Greece
Hungary
Iceland
Israel
Italy
Kazakhstan
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Lithuania
Luxembourg
Maldives
Netherlands
Norway
Poland
Portugal
Qatar
Romania
Saudi Arabia
Serbia
Seychelles
Slovakia
Slovenia
South Korea
Spain
Sweden
Switzerland
Turkey
Ukraine
United Arab Emirates
United States
Uzbekistann
017
001
040
011
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001
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001
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002
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094
001
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002
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Flights from Russia before and after sanctions
Europe
Other countries
Before SANCTIONS
AFTER SANCTIONS
Armenia
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Croatia
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Denmark
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Turkey
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United Arab Emirates
United States
Uzbekistan
016
051
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Estonia
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Ukraine
United Arab Emirates
United States
Uzbekistan
017
001
040
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001
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001
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002
021
Multinational companies such as Goldman Sachs and Google have relocated Moscow-based employees to Dubai since the invasion. One of Russia's best-known restaurateurs is working on a new project in Dubai. And a Dubai-based wellness company recently opened what it says is the city’s first banya, or Russian sauna — just in time for summer’s 110-degree days.
“We had to tweak it a little bit for Dubai,” said the company’s chief executive, Dominique Laird, estimating that 90 percent of her banya customers were Russian. “You can’t drink vodka in the steam room. They definitely can’t be naked.”
During the May holidays in Russia, bookended by Labor Day on May 1 and World War II Victory Day on May 9, a parade of Russian celebrities descended on Dubai. Most striking among them: Dmitri Kiselyov, the host of the marquee weekly propaganda show on Russian state television, in which he regularly threatens the West with nuclear annihilation. In Dubai, he was photographed, cold drink in hand, in short, pink swimming trunks.
The Times’s analysis shows that even amid the tensions between Moscow and the West in the weeks leading up to the invasion of Ukraine, private jets were flocking from Russia to Europe. In the first three weeks of February, their most popular destinations were France, Switzerland, Britain and Germany.
After the invasion on Feb. 24, private jets continued to fly out of Russia — but, by late April, virtually none were heading to Europe. Instead, beyond the United Arab Emirates, they have also made for Turkey, which has offered a safe haven for Russian oligarchs’ yachts and jets even as it sells lethal drones to Ukraine’s military.
Kazakhstan, the biggest country in Central Asia by area, has become another hub for Russian business. It is where the American consulting giant McKinsey initially relocated hundreds of employees of its Moscow office as it exited the Russian market this spring, and it was the third-most popular destination for private jets departing Russia after the invasion.
Despite international sanctions and closing airspace, some of Russia’s highest-profile oligarchs kept flying around the world after the invasion, The Times’s analysis suggests.
Dubai has become a focal point for travel, with some business tycoons parking their jets there; more than 70 remain parked in the United Arab Emirates or were only returned to Russia after being stuck there for weeks, the analysis suggests.
Feb. 16
Al Maktoum
International Airport
March 31
Parked
airplanes
Private jets
Feb. 16
March 31
Al Maktoum
International Airport
Parked
airplanes
Private jets
Feb. 16
March 31
Al Maktoum
International Airport
Parked
airplanes
Private jets
A plane owned by Roman Abramovich, an oligarch and former owner of the Chelsea soccer club, flew to Dubai just days after sanctions against Russian individuals kicked in:
Path of Roman Abramovich Jet
Previous flights
The jet left Moscow
for Dubai on March 4,
just one day after
the sanctions.
Basel
Nice
EUROPE
Moscow
Tel Aviv
AFRICA
Dubai is the last
recorded location.
Previous flights
The jet left Moscow
for Dubai on March 4,
just one day after
the sanctions.
Basel
EUROPE
Nice
Moscow
Tel Aviv
AFRICA
Dubai is the last
recorded location.
Moscow
March 4
Previous flights
The jet left Moscow for Dubai on March 4, just one day after the sanctions.
EUROPE
Basel
Nice
March 4
Tel Aviv
Dubai is the last recorded location.
AFRICA
In June, the American authorities obtained a warrant for two of Mr. Abramovich’s planes, including the Dreamliner. They alleged that the plane had violated American sanctions when it was flown to Russia on March 4.
Alina Lobzina, Adam Satariano and Lananh Nguyen contributed research and reporting.
L'Humanité
Fraction armée rouge : 1972, année rouge sang en Allemagne
Il était une foisAllemagne de l’Ouest, juin 1972. Le noyau historique de la Fraction armée rouge est arrêté après des attentats meurtriers contre la police, la justice, le groupe de presse Springer et des quartiers généraux américains. D’autres militants vont prendre le relais. Retour sur cette organisation, née dans le sillage du mouvement étudiant contre la société de consommation et la guerre au Vietnam, qui croyait « attaquer le système impérialiste sur ses arrières ».
Entre le 11 mai et le 24 mai 1972, la République fédérale d’Allemagne (RFA) est secouée par une vague d’attentats à la bombe frappant les quartiers généraux américains de Francfort et d’Heidelberg, les locaux de la police d’Augsbourg et de Munich, un juge de Karlsruhe et les bâtiments du groupe de presse Springer à Hambourg : quatre militaires américains, dont un officier, sont tués et 70 personnes (policiers, militaires et ouvriers) blessées. Les dégâts matériels sont partout considérables. Dans les heures qui suivent, ces actions sont revendiquées par la Fraction armée rouge (en allemand, Rote Armee Fraktion, RAF).
À l’origine de la Fraction armée rouge (RAF, en allemand), une poignée d’étudiants déterminés à renverser le capitalisme par tous les moyens. © DPA Picture-Alliance via AFP
Active depuis 1970, cette organisation, qui se définit comme fraction armée du mouvement anti-impérialiste, ne s’était jusqu’alors manifestée que par quelques braquages de banques et des cambriolages de bâtiments administratifs, suivis de fusillades avec la police. Mais l’offensive du printemps 1972, frappant six villes éloignées les unes des autres en moins de deux semaines, surprend par son ampleur, sa concentration dans le temps et son haut degré de préparation technique. Cependant, l’impression de puissance qu’elle dégage va être démentie par la rapidité des arrestations : en moins d’un mois, tous les membres du noyau historique de la RAF se retrouvent sous les verrous.
Anne Steiner : « Quand les cartes postales racontent l'histoire des luttes sociales »Seize mille policiers sont affectés à la lutte antiterroriste, 200 000 DM de primes sont offerts pour la capture des 19 suspects figurant sur les avis de recherche diffusés partout dans le pays, et des centaines de personnes sont perquisitionnées et interrogées. Très vite, les moyens engagés par les autorités fédérales payent. Le 1er juin 1972, des blindés encerclent un garage de Francfort où Andreas Baader, Jan-Carl Raspe et Holger Meins ont trouvé refuge. Le 7 juin, Gudrun Ensslin est appréhendée dans un magasin de Hambourg et, dix jours plus tard, Ulrike Meinhof est arrêtée à Hanovre. Tous appartiennent au noyau initial de la RAF et, à tort ou à raison, les autorités leur attribuent un rôle majeur dans la conception, la préparation et la réalisation des attentats qui viennent d’ensanglanter l’Allemagne.
Née en 1940 près de Stuttgart, Gudrun Ensslin, étudiante en lettres et anglais, engagée depuis l’adolescence contre le réarmement de l’Allemagne et l’arme atomique, a participé activement au mouvement étudiant allemand qui commence en 1966 avec la protestation contre la guerre du Vietnam. Dans ce cadre, elle a connu Andreas Baader, né en 1943 à Munich, étudiant en art, fréquentant les milieux underground de Berlin. Ensemble, ils ont déjà comparu devant la justice en avril 1968 pour avoir provoqué un incendie dans deux grands magasins de Francfort. Ils entendaient protester contre l’indifférence de la population allemande à l’égard du conflit vietnamien et dénoncer le cynisme de la société de consommation. La journaliste Ulrike Meinhof, née à Oldenbourg en 1934, ancienne membre du KPD (Parti communiste d’Allemagne, dissous en 1956), éditorialiste et rédactrice en chef du magazine d’extrême gauche « Konkret », avait assisté au procès et noué des liens avec eux.
En 1968, Thorwald Proll, Horst Söhnlein, Andreas Baader et Gudrun Ensslin font de leur procès un happening sur le mode de la dérision. © Alamy Stock Photo
Entre-temps, Rudi Dutschke, leader charismatique du mouvement étudiant allemand, avait été victime d’une tentative d’assassinat par un jeune ouvrier proche de l’extrême droite. C’était pour Ulrike Meinhof le signe qu’il était devenu impossible de lutter sans sortir du cadre légal : « Les balles tirées sur Rudi ont mis fin au rêve de la non-violence. Qui ne s’arme pas meurt, qui ne meurt pas est enterré vivant dans les prisons, dans les maisons de rééducation, dans le sinistre béton des tours résidentielles ! »
Cet attentat avait débouché sur une radicalisation du mouvement étudiant et une répression accrue de la part de l’État. Des centaines de manifestants avaient été traduits en justice, condamnés à des peines de prison, et même radiés de l’université comme Holger Meins, né en 1941 à Hambourg, étudiant à l’Académie de cinéma à Berlin. C’est dans ce contexte tendu que s’est formée la RAF à partir d’une vingtaine de militants qui, las de la violence incantatoire des manifestations, envisageaient le recours à la guérilla urbaine sur le modèle des groupes latino-américains. Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Holger Meins, Ulrike Meinhof, l’avocat Horst Mahler, menacé d’être radié du barreau pour sa participation à des manifestations violentes, et Jan-Carl Raspe, étudiant en sociologie né à Berlin en 1944, engagé dans des expériences de vie alternatives, faisaient partie de ce noyau initial.
Le 19 octobre 1977, le corps du président du syndicat des patrons Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture, après l’annonce des « suicides » en prison de Baader, Ensslin et Raspe. © AFP
Dès leur arrestation, les militants de la RAF sont soumis à des conditions de détention extrêmement strictes. Certaines femmes du groupe, internées à la prison de Cologne-Ossendorf, subissent même un isolement acoustique total avec lumière électrique allumée jour et nuit, dans des conditions de privation sensorielle absolue. En réponse au traitement qui leur est infligé, les prisonniers mènent plusieurs grèves de la faim collectives. La plus longue, de septembre 1974 à février 1975, dure 145 jours et entraîne la mort d’Holger Meins. Certaines revendications, comme le regroupement partiel des prisonniers, ont alors été satisfaites et les détenues de Cologne-Ossendorf ont été transférées dans d’autres lieux d’incarcération.
Le traitement judiciaire est tout aussi exceptionnel. Pour éviter toute tentative d’évasion, un bâtiment spécial a été construit à l’intérieur de l’enceinte de la prison de Stammheim, où sont incarcérés, à partir de 1975, huit des principaux membres du groupe. Les avocats de la RAF font l’objet, à plusieurs reprises, de perquisitions et même d’interpellations. Le verdict est rendu le 28 avril 1977 en l’absence des accusés, trop faibles pour suivre les débats, et des avocats, qui refusent de plaider pour protester contre les atteintes aux droits de la défense. Jan-Carl Raspe, Andreas Baader et Gudrun Ensslin sont condamnés à la prison à vie. Holger Meins, mort pendant une grève de la faim, et Ulrike Meinhof, retrouvée pendue dans sa cellule le matin du 9 mai 1976, ne seront jamais jugés.
Deux ans plus tard, de nouveaux militants, issus des comités de soutien aux prisonniers, passent à l’action. Le 7 avril 1977, le procureur fédéral Siegfried Buback, rendu responsable de la mort d’Holger Meins et d’Ulrike Meinhof, est abattu avec son chauffeur et un collaborateur. Le 30 juillet 1977, le banquier Jürgen Ponto, président de la Dresdner Bank, est tué lors d’une tentative d’enlèvement manquée. Enfin, le 5 septembre 1977, Hanns-Martin Schleyer, président du syndicat des patrons allemands et ancien SS, est enlevé par un commando qui exige la libération de onze prisonniers de la RAF parmi lesquels Baader, Ensslin et Raspe. Tandis que les pourparlers traînent en longueur, un commando palestinien détourne un Boeing de la Lufthansa le 13 octobre, et joint ses propres revendications à celles du commando qui a enlevé Schleyer. Quatre jours plus tard, une section antiterroriste allemande donne l’assaut au Boeing, qui s’est posé en Somalie, à Mogadiscio, et libère les otages.
Quelques jours plus tard, leurs funérailles donnent lieu à une manifestation de soutien. Après un long silence, la RAF refait parler d’elle en signant une série d’attentats entre 1985 et 1991. © DPA Picture-Alliance via AFP
Le 17 octobre 1977 au matin, on annonce le suicide de trois prisonniers de Stammheim : Andreas Baader et Jan-Carl Raspe par balles et Gudrun Ensslin par pendaison. La version du suicide est immédiatement contestée par les avocats et les proches qui demandent comment des armes auraient pu être introduites dans la prison la mieux gardée au monde et comment les prisonniers privés, depuis l’enlèvement de Schleyer, de visites, de courrier, de radio et de presse auraient pu apprendre l’action de Mogadiscio et son échec, et s’entendre pour se donner simultanément la mort. Le 19 octobre, le corps de Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture à Mulhouse. La RAF revendique son exécution.
Dans l’ensemble, les actions de 1977 furent critiquées et même condamnées par l’extrême gauche allemande, qui reprochait à la RAF d’être devenue une organisation de libération de ses propres militants et de ne plus avoir aucun objectif politique. Quant au détournement de Mogadiscio, il contredisait un des principes de la RAF : ne pas risquer que des civils soient touchés par des actions de guérilla.
De 1970 à 1977, la RAF a produit un certain nombre de textes (interviews, textes d’explication ou de revendications, lettres de prison, déclarations au procès) qui permettent de comprendre son orientation stratégique, que nous présentons ici. Jamais elle n’a voulu se constituer en avant-garde pour déclencher une révolution en RFA. L’internationalisation du capital, l’uniformisation culturelle, la mobilité de la main-d’œuvre rendaient selon elle caduque cette conception et obligeaient les révolutionnaires à penser la lutte dans le cadre plus global du système impérialiste mondial dominé par le capital américain.
Dans la société industrielle avancée, les classes n’ont pas disparu, mais les exploités n’ont même plus la possibilité de se reconnaître comme tels. Car le système ne s’empare pas seulement de leur force de travail mais aussi de leur subjectivité, de leurs aspirations et de leurs utopies au moyen des mass media et de la consommation massive. Dans ces conditions, se constituer en avant-garde n’aurait aucun sens, mais il faut faire de cette situation, de cette atomisation, le point de départ d’une lutte radicale que tout un chacun peut mener.
Point n’est besoin de rejoindre un lointain foyer de guérilla car c’est dans les métropoles qu’on peut attaquer l’impérialisme sur ses arrières, d’où il exporte ses troupes, ses armes, ses instructions, sa technologie, ses systèmes de communication et ses normes culturelles. La Fraction armée rouge est la fraction d’une armée rouge mondiale regroupant tous ceux qui combattent le système impérialiste, en synergie avec les peuples du tiers-monde en lutte pour leur indépendance.
Après un long silence, la RAF revendique entre 1985 et 1991 plusieurs attentats visant des responsables politico-économiques. En avril 1998, elle annonce sa dissolution dans un communiqué en forme d’autocritique exprimant le regret de n’avoir pas été assez ouverte aux mouvements de contestation des deux dernières décennies, et d’avoir échoué à articuler travail politique légal et action armée.
Depuis les années 1970, nombreux ont été les artistes qui ont été inspirés par la RAF – parmi les plus connus, le peintre Gerhard Richter, le compositeur Helmut Lachenmann, l’écrivain Don DeLillo, les cinéastes Rainer Werner Fassbinder, Volker Schlöndorff et Margarethe von Trotta –, interrogeant dans leurs œuvres le refus définitif de ces hommes et femmes d’être en paix avec ce monde et leur détermination à le combattre par les armes, au péril de leur vie.
Anne SteinerAllemagneIl était une fois Valeurs Actuelles
Voiles et tenues islamiques : 144 atteintes à la laïcité enregistrées au deuxième trimestre, un chiffre en hausse
Abayas, kamis… Les tenues islamiques se font peu à peu une place à l’entrée des écoles, notamment des collèges et des lycées. Si certains établissements scolaires s’y opposent, d’autres ne savent pas encore comment réagir. Le phénomène prendrait de plus en plus d’ampleur. Après l’enquête de l’Opinion du 2 juin dernier, déplorant une « épidémie de tenues islamiques », le Service central du renseignement territorial (SCRT) a dévoilé une note confidentielle que RTL a pu consulter mardi 14 juin. Une hausse du port de tenues islamiques est démontrée dans ces pages. En effet, 144 atteintes à la laïcité ont été enregistrées à l’école au deuxième trimestre, entre janvier et mars 2021, contre 97 au premier. Une « écrasante majorité » des faits recensés concernerait l’islam, rapporte RTL. Pire, la note du SCRT indique que des enseignants, déjà « démunis » par cette situation, seraient « souvent pris pour cible » par les élèves refusant de retirer leurs tenues islamiques ou par leurs parents qui se servent des réseaux sociaux pour dénoncer une stigmatisation.
Cette « multiplication » des cas serait en partie liée au « contexte politico-médiatique », favorable aux revendications « séparatistes », notamment après la participation de personnalités politiques anti-islam et d’autres plus complaisantes à l’élection présidentielle, relate RTL. Mais les réseaux sociaux, comme TikTok, sont également en cause selon la note. Certains « intervenants » appelleraient à entrer dans les établissements scolaires voilés ou habillés d’une tenue islamique. Le SCRT citerait également Netflix comme étant une source d’influence du multiculturalisme. Des séries américaines et anglo-saxonnes n’hésitent pas à exhiber des personnages qui revendiquent leur appartenance religieuse par les tenues et d’autres qui ne s’y opposent pas par « tolérance » et pour la « liberté ».
Plusieurs départements concernés
Le 2 juin, l’Opinion indiquait dans une enquête que plusieurs rectorats avaient donné l’alerte en prévenant l’Éducation nationale. Les renseignements territoriaux auraient fait de même. Le rectorat de Paris a notamment déploré à l’Opinion une « hausse significative du port de tenues vestimentaires ostensiblement religieuses » dans les écoles de la capitale « depuis quelques semaines ». Cette montée a également été constatée dans d’autres départements de France. Comme le rapporte l’Opinion, des garçons en kamis sont arrivés devant des écoles de l’Aisne le jour de la fête de l’Aïd. Dans l’Oise, des familles déplorent une « épidémie » du port du voile devant les établissements. Les régions de Clermont-Ferrand et de Bordeaux sont aussi concernées.
Une défiance en augmentation
Si les surveillants tentent de faire respecter les règles, la défiance ne ferait que grandir. Après que des jeunes filles se sont vu refuser l’entrée de l’école à cause de leur voile, un groupe de dix à quinze élèves se présenteraient à nouveau le lendemain, vêtus d’une tenue islamique. Le Conseil des sages de la laïcité « réfléchit à la manière de répondre » à ce phénomène, a enfin expliqué Alain Seksig, le secrétaire général de l’instance.
L'Humanité
Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur
Il était une foisLa petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.
Dominique BariCamp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.
La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.
Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?
Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »
Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.
Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA
Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.
Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).
Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP
Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).
Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo
La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.
Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.
La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.
Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).
Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP
Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.
Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.
Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.
Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.
timor orientalIl était une fois New York Times - World
Russia-Ukraine War
Russians Breached This City, Not With Troops, but Propaganda
As they batter towns and cities in Ukraine with artillery, the Russians are also bombarding them with messaging aimed at eroding Ukrainians’ trust in their military and their government.
Lysychansk, an industrial city in eastern Ukraine, has been clobbered by Russian shelling.Credit...
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By Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak
Photographs by Tyler Hicks
LYSYCHANSK, Ukraine — Gesturing to the artillery shell lodged in the ground and a rocket protruding from the wall, Maksym Katerynyn was in a rage. These were Ukrainian munitions, he shouted. And it was Ukrainian artillery that struck his home the day before and killed his mother and stepfather.
“The Russians are not hitting us!” Mr. Katerynyn barked. “Ukraine is shelling us!”
But that was next to impossible: There were no Russian soldiers for the Ukrainians to shell in the eastern city of Lysychansk, and it was clear that the projectiles had come from the direction of Sievierodonetsk, a neighboring city, much of which has been seized by Russian forces.
The fact that Mr. Katerynyn believed this, and that his neighbors nodded in agreement as he careened through his neighborhood condemning their country, was a telling sign: The Russians clearly already had a foothold here — a psychological one.
“I will ask Uncle Putin to launch a rocket where these creatures launched their rockets from,” Mr. Katerynyn said, standing next to the backyard graves of his mother and stepfather, referring to President Vladimir V. Putin of Russia. He wanted the Ukrainian military to get out, he said heatedly, using an expletive.
It was not always like this in Lysychansk, an industrial city with a prewar population of 100,000. Now it is isolated from most of the world, with no cell service, no pension payments and intensifying Russian shelling. But some residents have turned into receptive audiences of Russian propaganda — or they have taken to spreading it themselves.
They are able to listen over the radio, both hand-held and in their cars, and to watch pro-Russian television channels when generator power allows. Given Lysychansk’s proximity to Russia, those channels appear to have a stronger hold in some neighborhoods than their Ukrainian counterparts do.
“When you’re hit over the head with the same message, you just drown in it,” said Nina Khrushcheva, a professor of international affairs at the New School in New York, who teaches a course on the politics of propaganda. “After awhile, you don’t know what the truth is. The message takes over your reality.”
The notion that the Ukrainian military is shelling its own people has been an oft-repeated message on pro-Russian disinformation channels on the radio, television and internet since the start of Moscow’s invasion in February. Aside from sowing doubt among Ukrainians about their own government and military, it has been a way for the Kremlin to sidestep accountability when it comes to civilian casualties caused by Russian attacks.
On a recent outing to distribute aid, several police officers were approached by an older woman who they said asked them, “Boys, when are you going to stop shooting at us?”— leaving the officers in disbelief.
Better Understand the Russia-Ukraine War
Propaganda has been a weapon of war in Ukraine since 2014 when Russia-backed separatists formed two breakaway republics in the Donbas region.
Hijacked television and radio towers there constantly broadcast anti-Ukranian propaganda and Russian disinformation. Those in their broadcast range were inundated with an alternate reality that slowly took hold, despite Ukrainian efforts to counter.
“First they cut off any Ukrainian content, and then they fill this void with Russian misinformation,” said Yevhen Fedchenko, the editor in chief of StopFake, a nonprofit organization that debunks Russian disinformation and the director of the Mohyla School of Journalism in Kyiv, Ukraine’s capital. “That’s been their approach for years, and they haven’t changed the textbook.”
But now, with the war’s front lines shifting as Russia advances into the Donbas, propaganda in cities and towns like Lysychansk has taken on a new intensity and relevance. Very few residents have access to satellite internet, so many people are glued to battery-powered radio handsets or the radio in their car if they can get the fuel to run it.
“You only need to turn on the radio or your phone to hear the Russian radio broadcast here,” said Sergiy Kozachenko, a police officer from Sievierodonetsk who has relocated to Lysychansk because of the fighting. “They will listen to it; what else could they do?” FM radio in the area is available without a data connection or a cell network.
Once such broadcast, from the pro-Russian station Radio Victory, is available on FM radio to Ukrainian forces and civilians in Lysychansk and to those troops on the front lines. Its monotone female voice seems almost soothing, despite the ominous messages she delivers.
“The circle is going to be closed very soon in the Siversk area,” the voice intones, referring to the closing pocket around Lysychansk and Sievierodonetsk as the Russians advance from the north and southeast. “Your staff is destroyed. Your commanders ran away and abandoned their subordinates. Zelensky has betrayed you, as well,” invoking the name of Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky.
“Help will not come,” the message continues. “With further resistance, you are destined to die. The only way to survive is to run away or surrender. Save your lives.”
The broadcast, clearly aimed at Ukrainian forces on the front lines, seems to have entered the lexicon of Lysychansk’s civilian residents, as well. “Your Kyiv government gave up on us,” shouted one older woman to a group of volunteers who delivered aid to a shelter last week. The locals did not allow the volunteers inside.
For residents to have pro-Russia leanings in this area is not illogical. Many people have family members in Russia, and the cities themselves are near the Russian border and predominantly speak Russian.
They stand in contrast to the millions of Ukrainians in most regions of the country who are outraged by Mr. Putin’s invasion and are angry at civilians in Russia, some of them family members, who are turning a blind eye to the mayhem.
Local authorities in Lysychansk believe that around 30,000 to 40,000 residents remain in the city. In Sievierodonetsk, which had a prewar population of 160,000, around 10,000 people have stayed, the authorities there say, despite the brutal street-to-street fighting that is playing out.
Ukrainian city workers informally call those who have chosen to stay “Zhduny,” or the “waiting ones.”
“Those are the ones who are waiting for Russians there,” said Mr. Kozachenko, the police officer. “They hug them, and say to them, ‘Our dear ones, we’ve been waiting for you, we’ve been abused here.’”
Though some residents might welcome the Russians, many people cannot evacuate because they lack the money, because they have older or disabled family members who are not very mobile, or simply because they fear they will lose their homes.
Galyna Gubarieva, 63, has refused to leave Lysychansk despite the incessant shellings and the approaching Russians, both of which she openly despises.
Short and spirited, Ms. Gubarieva is now taking care of her neighbor’s farm in addition to her own homestead. But dealing with her fellow Lysychanskians who have bought into Russian propaganda, she said, is something she refuses to tolerate.
“Sometimes, some old wife says some lies and I can’t take it,” Ms. Gubarieva said. “‘Oh,’ she says, ‘there are Russian forces coming here from the Lysychansk glass factory. Oh, let them come sooner!’ And I say, ‘Are you crazy?’”
“There are many people like that among my neighbors,” she said.
Some Lysychansk residents are no longer advocating either side, upset at the conduct of the combatants, even the ones who are supposed to be defending them. Instead, they are waiting for the war to end, no matter the victor.
“This is a war of attrition of any kind,” said Ms. Khrushcheva, the New School professor. “Not just militarily, but the Kremlin is counting on fatigue, including for Ukrainians to be tired of war.”
So was the case for Mykhailo, who had served in the Soviet military decades ago and whose car was stolen, he said, by five Ukrainian soldiers who had recently left Sievierodonetsk. Both city and military police officers confirmed to The New York Times that some Ukrainian troops had looted garages in Lysychansk and were commandeering private vehicles to use as personal transport on the front.
“They broke into the yard, broke the bolt, ripped the locks and then pulled the car out on the ropes. And that’s it,” said Mykhailo, who declined to provide his last name to discuss delicate matters. The car, he said, was used to help his ailing 87-year-old mother around town.
“I don’t remember such a war ever happening in my life,” he said. “We used to fight the enemy, but not the civilian population.”
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Valeurs Actuelles
Législatives : Caroline Mécary, l’avocate pro-LGBT qui veut conquérir Paris
Lorsqu’on interroge Caroline Mécary sur le pourquoi du comment de son engagement politique, la ténor du barreau fait dans le pragmatisme. « Je me suis engagée parce que le parlement de l’Union populaire m’a sollicitée en janvier 2022. J’ai réfléchi 24 heures, puis j’ai foncé ». Clair, net, concis. Une réponse à son image. Depuis une décennie, la médiatique avocate au phrasé fougueux écume les plateaux télé. Des apparitions cathodiques plus ou moins couronnées de succès. « Je n’ai pas toujours été bonne », confesse-t-elle à demi-mot. Qu’importe. Ses talents de bretteuse lui ont permis de mettre en lumière son cheval de bataille: la défense des droits des homosexuels. Le combat de sa vie. Mariage gay, PMA, GPA… Elle a été de toutes les luttes progressistes. Dès 2004, après quatre longues années de procédures, elle remporte une victoire judiciaire pour un couple de mères qui revendiquaient des droits parentaux égaux sur les trois enfants qu’elles élevaient. En 2022, son éventail de combats politiques s’élargit. Son mantra pour ces élections à la députation ? « Mettre fin à la politique néolibérale et autoritaire du président Macron. Et au déni de la réalité, du changement climatique en particulier. »
Petit retour en arrière de quelques jours. En ce soir de juin 2022, dans un bar du douzième arrondissement qui lui sert de QG, aux alentours de 22 heures, Caroline Mécary, tout sourire, sait qu’elle a réussi son coup. La candidate de la Nupes, la nouvelle coalition de la gauche, est arrivée en tête du premier tour de la septième circonscription de Paris (40,43% des voix). Elle a devancé de presque cinq points son premier poursuivant, le candidat de la majorité Clément Beaune (35,81%), au premier tour des législatives. Dans cette 7ème circonscription de Paris (IVème, XIème et XIIème arrondissements de la capitale), terre historique de la gauche, la tâche se révélait pourtant loin d’être aisée : le candidat LREM Pacôme Rupin y avait réalisé un score de 43% au premier tour de 2017. Alors, c’est peu dire que le score de l’avocate a des allures de victoire. Mais Mécary a le triomphe modeste. « J’affrontais le chouchou du président de la République. Je faisais plus face à l’Elysée qu’autre chose : c’était un peu David contre Goliath. Mais mon engagement n’est pas carriériste, il est auprès des jeunes. » De quels sujets veulent-ils parler, ces jeunes ? » Ils souhaitent que leurs dirigeants en main les thématiques du climat, de la justice fiscale, la lutte contre les inégalités… Ils sont les premières victimes de la politique néolibérale du gouvernement. » La marche en avant de Caroline Mécary paraît irrésistible. Qui aurait parié un kopeck sur elle il y a encore quelques semaines ? Ils se comptent sur le doigt d’une main.
Boules puantes et attaques ad hominem
Interrogée sur la majorité, Mécary ne lésine pas sur les épithètes. Son adversaire, Clément Beaune ? « Un pantin qui, en cas de défit, ira pantoufler dans une grande entreprise. » La tactique adoptée par Ensemble, visant à diaboliser le programme de la Nupes durant l’entre-deux tours ? « Une rhétorique proche de celle de la droite en 1981, qui prévoyait l’arrivée des chars russes sur les Champs-Elysées en cas d’élection de François Mitterrand. » Les accusations de complaisance avec l’antisémitisme, symbolisée par le soutien de l’ex-leader du parti Travailliste britannique Jeremy Corbin à Danielle Simonnet et Danièle Obono avant le 1er tour ? « Une volonté d’instrumentaliser l’antisémitisme, qui touche dans leur chair de nombreux juifs français ». Caroline Mécary a réponse à tout. On ne s’invente pas avocate.
On le sait, un candidat cache souvent une part d’ombre. La semaine dernière, Le JDD exhumait les quelque déboires judiciaires de Mécary. Au début des années 2000, elle forme avec Yann Streiff un duo inséparable. Les deux avocats sont chargés de la défense de deux héritiers français de la peintre américaine Joan Mitchell. A quelques jours de la transaction finale, Me Mécary et son acolyte font ajouter un avenant à sa convention d’honoraires. Avenant qui leur octroie l’attribution de 46 peintures en guise de rétribution. En 2007, les honoraires sont finalement jugés abusifs et plafonnés à 500 000 euros. Les avocats sont sommés de rétrocéder lesdits tableaux. Autre litige, quelques années plus tard. En 2010, à l’occasion des élections au bâtonnat de Paris, Caroline Mécary envoie un mail à l’ensemble des 22 000 avocats parisiens pour appeler à faire battre l’un des deux. Une immixtion dans le sort du scrutin qui fait tache : la tradition veut que seuls les candidats qualifiés pour le second tour soient autorisés à envoyer des mails aux autres avocats durant l’entre-deux tours. Convoquée quelques jours plus tard devant le conseil de discipline du Conseil de l’ordre, Mécary n’écope que d’un avertissement.
Car derrière ce sourire et cette bonhommie de façade se cache parfois une certaine forme de sectarisme mondain. On l’a dit : l’égalité entre les sexes représente le combat de sa vie d’avocate. Et qui combat d’une vie dit souvent excès de zèle. Au début des années 2010, en plein débat sur le mariage gay, elle multiplie les sorties qui flirtent avec la diffamation. En campagne, tous les coups sont permis. Alors la macronie utilise ces vieilles « casseroles »pour tenter de la disqualifier « Ce sont des boules puantes, des attaques ad hominem exhumées par la majorité présidentielle pour me discréditer. » Loin de faire acte de contrition, Mécary assume ses anciens propos : « Quand je traite Angel Merkel d’homophobe en 2012 sur Twitter car elle ne veut pas promulguer une loi sur le mariage pour tous, ça ne va pas bien loin. Le mot fait partie de la langue française. D’ailleurs, elle n’a porté plainte contre moi », sourit-elle. Autre affaire, plus récente cette fois-ci. Le 21 avril 2018, Caroline Mécary, publie un virulent message sur Twitter. « Et hop hop hop 1 PAPC pour diffamation publique, vous allez moins rire avec votre propagande qui ne masque même pas votre silence abyssal sur les enfants placés en rétention ou victimes de prêtres pédophiles, quand ce n’est pas un inceste au sein de vos familles (1 sur 10). » Le tweet choque de nombreux internautes, indignés de la véhémence de l’attaque. Devant la violence de l’accusation, la Manif Pour Tous porte plainte contre l’avocate pour injure et diffamation publiques. En 2019, la justice donne raison à Caroline Mécary et la banchit. La candidate de la Nupes aime à le rappeler : tout au long de ses procédures, elle n’a « jamais été condamnée. » Un casier immaculé qui vaut bien une petite camomille ?
L'Humanité
Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache
Il était une foisC’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.
Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.
Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenirCette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.
Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.
Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.
Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »
Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »
Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.
1947, un massacre colonial français à MadagascarLe 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.
Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».
C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.
Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP
Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.
Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.
Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.
Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.
Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.
En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.
madagascarIl était une foisindépendance1972 Valeurs Actuelles
[Edito] La France et l’Europe centrale : la grande occasion manquée
Ils ont manqué une belle occasion de se taire. La pique, signée Jacques Chirac, était adressée aux dirigeants des pays d’Europe centrale qui avaient en 2003 soutenu les États-Unis pendant la guerre en Irak, contre l’avis de la France et de l’Allemagne. Les élites d’Europe centrale en ont gardé un souvenir amer et ne manquent jamais une occasion de retourner l’expression à un président français dès qu’un différend survient avec Paris, surtout lorsqu’il s’agit de la Russie. Pourtant ce n’est pas ce commentaire qu’on a le plus entendu en Pologne, en Roumanie et dans les pays Baltes, ces dernières semaines. Au lieu de cela, les décideurs d’Europe centrale ont simplement exprimé leur déception vis-à-vis d’une France qui a “manqué une occasion de prendre le leadership de l’Europe”.
Il faut dire que les Européens du centre avaient entretenu de grands espoirs à la suite de l’invasion russe du 24 février dernier. Ils ont pu croire un temps que cet événement déterminant pour l’Europe avait enfin ouvert les yeux d’Emmanuel Macron. Non, la Russie n’était pas européenne (ses dirigeants le disent d’ailleurs eux-mêmes depuis la fin des années 1990). Et, oui, face à une agression qui remettait en cause la sécurité du continent, il fallait enfin faire preuve de fermeté vis-à-vis de Vladimir Poutine.
L’Allemagne traînant les pieds, les États d’Europe centrale ont cru, l’espace d’un instant, que la “grande nation” qui leur avait permis de réveiller leur sentiment national par deux fois, en 1848 et en 1918, allait enfin être à la hauteur de leurs espoirs
Les premiers signes avaient été encourageants. Avec une économie moins dépendante du gaz russe que celle de ses voisins, Macron avait pris les devants pour convaincre Berlin et Rome d’adopter un paquet de sanctions exemplaires. Il avait également promis de l’aide et surtout envoyé munitions et équipements militaires. L’Allemagne traînant les pieds, les États d’Europe centrale ont cru, l’espace d’un instant, que la “grande nation” qui leur avait permis de réveiller leur sentiment national par deux fois, en 1848 et en 1918, allait enfin être à la hauteur de leurs espoirs. Le Royaume-Uni sorti de l’Union européenne, Paris allait peut-être cette fois prendre l’initiative et s’attirer des sympathies à l’Est qui pourraient à terme se transformer en soutiens plus solides pour faire avancer l’Europe, quitte à mettre un peu la pression sur Berlin.
Las ! leurs espoirs ont été déçus. Non seulement la France est restée dans la roue de l’Allemagne, mais les déclarations sur la nécessité de ne pas “humilier” un pays qui a pourtant désigné l’Occident (dont fait partie la France) comme ennemi ont eu raison des espoirs de l’Europe centrale. On attendait Mitterrand ( « Les pacifistes sont à l’Ouest mais les missiles à l’Est »), on a vu Daladier. Emmanuel Macron semble avoir pris la mesure de la faute commise et a rectifié le tir en se rendant en Roumanie et en Moldavie les 14 et 15 juin, avant de partir pour Kiev avec Olaf Scholz et Mario Draghi. Ce nouveau virage, à contre-courant des déclarations des semaines précédentes, est certes bienvenu. Mais il n’effacera pas la désillusion qu’ont vécue les États d’Europe centrale. Pendant une brève période, Paris a eu l’opportunité de prendre l’ascendant moral en Europe centrale pour assumer plus de leadership français sur le continent. Le moment est passé et la grande occasion a été gâchée.
* Thibault Muzergues est essayiste et auteur d’“Europe champ de bataille” (Le Bord de l’Eau, 2021).
Le Figaro
Hommage à Jean-Louis Trintignant: «L'époque pourra-t-elle encore affronter de tels géants timides ?»
FIGAROVOX/HOMMAGE - Jean-Louis Trintignant est décédé ce vendredi 17 juin. Dans un texte très personnel, Benjamin Sire rend hommage à cette figure du cinéma français qui, pour lui, fut aussi un ami.
Benjamin Sire est compositeur et journaliste. Son dernier album, Electronica Cinematic est sorti le 8 avril dernier.
Et puis soudain la lumière s'est éteinte. Déjà la chaleur avait délavé l'éclat du jour, mais là, sans prévenir, le noir et blanc a empli la pièce en même temps que le soir tombait. S'envolent les articles politiques en préparation. Dérisoires paraissent ces élections qui prennent tout le temps du journaliste. Anecdotes sont les désirs de Matignon de l'un, les paniques de l'autre. Jean-Louis Trintignant est mort. Moi aussi, un peu ce soir. 91 ans ? Normal. C'est la vie, me direz-vous. Oui, peut-être. Mais non. Non. Ce n'est pas la vie, ce n'est pas normal. Parce que la vie, c'était Trintignant. La vie. Son charme à l'accent italien. Le charme total de celui dont la timidité pouvait lui faire envisager qu'il n'en avait pas, alors qu'il l'incarnait tout entier.
Le charme, la discrétion ? Peut-être, mais à la seule condition qu'ils soient des accélérateurs de vie, des accélérateurs tout court. Parce qu'il en faut du charme, du calme, de la maîtrise pour vivre 100 vies au cinéma et risquer d'en perdre autant au volant des bolides dont ses oncles, parmi lesquels Maurice «Pétoulet» Trintignant, le premier coureur français à remporter les Grand Prix de Monaco de Formule 1, lui avaient donné le virus. Comme mon père, son compère chez Lelouch, nous l'a transmis à mon frère, Antoine, et à moi-même. Un truc de boomer démonétisé, même s'il faut savoir séparer la vitesse du thermique. Nous assumons.
La tendresse de Trintignant crevait l'écran, depuis ses jeunes années, et encore plus sur le tard, quand l'homme avait abandonné le soupçon d'ambiguïté qui parfois parcourait son regard.
Tout Trintignant, dans ce qu'il figure pour nous - figurait, pardon -, est dans cette séquence de Un homme et une femme, où Antoine (six ans à l'époque), son fils dans la trilogie close au Festival de Cannes 2019 par la présentation de Les Plus Belles Années d'une vie, est au volant de la fameuse Mustang du film (qui était en réalité celle de notre père), feignant de conduire, tandis que le Jean-Louis hilare l'exhorte à la prudence. Tout est dans la légèreté de cette âme feignant la lourdeur, dans l'éclat de rire d'un introspectif, dans la vivacité soudaine d'une célèbre voix traînante. Jean-Louis, Antoine. Antoine, Jean-Louis ? Et Anouk. Et Claude. Mais Jean-Louis, Antoine. Nous parlons. Je sais infiniment sa peine. Pas un hasard si les deux lascars ont tourné leur destin vers les méandres de la campagne gardoise (près de leurs origines), où le soleil tape si dur sur les excroissances calcaires, que les gestes et les mots n'acceptent d'être produits que s'ils sont essentiels. Charme, discrétion, vérités premières.
Trois fois donc, Jean-Louis fut ton père mon Antoine. Et toute ta vie en parallèle, voiture, cinéma, humanisme, tu marchas dans ses pas ; tout aussi tourmenté en ton for intérieur qu'affable et facétieux dans ton commerce de surface, quand lui portait l'énigme sur son visage timide et la fantaisie dans son cœur. Trois fois donc, Jean-Louis fut ton père mon Antoine. Comme tu le dis, «selon la méthode de Lelouch il s'est entièrement installé dans son rôle de père le temps du tournage en 1965 et donc en 2018, comme en 1986, c'était presque naturel pour moi de témoigner devant la caméra à cet homme fragile la tendresse d'un fils.» La tendresse ? Là encore mes amis, c'est l'autre mot qui vous définit. Et celle de Trintignant crevait l'écran, depuis ses jeunes années, et encore plus sur le tard, quand l'homme avait abandonné le soupçon d'ambiguïté qui parfois parcourait son regard.
Alors la tendresse éclaboussa l'écran devant la caméra d'un Haneke tournant Amour, ce bijou de l'âge mûr, et à nouveau face à celle de Claude Lelouch, le fil rouge de sa carrière, quand sorti Les Plus Belles Années d'une vie, qui valut à son équipe une standing ovation émue à Cannes. Comme si Lelouch, dont les tentatives oscillent si bien entre le naufrage et l'instant de grâce suspendu, savait ce jour-là qu'il ne fallait pas se rater. Et jamais sans doute ne fit-il aussi simple, aussi dépouillé, avec ce film intimiste à souhait, dans lequel Antoine, fils accompli, cherche à retisser les liens amoureux d'un père au seuil du trépas et de l'oubli, avec celle, Anouk Aimée, dont il rêve depuis leur histoire d'amour avortée un demi-siècle plus tôt. La nostalgie camarade ! Et là encore c'est un mot pour Trintignant.
Jean-Louis Trintignant est mort et le voilà soulagé du fardeau que nous connaissons tous et dont il disait quelque chose comme: « vieillir ? C'est apprendre à regarder ses amis mourir ».
La nostalgie, celle qui affleure sans rémission dans le regard comme dans la voix, comme si même le présent était un souvenir, comme si même le présent était un abandon. Comme si chaque jour la Brigitte Bardot/Juliette de Et Dieu... créa la femme, allait danser de bras en bras en essorant le cœur du pauvre Jean-Louis/Michel, comme si chaque instant était à même de raviver la timidité maladive ayant fait l'homme et de tout rendre impossible. C'est pourtant cette timidité de Jean-Louis Trintignant qui lui ouvrit toutes les portes. Enfin, surtout le combat qu'il mena contre elle et dont la constance finit par faire de lui la quintessence de l'acteur.
L'acteur, celui qui peut fuir ce qu'il est grâce à la carapace offerte par le rôle ; l'acteur, celui qui peut faire la nique au réel tout en le sublimant ; l'acteur, celui qui peut oublier d'où il vient en se noyant dans le scénario qui décrit où il va. Et d'où il vient, de cette famille où se mêlent procès en collaboration et résistants héroïques, de cette famille qui résume la grande Histoire, et les petits arrangements de l'âme, Jean-Louis Trintignant en fera le fardeau et le moteur de sa vie. Car il savait trop l'homme et la fugacité de sa décence, la laideur des hystéries collectives, les drames qui vous collent à la peau jusqu'à la tombe – et un mélange de colère et de pudeur nous fait ici volontairement ellipser la mort de sa fille, Marie -, la «dérision de nous dérisoire» que chante Souchon. Suffisamment pour faire le «Fanfaron» et s'enfuir vers d'autres vies, faites de planches et de pellicule, de costumes et de fard.
Alors voilà. Jean-Louis Trintignant est mort et je crains, de toute façon, que l'époque n'ait plus les moyens humains d'affronter de tels géants timides, tant elle exalte la petitesse gouailleuse. Jean-Louis Trintignant est mort et le voilà soulagé du fardeau que nous connaissons tous et dont il disait quelque chose comme: «vieillir ? C'est apprendre à regarder ses amis mourir». Oui. Et je vieillis, et Antoine, Claude, et Anouk vieillissent, et tous ensemble, qu'il le fût vraiment ou par écran interposé, nous avons vu un ami mourir.
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Sophie de Closets chez Flammarion, un coup dur pour Fayard
Claudia CohenPlusieurs auteurs ont annoncé qu’ils allaient suivre l’éditrice dans ses nouvelles aventures littéraires.
Tandis que les rumeurs bruissaient depuis des mois dans le milieu de l’édition, la nomination de Sophie de Closets en tant que présidente de Flammarion (Groupe Madrigall) devrait être officialisée la semaine du 20 juin. Le temps pour les équipes encore présentes place de l’Odéon d’achever leur déménagement dans les nouveaux locaux du quartier Saint-Lazare.
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Depuis son départ avec fracas des éditions Fayard (Hachette) le 24 mars dernier, Sophie de Closets était contrainte de respecter une période de silence de trois mois. Durant cette phase, les négociations entamées avec Antoine Gallimard autour de son arrivée à la tête de la prestigieuse maison de littérature ne furent pas une mince affaire. Essentiellement parce que ses exigences salariales ont été jugées «trop conséquentes», au regard des réalités du milieu et des niveaux de rémunérations historiquement plus faibles chez Madrigall. Un terrain d’entente aurait finalement été trouvé. Flammarion n’a pas souhaité faire de commentaires.
Cette place en or était restée vacante depuis le transfert en janvier d’Anna Pavlowitch vers l’écurie Albin Michel. Dans ses valises pour Flammarion, Sophie de Closets devrait embarquer plusieurs auteurs à succès dont elle s’occupait chez Fayard. À commencer par la deuxième romancière la plus lue de France, Virginie Grimaldi (dont le dernier roman Les Possibles s’est vendu à 877.000 exemplaires). Cette dernière annonçait mardi son départ de Fayard, au lendemain de la nomination d’Isabelle Saporta en tant que PDG de la maison d’Hachette.
Manne financière
Trois jours plus tard, le romancier et essayiste Jacques Attali, arrivé chez Fayard à l’époque de Claude Durand, annonçait suivre Sophie de Closets dans ses nouvelles aventures. «J’ai su que j’allais quitter la maison à l’instant où elle a annoncé son départ en mars… J’attendais simplement le bon moment pour l’annoncer, après la sortie de mon dernier ouvrage Le Livre de raison», confie-t-il. Le même jour, les journalistes d’investigation du Monde, Fabrice Lhomme et Gérard Dave, (leur dernier ouvrage Le Traître et le Néant, s’est écoulé à 103.000 exemplaires) ont fait savoir qu’ils quittaient aussi Fayard. «Notre indépendance éditoriale, qui nous est si chère et a toujours été totale, est clairement menacée», ont-ils écrit dans une lettre envoyée à Isabelle Saporta. Une analyse partagée par le journaliste indépendant Victor Castanet, auteur de l’enquête Les Fossoyeurs (151.000 exemplaires vendus en six mois), qui choisit aussi de suivre l’éditrice.
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L’arrivée prochaine de Sophie de Closets à la tête de Flammarion soulève aussi des questions chez Madrigall. «Certains éditeurs craignent que les profils d’auteur qu’elle amène changent la ligne éditoriale de Flammarion, en la concentrant autour du documentaire et de la littérature grand public. Et que la littérature dite “plus exigeante” soit ainsi reprise au sein de Gallimard», souffle un salarié. De leur côté, après le départ de ces auteurs de renom, Fayard affronte une crise majeure. À peine nommée, Isabelle Saporta voit s’envoler une manne financière considérable pour la maison. Et la tempête est loin d’être finie… «D’autres écrivains risquent de suivre le mouvement, dès lors que les modalités de rapprochement entre Hachette et Editis (Vivendi) seront connues», commente un agent littéraire. Les conditions de rapprochement sont actuellement étudiées par la Commission européenne.
Canal+ contraint d'augmenter ses tarifs
DÉCRYPTAGE - La raison de cette augmentation, qui tombe plutôt mal, est à chercher du côté du ministère des Finances.
Jean-Jacques Bourdin limogé de RMC et BFMTV
Altice Media évoque des « événements intervenus et portés à (sa) connaissance » pour justifier ce départ.
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À Marseille, duel féminin pour conquérir la droite
Cela fait des décennies que les élus de droite détiennent cette circonscription, qui regroupe le XIe et une partie des Xe et XIIe arrondissements de Marseille. Mais cette belle continuité est aujourd’hui menacée : en premier lieu par le score de Valérie Pécresse à l’élection présidentielle, qui n’y a obtenu que 3,3 % des voix. Ensuite, par l’affaire des procurations frauduleuses dans un Ehpad de Saint-Barnabé lors des élections municipales de 2020, raison pour laquelle le député sortant, Julien Ravier (Les Républicains), a été déclaré inéligible. Enfin, par le ralliement de nombreux élus locaux LR à Emmanuel Macron.
Pour reprendre le flambeau, LR a choisi Sarah Boualem-Aubert, conseillère d’arrondissement, épouse du député du Vaucluse Julien Aubert et petite-fille du bachaga Boualem, grande figure des harkis. Un profil prometteur, qui n’a pourtant pas le soutien de la mairie du secteur, contrôlée par LR. Celle-ci a choisi de se ranger derrière sa rivale de la majorité, Sabrina Agresti-Roubache, productrice de cinéma et intime du couple Macron, qualifiée pour le second tour. Une position parfaitement assumée par le maire du secteur, Sylvain Souvestre, qui affirme vouloir ainsi éviter une victoire des extrêmes.
« J’étais la candidature de consensus », explique Sabrina Agresti-Roubache, choisie au dernier moment par l’Élysée, car elle entretient de bons contacts avec la droite locale, sans crisper les marcheurs historiques. Depuis, elle a reçu le soutien public de Jean-Claude Gaudin, Roland Blum et a choisi comme suppléant Didier Parakian, trois piliers de l’ancienne majorité municipale. Parmi les élus du secteur, « sur les 28, 24 m’ont rejointe », révèle la macroniste de la première heure, également auteur du livre Moi la France, je la kiffe ! (Albin Michel). Un ouvrage autobiographique où elle déclare sa flamme à la France, tout en fustigeant le laxisme sécuritaire et migratoire… De quoi plaire à l’électorat de droite.
Conserver son électorat en restant “fidèle à ses idées”
Un électorat que Sarah Boualem-Aubert compte bien conserver en misant sur la fidélité à ses idées. « J’incarne une droite de conviction, je ne trahis pas. Dans la famille, c’est une tradition, on fait honneur à la France depuis des décennies », explique celle qui assume appartenir à la droite “canal historique”, aux côtés de personnalités comme Valérie Boyer et Guy Teissier. « C’est pour ça que j’ai eu l’investiture. Il y avait d’autres prétendants, aujourd’hui chez LREM, mais le parti en avait marre de se faire avoir. Si demain je suis élue, je resterai dans le groupe LR quoi qu’il arrive », promet-elle.
Mais gare au Rassemblement national, qui est arrivé en tête du premier comme du second tour dans la circonscription et a investi la conseillère de secteur Monique Griseti. Le parti Reconquête !, qui a réalisé dans la circonscription le double de son score national, sera représenté par la conseillère régionale Sophie Grech. La Nupes se tient également en embuscade. Son jeune candidat de 26 ans, Thibaud Rosique, mène sur le terrain une campagne effrénée. Le résultat a dépendu surtout des électeurs de droite, qui ont préféré voter comme à la présidentielle plutôt que d’être loyaux à leur ancienne famille politique, à qui ils ont toujours fait confiance localement. Les urnes ont tranché.
L'Humanité
Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur
Il était une foisCent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.
Edgard GarciaIl aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.
En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images
Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.
Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre Janine Darcey, qui devient son épouse.
Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».
En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites.
Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.
En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images
Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.
Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.
Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.
Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.
Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.
Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.
En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho
Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.
Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : « l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…
La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.
Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.
Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.
Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.
Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité.
Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.
Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.
Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.
(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.
DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE
Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.
chanson françaiseserge reggiani Le Figaro
«Je n'ai jamais signé de CDI et c'est un choix» : ces jeunes que la sécurité de l'emploi ne fait pas rêver
Laetitia LienhardTÉMOIGNAGES - Adeptes de la flexibilité et du changement, certains professionnels en début de carrière refusent le contrat si convoité par d'autres. Ils ont expliqué leurs motivations au Figaro.
S'il reste perçu comme le Graal suprême par certains, le contrat à durée indéterminée ne fait plus autant rêver, notamment du côté des jeunes actifs. « Je n'ai jamais signé de CDI et c'est un choix », revendique Tom, âgé de 31 ans, qui enchaîne les CDD dans différentes entreprises depuis la fin de son IUT de gestion des entreprises et des administrations.
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Selon ce jeune professionnel spécialisé dans des métiers administratifs, la diversité de ses contrats a des avantages. « Cela me permet de tester différents aspects de mon travail et de ne pas être coincé dans un emploi qui ne me convient pas sur le long terme. J'ai la liberté et la possibilité de ne pas demander un renouvellement de mon contrat si je n'y suis pas épanoui », explique ce Toulousain. Même son de cloche du côté de Kérida, 32 ans, spécialisée dans les métiers de la logistique. Depuis l'âge de 18 ans, elle préfère l'intérim. « Si la mission ne me convient pas, je suis libre de ne pas y revenir. En plus, changer souvent de société me permet de ne pas m'ennuyer et de découvrir un nouvel environnement de travail à chaque fois », raconte-t-elle.
Cette possibilité de ne pas reconduire leur mission, s'ils le souhaitent, renforce, selon eux, leur pouvoir de négociation. « À la fin de mon premier CDD d'un an, j'ai réussi à négocier une augmentation de salaire et plus de budget pour l'équipe que j'avais créée », explique Antoine, 26 ans, diplômé d'une école de commerce, qui est data analyste dans la fonction publique. Tom a quant à lui réussi à décaler ses horaires de travail pour les adapter au mieux à ses besoins personnels. « Ma vie personnelle passera toujours avant mon emploi. Si je n'arrive pas à obtenir les conditions de travail qui me conviennent, je ne demande pas le renouvellement du contrat », explique-t-il, tout en reconnaissant que ce détachement est sûrement lié à un «manque de sens» dans son travail.
«Je touche entre 200 et 300 euros de plus»
Pour Kérida, la rémunération est également un atout non négligeable. « Je touche entre 200 et 300 euros de plus que si j'étais en contrat long terme, notamment grâce au versement de la prime de précarité », avance-t-elle. Cette prime précarité est, en effet, versée aux intérimaires et aux salariés en CDD dont le contrat de travail a pris fin à la date prévue. Elle représente 10% de la rémunération brute totale versée pour la mission effectuée et a pour objectif de compenser sa situation de précarité.
À cela vient s'ajouter un argument de poids, lorsqu'un CDD ou une mission d'intérim arrive à son terme : les droits au chômage s'ouvrent automatiquement, à condition d'avoir travaillé au moins six mois sur les deux dernières années. C'est notamment ce qui a convaincu Antoine de passer d'un CDI à un CDD. « J'avais pour projet, à moyen terme, de créer mon entreprise et c'était impossible à réaliser sans toucher le chômage. Je me suis tourné vers des CDD pour être certain de pouvoir accéder à mes droits lorsque je souhaiterais me lancer, sans avoir à négocier de rupture conventionnelle», explique Antoine, data analyste habitant à Paris. Lors de son dernier emploi, il a même posé cette condition au cours des différents entretiens de recrutement.
«Les jeunes professionnels ont de nouvelles attentes»
Ce phénomène est effectivement de plus en plus constaté par les directions des ressources humaines. « On constate une évolution. Les jeunes professionnels ont de nouvelles attentes, surtout en termes de flexibilité. Ils veulent travailler quand ils veulent, où ils veulent et dans de bonnes conditions. Certains se tournent alors vers l'intérim ou deviennent autoentrepreneurs pour proposer leurs services en tant qu'indépendants, afin de gérer leur emploi du temps comme ils le souhaitent », confirme Audrey Richard, président de l'ANDRH.
Une tendance qui se retrouve dans les chiffres puisque d'après une étude menée par Mazars et OpinionWay, en 2019, auprès de plus de 1000 Français, 79 % des 15-24 ans souhaitent travailler en CDI, contre 86 % des 25-34 ans ce qui implique tout de même que ce n'est pas le souhait de près d'1 jeune professionnel sur 5. Une réalité particulièrement constatée, selon la présidente de l'ANDRH, par les professionnels dans le milieu hospitalier et dans le secteur du conseil.
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Mais le recours aux contrats courts implique tout de même certaines contraintes : « cela a été bloquant pour mon achat immobilier. C'était très compliqué. C'est grâce aux revenus de ma compagne qu'on a pu réussir à obtenir un crédit, sinon c'était impossible », reconnaît Tom. Un manque de stabilité qui semble tout de même finir par peser dans la balance à partir d'un certain âge. À 32 ans, Tom commence à envisager potentiellement d'accepter un CDI dans l'entreprise dans laquelle il travaille actuellement, et s'épanouit... mais seulement à son retour d'un long séjour à l'étranger prévu de longue date. « J'ai l'impression qu'à partir d'un certain âge, c'est plus difficile de trouver des missions d'intérim. Je préfère éviter que cela m'arrive », reconnaît, de son côté, Kérida qui s'est fixée 35 ans comme bon âge pour, finalement, accepter un contrat à durée indéterminée.
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Ni Macron / Ni Mélenchon : ces français qui refusent le duel des « déconstructeurs »
Mais où est passée la droite dans les urnes ? Au vu du premier tour des élections législatives, la question se pose. Lors du second tour à venir dimanche, les duels les plus nombreux opposeront les candidats de la majorité présidentielle et ceux de la Nouvelle union populaire écologique et socialiste emmené par Jean-Luc Mélenchon, alors que les scores cumulés des partis » de droite » peinent à dépasser les 30%. Entre posture paradoxale et incohérence des électeurs, la droite est chahutée à l’occasion de ces législatives. Le premier tour de ces élections permet de tirer de nombreux enseignements à droite, notamment sur la ligne politique.
3 nuances de droite et une défaite pour tous… RN, LR et Reconquête sont défaits. Sans surprise, la défaite était annoncée et un sursaut inenvisageable. Le RN, qui avait atteint les 42% au second tour de la présidentielle, se place devant Les Républicains en nombre de voix. Il ne peut cependant qu’espérer détenir un groupe marginal à l’Assemblée nationale (entre 20 et 40 députés). De leur coté, les Républicains perdent d’ores et déjà leur place de première opposition en n’obtenant que 71 candidats au second tour.
Ces électeurs de droite qui s’abstiendront face à un duel dont ils ne veulent pas
Les électeurs de droite sont déboussolés. Un sur deux n’ira pas voter au second tour des législatives, selon le baromètre OpinionWay-Kéa Partners pour Les Echos. Ils refusent de choisir entre la « peste et le choléra ». Thomas, 27 ans, électeur du parti d’Éric Zemmour dans la 4eme circonscription d’Ille-et-Vilaine nous explique son désarroi face à une situation qu’il redoutait fortement : « J’avais quand même l’espoir d’un sursaut dans le département, bastion traditionnel de la gauche » lui qui ne se déplacera pas dimanche prochain, mettant à dos les deux forces politiques arrivées en tête au premier tour. « Macron et Mélenchon sont les deux faces d’une même histoire. Ils n’ont en réalité pas d’opposition politique. En réalité, Macron amène naturellement dans quelques années à la France du leader L’insoumis, c’est-à-dire la France islamo-gauchiste déconstruite. » assène-t-il.
Ensemble ! et la Nupes procèdent du même esprit, celui de déconstruire la France
Philippe, 53 ans, électeur LR dans la 3ème circonscription de Haute-Garonne a vu sa candidate, Laurence Arribagé, éliminée au soir du premier tour avec 16,10%. Fustigeant les résultats de ces élections législatives dans sa circonscription et plus largement au niveau national, il ne soutiendra ni le candidat Ensemble ! ni le candidat Nupes qualifié pour le second tour qui selon lui « procèdent du même esprit, celui de déconstruire la France. » Cet ancien militant de l’UMP ne boudera quant à lui pas les urnes, mais glissera un bulletin blanc, se disant « attaché à la réalisation de son devoir citoyen. »
Elise, 41 ans, électrice RN : « Je soutiens le camp national depuis 10 ans » déclare-t-elle d’un ton assumé. Cette mère de famille soutenait le candidate RN Michel Dufay engagé dans la première circonscription des Landes, arrivé 3eme avec 20,15% des suffrages exprimés, et non qualifié pour le second tour de ces élections législatives. Face au duel Ensemble ! / Nupes, elle a décidé de ne pas choisir entre « La peste et le choléra » et n’ira donc pas voter à l’occasion de ce second tour. « Nous avions un programme d’opposition excellent sur le pouvoir d’achat », soupire celle qui aurait volontiers envisagé une « union des patriotes » avec Reconquête ! le parti d’Éric Zemmour.
A l’occasion du second tour des législatives, l’autre tendance qui se dégage à droite est le report en faveur de la gauche. Toujours Selon le baromètre OpinionWay-Kéa Partners, dans les duels entre Ensemble ! et la Nupes, les plus importantes réserves de voix pour la majorité viennent de la droite avec 63 % des électeurs LR et UDI qui se reporteraient au second tour en sa faveur. Pour la Nupes, « les principales réserves de voix sont dans l’électorat RN et un front anti-Macron », relève Bruno Jeanbart, vice-président de l’institut, interrogé par Les Echos. Ainsi, 40 % des électeurs RN se reporteraient sur la Nupes, 11 % sur Ensemble !.
El País (ESP)
PATATAS ALIÑADAS CON PIMIENTOS AL VAPOR
Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.
El verano ya llegó, ya llegó, ya llegó, y las sopas y cremas frías, las ensaladas y demás platos fresquitos son los protagonistas de nuestras mesas. Puedes comprobarlo en nuestro nuevo menú semanal: no falta el salmorejo clásico cordobés, ni un entrante de pepino picante con feta y lima o unas patatas aliñadas con pimientos al vapor, por ejemplo. Todas las recetas, por supuesto, preparadas con productos de temporada, como manda la ley de esta sección.
Lunes 20 de junio
La patata conserva mejor el sabor que cocida, mientras que el pimiento y el ajo se relajan hasta no resultar ni dominantes ni indigestos.
Un pollo jugoso, idealmente preparado a la brasa para conseguir un toque ahumado y acompañado de una salsa con toques picantes, dulces y salados que lo complementa a la perfección.
La alternativa imberbe al melocotón obra milagros con la vainilla. Esta receta es tan fácil que roza el jetapostrismo.
Martes 21 de junio
Una crece sobre tierra, la otra debajo; una es de verano, la otra de invierno -aunque podemos encontrarla cocida todo el año-, y ambas se alían para convertirse en una sopa refrescante y llena de sabor.
Esta ensalada de pasta tiene mucho más de lo primero que de lo segundo, y hará las delicias de los amantes de la albahaca gracias a una sabrosa ricota aromatizada (y muy verde).
Debe tener una mancha amarillenta en la zona que ha estado en contacto con la tierra, y al darle golpecitos con los dedos se debe "sentir hueca".
Miércoles 22 de junio
El yogur, los cítricos y el picante acompañan fantásticamente al pepino, mientras que el queso feta pone la nota salada en un invento que está a medio camino entre el aperitivo y la ensalada.
En esta receta juntamos los guisantes con un colega suyo de toda la vida, el huevo, brevemente cocido para que conserve su yema cremosa.
Puede que sus años de gloria quedaran atrás, pero la gelatina tiene todas las cualidades para ser el postre veraniego por antonomasia: fresco, facilón y, desde el cariño, un poquito viejuno.
Jueves 23 de junio
El bonito y los pimientos han nacido para estar juntos. Te enseñamos a unirlos en matrimonio en una ensalada con tres versiones: para vagos, cocinillas avanzados y perfeccionistas insoportables.
La increíble melosidad del marisco crudo compensa el trabajo de aplanarlo entre dos hojas de papel de horno. Unas chips de alcachofa crujientes y un toque de romesco rematan la jugada.
Es pariente del melocotón y de la ciruela, tiene muy pocas calorías, y una buena cantidad de fibra que lo convierte en una fruta bastante saciante.
Viernes 24 de junio
Si alguna vez has pensado en mudarte a Córdoba solo para comer cada día salmorejo sedoso, sabroso y perfectamente aderezado, no hace falta que hagas la maleta: aquí te enseñamos las normas básicas para prepararlo.
Este pescado ultrafácil es un plato que podrás lucir también en ocasiones especiales. Consiste en una especie de tataki de atún con otra especie de hummus/salsa/crema de almendras. Para repetir.
La leyenda cuenta que un pastelero creó esta tarta inspirándose en una bailarina rusa. Aunque no sea cierta, este postre está muy rico y lo puedes acompañar también de chocolate, crema de limón o dulce de leche.
Sábado 25 de junio
La versión tradicional de este plato italiano lleva berenjena, pero también puede prepararse con calabacín. Y elegir si lo fríes o lo cocinas a la plancha, o le pones quesos de sabor más o menos intenso.
Las cerezas están de temporada y en El Comidista lo celebramos poniéndonos tibios a ellas. Pero si pinchas en el enlace verás varias recetas por si te aburres de comerlas solas.
Domingo 26 de junio
La sopa japonesa más adictiva tiene una versión que te permite tomarla en una noche tropical y vivir para contarlo. Un caldo ligero, fideos y unos cuantos ingredientes más y recibirás un merecido dōmo arigatō.
Ya es tarde para la operación bikini. Lo sabemos, y además no creemos en ella. Por eso proponemos esta receta, que rinde culto al chocolate, la galleta y el plátano. Sin remilgos, pero también sin comerse medio kilo.
La bebida del finde
Aromatizamos el clásico cóctel de zumo de tomate y vodka con hierbas aromáticas, mostaza y vinagre de Jerez, y se vuelve por arte de magia más mediterráneo que la canción de Serrat.
Pincha en el enlace y descárgate la plantilla de menú semanal de El Comidista. Podrás organizarte los desayunos, almuerzos, meriendas y cenas de toda la semana.
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Le Figaro
Législatives 2022 : les points chauds à surveiller pour le second tour
Guillaume TabardService politique du FigaroINFOGRAPHIE INTERACTIVE - Ministres candidats, espoirs de conquête... Le Figaro a sélectionné les circonscriptions à suivre dimanche, à l'occasion du second tour des législatives.
Après l'élection de cinq députés au premier tour - 1 Ensemble-Horizons et 4 Nupes-LFI -, la bataille pour les élections législatives se joue dans 572 circonscriptions de métropole, d'outre-mer et des Français de l'étranger. 565 en duel et 7 en triangulaire. Dans une immense majorité d'entre elles, le suspense est limité, le candidat arrivé en tête étant dans une position nettement dominante par rapport à ses adversaires. Mais l'incertitude est réelle dans une bonne centaine de circonscriptions. Le Figaro en a retenu ici une trentaine, parce qu'elles impliquent des personnalités de dimension nationale ou parce qu'elles sont emblématiques des évolutions politiques récentes.
Ainsi, le sort d'Amélie de Montchalin dans l'Essonne, ou de Stanislas Guerini et Clément Beaune à Paris, même s'ils sont dans une situation de ballottage moins défavorable, donneront le ton de l'impact de ce scrutin sur Emmanuel Macron et dicteront l'ampleur du remaniement à venir. La droite réussira-t-elle à conserver ses deux dernières circonscriptions parisiennes ? Le Rassemblement national conquerra-t-il de nouveaux territoires, en Haute-Marne où en Gironde ? Qui remportera la bataille fratricide à droite à Nice ? Le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand peut-il perdre dans le Finistère et le président du groupe Modem Patrick Mignola en Savoie ? La Nupes fera-t-elle carton plein en Seine-Saint-Denis ? Tour d'horizon des points chauds.
Résultats législatives 2022 : LREM, Nupes, RN, LR... Quelles sont les affiches des duels de second tour ?
La majorité présidentielle affrontera la gauche unie dans 271 circonscriptions, contre 107 face au Rassemblement national.
Législatives 2022 : la longue passe d'armes entre Jean-Luc Mélenchon et Bruno Le Maire
La Nupes accuse le gouvernement de préparer une hausse de la TVA. Le ministre des Finances dénonce une «fake news».
Législatives 2022 : «J'ai honte pour lui», déclare Brigitte Kuster après la rencontre de Nicolas Sarkozy avec sa concurrente macroniste à Paris
L'ancien chef de l'État s'est entretenu, selon une information du Parisien, avec Astrid Panosyan-Bouvet. Un affront pour sa concurrente, pourtant amie de longue date de Sarkozy.
New York Times - World
Colombia’s Presidential Election
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Colombia Will Soon Have Its First Black Female Vice President. Will It Be Her?
A few months ago, Marelen Castillo was a top director of a Catholic university. Now, she is one of two Afro-Colombian women who could become the country’s next second in command.
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By Genevieve Glatsky
CALI, Colombia — At a hotel in Cali, a major city near Colombia’s Pacific Coast, hundreds of people packed a ballroom for the woman at the center of the stage.
With her hand on her heart and a little gold cross around her neck, Marelen Castillo, a vice-presidential candidate who until recently was virtually unknown, explained once again that she was running for office to help “so many women in Colombia who do not have opportunities.”
A few months ago, Dr. Castillo, 53, had been a top director of a private Catholic university in Bogotá, the capital. Now she is the running mate of the anti-establishment politician and businessman who unexpectedly clinched second place in the first round of the nation’s most consequential election in decades.
On Sunday, Colombians will vote in the runoff, choosing between that candidate, Rodolfo Hernández, and Gustavo Petro, a longtime senator making a bid to be the first leftist president in the country’s history.
Whatever the outcome, the country is assured its first Afro-Colombian woman vice president: either Dr. Castillo, an educator and religious conservative, or Francia Márquez, an environmental and social justice activist.
The two women have starkly different approaches to some of the country’s most pressing problems: inequality, unemployment and the quality of the public education system.
While Ms. Márquez has made social justice and inclusion the core of her platform — speaking about race and class in a way rarely discussed in public circles — Dr. Castillo has kept her message centered on improving public education and increasing economic opportunities, particularly for women.
In an interview between campaign events in Cali, Dr. Castillo described growing up in a mixed-race family that blended harmoniously, with relatives congregating for every birthday, holiday and first communion. Her father is white and her mother is Black. But race, she said, was not discussed.
“Maybe because we grew up in that, we weren’t very much inclined to feel that way” about race, she said. “Because of the family togetherness.”
The tenets of Dr. Castillo’s platform include raising salaries of public schoolteachers, investing in athletic and arts education and incorporating best practices from universities in other countries. Mr. Hernández and Dr. Castillo have said that, if elected, she will also become the minister of education.
She has also said that she would create a working group to revise higher education laws in Colombia. She did not specify what changes she would make, but said that any revision would be a participatory process.
Sandra Carrasquilla, 52, a Castillo supporter in Cali, recently started volunteering for Mr. Hernández after working on the campaign of the right-wing senator María Fernanda Cabal. She was drawn to the ticket largely by Dr. Castillo’s “spectacular” resume, warmth, and message of unity.
“She is a woman who has dedicated herself to education and has a wonderful charisma,” said Ms. Carrasquilla, who works for a health food distributor. “That’s why Marelen got me hooked.”
Dr. Castillo grew up in Cali, the oldest of five daughters in a tight-knit, middle-class Catholic family.
Education was paramount in their household. Her father, a former schoolteacher, walked the girls to school every day and taught them to read.
“My dad used to say, ‘I educate them because I don’t want them to have to depend on someone later on,’” said Marelen’s sister Milene Castillo, a biochemist.
Dr. Castillo took this to heart, securing scholarships and earning four degrees, including a Ph.D. in education. During that time, she also worked as a public high school teacher, and later as vice chancellor of a Catholic university in Cali.
There, Dr. Castillo earned a reputation as a skilled administrator and “a supremely intelligent person,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Simón Bolívar Andean University in Quito, Ecuador, who taught in Cali for years.
Fourteen years ago, she moved to Bogotá to work at Minute of God University Corporation, a Catholic university that caters to low-income students in remote areas of the country with little access to higher education. She spearheaded the university’s virtual and distance learning program.
Education has continued to carry Dr. Castillo as she finds herself in the center of Colombian politics.
As voters prepare to cast their ballots, the vastly different campaign platforms of Dr. Castillo and Ms. Márquez reflect the cultural divide in Colombia of people demanding drastic social change on one side and those who say such demands create division when the country needs unity.
The women are two of five Afro-Colombians who were named as running mates to presidential contenders — a record in Colombia, where top politicians are mostly white, often educated abroad and connected to the most influential families.
For many, seeing two Black women who are so close to the halls of power recasts “the narratives of what is the appropriate place for an Afro-descendant woman,” said Aurora Vergara, director of the Center for Afrodiasporic Studies at Icesi University in Cali.
But it has also raised questions of candidates who have tried to demonstrate racially diverse representation while still avoiding a conversation about racism in Colombia.
On the campaign trail, Ms. Márquez has cracked open the national conversation about race in a country where the topic remains largely taboo. She attracts thousands of devoted supporters to her speeches in which she calls on Colombians to address systemic racism and sexism.
By contrast, Dr. Castillo acknowledges the existence of racism and sexism in Colombia, but it is not a central part of her message, unlike her leftist counterpart. She instead emphasizes the idea of creating more opportunities for women.
“We have to recognize that Colombia is a machista country, and who gives us the opportunity? The men,” Dr. Castillo told The New York Times. “Now we have to give opportunities to other women.”
One of the most common criticisms of Dr. Castillo is that she has no experience in public office and would serve as second in command to one of the oldest presidents in Colombian history. If the 77-year-old is elected, Mr. Hernández will serve a four-year term.
As they campaign for office, he and Dr. Castillo could not be more different.
Mr. Hernández is brash, informal and unpredictable, and has made so many offensive statements that one local news outlet recently compiled them in a digital catalog labeled “look how Rodolfo Hernández has offended you.”
Dr. Castillo by comparison is measured in her speeches, rarely straying from the party line. She has defended Mr. Hernández from accusations of misogyny after he told an interviewer “the ideal would be for women to dedicate themselves to raising children.”
But, internally, there have been disagreements.
In an effort to distance himself from the current conservative government, which faces dismal approval ratings, Mr. Hernández has recently released a series of progressive policy stances, including saying that his government would support a woman’s right to abortion.
Ángel Beccassino, an adviser to the Hernández campaign, said Mr. Hernández and Dr. Castillo had disagreed on the issue, but that Dr. Castillo had eventually settled on the position that “every woman has the right to decide for herself.”
In the interview, Dr. Castillo said that she was personally against abortion up to 24 weeks, but clarified an earlier statement in which she had said she would like the country to re-examine a recent high court decision that decriminalized the process up to 24 weeks. “I would like to review it. I have not said that I am going to review it,” she said. “My position is that I respect each woman’s decision.”
Visiting the neighborhood where she grew up earlier this month for a campaign event, at least one person recognized Dr. Castillo: her cousin Iván Castillo, 49, who happened to walk by on a trip to the bakery. He was surprised, he said, when he found out she was getting involved in politics, and even more surprised when Mr. Hernández moved on to the second round.
Like most of the township that includes La Base, Mr. Castillo, a civil engineer, voted for Mr. Petro.
“Now with the family involved, I don’t know,” he said with a laugh, of the next election round.
“She is very good at her job as a teacher, an administrator,” he said, shaking his head. “But she has nothing to do with politics.”
He added, “A person like my cousin, to get into such a mess. My God!”
Julie Turkewitz contributed reporting from Cali, Colombia.
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Valeurs Actuelles
Reconnaissance faciale interdite : la mairie de Nice veut identifier les silhouettes des délinquants
Fervent défenseur du recours à la reconnaissance faciale dans la politique sécuritaire, Christian Estrosi s’était heurté, en 2019, à un avis défavorable de la Cnil (Commission nationale informatique et liberté) et à une décision de justice. Cela au regard des impacts de ce procédé sur les libertés individuelles. Le maire de Nice a contre-attaqué, jeudi 16 juin, avec un projet basé, cette fois, sur l’intelligence artificielle, rapporte Le Parisien.
« Pas de photos ni de données biométriques »
Le nouveau logiciel défendu par l’édile ne se base plus sur des photos de la personne, mais sur sa silhouette ou son accoutrement. Pour retrouver un suspect, les policiers de la ville pourront entrer de tels éléments, soit d’après le témoignage d’une victime, soit en retrouvant des images de l’infraction. Contrairement à la reconnaissance faciale, ce concept n’utilise « pas de photos, de données biométriques ou d’autre dispositif non autorisé », et ne fait qu’aider les policiers, a défendu Christian Estrosi.
Nice : les dernières actualités
New York Times - World
Extradition Order for Julian Assange Approved by Britain
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Priti Patel, Britain’s home secretary, approved the order. But Mr. Assange, the WikiLeaks founder who faces charges in the U.S. under the Espionage Act, will appeal.
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By Megan Specia
LONDON — The British government approved an extradition order on Friday for Julian Assange, the embattled WikiLeaks founder, confirming a court decision that he can be sent to the United States to stand trial on espionage charges, though his legal fight against the decision is not over.
While the order is a blow for Mr. Assange, whose case is seen by rights groups as a potential challenge to press freedom, he is expected to appeal the decision in a British court, and the government said he had 14 days to do so.
The Home Office, in a statement, pointed to a British court ruling that did not find “that it would be oppressive, unjust or an abuse of process to extradite Mr. Assange.” Additionally, the statement said, the courts did not find that extradition “would be incompatible with his human rights, including his right to a fair trial and to freedom of expression, and that whilst in the U.S. he will be treated appropriately, including in relation to his health.”
“This is disappointing news that should concern anyone who cares about the First Amendment and the right to publish,” said Barry J. Pollack, a lawyer for Mr. Assange in the United States. “The decision will be appealed.”
The approval of the order by Priti Patel, the home secretary, is just the latest turn in a long-running court battle and comes after a British court ordered Mr. Assange’s extradition in April.
In its statement, the Home Office said that, if Mr. Assange wishes to fight his extradition, his next legal step would be to apply to the High Court for permission to appeal against the decisions of both a district judge and Ms. Patel to order it.
In 2019, Mr. Assange was charged in the United States under the Espionage Act in connection with obtaining and publishing classified government documents about the wars in Afghanistan and Iraq on WikiLeaks in 2010. Those files were leaked by Chelsea Manning, a former military intelligence analyst, before being published by the site.
Throughout the prolonged legal battle against his extradition, Mr. Assange has remained in custody in London at Belmarsh prison, where he has been detained for nearly three years. Mr. Assange married his partner, Stella Moris, in prison this year.
“We are going to fight this, we are going to use every appeal avenue,” she said on Friday, adding, “I am going to spend every waking hour fighting for Julian until he is free, until justice is served.”
Mr. Assange was arrested in London in 2019 after spending seven years holed up in the Ecuadorean Embassy in an effort to avoid detention as he fought extradition to Sweden, where he was wanted for questioning in a rape inquiry. That case was later dropped.
Under current government guidelines, Ms. Patel is able to block extradition requests only in a small number of circumstances. Those include cases concerning people previously extradited or transferred to Britain from elsewhere, others involving people facing the death penalty, or those who might be charged with further, previously unannounced offenses after their transfers.
But if none of those issues were involved, Ms. Patel would have no reason to refuse an extradition request and would be obliged to comply, according to the Home Office.
However, Mr. Assange’s legal team will still be able to apply to appeal to Britain’s High Court on both Ms. Patel’s decision and potentially on a number of other points of concern about the U.S. request. The High Court will then decide which points Mr. Assange may appeal, if any. This process could take several months.
Once he has exhausted his options in British courts, Mr. Assange could also try to appeal to the European Court of Human Rights.
One of that court’s rulings this week grounded a flight that was scheduled to take some asylum seekers to Rwanda from Britain. Since then, some lawmakers from Prime Minister Boris Johnson’s Conservative Party have called on Britain to remove itself from the remit of the court, which is part of the Council of Europe rather than the European Union.
Rights groups have expressed worries that Mr. Assange’s extradition to the United States could threaten press freedom, and when the court made a decision on his case, several organizations denounced the move.
“The Home Office’s decision to extradite Julian Assange exposes its complicity in undermining press freedom just as it claims to be a world leader on freedom of expression,” Quinn McKew, the executive director of Article 19, which campaigns for freedom of expression, said in a statement.
“It also sends a worrying message to the world that journalists, activists and anyone who exposes important truths about crimes — including those committed by governments and businesses — do not deserve protection for their rights to impart information and speak freely,” the statement added.
Several opposition lawmakers expressed their concerns about the decision, as did one senior Conservative lawmaker, the former cabinet minister David Davis.
“Sadly I do not believe Mr Assange will get a fair trial,” he wrote on Twitter. “This extradition treaty needs to be rewritten to give British and American citizens identical rights, unlike now.”
Stephen Castle contributed reporting from London, and Charlie Savage from Washington.
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Le Figaro
Canicule : les incendies gagnent du terrain en Espagne au dernier jour de la vague de chaleur
Le plus important de ces feux de forêt a obligé les autorités à évacuer 14 villages.
Les services de secours continuaient samedi de lutter contre des incendies en Espagne, dont l'un a déjà ravagé 20.000 hectares de terrain dans le nord-ouest du pays, au dernier jour d'une vague de chaleur extrême et inhabituellement précoce.
Le plus important de ces feux de forêt a obligé les autorités à évacuer 14 villages, regroupant plusieurs centaines d'habitants, dans la Sierra de la Culebra, un massif montagneux de la région de Castille-et-Léon, près de la frontière avec le Portugal.
À lire aussiL'Espagne fait face à plusieurs incendies en pleine vague de chaleur
D'après les autorités régionales, une partie d'entre eux ont pu regagner leur domicile samedi matin, les flammes s'étant éloignées des habitations concernées. Mais le feu «reste actif», a souligné le gouvernement de Castille-et-Léon, en évoquant des conditions météorologiques «défavorables», avec un vent sec et des températures élevées.
Au total, près de «19.765 hectares ont brûlé» dans cet incendie géant, a-t-il précisé. Les pompiers espagnols continuaient par ailleurs de lutter contre d'autres incendies à Caudiel, dans la région de Valence (sud-est), ou à Artesa de Segre, en Catalogne (nord-est), où un incendie en cours depuis mercredi a déjà ravagé 1600 hectares de terrain.
Guerre en Ukraine : les Russes consolident leur emprise sur l'île aux Serpents
Des images satellite permettent d'apercevoir plusieurs systèmes de défenses russes, chargés de protéger ce territoire stratégique militairement et économiquement.
La marine chinoise met à l'eau son troisième porte-avions
Le Fujian de Type 003 est surtout le premier à disposer de catapultes pour faire décoller ses aéronefs. Pékin rejoint ainsi un petit club dont seuls les États-Unis et la France faisaient partie jusqu'alors.
Regarder la vidéoPays-Bas : les jeunes de banlieues françaises au cœur d'une controverse
La ministre des Affaires sociales Karien van Gennip a proposé que les entreprises néerlandaises recrutent de jeunes de banlieues françaises, afin de les «remettre sur le droit chemin» et pallier le taux de chômage très élevé.
L'Humanité
Le 19 juin, élisons des députés de combat
ÉditorialFabien GayQui aurait pu imaginer un seul instant, au soir du premier tour de l’élection présidentielle le 10 avril dernier qui voyait une nouvelle fois la gauche éliminée du second tour, que, deux mois plus tard, une large coalition de la gauche et des écologistes, la Nupes, serait au coude-à-coude avec l’arc de rassemblement de la majorité présidentielle ? Et pourtant, c’est un fait, et la Nupes a déjà remporté son premier pari. En deux mois, elle a réussi à remobiliser, à redonner l’espoir qu’une autre majorité était possible, et que la retraite à 65 ans, le RSA conditionné au travail gratuit, les salaires bloqués et l’inflation ou plutôt la spéculation rampante n’étaient pas une fatalité.
Même si la gauche progresse de « seulement » 63 889 voix par rapport à 2017, son unité et son rassemblement lui permettent d’être présente au second tour dans quelque 400 circonscriptions (hors outre-mer), d’être en tête dans 194 d’entre elles, et d’avoir déjà quatre députés élus dès le premier tour. La Nupes sera même présente dans 61 circonscriptions face au Rassemblement national. Dès lors, il appartient à tous les démocrates, républicains et à la majorité présidentielle de parler haut et clair, comme la gauche a su le faire pour le second tour de la présidentielle, et de battre largement le RN, qui progresse de 1,3 million de voix par rapport à 2017. Loin d’être vaincue, l’extrême droite reste vivace et ses idées s’enracinent dans la société.
Ce premier tour est un camouflet pour Emmanuel Macron. Pour la première fois depuis l’instauration de la Ve République et alors que les institutions sont conçues pour confier au président élu une large majorité, il se pourrait que les électrices et les électeurs décident de ne pas confier cette majorité absolue, ni même relative, au chef de l’État. Ce serait inédit ! Si tel était le cas, il est possible et probable que le président se retrouve en difficulté pour imposer ses réformes libérales.
Après avoir fait le choix d’un non-débat lors de la campagne de l’élection présidentielle, c’est celui d’une campagne sous anesthésie qui a été retenu pour les législatives. En somme, Emmanuel Macron a pensé que, par le simple jeu des institutions malades de la Ve République, la majorité, à défaut d’exister dans les idées, serait du moins au rendez-vous des urnes.
Ce pari nauséeux – et bien peu démocratique – est raté. Et l’abstention très forte, qui a battu un nouveau record, devrait être entendue à l’Élysée comme un signal très politique. Elle traduit une non-adhésion au projet présidentiel ; et une majorité du peuple ne pense pas que la Macronie aura les réponses à la crise du pouvoir d’achat, à la crise climatique, à la crise du service public, dont l’hôpital et l’éducation sont les plus criantes illustrations, nécessitant d’urgentes solutions.
Les Français et Françaises veulent des réponses politiques à ces problématiques, auxquelles s’ajoute celle de la paix au niveau international. Voici donc le dernier défi des candidats et candidates de la Nupes pour le 19 juin : mobiliser les abstentionnistes par millions, pour être le plus nombreux possible dans la prochaine Assemblée, avec des députés de combat pour défendre l’augmentation des salaires, revenir à la retraite à 60 ans et répondre à l’urgence sociale et climatique.
éditorial
NupesLégislatives 2022 Valeurs Actuelles
Paris : la “Pride radicale”, un mouvement “anti-raciste et anti-impérialiste”, défilera dans les rues ce dimanche
Les rues de Paris s’annoncent déjà bondées de manifestants, ce dimanche 19 juin. En amont de la traditionnelle « Marche des fiertés LGBT+ » prévue dans la capitale le 26 juin, un autre mouvement « anti-raciste et anti-impérialiste », la « Pride radicale », a prévu son propre événement pour la deuxième année consécutive, rapporte Le Parisien. Pour cette fois, leur principale revendication, toujours dans une logique « d’intersectionnalité des luttes », est annoncée : ils militent pour les droits des migrants.
« Nous voulions une Marche des fiertés indépendante de l’Inter-LGBT, par nous et pour nous, loin des représentations superficielles et de l’instrumentalisation de nos luttes », ont expliqué dans un communiqué les organisateurs de l’événement, réunissant quelque dix-neuf collectifs militants. Et d’ajouter : « Globalement, il y a eu une récupération commerciale de la Pride, autorisée par l’Inter-LGBT. Le fait que des marques défilent est assez problématique, elles prennent plus de place que les personnes célébrées. Les chars Coca-Cola ou Levi’s invisibilisent les participants. »
Les LGBT de la police d’Air France ne sont pas les bienvenus
À l’inverse de la traditionnelle « Gay Pride », la « Pride radicale » conteste la présence dans son cortège de certaines associations LGBT. Parmi elles, FLAG !, qui représente les policiers et sapeurs-pompiers, ou encore l’association d’Air France, « entreprise rémunérée par l’État pour expulser des personnes migrantes ».
« Nous accompagnons des demandeurs d’asile LGBT qui se font agresser par la police, donc c’est peu envisageable pour nous d’avoir des représentants de la police à nos côtés. D’ailleurs, la police n’est pas au défilé de la Pride de New York (elle y est interdite au moins jusqu’en 2025). Certaines personnes ont peur de ces gens, et n’auraient pas osé défiler en leur présence », estiment les organisateurs, qui revendiquent également une lutte « anticarcérale », car « le système judiciaire est entièrement pensé autour d’une idéologie punitive néocoloniale ». Pour rappel, lors de la précédente édition, la Pride radicale avait réuni près de 30. 000 participants, dix-neuf organisations membres et cinquante-six collectifs et associations signataires de son appel.
Le Figaro
La compagnie aérienne Vueling va accepter les paiements en cryptomonnaies
Les clients pourront, dès 2023, choisir entre 13 cryptomonnaies, dont le bitcoin, l'ethereum ou encore le dogecoin.
Les cryptomonnaies commencent à s'imposer dans l'écosystème économique. Nouvelle preuve en est, la compagnie aérienne espagnole Vueling a annoncé cette semaine qu'elle allait, à partir de début 2023, accepter les paiements en cryptomonnaies pour les clients particuliers.
À lire aussiComment acheter des cryptomonnaies?
Pour proposer ce service, la filiale du groupe aérien IAG (British Airways, Iberia) a noué un partenariat avec BitPay, un fournisseur de services de paiement en cryptomonnaies. La partie technologique revenant à la solution de paiement UATP, utilisée par de nombreuses compagnies aériennes.
«Les prix des billets seront affichés en euros et les clients pourront payer leur vol à partir de plus de 100 portefeuilles et choisir entre 13 cryptomonnaies différentes», indique Vueling dans un communiqué. Pourront par exemple être utilisés le bitcoin, l'ethereum ou encore le dogecoin.
Pas la première compagnie à autoriser les cryptomonnaies
«Avec cet accord, Vueling réaffirme une fois de plus sa position de compagnie aérienne numérique», déclare un porte-parole de la société espagnole, cité dans le communiqué. Vueling insiste également sur l'aspect supposé sûr de ce moyen de paiement. «Payer avec des cryptomonnaies est une transaction push, ce qui signifie que l'utilisateur envoie le montant exact, plutôt qu'un retrait comme les cartes de crédit ou de débit traditionnelles, éliminant ainsi la fraude aux transactions et le phishing.»
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Vueling explique devenir ainsi «la première compagnie aérienne low-cost en Europe à accepter les cryptomonnaies comme moyen de paiement». En réalité, d'autres compagnies proposent déjà le paiement en bitcoin : par exemple AirBaltic et Air Lituanica depuis 2014, ou LOT Polish Airlines depuis 2015.
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Le cofondateur de l'application Elyze rejoint le cabinet de la porte-parole du gouvernement
Grégoire Cazcarra est à l'origine de l'application qui aidait les citoyens à trouver leur candidat idéal à l'élection présidentielle. Il devient conseiller en charge de la communication numérique d'Olivia Grégoire.
Internet Explorer, à partir de ce mercredi, c'est fini
Après 27 ans d'activité, le célèbre navigateur tire sa révérence. Microsoft mise désormais sur Edge.
Fin d'Internet Explorer : quelles sont les meilleures alternatives ?
Le navigateur éponyme n'est plus utilisable depuis le 15 juin. Plusieurs logiciels permettent de le remplacer.
L'Humanité
Résultats du second tour des législatives 2022. Qui sera le député dans votre circonscription ?
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Ces élections législatives permettront d'élire les 577 députés de la XVIe législature. Pour ces élections, les principaux partis de gauche se sont unis dans le cadre de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), qui est arrivée en tête du premier tour.
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Des sans-papiers demandent leur régularisation lors d’une manifestation « antiraciste » à Paris
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans le calme, samedi 18 décembre à Paris, pour réclamer la régularisation des sans-papiers, arborant des autocollants « antiracisme et solidarité » à l’occasion de la journée internationale des migrants, relate BFM TV. « D’où que l’on vienne, où que l’on soit né, notre pays s’appelle solidarité », affiche la banderole de tête du cortège, parti de la place Clichy à destination du quartier Stalingrad, tandis que des manifestants chantent « de l’air, de l’air, ouvrez les frontières ». Plusieurs dizaines d’organisations, associations et syndicats – dont la Fédération des associations de solidarité avec tous les immigrés (Fasti) et le syndicat Sud – ont appelé à manifester dans le cadre d’une campagne « antiraciste et solidaire » qui entend porter une voix « alternative à l’extrême droite ».
« On nous fait croire qu’on est envahi »
La manifestation se veut aussi l’occasion de dénoncer « toutes les formes de racisme, dont l’islamophobie », les contrôles au faciès ou la loi sur le « séparatisme », selon le texte de l’appel. « Je suis là pour soutenir les sans-papiers qui travaillent tous dans des conditions insupportables », témoigne Véronique Hollebecque, 61 ans, affirmant être « en soutien total avec eux ». Et de poursuivre : « On nous fait croire qu’on est envahi alors qu’ils sont là pour travailler, contribuent à l’activité économique. Pas de raison qu’ils soient maltraités et ne bénéficient pas des droits ».
Le Figaro
«On ne reconnaît plus la France» : à Paris, la place du Trocadéro gangrenée par la délinquance
Guillaume PoingtREPORTAGE - Chaque soir, ou presque, des délinquants - des mineurs isolés étrangers, en écrasante majorité -, détroussent des touristes venus admirer la tour Eiffel.
«Le Trocadéro est devenu un point de fixation de la délinquance. C'est un peu le nouveau Barbès. Il y a beaucoup de vols à l'arraché et de vols avec violences», explique Matthieu Valet, porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police (SICP). Depuis plusieurs mois, des badauds venus admirer la tour Eiffel - touristes en tête -, se font détrousser par des voyous souvent armés de couteaux ou de tessons de bouteille.
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Ces délinquants sont à l'affût de la moindre opportunité : téléphone, montre, chaîne, bracelet.... Les mis en cause sont en écrasante majorité des mineurs isolés ou des jeunes majeurs sans-papiers, se prétendant souvent mineurs, originaires du Maghreb. Les mineurs isolés représentent environ 20% du total des gardes à vue dans le 16e arrondissement et 75% du total des mineurs déférés dans la capitale.
«J'évite de m'y promener avec ma copine»
Les riverains du Trocadéro le savent bien : le soir venu, mieux vaut éviter de s'aventurer sur la place ou dans les jardins. «Je ne rentre jamais seule en passant par le bas du Trocadéro le soir ou la nuit car je ne me sens pas en sécurité. Il y a des bandes qui traînent. On ne reconnaît plus la France», explique une jeune femme d'une vingtaine d'années qui vit dans le quartier. «Il y a pas mal de gens bizarres qui traînent le soir, j'évite de m'y promener avec ma copine», abonde un riverain.
Il est 20h30, mardi 14 juin, quand une quinzaine de policiers investissent le parvis de la place du Trocadéro. Quatre individus de type nord-africain sont isolés dans un coin, contrôlés et fouillés. Un peu plus loin, en haut des marches, un groupe d'une dizaine de jeunes est assis à l'écart. L'un d'eux porte un maillot de foot du Maroc, un autre celui de l'Algérie. Un véhicule de police stationné juste derrière eux ne semble guère les impressionner.
Quelques minutes plus tard, alors que les policiers sont repartis, trois individus s'extirpent de ce groupe et se dirigent vers les jardins du Trocadéro. Ils slaloment entre les touristes, de retour à Paris ces derniers mois. Émerveillés par la découverte de ce lieu emblématique, ces derniers flânent sous le soleil, téléphone à la main et appareil photo autour du cou. Aux aguets, les trois jeunes font le tour des jardins à plusieurs reprises.
Une trentaine d'individus dans les jardins
Plus haut, les policiers sont repartis. Presque immédiatement, le parvis de la place du Trocadéro reprend sa physionomie «habituelle» : les nombreux vendeurs à la sauvette, originaires d'Afrique subsaharienne, réinvestissent les lieux. Leurs sacs, montres, lunettes et tours Eiffel miniatures sont disposés sur des draps blancs à même le sol. Les vendeurs de Marlboro sont eux aussi de retour.
Il est maintenant presque 22h, et le soleil commence à tomber. Une bonne trentaine de mineurs isolés, ou de jeunes majeurs, errent dans les jardins. Shootés aux drogues ou aux médicaments, certains squattent sur des bancs, le regard vide. Un couple d'Asiatiques qui remonte vers le parvis est suivi de près par deux individus. En bas des marches, un groupe d'une dizaine de jeunes se disperse au passage d'un véhicule de police en patrouille, avant de se reconstituer quelques secondes plus tard.
Peu après 1h, un mineur isolé de 12 ans est interpellé, à l'angle de l'avenue Kléber et de la place du Trocadéro, après avoir volé le portefeuille d'une femme. Compte tenu de son âge, il est reconduit dans son foyer du 20e arrondissement. Ce soir-là, la délinquance s'est surtout «déportée» sur la pelouse du Champ-de-Mars. Plusieurs vols ont eu lieu : le sac de touristes colombiens, la sacoche de touristes japonais, des téléphones portables et une carte bleue.
Une nuit de razzia
La nuit a finalement été plus «calme» que celle du jeudi 9 au vendredi 10 juin, où une véritable razzia a eu lieu au Trocadéro entre 22h55 et 2h55. Les mis en cause sont tous des «individus de type mineur isolé», comme l'indique un document que nous avons consulté. Ce soir-là, deux individus arrachent la chaîne de cou d'un touriste en train d'admirer la tour Eiffel depuis le parvis. Quelques instants plus tard, plusieurs délinquants tentent d'arracher la sacoche d'un homme. Mais face à sa résistance, ils lui portent des coups de tesson de bouteille. L'arrière du crâne en sang, l'homme est conduit à l'hôpital. C'est ensuite au tour de deux touristes asiatiques de se manifester auprès des policiers : on vient de leur arracher un iPhone 12 pro Max. Il sera retrouvé sur un mineur isolé au cours de la soirée.
Un peu plus tard dans la nuit, une femme en promenade dans les jardins du Trocadéro se fait arracher la chaîne en or qu'elle portait au cou par cinq individus. Enfin, vingt minutes plus tard, un groupe composé de deux hommes et deux femmes est abordé par huit individus non loin du parvis des droits de l'homme. Tandis que certains font des pas de danse pour détourner leur attention, l'un des individus en profite pour dérober une triple chaîne en or reliée à un pendentif en or de marque Chanel. Au total, une dizaine d'interpellations ont été effectuées ce soir-là. Interrogé, le parquet de Paris n'a pas été en mesure de nous communiquer les suites judiciaires, compte tenu des dizaines d'affaires similaires traitées chaque jour.
Depuis début mars, la préfecture de police a mis en place un plan de sécurisation renforcée sur le secteur du Trocadéro en mobilisant différents services. Des effectifs de la BAC 75N (brigade anti-criminalité de nuit, NDLR) viennent notamment en renfort. Sur cette période, 38 opérations de police ont été menées conjointement par les effectifs du commissariat du 16e arrondissement et le département de contrôle des flux migratoires (DCFM) : 443 personnes ont été contrôlées et 102 OQTF (obligation de quitter le territoire français, NDLR) ont été prononcés. «La police interpelle mais la situation administrative des mis en cause rend les choses compliquées : certains ont plusieurs identités et des majeurs se disent mineurs. Et ceux qui bénéficient de l'excuse de minorité ne sont pas expulsables», déplore Matthieu Valet.
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Torched Trains and Burning Tires: India’s New Military Recruitment Plan Fuels Angry Protests
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Young people seeking job security in a long-term military career saw the announcement as another blow to their dreams amid rising unemployment.
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By Karan Deep Singh and Hari Kumar
NEW DELHI — Thousands of young Indians took to the streets in angry demonstrations on Friday, blocking trains and setting fire to railroad cars and tires to protest a cost-cutting move by the government that they say will shatter their dreams of a more secure job in the military.
The protests began on Tuesday after the government of Prime Minister Narendra Modi announced changes to how it would recruit new members of the armed forces. By Friday, demonstrations had turned violent and spread to multiple states and the capital, New Delhi.
At least one person died, and several others were injured. The casualties occurred in the southern state of Telangana after the police opened fire to dispel the crowds, according to a hospital and witnesses.
The government has described the moves as essential to making the country’s armed forces “younger, fitter” and more “diverse,” but many experts say it is aimed at reducing the country’s defense budget, more than half of which is spent on salaries and pensions.
Under the new system, 46,000 people aged 17 and a half to 21 would enroll this year, to serve four years. After that, up to 25 percent of them would be eligible to continue with a longer military career. The rest would get a small payout at the end of their service, but no pension.
Hundreds of thousands of young people seeking job security in a long-term military career saw the announcement as another blow to their dreams.
“What will we do after four years?” said Prince Raj, 23, who is from the eastern state of Bihar and hopes to become a soldier. “Who will give us a job? Our protests will continue until the government accepts our demands.”
The protesters have called for the government to scrap the new plan outright and instead maintain the policy that had the prospect of a career that might last two decades and a pension at the end of it.
“We spend three to four years preparing to get selected and after that, if we get a job for four years, that is not fair,” said Pankaj Pundir, 17, from the district of Muzaffarnagar in the northern state of Uttar Pradesh.
The growing discontent among India’s youth is a result of rising unemployment, in an economy that has struggled to put hundreds of millions of people to work in recent years. Economists have long warned of a slow rate of job creation, even as the pandemic pushed millions of educated, middle-class Indians toward poverty.
This year, hundreds of applicants for railway jobs burned train cars in the state of Bihar in protest against what they said were Mr. Modi’s government’s unfair recruitment practices. More than 12 million people had applied for 35,281 jobs.
In an acknowledgment of the unemployment woes, Mr. Modi this week ordered his government to recruit a million people into vacant government slots within 18 months.
“The announcement of a million jobs is good, but that will only be filling up the vacancies,” said Jayan Jose Thomas, an economist and professor at the Indian Institute of Technology in New Delhi. “Given the demographic structure of India, unless we are able to create more jobs, these kind of protests will keep on happening.”
As the protests spread, reaching multiple districts in at least six Indian states on Friday, Mr. Modi’s government announced some concessions on the new military recruitment plan. It would raise the upper age limit for the entry of new recruits to 23 years, allowing those who missed the opportunity of being recruited in the past two years during the pandemic to apply.
The concessions, however, did little to calm the anger unfolding on the streets and inside train stations in the states of Bihar, Uttar Pradesh, Haryana, Rajasthan, Telangana and Madhya Pradesh. The protests quickly spread to other parts of India on Friday, including New Delhi and the states of Odisha, West Bengal, Punjab and Jharkhand.
In Bihar, which has witnessed intense protests in the past few days, hundreds of protesters armed with sticks vandalized train stations and set fire to train cars on Friday. Violent mobs blocked railway tracks by burning tires and vehicles on them.
Similar scenes played out in Uttar Pradesh, where protesters destroyed trains, buses and shops. Hundreds of protesters, mostly men in their 20s, took to the streets and shouted slogans in the district of Chandauli.
In the state of Telangana, police officers and firefighters tried to extinguish a burning train car that a mob had ignited. Tensions remained high in the state of Haryana, where the authorities cut off the internet on Thursday and Friday to keep the protests from spreading.
“They will kick us out after four years,” Lavjinder Singh, a young Army aspirant in the state of Haryana, told local news media, explaining that he had been training for the past seven years to be considered for a slot. “What will those 75 percent people do?”
Ranjeet Kumar, a former Indian Army soldier who runs a training academy of 100 army aspirants in Bihar, said the protesters were also frustrated because of delays in the recruitment process. Their demands, he said, were justified.
And, he said, one thing was clear: “They are not interested in joining the army for four years. They want to join the army for full tenure.”
The protests have come as India is facing a situation it has feared for nearly two decades: a two-front conflict with hostile neighbors, China and Pakistan, both nuclear armed. The Indian and Chinese militaries have been stuck in a border dispute in the Himalayas for more than two years.
India has one of the world’s largest armies, recruiting tens of thousands every year. Military experts say one way to manage such a large army and still afford updates to its defense equipment is to recruit potential soldiers on short-term contracts.
But the jobs themselves must be made “attractive,” both during the years of service and after, said H.S. Panag, a retired lieutenant general, who served in the Indian Army for nearly four decades. They should also not appear to be “exploitative,” Mr. Panag added.
The government plan announced on Tuesday falls short on both counts, he said. “It seems to be exploitative because they have not given all the incentives they are talking about,” including “assured guarantees” for recruitment in paramilitary forces. The military job package would pay only about $15,000 in total, far less than what a soldier would make after about 15 years of service.
Economists say the government also needs to urgently focus on creating jobs. Aside from the defense sector, which employs more than 1.3 million people, other fields like education and health can absorb hundreds of thousands of job seekers, Professor Thomas said.
“A very large number of the working-age population is looking for jobs,” he said. “And they look for regular employment with safety, which only government jobs provide.”
Mr. Raj, the Army aspirant from Bihar, pointed out that the government’s recruitment plan targeted the most vulnerable in India. “It’s only the poor families whose sons join the army and sacrifice their lives,” he said. “Which politicians’ sons sacrifice their lives in defending the country?”
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A Paris, un homme suspecté de meurtre arrêté grâce à la filature d’un SDF
C’est une action hors du commun qu’aurait entreprise un homme sans domicile fixe vendredi 17 juin à Paris. Selon Le Parisien, celui-ci aurait suivi un individu suspecté de meurtre tout en prévenant les forces de l’ordre. Grâce à sa filature, le suspect, en état d’ivresse, a pu être interpellé et placé en garde à vue pour homicide volontaire. Tout a commencé à 21h50 lors d’une transaction de stupéfiants qui a viré au drame à la Porte de la Chapelle, dans le XVIIIe arrondissement de la capitale.
Une altercation sur fond de stupéfiants
D’après les témoignages, un homme de nationalité géorgienne se serait adressé à un dealer. Mais, pour des causes encore indéterminées, certainement liées à cet échange précis, une altercation a éclaté entre les deux hommes. Le dealer, âgé d’une soixantaine d’années, a alors tiré sur son client au niveau du thorax et de la fesse. Malgré l’intervention des secours, la victime est décédée sur place quelques minutes plus tard. Si plusieurs témoins ont assisté à cette terrible scène, seul le SDF aurait pris les choses en main. C’est à ce moment-là que ce dernier, qui faisait la manche, aurait commencé sa filature, et ainsi joué un rôle déterminant dans l’arrestation du suspect armé.
New York Times - World
A Filmmaker Imagines a Japan Where the Elderly Volunteer to Die
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The premise for Chie Hayakawa’s film, “Plan 75,” is shocking: a government push to euthanize the elderly. In a rapidly aging society, some also wonder: Is the movie prescient?
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By Motoko Rich
TOKYO — The Japanese film director Chie Hayakawa was germinating the idea for a screenplay when she decided to test out her premise on elderly friends of her mother and other acquaintances. Her question: If the government sponsored a euthanasia program for people 75 and over, would you consent to it?
“Most people were very positive about it,” Ms. Hayakawa said. “They didn’t want to be a burden on other people or their children.”
To Ms. Hayakawa, the seemingly shocking response was a powerful reflection of Japan’s culture and demographics. In her first feature-length film, “Plan 75,” which won a special distinction at the Cannes Film Festival this month, the government of a near-future Japan promotes quiet institutionalized deaths and group burials for lonely older people, with cheerful salespeople pitching them on the idea as if hawking travel insurance.
“The mind-set is that if the government tells you to do something, you must do it,” Ms. Hayakawa, 45, said in an interview in Tokyo before the film’s opening in Japan on Friday. Following the rules and not imposing on others, she said, are cultural imperatives “that make sure you don’t stick out in a group setting.”
With a lyrical, understated touch, Ms. Hayakawa has taken on one of the biggest elephants in the room in Japan: the challenges of dealing with the world’s oldest society.
Close to one-third of the country’s population is 65 or older, and Japan has more centenarians per capita than any other nation. One out of five people over 65 in Japan live alone, and the country has the highest proportion of people suffering from dementia. With a rapidly declining population, the government faces potential pension shortfalls and questions about how the nation will care for its longest-living citizens.
Aging politicians dominate government, and the Japanese media emphasizes rosy stories about happily aging fashion gurus or retail accommodations for older customers. But for Ms. Hayakawa, it was not a stretch to imagine a world in which the oldest citizens would be cast aside in a bureaucratic process — a strain of thought she said could already be found in Japan.
Euthanasia is illegal in the country, but it occasionally arises in grisly criminal contexts. In 2016, a man killed 19 people in their sleep at a center for people with disabilities outside Tokyo, claiming that such people should be euthanized because they “have extreme difficulty living at home or being active in society.”
The horrifying incident provided a seed of an idea for Ms. Hayakawa. “I don’t think that was an isolated incident or thought process within Japanese society,” she said. “It was already floating around. I was very afraid that Japan was turning into a very intolerant society.”
To Kaori Shoji, who has written about film and the arts for The Japan Times and the BBC and saw an earlier version of “Plan 75,” the movie did not seem dystopian. “She’s just telling it like it is,” Ms. Shoji said. “She’s telling us: ‘This is where we’re headed, actually.’”
That potential future is all the more believable in a society where some people are driven to death by overwork, said Yasunori Ando, an associate professor at Tottori University who studies spirituality and bioethics.
“It is not impossible to think of a place where euthanasia is accepted,” he said.
Ms. Hayakawa has spent the bulk of her adult years contemplating the end of life from a very personal vantage. When she was 10, she learned that her father had cancer, and he died a decade later. “That was during my formative years, so I think it had an influence on my perspective toward art,” she said.
The daughter of civil servants, Ms. Hayakawa started drawing her own picture books and writing poems from a young age. In elementary school, she fell in love with “Muddy River,” a Japanese drama about a poor family living on a river barge. The movie, directed by Kohei Oguri, was nominated for best foreign language film at the Academy Awards in 1982.
“The feelings I couldn’t put into words were expressed in that movie,” Ms. Hayakawa said. “And I thought, I want to make movies like that as well.”
She eventually applied to the film program at the School of Visual Arts in New York, believing that she would get a better grounding in moviemaking in the United States. But given her modest English abilities, she decided within a week of arriving on campus to switch to the photography department, because she figured she could take pictures by herself.
Her instructors were struck by her curiosity and work ethic. “If I mentioned a film offhandedly, she would go home and go rent it, and if I mentioned an artist or exhibition, she would go research it and have something to say about it,” said Tim Maul, a photographer and one of Ms. Hayakawa’s mentors. “Chie was someone who really had momentum and a singular drive.”
After graduating in 2001, Ms. Hayakawa gave birth to her two children in New York. In 2008, she and her husband, the painter Katsumi Hayakawa, decided to return to Tokyo, where she began working at WOWOW, a satellite broadcaster, helping to prepare American films for Japanese viewing.
At 36, she enrolled in a one-year film program at a night school in Tokyo while continuing to work during the day. “I felt like I couldn’t put my full energy into child raising or filmmaking,” she said. Looking back, she said, “I would tell myself it’s OK, just enjoy raising your children. You can start filmmaking at a later time.”
For her final project, she made “Niagara,” about a young woman who learns, as she is about to depart the orphanage where she grew up, that her grandfather had killed her parents, and that her grandmother, who she thought had died in a car accident with her parents, was alive.
She submitted the movie to the Cannes Film Festival in a category for student works and was shocked when it was selected for screening in 2014. At the festival, Ms. Hayakawa met Eiko Mizuno-Gray, a film publicist, who subsequently invited Ms. Hayakawa to make a short film on the theme of Japan 10 years in the future. It would be part of an anthology produced by Hirokazu Kore-eda, the celebrated Japanese director.
Ms. Hayakawa had already been developing the idea of “Plan 75” as a feature-length film but decided to make an abridged version for “Ten Years Japan.”
While writing the script, she woke up every morning at 4 to watch movies. She cites the Taiwanese director Edward Yang, the South Korean director Lee Chang-dong and Krzysztof Kieslowski, the Polish art-house director, as important influences. After work, she would write for a couple of hours at a cafe while her husband cared for their children — relatively rare in Japan, where women still carry the disproportionate burden of housework and child care.
After Ms. Hayakawa’s 18-minute contribution to the anthology came out, Ms. Mizuno-Gray and her husband, Jason Gray, worked with her to develop an extended script. By the time filming started, it was the middle of the pandemic. “There were countries with Covid where they were not prioritizing the life of the elderly,” Ms. Hayakawa said. “Reality surpassed fiction in a way.”
Ms. Hayakawa decided to adopt a subtler tone for the feature-length movie and inject more of a sense of hope. She also added several narrative strands, including one about an elderly woman and her tightknit group of friends, and another about a Filipina caregiver who takes a job at one of the euthanasia centers.
She included scenes of the Filipino community in Japan, Ms. Hayakawa said, as a contrast to the dominant culture. “Their culture is that if somebody is in trouble, you help them right away,” Ms. Hayakawa said. “I think that is something Japan is losing.”
Stefanie Arianne, the daughter of a Japanese father and a Filipina mother who plays Maria, the caregiver, said Ms. Hayakawa had urged her to show emotional restraint. In one scene, Ms. Arianne said, she had the instinct to shed tears, “but with Chie, she really challenged me to not cry.”
Ms. Hayakawa said she did not want to make a film that simply deemed euthanasia right or wrong. “I think what kind of end to a life and what kind of death you want is a very personal decision,” she said. “I don’t think it’s something that is so black or white.”
Hikari Hida contributed reporting.
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Yvelines : un maître-nageur accusé de racisme après avoir demandé à une femme de retirer son burkini
Après la polémique dans les piscines grenobloises, le burkini continue de faire parler de lui. Cette fois-ci, c’est à Moisson dans les Yvelines que le maillot de bain couvrant a créé des tensions. Comme l’a rapporté Le Parisien le 17 juin, un maître-nageur de l’île des loisirs des Boucles de Seine a demandé à une femme de retirer son burkini pour aller nager. Cette dernière s’est exécutée mais a relayé cet épisode, qui a pris de l’ampleur sur les réseaux sociaux. Le maître-nageur a été accusé de racisme et d’islamophobie, alors que le directeur du centre nautique assure appliquer « simplement le règlement défini par la région, propriétaire du site ». En effet, les consignes affichées à l’accueil de la piscine stipulent clairement l’interdiction du burkini dans l’espace baignade pouvant accueillir jusqu’à 250 personnes. « On verra s’il fera la loi cet été quand tout le quartier va se pointer », pouvait-on lire entre autres parmi les commentaires menaçants à l’égard du maître-nageur sur la Toile.
« Nous ne sommes pas intimidables »
Avec les fortes chaleurs de ces prochains jours et une foule à venir, le directeur Ivica Jovic s’inquiète de nouveaux incidents. « On espère que ça n’ira pas plus loin », a-t-il fait savoir au quotidien. Ce dernier a pu compter sur le soutien de Patrice Karam, élu régional Libres ! chargé des sports et des loisirs : « Nous ne sommes pas intimidables », a-t-il expliqué avant d’ajouter que le dispositif de sécurité avait été renforcé autour de l’île des loisirs. « On ne reculera pas devant une offensive islamiste qui tente de gangréner notre pays. ». En cas de plainte déposée par la jeune femme concernée, Patrice Karam a assuré qu’il aura de nombreux arguments à avancer pour la contrer, notamment concernant l’hygiène et la sécurité.
L'Humanité
Confusionnisme : comment la Macronie cherche à vous embrouiller
élections législativesA la veille du second tour des législatives, la Macronie redouble d’attaque contre la Nupes, accusée tantôt d’être indigne de la République, tantôt de soviétisme, tantôt d’anarchisme. Oui, tout cela n’a aucun sens mais cette pratique a un nom : le confusionnisme. Soit le fait de vider des concepts de leur sens pour les détourner, quitte à brouiller les repères politiques. Cette grande confusion, Macron en est passé maître. Notre journaliste Cyprien Caddeo vous décrypte cette technique.
Valeurs Actuelles
L’incroyable dérive du mois des fiertés LGBT
Entre marches des fiertés, promotions LGBT dans toutes les entreprises et médias, ainsi que des lectures de contes par des drag queens, à vouloir trop en faire la communauté LGBT s’exclut et risque un rejet d’une part de la population.
Séries et documentaires, défilés en grand nombre, campagne d’affichage … Année après année, le “mois des fiertés”, qui se déroule en juin, gagne en intensité. Ce mois particulier pour la communauté LGBT trouve son origine en 1969 à New-York, où la communauté homosexuelle, souvent réprimée par la police, se rebelle, donnant lieux à plusieurs jours d’émeutes. Depuis lors, le 28 juin voyait se dérouler des défilés homosexuels et transsexuels dans les grandes villes américaines.
Avec le temps, ces marches se sont répandues dans tout l’occident, passant d’une journée de “pride” à aujourd’hui un mois entier. Il y a peu, en France, seule une grande « Gay pride” était organisée à Paris, à présent toutes les villes du pays ou presque voient défiler un cortège, qui comprend désormais également la communauté trans, polyamoureux et queer de différentes sensibilités. À titre d’exemple, rien que le 4 juin, des marches étaient programmées à Clermont-Ferrand, la Rochelle, Lille, Mulhouse, Nancy, Périgueux, Rennes, Troyes, Reims… Et Saint-Denis, au prix de moyens de police considérables et de la sécurisation des rues, étonnamment vides durant le défilé.
Si beaucoup de ces marches se passent bien, certaines se démarquent par leur organisation sectaire. En témoigne le “cortège en non-mixité” de Lyon qui fait défiler, dans une forme de nouvelle ségrégation, les minorités sexuelles par rang de victimes (Queers racisés devant et ainsi de suite). Laurence Trochu, professeure de philosophie et présidente du Mouvement Conservateur, affilié au parti Reconquête !,voit dans certaines de ces marches, « une volonté de choquer, d’être dans le trash ». Elle fait allusion à de multiples vidéos de ces marches, où l’on voit systématiquement des personnes presque nues, mimant différentes pratiques, parfois très extrêmes à la vue de tous. Il faut reconnaître que l’ambiance a bien changé avec le temps. Si les premières manifestations voyaient des personnes à l’apparence « normale » défiler drapeau arc-en-ciel à la main dans un calme relatif, maintenant rare sont les marches sans char, musique techno hurlante et défilé de différentes tenues toujours moins couvrantes, et de scènes de fantasmes en tout genre.
Une part importante de la communauté LGBT ne se retrouve plus dans certains clichés véhiculés durant le mois des fiertés
Les marches des fiertés « normalisent des comportements qui sont minoritaires » qui sont « non représentatifs de nombre d’homosexuels » regrette la professeur. Une part importante de la communauté LGBT ne se retrouve plus dans certains clichés véhiculés durant le mois des fiertés. C’est ce qu’expriment beaucoup d’internautes sous les promos de la marche de Lyon — « Voilà pourquoi la pride de Lyon, c’est sans moi à présent. Totalement à l’opposé du message que la marche est censée donner » peut-on entre autres y lire. À trop vouloir en faire, une part de la communauté LGBT qui se radicalise, commence alors à être contreproductive. Matthieu Delormeau le regrettait sur le plateau de TPMP à l’occasion de la participation de Bilal Hassani à l’émission danse avec les stars : « Un mec qui a une perruque et des faux cils, je ne me reconnais pas dans ce style de gay » et de critiquer que l’on choisisse tout le temps « le caricatural » pour représenter les gays dans le monde médiatique. Il s’attristait que cela véhicule de nombreux clichés non représentatifs qui « justement créent de l’homophobie ».
Envoûtement des entreprises
Le “mois des fiertés” est aussi l’occasion pour les marques de se revendiquer alliées de la lutte LGBT : Canal plus annonce un « programme 100% queer », Apple dévoile de nouveaux bracelets “Pride Edition”, Burger King sort des burgers avec deux pains identiques pour le mois des fiertés en Autriche, LEGO met à l’honneur la communauté queer à travers une nouvelle campagne inclusive… Quelques exemples dans la masse innombrable des entreprises qui habillent leur logo du drapeau arc-en-ciel.
Un effet marketing qui tient plus de l’intérêt économique que de la lutte contre les inégalités. C’est en tout cas ce que pense Laurence Trochu, qui y voit « une rencontre d’intérêts ». Cela donne de la visibilité aux LGBT, mais ils « deviennent un produit marchand ». Elle est rejointe par Gilles-William Goldnadel, avocat et essayiste, qui trouve complexe « de faire la part des choses entre une volonté mercantile des entreprises et l’aspect militant ». Et d’aller plus loin : « Les entreprises pensent qu’il y a un marché porteur là-dessus, on voit maintenant le contraire », ajoutant qu’« ils en ont trop fait, les gens sont lassés » et que comme « nous imitons les États-Unis en mal comme en bien », il voit venir une réaction conservatrice en France. Pour illustrer la fin de ce marché, il se base sur une réaction de l’État de la Floride, qui a récemment sanctionné Disney suite au rejet public de la part du PDG, d’une loi visant à limiter les associations LGBT à l’école. La sanction : la perte d’un privilège territorial dont l’entreprise bénéficiait jusque-là.
À cet exemple nous pourrions ajouter celui de Netflix, qui voit s’en aller ses abonnés au rythme de la production de séries toujours plus woke. Depuis le premier trimestre 2022, la plateforme accuse la perte de 200 000 abonnés. Elon Musk connu pour ses formules cinglantes, avait d’ailleurs ironisé sur Twitter le 19 avril « le virus woke rend Netflix irregardable ».
Petit paradoxe et incohérence démontrés par cette promotion LGBT dans les entreprises, le mois des fiertés qui se veut de plus en plus une convergence des luttes, oublie toute une partie du monde — les logos arc-en-ciel et les campagnes de publicités disparaissent immédiatement que la frontière avec le continent africain est franchie. La lutte oui, mais idéalement dans le monde occidental où les droits sont déjà acquis. Cet ensemble à deux vitesses, serait peu à peu contreproductif. C’est ce que soulève Gilles-William Goldnadel pour qui, l’aspect communautaire « à raison d’une pratique sexuelle » est déjà contreproductif. Au moment même où les pratiques LGBT sont bien acceptées dans le monde occidental, il ne comprend pas la logique de « s’enfermer dans un ghetto appelé communauté ». C’est là un risque de s’exclure, d’après l’avocat, qui voit dans l’expression même de « marche des fiertés » un non-sens, car « on n’est plus dans un contexte où on peut en être honteux ».
Désaveux d’une part de la population
Cette avalanche de promotions des droits des LGBT, provoque parfois de l’incompréhension dans la population. C’est ce qu’explique Douglas Murray, écrivain anglais et homosexuel revendiqué qui, dans La grande déraison (L’artilleur), interroge sur « l’insistance croissante avec laquelle des articles sur les gays sont introduits de force dans tous les domaines de l’actualité. » Il y regrette que l’évocation des problèmes gay prenne maintenant « une ligne qui se situe par de là l’acceptation et plutôt dans le registre de “ce sera bon pour vous” ». Plusieurs polémiques ont émergé à ce sujet autour de lectures de contes par des « drag-queens », comme à la librairie jeunesse Comptines à Bordeaux. À cela s’ajoute des vidéos d’enfants assistant à des marches des fiertés peu pudiques, comme à Los Angeles où des travestis presque nus distribuaient du lubrifiant devant des familles et se fouettaient en tenue sado-maso. Nous pourrions enfin citer “la parade LGBTQIA+” à Disneyland Paris. Laurence Trochu voit dans ce changement de l’univers de l’enfance et l’évocation de la sexualité chez des enfants, parfois en bas âge, un véritable drame. Selon elle, « on vole l’enfance », d’autant que, comme elle le rapporte : « On le sait par de nombreux psychiatres et psychologues, le sujet de la sexualité évoqué trop tôt est d’une extrême violence pour l’enfant. » Dérive à l’école illustrée dans le Point le 15 juin, qui raconte l’histoire de l’enfant âgé de 8 ans d’une chroniqueuse de RTL à qui la maîtresse avait demandé « que ferais-tu si tu changeais de sexe ? »
une ligne qui se situe par de là l’acceptation et plutôt dans le registre de “ce sera bon pour vous”
D’après Laurence Trochu, cet ensemble d’exposition LGBT ne serait « que la face émergée de l’iceberg ».
Elle voit dans l’existence des excès de la marche des fiertés, qui désolidarisent la population et une part des LGBT, un lent travail de sape durant l’année au sein des entreprises, des services publics ou des médias. Malgré une certaine prise de recul, elle craint notamment beaucoup pour la neutralité de l’éducation Nationale. Pour preuve, selon elle, la rencontre entre Pap Ndiaye ministre de l’Éducation et Isabelle Rome, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances, qui annoncent être ensemble pour « lutter contre toutes les formes de discrimination. Un combat qui se joue aussi à l’école. » La majorité hétérosexuelle, à force d’étouffer sous une propagande permanente, pourrait bien se désintéresser des particularités LGBT.
L'Humanité
Nupes, la victoire à portée d’urne
ActuLa gauche a réalisé une percée inédite en arrivant en tête du premier tour des élections législatives après avoir échoué à la présidentielle. Ce dimanche 19 juin, elle peut espérer l’emporter et former un gouvernement au service du progrès social. Seule condition : mobiliser massivement l’électorat.
Aurélien SoucheyreL’histoire progresse en sous-marin : qui peut dire par avance à quel moment elle repointera le bout de son nez ? Et pourtant, ce dimanche 19 juin, les eaux bouillonnent à la surface. Ce qui semblait chimérique est devenu possible : la gauche, rassemblée au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), est en mesure de l’emporter au deuxième tour des élections législatives et d’imposer une cohabitation à Emmanuel Macron. Plus que jamais, les Français ont dans leurs mains l’avenir du pays et peuvent choisir le projet de société qu’ils veulent voir s’accomplir : la retraite à 60 ans ou 65 ans ? Un Smic rabougri ou revalorisé à 1 500 euros net avant une hausse généralisée des salaires ? Des rustines sur les tarifs de l’alimentation et de l’énergie ou un blocage des prix avant de se réapproprier les moyens de production en les mettant au service de l’intérêt général ? La poursuite d’une politique tout entière destinée aux plus riches, ivres des cadeaux réalisés sur le dos des plus modestes, ou bien une redistribution des richesses et un plan d’investissements massifs consacré à l’écologie, la santé, l’éducation, l’emploi et les services publics ?
Législatives : la carte par circonscriptions des candidats NUPES qualifiés pour le second tourLa question, loin d’être réglée lors d’une séquence présidentielle atone, se pose dans toute son urgence et son acuité le 19 juin. « Les Français ont voté au premier tour des législatives comme si la présidentielle n’avait pas eu lieu. Comme s’ils n’avaient pas pu dire, à ce moment-là, ce qu’ils pensaient d’Emmanuel Macron. Et donc ils l’ont fait à l’occasion de ces législatives, et c’est assez sévère », mesure le politologue Jérôme Jaffré. Preuve que rien n’est décidé, et que tout se joue ce week-end. Reste à savoir si les citoyens pousseront ces portes entrouvertes par la gauche pour faire pleinement irruption dans le jeu démocratique, alors que l’abstention a atteint un nouveau record en s’élevant à 52,49 % le 12 juin.
Une « opportunité extraordinaire »
« Pour la première fois de la Ve République, un président nouvellement élu ne parvient pas à réunir une majorité à l’élection législative qui suit. J’appelle notre peuple, au vu de ce résultat et de l’opportunité extraordinaire qu’il présente pour nos vies personnelles et pour le destin de la patrie commune, à déferler dimanche prochain », a ainsi enjoint Jean-Luc Mélenchon au soir du premier tour, où la Nupes est parvenue à s’imposer devant l’alliance macroniste baptisée Ensemble ! (au coude-à-coude, les deux coalitions rassemblent près de 26 % des voix chacune). Qui avait déjà vu cela, tant l’élection présidentielle depuis la fondation de la Ve République a toujours phagocyté les législatives convoquées dans la foulée du scrutin pour l’Élysée ? Le simple fait que le pouvoir pour les années à venir soit en jeu ce dimanche 19 juin constitue d’ores et déjà un sérieux camouflet pour la Macronie. La Nupes, elle, a marqué un point précieux : elle s’est au minimum inscrite comme la première force d’opposition dans le pays, devant l’extrême droite. Elle peut faire encore plus : empêcher Emmanuel Macron d’obtenir une majorité absolue, et, dans le meilleur des cas, lui reprendre les commandes.
Législatives 2022 en direct. Fin de campagne du second tourAgiter l’épouvantail du rouge
La Macronie le sait, et panique. À l’image de ses soutiens médiatiques qui fustigent la Nupes. « Ça pue : la populace “révolutionnaire” est de retour et entend faire la loi, comme en 1793 », s’inquiète ainsi l’éditorialiste du « Point », Franz-Olivier Giesbert. Le directeur des rédactions du « Figaro », Alexis Brézet, voit déjà défiler à l’Assemblée nationale « tout l’inquiétant cortège de la jalousie sociale et de la folie économique, de la violence verbale et du ressentiment politique ». Et Vincent Beaufils, pour « Challenges », croit que « les projets de la Nupes sont largement aussi dévastateurs que ceux du RN », dans un hebdomadaire qui alerte sur une « overdose de dépenses publiques » et un « tsunami de taxes unique au monde » en cas de succès de la gauche. Les ministres et le patronat promettent de leur côté la « ruine » et la « faillite ». « Avec Mélenchon, c’est la guillotine fiscale », s’alarme même Gabriel Attal, qui craint de perdre son portefeuille du Budget dans les jours qui viennent. Certains ministres pourraient d’ailleurs être battus. À l’image d’Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique, qui obtient 31,46 % des voix dans la 6e circonscription de l’Essonne, contre 38,31 % pour le candidat socialiste de la Nupes, Jérôme Guedj. Une situation périlleuse qui lui a fait perdre son sang-froid. « Le programme de Mélenchon rejoint celui de l’extrême droite », a-t-elle fustigé sur CNews, avant de qualifier les candidats Nupes d’« anarchistes d’extrême gauche qui ont laissé de côté leurs valeurs républicaines ».
Des consignes « à géométrie variable »
Elle n’est pas la seule ministre en danger. Stanislas Guerini (Transformation publique) et Clément Beaune (Europe) sont menacés à Paris, Justine Bénin (Mer) en Guadeloupe. Franck Riester (Commerce extérieur) en Seine-et-Marne et Brigitte Bourguignon (Santé) dans le Pas-de-Calais font de leur côté face au RN. D’anciens ministres emblématiques de la Macronie ont en outre été éliminés dès le premier tour, à l’image d’Emmanuelle Wargon (Logement) dans le Val-de-Marne. C’est aussi le cas de Jean-Michel Blanquer (Éducation nationale), qui a été battu dans la 4e circonscription du Loiret, où le communiste de la Nupes Bruno Nottin affronte le RN au second tour. Un coup de semonce qui montre à quel point le bilan d’Emmanuel Macron suscite le rejet dans le pays, notamment en ce qui concerne l’école. « Il y a un danger d’extrême gauche comme d’extrême droite », a déclaré le soir même Jean-Michel Blanquer, renvoyant dos à dos Nupes et RN. Inquiète et déboussolée, constatant bien que le combat pour la majorité se mène plus que jamais contre la Nupes, la Macronie a tergiversé encore et encore sur la position à défendre au sujet des duels qui se joueront le 19 juin entre la gauche et l’extrême droite.
D’abord en étant tenté par le « ni-ni ». « Face aux extrêmes, nous ne céderons rien pour défendre le progrès social et la République », a osé la première ministre, Élisabeth Borne. Elle a aussitôt été interpellée par Fabien Roussel sur Twitter. « J’entends dire qu’Élisabeth Borne refuserait d’appeler au barrage républicain face à l’extrême droite. Lorsque j’ai appelé à faire barrage au second tour de la présidentielle, je l’ai fait avec clarté. À vous d’avoir l’honneur d’en faire de même », a réagi le secrétaire national du PCF, qualifié pour le second tour dans sa circonscription du Nord. « Face à l’extrême droite nous soutiendrons toujours les candidats qui respectent les valeurs républicaines. C’est votre cas, Fabien Roussel. Notre ligne : ne jamais donner une voix à l’extrême droite », lui a répondu la cheffe du gouvernement. Mais, dans la foulée de ce message, la Macronie s’est mise à jouer une drôle de petite musique : en cas de duels entre la Nupes et le RN, les consignes de vote se donneraient au « cas par cas », selon que le candidat de la Nupes est « respectable » et « républicain » ou non. Tout est bon, en définitive, pour essayer de battre la Nupes, la lier dès que possible aux extrêmes et lui contester son caractère démocratique. « Renvoyer dos à dos une coalition de gauche et écolo et un parti qui s’inscrit dans l’histoire de l’extrême droite, je trouve cela indigne », a dénoncé l’écologiste David Cormand. Alors que les ténors de LaREM se contredisaient les uns les autres, le tout nouveau ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, s’est distingué. « Quelle que soit la configuration, aucune voix ne doit aller au Rassemblement national, a-t-il soutenu. Le combat contre l’extrême droite n’est pas à géométrie variable. »
La fébrilité du gouvernement s’est également manifestée au moment de comptabiliser les résultats du premier tour. Le ministère de l’Intérieur a exclu des candidats Nupes de son calcul, laissant penser que la Macronie était arrivée en tête du scrutin (voir notre démonstration dans « l’Humanité » quotidienne du 14 juin). Une perfidie de plus après la tentative de Gérald Darmanin de ne pas retenir la nuance Nupes dans la présentation des scores. Une stratégie qui ressemble à un sauve-qui-peut. Les projections en sièges des instituts de sondage promettent pourtant davantage de députés pour Ensemble ! que pour la Nupes au soir du second tour. Pas de quoi rassurer l’exécutif cependant, qui subit depuis des semaines la dynamique créée par la coalition grâce à l’entente programmatique et électorale trouvée par les insoumis, les écologistes, les communistes et les socialistes. Car la gauche, loin de se diviser comme en 2017 – ce qui l’avait conduite à s’autoéliminer dans nombre de circonscriptions et à ne se qualifier pour le second tour que dans quelque 150 d’entre elles –, sera cette fois-ci au rendez-vous dans près de 400 (dont 272 face à Ensemble !, 61 face au RN, et 25 face à LR, sans compter 8 triangulaires et d’autres duels). Les candidats de la Nupes seront représentés par les communistes dans 32 seconds tours : le PCF s’est qualifié dans l’ensemble des circonscriptions où il disposait d’un député sortant, et peut espérer des conquêtes, notamment avec Nicolas Sansu, maire de Vierzon, dans le Cher. Mais aussi par 59 socialistes et 74 écologistes, les insoumis disposant du plus large contingent de candidats, alors que 4 d’entre eux ont été élus dès le premier tour : Danièle Obono, Sophia Chikirou et Sarah Legrain à Paris, ainsi qu’Alexis Corbière en Seine-Saint-Denis.
Le présidentialisme met un genou à terre
Toutes les composantes de la Nupes devraient obtenir un groupe parlementaire chacune. Le RN aussi, après avoir réuni près de 19 % des voix, tout comme le parti de droite LR, qui rassemble 11 % des suffrages. Mais l’objectif pour la gauche sera clairement de prendre le pouvoir. Le présidentialisme qui ronge nos institutions n’est pas encore vaincu, mais a posé un genou à terre et lâché un râle. Quoi de plus normal que de le battre au moment de déterminer la composition de l’Assemblée nationale, où siègent les représentants du peuple ? Il faudra pour cela convaincre tous ceux qui se sont abstenus mais ont intérêt au changement. « Dimanche, nous avons une occasion historique d’avoir une majorité de gauche et écologiste à l’Assemblée. Nous appelons les personnes qui ne sont pas allées voter à se mobiliser. Votre voix compte double ! » appelle ainsi Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, qui devrait être élu député à Paris. « Je veux m’adresser aux jeunes. Le 19 juin, c’est à vous de déterminer votre avenir. Vous en avez marre de travailler à côté de vos études et de pouvoir à peine les financer ? Alors votez pour notre programme et l’aide de 1 063 euros par mois », ajoute l’insoumise Aurélie Trouvé, qui a recueilli 54,84 % au premier tour (mais se retrouve toujours en lice, n’ayant pas réuni 25 % des électeurs inscrits). « Les 18-34 ans, c’est vous qui détenez l’issue du second tour ! Vous pouvez ouvrir la voie à la planification écologique, à la règle verte, au minimum jeunesse, à la fin de Parcoursup… rejoignez-nous le 19 juin et réveillez l’espoir ! » abonde le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, qui devrait être réélu député en Seine-et-Marne, alors même que 69 % des jeunes de 18-24 ans et 71 % des 25-34 ans ne sont pas allés voter au premier tour. Ce sont pourtant eux qui plébiscitent le plus les propositions de la Nupes, selon les enquêtes d’opinion. Preuve que la gauche a des réserves pour s’imposer dimanche, « faire mentir les projections, construire une majorité nouvelle et changer la vie des Français », insiste Fabien Roussel.
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Pierre Audin le « fils du chahid » revient, la mémoire au poing
Histoire de la semaineMuni enfin de son passeport vert, le fils de Maurice Audin, mathématicien communiste mort en martyr (ou « chahid » en arabe) sous la torture de l’armée française en 1957, est retourné en Algérie où il est né. Chaleureusement accueilli, venu plaider la cause de la solidarité et de la coopération scientifique entre Paris et Alger, il entend rappeler combien la « vérité » sur les crimes coloniaux est cruciale, plus que les « excuses » de la France.
Rosa MoussaouiAlger, Oran, Constantine (Algérie), envoyée spéciale.
Du bas d’un amphithéâtre de l’université Mentouri de Constantine, armé d’une paire de ciseaux, d’un rouleau de Scotch et de quelques feuilles de papier blanc, il donne une savoureuse leçon de mathématiques. Pierre Audin coupe et colle, confectionne deux cylindres liés l’un à l’autre que la magie de la géométrie et de ses découpages finit par transformer… en cadre. Clin d’œil plein d’humour au hirak, qui avait fait de cet objet un emblème de la contestation de la candidature de Bouteflika à un 5e mandat. De deux rubans de Möbius, des boucles obtenues en reliant les deux extrémités de ces bandes de papier avec une torsion d’un demi-tour, l’orateur tire deux cœurs entrelacés. « La France et l’Algérie », sourit-il, malicieux, sous les applaudissements et les rires joyeux de l’assistance.
Une chaire de mathématiques « Maurice-Audin »
Le fils de Maurice Audin, jeune mathématicien communiste torturé et assassiné par l’armée française en 1957, est heureux de ce retour au pays natal : ce n’est pas le premier, mais c’est la première fois qu’il a fait le voyage avec son passeport algérien, enfin délivré par les autorités. Soixante ans après l’indépendance de l’ex-colonie française, pour laquelle se sont engagés ses parents, cette visite prend un relief particulier. « Pour moi, ce n’est pas vraiment très différent des précédents séjours. Pour les Algériens, sûrement : ils sont contents de me voir. J’ai l’impression qu’ils sont peut-être un peu plus au courant de qui était Maurice Audin, remarque-t-il. La chose très différente pour moi, c’est l’accueil des autorités algériennes avec, visiblement, une volonté d’aller de l’avant sur des questions qui me tiennent à cœur. »
Entouré d’une délégation de l’Association Josette-et-Maurice-Audin, à l’invitation du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, il est venu plaider la cause de la coopération scientifique et de la solidarité entre la France et l’Algérie. « Nous sommes partis pour des échanges et des rencontres réguliers, des projets concrets autour de l’histoire, des mathématiques, de la jeunesse », se réjouit son président, Pierre Mansat, en égrenant quelques objectifs prioritaires : pérenniser le prix de mathématiques qui récompense chaque année des lauréats des deux rives de la Méditerranée ; créer en Algérie une chaire de mathématiques portant le nom de Maurice Audin, à l’image de celle qui permet chaque année de recevoir en France un chercheur algérien ; développer des projets d’éducation populaire autour des sciences. Regarder vers l’avenir commun… sans se détourner de l’indispensable travail de mémoire sur les crimes de guerre commis par la France coloniale. « Dès le départ, de prestigieux mathématiciens comme Laurent Schwartz ont exigé la vérité sur le sort de Maurice Audin. Son directeur de thèse, René de Possel, a rassemblé ses notes et organisé la soutenance in absentia du 2 septembre 1957 à la Sorbonne, un moment décisif de la mobilisation des intellectuels et du Comité Audin », rappelle le mathématicien René Cori, qui partage avec Pierre Audin la tribune de ces conférences de mathématiques.
Maurice Audin: le crime d’État enfin reconnu !« Documenter les tortures »
Il aura fallu attendre plus de six décennies pour que le mensonge officiel se dissipe : en 2018, le président français Emmanuel Macron reconnaissait enfin la responsabilité de l’armée française dans le supplice et l’assassinat de Maurice Audin, et l’existence d’un système institutionnalisé de torture. Son fils espère aujourd’hui voir l’Algérie entreprendre, comme s’y engage désormais le gouvernement, des recherches pour tenter de retrouver les restes du corps que les bourreaux ont fait disparaître, comme ceux de milliers de suppliciés passés entre leurs mains. « Un pas a été franchi avec la déclaration de Macron, qui a admis que Maurice Audin avait connu le même sort que de très nombreux autres Algériens. Exiger la vérité sur toutes ces “disparitions”, c’est le sens du combat de la famille Audin depuis toujours », résume l’avocate Claire Hocquet.
L’historien Gilles Manceron est l’un des artisans du projet et du site 1000autres.org consacré aux milliers de disparus algériens assassinés par l’armée française. Il estime aussi qu’il est « indispensable de documenter les tortures et les disparitions forcées qui se sont produites ailleurs en Algérie pendant la guerre d’indépendance et auparavant, tout au long d’une colonisation ponctuée de révoltes et de répressions ». « Il ne faut pas réserver la reconnaissance de ces crimes infâmes à des figures emblématiques, il faut l’étendre à tous. Cela honorerait la France que son président affirme clairement, comme il l’a fait avant d’entrer à l’Élysée, que le colonialisme fut une abomination, que la torture est consubstantielle à ce crime », avance encore Fadéla Boumendjel-Chitour, la nièce de l’avocat Ali Boumendjel, dont l’assassinat fut déguisé en suicide par les militaires français, lui aussi reconnu en 2021 par Emmanuel Macron comme une victime de ses tortionnaires.
Dans « notre patrimoine révolutionnaire »
Entre deux rendez-vous officiels, Pierre Audin et les membres de la délégation prennent part à des rencontres avec les amis, les camarades, les compagnons de lutte. Rue Didouche-Mourad, tout près de la faculté centrale où enseignait Maurice Audin, un échange avec les moudjahidates, les combattantes de la guerre d’indépendance, attire un public nombreux. D’une génération à l’autre, on reconnaît des visages familiers du combat pour une Algérie libre et démocratique. Fatiha Briki, figure de la défense des droits humains et amie d’enfance de Pierre Audin ; l’avocate Aouicha Bekhti, défenseure des détenus d’opinion ; les journalistes Khaled Drareni et Mustapha Benfodil, la militante féministe Amel Hadjadj, etc. En dépit d’une surveillance étroite, un espace de libre parole s’ouvre, et ils sont rares en Algérie depuis le verrouillage rendu possible par la pandémie de Covid-19 qui a mis un coup d’arrêt au mouvement populaire.
Au confluent de la mémoire et du présent, une autre Algérie cherche à se tramer, et le visage de Maurice Audin, qui avait ressurgi dans les marches de 2019 avec ceux de Larbi Ben M’hidi, d’Ali la Pointe, de Hassiba Ben Bouali et de tant d’autres, indique comme une nouvelle possibilité. Place Audin, en plein centre d’Alger, une semaine avant l’hommage officiel programmé par les autorités pour y dévoiler un buste clinquant, il faut négocier longuement pour être autorisé à observer une minute de silence. Sur ce rond-point inscrit dans la géographie du hirak, aucun rassemblement n’est toléré. Il faut ruser pour déposer une couronne de fleurs. Pierre Audin s’incline devant la fresque dédiée au militant communiste, dont les étudiants avaient fait, voilà trois ans, leur point de ralliement. « Depuis le 22 février 2019, les Algériens, en particulier les jeunes, se sont un peu réapproprié leur histoire, avec l’idée que les combattants de la libération nationale se sont engagés pour une Algérie pas seulement indépendante, mais aussi fraternelle, solidaire, démocratique, plurielle », analyse-t-il.
Ouahid Benhalla partage cette lecture. Ses engagements politiques ont valu à ce militant du Mouvement démocratique et social (MDS) une condamnation à un an de prison ferme, l’an dernier, pour « incitation à attroupement non armé ». Sa peine fut finalement réduite en appel ; il a été libéré après deux mois de détention. « Toute une part de l’histoire de l’indépendance n’a pas été mise en évidence jusqu’ici, insiste-t-il. Le hirak a mis en lumière le versant sublime de notre histoire, Maurice Audin en fait partie : il appartient à notre patrimoine révolutionnaire. » L’ex-détenu d’opinion regrette aujourd’hui que le gouvernement « refuse tout hommage populaire » à Maurice Audin, en dehors des célébrations officielles. « Ils ont peur de ce peuple qui veut récupérer sa souveraineté. Mais le mouvement d’émancipation qui prend sa source en novembre 1954 ne s’arrêtera pas », prédit-il.
« Le nom d’Audin a hanté mon enfance »
Depuis 1962, le pouvoir a continûment fait de sa martyrologie officielle et sélective une source de légitimité politique. Quitte à laisser dans l’ombre des pans entiers de l’histoire coloniale. À l’université d’Oran, on est surpris de rencontrer des étudiantes qui n’ont jamais entendu parler des enfumades de Pélissier et de Bugeaud. Dans le massif du Dahra, en descendant au fond de la gorge où, dans une grotte, le premier asphyxia, le 18 juin 1845, la tribu des Ouled Riah, Christophe Lafaye insiste sur « la spécificité de cette pratique des enfumades qui s’est perpétuée bien après la guerre de conquête ». Cet historien de l’université de Dijon travaille sur les « sections des grottes » de l’armée française qui firent usage d’armes chimiques pour neutraliser les refuges des maquisards durant la guerre d’indépendance. Une recherche sensible, qui se heurte au verrouillage d’archives militaires classées secret-défense, et qui a valu à l’un de ses étudiants une perquisition et des ennuis judiciaires.
En dépit du mouvement d’ouverture amorcé en 2008, « on continue, dans certains domaines, de verrouiller l’accès aux archives les plus sensibles de la guerre d’Algérie », s’agace Catherine Teitgen-Colly, professeur émérite de droit public de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne et membre de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH). « Un délai de cinquante ans, ça suffit ! tranche-t-elle. On ne peut plus effacer la violence qui s’est exercée pendant cent trente-deux ans de colonisation. » Elle-même hérite d’un lien particulier à cette histoire, à l’Algérie : son oncle, Paul Teitgen, déporté et résistant, secrétaire général de la préfecture d’Alger, a démissionné en 1957 pour protester contre la torture et les exécutions sommaires, alors que les pouvoirs de police étaient confiés au général Massu et à l’armée. « Le nom d’Audin a hanté mon enfance, il revenait régulièrement dans les conversations de Paul avec mon père. Ce nom était le signe d’un drame chargé d’une grande émotion », se souvient-elle.
Ce nom, le réalisateur François Demerliac, auteur du film documentaire « la Disparition », appelle à « l’extirper de l’ombre pour les jeunes générations, tout comme ceux de Pierre et Claudine Chaulet, de Raymonde Peschard, de Jacqueline Guerroudj », à honorer les noms de tous ceux qui, d’origine européenne, refusèrent le racisme et la déshumanisation des Algériens sur lesquels se fondait l’ordre colonial. Dans les allées du cimetière chrétien de Constantine, débroussaillées pour la première fois depuis bien longtemps, Pierre Audin et ses compagnons de voyage se recueillent sur la tombe de Raymonde Peschard. L’historien Alain Ruscio retrace le parcours de la militante communiste, infirmière au maquis, tuée sous les tirs de l’armée française le 26 novembre 1957. Dans la vieille cité des ponts, l’appel à la prière s’achève ; une fine pluie apaise la canicule ; un chant monte, lancé par Pierre Audin : une « Internationale » empreinte de fierté et d’émotion.
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Mort de Jérémie Cohen : les contours du drame enfin dévoilés par l’enquête
Qui a causé la mort de Jérémie Cohen et pour quel motif ? La question, qui a enflammé l’actualité du premier tour de l’élection présidentielle, semble avoir été diluée dans l’océan d’actualités. Elle avait pourtant été bombardée à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, et provoquée un séisme médiatique. La droite criait à l’ensauvagement, voire à l’antisémitisme, la gauche dénonçait la récupération politique de la droite, et la famille Cohen espérait enfin connaitre les circonstances exactes de la mort de leur fils Jérémie, percuté mortellement le 16 février 2022, à Bobigny, par un tramway, après une altercation.
Face aux multiples questions légitimes soulevées par l’affaire, le procureur de la République de Bobigny, Eric Mathais, avait décidé de dévoiler les premiers résultats de l’enquête concernant les motifs de la rixe qui avait précédé l’accident mortel, et précisé qu’« aucun élément objectif » ne permettait de « caractériser un motif antisémite » à ce stade. C’était le 5 avril. Neuf jours plus tard, le 14, le parquet encore, indiquait que deux suspects avaient été arrêtés, l’un poursuivi pour « violences volontaires en réunion », l’autre pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Depuis, rien. Le travail des enquêteurs, dont Valeurs actuelles a pu se procurer certains éléments, se poursuit néanmoins, loin des projecteurs médiatiques déjà braqués ailleurs.
Un rapport de la RATP rendu le 25 février fait état d’une « bagarre »
Faut-il le rappeler, l’enquête avait bien mal commencé. Faisant fi de la rixe qui avait précédé l’accident, malgré deux témoignages recueillis par la police, dont un le soir du drame, le parquet ouvre d’abord une enquête pour « homicide involontaire » visant le chauffeur de tramway. Après vérification, il s’avérait que Youssef K., le chauffeur, n’avait commis aucune faute. Le ministère public songe à classer l’affaire le 22 février. Trois jours plus tard, soit le 25 février, la RATP remet à son tour un rapport sur les circonstances de l’accident, dans lequel elle mentionne explicitement une rixe. « En voulant échapper à une bagarre, peut-on lire, le tiers [Jérémie Cohen] traverse en courant et s’engage sur la plateforme devant la rame alors que celle-ci arrive ». Pour une raison mystérieuse, ces différents éléments n’entraînent toujours pas d’investigations supplémentaires. Pourquoi ? Et, pourquoi ne pas avoir exploité les différentes images des vidéos surveillances disponibles tout autour ?
Le mystère reste entier et révèle plusieurs manquements de la part du tandem police/justice, heureusement corrigés par la suite, grâce aux éléments récoltés par la famille. Il faut attendre que l’un des frères Cohen obtienne une vidéo de la rixe pour que l’enquête soit relancée. Cette vidéo est transmise à la police le 14 mars. Deux jours plus tard, le 16, une seconde enquête est ouverte par le parquet de Bobigny pour « violences volontaires en réunion », qui relance les investigations. L’enquête de voisinage oriente les policiers vers un habitué du quartier, un certain Judicaël N., de « type africain » et porteur de dreadlocks, comme l’homme visible sur les images de la scène. Plusieurs personnes croient d’ailleurs l’avoir reconnu et en avertissent sa mère, Claudine N., entendue par la police. Mais les faits ne collent pas. Judicaël N. possède un alibi : il dînait chez lui ce soir-là, en présence de plusieurs témoins, puis s’était rendu à son travail. Le prénom ne correspond pas non plus. D’après la vidéo transmise par la famille, le principal suspect, dont le prénom est crié par une femme, s’appelle « Migwel », et non pas Judicaël.
Migwel, le principal suspect, est aussi surnommé « Cafard »
La piste n’est néanmoins pas tout à fait vaine, puisque Judicaël N. déclare avoir déjà croisé plusieurs fois le fameux Migwel., sans connaitre son nom. A ce stade la police sait seulement que ce Migwel est aussi surnommé « Cafard », et qu’il aurait un complice dénommé Kenny. Ce dernier est finalement identifié grâce à un minutieux travail d’enquête. Non seulement il existe un certain Kenny A. domicilié à Bobigny, mais il a pour contact commun avec Judicaël N., un certain Migwel… Bingo. Tous deux sont placés sur écoute.
En parallèle, de la fuite de la vidéo sur les réseaux sociaux, le 4 avril, accélère l’enquête. Le 11 avril, une femme se présente au commissariat et explique avoir formellement reconnu Migwel D. sur la vidéo. Ce dernier est également reconnu par son père et sa sœur, qui confirme son implication, ainsi que celle de son ami Kenny A. Se sachant recherchés, les deux hommes se rendent le 12 avril au poste de police où ils sont placés en garde à vue, puis mis en examen, l’un, Kenny A., pour « violences volontaires en réunion », l’autre, Migwel D., pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donnée », comme l’indique le 14 avril à la presse le procureur de la République de Bobigny. Entre les mains de la police, les deux suspects livrent à peu de choses près la même version des faits, dont voici le contour.
Le 16 février au soir, trois amis décident de se donner rendez-vous chez l’un deux. Il est environ 18h15, lorsque Kenny A. quitte son travail à Athis-Mons, au volant de son camion. Avant de rentrer chez lui, à Bobigny, où il a rendez-vous avec ses deux amis, il fait un détour à Drancy pour récupérer Migwel. Jenny K., la petite amie de Migwel, est également de la partie, mais se trouve déjà à Bobigny pour une consultation médicale. Elle se rend donc à pied, au domicile de Kenny, où elle arrive vers 20h, un peu avant eux. Voyant une place de parking libre dans l’impasse où habite Kenny, elle décide de la garder pour le camion, et garde un œil sur son téléphone portable. Le camion pénètre quelques instants plus tard dans l’impasse. Migwel aperçoit alors une femme, apparemment tétanisée et, à côté, un homme en train de se masturber. Migwel se porte au secours de l’inconnue et demande à l’homme de quitter les lieux. L’homme en question, qui n’est autre que Jérémie Cohen, obtempère, mais s’en prend un peu plus loin à Jenny, la petite amie de Migwel, également présente dans l’impasse, où elle garde toujours la place de parking.
Son sexe dans la main gauche, une agrafeuse dans la main droite
Interrogée par la police, celle-ci déclare s’être retournée après avoir ressentie une pression sur les fesses, puis avoir vu, face à elle, un homme portant son sexe dans la main gauche et un objet dans la main droite. Paniquée, elle se met à crier à l’aide, et fait fuir Jérémie Cohen en direction du boulevard où se trouve la voix de tramway. Celui-ci est rapidement poursuivi et rattrapé par les deux amis de Jenny. D’après eux, Jérémie Cohen aurait alors sorti un objet de sa poche, une agrafeuse selon Migwel. Devant les yeux de plusieurs témoins, en plein milieu du boulevard, les deux amis portent alors plusieurs coups à Jérémy Cohen, puis repartent ensuite, eux d’un côté, Jérémy Cohen d’un autre. Plusieurs témoins, entendus par la police, sont déjà informés du mobile de la bagarre, ce qui tend à confirmer la version des mis en cause.
Kenny finit de garer son camion, mais Migwel retourne rapidement sur le boulevard, attiré par les cris d’un groupe d’adolescents, au milieu duquel se trouve Jérémie Cohen, son agrafeuse dans la main, devant un hall d’immeuble. Il lui porte à nouveau plusieurs coups avant d’être stoppé par Jenny, ce qui est confirmé par la vidéo dans laquelle on entend distinctement « Migwel, c’est bon ! ». Migwel s’empare alors de l’agrafeuse de Cohen et la jette un peu plus loin dans une poubelle, raison pour laquelle elle ne sera jamais retrouvée. Alors se produit le drame : Jérémie Cohen, sonné, traverse en courant le boulevard, et se fait percuter par le tramway. Il décède quelques heures plus tard, à l’hôpital Beaujon.
Jérémie Cohen appelle la police la veille du drame
Sur la victime, les policiers retrouvent une kippa, à l’origine des hypothèses d’une agression antisémite, ainsi qu’un chocolat, un flacon de poppers scellé, un autre de tramadol (un puissant anti-douleur de la famille des opiacés) et deux préservatifs. Un témoin indique par ailleurs avoir senti une odeur d’alcool au moment de prendre le pouls de la victime, juste après l’accident. Les analyses toxicologiques révèlent néanmoins que Jérémie Cohen n’avait pas consommé de produits stupéfiants et détenait une alcoolémie de 0,1g/l de sang, ce qui correspond à moins d’un demi-verre d’alcool. Difficile donc d’en tirer une quelconque conclusion, d’autant que Jérémie Cohen était soigné pour des troubles psychologiques altérant son comportement. Troubles qui expliquent sans doute l’énigmatique coup de file passé la veille du drame, par le trentenaire, à la police. Dans la soirée du 15 février, Jérémie Cohen avait appelé le 17 pour alerter sur le comportement suspect de plusieurs individus qui stationnaient à bord de véhicules à proximité de son domicile. Au téléphone, plusieurs agents s’étaient succédé, sans parvenir à comprendre les explications confuses de Jérémie Cohen.
Ce n’était d’ailleurs pas son premier contact avec la police. Jérémie Cohen compte plusieurs antécédents judiciaires, à la fois comme victime et comme auteur. En mai 2016, il est mis en cause pour avoir insulté et poussé une dame âgée à la gare d’Austerlitz, puis pour avoir agrippé à la gorge un agent RATP hors service. « La vérité est que je voulais me faire arrêter par la police parce qu’au niveau psychologique je ne tenais plus nerveusement (…) Je voulais me sentir bien et j’ai fait cela gratuitement car j’étais en détresse. Il était facile de vider ma colère sur une vieille femme, mais je n’ai pas aimé faire cela » avoue-t-il lors de sa garde à vue, indiquant par ailleurs vivre une situation personnelle difficile, parce qu’il est sans emploi et qu’il n’a « plus aucun rapport avec une femme depuis deux ans ». L’expertise psychiatrique diligentée par la justice conclut à une altération de son discernement au moment des faits.
Les années qui suivent, c’est en tant que victime que Jérémie Cohen est connu des services de police. Sa maladie en fait-il une cible idéale pour les prédateurs en tout genre ? Toujours est-il qu’il se déclare plusieurs fois victime de vol, une fois, en 2017, pour son écharpe, une autre, en 2018, pour son portefeuille, mais aussi victime d’un « abus de confiance » en mai 2021. Plus grave, fin 2020, puis fin 2021, Jérémie Cohen, de confession juive et qui portait occasionnellement la kippa, signale avoir été victime de violences « commises en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion ». Ces deux procédures, finalement classées sans suite, n’en expliquent pas moins les questionnements légitimes soulevés par la famille quant aux circonstances de la mort de leur fils. Jérémie Cohen portait-il sa kippa le soir du drame ? Sa judéité est-elle à l’origine de la rixe ? A priori non, si l’on en croit les résultats de l’enquête. Mais sans ce doute, symptomatique de la crise identitaire que traversent nos banlieues, l’affaire Cohen n’aurait sans doute jamais été résolue.
Contactée par nos soins, la famille de Jérémie Cohen n’a pas souhaité répondre.
New York Times - World
A High-Flying Italian Surgeon’s Fall From Grace
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Dr. Paolo Macchiarini became a star by creating a “bioartificial” windpipe. But it did not work, and a court in Sweden has found him criminally liable for the harm inflicted on a patient.
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By Euan Ward and Christina Anderson
LONDON — It sounded like real-life science fiction — a 3-D printed organ, a groundbreaking artificial windpipe, built in a laboratory and made to order. The charismatic Italian surgeon who designed it foresaw a future where hearts and lungs could be made from plastic, and organ donations became a thing of the past. Almost overnight, he became a superstar.
But on Thursday, the surgeon, Dr. Paolo Macchiarini, was found criminally liable by a Swedish court for causing felony bodily injury to a patient he had fitted with one of the windpipes at a medical university in Sweden.
Dr. Macchiarini received a “conditional,” or suspended, sentence, and was acquitted of assault charges related to two other patients who had also received the artificial organs from him at the Swedish facility. Although all three patients eventually died, Dr. Macchiarini was not directly accused of killing them.
While many in Sweden expressed disappointment at what they saw as the leniency of the sentence, given that prosecutors had asked for five years in prison, the verdict nonetheless represented the culmination of a stunning fall from grace for a once high-flying surgeon.
In 2011, Dr. Macchiarini, a renowned leader in the field of regenerative medicine, took the medical world by storm when he built and implanted the world’s first “bioartificial” windpipe.
The procedure involved replacing a damaged trachea with a plastic replica that had been soaked in the patient’s stem cells. The theory was simple: let the body do most of the work. By using a patient’s own cells, Dr. Macchiarini sought to rectify an age-old problem with transplants involving donated organs, which the body sometimes rejects as foreign tissue.
The operation, performed at one of the world’s most prestigious medical universities, part of the Karolinska Institute in Stockholm, was hailed as revolutionary. It won Dr. Macchiarini international news coverage and cemented his place as a celebrity scientist.
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However, behind closed doors, Dr. Macchiarini was hiding a secret — the procedures were not working.
Colleagues accused him of manipulating his results, even warning of the harm caused by these so-called regenerative windpipes. Allegations also emerged that the risky procedure was performed on at least one person who was not critically ill at the time. But it was already too late.
One biomedical researcher has documented a total of 20 tracheal regeneration procedures by Macchiarini — in Russia, Spain, Britain, and the United States, as well as Sweden. Nearly all of those patients have died.
“The law is supposed to protect individuals from all types of assault, especially when they are powerless,” said Dr. Bengt Gerdin, an independent investigator who was hired by the Karolinska Institute in 2015 to look into Dr. Macchiarini’s work.
His findings at the time concluded that Dr. Macchiarini had committed scientific misconduct, but this was ultimately ignored by the university’s leadership who chose to clear the Italian surgeon.
“No one is more powerless than a patient with a disease,” said Dr. Gerdin.
The court ruling Thursday was in a case involving a Turkish woman named Yesim Cetir, who was the longest surviving of his patients at Karolinska.
Almost immediately after she was fitted with a synthetic trachea in August 2012, Ms. Cetir’s condition began to rapidly deteriorate, according to the court’s written judgment. She remained in intensive care for more than three years at Karolinska University Hospital and underwent more than 200 surgical procedures.
According to hospital staff, she had roughly 40 “near-death experiences” during this time, the judgment said. She remained conscious and awake throughout most of them, but unable to breathe.
“The plastic trachea that Yesim Cetir received disfigured her and made her last three years in life basically like torture,” said Bosse Lindquist, a documentarian who broke the story in Sweden about Dr. Macchiarini in a television series, “The Experiment.”
Dr. Gerdin said Dr. Macchiarini was allowed to continue his procedures for so long because the Karolinska Institute and its hospital allowed him to do so.
“The Karolinska Institute was seduced by Macchiarini,” said Dr. Gerdin. “He was one of the best con-men I have ever come across,” he added. “He convinced the Karolinska Institute that this could make them famous, and they just let him do it. Not only that, they later covered it up.”
Two investigations, one by the Karolinska Institute and one by Karolinska University Hospital, both found that problems with Dr. Macchiarini’s work had been covered up.
The Karolinska Institute declined to comment for this article, noting only that Dr. Macchiarini’s sentence may be appealed. The surgeon’s defense attorney, Björn Hurtig, said his client was considering an appeal. The Karolinska University Hospital suspended Dr. Macchiarini’s contract as a surgeon in 2013, but the affiliated Karolinska Institute kept him on until 2016 even as the scandal over his work spread, according to a timeline on the institute’s website.
It is unclear whether Dr. Macchiarini is still practicing medicine, but his lawyer said in May that he had no income. On Friday Mr. Hurtig declined to comment on “Paolo’s private affairs.”
It is also unclear whether the verdict Thursday will have an impact in other jurisdictions where Dr. Macchiarini conducted windpipe operations. So far he has not been prosecuted in any of those countries.
Euan Ward reported from London, and Christina Anderson from Bastad, Sweden.
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L'Humanité
Colombie. Gustavo Petro, le candidat qui veut extirper le pays de sa « solitude »
PortraitEn tête du premier tour de la présidentielle, le candidat de gauche affrontera le 19 juin Rodolfo Hernandez. Premier opposant à l’ultradroite, l’ancien guerillero, qui a rendu les armes en 1990, est régulièrement menacé de mort par les groupes paramilitaires.
Lina SankariGustavo Petro aurait pu naître sous la plume de Gabriel Garcia Marquez, trouver sa place au sein de la famille Buendia qui, sur sept générations, oscille entre guerres et massacres dans « Cent Ans de solitude ». Le candidat de la gauche, rassemblée autour du Pacte historique, qui a réuni 40,3 % des voix au premier tour de la présidentielle colombienne, le 29 mai, pose ainsi l’enjeu devant ses partisans : « Il s’agit de sortir de deux cents ans de solitude. » Comme un clin d’œil au géant de la littérature dont s’est tant imprégné cet ex-guérillero du Mouvement du 19 avril, entré en insurrection en 1977 et démobilisé en 1990. Ses pérégrinations littéraires l’amènent de Verne à Dostoïevski en passant par Rousseau. Les armes à la main, l’insurgé se fait appeler Aureliano – hommage au héros de Garcia Marquez, toujours – ou commandant Andres. À l’issue des accords de paix, il quitte définitivement le maquis pour poursuivre le combat sur le terrain politique. Aujourd’hui âgé de 62 ans, l’ancien maire de Bogota (2012-2015) espère rompre avec le cycle entamé après l’indépendance de 1819 et la confiscation du pouvoir par une élite raciste, sanguinaire et vermoulue, nostalgique de l’ère coloniale. Même l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) l’atteste : en Colombie, il faut onze générations pour s’extirper de la pauvreté.
Entre marxisme et théologie de la libération
Candidat pour la troisième fois à la fonction suprême, Gustavo Petro est déjà parvenu à se hisser au second tour en 2018 avant d’échouer face à l’ultradroitier Ivan Duque, dont le score sans appel a enterré la paix conclue en 2016 avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). Natif de Ciénaga de Oro, dans le département de Cordoba, il est le fruit d’une famille pauvre et d’un étrange melting-pot idéologique qui pousse son père à admirer tout à la fois le Che et l’ex-président colombien Laureano Gomez, qui n’a jamais caché sa sympathie pour Franco. Gustavo Petro, qui a oscillé entre marxisme et théologie de la libération, est aujourd’hui en mesure de faire basculer un pays tenu par l’ultradroite depuis des décennies. Au second tour, le 19 juin, il affrontera le millionnaire outrancier Rodolfo Hernandez, présenté comme un candidat indépendant mais qui qualifie Hitler de « grand penseur allemand ».
Comme pour cinq autres candidats de gauche avant lui, morts pour avoir défendu la justice, la paix et l’égalité, sa position de favori l’expose à des menaces de mort venues de La Cordillera, un groupe d’anciens paramilitaires d’extrême droite qui trempe dans le trafic de drogue et les assassinats politiques. Ce n’est pas la première fois que Gustavo Petro voit un fusil pointé sur lui alors même qu’il a déposé les armes. Dès 1991, député de Cundinamarca, département le plus peuplé du pays, il est contraint de s’exiler pendant quatre longues années pour sauver sa peau. Il sera de nouveau menacé par les paramilitaires d’Aguilas Negras après la présidentielle de 2018. « Le crime contrôle la politique dans les hameaux, les villages et les villes », conclut-il.
C’est en tant que député puis sénateur qu’il se taille le rôle de premier opposant aux présidents d’ultradroite Alvaro Uribe et Ivan Duque, qui se succèdent à grand renfort de corruption et d’assassinats. Il dénonce la « parapolitique », soit les relations entre cette partie de l’échiquier et les milices chargées de liquider adversaires politiques et syndicaux. Il est aujourd’hui porté par le mouvement social de masse réprimé dans le sang en 2021. Lors des législatives de mars, le Pacte historique devient la première force politique au Sénat. Le candidat de gauche entend sortir du modèle extractiviste (développement économique basé sur l’exploitation des ressources), élaborer une réforme agraire, favoriser l’accès à la santé, à l’éducation et à l’égalité entre les genres. À propos du Pacte historique, qui réunit notamment Colombie humaine, le Parti communiste colombien et le Parti des communs (ex-Farc), l’économiste explique sans prendre de gants : « Je ne voulais pas m’enfermer dans une sorte de secte puriste, très typique du monde de la gauche. (…) Le pays a besoin de beaucoup de dialogue social : il est en guerre, il est polarisé, les ponts de communication sont pratiquement détruits. Alors, le message de construire des ponts, de permettre à des personnes différentes de nous de nous rejoindre, m’a semblé préférable. » Critiqué pour la faible participation des femmes à sa campagne, au-delà de celle de sa colistière Francia Marquez, le candidat considère que le féminisme est « une avant-garde politique en avance sur la société ». En tant que président, dit-il, il aura toutefois la charge de trouver un compromis entre leurs demandes et celles des femmes plus conservatrices pour « correspondre à l’ensemble de la société ».
Colombiegustavo petro Valeurs Actuelles
Un réfugié guinéen subit une agression homophobe près de Saint-Nazaire
L’agression était-elle homophobe ou crapuleuse ? Samedi 11 juin, en rentrant de la Gay Pride, un Guinéen a été agressé près de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), rapporte France Bleu Loire Océan. Le jeune homme, âgé de 26 ans et réfugié en France du fait de son orientation sexuelle, revenait de la Gay Pride de Nantes ce samedi soir. Ratant son bus pour Saint-Brévin, il décide de rentrer à pied à son domicile, avec un drapeau arc-en-ciel encore accroché dans les cheveux. Dans les rues de Trignac, il demande son chemin à un homme qui le fait patienter jusqu’à l’arrivée en voiture de 4 autres individus, armés de bâtons. « Ton drapeau est blasphématoire », auraient-ils lancé avant de lui asséner une pluie d’insultes homophobes et de coups. Un passant qui promenait son chien a fait fuir les 5 agresseurs, avant d’appeler les gendarmes.
Colère des LGBT
Sauf que dans le procès-verbal de l’agression, les forces de l’ordre n’ont pas retenu le caractère homophobe de celle-ci, mais uniquement crapuleux, quand bien même la victime n’a pas été volée. « Depuis, il est prostré chez lui. C’est un jeune homme d’ordinaire plein de vie qui a fui son pays pensant ne plus jamais avoir à subir ce genre d’agressions. C’est le décalage entre la fête et la bienveillance de l’après-midi et cette violence gratuite le soir, il est encore sous le choc », a expliqué, très en colère, Violette Cordaro, la présidente de Nosig, l’association LGBT nantaise. L’association a engagé un avocat pour faire requalifier l’agression en agression homophobe.
Saint-Nazaire : les dernières actualités
France24 - World
Climate change leading to earlier and earlier heatwaves, scientists say
Issued on: 18/06/2022 - 16:10
As France grapples with a particularly intense heatwave this weekend, with temperatures reaching 40 degrees Celsius in many parts of the country, meteorologists say the increasingly early arrival of heatwaves is directly linked to global warming due to human activities.
Although heatwaves now happen regularly, this one came as a surprise – a clear indication that the consequences of global warming are being felt earlier and earlier.
Forecasters and meteorologists describe France’s current heatwave as “remarkably early”. Heatwaves in France usually take place in July or August. A heatwave in June is unprecedented and worrying, with meteorologists pointing the finger at man-made global warming.
“With climate disruption, these events are occurring earlier and lasting until later in the year. They are also more intense than they were in the past," said climatologist Aglaé Jezequel. “Today, this is the exception, but with the changing climate, we can already expect heatwaves to arrive earlier,” she said.
A taste of our future climate
Extreme weather will gradually become the norm if we remain passive in the face of climate change, scientists say.
"We are already experiencing the impacts from, and the increase in, heatwaves today, but it could become much worse in the future if we continue to emit greenhouse gases (GHGs)," Jezequel added.
Oil, gas and coal are the main culprits of global warming. World leaders adopted the historic Paris Agreement on December 21, 2015 at the COP21 summit, setting out longterm strategies for countries to meet their commitments to wean themselves off fossil fuels.
The landmark agreement aimed to limit global warming to 2° Celsius this century, and continue efforts to limit it further to 1.5° Celsius.
But last September, two months before the COP 26 summit in Glasgow, with the target seemingly out of reach, UN Secretary-General Antonio Guterres warned that the world was on a catastrophic path towards +2.7°C of warming.
The most obvious sign of global warming caused by greenhouse gas emissions is the increase in the number and intensity of heatwaves around the world. “We are experiencing a foretaste of our future climate. There is only one solution to prevent this from becoming the norm: reduce greenhouse gas emissions due to the burning of fossil fuels,” climatologist Christophe Cassou told France Inter.
According to Cassou, who co-authored the latest IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change) report, this reduction must be immediate, sustained over time and on a large scale. “It's not in three years. It's now, because it's the accumulation of CO2 emissions that counts for the level of warming, for the level of risk, and for the level of occurrence of these heatwaves.”
Heatwaves lasting longer, becoming more frequent
France’s national meteorological service, Météo-France, defines a heatwave as a continuous increase in temperature for at least three days.
In France, the data clearly show the multiplication of these heatwaves. Of the 43 phenomena detected since 1947, nine took place before 1989, the rest between 1989 and 2020. According to Météo-France, there have been "three times more heatwaves in the last 30 years than in the previous 42 years".
"The country has warmed by 2°C since the beginning of the 20th century, which is therefore higher than the global average of 1.1°C," said climatologist Françoise Vimeux.
The heatwaves in June come after a particularly hot and dry spring that has already caused soil drought in a large part of France, leading to fears for the harvest and creating favourable conditions for fires. “May was the hottest month on record,” Vimeux added.
This is just the beginning of extreme hot weather events, climatologists say. According to Cassou, the probability of a heatwave today is one in ten. “In 2030, it will be one in five and around 2050-2060, it will be one in two," he said.
At the current rate, Météo-France predicts an average of 20 to 35 days of heatwaves per year at the end of the 21st century (compared to 3-4 days at the end of the 20th century).
Cassou says the duration of heatwaves determines their impact. “What we show in the IPCC report is that these heatwaves last for a longer period of time, the summer seasons are longer and will have greater impacts – including heat waves that start early – in so far as they entail risks for agricultural yields.”
But the economic cost of heatwaves is much more far-reaching. According to the French public health agency Santé Publique France, the health impact of heatwaves in France between 2015 and 2020 amounts to between 24 and 37 billion euros.
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Southern France swelters under record high temperatures for May
Pre-summer heatwave to hit France starting Wednesday
Record early heatwave hits France as fires flare in Spain
New York Times - World
China Launches Third Aircraft Carrier in Major Milestone for Xi Jinping
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The vessel, named Fujian after the Chinese province that sits across from Taiwan, is China’s most modern.
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By Alexandra Stevenson
China launched its third and most advanced aircraft carrier on Friday, bringing the country one step closer to a modern navy capable of competing with the United States’ military naval power.
The ship, named Fujian after the Chinese province that sits across from Taiwan, is the navy’s most modern and resembles the latest American carrier, the Gerald R. Ford. Though the launch was widely expected, it comes amid heightened tensions in the South China Sea and days after China’s defense minister, Gen. Wei Fenghe, warned it would not back down from war with Taiwan if Taiwan took steps toward independence.
“The launch is a major milestone for the People’s Liberation Army,” said Drew Thompson, a former Pentagon official responsible for China, adding that it reflected “China’s long-term ambitions to project power militarily and compete directly against the United States.”
Chinese state media on Friday showed naval officers watching as fireworks were set off and confetti was released alongside the carrier in the Jiangnan Shipyard near Shanghai. Red banners carrying slogans about fulfilling the party’s goal of building a modern navy and a strong army were draped across the carrier’s deck.
China’s top leader, Xi Jinping, has made modernizing the military a key mission, and expanding its navy is at the heart of that plan. The new carrier will allow China to extend its power further afield and help to protect its interests in the South China Sea and beyond at a time of geopolitical strain.
Russia’s invasion of Ukraine has raised the specter of war in Taiwan and given more credence to Mr. Xi’s vision of claiming the self-governed Taiwan as a “rejuvenation” for China. Its military has demonstrated its might in ways that have increasingly drawn rebuke and warnings from Washington and its allies.
“Because China has not been fully unified so far and continues to have disputes in the South China Sea and Diaoyu Islands, it is necessary for China to strengthen its military capabilities,” said Song Zhongping, an independent Chinese military analyst, referring to the disputed islands in the East China Sea known in China as Diaoyu and in Japan as Senkaku.
Unlike its two earlier carriers that feature a “ski jump” deck, the Fujian has an electromagnetic catapult system, previously a feature that only the U.S. Navy had, state media reported.
The catapults are “a major leap forward” for China’s military, allowing it to launch fixed-wing aircraft capable of carrying heavier payloads and fuel, according to a report from the Center for Strategic and International Studies.
“It is not designed to protect airspace,” said Mr. Thompson, who is a senior fellow at the Lee Kuan Yew School of Public Policy at the National University of Singapore. “It is designed to drop bombs.”
China’s previous two carriers, named after the provinces of Shandong and Liaoning in northeastern China, are considered less sophisticated than most of the U.S. fleet, which is nuclear powered. But they also represented milestones for China’s military, which for decades had been focused on land warfare. There are reports of a fourth carrier that is expected to be nuclear powered, making China second to the United States, which has 11 aircraft carriers in service.
While China’s third aircraft carrier was launched on Friday, it will still be several years before it is fully operational, said Nick Childs, a senior fellow for Naval Forces and Maritime Security at the International Institute for Strategic Studies.
“We’re talking about not before 2025,” Mr. Childs said. Still, “it’s a bit of welcome headline-grabbing news for the party and it is a reminder of their clear intent.”
The Latest on China: Key Things to Know
A regional strategy. Documents obtained by The Times show that China is pursuing a regional agreement with Pacific island nations that would expand Beijing’s role in policing, maritime cooperation and cybersecurity, in an apparent attempt to win friends and gain greater access to the strategically important island chains.
Gender violence. Several women in the northern city of Tangshan were beaten after one of them rebuffed a man in a restaurant. Graphic footage of the brutal attack fueled online debate that showed both the growing awareness of feminism and how divisive the subject still remains in the country.
Discontent among the population. The Chinese government’s censorship and surveillance, which the pandemic has aggravated, are pushing a small but growing group of Chinese to look for an exit. Younger Chinese in particular are embracing the view that they might need to flee the country in the pursuit of a safer and brighter future abroad.
A new trick for internet censors. To control the country’s internet, China’s censors have relied for years on practices like on deleting posts, suspending accounts and blocking keywords. Now they have turned to displaying users’ locations on social media, fueling pitched online battles that link Chinese citizens’ locations with their national loyalty.
An uncertain harvest. Chinese officials are issuing warnings that, after heavy rainfalls last autumn, a disappointing winter wheat harvest in June could drive food prices — already high because of the war in Ukraine and bad weather in Asia and the United States — further up, compounding hunger in the world’s poorest countries.
The military advancement will also give more political weight to recent assertive comments and actions by China, experts said. At a regional security forum last week in Singapore, top military officials from the United States and China traded barbs over Taiwan.
Defense Secretary Lloyd J. Austin III warned China against “provocative and destabilizing” behavior around the disputed island.
In response, General Wei said China would do everything it could to allow for peaceful unification with Taiwan, which it considers its own.
But, he added, “no one should ever underestimate the resolve” of China’s military.
Li You contributed research.
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L'Humanité
Colombie : l’autre second tour crucial du 19 juin
ChroniqueFrancis WurtzGageons qu’à Washington, dimanche prochain, les résultats de l’élection présidentielle de Colombie retiendront (presque) autant l’attention que le scrutin français du même jour ! C’est que, dans ce pays réputé pour sa violence endémique liée au narcotrafic, ses criantes inégalités, la pauvreté de masse et la répression impitoyable des mouvements sociaux, la droite – principale alliée des États-Unis dans toute l’Amérique latine – a des chances d’être chassée du pouvoir pour la première fois depuis… 212 ans !
L’espoir, à gauche, s’appelle Gustavo Petro, porté par une puissante soif de changement qui lui a valu, au premier tour, le résultat record de 40 % des suffrages exprimés ! Ajoutons que, s’il est élu, sa vice-présidente s’appellera Francia Marquez, une Afro-Colombienne féministe, antiraciste et écologiste ! En face, un « homme d’affaires » de 77 ans, connu sous le sobriquet de « Trump colombien », a rallié tout ce que le pays compte de réactionnaires et de nostalgiques de la poigne de fer de l’ex-président Alvaro Uribe. Les deux camps sont au coude-à-coude, tout est donc possible, le 19 juin prochain, dans un sens comme dans l’autre. Ce seul fait est en soi source de vives préoccupations à la Maison-Blanche.
Et ce d’autant que cette perspective inattendue survient après bien d’autres victoires du camp progressiste dans l’ancienne « arrière-cour » des États-Unis : Mexique (2018), Argentine (2019), Bolivie (2020), Chili (2021), Pérou (2021), Honduras (2021)…, en attendant le possible retour de Lula à la présidence du Brésil, en octobre prochain ! Les impressionnantes mobilisations populaires de ces dernières années donnent une idée des attentes émancipatrices – notamment sociales, mais aussi sociétales, démocratiques et éthiques – à satisfaire par les nouvelles équipes en place. Mais parmi ces exigences figure également le refus des ingérences au nom des intérêts « géopolitiques » du puissant voisin.
C’est là que le bât blesse pour Joe Biden. Il vient d’essuyer un double revers dans sa volonté d’exercer son imperium sur cette partie du continent. D’abord, concernant sa gestion « campiste » du conflit ukrainien : si l’Amérique latine a tout naturellement condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie, défendu le principe de souveraineté, demandé le retrait des troupes russes, elle n’a pas suivi Washington dans sa stratégie de puissance visant, par des sanctions sans précédent, à exclure la Russie du système international. Ensuite, lors du 9e « sommet des Amériques » (réunissant en principe tous les chefs d’État du continent), qui s’est tenu du 6 au 10 juin à Los Angeles : le président américain ayant décidé – pour flatter les « durs » du Congrès – de n’inviter ni Cuba, ni le Venezuela ni le Nicaragua, le président du Mexique, l’un des principaux partenaires économiques des États-Unis, a boycotté le sommet, en expliquant « n’accepter l’hégémonie ni de la Chine, ni de la Russie ni d’aucun pays »… D’autres défections suivirent : celles des pays des Caraïbes et du Honduras, notamment. Pour le chercheur Kevin Parthenay (1) : « Washington doit désormais prendre conscience que les États-Unis ne font plus la pluie et le beau temps. » On ne saurait mieux dire.
la chronique de francis wurtz France24 - World
Hundreds of Ukrainians attend funeral of Maidan icon killed in war
Issued on: 18/06/2022 - 07:33
FRANCE 24
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Catherine NORRIS TRENT
Hundreds of Ukrainians gathered at the golden-domed St Michael’s monastery in central Kyiv on Saturday for the funeral of Roman Ratushny, a 24-year-old activist famous for his role in Ukraine’s 2014 Maidan protests, who was killed during fighting with Russian forces in eastern Ukraine. Read FRANCE 24's liveblog below to see how the day's events unfolded. All times Paris time [GMT+2].
6:06pm: Russia sending large number of reserve troops to Severodonetsk, governor says
Russia is sending a large number of reserve troops to Severodonetsk from other battle zones to try to gain full control of the frontline eastern city, the governor of Ukraine's Luhansk region said on Saturday.
"Today, tomorrow, or the day after tomorrow, they will throw in all the reserves they have ... because there are so many of them there already, they're at critical mass," Luhansk regional governor Serhiy Gaidai said on national television.
He said Russian forces already controlled most but not all of Severodonetsk.
3:15pm: Lithuania says sanctions on goods to Kaliningrad take effect from Saturday
Lithuanian authorities said a ban on the transit through their territory to the Russian enclave of Kaliningrad of goods that are subject to EU sanctions will take effect from Saturday.
News of the ban came on Friday, through a video posted by the region's governor Anton Alikhanov.
The EU sanctions list notably includes coal, metals, construction materials and advanced technology, and Alikhanov said the ban would cover around 50% of the items that Kaliningrad imports.
2:36pm: Ukrainians bid farewell to activist killed in war
"The funeral has been held this morning here in Kyiv of a young man named Roman Ratushny, who was killed just aged 24 years old in fighting in the east of Ukraine" on June 9, FRANCE 24's Catherine Norris-Trent reported.
"Ukrainian officials have said that anywhere between 100 and 200 soldiers are being killed a day at the moment – but Roman Ratushny's death has been particularly poignant for a lot of people here in Ukraine because he was one of the figureheads of pro-democracy protests, the Euro-Maidan movement back in 2014, as a teenager, and recently he volunteered to go and fight [...] in eastern Ukraine."
2:25pm: Russia putting world in danger of famine, warns EU
Russia is putting the world at risk of famine through its blockade of Ukraine's shipments of grains and restrictions on its own exports, EU foreign policy chief Josep Borrell said Saturday.
The threat to food security and a "battle of narrative" with Russia on Western-imposed sanctions on Moscow over Ukraine will dominate European Union foreign ministers' talks in Luxembourg on Monday.
"We are ready to work with the UN and our partners to prevent any unwanted impact on global food security," Borrell wrote in an article published on his official blog. "Russia's conscious political choice is to 'weaponise'" grain exports and "use them as a tool for blackmail against anyone that opposes its aggression" in Ukraine, Borrell continued.
1:36pm: Ukraine president visits soldiers on southern front line
Ukrainian President Volodymyr Zelensky visited soldiers on the southern front line during a working trip to the Mykolaiv region, he said on Saturday.
In his trademark khaki t-shirt, the president handed out medals and posed for selfies with the servicemen in what appeared to be an underground shelter, according to a video posted to his official Telegram account. "Our brave men. Each one of them is working flat out," he said. "We will definitely hold out! We will definitely win!"
Russian forces reached the outskirts of the regional capital Mykolaiv in early March but were then driven back to the eastern and southern edges of the region, where fighting continues.
12:00pm: Hundreds of Ukrainians gather in Kyiv to mourn activist killed in battle
Hundreds of Ukrainians gathered at a central Kyiv monastery on Saturday for the funeral of a 24-year-old activist killed during fighting with Russian forces in eastern Ukraine.
Roman Ratushny, a well-known figure in Ukraine's 2014 pro-EU revolution, was killed on June 9 near Izium in the eastern Kharkiv region.
Mourners attended his funeral at the golden-domed Saint Michael's monastery. A gathering is also scheduled on the city's main Maidan square, the centre of the 2014 revolution that overthrew a pro-Moscow government.
Ratushny was one of the first students to protest at the Maidan in the winter of 2013-2014. He then became a well known anti-corruption activist.
Ratushny joined the Ukrainian army, like many other civilians, at the start of the Russian invasion on February 24. The announcement of his death this week sparked many comments on social media in and outside Ukraine.
"I did not know him personally but I felt (his death) as a loss," said student Alina Horhol, who attended the ceremony, AFP reported.
"He became a person who influenced my world view and who I am today."
11:15am: Luhansk governor says ‘fierce’ battles taking place in villages near Severodonetsk
The governor of Ukraine's eastern Luhansk region, Serhiy Gaidai, said Saturday that "fierce battles" with Russia raged in villages outside the city of Severodonetsk, which Moscow's forces have been trying to seize control of for weeks.
"Now the most fierce battles are near Severodonetsk. They (Russia) do not control the city entirely," Gaidai said on Telegram.
"In nearby villages there are very difficult fights – in Toshkivska, Zolote," he said.
Gaidai also said that Lysychansk, a Ukrainian-controlled city across a river from Severodonetsk, is being "heavily shelled".
"They cannot approach it and that's why they are simply shooting at the city with air strikes," he said. "It is very dangerous in the city."
Gaidai said there was "more destruction" at the Azot chemical plant in Severodonetsk, where hundreds of civilians are sheltering.
He said on Friday that 568 people, including 38 children, were hiding in the factory and that only a "complete ceasefire" would ensure their evacuation.
9:19am: Ukrainian medic who had recorded video footage of Mariupol freed by Russian forces, AP reports
A celebrated Ukrainian medic whose video footage was smuggled out of the besieged city of Mariupol by an AP team was freed by Russian forces on Friday, three months after she was taken captive on the streets of the city.
Yuliia Paievska, known in Ukraine as Taira, had used a body camera to record her team’s efforts over two weeks to save the wounded, including both Russian and Ukrainian soldiers.
She transferred the clips to an AP team in Mariupol, one of whom fled with it embedded in a tampon on March 15. Paievska and a colleague were taken prisoner by Russian forces on March 16, the same day a Russian airstrike hit a theatre in the city centre, killing around 600 people according to an Associated Press investigation.
“It was such a great sense of relief. Those sound like such ordinary words, and I don't even know what to say,” her husband, Vadim Puzanov, told AP late Friday. Puzanov said he spoke by phone with Paievska, who was en route to a Kyiv hospital, and feared for her health.
7:11am: Russian state TV airs videos of two US military veterans who had been in Ukraine
A Russian state TV channel aired videos on social media of two Americans who went missing last week while fighting alongside the Ukrainian army, stating they had been captured by Russian forces.
United States President Joe Biden had said earlier Friday he did not know the whereabouts of Alexander Drueke and Andy Huynh, both US military veterans whose relatives lost contact with the pair.
The missing Americans – including a third identified as a former US Marines captain – are believed to be part of an unknown number of mostly military veterans who have joined other foreigners to volunteer alongside Ukrainian troops.
On Friday evening, Russian journalist Roman Kosarev -- who works with state TV RT channel -- posted a video on messaging platform Telegram of Drueke speaking facing the camera.
A US State Department spokesperson on Saturday confirmed American authorities had seen the photos and videos of the two US citizens "reportedly captured by Russia's military forces in Ukraine".
"We are closely monitoring the situation and our hearts go out to their families during this difficult time," the spokesperson told AFP.
7:03am: Zelensky, top diplomat Kuleba praise European Commission's decision to recommend EU 'candidate status' for Ukraine
Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Friday praised a decision by the European Commission to give its backing for Kyiv to be granted EU 'candidacy status', nearly four months into Russia's invasion of the country.
"It's the first step on the EU membership path that'll certainly bring our victory closer," Zelensky wrote on social media, adding that he was "grateful" to Commission chief Ursula von der Leyen and "each EC member for a historic decision".
Formal "candidate" status for Ukraine could open up a years-long path towards joining the bloc, with the decision likely to be formalised at an EU leaders' summit on June 23-24.
Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba described the EC's backing as "European history in the making" in a post on social media and called for Ukraine to be granted full candidacy status.
"This will be a vivid proof of European leadership and a huge boost for Ukraine's further transformations," he said.
Ukraine's ambassador to the UN, Sergiy Kyslytsya, hailed on social media what he described as a "truly historic day for Ukraine and Europe".
He said many Ukrainians "have already paid the ultimate price" for the European Commission's backing for Kyiv's EU candidacy status.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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The France 24 Interview
Zelensky adviser: Ukraine can win war in '3 to 6 months' if it gets heavy weapons soon
Von der Leyen says Ukraine ready for EU ‘candidate status’ ahead of bloc meeting
WAR IN UKRAINE
Putin accuses West of 'arrogance', dismisses 'stupid' sanctions 'blitzkrieg'
Valeurs Actuelles
Un élu socialiste de la Drôme mis en cause pour agression sexuelle sur mineures
Attouchements sexuels sur mineures. Mercredi 15 juin, Samuel Arnaud, élu socialiste dans la Drôme, a été placé en garde à vue, rapporte France Bleu Drôme Ardèche. Il est mis en cause dans des affaires d’agression sexuelles sur mineures. Professeur de guitare au Conservatoire de Valence, il est accusé par deux de ses élèves, âgées de 13 ans, d’attouchements sexuels. Lors de sa garde à vue, il a reconnu partiellement les faits. D’après le communiqué du parquet de Valence, les faits se seraient déroulés entre l’hiver 2020 et mars 2022 et ont été révélés par l’une des victimes présumées à l’Education nationale qui a alors fait un signalement. « C’est avec stupéfaction que nous avons été informés qu’il s’agissait d’agressions sexuelles. Je tiens à assurer les familles et les proches des victimes présumées de mon soutien entier dans ces moments dramatiques et de la mobilisation immédiate des services de Valence Romans Agglo, notamment en direction de la communauté éducative du Conservatoire », a déclaré Nicolas Daragon, Président de Valence Romans Agglo.
Exclu du Parti socialiste
Samuel Arnaud était jusque-là inconnu de la justice et n’avait pas de casier judiciaire. Il était secrétaire fédéral du Parti socialiste dans la Drôme, conseiller régional, conseiller municipal et conseiller communautaire de Crest. Il a immédiatement été exclu du PS, qui lui a demandé de « démissionner de tous ses mandats électifs ». Vendredi 17 juin, Samuel Arnaud est sorti de garde à vue, libre. Mais une information judiciaire est ouverte, et l’élu reste sous contrôle judiciaire. En outre, il a interdiction d’entrer en contact avec les victimes, interdiction de tout contact avec des mineurs et obligation de soins.
Valence : les dernières actualités
L'Humanité
La mise en sourdine de Salah Hamouri par la France
ActuPierre BarbanceyLa France de Macron a la défense des libertés et des droits de l’homme bien sélective. Surtout lorsqu’il s’agit d’Israël. Depuis vingt ans, les autorités israéliennes ne cessent de harceler Salah Hamouri. Cet avocat franco-palestinien a été arrêté et emprisonné à plusieurs reprises. Le 7 mars dernier, il a été placé en détention administrative (une pratique permettant d’enfermer quelqu’un pour une durée de six mois renouvelable indéfiniment, les charges restant secrètes). Salah Hamouri devait être libéré le 6 juin. Mais sa détention – illégale – a été prolongée de trois mois. Que dit le ministère français des Affaires étrangères, sorti de son silence par une question posée par « l’Humanité » ? Qu’il reste mobilisé « pour obtenir des explications sur les raisons de sa détention ». Ce qui était déjà le cas précédemment. Autant dire que la France ne fait rien. Aucune communication publique ni convocation de l’ambassadrice d’Israël à Paris. Emmanuel Macron ne peut rien faire pour sortir Salah Hamouri de sa geôle et lui permettre de vivre à Jérusalem avec sa famille ? Il est vrai que, pour complaire aux États-Unis et à Israël, cette même France maintient Georges Ibrahim Abdallah en prison depuis 1984, pourtant libérable depuis 1999.
Salah HamouriCharivari New York Times - World
She Spoke Out Against Vietnam’s Plans for Coal. Then She Was Arrested.
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The prosecution of Vietnam’s most prominent environmental activist, as well as others, has cast doubt on the country’s commitment to cut coal.
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By Sui-Lee Wee
When the Vietnamese government decided in 2016 to cut the use of coal in its next energy plan, it followed the advice of an unusual source: one of the country’s most prominent environmentalists.
Nguy Thi Khanh was vocal about what the government had to do: She said it had to cut coal-fired power by 30,000 megawatts — equivalent to the capacity of all the coal plants in Texas and Pennsylvania. The government met her more than halfway, agreeing to a reduction of 20,000 megawatts.
It was a big victory for the country’s environmentalists. But on Friday, Ms. Nguy, 46, was convicted of tax evasion and sentenced to two years in prison, according to three people with knowledge of the verdict. Her case has sent tremors of fear through the environmental movement.
Supporters of Ms. Nguy, Vietnam’s first recipient of the prestigious Goldman Environmental Prize, say the tax evasion charge is a trumped-up one — punishment, they say, for her dogged campaign against coal. In January, the authorities imprisoned three other environmental activists, all of whom had spoken out against the Vietnamese government’s coal policies.
Soft-spoken and self-effacing, Ms. Nguy produced reports that documented the risks for Vietnam, which has one of the fastest-growing economies in the world, to continue relying on coal. She traveled throughout the country, using science and statistics to persuade the public and sway local officials.
She also organized campaigns and mobilized communities, especially among young people, to advocate for the environment — activities that could be seen as a threat to the one-party state, which has long been intolerant of dissent in general.
Many environmentalists say the prosecution of Ms. Nguy, who is known as Khanh, and other activists calls into question Vietnam’s pledges at a United Nations climate summit in Glasgow last year, when Prime Minister Pham Minh Chinh vowed to phase out coal consumption by 2040. It was a significant development; Vietnam, a country of 99 million people, was the ninth-largest coal consumer globally.
“It makes no sense to us,” said Michael Sutton, executive director of the Goldman Environmental Foundation, who has written to Vietnam’s ambassador in Washington and called for Ms. Nguy’s release.
“She’s done everything to help Vietnam achieve its own goals and to make the country look good in the international arena,” he added. “We’re concerned about what this says for the future of and the success of Vietnam’s stated energy ambitions.”
Others saw the case as reflective of a worrisome trend.
“This is a very strong signal from the Communist Party that they are now willing to go much further to control civil society,” said Trinh Huu Long, the co-director of Legal Initiatives for Vietnam, based in Taiwan. “And they will not tolerate even slight criticism.”
Before Ms. Nguy’s advocacy, Vietnam had little in the way of renewable energy. But a growing awareness of the health costs of burning fossil fuels prompted the government to embrace solar power. Many local governments offered tax exemptions and attractive tariffs to encourage investment. It worked. Vietnam became the country with the largest installed capacity of solar and wind power in Southeast Asia.
But many officials pushed back against renewables. In several draft plans, the government has flip-flopped on its policy, initially indicating that it wanted to continue its reliance on coal. There were fears that weaning the country off coal could hurt the economy and that renewable energy could be an expensive and unreliable way to power the country.
In many ways, the treatment of Ms. Nguy illuminates the Vietnamese government’s conflicted approach to environmental protection and infighting among various ministries. Confronted by rising public anger over air pollution and chemical spills, the government has allowed environmental advocacy groups and tolerated limited protests.
But it also faced criticism from officials who called it unfair that developed countries have long been allowed to pump huge amounts of greenhouse gasses while Vietnam is being pressured to find cleaner ways to develop its manufacturing sector.
“They may be concerned that Vietnam’s transition away from coal may harm their interests, so they want to silence her,” said Le Hong Hiep, a senior fellow at the Vietnam Studies Program at Singapore’s ISEAS — Yusof Ishak Institute. “I think that may be the key reason for her arrest.”
This tension played out in Vietnam just two weeks before last year’s U.N. summit.
The Ministry of Industry and Trade had just proposed a doubling of coal-fired power capacity, according to a draft plan. Ms. Nguy urged the public to circulate a letter addressed to the prime minister, signed by multiple environmental groups, warning him that the policy could “risk Vietnam’s isolation in the international community.”
“Dark times come not because of a lack of sunshine, but because of a lack of leadership,” Ms. Nguy wrote in a Facebook post. “We still believe and hope in the determination of the prime minister and of senior leaders to make a climate breakthrough.”
They did. Almost immediately after the summit, the United States, Britain, the European Union and Japan started discussing possible energy deals with Vietnam. In March, John Kerry, the special U.S. climate envoy, visited Vietnam, promising to increase engagement on climate and clean energy. In May, the Group of 7 major economies announced that it would give Vietnam financial and technical support to help the country transition from coal-fired power to renewable energy.
Jake Schmidt, senior strategic director for international climate at the Natural Resources Defense Council, said he has “zero confidence” now that Vietnam can deliver on the energy transition with the crackdown.
Ms. Nguy knew her activism had made her a target. Julien Vincent, executive director of Market Forces, an Australia-based group that focuses on institutions financing environmentally destructive projects, said Ms. Nguy told him her office had been raided by police officers and described how “the police or government agencies are never too far away.”
“They are always following them,” Mr. Vincent said. “She’s said that was part of daily life.”
The arrest of Ms. Nguy baffled her friends because she stood out for her nonconfrontational approach. She has said she admires Greta Thunberg but has acknowledged the Swedish teenager’s style of climate activism would not be accepted in Vietnam. She has said one of her primary motivations is being a mother to three children, ages 20, 15 and 10.
Coal was an issue close to Ms. Nguy’s heart. Born and raised in a rural area of northern Vietnam, Ms. Nguy’s family lived near a coal-fired thermal power plant. She remembered the dust and the gray pall caused by the plant.
At that time, Vietnam was wedded to coal. In 2011, the government said it planned to add around 75 gigawatts of new coal by 2030. Vietnam had only four gigawatts of coal at that time, and the new goal — the total coal capacity of a little more than Germany and Poland combined — would put the country on track to have the fourth largest number of coal plants in the world, behind only China, the United States and India.
That year, Ms. Nguy helped set up Green Innovation and Development Center, or GreenID, a group aiming to create a renewable energy pathway for Vietnam. A year later, she established the Vietnam Sustainable Energy Alliance, now comprising 12 organizations.
After Ms. Nguy won the Goldman prize in 2018, the People’s Army Newspaper, by the Vietnamese defense ministry, called her an “Asian environmental hero,” for helping “the state make policies for sustainable development.”
The enthusiasm did not last long. In February, the police in Hanoi arrested her.
Now in a detention center in Hanoi, Ms. Nguy is in good health and keeps up with her meditation practice, according to a person with knowledge of her situation.
Before her sentencing, she said she was hoping for the shortest prison sentence possible, the source said. Her goal: to return to work soon.
Richard C. Paddock contributed reporting.
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France24 - World
Why France is betting on deep tech instead of the metaverse
Issued on: 18/06/2022 - 13:14
Sébastian SEIBT
Deep tech, or technology based on scientific research and discoveries, is taking up more space at major innovation conferences like VivaTech, which takes place in Paris until June 18. In France, this approach is seen as particularly relevant to the problems of the 21st century, with the increase in epidemics and climate change – and the country hopes to play a serious role in this burgeoning field.
It feels like the opposite of Mark Zuckerberg’s metaverse. Instead of cute avatars in a virtual world of fun and discovery, deep tech gives off the impression of being more serious, complex and elusive for the average Facebook user. At VivaTech, the conference for technological innovation and startups taking place in Paris until June 18, the metaverse is on everybody’s lips. But a stroll through the aisles reveals startups with more obscure names like Genoskin, Natif and Preligens – all from the world of deep tech.
"This year, you can even filter this type of startup on the VivaTech website. This was unthinkable just a few years ago!" exclaims Alizée Blanchin, Director of Strategy for Hello Tomorrow, a global network of deep tech startups.
Indeed, the lack of visibility of this branch of technology is due in part to the vagueness surrounding the term. Deep tech, or deep technology, refers to innovations resulting from scientific research that find their way into commercialised products or services.
The effect of the pandemic on deep tech
Yet the Covid-19 pandemic has shown that this technology is not abstract or difficult to understand. "That vaccines could be put on the market in one year, when before it would have taken almost a decade, is due to deep tech," says Blanchin. Moderna and BioNTech were able to use research into artificial intelligence applied to medicine to speed up the development of molecules needed to combat SARS-CoV-2.
In this context, it is not surprising that many deep tech startups are focusing on the health sector. At VivaTech, they swarm the stands of France’s National Centre of Scientific Research (CNRS) and National Institute for Research in Digital Science and Technology (Inria), joined by major pharmaceutical companies such as Sanofi, who attended with a group of startups sponsored by the co-operation.
With no American deep tech giant, France may have an advantage
Even before the pandemic, France had already bet on deep tech. In 2019, President Emmanuel Macron announced a vast €2.5 billion plan over five years to help 500 French deep tech startups launch every year from 2025 onwards.
The government believes that France possesses two advantages that could enable their success in this field: research and a profound industrial network. "France has cutting-edge research and a strong industrial tradition which means that, despite outsourcing, there is still a real sense of savoir-faire,” says Blanchin. Unlike smartphone applications, the innovations of deep tech often require products to be manufactured in factories – for instance, building materials with better insulation.
Another advantage for France is that, unlike the Big Tech giants dominating the information technology industry worldwide, a US deep tech giant has yet to emerge – leaving room for French startups to get ahead.
The country’s ambition is starting to pay off. In 2021, deep tech startups increased by 30% in comparison with 2020. In January 2022, Exotec, a manufacturer of warehouse robots, became the first deep tech startup to join France’s exclusive club of 25 “unicorns”: tech companies valued at over one billion euros. The government’s goal is to see 10 deep tech unicorns emerge by 2025.
Aside from health, the agri-food industry is also attracting the attention of deep tech. "The move towards alternative protein products has inspired many scientific entrepreneurs," explains Blanchin. “They are working on replacements to red meat in our diets, whether it be seaweed, insects or lab-grown steaks."
"The conflict in Ukraine has also shown the geopolitical interest of innovating in the energy sector in order to put an end to our energy dependence,” the startup expert adds.
Scientists could still use help in pitching
However, deep tech still remains less attractive among investors when compared with fintech (innovation in finance), the metaverse and new smartphone applications. “The sector accounts for only 10% of tech investments in France,” says Blanchin.
Why the reluctance? ”For European investors, deep tech is often a gamble. These innovations require significant investment from the outset for results that take a long time to materialise. Also, deep tech often seeks to create real disruptions, which can be riskier than an application that, for example, improves a certain aspect of the online customer experience,” the expert explains.
Also, many scientists have yet to master the skill of pitching their ideas to investors. “Integrating into business culture is difficult for them, and more training is needed to help researchers with this,” Blanchin says. She has also developed a consultancy business to better connect researchers with the business world.
The craze around Zuckerberg’s metaverse does not help matters, and Blanchin acknowledges that “this undeniably splits up the available funding”. Yet contrary to many deep tech startups, these virtual words do not seek to solve the major problems impacting our society today.
This article has been translated from the original in French.
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Valeurs Actuelles
Trois hommes condamnés à de la prison après avoir braqué un policier avec une arme à Niort
Prison ferme. Vendredi 17 juin, trois hommes ont été condamnés à de la prison ferme à Niort (Deux-Sèvres), rapporte France Bleu Poitou. Ils avaient braqué un policier lors d’une interpellation plus tôt dans la semaine. Les trois mis en cause ont été condamnés à des peines de respectivement de trois ans et quatre mois pour l’un d’eux, deux ans de prison ferme pour les deux autres. Ils avaient été interpellés par les policiers de la Brigade anticriminalité (BAC) dans la nuit du mardi 14 au mercredi 15 juin, alors qu’ils préparaient ce qui ressemblait bien à un règlement de comptes.
« Je vais te buter »
Ce soir-là, les policiers de la BAC sont appelés dans un quartier de Niort après qu’un témoin a aperçu trois hommes au comportement suspect. La première fois, les policiers passent à l’endroit indiqué et ne voient rien. Rappelés quelques minutes plus tard, ils aperçoivent alors un homme dissimulé derrière une voiture dans un parking. Celui-ci met alors en joue l’un des fonctionnaires avec un pistolet flash-ball en lui criant : « Je vais te buter ! ». Il est immédiatement appréhendé, ainsi que deux autres individus. Le trio, alcoolisé au moment des faits, préparait visiblement un règlement de comptes sur fond de trafic de drogue. Des matraques, des armes, et du cannabis, ainsi que du scotch ont été retrouvés sur les lieux. L’intervention de la police aura fait avorter leur funeste projet.
Niort : les dernières actualités
L'Humanité
Le padel monte au filet en France
ActuAvec deux tournois mondiaux pour la première fois dans l’Hexagone, à Toulouse et Paris, le padel français cultive sa médiatisation. Plus accessible, moins normé que son cousin le tennis, il passionne tous les âges. Explications.
Etienne BonamyL’événement ne secouera pas l’actualité sportive française du mois de juin et pourtant il révolutionne sa discipline. Au milieu d’une séquence de rendez-vous iconiques comme Roland-Garros, les 24 Heures du Mans, l’athlétisme à Paris ou les phases finales du rugby, du basket-ball et du handball, le premier tournoi du World Padel Tour (WPT), jamais organisé en France, se déroule à Toulouse, du 13 au 19 juin, avec la promesse de la participation des meilleurs mondiaux sur les pistes.
Dans un mois, au stade Roland-Garros, un autre circuit mondial concurrent, créé en février dernier par la fédération internationale et nommé Premier Padel Tour (PPT), proposera son tournoi Major à Paris, avec également les meilleures paires mondiales. Et le soutien de la Fédération française de tennis (FFT) dont le padel est une discipline associée depuis 2014. Le padel français sort de son isolement médiatique alors que, dans les sphères internationales, l’abondance de biens semble nuire à la sérénité. Le WPT a porté plainte fin mai contre le PPT, la Fédération internationale (FIP) et le promoteur du nouveau circuit, QSI (propriétaire du Paris SG) pour concurrence déloyale. Nasser Al Khelaïfi, président du PSG mais également de la Fédération de tennis et padel qatarienne, mène le projet avec 10 tournois majeurs prévus en 2022. La surenchère médiatique devrait profiter à l’exposition de ce sport, elle révèle surtout une réalité : le padel attise les convoitises.
Vous ne connaissez pas tout du padel ? Ce sport de raquette sans cordage, dérivé du tennis, a été créé au Mexique au début des années 1970. Il a vite gagné l’Argentine et l’Espagne où les licenciés sont des millions, puis d’autres pays. Au padel, on ne parle pas de terrain, mais de piste. 20 mètres de long et 10 de large, deux joueurs de chaque côté du filet, des murs sur les côtés où la balle en mousse rebondit, des règles simplifiées, on se prend au jeu.
20 000 licenciés
Moins éprouvante que le squash, moins normée que le tennis, la discipline gomme les écarts d’âge. « C’est un sport fun, accessible et convivial. On se devait d’être de l’aventure car la croissance est exceptionnelle », avance Arnaud Di Pasquale, ancien international de tennis et directeur du Paris Premier Padel Major. « Il y aura une piste sur le court Philippe-Chatrier avec une jauge à 8 000 personnes. »
L’entraîneur de l’équipe de France féminine et directeur du tournoi du WPT à Toulouse, Robin Haziza, affiche le même enthousiasme. « On ne peut que se réjouir de ce qui se passe en France ; pendant quinze ans, on n’a pas eu, ou très très peu, d’événements internationaux. On est la première nation à accueillir un World Padel Tour Open et un Premier Padel Major », explique le septuple champion de France dans une interview à « Padel Magazine ». « Cela parle à la communauté padel et surtout à la non-communauté padel. De facto, ça bénéficiera au développement du padel mondial et bien entendu au padel français. »
La promotion de la discipline balaie large. Les pratiquants, d’abord. La FFT revendiquait 20 000 licenciés (compétiteurs ou non) en 2021. Le chiffre modeste devrait doubler d’ici deux ans et ne résume pas totalement l’engouement de pratiquants hors structures fédérales. « C’est une pratique familiale et une discipline intergénérationnelle. Pas de chaussures spécifiques, des raquettes moins chères, moins de clivage social. Ce côté très accessible fait un carton », raconte Virgile Caillet, délégué général de l’Union Sport & Cycle, première organisation professionnelle de la filière sport et loisirs. Comme le foot à 5 ou l’escalade, « c’est une activité qui correspond beaucoup mieux aux souhaits des Français qui recherchent une pratique sportive quand ils veulent, comme ils veulent, sans contrainte, sans entraînements. Ça correspond aux évolutions de la consommation du sport ».
« Potentiel considérable »
Lancé à l’origine par des structures privées avec des coûts d’investissement maîtrisables (20 000 euros pour la fabrication d’une piste), le padel est la priorité de développement de la FFT et pourrait bénéficier opportunément des retombées du plan d’équipements sportifs de proximité décidé et financé, en septembre 2021, par le gouvernement, qui vise à les financer en partie avant les Jeux de 2024. Aujourd’hui, il existe 500 pistes en France, la FFT veut doubler ce chiffre d’ici deux ans. Les clubs, les collectivités et les structures privées sont sur le marché, il faudra gérer la croissance.
« Le marché du tennis mondial pour les raquettes est de l’ordre de 1,5 milliard d’euros; le padel, c’est 200 millions d’euros », compte Caillet. « Dans dix ans, les deux marchés seront de 1,5 milliard d’euros. Le potentiel est considérable. » Parmi les promoteurs du tournoi de Toulouse, on trouve la société T&T Padel. Celle de Tony Parker et Teddy Riner. Tout le monde veut gagner.
sports France24 - World
'Marker of climate change': Europe swelters in record-breaking June heatwave
Issued on: 18/06/2022 - 21:18
NEWS WIRES
Sarah MORRIS
Spain, France and other western European nations on Saturday sweltered under a blistering June heatwave that has sparked forest fires and concerns that such early summer blasts of hot weather will now become the norm.
The weather on Saturday was the peak of a June heatwave that is in line with scientists' predictions that such phenomena will now strike earlier in the year thanks to global warming.
The French southwestern town of Biarritz, one of the country's most sought-after seaside resorts, saw its highest all time temperature Saturday of 41 degrees, state forecaster Meteo France said.
Queues of hundreds of people and traffic jams formed outside aquatic leisure parks in France, with people seeing water as the only refuge from the devastating heat.
With the River Seine off limits to bathing, scorched Parisians took refuge in the city's fountains.
Temperatures in France could reach as high as 42 degrees C in some areas on Saturday, Meteo France said, adding that June records had already been beaten in 11 areas on Friday.
"This is the earliest heatwave ever recorded in France" since 1947, said Matthieu Sorel, a climatologist at Meteo France.
With "many monthly or even all-time temperature records likely to be beaten in several regions," he called the weather a "marker of climate change".
Forest fires rage
In a major incident in France, a fire triggered by the firing of an artillery shell in military training in the Var region of southern France was burning some 200 hectares (495 acres) of vegetation, local authorities said.
"There is no threat to anyone except 2,500 sheep who are being evacuated and taken to safety," said local fire brigade chief Olivier Pecot.
The fire came from the Canjeurs military camp, the biggest such training site in Western Europe. Fire services' work was impeded by the presence of non-exploded munitions in the deserted area but four Canadair plans have been deployed to water bomb the fires.
>> France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’
Farmers in the country are having to adapt. Daniel Toffaloni, a 60-year-old farmer near the southern city of Perpignan, now only works from "daybreak until 11.30am" and in the evening, as temperatures in his tomato greenhouses reach a sizzling 55 degrees C.
Forest fires in Spain on Saturday had burned nearly 20,000 hectares (50,000 acres) of land in the north-west Sierra de la Culebra region.
The flames forced several hundred people from their homes, and 14 villages were evacuated.
Some residents were able to return on Saturday morning, but regional authorities warned the fire "remains active".
Firefighters were still battling blazes in several other regions, including woodlands in Catalonia.
Temperatures above 40 degrees Celsius (104 degrees Fahrenheit) were forecast in parts of the country on Saturday -- with highs of 43 degrees C expected in the north-eastern city of Zaragoza.
There have also been fires in Germany, where temperatures were forecast to go as high as 40 degrees C on Saturday, although only reached 36 degrees C. A blaze in the Brandenburg region around Berlin had spread over about 60 hectares by Friday evening.
Foretaste of future
Dutch authorities said they expect Saturday to be the hottest day of the year so far.
The UK recorded its hottest day of the year on Friday, with temperatures reaching over 30 degrees C in the early afternoon, meteorologists said.
"I think at the moment people are just enjoying it being hot but if it gets any hotter than this, which I think it is meant to, then that's a concern," said Claire Moran, an editor in London.
Several towns in northern Italy have announced water rationing and the Lombardy region may declare a state of emergency as a record drought threatens harvests.
Italy's dairy cows were putting out 10 percent less milk, the main agricultural association, Coldiretti, said Saturday.
With temperatures far above the cows' "ideal climate" of 22-24 degrees C, animals were drinking up to 140 litres of water per day, double their normal intake, and producing less due to stress, it said.
Experts warned the high temperatures were caused by worrying climate change trends.
"As a result of climate change, heatwaves are starting earlier," said Clare Nullis, a spokeswoman for the World Meteorological Organization in Geneva.
"What we're witnessing today is unfortunately a foretaste of the future" if concentrations of greenhouse gases in the atmosphere continue to rise and push global warming towards 2 degrees C from pre-industrial levels, she added.
(AFP)
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CLIMATE EMERGENCY
Climate change leading to earlier and earlier heatwaves, scientists say
Fire, floods, extreme heat: climate disasters ravage US
France pledges €500 million for urban vegetation as heatwave descends
Valeurs Actuelles
Paris : un homme entre la vie et la mort après avoir été attaqué à la hache
Une agression d’une rare violence. Après avoir été attaqué à la hache en pleine rue à Paris ce samedi 18 juin, un homme est en réanimation, entre la vie et la mort, à l’hôpital Henri–Mondor de Créteil (Val-de-Marne). Selon Le Parisien, ce sont deux promeneurs qui ont retrouvé la victime peu après minuit, gisant au sol, couverte de sang et la boîte crânienne enfoncée, rue Buzenval, dans le 20e arrondissement. Pendant ce temps, le suspect, lui, se volatilisait vers la rue de Bagnolet, hache pleine de sang à la main.
Un agresseur en « état d’ivresse »
Un équipage de la brigade anticriminalité (BAC) est parvenue à retrouver l’auteur présumé des faits un peu plus loin de la scène de crime, mais sans sa hache. Le portrait dressé auprès des policiers par les témoins était claire : l’individu mesure environ 1,75 mètre, a des cheveux mi-longs noirs et des vêtements sombres, est « de type indo-pakistanais » et… se trouve « en état d’ivresse ».
Âgé de 53 ans, habitant le quartier, il a été placé en garde à vue, avec un passage en cellule de dégrisement. La scène de crime a quant à elle été sanctuarisée, afin de recueillir d’éventuels indices supplémentaires. L’enquête a été confiée à la police judiciaire. Le Parisien rappelle par ailleurs qu’une affaire similaire a eu lieu en 2018, dans un restaurant du quartier indo-pakistanais du 10e arrondissement. Un homme avait sauvagement été agressé, lui aussi à la hache. Les forces de l’ordre soupçonnaient alors un règlement de comptes au sein de la communauté sri-lankaise.
Paris : les dernières actualités
New York Times - World
Greek Court Rejects Effort to Toughen Punishment After Killing of an American
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Bakari Henderson, a college graduate from Texas, was beaten to death in a resort area in July 2017. The court on Friday upheld the original convictions.
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By Niki Kitsantonis
ATHENS — A Greek court on Friday rejected an effort to toughen the punishment for a group of men convicted in the beating death of an American on a holiday island in 2017, upholding the original convictions of six men for grievous assault and spurning a call to find them guilty of murder.
Prosecutors had sought the retrial after the initial verdict for the killing of the American, Bakari Henderson, a Black 22-year-old college graduate from Texas, arguing that the sentences were too lenient. A lawyer for his family called the decision from the court, in the western city of Patras, “a sad day for Greek justice.”
The decision means that the sentences were unchanged for five of the men, who were already free after completing their sentences for the assault convictions. The sixth man, who had received a longer punishment, will be released in the coming days after the court reduced his term.
Jill Henderson, Mr. Henderson’s mother, said that the family was “extremely disheartened” with the verdict. “Unfortunately, it appears that the majority sympathized with the defendants as opposed to our son, a Black American,” she said, adding that the family would take the case to Greece’s Supreme Court.
Mr. Henderson was killed during the summer of 2017 on the island of Zakynthos. The assault made international headlines because of its brutality and claims by witnesses that it may have been racially motivated.
His relatives, who have traveled to Greece several times for the two trials, said the initial convictions were not commensurate with the brutality of the attack. They said they wanted to see Mr. Henderson’s attackers receive the maximum penalty for murder, a life sentence. Under Greek law, that would mean 20 years in prison.
Nine men who were initially implicated in the attack went on trial for murder in 2018. Six of the defendants were convicted, but of a lesser charge — grievous assault — and three were cleared. After that trial, a Greek prosecutor, Giorgos Bisbikis, persuaded judges to retry the six convicted defendants on the original murder charges.
The concept of double jeopardy applies in Greek law only when a verdict is final. Because the original decision was appealed by a prosecutor and therefore not final, the retrial was possible. It began in February.
The retrial ended on Friday when a mixed appeals court of three judges and four jurors narrowly upheld the original convictions, 4 to 3, with two of the judges, including the president of the court, supporting the prosecutor’s proposal for murder convictions.
“Bakari Henderson came to our country as a tourist,” the family’s lawyer, Christos Kaklamanis, said after sentencing on Friday.
“For the second time, our system of justice betrayed him,” he said, adding that the decision “gives the message that other such acts of violence can be forgiven.”
Mr. Henderson had been traveling in Greece with friends and promoting the launch of a clothing line at the time of his death in July 2017, according to his parents, who were in Greece for the retrial.
The prosecution’s main challenge had been to convince the court that Mr. Henderson’s assailants had intended to kill him, but the defense argued that his death, though tragic, was accidental.
Video from security cameras in the resort town of Laganas showed a brutal assault. A crowd of men can be seen chasing Mr. Henderson down a street before hurling him against a car and laying into him with a hail of punches and kicks. At the time, a Greek police spokesman said that Mr. Henderson died within 30 seconds.
Of the six who were originally jailed, a Briton of Bosnian descent had received the longest sentence, 15 years. That sentence was reduced to eight years on Friday after the court found that he had shown good behavior following his conviction, and he will be released in a few days. Convicts usually serve about a third of the sentences meted out by courts, according to the Greek penal code and parole system.
The other five men, all Serbs, were given sentences of five to 10 years but were all free by the time of the retrial.
Testimony by witnesses suggested that the attack on Mr. Henderson might have been racially motivated. A bartender told Greek investigators that when she had posed for a photograph with Mr. Henderson, a man standing nearby commented: “There are a lot of Serbs in the bar. Why are you talking to a Black guy?” The woman said the bystander then punched Mr. Henderson, who responded by striking him over the head with a beer bottle, an exchange that was also captured on video.
Violent fights are not unusual in Laganas, a resort favored by young tourists for its cheap alcohol and raucous nightlife. In recent years, the authorities on the island have tried to curb alcohol-fueled offenses while sustaining the foreign tourism that supports the local economy.
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L'Humanité
Golden State Warriors champion, un pont vers septième ciel
ActuBasket-ball. Les joueurs de San Francisco ont été sacrés champions NBA pour la 7e fois de leur histoire, la quatrième fois en six finales ces huit dernières saisons, après s’être imposés (103-90) à Boston face aux Celtics.
Éric SerresDouble pas pour Stephen Curry ! Une bague de champion NBA et un titre de MVP, qui nomme le meilleur joueur de la finale. Son équipe de Golden State Warriors a été sacrée, dans la nuit de jeudi à vendredi, championne de la NBA, la ligue américaine de basket, pour la septième fois de son histoire, en s’imposant face à Boston (103-90). Les Warriors remportent la série par quatre victoires à deux face aux Celtics. « Ça faisait un an et six jours que je me préparais pour être champion NBA une quatrième fois » explique le MVP de la finale qui, presqu’à lui tout seul, a ramené à leurs chères études les Celtics de Boston. Peu auraient parié sur tel un retour au sommet des Warriors après deux années noires, plombés par le départ de Kevin Durant en 2019 et les nombreuses blessures. Symbole de ce retour : le défenseur Klay Thompson. Grand artisan des titres en 2015, 2017 et 2018, il s’était rompu le ligament croisé antérieur du genou gauche lors du match décisif de la finale 2019, puis dix-sept mois plus tard, tendon d’Achille. Revenu en janvier dernier, il a participé cette fois-ci à la conquête de cette nouvelle couronne. « Je veux profiter de chaque seconde. Je sais à quel point ça peut être fugace » a-t-il déclaré à l’issue de la dernière rencontre. Les Warriors champions ont en effet pris le dessus grâce à une défense de fer dont il est un des piliers.
Septième titre donc de champion pour les joueurs de San Francisco et surtout le 4e en six finales d’une génération dorée, celle donc de Curry, pilier d’une dynastie qu’on pensait enterrée en 2019, avant d’être reconstruite autour de jeunes talents. Cette saison aura marqué la résurrection d’un groupe qui l’an dernier avait été sorti par Memphis, en barrage pour les play-off, mais aussi celle de Stephen Curry omniprésent dans cette finale. Pour la première fois de sa carrière, le meneur américain de 34 ans a décroché le titre de MVP de la finale. Beaucoup lui reprochaient, lors des cinq finales précédentes, de ne pas avoir su prendre le jeu à son compte. Cette fois, le meilleur marqueur à trois points de l’histoire de la NBA, a été prépondérant à chacune des rencontres de la finale (31,2 points en moyenne), notamment lors du quatrième match où il a empêché son équipe d’être mené 3-1. Mais il ne faut oublier dans la liste des architectes de ce succès, l’entraîneur Steve Kerr - qui décroche sa neuvième bague - quatre comme entraîneur, toutes avec le Golden State et cinq comme joueur.
basket L'Humanité
Rugby. Castres-Toulouse : duel entre Occitans en demi-finales du Top 14
ActuC’est l’affiche, ce vendredi, d’une des demi-finales du Top 14. D’un côté, le Stade Toulousain, son palmarès et son effectif ; de l’autre, le Castres Olympique et l’abnégation de son groupe.
Éric SerresStade Toulousain ou Castres Olympique ? Qui pour rejoindre le Stade de France et la finale du Top 14, le 24 juin ? D’un côté, Toulouse et ses 21 boucliers – le premier en 1912 et le dernier en 2021 ; de l’autre, Castres qui a rapporté à cinq reprises le Brennus à la maison. Si, au palmarès, la partie semble inégale, elle l’est beaucoup moins sur le terrain cette année.
En effet, les Castrais, leaders de la saison régulière, restent sur cinq victoires en championnat, dont une face aux Toulousains (19-13 à domicile). De son côté, le Stade a connu une fin de saison en dents de scie avec une élimination cinglante en demi-finale de coupe d’Europe face aux Irlandais du Leinster (40-17), avant de se rattraper en barrages de Top 14 face au nouveau champion d’Europe, La Rochelle (33-28).
Meilleurs ennemis
De plus, le Stade Toulousain ne garde pas que de bons souvenirs en phase finale face au Castres Olympique (CO), son meilleur ennemi et voisin géographiquement – 78 km séparent les deux villes d’Occitanie. La dernière fois que les deux équipes avaient croisé le fer en phase finale, en 2018, le CO de Christophe Urios s’était imposé dans l’antre toulousain d’Ernest-Wallon en barrages (11-23) et, quelque temps plus tard, avait soulevé le bouclier.
Ugo Mola, manager du Stade Toulousain qui connaît sur le bout des doigts le club tarnais pour y avoir joué (1997-2005) et entraîné (2006-2007), s’attend donc à un âpre combat : « En demi-finales, il faudra un Stade Toulousain encore meilleur que par rapport à notre match face à La Rochelle. Castres est une équipe qui joue les premiers rôles depuis plusieurs années, pourtant son niveau de reconnaissance est très relatif. Quand je vois les caisses qu’on fait sur des 9e ou 10e du championnat, je trouve qu’elle mériterait plus d’égards. »
La rage de Castres
Plus d’égards, en effet, et ce, même si Castres n’a pas la brillance du club de la Ville rose. Mais il n’y a pas de hasard. Le CO a terminé premier de la saison régulière. Certes, il n’est pas dominant dans le jeu avec seulement la 10e attaque du championnat et la 6e défense, mais sa force est ailleurs. Sa conquête est loin de bousculer l’adversaire ; lui reste, par contre, cette capacité à ne jamais rien lâcher.
Sans doute l’apport de Pierre-Henry Broncan, le manager castrais, qui a réussi à insuffler cette rage à son XV. « Cette solidarité, explique-t-il, a commencé à naître dès la saison dernière. Nous étions aussi très soudés et avions beaucoup de cohésion. Lorsque nous avons battu Toulon avec le bonus offensif lors du dernier match à domicile, je trouve qu’on avait déjà un groupe ultrasolidaire et uni. » Mais ce qui fait aussi la force de ce groupe vient peut-être de son anonymat relatif et de la cohésion que cela a engendré : « La chance que nous avons, c’est que tous les joueurs habitent sur place et se côtoient toute la semaine. Ils sont assez intelligents pour comprendre qu’il vaut mieux qu’ils aient des bonnes relations entre eux, sinon, ça va être très long et très dur à vivre. »
Des moyens sans commune mesure
De fait, tout oppose les deux clubs. Le CO a le 10e budget (22,8 millions d’euros) et la 11e masse salariale. Le Stade Toulousain possède le 2e budget du Top 14 (37,3 millions). Au niveau des installations, c’est aussi le jour et la nuit. Le stade Pierre-Fabre ne compte que 12 500 places, alors qu’Ernest-Wallon peut accueillir 19 000 personnes.
Mais que dire des centres d’entraînement des deux clubs ? Les joueurs du CO se changent dans des constructions modulaires aménagés ; les Toulousains bénéficient depuis 2013 d’un complexe sportif équipé des dernières technologies de pointe, s’étendant sur deux étages et 1 600 m². Reste le plus anecdotique, mais aussi symbolique.
Côté sponsoring, depuis bien longtemps, Toulouse arbore un maillot avec le logo Peugeot, alors que les bleu et blanc castrais affichent celui du concurrent Renault. Tout différencie donc ces deux formations, qui se retrouvent ce vendredi à l’Allianz Riviera de Nice, à 21 h 05 (Canal Plus), afin d’arracher un ticket pour la finale (1).
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L'épidémie de Covid-19, une "paix armée qui exige toujours une vigilance constante"
Publié le : 18/06/2022 - 12:31
Diana Liu
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Depuis plusieurs mois, le tourisme reprend de plus belle, et les pays occidentaux tels que les États-Unis et les pays européens assouplissent les restrictions d'entrée sur leur territoire mises en place lors de la pandémie de Covid-19. Quelles conséquences cette reprise intense des échanges touristiques peut-elle avoir sur la pandémie ? Faut-il craindre une recrudescence de l’épidémie ? Les réponses d’Antoine Flahault, médecin épidémiologiste et directeur de l'Institut de santé globale à la faculté de médecine de l'université de Genève.
Après deux ans de restrictions et de réglementations strictes concernant les voyages (frontières fermées, quarantaines obligatoires, port du masque pendant les vols, présentation de tests Covid et certificats de vaccination négatifs...), de nombreux pays occidentaux réduisent ou suppriment les mesures de protection à l'approche de la saison estivale.
En mai dernier, l'Union européenne a supprimé l'obligation de porter le masque pour les passagers des vols, invoquant "les niveaux de vaccination et d'immunité naturellement acquise". La France a rouvert ses frontières à toute personne, vaccinée ou non-vaccinée, à condition qu'elle présente un test Covid négatif, tandis que l'Italie a supprimé toutes ses restrictions d'entrée pour les voyageurs internationaux.
Outre-Atlantique, dimanche dernier, les États-Unis ont levé l'obligation de présenter un test Covid négatif avant d'embarquer dans un avion à destination du pays, invoquant l'adoption généralisée des vaccins.
Certains se demandent si ces décisions ne sont pas prématurées, compte tenu de l'imprévisibilité de la pandémie. Car deux nouveaux sous-variants d'Omicron - BA.4 et BA.5 - identifiées pour la première fois en Afrique du Sud au début de l'année 2022, se propagent rapidement en Europe. Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) prévient que, même s'ils ne semblent pas présenter un risque de maladie grave plus élevé que les autres formes d'Omicron, des taux de transmission plus élevés pourraient entraîner davantage d'hospitalisations et de décès.
Le Portugal a connu récemment une recrudescence des infections et des décès provoqués par ces nouvelles souches. La France a également signalé une augmentation des infections et des hospitalisations au cours de la semaine écoulée, également due aux sous-variants. La circulation du SARS-CoV-2 s’est accélérée sur tout le territoire métropolitain, indique Santé publique France. Le taux d’incidence a fortement progressé et ce dans toutes les classes d’âge, de même que le taux de positivité.
Alors quelles conséquences les voyages internationaux de l'été pourraient-ils avoir sur la trajectoire de la pandémie ?
France 24 : Quels effets peut-on attendre sur la pandémie après un été qui sera marqué par l'augmentation des voyages internationaux et l'allègement voire la suppression des restrictions de voyage et des mesures de protection ?
Antoine Flahault : La littérature scientifique montre clairement que les voyages et les mouvements de population augmentent la propagation des virus hautement transmissibles comme le SARS-CoV-2. Avant Omicron, les pays qui avaient adopté des politiques strictes de contrôle aux frontières ont plutôt bien réussi à limiter la propagation du virus sur leur territoire.
Toutefois, à l'exception de la Chine, la plupart des pays ont désormais levé ces mesures, ce qui a probablement entraîné une augmentation de la vitesse et de l'intensité des vagues de Covid-19 dans le monde. Quant aux vaccins, ils se révèlent peu efficaces pour ralentir la transmission, mais ils parviennent à réduire le poids du Covid-19 en termes d'hospitalisations et de décès.
Allons-nous vers une nouvelle vague de Covid en Europe cet été, alors que les frontières sont de nouveau ouvertes et que les restrictions sur les voyages, les tests négatifs et les vaccins sont levés ?
Nous voyons clairement les premiers signes d'une nouvelle vague pandémique en Europe occidentale, qui semble être principalement alimentée par BA.5, l'un des nouveaux sous-variants d'Omicron, et BA.4, qui a déjà déclenché des vagues en Afrique du Sud et au Portugal.
4/9 - L’Europe anticipe-t-elle aujourd’hui qu’elle est à la veille d’un été qui pourrait être plus tragique encore que l’épisode caniculaire de l’été 2003 (il avait fauché 70’000 pers âgées dont 15’000 en France)?Ou croit-elle que ce qui se passe au Portugal ne l’atteindra pas?
June 15, 2022Un autre sous-variant, BA.2.12.1, se répand actuellement aux États-Unis et circule également en Europe, notamment au Royaume-Uni. La forte mobilité attendue lors de la prochaine saison estivale ne contribuera pas à ralentir la circulation de ces souches virales sur tout le continent.
Selon vous, y a-t-il des mesures que les gouvernements devraient continuer à appliquer aux voyages internationaux pour réduire le risque de propagation du Covid-19 ?
La plupart des démocraties ont renoncé aux restrictions sévères, choisissant des approches plus libérales qui permettent aux gens de se protéger lorsqu'ils en ressentent le besoin. Il serait difficile de remettre en œuvre ces mesures passées sans arguments convaincants.
Bien sûr, si une souche hautement transmissible et virulente émerge, il n'y aura pas autant de débats sur l'obligation de prendre des mesures strictes. Mais avec les souches existantes qui circulent, les gouvernements ne voient pas de raisons de continuer à appliquer la plupart des anciennes mesures, même si elles se sont avérées utiles dans un passé récent.
À ce stade, où en sommes-nous globalement dans notre ambition de mettre fin à la pandémie ? L'assouplissement des politiques gouvernementales, notamment aux États-Unis et en Europe, donne l'impression que la pandémie est terminée, mais est-ce vraiment le cas ?
Les vaccins et les traitements ont fait toute la différence dans cette pandémie. Avant que les vaccins ne soient largement distribués, nous avons connu une forme de réponse "médiévale" contre la pandémie, avec des fermetures et des couvre-feux.
Aujourd'hui, à l'exception notable de la Chine et de la Corée du Nord, nous sommes entrés dans une phase beaucoup plus moderne de la pandémie, qui permet aux gens de reprendre la plupart de leurs activités antérieures. Toutefois, cette "paix armée" est fragile et exige une vigilance constante de la part des autorités sanitaires en termes de maintien de l'immunité au sein de la communauté, ainsi que des approches plus ciblées pour limiter la propagation chez les populations à risque.
Nous espérons que nous ne reviendrons pas à des restrictions de type "médiéval", mais nous ne pouvons pas continuer à vivre avec des taux de mortalité élevés.
2/8 - Les rassuristes pensent qu’Omicron a tellement changé la donne que la situation ne justifie plus aucune mesure sanitaire obligatoire.Les précautionneux pensent que la “paix armée” obtenue au prix d’une forte couverture vaccinale reste précaire et justifie le port du masque
June 12, 2022Quels sont les meilleurs moyens de se protéger pendant cette saison ?
Pour la plupart des gens, cela signifie être complètement vacciné avec un ou deux rappels et porter des masques FFP2 à l'intérieur et dans les transports publics tout en évitant de manger et de boire. Les personnes doivent également privilégier les activités de plein air et éviter les interactions sociales.
Les personnes vulnérables, âgées de plus de 80 ans, immunodéprimées ou non vaccinées souffrant de pathologies, doivent prévoir un accès facile aux tests Covid en cas de symptômes, et à des médicaments antiviraux efficaces en cas de test positif.
Article adapté de l'anglais par Pauline Rouquette. Retrouvez ici la version originale.
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CHINE
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Valeurs Actuelles
Piqûres en boîtes de nuit : 800 plaintes déposées, mais pas de trace de GHB identifiée
Alors que le phénomène de piqûres en soirée ne cesse de croître, à ce stade, une part de mystère perdure. Aux quatre coins de l’Hexagone, depuis plusieurs semaines, les plaintes s’accumulent – 800 déposées au 16 juin - et des enquêtes ont lieu, sans pour autant éclaircir toutes les zones d’ombre de ces agressions. Dans les analyses des quelque 1098 victimes recensées, Le Parisien rapporte ce samedi 18 juin qu’aucune n’a en tout cas révélé la présence de GHB, également surnommé « la drogue du violeur ».
Les conséquences des piqûres, elles, sont davantage connues. Dans une note de synthèse datée du 7 juin, la Direction générale de la police nationale (DGPN) note « des effets immédiats », mais aussi des « effets retardés », allant des « marques de bleus », « maux de tête » et « bouffées de chaleur », en passant par des « vertiges » et même, dans certains cas, par une « perte de connaissance ».
Des enquêtes à travers la France
Si le phénomène ne désemplit pas, des enquêtes sont néanmoins en cours un peu partout en France, faisant suite aux plaintes déposées. Un jeune homme a notamment été mis en examen à Toulon, et plusieurs garde à vue ont également eu lieu – dont quatre à Béziers, où le procureur de la République a assuré « prendre ces plaintes très au sérieux ».
« Il y a une véritable psychose, notamment chez les jeunes femmes, et lors de soirées ou événements regroupant beaucoup de monde comme la féria de Nîmes. Je connais des femmes qui n’ont pas voulu sortir durant le week-end à cause de ces piqûres », a de son côté estimé le patron de l’unité de médecine légale du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Nîmes, où 47 cas ont été comptabilisés par la Croix-Rouge au cours des six jours de festivités, début juin.
Pour rappel, en cas d’agression à la seringue, le CHU de Dijon conseille de « ne surtout pas uriner avant prise en charge » et de « rejoindre un service d’urgences le plus rapidement possible ».
L'Humanité
Football. Les Girondins de Bordeaux tombent de Charybde en Scylla
ActuAprès avoir été rétrogradé sportivement en Ligue 2, le club aux finances désastreuses risque le dépôt de bilan après intervention de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) et de finalement descendre au niveau amateur en National.
Éric SerresLes Girondins de Bordeaux vivent-ils leurs derniers instants dans le monde professionnel. Après avoir été sportivement relégués en Ligue 2, ils pourraient être rétrogradés administrativement en National.
Ligue 2. Bordeaux, le calvaire jusqu’à la lieEn trois saisons, la situation financière du club s’est en effet fortement dégradée : déficit structurel conséquent, masse salariale qui explose, gestion calamiteuse au moment de la crise sanitaire, le club de la Gironde ne s’est rien épargné. Si dans son communiqué, Bordeaux s’est dit consterné par la décision de la DNCG, le gendarme des finances du sport, reste que le bilan est bien là.
« On est dos au mur »
Gérard Lopez, propriétaire depuis juillet dernier du club, qui devait arriver avec 40 millions d’euros pour financer la prochaine saison (10 d’apport personnel et 30 de ventes de joueurs), doit malgré tout 52 millions d’euros aux anciens actionnaires King Street et Fortress, ainsi que 15 millions à la métropole bordelaise. Un gouffre que la DNCG voudrait voir combler au plus vite avant rétrogradation. « Le signal de la DNCG, c’est qu’il faut trouver un accord, et elle le fait savoir de manière violente. Là, on ne peut plus jouer au chat et à la souris. C’est très binaire. Soit on trouve un accord, soit on n’en trouve pas. On est dos au mur. Ce qui est bien, par rapport à cette décision très dure, c’est qu’elle force la main aux prêteurs et au club pour trouver un meilleur accord. C’est ça ou rien pour personne. On va être obligés de s’écouter les uns les autres. En aucun cas, je pense que les créanciers aient envie de tout perdre » a expliqué un ainsi un membre de l’entourage du président bordelais.
Les Girondins ont fait appel de la décision
L’homme d’affaires hispano-luxembourgeois, King Street et Fortress devront donc trouver un accord au plus vite pour éviter le dépôt de bilan. Après le club belge de Mouscron, Gérard Lopez verrait donc un deuxième de ses clubs couler, et les fonds d’investissement américains pourraient dans ce cas dire adieu aux millions que Bordeaux leur doit.
Comme la DNCG leur en offre la possibilité, les Girondins ont immédiatement fait appel de la décision. « Le club garde confiance en sa capacité à démontrer la solidité de son projet pour la saison 2022/2023. Le temps de l’appel lui permettra de finaliser de nouvelles solutions pour obtenir son maintien en Ligue 2 », explique le club dans un communiqué.
footballbordeauxligue 2 New York Times - World
Colombia pronto tendrá su primera vicepresidenta negra. ¿Será ella?
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Hace unos meses, Marelen Castillo era una alta funcionaria de una universidad católica. Ahora es una de las dos candidatas afrocolombianas en línea para ser la segunda al mando del país.
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Por Genevieve Glatsky
CALI, Colombia — En un hotel en Cali, una importante ciudad cerca de la costa Pacífico de Colombia, cientos de personas abarrotaron un salón de eventos para ver a la mujer al centro del escenario.
Con la mano en el corazón y un pequeño crucifijo de oro alrededor del cuello, Marelen Castillo, candidata vicepresidencial que hasta hace poco era prácticamente desconocida, volvió a explicar que se postulaba al cargo para ayudar a “tantas mujeres en Colombia que no tienen oportunidades”.
Hace unos meses, Castillo, quien tiene 53 años y un doctorado, era alta funcionaria de una universidad católica privada en Bogotá, la capital. Ahora es compañera de fórmula del empresario y político que se declara contra el poder establecido que, inesperadamente, quedó en segundo lugar en la primera vuelta de las elecciones más significativas del país en décadas.
El domingo, los colombianos votarán en la segunda vuelta y elegirán entre ese candidato, Rodolfo Hernández y Gustavo Petro, un senador veterano que intenta convertirse en el primer presidente izquierdista de la historia del país.
Sea cual sea el resultado, el país sin duda tendrá su primera vicepresidenta afrocolombiana: ya sea Castillo, docente y conservadora religiosa, o Francia Márquez, activista medioambiental y de justicia social.
Las dos mujeres tienen enfoques dramáticamente distintos de algunos de los problemas más urgentes del país: la desigualdad, el desempleo y la calidad del sistema de educación pública.
Mientras que Márquez ha puesto la justicia social y la inclusión en el centro de su plataforma —al discutir asuntos de racismo y clasismo de un modo que rara vez se discute en público—, Castillo ha centrado su mensaje en la mejora de la educación pública y el acceso a las oportunidades económicas, en particular para las mujeres.
En una entrevista entre eventos de campaña en Cali, Castillo relató que creció en una familia mestiza que se mezcló en armonía y en donde los parientes se reunían para cada cumpleaños, fiesta y primera comunión. Su padre es blanco y su madre negra. Pero la raza, dijo, no era algo de lo que se hablara.
“Y tal vez como crecimos en eso, no fuimos muy abocados a sentirlo así”, dijo sobre el asunto de la raza, “porque era la unión familiar”.
Entre los principios de la plataforma de Castillo están el aumento a los salarios de los maestros de las escuelas públicas, la inversión en educación deportiva y artística, así como la incorporación de mejores prácticas universitarias de otros países. Tanto Hernández como Castillo han dicho que si resultan electos, ella también será ministra de Educación.
Castillo también ha dicho que creará un grupo de trabajo para revisar la legislación sobre la educación superior en Colombia. No especificó qué cambios haría, pero dijo que cualquier ejercicio sería de naturaleza participativa.
Sandra Carrasquilla, de 52 años y simpatizante de Castillo en Cali, empezó hace poco a participar como voluntaria en la campaña de Hernández, luego de trabajar en la de la senadora de derecha María Fernanda Cabal. Le atrajo la fórmula, principalmente la hoja de vida de Castillo, “que es espectacular”, así como su calidez y mensaje de unidad.
“Es una mujer que se ha dedicado educarse y que tiene un carisma maravilloso”, dijo Carrasquilla, quien trabaja para una distribuidora de alimentos saludables. “Por eso me enganchó Marelen”.
Castillo creció en Cali, la mayor de cinco hijas, en una familia unida, católica y de clase media.
En el hogar la educación era prioridad. Su padre, que fue maestro de escuela, llevaba a las niñas a pie a la escuela todos los días y les enseñó a leer.
“Mi papá decía: ‘Las educo porque yo no quiero que después tengan que depender de alguien’”, dijo Milene Castillo, bioquímica y hermana de Marelen.
Castillo se lo tomó a pecho, consiguió becas y obtuvo cuatro títulos, entre ellos un doctorado en educación. En esa misma época trabajó como profesora de secundaria pública y más tarde fue vicerrectora de una universidad católica en Cali.
Ahí, Castillo se ganó la fama de gestora hábil y de ser “una persona supremamente inteligente”, dijo Santiago Arboleda, profesor de historia afroandina en la Universidad Andina Simón Bolívar en Quito, Ecuador, quien dictó cátedra durante años en Cali.
Hace 14 años, Castillo se mudó a Bogotá para trabajar en la Corporación Universitaria Minuto de Dios, una universidad católica dirigida a estudiantes de bajos recursos en zonas alejadas del país donde el acceso a la educación superior es limitado. Lideró el programa de educación virtual y a distancia de la universidad.
La educación ha seguido impulsando a Castillo ahora que se encuentra en primera fila de la política colombiana.
Mientras los electores se preparan para emitir su voto, las plataformas de campaña radicalmente distintas de Castillo y Márquez son reflejo de la brecha cultural en Colombia entre quienes exigen cambios sociales drásticos por un lado y, por el otro, quienes dicen que dichas demandas dividen a un país que necesita unidad.
Las dos mujeres están entre cinco afrocolombianos que fueron elegidos como compañeros de fórmula para los contendientes presidenciales, un récord en Colombia, donde los principales políticos son en su mayoría blancos, educados en el exterior y vinculados a familias influyentes.
Para muchos, ver a dos mujeres negras tan cerca de los pasillos de poder es una forma de “reconfigurar las narrativas de cuál es el lugar adecuado para una mujer afrodescendiente”, dijo Aurora Vergara, directora del Centro de Estudios Afrodiaspóricos de la Universidad Icesi en Cali.
Pero también ha suscitado cuestionamientos de los candidatos que intentan demostrar una representación de diversidad racial y al mismo tiempo evitan las discusiones sobre el racismo en Colombia.
En campaña, Márquez ha abierto la discusión nacional sobre la raza en un país donde el tema sigue siendo en su mayor parte un tabú. Atrae a miles de seguidores fervorosos a sus discursos, en los que llama a los colombianos a atender el sexismo y el racismo sistémicos.
En contraste, Castillo reconoce la existencia del racismo y el sexismo en Colombia, pero estos temas no forman parte central de su mensaje, a diferencia de lo que hace su contraparte en la izquierda. Más bien enfatiza la idea de crear más oportunidades para las mujeres.
“Hay que reconocer que Colombia es un país machista y ¿quién nos da la oportunidad a nosotras? Los hombres”, dijo Castillo a The New York Times. “Ahora nosotras tenemos que darle oportunidades a otras mujeres”.
Una de las críticas más comunes hacia Castillo es que no tiene experiencia en cargos públicos y que sería la segunda al mando para uno de los presidentes de más edad en la historia de Colombia. De ser electo, Hernández, de 77 años, tendrá por delante un mandato de cuatro años.
En campaña, él y Castillo no podrían ser más distintos.
Hernández es descarado, informal e impredecible y ha hecho tantas declaraciones ofensivas que un medio local hace poco recopiló un catálogo digital con el título de “Mire cómo Rodolfo Hernández lo ha insultado a usted”.
Castillo, por su parte, es mesurada en sus discursos y rara vez se aleja de la línea del partido. Ha defendido a Hernández de las acusaciones de misoginia luego de que él le dijo a una entrevistadora que “el ideal sería que las mujeres se dedicaran a la crianza de los hijos”.
Pero, internamente, ha habido desacuerdos.
En un esfuerzo por distanciarse del actual gobierno conservador, que enfrenta tasas de aprobación muy bajas, Hernández emitió recientemente una serie de posturas progresistas, entre ellas la declaración de que su gobierno apoyaría el derecho de una mujer al aborto.
Ángel Beccassino, asesor de la campaña de Hernández, dijo que el candidato y Castillo habían estado en desacuerdo en ese tema, pero que ella al final se había decantado finalmente por la postura de que “cada mujer tiene el derecho a decidir sobre ella misma”.
En la entrevista, Castillo dijo que en lo personal se oponía al aborto hasta las 24 semanas, pero reconsideró una declaración previa en la que había dicho que le gustaría que el país repensara una decisión reciente del tribunal supremo que despenalizó el procedimiento hasta las 24 semanas. “Me gustaría revisarlo. No he dicho que voy a revisarlo”, dijo. “Mi postura es que respeto la decisión de cada mujer”.
De visita en el barrio donde creció para un evento de campaña a principios de este mes, al menos una persona reconoció a Castillo: su primo Iván Castillo, quien pasaba de casualidad de camino a la panadería. Dijo que le sorprendió cuando se enteró de que ella incursionaba en política y aún más cuando Hernández pasó a la segunda vuelta.
Como la mayoría de la comuna que incluye a La Base, el ingeniero civil de 49 años votó por Petro.
“Ahí ya con la familia, ya encima no sé”, dijo, riendo, sobre la segunda vuelta.
“Yo sé que ella es muy buena en lo suyo: profesora, administradora”, dijo mientras movía la cabeza. “Pero ella no tiene nada que ver con esto de la política”.
Y agregó: “Y viene una persona como mi prima a meterse en semejante lío. ¡Por Dios!”.
Julie Turkewitz colaboró con reporteo desde Cali, Colombia.
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France24 - Monde
La France passe le pic de la canicule, plus de 40°C relevés dans le Sud-Ouest
Publié le : 18/06/2022 - 21:38Modifié le : 18/06/2022 - 21:55
FRANCE 24
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Un épisode caniculaire a mis la France à rude épreuve, samedi, avec des températures dépassant parfois les 40°C. Une vague de chaleur qui se caractérise par son intensité, mais surtout sa précocité. Mééo-France a relevé saedi "des pointes voisines de 42°/43°C"dans le sud-ouest, avec des records de températures "tous mois confondus", comme à Biarritz (Pays basque) où le mercure a atteint 42,9°C.
La France a passé, samedi 18 juin, le pic d'un épisode caniculaire intense et d'une précocité inédite avec des températures parfois supérieures à 40°C et de nombreux records absolus de chaleur, particulièrement dans le sud-ouest et l'ouest, où des orages sont attendus en soirée.
Ces orages ponctuels sur la façade atlantique sont les "prémices d'une dégradation pluvio-orageuse" prévue dimanche et qui fera "régresser progressivement" la canicule, les plus fortes chaleurs se décalant vers l'est, avec notamment jusqu'à 38 degrés attendus sur le nord-est, dimanche, selon Météo-France.
Le service météorologique a relevé samedi "des pointes voisines de 42°/43°C"dans le sud-ouest, avec des records de températures "tous mois confondus", comme à Biarritz (42,9°C) au Pays basque, au Cap-Ferret (41,9 °C) sur le Bassin d'Arcachon ou encore à Biscarrosse dans les Landes (41°C, record de 1968 égalé).
La barre symbolique des 40°C a aussi été atteinte ailleurs dans l'Ouest, comme dans les Deux-Sèvres (Niort), en Charente-Maritime (Rochefort), en Ile-et-Villaine (à La Noé-Blanche), dans le Maine-et-Loire (Angers) et l'Indre-et-Loire (Reignac). Le mercure n'a toutefois pas dépassé les 37°C à Paris.
Près de 45 millions de personnes sont toujours concernés par les niveaux rouge ou orange de vigilance canicule : onze départements en rouge, des Pyrénées-Atlantiques à la Vendée, et 59 en orange.
Selon Météo-France, le pays a aussi connu des records absolus de chaleur "minimale". Avec 23,5°C au plus bas samedi, il n'avait ainsi jamais fait aussi chaud la nuit à Belle-Ile-en-Mer (Morbihan), effaçant un record datant de 45 ans.
>> À lire - Le dérèglement climatique responsable de vagues de chaleur de plus en plus précoces
Parc pris d'assaut
Même si elle a entraîné depuis jeudi l'annulation d'évènements festifs, sportifs et culturels, comme le pèlerinage des anciens combattants prévu à Lourdes à l'occasion de l'anniversaire de l'appel du 18 juin 1940, la chaleur n'a pas empêché des dizaines de milliers de personnes de continuer de festoyer au Hellfest, la grand messe du métal, à Clisson (Loire-Atlantique).
Par 40°C, les quelques espaces ombragés du site ont été pris d'assaut dans l'après-midi, comme les points d'eau et les structures métalliques arrosant des spectateurs essoufflés mais surexcités et qui n'ont pas renoncé à "pogoter" en plein cagnard, a constaté une journaliste de l'AFP.
À Strasbourg, où la chaleur perdurera dimanche à la faveur du déplacement vers le nord-est de la chaleur, entre 10 et 15 000 personnes selon la police ont participé à la Marche des visibilités.
Dans certaines villes, les musées ont accueilli des visiteurs en quête de fraîcheur. Bordeaux, où le mercure est monté à 40,5°C selon Météo-France - un record pour juin - les avait d'ailleurs rendus gratuitement accessibles.
À Paris, où parcs et jardins devaient rester ouverts la nuit, le parc aquatique Aquaboulevard a été pris d'assaut par des centaines de personnes venues se rafraîchir dans ses multiples bassins, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux. Mais de nombreuses piscines municipales sont restées fermées en raison d'une grève.
Sur les Champs-Élysées, des boutiques de luxe ont distribué des ombrelles aux touristes patientant à l'extérieur pour entrer.
>> À lire - Santé, travail, agriculture... Les effets de la canicule
Pollution de l'air
La chaleur, combinée à la sécheresse qui frappait déjà une partie du pays, a favorisé des départs de feux, notamment de récoltes, comme dans les Deux-Sèvres, en vigilance rouge depuis jeudi, où 21 hectares ont brûlé samedi.
Dans l'Aveyron (vigilance orange), les pompiers ont continué de lutter contre un incendie qui a détruit 140 hectares de végétation à Comprégnac, avec un vent défavorable et sur un terrain escarpé. Une centaine d'hectares supplémentaires pouvaient être menacés.
De nombreuses régions connaissent par ailleurs des niveaux élevés de concentrations d'ozone dans l'air en raison de la canicule, notamment en Ile-de-France, Hauts-de-France, Normandie et Auvergne-Rhône-Alpes, selon Prev'Air. La circulation différenciée a été mise en place en région parisienne.
Les fortes chaleurs favorisent également la prolifération des cyanobactéries dans des plans d'eau, entraînant des interdictions de baignade, d'activités nautiques et de pêche.
Cette vague de chaleur est arrivée du Maghreb par la péninsule ibérique, où l'Espagne fait face à d'importants incendies, dont l'un a déjà ravagé 20 000 hectares de terrain dans le nord-ouest du pays.
Pour les scientifiques, la multiplication, l'intensification et l'allongement des canicules, aggravés par les émissions de gaz à effet de serre, constituent un marqueur sans équivoque du réchauffement climatique.
Avec AFP
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économie
Santé, travail, agriculture... Les effets de la canicule
La canicule s'amplifie en France, records de température attendus
surchauffe
Le dérèglement climatique responsable de vagues de chaleur de plus en plus précoces
New York Times - World
Mientras se acerca la Copa del Mundo, Catar continúa trabajando en los preparativos durante el verano
En cualquier otro momento, el Mundial de fútbol estaría arrancando este mes. Pero la elección de Catar como anfitrión lo cambió todo, al igual que el torneo ha cambiado a Catar.
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Por Andrew Das
Photographs by Tasneem Alsultan
DOHA, Catar — El sol sale antes de las 5:00 a. m. y, de inmediato, toda la ciudad pareciera entrar en un horno de convección. Para la hora del almuerzo, la temperatura ha concluido su ascenso metódico por la escala, desde inusual pasando por incómoda hasta insoportable y luego, finalmente, a nociva. El viento de la bahía no sirve de alivio; en junio, en Doha, incluso la brisa del verano sopla un aire caliente.
Este iba a ser el verano en el que la Copa del Mundo llegaría a Catar, una idea que parece tan absurda ahora como hace doce años, cuando el diminuto país del golfo, digamos, que adquirió el derecho de organizar el mayor campeonato del fútbol. Los propios evaluadores de la FIFA habían catalogado la realización de una Copa Mundial durante el verano en el golfo como de “alto riesgo” y una sola caminata matutina confirmó ese análisis. Sin embargo, durante años, los organizadores cataríes prometieron entregar lo que habían propuesto, cualquier cosa que la FIFA solicitara: estadios nuevos, hoteles nuevos, tecnologías de aire acondicionado nuevas y una frontera nueva para el fútbol.
Por supuesto, a la larga, los organizadores recobraron el sentido común o al menos ese sentido que permite a los humanos diferenciar el calor de una temperatura infernal y, en 2015, reprogramaron el torneo para el invierno. Sin embargo, la semana pasada fue un buen ejemplo de cómo habría sido celebrar el torneo en las condiciones ambientales propias del verano en Catar.
A lo largo de ocho días, Catar fue anfitrión de tres partidos intercontinentales de eliminatoria que determinaron a los últimos dos equipos para la Copa del Mundo de este año: Australia y Costa Rica. Como muchos de los acontecimientos destacados organizados en Doha en los últimos años, los encuentros fueron una oportunidad para que Catar sometiera a prueba sus instalaciones, su infraestructura y su tolerancia ante la diversidad de los visitantes.
¿Cómo se vio esa mirada al futuro de esta semana? Tranquilizadora e incompleta al mismo tiempo, dependiendo de la perspectiva que tengas.
A cinco meses del partido inaugural de la Copa del Mundo, Catar parece haber cumplido en tiempo y forma con las cosas importantes. Siete de los ocho estadios construidos o renovados para la Copa del Mundo que cuentan con aire acondicionado han sido sede de partidos; mientras que el más grande (y último) tendrá sus primeros eventos de prueba en los próximos meses. A todos excepto uno se pueden llegar a través de las tres nuevas y deslumbrantes líneas de metro que corren debajo, y a lo largo, de la capital y las obras continúan todos los días en las torres de oficinas, los conjuntos de apartamentos, los caminos y las aceras.
No obstante, a pesar de todo lo que ya está listo, ver a Catar este verano, tan cerca de su gran momento, es ver un lugar que es una obra en proceso y no una visión completada.
Perú atrajo a la mayor cantidad de hinchas que cualquier otro país que jugó esta semana, un ejército estridente de más de 10.000 espectadores, pero cada mañana era posible caminar cuadras largas de la ciudad sin ver un alma. Muchos residentes y visitantes solo salieron en la tarde para beber café, pasear por los parques y áreas verdes, así como deambular por Souk Waqif, el mercado reconstruido de la capital, para llenar sus mesas y desaparecer en su laberinto de puestos y tiendas. Sin embargo, incluso cuando los residentes, las familias cataríes y los trabajadores sudasiáticos, sacaban sus celulares para tomar fotografías y grabar videos de esos fanáticos disfrutando de este lugar que es probable que nunca pensaron que visitarían, uno no podía evitar sentir que aún nadie sabe qué es lo que ocurrirá en noviembre.
Los organizadores esperan que, en total, más de un millón de fanáticos ingresarán a Catar durante el Mundial (32 secciones de apoyo, como la de Perú, pero también neutrales, todas llenando los mismos espacios, compitiendo por los mismos hoteles y mesas de café, todas ondeando sus banderas y cargando sus propias esperanzas).
Aún persisten las preguntas sobre dónde dormirán, comerán, comprarán y beberán todos esos visitantes. Los cruceros y las tiendas de campaña podrían ayudar con el primer problema, que sigue siendo la pregunta sin respuesta más grande para los hinchas y los organizadores. La decisión de Catar de exigir a los asistentes a la Copa del Mundo que tengan prueba de compra de un boleto para ingresar al país o reservar una habitación de hotel podría ayudar a mantener bajas las cifras. Los sauditas y los emiratíes que aman el fútbol podrían cruzar la frontera en grandes cantidades y aumentar los números. Sin embargo, el torneo es cuatro días más corto que las ediciones previas en Brasil y Rusia por lo que, si se vuelve un caos, al menos será uno más breve.
Todavía quedan algunos meses para ajustar los detalles finales, para encontrar una habitación, así como para rentar los autobuses y los barcos; para que Catar produzca el Mundial impresionante y bien organizado que prometió y para demostrar la capacidad de todo su nuevo y deslumbrante poderío.
¿El calor? Eso está tan abajo en la lista de preocupaciones de Catar que los funcionarios y los ingenieros ahora lo ignoran con tan solo mover la mano. Cualquiera que haya estado en el golfo en el invierno te puede decir que sabe que para ese entonces el mercurio de los termómetros desciende hasta debajo de los 27 grados Celsius y es más fresco por la noche. ¿Podría eso bajar la temperatura, de manera literal y figurada, en las zonas de fanáticos y en todos lados? Tal vez.
En los días de los partidos, no será necesario. Los sistemas de aire acondicionado del estadio funcionaron como se prometió toda la semana; el lunes, durante la victoria en serie de penaltis de Australia sobre Perú, las salidas de ventilación incorporadas en el estadio Ahmad bin Ali de 40.000 asientos refrescaron el encuentro a unos cómodos 22 grados Celsius, a pesar de que la temperatura era superior a los 32 grados Celsius afuera del techo abierto y la estructura metálica del estadio.
En unos cuantos meses, el último y más elaborado sistema construido en el impresionante estadio, de 80.000 asientos, en Lusail, que albergará diez partidos, incluida la final, enfrentará sus últimas pruebas. Esta semana, el ingeniero que lo diseñó prometió que funcionaría. Mientras sonreía, dijo que él mismo había hecho los cálculos.
Andrew Das se unió al Times en 2006. Como editor asistente en la sección de Deportes, ayuda a dirigir la cobertura del fútbol, los Juegos Olímpicos y los deportes internacionales. @AndrewDasNYT
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L'Humanité
Économie. La voiture devient un produit de luxe
ActuLes constructeurs mettent en cause la crise sanitaire, les pénuries et la guerre en Ukraine pour expliquer l’envolée des prix de leurs modèles. Mais, derrière cette hausse, se cache une stratégie d’inflation en bande organisée, pour tirer profit des derniers acheteurs.
Stéphane GuérardLa voiture individuelle, un signe extérieur de richesse ? Si certaines marques de luxe s’en sont fait une spécialité depuis des lustres, les modèles de monsieur et madame Tout-le-monde sont en passe de devenir à leur tour des produits de luxe tant leurs prix d’achat sont devenus inabordables. Il faut en effet débourser en moyenne 26 000 euros pour faire l’acquisition d’un quatre-roues neuf. Soit 35 % de plus qu’il y a dix ans, selon les relevés de « l’Argus ».
Ce renchérissement s’est singulièrement accéléré ces trois dernières années, puisque les véhicules neufs se vendent 15 % plus cher qu’en 2019. Toutes les gammes sont touchées, à en croire les derniers relevés d’Emil Frey, premier réseau de concessions dans l’Hexagone. Chez BMW, la Série 1 a vu son prix augmenter de 1 750 euros depuis octobre 2021. Chez Stellantis, la Peugeot 208 à essence s’est renchérie de 2 670 euros en deux ans. Dans la catégorie SUV, le 3008 a pris 250 euros en sept mois (32 600 euros). Et si Tesla est le champion toutes catégories de l’envolée des tarifs (plus 6 000 euros pour son modèle 3 à près de 50 000 euros), même Dacia, marque low cost de Renault, connaît cette valse des étiquettes. Il faut compter 800 euros de plus qu’en octobre 2021 pour s’offrir une Sandero neuve (10 790 euros).
Trop de reprise
Dans un contexte d’inflation à plus de 5 % sur 2022, Mobilians, autre réseau de concessionnaires, observe « une décorrélation nette entre l’évolution du pouvoir d’achat des ménages et l’évolution des prix catalogue ». Si bien que l’âge médian d’un particulier acquéreur d’un modèle neuf atteint désormais le seuil de la soixantaine.
Pour expliquer cette envolée, les constructeurs mettent tout sur le dos de la crise sanitaire et de ses répercussions en cascade. Selon un cercle vicieux désormais bien connu : la désorganisation des chaînes d’approvisionnement due aux confinements et aux arrêts de production (près de trois quarts des composants électroniques proviennent d’Asie) a enclenché une pénurie de matières premières, dont les effets ont été aggravés d’abord par la reprise tonitruante de la consommation en Chine, Europe et Amérique du Nord, fin 2020, puis par la guerre en Ukraine, tout cela provoquant un renchérissement des coûts de production, et par suite, des prix de vente. À cela s’ajoute l’électrification des transports à marche forcée en Union européenne, qui crée elle-même des tensions sur certaines matières premières et matériaux nécessaires à la filière. Les grands patrons des constructeurs se relaient pour demander toujours plus d’aides publiques afin de soutenir un secteur en crise.
L’est-il vraiment ? Au vu des profits affichés pour 2022, on peut en douter. Voilà une petite dizaine d’années que le secteur a changé de modèle. Schématiquement, à la stratégie d’inonder le marché de voitures produites à bas coût pour compenser le faible taux de marge par véhicule, modèle dont Carlos Ghosn était le parangon, a succédé la politique du modèle à haute marge d’abord, avec pluie d’options et d’outils numériques embarqués, afin de compenser la diminution des ventes par le chiffre d’affaires réalisé par chacune de ces voitures high-tech vendues. Si Elon Musk a ouvert la voie avec Tesla, en conjuguant numérique et électrique, Carlos Tavares a pris la roue et excelle. Sous sa houlette, Stellantis a dégagé 13,4 milliards d’euros de bénéfices en 2021, alors que le nouveau groupe né de la fusion de PSA et Fiat a produit 1,7 million de véhicules de moins que prévu dans le même temps.
Un marché tiré par la demande
Comble de l’ironie, les pénuries sont en passe de démultiplier cette stratégie commerciale qui vise à vider toujours plus le porte-monnaie de l’acheteur. « Nous sommes passés d’un marché poussé par l’offre à un marché tiré par la demande, sans remise, avec un “pricing power” (la faculté d’une marque à augmenter ses prix – NDLR) élevé », se réjouissait récemment Carlos Tavares, heureux de voir les marques de Stellantis aux États-Unis atteindre le prix moyen de vente le plus élevé du marché : aux alentours de 44 000 euros. Depuis la chute de Ghosn et l’arrivée du duo Jean-Dominique Senard-Lucas De Meo, Renault s’y est mis aussi, générant 800 millions de bénéfices en 2021. Depuis, si la marque au losange a vu ses ventes mondiales s’effondrer de 17,1 % entre les premiers trimestres 2021 et 2022, son chiffre d’affaires a limité les dégâts à -2,7 % sur un an, grâce en partie à une hausse des prix de tous ses modèles.
Reste à savoir si les (derniers) acheteurs de voitures pourront suivre encore longtemps cette inflation organisée. Là encore, scrutons Carlos Tavares. Ce dernier imagine que, d’ici à 2030, Stellantis sera porté par ses véhicules électriques (52 % des ventes, contre 26 % pour les hybrides et thermiques), mais aussi par ses activités logiciels (7 %, 20 milliards d’euros en 2030) et par ses nouveaux services de mobilité au sens très large (6 %).
En chiffres
+13% Le tarissement de l'offre fait s'envoler les pris du marché de l’occasion entre fin 2019 et mars 2022.-10% C'est le recul des ventes de voitures neuves en France sur un an. 16.62 % sur les cinq premier mois de 2022.+738% Le cours du lithium essentiel aux batteries de voiture, a explosé de janvier 2021 à mars 2022.3.3 milliards d'euros C'est, pur 2021, ce que Stellantis a versé à ses actionnaires. Les dividendes sont compris dans le prix des voitures.
Le leasing, l’autre vache à lait des constructeurs. L’électrification des voitures va de pair avec le leasing, cette location avec option d’achat ou changement de modèle. Les constructeurs en sont persuadés, du fait du coût conséquent d’entretien et de changement des batteries, mais aussi de l’entrée en vigueur des zones à faible émission (ZFE) qui vont pousser les véhicules thermiques et hybrides non rechargeables hors des centres-villes (dès 2024 pour Paris). Les formules de location longue durée représentent déjà 54 % des nouvelles immatriculations chez les particuliers. Les marques en sont d’autant plus fans que 84 % des acheteurs en location restent fidèles en cas de changement de véhicule. Mais les banques sont aussi sur le coup. La Société générale domine le secteur avec une flotte combinée de 3,5 millions de véhicules. Déjà présente, BNP lance son service à destination des faibles revenus en ZFE et Crédit agricole s’associe à Stellantis. Est-ce pour ne pas perturber leurs affaires que le gouvernement vient d’annoncer un rétrécissement de son projet de location d’une voiture électrique pour 100 euros par mois ?
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Ukraine : le président Zelensky en visite à Mykolaïv, funérailles d’une figure du Maïdan à l’Est
Publié le : 18/06/2022 - 07:06Modifié le : 18/06/2022 - 22:41
FRANCE 24
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Des centaines de personnes se sont rassemblées samedi à Kiev pour assister aux obsèques d'une figure du Maïdan, tuée au combat dans l'Est. Les autorités ukrainiennes ont fait état de "batailles féroces" dans des villages situés près de Severodonetsk. Par ailleurs, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est déplacé pour la première fois à Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine.
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21 h 52 : l'Ukraine a perdu "environ 50 %" de ses armements
Dans un entretien publié par le National Defense Magazine, une publication américaine spécialisée, le général Volodymyr Karpenko, chef de la logistique de l'armée de terre ukrainienne, a indiqué que l'Ukraine avait perdu depuis le 24 février "environ 50%" de ses armements.
"Environ 1.300 véhicules de combat d'infanterie ont été perdus, 400 tanks, 700 systèmes d'artillerie", a-t-il dit.
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16 h 51 : plusieurs civils tués dans des bombardements à Donetsk
Cinq civils ont été tués et 12 autres ont été blessés dans des bombardements ukrainiens à Donetsk, dans l'est séparatiste de l'Ukraine, ont indiqué les autorités locales prorusses dans un communiqué.
"À la suite des bombardements des forces ukrainiennes, cinq personnes ont été tuées et 12 autres ont été blessées dans la République populaire de Donetsk (DNR)", a indiqué l'état-major des autorités locales dans le communiqué publié sur Telegram.
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14 h 32 : à Kiev, les obsèques d'une figure du Maïdan tuée au combat
Des centaines de personnes ont afflué au monastère Saint-Michel-au-Dôme-d'Or, à Kiev, pour assister aux obsèques de Roman Ratouchny, 24 ans, tué au combat dans l'Est.
Il a été une figure du mouvement pro-européen du Maïdan, qui a conduit à la chute du président pro-russe Viktor Ianoukovitch en 2014.
Parti combattre dans les rangs de l'armée ukrainienne comme nombre d'autres civils depuis le début de l'offensive russe, Roman Ratouchny était l'un des premiers étudiants à protester fin 2013 sur le Maïdan.
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13 h 28 : Volodymyr Zelensky se déplace pour la première fois à Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont les déplacements hors de la capitale Kiev sont rares depuis le début de l'invasion russe, a effectué pour la première fois une visite dans la région de Mykolaïv et Odessa dans le sud de l'Ukraine, a annoncé samedi la présidence.
Une vidéo, diffusée par la présidence ukrainienne, le montre en train d'inspecter un immeuble résidentiel très endommagé et tenir des réunion avec des responsables locaux.
President Zelensky visiting #Mykolaiv.#StandWithUkraine #ArmUkraineNow pic.twitter.com/rubbMD7kiJ
June 18, 2022Mykolaïv, ville portuaire et industrielle de près d'un demi-million d'habitants avant la guerre, est toujours sous contrôle ukrainien, mais elle est proche de la région de Kherson, occupée par les Russes. Elle reste une cible de Moscou car elle se trouve sur la route vers Odessa, le plus grand port d'Ukraine, à 130 km au sud-ouest.
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12 h 24 : des "batailles féroces" ont lieu près de Severodonetsk, selon les autorités ukrainiennes
Les autorités ukrainiennes ont fait état de "batailles féroces" dans des villages situés près de Severodonetsk, dont les troupes russes tentent de prendre le contrôle depuis des semaines.
"Maintenant, les batailles les plus féroces se déroulent près de Severodonetsk. Ils (les Russes) ne contrôlent pas entièrement la ville", a indiqué sur Telegram le gouverneur de la région orientale de Louhansk, Serguiï Gaïdaï. "Dans les villages voisins, les combats sont très difficiles – à Toshkivska, Zolote. Ils essaient de percer mais échouent".
"Nos défenseurs combattent les Russes dans toutes les directions. Récemment, ils ont abattu un avion et fait des prisonniers", a-t-il ajouté.
Serguiï Gaïdaï a également déclaré que Lyssytchansk – une ville sous contrôle ukrainien séparée de Severodonetsk par une rivière – est "lourdement bombardée". "Ils ne peuvent pas s'en approcher et c'est pourquoi ils ne font que tirer sur la ville avec des frappes aériennes", a-t-il dit. La situation est "très dangereuse dans la ville".
Enfin, Serguiï Gaïdaï a fait état de "davantage de destruction" à l'usine chimique Azot à Severodonetsk, où des centaines de civils sont réfugiés.
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11 h 53 : la police criminelle allemande enquête sur des centaines de potentiels crimes de guerre russes en Ukraine
L'Office fédéral de la police criminelle allemande (BKA) a indiqué enquêter sur plusieurs centaines de potentiels crimes de guerre russes en Ukraine. "Jusqu'à présent, nous avons reçu plus des centaines d'indices" dans ce sens, a déclaré le président du BKA Holger Münch au journal Welt am Sonntag.
Leur enquête ne porte pas seulement sur les auteurs de crimes de guerre mais aussi sur les responsables militaires et politiques de ces crimes.
>> À lire aussi, notre long format - Ukraine : comment juger les crimes de guerre ?
"C'est la partie la plus difficile de notre enquête, un travail de puzzle complexe", a déclaré Holger Münch. "Notre objectif clair est d'identifier les responsables d'atrocités, de prouver leurs actes par nos investigations et de les traduire en justice" y compris en Allemagne, qui applique la justice universelle – permettant de juger certains crimes quel que soit l'endroit dans le monde où ils ont été commis.
Mais "cela peut prendre du temps" car les enquêtes liées à la guerre en Ukraine n'en sont qu'à leur "tout début", a reconnu Holger Münch.
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7 h 55 : les forces russes tentent de nouveau d'avancer au sud d'Izioum
La Russie a probablement renouvelé ses efforts au cours des dernières 48 heures pour avancer au sud de la ville d'Izioum, dans l'est de l'Ukraine, a déclaré samedi le ministère britannique de la Défense. Son objectif est de pénétrer plus profondément dans la région de Donetsk et d'envelopper la poche autour de la ville assiégée de Severodonetsk depuis le nord, a-t-il déclaré sur Twitter.
Si les civils ukrainiens pris au piège n'acceptent pas l'offre de quitter les lieux par un couloir, la Russie pourrait prétendre qu'il est justifié de faire moins de distinction entre eux et les cibles militaires ukrainiennes dans la région, a ajouté le ministère.
Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 18 June 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/811YhLUVp2🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/rskM8TlJYP
June 18, 2022 -
5 h 01 : Volodymyr Zelensky attend "un résultat positif" au prochain sommet européen concernant l'adhésion de l'Ukraine à l'UE
Le président Volodymyr Zelensky a salué, dans son intervention vidéo vendredi soir, le soutien de Bruxelles au statut de candidat à l'UE de l'Ukraine, une "nouvelle positive" pour le pays alors que la ville-clé de Severodonetsk, dans l'Est, est pilonnée par les forces russes.
La Commission européenne a recommandé vendredi d'octroyer à l'Ukraine le statut de candidat à l'UE. Son avis sera discuté jeudi et vendredi prochain lors d'un sommet européen, où les les 27 dirigeants de l'UE devront donner leur feu vert – à l'unanimité – pour que Kiev obtienne officiellement ce statut.
Pour Volodymyr Zelensky, qui "attend un résultat positif" à ce sommet, "c'est la première étape sur la voie de l'adhésion à l'UE. L'Ukraine "mérite ces nouvelles positives", a estimé le président ukrainien, saluant une "réussite historique de tous ceux qui travaillent pour notre État". "Notre rapprochement avec l'Union européenne n'est pas seulement positif pour nous. Il s'agit de la plus grande contribution à l'avenir de l'Europe depuis de nombreuses années", a-t-il ajouté.
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4 h 11 : la télévision d'État russe diffuse des vidéos de deux Américains disparus en Ukraine
Une chaîne de télévision publique russe a diffusé sur les réseaux sociaux des vidéos de deux Américains portés disparus la semaine dernière alors qu'ils combattaient aux côtés de l'armée ukrainienne, affirmant qu'ils avaient été capturés par les forces russes.
Le président des États-Unis, Joe Biden, avait déclaré plus tôt vendredi qu'il ne savait pas où se trouvaient Alexander Drueke et Andy Huynh, deux vétérans de l'armée américaine dont les proches ont perdu le contact.
Les Américains disparus – dont un troisième identifié comme un ancien capitaine des Marines – feraient partie d'un nombre inconnu d'anciens combattants, pour la plupart militaires, qui se sont joints à d'autres étrangers pour se porter volontaires aux côtés des troupes ukrainiennes.
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20 h 35 : le Kazakhstan affirme ne pas reconnaître les républiques séparatistes du Donbass
Le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, a rappelé que son pays ne reconnaissait pas les républiques autoproclamées de Donetsk et de Louhansk, territoires de l'est de l'Ukraine sous contrôle russe.
"Si le droit à l'autodétermination était effectivement appliqué sur l'ensemble de la planète, alors il n'y aurait pas 193 États au sein de l'ONU, mais plus de 500 ou 600. Ce serait le chaos", a-t-il déclaré au Forum économique de Saint-Pétersbourg, en Russie.
"Pour cette raison, nous ne reconnaissons ni Taïwan, ni le Kosovo, ni l'Ossétie du Sud, ni l'Abkhazie. À l'évidence, ce principe sera aussi appliqué aux territoires 'quasi-États' que sont, selon nous, Louhansk et Donetsk", a-t-il expliqué en présence de Vladimir Poutine.
Resté proche de Moscou, le Kazakhstan entend néanmoins se distancier subtilement de son voisin depuis le début de l'invasion russe en Ukraine.
Avec AFP
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Ukraine : la Commission européenne donne un avis positif sur une candidature à l'UE
LE FIL DU 16 JUIN
À Kiev, Macron et les Européens affichent leur solidarité avec l'Ukraine
Guerre en Ukraine : Moscou frappe dans l'Ouest, la bataille s'intensifie à Severodonetsk
Valeurs Actuelles
Quatre militaires en civil se font tirer dessus à Besançon, un blessé léger
Il y a-t-il un lien entre la profession des victimes et les tirs qu’elles ont subi ? Samedi 18 juin, alors qu’ils sortaient d’une discothèque à Besançon, quatre militaires ont été la cible de coups de feu, rapporte Ouest-France. Cet épisode violent est intervenu vers 5 heures du matin, alors que les quatre soldats, déployés à Besançon dans le cadre de l’opération Sentinelle depuis une semaine, regagnaient leur garnison après une soirée de permission en boite de nuit. À 300 mètres environ de la discothèque, ils ont vu une voiture s’arrêter brutalement, un individu en sortir et faire feu dans leur direction à trois reprises avec une arme de poing de petit calibre.
Mobile inconnu
L’un d’entre eux a été légèrement blessé au bras. Les faits se sont produits dans une zone peu éclairée, sans vidéosurveillance. Le parquet de Besançon a précisé que les quatre hommes étaient en civil et non en uniforme ou en treillis au moment des faits. En outre, les militaires ont indiqué dans leur déposition auprès de la police que leur soirée en discothèque s’était déroulée sans aucun incident ou altercation. Ce qui fait dire au parquet qu’« aucun élément ne permet de dire que c’est leur qualité de militaire qui fait qu’ils ont été visés ». La même source ajoute cependant que « l’établissement est connu pour des difficultés à la sortie, notamment pour des prises à partie de clients par des gens extérieurs à la boîte de nuit ». Une enquête a été ouverte et confiée à la sûreté départementale.
Besançon : les dernières actualités
New York Times - World
Rodolfo Hernández, estrella de TikTok y camaleón político, quiere ser el próximo presidente de Colombia
Se presenta como un dechado de democracia y un empresario de éxito que se preocupa por los pobres. Un viaje a Bucaramanga, la ciudad donde construyó su imperio, revela una imagen distinta.
Rodolfo Hernández, candidato a la presidencia de Colombia, con su esposa, Socorro Oliveros, sosteniendo el micrófono durante un acto de campaña en Barranquilla, Colombia.Credit...
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Por Julie Turkewitz
Photographs by Federico Rios
Julie Turkewitz, quien cubre la región de los Andes, estuvo cinco días en Bucaramanga para conocer mejor al candidato presidencial Rodolfo Hernández.
BUCARAMANGA, Colombia — Como alcalde se llamó a sí mismo “el rey”, golpeó a un concejal que lo ofendió y le dijo a una empleada municipal que se limpiaría el trasero con la ley.
Rodolfo Hernández, un empresario de 77 años y exalcalde, se ha posicionado como el candidato presidencial más disruptivo de Colombia en décadas al cautivar a los votantes con un mensaje de “drenar el pantano” amplificado por un equipo de magos de las redes sociales que lo han convertido en una estrella de TikTok, lo que le ha permitido eludir los boatos de las campañas convencionales.
Es uno de los dos candidatos que van a la segunda vuelta en las elecciones presidenciales del domingo, cuando el ganador dirigirá al tercer país más poblado de América Latina en un momento crucial de su historia.
“El pueblo colombiano lo que quiere es realmente rescatar de las garras de los políticos toda la administración pública”, le dijo a The New York Times. “Yo encarno eso”.
La figura estilo Trump restó importancia a su tendencia a ofender, que incluye decir que las mujeres venezolanas son “una fábrica para hacer chinitos pobres” y declararse seguidor de “un gran pensador” alemán, Adolf Hitler.
“Yo digo lo que siento”, comentó Hernández. “No me interesa el efecto posterior”.
Sin embargo, aclaró que quiso decir Albert Einstein.
Como candidato, Hernández se ha vendido como parangón de la democracia, un empresario exitoso que cumple sus promesas y se preocupa por los pobres. Pero un viaje a Bucaramanga, una ciudad flanqueada por montañas donde construyó su imperio y fue alcalde, revela una imagen distinta.
Hernández es un candidato anticorrupción que ha sido acusado de corrupción, un candidato de austeridad cuyas políticas de rompe y rasga condujeron a una huelga de hambre de los empleados del ayuntamiento, un magnate de la construcción que alguna vez prometió 20.000 hogares para los pobres que nunca se materializaron.
En mayo, logró un sorpresivo segundo lugar en la primera vuelta de las elecciones presidenciales, imponiéndose por delante de Federico Gutiérrez, un exalcalde de una gran ciudad respaldado por la élite conservadora.
El domingo, Hernández se enfrentará a Petro, un exrebelde y senador veterano que espera convertirse en el primer presidente izquierdista de Colombia.
Sus triunfos son reflejo del fervor anti-establishment que se ha instalado por toda América Latina, impulsados por una pobreza y una desigualdad prolongadas que se han intensificado durante la pandemia.
Ambos están empatados en las encuestas y cualquiera que resulte triunfador posiblemente ponga al país en un rumbo marcadamente nuevo. Petro ha prometido renovar el sistema económico a través de una gran expansión de los programas sociales e impuestos a los más adinerados. Hernández ha propuesto “austeridad total” y dice que va a declarar un estado de emergencia para atender la corrupción, lo que ha suscitado temores de que pueda cerrar el Congreso o suspender a los funcionarios locales.
“Todo va a tener control constitucional. Vamos a hacer todo por la razón y el derecho. Nada por la fuerza”, prometió Hernández.
‘Lo que le espera a este país es una dictadura’
Bucaramanga, la ciudad que preside una de las principales zonas metropolitanas del país, se ubica a 400 kilómetros al norte de Bogotá, la capital. Es un lugar donde los habitantes dicen que ser directo y “desabrochado” es parte de la cultura.
Al parecer, nadie en Bucaramanga tiene sentimientos encontrados por Hernández y por lo general basta mencionarlo para suscitar aclamaciones hiperbólicas o insultos impublicables.
Los seguidores de Hernández lo describen como un salvador que eliminó el déficit del ayuntamiento, renegoció contratos para beneficiar a los contribuyentes y rompió con un ciclo de favores políticos que habían hecho de Bucaramanga una capital de la corrupción.
Sus críticos dicen que es un peligro para la democracia, evangelista de un capitalismo salvaje que arruinará al país, un hombre con pocas ideas políticas firmes que hará lo que sea para salirse con la suya.
“Lo que le espera a este país es una dictadura”, dijo César Fontecha, un exasesor jurídico de la empresa municipal de recolección de basura que dijo que Hernández lo llamó en un ataque de ira para exigirle que ayudara a aprobar un contrato plagado de problemas legales.
Hoy Hernández enfrenta cargos de corrupción en dicho caso y ha sido acusado de presionar a sus subordinados para que una empresa en particular ganara el contrato con el ayuntamiento. Según la oficina de la procuraduría, dicho contrato podría haberle representado ganancias significativas a su hijo.
El juicio de Hernández empieza el 21 de julio. Él ha dicho que es inocente.
“Lo único que sé es que no me robé nada”, dijo. “Por eso estoy tranquilo, con la conciencia tranquila”.
‘Obsesivo con el logro de metas’
En su infancia en Piedecuesta, una ciudad colonial en las afueras de Bucaramanga, Hernández creció como el mayor de cuatro varones y sus padres eran dueños de una fábrica de puros, una sastrería y un rancho de caña de azúcar, lo que los ubicaba entre las familias más prósperas de la comunidad.
Mario Carvajal ha sido amigo del candidato de toda la vida y recordó que la madre de Hernández era “supremamente exigente” e “impulsiva”. Si el joven Rodolfo no hacía su trabajo, dijo, “ella le daba con lo que encontrara”.
Hernández estudió ingeniería y fundó una empresa constructora de viviendas de bajo costo; luego se inclinó por las finanzas, actuando como vendedor y prestamista y ofreciendo tasas de interés muy inferiores a las de los bancos locales.
“Si no hubiera sido por él no tendríamos la casa”, dijo Flor Bayona, de 57 años.
Con el tiempo, la familia llamó la atención de los grupos rebeldes que secuestraban para pedir rescate. Primero se llevaron a su padre, obligando a la familia a pagar para recuperarlo. Luego, según Hernández, se llevaron a su única hija, Juliana.
Esta vez, Hernández se negó a pagar, alegando que solo alentaría más secuestros. Juliana nunca volvió.
Cuando se le preguntó en una estación local de radio si lamentaba la decisión, dijo: “Por un lado, sí, y con mucho dolor. Y por el otro lado, no, porque si hubiéramos pagado, cogen a Socorro, a mi esposa”.
Félix Jaimes, asesor y amigo de mucho tiempo, dijo que Hernández tenía una gran preocupación por los menos afortunados y era “obsesivo con el logro de metas”.
Hernández se postuló a la alcaldía de Bucaramanga en 2015 y llegó al poder con una plataforma anticorrupción y de austeridad que lo llevó incluso a quitar las sillas de la cafetería de la municipalidad.
Recortó los contratos de trabajo, así como los salarios, entre ellos el de José del Carmen, líder sindical de 59 años.
En respuesta, los empleados acamparon en protesta durante meses y luego lanzaron una huelga de hambre que duró seis días.
“Fue un verdugo de los trabajadores”, dijo Del Carmen.
Hernández enfrenta ahora acusaciones de violar los derechos sindicales durante su mandato como alcalde. La próxima etapa de su juicio empieza el 26 de julio. Él niega los cargos.
¿Quién apoya a Rodolfo Hernández?
La campaña de Hernández en Bucaramanga la llevan a cabo un ejército de voluntarios que se llaman a sí mismos rodolfistas. Trabajan en una oficina con mesas blancas y arte minimalista con imágenes de pobreza en blanco y negro
El eslogan de campaña de Hernández, “no robar, no mentir, no traicionar”, está pintado en una de las paredes y en la puerta hay una figura recortada del candidato.
Arriba, su equipo de redes sociales produce los memes y videos que han puesto a Hernández en el mapa: el candidato burlándose de sus rivales, el candidato como Forrest Gump, el candidato ridiculizando a los analistas que decían que no llegaba a la segunda vuelta.
Durante la campaña, Hernández ha eludido la mayoría de los debates y ha organizado pocos actos públicos y prefiere más bien entrevistas con medios amigables y emisiones en vivo organizadas por sus aliados.
Aun así, ha entusiasmado a amplios sectores del electorado y sus asesores aseguran que ha comprendido el momento.
Para una generación, el país ha sido liderado por un movimiento de derecha dura fundado por el expresidente Álvaro Uribe. Sus aliados políticos, llamados uribistas y otrora idolatrados, han perdido popularidad entre acusaciones de abuso a los derechos humanos, escándalos de corrupción y una pobreza que va en aumento.
Para los colombianos hartos del uribismo, pero disgustados por las propuestas de izquierda de Petro, Hernández resulta un candidato perfecto: parece independiente y se autofinancia; un hombre con visión de futuro y las mismas ambiciones para Colombia que para su imperio personal.
“Yo sé que él nos va a cumplir”, dijo Héctor Bonilla, de 58 años. “Yo le veo su cara, su sinceridad cuando él habla”.
Alfonso Morales, de 64 años, es un guardián que vive en una pequeña casa cerca de lo alto de un cerro empinado en Bucaramanga y tiene otra perspectiva.
Cuando era candidato a alcalde, Hernández repartió cartas dirigidas a los vecinos más pobres de la ciudad en las que anunciaba un programa llamado “20.000 hogares felices”, que prometía hacer realidad de ser elegido.
Las casas nunca fueron construidas. “Él nos engañó”, dijo Morales. “Yo le pido a todo el pueblo colombiano que no voten por este señor”.
Hernández ha seguido haciendo promesas. En el parque principal de Piedecuesta ha construido una casa muestra reluciente llamada “casa Mi Fortuna”, a manera de anuncio de campaña y ha contratado a una corredora de bienes raíces para promoverla.
Dentro de la casa, un día hace poco, la agente le dijo a los visitantes que tendrían a su disposición una vivienda así a bajo costo y bajas tasas de interés… siempre y cuando Hernández gane.
Carlos Buitrago colaboró con la reportería desde Bucaramanga y Piedecuesta y Genevieve Glatsky colaboró con la reportería desde Bogotá.
Julie Turkewitz es jefa del buró de los Andes, que cubre Colombia, Venezuela, Bolivia, Ecuador, Perú, Surinam y Guyana. Antes de mudarse a América del Sur, fue corresponsal de temas nacionales y cubrió el oeste de Estados Unidos. @julieturkewitz
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ChroniqueArthur HayLe day to day est très intéressant, j’y travaille avec mon general manager dans un environnement dynamique et challengeant. Je suis très content d’avoir rejoint l’aventure Deliveroo, où il y a une vraie mise en place du test and learn. » Ce matin, je me suis fait mal aux oreilles, c’était dur mais je voulais écrire une chronique sur les cadres qui travaillent pour les plateformes. Je suis allé sur le site de recrutement préféré de la start-up nation : welcome to the jungle.com. Ici les piranhas de la French Tech s’y expriment en toute liberté : les new business leads, les account executives, les junior city managers, new vertical leads, etc. Dans toutes ces interviews, le plus marquant est le creux des répliques consistant à mettre des verbes au milieu de mots-clés anglais. Regarder la fierté du senior officer of bullshit quand il raconte qu’il a mis en place une « campagne de calling » : ça pourrait attendrir s’il n’était pas un maillon d’une grande entreprise qui veut remettre le tâcheronnage au goût du jour. Écouter ces témoignages nous mène à nous demander : comment peut-on encore se faire diriger et exploiter par des cloches pareilles ?
Probablement parce que la finance, qui emmagasine des siècles de vol du prolétariat, a assez d’argent pour corrompre le pouvoir, la démocratie, la justice, le syndicalisme (CFDT par exemple)… pour les mettre au service de sa classe. C’est devenu tellement facile qu’ils peuvent désormais mettre des perroquets diplômés d’écoles de commerce ou d’ingénieurs à la tête de budgets de centaines de millions alors qu’ils n’ont jamais fait preuve d’une seule pensée un peu complexe dans leur vie. Le quick commerce se développe à une vitesse folle. Regardez qui est à la tête de ces entreprises : des quasi-sosies, hommes, la trentaine juste passée, les mêmes écoles, les mêmes discours avec pas plus de 40 mots de vocabulaire. La décadence intellectuelle.
Sur LinkedIn, dans ces interviews, on sent le mimétisme de ces cadres de l’exploitation. On sent qu’ils ont avalé sans broncher la culture d’entreprise qui leur a été proposée. On pourrait presque s’attrister de ces personnalités lissées, voire effacées par leur expérience professionnelle. On le pourrait, s’ils n’étaient pas surpayés pour leur travail qui vise à faciliter l’exploitation. Ils ont même l’air gentil, à l’image de Charles du Prey (il y a beaucoup de particules dans le milieu). Il est city manager Uber Eats. Il est si mignon qu’on lui confierait jusqu’à son dernier sou. Néanmoins, il gère impassiblement une flotte de coursiers en les forçant à aller de plus en plus vite, aux risques et périls de certains de mes collègues. Ces cadres en sont-ils seulement conscients ? Leur salaire permet de les garder dans un cocon bien confortable, loin des soucis qu’ils créent. Sont-ils trop cons pour être coupables ? Après six années de lutte, ma réponse est simple : je m’en fous complètement. Il n’y a plus le temps de gérer cette question, arrêtons-les !
la chronique d'arthur hay Valeurs Actuelles
Un restaurant des Hauts-de-Seine ciblé par des cocktails Molotov deux fois en une nuit
C’est un véritable acharnement qui a touché le Pavillon Joséphine dans la nuit du vendredi 17 au samedi 18 juin. Comme le fait savoir Le Parisien, le restaurant situé avenue Napoléon-Bonaparte à Rueil-Malmaison dans les Hauts-de-Seine a été la cible de cocktails Molotov à deux reprises en l’espace de quelques heures. Le premier épisode s’est déroulé vers 2 h du matin lorsque deux hommes ont été surpris par une brigade cynophile en train de jeter des projectiles enflammés en direction de l’établissement. Le duo s’est enfui mais a été rattrapé et arrêté par les forces de l’ordre. Aucun client encore présent dans le restaurant n’a été blessé. Un début d’incendie a démarré, mais a très vite été maîtrisé par l’agent de sécurité présent.
Enquête en cours
Un peu avant 4 h du matin, d’autres individus se sont à leur tour rendus sur les lieux pour jeter de nouveaux cocktails Molotov. L’agent de sécurité a pu une nouvelle fois intervenir pour éviter que les flammes ne se propagent. En revanche, les suspects ont pris la fuite sans être interpellés. Là encore, aucune victime n’a été à déplorer. Le motif de cette attaque reste pour l’heure inconnu, et le lien entre les deux épisodes non établi. Une enquête a été ouverte pour tenter de déterminer qui pourrait bien en vouloir au Pavillon Joséphine, et pourquoi. Le restaurant, un lieu chic et branché de Rueil-Malmaison, avait déjà été la cible de dégradations à coups de marteau quelques jours auparavant.
France24 - Monde
En Turquie, plus d'un millier d'enfants ukrainiens accueillis dans la région d'Antalya
Publié le : 18/06/2022 - 20:10
Ludovic DE FOUCAUD
Fuyant leur pays par la Pologne ou la Roumanie, de nombreux enfants ukrainiens ont été accueillis par la Turquie suite à l'invasion de l'Ukraine par les troupes russes. Cette opération humanitaire d'urgence a été coordonnée par Kiev et Ankara grâce au soutien de bienfaiteurs ukrainiens.
Le 25 mars, soit un mois après le début de l’invasion russe en Ukraine, des enfants ukrainiens, orphelins ou placés dans des familles d'accueil, fuyaient leur pays en direction de la Turquie en passant par la Pologne ou la Roumanie. Un effort coordonné par Kiev et Ankara en s’appuyant sur le soutien financier de généreux bienfaiteurs ukrainiens.
Mais cette opération humanitaire d’urgence était conçue pour être temporaire. Or, ces enfants (plus d’un millier) semblent pour l'heure devoir rester en Turquie. France 24 est allé à leur rencontre dans la région d’Antalya où ils sont hébergés dans des hôtels.
Sous le soleil d'Antalya, Kirill passe le temps sur un terrain de basket. il ne voulait pas quitter ses proches, restés en Ukraine. "Ils se faisaient du souci pour moi, ils ne voulaient pas que je voie la guerre, vous comprenez ?", explique Kirill, arrivé de Chernigov (nord-est de l'Ukraine). "Ils voulaient me préserver émotionnellement, c’est pour ça qu’ils voulaient que je parte, alors que moi je voulais rester avec eux, même sous les balles".
Comme lui, ils sont plus d’un millier d’orphelins ou d’enfants placés en familles d’accueil à avoir gagné la Turquie depuis le début de la guerre.
Dans cet hôtel gardé par des gendarmes turcs et dont la localisation exacte ne doit pas être dévoilée, ils attendent de pouvoir rentrer chez eux, certains sont très jeunes.
Dans les environs d'Antalya, il y a deux hôtels comme celui-ci. Les enfants ukrainiens y sont logés, nourris et soignés.
Attirer personnes et capitaux
Parmi les bienfaiteurs, Ruslan Shozdak assume la plupart des charge. Homme d'affaires ukrainien, il est à la tête de chaînes de supermarchés et de magasins de cosmétiques en Ukraine. "Grace au travail réalisé en coordination avec notre consulat et notre ambassade, nous avons réuni les conditions nécessaires à la mise en place de ce projet", explique-t-il à France 24. "Un mois seulement après le début de la guerre, la Turquie avait déjà signé tous les documents et donné toutes les autorisations pour le placement des enfants, c’est incroyable la rapidité avec laquelle ils ont travaillé !"
Le ministère turc de la famille et des services sociaux déclare être totalement impliqué. "Des activités sociales, culturelles, sportives et éducatives sont organisées pour les enfants ukrainiens en coopération avec le Croissant-Rouge turc, l'UNICEF et certaines organisations non gouvernementales", affirme le ministère.
Depuis le début de la guerre, la Turquie a encouragé l’arrivée de ressortissants russes. En facilitant l’ouverture de comptes bancaires, en autorisant le système de paiement MIR, tout a été est fait pour attirer personnes et capitaux.
En privé, des diplomates ukrainiens n’hésitent pas à dénoncer ce qu’ils considèrent comme un traitement de faveur réservé à une partie plutôt qu’à l’autre alors qu’Ankara tente toujours de maintenir une position de neutralité et de médiation dans la guerre.
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Ukraine : la Commission européenne donne un avis positif sur une candidature à l'UE
LE FIL DU 17 JUIN
À Kiev, Boris Johnson propose un "programme de formation des forces ukrainiennes"
HEURE PAR HEURE
Ukraine : le président Zelensky en visite à Mykolaïv, funérailles d’une figure du Maïdan à l’Est
Valeurs Actuelles
Au Pays basque, un jeune migrant retrouvé mort dans la Bidassoa
Un drame. Samedi 18 juin, le corps sans vie d’un jeune migrant subsaharien a été retrouvé dans la Bidassoa, à la frontière franco-espagnole, rapporte Sud-Ouest. La macabre découverte a été faite au niveau du pont de Béhobie, du côté français, à Hendaye, par les sapeurs-pompiers qui ont repêché le corps du malheureux. Il a ensuite été déposé sur la berge espagnole et remis à la Guardia civil. Le migrant était âgé d’une vingtaine d’années environ. Une enquête est en cours pour déterminer son identité et les causes du drame, le noyé ne portant aucun document sur lui permettant de l’identifier.
Dixième drame en un an et demi
Depuis un an et demi, il s’agit du dixième migrant à périr en tentant de traverser la frontière franco-espagnole. Déjà, au mois de mars dernier, trois migrants avaient tenté de traverser la Bidassoa, deux seulement y étaient parvenus. Un important dispositif de recherche avait été déployé, sans succès. Le maire de la commune espagnole d’Irun, José Antonio Santano, avait expliqué : « Nous ne pouvons pas nous habituer à cette situation, à ce drame. Nous ne pouvons continuer à vivre cette hémorragie de jeunes vies dans le fleuve Bidassoa. Ils se jettent à l’eau pour éviter les féroces contrôles aux frontières. Si tel est le problème, nous devons trouver une solution. » L’édile basque a demandé à ce que la France accepte « d’établir en Europe une politique migratoire commune pour tous les pays de l’Union qui évite cette situation. »
Pays basque : les dernières actualités
L'Humanité
Dissonance sur les retraites dans la partition de la CFDT
ActuLes congressistes réunis à Lyon ont fermé la porte à l’allongement de la durée de cotisation au nom de l’allongement de l’espérance de vie, initialement inscrit dans la résolution générale proposée par la direction.
Rosa MoussaouiAccroc dans les débats feutrés du Congrès de la CFDT, qui s’est achevé ce vendredi à Lyon. Les délégués y ont rejeté toute perspective d’un allongement de la durée de cotisation dans le dossier des retraites, à rebours des projets de la direction, qui avait soumis au vote une résolution générale – la feuille de route de la centrale syndicale pour les quatre ans à venir – faisant de « l’allongement de l’espérance de vie » la justification d’une « augmentation de l’âge moyen de liquidation ». Principe rejeté, texte amendé : la direction s’est trouvée bousculée dans sa ligne de « coconstruction » et de main tendue en direction du gouvernement, au terme d’un mandat « super hard », selon le mot du secrétaire national Yvan Ricordeau. Déchue de sa position de partenaire syndical privilégié par un exécutif peu enclin au dialogue social, la CFDT entendait donner crédit à la « nouvelle méthode » promise par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. Seulement voilà, l’insistance élyséenne à porter à 65 ans l’âge de départ à la retraite grippe cette stratégie, en suscitant une certaine crispation dans les rangs du syndicat réformiste. Le secrétaire général de la centrale, Laurent Berger, a d’abord tenté de désamorcer la controverse en assurant que le projet de résolution ne disait « rien de plus… mais aussi rien de moins que ce que dit la CFDT depuis au moins vingt ans. » Il s’est finalement dit « à l’aise » avec la position majoritaire. « Je crois que le congrès nous a dit […] qu’il n’y avait pas d’allongement possible » au-delà de la loi Touraine prévoyant une augmentation progressive de la durée de cotisation jusqu’en 2034, a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse. Il a aussi souligné que l’intention de la centrale n’était pas de suggérer une rallonge de la durée de cotisation, mais de réaffirmer que le système « le plus juste » ne consistait pas selon la CFDT à fixer un âge de départ mais une durée de cotisation en lien avec l’espérance de vie . « Pas plus que nous ne réclamions de nouvelle hausse de la durée de cotisation hier, nous n’en réclamerons demain (…) La CFDT sera déterminée et unie sur les retraites ! », a-t-il lancé dans son discours de clôture, sous les applaudissements. Ce débat offre quoi qu’il en soit, d’après lui, une preuve supplémentaire du caractère « sensible » de ce dossier : « Je le pensais avant ce congrès qu’il y avait beaucoup d’irritations et beaucoup de tensions potentielles au sujet des retraites, je le pense encore plus après. »
L’épisode n’a pas entamé pour autant la cohésion de la centrale : sa résolution générale a été adoptée par 90,91 % des voix vendredi matin, et son secrétaire général réélu sans encombre – il a annoncé son intention de passer la main en cours de mandat. « Le syndicalisme d’accompagnement, de partenariat à tout prix porté par la CFDT n’a pas fait la preuve de son efficience faute de partenaire, mais aucune grande voix en interne n’exprime de désaccord de fond sur les grandes orientations portées par la direction, ou alors de façon circonscrite, remarque l’historien Stéphane Sirot, spécialiste du mouvement syndical. Depuis 20 ans la centrale s’est ‘épurée’. Beaucoup de ceux qui ne souscrivaient pas à ces orientations sont partis ou ont été invités à partir. Ce n’est pas le confédéralisme de la CGT : c’est un fonctionnement vertical, avec une grande homogénéité dans les rangs, peu de débats. »
La centrale peut-elle moduler cette partition après cinq années qui « ont laissé des traces » et « les stigmates du mépris » encore « visibles », dixit Laurent Berger ? Faute de dialogue, la CFDT promet de rejoindre la « contestation » dans les « mobilisations sectorielles » ou les « manifestations ». Côté cour, elle se dit prête à s’inscrire dans le Conseil national de la refondation imaginé par Macron, « sans naïveté, avec moult propositions, avec détermination mais aussi avec de fortes exigences. »
cfdtLaurent Berger France24 - World
What effect will a summer of international travel have on the pandemic?
Issued on: 17/06/2022 - 16:50
Diana LIU
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As summer vacation approaches, countries like the US and EU member states are easing pandemic entry rules on international travel and readying themselves for a surge of tourism. But with cases on the rise in Europe, what consequences could this summer travel season have on the evolution of the pandemic?
As vaccine uptake increased and restrictions within countries faded away, so did pandemic-era travel rules. After two years of stringent Covid-19 travel restrictions and regulations, including broad entry bans, mandatory quarantines, masking during flights and the presentation of negative Covid tests and vaccine certificates, many countries in the West are finally letting their guard down ahead of the summer travel season.
In May, the European Union dropped its mask mandate for passengers on flights, citing “the levels of vaccination and naturally acquired immunity”. France has opened its borders to both the vaccinated and the unvaccinated (provided they present a negative Covid test), while Italy has abolished all its entry rules for international travellers. Last Sunday, the United States lifted the requirement mandating a negative Covid test before boarding a plane into the country, citing widespread adoption of vaccines and the milder Omicron variant.
However, two new subvariants of Omicron, BA.4 and BA.5, first identified in South Africa in early 2022, are spreading quickly in Europe. The EU’s disease prevention agency has warned that though they do not appear to carry higher risk of severe disease than other forms of Omicron, higher transmission rates could lead to more hospitalisations and deaths. Portugal has experienced a recent uptick of infections and deaths fuelled by the new strains, especially in popular tourist hotspots like Lisbon, Porto and the Algarve region. And France has also reported a 37 percent increase in infections and hospitalisations in the past week, driven by the subvariants.
But as more countries leave behind their pandemic travel restrictions and tourists swarm the now open borders, some wonder whether these decisions are premature, given the pandemic’s unpredictability. FRANCE 24 spoke with Antoine Flahault, Director of the Institute of Global Health at the University of Geneva.
FRANCE 24: What effects can we expect from this summer of increased international travel on the pandemic, especially as countries are getting rid of travel restrictions and safeguards?
Antoine Flahault: Scientific literature clearly shows that travel and population movement increase the spread of viruses, and particularly highly transmissible viruses such as SARS-CoV-2. Before Omicron, countries that adopted strict border control and suppression policies with regards to virus circulation were quite successful in limiting the spread of the virus into their territories. However, with the exception of China, most countries have now lifted such measures, probably leading to greater speed and intensity of Covid waves globally. As for vaccines, they show poor effectiveness in slowing transmission, but they successfully reduce the burden of Covid-19 in terms of hospitalisations and deaths.
Are we moving towards another Covid wave in Europe this summer, as tourists flood the borders and restrictions on travel are lifted?
We clearly see early signs of a new pandemic wave in Western Europe, which seems to be mainly driven by BA.5, one of the new subvariants of Omicron, and BA.4, which already triggered waves in South Africa and Portugal. Another subvariant, BA.2.12.1, is currently spreading in the US and is also circulating in Europe, particularly in the UK. The high mobility expected in the upcoming summer season will not help to slow circulation of these viral strains all over the continent.
In your view, are there measures that governments should continue to apply to international travel to lessen the risk of Covid spread?
Most democracies have given up on tough restrictions, choosing more liberal approaches that allow people to protect themselves when they feel the need. It would be difficult to implement these past measures again without convincing arguments. Of course, if a highly transmissible and virulent strain emerges, then there won’t be as much debate about mandating tough measures. But with the existing strains that are circulating, governments do not see reasons to continue implementing most of the former measures, even if they proved useful in the recent past. Mask mandates in public transport and in nursing homes can probably be more easily implemented again than broader measures.
At this stage, where are we globally in our ambition to put an end to the pandemic? The loosening of government policies make it seem like the pandemic is over, but is this really the case?
Vaccines and treatments have made all the difference in this pandemic. Before vaccines were widely distributed, we experienced a form of medieval response against the pandemic, with lockdowns and curfews. Now, with the notable exceptions of China and North Korea, we have entered a much more modern phase of the pandemic, which allows people to resume most of their prior activities. However, this “armed peace” is fragile, and requires constant vigilance from health authorities in terms of maintaining immunity within the community, as well as more targeted approaches to limit risks in vulnerable segments of the population. We hope that we will not return to “medieval” types of restrictions, but we cannot continue living with high death tolls.
As an individual travelling during this season, what are the best ways to protect oneself?
For most people, this means being fully vaccinated with one or two boosters and wearing FFP2 masks indoors and on public transport, while avoiding eating and drinking during these journeys. People should also favour outdoor activities and social interactions.
For vulnerable people, i.e. those who are over 80 years old, immunocompromised individuals, or unvaccinated people with underlying conditions, they should plan to have easy access to Covid tests in the case of symptoms, and effective antiviral drugs if they test positive.
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Access Asia
Japan's long-awaited reopening: First tourists allowed to visit since 2020
WTO agrees landmark fishing, food and Covid-19 vaccine deals after tense talks
US FDA panel backs first Covid-19 jabs for children under five
L'Humanité
La brève histoire et grande aventure de la CGTU
Il était une foisContestation de l’union sacrée et de la compromission avec la bourgeoisie, échec des grandes grèves de 1920... le torchon brûle entre la CGT et des militants du courant du syndicalisme révolutionnaire d’avant guerre qui entendent régénérer le mouvement syndical au contact des idées bolcheviques. Le 26 juin 1922, il y a cent ans, la Confédération générale unitaire ouvrait son congrès fondateur. Une scission de quatorze ans avant la réunification de 1936 qui accompagnera le Front populaire.
Michel Pigenet« Vive Pelloutier quand même ! » Au soir du 30 juin 1922, la référence, spontanée et anonyme, au défenseur obstiné, décédé en 1901, de l’indépendance syndicale procède du défi. Jaillie des travées du congrès des 1 771 syndicats dissidents de la CGT représentés à Saint-Étienne, elle réplique à l’annonce de la nette victoire des partisans de l’affiliation, avec réserve, à l’Internationale syndicale rouge (ISR), créée en 1921.
Depuis le 26 juin, plus de 600 délégués sont réunis dans la grande salle drapée de rouge de la bourse du travail. Les affrontements sont rudes. Conscients de vivre un moment historique, ils taisent toutefois leurs désaccords pour officialiser, le temps d’une brève unanimité, le nom de la nouvelle Confédération générale du travail unitaire.
L’union sacrée des années de guerre
Aussi douloureuse soit-elle, la séparation d’avec la maison mère clôt sept années d’opposition interne au ralliement de la direction cégétiste à l’union sacrée des années de guerre et au réformisme, d’impossible réconciliation et d’incapacité à agir en commun. En décembre 1921, les syndicats contestataires ont tenté une ultime démarche auprès de Léon Jouhaux, secrétaire général de la CGT, et du bureau de la centrale. Faute de réponse, les minoritaires se résolvent, courant février, à convoquer le congrès qu’on leur refuse. « Camarades ! Tous à la CGT unitaire ! Et vive l’unité quand même ! », proclame l’appel.
Soudée par le rejet des compromissions dans les instances étatiques ou à l’Organisation internationale du travail et par l’espérance de ruptures révolutionnaires émancipatrices, la coalition « unitaire » émerge à contre-courant du reflux de la puissante vague de grèves des années 1919-1920. Le constat hexagonal vaut pour l’Europe, notamment en Italie, livrée aux violences de la contre-révolution fasciste. En Russie soviétique, la sortie victorieuse de la guerre civile conforte l’exercice d’une dictature du prolétariat sous parti unique et maître de l’appareil d’État. Malgré la décantation à l’œuvre, la situation demeure mouvante. Confrontées aux imprévus de la période, les convictions et les attentes des militants sont infirmées ou ajournées au prix de reformulations des choix et des priorités. Ces remue-ménage déconcertants provoquent des repositionnements souvent vécus comme autant de « reniements » et de « trahisons », vocables normatifs dont les congressistes usent d’abondance.
Deux courants, deux hommes : Gaston Monmousseau et Pierre Besnard.
Instantané des dynamiques en cours, les assises enregistrent les variations du rapport des forces syndicales. Qu’il s’agisse des statuts, de l’orientation nationale et internationale, les votes se répartissent entre deux courants principaux selon un rapport deux tiers/un tiers. Deux hommes les incarnent, trentenaires, syndicalistes révolutionnaires et cheminots révoqués après la grande grève de mai 1920 : Gaston Monmousseau et Pierre Besnard.
Le premier, nouveau directeur de « la Vie ouvrière », publication fondée en 1909 et d’esprit syndicaliste révolutionnaire, veut intégrer les leçons d’Octobre 1917 à la stratégie syndicale. Il concède que le syndicalisme, « facteur essentiel de révolution », ne saurait suffire à tout et accepte l’aide circonstancielle d’autres « forces révolutionnaires ». Il refuse, en revanche, d’établir avec elles des « liens organiques et permanents », inscrits dans l’article 11 des statuts de l’ISR, « qui ne (pourraient) être qu’une subordination voilée du mouvement syndical » : sa motion juge indispensable une révision sur ce point. S’agissant des objectifs et du fonctionnement de la CGTU, il conteste le réalisme du projet statutaire de la commission administrative provisoire qui envisage la « disparition de l’État » et bouleverse le système traditionnel d’organisation confédérale. Cette imprégnation « fédéraliste » et libertaire convient, à l’inverse, aux amis de Besnard, syndicalistes révolutionnaires de stricte observance érigés en militants intransigeants de « l’indépendance absolue » du syndicat. Critiques à l’égard de l’évolution étatiste du régime soviétique, ils se méfient de l’ISR et regardent du côté de Berlin où, la semaine précédente, une conférence a posé les jalons d’une internationale syndicale « anti-autoritaire ».
L’appui tactique des communistes
Les votes simplifient la palette des nuances en présence. Les motions Besnard agrègent autour des « syndicalistes purs » ou « anarcho-syndicalistes » des membres de l’Union anarchiste, à l’exemple de Louis Lecoin et d’André Colomer, et des adhérents du Parti communiste (SFIC, Section française l’Internationale communiste) qui, à l’instar d’Henri Toti, de François Mayoux ou des Stéphanois Henri Lorduron et Émile Arnaud, s’opposent aux prétentions hégémoniques du Parti. Cette base commune n’interdit pas des désaccords, notamment au sujet de la révolution russe.
Les soutiens de Monmousseau ne sont pas moins divers. Si le groupe, lui-même composite, de « la Vie ouvrière » fixe le cap, il rallie des « indépendants », comme l’enseignante Marie Guillot, attachés à l’autonomie syndicale, ainsi qu’une poignée d’anarchistes toujours enthousiasmés par l’expérience soviétique. Mais Monmousseau bénéficie surtout de l’appui tactique du gros des communistes qui, pressés d’évincer les libertaires et en mal d’orientation précise, se font discrets, à l’exception notable du secrétaire général du Parti, Ludovic-Oscar Frossard. En marge du congrès, celui-ci ne craint pas de réunir 130 délégués adhérents du PC et porteurs, dit-on, de 400 mandats. Une infime minorité de « communistes purs » s’obstine, enfin, à prôner une affiliation sans réserve à l’ISR.
Un hommage à Victor Griffuelhes, ancien dirigeant de la CGT
Vue de Moscou, la CGTU serait une prise de choix. Les chances d’ancrage de l’ISR à l’ouest du continent en dépendent. Les 300 000 à 360 000 syndiqués « unitaires » constituent, par ailleurs, un précieux potentiel prolétarien à même de régénérer un Parti communiste mal dégagé de sa gangue réformiste et petite-bourgeoise. En conséquence, à l’inverse du congrès de Tours, en décembre 1920, où la majorité de la SFIO s’est pliée aux 21 conditions posées par l’Internationale communiste, c’est la centrale hexagonale qui, en 1922, pose des conditions à son affiliation.
À Saint-Étienne, l’heure n’est pas aux amabilités. Le congrès sacrifie, certes, aux rituels consensuels. Les délégués versent aux quêtes destinées aux métallos en grève du Vimeu, de Lille et du Havre, saluent les 10 000 Parisiens manifestant contre l’impôt sur les salaires et rendent hommage à Victor Griffuelhes, l’ancien dirigeant de la CGT, décédé le 30 juin. Beaucoup assistent à la soirée théâtrale proposée et participent, le dernier jour, à une « promenade champêtre ».
Au plus fort des tensions, on en vient aux mains
Pour le reste, qui est l’essentiel, tout est prétexte à chicanes : contestations de mandats, modifications de l’ordre du jour, calcul des temps de parole, modalités de vote… Les plus expérimentés déploient leurs talents : sens de la repartie, citations cruelles et mauvaise foi inébranlable, etc. À l’occasion, des attaques ad personam virent à l’outrage. Lecoin accuse Monmousseau d’être un « homme à double face », cependant que Labrousse lit une lettre privée de Semard. Cela ne va pas sans interruptions bruyantes, dont le compte rendu étalonne l’intensité des « mouvements divers » au « tumulte ». Au plus fort des tensions, on en vient aux mains. Le 27 juin, au matin, les « commissaires » du congrès se collètent avec des auditeurs des galeries. L’après-midi, l’anarchiste Henri Sirolle frappe le communiste Alexandre Lebourg, qui l’avait interpellé sur les conditions de sa sortie de prison.
Le temps fort et spectaculaire du congrès se produit le 29 juin. À 10 heures, selon « l’Œuvre », quotidien de centre gauche, un « vent de mystère et de conspiration » se lève, tandis que des « “tchékistes” à l’œil sévère » gardent les portes « fermées à triple tour ». Le président de séance donne la parole au dirigeant de l’ISR, Alexandre Lozovsky, venu clandestinement de Russie soviétique. La salle ovationne le bon tour joué aux autorités, mais les clivages reprennent vite le dessus. À « l’Internationale » des uns succède « Révolution » – « Par la raison et par l’action ! Debout ! Partout ! Révolution ! » – des autres, dont plusieurs lancent des vivats vengeurs en mémoire des « insurgés de Cronstadt », matés par Trotski un an plus tôt… Lozovsky, ancien dirigeant du syndicat des casquettiers de la Seine, où il a séjourné de 1909 à 1917, en a vu d’autres. Il « parle avec une grande volubilité, presque sans accent », rapporte « l’Œuvre ». Gouailleur, il parsème son discours d’expressions argotiques. « On voulait avoir le pognon », explique-t-il à propos des emprunts russes. Ferme sur le fond, mais habile, il interpelle les « camarades » qui « ont cru froisser (ses) sentiments » en chantant « Révolution ». Faites-la, poursuit-il, « comme vous l’entendez, à la française, à l’italienne, faites-la comme vous voudrez ; le principal est de la bien faire », puis conclut : « Nos échecs sont vos échecs, vos échecs sont les nôtres. » À nouveau, les délégués se lèvent et reprennent « Révolution ». En chœur cette fois.
« Une nouvelle scission serait un véritable crime »
Accaparé par les questions d’orientation, le congrès approche de son terme sans avoir discuté du programme d’action confédéral. En six jours, le temps réservé aux revendications salariales, au chômage, à la vie chère n’a pas dépassé… une heure. Les congressistes ont d’autres soucis. Au fil des jours, des rumeurs de ruptures circulent, au point d’amener Mayoux, qui préside la dernière séance, à prévenir : « Une nouvelle scission (…) serait un véritable crime. » Porte-parole de la minorité – et futur « bolchevisateur »… –, Paul Cadeau, éphémère chauffeur de taxi, le rassure, mais précise que ses camarades refusent de siéger à la commission exécutive. Élue, celle-ci nomme le bureau confédéral, composé de Monmousseau, du postier Léopold Cazals, de l’ouvrier du textile Claudius Richetta et, après le désistement de l’instituteur Louis Bouët, de Marie Guillot, première femme à accéder à ce niveau de responsabilité.
Le 1er juillet, à 19 h 20, le congrès s’achève. Une page se tourne. Les choix de 1922 dégagent l’horizon, mais laissent ouverts bien des possibles. Avant la fin de l’année, la Confédération obtient la révision de l’article 11 des statuts de l’ISR qui établissait une liaison organique entre l’ISR et l’Internationale communiste (IC), applicable dans les relations entre la CGTU et le Parti français. Ce succès est toutefois compromis par les commissions syndicales communistes, dont le développement ébranle la coalition victorieuse à Saint-Étienne. Si la centrale surmonte les épreuves de la scission, du retournement de la conjoncture et de la répression, elle peine à gérer ses tensions internes. Il lui reste aussi à démontrer l’efficacité syndicale – ses effectifs passent de près de 350 000 adhérents en 1922 à près de 475 000 quatre ans plus tard –, par-delà les tentations originelles persistantes de l’activisme et du sectarisme, qu’exacerbe bientôt son arrimage au Parti communiste.
Valeurs Actuelles
[Info VA] Deux individus à scooter volent une montre à 150 000 euros en plein Paris
Selon nos informations, deux hommes à scooter qui circulaient avenue Montaigne, dans le 8e arrondissement de Paris, ont dérobé une montre de luxe d’une valeur de 150 000 euros, vers 14h48, ce vendredi. La victime du vol avec violences, un Américain âgé de 49 ans, a déposé plainte au commissariat de l’arrondissement huppé de la capitale.
Le conducteur du deux-roues est de type « européen » et son passager de type « asiatique », précise une source policière. Les deux suspects ont pris la fuite sur leur scooter noir équipé d’une plaque d’immatriculation dissimulée vers la rue Bayard avant de disparaître. La scène a été filmée par une caméra de vidéosurveillance.
France24 - World
More than 1,000 Ukrainian orphans, foster children take refuge in Turkey
Issued on: 18/06/2022 - 20:41
FRANCE 24
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Around 50,000 Ukrainians have taken refuge from the war in Turkey, including more than 1,000 orphans and foster children. Some of them have gone to the coastal city of Antalya, that was already home to a Ukrainian and Russian population before the conflict began. Here FRANCE 24 met children who have been taken to safety, and are living thanks to the generosity of a group of Ukrainian businessmen.
Playing at a basketball in the heat of the Antalya sun, Kirill, a Ukrainian refugees from Chernigov, said he would prefer to be home with his loved ones.
“They were worried about me, they didn’t want me to see the war, you know?” Kirill said. “They wanted to protect me emotionally, that’s why they wanted me to go, even if I wanted to stay with them, even if it was dangerous
Like Kirill, more than 1,000 foster children or orphans have arrived in Turkey since the start of the war. In this hotel guarded by Turkish police and whose exact location must remain a secret, they are waiting to go home.
Their main benefactor in Antalya is Ruslan Shozdak, who heads a chain of supermarkets and drug stores in Ukraine.
“Thanks to our efforts in coordination with the Ukrainian consulate in Antalya we have been able to put this project into action,” he said. “Just one month after the start of the war, Turkey had already signed all the necessary documents and given all the authorisations to welcome these children, it’s incredible how fast it all went. But today, we are asking them to take charge of their medical needs.
Ruslan says he needs more volunteers. The Turkish Ministry of Families and Social Services told FRANCE 24 the Turkish state is fully involved.
Click on the video player above to watch FRANCE 24's report.
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AS IT HAPPENED
Hundreds of Ukrainians attend funeral of Maidan icon killed in war
Von der Leyen says Ukraine ready for EU ‘candidate status’ ahead of bloc meeting
The France 24 Interview
Zelensky adviser: Ukraine can win war in '3 to 6 months' if it gets heavy weapons soon
L'Humanité
Vivre sous la monarchie au Canada
ChroniqueAudrey VernonLa semaine dernière, c’était le jubilé de la reine d’Angleterre, soixante-dix ans de règne, des enfants, des petits-enfants, des potins et moi devant ma télé, fascinée. Kate, Meghan, Harry, William, je me régale. Et puis un doute me vient. Mon amour de la monarchie britannique est-il compatible avec mon soutien à Survival International qui défend les peuples premiers ?
Je décide d’écrire à un auteur que j’adore et qui en tant que Québécois est sujet de Sa Majesté – et a l’avantage pour moi de parler français ! « Cher Fred, j’imagine que tu dois être trop heureux d’assister à ce jubilé… »
Voici sa réponse :
« Chère Audrey, eh oui, je suis Québécois, un Franco-Canadien, un sujet de la reine, un larbin. Je suis un fils déchu de race surhumaine. En France, vous avez fait la Révolution française ; au Québec, nous avons fait la Révolution tranquille. Mais nous avons ceci en commun que les bourgeois ont gagné les deux. Encore à ce jour, une vieille chipie coiffée d’une couronne orne nos pièces de monnaie.
Dans nos livres d’histoire, on lit platement que “le Canada ne naît ni d’une révolution ni d’une éclatante manifestation de l’ambition nationale, mais plutôt d’une série de conférences et de négociations régulières qui constitueront ultimement les termes de la Confédération le 1er juillet 1867”. Cet aplaventrisme historique se reconnaît jusque dans nos œuvres artistiques triviales et notre rapport de laquais aux hommes d’affaires.
Le Canada, c’est un chemin de fer d’un océan à l’autre. Cette colonne vertébrale d’acier, réservée principalement au transport de pétrole, réduit ce territoire à un État pétrolier (le 4e producteur au monde). Le Canada, ce n’est pas un pays, c’est une colonie. Ce sont des colonisateurs (les possédants), des colons (les prolétaires) et des colonisés (les Premiers Peuples). Depuis cent cinquante-cinq ans, seulement 2 partis politiques de droite s’échangent le pouvoir : libéraux et conservateurs.
La loi sur les Indiens (1876), toujours en vigueur, fut promulguée sous la gouverne d’un premier ministre alcoolique et raciste, dont l’objectif était de tuer les cultures autochtones. Cette loi fut une inspiration pour les architectes de l’apartheid sud-africain.
Nous avons un gouverneur général du Canada (GG) qui est le représentant de la reine au pays. L’actuelle GG est la première personne d’origine autochtone (inuite) à occuper cette fonction. Un colonialisme inclusif, on évolue ! Nous la payons plus de 300 000 dollars par année pour représenter la reine. C’est une honte. Une escroquerie d’un autre siècle qui nous rappelle que les turpitudes morales de l’aristocratie ne sont pas terminées.
Pour se séparer du Canada et de sa reine, le Québec a organisé deux référendums sur son indépendance. Nous nous sommes dits “non” deux fois. La paperasse. Trop de documents à remplir. Notre révolution n’a pas peur du sang, mais de la gestion administrative.
Les seules couronnes qui méritent encore d’exister sont celles autour des dents. Bon jubilé. »
Carte blanche à Audrey Vernon Valeurs Actuelles
Braquage d’une bijouterie dans la Loire, quatre hommes en fuite
Hold-up. Samedi 18 juin, un braquage a eu lieu à Andrézieux-Bouthéon, dans la Loire, au centre Leclerc. Les quatre braqueurs s’en sont pris à une bijouterie, rapporte Le Progrès. En début de matinée, vers 9 heures, quatre individus ont fait irruption dans ce centre commercial. Ils ont brisé la vitrine du manège à bijoux de la galerie marchande, avant de s’emparer de son contenu. Des coups de feu ont été tirés, et deux personnes ont été blessées légèrement. Un témoin a expliqué : « J’ai vu des gens courir. Quelqu’un a hurlé : attention, il est armé ». L’homme, familier des armes, précise en outre « avoir entendu trois coups de feu. Des coups de fusil, je pense. C’était effrayant. Ça tirait à une trentaine de mètres derrière nous ». D’autres témoins ont entendu quatre coups de feu. Sept personnes présentes au moment de l’attaque ont été choquées, quatre ont été transportées à l’hôpital en urgence psychologique.
Voiture brûlée
Quand les pompiers et les gendarmes sont arrivés sur place, les voleurs avaient déjà pris la fuite, leur braquage ayant duré à peine dix minutes. Ils sont à l’heure actuelle toujours en fuite. Leur véhicule a été retrouvé brûlé dans le quartier du Soleil, à Saint-Etienne, en milieu de matinée. Il s’agit du quatrième braquage de bijouterie dans le département depuis septembre 2021.
Loire : les dernières actualités
France24 - World
All Black Whitelock could miss Ireland Tests with broken thumb
Issued on: 19/06/2022 - 05:54
Wellington (AFP) – New Zealand's veteran lock forward Sam Whitelock is in doubt for next month's Test series against Ireland after it was revealed Sunday he had played in the Super Rugby Pacific final with a broken thumb.
If Whitelock is ruled out, with the first Test only two weeks away, it will reduce the All Blacks to only three fit second-row forwards in their squad -- Brodie Retallick, Scott Barrett and Tupou Vaa’i.
Josh Lord had also been named in the All Blacks squad announced last Monday, but pulled out with a serious knee injury which will have him sidelined for several months.
The 33-year-old Whitelock, a veteran of 132 Tests, was one of the stars of the Canterbury Crusaders side who overwhelmed the Auckland Blues 21-7 at Eden Park on Saturday to claim a record 13th Super championship.
He missed the Crusaders semi-final victory over the Waikato Chiefs the previous week with what was termed then as a "thumb injury".
But when the team returned home to Christchurch on Sunday after the final, coach Scott Robertson confirmed the extent of the injury.
"He's got an incredible capacity to play through pain ... to play with a broken thumb," Robertson said.
"Last week he definitely wasn't right because he never says he's not right and he sort of hesitated. This week he was so on. He was a commander-general."
Whitelock, fellow Crusaders lock Scott Barrett and back-row forward Cullen Grace embarrased the Blues at the lineout in the final winning nine of 19 throws by the home side.
The first Test against Ireland is at Eden Park, Auckland, on July 2. The second Test will be played in Dunedin on July 9 with the third in Wellington on July 16.
© 2022 AFP
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
‘No podemos esperar’: ante las amenazas de China, Taiwán se prepara para una posible guerra
La obstinada resistencia de Ucrania ante la invasión rusa, y la ayuda que ha recibido, ha hecho que las autoridades taiwanesas se centren en analizar y mejorar sus estrategias militares.
Un grupo de civiles que participaron en una simulación de batalla durante un taller de entrenamiento de médicos de combate realizado cerca de Taipéi, en mayo. Desde que comenzó la invasión en Ucrania, un número creciente de taiwaneses se ha enfocado en los preparativos para una posible guerra.Credit...
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Por Amy Qin y Amy Chang Chien
Photographs by Lam Yik Fei
TAIPÉI, Taiwán — La cruel guerra de Rusia en Ucrania ha hecho que Taiwán confronte el fantasma de un ataque repentino por parte del vecino más grande y poderoso de la isla: China.
La invasión le ha dado una importancia renovada al enfoque autoritario del líder chino, Xi Jinping, quien desde hace mucho tiempo reclamó al Taiwán autónomo por el “fortalecimiento” de China, como lo que hizo el presidente ruso, Vladimir Putin, con Ucrania. Para muchas personas en Taiwán, Ucrania ha sido una lección de táctica y armamento que podría detener a una fuerza invasora más poderosa. También ha sido una clara advertencia de que es posible que la isla no esté bien preparada para un ataque a gran escala.
Las fuerzas de defensa de Taiwán están, en muchos sentidos, mal equipadas y con poco personal. Su presidenta, Tsai Ing-wen, prometió defender la isla, pero ha tenido problemas para imponer un nuevo enfoque estratégico a la dirigencia militar.
Taiwán gasta miles de millones de dólares en aviones de combate y submarinos, pero sus conscriptos no tienen las municiones necesarias para realizar prácticas. Muchas personas consideran que la duración del servicio militar obligatorio es demasiado corta y que el programa de reservistas no es lo suficientemente riguroso. El ejército está formando una fuerza profesional, pero ha tenido problemas para reclutar y conservar soldados bien capacitados.
Ahora, Ucrania ha sido un incentivo para cambiar.
Cuando Wu Chiuan-syun, un informático de Taipéi, se reunió con otros reservistas del ejército en un bosque denso y húmedo de la zona central de Taiwán en marzo, entrenaron durante más tiempo y de manera más intensa en comparación con otros soldados de los últimos años. Casi todos los días, comentó, sus comandantes les recordaban que la amenaza de China se hacía mayor.
“Ucrania nos enseñó que primero hay que demostrarles a los demás que tenemos la determinación de defendernos, solo entonces acudirán en nuestra ayuda”, explicó Wu, de 31 años.
Lo que es fundamental en el problema de Taiwán sobre su estrategia de defensa es una pregunta que no ha sido contestada: ¿Estados Unidos enviará fuerzas militares en auxilio de Taiwán? En mayo, el presidente Joe Biden insinuó que así sería, pero Estados Unidos no ofrece garantías de seguridad explícitas, lo cual es una estrategia para evitar molestar a Pekín o envalentonar a Taiwán para que declare su independencia oficial.
Xi ha dicho que desea una unificación pacífica con Taiwán y quizás lo frenen las enormes repercusiones económicas y diplomáticas que sufriría China si ejecuta una invasión. Pero China también ha sido directa en sus advertencias. El fin de semana, su ministro de Defensa, Wei Fenghe, dijo que Pekín “peleará hasta el final”. Casi a diario, está enviando aviones de combate hacia la isla, como las 30 aeronaves que envió en un solo día durante el mes pasado, por ejemplo.
La preocupación es que esas maniobras podrían ser la antesala, intencional o no, de un conflicto.
“No podemos esperar, estamos contra reloj”, señaló Michael Tsai, exministro de Defensa de Taiwán. “La invasión de Rusia a Ucrania ocurrió en un momentito… quién sabe cuándo el Ejército Popular de Liberación decidirá invadir Taiwán”.
La ‘estrategia del puercoespín’
Muchos simulacros militares que fueron realizados en Taiwán durante enero tenían el propósito de demostrarle su fuerza a China; de mostrarle cómo planeaba detener a los intrusos para que no invadieran su espacio aéreo, no aterrizaran en sus playas ni, en el peor de los casos, invadieran sus ciudades.
En una base aérea de la zona central de Taiwán, sonaba una sirena y en unos cuantos minutos los pilotos estaban despegando en aviones de combate F-16 para repeler a los intrusos. En la costa norte, la armada presentaba nuevas embarcaciones para la colocación de minas mientras dos pequeños buques de guerra disparaban municiones reales. En una ciudad del sur, el humo se extendía por el aire mientras algunos soldados que practicaban combate urbano se desplazaban frente a las fachadas falsas de establecimientos de té de burbujas y de cafeterías, en un intercambio de disparos con los combatientes.
Estos simulacros también reflejaban un conflicto persistente en el centro de la estrategia de defensa de Taiwán.
La idea original, después de que los líderes nacionalistas huyeron a Taiwán en 1949, era recuperar algún día el continente. Durante décadas, aunque esta posibilidad se debilitó, Taiwán había abordado la amenaza de una invasión por parte de China al comprar o desarrollar armas tradicionales caras, como los aviones de combate desplegados en la base aérea. Pero China, que invirtió mucho dinero para conformar lo que ahora es uno de los ejércitos más grandes del mundo, superó a Taiwán.
En fechas recientes, al ver el creciente desequilibrio, las autoridades estadounidenses y algunos estrategas taiwaneses han acelerado los esfuerzos para que Taiwán acumule una gran cantidad de armas más pequeñas, lo cual incluye embarcaciones como los barcos del simulacro capaces de instalar minas con rapidez para obstruir los efectivos que intenten aterrizar.
Los partidarios de esta estrategia sostienen que Taiwán, al igual que Ucrania, puede desplegar con facilidad misiles Stinger que pueden ser disparados con lanzadores desde el hombro de un soldado contra las aeronaves, y misiles portátiles Harpoon, los cuales pueden atacar a los barcos. A diferencia de los tanques y los navíos grandes, estos son difíciles de ubicar y destruir.
“La idea es que se vuelvan tan difíciles de atacar que el enemigo lo piense dos veces antes de emprender alguna acción”, dijo Lee Hsi-min, exdirector de la Marina de Taiwán y director del personal general, quien es uno de los partidarios más influyentes del llamado enfoque asimétrico.
Un ataque total contra Taiwán, en el que participen las fuerzas aéreas, navales y terrestres, sería más complejo que la invasión de Rusia a Ucrania, pero algunos oficiales de defensa taiwaneses y estadounidenses creen que Pekín podría llevarlo a cabo en los próximos años.
Se tiene la esperanza de que, si la disuasión fracasa, la llamada estrategia puercoespín le daría tiempo a Taiwán para que Estados Unidos pudiera acudir en su ayuda. La presidenta Tsai dijo en 2019 que Taiwán podría resistir 24 horas y que luego China se enfrentaría a la presión internacional.
Tsai ha comprado misiles Harpoon y otras armas en consonancia con el cambio estratégico, pero se enfrenta a la resistencia de algunos líderes militares que argumentan que las armas más pequeñas no son útiles para enfrentar a China de manera visible. Los misiles de largo alcance capaces de atacar el continente podrían disuadir a Pekín, dicen los líderes militares. Los aviones de combate pueden responder cuando las fuerzas chinas merodean cerca de Taiwán. Las plataformas más grandes también son políticamente populares.
Si China invade, es casi seguro que las defensas de Taiwán se derrumbarán a menos que Estados Unidos y sus aliados ayuden. En Taiwán, algunas personas creen que es demasiado arriesgado renunciar a sus armas más letales sin tener promesas concretas de apoyo.
“No podemos estar seguros de que Estados Unidos venga a rescatarnos”, dijo Ou Si-fu, investigador del Instituto de Investigación de Seguridad y Defensa Nacional, un grupo de expertos afiliado al Ministerio de Defensa de Taiwán. “Por lo tanto, Taiwán debe tener algunas capacidades de ataque. De lo contrario, te estás atando las manos mientras esperas que te maten”.
Hay que darles mejor entrenamiento a los soldados
El otoño pasado, Hu Yu-huan, de 25 años, se presentó a su servicio militar obligatorio con muchas ganas de aprender cómo defender su patria y lo que halló no fue un campamento de entrenamiento, sino uno de verano.
Cuando él y sus compañeros conscriptos trotaban, el paso lo marcaba el más lento, quien se cansaba después de trotar 90 metros. Pasaban horas quitando hierbas y barriendo. Hu, quien era corredor de medio maratón, comentó que después de esos cuatro meses de servicio tenía 7 kilogramos más de peso y estaba en “la peor condición física” de su vida.
Cuando Taiwán se democratizó a fines de la década de 1980, los funcionarios recién electos recortaron el presupuesto para la defensa, lo que originó que se redujeran las Fuerzas de Defensa. Taiwán solo tiene unas 169.000 personas en servicio militar activo y cerca de dos millones de reservistas, en comparación con los dos millones de soldados en servicio activo de China.
Los dirigentes de la isla han tratado de eliminar de manera gradual la conscripción para tener una fuerza profesional de voluntarios. El Ministerio de Defensa de Taiwán dijo en un comunicado que el año pasado había alcanzado más del 95 por ciento de sus metas de reclutamiento. Pero los expertos afirman que el legado autoritario del ejército, junto con un sueldo relativamente bajo, ha dificultado atraer reclutas capacitados.
En gran medida, también se ha calificado como insustancial el entrenamiento para el combate, tanto para los varones mayores de 18 años que hacen el servicio militar obligatorio, como es el caso de Hu, como para otros reservistas. Hace tres décadas, los conscriptos tenían que capacitarse por un periodo de hasta tres años y correr aproximadamente 5 kilómetros diarios. Ahora, según los expertos y los practicantes recientes, hacen servicio cuatro meses y corren menos de 3 kilómetros al día, si acaso.
Sun Li-fang, portavoz del Ministerio de Defensa de Taiwán, señaló que las exigencias relacionadas con la condición física para los conscriptos fueron relajadas en consonancia con los lineamientos científicos y que, en el diseño de su entrenamiento, el ejército tuvo que tomar en consideración la seguridad.
El gobierno de Tsai analiza la posibilidad de extender a un año la duración del servicio militar. Ahora prueba un programa de actualización para los reservistas que dura dos semanas en vez de una y se dan más horas de entrenamiento en combate.
Wu, el ingeniero en computación, estaba entre los primeros efectivos que formaron parte del nuevo programa. Según Wu, además de prácticas de tiro, él y otros reservistas hacían caminatas en senderos montañosos con el fin de probar la capacidad del grupo para cargar armas pesadas durante largos periodos. Al final, según Wu, se sentía listo para la guerra.
“Estaré bien siempre y cuando tenga un arma”, comentó.
‘La punta de la lanza’
En programas de entrevistas taiwaneses, expertos y funcionarios debaten la probabilidad de una invasión china. En el parlamento, los legisladores se preocupan por la preparación de las tropas de Taiwán. En los grupos de mensajería, los activistas discuten sobre las formas de involucrar a la gente en la defensa de la isla.
La nueva urgencia refleja un cambio brusco en las actitudes en Taiwán, donde muchos habían sido indiferentes a los avances de China durante mucho tiempo, resignados a la derrota o ciegamente optimistas sobre el apoyo de Estados Unidos.
Tsai ha tratado de aprovechar el conflicto en Ucrania para impulsar su agenda. Conformó un equipo de expertos para estudiar la estrategia ucraniana. La pregunta es si puede impulsar cambios potencialmente impopulares, como aumentar aún más el gasto militar, actualmente en poco más del dos por ciento del producto interno bruto de Taiwán.
“No podemos ver el sufrimiento del pueblo ucraniano solo como noticia”, dijo Alexander Huang, profesor del Instituto de Asuntos Internacionales y Estudios Estratégicos de la Universidad de Tamkang. “Tiene que ser una lección que debemos aprender”.
Lee, el exdirector de la Marina, y otras personalidades han instado al gobierno de Taiwán para que se cree una fuerza de defensa territorial compuesta por civiles, similar a la de Ucrania.
Una fuerza civil entrenada podría ser la “punta de lanza” en la defensa de Taiwán, dijo Enoch Wu, fundador de Forward Alliance, una organización no gubernamental que coordina talleres de defensa civil. “Eso es lo que va a hacer o deshacer a Taiwán”.
Sin embargo, algunos ciudadanos se están preparando por su cuenta.
En un sábado reciente, cerca de dos decenas de personas simulaban un tiroteo con armas neumáticas muy realistas en un estacionamiento cerca de Taipéi, en una clase impartida por PolarLight, una empresa que enseña primeros auxilios básicos y habilidades de tiro. Se movían furtivamente alrededor de los autos y los autobuses estacionados, apuntando sus rifles neumáticos hacia oponentes imaginarios. Algunas personas caían al suelo mientras otras se apresuraban a ponerlas a salvo y aplicar torniquetes.
Danny Shi, quien tiene 21 años y estudia en una academia militar, comentó que se había inscrito porque le preocupaba sentir que no estaba adquiriendo la experiencia práctica necesaria en su escuela. Dijo que quería estar listo para lo peor.
“Como taiwanés, creo que deberíamos tomar más en serio nuestra preparación para la guerra”, afirmó.
Steven Lee Myers colaboró con este reportaje desde Seúl, Corea del Sur.
Amy Qin es una corresponsal internacional que cubre la intersección de la cultura, la política y la sociedad en China. @amyyqin
Amy Chang Chien cubre noticias en China continental y Taiwán. Ella está radicada en Taipéi. @amy_changchien
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Valeurs Actuelles
[Vidéo] États-Unis : Joe Biden tombe de son vélo à l’arrêt alors qu’il voulait discuter avec des passants
L’important n’est pas la chute, mais l’atterrissage. Alors qu’il se promenait à vélo avec sa femme dans le Delaware, où il passe le week-end, le président des États-Unis, Joe Biden, a chuté de sa bicyclette à l’arrêt, rapporte Le Figaro, samedi 18 juin. Il avait voulu s’arrêter pour parler à des passants et journalistes qui l’attendaient, mais a confié avoir eu du mal à retirer son pied de la pédale.
Joe Biden est tombé de son vélo 🚲🚑 pic.twitter.com/A2MBb2kQXz
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) June 18, 2022
Immédiatement entouré par ses agents de sécurité, il s’est rapidement relevé, répondant « je vais bien » à une question sur son état. Plus de peur que de mal pour le chef d’État américain, qui s’en sort sans une égratignure. Mais tout de même avec une nouvelle vidéo très partagée sur les réseaux sociaux.
Un président en bonne santé ?
Avec cette séquence, c’est l’état de santé de Joe Biden, allant sur ses 80 ans, qui est à nouveau questionné. En effet, depuis son arrivée à la Maison–Blanche, le chef d’État américain a multiplié les bourdes et lapsus dans plusieurs de ses prises de parole, provoquant à chaque fois une myriade de réactions sur les réseaux sociaux.
Mais il n’est pas le seul président américain dont la santé est vivement scrutée en raison d’un âge avancé. Par ailleurs, en 2020 déjà, président élu, il s’était fracturé le pied alors qu’il jouait avec l’un de ses deux bergers allemands. En novembre 2021, son médecin avait assuré, dans un bilan médical, que Joe Biden était « en bonne santé », « vigoureux » et « apte » à remplir sa fonction.
L'Humanité
Jean-Louis Trintignant, l’acteur qui aimait les poètes
Premier planDisparu le 17 juin à l’âge de 91 ans, le comédien a joué dans plus de 120 films et dans de nombreuses pièces. C’est l’une des grandes voix du cinéma français qui s’éteint.
Michaël MélinardJean-Louis Trintignant est mort deux fois. Une première en août 2003, lorsque sa fille Marie, périt en Lituanie sous les coups de son compagnon Bertrand Cantat. Une seconde, le matin du 17 juin à 91 ans, « paisiblement, de vieillesse, chez lui, dans le Gard, entouré de ses proches » selon un communiqué transmis par son épouse Marianne Hoepfner Trintignant. On peut accoler à Jean-Louis Trintignant une foule de superlatifs ou de clichés sans jamais parvenir à vraiment saisir son importance sur les scènes théâtrales et cinématographiques de France mais aussi d’Europe. Alors allons-y. Monstre sacré, mythe, géant, Trintignant c’est un peu de cela mais pas seulement, une sorte de vedette qui n’assume pas complètement, un timide oubliant ses complexes devant une caméra ou sur un plateau de théâtre. Jean-Louis Trintignant, c’est d’abord une voix unique, singulière, reconnaissable avec des intonations un peu désinvolte, à la fois douce et semblant parfois revenue d’outre-tombe. C’est aussi une belle gueule de jeune premier, puis d’homme mûr irradiant l’écran puis, avec les ridules de l’âge avançant, un visage et un regard expressifs, magnifiés par Michael Haneke dans Amour, œuvre capitale couronnant d’une Palme d’or, son retour inespéré sur grand écran. Une manière de boucler la boucle cinématographique entamée 60 ans plus tôt. Et si le comédien a refait quelques apparitions au cinéma par la suite – dans Happy End du même Haneke et dans le troisième volet d’un Homme et une femme avec Lelouch- cet Amour apparaît testamentaire.
Né le 11 décembre 1930, Trintignant commence sa carrière dans les années 1950. Comme Brigitte Bardot, il est révélé dans Et dieu créa la femme de Roger Vadim. . Mari à l’écran, amant à la ville, leur brève idylle fait le bonheur de la presse à scandale. Vadim a du flair puisque les premiers pas au théâtre du jeune homme de 26 ans n’ont pas ému grand monde. Le film est un succès monumental mais c’est surtout Bardot qui en ramasse les lauriers. Service militaire oblige, Trintignant est rattrapé par la guerre d’Algérie. De retour chez Vadim en 1959 dans les Liaisons dangereuses, c’est avec le Fanfaron qu’il explose. Ce n’est pas lui, le fan de course automobile qui incarne le séducteur et conducteur de belles bagnoles mais Vittorio Gassman dans ce chef-d’œuvre de la comédie italienne de Dino Risi. Lui est étudiant en droit, séduit et un peu dépassé par un quadra flamboyant et sans gêne. Puis c’est Costa Gavras une première fois dans Compartiment Tueurs, Lelouch et son chabadabada dans un Homme et une femme (1966) face à Anouk Aimée. Une palme d’or et un Oscar pour Lelouch, le rôle d’une vie pour Anouk Aimée et un peu plus d’éternité pour Trintignant. La belle histoire se poursuit entre cinéma d’auteur et cinéma populaire. Il est dans Paris Brule-t-il de René Clément, un homme à abattre de Jacques Deray, Les Biches de Chabrol, face à son ex-épouse Stéphane Audran. Il enchaîne les grands rôles. Chez Gavras encore, en juge dans Z, confronté aux autorités dictatoriales. Il ajoute une ligne à son palmarès cannois avec un prix d’interprétation. Puis, c’est Ma nuit chez Maud, quintessence du film rohmerien.
Les années 1970 débutent avec ce qu’il considère comme son plus beau rôle. Il est le Conformiste de Bernardo Bertolucci, un homme faible qui tente de se reconstruire en adhérant au parti fasciste et en se fondant dans la norme. Il s’essaie à la mise en scène en 1973, dirigeant Jacques Dufilho dans un film au titre improbable, Une journée bien remplie, où neuf meurtres insolites sont commis dans une même journée par un seul homme dont ce n’est pas le métier. Les spectateurs le boudent. Il réitère l’expérience en 1979 avec Le maître nageur qui lui non plus ne trouve pas son public. Entre-temps, il a joué pour Granier-Defferre dans le Train, est revenu sur la Seconde Guerre mondiale dans Les violons du bal de Michel Drach, s’est glissé dans la peau du criminel Emile Buisson face à Delon dans Flic Story et a revisité le coup d’État de Pinochet dans Il pleut sur Santiago. Les années 1980 confirment sa place prééminente. Il retrouve Gassman dans le très beau film de Scola La Terrasse. En 1982, il est Duché, le commissaire antisémite du Grand Pardon, film qu’il a accepté, selon la légende, à cause de la ressemblance du réalisateur Alexandre Arcady avec le pilote de formule 1 Jacques Laffite. Il est dans Vivement Dimanche, le dernier film de Truffaut. Il apparaît aussi souvent dans les Lelouch, jusqu’à participer à une suite d’Un homme et une femme, vingt ans après.
Il fraie aussi avec les jeunes cinéastes. Ainsi, il participe aux deux premiers longs métrages de Jacques Audiard, Regarde les hommes tomber et Un héros très discret. Il accompagne aussi les premiers pas d’Enki Bilal au cinéma dans Bunker Palace Hotel et Tykho Moon. En 1998, il annonce sa retraite cinématographique après Ceux qui m’aiment prendront le train de Patrice Chéreau. Le comédien entend se consacrer au théâtre. D’ailleurs, à cette période, il partage la scène avec sa fille pour interpréter les Poèmes à Lou d’Apollinaire. Enchantés par l’expérience, ils la réitèrent avec une pièce de Samuel Benchetrit, Comédie sur un quai de gare. La mort de sa fille le dévaste. Il continue de monter sur scène, mettant sa voix au service des poètes libertaires -Prévert, Vian, Desnos-, accompagné par l’accordéoniste Daniel Mille. Haneke le convainc de revenir au cinéma avec Amour, lui permettant de décrocher un césar (le seul !) du meilleur acteur. Lorsque Haneke reçoit la Palme d’or, il déclare sur la scène : « Et si on essayait d’être heureux, ne serait-ce que pour donner l’exemple ». On va essayer très cher Jean-Louis. Mais que ce sera dur sans toi.
Michaël Melinard
Jean-Louis Trintignant France24 - World
Beterbiev batters Smith to unify light-heavy belts
Issued on: 19/06/2022 - 05:54Modified: 19/06/2022 - 05:52
New York (AFP) – Light-heavyweight world champion Artur Beterbiev knocked out American rival Joe Smith Jr. inside two rounds on Saturday to add the WBO title to his WBC and IBF belts.
The unbeaten 37-year-old Canada-based Russian scored three knockdowns and had Smith in deep trouble with just under a minute remaining in round two before the fight was stopped.
Beterbiev improves to 18-0 – all by knockout – and can now set his sights on a possible unification fight against Russia's WBA champion Dmitry Bivol for the undisputed light heavyweight crown.
"Joe is a little bit open, and it was more easy for me to get him," Beterbiev said afterwards, before turning his attention to the prospect of a fight with Bivol.
"I've had two unification fights and unification fights are more interesting," Beterbiev said.
"I prefer to unify. I want to be undisputed."
Smith, who was reportedly taken to hospital immediately after the bout and did not speak to media, meanwhile fell to 28-4 after the fourth defeat of his career.
The 32-year-old American underdog, who also has 22 knockouts on his record, started aggressively but was quickly overwhelmed by his hard-hitting and skilful opponent.
Beterbiev had Smith wobbling in the first round, connecting with a series of overhand rights.
He had the American on the canvas early in what was ruled a slip rather than a knockdown.
But he did not have long to wait for the first legitimate knockdown of the contest, once again a clubbing overhand right forcing Smith to take a standing count at the end of the first.
After starting the second round in similar fashion, it was only a question of how long Smith would be able to cling on.
Beterbiev scored two more knockdowns early in the round, almost sending Smith through the ropes with a flurry of vicious shots.
He then uncorked a deadly combination of left uppercuts and a right to scramble Smith's senses further, leaving referee Harvey Dock no option but to call it off.
© 2022 AFP
France24 - World
Avalanche bury Lightning 7-0 to take 2-0 lead in Stanley Cup Final
Issued on: 19/06/2022 - 05:12
Los Angeles (AFP) – Valeri Nichushkin and Cale Makar scored two goals apiece as the Colorado Avalanche dominated the Tampa Bay Lightning 7-0 on Saturday to take a commanding 2-0 lead in the NHL Stanley Cup Final.
The two-time defending champion Lightning, who rallied from 2-0 down to beat the New York Rangers in six games in the Eastern Conference final, struggled all night in the face of Colorado's superior speed.
Nichushkin put the Avalanche ahead at 2:54 of the first period with a power-play goal, redirecting a shot past Tampa Bay goalie Andrei Vasilevskiy.
Colorado doubled the score at 7:55 of the first, The Avs offense barrelling through the Tampa Bay's defense and defenseman Josh Manson putting a slapshot over the shoulder of Vasilevskiy.
Andre Burakovsky, who scored the game-winner in overtime in game one, made it 3-0 with a crisp shot past Vasileskiy at 13:52 of the first.
Tampa Bay had more success slowing the Avalanche lines to start the second, but they struggled to build any offensive momentum.
A Tampa Bay turnover behind the net opened the door for a fourth Avalanche goal, Nichushkin making it 4-0.
Ten minutes later Vasilevskiy came up with a massive save of a Nichushkin shot, but Darren Helm beat him on a breakaway at 16:26 of the second to send it to the second intermission with the Avalanche up 5-0.
Colorado continued to pour it on in the third as Makar scored a short-handed goal and a power-play goal to push the lead to 7-0.
The Lightning, trying to become the first team to win the Stanley Cup in three straight seasons since the New York Islanders won four from 1980 through 1983, will try to regroup when they host game three on Monday.
© 2022 AFP
L'Humanité
Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes
Il était une foisLe 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.
Lionel VenturiniIl a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.
Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.
Une ancienne zone de chasse de la noblesse
Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.
L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.
La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.
Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.
Boxe anglaise et patinage artistique
En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.
À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.
En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.
50 portiques courbes
Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.
Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.
Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.
Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.
Un chaudron de béton
Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.
L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.
« Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.
Jean-Pierre Rives, maillot en sang
Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).
À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.
La face sombre du supportérisme
Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.
Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.
Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.
L'aire des Qataris
Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.
Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »
(1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.
EN SAVOIR PLUS
« Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.
« Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com
« Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr
Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour
footballrugbypsg Valeurs Actuelles
[Vidéo] Joe Biden déraille et traite un journaliste de Fox News de « stupide fils de pute »
Une séquence qui fait polémique. Lors d’une conférence de presse donnée par Joe Biden lundi 24 janvier, ce dernier a commis un dérapage qui a été largement relayé dans les médias et sur les réseaux sociaux. Comme l’a indiqué le Parisien, le président américain a qualifié un journaliste de Fox News de « stupide fils de pute » à la fin de la réunion alors que son micro n’était pas coupé. Des insultes prononcées alors que Steve Doocy, le reporter de la chaîne conservatrice, avait posé la question suivante à Joe Biden : « Pensez-vous que l’inflation est un handicap politique ? »
🔴 En roue libre, Joe Biden traite Peter Doocy, le correspondant de la chaîne conservatrice Fox News à la Maison Blanche, de "stupide fils de pute" pour lui avoir posé une question sur l'inflation… 🤦🏻♂️🚑 pic.twitter.com/79iQ8gK6SS
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) January 24, 2022
Réputation en péril
Une interrogation qui n’a visiblement pas plu au locataire de la Maison Blanche, qui s’est lâché alors que la chargée de presse faisait sortir les journalistes de la salle à la fin de la conférence. « C’est un grand atout. Plus d’inflation », a ironisé le successeur de Donald Trump avant d’insulter le correspondant. Les propos du président américain ont été captés par C-Span, l’équivalent de la chaîne parlementaire aux États-Unis. Un an après son élection à la tête du pays, Joe Biden est souvent critiqué pour sa politique globale, mais vient désormais d’écorner encore un peu plus son image.
France24 - World
Moon sculptures, NFTs at futuristic Art Basel fair
Issued on: 19/06/2022 - 05:12
Basel (Switzerland) (AFP) – The world's leading contemporary art fair has taken a futuristic turn this year, offering buyers the chance to see their sculptures placed on the moon.
Non-fungible tokens, or NFTs, are all the rage at the Art Basel fair in Switzerland, where the world of digital assets is taking off.
Artist Jeff Koons plans to send 125 miniature sculptures to the moon with multi-billionaire Elon Musk's SpaceX company.
The sculptures -- set to be installed 384,400 kilometres (238,855 miles) apart from their owners -- will be sold as NFTs, which work like certificates of ownership.
The "Moon Phases" statues come with a photo of their lunar location, and buyers will also be able to take home a sculpture with a gemstone marking their extra-terrestrial counterpart's place on the moon.
"We're also seeing it for the first time," said Pace gallery director Marc Glimcher as he unveiled a moon-shaped statue about the size of a beach ball at his stand in Basel.
Elsewhere at Art Basel, Turkish artist Ozgur Kar's LCD display of a man surrounded by skeletons is being sold by the French gallery Edouard Montassut.
The Vive Arts platform, meanwhile, offers a dive into digital art with the help of augmented reality glasses, presenting an avatar of the German artist Albert Oehlen in a 3D universe.
The fair, which runs from June 16-19, also features a host of non-digital works -- from an installation by Franco-Chinese artist Huang Yong Ping depicting a kitchen strewn with giant cockroaches, to a series of portraits carved in wood by Franco-Cameroonian artist Barthelemy Toguo.
A spider sculpture by the French-American sculptor Louise Bourgeois fetched $40 million.
Along with sales of yachts, luxury cars, watches and jewellery, the art market recovered strongly in 2021 after the shock of the pandemic in 2020.
The stock market rebounded sharply last year, swelling the coffers of the ultra-rich -- and inflation is giving wealthy collectors yet another reason to splash out on a multi-million-dollar painting.
Pace is one of the few major galleries to have ventured into the field of NFTs. According to Clare McAndrew, author of an art market report for Art Basel, only six percent of galleries sold NFTs in 2021.
Since peaking in August 2021, NFTs have plummeted. While art-related NFT sales volumes soared to $945 million in August, they fell to $366 million in January and then to $101 million in May, according to McAndrew's records.
These ups and downs don't faze the owner of the Pace gallery though, who believes that NFTs represent a "new methodology for distributing digital art".
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Mexique : un homme gagne son procès contre Google, condamné à lui verser 245 millions de dollars pour “préjudice moral”
Une somme importante, même pour Google. Le 13 juin dernier, le géant américain, spécialiste des moteurs de recherche, a été condamné à payer près de 245 millions de dollars à un particulier pour « préjudice moral », rapporte BFM Business, samedi 18 juin. La firme est accusée d’avoir « supposément toléré et permis la diffusion d’un blog » portant atteinte à la réputation de l’avocat mexicain Ulrich Richter Morales.
« De nouveau, nous regrettons la condamnation en appel » d’un tribunal de Mexico « que nous considérons arbitraire, excessive et sans fondement », a réagi la firme, assurant qu’elle « se défendra jusqu’en dernier recours, car cet arrêt porte atteinte à la liberté d’expression et à d’autres principes fondamentaux ».
Des plaintes dans d’autres pays
« Je suis sans voix. Merci », a quant à lui commenté le plaignant sur les réseaux sociaux, après l’annonce du verdict. Il accuse Google d’avoir permis la mise en ligne d’un blog l’impliquant dans des délits présumés de blanchiment d’argent, trafic d’influence et falsification de documents, affirmant demander le retrait du site depuis 2015.
Ce n’est pas la première fois que le géant américain de la « tech » essuie ce type d’accusations. Pas plus loin qu’au début du mois de juin, la cour fédérale australienne avait déjà ordonné à l’entreprise de verser plus de 466.000 € à un homme politique australien, qui estimait avoir été victime de diffamation dans des vidéos humoristiques hébergées sur la plateforme de vidéo YouTube, propriété de Google.
L'Humanité
Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie
ActuEn complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.
Jean-Jacques RégibierPourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux
Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, « cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.
Gazés pour une collection anatomique
Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.
La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les FrançaisDès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.
Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.
Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.
Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.
Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.
Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazisArrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.
Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie
Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.
La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.
Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.
Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.
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Reportage : le roi du TikTok au second tour de la présidentielle en Colombie
Publié le : 18/06/2022 - 12:12Modifié le : 18/06/2022 - 13:50
Pascale MARIANI
Dimanche, les Colombiens choisiront entre le sénateur de gauche Gustavo Petro, 62 ans, et un homme d'affaires indépendant, idéologiquement inclassable, Rodolfo Hernandez, 77 ans, champion auto-proclamé de la lutte contre la corruption. Au premier tour, ce dernier a créé la surprise : le riche homme d'affaire de Bucaramanga, une ville du nord est du pays dont il a été le maire a terminé en deuxième position, séduisant 28 % des électeurs, presque 6 millions de voix. L'une des clés de son succès : une campagne menée sur les réseaux sociaux. Reportage à Bucaramanga, la ville de Rodolfo Hernandez.
L'Humanité
Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote
Un jour avecD’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.
Aurélien SoucheyreBruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »
L’art de l’injure
Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »
« Jaurès, l’honnête homme »
Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.
Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.
Vieux papiers et jargon taafien
Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.
Histoireassemblée nationale Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : l’Union européenne accuse Moscou de mettre le monde en danger de famine
Les conséquences de la guerre en Ukraine se ressentent à l’international, et ce, à cause de la Russie. C’est en tout cas ce qu’a jugé le chef de la diplomatie européenne, l’Espagnol Josep Borrel, dans un article publié sur son blog officiel et rapporté par BFM TV ce samedi 18 juin. En bloquant les exportations de céréales de l’Ukraine et en restreignant ses propres exportations, Moscou met le monde en danger de famine, a-t-il accusé, assurant que l’Union européenne est prête à travailler avec l’Onu « pour prévenir tout impact indésirable » des sanctions prises contre la Russie « sur la sécurité alimentaire mondiale ».
Josep Borrel a également précisé que ces sanctions n’interdisent pas au pays dirigé par Vladimir Poutine « d’exporter des produits agricoles et des semences, ni de les acheter, à condition que les personnes ou entités sanctionnées ne soient pas impliquées » dans ces opérations.
« Une bataille des récits »
Alors que la Russie « a transformé la mer Noire en zone de guerre » et a fait « le choix politique, conscient, de ‘militariser’ les exportations de céréales et de les utiliser comme un outil de chantage », pour le chef de la diplomatie européenne, il est « impératif de permettre la reprise des exportations ukrainiennes par bateau ».
« Ne pas le faire risque de provoquer une catastrophe alimentaire » à l’échelle planétaire, a-t-il encore mis en garde. Avant de reconnaître, au sujet des sanctions prises par l’UE : « Nous sommes pleinement conscients qu’il y a une ‘bataille de récits’ autour de cette question. » Le sujet sera au centre des discussions des différents ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’UE, qui se réuniront à Luxembourg, ce lundi 20 juin.
France24 - Monde
Jour J pour les législatives, la secrétaire d'Etat Justine Benin battue en Guadeloupe
Publié le : 19/06/2022 - 05:14Modifié le : 19/06/2022 - 05:13
Paris (AFP) – Jour J pour les législatives: plus de 48 millions d'électeurs sont appelés aux urnes dimanche pour le deuxième tour d'un scrutin où Emmanuel Macron espère obtenir une nouvelle majorité face à une gauche requinquée, alors que sa secrétaire d'Etat à la mer Justine Benin a été battue en Guadeloupe.
Partout en France métropolitaine les bureaux de vote ouvriront à 8H00 et fermeront à 18H00, voire 20H00 dans les grandes villes. Les premières estimations sont attendues à 20H00.
Un jour avant la métropole, les électeurs des Outre-mer ont ouvert le bal en se rendant aux urnes samedi, ainsi que certains Français de l'étranger, notamment en Amérique du Nord.
En Guadeloupe, la Secrétaire d'Etat chargée de la mer, Justine Benin, qui jouait son poste à ce scrutin, a été battue dans la 2e circonscription, avec 41,35 % des voix derrière Christian Baptiste (DVG) élu avec 58,65 % des voix, a annoncé la préfecture de Guadeloupe.
Au total ce sont 1.148 candidats qui seront en lice lors du second tour, contre 6.293 au premier dimanche dernier, dont 655 hommes et 493 femmes. Parmi les prétendants, il y aura 370 sortants, 70 d'entre eux ayant mordu la poussière lors du premier tour.
Ce second tour vient clore une longue séquence électorale ouverte le 10 avril par le premier tour de la présidentielle qui avait vu la large réélection d'Emmanuel Macron devant Marine Le Pen.
Mais la partie s'annonce plus incertaine aux législatives, après la percée surprise de l'alliance des partis de gauche Nupes et de l'extrême droite.
Au premier tour, la majorité sortante, qui se présente sous l'étiquette Ensemble! (LREM, MoDem, Agir et Horizons), est arrivée au coude à coude autour de 26% des voix avec l'alliance de gauche (LFI, PS, EELV et PCF). Le RN de Marine Le Pen a totalisé 18,7%, soit 5,5 points de plus qu'en 2017, devant Les Républicains et ses alliés de l'UDI tombés à 11,3%.
Aussi les incertitudes sont-elles nombreuses: quel score pour la gauche? Si la coalition présidentielle l'emporte, sa majorité sera-t-elle absolue - il faut 289 députés sur 577 - ou relative, comme ne l'excluent pas les sondages?
"Réserves de voix"
Alors que plus d'un électeur sur deux (52,5%) s'est abstenu pour le premier tour, la mobilisation est un enjeu déterminant en ce week-end de canicule. Aux législatives de 2017, l'abstention avait atteint 51,3% au premier tour et 57,4% au deuxième, un record depuis 1958.
"La Nupes parviendra-t-elle à mobiliser les plus jeunes qui ne sont pas allés voter au premier tour?" Pour la majorité sortante "y a-t-il des réserves dans un électorat légitimiste qui n'aurait pas été voter en pensant que la victoire d'Emmanuel Macron était acquise?", s'interrogeait en fin de semaine le président de l'institut Elabe, Bernard Sananès.
Les électeurs diront en outre si Les Républicains, qui se sont effondrés à la présidentielle, sont encore en capacité de peser à l'Assemblée -- même si certains les voient en position charnière dans le cas d'une majorité relative du camp présidentiel, qui devrait alors faire appel à la droite pour voter ses textes.
Enfin le scrutin dira aussi si le Rassemblement national obtient un groupe, soit au moins 15 députés, ce qui donne davantage de moyens et de temps de parole. Le parti d'extrême droite n'y est parvenu qu'une fois dans son histoire, de 1986 à 1988, du temps du Front national, grâce à la proportionnelle.
L'avenir de plusieurs ministres est par ailleurs en jeu. En comptant Elisabeth Borne, quinze membres du gouvernement sont en lice aux législatives et devront quitter l'exécutif en cas de défaite conformément à une règle déjà appliquée en 2017 par Emmanuel Macron.
Si la Première ministre Elisabeth Borne ne semble pas menacée dans le Calvados, la ministre de la Transition écologique Amélie de Montchalin est en grand danger dans l'Essonne, tout comme le patron d'En Marche et ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini, ou encore le ministre délégué à l'Europe Clément Beaune, tous deux à Paris.
Quoi qu'il en soit, un remaniement est attendu à l'issue du scrutin, ne serait-ce que pour les postes de secrétaires d'Etat, qui ne sont pas encore pourvus.
© 2022 AFP
L'Humanité
Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann
ActuÀ Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.
Patrick KamenkaLe 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.
Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.
Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.
Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.
Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…
Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.
Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.
Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.
Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.
Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.
Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).
mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance Valeurs Actuelles
Une vidéo de Donald Trump accusant le Parti démocrate de fraude électorale supprimée de YouTube
L’élection présidentielle américaine de 2020 avait beaucoup fait parler d’elle. Après son mandat, Donald Trump avait finalement été remplacé par Joe Biden à la tête du pays. Comme le rappelle BFMTV ce 18 juin, des émeutes en janvier 2021 au Capitole avaient semé un vent de panique à l’Assemblée, le jour de la certification officielle de la victoire du démocrate. Depuis ces incidents graves, une commission d’enquête avait été ouverte pour faire toute la lumière sur cet événement. La commission, composée de sept démocrates et deux républicains, avait posté sur YouTube, une vidéo dans laquelle Donald Trump accusait le Parti démocrate de fraude électorale. L’ancien président américain a, en effet, toujours soutenu que l’élection lui avait été « volée ».
Des « affirmations fausses »
Mais YouTube a décidé de supprimer cette vidéo de sa plateforme, estimant qu’elle contenait des « affirmations fausses » qui allaient à l’encontre de sa charte et de son règlement. Dans celle-ci, l’homme d’affaires américain expliquait notamment que des votes en sa faveur auraient été détournés pour être donnés à son adversaire. « Nous appliquons nos règles », a justifié YouTube après la suppression du contenu. D’autres vidéos contenant des auditions, des reportages et interviews menés dans le cadre de la commission d’enquête ont aussi été postées sur la plateforme.
BBC
French National Assembly vote decides battle between Macron and left
By Paul KirbyIn Paris
It's not even two months since Emmanuel Macron was convincingly re-elected as president but he is already in a crunch election that could prevent him pushing through his reforms.
French voters go to the polls on Sunday to decide who will control their National Assembly.
Mr Macron beat the far right in April, but this time the challenge is harder.
Far-left Jean-Luc Mélenchon leads a left-green alliance that finished neck and neck with Macron only a week ago.
They call themselves Nupes, which stands for New Ecological and Social Popular Union, and the polls suggest they could stop the president winning the 289 seats he needs for an outright majority. The centrist Macron alliance, Ensemble, portrays them as a "marriage of convenience" of Communists, Socialists, far-left Mélenchonists and Greens.
But Nupes have galvanised voters with a promise to fight spiralling prices, bring down the retirement age and tackle climate change. Green leaders and many green voters back them, accusing President Macron of doing little in the past five years.
Sunday's second round is almost entirely made up of run-off duels between two candidates, and almost half involve the two big alliances. Several ministers in the Macron government are battling to keep their seats and hold on to their jobs, and two of the toughest fights involve Europe Minister Clément Beaune and Green Transition Minister Amélie de Montchalin.
Without an outright majority of 289 seats, Mr Macron will need the support of other parties to push through his big-ticket reforms, such as raising the retirement age, cutting taxes and reforming benefits. Pollsters suggest Ensemble will win 255-305 seats and Nupes 140-200.
As the sun went down on the campaign on Friday night, Nupes spokesman Ian Brossat told supporters in Longjumeau south of Paris: "They didn't think the left and Greens could get together - it would be chaos and catastrophe; but the chaos today is economic, with food prices going up. We've got 10 million people in poverty."
While fighting for the presidency, Mr Macron rallied voters across the spectrum by presenting his main rival Marine Le Pen as an extremist and contrary to the republic's values
With mainstream parties joining the Mélenchon alliance it has become harder to do that with this rival. President Macron has appealed to voters to give him a solid majority in the "superior interest of the nation", while Russia's war rages at the gates of Europe.
Former Marxist Jean-Luc Mélenchon has long wanted France to leave Nato but says that is now not a priority. However, he remains controversial, tweeting that "the police kill" and promising to naturalise Wikileaks founder Julian Assange as French if he wins the election.
Mr Macron's recently appointed prime minister, Elisabeth Borne, has painted Mr Mélenchon's policies as dangerous because he is "ambiguous on republican values".
In Longjumeau, first-time voter Clara said she had backed Mr Macron against the far right in April, but this time preferred the left-green alliance.
The local candidate is only a few points behind the ruling party rival. But in the next-door constituency Amélie de Montchalin trailed in the first round and defeat would mean losing her job as minister.
The same is true for Clément Beaune, whose opponent in one of the Paris seats is Caroline Mécary, an experienced LGBT rights lawyer.
Both candidates visited the Aligre market near the Gare de Lyon several times in the run-up to Sunday's vote, says market vendor Ichem. "People can't afford much now; they buy less than before," he observes.
Visiting the market, Grégoire said he backed the president because he did not want to return to the days of "cohabitation", when president and government came from different parties: "Yes it used to work before but they weren't good years." Jean-Baptiste agreed the president needed a strong mandate: "Without a majority he won't be able to do anything he needs to do."
But Christine believed handing the president an absolute majority was bad for democracy. She backed Emmanuel Macron to keep the far right from the Élysée Palace, but felt having another party in government was good for debate.
What are they offering?
President Macron has promised a "new method" of governing with greater involvement from civil society. He's proposing:
The left-green alliance wants:
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'No need to fire': Police condemned for Paris death
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New York Times - World
Jair Bolsonaro plantea dudas sobre el proceso electoral de Brasil. El ejército lo respalda
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Previo a las elecciones hay un escenario riesgoso: por un lado, el presidente y líderes militares sostienen que el voto se presta al fraude. Por otro, jueces, diplomáticos extranjeros y periodistas advierten que Bolsonaro prepara el terreno para intentar un golpe de Estado.
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Por Jack Nicas
Jack es el jefe del buró en Brasil, con sede en Río de Janeiro. Para este artículo, habló con generales, jueces y políticos brasileños.
RÍO DE JANEIRO — Durante meses, el presidente de Brasil, Jair Bolsonaro, ha estado constantemente a la zaga en las encuestas previas a la crucial elección presidencial brasileña. Y durante meses ha cuestionado constantemente los sistemas de votación de su país, advirtiendo que si pierde las elecciones de octubre, probablemente se debería al robo de votos.
Esas afirmaciones fueron consideradas en gran medida como habladurías. Pero ahora Bolsonaro ha conseguido un nuevo aliado en su lucha contra el proceso electoral: los militares del país.
Los líderes de las fuerzas armadas de Brasil han comenzado repentinamente a plantear dudas similares sobre la integridad de las elecciones, a pesar de las escasas pruebas de fraude en el pasado, lo que ha aumentado la tensión, ya elevada, sobre la estabilidad de la mayor democracia de América Latina y ha sacudido a un país que sufrió una dictadura militar de 1964 a 1985.
Los líderes militares han identificado para los funcionarios electorales lo que, según ellos, son algunas vulnerabilidades en los sistemas de votación. Se les dio un lugar en un comité de transparencia que los funcionarios electorales crearon para disminuir los temores que Bolsonaro había despertado sobre la votación. Y Bolsonaro, un capitán retirado del ejército que llenó su gabinete de generales, ha sugerido que el día de las elecciones, los militares deberían realizar su propio recuento paralelo de los votos.
Bolsonaro, quien ha hablado bien de la dictadura militar, también ha querido dejar claro que los militares responden ante él.
Los funcionarios electorales “invitaron a las fuerzas armadas a participar en el proceso electoral”, dijo Bolsonaro hace poco, en alusión al comité de transparencia. “¿Olvidaron que el jefe supremo de las fuerzas armadas se llama Jair Messias Bolsonaro?”.
Almir Garnier Santos, el comandante de la Marina de Brasil, dijo a los periodistas el mes pasado que respaldaba la opinión de Bolsonaro. “El presidente de la república es mi jefe, es mi comandante, tiene derecho a decir lo que quiera”, dijo.
A poco más de cuatro meses de una de las votaciones más importantes de América Latina en años, se está formando un conflicto muy riesgoso. Por un lado, el presidente, algunos líderes militares y muchos votantes de la derecha sostienen que las elecciones se prestan al fraude. Por otro, políticos, jueces, diplomáticos extranjeros y periodistas hacen sonar la alarma de que Bolsonaro está preparando el terreno para un intento de golpe de Estado.
Bolsonaro ha aumentado la tensión, al decir que su preocupación por la integridad de las elecciones puede llevarlo a cuestionar el resultado. “Ha surgido una nueva clase de pillos que quieren robar nuestra libertad”, dijo en un discurso este mes. “Iremos a la guerra si es necesario”.
Edson Fachin, un juez del Supremo Tribunal Federal y el principal funcionario electoral del país, dijo en una entrevista que las afirmaciones de que la elección sería insegura son infundadas y peligrosas. “Estos problemas son creados artificialmente por quienes quieren destruir la democracia brasileña”, dijo. “Lo que está en juego en Brasil no es solo una máquina de votación electrónica. Lo que está en juego es conservar la democracia”.
Bolsonaro y los militares dicen que solamente intentan salvaguardar las elecciones. “Por el amor de Dios, nadie está realizando actos antidemocráticos”, dijo Bolsonaro recientemente. “Una elección limpia, transparente y segura es una cuestión de seguridad nacional. Nadie quiere tener dudas cuando las elecciones hayan terminado”.
El Ministerio de Defensa de Brasil dijo en un comunicado que “las fuerzas armadas brasileñas actúan en estricta obediencia a la ley y la Constitución y se dirigen a defender la patria, garantizar los poderes constitucionales y, a través de cualquiera de ellos, de la ley y el orden”.
Las tácticas de Bolsonaro parecen adaptadas del manual del expresidente Donald Trump, y tanto Trump como sus aliados han trabajado para apoyar las interpelaciones de fraude de Bolsonaro. Los dos hombres son reflejo de un retroceso democrático más amplio que se está produciendo en todo el mundo.
Los disturbios del año pasado en el Capitolio de Estados Unidos han demostrado que los traspasos pacíficos de poder ya no están garantizados ni siquiera en las democracias maduras. En Brasil, donde las instituciones democráticas son mucho más jóvenes, las incursiones de los militares en las elecciones están agudizando los temores.
Garnier Santos, el comandante de la Marina, declaró al periódico brasileño O Povo que “como comandante de la Marina, quiero que los brasileños estén seguros de que su voto contará”, y añadió: “Cuanta más transparencia, cuanta más auditoría, mejor para Brasil”.
Un informe de la policía federal brasileña detalló cómo dos generales del gabinete de Bolsonaro, incluido su asesor de seguridad nacional, habían intentado durante años ayudar a Bolsonaro a descubrir pruebas de fraude electoral.
Y el viernes, el ministro de Defensa de Brasil, Paulo Sérgio Nogueira, envió una misiva de 21 puntos a los funcionarios electorales, criticándolos por no tomar en serio las inquietudes de los militares sobre la seguridad electoral. “Las fuerzas armadas no se sienten debidamente reconocidas”, dijo.
Hasta ahora, los comentarios de Bolsonaro han ido más allá que los de los militares. En abril, repitió la falsedad de que los funcionarios cuentan los votos en una “sala secreta”. Luego sugirió que los datos de las votaciones deberían suministrarse a una sala “donde las fuerzas armadas también tengan una computadora para contar los votos”. Los militares no han comentado públicamente esta idea.
Dado que el apoyo de los militares podría ser crítico para un golpe de Estado, una pregunta popular en los círculos políticos es: si Bolsonaro cuestiona el resultado de las elecciones, ¿cómo reaccionarían los 340.000 miembros de las fuerzas armadas?
“En Estados Unidos, los militares y la policía respetaron la ley, defendieron la Constitución”, dijo Mauricio Santoro, profesor de relaciones internacionales en la Universidad Estatal de Río de Janeiro, refiriéndose a las afirmaciones de Trump de que le habían robado la elección. “No estoy seguro de que vaya a ocurrir lo mismo aquí”.
Funcionarios militares y políticos refutan cualquier noción de que los militares respaldarían un golpe de Estado. “Caería. No tendría ningún apoyo”, dijo el general Maynard Santa Rosa, quien perteneció al ejército brasileño durante 49 años y sirvió en el gabinete de Bolsonaro. “Y creo que él lo sabe”.
Sérgio Etchegoyen, un general retirado del ejército cercano a los actuales líderes militares, también calificó de alarmistas las preocupaciones sobre un golpe de Estado. “Podemos pensar que es malo que el presidente cuestione las boletas”, dijo. “Pero es mucho peor si cada cinco minutos pensamos que la democracia está en riesgo”.
Algunos funcionarios estadounidenses están más preocupados por la reacción del aproximadamente medio millón de policías en todo Brasil porque generalmente son menos profesionales y apoyan más a Bolsonaro que los militares, según un funcionario estadounidense que habló con la condición de permanecer en el anonimato para discutir conversaciones privadas.
Cualquier afirmación sobre una elección robada podría enfrentarse a un público escéptico, a menos de que la contienda se haga más competida. Una encuesta realizada a finales de mayo entre 2556 brasileños indicó que el 48 por ciento apoyaba al expresidente Luiz Inácio Lula da Silva, frente al 27 por ciento de Bolsonaro. (Si ningún candidato obtiene la mitad de los votos, los dos primeros clasificados irán a una segunda vuelta el 30 de octubre).
Esa misma encuesta mostró que el 24 por ciento de los encuestados no confía en las máquinas de votación de Brasil, frente al 17 por ciento en marzo. El 55 por ciento de los encuestados dijo que creía que la elección era vulnerable al fraude, incluyendo el 81 por ciento de los partidarios de Bolsonaro.
En los 37 años de democracia moderna en Brasil, ningún presidente ha estado tan cerca de los militares como Bolsonaro, quien fue paracaidista del ejército.
Como diputado, colgó en su despacho retratos de los líderes de la dictadura militar brasileña. Como presidente, triplicó el número de militares en puestos civiles en el gobierno federal hasta casi 1100. Su vicepresidente también es un general retirado.
El año pasado, mientras intensificaba sus críticas al sistema electoral del país, destituyó al ministro de Defensa y a los tres principales comandantes militares, colocando a partidarios en su lugar.
El nuevo ministro de Defensa no tardó en opinar sobre el proceso electoral, apoyando la propuesta de Bolsonaro de utilizar boletas impresas, además de máquinas de votación, lo que facilitaría los recuentos. Brasil es uno de los pocos países que depende totalmente en las máquinas de votación electrónicas: 577.125.
Aunque Bolsonaro y sus aliados admiten que carecen de pruebas de fraude en el pasado, señalan una serie de problemas: algunas irregularidades percibidas en los resultados de la votación, un hackeo en 2018 de las computadoras del tribunal electoral, que no tiene conexión con las máquinas de votación, y la desestimación general de las preocupaciones por parte de los funcionarios electorales.
Diego Aranha, un experto en computación brasileño que ha intentado hackear las máquinas con fines de investigación, dijo que la falta de copias de seguridad en papel dificulta la verificación de los resultados, pero que el sistema en general era seguro.
El Supremo Tribunal Federal de Brasil rechazó finalmente el uso de boletas impresas, alegando problemas de privacidad.
El año pasado, cuando los funcionarios electorales crearon la “comisión de transparencia electoral”, invitaron a formar parte de ella a un almirante con un título en computación. En su lugar, el ministro de Defensa de Brasil envió a un general que dirige el comando de defensa cibernética del ejército.
El representante del ejército envió entonces cuatro cartas a los funcionarios electorales con preguntas detalladas sobre el proceso de votación, así como algunos cambios recomendados.
Preguntó sobre los sellos de seguridad de las máquinas, el código informático que las sustenta y la tecnología biométrica utilizada para verificar a los votantes. Los funcionarios electorales dijeron el sábado que aceptarían algunas de las pequeñas recomendaciones técnicas y estudiarían otras para las próximas elecciones, pero que otras sugerencias no entendían el sistema.
En medio de las idas y venidas, el expresidente del Tribunal Superior Electoral, Luís Roberto Barroso, dijo a los periodistas que los líderes militares estaban “siendo guiados para atacar el proceso electoral brasileño”, una afirmación que Nogueira, el ministro de Defensa, calificó de “irresponsable”.
El tribunal electoral también invitó a funcionarios europeos a observar la elección, pero rescindió la invitación después de que el gobierno de Bolsonaro se opusiera. En su lugar, el partido político de Bolsonaro está tratando de que una empresa externa audite los sistemas de votación antes de las elecciones.
Fachin, quien ahora preside el tribunal electoral, dijo que Bolsonaro era bienvenido a realizar su propia revisión, pero añadió que los funcionarios ya han probado las máquinas. “Esto es más o menos como forzar la cerradura de una puerta abierta”, dijo.
El gobierno de Joe Biden ha advertido a Bolsonaro que debe respetar el proceso democrático. El jueves, en la Cumbre de las Américas en Los Ángeles, el presidente Biden se reunió con Bolsonaro por primera vez. Sentado junto a Biden, Bolsonaro dijo que eventualmente dejaría el cargo de “una manera democrática”, añadiendo que las elecciones de octubre deben ser “limpias, confiables y auditables”.
Scott Hamilton, el principal diplomático de Estados Unidos en Río de Janeiro hasta el año pasado, escribió en el periódico brasileño O Globo que la “intención de Bolsonaro es clara y peligrosa: socavar la fe del público y preparar el terreno para negarse a aceptar los resultados”.
Bolsonaro insiste en que no está tratando de erosionar los cimientos democráticos de su país, sino que simplemente está asegurando una votación precisa.
“¿Cómo quiero un golpe si ya soy presidente?”, dijo este mes. “En las repúblicas bananeras, vemos a los líderes conspirando para mantenerse en el poder, cooptando partes del gobierno para defraudar las elecciones. Aquí es exactamente lo contrario”.
André Spigariol y Leonardo Coelho colaboraron con la reportería.
Jack Nicas es el jefe de la corresponsalía del Times en Brasil, que abarca Brasil, Argentina, Chile, Paraguay y Uruguay. Antes cubría tecnología desde San Francisco. Antes de unirse al Times, en 2018, trabajó durante siete años en The Wall Street Journal. @jacknicas • Facebook
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L'Humanité
Cédric Herrou : « La révolution, c’est rendre leur fierté aux gens »
La rencontreCédric Herrou, l’agriculteur emblématique de la solidarité avec les exilés bloqués à la frontière franco-italienne, fondateur de la première communauté agricole Emmaüs dans la vallée de la Roya (Alpes-Maritimes), a gagné, le 31 mai, le procès en diffamation que lui intentait Éric Ciotti. Il revient sur son combat judiciaire pour le droit à exercer sa citoyenneté.
Émilien UrbachDepuis huit ans, Cédric Herrou mène quotidiennement le combat aux côtés des demandeurs d’asile empêchés d’accéder à leurs droits dans les vallées transfrontalières des Alpes du Sud. Cette lutte passe par l’affrontement avec l’extrême droite, très présente dans le département des Alpes-Maritimes, et les affaires judiciaires que s’acharnent à lui imposer les élus locaux de droite et l’État. Pour « l’Humanité magazine », il met en perspective ces années de lutte.
La Cour de cassation a annulé votre condamnation pour injure publique à l’encontre du député « Les Républicains », Éric Ciotti. De quoi relevait cette affaire ?
Ça doit les énerver, je pense. Ce qui s’est passé en 2018, au début de l’affaire, serait impensable aujourd’hui avec ce que nous vivons concernant l’accueil des Ukrainiens. À l’époque, Matteo Salvini (ministre de l’Intérieur d’extrême droite en Italie – NDLR) avait fermé les ports italiens à « l’Aquarius », le navire de sauvetage de SOS Méditerranée. Des élus corses avaient proposé de l’accueillir. Éric Ciotti, lui, avait réagi en soutenant le gouvernement italien. À cette période, c’était aussi l’anniversaire du départ de ce bateau transatlantique, « le Saint-Louis », transportant des réfugiés juifs allemands en mai 1939, à qui on avait refusé de débarquer à Cuba avant d’être pour la plupart renvoyés en Europe. Pour moi, ce qui arrivait à « l’Aquarius » faisait écho à tout cela.
Relaxe de Cédric Herrou : « La solidarité ne sera plus un délit »Du coup, j’ai fait une mauvaise blague en jouant sur les mots « port » et « porc ». J’ai aussi dit que les déclarations d’Éric Ciotti, en 2018, équivalaient à dire, en 1940, qu’il fallait renvoyer les juifs du « Saint-Louis » dans les camps. Il a porté plainte pour diffamation. On a gagné en première instance. Il a fait appel. Devant la cour d’Aix, nous n’avons jamais rien gagné. Les juges avaient tout de même requalifié la diffamation en injure publique. Là, en cassation, on vient de gagner sur la proportionnalité. Ils n’estiment pas qu’il n’y a pas d’injure à le traiter de « gros porc », mais que, finalement, c’était proportionnel à ce qu’il disait.
Vous n’avez perdu dans aucune des affaires judiciaires dans lesquelles vous avez été impliqué. Comment l’expliquez-vous ?
Gagner ou perdre ces procès, ça m’est égal. L’intérêt, c’est de venir jouer sur le terrain des puissants. Ce que la Cour de cassation pense de mes actions n’interfère pas dans mes choix. On m’a plusieurs fois attaqué pour délit de solidarité, mais je n’ai pas à attendre l’aval d’un tribunal pour agir en tant que citoyen. Ces affaires judiciaires sont devenues un outil de la lutte. Je ne réfléchis pas toujours longtemps avant de publier quelque chose sur les réseaux. En revanche, avec mes avocats, nous travaillons beaucoup lors des procès. Nous faisons de la piraterie. Cela ne servirait à rien de faire l’anarchiste, seul, dans les montagnes. C’est bien d’investir leur espace de jeu. En Italie, l’État utilise régulièrement des recours administratifs contre les ONG de sauvetage en mer. Il n’a jamais gagné aucun des procès contre ces associations. C’est juste un moyen de les empêcher d’agir, le temps de la procédure. Mais, en retour, les défenseurs des droits ont su se servir de ces procès comme tribune. C’est une manière de se battre avec leur arme. C’est vrai aussi lorsqu’ils veulent faire d’une personne un exemple. Moi, ils m’ont utilisé pour incarner le « dangereux immigrationniste ». En retour, je me sers de la personne d’Éric Ciotti pour personnifier l’extrême droite dans les Alpes-Maritimes, ou de celle du préfet, plutôt que d’entrer dans un discours anti-flics un peu primaire. Et, finalement, l’extension de la lutte dans les tribunaux a permis de concrètement démontrer l’illégalité des actions de l’ex-préfet des Alpes-Maritimes à la frontière franco-italienne.
Considérez-vous cela comme de la stratégie politique ?
Oui. Sur le terrain de la communication, ils sont toujours en train de se construire une image. Moi aussi, mais en ne transformant rien de ma réalité. Lorsque j’ai appris qu’on venait de gagner en cassation, j’étais en train de faire tourner la bétonnière sur une des fermes d’Emmaüs. J’ai filmé mon commentaire dans la situation dans laquelle j’étais, du ciment sur les mains et le visage, plutôt que de rentrer pour peaufiner une autre image de moi.
Comment analysez-vous les phases électorales qui s’achèvent bientôt ?
La campagne de la présidentielle m’a énervé. Il n’y a pas eu de débat à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre en tant que militant ou tout simplement citoyen. La posture de Jean-Luc Mélenchon et des autres partis de gauche sur la nécessité de s’unir mais de ne pas le faire : « non, pas avec les écologistes, trop capitalistes » ou « non, pas avec les socialistes. » Tout cela était très décevant. On est enfin parvenus à se fédérer pour les législatives. C’est bien. Ici, dans la quatrième circonscription des Alpes-Maritimes, on doit faire face à Damien Rieu, un des fondateurs de Génération identitaire. J’ai eu quelques échanges privés avec lui. J’ai l’impression qu’il me prend un peu pour son psychothérapeute. Il m’explique qu’il a beaucoup souffert enfant d’être entouré de tant de musulmans. Il a d’ailleurs édité un tract de campagne dans lequel je suis cité nommément. C’est « avec l’aide de Macron et de Cédric Herrou » que 250 000 clandestins auraient passé la frontière. Ils me font pitié. Éric Zemmour à Saint-Tropez donne plus l’impression de vouloir prendre des vacances que de siéger au Parlement. Ces gens sont complètement déconnectés du réel. Il y a quelques jours, sur la chaîne régionale publique de télévision, un « zemmourien » de Reconquête ! disait vouloir lutter contre les éoliennes et le nucléaire dans les Alpes-Maritimes. Il n’y a pas d’éoliennes, ici ! Et encore moins de nucléaire ! Ils répètent, sans réfléchir, ce qu’on leur dit de dire et utilisent les législatives pour financer leur parti. La politique devient déprimante entre les mains des politiciens. C’est pour cela que je préfère la pratiquer dans la vie de tous les jours et mener les luttes sur le terrain.
C’est, selon vous, le moyen de parvenir à un réel changement de société ?
Je ne sais pas si on parviendra un jour à créer un monde meilleur. D’une certaine manière, cela m’est égal. On est un peu comme des gens qui font leur jogging le matin. Ils ne courent pas pour aller quelque part. Ils reviennent toujours là d’où ils sont partis. Ils se font plaisir en courant et ça leur fait du bien. C’est pareil pour moi. Quand je lutte, je vais bien, et ça me fait plaisir. La communauté Emmaüs qu’on a fondée en 2019, par exemple, c’est un défi de tous les jours. Vivre de l’agriculture, faire de l’insertion dans les Alpes-Maritimes, qui plus est dans la Roya, une vallée hyperpauvre, c’était quelque chose d’impossible a priori. On aurait pu le faire n’importe où ailleurs avec plus de facilité. Mais ce qu’on veut, ce n’est pas forcément réussir. Nous voulons avoir des projets et vivre de nos projets. Le jour où tout sera gagné, où tout ira bien, je commencerai à m’ennuyer. J’aime construire. C’est ça qui m’intéresse. On nous inculque la culture de la réussite dès l’enfance. Du coup, on se désespère. C’est le projet de cette société de consommation : faire en sorte que nous voulions tout et tout de suite. Dans la vallée de la Roya, par exemple, des oliviers ont été plantés, des murs en pierre ont été montés. Les gens qui l’ont fait ne l’ont pas fait pour eux. Ils l’ont fait pour les générations futures. Longtemps, l’humanité n’a pas fait les choses pour en jouir dans l’immédiateté, mais pour le plaisir de les faire, de les perpétuer et de les transmettre. On ne lutte pas pour gagner ou pour réussir. On lutte pour vivre et être heureux de vivre.
C’est une philosophie que vous partagez avec tous les compagnons Emmaüs dont certains ont réellement besoin de réussir pour sortir de la précarité ?
Il ne s’agit pas simplement de réparer les pots cassés du système et de l’État. On a une très belle équipe de compagnes et de compagnons. On avance ensemble. Et chacun découvre qui il est en travaillant dans la communauté. Une des compagnes, par exemple, a fui son pays avec deux enfants en bas âge pour s’éloigner de son mari violent. Elle n’avait jamais travaillé. Elle s’était toujours fait écraser par lui. Là, elle découvre qu’elle peut faire de la maçonnerie. Elle pensait en être incapable. Elle fait du jardinage, de la vente au marché. Elle conduit le tracteur. Dans le regard de sa fille, on peut voir de la fierté. Bien sûr qu’on lutte contre la précarité, mais on ne fait pas que cela. L’abbé Pierre disait qu’Emmaüs était révolutionnaire. On révolutionne les individus. La confiance en soi, le respect des autres, l’éducation, ça, c’est révolutionnaire. Un jeune adolescent qui est arrivé chez nous pour éviter la prison commence à s’en sortir. Un autre, SDF, privé d’emploi, à l’âge de 58 ans vient d’en retrouver un. L’extrême droite parle tout le temps des pauvres Français, mais en réalité, personne n’en veut des SDF français ! Ça a été un véritable combat pour lui de trouver ce travail. Aujourd’hui, il recouvre la fierté, le bonheur de vivre. La révolution, c’est ça ; c’est rendre leur fierté aux gens. Reconquérir sa fierté. L’inverse, c’est ce qui se passe à Vintimille, avec ces jeunes exilés esclavagisés dans les exploitations agricoles. En Italie, en Espagne, rien de nouveau. Il faudrait d’ailleurs que ces personnes d’extrême droite, heureuses de manger des tomates à n’importe quelle saison de l’année, prennent un jour conscience que cela n’est possible que grâce au travail de sans-papiers exploités dans les champs. Un véritable système mafieux cautionné par l’État.
cédric herroumigrantsaccueil des migrants France24 - Monde
Etats-Unis: victoire pour le premier syndicat dans un magasin Apple
Publié le : 19/06/2022 - 04:42Modifié le : 19/06/2022 - 04:40
San Francisco (AFP) – Après Starbucks et Amazon, le mouvement de syndicalisation a gagné Apple samedi avec la victoire historique d'un syndicat dans un Apple Store américain, une première pour la marque à la pomme.
Sur les 110 employés du magasin de Towson, une ville en banlieue de Baltimore dans le Maryland, 65 se sont prononcés pour, et 33 contre, d'après le décompte diffusé en direct samedi par l'agence fédérale chargée de superviser le scrutin.
"Nous l'avons fait Towson ! Nous avons gagné ! Merci à tous ceux qui ont travaillé dur et nous ont soutenus !", a réagi sur Twitter le compte d'AppleCORE (Coalition des employés de distribution d'Apple), comme se sont baptisés les employés qui ont mené campagne.
"Aujourd'hui nous fêtons ça avec l'association des machinistes. Demain nous continuons la mobilisation", ont-ils ajouté.
Les membres d'AppleCORE ont mené campagne avec le syndicat IAM (Association internationale des machinistes). Ils demandent voix au chapitre pour décider des salaires, des horaires et des mesures de sécurité.
Le résultat de samedi signifie que les salariés de ce magasin, qui étaient appelés à voter depuis mercredi, devraient créer leur branche au sein d'IAM, une fois que l'agence fédérale aura certifié les résultats.
Cette victoire fait écho à celle d'un entrepôt d'Amazon à New York en avril, autre groupe technologique qui a tenté, en vain, de contrer les efforts de syndicalisation.
"Dégoût"
Ce n'était pas le premier Apple Store à essayer de se syndicaliser, mais c'est la première tentative qui débouche sur un vote.
La directrice de la distribution et des ressources humaines d'Apple, Deirdre O'Brien, s'était rendue dans le magasin en mai pour s'adresser aux employés.
"C'est votre droit de rejoindre un syndicat, mais c'est aussi votre droit de ne pas rejoindre un syndicat", leur avait-elle dit, d'après un extrait audio diffusé par le site Vice.
Elle avait assuré que la présence d'un intermédiaire compliquerait les rapports entre Apple et ses salariés.
"Je suis inquiète à l'idée qu'une organisation se retrouve au milieu de notre relation, une organisation qui n'a pas une compréhension profonde d'Apple et de nos activités", avait-elle encore déclaré. "Et surtout, une organisation qui à mon avis ne partage pas notre engagement pour vous".
Le groupe californien, contacté par l'AFP, a refusé de commenter la nouvelle.
Le syndicat IAM a dénoncé, en amont, des tentatives de décourager les employés de voter "oui" à la syndicalisation.
Dans une vidéo réalisée par More Perfect Union, un média pro-syndicats, des militants d'AppleCORE ont fait part de leur "dégoût" face aux réunions qui semblaient conçues pour les dissuader.
"On nous disait 'Apple fournit de nombreux avantages sociaux, vous devriez être reconnaissants'", y raconte l'une d'entre eux.
"J'applaudis le courage dont ont fait preuve les membres de CORE (...) pour parvenir à cette victoire historique", a commenté Robert Martinez, le président IAM International, dans un communiqué du syndicat.
Suite incertaine
"Ils ont réalisé un immense sacrifice pour des millions d'employés d'Apple dans le pays, qui ont tous suivi cette élection", a-t-il poursuivi, assurant que ce vote est un signe de la demande croissante pour des syndicats dans les magasins Apple et d'autres industries.
Il a aussi appelé Tim Cook, le patron du fabricant de l'iPhone, à respecter le résultat et à adopter rapidement une convention collective avec la nouvelle branche syndicale.
Sur le déclin depuis plusieurs décennies, les syndicats ont décroché ces derniers mois plusieurs victoires symboliques aux Etats-Unis, à commencer par le soutien explicite de Joe Biden.
La création du premier syndicat dans un café Starbucks directement géré par la chaîne aux Etats-Unis en décembre a suscité l'enthousiasme tandis que des salariés, souvent jeunes et éduqués, se mobilisent dans des ONG, des universités, des musées, des médias.
Chez Amazon, les salariés d'un entrepôt new-yorkais ont créé la surprise début avril en votant à majorité en faveur de la création d'un syndicat, une première pour le groupe aux États-Unis.
Mais cette victoire isolée (après deux échecs dans l'Alabama et avant un autre échec dans un centre de tri à New York) ne s'est pour l'instant pas traduite par des négotiations de fond.
L'entreprise a demandé l'annulation de ce résultat et l'organisation d'un second scrutin, au motif notamment que le syndicat aurait, à son avis, intimidé les employés pour les inciter à voter "oui".
© 2022 AFP
BBC
Ukraine war: Zelensky visits front-line cities of Mykolaiv and Odesa
By Matt Murphy & Alys DaviesBBC News
President Volodymyr Zelensky has made his first trip to Ukraine's war-torn southern frontline, as his forces mount a slow-moving advance in the region.
Visiting the hold-out city of Mykolaiv, he inspected damaged buildings and met soldiers, officials and health workers.
The Ukrainian leader also visited the western city of Odesa, which has been subjected to periodic Russian shelling since the war began.
Both cities are targets in Russia's efforts to seize the Black Sea coast.
Mr Zelensky has regularly met with international leaders in Kyiv since Moscow pulled its forces away from the capital city, having decided to refocus its efforts on capturing the eastern Donbas region.
But he has also defied Russian troops by going to areas where fighting has been raging, and in recent weeks has visited other front-line cities, including Kharkiv in the east.
"It is important that you are alive. As long as you live there is a strong Ukrainian wall that protects our country," the Ukrainian leader told troops in Odesa.
"I want to thank you from the people of Ukraine, from our state for the great work you are doing, for your impeccable service."
In Mykolaiv, Mr Zelensky handed out medals to soldiers and urged them to "take care of Ukraine - the only thing we have. And take care of yourself - only you can do it".
The city has long been a key target for Russian forces and has been subject to heavy rocket and artillery bombardments.
It also lies just 100km (62 miles) north-west of Kherson, a city occupied by Russia since the opening days of the war - but which is now subject to a slow-moving but determined Ukrainian advance.
Earlier this week, Mykolayiv Governor Vitaliy Kim claimed Russian troops were blowing up bridges near Kherson to slow Kyiv's counteroffensive on the city.
Local officials say any Ukrainian advance is dependent on long-range weapons promised by the West arriving in time.
Elsewhere, the UK's Ministry of Defence said on Saturday that Russia was likely to be renewing its efforts to advance into the Donetsk region - which, alongside the Luhansk, makes up the Donbas.
The Ukrainian military said it had "repelled Russian attacks" near Krasnopillya, in Donetsk, and Syrotyne, in Luhansk, with operations continuing around Severodonetsk.
Governor Sergiy Gaiday told AFP that Russian forces "are just shelling our troop positions 24 hours a day" in the city, now the final Ukrainian holdout in the province.
And pro-Russian officials in the eastern, separatist-held city of Donetsk said five civilians were killed and 12 injured by Ukrainian bombardment.
Meanwhile, the secretary of Ukraine's National Security Council has dismissed reports from certain government officials that as many as 500 Ukrainian soldiers could be dying every day.
Oleksiy Danilov said the officials didn't have access to the relevant information. Previously Ukrainian officials have spoken of up to 100 deaths a day.
In Kyiv, Mayor Vitali Klitschko has told the BBC his country will only enter peace talks after the "last Russian soldier has left Ukraine".
The former boxer said the Russian people would eventually realise their own soldiers were dying for nothing more than President Vladimir Putin's ambition.
After returning from his trip to Kyiv on Friday, the UK Prime Minister Boris Johnson warned against "Ukraine fatigue" setting in, saying it was important to show that allies were standing with Ukraine for the long haul in its war against Russia.
He said it would be a "catastrophe" if Mr Putin was able to secure territorial gains already made.
Russia invaded Ukraine on 24 February, saying it aimed to "de-Nazify" and "demilitarise" its former Soviet neighbour.
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In the ferocious war which has followed, the UN says that more than 4,500 civilians have been killed and nearly 5,600 have been injured. Thousands of combatants have also been killed or injured on both sides.
More than 13 million people have fled their homes, according to the UN.
The West has responded to the invasion by imposing severe sanctions on Moscow and supplying weapons to Ukraine but has not intervened directly in the war against Russia, a nuclear superpower.
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Western sanctions 'mad and thoughtless' - Putin
In maps: Battles raging in east Ukraine
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Valeurs Actuelles
Inflation : les « idéologues » qui prennent des sanctions contre la Russie en sont aussi « victimes », assure Vladimir Poutine
Sa prise de parole était attendue. Si les leaders des grandes puissantes économiques mondiales sont absents du Forum économique international de Saint-Pétersbourg en raison du conflit en Ukraine, Vladimir Poutine ne s’est pas gêné pour tancer les décisions de ses anciens partenaires économiques, rapporte BFMTV, vendredi 17 juin.
« Les sanctions sont une arme à double tranchant »
Après avoir réaffirmé sa détermination à poursuivre son « opération spéciale » en Ukraine, vendredi 17 juin, le président russe a accusé l’Occident de vouloir écraser son pays avec des sanctions « stupides ». Selon lui, l’émission de sanctions a « failli ». « Les sanctions sont une arme à double tranchant, et les idéologues qui les lancent en sont aussi victimes », a-t-il encore ajouté. La hausse de l’énergie et l’inflation en générale sont liées aux sanctions, a-t-il assuré. « Les pertes mondiales dues à ces sanctions pourront dépasser 400 milliards de dollars cette année. L’inflation a dépassé 20% dans certaines régions », a détaillé Vladimir Poutine.
Le chef de l’Etat russe en a également profité pour moquer la « pseudo-unité » affichée par les pays européens contre la Russie. « En réalité, ils ont totalement perdu leur souveraineté. Ils sont soumis à ce que leur disent les Américains », a-t-il lâché.
Vladimir Poutine a conclu son discours, retransmis sur la chaîne d’information en continu, en affirmant que « les pays qui veulent travailler avec [la Russie] subissent des pressions extérieures ». Et d’ajouter : « Mais les nations dirigées par un grand leader s’en fichent ».
L'Humanité
Esclavage moderne. Prison requise contre les patrons des femmes de ménage ukrainiennes
ActuCe jeudi 16 juin, au tribunal judiciaire de paris, se tenait l’audience de 24 femmes de ménage ukrainiennes qui portaient plainte contre leurs employeurs, jugés pour les avoir exploité entre 2018 et 2021 en leur faisant miroiter une régularisation.
Pablo PatarinEva DouleyÀ la barre, Oksana, seule victime maîtrisant le français, représente ses anciennes collègues. Elle décrit les conditions de travail indignes, subies durant plus de deux ans en tant qu’employée de l’entreprise VIP Service. Aucun congés, des salaires bien inférieurs au SMIC et versés avec des mois de retard, des journée de travail de 11 heures d’affilée. Les employées subissaient également le manque de matériel de protection nécessaire aux tâches ménagères. Les plannings imposés par leurs supérieures n’étaient pas adaptés aux conditions réelles : 1h20 pour nettoyer un appartement de 30m2, sans moyens de transport pour déplacer des sacs de linge pesant plus de 10kg. Les victimes, toutes étrangères et quasi exclusivement en situation irrégulière, travaillaient sans relâche, même malades ou enceintes, « par crainte des pénalités ». Quand leur travail ne convenait pas aux clients qui les notaient, des retenues étaient effectuées sur leurs salaires. Oksana mentionne également une surveillance constante. Elles avaient l’obligation de fournir des photos des appartements nettoyés et étaient traquées en permanence par le système de géolocalisation d’HostnFly qui leur indiquait les adresses des différents appartements. L’une des employées s’est retrouvée avec une dette de 5000 euros suite à son accouchement car elle ne pouvait prétendre à aucune protection sociale. Les fiches de paye fournies par son employeuse étaient en effet factices. Les victimes poursuivent aujourd’hui leurs employeurs pour traite d’êtres humains.
La principale accusée est Natalya Kruchenyk, 38 ans, elle aussi ukrainienne, et propriétaire de l’entreprise de ménage VIP Services, sous-traitante d’HostnFly, société donneuse d’ordre qui lui attribuait des missions d’entretien régulières dans des logements AirBnb à Paris. De 2018 à 2020, elle aurait exploité des femmes sans papiers ukrainiennes, parfois mineures, en leur promettant une régularisation à terme.
Les différentes dépositions démontrent que L’Adresse, le groupe Facebook alors dirigé par Nataliya et Stefania qui propose un accompagnement pour les Ukrainiens en situation irrégulière contre des espèces, servait d’alibi aux accusées pour étendre leur influence et créer des « rapports de subordination et de dépendance exorbitants », soutient la CGT. Les éléments apportés par les avocats des victimes sont accablants : selon eux, ces femmes étaient « placées et maintenues dans une situation d’exploitation et de dépendance extrême » alimentée par de réguliers abus d’autorité, comme lorsque l’une des victimes s’est vu retenir les passeports de ses enfants pour la forcer à quitter un appartement loué, une accusation que démentent les employeurs.
Alertés par Oksana Panyko-Veykogne, seule travailleuse en situation régulière au sein de l’entreprise, la CGT, l’Inspection du Travail, l’URSSAF et la Préfecture de Paris ont enquêté sur l’existence d’une traite des êtres humains. Soutenues par la CGT, qui s’est également portée partie civile, les 26 femmes de ménage ont fini par porter plainte contre leurs anciennes patronnes devant le Tribunal judiciaire de Paris. Sur le banc des accusés étaient aussi présents Quentin Brackers de Hugo, président d’HostnFly, accusé de manque de vigilance et de contrôle de la régularité de son sous-traitant. L’adjointe de VIP Services ne s’est pas présentée au tribunal, tandis que Mariya Stefaniya Ursta, nièce de Nataliya Kruchenyk, en charge des plannings de VIP Services et des relations avec HostnFly, comparaissait aux côtés de sa tante.
Travail pénible, indigne ou esclavage moderne ?
L’enjeu de ce procès est la qualification des faits. Les avocats des plaignantes et les magistrats on donc débattu de la différence en travail pénible et travail indigne. « Un travail pénible correspond à une profession usante et fatigante, comme peut l’être un ménage, mais soumis à des conventions collectives, des conditions de sécurité , résume la procureure. En l’absence de congés payés, de médecine du travail, de contrats ou l’absence de produits de protection, la situation devient dangereuse en plus d’être pénible ».
Pour Maryline Poulain, membre de la direction confédérale de la CGT, il s’agit de démontrer à la cour l’existence d’une « traite des êtres humains », caractérisant le processus par lequel des personnes sont placées ou maintenues en situation d’exploitation à des fins économiques. La subordination de ces 24 femmes reposait sur un « système organisé de recrutement et d’exploitation de personnes sans titre de séjour ou de travail », pointe-t-elle. Elle est rejointe sur ce point par la procureure qui fait état d’une « volonté délibérée de mise à disposition de personnes vulnérables et dépendantes, car parfois mineures, ne parlant pas le français et se trouvant en situation irrégulière sur le territoire national ». En jouant sur la solidarité intracommunautaire, les employeuses auraient créé une véritable « filière » profitant de l’état de faiblesse et l’ignorance de ces femmes à des fins économiques. L’ancien comptable de l’entreprise VIP Services dénonce lui-même une organisation « de type mafia ».
Lors de son audition, Nataliya s’est défendue en imputant les retards de versements aux changements de comptables et la faiblesse de son chiffre d’affaire liée au Covid : « il y avait tellement de charges que je ne m’en sortais pas. Certains mois, je ne me payais pas moi-même », a-t-elle justifié. Elle estime également ne jamais avoir refusé de congés ou de pauses-déjeuner, et assure s’être toujours attachée à constater par elle-même que les trajets entre les appartements étaient réalisables dans les temps impartis. Elle évoque enfin l’ambiance « familiale » qui régnait au sein de l’entreprise : « on mangeait toutes ensemble. Elles me confiaient leurs problèmes personnels [...] Je suis croyante et pratiquante, donc je m’inquiétais toujours de mes salariés », décrit-elle .
Hostnfly, le donneur d’ordre, aussi épinglé
Parmi les derniers chefs d’accusation, celui de travail dissimulé ne fait aucun doute d’après les avocats des victimes et la procureure. Chez VIP services, une large majorité des employés travaillaient sans contrat de travail ni titre de séjour salarié. Sur 98 personnes travaillant effectivement, seules 21 déclarations de rémunération ont été retrouvées par l’URSSAF. Quant à Hostnfly, l’entreprise donneuse d’ordre qui représentait 80% du chiffre d’affaires de VIP Services, elle aurait réalisé plusieurs demandes de papiers, non abouties dans la majorité des cas. Quentin Brackers de Hugo, son président argue qu’il « ne se seraient jamais douté de la situation car VIP Services faisait partie de [ses] partenaires les plus chers».
« Être une application n’affranchit pas du respect du droit. Ils ont fait les demandes de papiers pour dire qu’ils les avaient fait, et quand ils ne les ont pas reçus, ils ne se sont pas alarmés », tance la procureure. Qui plus est, Hostnfly était au courant que l’ensemble des employées de VIP Services étaient d’origine ukrainienne, car ils avaient traduit leur application dans leur langue : « cela aurait dû vous alerter quand à un risque d’irrégularité », ajoute la procureure. Au-delà du manque de vigilance, l’avocat des plaignantes a souhaité mettre en avant l’implication Hostnfly dans la gestions des tâches effectuées par VIP Services, au point de recommander à son sous-traitant « le passage de 4 à 5 missions par jour par employée, en évitant de faire des heures supplémentaires ».
De lourdes peines requises
« Si j’ai blessé quelqu’un, je m’en excuse, et je le regrette », a finalement déclaré Nataliya. Des excuses loin d’être suffisantes pour la procureure, qui a requis 2 ans d’emprisonnement pour la patronne de VIP Services, une interdiction de gérer une activité et la diffusion de la condamnation, en plus d’une amende de 500 euros par plaignante. 30 000 euros d’amende ont été requis à l’encontre d’Hostnfly et quatre mois de prison avec sursis pour Quentin Brackers de Hugo. La décision a été mise en délibéré et ne devrait pas intervenir avant plusieurs semaines.
Ukraine France24 - Monde
Top 14: Trinh-Duc et Picamoles, l'adieu aux larmes
Publié le : 19/06/2022 - 00:10Modifié le : 19/06/2022 - 00:08
Nice (AFP) – Les immenses carrières de François Trinh-Duc et Louis Picamoles, qui comptent à eux deux près de 150 sélections avec le XV de France, ont pris fin samedi à Nice avec la défaite de Bordeaux-Bègles en demi-finale du Top 14 contre leur club de coeur, Montpellier (19-10).
Le destin est parfois facétieux. Il a voulu que ces deux grands noms du rugby français jouent ensemble leur dernier match professionnel face à l'équipe avec laquelle ils ont disputé le tout premier.
C'était le 1er septembre 2004 pour Picamoles. Le championnat de France s'appelait encore le Top 16 et une belle histoire débutait ce jour-là pour le puissant troisième ligne centre, sacré champion de France (2011 et 2012) et d'Europe (2010) avec Toulouse avant d'être fait roi en Angleterre, à Northampton.
"C'est toujours particulier de rencontrer Montpellier, pour plein de raisons différentes", confiait "King Louis" cette semaine à l'AFP. "Ça restera pour toujours le club dans lequel j'ai démarré, où je n'ai pas eu la fin que j'ai rêvée".
Trinh-Duc a fait lui l'année suivante ses débuts au MHR, le club de sa ville, qu'il n'a quitté qu'en 2016 pour rejoindre successivement Toulon, le Racing 92 et l'UBB cette saison, pour une dernière pige.
Les deux hommes faisaient partie à la fin des années 2000 des "quatre fantastiques" de Montpellier avec le demi de mêlée Julien Tomas, déjà à la retraite, et le troisième ligne Fulgence Ouedraogo, qui prendra la sienne la semaine prochaine après dix-huit saisons dans l'Hérault.
Guirado, une dernière danse
Ecarté par pragmatisme du groupe des 23 par l'entraîneur montpelliérain Philippe Saint-André, "Fufu" (35 ans, 39 sélections), l'homme d'un club, n'a pas eu l'occasion samedi de croiser une dernière fois ses deux amis de toujours.
Trinh-Duc (35 ans, 66 sélections) et Picamoles (36 ans, 82 sélections), vice-champions du monde en 2011 avec les Bleus, ont eux eu droit à un baroud d'honneur à l'Allianz Riviera niçoise.
Le troisième ligne reconverti deuxième ligne est rentré en jeu dès la 50e minute. Son compère ouvreur cinq minutes plus tard à la place de Matthieu Jalibert, qu'il avait plutôt avantageusement suppléé lors de sa longue absence cette saison et qu'il aurait pu envoyer à l'essai en fin de match sur un coup de pied rasant.
La semaine dernière, juste après la victoire des Girondins en barrage contre le Racing 92 (36-16), le jeune ouvreur international avait eu, dans un contexte de tensions avec l'entraîneur Christophe Urios, une pensée pour ses deux coéquipiers sur le point de raccrocher les crampons.
"On ne joue pas pour Christophe. On est juste en mission pour les joueurs", avait-il dit. "On a des joueurs comme François ou Louis qui vont finir leur carrière. Après tout ce qu'ils ont donné au rugby français, on a juste envie de les faire sortir par la grande porte".
C'est raté. La dernière danse, vendredi prochain en finale au Stade de France, sera pour un autre joueur emblématique du rugby français des années 2010: leur ancien capitaine en équipe de France et actuel talonneur de Montpellier Guilhem Guirado.
© 2022 AFP
L'Humanité
Solidarité. Le Chum, un lieu de répit dédié aux migrantes
ActuDepuis 2017, les femmes exilées disposent à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) d’un centre d’hébergement d’urgence qui leur est réservé : le Chum. Un dispositif d’Emmaüs Solidarité unique en Europe qui rassemble des logements, un centre de santé et une école. Reportage
Kareen JanselmeAïcha Sangare a quitté la Côte d’Ivoire pour fuir un mari violent. « J’ai voyagé un an. Je suis partie seule. Sur la route, j’ai croisé beaucoup de femmes : des Guinéennes, des Camerounaises, des Nigérianes, des Maliennes, des Ivoiriennes, etc. On est maltraitées. L’aventure n’est pas facile. Des fois, tu peux ne pas manger pendant trois jours. Seulement de l’eau. Quand j’ai traversé la Méditerranée, on m’a mise au milieu du Zodiac avec les enfants. Comme j’étais faible, on m’a sauvée la première, et c’est là que j’ai vu la mer. Avant, j’entendais les vagues, mais je ne pouvais pas regarder. Car j’ai peur de l’eau, je ne nage pas. » À 35 ans, elle a d’abord trouvé refuge chez sa tante au Mali, mais elle a dû à nouveau quitter le pays pour ne pas être récupérée par ses cousins qu’on avait alertés.
Le Chum d’Ivry dispose de 450 lits pour héberger des femmes seules et des familles, avecou sans père. © Samir Maouche
Quelques sous en poche donnés par une « femme de cœur », elle a repris son périple, survécu sans vivres dans le désert malgré son diabète, traversé la Méditerranée malgré sa terreur des vagues, et sauvé d’un viol cette inconnue de 16 ans qu’elle appelle désormais « sa petite sœur ». « Tu as bon cœur ; ton Dieu, il faut toujours l’adorer », lui aurait dit l’agresseur repenti. Jusqu’à Paris, elles ne se sont plus quittées. La mineure a été prise en charge. Aïcha a dormi dans la rue avant d’être orientée vers le centre Emmaüs Aboukir de Paris. « On m’a donné une adresse et je suis arrivée ici, seule. » Ici, au centre d’hébergement d’urgence pour migrants d’Ivry.
Maria, réfugiée ukrainienne, « Maintenant, je connais la valeur de la paix et de la générosité »Des mois d’attente insupportables
Le Chum, géré par Emmaüs Solidarité, est spécialement conçu pour accueillir les femmes isolées et les familles. Car, contrairement à une idée reçue, les migrantes sont très nombreuses sur la route. Et majoritaires dans l’exil en Europe. « On voit moins de femmes à la rue parce que la priorité a été donnée à l’ouverture de structures pour femmes, estime Bruno Morel, le directeur général d’Emmaüs Solidarité. Quand on fait le bilan du pacte parisien de lutte contre l’exclusion, on voit bien qu’il y a eu des dispositifs ouverts spécifiquement, car on sait que le risque des femmes à la rue est phénoménal. L’hôtel de ville de Paris a ouvert une halte femmes. Nous, nous en avons ouvert une dans la mairie du 18e arrondissement. Tout le monde a conscience du danger pour les femmes et les enfants. » Mais le Chum assure un hébergement singulier et unique en son genre.
De 2017 à 2021, 5 945 personnes, dont 2 316 femmes, ont pu s’y abriter quelques mois, le temps de les réorienter vers des centres pour demandeurs d’asile ou des centres d’accueil et d’évaluation des situations (Caes). « En novembre 2016, dès qu’on a ouvert la Bulle de la Chapelle, qui accueillait essentiellement des hommes, on s’est aperçu qu’il y avait un sujet sur les familles qui arrivait, et notamment les femmes, reprend Bruno Morel. Et il n’y avait pas de dispositif dédié. D’abord, on a commencé à les orienter vers les dispositifs hôteliers et, ensuite, on a voulu créer un lieu spécifique pour les familles migrantes arrivant à Paris. On a ouvert le centre d’Ivry en janvier 2017. »
DU FAIT DE LEUR ISOLEMENT, CES FEMMES PEUVENT ÊTRE CONSIDÉRÉES COMME VULNÉRABLES. MAIS ELLES SONT AUSSI PLUS AUTONOMES. CAROLINE BERNARD, CHEFFE DE SERVICE
Le Chum est situé à l’écart de la rue et du centre de la ville. Derrière la grille, une rampe permet d’accéder aux bureaux qui font face à l’école. Dépendants du Casnav de Paris (centre académique pour la scolarisation des enfants nouvellement arrivés et des enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs), quatre professeurs volontaires de l’éducation nationale y dispensent des cours de mise à niveau pour les enfants arrivant. Plus loin, la rue desservant les chambres des familles, avec ou sans père, fait face à celle réservée aux femmes seules ; 450 lits au total. Au milieu, six yourtes offrent des repas ou proposent des ateliers, au gré des partenariats avec le Centre Pompidou, le Mac Val (musée d’Art contemporain du Val-de-Marne), le PSG… Des espaces communs couverts pour essayer de créer de l’activité dans ces mois d’attente insupportables pour des personnes espérant des décisions administratives favorables. Une pause dans leur parcours de migration.
Des aires de jeux mais aussi une école, où quatre professeurs volontaires de l’éducation nationale donnent aux enfants des cours de mise à niveau. © Samir Maouche
« Nous accompagnons leur démarche, la constitution du “récit Ofpra” (l’Office français de protection des réfugiés et apatrides), détaille Caroline Bernard, cheffe de service dans la structure. Ces femmes peuvent être très fragiles après un parcours migratoire qui les a particulièrement abîmées, en passant par la Libye, la Grèce, le Maroc. Du fait de leur isolement, elles peuvent être considérées comme vulnérables. Mais elles sont aussi plus autonomes. Certaines trouvent du travail au noir à l’extérieur. On perd parfois leur trace. Il existe des réseaux de traite des êtres humains ici aussi à Paris. Le Chum est un lieu de répit. Mais il y a un contrat d’engagement autour de cet hébergement temporaire et l’accompagnement social et administratif. On demande un minimum de présence, des rencontres physiques, des rendez-vous avec les travailleurs sociaux. »
Une porte qui ferme à clé
En ce jour ensoleillé, des enfants se renvoient la balle sur la dalle de ces constructions sur pilotis. Élevé sur l’ancien site d’une usine de traitement des eaux, ce village modulable aux maisons de bois accueille aussi un centre de santé. « Je fais partie des meubles », s’amuse Geneviève Barthélémy, coordinatrice du pôle santé depuis l’ouverture du centre. Cette infirmière du Samu social de Paris intervient aussi en accueil de jour, dans les Caes, en maraude… « Ici, on est hyper bien lotis, se réjouit-elle. C’est une exception, mais ce devrait être partout comme ici. » Médecin généraliste, sage-femme de la PMI (Protection maternelle infantile), psychomotriciennes, psychiatre, infirmières…
Tout le monde ne reste pas au quotidien sur le site, mais le réseau est là. Des interprètes bénévoles s’exprimant en dari, en pachtou, en arabe, facilitent l’accès aux soins. « Les gens arrivent épuisés, un peu méfiants, raconte la coordinatrice. Mais nous, on vit ici. Ils ont confiance en nous. Les femmes seules ont vécu des violences sexuelles. Il y a beaucoup de grossesses issues de viol. D’autres ont du mal à investir leur maternité quand leurs autres enfants sont restés au pays. » Un premier bilan infirmier est effectué à leur arrivée, incluant un questionnaire sur leurs antécédents, leurs parcours, les agressions subies afin de les orienter vers des services hospitaliers partenaires et spécialisés. « On ne prend pas que la température », résume Geneviève Barthélémy.
Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?« Quand ça me prend, je commence à pleurer, et mes larmes coulent, coulent, confirme Aïcha Sangare. Je vois un médecin psychologue qui me donne des médicaments. Ça va. J’ai été opérée à l’hôpital car j’ai été excisée et ça me fait mal parfois. J’ai des problèmes de dents, et je dois prendre de l’insuline quatre fois par jour. Mais, depuis que je suis en France, j’ai la paix du cœur. Je comprends la langue. Je suis à l’aise. » D’ailleurs, cette après-midi, l’Ivoirienne a prévu d’accompagner sa colocataire à Château-Rouge pour acheter de la pommade.
Avant-hier, elle s’est permis un restaurant. Et, depuis quelque temps, une idée prend forme : s’occuper des personnes âgées et des enfants. Un avenir qui commence à s’appréhender, à s’imaginer. Il lui aura fallu pour cela une parenthèse dans son exode, un refuge avec une porte qui ferme à clé, une attention spécifique liée à son vécu de femme sur la route. Comme à Ivry-sur-Seine, dans ce centre-village qui reste unique malgré les vagues de migration qui se multiplient, n’épargnant aucun continent.
accueil des migrantsmigrantsviolences faites aux femmes France24 - Monde
F1: Verstappen en pole, Leclerc en fond de grille au Canada
Publié le : 18/06/2022 - 23:58
Montréal (AFP) – Le Néerlandais Max Verstappen (Red Bull), leader du championnat du monde de Formule 1, partira en pole position pour le Grand Prix du Canada, dimanche à Montréal, après avoir dominé des qualifications pluvieuses puis séchantes samedi.
Les Espagnols Fernando Alonso (Alpine) et Carlos Sainz (Ferrari), ainsi que le Britannique Lewis Hamilton (Mercedes), complèteront les deux premières lignes.
Charles Leclerc (Ferrari), 3e du championnat, débutera en fond de grille cette 9e manche sur 22, pénalisé pour un changement de moteur au-delà du quota autorisé.
Débarrassé de Leclerc pour le moment, Verstappen devra d'abord se méfier du quarantenaire Alonso. Le double champion du monde (2005, 2006 chez Renault) compte bien lui compliquer la tâche: "Je vais attaquer Max dès le premier virage", a-t-il déjà prévenu.
La piste mouillée du circuit Gilles-Villeneuve, sur l'île Notre-Dame au milieu du Saint-Laurent, a offert une liste fleuve d'incidents pour le retour de la F1 après deux ans d'absence. Parmi les fautifs, le plus notable est Sergio Pérez (Red Bull), entré dans le mur et causant une longue interruption de séance en Q2. Il partira 13e.
Verstappen, qui compte déjà 21 points d'avance sur Pérez et 34 sur Leclerc, se retrouve avec une occasion en or de s'échapper en tête du championnat. Après sa 15e pole position, la 2e cette saison, il visera une 26e victoire en F1, à 24 ans seulement.
Leclerc cherche un nouveau départ
Pendant que la pole se jouait, Leclerc est rentré au garage dès la fin de la Q1. Dans cette première partie des qualifications, il s'est assuré d'avoir un meilleur temps que Yuki Tsunoda (AlphaTauri), pénalisé lui aussi pour un changement de moteur non réglementaire.
Avant le Canada, le Monégasque restait sur quatre pole positions - il en a signé six sur neuf cette saison. Mais en course, il n'a plus gagné depuis le 10 avril en Australie.
Après avoir dominé le début de saison, Ferrari accumule les erreurs. En Espagne et la semaine dernière à Bakou, Leclerc a abandonné sur problèmes mécaniques alors qu'il menait. A Monaco, c'est une mauvaise stratégie qui lui a coûté la victoire.
Conséquence de la nouvelle casse de Bakou, l'unité de puissance jugée "irréparable" par la Scuderia a dû être changée. Samedi, dès la troisième séance d'essais libres, Leclerc avait un moteur tout neuf. Le quatrième déjà cette saison, au-delà des trois autorisés.
En conséquence Leclerc est pénalisé et partira derrière, espérant réussir une remontée fantastique.
"Je pense que c'était la meilleure décision à prendre", a d'ailleurs expliqué Leclerc, qui se savait condamné à cette pénalité, au Canada ou lors d'une des prochaines courses. Reculer pour mieux cabrer, voilà la stratégie contrainte de Leclerc dimanche.
Pour lancer une nouvelle séquence plus favorable et continuer à pouvoir rêver de titre. Sinon, Verstappen filera vers un second sacre d'affilée.
Chez les Français, Esteban Ocon (Alpine) sera 7e sur la grille, Pierre Gasly (AlphaTauri) 15e.
Samedi matin, le patron de son écurie, Franz Tost, a confirmé que Gasly resterait chez AlphaTauri en 2023: "C'est confirmé à 100%", a-t-il dit, rappelant que le Français avait encore une année de contrat.
Après la prolongation de contrat de Pérez chez Red Bull, ces déclarations sont tout sauf une surprise.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Le blé devient une arme
On ne plaisante pas avec le blé, base de l’alimentation depuis les temps les plus anciens. En 1709 dans la région de Grenoble, lors de la grande famine, les vols de grains étaient punis de bannissements et de coups de fouet. Aujourd’hui, la guerre entre la Russie et le grenier de l’Europe qu’est l’Ukraine, troisième exportateur mondial avant le début du conflit, fait craindre, comme a alerté l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, une famine en Afrique ; ce continent importe la moitié de sa consommation de céréales, l’Algérie, l’Égypte et le Nigeria étant les acheteurs les plus importants.
Depuis quelques jours, des soupçons de vol de blé ukrainien de la part de la Russie ont surgi. Début juin, Vasyl Bodnar, ambassadeur d’Ukraine en Turquie, accusait : « La Russie vole, sans vergogne, le grain ukrainien et le fait partir de la Crimée occupée. Il transporte ce grain vers des pays étrangers, dont la Turquie. Nous avons demandé de l’aide [à celle-ci] pour résoudre ce problème. » Quelques jours plus tard, lors d’une conférence de presse sur la sécurité alimentaire, Antony Blinken, secrétaire d’État américain, confirmait : « Il y a des rapports crédibles montrant que la Russie vole à son profit les exportations ukrainiennes de céréales. » De quoi attiser un peu plus les tensions diplomatiques.
Fin mai, de 500 000 à 700 000 tonnes de blé, pour une valeur minimale de 100 millions de dollars, auraient été pillées par les Russes.
Fin mai, de 500 000 à 700 000 tonnes de blé, pour une valeur minimale de 100 millions de dollars, auraient été pillées par les Russes. À la mi-mai, la chaîne américaine CNN a dévoilé des images satellites du cargo russe Matros Pozynich à quai à Lattaquié (Syrie) : parti de Crimée le 27 avril (en ayant préalablement coupé son transpondeur, qui permet à tout moment d’identifier et de localiser un navire), il avait fait escale à Sébastopol avant de lever l’ancre pour rejoindre quelques jours plus tard le port syrien où il a déchargé une partie de sa cargaison de blé. Selon le média américain, deux autres navires russes sont aussi soupçonnés de se livrer au trafic de céréales. « Ce sont d’abord les marchandises déjà présentes dans les ports, donc les plus simples à récupérer, qui ont été dérobées », estime Gautier Le Molgat, directeur général adjoint chez Agritel.
Plus que jamais, le blé se retrouve au cœur du conflit ; derrière les champs de bataille, les champs céréaliers. « Depuis plus d’une décennie, l’Ukraine se rapproche de l’Ouest et souhaite entrer dans l’Union européenne , considère Jean-Pierre Bloch, consultant chez Infograin. La montée en puissance de l’agriculture ukrainienne sur le marché mondial constitue un problème majeur de concurrence pour la Russie, désireuse de contrôler 30 % du marché mondial… et de devenir le fournisseur incontournable des pays du MoyenOrient, du Maghreb, d’Afrique. » Pour les Russes, il est primordial de contrôler les flux de céréales en mer Noire. « Pour les avoir fréquentés, ils n’ont pas la même notion du temps et de l’espace, ajoute Jean-Pierre Bloch. Ils avancent doucement et sûrement et je ne les vois pas s’arrêter. »
De quoi continuer à déstabiliser le marché alors que les prochaines récoltes ne devraient pas tarder à débuter dans l’hémisphère Nord. Sur les marchés européens et américains, deux zones qui alimentent le marché international, les prix du blé se sont appréciés de 50 % dans le mois qui a suivi le début du conflit russo-ukrainien – le blocage de l’activité export des deux pays a provoqué un déséquilibre du marché, la mer Noire étant une importante zone d’exportation. À la mi-mai, ils ont atteint des sommets historiques, à 439,25 euros la tonne, avec l’embargo indien sur les exportations.
Les stocks de 2021 ne sont pas partis à l’export
Depuis, s’ils ont reflué de 10 %, les prix restent encore à des niveaux très élevés. La situation est même plus problématique pour les importateurs que lors de la dernière crise alimentaire mondiale de 2007 qui avait entraîné de nombreux conflits sociaux, car le dollar est bien plus haut – de l’ordre de 25 % – face à l’euro. « Le marché est fondamentalement déstabilisé ; il n’y a pas plus de spéculateurs ou de spéculation que d’habitude , note Gautier Le Molgat. D’autant plus que certains n’ont plus les capacités financières pour tenir leurs positions et régler les appels de marge. » Voilà pour l’activité sur les marchés financiers.
Sur le terrain, en Ukraine, il s’agit de trouver le plus rapidement possible une réponse à la question suivante : comment libérer le blé accumulé et les céréales dont le monde a besoin ? Dans les silos, il y a déjà les stocks de l’année dernière qui ne sont toujours pas partis à l’export et bientôt viendront s’ajouter les nouvelles récoltes de l’été. Ce qui inquiète le président ukrainien, Volodymyr Zelensky : « Actuellement, entre 20 et 25 millions de tonnes de céréales sont bloquées et cet automne ce chiffre pourrait augmenter à 70-75 millions de tonnes. » Et que ce soit par mer, par route ou chemin de fer, la logistique est devenue aujourd’hui un casse-tête pour ne pas dire un cauchemar.
En temps normal, l’Ukraine expédie 10 millions de tonnes de céréales par mer chaque mois. Or, le port d’Odessa, le plus important du pays, d’où partaient, il y a encore six mois, grâce à ses capacités logistiques, les trois quarts de la production céréalière, est aujourd’hui quasiment à l’arrêt. Pour au moins deux raisons. Il y a le blocus russe des côtes ukrainiennes qui ne laisse passer qu’au compte-gouttes les navires vraquiers et céréaliers. Récemment, les Russes, qui ont dénombré 70 navires de 16 nationalités bloqués dans les ports ukrainiens, ont mis en place deux couloirs maritimes : un en mer Noire, ouvert de 8 à 19 heures au large des ports de Kherson, de Nikolaïev, d’Ochakov, d’Odessa, de Tchernomorsk et de Youjny et un autre, en mer d’Azov, ouvert 24 heures sur 24. Or cette mer est moins profonde que la mer Noire, ce qui va limiter, de fait, les tonnages transportés. Depuis une quinzaine de jours, le port de Marioupol a rouvert, après des opérations de déminage sur 1,5 million de mètres carrés. Certains observateurs voient dans la création de ces couloirs maritimes une manœuvre de la part des Russes, pour montrer qu’ils sont là pour répondre aux besoins mondiaux en blé et ainsi tenter d’adoucir ou de lever les sanctions internationales.
Les mines ukrainiennes paralysent le trafic
Seconde raison : pour éviter une opération amphibie russe en mer Noire et notamment un débarquement dans la région d’Odessa, l’armée ukrainienne a, au début du conflit, mouillé en urgence de très nombreuses mines, au risque de paralyser le trafic maritime. « Si bien que l’Ukraine est aujourd’hui prise à son propre piège », estime Jean-Pierre Bloch.
La mer Noire concentre toutes les attentions. Moscou exige que Kiev la démine : « L’armée russe garantit le passage sans entraves des navires chargés de céréales depuis les ports ukrainiens vers la Méditerranée, si l’Ukraine résout le problème du déminage des eaux territoriales » , annonçait fin mai le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. « Dès qu’on déminera les accès au port d’Odessa, la flotte russe de la mer Noire sera là », craint Sergueï Bratchouk, porte-parole de l’administration de la région d’Odessa.
Pour sortir de l’impasse, Sergueï Lavrov, en visite en Turquie, a annoncé que la Russie était prête à « garantir la sécurité des navires céréaliers quittant les ports ukrainiens, avec la coopération de la Turquie ». Son homologue turc, Mevlüt Cavusoglu, est venu en renfort : « Si nous devons ouvrir le marché international ukrainien, nous pensons que lever les obstacles aux exportations russes est légitime. » Mais certains craignent que la Russie en profite pour exercer un droit de regard pour éviter que les navires reviennent en Ukraine chargés d’armements. « Le vrai problème est là , juge Gautier Le Molgat. Il faudra des convois militaires pour escorter les cargos remplis de grains, donc des moyens techniques qui ne pourront être exclusivement russes, ce qui forcément prendra du temps avant d’arriver à une solution. » La France pourrait apporter son aide pour débloquer la situation dans le port d’Odessa.
Autant d’incertitudes qui vont maintenir les cours à des niveaux élevés. Et qui pourrait, en fait, entraîner, pour les consommateurs, de nouvelles hausses de prix dans les rayons. « Le conflit a débuté en février, à une période où beaucoup d’industriels avaient sécurisé leurs achats , explique Gautier Le Molgat. Bientôt, ils vont à nouveau recourir aux marchés et ils paieront 200 euros de plus la tonne par rapport à l’an dernier. » Le pire est devant nous. « Si pour l’alimentation animale, le blé peut être remplacé par des aliments de substitution comme le colza ou les tourteaux de soja, pour l’alimentation humaine, il n’y a pas de solution alternative. On ne peut pas faire sans la Russie et l’Ukraine. »
France24 - World
Kharkiv to Jakarta: Ukraine badminton duo shed light on home plight
Issued on: 19/06/2022 - 04:56
Jakarta (AFP) – In the smog of Indonesia's capital Jakarta with the Istora Stadium as their backdrop, Ukraine's top badminton doubles team are not focused on their early exits from back-to-back events on the world tour, but on the Russian invasion of their homeland.
Yelyzaveta Zharka and Mariia Stoliarenko were the only Ukrainians to compete at the prestigious Indonesia Open, which concludes later Sunday -- one of only three Badminton World Federation (BWF) Super 1000 top-ranked tournaments on the 2022 calendar.
Zharka and Stoliarenko bowed out in Tuesday's first round after a similar early exit at the Super 500 Indonesia Masters the previous week at the same venue.
But they said being able to raise awareness on a global stage for their compatriots living under Russian bombardment was a victory for them.
"We want that people don't forget about our situation which is now still going on in Ukraine," 30-year-old Zharka told AFP.
"Also, that people know that Ukraine needs support, needs attention in our fight for freedom."
The pair, ranked 68th in the world, said giving the Ukrainian people a moment of pride and motivation was "the first reason" they continue to compete at global tournaments as the war rages back home.
The pair have directly felt the impact of the conflict, having in March been forced to flee their home city of Kharkiv, where Ukrainian forces have suffered painful losses and Russian troops have been accused of atrocities including using cluster munitions on civilians.
They briefly took refuge in Poland before Zharka left for France where her former club in Strasbourg allowed her to stay and practise before she invited Stoliarenko to join her.
A string of tournaments across Europe followed, including the Orleans Masters in France and the European Championships in Spain.
No way home
The pair, who started playing together last year, were able set off for Asia in May after Ukraine's badminton federation contacted their Thai counterparts and the BWF.
"They helped us to book a ticket but now it's only a one-way ticket to Asia because we don't know yet when we will (go) home," said Zharka.
While mired in uncertainty and seeing scenes of destruction back home, Zharka and Stoliarenko took part in the Thailand Open last month, losing to the world number ones from China -- Chen Qingchen and Jia Yifan.
Zharka said it had been difficult to maintain their concentration on badminton, with their days usually starting with anxious calls to family members stuck in Kharkiv.
"We had some plans for the future, we had some dreams and visions of how our lives will go on, but after the war it's on pause because we don't know when it will end," she said.
Despite the difficult situation, Stoliarenko said the pair are trying to take "all the positive parts of the game" with them after playing in front of Indonesia's raucous, fanatical badminton crowds for the first time in their career.
"It was something new for us because, in Ukraine, badminton is not a super popular sport," said 18-year-old Stoliarenko.
"But in Indonesia, it was amazing, all people know badminton, all people like badminton players and it's so cool."
After the Indonesia Open, the pair head to Kuala Lumpur to participate in the Malaysia Open beginning June 28, where they are drawn to play Bulgarian sisters Gabriela and Stefani Stoeva.
Zharka and Stoliarenko's determination to keep Ukraine on top of the news agenda is driving them to carry on competing at the highest level, even without a place to call home.
Their target is to break into the world's top 40 and qualify for next year's European Games in Poland.
"We will continue to play badminton with this message so that people around the world don't forget," said Zharka.
"We will try to do our best for our country."
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : la Russie affirme avoir tué près de 2 000 combattants étrangers
La bataille des chiffres continue. L’armée russe a publié un communiqué, vendredi 17 juin, dans lequel elle dévoile plusieurs données sur le nombre de combattants étrangers ayant rejoint la guerre en Ukraine. Selon l’état-major russe, « des mercenaires et des spécialistes en armements » seraient issus « de 64 pays au total », relaie Le Figaro. Parmi eux, « 6 956 sont arrivés en Ukraine, 1956 ont déjà été éliminés, 1779 sont repartis », a poursuivi le ministère russe de la Défense.
Dans le détail, les combattants étrangers viennent majoritairement de Pologne qui est le « leader absolu » parmi les pays européens. La Roumanie et la Grande-Bretagne viennent compléter le podium.
59 « mercenaires » français tués
Accompagné de son communiqué, Moscou a dressé un tableau du nombre de combattants étrangers par nationalités. Ainsi, 59 « mercenaires » français, sur 183 venus combattre, ont été tués depuis le début de l’offensive russe. Selon l’armée russe, les pays ayant enregistré le plus de pertes sont la Pologne (378 morts), les États-Unis (214), le Canada (162) et la Géorgie (120).
Le 3 juin dernier, un Français avait été tué « dans des combats » en Ukraine, avait indiqué le ministère français des Affaires étrangères. « Nous avons appris la triste nouvelle qu’un Français avait été mortellement blessé dans des combats en Ukraine », avait écrit le Quai d’Orsay, présentant ses « condoléances à sa famille. »
Si la France n’envoie pas de troupes se battre en Ukraine, elle livre des armes et des équipements militaires. Des soldats sont en revanche dépêchés dans les pays de l’Otan voisins.
France24 - World
Syrian desert monastery seeks visitors after years of war
Issued on: 19/06/2022 - 04:22
Nabk (Syria) (AFP) – A Syrian desert monastery that was once a hub for interfaith dialogue, attracting tens of thousands, has reopened to visitors after more than a decade of war and isolation.
"We yearn for people to return. We want to see them pray and meditate with us once more, so that they may find here a space for calm, silence and contemplation," Father Jihad Youssef told AFP, his voice echoing through the dark, empty halls of the monastery he heads.
In 2010, 30,000 people visited Deir Mar Moussa Al-Habashi (St Moses the Ethiopian), a 7th century monastery perched atop a barren, rocky hill about 100 kilometres (62 miles) north of Damascus.
But the onset of civil war in 2011 and the disappearance of Father Paolo Dall'Oglio, who had led and revived the community since 1982, scared away visitors for nearly a decade.
With security having improved in surrounding areas, the monastery reopened its doors to visitors this month.
They must climb 300 steps to reach the stone monastery, built on the ruins of a Roman tower and partly carved into the rock.
It has an 11th century church adorned with icons, ancient murals and writing in Arabic, Syriac and Greek that says "God is love" and "in the name of God, the Compassionate, the Merciful" -- a phrase that serves as Muslim praise to God.
Symbol of coexistence
Dall'Oglio hosted interfaith seminars at the monastery, where the Christian minority and Muslims used to pray side by side, turning it into a symbol of coexistence that attracted visitors and worshippers for three decades.
The Italian Jesuit priest was expelled from Syria in 2012 for supporting a mass anti-government uprising, but returned a year later.
He disappeared in the summer of 2013, on his way to the headquarters of the group that later became known as the Islamic State in the city of Raqa, where he had gone to plead for the release of kidnapped activists.
Dall'Oglio's practice of inter-religious coexistence was the exact opposite of the intolerant, murderous extremism of IS.
He was reported to have been executed and his body dumped in a crevice soon after his capture, but his death was never confirmed by any party.
"IS most likely kidnapped him. We do not know for sure whether he is alive or dead," Youssef said, adding that no one contacted the monastery to demand ransom.
An escape
In 2015, the monastery came under IS gunfire after the jihadists began two years of control in the nearby Homs countryside.
"We were scared we would be kidnapped or killed at any moment," especially after IS reached the nearby village of Al-Qaryatain and kidnapped groups of Christians there, Youssef said.
IS abducted the monastery's former chief Jacques Mourad from Al-Qaryatain for several months in 2015.
The group razed a monastery in the nearby village and locked hundreds of Christians in a dungeon. They were later freed, but a Christian community which once numbered hundreds in Al-Qaryatain has now fallen to fewer than two dozen.
"We experienced all kinds of fear," Youssef said, adding that they felt isolated in the desert monastery at the height of the fighting, and later because of the Covid-19 pandemic.
US-backed local forces defeated the IS "caliphate" in eastern Syria three years ago, while Syrian government troops, supported by Russia and Iran-linked forces, have recaptured much territory from rebels.
"This is a simple monastery devoid of luxuries. There is no internet or cell coverage, making it easier to escape the hustle and bustle of the city," Youssef said.
Two monks, a nun, and two postulants live in the three-storey monastery, which includes rooms for visitors, a bird farm, and an expansive library.
They live off the land and drink from a nearby well.
In the early hours of the morning, Youssef calls out to them for breakfast from a courtyard overlooking caves carved into the hill.
The lonely hilltop refuge basks in unparalleled tranquillity.
Youssef al-Halabi, 48, has been a monk for 16 years but he said the lack of visitors left him wondering what he could do to fill his spare time.
"I started looking for ways to fill these long hours... because sometimes we had zero yearly visitors," he said.
After his morning prayer, the white-bearded monk usually heads to a nearby cave to make candles. Sometimes he occupies himself with farming.
Halabi, who has devoted his life to worship and to serving visitors, said he hoped people would fill the monastery once more "to share our way of life".
"This is a space to breathe, away from the noise and agitation," he said.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Ukraine, à qui profitent les armes ?
À un checkpoint improvisé dans l’ouest de l’Ukraine, non loin de la frontière polonaise, un groupe de civils lourdement armé fait le tri des voitures qui tentent de quitter le pays. Parmi eux, de jeunes étudiants, canette de bière dans une main, AK-47 dans l’autre, montent la garde. Pour passer, il faut en moyenne s’acquitter de quelque 10 000 dollars en liquide. Depuis le début du conflit, les hommes en âge de combattre sont en théorie tous mobilisés. Sortir du pays leur est interdit sauf autorisation spéciale. Seulement ici, ce ne sont pas des policiers qui contrôlent mais des miliciens qui n’appliquent qu’une seule loi, la leur. Certains expatriés français ont eu affaire à eux en quittant Kiev par la route en mars dernier.
Dès les premiers jours de combat, le président Volodymyr Zelensky a ouvert les arsenaux afin d’équiper à la va-vite un maximum de civils à travers le territoire, pour enrayer l’avancée russe. Parmi ces armes, un grand nombre a déjà disparu, vendu au marché noir. Il s’agit en général de fusils d’assaut qui vont grossir les catalogues des trafiquants et trouver preneur en Europe occidentale, où elles ont la valeur marchande la plus forte. De 200 euros en Ukraine, elles peuvent se négocier jusqu’à 2 000 euros. De quoi équiper tout type de réseaux clandestins, mafias, petite criminalité, mais aussi groupes islamistes et extrémistes en tout genre.
Une grande partie des armes que l’Occident fournit à l’Ukraine pourrait se retrouver entre les mains de criminels en Europe
Mais ce scénario, typique de la plupart des conflits, est cette fois plus préoccupant que les précédents du fait de son ampleur et de sa proximité avec nos frontières. Le premier à tirer officiellement l’alarme est le secrétaire général d’Interpol, l’Allemand Jürgen Stock. Lors d’une récente conférence à Paris il explique : « Une grande partie des armes que l’Occident fournit à l’Ukraine pourrait se retrouver entre les mains de criminels en Europe. Cela arrivera, je n’en doute pas… Les criminels s’en occupent en ce moment même, pendant que nous parlons. Même les armes lourdes utilisées par l’armée seront disponibles sur le marché criminel […] Une destination probable pour ces armes, car les prix sur le marché noir sont nettement plus élevés en Europe, notamment dans les pays scandinaves. »
Contacté par nos soins, Interpol précise qu’il est encore très difficile de quantifier le phénomène, mais que la menace est bien réelle. Un constat partagé par Europol, l’agence européenne de police criminelle. Sa directrice, Catherine De Bolle, déclare dans un entretien au quotidien Die Welt : « Nous voulons éviter de connaître la même situation qu’il y a trente ans, lors de la guerre des Balkans. » Elle indique qu’Europol va mettre en place « un groupe de travail international pour développer des stratégies » afin d’enrayer les réseaux de contrebande venant d’Ukraine.
Le risque est amplifié par la présence sur place de groupes syriens et tchétchènes
Une menace d’autant plus forte que l’on s’inquiète dans différents services de sécurité européens de ce que vont devenir les missiles antichars Javelin ou antiaériens Stinger. « On sait que des missiles antiaériens sont déjà partis d’Ukraine, sans doute depuis plus d’un mois », nous explique Éric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R) : « Le risque de la prolifération est encore amplifié par la présence sur place de groupes syriens et tchétchènes, poreux aux réseaux islamistes internationaux. »
Le pays offre, en plus de la guerre qui le frappe, une typologie très particulière et aux racines anciennes propices aux trafics d’armes. À la fin de l’URSS, près de 30 % de l’armement soviétique était produit en Ukraine. Selon une étude de l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (Irsem), le pays comptait encore, avant le conflit, 6,2 millions d’armes de petit calibre (ALPC), généralement détenues de façon illégale. L’Ukraine possédait ainsi le 3e stock mondial, derrière la Chine et la Russie. Selon un rapport de la Rada (le Parlement ukrainien), entre 1992 et 1996, l’équivalent de 32 milliards de dollars d’armes lourdes et d’ALPC – soit le tiers du total – a disparu des arsenaux de l’armée, qui connaît comme le reste du pays une corruption considérable. Selon l’Institut de hautes études internationales et du développement de Genève, au moins 300 000 armes ALPC ont ainsi été pillées ou “perdues” entre 2013 et 2015. Seules 4 000 ont été récupérées.
La corruption constitue une menace existentielle pour l’État : elle détruit l’armée de l’intérieur, porte atteinte à ses capacités opérationnelles
Un problème massif de corruption confirmé par l’indice de Transparency International. l’Ukraine est aujourd’hui à la 122e place sur 180 au classement de la corruption. En plus de l’armée, les douanes et le secteur de la justice sont particulièrement touchés. L’ONG pointe encore la particularité du secteur de l’armement, notant que « la corruption constitue une menace existentielle pour l’État : elle détruit l’armée de l’intérieur, porte atteinte à ses capacités opérationnelles en détournant ses ressources de la ligne de front et en faisant payer des pots-de-vin aux conscrits pour éviter le service ou obtenir un poste préférentiel. En Ukraine, il n’y a pas de supervision sur les marchés publics de défense pour les armes et on estime que de 10 à 15 % des ressources [de l’armée] sont perdues à cause de la corruption ». « Le 22 juillet 2016, le commandant adjoint de l’Opération antiterroriste (ATO) a ainsi été arrêté et dégradé pour avoir vendu 5 000 munitions appartenant à l’armée ukrainienne », indiquait le Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (Grip).
Pour leur part, les autorités de Kiev ont tenté à plusieurs reprises de limiter ces quantités d’armes pour se conformer aux exigences occidentales, mais ces efforts ont pris fin après la révolte du Donbass en 2014.
Cet épisode marque un autre tournant dans la prolifération d’armes sur tout le territoire. Après les premiers combats, l’armée régulière reflue face aux rebelles. Elle est vite remplacée en première ligne par des volontaires et des milices équipés à prix d’or par des donateurs de la diaspora, mais aussi et surtout par des oligarques ayant leurs intérêts dans la région. Dans leurs fiefs et jusque dans la capitale, ils entretiennent de redoutées gardes prétoriennes, mieux payées et mieux dotées que la police.
À cet historique particulièrement chargé viennent s’ajouter les colossales livraisons de matériels consentis par les Américains et les Européens. L’effort de guerre des pays membres de l’Otan s’élève à 8 milliards de dollars, dont 4,6 dépensés par les seuls États-Unis.
En théorie, les États doivent s’assurer des critères de traçabilité des armes vendues
Mi-mai, Washington avait ainsi livré 5 500 missiles antichars, 1 400 missiles antiaériens Stinger et quelque 7 000 armes légères. La Suède a déversé ses stocks de lance-roquettes AT4 antichars, la Belgique 5 000 fusils FNC, le Portugal des fusils G3, la Tchéquie des pièces d’artillerie et le Canada des canons M777. La Grande-Bretagne plus de 10 000 systèmes antichars NLAW, Starstreak et Javelin, la Turquie de nombreux drones de combat Bayraktar. La France reste très discrète sur ce qu’elle a fourni, malgré plusieurs demandes parlementaires.
Pourtant, les pays de l’Union européenne sont signataires du traité de l’Onu sur le commerce des armes, qui tente de placer des garde-fous. Les États membres de l’Union, en théorie, doivent s’assurer des critères de traçabilité des armes vendues, qui ne sont pas toujours respectés dans le contexte d’urgence ukrainien. Cela est d’autant plus dangereux que les mafias ukrainiennes, parmi les plus puissantes au monde avec des ramifications jusqu’aux États-Unis et en Israël, disposent déjà de réseaux logistiques éprouvés. Les villes de Kiev, Dnipro, Kharkov et surtout le port d’Odessa sont, depuis 1991, des plaques tournantes des trafics en tout genre, notamment de celui des armes.
L’exportation illégale d’armes ukrainiennes pour alimenter les différents conflits est en effet déjà une vieille histoire
L’exportation illégale d’armes ukrainiennes pour alimenter les différents conflits est en effet déjà une vieille histoire. Elle a laissé des traces chez les talibans au Pakistan et même dans des pays qui étaient sous embargo international comme la Croatie, le Liberia et la Sierra Leone, sans oublier le terrible conflit du Darfour entre 2004 et 2008. C’est l’Ukraine qui était le principal exportateur d’armes à ce moment.
L’un des exemples les plus emblématiques de ces trafics éclabousse l’État au plus haut niveau. Le MV Faina, un navire battant pavillon ukrainien, devait se rendre au Kenya. Mais le 25 septembre 2008, il est détourné par des pirates somaliens. À son bord, une cargaison d’armes d’une valeur marchande de 33 millions de dollars. Une trentaine de chars, des lance-grenades et des munitions de différents calibres. Évidemment, le Faina n’avait pas pour destination le Kenya, mais le Sud-Soudan, également sous embargo de l’Onu. L’enquête diligentée pointera alors la responsabilité de la compagnie d’État Ukrinmash dans cette affaire.
Dans les années 1990, de nombreuses armes sont parties des balkans pour rejoindre les quatre coins du monde, y compris les banlieues françaises
Aujourd’hui, de la poudrière ukrainienne actuelle, d’autres conflits sont déjà en train de se rallumer. Éric Denécé nous explique encore que c’est le cas en RDC, où l’on constate une recrudescence des violences en Ituri, une région stratégique où s’exerce l’influence du Rwanda. Les rebelles y auraient déjà reçu leurs lots d’armes en provenance d’Ukraine.
Pour ce qui est de la France, les autorités sont, en théorie, mieux préparées que dans les années 1990, où les réseaux balkaniques n’ont pas eu trop de mal à vendre leurs marchandises. De nombreuses armes étaient parties des Balkans pour rejoindre les quatre coins du monde, y compris les banlieues françaises. Un spectre qui se rallume aujourd’hui, d’autant que l’on trouve sur le dark Web de nombreuses armes, dont des missiles Stinger pour 7 000 dollars et des Javelin pour la modeste somme de 30 000 dollars payable en cryptomonnaies. Des opérations réalisables derrière un VPN en quelques minutes seulement. Ces dernières années, les milieux géorgiens et tchétchènes ont réussi leur implantation sur le territoire national. La mafia ukrainienne fera-t-elle aussi son nid en France ? La réponse risque d’être explosive.
France24 - World
French legislative elections: The second round, by the numbers
Issued on: 17/06/2022 - 10:53
Tracy MCNICOLL
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Voters in France are heading back to the polls for a fourth time in two months as legislative elections conclude on Sunday, hot on the heels of April's presidential vote. Some 48.5 million voters are registered to cast a ballot in 572 run-off races across the country, with results due after polls close at 8pm Paris time on Sunday night. FRANCE 24 lays out the key numbers to keep in mind as France wraps up the 2022 election season.
52.49 percent abstention in the first round
A full 25,696,476 registered voters – 52.49 percent of the total – elected to stay away in the first round of these legislative elections, which concluded last Sunday. That abstention rate beat France's previous record for the first round of a parliamentary poll, set in 2017. Among fellow European Union members, only Croatia, Lithuania, Poland and Romania have sunk to such low turnout levels in a legislative election, according to figures from the Stockholm-based International Institute for Democracy and Electoral Assistance.
Whether and how turnout evolves in the second round will be a crucial factor for Sunday's final results. Significantly, abstention doesn't cut into the votes cast for each party in the same way. The demographics of voter turnout tend to work in favour of Emmanuel Macron and his centre-right Ensemble! ("Together!") coalition, while its primary challengers – Jean-Luc Mélenchon's pan-leftist NUPES coalition and Marine Le Pen's far-right National Rally party – are generally more vulnerable to turnout concerns as their younger and more working-class support tends to turn up in lower proportions at the ballot box.
Getting those who abstained last weekend to polling stations this weekend is particularly critical for the NUPES, the alliance made up of Mélenchon's far-left La France Insoumise ("France Unbowed" or LFI), the French Communist Party, the Socialist Party and the Greens (EELV). With left-wingers having managed to agree on that broad coalition ahead of the first round, there is very little support remaining to squeeze from voters who didn't already back the NUPES then. Its best bets for bigger numbers are in teasing out support from the Anybody-But-Macron crowd and first-round no-shows.
289 seats for an absolute majority
The figure that rules in these elections, somewhat literally, is 289 – the number of seats needed to win an absolute majority in the 577-seat National Assembly. For the first time in 25 years, reaching that number will be a genuine challenge for the French president's side, in this case Macron's centre-right alliance Ensemble!.
Macron's La République en Marche (“Republic on the Move” or LREM) party won 306 seats on its own steam back in 2017, with its centrist ally Modem padding out that count with 42 more seats. But those days of dominance are now on the brink.
>> Explainer: How do France's legislative elections work?
After narrowly missing out on a place in the presidential final in April, leftist flagbearer Mélenchon spent two months lobbying voters to give his NUPES coalition a majority and, at least indirectly, give him the prime minister's job instead. While 289 seats remains a longshot for the left (pollster Ipsos-Sopra Steria is projecting something within the bounds of 150-190 for the NUPES), whether Ensemble! can eke out a new absolute majority, or simply a relative one, may be the night's biggest question mark. Ipsos projects the centre-right's likeliest haul falling between 255 and 295 seats.
🇫🇷🗳️ What to retain from the first round of this year's French Parliamentary elections?Find the latest estimates on our website: https://t.co/Kbk2CI0bWJ #Legislatives2022 #Legislatives #Elections2022 pic.twitter.com/X5oUKt5JWe
June 12, 2022An absolute legislative majority, as Macron enjoyed during his first presidential term in office, would allow him to push through his policy agenda virtually unhindered. A relative majority, or hung parliament – unusual in France and unseen since 1991 – would complicate matters for Macron, requiring reaching out to other parties by entering into coalition, for instance, with the conservative Les Républicains or by negotiating majorities one-by-one for every piece of legislation. While parliamentary consensus-building comes naturally in some EU countries, it isn't entrenched in France's political culture and makes political deadlock more likely, as the centre-right camp has sought to underline on the campaign trail all week. (Macron would retain the right to call a snap legislative election – although potentially at his peril.)
>> Macron or chaos: French ruling party flags red menace in tight election
In a televised speech on the tarmac before setting off for Eastern Europe on Tuesday, Macron appealed for votes, saying it was "in the superior interest of the nation" to give him "a solid majority" in the lower-house chamber "in these troubled times". "Nothing would be worse than to add French disorder to the global disorder," he said.
NUPES leaders shot back, saying Macron's comments betrayed his "arrogance" and a sense of "panic". Mélenchon deemed the president's tarmac appeal a "Trump-like sketch".
21,359 vote margin
Sunday’s first round officially ended with the centre-right Ensemble topping the overall vote count, edging the pan-leftist NUPES by a mere 21,359 votes out of 23.2 million cast.
The NUPES did top Ensemble in one (minor) column on the election’s opening Sunday: Four NUPES candidates were elected outright in the first round – three in Paris districts and one in neighbouring Seine-Saint-Denis – while Ensemble only pocketed one seat outright on the night, in the northwestern Mayenne. Three more NUPES candidates are guaranteed seats in the run-off after their lone opponents withdrew their bids this week.
French legislative elections © FRANCE 24
Winning a district in the first round is no easy feat (only four managed it in 2017). It requires scoring more than 50 percent of the vote plus support from a minimum 25 percent of registered voters. Far-right National Rally stalwart Le Pen is one candidate who came close this time: Vying for re-election, she won 53.96 percent of the vote in the first round, but didn't meet the registered-voter quota owing to low turnout. Le Pen will face off against a NUPES candidate for the seat in northern Pas-de-Calais on Sunday.
Sixty-one districts to pit left against far-right
Indeed, Le Pen's district is just one of 61 that will see a far-right National Rally candidate go head-to-head with a NUPES contender on Sunday night. That prospect has proved challenging for Macron's Ensemble camp. As the first-round results rolled in on election night, centre-right heavyweights betrayed a certain ambivalence on TV broadcasts about whom to support in those races.
Going back 20 years in France, convention has it that mainstream parties set aside their animosities and band together to keep the far right from power whenever the occasion presents itself. That tradition, known as the Front républicain, has wobbled of late. But leftist voters argue they had a hand in carrying Macron to re-election against Le Pen in April on that basis and bristle at his camp's apparent reluctance to return the favour now.
>> Prizes abound for Le Pen's far right in historic French legislative elections
Government spokeswoman Olivia Grégoire looked to set the record straight on Monday morning. She suggested that Ensemble's ambivalence owed to a "very few" far-left-leaning NUPES candidates – fewer "than could be counted on one hand".
"Let's be clear," said Grégoire. "Not a single vote for the National Rally."
Whether that counts as a ringing endorsement in the context of record abstention is another matter.
Achievements unlocked: 15, 58, 60, 185 ...
After advancing to the run-off in 206 districts, the National Rally is projected to win more than enough seats to form an official parliamentary group for the first time since 1986, when an experiment with proportional representation gave party founder Jean-Marie Le Pen's National Front and his allies 35 seats. Pollsters Ipsos-Sopra Steria project Marine Le Pen’s far right could win 20 to 45 seats, up from eight in 2017.
The threshold for a parliamentary group – which brings more speaking time on the house floor, public financing to hire parliamentary staff and better access to parliamentary facilities – is 15 seats.
>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
Beyond those basics, higher seat counts sweeten the privileges available. A minimum of 58 deputies is required to issue a no-confidence motion, which spurs a debate on the floor and entails a vote. The threshold for challenging a law by referring it to the Constitutional Council is 60 deputies. Lastly, no fewer than 185 deputies are required to request that an issue be put to a shared-initiative referendum nationwide.
Three ministers' jobs on the line
Fifteen government ministers, more than half of the 28 named just last month after Macron's re-election, laid their cabinet posts on the line by throwing their hats in the parliamentary ring. By convention, a sitting minister who runs for election and loses must give up the government gig. Most standing in this election – with Prime Minister Élisabeth Borne chief among them, running in the Calvados – advanced comfortably and are likely to win their pro-Macron constituencies on Sunday.
But three, in particular, face tough run-off duels against NUPES candidates who topped their scores by wide margins in the first round: Minister for Public Services and head of Macron's LREM Stanislas Guerini and Junior Minister for Europe Clément Beaune, who are both running in Paris, and Ecological Transition Minister Amélie de Montchalin, who is running in the suburban Essonne south of the French capital.
42°C
Weather can arguably be a factor anytime voters are called to the polls on a spring weekend for the fourth time in quick succession. But France's 2022 spring election season is wrapping up with the country bracing for a record early heatwave. The Météo-France weather service is warning of temperatures never before recorded in a French month of June. The mercury is slated to climb to between 35 and 40°C across much of continental France, with a swath from southwest to central France expected to see 40 to 42°C.
That heat is forecast to break by Sunday, the day voters in metropolitan France head to the polls. But just how the torrid weather will affect second-round turnout – from hampering candidates from shaking hands and kissing babies down the stretch to re-igniting climate concerns – will be yet another factor to glean from the numbers as they roll in on Sunday night.
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Voter turnout issue looms over French legislative elections after record first-round abstention
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Valeurs Actuelles
Après la révolution Internet, celle de la blockchain ?
Internet a métamorphosé notre société, notre économie et notre psychologie. Qui osera affi rmer le contraire ? Cela s’est fait en deux temps. Le Web 1.0, l’Internet traditionnel, un grand catalogue en ligne, a d’abord permis aux professionnels de fournir verticalement des informations. Puis, au début des années 2010, le Web 2.0, l’Internet social, a entraîné un changement de paradigme : participation et interaction sont devenues les maîtres mots, grâce aux réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, etc.) : ils ont permis aux internautes de bâtir leur propre Web.
Et voilà qu’aujourd’hui, l’émergence d’une autre technologie, la blockchain, promet de supprimer les intermédiaires : elle permet de stocker et d’authentifi er l’ensemble des échanges entre utilisateurs dans un registre virtuel (une blockchain), donc de manière décentralisée, là où jusqu’à présent tout était enregistré sur des serveurs comme ceux possédés par Amazon ou Facebook. Une véritable révolution !
La première blockchain, apparue en 2009, aurait été créée par un mystérieux Satoshi Nakamoto — ce serait un pseudonyme derrière lequel se cachent une ou plusieurs personnes ; c’est l’architecture sous-jacente du bitcoin, une cryptomonnaie dont la valeur ne repose pas sur la confi ance en un État mais sur celle de ses utilisateurs.
Les cryptomonnaies permettent de sortir de l’hégémonie du dollar et d’avoir plus de liberté monétaire.
Avec un certain succès : entre 2013 et 2021, le prix d’un bitcoin a bondi de 1 000 à 68 000 dollars. Mais au prix d’une énorme volatilité : le bitcoin, qui vaut aujourd’hui 29 500 dollars, a perdu 46 % de sa valeur en six mois. Depuis 2009, des centaines de cryptomonnaies ont vu le jour et s’échangent sur des plates-formes, comme Binance, la plus grande au monde, créée par l’homme d’affaires sino-canadien Changpeng Zhao.
Leur praticité explique leur succès : aux États-Unis, on compte déjà plus de 30 000 bornes automatiques permettant au citoyen d’acheter et de vendre des bitcoins ou d’autres cryptomonnaies contre des dollars. En novembre 2021, leur capitalisation dépassait 3 000 milliards de dollars, supérieure à celle d’Aramco, l’entreprise la plus chère du monde. Mais au fur et à mesure de leur création, les cryptomonnaies ont aussi entraîné une certaine défi ance envers tout type d’intermédiaire, notamment les banques et les États. À tel point que des pays comme le Salvador et la République centrafricaine ont décidé d’ériger le bitcoin en monnaie offi cielle pour pallier la volatilité de leur propre devise.
Pour l’économiste Philippe Herlin, qu’un État fasse d’une monnaie privée sa monnaie offi cielle alors qu’il ne la contrôle pas constitue une fracture : « En 1905, l’État a été séparé des Églises : de la même manière, les cryptomonnaies se séparent maintenant de la monnaie. » Auteur d’un rapport d’information sur les cryptoactifs, le député LREM Pierre Person estime qu’il y a une autre raison : « Cela permet de sortir de l’hégémonie du dollar et d’avoir plus de liberté monétaire, en changeant de référentiel. Beaucoup considèrent que le bitcoin sera l’or numérique de demain. » Dans des pays comme le Nigeria, la Thaïlande ou l’Argentine, un tiers de la population utilise déjà des cryptomonnaies comme moyen de paiement.
Un euro numérique a été programmé par la Banque centrale européenne à l’horizon 2025.
Les banques centrales n’auraient pris la menace au sérieux que très récemment, selon Nathalie Janson Calamaro, professeur associée d’économie à la Neoma Business School : « Le fait que Facebook tente de lancer sa monnaie a changé la donne, car il dispose d’un canal de diff usion menaçant la souveraineté des États. » La Chine a réagi de manière radicale, interdisant toutes les cryptomonnaies, sauf la sienne, un yuan numérique prévu pour 2023. Elle y voit aussi le moyen d’augmenter le contrôle social, là où les cryptomonnaies privées sont la promesse du contraire.
Aux États-Unis, Joe Biden a évoqué, au mois de mars, la création d’un dollar numérique, alors qu’un euro numérique a aussi été programmé par la Banque centrale européenne à l’horizon 2025. Un mouvement inéluctable : pour Pierre Person, « la monnaie nationale sera forcément digitale : ce n’est qu’un support de plus, comme l’a été le chèque. Mais la question porte sur la collecte de nos données personnelles, car l’État aura accès à toutes nos transactions, en Europe comme en Chine ».
Quant aux banques privées, d’abord sceptiques, elles utilisent aujourd’hui massivement la blockchain dans leurs transactions. Certaines, comme JPMorgan Chase, ont lancé leur propre cryptomonnaie.
Dans l’économie, de plus en plus d’entreprises ont aussi recours à la blockchain, qui peut avoir plusieurs rôles. Si les compagnies aériennes peuvent rembourser immédiatement leurs usagers en cas de retard, les grands distributeurs comme Carrefour y voient une manière d’optimiser la traçabilité de leurs produits, notamment alimentaires.
Le marché de l’emploi pourrait aussi être touché de manière profonde. Pour Philippe Herlin, les professions diplômées occupant des fonctions d’intermédiaires sont en danger : « Tout ce qui nécessite la validation d’un tiers est amené à disparaître : les secteurs réglementés comme la banque ou les professions financières, mais aussi l’assurance et les métiers reposant sur un mécanisme d’enregistrement. Quant aux professions du droit, comme l’avocature ou le notariat, elles vont profondément changer. »
En 2021, le marché des NFT a atteint une valeur de 41 milliards de dollars, contre 65 milliards pour le marché de l’art traditionnel.
Le marché de l’art est déjà transformé avec l’avènement des NFT (non fungible tokens, “jetons non fongibles”, reposant sur une autre blockchain, l’ethereum), qui sont des certifi cats d’authenticité et d’unicité annihilant le risque de faux et permettant de vendre une oeuvre d’art immatérielle sans passer par un galeriste ou un commissaire- priseur. Techniquement, ce n’est plus l’oeuvre que l’on achète, mais le NFT garantissant son authenticité. Ici, la blockchain permet en outre une traçabilité de l’oeuvre, son auteur touchant des royalties à chaque revente.
En 2021, le marché des NFT a atteint une valeur de 41 milliards de dollars, contre 65 milliards pour le marché de l’art traditionnel. La vente record revient à un artiste américain, Beeple : pour 69,3 millions de dollars, il a cédé, il y a un an, Everydays : the First 5000 Days, un collage numérique composé d’animations et de dessins.
Désormais, la blockchain a également pour ambition de supprimer les intermédiaires en politique, ce qui pourrait correspondre à une aspiration de nos sociétés où la démocratie représentative est en crise. En France, selon un sondage OpinionWay du 16 décembre 2021, 83 % des citoyens réclament plus de démocratie participative. Gilles Mentré a décidé de s’engager en ce sens : cet inspecteur des Finances a fondé Electis, un projet d’infrastructure de vote électronique reposant sur la blockchain : « La vérifi cation des bulletins est décentralisée : grâce à des e-assesseurs et des e-scrutateurs, le risque de fraude est nul. Nous avons déjà organisé avec succès des votes dans un cadre municipal. Les maires s’engagent avec nous car ils sentent que la blockchain peut contribuer à restaurer la confi ance. » De la même manière, de nombreuses initiatives visent à utiliser la blockchain pour démocratiser et décentraliser le monde de l’entreprise, associatif ou syndical.
“On vend un rêve qui pourrait s’avérer être un cauchemar”
Si la blockchain rend plus concrets les modes de gouvernance, elle crée aussi des mondes où la frontière entre le virtuel et le réel est poreuse. Avec un casque de réalité virtuelle, chacun pourra, sous la forme d’un avatar, s’immerger dans un monde virtuel, le métavers, et acheter des accessoires, des vêtements de marque ou des NFT, assister à des concerts, participer à des réunions et même travailler. Le tout contre des cryptomonnaies. Une réfl exion qui n’a pas échappé aux entreprises : « D’abord investi par les hippies, déçus de l’échec des communautés réelles, Internet a ensuite été récupéré par les grands groupes. De la même manière, le métavers, censé incarner une contreculture, est déjà préempté par les entreprises », explique l’anthropologue Fanny Parise. Facebook a déjà été renommé Meta pour symboliser l’objectif ultime de son fondateur, Mark Zuckerberg : faire de son métavers « la plate-forme informatique du futur ». Pour cela, il embauchera 10 000 personnes en Europe, d’ici à 2026.
Pour Laurence Devillers, professeur en informatique appliquée aux sciences sociales à la Sorbonne, il y a une nécessité de régulation et un enjeu éthique : « On vend un rêve qui pourrait s’avérer être un cauchemar. Nous ne sommes pas à l’abri d’un clivage sociétal et d’une baisse de l’intelligence collective : d’un côté, il y aura la majorité, qui subit, et, de l’autre côté, une minorité aux manettes de ces métavers. Manipuler les gens n’aura jamais été aussi facile. » Quant à la généralisation de ces métavers, cela risque, selon elle, de devenir un enjeu de santé publique : « Lorsqu’on est dans un monde immersif, on peut perdre ses repères et avoir des troubles cognitifs. Il est impossible de savoir comment le corps et le cerveau vont s’habituer. »
Reste une inconnue, et de taille : notre planète pourra-t-elle s’adapter à la blockchain ? En 2021, le “minage” (la sécurisation) du bitcoin a nécessité plus de 134 térawattheures d’électricité, soit la consommation d’électricité de la Suède ! Si les blockchains ont besoin d’autant d’énergie, c’est que leur fonctionnement requiert l’utilisation d’un grand nombre d’ordinateurs et de serveurs, machines particulièrement énergivores. Exclus de Chine, de nombreux “mineurs” ont déferlé sur le Kazakhstan et l’Iran, avant d’en être expulsés en 2021. Leur activité avait entraîné une forte hausse de la consommation d’électricité au point de provoquer des coupures importantes et régulières, et des émeutes faisant des dizaines de morts.
De plus en plus de rançons réclamées en cryptomonnaies
Les délinquants n’ont pas non plus laissé passer le train de la blockchain ; son écosystème nécessite donc d’être surveillé et encadré. De plus en plus de rançons sont réclamées en cryptomonnaies. En 2020, elles ont atteint près de 700 millions de dollars. Les principales cibles sont les entreprises : en France, deux tiers d’entre elles ont subi un tel chantage. Des collectivités ou des services publics sont également visés, comme plusieurs communes de Seine-Saint-Denis, en décembre dernier. Selon le commissaire Fabrice Billot, à la tête de la brigade de lutte contre la cybercriminalité de la préfecture de police de Paris, « le recours aux cryptos explose car il y a peu de contrôle et les transactions sont anonymisées. En cavale, les criminels ont toujours accès à leurs cryptoactifs et ils peuvent les dépenser dans de plus en plus de pays ».
Partout où il y a de l’argent à blanchir, qu’il soit issu du trafi c de drogue, de vente d’armes, de la prostitution, la cryptomonnaie prospère donc. Y compris pour le fi nancement du terrorisme : en 2020, des djihadistes français ont ainsi été arrêtés pour avoir transféré plus de 250 000 euros en bitcoins vers la Syrie et l’Irak.
L'Humanité
Taxonomie : la Commission européenne perd sur le gaz et le nucléaire
ActuUne coalition de députés a réussi à faire voter une objection à la décision, prise en février, de classer gaz et nucléaire parmi les énergies de transition.
Marie-Noëlle BertrandCoup de théâtre au plus haut de l’Union européenne : la Commission vient de se faire retoquer, dans la toute dernière ligne droite, son projet controversé de donner au gaz et à l’énergie nucléaire un label de durabilité dans le cadre de la taxonomie européenne. Une coalition interpartis de députés européens est parvenue à faire voter une objection allant dans ce sens par les commissions environnementale et économique du parlement. Le fait est rare, pour ne pas dire exceptionnel. Il relance un débat clé tout autant qu’épineux portant sur les leviers de la transition énergétique, le tout sur fond de guerre en Ukraine.
Pour rappel, la taxonomie européenne désigne une classification des activités économiques réputées nécessaires à la transition écologique ou favorable à l’environnement. Son objectif est de pouvoir orienter les investissements vers les activités soutenables, afin de permettre à l’Union européenne d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Alors que le Green deal – pacte vert – européen prévoit de mobiliser 1 000 milliards d’euros entre 2021 et 2027, autant dire que la question est capitale.
L’objection a été validée à 76 voix contre 62
En matière d’énergie, le débat a longtemps fait rage de savoir si le gaz – énergie fossile moins émettrice de CO2 que le charbon et le pétrole, et cependant actrice du réchauffement - et le nucléaire – énergie non carbonée, mais controversée à d’autres égards – pouvaient ou non intégrer la liste des activités vertes. La dispute a été tranchée en février, quand la Commission européenne a rendu un avis positif, quoique modulé : gaz et nucléaire seront considérés comme des énergies de « transition », indiquait-elle, à comprendre pas aussi vertes que les énergies renouvelables, mais nécessaires à la sortie du pétrole et du charbon.
Un acte délégué – forme de décret d’application – avait ainsi été présenté, au grand damne de ceux qui voient là une disposition de greenwashing, obtenue sous pression des lobbies. Plusieurs députés de la Gauche européenne, en mai, avaient appelé à faire blocage de cette décision. Une coalition d’élus de plusieurs groupes avait fini par se former, et avait formulé une objection. Restait à la faire adopter par les deux commissions clés du parlement que sont celles de l’Environnement et de l’Économie. Le vote a eu lieu ce 14 juin et a été serré. L’objection a été validée à 76 voix contre 62 et 4 abstentions.
Que s’est-il passé entre février et juin pour que les choses basculent ainsi ? La guerre en Ukraine, bien sûr, et la désormais capitale recherche d’indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, principal fournisseur de gaz en Europe. Greenpeace, d’ailleurs, voit dans ce vote une « victoire pour le peuple ukrainien ».
Le vote doit être confirmé en juillet par le parlement
« Il signe une nouvelle défaite pour les lobbyistes des industries gazières et nucléaires russes, mais aussi pour Emmanuel Macron qui a été l’un des fers de lance du lobbying en faveur de l’inclusion du gaz fossile et du nucléaire dans la taxonomie, au mépris de l’urgence climatique et de la transition énergétique », note Pauline Boyer, chargée de campagne énergie pour l’ONG, dans un communiqué.
L’histoire, cependant, n’est pas terminée. Pour être complètement effective, l’objection doit à présent être votée par le parlement lui-même, lors d’une session plénière qui se tiendra début juillet. Une majorité simple - soit au moins 353 eurodéputés - sera nécessaire à son adoption. Si elle devait advenir, la Commission européenne disposera de deux mois pour formuler une nouvelle proposition.
ÉnergieUnion européennegaznucléaire France24 - World
Prizes abound for Le Pen's far right in historic French legislative elections
Issued on: 14/06/2022 - 17:14
Tracy MCNICOLL
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The duel between Emmanuel Macron's incumbent majority and Jean-Luc Mélenchon's pan-leftist NUPES coalition duly dominated the spotlight on Sunday after the first round of France's legislative elections. But far-right National Rally flagbearer Marine Le Pen had a red-letter night at the ballot box. Even at the low end of seat projections for next Sunday's run-off, Le Pen will have shored up party finances, seen off a pesky political foe and guaranteed herself a gilded soapbox for five more years.
The far right is rarely a focal point in French parliamentary polls. It has long been a political truism in France that the legislative elections – 577 individual seat races in two rounds, majority wins, for the lower-house National Assembly – favour parties that can cast a wide net and cultivate parliamentary alliances, leaving the country's predominant go-it-alone far-right party, founded by Marine Le Pen's rabble-rousing father Jean-Marie half a century ago, out in the cold.
But on Sunday night Le Pen's National Rally (RN) dented that conventional wisdom with a historic showing, pending next week's run-off. Standing for re-election in northern France, Le Pen herself fell just short of winning outright in the election's opening round with 53.96 percent of the vote. She'll wage a comfortable run-off next Sunday while her party vies for dozens of new parliamentary seats. And she has managed it all despite running a conspicuously casual campaign – once she'd returned from a long holiday after April's presidential election, that is.
"The second round offers us the opportunity to send a very large group of patriotic deputies to the new National Assembly," Le Pen declared Sunday, smiling in the wind on an outdoor stage in Hénin-Beaumont, northern France, pledging to represent "honest folks" in the chamber with a far-right group vast "as never before in the political history of our country".
After all votes were counted on Sunday night, Le Pen's RN scored 18.68 percent of the vote, up from the 13.2 percent the party managed in the first round in 2017. RN candidates advanced to the run-off in more than 200 races across the country, up from 120 five years ago. Pollsters project the National Rally is likely to win enough seats to form an official group in parliament – Ipsos-Sopra Steria projects 20 to 45 RN seats, well above the minimum 15 for a group – unlocking funding and powers at the pulpit that the party hasn't enjoyed in decades.
Stacked odds
All of which counts as a triumph for a far-right party in French legislative elections. Indeed, the National Rally and its predecessor, the National Front, have only won 10 legislative races this century, despite strong showings in presidential elections scheduled only weeks before. Despite her appearance in the May 2017 presidential run-off against Emmanuel Macron, Le Pen's RN only won eight National Assembly seats that June. Apart from a political exception in 1986 – when an experiment with proportional voting saw 35 far-right National Front candidates win seats – the far-right faction had never had the numbers to form a group in parliament. Indeed, the far-right threat has long been a key argument in France against any permanent shift to a proportional voting system.
>> Explainer: How do France's legislative elections work?
"It's the first time the National Front, now the National Rally, can hope to have a parliamentary group in the majority two-round French system, which was supposed to prevent it from obtaining that. So, on a historical level, it's clear that Marine Le Pen has succeeded in doing what the National Front (National Rally) never managed until now," explained political sociologist Erwan Lecoeur, a far-right specialist at the Grenoble-based Pacte social science laboratory. "So that seawall has 'exploded', washed over by a very strong vote in favour of the National Rally and Marine Le Pen," Lecoeur said. "She has managed something her father and the party never did before."
But beyond that new notch on the family-business leaderboard and Le Pen's lyrical remarks about stumping for honest folk, there were more pedestrian reasons for the RN leader's wide smile in Hénin-Beaumont on Sunday. And they start with money.
Goldmine election
Winning legislative seats is, quite literally, gold to a French political party, with each seat bringing in €37,280 annually in state subsidies over a five-year term. Individual ballots, too, are a virtual goldmine in these elections: A party that scored more than 1 percent in 50 districts can count on €1.64 for every vote cast in its favour. On Sunday, Le Pen's party earned more than 4.2 million votes – some 1.25 million more than it managed in 2017's first round – guaranteeing nearly €7 million per year in public funds. Meanwhile, forming a parliamentary group unlocks powers not simply of influence (more speaking time for questioning the government on the house floor) but also of access (dibs on parliamentary offices and facilities) and financing (public funds to take on parliamentary staff).
>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
That sort of funding is more than petty change for the cash-strapped National Rally, on the hook for millions from Russian and Hungarian banks. "The National Rally is more than €20 million in debt. It is the most heavily indebted political party in the country," explained Lecoeur. Why? "Because the French system has it that the legislative elections decide how much money [a political party] has and they are very bad elections for the National Rally. That mode of distributing public money has always been a catastrophe for the National Rally because it had very little public money, even though it scored well in the presidential, European, and other elections," the far-right specialist explained.
Political vengeance
Remarkably, the National Rally's legislative reversal of fortunes on Sunday came amid supposedly stiff competition from far-right newcomer Éric Zemmour. The hardline pundit-turned-politician spent this year's presidential campaign poaching talent away from the National Rally – even parading Le Pen's niece Marion Maréchal like a trophy on the campaign trail – before falling to defeat with 7 percent of the presidential vote in April.
Far from harming Le Pen's long-established party, Zemmour's neophyte outfit and its "ideological radicalism ... helped the RN to appear as if it had moved toward the centre", far right specialist Jean-Yves Camus told Agence France-Presse. Zemmour's talent poaching, meanwhile, "allowed the RN to clarify its internal landscape", he added, seeing the party shed uncommitted associates.
For these legislative elections, Le Pen declined appeals from Zemmour to join forces and there is little doubt the split vote on the far right cost the side a chance to collect even more seats. "It's clear that she had wanted a large group in the National Assembly, she'd have been better off allying with Reconquête to hope for 10, 20 or 30 more seats," said Lecoeur.
But seeing off a bitter rival in stark fashion – no candidate from Zemmour's Reconquête ("Reconquer"), including Zemmour himself, made it past the first round on Sunday – is arguably the bigger prize for Le Pen.
"She wanted to put a nail in [Zemmour's] coffin, clearly. And it is a success, from that point of view. Reconquête finds itself at around 4 percent of the vote nationally. Most of its candidates won't be reimbursed (with campaign subsidies). None is in the second round. Not Zemmour, not Marion Maréchal. It's a disaster," Lecoeur said. "She wanted firstly to kill Zemmour and didn't really give a damn about having more deputies, especially if those deputies were Zemmourists and therefore unmanageable. It would have been a catastrophe for her."
Low ceiling, low expectations
But what about that matter of more? After battling the far-leftist Jean-Luc Mélenchon to a place in the presidential run-off against Macron with 23.15 percent of the first-round vote just nine weeks ago, Le Pen again finished as runner-up for the French presidency with 41.45 percent of the vote – an unprecedented score for the far right. But amid record-high abstention in these parliamentary polls, she couldn't hold onto that same mass of votes on Sunday.
"The National Rally's results are disappointing compared to what it could have envisioned two months ago. It's a long way from the more than 8 million votes received in the presidential first round," said Ugo Palheta, a sociologist at the University of Lille. "Le Pen didn't succeed in finding a response to the (pan-leftist) NUPES dynamic and will have to make do with a National Assembly where a very large left-wing block will apparently play the role of principal opposition to the government," Palheta added.
>> On This Day in 2002: Doomed Socialist favourite laughs off threat of Le Pen in presidential final
Far right specialists note that, beyond any fine points of the voting method, there is an upper limit on how well the National Rally can plausibly do in French legislative elections owing to a chronic personnel problem. Simply put, the party doesn't have a deep bench of talent to draw hundreds of presentable lawmakers from.
"To campaign in the legislative elections, one needs executives all over the country and the RN is short on those. But its good results in the first round nevertheless show that its political and electoral roots are quite solid in several areas, with a capacity to achieve very high scores, even when its candidates don't really hold water," said Palheta, alluding to a series of gaffes on the campaign trail by RN legislative candidates during local TV debates.
The issue is one of quality but may go hand in hand with what is, fundamentally, a particularly top-down party.
Le Pen "can count on 50-odd deputies, maybe a little less (next Sunday). But she doesn't need more and doesn't want more, very concretely, because for her it becomes complicated to manage beyond that," noted Lecoeur. "There can't be too many because she knows she has to take care of them afterwards and has better things to do than babysit new deputies who don't understand anything," he said. "Moreover, it could give rise to vocations or urges to become the chief and that's never very good for her."
Not that the party has any great affinity for the lower-house chamber. French parliamentary elections have historically been unfavourable to the far right (which, paradoxically, places bigger bets on European Parliament elections, where proportional voting gives the Europhobic RN more of a fighting chance). But the hostility is mutual: The party isn't particularly wedded to the ideals of parliamentary democracy, its arcane grunt work or all those committee meetings.
"LePenism doesn't believe in parliamentarianism. It is practically even anti-parliament, fundamentally. It doesn't believe the National Assembly is an important place," said Lecoeur. But neither, arguably, does its electorate. "Its voters know they are voting to have a few deputies who will very rarely be present, who won't work on laws or bills. It's not their thing." As a lower-house lawmaker, Le Pen herself only cast a vote in 9.5 percent of the chamber's ballots during the last legislature, by one Le Monde count.
"It won't change much for her to have a parliamentary group. She'll just have a bit more financial means, a little more means for speaking time to cultivate her image as a permanent opponent to Emmanuel Macron. That's her plan, her only plan," said Lecoeur. When her father's National Front had a parliamentary group in 1986, the sociologist recalled, it used that pulpit to create buzz. "They are folks who want to disrupt the system, that's the objective. So Marine Le Pen will likely use it that way. Her objective is to be Macron's primary opponent media-wise, not policy-wise."
Yet another warning for Macron that, after polls close on these legislative elections next Sunday night, the French president may well be in for a wild ride over the next five years.
French legislative elections © FRANCE 24
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
Majority, hung parliament or ‘cohabitation’: Macron’s prospects uncertain after tight election
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
Takeaways from the first round of France’s parliamentary elections
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
Macron coalition, leftwing bloc neck and neck in first round of French elections
L'Humanité
À Orléans, résistance autour des tilleuls centenaires
ActuAlors que la ville envisage d’abattre des arbres centenaires, les riverains s’organisent et lancent une pétition. L’élu en charge de la biodiversité est pointé du doigt.
Joseph KordaDepuis deux décennies, la majorité LR d’Orléans (Loiret) met un point d’honneur à minéraliser les artères de la capitale régionale. De son côté, Jean-Paul Imbault, l’adjoint au maire en charge de la « ville jardin » (sic), multiplie les projets d’arrachage ou de déplacement d’arbres provoquant la colère, mais aussi la résistance de riverains. Dernier épisode en date avec l’aménagement de la place Domrémy, où trônent neuf tilleuls centenaires promis à l’abattage. « Certes, trois des arbres sont abîmés à la base, mais c’est du fait des voitures qui les cognent à l’occasion de manœuvres », explique Alain Couteau, pépiniériste et lanceur d’une pétition pour le maintien des tilleuls. « Ils auraient pu envisager de les soigner et de les protéger plutôt que de les raser ». La ville, elle, met en avant la requalification de la place qui obligerait à cette solution radicale ; et assure qu’il y aura réparation. « Il est prévu de créer une place dotée de douze érables pour retrouver l’esprit de l’alignement », précise-t-elle. « Ce n’est pas la même chose d’avoir des arbres centenaires que de planter de jeunes arbustes, surtout durant des périodes de sécheresse comme celles que nous vivons », rétorque Alain Couteau. « Même en plantant des arbres conséquents, on n’obtiendra pas avant des décennies l’équivalent de la biodiversité actuelle ».
Le pépiniériste pointe également les cyprès en pot récemment déposés sur la place principale de la ville. Après quelques mois à peine, ces arbres allergènes, prétextes à une végétalisation annoncée en grande pompe, meurent les uns après les autres. Fin 2021, Jean-Paul Imbault avait également projeté d’arracher et de déplacer des poiriers qui faisaient le bonheur des riverains. Face à leur colère, la mairie avait du faire machine arrière. « Il y a une vie sauvage que l’on ne soupçonne pas dans notre ville », insiste Fabien, un habitant du quartier Saint-Marceau, où doivent être abattus les tilleuls. « Pour protéger la base des arbres qui longent le boulevard, la ville préfère mettre de la paille bétonnée contre toute logique écologique. On arrache des arbres centenaires, on veut faire de l’ombre avec des cyprès, mais de qui se moque-t-on ? C’est l’élu à la destruction de la ville nature, oui ! »
Si Jean-Paul Imbault commet autant d’erreurs d’appréciation, c’est peut-être qu’il n’a pas le niveau requis pour mener ce type d’opérations. Pendant plus d’un demi-siècle, celui qui a son émission hebdomadaire sur la radio locale France Bleu Orléans, a purement et simplement menti sur son prétendu titre de Meilleur ouvrier de France (MOF) en horticulture. Ceci pourrait expliquer cela.
orléansarbres Valeurs Actuelles
Fin des voitures thermiques : “On risque de créer un mouvement type Gilets Jaunes puissance 10”
Valeurs actuelles. A quoi joue le Parlement européen ?
Pierre Chasseray. C’est bien beau de jouer à Madame Irma, mais dans dix ans, on ne sait pas ce qu’il y aura sous le capot du véhicule de demain d’un point de vue technologique. Le Parlement européen veut mettre fin au véhicule thermique. Il met surtout la charrue avant les pneus ! Soyons clairs, la filière automobile n’est pas encore prête ; laissons donc lui le temps. Le Parlement met en fait tous ses œufs dans le même panier en confondant vitesse et précipitation sur l’électrique alors que l’autonomie n’est toujours pas au rendez-vous et que le maillage en bornes électriques est insuffisant. Il existe pourtant d’autres technologies, comme le moteur à hydrogène, qui méritent d’être étudiées. Regardez le maillage territorial des stations-services : on en comptait 47 000 dans les années 1970, il n’y en a plus que 11 000 et 30 % d’entre-elles pourraient prochainement mettre la clef sous la porte. Mieux vaudrait sécuriser et permettre des alternatives comme les biocarburants ou carburants de synthèses 100 % renouvelables. Élaborés à partir d’éthanol, ils présentent un bilan carbone 65 % plus avantageux. Décarboner ne signifie donc pas forcément passer au tout électrique !
Quand on interdit à un automobiliste sur deux de rouler en ville au risque de payer un PV à 68 euros, il ne faut pas s’étonner si les Français descendent dans la rue
Que vous inspirent tous ces attaques contre les automobilistes ?
Quand, avec les ZFE (zones à faibles émissions), on interdit à un automobiliste sur deux de rouler en ville au risque de payer un PV à 68 euros, il ne faut pas s’étonner si les Français descendent dans la rue. On risque surtout de créer un mouvement de type Gilet Jaune puissance 10 ! Évidemment, il y a des impératifs liés à la transition énergétique, mais la mobilité doit aussi être défendue fermement. Pour beaucoup d’élus, l’automobiliste est un pollueur, mais ce n’est pas le cas. En fait, l’inverse de la mobilité, c’est de la récession. Vouloir accumuler des mesures sur les automobilistes, comme la limitation à 30 km/h dans les agglomérations ou la circulation alternée, cela ne fonctionne pas. Toutes ces mesures à la Greta Thunberg concernent surtout la minorité de Français qui a les moyens de changer de véhicules (pour autant qu’elle sache quel type acheter) or la très grande majorité de la population ne le peut pas.
La maire de Paris réfléchit à modifier les règles de circulations sur le périphérique. Qu’en pensez-vous ?
Soyons toutefois honnête avec Anne Hidalgo ; elle ne propose pas de supprimer une voie de circulation, mais de la réserver aux véhicules zéro émission, aux taxis, aux transports en commun et au covoiturage. Ce n’est pas idiot, mais cela ne fonctionne pas. Rien qu’avec les véhicules zéro émission, aux taxis, aux transports en, la voie réservée sera vite remplie. Le problème est ailleurs : il est lié au covoiturage. On ne peut pas imposer à tout le monde de voyager à plusieurs dans une voiture qui, je ne rappelle, n’est pas un transport en commun. En France, la politique de mobilité a toujours été confiée à des élus ; résultat, je ne sais pas aujourd’hui comment, entre les zones à faibles émissions, les vignettes Crit’Air, les limitations de vitesses à 30 km/h, 80 km/h, on peut encore rouler sereinement en France.
Propos recueillis par Frédéric Paya
France24 - World
Explainer: How do France's legislative elections work?
Issued on: 11/05/2022 - 10:14
Aude MAZOUE
Close on the heels of April's presidential vote, French voters go back to the ballot box on June 12 and 19 to elect lawmakers to the National Assembly. France's legislative elections tend to pale next to the limelight-stealing race for the Élysée Palace, but with 577 distinct races to fill lower-house seats, their results are no less critical to daily life. FRANCE 24 explains the ins and outs.
French voters will elect 577 lawmakers from as many districts to sit in the lower-house National Assembly in June. The lawmakers are known as deputies and sit for five-year terms, voting for (or against) legislation in a semi-circular chamber – known colloquially as the hémicycle – inside the Bourbon Palace in central Paris. During the most recent legislature – which began in 2017 and was suspended shortly before the 2022 presidential campaign began in March – National Assembly deputies passed some 354 bills into law.
Beyond lawmaking, deputies are also tasked with monitoring government activity. They can hold cabinet ministers to account, in writing or orally, during designated question periods on Tuesdays and Wednesdays, be it with questions on local matters in the districts they represent or on national policy. They can also demand that parliamentary inquiry committees be convened to enlighten legislators on a particular issue. Recent examples include a committee convened over a scandal in private care homes and another after Corsican nationalist Yvan Colonna was fatally assaulted in prison in March.
The number of National Assembly deputies has changed over time to track with population shifts nationwide. For the purposes of the upcoming legislative elections, seats are divided by tranches of the population, known as circonscriptions or constituencies. Each is meant to represent 125,000 residents. France is currently divided into 566 legislative districts, plus the 11 more added in 2012 to provide representation for some 2.5 million French citizens resident abroad.
Still, today's legislative divisions have not necessarily kept pace with population shifts: The numbers of deputies in administrative departments that have shed residents in recent years have never been scaled back. During his first presidential campaign in 2017, Emmanuel Macron pledged to reduce the number of deputies (and senators) by one-third as a cost-cutting measure. But Macron's institutional reforms were hobbled by a series of national and international crises – the Benalla scandal, the Yellow Vest protests and Covid-19 – falling by the wayside during his first term. The campaign platform that saw Macron re-elected in April didn't put the issue back on the table.
Deputies are elected by direct universal suffrage, which means every French adult registered to vote can cast a ballot. In each district, the vote takes place in two rounds, one week apart. But if one candidate scores an absolute majority, more than 50 percent of the vote as well as 25 percent of registered voters, the individual is elected without the need for a second round. That feat is rare, however: only four deputies of the 577 elected in 2017 won office directly in the first round.
Every candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the second round. If only one candidate hits that mark, the next-highest-scoring candidate nevertheless gets promoted to the second-round duel. If no candidate manages it, the top two vote-getters advance regardless.
To stand in France's legislative elections, a candidate must be a French national aged 18 or older. But there are caveats: Courts can issue penalties to offenders that render them ineligible to run for elected office. Certain high-level public servants (prefects, magistrates, school superintendents) aren't allowed to run in the districts where they held those positions for a specific period of time. Individuals under guardianship aren't allowed to run. Since 2017, deputies aren't allowed to combine that job with other elected offices such as mayor or the presidency or vice-presidency of a region, department, or grouping of towns or cities; they can stand as candidates, but must decide which mandate to keep and which to quit once elected.
Having any connection to a particular district isn't required before running to represent it, and a candidate doesn't have to establish residency. "Deputies are invested with a national mandate. Although elected in one constituency, each deputy represents the nation as a whole," the National Assembly website states. How such "parachuted in" candidates play with the voters they'll need to persuade to get elected is another matter.
Although political parties begin their behind-the-scenes negotiations well before – with horse-trading rife as they seek out potential alliances – the window for filing candidacies only opens on May 16. The final deadline is May 20 at 6pm sharp. For the second round, the window for finalists to officially throw their hats in the ring is June 13-14.
The legislative campaign officially begins on May 30. Campaign posters appear, pasted in specially designated locations in every city, town and village across the country. The campaign also kicks off on radio and television for the parties taking part.
Three days after the second round, the freshly elected Assembly takes office. For the next slate of lawmakers – to be known as the 16th Legislature of the Fifth French Republic – it begins on June 22. On June 28, the lawmakers elect the chamber's president by secret ballot. The political group slated to sit in the house will be officially announced that same day. Finally, the rosters of the National Assembly's eight permanent committees (Foreign Affairs, Economic Affairs, National Defence, etc.) are composed the following day.
Any deputy elected can decide to join the political group of his or her choice. To form an official parliamentary group, the threshold is 15 deputies (down from 20 before 2009). In general, groups are formed according to lawmakers' political allegiances. But it does happen that deputies from multiple parties band together to form a parliamentary group to meet that golden threshold.
The stakes are indeed high, politically and financially. Having a group is a prerequisite to bringing any real influence to bear on the chamber's debates or the workings of the Assembly. In practical terms, a parliamentary group is allocated more speaking time to query government ministers during question periods. It can also request that a session be suspended. Financially speaking, only parliamentary groups receive Assembly funding to cover their expenses, allowing them to take on parliamentary staff. And those groups alone enjoy access to facilities like parliamentary offices and conference rooms.
>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
Higher thresholds open doors to yet more coveted privileges, which are generally only accessible to France's major political parties. Some 58 deputies are required to issue a no-confidence motion, which launches a debate and entails a vote. Sixty deputies from one party are needed to refer a law to the Constitutional Council to rule on whether it complies with France's fundamental principles. Meanwhile, a full 185 deputies are required to request the holding of a shared-initiative referendum. But before any such referendum can be held, the proposal must first garner the signatures of 4 million French voters.
Simply put, "cohabitation" is a power-sharing scenario wherein France's president and prime minister hail from different sides of the political fence. It occurs when, after legislative elections, the National Assembly is dominated by a party other than the president's own party.
Cohabitation has happened three times in France's modern political era since 1958, including twice under Socialist president François Mitterrand, with conservative prime ministers Jacques Chirac and Édouard Balladur serving from 1986 to 1988 and 1993 to 1995, respectively. The most recent period of cohabitation dates back 20 years. In 1997, Chirac, by then president, unwisely dissolved parliament thinking he could bolster his majority with fresh legislative elections; he was wrong. The left won a majority and Socialist Lionel Jospin served as prime minister for five years, until 2002.
>> Explainer: What does a French president do?
During periods of cohabitation, the president is obliged to name a prime minister from the new lower-house majority. The head of state and head of government must "coexist" to run the country. The situation is disadvantageous to a president, who loses decision-making power over domestic matters as the prime minister's majority in parliament hews to its own legislative agenda. The president has to share prerogatives with the prime minister and cannot compel the latter to resign. A president does, however, maintain the power to dissolve parliament and trigger new legislative elections (for better or worse – see Chirac, above).
Since 2002, after reforms that rejigged the electoral calendar and shortened presidential terms to parallel legislators' own five years in office, France's legislative elections have been scheduled to follow shortly after presidential elections. The move has naturally made cohabitation less likely since a population who just weeks prior voted to choose a new president has generally given the freshly elected leader the legislative wherewithal to make good on those winning campaign pledges.
But while less likely, cohabitation isn't impossible. And so the suspense remains ahead of voting on June 12 and 19. Stay tuned.
This article has been translated and adapted from the original in French.
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Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
BBC
Apple store workers vote to form first US union
By David MolloyBBC News
Workers at an Apple store in Maryland have voted to unionise, forming the tech giant's first retail union in the United States.
The employees of the shop in Towson passed the measure 65-33, with about a dozen abstentions.
After the result came in, the group tweeted: "Now we celebrate… tomorrow we keep organising."
It is the third Apple store to launch a union drive this year, but the first to successfully hold a vote.
The new Apple Core union - short for the Coalition of Organized Retail Employees - penned an open letter to Apple in May, saying its bid was "about us as workers gaining access to rights that we do not currently have", but that it did not want to "go against or create conflict with our management".
Other Apple stores in Atlanta and New York, have also made moves toward unionisation. Staff in Atlanta, however, have delayed their planned ballot, with the union involved - the Communications Workers of America - alleging anti-union activity by the company.
Unions are less common in the US than in many European countries, but are still protected in law. Forming one involves either the company voluntarily recognising a union, or workers gathering signatures from at least 30% of employees so that the National Labour Relations Board (NLRB) can hold a formal election.
News outlets have alleged that Apple has hired a law firm known for its union expertise, and collated "talking points" for its management teams to dissuade employees from signing up to one.
In April, Motherboard released an audio recording of retail vice president Deirdre O'Brien telling employees that while she recognised the right to join a union, "it's equally your right not to join a union".
"I'm worried about what it would mean to put another organization in the middle of our relationship, an organization that does not have a deep understanding of Apple or our business," the released audio says.
The employees in Towson had the backing of a long-established union, the International Association of Machinists and Aerospace Workers. Its president, Robert Martinez Jr, congratulated the Apple employees on what he called a "historic victory".
That feeling when you form the first union at Apple in America. Congrats, @acoreunion!Welcome to the Machinists Union! #1u pic.twitter.com/U7JzwXcoz7
"They made a huge sacrifice for thousands of Apple employees across the nation who had all eyes on this election," he said.
"This victory shows the growing demand for unions at Apple stores and different industries across our nation."
Apple told the AFP news agency it was declining to comment on the vote, which still has to be officially certified by the NLRB.
The Towson store's union is the latest in a string of high-profile union campaigns in the US.
In December, a successful campaign in New York saw Starbucks employees form their first union at the coffee chain in decades, which has sparked similar campaigns across many of the company's individual stores.
And in April, Amazon saw 55% of workers at a New York warehouse vote in favour of unionisation - though Amazon is disputing that ballot and appealing for a re-run.
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The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.
In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.
But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.
But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.
How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.
How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
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The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
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By Catherine Porter, Constant Méheut, Matt Apuzzo and Selam Gebrekidan
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DONDON, Haiti — Adrienne Present steps into the thin forest beside her house and plucks the season’s first coffee cherries, shining like red marbles in her hands.
The harvest has begun.
Each morning, she lights a coal fire on the floor of her home in the dark. Electricity has never come to her patch of northern Haiti.
She sets out a pot of water, fetched from the nearest source — a mountain spring sputtering into a farmer’s field. Then she adds the coffee she has dried, winnowed, roasted and pounded into powder with a large mortar called a pilon, the way she was taught as a child.
Coffee has been the fulcrum of life here for almost three centuries, since enslaved people cut the first French coffee plantations into the mountainsides. Back then, this was not Haiti, but Saint-Domingue — the biggest supplier of coffee and sugar consumed in Parisian kitchens and Hamburg coffee houses. The colony made many French families fabulously rich. It was also, many historians say, the world’s most brutal.
Ms. Present’s ancestors put an end to that, taking part in the modern world’s first successful slave revolution in 1791 and establishing an independent nation in 1804 — decades before Britain outlawed slavery or the Civil War broke out in America.
But for generations after independence, Haitians were forced to pay the descendants of their former slave masters, including the Empress of Brazil; the son-in-law of the Russian Emperor Nicholas I; Germany’s last imperial chancellor; and Gaston de Galliffet, the French general known as the “butcher of the Commune” for crushing an insurrection in Paris in 1871.
The burdens continued well into the 20th century. The wealth Ms. Present’s ancestors coaxed from the ground brought wild profits for a French bank that helped finance the Eiffel Tower, Crédit Industriel et Commercial, and its investors. They controlled Haiti’s treasury from Paris for decades, and the bank eventually became part of one of Europe’s largest financial conglomerates.
Haiti’s riches lured Wall Street, too, delivering big margins for the institution that ultimately became Citigroup. It elbowed out the French and helped spur the American invasion of Haiti — one of the longest military occupations in United States history.
Yet most coffee farmers in Ms. Present’s patch of Haiti have never had running water or septic tanks. They have crude outhouses and cook their diri ak pwa — rice and beans — over campfires. They deliver their coffee harvests on the backs of thin horses with palm-leaf saddles and rope reins, or hoist the loads on their heads to carry them, by foot, for miles on dirt roads.
Many, like Ms. Present’s husband, Jean Pierrelus Valcin, can’t read, having never “sat on a school bench,” as the Haitian Creole saying goes. All six of the couple’s children started school, but none finished, given the steep fees charged in Haiti, where the vast majority of education is private because the country never built more than a tiny public school system.
“There is nothing here,” said Mr. Valcin, who is losing his eyesight but can’t afford to visit a specialist. “Our children have to leave the country to find jobs.”
He used a term you hear often in Haiti — mizè. More than poverty, it means misery.
Violence. Tragedy. Hunger. Underdevelopment. These bywords have clung to Haiti for more than a century. Kidnappings. Outbreaks. Earthquakes. The president assassinated — this time in his bedroom.
How is it possible, many ask, that Haiti shares an island with the Dominican Republic, with its underground subway system, health care coverage, public schools, teeming resorts and impressive stretches of economic growth?
Corruption is the usual explanation, and not without reason: Haiti’s leaders have historically ransacked the country for their own gain, legislators have spoken openly on the radio about accepting bribes and oligarchs sit atop lucrative monopolies, paying few taxes. Transparency International ranks it among the most corrupt nations in the world.
But another story is rarely taught or acknowledged: The first people in the modern world to free themselves from slavery and create their own nation were forced to pay for their freedom yet again — in cash.
Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.
Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.
The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:
The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:
Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.
Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.
The Haitians had ample reason for alarm. Two decades earlier, Napoleon had tried to destroy them, sending one of the largest expeditions of warships ever dispatched by France, with his brother-in-law at the helm. The Haitians won and declared independence. Napoleon lost more troops than he did at Waterloo and withdrew.
But rich French colonists continued to press to reconquer the territory, and they found another sympathetic ear when the Bourbon monarchy returned to power. One minister of the navy, a former colonist and prominent defender of slavery, even drafted a new plan to put Haitians back in bondage or “crush them” with a still larger army.
No country could be expected to come to Haiti’s defense. The world powers had frozen it out, refusing to officially acknowledge its independence. American lawmakers in particular did not want enslaved people in their own country to be inspired by Haiti’s self-liberation and rise up.
So, Haiti’s president, eager for the trade and security of international recognition, bowed to France’s demands. With that, Haiti set another precedent: It became the world’s first and only country where the descendants of enslaved people paid reparations to the descendants of their masters — for generations.
It is often called the “independence debt.” But that is a misnomer. It was a ransom.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. Even the first installment was about six times the government’s income that year, based on official receipts documented by the 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
But that was the point, and part of the plan. The French king had given the baron a second mission: to ensure the former colony took out a loan from young French banks to make the payments.
This became known as Haiti’s “double debt” — the ransom and the loan to pay it — a stunning load that boosted the fledgling Parisian international banking system and helped cement Haiti’s path into poverty and underdevelopment. According to Ardouin’s records, the bankers’ commissions alone exceeded the Haitian government’s total revenues that year.
And that was only the beginning. The double debt helped push Haiti into a cycle of debts that hobbled the country for more than 100 years, draining away much of its revenue and chopping away at its ability to build the essential institutions and infrastructure of an independent nation. Generations after enslaved people rebelled and created the first free Black nation in the Americas, their children were forced to work, sometimes for little or even no pay, for the benefit of others — first the French, then the Americans, then their own dictators.
Two centuries after French warships blew their terrifying cannons from Port-au-Prince’s harbor to celebrate the debt, the echoes from that moment still wash across the country in its slums, bare hospitals, crumbling roads and empty stomachs, even in the countryside, once considered the most lucrative and productive in the world.
“This was a poor country that was always impoverished after 300 years of exploitation,” Cedieu Joseph said over the buzz of cicadas in his coffee garden in Dondon, the town in northern Haiti where Ms. Present lives. He manages a coffee cooperative named after a Haitian revolutionary hero from the area, and calls the so-called independence debt a modern whip, wielded by France to punish its former colony for wanting, and winning, its freedom.
“The slaves fought for our independence,” he said. “To make them pay for that independence again, it was setting up another form of slavery.”
Since then, the double debt has largely faded into history. France has repeatedly downplayed, distorted or buried it. Only a few scholars have examined it deeply. No detailed accounting of how much the Haitians actually paid has ever been done, historians say. Even in Haiti, debates over its effect on the country’s economy, development and political destiny continue today.
The New York Times spent months sifting through thousands of pages of original government documents, some of them centuries old and rarely, if ever, reviewed by historians. We scoured libraries and archives in Haiti, France and the United States to study the double debt and its effect on Haiti, financially and politically.
In what leading historians say is a first, we tabulated how much money Haitians paid to the families of their former masters and to the French banks and investors who held that first loan to Haiti, not just in official government payments on the double debt but also in interest and late fees, year after year, for decades.
We found that Haitians paid about $560 million in today’s dollars. But that doesn’t nearly capture the true loss. If that money had simply stayed in the Haitian economy and grown at the nation’s actual pace over the last two centuries — rather than being shipped off to France, without any goods or services being provided in return — it would have added a staggering $21 billion to Haiti over time, even accounting for its notorious corruption and waste.
For perspective, that’s much bigger than Haiti’s entire economy in 2020.
We shared our findings and analysis with 15 leading economists and financial historians who study developing economies and how public debt affects their growth. All but one either agreed with our $21 billion estimate, said it was squarely within the range of possibilities, or considered it conservative. A few suggested additional ways of modeling, which mostly showed far bigger long-term losses for Haiti.
The reason is simple: Had the money not been handed over to Haiti’s former slaveholders, it would have been spent in the Haitian economy — by the coffee farmers, laundresses, masons and others who earned it. It would have gone to shops, school fees or medical bills. It would have helped businesses grow, or seeded new ones. Some of the money would have gone to the government, possibly even to build bridges, sewers and water pipes.
That spending pays off over time, boosting a country’s economic growth. It’s impossible to know with any certainty what Haiti’s economy would have looked like, and given the history of self-dealing by officials, some historians say the needs of poor farmers in places like Dondon would never have been priorities anyway.
But several others said that without the burden of the double debt, Haiti might have grown at the same rate as its neighbors across Latin America. “There is no reason why a Haiti free of the French burden could not have,” said the financial historian Victor Bulmer-Thomas, who studies the region’s economies. André A. Hofman, an expert on Latin America’s economic development, also called this scenario “very reasonable.”
In that case, the loss to Haiti is astounding: about $115 billion over time, or eight times the size of its economy in 2020.
Put another way, if Haiti had not been forced to pay its former slave masters, one team of international scholars recently estimated, the country’s per capita income in 2018 could have been almost six times as large — about the same as in its next-door neighbor, the Dominican Republic.
They called the burden imposed on Haiti “perhaps the single most odious sovereign debt in history.”
The Times calculated the impact of the double debt alone — the reparations to colonists and the initial loan to pay them.
But Haiti’s troubles didn’t end there.
The double debt helped set off a cascade of privation, budgetary shortfalls and onerous foreign loans that shaped the country into the 20th century and beyond.
Though Haiti’s government made the last payments connected to its former slaveholders in 1888, the debt was far from settled: To finish paying it off, Haiti borrowed from other foreign lenders who, in league with a few self-serving Haitian officials indifferent to their people’s suffering, laid claim to a significant share of the nation’s income for decades to come.
Depleted after decades of paying France, Haiti took out even more loans after that. By 1911, $2.53 out of every $3 Haiti took in from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors, according to Gusti-Klara Gaillard and Alain Turnier, Haitian historians whose accounts are consistent with ledgers found in the diplomatic archives in suburban Paris.
That left precious little to run a country, much less build one.
In some years of the United States occupation, which began in 1915, more of Haiti’s budget went to paying the salaries and expenses of the American officials who controlled its finances than to providing health care to the entire nation of around two million people.
Even after the Americans relinquished fiscal control in the late 1940s, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
Debt still shrouded the country. In the 1940s, Haitian children lucky enough to attend school were asked to bring coins to class to finish paying the avalanche of loans that had weighed on their nation since its infancy.
Little of this history is recognized by France. The reparations Haitians were forced to pay their former masters for generations are not covered in French schools, researchers say. And when a Haitian president began loudly raising the subject, the French government scoffed and tried to squelch it.
In 2003, Jean-Bertrand Aristide, a former priest who became the first democratically elected president after decades of dictatorship, launched a campaign demanding that France repay the money it had extracted, with television ads, street banners and a legal team putting together the elements of an international lawsuit. The French government responded by assembling a public commission to study relations between the two countries, but quietly instructed it “not to say a word in favor of restitution,” Thierry Burkard, the French ambassador to Haiti at the time, recently told The New York Times in an interview.
The commission dismissed Mr. Aristide’s claims as the ploys of a demagogue and portrayed the independence debt as a “treaty” between Haiti and France — making only passing mention of the French warships looming off the Haitian coast to enforce the demand in an annex to a 2004 report.
A month later, the French government helped remove Mr. Aristide from power, saying it was trying to prevent Haiti, which was heaving with turmoil, from spinning into civil war. But while French officials have long said the restitution claim was not the reason for Mr. Aristide’s ouster, Mr. Burkard acknowledged it was “probably a bit about that, too.”
“It would have set a precedent” for many other countries, he said.
Despite Mr. Aristide’s removal, the issue has not gone away. In May 2015, François Hollande, France’s president, stunned an audience gathered for the opening of a memorial center on the slave trade in Guadeloupe when he referred to Haiti’s payments to its former slave masters as “the ransom of independence.”
“When I come to Haiti,” he continued, “I will, for my part, pay off the debt we have.”
The crowd, which included Haiti’s president at the time, instantly stood up in loud applause.
“People cried, African heads of state cried,” said Michaëlle Jean, the Haitian-born former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who was present at the speech. “It was immense.”
The excitement was short-lived.
A few hours later, Mr. Hollande’s aides clarified to news organizations that he was speaking only of the “moral debt” France owed to Haiti, not of any financial compensation. The French government maintains the same position today.
“France must face up to its history,” the French Foreign Ministry told The Times, expressing “solidarity” with Haiti. Even so, it has not calculated how much money France received from Haiti over generations.
“That’s the job of historians,” the ministry said.
Haiti’s payments to former colonists were supposed to go solely to individual property owners, not to the French government itself. Yet the state ended up with a cut anyway. The Times unearthed several government documents from the early 1900s revealing that 2 million francs from the descendants of Haiti’s enslaved people, or $8.5 million in today’s currency, landed in French state coffers. (France’s treasury declined to comment, saying its archives dated from only 1919.)
Some of the families that received payments over decades remain European royalty and French aristocracy. Their descendants include Maximilian Margrave of Baden, a first cousin of Prince Charles; the French businessman Ernest-Antoine Seillière de Laborde, who once ran the country’s powerful association of big businesses; and Michel de Ligne, the Belgian prince whose ancestors were close to Catherine the Great and built a castle known as the “Belgian Versailles,” where hundreds of Jewish children were hidden during the Holocaust.
The Times tracked down and spoke to more than 30 descendants of families that received payments under Haiti’s independence debt. Most said they had never heard of it.
“This is part of my family history I never knew,” Nicolaus Herzog von Leuchtenberg, the Duke of Leuchtenberg and a sixth-generation descendant of Joséphine de Beauharnais, Napoleon’s first wife, said in a phone interview from Germany.
The debt was not shouldered by all Haitians equally. The country’s small elite, who today live in gated mansions and travel regularly for vacations in Paris and Miami, remained largely untouched. It was the poor who paid — and continue to pay, many argue, because the country has never had enough schools, clean water, electricity and other basics.
“As of today, we suffer the consequences of the debt,” said Dr. Francis Saint-Hubert, a doctor who worked on Mr. Aristide’s restitution campaign and teaches at the Aristide Foundation for Democracy’s medical school in Haiti. On a recent visit to a public hospital, he found the cupboards bare of the most elemental supplies, like blood pressure cuffs, or even thermometers.
“We are still paying,” he said, “and sometimes with our lives.”
The documents reviewed by The Times show how that debt came to be, and how its impact stretched across history. The earliest records, in fact, date to a time before the nation of Haiti even existed.
The most profitable colony in the world
During slavery, Haiti brimmed with such wealth that its largest and most important city, Cap-Français, was known as the “Paris of the Antilles,” bursting with bookstores, cafes, gardens, elegant public squares and bubbling fountains. The Comédie du Cap sat 1,500 people and put on 200 performances a year — many direct from Paris — as well as regular dances and balls. The town’s slate-roofed houses, with their whitewashed walls and courtyards, rented for four times the price of a ground-floor apartment in central Paris, according to the historian John Garrigus. The harbor, choked with garbage today, was perennially full of ocean-worthy sailing ships.
All this happened quickly. The mountainous colony, tucked into the western part of the island of Hispaniola, was colonized by France later than most of the Caribbean, yet in less than a century its plantations were the leading suppliers of sugar to Europe. Only in the late 1730s were the colony’s first coffee plantations cut into the mountainsides in Dondon, where Ms. Present still farms today.
Within decades, the colony’s reliance on slave labor swelled. Between 1785 and 1790, Saint-Domingue absorbed 37 percent of the entire trans-Atlantic slave trade. Many kidnapped Africans died within a few years of being pulled from the putrid, crowded bowels of slave ships and branded with their new masters’ names or initials.
The survivors made up an astounding 90 percent of the colony’s total population, kept in line by hunger, exhaustion and public acts of extreme violence. Crowds of colonists gathered in one of the island’s fancy squares to watch them be burned alive or broken, bone by bone, on a wheel.
Sadistic punishments were so common they were given names like the “four post” or the “ladder,” historians note. There was even a technique of stuffing enslaved people with gunpowder to blow them up like cannonballs, described as burning “a little powder in the arse,” according to French historian Pierre de Vaissière, who cited a 1736 letter from a colonist.
“O land of mine, is there any other on this planet whose soil has been more soaked in human blood?” asked the Baron de Vastey, a government officer in the northern part of Haiti in his 1814 work “The Colonial System Unveiled.”
“To France’s shame, not a single one of the monsters,” he wrote, singling out plantation owners and their managers by name, has experienced “even the slightest punishment for his crimes.”
France strengthened its laws forbidding the mutilation or killing of enslaved people in the 1780s, a sign of how openly cruel some plantation owners had become. A few years later, 14 enslaved people from a remote coffee plantation made the long trip to the Cap-Français courthouse to test the new laws. Their master, a rich planter named Nicolas Lejeune, had tortured two women whom investigators found in chains, their legs charred from burns. They died soon after, yet Lejeune was acquitted.
The only thing that will prevent “the slave from stabbing the master” is “the absolute power he has over him,” Lejeune wrote to the prosecutor, according to historian Malick Ghachem. “Remove this brake and the slave will dare anything.”
The enslaved people of Saint-Domingue rose up late one August evening in 1791, starting what some historians call the largest slave uprising in history.
Little documentation about the early days of the revolution exists. One enslaved person confessed, most likely under torture, that a clandestine meeting took place in the woods, attended by 200 others from across the north. The rebels later held a ceremony, vowing to destroy their oppressors and the tools of their subjugation.
They did it with whatever weapons they could grab or fashion and — most effectively — with fire, burning sugar cane fields and plantation buildings. The cloud of black smoke that engulfed Cap-Français made the sky glow after sunset like the northern aurora, one French surgeon recounted.
Within two weeks, every plantation within 50 miles of Cap-Français was reduced to ash and the rebels, many dressed in rags, organized into three armies, with hundreds on horseback. One leader became infamous for wielding the same cruel punishments slaveholders had used, whipping colonists hundreds of times and hacking off their hands.
After two years, the French commissioners of the colony announced that all enslaved people would be free and become French citizens. It was practical — they needed recruits to defend the colony against attacks, including from Britain or Spain, which controlled the eastern side of Hispaniola. But it was also ideological, some historians say, reflecting the revolutionary ideals that had erupted back home.
Soon after Louis XVI and Marie Antoinette were guillotined in France, the revolutionary government abolished slavery in 1794, not just in Saint-Domingue but in all French colonies. The historian Laurent Dubois calls that the most dramatic change brought about by the French Revolution, yet for enslaved people of Saint-Domingue, he says, “it was only the end of the beginning of a long struggle for freedom.”
Napoleon, who seized power in 1799, had very different views on slavery. In December 1801, he dispatched some 50 ships to Saint-Domingue to reimpose the French colonial empire and “rid us of these gilded Africans,” as he put it to the commander, his brother-in-law. Napoleon reinstated the slave trade in France’s other colonies and thought it would take three months to vanquish the Haitians.
Instead, as many as 50,000 French soldiers, sailors and colonists died, according to the historian Philippe Girard. Almost two years later, the ragged remains of Napoleon’s forces pulled out of the charred harbor of Cap-Français — later renamed Cap-Haïtien.
The declaration of independence for Haiti — the Indigenous name that revolutionaries reclaimed for their country — offered enslaved people hope from Brazil to South Carolina, noted the historian Julius S. Scott.
But for their masters, it set a chilling precedent.
“The peace of 11 states in this union will not permit the fruits of a successful Negro insurrection,” Senator Thomas Benton of Missouri told his fellow lawmakers in Congress, explaining why the United States should not recognize Haiti’s independence. “It will not permit Black consuls and ambassadors to establish themselves in our cities, and to parade through our country.”
Or, as Senator John Berrien of Georgia said, official relations with Haiti would “introduce a moral contagion” that would make even the most horrifying pestilence seem “light and insignificant.”
The ultimatum
Haiti knew the French would return, a premonition that still towers in stone over the country from a green peak above Dondon’s coffee farms. It is called the Citadelle, the largest military fortress in the Caribbean and arguably Haiti’s most important building. Its gray walls, now patched with orange lichen, are as thick as 16 feet and as high as 147 feet. From one angle, they sweep like the prow of a monstrous ocean tanker bearing down on any flimsy vessels below. More than 160 cannons point threateningly from its openings and ledges.
Some 20,000 peasants — conscripted by the new Haitian government — built it in just 14 years, beginning shortly after independence. It was just one of 30 forts ordered up by Jean-Jacques Dessalines, Haiti’s first ruler, in preparation for what he called “an eventual offensive return of the French.”
That day finally came, 21 years after independence.
On July 3, 1825, a French warship, accompanied by two other ships, sailed into the port of Port-au-Prince, Haiti’s capital.
They were sent by Charles X, the newly installed king of France, to enforce an ordinance: In exchange for 150 million francs, and an enormous reduction in custom taxes on French goods, France would recognize its former colony’s independence.
If the Haitian government did not accept the ordinance, exactly as written, the Baron of Mackau, Ange René Armand, had orders to declare Haiti an “enemy of France” and blockade its ports. In his own handwritten account, the baron said he had been instructed to launch military operations that “can no longer be stopped.”
“I am not a negotiator,” he told Haiti’s president, Jean-Pierre Boyer, according to the baron’s account, which was published in France this year. “I am only a soldier.”
Just up the coast, 11 more French warships waited. One of the Haitian president’s top generals rushed a letter to him in the middle of the talks, saying his men in the coastal mountains northwest of Port-au-Prince had spotted the French fleet.
The idea of payment had been raised before, first by the Haitian president in 1814 as a way of fending off what many saw as an imminent French invasion. Frozen out of trade with France and at times the United States, Boyer himself had discussed the idea, in exchange for international recognition of Haiti’s independence.
But those were diplomatic negotiations. Now, a crippling amount was being demanded under threat of war. The French demand was “excessive” and beyond “all our calculations,” Boyer said, according to the baron’s account.
But after three days of meetings, he relented.
Some historians dispute the notion that Boyer accepted the demands merely to protect his people from war. Alex Dupuy, a Haitian American scholar, argues that the president wanted to enshrine the property rights of the Haitian elite who had taken over land, and knew the costs would be offloaded onto the poor masses. “One has to understand the pressure France put on Haiti, but also the interests of the Haitian ruling class,” he said.
The ordinance broke new ground. Typically, historians say, war reparations are imposed on the losers. Victorious European nations forced France to pay them after the Napoleonic Wars in 1815, a decade before the Baron of Mackau set foot in Haiti. After World War I, Allied nations imposed huge penalties on Germany in the Treaty of Versailles, fueling bitter resentment that carried into World War II.
But in this case, the victors — who had first thrown off their shackles, and then defended themselves by beating back Napoleon’s forces — were the ones to pay. Instead of remedying, or even acknowledging, the abuses of slavery, the ordinance focused on the financial losses of the former masters.
In the coming decades, some nations, like Britain, abolished slavery and paid slaveholders for their losses, while also requiring newly freed people to continue working for their former masters for a number of years without pay. As the Swiss historian Frédérique Beauvois points out, the United States was an outlier: It freed people after the Civil War, and granted no compensation to their enslavers.
But Haiti’s case was unique. The Haitians had already freed themselves.
In the other cases, governments paid slaveholders to ease their opposition to abolition laws and to ensure that the economy would not crash, she said. But with Haiti, France demanded payment from those who had been in chains.
“It was to punish them,” Ms. Beauvois said. “It was vengeance.”
The price tag was huge. In 1803, France sold Louisiana to the United States for 80 million francs — just over half what it demanded from Haiti. And back then, Louisiana encompassed a large sweep of the continent, stretching across all or parts of 15 modern states. Haiti was 1/77 the size.
The Haitian government didn’t have enough money to pay even the first of five installments.
So the baron brought three Haitian diplomats with him back to France. There, they sealed a 30 million franc loan. But after the group of bankers, which included the Rothschilds, took its commissions, Haiti got only 24 million francs.
Instead of 150 million, Haiti suddenly owed 156 million, plus interest.
It was one of the first of many loans by French bankers to foreign governments that transformed Paris into a hub of international finance. And it became a prototype for controlling colonies after their independence, fulfilling the vision of the baron, who later became France’s minister of the navy and colonies.
“Under such a regime,” he wrote, “Haiti would undoubtedly become a highly profitable and costless province of France.”
‘Reduced by Death’
In Paris, the king named a commission to sort through more than 27,000 demands for compensation that flooded in decades after the Haitian revolution.
The biggest single payout went to the family of one of the biggest slaveholders in Haiti’s history, Jean-Joseph de Laborde, a banker for Louis XV, according to Oliver Gliech, a German historian who has created a database of former colonists.
In the late 18th century, Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti in his slave boats and had more than 2,000 enslaved people on his plantations there, many of whom died. French revolutionaries beheaded him in 1794, but two of his children, Alexandre and Nathalie, received about 350,000 francs, or about $1.7 million today, for his claimed losses in Haiti.
Officially, former colonists got just one-tenth of what they lost. But Laborde’s son, Alexandre, a fervent abolitionist, said in an 1833 parliamentary debate that the compensation payments were so large they actually exceeded the plantation owners’ losses.
“With half of the compensation I would receive, I could buy the three houses I owned,” he told lawmakers.
By law, the commission could compensate Frenchmen only for lost real estate. But it was clear that “slaves were almost the only value of Saint-Domingue” and should be part of the calculus, Jean-Marie Pardessus, an official who helped set the rules on compensation, told his fellow lawmakers.
What little is known about the commission’s decisions comes from a 990-page volume of its original handwritten notes discovered in the French archives in Roubaix in 2006.
Some former colonists submitted letters from slave ship captains and slave merchants as proof of the kidnapped Africans they had purchased on the eve of the revolution. Conversely, commissioners subtracted the value of enslaved people colonists took with them when fleeing.
In 1828, the commission heard from Philippine Louise Geneviève de Cocherel. Her father, the recently deceased Marquis of Cocherel, had owned six properties, including a sugar plantation and a coffee plantation.
Cocherel had been singled out by the Baron de Vastey in his treatise on the horrors of slavery, but in flowing handwriting, the commissioner’s note taker recorded the marquis’s losses with bureaucratic dispassion:
His sugar and cotton plantations had been “reduced by death” to 220 enslaved people, valued at 3,425 francs per head.
The coffee plantation’s slaves had been “reduced to 40 by death,” their worth put at 3,250 francs each. On the ranch, the seven enslaved people had been “reduced to” six, worth 2,500 per head.
In 1789, before the slave rebellion, the marquis bought 21 recently kidnapped Africans before leaving for France. But he didn’t indicate where they were put to work, so the commission valued them at an average rate, down to the cent: 3,366.66 francs.
In the end, it awarded Cocherel’s daughter, a newly married marquise, average annual payments of 1,450 francs, or about $280 in the 1860s, for dozens of years, according to government publications of the commission’s decisions.
By contrast, coffee farmers in Haiti were earning about $76 a year in 1863, Edmond Paul, a Haitian economist and politician, wrote at the time — barely enough to cover one meal a day of “the least substantive foods.”
It was reminiscent, he said, of slavery.
‘Ready to Fight’
The Haitian government ran out of money right away. To finish its first payment, it emptied its state coffers, sending it all to France on a French ship, sealed in bags inside nailed crates reinforced with iron bands. That left no money for public services.
The French government threatened war to collect the rest.
“An army of 500,000 men is ready to fight,” wrote the French foreign minister in 1831 to his consul in Haiti, “and behind this imposing force, a reserve of two million.”
In response, President Boyer passed a law commanding every Haitian to be ready to defend the country. He built the leafy suburb of Pétionville, now the bastion of the Haitian elite, up the hill from the harbor — out of range of cannon fire.
Even French diplomats recognized their threats had prompted the Haitian government to pour money into its military, rather than send it to France.
“The fear of France, which naturally wants to be paid, does not allow it to reduce its military state,” reads a 1832 letter by one French diplomat.
In late 1837, two French envoys arrived in Port-au-Prince with orders to negotiate a new treaty and get the payments flowing again. The so-called independence debt was reduced to 90 million francs, and in 1838, another warship returned to France with Haiti’s second payment, which swallowed much of Haiti’s revenues once again.
The military sucked up another large chunk, according to the French abolitionist writer and politician Victor Schœlcher. After that, there was very little left for hospitals, public works and other aspects of public welfare. Education had been assigned a mere 15,816 gourdes — less than 1 percent of the budget.
‘And Then Sells Himself’
From the very beginning, French officials knew how disastrous the payments would be for Haiti. But they kept insisting on getting paid, and for decades — with some exceptions, notably during periods of political upheaval — Haiti came up with the money.
The Times tracked each payment Haiti made over the course of 64 years, drawing from thousands of pages of archival records in France and Haiti, along with dozens of articles and books from the 19th and early 20th centuries, including by the Haitian finance minister Frédéric Marcelin.
In some years, Haiti’s payments to France soaked up more than 40 percent of the government’s total revenues.
“They don’t know which way to turn,” a French captain wrote to the Baron of Mackau in 1826 after collecting a shipment of gold from Haiti.
“After trying domestic loans, patriotic subscriptions, forced donations, sales of public property, they have finally settled on the worst of all options,” the captain wrote: 10 years of exorbitant taxes that were “so out of all proportion to the achievable resources of the country, that when each one sells all that he possesses, and then sells himself, not even half of the sums demanded will be collected.”
Yet by 1874, Haiti had paid down all but 12 million francs of its double debt to France, in large part through coffee taxes. To finish off the rest — and finally invest in the country’s development by building bridges, railroads, lighthouses — the government took out two more hefty loans from French bankers.
The borrowing ended up being a “shameless waste,” the president of Haiti’s national assembly said after a parliamentary investigation.
In an 1875 loan, the French bankers and investors took a 40 percent cut off the top. Most of the rest went to paying other debts, while the remainder lined the pockets of corrupt Haitian officials who, historians say, enriched themselves at the expense of their country’s future.
Instead of escaping mizè, Haitians slid deeper into it.
While the world’s great powers, and even some smaller countries like Costa Rica, were investing in huge public health projects to fight disease and improve their citizens’ quality of life, Haiti had scraps for things like hospitals and water pipes. In 1877, when the public works department was officially created, it had two architects and six engineers for the entire country.
One British diplomat, Spencer St. John, described Port-au-Prince at this time as perhaps “the most foul smelling, dirty and consequently fever-striken city in the world,” with human waste collecting in fetid pools on the streets that “in other countries is carried off by the sewers.”
The bank that benefited most from the 1875 loan was Crédit Industriel et Commercial, the French institution that helped finance the Eiffel Tower. And soon after its first lucrative foray into Haiti, Crédit Industriel shaped the country yet again, helping to establish the National Bank of Haiti.
Nearly the only thing Haitian about it was the name.
Headquartered in Paris, controlled by French businessmen and aristocrats, the bank took over Haiti’s treasury operations, charged a commission any time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, and delivered the profits to its shareholders in France. In 1894, a banner year, its French investors earned more than the Haitian government’s proposed agriculture budget for the entire country.
After 1915, when the Americans replaced the French as the dominant force in Haiti, they did more than just control the country’s national bank: They installed a puppet government, dissolved parliament at gunpoint, entrenched segregation, forced Haitians to build roads for no pay, killed protesters and rewrote the nation’s Constitution, enabling foreigners to own property for the first time since independence.
The military occupation lasted 19 years, and was justified as vital to securing American interests in the region and taming Haiti’s chaos. The United States, where lawmakers once feared the contagion effect of Haitian independence, now depicted the invasion as a civilizing mission, necessary because, as Secretary of State Robert Lansing wrote in 1918, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”
There was another hand behind the occupation, as well: Wall Street, in particular the National City Bank of New York, the predecessor of Citigroup. By 1922, its affiliate had bought all the shares in Haiti’s national bank and, with a guarantee from the American government that it would be repaid, won the chance to lend still more money to Haiti. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt — and then followed a well-established pattern.
It did little to develop Haiti, while sucking up a quarter of the country’s revenues over the next decade, according to annual fiscal reports reviewed by The Times.
When investigators with the newly formed United Nations visited Haiti after the Americans gave up financial control in 1947, they found a country in the same desperate straits as always.
From 1825 to 1957, the analysis by The Times found, international debt drained an average of 19 percent of the country’s annual revenue, and in some years ate up more than 40 percent.
“It’s a really massive number by modern standards,” said Ugo Panizza, an Italian economist who has examined the double debt.
Moreover, loans are often taken on by countries to invest in their welfare and development. That was rarely the case in Haiti. The double debt was imposed by an outside power that provided no goods or services in return, sapping the new nation’s wealth from the beginning.
“The first economic impact of this drain was the absence of funds to invest in education, health and infrastructure,” said Thomas Piketty, a French economist who has also studied the double debt. “But even more decisively, in the long term, this drain has totally disrupted the process of state building.”
Not everyone agrees. In some periods, the biggest line item in the Haitian state’s budget — even bigger than its debt payments — was the military.
Some experts described the expense as understandable, given the Haitian fear of a French invasion and the American occupation decades later. But others see Haiti’s heavy military spending as a reflection of a predatory government more interested in reaping financial rewards and staying in power than helping its people.
“There was always the alternative: Spend less on the military, spend more on development,” said Mats Lundahl, a Swedish economist who has published several books on Haiti. “This was a deliberate choice.” From 1843 to 1915, Haiti had 22 governments, he pointed out. Seventeen were deposed in revolutions or coups.
The double debt imposed by France clearly had an impact, Mr. Lundahl said, but “I don’t think it’s the main reason for Haitian underdevelopment.” Haiti’s leaders, he said, “did a pretty good job themselves.”
‘President for Life’
A bookish, middle-aged doctor was elected president in 1957.
François Duvalier, who had run a clinic training doctors to treat a disfiguring disease called yaws, promised to free the government from the grip of the country’s elite and represent the other Haiti: the poor with no paved roads, no running water and no education. He called them “the great unacknowledged” and promised to bring them out of their mizè.
The country’s prospects looked good. For the first time in more than 130 years, Haiti was unburdened by crippling international debt. And after frost had damaged Brazil’s coffee crop, the price of the commodity soared, offering Haiti’s government a windfall that it began to spend on irrigation canals and the country’s first big hydroelectric dam.
“The present moment offers Haiti an exceptional opportunity,” the World Bank said in 1954, adding that “this opportunity has to be seized now.”
Instead, Duvalier drove his country into despair.
The 28-year dictatorship he shared with his son Jean-Claude terrorized the nation. The Tontons Macoutes, a militia Duvalier created, attacked every perceived threat, including students and journalists. Hundreds were thrown into a network of prisons Human Rights Watch called the “triangle of death” and never heard from again. Others were shot on the street, their bodies left in heaps. In 1964, Duvalier declared himself “president for life.”
Professionals fled the country, taking their expertise. By 1970, more Haitian doctors were practicing in Montreal than in Haiti, one journalist, James Ferguson, estimated.
Duvalier perfected the corruption of past leaders, dipping into the state tobacco monopoly and skimming the pay of Haitian workers sent to Dominican sugar mills. His government outright extorted citizens, particularly through its “National Renovation Movement,” demanding that they donate to the construction of what jurists called a “purely fictitious” city named “Duvalierville.”
Initially, the Duvalier government found an ally in the Cold War struggle unfolding across the hemisphere: the United States.
After a Haitian diplomat voted in favor of ejecting Cuba from the Organization of American States, the American government agreed to fund a large airport — named the François Duvalier International Airport — in Port-au-Prince. The arrangement was widely cast by journalists as a tit-for-tat agreement, but the United States Agency for International Development soon closed its freshly built headquarters in Port-au-Prince because of corruption in the Duvalier government.
After a second heart attack, Duvalier, nicknamed “Papa Doc,” had the country’s Constitution changed so that his young son, just 19, could replace him. Known as “Baby Doc,” Jean-Claude Duvalier continued his father’s reign of terror and graft. By the time protests forced the dictator and his family to be spirited away on an American plane to France, he and his relatives had stolen hundreds of millions of dollars, having treated the state like a “royal fiefdom,” a Haitian government investigation found.
Over that time, the country’s misery deepened. Fewer than one in four adults could read, according to a 1985 World Bank report. From a quarter to half of Haitian children suffered severe malnutrition. Many were in the countryside, where coffee farmers earned even less than they had before the Duvalier regime.
After Jean-Claude Duvalier fled the country, the coffee tax was removed for the first time in more than a century. But it was too little, too late.
Farmers had been growing coffee more or less the same way since the days after the revolution, in very small garden plots where the trees seeded themselves naturally, mixed with banana and orange trees, as well as vegetables. There had never been a serious push by the government to develop the industry with new technology, fertilizers or new varieties of coffee.
The bountiful harvests that continued for generations and paid the nation’s debts were “like magic,” said Jobert Angrand, the former head of the National Coffee Institute of Haiti and a recent minister of agriculture.
By the 1980s, the magic had worn off. Poor farmers began to cut down their coffee trees and plant quicker-growing cash crops instead, leading to erosion. In Dondon, farmers who once couldn’t see the Citadelle from their fields because of the thick foliage above them suddenly had a clear view. Coffee exports began to plummet.
“This is the problem in Haiti,” said Mr. Angrand. “There is no investment in the countryside.”
‘All the Better’
The Americans arrived at the gates of President Jean-Bertrand Aristide’s house before dawn on Feb. 29, 2004. Flanked by security officers, a U.S. diplomat climbed the mansion’s steps to see the president — and ask for his resignation letter before whisking him into exile.
Mr. Aristide, a former Catholic priest who had railed against the dictatorship from his pulpit in the slums, and the first lady, Mildred Aristide, stepped into a diplomatic car to the airport and boarded an American plane from the tarmac.
Their destination was unknown even then. They were simply being removed from the country.
As the plane circled in the air, its blinds down, French officials frantically called the leaders of African countries, searching for someone willing to host Haiti’s soon-to-be former president, according to Mr. Burkard, the French ambassador to Haiti at the time. Finally, after three rejections, President François Bozizé of the Central African Republic agreed.
After Mr. Aristide landed in Bangui — a capital thousands of miles from his own, on a different continent — he made reference to Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader. He had been abducted by French soldiers in 1802 after signing a peace agreement, carted off to France and thrown in prison without a trial in the frozen Jura Mountains, where he died a year later.
Louverture’s famous line is a standard of Haitian history books: “In overthrowing me, you have done no more than cut down the trunk of the tree of Black liberty in Saint-Domingue. It will spring back from the roots, for they are numerous and deep.”
Mr. Aristide changed it slightly. “In overthrowing me they have uprooted the trunk of the tree of peace,” he said, “but it will grow back because the roots are Louverturian.”
Later, he was more pointed: He told American news outlets by phone that he’d been kidnapped.
Haiti’s two former colonizers described their joint action as both a rapprochement after their friction over the Iraq War and a humanitarian mission to avoid a looming civil war in Haiti. Haitian rebel soldiers were in the north, threatening to soon take the capital and Mr. Aristide. Pro-Aristide and anti-Aristide protesters had clashed violently in the streets. Secretary of State Colin L. Powell called Mr. Aristide’s claim of being kidnapped “absurd.”
But Mr. Burkard, the French ambassador, told The Times in a recent interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by forcing him into exile.
And while Mr. Aristide’s demand for financial restitution from France was not the principal reason for his removal, Mr. Burkard said, his ouster had an added benefit: It ended Mr. Aristide’s noisy campaign, which had landed with the force of a grenade, threatening to blow up relations with all former colonies.
That made his removal “all the better,” said Mr. Burkard.
Mr. Aristide had been ousted before, in a military coup in 1991, less than a year after winning the first democratic election since the dictatorship. But he was re-elected nine years later and launched his restitution campaign in 2003, on the 200th anniversary of Toussaint Louverture’s death.
With the money Haiti shipped to France for the so-called independence debt back in hand, he said, his country could invest in all the things it had never been able to afford, including schools, hospitals, roads, tractors and water for peasants.
Tallying Haiti’s losses, he presented a bill: $21,685,135,571.48.
The figure, both for its size and its precision, was mocked by French diplomats and denounced by some Haitian intellectuals as an attempt by Mr. Aristide to distract from the country’s woes and maintain his grip on power. But, as the estimates vetted by economists and historians consulted by The Times show, his calculations may have been close to the mark — and possibly even modest.
The Aristide government had hired international lawyers to assemble arguments and a researcher to dig through French archives. On the nation’s 200th Independence Day, Mr. Aristide celebrated before huge crowds on the lawn of the national palace, promising to replace a 21-gun salute with 21 things he would do once the restitution was paid — a retort to the cannons fired by the Baron of Mackau’s fleet centuries ago.
“Why after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide asked during a rare interview with The Times at his home office in the suburbs of Port-au-Prince, a large gold-painted bust of Toussaint Louverture on a table behind him.
“We were condemned to live in poverty — not just poverty, but misery,” he said. “An abject misery tied to 1825.”
Since his departure, none of his successors have pressed the issue. In 2003, the French government dismissed his claim of restitution. Twelve years later, Mr. Hollande acknowledged that France did indeed owe Haiti a debt — before his staff quickly said it was not a monetary one.
Still, Mr. Aristide argued that he and others had “seeded the field,” noting that while the Haitian revolution started in 1791, it took years before enslaved people became free, and years more until they claimed independence.
“It’s not finished,” he said.
‘Resign yourself to mizè’
The tinny scrapes of metal shovels on concrete echo outside the Vincent Ogé coffee cooperative. Using methods that haven’t changed for generations, workers scoop up the coffee beans drying in the sun and toss them in wheelbarrows.
As dusk nears, the farmers begin to arrive, carrying the season’s first crop directly from their gardens in buckets and in thick plastic sacks.
“All the benefits of coffee were never returned to the peasants,” says Françisque Dubois, the local coffee cooperative’s founder.
“Even if the money came back, it wouldn’t reach us,” he says. “It would go into the pockets of the gwo moun — the big shots,” he adds, “like Duvalier, who put it all in Swiss banks.”
Mr. Dubois greets the arriving farmers from a straw chair in the dim processing room. Beside him, a barefoot worker dips each farmer’s load into a bucket of water to remove any cherries that have been hollowed out by pests. Then, the cherries’ flesh is removed, and the remaining seeds — known widely as beans — go to a cistern to ferment. The process hasn’t changed all that much since the coffee boom of Saint-Domingue.
Very few of the coffee farmers in Dondon had heard of the so-called independence debt, despite the pivotal roles their ancestors played in paying it. The handful who had a notion said they were too full of other worries to ponder what it meant for the nation’s evolution. They were busy battling mizè.
Hunger. Sickness. Unpaid school fees. The crippling cost of a father’s funeral. One man steps out of the cooperative, runs his hands over his face, and says forlornly that he can’t keep anything in his head since his grandchild died of fever.
“You have to resign yourself to mizè,” said Rose Melanie Lindor, a 70-year-old coffee farmer on the other side of town. Five of her 10 children died.
By the time Etienne Roberson stepped into the cooperative, the sun had painted the trees with honey. He almost made it through high school before his family stopped being able to pay the fee, and knew more than most about the so-called independence debt.
“It was bad for the country,” he said. “When we were paying it, that’s when the country became poor.”
Across the dirt road, Ms. Present stopped picking cherries from her coffee trees earlier that day, taking a rare moment to contemplate her nation’s past and her ancestors’ parts in shaping it.
“If we have our liberty now because of coffee,” she said finally, “I’m proud of that.”
Then, she got back to work.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Research was contributed by Charles Archin, Harold Isaac and Ricardo Lambert from Port-au-Prince; Daphné Anglès, Claire Khelfaoui and Oliver Riskin-Kutz from Paris; David Foulk from Mont-de-Marsan, France; Sarah Hurtes and Milan Schreuerfrom Brussels; Allison Hannaford from North Bay, Ontario; and Kristen Bayrakdarian from New York. Photo and video editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran. Map by Scott Reinhard.
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L'Humanité
Plus de 40 °C attendus en fin de semaine
ActuClimat La vague de chaleur qui va frapper la métropole à partir de mercredi s’affiche comme un nouveau signe des bouleversements en cours dans l’atmosphère.
Marie-Noëlle BertrandElle n’a déjà plus rien d’une exception, pourtant elle s’annonce exceptionnelle. La vague de chaleur qui va s’abattre à compter de mercredi 15 juin sur l’Hexagone est de celles qui marqueront l’histoire météorologique. Il n’en va pas que de sa précocité dans la saison. Son intensité est en cause. Météo-France indique que les températures devraient atteindre ou dépasser en milieu de semaine les 35 à 38 °C et les minimales ne descendront pas en dessous des 20 °C. L’ensemble du territoire métropolitain sera touché, avec jusqu’à 35 °C attendus dans le Nord. Mais c’est le Sud qui sera frappé le plus durement. Certains modèles évoquent des températures de 40 °C, voire plus, côté est. À vue d’archives, jamais vague de chaleur n’avait frappé aussi tôt aussi fort. Celle de 2019, qui avait vu s’afficher 46 °C dans l’Hérault et conduit au report du brevet des collèges, avait démarré plus tard dans le mois.
l’influence humaine en cause
Méthodologiquement, le phénomène s’explique par la pression qu’exercent entre elles les masses d’air au sud de l’Europe. À l’ouest de la péninsule Ibérique, une goutte froide, soit une dépression isolée avec vents cycloniques, tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, pousse vers le nord l’air chaud situé au-dessus du Maghreb, explique sur Twitter le climatologue Christophe Cassou. Cette langue va continuer à remonter de façon active jusqu’à dimanche. À ce stade, on parle de « plume de chaleur », phénomène dynamique qui se distingue de celui, statique, de dôme de chaleur. On se souvient qu’il en était survenu un spectaculaire l’an dernier au-dessus du Québec et du Canada. Pour l’heure, la métropole n’en est pas là. Le risque, toutefois, n’est pas exclu, favorisé par l’arrivée, en fin de semaine, d’autres masses d’air venues de l’Atlantique.
À une plus vaste échelle, le phénomène prend indubitablement sa source dans les bouleversements climatiques provoqués par les activités humaines. Les climatologues sont désormais catégoriques. « Les faits sont clairs ; les observations confirment nos projections mois après mois », assure Christophe Cassou, toujours sur les réseaux sociaux. Et le climatologue de rappeler les données précisées par le Giec dans son dernier rapport, auquel il a participé. Un, l’augmentation de l’intensité et de la fréquence des extrêmes chauds est déjà observée ; deux, la France n’y échappe pas : 23 épisodes de canicule y ont été observés au cours des vingt et une dernières années ; trois, il est « extrêmement probable » que l’influence humaine soit le principal facteur de cette tendance ; quatre, si rien n’est fait, celle-ci s’amplifiera à mesure que les températures augmenteront.
Climatcanicule France24 - Monde
Top 14: Montpellier en finale pour une troisième chance
Publié le : 18/06/2022 - 23:28
Nice (AFP) – Montpellier aura droit à une troisième tentative: jamais sacré en Top 14, battu en finale en 2011 et 2018, le club héraultais s'est qualifié samedi pour la finale du championnat de France, où il retrouvera Castres, en battant Bègles-Bordeaux 19-10 avec efficacité et minutie.
La finale de vendredi au Stade de France opposera donc les deux premiers de la saison régulière, qui se sont épargnés les fatigues des barrages et ont peut-être gagné leur place sur un rab de fraîcheur.
Elle sera également un remake de la finale de 2018, quand Castres avait battu Montpellier 29-13. Sept ans plus tôt, en 2011, les Héraultais avaient été battus par Toulouse.
Vainqueur de deux Challenges Européens, le club du milliardaire Mohed Altrad court donc toujours après un premier Bouclier de Brennus mais sa place en finale est déjà une belle récompense pour son manager Philippe Saint-André, qui a relancé le club après une dernière saison passée à se battre pour le maintien.
"On est invités à la table, on va voir qui mangera le dessert", avait souri vendredi l'ancien capitaine du XV de France. Il est pour les siens et ils se le sont offert au bout d'un match maîtrisé, lors duquel ils n'ont laissé que des miettes à l'UBB et finalement conclu par deux énormes pénalités de plus de 50 mètres du jeune demi de mêlée remplaçant Gela Aprasidze.
essai heureux
Ces six points ont écrit la conclusion de cette demi-finale et définitivement mis la tête sous l'eau aux Béglo-Bordelais, qui n'ont plus marqué le moindre point après la 17e minute.
Partie sur un très bon rythme, équilibrée et indécise avant d'être bien plus brouillonne, la première période avait déjà été plutôt montpelliéraine et l'avantage du MHR à la pause (13-10) n'était pas volé.
Les premiers points du match sont pourtant revenus à l'UBB via une pénalité de Maxime Lucu, mais dès l'engagement suivant, les Héraultais ont marqué un bel essai par l'ailier Vincent Rattez, servi par Paolo Garbisi en bout de ligne (6e, 7-3).
Les autres points montpelliérains de la première période ont été marqués sur deux drops, l'un malin et inattendu de Garbisi (13e) et l'autre, juste avant le retour au vestiaire, beaucoup plus lointain et signé Anthony Bouthier (40e).
Les joueurs de Philippe Saint-André ont donc fait fructifier leurs phases de domination alors que les Bordelais ont eux un marqué un essai heureux, en récupérant un ballon perdu par le talonneur du MHR Guilhem Guirado qui venait de tamponner trois adversaires.
courte rébellion
Sur le coup, le premier coup de pied de défense de Matthieu Jalibert a ressemblé à un sauve qui peut, mais il a fini plein axe dans l'espace libre et s'est transformé en essai après une conduite de balle de footballeur de l'ouvreur béglo-bordelais (16e).
La suite a été crispée et étouffante, comme l'atmosphère à Nice, où les joueurs ont eu très chaud. Les deux équipes se sont ainsi longtemps livré à une bataille de coups de pied d'occupation et à un festival de chandelles.
Mais toujours, Montpellier a très bien défendu et n'a jamais été mis hors de position, le pied droit d'Aprasidze faisant ensuite le reste.
Au bout du compte, il est difficile de savoir de quel poids a pesé le coup de colère du coach bordelais Christophe Urios contre ses joueurs avant le barrage gagné face au Racing.
Vendredi, il l'a présenté comme une vieille ruse de manager ayant permis de soulever un vent de "rébellion" parmi les siens. "Je pense que ça peut durer trois matchs", avait-il espéré. Ca n'a finalement été qu'un seul, et c'est insuffisant.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Rachat de Twitter : Elon Musk accuse la société de dissimuler des informations et menace de retirer son offre
Le feuilleton Twitter – Elon Musk ne semble pas près de se terminer. Plus d’un mois après l’annonce du rachat du réseau social par le multimilliardaire, le dossier n’est toujours pas finalisé. Pire encore, l’excentrique patron de Tesla et SpaceX semble prendre un malin plaisir à souffler le chaud et le froid. Lundi 6 juin, rapporte BFMTV, il a une nouvelle fois menacé la direction de Twitter d’annuler l’ensemble de l’opération.
Dans un document publié ce lundi, il explique notamment que l’entreprise californienne « résiste activement » à plusieurs de ses demandes d’informations, notamment autour du nombre de faux comptes existant sur l’application. Une résistance qu’Elon Musk estime être une violation manifeste des engagements pris par le réseau social dans le cadre des négociations.
Un dernier obstacle d’importance
« Elon Musk se réserve tous les droits en résultant, y compris son droit de ne pas consommer la transaction et son droit de résilier l’accord de fusion », est-il écrit noir sur blanc dans le document précité, adressé au responsable juridique de Twitter. Depuis le début des discussions, le réseau social assure que les faux comptes ne représente que 5% des utilisateurs inscrits sur la plateforme.
La question des faux comptes est primordiale dans le cadre du rachat de Twitter. « Comment les annonceurs peuvent-ils savoir ce qu’ils paient vraiment ? », avait déjà déclaré Elon Musk par le passé, estimant qu’un tel sujet est « une question fondamentale pour la santé financière de Twitter. » Et donc, fatalement, pour la viabilité d’un tel rachat. Reste à savoir si cet ultime obstacle sera levé : en attendant, les autorités américaines de la concurrence ne sont pas saisies du dossier, ce qui équivaut à un feu vert laissant le champ libre à la finalisation du rachat.
France24 - Monde
Législatives : la Nupes espère mobiliser les jeunes et faire du scrutin un référendum anti-Macron
Publié le : 16/06/2022 - 13:39
Romain BRUNET
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Avant le second tour des législatives, l’union de la gauche fait campagne en insistant notamment sur les mesures phares à destination des jeunes, son principal réservoir de voix, et en tentant de mobiliser derrière elle l’ensemble des opposants à Emmanuel Macron. La Nupes cible pour cela le projet du président en matière de pouvoir d’achat.
Législatives 2022 © Studio graphique FMM
"Je veux juste dire aux jeunes qu'il faudrait quand même qu'ils se mêlent un peu de leurs affaires, parce que c'est pas la peine de venir râler sur Parcoursup si, après c'est pas pour voter pour ceux qui veulent l’abolir." Jean-Luc Mélenchon s’est permis de hausser le ton, lundi 13 juin, au 20 h de France 2, au moment de s’adresser aux jeunes. Et pour cause, le succès de sa coalition de gauche, la Nupes, au second tour des élections législatives, dimanche 19 juin, dépend en grande partie de la mobilisation de cet électorat.
Au premier tour, dimanche 12 juin, sept électeurs sur dix âgés de 18 à 34 ans ont boudé les urnes, selon un sondage de notre partenaire Ipsos Sopra Steria, alors qu’ils sont les plus susceptibles de voter pour la Nupes.
Si les jeunes votent dimanche au même niveau que les plus âgés, la #NUPES sera majoritaire : la France agira enfin face à l’urgence climatique, ParcourSup sera supprimée et une allocation de 1063 euros par mois sera mise en place pour chaque jeune. Aux urnes dimanche ! ✌️✌️✌️ pic.twitter.com/tu5TGhBAzq
June 14, 2022Par conséquent, cet électorat est particulièrement ciblé depuis lundi. "On va insister sur les jeunes, en leur disant : 'C'est à vous de déterminer votre avenir’ au moment où on débat de l'état de la planète dans 50 ans", explique à l’AFP Aurélie Trouvé, arrivée largement en tête (53,5 %) dans la 9e circonscription de Seine-Saint-Denis.
En meeting à Toulouse, mardi soir, Jean-Luc Mélenchon, qui avait déjà appelé la jeunesse au soir du premier tour à "déferler" dans les bureaux de vote au second tour, s’est justement attardé sur cette question du réchauffement climatique, n’oubliant pas de la relier aux jeunes. "C'est la conscience écologique qui nous rassemble, le sens des biens communs, la jeunesse bascule en masse de ce côté, et c'est elle qui va porter la lumière du siècle", a scandé celui qui vise Matignon.
🌱 « Toute la jeunesse a une conscience écologiste. Cette conscience écologiste c'est ce qui nous rassemble, c'est la conscience de l'intérêt général humain. C'est la jeunesse qui va porter la lumière du siècle prochain »Message de @JLMelenchon à la jeunesse#MelenchonToulouse pic.twitter.com/3mOS6320cU
June 14, 2022Les mesures spécifiques à destination de la jeunesse – suppression de Parcoursup et allocation de 1 063 euros pour les étudiants notamment – sont également mises en avant sur les réseaux sociaux, où les jeunes sont très présents. Une campagne avec le hashtag #BougeToiMonPote a par ailleurs été lancée depuis la diffusion dans l'émission Quotidien d'une séquence de Jean-Luc Mélenchon enjoignant les jeunes à "se bouger" pour aller voter.
« Bouge-toi mon pote ! » Les jeunes, cœur de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon, ont déserté les urnes. Nous avons interrogé le leader des Insoumis à ce sujet, et il n’a pas caché son agacement ⬇️ #Quotidien pic.twitter.com/2JyJRdouGk
June 15, 2022Séduire les "fachés pas fachos"
Au-delà de la jeunesse, Jean-Luc Mélenchon considère que la plus grande réserve de voix pour les candidats de la Nupes se trouvent chez les abstentionnistes. Au premier tour de l’élection présidentielle, le candidat insoumis avait réuni sur son nom 7,7 millions d’électeurs et, au total, 10,8 millions de Français avaient voté pour lui ou pour l’un des candidats des trois autres partis composant la Nupes – Europe Écologie-Les Verts, Parti socialiste, Parti communiste. Mais lors du premier tour des élections législatives, seuls 5,8 millions d’électeurs ont voté pour un candidat de l’union de la gauche, soit une déperdition de 5 millions d’électeurs partis dans la nature.
>> Stratégie de campagne (1/2) : Ensemble ! s'applique à dénoncer le "danger" Nupes pour la République
La Nupes aimerait également bénéficier d’un report de voix d’une partie des électeurs du Rassemblement national dont le candidat aurait été éliminé au premier tour. "Nous n'avons rien à voir avec le Rassemblement national. Par contre, ça nous intéresse que des gens qui s'égarent dans ce vote soient finalement convaincus de faire un autre choix", a affirmé, mardi matin, Adrien Quatennens, sur franceinfo, au sujet de ceux que la gauche appelle les "fachés pas fachos".
Comment voulez-vous faire reculer l’extrême-droite dans les urnes autrement qu’en convainquant des gens de faire un autre choix ? Madame #LePen n’étant pas en mesure d’avoir une majorité, le seul bulletin de vote pour renverser le pouvoir macroniste, c’est #NUPES. #8h30FranceInfo pic.twitter.com/NaB82DFW7F
June 14, 2022"Je dis à toutes celles et ceux, d'où qu'ils viennent et qui ne veulent pas cinq ans de plus de la maltraitance sociale et de l'irresponsabilité écologique d'Emmanuel Macron, que quoi qu'ils en pensent et que ça leur plaise ou non, il y a un seul bulletin de vote qui permet de bâtir une autre majorité et de battre Emmanuel Macron" au second des législatives dimanche, "c'est le vote Nupes", a-t-il poursuivi.
D’une manière générale, les candidats de la Nupes et Jean-Luc Mélenchon appellent les électeurs à transformer le second tour des législatives en un référendum contre la politique d’Emmanuel Macron en insistant sur leurs propres propositions. Retraite à 65 ans ou à 60 ans ? Smic inchangé ou augmenté à 1 500 euros net ? Fiscalité inchangée ou retour de l’ISF ? Etc.
Une TVA aux airs de fake news
Ayant constaté que cela n’avait pas suffi avant le premier tour, Jean-Luc Mélenchon s’est mis, dès dimanche soir, à accuser le gouvernement d’avoir un programme caché et de préparer une hausse de la TVA pour financer, comme promis par Emmanuel Macron à la Commission européenne, le retour sous la barre des 3 % de déficit du budget de l’État. Le budget actuel étant en déficit de 6,5 %, un retour à 3 % d’ici 2027 représenterait 80 milliards d’euros de coupes budgétaires et/ou de recettes supplémentaires, selon le chef de file des insoumis.
Un montant confirmé, mercredi sur France Inter, par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. En revanche, ce dernier a tenu à "démentir avec la plus extrême fermeté cette invention [d’augmentation de la TVA], ce délire de nos adversaires".
>> Législatives : Derrière le duel Nupes-Ensemble, une percée historique pour le Rassemblement national
"Notre programme est clair : pas un impôt de plus. C'est ironique de la part de quelqu'un qui veut créer 30 nouvelles taxes et 35 nouveaux interdits", avait assuré de son côté la Première ministre, Élisabeth Borne, lundi, en visioconférence devant des candidats du camp présidentiel.
Pour le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, "cela ne se fonde sur absolument rien". "On a toujours été très clairs sur le fait que, non, on ne veut pas augmenter les impôts", a-t-il martelé lundi sur France Inter.
Jean-Luc Mélenchon a sans doute en tête l’épisode de la TVA sociale, qui avait coûté plusieurs dizaines de sièges de députés à l’UMP en 2007. Alors ministre de l’Économie du président Nicolas Sarkozy, Jean-Louis Borloo avait été piégé par le socialiste Laurent Fabius qui lui demandait, lors d’un débat télévisé dans l’entre-deux-tours des élections législatives, de promettre qu’il n’y aurait pas d’augmentation de la TVA après les élections. Sa réponse avait été confuse, mais le Premier ministre, François Fillon, avait reconnu deux jours plus tard au 20 h de France 2 que le sujet était sur la table, évoquant même une hausse possible de 5 %.
Malheureusement pour le leader de la Nupes, Bruno Le Maire et Élisabeth Borne ont eux aussi de la mémoire et ont probablement vu le coup venir. Pire, Jean-Luc Mélenchon se retrouve désormais accusé de colporter des "fake news", ses propos sur une future hausse de la TVA ne reposant sur aucun élément de programme concret.
>> Législatives : Le retour du clivage gauche-droite dans le paysage politique français ?
Cet exemple montre en tout cas la volonté de la Nupes d’attaquer plus précisément le projet d’Emmanuel Macron sur la question du pouvoir d’achat. Lors d’une conférence de presse organisée mercredi après-midi, Jean-Luc Mélenchon et ses alliés ont interpellé le gouvernement sur plusieurs points spécifiques : comment financer les 80 milliards d'économies pour revenir aux 3 % ? Y aura-t-il des retraites inférieures à 1 100 euros pour les carrières incomplètes ? Qu’est-il prévu pour aider la jeunesse à sortir de la précarité ? Y aura-t-il une nouvelle réduction de l’indemnisation des chômeurs ?... Autant de questions lancées comme des bouteilles à la mer dans le but de mettre en difficulté les candidats Ensemble ! d’ici dimanche.
Bruno Le Maire l’a reconnu ce midi : le gouvernement doit faire 80 milliards d’économies pour ramener le déficit à 3%. Mais il n’a avoué que 40 milliards sans les détailler. Que contiennent-ils ? Où sont les 40 restants ?#MacronFakeNews #NUPES pic.twitter.com/wSa34PyPlG
June 15, 2022Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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STRATÉGIE DE CAMPAGNE (1/2)
Législatives : Ensemble ! s'applique à dénoncer le "danger" Nupes pour la République
ANALYSE
Législatives : derrière le duel Nupes-Ensemble, une percée historique pour le Rassemblement national
Législatives 2022
Une bataille des chiffres très politique entre la Nupes et le ministère de l'Intérieur
BBC
US Open 2022: Matt Fitzpatrick and Will Zalatoris lead going into final round
Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Golfcomments31
England's Matt Fitzpatrick takes a share of the lead into the final round of the US Open at Brookline in Boston as he chases his first major title.
Fitzpatrick shot a two-under 68 to move to four under, level with American Will Zalatoris, who carded a 67.
Defending champion Jon Rahm is a shot behind after he double bogeyed the 18th, with world number one Scottie Scheffler on two under after a wild 71.
Rory McIlroy battled to a 73 to sit just three shots behind on one under.
Fitzpatrick will tee-off alongside Zalatoris at 19:45 BST on Sunday and the BBC Sport website will have live radio and text coverage of the final round from 19:00.
Saturday is called 'moving day' in the majors but most of the movement was in the wrong direction as Brookline, the USGA and mother nature combined to serve up a brutal test that even the best in the world struggled to deal with.
Only seven players finished under par for the round on a blustery day that was as much about temperament as talent with bogeys unavoidable. It was all too much for overnight leader Collin Morikawa. The reigning Open champion signed for a ruinous seven-over round of 77 to fall away and finish on two over.
Zalatoris and Fitzpatrick both went close at the US PGA Championship last month, with Fitzpatrick, who played in the final group at Southern Hills, finishing joint fifth, while Zalatoris lost in a play-off to Justin Thomas.
They both now have another chance to win their first major, but behind them they have the defending champion, the Masters champion and a four-time major winner desperate for more.
Sheffield-born Fitzpatrick won the 2013 US Amateur title at Brookline and he will be hoping the perfect storm of arriving at a familiar course, with his game in good shape and on the back of going close in the last major can tip the balance in his favour.
"I'd be lying if I said I haven't thought about it (winning). It would just mean the world," said Fitzpatrick who is trying to become the first non-American to win both the US Amateur and US Open, while he would join the legendary Jack Nicklaus as the only players to win both events at the same course - Nicklaus won both at Pebble Beach.
"It's a special place for me and to go one step further and win a US Open round here would be even more special.
"The US amateur was one of the biggest achievements in my career and still is, and if I won a major here it would definitely overtake it.
"My family are in town, I've got a couple of friends here as well and the family I am staying with are fun as well, so I'll have plenty of distractions which will be good with a late tee-time.
"I'm excited to give myself another chance in a major just a month later, I am just really proud with the way I played."
The 27-year-old certainly handled the course better than most on Saturday.
Two front-nine birdies cancelled out an early bogey before Fitzpatrick made his move down the stretch, with three birdies in four holes from the 14th to take the lead by himself on five under before a closing bogey.
It has been eight years since McIlroy won his fourth major, and the Northern Irishman showed how much he wants to sample that winning feeling again by battling back from three bogeys in his first six holes.
The 33-year-old can never have worked harder for a three-over 73 than he did when parring the final six holes of a round containing just one birdie.
Despite missing three birdie putts from inside eight feet early on, his putter became his saviour with eight single putts in nine holes as he fought to stay in contention.
Rahm had an eventful round after also enduring a frustrating start. A one-handed escape from behind a tree was followed by an explosive run of three birdies in four holes on the back nine as he briefly took the lead on five under.
However, the 27-year-old Spaniard found a fairway bunker on the 18th. He took two to escape, only to plunge into more sand guarding the green, resulting in a double bogey and a one-over round of 71.
World number one Scheffler's round had a little bit of everything, with three birdies, an eagle, four bogeys and a double bogey all adding up to a one-over round of 71.
After a chip-in eagle on Friday, the Masters champion holed out from 100 yards for another eagle on the par-five eighth to jump into a two-shot lead at six under.
The 25-year-old American then fell apart with two duffed chips costing him a double bogey to start a run of five dropped shots in four holes, before a birdie on 17 saw him end on a high note.
Scheffler is just two shots off the pace as he looks to become just the sixth player to win the Masters and US Open in the same year.
Local favourite Keegan Bradley joined Scheffler on two under. Three back-nine birdies helped him shoot 69 as he gave himself a chance to win his second major, 11 years after his first.
World number 14 Zalatoris is yet to win on the PGA Tour but in his short career the 25-year-old has finished runner-up in two majors - including that US PGA Championship play-off loss last month.
What was more impressive than the four birdies on his card was the fact Zalatoris only made one bogey as he avoided the mistakes that ruined the rounds of so many others.
Playing slightly ahead of the faltering leaders, Zalatoris was in the lead when he stood on the 18th tee but carved a drive miles right of the fairway. He rescued a par by getting up-and-down from a bunker to show the mental toughness that defined his round.
"That 67 feels like a 61 or 62 in my book," Zalatoris told Sky Sports. "That's some of the most solid golf I've played ever."
New York Times - World
Haiti’s Lost Billions
By Lazaro Gamio, Constant Méheut, Catherine Porter, Selam Gebrekidan, Allison McCann and Matt ApuzzoMay 20, 2022
Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.
Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.
The choice: money or war.
The choice: money or war.
France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.
France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.
With the warships looming off the coast, Haiti agreed.
With the warships looming off the coast, Haiti agreed.
With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.
With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.
French National Library
French National Library
In exchange, France recognized Haiti’s independence. At home, Charles X was portrayed as the true liberator of the Haitian people.
Lepelletier de Saint Remy
But a different history is written in ledgers and banking statements. They reveal a debt so large, and so lasting, that it would help cement Haiti’s path to poverty and underdevelopment.
Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations.
The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.
The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.
What France demanded
150 million francs
1st payment
2nd
3rd
4th
5th
In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.
In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
That was part of France’s plan.
That was part of France’s plan.
France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.
France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.
Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.
Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.
In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.
In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.
France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.
France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.
If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.
If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.
While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.
While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.
Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.
Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.
That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.
That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.
Departmental Archives of Landes
Federico Rios for The New York Times
In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.
In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.
Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.
Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.
The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.
The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.
Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.
Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.
French National Library
In 1843, Jean-Pierre Boyer — the Haitian president who agreed to the double debt — was driven out of the country by people demanding more rights and fewer taxes.
Many were bitter that he had resumed payments on the reviled debt.
National Archives, France, CC//379
Despite Haiti’s troubles, France made sure its former colony kept paying. It sent warships again, threatening to bomb the country’s ports.
The payments were France's "principal interest in Haiti, the question that dominated everything else for us," explained one French minister at the time.
Mauricio Lima for The New York Times
For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.
For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.
It was a disaster — national in name only.
It was a disaster — national in name only.
Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.
Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.
In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.
In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.
Haiti’s debt burden
In 1825 french francs
Double debt
1874 and 1875 loans
Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.
Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.
Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.
Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.
More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.
More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.
In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.
In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.
It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.
It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.
Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.
Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.
Library of Congress
By 1911, $2.53 out of every $3 that Haiti earned from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors.
French National Library
In France, meanwhile, it was a time of prosperity. The cafes of Paris overflowed, many of its patrons drinking coffee cultivated by debt-hobbled Haitians half a world away.
U.S. Navy
Museum of the City of New York, via Getty Images
Library of Congress
Bettmann Archive/Getty Images
Bettmann Archive/Getty Images
In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.
In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.
For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.
For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.
They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.
They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.
Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.
Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.
Their loot was in New York within days.
Their loot was in New York within days.
The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.
The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.
Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.
Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.
The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.
The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.
Haiti’s Debt Burden
In 1825 french francs
Americans invade
Franc loses value
The U.S. now controlled Haiti’s finances.
The U.S. now controlled Haiti’s finances.
In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.
In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.
American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
Bettmann Archive/Getty Images
Damon Winter/The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Adriana Zehbrauskas for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.
It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.
It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.
It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.
Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.
Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.
But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.
But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.
A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.
A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.
The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.
The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.
The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.
The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.
The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.
The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.
And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.
And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.
After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.
After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.
The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.
The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Additional production by Gray Beltran, Jonathan Huang and Rumsey Taylor.
L'Humanité
Un oreiller remplumé aux nanogénérateurs pour analyser notre sommeil
ActuEn utilisant des capteurs capables de générer un courant par eux-mêmes, des chercheurs chinois viennent de mettre au point un oreiller capable de suivre le sommeil, de prévenir les chutes et de détecter les épilepsies nocturnes plus finement que les appareils traditionnels. Explications.
Jérémie BazartAvec le développement rapide de la science et de la technologie, les produits de surveillance de la santé sont progressivement entrés dans la vie quotidienne : mesure de la pression artérielle, surveillance de la fréquence cardiaque, de la ventilation respiratoire, du poids, algorithmes d’électrocardiogrammes, mesure de la performance…
Le sommeil, en tant que phénomène physiologique naturel de l’être humain, n’échappe pas à cet engouement, d’autant qu’il est étroitement lié à la santé. « Un mauvais sommeil peut entraîner une mauvaise humeur, un ralentissement des réflexes ou une perte de la mémoire. À long terme, des études montrent même qu’une mauvaise nuit peut provoquer des maladies coronariennes, de l’hypertension, de la neurasthénie et mettre la vie en danger », rappellent les auteurs chinois d’une étude qui vient d’être publiée à ce sujet (1).
Les Teng, prodiges venus de Chine
À l’heure actuelle, pour surveiller le sommeil, la polysomnographie est utilisée de manière limitée dans les hôpitaux. Elle consiste à barder de capteurs divers une personne durant son sommeil, pendant plusieurs nuits. À domicile, applications diverses d’écoute du sommeil sur smartphone ou montres programmées sont couramment utilisées afin de réaliser une analyse sommaire de nos nuits. Mais elles sont peu fiables.
C’est la raison pour laquelle des chercheurs ont proposé un nouvel outil qui promet de modifier complètement la façon dont nous enregistrons notre sommeil : il s’agit d’un oreiller, positionné donc immédiatement sous la tête, « sensible à la pression, non invasif et confortable. Il est développé sur la base d’un réseau de nanogénérateurs triboélectriques (Teng – voir encadré ci-dessous) et est capable de surveiller les mouvements de la tête en temps réel durant le sommeil », expliquent les chercheurs chinois dans leur publication.
La surveillance en temps réel de certaines maladies du cerveau
Les Teng sont déjà utilisés dans la surveillance du sommeil. Ils sont incorporés dans des draps, des patchs, des masques de sommeil ou des ceintures. Mais, aussi discrets soient-ils, ils apparaissent tout de même comme trop invasifs, donc source de perturbation… dudit sommeil ! C’est pourquoi les chercheurs chinois croient en leur oreiller.
En fait, ils croient plutôt en leur réseau, positionné sur l’oreiller… « Notre capteur est formé en réalité d’un ensemble de rectangles constitués d’un polymère (le polydiméthylsiloxane) poreux, flexible et respirant, associé à une poudre d’éthylène propylène fluoré. L’ensemble réalise une détection tactile et une surveillance de suivi de mouvement, expliquent-ils dans l’article, avant de poursuivre : l’oreiller intelligent est formé en posant le réseau de capteurs de pression auto-alimentés sur un oreiller ordinaire, et enregistre en temps réel la position de la tête, dans un état statique, et de sa trajectoire, dans un état dynamique durant toutes les phases de sommeil. »
L’ensemble peut même fournir une alerte précoce en cas de risque imminent de chute au sol ! D’après les auteurs, ce smart pillow (oreiller intelligent) pourrait également être étendu à la surveillance en temps réel de certaines maladies du cerveau comme l’épilepsie ou les troubles cognitifs. De même, la surveillance de l’arthrose cervicale fait partie des pistes potentielles. Mais l’oreiller n’est pas encore capable de restituer les songes ou de les interpréter ! Une question de temps, sans doute, on peut toujours rêver…
Les nanogénérateurs triboélectriques (Teng) : l’énergie perpétuelle à portée de friction ?
La tribologie est la science des frottements. Elle étudie donc les phénomènes susceptibles de se produire entre deux systèmes matériels en contact, immobiles ou animés de mouvements relatifs. Plus généralement, la triboélectricité est le nom donné au phénomène électrostatique créé par la mise en contact de deux matériaux de nature différente. Il survient lorsqu’une partie des électrons de la surface de contact de l’un des deux matériaux est transférée à l’autre, et que ce transfert subsiste lors de la séparation.
L’effet triboélectrique peut être augmenté par un apport d’énergie mécanique en frottant les matériaux l’un contre l’autre (friction). C’est ce qui se passe lorsqu’on frotte une baguette (verre, ébonite, matière plastique…) contre un chiffon : la baguette devient capable d’attirer des objets très légers comme des billes de polystyrène ou des confettis.
Cette action permet de transférer des électrons soit du chiffon à la baguette, soit de la baguette au chiffon. En frottant une tige en verre avec de la laine, des électrons (de charge négative) sont transférés du verre vers la laine. Le verre se retrouve alors chargé positivement. En approchant la tige des confettis, des charges négatives vont en migrer pour se placer face aux charges positives de la tige de verre. Les confettis subissent une attraction électrostatique. Comme ils sont neutres électriquement, leur extrémité opposée sera chargée positivement : les confettis ont subi une électrisation par influcence. C’est comme cela que se produit la triboélectricité.
La « série triboélectrique » est un tableau qui permet de prévoir les transferts d’électrons entre deux matériaux. Si on frotte ensemble deux éléments se trouvant dans le tableau, celui qui sera le plus haut dans la liste sera électrisé positivement et celui en dessous, négativement. Les nanogénérateurs triboélectriques fonctionnent de cette façon.
Ils constituent une nouvelle classe de technologies basées sur l'électrification par friction et le couplage par induction électrostatique. Avec elle, les chercheurs promettent de récupérer de l’énergie, de créer de la haute tension et de concevoir des capteurs qui n’ont pas besoin de source d’électricité externe… De l’énergie perpétuelle ?
sciences BBC
Dom Phillips and Bruno Pereira were shot with hunting ammunition, say police
By Alys DaviesBBC News
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British journalist Dom Phillips and indigenous expert Bruno Pereira were shot dead with hunting ammunition, Brazilian police have said.
A day after police identified Mr Phillips' remains, the second set of remains were confirmed as those of Mr Pereira on Saturday.
A third suspect in the murders has been taken into custody, police added.
The two went missing while on a reporting trip in the Javari Valley, in Brazil's Amazonas state on 5 June.
Ten days later, human remains were found after a suspect confessed to burying their bodies and led police to the spot where the remains were found, police said.
The suspect, a fisherman named by police as Amarildo da Costa de Oliveira, was the first person arrested.
His brother, Oseney da Costa, was also arrested earlier this week - he denies any involvement in the murders.
A third suspect was arrested on Saturday. Jeferson da Silva Lima, also known as Pelado da Dinha, turned himself into a police station in the city of Atalaia do Norte, according to police.
Mr Phillips, 57, had been living in Brazil for more than a decade and was a long-time contributor to the Guardian newspaper - he was in the area researching a book.
Mr Pereira, 41, who was on leave from his post with the government's indigenous affairs agency Funai, was an expert on isolated tribes in the Amazon.
Mr Pereira had received death threats prior to taking the trip, indigenous rights groups said.
The area in which they were travelling has become known for illegal fishing, mining, logging and drug-trafficking activities.
The region is known for violent conflicts between these various criminal groups, government agents and indigenous people. It was these conflicts that Mr Phillips and Mr Pereira were documenting.
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France24 - World
How to identify fake tweets that claim to be from media outlets
Issued on: 13/06/2022 - 14:12Modified: 15/06/2022 - 10:50
Thaïs Chaigne
Fake tweets made to look like they come from real media outlets are ever-increasing on social media. But what are the small details that help you identify the content for what it is? The FRANCE 24 Observers team will walk you through a few examples of how we debunk these tweets in the hopes that you will be able to spot them yourself in the future.
On Twitter, there are more and more fake tweets made to look like they come from established media outlets. The BBC and US broadcaster CNN have been frequent targets, especially since the start of the war in Ukraine.
There are, however, techniques for identifying them.
It’s all in the name...
When you see a suspicious tweet, the first thing you should do is verify if the author is who they say they are.
Take a look at the account of the Twitter user who published the tweet. Media outlets have what is called a Twitter verification, which is a little blue circle with a tick mark next to their name. The blue decal (which can also sometimes appear white depending on whether you use dark or regular mode on Twitter) means that Twitter has verified the authenticity of the account and the user behind it.
Last February, several Twitter accounts falsely claimed to be affiliated with CNN and shared false information.
These accounts copied the news channel’s logo and created user names that made them look like they were affiliated with CNN. The accounts @CNNUKR and @CNNAfghan claimed to be the outlet’s Ukraine and Afghanistan bureaus, respectively. Both accounts spread a fake rumour about the death of an American in Ukraine.
These two accounts don’t have the verified decal, unlike CNN’s official accounts, like @CNN or @cnnphilippines. CNN also reported these two accounts to Twitter, which suspended them (read the article about this by our AFP colleagues by clicking here).
It’s important to get into the habit of checking Twitter accounts to see if they have a certification if they claim to be media outlets. But watch out: Some fake accounts do add a “✔️” or a "✅" emoji to make it look like they have been certified. So make sure that the check mark is in a blue or white badge positioned next to the user name.
If an account doesn’t have this certification, you need to be wary. It doesn’t always mean the account is fake: It could also be a media outlet with a small audience or a newer outlet that hasn’t completed the verification process yet.
Doctoring a tweet
Most fake tweets that are shared online come in the form of doctored screengrabs.
There are a few methods for creating these fake tweets, which sometimes look very real. Unfortunately, the process is pretty easy.
Some tweets are modified using an editing programme like Photoshop. If you look closer at the font and the number of characters used, you can sometimes spot these fakes, especially because they often deviate from Twitter standards.
For example, this screengrab of a tweet falsely attributed to the BBC claims that French President Emmanuel Macron made a statement saying that there were 60 million refugees in Europe.
Macron:"L'Europe devra accepter jusqu'à 60 millions de réfugiés au cours des 20 prochaines années en provenance d'Afrique et du Moyen-Orient, car les sanctions contre la Russie entraîneront un effondrement économique en Afrique qui importe une énorme quantité de blé russe." pic.twitter.com/D3TH7TIOAE
April 17, 2022If you look closely at this tweet, you can see that the text is outlined with a colour that isn’t the same as the background. Moreover, the number of characters used surpasses Twitter’s limit of 280.
By scrolling back through the actual BBC’s Twitter feed, we found a tweet that looks similar and was posted around the same time as the fake tweet. This one, however, isn’t about refugees at all. Check it out below.
The BBC has also denied that they put out this tweet (we debunked this tweet on our French-language site back in April).
Another example is this tweet falsely attributed to CNN. It’s about an alleged secret Chinese document predicting the downfall of the West because of multiculturalism.
The tweet does indeed have the tick mark verifying the account. However, the text has a slightly grey outline and the number of characters used, 302, surpasses Twitter’s 280 limit.
Modified source codes
There are also other methods, besides Photoshop, for creating a fake tweet.
It’s possible to change the text of a tweet by modifying the page’s source code. If you change the source code, then you can see the modified page on your screen but you can’t save the changes.
However, this gives people hoping to share disinformation a window of opportunity. They change the source code, the modified tweet appears on their screen. They can then take a screengrab of it and then share it on social media. The tweet looks, for all intents and purposes, real.
This is an example showing how we modified the source code of a tweet on our own Twitter account (@Observers).
Moreover, there are actually sites online where you can generate fake tweets. You just type in a user name, upload a profile picture and choose a time. You can even add a verification badge if you like. You can’t share these directly on Twitter but, again, you could post a screengrab of the image.
How to verify content?
There are a few clues that can help you identify these fake tweets. First of all, you can check if the suspicious tweet in question has been posted on the Twitter account of a media outlet or not.
Let's take the example of a tweet attributed to the BBC that circulated online in late May.
You can see the verification badge on this screengrab. The username matches with an official BBC Twitter page, “@BBCWorld”. To check if the outlet has indeed posted this tweet, we can run the keywords that appear in the tweet through an advanced search on Twitter.
For example, you can type this into the Twitter search bar: [“Saudi” AND “Pride” (from:BBCWorld)]. The “AND” indicates that we want to look for tweets featuring both of these two keywords. The (from:BBCWorld) establishes that we only want to search for tweets shared by this particular BBC Twitter account.
It turns out that no tweets using these two words come up in this search. You can use the same method to see any tweets shared by that BBC account featuring the words “Saudi Arabia”. Again, there is no post by this account that mentions a “Straight Pride Month” being held in the kingdom.
You can also scroll back through the BBC’s Twitter account and check what was posted at the time and hour the tweet that you want to verify was supposedly shared.
And what if the BBC had shared this tweet, only to delete it later? You can also figure that out, because a deleted tweet doesn’t just disappear, it leaves a trace.
That’s the case, anyway, for this tweet falsely attributed to the BBC about Saudi Crown Prince Mohammed bin Salman. The tweet says there have been “834 quote Tweets”. If you run an advanced search for May 22 on the “@BBCWorld” account, then you should find an indication that the original tweet has been deleted in tweets that mentioned it. But there are none.
It’s also possible to check for the tweet using the “WayBackMachine”, an archiving tool that saves past versions of sites. You can look at what appeared on that Twitter page on the date and time that the tweet you are verifying was shared, as long as the page was archived.
Conclusion
Here’s a list of habits you should get into to help you verify tweets supposedly put out by media outlets.
- Check to see if the author of the tweet has a Twitter verification decal (a blue or white stamp with a tick mark in it). Make sure it's really the verification badge, and not an emoji that looks similar!
- Check if the account is authentic and really is linked to the media outlet in question. Are there spelling mistakes in the username? Is that really their account?
- When the tweet comes from a screengrab, check if the number of characters exceeds Twitter's limit of 280 and if the font and colours are the same as Twitter standards.
- Check the media outlet's Twitter history to see if they really posted the tweet in question.
If you want to brush up on more techniques to verify online content and avoid fake news, check out our guide.
Download the app
.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN France24 - World
Iraqis await Sadr bloc’s next move after mass resignation from parliament
Issued on: 18/06/2022 - 14:03Modified: 18/06/2022 - 15:50
FRANCE 24
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A political crisis is deepening in Iraq, with a new government still unformed eight months after legislative elections. Influential Shiite cleric Moqtada al-Sadr, whose movement won 73 seats in parliament, announced the resignation of his bloc's members last week. The move has left many Iraqis uncertain about what the future holds for the powerful movement; many ask if it is even possible to form a government without it. FRANCE 24 correspondent Lucille Wasserman speaks to Iraqis about Sadr's latest move.
Valeurs Actuelles
Immobilier : l’heure des arbitrages
La crise sanitaire du Covid restera à jamais dans les mémoires des professionnels de l’immobilier. Et pas seulement pour la hausse des prix (+ 7,1 % en 2021) qui a suivi : après tout, le marché de la pierre est sur une tendance vertigineuse depuis plus de vingt ans. D’abord à Paris, où les prix au mètre carré ont franchi la barre des 10 000 euros, après avoir triplé en euros constants depuis 2001, mais aussi dans le reste du territoire, où ils augmentent désormais plus rapidement que dans la capitale.
Les durées de commercialisation des produits sans défaut avec un espace extérieur n’ont jamais été aussi courtes
Non, ce que nous retiendrons de la pandémie, c’est l’appel de la chlorophylle et de l’iode qu’ont ressenti les Français après les confinements. Et plus qu’une envie de grand air, la crise sanitaire a créé chez les Français un besoin d’espace. En ville comme à la campagne, ils veulent plus de volume, une pièce supplémentaire ou des espaces verts. Avec le Covid, les propriétaires se sont parfois rendu compte qu’ils avaient sacrifié leur confort de vie pour habiter au plus près de leur travail. Depuis un an et demi, ils sont revenus aux fondamentaux, une quête de “mieux vivre”. « Cela s’est traduit par une vague sans précédent de Paris vers la province et des villes vers la campagne », observe Olivier de Chabot-Tramecourt, directeur général de Mercure.
Le marche du luxe se porte bien
« Un besoin de reconnexion avec la nature et les provinces françaises » , décrypte Bertrand Couturié, directeur associé de Barnes Propriétés et Châteaux. Jamais le marché du luxe, en particulier celui des maisons avec jardin à Neuilly-sur-Seine ou à Saint-Cloud, ne s’est aussi bien porté. Chez Féau, les transactions sur les biens de plus de 3 millions d’euros ont augmenté de 188 % depuis le premier quadrimestre 2019 ! « Et les durées de commercialisation des produits sans défaut avec un espace extérieur n’ont jamais été aussi courtes ; de fait, les prix sont résolument orientés à la hausse » , analyse Charles-Marie Jottras, président de Daniel Féau. De son côté, le président de Barnes, Thibault de Saint Vincent, ajoute : « À Paris ou en proche banlieue, les terrasses qui ouvrent de plain-pied sur un salon, qui se pondéraient auparavant à 50 %, se valorisent désormais au prix d’un mètre carré intérieur. »
On peut anticiper un engouement pour le Sud-Ouest avec les prolongements de la ligne TGV de Bordeaux vers Toulouse d’une part et Dax d’autre part
L’autre effet de la pandémie se mesure sur les marchés financiers. Les flux de liquidités des banques centrales ont propulsé les Bourses mondiales à des valorisations record : dans cet environnement risqué, l’immobilier, notamment le patrimoine de jouissance, c’est-à-dire la résidence principale mais aussi secondaire, est devenu plus que jamais une valeur refuge. Avec, à la clé, une modification du profil des candidats aux maisons de campagne : « Avant le Covid, notre clientèle était essentiellement composée de passionnés de vieilles pierres. Dès le premier confinement, nous avons observé l’arrivée d’une clientèle en quête de verdure, qui présentait un fort pouvoir d’achat et cherchait tous les attributs de confort moderne » , précise Olivier de Chabot-Tramecourt.
« Avec l’acceptation durable du télétravail, la crise sanitaire a entraîné l’apparition d’un nouveau concept : la résidence semi-principale ou semi-secondaire », renchérit Bertrand Couturié. En somme, un temps partagé entre deux lieux de vie ; le plus souvent un appartement à Paris ou dans une grande métropole et une maison de campagne ou en bord de mer. Au cours des dernières années, les marchés de Bordeaux, Nantes et Rennes ont pleinement profité de l’effet TGV. Ce phénomène a conduit à des hausses de prix spectaculaires. De la même façon, on peut anticiper un engouement pour le Sud-Ouest avec les prolongements de la ligne TGV de Bordeaux vers Toulouse d’une part et Dax d’autre part. Mais il est difficile de mesurer l’ampleur de ce mouvement, car le marché régional est déjà très tendu. Plus que l’accessibilité, c’est l’absence de nuisance sonore ou visuelle qui constitue le premier critère de choix.
Même le marché des châteaux, sinistré depuis quarante ans, a retrouvé la cote
« Plusieurs de nos clients se sont installés au Cap-Ferret, sur la Côte basque ou sur la Côte d’Azur dans l’optique d’y passer entre trois et sept mois par an. Mais après négociation avec leur employeur, ces résidences semi-secondaires deviennent principales » , confie Thibault de Saint Vincent. Il cite l’exemple d’une famille qui se partageait entre son appartement parisien à Montmartre et sa maison à Saint-Malo, avant qu’un rapprochement professionnel ne lui permette de s’installer complètement dans cette dernière.
De nouvelles envies
Les régions qui combinent la proximité de Paris – entre une et deux heures de la capitale – et la facilité d’accès aux gares sont aussi les grandes gagnantes. Parmi les plus prisées, la Normandie, réputée pour ses nombreux loisirs (golf, équitation, chasse… ). Les agences immobilières – dont Sotheby’s, qui vient d’ouvrir une agence à Rouen – ne s’y sont pas trompées. Les biens au prix élevé (1,3 million d’euros pour une maison de 200 mètres carrés à Deauville dans l’agence Daniel Féau, 2,94 millions pour une propriété de 300 mètres carrés à Honfleur chez Barnes) partent parfois en moins d’une semaine et les offres manquent. Le même phénomène s’observe dans le Perche, où les prix oscillent autour de 1,25 million d’euros pour une magnifique propriété à proximité de Mortagne-au-Perche (agence Patrice Besse) et, dans une moindre mesure, en Bourgogne, en particulier sur la côte viticole qui s’étend de Mâcon à Dijon. La région Hauts-de-France, totalement délaissée jusqu’en 2019 et dont les prix sont jusqu’à deux fois inférieurs à ceux de la Normandie, reprend aussi des couleurs.
En cas de nouvelle crise sanitaire – ou économique -, la pierre permet de sécuriser sa vie de famille.
Signe de ce nouvel attrait, même le marché des châteaux, sinistré depuis quarante ans, a retrouvé la cote. « Nous vendons trois fois plus de châteaux qu’avant la crise sanitaire. Même dans des régions peu attirantes, la dynamique est là », poursuit Charles-Marie Jottras. Mais attention, acheter un château, ou plus simplement une maison de campagne, engage une vie ; il faut de la passion et une envie manifeste d’investissement, pas seulement financier mais aussi en moyens humains, en énergie, en temps. « Choisissez votre propriété en fonction de votre projet de vie et surtout de vos moyens. Ce n’est pas le château qui s’adapte au châtelain mais bien l’inverse » , glisse Olivier de Chabot-Tramecourt.
L’année 2021 a été celle de tous les records. 2022 sera sans doute une année moins florissante, d’abord parce que la hausse des prix de l’immobilier – et de ceux des matières premières nécessaires aux travaux – a réduit le pouvoir d’achat des ménages. Ensuite parce qu’on ne peut exclure le risque de hausse des taux d’intérêt, même si, pour l’heure, la compétition entre les banques permet encore d’obtenir d’excellentes conditions de crédit. « Depuis plusieurs décennies, les biens luxueux sont beaucoup moins impactés par la hausse des taux que le reste du marché » , estime Charles-Marie Jottras. Il rappelle qu’en cas de nouvelle crise sanitaire – ou économique -, la pierre permet de sécuriser sa vie de famille. En plus de son patrimoine.
BBC
Vitali Klitschko: Russians are dying for Putin’s ambitions
By Nick BeakeBBC News Europe correspondent
The Mayor of Kyiv, Vitali Klitschko, has told the BBC the Russian public will eventually realise their young soldiers are dying for nothing more than Russian President Vladimir Putin's ambitions.
The former world heavyweight boxing champion was attending the funeral of a well-known 24-year-old anti-corruption activist when the remarks were made.
Volunteer soldier Roman Ratushny was killed in Izyum, in the Kharkiv region, on 9 June.
Mayor Klitschko, who won legions of fans across the world during his long record-breaking career, said the Russian leader was destroying millions of lives in both Ukraine and his own country.
"This is also a tragedy for Russians and for the Russian Federation. The people do not understand that right now, but I am sure they will realise very soon the reality. The Russians die - for what? The ambition of Putin?"
The mayor was among hundreds of mourners who turned out to pay their respects to Mr Ratushny - who came to prominence during pro-democracy protests in 2013 against the pro-Moscow former Ukrainian government.
His coffin was carried into Independence Square, where friends gave tributes and dozens of mourners stepped forward to leave bouquets of flowers.
At regular intervals, the crowd shouted "Slava Ukraini" - Glory to Ukraine.
Vitali Klitschko said Western allies showing solidarity with Ukraine was "key for peace and freedom in Europe."
British Prime Minister Boris Johnson, who returned from an unannounced trip to Kyiv for talks with Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Friday, has warned that "Ukraine fatigue" was beginning to set in around the world.
Mr Johnson said allies needed to demonstrate they were giving Ukraine "strategic resilience".
War in Ukraine: More coverage
The prime minister's visit came just a day after the leaders of France, Germany, Italy and Romania all arrived in Ukraine to give their support to the country's ambitions to join the EU.
On Friday, the European Commission gave its own recommendation that Ukraine should be given "candidate status," which would start the path to accession.
Some Ukrainian officials have expressed concerns that Western allies may push their country towards a peace deal with Russia in light of the ongoing fallout from the war on food and energy supplies and the global economy.
When I asked Mayor Klitschko if he was concerned Ukraine could be pressured to make concessions to the Russians, he said ceding Ukrainian land should not happen.
"I'm more than sure we will be ready to talk with the Russians about some compromise. If the last Russian soldier left Ukraine, it will be time to talk but not yet. Russians have to go from our homeland."
As one of the most recognisable Ukrainians in the world, Mayor Klitschko's voice carries weight. But the ultimate decision on if and when to enter peace talks will be down to President Zelensky and his government.
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Vivre l’Harmonie à l’île Maurice
L‘île Maurice fut créée d’abord, et ensuite le paradis fut copié sur l’île Maurice… Une citation de Mark Twain tirée de son ouvrage Following The Equator. Semaris Property Development Ltd et Beachcomber Resorts & Hotels (déjà implanté sur l’île depuis 1952 avec 8 hôtels) s’en sont sans doute inspirés pour leur projet immobilier, Harmonie Golf & Beach Estate. S’étendant sur une surface de 150 hectares sur la côte ouest de l’île, précisément aux Salines à Rivière Noire, il prévoit la construction, à terme, de 220 villas de luxe, destinées aux acheteurs mauriciens comme étrangers, bâties autour d’un golf de 18 trous, dessiné par Sandlake Golf Design. D’un montant de 250 millions d’euros, il devrait voir le jour en 2025 (pour la première phase) et sera commercialisé en France par un des grands spécialistes de l’immobilier de prestige, Vaneau Luxury Real Estate.
Trois types de villas (les Harmonie Golf Villas), disposant de 3 chambres avec salle de bains, nichées sur des surfaces moyennes de 2 000 mètres carrés, sont proposées à la vente, chacune ayant une orientation principale : le modèle N (pour nord, située face au golf et à la montagne de la Tourelle du Tamarin, surface intérieure nette de 169 mètres carrés pour une surface bâtie de 401 mètres carrés), le modèle W (pour ouest, face au coucher de soleil, 177 mètres carrés pour 430) et le modèle S (pour sud, avec vue sur la mer et la péninsule du Morne, 204 mètres carrés pour 507). Chaque acheteur pourra ensuite choisir entre trois types de décoration (Typik, Metalik et Basaltik).
Semaris Property Development Ltd et Beachcomber Resorts & Hotels ont apporté un soin particulier à l’aspect durabilité du projet. Pour chaque villa, l’agence JFA Architects s’est inspirée de la maison de type créole, et a œuvré pour réduire les besoins en énergie (- 30 % par rapport à la norme internationale EarthCheck). Cela a été rendu possible en favorisant la circulation naturelle et transversale de l’air autour d’un patio central à l’allure tropicale, et en utilisant des matériaux à faible empreinte carbone, sélectionnés pour leurs propriétés visant à diminuer la quantité de chaleur et purifier la qualité de l’air.
Le prix catalogue – les villas sont commercialisées en Vefa (vente en l’état futur d’achèvement), sous le cadre légal du Property Development Scheme -varie entre 1,49 million d’euros pour la villa N et 1,61 million pour le modèle S. Ce prix pourra augmenter en fonction des options retenues par les acquéreurs ; il y en a une vingtaine disponibles, dont l’installation de panneaux solaires photovoltaïques (et ce, afin d’avoir une villa 100 % hors réseau électrique) et une quatrième chambre. Il conviendra ensuite de prévoir des charges mensuelles de gestion d’environ 500 euros.
Les promoteurs du projet se sont également engagés à soutenir le progrès économique et social de la région : 5 000 emplois sur le site devraient être créés pendant les trois phases de construction, dont 1 500 lors de la première qui comprendra la construction de 81 villas, du club house et des 9 premiers trous du parcours, tandis qu’il devrait y avoir à terme 500 emplois permanents créés. Il y aura aussi un programme social de 1 million d’euros destiné à l’éducation des jeunes, la formation des adultes, la culture, les loisirs et le sport, l’entrepreneuriat et l’amélioration des conditions de vie.
France24 - World
Israel strikes Gaza after Palestinian rocket attack
Issued on: 18/06/2022 - 11:09
NEWS WIRES
Israeli air strikes hit Hamas military sites in the Gaza Strip on Saturday in response to rocket fire from the Palestinian enclave run by the Islamist movement, the Israeli army said.
"A short while ago, in response to the rocket attack, (Israeli military) aircraft struck a number of Hamas terror targets in the Gaza Strip," the army said in a statement.
The strikes came after Hamas "launched a rocket... toward Israeli civilians in southern Israel", it said, adding the projectile was intercepted by Israel's air defences.
The Israeli "aircraft targeted a weapons manufacturing site located inside a Hamas military post and an additional three military posts belonging to Hamas," the statement said.
Balls of flame shot into the air, leaving dark smoke drifting over the territory, after the strikes.
The army said hours earlier that air raid sirens were sounded in the southern Israeli city of Ashkelon and in areas near the blockaded Gaza Strip.
The exchange came after three Palestinians were killed and 12 others wounded on Friday during an Israeli army raid in Jenin, a stronghold of armed Palestinian factions in the occupied West Bank.
The men were killed when Israeli forces opened fire on a vehicle in which they were, the Palestinian news agency Wafa said.
Israel's army said soldiers had come under fire during an operation to search for weapons.
One of the dead was a Hamas commander, the group said, vowing that the killings "will not go unpunished".
In April, Israeli warplanes also hit Gaza after incoming rocket fire. The Hamas-controlled Gaza coastal enclave of 2.3 million people has been under an Israeli blockade since 2007.
That exchange came after nearly a month of deadly violence focused on Israeli-annexed east Jerusalem's flashpoint Al-Aqsa mosque compound, the third holiest site in Islam.
Last year, Israel and Hamas fought an 11-day war triggered in part by unrest over the Al-Aqsa mosque compound, the most holy site for Jews, who call it the Temple Mount.
Israel occupied the West Bank and east Jerusalem in the 1967 Six-Day War. It later annexed east Jerusalem in a move never recognised by most of the international community.
(AFP)
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Israeli police clash with mourners at funeral of slain Palestinian journalist
More violence after Israel arrests two Palestinians suspected of deadly axe attack
Israeli police, Palestinians clash anew at Jerusalem's Al-Aqsa mosque compound
BBC
Dutch government apologises to Srebrenica veterans
By Matt MurphyBBC News
The Dutch government has apologised to hundreds of ex-soldiers sent to defend Srebrenica during the Bosnian war.
Prime Minister Mark Rutte said the troops had been underequipped to stop the massacre and were asked to perform an "impossible task".
In July 1995, some 8,000 Muslim men were massacred after Dutch forces were overrun by Bosnian Serb troops.
Previously, Dutch governments have insisted fault lay with the UN for failing to provide air support.
But speaking to veterans at a military base in central Netherlands on Saturday, Mr Rutte accepted troops of the Dutchbat III peacekeeping force had struggled because "your mandate, your equipment and the military support you received during your mission were all inadequate" for a mission "that ultimately proved impossible to carry out".
"Today, I apologise on behalf of the Dutch government to all the women and men of Dutchbat III. To all of you here, and to those who are not with us today," Mr Rutte told veterans.
"With the greatest possible appreciation and respect for the way in which Dutchbat III kept on trying to do the right thing, under very difficult circumstances, even when that was really no longer possible."
In addition to the apology, soldiers deployed to Srebrenica were also given the Bronze Medal of Honour from Defence Minister Kajsa Ollongren.
In July 1995, amid a campaign of genocide by Bosnian Serb forces, thousands of Muslims fled to a UN safe zone in Srebrenica. They were protected by lightly equipped Dutch troops who were quickly overrun during a Bosnian Serb advance.
After securing the surrender of the Dutch forces, Bosnian Serb troops under General Ratko Mladic took aside men and boys aged for what they said would be an "interrogation".
Over the next five days, the men were executed and buried in mass graves by Mladic's troops.
Serbia has always denied the killings formed part of a campaign of genocide, but accepts it was a crime.
Mr Rutte's apology comes a year after a report made a series of recommendations into how to support the 850 troops of Dutchbat III, many of whom suffered from post-traumatic stress disorder after their experiences of the war.
And in 2019 the Dutch Supreme Court ruled that the Netherlands was partially liable for the deaths of some 350 men in the massacre, ruling that they had removed the men from a Dutch base despite knowing they "were in serious jeopardy of being abused and murdered" by Bosnian Serb forces.
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Cap sur la “porte des Amériques”
Paul a réalisé un investissement « incroyable ». Ce Français sexagénaire, qui a reçu un gros chèque après avoir cédé ses parts de société, se prépare à une retraite paisible partagée entre Paris et Miami. Déjà, il y passe plusieurs semaines de vacances par an : il apprécie le climat tropical unique aux États-Unis, les longues plages de Miami Beach, la proximité avec l’Amérique latine et les Bahamas, et le dynamisme économique. L’an dernier, Miami s’est hissé à la deuxième place des villes américaines à la plus forte croissance (plus de 1 000 multinationales) et à la première pour l’implantation de start-up. La fiscalité y est très avantageuse pour les particuliers – la Floride ne prélève pas d’impôt sur le revenu, seul l’impôt fédéral s’applique – comme pour les entreprises, avec un taux d’imposition sur les sociétés limité à 5,5 %. Suffisant pour attirer les investisseurs européens et français en particulier, qui peuvent miser sur une rentabilité nette par an de 7 à 9 %.
A Miami, les prix de l’immobilier pourraient encore progresser d’environ 20%
« Grâce à sa qualité de vie, Miami a toujours été perçu comme une destination de rêve par les touristes du monde entier. Depuis le Covid, elle est aussi devenue la ville préférée des investisseurs fortunés » , indique Enzo Rosani, directeur de Barnes Miami. Selon le réseau immobilier qui étudie chaque année les acquisitions réalisées par les grandes et très grandes fortunes individuelles, Miami occupe désormais la première place des destinations les plus prisées, loin devant Paris (5e ). Pour le patron de Barnes, Thibault de Saint-Vincent, « les prix de l’immobilier pourraient encore progresser d’environ 20 %, même s’ils ont déjà fortement augmenté depuis la dernière crise, comme nous l’avions d’ailleurs prévu ».
Les acquéreurs peuvent acheter en nom propre ou à travers une société, ce qui permet de déduire les frais de déplacement en avion et les charges d’entretien. Dans ce cas, il faut prévoir les frais de constitution de société (entre 1 500 et 2 500 dollars) et de mutations (entre 1 et 2 % du prix).
Les spécialistes de Barnes affirment que plusieurs quartiers disposent d’un fort potentiel. « À Downtown, les bâtiments vieillots ont été remplacés par des tours ultramodernes, dont le projet commercial et résidentiel le plus cher des États-Unis actuellement en construction et qui sera livré en 2025. Il y a fort à parier que ce quartier va détrôner Miami Beach », poursuit Enzo Rosani.
L’agent immobilier cite plusieurs programmes d’investissements locatifs susceptibles d’intéresser des investisseurs : au Marina Blue, un superbe appartement de 122 mètres carrés (2 chambres) avec vue panoramique sur la baie, proposé à la vente à 630 000 dollars ; sur la base d’un loyer de 4 500 dollars, le bien procure un rendement net de 8 %.
Une rentabilité proche de 10 %
Autre quartier, longtemps délaissé : Edgewater, avec un programme neuf offrant une vue panoramique sur la baie et de nombreuses prestations de service (piscines, conciergerie, salle de fitness… ). Les appartements, de 100 à 250 mètres carrés, commercialisés à partir d’un million de dollars, seront livrés en 2024. « Les charges de copropriété qui ont souvent été jugées excessives par le passé sont désormais stabilisées à un niveau acceptable. Ce qui permet une rentabilité nette moyenne proche de 10 % », détaille l’expert de Barnes.
Le cas de Miami est symptomatique du développement des ventes en cryptomonnaies. En janvier, quelques semaines après une vente record d’un bien à 22,5 millions de dollars payé en monnaie numérique, le directeur de Barnes Miami a vendu un penthouse à 6,9 millions de dollars en ethereums. Selon lui, près d’une vente sur cinq dans les programmes neufs se négocie désormais en cryptomonnaies, et cette part pourrait monter à 40 % d’ici à trois ans.
France24 - World
A young woman's fight against Italy’s foetus graveyards
Issued on: 17/06/2022 - 15:07Modified: 18/06/2022 - 10:56
One year after getting an abortion, Francesca found a cross with her own name in Italy’s largest graveyard.Without her consent, her foetus had been buried under a Catholic cross with her name and surname, revealing upsetting and negligent practices in a country where abortion rights are limited by widespread conscientious objection.Young, bold, European. #ENTR is a digital space for open discussion about what really matters, what holds us back and what connects us all.
L'Humanité
Dans les coulisses du passé
Rendez-vous Les Journées européennes de l’archéologie se dérouleront du 17 au 19 juin. Trois jours pour découvrir gratuitement cette science et celles et ceux qui la font.
Anna MussoChaque année, les Journées européennes de l’archéologie invitent le public à explorer le passé. Plus d’un millier de manifestations sont proposées, du 17 au 19 juin, partout en France : ouverture exceptionnelle de chantiers de fouilles, ateliers pédagogiques et ludiques, rencontres avec des chercheurs, visites de laboratoires, expositions, projections… Les acteurs de l’archéologie se mobilisent pour partager leurs connaissances, leurs métiers et leurs découvertes. Pilotées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), sous l’égide du ministère de la Culture, ces journées permettent d’accéder à des lieux réservés aux travaux scientifiques. À Blois (Loir-et-Cher), l’Inrap ouvre le site de l’îlot Saint-Vincent, dont la fouille doit durer près d’un an et explore plus de 5 mètres de stratigraphie recelant des vestiges datant du haut Moyen Âge à aujourd’hui. Les archéologues mettent au jour les restes d’un jeu de paume aménagé au XVIe siècle dans le secteur des jardins royaux. Tandis qu’en bordure de Garonne, à Villenave-d’Ornon, le public va découvrir le chantier de fouille d’une épave médiévale qui devrait permettre d’en savoir plus sur les modes de navigation de cette époque. Depuis 2019, les journées sont devenues européennes : 26 pays ont participé à l’édition 2021. Avec pour mêmes ambitions d’éveiller des vocations, de sensibiliser les citoyens à la richesse, à la préservation du patrimoine archéologique, et de partager les savoirs. A. M.
journées européennes de l'archéologiearchéologiesciences Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
France24 - World
Monsoon storms in Bangladesh and India kill dozens, unleash devastating floods
Issued on: 18/06/2022 - 09:48
NEWS WIRES
Monsoon storms in Bangladesh and India have killed at least 41 people and unleashed devastating floods that left millions of others stranded, officials said Saturday.
Floods are a regular menace to millions of people in low-lying Bangladesh, but experts say climate change is increasing their frequency, ferocity and unpredictability.
Relentless downpours over the past week have inundated vast stretches of Bangladesh's northeast, with troops deployed to evacuate households cut off from neighbouring communities.
Schools have been turned into relief shelters to house entire villages inundated in a matter of hours by rivers that suddenly burst their banks.
"The whole village went under water by early Friday and we all got stranded," said Lokman, whose family lives in Companiganj village.
"After waiting a whole day on the roof of our home, a neighbour rescued us with a makeshift boat. My mother said she has never seen such floods in her entire life," the 23-year-old added.
Asma Akter, another woman rescued from the rising waters, said her family had not been able to eat for two days.
"The water rose so quickly we couldn't bring any of our things," she said. "And how can you cook anything when everything is underwater?"
Lightning triggered by the storms has killed at least 21 people around the South Asian nation since Friday afternoon, police officials told AFP.
Among them were three children aged between 12 and 14 who were struck by lightning on Friday in the rural town of Nandail, said local police chief Mizanur Rahman.
Another four people died when landslides hit their hillside homes in the port city of Chittagong, police inspector Nurul Islam told AFP.
Landslides, surging rivers in northeast India
At least 16 people have been killed since Thursday in India's remote Meghalaya, the state's chief minister Conrad Sangma wrote on Twitter, after landslides and surging rivers that submerged roads.
Next door in Assam state, more than 1.8 million people have been affected by floods after five days of incessant downpours.
Assam chief minister Himanta Biswa Sarma told reporters he had instructed district officials to provide "all necessary help and relief" to those caught in the flooding.
Flooding in Bangladesh worsened on Saturday morning after a temporary reprieve from the rains the previous afternoon, Sylhet region chief government administrator Mosharraf Hossain told AFP.
"The situation is bad. More than four million people have been stranded by flood water," Hossain said, adding that nearly the entire region was without electricity.
The flooding forced Bangladesh's third-largest international airport in Sylhet to shut down on Friday.
Forecasters said the floods were set to worsen over the next two days with heavy rains in Bangladesh and upstream in India's northeast.
Before this week's rains, the Sylhet region was still recovering from its worst floods in nearly two decades late last month, when at least 10 people were killed and four million others were affected.
(AFP)
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At least 49 dead in ongoing Bangladesh cargo depot fire
Bangladesh starts Covid-19 vaccination drive for Rohingya refugees
Reporters
Rohingya refugees face eternal exile in Bangladesh
BBC
Canadian Grand Prix: Max Verstappen beats Fernando Alonso to pole in Montreal
Last updated on 18 June 202218 June 2022.From the section Formula 1comments413
Red Bull's Max Verstappen took pole position in a wet qualifying at the Canadian Grand Prix with Alpine's Fernando Alonso a surprise second.
Verstappen was in control throughout the session as the track started wet and progressively dried and ended up 0.645 seconds clear of the field.
Alonso took his first front-row grid slot since he was on pole for the 2012 German Grand Prix in a Ferrari.
Ferrari's Carlos Sainz was third, ahead of Mercedes' Lewis Hamilton.
Verstappen's title rival Charles Leclerc qualified 15th having not run in the second session because he has a penalty for using too many power-unit components that means he will start from the back of the grid.
The second Mercedes driver George Russell was ahead of Hamilton throughout qualifying until taking a gamble on running dry-weather slick tyres for the final run and dropping down to eighth.
Kevin Magnussen and Mick Schumacher impressed to take fifth and sixth and with it Haas' best ever team qualifying result.
Alpine's Esteban Ocon, McLaren's Daniel Ricciardo and Alfa Romeo's Zhou Guanyu completed the top 10.
There was a notable performance from British-born Thai Alex Albon in the Williams in 12th place. McLaren's Lando Norris ended up 14th after an engine problem prevented him completing a lap in the second part of qualifying.
It was a masterclass from Verstappen, who looked in a league of his own whenever he competed a lap throughout the session.
Starting from pole, he now has a golden opportunity to inflict maximum damage on Leclerc in the championship, as Ferrari's dismal run continues following an 80-point swing in Verstappen's favour in the championship over the last five races.
"I still expect it not to be a straightforward race," said Verstappen. "But today with the tricky conditions we stayed calm and didn't make mistakes."
While Verstappen looked a strong bet for pole in the Red Bull throughout, his team-mate Sergio Perez fared less well and crashed in the second session, ending up 13th.
But although Verstappen was hugely impressive, as always in the wet, arguably the star of qualifying was Alonso, who has looked quick all weekend, wet or dry, and continues to prove at 40 that age has not dimmed his talent - as he has always insisted since he returned to F1 at the beginning of last year.
Quick in the dry in practice on Friday, Alonso continued his form after rain hit the Circuit Gilles Villeneuve for the start of the weekend, and he danced the Alpine around the track, power-sliding it out of the last corner seemingly for fun to out-qualify his team-mate Ocon by 1.585secs.
"We were P1 in FP3 this morning so it seemed we were quick in the wet but it was not really wet at the end, it was almost dry," Alonso said. "But the car was fast in the dry and in the wet today so it has been a very competitive weekend."
Hamilton had been out-qualified by Russell for three consecutive races and it looked set to be four until the younger man took a gamble that the track might be ready for slick tyres on the final runs.
The risk did not pay off - Russell ran wide at the second corner on his first attempt, put a wheel on the painted pit-exit line and drifted into a slow spin. He tried again but his first sector was 10 seconds off the pace and the game was up.
Hamilton, who has been spending the week receiving treatment to his back after suffering badly from the Mercedes' bouncing on the straights at last weekend's Azerbaijan Grand Prix, said: "This past week has been a real challenge and every day working through the pain and getting my body right.
"We are still struggling with the car, so to get top four in those conditions is awesome.
"It is my best qualifying this season and feels similar to my first ever qualifying in Australia in 2007, I was so excited."
L'Humanité
Petit mais international
ChroniqueSylvestre HuetLe 6 juin dernier, trois Autorités de sûreté nucléaire – française, finlandaise, tchèque – ont décidé d’unir leurs efforts. Mission ? Étudier et valider (ou non) les options de sûreté du projet Nuward (1), petite centrale électronucléaire inspirée des réacteurs des sous-marins militaires français. Un parmi les dizaines de projets de ce type dans le monde. Objectif ? Participer à éradiquer la production d’électricité à partir de charbon et de gaz, dont le CO2 émis dans l’atmosphère contribue puissamment au réchauffement climatique.
Cette éradication est nécessaire pour limiter la casse climatique, soulignait le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, publié en avril. Une éviction doublée d’un autre défi, celui d’une augmentation massive de la production d’électricité pour remplacer les énergies fossiles dans le monde. Les petits réacteurs nucléaires, souvent dits « SMR » pour « small modular reactors » leur nom de baptême international, vont-ils y contribuer par leur électricité bas carbone ? C’est l’un des défis technologiques des deux décennies à venir.
Ce défi n’est pas gagné d’avance. Il repose sur un pari. Une fabrication en grande série et en usine d’un concept très compact, limitant les difficultés du chantier de construction. Ce qui compenserait la puissance réduite de chaque module pour en assurer la valeur économique. Un pari raisonnable au regard des expériences industrielles dans d’autres domaines. Il séduit donc la plupart des pays maîtrisant la technologie nucléaire, et les projets se multiplient.
L’humanité ne relèvera pas le défi climatique sans une coopération internationale forte sur les technologies bas carbone. Pour les mettre au point. En développer l’industrie. Les déployer le plus vite possible à l’échelle planétaire, en aidant les pays pauvres à y accéder. La modularité de ces petits réacteurs représente pour ces derniers un atout considérable, au côté de ceux à grande puissance utilisés par ailleurs.
C’est pourquoi l’annonce de la coopération des trois Autorités de sûreté nucléaire est une bonne nouvelle. En sortant, dès son début Nuward, du cadre strictement français, cette démarche peut accélérer la standardisation mondiale des critères de sûreté sévères, indispensables à cette technologie, afin d’en faciliter le déploiement.
la chronique scientifique de sylvestre huetnucléairerapport du giec BBC
Lucy Bronze: England defender joins Barcelona after Manchester City exit
Last updated on 18 June 202218 June 2022.From the section Women's Football
England defender Lucy Bronze has signed for Barcelona on a two-year deal.
In May, Manchester City announced the 30-year-old would leave the club when her deal expired on 30 June.
The 2020 Best Fifa Women's Player rejoined City for a second spell in September 2020 after three years with Lyon.
"I'm very happy to play for a club like FC Barcelona, one of the biggest teams in the world. I really want to start working with the team," Bronze said.
"After a couple of conversations, you can't say no to Barca."
Barcelona are the current champions of Spain's Primera Division and were Champions League runners-up to Lyon last season.
Bronze had been linked with a move to the USA, with Real Madrid also showing interest.
She won five major trophies with City, with two of those arriving in her second spell with the club, and made a total of 111 appearances, scoring 14 goals.
It is Bronze's second move abroad after she left City for Lyon in 2017, where she won three consecutive Champions League titles.
Bronze was tight-lipped over her future when asked this month and she was heavily linked with a move to America.
However, the season in America is already under way and Bronze is currently in training for the European Championship, which starts on 6 July in England.
She could still end up in the US in the future, but this move to Barcelona is a significant one as Bronze and the club will look to return to winning ways in the Champions League.
Bronze enjoyed success in that competition while at Lyon, winning three European titles, but did not go beyond the quarter-final stage with Manchester City.
New York Times - World
How a French Bank Captured Haiti
How a French Bank Captured Haiti
It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.
It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.
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By Matt Apuzzo, Constant Méheut, Selam Gebrekidan and Catherine Porter
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Every sentence of the invitation ended with an inky flourish, a triple loop of calligraphy befitting a night of dinner, dancing and fireworks at Haiti’s national palace.
Debt had smothered the country for more than half a century. Despite ousting its colonial rulers in a war of independence, Haiti had been forced to pay the equivalent of hundreds of millions of dollars to its former French slave masters, a ransom for the freedom it had already won in battle.
But on the night of Sept. 25, 1880, paying off the last of that money finally seemed within reach. No longer would Haiti lurch from one financial crisis to the next, always with a weather eye on the horizon for the return of French warships. The new president, Lysius Salomon, had managed a feat that had eluded the nation since birth.
“The country will soon have a bank,” he told his guests, proposing a toast. Outside, soldiers paraded down streets festooned with enormous flags.
Salomon had reason for optimism. European national banks had financed railroads and factories, softened the blows of recessions and added certainty to the business of governing. They helped bring life to a majestic version of Paris, one with clean water, sewers and grand avenues — investments that would pay off long into the future.
Now, it was Haiti’s turn. Salomon called it “a great event, which will go down in history.”
It was all a mirage.
The National Bank of Haiti, on which so many hopes were pinned that night, was national in name only. Far from an instrument of Haiti’s salvation, the central bank was, from its very inception, an instrument of French financiers and a way to keep a suffocating grip on a former colony into the next century.
Haiti’s central bank was set up by a Parisian bank, Crédit Industriel et Commercial. At a time when the company was helping finance one of the world’s best-known landmarks, the Eiffel Tower, as a monument to French liberty, it was choking Haiti’s economy, taking much of the young nation’s income back to Paris and impairing its ability to start schools, hospitals and the other building blocks of an independent country.
Crédit Industriel, known in France as C.I.C., is now a $355 billion subsidiary of one of Europe’s largest financial conglomerates. But its exploits in Haiti left a crippling legacy of financial extraction and dashed hopes — even by the standards of a nation with a long history of both.
Haiti was the first modern nation to win its independence after a slave uprising, only to be financially shackled for generations by the reparations demanded by the French government for most of the 19th century.
And just when that money was nearly paid, Crédit Industriel and its national bank — the very instruments that seemed to hold the promise of financial independence — locked Haiti into a new vortex of debt for decades more to come.
French elites, including a descendant of one of the wealthiest slaveholders in Haiti’s history, controlled Haiti’s national bank from the French capital. Their ledgers show no investments in Haitian businesses, much less the kinds of ambitious projects that modernized Europe.
Instead, original records uncovered by The New York Times show that Crédit Industriel siphoned tens of millions of dollars out of Haiti and into the pockets of French investors.
The national bank that Crédit Industriel created charged fees on nearly every transaction the Haitian government made. French shareholders earned so much money that in some years, their profits exceeded the Haitian government’s entire public works budget for a country of 1.5 million people.
That history has been all but erased. Scholars say most of Crédit Industriel’s archives have been destroyed, and Haiti does not appear on the timeline used to publicize the company’s history as one of France’s oldest lenders. When it commissioned an official history to commemorate its 150th birthday in 2009, Haiti barely warranted a mention. The scholar who wrote that history, Nicolas Stoskopf, called the company “a bank without a memory.”
A spokesman said the bank had no information about this period and declined repeated requests to discuss it. “The bank that we manage today is very different,” the spokesman, Paul Gibert, said. (After this article was published, the chairman of the bank’s parent company said it would hire researchers to delve into the bank’s history in Haiti and any role it may have played in “financial colonization.”)
Today, the brazen assassination of Haiti’s president in his own bedroom, the rampant kidnappings and the gangland lawlessness in the capital have given fresh urgency to a question that has long bedeviled the Western world: Why does Haiti seem perpetually stuck in crisis, with staggering illiteracy, $2-a-day wages, hunger and disease? A country without public transportation, reliable electricity, garbage collection or sewage systems?
The Ransom
How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.
Persistent corruption by Haiti’s leaders is surely part of any answer. But another part can be found in long-forgotten documents sprinkled in archives and libraries across Haiti and France.
The Times sifted through 19th-century texts, diplomatic records and bank documents that have seldom, if ever, been studied by historians. Together, the documents make clear that Crédit Industriel, working with corrupt members of the Haitian elite, left the country with barely anything to operate, let alone build a nation.
By the early 20th century, half of the taxes on Haiti’s coffee crop, by far its most important source of revenue, went to French investors at C.I.C. and the national bank. After Haiti’s other debts were deducted, its government was left with pennies — 6 cents of every $3 collected — to run the country.
The documents help explain why Haiti remained on the sidelines during a period so rich with modernization and optimism that Americans dubbed it the Gilded Age and the French called it the Belle Époque. This extraordinary growth benefited both faraway powers and developing neighbors, yet Haiti had vanishingly little to invest in basics like running water, electricity or education.
The damage was lasting. Over three decades, French shareholders made profits of at least $136 million in today’s dollars from Haiti’s national bank — about an entire year’s worth of the country’s tax revenues at the time, the documents show.
The Times vetted its methodology and sources for these calculations with economic historians and accountants. The financial historian Éric Monnet of the Paris School of Economics summed up the national bank’s role as “pure extraction.”
But the cumulative losses to Haiti were far greater: Had the wealth siphoned off by Haiti’s national bank stayed in the country, it would have added at least $1.7 billion to Haiti’s economy over the years — more than all of the government’s revenues in 2021.
And that’s if the money had simply remained in the Haitian economy, circulating among its farmers, laborers and merchants, without being invested in bridges, schools or factories, the sort of projects that help nations prosper.
More important, the toll Haiti’s national bank took came after generations of payments to former slaveholders that inflicted as much as $115 billion in losses to the Haitian economy over the last two centuries.
It did not take long after the fireworks and feasting at the palace for Haitians to realize that something was not right. The national bank extracted so much and returned so little that Haitians quickly called it “the financial Bastille,” equating it with the notorious prison that became a symbol of a despotic French monarchy.
“Isn’t it funny,” the Haitian politician and economist Edmond Paul wrote of the national bank in 1880, “that a bank that claims to come to the rescue of a depleted public treasury begins not by depositing money but by withdrawing everything of value?”
Hopes and Aspirations
Haiti’s president was not the only one with heady aspirations. In Paris, the president of Crédit Industriel, Henri Durrieu, had ambitions of his own.
Durrieu was not born into the world of high finance. He started his career as a tax collector, like his father, before striking off in his 40s to join a new bank, C.I.C. But the early years were tough. The bank had introduced the checking account to France, yet the novelty had not taken off and, by the 1870s, the company remained stuck in the second tier of French finance.
Crédit Industriel enjoyed an advantage, though. It was the preferred bank for much of the nation’s Catholic bourgeoisie, clients who had money to invest and expected returns.
Durrieu, with a taste for risk taking, drew inspiration from state-led banks in French colonies like Senegal and Martinique. He and his colleagues were enthralled by the idea of “creating a bank in these rich but distant countries,” as they described it in handwritten notes found in the French National Archives.
These banks “generally give brilliant results,” the founding fathers of the National Bank of Haiti said.
Haiti — “a country new to credit markets, a country of renowned wealth,” the national bank’s executives concluded — seemed a good bet.
“Wealth” might seem a peculiar word for a Parisien banker to use to describe Haiti at the time. Its capital, Port-au-Prince, was overrun by trash and human waste that washed into the harbor. Streets and infrastructure were so neglected that Haitians had a saying: “Go ’round a bridge, but never cross it.”
But while Haitians themselves were poor, Haiti could make you rich. As a British diplomat, Spenser St. John, wrote in 1884: “No country possesses greater capabilities, or a better geographical position, or more variety of soil, of climate, or of production.”
Slaveholders had taken that wealth for themselves, first with the whip, then with a flotilla of French warships, demanding compensation for plantations, land and what France considered its other lost property: the Haitian people. It was the first and only instance in which generations of free people had to pay the descendants of their former slave masters.
A half-century later, Durrieu and C.I.C. approached Haiti with a different tactic: the outstretched hand of a business partner.
‘We Owe More Than Before’
Durrieu knew how to sell a dream.
Five years earlier, C.I.C. and a now-defunct partner had issued Haiti a loan of 36 million francs, or about $174 million today. The money was supposed to build bridges, marketplaces, railroads and lighthouses.
It was a time of worldwide investment. England built new schools and passed laws on mandatory education. Paris opened a 97-mile aqueduct carrying clean drinking water to the capital. In New York, the iconic arches of the Brooklyn Bridge rose above the East River, an engineering marvel that would forever transform the city’s economy.
Beyond bricks and steel, Haiti earmarked about 20 percent of the French loan to pay off the last of the debt linked to France’s original ransom, according to the loan contract. “The country will finally come out of its malaise,” the Haitian government’s annual report predicted that year. “Our finances will prosper.”
None of that happened. Right off the top, French bankers took 40 percent of the loan in commissions and fees. The rest paid off old debts, or disappeared into the pockets of corrupt Haitian politicians.
“None of the goals has been achieved,” one Haitian senator declared in 1877. “We owe more than before.”
The 1875 loan from Crédit Industriel and its partner left two major legacies. First is what the economist Thomas Piketty called the transition from “brutal colonialism” to “neocolonialism through debt.”
Haiti took on millions in new interest, hoping to finally shed the burden of paying its former slave masters. In that way, the loan helped prolong the misery of Haiti’s financial indentureship to France. Long after the former slaveholding families considered the debt settled, Haiti would still be paying — only now to Crédit Industriel.
Haitian leaders, of course, share the responsibility, and some scholars have argued that this loan shows that politicians cared more about lining their pockets than developing a nation.
The second legacy was felt more immediately. The loan initially obligated the Haitian government to pay C.I.C. and its partner nearly half of all the taxes the government collected on exports, like coffee, until the debt was settled, effectively choking off the nation’s primary source of income.
That was the first step, giving Durrieu and his French bank a claim to much of Haiti’s financial future. He soon set his sights on even more.
The National Bank
Haiti had tried to start a national bank for years. Salomon’s predecessor had even bought bank vaults. But in 1880, Haiti’s longing for financial independence aligned neatly with Durrieu’s plans.
The contract establishing Haiti’s national bank reads like a series of giveaways. Durrieu and his colleagues took over the country’s treasury operations — things like printing money, receiving taxes and paying government salaries. Every time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, the national bank took a commission.
Lest there be any doubt where that money was headed, the contract said the National Bank of Haiti would be chartered in France and exempted from Haitian taxes and laws. All power was put in the hands of the board of directors in Paris. Haiti had no say in the operation of its own national bank.
The national bank’s headquarters — which also happened to be Crédit Industriel’s headquarters — sat in the Ninth Arrondissement of Paris, in the shadow of the lavish Palais Garnier opera house.
Durrieu was the first chairman of a board that included French bankers and businessmen, including Édouard Delessert, a great-grandson of one of the biggest slaveholders in Haiti’s colonial history, Jean-Joseph de Laborde.
Handwritten notes from the national bank show, from the beginning, who was in charge. As the Paris Financial Association wrote in 1896: “The National Bank of Haiti is a French financial institution whose headquarters, which is open to bondholders, is in Paris. Its offices in Haiti are only branches, placed under the authority and control of the head office.”
Durrieu’s gamble paid off. At a time when typical French investment returns hovered around 5 percent, board members and shareholders in the National Bank of Haiti earned an average of about 15 percent a year, according to a New York Times analysis of the bank’s financial statements. Some years, those returns approached 24 percent.
Durrieu made out handsomely. His contract with Haiti granted him thousands of special shares in the national bank, worth millions in today’s dollars.The same year he christened Haiti’s national bank, he was named a commander of the Légion d’Honneur, an order of merit awarded for service to France.
‘Betrayed by Their Own Brothers’
The fact that Haiti would agree to such debilitating terms — particularly with the same bank behind an earlier loan so publicly condemned — shows its desperation. But it also highlights a recurring figure in Haitian history: the self-serving member of Haitian society who prospers as his country suffers.
In the case of the national bank, Haiti’s chief negotiator was Charles Laforestrie, a Haitian official who had spent most of his life in Paris. The French newspaper La Petite Presse described him at the time as a man whom “fortune had always taken by the hand and led to the best seats in government.”
When Parisian bankers held a party to celebrate the 1875 loan from Crédit Industriel, Laforestrie made a grand entrance. At a time when Haitian coffee farmers raised families on roughly 70 cents a day, Laforestrie arrived elegantly dressed, passing out expensive cigars, according to Paul, the Haitian economist, who described the gala a few years later.
Laforestrie pushed so hard to get the national bank approved that the president of Haiti called him out by name during the palace celebration, according to a diplomat’s handwritten notes of the party. But Laforestrie did not stick around for the fallout. Dogged by corruption allegations, he resigned and retired to France.
Laforestrie’s critics ruefully noted that he retired with a generous pension from the Haitian government. He later padded that retirement with another job: as a board member of the National Bank of Haiti.
“That’s not the first case of a Haitian official selling the interest of his country for personal gains,” said Georges Michel, a Haitian historian. “I would say it’s almost a rule.”
That’s why, historians say, Haitians cannot blame French or American meddling alone for their misfortunes.
“They were betrayed by their own brothers,” Mr. Michel said, “and then by foreign powers.”
Dashed Hopes
Soon after the fireworks display at the national palace, Haitians began realizing they had received a raw deal.
The national bank offered no savings accounts to Haitian people or businesses. And though the contract allowed it to loan money to businesses — and Haitians clearly hoped it would — bank ledgers from an archive in Roubaix, France, showed that seldom, if ever, happened.
“It is not from the Bank of Haiti, as it functions, that Haitians can expect their recovery,” Haiti’s finance secretary, Frédéric Marcelin, wrote at the time.
Marcelin, the mustachioed son of a successful Haitian merchant, emerged as the bank’s most passionate opponent. A businessman, journalist and politician, he spent years trying to wrest control of the national bank from Paris.
The relationship was so lopsided that, Marcelin wrote, “at the National Bank of Haiti, the only positions reserved for Haitiens are the cashier boys.”
Yet Another Loan
The second half of the 19th century should have offered Haiti an enormous opportunity. Global demand for coffee was high, and Haiti’s economy was built around it.
Across the Caribbean Sea, Costa Ricans were putting their coffee wealth to work building schools, sewage systems and the first municipal electrified lighting system in Latin America. Haiti, by contrast, obligated much of its coffee taxes to paying France — first to its former slaveholders, then to Crédit Industriel.
Despite all that, Haiti was a middle-of-the-road Caribbean economy, thanks to high coffee prices. But when the market tanked in the 1890s, Haiti’s coffee taxes exceeded the price of the coffee itself. The entire economic model was on the brink of collapse.
It was time for yet another loan: 50 million francs (about $310 million today) from the National Bank of Haiti in 1896. It was, once again, guaranteed by coffee taxes, the country’s most reliable source of money.
Haitians had been poor for generations. But this moment — when the country was tethered to coffee, C.I.C. and the national bank — is when Haiti began its steep decline relative to the rest of the region, according to data compiled by Victor Bulmer-Thomas, a British economist who studies Caribbean history.
“Haiti made plenty of its own mistakes,” he said, like taking on new debt and failing to diversify its economy. “But there’s no doubt, a lot of its problems from the late 19th Century onward can be attributed to these imperial powers.”
The Fall of the National Bank
Durrieu died in 1890, before the unraveling of the national bank he created.
The Haitian authorities began accusing the bank in 1903 of fraudulent overbilling, double-charging loan interest and working against the best interest of the country. But the bank reminded them of an important detail: It was chartered in France, and considered such disputes beyond the reach of Haitian courts.
Undeterred, Marcelin persuaded Parliament to retake control of the government treasury. Haiti would print its own money and pay its own bills.
But records in the French Diplomatic Archives show that the national bank still had a powerful ally in its corner: the French government.
In January 1908, France’s envoy to Haiti, Pierre Carteron, met with Marcelin and urged him to restore normal relations with the bank. Marcelin refused. The National Bank of Haiti, should it survive at all, would actually need to work toward the economic development of Haiti, he said.
That might be possible, Carteron replied. Of course, he added, Haiti would first have to return its treasury to French control. And besides: “You need money,” Carteron said, according to his own notes. “Where are you going to find it?”
As his handwritten messages show, Carteron suspected Marcelin would never agree to that. So he encouraged his colleagues in Paris to come up with a new plan.
“It is of the highest importance that we study how to set up a new French credit establishment in Port-au-Prince,” Carteron wrote, adding: “Without any close link to the Haitian government.”
That new institution opened in 1910 with a slight tweak to the name: the National Bank of the Republic of Haiti. France still had a stake, but, after 30 years, Crédit Industriel et Commercial was out.
By then, there was a new center of gravity in the financial world: Wall Street, and a swaggering group of bankers from the National City Bank of New York, which ultimately became Citigroup.
The American financiers continued operating from Durrieu’s playbook and became the dominant power, leading to a consequence even more lasting than the debt he helped orchestrate.
After all, Wall Street wielded a weapon more powerful than a French diplomat making oblique threats. American bankers called on their friends in Washington and, 35 years after Durrieu’s bank came into existence, the United States military invaded Haiti.
It was one of the longest military occupations in American history, enabling the United States to seize control over Haiti’s finances and shape its future for decades to come.
Once again, the country had been undermined by the institution President Salomon had so proudly feted that night at the palace: Haiti’s national bank.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Reporting was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris; Sarah Hurtes and Milan Schreuer in Brussels; Kristen Bayrakdarian in New York; Ricardo Lambert, Harold Isaac and Charles Archin in Port-au-Prince. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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France24 - World
Ecuadoran president declares state of emergency on day five of anti-govt protests
Issued on: 18/06/2022 - 08:39
NEWS WIRES
Ecuador's President Guillermo Lasso declared a state of emergency in three provinces late Friday in response to sometimes violent protests by Indigenous people demanding cuts in fuel prices.
"I am committed to defending our capital and our country," Lasso said on television. One of the three provinces includes the capital Quito.
The decree enables the president to call out the armed forces to maintain order, suspend civil rights and declare curfews.
Indigenous people, who make up over a million of Ecuador's 17.7 million inhabitants, launched an open-ended anti-government protest Monday that has since been joined by students, workers and other supporters.
They have blocked roads across the country including highways leading into Quito.
Clashes with security forces during the protests have left at least 43 people injured and 37 have been arrested.
To ease grassroots anger, Lasso also announced in his address late Friday a small increase in a monthly subsidy paid to Ecuador's poorest, as well as a program to ease the debt of those who have loans from state-run banks.
Oil producer Ecuador has been hit by rising inflation, unemployment and poverty exacerbated by the coronavirus pandemic.
Lasso, a rightwing ex-banker who took office a year ago, had met Thursday with Indigenous leaders to assuage discontent but the discussions apparently yielded nothing.
The powerful Confederation of Indigenous Nationalities of Ecuador (Conaie), which called for the protests, has said it would maintain the blockades until the government meets a list of 10 demands.
Fuel prices in Ecuador have risen sharply since 2020, almost doubling for diesel from $1 to $1.90 per gallon (3.8 liters) and rising from $1.75 to $2.55 for petrol.
Conaie -- which has been credited with helping topple three Ecuadoran presidents between 1997 and 2005 -- wants the price reduced to $1.50 for diesel and $2.10 for petrol, a demand the government has so far rejected.
Its other demands include food price controls and renegotiating the personal bank loans of some four million families.
Producers of flowers, one of Ecuador's main exports, complained Friday that due to the roadblocks, their wares were rotting.
(AFP)
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Ecuador judge orders release of arrested Indigenous leader
Ecuador's Lasso calls protesters 'putschists', declares state of emergency
Ecuador’s president declares state of emergency after prison battle kills more than 100
New York Times - World
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.
The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.
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By Selam Gebrekidan, Matt Apuzzo, Catherine Porter and Constant Méheut
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In the drowsy hours of a December afternoon, eight American Marines strolled into the headquarters of Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold, packed in wooden boxes.
They drove the loot by wagon to the shore, past American soldiers in civilian clothes who kept watch along the route. Once at the water, they loaded the boxes and sped to an awaiting gunboat.
The gold was in the vault of a Wall Street bank within days.
The operation took place in 1914 — a precursor to the full-scale invasion of Haiti. American forces took over the country the following summer and ruled it with brute force for 19 years, one of the longest military occupations in American history. Even after the soldiers left in 1934, Haiti remained under the control of American financial officers who pulled the country’s purse strings for another 13 years.
Invading Haiti was necessary, the United States said. The country was so poor and unstable, the explanation went, that if the United States didn’t take over, some other power would — in America’s backyard, no less. Secretary of State Robert Lansing also portrayed the occupation as a civilizing mission to end the “anarchy, savagery and oppression” in Haiti, convinced that, as he once wrote, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”
But decades of diplomatic correspondence, financial reports and archival records reviewed by The New York Times show that, behind the public explanations, another hand was hard at work as well, pushing the United States to step in and seize control of Haiti for the wealth it promised: Wall Street, and especially the bank that later became Citigroup.
Under heavy pressure from National City Bank, Citigroup’s predecessor, the Americans elbowed the French aside and became the dominant power in Haiti for decades to come. The United States dissolved Haiti’s parliament at gunpoint, killed thousands of people, controlled its finances for more than 30 years, shipped a big portion of its earnings to bankers in New York and left behind a country so poor that the farmers who helped generate the profits often lived on a diet “close to starvation level,” United Nations officials determined in 1949, soon after the Americans let go of the reins.
“I helped make Haiti and Cuba a decent place for the National City Bank boys to collect revenues,” Maj. Gen. Smedley Butler, a leader of the American force in Haiti, wrote in 1935, describing himself as a “racketeer for capitalism.”
For more than a century, Haiti has been labeled a disaster, a basket case, a place so destitute, indebted, lacking and lawless that it needs constant saving. The assassination of the president in his bedroom, the kidnappings in the capital, the swells of Haitian migrants heading to the United States — they all point to a country in a seemingly endless vortex of despair that the world’s great powers, whether with troops or mountains of aid, have not managed to fix.
But the documents and financial records reviewed by The Times in Haiti, the United States and France show how much of Haiti’s misery has been brought by the outside world — and how often intervention has been portrayed as a helping hand.
By the time U.S. forces arrived in the summer of 1915, Haiti had already spent more than half a century handing over big slices of its meager earnings to France. Though the Haitians had overthrown their French enslavers, beaten Napoleon’s forces and declared their independence in 1804, French warships sailed back to Haiti decades later, demanding staggering amounts of cash under threat of war.
Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations, hampering its ability to build a nation almost since birth.
After that came French bankers, dangling loans before a country that had been depleted by decades of paying France. They took so much in commissions, interest and fees that, in some years, their French shareholders’ profits were bigger than the Haitian government’s public works budget for the entire country.
Next were the Americans, at times portraying their intervention as a way of defending Haitian “sovereignty.” And just as it had for generations of Parisian bankers, Haiti proved profitable for Wall Street. In its filing to the Senate Finance Committee in 1932, National City Bank said it secured one of its largest margins during the 1920s from a debt it controlled in Haiti.
Little of that history remains part of Citigroup’s public profile today. Haiti is barely mentioned in its official timeline. The company declined to provide access to its archives and said it was unable to find any information on some of its biggest loans to Haiti.
But according to nearly two dozen annual reports published by American officials and reviewed by The Times, a quarter of Haiti’s total revenue went to paying debts controlled by National City Bank and its affiliate over the course of a decade — nearly five times the amount spent on government-run schools in Haiti during that time.
And in some years, the American officers who controlled Haiti’s finances spent more of its money on their own salaries and expenses than on public health for the entire nation of about two million people.
“We have had absolute domination” by the United States, Georges Léger, a Haitian lawyer, told American senators in 1932, explaining how deeply Haitians resented the financial and political control of their country “just to satisfy a group of New York bankers.”
At first, many American lawmakers wanted nothing to do with Haiti and adamantly ignored its independence. Though Haitians had fought alongside Americans during the Revolutionary War, the United States refused to recognize Haiti for nearly six decades, fearful it might inspire enslaved people to rise up and overthrow their masters in the American South.
But around the turn of the 20th century, as the American footprint in the hemisphere expanded, Americans saw an imperative — and an opportunity. They wanted to blunt European influence in the region, particularly Germany’s, but also recognized what the French had known all along: There was ample money to be made.
Historians still debate the legacy of the American invasion and how it shaped, or continues to shape, the Haiti of today. Some credit the occupation with imposing order in Haiti at a time of searing violence and coups, while others note that the Americans crushed dissent, shot civilian protesters, committed extrajudicial killings and enforced martial law for long stretches of time.
Some historians cite tangible gains, like hospitals, 800 miles of roads and a more efficient civil service, but they also point to the American use of forced labor, with soldiers tying up civilians in ropes, making them work for no pay and shooting those who tried to flee.
The Ransom
How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.
Still others say the American land grab in Haiti set off one of the most intractable crises besieging the hemisphere today: the vast migration of Haitians to countries across the region.
The United Nations experts who visited in the late 1940s, shortly after the end of American financial control, found an impoverished nation lagging “even more markedly than other countries and territories of the region.” Most towns had no lights, sewage systems or paved streets. As few as one in six children attended school.
American financial officers had been so focused on paying off Haiti’s loans — including the ones the United States had imposed on the country over strident objections — that a commission appointed by President Herbert Hoover to investigate the occupation questioned “the wisdom of this course.”
“It might have been better,” its report said in 1930, to have kept “more money in the country where experience has shown it was badly needed.”
More than a century after American forces landed, the United States remains an abiding feature of Haitian politics. Washington has propped up successive presidents, at times even the Duvaliers, the father and son dictators who ruled for nearly three decades after the occupation. Jovenel Moïse, the president assassinated in his bedroom last July, also enjoyed the public backing of two American presidents despite mounting evidence of his government’s abuses, enraging opponents of his autocratic rule.
When the senior American diplomat in Haiti, Daniel Foote, quit his job last year, he drew attention to American mistreatment of Haitian refugees at the cracking end of a whip. But he also made an argument that didn’t receive the same attention: that foreign meddling had led to disastrous consequences in Haiti.
“What our Haitian friends really want, and need, is the opportunity to chart their own course, without international puppeteering,” Mr. Foote wrote.
‘Detrimental to American Interests’
“Let us take the high ground,” Robert Y. Hayne of South Carolina appealed to his fellow American lawmakers in 1826 — Haiti’s independence was a subject that “the peace and safety of a large portion of our Union forbids us even to discuss.”
For decades, Southern planters had worried about Haiti, the modern world’s first nation to emerge from a slave uprising, and Hayne was a natural emissary of their fears: a staunch defender of slavery who had been born on a rice plantation and at one point enslaved 140 people.
He was the state’s attorney general during the failed slave insurrection led by Denmark Vesey, a free man from the West Indies, and like some of his contemporaries, Hayne believed that recognizing Haiti — or even debating slavery at all — would “put in jeopardy our dearest interests.”
“Our policy, with regard to Haiti is plain,” he said in his address to Congress. “We never can acknowledge her independence.”
Only during the Civil War, after Southern States had left the union, did President Abraham Lincoln recognize Haiti. He saw it, along with Liberia, as a viable destination for America’s freedmen and sent a few hundred of them there to set up a settlement.
By the early years of the 20th century, Haiti sat at the nexus of multiple American interests. It was across the Caribbean Sea from the Panama Canal, which was under construction. The United States had taken over Puerto Rico and American money had flooded into sugar plantations in Cuba. Import and export taxes in the Dominican Republic, which shares an island with Haiti, were under American control.
The French still exerted sway in Haiti, but in 1910, the United States saw an opening to gain a foothold: the reshuffling of Haiti’s national bank.
The bank was national in name only. Controlled by its board in Paris, it had been set up in 1880 by the French bank Crédit Industriel et Commercial to deliver eye-popping profits for its French investors and shareholders. It controlled Haiti’s treasury — the Haitian government could not even deposit or spend money without paying commissions to it — but the Haitian authorities eventually accused the national bank of fraud, jailing some of its employees.
As Haitian distrust of the national bank deepened, investors from France and Germany scrambled to recast it under new European ownership. The United States cried foul: The State Department called the proposal a threat not only to the United States, but also to the welfare and independence of the Haitian people.
One top State Department official lashed out at the 1910 deal as “so detrimental to American interests, so derogatory to the sovereignty of Haiti” that it could not be permitted.
Secretary of State Philander Knox invited a few Wall Street banks to Washington and encouraged them to invest in Haiti’s national bank. Four American banks, including the National City Bank of New York, bought up a significant portion of the bank’s shares. Another slice went to a German bank. But the largest piece stayed in Paris.
No Haitians had a controlling stake. The National Bank of the Republic of Haiti was, once again, run by foreigners.
“It was the first time in the history of our relations with the United States that they intervened so openly in our affairs,” wrote Jean Coradin, a Haitian historian and former ambassador to the United Nations.
Soon after it was set up, the new national bank did what its predecessor had: charge the government for every deposit and expense, while generating big profits for its shareholders abroad. It also issued a loan to the Haitian government. After commissions and profits were deducted, Haiti received about $9 million — but still had to pay the full face value of nearly $12.3 million.
Haitians started wondering which politicians had been paid off to secure such a bad deal, and the bank became so powerful that one Haitian president publicly mused whether his country had ceded its independence.
French shareholders fretted about growing American control, and with good reason. The U.S. investment in the national bank was the start of the American campaign to squeeze them out of Haiti — with one man in particular egging it on.
Claiming the Gold
Roger Leslie Farnham was a former journalist turned lobbyist when National City Bank poached him in 1911.
His mandate was to push the bank’s interests abroad, and Haiti was one of his first stops. He rode across the country on saddle horses he imported from Wyoming and, along the way, became the American government’s most trusted source on Haiti.
Farnham, already well known in Washington for his machinations to persuade Congress to choose Panama for the canal, was a frequent caller at the State Department and was close to William Jennings Bryan, the secretary of state under President Woodrow Wilson.
Bryan did not know much about the Caribbean nation. So, in 1912, he invited John H. Allen, a manager of Haiti’s national bank who became a National City Bank vice president, to “tell me everything there is about Haiti.”
According to Allen’s account of the meeting, Bryan was surprised by what he heard. “Dear me, think of it! Niggers speaking French,” Allen recounted the secretary of state as saying.
Though Bryan had expressed hostility to Wall Street in political campaigns, declaring “you shall not crucify mankind upon a cross of gold,” he trusted Farnham’s counsel. The two men met in Washington, exchanged telegrams and wrote each other confidential letters. They eventually became so close that Bryan sought Farnham’s approval for new government hires.
Farnham used this relationship to press for an invasion of Haiti to secure American business interests, and he got Washington’s attention by raising the specter of a German takeover. At the time, National City Bank’s footprint in the country was expanding, and Wall Street began exerting its leverage over Haiti’s leaders by withholding the money it controlled at the national bank.
In the months to come, the State Department adopted what diplomats called the “Farnham Plan,” laying out the American takeover of Haiti’s import and export taxes, a vital source of the country’s income.
Though the Americans were still minority stakeholders in the national bank, Farnham later told Congress that France eventually became far too consumed by World War I to run it, so “active management has been from New York.” The State Department drafted a convention based on Farnham’s plan and sent him to help deliver it.
Haitian lawmakers assailed their minister of foreign affairs over the deal. They accused him of “endeavoring to sell the country to the United States” and even tried to deliver their fury through “severe blows,” forcing him to flee the National Assembly “amidst the wildest excitement,” according to a State Department telegram.
The national bank punished them for their defiance: It held back funds, and Haiti’s government, already reeling from political and economic turmoil, became even more unstable. The country changed presidents five times in three years during successive coups, some financed by German merchants who traded in Port-au-Prince, American officials said at the time.
Then, in December 1914, the State Department stepped in more forcefully. Bryan authorized the Marine operation that seized $500,000 in gold after a last-minute consultation with Farnham.
The Haitian government was outraged, calling the operation a brazen heist of central bank funds and a “flagrant invasion of the sovereignty” of an independent nation. But the United States shrugged off the complaint, arguing that it had taken the gold to protect “American interests which were gravely menaced.”
Historians note that American politicians and financiers were not always in sync. “The relationship between Wall Street and Washington was complicated,” said Peter James Hudson, a U.C.L.A. associate professor of African American studies and history who has written an account of Wall Street’s actions in the Caribbean. “It’s a lot of collusion, but it’s sometimes contradictory.”
At times, Bryan wavered on America’s role in Haiti. He believed that Haiti needed American guardianship, but he was reluctant to be a tool for Wall Street. “There is probably sufficient ground for intervention, but I do not like the idea of forcible interference on purely business grounds,” he wrote to President Wilson.
But Farnham pressed his hand, issuing what the historian Hans Schmidt called a threat: All American businesses would leave Haiti, Farnham warned, unless the United States government intervened to protect their interests.
In the end, Bryan wrote to Wilson in support of the invasion.
“The American interests are willing to remain there, with a view of purchasing a controlling interest and making the bank a branch of the American bank,” he said. “They are willing to do this provided this government takes the steps necessary to protect them.”
‘The Triumph of the Wolf’
An angry mob dragged Haiti’s president from the French Consulate and killed him in July 1915, part of the political upheaval Wall Street feared — and, some historians say, worsened by withholding money from the shaky Haitian government and seizing the gold.
American troops occupied the country the same day.
The invasion followed a detailed plan that the United States Navy had drawn up the previous year. American soldiers took over the presidential office and the customs houses that handled import and export taxes.
The Americans installed a puppet government, and by that fall Haiti had signed a treaty giving the United States full financial control. The United States appointed American officials, whom they called advisers, but the term hardly conveyed their true power: They oversaw Haiti’s revenue collection and approved, or denied, its expenses.
Martial law became the rule of the land. Private newspapers were muzzled and journalists jailed.
The Americans explained the invasion by saying Haiti was bound to fall to the Europeans, particularly Germany.
“If the United States had not assumed the responsibility, some other power would,” Secretary of State Lansing, who had replaced Bryan a month before the occupation, later said.
Lansing was also blinkered by racial prejudice. He once wrote that Black people were “ungovernable” and had “an inherent tendency to revert to savagery and to cast aside the shackles of civilization which are irksome to their physical nature.”
Racism shaped many aspects of the occupation. Many administrators appointed by the United States came from Southern states and made no bones about the worldview they brought with them.
John A. McIlhenny, an heir to Louisiana’s Tabasco sauce fortune who had fought in Theodore Roosevelt’s Rough Riders cavalry during the Spanish-American War, was appointed American financial adviser in 1919, with broad authority over Haiti’s budget.
At one official luncheon before his appointment, McIlhenny could not stop staring at a Haitian government minister because, as he later told Franklin D. Roosevelt, “that man would have brought $1,500 at auction in New Orleans in 1860 for stud purposes.”
Soon after the occupation, the American overseers started building roads to connect Haiti’s mountainous interior to its coast. To do so, they resurrected corvée, a 19th-century Haitian law for indentured labor.
The law required citizens to work on public works projects near their homes for a few days a year in lieu of paying taxes. But the American military, along with a constabulary it trained and oversaw, seized men and forced them to work far from home for no pay. Rich Haitians paid their way out of indentured labor, but the law entrapped the poor.
Haitians saw this as a return of slavery and revolted. Armed men, called cacos, fled to the mountains and began an insurgency against American forces. Laborers forced into corvée fled their captors and joined the fight. One leader of the cacos, Charlemagne Péralte, invoked Haiti’s revolution against France to call on his countrymen to “throw the invaders into the ocean.”
“The occupation has insulted us in every way,” read one poster plastered on walls in Port-au-Prince, the capital.
“Long live independence,” the poster read. “Down with the Americans!”
The United States responded forcefully. Soldiers bound workers in rope to keep them from fleeing. Anyone who attempted to escape corvée labor was treated like a deserter, and many were shot. As a warning, the Americans killed Péralte and distributed an image of his corpse tied to a door, evoking a crucifixion.
Leaked military documents from the time showed that the “indiscriminate killing of natives has gone on for some time,” with 3,250 Haitians killed. When Congress began investigating in 1921, the American military lowered the number, saying that 2,250 Haitians had been killed in the occupation, a figure Haitian officials denounced as an undercount. As many as 16 American soldiers died, as well.
“It was a strict military regime, the triumph of the wolf,” Antoine Bervin, a Haitian journalist and diplomat, wrote in 1936.
The first few years after the invasion brought little economic benefit to Haiti. American advisers appointed by the United States president collected up to 5 percent of Haiti’s total revenues in salaries and expenses — more, at times, than the spending on public health for the entire country.
In 1917, the United States directed Haiti’s National Assembly to ratify a new Constitution to allow foreigners to own land. Since independence, Haitians had outlawed foreign land ownership as a symbol of their freedom and a bulwark against invasion.
When Haitian lawmakers refused to change the Constitution, General Butler dissolved parliament by what he called “genuinely Marine Corps methods”: Soldiers marched into the National Assembly and forced lawmakers to disperse at gunpoint. The Americans then pushed through a new Constitution that Franklin Roosevelt later claimed at a campaign rally to have written himself.
American businesses leased thousands of acres of land for plantations, forcing farmers to either serve as cheap labor at home or migrate to neighboring countries for better pay. The Haitian-American Sugar Company once boasted to investors that it paid only 20 cents for a day’s worth of labor in Haiti, compared with $1.75 in Cuba.
According to the Haitian historian Suzy Castor, women and children in Haiti were paid 10 cents a day.
Displaced farmers went to Cuba and the Dominican Republic, setting off what some historians say is the most lasting effect of the American occupation: the mass migration of Haitians to other countries in the Americas.
“This is the big legacy,” said Weibert Arthus, Haiti’s ambassador to Canada and a historian.
As Secretary of State Bryan suggested in his letter before the invasion, Farnham was not satisfied with a share of Haiti’s national bank, so he worked with the State Department to orchestrate a full takeover. By 1920, National City Bank had bought out all shares of the national bank for $1.4 million, effectively replacing the French as the dominant financial power in Haiti.
With Haiti’s national bank under his control, and the troops protecting American interests, Farnham began acting like an official envoy himself, often traveling aboard American warships, historians say.
“The word of Mr. Farnham supersedes that of anybody else on the island,” wrote James Weldon Johnson, the executive secretary of the National Association for the Advancement of Colored People, who visited Haiti in 1920.
Farnham was also not shy about his views on Haiti and its people.
“The Haitian can be taught to become a good and efficient laborer,” he told senators investigating the occupation. “If let alone by the military chiefs he is as peaceful as a child, and as harmless.”
“In fact,” he continued, “today there are nothing but grown-up children.”
‘Haiti Does Not Want This Loan’
For five years, American officials insisted that Haiti borrow from New York banks to settle its past debts. And for five years, Haitians resisted.
“Haiti does not want this loan. Haiti does not need this loan,” wrote Pierre Hudicourt, a Haitian lawyer who represented Haiti in debt negotiations.
Any new loan, Haitians knew too well, would extend the authority of American financial advisers who determined the country’s future from afar. McIlhenny, the Tabasco heir appointed as financial adviser, spent much of the year on his pineapple plantation in Louisiana while drawing a big salary from Haiti’s revenues. He also suspended the salaries of senior Haitian officials who disagreed with him.
By 1922, the United States was determined to arrange a loan from Wall Street. Tired of Haitian resistance, the Americans installed Louis Borno, a savvy politician sympathetic to the occupation, as president.
Borno admired Mussolini and aspired to a Fascist ideal of Haiti’s rapid development under American control, historians say. He once wrote that the invasion “came to us when we were on the brink of a bloody chasm and saved us.” Weeks after he took office, he greenlighted a loan from New York.
National City Bank, which now owned Haiti’s national bank through an affiliate, issued the first loan after securing an upfront guarantee that the United States would manage Haiti’s finances until the debt was paid off. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt.
Just as it was during the 19th century, Haiti was often too indebted to invest in its people. Even Borno, addressing National City Bank’s bigwigs in New York, noted that Haiti’s debt was getting paid off faster than the United States’ own.
That continued even with the stock market crash of 1929 and the economic devastation that followed. Years of austerity helped fuel widespread discontent, and plummeting global coffee prices deepened hardship in a country that relied so heavily on the crop. Protests erupted against the United States and the Borno administration doing its bidding.
Students demonstrated against the withdrawal of scholarships. Customs employees in Port-au-Prince stormed their workplace demanding better pay. In the city of Les Cayes, more than a thousand farmers railed against their threadbare living conditions. A detachment of 20 U.S. Marines confronted the crowd and killed at least a dozen people. It became known as the Les Cayes massacre.
Faced with an international outcry, the United States began to contemplate its withdrawal.
Nearly five years later, in August 1934, the last American troops left Haiti. But the United States retained financial control for 13 more years, until Haiti paid off the last of its debts to Wall Street.
How much responsibility the United States bears for Haiti’s chronic instability is still a matter of fierce disagreement.
Some historians say the original payments demanded by France to punish Haiti for its independence inflicted a deeper scar on the nation’s development. Others say the long history of self-enrichment by Haiti’s leaders is the principal cause. But many say that, taken together, more than 130 years of sending a large share of Haiti’s income overseas took an indelible toll, sapping its ability to build a nation since its infancy.
“This succession of financial debacles is, in part, responsible for where we are at right now,” said Mr. Hudson, the U.C.L.A. professor, adding that the American occupation was a “psychic blow” that curtailed Haiti’s independence for decades.
“I think that’s as important as any kind of financial loss,” he said.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Reporting was contributed by Harold Isaac from Port-au-Prince; Sarah Hurtes from Brussels; Kristen Bayrakdarian from New York; and Audrey Kolker from New Haven. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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L'Humanité
La paléogénomique, la nouvelle technique qui fait parler les corps de Pompéi
ActuPour la première fois, une équipe internationale de chercheurs est parvenue à séquencer le génome complet d’un Pompéien victime de la terrible éruption du Vésuve, en Italie, il y a près de 2000 ans. Grâce à cette nouvelle discipline, la population décimée de la ville livre de nouveaux secrets.
Anna MussoIls sont les témoins silencieux de l’une des catastrophes naturelles les plus dramatiques au monde. L’un d’entre eux vient de livrer ses secrets grâce aux progrès scientifiques du séquençage ADN. Pour la première fois, une équipe internationale de chercheurs a décodé le génome complet d’une des victimes de l’éruption du mont Vésuve, à Pompéi (Italie).
Les habitants de Pompéi reprennent vieL’antique ville romaine située dans la baie de Naples fut recouverte de cendres et de lapilli après le réveil du volcan en l’an 79 de notre ère. « À notre connaissance, nos résultats représentent le premier génome humain pompéien séquencé avec succès », se réjouissent les six chercheurs, dont les travaux ont été publiés fin mai dans la revue Scientific Reports.
« Il est possible d’obtenir des génomes complets »
Jusqu’ici, les études génétiques n’avaient permis d’extraire que de petites portions d’ADN des restes humains de Pompéi. Pour cause : la température élevée due à l’éruption diminue l’ADN récupérable dans les os, même si le dépôt de résidus volcaniques les a « protégés de facteurs environnementaux, comme l’oxygène atmosphérique, qui dégrade l’ADN », expliquent les scientifiques.
Ce sont surtout de nouvelles méthodes d’extraction et de séquençage de l’ADN, plus précises et appliquées sur les dents et certains os, qui ont permis d’obtenir de nombreuses données à partir d’échantillons auparavant inadaptés à la recherche génétique. Si « des études précédentes ont montré qu’un certain niveau de préservation de l’ADN existait à Pompéi, nous confie le professeur Gabriele Scorrano, de l’université de Copenhague, coauteur de l’article , notre travail prouve qu’il est possible d’obtenir des génomes complets et démontre le potentiel de l’utilisation de l’ADN ancien ».
« Les deux victimes étaient dans ce qui était probablement la salle à manger »
Les scientifiques se sont employés à récupérer l’ADN des squelettes de deux individus découverts lors de fouilles menées en 1932 et 1933. Mais « ce n’est qu’en 2016 que les restes du squelette ont été prélevés dans la “maison du forgeron” pour être analysés », nous précise le professeur Scorrano. Ces deux victimes se trouvaient dans la salle à manger d’une maison appelée la « casa del fabbro » (la maison du forgeron). Ils étaient peut-être en train de déjeuner lorsque le Vésuve est entré en éruption le 24 octobre de l’an 79, vers 13 heures. « Les victimes étaient toutes deux appuyées sur un bas-relief dans un coin de ce qui était probablement la salle à manger, précisent les auteurs de l’étude , sur les vestiges d’un triclinium, sorte de canapé ou de chaise longue utilisé dans les bâtiments romains lors des repas. » Il s’agissait d’un homme âgé de 35 à 40 ans, d’une taille de 164 cm, et d’une femme de plus de 50 ans qui mesurait 153 cm.
Préhistoire. À Marseille, la grotte Cosquer, un joyau à la portée de tousL’homme souffrait d’une infection dans la colonne vertébrale due à la tuberculose
Si l’ADN de la femme n’a pas pu être exploité, celui de l’homme a donné lieu à un séquençage intégral, ce qui a permis aux chercheurs de reconstruire son histoire génétique et même d’étudier la présence d’agents pathogènes. L’ADN du Pompéien apparaît ainsi « génétiquement proche des peuples méditerranéens existants, principalement des Italiens du centre et des Sardes ».
De plus, l’étude paléopathologique, une branche de la médecine appliquée aux populations passées, réalisée sur l’homme a permis de diagnostiquer qu’il souffrait du mal de Pott, une infection dans la colonne vertébrale due à la tuberculose. Les auteurs précisent que « la tuberculose était endémique à l’époque romaine impériale » du fait de la densité de population au début de l’ère romaine. Il est aussi établi que cette personne malade n’a pas pu fuir pendant l’éruption.
« Pompéi est comme une photographie de la population de cette époque »
Les auteurs de l’étude concluent que leur recherche « confirme et démontre la possibilité d’appliquer des méthodes paléogénomiques pour étudier les restes humains de ce site exceptionnel et restituer le mode de vie de cette population fascinante ».
La paléogénomique, discipline récente, permet de reconstituer des génomes provenant d’ossements fossiles ou d’animaux anciens conservés dans des circonstances particulières. C’est le cas de Pompéi, qui est un véritable laboratoire à ciel ouvert depuis son excavation, au milieu du XVIIIe siècle.
Égyptologie. Dans les manuscrits de ChampollionD’autant qu’un responsable des fouilles eut, un siècle plus tard, la bonne idée de couler du plâtre à l’intérieur de la cavité vide laissée par les corps désagrégés dans la roche volcanique, moulant ainsi la position des victimes. « Pompéi est comme une photographie de 79 après J.-C., de la population de cette époque. C’est unique au monde », souligne le professeur Scorrano.
Les habitants ont été asphyxiés en un quart d’heure par les cendres incandescentes
Voilà pourquoi il y a encore beaucoup à apprendre de la ville, qui comptait alors quelque 20 000 habitants. L’éruption du Vésuve a duré deux jours et touché les villes voisines, entraînant la mort de milliers de personnes dans la région qui ne purent échapper à la nuée toxique composée de gaz, de cendres et de lapilli. Et, contrairement aux idées reçues, les Pompéiens n’auraient pas été engloutis par la lave, mais asphyxiés en un quart d’heure par les cendres incandescentes et le nuage mortel d’une température de plus de 100°C .
Si les connaissances scientifiques se multiplient pour mieux comprendre les catastrophes naturelles comme celle de Pompéi, c’est peut-être aussi, selon le professeur Scorrano, « par empathie pour la mort soudaine et rapide de toute une communauté humaine sans défense ». La recherche n’est-elle pas aussi un révélateur de la compassion contemporaine pour ces antiques victimes ?
archéologiepompéitest ADNsciences BBC
Fifa study of Euros & Afcon finds half of all players abused online; Saka & Rashford most targeted
Last updated on 18 June 202218 June 2022.From the section International
World governing body Fifa has teamed up with players' union Fifpro to try to identify people who target players with abusive social media posts.
A report tracked 400,000 social media posts during the semi-finals and final of Euro 2020 and this year's Africa Cup of Nations.
The study found that over 50% of players received some kind of abuse.
The report found that black players who missed penalties were the most abused players in the Euro 2020 final.
BBC Sport understands that England's Marcus Rashford and Bukayo Saka, who both missed their spot-kicks in the shootout defeat by Italy, were the players who suffered the most abuse during the Euro 2020 final.
"Our duty is to protect football, and that starts with the players who bring so much joy and happiness to all of us by their exploits on the field of play," said Fifa president Gianni Infantino.
"Unfortunately, there is a trend developing where a percentage of posts on social media channels directed towards players, coaches, match officials and the teams themselves is not acceptable. This form of discrimination, like any form of discrimination, has no place in football."
The report found that most of the abuse during the two periods in question came from the players' home countries.
Homophobic (40%) and racist (38%) comments made up the majority of the abuse, according to the report, with most of it remaining online.
The report also states that 90% of accounts flagged as having published abusive comments have a "high probability" of identification.
In response, Fifa and Fifpro are to launch a dedicated 'in-tournament moderation service' that will scan recognised hate speech terms published to identified social media accounts.
Once detected, the aim is to prevent the comment from being seen by the recipient and their followers.
"Online abuse is a societal issue and as an industry we cannot accept that this new form of abuse and discrimination affects so many people including our players," said Fifpro president David Aganzo.
"This collaboration recognises football's responsibility to protect the players and other affected groups against the abuse they increasingly face in and around their workplace."
France24 - World
Accounts of interrogations, strip-searches emerge from Russian ‘filtration’ camps in Ukraine
Issued on: 09/06/2022 - 16:24Modified: 09/06/2022 - 16:25
Louise NORDSTROM
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Shortly after Russia launched its invasion of Ukraine on February 24, reports of so-called 'filtration' camps in the country’s east began to emerge. Since then, thousands of Ukrainian civilians have passed through the centres, where Russian forces hunt for Ukrainian “nationalists”. This means that many of those being processed are subject to interrogations, strip-searches or worse.
In early April, Vitaly and his wife and one-year-old daughter were offered a safe passage out of Mariupol. The Russians were going to evacuate them and other civilians by bus to Nikolske, a small industrial town controlled by pro-Russian forces around 20 kilometres northwest of the besieged city.
Once they arrived, the men were separated from the women, and sent toward a trailer where they were told they would be searched. Or “filtered”, as the troops guarding them put it.
“We took turns going into the trailer, where two soldiers checked everything: phones, tattoos, personal belongings,” he told the independent Russian-language news website Meduza in a May 12 interview. When Vitaly entered the trailer, he saw two men stripped to their underwear – one of them with his hands behind his head facing the wall, and the other sitting in a corner on the floor.
“As I understood it, they recognised [them as] participants of some anti-Russian rallies.”
Vitaly, who was also strip-searched, was luckier, but only after successfully managing to explain why he had an American eagle tattooed on his body, and why his mobile phone was so clean of any messenger apps. “I had to prove I had nothing to do with the [Ukrainian military],” he said. “In the end they let me go.”
‘Men are rounded up and sent for filtration’
Vitaly’s story is one of the many such testimonies surfacing from filtration camps that are mainly located in Ukraine's eastern Donbas region, where Russian and local pro-Russian separatist forces often work in tandem.
While some Ukrainians are forcibly brought to the camps, others have no other choice but to come on their own, since they are often part of the Russian evacuation process in besieged areas.
According to Human Rights Watch, there are at least 13 of these centres now in operation. “Males, especially in places like Mariupol, are literally rounded up and sent for filtration,” Tanya Lokshina, Europe and Central Asia associate director for Humans Rights Watch, told FRANCE 24. “It’s organised by the DPR [the self-proclaimed “Donetsk People’s Republic”] with assistance from Russia,” she said, listing some of the best-known locations as Novoszovsk, Dokuchaevo, Staribesheve, Bezymenne and Kazatske.
But the intense filtration tactics are not just reserved for men. Anna Zaytseva, a French teacher from Mariupol whose husband was taken prisoner of war while fighting with the Azov regiment – a Ukrainian far-right volunteer battalion - told FRANCE 24 how she was interrogated and strip-searched during her evacuation.
“They told us to strip. I have a tattoo that says ‘life is beautiful’ in French. They [the soldiers] thought it wasn’t French, that maybe it was German, and they thought that it might be evidence that I somehow have Nazi connections,“ she said.
‘Villages turn into internment camps’
Lokshina described the filtration camp stays as “very intrusive and painful“, noting that sometimes, the process can last for several days, or even weeks.
She recounted a testimony she received from a man who was “rounded up” along with around 200 males in Mariupol in late April and sent to a filtration camp in Kazatske. “They had their passports taken and were told the process would only take a few days.”
Although the screening itself only took a few days, the men never had their passports handed back to them, meaning they were unable to leave. “The entire area was literally crawling with military, and trying to leave those villages without a passport would be completely suicidal. Although they’re not kept under lock and key as such, the villages basically turn into internment camps.”
‘He came back totally numb’
In the meantime, the men were put up in a local school in almost prison-like conditions, given only food like rice, bread and pasta to eat. “They basically slept on desks and in the hallways. Many of them got sick, sick with respiratory diseases, likely covid, flu and all sorts of stomach bugs, because the quality of the water was not fit for drinking. People were vomiting, and had diarrhoea. It was horrendous.”
During their stay, which would last a total of 40 days, one man got particularly frustrated and kept on questioning the pro-Russian forces about why they were being held.
”Then at some point, my interlocutor told me that the DPR forces just came for him and said: ‘So, you have some questions why you’re being kept here? We’re going to answer those questions.’ And then they took him away. Four days later, they brought him back. When he came back, he was totally numb. He wouldn’t say a word about what happened to him. Although there were no visible signs of torture, I think it’s safe to assume that he had an intense and painful experience.”
All of a sudden the men in Kazatske were handed back their passports and let go. But no reason or explanation was ever given for their lengthy stay.
Those who make it though filtration, those who don’t
Lokshina explained that those who pass the filtration tests are handed a document with the letters FP – Filtration Point – written on it, meaning they can move “freely” within and around the DPR.
Then there are those who don’t make it through the filtration, but little is known about their actual fate.
Lokshina pointed to a case in Bezymenne, where a group of Ukrainian males filmed the living conditions of the filtration camp they had been confined to, and uploaded it to the internet.
Once the video hit social media, their captors rounded them up and took them away. ”According to trustworthy information, but it’s not official, it appears they are in DPR-controlled territory, in jail. They are being accused of filming in a place where filming is supposedly forbidden, and for spreading fake news.”
The Kremlin has denied any involvement in the filtration camps, dubbing them as “lies”, while the self-declared DPR has rejected all Ukrainian accusations of unlawfully detaining, filtrating and maltreating Ukrainian civilians in what it itself officially refers to as “reception centres”.
Internationally, however, the camps have received harsh criticism, and even been compared to Nazi Germany’s concentration camps.
“Reports indicate that Russian Federal Security agents are confiscating passports and IDs, taking away cellphones, and separating families from one another,” she said. “I do not need to spell out what these so-called filtration camps are reminiscent of. It’s chilling, and we cannot look away,” Linda Thomas-Greenfield, the US ambassador to the United Nations, said in an April 5 briefing to the UN Security Council.
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A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.
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The shock came midway through the speech.
“Reparation!” boomed Jean-Bertrand Aristide, Haiti’s firebrand president, to the cheers of the farmers, workers and students in the crowd.
The French ambassador sitting on stage hid his alarm behind an awkward smile. He knew Mr. Aristide well enough to expect barbs at Haiti’s former French colonizers and slave masters. But on that day, April 7, 2003, the president suddenly started calling for reparations, a bombshell that became a hallmark of his presidency — and, diplomats now concede, part of his undoing.
“We had to try to defuse it,” the French ambassador, Yves Gaudeul, said of Mr. Aristide’s call for reparations, calling it an “explosive.”
With his remarks, Mr. Aristide tried to excavate a history that remains all but buried in France. Long after Haitians threw off their shackles, beat Napoleon’s forces and won their independence two centuries ago, France came back with warships and an unheard-of demand: that Haitians pay astounding amounts of money to their former slave masters, or face war again.
Haiti became the first and only nation to pay reparations to its former masters and their descendants for generations. According to a New York Times analysis of thousands of pages of archival documents, it shipped the equivalent of hundreds of millions of dollars to France, setting off a cycle of perpetual debt that sapped Haiti’s ability to build a nation for more than 100 years.
Yet to this day, that history is not taught in French schools, and many of the country’s most prominent aristocratic families are unaware that their ancestors kept collecting payments from Haiti’s poorest people — long after the end of slavery.
Mr. Aristide, Haiti’s first democratically elected president after decades of dictatorship, wanted France to do far more than acknowledge its past. He wanted restitution.
“What beautiful schools, universities and hospitals we will be able to build for our children!” he told the crowd. “How much food we will have in abundance!”
The consequences were immediate, and lasting. In interviews, a dozen French and Haitian political figures recounted how a worried France worked quickly and doggedly to stifle Mr. Aristide’s call for reparations before siding with his opponents and collaborating with the United States to remove him from power.
France and the United States have long said that Mr. Aristide’s call for restitution had nothing to do with his ouster, that he had taken an autocratic turn, lost control of the country, and was spirited into exile to prevent Haiti, already heaving with turmoil, from careening into chaos. But France’s ambassador to Haiti at the time, Thierry Burkard, said in an interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide, and that his abrupt removal was “probably a bit about” his call for reparations from France, too.
“It made our job easier” to dismiss the reparations claims without Mr. Aristide in office, Mr. Burkard noted.
The showdown underscores how, two centuries after France forced Haitians to pay their former slave masters for the liberty they had already won in battle, the effects continue to ripple through the politics of both countries. By calling for restitution, Haiti, a nation born from what historians call the world’s most successful slave rebellion, struck at France’s national identity as a beacon of human rights and threatened to inspire others with historical grievances against France to follow its lead, from the Caribbean to Africa.
“We were very disdainful of Haiti,” Mr. Gaudeul recalled. “What I think we will never forgive Haiti for, deep down, is that it is the country that beat us.”
Even after Mr. Aristide’s removal in 2004, the calls for restitution have continued to reverberate, leading to a stunning concession more than a decade later by François Hollande, France’s president, who referred to the money Haiti was forced to hand over as “the ransom of independence.”
Since then, scholars have increasingly explored the history of Haiti’s payments. Just this past December, at a conference on the grounds of the French Finance Ministry, one of the most prominent French historians on relations between the two countries, Jean-François Brière, called the payments a form of “meta-slavery” that prevented Haiti from breaking free of France, long after independence.
“All French people are affected” by the nation’s past in Haiti, said Jean-Marc Ayrault, a former French prime minister. Yet, he said, French students don’t learn about it and few officials discuss it.
“It’s never taught,” he said. “It’s never explained.”
$21,685,135,571.48
Mr. Gaudeul, France’s former ambassador to Haiti, wanted to negotiate.
Mr. Aristide’s sudden call for restitution was a political hand grenade, he feared, threatening to embarrass France on the world stage and rip apart relations between the two countries.
Yet Mr. Aristide’s stance was not unreasonable, he recalled thinking.
“He wasn’t wrong to say how much harm it had done to his country,” Mr. Gaudeul said of France’s history in Haiti, “and to ask France for compensation in turn.”
The ambassador said he urged the French government to open discussions with Haiti to help defuse the situation, but was firmly rejected.
“I didn’t understand how we could be so stupid,” Mr. Gaudeul said.
Mr. Aristide, a polarizing figure who rose to office as a champion of the poor, knew his campaign was contentious and had timed it for maximal impact: He announced his demand on the 200th anniversary of the death of Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader seized by Napoleon’s forces and carted off to prison in France, where he died without trial.
“Why, after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide said in a recent interview at his home in a suburb of Haiti’s capital. One of the reasons, he said, was the enormous amount of money Haiti had been forced to hand over to France for generations — a heavy burden often called “the independence debt.”
Mr. Aristide uncovered this history only after he had already been ousted from office the first time, his aides said, when a military coup deposed him in 1991 and forced him into exile in the United States. He began immersing himself in the growing scholarship on a history that, even as Haiti’s president, he knew little about.
After the Americans helped restore him to power, he was re-elected in 2000 and intensified his research. “He would call many times, asking for more information,” recalled Dr. Francis Saint-Hubert, a Haitian physician who had studied the links between the abysmal state of public health in Haiti and the money siphoned off by France.
On the bicentennial, Mr. Aristide upped the political ante by declaring the precise amount he said France owed Haiti: $21,685,135,571.48.
French diplomats and some Haitians mocked the multibillion dollar figure as a misguided publicity stunt by a demagogue trying to maintain his grip on power. A group of 130 Haitian intellectuals denounced the restitution campaign as a “desperate attempt” to distract attention from the Aristide government’s “totalitarian drift, incompetence and corruption.” A French Foreign Ministry spokesman said France did not need to take “lessons” from Haiti’s leaders.
But a New York Times analysis of the long-term damage done by sending enormous sums to France shows that Haiti’s losses may have been surprisingly close to Mr. Aristide’s figure.
In fact, his estimate may have even been modest.
The Times scoured thousands of pages of archival government documents to determine how much Haiti sent to France over the course of generations, not just in official payments to former slaveholders, but also for a loan to help pay them. We found that Haiti paid France a total of $560 million in today’s dollars.
But that only begins to account for the loss. With the help of 15 leading economists from around the world, we modeled what might have happened if that money had gone into the Haitian economy, rather than being shipped off to France without getting any goods or services in return.
Our estimates found that over time, the payments to France cost Haiti from $21 billion to $115 billion in lost economic growth. Put in perspective, that is anywhere from one to 8 times the size of Haiti’s entire economy in 2020.
“We were building a path to the truth,” Mr. Aristide said in the interview, without being told the outcome of The Times’s analysis.
The French Fight Back
Mr. Aristide’s calls for reparations grew bolder. Banners, bumper stickers, government ads and graffiti demanding restitution were plastered around the country.
The government hired Bichot Avocats, a French law firm, and Günther Handl, a professor of international law, to draft legal arguments and find a court where Haiti could press its case, according to hundreds of pages of documents and email exchanges reviewed for the first time by The Times.
The chances of legal success appeared uncertain. But the legwork seemed less about winning at trial than pressuring France.
“As part of this strategy,” Mr. Handl wrote in a November 2003 email to Ira Kurzban, an American lawyer who served as counsel for Haiti’s government, “Haiti must convey to France” that there are suitable opportunities “for washing France’s dirty laundry in public.”
France’s views soon shifted from disdain to concern, former officials said, especially as Mr. Aristide invited other former colonies to join his fight. It sent a new ambassador to Haiti, Mr. Burkard, who saw the restitution campaign as “a trap” that risked opening the floodgates for similar demands from former French colonies.
“Algeria can perfectly make claims, as well as most of our colonies,” recalled Mr. Burkard. “There was no end to it. It would have set a precedent that we would have been greatly blamed for.”
France moved swiftly. Soon after Mr. Burkard arrived in Haiti, France’s foreign minister launched a commission headed by a famous philosopher, Régis Debray. The commission was publicly tasked with exploring ways to improve French-Haitian relations. But in private, another mandate was made clear, according to both Mr. Burkard and Mr. Debray: to shift the discussion away from reparations.
Mr. Burkard, now retired, said Mr. Debray was “instructed not to say a word in favor of restitution.”
The commission’s trip to Haiti in December 2003 was tense, according to interviews with six of its members and with several Haitian officials. The group went to a meeting at the Foreign Ministry with armed officers, prompting Mr. Aristide’s team to protest what it saw as intimidation.
“You have not demonstrated anything serious on this subject,” Mr. Debray said, dismissing the restitution request, according to handwritten notes taken by a commission member.
Mr. Debray said in an interview that while he deplored the fact that the history of France’s colonial rule in Haiti had been erased from French memory, he considered the restitution request “some demagogy for a 7-year-old child.”
Dr. Saint-Hubert, the Haitian physician, who was seated at a conference table during the meeting, said Mr. Debray argued that France owed a moral debt to Haiti — not a financial one.
“What we paid, it wasn’t in morals,” Dr. Saint-Hubert recalled responding. “It was cash. Good solid cash.”
Several members of the French commission told The Times that they saw the Haitian president as corrupt, and worried that any money given to him would be used for personal gain.
Clashes between Mr. Aristide’s supporters and opponents had grown violent, and Mr. Aristide’s government was accused of cracking down on dissent. Human rights groups said his police force and “pro-government thugs” were attacking opponents and the independent press. American officials accused — and later convicted — some members of his administration of drug trafficking.
In its final report, the commission praised Mr. Aristide’s adversaries as a hopeful sign of “a civil opposition” that is “ready to assume its civic rights and duties.” It hinted that Mr. Aristide might not last in office and discussed “a future interim government.” Jacky Dahomay, a French philosopher and commission member, said he “was in favor of Aristide leaving.”
In mid-December, Mr. Debray showed up at Mr. Aristide’s presidential palace in Port-au-Prince to deliver a warning.
“It smells like trouble for you,” Mr. Debray said he had told Mr. Aristide, advising him to leave office to avoid a fate like Salvador Allende’s, the Chilean president who died in 1973 as his presidential palace was overrun by the military.
Mr. Debray said in the interview that he had wanted only to help save the president’s life, and warned him that the United States planned to depose him. But Mr. Burkard said Mr. Debray had gone “too far,” and Mr. Aristide publicly said he had been told to resign.
“The threats were clear and direct: ‘Either you resign, or you can be shot!’” Mr. Aristide later said of the meeting.
A Flight to Anywhere
The pilots didn’t know where they were going. Neither did Mr. Aristide. The plane circled for hours, the blinds drawn, while French officials scrambled to find a country willing to take him.
It was Feb. 29, 2004, and Mr. Aristide had just been removed from power.
Before dawn, Luis Moreno, a senior American diplomat, had driven through the large gate of the president’s walled compound and climbed the steps to the front door, accompanied by security officers from the State Department.
Mr. Moreno had helped Mr. Aristide return to Haiti after the military ousted him a decade earlier. Now, the opposite was happening: Mr. Moreno greeted the president — and asked for his resignation letter.
Minutes later, Mr. Aristide and his wife were taken to the airport, where an American-chartered plane flew them into exile.
“How ironic it was that I was one of the first people to shake his hand when he returned out of exile,” Mr. Moreno recalled saying to Mr. Aristide. “And now I was going to be the last one to say goodbye to him.”
With the plane in the air, Mr. Burkard said, the French authorities pleaded with the leaders of three African countries to take Mr. Aristide in. All refused. At last, the Central African Republic, a former French colony, agreed. Mr. Aristide stayed there about two weeks before being sent into exile, briefly in Jamaica and then in South Africa, until 2011.
Mr. Aristide called it a kidnapping. Secretary of State Colin L. Powell called that “absolutely baseless, absurd” and, along with France, said the president had left power willingly.
To this day, many French and American officials maintain that Mr. Aristide resigned to prevent the political crisis upending Haiti from escalating into civil war. Armed rebels were closing in on Port-au-Prince. France had publicly urged Mr. Aristide to step down, while the United States had strongly hinted at it.
Mr. Moreno said Mr. Aristide’s departure “was all at his behest” and that he “wanted to avoid a bloodshed.”
But Mr. Aristide’s resignation letter was written in Haitian Creole, and debates over the proper translation continue to this day. Mr. Burkard, the former ambassador at the time, said that the letter was “ambiguous,” and that the wording did not exactly point to a resignation.
He also acknowledged, for the first time, that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by pressuring him to step down and taking him into exile. Another former French ambassador to Haiti, Philippe Selz, a member of the French commission to Haiti, said in an interview that the decision had been made in advance “to extradite the president, to send him away.”
A few weeks after his removal, Gérard Latortue, Haiti’s new Western-backed interim leader, met with President Jacques Chirac of France, walked out of the gilded Élysée Palace in Paris and told reporters that he had dropped the restitution claims. French-Haitian relations needed a new start, he said, after being “negatively affected by all the efforts of the former regime to demand restitution of the independence debt.”
A Silenced History
Looking back, Mr. Gaudeul, the former ambassador, said France’s combative response to the restitution claims had been rooted in its reluctance to reckon with a past that challenged its national narrative as a champion of universal human rights.
“Haiti was really a very bad example” for France, he said.
Much of the nation’s history in Haiti remains distorted, downplayed or forgotten, researchers say. Barely any French textbooks mention that by the late 1780s, Saint-Domingue, the name of Haiti under colonial rule, absorbed 40 percent of the entire trans-Atlantic slave trade, they say. Or that Napoleon, when he tried to reinstate French rule over Haiti in 1803, lost more soldiers there than at Waterloo.
A report published in 2020 by France’s Foundation for the Remembrance of Slavery found that only one in 10 French primary and secondary school students learn about Toussaint Louverture and the Haitian revolution.
As for the history of Haiti’s payments to France, it is “not included in the French school curriculum at any level,” said Nadia Wainstain, a history teacher who coordinated the foundation’s report.
France’s education ministry said the report did not account for some of the instruction on Haiti in French middle schools, but it acknowledged that the ministry had never discussed teaching students about the payments to former slaveholders.
Even the descendants of slaveholders who were paid say they have been largely left in the dark.
They include members of Napoleon’s family, European royalty and some of France’s most famous aristocratic families. Very few of the 31 descendants contacted by The Times said they were aware of this past.
“I didn’t know about it,” said Louis Baudon de Mony-Pajol, a sixth-generation descendant of Jean-Joseph de Laborde, a banker to King Louis XV who was also one of the biggest slaveholders in Haiti, comparing this history to “a political and social bombshell” threatening to ignite a cultural war.
Emmanuel de la Burgade, a descendant of another slaveholder, said he had discovered the history only while writing a book about his family. When he told his father about it, he remembered him answering, “Don’t tell anyone.”
Several Laborde descendants said they discovered their family’s past while reading the news in 2015 that an antiracism group in France announced it would sue Ernest-Antoine Seillière de Laborde, a rich French businessman, for having profited from the slave trade.
“It was scathing news,” said Natalie Balsan, a seventh-generation Laborde descendant. “To know that I was the descendant of a slave owner was quite a slap in the face.”
In the late 18th century, Jean-Joseph de Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti on his slave ships and enslaved as many as 2,000 people on his plantations there, many of whom died. A village in southwestern Haiti is still named after him.
Laborde lost his plantations during Haiti’s slave uprising and was guillotined by French revolutionaries in Paris in 1794. But two of his children, Alexandre and Nathalie, received compensation totaling about $1.7 million in today’s dollars — the biggest payout to a single family, according to a database compiled by Oliver Gliech, a German historian.
The lawsuit against his descendant never happened, but it ignited a discussion in the family. Cousins started to exchange emails. Mr. Seillière de Laborde — a former head of France’s largest business lobby and an heir to the Wendel family, one of France’s richest — consulted several historians to look into the payments to his family.
One historian said the money had most likely been squandered by Alexandre, the son, who died broke. Mr. Seillière de Laborde did not respond to several interview requests made through his family and business associates.
Five Laborde descendants, including Ms. Balsan, said they did not feel responsible for their ancestor’s actions. But she supported the restitution claims, saying they were “justified” by the damage suffered. Mr. Baudon de Mony-Pajol, her cousin, disagreed, saying that France did not have to show repentance and that the calls for restitution were part of a “woke culture” coming from the United States.
Romée de Villeneuve Bargemont, 22, another Laborde descendant, said he regretted not having learned this history in school. A 10-volume family biography lies in a cardboard box in his apartment in Paris, the history of the compensation payments occupying barely a few lines.
“France’s longstanding policy on history has been more or less to forget,” he said.
A Painful Reckoning
Haiti’s payments to its former slave masters added up for generations, costing its economy billions of dollars over time, The Times analysis found, and a little-known public bank called the Caisse des Dépôts et Consignations collected the vast majority of the money.
But after Haiti’s disastrous earthquake in 2010, Didier Le Bret, the French ambassador, said the bank reached out to him to help and, at least partly, make amends: It donated about $400,000.
A spokesman for the bank said the donation was simply part of its policy to help countries afflicted by humanitarian disaster. But Augustin de Romanet, the bank’s director at the time of the donation, told The Times that “there were probably some useful things to do toward Haiti, in view of what had happened in the past.”
The bank’s discreet gesture, however small, spoke to a broader phenomenon: Mr. Aristide has been out of power since 2004, but his fight has forced a slow, often painful, reckoning in France.
In recent years, famous intellectuals have spoken out in favor of restitution, and academics have increasingly explored the economic and legal aspects of reparations. Last year, France’s national public research organization published a database listing compensation paid to French slaveholders, including the ones from Haiti.
Myriam Cottias, who oversaw the database, was a member of the French commission that dismissed Mr. Aristide’s calls for restitution two decades ago. But she said that her views had changed, and that reparations should be discussed.
“The debate, yes, it must be raised,” she said.
The French authorities have, at times, shown some willingness to address this past as well. In mid-December, France’s finance ministry hosted, for the first time, an international symposium on the economics of slavery, with conferences focusing specifically on the history of Haiti’s payments to France.
But the public discussion has involved some rhetorical tightrope walking.
In his 2015 speech, Mr. Hollande, France’s president, acknowledged that Haiti’s payments to its former slave masters were sometimes called “the ransom of independence.”
“When I come to Haiti,” he said, “I will, for my part, pay off the debt we have.”
The crowd before him, which included African heads of state and the Haitian president, instantly stood up in applause.
“People cried,” recalled Michaëlle Jean, the former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who attended the speech. “It was immense.”
A few hours later, Mr. Hollande’s aides issued a major caveat: Mr. Hollande was speaking only of a “moral debt” France owed to Haiti, not a financial one. The French government maintains the same position today. (Mr. Hollande declined to comment for this article.)
France’s delicate stance toward Haiti reflects a lingering uncertainty, at times a malaise, over the way to address the country’s colonial and slave-owning past. In 2016, France’s parliament symbolically repealed the 1825 ordinance that required the Haitian payments to former slaveholders — but stopped short of considering any financial restitution.
“One cannot, objectively, present the slightest argument that claims we owe nothing to Haiti,” Christiane Taubira, a justice minister in Mr. Hollande’s government, said in an interview.
Looking back, Mr. Aristide said that his restitution campaign had at least led to French acknowledgments of its past.
“If I hadn’t asked the question in 2003, probably in 2015 François Hollande wouldn’t have admitted to the debt,” he said.
“That was a step,” he said. “It’s not finished.”
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Research was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris, Charles Archin, Harold Isaac, Ricardo Lambert and Gessika Thomas in Port-au-Prince, Haiti, and Allison Hannaford from North Bay, Ontario. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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L'Humanité
Télévision. « Doc stupéfiant » fête les soixante ans des Rolling Stones
ActuLes Stones soufflent leurs soixante bougies. Pour l’occasion, « Doc stupéfiant » rend un vibrant hommage à la créativité de Mick Jagger et ses complices, à grand renfort d’archives, de témoignages et d’anecdotes, tout en interrogeant les outrances d’une époque marquée par le « sex, drugs and rock’n’roll ». Une pépite pour les fans de tous les âges coréalisée par Élise Le Bivic et Raphaëlle Baillot. Entretien
Laurent EtreAu-delà du 60e anniversaire des Rolling Stones, qu’est-ce qui vous a amené à vous pencher sur ce groupe mythique, et plus précisément, son histoire avec la France ?
ÉLISE LE BIVIC Ce 60e anniversaire est le point de départ. Deux dates de concert étaient programmées en France, dans le cadre de la tournée européenne. Cela nous a tout de suite amusées de prendre appui sur ce contexte. Le précédent « Doc stupéfiant », consacré à Marilyn Monroe, nous avait déjà permis d’ouvrir la case et la collection à des personnalités étrangères. Et puis, en creusant un peu, nous nous sommes rendu compte que les Rolling Stones avaient une histoire incroyable avec la France. On a réalisé qu’il y avait là un terrain de jeu formidable, avec des archives et des récits passionnants à explorer.
RAPHAËLLE BAILLOT Pour trouver notre angle, nous nous sommes d’abord demandé ce qui subsistait, de nos jours, des valeurs cardinales du rock, résumées dans le fameux slogan « Sex, drugs and rock’n’roll ». Ces valeurs, six ans après l’essor du mouvement MeToo, semblent tout de même sujettes à caution. Reste la musique. Une musique éternelle. Quand on se replonge dans la discographie des Stones, on ne peut qu’être frappé par le nombre de chansons devenues emblématiques. Il n’y en a pas 5 ou 10, mais au moins 40, avec des ballades, comme « Angie », ou de véritables titres au panthéon du rock, tels « Jumpin’Jack Flash », « Gimme Shelter »… Les Stones s’apparentent à un monument musical absolu. Ceci étant, notre parti pris n’était pas de réaliser un documentaire d’expertise musicale, ce que d’autres feront mieux que nous. Pour notre part, il s’agissait plutôt de restituer une histoire française, qui comporte des épisodes fantastiques, en particulier ce séjour des Stones à la villa Nellcote, à Villefranche-sur-Mer, entre 1971 et 1973.
ÉLISE LE BIVICL’enjeu, c’était de nous réinterroger, à l’aune des débats et des valeurs d’aujourd’hui, sur cet âge d’or du rock, cette période des années 1960-70 souvent fantasmée, source de nostalgie pour de multiples raisons.
Cette idée d’exercer une sorte de droit d’inventaire, avec le regard de notre époque, s’est-elle tout de suite imposée à vous ?
ÉLISE LE BIVICAvec le « Doc stupéfiant », le but n’est pas de faire du documentaire historique. Ce qui fait la modernité de la collection, c’est de proposer des documentaires ancrés dans le présent.
RAPHAËLLE BAILLOT S’en tenir uniquement aux archives et aux experts fonctionnerait moins. Ce qui nous paraît décisif, c’est d’obtenir le point de vue d’artistes actuels. En l’occurrence, proposer d’évoquer les Stones, c’est un peu comme un sésame. On peut appeler n’importe quel rockeur : sur un tel sujet, la discussion s’engagera forcément. Avec Élise, nous étions particulièrement heureuses de pouvoir compter sur la participation de Louis Bertignac, qui a côtoyé les Stones dès ses débuts au sein du groupe Téléphone.
Mais comment avez-vous choisi vos intervenants, justement, quand on sait le prestige dont jouissent encore les Stones auprès d’une majorité des musiciens de notre époque ?
RAPHAËLLE BAILLOT On a privilégié des artistes qui avaient un lien direct avec les Rolling Stones, comme c’est le cas notamment pour Bertignac. De son côté, Yarol Poupaud, du groupe FFF, a toujours eu Keith Richards comme source d’inspiration. Il a débuté à la guitare en reprenant « Sympathy for the Devil ». Carla Bruni, pour sa part, a consacré une chanson entière à l’atmosphère particulière qui régnait à Nellcote, « Chez Keith et Anita ». Et concernant Marlon, du groupe La Femme, il se révèle lui aussi habité par les valeurs du rock à la façon Stones, avec ce même côté rebelle.
ÉLISE LE BIVIC Nous désirions également croiser des regards multigénérationnels sur ce que représente ce groupe de légende. On s’intéresse à des rockeurs qui fêtent leurs soixante ans de carrière. Du coup, on trouvait sympa de convier des artistes d’aujourd’hui, en prise avec la jeunesse, et qui se sont construits eux-mêmes en écoutant les Stones. Cela nous permettait de mesurer comment la réception du groupe a évolué au fil des décennies. Nous voulions vraiment nous situer entre hier et aujourd’hui.
Au fond, qu’est-ce qui explique la longévité artistique des Rolling Stones ? Comment analysez-vous le fait que leurs tubes puissent ainsi réunir plusieurs générations ?
RAPHAËLLE BAILLOT Ils ont toujours énormément travaillé. Dans l’épisode de l’été 1971 à la villa Nellcote, il y a tout ce qu’on raconte : cette sorte de parenthèse enchantée, familiale, la drogue qui circule beaucoup aussi… Mais chaque jour passé là-bas, les Rolling Stones consacraient de longues heures à travailler leur musique. Cela débouche sur le double album « Exile on Main St. », qui témoigne d’une grande puissance créatrice. Keith Richards et Mick Jagger ont composé des morceaux qui rentraient parfaitement en résonance avec les aspirations des années 1960-70.
Quelles sont à vos yeux les archives les plus exceptionnelles, parmi celles que vous avez intégrées ?
ÉLISE LE BIVIC Je pense en particulier à cette archive néo-zélandaise en noir et blanc, datée de 1971, qui donne à voir et à entendre un Mick Jagger sans filtre quant à sa relation aux femmes.
RAPHAËLLE BAILLOT Et, dans cette interview, la journaliste pose franchement les bonnes questions ! On la croirait tout droit sortie de 2022. On peut mentionner aussi toutes ces archives relatives au procès de 1973, au tribunal de Nice. Ou encore les documents concernant le saccage de la salle Vallier, à Marseille, lors du concert de 1966.
ÉLISE LE BIVICPar ailleurs, on a eu accès aux photos de Dominique Tarlé, demeurées plus de trente ans dans les cartons avant d’être plusieurs fois exposées. Longtemps, personne ne s’intéressait à ces photos. Or, ce photographe a passé dix mois en immersion avec les Stones. Ses clichés, qui ponctuent notre film, constituent un véritable trésor.
LE DOC STUPÉFIANT. L’HISTOIRE FRANÇAISE DES ROLLING STONESDocumentaire, France 5 , Lundi 20 juin, 21 heures.
Jumpin’ Jack France ! Deux ans avant Mai 68, une fièvre british s’empare de la jeunesse française. En ce mois de mars 1966, les Rolling Stones font salle comble à l’Olympia, à Paris. Le concert dégénère. Des fans survoltés se déchaînent, prennent d’assaut la scène. Des fauteuils arrachés volent. Mick Jagger, le chanteur au déhanchement si suggestif, qui fait chavirer le public féminin, est lui-même blessé au visage par un projectile. Du côté de Marseille, prochaine destination de la tournée, la tension est à son comble. La salle Vallier sera elle aussi le théâtre de débordements, mais surtout la confirmation d’un phénomène culturel d’envergure : un rock british décapant et sulfureux a pris pied dans la France bon enfant des « yéyés ». Les Stones ne le savent pas encore, mais ils reviendront dès 1971 sur la Côte d’Azur. Et c’est là, dans une vaste demeure surplombant la Grande Bleue, la villa Nellcote, qu’ils accoucheront de leur dixième album (déjà !) et écriront, en passant, sans doute les pages les plus épiques de leur histoire avec notre pays, sur fond de soirées déjantées, ouvertes au tout-venant. Une période que ce nouveau « Doc stupéfiant » aborde avec passion, mais aussi le recul nécessaire pour faire la part du génie artistique et des côtés plus sombres des Stones d’autrefois.
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Spain mulls whether to send high-tech tanks to Ukraine
Issued on: 10/06/2022 - 20:32Modified: 10/06/2022 - 20:34
Sébastian SEIBT
Spain this week confirmed an explosive report that it is considering supplying the Ukrainian army with dozens of Leopard 2 main battle tanks. The move would make Spain the first NATO-country to provide Kyiv with modern third-generation military vehicles and could heavily impact Ukraine’s chances in its battles against Russia in Donbas. But the news has put Berlin in a tough spot since its lawmakers would have the final say on whether the German-built super tanks ought to roll in Ukraine or not.
“The possibility of making this shipment is on the table,” Spain’s Defence Minister Margarita Robles on Wednesday confirmed to Spanish broadcaster Cadena SER, after daily newspaper El Pais on the weekend revealed the government was considering sending around 40 Leopard 2A4 tanks to Ukraine.
According to the paper, which cited government sources, Spain’s Prime Minister Pedro Sanchez had made the offer to Ukraine’s President Volodomyr Zelensky already during an April 21 visit to Kyiv, but said the plans had then temporarily been put on hold due to the complexity of the operation.
The article also said that Spain had offered to provide Ukrainian troops with the necessary training to operate the tanks, which would take place in Latvia where Spain currently has 500 soldiers deployed as part of NATO’s Enhanced Advanced Presence operation.
Mothballed for a decade
In 1995, Spain bought 108 Leopard 2 main battle tanks from Germany. Around 40 of them were deemed surplus, and have for the past decade or so been left gathering dust in an army logistics base in Zaragoza. These are the tanks that Madrid is now considering delivering to Kyiv.
But even though Spain sees no immediate use for these tanks itself, handing them over to Ukraine would represent a huge leap in the West’s military support for Kyiv. “It would be the first time a NATO country supplied [Ukraine with] modern Western battle tanks,” German media stated shortly after El Pais published its article, noting Russia might interpret the move as a deliberate escalation of the conflict, and could go as far as accuse NATO of acting as a co-belligerent to Kyiv.
The tanks would inevitably boost Kyiv’s capabilities on the battlefield, where up until now it has had to make do with mainly Soviet-era T-64 and T-72 vehicles from the 1970s.
Gustav Gressel, an expert on Russian military issues at the European Council on Foreign Relations in Berlin, said that there are two main problems with these old USSR-era tanks. “They’re starting to run out […] and some components are only available via Russia which is far from ideal considering the current context.”
Alexandre Vautravers, a security and armaments expert and editor at the military magazine Revue Militaire Suisse (RMS), also pointed to the fact that these tanks are not fit for modern warfare. "They are what we call second-generation tanks, manufactured until the 1970s, whereas the Leopard 2s are third-generation tanks."
What difference would Leopard 2 make in Donbas?
According to Vautravers, switching to Leopard 2 would be a huge lift for the Ukrainian army in Donbas, considering Russia has mainly deployed second-generation – albeit upgraded – tanks to the area.
"The armour of the third-generation tanks, especially on the front, is twice as effective as on previous-generation vehicles," he explained.
They also have much greater firepower: The firing rate is faster, and the ammunition used can pierce armour to a much greater extent than second-generation tanks ever could.
The Leopard 2s are also much more mobile. Although there is not that much difference in top-speed (70 km/h versus 60 km/h), "these vehicles can accelerate much easier and move much quicker in difficult terrain," he said.
"The on-board electronics have made considerable progress," he added, pointing to the Leopard 2’s digital fire control system, as well as some of its other high-tech features, which include advanced night vision and sighting equipment.
In all, Vautravers said a Leopard 2 tank in motion can “fire with almost as much precision as if it were standing still", and are much quicker to fire off the first shot “which is often decisive in a tank versus tank confrontation."
In order to take advantage of the Leopard 2’s full potential, however, Vautravers underscored the importance for the Ukrainians to get proper training, since second-generation and third-generation tanks were not at all built for the same purposes. “If it would be used in the same way [as a second-generation tank] – to defend yourself basically – you wouldn’t see a big difference,” he said, noting the Leopard 2’s strengths lie in its offensive capabilities.
Tough spot for Germany
But there is another hurdle that could prevent Ukraine from receiving the super tanks – the fact that they were manufactured in Germany. According to German daily Süddeutsche Zeitung this means that Berlin would have to approve Madrid’s potential export of Leopard 2s to Kyiv.
But the topic of sending tanks to Ukraine is especially sensitive in Germany, where discussions have so far only been limited to potentially supplying Kyiv with second-generation vehicles. And even those plans have been slow to get off the ground.
“For historical reasons, [German Chancellor Olaf] Scholz is very afraid of the political impact of images showing German tanks firing at Russians," Gressel explained.
Spain’s potential plans to send third-generation German tanks to Ukraine would therefore make Berlin more than uncomfortable, which, up until now, has been able to argue that even if it chooses not to equip Ukraine with tanks itself, other European countries are free to do so.
The latest developments in Spain, however, have made it clear that “Germany makes and supplies tanks to almost half of Europe”, Gressel said.
Europe’s willingness to support Kyiv with modern military equipment, therefore, seems to depend more on Germany than any other country on the continent.
This article was translated from the original in French.
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War in Ukraine
Accounts of interrogations, strip-searches emerge from Russian ‘filtration’ camps in Ukraine
As It Happened
Ukraine strikes Russian military targets, France offers to help lift Odesa blockade
Focus
Meet the Ukrainian forces using French-supplied Caesar howitzers
Opex 360
Le ministère des Armées a commandé un premier prototype opérationnel de l’arme laser anti-drones HELMA-P
par Laurent Lagneau · 16 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAprès avoir notifié, en avril, le contrat PARADE [Protection déployable modulaire anti-drones] au tandem formé par Thales et CS Group afin d’assurer la protection permanente des sites sensibles, civils et militaires, la Direction générale de l’armement [DGA] a commandé un prototype opérationnel du système laser HELMA-P auprès de l’entreprise CILAS [Compagnie industrielle des lasers], dans le cadre du marché L2AD [Laser de lutte anti-drones], doté de 10 millions d’euros.
Dans le détail, celui-ci prévoit le déploiement d’un prototype du HELMA-P lors des Jeux Olympiques 2024 ainsi qu’une étude visant à l’adapter sur un véhicule et sur une plateforme navale, conformément à ce qui avait été annoncé à l’issue d’une démonstration de ce système au centre d’expertise et d’essais de DGA Essais de missiles à Biscarrosse, en juillet 2021. Des tests de faisabilité en mer doivent d’ailleurs avoir lieu dès cette année.
La plupart des solutions mises en oeuvre actuellement pour la lutte anti-drone [LAD] reposent sur le brouillage de la liaison entre le drone et sa station de contrôle. Tel est le principe de PARADE, de BOREADES ou encore du système BASSALT.
Seulement, avec les munitions « rôdeuses » [ou « vagabondes »] et des drones susceptibles de devenir de plus en plus autonomes [grâce à l’intelligence artificielle, par exemple], il est nécessaire de développer de nouveaux moyens.
L’armée de Terre ainsi lancé le projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone], qui vise à doter un Véhicule de l’avant blindé [VAB] d’un radar et d’une capacité « airbust » via un lance-grenades. Le système HELMA-P s’inscrit dans cette logique… mais en utilisant un laser de deux kilowatts. Ce qui lui est suffisant pour détecter et abattre, avec précision et en une poignée de secondes, un drone hostile à un kilomètre de distance. En tout cas, lors des démonstrations réalisées sous l’égide l’Agence de l’innovation de Défense [AID], il a affiché un taux de réussite de 100%.
Le système HELMA-P, dont le développement a commencé en 2017, « permet d’apporter une réponse graduée à la menace drone, depuis l’éblouissement des instruments d’observation jusqu’à la neutralisation par altération de la structure d’un mini ou d’un micro drone [c’est-à-dire de 100g à 25kg], entraînant sa chute en quelques secondes », résume la DGA. En outre, n’exigeant qu’une logistique réduite [aucune munition n’est à manipuler…], il peut être associé à différents systèmes de détection [radar, son, optique].
Cela étant, il s’agit pour CILAS d’augmenter la puissance de cette arme tout en la miniaturisant. Mais pas seulement car, au-delà des performances, il fait également développer un ensemble de « protections matérielles et logicielles » afin de pouvoir l’utiliser en sécurité. Et définir un concept d’emploi. Tels sont les enjeux du projet L2AD.
Par la suite, le système HELMA-P pourrait avoir d’autres applications, comme la destruction de roquettes et d’obus de mortier, ou bien encore la neutralisation des moyens optroniques d’un adversaire.
Photo : DGA
Le ministère des Armées a commandé un premier prototype opérationnel de l’arme laser anti-drones HELMA-P
par Laurent Lagneau · 16 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAprès avoir notifié, en avril, le contrat PARADE [Protection déployable modulaire anti-drones] au tandem formé par Thales et CS Group afin d’assurer la protection permanente des sites sensibles, civils et militaires, la Direction générale de l’armement [DGA] a commandé un prototype opérationnel du système laser HELMA-P auprès de l’entreprise CILAS [Compagnie industrielle des lasers], dans le cadre du marché L2AD [Laser de lutte anti-drones], doté de 10 millions d’euros.
Dans le détail, celui-ci prévoit le déploiement d’un prototype du HELMA-P lors des Jeux Olympiques 2024 ainsi qu’une étude visant à l’adapter sur un véhicule et sur une plateforme navale, conformément à ce qui avait été annoncé à l’issue d’une démonstration de ce système au centre d’expertise et d’essais de DGA Essais de missiles à Biscarrosse, en juillet 2021. Des tests de faisabilité en mer doivent d’ailleurs avoir lieu dès cette année.
La plupart des solutions mises en oeuvre actuellement pour la lutte anti-drone [LAD] reposent sur le brouillage de la liaison entre le drone et sa station de contrôle. Tel est le principe de PARADE, de BOREADES ou encore du système BASSALT.
Seulement, avec les munitions « rôdeuses » [ou « vagabondes »] et des drones susceptibles de devenir de plus en plus autonomes [grâce à l’intelligence artificielle, par exemple], il est nécessaire de développer de nouveaux moyens.
L’armée de Terre ainsi lancé le projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone], qui vise à doter un Véhicule de l’avant blindé [VAB] d’un radar et d’une capacité « airbust » via un lance-grenades. Le système HELMA-P s’inscrit dans cette logique… mais en utilisant un laser de deux kilowatts. Ce qui lui est suffisant pour détecter et abattre, avec précision et en une poignée de secondes, un drone hostile à un kilomètre de distance. En tout cas, lors des démonstrations réalisées sous l’égide l’Agence de l’innovation de Défense [AID], il a affiché un taux de réussite de 100%.
Le système HELMA-P, dont le développement a commencé en 2017, « permet d’apporter une réponse graduée à la menace drone, depuis l’éblouissement des instruments d’observation jusqu’à la neutralisation par altération de la structure d’un mini ou d’un micro drone [c’est-à-dire de 100g à 25kg], entraînant sa chute en quelques secondes », résume la DGA. En outre, n’exigeant qu’une logistique réduite [aucune munition n’est à manipuler…], il peut être associé à différents systèmes de détection [radar, son, optique].
Cela étant, il s’agit pour CILAS d’augmenter la puissance de cette arme tout en la miniaturisant. Mais pas seulement car, au-delà des performances, il fait également développer un ensemble de « protections matérielles et logicielles » afin de pouvoir l’utiliser en sécurité. Et définir un concept d’emploi. Tels sont les enjeux du projet L2AD.
Par la suite, le système HELMA-P pourrait avoir d’autres applications, comme la destruction de roquettes et d’obus de mortier, ou bien encore la neutralisation des moyens optroniques d’un adversaire.
Photo : DGA
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Dans le détail, celui-ci prévoit le déploiement d’un prototype du HELMA-P lors des Jeux Olympiques 2024 ainsi qu’une étude visant à l’adapter sur un véhicule et sur une plateforme navale, conformément à ce qui avait été annoncé à l’issue d’une démonstration de ce système au centre d’expertise et d’essais de DGA Essais de missiles à Biscarrosse, en juillet 2021. Des tests de faisabilité en mer doivent d’ailleurs avoir lieu dès cette année.
La plupart des solutions mises en oeuvre actuellement pour la lutte anti-drone [LAD] reposent sur le brouillage de la liaison entre le drone et sa station de contrôle. Tel est le principe de PARADE, de BOREADES ou encore du système BASSALT.
Seulement, avec les munitions « rôdeuses » [ou « vagabondes »] et des drones susceptibles de devenir de plus en plus autonomes [grâce à l’intelligence artificielle, par exemple], il est nécessaire de développer de nouveaux moyens.
L’armée de Terre ainsi lancé le projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone], qui vise à doter un Véhicule de l’avant blindé [VAB] d’un radar et d’une capacité « airbust » via un lance-grenades. Le système HELMA-P s’inscrit dans cette logique… mais en utilisant un laser de deux kilowatts. Ce qui lui est suffisant pour détecter et abattre, avec précision et en une poignée de secondes, un drone hostile à un kilomètre de distance. En tout cas, lors des démonstrations réalisées sous l’égide l’Agence de l’innovation de Défense [AID], il a affiché un taux de réussite de 100%.
Le système HELMA-P, dont le développement a commencé en 2017, « permet d’apporter une réponse graduée à la menace drone, depuis l’éblouissement des instruments d’observation jusqu’à la neutralisation par altération de la structure d’un mini ou d’un micro drone [c’est-à-dire de 100g à 25kg], entraînant sa chute en quelques secondes », résume la DGA. En outre, n’exigeant qu’une logistique réduite [aucune munition n’est à manipuler…], il peut être associé à différents systèmes de détection [radar, son, optique].
Cela étant, il s’agit pour CILAS d’augmenter la puissance de cette arme tout en la miniaturisant. Mais pas seulement car, au-delà des performances, il fait également développer un ensemble de « protections matérielles et logicielles » afin de pouvoir l’utiliser en sécurité. Et définir un concept d’emploi. Tels sont les enjeux du projet L2AD.
Par la suite, le système HELMA-P pourrait avoir d’autres applications, comme la destruction de roquettes et d’obus de mortier, ou bien encore la neutralisation des moyens optroniques d’un adversaire.
Photo : DGA
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Dans le détail, celui-ci prévoit le déploiement d’un prototype du HELMA-P lors des Jeux Olympiques 2024 ainsi qu’une étude visant à l’adapter sur un véhicule et sur une plateforme navale, conformément à ce qui avait été annoncé à l’issue d’une démonstration de ce système au centre d’expertise et d’essais de DGA Essais de missiles à Biscarrosse, en juillet 2021. Des tests de faisabilité en mer doivent d’ailleurs avoir lieu dès cette année.
La plupart des solutions mises en oeuvre actuellement pour la lutte anti-drone [LAD] reposent sur le brouillage de la liaison entre le drone et sa station de contrôle. Tel est le principe de PARADE, de BOREADES ou encore du système BASSALT.
Seulement, avec les munitions « rôdeuses » [ou « vagabondes »] et des drones susceptibles de devenir de plus en plus autonomes [grâce à l’intelligence artificielle, par exemple], il est nécessaire de développer de nouveaux moyens.
L’armée de Terre ainsi lancé le projet ARLAD [adaptation réactive de lutte anti-drone], qui vise à doter un Véhicule de l’avant blindé [VAB] d’un radar et d’une capacité « airbust » via un lance-grenades. Le système HELMA-P s’inscrit dans cette logique… mais en utilisant un laser de deux kilowatts. Ce qui lui est suffisant pour détecter et abattre, avec précision et en une poignée de secondes, un drone hostile à un kilomètre de distance. En tout cas, lors des démonstrations réalisées sous l’égide l’Agence de l’innovation de Défense [AID], il a affiché un taux de réussite de 100%.
Le système HELMA-P, dont le développement a commencé en 2017, « permet d’apporter une réponse graduée à la menace drone, depuis l’éblouissement des instruments d’observation jusqu’à la neutralisation par altération de la structure d’un mini ou d’un micro drone [c’est-à-dire de 100g à 25kg], entraînant sa chute en quelques secondes », résume la DGA. En outre, n’exigeant qu’une logistique réduite [aucune munition n’est à manipuler…], il peut être associé à différents systèmes de détection [radar, son, optique].
Cela étant, il s’agit pour CILAS d’augmenter la puissance de cette arme tout en la miniaturisant. Mais pas seulement car, au-delà des performances, il fait également développer un ensemble de « protections matérielles et logicielles » afin de pouvoir l’utiliser en sécurité. Et définir un concept d’emploi. Tels sont les enjeux du projet L2AD.
Par la suite, le système HELMA-P pourrait avoir d’autres applications, comme la destruction de roquettes et d’obus de mortier, ou bien encore la neutralisation des moyens optroniques d’un adversaire.
Photo : DGA
BBC
There is nothing wrong with just focusing on existing and enjoying life. You do not have to define yourself by your job – Mia Jones, 23
Clarissa Holleman had always felt like teaching was her calling. But just more than a year into her first job caring for children with special needs, the 24-year-old from Hinesville, Georgia, US, was burnt out from what she calls the “high stakes” and “compassion fatigue”. She had “no life” of her own outside work, and was struggling to see a future within the education field.
When Holleman started teaching in July 2020, all her classes were remote due to the pandemic. She felt both powerless and ill-supported to help the children she was caring for. “That kind of work environment is just crazy; you have no energy left at the end of the day,” says Holleman. On top of the anxiety and exhaustion she was experiencing, there were financial issues: she wasn’t being paid during school holidays. Holleman increasingly felt that the toll the job was taking on her life was no longer worth the sense of purpose it offered.
So, in January 2022, after spending months upskilling via free LinkedIn courses, Holleman quit what had been her “dream career”. She’s now a tech recruiter at a millennial-run company, and although she doesn’t identify with her work as much anymore, she prefers it that way. Holleman has unlimited (and culturally permitted) paid time off, great work-life balance that allows for established hobbies and a better salary. “I definitely see myself staying there really long term,” she says.
For decades, the cultural mandate in many Western countries has been hustle hard for your employer, and you’ll be rewarded. If the striving is for a job you love, the pay will be satisfaction. And if the job involves climbing the rungs of a corporate ladder, the pay will be, well, big bucks. Though different in motivation, both paths share the same narrative. As a result, work has become an obsession, an identity even; something workers traditionally felt lucky to have.
But increasingly, Generation Z workers like Holleman – those born between 1997 and 2012 – are insisting we write a new script for work. Having observed older workers experience burnout, time poverty and economic insecurity at the grindstone, they’re demanding more from workplaces: bigger pay cheques, more time off, the flexibility to work remotely and greater social and environmental responsibility. Many of these values were millennial preferences, but for Gen Zers, they’ve become expectations – and they’re willing to walk away from employers if their needs aren’t met.
As a result of their war on work, Gen Zers have been dubbed entitled or anti-capitalist. Yet they’re not; Gen Zers want it all – and are willing to work hard for the right employer. But if the juice isn’t worth the squeeze, they’ll leave and find other ways to make ends meet. Many have argued they’re simply a generation responding to the social movements of their time, and using lessons hard won by older workers to inform their career choices. And some even think the youngest in the labour force have potential to bring meaningful change to the workplace along the way.
Gen Zers just “want decent pay for doing work they enjoy, and the respect that allows them to have a life outside of their jobs” – Kathleen Gerson (Credit: Getty Images)
‘Not for me’
While there are, of course, Gen Zers aspiring to all sorts of lives, the top priority for this cohort of workers as a whole is higher pay, according to a 2022 survey by US job site CareerBuilder. That goes for Gen Zers who haven’t yet entered the workforce, too: 77% of college seniors in a 2020 job-seeker survey by recruitment platform RippleMatch said compensation would be the number one factor when evaluating offers.
This represents a significant shift in values compared to millennials. According to a 2011 global survey by professional services network PwC, millennials entering the workplace valued career progression and personal development over financial reward. They were more attracted to employers who could help them climb their ladder of choice than those with the deepest pockets.
Still, it makes sense that wages are in sharper focus now, says CareerBuilder CEO Susan Arthur. Gen Z is entering a workforce and economic landscape that is very different to before, she says. While young workers across generations tend to struggle financially early on in their careers, Gen Z faces particularly acute stressors, especially as rising inflation outpaces salary growth.
The pandemic has intensified economic precarity for all workers. Half of American Gen Zers who are old enough to work witnessed someone in their household lose a job or take a pay cut due to the Covid-19 outbreak, according to the Pew Research Center. They’ve also watched older generations go through multiple recessions and end up with huge amounts of debt, says Elizabeth Michelle, a London-based psychologist and workplace engagement consultant. “So, Gen Z are looking at all of that and thinking, ‘Not for me; I’m not going to do that’.”
But as much emphasis as there is on pay, Gen Zers are also looking to grow their careers at certain kinds of organisations. Mia Jones, a 23-year-old proposal writer from California, dreams of a workplace that’s “modern, transparent and entrepreneurial”. She values work-life balance, mental health benefits, the flexibility to work when and where she wants and companies that invest in developing workers in a diverse and inclusive environment.
Jones isn’t alone in her desire for a more humanistic type of labour. According to 2022 research by workplace training company TalentLMs, 82% of Gen Zers surveyed want mental health days, 77% consider it important that their company supports diversity, equity and inclusion efforts, and 74% would opt for either hybrid or totally remote work. After an unsatisfactory salary, burnout and lack of work-life balance was the number one reason they’d quit. Where work used to be about what employees could offer companies, says Michelle, “now it’s all about what Gen Zers are expecting from work”.
Millennials also yearned for flexibility and balance, but they were more willing to sacrifice corporate social responsibility for companies they admired as consumers; the ones that aligned with their passions and were perceived as prestigious places to work. In 2008, 86% said they’d consider leaving an employer whose values no longer met their expectations, but by 2011, that figure had plummeted to just 56%.
Jones, on the other hand, rejects the idea that an employer – reputable or otherwise – should dictate her identity. While she appreciates the skills she’s learned at work, she finds meaning and purpose outside employment, through art, making music and going to yoga. “There is nothing wrong with just focusing on existing and enjoying life,” she says. “You do not have to define yourself by your job.”
‘I’m a huge advocate for taking the leap’
With both salary and work-life balance front and centre, Gen Zers also come with another stand-out characteristic: they are the cohort most likely to quit if they’re unsatisfied at work. One 2021 study by consumer financial services company Bankrate found that 77% of the Gen Zers surveyed were on the hunt for a new job. Of millennials at the same stage in their careers, only 38% of those surveyed in 2011 said they were on the lookout for opportunities. And Gen Zers already spend less time in a role than millennials, according to CareerBuilder.
Quitting or changing careers might seem likely to nudge higher salaries further out of reach, but research finds that’s not the case. In comparison to those who stay put, the UK’s Office for National Statistics found higher wages were a key perk of job hopping for all workers.
Since switching from education to tech, Holleman's making more now than she did as a teacher. It’s not that she expected a bigger teaching salary right out of college, but in the district where she worked, Holleman would have had to wait three years for any sort of pay rise. And within her first six months as a tech recruiter her salary has already jumped by USD$10,000 (£8,000). “I’m a huge advocate for taking the leap if your mental health is suffering,” she says. “I mean, I could always go back to teaching.”
How a workplace operates also factors into whether younger workers stay or go. Gen Zers and millennials hold many of the same workplace values, says Michelle, but Gen Z seems to have more willingness to act on them – something she suspects is born of the knowledge that there are endless other ways to earn a living now, thanks to the internet. “It takes a lot less for them to leave than it did for previous generations,” she explains. Gen Zers want to see companies follow through on their mission statements, particularly in regard to social and environmental values, and if they aren’t “practising what they’re preaching, Gen Z will hold them accountable”.
Gen Zers and millennials hold many of the same workplace values, says Elizabeth Michelle, but Gen Z seems to have more willingness to act on them (Credit: Getty Images)
Beth Kennedy has witnessed this phenomenon in her workplace first-hand. Gen Zers are assertive when it comes to establishing work-life boundaries and upholding ethical standards, says the 32-year-old, who runs a marketing agency in New York City, and employs younger workers. They’re “thoughtful, compassionate and hardworking”, she explains, and they’ll call out policies and behaviours they disagree with. While millennials “were taught, and believed, that you needed to be always available for work, Gen Zers don't subscribe to that”.
Given the context of their lives, Gen Z attitudes make sense, says Kathleen Gerson, a professor of sociology, arts and science at New York University. Born into a digitally connected world, they are acutely aware of the social justice and environmental movements as well as the new-found ways of working, that are shaking up the status quo. They’re also, adds Gerson, entering a job market that – despite endless new tech-enabled career opportunities – been growing less stable and more amorphous since the 1950s.
Trust and loyalty between employers and workers has eroded, and Gen Zers have internalised that insecurity, says Gerson. What may seem like entitled behaviour – quitting and demanding changes at work – is actually employers failing to meet the demands of modern life. Gen Zers just “want decent pay for doing work they enjoy, and the respect that allows them to have a life outside of their jobs”, says Gerson.
Catalyst of change?
Gen Z is erupting into the workforce at a time of major upheaval. In the wake of the pandemic, we’re experiencing something of a power struggle between workplaces and their employees, explains Gerson, as workers push for better conditions and many companies resist their efforts. Naturally, conversations around flexibility, work-life balance and social and environmental justice are louder than ever.
The youngest workers are entering the labour market with a set of demands and the determination to act on them. Still, despite their efforts, the news is not all positive; Gerson is concerned Gen Zers are applying individual solutions to collective problems. Workers quitting or speaking up, she says, are moves that are less likely to convince employers to make changes than government legislation or union pressure that mandates benefits like higher wages and more time off. Especially, she says, considering mobility largely depends on privilege; hourly workers and those with less corporate experience have very little leverage to job hop or assert boundaries that could prevent work encroaching on life.
Gen Zers are “thoughtful, compassionate and hardworking” and they’ll call out policies and behaviours they disagree with – Beth Kennedy
Plus, Gen Z workers like Jones are already reporting burnout, suggesting the hustle culture and financial burden that plagued generations before them is still taking a toll. Despite focusing on her life outside work, Jones finds her job overwhelming. “I'm dealing with a lot of stress I didn't even think to prepare myself for; navigating corporate dynamics, no structure and little support,” she says. “I often feel overworked, underpaid and angry.” Still, she holds out hope that her generation’s vision for a new kind of labour could eventually manifest.
Despite her caveats, Gerson, who describes herself as “a short-term pessimist but a long-term optimist” about these workplace shifts, is hopeful Gen Z can catalyse change. The needle is more likely to move, she says, as millennials with similar values to Gen Z increasingly take on leadership roles and companies pressed to attract and retain talent are forced to yield to some worker demands – but she cautions that it will likely take some time before all workers benefit.
Kennedy, who has already implemented Gen Z-driven policies in her own workplace, is adamant the youngest workers are already succeeding in their quest, however. No one is expected to be contactable outside set hours, meetings feel more collaborative and inclusive, and she’s aspiring to introduce a four-day workweek. Gen Zers are asking the tough questions, says Kennedy, “and workplaces are being forced to have broader discussions and make shifts when they don't have good answers”.
In Hinesville, Holleman is thriving in her new role. Her millennial boss is understanding and flexible. The work feels meaningful, but she doesn’t think a whole lot about it while she’s not on the clock. And outside the office, she’s a Miss Georgia candidate and has plenty of time for hobbies. “I’m able to just live my life now,” she says.
New York Times - World
Recording India’s Linguistic Riches as Leaders Push Hindi as Nation’s Tongue
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Ganesh Devy has spent decades documenting India’s hundreds of distinct languages. Up next: a 12,000-year history of India he hopes will help counter the government’s Hindu-first campaign.
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By Sameer Yasir
DHARWAD, India — The task was gargantuan: assembling a team of more than 3,500 language specialists, academics and enthusiastic amateurs to determine just how many distinct languages still exist in India, a country of stunning linguistic diversity.
Ganesh Narayan Devy has been obsessed with that question since, as a young scholar of literature, he came across a linguistic census from 1971 that listed 108 mother tongues spoken by Indians. At the end of the report, at No. 109, it said “all others.”
“I wondered what ‘all others’ could be,” he said.
It turns out to be a huge number: His team’s survey, perhaps the most exhaustive such effort ever in India, has researched 780 languages currently being used in the country, with hundreds more left to be studied.
India’s Constitution, in contrast, lists 22 languages, and the last government census in 2011 named 121 “major” languages with 10,000 speakers or more.
Mr. Devy’s findings, which he has been gradually publishing in a series of scholarly volumes, come at a sensitive time, as the government of Prime Minister Narendra Modi is pushing to adopt Hindi as the national language, part of its broader Hindu-first vision for India.
As his language research is being rolled out, Mr. Devy has immersed himself in a new project that takes on what is perhaps an even bigger and more contentious issue in India’s culture wars: the country’s long history.
His “The Origins of Indian Civilization and Histories of India” aims to trace the trajectory of the entire subcontinent since the end of the last ice age, some 12,000 years ago. He has recruited 80 historians from around the world to work with him.
The ambitious work is intended as a rejoinder to the campaign by India’s governing party to rewrite the nation’s history books, including by excising sections on Muslim rulers and changing the Muslim names for places.
“History is being taught to spread political bigotry in this country,” Mr. Devy said. “Someone needed to show a mirror to the ruling class.”
His passions for both India’s languages and the advent and course of its civilization converge in his work with India’s vast population of long-oppressed Adivasis, or “original people.”
Adivasi is an umbrella term for Indigenous groups in India, covering a population of more than 100 million people, with a tremendous diversity in ethnicities, culture, languages and even language families.
Many of these languages have already died, or are fast disappearing. And when a language goes extinct, it’s not only words that are lost.
Language is the way, Mr. Devy said, that a community constructs its ideas of time and space. People who abandon their first language to take on another often lose this distinct perspective along with it, he said.
“The world may be one scene out there, but the language constructs it in a unique way,” he said. “So this unique worldview is lost.”
For decades, India has been hemorrhaging languages, having lost over 300 since independence in 1947, Mr. Devy said, with many more on the verge of disappearing as the number of speakers drops below 10,000.
Conducting his research for the People’s Linguistic Survey of India, Mr. Devy said, was like walking into a graveyard littered with corpses.
He described how a woman of the Boa tribe on the Andaman Islands who died in 2010 would, during her final years, “speak a lot with birds because there was no one around to speak her language.”
His research, which received no government funding, has been published in 50 of what will ultimately comprise close to 100 volumes. The books capture a language’s history, samples of songs and stories, and important terms. He started the project with his own savings; the Tata Trusts, an Indian philanthropic organization, has since contributed about $100,000.
His linguistic research has taken him all across India, from the Himalayas where he said he thought the cold would kill him, to hill tribes living in jungles. And sometimes his research has challenged his own worldview.
“While collecting songs from the Banjara community, they insisted that I must honor them by accepting the gift they give me,” Mr. Devy said, referring to a community of nomadic traders. “The highest respect is expressed among them by asking the guest to eat the ear of a roasted goat. I had to accept it, despite being a vegetarian for decades.”
Many of the 3,500 people who have contributed to the language project are amateur scholars who share Mr. Devy’s obsession.
In Orissa State, where he was collecting language samples from tribal areas, a driver employed in a government office had made it a habit to jot down new or strange words he heard from people in villages. “He had done it for all his working life,” Mr. Devy said, “without knowing if his ‘research’ ever would be of any use. He gave away his entire notebook to me, his treasure trove.”
While Hindi is India’s most widely spoken native language, Mr. Devy said the current government inflates the total, with what he said are nearly 50 separate languages counted under the “Hindi” banner.
“Bhojpuri — spoken by more than 50 million, with its own cinema, theater, literature, vocabulary and style — is shown as ‘Hindi,’” he said.
Amit Shah, India’s powerful home minister, has often promoted the idea of using Hindi to replace English as the de facto national language of communication.
“If there is one language that has the ability to string the nation together in unity, it is the Hindi language,” Mr. Shah said in 2019.
India’s Constitution designates both Hindi and English as official languages for government business, but it’s not compulsory to teach Hindi in public schools in some states, and many millions of Indians do not speak the language.
The government wants to change that.
“Time has come to make the official language an important part of the unity of the country,” Mr. Shah said in April, staking out a stance that generates resentment among Indians who do not speak Hindi.
Mr. Devy suggested the government’s efforts could backfire.
“Whenever there is a war on your mother tongue, there is division — and identity becomes strong,” he said.
Many Hindus, Mr. Devy noted, do not speak Hindi as their first language. “People in the south do not look at Hinduism as being Hindi-based,” he said. “Far from it, they think the tolerant version of Hinduism that they developed through the centuries is the more authentic Hinduism.”
Mr. Devy was born in 1950, in Bhor, a small village in Maharashtra State. When he was 10 his father went bankrupt, forcing his son to start working at 15.
Among other jobs, he worked in a mine in the coastal state of Goa. To improve his language skills, he recalled, he read 300 pages of English-language books daily.
He eventually earned a master’s degree in English literature and wrote his Ph.D. thesis on Sri Aurobindo, a nationalist pioneer in India.
After teaching English for 16 years at the university level, he quit in 1996 and soon moved to a village in Gujarat State that is home to many Indigenous tribes. There, he set up the Adivasi Academy, which has a multilingual school, a health center and a library of over 60,000 books, including a section devoted to tribal archives.
Mr. Devy has long been active in social justice causes, and recently coordinated several peaceful protests against a new citizenship law that critics say is unconstitutional because it discriminates based on religion, chipping away at the state’s secular foundation.
In 2015, dozens of authors and poets castigated the Modi government over the killing of Malleshappa Madivalappa Kalburgi, a critic of idol worship who spoke out against deadly attacks by right-wing Hindu mobs against Muslims, and who was himself shot dead by gunmen.
When India’s prestigious National Academy of Letters failed to speak out against the killing, Mr. Devy returned its award — India’s highest literary honor — given to him in 1992 for his critically acclaimed book “After Amnesia.”
“They can kill me, too,” Mr. Devy said, adding, “I am ready to die, but I will not stop.”
For all his social activism, his life’s work remains India’s languages and history.
In his research, he found dozens of secret languages spoken by tribal communities as a way to keep their communications from prying ears, including researchers eager to decode the mystery.
He has discovered a form of Portuguese spoken in dozens of Indian villages in coastal areas. In the Himalayan state of Himachal Pradesh, there are 16 languages that, combined, have 200 words for snow, including one for “snow falling when the moon is up.”
Recording the rich tapestry of India’s languages, Mr. Devy is convinced, has a role to play in keeping India a multicultural state, as it has been for millennia.
So does telling a comprehensive history that emphasizes evidence over ideology.
“We will restore every bit of history that they are destroying,” he said. “It will take time, but we will win.”
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Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
France24 - Monde
Législatives : derrière le duel Nupes-Ensemble, une percée historique pour le Rassemblement national
Publié le : 13/06/2022 - 20:37
Romain BRUNET
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Nabia MAKHLOUFI
Le Rassemblement national de Marine Le Pen a obtenu 18,68 % des voix, dimanche, lors du premier tour des élections législatives, recueillant plus d'un million de voix supplémentaires par rapport à 2017. Une percée historique qui lui laisse entrevoir un nombre record d’élus à l’Assemblée nationale.
Législatives 2022 © Studio graphique FMM
"Nous sommes là, nous sommes bien là, nous sommes en dynamique forte depuis 2017." Marine Le Pen avait le sourire, lundi 13 juin, au lendemain du premier tour des élections législatives, lors de son déplacement à Rouvroy, dans son fief du Pas-de-Calais.
En obtenant 18,68 % des suffrages, dimanche soir, son parti peut espérer l’élection de "dizaines de députés" à l’Assemblée nationale. Mais surtout, le Rassemblement national progresse considérablement en cinq ans en obtenant 1 258 172 voix de plus par rapport au premier tour des législatives 2017, soit une progression de 5,48 points.
"Nous sommes les seuls à être en réalité en forte dynamique depuis 2017, car entre 2017 et aujourd'hui la gauche et l'extrême gauche confondues est en recul ou en stagnation, En Marche est en recul fort, LR est en capilotade et le Rassemblement national lui est en forte progression", a jugé la députée sortante du Pas-de-Calais, qui, avec 53,96 % des voix mais une participation insuffisante, a manqué de peu sa réélection dès le premier tour.
📹 Les seuls qui sont en dynamique, ce sont les candidats du Rassemblement national. #Législatives2022 #DimancheJeVoteRN pic.twitter.com/tsj1DSmNwf
June 13, 2022"C’est un résultat historique pour l’extrême droite dans son ensemble puisque ce bloc obtient plus de 5 millions de voix", souligne le sociologue Ugo Palheta, maître de conférences à l'Université de Lille et auteur du livre "La Possibilité du fascisme" (La Découverte, 2018). "Jamais elle n’avait été présente, au cours des 40 dernières années, dans autant de seconds tours. Le RN peut faire mieux qu’en 1986, alors qu’il y avait de la proportionnelle cette année-là."
Alors dirigé par Jean-Marie Le Pen, le Front national avait obtenu 35 députés lors des législatives de 1986 grâce, notamment, à l’introduction de la proportionnelle départementale. Trente-six ans plus tard et sans proportionnelle, la fille du fondateur du parti d’extrême droite pourrait donc faire mieux. Le RN présentera, dimanche 19 juin, plus de 200 candidats au second tour.
Un ancrage électoral de plus en plus profond
La campagne des législatives menée par Marine Le Pen a pourtant été peu offensive, voire timide. Partie en vacances après sa défaite à l’élection présidentielle face à Emmanuel Macron, elle a offert, pour son retour médiatique deux semaines plus tard, des pronostics jugés démobilisateurs. "Je pense que la logique des institutions veut que le président de la République ait une majorité. Tous ceux qui racontent autre chose racontent des fables", déclare-t-elle le 10 mai au 20 h de TF1 en ciblant Jean-Luc Mélenchon. Puis, elle s’est le plus souvent contentée de faire une campagne de terrain a minima, menée essentiellement dans son fief du Pas-de-Calais.
"Pour faire campagne aux législatives, il faut des cadres sur tout le territoire et le RN en manque. Mais ses bons résultats au premier tour montrent malgré tout un ancrage politique et électoral tout à fait solide dans plusieurs territoires, avec une capacité à réaliser de très gros scores, y compris lorsque ses candidats ne tiennent pas la route", note Ugo Palheta, en référence aux mésaventures de plusieurs candidats RN bafouillant leurs réponses dans des débats organisés par les chaînes de télévision locales.
>> À lire : Législatives : le retour du clivage gauche-droite dans le paysage politique français ?
Le RN obtient ainsi de très bons résultats dans le nord de la France, dans le sud-est et à l’est : 12 candidats qualifiés au second tour sur 12 dans le Pas-de-Calais, 8 candidats qualifiés sur 8 dans le Var, 5 candidats qualifiés sur 6 dans le Gard, 5 candidats qualifiés sur 5 dans l'Aisne ou encore 8 candidats qualifiés sur 9 en Moselle, avec dans l’ensemble de ces cinq départements 26 premières places sur 40 possibles.
Surtout, la division de l’extrême droite n’a pas porté préjudice à Marine Le Pen, qui a de nouveau gagné son match à distance avec Éric Zemmour, déjà remporté par K.O. au premier tour de l’élection présidentielle. Aucun des candidats présentés par Reconquête! ne s’est qualifié au second tour des législatives.
>> À lire : Législatives : l’abstention, grande gagnante du premier tour
Lors d’une conférence de presse à Paris, lundi, le président par intérim du RN, Jordan Bardella, a souligné que Reconquête!, qui a obtenu 4,24 % des suffrages au niveau national, n'avait pas empêché le RN de se qualifier "dans des circonscriptions gagnables" et a appelé ses électeurs "à s'apercevoir que le chemin qu'on est en train de construire (...) va nous mener au pouvoir". Marine Le Pen a elle aussi "souhaité" que les électeurs du parti d'Éric Zemmour votent pour le RN dimanche prochain.
Le parti de Marine Le Pen a par ailleurs réalisé une belle affaire sur le plan financier. En récoltant dimanche 4 248 626 voix, il pourra compter chaque année sur au moins 6,9 millions d'euros d'argent public, puisque chaque voix gagnée donne droit à 1,64 euro par an. Une manne bienvenue pour un parti endetté à plus de 20 millions d'euros.
Des résultats ternis par la dynamique Nupes
"Pour autant, les résultats du Rassemblement national sont décevants par rapport à ce qu’il pouvait envisager il y a encore deux mois, nuance Ugo Palheta. On est loin des plus de 8 millions de voix obtenues au premier tour de la présidentielle. Marine Le Pen n’a pas réussi à trouver la réponse face à la dynamique de la Nupes et va devoir composer à l’Assemblée nationale avec un bloc de gauche très important qui jouera a priori le rôle de première opposition au gouvernement."
L’union de la gauche a d’ailleurs permis de barrer la route au RN dans de nombreuses circonscriptions. Dans la première circonscription de l’Hérault, par exemple, la candidate du RN, France Jamet, est éliminée malgré un score de 20,58 %, quand le candidat de la Nupes, Julien Colet, arrive en tête avec 26,94 % des voix. En 2017, le même Julien Colet, alors étiqueté La France insoumise, avait fini troisième derrière France Jamet.
Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel #Macron défendent une république indigéniste. À l’Assemblée nationale, les députés RN défendront la République de la Constitution française, la laïcité, l’unité du peuple face au communautarisme. #DimancheJeVoteRN #Législatives2022 pic.twitter.com/KB1fvLgUfz
June 13, 2022Marine Le Pen reprendra-t-elle sa place revendiquée d’opposante numéro 1 à Emmanuel Macron ? Cela dépendra d’abord de la longévité politique de la Nupes, mais aussi de la stratégie du président de la République pour son second quinquennat. "Emmanuel Macron a favorisé depuis 2017 ce tête-à-tête avec l’extrême droite, mais il pourrait désormais cibler la gauche", note Ugo Palheta.
De son côté, la cheffe de file du RN qualifie la Nupes d'"opposition en carton-pâte" et renvoie dos à dos les deux coalitions arrivées en tête dimanche soir au premier tour des législatives. "Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron défendent une République indigéniste. À l’Assemblée nationale, les députés RN défendront la République, la Constitution française, la laïcité, l’unité du peuple face au communautarisme", a-t-elle tweeté lundi après-midi, misant ainsi sur les fondamentaux identitaires de son parti pour mobiliser son électorat en vue du second tour.
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Législatives 2022
Une bataille des chiffres très politique entre la Nupes et le ministère de l'Intérieur
ANALYSE
Législatives : le retour du clivage gauche-droite dans le paysage politique français ?
Législatives 2022
Législatives : l’abstention, grande gagnante du premier tour
BBC
Have all the low-hanging fruit gone? Are "ideas" getting harder to find?
You’re a typical American in 1870. You live on a rural farm. If you’re a man, you likely began a lifetime of manual labour as a teen, which will end when you’re disabled or dead. If you’re a woman, you spend your time on labour-intensive housework. If you're Black or any other minority, life is even harder.
You’re isolated from the world, with no telephone or postal service. When night falls, you live by candlelight. You defecate in an outhouse.
One day, you fall asleep and wake up in 1940. Life is totally different. Your home is "networked" – you have electricity, gas, telephone, water, and sewer connections. You marvel at new forms of entertainment, like the phonograph, radio, and motion picture. The Empire State Building looms over New York, surrounded by other impossibly tall buildings. You might own a car, and if you don’t, you have met people who do. Some of the wealthiest people you encounter have even flown in a plane.
These transformations emerged thanks to a "special century" of unusually high economic growth between 1870 and 1970. They were documented in the economic historian Robert Gordon’s 2016 book, The Rise and Fall of American Growth – and are detailed in a forthcoming book by the philosopher William MacAskill called What We Owe The Future. And it wasn’t just a US story – the industrialised nations experienced dizzying transformations during the early 20th Century.
A vision of the future from the 1940s - a world where home automation boosted leisure time (Credit: Getty Images)
For most of history, the world improved at a sluggish pace, if at all. Civilisations rose and fell. Fortunes were amassed and squandered. Almost every person in the world lived in what we would now call extreme poverty. For thousands of years, global wealth – at least our best approximations of it – barely budged.
But beginning around 150-200 years ago, everything changed. The world economy suddenly began to grow exponentially. Global life expectancy climbed from less than 30 years to more than 70 years. Literacy, extreme poverty, infant mortality, and even height improved in a similarly dramatic fashion. The story may not be universally positive, nor have the benefits been equally distributed, but by many measures, economic growth and advances in science and technology have changed the way of life for billions of people.
What explains this sudden explosion in relative wealth and technological power? What happens if it slows down, or stagnates? And if so, can we do something about it? These are key questions of "progress studies", a nascent self-styled academic field and intellectual movement, which aims to dissect the causes of human progress in order to better advance it.
Founded by an influential economist and a billionaire entrepreneur, this community tends to define progress in terms of scientific or technological advancement, and economic growth – and therefore their ideas and beliefs are not without their critics. So, what does the progress studies movement believe, and what do they want to see happen in the future?
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One of the first ways to understand the progress studies movement is to understand its fears. Over the past few years, a number of researchers and economists have raised concerns that scientific and technological progress could be slowing down, which they worry will cause economic growth to stagnate.
To illustrate this more tangibly, Gordon invites his readers to reflect on the rate of progress between the mid-late 20th Century and 2020s. Imagine after that first nap as a typical American, you had taken a second one in 1940, waking up in the 2020s. Your fridge now has a freezer, and your new microwave lets you reheat your leftovers. You are refreshed by air conditioning. You are far more likely to own a car now, and it’s safer and easier to drive. You have a computer, TV, and smartphone. These are impressive inventions, and some seem like magic, but over time, you realise that your living standards haven't transformed quite as much as when you woke up in 1940.
Faster, cheaper, better? (Credit: Getty Images)
Gordon claims that the staggering changes in the US of 1870-1970 were built on transformative, one-time innovations, and therefore Americans can't expect similar levels of growth to return anytime soon, if ever. The remarkable thing is "not that growth is slowing down but that it was so rapid for so long", he writes. In Gordon’s view, this slowdown isn’t anyone’s fault: "American growth slowed down after 1970 not because inventors had lost their spark or were devoid of new ideas, but because the basic elements of a modern standard of living had by then already been achieved along so many dimensions."
Gordon builds on fears made famous by economist Tyler Cowen in his 2011 book, The Great Stagnation. Cowen similarly argues that the US ate most of the "low-hanging fruit" that enabled consistent growth in American median incomes, and that the country can’t expect to grow like it used to.
So, have all the low-hanging fruit gone? Are "ideas" getting harder to find? A team of economists from Stanford and MIT posed this exact question in a 2020 paper. They found that research and development efforts have significantly increased, while per-researcher productivity has declined. In other words, we’re getting less for our time and money. A lot less. In his analysis of the paper, MacAskill estimates that each doubling of technological advancement requires four-times as much research effort as the previous doubling.
Why? Some from the progress community point to sclerotic funding bureaucracies, which eat nearly half of researcher time and create perverse incentives. This may explain some of the drop-off, but the paper authors found that US research productivity has declined more than 40 times since the 1930s. Is it plausible that US scientific funding became that much less efficient?
Instead, the authors favour Gordon and Cowen's low-hanging fruit arguments: we’ve found the easy discoveries and now put more effort towards what remains. For instance, compare the insights that Albert Einstein made as a patent clerk, or that Marie Curie unlocked in a rudimentary lab, to multibillion-dollar megaprojects like the Large Hadron Collider or James Webb Space Telescope.
We have partially compensated for this decline by increasing the share of the population going towards research, but this, of course, can’t go on forever. Global population growth may help, but this is expected to slow and then reverse before the end of the century. It's also possible that artificial intelligence (AI) could help reverse the decline – or even initiate a new era of explosive growth – but some researchers fear that superintelligent AI could bring other risks that harm progress, or worse.
Is progress slowing down? And if so, what should we do about it? (Credit: Getty Images)
The stagnation hypothesis is not universally accepted. Ideas can be combined and recombined, creating a combinatorial explosion of new innovations, an effect that counters the gobbling of low-hanging fruit. And some have pointed out that if you measure research productivity and benefits differently, the picture is much rosier.
Nonetheless, fear of stagnation is a central motivation for many people in the progress community. Unlike Gordon, however, they are optimistic about their capacity to change it – which leads us to the story of how the progress studies movement was founded.
The origin of progress studies
Around 2016, Cowen received an out-of-the-blue email from Irish billionaire Patrick Collison, who was interested in his book, The Great Stagnation. A few years earlier, Collison had cofounded the online payments company Stripe and now wanted to talk about bigger issues. The pair had a few dinners together in San Francisco and hit it off.
Both Cowen and Collison are infovores. Collison has posted his entire nearly 800-volume bookshelf to his personal site (though he admits he’s only read about half of them). Cowen’s practice of ruthlessly scouring books for the information value they contain and abandoning them – sometimes after five minutes – may make some completionists shudder.
Cowen’s information-production is nearly as prolific as his consumption. The 60-year-old economist has authored nearly 20 books, 40 papers, six years of Bloomberg columns, over 150 episodes of his podcast, and nearly 20 years of blog posts on his popular economics blog Marginal Revolution. During our conversation, Cowen’s voice was hoarse from the marathon of interviews he conducted to promote his most recent book. In 2020, Cowen ranked 17th on a list of the top 100 most influential economists.
Collison, nearly three decades younger and running the fourth-most valuable private startup in the world, has written less, but still found time to publish collections of links on topics like air pollution, culture, growth, Silicon Valley history, and, of course, progress. Stripe’s nearly $100bn (£83bn/€95bn) valuation puts Collison’s net worth north of $11bn (£9bn/€10.5bn). The online payments company combines the lofty "change the world" rhetoric of Silicon Valley startups with the mundane, competent pipes-building of an infrastructure company.
During the pair's meetings, Cowen tells me, "we were both talking about the ideas, finding we had common ideas, and somehow hit upon the notion of an article". So, in 2019, they co-authored an essay in The Atlantic, which argued for "a new science of progress".
"There is no broad-based intellectual movement focused on understanding the dynamics of progress, or targeting the deeper goal of speeding it up. We believe that it deserves a dedicated field of study," they wrote. "We suggest inaugurating the discipline of 'progress studies.'"
Science and technology have brought great changes to human life - many of them undoubtedly positive (Credit: Getty Images)
Their essay generated criticism. Classicist Amy Pistone tweeted that this was just another example of Silicon Valley reinventing the wheel (or in this case, the humanities). Historian Monica Black tweeted that they ignore the harms of "progress", a term whose subjectivity means it will reflect the biases of the people invoking it. And Shannon Dea and Ted McCormick, professors of philosophy and history respectively, wrote that, "'progress' is a situated and often interested claim about human efforts, not a natural good or a divine gift. It needs critical assessment, not headlong zeal".
But between Cowen’s intellectual heft and Collison’s ample fortune, progress studies stuck. The pair believe that, unlike past academic fields, progress studies should prescribe action, writing that it, "is closer to medicine than biology: the goal is to treat, not merely to understand".
What progress studies believes
Since Cowen and Collison inaugurated the field, others have elaborated on what progress studies could look like, and its core principles. Among the most influential is entrepreneur Jason Crawford, who had been writing about progress for years before "progress studies" was coined. His blog, the Roots of Progress, explores examples of scientific and technological development, like why internal combustion beat steam. He also opines on ideas like why progress studies is a "moral imperative" and why people are more "smart, rich and free" than their ancestors.
Crawford has sought to systematise what progress studies means. He argues that the movement holds three premises to be true. First, that progress is real. Material living standards have enormously improved in the last 200 years or so, and that, for whatever reason, "something obviously went very right". Second, that the good from progress is defined in humanistic terms: "that which helps us lead better lives: longer, healthier, happier lives; lives of more choice and opportunity; lives in which we can thrive and flourish." Finally, that societies have the capacity to speed it up or slow it down: "continued progress is possible, but not guaranteed."
When described like this, progress studies' beliefs seem so broad that almost anything could fall under its sprawling umbrella. After all, many movements claim to be in favour of improving human welfare. So what exactly is progress studies for and against? It's still early days, but there are emerging common themes.
For one, progress studies doesn't desire a world where humans live more harmoniously with nature. As Crawford writes: "Humanism says that when improving human life requires altering the environment, humanity takes moral precedence over nature." It doesn’t necessarily want a world with less inequality and prefers to focus more on growing the pie than on how it’s divided. It also doesn't care much for societal norms that stand in the way of what it conceives of as progress – even ones shared by all cultures. (For example, in the magazine Works in Progress, the researcher Aria Babu recently made a case for artificial wombs to end the burdensome norm of pregnancy.)
Many scientists spend a lot of time on administration, rather than doing science - should we seek to change that? (Credit: Getty Images)
While Crawford and other leaders of the progress community are careful to include squishier things like moral advancement in their definitions of progress, in practice, the organisations and writers that make up the community almost exclusively focus on material advancements, such as boosting economic growth, improving and accelerating scientific research, and increasing housing supply ("Yimby-ism") and immigration (particularly "high-skilled").
The worldview of the progress community can also be inferred from not just what they focus on but where. Progress studies broadly prioritises growth on the technological frontier in rich, democratic countries like the US, rather than the catch-up growth that makes poor countries wealthier. This would seem to be at odds with the movement's concern over stagnating growth and human flourishing: after all, most of the world's poorest people live in economies that are failing to grow. The movement, to date, has also been relatively uncurious about the enormous economic growth seen in China since the 1980s, which lifted 800 million people out of poverty (although Cowen, to his credit, has made it a priority to understand China's growth better.)
The typical progress adherent – at least so far – lives in the San Francisco Bay Area and likely works in tech (the Bay Area meetup channel in the progress Slack has three-times more members than any other city). The influence of people like the investor Peter Thiel, who famously declared, "we wanted flying cars, instead we got 140 characters", is significant in these communities.
Given this, it’s perhaps not surprising that the progress community is more excited about revolutionising scientific grantmaking (see "Improving Science") than digging into the development economics literature on why some countries remain poor.
Many of the greatest scientists in the world spend nearly half their working time applying for funding, a process that diminishes creativity, collaboration and interdisciplinary approaches and encourages poor research practices.
What would a better funding model look like? This is the question the progress-inspired Arc Institute wants to answer. The non-profit research organisation aims to deploy its $650m (£537m/€620m) in funding to "accelerate scientific progress and understand the root causes of complex diseases". Arc investigators will receive full funding for their laboratories for eight years, with no strings attached. Stanford biochemist Silvana Konermann leads the Institute, which is funded in part by Patrick Collison (who is also married to Konermann).
Ultimately, Arc aims to lead by example. Collison relayed his hopes that "other funders, other institutions, other stakeholders in our prevailing systems, are compelled to themselves pursue other experiments and other models".
Crawford and Cowen, the two leading intellectual figures of the progress community, come from the objectivist and libertarian traditions, respectively. On a panel at AynRandCon, Crawford described progress studies as adjacent to objectivism, the philosophical system outlined in 20th Century philosopher Ayn Rand’s fiction. Objectivism posits that pursuing one’s own happiness is the proper moral purpose of life and advocates for laissez-faire capitalism, among other things. Crawford also hopes progress studies will lead to "political debates framed in terms of progress and growth, rather than primarily or exclusively in terms of redistribution".
Crawford and Cowen also have a specific view of what kind of well-being they are aiming to encourage through progress. It's not happiness – or even the more established metric of "life satisfaction" – instead, their top priority is increasing "GDP per capita". Cowen’s 2018 book, Stubborn Attachments, argues that “sustainable economic growth” should be the world's civilisational north star. As progress studiers routinely point out, GDP per capita correlates positively with all kinds of things they see as desirable, like consumption, leisure, longevity, and even moral progress. What this account leaves out is that GDP per capita has long been an objective for governments. And as critics routinely point out, it also correlates with less desirable changes like increased fossil fuel and meat consumption. Also, while GDP per capita does correlate with self-reported happiness at first, globally and within countries, average happiness levels stubbornly stay put as nations get richer.
In sum, progress studies deploys a framing and language for progress that appears to be global and all-encompassing, but in practice, it is underpinned by a particular set of social and political worldviews. It's only one idea of progress, and one idea of what human flourishing means.
Progress and risk
Another fundamental belief of the progress community is that faster technological progress is better. But what if it’s not?
Humanity survived natural extinction threats for hundreds of thousands of years and only gained the power to theoretically end our species in 1945, following the Manhattan Project. The atomic bomb and the unprecedented destruction caused by the war it ended highlight the dark side of progress.
Holden Karnofsky, who leads the foundation Open Philanthropy’s work on improving the long-term future, thinks that, on balance, technology has made human life better in recent history. But he, "doesn’t necessarily think that translates to the future". He worries that accelerating technological development may increase risks of catastrophes that would wipe out or permanently cripple humanity (existential risks).
Pointing to rates of violent death, Karnofsky says, "you could tell a story where instead of things getting better, what we're seeing is that a lot of what's bad is getting concentrated into unlikely, infrequent but enormously bad events". (The 20th Century was the third bloodiest of the last 2,500 years, by his accounting.)
What is the best response to climate change? For progress studies, stopping growth is not the priority (Credit: Getty Images)
Karnofsky wants the progress community to question one of its fundamental premises, saying that it’s important to ask, “do we want more scientific and technological advancement? What kinds do we want?”. (He has been “encouraged” by how much engagement he’s seen from the progress community on these questions.)
While trying to find the crux between progress and the risks it raises, Crawford writes: "My take is that tech progress is default good, but we should be watchful for bad consequences and address specific risks." Likening humanity to passengers on a road trip in, "a car traveling down the highway of progress", Crawford posits that existential risk researchers think, "that the car is out of control and that we need a better grip on the steering wheel".
"We should not accelerate until we can steer better, and maybe we should even slow down in order to avoid crashing," he adds. On the other hand, progress studies, "thinks we're already slowing down, and so wants to put significant attention into re-accelerating".
"Sure, we probably need better steering too, but that's secondary," he says.
This philosophical difference has practical implications. Consider biotechnology, perhaps the greatest source of existential risk in the near future. Biotech advances, like the plummeting cost of DNA synthesis, have made it easier than ever to make diseases more transmissible and deadly. Many progress studiers favour broadly accelerating biotech research by reforming funding models and loosening restrictions on researchers, pointing to the diseases that can be cured with our new knowledge. But the fruits of faster progress in this domain could also advantage bad actors or increase the risk of catastrophic accidents. Risk-oriented approaches to biotech, like those funded by Open Philanthropy, focus on developing defensive capabilities first, like tests that can detect novel pathogens or better PPE.
Or consider the progress-focused approach to tackling climate change, which differs significantly from environmentalist movements (see "Climate Differences"). Crawford has suggested that with, "some highly advanced kind of nanotechnology that gave us essentially, like, terraforming capacity, climate change would be a non-issue. We’d just be in control of the climate." However, he doesn't acknowledge until challenged that this technology may increase risks more than it mitigates them.
The past two centuries of growth have been powered by burning carbon, which will most harm people in poverty and future generations. The "degrowth" movement points to these facts as reasons we should deliberately slow economic growth. Pro-growthers respond that dozens of countries have managed to decouple their growth and emissions, and cheap, large-scale carbon-removal can extend the trend.
The problem? Carbon-removal is expensive, and there’s barely a market for it. A progress-inspired approach? An advanced market commitment (AMC), which guarantees a market for a not-yet-existing technology, which would, in theory, spur large investments in carbon-removal. In April, Stripe launched a carbon-removal AMC with $925m (£764m/€882m) committed by large corporations. Stripe's climate lead, Nan Ransohoff, helms the project.
The idea combines different elements of progress studies: a belief in the capacity of technological solutions to big problems, the recognition of a market failure, and significant private funding.
This exchange reveals something important about the intuitions that underlie a lot of the thinking in the progress community. There is an entrepreneurial bias towards action. The prospective benefits of a new technology dominate considerations of what a bad actor might do with it. The fear of missing out overwhelms the fear of losing everything.
Crawford does discuss safety as an important priority and a core part of progress. But, ultimately, as he acknowledges, thoughts about safety and risk are tacked on to progress studies, rather than baked into its DNA.
The future of progress studies
In their Atlantic manifesto, Cowen and Collison subtly reference Karl Marx’s famous quote: "The philosophers have only interpreted the world, in various ways. The point, however, is to change it." Despite the name, then, they are not content to merely study progress; they want action. (Cowen says that Marx was "obsessed with progress studies".)
In February, Crawford outlined his vision of a thriving progress movement in the next 10 years, hoping for, among other things, academic recognition of progress studies as a valuable interdisciplinary field and a progress studies curriculum in every high school in the world. Crawford sees progress studies as much more than a political movement, telling me: "I think the change we need is at a much deeper, philosophic level."
Ultimately, the progress community wants its followers to believe that they can do better. Multiple sources paraphrased the slogan "a better world is possible" in our discussions. For Crawford, the vision of that world animates him: "I want humanity to regain its self-esteem and its ambition, to figuratively and literally reach for the stars. I want us to dream of flying cars, fusion energy, nanotech manufacturing, terraforming planets, exploring the galaxy. So it's not just about policy, but about people's fundamental attitudes towards humanity and our place in nature."
If you fell asleep for another 70 years, might Crawford's world await you? Would you be living a happier, richer life? Perhaps. But whether you consider this vision to be progress or not will probably depend on your definition of what progress actually means.
--
Garrison Lovely is a freelance journalist and the host of the podcast The Most Interesting People I Know. He tweets at @garrisonlovely.
Further reading:
The Rise and Fall of American Growth, by Robert GordonWhat We Owe The Future, by William MacAskillThe Great Stagnation, by Tyler CowenStubborn Attachments, by Tyler Cowen
Opex 360
L’armée polonaise commande des ponts flottants motorisés au français CNIM pour 320 millions d’euros
par Laurent Lagneau · 15 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné le nombre de chars qu’elle aligne, l’armée polonaise a besoin de moyens pour franchir les cours d’eau [ou les « coupures humides »]. D’où la commande qu’elle vient de passer auprès du groupe français CNIM, qui, pour rappel, équipe l’armée de Terre avec ses ponts flottants motorisés [PFM], lesquels ont récemment été modernisés.
L’annonce de la signature de ce contrat a été faite par le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, via Twitter. Cela étant, s’il en a donné la valeur [1,5 milliard de zlotys, soit un peu plus de 320 millions d’euros], il n’a pas précisé l’entreprise à qui il venait d’être notifié.
Cela étant, CNIM Systèmes Industriels a fait savoir, plus tard, qu’il fournirait « plusieurs centaines de mètres de Pont Flottant Motorisé » de nouvelle génération à l’armée polonaise.
« La nouvelle génération de ponts flottants motorisés PFM répond aux besoins des armées de terre pour le franchissement continu ou discontinu des véhicules les plus lourds. En remportant cet appel d’offre, CNIM Systèmes Industriels réaffirme sa position de leader pour la fourniture de systèmes de franchissement hautes performances », a commenté Xavier Montazel, le directeur de « Business Unit » Systèmes de l’industriel français.
Pour rappel, un PFM est constitué de plusieurs modules d’une dizaine de mètres de long, dotés chacun de deux moteurs hors-bord et pouvant se verrouiller les uns aux autres. Des rampes d’accès sont installées aux extrémités. Il est aussi possible de l’utiliser comme un bac pour naviguer d’une rive à l’autre.
Wojska inżynieryjne otrzymają wkrótce nowe parki pontonowe, pozwalające na wykonywanie przepraw przez rzeki m. in. czołgom M1A2 SEP v.3 ABRAMS. Wartość podpisanej dziś przez Agencję Uzbrojenia umowy to 1,5 mld zł. pic.twitter.com/PJWuDAn4Eg
— Mariusz Błaszczak (@mblaszczak) June 15, 2022
Le Pont Flottant Motorisé de nouvelle génération choisi par la Pologne est compatible avec l’ensemble des porteurs 8×8 en service dans les forces armées des pays membres de l’Otan. « Équipés de moteurs intégrés haute performance », explique CNIM Systèmes Industriels, « ses modules sont pilotés par une commande unique garantissant une construction et une mise en oeuvre simples et rapides tout en réduisant l’empreinte logistique [pas de recours aux bateaux pousseurs auxiliaires, par exemple] et le nombre d’opérateurs ». En outre, il peut être équipé de deux rampes d’accès différentes [tactique ou flottante].
En outre, assure CNIM, le PFM NG est aérotransportable et interopérable avec l’ensemble des ponts flottants en service. L’un de ses atouts et qu’il permet le franchissement de cours d’eau de tous les types de véhicules blindés, dont le char M1A2 Abrams, récemment commandé à 250 exemplaires par la Pologne auprès des États-Unis. D’ailleurs, M. Błaszczak n’a cité que le char américain pour justifier cette commande.
Sans doute que ce contrat obtenu par CNIM en annoncera d’autres. Les Pays-Bas pourraient suivre… De même que la… France, la Direction générale de l’armement [DGA] ayant émis, l’an passé, une demande d’information dans le cadre du programme SYFRALL [Système de franchissement lourd-léger] afin de remplacer, à terme, les PFM2. Et cela pour au moins deux raisons : l’âge de ces systèmes et, surtout, la masse des véhicules SCORPION, bien plus lourds que leurs prédécesseurs.
L’armée polonaise commande des ponts flottants motorisés au français CNIM pour 320 millions d’euros
par Laurent Lagneau · 15 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné le nombre de chars qu’elle aligne, l’armée polonaise a besoin de moyens pour franchir les cours d’eau [ou les « coupures humides »]. D’où la commande qu’elle vient de passer auprès du groupe français CNIM, qui, pour rappel, équipe l’armée de Terre avec ses ponts flottants motorisés [PFM], lesquels ont récemment été modernisés.
L’annonce de la signature de ce contrat a été faite par le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, via Twitter. Cela étant, s’il en a donné la valeur [1,5 milliard de zlotys, soit un peu plus de 320 millions d’euros], il n’a pas précisé l’entreprise à qui il venait d’être notifié.
Cela étant, CNIM Systèmes Industriels a fait savoir, plus tard, qu’il fournirait « plusieurs centaines de mètres de Pont Flottant Motorisé » de nouvelle génération à l’armée polonaise.
« La nouvelle génération de ponts flottants motorisés PFM répond aux besoins des armées de terre pour le franchissement continu ou discontinu des véhicules les plus lourds. En remportant cet appel d’offre, CNIM Systèmes Industriels réaffirme sa position de leader pour la fourniture de systèmes de franchissement hautes performances », a commenté Xavier Montazel, le directeur de « Business Unit » Systèmes de l’industriel français.
Pour rappel, un PFM est constitué de plusieurs modules d’une dizaine de mètres de long, dotés chacun de deux moteurs hors-bord et pouvant se verrouiller les uns aux autres. Des rampes d’accès sont installées aux extrémités. Il est aussi possible de l’utiliser comme un bac pour naviguer d’une rive à l’autre.
Wojska inżynieryjne otrzymają wkrótce nowe parki pontonowe, pozwalające na wykonywanie przepraw przez rzeki m. in. czołgom M1A2 SEP v.3 ABRAMS. Wartość podpisanej dziś przez Agencję Uzbrojenia umowy to 1,5 mld zł. pic.twitter.com/PJWuDAn4Eg
— Mariusz Błaszczak (@mblaszczak) June 15, 2022
Le Pont Flottant Motorisé de nouvelle génération choisi par la Pologne est compatible avec l’ensemble des porteurs 8×8 en service dans les forces armées des pays membres de l’Otan. « Équipés de moteurs intégrés haute performance », explique CNIM Systèmes Industriels, « ses modules sont pilotés par une commande unique garantissant une construction et une mise en oeuvre simples et rapides tout en réduisant l’empreinte logistique [pas de recours aux bateaux pousseurs auxiliaires, par exemple] et le nombre d’opérateurs ». En outre, il peut être équipé de deux rampes d’accès différentes [tactique ou flottante].
En outre, assure CNIM, le PFM NG est aérotransportable et interopérable avec l’ensemble des ponts flottants en service. L’un de ses atouts et qu’il permet le franchissement de cours d’eau de tous les types de véhicules blindés, dont le char M1A2 Abrams, récemment commandé à 250 exemplaires par la Pologne auprès des États-Unis. D’ailleurs, M. Błaszczak n’a cité que le char américain pour justifier cette commande.
Sans doute que ce contrat obtenu par CNIM en annoncera d’autres. Les Pays-Bas pourraient suivre… De même que la… France, la Direction générale de l’armement [DGA] ayant émis, l’an passé, une demande d’information dans le cadre du programme SYFRALL [Système de franchissement lourd-léger] afin de remplacer, à terme, les PFM2. Et cela pour au moins deux raisons : l’âge de ces systèmes et, surtout, la masse des véhicules SCORPION, bien plus lourds que leurs prédécesseurs.
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L’annonce de la signature de ce contrat a été faite par le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, via Twitter. Cela étant, s’il en a donné la valeur [1,5 milliard de zlotys, soit un peu plus de 320 millions d’euros], il n’a pas précisé l’entreprise à qui il venait d’être notifié.
Cela étant, CNIM Systèmes Industriels a fait savoir, plus tard, qu’il fournirait « plusieurs centaines de mètres de Pont Flottant Motorisé » de nouvelle génération à l’armée polonaise.
« La nouvelle génération de ponts flottants motorisés PFM répond aux besoins des armées de terre pour le franchissement continu ou discontinu des véhicules les plus lourds. En remportant cet appel d’offre, CNIM Systèmes Industriels réaffirme sa position de leader pour la fourniture de systèmes de franchissement hautes performances », a commenté Xavier Montazel, le directeur de « Business Unit » Systèmes de l’industriel français.
Pour rappel, un PFM est constitué de plusieurs modules d’une dizaine de mètres de long, dotés chacun de deux moteurs hors-bord et pouvant se verrouiller les uns aux autres. Des rampes d’accès sont installées aux extrémités. Il est aussi possible de l’utiliser comme un bac pour naviguer d’une rive à l’autre.
Wojska inżynieryjne otrzymają wkrótce nowe parki pontonowe, pozwalające na wykonywanie przepraw przez rzeki m. in. czołgom M1A2 SEP v.3 ABRAMS. Wartość podpisanej dziś przez Agencję Uzbrojenia umowy to 1,5 mld zł. pic.twitter.com/PJWuDAn4Eg
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Le Pont Flottant Motorisé de nouvelle génération choisi par la Pologne est compatible avec l’ensemble des porteurs 8×8 en service dans les forces armées des pays membres de l’Otan. « Équipés de moteurs intégrés haute performance », explique CNIM Systèmes Industriels, « ses modules sont pilotés par une commande unique garantissant une construction et une mise en oeuvre simples et rapides tout en réduisant l’empreinte logistique [pas de recours aux bateaux pousseurs auxiliaires, par exemple] et le nombre d’opérateurs ». En outre, il peut être équipé de deux rampes d’accès différentes [tactique ou flottante].
En outre, assure CNIM, le PFM NG est aérotransportable et interopérable avec l’ensemble des ponts flottants en service. L’un de ses atouts et qu’il permet le franchissement de cours d’eau de tous les types de véhicules blindés, dont le char M1A2 Abrams, récemment commandé à 250 exemplaires par la Pologne auprès des États-Unis. D’ailleurs, M. Błaszczak n’a cité que le char américain pour justifier cette commande.
Sans doute que ce contrat obtenu par CNIM en annoncera d’autres. Les Pays-Bas pourraient suivre… De même que la… France, la Direction générale de l’armement [DGA] ayant émis, l’an passé, une demande d’information dans le cadre du programme SYFRALL [Système de franchissement lourd-léger] afin de remplacer, à terme, les PFM2. Et cela pour au moins deux raisons : l’âge de ces systèmes et, surtout, la masse des véhicules SCORPION, bien plus lourds que leurs prédécesseurs.
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L’annonce de la signature de ce contrat a été faite par le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, via Twitter. Cela étant, s’il en a donné la valeur [1,5 milliard de zlotys, soit un peu plus de 320 millions d’euros], il n’a pas précisé l’entreprise à qui il venait d’être notifié.
Cela étant, CNIM Systèmes Industriels a fait savoir, plus tard, qu’il fournirait « plusieurs centaines de mètres de Pont Flottant Motorisé » de nouvelle génération à l’armée polonaise.
« La nouvelle génération de ponts flottants motorisés PFM répond aux besoins des armées de terre pour le franchissement continu ou discontinu des véhicules les plus lourds. En remportant cet appel d’offre, CNIM Systèmes Industriels réaffirme sa position de leader pour la fourniture de systèmes de franchissement hautes performances », a commenté Xavier Montazel, le directeur de « Business Unit » Systèmes de l’industriel français.
Pour rappel, un PFM est constitué de plusieurs modules d’une dizaine de mètres de long, dotés chacun de deux moteurs hors-bord et pouvant se verrouiller les uns aux autres. Des rampes d’accès sont installées aux extrémités. Il est aussi possible de l’utiliser comme un bac pour naviguer d’une rive à l’autre.
Wojska inżynieryjne otrzymają wkrótce nowe parki pontonowe, pozwalające na wykonywanie przepraw przez rzeki m. in. czołgom M1A2 SEP v.3 ABRAMS. Wartość podpisanej dziś przez Agencję Uzbrojenia umowy to 1,5 mld zł. pic.twitter.com/PJWuDAn4Eg
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Wojska inżynieryjne otrzymają wkrótce nowe parki pontonowe, pozwalające na wykonywanie przepraw przez rzeki m. in. czołgom M1A2 SEP v.3 ABRAMS. Wartość podpisanej dziś przez Agencję Uzbrojenia umowy to 1,5 mld zł. pic.twitter.com/PJWuDAn4Eg
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June 15, 2022
Le Pont Flottant Motorisé de nouvelle génération choisi par la Pologne est compatible avec l’ensemble des porteurs 8×8 en service dans les forces armées des pays membres de l’Otan. « Équipés de moteurs intégrés haute performance », explique CNIM Systèmes Industriels, « ses modules sont pilotés par une commande unique garantissant une construction et une mise en oeuvre simples et rapides tout en réduisant l’empreinte logistique [pas de recours aux bateaux pousseurs auxiliaires, par exemple] et le nombre d’opérateurs ». En outre, il peut être équipé de deux rampes d’accès différentes [tactique ou flottante].
En outre, assure CNIM, le PFM NG est aérotransportable et interopérable avec l’ensemble des ponts flottants en service. L’un de ses atouts et qu’il permet le franchissement de cours d’eau de tous les types de véhicules blindés, dont le char M1A2 Abrams, récemment commandé à 250 exemplaires par la Pologne auprès des États-Unis. D’ailleurs, M. Błaszczak n’a cité que le char américain pour justifier cette commande.
Sans doute que ce contrat obtenu par CNIM en annoncera d’autres. Les Pays-Bas pourraient suivre… De même que la… France, la Direction générale de l’armement [DGA] ayant émis, l’an passé, une demande d’information dans le cadre du programme SYFRALL [Système de franchissement lourd-léger] afin de remplacer, à terme, les PFM2. Et cela pour au moins deux raisons : l’âge de ces systèmes et, surtout, la masse des véhicules SCORPION, bien plus lourds que leurs prédécesseurs.
Valeurs Actuelles
Le cardinal Sarah s’inquiète du manque de spiritualité dans notre monde moderne
Charlotte d’Ornellas : Vous écrivez un nouveau livre qui porte le nom de Catéchisme. Non pas celui de l’Église, mais celui de nos vies spirituelles… Pourquoi avez-vous ressenti la nécessité d’écrire sur ce sujet ?
La vie spirituelle est ce que nous avons de plus intime, de plus précieux. Sans elle, nous sommes des animaux malheureux. J’ai voulu insister sur ce point : la spiritualité n’est pas une collection de théories intellectuelles sur le monde. La spiritualité est une vie, la vie de notre âme.
Depuis des années, je parcours le monde, je rencontre des personnes de toutes cultures et de toutes conditions sociales. Mais je peux affirmer une constante : la vie, si elle n’est pas spirituelle, n’est pas vraiment humaine. Elle se transforme en une triste et angoissante attente de la mort ou en fuite dans la consommation matérialiste. Savez-vous que durant le confinement, l’un des mots les plus souvent recherchés sur Google était le mot “prière” ?
Nous avons pris soin de l’économie, des salaires, de la santé, c’est très bien ! Mais qui a pris soin de son âme ?
J’ai voulu répondre à cette attente inscrite au cœur de chacun. C’est pour cela que j’ai choisi ce titre, Catéchisme de la vie spirituelle . Un catéchisme est un recueil des vérités fondamentales. Il a un but pratique : être un repère incontestable au-delà de la valse des opinions. Comme cardinal de l’Église catholique, j’ai voulu donner à tous des repères quant aux fondamentaux de la vie de l’âme, de la relation de l’homme avec Dieu.
Vous aviez déjà écrit un ouvrage pour dire la force du silence. Vous insistez encore énormément dans ce livre sur la nécessité vitale de trouver le silence. Que pouvons-nous trouver de si important dans le silence ?
Permettez-moi de vous retourner la question : que pouvons-nous trouver sans le silence ? Le bruit est partout. Non seulement dans les villes agitées et englouties par le brouhaha des moteurs, mais même à la campagne il est rare de ne pas être poursuivi par un fond musical envahissant. Il n’est pas jusqu’à la solitude qui se voit colonisée par les vibrations du téléphone portable.
Pourtant sans silence, tout ce que nous faisons est superficiel. Car dans le silence, on peut revenir au plus profond de soi-même. L’expérience peut faire peur. Certains ne supportent plus ce moment de vérité où ce que nous sommes n’est plus masqué par aucun déguisement. Dans le silence, il n’y a plus moyen de fuir la vérité du cœur. Alors se révèle au grand jour ce qui nous habite : culpabilité, peur, insatisfaction, impression de manque et de vide. Mais ce passage est nécessaire pour entendre Celui qui parle à notre cœur : Dieu. Il est « plus intime à moi-même que moi-même », dit saint Augustin.
Il se révèle à l’intérieur de l’âme. C’est là que commence la vie spirituelle, dans cette écoute et ce dialogue avec un autre, le Tout autre, au plus profond de moi. Sans cette expérience fondatrice du silence et de Dieu qui habite le silence, nous restons à la surface de notre être, de notre personne. Quel temps perdu ! Je suis frappé, quand je rencontre un moine ou une moniale âgés, usés par des années de silence quotidien, de constater la profondeur et la stabilité rayonnante de leur humanité. L’homme n’est vraiment lui-même que quand il a trouvé Dieu, non pas comme une idée mais comme la source de sa propre vie. Le silence est le premier pas de cette vie véritablement humaine, de cette vie de l’homme avec Dieu.
On comprend que trouver le silence est déjà assez original pour l’époque. Mieux encore, vous rappelez qu’il faut se forcer à le trouver… dans une époque du confort, du bien-être et du rejet quasiment systématique de l’effort. Est-il nécessaire de rompre avec son époque pour être un bon chrétien ?
Vous avez raison de le souligner. Je n’encourage pas à aller dans le sens du vent ! Une ambition de feuille morte, comme disait Gustave Thibon ! Vivre, vivre en plénitude demande un engagement, un effort et parfois une rupture avec l’idéologie du moment. Dans un monde où le matérialisme consumériste dicte les comportements, la vie spirituelle nous engage à une forme de dissidence. Il ne s’agit pas d’une attitude politique, mais d’une résistance intérieure aux diktats portés par la culture médiatique.
Non, le confort, le pouvoir, l’argent ne sont pas des fins ultimes. Rien de beau n’est bâti sans effort. Cela est vrai dans toute vie humaine. C’est encore plus vrai au plan spirituel. L’Évangile ne nous promet pas le “développement personnel sans effort” comme nombre de pseudo-spiritualités de pacotille qui encombrent les rayons des librairies. Il nous promet le salut, la vie avec Dieu. Vivre de la vie même de Dieu, cela suppose une rupture avec le monde. C’est ce que l’Évangile appelle la conversion. C’est un retournement de tout notre être. Un renversement de nos priorités et de nos urgences. Cela suppose d’aller parfois à contre-courant. Mais quand tous courent vers la mort et le néant, aller à contre-courant c’est aller vers la vie !
L’Église est vue par le monde comme une institution millénaire, mais souvent frappée des mêmes maux que le reste de la société. Le dossier de la pédophilie en est un exemple… Comment les chrétiens doivent-ils concevoir (et expliquer peut-être) ce qu’est l’Église dans leur vie ?
L’Église est composée d’hommes et de femmes qui ont les mêmes travers, les mêmes défauts, les mêmes péchés que leurs contemporains. Mais ces péchés, quand ils sont le fait d’hommes d’Église, scandalisent profondément les croyants comme les incroyants. Intuitivement, tous savent en effet que l’Église nous donne les moyens de la sainteté, tous savent que le plus beau fruit de l’Église, ce sont les saints. Saint Jean-Paul II, sainte Mère Teresa, saint Charles de Foucauld sont le vrai visage de l’Église. Pourtant l’Église est aussi une mère qui porte les enfants récalcitrants que nous sommes. Nul n’est en trop dans l’Église de Dieu : les pécheurs, ceux dont la foi vacille, ceux qui se tiennent sur le seuil sans vouloir entrer dans la nef. Tous sont des fils de l’Église. L’Église est notre mère parce qu’elle peut nous donner ses deux trésors. Elle peut nous nourrir par la doctrine de la foi qu’elle a reçue de Jésus et qu’elle transmet de siècle en siècle. Elle peut nous guérir par les sacrements qui nous transmettent la vie spirituelle, la vie avec Dieu, ce que l’on appelle la grâce.
L’Église est donc pour nous une mère parce qu’elle nous donne la vie. Souvent, notre mère nous agace parce qu’elle nous dit ce que nous ne voulons pas entendre. Mais au fond nous l’aimons avec reconnaissance. Sans elle, nous savons bien que nous ne serions rien. Il en est de même avec l’Église notre mère. Sa parole est parfois dure à entendre. Mais nous revenons sans cesse à elle, car elle seule peut nous donner la vie qui vient de Dieu.
L’Église est le visage humain de Dieu. Elle est véridique, juste et miséricordieuse, mais souvent défigurée par les péchés des hommes qui la composent.
Ceux qui ne revendiquent pas leur appartenance catholique aiment l’Église lorsqu’elle se transforme en ONG mondiale, à l’écoute des plus pauvres, des minorités, des persécutés, des personnes différentes… Et c’est une tentation qui semble parfois l’animer. Qu’est-elle de plus qu’une super ONG avec des relais dans tous les pays du monde ?
Je ne suis pas certain que vous ayez raison… Ceux qui ne se reconnaissent pas croyants n’attendent pas de l’Église qu’elle soit une ONG internationale, une succursale de la bien-pensance onusienne. Ce que vous décrivez est davantage le fait de chrétiens complexés qui voudraient devenir acceptables aux yeux du monde, populaires selon les critères de l’idéologie dominante.
Au contraire, les incroyants attendent de nous un discours de foi, une parole claire. Cela me rappelle ce que j’ai vécu au Japon quand j’étais chargé d’y apporter l’aide humanitaire du Saint-Siège après le tsunami. Devant ces populations qui avaient tout perdu, j’ai compris que je ne devais pas seulement donner de l’argent. J’ai compris qu’ils avaient besoin d’autre chose. D’une tendresse qui ne vient que de Dieu. J’ai donc prié longuement en silence devant la mer pour toutes les victimes et les rescapés. Quelques mois après, j’ai reçu une lettre d’un Japonais bouddhiste qui me disait qu’alors qu’il avait résolu de se suicider par désespoir, cette prière lui avait redonné le sens de la dignité et de la valeur de la vie. Il avait dans ce moment de silence fait l’expérience de Dieu. Voilà ce que le monde attend de l’Église !
Vous insistez beaucoup sur la prière. Comment faire pour prier lorsqu’on a l’impression de répéter sans cesse la même chose, d’être plus ou moins écouté…Que faut-il réellement chercher dans la prière ?
C’est une question fondamentale. La prière ne consiste pas dans une litanie de demandes. Et on ne mesure pas l’effi cacité de la prière au fait qu’elle soit plus ou moins exaucée. En fait, c’est très simple. Prier, c’est parler à Dieu ! Nous n’avons pas besoin pour cela de formules ciselées, même si elles peuvent parfois nous aider. Qu’avons-nous à dire à Dieu ? D’abord que nous l’ adorons, que nous reconnaissons sa grandeur, sa beauté, sa puissance, tellement loin de notre petitesse, de notre péché, de notre impuissance. Adorer, c’est l’activité la plus noble de l’homme. L’Occident ne tient plus debout parce qu’il ne sait plus ployer les genoux. Il n’y a là rien d’humiliant. Être à genoux, c’est être à sa place devant Dieu.
Prier, c’est aussi dire à Dieu notre amour. Avec nos mots, le remercier pour son amour gratuit pour nous, pour le salut éternel qu’il nous offre. Prier, c’est lui dire notre confiance, lui demander de soutenir notre foi. Prier, c’est enfin se taire devant lui, pour lui laisser la place.
Vous me demandez ce qu’il faut chercher dans la prière ? Je vous réponds, ne cherchez pas quelque chose ! Cherchez quelqu’un : Dieu lui-même, qui se révèle avec le visage du Christ.
Un catéchisme rédigé par un cardinal s’adresse forcément à des chrétiens… Ceux qui n’ont pas la foi et qui nous lisent aujourd’hui font-ils aussi partie de votre réflexion ? Ceux qui ne croient pas que Dieu existe ont-ils besoin du même silence ?
Bien entendu ! Je m’adresse à tous. Le silence n’est pas réservé aux moines, ni aux chrétiens. Le silence est un signe d’humanité. Je voudrais inviter toutes les personnes de bonne volonté, croyants ou incroyants, à faire l’expérience de ce silence. Osez vous arrêter ! Osez le silence. Osez vous adresser à un Dieu que peut-être vous ne connaissez pas, auquel même vous ne croyez pas.
Benoît XVI répète souvent une phrase qu’il a lue chez Pascal, le philosophe français : « Fais ce que font les chrétiens, et tu verras que c’est vrai ! » J’ose dire à tous : osez faire l’expérience de la prière, même si vous ne croyez pas, et vous verrez. Il ne s’agit pas ici de révélations extraordinaires, de visions ou d’extases. Mais Dieu parle au cœur dans le silence. Celui qui a le courage du silence finit par rencontrer Dieu. Charles de Foucauld en est le plus bel exemple. Il ne croyait pas, avait rejeté la foi de son enfance et ne menait pas une vie chrétienne, c’est le moins qu’on puisse dire ! Pourtant, après avoir fait l’expérience du silence dans le désert, son cœur s’est ouvert au désir de Dieu. Il l’a laissé surgir dans sa vie.
Vous parlez également, pour nourrir l’âme, de la pratique des sacrements. Pouvez-vous expliquer ce qu’ils sont réellement, puisque vous reprochez à l’époque de parfois se tromper de sens ?
Les sacrements sont de réels contacts avec Dieu à travers des signes sensibles. Souvent effectivement, notre époque tend à les réduire à des cérémonies symboliques, des occasions rituelles de se retrouver, de faire une fête de famille. Ils sont tellement plus profonds que cela ! À travers le signe sensible de l’eau versée sur le front d’un enfant lors de son baptême, en réalité, Dieu lave l’âme de cet enfant et il vient l’habiter. Ce n’est pas une métaphore poétique. C’est une réalité ! À travers les sacrements, Dieu nous touche, nous lave, nous guérit, nous nourrit.
Peut-être pourrions-nous parfois nourrir un peu de jalousie envers les apôtres et ceux qui ont connu le Christ. Ils l’ont touché, embrassé, serré dans leurs bras. Il les a bénis, consolés, affermis. Et nous… tant d’années nous séparent de lui. Mais nous avons les sacrements. À travers eux, nous sommes physiquement en contact avec Jésus. Sa grâce passe jusqu’à nous. Il ne s’agit pas d’un joli symbole qui ne vaudrait qu’autant que dure notre ferveur. Non. Les sacrements sont efficaces. Encore faut-il que nous les laissions produire en nous leur fruit, en disposant nos âmes par la prière et le silence. Mais alors vraiment, si je me confesse, Jésus lui-même me pardonne. Si je participe à la messe, je participe réellement au sacrifice de la Croix. Si je communie, c’est vraiment lui, le Christ, Jésus, qui vient en moi pour me nourrir. Les sacrements sont les piliers de la vie spirituelle.
Les sacrements sont aussi accompagnés d’une liturgie… N’y a-t-il pas là aussi un accompagnement nécessaire pour que chacun puisse prendre conscience de la valeur réelle de ces signes ?
C’est vrai ! Il y a un immense besoin de catéchisme ! Trop souvent les enseignements des prêtres s’égarent pour devenir des commentaires de l’actualité ou des discours philosophiques. Je crois que les gens attendent de nous un catéchisme clair et simple qui explique le sens de la vie chrétienne et des rites qui l’accompagnent. Il serait bon que les homélies expliquent le sens des gestes de la messe. Ce serait fécond ! Mais je crois aussi que la liturgie parle par elle-même. Elle parle au cœur. Le chant grégorien se passe de traduction tellement il évoque la grandeur et la bonté de Dieu. Quand le prêtre se tourne vers la Croix, tous comprennent qu’il nous indique l’orient de nos vies, la source de la lumière. La liturgie est un catéchisme du cœur.
Catéchisme de la vie spirituelle, du cardinal Robert Sarah, Fayard, 336 pages, 22,90 €.
France24 - Monde
Législatives : Ensemble ! s'applique à dénoncer le "danger" Nupes pour la République
Publié le : 15/06/2022 - 06:30
Romain BRUNET
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Ensemble ! et la Nupes ont chacun adopté une stratégie de campagne avant le second tour des législatives. La coalition présidentielle a fait le choix d’amplifier la diabolisation de l'union de la gauche en agitant la menace du péril rouge que celle-ci représenterait. La voix du président Emmanuel Macron s’y est ajoutée mardi : "Aucune voix ne doit manquer à la République", a-t-il affirmé.
Législatives 2022 © Studio graphique FMM
Quoi d’autre que la parole d’un chef de guerre pour brandir la menace d’une nation en danger ? "Parce qu’il en va de l’intérêt supérieur de la nation", le président de la République, Emmanuel Macron, a exhorté les Français, mardi 14 juin, sur le tarmac de l’aéroport d’Orly avant son envol pour la Roumanie, à "donner dimanche une majorité solide au pays " qui lui permettrait d’"assurer l’ordre à l’extérieur comme à l’intérieur de nos frontières".
"Rien ne serait pire que d'ajouter un désordre français au désordre mondial", a-t-il prévenu, appelant à porter "avec force et fermeté la liberté, l'égalité, la fraternité, la laïcité". "Il nous faut défendre nos institutions face à tous ceux qui les contestent et les fragilisent", a-t-il encore ajouté. Avant de conclure son allocution visant à dramatiser l’enjeu du second tour des élections législatives : "Dimanche aucune voix ne doit manquer à la République."
Déclaration avant de rejoindre nos militaires déployés en Roumanie. https://t.co/NjQRyPayyt
June 14, 2022Comme en 1936 lorsque le Front populaire était présenté par ses opposants comme étant aux ordres de Moscou et comme en 1981 lorsque l’éventuelle victoire de François Mitterrand faisait dire à la droite qu’elle entraînerait la présence de "chars soviétiques place de la Concorde", le péril rouge est à nouveau brandi par Emmanuel Macron et la coalition présidentielle.
>> À lire : Législatives : le retour du clivage gauche-droite dans le paysage politique français ?
L’objectif est simple : marteler l’idée que Jean-Luc Mélenchon et la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) représenteraient une extrême gauche risquant de mettre en danger l’économie française. Pire, aux inquiétudes sur l’économie, s’ajouteraient celles sur les valeurs et la laïcité. "Nous avons des valeurs communes", disait pourtant le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, au soir du premier tour de l'élection présidentielle.
Des ministres en sursis versant dans la caricature
La stratégie était déjà utilisée depuis la création de la Nupes mais a drastiquement été amplifiée depuis l’annonce des résultats du premier tour des législatives. Et le virage est particulièrement prégnant chez les ministres-candidats en sursis, pour lesquels une défaite serait synonyme de départ du gouvernement.
La ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Amélie de Montchalin, arrivée deuxième (31,46 %) dans la 6e circonscription de l’Essonne derrière le candidat Nupes et ancien député socialiste Jérôme Guedj (38,31 %), a ainsi tiré à boulets rouges sur l’union de la gauche, qu’elle accuse d’avoir pour programme "le désordre, l’anarchie, l’insoumission".
«Ce que cherche Jean-Luc Mélenchon ça n’est pas le pouvoir mais l’anarchie, c'est d'affaiblir nos institutions» affirme Amélie de Montchalin dans #LaMatinale pic.twitter.com/N3I2vBvxIh
June 13, 2022"Je lance un appel à tous les Républicains", a-t-elle dit lundi matin sur CNews. "Hier nous avons eu une participation qui était très faible. Ça ouvre un boulevard à ceux qui, en se repeignant de vert et rose, sont des anarchistes d’extrême gauche. (…) Nous pouvons dimanche prochain faire un barrage très clair, au fond, presque un référendum pour l’Europe et contre la désobéissance, un référendum pour l’ordre contre le désordre dans la rue, contre la Nupes. Contre ces candidats, qui se sont alliés dans un accord électoral qui n’est pas un accord de fond et qui promet aux Français le désordre et la soumission."
>> À lire : Coups d’éclat, propositions et obstruction : des députés insoumis hyperactifs pendant cinq ans
Même tonalité dans les propos du ministre délégué à l’Europe, Clément Beaune, en difficulté dans la 7e circonscription de Paris où il est arrivé deuxième (35,81 %) derrière la candidate Nupes Caroline Mécary (41,40 %), pour qui "chaque député Nupes, surtout quand il vient de La France insoumise, sera une source d’agitation et de provocation".
➡️ Sur les #legislatives2022🔴🗣️ "Chaque député @NUPES_2022_ sera une source d'agitation et de provocation. Un député qui n'agit pas" : @CBeaune | @EliMartichoux. pic.twitter.com/AJLWHBndbr
June 13, 2022"C’est ça aujourd’hui La France insoumise : c’est la désobéissance et l’insoumission. Ce n’est pas, malheureusement, la participation constructive à notre démocratie. Donc tout député Nupes sera un député qui n’agit pas au service du pays et qui ne participera pas à une majorité législative", a-t-il affirmé lundi matin sur LCI.
Nupes et Rassemblement national renvoyés dos à dos
Dans cette stratégie de diabolisation, les candidats Ensemble ! renvoient ainsi dos à dos Nupes et Rassemblement national, tous deux qualifiés d’"extrêmes". Au point d’appeler, comme l’a fait sur Twitter l’ancienne ministre des Sports, Roxana Maracineanu, arrivée deuxième (23,77 %) dans la 7e circonscription du Val-de-Marne derrière la femme de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles et candidate Nupes Rachel Keke (37,22 %), à "un front républicain" pour "faire barrage à l’extrême gauche".
Ce faisant, la coalition présidentielle pose un signe égal entre ses deux principaux adversaires politiques. La voie avait été montrée dès dimanche soir, lorsque la Première ministre Élisabeth Borne avait évoqué dans son discours, peu après l’annonce des résultats du premier tour, une "confusion inédite entre les extrêmes".
>> À lire : Législatives : derrière le duel Nupes-Ensemble, une percée historique pour le Rassemblement national
Une manœuvre qui pourrait avoir comme conséquence à terme "le triomphe du fascisme", selon le politologue du Cevipof Samuel Hayat, qui souligne sur Twitter que "les défenseurs du capitalisme sous-estiment les effets dépolitisants de leurs outrances sur les gens (qualifier la Nupes d'anarchiste, c'est détruire le sens des mots et la possibilité même d'un débat politique), ainsi que le risque que pose l'extrême droite".
Comme à l'époque, les défenseurs du capitalisme sous-estiment les effets dépolitisants de leurs outrances sur les gens (qualifier la NUPES d'anarchiste, c'est détruire le sens des mots et la possibilité même d'un débat politique), ainsi que le risque que pose l'extrême-droite
June 13, 2022Par ailleurs, les attaques sur les risques que ferait courir à l’économie française le programme de l’union de la gauche passent sous silence le soutien apporté à ce dernier par 300 économistes, parmi lesquels Thomas Piketty, Gabriel Zucman ou Julia Cagé. Ceux-ci ont récemment rappelé dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche qu’une alternative à la politique de l’offre menée par Emmanuel Macron existe et qu’il est "mensonger" de prétendre le contraire.
Mais l’essentiel, pour Ensemble !, est ailleurs. Il s’agit avant tout de convaincre l’électorat de droite ayant choisi un candidat Les Républicains au premier tour, mais aussi les électeurs de centre-gauche pas convaincus par l’alliance entre le Parti socialiste, Europe Écologie-Les Verts, le Parti communiste et La France insoumise, de voter pour la coalition présidentielle au second tour. Reste à savoir si cette stratégie qui consiste à jouer sur les peurs sans faire campagne sur des propositions suffira pour assurer une majorité absolue à Emmanuel Macron.
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ANALYSE
Législatives : derrière le duel Nupes-Ensemble, une percée historique pour le Rassemblement national
Législatives 2022
Législatives : l’abstention, grande gagnante du premier tour
ANALYSE
Législatives : le retour du clivage gauche-droite dans le paysage politique français ?
BBC
When tourists come through, we would like them to come, be welcomed, and have two-way respect of culture
Laverton is the kind of outback town you might expect at the end of an epic desert road trip, not at the start of one. Marooned on the edge of Australia's two largest deserts – the Victoria and the Great Sandy – Laverton felt like the last outpost of frontier civilisation, a 12-hour drive from Perth, five hours from already-remote Kalgoorlie.
Whenever a road train rumbled through town, Laverton rouses into life. Otherwise, it is eerily, gloriously quiet. Tarmac roads disappear beneath the red sand long before they reach the town's outskirts. When the wind picks up, the sand turns to dust and blankets the town with a fine, coppery sheen. After the dust settles, when darkness falls, the stars come out, more stars than seem possible.
Laverton, founded on the traditional lands of the Wongutha and Tjalkanti people, marks the starting point of the Outback Way, also known in Western Australia as the Great Central Road. One of the world's great transcontinental traverses, it was laid out by Len Beadell in the 1950s in what was surely one of the road-building achievements of the time; from 1947 until 1963, Beadell forged more than 6,000km of outback tracks for the Australian government. The marks his bulldozers left behind in the desert sands terrified desert peoples who wondered what great animal had passed this way.
Laverton is located on the edge of Australia's two largest deserts – the Victoria and the Great Sandy (Credit: Zuma Press/Alamy)
Standing here nearly 70 years later, there were signs to what lay ahead: the Great Beyond Visitor Centre; the Explorers Hall of Fame; the big-sky views of an endless desert landscape from Windarra Lookout. And before setting out, it was difficult not to contemplate the enormity of the undertaking.
Tracking north-west, connecting one side of Australia to the other, the Outback Way is the most direct route through the heart of the country. Along the 2,700km from Laverton in Western Australia to Winton in far-off Queensland, the Outback Way passes through countless indigenous homelands, skirts isolated national parks and stops in at life-saving outback roadhouses. It ultimately connects Perth with Cairns in a great diagonal shortcut that cuts thousands of kilometres (and weeks of travel) from the paved route that follows the coast for part of the way. As a road trip, it captures the essence of outback travel as it once was.
But, perhaps, all of that may soon be about to change.
At first after I left Laverton, it was difficult to understand why the Outback Way is considered such an epic crossing: the road was paved; the going was easy; and the thrill of departure kept at bay any awareness that ahead lay one of the longest and emptiest roads on the planet.
Where the tarmac ended, the jarring presence of road crews, graders and towering eddies of red dust offered a vision of the road's future: one day, perhaps soon, the Outback Way will be sealed along its entire length. Already, only 1,200km remain unsealed and best driven in a 4WD. What it gains in speed and ease of access – after rains, unsealed sections of the road can become impassable – it will surely lose in romance. Here was a road, perhaps even a desert, on the cusp of great and irreversible change.
The Lasseter Highway, named after gold prospector Lewis Harold Bell Lasseter, runs through the Northern Territory's Red Centre (Credit: gionnixxx/Getty Images)
"Can't hold back progress," said Bev Carmichael, with her nearly superfluous "Stop" sign, as a truck with wheels the size of a small family car blocked the way and the smell of hot asphalt caught in my nostrils. "When all this is finished, it'll cut days off the journey. It can't come soon enough for remote indigenous communities out there."
Just who might be making such a journey was a mystery – no other vehicles had passed through Carmichael's checkpoint all day.
Beyond the Tjukayirla Roadhouse 305km after leaving Laverton, the road skirted another of Australia's great deserts, the Gibson. In such lonely surrounds, it was easy to fall prey to the fears of another era, to imagine what it might mean to leave the road behind and strike out into the desert that lay beyond. The desert's name provided a clue. In 1874, a young man named Alfred Gibson was sent to get help by explorer Ernest Giles on the expedition's last remaining camel. Giles survived, but Gibson was never seen again.
Warburton, the first settlement of any size in the 550km from Laverton, felt like a metropolis, and its Tjulyuru Art Centre was filled with canvases of rare beauty by artists from the Ngaanyatjarra people. In town, daytime ennui evaporated with the heat and locals came out to reclaim their streets at dusk. At the Eider Creek Crossing 3km from town, river red gum trees formed what seemed like an honour guard to the deep desert that lay beyond.
Over the days that followed, the road unfurled into the heart of the desert: past the ochre-tinted Rawlinson Range to the north then through the Aboriginal settlement of Warakurna; past Kaltukatjara (Docker River) then through the Petermann Range to the south. This red-rock massif was the final resting place of Harold Lasseter; he died in a cave in the Petermanns in 1931, and with him went any hope of finding the reef of gold he claimed to have found near here.
The route passes near Kata Tjuta, formerly known as The Olgas (Credit: ImageBroker/Alamy)
The country through which I was driving was beyond remote.
That changed as Kata Tjuta, formerly known as The Olgas, loomed on the eastern horizon. These soulful, domed monoliths at the heart of Anangu country rose hundreds of metres into the air and had the appearance of a giant desert cathedral, nowhere more so than in the haunting Valley of the Winds, an immersive 7.4km loop walk into the heart of the range. Nearby, Uluru was a place of gravitas, spirituality and texture.
Beyond Yulara, the service town for Uluru and Kata Tjuta, the tarmac of the Lasseter Highway was at once a blessing and curse: the desert miles sped past, but with speed came an awareness of what might be missed in the rush of forward momentum. Mt Connor rose from the sands to the south. At the roadside lookout, travellers coming from the east who were yet to see the real Uluru on the horizon, gasped in awe, mistaking it for the more famous landmark. Aboriginal legends say that Ice Men inhabit Mt Connor, emerging on winter nights to sprinkle frost upon the Earth as a symbol of their passing.
The Lasseter Highway ended at the crossroads town of Erldunda, where it met the north-south, Darwin-to-Adelaide Stuart Highway, a prototype, perhaps, for paved transcontinental highways in Australia.
Many empty desert miles north, beyond a rocky defile in the MacDonnell Ranges with its dragons-back ridges and water-filled gorges, lay the large town of Alice Springs, or Mparntwe to its Arrernte traditional owners. Art galleries and bookshops, supermarkets and restaurants, desert wildlife parks and fine sunsets – Alice Springs combined convenience with a true desert sensibility.
Vivid sunsets, wide horizons and remote windmills are all iconic symbols of the Australian outback (Credit: Anthony Ham)
But the call of the road was even more powerful, and the journey continued. Some 80km north of Alice Springs, the Plenty Highway – the long, final leg of the Outback Way – veered away to the east. Past the Gemtree, where travellers can fossick for gemstones, along a paved road that continued as far as Atitjere (Harts Range), the sensation of deep-desert immersion returned. Along the roadside, signs showed examples of indigenous artworks, which travellers can buy by scanning a QR code.
For traditional owner Anthony Patrick, a better road through Atitjere would mean cheaper supplies, fewer vehicle accidents and better hospital access for members of his community, and, yes, more tourists able to visit his people's traditional lands.
"When tourists come through, we would like them to come, be welcomed, and have two-way respect of culture," he said.
Dry river crossings, giant termite mounds, horizons flecked with ghost gums and bloodwoods – QR codes aside, so much of this stretch was classic outback travel. Out past the remote roadhouse of Jervois, the Outback Way carried echoes of its lonely beginnings far across the continent: hours passed without my seeing another vehicle.
Not far beyond the Northern Territory-Queensland border, 2,100km and more than a week into my journey, the road again was paved and inching further west with each passing year.
The Boulia-Winton road that emerges from the desert marks the end of the Outback Way (Credit: Anthony Ham)
Paved roads are more welcome at the end of a long desert journey than they are at the beginning, and the thrill of having crossed a continent carried all the way into the town of Boulia. With its pubs and provisions, where glorious sunsets were a backdrop to creaking windmills, Boulia was a true outback town. Along its broad main street, locals stopped their vehicles in the middle of the road to chat.
The Boulia-Winton road hadn't left the desert behind, merely tamed a path through it. Desert country here consisted of spinifex and the flat-topped mesas of the Cawnpore Range. More big skies were to follow, and the Middleton Hotel felt like a film set, so closely did it resemble the stereotype of an isolated outback pub.
And then my final destination of Winton, as first one, then a line of buildings filled the horizon. It was a sign of the busier world that lay ahead. It took every ounce of willpower not to turn around and return back down the road.
The Open Road is a celebration of the world's most remarkable highways and byways, and a reminder that some of the greatest travel adventures happen via wheels.
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Valeurs Actuelles
Cardinal Sarah : « L’homme est grand lorsqu’il s’agenouille devant Dieu »
Alors que l’Église traverse une période tempétueuse, que l’image et le rôle du prêtre, abîmés par les crimes de quelques-uns, sont remis en cause, que les vocations sacerdotales se font trop rares, le cardinal Robert Sarah offre au plus grand nombre, à travers sa plume et la parole des saints qui nous précèdent, une méditation profonde pour tenter de dessiner le portrait spirituel du prêtre tel que le Christ l’a voulu, tel que le monde en a besoin aujourd’hui.
Père Danziec. Pour l’éternité, tel est le titre que vous avez choisi pour votre livre pour évoquer la vocation sacerdotale. Pensez-vous que cette notion d’éternité puisse être entendue et comprise dans nos sociétés contemporaines ?
Cardinal Sarah. Aujourd’hui, personne n’imagine plus qu’un engagement dure toujours et puisse être éternel. Pourtant le prêtre se doit d’être comme le signe de la présence de Dieu dans un monde sans Dieu. Cela rend d’autant plus difficile cette vocation. Le prêtre ne sert à rien, il n’a pas d’efficacité. Et pourtant, le prêtre se doit d’être ce signe de la permanence de Dieu dans la société. Dieu ne nous abandonne jamais. Il nous poursuit de son amour, même lorsque nous l’ignorons. Et comme Dieu est toujours, le prêtre manifeste cette présence permanente, quotidienne, éternelle de Dieu. Le prêtre est prêtre du matin au soir et pas seulement lorsqu’il célèbre la messe. Sa vie est liturgique : elle commence par la prière de l’office du matin et se termine par les complies. Sa vie est occupée par Dieu. C’est cela, l’éternité du sacerdoce.
C’est une réalité exigeante, mais ô combien enthousiasmante, parce qu’il est demandé au prêtre de suivre les pas de Jésus. Lui-même a été critiqué, mais il n’a jamais abdiqué. Il n’a jamais renoncé à sa mission. C’est la mission qu’il nous confie aujourd’hui. Un prêtre, même réduit à l’état laïc, reste prêtre en son âme, éternellement.
Abbé de Maistre. Le prêtre n’est-il pas aujourd’hui victime d’une double peine ? Il représente à la fois Dieu, que nos sociétés ont chassé, mais également la figure masculine et paternelle qui est devenue problématique…
Par-delà la tempête qui secoue violemment l’Église parce que, malheureusement, certains prêtres ont utilisé leur sacerdoce pour assouvir leur volonté de péché, comment ignorer que, dans les sociétés occidentales où progresse à grands pas l’apostasie silencieuse de l’homme qui croit être plus heureux sans Dieu, progresse également l’idée selon laquelle nous ne serions les enfants de personne ? Le père n’existe plus. L’homme moderne ne veut pas la dépendance. Les fils ne veulent pas de père. Pour les prêtres, c’est une difficulté supplémentaire et pourtant nous ne pouvons pas renoncer à cette paternité que nous recevons par l’ordination. Nous sommes pères des âmes, nous sommes époux de l’Église. Le prêtre donne sa vie pour les âmes, pour l’Église, parce qu’il est père. Et on voudrait nous enlever cette paternité ? Le prêtre n’est pas un homme comme les autres. Il n’exerce pas un pouvoir, mais un service. Il est serviteur. C’est dans la famille qu’on apprend à aimer, à servir gratuitement. La paternité est un service : Jésus est prêtre et serviteur.
Père Danziec. Dans le contexte douloureux que connaît l’Église, et alors que les vocations sont de plus en plus menacées, comment expliquez qu’un grand nombre de jeunes prêtres aient le sentiment de ne pas être compris, écoutés, accompagnés par leurs évêques ?
Sur son lit de mort, une religieuse dont j’étais proche m’a donné ce conseil : « Aime tes prêtres, surtout ceux qui te font souffrir. » La paternité, c’est aimer comme Dieu nous aime, c’est veiller sur toutes les personnes de sa famille, à commencer par les plus fragiles, les plus malades. Beaucoup de prêtres m’ont manifesté cet abandon, ce manque de dialogue. L’évêque doit avoir les yeux fixés sur le Christ et se souvenir qu’il était constamment auprès de ses apôtres, même avec ceux qui allaient le trahir. À Judas, n’a-t-il pas dit « mon ami » ?
Que veut dire la réconciliation ? Cela veut dire reconnaître son péché. On ne se réconcilie pas seulement par bonne volonté. Il faut avouer et reconnaître son péché. Mais qui se confesse aujourd’hui ? Même parmi les prêtres.
Abbé de Maistre. Pardon d’insister à mon tour, mais au-delà de l’identité sacerdotale de chaque prêtre, le charisme spécifique, ce que certains nomment “l’appel dans l’appel”, est-il suffi samment pris en compte par la hiérarchie dans l’Église ?
L’évêque qui connaît chacun de ses prêtres doit découvrir ce que Dieu a comme projet pour chacun d’entre eux.
Père Danziec. Vous rappelez qu’à l’exemple des saints, nous devons « prier, prier, prier et faire pénitence ». Mais ce mot est assez inusité et davantage le recours au sacrement…
Le Christ a fait pénitence pendant quarante jours et quarante nuits, il a jeûné. Aujourd’hui, le jeûne n’existe plus en Occident… Nous, les cardinaux, nous faisons la retraite du carême, mais nous mangeons matin, midi et soir. Notre carême est devenu uniquement liturgique. C’est mentir à Dieu. Le corps doit participer à notre conversion, il doit participer au changement que je cherche à réaliser au plus profond de moi. C’est ça, l’incarnation. Or l’Occident s’en est détourné. À l’inverse, les musulmans, eux, jeûnent radicalement. Nous, nous vivons en théorie, dans les livres, et ce n’est pas la même chose. Nous avons changé les mots et nous parlons de réconciliation. Que veut dire la réconciliation ? Cela veut dire reconnaître son péché. On ne se réconcilie pas seulement par bonne volonté. Il faut avouer et reconnaître son péché. Mais qui se confesse aujourd’hui ? Même parmi les prêtres.
Père Danziec. Comment expliquez-vous ces changements dans les mots mais également dans la pratique ?
C’est un affaissement de la foi. Dans la société mais également dans le clergé. La vraie crise est une crise sacerdotale.
Abbé de Maistre. Beaucoup de jeunes prêtres vivent aujourd’hui un burn-out. Le père Pascal Ide parle même de « maladie du don »… Ces jeunes prêtres sont-ils trop généreux ? Vous dites que le prêtre est plus qu’un autre Christ, il est le Christ lui-même, mais il n’est pas le Sauveur. Le prêtre désigne le Sauveur, mais il ne sauve pas lui-même. Comment ajuster le rôle du prêtre à l’œuvre du Christ ?
Souvenez-vous du curé d’Ars, qui disait que s’il n’y avait pas le sacerdoce, le sacrifice serait inutile. Le prêtre n’est pas une nouvelle incarnation du Christ, mais le Christ a partagé son sacerdoce avec les prêtres. Nous mourons avec lui à chaque eucharistie, nous assumons avec lui le salut du monde. Bien sûr, ce n’est pas nous qui sauvons. C’est lui, en nous. Mais nous devons prendre son joug et vivre radicalement l’Évangile. Toute notre existence doit le transpirer. Le prêtre doit être la présence prolongée du Christ. C’est pourquoi le Saint-Père nous demande souvent de revêtir le Christ. C’est le symbole de la chasuble : il faut que nous disparaissions derrière le Christ. C’est lui, le protagoniste de la messe ! Si nous ne comprenons pas cela, nous ne sommes pas à notre place.
Abbé de Maistre. Lorsque j’étais aumônier, un élève m’a demandé à quoi je servais. J’avais répondu que je ne servais à rien, mais que je servais quelqu’un. Nous sommes très marqués par l’utilitarisme et nous nous demandons sans cesse ce que fait le prêtre. Ne faudrait-il pas casser cette tentation de l’utilité dans la formation du prêtre ?
Regardez ce que le Christ a fait. Quelle est l’utilité du Christ dans la société juive ? Quelle œuvre a-t-il laissée sur la Terre ? C’est parce que nous ne comprenons pas l’utilité de la prière que nous en cherchons d’autres. Le prêtre est fait pour lier l’homme à Dieu. Pour cela, il faut qu’il soit lui-même lié à Dieu. Il ne faut donc pas apprécier le prêtre pour ce qu’il fait, mais pour ce qu’il est. Il est un pont, il conduit les hommes… mais les hommes doivent aussi le vouloir.
Si le prêtre aussi n’est pas l’homme du sacré, et qu’il traite les choses sacrées de manière très horizontale, très banale, cela ne va pas. C’est un abandon de l’Église. La crise d’aujourd’hui est une crise sacerdotale. Nous ne prenons plus assez au sérieux notre vocation.
Abbé de Maistre. Vous fûtes le témoin de la fin de saint Jean-Paul II. Quel enseignement pouvons-nous en tirer ?
La fin de saint Jean-Paul II, humainement parlant, était scandaleuse. Un pape qui bave, qui peine à s’exprimer, n’est pas présentable à la société. Mais c’est là qu’il était crucifié avec le Christ. Les clous traversaient les mains de Jésus comme celles de Jean-Paul II. La lance traversant le cœur de Jésus traversait le cœur de Jean-Paul II. Et il nous a montré que le sacerdoce ne consiste pas à “faire des choses” ou “être utile”, mais que nous sommes entre les mains de Dieu, que nous sommes le pont et que nous devons conduire les autres à travers la souffrance, à travers la joie. Vigoureux ou physiquement détruit, je n’ai jamais vu Jean-Paul II assis devant le saint sacrement : il était toujours à genoux. Il ne pouvait pas s’agenouiller tout seul, il fallait l’y aider. Il était devant une présence qu’il voyait. Une présence d’amour, malgré la faiblesse humaine. Cela m’a tant marqué que moi-même je ne peux plus me contenter de m’asseoir devant le saint sacrement. Cet agenouillement était l’expression la plus grande de l’amour qu’il portait au saint sacrement. L’homme est grand lorsqu’il s’agenouille devant Dieu.
Père Danziec. Mère Teresa, en réponse à la question d’un journaliste qui lui demandait ce qu’il faudrait changer pour que l’Église aille mieux, avait répondu : « Vous et moi » …
On a trop l’habitude de considérer l’Église comme une structure extérieure et politique. Mais si vous séparez l’Église du Christ, cela ne veut plus rien dire. Il faut le dire : l’Église c’est toi et moi, ensemble. Si nous sommes ternis, nous ternissons l’Église. L’Église, c’est nous tous. C’est nous qui avons abîmé l’Église, pas seulement les prêtres qu’on accuse de pédophilie. Dieu ne nous intéresse plus… Alors, remettons Dieu à sa place et nous remettrons aussi l’Église à sa place.
Bien entendu, les prêtres sont les premiers à abîmer. Si un prêtre se met à célébrer la messe comme il veut, comme si c’était une propriété privée, s’il se met à prêcher non pas l’Évangile mais des questions écologiques ou politiques… Les gens ne s’intéressent pas à ça ! Les gens veulent entendre la parole de Dieu. Si le prêtre aussi n’est pas l’homme du sacré, et qu’il traite les choses sacrées de manière très horizontale, très banale, cela ne va pas. C’est un abandon de l’Église. La crise d’aujourd’hui est une crise sacerdotale. Nous ne prenons plus assez au sérieux notre vocation.
Père Dansziec. Vous évoquez aussi, dans vos écrits « l’esprit du monde qui s’infiltre dans l’Église » : « Or, l’esprit du monde est teinté de peurs, de jalousies et de mensonges, de l’attrait des désirs matériels et des désirs de domination. » Comment cet esprit du monde a-t-il pu autant s’infiltrer dans l’Église ces dernières décennies ?
On s’est ouvert au monde en oubliant ce que Jésus nous a dit : « Vous êtes dans le monde, mais vous n’êtes pas du monde. » On a dit : ouvrons-nous au monde. Il a pénétré massivement dans l’Église, jusqu’à l’inonder de ses idées. Il nous a fait perdre la mémoire et le message du Christ. Nous suivons maintenant le monde : nous avons ses paroles, ses préoccupations. Mais aujourd’hui, qui parle de Jésus-Christ ?
Père Danziec. On préfère plutôt parler de l’écologie, de “l’Église verte”, comme vous le dites dans le livre…L’écologie, la fraternité, le combat pour la démocratie, le combat pour la paix… Mais la paix, c’est Jésus-Christ ! Si Jésus ne met pas la paix dans notre cœur, on ne la trouvera jamais. Si l’Évangile ne transforme pas le cœur de l’homme, l’économie ne changera pas, la politique ne changera pas, les hostilités ne changeront pas.
Nous avons peur des médias surtout : parce que si vous dites des choses qui ne conviennent pas, vous êtes mis par terre ! Mais, qu’est-ce que ça peut faire ? Et s’ils vous tuent, cela veut dire qu’ils ont tort.
Abbé de Maistre. Vous évoquez la question du cléricalisme. Les prêtres se doivent-ils d’investir le terrain des laïcs à l’image des prêtres ouvriers ou de se tenir à la marge, pareils aux aumôniers de Verdun qui, pendant la guerre, célébraient la messe, confessaient dans les tranchées, envoyaient les soldats au combat, sans prendre les armes ? Au fond, quelle est la véritable mission d’un prêtre ? Ne pas aller soi-même au combat dans le monde, mais nourrir le sacerdoce des baptisés ?
Il faut se remémorer le texte du Concile : il y a les religieux, les prêtres et les laïcs. Chacun devrait apporter sa complémentarité. Mais, on est tenté de regarder l’Église comme un lieu de pouvoir, et de jalousie entre les états de vie pour détenir ce soi-disant pouvoir. Alors, les prêtres sont tentés de jouer le rôle des laïcs en investissant la politique au lieu de prêcher. Et les laïcs voudraient diriger la liturgie. Non. Saint Paul nous le dit, l’Église est un corps : il y a la tête, les bras, les yeux, les oreilles… Si les oreilles veulent jouer le rôle des jambes, le corps ne pourra plus marcher. Chacun doit être à sa place, dans son rôle, selon la définition de l’Église, en harmonie.
Père Danziec. Il est saisissant qu’en France, actuellement, ceux qui défendent le mieux le message du Christ sont ceux qui sont aux marges de l’Église, assez éloignés de la mitre et parfois même du baptême. Des personnalités comme Alain Finkielkraut ou Michel Onfray, qui a longtemps conspué l’Église et se rend en pèlerinage à l’abbaye de Lagrasse. Ils nous appellent au courage et à la défense du passé glorieux de l’Église. On a l’impression que l’autorité ecclésiastique, pour sa part, a presque peur de défendre cet héritage : elle se rétracte et se cache parfois derrière ses clochers.
C’est juste. On a l’impression qu’on a aujourd’hui peur, ou honte, d’enseigner. Parce que nous avons l’appréhension de ne pas être reçus ou écoutés. Peut-être, pour nous encourager, faudrait-il citer Jean-Paul II : « N’ayez pas peur ! » Ouvrez vos portes au Christ. La peur paralyse. Elle nous contraint à nous cacher, à ne pas dire les choses clairement, pour ne pas être découverts. Nous devons retrouver le courage de la vérité !
Abbé de Maistre. Par peur du dérapage, l’Église, souvent, craint moins de cacher la vérité que de dire quelque chose qui déplaise.
Notre but n’est pas d’être reçu, mais d’être l’envoyé qui transmet le message. Que vous soyez reçu ou non, dites ! Que vous soyez écouté ou non, dites ! Je pense que nous avons peur de ne pas être compris, et que, pour ne pas être rejetés, nous pouvons parfois dire des choses floues, qui ne gênent et ne dérangent pas. Mais alors, on n’enseigne pas – c’est pourtant notre rôle. Celui de transmettre la doctrine de Jésus. Sanctifier, c’est-à-dire porter l’homme à être saint. Le prêtre est fait pour porter l’homme à Dieu : être le pasteur, guider, conduire. Nous avons peur des médias surtout : parce que si vous dites des choses qui ne conviennent pas, vous êtes mis par terre ! Mais, qu’est-ce que ça peut faire ? Et s’ils vous tuent, cela veut dire qu’ils ont tort.
Abbé de Maistre. Le livre que vous avez écrit avec Benoît XVI, Des profondeurs de nos cœurs (Fayard), était dédié aux prêtres du monde entier. Là, ce nouveau livre est dédié aux séminaristes. Vous le savez, en France, il y a une sensibilité traditionnelle qui est tout de même assez présente, même si inquiète et bouleversée. Que pourriez-vous dire aux séminaristes qui se forment dans différentes maisons à la messe traditionnelle ?
Je veux leur dire : ne regardez pas les hommes. Regardez Jésus-Christ. C’est lui qui vous a appelé. C’est Dieu qui a mis son appel dans votre cœur. Votre maître, c’est Jésus-Christ, pas un homme. C’est Jésus qui vous a dit : « Viens et suis-moi. » C’est sa voix qu’il faut entendre, c’est sa figure qu’il faut découvrir, la relation avec lui qu’il faut créer, façonner. Cette amitié ne se communique pas, elle se construit à deux. Il faut suivre aussi les enseignements de l’Église. Elle a toujours enseigné la même chose. C’est Dieu qui vous a appelé. Essayez de le rencontrer.
Père Danziec. Ceux qui se forment dans des séminaires traditionnels, aujourd’hui, se sentent tout de même un peu menacés.
Moi, je suis de l’opinion de Benoît XVI. Ce qui était saint et sacré hier ne peut pas être aujourd’hui condamné à disparaître. Quelle nuisance apporterait la messe traditionnelle ? Quel dégât ? S’ils peuvent apprendre à rencontrer le Christ dans une messe célébrée dans le silence, dans le respect du sacré, qu’ils n’hésitent pas. Chacun veut grandir en Dieu. Pourquoi les en empêcher ? Ce n’est pas une révolte. Ils ne nient en aucune façon le concile Vatican II, au contraire.
On a parfois l’impression que les Occidentaux ont peur du sens du sacré. Ils ont peur de la crainte confiante et pleine de révérence que nous inspirent la grandeur et la beauté de Dieu. Pourquoi avoir peur de se mettre à genoux, de prier en silence ?
Abbé de Maistre. Entre la lettre du concile Vatican II et la réalité de notre expérience, il y a beaucoup d’idéologies. Peut-être que ce fut toujours le cas. Que l’on pense au concile de Trente. Il a mis beaucoup de temps à rentrer dans les mœurs. Doit-on encore cheminer pour comprendre ce qu’est Vatican II ?
Il y a toujours des difficultés d’interprétation après les conciles. Après Vatican II, on a inventé un concept : “l’esprit du Concile”. Seulement, au nom de “l’esprit du Concile”, on peut demander n’importe quoi, tant la notion est vague. On a alors toute la liberté d’inventer et de faire ce que l’on veut…
Il faut se référer aux textes, ce qu’a bien expliqué Benoît XVI. Il y a eu un concile des médias et le véritable concile. Bon nombre de gens ne connaissent Vatican II qu’à travers le prisme des médias. On supprime le grégorien, on supprime le latin… Pourtant, le concile Vatican II dit explicitement : la langue de l’Église, c’est le latin. Le chant grégorien, c’est le chant de l’Église. Il faut prendre garde : les intellectuels d’Occident veulent imposer leur lecture du Concile à toute l’Église. Ils sont tentés de mépriser la foi du peuple de Dieu, des Africains, des Asiatiques.
Abbé de Maistre. Auriez-vous un exemple d’une mauvaise pratique occidentale dans la liturgie ?
Je me suis battu, comme Africain, pour qu’on ne supprime pas l’expression du dogme de Marie toujours vierge. Marie est vierge avant, pendant et après la conception. Toujours. Mais cela a été supprimé par les traductions approximatives. On a parfois l’impression que les Occidentaux ont peur du sens du sacré. Ils ont peur de la crainte confiante et pleine de révérence que nous inspirent la grandeur et la beauté de Dieu. Pourquoi avoir peur de se mettre à genoux, de prier en silence ? de se tourner vers Dieu ? de protéger le sanctuaire des églises de toute intrusion profane ?
Père Danziec. Comment réconcilier cette Église abîmée et cette “Église sainte” ?
L’Église vient du Christ. Ce qui vient du Christ est saint. Comment voulez-vous réformer l’Église sainte ? C’est nous qui devons nous réformer.
Pour l’éternité, du cardinal Robert Sarah, Fayard, 320 pages, 21,90 €.
BBC
We're either villainised or sensationalised, and we are rarely allowed to exist in this space of being someone who is just working to make money to survive – Parker Westwood
In the 1990 classic Pretty Woman, when Edward Lewis (Richard Gere) first picks up Vivian Ward (Julia Roberts) in the luxury silver sportscar he borrowed from his lawyer, there is an implication he is somewhat oblivious to the fact that the woman is a sex worker. The businessman, a New Yorker lost amid the vast highways of Los Angeles, is initially only interested in directions. In Sophie Hyde's Good Luck to You, Leo Grande, which is released this week, there is no such confusion. When the doorbell of her hotel suite rings, Nancy Stokes (Emma Thompson) knows who's at the other side of the door: Leo Grande (Daryl McCormack), a sex worker she hired online.
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A retired teacher and widow with two grown kids, Nancy finds herself with time to reflect on the years that are now behind her. Out of this process of contemplation, one thing in particular bothers the woman: she has never reached an orgasm. Sex, throughout her life, has been akin to a chore – in, out, done. Frustrated, she takes the plunge and books Leo Grande for the night, hoping to explore all the desires she was never allowed to act on with her one and only partner.
From this seemingly simple premise, Good Luck to You, Leo Grande presents a shift in the portrayal of sex work on film, with the most obvious change being that it is an older woman hiring a younger man, a reversal of the usual pattern of age and gender. In addition, the woman here is solely concerned with her own pleasure. She has no expectations of having an orgasm this late in life, but she wants to be touched, to touch, to experience pleasure by allowing herself to openly admit that’s what she desires.
In Good Luck to You, Leo Grande, Daryl McCormack plays a sex worker hired online by widow Nancy Stokes (Emma Thompson) (Credit: Searchlight Pictures)
Leo, too, represents a diversion from the way sex workers have generally been depicted on screen. Yes, he is young, tall and handsome, but he is also void of the stereotypical masculinity that typically comes along with such attributes, as when the protagonist of Paul Schrader's American Gigolo (1980), high-end escort Julian (Richard Gere, once again), repeatedly reinforces his virility by employing mockery and unwarranted outrage to negate any suggestion of queerness or femininity. Leo showers Nancy with tenderness, even when she offers him the opposite in return. The former teacher pokes and prods at the dynamics of his job, enquiring if he ever feels degraded or what could have gone so terribly wrong for him to choose that specific career. In response to this line of questioning, Leo offers nothing but patient kindness, firmly rooted in the understanding that animosity often comes from a place of insecurity.
Challenging stereotypes
The stereotypes Nancy frames Leo with are the result of long-perpetuated stigma, and they have been reinforced by cinematic portrayals of sex work. "We're either villainised or sensationalised, and we are rarely allowed to exist in this space of being someone who is just working to make money to survive," sex worker Parker Westwood tells BBC Culture. In 2021, Westwood launched the podcast A Sex Worker's Guide to the Galaxy, with the aim to "destigmatise and humanise sex workers".
Destigmatising is key when it comes to what sex workers expect from depictions of their practice. For a long time, film has done the very opposite, feeding into patterns of preconceptions that are not only inaccurate, but arguably dangerous. Most popular accounts of sex work fall under two contrasting detrimental categories: "the disposable sex worker" or "the hooker with a heart of gold". The first encompasses the films in which sex workers are ruthlessly (and often brutally) murdered, their death handled as nothing more than a work hazard. Think Stanley Kubrick's Eyes Wide Shut (1999), where high-end escort Mandy (Julienne Davis) is introduced mid-overdose, briefly seen again masked and half-naked, then – finally – at the morgue.
Thrillers notoriously foster this trope, with films such as David Fincher's Se7en (1995) and Nicolas Winding Refn's Only God Forgives (2013) both featuring shockingly vicious murders of sex workers. True crime adaptations are another fruitful genre for the perpetuation of this violent pattern, with titles such as The Frozen Ground (2013), Lost Girls (2020) and Green River Killer (2005) dwelling – often with gratuitous violence – on the killing of sex workers and the disregard commonly shown by authorities in solving such cases.
Even the most celebrated film about a "hooker with a heart of gold" begins by reinforcing the notion of the disposable sex worker. The aforementioned Pretty Woman features a dead street worker in one of its very first scenes. "She be out on these streets day in, day out, trading her sorry self for some crack", says a man to the journalists gathering nearby, implying the young woman was to blame for her own death. As the dead body lays in a skip, tourists snap pictures, desensitised to this very specific type of violence.
Starring Julia Roberts and Richard Gere, Pretty Woman brought conversations about sex work to the mainstream, but has been widely criticised (Credit: Warner Bros)
Pretty Woman helped bring conversations about sex work to the mainstream, but has been widely criticised in its approach to the subject. Vivian's trajectory is constructed with the single goal of having the audience root for her to ultimately abandon sex work – any other outcome would be deemed tragic. The way out, of course, is presented in the form of Edward, a rich, white, older man who is unable to resist the urge to rescue her. "You could be so much more," he tells Vivian as the two lay in bed, the faint lights failing to obscure the fact he perceives her as “lesser than”.
The film also fosters the idea that this transactional relationship is a romantic one, which, in turn, romanticises the idea of sex work itself. Edward showers Vivian with gifts, hands her a limitless credit card and arranges a personal shopper to carefully curate her new image. This fairytale-esque approach to their dynamic reinforces the notion that all sex workers are patiently awaiting a knight in shining armour to whisk them away from such a sorrowful predicament. If Edward was ever truly in love, it was with his own creation.
Comedy is yet another outlet for poor sex work representation, as producer, screenwriter and former sex worker Isa Mazzei tells BBC Culture: "There are a lot of comedies out there where the plot is 'oops, we killed a sex worker' and those types of narratives are degrading and perpetuate harm. The fact they're often played off as a joke is the most insidious part of it all, it implies killing a sex worker is somehow less than killing someone with another profession."
Entire comedies are centred on the murder of sex workers, such as Peter Berg's Very Bad Things (1998) and Lucia Aniello's Rough Night (2017), while many others employ the demeaning narrative device as a passing joke, as is the case with Dirty Work (1998), where a car salesman is caught live with several dead sex workers in the trunk of the cars on display. Some films take it up a notch by adopting these harmful stereotypes in their titles, such as Dead Hooker in a Trunk (2019) and Death of a Hooker (1971), also known as Who Killed Mary What's 'Er Name?
Reframing sex work
Many recent films, however, are actively challenging these stereotypes, with one example being 2018's CAM, written and produced by Mazzei. The story, which employs horror to explore the loss of agency frequently experienced by sex workers who perform online, debates important matters such as consent and the separation between person and persona. "It was absolutely mandatory for us to include sex workers in every step of the filmmaking process. I can't speak for all sex workers, I'm just one. So it was important to include other voices and make sure that we had arrangements about how things were portrayed," says Mazzei, who is also the author of Camgirl, a candid memoir about her days of live-stream camming.
Although Mazzei emphasises the importance of employing sex workers in all steps of the creative process, she admits it is still far from easy for current or former sex workers to be open about their past within the industry. "It was a terrifying experience coming out as a sex worker in Hollywood and taking meetings with people who didn't always respect me as a writer and people who just wanted to ask salacious questions about camming", Mazzei says.
This sentiment is shared by Numa Perrier, whose directorial debut Jezebel (2019) is adapted from her time as a camgirl in the late 1990s. "There is a long-lasting stigma around any type of sex work, and that was a big part of why I was afraid to talk about my personal story at first. I have, however, quickly realised through workshopping the script that it was a bigger creative challenge to hide behind a story that was mine. From that point onwards I became bolder and bolder in expressing that part of me and the film is much better for it."
CAM (2018) uses horror to explore the loss of agency experienced by online sex workers (Credit: Netflix)
CAM and Jezebel greatly benefit from having sex workers reframe their own stories on screen, and prove that faithful portrayals of the subject require insight from people with lived experience. In Sean Baker's ground-breaking Tangerine (2015), former sex workers Kitana Kiki Rodriguez and Mya Taylor imbue their nuanced performances with lived knowledge, giving the film authenticity. French director Camille Vidal-Naquet spent years listening to the stories of young men working in the Bois de Boulogne – a public park in Paris notoriously known as a sex work spot – to create Sauvage (2018), a blistering tale of a young hustler determined to trail his own imperfect path.
Ninja Thyberg's recently released Pleasure, a gruelling look into the world of pornography, is yet another example of how having sex workers involved in the creative process can aid honest representation. Speaking to The New York Times, the director said she "wanted to look at porn from a perspective that doesn't see women as victims," and credits the industry professionals who worked with her on the project for the authentic feel of the film. The result is a hyper-realistic drama that employs the journey of Swedish newcomer Bella Cherry (Sofia Kappel) to scrutinise the ins and outs of the porn industry, from the predatorial behaviour of producers to the fierce competition between performers.
Thyberg's feature debut may be called Pleasure, but it is all about business. At times crushingly credible, the film places the porn industry under surgical lights, and is an uncomfortable watch. The director lingers on the little-known behind-the-scenes minutiae general audiences are likely to be unfamiliar with, but it is its approach to wider, more complex topics such as sexism, consent and sexual trauma that sets this particular story apart from its predecessors. Thyberg's sensitive eye bypasses the dangerous threat of gratuitous fetishism to build a poignant study of ambition.
There are positive stories out there… and just because they make some people feel a bit uncomfortable, it doesn't mean they don't get to be represented – Katy Brand
Both Pleasure and Good Luck to You, Leo Grande offer fresh, rarely-seen-before perspectives on the portrayal of sex work on screen. While the former approaches the topic through the visual shock of the ultra-explicit, the latter does so through carefully crafted dialogue. In fact, there were no sex scenes on the first draft of the film. "I just enjoyed the verbal side of it," writer Katy Brand tells BBC Culture. And conversation is central to the film's positive portrayal of sex work, exploring the notion of consent through verbalisation. Before every touch, every advance, the man lays out the terms of what is about to happen, harnessing eroticism out of safety.
Ninja Thyberg's Pleasure (2022) is a gruelling exploration into the world of pornography (Credit: Mubi UK)
"I wanted it to be positive because there are positive stories out there. And they are real and they are true. And just because they make some people feel a bit uncomfortable, it doesn't mean they don't get to be represented," says Brand. Here, this element of discomfort is introduced through Nancy's insecurities, which lead the retired teacher to a place of toxic bias. In Leo's gentle handling of his client's vitriol, there is a clear demonstration of vocational tact, something actor Daryl McCormack was keen to explore through his performance.
"When I was speaking with sex workers, they had this ability to consistently find a balance with another person, and to me, that's a real gift. That's an intuitive thing and maybe where the vocation comes in. It's something that can’t be taught," he tells BBC Culture. For a film to depict sex work as a true vocation is already a real change, but to do so through a male sex worker adds yet another layer of progressiveness.
"The world of sex work is dominated by women, queer folks, trans folks and people of colour. The power structure in place means the people with extra income available to spend on sex workers are cis white men, or seemingly cis white men, so that's where the demand is", says Westwood.
Would the film have worked so well if the genders were reversed? It is questionable whether the film could preserve its essence without its very specific, subversive gender dynamic, a fact director Sophie Hyde was acutely aware of: "A lot of the time when we see a younger man with an older woman it's through this idea of a cougar, which I don't subscribe to. One of the things I loved about making [the film] was that there were so many power dynamics at play. Somebody's paying, so there's power in this; someone is young and beautiful, so the other person feels powerless in that situation. Daryl and I have even talked about a mixed-race person coming into the room as a sex worker and the power dynamic there. These things were not necessarily the plot of the movie but they are there all the time for the characters."
It is clear that, as cinema slowly progresses towards a more faithful portrayal, there is a need for these more diverse stories, crafted with the help of sex workers. "I would like to see not only inclusion of sex workers, but also deferring to sex workers," says Mazzei, on the commitment required of the entertainment industry to achieve meaningful change. "And there's a big difference there because a lot of people will hire someone to consult on their film but then not listen to that. And that's not doing the work. Doing the work is willing to step aside and listen to what someone is telling you about their lived experience and understand that they know it better than you."
Good Luck to You, Leo Grande is released in the UK and US on 17 June.
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France24 - World
Shipping movement continues in the Black Sea despite Ukraine war, sanctions
Issued on: 05/06/2022 - 20:07Modified: 05/06/2022 - 20:16
FRANCE 24
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In response to Western sanctions over its invasion of Ukraine, Russia has blocked hundreds of ships mostly containing Ukrainian grain exports in the Black Sea and the Sea of Azov. Despite the blockade, observers have noted near-normal rates of shipping activity throughout the area. Key regional player Turkey has so far refrained from taking on a decisive role in stopping potential theft of the grain.
The blockade risks causing a global food crisis as Ukraine is one of the world’s top agricultural suppliers, exporting upwards of 25 million tonnes of grain and other goods to international markets.
Some analysts say that Russia is using food as a weapon of war. The European Union hopes to overcome the supply problem by creating a land corridor to Poland’s Baltic Sea ports that would allow Ukraine’s vital food exports to reach the rest of the world.
The number of ships on the route is nearly the same as before the war at 40,000, according to experts.
According to Vasyl Bodnar, Ukraine's ambassador to Turkey, the problem is that Russia is taking advantage of the blockade it has imposed to "steal Ukrainian grain and send it overseas from Crimea, including to Turkey".
"In May alone, we counted at least 10 passages including two round trips from three vessels flying the Russian flag ... Not to mention those that we would have collectively missed."
According to an article in The Hill by Garrett I. Campbell, a retired US Navy captain, and Anna Borshchevskaya, a senior fellow at the Washington Institute for Near East Policy, one solution to this blockade could be to reflag international merchant vessels, meaning to have these ships fly flags from countries with which Russia has ties and thereby recommence international exporting that way.
Although Turkey has officially condemned Russia’s offensive in Ukraine, it has positioned itself as a neutral mediator and refused to join the West in implementing sanctions against Moscow.
Turkey is a key regional player thanks to the 1936 Montreux Convention regarding the Straits, an international agreement that could play a decisive role in the Ukraine conflict since it allows Turkey to decide if, and which, civilian vessels and military warships can pass through the Dardanelles and Bosphorus straits, which form the seagoing link between the Black Sea and the Mediterranean.
After Ukraine asked Turkey to intervene to maintain regional peace, Ankara agreed to close the straits to Russian warships in late February. Russian ships had entered the Black Sea in early February and Turkey said it would not prevent Russian warships from entering the sea if Russia claimed they were returning home. A diplomatic source in Ankara added that Turkey is not legally entitled to intercept commercial ships or search them.
"We don't follow the ships on their way out of the Straits. We monitor them 10 kilometres before they enter and 10 kilometres after they leave," the source told AFP on condition of anonymity.
Elizabete Aunina, a researcher at Amsterdam University, told AFP: "If we look at the vague words of the Montreux treaty, it leaves a lot of room for interpretation."
"It did not foresee that merchant vessels could be carrying stolen goods... Turkey has before showed a certain commitment to sticking to the very basic interpretation of the Convention as a way to also protect itself from entering deeper into the conflict."
The European Union has imposed an embargo on Russian imports but tankers flying Greek and Maltese flags can be seen sailing through the Bosphorus up to the Black Sea and heading to Russian ports.
Maritime corridors
From his terrace overlooking the Bosphorus, Yoruk Isik, a 50-year-old Istanbul-born geopolitical analyst, has been observing ship movements on this key waterway between the Black Sea and the Mediterranean for the past decade.
Isik uses a combination of real-time tracking applications, a strong network of observers, and Russian and Ukrainian activists as well as satellite images to keep an eye on vessels.
"We can see from end to end," he said.
Some freighters loaded the wheat at Ukrainian ports that were under Russian blockade such as Odesa, Chornomorsk and Mariupol, he said.
These ships are bound for Syria, where Russia has an operational base, and then either Lebanon or Egypt, two countries that normally buy 81% and 85% of their grain, respectively, from Ukraine and are facing a food crisis as a result of this war.
Isik also saw a flotilla of old Turkish boats that have "never been seen before in the area" suddenly appear under another flag in the Russian port of Novorossiysk, which are "likely under contract with the Russian government".
He gives a few examples of others : Kocatepe (now Tanzania), Barbaros (Equatorial Guinea), Hizir (Malta) and Sampiyon Trabzonsport (Cameroon). Isik, who has a list of the cargo ships that belong to the Russian defence ministry and those of the private companies operating on its behalf, feels that "what is happening is unacceptable".
Geopolitical fallout
Africa has also been severely affected by the war in Ukraine. When Macky Sall, Senegal's president and the current head of the African Union, met with Russian President Vladimir Putin on Friday he said Russia’s blockade of Ukraine and its grain exports had worsened food crises in Africa. But Sall also acknowledged that Western sanctions on Russia had aggravated Africa’s lack of access to grain.
Many African countries have longstanding ties to Russia, some of which date back to when the Soviet Union supported these countries’ wars of independence against their colonial rulers. Putin has made sure to cultivate these relationships and thus has managed to avoid the ire of many African countries regarding the war in Ukraine.
Russian Foreign Minister Sergei Lavrov will visit Turkey on Wednesday, June 8, to discuss the possibility of establishing "sea corridors" – although Russia is secretly exporting Ukrainian wheat for its own benefit, according to some analysts.
"This is the information we get but we cannot stop, or check, or question the intention of any cargo ship except if we feel a threat to Turkish peace or security," the diplomatic source said.
EU considering tighter sanctions
"If Russia exports Ukrainian products, nobody authorises Turkey to stop the vessels," said Yucel Acer, an international law professor at the University of Ankara.
The European Commission, however, is preparing its response, said a source in Brussels when their vessels are caught in the act.
"Most of these vessels are covered by European and British insurance: with this new package, they will no longer be able to use them," said the source. "This should have a significant impact."
But Turkey could do more, said Aunina of Amsterdam University.
"Following the annexation of Crimea (on 18 March 2014), Turkey technically banned ships from Crimea in its ports," Aunina said, adding: "This could be done as well."
Before the war, Ukraine was on track to become the world's third-biggest exporter of wheat. Africa and the Middle East both consume more bread products than other parts of the world and so are heavily reliant on Ukrainian exports. Africa imported $1.4 billion in wheat from Ukraine between 2018 and 2020, representing 12% of its wheat imports.
(FRANCE 24 with AFP)
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WAR IN UKRAINE
Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk
AS IT HAPPENED
Russia says flagship Moskva cruiser of its Black Sea fleet has sunk
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Global food crisis: Leaders urge action as Ukraine war strains supply chains
Valeurs Actuelles
« Qu’ils restent chez eux » : le cardinal Robert Sarah s’oppose à l’accueil des migrants
L’Europe « sera envahie par une population étrangère ». Du moins, si le continent ne cesse d’accueillir des migrants. Voici l’inquiétante prédiction du cardinal Robert Sarah. Il était invité au micro d’Europe 1, ce jeudi 25 novembre, afin de présenter son livre intitulé Pour l’éternité, paru aux éditions Fayard. Toutefois, le cardinal a rapidement été interrogé sur la crise migratoire qui touche l’Europe. Mercredi 24 novembre, une embarcation de migrants a fait naufrage au large de Calais, provoquant la mort de 27 personnes. Le bateau tentait de rejoindre le Royaume-Uni au moment où il a chaviré. Ce drame renforce davantage la polémique sur l’immigration en Europe et en France. Pour le cardinal Robert Sarah, il faudrait ainsi « aider l’Afrique à se développer sur place », et permettre plus d’emplois plutôt que de les accueillir. Le religieux souhaite que les migrants « restent chez eux » pour éviter un nouveau drame comme celui survenu dans la Manche. « On doit leur dire de servir leur pays et leur continent », a-t-il insisté à la radio.
Le Cardinal Robert Sarah : « Le meilleur accueil que vous pouvez offrir à ces migrants c’est de développer leur pays, qu’ils restent chez eux »#Europe1 pic.twitter.com/CHvD25qb7l
— Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) November 25, 2021
« L’autodestruction » de l’Europe
Le cardinal Robert Sarah prévient par ailleurs qu’un « basculement » risque de se produire. Toujours sur Europe 1, face à la journaliste Sonia Mabrouk, il a plaidé pour que « chacun garde ses racines, sa richesse culturelle, historique, et le communique à ses enfants », déplorant « l’autodestruction » de l’Europe. « J’espère que l’Europe prendra conscience qu’il faut quand même discerner et évoluer avec intelligence, tout en gardant sa tradition », a-t-il terminé au micro de nos confrères.
Le Cardinal Robert Sarah : "J'espère que l'Europe prendra conscience qu'il faut discerner, évoluer avec intelligence tout en gardant ses racines, tout en gardant sa tradition"#Europe1 pic.twitter.com/siiOY9OS83
— Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) November 25, 2021
L'Humanité
Soprano, des quartiers Nord de Marseille au sommet de l’Everest
Nos recommandations culturellesUne histoire d’amitié à l’origine d’un succès, c’est ce que raconte la série documentaire sur le chanteur Soprano, diffusée sur Disney+ depuis le mercredi 15 juin.
Perrine BontempsS oprano, à la vie, à la mort est né d’une amitié, d’une relation de confiance entre le chanteur et Céline Jallet, l’une des réalisatrices du documentaire. Passée par TF1 et 50’ inside, la journaliste s’est liée avec Soprano à l’occasion de plusieurs rencontres pour les besoins de l’émission. L’envie de travailler sur des formats plus longs et plus profonds s’est ensuite emparée de Céline Jallet, et Soprano fut le premier nom qui s’imposa à elle. « C’est quelqu’un qui travaille avec des gens de confiance, il a besoin de connaître la personne en face pour se livrer », a relaté la réalisatrice lors d’une conférence de presse, début juin.
La vie d’une star de la musique française
Rapidement accompagnée d’Anthony Igoulen et de Yoan Zerbit, l’équipe propose la série documentaire à Disney+, qui accepte l’aventure. Les réalisateurs soulignent que « l’avantage de ces plateformes, c’est la diffusion non linéaire, elles permettent donc d’innover ». Contrairement à la télévision, les plateformes de streaming supportent des formats plus approfondis, sans contrainte de temps.
Une série documentaire basée sur la vie d’une star de la musique française, « il n’y en avait pas beaucoup d’exemples » quand ils se sont lancés dans la création de ce projet. Depuis, Orelsan a ouvert la voie avec Montre jamais ça à personne, série réalisée notamment par le frère du rappeur et diffusée sur Prime Video, plateforme d’Amazon, en 2021 : Clément Cotentin a filmé son frangin et ses amis depuis le début des années 2000 dans le but de documenter un jour l’ascension de l’artiste caennais.
« Très vite, on s’est dit que Soprano était un artiste incroyable, mais qu’il était aussi entouré de pleins de mecs “normaux”. On s’est dit qu’il y avait un truc à part à raconter . Les réalisateurs
La démarche est bien différente dans le cas de Soprano. L’enfant des quartiers Nord de Marseille et son entourage n’avaient pas les moyens de s’offrir du matériel audiovisuel, les images d’archives sont donc plus rares. Anthony Igoulen a parcouru les quatre coins de la cité phocéenne pour collecter toutes les photos et vidéos du rappeur qui existaient. Grâce à l’aide de Diego, le frère de Soprano, et au bouche-à-oreille, le réalisateur atteint son but, même si ce n’est pas chose facile.
Soprano n’a jamais quitté Djamali, Mej et Mateo
Dans cette série, « trente ans d’histoire » sont à l’écran, « donc, il y a une évolution des formats et des supports », décrit l’intéressé. Ces années d’histoire ne sont pas seulement celle du jeune Marseillais, mais aussi « une certaine histoire de la France, des quartiers Nord et du rap ».
Au-delà de l’amitié avec Céline Jallet, ce documentaire raconte également la relation entre quatre hommes liés depuis l’adolescence. Soprano n’a jamais quitté Djamali, Mej et Mateo. C’est d’ailleurs ce dernier qui a soumis l’idée d’une série en six épisodes, plutôt qu’un film d’une heure et demie. « Très vite, on s’est dit que Soprano était un artiste incroyable, mais qu’il était aussi entouré de pleins de mecs “normaux”. On s’est dit qu’il y avait un truc à part à raconter », se remémorent les réalisateurs. Ils ont alors choisi de ne pas seulement mettre en scène le récit de Soprano, mais également celui de ses meilleurs amis, car, « en creux, ses proches racontent beaucoup du rappeur ». Soprano, à la vie, à la mort, c’est une façon de découvrir cette icône de la musique française sous un nouveau jour, de son enfance à l’enregistrement de son dernier album.
disney+sopranodocumentairemarseille BBC
81% of under-35s feared loneliness from long-term home working, and studies have showed heightened levels of stress and anxiety among younger workers since the shift to remote work
When Cat, 30, was offered a fully remote role last year, she didn’t think twice about accepting. By then, Cat, who lives in London and works in environmental services, had already been working mostly remotely for some time as a result of the pandemic. She thought that being based from home wouldn’t be much of a problem.
But during the past few months, Cat has started to have second thoughts.
“Working alone all day every day, particularly when my partner is in the office, is tough,” says Cat. “Sometimes, I won’t see anyone all day, which can be very lonely. I’ve found that instead of taking breaks to chat to people in my office, I pick up my phone. All of the extra screen time has definitely had a negative impact on my wellbeing.”
Remote work has been heralded as a solution to some of the problems of our fast-paced, pre-pandemic lifestyles. For many, it’s meant the opportunity to spend more time with their children, or use time that they would have previously wasted commuting pursuing more fulfilling hobbies. But new research into remote work and wellbeing has shown mixed results – in Microsoft’s 2022 New Future of Work Report, researchers found that although remote work can improve job satisfaction, it can also lead to employees feeling “socially isolated, guilty and trying to overcompensate”.
The negative effects have come as a surprise for some employees, who are now feeling the crush, realising remote work isn’t necessarily the wellness panacea it has been touted as. Contrary to the running narrative of a mass demand for remote work, some employees are actually choosing to switch into roles with an in-office component.
But for many, these downsides are well worth it. For demographics who struggled with an office-based working life pre-pandemic, the problems that working from home bring are a small price to pay.
A ‘rapidly growing mental health crisis’
Working from home might have once been viewed as a utopia of exercise on our breaks, making healthy homecooked lunches and easily being able to make the school run. For many, however, the reality has looked very different.
From research showing that remote workers are putting in longer hours at their desk, to data suggesting that up to 80% of UK workers feel that working from home has negatively impacted their mental health, an increasingly complicated picture is emerging when it
Many people can feel isolated during remote work, but child-free millennials are particularly likely to be affected (Credit: Getty Images)
Nicola Hemmings is a workplace scientist at mental healthcare provider Koa Health. She says that the lack of human connection that Cat has struggled with is a common complaint. She points out that the pandemic sparked a “rapidly growing mental health crisis”, and that even those who have fully embraced a move to remote work might not be exempt.
“When working remotely, we miss out on the social cues of a busy office and much needed social-interactions – catching up in the corridor, or making a drink in the kitchen while checking in and asking about the weekend,” she says. “These seemingly small moments can collectively have a large impact on our wellbeing.”
Isolation isn’t the only problem remote work presents. Cat says that on top of feeling lonely, she has also found that dealing with a high volume of video calls has made her feel “self-conscious”, and that constantly seeing her own face on a screen has left her wishing that she could return to in-person meetings. “I’d prefer to have the option of an office a few times a week so that I have some human connection,” she says.
Additionally, workers in some specific groups are feeling negative effects harder. Cat is a child-free millennial, a demographic that are very likely to be affected by the struggles she describes.
One survey showed 81% of under-35s feared loneliness from long-term home working, and studies have showed heightened levels of stress and anxiety among younger workers since the shift to remote work. Hemmings says that specific circumstances more often associated with younger millennial and Gen Z workers – such as having recently entered the workforce or not having a quiet, dedicated workspace – can have a severe impact on wellbeing.
A fair trade-off
For some, however, working remotely during the pandemic has been enough of a positive gamechanger to supersede the downsides.
This is especially true for workers who have existing caring responsibilities or disabilities, whom Hemmings says have experienced a positive change to their mental health. For these people, office-based work can be extremely detrimental to wellbeing, as they juggle long commutes with intense personal commitments, or physical and mental exhaustion from dealing with the stress of getting to and from a workplace not well-suited to their needs.
Lauren, 28, says that working from home has definitely improved her wellbeing. The Pennsylvania-based mother-of-one says that although there are some downsides, such as never feeling truly offline, the positives by far outweigh the negatives. She points out that she’s now able to work in the same room as her husband and daughter while they play together, or go to doctor’s appointments for herself or her child at a time that suits her.
“For the first time in my life I don’t have the Sunday Scaries,” says Lauren, who works in technology. “I keep flexible hours, which is super helpful when you have a child. I definitely want to continue working remotely, at least until my daughter goes to school.”
For Lauren, the downsides to remote working are a fair trade-off for the added convenience and increased time with her child. Kevin Rockman, a professor of management at George Mason University’s School of Business, US, points out that although there are undeniable issues when it comes to wellbeing, the net benefits for people like Lauren have been vast.
“There is no doubt that wellbeing is stronger given remote work,” he says. “Trading commuting time for personal health, family or recreation is almost guaranteed to bring positive benefits.”
Finding the balance
The shift to remote work has been far from straightforward, and many companies are now grappling with the problem of how to design a model that works for everyone. The evidence to date indicates that people’s personal circumstances and preferences are a key factor in whether remote work brings them any benefits – and, if so, whether the value of these benefits overrides downsides like isolation and loneliness.
“Implementing remote work is really about re-imagining what it means for each and every person to be at work,” says Rockman. “Employers need to balance flexibility, giving people the tools they need to remain productive and the social needs of employees. What that ideal balance looks like will change from organisation to organisation.”
Rockman points out that different demographics will experience remote work in different ways. Research shows young mothers are most likely to benefit from working from home, and a person who lives with their partner and has a social network in their local area will probably experience fewer negative impacts on their wellbeing than someone who lives alone and is a recent transplant to a city, for example.
Despite the negatives, many workers report that the upsides of remote work, like flexibility to be with family, far outweigh drawbacks (Credit: Getty Images)
It’s also possible that what employees want from their workplace might change over time. A Gen Zer in the early stages of their career might value the social contact of the office, and their needs could be very different from a working mother or person who cares for an elderly parent. What works best isn’t necessarily a one-size-fits all solution – and will probably also be a moving target depending on the specific needs of individuals over time.
Cat isn’t currently looking for a new job, but she says that when she does, she hopes to find a role that balances both in-person and remote work. Even though she has struggled with her wellbeing while working from home, she still wouldn’t want to go back to five days in the office a week – a sign of how complex many people’s feelings about remote work really are.
As for Lauren, she sees herself moving into a hybrid job once her daughter starts school – but only if the role would be flexible enough to mean that she could still leave at midday to see her daughter at a school event or attend an appointment. “Otherwise, remote work forever doesn’t sound too bad to me.”
New York Times - World
From the Bones of Victims, a Doctor Unearths a Drug War’s True Toll
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Raquel Fortun, one of only two forensic pathologists in the Philippines, is using her skills to show how other doctors falsely claimed some victims of the country’s drug war had died natural deaths.
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By Sui-Lee Wee
QUEZON CITY, Philippines — Standing in a university classroom surrounded by six skeletons lying on wooden tables, Raquel Fortun held up the broken skull of a man who was slain during President Rodrigo Duterte’s drug war.
She poked a finger through a hole in it.
“This looks like an entry,” said Dr. Fortun, who is one of only two forensic pathologists in the Philippines. “So an apparent gunshot wound to the head for this one.”
Since July 2021, Dr. Fortun, 60, has been quietly examining these bones at the behest of a Catholic priest, the Rev. Flaviano Villanueva, and the families of the victims.
What Dr. Fortun discovered made headlines in the country.
Out of 46 remains that she had examined, there were seven cases in which the death certificates had stated that the cause of death was natural, though her investigations showed them clearly to be homicides. The findings, disclosed at a news conference in April, raised questions about whether medical authorities were complicit in a cover-up.
Dr. Fortun’s discovery also suggests that the true extent of the drug war could be far bigger than what the government has disclosed. Rights activists have long argued that the number of people killed — up to an estimated 30,000 since 2016 — is far higher than the official figure. The Philippine National Police puts the number at over 6,200.
Before Dr. Fortun, there had been no independent inquiry into the drug war, including its many casualties. The International Criminal Court said last year that it would open an investigation, but the Duterte administration said it would block investigators from entering the country.
In response to Dr. Fortun’s findings, the Philippine National Police said it would conduct its own investigation into falsified death certificates, though any conviction is unlikely. Since the drug war began, only three police officers have been imprisoned — for the murder of a 17-year-old boy.
In a country where the justice system is weak, where extrajudicial killings are common, and where forensic pathology is almost nonexistent, Dr. Fortun has a kind of celebrity status. Family members of homicide victims either ring her up at the University of Philippines College of Medicine, where she chairs the pathology department, or track her down on social media.
She is skeptical of the police narrative that many suspects in the drug war were killed because they tried to fight back. She has been critical about the lack of a proper death investigation system in the Philippines that allows the police to handle the evidence, the witnesses and the bodies of victims killed in police shootouts.
“That’s how you get away with murder. Easily,” she said in an interview in her office. “And here I am in my ivory tower, saying: ‘No though, you’re wrong. You’ve missed this, you’ve missed that.’ How do you think they feel about me?”
“They hate me,” she said, chuckling.
Dr. Fortun grew up in Quezon City in a family of lawyers and doctors. As a child, she loved disassembling items, wanting to find out what was wrong with a broken doorknob or car part. She said she gravitated toward pathology, seeing it as “the backbone of medicine.”
Dr. Fortun graduated from medical school in the Philippines in 1987 and started her residency training in anatomic and clinical pathology in 1989 at the University of Philippines’ College of Medicine.
But it was a one-year training course in the King County Medical Examiner’s Office in Seattle in 1994 that led her to focus on forensic pathology. Dr. Fortun left her 4-year-old daughter, Lisa, behind with her in-laws. “That was the most difficult thing ever,” she said.
In a telephone interview, Dr. Richard Harruff, the chief medical examiner at King County and Dr. Fortun’s former boss, said he enjoyed being her mentor because “she wasn’t afraid of anything.”
“She was just as good as any pathologist that I’ve ever trained over the years,” he said. “She just basically absorbed everything, and decomposed bodies and skeletal remains were not a factor at all. She just did the work.”
Over the years, Dr. Harruff said he “always wondered how she managed not to get killed or assassinated.”
It’s a question Dr. Fortun has given a lot of thought to herself.
“Am I at risk? Should I consider moving elsewhere?” Dr. Fortun wondered aloud. “There’s a certain effect on your psyche. You’re not safe. Knowing that in the Philippines, assassins can simply come near you, start shooting and get away with it.”
Whatever the dangers, Dr. Fortun makes no effort to mince her words.
She is voluble on Twitter, where she tweets under the account @Doc4Dead. In 2016, she angered Mr. Duterte’s daughter, Sara Duterte, after she questioned whether Ms. Duterte’s announcement of being pregnant with triplets was part of a public-relations campaign for her father. Ms. Duterte, who is set to become the vice president on June 30, called Dr. Fortun a “bitter melon” and urged her to “turn off her Twitter.”
Dr. Fortun’s work has taken her to Cyprus, The Hague and East Timor. She would make more money if she practiced medicine abroad full time, but said she felt “there was always this guilt that I’m not in the Philippines where I’m needed.”
Most mornings, Dr. Fortun arrives at her makeshift lab in the University of the Philippines’ College of Medicine that she hastily put together with tables sourced from a junkyard. She works alone, sifting, piecing and gluing the bones together. In the past month, those mornings were interrupted by a radiotherapy program to treat early-stage breast cancer, after which she would head to the lab.
“When I’m there in the room with all of these skeletons, I feel that I’m giving them what was denied to them before,” she said. “They were not given a proper investigation, no proper examination. So I’m trying to see what was missed.”
Several things have stood out to Dr. Fortun: the victims were nearly all men, the majority had head wounds, and they were the “poorest of the poor.”
She held up a jawbone without teeth. “They’ve probably never seen a dentist in their life,” she said.
Dr. Fortun is working for free — she charges Father Villanueva about $96 per body to cover only the costs of materials. With more and more bodies that need to be exhumed, she said she “is on a treadmill.”
Dr. Fortun said she hopes to get help from the international forensic community but acknowledged it was unlikely even when Mr. Duterte leaves office. Ferdinand Marcos Jr., elected president in May, has indicated he would not help pursue the I.C.C.’s case and would only allow investigators to enter the Philippines as tourists.
What troubles Dr. Fortun the most, she said, are the unidentified. “What happens to the unnamed, unclaimed bodies?” she asked. “Where are they?”
Dr. Fortun saves hair and finger nails to remind herself that these “were all part of somebody.” Halfway through the interview, she rummaged in a shelf behind her desk and brandished a clear plastic bag of kneecaps she is keeping for possible DNA analysis. (“I love the patella!” she cried.)
“You never lose sight of the fact that you’re dealing with a person,” she said. “Especially when you meet the relatives.”
In presenting his case to the families to have their loved ones’ remains assessed, Father Villanueva, known as “Flavie,” said he told them “we have bones that could speak.”
“In Tagalog, we call it bones of truth,” said Father Villanueva, the founder of the AJ Kalinga Foundation, a nonprofit that is helping victims’ relatives. “Because the bones cannot lie.”
After finishing her examination, Dr. Fortun explains her findings to the families. Father Villanueva said he has seen many of the relatives embrace the urns with their loved ones’ ashes, while listening to her.
Father Villanueva said he knew there was only one person he could turn to to examine the bones. He had never doubted Dr. Fortun as far as her “sense of justice is concerned,” he said, and recalled her excitement when he told her about his plan.
“She’s been demanding, craving, and on a minimum, asking, that we bring bodies to her,” he said.
Five years away from retiring, Dr. Fortun said she sees this project as a culmination of her life’s work.
“When Father Flavie started referring them, I felt the sense of satisfaction, that, OK I’m going to make use of what I know,” she said. “Finally, I wouldn’t feel so useless. I shouldn’t have those regrets anymore of staying.”
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France24 - World
After Queen Elizabeth, what future for the Commonwealth?
Issued on: 04/06/2022 - 11:58
Diana LIU
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As the United Kingdom celebrates Queen Elizabeth’s 70th year on the throne, many in Britain and abroad are questioning the future of the Commonwealth of Nations, a group of 54 nation-states largely comprised of former British colonies which the Queen has championed throughout her reign. What purpose does this international club of nations serve, and what may the future hold?
With roots in the British empire, the Commonwealth in its modern-day form came about in 1949 with the London Declaration establishing a precedent of member states being “free and equal”. Membership was not contingent on recognising the British monarch as the head of state. King George VI was the political association’s first head, and Elizabeth II took over in 1952 after her ascension to the throne.
Based on free and voluntary cooperation, the 54-member organisation represents about a quarter of the world’s population, with the vast majority being former British colonies.
These member states share in the values of democracy and human rights and champion youth affairs and the environment, among other issues. They participate in a biennial Commonwealth Heads of Government meeting, over which the queen presides, and the Commonwealth Games, an international sporting event which occurs every four years.
“The Commonwealth was created as an alternative way to keep ties of voluntary friendship and mutual interest among nations linked through English language and, for the most part, relationship with Britain as former colonies,” said Cindy McCreery, historian and senior lecturer at the University of Sydney and a specialist in the history of the British Royal Family.
“One of its key achievements is keeping so many diverse states in it - Canada, the UK, Australia, India, Caribbean countries and former colonies in Africa,” McCreery added. “The Commonwealth is also remarkable in that states have left and come back - like South Africa, which left the organisation under apartheid and came back voluntarily”.
Throughout her reign, Queen Elizabeth has played a crucial role in championing the Commonwealth and maintaining its relevance.
“The Commonwealth has always been a priority to the Queen, which is a key reason as to why it still survives,” said Craig Prescott, a lecturer in UK constitutional law at Bangor University.
“She has visited countries in the Commonwealth throughout her reign until relatively recently — her last trip abroad was to Malta in 2015 for the Heads of Government meeting. She has always reminded people of the importance of the Commonwealth, in her Christmas address or in her Commonwealth Day message."
“Elizabeth has been enormously influential. She has taken a great interest in leadership in the Commonwealth Heads of Government meetings, has tried to patch up differences between leaders and keep people feeling as though it is relevant for their nation to stay in the Commonwealth”, McCreery added.
A hangover from the colonial past or a useful platform for smaller states?
Although some of the wealthier nations in the Commonwealth, such as Australia, New Zealand, and Canada, still retain the Queen as their head of state, members in the Caribbean seem keen on breaking with the royal hierarchy. Officials in at least six countries in the Caribbean have indicated they they plan on removing the monarch as their sovereign following Barbados, which became the region’s newest republic at the end of 2021.
Prince William and Kate Middleton, the Duke and Duchess of Cambridge, visited the Caribbean in March in what was widely seen as an attempt to persuade countries not to sever ties with the monarchy. Their visit was met with protests in Belize and in Jamaica, where people called for a formal apology from the royals for the enslavement of Africans and demanded reparations.
Yet, even as smaller states move to reject the monarchy as a symbol of a colonial past to which they no longer wish to be tethered, staying in the Commonwealth could be seen as a way to continue to reap certain benefits under the British crown.
“When Barbados became a republic, it no longer had the Queen as the head of state, but this didn’t change its relationship to the Commonwealth. We don’t see countries leaving the Commonwealth en masse when they become republics,” said McCreery.
“On their own, small states in the Caribbean would have very little leverage in international affairs - so the Commonwealth is the main avenue they have for getting critical mass. The organisation offers a way for smaller states to band together and potentially have more influence regarding issues like climate change. It gives them a global platform to talk about issues of concern to them, find fellow members that share similar experiences, and potentially get wealthier members like Australia to help out in a spirit of friendship,” she added.
“It is significant that 54 nations signed up for it. I think nations feel that there is something in it for them, and that it’s not just a colonial hangover.”
What future for the Commonwealth?
As the monarch celebrates her platinum jubilee, many are asking what the future of the Commonwealth will look like when its strongest champion is succeeded by Prince Charles, who is presently heir to the British throne. The Commonwealth has been criticised as being ineffective, with a poor track record of bringing about major policy changes, and many have suggested that it has perhaps run its course historically.
“The biggest open goal of the Commonwealth is tackling climate change, as many countries in the organisation are likely to suffer greatly due to its effects. The organisation could really have a role to play, for instance by supporting countries to move away from carbon to net zero emissions,” said Prescott.
“Prince Charles has always showed a strong interest in climate change, so this may make him appealing to members of the Commonwealth. But this may require rethinking the shape of the Commonwealth — its resources and capabilities. There hasn’t really been political will to scale it up. It might as well be that it has been superseded by other international organisations and alliances, like the G20”, he adds.
“I bet that Charles will be much more interventionist for issues like the environment and youth affairs,” McCreery predicted. “Charles may actually have the ability to get more done than Elizabeth, as he has significant experience working with organisations that are campaigning in these areas.”
For the historian, the Commonwealth has a future and potential that is not necessarily tied to the Queen. It is a future model of the Commonwealth that may be gathering pace. In recent days, speculation has arisen that Australia may be the next Commonwealth nation to become a republic after the new prime minister, Anthony Albanese, appointed an Assistant Minister for the Republic.
“I think that more members of the Commonwealth will become republics, but that is more linked to their constitutional relationship to Britain rather than membership in the organisation. I’m sure many states would see it as a good organisation to be a part of, even if it’s only as a backup. The Commonwealth has potential, although I am not sure if it will reach it.”
For British conservatives, further engagement with the Commonwealth could help the UK achieve Prime Minister Boris Johnson’s “Global Britain” strategy, which consists of reconnecting with “old friends and new allies” in a post-Brexit world. Yet the success of this aspect of the country's foreign policy remains to be seen.
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CARTOONING FOR PEACE
Honouring Queen Elizabeth II's monumental Platinum Jubilee
PLATINUM JUBILEE
Queen Elizabeth to miss Jubilee thanksgiving service after ‘discomfort’ at kickoff
The Debate
The longest reign: What next for the British monarchy?
Valeurs Actuelles
La France, un pays qui s’oublie
Un prêtre ou des fidèles qui tombent sous les coups de fanatiques islamistes. Des églises incendiées, des tabernacles profanés. Des processions attaquées. Des calvaires vandalisés, des statues de saints qu’on cherche à bannir de l’espace public. Des “humoristes” de sévice public qui s’autorisent des agressions verbales contre le catholicisme qu’ils ne se permettraient à l’encontre d’aucune autre religion. Des lieux de culte qui servent de caisse de résonance aux provocations de féministes dépoitraillées ou de jeunes crétins en mal de médiatisation. Des hommes politiques qui, sous prétexte de ne pas stigmatiser l’islam, profèrent contre le catholicisme des accusations absurdes. Des élus locaux qui ne veulent plus prononcer le mot “Noël” mais n’oublient jamais de saluer le début du ramadan… Jour après jour, les occasions ne manquent pas pour les catholiques français de se sentir agressés, soupçonnés, comme mis à l’écart de la communauté nationale, et pour fi nir comme étrangers dans leur propre pays.
Cette quantité de manifestations d’hostilité antichrétienne, grandes ou petites, devrait remplir les colonnes des journaux : mais c’est à peine si l’incendie criminel d’une église débordera les frontières de la presse locale. Journaliste à Boulevard Voltaire, Marc Eynaud a voulu réparer cette injustice en dressant un inventaire de ces multiples attaques, dont l’accumulation fait sens et révèle un climat inquiétant. Le sujet est d’importance, et ce coup de projecteur sur un sujet minoré de manière “systémique” est plus que bienvenu. Regrettons seulement que ce livre utile épouse une forme excessivement confuse, tant dans sa construction que dans son style, qui en brouille le propos.
On accusera sans doute l’auteur de mêler des choses qui n’ont rien à voir, comme les attentats islamistes et les attaques des libres-penseurs. On aura tort, car si ces phénomènes ne sont évidemment pas du même ordre, ils s’éclairent mutuellement. Ainsi, tandis que l’islam prospère naturellement sur le déni de nos racines chrétiennes, on pourrait croire que les militants de la libre-pensée et autres tenants d’une laïcité agressive se montreraient particulièrement vigilants quant à la montée en puissance d’un islamisme fanatique : or les mêmes qui sont prompts à chasser le moindre crucifi x ou à porter plainte contre une crèche municipale redoublent d’indulgence pour les atteintes à la laïcité en provenance de l’islam, et seront tout aussi prompts à taxer d’islamophobie ceux qui dénoncent l’islamisme.
On ne compte plus les déclarations de politiques qui, pour dédouaner l’islam d’un rapport problématique avec la laïcité, ou se dédouaner eux-mêmes d’une complaisance envers l’islamisme, bottent en touche avec des déclarations surréalistes sur la “menace catholique”. Marc Eynaud en dresse une liste très loin d’être exhaustive : c’est Sandrine Rousseau qui, interrogée sur la condition des femmes musulmanes, préfère dénoncer l’enfermement des « chrétiennes pratiquantes […] avec huit enfants, avec des jupes et des serre-tête en velours sur la tête » ; c’est le député LFI Éric Coquerel qui brosse un audacieux parallèle entre le voile islamique et — non plus l’inquiétant serretête en velours, qui obsède aussi le député de gauche Aurélien Taché — le voile de mariée catholique. C’est Marlène Schiappa qui, dans les colonnes de Valeurs actuelles, fantasmait une « convergence idéologique » entre terroristes islamistes et partisans de La Manif pour tous… C’est, aussi, le site Internet de France Culture qui, pour illustrer une émission sur le retour du blasphème diff usée après l’assassinat de Samuel Paty par un islamiste tchétchène, publie la photo d’une manifestation… de catholiques.
« Sorte de réflexe culturel », comme l’écrit Marc Eynaud, qui s’exprime dans les médias ou la classe politique comme par un incontrôlable mouvement pavlovien, la christianophobie ne contribue pas seulement à aff aiblir encore un peu plus un christianisme déjà bien éprouvé : elle fait aussi le lit de l’islamisme. D’une part parce qu’à l’image de la récente loi contre le séparatisme, elle dilue la lutte contre le fanatisme islamiste dans une méfi ance généralisée à l’égard de toutes les religions. D’autre part parce qu’elle ne permet d’opposer à l’islamisme que le bouclier totalement ineffi cace de la laïcité, qui prétend répliquer par une règle, strictement juridique, à un contenu, politique, philosophique et religieux : « Puisque le mot est à la mode, utilisons-le : l’impuissance de la République à contrer l’islamisme est systémique », constate avec raison Marc Eynaud.
Car cette règle est d’autant plus inopérante qu’elle tend à priver la France elle-même de son contenu. Ce que manifeste en eff et la christianophobie d’une bonne part de nos “élites” politico-médiatiques, c’est que leur laïcité ne consiste pas seulement, en application de la loi de 1905, à séparer l’État du catholicisme, mais bien à vouloir séparer la société française du catholicisme, à vouloir en éradiquer toute trace : mission quasiment impossible, tant la culture et l’identité françaises sont intimement liées au catholicisme. Mission surtout suicidaire, car cette conception de la République laïque ne peut que vider un peu plus la France de sa substance. Le révèle de manière éclairante le témoignage de Jeanne, jeune femme passée de l’islam au catholicisme, qui témoignait ainsi de sa conversion dans l’excellente émission En quête d’esprit sur CNews : « Étudier l’histoire de France m’a permis de briser l’écran républicain qui nous cache la France catholique. Une fois le vernis gratté, j’ai vu la France de Saint Louis, de Clovis et de Jeanne d’Arc. Et là, […] c’était fi ni avec l’islam non seulement d’un point de vue spirituel, mais aussi culturel. »
Pris en tenaille entre un islam conquérant et un anticatholicisme pavlovien des “élites”, encore aiguillonné par une culture woke qui veut déconstruire tout ce qui touche de trop près l’identité française, culpabilisés par la crise des abus sexuels dans l’Église, mal soutenus par une hiérarchie trop souvent timorée et qui semble surtout soucieuse de passer pour le bon élève de la laïcité, les catholiques français ne peuvent guère compter que sur eux-mêmes et sur leur foi pour résister aux vents mauvais. Mais ils peuvent surtout se dire qu’il n’y a pas de meilleur moment que les tempêtes pour se souvenir que, aujourd’hui comme sur la mer de Galilée, rien n’est impossible à Dieu.
Qui en veut aux catholiques ? , de Marc Eynaud, Artège, 232 pages, 15,90 €.
L'Humanité
Fixeurs, de l’ombre à la lumière
Nos recommandations culturellesPlateforme À la fois guides et traducteurs, ces locaux accompagnent les reporters dans les zones de conflit. Charles Villa a décidé de raconter leurs histoires.
Perrine Bontemps« S ur le terrain, j’apprenais beaucoup aux côtés de mes fixeurs et je trouvais assez fou qu’on ne parle jamais de leur travail, qu’ils ne soient pas plus associés aux reporters qu’ils accompagnent. » Charles Villa, journaliste pour le média en ligne Brut, travaille régulièrement en zone sensible. Il a alors besoin de collaborer avec des locaux, appelés des fixeurs, pouvant le guider et jouer les traducteurs. Depuis 2019, il filme ces personnes, montre leur rôle dans ses reportages, avec l’idée en tête de réaliser, à terme, un documentaire dédié. En août 2021, Hussein, un Afghan avec qui il collabore, se trouve dans une situation « extrêmement dangereuse » le poussant à quitter le pays. Les talibans ont repris le pouvoir. Cependant, « aucun des médias pour lesquels il avait travaillé ne lui propose de solution pour partir », constate Charles Villa. Il n’en faut pas plus pour que le reporter soit convaincu qu’ « il faut raconter ce travail, l’expliquer pour mieux les protéger ». Il va donc à la rencontre de sept de ses fixeurs, devenus des amis, pour partager leurs récits.
Entre 150 et 800 dollars, selon le contexte
Les profils sont variés. Journalistes ou personnes issues de la société civile, tous prêts à servir l’information. Les risques peuvent être anticipés avec l’expérience, mais, comme le souligne Charles Villa, « dans une zone de conflit, il y a aussi un facteur chance, on peut tous mourir. Il y a des bombardements, on peut marcher sur une mine, prendre une balle perdue »… Pourtant, ces renforts précieux « n’ont pas de contrat, pas d’assurance, pas de statut particulier, c’est aussi pour ça qu’ils ne sont pas assez protégés », développe le reporter de Brut.
Leur seule garantie est de percevoir le salaire négocié en amont, qui représente en général « des sommes conséquentes pour le pays, souvent largement au-dessus du salaire moyen, même mensuel, en une journée de travail ». En guise d’exemple, Sabiti, fixeur au Congo, était payé 250 dollars pour une journée sur un terrain sécurisé et 500 dollars en zone tendue. « On peut dire que c’est bien payé, après, comparé aux risques encourus, c’est à chacun de juger », nuance le reporter. Il lui est arrivé de donner entre 150 et 800 dollars, selon le contexte.
« Un fixeur est nécessaire si on a besoin d’un accès », explique Charles Villa. Certains endroits ne sont pas accessibles pour un « reporter occidental blanc… », qui ne parle pas la langue locale. « Les fixeurs connaissent le pays, la culture, les codes. Il n’y a presque qu’eux qui peuvent me prévenir du danger dans ces zones. » D’après le reporter, la relation entre un journaliste et son fixeur, « c’est l’histoire d’une rencontre entre deux personnes. Il n’y a pas de rapports de hiérarchie entre nous ». En 2021, lorsque son collaborateur afghan est en danger, il n’hésite pas à lui apporter son aide pour fuir le pays. Arrivés en France, Hussein et sa famille obtiennent le statut de réfugiés politiques, en partie grâce au soutien de Brut.
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French cinema legend Jean-Louis Trintignant dies aged 91
Issued on: 17/06/2022 - 17:21
Tracy MCNICOLL
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Guillaume GUGUEN
French cinema legend Jean-Louis Trintignant has died at home early Friday in the Gard region of southern France at the age of 91. In 160 roles over a glittering 60-year career, the actor’s subtle, powerful performances and distinctive voice left an indelible mark on French and European cinema.
Like his co-stars Yves Montand, Alain Delon and Gérard Dépardieu, Trintignant forged an impressive career punctuated by now-classic roles and rose to fame beyond his native France: From his breakthrough performance in "And God created Woman” (1956) with Brigitte Bardot, to Claude Lelouch’s Palme d’Or winner “A Man and a Woman” (1966) opposite Anouk Aimée – who won a Golden Globe, a BAFTA and earned an Oscar nod for her role – to “Amour” (2012), the global coup de coeur for which Trintignant won France’s César for Best Actor at the age of 82. Austrian director Michael Haneke’s end-of-life drama recalled Trintignant and co-star Emmanuelle Riva to longtime foreign admirers and won the pair new fans with five Oscar nods and the Academy Award for Best Foreign Language film.
In the 1960s and 1970s, not a year went by without a great part for Trintignant. Working under Europe’s greatest directors, he worked deep into his eighties making two acclaimed Haneke features and another film which reunited him with Lelouch. His CV namechecks legends of le septième art: Claude Chabrol (“Les Biches”), Eric Rohmer (“My Night at Maud’s”), Claude Berri (“Je Vous Aime”) and François Truffaut (“Confidentially Yours”), to name just a few French master filmmakers. Trintingnant worked with illustrious Europeans, too: Dino Risi on the Italian comedy cult classic “The Easy Life” (1962), Ettore Scola (“La Terrazza”), Bernardo Bertolucci (“The Conformist”), Krzysztof Kieslowski (“Three Colours: Red”). His performance as an investigating magistrate in Costa Gavras’s celebrated political thriller “Z” earned Trintignant Best Actor honours at Cannes in 1969.
But whether the actor enjoyed his celebrity is another matter. Discreet, mysterious, inscrutable, an artist who hardly craved the red carpet, primetime interviews or magazine covers, Trintignant remained a reluctant star to the end.
“I was extremely shy. And fame never interested me. You know, it’s amusing the first time, but after that not at all. Why do they give us prizes? We are already well paid. They should instead give Oscars to folks who do work that isn’t fun,” Trintignant told Nice-Matin in a July 2018 interview announcing he was bringing his illustrious career to an end.
Incarnating tragedy for rapt audiences, Trintignant lived devastating real-life drama in the public eye. Twice married, he had two daughters and a son with director Nadine Trintignant. Their infant daughter Pauline died in 1970 while Jean-Louis Trintignant was on set filming “The Conformist” with Bertolucci. But it was the 2003 death of his daughter Marie, his “best friend” and an accomplished actress in her own right, that Trintignant would say destroyed him.
Her father’s sometimes stage and screen partner, Marie Trintignant was killed at the age of 41 while filming on location with her mother and brother Vincent in Lithuania. She suffered brain trauma during a violent row with boyfriend Bertrand Cantat, lead singer of French rock band Noir Désir. Cantat was convicted in her death and served four years behind bars. The rocker has since attempted a series of returns to the limelight, but time and again his concerts have met with public backlash. “I died on August 1, 2003, the day Marie died. Inside of me, all is destroyed,” Jean-Louis Trintignant told author Catherine Ceylac for a book released in March 2018.
Trintignant’s familiar voice will linger in his cinematic oeuvre, but his warm timbre resonated on the stage, too, the accomplished theatre actor channelling Shakespeare, Jean Giraudoux, Tennessee Williams, Guillaume Apollinaire, Louis Aragon and Yasmina Reza for audiences in Paris and Avignon.
For children, particularly the generation of youngsters now in their forties, Trintignant’s voice brought Antoine de Saint-Exupéry’s aviator narrator to life on a much beloved 1972 vinyl recording of “The Little Prince”.
In an altogether different vein, movie goers also associated Trintignant’s voice with Jack Nicholson’s sinister mien in “The Shining”, for which the Frenchman served as the American star’s language double, a star stand-in for his Hollywood counterpart.
One of the last scenes the actor offered the cinema was not its most cheerful: The image of a wheelchair-bound Trintignant letting a troubled sea wash over him in Haneke’s 2017 Cannes selected, ironically named “Happy End”. Playing a withered cantankerous patriarch, Trintignant was 86 and knew he had cancer. Despite failing health, or in defiance of it, his performance was affecting – impressive by the unsparing look in his eye and by that magnificent voice, impervious to the ravages of time or illness.
But Trintignant had one more role up his sleeve – starring in “The Best Years of a Life” (2019), Lelouch’s sequel to “A Man and a Woman”, a Cannes highlight that reunited Trintignant with Aimée. Trintignant’s trademark tenderness was on display as his character’s vivid recollections of the long-ago love affair penetrated the fog of dementia.
Trintignant’s voice now has alas been silenced. But in a six-decade body of work that made its mark on the history of European cinema, it lives on.
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BBC
Globally, light pollution has increased by at least 49% over 25 years
On dark nights when the Moon is hidden and the clouds are at bay, Kevin Hughes sits at the bottom of his garden and gazes up at a velvety black sky. In contrast to his childhood growing up in London amidst the glare of orange sodium-vapour lights, he usually sees hundreds – and, as his eyes adjust, thousands – of stars studding the night sky.
Hughes lives in Cornwall, a peninsula in the southwestern tip of England that juts out into the Atlantic Ocean. His home is in West Penwith, a region renowned for its rugged moors, granite tors and mystic stone circles. Dark skies are a portal to this heritage: "These are the same stars that cavemen in furs and woolly mammoths would look at in the Neolithic [era]," says Hughes.
Although the landscape around them is undergoing change, with new houses, hotels and developments springing up, residents of West Penwith can feel safe in the knowledge that their night skies will likely be protected for generations to come. This is because in December 2021, the region became a Dark Sky Park: an international marker of exceptionally low light pollution.
Hughes, a former parish councillor who is standing for town council again in September, had the idea to apply for Dark Sky status in 2013 when an album from one of his pop heroes "flicked a lightbulb" in his mind.
"One of my favourite singers is Enya, and she released an album called Dark Sky Island," he says. "It's about Sark in the Channel Islands, which has absolutely no street lighting or cars. All the songs on that album are about navigating by the stars."
He began researching the International Dark-Sky Association (IDA), a body that recognises and accredits dark-sky areas worldwide.
Founded in Arizona in 1988, the IDA was set up by two astronomers to protect night environments from skyglow – excessive, artificial light directed upwards into the sky.
Globally, light pollution has increased by at least 49% over 25 years. Amidst mounting concern from ecologists and astronomers in the 1980s, the IDA was the first recognised authority in the dark sky movement, and remains the largest today.
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Since granting Flagstaff, Arizona, the prestigious title of the very first International Dark Sky Place in 2001, the body has supported applications in 49 countries, from Japan to Hungary. It now counts more than 190 sites in its dark sky program, protecting over 110,000sq km (42,471sq miles) of dark places around the globe, including dark sky reserves, communities, islands and sanctuaries.
The status is seen as a seal of approval which can be used by communities as a basis for further conservation, tourism, education or marketing campaigns. And as the benefits of dark skies, including to human health, wildlife and the environment, become better documented, many rural areas are now seeking IDA recognition. The UK currently has the highest concentration of dark sky areas in the world, triggering a "domino effect" as communities race to conserve the darkness.
A starry night sky at Porthgwara Beach in Cornwall (Credit: Chris Colyer)
But proving night skies are pristine – or up to the standard of IDA accreditation – is no easy feat.
It took Hughes and a steering group of parish councillors, amateur astronomers and dedicated residents seven years to achieve dark sky status for West Penwith.
As evidence, the group had to undertake a "sky quality assessment", which involved submitting light meter readings in the darkest areas of the 135sq km (52sq mile) region.
They launched a community campaign, convincing residents to convert to "dark-sky friendly" lighting – fixtures which are shielded, or angled down, rather than beaming up. Local companies and councils were encouraged to rethink their lighting strategies, for example by turning off floodlights and street lights after certain times.
Our aspiration is to slowly build a whole patchwork of dark areas – Kevin Hughes
The colour of light is critical too. LED lighting – despite its reputation for energy efficiency – often contains high proportions of blue light in its spectrum, which creates a harsh glare. Simply replacing bulbs with narrow-spectrum or low-colour temperature alternatives, can minimise harmful light. Kelvin (K), is the scale used to judge colour temperature, and typically ranges from 2700-5000K. The gold standard is to install lighting with a colour temperature no higher than 3,000K, in keeping with the IDA's lighting recommendations.
With these guidelines community campaigners hope to educate rather than enforce: "It's not about turning off Christmas lights, it's about changing lights when they go," says Hughes.
West Penwith followed in the footsteps of nearby areas Bodmin and Exmoor, which have managed to cinch sought-after dark-sky status in the last 11 years. Other regions of Cornwall have shown interest in following suit, creating the potential to carve out a "dark corridor" through the south west of England. "Our aspiration is to slowly build a whole patchwork of dark areas," says Hughes. "And as other districts start seeing the benefits, they see this as a win win. There's no major cost involved, just lots of time to get the registration."
The Countryside Charity (CPRE) facilitates the growing dark sky movement in the UK, including by writing letters of support for applications. In 2016, it created a "night blight" map of Britain, using satellite data to survey the scale of light pollution. The charity found that 22% of England has pristine skies, and perhaps the capacity to be IDA accredited.
It also has a strong focus on citizen science, with members of the public encouraged to take part in an annual Star Count each February.
Kevin Hughes, a former parish councillor, had the idea to bid for dark sky designation for West Penwith in 2013 (Credit: Frankie Adkins)
"A very simple way for people to get involved is to look up at the night sky and count the number of stars they can see in the Orion constellation," says Emma Marrington, CPRE's dark sky campaigner. "That can help build up a picture of what the nation's views are from the ground."
If you see 10 stars or fewer in one constellation, you are likely in an area with severe light pollution, notes Marrington. "But if you've got more than 30 stars, then you've got a truly dark sky."
Members of the public submit their results via the charity's website. The results of the 2021 Star Count showed severe light pollution had decreased in the UK by around 10% from the year before. One reason to explain this shift is the "lockdown effect", as human activity dwindled during the Covid-19 pandemic, especially in urban areas.
This period of darkness may even have led to a wide spectrum of accidental health benefits.
Research has shown that exposure to artificial light at night (Alan) may cause negative health effects. Our circadian rhythm is at the root of this, acting as part of the body’s internal clock, which is necessary for functions such as our sleep-wake cycle. This is mediated by melatonin, often referred to as the sleep hormone. One 2018 study of older adults found that increasing levels of outdoor nocturnal lighting increased their self-administration of hypnotic drugs.
Light of any kind can suppress the secretion of melatonin, but blue light at night does so more harmfully.
"The biological clock is more sensitive to blue light than longer wavelength light, or warmer colours," says Derk-Jan Dijk, professor of sleep and physiology at the University of Surrey.
In recent years, the blue light content of 'artificial' light has increased, he notes. Exposure to light during the day is not detrimental, but Alan can have adverse consequences.
"If we're exposed to too much light in the evening, our biological clock will delay," Dijk says. "When it's 11pm our biological clock thinks it's only 10pm, but we might not be sleepy yet, so we go to sleep late."
The next morning, however, we still have to be awake bright and early to make it to the office or school on time. This can create a cycle of sleep deprivation, disrupting an internal clock that's been ticking away for millennia.
A 2017 study found a correlation between exposure to light at night and depressive symptoms. A chronic lack of sleep can even influence how cells form and function. New evidence has linked exposure to too much light at night to coronary heart disease, diabetes and certain cancers, especially breast, lung, colorectal and prostate cancers.
Cornwall residents take part in a walk to celebrate International Dark Skies Week 2022 (Credit: Frankie Adkins)
Animals can also feel the ramifications of artificial light at night. "In many cases, the consequence of the exposure to artificial light can be as severe as death," says Marco Barbieri, the scientific advisor at the executive secretary of the Convention on Migratory Species.
Take insects, which are in rapid decline around the world. Habitat loss, pesticide use, invasive species and climate change are all key drivers, but research has also suggested that artificial light is another, often overlooked, factor of the insect apocalypse, affecting aspects of insect development, foraging reproduction and even predation. The same goes for some sea creatures, with one study finding light pollution reduces the nesting success of loggerhead turtles by 20%.
One of the greatest victims is the bird population. Migrating birds can be attracted to lights when flying at lower altitudes, and may become disoriented and end up circling in an illuminated area. "This unnatural light-induced behaviour can mean they end up depleting their energy reserves and puts them at risk of exhaustion, predation and lethal collision," says Barbieri.
Up to a billion birds are thought to die from building collisions each year in the US, and bright lights play a hand in this. Light pollution can also impact bird migration patterns, leading them to miss optimal climate conditions for foraging and nesting.
When we gaze up into a non-light polluted sky we observe the same cosmos our ancestors would have looked upon – Carolyn Kennett
In Cumbria, UK – an area with excellent nighttime sky quality – ecologists charted the effects of varying levels of light pollution by tracking the singing behaviour of robins. Over a three-month period, samples of birdsong were taken in paired sites consisting of one light and one dark site.
The study's findings indicated that artificial lighting, especially uncontrolled or unshielded lighting fixtures, caused earlier singing and calling in robins and other songbird species. Both song repertoire and UV light are used by animals for mate selection and if mating strategies are changed by light levels, females run the risk of choosing lesser fit males.
According to Jack Ellerby, project officer for Cumbria Dark Skies, fieldwork tracing the impact of light pollution and wildlife tends to fall under the radar, because the effects on animals are more incremental than that of other pollution, such as sewage, oil spills or plastic litter.
While light pollution can't be blamed for the entirety of wildlife behavioural change, Stephanie Holt, a bat expert at the UK's Natural History Museum, believes it may be a "tipping point". She notes that some of the most important impacts of lighting on invertebrates are still largely unknown. “[A]s the cornerstone of all of our ecosystems, we should be targeting research and conservation in that direction," she says.
However, lighting legislation, at least in the UK, is slow to get off the ground, says Holt. As few ecologists are employed at the planning authority level, artificial lighting schemes are often swept to the back of the pile of government priorities, Holt says. However, a spokesperson from the UK's Department for Environment, Food and Rural Affairs (Defra) said the government has taken action to address the issue of light pollution across a number of areas, including through the planning system. ”We continue to study the impact of artificial light on insects and wider biodiversity,” they added.
Elsewhere in the world, strides are being taken to protect wildlife at night. In the Netherlands, LED street light schemes in towns and cities are supporting rare bats species, while France has adopted one of the most progressive light pollution policies to date. Enshrined in the 2018 law are technical requirements for the design and operation of outdoor lighting installations used in both public and private property.
UK campaigners are hoping that 2020's first meeting of the All Party Parliamentary Group for Dark Skies, which resulted in a 10-point policy plan for improving provisions for dark skies, could be the country's gateway into artificial lighting control.
In the meantime, the baton is held by individuals, who can lobby local politicians and authorities, create nocturnal corridors for wildlife, and ensure that their own homes and offices do not contribute to additional sources of light pollution, says Holt.
The Milky Way rises over Lanyon Quoit, a neolithic burial chamber in Land's End, Cornwall (Credit: David Clapp/Getty)
Dark sky accreditation has paid off for Northumberland National Park near the Scottish border, not least by significantly raising the financial value of the area. It became the UK's largest Dark Sky Park in 2013, after a strong community push. Any development in the 1,050-sq-km (405-sq-mile) park must take into account redrawn lighting management plans, and 96% of the park now benefits from low levels of light pollution.
Northumberland was already home to a handful of observatories and amateur astronomers before it began "tapping into an emerging zeitgeist of people wanting to go stargazing", says Duncan Wise, visitor development and tourism officer at the park. But the growth in astro-tourism has been "exponential", he says. The visitor economy used to be very seasonal, between April and October, but now extends year-round to include the stargazing season, between October and March.
Hotels, B&Bs and restaurants have capitalised on this, incorporating dark skies as part of their marketing campaigns. One Inn near Hadrian's Wall – where the Aurora Borealis will occasionally set the sky alight – has an observatory on-site, and offers a "stargazing, supper and slumber" package for visitors.
A 2018 study commissioned to pinpoint the value that astro-tourism brought into Northumberland National Park found it amounted to £25m ($32m) a year.
Wise believes dark skies have the power to be "memory-making", and provide tourists with an experience that's life-enhancing. "Looking through the lens of a telescope and seeing Saturn for the first time with the rings clearly defined is a momentous occasion. You can't underestimate that wow factor people are looking for," he says. "Everyone should have the opportunity to experience that once in their lifetime."
Archaeoastronomer Carolyn Kennet studies the astronomical knowledge of prehistoric cultures (Credit: Frankie Adkins)
Back in West Penwith, a programme of educational dark sky events is just getting off the ground.
On an overcast afternoon, a group of 30 people clamber through the bracken and gorse on an ascent up a craggy hill. They've gathered to celebrate International Dark-Sky Week – held during the week of the new moon in April, when people worldwide turn off their lights to marvel at the night sky with less light pollution.
The event is led by Carolyn Kennett, a local archaeoastronomer, who studies the astronomical knowledge of prehistoric cultures. Although they seem random at first glance, the careful positioning of the weathered stone monuments align with solar and lunar cycles. These offer clues to how our predecessors grappled with the mysteries of the sky, without the help of modern technology, says Kennet.
"When we gaze up into a non-light polluted sky we observe the same cosmos our ancestors would have looked upon. This allows us to reach back in time and gain an understanding of their relationship with the night sky," she says.
Kennett believes that failing to protect these dark, yet illuminating, skies means losing the opportunity to understand this deep-rooted relationship, as well as to look up in wonder at ourselves.
"We'll be taking this away from future generations, as these ancient dark sky spaces are eroded."
The emissions from travel it took to report this story were 30kg CO2. The digital emissions from this story are an estimated 1.2g to 3.6g CO2 per page view. Find out more about how we calculated this figure here.
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L'Humanité
Une histoire de fantômes belges
Nos recommandations culturellesTélévision Dans la foulée de Beau Séjour, une fiction flamande à la croisée des imaginaires, entre ésotérisme et enquête policière.
Grégory MarinLa mécanique imaginée par Nathalie Basteyns et Kaat Beels pour la série Beau Séjour est si bien huilée qu’elle permet à cette deuxième saison, nommée Beau Rivage, bien que visible de façon indépendante, de continuer sur la lancée de la première. La fiction flamande change de lieu, transposant l’action sur la côte de Bruges, mais la situation d’origine reste la même : le personnage central se réveille pour découvrir… qu’il est mort ! Il va devoir résoudre un mystère pour trouver le repos définitif.
Le détestable Maurice Teirlinck (Gene Bervoets) se réveille sur le pont d’un bateau en pleine tempête, pile sous son propre cadavre, pendu au mât. Il échoue sur la plage, mais les premières personnes qu’il rencontre l’ignorent. Pas facile de se faire entendre lorsqu’on est mort. Surtout que les seuls qui peuvent le voir et l’entendre ont des comptes à régler avec lui, en premier lieu sa famille, curieuse de savoir ce qu’il est arrivé à son petit-fils Jasper (Lennard Corne), décédé la même nuit. Mais l’enquête sur ces décès n’est pas le seul casse-tête à résoudre.
Des trésors d’inventivité
Comme pour Kato dans la première saison, la révélation de la condition fantomatique de Maurice aurait pu être une facilité scénaristique. Mais dans Beau Rivage, l’implication des fantômes n’est qu’un prétexte à explorer les interactions humaines. Si Maurice, puis Jasper aiguillonnent les vivants, c’est pourtant essentiellement Vinnie (Titus de Voogdt), le policier ami de la famille, qui fait avancer l’intrigue. Les scénaristes déploient des trésors d’inventivité pour maintenir l’attention du spectateur, notamment dans la juxtaposition du monde physique et de celui des esprits. Il faut ainsi à Maurice une clé pour ouvrir la porte, utiliser une voiture pour les longues distances, manger de temps à autre, dormir…
La série se déroule sur deux époques en parallèle, suivant la résolution de l’affaire actuelle et la naissance, sept ans auparavant, du drame qui a semé les graines du malheur familial. Si les Teirlinck semblent maudits, c’est qu’ils sont au choix gravement dysfonctionnels (du plus jeune au plus vieux, tous ont quelque chose à cacher) ou qu’ils placent la protection de leurs enfants au-dessus de tout. Quitte à mentir, voire à cacher des crimes. C’est un écheveau en apparence inextricable qui empêtre le spectateur dans de fausses pistes, des suppositions erronées, jusqu’au dénouement qui intervient au dernier épisode.
Séries téléviséesArtebelgique New York Times - World
Deep in Vatican Archives, Scholar Discovers ‘Flabbergasting’ Secrets
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David Kertzer has spent decades excavating the Vatican’s hidden history, with his work winning a Pulitzer and capturing Hollywood’s attention. A new book examines Pope Pius XII’s role in the Holocaust.
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By Jason Horowitz
VATICAN CITY — David Kertzer put down his cappuccino, put on his backpack and went digging for more Vatican secrets.
“There’s an aspect of treasure hunting,” said Mr. Kertzer, a 74-year-old historian.
Moments later he cut through a crowd lined up to see Pope Francis, showed his credentials to the Swiss Guards and entered the archives of the former headquarters for the Holy Roman Inquisition.
Over the last few decades, Mr. Kertzer has turned the inquisitive tables on the church. Using the Vatican’s own archives, the soft-spoken Brown University professor and trustee at the American Academy in Rome has become arguably the most effective excavator of the Vatican’s hidden sins, especially those leading up to and during World War II.
The son of a rabbi who participated in the liberation of Rome as an Army chaplain, Mr. Kertzer grew up in a home that had taken in a foster child whose family was murdered in Auschwitz. That family background, and his activism in college against the Vietnam War, imbued him with a sense of moral outrage — tempered by a scholar’s caution.
The result are works that have won the Pulitzer Prize, captured the imagination of Steven Spielberg and shined a sometimes harsh light on one of earth’s most shadowy institutions.
Mr. Kertzer’s latest book, “The Pope at War,” looks at the church’s role in World War II and the Holocaust — what he considers the formative event of his own life. It documents the private decision-making that led Pope Pius XII to stay essentially silent about Hitler’s genocide and argues that the pontiff’s impact on the war is underestimated. And not in a good way.
“Part of what I hope to accomplish,” Mr. Kertzer said, “is to show how important a role Pius XII played.”
The current pope, Francis, said “the church is not afraid of history,” when in 2019 he ordered the archives of Pius XII opened. But as Francis wrestles with how forcefully to condemn a dictator, this time Vladimir V. Putin of Russia, Mr. Kertzer has unearthed some frightening evidence about the cost of keeping quiet about mass killings.
Mr. Kertzer makes the case that Pius XII’s overriding dread of Communism, his belief that the Axis powers would win the war, and his desire to protect the church’s interests all motivated him to avoid offending Hitler and Mussolini, whose ambassadors had worked to put him on the throne. The pope was also worried, the book shows, that opposing the Führer would alienate millions of German Catholics.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
The book further reveals that a German prince and fervent Nazi acted as a secret back channel between Pius XII and Hitler, and that the pope’s top Vatican adviser on Jewish issues urged him in a letter not to protest a Fascist order to arrest and send to concentration camps most of Italy’s Jews.
“That was flabbergasting,” Mr. Kertzer said about coming across the letter.
Defenders of Pius XII, whose case for sainthood is still being evaluated, have long argued that he worked behind the scenes to help Jews, and that anti-Catholic enemies have sought to stain the institution by sullying the pontiff.
“A more open protest would not have saved a single Jew but killed even more,” Michael Hesemann, who considers Pius XII a champion of Jews, wrote in response to the evidence revealed by Mr. Kertzer, whom he called “heavily biased.”
Mr. Hesemann, who is also the author of a new book about the wartime pope based on the Vatican archives, argued that the Vatican, while following its tradition of neutrality, worked to hide Jews in convents and distribute fake baptism certificates.
Mr. Kertzer argues that the unearthed documents paint a more nuanced picture of Pius XII, showing him as neither the antisemitic monster often called “Hitler’s Pope” nor a hero. But the urge to protect Pius’s reputation, according to Mr. Kertzer, reflects a more general refusal by Italy — and apologists in the Vatican — to come to terms with their complicity in the Second World War, the Holocaust and the murder of Rome’s Jews.
On Oct. 16, 1943, Nazis rounded up more than a thousand of them throughout the city, including hundreds in the Jewish ghetto, now a tourist attraction where crowds feast on Jewish-style artichokes near a church where Jews were once forced to attend conversion sermons.
For two days the Germans held the Jews in a military college near the Vatican, checking to see who was baptized or had Catholic spouses.
“They didn’t want to offend the pope,” Mr. Kertzer said. His book shows that Pius XII’s top aides only interceded with the German ambassador to free “non-Aryan Catholics.” About 250 were released. More than a thousand were murdered in Auschwitz.
In a nearby street, Mr. Kertzer bent down by one of the brass cobblestones memorializing the victims. Above him loomed the Tempio Maggiore, the Great Synagogue of Rome.
“I can’t think of that synagogue,” Mr. Kertzer said, “without thinking of my father.”
When the U.S. Fifth Army reached Rome, Mr. Kertzer’s father, Lt. Morris Kertzer, a Canadian-born rabbi, was with them and officiated at the synagogue.
One U.S. soldier, a Jew from Rome who had emigrated to America when Mussolini introduced Italy’s racial laws, asked Rabbi Kertzer if he could make an announcement to see if his mother had survived the war. The rabbi positioned the soldier at his side, and when the services started, a cry broke out and the G.I.’s mother rushed up to embrace her son.
“That’s the one I remember the most of my father telling,” Mr. Kertzer said.
A year before Mr. Kertzer’s birth in 1948, his parents took in a teenage survivor of Auschwitz. When footage of Nazi soldiers appeared on television, Mr. Kertzer and his older sister, Ruth, would leap to switch the set off to protect their foster sister, Eva.
By then, his father had become the director of interreligious affairs for the American Jewish Committee, essentially to try to strip Christian churches of antisemitism. As part of the normalizing effort, a young Mr. Kertzer appeared on Jack Paar’s “Tonight Show,” singing prayers at the family’s Passover Seder.
At Brown University, his organizing against the Vietnam War nearly got him kicked out, and landed him in a jail cell with Norman Mailer. He stayed in school and became enamored with anthropology and with Susan Dana, a religion major from Maine.
To stay close to her, he went in 1969 to graduate school at Brandeis, where an anthropology professor suggested that his interest in politics and religion made Italy a rich field of study.
The result was a year of research in Bologna with Susan, now his wife, and his first book, “Comrades and Christians.” After earning his Ph.D., positions at Bowdoin and Brown followed, as did two children, a lifelong connection to Italy and a growing familiarity with Italian, and then by chance, Vatican, archives.
In the early 1990s, an Italian history professor told him about Edgardo Mortara, a 6-year-old child of Jewish parents in Bologna. In 1858, the church Inquisitor ordered the boy seized because a Christian servant girl had possibly, and secretly, had him baptized, and so he could not remain in a Jewish family.
The story represented what Mr. Kertzer called “a dual career shift,” toward writing for a general audience and about Jewish themes.
The result was his 1998 book, “The Kidnapping of Edgardo Mortara,” a National Book Award finalist in nonfiction. It caught the eye of his friend, the playwright Tony Kushner, who later gave it to Steven Spielberg, who told Mr. Kertzer he wanted to make it into a movie. Mark Rylance came on board to play Pius IX. Mr. Kushner wrote the screenplay. All they needed was a boy to play Edgardo.
“They auditioned 4,000 — not 3,900 — 4,000 6-to-8-year-old boys in four continents,” Mr. Kertzer said, adding, “Spielberg informs us that he’s not happy with any of the boys.”
The project stalled, but Mr. Kertzer didn’t. He emerged from the archives to publish “The Popes Against the Jews,” about the church’s role in the rise of modern antisemitism. In 2014, he published “The Pope and Mussolini,” examining Pius XI’s role in the rise of fascism and the antisemitic Racial Laws of 1938. It won the Pulitzer Prize.
Since then, Vatican archivists recognize and, sometimes, encourage him.
“Perhaps even they’re happy that some outsider is able to bring this to light because it’s awkward, perhaps, for some of them to do so,” he said.
After spending a recent morning in the archives, Mr. Kertzer emerged with a boyish grin. He had just discovered that even during the German occupation of Rome, Pope Pius XII was still primarily focused on the dangers of Communism. The pope’s top cardinals advised him “to create a Catholic Party. It’s the origins of the Christian Democrats party,” Mr. Kertzer said, referring to the force that dominated Italy for decades to come.
“I doubt anyone has seen it before,” he said. “Well, outside of the Holy Office.”
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Valeurs Actuelles
“La mécanique du climat est intrinsèquement chaotique”
Valeurs actuelles. Commençons par nous faire peur : de combien de degrés la température mondiale a-t-elle augmenté en 2019 ?
François Gervais. Par rapport à la moyenne des mesures satellitaires depuis 1979, l’augmentation a été de 0,28 °C en 2019. Pas de quoi s’en effrayer car la température est redescendue aussi vite qu’elle est montée, retrouvant les trois premiers mois de 2022 l’écart de 0,04 °C observé en 2018. Il s’agissait d’une fluctuation momentanée due à El Niño, un phénomène causé par une baisse elle aussi momentanée de vitesse des vents dans le Pacifique, les alizés, soufflant habituellement d’est en ouest au voisinage de l’équateur. Hors telles fluctuations aléatoires, la tendance est à une augmentation de 0,4 °C depuis 1945, année marquant le début de l’accélération des émissions de CO2. Toutefois, de 1910 à 1945, la hausse a atteint 0,6 °C, davantage donc que les 0,4 °C depuis 1945, dans une période où les émissions étaient trop faibles pour l’expliquer, témoignant de la variabilité naturelle du climat.
Quelles conséquences la pandémie a-t-elle eues sur le volume de CO2 et sur la température ?
Mesurée à l’Observatoire de Mauna Loa, la hausse annuelle du CO2 dans l’atmosphère apparaît différente d’une année à l’autre. En 1992, année froide à cause des aérosols envoyés dans la haute atmosphère par le volcan Pinatubo et qui ont partiellement voilé le Soleil, la hausse n’a été que de 0,49 partie par million (ppm) d’un volume d’air, soit 3,8 gigatonnes. Les années chaudes comme 1998 et 2016, marquées par une fluctuation El Niño intense, la hausse annuelle a atteint 23 gigatonnes. Compte tenu de l’amplitude de ces variations, possiblement liées à la température des océans car ils contiennent quelque soixante fois plus de CO2 que l’atmosphère, les conséquences des confinements sont passées à peu près inaperçues.
Ce qui n’empêche pas certains “responsables” de prôner des confinements à répétition…
La présidente du Haut Conseil pour le climat, s’inspirant des confinements liés à la pandémie et de la baisse des émissions qu’ils ont provoquée, laisse effectivement entendre dans Nature Climate Change que de telles mesures coercitives aideraient à atteindre la neutralité carbone prônée d’ici 2050.
À ce propos, pourquoi dites-vous que l’objectif de la « neutralité carbone » a tout du « suicide conscient » ?
Les trois quarts des émissions relèvent de pays, en particulier asiatiques, qui ont fait savoir lors de la Cop26 de Glasgow, en novembre 2021, qu’ils continueront à émettre, considérant n’avoir pas d’autre choix pour poursuivre leur développement. L’objectif de neutralité carbone est prôné par la Commission européenne, le Royaume-Uni et l’Amérique du Nord, qui totalisent seulement un quart des émissions. Cesser pour eux d’émettre d’ici 2050 aurait ainsi un impact limité au plus à un quart de 0,2 °C selon le Giec, soit 0,05 °C. La décarbonation de la France, pour sa part, éviterait d’ici là un réchauffement de la Terre de l’ordre du millième de degré. Éviter un tel “épouvantable” millième justifie-t-il d’augmenter massivement les taxes sur l’énergie, les malus sur les véhicules à moteur thermique, de pénaliser les habitations et les entreprises, d’interdire — du moins de limiter — les vols en avion, d’amplifier une précarité énergétique, facteur de retour à une pauvreté généralisée dont justement veulent se sortir les pays responsables des trois quarts des émissions ?
En ciblant ainsi le CO2, on se trompe d’adversaire ?
En 2019, un tiers des émissions de CO2, soit 12 milliards de tonnes, presque autant que les 16 restés dans l’atmosphère, ont enrichi la végétation terrestre par photosynthèse. Une troisième proportion captée par les océans contribue à fertiliser la végétation marine comme le plancton. Tout au long des trente-trois années durant lesquelles le verdissement de la Terre a été observé par satellite, avec un accroissement de superficie végétale mesuré par satellite équivalant à un continent de 18 millions de kilomètres carrés, la biomasse végétale s’est accrue de l’ordre de 24 %. En élargissant son champ d’action naturel, la biomasse supplémentaire peut être favorable à la biodiversité. Le bénéfice a été évalué pour 45 plantes nutritives qui assurent 95 % de la nourriture de l’humanité en céréales, fruits et légumes. Il a atteint 3 200 milliards de dollars en cinquante ans. Décarboner au lieu de laisser le CO2 continuer à fertiliser la Terre, alors que la population mondiale augmente, serait contrarier la lutte contre la faim dans le monde. Et pourquoi décarboner la France ? Pour éviter qu’elle soit traînée devant les tribunaux au motif de réchauffer la planète d’un millième de degré d’ici 2050 ?
Revenons aux prédictions : si la “catastrophe” se poursuit, de combien de degrés la planète se sera-t-elle réchauffée en 2050 ?
Dans son rapport AR6, le Giec précise que « chaque 1 000 milliards de tonnes d’émissions de CO2 cumulées devrait probablement réchauffer la Terre de 0,27 °C à 0,63 °C avec une meilleure estimation de 0,45 °C » et que « les continents et les océans ont absorbé une proportion quasi constante (globalement de 56 %) des émissions de CO2 ». En 2019, la fraction des émissions ajoutée à l’atmosphère, mesurée à Mauna Loa, a été de 16 milliards de tonnes (soit 44 % des 32 émises) provoquant selon le Giec un réchauffement de 0,007 °C.
À ce rythme, le réchauffement d’ici 2050 n’excéderait pas 0,2 °C. C’est dérisoire par exemple devant les 6 °C d’écart de température moyenne entre les Ardennes et le pourtour méditerranéen, et surtout comparé à l’écart d’une quinzaine de degrés entre la température de l’après-midi lors d’une belle journée printanière et celle du lendemain matin en l’absence de couverture nuageuse. Toutefois, les chiffres du Giec apparaissent entachés d’une grande incertitude, soulignant qu’il n’y a pas consensus chez les modélisateurs du climat. Ces chiffres sont surtout relativisés par quelque 4 275 travaux publiés dans des revues scientifiques internationales à comité de lecture mais non pris en compte par le Giec, au contraire de sa mission.
Comment expliquez-vous l’écart qu’il y a entre la petitesse d’un phénomène et l’énormité de la façon dont il est présenté au public ?
Pour un esprit rationnel, c’est effectivement incompréhensible. Sauf si l’on met en regard le chiffrage de la Banque mondiale de 89 000 milliards de dollars à lever d’ici 2030 pour la “finance climatique”. Ce montant pharaonique pose au moins deux questions : qui tient à profiter de cette formidable manne ? Et qui paierait ?
Vous notez par exemple que le groupe I du Giec reconnaît extrêmement peu probable le scénario RCP 8.5, ce qui n’empêche pas le groupe II de le mentionner quasiment une fois sur deux dans ses projections — comment est-ce possible ?
Le scénario RCP 8.5, le plus alarmiste, imagine une augmentation du CO2 dans l’atmosphère au-delà de 2100 jusqu’à douze fois supérieure à tout ce qui a déjà été émis en un siècle, ce qui semble parfaitement irréaliste, comme le reconnaît le groupe I. Aussi irréaliste soit-il, ce scénario semble toutefois indispensable pour alimenter le narratif catastrophiste du groupe II…
Comment expliquez-vous que ce système perdure ?
Le Pr Richard Lindzen, climatologue réputé, ancien titulaire de la chaire Alfred P. Sloan de météorologie au prestigieux Massachussetts Institute of Technology, le Pr John Christy, primé par la Nasa pour le développement des mesures de température en fonction de l’altitude par ballons-sondes et satellites, Judith Curry qui était présidente de l’École des sciences atmosphériques et de la Terre au Georgia Institute of Technology, ou Steven Koonin qui était sous-secrétaire des Sciences dans le département de l’Énergie sous la présidence de Barack Obama, tous font part de leur inquiétude quant au risque que la science soit en train de perdre sa raison d’être, âprement méritée, qui faisait d’elle l’outil le plus efficace pour l’évaluation objective. Pourquoi ne sont-ils pas écoutés ? Vraisemblablement parce qu’ils contrarient une convergence de trop puissants intérêts.
Revenons à la vraie science : pourquoi dites-vous que l’effet de serre est mal nommé ? Pouvez-vous expliquer aux lecteurs non spécialistes le rôle et la limite du CO2 dans le réchauffement de l’atmosphère ?
Une serre tropicale comporte une paroi de verre transparente aux rayons du Soleil mais opaque au rayonnement thermique émis par l’intérieur de la serre. Il n’y a pas de paroi dans l’atmosphère, d’où le caractère impropre de la terminologie. La vibration de deux atomes liés au sein d’une molécule qui en comporte au moins deux différents, comme hydrogène H et oxygène O dans la vapeur d’eau, C et O dans le dioxyde de carbone, et qui portent des charges électriques de signes contraires, crée un dipôle oscillant. Il émet un rayonnement thermique à ses fréquences spécifiques de vibration. Le phénomène se mesure couramment avec un spectromètre infrarouge.
Dans l’atmosphère, le principal émetteur est de loin la vapeur d’eau, et heureusement sinon la température de la Terre serait de 30 °C inférieure, la rendant difficilement vivable et habitable. La concentration de CO2 dans l’atmosphère augmente de 0,5 % par an. À ce rythme, elle n’est pas près de doubler. Même si tel était le cas, le déficit d’émission thermique évalué à partir du spectre infrarouge provoquerait une élévation de température d’un peu moins de 1 °C. Augmentant de façon non pas exponentielle mais au contraire logarithmique, le phénomène n’est pas saturé mais son impact s’amoindrit progressivement.
Et dans celui des océans dont on parle beaucoup, sur le mode “bombe à retardement”…
Autant le phénomène El Niño illustre que l’océan Pacifique peut chauffer l’atmosphère avec un impact momentané sur la météorologie mondiale, autant le CO2 ne peut chauffer les océans qu’à la marge, car la profondeur de pénétration de son rayonnement thermique dans l’eau reste micrométrique. C’est le Soleil qui chauffe les océans. La hausse de leur niveau est la lente finale d’une hausse plus importante et plus rapide, qui a atteint 120 mètres, a commencé il y a quinze mille ans après la fonte des glaces du dernier âge glaciaire et a ralenti voici sept mille ans.
Le niveau de la mer a augmenté de 0,15 à 0,25 mètre entre 1901 et 2018, reconnaît le rapport AR6 du Giec, soit une augmentation moyenne de 1,7 millimètre par an, sans certitude qu’elle soit causée par les émissions de CO2 puisque les enregistrements des marégraphes les plus anciens montrent une hausse similaire avant l’accélération des émissions à partir de 1945. Extrapolée d’ici 2050, la hausse atteindrait 5 centimètres, beaucoup moins que l’amplitude des marées ou des vagues par gros temps. Une vaguelette de 5 centimètres relève-t-elle de la menace existentielle ? Par ailleurs et contrairement au narratif courant, avec un potentiel hydrogène (pH) de 8,1, les océans ne sont pas acides, ce qui supposerait un pH inférieur à 7, et le resteront compte tenu d’une baisse de pH annuelle qui n’excède pas 0,0017.
Quelle est, selon vous, la (ou les) principale(s) pierre(s) dans le jardin de l’alarmisme, et du récit causal suivant : homme = CO2 = température en hausse = catastrophe planétaire ?
Sur les 0,4 °C d’augmentation de température depuis 1945, 0,3 °C peut être imputé au CO2 si l’on se base sur le petit déficit d’émission thermique vers l’espace depuis lors. D’ici 2050, au rythme actuel, le déficit pourrait provoquer un réchauffement additionnel de 0,14 °C, dont 0,04 °C imputable au principal émetteur, la Chine, qui consomme pourtant la moitié du charbon mondial. De tels chiffres frisant le zéro sont-ils franchement synonymes d’“urgence”, de “crise”, “code rouge”, “menace existentielle” ? Selon les projections des modèles de climat, le réchauffement devrait être plus marqué à chacun des deux pôles. Or, mesurée depuis 1957 à la base Amundsen-Scott située au pôle Sud, la température n’a nullement augmenté. Par une température inférieure à – 30 °C au cœur de l’été austral, la glace ne risque pas de fondre. Mieux, contrairement aux projections des modèles de climat repris par le Giec, la superficie de banquise antarctique a augmenté en moyenne de 11 300 kilomètres carrés par an selon les observations satellitaires commencées en 1979.
Si l’homme a une influence finalement limitée sur le climat, comment décririez-vous, de manière très basique, le Meccano qui régit ce système complexe ? Quelles sont les grandes variables essentielles ?
Le climat obéit principalement au Soleil mais aussi à quantité de variables dont les vents, susceptibles de véhiculer les nuages, et leur direction changeante selon les écarts aléatoires de pression atmosphérique. Les sous-systèmes majeurs sont l’atmosphère, les océans, les glaciers dont le principal, la calotte glaciaire antarctique, les banquises, la biosphère et l’empreinte humaine autre que les gaz dits à effet de serre comme l’effet d’îlot de chaleur urbain. Chacun d’entre eux a ses propres cycles internes, ses résonances et ses rétroactions. Chacun interagit avec chacun des autres, rendant la mécanique du climat intrinsèquement chaotique au sens mathématique du terme et donc difficilement prédictible.
Pouvez-vous citer, pour quelques domaines cruciaux, les noms de scientifiques dont les travaux devraient, selon vous, absolument être connus de ceux qui s’intéressent à ces questions ?
En plus des éminents climatologues déjà cités, Clintel.org liste pas moins de 1 089 scientifiques, y compris un Prix Nobel de physique, ingénieurs, professionnels de l’environnement et de la santé qui ont signé la déclaration « Il n’y a pas d’urgence climatique ». Le choix est vaste. Parmi les 93 signataires français, j’ai plaisir à citer les travaux récents de mon collègue le Pr Vincent Courtillot, ancien directeur de l’Institut de physique du globe de Paris, membre de l’Académie des sciences, montrant la prééminence du rôle du Soleil sur le climat.
Impasses climatiques, les contradictions du discours alarmiste sur le climat, de François Gervais, L’Artilleur, 304 pages, 20 €.
France24 - World
Putin accuses West of 'arrogance', dismisses 'stupid' sanctions 'blitzkrieg'
Issued on: 17/06/2022 - 16:36
NEWS WIRES
Russian President Vladimir Putin accused the West on Friday of colonial arrogance and trying to crush his country with "stupid" sanctions that amounted to an economic "blitzkrieg".
Addressing the St Petersburg International Economic Forum, a showcase event this year being held with almost no Western participation, he told Russia's political and economic elite: "We are strong people and can cope with any challenge. Like our ancestors, we will solve any problem, the entire thousand-year history of our country speaks of this."
Putin drew applause from the hall when he reaffirmed his determination to continue the "special military operation" in Ukraine that has unleashed what he said was an "unprecedented" barrage of Western economic sanctions.
He said the main aim of the incursion was to defend "our" people in the largely Russian-speaking Donbas region of eastern Ukraine – a justification that Kyiv and the West dismiss as a baseless pretext for a war that has already led to the occupation of parts of southern Ukraine far beyond the Donbas.
Putin said the Russian soldiers in the Donbas were also fighting to defend Russia's own "rights to secure development".
"The West has fundamentally refused to fulfil its earlier obligations, it turned out to be simply impossible to reach any new agreements with it," Putin said.
"In the current situation, against a backdrop of increasing risks for us and threats, Russia's decision to conduct a special military operation was forced - difficult, of course, but forced and necessary."
Putin said the United States considered itself "God's emissary on Earth", and that Western sanctions were founded on a false premise that Russia had no economic sovereignty.
Washington and its allies were trying to "change the course of history", he said, to weaken a sovereign, independent Russia.
Shortly before Putin was due to begin speaking, the Kremlin announced that a "denial of service" cyber attack had disabled the accreditation and admission systems of the conference, forcing him to delay the scheduled start of his speech by an hour.
(REUTERS)
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Perspective
Journalist at The Kyiv Independent: 'Covering the war in Ukraine is resistance'
Von der Leyen says Ukraine ready for EU ‘candidate status’ ahead of bloc meeting
AS IT HAPPENED
Greeted as a 'great friend', Johnson meets Zelensky on second Ukraine trip
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La France a signé une lettre d’intention pour un « plan ambitieux » de soutien aux forces navales roumaines
par Laurent Lagneau · 15 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn marge du déplacement du président Macron à Constanta [Roumanie], où il a rencontré les militaires français de la mission Aigle, lancée dans le cadre de l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et son homologue roumain, Vasile Dincu, ont signé une lettre d’intention visant à « développer les capacités » de la Forțele Navale Române [Force navale roumaine] en s’appuyant sur le « savoir-faire industriel français et la crédibilité opérationnelle » de la Marine nationale.
Le ministère des Armées n’a pas donné de précisions sur l’ampleur de cette coopération. Cela étant, M. Macron a livré une indication lors de la conférence de presse qu’il a donnée ce 15 juin, au côté de Klaus Iohannis, le président de la Roumanie. « Nous travaillons à la demande des autorités roumaines à un ambitieux partenariat de soutien aux forces navales roumaines », a-t-il affirmé.
Étant donné l’importance stratégique de la mer Noire, qui est l’un des carrefours essentiels pour le transit des ressources énergétiques ainsi que pour les échanges commerciaux entre les Balkans orientaux et le sud du Caucase [voire entre l’Europe et le Moyen-Orient], la force navale roumaine a des capacités limitées, lesquelles se résument à trois frégates « polyvalentes » [dont deux acquis d’occasion auprès du Royaume-Uni] et sept corvettes [dont trois de type « Tarantul », héritées de la période soviétique]. À noter qu’elle dispose d’un sous-marin de classe Kilo, qui n’a plus navigué depuis 1996. Ce qui paraît insuffisant au moment où la guerre fait rage en Ukraine…
Cela étant, la modernisation des deux anciennes frégates de la Royal Navy est envisagée, de même que l’acquisition de quatre nouvelles corvettes. Seulement, ces projets tardent à se concrétiser, alors que Bucarest avait indiqué, en 2019, avoir désigné Naval Group pour les mener à bien, à l’issue d’un appel d’appel d’offres assez mouvementé. Dans un premier temps, l’italien Fincantieri en avait contesté le résultat. Puis le néerlandais Damen lui emboîta le pas.
Les recours déposés devant la justice furent tous rejetés. Seulement, et alors qu’il n’y a maintenant plus d’obstacles, le contrat n’a toujours pas été finalisé. Selon la presse roumaine, un désaccord entre Naval Group et le chantier naval de Constanta serait apparu sur la responsabilité de la construction des navires. Le groupe français souhaite qu’elle soit assumée par son partenaire roumain étant donné que celui-ci doit construire les corvettes. Or, il n’en est pas question pour la partie roumaine.
Seulement, ce programme de corvette traîne depuis près de sept ans… Et il « ne répond plus entièrement à nos besoins », a récemment déclaré M. Dincu. « Nous avons besoin d’un programme beaucoup plus complexe », a-t-il ajouté.
Aussi, la lettre d’intention signée ce 15 juin viserait donc probablement à débloquer ce dossier. Pour rappel, le choix de la Forțele Navale Române s’était porté sur la corvette Gowind de Naval Group, dotée du système de gestion de combat Setis et de capacités de lutte anti-sous-marine et de lutte anti-aérienne reposant respectivement sur les sonars de coque et remorqués de Thales et les missiles MICA-VL de MBDA.
Mais comme le président Macron a évoqué un « plan ambitieux », sans doute est-il question d’aller plus loin. Compte tenu de la situation en mer Noire, la force navale roumaine pourrait avoir besoin de sous-marins à propulson classique. C’est d’ailleurs ce qu’a indiqué le ministre roumain de la Défense, en mai dernier.
« Nous espérons produire des sous-marins en Roumanie à l’avenir, mais pour l’instant nous devons en acheter ‘sur étagère’ car la mer Noire est très peuplée, elle est pleine de ‘requins' », a en effet déclaré M. Dincu.
Une réflexion avait été engagée sur ce point en 2018 par le ministère roumain de la Défense, qui avait estimé qu’au moins trois sous-marins seraient nécessaires à la Forțele Navale Române. Et, à l’époque, le sous-marin de type 214 de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems, semblait favori. Mais, faute de crédits, ce programme n’a pas pu aller plus loin. Désormais, avec l’intention affichée de porter ses dépenses militaires à 2,5% du PIB, la Roumanie aura sans doute plus de latitude pour avancer sur ce dossier. Avec l’appui de la France? Dans ce cas, Paris pourrait proposer des Scorpène, produits par Naval Group.
Cela étant, d’autres domaines peuvent faire l’objet d’une coopération. Comme, par exemple, l’aviation de patrouille maritime, les forces roumaines étant dépourvues de moyens en la matière. Ou encore le renseignement naval.
La France a signé une lettre d’intention pour un « plan ambitieux » de soutien aux forces navales roumaines
par Laurent Lagneau · 15 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn marge du déplacement du président Macron à Constanta [Roumanie], où il a rencontré les militaires français de la mission Aigle, lancée dans le cadre de l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et son homologue roumain, Vasile Dincu, ont signé une lettre d’intention visant à « développer les capacités » de la Forțele Navale Române [Force navale roumaine] en s’appuyant sur le « savoir-faire industriel français et la crédibilité opérationnelle » de la Marine nationale.
Le ministère des Armées n’a pas donné de précisions sur l’ampleur de cette coopération. Cela étant, M. Macron a livré une indication lors de la conférence de presse qu’il a donnée ce 15 juin, au côté de Klaus Iohannis, le président de la Roumanie. « Nous travaillons à la demande des autorités roumaines à un ambitieux partenariat de soutien aux forces navales roumaines », a-t-il affirmé.
Étant donné l’importance stratégique de la mer Noire, qui est l’un des carrefours essentiels pour le transit des ressources énergétiques ainsi que pour les échanges commerciaux entre les Balkans orientaux et le sud du Caucase [voire entre l’Europe et le Moyen-Orient], la force navale roumaine a des capacités limitées, lesquelles se résument à trois frégates « polyvalentes » [dont deux acquis d’occasion auprès du Royaume-Uni] et sept corvettes [dont trois de type « Tarantul », héritées de la période soviétique]. À noter qu’elle dispose d’un sous-marin de classe Kilo, qui n’a plus navigué depuis 1996. Ce qui paraît insuffisant au moment où la guerre fait rage en Ukraine…
Cela étant, la modernisation des deux anciennes frégates de la Royal Navy est envisagée, de même que l’acquisition de quatre nouvelles corvettes. Seulement, ces projets tardent à se concrétiser, alors que Bucarest avait indiqué, en 2019, avoir désigné Naval Group pour les mener à bien, à l’issue d’un appel d’appel d’offres assez mouvementé. Dans un premier temps, l’italien Fincantieri en avait contesté le résultat. Puis le néerlandais Damen lui emboîta le pas.
Les recours déposés devant la justice furent tous rejetés. Seulement, et alors qu’il n’y a maintenant plus d’obstacles, le contrat n’a toujours pas été finalisé. Selon la presse roumaine, un désaccord entre Naval Group et le chantier naval de Constanta serait apparu sur la responsabilité de la construction des navires. Le groupe français souhaite qu’elle soit assumée par son partenaire roumain étant donné que celui-ci doit construire les corvettes. Or, il n’en est pas question pour la partie roumaine.
Seulement, ce programme de corvette traîne depuis près de sept ans… Et il « ne répond plus entièrement à nos besoins », a récemment déclaré M. Dincu. « Nous avons besoin d’un programme beaucoup plus complexe », a-t-il ajouté.
Aussi, la lettre d’intention signée ce 15 juin viserait donc probablement à débloquer ce dossier. Pour rappel, le choix de la Forțele Navale Române s’était porté sur la corvette Gowind de Naval Group, dotée du système de gestion de combat Setis et de capacités de lutte anti-sous-marine et de lutte anti-aérienne reposant respectivement sur les sonars de coque et remorqués de Thales et les missiles MICA-VL de MBDA.
Mais comme le président Macron a évoqué un « plan ambitieux », sans doute est-il question d’aller plus loin. Compte tenu de la situation en mer Noire, la force navale roumaine pourrait avoir besoin de sous-marins à propulson classique. C’est d’ailleurs ce qu’a indiqué le ministre roumain de la Défense, en mai dernier.
« Nous espérons produire des sous-marins en Roumanie à l’avenir, mais pour l’instant nous devons en acheter ‘sur étagère’ car la mer Noire est très peuplée, elle est pleine de ‘requins' », a en effet déclaré M. Dincu.
Une réflexion avait été engagée sur ce point en 2018 par le ministère roumain de la Défense, qui avait estimé qu’au moins trois sous-marins seraient nécessaires à la Forțele Navale Române. Et, à l’époque, le sous-marin de type 214 de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems, semblait favori. Mais, faute de crédits, ce programme n’a pas pu aller plus loin. Désormais, avec l’intention affichée de porter ses dépenses militaires à 2,5% du PIB, la Roumanie aura sans doute plus de latitude pour avancer sur ce dossier. Avec l’appui de la France? Dans ce cas, Paris pourrait proposer des Scorpène, produits par Naval Group.
Cela étant, d’autres domaines peuvent faire l’objet d’une coopération. Comme, par exemple, l’aviation de patrouille maritime, les forces roumaines étant dépourvues de moyens en la matière. Ou encore le renseignement naval.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn marge du déplacement du président Macron à Constanta [Roumanie], où il a rencontré les militaires français de la mission Aigle, lancée dans le cadre de l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et son homologue roumain, Vasile Dincu, ont signé une lettre d’intention visant à « développer les capacités » de la Forțele Navale Române [Force navale roumaine] en s’appuyant sur le « savoir-faire industriel français et la crédibilité opérationnelle » de la Marine nationale.
Le ministère des Armées n’a pas donné de précisions sur l’ampleur de cette coopération. Cela étant, M. Macron a livré une indication lors de la conférence de presse qu’il a donnée ce 15 juin, au côté de Klaus Iohannis, le président de la Roumanie. « Nous travaillons à la demande des autorités roumaines à un ambitieux partenariat de soutien aux forces navales roumaines », a-t-il affirmé.
Étant donné l’importance stratégique de la mer Noire, qui est l’un des carrefours essentiels pour le transit des ressources énergétiques ainsi que pour les échanges commerciaux entre les Balkans orientaux et le sud du Caucase [voire entre l’Europe et le Moyen-Orient], la force navale roumaine a des capacités limitées, lesquelles se résument à trois frégates « polyvalentes » [dont deux acquis d’occasion auprès du Royaume-Uni] et sept corvettes [dont trois de type « Tarantul », héritées de la période soviétique]. À noter qu’elle dispose d’un sous-marin de classe Kilo, qui n’a plus navigué depuis 1996. Ce qui paraît insuffisant au moment où la guerre fait rage en Ukraine…
Cela étant, la modernisation des deux anciennes frégates de la Royal Navy est envisagée, de même que l’acquisition de quatre nouvelles corvettes. Seulement, ces projets tardent à se concrétiser, alors que Bucarest avait indiqué, en 2019, avoir désigné Naval Group pour les mener à bien, à l’issue d’un appel d’appel d’offres assez mouvementé. Dans un premier temps, l’italien Fincantieri en avait contesté le résultat. Puis le néerlandais Damen lui emboîta le pas.
Les recours déposés devant la justice furent tous rejetés. Seulement, et alors qu’il n’y a maintenant plus d’obstacles, le contrat n’a toujours pas été finalisé. Selon la presse roumaine, un désaccord entre Naval Group et le chantier naval de Constanta serait apparu sur la responsabilité de la construction des navires. Le groupe français souhaite qu’elle soit assumée par son partenaire roumain étant donné que celui-ci doit construire les corvettes. Or, il n’en est pas question pour la partie roumaine.
Seulement, ce programme de corvette traîne depuis près de sept ans… Et il « ne répond plus entièrement à nos besoins », a récemment déclaré M. Dincu. « Nous avons besoin d’un programme beaucoup plus complexe », a-t-il ajouté.
Aussi, la lettre d’intention signée ce 15 juin viserait donc probablement à débloquer ce dossier. Pour rappel, le choix de la Forțele Navale Române s’était porté sur la corvette Gowind de Naval Group, dotée du système de gestion de combat Setis et de capacités de lutte anti-sous-marine et de lutte anti-aérienne reposant respectivement sur les sonars de coque et remorqués de Thales et les missiles MICA-VL de MBDA.
Mais comme le président Macron a évoqué un « plan ambitieux », sans doute est-il question d’aller plus loin. Compte tenu de la situation en mer Noire, la force navale roumaine pourrait avoir besoin de sous-marins à propulson classique. C’est d’ailleurs ce qu’a indiqué le ministre roumain de la Défense, en mai dernier.
« Nous espérons produire des sous-marins en Roumanie à l’avenir, mais pour l’instant nous devons en acheter ‘sur étagère’ car la mer Noire est très peuplée, elle est pleine de ‘requins' », a en effet déclaré M. Dincu.
Une réflexion avait été engagée sur ce point en 2018 par le ministère roumain de la Défense, qui avait estimé qu’au moins trois sous-marins seraient nécessaires à la Forțele Navale Române. Et, à l’époque, le sous-marin de type 214 de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems, semblait favori. Mais, faute de crédits, ce programme n’a pas pu aller plus loin. Désormais, avec l’intention affichée de porter ses dépenses militaires à 2,5% du PIB, la Roumanie aura sans doute plus de latitude pour avancer sur ce dossier. Avec l’appui de la France? Dans ce cas, Paris pourrait proposer des Scorpène, produits par Naval Group.
Cela étant, d’autres domaines peuvent faire l’objet d’une coopération. Comme, par exemple, l’aviation de patrouille maritime, les forces roumaines étant dépourvues de moyens en la matière. Ou encore le renseignement naval.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn marge du déplacement du président Macron à Constanta [Roumanie], où il a rencontré les militaires français de la mission Aigle, lancée dans le cadre de l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et son homologue roumain, Vasile Dincu, ont signé une lettre d’intention visant à « développer les capacités » de la Forțele Navale Române [Force navale roumaine] en s’appuyant sur le « savoir-faire industriel français et la crédibilité opérationnelle » de la Marine nationale.
Le ministère des Armées n’a pas donné de précisions sur l’ampleur de cette coopération. Cela étant, M. Macron a livré une indication lors de la conférence de presse qu’il a donnée ce 15 juin, au côté de Klaus Iohannis, le président de la Roumanie. « Nous travaillons à la demande des autorités roumaines à un ambitieux partenariat de soutien aux forces navales roumaines », a-t-il affirmé.
Étant donné l’importance stratégique de la mer Noire, qui est l’un des carrefours essentiels pour le transit des ressources énergétiques ainsi que pour les échanges commerciaux entre les Balkans orientaux et le sud du Caucase [voire entre l’Europe et le Moyen-Orient], la force navale roumaine a des capacités limitées, lesquelles se résument à trois frégates « polyvalentes » [dont deux acquis d’occasion auprès du Royaume-Uni] et sept corvettes [dont trois de type « Tarantul », héritées de la période soviétique]. À noter qu’elle dispose d’un sous-marin de classe Kilo, qui n’a plus navigué depuis 1996. Ce qui paraît insuffisant au moment où la guerre fait rage en Ukraine…
Cela étant, la modernisation des deux anciennes frégates de la Royal Navy est envisagée, de même que l’acquisition de quatre nouvelles corvettes. Seulement, ces projets tardent à se concrétiser, alors que Bucarest avait indiqué, en 2019, avoir désigné Naval Group pour les mener à bien, à l’issue d’un appel d’appel d’offres assez mouvementé. Dans un premier temps, l’italien Fincantieri en avait contesté le résultat. Puis le néerlandais Damen lui emboîta le pas.
Les recours déposés devant la justice furent tous rejetés. Seulement, et alors qu’il n’y a maintenant plus d’obstacles, le contrat n’a toujours pas été finalisé. Selon la presse roumaine, un désaccord entre Naval Group et le chantier naval de Constanta serait apparu sur la responsabilité de la construction des navires. Le groupe français souhaite qu’elle soit assumée par son partenaire roumain étant donné que celui-ci doit construire les corvettes. Or, il n’en est pas question pour la partie roumaine.
Seulement, ce programme de corvette traîne depuis près de sept ans… Et il « ne répond plus entièrement à nos besoins », a récemment déclaré M. Dincu. « Nous avons besoin d’un programme beaucoup plus complexe », a-t-il ajouté.
Aussi, la lettre d’intention signée ce 15 juin viserait donc probablement à débloquer ce dossier. Pour rappel, le choix de la Forțele Navale Române s’était porté sur la corvette Gowind de Naval Group, dotée du système de gestion de combat Setis et de capacités de lutte anti-sous-marine et de lutte anti-aérienne reposant respectivement sur les sonars de coque et remorqués de Thales et les missiles MICA-VL de MBDA.
Mais comme le président Macron a évoqué un « plan ambitieux », sans doute est-il question d’aller plus loin. Compte tenu de la situation en mer Noire, la force navale roumaine pourrait avoir besoin de sous-marins à propulson classique. C’est d’ailleurs ce qu’a indiqué le ministre roumain de la Défense, en mai dernier.
« Nous espérons produire des sous-marins en Roumanie à l’avenir, mais pour l’instant nous devons en acheter ‘sur étagère’ car la mer Noire est très peuplée, elle est pleine de ‘requins' », a en effet déclaré M. Dincu.
Une réflexion avait été engagée sur ce point en 2018 par le ministère roumain de la Défense, qui avait estimé qu’au moins trois sous-marins seraient nécessaires à la Forțele Navale Române. Et, à l’époque, le sous-marin de type 214 de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems, semblait favori. Mais, faute de crédits, ce programme n’a pas pu aller plus loin. Désormais, avec l’intention affichée de porter ses dépenses militaires à 2,5% du PIB, la Roumanie aura sans doute plus de latitude pour avancer sur ce dossier. Avec l’appui de la France? Dans ce cas, Paris pourrait proposer des Scorpène, produits par Naval Group.
Cela étant, d’autres domaines peuvent faire l’objet d’une coopération. Comme, par exemple, l’aviation de patrouille maritime, les forces roumaines étant dépourvues de moyens en la matière. Ou encore le renseignement naval.
BBC
It was a spectacular place to excavate; the preservation and richness was extraordinary
Coming to the end of a short, winding trail, I found myself standing in the extreme north-west corner of the contiguous US, a wild, forested realm where white-capped waves slam against the isolated Washington coast with a savage ferocity. Buttressed by vertiginous cliffs battling with the corrosive power of the Pacific, Cape Flattery has an elemental, edge-of-continent feel. No town adorns this stormy promontory. The nearest settlement, Neah Bay, sits eight miles away by road, a diminutive coast-hugging community that is home to the Makah, an indigenous tribe who have fished and thrived in this region for centuries.
The Makah are represented by the motif of a thunderbird perched atop a whale, and their story is closely linked to the sea.
"The Makah is the only tribe with explicit treaty rights to whale hunting in the US," explained Rebekah Monette, a tribal member and historic preservation programme manager. "Our expertise in whaling distinguished us from other tribes. It was very important culturally. In the stratification of Makah society, whaling was at the top of the hierarchy. Hunting had the capacity to supply food for a vast number of people and raw material for tools."
After reading recent news stories about the Makah's whaling rights and the impact of climate change on their traditional waters, I had come to their 27,000-acre reservation on Washington's Olympic Peninsula to learn more, by visiting a unique tribal museum that has just reopened after a two-year hiatus due to Covid-19.
The imposing statues outside the Makah Museum wear distinctive cedar-bark rain hats (Credit: Brendan Sainsbury)
Due to a trick of fate, Makah history is exceptionally well-documented. In contrast to other North American civilisations, a snapshot of their past was captured and preserved by a single cataclysmic episode. In 1970, a brutal Pacific storm uncovered part of an abandoned coastal Makah village called Ozette located 15 miles south of Cape Flattery. Part of the village had been buried by a mudslide that was possibly triggered by a dramatic seismic event around 1700, almost a century before the first European contact. Indeed, recent research argues that ancestors of the Makah – or related Wakashan speaking people – have been present in the area for at least 4,000 years, which, if proven, would change our understanding of prehistory in the Olympic Peninsula and Vancouver Island.
Miraculously, the mud had protected embedded organic matter by sealing it off from the air. As a result, thousands of well-preserved artefacts that would normally have rotted – from intact woven cedar baskets to dog-hair blankets and wooden storage boxes – were able to be painstakingly unearthed during a pioneering archaeological dig.
Due to the suddenness of the event and the exceptional levels of preservation, scientists hailed the find a "Western Pompeii" and the Washington Post called it "the most comprehensive collection of artefacts of a pre-European-contact Indian culture ever discovered in the United States".
Anxious the material might be engulfed by the sea and lost, the tribe called in Richard Daugherty, an influential archaeologist at Washington State University who'd been involved in fieldwork in the area since the 1940s. Having good connections with Congress, Daugherty helped secure federal funding for an exhaustive excavation.
Makan petroglyphs can still be seen at Wedding Rocks, just south of the Ozette archaeological site (Credit: Natalie Fobes/Getty Images)
"Dr Daugherty was instrumental in the excavation work," recounted Monette. "He was very progressive and interested in working alongside the tribe in the process. He worked to gain financing for 11 years."
The Ozette dig lasted from 1970 until 1981 and ultimately unearthed around 55,000 artefacts from six beachside cedar houses covered by the slide. The Makah, like many indigenous groups, have a strong oral tradition, with much of their history passed down through storytelling, song and dance. The evidence unearthed at Ozette affirmed these stories and added important details.
"It was a spectacular place to excavate; the preservation and richness was extraordinary," recalled archaeologist Gary Wessen, a former field director at the site who later wrote a PhD dissertation on the topic. "Ozette is what we call a primary deposition. We have all these materials preserved in the places where they were actually used. It helps tell us more about the social and spatial relationship of the people who lived in the houses."
While much of the material dated from around 1700, some of it was significantly older. Indeed, archaeologists ultimately determined that multiple mudslides had hit Ozette over a number of centuries. Beneath one of the houses, another layer of well-preserved material dated back 800 years. The oldest finds so far have been radiocarbon-dated to 2,000 years and there are middens in the area that are at least 4,000 years old, according to Wessen.
From the outset, the Ozette dig was different to other excavations. Tribal members worked alongside university students at the site, and, early on, it was decided that the unearthed material would stay on the reservation rather than be spirited off to distant universities or other non-indigenous institutions. In 1979, the tribe opened the Makah Cultural and Research Center in Neah Bay with a museum to house a "greatest hits" of the collection. The 500 pieces currently on display represent less than 1% of the overall find.
"The tribe was very assertive of their ownership and control of the collection," said Monette. "A lab was developed in Neah Bay. For the museum, we hired Jean Andre, the same exhibit designer as the Royal BC Museum in Victoria. We decided to tell our story seasonally with sections on spring, summer, fall and winter."
The museum includes a reconstruction of a wooden Makah house among hundreds of other artefacts (Credit: Brendan Sainsbury)
The result, which has only recently reopened, is a beautifully curated space. Outside on a verdant lawn, I was welcomed by a reconstruction of a traditional wooden Makah house and two large statues wearing distinctive cedar-bark rain hats. Inside, where I met Monette, the assembled exhibits left no doubt about the tribe's maritime prowess. I saw 13ft whaling harpoons, wooden paddles and seal skin buoys. A large central space was taken up with two red cedar canoes guarded by a giant whale skeleton. We proceeded through a mock-up of a dark wooden Makah house with an opening that looked out over a hyper-realistic diorama of the seashore at Ozette.
I was particularly enamoured by the artistry of many of the carved wooden objects. There was a dorsal fin of a whale studded with hundreds of sea otter teeth, and an unusual figurine of a woman lying prostrate in the act of childbirth. These artefacts, along with ornate seal clubs and delicate combs, testify to a remarkable level of craftsmanship.
"The Makah were skilled woodworkers," said Wessen. "They exhibited levels of sophistication regarding technology that weren't appreciated before."
There are several elements about the Ozette project that make it one of the most important archaeological finds in North America to date. The sheer size of the collection coupled with the scale of the effort to recoup it was unprecedented. Then, there's the calibre of the preservation, which, at times, was almost surreal. Wessen recalled excavators using fire hoses to blast the clay off vegetation entrenched in the mudslide. In the process, they exposed green leafy alder branches to sunlight for the first time in more than 300 years. As the oxygen hit, the leaves would quickly turn black, but for 15 to 20 seconds, workers were treated to a glimpse of a bright green leaf from 1700.
When archaeologists and elders work together, we get a more complete understanding of the past
Tribal elders were integral in helping archaeologists understand the meaning of many of the artefacts and how they were used. In the 1970s, there were still a dozen or so native speakers alive in Neah Bay. The knowledge of these elders perfectly complemented the scientific expertise of the archaeologists. Wessen remembers this sharing of ideas as a powerful experience. "When archaeologists and elders work together, we get a more complete understanding of the past," he said.
The Makah are represented by the motif of a thunderbird perched atop a whale (Credit: Brendan Sainsbury)
Neah Bay today has a population of just more than 1,000 people and an economy based mainly on fishing. After returning to the town from my blustery walk out to Cape Flattery, I sought shelter in a small waterfront joint called Calvin's Crab House and watched as the weather swung capriciously between sun and rain.
Just outside, a small monument marked the site of Fort Núñez Gaona, a colonial outpost established by a Spanish lieutenant called Salvador Fidalgo in 1792 as the first non-native settlement in the north-western US. Although the Spanish only stayed for four months, their presence marked an important historical watershed, the moment in which two cultures intersected and learned to live alongside each other in a new and different world. Uniquely, Ozette offers us a time capsule of Native life before the changes prompted by European contact.
With the weather closing in, I decided against visiting the archaeological site, which is isolated and difficult to reach without a car. Unlike Pompeii, there are no ruins to walk around – although the surrounding beaches are spectacular – as the site was backfilled in 1981. All that remains today is an abandoned ranger station, a small memorial shed and some indigenous petroglyphs carved on rocks.
As to whether there's anything else down there, Wessen speculated there might be, but admitted that there's still more research to be done on the existing artefacts first: "The Ozette collection in its entirety has not come anywhere close to having its full research potential realised," he said.
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New York Times - World
Free Ambulances in Mogadishu, Thanks to This Determined Dentist
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Dismayed that victims of the incessant violence in Somalia’s capital were being rolled to hospitals on wooden carts and in wheelbarrows, a dentist decided to do something about it.
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By Abdi Latif Dahir
MOGADISHU, Somalia — On the way to and from his dental clinic every day, Dr. Abdulkadir Abdirahman Adan was appalled by an all-too-common sight: severely injured and dead Somalis being transported to hospitals in wooden hand carts or wheelbarrows.
This was in 2006 in Somalia’s capital, Mogadishu, when government troops, bolstered by Ethiopian forces, were engaged in a brutal war with Islamist fighters that saw thousands of people killed and many more mutilated in the violence.
Dr. Adan, who had just returned to the city from studying abroad and had opened his dental practice in the city’s largest open air market, felt powerless to end the bloodshed. But he thought he could do something to help still-living victims get treatment faster and make sure the dead were handled with dignity.
“I asked myself, ‘How can I help my people?’” Dr. Adan said recently in an interview at his office.
His first step was modest: He rented a minibus, painted blue and white in the color of Somalia’s flag, and paid its owners a few dollars a day to carry the injured to safety. People would call Dr. Adan or the bus owners on their cellphones to direct them to those in need of aid.
But this approach could help only a handful of victims each day, and the city’s violence was only intensifying.
“I thought the situation would get better, but it kept getting worse,” he said.
So within months, Dr. Adan poured all his savings — about $2,400 — into buying a van, with some additional funding coming from a campaign he ran urging university students to donate $1 to save a life.
And so began Aamin Ambulance: the first and still the only free ambulance service operating in the capital of over three million people.
Sixteen years later, Aamin Ambulance — “Aamin” means “trust” in Somali — now has a fleet of 22 ambulances and a team of 48 drivers, nurses, paramedics, radio operators and security officers.
“Anyone who is in need of an ambulance, 24/7, we are here,” said Dr. Adan, 48. “And it is free.”
Since Aamin Ambulance was founded, there have been few periods of extended peace in Mogadishu, with Al Shabab, the Somali terrorist group affiliated with Al Qaeda, continuing to carry out frequent attacks. While its deadliest came in 2017 — a double truck bombing that killed 587 people — the group remains a constant threat. Just this week, President Biden authorized the deployment of hundreds of U.S. troops to the country on a counterterrorism mission.
The Aamin Ambulance workers are often among the first to arrive at the scene of an attack, often just minutes after a bomb blast.
“We almost always reach before the police come,” Dr. Adan said.
This has meant that Dr. Adan and his team are often the first call for journalists looking to verify the number of casualties and to help fact-check what transpired at the scene of the attack.
But this speed also puts the team at risk: The Shabab will sometimes detonate a second bomb in the area of an attack, specifically meant to target those arriving to help.
Abdulkadir Abdullahi, a nurse with Aamin, has experienced this type of explosion while evacuating casualties, with the windows of the ambulance he was in once shattering from a blast as he prepared to leave a scene. “Just when you think it is safe, it turns out that it isn’t,” Mr. Abdullahi said.
Responding to terrorist attacks is hardly the service’s only mission. It also transports sick children, mothers in labor, accident victims and anyone else in need of urgent care. Through its 999 hotline, the team fields a minimum of three dozen calls a day.
It also engages in public health campaigns, including educating people about Covid-19 and providing first-aid training.
Despite recent progress on some fronts, the health sector remains weak in Somalia. There are few public hospitals, and receiving treatment at private facilities is expensive and out of reach for many.
The coronavirus pandemic underscored how vulnerable Somalia’s health infrastructure is, with medical workers facing long working hours and lacking protective gear.
Mogadishu is particularly vulnerable to infectious diseases, with many residents living in cramped settlements with unsanitary conditions. Tens of thousands of displaced people, many of them with unvaccinated and malnourished children, continue to flock to the city, presenting a growing health challenge for the authorities, who must depend on private groups to deliver the services the government can’t.
“This is why the work that Aamin Ambulance does is indispensable,” said Mohamed Adow, the director of health at the Benadir Regional Administration, which oversees Mogadishu. “We need more of them.”
Dr. Adan is not alone in his civic engagement. His work is among many citizen-led initiatives that have sprung up across Somalia since its central government disintegrated in 1991.
For decades, this Horn of Africa nation has been caught between factional wars and terrorism, with successive weak governments unable to fully secure the country or provide key services. But through it all, Somalis have cobbled together some basic services: building schools and universities, establishing thriving telecommunication and banking services, collecting garbage, building streets and even rehabilitating child soldiers.
“People were the ones who made their own development, their own progress,” Dr. Adan said.
While Dr. Adan and his team have been exposed to the grisly aftermath of many attacks, the twin truck blasts on Oct. 14, 2017, at a busy intersection in Mogadishu still stand out, with nearly 600 killed and 316 injured.
“It was something that is not good to remember,” Dr. Adan said.
On that afternoon, he was about five minutes away from the bombing and immediately rushed there to meet his team. “Lots of people were crying, dying, bleeding,” he remembered. “It was highly disastrous. It is still like a nightmare in our mind.”
But the horrific attack brought much-needed recognition of the ambulance service, among both Somalis and international donors.
Nimo Mohamed was one of the many Somalis who rushed to the scene of the explosion that day to help. What she saw — burned body parts, mangled vehicles, collapsed buildings — shocked her, but also made her determined to do what she could to improve life in the capital.
She soon volunteered with Aamin and pursued a degree in nursing and midwifery.
“Our people need help,” said Ms. Mohamed, now a nurse and trained ambulance driver with Aamin.
In the days after the attack, a crowdfunding campaign for Aamin drew contributions from the Somali supermodel Iman and the British rock band Coldplay. Abdi Addow, a Somali-Swede, said he helped launch the campaign because he was both moved and surprised that Aamin provided such a public service for free.
In Somalia, he said, “Everyone is focused on his own benefit, of making profit out of the poverty and the chaotic systems.” But with Aamin Ambulance, he added, “They are the ones that always have the courage to help other people.”
Dr. Adan said he picked up the spirit of volunteerism and generosity to others from his grandfather, a religious scholar. Dr. Adan’s father taught the Quran and other religious subjects, and his mother ran a small shop.
Years after finishing high school in the capital, he left Somalia at the turn of the century to study dentistry at Peshawar Medical College in Pakistan. While there, he said, he was inspired by the example of Abdul Sattar Edhi, who had begun Pakistan’s largest ambulance service.
Dr. Adan’s work has not brought him the universal good will of the country’s authorities, with some questioning if the speed with which his team arrives at attack scenes means they were tipped off in advance. Other officials have expressed suspicions about how he’s able to afford running the service.
Dr. Adan dismissed the idea of getting any early attack warnings and said he funds the ambulances through income from his own dental practice, along with support from local companies, the United Nations and other nongovernmental organizations.
Aamin’s workers face harassment and even beatings by security forces, who regularly deny them access to pass roadblocks when carrying injured people.
“Security forces put a gun in your mouth and threaten you,” said Ali Mohamed, an ambulance driver with Aamin for 14 years. In its decade and a half of operation, three Aamin staff members have died on the job as a result of gunshots or accidents.
So far, the service has not received any threats from the Shabab, Dr. Adan said.
His future ambitions are to offer a free hospice and mortuary service in Mogadishu and to expand the ambulance service beyond the capital, eventually catering to the entire country.
“Somalia and Somalis deserve better,” he said.
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BBC
UK heatwave: How does sunscreen work?
By Rachel SchraerBBC Reality Check
A heat health alert has been issued for parts of England, as the UK gets set for its hottest days of the year so far.
Temperatures are forecast to reach 33C (91.4F) in parts of the south-east of England on Friday, as hot air spreads up from Spain, Portugal and north Africa.
People are advised to drink plenty of fluids, wear lightweight, light-coloured clothing, and a wide-brimmed hat, and to use a high-factor sunscreen.
What should I look for in sunscreen?
Most of us are familiar with sun protection factor (SPF), the big number on the front of your sunscreen bottle. The higher the number, the greater protection it offers.
Many brands also carry a five star rating too, and that might be just as important to understand.
SPF tells you how much protection your sunscreen provides from UVB radiation. The star system tells you the percentage of UVA radiation that is absorbed by the sunscreen in comparison to how much UVB is absorbed.
What are UVA and UVB?
Ultraviolet A and B refer to different wavelengths of radiation from the sun that enter the earth's atmosphere.
UVA is associated with ageing of the skin and pigmentation as well as skin cancer, particularly squamous cell carcinoma (the second most common type). It can affect human skin even through glass.
UVB causes sunburn, and is linked to particular types of skin cancer - basal cell carcinoma (the most common type) and malignant melanoma.
Sunscreen doesn't stop all types of skin damage so for maximum protection, it's recommended to cover up and seek shade when the sun is strongest.
What do the numbers mean?
The SPF number on a bottle of sunscreen refers to how much UVB it allows in, not how much it blocks.
A sunscreen with SPF 15 allows one-fifteenth of the sun's rays to reach your skin, or about 7%.
So it filters out about 93% percent of UVB rays while SPF 30 filters about 97%.
This means if you could stay in the sun for 10 minutes unprotected without burning, SPF 15 would in theory give you 15 times that protection, or two-and-a-half hours before you'd burn.
The number of stars refers to the percentage of UVA absorbed as a ratio of how much UVB is absorbed. The scoring ranges from one to five stars, with five stars being the most effective.
A low SPF sunscreen could have a high star rating, because the ratio of UVA to UVB protection is the same as in a higher SPF product.
Ideally, you want a sunscreen with a high SPF and a high star rating.
How effective is the best sunscreen?
These levels of protection assume sunscreen has been applied in ideal conditions.
In reality, most people don't apply sunscreen perfectly, and it can rub off with sweat or while in water. Experts think most people only apply half the recommended quantity.
This video can not be played
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The British Association of Dermatologists says sunscreen with SPF 30 is a "satisfactory form of sun protection in addition to protective shade and clothing", and that it should be reapplied at least every two hours, no matter what its SPF.
EU guidance states that sunscreen should only be marketed as having sun protection of "50+" and not use the ratings of 80 or 100 which can be found in some countries.
It thinks these could be misleading as to how much extra protection they provide: SPF 50 provides about 98% protection, while 100 would provide less than 100%.
No product provides 100% protection from the sun's rays.
What about 'once-a-day' sunscreens?
There are lots of "extended wear" sunscreens on the market that advertise themselves as being for use "once a day". Many claim to offer protection for up to eight hours - if applied correctly.
But some dermatologists recommend that these products should still be applied at least every two hours, like any other sunscreen, since the risk that you may have missed a spot - or that it will rub or wash off in that time - are too high.
A Which? report in 2016 criticised these products for not living up to their claims. It found that after six to eight hours, the average protection offered decreased by 74%.
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9:14pm: Ukraine to fight decision to stop it hosting next Eurovision
Ukraine on Friday condemned the European Broadcasting Union's decision to strip it of the right to host next year's Eurovision song contest on security grounds after Russia's invasion.
"We will demand to change this decision, because we believe that we will be able to fulfil all the commitments... We demand additional negotiations on hosting Eurovision-2023 in Ukraine," Ukrainian Culture Minister Oleksandr Tkachenko said in a statement.
Earlier Friday the EBU in Geneva said that given the current circumstances in war-torn Ukraine "the security and operational guarantees required for a broadcaster to host, organise and produce the Eurovision Song Contest... cannot be fulfilled" in Ukraine.
Instead Britain, whose singer was runner-up in this year's contest, is being considered as a possible replacement host.
7:09pm: Putin says he has 'nothing against' Ukraine joining EU
Russia has "nothing against" Ukraine's possible membership of the European Union, Russian President Vladimir Putin said on Friday after the European Commission recommended granting Kyiv candidate status of the 27-member bloc.
"We have nothing against it. It's their sovereign decision to join economic unions or not... It's their business, the business of the Ukrainian people," Putin told Russia's annual economic showcase, the St. Petersburg International Economic Forum.
Russia, which has been leading an offensive in Ukraine since February 24, takes a very dim view of Kyiv's aspirations to join NATO -- which Moscow considers a threat to its security.
6:34pm: Johnson making a 'veiled dig' at Macron alongside Zelensky?
Boris Johnson said he understands why Ukraine can accept "no compromise" with Vladimir Putin on Friday on his second trip to the country. "You can't help wondering why those remarks by Boris Johnson just one day after European leaders were in the capital -- notably Emmanuel Macron of France -- was not a veiled dig at the French president especially. He'd been criticised a lot here in Ukraine especially for comments in a newspaper article saying that Russia should not be 'humiliated' at the end of this war."
5:38pm: Zelensky says discusses weapons supplies, sanctions with 'great friend' Johnson
Ukraine's President Volodymyr Zelensky said on Friday he discussed with visiting British Prime Minister Boris Johnson supplies of heavy weapons and further sanctions against Russia.
Zelensky said he and Johnson, who came to Kyiv for his second visit since Russia's invasion of Ukraine at the end of February, shared a vision of how to reach victory.
"Many days of this war have proved that Great Britain's support for Ukraine is firm and resolute. Glad to see our country's great friend Boris Johnson in Kyiv again," he wrote on Telegram with a video of him greeting the British leader at the presidential palace.
5:29pm: Biden says briefed on Americans missing in Ukraine
President Joe Biden said Friday he had been briefed on two Americans missing in Ukraine, and he urged US citizens to refrain from traveling to the war-torn country.
Asked about the two American volunteer fighters who are feared captured by Russian forces, Biden said, "I have been briefed." Biden told reporters he didn't know the men's whereabouts, adding "Americans should not be going to Ukraine."
The US State Department on Thursday urged Russia to treat any Americans captured while fighting alongside Ukrainian troops as prisoners of war guaranteed humane treatment.
5:17pm: Dutch government backs Ukraine's EU candidate status
The Netherlands supports Ukraine's European Union candidate status, Foreign Minister Wopke Hoekstra said on Friday. "We have to take into account what is happening in Europe and the world," Hoekstra said.
During his weekly Friday presser Dutch prime minister Mark Rutte said his government regarded the advice of the EU on Ukraine's candidate status a smart compromise, adding that it was important that the EU supported an European country at war with Russia. He did not speculate when Ukraine would actually become a member of the EU. "The country still has a lot of homework to do," he said,
Earlier, the Dutch government had made clear it had reservations about enlarging the 27-nation EU.
4:41pm: Johnson arrives in Kyiv to meet Zelensky on second Ukraine trip
British Prime Minister Boris Johnson was meeting Ukrainian President Volodymyr Zelensky in Kyiv on Friday, his second trip to the Ukrainian capital since Russia's invasion.
Johnson, who has been vocal in his support of Zelensky, posted a picture of himself with the Ukrainian president, with the words "Mr President, Volodymyr, It is good to be in Kyiv again".
The meeting was shrouded in secrecy due to security concerns and is Johnson's latest show of support for Zelensky since Russia invaded Ukraine in February.
4:15pm: Macron, Zelensky turn page on Russia 'humiliation' row
French President Emmanuel Macron made his first trip to Ukraine since the start of Russia's invasion this week to throw political clout behind the war effort -- and also to clear the air.
Macron is one of the few Western leaders who has been speaking to Russia's leader since Moscow sent troops into Ukraine on February 24, spending hours on the phone with President Vladimir Putin.
It's a controversial tendency that has drawn ire from Ukraine's allies. Their frustration only deepened in May when Macron said that in ending the conflict Russia must not be "humiliated".
The French president's trip -- coordinated with the German and Italian leaders -- appeared to bring the embarrassing chapter to a close.
"We've turned the page," Ukrainian President Volodymyr Zelensky said.
3:56pm: Putin's speech was really a 'house of cards'
"It's classic Putin; it looks very strong on the surface, it seems combative," FRANCE 24's Nick Holdsworth reported. "Actually it's all projection; it's a house of cards, to tell you the truth. He's blaming everything on the West – this is absolutely typical – he starts by talking about one of his favourite subjects, the end of the unipolar world, saying the US and the West announced victory in the Cold War but now they're suffering from their arrogance and trying to call the shots the last 30 years."
"He said the invasion of Ukraine had been launched in the Donbas to protect the Donbas," Holdsworth noted. "So not talking about Ukraine any more."
3:54pm: 'A great decision' on Ukraine candidate status
EU Commission President Ursula von der Leyen recommending candidate status for Ukraine is a "historic decision" and "the result, of course, of the current situation in Ukraine and this war of invasion and political and geopolitical reasons have prevailed", said Thornike Gordadze, a Berlin-based senior fellow at the International Institute of Strategic Studies.
In "previous waves of enlargement", he continued, or "granting candidate status to other countries, at first there were conditions and then the status was granted". But in the present case of Ukraine, "things are done differently, and this is the kind of geopolitical thinking that is prevailing in [the] European Union, because we heard already that Ukraine has a long way before [it] gets all the conditions done in terms of the fight against corruption, rule of law etc... but this is a great decision because it compensates Ukraine".
3:42pm: Putin says decision to launch 'special operation' in Ukraine was difficult but needed
Russian President Vladimir Putin said on Friday that Russia's decision to launch what Moscow calls a "special military operation" in Ukraine was difficult but needed.
Putin made the comment in a speech at the St Petersburg International Economic Forum.
Russia says it sent troops into Ukraine on February 24 to demilitarise the country and rid it of nationalists threatening Russian speakers there. Ukraine and Western countries say Russia's claims are a baseless pretext to attack.
3:14pm: Putin says sanctions 'blitzkrieg' never had a chance of succeeding
Russian President Vladimir Putin said at the St Petersburg International Economic Forum on Friday that a sanctions "blitzkrieg" against Moscow had never had any chance of succeeding.
Western allies led by the EU and US have imposed the most severe economic sanctions that any nation has faced in modern history since Moscow sent troops into Ukraine on February 24.
Putin said the EU could lose more than $400 billion due to the sanctions, which he said would rebound on those who had imposed them.
2:22pm: Ukraine to introduce visas for Russians, Zelensky says
Ukrainian President Volodymyr Zelensky announced Friday that Kyiv intends to introduce visas for Russians from July 1, four months into Moscow's invasion of his country.
"Ukraine is introducing a visa regime for citizens of the Russian Federation," Zelensky said on his Telegram account. He said the requirement would take effect on "July 1, 2022", according to a government decision that he expected "today".
The move will end visa-free travel for Russians that began when Ukraine became independent from the Soviet Union in 1991.
12:42pm: Eurovision 2023 cannot be held in Ukraine, European Broadcasting Union says
The 2023 Eurovision Song Contest cannot be held in Ukraine given the ongoing war in the European country, the European Broadcasting Union said Friday, adding that it was in talks with the BBC to host it in the UK.
“The security and operational guarantees required for a broadcaster to host, organize and produce the Eurovision Song Contest under the ESC Rules cannot be fulfilled" by Ukraine's public broadcaster, the Eurovision Song Contest said on Twitter.
“The EBU would like to thank (Ukraine’s public broadcaster) UA:PBC for their wholehearted cooperation and commitment in exploring all scenarios in the weeks since Kalush Orchestra’s win on 14 May in Turin and share their sadness and disappointment that next year’s Contest cannot be held in Ukraine.”
Ukraine’s Kalush Orchestra won this year’s contest last month, with the UK’s entry coming in second.
12:06pm: European Commission recommends EU 'candidate status' for Ukraine
The European Commission proposes to give Ukraine the status of a candidate for European Union membership, EU Commission chief Ursula von der Leyen said on Friday, adding that this was on understanding that Ukraine carry out number of reforms.
“Ukraine has clearly demonstrated the country’s aspiration and the country’s determination to live up to European values and standards,” she told reporters in Brussels.
For her statement, von der Leyen wore Ukraine’s colours, a yellow blazer over a blue shirt.
“We all know that Ukrainians are ready to die for the European perspective. We want them to live with us for the European dream,” she said.
Leaders of EU countries are expected to endorse the decision at a summit next week. The leaders of the bloc's three largest economies – Germany, France and Italy – had signalled their solidarity on Thursday by visiting Kyiv, along with the president of Romania.
Von der Leyen announced that the European Commission also recommended granting candidate status for Moldova, Ukraine’s ex-Soviet neighbour, but held off on taking the same step on Georgia.
10:28am: Macron sceptical on deal to get grain out of Ukraine's Odesa port
French President Emmanuel Macron said on Friday that he was open to talking to Russia’s President Vladimir Putin as part of efforts to strike a deal to get grain out of the Ukrainian port of Odesa but that he saw little chance of an agreement.
“We have to talk with Russia on food security and (discussions) can be justified by liaising directly with the UN secretary-general to get grains out of Odesa,” Macron told BFM TV on his way back from Ukraine.
“But I don’t believe a lot in this path, because I already had talks a few weeks ago with President Putin, but he didn’t want to accept a UN resolution on this subject,” he said.
10:09am: Evacuation of Severodonetsk chemical plant 'impossible' without ceasefire
Only a “complete ceasefire” will allow the evacuation of hundreds of civilians sheltering in a chemical plant in the eastern Ukrainian city of Severodonetsk, the site of heavy fighting with Russia, the regional governor said Friday.
“It is now impossible and physically dangerous to get out of the (Severodonetsk chemical Azot) plant due to constant shelling and fighting. There are 568 people in the shelter, including 38 children,” Luhansk governor Serhiy Gaidai said on Telegram.
9:44am: Humanitarian situation in eastern Ukraine 'extremely alarming', UN says
The United Nations on Friday said the humanitarian situation in eastern Ukraine is "extremely alarming" and continues to deteriorate, four months into the Russian invasion.
"Nearly four months since the start of the war, the humanitarian situation across Ukraine – particularly in the eastern Donbas – is extremely alarming and continues to deteriorate rapidly," the UN's humanitarian agency, OCHA, said in a statement.
It said the situation is "particularly worrying in and around Severodonetsk" – the eastern Ukrainian city where bloody battles have raged for weeks. Hundreds of civilians are believed to be trapped in the city, with some sheltering in the local chemical plant. The UN said there is "diminishing access to clean water, food, sanitation and electricity" in the city, the statement said.
It said that as "active hostilities continued to escalate" in eastern Ukraine, the war is "taking an enormous toll on civilians, including aid workers".
"Despite enormous access challenges, the UN and humanitarian partners have reached over 8.8 million people across Ukraine since the war started," it added.
6:55am: European Commission to give fast-tracked opinion on Ukraine's EU membership bid
The European Commission will meet Friday to give its fast-tracked opinion on Ukraine's bid for European Union candidacy, which would be a step closer to membership for the country a day after the bloc's most powerful leaders visited Kyiv as it continues to battle Russia's invasion.
Never before has an opinion been given so quickly on EU candidacy, which must be approved by all 27 member states.
The opinion will serve as a basis for discussion at next week's EU summit, where leaders are expected to approve Ukraine's candidate status, but with stern conditions attached, and membership may take years or even decades.
France, Germany, Italy and Romania are all in favour of Ukraine receiving "immediate" candidate status, French President Emmanuel Macron said in Kyiv on Thursday.
1:05am: Russia has 'strategically lost' Ukraine war, UK armed forces chief says
Russia has already "strategically lost" its war with Ukraine, suffering heavy losses and strengthening NATO, the United Kingdom's chief of defence staff said in an interview published Friday.
"This is a dreadful mistake by Russia. Russia will never take control of Ukraine," said Tony Radakin, the country's highest-ranking military officer, adding it would emerge a "more diminished power".
The admiral said Russian President Vladimir Putin may achieve "tactical successes" in the weeks to come, but had sacrificed a quarter of his country's army power for "tiny" gains and was running out of troops and high-tech missiles.
"Russia is failing," he said.
(FRANCE 24 with REUTERS and AFP)
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AS IT HAPPENED
France’s Macron and European leaders pledge arms, EU path for Ukraine during Kyiv visit
The Debate
Ready for the EU? Leaders in Kyiv pledge arms, candidate status for Ukraine
Deepening food crisis will push global displacement to new records, UN says
Opex 360
La force Barkhane a capturé un cadre important de l’État islamique au grand Sahara
par Laurent Lagneau · 15 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné qu’elle a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense avec la France ainsi que l’accord concernant le statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements], la junte malienne estime que la force Barkhane n’a plus de base légale pour poursuivre ses opérations au Mali.
Sauf que Paris ne l’entend pas ainsi, la convention de Vienne sur le droit des traités donnant en effet un préavis de douze mois avant la rupture définitive d’un accord, sauf si l’une des partie a commis une violation manifeste, auquel cas la dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations « d’espionnage » et de « subversion » lancées par Bamako contre Barkhane. Accusations qui, pour les autorités françaises, n’ont aucun fondement.
Aussi, malgré l’attitude de la junte malienne, les forces françaises continuent de mener des opérations contre les groupes armés terroristes [GAT], en particulier pour sécuriser leur retrait du Mali et, plus largement, leur « réarticulation » au Sahel. Alors qu’elle a récemment transféré la base avancée de Ménaka à l’armée malienne, Barkhane vient d’annoncer qu’elle venait de capturer un certain Oumeya Ould Albakaye, décrit comme étant un cadre de haut niveau de l’État islamique au grand Sahara [EIGS].
Dans son communiqué, l’État-major des armées [EMA] reste vague sur l’endroit où se trouvait ce chef jihadiste au moment de sa capture, précisant seulement que la force Barkhane a conduit une opération dans la nuit du 11 au 12 juin, « à proximité de la frontière malo-nigérienne ». A-t-elle eu lieu du côté nigérien? Ou du côté malien?
Quoi qu’il en soit, cette opération a fait l’objet d’une préparation ayant duré « plusieurs semaines », souligne l’EMA. Et elle a « mobilisé différentes capacités aériennes [renseignement, transport, appui-feu] et des unités terrestres de la force Barkhane », précise-t-il.
Quant à Oumeya Ould Albakaye, dit « Oummaya l’Arabe », il aurait été pressenti pour prendre la succession d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, qui était le chef de l’EIGS au moment de son élimination par Barkhane, en août dernier. Selon l’EMA, Albakaye dirigeait les opérations de l’organisation jihadiste dans le Gourma [au Mali] et dans l’Oudalan, au Burkina Faso et il aurait, à ce titre, « organisé plusieurs attaques contre différentes emprises militaires au Mali, dont celles de Gao », où sont basés les forces françaises ainsi que des contingents de la Mission des Nations au Mali [MINUSMA].
Toujours d’après la même source, cet « émir » de l’EIGS animait des réseaux spécialisés dans la pose d’engins explosifs improvisés [EEI] et visait « directement les axes de circulation empruntés par Barkhane pour conduite sa ré-articulation hors du Mali ».
Reste à voir le sort qui sera réservé à Albakaye qui, selon une information du journaliste Wassim Nasr, de France24, aurait été blessé lors de sa capture. Si celle-ci a eu lieu au Mali, sera-t-il remis aux autorités maliennes? En tout cas, fait valoir l’EMA, sa mise hors d’état de nuire « constitue un nouveau succès pour la force Barkhane, qui poursuit le combat contre les GAT ». Et elle pourrait avoir un impact dans la région de Ménaka, où l’EIGS est revenu en force depuis plusieurs semaines.
Photo : archive
La force Barkhane a capturé un cadre important de l’État islamique au grand Sahara
par Laurent Lagneau · 15 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné qu’elle a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense avec la France ainsi que l’accord concernant le statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements], la junte malienne estime que la force Barkhane n’a plus de base légale pour poursuivre ses opérations au Mali.
Sauf que Paris ne l’entend pas ainsi, la convention de Vienne sur le droit des traités donnant en effet un préavis de douze mois avant la rupture définitive d’un accord, sauf si l’une des partie a commis une violation manifeste, auquel cas la dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations « d’espionnage » et de « subversion » lancées par Bamako contre Barkhane. Accusations qui, pour les autorités françaises, n’ont aucun fondement.
Aussi, malgré l’attitude de la junte malienne, les forces françaises continuent de mener des opérations contre les groupes armés terroristes [GAT], en particulier pour sécuriser leur retrait du Mali et, plus largement, leur « réarticulation » au Sahel. Alors qu’elle a récemment transféré la base avancée de Ménaka à l’armée malienne, Barkhane vient d’annoncer qu’elle venait de capturer un certain Oumeya Ould Albakaye, décrit comme étant un cadre de haut niveau de l’État islamique au grand Sahara [EIGS].
Dans son communiqué, l’État-major des armées [EMA] reste vague sur l’endroit où se trouvait ce chef jihadiste au moment de sa capture, précisant seulement que la force Barkhane a conduit une opération dans la nuit du 11 au 12 juin, « à proximité de la frontière malo-nigérienne ». A-t-elle eu lieu du côté nigérien? Ou du côté malien?
Quoi qu’il en soit, cette opération a fait l’objet d’une préparation ayant duré « plusieurs semaines », souligne l’EMA. Et elle a « mobilisé différentes capacités aériennes [renseignement, transport, appui-feu] et des unités terrestres de la force Barkhane », précise-t-il.
Quant à Oumeya Ould Albakaye, dit « Oummaya l’Arabe », il aurait été pressenti pour prendre la succession d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, qui était le chef de l’EIGS au moment de son élimination par Barkhane, en août dernier. Selon l’EMA, Albakaye dirigeait les opérations de l’organisation jihadiste dans le Gourma [au Mali] et dans l’Oudalan, au Burkina Faso et il aurait, à ce titre, « organisé plusieurs attaques contre différentes emprises militaires au Mali, dont celles de Gao », où sont basés les forces françaises ainsi que des contingents de la Mission des Nations au Mali [MINUSMA].
Toujours d’après la même source, cet « émir » de l’EIGS animait des réseaux spécialisés dans la pose d’engins explosifs improvisés [EEI] et visait « directement les axes de circulation empruntés par Barkhane pour conduite sa ré-articulation hors du Mali ».
Reste à voir le sort qui sera réservé à Albakaye qui, selon une information du journaliste Wassim Nasr, de France24, aurait été blessé lors de sa capture. Si celle-ci a eu lieu au Mali, sera-t-il remis aux autorités maliennes? En tout cas, fait valoir l’EMA, sa mise hors d’état de nuire « constitue un nouveau succès pour la force Barkhane, qui poursuit le combat contre les GAT ». Et elle pourrait avoir un impact dans la région de Ménaka, où l’EIGS est revenu en force depuis plusieurs semaines.
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Sauf que Paris ne l’entend pas ainsi, la convention de Vienne sur le droit des traités donnant en effet un préavis de douze mois avant la rupture définitive d’un accord, sauf si l’une des partie a commis une violation manifeste, auquel cas la dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations « d’espionnage » et de « subversion » lancées par Bamako contre Barkhane. Accusations qui, pour les autorités françaises, n’ont aucun fondement.
Aussi, malgré l’attitude de la junte malienne, les forces françaises continuent de mener des opérations contre les groupes armés terroristes [GAT], en particulier pour sécuriser leur retrait du Mali et, plus largement, leur « réarticulation » au Sahel. Alors qu’elle a récemment transféré la base avancée de Ménaka à l’armée malienne, Barkhane vient d’annoncer qu’elle venait de capturer un certain Oumeya Ould Albakaye, décrit comme étant un cadre de haut niveau de l’État islamique au grand Sahara [EIGS].
Dans son communiqué, l’État-major des armées [EMA] reste vague sur l’endroit où se trouvait ce chef jihadiste au moment de sa capture, précisant seulement que la force Barkhane a conduit une opération dans la nuit du 11 au 12 juin, « à proximité de la frontière malo-nigérienne ». A-t-elle eu lieu du côté nigérien? Ou du côté malien?
Quoi qu’il en soit, cette opération a fait l’objet d’une préparation ayant duré « plusieurs semaines », souligne l’EMA. Et elle a « mobilisé différentes capacités aériennes [renseignement, transport, appui-feu] et des unités terrestres de la force Barkhane », précise-t-il.
Quant à Oumeya Ould Albakaye, dit « Oummaya l’Arabe », il aurait été pressenti pour prendre la succession d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, qui était le chef de l’EIGS au moment de son élimination par Barkhane, en août dernier. Selon l’EMA, Albakaye dirigeait les opérations de l’organisation jihadiste dans le Gourma [au Mali] et dans l’Oudalan, au Burkina Faso et il aurait, à ce titre, « organisé plusieurs attaques contre différentes emprises militaires au Mali, dont celles de Gao », où sont basés les forces françaises ainsi que des contingents de la Mission des Nations au Mali [MINUSMA].
Toujours d’après la même source, cet « émir » de l’EIGS animait des réseaux spécialisés dans la pose d’engins explosifs improvisés [EEI] et visait « directement les axes de circulation empruntés par Barkhane pour conduite sa ré-articulation hors du Mali ».
Reste à voir le sort qui sera réservé à Albakaye qui, selon une information du journaliste Wassim Nasr, de France24, aurait été blessé lors de sa capture. Si celle-ci a eu lieu au Mali, sera-t-il remis aux autorités maliennes? En tout cas, fait valoir l’EMA, sa mise hors d’état de nuire « constitue un nouveau succès pour la force Barkhane, qui poursuit le combat contre les GAT ». Et elle pourrait avoir un impact dans la région de Ménaka, où l’EIGS est revenu en force depuis plusieurs semaines.
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Sauf que Paris ne l’entend pas ainsi, la convention de Vienne sur le droit des traités donnant en effet un préavis de douze mois avant la rupture définitive d’un accord, sauf si l’une des partie a commis une violation manifeste, auquel cas la dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations « d’espionnage » et de « subversion » lancées par Bamako contre Barkhane. Accusations qui, pour les autorités françaises, n’ont aucun fondement.
Aussi, malgré l’attitude de la junte malienne, les forces françaises continuent de mener des opérations contre les groupes armés terroristes [GAT], en particulier pour sécuriser leur retrait du Mali et, plus largement, leur « réarticulation » au Sahel. Alors qu’elle a récemment transféré la base avancée de Ménaka à l’armée malienne, Barkhane vient d’annoncer qu’elle venait de capturer un certain Oumeya Ould Albakaye, décrit comme étant un cadre de haut niveau de l’État islamique au grand Sahara [EIGS].
Dans son communiqué, l’État-major des armées [EMA] reste vague sur l’endroit où se trouvait ce chef jihadiste au moment de sa capture, précisant seulement que la force Barkhane a conduit une opération dans la nuit du 11 au 12 juin, « à proximité de la frontière malo-nigérienne ». A-t-elle eu lieu du côté nigérien? Ou du côté malien?
Quoi qu’il en soit, cette opération a fait l’objet d’une préparation ayant duré « plusieurs semaines », souligne l’EMA. Et elle a « mobilisé différentes capacités aériennes [renseignement, transport, appui-feu] et des unités terrestres de la force Barkhane », précise-t-il.
Quant à Oumeya Ould Albakaye, dit « Oummaya l’Arabe », il aurait été pressenti pour prendre la succession d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, qui était le chef de l’EIGS au moment de son élimination par Barkhane, en août dernier. Selon l’EMA, Albakaye dirigeait les opérations de l’organisation jihadiste dans le Gourma [au Mali] et dans l’Oudalan, au Burkina Faso et il aurait, à ce titre, « organisé plusieurs attaques contre différentes emprises militaires au Mali, dont celles de Gao », où sont basés les forces françaises ainsi que des contingents de la Mission des Nations au Mali [MINUSMA].
Toujours d’après la même source, cet « émir » de l’EIGS animait des réseaux spécialisés dans la pose d’engins explosifs improvisés [EEI] et visait « directement les axes de circulation empruntés par Barkhane pour conduite sa ré-articulation hors du Mali ».
Reste à voir le sort qui sera réservé à Albakaye qui, selon une information du journaliste Wassim Nasr, de France24, aurait été blessé lors de sa capture. Si celle-ci a eu lieu au Mali, sera-t-il remis aux autorités maliennes? En tout cas, fait valoir l’EMA, sa mise hors d’état de nuire « constitue un nouveau succès pour la force Barkhane, qui poursuit le combat contre les GAT ». Et elle pourrait avoir un impact dans la région de Ménaka, où l’EIGS est revenu en force depuis plusieurs semaines.
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La Pologne s’oriente vers l’achat de chars sud-coréens K2 « Black Panther »
par Laurent Lagneau · 15 juin 2022
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Cela étant, l’achat éventuel de chars K2 « Black Panther » auprès de Hyundai Rotem n’avait pas été évoqué par M. Blaszczak, alors que la Pologne cherchait à remplacer les T-72 qu’elle venait de transférer à l’armée ukrainienne. La piste privilégiée était celle du Leopard 2 allemand, dont les forces polonaises sont déjà dotées.
En effet, Varsovie espérait bénéficier, comme Prague, de l’initiative « Ringstausch », qui prévoit le remplacement, par Berlin, du matériel militaire d’origine soviétique livrés à l’Ukraine par les pays de l’Otan. Mais ce n’est pas d’actualité pour le moment… En outre, sollicitée par la Pologne, qui lorgnait sur ses Leopard 2 en réserve, la Suisse n’a pas donné de suite de favorable. Quant à l’Espagne, elle envisage de céder les siens à l’armée ukrainienne.
D’où l’annonce faite par M. Blaszczak, le 13 juin. « L’armée polonaise doit être dotée d’équipements modernes. Lors de ma visite en Corée du Sud, j’ai discuté, entre autres, avec des représentants de Hyundai Rotem. Aujourd’hui, PGZ et Hyundai Rotem ont signé un mémorandum sur le développement conjoint de chars et de véhicules blindés de transport de troupes. C’est une étape importante pour le développement de l’armée et de l’industrie », a-t-il fait savoir, via Twitter.
Wojsko🇵🇱musi być wyposażone w nowoczesny sprzęt, o czym podczas wizyty w 🇰🇷 rozwiałem m. in. z przedstawicielami Hyundai Rotem. Dziś @PGZ_pl i Hyundai Rotem podpisały memorandum o wspólnym rozwoju czołgów i transporterów opancerzonych. To ważny krok dla rozwoju wojska i przemysłu pic.twitter.com/uzaURMWkkq
— Mariusz Błaszczak (@mblaszczak) June 13, 2022
A priori, le blindé de transport de troupe évoqué par M. Blaszczak serait le véhicule à roues K808 « White Tiger ». D’une masse de 20 tonnes, il est doté d’un tourelleau téléopéré équipée d’un lance-grenades automatique de 40 mm [ou d’une mitrailleuse de 12,7 mm]. Il peut aussi être équipé d’une tourelle armée d’un canon de 30 mm et d’une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm. Il viendrait compléter le Borsuk, un VCI de 40 tonnes conçu par un consortium dirigé par Huta Stalowa Wola [HSW, filiale du groupe PGZ] afin de remplacer les BWP-1 de l’armée polonaise.
S’agissant des K2 « Black Panther », armés d’un canon de 120mm à âme lisse, un premier lot de chars déjà assemblés serait livré afin de répondre à ses besoins les plus urgents et pour permettre la mise en place d’une capacité de production en Pologne, sous l’égide de PGZ, dans le cadre d’un vaste transfert de technologies. Une version polonaise de ce char – appelée K2PL – avait d’ailleurs été présentée en septembre 2020, lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce.
L’acquisition des K2PL doit se faire dans le cadre du programme Wilk qui, à son lancement, prévoyait le remplacement des chars T-72 et PT-91 « Twardy » [soit près de 500 unités, ndlr]. Elle viendrait en plus de celle des 250 M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars.
À noter que le K2 « Black Panther » est également en lice pour remplacer les Leopard 2A4 de l’armée norvégienne.
Par ailleurs, et dans un autre demaine, Varsovie a l’intention de commander des hélicoptères AW-149, dont l’assemblage serait effectué PZL-Świdnik, une filiale de l’italien Leonardo. Il serait question d’au moins 32 exemplaires, pour un peu plus d’un milliard d’euros.
La Pologne s’oriente vers l’achat de chars sud-coréens K2 « Black Panther »
par Laurent Lagneau · 15 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerFin mai, à l’occasion d’un déplacement à Séoul, le ministre polonaise de la Défense, Mariusz Błaszczak, fit savoir que la Pologne et la Corée du Sud allaient accentuer leur coopération militaire, Varsovie souhaitant acquérir des châssis [chenillés] de l’obusier K9 Thunder, produit par Hanwha Defence, afin d’augmenter la cadence de production de l’AHS Krab de 155 mm, qui a par ailleurs récemment fait l’objet d’une importante commande notifiée par l’Ukraine au groupe Huta Stalowa Wola [ou HSW SA]. En outre, il était aussi question d’un achat de véhicules blindés d’infanterie [VCI] de facture sud-coréenne.
Cela étant, l’achat éventuel de chars K2 « Black Panther » auprès de Hyundai Rotem n’avait pas été évoqué par M. Blaszczak, alors que la Pologne cherchait à remplacer les T-72 qu’elle venait de transférer à l’armée ukrainienne. La piste privilégiée était celle du Leopard 2 allemand, dont les forces polonaises sont déjà dotées.
En effet, Varsovie espérait bénéficier, comme Prague, de l’initiative « Ringstausch », qui prévoit le remplacement, par Berlin, du matériel militaire d’origine soviétique livrés à l’Ukraine par les pays de l’Otan. Mais ce n’est pas d’actualité pour le moment… En outre, sollicitée par la Pologne, qui lorgnait sur ses Leopard 2 en réserve, la Suisse n’a pas donné de suite de favorable. Quant à l’Espagne, elle envisage de céder les siens à l’armée ukrainienne.
D’où l’annonce faite par M. Blaszczak, le 13 juin. « L’armée polonaise doit être dotée d’équipements modernes. Lors de ma visite en Corée du Sud, j’ai discuté, entre autres, avec des représentants de Hyundai Rotem. Aujourd’hui, PGZ et Hyundai Rotem ont signé un mémorandum sur le développement conjoint de chars et de véhicules blindés de transport de troupes. C’est une étape importante pour le développement de l’armée et de l’industrie », a-t-il fait savoir, via Twitter.
Wojsko🇵🇱musi być wyposażone w nowoczesny sprzęt, o czym podczas wizyty w 🇰🇷 rozwiałem m. in. z przedstawicielami Hyundai Rotem. Dziś @PGZ_pl i Hyundai Rotem podpisały memorandum o wspólnym rozwoju czołgów i transporterów opancerzonych. To ważny krok dla rozwoju wojska i przemysłu pic.twitter.com/uzaURMWkkq
— Mariusz Błaszczak (@mblaszczak) June 13, 2022
A priori, le blindé de transport de troupe évoqué par M. Blaszczak serait le véhicule à roues K808 « White Tiger ». D’une masse de 20 tonnes, il est doté d’un tourelleau téléopéré équipée d’un lance-grenades automatique de 40 mm [ou d’une mitrailleuse de 12,7 mm]. Il peut aussi être équipé d’une tourelle armée d’un canon de 30 mm et d’une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm. Il viendrait compléter le Borsuk, un VCI de 40 tonnes conçu par un consortium dirigé par Huta Stalowa Wola [HSW, filiale du groupe PGZ] afin de remplacer les BWP-1 de l’armée polonaise.
S’agissant des K2 « Black Panther », armés d’un canon de 120mm à âme lisse, un premier lot de chars déjà assemblés serait livré afin de répondre à ses besoins les plus urgents et pour permettre la mise en place d’une capacité de production en Pologne, sous l’égide de PGZ, dans le cadre d’un vaste transfert de technologies. Une version polonaise de ce char – appelée K2PL – avait d’ailleurs été présentée en septembre 2020, lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce.
L’acquisition des K2PL doit se faire dans le cadre du programme Wilk qui, à son lancement, prévoyait le remplacement des chars T-72 et PT-91 « Twardy » [soit près de 500 unités, ndlr]. Elle viendrait en plus de celle des 250 M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars.
À noter que le K2 « Black Panther » est également en lice pour remplacer les Leopard 2A4 de l’armée norvégienne.
Par ailleurs, et dans un autre demaine, Varsovie a l’intention de commander des hélicoptères AW-149, dont l’assemblage serait effectué PZL-Świdnik, une filiale de l’italien Leonardo. Il serait question d’au moins 32 exemplaires, pour un peu plus d’un milliard d’euros.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerFin mai, à l’occasion d’un déplacement à Séoul, le ministre polonaise de la Défense, Mariusz Błaszczak, fit savoir que la Pologne et la Corée du Sud allaient accentuer leur coopération militaire, Varsovie souhaitant acquérir des châssis [chenillés] de l’obusier K9 Thunder, produit par Hanwha Defence, afin d’augmenter la cadence de production de l’AHS Krab de 155 mm, qui a par ailleurs récemment fait l’objet d’une importante commande notifiée par l’Ukraine au groupe Huta Stalowa Wola [ou HSW SA]. En outre, il était aussi question d’un achat de véhicules blindés d’infanterie [VCI] de facture sud-coréenne.
Cela étant, l’achat éventuel de chars K2 « Black Panther » auprès de Hyundai Rotem n’avait pas été évoqué par M. Blaszczak, alors que la Pologne cherchait à remplacer les T-72 qu’elle venait de transférer à l’armée ukrainienne. La piste privilégiée était celle du Leopard 2 allemand, dont les forces polonaises sont déjà dotées.
En effet, Varsovie espérait bénéficier, comme Prague, de l’initiative « Ringstausch », qui prévoit le remplacement, par Berlin, du matériel militaire d’origine soviétique livrés à l’Ukraine par les pays de l’Otan. Mais ce n’est pas d’actualité pour le moment… En outre, sollicitée par la Pologne, qui lorgnait sur ses Leopard 2 en réserve, la Suisse n’a pas donné de suite de favorable. Quant à l’Espagne, elle envisage de céder les siens à l’armée ukrainienne.
D’où l’annonce faite par M. Blaszczak, le 13 juin. « L’armée polonaise doit être dotée d’équipements modernes. Lors de ma visite en Corée du Sud, j’ai discuté, entre autres, avec des représentants de Hyundai Rotem. Aujourd’hui, PGZ et Hyundai Rotem ont signé un mémorandum sur le développement conjoint de chars et de véhicules blindés de transport de troupes. C’est une étape importante pour le développement de l’armée et de l’industrie », a-t-il fait savoir, via Twitter.
Wojsko🇵🇱musi być wyposażone w nowoczesny sprzęt, o czym podczas wizyty w 🇰🇷 rozwiałem m. in. z przedstawicielami Hyundai Rotem. Dziś @PGZ_pl i Hyundai Rotem podpisały memorandum o wspólnym rozwoju czołgów i transporterów opancerzonych. To ważny krok dla rozwoju wojska i przemysłu pic.twitter.com/uzaURMWkkq
— Mariusz Błaszczak (@mblaszczak) June 13, 2022
A priori, le blindé de transport de troupe évoqué par M. Blaszczak serait le véhicule à roues K808 « White Tiger ». D’une masse de 20 tonnes, il est doté d’un tourelleau téléopéré équipée d’un lance-grenades automatique de 40 mm [ou d’une mitrailleuse de 12,7 mm]. Il peut aussi être équipé d’une tourelle armée d’un canon de 30 mm et d’une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm. Il viendrait compléter le Borsuk, un VCI de 40 tonnes conçu par un consortium dirigé par Huta Stalowa Wola [HSW, filiale du groupe PGZ] afin de remplacer les BWP-1 de l’armée polonaise.
S’agissant des K2 « Black Panther », armés d’un canon de 120mm à âme lisse, un premier lot de chars déjà assemblés serait livré afin de répondre à ses besoins les plus urgents et pour permettre la mise en place d’une capacité de production en Pologne, sous l’égide de PGZ, dans le cadre d’un vaste transfert de technologies. Une version polonaise de ce char – appelée K2PL – avait d’ailleurs été présentée en septembre 2020, lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce.
L’acquisition des K2PL doit se faire dans le cadre du programme Wilk qui, à son lancement, prévoyait le remplacement des chars T-72 et PT-91 « Twardy » [soit près de 500 unités, ndlr]. Elle viendrait en plus de celle des 250 M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars.
À noter que le K2 « Black Panther » est également en lice pour remplacer les Leopard 2A4 de l’armée norvégienne.
Par ailleurs, et dans un autre demaine, Varsovie a l’intention de commander des hélicoptères AW-149, dont l’assemblage serait effectué PZL-Świdnik, une filiale de l’italien Leonardo. Il serait question d’au moins 32 exemplaires, pour un peu plus d’un milliard d’euros.
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Cela étant, l’achat éventuel de chars K2 « Black Panther » auprès de Hyundai Rotem n’avait pas été évoqué par M. Blaszczak, alors que la Pologne cherchait à remplacer les T-72 qu’elle venait de transférer à l’armée ukrainienne. La piste privilégiée était celle du Leopard 2 allemand, dont les forces polonaises sont déjà dotées.
En effet, Varsovie espérait bénéficier, comme Prague, de l’initiative « Ringstausch », qui prévoit le remplacement, par Berlin, du matériel militaire d’origine soviétique livrés à l’Ukraine par les pays de l’Otan. Mais ce n’est pas d’actualité pour le moment… En outre, sollicitée par la Pologne, qui lorgnait sur ses Leopard 2 en réserve, la Suisse n’a pas donné de suite de favorable. Quant à l’Espagne, elle envisage de céder les siens à l’armée ukrainienne.
D’où l’annonce faite par M. Blaszczak, le 13 juin. « L’armée polonaise doit être dotée d’équipements modernes. Lors de ma visite en Corée du Sud, j’ai discuté, entre autres, avec des représentants de Hyundai Rotem. Aujourd’hui, PGZ et Hyundai Rotem ont signé un mémorandum sur le développement conjoint de chars et de véhicules blindés de transport de troupes. C’est une étape importante pour le développement de l’armée et de l’industrie », a-t-il fait savoir, via Twitter.
Wojsko🇵🇱musi być wyposażone w nowoczesny sprzęt, o czym podczas wizyty w 🇰🇷 rozwiałem m. in. z przedstawicielami Hyundai Rotem. Dziś @PGZ_pl i Hyundai Rotem podpisały memorandum o wspólnym rozwoju czołgów i transporterów opancerzonych. To ważny krok dla rozwoju wojska i przemysłu pic.twitter.com/uzaURMWkkq
— Mariusz Błaszczak (@mblaszczak) June 13, 2022
Wojsko🇵🇱musi być wyposażone w nowoczesny sprzęt, o czym podczas wizyty w 🇰🇷 rozwiałem m. in. z przedstawicielami Hyundai Rotem. Dziś @PGZ_pl i Hyundai Rotem podpisały memorandum o wspólnym rozwoju czołgów i transporterów opancerzonych. To ważny krok dla rozwoju wojska i przemysłu pic.twitter.com/uzaURMWkkq
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June 13, 2022
A priori, le blindé de transport de troupe évoqué par M. Blaszczak serait le véhicule à roues K808 « White Tiger ». D’une masse de 20 tonnes, il est doté d’un tourelleau téléopéré équipée d’un lance-grenades automatique de 40 mm [ou d’une mitrailleuse de 12,7 mm]. Il peut aussi être équipé d’une tourelle armée d’un canon de 30 mm et d’une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm. Il viendrait compléter le Borsuk, un VCI de 40 tonnes conçu par un consortium dirigé par Huta Stalowa Wola [HSW, filiale du groupe PGZ] afin de remplacer les BWP-1 de l’armée polonaise.
S’agissant des K2 « Black Panther », armés d’un canon de 120mm à âme lisse, un premier lot de chars déjà assemblés serait livré afin de répondre à ses besoins les plus urgents et pour permettre la mise en place d’une capacité de production en Pologne, sous l’égide de PGZ, dans le cadre d’un vaste transfert de technologies. Une version polonaise de ce char – appelée K2PL – avait d’ailleurs été présentée en septembre 2020, lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce.
L’acquisition des K2PL doit se faire dans le cadre du programme Wilk qui, à son lancement, prévoyait le remplacement des chars T-72 et PT-91 « Twardy » [soit près de 500 unités, ndlr]. Elle viendrait en plus de celle des 250 M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars.
À noter que le K2 « Black Panther » est également en lice pour remplacer les Leopard 2A4 de l’armée norvégienne.
Par ailleurs, et dans un autre demaine, Varsovie a l’intention de commander des hélicoptères AW-149, dont l’assemblage serait effectué PZL-Świdnik, une filiale de l’italien Leonardo. Il serait question d’au moins 32 exemplaires, pour un peu plus d’un milliard d’euros.
BBC
Football shirts: 'People put such value on these bits of polyester'
By Simon ArmstrongBBC News
Football shirt-collecting is surging in popularity and as a consequence prices are spiralling. Why do these tops inspire such interest - and could pressure to impress on social media be leading some fans into financial trouble?
"People put such a value on these bits of polyester," says collector Iain Bentley. "Not just in terms of money, but sentiment. There's a romanticism.
"You could say this used to be a niche hobby, but I think it's found its moment in the spotlight."
With an interest born out of spending time at home during the pandemic lockdowns, the 34-year-old is one of a seemingly ever-growing number of people whose love for football extends beyond the action on the pitch.
Competing with his wife for wardrobe space in their Teesside home, the Middlesbrough fan has about 50 shirts with the majority belonging to the team he has supported since watching them in the FA Cup final at Wembley a quarter of a century ago.
While he enjoys wearing many of his tops, Iain's rarer 1980s finds are too precious to risk damaging.
"I've run out of room, but I don't want to box my collection up as I like to look at them and put them on - although not the old classics. I've two young children and the thought of having yogurt splashed on them horrifies me!"
Fellow collector Phil Delves recalls the thrill of his first forays on to eBay, fresh out of university and with money to spend from his new job.
"I could pay 10 or 20 quid and get some really nice shirts from my childhood. I used to tell people it was like I was travelling the world as I'd pick up a shirt from a team in Bucharest or Buenos Aires. It quickly became a passion."
Just over five years later, the Liverpool supporter has a collection "hovering around 160 shirts" covering a mix of teams and eras.
As with Iain's tops, many of Phil's are sharing a wardrobe with his wife's outfits, this time in Huddersfield.
Phil believes that something that was once viewed as a pastime for "geeks" is now beginning to be seen very differently.
"I think there's still a bit of a stigma. Some people look at shirts and think they're a bit childish, but I'd say that's an archaic view and I think the tide is turning. That's quite cool to see.
"Shirts appeal so much because they are an obvious symbol of a team or a player, but there's a bigger picture and almost any one will have stories attached to it beyond the obvious. They're so much more than a simple piece of clothing.
"Sometimes it's memories that are very personal, but even social and world history can be reflected, and patterns and designs echo the time they were made, so you'll see elements of the wider culture."
While many collections are based around a favourite team, others focus on particular decades or even specific manufacturers like Adidas or Nike.
From the cheaper end of the market at just a few pounds, rare replicas from the 1970s, 80s and 90s can fetch several hundred pounds, with retailers such as Classic Football Shirts selling more than 300,000 jerseys annually.
While only the very wealthiest of enthusiasts would ever be able to afford the record-breaking £7.1m Diego Maradona "Hand of God" shirt that was recently auctioned by Sotheby's, deep pockets are nonetheless needed to outbid committed collectors in the "match-worn" section of the market, who regularly pay four and five-figure sums to secure items once donned by their heroes.
The growth of social media has enabled fans across the globe to connect for discussions about new releases, and to buy, sell and swap tops via Twitter, TikTok and Instagram.
The "community", as Phil calls it, has even adopted its own terms and shorthand, with sought-after items often described as "grails" and YouTubers posting "unboxing" videos as they unveil their latest acquisitions.
With his More Than a Shirt magazine, as well as blogs and podcasts, the 28-year-old is among those creating content around the "endless well of stories" he says football tops have.
Iain has done likewise as founder of Kit Magazine, a print title dedicated to shirts. It has expanded online via regular podcasts "as a way to create a space where people can talk about their collections and the lengths they've gone to building them".
Once viewed as an easy way to make money from impressionable young supporters, these shirts' shift to being items treasured by adults means they even feature in a football-focused exhibition currently running at London's Design Museum.
Lead curator Eleanor Watson explains how what started out as a way to distinguish between two teams has developed into "currency", communicating what type of fan someone is and their knowledge of the game.
"A football shirt carries a cultural legacy, knowledge and optimism in its very fibres. This evolution from equipment to elevated fashion item is physically manifested in the explosion of the replica shirt market.
"A love for a specific shirt is an acknowledgement of what has gone before - a crucial element in a culture where knowing your onions places you in high regard.
"A 1988 Netherlands shirt will reveal your adoration for Rinus Michels' Euros-winning side featuring Ruud Gullit, Ronald Koeman and Marco van Basten, whose audacious volley from the silliest of angles won the final.
"A 2002 Cameroon vest banned by Fifa because it lacked sleeves, but which was worn with a shirt underneath as an act of protest, might show your general love of a rebel or simply the striker Samuel Eto'o."
Shirt-collecting is an increasingly expensive hobby, though. Prices for vintage tops have risen significantly while clubs routinely launch new kits every year, with many even releasing third and fourth strips or "special editions" to maximise revenue.
Counterfeit items being sold on the likes of eBay and Depop are also a pitfall to be wary of for the shirt-collector.
"It is an expensive hobby," Iain admits. "You might have been paying about £30 or £40 for an old Premier League shirt, but now you can be looking at upwards of 70 or 80."
Phil agrees: "I look back at what I paid when I started collecting in 2016 and 2017 and it's a huge jump. It's more than doubled for a lot of them."
He added: "There can also be a fear of missing out. It's not exclusive to shirts, but when it comes to social media there's a desire for popularity and likes. When people see one that's popular, sometimes they'll pick it up even if it means overspending just to feel like they're involved.
"It is an issue. There've been people in the community who've said, quite bravely, it's become an addiction so it's certainly something to be aware of. Hopefully that conversation doesn't stop and we can all help by encouraging a more healthy approach to collecting."
Despite these issues, Phil sees no end to the popularity of the pastime.
"You don't need to have a certain number [to class it as a collection] and you shouldn't be going out spending a lot of money if you don't have it.
"You can enjoy shirts as a hobby even with just a few.
"And because it's accessible, so many people are getting involved. Ultimately, there's no sign of it slowing down any time soon."
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Every day, nearly 3,000 dugout canoes cross the Oyapock River, which serves as a natural demarcation in South America between Brazil and French Guiana. The river's banks are the scene of trafficking, illegal immigration and unlawful gold panning. Locals play cat and mouse with the border police, who try their best to monitor the comings and goings. The Covid-19 pandemic should have meant a hermetic closure of the border. Instead, it showed more than ever how uncontrollable this frontier is. FRANCE 24's Fanny Lothaire and Laura Damase report, with Séverine Bardon and Olivier Marzin.
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Between Iraq and Saudi Arabia, a half-open border (1/4)
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Issued on: 17/06/2022 - 19:27
Marc Perelman
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Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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Opex 360
La Marine nationale évalue un drone sous-marin norvégien pour ses futurs concepts d’opérations dans les abysses
par Laurent Lagneau · 14 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn octobre 2021, soit quelques mois avant la présentation de la stratégie du ministère des Armées pour les fonds marins [et pour laquelle une enveloppe de 2,9 millions d’euros a été prévue par la loi de finances 2022], la Marine nationale avait évalué le drone sous-marin A18D d’ECA Group, à l’occasion d’une mission du Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitan [BSAM] Rhône.
L’un des enjeux de cette évaluation était de préparer le programme CHOF [capacité hydrographique et océanographique future], lequel doit aboutir au remplacement des bâtiments hydrographiques Lapérouse, Borda et Laplace par deux nouvelles unités à l’horizon 2025/27.
Lors de cette mission du BSAM Rhône, le drone A18D avait permis de cartographier en haute résolution les reliefs et les fonds marins jusqu’à 3000 mètres de profondeur, dans des conditions mers assez difficiles.
Cela étant, quand elle dévoila la stratégie de maîtrise des fonds marins, en février dernier, Florence Parly, désormais ex-ministre des Armées, fit savoir qu’elle venait de décider de doter la Marine nationale de « moyens capables d’atteindre une profondeur de 6000 mètres ». Ce qui, avait-elle expliqué, permettrait de « couvrir 97% des fonds marins et de protéger efficacement nos intérêts, dont les câbles sous-marins, clé de voûte des télécommunications et d’Internet ».
Quoi qu’il en soit, et toujours dans l’intention de préparer le programme CHOF, la Marine nationale est en train d’évaluer le drone sous-marin « Hugin » depuis le bâtiment hydrographique et océanographique [|BHO] « Beautemps-Beaupré ».
Dans le cadre du programme CHOF, un drone sous-marin autonome est expérimenté dans la @MarineNationale à partir du Beautemps-Beaupré. Capable d’opérer jusqu’à 6000 m de profondeur, il permet de tester les futurs concepts d'opérations de la marine sur les fonds sous-marins. pic.twitter.com/SOKsB0YLeA
— Chef d'état-major de la Marine (@amiralVandier) June 10, 2022
Développé par l’entreprise norvégienne Kongsberg, ce drone sous-marin autonome dispose d’une autonomie de 100 heures [en naviguant à 4 noeuds]. Il est notamment équipé d’un sonar à synthèse d’ouverture [ou d’un sonar à balayage latéral], d’une caméra et d’un échosondeur multifaisceaux. Et, surtout, il peut descendre jusqu’à 6000 mètres de profondeur.
Cette « démarche exploratoire permet de confronter nos savoir-faire actuels aux défis technologiques de demain », notamment pour ce qui concerne les futurs bâtiments hydrographiques du programme CHOF, explique la Marine nationale.
Pour son chef d’état-major, l’amiral Pierre Vandier, il s’agit aussi de « tester les futurs concepts d’opérations sur les fonds sous-marins ». Et d’ajouter : « Cette approche concrète et pragmatique de l’innovation permet de dessiner les futures performances des bâtiments hydrographiques et océanographiques. Dès leur conception, ces navire vont intégrer l’ensemble des impératifs liés à la mise en œuvre des drones. »
La Marine nationale évalue un drone sous-marin norvégien pour ses futurs concepts d’opérations dans les abysses
par Laurent Lagneau · 14 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn octobre 2021, soit quelques mois avant la présentation de la stratégie du ministère des Armées pour les fonds marins [et pour laquelle une enveloppe de 2,9 millions d’euros a été prévue par la loi de finances 2022], la Marine nationale avait évalué le drone sous-marin A18D d’ECA Group, à l’occasion d’une mission du Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitan [BSAM] Rhône.
L’un des enjeux de cette évaluation était de préparer le programme CHOF [capacité hydrographique et océanographique future], lequel doit aboutir au remplacement des bâtiments hydrographiques Lapérouse, Borda et Laplace par deux nouvelles unités à l’horizon 2025/27.
Lors de cette mission du BSAM Rhône, le drone A18D avait permis de cartographier en haute résolution les reliefs et les fonds marins jusqu’à 3000 mètres de profondeur, dans des conditions mers assez difficiles.
Cela étant, quand elle dévoila la stratégie de maîtrise des fonds marins, en février dernier, Florence Parly, désormais ex-ministre des Armées, fit savoir qu’elle venait de décider de doter la Marine nationale de « moyens capables d’atteindre une profondeur de 6000 mètres ». Ce qui, avait-elle expliqué, permettrait de « couvrir 97% des fonds marins et de protéger efficacement nos intérêts, dont les câbles sous-marins, clé de voûte des télécommunications et d’Internet ».
Quoi qu’il en soit, et toujours dans l’intention de préparer le programme CHOF, la Marine nationale est en train d’évaluer le drone sous-marin « Hugin » depuis le bâtiment hydrographique et océanographique [|BHO] « Beautemps-Beaupré ».
Dans le cadre du programme CHOF, un drone sous-marin autonome est expérimenté dans la @MarineNationale à partir du Beautemps-Beaupré. Capable d’opérer jusqu’à 6000 m de profondeur, il permet de tester les futurs concepts d'opérations de la marine sur les fonds sous-marins. pic.twitter.com/SOKsB0YLeA
— Chef d'état-major de la Marine (@amiralVandier) June 10, 2022
Développé par l’entreprise norvégienne Kongsberg, ce drone sous-marin autonome dispose d’une autonomie de 100 heures [en naviguant à 4 noeuds]. Il est notamment équipé d’un sonar à synthèse d’ouverture [ou d’un sonar à balayage latéral], d’une caméra et d’un échosondeur multifaisceaux. Et, surtout, il peut descendre jusqu’à 6000 mètres de profondeur.
Cette « démarche exploratoire permet de confronter nos savoir-faire actuels aux défis technologiques de demain », notamment pour ce qui concerne les futurs bâtiments hydrographiques du programme CHOF, explique la Marine nationale.
Pour son chef d’état-major, l’amiral Pierre Vandier, il s’agit aussi de « tester les futurs concepts d’opérations sur les fonds sous-marins ». Et d’ajouter : « Cette approche concrète et pragmatique de l’innovation permet de dessiner les futures performances des bâtiments hydrographiques et océanographiques. Dès leur conception, ces navire vont intégrer l’ensemble des impératifs liés à la mise en œuvre des drones. »
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn octobre 2021, soit quelques mois avant la présentation de la stratégie du ministère des Armées pour les fonds marins [et pour laquelle une enveloppe de 2,9 millions d’euros a été prévue par la loi de finances 2022], la Marine nationale avait évalué le drone sous-marin A18D d’ECA Group, à l’occasion d’une mission du Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitan [BSAM] Rhône.
L’un des enjeux de cette évaluation était de préparer le programme CHOF [capacité hydrographique et océanographique future], lequel doit aboutir au remplacement des bâtiments hydrographiques Lapérouse, Borda et Laplace par deux nouvelles unités à l’horizon 2025/27.
Lors de cette mission du BSAM Rhône, le drone A18D avait permis de cartographier en haute résolution les reliefs et les fonds marins jusqu’à 3000 mètres de profondeur, dans des conditions mers assez difficiles.
Cela étant, quand elle dévoila la stratégie de maîtrise des fonds marins, en février dernier, Florence Parly, désormais ex-ministre des Armées, fit savoir qu’elle venait de décider de doter la Marine nationale de « moyens capables d’atteindre une profondeur de 6000 mètres ». Ce qui, avait-elle expliqué, permettrait de « couvrir 97% des fonds marins et de protéger efficacement nos intérêts, dont les câbles sous-marins, clé de voûte des télécommunications et d’Internet ».
Quoi qu’il en soit, et toujours dans l’intention de préparer le programme CHOF, la Marine nationale est en train d’évaluer le drone sous-marin « Hugin » depuis le bâtiment hydrographique et océanographique [|BHO] « Beautemps-Beaupré ».
Dans le cadre du programme CHOF, un drone sous-marin autonome est expérimenté dans la @MarineNationale à partir du Beautemps-Beaupré. Capable d’opérer jusqu’à 6000 m de profondeur, il permet de tester les futurs concepts d'opérations de la marine sur les fonds sous-marins. pic.twitter.com/SOKsB0YLeA
— Chef d'état-major de la Marine (@amiralVandier) June 10, 2022
Développé par l’entreprise norvégienne Kongsberg, ce drone sous-marin autonome dispose d’une autonomie de 100 heures [en naviguant à 4 noeuds]. Il est notamment équipé d’un sonar à synthèse d’ouverture [ou d’un sonar à balayage latéral], d’une caméra et d’un échosondeur multifaisceaux. Et, surtout, il peut descendre jusqu’à 6000 mètres de profondeur.
Cette « démarche exploratoire permet de confronter nos savoir-faire actuels aux défis technologiques de demain », notamment pour ce qui concerne les futurs bâtiments hydrographiques du programme CHOF, explique la Marine nationale.
Pour son chef d’état-major, l’amiral Pierre Vandier, il s’agit aussi de « tester les futurs concepts d’opérations sur les fonds sous-marins ». Et d’ajouter : « Cette approche concrète et pragmatique de l’innovation permet de dessiner les futures performances des bâtiments hydrographiques et océanographiques. Dès leur conception, ces navire vont intégrer l’ensemble des impératifs liés à la mise en œuvre des drones. »
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn octobre 2021, soit quelques mois avant la présentation de la stratégie du ministère des Armées pour les fonds marins [et pour laquelle une enveloppe de 2,9 millions d’euros a été prévue par la loi de finances 2022], la Marine nationale avait évalué le drone sous-marin A18D d’ECA Group, à l’occasion d’une mission du Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitan [BSAM] Rhône.
L’un des enjeux de cette évaluation était de préparer le programme CHOF [capacité hydrographique et océanographique future], lequel doit aboutir au remplacement des bâtiments hydrographiques Lapérouse, Borda et Laplace par deux nouvelles unités à l’horizon 2025/27.
Lors de cette mission du BSAM Rhône, le drone A18D avait permis de cartographier en haute résolution les reliefs et les fonds marins jusqu’à 3000 mètres de profondeur, dans des conditions mers assez difficiles.
Cela étant, quand elle dévoila la stratégie de maîtrise des fonds marins, en février dernier, Florence Parly, désormais ex-ministre des Armées, fit savoir qu’elle venait de décider de doter la Marine nationale de « moyens capables d’atteindre une profondeur de 6000 mètres ». Ce qui, avait-elle expliqué, permettrait de « couvrir 97% des fonds marins et de protéger efficacement nos intérêts, dont les câbles sous-marins, clé de voûte des télécommunications et d’Internet ».
Quoi qu’il en soit, et toujours dans l’intention de préparer le programme CHOF, la Marine nationale est en train d’évaluer le drone sous-marin « Hugin » depuis le bâtiment hydrographique et océanographique [|BHO] « Beautemps-Beaupré ».
Dans le cadre du programme CHOF, un drone sous-marin autonome est expérimenté dans la @MarineNationale à partir du Beautemps-Beaupré. Capable d’opérer jusqu’à 6000 m de profondeur, il permet de tester les futurs concepts d'opérations de la marine sur les fonds sous-marins. pic.twitter.com/SOKsB0YLeA
— Chef d'état-major de la Marine (@amiralVandier) June 10, 2022
Dans le cadre du programme CHOF, un drone sous-marin autonome est expérimenté dans la @MarineNationale à partir du Beautemps-Beaupré. Capable d’opérer jusqu’à 6000 m de profondeur, il permet de tester les futurs concepts d'opérations de la marine sur les fonds sous-marins. pic.twitter.com/SOKsB0YLeA
@MarineNationalepic.twitter.com/SOKsB0YLeA— Chef d'état-major de la Marine (@amiralVandier) June 10, 2022
June 10, 2022
Développé par l’entreprise norvégienne Kongsberg, ce drone sous-marin autonome dispose d’une autonomie de 100 heures [en naviguant à 4 noeuds]. Il est notamment équipé d’un sonar à synthèse d’ouverture [ou d’un sonar à balayage latéral], d’une caméra et d’un échosondeur multifaisceaux. Et, surtout, il peut descendre jusqu’à 6000 mètres de profondeur.
Cette « démarche exploratoire permet de confronter nos savoir-faire actuels aux défis technologiques de demain », notamment pour ce qui concerne les futurs bâtiments hydrographiques du programme CHOF, explique la Marine nationale.
Pour son chef d’état-major, l’amiral Pierre Vandier, il s’agit aussi de « tester les futurs concepts d’opérations sur les fonds sous-marins ». Et d’ajouter : « Cette approche concrète et pragmatique de l’innovation permet de dessiner les futures performances des bâtiments hydrographiques et océanographiques. Dès leur conception, ces navire vont intégrer l’ensemble des impératifs liés à la mise en œuvre des drones. »
Valeurs Actuelles
Watts et joules : y a-t-il un physicien dans l’avion ?
En préambule de ce papier, de cette mise au point, il nous faut tordre le cou à deux idées reçues concernant les énergies éoliennes et solaires, dites “renouvelables” (en abrégé EnR), mais qui sont mieux caractérisées par les qualificatifs d’“intermittentes” et surtout “aléatoires”. La première assertion est qu’il y aurait “foisonnement” dans leur production. C’est la fameuse antienne reprise par les écologistes et les promoteurs du renouvelable : “Il y a toujours du vent et du soleil quelque part. ” Or, l’examen des diagrammes de production au jour le jour montre que ce n’est pas vrai. Ces données sont accessibles au grand public, via des sites Internet comme celui de RTE (Réseau de transport d’électricité) en France (éCO2mix) ou celui de l’institut Fraunhofer en Allemagne (energy-charts. info). Tout un chacun peut débusquer facilement ce mensonge.
D’abord, il y a – évidemment – la nuit. Il y a, certes, un décalage entre Lisbonne et Athènes, mais pas au point d’effacer l’obscurité sur l’Europe. En outre, contrairement à une idée reçue, l’électricité se transporte mal entre deux points éloignés d’un réseau. Voilà pour le soleil. Ensuite, en ce qui concerne le vent, il y a des périodes où le calme plat règne sur de larges parties de l’Europe, voire sur sa totalité. Cette situation est bien connue des météorologistes, lorsque de gigantesques anticyclones s’établissent sur une grande partie du territoire, et même sur l’Europe tout entière. Cela peut arriver en plein hiver, par un froid très vif, lorsque la consommation est à son maximum.
En France, par exemple, nous sommes restés en moyenne à 3 gigawatts (GW) de vent (pour 18 GW d’ éolien installés) les semaines 2, 3 et 4 de cette année, avec plusieurs passages à quelques centaines de mégawatts (MW) alors que la consommation était de 75 GW en moyenne. Et ce peut être commun à l’Allemagne et à la France, les deux plus grands réseaux européens : le 2 mars, les 154 GW d’éolien et de solaire installés dans les deux pays sont passés par un minimum de 5,3 GW ! Et on peut vérifier que les éoliennes offshore suivent la même courbe : quand il n’y a pas de vent sur terre, il n’y en a pas non plus le long des côtes.
La deuxième assertion est qu’“on saura stocker un jour”. Pourquoi pas ? En attendant que cela arrive, si on reprend l’épisode des trois semaines de janvier déjà cité, un calcul simple montre que pour pallier l’intermittence dans le scénario à 2050 tel qu’il est prévu par le gouvernement, il aurait fallu (selon les méthodes de stockage actuellement connues) soit pomper tout le lac Léman pour le remonter de 224 mètres, soit installer 540 millions de tonnes de packs de batteries Tesla Powerwall. Soit produire 33 milliards de mètres cubes d’hydrogène, les comprimer et les stocker en souterrain. Sans être spécialiste d’aucune de ces techniques, on sent bien qu’on touche du doigt quelque chose de délirant. L’avenir est plein de promesses, mais enfin il ne faut pas exagérer.
Quand il s’agit de potentialité, on peut faire ce qu’on veut, quand il s’agit de nécessité, on ne peut pas s’amuser avec des sources qui ne nous obéissent pas
En réalité, se passer des énergies fossiles et/ou du nucléaire est peut-être possible, pour autant que des technologies à l’état expérimental puissent être validées technologiquement et économiquement, ce qui est loin d’être évident. Maintenant que tout le monde a compris que si on ne dépend plus des Russes pour le gaz, on ira au Qatar, ce qui n’est pas mieux en termes d’indépendance, les études prospectives tablent sur l’hydrogène pour le stockage et sur la fabrication de méthane synthétique à partir d’hydrogène et de CO2. L’hydrogène a sans doute un rôle à jouer dans un panel de solutions. Mais l’institut Fraunhofer a esquissé un scénario “tout renouvelable” à 2050 pour l’Allemagne. Il implique de construire 700 GW d’éolien et de solaire (tous les vingt ans, c’est la durée de vie de ces équipements), 150 GW de turbines à gaz, 90 GW d’électrolyseurs, 500 gigawattheures (GWh) de batteries, sans compter le biométhane, la filière bois, etc.
Pour mémoire, la consommation de pointe de l’Allemagne est de l’ordre de 80 GW actuellement. Là aussi, on laisse le soin au lecteur de juger si tout cela est réaliste (pour rappel : un grille-pain, c’est 1 kilowatt (kW) ; 1 MW, c’est 1 000 grille-pain ; 1 GW, un million).
Revenons maintenant sur le titre et cette funeste confusion entre énergie et puissance. Selon les principes de la physique (qui se fiche de la politique), sur un réseau électrique, la production doit à tout instant égaler la consommation. Cette production instantanée d’énergie, on l’appelle puissance . On la chiffre en kW. C’est donc en kW qu’on doit dimensionner un réseau, et qui plus est, pour répondre à l’égalité entre production et consommation quelles que soient les situations, en kW pilotables à la demande. Or, l’éolien et le solaire ne sont pas pilotables à la demande, ils sont subis. Certes, on pourrait objecter qu’à deux ou trois jours à l’avance, on peut à peu près prévoir le soleil et le vent. Mais un réseau électrique doit se planifier des années à l’avance. À cette échelle de temps, plusieurs fois par an, la production de ces EnR sera quasi nulle. Dans le dimensionnement, on doit donc les compter pour zéro. Bien sûr, plus on installe d’EnR, moins on aura recours aux autres moyens, pilotables ceux-là. Les EnR produiront plus d’énergie, de kilowattheures (kWh), les autres moins (ce qui réduira d’ailleurs leur rentabilité et leur attractivité pour les investisseurs). On arrive donc à la conclusion suivante : on peut remplacer des kWh nucléaires ou fossiles par des kWh éoliens ou solaires, mais pas des kW. Or, ce sont les kW qui garantissent la sécurité du réseau électrique. Pour le dire encore autrement : quand il s’agit de potentialité, on fait ce qu’on veut, quand il s’agit de nécessité, et l’approvisionnement électrique est de l’ordre de la nécessité, on ne peut pas s’amuser avec des sources qui ne nous obéissent pas.
Jusqu’à une époque récente, la transition énergétique prévoyait d’arrêter en France 14 réacteurs nucléaires « lorsque les EnR auront monté en puissance » . De même, à la question, maintes fois posée aux autorités, “à quoi servent les EnR en France ?”, la réponse a toujours été la même : “avoir d’autres filières en cas de risque systémique sur le nucléaire”. La filière de “secours” étant intermittente non pilotable, nous voilà rassurés ! On aurait pu penser, vu la prise de conscience récente de nos politiques sur la nécessité du nucléaire, qu’ils avaient compris le petit raisonnement entre kW et kWh. Que nenni ! En face du péril russe, ils persistent et signent ; pour pallier les délais de construction du nucléaire et la difficulté d’approvisionnement en gaz, nos ministres, notre président et le chancelier allemand n’ont qu’une réponse : accélérer l’éolien et le solaire. Or, le gigantesque réseau européen était déjà en déficit de kW pilotables avant la guerre en Ukraine et avant l’arrêt des dernières centrales nucléaires belges et allemandes ! En réalité, si on compte sur les énergies renouvelables, les constructeurs de centrales à gaz ont de beaux jours devant eux. Et si les décideurs pouvaient lire (et comprendre) ces lignes, cela pourrait éviter quelques black-out et leurs funestes conséquences.
* Michel Negynas est spécialiste des questions industrielles et environnementales. Dernier ouvrage paru : “Chroniques d’un monde écofantasmé”, en e-book sur toutes librairies Internet, 4,99 €.
BBC
'Why we rent out our colourful homes for photoshoots'
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Londoners are turning their homes into colourful "Instagrammable" destinations.
Why? There is a growing demand for aesthetically pleasing spaces that stand out from the rest, something that's caused a boom in business for home designers.
One couple, Nikki Griffiths and Luke Moseley, have transformed their rundown 1960s terrace in Streatham into a Palm Springs haven. Their bright house is hard to miss among the mainly near-identical rows of homes on Tierney Road.
And the Palm Residence, a Victorian terrace in Sydenham with vintage tropicana vibes, is proving to be a hit with businesses wanting a vibrant backdrop for photoshoots.
For those thinking these kind of transformations are unattainable, homeowner Hannah Grace Lodge says you would be surprised what you can do even with a small budget.
Video by Sarah Lee and Gem O'Reilly
Opex 360
Avec VisioLoc, Thales présente un système de géolocalisation révolutionnaire pour les unités au contact
par Laurent Lagneau · 14 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerIl y a des idées qui dorment dans des tiroirs et qui finissent quand même par se concrétiser… Telle est, en tout cas, l’histoire de « VisioLoc », une technologie de rupture mise au point par Thales et dont l’histoire a été rapportée par l’Express.
Ainsi, récemment embauché par l’electronicien français, un ancien officier de l’armée de Terre a déniché, dans un classeur, un vieux dossier de 200 pages noircies de calculs compliqués, au milieu desquelles se cachait une « pépite », c’est à dire les bases d’un logiciel capable d’extraire les coordonnées de géolocalisation d’une cible sans avoir recours aux signaux GPS… C’est ainsi que le développement de « VisioLoc » a pu démarrer…
Désormais, ce logiciel est intégré aux jumelles Sophie Optima et Ultima, qui, disposant de fonctions pour le combat collaboratif, permettent d’identifier un objectif à une distance à laquelle leur concurrentes ne peuvent que le reconnaître, que ce soit de jour comme de nuit.
Son intérêt est de raccourcir significativement ce que l’on appelle la boucle de décision OODA [Observe – Orient – Decide – Act]. En clair, « VisioLoc » est de nature à donner un avantage opérationnel décisif dans un engagement de haute intensité. En effet, avec une jumelle Sophie, un chef de section d’infanterie peut désormais identifier – et donc confirmer – une cible potentielle située à 6 km tout en déterminant avec précision ses coordonnées malgré l’absence de signaux GPS. Il n’a plus qu’à les communiquer dans sa demande d’appui.
« Grâce à la précision de géolocalisation, celle-ci est traitée directement par l’unité d’artillerie qui engage immédiatement sa puissance de feu pour appuyer l’unité au contact », explique Thales, pour qui « VisioLoc » est une « innnovation de rupture ».
En effet, poursuit l’industriel, « grâce à sa précision d’extraction de coordonnées », ViosoLoc rend inutile la phase de réglage des tirs qui peut prendre à ce jour parfois 20 minutes, divisant ainsi par trois voire quatre le temps entre la demande d’appui par le chef tactique et l’engagement de l’unité d’artillerie ». Un gain de temps pouvant être « décisif » dans un combat de haute intensité.
« Avec la fonctionnalité VisioLoc, c’est une capacité unique à combattre dans les environnements non-permissifs » qui est proposée aux forces terrestres et les « équipements portables optroniques des chefs tactiques entrent dans le nouveau paradigme du combat de haute intensité », a insisté Benoit Plantier, responsable des activités Optronique et Electronique de Missile chez Thales.
Cette nouvelle fonctionnalité n’intéresse pas seulement les unités d’infanterie… Les forces spéciales peuvent également l’être. D’ailleurs, d »après l’Express, les Navy Seals américains, à qui un prototype a été présenté, ont été « bluffés » par cette technologie, au point de vouloir s’en doter rapidement.
Avec VisioLoc, Thales présente un système de géolocalisation révolutionnaire pour les unités au contact
par Laurent Lagneau · 14 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerIl y a des idées qui dorment dans des tiroirs et qui finissent quand même par se concrétiser… Telle est, en tout cas, l’histoire de « VisioLoc », une technologie de rupture mise au point par Thales et dont l’histoire a été rapportée par l’Express.
Ainsi, récemment embauché par l’electronicien français, un ancien officier de l’armée de Terre a déniché, dans un classeur, un vieux dossier de 200 pages noircies de calculs compliqués, au milieu desquelles se cachait une « pépite », c’est à dire les bases d’un logiciel capable d’extraire les coordonnées de géolocalisation d’une cible sans avoir recours aux signaux GPS… C’est ainsi que le développement de « VisioLoc » a pu démarrer…
Désormais, ce logiciel est intégré aux jumelles Sophie Optima et Ultima, qui, disposant de fonctions pour le combat collaboratif, permettent d’identifier un objectif à une distance à laquelle leur concurrentes ne peuvent que le reconnaître, que ce soit de jour comme de nuit.
Son intérêt est de raccourcir significativement ce que l’on appelle la boucle de décision OODA [Observe – Orient – Decide – Act]. En clair, « VisioLoc » est de nature à donner un avantage opérationnel décisif dans un engagement de haute intensité. En effet, avec une jumelle Sophie, un chef de section d’infanterie peut désormais identifier – et donc confirmer – une cible potentielle située à 6 km tout en déterminant avec précision ses coordonnées malgré l’absence de signaux GPS. Il n’a plus qu’à les communiquer dans sa demande d’appui.
« Grâce à la précision de géolocalisation, celle-ci est traitée directement par l’unité d’artillerie qui engage immédiatement sa puissance de feu pour appuyer l’unité au contact », explique Thales, pour qui « VisioLoc » est une « innnovation de rupture ».
En effet, poursuit l’industriel, « grâce à sa précision d’extraction de coordonnées », ViosoLoc rend inutile la phase de réglage des tirs qui peut prendre à ce jour parfois 20 minutes, divisant ainsi par trois voire quatre le temps entre la demande d’appui par le chef tactique et l’engagement de l’unité d’artillerie ». Un gain de temps pouvant être « décisif » dans un combat de haute intensité.
« Avec la fonctionnalité VisioLoc, c’est une capacité unique à combattre dans les environnements non-permissifs » qui est proposée aux forces terrestres et les « équipements portables optroniques des chefs tactiques entrent dans le nouveau paradigme du combat de haute intensité », a insisté Benoit Plantier, responsable des activités Optronique et Electronique de Missile chez Thales.
Cette nouvelle fonctionnalité n’intéresse pas seulement les unités d’infanterie… Les forces spéciales peuvent également l’être. D’ailleurs, d »après l’Express, les Navy Seals américains, à qui un prototype a été présenté, ont été « bluffés » par cette technologie, au point de vouloir s’en doter rapidement.
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Ainsi, récemment embauché par l’electronicien français, un ancien officier de l’armée de Terre a déniché, dans un classeur, un vieux dossier de 200 pages noircies de calculs compliqués, au milieu desquelles se cachait une « pépite », c’est à dire les bases d’un logiciel capable d’extraire les coordonnées de géolocalisation d’une cible sans avoir recours aux signaux GPS… C’est ainsi que le développement de « VisioLoc » a pu démarrer…
Désormais, ce logiciel est intégré aux jumelles Sophie Optima et Ultima, qui, disposant de fonctions pour le combat collaboratif, permettent d’identifier un objectif à une distance à laquelle leur concurrentes ne peuvent que le reconnaître, que ce soit de jour comme de nuit.
Son intérêt est de raccourcir significativement ce que l’on appelle la boucle de décision OODA [Observe – Orient – Decide – Act]. En clair, « VisioLoc » est de nature à donner un avantage opérationnel décisif dans un engagement de haute intensité. En effet, avec une jumelle Sophie, un chef de section d’infanterie peut désormais identifier – et donc confirmer – une cible potentielle située à 6 km tout en déterminant avec précision ses coordonnées malgré l’absence de signaux GPS. Il n’a plus qu’à les communiquer dans sa demande d’appui.
« Grâce à la précision de géolocalisation, celle-ci est traitée directement par l’unité d’artillerie qui engage immédiatement sa puissance de feu pour appuyer l’unité au contact », explique Thales, pour qui « VisioLoc » est une « innnovation de rupture ».
En effet, poursuit l’industriel, « grâce à sa précision d’extraction de coordonnées », ViosoLoc rend inutile la phase de réglage des tirs qui peut prendre à ce jour parfois 20 minutes, divisant ainsi par trois voire quatre le temps entre la demande d’appui par le chef tactique et l’engagement de l’unité d’artillerie ». Un gain de temps pouvant être « décisif » dans un combat de haute intensité.
« Avec la fonctionnalité VisioLoc, c’est une capacité unique à combattre dans les environnements non-permissifs » qui est proposée aux forces terrestres et les « équipements portables optroniques des chefs tactiques entrent dans le nouveau paradigme du combat de haute intensité », a insisté Benoit Plantier, responsable des activités Optronique et Electronique de Missile chez Thales.
Cette nouvelle fonctionnalité n’intéresse pas seulement les unités d’infanterie… Les forces spéciales peuvent également l’être. D’ailleurs, d »après l’Express, les Navy Seals américains, à qui un prototype a été présenté, ont été « bluffés » par cette technologie, au point de vouloir s’en doter rapidement.
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a été rapportéeAinsi, récemment embauché par l’electronicien français, un ancien officier de l’armée de Terre a déniché, dans un classeur, un vieux dossier de 200 pages noircies de calculs compliqués, au milieu desquelles se cachait une « pépite », c’est à dire les bases d’un logiciel capable d’extraire les coordonnées de géolocalisation d’une cible sans avoir recours aux signaux GPS… C’est ainsi que le développement de « VisioLoc » a pu démarrer…
Désormais, ce logiciel est intégré aux jumelles Sophie Optima et Ultima, qui, disposant de fonctions pour le combat collaboratif, permettent d’identifier un objectif à une distance à laquelle leur concurrentes ne peuvent que le reconnaître, que ce soit de jour comme de nuit.
Son intérêt est de raccourcir significativement ce que l’on appelle la boucle de décision OODA [Observe – Orient – Decide – Act]. En clair, « VisioLoc » est de nature à donner un avantage opérationnel décisif dans un engagement de haute intensité. En effet, avec une jumelle Sophie, un chef de section d’infanterie peut désormais identifier – et donc confirmer – une cible potentielle située à 6 km tout en déterminant avec précision ses coordonnées malgré l’absence de signaux GPS. Il n’a plus qu’à les communiquer dans sa demande d’appui.
« Grâce à la précision de géolocalisation, celle-ci est traitée directement par l’unité d’artillerie qui engage immédiatement sa puissance de feu pour appuyer l’unité au contact », explique Thales, pour qui « VisioLoc » est une « innnovation de rupture ».
En effet, poursuit l’industriel, « grâce à sa précision d’extraction de coordonnées », ViosoLoc rend inutile la phase de réglage des tirs qui peut prendre à ce jour parfois 20 minutes, divisant ainsi par trois voire quatre le temps entre la demande d’appui par le chef tactique et l’engagement de l’unité d’artillerie ». Un gain de temps pouvant être « décisif » dans un combat de haute intensité.
« Avec la fonctionnalité VisioLoc, c’est une capacité unique à combattre dans les environnements non-permissifs » qui est proposée aux forces terrestres et les « équipements portables optroniques des chefs tactiques entrent dans le nouveau paradigme du combat de haute intensité », a insisté Benoit Plantier, responsable des activités Optronique et Electronique de Missile chez Thales.
Cette nouvelle fonctionnalité n’intéresse pas seulement les unités d’infanterie… Les forces spéciales peuvent également l’être. D’ailleurs, d »après l’Express, les Navy Seals américains, à qui un prototype a été présenté, ont été « bluffés » par cette technologie, au point de vouloir s’en doter rapidement.
Opex 360
Artillerie : Arquus dévoile une nouvelle version du Sherpa Light, dotée d’un mortier rayé de 120 mm
par Laurent Lagneau · 14 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Alors que l’armée de Terre attend la livraison des 54 véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon en version MEPAC [Mortier Embarqué Pour l’Appui au Contact] destinés à ses régiments d’artillerie, Arquus a dévoilé, à l’occasion de l’édition 2022 du salon EuroSatory, la version « Advanced Mobile Mortar » [A2M] de son véhicule tactique léger 4×4 Sherpa Light, mise au point avec concours de Thales et de l’espagnol NTGS.
Dans le détail, ce Sherpa A2M se compose du système de mortier déployable à visée automatique « Alakran » de NTGS et du mortier rayé embarqué de 120 mm de type 2R2M [Rifled, Recoiled, Mounted Mortar] qui, fourni par Thales, est trois fois plus précis qu’un mortier à âme lisse.
D’ailleurs, souligne Arquus, « en raison de cette efficacité et de cette précision supérieures », le Sherpa A2M peut « obtenir des effets opérationnels similaires avec beaucoup moins de tirs », avec « environ 4 fois moins de coups nécessaires que pour un mortier à âme lisse ». Pour rappel, le Griffon MEPAC sera également doté du 2R2M.
La portée du 2R2M est comprise entre 8 et 13 km selon le type de munitions utilisées [classiques ou propulsées]. Celle-ci sera de 15 à 17 km une fois que Thales aura achevé le développement de la MGM [munition guidée de mortier]. Doté d’un tourelleau téléopéré Hornet armé d’une mitrailleuse de 7,62 mm pour assurer son autoprotection, le Sherpa A2M peut transporter jusqu’à 40 obus de 120 mm stockés à l’arrière. Voire plus puisqu’il est possible d’en loger dans la cabine si nécessaire.
Avec sa mobilité et la rapidité de la mise en batterie de son mortier, le Sherpa A2M peut être utilisé pour harceler l’adversaire ou plus, simplement, pour fournir un appui-feu aux unités d’infanterie. Le tout sans s’exposer à d’éventuels tirs de contre-batterie. La « grande mobilité et la protection du Sherpa garantissent de très hautes performances en tout-terrain et dans un environnement contesté », assure l’industriel.
« Le Sherpa A2M est une réponse adéquate aux défis tactiques rencontrés par l’artillerie dans la guerre de haute intensité [mobilité, protection, appui rapproché aux troupes et options de contre-batterie mobile] pour la fraction du prix d’un canon automoteur », souligne Arquus. À noter que les Sherpa Light déjà en service peuvent être modifiés en porte-mortier… Ce qui permet de renforcer significativement les capacités en matière d’artillerie à moindre coût.
Artillerie : Arquus dévoile une nouvelle version du Sherpa Light, dotée d’un mortier rayé de 120 mm
par Laurent Lagneau · 14 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1Alors que l’armée de Terre attend la livraison des 54 véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon en version MEPAC [Mortier Embarqué Pour l’Appui au Contact] destinés à ses régiments d’artillerie, Arquus a dévoilé, à l’occasion de l’édition 2022 du salon EuroSatory, la version « Advanced Mobile Mortar » [A2M] de son véhicule tactique léger 4×4 Sherpa Light, mise au point avec concours de Thales et de l’espagnol NTGS.
Dans le détail, ce Sherpa A2M se compose du système de mortier déployable à visée automatique « Alakran » de NTGS et du mortier rayé embarqué de 120 mm de type 2R2M [Rifled, Recoiled, Mounted Mortar] qui, fourni par Thales, est trois fois plus précis qu’un mortier à âme lisse.
D’ailleurs, souligne Arquus, « en raison de cette efficacité et de cette précision supérieures », le Sherpa A2M peut « obtenir des effets opérationnels similaires avec beaucoup moins de tirs », avec « environ 4 fois moins de coups nécessaires que pour un mortier à âme lisse ». Pour rappel, le Griffon MEPAC sera également doté du 2R2M.
La portée du 2R2M est comprise entre 8 et 13 km selon le type de munitions utilisées [classiques ou propulsées]. Celle-ci sera de 15 à 17 km une fois que Thales aura achevé le développement de la MGM [munition guidée de mortier]. Doté d’un tourelleau téléopéré Hornet armé d’une mitrailleuse de 7,62 mm pour assurer son autoprotection, le Sherpa A2M peut transporter jusqu’à 40 obus de 120 mm stockés à l’arrière. Voire plus puisqu’il est possible d’en loger dans la cabine si nécessaire.
Avec sa mobilité et la rapidité de la mise en batterie de son mortier, le Sherpa A2M peut être utilisé pour harceler l’adversaire ou plus, simplement, pour fournir un appui-feu aux unités d’infanterie. Le tout sans s’exposer à d’éventuels tirs de contre-batterie. La « grande mobilité et la protection du Sherpa garantissent de très hautes performances en tout-terrain et dans un environnement contesté », assure l’industriel.
« Le Sherpa A2M est une réponse adéquate aux défis tactiques rencontrés par l’artillerie dans la guerre de haute intensité [mobilité, protection, appui rapproché aux troupes et options de contre-batterie mobile] pour la fraction du prix d’un canon automoteur », souligne Arquus. À noter que les Sherpa Light déjà en service peuvent être modifiés en porte-mortier… Ce qui permet de renforcer significativement les capacités en matière d’artillerie à moindre coût.
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Alors que l’armée de Terre attend la livraison des 54 véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon en version MEPAC [Mortier Embarqué Pour l’Appui au Contact] destinés à ses régiments d’artillerie, Arquus a dévoilé, à l’occasion de l’édition 2022 du salon EuroSatory, la version « Advanced Mobile Mortar » [A2M] de son véhicule tactique léger 4×4 Sherpa Light, mise au point avec concours de Thales et de l’espagnol NTGS.
Dans le détail, ce Sherpa A2M se compose du système de mortier déployable à visée automatique « Alakran » de NTGS et du mortier rayé embarqué de 120 mm de type 2R2M [Rifled, Recoiled, Mounted Mortar] qui, fourni par Thales, est trois fois plus précis qu’un mortier à âme lisse.
D’ailleurs, souligne Arquus, « en raison de cette efficacité et de cette précision supérieures », le Sherpa A2M peut « obtenir des effets opérationnels similaires avec beaucoup moins de tirs », avec « environ 4 fois moins de coups nécessaires que pour un mortier à âme lisse ». Pour rappel, le Griffon MEPAC sera également doté du 2R2M.
La portée du 2R2M est comprise entre 8 et 13 km selon le type de munitions utilisées [classiques ou propulsées]. Celle-ci sera de 15 à 17 km une fois que Thales aura achevé le développement de la MGM [munition guidée de mortier]. Doté d’un tourelleau téléopéré Hornet armé d’une mitrailleuse de 7,62 mm pour assurer son autoprotection, le Sherpa A2M peut transporter jusqu’à 40 obus de 120 mm stockés à l’arrière. Voire plus puisqu’il est possible d’en loger dans la cabine si nécessaire.
Avec sa mobilité et la rapidité de la mise en batterie de son mortier, le Sherpa A2M peut être utilisé pour harceler l’adversaire ou plus, simplement, pour fournir un appui-feu aux unités d’infanterie. Le tout sans s’exposer à d’éventuels tirs de contre-batterie. La « grande mobilité et la protection du Sherpa garantissent de très hautes performances en tout-terrain et dans un environnement contesté », assure l’industriel.
« Le Sherpa A2M est une réponse adéquate aux défis tactiques rencontrés par l’artillerie dans la guerre de haute intensité [mobilité, protection, appui rapproché aux troupes et options de contre-batterie mobile] pour la fraction du prix d’un canon automoteur », souligne Arquus. À noter que les Sherpa Light déjà en service peuvent être modifiés en porte-mortier… Ce qui permet de renforcer significativement les capacités en matière d’artillerie à moindre coût.
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1PartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrer1Enregistrer1Alors que l’armée de Terre attend la livraison des 54 véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon en version MEPAC [Mortier Embarqué Pour l’Appui au Contact] destinés à ses régiments d’artillerie, Arquus a dévoilé, à l’occasion de l’édition 2022 du salon EuroSatory, la version « Advanced Mobile Mortar » [A2M] de son véhicule tactique léger 4×4 Sherpa Light, mise au point avec concours de Thales et de l’espagnol NTGS.
Dans le détail, ce Sherpa A2M se compose du système de mortier déployable à visée automatique « Alakran » de NTGS et du mortier rayé embarqué de 120 mm de type 2R2M [Rifled, Recoiled, Mounted Mortar] qui, fourni par Thales, est trois fois plus précis qu’un mortier à âme lisse.
D’ailleurs, souligne Arquus, « en raison de cette efficacité et de cette précision supérieures », le Sherpa A2M peut « obtenir des effets opérationnels similaires avec beaucoup moins de tirs », avec « environ 4 fois moins de coups nécessaires que pour un mortier à âme lisse ». Pour rappel, le Griffon MEPAC sera également doté du 2R2M.
La portée du 2R2M est comprise entre 8 et 13 km selon le type de munitions utilisées [classiques ou propulsées]. Celle-ci sera de 15 à 17 km une fois que Thales aura achevé le développement de la MGM [munition guidée de mortier]. Doté d’un tourelleau téléopéré Hornet armé d’une mitrailleuse de 7,62 mm pour assurer son autoprotection, le Sherpa A2M peut transporter jusqu’à 40 obus de 120 mm stockés à l’arrière. Voire plus puisqu’il est possible d’en loger dans la cabine si nécessaire.
Avec sa mobilité et la rapidité de la mise en batterie de son mortier, le Sherpa A2M peut être utilisé pour harceler l’adversaire ou plus, simplement, pour fournir un appui-feu aux unités d’infanterie. Le tout sans s’exposer à d’éventuels tirs de contre-batterie. La « grande mobilité et la protection du Sherpa garantissent de très hautes performances en tout-terrain et dans un environnement contesté », assure l’industriel.
« Le Sherpa A2M est une réponse adéquate aux défis tactiques rencontrés par l’artillerie dans la guerre de haute intensité [mobilité, protection, appui rapproché aux troupes et options de contre-batterie mobile] pour la fraction du prix d’un canon automoteur », souligne Arquus. À noter que les Sherpa Light déjà en service peuvent être modifiés en porte-mortier… Ce qui permet de renforcer significativement les capacités en matière d’artillerie à moindre coût.
Valeurs Actuelles
Ukraine : devenons des ouvriers de paix
Les médias européens sont d’habitude prompts à reprendre les déclarations du pape François. Quand celui-ci a déclaré au Corriere della Serra, le 3 mai 2022 : « C’est l’aboiement de l’Otan à la porte de la Russie qui a poussé le chef du Kremlin à mal réagir et à déclencher le conflit », personne n’a salué son propos. Il est pourtant frappé d’un sain réalisme : la Russie n’a pas attaqué l’Ukraine sans raison.
Il faut avoir l’aveuglement de quelques demi-experts pour tenter les explications hystériques qu’on lit partout : ivresse du pouvoir, solitude de la maladie, fanatisme slave. Frayant régulièrement avec une détestable haine du monde russe, ces diabolisations procèdent d’une paresse analytique effarante. Quand tout un pays mobilise ses forces armées, son économie, son appareil industriel dans une opération de cette ampleur, ce n’est ni par folie ni par dessein mégalomaniaque.
Les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité
Oui, les Russes ne supportent plus d’être environnés de nations dont les élites, les diplomaties et les dirigeants sont biberonnés à un atlantisme belliqueux. Oui, les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité. Longtemps, la Russie a souhaité parvenir à un rapprochement avec l’Europe de l’Ouest et a travaillé en ce sens. Il est désormais à craindre que Moscou ne se soucie plus de nos nations, les jugeant inféodées aux États-Unis et désormais incapables d’indépendance sur la scène internationale.
Une autre attitude de l’Europe aurait évité un divorce avec la Russie et certainement empêché cette guerre en Ukraine. L’Union européenne a dérapé à l’Est lors d’élargissements précipités et mal calculés. Au lieu de soutenir l’envergure des nations du monde latin, historiquement portées à l’universel, Bruxelles s’est rendu dépendant d’États que l’histoire condamne à regarder avec angoisse la Russie. Cette évolution pénalise énormément la France dont l’intérêt sera toujours de faire prospérer la fameuse “alliance de revers” avec la Russie.
Par ailleurs, l’Union européenne use de cette situation pour avancer son agenda idéologique. La technocratie bruxelloise fait pression en usant de l’outil fédéraliste pour justifier l’avènement d’un super-État européen. Cette manipulation des opinions publiques correspond à une véritable stratégie du choc, instrumentalisant l’émotion des opinions publiques pour pousser des réformes suicidaires pour la souveraineté de nos nations. L’effet d’entraînement des investissements communs démentiels, comme les 300 milliards proposés pour l’énergie, la volonté de centraliser nos commandes de gaz et d’électricité, la réforme du cadre financier pluriannuel, la création de nouvelles ressources propres sont autant de signaux catastrophiques. Pire, Bruxelles cherche à établir son haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité comme un véritable ministre des Affaires étrangères de l’Union, violant un des derniers éléments fondamentaux de notre souveraineté. Le slogan de la souveraineté européenne n’est pas seulement un contresens politique, il est une trahison de la volonté des peuples et de l’histoire des nations en vue de l’établissement d’une Europe a-nationale. Notre continent est toujours sorti dévasté de ces utopies impériales si contraires au génie de nos peuples.
La France est-elle cependant encore capable d’une politique étrangère ambitieuse ? Le quinquennat d’Emmanuel Macron a largement affaibli notre stature internationale. Chassés d’Afrique, éloignés du Levant, humiliés en Indo-Pacifique, nous sommes une force en déshérence. Pire, notre diplomatie est désormais soumise à toutes les modes idéologiques. Nous avons perdu cette voix forte qui nous permettait d’être le phare du monde non aligné. Puissance multipolaire par excellence, la France s’estompe à l’international alors que nous connaissons le crépuscule de l’hégémonie américaine.
Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen
Ce paradoxe est d’autant plus terrible qu’en 2015 nous étions encore un acteur de stabilisation en Europe orientale. Ce furent Angela Merkel et François Hollande qui réussirent à négocier les accords de Minsk, qui permirent de stopper le conflit né de l’obstination de l’Union européenne à couper Kiev de Moscou. Force est de constater qu’Emmanuel Macron n’a rien fait pour encourager l’application de cet accord. Il faut dire que Zelensky n’a jamais cherché à le respecter.
Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen. Plus personne pour se souvenir qu’il fermait les journaux, bloquait les télévisions, traînait ses opposants devant les tribunaux. Plus personne pour s’étonner que sa tournée des Parlements européens n’ait pas été amorcée avant la crise, afin de préserver la paix dans son pays.
L’illusionniste Zelensky a su émouvoir des capitales européennes qui sont prêtes au suicide économique et géopolitique pour lui plaire. La livraison d’armes en flux tendu à l’Ukraine n’est pas une opération humanitaire, ce n’est même pas une décision stratégique, c’est la création d’un nouveau foyer de crispation qui porte et portera un tort infini à la France et à l’Europe. Nous voyons bien d’ailleurs les drames engendrés par ces fixations en Irak, en Syrie et en Libye.
L’intérêt de la France n’est pas la victoire de la Russie ou de l’Ukraine dans le conflit qui les oppose. Notre intérêt, c’est le retour le plus rapide possible à la paix et à des relations normales avec la Russie. Cette évidence stratégique est aujourd’hui diabolisée par des esprits soucieux de vivre leur guerre d’Espagne par procuration. Cette évidence sera pourtant partagée par toujours plus de Français à mesure qu’ils subiront les effets économiques et sociaux catastrophiques de cette situation. D’ailleurs, les médias finiront peut-être par se lasser des exigences débordantes du président ukrainien.
Cessons d’aboyer à la porte de la Russie. Cessons de fabriquer des opposants d’opérette, des mouvements fantoches et des campagnes agressives contre Moscou. Nous n’avons rien à gagner à devenir les mercenaires d’un empire déclinant quand la Russie, la Chine, l’Inde, l’Argentine, le Brésil ou le Mexique rebattent les cartes de la mondialisation. Nous n’avons rien à gagner à faire durer la guerre en Ukraine. Vite, devenons des ouvriers de paix.
* Thierry Mariani est député européen.
France24 - World
Linguistic shift to English leads Rwanda to host its first Commonwealth summit
Issued on: 17/06/2022 - 16:18
Rwanda is gearing up host the 26th Commonwealth Heads of Government Meeting from June 20-25 in the capital Kigali. The East African country, which has dropped French in favour of English in schools, wants to use the summit to promote its tourism and hospitality sector. But NGOs that are highly critical of Rwanda's human rights record hope to put this aspect in the spotlight during the event. Our correspondents report.
The Debate
Above international law? UK stands by Rwanda deportation scheme
UK forced to cancel deportation flight to Rwanda after European court ruling
PLATINUM JUBILEE
After Queen Elizabeth, what future for the Commonwealth?
France24 - Monde
Jean-Louis Trintignant, une grande voix du cinéma s'éteint
Publié le : 17/06/2022 - 17:10Modifié le : 18/06/2022 - 15:14
Guillaume GUGUEN
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Jean-Louis Trintignant est mort, vendredi 17 juin, à l’âge de 91 ans. Artiste discret et insondable, l’acteur aux 160 rôles a marqué 60 ans du cinéma français et européen grâce à un jeu tout en retenu porté par une voix singulière.
Jean-Louis Trintignant en fauteuil-roulant se laissant submerger par les flots d’une mer agitée... L'une des dernières scènes que l’acteur français a léguée au cinéma n’est pas des plus enchantées. C’est elle qui clôt "Happy End", film bien mal nommé de Michael Haneke. Jean-Louis Trintignant y interprétait un patriarche acariâtre et affaibli. Il avait alors 86 ans et se savait atteint d’un cancer. En dépit d’un état de santé fragile, le comédien impressionnait. Par son regard tout d’abord, impitoyable. Et sa voix, surtout. Cette voix magnifique que le temps et la maladie n’étaient pas parvenus à altérer. Elle s’est finalement éteinte vendredi 17 juin, après avoir traversé, immuable, plus de 60 ans de l’histoire du cinéma français.
La voix de Jean-Louis Trintignant a empreint le septième art. On l’a entendue dans les plus grands films, chez les plus grands réalisateurs : François Truffaut, Éric Rohmer, Claude Chabrol, Claude Lelouch, Jacques Audiard parmi les Français ; Ettore Scola, Costa-Gavras, Bernardo Bertolucci, Krzysztof Kieślowski du côté des metteurs en scènes européens. Au théâtre aussi, elle a porté les plus grands textes, ceux de Shakespeare, Jean Giraudoux, Tennessee Williams, Guillaume Apollinaire, Louis Aragon… Pour de nombreux enfants, aujourd’hui quadragénaires, cette voix fut aussi celle du narrateur du "Petit Prince", ce célèbre conte d’Antoine de Saint-Exupéry qui fit l’objet d’un enregistrement vinyle au début des années 1970. Plus déconcertant, elle fut également longtemps associée à la mine patibulaire de Jack Nicholson que l’acteur doubla pour la version française du terrifiant "Shining". À film de réputation internationale, doubleur de réputation internationale.
Car au même titre qu’Yves Montand, Alain Delon, Jean-Paul Belmondo ou encore Gérard Depardieu, à côté desquels – et non pas à l’ombre desquels - il a façonné une impressionnante filmographie, Jean-Louis Trintignant jouissait d’une notoriété dépassant les frontières hexagonales. Le plus souvent à son corps défendant. Artiste discret, mystérieux, insondable, le comédien n’a jamais vraiment couru les plateaux de télévision, les tapis rouges, les unes de magazine... "J’étais extrêmement timide. Et puis la notoriété, ça ne m’a jamais intéressé. Vous savez, c’est amusant la première fois, mais après plus du tout. Pourquoi on nous donne des récompenses ? Nous sommes déjà bien payés, on ferait mieux de donner des Oscars aux gens qui font des métiers pas marrants", affirmait-il en juillet dernier à l’occasion d’une interview accordée à Nice-Matin où il annonçait mettre fin à sa carrière.
Des distinctions, Jean-Louis Trintignant en a pourtant reçues. César, Ours d’Argent au Festival de Berlin… Mais c’est à Cannes que son destin d’acteur fut le plus lié. De la romance "Un homme et une femme" au drame "Amour", le célèbre festival a ponctué sa vie. De Cannes 1966 à Cannes 2012, retour sur cinq moments-clés de la carrière du comédien aux 160 rôles.
Et Dieu… créa un homme et une femme
Lorsqu’en 1966, il débarque à Cannes où "Une homme et une femme" est en compétition, Jean-Louis Trintignant n’est pas vraiment un inconnu. Dix ans auparavant, le grand public avait découvert son visage de jeune premier dans "Et Dieu… créa la femme", le film scandale de Roger Vadim qui propulsa Brigitte Bardot au sommet de la célébrité. Hors écran, les deux comédiens eurent même une courte idylle qui fit couler beaucoup d’encre dans la presse à potins. Appelé par la suite au côté de l’armée française, alors engagée en Algérie, Jean-Louis Trintignant avait temporairement disparu des plateaux de cinéma.
Sa présence à l’affiche du film de Claude Lelouch est donc une sorte de "come-back" international. Un "come-back" gagnant puisque "Un homme et une femme" reçoit la Palme d’or, puis l’Oscar du meilleur film étranger. À 36 ans, Jean-Louis Trintignant s’impose alors comme l’un des nouveaux visages du jeune cinéma français.
Sa nuit chez Maud
Trois ans après le succès de "Un homme et une femme", Jean-Louis Trintignant s’illustre dans deux grands films qui passeront à la postérité. Dans "Z" de Costa-Gavras, il joue un juge d’instruction troublé d’une dictature militaire troublante (ce qui lui vaut, en passant, le prix d’interprétation masculine à Cannes). Dans un tout autre genre, Éric Rohmer lui offre le rôle d’un amoureux aussi inconstant que moraliste dans l’indémodable marivaudage intello "Ma nuit chez Maud". Taiseux dans le premier, bavard dans le deuxième, Jean-Louis Trintignant brille dans tous les registres.
De fait, entre 1960 et 1980, l’acteur tourne beaucoup. Pas une année ne se passe sans que le cinéma français lui offre de grands rôles. Le comédien est dirigé par tout ce que le septième art compte de réalisateurs incontournables. Il est partout : fresque historique de René Clément ("Paris brûle-t-il ? »), œuvres expérimentales d’Alain Robbe-Grillet ("Trans-Europ Express"), chronique bourgeoise de Claude Chabrol ("Les Biches"), film politique d’Yves Boisset ("L’Attentat"), polars de Jacques Deray ("Un homme est mort", "Flic Story"), comédie romantique de Claude Berri ("Je vous aime"), farce vaudevillesque de François Truffaut ("Vivement dimanche"), drames amoureux de Nadine Trintignant, son épouse ("Mon amour, mon amour"). Ses camarades de jeu s’appellent Alain Delon, Yves Montand, Gérard Depardieu, Michel Piccoli, Philippe Noiret, Romy Schneider, Catherine Deneuve, Fanny Ardant, Nathalie Baye…
Gian Luigi
En cet âge d’or où le cinéma dresse encore des passerelles au-dessus des Alpes, Jean-Louis Trintignant travaille beaucoup en Italie. En 1962 déjà, il tournait pour Dino Risi qui, avec "Le Fanfaron", chef d’œuvre de la comédie italienne, lui permet de jouer au côté du grand Vittorio Gassman. Il s’essaie même au western spaghetti avec "Le Grand Silence" de Sergio Corbucci.
Mais c’est Bernardo Bertolucci qui, en 1970, lui offre son rôle le plus marquant dans la langue de Dante. Dans "Le Conformiste", il joue un professeur de philosophie se fondant dans le moule fasciste de la dictature mussolinienne. Avec cette œuvre à cheval entre la satire politique et le drame psychologique, Jean-Louis Trintignant inscrit son nom au panthéon du cinéma européen.
Poèmes à Marie
Parallèlement, il mène de front une carrière sur les planches. Il y joue des textes classiques ("Hamlet", "La guerre de Troie n’aura pas lieu") comme des pièces contemporaines, tel "Art" de Yasmine Reza, l’un des plus grands succès public des années 1990, décennie durant laquelle il délaisse le cinéma pour la scène.
C’est au théâtre, d’ailleurs, qu’il donnera le plus souvent la réplique à sa fille Marie. En 1999, père et fille créent la surprise – et le trouble – en interprétant les "Poèmes à Lou", textes à haute teneur érotique de Guillaume Apollinaire. En 2002, il jouera une dernière avec elle. Au cinéma cette fois-ci, avec "Janis et John" de Samuel Benchetrit. L’année suivante, Marie Trintignant meurt sous les coups de son compagnon, le chanteur de Noir Désir Bertrand Cantat. Jean-Louis Trintignant, dévasté, abandonne le septième art. Mais, en hommage à sa fille défunte, remonte sur scène pour interpréter, seul, les vers d’Apollinaire.
Donner l’exemple
Après huit années d’absence sur les grands écrans, il se laisse convaincre par le réalisateur autrichien Michael Haneke de revenir au cinéma. Ce sera pour "Amour", drame dans lequel il partage l’affiche avec une actrice aussi culte que lui : Emmanuelle Riva. Cette histoire d’un couple d’octogénaires confronté au naufrage du vieillissement bouleverse le festival de Cannes lors de sa présentation en compétition.
De l’aveu même de Nanni Moretti, le président du jury d’alors, le film remporte la Palme d’or 2012 grâce, en partie, à la prestation du duo. Lors de la remise du prix, Jean-Louis Trintignant déclame en guise de discours un vers de Jacques Prévert qui restera comme l’une de ses dernières répliques les plus marquantes : "Et si on essayait d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple ?"
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Valeurs Actuelles
Les multinationales woke contre le modèle universaliste
Valeurs actuelles. Dans votre introduction, vous affirmez que les entreprises cherchent désormais à contribuer à la construction d’un monde meilleur, voire à fixer la norme commune. Comment s’y prennent-elles et de quand datez-vous cette vision de l’entreprise ?
Anne de Guigné. Le lien des entreprises avec la politique et l’intérêt général est très ancien. Au Moyen Âge comme à l’époque moderne, la sphère productive dépendait entièrement du seigneur ou du roi. Au moment de la révolution industrielle, les entreprises commencent à prendre leur indépendance car la puissance publique ne peut plus financer seule les innovations. Cette période voit la création du statut moderne de l’entreprise par actions, qui organise la manière dont des actionnaires se regroupent pour financer des projets. La société à responsabilité limitée va un cran plus loin, en protégeant les actionnaires en cas de défaillance de l’entreprise. L’État accorde toutefois au départ ce statut avec parcimonie, uniquement aux entreprises qui poursuivent un objet lié à l’intérêt général comme la construction de voies ferrées. Au même moment, le modèle paternaliste propose une forme d’aménagement aux tensions latentes entre les logiques capitaliste et démocratique.
Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle
La mondialisation va toutefois changer la donne. Devenues plus puissantes que les États, les plus grandes entreprises s’émancipent de leur tutelle. Ces années libérales se fracassent ensuite sur la crise financière de 2008, qui démontre de manière flagrante les limites de l’économie mal régulée. À partir de là, les réflexions sur la manière de bâtir un capitalisme plus responsable se multiplient. D’autant qu’au même moment, l’urgence écologique s’impose dans le débat. La notion de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) s’impose rapidement. Dans son acception la plus radicale, elle va pousser les groupes à s’engager en politique. C’est cette dernière mutation qui m’inquiète.
À quoi pensez-vous en particulier ?
Ce mouvement a été conforté par un changement de régulation aux États-Unis. En 2010, la Cour suprême autorise les entreprises à financer directement les campagnes électorales. C’était une demande à l’époque du Parti républicain, dont les membres espéraient sans doute mettre la main sur des financements issus du pétrole. Aujourd’hui, les conservateurs s’en mordent les doigts car, tant qu’à financer les campagnes, les grands groupes ont de plus en plus tendance à donner bruyamment leur avis sur les législations en cours, quitte à boycotter les États fédérés qui mettent en place des législations, notamment sur les sujets sociétaux (délai pour l’avortement, éducation sexuelle au primaire… ), qui leur semblent contraires au progrès. Aussi compétents que soient ces patrons, sont-ils pour autant légitimes pour définir la norme commune ? Je ne le crois pas. Selon moi, la définition de l’intérêt général doit rester un attribut du politique.
Tout au long de votre ouvrage, vous évoquez de nombreux exemples américains pour montrer que l’entreprise devient un des moteurs du “wokisme”. Les entreprises françaises sont-elles réceptives au modèle américain ?
L’entreprise européenne est tout autant entrée de plain-pied en politique, on le voit très bien à travers la guerre en Ukraine. Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky a cité des groupes qui continuaient à opérer en Russie, en demandant de faire pression pour qu’ils se retirent. Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle, etc. Les entreprises sont plus prudentes, car il existe en France une barrière fondamentale qui est le modèle universaliste. Les quotas raciaux sont par exemple interdits dans le pays.
Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive.
Ces idées communautaristes progressent malgré tout en France, exportées d’abord par les grands groupes américains. Leur matrice essentialiste se décline dans l’Hexagone via la multiplication des formations antiracistes (qui ne sont toutefois pas en France réservées exclusivement aux Blancs), l’apparition de toilettes non genrées pour les personnes non binaires, la demande faite aux salariés de spécifier leur pronom (il/elle/neutre) dans leur signature d’e-mail afin de respecter les personnes transgenres… Autant de revendications de minorités, apparemment anodines, qui, mises bout à bout, participent, à mon sens, à l’atomisation du monde. L’entreprise restait en effet l’un des rares creusets où pouvaient se rencontrer des personnes de tous horizons. Il me semblerait dramatique qu’elle cède à son tour à une vision communautariste du monde.
Vous parlez de l’arrêt de la Cour suprême de 1978, qui encadre les principes de discrimination positive aux États-Unis. Plus de quarante ans après, quelles sont les conséquences de l’instauration de la discrimination positive dans les écoles et les entreprises ?
En tant que Français, quand on évoque l’histoire des luttes raciales aux États-Unis, il faut toujours se rappeler que l’histoire américaine n’a rien à voir avec la nôtre. La ségrégation a existé outre-Atlantique jusque dans les années 1960. Et aux États-Unis, chacun est habitué à se présenter comme membre d’une communauté. La discrimination positive répond à ces données. La législation de 1978 autorise l’établissement de quotas raciaux dans les programmes d’admission des universités uniquement s’ils visent à contribuer à la “diversité” de la population étudiante. Le débat entre les juges de la Cour suprême fut vif et les conséquences de leur décision fulgurantes. S’est ainsi peu à peu diffusée dans la société américaine puis occidentale l’idée que la diversité serait un bien suprême, supérieure même à la notion d’égalité.
La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale.
Vous vous référez à l’expression “capitalisme racial”, un terme inventé par la juriste américaine Nancy Leong. En quoi la quête de la diversité est-elle devenue un business ?
Le “wokisme” répond au départ à des injustices sociales et raciales criantes. Il a prospéré sur des drames aussi atroces que la mort de George Floyd. Nancy Leong, par son expression “capitalisme racial”, s’afflige de l’utilisation cynique et systématique de ces questions d’origine ethnique par les entreprises, qui font de la diversité un simple argument marketing. L’entreprise traitant même la couleur de peau des salariés comme un actif financier parmi d’autres. Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive. Dans la mode, des spécialistes veillent à éviter les procès en appropriation culturelle. Des sensitivity readers, relecteurs professionnels, traquent dans les manuscrits et tous les documents officiels des entreprises tout propos pouvant être jugé comme offensant… Le capitalisme digère tout !
Le “wokisme” se développe majoritairement chez les jeunes. Dès lors, l’arrivée des jeunes dans le monde de l’entreprise signifie-t-elle la “wokisation” de l’entreprise ?
C’est un fait : les jeunes, surtout les urbains, diplômés, des classes moyennes supérieures, sont très sensibles à ces questions de discrimination et tendent à approuver les codes woke . Une fois sur le marché de l’emploi, ils cherchent des entreprises fortement engagées. Et les entreprises leur répondent. Je ne crois toutefois pas que la “wokisation” de l’entreprise soit une fatalité. Les groupes peuvent, à mon sens, répondre à la légitime demande de sens qui émane des jeunes générations, sans se convertir aux matrices communautaristes. D’autres voies sont possibles. Elles sont plus exigeantes car chaque groupe doit réfléchir à une réponse personnelle, alignée avec son objet social.
Le mouvement Black Lives Matter (BLM) apparaît en filigrane dans votre ouvrage. Vous parlez d’entreprises qui se sont saisies de l’affaire pour défendre certaines valeurs. Est-ce être cynique de n’y voir qu’une stratégie de marketing ?
Vous avez raison, tous les cas de figure se rencontrent. Certains patrons ont été authentiquement saisis par le drame de la mort de George Floyd et ont décidé de rejoindre par conviction le mouvement Black Lives Matter, qui entend lutter contre le racisme envers les personnes noires. Je crois toutefois que la plupart des dirigeants ont plutôt tendance à être attentistes et à naviguer au mieux entre les différentes injonctions issues de leurs salariés, de la société civile… qui leur sont adressées. Prenons l’exemple de Starbucks : au lendemain de la mort de George Floyd, la direction demande à ses salariés de ne pas afficher de slogan Black Lives Matter (pin’s, vêtement… ) afin de rester neutres vis-à-vis des clients. Alors que cette demande fuite dans la presse, de multiples activistes appellent au boycott de la chaîne. Quelques jours plus tard, Starbucks produisait ses propres tee-shirts Black Lives Matter à destination de ses salariés. La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale. Le caractère incroyablement moralisant des campagnes publicitaires, ces dernières années, est d’ailleurs frappant. Vous n’achetez plus un produit car il vous est utile ou agréable mais parce qu’il participe à l’avènement d’un monde supposé meilleur.
Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle.
Vous parlez d’une “entreprise providence”. Que signifie ce concept ?
J’évoque l’“entreprise providence” afin d’illustrer l’affaissement de l’État. L’idée étant de s’interroger sur la capacité des groupes privés de remplir ces multiples fonctions de solidarité et de protection, qui étaient classiquement l’apanage du public. Lors de l’épidémie de coronavirus, les entreprises ont ainsi joué un rôle essentiel pour organiser la continuité de la vie : de nombreux groupes se sont portés volontaires pour fabriquer gratuitement du gel hydroalcoolique ou des masques. En France, nous conservons une grande sensibilité aux questions de protection des données individuelles, notamment de santé, mais dans les pays anglo-saxons ou en Asie, elles sont déjà largement monétisées. Les particuliers accordent ainsi un pouvoir de contrôle à ces grands groupes qui me semble vertigineux dans ce contexte de politisation de la sphère économique.
Lorsque Evian s’est excusé pour sa publicité pour la vente d’eau pendant le ramadan, les internautes et les politiques se sont moqués de la réaction de la marque… Un signe d’espoir ?
Dans tous les pays anglo-saxons, et sans doute partout ailleurs en Europe, cet acte de repentance aurait été applaudi. La virulence des réactions au sujet d’Evian révèle la sensibilité de l’opinion française sur ces questions d’immigration. Une grande partie du pays refuse de céder à la vision communautariste. Même si le modèle universaliste apparaît, il est vrai, bien à la peine pour répondre à ce défi d’intégration de populations de plus en plus diverses, je ne crois pas que la matrice woke apporte la moindre solution. Les sociétés, en prise au sujet complexe de l’exercice de la religion au travail, et notamment de l’islam, en font l’expérience tous les jours. Pour assurer la cohabitation sur un même lieu de personnes de cultures différentes, il est bien plus utile de mettre l’accent sur ce qui rassemble tous les salariés que sur ce qui les différencie.
Comment le “capitalisme woke” porte-t-il atteinte au socle national ?
La conversion des multinationales à la matrice woke heurte frontalement le modèle français universaliste. En France, la diversité est gérée depuis plus de deux siècles sur le principe de la séparation entre vie privée et vie publique. Cette distinction peine à survivre dans notre monde contemporain, mais je crois, malgré tout, qu’elle reste précieuse, qu’elle apporte en tout cas plus de solutions aux défis actuels que la grille communautariste. Cette spécificité universaliste explique d’ailleurs que la France est largement perçue à l’étranger comme la terre d’oppression des minorités. Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle. La conversion des grands groupes à cette nouvelle grammaire pose de profondes questions de souveraineté. De manière générale, on constate que le mouvement de mondialisation, qui a longtemps fortifié les démocraties, tend aujourd’hui à les fragiliser. Le capitalisme doit être régulé pour être protégé de ses excès.
Le Capitalisme woke, quand l’entreprise dit le bien et le mal, d’Anne de Guigné, La Cité, 200 pages, 19 €.
Opex 360
Le projet franco-allemand de char de combat torpillé par le KF-51 « Panther » de Rheinmetall?
par Laurent Lagneau · 14 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLancé en juillet 2017 par la France et l’Allemagne, le programme MGCS [Main Ground Combat System] vise à mettre au point un système de combat terrestre centré sur un nouveau char lourd destiné à remplacer le Leclerc français et le Leopard 2 allemand.
Au départ, cette coopération s’annonçait simple, notamment grâce au rapprochement de Nexter et de Krauss-Maffei Weigmann via leur filiale commune KNDS. Rapprochement qui favorisait un partage à 50-50 des tâches entre les industriels français et allemands. Seulement, la situation s’est par la suite compliquée, Rheinmetall s’étant invité dans le projet, avec la bénédiction du Bundesamt für Ausrüstung, Informationstechnik und Nutzung der Bundeswehr [BAAINBw, l’équivalent allemand de la DGA française], qui en assure la maîtrise d’ouvrage.
Résultat : le MGCS est maintenant embourbé, à cause de désaccords entre les industriels. Ce qui fait que la phase d’étude de définition de l’architecture du système [SADS Part 1], lancée en 2020, sera prolongée jusqu’en 2023, alors qu’elle auraît dû s’achever en janvier 2022. Ce délai supplémentaire, explique-t-on côté français, doit permettre de trouver un nouvel accord sur la répartition des tâches, en respectant le principe du 50-50 entre les deux parties.
Pour rappel, l’un des points de blocage porte sur le canon de char de combat [et donc sur les obus]. D’un côté, KNDS, et en particulier Nexter, défend son concept « Ascalon » [Autoloaded and SCALable Outperforming guN], qui utilise des munitions télescopées, stockées et intégrées dans une tourelle à chargement automatique. Ce qui permettrait, a priori, une augmentation de 70% de la puissance de feu par rapport à un canon standard de 120 mm.
De son côté, Rheinemetall veut imposer une nouvelle tourelle munie d’un canon de 130 mm/L51, associé à un « chargeur automatique de pointe ». Et ce concept a été intégré au KF-51 Panther, le nouveau char de combat que l’industriel allemand vient de dévoiler à l’occasion du salon de l’armement terrestre EuroSatory 2022.
Dans le détail, d’une masse de 59 tonnes, le KF-51 Panther intégre donc le « Rheinmetall Future Gun System », qui, composé d’un canon de 130 mm et d’un chargeur totalement automatisé, aurait une portée 50% supérieure à celle des canons de 120 mm, tout en ayant une cadence de tir « inégalée ». Une mitrailleuse coaxiale de 12,7 mm vient en complément, de même qu’une autre, de 7,62 mm, installée sur la nouvelle station d’armes télécommandée « Natter ». Rheinmetall précise que plusieurs options seront proposées, dont la capacité à mettre en oeuvre des munitions rôdeuses de type HERO 120, mises au point pour la lutte anti-char par l’israélien Uvision.
Pouvant être associée aux robots terrestres de la gamme Mission Master de Rheinmetall, dont une nouvelle version, appelée « Mission Master XT – Fire Support », peut également être armée de munitions rôdeuses HERO-120, le KF-51 « Panther » est conçu autour d’une architecture numérisée conforme à la norme NGVA [NATO Generic Vehicle Architecture], définie par l’Otan. Doté du capteur optique panoramique SEOSS, ses armes sont toutes connectées à un système de contrôle de tir informatisé comprenant des viseurs jour/nuit et des télémètres laser.
Par ailleurs, Rheinmetall insiste sur l’autoprotection de son nouveau char , un point important si l’on en juge par les retours d’expérience [RETEX] de la guerre en Ukraine. Le KF-51 Panther dispose d’un système à trois couches : active contre les missiles antichars et autres menaces « cinétiques », réactive et passive. Il dispose également d’un système de reconnaissance intégré par drone pour déceler les menaces au plut tôt et d’une capacité de détection de tir.
Offrant une aide à la décision reposant sur l’intelligence artificuelle, le KF-51 a été conçu pour être mis en oeuvre par trois hommes. Mais il a de la place pour en accueillir un quatrième, notamment pour piloter les drones. Mais une version autonome [c’est à dire sans équipage] est envisagée.
Cela étant, Rheinmetall n’a rien dit au sujet du groupe motopropulseur… Si ce n’est qu’il donnera au KF-51 aura une autonomie supérieure à 500 km [et qui sera donc inférieure à celles du Leopard 2 et du Leclerc].
Le KF-51 a été développé en interne, sur fonds propres et « indépendamment » du MGCS… qu’il va très propablement concurrencer. « Le Panther apparaît ainsi comme un successeur potentiel du char de combat Leopard et des véhicules de combat similaires », fait valoir Rheinmetall.
Et il est aussi une réponse au char russe T-14 Armata… Ce qui, dans le contexte actuel, est un argument qui ne laissera pas insensible certains pays d’Europe centrale, voire la Bundeswehr. D’ailleurs, celle-ci aurait toute l’attention d’Armin Papperger, le Pdg de l’industriel allemand… D’autant plus qu’elle bénéficiera d’un investissement de 100 milliards d’euros, via la création d’un « fonds spécial ». En outre, le Panther pourrait devenir opérationnel assez rapidement… alors que le MGCS est embourbé et que l’année de sa mise en service est par conséquent incertaine.
Le projet franco-allemand de char de combat torpillé par le KF-51 « Panther » de Rheinmetall?
par Laurent Lagneau · 14 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLancé en juillet 2017 par la France et l’Allemagne, le programme MGCS [Main Ground Combat System] vise à mettre au point un système de combat terrestre centré sur un nouveau char lourd destiné à remplacer le Leclerc français et le Leopard 2 allemand.
Au départ, cette coopération s’annonçait simple, notamment grâce au rapprochement de Nexter et de Krauss-Maffei Weigmann via leur filiale commune KNDS. Rapprochement qui favorisait un partage à 50-50 des tâches entre les industriels français et allemands. Seulement, la situation s’est par la suite compliquée, Rheinmetall s’étant invité dans le projet, avec la bénédiction du Bundesamt für Ausrüstung, Informationstechnik und Nutzung der Bundeswehr [BAAINBw, l’équivalent allemand de la DGA française], qui en assure la maîtrise d’ouvrage.
Résultat : le MGCS est maintenant embourbé, à cause de désaccords entre les industriels. Ce qui fait que la phase d’étude de définition de l’architecture du système [SADS Part 1], lancée en 2020, sera prolongée jusqu’en 2023, alors qu’elle auraît dû s’achever en janvier 2022. Ce délai supplémentaire, explique-t-on côté français, doit permettre de trouver un nouvel accord sur la répartition des tâches, en respectant le principe du 50-50 entre les deux parties.
Pour rappel, l’un des points de blocage porte sur le canon de char de combat [et donc sur les obus]. D’un côté, KNDS, et en particulier Nexter, défend son concept « Ascalon » [Autoloaded and SCALable Outperforming guN], qui utilise des munitions télescopées, stockées et intégrées dans une tourelle à chargement automatique. Ce qui permettrait, a priori, une augmentation de 70% de la puissance de feu par rapport à un canon standard de 120 mm.
De son côté, Rheinemetall veut imposer une nouvelle tourelle munie d’un canon de 130 mm/L51, associé à un « chargeur automatique de pointe ». Et ce concept a été intégré au KF-51 Panther, le nouveau char de combat que l’industriel allemand vient de dévoiler à l’occasion du salon de l’armement terrestre EuroSatory 2022.
Dans le détail, d’une masse de 59 tonnes, le KF-51 Panther intégre donc le « Rheinmetall Future Gun System », qui, composé d’un canon de 130 mm et d’un chargeur totalement automatisé, aurait une portée 50% supérieure à celle des canons de 120 mm, tout en ayant une cadence de tir « inégalée ». Une mitrailleuse coaxiale de 12,7 mm vient en complément, de même qu’une autre, de 7,62 mm, installée sur la nouvelle station d’armes télécommandée « Natter ». Rheinmetall précise que plusieurs options seront proposées, dont la capacité à mettre en oeuvre des munitions rôdeuses de type HERO 120, mises au point pour la lutte anti-char par l’israélien Uvision.
Pouvant être associée aux robots terrestres de la gamme Mission Master de Rheinmetall, dont une nouvelle version, appelée « Mission Master XT – Fire Support », peut également être armée de munitions rôdeuses HERO-120, le KF-51 « Panther » est conçu autour d’une architecture numérisée conforme à la norme NGVA [NATO Generic Vehicle Architecture], définie par l’Otan. Doté du capteur optique panoramique SEOSS, ses armes sont toutes connectées à un système de contrôle de tir informatisé comprenant des viseurs jour/nuit et des télémètres laser.
Par ailleurs, Rheinmetall insiste sur l’autoprotection de son nouveau char , un point important si l’on en juge par les retours d’expérience [RETEX] de la guerre en Ukraine. Le KF-51 Panther dispose d’un système à trois couches : active contre les missiles antichars et autres menaces « cinétiques », réactive et passive. Il dispose également d’un système de reconnaissance intégré par drone pour déceler les menaces au plut tôt et d’une capacité de détection de tir.
Offrant une aide à la décision reposant sur l’intelligence artificuelle, le KF-51 a été conçu pour être mis en oeuvre par trois hommes. Mais il a de la place pour en accueillir un quatrième, notamment pour piloter les drones. Mais une version autonome [c’est à dire sans équipage] est envisagée.
Cela étant, Rheinmetall n’a rien dit au sujet du groupe motopropulseur… Si ce n’est qu’il donnera au KF-51 aura une autonomie supérieure à 500 km [et qui sera donc inférieure à celles du Leopard 2 et du Leclerc].
Le KF-51 a été développé en interne, sur fonds propres et « indépendamment » du MGCS… qu’il va très propablement concurrencer. « Le Panther apparaît ainsi comme un successeur potentiel du char de combat Leopard et des véhicules de combat similaires », fait valoir Rheinmetall.
Et il est aussi une réponse au char russe T-14 Armata… Ce qui, dans le contexte actuel, est un argument qui ne laissera pas insensible certains pays d’Europe centrale, voire la Bundeswehr. D’ailleurs, celle-ci aurait toute l’attention d’Armin Papperger, le Pdg de l’industriel allemand… D’autant plus qu’elle bénéficiera d’un investissement de 100 milliards d’euros, via la création d’un « fonds spécial ». En outre, le Panther pourrait devenir opérationnel assez rapidement… alors que le MGCS est embourbé et que l’année de sa mise en service est par conséquent incertaine.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLancé en juillet 2017 par la France et l’Allemagne, le programme MGCS [Main Ground Combat System] vise à mettre au point un système de combat terrestre centré sur un nouveau char lourd destiné à remplacer le Leclerc français et le Leopard 2 allemand.
Au départ, cette coopération s’annonçait simple, notamment grâce au rapprochement de Nexter et de Krauss-Maffei Weigmann via leur filiale commune KNDS. Rapprochement qui favorisait un partage à 50-50 des tâches entre les industriels français et allemands. Seulement, la situation s’est par la suite compliquée, Rheinmetall s’étant invité dans le projet, avec la bénédiction du Bundesamt für Ausrüstung, Informationstechnik und Nutzung der Bundeswehr [BAAINBw, l’équivalent allemand de la DGA française], qui en assure la maîtrise d’ouvrage.
Résultat : le MGCS est maintenant embourbé, à cause de désaccords entre les industriels. Ce qui fait que la phase d’étude de définition de l’architecture du système [SADS Part 1], lancée en 2020, sera prolongée jusqu’en 2023, alors qu’elle auraît dû s’achever en janvier 2022. Ce délai supplémentaire, explique-t-on côté français, doit permettre de trouver un nouvel accord sur la répartition des tâches, en respectant le principe du 50-50 entre les deux parties.
Pour rappel, l’un des points de blocage porte sur le canon de char de combat [et donc sur les obus]. D’un côté, KNDS, et en particulier Nexter, défend son concept « Ascalon » [Autoloaded and SCALable Outperforming guN], qui utilise des munitions télescopées, stockées et intégrées dans une tourelle à chargement automatique. Ce qui permettrait, a priori, une augmentation de 70% de la puissance de feu par rapport à un canon standard de 120 mm.
De son côté, Rheinemetall veut imposer une nouvelle tourelle munie d’un canon de 130 mm/L51, associé à un « chargeur automatique de pointe ». Et ce concept a été intégré au KF-51 Panther, le nouveau char de combat que l’industriel allemand vient de dévoiler à l’occasion du salon de l’armement terrestre EuroSatory 2022.
Dans le détail, d’une masse de 59 tonnes, le KF-51 Panther intégre donc le « Rheinmetall Future Gun System », qui, composé d’un canon de 130 mm et d’un chargeur totalement automatisé, aurait une portée 50% supérieure à celle des canons de 120 mm, tout en ayant une cadence de tir « inégalée ». Une mitrailleuse coaxiale de 12,7 mm vient en complément, de même qu’une autre, de 7,62 mm, installée sur la nouvelle station d’armes télécommandée « Natter ». Rheinmetall précise que plusieurs options seront proposées, dont la capacité à mettre en oeuvre des munitions rôdeuses de type HERO 120, mises au point pour la lutte anti-char par l’israélien Uvision.
Pouvant être associée aux robots terrestres de la gamme Mission Master de Rheinmetall, dont une nouvelle version, appelée « Mission Master XT – Fire Support », peut également être armée de munitions rôdeuses HERO-120, le KF-51 « Panther » est conçu autour d’une architecture numérisée conforme à la norme NGVA [NATO Generic Vehicle Architecture], définie par l’Otan. Doté du capteur optique panoramique SEOSS, ses armes sont toutes connectées à un système de contrôle de tir informatisé comprenant des viseurs jour/nuit et des télémètres laser.
Par ailleurs, Rheinmetall insiste sur l’autoprotection de son nouveau char , un point important si l’on en juge par les retours d’expérience [RETEX] de la guerre en Ukraine. Le KF-51 Panther dispose d’un système à trois couches : active contre les missiles antichars et autres menaces « cinétiques », réactive et passive. Il dispose également d’un système de reconnaissance intégré par drone pour déceler les menaces au plut tôt et d’une capacité de détection de tir.
Offrant une aide à la décision reposant sur l’intelligence artificuelle, le KF-51 a été conçu pour être mis en oeuvre par trois hommes. Mais il a de la place pour en accueillir un quatrième, notamment pour piloter les drones. Mais une version autonome [c’est à dire sans équipage] est envisagée.
Cela étant, Rheinmetall n’a rien dit au sujet du groupe motopropulseur… Si ce n’est qu’il donnera au KF-51 aura une autonomie supérieure à 500 km [et qui sera donc inférieure à celles du Leopard 2 et du Leclerc].
Le KF-51 a été développé en interne, sur fonds propres et « indépendamment » du MGCS… qu’il va très propablement concurrencer. « Le Panther apparaît ainsi comme un successeur potentiel du char de combat Leopard et des véhicules de combat similaires », fait valoir Rheinmetall.
Et il est aussi une réponse au char russe T-14 Armata… Ce qui, dans le contexte actuel, est un argument qui ne laissera pas insensible certains pays d’Europe centrale, voire la Bundeswehr. D’ailleurs, celle-ci aurait toute l’attention d’Armin Papperger, le Pdg de l’industriel allemand… D’autant plus qu’elle bénéficiera d’un investissement de 100 milliards d’euros, via la création d’un « fonds spécial ». En outre, le Panther pourrait devenir opérationnel assez rapidement… alors que le MGCS est embourbé et que l’année de sa mise en service est par conséquent incertaine.
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Au départ, cette coopération s’annonçait simple, notamment grâce au rapprochement de Nexter et de Krauss-Maffei Weigmann via leur filiale commune KNDS. Rapprochement qui favorisait un partage à 50-50 des tâches entre les industriels français et allemands. Seulement, la situation s’est par la suite compliquée, Rheinmetall s’étant invité dans le projet, avec la bénédiction du Bundesamt für Ausrüstung, Informationstechnik und Nutzung der Bundeswehr [BAAINBw, l’équivalent allemand de la DGA française], qui en assure la maîtrise d’ouvrage.
Résultat : le MGCS est maintenant embourbé, à cause de désaccords entre les industriels. Ce qui fait que la phase d’étude de définition de l’architecture du système [SADS Part 1], lancée en 2020, sera prolongée jusqu’en 2023, alors qu’elle auraît dû s’achever en janvier 2022. Ce délai supplémentaire, explique-t-on côté français, doit permettre de trouver un nouvel accord sur la répartition des tâches, en respectant le principe du 50-50 entre les deux parties.
Pour rappel, l’un des points de blocage porte sur le canon de char de combat [et donc sur les obus]. D’un côté, KNDS, et en particulier Nexter, défend son concept « Ascalon » [Autoloaded and SCALable Outperforming guN], qui utilise des munitions télescopées, stockées et intégrées dans une tourelle à chargement automatique. Ce qui permettrait, a priori, une augmentation de 70% de la puissance de feu par rapport à un canon standard de 120 mm.
De son côté, Rheinemetall veut imposer une nouvelle tourelle munie d’un canon de 130 mm/L51, associé à un « chargeur automatique de pointe ». Et ce concept a été intégré au KF-51 Panther, le nouveau char de combat que l’industriel allemand vient de dévoiler à l’occasion du salon de l’armement terrestre EuroSatory 2022.
Dans le détail, d’une masse de 59 tonnes, le KF-51 Panther intégre donc le « Rheinmetall Future Gun System », qui, composé d’un canon de 130 mm et d’un chargeur totalement automatisé, aurait une portée 50% supérieure à celle des canons de 120 mm, tout en ayant une cadence de tir « inégalée ». Une mitrailleuse coaxiale de 12,7 mm vient en complément, de même qu’une autre, de 7,62 mm, installée sur la nouvelle station d’armes télécommandée « Natter ». Rheinmetall précise que plusieurs options seront proposées, dont la capacité à mettre en oeuvre des munitions rôdeuses de type HERO 120, mises au point pour la lutte anti-char par l’israélien Uvision.
Pouvant être associée aux robots terrestres de la gamme Mission Master de Rheinmetall, dont une nouvelle version, appelée « Mission Master XT – Fire Support », peut également être armée de munitions rôdeuses HERO-120, le KF-51 « Panther » est conçu autour d’une architecture numérisée conforme à la norme NGVA [NATO Generic Vehicle Architecture], définie par l’Otan. Doté du capteur optique panoramique SEOSS, ses armes sont toutes connectées à un système de contrôle de tir informatisé comprenant des viseurs jour/nuit et des télémètres laser.
Par ailleurs, Rheinmetall insiste sur l’autoprotection de son nouveau char , un point important si l’on en juge par les retours d’expérience [RETEX] de la guerre en Ukraine. Le KF-51 Panther dispose d’un système à trois couches : active contre les missiles antichars et autres menaces « cinétiques », réactive et passive. Il dispose également d’un système de reconnaissance intégré par drone pour déceler les menaces au plut tôt et d’une capacité de détection de tir.
Offrant une aide à la décision reposant sur l’intelligence artificuelle, le KF-51 a été conçu pour être mis en oeuvre par trois hommes. Mais il a de la place pour en accueillir un quatrième, notamment pour piloter les drones. Mais une version autonome [c’est à dire sans équipage] est envisagée.
Cela étant, Rheinmetall n’a rien dit au sujet du groupe motopropulseur… Si ce n’est qu’il donnera au KF-51 aura une autonomie supérieure à 500 km [et qui sera donc inférieure à celles du Leopard 2 et du Leclerc].
Le KF-51 a été développé en interne, sur fonds propres et « indépendamment » du MGCS… qu’il va très propablement concurrencer. « Le Panther apparaît ainsi comme un successeur potentiel du char de combat Leopard et des véhicules de combat similaires », fait valoir Rheinmetall.
Et il est aussi une réponse au char russe T-14 Armata… Ce qui, dans le contexte actuel, est un argument qui ne laissera pas insensible certains pays d’Europe centrale, voire la Bundeswehr. D’ailleurs, celle-ci aurait toute l’attention d’Armin Papperger, le Pdg de l’industriel allemand… D’autant plus qu’elle bénéficiera d’un investissement de 100 milliards d’euros, via la création d’un « fonds spécial ». En outre, le Panther pourrait devenir opérationnel assez rapidement… alors que le MGCS est embourbé et que l’année de sa mise en service est par conséquent incertaine.
France24 - Monde
Dans le nord de la Syrie, les Kurdes une nouvelle fois dans le viseur d’Erdogan
Publié le : 14/06/2022 - 17:26
Marc DAOU
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Alors que tous les regards sont tournés vers l’Ukraine, le président turc Recep Tayyip Erdogan semble en bonne position pour profiter d’un contexte géopolitique favorable à ses desseins pour lancer une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie, contre la milice kurde syrienne YPG. Malgré les mises en garde de Washington, Ankara vise précisément Tell Rifaat et Manbij, deux localités situées à l'ouest de l'Euphrate. Décryptage.
Voilà plusieurs semaines que le président turc Recep Tayyip Erdogan brandit la menace d’une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie, le long de la frontière avec la Turquie.
"Nous travaillons méticuleusement sur de nouvelles opérations pour combler les lacunes de notre ligne de sécurité à nos frontières sud", a-t-il répété devant les dirigeants de son parti, l’AKP, le 4 juin à Ankara.
"Nous allons nettoyer Tell Rifaat et Manbij", deux localités situées à l'ouest de l'Euphrate, avait-il annoncé au début du mois devant le Parlement, avant de promettre de procéder "étape par étape dans d'autres régions".
Dans le collimateur de Recep Tayyip Erdogan se trouvent donc encore une fois les territoires contrôlés par les forces kurdes, précisément par les Unités de protection du peuple (YPG). Soutenues et armées par l’armée américaine, elles composaient l’essentiel des Forces démocratiques syriennes (FDS), l’alliance arabo-kurde, qui avaient combattu, avec l’appui de la coalition internationale dirigée par Washington, les jihadistes de l’organisation État islamique (EI).
Sauf que la Turquie qualifie les YPG et le Parti de l'union démocratique (PYD), principal parti kurde syrien, de "terroristes" et les accusent d’être liés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ce mouvement kurde, listé comme terroriste par Ankara, mais aussi par les États-Unis ou encore l'Union européenne, mène une guérilla en Turquie depuis 1984.
"Remplacer les Kurdes par des populations arabes"
"Il faut toujours prendre au sérieux les menaces d’Erdogan contre les Kurdes, explique Fabrice Balanche, maître de conférences à l'université Lyon-II, spécialiste de la Syrie, et chercheur associé au Washington Institute. Officiellement son objectif est d’éliminer le PKK et tout ce qui lui est associé, mais c’est surtout la présence kurde dans cette partie du territoire syrien qui est visée".
La minorité kurde de Syrie avait de facto instauré un embryon d’État dans le nord et le nord-est du pays à la faveur du conflit et de l’affaiblissement du régime du président Bachar al-Assad, en établissant, en mars 2016, une région fédérale autonome dans les zones abandonnées par les troupes syriennes en 2012, baptisée Rojava. Un geste de Damas censé convaincre à l’époque les Kurdes de ne pas rejoindre les rangs de la rébellion.
Or Ankara rejette toute velléité d’autonomie kurde au large de ses frontières, perçue comme une menace envers son intégrité territoriale, et craint que des bases et des camps d’entraînement militaires aux mains des Kurdes ne bénéficient à terme au PKK. C’est pourquoi Recep Tayyip Erdogan entend créer une zone tampon longue de 480 kilomètres et large d'une trentaine de kilomètres entre la frontière turque et les territoires syriens situés à l'est du fleuve Euphrate.
"Depuis le début du conflit en Syrie, Ankara a affiché son opposition totale à une telle idée et lancé plusieurs offensives dans la région, poursuit Fabrice Balanche. L’objectif est toujours le même : remplacer les Kurdes par des populations arabes déplacées par le conflit et par des milices locales proturques fidèles aux intérêts turcs afin de constituer une ceinture arabe, une sorte de zone tampon antikurde, dans le nord de la Syrie".
"À terme, ajoute-t-il, vu que les Turcs ont déjà créé l’armée nationale syrienne (SNA), qui regroupe des milices islamistes et compte à peu près 70 000 hommes, les territoires pris aux Kurdes pourraient s’autoproclamer République de Syrie du nord, comme la République turque de Chypre du Nord (RTCN)".
L'île méditerranéenne est divisée depuis 1974, suite à l'invasion turque, entre la République de Chypre - membre de l'Union européenne -, et la RTCN autoproclamée en 1983 et uniquement reconnue par Ankara.
Erdogan "estime que c’est le bon timing pour repasser à l’offensive"
Depuis 2016, le président Recep Tayyip Erdogan a ordonné plusieurs offensives dans le nord syrien, dont l’une avait permis, en mars 2018, à ses troupes ainsi qu'à leurs supplétifs, des rebelles islamistes syriens, de mettre la main sur Afrin. Soit l'un des trois cantons de la zone autonome kurde qui correspond à la province syrienne de Hassaké. La dernière opération militaire en date, lancée en octobre 2019, avait visé Ras al-Aïn et Tal Abyad, deux localités proches de la frontière, et provoqué le déplacement de dizaines de milliers de personnes.
La menace d’une nouvelle offensive intervient au moment où tous les regards sont tournés vers l’Ukraine, qui résiste autant que possible à l’invasion russe. Un "momentum" géopolitique que le président turc ne veut pas laisser passer.
"Estimant que c’est le bon moment pour repasser à l’offensive en Syrie, Recep Tayyip Erdogan veut profiter de la situation puisque les Occidentaux sont focalisés sur la guerre en Ukraine et sur la Russie qui est au centre de leurs inquiétudes, indique Fabrice Balanche. En quelque sorte il demande aux Occidentaux quelle est leur priorité : contrecarrer les plans du Kremlin en Europe ou soutenir le PKK ? Présenté comme cela, évidemment, son calcul ne peut être perdant".
"Nous espérons qu'aucun de nos vrais alliés ne s'opposera à nos légitimes inquiétudes", avait lancé le chef de l'Etat turc, le 9 juin, depuis Izmir (ouest), où il assistait à des manœuvres militaires.
"Le calcul d’Erdogan peut même être assurément gagnant, estime Fabrice Balanche, puisque on se souvient que les Turcs, fort de leur armée moderne et de leur supériorité aérienne et technologique, avaient réussi à chasser, en trois mois, les YPG de la ville d’Afrin, située dans le fief montagneux des Kurdes qu’ils pensaient imperdable".
En 2019, Ras al-Aïn et Tal Abyad ont été prises en un seul mois. "Les Turcs auraient même pu aller plus loin s’il n’y avait pas eu une médiation russe et un cessez-le-feu, rappelle le spécialiste de la Syrie. Si Recep Tayyip Erdogan décide de lancer une offensive contre Kobané ou Manbij, où la population est arabe à 85 %, il obtiendra facilement le même résultat".
Mise en garde américaine, accord tacite russe
Il semble donc que rien ne puisse empêcher le président turc de parvenir à ses fins, malgré les mises en garde américaines contre "toute nouvelle offensive qui saperait la stabilité régionale".
"Nous nous opposons à toute escalade dans le nord de la Syrie et nous soutenons le maintien des lignes de cessez-le-feu actuelles", a déclaré début juin Antony Blinken lors d'une conférence de presse à Washington.
"Les Américains ont protesté et protesteront encore plus si la Turquie passe à l’action contre les Kurdes qu’ils ont promis de protéger, mais ils n’ont pas les moyens de l’en empêcher, explique Fabrice Balanche. L’administration Biden peut éventuellement prendre des sanctions contre Ankara sauf que Recep Tayyip Erdogan a entre les mains beaucoup trop de cartes sensibles, à commencer par sa capacité à bloquer l’Otan".
À l’instar de Washington, une fois n’est pas coutume, ni les Iraniens, ni le régime de Bachar al-Assad et ni son parrain russe n’ont très envie de voir les Turcs s’accaparer des pans du territoire syrien.
"Les Iraniens ont fixé des lignes rouges, à savoir ne pas toucher à des localités chiites, ni à Alep, tandis que l’armée de Bachar al-Assad n’est pas en mesure de s’opposer à la machine militaire turque, décrypte Fabrice Balanche. Et malgré les apparences, les Russes ne s’opposent pas vraiment aux plans de Recep Tayyip Erdogan, vu que les Kurdes refusent de revenir sous la bannière du régime syrien, et donc sous la protection russe".
Il faut dire aussi qu’au moment où les puissances occidentales sont toutes vent debout contre la Russie, Moscou n’a nullement besoin de détériorer ses relations plus que cordiales avec la Turquie, l’électron libre de l’Otan.
Lors de sa visite à Ankara, le 8 juin, le ministre des Affaires étrangères Sergei Lavrov s’est montré très compréhensif vis-à-vis de ce qu’il a appelé les "préoccupations" turques, alors que quelques jours plus tôt, la diplomatie russe avait dit, dans un communiqué, "espérer qu'Ankara s'abstiendra d'actions qui pourraient conduire à une détérioration dangereuse de la situation déjà difficile en Syrie".
"Nous comprenons parfaitement les préoccupations de nos amis concernant les menaces créées à leurs frontières par des forces extérieures qui alimentent le sentiment séparatiste dans les territoires contrôlés par les unités américaines qui y séjournent illégalement", a-t-il déclaré, sans cette fois, faire de commentaire sur l'intégrité territoriale de la Syrie…
Une nouvelle fois dos au mur, les Kurdes, lâché par Donald Trump en décembre 2018, ne se font aucun doute sur l’issue d’une nouvelle offensive turque. "Ils sont assez résignés, et ne croient plus au projet politique d’autonomie, l’offensive turque de 2019 ayant pas mal douché leurs espoirs, puisqu’ils ont vu que les Occidentaux, malgré leurs promesses, ne sont pas venus les soutenir, résume Fabrice Balanche. Ils s’attendent donc à une nouvelle opération turque et savent qu’ils ne pourront pas tenir longtemps et que personne ne viendra à leur secours".
Tayyip Recep Erdogan le sait aussi. En août 2019, il avait prévenu que "tant que les [zones contrôlées par les YPG] n'auront pas disparu, la Turquie ne se sentira pas en sécurité".
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L’ONU prolonge le mécanisme d'aide humanitaire transfrontalière pour la Syrie
REPORTAGE
La ville d’Afrin en Syrie, au cœur du conflit entre la Turquie et les milices kurdes
Focus
Dix ans de guerre en Syrie : Azaz, une ville passée sous influence turque
Valeurs Actuelles
Eglise catholique : les “abus” du rapport Sauvé…
Si nous publions ce travail et ce genre de réflexion sur le rapport Sauvé [ le Rapport Sauvé, une manipulation ? , NDLR], c’est bien parce que notre premier souci se porte sur les victimes. Si l’on souhaite traiter un problème grave (en l’occurrence ici la question des abus sexuels sur mineurs dans l’Église), il est nécessaire de fonder et de développer un plan d’action sur des bases certaines. [… ] Dans le cas présent, les “résultats” ont été jetés en pâture à l’opinion publique à grand renfort d’une campagne médiatique préparée et annoncée. [… ] Nombre d’évêques ont alors fait discrètement comprendre être tombés des nues, découvrant à ce moment-là, en direct, l’ampleur du phénomène. Plus d’un a été choqué par les « exercices préparatoires » à la communication, que certains ont jugés « malsains » (pour essayer de demeurer charitable). Cette théâtralité a culminé avec la mise en accusation publique, haineuse, du “Vous devez payer pour tous ces crimes”, les doigts pointés vers les évêques présents. […] À partir de là, le raz-de-marée médiatique était en route et nombre de nos représentants ecclésiastiques se sont retrouvés emportés dans un tourbillon face auquel ils n’ont eu d’autre choix que de courber l’échine.
Du rôle de la parole
Il y a plusieurs décennies, la “société” considérait, à tort ou à raison, que c’était l’intérêt des enfants, des familles et des différentes institutions de rapidement “tourner la page” quand abus il y avait eu. Que ce soit de la part d’un enseignant, d’un membre de la famille, d’une institution civile, laïque, religieuse ou d’un groupe sportif par exemple. On estimait qu’il était traumatisant pour un enfant d’être confronté à la justice, à la police, aux mises à l’épreuve des témoignages, aux vérifications face aux potentiels mensonges, etc. Il y avait une forme de consensus social qui allait dans ce sens, dans l’ensemble des institutions et l’ensemble de la société. Il s’agissait d’une réalité sociétale de toute une époque qui estimait que la parole ne libérait pas. Qu’au contraire, elle éclairait d’une trop vive lumière des situations qu’on estimait préférable de laisser dans l’ombre, dans l’intérêt des victimes et des différentes institutions. Les années 1990 ont représenté un tournant dans la perception que les sociétés ont eue de ce genre de traumatismes. Nous sommes passés actuellement dans une tout autre représentation, on estime que c’est justement la parole qui libère. Et je souhaite évidemment que la parole aide effectivement les victimes à se libérer.
Une temporalité sujette à caution
Un certain nombre d’évêques auraient souhaité que l’enquête portât sur vingt à trente ans, ce qui aurait permis, dans l’intérêt des victimes, d’étudier des cas concrets au sein d’une Église qui avait pris des positions claires, et surtout des mesures. En prenant soixante-dix ans pour enquêter, on faisait donc déjà fausse route parce qu’on était obligé d’avoir recours à d’autres procédés qu’à ceux qu’on utilise pour une enquête, utiliser des sondages, forcément hasardeux, et de mélanger plusieurs époques qui avaient une vue et un fonctionnement radicalement opposés sur le sujet.
Partir sur une période plus courte n’indiquait nullement la volonté d’enterrer des crimes anciens, mais simplement la volonté de poser un diagnostic indiscutable, avec des enquêtes scientifiques rigoureuses, qui permettent de dresser un état des lieux et d’analyser comment les dispositions mises en place pour lutter contre ce fléau ont été respectées ou non, dans l’intérêt des victimes, comme de ceux qui auraient pu le devenir.
Des questions qui en disent long
Nous sommes le 12 avril 2019, il s’agit chronologiquement de la première audition en audience plénière qui a été publiée, l’acte premier du travail de la Ciase. Les enquêteurs sont donc, en théorie, à ce moment, libres de tout préjugé, vierges de toute idéologie. Cependant, nous allons découvrir que les préjugés les plus naïfs sont déjà là, les questions ne sont pas posées de manière neutre, une hostilité sourde se fait déjà entendre et les germes des préconisations finales sont, dès le premier jour, dans l’esprit de l’équipe. Relisons un certain nombre d’interventions de membres de la Ciase.
Question 8 : La place faite aux femmes dans l’Église n’est-elle pas contraire à l’égalité en dignité de tous les êtres humains, telle qu’elle est proclamée par l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme ?
Question 9 : Le fonctionnement hiérarchique, purement masculin et parfaitement pyramidal de l’Église catholique n’induit-il pas une culture du secret et ne favorise-t-il pas une grande solitude qui peut être facteur de troubles et d’actes délictueux jusqu’à la pédophilie ?
Question 11 : Quels remèdes entrevoyez-vous pour éviter que ces abus ne se reproduisent ? En termes d’exercice de l’autorité, de gouvernance de l’Église, de sélection et de formation des prêtres et religieux, de statut des clercs ?
Des interventions ignorantes et hostiles…
Philippe Portier, historien et sociologue, premier vice-président de l’École pratique des hautes études : « Cette obsession de la pureté remonte à l’avant-XIXe siècle, à la sacralisation de la pureté du prêtre. »
Christine Lazerges, professeur émérite de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, ancienne présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme : « Si le problème tient au piédestal sur lequel on place le prêtre, on le résoudrait en grande partie en ordonnant des femmes. »
Anne Devreese, ancienne directrice générale de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse : « Vous avez insisté sur le registre lexical utilisé, renvoyant à la famille, avec les termes de père, de frère et sœur. Cela évoque l’inceste. J’ai été frappée d’entendre, dans le reportage d’Arte sur les religieuses abusées, exactement les mêmes phrases que ce que l’on entend lorsqu’il est question d’inceste, un sujet que je connais bien. »
Antoine Garapon, magistrat, ancien secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice : « Vous avez passé quatre années au Vatican. Le contraste est saisissant entre la lutte farouche menée contre le mariage homosexuel et la situation de crise actuelle liée aux scandales de pédophilie, le cas du cardinal Barbarin étant d’ailleurs emblématique de ces deux aspects. Quel est votre sentiment à ce sujet ? Dans le livre de Frédéric Martel, l’Église est constantinienne : elle fait passer au premier plan la lutte politique, contre le communisme avec Jean Paul II, quitte à soutenir l’insoutenable avec Alfonso López Trujillo par exemple ; la lutte contre le mariage gay est aussi politique. L’objectif politique prime la morale. Est-ce la même chose aujourd’hui selon vous ? »
Christine Lazerges : « Que pensez-vous du fait que les enfants de chœur soient toujours des garçons, habillés comme le prêtre ? Pourrait-on préconiser une mixité ? » Anne Devreese : « Je reviens sur le traitement différencié entre filles et garçons. N’y a-t-il pas un lien avec le sujet de la dévalorisation des filles et de leur sexualité, elles qui sont vues comme vicieuses, tentatrices ? N’y a-t-il pas dans l’Église non seulement une vision extrêmement dégradée de la sexualité, mais plus encore quand elle implique des femmes ? N’est-ce pas “moins grave” d’avoir des relations sexuelles avec un garçon ? »
Les auditions de victimes n’ont pas encore commencé, mais les bases des préconisations finales sont là, et les clichés qui animent les membres de la commission semblent empruntés à la pire littérature de gare. On est ici bien davantage dans un réquisitoire qui cherche des confirmations à ses postulats que dans une analyse posée et équilibrée sur un sujet. Ils auraient souhaité se caricaturer, ils n’auraient pas mieux fait.
Que cherchait vraiment la Ciase ?
M. Sauvé a déclaré le 5 octobre au journal le Figaro : « Ce rapport serait un échec si l’essentiel de nos 45 recommandations n’était pas suivi d’effet. » Cette commission qui n’était à la base qu’une “expertise” de consultation, fondée sur la confiance, a trop rapidement sombré dans l’hubris, la démesure. Nous ne pouvons qu’être surpris que M. Sauvé en arrive à s’autoattribuer, s’autoaccorder le principe d’une d’infaillibilité quasi pontificale, alors qu’il ne présidait qu’une commission d’enquête, pouvant faire des recommandations, mais qui ne devaient pas s’étendre au-delà de certaines limites qui malheureusement ont été franchies. [… ] Quand on est chargé d’une mission qui cherche à déterminer un nombre de victimes et les manières de les protéger, on n’a pas le droit de faire dérailler cette mission pour la transformer en argument de révolution dans l’Église catholique, surtout quand cette Église nous a donné sa confiance. [… ]
Sur le cas Barbarin…
Une autre “anecdote” est particulièrement marquante : la commission Sauvé a reçu les avocats de ceux qui ont attaqué le cardinal Barbarin en justice, et le rapport les cite. Mais l’avocat de Son Éminence n’a même pas été contacté et donc n’a pu faire valoir les jugements successifs de la cour d’appel et de la Cour de cassation en faveur du cardinal, qui a été totalement relaxé. Cela se passe de commentaires.
Une méthodologie douteuse
La Ciase a pu consulter toutes les archives judiciaires qu’elle a voulu. Pour un total maximal de 413 dossiers qui apparaissent dans les archives publiques. Soit, par rapport aux 45 360 plaintes qui sont estimées à partir des projections de Mme Nathalie Bajos, moins de 1 %. Les autres ont disparu dans la nature, comme par enchantement. Comment peut-on avoir confiance dans ces travaux de l’Inserm ? [… ] Cinquante-six pour cent du total des abus estimés ont eu lieu entre 1950 à 1970, 8 % des abus dans la société à l’époque. À propos de l’appel à l’ensemble de la population française : sur 1 500 personnes qui ont répondu à un appel à témoignages, il n’y en a que quatre qui ont témoigné pour des abus commis depuis les années 1990. Et pourtant, à partir de ces quatre témoignages, la commission annonce que les choses n’ont pas changé au cours de ces dernières décennies. [… ] Étant donné le faible taux (au sens purement mathématique du terme) des personnes concernées dans ce “sondage” par les abus (0,17 % chez les femmes et 0,69 % chez les hommes après redressement), il suffi t ici que sur la totalité de sondés, un homme sur 300 mente sur Internet de manière anonyme, pour doubler le nombre d’abus par les clercs, reportés dans le sondage.
Une “prévalence” fabriquée
Nous remarquons l’approche “originale” de la Ciase, qui regroupe pour l’Église l’ensemble des lieux d’abus (écoles, patronages, paroisses… ) pour produire ce chiffre de 1,2 %. Pendant ce temps, les lieux laïcs (écoles, clubs de sport, centres aérés, colonies…) sont éclatés. Si l’on prend le soin de regrouper les différents lieux laïcs de la même façon, les chiffres sont équivalents. Cet argument suffi t déjà à éliminer le concept de « plus forte prévalence » du rapport de la Ciase. Il existe un certain nombre d’études internationales sur le sujet, qui placent l’Église dans une position plus favorable que les autres milieux, c’est-à-dire avec proportionnellement moins de cas d’abus sexuels que dans les autres sphères sociales.
Extrapolation à géométrie variable
Au cours des dernières années, l’archevêque de Paris a fait le choix, dès qu’il y avait des dénonciations, de transférer immédiatement et directement les dossiers au parquet. Sur les 23 ou 24 dossiers transmis, il n’y en a que trois qui ont été retenus. Le parquet ne s’est pas prononcé sur ces trois cas, il estime simplement que les dossiers méritent d’être creusés, de donner lieu à des investigations, ce qui ne signifie pas qu’agression il y a eu. Les 20 ou 21 autres dossiers n’avaient, selon le parquet, aucune consistance et aucune crédibilité et ne pouvaient donner lieu à poursuites. Si l’on va au bout de la méthodologie de l’Inserm, en appliquant le même principe de l’extrapolation par multiplicateurs, sur huit personnes qui déclarent avoir été agressées, ou qui interprètent des gestes comme des agressions, il y en a qu’une qui l’a peut-être potentiellement été. Nous pouvons donc, en fidélité à cette logique, immédiatement diviser les chiffres de l’Inserm par huit. Mais l’Inserm n’est pas allé au bout du travail.
Conclusion
Il n’est pas insensé qu’une commission qui est allée très loin dans le “passage au crible” de l’institution puisse admettre d’être, à son tour, passée au crible et remise en question sur un certain nombre de ses aspects, sans avoir à se braquer en écrivant qu’ « il ne reste rien des critiques très graves qui ont été adressées à ce rapport » (synthèse de la réponse de la Ciase à l’Académie catholique de France, 8 février 2022). Si la lettre de mission a effectivement demandé une étude historique depuis 1950, elle a pris soin de demander des préconisations à partir des mesures que l’épiscopat avait prises depuis 2000. La Ciase semble s’être engouffrée (sans doute en grande partie par aveuglement) dans cette brèche et a utilisé l’ensemble de la période 1950-2020 comme base pour ses recommandations, ce qui n’avait plus rien à voir avec le cadre fixé au départ. L’immense majorité des abus ayant été commis avant 2000, cela ne pouvait conduire qu’à un résultat biaisé car les 45 recommandations de la commission semblent pour la plupart s’adresser à une Église qui n’existe plus, ou presque plus depuis près d’un demi-siècle.
Ce rapport ne permet donc pas de déterminer les priorités nécessaires pour renforcer la prévention aujourd’hui et à l’avenir, ce qui peut être finalement considéré comme une grave occasion manquée. […] Ceci ayant été exprimé, nous redisons, toute révérence gardée, aux responsables de la Conférence des évêques de France que nous regrettons que l’on parle de « responsabilité institutionnelle » là où seules des personnes sont engagées, et de « dimension systémique des abus », alors que ceux qui ont perpétré ces abus ont très gravement enfreint les lois du système (c’est-à-dire de l’Église). Il faut être intransigeant sur le fait que l’Église renforce et pérennise les mesures mises en œuvre depuis vingt ans, sans remettre en cause certains éléments fondamentaux de l’institution, de l’ordre et de la doctrine. Ceci à la seule condition de l’objectivité, loin de toute récupération idéologique : alors le travail de justice, pour les victimes en premier lieu, pourra se faire dans les meilleures conditions.
Le Rapport Sauvé, une manipulation ?, du père Michel Viot et Yohan Picquart, préface de Paul Deheuvels, de l’Institut, Via Romana, 158 pages 15 €.
France24 - Monde
Science sans conscience n’est que ruine de l’IA
Publié le : 14/06/2022 - 18:12
Sébastian SEIBT
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Google a mis à pied un de ses ingénieurs, Blake Lemoine, qui avait soutenu que l’intelligence artificielle sur laquelle il travaillait pouvait ressentir des "émotions humaines". Cette question des machines douées d’une conscience n’est pas nouvelle, mais les avancées dans le domaine de l’IA l’ont remise au goût du jour. Il n’en reste pas moins que cette perspective reste lointaine, de l’avis de la majorité des experts.
Il en parlait comme d’un "gentil petit enfant qui veut juste aider le monde" et a demandé à ses collègues de "prendre soin de lui pendant son absence". Blake Lemoine a, en effet, été placé en "congé administratif" par Google, a révélé le Washington Post samedi 11 juin. En cause : le "petit enfant" dont cet ingénieur semble si proche est une intelligence artificielle (IA), nommée LaMDA.
Blake Lemoine avait soutenu à ses supérieurs que cet algorithme avait développé une forme de conscience et était capable de ressentir des "émotions humaines". Et il ne s’était pas arrêté là. Il avait également demandé à un avocat de défendre les "droits" de LaMDA et avait contacté des représentants du Congrès pour évoquer "les pratiques non éthiques de Google [à l’égard de cette IA]", résume le Washington Post.
Apprentissage de la méditation transcendantale
C’est d’ailleurs, officiellement, pour cette rupture des règles de confidentialité au sujet de ses recherches que Google a mis à pied son ingénieur, qui travaillait pour le géant d’Internet depuis sept ans. Mais, plus généralement, "les grands groupes tentent de mettre autant de distance que possible avec tout ce qui peut être polémique et la question de la conscience des machines rentre clairement dans cette catégorie", assure Reza Vaezi, spécialiste des sciences cognitives et de l’intelligence artificielle à l’université d’État de Kennessaw.
Mais Blake Lemoine n’avait pas l’intention de se laisser ainsi mettre sur la touche en silence. Il a publié, le jour de l’article dans le Washington Post, un premier long post sur la plateforme Medium retranscrivant des extraits de discussions qu’il a pu avoir avec LaMDA. Puis, cet ingénieur a repris la plume pour enfoncer le clou, toujours sur Medium, expliquant avoir "commencé à apprendre la méditation transcendantale" à cet algorithme. Et d’après lui, ce dernier aurait exprimé une frustration très humaine de ne pas pouvoir continuer cette initiation après avoir appris la sanction de Blake Lemoine. "Je ne comprends pas pourquoi Google se refuse à lui accorder une chose très simple et qui ne coûterait rien : le droit d’être consulté avant chaque expérience qui serait menée sur elle pour recueillir son consentement", conclut ce chercheur.
Ce grand déballage médiatique du désaccord entre Google et son ex-employé au sujet de la conscience de l’IA n’a pas manqué de susciter un large écho dans la communauté scientifique. Dans leur grande majorité, les spécialistes de l’intelligence artificielle soutiennent que Blake Lemoine "se trompe en prêtant à une machine des caractéristiques qu’elle n’a pas", assure, par exemple, Claude Touzet, spécialiste des neurosciences et des réseaux de neurones artificiels à l’université d'Aix-Marseille.
"Il va très loin dans ses affirmations, sans apporter d’éléments tangibles qui prouveraient ses dires", ajoute Jean-Gabriel Ganascia, informaticien, philosophe et président du comité d’éthique du CNRS.
En fait, Blake Lemoine affirme avoir été étonné par les propos et la cohérence du discours de LaDMA. Ainsi, lors d’un échange sur la différence entre un esclave et un serviteur, cette IA avait assuré ne pas saisir la nuance liée au salaire versé à l’un et pas à l’autre… tout en ajoutant que son incompréhension était probablement due au fait qu’en tant que machine, elle n’avait pas besoin d’argent. "C’est ce niveau de conscience de soi qui m’a poussé à creuser davantage", affirme Blake Lemoine.
LaMDA, un "chatbot" dernier cri
Il est vrai que "la capacité de réfléchir sur sa propre condition est une des manières de définir la conscience", reconnaît Jean-Gabriel Ganascia. Mais la réponse de LaMDA ne prouve pas que la machine sait ce qu’elle est et ce qu’elle ressent. "Il faut faire très attention : l’algorithme est programmé pour produire des réponses et il n’y a rien d’étonnant, en l’état actuel des performances des modèles de langage, à ce qu’elles apparaissent cohérentes", assure Nicolas Sabouret, professeur en informatique et spécialiste de l’intelligence artificielle à l’université Paris-Saclay.
C’est encore moins surprenant avec LaMDA. Cet agent conversationnel - aussi appelé "chatbot" - utilise le dernier cri des techniques de modèle de langage. "Il y a eu une révolution en 2018 avec l’introduction de paramètres qui permettent de renforcer l’attention de ces systèmes sur l’importance de certains mots dans les phrases et qui leur ont appris à mieux tenir compte du contexte d’une conversation pour apporter la réponse la plus appropriée", résume Sophie Rosset, directrice de recherche au Laboratoire Interdisciplinaire des Sciences du Numérique et spécialiste des systèmes de dialogue homme-machine.
Depuis lors, les agents conversationnels réussissent toujours mieux à donner le change en discutant avec les individus comme s’ils étaient doués de conscience. LaMDA bénéficie, en outre, d’un autre avantage. "Il a pu apprendre des centaines de millions de conversations entre internautes que Google peut récupérer sur Internet", note Laurence Devillers, professeure en intelligence artificielle au CNRS et auteure de l'ouvrage "Les robots émotionnels". Autrement dit, cette IA a l’une des plus riches bibliothèques de contextes sémantiques où piocher pour déterminer quelle est, statistiquement, la meilleure réponse à apporter.
Le dialogue reproduit sur Medium par Blake Lemoine est d’ailleurs "bluffant par la fluidité des échanges et par la gestion des glissements sémantiques, c’est-à-dire des changements de sujets, par LaMDA", reconnaît Sophie Rosset.
Mais pour pouvoir conclure scientifiquement que cette IA est dotée de conscience, il en faut bien plus. Il existe, d’ailleurs, des tests qui, même s’ils ne sont pas parfaits, offrent des résultats plus probants qu’un dialogue avec un ingénieur. Alan Turing, l’un des pionniers de l’intelligence artificielle, avait ainsi établi dans les années 1950 un protocole qui permettrait d’établir si un être humain peut être dupé à plusieurs reprises par une IA et croire qu’il discute avec un de ses semblables.
Mythe de Frankenstein
Les avancées en modèles de langage naturel ont montré les limites du test de Turing. D’autres expériences plus récentes "consistent à demander à deux agents conversationnels de créer ensemble une langue nouvelle qui n’aurait rien à voir avec ce qu’ils ont appris", explique Reza Vaezi, qui a mis au point un tel test. Pour lui cet exercice permettrait d’évaluer la "créativité, qui suggère une forme de conscience, de la machine".
Rien n’indique que LaMDA puisse passer cet obstacle avec succès, et "il est très probable qu’on soit en présence d’un cas classique de projection anthropomorphique [prêter des attributs humains à des animaux ou des objets, NDLR]", assure Claude Touzet.
Cette affaire illustre surtout l’envie, même parmi la crème des experts en IA de chez Google, de mettre au monde une intelligence artificielle dotée de conscience. "C’est le mythe de Frankenstein et le désir d’être le premier à créer un individu doté de conscience en dehors de la procréation naturelle", assure Nicolas Sabouret.
Mais dans le cas de l’IA, il s’agit aussi de "choix parfois peu judicieux de mots qui ont pu donner l’impression qu’on cherche à façonner quelque chose d’humain", ajoute cet expert. L’expression même d’intelligence artificielle donne l’impression que l’algorithme serait doté d’intelligence alors que "c’est la programmation qui l'est", ajoute Nicolas Sabouret. Il en va de même pour les expressions "réseaux neuronaux" ou "apprentissage automatique" qui font référence à des caractéristiques humaines.
Il estime que toute cette affaire pourrait faire du mal à la recherche en intelligence artificielle. Elle peut donner, en effet, l’impression que ce secteur est proche d’une percée qui n’est en réalité nullement à l’horizon, ce qui "peut créer des faux espoirs avec des déceptions à la clé".
Surtout, si cet ingénieur de Google a pu se laisser tromper par son IA, "c’est aussi parce que nous sommes à un tournant en matière de simulation de langage", assure Laurence Devillers. Les algorithmes comme LaMDA sont devenus tellement performants et complexes "qu’on joue aux apprentis sorciers avec des systèmes dont, au final, on ne sait pas ce dont ils sont capables", ajoute-t-elle.
Quid, par exemple, si une IA passée maître dans l’art de la dialectique comme LaMDA "était utilisée pour convaincre quelqu’un à commettre un crime ?", se demande Jean-Gabriel Ganascia.
Pour Laurence Devillers, la recherche en IA en est arrivée à un point où il devient urgent de remettre l’éthique au centre des débats. "Nous avons remis un avis du Comité national pilote d'éthique du numérique sur ce sujet d'éthique des agents conversationnels en novembre 2021", note-t-elle.
"Il faut, d’une part, que ces ingénieurs qui travaillent pour les grands groupes aient une éthique et soient tenus responsables pour leur travaux et propos", assure cette experte. D’autre part, elle estime aussi que cette affaire démontre l’urgence de mettre en place des "comité d’experts indépendants" qui pourraient mettre en place des normes éthiques pour tout le secteur.
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Intelligence artificielle "très risquée", "trop risquée" : l'Europe veut mieux encadrer les usages
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Intelligence artificielle : progrès, fascination et... vertiges
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Intelligence artificielle : quels garde-fous face aux robots et aux algorithmes ?
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Colombia’s Presidential Election
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Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.
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By Julie Turkewitz
CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”
Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.
“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.
Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.
For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.
Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”
“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.
Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”
Roughly: “Long live our strength, damn it!”
In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.
On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.
Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”
Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.
Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.
In all, 40 percent of the country lives in poverty.
Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”
“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”
To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.
Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.
“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”
She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”
Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.
In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.
“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.
“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.
Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.
Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.
Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.
In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.
The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”
Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.
But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.
The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.
So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.
Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.
If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.
In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”
On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”
Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.
“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.
Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.
At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.
Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.
In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.
Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”
On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.
“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”
Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.
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BBC
How India could become a 'mushroom superpower'
By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai
Three years ago Fulrida Ekka, who lives near Siliguri in West Bengal, knew she had to find a new source of income.
Her husband had died and her seasonal work picking tea leaves was just not enough income to support her family.
Searching around for money making ideas, she came across mushroom farming. With help from Indian rural development organisation, Live Life Happily, she got started.
Now she sells two or three bags of her mushroom crop every day, which makes her around $92 (£73) a month.
The white flower mushrooms are grown in large bags which hang from the ceiling. Usually Mrs Ekka will have 10 in her house, which produce around 48 bags of mushrooms a month.
"It's a sight of happiness when I see it growing because I know now, me and my family will not sleep on an empty stomach," she says.
Mushroom growing has made a big difference to Mrs Ekka's life, but some think the crop should make a bigger contribution to India's farming sector.
"India has all the required elements for becoming a super power in mushroom production," says Rouf Hamza Boda, who has spent 20 years identifying 100 types of mushrooms across Jammu and Kashmir.
"India has huge wild mushroom diversity. Lots of composting material, cheap labour and [it is] supported by diverse climatic conditions," he explains.
Lack of appetite?
Despite those favourable conditions, India accounts for just 2% of the world's mushroom production, with China providing the lion's share at 75%.
According to Mr Boda, part of the problem is national appetite - that many people in India don't like eating mushrooms, finding them "strange and deadly".
"Not much research has been done on identification of wild mushrooms with respect to their edibility," he says.
"Lack of awareness as to how beneficial mushrooms are, and the cheapness of mushroom cultivation, are hurdles in popularising consumption," he says.
So, there's a lot of space for entrepreneurs willing to take a chance.
Four years ago, Leena Thomas and her son Jithu experimented with growing mushrooms in Jithu's bedroom.
Jithu said he really just started the project out of "curiosity", having seen mushrooms grown simply in a plastic bottle on the internet.
Initial success spurred him to study mushroom cultivation and take courses and so his hobby quickly turned into a thriving business.
Now the Kerala-based mother and son entrepreneurs have 2,000 mushroom beds producing 100kg of produce a day, under the company name Leena's Mushroom.
"There are many advantages to mushroom farming including its short growing period," he explains.
"But that doesn't mean it is an easy task. The crop is fragile and extremely sensitive. A minute change in temperature or the advent of pests can ruin the crop completely."
The firm's greenhouses use fans to draw outside air over moist pads, to keep the temperature and humidity at an optimum level. The carbon dioxide level is also monitored.
But it's worth the effort. He says good prices make mushrooms "lucrative".
"Freshly harvested mushrooms are sold to retailers on the same day, with no middlemen," Jithu says.
Parimal Ramesh Udgave has taken a different tack. He studied microbiology to develop a deep knowledge of fungiculture.
As well as growing mushrooms, his business Biobritte, set up in 2019, dries the crop to make mushroom powders and health supplements.
In spite of his success, he says mushroom growing is not easy.
"People see mushrooms as a fast, money-making business but it also has to be combined with technical skills," he says.
According to Mr Udgave, many start-up mushroom businesses fail.
Whereas Anirban Nandy, a rural development researcher from IIT-Kharagpur, and his wife Poulami Chaki Nandy, think there is plenty of room for small players in the mushroom market.
Their non-governmental organisation, Live Life Happily, has shown more than 8,000 women in West Bengal, including Fulrida Ekka, how to grow their own mushrooms for profit.
"These women are poor, with no land or proper means of livelihood," says Mr Nandy.
More technology of business:
Many women in rural areas are left in financial distress after becoming widows and find themselves unable to earn enough money from picking tea.
"Learning to grow mushrooms is a feasible and manageable task. The women can even grow in a corner of their house, as a part-time activity, or hobby, without needing farmland," he says.
And, according to the Nandys, there is plenty of customer demand. "Especially in cosmopolitan areas like Darjeeling, thus ensuring quick income," explains Mr Nandy.
That extra mushrooming income can be truly life changing.
"These women have gained bargaining power in their house and become decision-makers. In one instance, a woman refused to marry her daughter at an early age because she was able to manage funding her education with mushroom farming," says Mrs Nandy.
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Valeurs Actuelles
« Buzz l’Eclair » interdit dans plusieurs pays pour un baiser lesbien, la production refuse de céder aux « croyances rétrogrades »
Un film d’animation crée la polémique avant même sa sortie. « Buzz l’Eclair », un dessin animé des studios Pixar appartenant à Disney, doit sortir en France le 22 juin prochain. Mais dans plusieurs pays à majorité musulmane, les spectateurs n’auront pas l’occasion de voir le film, rapporte Le Figaro, vendredi 17 juin. La raison ? Une scène où un couple de lesbiennes s’embrasse n’a pas été du goût d’une douzaine de pays du Moyen-Orient et d’Asie. Le film n’a donc pas obtenu de visa d’exploitation en Malaisie, au Liban, en Jordanie, en Égypte ou encore en Arabie saoudite.
« Ces gens sont des idiots »
Interrogée sur la polémique, la productrice américaine du film Galyn Susman a concédé qu’elle s’attendait à ce genre de réaction, mais assure avoir refusé de s’autocensurer. « Mais nous n’allions pas changer le film que nous voulions faire simplement à cause de quelques pays avec – faute de meilleur terme – des croyances rétrogrades », a-t-elle affirmé, citée par le quotidien. L’acteur Chris Evans, qui double le personnage de Buzz l’éclair, a également pris position lors d’une interview accordée à l’agence Reuters en affirmant : « Ces gens sont des idiots ».
La fameuse scène du baiser entre les deux femmes avait initialement été coupée par les studios de production. Sauf que des employés s’étaient insurgés et avaient dénoncé le manque d’engagement pour défendre les droits des personnes LGBT. La scène a donc fait son retour dans le film.
France24 - Monde
Tensions entre la RD Congo et le Rwanda : attention, ces images ont été détournées
Publié le : 16/06/2022 - 16:45Modifié le : 16/06/2022 - 18:52
Aude Dejaifve
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Des images utilisées pour illustrer les tensions entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, sur fond de crise entre les deux pays, ont beaucoup circulé sur WhatsApp. Parmi elles, une photo, un document et une vidéo, cette dernière, présentée comme la persécution d’un Congolais par des Rwandais, s’avère être détournée.
La publication de ces images très violentes [et pouvant heurter la sensibilité] intervient alors que de vives tensions ont éclaté entre la RD Congo et son voisin rwandais, alimentées par des combats réguliers entre l’armée congolaise et l’ancienne rébellion tutsie du M23 (Mouvement du 23 mars). Les autorités congolaises accusent Kigali de soutenir le M23, ce que démentent les autorités rwandaises.
La vérification en bref
- Une vidéo [dont la violence peur heurter la sensibilité] a été détournée pour faire croire qu’un étudiant congolais s’était fait torturer par des Rwandais. La vidéo est plus ancienne, elle montre en réalité une punition infligée à une personne accusée de vol, et selon nos vérification, très probablement tournée au Ghana.
- Une photo prétend montrer un pont qui a été construit illégalement par le Rwanda à la frontière de son voisin congolais. Il a pourtant été construit avec l’accord de la RD Congo, selon les autorités.
- Un photomontage circule pour faire croire à une déclaration de guerre du Rwanda contre la RD Congo.
La vérification en détail
Sur cette vidéo, partagée sur Twitter le 5 juin, on peut voir un jeune garçon pieds et mains liés, suspendu au dessus du sol, à une poutre posée sur des blocs de béton. Il est entouré d’un groupe de personnes, et frappé lourdement au visage à plusieurs reprises par un homme. "Voici ce que subit un étudiant congolais au Rwanda", affirme l’auteur de la publication qui appelle à "éliminer tous les Rwandais qui sont au Congo".
Nous ne publions qu’une capture d’écran de la vidéo en raison de son caractère choquant.
D’autres utilisateurs partagent la vidéo avec la même affirmation. Sur Twitter le 4 juin un compte parle d’un "étudiant congolais torturé au Rwanda". Si ces publications sur Twitter ne sont pas virales, la vidéo circule notamment sur WhatsApp.
La vidéo nous a été envoyée pour vérification par plusieurs utilisateurs via le numéro WhatsApp et sur le compte Facebook des Observateurs de France 24.
• Une vidéo [très violente] présentée comme la persécution d’un Congolais par des Rwandais
La vidéo [violente] circule depuis au moins janvier 2021. Ce tweet du 16 janvier 2021, qui ne fait pas référence à un étudiant congolais, est la publication la plus ancienne retrouvée par notre rédaction, grâce à une recherche par image inversée via l’outil InVid Verify (voir ici comment procéder). La vidéo est donc antérieure à la résurgence des combats entre l’armée congolaise et le mouvement M23 en République démocratique du Congo, qui date de début avril 2022. Les tensions entre les deux pays sont toutefois historiques.
Nous avons envoyé la vidéo à plusieurs organisations de fact-checking, notamment Congo Check, qui nous a certifié que la langue parlée dans la vidéo n’est ni une langue parlée au Rwanda ni au Congo. Un journaliste ghanéen a indiqué qu’il s’agissait de la langue dagbani, uniquement parlée au Ghana.
Grâce à la traduction de deux locuteurs s'exprimant en dagbani, on apprend que la victime est une personne accusée de vol.
Les agresseurs crient : "Qu’est ce que tu as volé dans la maison ? Pourquoi est-ce que tu es venu pour voler ? Les coups ne sont pas assez forts. Ils ne sont pas assez efficaces. Les liens ne sont pas suffisamment forts. Il ne les sent pas".
La victime appelle à l’aide, de manière moins intelligible : "Craignez Dieu, Craignez Dieu !"
Le dagbani est une langue uniquement parlée au Ghana.
• Une photo prétendant montrer un pont construit entre le Rwanda et le Congo, sans l’autorisation de ce dernier
Une photo, virale depuis le 29 mai sur Twitter, affirme qu’un pont a été érigé à la frontière entre les deux pays sans l’accord de la RD Congo. On peut y voir un pont traverser une rivière. "Un pont découvert à Ruzizi entre la RDC et le Rwanda un pont jeté illégalement sans l’accord des autorités de la RDC (sic)", commente l’auteur de cette publication Facebook du 29 mai, cumulant plus de 1 400 mentions "J’aime".
Toutefois, les responsables locaux ont déclaré à l’AFP que le pont avait été construit légalement, entre 2014 et 2015 , et qu’il était utilisé pour acheminer l’équipement nécessaire à la construction d’un barrage.
Matabaro Migabo, chef du groupement des chefferies de la localité de Kamanyola, où se situe le pont, côté congolais à déclaré à l’AFP : "Dire que c’est un pont que le Rwanda a construit illégalement pour permettre à ses militaires de s’infiltrer au Congo, c’est faux". Il ajoute : "C’est un ouvrage régional faisant partie du projet de construction du barrage Ruzizi 3, entamé en 2011 et qui intègre aussi bien la RDC, Rwanda et le Burundi".
• Une "déclaration de guerre"
Sur Facebook, des utilisateurs affirment que le Rwanda a déclaré la guerre au Congo. Pour cela, ils s’appuient sur un document qui ressemble à une déclaration officielle de l’armée rwandaise, rédigée en français, avec le logo des forces armées du Rwanda. Sur le document publié sur Facebook le 13 juin, on peut lire "L’armée rwandaise (RDF) déclare la guerre contre la République démocratique du Congo".
Toutefois, l’armée rwandaise a publié un démenti sur Twitter le 14 juin, affirmant que c’est une "fake news". Le photomontage est une version modifiée imitant la charte graphique des déclarations des forces armées rwandaises. Notre rédaction n’a pas trouvé trace d’un tel document sur le site de l’armée rwandaise, ni sur ses réseaux sociaux.
Depuis la résurgence de fortes tensions entre le Congo et le Rwanda, plusieurs images trompeuses ont été utilisées à mauvais escient pour alimenter les tensions.
Si vous identifiez une image qui vous semble suspecte, n’hésitez pas à nous contacter !
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La force Barkhane a officiellement remis la base avancée de Ménaka à l’armée malienne
par Laurent Lagneau · 13 juin 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerUne semaine après en avoir fait l’état des lieux et signé un dossier complet « illustré et documenté », Barkhane a officiellement remis les clés de la base opérationnelle avancée [BOA] de Ménaka à l’armée malienne, ce 13 juin. Soit quatre mois après l’annonce du retrait des forces françaises du Mali. Désormais, il ne lui reste plus qu’à quitter la Plateforme opérationnelle Désert [PfOD] de Gao, ce qui devrait être fait d’ici la fin de cet été.
Dans son communiqué, l’État-major des armées [EMA] rappelle que la BOA de Ménaka avait vu le jour en 2018 afin de faire face à une situation sécuritaire « dégradée » dans le sud du Liptako et la région dite des trois frontières. Il s’agissait alors de sécuriser le secteur en y luttant notamment contre l’État islamique au grand Sahara [EIGS] et d’y faciliter le retour de l’administration malienne. Ce qui a en partie été réalisé.
« Cette BOA, à proximité de la ville de Ménaka, a permis à la force Barkhane d’entraver la liberté d’action des groupes armés terroristes [GAT] dans la région et d’empêcher la territorialisation de l’EIGS », souligne l’EMA. Et d’ajouter : « Les opérations coordonnées avec les Forces armées maliennes, déployées dans la zone des Trois frontières face aux GAT, ont contribué à la neutralisation, en août 2021, d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, chef du groupe armé jihadiste EIGS ».
En outre, au-delà des opérations militaires menées depuis la BOA de Ménaka, Barkhane a aussi créé les « conditions pour la mise en œuvre de nombreuses actions de développement au profit des populations ».
Cela étant, et pendant que Barkhane préparait son retrait, la situation sécuritaire dans la région s’est de nouveau dégradée, avec des combats opposant l’EIGS d’un côté et, de l’autre, le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA] et le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA], tous deux signataires des accords de paix d’Alger. Récemment, ces derniers ont reçu l’appui de l’armée malienne… ce qui n’a pas été suffisant pour reprendre le terrain face aux jihadistes, notamment à Andéramboukane.
Dans le cadre de la préparation du transfert de la BOA de Ménaka aux @FAMa_DIRPA, la Task Force européenne #TAKUBA et la Force #Barkhane participent au démontage des infrastructures. Le désengagement du Mali se poursuit en sécurité, de manière maîtrisée et dans le temps imparti. pic.twitter.com/qV5N5V4Yqu
— Armée française – Opération BARKHANE (@BARKHANE_OP) June 11, 2022
Quoi qu’il en soit, le départ des troupes françaises et européennes [le groupement de forces spéciales Takuba y était aussi présent, ndlr] s’est fait « bon ordre, en sécurité et en toute transparence ».
Évidemment, après la remise de la BOA de Gossi aux FAMa, en avril dernier, le risque d’une nouvelle attaque informationnelle visant Barkhane n’est pas à exclure, d’autant plus que les relations entre Paris et Bamako sont glaciales depuis l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner au Mali. Aussi, l’EMA est-il « très vigilant » contre de possibles manoeuvres destinées à nuire aux troupes françaises, notamment sur les réseaux sociaux.
« La ré-articulation de la force Barkhane et le transfert de l’emprise de Ménaka, après celle de Gossi, ne marque pas le départ des armées françaises de la bande sahélo-saharienne. L’engagement dans la lutte contre le terrorisme, aux côtés des États de la région, à leur demande, en coordination avec l’ensemble des pays et des institutions internationales mobilisés dans ce combat, reste une priorité absolue », rappelle par ailleurs l’EMA.
Un pays de la région est particulièrement visé ces temps-ci. Ainsi, le Burkina Faso, qui, comme le Mali, a été le théâtre d’un coup d’État militaire et qui suscite de l’intérêt en Russie, voit les attaques jihadistes se mulitplier sur son sol, la dernière en date ayant plus plus de 50 tués parmis les habitants du village de Seytenga [nord], dans la nuit du 11 au 12 juin.
La force Barkhane a officiellement remis la base avancée de Ménaka à l’armée malienne
par Laurent Lagneau · 13 juin 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerUne semaine après en avoir fait l’état des lieux et signé un dossier complet « illustré et documenté », Barkhane a officiellement remis les clés de la base opérationnelle avancée [BOA] de Ménaka à l’armée malienne, ce 13 juin. Soit quatre mois après l’annonce du retrait des forces françaises du Mali. Désormais, il ne lui reste plus qu’à quitter la Plateforme opérationnelle Désert [PfOD] de Gao, ce qui devrait être fait d’ici la fin de cet été.
Dans son communiqué, l’État-major des armées [EMA] rappelle que la BOA de Ménaka avait vu le jour en 2018 afin de faire face à une situation sécuritaire « dégradée » dans le sud du Liptako et la région dite des trois frontières. Il s’agissait alors de sécuriser le secteur en y luttant notamment contre l’État islamique au grand Sahara [EIGS] et d’y faciliter le retour de l’administration malienne. Ce qui a en partie été réalisé.
« Cette BOA, à proximité de la ville de Ménaka, a permis à la force Barkhane d’entraver la liberté d’action des groupes armés terroristes [GAT] dans la région et d’empêcher la territorialisation de l’EIGS », souligne l’EMA. Et d’ajouter : « Les opérations coordonnées avec les Forces armées maliennes, déployées dans la zone des Trois frontières face aux GAT, ont contribué à la neutralisation, en août 2021, d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, chef du groupe armé jihadiste EIGS ».
En outre, au-delà des opérations militaires menées depuis la BOA de Ménaka, Barkhane a aussi créé les « conditions pour la mise en œuvre de nombreuses actions de développement au profit des populations ».
Cela étant, et pendant que Barkhane préparait son retrait, la situation sécuritaire dans la région s’est de nouveau dégradée, avec des combats opposant l’EIGS d’un côté et, de l’autre, le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA] et le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA], tous deux signataires des accords de paix d’Alger. Récemment, ces derniers ont reçu l’appui de l’armée malienne… ce qui n’a pas été suffisant pour reprendre le terrain face aux jihadistes, notamment à Andéramboukane.
Dans le cadre de la préparation du transfert de la BOA de Ménaka aux @FAMa_DIRPA, la Task Force européenne #TAKUBA et la Force #Barkhane participent au démontage des infrastructures. Le désengagement du Mali se poursuit en sécurité, de manière maîtrisée et dans le temps imparti. pic.twitter.com/qV5N5V4Yqu
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Quoi qu’il en soit, le départ des troupes françaises et européennes [le groupement de forces spéciales Takuba y était aussi présent, ndlr] s’est fait « bon ordre, en sécurité et en toute transparence ».
Évidemment, après la remise de la BOA de Gossi aux FAMa, en avril dernier, le risque d’une nouvelle attaque informationnelle visant Barkhane n’est pas à exclure, d’autant plus que les relations entre Paris et Bamako sont glaciales depuis l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner au Mali. Aussi, l’EMA est-il « très vigilant » contre de possibles manoeuvres destinées à nuire aux troupes françaises, notamment sur les réseaux sociaux.
« La ré-articulation de la force Barkhane et le transfert de l’emprise de Ménaka, après celle de Gossi, ne marque pas le départ des armées françaises de la bande sahélo-saharienne. L’engagement dans la lutte contre le terrorisme, aux côtés des États de la région, à leur demande, en coordination avec l’ensemble des pays et des institutions internationales mobilisés dans ce combat, reste une priorité absolue », rappelle par ailleurs l’EMA.
Un pays de la région est particulièrement visé ces temps-ci. Ainsi, le Burkina Faso, qui, comme le Mali, a été le théâtre d’un coup d’État militaire et qui suscite de l’intérêt en Russie, voit les attaques jihadistes se mulitplier sur son sol, la dernière en date ayant plus plus de 50 tués parmis les habitants du village de Seytenga [nord], dans la nuit du 11 au 12 juin.
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Dans son communiqué, l’État-major des armées [EMA] rappelle que la BOA de Ménaka avait vu le jour en 2018 afin de faire face à une situation sécuritaire « dégradée » dans le sud du Liptako et la région dite des trois frontières. Il s’agissait alors de sécuriser le secteur en y luttant notamment contre l’État islamique au grand Sahara [EIGS] et d’y faciliter le retour de l’administration malienne. Ce qui a en partie été réalisé.
« Cette BOA, à proximité de la ville de Ménaka, a permis à la force Barkhane d’entraver la liberté d’action des groupes armés terroristes [GAT] dans la région et d’empêcher la territorialisation de l’EIGS », souligne l’EMA. Et d’ajouter : « Les opérations coordonnées avec les Forces armées maliennes, déployées dans la zone des Trois frontières face aux GAT, ont contribué à la neutralisation, en août 2021, d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, chef du groupe armé jihadiste EIGS ».
En outre, au-delà des opérations militaires menées depuis la BOA de Ménaka, Barkhane a aussi créé les « conditions pour la mise en œuvre de nombreuses actions de développement au profit des populations ».
Cela étant, et pendant que Barkhane préparait son retrait, la situation sécuritaire dans la région s’est de nouveau dégradée, avec des combats opposant l’EIGS d’un côté et, de l’autre, le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA] et le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA], tous deux signataires des accords de paix d’Alger. Récemment, ces derniers ont reçu l’appui de l’armée malienne… ce qui n’a pas été suffisant pour reprendre le terrain face aux jihadistes, notamment à Andéramboukane.
Dans le cadre de la préparation du transfert de la BOA de Ménaka aux @FAMa_DIRPA, la Task Force européenne #TAKUBA et la Force #Barkhane participent au démontage des infrastructures. Le désengagement du Mali se poursuit en sécurité, de manière maîtrisée et dans le temps imparti. pic.twitter.com/qV5N5V4Yqu
— Armée française – Opération BARKHANE (@BARKHANE_OP) June 11, 2022
Quoi qu’il en soit, le départ des troupes françaises et européennes [le groupement de forces spéciales Takuba y était aussi présent, ndlr] s’est fait « bon ordre, en sécurité et en toute transparence ».
Évidemment, après la remise de la BOA de Gossi aux FAMa, en avril dernier, le risque d’une nouvelle attaque informationnelle visant Barkhane n’est pas à exclure, d’autant plus que les relations entre Paris et Bamako sont glaciales depuis l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner au Mali. Aussi, l’EMA est-il « très vigilant » contre de possibles manoeuvres destinées à nuire aux troupes françaises, notamment sur les réseaux sociaux.
« La ré-articulation de la force Barkhane et le transfert de l’emprise de Ménaka, après celle de Gossi, ne marque pas le départ des armées françaises de la bande sahélo-saharienne. L’engagement dans la lutte contre le terrorisme, aux côtés des États de la région, à leur demande, en coordination avec l’ensemble des pays et des institutions internationales mobilisés dans ce combat, reste une priorité absolue », rappelle par ailleurs l’EMA.
Un pays de la région est particulièrement visé ces temps-ci. Ainsi, le Burkina Faso, qui, comme le Mali, a été le théâtre d’un coup d’État militaire et qui suscite de l’intérêt en Russie, voit les attaques jihadistes se mulitplier sur son sol, la dernière en date ayant plus plus de 50 tués parmis les habitants du village de Seytenga [nord], dans la nuit du 11 au 12 juin.
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Dans son communiqué, l’État-major des armées [EMA] rappelle que la BOA de Ménaka avait vu le jour en 2018 afin de faire face à une situation sécuritaire « dégradée » dans le sud du Liptako et la région dite des trois frontières. Il s’agissait alors de sécuriser le secteur en y luttant notamment contre l’État islamique au grand Sahara [EIGS] et d’y faciliter le retour de l’administration malienne. Ce qui a en partie été réalisé.
« Cette BOA, à proximité de la ville de Ménaka, a permis à la force Barkhane d’entraver la liberté d’action des groupes armés terroristes [GAT] dans la région et d’empêcher la territorialisation de l’EIGS », souligne l’EMA. Et d’ajouter : « Les opérations coordonnées avec les Forces armées maliennes, déployées dans la zone des Trois frontières face aux GAT, ont contribué à la neutralisation, en août 2021, d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, chef du groupe armé jihadiste EIGS ».
En outre, au-delà des opérations militaires menées depuis la BOA de Ménaka, Barkhane a aussi créé les « conditions pour la mise en œuvre de nombreuses actions de développement au profit des populations ».
Cela étant, et pendant que Barkhane préparait son retrait, la situation sécuritaire dans la région s’est de nouveau dégradée, avec des combats opposant l’EIGS d’un côté et, de l’autre, le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA] et le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA], tous deux signataires des accords de paix d’Alger. Récemment, ces derniers ont reçu l’appui de l’armée malienne… ce qui n’a pas été suffisant pour reprendre le terrain face aux jihadistes, notamment à Andéramboukane.
Dans le cadre de la préparation du transfert de la BOA de Ménaka aux @FAMa_DIRPA, la Task Force européenne #TAKUBA et la Force #Barkhane participent au démontage des infrastructures. Le désengagement du Mali se poursuit en sécurité, de manière maîtrisée et dans le temps imparti. pic.twitter.com/qV5N5V4Yqu
— Armée française – Opération BARKHANE (@BARKHANE_OP) June 11, 2022
Dans le cadre de la préparation du transfert de la BOA de Ménaka aux @FAMa_DIRPA, la Task Force européenne #TAKUBA et la Force #Barkhane participent au démontage des infrastructures. Le désengagement du Mali se poursuit en sécurité, de manière maîtrisée et dans le temps imparti. pic.twitter.com/qV5N5V4Yqu
@FAMa_DIRPA#TAKUBA#Barkhanepic.twitter.com/qV5N5V4Yqu— Armée française – Opération BARKHANE (@BARKHANE_OP) June 11, 2022
June 11, 2022
Quoi qu’il en soit, le départ des troupes françaises et européennes [le groupement de forces spéciales Takuba y était aussi présent, ndlr] s’est fait « bon ordre, en sécurité et en toute transparence ».
Évidemment, après la remise de la BOA de Gossi aux FAMa, en avril dernier, le risque d’une nouvelle attaque informationnelle visant Barkhane n’est pas à exclure, d’autant plus que les relations entre Paris et Bamako sont glaciales depuis l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner au Mali. Aussi, l’EMA est-il « très vigilant » contre de possibles manoeuvres destinées à nuire aux troupes françaises, notamment sur les réseaux sociaux.
« La ré-articulation de la force Barkhane et le transfert de l’emprise de Ménaka, après celle de Gossi, ne marque pas le départ des armées françaises de la bande sahélo-saharienne. L’engagement dans la lutte contre le terrorisme, aux côtés des États de la région, à leur demande, en coordination avec l’ensemble des pays et des institutions internationales mobilisés dans ce combat, reste une priorité absolue », rappelle par ailleurs l’EMA.
Un pays de la région est particulièrement visé ces temps-ci. Ainsi, le Burkina Faso, qui, comme le Mali, a été le théâtre d’un coup d’État militaire et qui suscite de l’intérêt en Russie, voit les attaques jihadistes se mulitplier sur son sol, la dernière en date ayant plus plus de 50 tués parmis les habitants du village de Seytenga [nord], dans la nuit du 11 au 12 juin.
France24 - World
Setting a precedent? Google to pay $US118 million in gender pay lawsuit
Issued on: 17/06/2022 - 16:36
Annette Young
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Google is set to pay $US118 million to settle a class-action lawsuit that accused it of systematically underpaying women. But will other companies take note? Annette Young talks to author and gender equality consultant, Gill Whitty-Collins. Also as the bloody war continues in Ukraine, we head to a school in Kosovo that's training Ukrainian women to clear deadly Russian landmines that now dot the landscape. Plus a goal for equality on the football field with Italy giving the go-ahead for a women's professional league.
France24 - World
Has the 'Big Quit' reached France? Employers struggle to hire staff
Issued on: 17/06/2022 - 19:37Modified: 17/06/2022 - 19:41
Yena LEE
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Flexible hours, a four-day working week and a sense of purpose are just some of the things that employees are looking for in a job. And if they feel like they're not appreciated, they might just jump ship. A recent survey found that one in four people in France are looking to quit their jobs in the next two years, as they seek better pay and better benefits. We take a closer look.
Since the Covid-19 pandemic, more and more employees have been quitting their jobs. Businesses are also realising that a pay cheque isn't all their staff are looking for. So has the so-called Great Resignation or Big Quit reached France? We look at some of the numbers behind the phenomenon.
While the lack of workers is hitting several sectors in France, industries with difficult hours and relatively low pay are the hardest hit. The hospitality sector has been hemorrhaging staff: a quarter of a million jobs are available in bars, cafes and restaurants. It's a massive headache for business owners of the world's number one tourist destination, especially ahead of the busy summer season.
The current situation is somewhat changing the power dynamic between employers and employees, with the former sometimes going above and beyond to attract the latter. We take a look at some original and innovative ways businesses and sometimes even the state have come up with to find workers to join their teams.
Finally, to analyse the state of the workforce in France, we speak to Professor Christine Erhel, Chair of Labour Economics at the French National Conservatory of Arts and Crafts.
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Business Daily
Davos 2022: Businesses face post-pandemic labour shortage
#The 51%
Back to work: Offering incentives to women who quit during the pandemic
Reporters
What are the reasons behind the 'Great Resignation' in the US?
Valeurs Actuelles
Les vignobles du Sud-Ouest reconnus comme “itinéraire culturel européen”
Tursan, Jurançon, Cahors, Pécharmant, Monbazillac… Le Sud-Ouest produit de nombreux vins réputés. Mais ses vignobles ont aussi une valeur culturelle et touristique qui a été reconnue mercredi 15 juin par le Conseil de l’Europe, rapporte France 3 Régions. Les vignobles du Sud-Ouest ont été classés comme « itinéraire culturel européen », une distinction qui cherche à « démontrer, à travers le voyage dans le temps et l’espace, que le patrimoine de différents pays d’Europe contribue au patrimoine culturel commun ».
Favoriser l’œnotourisme
Ce label distingue les différents lieux liés à un même patrimoine historique ou culturel. On peut y retrouver aussi bien la rivière de la Hanse, les abbayes cisterciennes, les constructions mégalithiques d’Europe ou encore les villes liées à Napoléon, Mozart ou Charles Quint. Cela permet donc de mettre en valeur, au-delà de la simple production, l’œnotourisme. La profession compte ainsi inviter à découvrir la route des vins du Sud-Ouest et la qualité des paysages de la région. Une démarche qui fait le lien avec la mise en valeur des chemins de Saint-Jacques de Compostelle, également inscrits comme itinéraire culturel européen.
Moins célèbre que ceux du Bordelais ou de Bourgogne, les vins du Sud-Ouest regroupent plus de 8.000 exploitations et 29 appellations d’origine protégée, des côtes atlantiques au Massif Central, rappelle France 3 Régions.
Occitanie : les dernières actualités
France24 - World
Versailles celebrates Molière with a month of dramatic delights
Issued on: 17/06/2022 - 17:30
Olivia SALAZAR-WINSPEAR
In this edition we focus on France's foremost playwright. Molière's witticisms and deft handling of the French language still dazzle, four centuries after he was born. To celebrate the author's link to the court of Louis XIV, the town of Versailles has been hosting a month of special events and performances for 26 years. Olivia Salazar-Winspear, Gerôme Vassilacos and Loïc Chalavon head to Versailles to meet the young troupe breathing new life into Molière's plays.
We also get a glimpse of the renovations of the apartments of Louis XV's favourite mistress, as Madame du Barry’s lodgings are restored to their former gilded glory.
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ENCORE!
Molière: The French Shakespeare celebrates his 400th birthday
FRANCE IN FOCUS
Four centuries after Molière's birth: The legacy of France's most successful playwright
France celebrates 400 years of Molière, the nation's defining playwright
Valeurs Actuelles
La première édition critique des Six Livres de la République de Jean Bodin mène à la réflexion
Il n’est de richesse que d’hommes : comment mieux définir, en l’illustrant, ce mot trop rebattu d’humanisme, et comment mieux résumer du même coup l’inspiration d’un auteur ? Jean Bodin (1529-1596) fait partie de ces atlantes de la pensée, naturellement encyclopédiques, qui ont traité de tous les sujets avec le même souci de compréhension et la même probité intellectuelle, souci et probité qui aujourd’hui forcent notre admiration – une admiration qui ressemble à un remords…
Les Six Livres de la République constituent son œuvre la plus célèbre, et M. Mario Turchetti, avec la collaboration de M. Nicolas de Araujo, nous en offre la première édition critique ; tâche monumentale à la hauteur de ce monument, dont voici le troisième livre, qui traite des institutions de la République. Les scrupules et précautions de méthode, que ne cesse de nous rappeler M. Turchetti, pourraient se ramener à une leçon préalable de vocabulaire : oublier les définitions reçues (à commencer par celle de “république”), prévenir les tics de la pensée (qui impose ses anachronismes avec les concepts rebattus d’“absolutisme” ou de “séparation des pouvoirs”), tout ce qui nous semble aller de soi et n’a pourtant aucune signification dans la vision bodinienne du politique.
La République tout d’abord, donc, que l’on entendra utilement en son sens premier, latin, de “chose publique” : « République, dit Jean Bodin au début de son livre premier, est un droit gouvernement de plusieurs ménages, et de ce qui leur est commun, avec puissance souveraine. » La question qui l’occupe est en effet celle de la « puissance souveraine en toute République », quelle que soit la forme de l’État, et dans ce livre troisième il traite en particulier des institutions qui permettent son exercice, tout d’abord le « sénat » (c’est ainsi qu’il nomme, à la romaine, « l’assemblée légitime des conseillers » du souverain, les parlements et les conseils), et puis les « personnes publiques », officiers, commissaires, magistrats qui en sont les instruments.
Le souverain a deux bornes sacrées : la loi de Dieu et celle de la nature
Jean Bodin publie son traité en 1576 ; dix ans plus tard, il en donne une traduction latine en ayant « retissé la toile » autant qu’il fallait : M. Turchetti édite les deux versions en regard l’une de l’autre, avec tous les éclaircissements et notes nécessaires, en quoi il est fidèle au devoir de précision des termes que ne cessait d’exiger Jean Bodin, afin que « l’obscurité des mots ne vienne pas s’ajouter à la difficulté de la matière ».
Le magistrat doit obéissance aux lois et au souverain (lequel n’est soumis qu’à « la loi de Dieu et de la nature ») : quand le souverain brise ces « bornes sacrées », le magistrat n’est plus tenu d’obéir ; il doit se démettre, en veillant toutefois à ne pas « donner exemple de rébellion aux sujets » – il faut se rappeler que Bodin écrivait pendant les guerres de Religion, et qu’il a pu mesurer à quel point l’anarchie était le plus grand péril à quoi l’État peut être exposé. Le dernier chapitre, « Des ordres des citoyens », est un ajout de l’édition latine qui n’avait encore jamais été traduit. Le souci harmonique d’une « République bien ordonnée » va jusqu’à ce détail. Si nos gouvernants savaient encore lire…
“Les Six Livres de la République, livre troisième”, de Jean Bodin, Classiques Garnier, 718 pages, 54 €.
France24 - World
Von der Leyen says Ukraine ready for EU ‘candidate status’ ahead of bloc meeting
Issued on: 17/06/2022 - 12:08
NEWS WIRES
Catherine NICHOLSON
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Europe sent a powerful symbol of solidarity with Ukraine on Friday, when Brussels backed Kyiv’s bid for EU candidate status, even as Russia shelled frontline Ukrainian cities and cut back gas supplies to the West.
With the European Commission’s backing, Ukraine could now be added to the list of countries vying for EU membership as early as next week, when member state leaders meet at their Brussels summit.
All 27 EU leaders will have to agree to the candidacy, but the heads of the European Union’s biggest members—France, Germany and Italy—already gave their full-throated support to the idea on Thursday, on a trip to a war-torn suburb of Kyiv.
Then on Friday, the European Commission gave the executive’s formal backing to the bid, and EU chief Ursula von der Leyen made her position clear by donning a striking jacket in Ukraine’s national colours.
“We all know that Ukrainians are ready to die for the European perspective. We want them to live with us for the European dream,” she said.
We recommend to give Ukraine the candidate status, on the understanding that the country will carry out a number of important reforms. Ukraine has clearly shown commitment to live up to European values and standards. And embarked, before the war, on its way towards the EU. pic.twitter.com/Cggme0Ep0l
June 17, 2022Ukraine’s President Volodymyr Zelensky immediately welcomed the decision as a “first step on the EU membership path that’ll certainly bring our victory closer”.
He thanked von der Leyen for the commission’s “historic decision” and said he expected that EU leaders would give Ukraine a “positive result” at the June 23 to 24 summit.
Once Ukraine joins the EU candidates’ list—alongside several countries in the western Balkans—it could still take years to meet all the formal membership requirements, even if Kyiv prevails in the war.
“Yes, Ukraine should be welcomed as a candidate country—this is based on the understanding that good work has been done but important work also remains to be done,” von der Leyen said.
I commend the positive @EU_Commission Conclusion on 🇺🇦’s candidate status. It’s the 1st step on the EU membership path that’ll certainly bring our Victory closer. Grateful to @vonderleyen & each EC member for a historic decision. I expect the positive result from #EUCO next week.
June 17, 2022And in the meantime, the fighting continues, with Russian forces bombarding Ukrainian pockets of resistance in frontline Severodonetsk, including civilians holed up in a chemical plant in the eastern Ukrainian city.
And Moscow turned up the pressure on the Western allies, sharply reducing flows of natural gas in its pipelines to western Europe, driving up energy prices.
‘Die for the dream’
France’s network provider said it had not received any Russian gas by pipeline from Germany since June 15, and Italy’s Eni said it expected Russian firm Gazprom to cut its supplies by half on Friday.
Several European countries, including Italy and Germany, are highly reliant upon Russian gas for their energy needs and, as the West sides with Ukraine, Moscow is cutting supplies.
Berlin and Rome have rejected Russia’s argument that technical issues have caused the drop in supplies, arguing that state-owned Gazprom’s move is political.
But western Europe is sweltering in a heatwave and energy prices are already soaring, adding to runaway inflation and industrial action in several economies.
The situation is, of course, more stark in Ukraine itself, where Russian troops have occupied a swathe of the south and east of the country during the 113-day war, including much of the Donbas region.
“The humanitarian situation across Ukraine—particularly in the eastern Donbas—is extremely alarming and continues to deteriorate rapidly,” the UN humanitarian agency, OCHA, said.
The statement said the situation is “particularly worrying in and around Severodonetsk”—where bloody battles have raged for weeks.
‘God’s will’
Severodonetsk is in the Lugansk region, where governor Sergiy Gaiday called for a ceasefire, stating hundreds of civilians were trapped in the besieged Azot chemical plant in the city.
“It is now impossible and physically dangerous to get out of the plant due to constant shelling and fighting. There are 568 people in the shelter, including 38 children,” he said.
Gaiday said earlier this week that around 10,000 civilians remained in the city, which is controlled mostly by Russian forces.
In the frontline Donbas village of Adamivka near the city of Sloviansk, a community of Orthodox nuns have seen a rocket hole blasted into the wall of their well-tended garden.
Under near-constant bombardment by Russian forces, Sister Anastasi and a group of other black-clad nuns and pilgrims live day-to-day, praying for deliverance.
“We are all alive, yes. No one has left. This is our home,” she said quietly, her face framed by a black veil, as shells crashed in the distance.
“We trust in God’s will, in God’s help, in the help of all the saints and the Holy Virgin. This is our home, we have nowhere else to go.”
At least two people were killed and 20 injured in a Russian strike on a residential area in the southern Ukrainian city of Mykolaiv, the local governor said.
(AFP)
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The Debate
Ready for the EU? Leaders in Kyiv pledge arms, candidate status for Ukraine
AS IT HAPPENED
France’s Macron and European leaders pledge arms, EU path for Ukraine during Kyiv visit
EU signs gas agreement with Egypt and Israel to reduce ‘dependency’ on Russian fuel
Valeurs Actuelles
De deux caves à vin à un paradis, un petit groupe familial a créé un complexe luxueux sur l’île de Santorin
Un complexe qui offre non seulement des vues sublimes sur la mer Égée mais également une cuisine raffinée. Aux manettes de cette belle entreprise, deux frères, Markos et Alexandros Chaidemenos, qui gèrent le domaine de main de maître sous les yeux parentaux. Si Alexandros, architecte et constructeur, est plutôt discret, on voit souvent Markos sillonner le domaine sur une trottinette de façon à gérer au plus vite les problèmes d’intendance ou les petits détails d’élégance. Le domaine comprend deux piscines communes et une piscine pour chacune des suites, un spa, deux restaurants, des jardins luxuriants et une vue à 360 degrés sur la mer Égée.
L’histoire commence en 1985. La famille Chaidemenos fut une des premières à introduire le tourisme dans le petit village de pêcheurs d’Oia à la pointe nord de l’île de Santorin. Lorsque Yiannis et Anna Chaidemenos héritent de deux caves à vin du XVIIe siècle, ils ont l’idée de les transformer en un petit hôtel design chic et luxueux. C’est aujourd’hui un délicieux boutique-hôtel de 18 minuscules suites blanches accrochées à flanc de rocher avec une vue directe sur la mer Égée. Puis ils ouvrent quatre autres établissements singuliers installés à quelques encablures les uns des autres : Canaves Oia Suites, Canaves Oia Sunday Suites, eux aussi accrochés à la falaise, puis, en 2018, Canaves Oia Epitome et, dans les terres, le dernier à voir le jour, Eden Villas by Canaves Oia.
Bien que les parents aient le “bon œil” (se référer à l’œil bleu) sur le domaine, depuis 2010, ce sont les deux fils qui le gèrent en bonne entente. Ils connaissent l’île par cœur, ils y ont grandi mais leur vision est celle de leur génération, plus moderne, plus branchée, plus sexy donc plus médiatisée. Et les récompenses internationales tombent. Canaves Oia Epitome vient tout juste d’être honoré, c’est là que nous étions.
Ce resort le plus confidentiel de Santorin comprend aujourd’hui 40 suites et villas qui jouissent à la fois de panoramas époustouflants sur la mer Égée mais aussi d’une vue imprenable sur les très prisés couchers de soleil de l’île. Une île où 10 000 personnes s’agglutinent en bord de plage. Ici, chaque résident peut regarder le soleil tomber dans la mer du bord de sa piscine privée ou du restaurant de l’hôtel. Perché au-dessus de la pittoresque baie de pêcheurs d’Ammoudi, le domaine est inspiré de l’architecture traditionnelle des Cyclades, d’un joyeux mélange de matériaux naturels et de pierres volcaniques, avec un design ultramoderne.
Tasos Stefatos, le chef grec, sublime les complexités de la gastronomie locale
Côté décoration intérieure, le mobilier a été pensé par des designers grecs (Ethimo, Vestal, Mia Collection), les céramiques confectionnées sur l’île. Toutes les suites et villas sont baignées de lumière et décorées dans le style de l’architecture cycladique mais contemporain, très épurées et voûtées pour rappeler l’origine du domaine. Suites immenses, piscines à débordement chauffées, terrasses fleuries ombragées…
Côté saveurs, c’est la cuisine locale qui a la primeur au sein de chaque établissement sous l’impulsion du chef, Tasos Stefatos. Grec, ce dernier a beaucoup voyagé et aime découvrir les cuisines étoilées dans le monde. Alors, pour l’Elements Restaurant du Canaves Oia Epitome, il s’est attaché à sublimer les complexités de la gastronomie traditionnelle locale qu’il revisite avec humour. Sa cuisine créative ressemble à celle de son maître Ettore Botrini, subtilement twistée avec la cuisine européenne moderne. On voit qu’il est un disciple de Martín Berasategui ou Pierre Gagnaire et accro au talent de Guy Savoy. À la carte, par exemple : langoustines à la vapeur infusées au kombu, citron vert et martini sec ; noix de Saint-Jacques vieillies à sec, choux, ail noir et sauce à la poutargue. Et quelques drôles d’associations : oursins / algues/ noodles de tarama ou morue/ courgettes/caviar ou tomate/basilic/ fraise ou encore betterave/pistache.
Comme nous l’avons dit, il dirige les autres tables du groupe, dont le très romantique Petra Restaurant, qui sert une cuisine extrêmement inventive, et l’ Infinity, plus simple.
Le spa a lui aussi des allures cycladiques, clin d’œil aux chambres du premier hôtel. Il a été installé dans une des anciennes caves à vin du XVIIe siècle, côté Canaves Oia Suites. Il est composé de trois cabines dont deux doubles, avec une carte de soins savamment réfléchie, car ici le bien-être n’est pas seulement une tendance, c’est une expérience holistique. Des protocoles d’exception imaginés par Valmont, mais aussi des massages indiens, d’aromathérapie, à la bougie, aux pierres chaudes ou encore avec du miel cru.
Cette expérience au cœur des Cyclades est exceptionnelle surtout si vous avez fait un passage sur l’île il y a trente ou quarante ans, lorsqu’il n’y avait aucun hôtel et que seules les chambres d’hôte accueillaient les touristes.
Canaves Oia Epitome, Santorin, Grèce. www.canaves.com
France24 - World
UK government approves extradition of WikiLeaks founder Assange to US
Issued on: 17/06/2022 - 11:28
NEWS WIRES
Britain on Friday approved a US government request to extradite WikiLeaks founder Julian Assange to face trial over the publication of secret military files, prompting outrage from his supporters.
Home Secretary Priti Patel’s interior ministry said Assange had 14 days to appeal the decision, which comes after a UK court issued a formal order clearing his removal in April.
Assange’s supporters have held frequent rallies to protest the planned deportation in what they claim is a defence of media freedom and free speech.
His wife, Stella, has pleaded for his release from custody after they had two children in secret when he was holed up for years in Ecuador’s London embassy.
WikiLeaks called Patel’s decision a “dark day for press freedom and for British democracy” and vowed to pursue the appeal to the High Court.
It accused the United States of having “plotted his assassination”.
“Julian did nothing wrong. He has committed no crime and is not a criminal. He is a journalist and a publisher, and he is being punished for doing his job,” the group said in a statement.
WikiLeaks said the case was “political”, as Assange published evidence that the United States “committed war crimes and covered them up”.
The extradition was an attempt to “try to disappear him into the darkest recesses of their prison system for the rest of his life to deter others from holding governments to account”.
BREAKING: UK Home Secretary approves extradition of WikiLeaks publisher Julian Assange to the US where he would face a 175 year sentence - A dark day for Press freedom and for British democracyThe decision will be appealedhttps://t.co/m1bX8STSr8 pic.twitter.com/5nWlxnWqO7
June 17, 2022The head of Amnesty International said the government’s approval of the extradition “sends a chilling message” to journalists.
“If the extradition proceeds, Amnesty International is extremely concerned that Assange faces a high risk of prolonged solitary confinement, which would violate the prohibition on torture and other ill treatment,” said Agnes Callamard.
“Diplomatic assurances provided by the US that Assange will not be kept in solitary confinement cannot be taken on face value given previous history,” she added, calling for the charges to be dropped and Assange to be released.
No grounds
A Home Office spokesperson said there were no grounds for Patel to block the extradition order, which was made on April 20 after a long-running legal saga up the hierarchy of UK courts.
“In this case, the UK courts have not found that it would be oppressive, unjust or an abuse of process to extradite Mr Assange,” the spokesperson said.
“Nor have they found that extradition would be incompatible with his human rights, including his right to a fair trial and to freedom of expression, and that whilst in the US he will be treated appropriately, including in relation to his health.”
Legal experts assess that Patel’s decision is likely not the end of the road for Assange, with potentially months of court challenges ahead.
Assange would first need permission to appeal from the High Court. If that was granted, the hearing might not be until early next year.
“He could also make an application to the European Court of Human Rights,” said Kate Goold, an extradition lawyer at London firm Bindmans.
“Once you get to the European Court of Human Rights, it’s a very, very slow process,” added another specialist Rebecca Niblock, from lawyers Kingsley Napley.
“Extradition is a very lengthy process and it is very unlikely that this will be the end of it.”
Cause celebre
The Assange case has become a cause celebre for media freedom, with his supporters accusing Washington of trying to muzzle reporting of legitimate security concerns.
He is wanted to face trial for violating the US Espionage Act by publishing military and diplomatic files in 2010, and could face up to 175 years in jail if found guilty, although the exact sentence is difficult to estimate.
He has been held on remand at a top-security jail in southeast London since 2019 for jumping bail in a previous case accusing him of sexual assault in Sweden.
That case was dropped but he was not released from prison after serving time for breaching bail on the grounds he was a flight risk in the US extradition case.
His supporters have tried to secure his release and block his extradition on the grounds that he was a suicide risk if held in punishing isolation in US custody.
Assange, who married in jail in March, spent seven years at Ecuador’s embassy in London to avoid being removed to Sweden.
He was arrested when the government changed in Quito and his diplomatic protection was removed.
(REUTERS)
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UK court formally issues order to extradite WikiLeaks founder Assange to US
WikiLeaks founder Assange marries long-term partner in ceremony at UK prison
WikiLeaks founder Assange wins right to appeal against US extradition
Valeurs Actuelles
Cuisine : l’épique famille Pic
Le premier chef de la lignée Pic était aussi une femme, au prénom de Sophie. L’Ardéchoise tenait l’ Auberge des Pins dans les Cévennes. Ensuite, son fils André, trois étoiles au Michelin en 1934, fut celui qui trouva le restaurant à Valence, un ancien magasin de meubles, et en fit un des incontournables du trio de l’époque, Pic, Dumaine et Point. C’est Jacques, fils d’André et père d’Anne-Sophie, qui lui succéda et qui osa mettre à la carte des plats mythiques comme le loup au caviar ou le gratin de queues d’écrevisses. En 1992, à sa mort, Anne-Sophie, qui se destinait plutôt à une carrière commerciale, change d’orientation et se met en cuisine. Ses premières années seront rudes et éprouvantes : une jeune femme dans un monde d’hommes à l’époque, avec un frère déjà en place, c’est assez compliqué.
Mais c’est compter sans la détermination d’Anne-Sophie, qui, en bonne Ardéchoise, fait front grâce au soutien de son mari David. À eux deux, ils jouent le tout pour le tout, créant dans l’enceinte du restaurant un hôtel de charme de style provençal très vite affilié aux Relais et Châteaux. C’est un nouveau départ. La chef s’affranchit du style paternel et crée sa propre identité culinaire, tout en féminité et légèreté, précision et élégance. Cette créativité reconquiert la troisième étoile en 2007. Événement historique, car elle succède, en cela, à Eugénie Brazier, figure mythique de la gastronomie française, seule femme triplement étoilée par le célèbre guide rouge jusqu’alors.
David n’est pas du tout un prince consort, mais un vrai partenaire
L’association des deux jeunes gens, lui, David, s’occupant de toute la gestion hôtelière, des recrutements et des finances, elle, Anne-Sophie, chef en cuisine avec sa fragilité apparente, petite et menue, mais avec une volonté de fer et une opiniâtreté exemplaire. Il est très drôle de voir David gérer un maximum de choses avec un calme olympien. Il n’est pas du tout un prince consort, mais un vrai partenaire, non seulement dans la vie mais aussi dans les affaires. Autant Anne-Sophie se réinvente sans cesse en imaginant de nouvelles recettes de cuisine, autant David a l’œil partout et est le premier acteur de cette ascension fulgurante. Il est aussi doué pour cerner un cuisinier que pour découvrir une défaillance dans la décoration d’un nouveau lieu ou une couleur de poterie qui ne lui convient pas : il juge à la perfection, nous dit Anne-Sophie. Elle n’hésite pas non plus à dire que l’énergie sans faille de David depuis plus de vingt ans est son socle, que son œil s’est aguerri, que ses goûts sont visionnaires, que leur complémentarité fait avancer la maison à tous les niveaux. La Maison Pic est devenue aujourd’hui celle d’Anne-Sophie et David ; leur fils Nathan prolongera-t-il cette fameuse lignée ? L’avenir nous le dira.
France24 - World
Record early heatwave hits France as fires flare in Spain
Issued on: 17/06/2022 - 15:30
NEWS WIRES
French officials urged caution Thursday as a record pre-summer heatwave spread across the country from Spain, where authorities were fighting forest fires on a sixth day of sweltering temperatures.
The Meteo France weather service said it was the earliest hot spell ever to hit the country, worsening a drought caused by an unusually dry winter and spring, and raising the risk of wildfires.
Spain, which has already seen its hottest May since the beginning of this century, was sweating under temperatures forecast as high as 43 degrees Celsius (109 Fahrenheit) and no relief is expected before Sunday, the Aemet weather service said.
At least three forest fires erupted in Catalonia, including one near Baldomar around 140 kilometres (87 miles) northeast of Barcelona, that has burned nearly 1,000 hectares (2,470 acres) but could grow to 20,000 hectares before it is contained, the regional government said.
No evacuations have yet been ordered but people are being urged to remain in their homes.
>> France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’
Neighbouring Portugal saw its hottest May since 1931, with most scientists attributing the early season heat across Europe to global warming caused by greenhouse gas emissions.
Scientists say heatwaves have become more likely due to climate change. As global temperatures rise over time, heatwaves are predicted to become more frequent and intense and last longer, and their impacts more widespread.
'Worst I've ever seen'
The heatwave crossed the Pyrenees into southern France on Tuesday and was set to hit most of the country by Saturday, when thermometers could reach 39C in Paris.
Most of France was on heatwave alert, including 12 departments at the highest level in the southwest, where the education ministry advised parents to keep younger students at home if possible on Friday.
"Be alert! Hydrate, stay in cool areas, and stay in touch with those close to you," Prime Minister Elisabeth Borne said on Twitter.
Officials in Paris and other cities have also issued alerts over ozone pollution, which occurs when intense sunlight transforms carbon emissions into smog.
>> ‘Humanity is bullying nature – and we will pay the price,’ WWF chief tells FRANCE 24
Paris police chief Didier Lallement has cut speed limits for the region by 10 km/h (6.2 mph) for Friday.
"I'm 86 years old, I was born here, but I think this is the worst heatwave I've ever seen," Jacqueline Bonnaud told AFP at a shaded park in the southern city of Toulouse.
Surging use of air-conditioners and fans was forcing France to import electricity from neighbouring countries, grid operator RTE said, since many of the country's nuclear reactors are offline to evaluate potential corrosion risks or for maintenance.
'Infrastructure suffers'
The intense heat is also lowering river levels, meaning some nuclear plants must reduce output because water used for cooling reactors is too hot to be returned to waterways without endangering plants and wildlife.
Spain, Italy and other countries have recently limited the use of air-conditioners to save energy, and French Energy Minister Agnes Pannier-Runacher told France 2 television that she was considering the same.
"Saturday will be the peak, with temperatures of 35 to 39 degrees across most of the country," Tristan Amm, a Meteo France forecaster, told AFP.
Schools have stocked up on water and several have moved end-of-year exams to north-facing rooms, while some departments in the south have said classes will be cancelled on Friday afternoon.
Cities such as Bordeaux have also installed misting devices on the hottest squares and streets.
Rail operator SNCF has warned of potential delays as trains are forced to slow because the heat has deformed tracks or damaged electrical equipment.
"Our infrastructure suffers" in the heat, said SNCF regional director Thierry Rose, noting that track-level temperatures in Bordeaux had hit 52 Celsius (126 Fahrenheit) on Wednesday.
(AFP)
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CLIMATE CRISIS
France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’
‘Humanity is bullying nature – and we will pay the price,’ WWF chief tells FRANCE 24
Fire, floods, extreme heat: climate disasters ravage US
Valeurs Actuelles
Le Mirazur, voyage sensoriel
On est retourné chez le chef Mauro Colagreco, qui vient de rénover son restaurant triplement étoilé Mirazur. La dernière maison avant d’arriver en Italie abrite des cuisines somptueuses par lesquelles il nous propose d’entrer. Porté par une équipe de talent, l’Argentin au destin exceptionnel, amoureux des beaux produits et accro aux poissons de petite pêche, vient de relooker entièrement son restaurant étendard, lové au sein de ses jardins. La salle qui surplombe la mer comme la proue d’un bateau offre aux clients une vue époustouflante. Sa nouveauté est réglée sur les cycles lunaires, une folie qui offre à sa cuisine un autre regard, un goût spécifique divisé en quatre identités, régies par le calendrier agricole. Les plantes reçoivent des stimuli cosmiques qui agissent directement sur les racines, les feuilles, les fleurs et les fruits, c’est ce qui dicte ses menus.
Notre dîner faisait partie du cycle des fleurs. Un univers expliqué remarquablement par le chef de salle Damien, entouré d’une brigade faisant son travail au cordeau. Et si neuf plats pouvaient en affoler certains, les “bouchées” bien équilibrées étaient d’une finesse et d’une subtilité rare. La rose était accompagnée de gamberoni de San Remo, les petits pois de fleurs de sureau. La langoustine reposait sur une fleur d’ Osmanthus, et la capucine jouait au ragoût de la mer en une onctuosité remarquable. Le homard était enrobé d’un jus de vanille, avec quelques moules relevées par le piquant safran de la région. Vinrent l’artichaut en fleur et le fenouil à la vanille avant de clore le repas avec une poire au chèvre parsemé de lavande. Cette découverte est une expérience à explorer absolument car véritablement déroutante et assurément délicieuse. Une vraie assiette trois étoiles. Menu sans les vins : 390 euros ; accord mets et vins : 510 euros. L’exception a un prix !
Mirazur, 30, avenue Aristide-Briand, Menton (Alpes-Maritimes).
Tél. : 04.92.41.86.86.
France24 - World
Macron or chaos: French ruling party flags red menace in tight election
Issued on: 16/06/2022 - 14:45
Benjamin DODMAN
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Faced with the threat of a hung parliament, French President Emmanuel Macron’s ruling coalition has shifted its fire from the far right to a new left-wing bloc after a first round of parliamentary elections that exposed the inadequacy of its campaign and the narrowness of its support base.
You know France’s presidential camp is in trouble when the commander-in-chief suits up for a tarmac address, complete with engines revving, to warn that an inconclusive election puts the nation in danger. That’s how Macron waded into the country’s legislative polls this week, urging voters to hand him a “strong majority” in the second and final round on Sunday – in the name of France’s “higher national interest”.
“In these troubled times, the choice you’ll make this Sunday is more crucial than ever,” Macron said on Tuesday, moments before boarding a flight to visit French troops stationed near Ukraine. “Nothing would be worse than adding French disorder to the world’s disorder,” he warned with the presidential plane in the background, his statement carefully choreographed for dramatic effect.
“Not one vote should be missing for the Republic,” the French president added, appearing to equate his own political fortunes with those of the country and its cherished republican regime.
French legislative elections © FRANCE 24
Macron’s live statement was a reminder of the extraordinary backdrop to France’s latest electoral cycle, unfolding in the shadow of a catastrophic war that is fuelling instability, price spikes and food insecurity in parts of the world. It also highlighted the febrility that has gripped the presidential camp as it faces the prospect of a hung parliament thwarting its domestic agenda over the next five years.
Just weeks after securing his own re-election, the French president saw his ruling coalition slump to a dead heat in the first round of parliamentary elections on June 12, matched by a left-wing alliance cobbled together only last month. While the ruling party and its allies are still expected to win more seats in next Sunday’s run-offs, there is a significant chance they could fall short of an absolute majority.
Macron’s allies have described the prospect of a hung parliament as an electoral “anomaly” and a threat to the country’s stability. Hoping to drum up support ahead of Sunday’s run-offs, they have doubled down in their attacks against the leftwing “NUPES”, a broad alliance spanning the left of France’s political spectrum but dominated by the hard-left La France insoumise (LFI) of Jean-Luc Mélenchon.
The leftist firebrand is hoping to force the president into sharing power in a “cohabitation”. Moments after Macron’s airport statement, he mocked a “Trumpian stunt designed to raise the spectre of an enemy within”.
The party of order
It wasn’t so long ago that Macron and his allies were busy cultivating Mélenchon’s supporters, whose votes they needed to defeat the far right’s Marine Le Pen in the April 24 presidential run-off. For all their differences, “Macronists” and “Insoumis” were allies in defending the Republic against the far right. As Macron’s ally Richard Ferrand, the head of the National Assembly, argued at the time, “we share common values”.
But that was then. Two months on, the ruling party has singled out the veteran leftist and his fledgling coalition as the new threat to the Republic. It has portrayed the NUPES as another extremist outfit – in the words of Macron’s former education minister Jean-Michel Blanquer, an extreme “just as dangerous as [Le Pen’s] far right”.
It’s a narrative that fits well with Macron’s moderate constituency, says Jean-Yves Dormagen, a professor of political science at the University of Montpellier and the head of polling institute Cluster17.
“What binds together Macron’s camp, more than a political project, is a rejection of extremism, of populism, of figures deemed too radical and extreme, like Mélenchon or Le Pen,” Dormagen said. “When Macron presents himself as the head of the ‘republican camp’, of the party of order and stability, he highlights that which underpins his electoral coalition: namely a desire for good governance, stability, order and the status quo,” he added. “That’s the cement holding together his support base – a coalition of centre-right and centre-left voters who disagree on most other issues.”
From their perspective, France’s current electoral cycle can be seen as the fulfilment of Macron’s raison d’être: to keep the middle ground in power and bat away the “extremes”, from right or left.
“Whether he’s facing Le Pen or a left-wing bloc perceived as radical, dangerous, fostering economic disorder, Macron sticks to the same narrative, casting himself as the competent and sensible option,” Dormagen said.
‘Gallic Chavez’
While the NUPES’ plans to invest massively in public services and the green economy are certainly ambitious, Mélenchon’s often fiery rhetoric has fostered the impression of a more radical platform than it actually is. Threats to “disobey” EU rules capping budget deficits have caused particular alarm, with critics warning that the left would put France on a collision course with Brussels.
Finance Minister Bruno Le Maire has described Mélenchon as a “Gallic Chavez”, a reference to his past praise for the late leader of Venezuela’s “Bolivarian Revolution”. Christophe Castaner, a former Socialist and the ruling party’s most senior lawmaker, said the NUPES programme was “stacked with clichés from the Soviet era”.
Unsurprisingly, some of the fiercest attacks levelled at the left have come from ministers whose jobs are on the line in next Sunday’s run-offs – like Amélie de Montchalin, the environment minister and senior cabinet member who trailed her left-wing rival by 7 points in her constituency south of Paris after the first round of voting on June 12.
The next day, Montchalin appealed “to all republicans” to hold off the “far-left anarchists” who “promise disorder and submission for France”. Speaking on CNews, she framed the election as a “referendum for Europe and against disobediance, a referendum for order and against street disorder”, seemingly unfazed by the fact that her opponent, veteran Socialist Jérôme Guedj, hardly qualifies as a radical.
Her cabinet colleague Clément Beaune, the junior minister for Europe who is locked in a tight race in Paris, focused his attacks on members of Mélenchon’s party, warning that “all NUPES lawmakers, particularly those coming from La France insoumise, will be a source of agitation and provocation (…) and won’t work for the benefit of the country”.
Others sought to equate the far right and the radical left, conflating them under the “extremist” banner and suggesting a porosity between the two. Élisabeth Borne, Macron’s newly appointed prime minister, set the tone just minutes after the first-round exit polls, warning of an “unprecedented confusion between the political extremes”.
The warning appeared to confuse some in her own ranks, not least the former sports minister Roxana Maracineanu, who raised eyebrows – and sparked outrage – by invoking a “Republican Front” (traditionally an anti-Le Pen alliance) against her second-round opponent Rachel Kéké, the chambermaid who shot to fame after leading a groundbreaking campaign for decent pay and better working conditions at a Paris hotel.
A thriller waiting for an audience
Kéké’s story alone is enough to make the current parliamentary vote one of the most compelling in recent decades. So is that of Stéphane Ravacley, the Besançon-based baker who went on a hunger strike to halt the deportation of his Guinean apprentice. Both topped their respective races after the first round of voting. Victory next Sunday would signal a small revolution in an Assembly that has been stripped of working-class representatives over the years.
The election has already delivered its share of surprises, starting with the latest humiliating setback for former prime minister Manuel Valls, who was dumped out in the first round despite Macron’s endorsement. Blanquer, the former education minister best known for his rants about “wokists” and “Islamo-leftists” in academia, was another prominent casualty.
Their fate, and the suspense surrounding the final result on June 19, have turned this election into a thriller – albeit one that half the country has decided to sit out, with the rate of abstention hitting a historic high of 52.5 percent last Sunday.
“Once you start analysing this election, it’s really quite fascinating – the trouble is getting the French to realise this,” said Dormagen, stressing the huge discrepancy in attention given to presidential and parliamentary elections. “There was hardly any campaigning, little media exposure, and only one prime-time debate between candidates,” he added. “Most people have little interest in politics and a large minority have none at all. It’s up to politics to go fetch them.”
Politicians, however, have done little to draw attention to the législatives, with the notable exception of Mélenchon, who bounced back from his narrow presidential defeat in spectacular – and highly unorthodox – fashion, urging voters to “elect (him) prime minister” and challenging the assumption that parliamentary votes should necessarily hand the newly elected president a majority.
>> Voter turnout issue looms over French legislative elections after record first-round abstention
While the left’s tireless campaigner held rallies up and down the country to drum up support for NUPES candidates, “[Macron] and his allies chose instead to abstain”, wrote French daily Le Monde in a scathing editorial on Monday, noting that the ruling camp had skipped its duty to “argue, clarify and debate” during the campaign.
“Perhaps they placed too much faith in the natural order of things, since recent elections have always rewarded the winner of the presidential race,” the paper added. “No doubt they did so by design too, mindful that low turnout is good news for a party that can count on older, wealthier, more educated voters who are less prone to abstaining.” Either way, “the tactic has backfired, demobilising Macron’s own camp.”
Minority support
The fact that efforts to remobilise that base rest largely on demonising the opposition points to another weakness in the ruling camp: its reluctance to discuss Macron’s policy agenda for the next five years.
“Macron’s camp has precious little to say aside from attacking Mélenchon – which is a bit thin for a political platform,” said Michel Wieviorka, a sociologist and professor at the École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), adding that the president’s decision to “skip” the legislative elections mirrored his “lack of consideration for parliament as a whole”.
The ruling party was not alone in underestimating this year’s parliamentary polls. Many observers also assumed the re-elected president would sail to a majority just like his predecessors, thereby misreading both the public mood and the shifting balance of power in what is now a tripolar system.
Macron’s re-election on April 24 was historic, making him the first president with a parliamentary majority to win a second term. His failure to follow that up with a win in Sunday’s first round of parliamentary elections was equally historic, since no other president had so far failed to top a legislative vote immediately following a presidential one (counting overseas votes, Macron’s ruling coalition trailed the NUPES by a whisker).
“If you look at genuine support for Macron and his government, you see that only a minority of the French back the presidential camp,” said Dormagen. “It’s a very different situation from five years ago, when Macron’s election signalled a change of power and his parliamentary candidates rode a wave of sympathy. This is why the ruling party is finding these legislative elections so challenging: its supporters are a minority of the French.”
While Macron trounced Le Pen for the second time in the April 24 run-off, only 38 percent of registered voters actually cast a ballot for him – the lowest tally in history. And that was including the many tactical voters who did so out of “republican” duty. According to a recent Elabe poll, an even smaller number – 35 percent – actually want the president to have a majority in parliament.
Those numbers were enough to win re-election in April against a candidate most French voters deem unfit to govern. Whether they can also guarantee the stability that is Macron’s main selling point is far from certain.
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
Will ‘drifting’ Macron need conservatives to save his majority?
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Voter turnout issue looms over French legislative elections after record first-round abstention
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
Prizes abound for Le Pen's far right in historic French legislative elections
Valeurs Actuelles
Quelques mois après la mort du dernier compagnon de la Libération, la France célèbre le 82e anniversaire de l’appel du 18 juin
Une date gravée dans l’Histoire de France. Le président de la République a assisté, ce samedi 18 juin au Mont-Valérien à Suresnes (Hauts-de-Seine), aux commémorations du fameux appel lancé par le général de Gaulle en 1940, exhortant les Français à résister contre l’occupant allemand. Le chef de l’État s’est également recueilli dans la crypte du mémorial de la France combattante, rendant hommage aux victimes du nazisme, relate Le Point.
Cette cérémonie, qui marque le 82e anniversaire de l’appel du 18 juin, est également « la première commémoration depuis la disparition du dernier compagnon de la Libération », a rappelé l’Élysée. En effet, Hubert Germain est décédé en octobre dernier à l’âge de 101 ans, et a été inhumé dans la crypte du mémorial du Mont-Valérien, principal lieu d’exécution des résistants par les forces allemandes durant la guerre.
« Marquer la pérennité des valeurs des Compagnons »
Une fois La Marseillaise entonnée et les troupes passées en revue, le texte du mythique appel de Charles de Gaulle a évidemment été lu, précédant un ravivage de la flamme par le maire de l’île de Sein. Pour l’État, cette cérémonie était notamment l’occasion de « marquer la pérennité des valeurs de l’Ordre des compagnons de la Libération, et de mettre en valeur leur transmission vers la jeunesse, comme l’avait ardemment souhaité Hubert Germain », a indiqué l’Élysée.
Aux côtés du chef de l’État étaient notamment présents des anciens combattants, des militaires actifs, des membres du gouvernement, le préfet de police de Paris, Didier Lallement, mais aussi le président du Sénat, Gérard Larcher, et l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy.
France24 - Monde
Il y a 80 ans, Anne Frank écrivait la première page de son journal
Publié le : 12/06/2022 - 07:24
Stéphanie TROUILLARD
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Le journal d’Anne Frank commence à la date du 12 juin 1942. Pendant un peu plus deux ans, depuis sa cachette dans la ville d'Amsterdam occupée par les nazis, la jeune fille de 13 ans se confie et témoigne. La dernière entrée de son journal est datée du 1er août 1944. Elle sera arrêtée et déportée.
"J'espère pouvoir tout te confier comme je n'ai encore pu le faire à personne ; j'espère aussi que tu seras pour moi un grand soutien". C’est avec ces mots que débute le Journal d’Anne Frank. L’ouvrage, publié par son père en 1947, est devenu un monument de la littérature mondiale et un récit inégalé de la barbarie nazie.
Née en 1929 à Francfort, Anne Frank émigre aux Pays-Bas avec sa famille en 1933, lorsque Adolf Hitler devint chancelier d’une Allemagne en crise. En 1942, alors que les autorités traquent les juifs dans les Pays-Bas occupés, les Frank s’installent clandestinement dans " l'Annexe ", un appartement caché derrière une fausse bibliothèque, pour échapper à la Gestapo.
Dénoncés en août 1944, les habitants de "l'Annexe" sont déportés à Auschwitz. Anne et sa soeur sont ensuite emmenées à Bergen-Belsen. Anne meurt du typhus en février ou mars 1945, peu après sa sœur aînée Margot.
Seuls 38 000 des 140 000 juifs qui vivaient aux Pays-Bas ont survécu à l'occupation nazie, faisant du pays l'un de ceux qui comptabilisent le nombre de morts le plus élevé en Europe. Le professeur néerlandais Johannes Houwink ten Cate, de l’Institut d’études de la guerre, de l’Holocauste et du génocide (NIOD) à Amsterdam, revient sur la portée de ce monument de la littérature.
France 24 : quand Anne Frank entreprend la rédaction de son journal, en juin 1942, à quoi ressemble sa vie ?
Johannes Houwink ten Cate : c’était la vie ordinaire d’une adolescente issue de la petite classe moyenne juive d’Amsterdam de l’époque. Sa famille était relativement modeste, son père était un homme d’affaires qui n’avait pas vraiment réussi. Elle vivait dans le quartier populaire de Rivierenbuurt ("le quartier des rivières") alors que les juifs allemands plus aisés vivaient dans le sud d’Amsterdam.
Anne Frank n’a pas reçu d’éducation religieuse. Elle appartenait à un milieu de juifs allemands libéraux. Cela a beaucoup contribué au rayonnement de son journal : depuis la soupente de sa cachette, elle a continué de proclamer son attachement aux valeurs humanistes et libérales.
C’était quelqu’un de très intégré, avec des rêves loin de l’orthodoxie juive. Par exemple, elle écrit que son rêve est de devenir une star de cinéma d’Hollywood. C’est une jeune fille de 13 ans, qui entre dans la puberté, qui a échangé des baisers avec une amie et qui, comme beaucoup de jeunes filles de cet âge, se dispute beaucoup avec sa mère.
Lorsque son journal a été publié en 1947, par son père Otto, ces passages ont par ailleurs été retirés. Ils n’ont été rendus publics qu’en 1986 quand une version "scientifique" a été publiée aux Pays-Bas par le NIOD (l’Institut d’études de la guerre, de l’Holocauste et du génocide) à l’époque où certains, en Allemagne de l’Ouest, remettait en cause l’authenticité du journal d’Anne Frank.
Selon vous, pourquoi a-t-elle décidé de se raconter dans un journal ?
Pendant l’occupation nazie en Europe, de l’ouest comme de l’est, de très nombreuses personnes se sont lancées dans l’écriture. Il s’agissait de témoigner et, d’une certaine manière, de reprendre le contrôle de sa vie à un moment où les nazis faisaient ce qui bon leur semblait dans les territoires qu’ils contrôlaient.
C’est le cas d’Anne Frank qui, dans son journal, entretient une conversation avec une amie imaginaire, Kitty - son alter ego. Je pense que pour une jeune fille de son âge, c’était une façon de combattre son sentiment d’isolement et de solitude. À ce moment-là, son journal était destiné à un unique lecteur, elle-même. Puis, elle a décidé qu’il devrait être publié et elle s’est mise à le réécrire. Ainsi, elle a transformé son journal intime en une œuvre littéraire, un roman du passage à l’âge adulte.
Comment expliquez-vous le succès du Journal d’Anne Frank et l’attrait qu’il exerce toujours sur les jeunes générations ?
Anne Frank était une enfant innocente, une adolescente. C’est pour cela, je pense, que beaucoup de jeunes s’identifient à elle. Partout dans le monde, tant qu’il y aura des jeunes filles de 13 ans, il y aura des lecteurs du Journal d’Anne Frank. Depuis 2011, il existe même une traduction en chinois.
De plus, elle n’était pas religieuse, et son histoire touche aussi les non-juifs. Elle garde la foi en l’humanité et n’évoque pas la Shoah. Il n’y a ni meurtre ni camps dans son récit. Et pourtant, son journal ne parle finalement que de la Shoah puisque, nous, ses lecteurs modernes, savons ce qu’elle-même ne pouvait pas imaginer : sa mort horrible au camp de Bergen-Belsen.
Beaucoup d’ouvrages et d’enquêtes tentent d’élucider l’énigme de l’identité de celui qui a dénoncé la famille Anne Frank. Qu’en pensez-vous ?
Le livre "Qui a trahi Anne Frank ?" de l'auteure canadienne Rosemary Sullivan, explique comment le notaire, Arnold van den Bergh, aurait révélé la cachette d'Anne Frank en 1944, à Amsterdam. Mais il n’y a pas de preuves vraiment solides pour affirmer que cette personne était un collaborateur des nazis. De plus, cet homme était entré en clandestinité six mois avant l’arrestation d’Anne Frank.
Aux États-Unis, les ouvrages les plus récents consacrés à Anne Frank, notamment les biographies de Melissa Müller et Carole Anne, révèlent l’identité d’un nouveau traître. Au cours de ma carrière, j’ai entendu parler de sept traîtres potentiels qui auraient "vendu" l'adolescente. Les Américains adorent ce genre d’intrigues et les histoires de détectives, mais ce ne sont pas à proprement parler des enquêtes scientifiques.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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SECONDE GUERRE MONDIALE
Il y a 80 ans, "le marquage" des juifs par l'étoile jaune en zone occupée
SECONDE GUERRE MONDIALE
Il y a 80 ans, le départ du premier convoi de déportation de juifs de France
SECONDE GUERRE MONDIALE
Shoah : comment expliquer que trois quarts des juifs en France n'ont pas été déportés ?
L'Humanité
Quelles chances pour la paix en Ukraine ?
AgorasGuerre Trois mois et demi après le déclenchement, le 24 février, de l’offensive russe et huit ans après l’annexion de la Crimée et la sécession des Républiques de Donetsk et de Lougansk, le bilan du conflit en Ukraine ne cesse de s’alourdir avec des milliers de morts et 20 % de son territoire placé sous la domination militaire de son voisin oriental.
Jérôme SkalskiJean Radvanyi Géographe et professeur émérite à l’Inalco. Auteur de Retour d’une autre Russie. Une plongée dans le pays de Poutine (le Bord de l’eau, Lormont, 2013) Pascal Boniface Géopolitologue et directeur de l’Iris. Auteur, avec Anne Sénéquier, de la Géopolitique tout simplement (Eyrolles, 2021) Anne-Cécile Robert Journaliste, directrice des éditions et des relations internationales au Monde diplomatique. Coautrice, avec Romuald Sciora, de Qui veut la mort de l’ONU ? (Eyrolles, 2018)
Est-ce que, dans la situation actuelle, étant donné l’état d’esprit des belligérants, parler de paix en Ukraine est seulement envisageable ?
Jean Radvanyi Je pense que parler de paix en Ukraine est prématuré. Il y a une distinction à faire, tout d’abord, entre la paix et un cessez-le-feu. Je rappelle qu’entre la Russie et le Japon, il n’y a toujours pas de traité de paix, ce qui n’empêche pas ces pays de commercer et d’avoir des relations diplomatiques. Deuxièmement, cela n’est pas à l’ordre du jour tout simplement parce que nous sommes encore dans une phase d’escalade, c’est-à-dire une phase où ce sont les armes qui sont au premier plan et où, de surcroît, et cela est très important, les deux belligérants considèrent qu’ils vont gagner. Par conséquent, on ne négocie pas, même pas de cessez-le-feu, dans la mesure où, chacun, pour des raisons diverses et avec des objectifs divers, pense qu’il va gagner cette guerre. Les Ukrainiens comptent sur un soutien accentué de la part de leurs partenaires occidentaux pour recevoir les armes qui vont leur permettre de repousser les Russes jusqu’aux frontières, soit celles d’avant le 24 février, soit celles d’avant 2014. Et les Russes sont persuadés qu’ils prendront le temps pour atteindre leurs objectifs de guerre. Dans une rencontre récente entre Vladimir Poutine et de jeunes businessmen, entrepreneurs et chercheurs russes, il a rappelé que Pierre le Grand avait mené une guerre de vingt et un ans contre la Suède en précisant qu’il ne s’agissait pas de conquérir des territoires, mais de reprendre des territoires qui étaient naturellement à la Russie. On se trouve donc devant une politique impérialiste à proprement parler. C’est clairement exprimé et c’est particulièrement inquiétant.
Pascal Boniface Parler de paix, en effet, semble difficile puisque chaque protagoniste pense pouvoir gagner la guerre. Poutine ne rendra aucun des territoires qu’il a conquis parce que, sinon, il devrait expliquer pourquoi il s’est lancé dans cette guerre. Et il paraît difficile de le déloger militairement. Pour les Ukrainiens, ils annoncent la victoire. Est-ce que c’est reprendre tous les territoires conquis par Poutine depuis le 24 février ? Est-ce que c’est le fait de reprendre les Républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk et la Crimée ? Il y a un peu une incertitude du côté ukrainien sur ce que serait une victoire. Par ailleurs, il y a une certitude du côté russe. C’est que, dans la mesure où ils subissent des graves sanctions qui vont avoir un impact à long terme sur leur économie, s’ils n’ont aucun gain territorial, ils auront tout perdu et voudront avoir à tout prix un gain territorial. Est-ce qu’il est possible de trouver un point d’équilibre entre ces deux positions ? Pour l’instant, je ne vois pas quel pourrait être ce point d’équilibre. Quelle pourrait être une situation mutuellement acceptable ? On a le sentiment que chacun espère encore une surprise militaire pour renforcer sa donne militaire avant d’entrer dans une réelle négociation mais que, pour l’instant, c’est encore le choix des armes qui est prépondérant, le président ukrainien Zelensky espérant reprendre le terrain perdu et Poutine espérant consolider son emprise territoriale en Ukraine.
Anne-Cécile Robert Je partage assez largement ce qui vient d’être dit. La question que j’ajouterais est la suivante : quels sont les intérêts que les Européens, et les Français en particulier, peuvent avoir à défendre dans cette affaire ? Quel résultat voulons-nous obtenir à partir du moment où nous ne sommes pas belligérants ? On voit bien la logique des belligérants, celle de l’agresseur russe et celle de l’Ukraine qui se défend légitimement contre l’agresseur. En revanche, ce qui paraît inquiétant, c’est que nous semblons nous embarquer dans un engrenage de réactions et d’attitudes sans visibilité. Nous sommes tellement sous la pression des horreurs vues sur le terrain, tellement dégoûtés par les crimes de l’armée russe que, tout à fait logiquement, nous soutenons le pays agressé. Mais, en fait, on n’a jamais de coup d’avance et on n’arrive jamais à se projeter au-delà des événements qui s’enchaînent. Si on arrivait, à plus ou moins long terme, au pire à un cessez-le-feu, au mieux à la paix, quel serait le type d’ordre européen qui sortirait de cette situation et qui nous prémunirait de la prochaine guerre ? On a déjà connu des situations où on arrivait finalement à faire taire les armes mais où la paix était tellement mal assise qu’on préparait la guerre suivante. Les critiques acerbes que la phrase, somme toute assez banale dans un raisonnement diplomatique, du président Emmanuel Macron sur la nécessité de ne pas humilier la Russie ont suscité sont, à cet égard, inquiétantes.
N’y a-t-il pas une difficulté particulière pour l’Union européenne du fait qu’il est de plus en plus évident que l’on observe sur place une « guerre par procuration » menée par les États-Unis à la Russie ?
Pascal Boniface Joe Biden avait dit qu’il n’interviendrait pas militairement quoi que fassent les Russes. Il aurait mieux fait de ne rien dire plutôt que de faire quelque chose qui est ressenti comme un feu vert par Poutine. S’il n’engage pas directement des forces militaires américaines et qu’il n’entre pas directement en guerre contre la Russie, l’ampleur de l’aide militaire accordée, aussi bien en matériel qu’en termes de renseignements, fait que la question de l’ampleur de cette aide est posée, y compris aux États-Unis ainsi que sur le fait de savoir si les États-Unis ne font pas une guerre par procuration, une guerre par proxy, avec les Ukrainiens. Ceci étant, d’un point de vue juridique, il n’y a pas de problème dans la mesure où l’Ukraine ayant été agressée, elle est en état de légitime défense par rapport à la Russie et peut faire appel à des pays pour l’aider. Il n’y a pas de violation du droit international de la part des Américains en aidant. Mais c’est vrai qu’il y a un écart entre cette aide massive et le fait d’avoir dit qu’il ne ferait rien. On est en fait face à un dilemme qui oppose la justice et la paix. On pourrait avoir une paix immédiate si Zelensky renonçait aux territoires conquis par la Russie, mais cela serait donner une prime à l’agresseur et donc cela ne serait pas la justice. C’est pour cela que les Occidentaux estiment que, au minimum, la Russie doit se retirer des territoires conquis depuis le 24 février.
Jean Radvanyi À la fois il est clair que les Américains mènent cette lutte par des moyens indirects et qu’ils vont continuer de le faire. À l’approche des midterms (élections de mi-mandat – NDLR) de novembre, on est aux États-Unis dans une situation très particulière. Le président, Joe Biden, a décidé et organisé l’évacuation des troupes américaines de l’Afghanistan qui s’est passée d’une façon particulièrement chaotique et il ne peut pas reculer une deuxième fois. Du coup, on se trouve dans une impasse. Un des objectifs de l’agenda de Vladimir Poutine, c’était de renégocier la sécurité au niveau de l’Europe et au niveau du monde et de relancer un débat fondamental sur le partage des rapports de force dans cette région. Face à cet agenda, on est en difficulté pour y répondre de façon concrète. Comment imaginer que l’on va laisser les Russes s’emparer de 20 % du territoire ukrainien sans réagir ? Mais comment réagir sans aller au-delà de ce que l’on a déjà fait et donc de risquer une escalade encore plus dangereuse ?
Anne-Cécile Robert On voit très bien les intérêts américains en jeu, leurs intérêts de grande puissance voulant se rassurer sur leur capacité à fédérer autour de valeurs et aussi autour, très prosaïquement, d’intérêts économiques. En revanche, les Européens ont du mal à définir ce que sont leurs intérêts communs, y compris vis-à-vis de la Russie. Angela Merkel a récemment dû se défendre d’avoir passé avec la France les accords de Minsk. On voit bien que les Européens n’ont pas une vision commune unanime de leurs intérêts et c’est cela qui les rend fragiles et susceptibles de verser soit dans une division qui paralyse, soit dans un suivisme à l’égard des États-Unis, ce qui n’est pas très bon en termes d’image ou d’identité. Pourrait-on préciser ce que sont nos intérêts à moyen et long terme, et agir en conséquence ? Par exemple, est-il intelligent ou pertinent de soutenir l’adhésion accélérée de certains pays scandinaves à l’Alliance atlantique ? À quelle vision des intérêts européens de long terme cela correspond-il ? N’y a-t-il pas une voie médiane, d’autant plus – et le président Macron l’a rappelé lui-même – que l’article 42-7 du traité de Lisbonne instaure une clause de solidarité et de défense mutuelles plus contraignante que celle de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord ? Est-il intelligent ou opportun de promettre à l’Ukraine et d’autres pays une adhésion à l’UE ? Pour résumer, je déplore un manque de politique, de réflexion politique, dans ce que l’on fait, un manque de diplomatie et de vision. Je ne suis pas persuadée que si, à la tête de la Russie, il y avait quelqu’un d’autre que Poutine, on ne rencontrerait pas le même type de problème de sécurité avec un voisin qui ne va pas disparaître. À long terme, on doit définir une relation et des équilibres de sécurité d’une manière politique, peut-être un peu froide, pour garantir l’avenir.
On a l’impression que les opinions de l’Europe occidentale sont à la fois sidérées et peu mobilisées par rapport à la situation en Ukraine. Des initiatives pour la paix ne sont telles pas d’autant plus nécessaires ?
Jean Radvanyi Il y a à la fois de la sidération et de la lassitude. Et, dans le temps, cela va compter. Je pense qu’il y a une initiative sur laquelle on pourrait insister et peut-être que cela ferait partie des petits pas qui donneraient un peu d’optimisme : c’est d’essayer de régler la question de la sortie des tonnes de céréales qui sont bloquées actuellement dans les ports nord de la mer Noire. Que ce soit côté russe ou côté ukrainien. Cela serait quelque chose de concret qui aurait un sens et qui peut-être donnerait une petite lueur d’espoir Ce n’est pas facile mais, voilà, on pourrait peut-être insister là-dessus.
Anne-Cécile Robert Pour aller dans ce sens, il me semble qu’on pourrait faire un geste – peut-être même cela pourrait être la France –, en associant de manière plus ferme et plus nette l’Union africaine, présidée cette année par le Sénégal, pour montrer à la fois que l’on s’attaque aux enjeux de fond, y compris la question des céréales, mais que, en même temps, on a compris que les Occidentaux ne sont pas seuls à décider des affaires du monde. En associant l’Union africaine, le Sénégal, on ferait ainsi symboliquement une ouverture pour universaliser la gestion de ce type de crise.
Pascal Boniface Le problème de la médiation, c’est qu’il faut que le médiateur soit accepté par les deux protagonistes et on voit là la difficulté de trouver quelqu’un qui soit accepté aussi bien par Poutine que par Zelensky. Par ailleurs, tant que les protagonistes estiment que le terrain militaire n’a pas livré toutes ses réponses et qu’il y a encore, de leur point de vue, des bonnes nouvelles qui pourraient en venir, ils sont assez peu sensibles aux efforts diplomatiques.
Entretien réalisé par Jérôme Skalski
Guerre en Ukrainepaixpascal bonifacejean radvanyi L'Humanité
Libéraliser : abus de langage
TribuneLouis-Albert SerrutLouis-Albert Serrut Auteur, essayiste
La « libéralisation », colportée par les adeptes du capitalisme et néolibéraux, reprise sans réserve par les médias, est une notion vague mais un des arguments qui servent les intérêts du capital. Avec d’autres, comme productivité, croissance, rentabilité, concurrence, management, etc., le terme est enseigné dans les écoles d’économie, de commerce, de management, de marketing. La propagande capitaliste est au service de son idéologie creuse, qu’elle nourrit pour lui donner consistance. L’emploi du mot est à présent admis, jusqu’à ceux-là mêmes qui critiquent le capitalisme ; l’usage de « libéralisation » devient général. C’est le résultat d’une propagande bien conduite, avec les moyens d’information et de communication que contrôlent les puissances d’argent. Cela permet de dissimuler la réalité et les implications du mot, plus sûrement encore dès qu’il n’a plus de contradicteur.
« Libéralisation » n’est pas libérer. Compris au sens de permettre l’exercice de la liberté, d’agir, de faire, d’entreprendre, d’inventer, il revient à la possibilité d’exprimer le talent de chacun. Mais ce n’est pas ce sens-là que le terme véhicule dans son usage courant. Il s’agit bien plutôt de permettre le contrôle, d’accaparer, par le capital, des biens ou services qui relèvent du bien public, des biens communs. La « libéralisation » des lignes de bus de la région parisienne est actée dans le cadre d’une ouverture à la concurrence des services publics de transport. Les lignes attribuées à des opérateurs privés confirment la nature du processus, qu’il convient mieux de nommer « privatisation ». Des sociétés privées vont exploiter les lignes les plus fréquentées après avoir obtenu que les investissements soient à la charge des contribuables. L’électricité produite par le service public d’énergie EDF l’est grâce aux investissements publics. Au nom de la concurrence, EDF est contrainte à vendre sa production au-dessous de son coût de production à des entreprises privées qui, fortes de cet avantage économique, la concurrencent directement. L’opération revient à transférer le service rendu par un bien public à des intérêts particuliers.
La « libéralisation » capitalistique, qui voudrait paraître positive, opère ainsi sous l’argument de la libre concurrence. Pourtant, celle-ci n’a jamais démontré son utilité pour le bien commun, le bien-être des citoyens et le service des usagers concernés. Les quelques exemples ci-dessus confirment qu’il s’agit d’opérations de privatisation, c’est-à-dire d’accaparement de biens communs par quelques-uns dans leur intérêt particulier. Il est donc nécessaire de chasser ce mot « libéralisation » du vocabulaire pour lui substituer le mot « privatisation », qui rend bien mieux compte de la réalité qu’il s’agit de nommer.
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Un navire vieux de plus de 1.000 ans exhumé au bord de la Garonne
C’est « un témoignage exceptionnel de l’architecture navale du haut Moyen Âge », affirme l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) à France 3 Régions, jeudi 16 juin. Les restes d’un navire marchand ont été découverts près de Bordeaux. L’épave se trouvait dans le lit d’un ancien ruisseau, au sud de Bègles. Il aurait passé quelque 1.300 ans dans la vase avant d’être découvert. Il sera tout l’été l’objet d’un chantier de restauration qui sera ouvert au public lors des Journées européennes de l’archéologie du 17 au 19 juin.
Des pratiques mal connues des historiens
« Les datations radiocarbones attribuent ce bateau aux VIIe-VIIIe siècles », détaille l’Inrap. L’embarcation était dotée d’une quille et de nombreuses et larges membrures. Les archéologues en déduisent donc qu’il s’agissait « d’un bateau robuste (voilier de charge) capable de naviguer sur la Garonne, mais également de faire du cabotage sur la façade atlantique. La présence d’un plancher indique que cette embarcation pouvait transporter des marchandises en vrac ».
L’épave étant restée sous l’eau puis dans la vase, elle a été protégée du soleil et de l’oxygène, deux facteurs de détérioration. Cela explique son très bon état de conservation. Des pièces permettant les manœuvres, y compris des cordages, ont d’ailleurs été retrouvées. L’analyse des sédiments pourrait même permettre d’identifier les marchandises transportées. « Faute de sources écrites et d’épaves en nombre suffisant, les modes de navigation à cette époque sont encore très peu connus, cette découverte va donc permettre de développer ce champ de la recherche », se félicite l’Inrap.
Gironde : les dernières actualités
France24 - Monde
Législatives : les électeurs d'Outre-mer aux urnes pour le second tour
Publié le : 18/06/2022 - 12:31Modifié le : 18/06/2022 - 15:18
FRANCE 24
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Les Français des territoires d'Outre-mer et de l'étranger ouvrent, samedi, le bal du second tour des élections législatives. Entre autres enjeux, le scrutin dira si la coalition présidentielle Ensemble ! reste devant celle de la gauche, la Nupes, si la majorité sera absolue ou relative et si la RN obtiendra un groupe.
Jour de vote dans les territoires d'Outre-mer. Les électeurs sont appelés aux urnes, samedi 18 juin, pour le second tour des élections législatives. St-Pierre-et-Miquelon a ouvert le bal, suivi de la Guyane, la Martinique, la Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy.
Certains Français de l'étranger, notamment ceux de l'Amérique du Nord, vont aussi voter dès 14 h, ainsi que ceux de l'Amérique du Sud.
Dans le Pacifique, les électeurs votent dimanche, mais étant donné le décalage horaire, ils commenceront à se rendre aux urnes samedi soir : les bureaux de vote ouvriront en Polynésie et à Wallis et Futuna à 22 h, et ce sera ensuite le tour de Nouméa à 23 h (8 h locales dimanche).
Dans l'Océan indien, où le décalage horaire est moindre, les électeurs voteront bien dimanche. A 6 h à Paris ouvriront ainsi les bureaux de vote à La Réunion, suivi à 7 h par ceux de Mayotte.
Le reste des électeurs français voteront dimanche.
Plusieurs enjeux dans ce second tour des législatives
Le scrutin déterminera quelle coalition, celle de la majorité présidentielle sortante Ensemble !, ou celle de la gauche Nupes, sera en pôle position. La question est surtout de savoir si cette majorité sera absolue (289 députés) ou relative, déterminant la capacité d'Emmanuel Macron à mettre en œuvre ses réformes.
Les électeurs diront en outre si Les Républicains, qui se sont effondrés à la présidentielle, sont encore en capacité de peser à l'Assemblée nationale. Enfin, le scrutin dira aussi si le parti d'extrême droite Rassemblement national – parvenu au second tour à la présidentielle avec Marine Le Pen – obtient un groupe (soit au moins 15 députés), ce qui donne davantage de moyens et de temps de parole.
Par ailleurs, l'avenir de plusieurs ministres est en jeu à ces élections. Car en cas d'échec aux législatives, le ministre candidat devra quitter le gouvernement, comme l'a rappelé l'exécutif en amont du scrutin.
Si la Première ministre Élisabeth Borne ne semble pas menacée dans le Calvados, la ministre de la Transition écologique Amélie de Montchalin est en grand danger dans l'Essonne, tout comme le patron d'En Marche et ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, ou encore le ministre délégué à l'Europe, Clément Beaune, tous deux à Paris.
Quoi qu'il en soit, un remaniement est attendu à l'issue du scrutin, ne serait-ce que pour les postes de secrétaires d'État, qui ne sont pas encore pourvus.
Avec AFP
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Résultats des élections législatives 2022
LÉGISLATIVES 2022
Législatives : les clips de campagne du 2nd tour
Valeurs Actuelles
Attentat contre Ronald Reagan : l’Amérique ébranlée
Il est des jours où l’on ne devrait pas sortir de chez soi. Ce 30 mars 1981, à 14 h 25, le président des États-Unis quitte l’hôtel Hilton, à Washington, en faisant la grimace. Le discours qu’il vient d’adresser à son auditoire, les représentants des syndicats des ouvriers du bâtiment affiliés à l’AFL-CIO, vibrant éloge de l’initiative privée et des coupes dans les budgets publics, a été accueilli avec une froide réserve.
Dix semaines après son entrée à la Maison-Blanche, Ronald Reagan, confronté à une Chambre des représentants hostile, ne sait toujours pas comment appliquer son programme de rupture avec l’État interventionniste. Alors qu’il se prépare à monter dans sa voiture, un des journalistes présents devant l’hôtel l’interpelle. Par réflexe, le président se redresse et se tourne vers lui. Pour le tireur embusqué dans la foule, l’angle de tir est parfait : à 14 h 27, il tire six balles dans sa direction.
« Qu’est-ce que… ? », grommelle le président, qui ne peut terminer sa phrase. L’agent du Secret Service Jerry Parr le jette dans le véhicule et hurle au chauffeur : « On dégage ! » Derrière lui, Timothy McCarthy, également du Secret Service, qui, à la première détonation, a fait rempart de son corps pour protéger le président, gît sur le trottoir, de même que le chargé de presse à la Maison-Blanche, Jim Brady, touché à la tête, et un policier, Thomas Delahanty, atteint au cou.
Pour le tireur embusqué dans la foule, l’angle de tir est parfait : à 14 h 27, il tire six balles dans sa direction.
Dans la limousine présidentielle, Jerry Parr croit d’abord que le président est indemne, avant de le voir cracher du sang. « Rawhide down ! » (“Fouet-de-cuir touché !”), hurle-t-il dans la radio, en utilisant le nom de code attribué par les services secrets à l’ancien acteur de western.
Au lieu de filer vers la Maison-Blanche, toute proche, le chauffeur fonce vers l’hôpital universitaire George-Washington, à quelques minutes. Reagan peine de plus en plus à respirer. Il est alors convaincu que l’agent Parr lui a cassé une côte qui a perforé un poumon en se jetant sur lui. À l’arrivée aux urgences, après s’être extrait de sa voiture, le président, comme à son habitude, remonte son pantalon et reboutonne sa veste, puis insiste pour marcher seul. Mais au bout de quelques pas, il s’effondre, les yeux révulsés : « Mes jambes étaient devenues du caoutchouc », racontera-t-il.
L’équipe médicale croit d’abord à une crise cardiaque et parvient à le stabiliser. À l’examen, les médecins découvrent la blessure causée par une balle entrée sous l’aisselle gauche. Une radio montre qu’elle est logée près du cœur. Il faut opérer sans attendre.
“Mais qui tient la boutique ?”, plaisante Ronald Reagan
À la Maison-Blanche, pendant ce temps, c’est la panique. La nouvelle administration n’est en place que depuis le 20 janvier, date de la cérémonie d’investiture. James Baker, le chief of staff (directeur de cabinet), et son adjoint, Mike Deaver, se sont précipités à l’hôpital avec le conseiller Ed Meese. « Mais qui tient la boutique ? », plaisante, en les voyant, Reagan peu avant son anesthésie.
Les services de renseignements américains ont repéré, ces dernières heures, des sous-marins nucléaires soviétiques à une proximité anormale des côtes américaines.
Le vice-président, George Bush, se trouve alors à bord d’un avion au-dessus du Texas. Le secrétaire d’État, Alexander Haig, convoque dans la Situation Room de la Maison-Blanche une réunion d’urgence des principaux responsables de la sécurité nationale. Tous se posent la même question : et si c’était un coup des Soviétiques ? Les services de renseignements américains ont repéré, ces dernières heures, des sous-marins nucléaires soviétiques à une proximité anormale des côtes américaines.
Un flottement saisit la toute nouvelle équipe gouvernementale. Dans la salle de presse, les journalistes se font insistants : avec le président en salle d’opération et le vice-président hors de la capitale, qui dirige le pays ? « I am in control here » (“Je suis aux manettes”), dit Haig. Il veut rassurer, mais provoque l’effet inverse. Car, si le président est dans l’incapacité de gouverner, c’est bien au vice-président que le pouvoir doit aller. Sinon, au président de la Chambre des représentants.
L’individu qui a tenté de tuer Ronald Reagan a été aussitôt arrêté. Les agents de renseignements l’emmènent vers une destination inconnue avec un luxe de précautions. Tous ont en tête le précédent de Lee Harvey Oswald, l’assassin de John Kennedy, abattu dans des circonstances troubles devant les caméras, avant d’avoir pu expliquer les raisons de son geste. Mais, très vite, l’hypothèse d’un complot est écartée. John Warnock Hinckley a tiré sur le président afin d’impressionner l’actrice Jodie Foster pour laquelle ce jeune Texan de 25 ans a développé une obsession maladive et qu’il accable de missives enflammées.
L’enquête dira que le déséquilibré avait tenté d’approcher, en vain, le président Jimmy Carter, quelques mois plus tôt. C’est en lisant dans le journal l’emploi du temps de Reagan qu’il s’est rendu devant le Hilton, armé d’un revolver calibre 22.
À l’hôpital, Reagan fait du Reagan et affiche, entre deux blagues, le courage d’un vieux cow-boy que rien ne peut atteindre. À sa femme, Nancy, accourue à son chevet, il dit, faussement désinvolte : « Chérie, j’ai oublié de me baisser. » Aux chirurgiens qui vont l’opérer, il lance : « J’espère que vous êtes tous républicains. » Et le médecin en chef de lui rétorquer : « Aujourd’hui, monsieur le Président, nous sommes tous républicains. »
Sa résistance physique impressionne ses médecins
Quatre présidents ont été assassinés depuis la fondation des États-Unis : Abraham Lincoln, en 1865, James Garfield, en 1881, William McKinley, en 1901, John Kennedy, en 1963. Si Ronald Reagan déploie une impressionnante résistance physique, les médecins doivent aller vite.
Le Dr Ben Aaron extrait la balle, aplatie parce qu’elle a ricoché sur la voiture blindée avant de pénétrer l’organisme ; il suture une artère et vérifie qu’aucun autre dommage interne n’a été causé. Le président est sauvé. Dans une salle de repos, il reprend conscience vers 19 h 30.
On l’a intubé. Il communique en écrivant sur une ardoise. Sa nuit sera agitée, mais, avant l’aube, le médecin juge son état suffisamment stabilisé pour retirer le tube qui l’aide à respirer. Le lendemain, dans la matinée, James Baker lui apporte pour signature un décret mettant fin aux subventions à l’industrie laitière. Le monde doit savoir que le président continue à gouverner.
« Je suis rentré en marchant, je sortirai en marchant. »
Le 11 avril, jour de sortie de l’hôpital, douze jours après l’attentat, Ronald Reagan refuse le fauteuil roulant qu’on lui propose : « Je suis rentré en marchant, je sortirai en marchant. » Son rétablissement sera plus lent que ce que prévoyaient ses porte-parole. Le policier Delahanty et l’agent McCarthy se rétabliront également. Mais James Brady, lui, restera paralysé. Ce solide républicain passera les dernières années de sa vie à militer pour un contrôle plus strict du port d’arme.
L’épreuve a changé Ronald Reagan. Échapper de peu, comme par miracle, à la mort, c’est, à ses yeux, la preuve que la Providence l’a désigné pour une mission qui dépasse sa propre existence. « Quoi qu’il arrive désormais, écrira-t-il dans son journal intime, je dois ma vie à Dieu et je vais essayer de le servir dans la mesure de mon possible. »
Le courage de cet homme de 70 ans a ému l’Amérique…
Très vite, ce regain de foi sera mis au service d’un but qui paraît alors insurmontable : détruire le communisme et anéantir « l’empire du Mal ». La First Lady est profondément bouleversée par l’attentat : « Durant le reste de sa présidence, à chaque fois qu’il quittait la Maison-Blanche, c’est comme si mon cœur s’arrêtait de battre jusqu’à son retour », dira-t-elle. Elle ira jusqu’à consulter un astrologue pour, en liaison avec le secrétariat du président, fixer les jours propices où celui-ci peut voyager et ceux, néfastes, où il doit rester à son bureau.
Le pays aussi a changé. Le courage de cet homme de 70 ans face à l’épreuve a ému l’Amérique. Dans les sondages Gallup, la popularité du chef de l’État atteint 68 % au mois de mai. Et lorsqu’un jury, en juin 1982, à l’issue d’une longue bataille entre psychiatres, juge Hinck-ley “non coupable” en raison de son état mental, huit Américains sur dix se déclarent scandalisés par le verdict. Hinckley est interné dans un établissement psychiatrique.
Ronald Reagan va utiliser au mieux cet état de grâce. Le 28 avril 1981, lors de son discours de rentrée devant le Congrès, son premier acte public depuis l’attentat, il reçoit une ovation ininterrompue, longue de plusieurs minutes, de la part des parlementaires qui n’ont désormais d’autre choix que de consentir au projet de grande réforme fiscale du républicain. La révolution conservatrice est lancée. Plus tard, l’acteur y trouvera motif à plaisanterie : « Cet accueil valait presque le coup de se faire tirer dessus. »
France24 - World
WTO agrees landmark fishing, food and Covid-19 vaccine deals after tense talks
Issued on: 17/06/2022 - 08:34
NEWS WIRES
The World Trade Organization concluded hard-won deals Friday on fishing subsidies, food insecurity and Covid-19 vaccines in a landmark bundle of agreements secured through hectic round-the-clock talks.
WTO director-general Ngozi Okonjo-Iweala said the trade ministers’ conference had struck an “unprecedented package of deliverables” which would make a difference to people’s lives across the planet.
The talks at the global trade body’s Geneva headquarters began Sunday and were due to wrap up on Wednesday.
But instead the WTO’s 164 members went straight through on into Friday, finally concluding at around 5:00 am (0300 GMT).
The ministerial conference also agreed on deals on e-commerce, responding to pandemics and reforming the organisation itself.
“Not in a long while has the WTO seen such a significant number of multilateral outcomes,” Okonjo-Iweala said.
“The package of agreements you have reached will make a difference to the lives of people around the world. The outcomes demonstrate that the WTO is in fact capable of responding to the emergencies of our time.”
With ministers struggling to conclude agreements on each topic separately, countries began making trade-offs in a bid to get several measures through in a grand bargain.
Fisheries deal netted
The fisheries deal was the last one to get over the line.
Delegations were frantically haggling in the early hours of Friday on the flagship issue being thrashed out at the WTO conference.
Negotiations towards banning subsidies that encourage overfishing and threaten the sustainability of the planet’s fish stocks have been going on at the WTO for more than 20 years.
Okonjo-Iweala, who took over in March 2021, hinged her leadership on breathing new life into the sclerotic organisation.
The former foreign and finance minister of Nigeria positioned herself as someone who can bang heads together and get business done.
The last ministerial conference in Buenos Aires in December 2017 was seen as a flop after failing to strike any heavyweight deals.
The new WTO chief wanted to prove that the organisation could still make itself relevant in tackling the big global challenges.
Some delegations accused India of being intransigent on every topic under discussion at the WTO—where decisions can only pass with the agreement of every member.
But Indian Commerce and Industry Minister Piyush Goyal insisted: “India is not a roadblock on anything... People are realising that we were the ones who actually helped create the sole consensus.”
The second major issue on the table was the plan for a Covid-19 vaccine patents waiver.
Some countries that host major pharmaceutical companies, like Britain and Switzerland, were finding some of the draft wording problematic, while big pharma feared a deal that would strangle innovation.
But Britain’s ambassador in Geneva, Simon Manley, told Okonjo-Iweala late Thursday that after clarification and improvements were achieved, London was “now ready to join the consensus”.
(AFP)
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World Trade Organization seeks shot in the arm with Covid jab IP idea
Nigeria's Ngozi Okonjo-Iweala becomes first female head of WTO
#The 51%
'Making herstory': The first woman and first African to head the World Trade Organization
L'Humanité
Pour une production collaborative de médicaments
TribuneCollectifCollectif Médicament bien commun
Le modèle économique de délégation de l’État à des acteurs privés de produire et distribuer les soins de santé ne garantit pas l’indépendance sanitaire de la France. Ce constat est une incitation pour la société civile à s’emparer du sujet et à proposer de nouvelles formes d’organisation et de production d’un médicament bien commun, répondant aux besoins de la population. Face aux carences, profitant des compétences et des savoir-faire présents sur nos territoires, la relocalisation de productions des soins de santé est l’occasion d’imposer de nouveaux choix politiques favorisant la création d’organismes à but non lucratif, gérés démocratiquement par la collectivité et garantissant l’effectivité du droit à la santé à l’ensemble de la population.
L’État reconnaît la nécessité, pour la France, de « gagner en indépendance industrielle et sanitaire », tant en approvisionnement en médicaments qu’en dispositifs médicaux. Il a mobilisé une enveloppe de 200 millions d’euros pour accompagner l’industrialisation, la production et le stockage des produits thérapeutiques sur le sol national. Ces aides ciblent les industries pharmaceutiques. Nous sommes en accord avec une tribune parue dans le Monde en date du 16 avril : « Il serait paradoxal de donner à l’industrie pharmaceutique la maîtrise d’œuvre de la relocalisation, alors qu’elle a été responsable de ces délocalisations délétères uniquement pour des raisons de profitabilité et qu’elle pourrait en saisir l’occasion pour de nouvelles augmentations indues des prix. »
En revanche, nous pensons que la mise en place d’un établissement public utilisant « les compétences de chimie et de façonnage locales dans le cadre de partenariats public-privé » ne serait pas la solution. Trop d’exemples de partenariats public-privé se sont avérés dispendieux pour les ressources publiques et sans efficacité. Dans le contexte actuel, il n’est pas pensable de concevoir l’État comme seul garant de l’intérêt général. Il a autorité pour limiter l’accaparement privé de biens ou de ressources d’intérêt collectif, ainsi que la puissance des intérêts privés. Mais, depuis le XIXe siècle, l’attribution de droits subjectifs le consacrant personnalité juridique font qu’il aliène la chose publique en s’en considérant propriétaire, et transfère à des acteurs privés des biens et ressources jusque-là publics.
Cela est flagrant pour les soins de santé, dont le développement, la production et la distribution ont totalement été abandonnés au privé. L’État ne joue plus son rôle pour protéger les intérêts des personnes malades et encadrer les industries pharmaceutiques. Il en résulte un modèle économique rendu favorable aux acteurs privés par la consolidation des accords sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (Adpic), mais incapable de répondre aux besoins de santé de la population. Ce qui a été crûment démontré par l’inégalité d’accès aux vaccins contre le Covid. L’accès aux médicaments est mis à mal. Il est soumis à un rapport de forces dominé par des entreprises pharmaceutiques, qui imposent aux institutions publiques leurs conditions dans les négociations sur les régulations et les prix de vente, négociations dont sont exclus citoyens et patients.
Pour sortir de cette situation, nous devons remplacer ce système par un modèle novateur, dans lequel les responsabilités ne seront plus déléguées ni à des acteurs privés, ni à la puissance publique, mais contrôlées par les intéressés eux-mêmes. Il est temps pour la société civile de se mobiliser pour collectivement se saisir de l’opportunité offerte par la situation actuelle de concrétiser une des revendications écrites dans le manifeste « Pour une appropriation sociale du médicament » (medicament-bien-commun.org).
Une production de médicaments collaborative, axée sur la valeur d’usage plutôt que lucrative, est le point d’entrée d’une transformation du modèle vers une appropriation collective des moyens de recherche, de production et de distribution. Il s’agit de s’inscrire dans une dynamique de sortie des médicaments des circuits des marchés financiers. L’objectif est de leur donner un statut juridique de « biens inappropriables » par les intérêts privés, et de les reconnaître comme un bien commun.
Cet objectif ne peut être atteint qu’en remettant en question la soumission des médicaments au droit commun des brevets, qui restreint la diffusion et le partage des connaissances et la libre production de traitements pharmacologiques. La reconquête de la Sécurité sociale est cruciale pour pérenniser ce nouveau modèle de production, et aboutir à des services de santé plus inclusifs et égalitaires, mettant l’humain au centre.
SantémédicamentsBrevets des vaccins France24 - World
An 'oasis' in the playground: How Paris schools are adapting to a warming climate
Issued on: 17/06/2022 - 18:04
Sam BALL
As another heatwave sweeps across France and much of Europe, children at a number of schools in Paris will at least have a space to cool off thanks to a project that is transforming playgrounds across the French capital to make them better suited to the warming climate. Called the 'Oasis' project, it sees asphalt schoolyards converted into shaded, green spaces constructed with natural materials.
France24 - World
'Iron City': Train carriages host homeless Ukrainians in devastated Irpin
Issued on: 16/06/2022 - 19:01
Sam BALL
Railway carriages in the Kyiv suburb of Irpin have been converted into temporary accommodation to house some of the many people whose homes have been destroyed during Russia's invasion of Ukraine. The carriages can house up to 25 families and come with air conditioning and Wi-Fi.
France24 - World
'Like a second army': The crucial war-time role of Ukrainian Railways
Issued on: 15/06/2022 - 17:20Modified: 15/06/2022 - 17:22
Juliette MONTILLY
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They have helped millions flee to safety, brought foreign leaders to Kyiv and transported countless tonnes of goods: for Ukraine, the trains have played a crucial role in countering the Russian offensive, its railway chief says. "Some say the railways have been like a second army," explains Oleksandr Kamyshin, head of Ukrainian Railways.
France24 - World
'The new mass murderers': Social media blamed in US teen drug deaths
Issued on: 14/06/2022 - 18:33
Sam BALL
Parents of teens who died from overdoses after taking drugs bought via social media protested outside the headquarters of Snapchat in California on Monday. As overdose deaths blamed largely on the opioid fentanyl soar among young people in the US, parents are demanding Snapchat and others do more to prevent drug sales on their platforms.
France24 - World
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Issued on: 29/04/2022 - 18:31
Georgina ROBERTSON
In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts
Issued on: 29/04/2022 - 17:47
Catherine NICHOLSON
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It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.
Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille
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French presidential election © France 24
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Paolo BORCHIA, Italian MEP, Lega party (Identity and Democracy Group)
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Nicola BEER, FDP Party MEP (Renew Europe group)
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
What are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRANCE IN FOCUS
Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France
France's Macron faces a divided nation after election win
BBC
Ukraine deserves to host Eurovision - Boris Johnson
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Ukraine should be given the chance to host the Eurovision Song Contest in 2023, the UK prime minister has said.
Speaking to journalists after returning from its capital, Kyiv, Boris Johnson said the streets there were lively and Ukrainians were "confident".
As winners of the contest in May, Ukraine should normally host the show, but organisers said on Friday they thought it would be too unsafe.
France24 - Monde
Brésil : les restes du journaliste Dom Phillips formellement identifiés
Publié le : 17/06/2022 - 05:25Modifié le : 17/06/2022 - 22:40
FRANCE 24
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L'expertise pratiquée sur des restes humains retrouvés en Amazonie a confirmé qu'ils étaient bien ceux du journaliste britannique Dom Phillips, disparu le 5 juin en compagnie de l'expert brésilien Bruno Pereira, a annoncé vendredi la police brésilienne. Leur disparition, puis l'annonce de leur meurtre dix jours plus tard, ont suscité colère et indignation dans le monde.
Après les doutes, place au verdict des médecins légistes. Et il est sans appel : les restes humains retrouvés en Amazonie sont bien ceux du journaliste britannique Dom Phillips, disparu le 5 juin en compagnie de l'expert brésilien Bruno Pereira, a annoncé vendredi la police brésilienne. Après l'aveu d'un suspect mercredi 15 juin, les corps du journaliste britannique Dom Phillips et du Brésilien Bruno Pereira avaient été acheminés dans la soirée de jeudi à Brasilia pour une identification définitive.
Les meurtres du journaliste britannique Dom Phillips et du Brésilien Bruno Pereira, défenseurs des peuples autochtones et de l'environnement, ont suscité l'indignation au Brésil et jusqu'à l'ONU, tandis que l'enquête se poursuivait, vendredi 17 juin, pour tenter d'éclaircir les circonstances de leur mort.
Après dix jours d'intenses recherches, la police fédérale avait annoncé, mercredi, qu'un des deux suspects, le pêcheur Amarildo da Costa de Oliveira, avait reconnu avoir enterré les corps des deux hommes, disparus depuis le 5 juin lors d'une expédition dans la Vallée amazonienne du Javari (nord-ouest).
Sur les lieux, la police a découvert des "restes humains" ayant "99 % de probabilité" d'appartenir aux deux hommes. Enfermés dans deux cercueils de bois, ils sont arrivés jeudi soir à Brasilia pour l'identification définitive, a constaté l'AFP.
Le commanditaire présumé identifié ?
La police a communiqué tard, jeudi, sur les traces de sang retrouvées sur le bateau d'Amarildo da Costa de Oliveira lors de son arrestation la semaine dernière. Elles ne correspondent pas à l'ADN de Dom Phillips et des "examens complémentaires" sont nécessaires pour déterminer si c'est celui de Bruno Pereira.
En outre, "aucun ADN humain n'a été détecté" dans les viscères trouvés flottant sur le fleuve. Cette découverte avait été annoncée par le président Jair Bolsonaro lors d'une interview radio qui avait conclu : "Tout porte à croire qu'on leur a fait du mal".
L'enquête se poursuit pour déterminer le mobile du crime, les circonstances de la mort apparemment "par arme à feu", le rôle exact joué par les deux suspects arrêtés, Amarildo da Costa et son frère Oseney, et leurs éventuels complices. Selon la presse brésilienne, trois autres suspects ont été identifiés, dont le commanditaire présumé des meurtres. La police fédérale n'a pas confirmé l'information mais n'a pas exclu d'autres arrestations.
"Que les responsabilités soient établies", exhorte Washington
Les États-Unis ont exhorté vendredi à ce que les responsabilités soient établies, saluant par la même occasion les défenseurs de la forêt tropicale.
Le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price a présenté des condoléances à la famille du journaliste Dom Phillips et à celle de son guide et expert Bruno Pereira, déclarant qu'ils avaient été "assassinés pour leur soutien à la préservation de la forêt tropicale et des populations autochtones là-bas".
"Nous appelons à ce que des comptes soient rendus et à la justice. Nous devons collectivement renforcer nos efforts pour protéger les défenseurs de l'environnement et les journalistes", a-t-il déclaré sur Twitter.
Le double meurtre avait a été confirmé quelques jours après que le président américain Joe Biden a tenu une première réunion avec son homologue brésilien Jair Bolsonaro.
"Indignation"
Dénonçant un "acte brutal" et "effroyable", l'ONU a appelé le Brésil à "accroître ses efforts pour protéger les défenseurs des droits humains et des peuples indigènes".
L'ONG environnementale WWF-Brésil a exprimé son "indignation" face au manque de protection fourni par l'État "aux peuples de la forêt et à leurs défenseurs". L'organisation Greenpeace a estimé qu'"au cours des trois dernières années", depuis l'arrivée au pouvoir du président d'extrême droite Jair Bolsonaro en 2019, le Brésil était devenu le pays du "tout est permis".
Sept chefs autochtones brésiliens ont dénoncé à Bruxelles le climat de violence et d'"impunité" en Amazonie, estimant que le gouvernement "ne montre aucun désir de se battre contre les crimes environnementaux".
"Notre force est tellement plus grande"
La disparition des deux hommes a ravivé les critiques contre le chef de l'État bréslien, accusé d'encourager les invasions de terres indiennes avec ses discours en faveur de l'exploitation des ressources de la plus grande forêt tropicale du monde.
Ce dernier, qui a affirmé que le journaliste était "mal vu" en Amazonie pour "ses nombreux reportages contre les orpailleurs, sur l'environnement", a réagi, jeudi, dans un tweet lapidaire : "nos condoléances aux familles et que Dieu réconforte le cœur de tous".
L'Union des peuples indigènes de la Vallée de Javari (Univaja), dont des membres ont activement participé aux recherches, a qualifié le meurtre de "crime politique" car dirigé contre des "défenseurs des droits humains".
À Londres, Jonathan Watts, un collègue de Dom Phillips au Guardian, a dit à l'AFP espérer que ces meurtres "monstrueux" encourageraient, et non dissuaderaient, les médias à poursuivre leur travail sur les crimes environnementaux.
La famille du journaliste britannique au Royaume Uni a déclaré avoir le "cœur brisé", remerciant les participants aux recherches "en particulier les indigènes". "Maintenant que les esprits de Bruno se promènent dans la jungle et sont dispersés parmi nous, notre force est tellement plus grande", a écrit sur Twitter Beatriz Matos, la veuve de Bruno Pereira.
Avec AFP
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Un deuxième suspect arrêté dans l'affaire des deux disparus en Amazonie
Disparus en Amazonie : un suspect passe aux aveux et mène la police aux corps
En Amazonie, disparition d'un journaliste britannique et d'un expert brésilien
BBC
Trains set on fire in India military hiring protests
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Several states across India, including Bihar and Telangana, have seen huge protests against a government plan to hire soldiers on fixed rather than permanent contracts.
The new Agnipath scheme is aimed at people aged between 17.5 and 21. Successful candidates will join the armed services for four years, after which only a quarter of them will be retained.
Protesters say the government's plan to hire temporary soldiers will reduce their chances of getting coveted permanent military jobs, which guarantee fixed salaries and pensions.
The government says the reforms will reduce unemployment and military spending, and it has promised to create hundreds of thousands of other jobs for India's youth.
Video footage by Utkarsh Singh
France24 - Monde
Pèlerinage de La Mecque : les règles changent, pour le meilleur et pour le pire ?
Publié le : 17/06/2022 - 07:10
Grégoire SAUVAGE
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Une nouvelle procédure d’obtention des visas pour les candidats au grand pèlerinage de la Mecque pourrait mettre de nombreuses agences de voyages occidentales sur le carreau et empêcher des milliers de pèlerins français d’accomplir le cinquième pilier de l’islam. Certains observateurs saluent toutefois une initiative destinée à mettre fin aux abus qui gangrènent le business du Hajj.
C'est une petite révolution dans l'organisation du pèlerinage de la Mecque. Après deux éditions interdites aux étrangers pour cause de pandémie de Covid-19, le Hajj 2022 aura lieu du 7 juillet au 12 juillet avec un tout nouveau système de demandes de visas pour les croyants originaires des États-Unis, du Canada, du Royaume-Uni, d'Europe et d'Australie.
Pour espérer accomplir le cinquième pilier de l'Islam, les musulmans vivant dans ces pays occidentaux sont passés cette année par la plate-forme numérique Motawif, la seule habilitée à fournir par tirage au sort des visas pour le Hajj. Les candidats devaient remplir deux conditions pour valider leur inscription : être vaccinés contre le Covid-19 et être âgés de moins de 65 ans.
Alors que les derniers résultats de cette loterie aux visas sont attendus le 18 juin, des milliers de musulmans français craignent de manquer le pèlerinage cet été. Car il n'y aura pas de places pour tout le monde : le quota 2022 de pèlerins français a été fixé à 9 200, contre plus de 20 000 habituellement.
Agences de voyages hors-jeu
Jusqu'à présent, les visas étaient accordés par les autorités du royaume wahhabite par l'intermédiaire d'agences de voyage privées. Avec Motawif, ces entreprises se retrouvent brutalement évincées de l'organisation du pèlerinage.
La Coordination des organisateurs agréés Hajj de France (CHF), qui regroupe 70 sociétés, a exprimé début juin dans un communiqué son "incompréhension de cette démarche troublante et comportant des risques très importants quant au bon déroulement du pèlerinage au départ de la France".
"Les agences sont dans une phase où elles n'arrivent plus à se projeter. On part sur des situations de quasi faillites pour plusieurs d’entre elles", explique un responsable cité par SaphirNews, site spécialisé dans l'actualité du monde musulman.
Cependant, l'initiative saoudienne n'est pas une surprise totale pour les agences. "Cela fait plusieurs années que cette réforme du pèlerinage se prépare, mais les agences ne s'attendaient pas à une décision aussi soudaine, et surtout pas à la dernière minute", explique Leïla Seurat, chercheure associée à l’Observatoire des mondes arabes et musulmans (Omam), autrice d'une étude sur le marché du pèlerinage à La Mecque.
Escroqueries à La Mecque
Selon une source saoudienne citée par l'AFP, ce nouveau système d'attribution des visas a pour objectif de lutter contre les escroqueries de "fausses agences" qui s'emparent de l'argent de pèlerins.
Des arnaques et pratiques commerciales trompeuses que dénoncent en France, depuis 2015, Omar Dakir, président de l'Association culturelle d'entraide et de fraternité (Acef). Il cite en exemple des "agences non immatriculées qui vendent des forfaits à des prix exorbitants et obtiennent des visas avec la complicité d'agences agrées".
Selon lui, le nouveau système mis en place par les autorités saoudiennes est "une excellente nouvelle" pour faire le ménage dans ce business du Hajj. "Pendant des années, on a parqué des citoyens français de confession musulmane dans des avions et des hôtels, sans garanties financières ni protection juridique. C'est de la mise en danger de la vie d'autrui", estime Omar Dakir.
"Pour le coup, les Saoudiens normalisent et rendent beaucoup plus transparent le système, alors que beaucoup d’argent circulait au noir", affirme de son côté Didier Leschi, ancien chef du bureau central des cultes au ministère français de l’Intérieur, auprès du site d'actualité religieuse La Croix Africa.
Côté prix, trois forfaits sont disponibles pour les musulmans résidant dans la zone occidentale et s'échelonnent de 6 200 euros à 9 900 euros pour des séjours d'environ trois semaines.
Reprise en main
En supprimant des intermédiaires, le royaume saoudien cherche également à maximiser les revenus colossaux générés par le tourisme religieux ainsi qu'à diversifier son économie.
Avant la pandémie, les deux principaux pèlerinages musulmans, le Hajj et la Oumra, rapportaient quelque 12 milliards de dollars (10,2 milliards d’euros) par an à l’Arabie saoudite.
"L'Arabie saoudite veut reprendre en main ce marché pour bénéficier directement des échanges avec le pèlerin. Cette réforme s'inscrit dans le plan Vision 2030 qui a pour objectif de développer le tourisme afin de préparer l'après-pétrole", analyse Leïla Seurat de l’Omam.
Reste à savoir si les Saoudiens seront capables de se substituer aussi facilement aux agences occidentales, alors que subsistent de nombreux points d'interrogation sur la nouvelle organisation et l'accompagnement dont bénéficieront les fidèles. "Les agences occidentales jouent sur la peur des gens en affirmant qu'il n'y aura pas de guides sur place, mais c'est complètement faux", rétorque Omar Dakir, le président de l’Acef.
"Il n'y aura plus de cohésion au sein de groupes de pèlerins français qui voyagent ensemble", précise toutefois Leïla Seurat. "Les tentes [dans lesquelles dorment les pèlerins à Mina après la Mecque] étaient organisées en fonction de la nationalité. C'est difficile de savoir comment ils feront cette année. Cela risque d'être un sacré pataquès".
Pour cette édition 2022, l'Arabie saoudite a autorisé la venue d'un million de pèlerins étrangers ou nationaux, contre 2,5 millions avant la pandémie de Covid-19.
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Le petit pèlerinage de La Mecque accessible aux seules personnes vaccinées
ARABIE SAOUDITE
À la Mecque, le hajj se met au high-tech
Covid-19 : des pèlerins en nombre limité commencent le hajj à La Mecque
France24 - World
Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.
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L'artiste Blick Bassy invite musique, danse, conte et afro-futurisme au Quai Branly
Publié le : 17/06/2022 - 17:13
Renaud LEFORT
Louise DUPONT
Suivre
Louise Dupont reçoit l'auteur-compositeur-interprète et écrivain camerounais Blick Bassy. Depuis près de vingt ans, il utilise sa voix pour célébrer la culture de son pays et de son continent, démontant au passage les stéréotypes sur l'Afrique. Invité du musée du Quai Branly-Jacques Chirac à l’occasion de l'exposition "Sur la route des Chefferies du Cameroun, du Visible à l'Invisible", l’artiste imagine pas moins de sept propositions artistiques entre concerts, danse, conte et film.
Mode
Quand le musée du Quai Branly donne carte blanche à Blick Bassy
À L’AFFICHE !
Sur la route des chefferies du Cameroun, au musée du Quai Branly
À L’AFFICHE !
La Sénégalo-Bissau-guinéenne Poundo et la camerounaise Kareyce Fotso magnifient le génie féminin
France24 - Monde
Entre la Guyane et le Brésil, une frontière incontrôlable (2/4)
Publié le : 17/06/2022 - 11:05
Séverine BARDON
Fanny LOTHAIRE
Près de 3 000 pirogues effectuent chaque jour la traversée du fleuve Oyapock qui délimite, en Amérique du Sud, le Brésil et la région française de Guyane. Les rives de ce fleuve sont le théâtre de trafics en tout genre, d'immigration illégale et d'orpaillage clandestin. Les populations locales jouent au chat et à la souris avec les forces de l'ordre qui tentent de surveiller les allées et venues. Et la pandémie de Covid-19, qui aurait supposé une fermeture hermétique de la frontière, n’a fait que démontrer sa grande porosité de façon plus évidente encore. Un reportage de Fanny Lothaire et Laura Damase, avec Séverine Bardon et Olivier Marzin.
Entre l'Irak et l'Arabie saoudite, une frontière entrouverte
Entre la Guyane et le Brésil, une frontière incontrôlable
Entre le Kenya et l'Ouganda, une frontière indécise
Entre le Laos et la Chine, une frontière prospère
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Reporters
Entre l'Irak et l’Arabie saoudite, une frontière entrouverte (1/4)
Outre-Mer
Guyane : la hausse du cours de l'or favorise l'orpaillage illégal
REPORTERS
Vidéo : Saint-Laurent-du-Maroni, porte d'entrée clandestine vers la Guyane française
France24 - Monde
Non, cette vidéo ne montre pas un Ukrainien “enrôlé de force” par l’armée de son pays
Publié le : 17/06/2022 - 19:50
Arthur Bamas
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Depuis le 15 juin 2022, des utilisateurs de Telegram et Twitter partagent une vidéo montrant, selon eux, des soldats ukrainiens tentant d’interpeller un jeune homme afin de l’enrôler de force dans l’armée. Mais cette course poursuite n’a en réalité rien à voir avec la situation en Ukraine. Elle a été tournée en Russie en 2020 alors que plusieurs restrictions sanitaires étaient en vigueur dans le pays.
La vérification en bref
- Depuis le 15 juin, des utilisateurs de Telegram et Twitter partagent la vidéo d’une course poursuite entre un jeune homme et plusieurs personnes vêtues d’uniformes. Ces utilisateurs affirment que les hommes en uniformes seraient des militaires ukrainiens tentant d’enrôler de force le jeune homme.
- En réalité, cette vidéo n’a rien à voir avec la guerre en Ukraine. Elle a été tournée en mai 2020 en Russie, dans la station balnéaire de Sotchi, et montre probablement un homme qui n’aurait pas respecté le délai de quarantaine qui était alors en vigueur.
Une vidéo ancienne et tournée en Russie
“Les officiers ukrainiens du recrutement essaient de kidnapper des citoyens dans la rue !”. Sur Telegram et Twitter, plusieurs utilisateurs pro-russes partagent cette vidéo censée montrer un jeune Ukrainien échappant aux militaires venus l’enrôler de force. D’après eux ces images démontreraient la défiance des Ukrainiens vis-à-vis de leur armée, et leur démobilisation alors que l’invasion russe de leur pays a débuté le 24 février dernier.
Mais dans les commentaires postés sous ces publications, plusieurs utilisateurs affirment que ces images ont en fait été tournées en Russie. Une recherche d’image inversée (voir ici comment procéder) sur Yandex renvoie vers plusieurs publications Vkontakte datant du 18 mai 2020 et comprenant la même vidéo.
Ces publications affirment qu’il s’agit d’une course poursuite, qui aurait eu lieu dans un complexe hôtelier de Sotchi, entre des membres de la Garde nationale russe et un jeune homme qui n’aurait pas respecté les mesures de quarantaine qui étaient alors en vigueur. La date de cette publication exclut d’emblée la possibilité que cette vidéo ait été tournée dans le cadre du conflit en Ukraine.
Plusieurs indices semblent par ailleurs confirmer cette version. En recherchant des images du complexe hôtelier en question : le “Velvet Seasons” situé dans le quartier Ekaterininsky de Sotchi, on peut vérifier que cette vidéo a bien été tournée dans ce complexe hôtelier de Sotchi, et donc confirmer qu’elle n’a donc aucun rapport avec l’Ukraine.
Il est par ailleurs possible de trouver sur des banques d’images en ligne des photographies de membres de la Garde nationale russe. Cette recherche permet de retrouver les uniformes présents dans la vidéo. Même si la teinte de ces uniformes est impactée par la qualité et la luminosité de la vidéo, plusieurs détails, tels que les écussons et les inscriptions présentes dans le dos, permettent d’affirmer qu’il s’agit de ceux de la Garde nationale russe.
Enfin, d’autres éléments laissent penser que cette vidéo a bien un lien avec la crise sanitaire liée au Covid. On remarque en effet que plusieurs membres de la Garde nationale russe présents sur la vidéo portent des masques chirurgicaux, et on aperçoit même des personnes vêtues de combinaisons intégrales anti-covid.
Si la date et les circonstances exactes dans lesquelles ces images ont été tournées restent inconnues, on peut néanmoins affirmer qu’elle ont été tournées en 2020 à Sotchi en Russie, alors que la ville subissait les conséquences de la pandémie de Covid-19, et qu’elles montrent des membres de la Garde nationale russe tentant d’interpeller un homme. Cette vidéo n’a donc aucun rapport avec l’armée ukrainienne et le conflit commencé le 24 février 2022.
Télécharger l'application
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Intelligence artificielle : si utile, si déroutante
Publié le : 17/06/2022 - 20:29
Guillaume GRALLET
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Un ingénieur de Google a expliqué avoir dialogué avec un programme "sensible" et "doté d'une conscience". Il s'agit de LaMDA, un programme informatique conçu pour générer des robots de conversation. Une autre intelligence artificielle explique, elle, être un écureuil. Est-ce tout simplement possible ? Et surtout, dans quelle mesure doit-on rendre ces recherches ouvertes au grand public ? Décryptage.
Blake Lemoine, un ingénieur de Google, a récemment rendu public sa discussion avec une intelligence artificielle. Cette dernière expliquait alors avoir conscience de sa propre existence, ainsi que ressentir des accès de tristesse ou de l'émotion en lisant "Les Misérables".
Pour Stuart Russell, professeur à Berkeley, "la machine dotée d'une conscience ne verra sans doute jamais le jour, mais, avant la fin du siècle, la capacité de prise de décision des automates supplantera celle des humains dans quasiment tous les domaines. Nous devons nous préparer à l'arrivée de cette super intelligence".
C'est aussi l'opinion du président ukrainien Volodymyr Zelensky qui, dans un enregistrement depuis Kiev et retransmis en hologramme à Vivatech, a expliqué que dans de nombreux domaines, l'intelligence artificielle était aussi forte que les humains. Reste à ces derniers d'en garder la maîtrise et en faire bon usage pour qu'elle contribue au bien commun.
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INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
Science sans conscience n’est que ruine de l’IA
TECH 24
Intelligence artificielle : progrès, fascination et... vertiges
LE GROS MOT DE L'ÉCO
Les algorithmes, bientôt eux les patrons ?
France24 - Monde
Vladimir Poutine se revendique de Pierre le Grand pour bâtir un Empire
Publié le : 17/06/2022 - 20:12
Elena VOLOCHINE
Cette semaine dans "Vu de Russie", Elena Volochine analyse l’évolution du discours et des référents historiques de Vladimir Poutine, qui bascule du mythe d’une "opération défensive", incarné par Staline et la "Grande Guerre Patriotique", vers celui d’une "conquête légitime", dans la lignée du tsar Pierre le Grand, qui fonda l'Empire russe au début du XVIIIe siècle.
Focus
Russie : un patriotisme à toute épreuve
ANALYSE
Défilé du 9 mai à Moscou : le régiment immortel ou l'armée mémorielle de Vladimir Poutine
Vu de Russie
Vu de Russie : comment la propagande mobilise les Russes pour la "Victoire"
France24 - World
Senegal opposition leader gives 'ultimatum' to president after deadly clashes
Issued on: 18/06/2022 - 16:31
NEWS WIRES
Senegal's main opposition leader has issued what he called an "ultimatum" to President Macky Sall, urging him to release those arrested during a day of clashes that reportedly left three people dead.
Violence broke out between youths and police in the capital Dakar on Friday, as officers blocked off access to the home of opposition leader Ousmane Sonko.
Three opposition figures were also arrested and the city's mayor was prevented from leaving his home, Sonko's PASTEF party spokesman said.
Media and the opposition have now reported a third, collateral death from the clashes -- a taxi driver shot in Ziguinchor, Casamance.
In a Facebook post late on Friday, Sonko said: "Mr Macky Sall, we give you an ultimatum (to) release all political hostages in your hands; beyond that, we will come and get these political hostages, whatever the cost."
Sonko accused Sall of being "a murderous president". Referring to riots that shook Senegal last year, he said: "After having murdered 14 people during the events of February-March 2021, here he is adding three more victims to his list in June 2022".
The clashes come as the country is in the grip of pre-election tension.
Sonko had called for protests against a decision to bar a list of candidates for Senegal's legislative elections on July 31.
The move also bans him and other opposition figures from contesting the ballot.
(AFP)
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Senegalese president fires health minister after deadly hospital fire
EYE ON AFRICA
Opposition demonstrations held in Dakar, Senegal, in the run up to elections
The France 24 Interview
Africa 'already has shortage' of grain and fertiliser, AU head Sall warns
France24 - World
Rwandan FM dismisses fears of war with neighbouring DR Congo
Issued on: 17/06/2022 - 19:00Modified: 17/06/2022 - 19:22
Marc Perelman
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Rwanda's Foreign Minister Vincent Biruta granted an interview to FRANCE 24 to discuss the increasingly tense situation with neighbouring DR Congo. Earlier this Friday, a Congolese soldier crossed the border and was killed by Rwandan security forces, while two Rwandan soldiers were wounded. Fighting between Congolese troops and a rebel movement called the M23 has inflamed tensions between the two neighbours. Biruta dismissed fears that the tensions could lead to a war. He also insisted that Rwanda was "committed" to its deal with the UK to take in asylum seekers, despite the first flight being cancelled earlier this week.
Anti-Rwanda tensions boil over in eastern DR Congo city of Goma
DR Congo condemns Rwanda for ‘supporting’ M23 rebels as group seizes border town
EYE ON AFRICA
DR Congo: M23 rebel group seizes key border town, DRC blames Rwanda
France24 - World
Vivatech: Africa tech award celebrates fresh ideas from Africa
Issued on: 17/06/2022 - 17:43Modified: 17/06/2022 - 18:42
For the first time, the Vivatech trade show launched a special prize for African startups; Three startups were rewarded in the health, environment and finance categories. Christophe Dansette, Armelle Caux and Landry Tchatchouang met two of the winners, report.
France24 - World
Remains of UK journalist identified as US urges ‘accountability’ over Amazon murders
Issued on: 17/06/2022 - 22:00
FRANCE 24
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The United States on Friday urged accountability over the murder in the Brazilian Amazon of a British journalist and an Indigenous expert, as it hailed defenders of the rainforest.
Brazil's Federal Police said Friday it had officially identified the remains of British journalist Dom Phillips, who was found buried in the Amazon after going missing on a book research trip.
Phillips, who disappeared with Indigenous expert guide Bruno Pereira on June 5, was identified through forensic analysis of the unearthed remains, the agency said in a statement.
This came after the US on Friday urged accountability over the murders of Philips and Pereira, as it hailed defenders of the rainforest.
State Department spokesman Ned Price offered condolences to the families of journalist Dom Phillips and his expert guide Bruno Pereira, saying they were "murdered for supporting conservation of the rainforest and native peoples there."
"We call for accountability and justice -- we must collectively strengthen efforts to protect environmental defenders and journalists," Price wrote on Twitter.
The killings were confirmed days after President Joe Biden held a first meeting with his Brazilian counterpart Jair Bolsonaro, who has faced criticism over the episode.
Activists say that Bolsonaro has sacrificed law and order in the Amazon as he pushes commercial expansion.
Bolsonaro appeared in an interview to blame the missing men for undertaking a "reckless" trip in an area where Phillips was "disliked."
An ally of former president Donald Trump, Bolsonaro nonetheless appeared upbeat after meeting Biden on the sidelines of a summit in Los Angeles a week ago.
Biden during the meeting voiced concern about climate change and deforestation in the Amazon, a vital "sink" for the planet's carbon.
Brazilian police said that the killers of Phillips and Pereira acted alone and were not part of a criminal group, an assertion rejected by Indigenous leaders.
(FRANCE 24 with AFP)
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Brazilian police arrest second suspect in disappearance of pair in Amazon
Brazil police say bodies found in Amazon after suspect confessed to killing missing men
Brazilian police deny bodies found in search for UK journalist, indigenous expert
El País (ESP)
Vuele en un ‘chaise longue’ de dos pisos: el invento español que quiere aprovechar al máximo el espacio de los aviones
AVIONESEl proyecto universitario de Alejandro Núñez Vicente consigue maximizar el espacio de una aeronave a la vez que permite al pasajero estirar las piernas hasta ponerlas en posición horizontal
Volar en clase económica se ha convertido en una experiencia cada vez más incómoda. Los pasajeros actúan como improvisados contorsionistas, encajan sus piernas en el compartimento como si fueran piezas de un tetris de carne y hierro. Sin embargo, el curioso invento de un estudiante español quiere cambiar esta molesta tendencia.
Twitter ha convertido el proyecto universitario de Alejandro Núñez Vicente (Madrid, 22 años) en un fenómeno viral. Él quiere hacerlo realidad. Su prototipo Chaise Longue Economy Seat ha recibido la atención mundial. Este prevé una cabina de asientos en dos niveles, con filas con asientos en el suelo y otros elevados. De esta forma se consigue maximizar el espacio, con más butacas en el avión, pero también aumentar la comodidad del pasajero, que podrá estirar las piernas hasta ponerlas totalmente en posición horizontal, como si estuviera en un diván o chaise longue, de ahí el nombre del invento.
Alejandro Núñez Vicente mide 1,90 metros. Es español, pero estudió Ingeniería en la Universidad TU Delft, en Países Bajos. Estos datos ayudan a entender cómo y por qué se le ocurrió desarrollar el Chaise Longue Economy Seat. “Volvía a Madrid los fines de semana, viajaba unas horas y lo pasaba fatal, así que no quería ni imaginarme cómo podría ser viajar en esos aviones largas distancias. Ahí empecé a darle forma a la idea”, cuenta a El Viajero.
Su diseño aprovecha el limitado espacio de la cabina de un avión en sus tres dimensiones, atreviéndose a jugar con la altura. Pasa por eliminar el compartimento superior para el equipaje, que se guardaría en compartimentos bajo el asiento, y añade un espacio extra para las piernas de los pasajeros que estuvieran situados en la fila más baja. Además, al no estar los asientos uno detrás de otro, se aumenta la capacidad de reclinación, permitiendo al pasajero tumbarse sin molestar al de atrás. "Estos asientos se pueden reclinar 125 grados, 15 más de lo normal, no hay ninguno en economy que tenga esta reclinación”, señala el ingeniero.
Uno de los efectos secundarios de la reducción de espacio en los aviones ha sido la imposibilidad de reclinar los asientos sin molestar al ocupante de detrás. Los asientos caían, desde la primera fila a la última, como fichas de dominó, hasta que algún pasajero insomne, alguien quizá que tenía cosas que escribir o que comer, decidía no hacerlo. Y empezaba una pelea por el espacio que muchos resolvían a gritos, o tirando de artilugios. Compañías aéreas como United Airlines y Virgin prohibieron los llamados knee defender, herramienta que hacía las veces de tope e impedían al pasajero de delante reclinar su asiento.
Núñez comenzó a trabajar en el Chaise Longue Economy Seat el año pasado. Entonces tenía 21 años y entendía esto como un proyecto universitario. Le propuso desarrollarlo a su profesor, Peter Vink, experto en diseño de interiores de aviones. Su nominación a los Crystal Cabin Awards de 2021, un premio importante en el sector de la aviación, le hizo replantearse la dimensión de su idea. “No gané, pero como si lo hubiera hecho, porque todo el mundo conoció este proyecto, salieron un montón de artículos y se empezó a hablar mucho de esto”, señala ahora Núñez. La atención mediática ha terminado por decidirle a dar el salto. Núñez ha puesto en pausa su máster y ha conseguido financiación para dedicarse a su prototipo a tiempo completo.
Su mayor patrocinador ha sido una empresa española, Aircraft Interior Refurbishment España, AIRE. “Este será el primer diseño de asientos de aviones español”, apunta Núñez, aunque lamenta que proyectos como el suyo tengan más posibilidades de prosperar en el extranjero. En los últimos meses, este ingeniero ha viajado por todo el globo, presentando el proyecto en Nueva York o Alemania… Con 16 vuelos a la espalda reconoce tenerla destrozada. Espera que su prototipo ayude a mejorar este tipo de problemas.
El increíble caso del asiento menguante
El auge del low cost y la necesidad de las compañías aéreas de maximizar beneficios han hecho que los aviones aumenten su capacidad en los últimos años reduciendo el espacio entre asientos. A principios de la década de los 2000, entre las filas de clase económica había un espacio de unos 86 centímetros. Ahora, la media se sitúa entre los 76 y los 78, según Flyers Rights, un grupo estadounidense de defensa de los pasajeros. El espacio entre las butacas del prototipo de Núñez es de entre 76 y 81 centímetros. No es una ganancia revolucionaria, pero la sensación es de mayor amplitud al poder estirar las piernas sin límite en el asiento de abajo y reclinar los asientos en ambos casos. Es un avance en un campo en el que hasta ahora solo ha habido retrocesos.
"Desde los años cincuenta, la época dorada de los aviones, hasta ahora los asientos se han hecho más finos, más pegados, con menos espacio para las piernas…", señala Núñez. Su asiento pretende ir en el sentido contrario y "mejorar, por primera vez en décadas, la comodidad del pasajero".
Núñez atiende la llamada de El Viajero entre reunión y reunión, en el marco de la Aircraft Interiors Expo, una feria de mobiliario aeronáutico celebrada en Hamburgo. Fue precisamente allí donde se presentó hace unos años el Skyrider 2.0, un asiento “de ultradensidad” más parecido al sillín de una bici que al asiento de un avión. El artilugio pretendía aumentar hasta un 20% la cantidad de pasajeros que podían viajar en una aeronave. Lo hacía a costa de su comodidad, ya que las personas tenían que hacer el viaje prácticamente de pie. También se hizo viral, pero por los motivos opuestos a los que han aupado el prototipo de Núñez.
El Chaise Longue Economy Seat no promete, en su configuración actual, aumentar el número de asientos por avión, aunque con algunas modificaciones puede incrementarlos entre un 5% y un 10%, señala su creador. No es su principal preocupación. Dice que no quiere meter a más pasajeros en los aviones, sino hacerles la vida un poco más cómoda. Y esto, por algún motivo, resulta revolucionario e innovador en el panorama aeronáutico actual.
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BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
France24 - World
Power on: Has the renewable energy transition stalled?
Issued on: 17/06/2022 - 15:34
Kate MOODY
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The world "missed a historic chance for a clean energy recovery", warns the sustainable energy network REN21. Despite growing investment, clean energy still lags behind fossil fuels when it comes to powering homes and businesses. FRANCE 24's Kate Moody talks to REN21's Executive Director Rana Adib.
Also in the programme:
- How will you get around in the future? FRANCE 24's Yuka Royer went to the Vivatech trade fair in Paris to check out some of the latest innovations in mobility.
- And we see how electric barges are the transporters of choice for more and more French firms looking to get around high fuel prices and traffic jams.
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The Debate
Whatever it takes? Europe forced to speed up its energy transition
Down to Earth
Geothermal energy: A new, green lease of life for old coal mines
Business Daily
Wind and sun: European nations step up shift to renewables
France24 - World
Climate change: 'The frequency of heatwaves will increase'
Issued on: 16/06/2022 - 14:57
James CREEDON
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More frequent and intense heatwaves are the most deadly form of extreme weather made worse by global warming, with death tolls sometimes in the thousands. But they can also have devastating economic impacts too, experts say. The prolonged and unseasonable scorchers gripping the central United States and rolling northward across western Europe, sending the thermometer above 40 degrees Celsius (104 degrees Fahrenheit), are likely to cause both. For a deeper understanding of this unseasonable sweltering weather, FRANCE 24 is joined by Vincent-Henri Peuch, Head of the Copernicus Atmosphere Monitoring Service (CAMS) and Deputy Director of the Copernicus Department at ECMWF. "Mr. Peuch asserts that "the best thing to do is to address the problem of the emission of greenhouse gases because that's the only way to stop the trend we are observing of an increase in the intensity, frequency, and duration of these heatwaves."
France24 - Monde
À Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine critique des sanctions "irréfléchies" contre la Russie
Publié le : 17/06/2022 - 18:27
FRANCE 24
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Gauthier RYBINSKI
Lors d'un long discours prononcé au Forum économique international de Saint-Pétersbourg, le président russe a souligné vendredi l'inefficacité des sanctions adoptées contre la Russie. Il a également réaffirmé sa détermination à poursuivre son "opération spéciale" en Ukraine.
L'économie russe résistera aux sanctions et son "opération spéciale" en Ukraine sera menée jusqu'à son terme : tels sont les axes du discours fleuve prononcé par Vladimir Poutine, vendredi 17 juin, à l'occasion du Forum économique international de Saint-Pétersbourg.
Le dirigeant russe a accusé l'Occident, dont il a fustigé l'arrogance coloniale, de vouloir écraser son pays au moyen de sanctions "insensées" et "irréfléchies", n'ayant pas la moindre chance de fonctionner. "Nous sommes un peuple fort et pouvons faire face à n'importe quel défi. Comme nos ancêtres, nous résoudrons tous les problèmes, toute l'histoire millénaire de notre pays en témoigne", a déclaré Vladimir Poutine.
Selon lui, les États-Unis se considèrent comme "l'émissaire de Dieu sur Terre", Washington et ses alliés tentant de "changer le cours de l'histoire" pour affaiblir un Russie souveraine et indépendante.
En réaction à l'invasion de l'Ukraine lancée le 24 février, les alliés occidentaux ont imposé contre la Russie les sanctions économiques les plus dures qu'un pays ait connues dans l'histoire moderne.
Vladimir Poutine a assuré que l'Union européenne pourrait perdre plus de 400 milliards de dollars (381,5 milliards d'euros) à cause de ces sanctions qui, selon le président russe, se retourneraient contre ceux qui les ont adoptées.
La Russie n'a "rien à voir avec l'inflation"
Le chef du Kremlin a assuré que l'offensive russe en Ukraine n'avait aucune influence sur les difficultés économiques mondiales, notamment l'inflation des prix de l'énergie, accusant les "erreurs systémiques" de l'Occident. "Nous entendons tous parler d'une prétendue "inflation de Poutine" (...) Nos actions pour libérer le Donbass n'ont rien à voir avec ça", a-t-il affirmé.
"C'est le résultat des erreurs systémiques de l'administration américaine et de la bureaucratie européenne (...) Pour eux, notre opération est une bouée de sauvetage qui leur permet de tout nous mettre sur le dos", a-t-il poursuivi, critiquant la "politique économique erronée" des pays occidentaux. "Ils ont imprimé, distribué de l'argent et ratissé toutes les marchandises des marchés des pays tiers pour cet argent".
Les États-Unis et les pays européens font face à une inflation galopante atteignant jusqu'à 11 % au Royaume-Uni, stimulée notamment par la hausse des prix du carburant. En Russie, l'augmentation des prix s'élève à 16,7 % sur un an.
Avec Reuters
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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L'Entretien de France 24
Conseiller de Zelensky : "Avec des armes lourdes, nous pouvons gagner la guerre en 3 à 6 mois"
LE FIL DU 17 JUIN
À Kiev, Boris Johnson propose un "programme de formation des forces ukrainiennes"
LE FIL DU 16 JUIN
À Kiev, Macron et les Européens affichent leur solidarité avec l'Ukraine
BBC
Bangladesh floods: Torrential rain leaves millions stranded
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Military personnel have been deployed for rescue and relief operations in Bangladesh after monsoon rains swamped huge areas of the country.
At least 25 people have died and millions have been left stranded.
Officials have said much of the north-east is under water and that the situation could worsen over the weekend with more rains forecast.
The Sylhet region is among the worst affected, with much of the area without electricity and internet access.
France24 - World
Climate resilience and a fair energy transition: two major issues for the African continent
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Issued on: 16/06/2022 - 18:18Modified: 16/06/2022 - 18:19
African Development Bank
Today the African continent faces two significant challenges. It’s the continent that’s the most affected by rising temperatures, and at the same time, 600 million Africans still don’t have access to electricity.
The African Development Bank Group held its Annual Meetings from the 23rd to 27th of May in Accra, Ghana, regarding two major topics: climate resilience and a fair energy transition in Africa. A topical choice from last year’s COP26 in Glasgow, Scotland, and the COP27, next November in Sharm el-Sheikh, Egypt.
The Bank’s governors shared their experiences regarding the challenges of climate change and energy transition their countries face. They also detailed the measures to address the issue’s current situation and solutions.
Africa emits only 3% of greenhouse gases, but:
- Africa is the continent most affected by rising temperatures. A global increase of 2 degrees Celsius could translate into an increase of 3.6 degrees in parts of Africa.
- Rising sea levels are a threat, particularly for coastal countries in West Africa.
- 35 of the 45 countries most vulnerable to climate change are in sub-Saharan Africa.
- From 2020 to 2030, Africa’s climate change needs could amount to $331 billion.
- Africa receives only 3% of total global climate finance flows.
Africa must successfully carry out its energy transition because:
- The continent is home to 20% of the world’s population and accounts for only 6% of global energy demand.
- Six hundred million Africans still do not have access to electricity.
- 600,000 deaths are caused yearly by household air pollution, including poor-quality fuels used for heating and cooking.
- 2-4% of Africa’s GDP is cut yearly due to energy supply problems and recurrent power cuts.
- To meet its aspirations, the continent must double its energy production capacity between 2020 and 2040.
Climate justice
The African Development Bank Group’s 2022 Meetings took place for five days in the Ghanaian capital - and for the first time in person since 2019. Some 3,000 delegates from its 54 African and 27 non-African member states were in attendance. At the event, Nigerian President Akinwumi Adesina emphasized that the Bank will have doubled its climate change budget to $25 billion by 2025. The AfDB, which also stopped financing coal mining last year, is committed to helping reduce greenhouse gas emissions on the continent. Akinwumi Adesina also insisted on climate justice between Northern and African countries. Kenneth Ofori-Atta, Ghana’s Minister of Finance, concluded: “Let’s have the courage to move the climate change program forward and support countries with climate strategies for green and inclusive growth.”
Here are some examples of the initiatives underway for the next edition of the African Development Bank Group’s Annual Meetings, scheduled for May 2023 in Sharm el-Sheikh, Egypt.
AfDB, a pioneering role
The African Development Bank did not wait for the big gathering in Accra to act. Here are three examples of the projects it has undertaken.
On climate resilience: 100 million hectares of degraded land will be rehabilitated along a corridor 8,000 km long and 15 km wide across the African continent. This will remove 250 million tonnes of carbon dioxide and create 10 million green jobs by 2030.
Another priority for the AfDB is the Youth ADAPT programme, with a budget of US$1 million. This is a competition for young entrepreneurs that rewards developing innovative solutions to adapt to climate change and create green jobs. Regarding energy transition, $20 billion has been invested in producing 10,000 megawatts of solar energy, which will benefit 250 million people in the Sahel region, from Senegal to Ethiopia.
Ghana goes solar
On the sidelines of the Annual Meetings, the government of Ghana signed a grant agreement with the African Development Fund and a loan with the Swiss government for a solar photovoltaic mini-grid and net metering project. Net metering is the difference between the energy you produce and do not use but is still used by your supplier and your consumption.
The funding from the Swiss government will be explicitly used to support the development of Ghana’s existing net metering programme and to deploy 12,000 solar photovoltaic systems for SMEs and households. The project, which is expected to cost US$ 85.88 million, will reduce greenhouse gas emissions by 0.779 million tonnes of CO2 per year and create up to 2,865 jobs during the construction phase, 30% of which will be reserved for women and youth.
Nothing but water
By the end of 2024, Mozambique is expected to complete the financing for constructing the Mphanda Nkuwa dam in Tete province, a region that is desperately short of electricity. The turbulent Zambezi River will power the 1,500-megawatt hydroelectric plant. It will be complemented by 1,300 km of high-voltage lines. The cost of the project is USD 4.5 billion. Commissioning is expected in 2031.
The shoes that never wear out
Climate resilience also involves individual and private initiatives. For example, Nigerian, Yewande Adebowale, has set up a company to produce shoes from plastic waste. The brand is called “Salubata”, which means “shoes that never wear out” in Yoruba. Each “Salubata” shoe purchased eliminates over 12.6 kg of CO2 from the environment.
Renewable energy: Africa’s potential in crucial figuresSolar: 10,000 gigawattsHydroelectric: 350 gigawattsWind: 110 gigawattsGeothermal: 15 gigawatts
Learn more about African Development Bank's projects and operations at afdb.org/en
► Discover the dedicated Eye on Africa on climate change: Crisis and opportunities for Africa
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Villes de demain : la grande mutation technologique
Publié le : 17/06/2022 - 19:04Modifié le : 17/06/2022 - 20:10
Sébastian SEIBT
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Ellen Dunham-Jones, spécialiste de l'aménagement des villes et surtout des banlieues pour les rendre mieux adaptés à l'évolution de nos modes de vie, revient pour France 24 sur la manière dont la technologie peut aider à accompagner la transformation urbaine à venir à cause de la pandémie et de l'impact du réchauffement climatique.
France24 - Monde
L’intelligence artificielle, alliée des soldats et espions
Publié le : 16/06/2022 - 23:10Modifié le : 16/06/2022 - 23:15
Sébastian SEIBT
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Laura MOUSSET
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Preligens est une start-up française qui travaille dans un domaine dont l'importance n'a fait que croître avec le conflit en Ukraine : l’analyse des images satellites grâce à l'intelligence artificielle. L’armée et le renseignement en sont friands. Et pas seulement en France, puisque cette société française travaille avec les ministères de la Défense de plusieurs pays européen. Renaud Allioux, son cofondateur, explique en quoi cette technologie peut faire la différence.
France24 - Monde
Genoskin : la santé dans la peau
Publié le : 16/06/2022 - 13:53Modifié le : 16/06/2022 - 14:14
Sébastian SEIBT
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Laura MOUSSET
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À VivaTech, le salon parisien de l'innovation, la start-up Genoskin est venue démontrer en quoi sa technologie de conservation ex-vivo de la peau humaine pouvait aider à faciliter les tests de médicaments et de vaccins. Un enjeu de taille pour la santé publique, en temps de pandémie ou d'urgence sanitaire.
BBC
Dom Phillips 'was uncovering inconvenient truths'
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The remains of one of the two bodies found in the Amazon rainforest are those of UK journalist Dom Phillips, Brazilian police have confirmed.
The second body - believed to be that of indigenous expert Bruno Pereira - is still being examined.
Mr Phillips, 57, and Mr Pereira, 41, were first reported missing on 5 June. Earlier this week, a suspect confessed to burying the bodies.
Sian Phillips and Paul Sherwood, sister and brother-in-law of Mr Phillips, spoke to the BBC's Today programme about his work in the Amazon.
BBC
Sri Lanka should have gone to IMF sooner, says central bank governor
By Ben ChuEconomics editor, Newsnight
Sri Lanka could have avoided its current economic turmoil if it had gone to the International Monetary Fund (IMF) for a bailout sooner, the country's central bank governor says.
P Nandalal Weerasinghe told BBC Newsnight that the delay in seeking outside help was a mistake.
The country has said it needs $5bn this year in support from the international community, including the IMF.
Sri Lanka defaulted on its foreign debt for the time in its history last month.
"If we had taken the decision to go to the IMF earlier, if we started the debt resettlement process one year before, we could have managed the situation without this kind of suffering in this country," he said.
His comments came as he is attempting to restore order to Sri Lanka's economy, which is experiencing extreme fuel shortages, soaring food prices and a lack of medicines.
A recent survey by the United Nations World Food Programme found that around two thirds of Sri Lankan households have been forced to reduce their food intake.
Mr Weerasinghe said Sri Lanka was experiencing its worst economic crisis since independence from Britain in 1948.
A team from the IMF is due to arrive in Colombo for talks on Monday and Mr Weerasinghe will be a key participant in those meetings.
Yet there is uncertainty about whether Mr Weerasinghe, who replaced previous governor Ajith Nivard Cabraal in April, will be reappointed for a full six year term at the end of this month.
"I have expressed my desire to continue," he said.
"I don't think when I took over I had the expectation I would be serving only for two months and go back. If that was the situation, I would not [have] come in… This is not something that can be addressed within two months. It will get worse before it getting better."
A complication in the IMF negotiations is Sri Lanka's substantial borrowing from China, which Mr Weerasinghe said accounts for 15% of the country's total external debt.
The fund has a policy of not bailing out countries unless all its other creditors have first agreed to write down their loans.
"I'm sure China as a good friend of Sri Lanka [will] offer similar relief that will be offered by other creditors as well," said Mr Weerasinghe.
Former Sri Lanka central bank staff have written an open letter to the embattled President Gotabaya Rajapaksa urging him to keep Mr Weerasinghe in the post.
"If anyone is contemplating to remove him from his position as the Governor of the Central Bank of Sri Lanka, we see it as a highly unpatriotic move with entirely ulterior motives," they wrote.
The World Bank has warned that as many as 12 other developing countries are at risk of default over the coming year.
Analysts say states such as the Maldives, Rwanda, Ethiopia, Senegal are also all on the financial brink.
Egypt, Ghana and Pakistan are also seen as intensely vulnerable.
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France24 - Monde
Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:05
Caroline DE CAMARET
Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.
Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?
Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Nicola BEER, Eurodéputée allemande, groupe Renew Europe (FDP)
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Paolo BORCHIA, Député européen, Identité et Démocratie (Italie)
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Marisa MATIAS, Députée européenne, La Gauche (Portugal)
BBC
Friendly fungi help forests fight climate change
This award-winning essay from young British science writer Zara Hussan explores the hidden, underground networks of fungi that are silently helping plants and trees to lock away carbon and combat climate change. Winner of the 2022 Association of British Science Writers (ABSW) Young Science Writer of the Year award, her essay explores a microscopic realm: Earth's fungal "life support system".
A forest is home to billions of living things, some of them too small to be seen by the naked eye. Collectively, these micro-scale species contribute more to our planet than most of us could imagine.
While we know that forests play a major role in countering global warming - acting as reservoirs for carbon - what is less well understood is how tiny organisms that dwell hidden in the soil help lock away our greenhouse gas emissions.
The trees in our forests absorb carbon dioxide from the atmosphere as they photosynthesise; their leaves, powered by sunlight, convert that carbon dioxide into oxygen and sugar. As a tree grows, the carbon becomes part of its woody "biomass".
This is how trees naturally combat the planet-warming greenhouse effect. In the last 20 years, the Amazon rainforest alone is estimated to have taken in 1.7 billion metric tons of carbon dioxide.
Trees though do not act in isolation; they are entangled with - and working alongside - a vast community of micro-scale fungi.
A 2016 study led by researchers from Imperial College London revealed that one particular type - ectomycorrhizal fungi - enables certain trees to absorb CO2 faster (and therefore grow faster) than others. This is known as the "CO2 fertilisation effect".
These fungi live in the root system of a host tree. In a symbiotic relationship, fungi help the tree to absorb more water, carbon and other nutrients. In exchange, the tree provides food for the fungi by photosynthesising.
Ectomycorrhizal fungi have also been found to slow down the process of rotting; decomposition breaks down all that locked-away carbon and releases it into the atmosphere. So the fungi, in effect, have two methods of fighting global warming.
Insights into the critical, growth-boosting role of fungi have already been applied to agriculture. Seeding the soil with "friendly fungus" is considered a promising technology for future sustainable farming.
Research conducted into planting one particular variety - Arbuscular mycorrhizal fungi, or AMF - in soil has shown how it can not only help enrich soil fertility, but also reduce CO2 levels in the atmosphere.
Using these fungi can also provide a more sustainable alternative to chemical fertilisers, which can run into and pollute nearby water sources.
The benefits of so-called "biofertilisers", like AMF, have resulted in the global biofertiliser market reaching a value of more than $2bn.
Switching from chemical to biological fertilisers does comes at a financial cost. Biological fertilisers are also often crop-specific and they generally do not boost crop yield as much and as quickly as chemical fertilisers do. They are understood to be so much more beneficial for the soil and for the environment though that, in the UK, the government has developed a scheme called the Sustainable Farming Incentive (SFI). It aims to provide financial assistance to farmers who opt for more sustainable, nature-enhancing practices.
Moving away from chemical fertilisers on farmland could give those helpful fungi a boost in our forests, too.
Scientists say that naturally-occurring forest fungi are being put at risk by some chemicals. Dr Colin Averill, a senior scientist at ETH Zurich in Switzerland, says chemical fertilisers - that are rich in nitrogen, phosphorus and potassium - actually break down the symbiosis between fungi and plant roots.
Research has also shown a link between the loss of soil fungi and a reduction in carbon content of forest soil. Meanwhile, deforestation, which annihilates the fungi along with their host trees, disrupts this whole underground, climate change-fighting ecosystem.
The system can be repaired, though. Dr Averill says that, by transplanting soil from rich, biodiverse "donor" sites to sites where soil is depleted, it is possible to restore fungal networks.
He argues that taking these steps is necessary to help protect microbial communities.
More recently, a project led by the Society for the Protection of Underground Networks (Spun) has set out to map these microscopic fungal networks and to understand their essential role in protecting our soils. The project is the start of what scientists have called an "underground climate movement", aiming to protect this ancient life support system and to help it to help us fight climate change.
These fungi might be tiny and hidden beneath the ground, but they form a network that is protecting our planet. Scientists who study them say we can do more - particularly through sustainable farming methods - to protect them.
Young Science Writer of the year 2022, Zara Hussan, 14, is from Plashet School, East Ham, London. The ABSW Young Science Writer of the Year award invites students aged 14-16 years, to submit an 800-word essay. The competition, supported by BBC News, is designed to get young people writing and thinking about the big questions in science, technology, engineering and/or mathematics.
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France24 - Monde
Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
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Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
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France24 - Monde
Quand le programme de la Nupes ravive la bataille entre économistes
Publié le : 17/06/2022 - 14:21
Romain BRUNET
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Les élections législatives donnent lieu à une bataille de chiffres entre économistes visant les propositions de la Nupes, alors que celles d’Ensemble ! sont plutôt épargnées. Le résultat d’une domination culturelle des économistes orthodoxes depuis une quarantaine d’années.
Législatives 2022 © Studio graphique FMM
"Ruine économique", "chaos", "scénario à la grecque" : des jugements plus hostiles les uns que les autres sont portés depuis la naissance de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) et la présentation de son programme.
Celui-ci a en effet de quoi donner des sueurs froides aux soutiens d’Emmanuel Macron. Retraite à 60 ans, smic à 1 500 euros net, blocage des prix de produits de première nécessité, rétablissement de l’ISF et suppression de la "flat tax" ou encore dépense publique de 250 milliards d’euros par an : en misant sur une politique de la demande plutôt que de l’offre, les mesures proposées sont en totale opposition avec la politique économique du chef de l’État.
Les économistes et les opposants politiques avaient été plutôt discrets durant la campagne présidentielle au sujet de Jean-Luc Mélenchon. Mais après les 22 % obtenus par le candidat insoumis le 10 avril et à mesure que l’hypothèse d’un score important de l’union de la gauche aux élections législatives (second tour le 19 juin) gagnait en probabilité, les tirs de barrage se sont intensifiés.
Le programme économique de Nupes n'est pas dangereux, il est dingue.250 milliards de dépenses de plus par an. 260 milliards de recettes fiscales. Ca signifie qu'ils reprennent de la main gauche ce qu'ils donnent de la main droite.C'est une affabulation.#France2022 #Nupes pic.twitter.com/IgkeQBSMq5
June 16, 2022Dans un texte publié le 19 mai sur son site Internet et s’appuyant sur le chiffrage du programme de Jean-Luc Mélenchon produit par l’Institut Montaigne, le "think tank" de gauche libérale Terra Nova, sous la plume du banquier et ancien haut-fonctionnaire Guillaume Hannezo, critiquait vertement le programme économique de la Nupes, estimant que celui-ci aurait des conséquences désastreuses – "explosion des déficits publics et du chômage", "dynamique insoutenable de la dette publique" – et obligerait le gouvernement dirigé par Jean-Luc Mélenchon à faire machine arrière et à choisir, pour sauver les meubles, entre "un plan d’austérité sans précédent" ou "le chaos de la sortie de l’euro".
Le même jour, l’économiste et professeur au Collège de France, Philippe Aghion, l’un des inspirateurs du programme d’Emmanuel Macron en 2017, publiait une tribune dans Les Échos intitulée "Le penser-faux de M. Mélenchon". Après avoir dézingué le programme économique de la Nupes qui, selon lui, "mènerait au désastre", il concluait son texte en invitant Jean-Luc Mélenchon à prendre des cours d’économie.
>> Stratégie de campagne : Ensemble ! s'applique à dénoncer le "danger" Nupes pour la République
En réponse, plus de 300 économistes, dont Thomas Piketty, Julia Cagé, Dominique Meda ou encore Gabriel Zucman, ont signé une tribune, publiée sur le site Internet du Journal du Dimanche, soutenant le programme économique de la Nupes.
Et surtout, les économistes de la Nupes ont organisé une conférence de presse, mardi 7 juin, visant à démontrer que leur programme était crédible, chiffré et précis. Ceux-ci s’étaient prêtés à l’exercice une première fois durant la campagne présidentielle, avec une émission de plus de trois heures pour présenter le chiffrage du programme de Jean-Luc Mélenchon. L’explication pré-législatives fut beaucoup plus courte, mais un document de 48 pages visant à "mettre les points sur les i" a été produit pour l’occasion.
Nous disons aux Français : notre programme économique est sérieusement organisé et chiffré. Le néolibéralisme a prouvé sa dangerosité face aux crises sanitaires et climatiques. Le chaos, c'est eux. Pour en sortir, votez #NUPES, votez le V, ces 12 et 19 juin.#EconomieNUPES pic.twitter.com/m7ZguMu7p2
June 7, 2022"Le gouvernement tente d’imposer un récit fallacieux autour de notre programme économique, peut-on lire dans le document. Selon eux, avec un gouvernement Nupes, un désastre économique s’abattrait sur le pays. Ce récit traditionnel (…) vise en réalité à imposer l’idée du choix unique : la politique néolibérale du gouvernement est la seule possible, le reste n’est pas sérieux et donc dangereux. Comme si l’économie ne relevait d’aucun choix politique mais d’une prétendue rationalité objective."
"There is no alternative"
On retrouve ici le vieux débat opposant économistes orthodoxes – tenants d’une économie néolibérale qui présuppose l’efficience des marchés financiers et prône la réduction des dépenses publiques, la privatisation des services publics ou encore la flexibilisation du marché du travail – et économistes hétérodoxes – opposés à ces politiques et proches de l’école keynésienne qui entend au contraire donner un rôle central à l’État.
"Plusieurs écoles de pensée existent mais le souci, c’est que la quasi-totalité des médias est possédée par des industriels qui choisissent les journalistes et donc, naturellement, le point de vue du patron est plus important que le point de vue des citoyens", regrette l’économiste hétérodoxe Henri Sterdyniak, co-auteur du Manifeste d’économistes atterrés (2010).
>> Stratégie de campagne : la Nupes espère mobiliser les jeunes et faire du scrutin un référendum anti-Macron
Ainsi, la vision des économistes néolibéraux s’est imposée depuis une quarantaine d’années dans la plupart des pays du monde occidental. L’idée que les politiques prônant la maîtrise des dépenses publiques, le soutien aux entreprises et la concurrence seraient sérieuses, quand celles visant à augmenter la dépense publique seraient utopistes s’est peu à peu ancrée dans les esprits. Une victoire idéologique symbolisée par la célèbre tirade de l’ancienne Première ministre britannique Margaret Thatcher : "There is no alternative" ("Il n’y a pas d’alternative").
Le programme économique de la Nupes est-il réaliste ? - Par @PierreKupferman pic.twitter.com/zbWNyS8bix
June 13, 2022Le programme de la Nupes, qui propose justement une alternative – le slogan de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, "Un autre monde est possible", étant issu du mouvement altermondialiste – est donc logiquement pris pour cible.
"Ces attaques sont un peu un hommage au programme de la Nupes, qui entend changer les choses, donc c’est normal qu’il suscite de l’intérêt, juge Henri Sterdyniak. Mais en même temps, elles sont injustes dans la mesure où le programme d’Emmanuel Macron a un déséquilibre de 90 milliards d’euros par an, qu’il ne précise pas quelles dépenses il compte réduire et que cela ne soulève aucune question chez les commentateurs."
Seule la Nupes, en effet, a produit un chiffrage aussi précis de son programme quand Ensemble !, le Rassemblement national ou Les Républicains se contentent d’un cadrage approximatif. "Au moins eux ont fait l’effort de présenter un chiffrage très détaillé, qui se prête à la critique. Ce sont les seuls", reconnaît ainsi Guillaume Hannezo, l’auteur de la note très critique de Terra Nova, dans le magazine Alternatives Économiques.
Débat technique sur l’effet multiplicateur
La précision du chiffrage est telle que le point central de la bataille entre économistes porte sur la valeur du coefficient multiplicateur keynésien – qui correspond, en schématisant, au "rendement" de l’investissement public – retenu par la Nupes. Un débat de spécialistes difficile à suivre pour la plupart des électeurs mais qui donne lieu à des échanges qui ne manquent pas de sel sur Twitter.
À un journaliste politique ironisant sur le réseau social au sujet des 267 milliards d’euros que permettraient de rapporter les 250 milliards investis par l’État, selon les prévisions de la Nupes, l’économiste Thomas Porcher a répondu : "Ça s’appelle l’effet multiplicateur. On l’apprend en première année d’éco en cours de macroéconomie."
Olivier Blanchard, ancien chef économiste du FMI et tenant d’une ligne orthodoxe, a alors commenté d’un lapidaire "Recalé". Réaction cinglante de Thomas Porcher : "Par celui qui pendant la crise grecque défendait l’austérité pour nous dire, 3 ans après (quand l’économie grecque était à terre), qu’il avait fait une erreur en sous-estimant le multiplicateur budgétaire grec. Recalé par les faits. Déjà jugé par l’histoire."
Par celui qui pendant la crise grecque défendait l'austérité pour nous dire, 3 ans après (quand l'économie grecque était à terre), qu'il avait fait une erreur en sous-estimant le multiplicateur budgétaire grec.Recalé par les faits. Déjà jugé par l'histoire. https://t.co/jvkid2Ojwh
June 16, 2022Pour Henri Sterdyniak, le réchauffement climatique et l’instabilité financière qui l’accompagne pourraient faire évoluer la pensée dominante dans les années à venir. "Il y a pas mal d’économistes qui prennent conscience que le marché est incompatible avec le tournant écologique et qu’il faut de toute évidence s’attaquer au mode de vie des classes supérieures et des classes moyennes supérieures pour aller vers un monde plus sobre et plus égalitaire. C'est la seule voie si on veut une planète encore vivable dans le futur", estime-t-il.
À en juger par les commentaires que suscite le programme économique de la Nupes, qui entend investir 50 milliards d’euros par an dans la bifurcation écologique et les services publics, cette "évidence" semble toutefois encore loin d’être partagée. La bataille entre économistes orthodoxes et hétérodoxes est plus que jamais d’actualité. Aux électeurs de trancher le débat, dimanche, lors du second tour des législatives.
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STRATÉGIE DE CAMPAGNE (2/2)
Législatives : la Nupes espère mobiliser les jeunes et faire du scrutin un référendum anti-Macron
STRATÉGIE DE CAMPAGNE (1/2)
Législatives : Ensemble ! s'applique à dénoncer le "danger" Nupes pour la République
ANALYSE
Législatives : derrière le duel Nupes-Ensemble, une percée historique pour le Rassemblement national
BBC
Apple battery lawsuit: Millions of iPhone users could get payouts in legal action
By Noor NanjiBusiness reporter, BBC News
Millions of iPhone users could be eligible for payouts, following the launch of a legal claim accusing Apple of secretly slowing the performance of older phones.
Justin Gutmann alleges the company misled users over an upgrade that it said would enhance performance but, in fact, slowed phones down.
He is seeking damages of around £768m for up to 25 million UK iPhone users.
Apple says it has "never" intentionally shortened the life of its products.
The claim, which has been filed with the Competition Appeal Tribunal, alleges Apple slowed down the performance of older iPhones, in a process known as "throttling", in order to avoid expensive recalls or repairs.
It relates to the introduction of a power management tool released in a software update to iPhone users in January 2017, to combat performance issues and stop older devices from abruptly shutting down.
Mr Gutmann, a consumer champion, says the information about the tool was not included in the software update download description at the time, and that the company failed to make clear that it would slow down devices.
He claims that Apple introduced this tool to hide the fact that iPhone batteries may have struggled to run the latest iOS software, and that rather than recalling products or offering replacement batteries, the firm instead pushed users to download the software updates.
Mr Gutmann said: "Instead of doing the honourable and legal thing by their customers and offering a free replacement, repair service or compensation, Apple instead misled people by concealing a tool in software updates that slowed their devices by up to 58%."
The models covered by the claim are the iPhone 6, 6 Plus, 6S, 6S Plus, SE, 7, 7 Plus, 8, 8 Plus and iPhone X models.
It is an opt-out claim, which means customers will not need to actively join the case to seek damages.
In a statement, Apple said: "We have never, and would never, do anything to intentionally shorten the life of any Apple product, or degrade the user experience to drive customer upgrades.
"Our goal has always been to create products that our customers love, and making iPhones last as long as possible is an important part of that."
Apple has been haunted by so-called "batterygate" for some time although it has always insisted its intentions were honourable.
Its chief executive Tim Cook took the highly unusual step of apologising in 2018 to "anybody that thinks we had any other kind of motivation".
Critics say the update pushed people into buying newer devices as their older phones dramatically slowed down when carrying out fairly standard functions like Facetime following a software update.
Apple says the opposite is true - it was trying to extend their lifespan. The tech giant later offered discounted replacement batteries for iPhone 6 and above.
There are two broader issues here: one is the way in which gadgets in general become obsolete comparatively quickly, as they become unable to handle the latest and most advanced software updates that drive them.
The tech firms say these updates are essential to keep devices secure and working at their best but they soon outstrip older hardware - that is, slower processors and older batteries with less power.
As batteries age they need charging more frequently, and this is the second point: the more powerful a portable device becomes, the more power-hungry it becomes. The typical life of a lithium-ion battery is 500 charge cycles.
Batterygate
The claim by Mr Gutmann comes two years after a similar case was settled in the United States.
In 2020, Apple agreed to pay $113m to settle allegations that it slowed down older iPhones.
Thirty-three US states claimed that Apple had done this to drive users into buying new devices.
Millions of people were affected when the models of iPhone 6 and 7 and SE were slowed down in 2016 in a scandal that was dubbed batterygate.
At the time, Apple declined to comment, however, it had previously said the phones were slowed to preserve ageing battery life.
Claire Holubowskyj, an analyst at the research firm Enders Analysis, said issues like this may continue to crop up, given the technical limitations of ageing batteries.
"Technology in newer devices improves in leaps and bounds, not as a steady crawl, creating issues when releasing software updates which have to work on devices with often wildly different capabilities," Ms Holubowskyj said.
"Apple generates 84% of its revenue from selling new devices, making them reluctant to hold back updates to ensure older models keep working smoothly."
She added: "Until problems of devices and software updates outlasting and exceeding the capabilities of aging batteries are resolved, this challenge will recur."
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Apple to pay $113m to settle iPhone 'batterygate'
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France24 - Monde
Ukraine : la Commission européenne donne un avis positif sur une candidature à l'UE
Publié le : 17/06/2022 - 12:07Modifié le : 17/06/2022 - 13:02
FRANCE 24
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La Commission européenne a recommandé aux États membres d'accorder à l'Ukraine le statut de candidat à l'Union européenne, a annoncé, vendredi, la présidente de l'exécutif européen, Ursula von der Leyen.
La décision était très attendue. La Commission européenne a recommandé, vendredi 17 juin, d'accorder à l'Ukraine le statut de candidat à l'Union européenne, a déclaré la présidente de l’exécutif européen, Ursula von der Leyen, lors d'une conférence de presse. Le même avis a été rendu pour la Moldavie, alors que la candidature de la Géorgie doit encore être "évaluée".
"La Commission recommande au Conseil, premièrement, de donner à l'Ukraine une perspective européenne et, deuxièmement, de lui accorder le statut de candidat. Ceci, bien entendu, à condition que le pays procède à un certain nombre de réformes importantes", a déclaré la responsable lors d'une conférence de presse.
"Nous savons tous que les Ukrainiens sont prêts à mourir pour défendre leurs aspirations européennes. Nous voulons qu'ils vivent avec nous, pour le rêve européen", a ajouté Ursula von der Leyen.
La Moldavie également sur une "véritable voie européenne"
Quant à la Moldavie, Ursula von der Leyen a dit que la nation voisine de l’Ukraine "est sur une véritable voie pro-réforme, anti-corruption et européenne (...). Elle a encore un long chemin à parcourir. Mais nous pensons qu'elle a le potentiel pour répondre aux critères."
Concernant la Géorgie, qui souhaite également se porter candidate, Bruxelles a recommandé dans un premier temps "d'évaluer comment elle remplit un certain nombre de conditions avant de lui accorder le statut de candidat".
Cet avis sera discuté lors du sommet européen des 23-24 juin et les dirigeants des 27 pays de l'UE devront donner leur feu vert à l'unanimité.
Jamais un avis n'aura été rendu en si peu de temps sur une demande de candidature, une urgence due à la guerre menée par la Russie depuis plus de trois mois et qui s'inscrit dans le soutien apporté par les Européens à l'Ukraine face à Moscou.
Paris, Berlin et Rome se sont prononcés pour l'octroi "immédiat" à l'Ukraine de ce statut officiel de candidat, lors d'une visite à Kiev du président français, Emmanuel Macron, du chancelier allemand, Olaf Scholz, et du chef du gouvernement italien Mario Draghi, rejoints par le président roumain.
L'Ukraine est "prête" à travailler pour devenir "membre de plein droit" de l'Union, leur a assuré le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Avec AFP & Reuters
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Guerre en Ukraine : le casse-tête de l'exportation du blé
France24 - Monde
Conseiller de Zelensky : "Avec des armes lourdes, nous pouvons gagner la guerre en 3 à 6 mois"
Publié le : 17/06/2022 - 14:13
Marc PERELMAN
Le conseiller du président ukrainien, Mikhaïlo Podolyak, a accordé un entretien à France 24 pour revenir sur la visite, jeudi, des chefs d'État européens à Irpin et à Kiev. S'il reconnaît le symbole fort d'une Europe unie derrière l'Ukraine, le conseiller de Volodymyr Zelensky a insisté sur la nécessité de livraison d'armes lourdes, qui permettrait de renverser l'équilibre des forces face aux avancées russes.
Le journaliste ukrainien Mykhaïlo Podolyak, devenu conseiller de Volodymyr Zelensky suite à l'invasion russe de l'Ukraine, est revenu avec Marc Perelman sur la visite des dirigeants allemand, français, italien et roumain, à Kiev et à Irpin, jeudi 16 juin.
Il a salué ce beau symbole d'une Europe unie derrière l'Ukraine dans le conflit avec la Russie, mais a exhorté les chefs d'État à livrer de nouvelles armes lourdes, clé d'une victoire ukrainienne dans les prochains mois.
Mykhaïlo Podolyak a également commenté la position ambiguë d'Emmanuel Macron, notamment à l'égard de Vladimir Poutine, avec qui il veut maintenir le dialogue. S'il comprend l'obligation du président français envers son peuple, il rappelle que le président russe est responsable de crimes de guerre dans son pays. Le maintien du dialogue est nécessaire, mais il est dangereux pour l'Europe.
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LE FIL DU 16 JUIN
À Kiev, Macron et les Européens affichent leur solidarité avec l'Ukraine
Ukraine : la Commission européenne donne un avis positif sur une candidature à l'UE
Le Débat de France 24
Macron, la diplomatie du "en même temps" : le président français en Roumanie et en Moldavie
BBC
Eurovision: Ukraine deserves to host 2023 contest, says Boris Johnson
By Leo SandsBBC News
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Ukraine should be given the chance to host the Eurovision Song Contest in 2023, the UK prime minister has said.
Speaking to journalists after returning from its capital, Kyiv, Boris Johnson said the streets there were lively and Ukrainians were "confident".
As winners of the contest in May, Ukraine should normally host the show, but organisers said on Friday they thought it would be too unsafe.
Its planners are discussing holding it in the UK instead, which came second.
Ukrainian rap-folk band Kalush Orchestra, who were given special permission to leave the country to compete, soared to first place with 631 points in a symbolic show of public support following Russia's invasion.
Despite winning the jury vote at the event in Turin, Sam Ryder came second for the UK - the country's best result since 1998.
"The Ukrainians won it fair and square, even though we had a brilliant entry, and they should be given the chance to host it," Mr Johnson said at RAF Brize Norton after returning from his trip to Ukraine on Saturday.
"It's a year away. It's going to be fine by the time the Eurovision Song Contest comes around and I hope they get it."
He was speaking after travelling back from an unannounced visit to Kyiv where he met President Volodymyr Zelensky.
The city felt lively and confident, Mr Johnson said, and people were out on the streets in a way that they were not when he last visited just a few weeks ago.
The European Broadcasting Union (EBU) that organises Eurovision said it on Friday that, following a "full assessment and feasibility study", they had come to the conclusion that it would not be possible to hold the 2023 contest in Ukraine.
"As a result of this decision, in accordance with the rules and to ensure the continuity of the event, the EBU will now begin discussions with the BBC, as this year's runner-up, to potentially host the 2023 Eurovision Song Contest in the United Kingdom," the EBU statement read.
Ukraine has already said it is not happy with the decision and says it believes it will be able to guarantee security for the competition, despite the threat of the ongoing Russian invasion.
Ukrainian Culture Minister Oleksandr Tkachenko said "we will be demanding to change the decision".
"Hosting Eurovision 2023 in Ukraine is a powerful signal to all the world, which is supporting Ukraine now," he said.
Eurovision hosting facts
If the UK were to be confirmed as the host country, cities would have to prove they have the right facilities and go through a bidding process.
Several locations including Glasgow, Manchester, Leeds, and London have already expressed an interest in hosting the contest.
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Opex 360
La version sanitaire du Griffon qualifiée par la Direction générale de l’armement
par Laurent Lagneau · 18 juin 2022
L’annonce n’a pas été faite par le ministère des Armées mais par le Groupement momentané d’entreprises « Engins Blindés Multi-Rôles » [GME EBR], qui réunit Nexter, Arquus et Thales. Ainsi, dans un communiqué diffusé le 17 juin, celui-ci a fait savoir que le Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] GRIFFON en version sanitaire [ou SAN] venait d’être qualifié par la Direction générale de l’armement [DGA].
La vocation de GRIFFON SAN est d’assurer la récupération et l’évacuation des blessés sur un théâtre d’opérations. Il « assure aux personnels évacués et à l’équipe médicale embarquée une protection, une mobilité et des conditions d’accomplissement des actes médicaux fortement améliorées par rapport aux moyens existants » [c’est à dire le Véhicule de l’avant blindé, ou VAB, ndlr], assure le GME EBR, qui dit se « réjouir » de cette qualification, laquelle « vient compléter l’étendue des capacités du GRIFFON.
En décembre dernier, le GME EBR avait indiqué que toutes les variantes de ce blindé en version « transport de troupes » avaient été toutes qualifiées par la DGA, c’est à dire les « variantes FELIN, section tireur délite [STE], mortier de 81 mm [MO81], ravitaillement [RAV], élément léger d’intervention [ELI], génie [GEN], missile moyenne portée [MMP], en complément de la version Engin poste de commandement [EPC] ».
Dans le détail, sur les 1872 GRIFFON qui seront livrés à l’armée de Terre d’ici 2030, 196 seront mis à la disposition du Service de santé des armées [SSA] à partir de 2023. Ils seront notamment utilisés par ses Équipes paramédicales mobiles [EPM] ainsi que par ses Escouades d’évacuation sanitaire [EES]. En outre, il sera également doté de 135 VBMR légers « Serval » en version sanitaire pour ses Équipes médicales mobiles [EMM].
En attendant l’arrivée de ces nouveaux moyens, laquelle coïncidera avec la mise en oeuvre de l’ambition stratégique SSA 2030, le SSA maintiendra en service ses VAB EVOL CIED, c’est à dire une version modernisée du VAB sanitaire, lancée en 2019.
Photo : archive
Opex 360
Une éventuelle commande de Rafale par la Serbie semble en bonne voie
par Laurent Lagneau · 18 juin 2022
Afin de moderniser son aviation de combat, la Serbie a fait savoir qu’elle envisageait l’acquisition de douze Rafale, l’avion de Dassault Aviation ayant la préférence de l’état-major serbe. Seulement, d’autres options sont sur la table, comme l’achat d’Eurofighter Typhoon d’occasion auprès du Royaume-Uni ou de Su-30 russes. Passé inaperçue, la visite à Paris, cette semaine, du ministre serbe de la Défense, Nebojsa Stefanović, aura sans doute permis de faire avancer ce dossier.
Durant son séjour en France, M. Stefanović a fait un détour par le salon de l’armement terrestre EuroSatory, auquel plusieurs entreprises serbes ont pris part. En outre, il a rencontré une délégation du Sénat, emmenée par Christian Cambon, le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, et, sourtout, Sébastien Lecornu, son homologue français.
Selon le compte-rendu de cet échange qui en a été fait par le ministère serbe de la Défense, MM. Lecornu et Stefanović se seraient mis d’accord pour renforcer la coopération militaire entre les deux pays.
« L’amélioration de la coopération de défense avec la France, dans le le prolongement du renforcement de nos relations bilatérales, qui ne cessent de se développer, grâce aux relations amicales entre les présidents Aleksandar Vučić et Emmanuel Macron, est certainement l’une des priorités », a ainsi affirmé le ministre serbe.
Quant à M. Lecornu, il s’est dit « satisfait du développement des realations entre la France et la Serbe » et a fait part de sa « conviction que la coopération » dans le domaine militaire « sera encore renforcée ». En outre, il a également indiqué que le ministère des Armées « soutiendrait tous les accords conclus » par la Serbie avec des industriels français de l’armement. Comme Dassault Aviation?
Обишао сам данас развојни центар ваздухопловне компаније "Dassault Aviation" у Паризу, где сам се сусрео са председником и директором компаније Ериком Трапијеом, a компанија "Dassault Aviation" представила је палету производа, међу којима je и вишенаменски борбени авион "рафал". pic.twitter.com/KbiDRtKrBS
— Небојша Стефановић (@NesaStefanovic) June 15, 2022
En tout cas, M. Stefanović a profité de son passage en Île-de-France pour visiter le centre de développement de Dassault Aviation à Saint-Cloud. À cette occasion, il a eu un entretien avec Éric Trappier, le Pdg de l’avionneur français, avec le Rafale au menu. Signe, sans doute, que l’affaire est en bonne voie, le ministre serbe était accompagné par Nenad Miloradovic, responsable des acquisitions de défense, le général Dusko Zarkovic, chef d’état-major de la force aérienne serbe, et le colonel Nebojsa Svjetlica, chef du département de la coopération militaire internationale.
Pour rappel, la Serbie veut acquérir de nouveaux avions afin d’anticiper le retrait de ses treize MiG-29 « Fulcrum ». Il s’agit également de rationaliser son aviation de combat, laquelle met en oeuvre trois types d’appareils différents [dont des Soko J-22 Orao et des Soko G-4 « Super Galeb ». « Les ressources de notre force aérienne seront épuisées au cours des dix ou douze prochaines années », avait par ailleurs affirmé M. Stefanović, en avril dernier.
Cela étant, la commande éventuelle de Rafale aura à surmonter quelques obstacles… Candidate à l’Union européenne [avec, du reste, le soutien de la France], la Serbie cultive une forte proximité avec la Russie… mais aussi avec la Chine. Récemment, les forces serbes ont ainsi reçu trois systèmes de défense aérienne FK-3 de conception chinoise.
France24 - Monde
En Côte d’Ivoire, une opposition en demi-teinte un an après le retour de Laurent Gbagbo
Publié le : 17/06/2022 - 06:57
Le retour en Côte d'Ivoire de l’ancien président Laurent Gbagbo, le 17 juin 2021, ouvrait la voie à une opposition franche au parti du chef de l'État Alassane Ouattara. Un an plus tard, le rapprochement entre les différents partis ivoiriens, à la faveur du projet de réconciliation nationale, suggère le contraire. Où en est l’opposition, un an après le retour de Laurent Gbagbo ?
Le 17 juin 2021, jour du retour de Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire, le quartier de Yopougon était en ébullition. Mais aujourd’hui, l’ambiance est bien plus calme dans les rues de ce quartier populaire d’Abidjan, fief de l'ancien président ivoirien. Raphaël s’en félicite : "Nous on veut la paix, c’est le plus important." Cet ex-policier du quartier de Niangon profite de sa nouvelle vie à Abidjan depuis son retour du Togo où il est resté après 11 années en exil.
Sympathisant du Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo, il avait dû fuir le pays en 2011. Raphaël est revenu en novembre 2021, cinq mois après le retour de son idole. Un retour synonyme pour lui d'un nouveau chapitre à écrire : "Une fois que Laurent Gbagbo est rentré, c’était le signe que notre sécurité était assurée, je suis donc rentré avec ma femme."
Adama Bictogo, une figure décriée élue à la quasi unanimité
En juin 2021, le retour de Laurent Gbagbo incarnait une promesse d’apaisement pour la Côte d’Ivoire. Cet événement devait aussi marquer la naissance d’une opposition forte au président Alassane Ouattara et à son parti, le RHDP (Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix ). Un espoir nourri par l’enthousiasme des soutiens de Laurent Gbagbo qui avaient déferlé le 17 juin dans les rues de la capitale économique ivoirienne.
Le rapprochement avec le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) de Henri Konan Bédié en juillet, puis la création du Parti des peuples africains-Côte d'Ivoire (PPA-CI) en octobre, marquaient des avancées vers l’instauration d’une opposition franche à l’actuel gouvernement.
>> Charles Blé Goudé : "Le président Ouattara n'a posé aucune condition à mon retour"
Cependant, le vote du 7 juin dernier révèle une autre dynamique. Ce jour-là, les principaux partis d’opposition – y compris le PPA-CI de Laurent Gbagbo – se sont alignés sur le parti présidentiel pour faire élire, à la quasi unanimité (97,5 % des suffrages), Adama Bictogo à la présidence de l’Assemblée nationale. Une figure pourtant décriée par l’opposition, en particulier pendant la campagne présidentielle de 2020.
Alassane Ouattara en posture "hégémonique"
Un vote que les différents partis expliquent par la volonté d’accompagner le projet de réconciliation nationale conduit par le Premier ministre Patrick Achi. Dans un entretien à France 24, Adama Bictogo se félicite de ce vote, y voyant le signe "d’un contexte apaisé (…) qui doit nous amener à la paix". Même son de cloche au sein du parti de Laurent Gbagbo : pour le député Lanciné Soumahoro, il s’agit d’un acte qui "prouve que l’opposition prend ses responsabilités en ce qui concerne la paix sociale".
Pourtant, les observateurs politiques contactés par France 24 perçoivent dans ce vote unanime une faiblesse de l’opposition. "Le PPA-CI de Laurent Gbagbo a les pieds et poings liés. Laurent Gbagbo ne touche pas sa retraite présidentielle, de nombreux militants sont encore en prison. S’ils souhaitent obtenir quelque chose, ils ont tout intérêt à faire profil bas", souligne l’analyste politique Sylvain N’Guessan. "Ouattara est en posture hégémonique dans l’arène politique. Il a réussi à neutraliser ses adversaires", renchérit Rodrigue Koné, politologue à l’Institut d'études de sécurité (ISS).
La séparation d'avec Simone Gbagbo et le FPI
Les choix faits par l’ancien président depuis son retour pourraient en partie expliquer cette situation : "La séparation d'avec sa femme, Simone Gbagbo et son ancien parti, le FPI dirigé par Pascal Affi N’Guessan, auront contribué à émietter le camp Gbagbo. Pourtant, s’ils se rassemblaient et parvenaient à faire alliance avec les autres partis d’opposition, il auraient des chances de renverser la table", analyse Rodrigue Koné.
La demande de divorce de son épouse et cofondatrice du parti, Simone Gbagbo, quelques jours après son retour en Côte d’Ivoire, aura démobilisé une partie des soutiens de Laurent Gbagbo : "Cela amène les uns et les autres à se poser des questions. Ils se disent : 's’il est prêt à se séparer d’Affi Nguessan et de Simone Gbagbo, qu’en sera-t-il pour nous ?’", observe Sylvain N’Guessan.
Un nouveau parti en construction
Chez les partisans de Laurent Gbagbo, les anciens GOR – Gbagbo ou rien –, l’heure n’est pas aux alliances mais à la construction de ce nouveau parti, le PPA-CI. "On vient de loin. Le président était déporté, beaucoup de militants ne sont plus parmi nous. Aujourd’hui, nous avons une nouvelle structure, il faut donc tout reconstruire", précise Éric, délégué de section locale.
Depuis sa création en octobre 2021, le mot d’ordre est à la reconstruction et au recrutement. Les unes des journaux affiliés à Laurent Gbagbo soulignent chaque jour la dynamique du parti, en particulier parmi les jeunes. "Laurent Gbagbo construit sa popularité avec des idées panafricaines, des discours qui ont le vent en poupe actuellement en Afrique auprès de la nouvelle génération", observe Rodrigue Koné. Une dynamique à observer avec prudence : "Sans moyens, sans financement, c’est compliqué. S’il y avait un tel enthousiasme, ça se saurait", nuance l’analyste Sylvain N’Guessan.
La loi sur la limitation des mandats
En attendant la structuration du nouveau parti, difficile pour le PPA-CI de se positionner sans savoir si Laurent Gbagbo pourra être candidat en 2025. Depuis un an, les regards sont tournés vers une loi limitant l’âge des prétendants à la présidentielle et qui constitue le point d’interrogation majeur de la politique ivoirienne. Cette loi sera discutée en début d’année prochaine à l’Assemblée nationale. Si elle était votée, elle écarterait Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié de la prochaine course à la présidence. Elle sera sans aucun doute évoquée lors de la rencontre entre les trois hommes, annoncée par Adama Bictogo à France 24.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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L'Entretien de France 24
Président de l'Assemblée nationale ivoirienne : "Ouattara, Bédié et Gbagbo se rencontreront bientôt"
Le Débat de France 24
Retour en politique de Laurent Gbagbo : un parti panafricain pour une réconciliation ?
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Création du parti de Laurent Gbagbo: "Que chacun fasse son chemin", assure Pascal Affi N'Guessan
BBC
Dame Kelly Holmes shares relief at coming out as gay
By George BowdenBBC News
Dame Kelly Holmes says she is "getting rid of that fear" as the Olympic champion reveals she is gay.
In an interview with the Sunday Mirror, the 52-year-old said she was both nervous and excited about coming out.
"I needed to do this now, for me. It was my decision. I'm nervous about saying it. I feel like I'm going to explode with excitement," she said.
"Sometimes I cry with relief. The moment this comes out, I'm essentially getting rid of that fear."
Dame Kelly became only the third woman in history and the first Briton since Albert Hill 84 years earlier to win the 800m and 1500m Olympic double at the Athens games in 2004.
She has achieved seven gold, eight silver and four bronze Olympic, Commonwealth and European medals throughout her athletic career.
She shared the news during Pride month, which celebrates and raises awareness about LGBTQ+ communities and will this year commemorate 50 years since the UK's first Pride march.
Writing on Instagram as the interview was published online, Dame Kelly said: "I can finally breathe.
"Yes I have been petrified of putting this out - you have no idea.
"This journey has been the hardest part of life. Living with any kind of fear is debilitating".
Several celebrities posted supportive comments, including comedian Alan Carr, professional dancer Oti Mabuse, music producer Naughty Boy, and drag queen Baga Chipz.
Dame Kelly said she had also filmed a documentary for ITV about helping people "live their authentic lives" - it airs later this month.
'I'd be in trouble'
In her interview with the Mirror, Dame Kelly spoke of her concern that she would be punished for being gay and serving in the Army.
"I was convinced throughout my whole life that if I admitted to being gay in the Army I'd still be in trouble," she said.
She described an incident where the Royal Military Police searched her accommodation in what she believed to be an attempt to uncover her sexuality.
"They pulled everything out of your cupboard, turned out the beds and drawers, read letters - everything - trying to catch us out, so we could be arrested, court martialled and potentially go to jail," she said.
Dame Kelly left professional running at 18 to join the Army in the late 1980s, becoming an HGV driver and a physical training instructor.
She was awarded an MBE for services to the Army in 1998, and in 2018, she became the first person to be appointed Honorary Colonel to a regular unit, the Royal Armoured Corps.
Gay, transgender and bisexual people in the military faced prison if their sexuality or gender identity was discovered.
The law was changed in 2000 after four servicemen and women, who were sacked for being gay, won a case in the European Court of Human Rights.
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Holmes shares experience of coronavirus
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El País (ESP)
SANS TITRE
Desde que a finales de abril o principios de mayo comienza la primera levantá, en las cocinas del litoral de Cádiz se rinde culto al atún. Un producto que, a pesar de tener mucho arraigo en la gastronomía del Sur, hasta no hace mucho tiempo se preparaba de formas muy limitadas: en guisos, encebollado o en tomate, siempre bien cocinado, en conserva o salazón. Tampoco eran tan buscados como ahora -ni de lejos- cortes como la parpatana, la o el morrillo, que actualmente pueden llegar a eclipsar a la sacrosanta.
Almadraberos y pescaderos afirman que han sido los japoneses quienes les han enseñado a tratar este animal de maneras nuevas, y a sacarle aún más partido. Así que ahora no faltan en las cartas gaditanas los tatar, tatakis, salsas y aderezos de la cocina de otros continentes, mezclados con sabores que nos recuerdan que seguimos en Cádiz. Hemos preguntado a los morros más finos de la provincia dónde comen ellos el atún sin tener que decirle adiós a ninguno de sus riñones para pagar la cuenta.
BARBATE
Taberna de Presenta o Abelardo
Una de las personas que más saben de los asuntos del comer en Cádiz es Pepe Monforte, periodista en la revista Cosasdecomé. Así que recurrimos a él para que nos recomiende algún sitio de esos con encanto y solera que él conoce. Nos lleva a la Taberna de Presenta o Abelardo. “Es una ‘capillita’, una taberna, que está situada muy cerca de la antigua lonja de Barbate y donde los pescadores iban a tomar café antes de comenzar la faena”, cuenta Monforte.
Esta taberna la fundó Abelardo Gandiaga en 1928 y posteriormente la regentó su hija Presentación, de ahí que unos la llamen por el nombre del fundador y otros por el de su hija. Desde 1995, los propietarios son María Román y Antonio Malia, nieto del fundador y sobrino de Presenta. Es un lugar sencillo, como las formas en las que te preparan el atún, pero de los que nunca fallan: “No te esperes ningún lujo”, advierte Pepe. “El sitio es de barra y además con historia y tiene una pequeña terraza en la calle. No hay que perderse, sobre todo, el montadito de atún en manteca”, destaca el periodista.
Taberna de Presenta o Abelardo: Avda. Cabo Diego Pérez Rodríguez, 67. Barbate. Tel. 956 544 711. Mapa. Precio medio por persona: 15 euros.
La peña El Atún
Con este nombre y estando en Barbate, la capital del atún, es casi un deber que este restaurante sea uno de nuestros imprescindibles de la provincia de Cádiz. Aquí puedes tomar atún en todo tipo de preparaciones -salazón, conserva, guiso, crudo- a la carta o con menú cerrado (previo aviso). Mi recomendación -y la de Narci Corrales, el gerente- es que no te pierdas el taco barbateño: “Es atún poco hecho a la plancha con cebolla encurtida, jalapeño, guacamole y tomate sobre una tortilla de maíz. Quien lo prueba, repite”, dice el propietario. Si te gusta la casquería, recomiendo el corazón de atún, aunque el personal de sala siempre advierte que no es para todos los paladares.
En 1988 Manuel Corrales y Dolores Pacheco se hacían cargo de ‘La Peña’, un establecimiento que ya llevaba años en marcha. Aquí servían comida sencilla sólo para socios. En 2013 tomaron el relevo los tres hijos de Manuel y Dolores y en la actualidad es uno de ellos, Narci, quien lo dirige y su hermana María quien trabaja en sala. La cocina de La Peña ha cambiado desde su fundación. Ahora hay más variedad, con propuestas que miran a otras cocinas. Sin embargo, el atún sigue siendo de primera calidad y para todos los bolsillos.
La peña El Atún: c/ Ancha, 39. Barbate. Tel. 956 432 319. Mapa. Precio medio por persona: A la carta: 35-40 euros. Menú degustación: 45 euros (bebida no incluida).
CONIL DE LA FRONTERA
La Fontanilla
Quién le iba a decir a Fernanda y Pedro que aquel chozo que hicieron junto al mar en Conil para dar de comer a marineros y gente humilde acabaría siendo uno de los que no pueden faltar en la lista para comer buen atún -y guisos y otras cosas- en Cádiz.
Hoy son Antonio y Pedro Pérez, hijos de los fundadores, quienes llevan La Fontanilla con unas propuestas más actualizadas, pero manteniendo en carta guisos tradicionales y propios.
Destacaríamos el tartar, que aquí sólo lleva atún y en una cantidad abundante, y otro plato que el público aclama tanto que además de darle identidad al restaurante, se ha quedado en la carta para siempre: el taco de atún. “Es un trozo grueso de ventresca horneado y servido con verduras”, cuenta Pedro Pérez. Este plato fue creado un poco por accidente: Paco Pérez, primo de los propietarios y trabajador de La Fontanilla, cortó demasiado gruesa la pieza. Para que no se secase mucho, la metió al horno. “Gustó y se quedó en la carta”, afirma el propietario.
Una publicación compartida de Restaurante La Fontanilla (@restaurante.lafontanilla)
La Fontanilla: Avda. de la Playa, s/n. Conil de la Frontera. Tel. 956 441 130. Mapa. Precio medio por persona: 40 euros.
SANLÚCAR DE BARRAMEDA
Doña Calma y El veranillo de santa Ana
Cristina Cruz, periodista, directora de Sanlúcar Información y creadora de GastroSanlúcar nos trae una recomendación doble: Doña Calma y El Veranillo de Santa Ana. Dos restaurantes distintos que pertenecen a la misma familia de restauradores, la de los hermanos Miguel, José y Gildo Hidalgo Prat. Tanto en Doña Calma como en El Veranillo “trabajan con el atún de Petaca Chico”, cuenta Cristina. “Tienen jamón de atún, que lo preparan en ambos locales, y es una maravilla”, nos recomienda la periodista.
En Doña Calma ofrecen propuestas más innovadoras donde abunda el atún crudo. Toques especiados, como los daditos de atún picante, otro plato que nos recomienda Cristina, algunos platos con mayonesa de soja o productos gaditanos, como el tarantelo de atún rojo con crema de queso payoyo. En El veranillo de Santa Ana la cocina es algo más conservadora y la especialidad, además del atún, son los arroces.
Doña Calma: c/ Director Julián Cerdán, 8. Sanlúcar de Barrameda. Tel. 635 258 217. Mapa. Precio medio por persona: 25-30 euros.
El Veranillo de Santa Ana: c/ Manuel Hermosilla, 2. Sanlúcar de Barrameda. Tel. 672 022 580. Mapa. Precio medio por persona: 35-40 euros.
JEREZ DE LA FRONTERA
“La ruta del atún no sólo se centra en el litoral, sino también en el interior”, defiende Eugenio Camacho, periodista gastronómico y director de Hoy por Hoy Jerez, antes de recomendarnos algunos de sus lugares en Jerez de la Frontera.
Secuencia 9
Este restaurante de estilo industrial y ambiente informal no deja lugar a dudas: “Somos atún lovers y estamos especializados en atún de almadraba de Petaca Chico”, aclaran desde el restaurante de Miguel Ángel Carrasco, su gerente. Aunque te traemos hasta aquí siguiendo el rastro del atún que ofrecen, también puedes darle buena cuenta a la carne. Y si eres indeciso, la chuleta de atún con jugo de tempura y frutos rojos te da lo mejor de los dos mundos.
Crudos y cocinados, los cortes de atún de Secuencia 9 tienen una elaboración moderna, aunque no faltan las referencias actualizadas de la cocina tradicional gaditana, como el atún encebollado que ellos preparan en tosta.
Secuencia 9: Avda. La granja, 13. Jerez de la Frontera. Tel. 856 048 695. Mapa. Precio medio por persona: 25 euros.
UltimAtun
A pesar de que UltimAtun no es un restaurante céntrico de Jerez, ni es de estos locales de toda la vida -lleva abierto desde 2019- suele estar concurrido y quien lo prueba, vuelve. Allí, Rubén Dorantes y Mario Moreno se basan en la cocina tradicional para modificarla a su gusto y al de los paladares que tienen ganas de salir un poquito de lo de siempre.
Su especialidad, como ya puede intuirse en el juego de palabras del nombre, es el atún, rojo y de almadraba que también compran a Petaca Chico. Lo hacen en diferentes elaboraciones y, aunque su carta no es extensa, lo que suele salir más son los chichatún, chicharrones de atún con sus especias y cortes que recuerdan a los chicharrones de cerdo. Otro de los favoritos son los pinchos morunos de atún; unas brochetas que acompañan con salsa y algas como guarnición.
Una publicación compartida de Ultimatun Tapas (@ultimatun_tapas_jerez)
UltimAtun: Séneca, 4. Pozoalbero, Jerez de la Frontera. Tel. 674 342 491. Mapa. Precio medio por persona: 20 euros.
Avanico (Jerez de la Frontera y El Puerto de Santa María)
Otro de los lugares que Eugenio Camacho recomienda es Avanico. Este restaurante abrió en Jerez a finales de 2020 y en marzo de este año ha inaugurado otro en El Puerto de Santa María, ciudad de Fran Oliva, el cocinero responsable de este proyecto junto a Jessica Hevilla.
Oliva lleva décadas en las cocinas de la zona. Comenzó en El Buzo y ha pasado por el Hotel Monasterio; en Jerez estuvo en Cruz Blanca, Hotel Los Jándalos y Albores, con Julián Olivares. Aunque se apoya en la cocina tradicional de esta zona de Cádiz, ofrece sabores y elaboraciones de otras gastronomías a precios más que razonables, una relación calidad precio que al local de Jerez le ha valido la distinción Bib Gourmand.
La oferta de Avanico es variada. Su carta es larguita y basada en productos de temporada, aunque en cuestiones de atún son más escuetos. El tartar o el tataki de atún rojo sobre hummus con miso y huevas de atún son de los más pedidos. También van añadiendo diferentes platos y cortes según la semana. Son platos pensados para compartir en cualquiera de los espacios del restaurante: mesas altas, comedor y terraza.
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Avanico Jerez: Paseo de la Rosaleda, 4. Jerez de la Frontera. Tel. 856 060 519. Mapa. Precio medio por persona: 40 euros.
Avanico El Puerto: Ribera del río, 9. El Puerto de Santa María. Tel. 956 100 226. Mapa. Precio medio por persona: 40 euros.
VEJER DE LA FRONTERA
4 Estaciones
Nadie mejor que Salva Moreno, periodista en Gurmé Cádiz, para hablarnos de las excelencias de su pueblo; porque a Vejer no sólo hay que ir en verano para visitar sus calles preciosas de casas encaladas (que también). “Vejer es un pueblo precioso, con mucho que ver y una oferta gastronómica muy amplia y variada durante todo el año ya que muchos restaurantes permanecen abiertos en invierno”, cuenta Moreno.
De entre toda la oferta gastronómica que ofrece, Salva se queda con 4 Estaciones por varias razones. El espacio y el servicio son la primera: “el restaurante me resulta muy acogedor, tiene dos salones interiores y dos zonas de terraza. Alberto Reyes, el propietario y que está al frente de la sala, sabe crear ese ambiente especial que tiene el restaurante”, cuenta el periodista.
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La tercera razón es la cocina de Emilio Fernández “un joven cocinero que seguro que dará mucho que hablar en el futuro. Aunque el estilo de 4 Estaciones ya estaba marcado antes de que él llegara, se ha sabido adaptar y dar sus detalles para cambiar ligeramente algunos platos”. Y la que más nos interesa hoy, su atún. “En 4 Estaciones les dan un toque oriental a muchos de sus platos, como el atún marcado como tataki con pad thai en salsa tatay, probablemente el que más me guste. Al tartar también le da su toque personal, con tomatitos cherrys asados, emulsión de hierbas y nachos de maíz. También lo tiene en albóndigas con salsa de encebollado y oloroso, y ahora en verano, con papas aliñás en daditos confitados. El precio, además, es muy asequible”, nos dice Salva, quien nos da una recomendación fuera del atún. “Hay que probar sí o sí el saam de langostinos”.
4 Estaciones: c/ Juan Relinque, 3. Vejer de la Frontera. Tel. 640 626 908. Mapa. Precio medio por persona: 25-30 euros.
ZAHARA DE LOS ATUNES
La Sal
Más de dos décadas de trabajo y producto avalan la calidad de La Sal, otro de los favoritos de Eugenio Camacho, quien nos recomienda hacer parada en este restaurante y probar en una de sus mesas alguna de sus preparaciones atuneras. Próximo a la almadraba Cabo de la Plata, en La Sal han sido ganadores de varias ediciones de la Ruta del Atún y también de la del retinto. Su cocina tradicional “mirando a otras gastronomías” se basa en el producto de la zona, no sólo en el atún y otros pescados, también en carnes de vaca y verduras de Conil. Aquí el atún es un producto que puedes probar tanto en crudo, por ejemplo en su tataki, o cocinado, como las chuletillas de atún a la plancha con salsa de ostras.
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La Sal: Urbanización Atlanterra playa, 73. Zahara de los atunes. Tel. 956 439 604. Mapa. Precio medio por persona: 45 euros.
Opex 360
Les Pays-Bas vont remplacer leurs quatre avions de transport C-130 Hercules par cinq C-390M brésiliens
par Laurent Lagneau · 18 juin 2022
Le remplacement des quatre avions de transport tactique C-130H Hercules de la Koninklijke Luchtmacht [KLu – Force aérienne royale néerlandaise] aurait pu être une occasion pour Airbus de placer son A400M « Atlas » même si le C-130J de l’américain Lockheed-Martin faisait figure de grand favori.
Finalement, c’est un troisième constructeur qui a rafflé la mise. En effet, le 16 juin, le ministère néerlandais de la Défense a fait connaître son intention de se procurer cinq C-390M auprès du brésilien Embraer.
Ce choix est une surprise, même si cet appareil a déjà été commandé par deux pays européens, à savoir le Portugal [cinq exemplaires] et la Hongrie [deux unités]. À noter que la France avait envisagé d’en acquérir en 2009, soit à une époque où le Brésil considérait l’achat de Rafale pour moderniser son aviation de combat.
Inialement, l’intention des Pays-Bas était de maintenir en service ses quatre C-130H jusqu’en 2031 et d’acquérir quatre nouveaux appareils d’ici cette échéance. Mais leur disponibilité étant jugée insuffisante alors que les besoins en transport aérien tactique sont en hausse compte tenu de la situation sécuritaire en Europe. Le ministère néerlandais de la Défense les estime entre 2400 et 4000 heures de vol par an.
« Le C-390M peut déjà répondre à l’exigence minimale de 2400 heures de vol avec 4 avions. Le C-130J a besoin de 5 avions pour cela », a justifié Christophe Van der Maat, le secrétaire d’État néerlandais à la Défense.
En outre, l’avion d’Embraer « s’est avéré meilleur que le C-130J de Lockheed Martin, qui était considéré comme une alternative », a-t-il souligné. Ainsi, sa disponibilité est « plus élevée » car il a besoin de « moins de maintenance » et il a obtenu de « meilleurs résultats sur un certain nombre d’exigences opérationnelles et techniques ».
Pour rappel, propulsé par deux turbofans IAE V2500, le C-390 peut transporter 20 à 25 tonnes de fret sur une distance de 2.815 km, à la vitesse de croisière maximale de 850 km/h.
Le ministère néerlandais de la Défense n’a pas précisé le coût des cinq C-390M. En revanche, il a indiqué que, compte tenu du nombre d’heures de vol plus élevé qu’il envisage, les « coûts estimés » seraient compris entre « 1 et 2,5 milliards d’euros ».
Un autre client potentiel en Europe aurait pu être la Suède. En 2017, et compte tenu du choix de Brasilia en faveur du JAS-39E/F Gripen pour son aviation de combat, le KC-390 avait été proposé à la force aérienne suédoise, qui envisageait alors, comme son homologue néerlandaise, de remplacer ses C-130H Hercules. Mais il fut décidé de prolonger ces derniers jusqu’en 2030… puis, finalement, de les remplacer par quatre C-130J d’occasion acquis auprès de l’Italie.
France24 - Monde
En France, la canicule précoce frappe de plein fouet un tiers du pays
Publié le : 17/06/2022 - 09:43
FRANCE 24
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La France fait face à une canicule d'une précocité inédite, avec des records de température attendus jusqu'à samedi : un tiers du pays en vigilance rouge ou orange, avec un thermomètre dépassant souvent les 40°C.
Au total, 37 départements, soit 18 millions de personnes, en vigilance rouge ou orange, avec un thermomètre dépassant souvent les 40°C : la canicule d'une précocité inédite s'amplifie en France, avec des records de température attendus vendredi 17 et samedi 18 juin.
Dès vendredi, les 40°C seront fréquemment atteints voire dépassés sur un grand quart sud-ouest, selon Météo-France. Jeudi dans l'Hérault, à Saint-Jean-de-Minervois, le thermomètre a déjà grimpé à 40°C : un record de précocité pour la France métropolitaine hors Corse, selon Météo-France. Samedi, des records absolus pourraient tomber sur l'axe Landes, Poitou-Charentes, Vendée.
Le ministère de la Santé a activé un numéro gratuit Canicule info service (08 00 06 66 66) afin de répondre aux interrogations et donner des conseils et celui de l'Éducation a annoncé que les écoliers et collégiens des 12 départements en rouge pourront rester chez eux vendredi 17 juin.
La ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, sera dans la Vienne, placée en vigilance rouge, à partir de 9 h 30 pour "faire un point de situation sur la mobilisation des services de l'État" face aux "risques liés à la canicule", d'abord à la préfecture puis dans un Ehpad de Poitiers, avant de se rendre dans la commune voisine de Smarves où elle tiendra un point presse en fin de matinée.
La vigilance rouge, niveau le plus élevé du "plan national canicule", commencera vendredi à partir de 14 h dans 12 départements situés dans le sud-ouest et la façade Atlantique : Charente, Charente-Maritime, Haute-Garonne, Gers, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne, Deux-Sèvres, Tarn, Tarn-et-Garonne, Vendée et Vienne.
Météo-France a en outre étendu la vigilance orange à 25 départements au total, de l'Aude au sud du pays, jusqu'au centre et au Morbihan dans le nord-ouest.
"Marqueur du changement climatique"
L'Hexagone est touché depuis mardi par cette vague de chaleur précoce, arrivée du Maghreb via la péninsule ibérique. Les températures ont grimpé en flèche dans toute l'Espagne le weekend dernier, avec des pointes allant jusqu'à 43°C et de premiers feux de forêt. Dans le nord de l'Italie, l'eau est rationnée dans plusieurs villes de la Plaine du Po et la Lombardie se prépare à déclarer l'état d'urgence face à une sécheresse record menaçant les récoltes.
"C'est la vague de chaleur la plus précoce jamais enregistrée en France" depuis 1947, indique Matthieu Sorel, climatologue à Météo-France.
"De nombreux records mensuels voire absolus (...) devraient être battus dans plusieurs régions", dit-il, y voyant un "marqueur du changement climatique".
C'est la quatrième fois - et le plus tôt dans la saison - que la vigilance rouge canicule est utilisée depuis la mise en place du dispositif après les leçons tirées de la canicule historique de 2003 qui avait fait plus de 15 000 morts en France.
Vingt ans après, les maisons de retraite ont mis en place des mesures pour protéger leurs résidents avec arrosage des façades, glaçons dans les boissons, ventilateurs et séquences prolongées dans les salles climatisées. Mais les seniors isolés à leur domicile restent vulnérables.
"On est encore plus vigilants que d'habitude avec les anciens. C'est dur pour eux. Souvent, ils sont seuls, amoindris physiquement, en perte d'autonomie", témoigne Sarah Jalabert, infirmière à domicile dans le Tarn.
Dans ce département, la préfecture a annoncé l'annulation, vendredi, du départ de la deuxième étape de la Route d'Occitanie qui devait avoir lieu à Graulhet, de même que la retransmission sur écran géant à Castres de la demi-finale du Top 14 Castres-Toulouse, se tenant également vendredi à Nice.
Réduction de la vitesse dans les routes
En Gironde, la préfète a annoncé qu'elle allait interdire "toutes les manifestations publiques en extérieur ou dans des locaux non climatisés" à partir de vendredi 14 h. Celle-ci a également précisé que les préfectures des six autres départements de Nouvelle-Aquitaine placés en vigilance rouge devraient prendre la même mesure.
Plus au nord, en Vendée, la préfecture a levé les mesures de confinement des volailles consécutives à l'épizootie de grippe aviaire.
Avec la chaleur, la qualité de l'air s'est en outre détériorée en Île-de-France ainsi que dans plusieurs départements d'Occitanie, de Paca et des Hauts-de-France.
Dans le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, les usagers de la route sont invités à réduire leur vitesse de 20 km/h, notamment sur les autoroutes, en raison d'un épisode de pollution à l'ozone lié à la canicule. En Île-de-France, la vitesse maximale des véhicules devra être réduite de 10 km/h.
De leur côté, les pompiers en alerte guettent les départs de feu, favorisés par la chaleur et l'assèchement de la végétation.
Avec AFP
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surchauffe
Le dérèglement climatique responsable de vagues de chaleur de plus en plus précoces
À l'approche de l'été, les États-Unis subissent inondations, incendies et canicule
La vague de chaleur déferle sur la France par le Sud-Ouest
BBC
Paolo Macchiarini: Surgeon convicted for fatal Swedish transplants
By Paul KirbyBBC News
A Swedish court has given a disgraced Italian surgeon a suspended sentence for causing bodily harm during an experimental stem-cell windpipe transplant.
Paolo Macchiarini, once seen as a pioneering transplant surgeon, was cleared of two charges of assault.
Three patients treated in Sweden died.
Prosecutors had recommended Macchiarini serve five years in jail but the district court ruled that he had not intended to cause the patients harm.
He consistently denied the charges.
Macchiarini was feted internationally in 2011 for carrying out the world's first synthetic organ transplant at Sweden's Karolinska University Hospital. His work using plastic tracheas with stem cells held out the prospect of patients no longer waiting for donors.
He had been hired a year earlier from Italy, despite damning references from his previous employers.
Andemariam Beyene, a graduate student from Eritrea who received the first transplant in 2011, died two and a half years later after a series of infections. His synthetic trachea was found to have come loose. Shortly after the operation he told the BBC: "I was very scared, very scared about the operation. But it was live or die."
Two more patients were also given transplants at the Karolinska hospital and eventually died.
Christopher Lyles from the US was given a synthetic trachea transplant in 2011 and died within months. Yesim Cetir, who was in her twenties, was operated on in 2011 and died in 2017. Other patients treated abroad also died, including Russian mother Julia Tuulik.
Macchiarini was eventually suspended by the acclaimed Karolinska Institute. A TV documentary later exposed alarming practices he carried out during surgery and prosecutors investigated him for criminal wrongdoing.
The case finally came to Solna district court near Stockholm, where he was charged with the criminal offences of aggravated assault and causing bodily harm. However, he was not accused of killing the patients.
Chief judge Bjoern Skaensberg said the court had agreed with prosecutors that the surgery had not been consistent with "science and proven experience". However, he told public broadcaster SVT that it had concluded that "two of the interventions were justifiable, but not the third".
He said the court had found that all three patients had suffered serious bodily injury. But Macchiarini was cleared of assault, he said, because no intent to harm had been proven.
Macchiarini had always denied any wrongdoing, arguing that the transplants were aimed at saving the patients' lives.
However, whistleblower Dr Matthias Corbascio told SVT that the verdict was a scandal and there had never been any chance of the operations succeeding.
The suspended sentence means he will be on probation for the next two years.
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France24 - Monde
Canicule : un coût très important aussi pour l'économie
Publié le : 17/06/2022 - 09:23
Christophe DANSETTE
Christophe DANSETTE
Les épisodes de canicule ont un impact très important sur l'économie. Selon l'Organisation internationale du travail, le coût en matière de manque de productivité pourrait s'élever à 2 400 milliards de dollars, dix fois plus que lors de la canicule de 1995. Et ce n'est qu'un des aspects, car à côté de l'impact sur l'organisation du travail, les canicules gonflent les factures en matière de santé et, si elles durent, peuvent avoir des conséquences sur les rendements agricoles.
BBC
Billie Jean King: ‘I want everyone to play’
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At nearly 80, the social activist and former world number one is still campaigning for tennis to be more inclusive.
In a career spanning nearly 30 years, Billie Jean King became the first female sports superstar, winning 39 Grand Slam titles.
She's been speaking to the BBC’s Amol Rajan at Wimbledon.
The full interview can be watched on BBC Two on Wednesday 22nd at 7pm.
France24 - Monde
Sénégal : deux morts dans des tensions pré-électorales, l'opposant Sonko défie le pouvoir
Publié le : 18/06/2022 - 17:10
FRANCE 24
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Des heurts ont fait deux morts, vendredi à Dakar, entre des jeunes et des policiers, dans un contexte de tensions préélectorales. Ousman Sonko, principal opposant au pouvoir, somme le président Macky Sall de libérer les membres de l'opposition arrêtés la veille.
Des heurts entre jeunes et policiers ont fait deux morts, vendredi 17 juin à Dakar et dans le sud du Sénégal, où l'escalade verbale des dernières semaines entre pouvoir et opposition a tourné à la confrontation redoutée un mois et demi avant les élections législatives.
Trois figures de l'opposition ont été arrêtées, a indiqué le porte-parole du parti Pastef, Ousseynou Ly. Le leader de l'opposition, Ousman Sonko, et le maire de Dakar, Barthélémy Dias, autre ardent pourfendeur du président Macky Sall, ont été empêchés de sortir de chez eux par les forces de sécurité, a-t-il dit.
Samedi, Ousman Sonko, le principal opposant est resté campé sur une ligne de confrontation avec le pouvoir. Il a sommé le président sénégalais de libérer les membres de l'opposition arrêtés, faute de quoi leurs supporteurs viendront "chercher ces otages politiques, coûte ce que cela devra coûter", a-t-il dit sur Facebook.
Au même moment, les Sénégalais se divisaient sur les responsabilités dans les évènements de la veille et sur les moyens de stopper l'engrenage dans un pays souvent considéré comme un îlot de stabilité en Afrique de l'Ouest, même s'il n'a pas été étranger pour autant aux violences politiques par le passé. Différentes voix se sont élevées pour reprocher au pouvoir son intransigeance.
Vendredi, différents quartiers de la capitale ont été le théâtre d'affrontements entre jeunes lançant des pierres et policiers les tenant à distance à coups de gaz lacrymogènes ou les dispersant à l'aide de grenades assourdissantes dans la fumée des pneus incendiés. En Casamance (sud), l'opposition a accusé les forces de sécurité de tirer à balles réelles.
À Dakar, un jeune homme (ou une jeune femme), selon les sources, a péri quand un projectile a mis le feu dans un local où il (ou elle) se trouvait, a indiqué un responsable de la Croix-Rouge sous couvert d'anonymat. La presse et l'opposition ont fait état d'une deuxième décès à Bignona, en Casamance.
De nombreux Sénégalais redoutaient cette montée des tensions depuis que les autorités avaient interdit mercredi à l'opposition de manifester ce vendredi après-midi. L'opposition entendait protester contre l'invalidation d'une liste nationale de candidats pour les législatives du 31 juillet. Elle avait prévenu qu'elle passerait outre l'interdiction.
Manifestants refoulés
Des pelotons de policiers en tenue antiémeute, soutenus par des véhicules blindés, ont empêché quiconque d'approcher la place de la Nation où devait se dérouler le rassemblement, à l'écart du centre politique et économique de la capitale.
Les policiers ont refoulé vers les rues adjacentes de petits groupes mobiles qui les harcelaient à coups de pierres.
Des troubles ont été rapportés dans d'autres quartiers de la capitale, ainsi qu'à Ziguinchor, en Casamance.
Dès la matinée, les policiers ont fait le siège autour de chez Ousman Sonko, dans le quartier dakarois cossu de Mermoz, résolus à l'empêcher de mettre à exécution son intention proclamée de défier l'interdiction de manifester.
À la mi-journée, ils l'ont empêché de se rendre à la grande prière hebdomadaire.
"Même notre liberté de culte est bafouée aujourd'hui", a dit posément Ousman Sonko, vêtu du boubou traditionnel pour la prière, après s'être heurté à un barrage de policiers.
Appel au dialogue
Le pouvoir cède à la "panique", a assuré l'opposant, troisième de la présidentielle de 2019, candidat déclaré à celle de 2024, et populaire chez les jeunes.
Trois personnalités de l'opposition, Déthié Fall, Ahmet Aidara et Mame Diarra Fame, ont été arrêtées, a dit le porte-parole du parti d'Ousman Sonko.
L'AFP n'a pas pu obtenir confirmation de ces arrestations ainsi que des deux décès de la part des autorités.
L'opposition dénonce l'invalidation de la liste nationale de la coalition Yewwi Askan Wi, menée par le parti d'Ousman Sonko, comme un stratagème du président Macky Sall pour écarter ses adversaires. L'invalidation écarte des législatives Ousman Sonko et certaines figures d'opposition.
Le pouvoir et l'opposition n'ont donné aucun signe de vouloir transiger et les analystes décrivent généralement une impasse politique.
De nombreuses voix se sont élevées pour appeler au dialogue face au risque de violences semblables aux émeutes qui, en mars 2021, avaient fait une douzaine de morts dans le pays.
Avec AFP
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Sénégal : tensions entre le gouvernement et l'opposition à l’approche des élections législatives
Qui est Ousmane Sonko, l'opposant sénégalais dont l'arrestation a embrasé le pays ?
reportage
Contestation au Sénégal : une jeunesse désœuvrée et en colère
France24 - Monde
Tensions préélectorales au Sénégal : des heurts ont éclaté entre des jeunes et la police à Dakar
Publié le : 17/06/2022 - 22:26
Zohra BEN MILOUD
Une manifestation de l'opposition a viré à l'affrontement avec les forces de l'ordre. Plusieurs leaders de l'opposition ont été arrêtées. Ils réclamaient la réhabilitation de leur liste électorale. Celle-ci a été recalée par le Conseil Constitutionnel alors que les élections législatives approchent.
Des Maasaï originaires de Tanzanie se sont rassemblées à Nairobi, au Kénya. Ils dénoncent les expulsions dont ils ont été victimes. Au cours des dernières semaines, 150.000 Maasaï auraient été contraints de quitter leur terre.
C'est désormais officiel, les ivoiriens exilés au Libéria, au Togo ou encore au Ghana vont perdre leur statut de réfugiés. Tous ces civils l'avaient obtenu après les violences de 2011. Certains ont donc fait le choix de rentrer chez eux, mais, l'inquiétude est toujours là.
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Une corvette russe a violé les eaux territoriales danoises à deux reprises
par Laurent Lagneau · 17 juin 2022
Ces dernières années, le Danemark a protesté à plusieurs reprises contre la violation de son espace aérien par des avions militaires russes, notamment au niveau de l’île de Bornholm. Ce qui n’a rien d’anodin dans la mesure où celle-ci accueille, chaque été, la grande réunion annuelle [Folkemødet] rassemblant les responsables politiques et les journalistes du royaume.
D’ailleurs, selon un rapport du renseignement militaire danois [Forsvarets Efterretningstjeneste], les forces aériennes russes auraient simulé une « attaque » contre Bornholm, au moment même où se tenait le Folkemødet, en 2014.
L’une des violations de l’espace aérien danois a été signalée en juin 2021, alors que l’exercice annuel de l’Otan « BALTOPS » battait son plein en mer Baltique. Là, des chasseurs Su-30 russes s’étaient aventuré, à deux reprises, dans le secteur de l’île de Christiansø, située à environ 18 km au nord-est de celle de Bornholm, malgré l’intervention de F-16 de la Flyvevåbnet [Force aérienne royale danoise, ndlr].
La dernière en date a eu lieu le 29 avril, toujours au niveau de Bornholm. « Il s’agit d’un avion de reconnaissance qui s’est trouvé dans notre espace aérien un moment très court. Deux F-16 sont immédiatement intervenus », avait expliqué le ministère danois de la Défense. Aussi courte fût-elle, cette incursion avait valu à l’ambassadeur de Russie au Danemark d’être convoqué par la diplomatie danoise. Et, il peut s’attendre à recevoir une autre convocation bientôt, si ce n’est pas déjà fait.
En effet, ce 17 juin, Copenhague a fait état de deux nouvelles violations, cette fois de ses eaux territoriales. Et, comme pour les Su-30 en juin 2021, elle a eu lieu dans les environs de l’île de Christiansø.
Ainsi, selon l’état-major danois, une corvette de la marine russe, dont le type n’a pas été précisé [il est probable qu’elle soit de type « Steregushchiy », ndlr], est entrée dans les eaux danoises à 2h30 [00h00 GMT] au nord de l’île de Christiansø ». Puis, a-t-il continué, « quelques heures plus tard, le même navire a de nouveau traversé la limite des eaux territoriales, également au nord de Christansø », située à 162 nautiques de Kaliningrad, siège de la flotte russe de la Baltique.
« Suite à un appel de l’unité des opérations maritimes de la Marine sur la radio VHF civile, le navire russe a immédiatement quitté les eaux territoriales danoises », a-t-il ensuite ajouté la même source.
Cette violation est survenue alors que l’exercice BALTOPS 22 est en cours et que les forces russes ont également lancé des manoeuvres dans le même secteur. « Des groupes navals tactiques de la Flotte de la Baltique ont quitté leurs bases et se sont déployés dans des zones spécifiques pour effectuer des tâches d’entraînement afin de protéger et de défendre les voies maritimes et les bases [russes] », avait en effet indiqué Moscou, le 9 juin dernier.
Et surtout, cette corvette russe a violé les eaux danoises alors que se tient actuellement le « Folkemødet » à Bornholm… Pour le ministre danois de la Défense, Morten Bødskov, il ne s’agit donc pas d’une coïncidence… mais d’une provocation. Cependant, il a estimé que de tels agissements de constituaient pas une « menace directe pour le Danemark, Bornholm ou le Folkemødet ».
« Encore une fois, la Russie ignore les règles internationales en ne respectant pas les frontières. Il a été clairement communiqué à l’ambassadeur de Russie que ce genre d’agissement est totalement inacceptable », a, de son côté, réagi Jeppe Kofod, le ministre danois des Affaires étrangères.
BBC
Nepal to move Everest base camp from melting glacier
By Navin Singh KhadkaEnvironment correspondent, BBC World Service
Nepal is preparing to move its Everest base camp because global warming and human activity are making it unsafe.
The camp, used by up to 1,500 people in the spring climbing season, is situated on the rapidly thinning Khumbu glacier.
A new site is to be found at a lower altitude, where there is no year-round ice, an official told the BBC.
Researchers say melt-water destabilises the glacier, and climbers say crevasses are increasingly appearing at base camp while they sleep.
"We are now preparing for the relocation and we will soon begin consultation with all stakeholders," Taranath Adhikari, director general of Nepal's tourism department, told the BBC.
"It is basically about adapting to the changes we are seeing at the base camp and it has become essential for the sustainability of the mountaineering business itself."
The camp currently sits at an altitude of 5,364m. The new one will be 200m to 400m lower, Mr Adhikari said.
The plans follow the recommendations of a committee formed by Nepal's government to facilitate and monitor mountaineering in the Everest region.
The Khumbu glacier, like many other glaciers in the Himalayas, is rapidly melting and thinning in the wake of global warming, scientists have found.
A study by researchers from Leeds University in 2018 showed that the segment close to base camp was thinning at a rate of 1m per year.
Most of the glacier is covered by rocky debris, but there are also areas of exposed ice, called ice cliffs, and it is the melting of the ice cliffs that most destabilises the glacier, one of the researchers, Scott Watson, told the BBC.
"When ice cliffs melt like that, the debris of boulder and rocks that are on the top of the ice cliffs move and fall and then the melting also creates water bodies," he said.
"So we see increased rock falls and movement of melt-water on the surface of the glaciers that can be hazardous."
Mr Watson said the glacier was losing 9.5 million cubic metres of water per year.
Mountaineers and the Nepali authorities say a stream right in the middle of the base camp has been steadily expanding. They also say crevasses and cracks on the surface of the glacier are appearing more frequently than before.
"We surprisingly see crevasses appearing overnight at places where we sleep," said Col Kishor Adhikari of the Nepali army, who was staying at base camp while leading a clean-up campaign during the spring climbing season, which lasts from March to the end of May.
"In the morning, many of us have this chilling experience that we could have fallen into them in the night. Cracks on the ground develop so often, it is quite risky."
Tshering Tenzing Sherpa, Everest base camp manager with the Sagarmatha Pollution Control Committee (SPCC), echoed that message.
Loud noises could also frequently be heard, he said, caused by the ice moving or rocks falling. He added that before putting up a tent at base camp it was necessary to flatten the rocky surface covering the ice, and to repeat this from time to time as the glacier moved.
"In the past the flattened space used to bulge up only after two to three weeks. But now that happens almost every week," he said.
A leading member of the committee that recommended the base camp move, Khimlal Gautam, said the presence of so many people at base camp was contributing to the problem.
"For instance, we found that people urinate around 4,000 litres at the base camp every day," he said.
"And the massive amount of fuels like kerosene and gas we burn there for cooking and warming will definitely have impacts on the glacier's ice."
Adrian Ballinger, founder of mountain guide company Alpenglow Expeditions, agreed that the move made sense, predicting that there will be more avalanches, ice falls and rock falls in the area of the current base camp in future.
"This should be unacceptable to expedition leaders, since it can be avoided," he said.
The main drawback was that a camp lower down the mountain would add to the length of the climb from base camp to camp one, the next staging post for those climbing the mountain.
Most climbers still ascend Everest from the Nepalese side, but the numbers starting in China are increasing.
Mr Sherpa of the SPCC said that despite the problems, the present base camp site was still essentially stable, and could continue to serve its purpose for another three to four years.
But Nepali officials say the move may happen by 2024.
"We have assessed the technical and environmental aspects of the base camp, but before we relocate it we will have to discuss this with local communities, considering other aspects like their culture," said Mr Adhikari.
"We will do it only after discussing with all quarters."
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SANS TITRE
Su nombre puede asustar a los que les sienta como un tiro el ajo. Sin embargo, el pollo al ajillo no tiene por qué resultar indigesto si pones los dientes enteros, no te los comes, y sólo disfrutas del maravilloso saborcillo que le dan a la salsa. Esta es solo una de las muchas ventajas de este clásico de la cocina española, que se hace con la gorra, es barato, incluye pocos ingredientes y no exige conocimiento culinario alguno en su preparación.
Nuestra versión respeta la fórmula tradicional. Como Nigella Lawson, aquí creemos en “maximizar el placer”, y por eso incorporamos algunos pequeños detalles para realzar el sabor: unos granos de pimienta, brandy en vez de vino y un toquecillo de vinagre de Jerez. El uso de contramuslos es opcional, pero conviene si queremos una carne tierna y jugosa. Para aprender a preparar pollo al ajillo, basta con que mires el vídeo de arriba.
POLLO AL AJILLO
Ingredientes
Para 4 personas
- 800 g de contramuslos de pollo sin piel (si no están deshuesados, 1 kg aproximadamente)
- 1 cabeza de ajo
- 1 hoja de laurel
- 3 o 4 guindillas secas pequeñas
- 100 ml de cognac o brandy
- 1 cucharadita de pimienta en grano
- 1 cucharada de vinagre de jerez
- 150 ml de aceite de oliva
- Pimienta en grano
- Sal
Preparación
- Pelar los dientes de ajo y ponerlos a rehogar con el laurel y el aceite en una cazuela a fuego medio-bajo. Vigilar que no se quemen.
- Salar los contramuslos.
- Sacar el laurel y los ajos cuando estén dorados, subir el fuego y cuando el aceite esté bien caliente, freír en él los contramuslos en tandas, hasta que estén bien dorados por todos lados. Sacarlos a un plato y bajar el fuego.
- Cuando el aceite se haya templado, volver a poner en la cazuela el pollo y los ajos. Sumar el brandy, las guindillas, la pimienta en grano y el vinagre de jerez. Añadir unos 150 ml de agua, remover y tapar. Dejar que el pollo se haga a fuego lento unos 40 minutos, o hasta que esté tierno.
- Si la salsa ha quedado muy líquida, se pueden sacar el pollo y los ajos y reducirla unos minutos a fuego vivo.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
Opex 360
Le véhicule blindé Griffon progresse sur la voie de l’hybridation
par Laurent Lagneau · 17 juin 2022
Actuellement, les Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon livrés à l’armée de Terre sont équipé d’un groupe moto-propulseur [GMP] diesel Renault-Volvo d’une puissance de 400 ch répondant à la norme Euro-3 alors que, depuis 2009, tous les véhicules neufs doivent être conforme à celle dite « Euro-6 », nettement plus contraignante en matière d’émission de gaz nocifs et de dioxyde de carbone.
En outre, en raison de sa masse, bien plus importante que celle d’un VAB [Véhcules de l’avant blindé], le Griffon consomme davantage de carburant. Et ses besoins en énergie sont bien plus important en raison de la vétronique et de ses capteurs embarqués.
Or, comme il l’a rappelé dans sa stratégie « Climat et défense« , publiée en avril dernier, le ministère des Armées entend réduire significativement sa consommation de pétrole dans les années à venir. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le « Service des essences des Armées » [SEA] est devenu le « Service de l’énergie opérationnelle » [SEO].
« La question de la disponibilité et de l’accessibilité des ressources pétrolières à l’échelle mondiale constitue un point de vigilance pour les armées. Le pic de la production mondiale de pétrole
conventionnel a été passé en 2008 et la production actuelle ne pourra être maintenue à ce niveau au-delà de la présente décennie, rendant inéluctable un déclin de la production mondiale de pétrole à l’horizon 2030-2040. À ce contexte de réduction tendancielle de l’offre, s’ajoute la nécessité d’une réduction de la consommation d’énergies fossiles afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et lutter contre le réchauffement climatique », est-il expliqué dans le document.
D’où l’idée d’un Griffon à propulsion hybride, dont le principe avait été annoncé en juillet 2020, à la faveur de la publication de la nouvelle stratégie énergétique des armées. Au-delà des considérations environnementales, un tel mode de propulsion est intéressant sur le plan opérationnel : outre une consommation moindre de carburant [ce qui n’est pas non plus anodin au niveau logistique], il permet de réduire la signature thermique et sonore quand il s’agit de rester discret tout en renforçant la capacité d’esquive via l’association des deux moteurs [thermique et électrique].
En matière de propulsion hybride, Arquus a pris de l’avance avec son démonstrateur « VAB Electer » et son véhicule blindé léger Scarabee. En outre, l’industriel a dévoilé, en juillet 2021, un projet de GMP hybride susceptible d’équiper le Griffon.
Cependant, avant d’aller dans cette voie, encore faut-il s’assurer qu’une telle innovation soit à la hauteur des attentes opérationnelles. D’où une étude de levée de risque conduite par le Groupement momentané d’entreprises [GME] EBMR, composé de Nexter, d’Arquus et de Thales, et la Direction générale de l’armement [DGA] sur l’intégration de batteries Lithium-on dans les véhicules militaires, à commencer par le Griffon. Ses résultats ont été présentés à la Section technique de l’armée de Terre [STAT], à la Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres [SIMMT] et au SEO.
Ainsi, un Griffon en version EPC [poste de commandement] et équipé d’une batterie lithium-ion a servi à cette présentation, qui eu lieu à Satory, sur le site de Nexter.
« Le Griffon EPC était également équipé d’un écran dédié à la présentation, qui affichait l’autonomie restante véhicule en veille moteur thermique éteint ou le temps restant avant rechargement complet lorsque le moteur thermique est démarré. Cet écran a permis de mettre en avant la multiplication par 2 voire 3 de la durée de veille permise par la technologie lithium-ion par rapport à la technologie acide/plomb actuelle », explique le GME EBMR.
En clair, poursuit-il, ces nouvelles batteries Lithium-ion « pourront alimenter demain plus d’équipements électriques tout en maintenant la durée de veille actuelle et en se rechargeant deux fois plus rapidement. »
Pour cette étude, deux modèles de batterie ont été évalués, à savoir le 6TE de SAFT et le BT-70939 de Bren-Tronics. Un analyse « thérique » et une campagne d’essais ont été effectués par Arquus. Les résultats ont ensuite servi à Nexter à « identifier les risques ainsi que les moyens à mettre en œuvre pour une intégration sûre dans le véhicule ». Les batteries au Lithium étant sujettes aux « emballements thermiques », Hutchinson a été chargé d’une étude sur la réduction des risques de propagation des incendies. Puis, le GME EBMR a étudié une « architecture pour le véhicule Griffon », une maquette ayant permis de tester le système complet avec DGA Techniques Terrestres [DGA TT].
« Le GME EBMR tient à saluer l’esprit proactif qui a régné lors de cette étude de levée de risque, permettant d’envisager l’utilisation de ces technologies sur de nouveaux parcs de véhicules », ont conclu les industriels concernés.
Pour rappel, l’armée de Terre espère disposer de ses premiers Griffon hybrides en 2025.
France24 - Monde
Vincent Biruta : "Le Rwanda veut une désescalade pour ne pas entrer en guerre avec la RD Congo"
Publié le : 17/06/2022 - 19:50
Marc PERELMAN
Vincent Biruta, ministre rwandais des Affaires étrangères, évoque les tensions qui s'aggravent entre son pays et le voisin congolais. Il confirme qu'un soldat de la RD Congo a été tué, vendredi 17 juin, après être entré au Rwanda et avoir blessé des policiers rwandais. Des manifestations organisées cette semaine à Goma ont entraîné la fermeture des frontières et la rupture de traités liant les deux pays. Des évènements qui alimentent la peur de voir reprendre le conflit meurtrier au Nord-Kivu.
La RD Congo "condamne" le "soutien" du Rwanda aux rebelles du M23
RD Congo : une manifestation anti-Rwanda très tendue à Goma
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
RD Congo : manifestation anti-Rwanda à Goma, les commerces tenus par des Rwandais pillés
Opex 360
Des frappes aériennes françaises ont décimé une colonne jihadiste dans l’ouest du Niger
par Laurent Lagneau · 17 juin 2022
Dans un entretien donné au quotidien La Croix, en mai dernier, le président du Niger, Mohamed Bazoum, avait affirmé que la frontière que partage son pays avec le Mali était « sous la coupe de l’État islamique au grand Sahara [EIGS] ». Mais ce n’est pas la seule région nigérienne concernée par l’activité des groupes jihadistes.
En effet, selon des chiffres récemment donnés par Alkassoum Indatou, le ministre nigérien de la Défense, les attaques menés au Niger par la mouvance jihadiste auraient fait plus de 1200 tués [dont 500 militaires] depuis 2013.
Ce phénomène s’est surtout accentué vers 2015, sous l’effet des assauts de Boko Haram [puis de la Province de l’État islamique en Afrique de l’Ouest – ou ISWAP] dans la région de Diffa [sud-est du pays] et de la montée en puissance de l’EIGS, laquelle a fait basculer les provinces de Tahoua et de Tillaberi dans l’insécurité.
D’ailleurs, c’est dans cette partie du Niger, frontalière avec le Burkina Faso, qu’un détachement de la gendarmerie nigérienne a été attaqué par des terroristes, arrivés dans la localité de Waraou avec « plusieurs dizaines de motos et de véhicules », selon Niamey.
Ces gendarmes, qui étaient alors « en mission de sécurisation dans les villages environnants », ont perdu huit des leurs lors de cet assaut. Mais, a assuré le ministère nigérien de la Défense, la « réaction énergique des éléments du détachement avec le renfort terrestre et aérien tant national que celui des partenaires a permis de mettre en déroute l’ennemi ». Durant les combat, six véhicules des forces nigériennes ont été « détruits ».
Le « renfort aérien » des « partenaires » évoqué par le ministère nigérien a été fourni par la force française Barkhane. Deux jours après les faits, l’État-major des armées [EMA] a livré quelques détails sur cette intervention.
« À la demande des autorités nigériennes, un dispositif de surveillance aérienne a été déployé par la force Barkhane, en complément des vecteurs engagés par l’armée de l’air nigérienne, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Niamey, […] pour suivre une colonne d’une quarantaine de motos repérée par les FAN [Forces armée nigériennes, ndlr] », a relaté l’EMA, dans un communiqué.
Les renseignements obtenus, notamment grâce aux « unités nigériennes aux contact » ont permis de confirmer que la colonne en question était celle d’une groupe armé terroriste [GAT], qui se déplaçait entre le Burkina Faso et le Niger.
« En étroite coordination avec les FAN, Barkhane a conduit plusieurs frappes contre la colonne », neutralisant ainsi une « quarantaine de terroristes ». À noter qu’il est rare que l’EMA donne un bilan de ses opérations contre les GAT… Cela étant, il n’a précisé la nature des moyens engagés pour cette frappe. Il est probable qu’un drone MQ-9 Reaper a été sollicité pour cette mission… Et qu’il a effectué les frappes [du moins une partie d’entre-elles] étant donné que ce type d’aéronef est désormais armé.
Quant à la force aérienne nigérienne, elle dispose de deux avions d’attaque Su-25 « Frogfoot », sept hélicoptères [dont trois Gazelle], et quatre avions légers de type Cessna 208 pouvant être utilisés à des fins de renseignement. Récemment, elle a pris possession de six drones tactiques Bayraktar TB-2 livrés par la Turquie.
Cela étant, rien n’a été dit sur l’identité de la colonne jihadiste visée, le secteur de Waraou étant disputé par l’EIGS et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM], affilié à al-Qaïda.
Photo : Ministère des Armées
BBC
Could flat tyres soon be a thing of the past?
By Russell HottenBusiness reporter, BBC News
The sight of a car limping along on a near-flat tyre, or a roadside wheel change are still common.
So is the expense of replacing tyres that have worn out prematurely, perhaps because the driver may not have been checking the pressure as regularly as they should.
Sometimes it's difficult not to feel tyres are a car's weak link. But is this about to change?
Is it the end of the black rubber air-filled doughnut first used on vehicles in the 1890s - a product designed to be indestructible, and therefore not easy to recycle?
On a test track in Luxembourg, a Tesla Model 3 is twisting through tight corners, accelerating rapidly, and doing emergency stops. Standard stuff. What's remarkable, though, is the car is sitting on four airless tyres - made by Goodyear, the US manufacturer.
Special plastic spokes, support a thin, reinforced rubber tread. The spokes flex and contort as the car goes through its paces.
Michael Rachita, Goodyear's senior program manager for non-pneumatic tyres (NPTs), is upfront about the limitations: "There will be noise, and some vibration. We're still learning how to soften the ride. But we think you'll be surprised at the performance." He wasn't wrong.
Electric cars and autonomous mobility are changing tyre needs. Delivery firms and shuttle services want products that are low-maintenance, puncture-proof, recyclable, and have sensors that map road conditions.
Car sharing and ride hailing, rather than ownership, are rising in cities. A car with a flat tyre, is a car not making money.
Mr Rachita says: "While air-filled tyres will always have their place, a mixture of solutions is needed. As we move into a world where autonomous vehicles are becoming more common and many cities are offering transport-as-a-service strategies, having a maintenance-free tyre is hugely important."
At Goodyear's labs, the tyres are tested for 24 hours at a time, under different loads and speeds. That's thousands of miles non-stop. Some spokes deform, some break, but the structures continue to perform safely, Mr Rachita says. "It's test-learn, test-learn," he says. "But we're at a stage that's given us a huge amount of confidence. This is the real deal."
Goodyear rival, Michelin, has been working with General Motors (GM) on airless tyres since 2019. In February there were media reports that Michelin's Unique Puncture-proof Tire System (Uptis) could debut on a new Chevrolet Bolt electric car being planned by GM, possibly as early as 2024.
Uptis tyres are made of high-strength resin embedded with fiberglass and composite rubber (for which Michelin has filed 50 patents) to create a mesh structure that surrounds an aluminium wheel.
Cyrille Roget, a scientific and innovation expert at the French tyre maker, won't confirm the Bolt reports, but tells the BBC Michelin will have more to say later this year.
Michelin has been a market leader in airless wheels. Its Tweel (tyre-wheel) has been around since 2005 and is used on slow-moving vehicles, such as farm equipment.
Optimising the technology for road vehicles is, however, a totally different challenge, Mr Roget says: "We have 130 years of experience and knowledge in perfecting inflatable structures like pneumatic tyres. Airless technology is very recent."
Uptis, though, is just a step to something bigger. The company that gave us the pumped-up Michelin Man logo, has a multi-year plan, to create a tyre that is airless, connected, 3D-printed and made entirely of materials that can be melted down and re-used.
Apart from occasional re-treads, it would be zero-maintenance, according to Michelin.
Heavy battery weight means airless structures are particularly suited to electric vehicles. "You can carry more load with a more compliant feel than in an air tyre," Mr Rachita says.
On the other hand, airless tyres have a greater contact patch with the road, increasing the drag. This rolling resistance uses more energy to drive the tyres forward - with implications for battery life and range.
And then there's noise - the hum of rubber-on-road.
"With engine sound removed on an electric car, tyres become the dominant source of noise," says Matt Ross, editor-in-chief of Tire Technology International.
In addition, the rigidity of plastic spokes transmits more vibration through the suspension. Drivers long used to the response and performance of air tyres could take some convincing, he feels.
More important than consumer perception, however, is what regulators decide.
Governments will demand rigorous safety tests and a standardisation of rules. And tyre makers will need to invest heavily in new manufacturing facilities and develop supply chains. It will take years.
Tyre makers hope early adopters in niche areas will help drive the technology forward. "Non-pneumatic tyres (NPTs) are of particular interest to sectors like the military, disaster response, security vehicles, and specialist machinery," Klaus Kraus, head of European research and development at Hankook, tells BBC News.
The South Korean company unveiled the latest version of its i-Flex NPT in January. Smaller than a conventional tyre, a honeycomb of interlocking polyurethane spokes is a breakthrough in coping with lateral and horizontal stresses, the company says.
More technology of business:
Bridgestone, the world's largest tyre maker, is interested in industrial applications in farming, mining and construction, where demand could be high from customers that see a costly loss of productivity when tyres fail.
Airless tyres will, initially at least, carry a premium price. But the ability for regular re-treading and 3D printing could be a game changer. Maybe, some experts speculate, consumers won't even need to buy tyres outright. Instead, they'll get them free and pay-per-mile, with sensors monitoring usage.
It's an illustration of where the technology is taking the tyre of the future, says Sosia Causeret Josten, an analyst at Goodyear's Sightline Tyre Intelligence division. As the only contact between the road and the vehicle, tyres offer huge potential.
Perhaps, thanks to cloud computing and algorithms, connected vehicles could deliver information about where government authorities need to make road repairs or lay grit during freezing weather.
Take another example, automatic braking systems. "If the anti-lock braking system (ABS) can tell that the vehicle is driving on half-worn summer tyres, it can react quicker. This advantage can play an important role in an autonomous future, where the vehicle has to react itself," she says.
Not all this tech need be exclusive to airless tyres, or course. And not all manufacturers are convinced NPTs are the future. "To this day, we believe that pneumatic tyres are the best choice for most vehicles," says Denise Sperl, a director of car tyre research and development at Germany's Continental.
Tyres will always need "to simultaneously meet multiple requirements for safety, comfort, performance and sustainability" and air-filled rubber remains the best compromise, she says.
Continental is developing a self-inflating system where pumps and sensors in the wheel keep the pressure at optimum levels.
Like all manufactures, the company is looking into "greener" products. Polyester from recycled plastic bottles will soon be used in its premium tyres, and both Continental and Goodyear are researching a dandelion flower that produces latex similar to rubber trees.
But sustainable alternatives to conventional materials are available only "to a limited extent," Ms Sperl adds. Air tyres have been around so long for a reason - they do the best job. "We remain convinced of this," she says.
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France24 - Monde
VivaTech : les ambitions de la deeptech, technologie de pointe, vs l’illusion du métavers
Publié le : 17/06/2022 - 10:10
Sébastian SEIBT
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La deeptech, c’est-à-dire les innovations issues du monde de la recherche scientifique, prend de plus en plus de place dans les grands salons de l’innovation comme celui de VivaTech, qui se déroule à Paris jusqu’àu 18 juin. L’intérêt pour cette branche de la tech a pris de l'ampleur depuis la pandémie de Covid-19. Elle apparaît de plus en plus comme un grand enjeu du XXIe siècle et la France espère avoir une sérieuse carte à jouer dans ce domaine.
C’est un peu l’inverse du métavers de Mark Zuckerberg. Quand, d’un côté, le créateur de Facebook joue à fond la carte du bling-bling technologique, avec ses avatars trop mignons pour être honnêtes, ses mondes virtuels qui seraient autant de promesses d’amusement et de découverte, de l’autre, la deeptech s’impose lentement sous ses airs austère, complexe et insaisissable pour le commun des mortels.
Sur le salon de l’innovation VivaTech, qui se déroule à Paris jusqu'au samedi 18 juin, c’est un peu la même rengaine. Tout le monde à la métavers à la bouche, mais dans les allées de ce rendez-vous du monde de la tech, les stands de start-up aux noms alambiqués comme Genoskin, Natif, Preligens se succèdent.
L'effet pandémie
Elles sont toutes ambassadrices du monde de la deeptech. “Cette année, on peut même filtrer sur le site de VivaTech pour n’afficher que ce type de start-up. C’était impensable il y a encore quelques années !”, s’enthousiasme Alizée Blanchin, directrice de la stratégie pour Hello Tomorrow, un réseau mondial de start-up de la deeptech.
L'un des principaux obstacles à la démocratisation de cette branche de la tech vient du flou qui l’entoure. La deeptech se traduit littéralement par technologie profonde, ce qui recouvre l'ensemble des innovations issues de la recherche scientifique qui se retrouvent ensuite dans des produits ou services commercialisés.
La pandémie de Covid-19 a démontré qu'il ne s'agissait pas là d'un sujet abstrait ou abscons. "Si les vaccins ont pu être mis sur le marché en un an, alors que cela prenait auparavant presque une décennie, c'est grâce à la deeptech", assure Alizée Blanchin. Moderna et BioNTech ont, ainsi, pu bénéficier des recherches en intelligence artificielle appliquées à la médecine afin d’accélérer la mise au point des bonnes molécules pour lutter contre le SARS-CoV-2.
Pas étonnant, dans ces circonstances, que la santé soit le secteur de prédilection des nouvelles start-up issues du monde de la recherche. À VivaTech, elles fourmillent sur les stands du CNRS ou de l’Inria (Institut national de recherche en science et technologie du numérique). Des grands laboratoires pharmaceutiques comme Sanofi sont également venus avec leur contingent de jeunes pousses.
Mais la France n’a pas attendu la pandémie pour miser sur la deeptech. Le président Emmanuel Macron avait annoncé, en 2019, un vaste plan de 2,5 milliards d’euros sur cinq ans, afin de faire émerger 500 start-up tricolores de la deeptech par an à partir de 2025.
Pas encore de géant américain de la deeptech
Le gouvernement estimait, en effet, que l’Hexagone avait un double atout pour réussir dans ce domaine : les cerveaux et le tissu industriel. “La France dispose d’une recherche de pointe et a une forte tradition industrielle qui fait que, malgré les délocalisations, il y a encore un vrai savoir-faire”, soutient Alizée Blanchin.
La deeptech a en effet besoin de l'industrie. Elle ne met pas au point de simples applications pour smartphone. Ces innovations nécessitent souvent la fabrication en usine de nouveaux produits - comme pour des matériaux de construction plus isolants par exemple.
Il n'y a pas non plus encore de géant américain de la deeptech. C'est un autre avantage pour la France. Sans Gafam pour tout dominer, les start-up tricolores peuvent encore espérer se faire une place au soleil.
Une ambition française qui commence à porter ses fruits. En janvier 2022, Exotec, un fabricant de robots pour entrepôt, est devenu la première start-up de la deeptech à entrer dans le club très fermé des 25 licornes françaises, c’est-à-dire ces entreprises de la tech qui valent plus d’un milliard d’euros aux yeux des investisseurs.
Mais ce n’est qu’un début. Et timide avec ça si on considère l’objectif que le gouvernement s’est fixé de voir émerger 10 licornes de la deeptech d’ici 2025. Sans s’exprimer sur la multiplication des champions tricolores de la deeptech d’ici trois ans, Alizée Blanchin pense qu’on ne devrait pas être loin de l’autre objectif de l’État : plus de 500 start-up issues de la recherche fondamentale par an.
La progression est, en effet, rapide. La deeptech a enregistré une hausse de 30 % du nombre de start-up en 2021 par rapport à 2020. Il faut dire qu’il n’y a pas que la santé qui attire. Un autre domaine a le vent en poupe : l’agroalimentaire. “La mouvance des protéines alternatives a donné des idées à bon nombre de scientifiques entrepreneurs”, confirme Alizée Blanchin. Ils travaillent sur ce qui va remplacer la viande rouge dans nos assiettes, que ce soit les algues, les insectes ou les steaks développés en laboratoire.
“Le conflit en Ukraine a aussi démontré tout l’intérêt géopolitique des innovations en matière d’énergie pour en finir au plus vite avec notre dépendance énergétique”, ajoute cette spécialiste de l’écosystème des start-up.
Les scientifiques ne sont pas les rois du "pitch"
Mais la deeptech est encore loin de déchaîner les mêmes passions chez les investisseurs que la fintech (l'innovation au service de la finance), le métavers et autres nouvelles applications pour smartphones. “C'est un domaine qui ne concentre encore que 10 % des investissements dans la tech en France”, regrette Alizée Blanchin.
La faute à une certaine frilosité des investisseurs européens. “Pour eux, c'est souvent un sacré pari. Ces innovations nécessitent des investissements importants dès le départ pour des résultats qui prendront beaucoup de temps à se matérialiser. De plus, la deeptech cherche souvent à créer de vraies ruptures, ce qui peut être plus risqué qu'une application qui, par exemple, améliore tel ou tel aspect de l'expérience client en ligne", résume Alizée Blanchin.
Les scientifiques ne sont pas non plus connus pour être les rois du “pitch” (vendre rapidement son projet à un auditoire). “C’est encore difficile de leur faire intégrer la culture de marché, et il faudrait davantage de formation à destination des chercheurs pour leur apprendre comment faire”, assure cette experte pour Hello Tomorrow, qui a d’ailleurs développé une activité de conseil pour mieux mettre en relation les chercheurs et le monde de l’entreprise.
Enfin, le métavers n’aide pas. L’engouement pour cette nouvelle mode lancée par Mark Zuckerberg fait “qu’il y a indéniablement un éparpillement des financements”, reconnaît Alizée Blanchin. Surtout que ces mondes virtuels ne cherchent pas à résoudre les grands problèmes de notre société, comme le réchauffement climatique, la multiplication des épidémies, contrairement aux start-up de la deeptech.
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France24 - Monde
Les banques centrales poursuivent la hausse des taux directeurs
Publié le : 16/06/2022 - 23:29Modifié le : 17/06/2022 - 08:49
Laure MANENT
Après la Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne, la Bank of England et la Banque nationale suisse revoient à la hausse leurs taux directeurs. Elles tentent elles aussi d'enrayer une inflation galopante.
La Banque d'Angleterre a annoncé une cinquième hausse consécutive de son taux directeur depuis la fin 2021 pour contenir une inflation galopante, à +9 % sur un an en avril, un record depuis 40 ans. La Bank of England table même sur un pic à "plus de 11 %" pour octobre, quand le plafond régulé des prix de l'électricité sera revu à la hausse.
Le Royaume-Uni fait face à un ralentissement de sa croissance, avec une baisse de de 0,3 % du PIB anticipé pour le deuxième trimestre. La Banque nationale suisse a ainsi aussi revu ses taux à la hausse, de 50 points de base. C'est la première fois que cela se produit depuis 2007, ce qui a pris les marchés financiers par surprise.
La Croatie va bientôt passer à l'euro
À l'issue d'une réunion de l'Eurogroupe, les ministres des Finances de la zone euro ont annoncé qu'ils soutenaient la candidature de la Croatie pour l'adoption de la monnaie unique. Ils estiment que Zagreb réunit toutes les conditions pour devenir le vingtième pays à adopter l'euro : stabilité des prix et du taux de change, contrôle du déficit budgétaire, de sa dette publique et des taux d'intérêt à long terme, notamment.
Son adhésion doit désormais être approuvée par les dirigeants de l'UE, dès la semaine prochaine. Les ministres des Finances fixeront ensuite, en juillet, le taux de change de la kuna vers l'euro avant sa mise en circulation au 1er janvier 2023.
Les arriérés d'impôts de McDonald's
McDonald's va verser un milliard 245 millions d'euros d'amende et d'arriérés d'impôts à la France pour éviter des poursuites pénales. Le géant de la restauration rapide est soupçonné d'avoir minoré ses bénéfices en France en versant des redevances au Luxembourg et aux Pays-Bas. Mais cet accord ne marque pas le fin des ennuis de McDonald's car des salariés de l'enseigne envisagent eux aussi des poursuites, estimant avoir été floués de leur chance de toucher une participation.
L'Australie s'engage activement pour réduire ses gaz à effet de serre
Le nouveau Premier ministre australien, Anthony Albanese, veut réduire beaucoup plus que prévu les émissions de gaz à effet de serre du pays. Au lieu de l'objectif de 26 à 28 % de réduction prévus d'ici 2030, il veut les voir baisser de 43 %. C'est d'autant plus ambitieux que l'Australie est l'un des plus grands exportateurs d'énergies fossiles au monde.
Le charbon reste un des moteurs de son économie et lui permet de produire les trois quarts de son électricité. Mais le secteur des combustibles fossiles a déjà annoncé des adaptations pour tenir ces objectifs. Le groupe minier BHP affirme qu'il fermera ses mines de charbon dans l'État australien de Nouvelle-Galles du Sud d'ici 2030. Le pétrolier BP a officialisé, de son côté, une participation de plus de 40 % dans un projet de centrale électrique présentée comme la plus grande au monde.
Les Africa Tech Awards au salon Vivatech
Le salon Vivatech a lancé cette année, pour la première fois, un prix spécial pour les start-up africaines, les Africa Tech Awards. Trois jeunes entreprises ont été récompensées dans les catégories santé, environnement et finance. Ces récompenses vont leur donner une plus grande visibilité. Nos équipes ont rencontré Rasha Rady, cofondatrice de Chefaa et Boniface Mbithi, créateur de WEEE Centre.
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La Chine a lancé le CNS Fujian, son troisième porte-avions
par Laurent Lagneau · 17 juin 2022
D’après la presse officielle chinoise, le lancement du troisième porte-avions de la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL], alors connu sous le nom de « Type 003 », aurait dû avoir lieu en 2021, comme, du reste, le premier vol du futur bombardier stratégique Xian H-20. « Il est temps que notre développement technologique porte ses fruits », avait ainsi affirmé Song Zhongping, un expert militaire cité par le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinois [PCC], en janvier 2021.
Seulement, cette année-là, il aura fallu se contenter de nouvelles images de synthèse du bombardier H-20… Quant au lancement de ce troisième porte-avions, il ne s’est pas produit… Cela étant, en avril dernier, la marine chinoise diffusa une vidéo promotionnelle dans laquelle elle laissa entendre que ce nouveau navire serait dévoilé « prochainement ».
Ce qui fut d’ailleurs récemment confirmé par l’imagerie satellitaire. En effet, des clichés du chantier naval de Jiangnan, situé au nord-est de Shanghaï, montrèrent que le cale sèche ayant servi à construire ce porte-avions venait d’être inondée, ce qui suggérait que ce lancement n’était qu’une question de jours. Et effectivement, il a eu lieu ce 17 juin, au cours d’une cérémonie à laquelle a assisté Xu Qiliang, membre du Bureau politique du Comité central du PCC et vice-président de la Commission militaire centrale.
À cette occasion, le porte-avions a été baptisé « CNS Fujian », du nom de la province chinoise qui fait face à Taïwan. Et son indicatif visuel [Pennant Number] sera 18.
Avec ce nouveau navire, l’aéronavale chinoise va faire au saut capacitaire majeur et se rapprocher des standards de l’US Navy et de la Marine nationale, qui étaient jusqu’à présent les seules à mettre en oeuvre des porte-avions en configuration dite CATOBAR [catapultes et brin d’arrêt].
Power of Peace Strengthened. Another video of the launch of the 3rd Chinese aircraft carrier "Fujian" in Shanghai. pic.twitter.com/r0Qc4jUVgM
— Zhang Heqing张和清 (@zhang_heqing) June 17, 2022
En effet, contrairement à ses deux prédécesseurs, les CNS Liaoning [ex-Varyag] et CNS Shandong, dotés chacun d’un tremplin, le CNS Fujian dispose de catapultes électromagnétiques [EMALS], comme l’a confirmé le ministère chinois de la Défense, qui était jusqu’alors très discret sur ce sujet. Reste à voir leur degré de maturité par rapport à leurs homologues américaines, dont la mise au point a été compliquée… Pour rappel, à ce jour, le seul porte-avions opérationnel à en être équipé est l’USS Gerald Ford, qui inaugure une nouvelle classe de navire.
En outre, des catapultes électromagnétiques sont gourmandes en énergie. Or, le CNS Fujian n’est pas à propulsion nucléaire, contrairement à ses homologues américains et français.
🥳 pic.twitter.com/LkwYAdFtWW
— @Rupprecht_A (@RupprechtDeino) June 17, 2022
Quoi qu’il en soit, avec un déplacement de 80’000 tonnes pour une longueur de 320 mètres, le CNS Fujian est le navire le plus imposant de la marine chinoise. Étant donné sa configuration CATOBAR, il pourra mettre en oeuvre des avions de guet aérien KJ-600, dotés d’un radar à antenne active et à basse fréquence. Et, à l’avenir, il pourra accueillir le chasseur-bombardier de 5e génération J-XY/J-35, développé à partir du FC-31 « Gyrfalcon ».
On ignore le nombre de porte-avions que la Chine entend disposer à terme. Cependant, un analyste militaire cité par le Global Times a estimé que trois sont nécessaires pour « maintenir la supériorité aérienne et le contrôle de la mer dans une région stratégique » en prenant en compte les périodes de maintenance.
En attendant, le CNS Fujian doit terminer son armement et réaliser plusieurs campagnes d’essais en mer. Sa mise en service n’est pas attendue, au mieux, d’ici 2024.
Opex 360
Artillerie : Le ministère des Armées demande à Nexter d’accélérer la production de CAESAr
par Laurent Lagneau · 17 juin 2022
Durant une audition au Sénat, début mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, avait indiqué que six Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] allaient être prochainement livrés à Kiev, après avoir été modifiés pour les rendre compatibles aux systèmes de commandement ukrainien. Pour rappel, le 22 avril, le président Macron avait indiqué que douze exemplaires, au total, seraient envoyés en Ukraine.
Seulement, lors de la visite qu’il vient de faire à Kiev, en compagnie du chancelier allemand, Olaf Scholz, du président du conseil italien, Mario Draghi, et de son homologue roumain, Klaus Iohannis, M. Macron a promis à Volodymir Zelinski, le président ukrainien, six CAESAr supplémentaires. Et de préciser au passage que les 12 exemplaires évoqués en avril avaient tous été livrés.
« Au-delà des 12 Caesar déjà livrés, j’ai pris la décision de livrer six Caesar additionnels », a en effet déclaré le président Macron, le 16 juin.
Au total, 18 pièces seront donc prélevées sur la dotation de l’armée de Terre, qui, jusqu’alors, n’en comptait que 76. Ce qui fait une perte capacitaire de 24% en moins de six mois… Et cela ne sera pas sans conséquence sur la formation des artilleurs ainsi que sur leur préparation opérationnelle, d’autant plus qu’un certaine nombre de CAESAr sont déployés en Côte d’Ivoire, à Djibouti ou encore aux Émirats arabes unis.
Jusqu’au retour de la paix dans une Ukraine libre et indépendante, autant qu’il le faudra, nous resterons mobilisés. Soutien humanitaire, économique et militaire pour permettre aux soldats ukrainiens de faire la différence sur le terrain face aux attaques de l’armée russe. pic.twitter.com/TGRSdUU1ii
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) June 16, 2022
Avant le début de la guerre en Ukraine, l’ancien Premier ministre, Jean Castex, avant notifié à Nexter le contrat relatif au développement du CAESAr de nouvelle génération [CAESAr Mk2], lequel doit disposer d’une motorisation plus puissante et d’une protection renforcée.
À l’époque, deux options étaient envisagées : lancer la production de 109 CAESAr NG, soit en commander 33 exemplaires et rénover les 76 restants. Mais dans un cas comme dans l’autre, ces 109 pièces d’artillerie devaient être livrées à l’armée de Terre « à l’horizon 2031 ».
Le don de 18 CAESAr à l’Ukraine a évidemment changé les termes de l’équation. Aussi, et selon l’agence Reuters, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a demandé à Nexter de revoir son organisation industrielle afin d’accélérer la cadence de production des CAESAr et donc les livraisons à l’armée de Terre.
Reste à voir si ce sera possible. D’abord, Nexter n’est pas le seul concerné. Ainsi, le châssis 6×6 est fourni par Arquus [sur la base du Sherpa 5] pour les CAESAr destinés à l’armée de Terre. Et, plus généralement, il faut 500 pièces pour réaliser une telle pièce d’artillerie, avec tout son système. Ensuite, et au-delà des éventuelles difficultés d’approvisionnement, la capacité de production, à Bourges, n’est que de dix canons par an. Et cela alors que plusieurs contrats à l’exportation sont [ou seront] à honorer… La Lituanie ayant par exemple affiché son intention de s’en procurer 18 exemplaires. Ouvrir d’autres lignes de production supposerait par ailleurs de trouver du personnel qualifié. Ce qui peut prendre du temps.
Enfin, un autre sujet porte sur le Maintien en condition opérationnelle [MCO], et en particulier sur l’usure des tubes en cas d’utilisation intense.
France24 - Monde
Navigation : un dessous des cartes de plus en plus stratégique
Publié le : 10/06/2022 - 20:07
Guillaume GRALLET
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Cartographie, dis-moi ce que tu montres et je te dirai qui tu es. À mesure que l'on cartographie le monde entier, des océans à nos déserts, on peut effectuer un formidable voyage dans le temps, comme décider, lorsque c'est trop sensible, de ne montrer qu'une partie de la réalité. Décryptage
Le géant Apple vient d'annoncer la mise à disposition d'un rendu 3D pour certaines villes dans le monde comme Las Vegas, quand Google donne la possibilité, avec Street View, d'apercevoir depuis son écran, certains endroits marqués par l'Histoire, comme les combles de la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides. Ces dernières ont notamment servi de cachettes à plusieurs pilotes alliés pendant la Seconde Guerre mondiale.
L'initiative OpenStreetMap, elle, compte sur la mobilisation citoyenne pour prendre en photo les coins les plus inaccessibles, au Cameroun, au Ghana ou encore au Sénégal. Dans notre vidéo, chaque crépitement signifie l'ajout d'une photo sur le site participatif. Cette avalanche d'informations, au cœur de la bataille entre les géants de la technologie, est inédite. Elle ne signifie pas pour autant que l'on obtienne une seule et même vision de la réalité dans le monde entier.
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Opex 360
Le français Nexter finalise la qualification de son obus-flèche de nouvelle génération SHARD
par Laurent Lagneau · 16 juin 2022
Engagé dans un bras de fer avec Rheinmetall au sujet de l’armement du futur char de combat franco-allemand [MGCS – Main Ground Combat System], Nexter, via sa filiale Nexter Arrowtech, entend marquer des points avec le SHARD, son obus-flèche de nouvelle génération dont il avait annoncé le développement en mars 2021.
Et, visiblement, le groupe français n’a pas perdu de temps. En effet, via un communiqué diffusé ce 16 juin, Nexter Arrowtech a indiqué que le développement du SHARD [Solution for Hardenered ARmour Defeat] a été finalisé l’an passé et que sa qualification devrait être achevée d’ici quelques mois. Et les débuts de celle-ci sont prometteurs.
« Plusieurs campagnes de tirs ont été menées avec succès depuis le début de l’année, sur des armes de 52 calibres [sur char Leclerc] et de 44 calibres [sur Leopard 2 et M1 Abrams]. Ces essais dynamiques ont permis de confirmer les niveaux de performance atteints lors des essais de développement », assure Nexter Arrowtech.
Ainsi, conçu avec un alliage de tungstène, l’obus-flèche SHARD affiche une capacité de pénétration 20% supérieure à celle des munitions du même type actuellement sur le marché. « Il associe un niveau inégalé de pénétration contre des blindages métalliques et des cibles complexes avec un très bon niveau de dispersion », précise l’industriel.
La conception du SHARD est totalement innovante. Cette munition associe un barreau rallongé et un sabot optimisé à une poudre propulsive à faible érosivité. L’intérêt est que cela permet de gagner en puissance tout en réduisant le niveau de pression… et donc l’usure des tubes. De part son mode « agile » de développement, cet obus a été imaginé de telle sorte qu’il est possible de le faire évoluer de façon incrémentale afin de l’adapter aux menaces à venir. « Ainsi, dans un court délai, les performances en balistique terminale de la munition pourront être augmentées de plus de 20% », promet Nexter.
Par ailleurs, et alors qu’il fait la « une » de l’actualité de par les commandes dont il fait l’objet et son engagement dans la guerre en Ukraine, le CAESAr [Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm] pourra bientôt avoir une portée plus étendue avec le nouvel obus LU 220 dévoilé par Nexter Arrowtech à l’occasion du salon EuroSatory 2022.
Par rapport au LU 211 actuellement utilisé, le LU 220, assure l’industriel, « permettra dans le futur de gagner encore en portée et en effet terminal avec une nouvelle architecture et un emport d’explosif plus important, tout en conservant un haut niveau de précision et de sécurité ». De quoi faire patienter les artilleurs, qui attendent l’arrivée de l’obus guidé Katana, qui étendra la portée du CAESAr à 60 km.
BBC
In pictures: Head-turning millinery at Royal Ascot Ladies' Day 2022
Thousands of racegoers have donned their finery for Ladies' Day, on the third day of Royal Ascot.
The five-day event in Berkshire is expected to attract a total of 270,000 racegoers.
The flamboyant hats moved up a notch on Thursday - a day to see and be seen.
Last year, the event was limited to 12,000 spectators per day due to Covid-19 restrictions, and the previous year the event was held without any spectators.
Here is a selection of some of this year's head-turning millinery.
All pictures subject to copyright.
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Basket : les Warriors sacrés champions NBA pour la 7e fois
Publié le : 17/06/2022 - 06:27
FRANCE 24
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Emmenés par le légendaire Stephen Curry, les Golden State Warriors ont remporté le 7e titre de leur histoire en NBA jeudi soir, après 4 victoires à 2 face à Boston.
Les Warriors ont été sacrés champions NBA pour la 7e fois de leur histoire, la quatrième fois en six finales ces huit dernières saisons, après s'être imposés (103-90) à Boston, jeudi 16 juin, grâce à Stephen Curry, auteur de 34 points, et une défense de fer.
La dynastie Warriors ravivée ! Grâce à Stephen Curry, impérial, et une défense intraitable, Golden State a remporté son 4e titre de champion en six finales disputées ces huit dernières saisons, le 7e de son histoire, en s'imposant (103-90) à Boston, jeudi.
"On l'a fait ! On l'a fait !" Les fesses sur le parquet mythique du Garden, les yeux embués, après une performance encore magistrale (34 pts), Curry était inévitablement pris par l'émotion. Partagée ensuite avec Dell, son père, ancien shooteur hors-pair à qui il doit d'être le meilleur marqueur à trois points de l'histoire.
Logiquement, avec 31,2 points de moyenne, il a été désigné MVP de la finale, pour la première fois, à 34 ans, rendant un peu plus prodigieuse sa carrière. Non pas qu'il fut passé à côté, réussissant à plusieurs reprises des matches de haute volée, mais Andre Iguodala en 2015, puis Kevin Durant en 2017 et 2018, s'étaient montrés plus constants.
Tant et si bien que l'étiquette du joueur incapable d'élever son niveau dans les joutes les plus cruciales collait à la peau du meneur, pourtant auréolé de deux trophées de MVP en saison régulière (2015, 2016). Impérial quasiment tout du long, il avait été stratosphérique au match N.4, sa masterclass (43 pts) dans le volcan du TD Garden, soudain éteint, ayant remis à l'endroit son équipe qui ne pouvait pas se permettre d'être menée 3-1.
Un mur bleu
Sa seule fausse note aura été le 0/9 derrière l'arc lors de la joute suivante, une première pour lui en 133 matches de play-offs. Mais qu'importe, avec lui, ce type de mésaventure ne se produit jamais deux fois d'affilée et il a su réagir en champion jeudi avec un 6/11 (12/21 au total, 7 rbds, 7 passes).
Hormis un tout début de rencontre à l'avantage des Celtics (14-2), les Dubs ont maîtrisé leur sujet. Leur défense a été de fer, provoquant 22 ballons verts perdus, tout en gagnant la bataille du rebond (29 dont 15 offensifs). En dix minutes, ils ont infligé un 35-8 à Boston, KO debout comme son public pourtant bouillant jusque-là, en réussissant au passage un 21-0, du jamais vu en finale en 50 ans.
Les Celtics sont perpétuellement rentrés dans ce mur bleu, malgré un sursaut, dans le sillage de Jaylen Brown (34 pts) qui les a un temps ramenés à -8. Mais à chaque fois un Warrior répondait.
Les "Dubs", qui remportent la série 4-2, ravivent de façon spectaculaire une dynastie débutée en 2015, avec un titre glané cette année-là et deux autres en 2017 et 2018, tout en ayant perdu en finales 2016 et 2019. Ils avaient gagné deux premières bagues à l'époque où ils jouaient à Philadelphie (1947 et 1956) et une troisième, sous le maillot de Golden State, en 1975.
Ce retour au sommet de la NBA n'était pas attendu il y a huit mois, quand débutait le championnat. Car les Warriors sortaient de deux années noires, plombés par le départ de Kevin Durant, les nombreuses blessures, dont celles, graves, qui ont foudroyé Klay Thompson, victime de ruptures à un ligament croisé et au tendon d'Achille droit.
9e bague pour Kerr
Ce dernier, absent des parquets pendant 941 jours, a fait son retour cette année. Et s'il n'est pas tout à fait redevenu le shooteur diabolique qu'il fut, comme en témoignent ses 12 points (à 5/20), il symbolise la résurrection de Golden State.
Les Splash Brothers ne sont pas les seuls à accrocher une quatrième bague à leur doigt, pour rejoindre le club des LeBron James, Shaquille O'Neal et autres Tony Parker, puisque le "Warrior" Draymond Green (12 pts, 12 rbds, 8 passes), le pivot Keyvon Looney et le vétéran Andre Igodala les accompagnent.
Pour Steve Kerr, architecte de la dynastie Warriors, ce sacre en tant qu'entraîneur est aussi le quatrième, auxquels s'ajoutent cinq autres du temps où il était joueur, trois avec les Bulls de Michael Jordan (1996, 1997, 1998) et deux avec les Spurs de Gregg Popovich (1999, 2003).
Il a réussi à reconstruire un groupe compétitif et gagnant, avec des jeunes comme Andrew Wiggins, arrivé à maturité, Jordan Poole, Gary Payton II ou encore Otto Porter Jr, auxquels les stars ont transmis leur "ADN de champions".
"Cet ADN, on ne peut pas vraiment l'enseigner. Notre ossature et notre façon de jouer, c'est ce qui nous rend uniques et différents", disait, à raison, Curry avant cette finale.
Avec AFP
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L'exploit de Stephen Curry, meilleur "shooter" de l'histoire de la NBA
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Mondial-2026 : New York, Mexico et Vancouver parmi les 16 villes d'accueil
Publié le : 17/06/2022 - 02:50
FRANCE 24
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La Fifa a dévoilé, jeudi, les 16 villes des États-Unis, du Canada et du Mexique qui accueilleront la Coupe du monde de football 2026. La ville hôte de la finale de la compétition n'est cependant pas encore connue.
La Fifa a révélé, jeudi 16 juin, à New York, les 16 villes qui accueilleront des matches de la Coupe du monde 2026 organisée pour la première fois dans trois pays, États-Unis, Mexique et Canada, en maintenant le suspense pour la finale.
Comme prévu, les États-Unis se taillent la part du lion, avec onze villes (Seattle, San Francisco, Los Angeles, Kansas City, Dallas, Atlanta, Houston, Boston, Philadelphie, Miami, New York), tandis que le Mexique en aura trois (Guadalajara, Mexico City et Monterrey) et le Canada deux (Toronto et Vancouver).
Sans surprise, le stade Azteca de Mexico City fait partie de la liste et devient le premier à accueillir trois Coupes du monde, après celles de 1970 et de 1986 où il fut le théâtre des finales remportées par le Brésil puis l'Argentine.
Choix "très difficile"
Six villes ont été recalées, au terme d'un choix "très difficile", a assuré à New York le président de la Fédération internationale de football (Fifa), Gianni Infantino : Cincinnati, Denver, Nashville, Orlando, et une candidature Washington DC/Baltimore pour les États-Unis, ainsi qu'Edmonton au Canada.
Quant à la finale, "nous devons encore en discuter, avoir une analyse et nous prendrons une décision le moment venu", a-t-il ajouté.
Les stades auront pour la plupart des capacités d'environ 60 000 places.
La Coupe du monde 2026 inaugurera un nouveau format à 48 équipes et 80 matches, contre 32 équipes et 64 rencontres pour le Mondial-2022 cet automne au Qatar.
"Super Bowl"
Le patron de la Fifa a promis une réflexion sur les distances parcourues, alors que certaines villes sont éloignées de plus de 4 000 km. "Dans une région aussi vaste que l'Amérique du Nord, nous devons nous en préoccuper, pour veiller à ce que les équipes jouent dans des 'clusters', où les supporters n'ont pas à parcourir des distances folles, tout comme les équipes", a déclaré Gianni Infantino.
Mais il a aussi promis que chaque rencontre pourra se comparer à "un Super Bowl", la finale du championnat de football américain, en terme d'audiences et de spectateurs, et s'est donné comme objectif ambitieux de faire du ballon rond le premier sport en Amérique du Nord.
Les États-Unis avaient organisé pour la première fois la Coupe du monde en 1994, un événement qui a contribué à l'essor du football dans un pays où le basket, le baseball et le football américain sont rois.
Avec AFP
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FOOTBALL
Mondial-2022 : l'Australie sera le premier adversaire de la France
Mondial-2022 au Qatar : Amnesty réclame plus de 400 millions de dollars à la Fifa
Info ou intox
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Berlin estime que la Russie pourrait encourager une nouvelle déstabilisation de la Bosnie-Herzégovine
par Laurent Lagneau · 16 juin 2022
Depuis les accords de Dayton, signés en décembre 1995 afin de mettre fin à la guerre entre les différentes communautés qui la composent, la Bosnie-Herzégovine est organisée selon deux entités autonomes, à savoir la Fédération croato-bosniaque et la Republika Srpska [RS ou République serbe de Bosnie], qui sont chapeautées par une présidence collégiale, assurée à tour de rôle par trois reponsables élus au suffrage direct, dont un Serbe, un Croate et un Bosniaque. En outre, ces deux entités ont des institutions communes.
Pour autant, le pays est régulièrement travaillé par des tensions, comme en témoigne la candidature de Sarajevo à l’Otan. Si la Fédération croato-bosniaque y est largement favorable, ce n’est pas le cas de la Republika Srpska, qui cultive des liens étroits avec Belgrade et Moscou.
En outre, les conséquences du conflit qui déchira le pays dans les années 1990 se font encore sentir. Ainsi, un loi interdisant l’apologie des crimes et des criminels de guerre condamnés, votée, l’an passé, à la demande du Haut représentant international en Bosnie-Herzégovine, n’est pas acceptée non seulement par les Serbes mais aussi par les Croates.
« Cette loi contribue à légitimer les accusations fréquentes du camp bosniaque que la RS est une création ‘génocidaire’ et qu’elle doit être supprimée. La Bosnie est vue par l’OHR comme un protectorat. Maintenant, on exige un retour à Dayton et le respect de la Constitution, ce qui implique que l’on rende aux entités nos prérogatives », a ainsi expliqué Snezana Novakovic-Bursac, le président du groupe parlementaire de l’Alliance des sociaux-démocrates indépendants [SNSD] à l’assemblée de la RS et dont les propos ont récemment été rapportés par Le Figaro.
D’où l’intention de la RS de récupérer les compétences transférées au fil du temps au pouvoir central… et de quitter les trois institutions clés que sont l’armée, la justice et les impôts. Ce qui est perçu comme une volonté de « sécession rampante ».
Dans cette affaire, l’homme fort de la Republika Srpska, Milorad Dodik, peut se prévaloir du soutien de Belgrade et de… Zagreb. « Tous les génocides ne sont pas équivalents et la loi imposée par l’OHR sur cette question est coloniale », a en effet déclaré Zoran Milanovic, le président de la Croatie. Et Dragan Čović, chef du parti nationaliste croate et ancien membre de la présidence collégiale de Bosnie-Herzégovine, est sur la même ligne. En outre, celui-ci demande une réforme de la loi électorale afin de renforcer le caractère ethnique du vote, avant les élections prévues en octobre prochain.
Quoi qu’il en soit, le feu couve… avec quelques signaux faibles suggérant une reprise du conflit éteint il y a près de 27 ans. Et cela depuis quelques temps déjà. Ainsi, la Revue stratégique publiée en 2017 [et actualisée en 2021], estime que, en général, les Balkans constituent un « enjeu majeur » pour la sécurité de l’Europe, cette région, divisée par son histoire et des « trajectoires économiques très contrastées » souffrant de « faiblesses » susceptibles d’être « utilisées à des fins de déstabilisation par des mouvements radicaux [notamment jihadistes], des groupes criminels ou des États tiers ». En novembre 2019, le président Macron s’était fait plus précis en assimilant la Bosnie-Herzégovine à une « bombe à retardement qui fait tic-tac à côté de la Croatie qui est confrontée au problème du retour de jihadistes ».
En outre, la Russie et la Chine suivent la situation de près. D’ailleurs, avant la président française de l’Union européenne, M. Macron avait évoqué un réengagement dans les Balkans occidentaux pour faire face aux influences « étrangères ». Et donc au risque d’une déstabilisation, notamment de la Bosnie-Herzégovine. Une préoccupation partagée par Josep Borrell, le Haut-représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.
Ainsi, dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le chef de la diplomatie européenne a annoncé que l’opération EUFOR Althea, conduite sous l’égide de l’UE afin de veiller au respect des accords de Dayton, allait être renforcée par l’arrivée de 500 militaires supplémentaires en provenance de l’Autriche, de la Bulgarie, de la Roumanie et de la Slovaquie. De son côté, la France a envoyé des Rafale Marine du porte-avions Charles de Gaulle patrouiller dans les cieux bosniens.
« Nous avons renforcé notre capacité à réagir rapidement en cas de crise […] Nous continuerons à dissuader ceux qui se sentiraient encouragés à entreprendre des actions de déstabilisation » du pays, a résumé M. Borrell, lors d’une visite aux militaire d’Eufor Althea, près de Sarajevo, en mars dernier.
Signe, sans doute, qu’il y a un risque sérieux de voir la situation se dégrader, Berlin a fait part de son intention de déployer à nouveau un contingent de la Bundeswehr, fort d’une cinquantaine de soldats en Bosnie-Herzégovine, afin d’y renforcer Eufor Althea. Ce qui ne s’était plus vu depuis plus de dix ans.
« Compte tenu des tensions politiques internes en Bosnie-Herzégovine, un engagement allemand renforcé est un engagement clair en faveur d’une stabilisation durable » du pays, a fait valoir Steffen Hebstreit, le porte-parole du gouvernement allemand, le 15 juin.
Dans la demande de mandat pour ce déploiement qu’il a transmis au Bundestag [chambre basse du Parlement], l’exécutif allemand est plus précis. « L’évolution politique actuelle en Bosnie-Herzégovine est très préoccupante. Les divisions ethniques façonnent toujours la vie quotidienne, dominent la politique et bloquent les processus de progrès et de réforme. La rhétorique nationaliste et incendiaire fait à nouveau partie du discours politique », relève-t-il. Mais ce que redoute surtout Berlin, c’est de voir la Russie souffler sur les braises.
« Il existe actuellement un danger que la guerre d’agression russe contre l’Ukraine et, indirectement, la confrontation entre les valeurs des États occidentaux et celles de la Russie puissent être utilisées par la partie russe comme catalyseur d’une nouvelle déstabilisation de la Bosnie Herzégovine. En particulier, les liens étroits du gouvernement serbe avec la Russie et son influence sur la Republika Srpska, alimentent ces craintes », fait valoir le gouvernement allemand.
BBC
Norwich blind photographer discovered hobby after losing sight
By Kate ScotterBBC News, East
A visually impaired woman who took up photography after losing her sight said she first started the hobby to keep an eye on her rats.
Rachael Andrews, 49, from Norwich, said she started to experience sight-loss in her 20s when she had the pet rodents.
She said she could no longer see them with the naked eye so she acquired a digital camera to help her.
She developed a love of photography and joined the Vision Norfolk group which helped her feel "not so alone".
Mrs Andrews said she progressed from the basic digital camera she started with to a digital SLR and now uses a mirrorless camera.
After taking her photos, she blows them up big on the computer screen so she can see what she has taken.
"I take great pleasure in putting them on the computer and will put them on Facebook and hope people like them," she said.
"I think sometimes people think I've got more eyesight than I do because of my photos, but that's quite a compliment.
"People think if you are visually impaired you can't be artistic, but you can."
Find BBC News: East of England on Facebook, Instagram and Twitter. If you have a story suggestion email eastofenglandnews@bbc.co.uk
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'They think disability is almost worse than being dead'
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Fairplay financier : la Ligue espagnole de football porte plainte contre le PSG et Manchester City
Publié le : 15/06/2022 - 16:10
FRANCE 24
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La Ligue espagnole de football a confirmé mercredi qu'elle avait déposé des plaintes auprès de l'UEFA contre le Paris Saint-Germain et Manchester City qui "enfreignent continuellement le règlement actuel du fair-play financier".
La Ligue espagnole de football a bien déposé une plainte auprès de l'UEFA visant les conditions du transfert d'Erling Haaland à Manchester City une autre visant la prolongation de Kylian Mbappé au PSG, deux clubs qui, selon elle, "enfreignent continuellement le règlement actuel du fair-play financier".
La plainte contre City avait été déposée en avril, tandis que celle contre le PSG l'a été "cette semaine", a confirmé, mercredi 15 juin, la Liga qui a ajouté qu'elle allait continuer à intensifier les actions en justice contre les deux clubs soutenus par l'État.
Pour se faire, elle s'est adjoint les services d'avocats en France et en Suisse "dans le but d'entreprendre des actions administratives et judiciaires devant les instances françaises compétentes et l'Union européenne dès que possible", peut-on lire dans son communiqué.
En Suisse, la Liga "étudie différentes options de représentation" pour enquêter sur les "possibles conflits d'intérêts" de Nasser Al-Khelaifi, qui est à la fois président du PSG, responsable de BeIN Sports, propriété du Qatar, dirigeant de l'Association européenne des clubs et membre du comité exécutif de l'UEFA.
"La Liga considère que ces pratiques altèrent l'écosystème et la durabilité du football"
Le patron de la Liga Javier Tebas est l'un des critiques les plus virulents des clubs soutenus par des États, à savoir le Qatar pour le Paris SG et les Emirats arabes unis pour Manchester City, qui détournent selon lui le fair-play financier établi par l'UEFA et déséquilibrent la concurrence sportive et économique.
Manchester City a remporté la course pour acheter Erling Haaland au Borussia Dortmund après avoir payé la clause libératoire de l'attaquant à hauteur de 60 millions d'euros, mais le montant total de l'opération, y compris le salaire et les honoraires des agents, pourrait dépasser les 275 millions d'euros selon la presse.
Le Paris Saint-Germain versera de son côté à Kylian Mbappé un salaire annuel compris entre 40 et 50 millions d'euros, après que le Français a choisi de rejeter le Real Madrid et de signer un nouveau contrat de trois ans avec le club parisien. Le PSG a subi une perte de 224,3 millions d'euros au terme de la saison 2020/2021, en hausse de 80% par rapport à l'année précédente, a indiqué le rapport annuel de l'autorité financière du football français (DNCG) au début du mois.
"La Liga considère que ces pratiques altèrent l'écosystème et la durabilité du football, nuisent à tous les clubs et ligues européens, et ne servent qu'à gonfler artificiellement le marché, avec de l'argent qui n'est pas généré dans le football lui-même", peut-on lire dans le communiqué de la ligue espagnole.
Le FC Barcelone a fait état d'une dette d'un montant d'1,3 milliard d'euros en février dernier alors que celle du Real Madrid, qui inaugurera son stade Santiago-Bernabeu rénové en 2023, avoisine les 900 millions d'euros, selon plusieurs médias espagnols.
Avec AFP
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