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Deutsche Börse Photography Foundation Prize 2022 winner revealed
Deana Lawson has won the Deutsche Börse Photography Foundation Prize 2022 for her solo exhibition Centropy.
Ms Lawson, from Rochester, New York, was awarded the £30,000 prize on Thursday at a ceremony at The Photographers' Gallery in London.
The annual award recognises artists and projects for their contributions to the world of photography over the past year.
The photographer, who is a professor of visual arts in the Lewis Center for the Arts at Princeton University, cast models to pose in a style reminiscent of family photographs.
While the majority of the models are unrelated, she describes them as a "mythological extended family" in images that provide "portals" into other worlds.
"Interrogating the position of the black body in visual culture and playing with tropes such as family portraiture, artifice and nature, [Lawson] takes the personal and makes it political," says Anne-Marie Beckmann, director of the Deutsche Börse Photography Foundation.
Ms Lawson's Centropy exhibition was originally displayed at Kunsthalle Basel, Switzerland, in 2020.
Her work is on display at The Photographers' Gallery, alongside the other shortlisted artists - Anastasia Samoylova, Jo Ractliffe and Gilles Peress - until 12 June 2022.
Here is a selection of work by the three other shortlisted artists.
All pictures courtesy of the artists and subject to copyright. Deana Lawson images courtesy of the artist; Sikkema Jenkins & Co, New York; David Kordansky Gallery, Los Angeles.
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Opex 360
La Direction générale de l’armement va renforcer la surveillance de ses sites d’essais avec des drones captifs
par Laurent Lagneau · 17 mai 2022
Entre le ballon captif et le drone filaire, la Direction générale de l’armement [DGA] a choisi le second, nettement moins coûteux et plus facilement déployable. En effet, pour renforcer la surveillance de ses sites relevant de ses centres d’expertises « Essais de missiles » [DGA EM] et « Essais en vol » [DGA EV], elle a notifié un contrat cadre à l’entreprise Elistair pour se procurer des drones filaires Orion 2.
« Le marché a été passé pour répondre aux besoins des sites Landes et Méditerranée de DGA EM et des sites Méditerranée et Aquitaine de DGA EV », a en effet indiqué Elistair, via un communiqué publié ce 17 mai. La valeur du contrat n’a pas été précisée.
« Pendant les essais d’une durée de plusieurs heures, l’Orion 2 aura pour mission la sécurisation de la zone de tir et le recueil d’images utiles à l’analyse des opérations terrestres, aériennes et côtières », explique l’industriel.
En effet, conçu pour voler à une altitude de 100 mètres pendant 24 heures et en portant une charge utile de 2 kg, l’Orion 2 va renforcer la surveillance des sites où il sera mis en oeuvre, en « balayant » un rayon de 10 km, quelles que soient les conditions météorologiques. En outre, il est insensible au brouillage et aux éventuelles interférences grâce à sa liaison filaire.
« L’Orion 2 a passé avec succès les tests d’homologation SSI [Sécurité des Systèmes d’Information] de la DGA », souligne Elistair.
Par ailleurs, il peut également diffuser simultanément des images électro-optiques et infrarouges géoréférencées ainsi que servir de noeud de communication 4G/5G.
« Ce nouveau contrat est un jalon important pour Elistair, et nous sommes fiers de la confiance que la DGA renouvelle
à cette occasion dans nos solutions », s’est félicité Guilhem de Marliave, le Pdg de l’industriel. « L’Orion 2 a été sélectionné et validé après un travail important de nos équipes sur le durcissement et la sécurisation des systèmes d’information, et ce nouveau succès renforce son positionnement comme drone filaire tactique de référence pour la protection de périmètres », a-t-il encore fait valoir.
Photo : Elistair
France24 - World
Morocco's oases threatened by desertification
Issued on: 12/05/2022 - 15:06
Georja Calvin-Smith
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In tonight's edition: As the COP15 conference in Ivory Coast continues to discuss the threat of desertification, researchers warn that human behaviour has left billions around the world facing water scarcity. Also, Nigeria's national petroleum companies agree to supply jet fuel to the country's airlines. Operators had been prepared to stop all domestic flights due to rising fuel prices. And we speak to Nigerian director Abba Makama, who's just wrapped up Nollywood Week here in Paris.
Opex 360
La Turquie fait monter les enchères pour donner son accord à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan
par Laurent Lagneau · 19 mai 2022
Le 18 mai, la Finlande et la Suède ont officiellement remis leur demande d’adhésion à l’Otan. Ce qui marque un tournant dans leur histoire, ces deux pays ayant été jusqu’à présent attachés à leur neutralité. Mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. De même que l’intensification des activités militaires russes dans leur environnement proche.
« C’est un moment historique à un moment critique pour notre sécurité », a commenté Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, au moment de recevoir les demandes d’adhésion présentées par les ambassadeurs de ces deux pays. « Nous espérons conclure rapidement [la procédure d’adhésion] », a-t-il ajouté.
Évidemment, la Russie voit d’un mauvais oeil ce mouvement de la Suède et de la Finlande vers l’Otan. C’est une « grave erreur supplémentaire […] dont les conséquences auront une portée considérable », a fait valoir Sergueï Riabkov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères. « Pour nous, il est clair que la sécurité de la Suède et de la Finlande ne sortira pas renforcée par cette décision » et le « niveau de tension militaire va augmenter », a-t-il ajouté.
Pour le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ce nouvel élargissement de l’Otan ne « va ni renforcer ni améliorer l’achitecture sécuritaire » en Europe. Mais le président russe, Vladimir Poutine, a montré plus de retenue, en déclarant que cela n’allait pas « contituer une menace immédiate » pour la Russie même si le « déploiement d’infrastructures militaires [de l’Otan] sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse ».
Cela étant, les candidatures de la Suède et de la Finlande pourraient bien « capoter » à cause de la Turquie, dont la position actuelle est inconfortable, de par sa relation stratégique avec l’Ukraine et sa dépendance économique à l’égard de la Russie. Or, pour rappel, un pays ne peut être admis au sein de l’Otan qu’à la condition qu’aucun pays déjà membre ne s’y oppose.
La semaine passé, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait affirmé que l’adhésion de la Suède et de la Finlande était une « mauvaise idée » en raison de leur mansuétude à l’égard du Parti des travailleurs du Kurdistan [UKK], une organisation pourtant considérée comme terroriste par l’Union européenne [UE] et les États-Unis. Et, depuis, il n’a cessé d’affirmer son opposition à la candidature de ces deux pays à l’Otan.
« Comment allons-nous leur faire confiance? La Suède est la pépinière des organisations terroristes […] Nous ne céderons pas sur l’adhésion à l’ Otan de ceux qui appliquent des sanctions envers la Turquie », a ainsi martelé M. Erdogan, le 17 mai. D’autant plus que Stockholm et Helsinki n’ont jamais répondu favorablement aux demandes d’extradition adressées par Ankara au sujet de membres présumés du PKK et du Fetö, une organisation dirigée par le prédicateur Fethullah Gülen, accusé d’avoir fomenté la tentative de coup d’État de juillet 2016.
En outre, la Turquie reproche aux deux pays nordiques de lui avoir imposé un embargo sur les armes après son offensive lancée en 2019 contre les milices kurdes syriennes [YPG], proches du PKK. De telles restrictions, a fait valoir Mevlut Cavusoglu, ne sont « pas conformes » à l’esprit de l’Alliance.
Et, ce 19 mai, M. Erdogan a encore haussé le ton. « Nous sommes résolus à maintenir notre position, nous avons informé nos amis que nous dirons non à la Finlande et à la Suède qui veulent rejoindre l’Otan et nous persisterons dans cette voie. […] Cette Suède et cette Finlande sont les pays qui hébergent les terroristes chez eux, le PKK et l’YPG », a-t-il lancé, dans un extrait d’une émission télévisée qu’il a diffusé via Twitter.
« Nous sommes très préoccupés par ces deux pays, surtout par la Suède qui est un foyer de terreur, un absolu nid de terroristes », a encore insisté M. Erdogan, avant de dénoncer dans un même élan la Grèce, la France et l’Allemagne pour avoir « accueilli des membres de l’organisation terroriste Fetö ».
Cela étant, en faisant monter les enchères, la Turquie cherche surtout à obtenir des concessions de la part de Washington, notamment pour moderniser son aviation de combat… En effet, Ankara attend le feu vert de l’administration Biden pour se procurer 40 F-16 « Viper » et 80 kits pour porter à ce standard 80 appareils de ce type actuellement en dotation au sein de ses forces aériennes. Cependant, cette vente serait en bonne voie, la diplomatie américaine ayant estimé, le mois dernier, qu’elle « serait conforme aux intérêts et à la sécurité nationale des États-Unis » tout en servant « l’unité à long terme de l’Otan ».
Mais probablement qu’Ankara pourrait obtenir davantage en mettant son veto à l’adhésion de la Suède et de la Finlande dans la balance… Comme, par exemple, la levée des sanctions qui lui avaient infligées l’adminstration Trump pour son achat de systèmes russes de défense aérienne S-400… Et donc sa réintégration dans le programme d’avion de combat de 5e génération F-35, au titre duquel elle avait commandé une centaine d’exemplaires.
« La Turquie poursuit une politique étrangère conforme à ses intérêts nationaux et accepterait l’élargissement de l’Otan si les préoccupations exprimées à l’égard des nations nordiques étaient satisfaites », ont toutefois expliqué des responsables turcs à l’agence Bloomberg.
Valeurs Actuelles
Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”
Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ?
Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.
Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ?
Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.
« La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ?
En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.
Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.
Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ?
Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.
Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.
La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée
Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »
Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.
Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables
Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ?
Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.
Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.
L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ?
Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.
L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.
Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ?
C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.
Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !
Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.
Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.
Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.
L'Humanité
Adresse aux candidats Nupes
TribuneCollectifTexte collectif
Les signataires se félicitent de cette nouvelle donne politique ! Nous vous demandons de porter le combat contre le racisme et les discriminations sous toutes leurs formes. Dans le précédent quinquennat, des lois comme celle contre le séparatisme, sous couvert de lutter contre l’islamisme radical, ont contribué à stigmatiser les citoyen·ne·s musulman·e·s ou présumé·e·s tel·le·s, celles et ceux issu·e·s de l’immigration postcoloniale. Une vision dévoyée de la laïcité n’a fait que renforcer ce stigmate.
Le racisme, dont la forme haineuse peut se traduire par les pires actes de violence, est aussi une atteinte permanente à la dignité qui se traduit, au quotidien, par une rupture d’égalité à l’embauche, au logement, dans l’accès aux stages, les rapports avec la police… Ces discriminations « systémiques » résultent de logiques institutionnelles ou sociétales comme les discriminations sexistes qui exigent des mesures fortes à partir d’une grande consultation des premier·ère·s concerné·e·s, des organisations antiracistes, du Défenseur des droits, de la CNCDH, des syndicats… Reprenez le mot d’ordre « Toute la loi de 1905, rien que la loi de 1905 », la laïcité doit rester un principe politique ! Abolissez la « loi séparatisme ». Désormais comme pour les femmes victimes de violence, il faut favoriser les signalements, encourager un #MeToo antiraciste, soutenir les luttes comme celle des femmes de l’Ibis Batignolles (noires, femmes, surexploitées, étrangères). Lutter contre ces dominations et oppressions nécessite de les articuler entre elles (classe, genre, « race »). L’émancipation est un tout. Le racisme a partie liée avec la disqualification des quartiers populaires, le résultat d’une absence d’accueil décent des immigré·e·s sur notre territoire et l’histoire de l’exploitation coloniale et de l’esclavagisme. Les droits humains et citoyens ne doivent pas dépendre de la nationalité juridique des intéressé·e·s. Ces droits, comme l’accès aux soins, doivent être effectifs, préservés et même accrus, comme le droit de vote des étranger·ère·s non européen·ne·s. L’inéligibilité doit être prononcée pour les personnes condamnées pour incitation à la haine raciale. Le récépissé de contrôle d’identité doit permettre de lutter contre les contrôles au faciès.
Vous allez voir déferler contre vous les pires insultes, sans fondement : islamo-gauchiste, communautariste, indigéniste. Vous ne pourrez pas répondre seulement par l’amélioration des salaires, le retour à l’emploi, même si ces mesures nous concernent toutes et tous. Ces attaques réactionnaires d’extrême droite visent à vous disqualifier, à transformer les victimes du racisme en coupables. Il faudra contre-attaquer, car l’enjeu est de faire de l’égalité en droits et en dignité une réalité pour toutes et tous.
discriminationsantiracismeLégislatives 2022 France24 - World
Probes into anti-France demo deaths in Niger say cause unclear
Issued on: 19/05/2022 - 16:46Modified: 20/05/2022 - 10:34
Nicholas RUSHWORTH
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Investigations into the death of three people killed last November during a protest against a French military convoy travelling through Niger have failed to pinpoint the cause, the government said.
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Le Pentagone dévoile un nouveau concept d’hydravion de transport lourd
par Laurent Lagneau · 19 mai 2022
En août 2021, la DARPA, l’agence du Pentagone dédiée à l’innovation, publia une demande d’informations auprès de l’industrie afin de concevoir une « nouvelle classe de véhicule » susceptible de s’affranchir des « principales limitations opérationnelles des plateformes de transport aérien et maritime traditionnelles ». En clair, il s’agissait de soutenir un projet visant à développer de « nouveaux hydravions et véhicules à effet de sol [autrement appelés « Ekranoplan »].
Dans le détail, l’objectif était alors d’imaginer un appareil pouvant transporter une charge utile de 100 tonnes tout en ayant une capacité de vol « étendue hors effet de sol pour éviter les obstacles » ainsi que pour voler au-dessus d’une mer agitée.
Les missions de cet aéronef ne devaient pas se limiter au seul transport, l’avis de la DARPA ayant aussi évoqué de possibles usages entrant dans le cadre du concept EBAO [Expeditionary Advanced Base Operations] et celui des opérations maritimes distribuées [DMO – Distributed Maritime Operations]. Il était égalemennt de recherche et de sauvetage au combat et d’opérations amphibies.
Près de dix mois plus tard, la DARPA a levé le voile sur le concept « Liberty Lifter », un aéronef qui promet de « révolutionner le transport aérien lourd », en combinant les avantages de l’Ekranoplan et ceux de l’hydravion.
Pour rappel, le principe de l’Ekranoplan reposer sur un phénomène aérodynamique appelé « effet de sol », qui se traduit par une augmentation de la portance et une diminution de la trainée quand un avion vole à très basse altitude. Durant la Guerre Froide, les Soviétiques l’avaient exploité en développant le KM, surnommé le « monstre de la Caspienne » en raison de sa masse de 550 tonnes, de sa longueur de 100 mètres et de ses dix réacteurs. Évoluant à une altitude comprise entre 3 et 14 mètres, il pouvait voler à la vitesse de 550 km/h, pour un rayon d’action de 3000 km.
Un tel appareil peut ainsi voler en-decà de la couverture radar, ce qui est évidemment un avantage lorsqu’il s’agit d’opérer dans une environnement « contesté » et de déjouer les capacités de déni et d’interdiction d’accès de l’adversaire. Il permet également de s’affranchir du transport maritime, potentiellement vulnérable [notamment face aux sous-marins et autres mines navales] et moins rapide. En revanche, il est peu maniable et il ne peut être utilisé que par mer calme… C’est donc la raison pour laquelle le « Liberty Lifter » devra aussi être en mesure de voler à moyenne altitude [environ 10000 pieds].
L’appareil présenté par la DARPA a une conception à double fuselage, à l’image du North American F-82 Twin Mustang [lui-même inspiré du concept « Bf 109Z « Zwilling » allemand, ou encore du Stratolauch, un avion-porteur de lanceur aéroporté mis au point par Scaled Composites.
« Cette première phase du programme Liberty Lifter définira la portée, les charges utiles et d’autres paramètres de l’hydravion », a commenté Alexander Walan, le responsable de ce programme au sein de la DARPA.
Programme qui suppose de relever plusieurs défis technologiques. « L’accent sera mis sur l’utilisation de cet appareils dans des mers agitées, en le dotant d’une capacité de portance élevée à basse vitesse afin de réduire l’impact des vagues lors du décollage et de l’atterrissage », explique l’agence du Pentagone, qui souhaite par ailleurs réduire au maximum les contraintes liées à la maintenance.
En outre, il est question d’une « production abordable » du Liberty Lifter « à grande échelle », en privilégiant « les conceptions à faible coût et faciles à fabriquer ». Un effort devra être fait sur les matériaux, lesquels devront être moins coûteux que « ceux utilisés dans la construction aéronautique traditionnelle » tout en étant « disponibles à l’achat en grande quantité ».
France24 - World
Internal displacement at all-time high, with five million IDPs in Ethiopia alone
Issued on: 19/05/2022 - 23:10
James CREEDON
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Nearly 60 million people are internally displaced worldwide. The war in Ukraine is one reason for the spike but other conflicts, severe food insecurity and drought in sub-Saharan Africa are also factors. Also, as healthcare workers in Zimbabwe leave in droves for better paid jobs overseas, our reporters look at the how the healthcare service is coping with major personnel shortages. And the Senegalese capital Dakar opens the city's Art Biennale, which showcases more than 80 artists from Africa and its diaspora.
Valeurs Actuelles
Une statue de Louis XIV à plus de deux millions d’euros pour le Musée des Beaux-Arts de Rennes
Le Roi Soleil n’a rien perdu de son faste. Le Musée des Beaux-Arts de Rennes s’est félicité, mercredi 18 mai, de l’acquisition par la Ville d’un objet « d’intérêt patrimonial majeur », pour 2,4 millions d’euros, relate France Bleu. Il s’agit d’une statue équestre en bronze de Louis XIV, réalisée par Antoine Coysevox, sculpteur majeur du XVIIe et XVIIIe siècle. Outre son intérêt artistique, l’œuvre est un témoignage d’un patrimoine disparu. Car c’est une réduction d’une statue plus imposante du souverain, qui avait été installée à Rennes.
Fondue à la Révolution
Terminé en 1689 et initialement destiné à Nantes, l’objet d’origine, haut de quatre mètres et reposant sur un piédestal de trois mètres, a été installé à Rennes à la suite du grand incendie de 1720. Mais il n’a pas survécu à la Révolution. En 1793, Louis XIV a été désarçonné et le bronze fondu pour construire des canons. « Suite à des plaintes de révolutionnaires qui disaient que le cheval avait l’air d’attendre le [roi] suivant, quelques mois après, il part à son tour à la fonte », raconte à France Bleu Guillaume Kazerouni, responsable des collections d’art ancien au Musée des Beaux-Arts.
Il ne restait donc de l’œuvre que sa réduction. Ce type d’oeuvres servait notamment de cadeaux diplomatiques. Elle a donc fini dans la collection privée d’un aristocrate britannique. La Ville l’a achetée grâce au mécénat du groupe agroalimentaire rennais Norac. Haute de 94 centimètres et trônant sur un socle de 1,20 mètre, la statue est actuellement exposée au Musée du Louvre mais devrait arriver à Rennes en septembre.
La réduction en bronze est aujourd’hui l’unique témoignage en volume de la célèbre statue monumentale de Coysevox conçue entre 1688 et 1689, puis démontée et fondue en 1793 pour réaliser des canons.
Le dossier de presse complet est à retrouver ici > https://t.co/m4XD7SG1o1 pic.twitter.com/F2RrKcB11S
— Service de presse (@Rennes_presse) May 18, 2022
Rennes : les dernières actualités
France24 - World
Senegalese PSG player under fire after missing game supporting LGBT rights
Issued on: 18/05/2022 - 23:02
Georja Calvin-Smith
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In tonight's edition: There's been a spike in homophobic rhetoric online from Senegalese supporters of Paris Saint-Germain Senegalese footballer Idrissa Gueye. He refused to play a match after being asked to wear kit in support of LGBT rights. Also, one Senegalese musician is raising his voice to maintain his native vanishing language of Menik through music. And we discuss the Nigerian film industry with executive Ijeoma Onah, who's working with the French ministry of culture.
>> PSG's Idrissa Gueye asked to explain absence after homophobia accusations
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.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Valeurs Actuelles
Un roman inédit de Céline, « Guerre », est aujourd’hui édité
À l’origine, c’était une frise placée en tête d’un chapitre, mais le bandeau désigne désormais cette bande de papier, généralement rouge, qui entoure de plus en plus les livres et nous donne une bonne raison de les acheter. Celui ornant Guerre comprend deux mots, deux simples mots qui résonnent à la manière d’un hosanna : « Céline inédit ». Bien sûr, l’événement a été précédé par de nombreux roulements de tambour et n’a rien d’une surprise. Mais enfin, découvrir ce roman inconnu soixante et un ans après la mort de l’écrivain, le tenir dans ses mains, en tourner les pages une à une, ça fait quand même quelque chose, comme on dit.
On se souvient du coup de tonnerre d’août 2021 et la réapparition “miraculeuse” de 6 000 feuillets manuscrits qui lui avaient été fauchés à la Libération, lorsque Céline avait fui Paris avec sa femme pour se réfugier à Sigmarin-gen et échapper aux épurateurs (lire Valeurs actuelles 4427, du 30 septembre 2021). L’histoire de ces manuscrits qui auraient été confiés au critique dramatique Jean-Pierre Thibaudat, au cours des années 2000, par un donateur dont il a toujours refusé de donner le nom, baigne toujours en plein mystère. Thibaudat étant en train d’écrire un livre sur le sujet, peut-être y verrat-on plus clair dans quelques mois.
Quoi qu’il en soit, dans ce trésor se trouvaient les manuscrits de Mort à crédit et Guignol’s Band, mais aussi des romans inédits, dont personne n’avait jamais entendu parler. Guerre est le premier de ces inédits à être publié, en attendant Londres, la Volonté du roi Krogold et une nouvelle version de Casse-pipe. Comme son nom l’indique, il se déroule durant la Grande Guerre et s’inspire de la vie de l’écrivain, dont toute l’œuvre n’est du reste qu’une autofiction avant l’heure.
Le 3 octobre 1912, Louis Destouches s’était engagé à 18 ans au 12e régiment de cuirassiers à Rambouillet. À lire les pages sauvées de Casse-pipe qui racontent cette séquence, le cuirassier Destouches avait tout d’un ahuri. Mais dans la réalité, il donna satisfaction à sa hiérarchie puisqu’il fut nommé brigadier en août 1913 puis maréchal des logis le 5 mai 1914, quelques semaines avant d’être envoyé au front dans les Flandres.
le 27 octobre, il se porta volontaire pour aller transmettre des ordres à un régiment isolé et fut grièvement blessé au bras à son retour de mission
C’est là que, le 27 octobre, il se porta volontaire pour aller transmettre des ordres à un régiment isolé et fut grièvement blessé au bras à son retour de mission, vers Poelkapelle, à quelques kilomètres d’Ypres. Cet acte héroïque lui valut « d’être décoré de la médaille militaire, légion d’honneur des sous-officiers et hommes de troupe, puis de la croix de guerre dès sa création, en avril 1915 », comme le rappelle François Gibault dans sa préface. Après avoir regagné tant bien que mal les lignes françaises, il fut conduit à Ypres, où il réussit à empêcher un médecin de lui amputer le bras, puis à l’hôpital auxiliaire no 6 installé dans le collège Saint-Jacques de Hazebrouck, où la balle fut extraite de son bras et où il passa plusieurs semaines de convalescence. C’est cet épisode qu’il raconte dans Guerre, fortement romancé.
Écrit après Voyage au bout de la nuit (1932), Guerre, couché sur le papier par Céline vers 1933-1934, est le premier jet d’un texte destiné à être le deuxième tome d’un triptyque que l’écrivain définissait ainsi à son éditeur Denoël en 1934 : « Enfance, guerre, Londres. » Le premier volet, c’est bien sûr Mort à crédit (1936), les deux autres n’ayant jamais paru. Tel est du moins le point de vue de l’éditeur. Mais ce qui frappe, c’est la taille du roman publié aujourd’hui : 132 pages. Loin, très loin du calibre célinien, des 624 pages du Voyage ou des 700 pages de Mort à crédit, au point de faire douter certains spécialistes de l’écrivain.
David Alliot se demande ainsi si Guerre et sa suite Londres ne sont pas des esquisses d’un « “Mort à crédit” XXL ». Quant à Émile Brami, il penche pour un long passage retiré de Voyage au bout de la nuit, dont les 40 premières pages consacrées à la guerre se terminent par cette phrase : « Et puis il s’est passé des choses et encore des choses, qu’il est pas facile de raconter à présent, à cause que ceux d’aujourd’hui ne les comprendraient déjà plus. » Est-ce à ce moment du livre que se situait le passage de la convalescence publié aujourd’hui ? Céline l’aurait-il retiré pour alléger un volume trop épais ? A-t-il craint que l’érotisme débridé et le nihilisme de la séquence ne refroidissent les lecteurs de son premier roman ?
Mais laissons ces questions aux spécialistes et contentons-nous de souligner que quelle que soit la nature de Guerre, roman ou “chute” du Voyage, c’est un diamant brut qui nous est offert, un petit chef-d’œuvre d’une noirceur peu commune où le génie halluciné de l’écrivain éclate à chaque page.
Tout commence sur le champ de bataille. Ferdinand se réveille en sang, au milieu de ses camarades morts. Il parvient à se relever, erre dans la campagne et réussit à rejoindre Ypres avec l’aide d’un soldat anglais. Il s’évanouit, se réveille dans un hôpital de campagne avant d’être conduit dans l’hôpital militaire de Peurdu-sur-la-Lys où il va être opéré. Au cours de son séjour, il sera soigné et “ cajolé ” par une infirmière, l’incroyable Mlle L’Espinasse, obtiendra ses décorations, rencontrera Bébert (qui au cours du récit devient soudain Cascade), un souteneur qui avant d’être fusillé réussira à faire venir sa femme, la prostituée Angèle. Avec elle, Ferdinand montera une arnaque consistant à piéger des officiers britanniques en pleine “action” en se faisant passer pour le mari outragé pour leur réclamer de l’argent, ce qui vaut au lecteur quelques scènes de voyeurisme pas piquées des hannetons. Un officier anglais finira par s’enticher d’Angèle et les trois, l’officier, Ferdinand et elle, passeront en Angleterre. On les retrouvera dans Londres.
Voilà pour “l’intrigue”, déployée dans cette ambiance si typiquement célinienne mêlant le tragique et le grotesque. Il y a tous ces blessés dans la salle Saint-Gonzef, ces corps déformés et humiliés cachés derrière des draps tendus que vient « branler » l’infirmière-gorgone aux dents verdâtres ; il y a le lazaret où finissent les « ago-niques » et le petit enclos derrière le séminaire où l’on fusille les déserteurs. Mais si la guerre a brisé les corps, elle a également colonisé les consciences. Elle a plongé les hommes dans un cauchemar permanent. « J’ai attrapé la guerre dans ma tête. Elle est enfermée dans ma tête », dit Ferdinand au tout début du récit. Lorsqu’il fait ses premiers pas dans la campagne, le cri des oiseaux lui rappelle les balles qui sifflent.
Une révolte qui emporte tout
De ce cauchemar dans lequel on l’a plongé jaillit une révolte qui emportera tout sur son passage. Révolte face à la guerre bien sûr, mais révolte, surtout, face au monde qui l’a rendue possible. Les militaires, les curés, les médecins, les blessés, ses propres parents qui viennent le voir : Ferdinand envoie tout balader avec fureur, y compris l’honneur et les décorations, vus comme une sinistre comédie et qui n’ont pour lui qu’un seul et unique intérêt : éviter qu’on le suspecte de désertion, et donc qu’on le fusille.
Ses parents surtout le dégoûtent, eux qui tentent de le rassurer sur l’avenir en général et sur le sien en particulier. Il s’en prend à « leur énorme optimiste, niaise, pourrie connerie, qu’ils rafistolaient envers et contre toutes les évidences » pour conclure, sans appel : « Jamais j’ai vu ou entendu quelque chose d’aussi dégueulasse que mon père et ma mère. » Ferdinand s’en prend à l’éducation et à la belle langue de son père, à ses lettres « parfaitement écrites en parfait style » qui sont pour lui « une grande langue de cons ». À quoi sert la civilisation si elle n’a pu empêcher 1914 ? Lui choisira d’écrire en argot avec des mots crus et blessants pour échapper à la comédie hypocrite d’un monde qui l’a envoyé au casse-pipe.
Le fameux style Céline est bel et bien né dans les tranchées, par dégoût de l’ancien monde.
La guerre de Céline accouche d’une sécession violente et nihiliste qui n’est pas sans rappeler celle des surréalistes crachant sur la dépouille d’Anatole France. « Je devais plus rien à l’humanité, du moins celle qu’on croit quand on a 20 ans avec des scrupules gros comme des cafards qui rôdent entre tous les esprits et les choses », clame Ferdinand. De la civilisation, il ne veut plus rien reconnaître, ses codes, sa politesse, son bon goût et ses formes. Elle est pour lui la violence suprême, à laquelle sa propre violence ne fait que répondre timidement. On est ici au cœur de l’esthétique de l’écrivain. Le fameux style Céline est bel et bien né dans les tranchées, par dégoût de l’ancien monde.
Que reste-t-il quand on a tout envoyé promener ? Le sexe. Un sexe mécanique, cruel et sans amour qui fait autant de mal que de bien, mais permet d’oublier quelques instants le cauchemar et la peur : « Tout le présent était pour Angèle, tout pour le cul. Le salut, c’était par là », soliloque Ferdinand. Prévenons ici les âmes sensibles : Guerre est un roman particulièrement salé.
Tel est l’univers que Céline met en place dans Guerre, un univers qui restera peu ou prou le sien jusqu’à la fin, hanté par l’horreur qu’il a vécue au plus profond de lui, et qui explique bien des évolutions postérieures, du pacifisme intégral à l’antisémitisme. Pour lors, ce petit roman qui apparaît près d’un siècle après avoir été écrit enrichit notre littérature de l’un des cris de terreur et de révolte les plus violents jamais lâchés sur la boucherie de la Grande Guerre et l’explosion en vol d’une civilisation.
“Guerre”, de Louis-Ferdinand Céline, Gallimard, 192 pages, 19 €.
L'Humanité
Startijenn veut mettre Paris en transe
EntretienMusique. Avant d’entamer une tournée de plus de 20 dates, le groupe breton est en concert au Studio de l’Ermitage, ce samedi 21 mai 2022 à Paris de 21 h 00 à 23 h 30. Entretien avec Youenn Roue, le bombarder.
Éric SerresStartijenn « plein d’énergie » en langue bretonne est un groupe fondé en 1997 du côté de Brest. Concert, fest-noz, festival en France et à l’étranger, il véhicule une musique de danse propre à leur culture tout en y incorporant une énergie venant du rock, de la transe où du rap.
Parlez-nous un peu de votre musique. Comment celle-ci se met-elle en place ?
Youenn Roue. On va dire que le principe est démocratique. Celui qui a une idée l’amène. Après le travail d’orchestration se fait en groupe. On part d’un thème principal plutôt inspiré d’une danse. Ce que l’on recherche en premier, c’est de la musique à danser. On s’appuie sur des rythmiques ou des temps forts et on essaie de voir ce que l’on peut en faire. Mélodistes et musiciens travaillent de concert pour arriver au résultat final. Ce n’est pas facile de composer à 100 % en groupe. Il faut vraiment qu’il y ait une idée première et que les autres membres se l’approprient.
Quelles ont été vos influences au tout début. La musique bretonne certes mais pas que ?
Nous avons commencé à l’adolescence à jouer ensemble. Forcément, nous écoutions autre chose. Après intégrer dans la musique bretonne d’autres influences, cela a mis un petit peu de temps. Il faut déjà bien connaître la tradition pour la remodeler. Ce n’est que plus tard que nous sommes parvenus à incorporer une énergie venant du Rock et même rap.
Jouer une musique dont l’essence première est bretonne cela a-t-il été une évidence dès le départ ?
Moi, pratiquant de la bombarde, on peut dire que le chemin était tout tracé. Lorsque nous avons débuté au début des années quatre-vingt-dix, il y avait une grosse explosion du monde du fest-noz. Ceux-ci commençaient à prendre des allures de concerts avec une sonorisation de qualité et donc une énergie plus forte. On sortait des années soixante-dix et du côté folk, que l’on retrouvait dans toutes les fest-noz. C’est cette énergie rock qui nous a donné envie. Nous voulions pratiquer une musique bretonne qui respecte les codes, mais qui soit plus punchy. Aujourd’hui, il y a beaucoup de groupes comme le nôtre avec ses particularités. Certains sont plus Electro, d’autres plus jazz fusion. Il y a aune vraie émergence à ce niveau-là.
Quels sont les codes de cette musique ?
C’est essentiellement la danse, les pas de danse. L’idée est de ne pas perdre les danseurs. Il ne faut pas oublier que dans un fest-noz, les gens qui dansent se donnent la main, qu’ils font peuple. Ils ont des contacts physiques. Dans une société de plus en plus individualiste, cela fait beaucoup de bien aux personnes qui viennent.
Il y a aussi un côté trance dans cette musique, la volonté de passer dans un état second ?
Oui, en effet, ce sont toujours les mêmes thèmes pendant plusieurs minutes. De fait on s’approche d’une certaine forme de transe, mais celle-ci est collective. La scène, c’est vraiment l’endroit où le but est de ne pas perdre le lien avec le danseur car il fait partie prenante du groupe. Il faut vraiment qu’il y ait un échange. Les musiciens font 50 % du boulot les danseurs l’autre moitié.
Vous connaissez un beau succès à l’international, mais au niveau national quel est l’accueil ?
Les gens qui viennent nous voir et nous écouter dans les autres régions de France et ailleurs dans le monde ont besoin qu’on leur explique notre démarche. Avant, nous y allions franco dès le premier morceau. On s’est aperçu avec le temps qu’il fallait être plus pédagogique pour les amener à apprécier. Dans les pays anglo-saxons c’est un peu plus facile. Il y a un cousinage grâce aux instruments même s’il existe des différences avec leurs musiques traditionnelles.
On sort enfin du confinement avec le retour à tous les niveaux d’un public non masqué. Comment avez-vous vécu cette période ?
Cette période a été très particulière. Nous étions en Australie pour une tournée, quand on a senti que les événements s’accéléraient. Nous sommes rentrés en France par le premier avion. Au bout de trois semaines de confinement nous avons repris. Nous faisions des réunions par visioconférence. Mais on sature assez vite de tout cela. Entre les confinements, nous avons fini par répéter pour écrire la trame de notre dernier album et créer un spectacle. On a hâte de retrouver le public de voir des gens se donner la main. Il ne faut pas oublier que Les fest-noz avaient été très vite interdits
Musiquebretagne Le Figaro
Des années galère à maîtresse de cérémonie, l'ascension mode de Virginie Efira à Cannes
La maîtresse de cérémonie de cette 75e édition du Festival de Cannes, qui a monté les célèbres marches pour la première fois en 2005, brille chaque année un peu plus et a trouvé son style sur le tapis rouge.
Elle est arrivée dans une robe fendue scintillante Saint Laurent par Anthony Vaccarello sur la scène du grand auditorium Louis Lumière, en maîtresse de cérémonie éblouissante de la cérémonie d'ouverture du 75e Festival de Cannes. Dix-sept ans après sa première apparition sur la Croisette pour l'avant-première du film Caché en 2005, l'actrice brillera au total par quatre apparitions sur le tapis rouge lors de cette édition. Ses deux films en sélection officielle ainsi que l'ouverture et la clôture du Festival s'annoncent déjà un événement tant d'un point de vue cinématographique que mode. Une consécration qui confirme la mue de l'ancienne présentatrice de la «Nouvelle Star» en icône du cinéma français - mais pas uniquement. Au micro de Léa Salamé le 17 mai sur France Inter, elle s'est souvenue de ses premiers pas à Cannes, «une période de loose, qui s'est étendue assez longtemps» mais dont elle garde des bons souvenirs.
Les tenues emblématiques de Virginie Efira au Festival de Cannes
Une quête stylistique
Robe bleu turquoise longueur genou avec un bijou au centre de son décolleté, ou encore création faites à partir de chemises déconstruites en 2007... L'actrice a pleinement embrassé les tendances des années 2000 lors de ses débuts sur la Croisette, toujours avec un sourire éclatant, quand elle «galérait même pour entrer en boîte». Au fil des années et des rôles, Virginie Efira a gagné en assurance et a fait de ses jambes un atout de charme de ses apparitions sur le tapis rouge . En version corolle en 2015 ou moulante accessoirisée d'un blazer en 2009 pour la montée des marches du film Looking for Eric, la robe fendue gagne pas à pas les faveurs de l'actrice. Une astuce qui lui permet de dévoiler avec mesure ses jambes et élancer sa silhouette.
En 2016 avec son apparition dans le film multiprimé Elle de Paul Verhoeven, et son premier grand rôle dans Victoria de Justine Triet, Virginie Efira gagne en stature autant par ses rôles que par ses choix stylistiques. Elle arrive la même année sur la Croisette dans deux robes immaculées de noir qui dessinent une silhouette de sirène. Ultime étape de cette mue : la montée des marches en 2019 qui a marqué cette édition de par sa robe scintillante Giorgio Armani Privé mais aussi par le fameux incident de sandales. Son compagnon, Niels Schneider s'était alors agenouillé en digne chevalier servant pour aider sa dame à refermer la bride de sa chaussure.
À lire aussiVirginie Efira : «La manière dont mon compagnon me regarde me plaît terriblement !»
L'envolée mode
Cape dorée majestueuse, robe scintillante plissée et taille marquée délicatement... Virginie Efira était apparue telle une vestale dans une création de la maison française Dior en 2021 pour la montée des marches du sulfureux Benedetta de Paul Verhoeven sur la Croisette. Une robe trophée pour l'ancienne présentatrice de la «Nouvelle Star» qui conclut ainsi sa transformation stylistique. Depuis Virginie Efira a marqué les esprits par cinq robes majestueuses à la Mostra de Venise, dont une reprenant la chute iconique de reins «Mireille Darc». Et bien évidemment par son éblouissante robe armure épaulée en georgette de soie entièrement brodée de paillettes et de perles argentées accessoirisée de bijoux Cartier lors de la cérémonie d'ouverture du Festival de Cannes.
Sous les cris et les Alphajet de la Patrouille de France, Tom Cruise fait décoller la Croisette
La Planète Marches. - Jour 2. L'acteur a ébloui la Croisette à l'occasion de la projection du film Top Gun: Maverick, ce mercredi 18 mai, durant le Festival de Cannes 2022.
Regarder la vidéo
Ladies Amelia et Eliza Spencer, jumelles resplendissantes sur le tapis rouge de Cannes, dans les pas de leur tante Lady Di
En robe glamour et joaillerie éblouissante, les deux mannequins ont représenté la famille Spencer sur la Croisette.
La mère d'Elon Musk est la première septuagénaire à poser en maillot de bain à la une de Sports Illustrated
Après avoir posé nue en couverture du New York Magazine, Maye Musk bouscule une nouvelle fois les codes. Elle est la première septuagénaire à poser en une de l'édition maillot de bain du célèbre magazine.
France24 - World
Major drug-smuggling tunnel found on US-Mexico border
Issued on: 19/05/2022 - 10:43
American authorities have discovered a drug-smugglers' tunnel running under the US-Mexico border. Stretching from Tijuana, Mexico to a warehouse in San Diego, the so-called "narco-tunnel" thought to be 1,744 feet (530 meters) long, 61 feet deep and four feet in diameter, the US Attorney's Office for the Southern District of California said in a statement Monday.
France24 - World
Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Valeurs Actuelles
Pénuries de médecins dans les grandes villes: Poitiers bientôt un désert médical ?
Le président du conseil département de la Vienne de l’ordre des médecins, Henri Dieulangard, tire la sonnette d’alarme. Le maillage médical de Poitiers pourrait se dégrader sensiblement dans un laps de temps relativement court : à l’horizon 2026. La préfecture du département comptait 115 médecins généralistes en 2021 pour environ 92 000 habitants, ce qui situe sa démographie médicale pour l’instant dans la moyenne nationale des villes de même importance. « En raison d’une pyramide des âges défavorable, 20% des médecins poitevins partiront à la retraite d’ici trois à cinq ans, estime François Dieulangard. La plupart ne seront pas remplacés et nous risquons donc de connaître une pénurie significative à Poitiers. Elle concernera aussi bien les praticiens généralistes que les spécialistes ». Ce constat est dû autant à un contexte national de manque de médecins en France, qu’à des spécificités locales, propres à la situation à Poitiers.
Explosion du flux de patients
Le tissu médical de la préfecture de la Vienne est d’une part majoritairement composé de cabinets individuels, comportant deux ou trois praticiens au maximum. « Ce modèle de fonctionnement est bien plus présent à Poitiers que dans d’autres villes de la même taille », constate le président du conseil départemental de l’ordre des médecins. Or, les jeunes praticiens rechignent depuis deux décennies environ à reprendre, même gratuitement, ce type de patientèles ». En cause, les contraintes de plus en plus importantes qu’impose le fonctionnement solitaire : horaires à rallonge, permanences, etc. L’explosion constatée de la demande de soins, favorisée par le développement des plateformes numériques de prises de rendez-vous comme Doctolib, en est la cause principale. La génération montante de médecins préfère désormais s’installer à plusieurs professionnels dans des structures de groupes, voir des maisons médicales pluri-disciplinaires. Elles intègrent des praticiens, des kinésithérapeutes, des sages-femmes et des infirmières, notamment.
Manque d’attractivité
L’autre handicap de Poitiers tient à son manque d’attractivité, notamment face à La Rochelle, en bord d’océan et bien plus dynamique. Pas suffisamment de jeunes médecins, y compris ceux diplômés de la faculté de médecine de Poitiers, choisissent spontanément de s’installer dans la ville, une fois leurs études achevées. La victoire d’Europe Ecologie les Verts aux dernières élections municipales de mars 2020, qui ont vu Léonore Mocond’huy gagner la mairie, n’a pas changé fondamentalement la donne face à ce paradoxe. L’université de Poitiers forme chaque année plus de cent médecins mais la démographie médicale de la ville par habitant recule. L’aide apportée à la création en 2021 de deux structures médicales et paramédicales, regroupant 60 et 30 professionnels de santé, est toutefois à porter au crédit de la majorité municipale EELV.
Volonté de dédramatisation de L’ARS
Le risque d’un futur désert médical à Poitiers ne semble guère inquiéter l’Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle Aquitaine, englobant la Vienne. Une porte-parole de cet établissement public administratif indique ainsi « que Poitiers n’est pas particulièrement considérée comme une zone difficile en termes de maillage médical ». L’ARS, « qui ne veut pas dramatiser », assure par ailleurs « que plusieurs projets de maisons de santé pluri-professionnelles sont en cours au sein dans la Vienne ». Henri Dieulangart table lui sur une remontée progressive du nombre de praticiens après le creux de la vague, attendu en 2026. Elle sera essentiellement due à la fois à une pyramide des âges plus favorable, conjuguée aux effets de la fin du numérus clausus des médecins appliqué depuis 2018. Selon lui, la démographie médicale à Poitiers devra néanmoins attendre 2031 pour retrouver son niveau actuel. Dans l’intervalle, il espère convaincre le maximum de ses confrères de retarder leur départ. Si ce n’est pas le cas, les Poitevins devront patienter plusieurs mois pour obtenir un rendez-vous dans leur ville, sauf à se rendre à Tours… ou à La Rochelle.
L'Humanité
Ménage sur le campus : « On n’est pas des serpillières ! »
ActuPropreté Les femmes de ménage de l’université Sorbonne Paris Nord à Villetaneuse (Seine-Saint-Denis), salariées d’Agenor, ont débrayé, jeudi, pour exiger des conditions de travail dignes, des horaires décents et de meilleurs salaires.
Rosa MoussaouiElles n’en peuvent plus d’être prises « pour des serpillières ». Jeudi matin, les femmes de ménage de l’université Sorbonne Paris Nord à Villetaneuse (Seine-Saint-Denis) ont stoppé le travail pendant 59 minutes – pas une de plus, pour s’épargner une retenue sur leurs maigres salaires.
Sous les verrières du forum, au centre du campus, elles sont rassemblées, serrées les unes contre les autres, entourées par les personnels de l’université et les militantes et militants syndicaux venus les soutenir .
brimades et insultes
Zhor Rifi, 53 ans, a commencé à travailler sur ce site en 1996 ; elle a vu défiler les sous-traitants : Arcade, Derichebourg, Arc en ciel. Elle est aujourd’hui, comme ses collègues, salariée d’Agenor. Sa rémunération : 1 100 euros par mois, pour six heures de travail par jour, éclatées dans la journée : trois heures aux aurores, trois heures au crépuscule. Sa journée ne s’achève qu’à 20 heures. « Ils refusent de regrouper nos heures pour nous laisser finir à midi. Pour celles qui habitent loin, c’est l’enfer ! » s’emporte-t-elle. Foulé Sissako, 47 ans, mère de huit enfants, travaille ici depuis 2004. « On a besoin de ce travail mais ils nous chargent trop, on a trop de salles de cours à faire, soupire-t-elle. Tout le monde souffre, on a des douleurs, on n’est pas beaucoup respectées. »
Certaines de ces travailleuses ne savent ni lire ni écrire : Zhor se souvient d’une collègue à qui l’employeur aurait fait signer, voilà deux ans, une lettre de démission sans même qu’elle s’en rende compte : « Elle est partie sans rien, la pauvre. Après ça, on est devenues méfiantes. Un jour, on m’a demandé de signer un papier. J’ai refusé, je voulais que quelqu’un me le lise d’abord. Quelques jours plus tard, j’ai reçu un avertissement par lettre recommandée. »
Ces femmes de ménage font toutes état de brimades, d’insultes, de sanctions injustifiées, de comportements autoritaires de leur cheffe d’équipe. « La sous-traitance implique la maltraitance. Quand on choisit la prestation la moins chère, les droits et la dignité des salariées n’entrent pas en ligne de compte », regrette Salim Hocini, de l’union locale CGT de Villetaneuse-Pierrefitte.
précarité absolue
Ceint de son écharpe tricolore, le député communiste de la circonscription, Stéphane Peu, de nouveau candidat sous les couleurs de la gauche unie, est venu lui aussi manifester son soutien à ces travailleuses en colère.
« Les larmes de crocodile du confinement sur les travailleuses essentielles ont vite séché, grince-t-il. Dans le secteur de la propreté, la précarité est absolue : contrats de courte durée, fractionnement du temps de travail qui démolit la vie familiale, salaires de misère. Les établissements publics devraient cesser de recourir à la sous-traitance pour ce genre de tâches. » Le groupe Agenor, de son côté, jure au contraire placer « l’humain au cœur de (ses) préoccupations ».
El País (ESP)
Nueve rutas imprescindibles para viajar por el mundo en caravana
LONELY PLANETMoverse en ‘camper’ no es algo nuevo, pero está más de moda que nunca. De California a Nueva Zelanda, estos itinerarios son perfectos para combinar el placer de la carretera con los mejores paisajes y la acampada libre
Más información en la guía ‘Vanlife’ de Geoplaneta y en lonelyplanet.es
La libertad y ese punto de aventura que proporciona el turismo nómada seduce cada vez a más gente, y más desde que empezó la pandemia hace dos años. Viajar en autocaravana permite planificar sobre la marcha, llegar a espacios naturales alejados de los circuitos más convencionales y moverse con la tranquilidad de sentirse siempre en casa aunque estemos al otro extremo del mundo. De California a Nueva Zelanda, proponemos nueve rutas míticas para disfrutar del placer de la carretera acompañados de los mejores paisajes y la aventura de la acampada libre.
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California por la costa del Pacífico
Una lista de grandes viajes por carretera no está completa sin un viaje por Estados Unidos. Muchos optan por la Ruta 66, pero hay muchas otras opciones, como la Highway One (Autopista 1) de California, con sus 1.055 kilómetros, que ofrece la oportunidad desde ver ballenas en el Pacífico hasta ratones en Disneyland. No solo se trata de paisajes que dejan boquiabiertos o de ciudades como San Francisco o Los Ángeles; aquí se trata de libertad. Ningún otro país ofrece mejores rutas por carretera, así que, con la música a tope, hay que emprender una escapada On the Road al más puro estilo de Jack Kerouac.
Al norte de San Francisco el itinerario puede proseguir hacia Oregón, por preciosos tramos de la Autopista 1 y de la 101. Playas, puestos de marisco y muelles para ver la puesta del sol sobre un horizonte infinito. Además, hay un montón de lugares para dormir con vistas al océano. Entre los puntos para parar, merece la pena la pintoresca Mendocino, con casitas que recuerdan el estilo las de Nueva Inglaterra, en la Costa Este. Con sus espectaculares cabos penetrando en el Pacífico, esta antigua ciudad maderera fue descubierta por artistas y bohemios en los años cincuenta del siglo pasado y ha sido escenario de muchas películas.
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La mítica Great Ocean Road (Australia)
Una de las rutas costeras más bonitas del mundo, declarada patrimonio nacional de Australia, es esta carretera que recorre la costa occidental del Estado australiano de Victoria, pasando por playas, importantes paisajes y enclaves costeros de lo más interesantes. No seremos los únicos en recorrer la ruta, pero valdrá la pena. Completada en 1932, son 273 kilómetros de asfalto llenos de atractivos como los pináculos de piedra caliza mundialmente famosos de los Doce Apóstoles o el parque nacional Great Otway, santuario de los koalas. Rumbo norte hacia el centro del subcontinente, podríamos conducir sin parar, y si tuviésemos un año entero libre para viajar, podría ser un plan perfecto.
Podemos empezar en Torquay, la capital australiana del surf con playas famosísimas, seguir por Anglesea, Lorne, el río Kennett (uno de los mejores lugares para ver koalas); Apollo Bay, una de las ciudades más grandes de la ruta; el cabo Otway con su faro, el más antiguo de todo el continente australiano; y por supuesto, por los Doce Apóstoles, unos promontorios que emergen del océano de forma espectacular. Para terminar: la minúscula Nelson, el último vestigio de civilización antes de la frontera sur de Australia: una tienda, un pub y un puñado de lugares donde dormir.
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Paraíso ‘camper’ en Nueva Zelanda
Nueva Zelanda es un territorio lejano pero perfecto para un road trip, al contar con una amplísima red de campings, áreas de pernocta y unas carreteras bien señalizadas y pavimentadas. Cualquier vía del país en las antípodas anima a probar esta forma de viaje, y hay mucho donde elegir: frondosas selvas tropicales, paisajes volcánicos, altas montañas y playas desiertas. Desde Auckland, hay que poner rumbo al sureste hasta la sublime Bay of Plenty (bahía de la Abundancia; en maorí, Te Moana-a-Toi), antes de atravesar el país por el centro volcánico de Rotorua hacia el parque nacional de Tongariro. Una vez en la Isla Sur, se puede recorrer la costa oeste pasando por el glaciar Franz Josef hasta el fiordo de Milford, uno de los hitos para todos los viajeros que recorren Nueva Zelanda. Para acabar, la tranquila Queenstown puede ser buen punto final, ideal para reflexionar sobre la épica aventura.
Para los amantes de la conducción y de los paisajes increíbles, una buena opción es la carretera 43 (la “carretera del mundo perdido”) con 150 kilómetros de curvas entre Taumarunui, cerca del lago Taupo, hasta Stratford, al oeste.
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Conducir alrededor de Islandia
La carretera que circunvala Islandia tiene 1.339 kilómetros y los conductores pueden completar de forma muy sencilla el circuito alrededor de esta espectacular isla. El tramo del aeropuerto de Keflavik a la capital, Reikiavik, es un aperitivo para la vista, un paisaje estéril de campos de lava negra e irregular. A pie de carretera hay mucho que ver, como el Jökulsárlón, un lago glaciar de la costa sur lleno de enormes icebergs que se han desprendido del Vatnajökull, el glaciar que forma el mayor casquete polar de Europa. En todo el país hay poco tráfico, incluso en temporada alta, y abundan las zonas de acampada libre.
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Aires de libertad en las islas de Escocia
Gran Bretaña tiene duras normas de acampada, así que para disfrutar de libertad hay que elegir rutas alternativas por las islas remotas de Escocia. En concreto, las islas de Mull y Coll en las Hébridas Interiores. Con 480 kilómetros de costa y montañas que rozan los 1.000 metros de altura, Mull es la mayor y más desarrollada. En comparación, Coll es un puntito de solo 21 kilómetros de largo y 5 de ancho. Las carreteras son poco más que senderos de un solo carril, pero sin tráfico. Es la conducción rural británica en estado puro.
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Acampando en las Rocosas canadienses
Una de las mejores rutas por carretera del mundo son los 230 kilómetros de la Icefields Parkway, que cruza los parques nacionales de Jasper y Bannff, en Canadá. Vale la pena despertarse al alba en el lago Louise, donde se reflejan las afiladas montañas. Por el camino nos encontraremos con manantiales de aguas termales donde relajarse y escarpados glaciares por donde caminar. Suelen verse alces junto a la carretera y, con suerte, la mirada furtiva de un oso pardo. Lo importante es ir con calma y empaparse del entorno: no hay nada mejor que acampar en una zona tranquila y disfrutar de las vistas. La Icefields Parkway se puede emprender desde Edmonton o desde Calgari.
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De Mannheim a Praga entre castillos
La carretera de los Castillos es una ruta de 1.000 kilómetros que recorre el sur de Alemania y la República Checa entre la ciudad alemana de Mannheim y Praga. Durante el trayecto pueden visitarse más de 70 fortalezas, palacios y residencias reales de diversas épocas, además de antiguos bosques y pueblos medievales como Bamberg y Kronach. Y todo ello, con el valle del Neckar y la llanura de Hohenlohe, en el norte de Baden-Wurtemberg, que brindan uno de los mejores trayectos en coche de Europa. Una buena parada puede ser Rotenburgo, una de las ciudades más bonitas de Alemania.
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La carretera más romántica de Alemania
Desde los viñedos de Wurzburgo hasta los pies de los Alpes, la Ruta Romántica (Romantische Strasse) es una de las más populares de Alemania: atrae a unos dos millones de visitantes cada año. Sus casi 400 kilómetros permiten apreciar la gran diversidad cultural e histórica del sur del país, ya que atraviesa Franconia y Baden-Wurtemberg, en el norte, antes de entrar propiamente en Baviera. La Ruta Romántica une algunos de los pueblos alemanes más bellos y alcanza su punto álgido a las puertas de Neuschwanstein, el extravagante castillo del rey Luis II de Baviera. Otra parada de la ruta es Wurzburgo, una pintoresca ciudad en el noreste de Baviera, sobre el río Meno, famosa por su arte, su arquitectura y sus delicados vinos. Es una ciudad de estudiantes, animada y con mucha vida nocturna, aunque su principal atracción es la Würzburg Residenz: la suntuosa residencia barroca de los obispos de Wurzburgo.
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Garden Route, Sudáfrica
¿Mar o montaña? En la Garden Route no hay que elegir. El recorrido, de Ciudad del Cabo a Port Elisabeth, discurre entre las montañas Outeniqua y el océano Índico, en Sudáfrica. Se pueden atravesar viñedos, caminar por fabulosos senderos y contemplar las ballenas en Hermanus, además de disfrutar de la playa de la bahía de Plettenberg.
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L'Humanité
L’État laisse Vallourec fermer le site de Saint-Saulve
ActuL’industriel accélère sa stratégie de délocalisation vers le Brésil et l’Asie, envisage de supprimer 2 900 postes en Europe, dont 320 en France, et ferme une usine dans le Nord. Syndicats et élus locaux appellent le gouvernement à « intervenir ».
Clotilde MathieuÀ peine arrivé, Philippe Guillemot, le PDG de Vallourec, à la tête du groupe depuis trois mois, applique à la lettre et en vitesse accélérée la règle à calcul fixée par les actionnaires majoritaires (38 %), les fonds d’investissement américains Apollo et SVP Global. « Ce même fonds a pompé Ascometal, dans les aciers spéciaux sans rien y injecter, laissant le groupe en grande difficulté, comme d’autres proies en France », rappelle la CGT. Lors de la présentation des comptes du groupe, au premier trimestre, le champion des tubes en acier sans soudure pour le secteur pétrolier et gazier a annoncé, mercredi soir, la suppression dans le monde de 2 900 emplois, la plupart en Allemagne (2 400), 70 en Écosse et 320 en France, dont 65 au siège de Meudon (Hauts-de-Seine), 100 à Aulnoye-Aymeries (Nord), 60 au centre de services de Valenciennes (Nord), mais aussi 104 dans son usine de Saint-Saulve (Nord), qui devra fermer. La poursuite de la délocalisation de la production vers le Brésil et l’Asie est, pour le cost killer, « une étape nécessaire, pour ne pas dire vitale », afin de « permettre au groupe d’être profitable quelles que soient les conditions de marché ».
Dans les usines du groupe, malgré le dégoût, la colère, la riposte se prépare, avec l’objectif de « faire le maximum » pour le faire « revenir sur sa décision ». À Saint-Saulve, beaucoup de salariés sont des quinquagénaires, explique le délégué syndical CFDT de l’usine, Michaël Tison. « À 50 ans, dans l’industrie, vous n’êtes plus valable », résume-t-il. Et les propositions de « retraite, préretraite et reclassement interne » de la direction pour seulement « un tiers des suppressions d’emplois en France » n’offrent aucune véritable perspective. L’inquiétude est palpable. « C’est pour cela qu’ils ne veulent pas et qu’ils ne peuvent pas accepter la fermeture », explique le député communiste de la circonscription, Fabien Roussel, présent sur le site ce jeudi matin. « Sinon, poursuit-il, cela veut dire deux ans de cellule de reclassement, deux ans de chômage et ensuite le RSA. » Après six plans de suppressions d’emplois, les 104 ouvriers sont échaudés. En 2014, ils étaient encore 1 400 à travailler dans la tuberie. Une saignée qui illustre la politique industrielle conduite par le président de la République. Dans le dossier Vallourec, Emmanuel Macron a été aux premières loges : en 2016, avec la fermeture de Déville-lès-Rouen, lorsqu’il œuvrait comme ministre de l’Économie, puis en 2018 et encore en 2020, après avoir conquis l’Élysée.
Un pognon de dingue
Certes, pour socialiser les pertes, l’État, au travers de la BPI, était monté au capital du groupe mais, très vite, sans volonté politique, le marché a repris ses droits. Le bras armé financier de la France ne possède plus désormais que 2 % du capital. Le groupe a également pu profiter d’une montagne d’argent public. La CGT dénombre près d’un milliard d’euros d’opérations de recapitalisation et de crédits d’impôt de toutes sortes, auxquels il faut ajouter un prêt garanti par l’État d’un montant de 262 millions d’euros. Un pognon de dingue, sans aucune condition. « Vallourec a eu de l’argent public pour faire des investissements au Brésil ou en Chine, ils vont là-bas construire des usines, et c’est la France qui trinque », se désole le syndicaliste de la CFDT.
Malgré les appels des syndicats au gouvernement, ce jeudi matin, aucun conseiller de Bercy ou de Matignon n’a pris la peine de leur répondre. La première ministre, tout juste entrée en fonction, n’a pas non plus pris le temps de réagir. Seul un communiqué du ministère de l’Économie appelant Vallourec à « minimiser (…) les conséquences du plan sur les activités françaises » a été publié. « Le gouvernement nous parle tous les jours d’industrie, de réindustrialisation, mais que fait-il pour empêcher cette délocalisation, pour maintenir ces savoir-faire, cet outil industriel dans notre pays ? La première chose à faire, c’est d’empêcher cette nouvelle délocalisation ! » lance à l’intention de la première ministre le candidat de la 20e circonscription du Nord, investi par la Nupes.
Car, insiste-t-il, « préserver ces outils industriels, ces savoir-faire », c’est aussi garder « notre capacité à produire ici, ce dont nous avons besoin, demain, pour faire des éoliennes, par exemple ». D’autant que, comme le rappelle la CGT dans son communiqué, « Vallourec n’est pas en difficulté. (…) Le groupe a même redressé ses résultats financiers. C’est donc un renforcement du groupe qu’on serait en droit de demander ». Outre le plan annoncé, les organisations syndicales craignent à terme une menace plus importante. « Nos usines dépendent de l’activité allemande, et je ne suis pas sûr que se faire livrer des tubes en bateau depuis le Brésil soit vraiment mieux. J’ai de gros doutes en termes écologiques et économiques, quand on voit le prix du transport », explique par exemple Michaël Tison.
vallourecsuppression d'emploisDélocalisationsFabien Roussel El País (ESP)
Restaurante RavioXO, así es la nueva alta cocina desenfadada de Dabiz Muñoz
COMERArtesanía y complejidad técnica y sensorial son la base de una carta de 14 platos en el local que el cocinero ha inaugurado recientemente en Madrid
Antes que un portentoso cocinero Dabiz Muñoz es un torbellino creativo que apabulla con su afán de perfeccionismo. En su fulgurante trayectoria no ha dejado de traspasar los límites de un universo sensorial en el que convergen ingredientes de cualquier continente. Por su capacidad para asumir riesgos y entrelazar sabores se ha convertido en un inclasificable primus inter pares de la alta cocina europea. Nada tiene de extraño que el mundillo gastronómico aguardase con expectación la reciente inauguración en Madrid de su último proyecto: RavioXO. Un concepto restallante de energía donde la alta cocina se manifiesta con aparente desenfado.
“Inicialmente lo concebimos como la versión callejera de los dumplings que elaborábamos hace 15 años. Al final, lo hemos convertido en una interpretación mejorada de los que servimos en DiverXO”, afirma el cocinero. “En RavioXO vendemos tiempo. Nuestras gyozas o jiaozi exigen trabajos extenuantes, una suma de artesanía y complejidad técnica. No somos un restaurante italiano, ni chino, ni lo pretendemos. Nos dan igual los dumpling que los tortellini. Hemos roto las reglas de las pastas: las despojamos de sus atributos culturales para penetrar en territorios nuevos. En Europa no existe nada parecido. Todo lo elaboramos en casa: masas, salsas y rellenos. Recetas que nos obligan a cuantiosas brigadas de cocineros”.
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En la carta del nuevo RavioXO militan 14 platos. Bocados de texturas inverosímiles, de sabores intrigantes y aromas inesperados. Da lo mismo mordisquear el crujiente pan de gambas al tiempo que un mórbido pan chino a la salsa agridulce de mandarina, de texturas antagónicas, que paladear el ravioli frío de perdiz escabechada bañado por un gazpacho verde que resbala en la boca con sensaciones de seda. En ocasiones, la complejidad sensorial se aproxima al colapso. De los rigatoni (pasta tubular estriada) tratados en un wok especial con sabor a humo y hierro, que acompañan a un solomillo de ternera con sopa laksa y huevas de trucha, a otro bocado que armoniza dos platos emblemáticos de Singapur como son el black pepper crab y el chili crab con cocochas de merluza. En cierto modo un finger food de alta cocina.
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La lista también concede espacio a platos reversionados como los huevos fritos con morcilla, dumplings con yema de huevo y oreja a la salsa agridulce. Y también a las gyozas rellenas de un estofado de rubia gallega con láminas de la misma vaca curada, que evoca sabores de un supuesto caserío vasco. La delicadeza y la profundidad alternan en el resto de sus propuestas: sopa wontolini; nigiri dumpling marmitako; canelón seda de arroz, y quesadilla al vapor y popcorn.
Y a modo de complemento un apasionante surtido de cócteles comestibles, cocina líquida en su sentido más amplio. Combinados atrevidos que con un extraño sentido del equilibrio armonizan los destilados, con hierbas y esencias cárnicas o vegetales.
En pleno rodaje, RavioXO es un modelo que desborda todos los planteamientos conocidos. Su dimensión real quedará al descubierto durante los próximos meses.
- Dirección: Gourmet Experience de El Corte Inglés. Plaza Manuel Gómez Moreno, 5 A. Madrid.
- Teléfono: 917 64 89 92.
- Web: ravioxo.com.
- Cierra: domingos (obligatorio reservar a través de la web).
- Precio: entre 100 y 120 euros por persona. Quesadilla al vapor y popcorn (huitlacoche, maíz chacal, mantequilla miso, costilla de maíz, mozarella), 18 euros. Huevos fritos con morcilla (2009-2022); puntilla crujiente, oreja agridulce, pan, 18 euros. Caserío Vasco (txuleta de vaca rubia, mole de novia, tamarindo, ensalada de caserío), 24 euros. El postre de chocolate más ligero del mundo (chocolate, jengibre, crema montada miso, caramelo mantequilla, cookies choco, hielo raspado), 12 euros.
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Comment Orange a fait de l’atout LGBT+ un totem de l’égalité professionnelle
« Alliée, allié : tu l’es ou tu l’es pas ? » Ce 17 mai, les salariés d’Orange sont invités à un temps de décryptage de 16 heures à 17 heures pour en savoir plus sur les « alliés, les enjeux de l’inclusion et le bien vivre ensemble ». Pour bien se préparer à ce temps d’échange en distanciel « sans tabou et tout connaître sur le sujet », les personnes intéressées peuvent télécharger le guide LGBT+. Un document de 60 pages, pas moins, réalisé par la directrice de la Diversité du groupe qui souligne dans son édito que ce document a pour but « d’intégrer les sujets de l’orientation sexuelle et de l’identité du genre aux enjeux de la diversité de l’entreprise ». Un guide qui n’aurait « pas été possible sans l’association LGBT+ d’Orange Mobilisnoo » et dans lequel on trouve les réponses aux questions qu’un salarié peut se poser « si un collègue fait un coming out », « se fait outer » ou comment « Orange prend en compte la parentalité LGBT+ » ou encore « comment recruter et intégrer un salarié transgenre ou en cours de transition de genre ».
En matière de recrutement, Orange annonce la couleur. Sur le site orange.job, on découvre « Candidates et Candidats LGBT+, bienvenue chez Orange ». Le site renvoie à la page mobilisnoo.org avec des témoignages publiés à l’occasion de la journée internationale de la visibilité transgenre le 31 mars. « Une journée destinée à célébrer les personnes transgenres et à faire prendre conscience de la discrimination qu’elles subissent dans le monde entier ». Parmi les témoignages, celui d’Hélène, ingénieur chez Orange Innovation à Meylan en Isère. Elle indique travailler dans un « environnement très masculin » et jusqu’au 18 novembre 2019, elle était « vue socialement comme un garçon ». Quelques jours avant cette date, lors d’une réunion avec son équipe d’une vingtaine de personnes, sa supérieure lui a laissé un temps de parole pendant lequel elle a fait « son coming out de femme transgenre ». Un moment « très fort, très émouvant » qui se termine par des applaudissements. Pour Hélène, sa cause mérite d’être défendue, les personnes transgenres ont besoin de visibilité « pas individuellement » mais « collectivement, la transidentité a besoin d’être visible ».
La recette du woke à l’Orange
Un besoin de visibilité qui explique sans doute cette autre initiative de la direction de la Diversité d’Orange qui, en février, a envoyé à l’ensemble des collaborateurs du groupe un « fil info spécial » dans lequel l’Autre Cercle, association partenaire d’Orange de référence « pour l’inclusion des gays, lesbiennes et transgenres », les invitait à participer à un baromètre pour mesurer la situation des personnes LGBT+ au travail. Dans ce fil info, les salariés qui disposent d’un peu de temps libre sont également invités à se former à « la lutte contre le sexisme » (30 minutes) ou à obtenir un « visa égalité professionnelle, à travers trois volets, les enjeux, les stéréotypes et le sexisme » (45 minutes). Le tout accompagné d’un autre guide sur le « harcèlement, sexisme et violence » qui apporte des « réponses concrètes pour comprendre et agir ». Si cela ne suffit pas, il est encore possible de retrouver le « kit de com ». Dans une vidéo tirée du module obligatoire sur l’égalité professionnelle et les stéréotypes, on apprend par le sociologue Éric Macé que « chacun est défini en termes de masculin ou de féminin, mais que cette différence sert à faire des hiérarchies, des formes d’organisation sociale inégalitaires ». Et le sociologue de comparer deux publicités ; dans la première un homme et dans la seconde, une femme. Pour le sociologue, la masculinité est « d’être entrepreneur, dans la compétition, la prise de risque,… » alors que « la féminité, c’est tourné vers l’intérieur, le domestique, la charge le poids, la poupée de chiffon, passive, en attente… ». Des choses « politiquement très problématiques », conclut le sociologue. La déconstruction du genre déguisée en visa pour l’égalité professionnelle. Ou la recette du woke à l’Orange.
L'Humanité
Après avoir tué une journaliste, les Israéliens attaquent son cortège funèbre
ActuCe vendredi, lors des obsèques de Shireen Abu Akleh, abattue par des soldats israéliens, malgré son équipement siglé «presse», la police de Jérusalem a dispersé violemment des milliers de Palestiniens venus lui rendre un dernier hommage. Des images qui choquent en Europe et même à Washington.
Thomas LemahieuLes images font le tour du monde : après que des militaires israéliens ont mercredi, dans le camp palestinien de Jénine, abattu Shireen Abu Akleh, journaliste d’Al Jazeera pourtant parfaitement identifiable avec son gilet siglé «presse», la police israélienne a, ce vendredi à Jérusalem, chargé violemment les milliers de Palestiniens qui se pressaient autour du cercueil lors de ses funérailles. À la sortie de l’hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-est, secteur palestinien de la ville occupé et annexé par Israël, la police a fait irruption dans l’enceinte de l’établissement et tenté de disperser une foule brandissant des drapeaux palestiniens. «Si vous n’arrêtez pas ces chants nationalistes, nous devrons vous disperser en utilisant la force et nous empêcherons les funérailles d’avoir lieu», a déclaré dans une mégaphone un responsable israélien en direction de la foule, selon une vidéo diffusée par la police. Des images retransmises par des télévisions locales montrent le cercueil manquer de tomber au sol et la police faire usage de matraques. D’après le Croissant Rouge palestinien, 33 personnes ont été blessées lors des funérailles, dont six ont été hospitalisées. La police israélienne a de son côté fait état de six arrestations.
Unbelievable pictures of Israeli forces attacking mourners carrying the coffin of Shireen Abu Akleh to church for her funeral in Occupied East Jerusalem.
Absolutely heart stopping moment when it looks like casket may fall. Live coverage on @AJEnglish pic.twitter.com/k5OYh5POwq
— Barbara Serra (@BarbaraGSerra) May 13, 2022
L’Union européenne s’est dite «consternée par le niveau de force inutile exercée par la police israélienne tout au long du cortège funèbre». «Un comportement aussi disproportionné ne fait qu’alimenter les tensions», d’après elle. La représentation française à Jérusalem a qualifié de «profondément choquantes» les «violences policières» à l’hôpital Saint-Joseph. «Atterré par les scènes observées aujourd’hui en marge des funérailles et l’usage disproportionné et irrespectueux durant le cortège funèbre», Dimiter Tzantchev, ambassadeur de l’Union européenne auprès d’Israël, estime sur les réseaux sociaux que «maintenir l’ordre public peut se faire par d’autres moyens». Sans toutefois condamner un usage disproportionné de la force, la Maison Blanche parle d’images «profondément troublantes». «Nous déplorons l’intrusion dans ce qui aurait dû être une procession dans le calme», a déclaré Jen Psaki, la porte-parole de Joe Biden.
Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civilsisraëlIsraël-Palestinejournalisme Valeurs Actuelles
Stagflation : cette menace qui devient réalité
Stagflation… le mot est aujourd’hui sur toutes les lèvres. Trois syllabes, mélange de stagnation et d’inflation, et surtout une horreur économique aux multiples conséquences (chômage de masse, faillites… ) qui nous ramène dans les années 1960 au Royaume-Uni, où ce mot a été inventé, et dans les années 1970 en France, après le premier choc pétrolier (lire l’encadré). Sa définition ? Une faible croissance associée à une forte hausse des prix, constatée de manière durable, au moins sur plusieurs trimestres… Pour certains économistes, cela doit également s’accompagner d’un taux de chômage élevé alors que, dans une logique purement keynésienne, seul un niveau d’emploi important, et donc des salaires conséquents, se traduit par une hausse des prix.
C’est à peu de chose près la situation que connaît la France actuellement (au chômage près, même si son taux en France reste toujours supérieur à la moyenne européenne). Sans doute est-il encore (un peu) trop tôt pour parler de stagflation dans notre pays, mais il semblerait bien que nous nous dirigions droit dessus ; et de manière sévère, car la récente crise sanitaire a amplifié, de manière indolore avec l’aide et la bienveillance des banques centrales, dont celle de la Banque centrale européenne (BCE), les faiblesses de notre économie. Or, il est bien connu que « c’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus », résume fort justement Warren Buffett. D’autres pays européens, comme l’Allemagne, seraient dans une configuration un peu plus dégradée.
Une chose est sûre : le jugement du gouvernement sur une inflation temporaire est erroné.
Mais revenons aux fondamentaux économiques français. Le problème, c’est qu’au premier trimestre, on ne peut même pas évoquer une faible hausse de notre richesse nationale ; il faut au contraire parler de croissance nulle, comme l’a constaté l’Insee dans sa dernière note de conjoncture, avec des détails particulièrement inquiétants. La consommation des ménages a ainsi reculé de 1,3 % après une hausse de 0,6 %, la production totale ralentit et l’investissement est faible. Certains économistes apparaissent bien plus sombres : « En réalité, le PIB baisse de 0,05 % et les indicateurs avancés montrent l’effondrement de la confiance des ménages et une baisse de la consommation pour le prochain trimestre, constate Marc Touati, président du cabinet ACDEFI. Or, deux trimestres consécutifs de baisse du PIB, ce n ‘est plus une stagnation, mais une récession. » Christopher Dembik, directeur de la recherche du groupe Saxo Bank, acquiesce : « Les derniers indicateurs français, produit intérieur brut et production industrielle, montrent un brutal ralentissement économique. Une chose est sûre : le jugement du gouvernement sur une inflation temporaire est erroné. »
Le mois d’avril s’est terminé sur une hausse des prix de 4,8 % (sur un an glissant), après 4,5 % le mois précédent. Cela dit, pour comparer l’évolution des prix en France avec celle enregistrée dans les autres pays de l’Union européenne, il conviendrait plutôt de prendre l’indice des prix à la consommation harmonisé, et là, la comparaison est encore moins flatteuse pour notre pays, car la hausse des prix est un peu plus importante : 5,4 %. Quoi qu’il en soit, si nos voisins européens ont une meilleure croissance (la richesse produite dans la zone euro a progressé de 0,2 % au premier trimestre), leur inflation est bien plus forte : + 7,5 % en mars.
“La guerre en Ukraine a bon dos”
Reconnaissons que notre pays s’en sort un peu mieux que les autres de la zone euro, grâce à l’action du gouvernement de Jean Castex, qui a mis en place le (coûteux) bouclier tarifaire (qui va peser d’autant dans les comptes publics) et qui a limité de fait la hausse des prix énergétiques pour les consommateurs. Face à de nombreuses menaces géopolitiques, les ménages ont également décidé de limiter leur consommation.
Inflation et croissance nulle… Ces deux phénomènes sont intimement liés comme nous l’avons évoqué à maintes reprises dans ces colonnes ; ils trouvent leur origine dans le conflit russo-ukrainien, lequel a eu pour conséquence une hausse des prix de l’énergie (+ 26,6 % en un an) et de l’alimentation (+ 6,6 % pour les produits frais). « La guerre en Ukraine a bon dos ; cela fait des mois que je prévenais du risque inflationniste et on me riait au nez », se souvient Marc Touati. Il rappelle que la hausse des prix a démarré dès 2021 : « L’erreur mondiale a été de continuer à faire tourner les planches à billets en 2021 alors que la pandémie refluait et d’augmenter la dette publique, en France comme ailleurs : cette gabegie a mené à ce que le piège se referme maintenant. »
Mais l’inflation s’explique également par les nombreuses perturbations du commerce international, qui n’est toujours pas revenu à son niveau d’avant-crise : « Le manque de conteneurs ne sera pas résorbé avant 2023 ; quant à la politique zéro Covid en Chine, l’impact économique sera important. Il faudra donc s’habituer à des niveaux élevés d’inflation ces prochaines années », explique Christopher Dembik, pour qui le risque de stagflation est bel et bien réel.
Si ce phénomène devait se concrétiser, les conséquences seraient alors terribles pour l’économie et notamment en France. Certes, d’un côté, les grandes entreprises internationales sont parfaitement capables d’encaisser les différentes hausses de coûts (dont celui de l’énergie) et d’ajuster leurs charges pour limiter les effets sur leurs comptes (et leurs cours de Bourse). Mais ce n’est pas du tout le cas des ETI et des PME : un quart d’entre elles pourraient être laminées par l’existence d’une inflation élevée persistante.
“Un petit jeu dangereux avec l’extrême gauche”
« Dans ces entreprises, les managements n’ont jamais connu de tels niveaux d’inflation », constate Christopher Dembik. Ce qui pourrait être problématique pour les solutions à mettre en œuvre. Particulièrement touchés, les sous-traitants du secteur automobile : ces entreprises seront de plus en plus confrontées à la rareté des matières premières, aux hausses de salaires et surtout à la pression constante de leurs clients pour diminuer leurs marges.
Des conséquences sont aussi à craindre chez les consommateurs et notamment chez les 15 à 20 % les plus vulnérables. Ce seront les premiers à subir la poursuite de la hausse de la facture énergétique. Avec une vraie crainte d’appauvrissement chez ceux qui n’auront pas pu obtenir de hausses salariales et qui, dès lors, verront leur pouvoir d’achat continuer à péricliter. De leur côté, les épargnants ne sont pas plus préservés. Avec le retour de l’inflation, ils perdent de l’argent sur les produits financiers à taux fixe tandis que bon nombre ont aussi délaissé les marchés actions.
La situation devrait encore se compliquer davantage, car la BCE a annoncé qu’en réponse à l’inflation, elle allait augmenter ses taux, en juillet et en septembre. En fait, pour beaucoup d’économistes, elle devrait agir en 2022 et 2023. Déjà, l’OAT à 10 ans, qui sert de référence, est passée de 0 à 1,5 % en quelques mois, ce qui est très mauvais pour les finances françaises : une hausse d’un point augmente la dette publique de 39 milliards d’euros en dix ans.
Les taux ne vont pas s’arrêter là, ils peuvent monter jusqu’à 2-2,5 % et cela peut même aller très vite
« Les taux ne vont pas s’arrêter là, ils peuvent monter jusqu’à 2-2,5 % et cela peut même aller très vite, anticipe le président du cabinet ACDEFI. Regardez ce qui se passe aux États-Unis où les taux à long terme sont déjà passés à 3 %. » Mais bon nombre de professionnels redoutent également que ce ne soit qu’un coup d’épée dans l’eau, car le geste de la BCE – elle a tardé à reconnaître que l’inflation n’allait pas disparaître du jour au lendemain – sera moindre que celui de la Réserve fédérale américaine.
« On entre dans une spirale très dangereuse, poursuit Marc Touati. L’inflation casse le pouvoir d’achat et les banques centrales ne peuvent plus faire tourner la planche à billets. Les taux montent, ce qui limite le crédit, donc l’investissement et l’activité économique patine… »
Voilà les vrais risques de la stagflation en France : une inflation toujours aussi forte, une croissance nulle, voire une récession accompagnée d’un taux de chômage important et à des taux d’intérêt élevés. Autant dire un cocktail explosif. Et cerise sur le gâteau, un risque politique typiquement français lié aux législatives. « La montée de l’extrême gauche est son alliance avec le PS sont particulièrement dangereux, explique Marc Touati. Si Mélenchon gagne aux législatives, les taux s’envoleront à 7 %, voire atteindront 10 % ! »
Le Figaro
Patrick Proisy: «Roland-Garros est un graal pour tous les joueurs»
Jean-Julien EzvanRENCONTRE - Le finaliste de l’édition 1972 feuillette son album de souvenirs, et évoque l’actualité et le futur du tournoi.
Le dimanche 4 juin 1972, l’actualité sportive se concentre dans un petit périmètre avec, à l’affiche, la finale de la Coupe de France entre Marseille et Bastia dans le nouveau Parc des Princes, fraîchement sorti de terre, et à quelques centaines de mètres, la finale de Roland-Garros. Pour ne pas se marcher sur les pieds, les organisateurs se sont mis d’accord. Le football à 15 heures, le tennis à 17 heures. La lumière descend, le vent forcit, l’orage menace quand Patrick Proisy entre en scène pour défier l’Espagnol Andrés Gimeno. Un joueur qu’il a battu quinze jours avant, lors d’un match de Coupe Davis disputé sur le Central de Roland-Garros…
Pour atteindre la dernière marche dans un tournoi dans lequel figuraient Stan Smith, Adriano Panatta ou Guillermo Vilas, le Français (n° 9) a battu le Tchécoslovaque Jan Kodes, numéro 1 et double tenant du titre, en quarts de finale. «Je me souviens de René Lacoste fou de joie qui courait dans tous les sens», sourit Proisy. Et Manuel Orantes (n° 4) lors d’une demi-finale à guichets fermés prise d’assaut par des supporteurs sans billets ayant forcé les portes.
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Proisy raconte: «Jacques Chaban-Delmas, le premier ministre qui était dans une loge, m’a félicité à la fin du match. Et me voilà en finale. À l’époque, on jouait les demi-finales le samedi et la finale le dimanche, sans jour de repos. Mon épouse avait, avant le tournoi, programmé une petite fête, elle s’était dit le samedi soir, cela devrait le faire… On a reçu une cinquantaine de personnes à la maison, j’ai été me coucher vers 22 heures mais j’ai eu du mal à m’endormir parce qu’il y avait un peu de bruit. Le lendemain, on a été arrêté à un set partout par la pluie pendant une bonne heure. Il a ensuite très bien joué, j’étais un peu fatigué nerveusement, physiquement.» Patrick Proisy s’éteint 4-6, 6-3, 6-1, 6-1 sous les projecteurs du Central utilisés pour terminer des matchs entre 1969 et 1974. Prélude aux sessions nocturnes installées sur le site depuis 2020.
Patrick Proisy, brun ténébreux, jeu classique complet, élégant avec un revers à une main et la célèbre raquette métallique Lacoste qu’utilisera Jimmy Connors, n’a jamais éprouvé de regrets: «À l’époque, j’ai dû me dire que j’aurais d’autres occasions. Six mois après, j’étais en demi-finales de l’Open d’Australie sur gazon, je n’étais pas très loin non plus d’aller au bout. À Roland-Garros, après avoir battu Kodes et Orantes, probablement les deux meilleurs sur terre battue, je ne pouvais pas avoir de regrets en m’appelant Patrick Proisy. Je n’avais pas la détente, la puissance ou la taille de Yannick Noah.»
En 1972, les Internationaux de France accueillent pour la première fois des retransmissions en couleurs. «Roland-Garros était un événement et a explosé quelques années plus tard quand TF1 a, en 1978, commencé à diffuser en direct toutes les journées. En 1972, ma demi-finale et ma finale avaient été retransmises par l’ORTF. Pour les premiers tours il n’y avait que des extraits dans les journaux télévisés», indique Proisy. En 1972, le finaliste reçoit 30.000 francs (les finalistes dames et hommes de l’édition 2022 recevront chacun 1,1 million d’euros, les lauréats 2,2 millions). «Roland-Garros est resté le même au niveau sportif, une sorte de graal pour tous les joueurs, et le tournoi a dû adapter ses recettes pour augmenter le “prize money”. Les loges ont été créées à la fin des années 1970, un Village a été inauguré, on a vu arriver les sponsors, tout cela a modifié le tournoi. Il a fallu gratter des mètres carrés, des hectares. Cela doit faire une douzaine d’hectares en configuration tournoi aujourd’hui, contre six ou sept à mon époque.»
Spectateur privilégié
Figure des lieux, le joueur a été un spectateur privilégié des finales françaises à Roland-Garros. «En 1983, je venais d’épouser la sœur de Yannick Noah, la loge de la famille était pleine, on était dans une loge à côté, celle de McCormack pour qui je travaillais. Il était l’agent de Mats Wilander et son cœur battait plus pour le Suédois que pour Noah… Yannick a ensuite fait une grande fête chez lui à Nainville-les-Roches, à côté de Corbeil. Beaucoup d’alcool a été servi. Il y avait une piscine. Tout le monde a plongé, habillé ou pas… Cela a duré jusqu’à 6 heures du matin. Il y avait le groupe Téléphone avec qui Yannick était très lié. C’était des proches, pas une fête VIP.»
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En 1988, Henri Leconte atteint la finale contre Mats Wilander. Patrick Proisy se souvient: «Bizarrement, il s’est un peu écroulé au moment de conclure le premierset et, derrière, il a un peu disparu. On se souvient du discours(«J’espère que vous avez compris mon jeu»)…À l’époque, il était très proche de Nicolas Sarkozy, son avocat et son conseiller, qui avait préparé deux discours: un en cas de victoire et un en cas de défaite. Dans le feu de l’action, Henri n’a lu aucun des deux et fait son propre discours. Je n’ai jamais posé la question à Nicolas Sarkozy mais il ne devait pas être particulièrement content qu’il n’ait pas respecté ce qu’il avait écrit…» Depuis, le tennis français attend un nouveau finaliste dans le tournoi masculin à Roland-Garros (Mary Pierce, titrée en 2000, a été finaliste en 1994 et 2005). «Des Français n’ont pas été loin, Pioline a été demi-finaliste (en 1998), comme Grosjean (2001), Tsonga (2013 et 2015) et Monfils (en 2008). La génération Tsonga a eu de meilleurs résultats sur ciment ou gazon. Et maintenant, cela risque de mettre du temps.»
Plus largement, un autre sujet le préoccupe, le jeu, qui lui inspire «un peu d’ennui». «Il est trop stéréotypé, c’est peut-être encore plus vrai chez les filles que chez les garçons. Cela manque de création, de variété. Le service chez les garçons a une énorme importance. Les joueurs sont grands, servent tous à 200 km/h. À mon époque, il fallait construire le point. C’était une partie d’échecs. On essayait de mettre son adversaire échec et mat. Aujourd’hui, on essaie de lui mettre un coup à la mâchoire et de le mettre KO dès la deuxième frappe.» Et de suggérer: «Le tennis devrait évoluer. Quand ce sport est né à la fin des années 1800, la taille moyenne des joueurs était d’1,70 m. La moyenne du Top 100 est aujourd’hui d’1,92 m. Le rectangle du court n’a, lui, pas changé. Et surtout la hauteur du filet n’a pas changé, sans parler du matériel beaucoup plus performant. J’aimerais qu’on fasse des tests sur une période donnée en rehaussant le filet de quelques centimètres pour voir ce que cela donnerait en termes de spectacle. Les grands serveurs feraient moins d’aces et les attaquants auraient moins de doutes à monter au filet, les passing-shots seraient plus difficiles à tirer.»
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Après avoir mis un terme à sa carrière en 1981, avec trois titres à son palmarès, Patrick Proisy ne s’est jamais éloigné des courts (il a également été directeur du Trophée Lancôme et président du Racing Club de Strasbourg). Directeur de tournoi (Open Gaz de France, Ladies Cup), il a participé à la création de l’Open 13 de Marseille et a, durant plus de vingt ans, été vice-président, chargé de toutes les activités du groupe IMG en France, avant d’être consultant. À 72 ans, avec quatre enfants et six petits-enfants, il aime toujours sentir battre le cœur d’un match et rester informé de l’évolution du tennis. «La Coupe Davis a été complètement décapitée par une fédération internationale pas très compétente en la matière qui a vendu son âme pour de l’argent. J’aimerais participer aux discussions sur le nouveau format, si jamais il doit y en avoir un.»
«Inquiet pour le tennis français»
Bousculé par les souvenirs de sa finale, Patrick Proisy voit Roland-Garros s’avancer et détache deux favoris: «Alcaraz et Djokovic. On ne peut pas écarter Nadal mais il y a les blessures à répétition. J’ai peur que ce soit difficile…» Après une édition 2021 catastrophique (aucun Français au 3e tour), le tennis tricolore n’alignera pas la moindre tête de série à Roland-Garros.
Patrick Proisy souligne: «Le tennis français est en pleine déconfiture. L’arrêt de la génération Tsonga va nous frapper. Et malheureusement, on ne voit pas grand-chose venir. Gilles Moretton, le nouveau président de la Fédération française, a identifié les causes de cette dérive, le temps qu’il y remédie et que des champions sortent, cela va prendre plusieurs années… Je suis inquiet, non pas sur les moyens qu’on peut générer mais pour les résultats. Depuis une douzaine d’années, on a l’impression que la politique sportive est trop changeante en fonction des dirigeants élus. Tout le monde est un peu déstabilisé, les joueurs, comme les entraîneurs. Il faut absolument redresser le navire très rapidement.»
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L'Humanité
Marine Tondelier : « Pendant cinq ans, Marine Le Pen a été une députée fantôme »
EntretienNupes Déterminée à « défendre les intérêts des habitants », notamment sur le pouvoir d’achat, l’écologiste Marine Tondelier portera les couleurs de la gauche face à la candidate d’extrême droite.
Julia HamlaouiPour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), certains combats en vue des législatives de juin sont des plus emblématiques. C’est le cas du côté d’Hénin-Beaumont, où Marine Tondelier (EELV) affrontera pour la troisième fois la candidate du RN, Marine Le Pen. En 2017, cette dernière avait réuni 46 % au premier tour, et la gauche, dispersée, avait été disqualifiée. Cinq ans plus tard, le scénario est sensiblement différent : « J’ai toujours porté l’union, et là c’est l’union qui va me porter », se réjouit l’écologiste.
Vous avez été investie par la Nupes dans une circonscription hautement symbolique puisque vous ferez face à Marine Le Pen. Comment abordez-vous cette campagne ?
Nous avons depuis cinq ans une députée fantôme vue à la télévision mais très absente localement, à part pendant les campagnes ou quelques commémorations. Nous avons besoin d’une députée pour de vrai. Notre territoire ne manque pas de combats : les rénovations de cités minières promises par l’État n’avancent pas ; des pollutions graves, notamment sur l’ancien site de Metaleurop, ont des conséquences financières, sanitaires et posent un problème de reconversion… Ces quelques exemples montrent la nécessité d’une députée qui défende les intérêts des habitants et travaille de concert avec les élus. L’alliance inédite et historique de la gauche est porteuse d’énormément d’espoir. L’enjeu désormais, c’est qu’elle ne se résume pas à une succession de logos sur le papier. Nous allons mettre en place une assemblée populaire de la circonscription qui se réunira tous les mercredis pour que les idées, les besoins puissent s’exprimer et être traduits en actions. Ce travail ne s’arrêtera pas au soir du second tour mais se poursuivra pendant tout le mandat, pour faire ce que Marine Le Pen ne fait pas.
Le RN s’est saisi de la question du pouvoir d’achat. Que lui opposez-vous ?
Ce sujet touche beaucoup de monde ici. La question est de savoir à quoi nous a servi Marine Le Pen pendant cinq ans ? La réponse : à rien. À l’Assemblée, elle n’a rien réussi à contrer ni fait aboutir quelque idée que ce soit, heureusement d’ailleurs. Et localement, son mandat n’a apporté ni changement pour les habitants ni lien avec la circonscription. Après l’avoir battue à la présidentielle, il faut maintenant combattre la politique d’Emmanuel Macron : alors que le RN n’aura au mieux que 30 à 40 députés, le seul vote utile pour cela aux législatives est celui pour la Nupes avec sa dynamique de troisième tour. Et nous mettrons en place sitôt élus le Smic à 1 500 euros net, le blocage des prix et la retraite à 60 ans sans décote.
Comme opposante dans une municipalité RN, vous avez eu affaire à ses méthodes d’exercice du pouvoir. Comment réagissez-vous au progrès de l’extrême droite à la présidentielle ?
J’ai été très soulagée qu’ils échouent au second tour, et il faudra tout mettre en œuvre pour qu’il en soit de même en 2027. Car je vis, à petite échelle, à Hénin-Beaumont ce que donne l’exercice du pouvoir par le Rassemblement national avec un rejet de l’altérité et un sentiment de toute-puissance. Tant que vous ne vous opposez pas frontalement, tout va bien. Mais sous les airs d’ouverture qu’ils se donnent, ils se sentent autorisés à opposer à ceux qui leur résistent un rouleau compresseur d’intimidations et d’invectives. Le but est à la fois de tenter de nous faire craquer mais aussi d’en faire un exemple dissuasif. Quand on voit ce dont ils sont capables avec les petits outils d’une ville de 27 000 habitants, on se dit qu’avec les moyens d’une région et a fortiori de l’État, ce serait terrible.
Certaines des propositions de la Nupes, comme la désobéissance aux règles européennes, font grincer des dents une partie du PS mais aussi certains écologistes ou anciens d’EELV. La rupture est-elle consommée ?
D’abord, ces gens ne se considèrent pas tous comme de gauche, ou ne sont pas tous considérés comme de gauche. La vérité, c’est que nous avons fait en quelques jours ce qui n’avait pas été réussi en plusieurs années. Évidemment, nous ne sommes pas d’accord sur tout, sinon nous serions dans le même parti. Sur l’Europe, il n’aura échappé à personne que notre ligne n’est pas exactement celle des insoumis, et ce sera le débat des élections européennes. Le terme de désobéissance a fait beaucoup réagir mais la France désobéit déjà à l’Europe. Par exemple, sur la qualité de l’air, elle ne respecte pas les seuils réglementaires fixés par les directives. De même pour la sacro-sainte règle de l’austérité, dont tout d’un coup, pendant le Covid, les pays ont pu se dispenser. Nous sommes profondément pour la construction européenne, mais cela ne signifie pas que cette Union européenne là nous convient parfaitement. Nous voulons y rester, mais la changer.
Nupeseelvmarine tondelierExtrême droite Valeurs Actuelles
“Racisme d’Etat”, “stigmatisation”: acheter en Polynésie française devient presque impossible pour les Français de métropole
Comme un « citoyen de seconde zone » ! Un habitant de Polynésie française ne décolère pas contre le gouvernement local. Il évoque même du « racisme d’Etat », une « stigmatisation » et de la « discrimination » à son encontre. Consulté par Valeurs actuelles, ce résident souhaite d’ailleurs à tout prix garder l’anonymat, de peur de représailles. « Le pouvoir de nuisance en local est bien trop fort » s’inquiète-il. Le 26 avril, les 53 législateurs de l’assemblée territoriale ont adopté à l’unanimité un texte qui cible particulièrement les Français de métropole. Souhaitant défendre le « patrimoine foncier », la « loi du pays (spécifique à la Polynésie) portant mesures fiscales en faveur de certaines mutations » s’attaque à la « spéculation des non-résidents ».
« Les droits d’enregistrement et de publicité foncière sont majorés de 1.000 % dès lors que l’acquéreur est une personne physique qui ne justifie pas d’une durée d’au moins dix ans de résidence en Polynésie française » peut-on lire dans ce texte explosif. C’est donc une interdiction d’acheter déguisée. Un Français de métropole n’aura donc pas les mêmes droits qu’un local. A titre d’exemple, pour une maison achetée à 40 millions de francs Pacifiques, les Polynésiens s’acquittent actuellement de 4,1 millions de francs de droits d’enregistrement et de publicité foncière. Avec cette loi, les non-résidents devront payer 41 millions de francs de frais, selon un calcul de la chaîne Polynésie La Première. Ce qui reviendrait donc à doubler le prix d’achat du bien immobilier. Les contours de son entrée en vigueur restent néanmoins dans le flou.
Démagogie ou opportunisme ?
La mesure « a choqué beaucoup de personnes », nous confirme Jean-Philippe Pinna, président de la chambre des notaires du territoire d’Outre-mer. Car le « rejet ou l’intolérance » y sont rares. Cette loi porte ainsi un message politique « extrêmement maladroit », estime-t-il. Le cliché du métropolitain aisé qui s’installe a largement été instrumentalisé. Le 10 mai, l’élue Eliane Tevahitua a aussi dénoncé un « phénomène migratoire métropolitain » menaçant l’emploi local.
Face à l’explosion des prix de l’immobilier, le bouc-émissaire idéal est tout trouvé: le Popaa (le blanc ou l’étranger, en tahitien). D’où les accusations de racisme. Il faut dire que le gouvernement local a surfé sur un terreau favorable : le lourd ressentiment de la population polynésienne qui « ne peut plus mathématiquement » accéder à la propriété, relate le notaire. L’offre de logement y est rare, celui-ci estime que l’archipel nécessiterait 14.000 logements supplémentaires. Ce qui fait grimper les prix. En 2019, 55% de la population de Tahiti et de Moorea vivait sous le seuil de pauvreté. Selon la perception polynésienne, seules des personnes expatriées venant s’installer peuvent donc acquérir. La loi du 26 avril les écarte définitivement du marché.
Le vote de cette loi ne serait-il qu’une manœuvre politique, comme l’affirment plusieurs sources que nous avons consultées ? Le gouvernement essaierait-il de détourner l’attention de l’opinion publique du dernier scandale, le mariage du vice-président Tearii Alpha ? Le 5 août 2021, tout le gouvernement se pressait aux noces de l’homme politique, au mépris des règles sanitaires alors en vigueur et des restrictions imposées aux habitants. L’affaire s’est muée rapidement en scandale politique. A l’image du Partygate au Royaume-Uni, l’exécutif local se traîne une « énorme casserole gravée dans la mémoire locale », relate un observateur. Et le tollé n’est pas fini car la justice s’est emparée du dossier. Le président de la Polynésie française Édouard Fritch et Tearii Alpha, devenu simple ministre, encourent respectivement près de 3.000 et 4.500 euros d’amende. Le verdict est attendu le 2 juin. Sollicité, le gouvernement polynésien n’a pas répondu à nos questions.
Vrai problème, mauvaise solution
Cette loi n’est sûrement « pas la réponse » à l’explosion des prix de l’immobilier, martèle Jean-Philippe Pinna. Dans les faits, les Popaas ne représentent que 10% de la population. Et la clientèle des acquéreurs expatriés est « absolument marginale » souligne le notaire. Les investissements massifs de personnes extérieures à la Polynésie française (métropolitains, Calédoniens, Américains…) y sont rares voire inexistants. Il est clair que cette nouvelle mesure ne résoudra en rien l’inflation immobilière. Mais « la profession n’a pas été consultée et nous avons été mis devant le fait accompli » regrette-il.
Et celui-ci de comparer la situation locale avec le cas de la Corse: « nous avons les mêmes difficultés : indivision et rareté de biens à la vente ». A contexte similaire, mesures similaires. En février 2022, le député nationaliste de Haute-Corse, Jean-Félix Acquaviva, déposait un projet de loi visant à lutter contre la spéculation immobilière. Pareillement, le président de la chambre des notaires du Territoire d’Outre Mer (TOM), appelle à la mise en place d’une véritable politique de l’habitat et la construction de logements à prix modérés.
Si cette loi a le mérite d’ouvrir le débat sur l’immobilier en Polynésie, elle devrait néanmoins être retoquée. Le notaire Jean-Philippe Pinna en est certain. Votée le 26 avril et publiée au journal officiel le 10 mai, la loi du pays ne devrait pas être validée par le Conseil d’État. Car elle contrevient à tous les principes généraux du droit, notamment les dispositions discriminatoires, l’atteinte à la constitution et à l’unicité de la République. Déjà bien entrouverte dans la Nouvelle-Calédonie voisine, la boîte de pandore de l’indépendance gagnera-t-elle à son tour Tahiti ?
Le Figaro
Les frigos connectés, nouvelles cantines 2.0
Plus économiques, les frigos connectés suivent la tendance de la restauration rapide plus saine, avec une optimisation de l'espace et des coûts, garantie du succès.
Souvent, l'image peu reluisante de la cantine remonte à l'enfance. Face à cela, la restauration en entreprise, depuis 2014, tente de faire évoluer cette représentation et propose désormais des plats frais et locaux, à disposition des salariés et ce dans des frigos connectés. Un phénomène d'autant plus important car l'alimentation est un élément constitutif du bien-être des salariés et renforce l'attractivité d'une entreprise.
Face aux traditionnels restaurants collectifs, les cantines en entreprise se réorganisent et se tournent vers une nouvelle offre, les frigos connectés.
Ce changement de paradigme dans le monde de la restauration s'inscrit désormais dans le contexte post-Covid. D'après l'Insee, la pandémie a durablement affecté le secteur de la restauration collective traditionnelle avec une perte de 40% du chiffre d'affaires en 2020 lors du premier confinement.
Raphaël Marchant, cofondateur de Melchior, service de restauration digitalisée, décrit «un changement qui donne plus de flexibilité.» De nouvelles entreprises telles que Foodles, Popchef, NU! ou encore Le Bon Bocal se sont lancées sur ce marché, en proposant une cantine digitalisée. Mais les entreprises de restauration collective phares, telles Elior ou Sodexo, se sont emparées de cette nouvelle attente du marché, en incluant aussi les attentes de la clientèle en matière d'écologie.
Proposer une cantine digitalisée permet aux entreprises de faire des économies sur les coûts fixes que nécessite une cantine traditionnelle. La flexibilité de ce type de restauration collective permet également d'offrir des garanties écologiques, qui sonnent comme des gages de qualité: produits souvent locaux, dans des bocaux ou autres contenants réutilisables, les entreprises de restauration 2.0 misent beaucoup sur cette nouvelle exigence de la clientèle.
Toutefois, l'offre digitale ne saurait répondre à l'ensemble des besoins des salariés: elle est donc accompagnée d'une offre «comptoir», où un intervenant de l'entreprise de restauration propose des salades et des sandwichs, une offre qui permet de diversifier les produits mais qui a un coût supplémentaire.
Des limites au 100% digital
Ces cantines 2.0 pourraient-elles néanmoins convenir à de grandes entreprises dont le nombre de salariés dépasserait le millier? Il est certes essentiel de noter ce nouveau besoin de mobilité et de flexibilité. Il n'en demeure pas moins selon Julien Icard, cofondateur du Bon Bocal, que l'installation d'un frigo connecté nécessite une offre complémentaire pour pouvoir satisfaire les grandes entreprises et offrir une alimentation très variée puisque «personne n'a envie de tout le temps manger la même chose».
Autre constat: cette offre digitalisée est adoptée davantage par des cadres du secteur tertiaire que par le secteur industriel, selon Raphaël Marchant chez Melchior. Reste à voir si ce changement pourrait se généraliser dans tous les secteurs.
Épargne : la CLCV exhorte les banques à mieux promouvoir le livret d'épargne populaire
Le livret d'épargne populaire est réservé aux personnes ayant des revenus ne dépassant pas certains plafonds. 15 millions de Français pourraient en profiter selon l'association Consommation Logement Cadre de vie (CLCV).
Fin des tarifs réglementés du gaz : pourquoi je reçois un courrier ?
Un courrier est envoyé en ce moment aux ménages abonnés au gaz pour les prévenir de la suppression prochaine des tarifs réglementés. Quand ? Comment ? Quelles conséquences ? Le Figaro fait le point.
Le bon vieux stylo quatre couleurs de Bic déchaîne plus que jamais les passions dans les collèges
La multiplication des nouvelles gammes fascine les collégiens, qui en veulent toujours plus. Mais cette popularité conduit également à de nombreux vols.
L'Humanité
Abdel Yousfi, la voix des ouvriers à l’Assemblée
Un jour avecMétallurgiste, la tête de liste Nupes dans la 11 e circonscription du Rhône aux législatives compte bien ravir le siège au sortant macroniste en capitalisant sur l’union populaire, qu’il représente à Givors et aux alentours.
Loan NguyenRhône, envoyée spéciale.
« J e ne savais pas que vous alliez prendre des photos, je me serais mieux habillé ! » s’excuse-t-il presque avant de concéder qu’il ne porte de cravate « que pour les mariages ». Abdel Yousfi ne fait pas semblant, il assume ce qu’il est. « Je n’ai pas honte d’être ouvrier, fils d’ouvrier et petit-fils de mineur », explique-t-il simplement. À 54 ans, ce régleur sur machine chez Jtekt, équipementier automobile filiale de Toyota situé à Irigny (métropole de Lyon), a été investi comme tête de liste Nupes dans la 11 e circonscription du Rhône pour les élections législatives. Un territoire qui recouvre les villes populaires de Givors et de Grigny, mais aussi des communes plus rurales et résidentielles comme Saint-Symphorien-d’Ozon, Mornant ou Condrieu. Une circonscription sociologiquement hybride, qui avait élu en 2017 un député LaREM, Jean-Luc Fugit. Candidat à sa succession, le macroniste devra faire face à un candidat Rassemblement national et à un autre Lutte ouvrière. Mais, surtout, à Abdel Yousfi, porteur de tous les espoirs FI-EELV-PCF-PS-Génération∙s.
« Une dynamique très forte »
Les chances de ravir cette circonscription à la Macronie et de battre l’extrême droite sont donc réelles pour le communiste. « Je sens qu’il y a une dynamique très forte. Quand je rencontre les habitants de la circonscription, ils me parlent tous du pouvoir d’achat, de l’inflation galopante. Alors, évidemment qu’il faut augmenter les salaires et les pensions de retraite, donner aux étudiants les moyens de vivre et d’étudier », souligne-t-il. La défense du système de santé public s’impose également comme une priorité, alors que l’hôpital Montgelas a été contraint de fermer son service d’urgences depuis le mois d’octobre 2021. Un combat incarné dans le choix de sa suppléante, Pia Boizet, agente aux Hospices civils de Lyon.
Autre revendication qui lui tient fortement à cœur : le retour de la retraite à 60 ans. « Quand on est usé pour avoir subi quotidiennement les ravages du travail physique, on se dit qu’il faudrait reparler de la pénibilité. C’est aussi vrai pour certains travailleurs intellectuels, qui sont dans les bureaux. Mais, moi, je vois tellement de collègues dans les ateliers qui n’arrivent pas à tenir jusqu’à 57 ans et qui partent en inaptitude, on fait quoi d’eux, si on recule encore l’âge de la retraite ? Des SDF ? » dénonce le syndicaliste CGT de la métallurgie.
De nombreux motifs de tension
La dureté des rapports d’exploitation, Abdel Yousfi l’a subie de plein fouet en tant qu’ouvrier, mais aussi en tant que syndicaliste combatif contre une direction qui ne lui a pas fait de cadeau. Embauché en 2000 après quelques missions d’intérim, le tourneur-fraiseur-ajusteur de formation rejoint vite la CGT pour y faire remonter les revendications de ses collègues. Délégué syndical sur le site d’Irigny, puis délégué syndical central dans le groupe, il n’hésite pas à aller au front face aux attaques de la hiérarchie. Cadences infernales, licenciements, suppressions de RTT… les motifs de tension sont nombreux dans les ateliers.
Licencié pour un arrêt-maladie, le délégué CGT de JTEKT riposte par la solidarité militanteEn 2015, un salarié se suicide en se jetant du toit de l’usine. « Il subissait des pressions, on a fait une expertise qui a prouvé le lien avec le travail », se souvient-il, encore bouleversé par ce drame. Quelques semaines après, la direction de Jtekt essayait de licencier le syndicaliste pour un arrêt maladie qu’elle jugeait irrégulier. Il a fallu la mobilisation de ses collègues, d’autres syndicalistes CGT, de militants communistes locaux et une décision de l’inspection du travail pour que la direction le réintègre. « J’ai eu le soutien de ceux qui me ressemblent, et on est nombreux ! On a l’impression que c’est un peu le pot de terre contre le pot de fer, mais on peut vraiment inverser la courbe », estime-t-il.
Un engagement syndical, puis politique lorsqu’il adhère au PCF en 2014, qu’il vit comme une « continuité ». « Ma démarche, ça a toujours été de porter les revendications du bas vers le haut, c’est comme ça que je construis cette campagne, et c’est comme ça que j’exercerai mon mandat de député : dans le collectif, insiste-t-il. On a un seul ouvrier à l’Assemblée nationale (Alain Bruneel, député PCF et ouvrier retraité – NDLR), comment peut-il y arriver tout seul ? Il faut qu’on se réapproprie cette institution, mais plus globalement toutes les institutions ! Quand un ouvrier meurt au travail, on finit au mieux dans la rubrique des faits divers. On a cru qu’on devait laisser la politique aux technocrates parce qu’ils avaient la tête bien pleine. Mais, là-haut, ils ne nous entendent pas. Si nous ne parlons pas de nous, personne ne le fera ! »
Un jour avecrhôneLégislatives 2022Nupes Le Figaro
Aux États-Unis, le changement de comportement des consommateurs déstabilise les géants de la distribution
Pierre-Yves DuguaDÉCRYPTAGE - En réaction à l'inflation, les Américains ont brusquement décidé de limiter leurs dépenses portant sur des biens. Un basculement lourd de conséquences.
Wall Street inflige aux plus grands noms de l'économie réelle des punitions que l'on n'a pas vues depuis le krach de 1987. Les leaders de la distribution que sont Walmart, Target, Costco, Kohl's et Amazon ont vu leurs cours plonger en quelques heures de 15 à 25%. Ces sociétés, qui sont aussi les plus grands employeurs privés des États-Unis, ont toutes à des degrés divers choqué leurs actionnaires en leur faisant part de changements dans le comportement des consommateurs qui sont gravement défavorables à leurs ventes.
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En réaction à des hausses de prix, en particulier celles de l'essence, les Américains ont brusquement décidé de limiter leurs dépenses portant sur des biens. Les compagnies aériennes, les restaurants et les hôtels sont les gagnants du report des budgets vers les services. Après un recul en décembre, on observe que de janvier à mars les dépenses de consommation des Américains, toutes catégories confondues, ont repris leur hausse, dopées par le plein-emploi et le recours à l'épargne accumulée durant la pandémie.
Produits bon marché
Mais pour combien de temps ? L'inflation frappe en effet aussi les services. Or on sait que les hausses importantes de salaires sont depuis des mois inférieures aux augmentations de prix, tant dans le secteur du commerce de biens tangibles que dans celui des services.
«Nous assistons cette semaine à un passage de la microéconomie à la macroéconomie» résume Mohamed El Erian, conseiller économique du groupe Allianz. Walmart, qui compte plus de 5000 grands magasins aux États-Unis, mais aussi Target qui en a quelque 2000, Costco près de 600, sans parler d'Amazon qui représente environ 40% du commerce en ligne, tirent la sonnette d'alarme presque simultanément. Signe qu'il se passe quelque chose de macro-économiquement important.
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Les géants de la distribution ont tous noté que depuis quelques semaines, les Américains achetaient moins, fréquentaient moins leurs magasins, consommaient davantage de produits bon marché et moins d'articles chers, notamment électroménagers. Dans le meilleur des cas, comme pour Home Depot, leader du bricolage, la demande de la part de professionnels et d'artisans du bâtiment reste assez forte pour compenser le repli des particuliers.
Premier trimestre «délicat»
En dépit d'informations détaillées en temps réel sur leurs ventes, les plus grandes enseignes de la distribution sont prises à contre-pied. Elles ont surstocké des articles au cours des derniers mois, dans l'ameublement et l'habillement par exemple, pour tenter de contrer les aléas de leurs chaînes d'approvisionnement. Elles se retrouvent obligées d'en solder une partie en vue de faire de la place dans leurs rayons pour des articles de consommation plus courante dont elles dégagent de plus faibles marges. «Nous nous attendions à voir les consommateurs se refocaliser sur les services au détriment des biens. Nous n'avions pas anticipé l'ampleur de ce basculement» explique Brian Cornell, patron de Target.
«Le premier trimestre a été une des périodes les plus délicates» juge Brett Biggs, Directeur financier de Walmart. Il y a trois mois, le numéro un mondial de la distribution anticipait 3% de hausse des bénéfices d'exploitation cette année. Désormais, il table sur un léger recul. Certains économistes y voient une tendance rassurante: le secteur de la distribution est en train de combattre l'inflation et de tolérer des réductions de ses marges. C'est exactement une des tendances sur laquelle la Réserve fédérale compte pour calmer les plus fortes hausses de prix aux États-Unis depuis 40 ans.
Walmart sait que sa position de leader dépend à moyen et long terme de sa capacité à être moins cher que ses rivales. La firme de Bentonville (Arkansas) est en train de forcer ses fournisseurs à baisser leurs prix. C'est une mauvaise nouvelle pour des sociétés comme Procter & Gamble, PepsiCo qui précisément ont réussi jusqu'à présent à préserver leurs marges en augmentant leurs prix.
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Hausse des prix du carburant
Outre le surstockage, Target, Amazon et leurs rivales sont victimes de hausses plus fortes que prévu de leurs coûts de transport en raison de la hausse des prix du carburant. En moyenne depuis un an, l'essence à la pompe a grimpé de 32% aux États-Unis. Cette semaine le prix moyen a établi un nouveau record, à 4, 48 dollars pour un gallon de 3, 8 litres. Pour Target cela se traduit par un milliard de dollars de coûts supplémentaires.
Des hausses de prix à l'effondrement de 18% de Wall Street depuis le début de l'année, tous ces développements affectent le moral des Américains et accroissent le risque de récession. Pour Mohamed El Erian la probabilité d'une récession augmente. «La récession n'est pas inévitable... ce qui est inévitable est la stagflation», combinaison calamiteuse d'une stagnation de la croissance et de hausses de prix qui oblige la Fed a poursuivre ses hausses de taux directeurs.
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Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : le lapsus de George W. Bush qui évoque l’invasion “injustifiée” de… l’Irak
Un lapsus embarrassant. Mercredi 18 mai, l’ancien président des Etats-Unis, George W. Bush a livré son analyse du conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine, lors d’une allocution à Dallas, dans l’Etat du Texas. Au cours de son discours, l’ex-locataire de la Maison Blanche a voulu critiquer le président de la fédération de Russie, Vladimir Poutine, en soulignant « la décision d’un homme de lancer une invasion totalement injustifiée et brutale de l’Irak », rapporte Franceinfo
Grimace gênée du 43e président des Etats-Unis, qui s’est corrigé immédiatement : « Je voulais dire l’Ukraine… Passons. Enfin, bref, j’ai 75 ans ! ». Face au septuagénaire, l’auditoire texan n’a pas pu réprimer un rire collectif devant la situation pour le moins inconfortable.
« Churchill du XXIe siècle »
En 2003, George W. Bush avait lancé l’opération militaire « Liberté irakienne » en Irak, alors gouverné par Saddam Hussein. Pour justifier l’invasion américaine, le chef d’Etat avait affirmé que le pays du Proche-Orient abritait des armes de destruction massive. Un matériel militaire qui n’a jamais été retrouvé au cours de ce conflit meurtrier encore très critiqué au sein des Etats-Unis.
L'Humanité
Direct. Guerre en Ukraine : Zelensky réprimande Macron, nouvelle aide militaire de l'UE à Kiev, adhésion de la Finlande à l'Otan. L'actualité du 13 mai
- Au 79e jour de guerre en Ukraine, les dirigeants européens ont annoncé fournir une nouvelle aide militaire de 500 millions d'euros à Kiev, qui viennent s’ajouter aux 6 milliards de dollars (l’équivalent du budget annuel de la défense ukrainien) annoncés cette semaine par Washington. En parallèle, le G7 est réuni pour trouver les moyens de soutenir l'Ukraine "jusqu'à la victoire".
- Les combats font toujours rage dans l'est et le sud du pays, avec la crainte que le conflit ne se diffuse au-delà des frontières ukrainiennes. A Kiev en revanche, d'où se sont retirées les troupes russes fin mars, près des deux tiers des habitants sont revenus.
- Les probables demandes d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan suscitent de nombreuses réactions.
- Retrouvez ici notre direct du jour.
El País (ESP)
SANS TITRE
Para mí, y supongo que para mucha gente más, los macarrones gratinados son el plato estrella de lo que los anglosajones llaman comfort food: esa comida casera que ignora cualquier restricción calórica, recuerda a la infancia y tiene el poder de calentarnos el espíritu. Salvo que queramos inflarnos cual pez globo, no conviene tomarla con frecuencia, pero permitírsela de vez en cuando debería incluirse en la declaración universal de los derechos humanos.
Los últimos macarrones gratinados que han puesto patas arriba los centros del placer de nuestros cerebros han sido los de Monocrom. El restaurante comandado por los hermanos Xavier y Janina Rustia en Barcelona lleva al clímax esta preparación clásica, gracias a una boloñesa poliamorosa con ternera, pollo y butifarra, una bechamel ligera y una combinación contundente de quesos fundidos italianos. Si quieres saber cómo los prepara el cocinero del local, Germán Serafín, sólo tienes que ver el vídeo de arriba.
MACARRONES GRATINADOS DE MONOCROM
Esta receta es larga y laboriosa. Si te lanzas a prepararla, vale la pena doblar las cantidades de pollo, caldo y boloñesa y congelar lo que no uses. Otra opción, sin duda más cómoda, es no hacer los macarrones en casa e ir a comerlos a Monocrom.
Ingredientes
Para 6-8 personas
Pollo asado
Caldo
-
Los huesos del pollo asado y la cabeza de ajos del mismo
-
1 cebolla
-
2 zanahorias
-
1 puerro
-
1 cucharada de pimienta en grano
-
1 cucharada de semillas de cilantro
Boloñesa
-
El pollo asado deshuesado
-
Las verduras del pollo asado y su piel trituradas
-
300 g de entrecot sin hueso
-
300 g de butifarra
-
3 cebollas de Figueras (en su defecto, blancas)
-
100 ml de tomate frito
-
1 cucharada de tomate concentrado
- 1 cabeza de ajos
-
El caldo de pollo
-
Perejil
-
Tomillo
Macarrones
Preparación
- Cortar las cebollas del pollo en trozos gruesos en una bandeja de horno. Sumar los tomates cortados en cuartos y una cabeza de ajo entera sin pelar.
- Colocar encima los muslos de pollo con la piel hacia arriba. Salar y mojar con aceite abundante. Hornear a 200 grados durante 90 minutos.
- Sacar del horno y dejar que se temple. Reservar la cabeza de ajos, quitar la piel de los muslos y triturarla junto a las verduras.
- Deshuesar los muslos, reservar la carne y poner los huesos y la cabeza de ajos en una cazuela. Añadir los demás ingredientes del caldo: la cebolla, la zanahoria y el puerro cortado en trozos gruesos, la pimienta en grano y las semillas de cilantro. Cubrir con agua y cocer entre una hora y hora y media.
- Marcar el entrecot en una sartén a fuego vivo con un poco de aceite. Sacar y reservar. En la misma sartén, cocinar las butifarras hasta que estén hechas por dentro.
- Picar la carne del pollo, el entrecot y la butifarra, y mezclar.
- Picar fino las cebollas de Figueras de la boloñesa y ponerlas en una cazuela. Añadir una cabeza de ajos entera y sin pelar, aceite y sal. Tapar la cazuela y rehogar a fuego medio y unos 45 minutos, removiendo de vez en cuando.
- Añadir las carnes al sofrito, 100 ml de tomate frito, el concentrado de tomate y el puré de las verduras del pollo asado, y cubrir con el caldo de huesos de pollo. Cocinar a fuego lento una hora y media. Tiene que quedar bastante espesa.
- Retirar la cabeza de ajos y desecharla. Añadir perejil y tomillo picado al gusto, y corregir de sal.
- Cocer la pasta en agua abundante hasta dejarla muy al dente (se terminará de hacer en el horno). Escurrirla y juntarla con la boloñesa y la bechamel.
- Poner la pasta en un recipiente que pueda ir al horno, untado previamente con mantequilla. Repartir la mitad de los macarrones, sazonar con pimienta recién molida y cubrir con el resto de macarrones.
- Cubrir con la mezcla de quesos y unos dados de mantequilla y gratinar en el horno unos 7 minutos a 250 grados, o hasta que el queso se dore bien.
L'Humanité
Roger Waters, « le capitalisme est un système corrompu, défaillant »
La rencontreMusicien de légende à la conscience politique aiguisée, Roger Waters, inventeur d'un son nouveau, a cofondé en 1965 le groupe de rock Pink Floyd. Il n’a jamais fait mystère de ses engagements internationalistes, de ses combats pour la liberté, la paix, l’égalité. Entretien
Rosa MoussaouiClément GarciaDepuis son studio d’enregistrement à New York, à quelques semaines du début d’une tournée mondiale, Roger Waters, nous a offert un entretien au long cours. Le musicien, connu pour ses engagements internationalistes et ses combats anticapitalistes, nous fait partager ses réflexions sur le monde. Turquie, Ukraine, Palestine, dangers de la civilisation capitaliste, désinformation : aucun des sujets qui font ou défont l’actualité n’échappe à sa sagacité.
Vous vous êtes récemment engagé pour la libération d’une jeune chanteuse kurde condamnée en Turquie à dix-neuf ans de prison, Nûdem Durak . Comment avez-vous entendu parler d’elle ?
J’ai entendu parler d’elle par l’un de mes amis. Et j’ai été un peu choqué d’entendre l’histoire de cette jeune femme donc je me suis renseigné. Elle n’a pas pu se défendre lors de son procès, c’était un fait accompli. Elle est en prison depuis sept ans maintenant. Voilà comment tout a commencé.
Nûdem Durak : la guitare de Roger Waters pour abattre le mur de sa prisonComment vous est venue l’idée de lui offrir l’une de vos guitares, signée par de grands noms du rock ?
Je ne sais pas. Je me suis réveillé un matin et je me suis demandé ce que je pouvais bien faire. J’avais entendu que lors d’une inspection dans les cellules de sa prison, les gardiens avaient cassé la guitare de Nûdem Durak. J’ai donc pensé : « C’est quelque chose que je peux faire, je peux lui donner une guitare, mais pourquoi ne pas le rendre public et lui offrir l’une de mes guitares ? Et aussi, pourquoi ne pas la faire signer par quelques amis et d’autres musiciens et voir si nous pouvons aider, ainsi, à faire connaître un peu sa détresse ? » Et c’est ce que nous avons essayé de faire.
«Libérez Nûdem Durak !» : le message de Roger Waters à ErdoganCes jours-ci, la presse turque a annoncé que vous alliez vous rendre dans ce pays pour remettre vous-même cette guitare à Nûdem Durak dans sa prison. Est-ce vrai ?
Il est vrai que j’avais envisagé une conférence de presse à Istanbul. Et j’ai eu beaucoup de conversations avec des gens à ce sujet : quels seraient les gestes les plus appropriés pour pousser ceux qui prennent les décisions vers la possibilité d’un nouveau procès ? Je n’irai pas à Istanbul dans l’immédiat si cela devait faire plus de mal que de bien à ce stade. Tout ceci est très difficile. Je parle des pouvoirs en place en Turquie. Nous n’allons pas demain déclencher un soulèvement populaire en Turquie.
Turquie. Nûdem Durak : un chant qu’on emprisonneIl n’y aura pas des millions de Turcs rassemblés aux portes des prisons pour exiger la libération des détenus politiques. Cela n’arrivera pas. Donc nous devons être très politiques à ce sujet. Des élections auront lieu en Turquie en 2023. Que se passera-t-il ? Personne ne le sait. Je n’ai pas de boule de cristal. Alors je réfléchis à ce qui pourrait être le plus efficace, pour Nûdem comme pour beaucoup d’autres personnes qui partagent son sort et sont dans mon cœur. Je suis dans ce combat, je ne l’abandonnerai jamais.
Suivez-vous toujours avec autant d’attention ce qui se passe à Jérusalem et dans toute la Palestine ?
Oui, bien sûr ! Les Israéliens envoient maintenant des troupes d’assaut à Al-Aqsa ; ils arrêtent des gens au hasard et détruisent les lieux. Ils pensent qu’ils peuvent faire n’importe quoi et que personne ne le remarquera.
Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civilsVous avez été violemment critiqué pour votre soutien au peuple palestinien. On vous a accusé d’antisémitisme. Comment réagissez-vous à ces graves mises en cause ?
Vous savez, je me suis engagé depuis 15 ans seulement dans ce combat. Mais j’ai été assez impliqué et je le suis de plus en plus chaque jour. J’ai de grands amis en Israël, comme Nurit Peled, par exemple, dont la fille a été tragiquement tuée dans un attentat suicide à Tel Aviv il y a de nombreuses années. Elle est extraordinairement active dans le combat que nous menons pour l’égalité des droits pour tous nos frères et sœurs, pas seulement en Palestine et en Israël, mais dans le monde entier. Elle m’envoie chaque jour des nouvelles de ce qui se passe là-bas.
Alors que je faisais partie du Tribunal Russell sur la Palestine, j’ai parlé aux Nations Unies devant le Comité des droits de l’homme. J’ai mis une putain de cravate et un costume et je les ai appelés Vos Excellences. Et j’ai fait un discours. C’était le 29 novembre 2012, le jour où l’Assemblée générale des Nations unies a voté à une écrasante majorité en faveur de l’admission de la Palestine à l’ONU, bien que seulement en tant qu’État observateur. Mais c’était la première fois qu’il était reconnu que la Palestine pourrait être un État.
Une décennie s’est écoulée depuis lors. Et toujours rien. Pas même le plus petit clin d’œil à l’idée que les États-Unis se soucient des droits humains d’une quelque manière que ce soit. Pas seulement en Palestine, d’ailleurs. Je ne suis pas dégoûté. Si, je le suis. Mais je continue à me battre. Est-ce que j’en ai quelque chose à foutre de ces attaques contre moi ? Non, je m’en fous. Je les emmerde.
Fondamentalement, le message de The Wall reste, dans ce monde où la propagande tend à prendre le pas sur le réel : « Vous avez le pouvoir ». Roger Waters
D’où vous viennent vos engagements internationalistes ?
De ma mère et de mon père, évidemment. Vous savez, tous ceux d’entre nous qui ont un cœur, une âme et une once d’amour prennent le chemin de tels engagements. Mais plus encore si vos parents sont Eric Fletcher et Mary Duncan Waters et qu’ils vivaient à Londres dans les années trente. En fait, Eric Fletcher, mon père, était en Palestine en 1935. Il enseignait à la St. George’s School de Jérusalem. J’ai donc un lien familial étrange avec la Palestine.
Il écrivait des lettres à ma grand-mère pour lui dire combien il était préoccupé par la situation difficile des peuples autochtones qui avaient vécu ensemble pendant toute la durée de l’Empire ottoman, jusqu’à la Première Guerre mondiale. Juifs, chrétiens, druzes et musulmans vivaient tous ensemble. Le rêve sioniste a détruit le potentiel de tous les gens qui vivaient dans cette région côte à côte. Les uns avec les autres, sans qu’un groupe ait le pouvoir sur tous les autres, ce qui est le cas actuellement, avec l’assentiment de pays qui se disent épris de liberté, de démocratie.
David Gilmour et Nick Mason se sont joints à d’autres musiciens pour interpréter une chanson de soutien à l’Ukraine. L’avez-vous écoutée ?
Je l’ai écoutée, oui. Je désapprouve leur démarche. Il y a un incendie, des gens meurent et cela revient à verser de l’huile sur le feu. Vous savez, David et Nick, de toute évidence, suivent leur propre chemin et se font leur propre opinion sur les choses. J’étais dans un groupe de rock avec eux, mais ça s’est terminé en 1985. C’est il y a très, très longtemps maintenant. Mes opinions politiques n’ont pas changé. Enfin, j’ai très peu changé depuis.
Mais c’était devenu de plus en plus clair au cours des dernières années où j’ai travaillé avec eux : on ne se comprenait plus du tout. Ils ont subi un lavage de cerveau, comme beaucoup de gens. Et toute cette agitation de drapeaux bleus et jaunes ne fait de bien à personne. La seule chose importante à propos de l’Ukraine en ce moment, c’est d’arrêter la guerre en cours. De l’arrêter par la diplomatie et les négociations entre Zelensky et Poutine, qui ont besoin pour cela d’un peu d’aide de la part des États-Unis et des gouvernements britannique, français, allemand, des Européens, et probablement de la Chine aussi. Pour qu’ils puissent tous dire, d’accord, c’est bon, ça suffit les combats. Voilà ce que nous devons encourager.
VLADIMIR POUTINE EST UN TYRAN MAIS L’OCCIDENT N’EST PAS UN CAMP MERVEILLEUX REMPLI D’AMOUR POUR LA LIBERTÉ ET LA DÉMOCRATIE. ROGER WATERS
En Occident, on ne voit rien d’autre que ce tyran maléfique de Vladimir Poutine - ce qu’il est. Mais l’Occident n’est pas un camp merveilleux rempli d’amour pour la liberté et la démocratie. Les États-Unis se fichent complètement des droits humains, ils l’ont maintes fois prouvé en envahissant eux aussi des pays souverains. Et Zelensky n’est pas le type formidable, le Robin des bois que l’on dépeint. C’est juste un politicien opportuniste, qui a déclaré illégales onze organisations d’opposition, qui s’est allié aux néonazis du bataillon Azov. Nous, dans le mouvement pour la paix, devons utiliser tous les bons offices dont nous disposons pour encourager la diplomatie, pour encourager des pourparlers de paix.
Vous dénoncez la « dystopie d’entreprise dans laquelle nous luttons tous pour survivre ». Parlez-vous là du système capitaliste ?
Oui, bien sûr. C’est de cela que je parle. Regardez la destruction que l’esclavage, le colonialisme et l’économie néolibérale ont causée au monde entier… L’école de Chicago et Milton Friedman ont fait du marché non régulé la panacée pour tous les maux du monde : il fallait laisser faire le marché et tout irait bien. Non.
LE CAPITALISME MOBILISE DES OUTILS DE PROPAGANDE AFIN DE CONTRÔLER LE RÉCIT POUR LE MONDE ENTIER. C’EST À JEFF BEZOS QU’APPARTIENT LE “WASHINGTON POST... Roger Waters
C’est un système corrompu, défaillant, qui prêche littéralement de ne pas se soucier des autres, de nous battre les uns contre les autres jusqu’à la mort comme condition prétendue du progrès et de la richesse. Et ce système mobilise des outils de propagande destinés à contrôler le récit pour le monde entier. C’est une question centrale.
Le Washington Post appartient à Jeff Bezos. Vous savez, le connard qui fait pisser les chauffeurs dans des bouteilles sur le bord de la route parce qu’ils ne peuvent même pas s’arrêter pour une pause pendant leur journée de travail. Bezos, Zuckerberg, Gates, Buffett… ils sont considérés comme de grands hommes. Regardez-les… J’ai déjà rencontré Elon Musk. Il suffit de regarder dans ses yeux pour voir qu’il est fou à lier.
Vous avez inventé un son à la fin des années soixante et dans les années soixante-dix, en studio avec Pink Floyd, qui continue d’inspirer de nombreux musiciens contemporains. Beaucoup d’entre eux vous considèrent comme le parrain de la musique moderne.
Il est vrai qu’aux débuts de Pink Floyd, nous étions - et Syd Barret particulièrement - très intéressés par l’expérimentation, les répétitions d’écho, etc., mais il n’y avait pas d’ordinateurs à cette époque-là. Le Binson Echorec avait déjà été inventé. C’était un disque, un vrai magnétophone qui enregistre et lit ensuite l’enregistrement avec des têtes de lecture placées autour du disque. Il y avait aussi l’Echoplex, qui était une boucle de bandes en rotation. Ou encore le Copicat. Différentes personnes travaillaient à l’époque sur le retardement de bande (le son différé). C’est mon ami Ron Geesin qui m’a appris à faire un long retardement avec une boucle de bande magnétique.
Et puis, lentement, le numérique s’est développé, de sorte qu’en 1976, 1977, quelque chose comme ça, certains commençaient à être en mesure de créer des “lignes à retard” numériques. Je me souviens en avoir acheté une demi-douzaine, de les avoir superposées et mises en série pour obtenir un retard d’une seconde ou d’une seconde et demie. Quelqu’un a dû commencer à déconner avec l’électronique, en inventant la première boîte. Je n’ai aucune idée de qui c’était, mais ça a pu arriver parce qu’ils ont vu que les valves d’un ampli réagissaient mal à un signal trop fort. Et vous obtenez ce son de guitare déformé. Oh mon Dieu, le larsen ! Personne n’a jamais pensé pouvoir soutenir une note guitare comme ça.
Nous avons depuis découvert que des génies existent. L’un d’entre eux s’appelle Jeff Beck : il jouait une musique incroyable en maniant les effets. Roger Waters
Et puis soudain, quelqu’un a dit : «Oh, attendez une minute. Vous pouvez changer le signal ! Et si on mettait ça dans quelque chose sur lequel on peut mettre le pied ? Oh, mon Dieu, c’est la pédale, wah ! » Tout ça n’était qu’une continuation des distorsions d’une Fender Strat. Oh, mon Dieu, vous pouvez accorder toutes les cordes en appuyant avec le pied sur le côté. Mais c’est Apache ! [une chanson des Shadows, NDLR]. Nous avons depuis découvert que des génies existent. L’un d’entre eux s’appelle Jeff Beck : il jouait une musique incroyable en maniant les effets. Ce sont des petits pas technologiques. La manière dont on en fait usage, c’est autre chose.
Il y avait également Peter Zinovieff, qui a créé le premier ordinateur qui générait lui-même de la musique. J’en ai eu longtemps un entre les mains ! En gros, c’est trois oscillateurs de fréquence très, très simples qui modifient les ondes. C’est une technologie vraiment simple. Mais si vous envoyez ça à travers un filtre égalisateur… Vous savez, c’est ce que j’ai passé toute ma putain de carrière à faire parce que j’aime ça. Je ne sais pas où les gens vont chercher l’idée que c’était révolutionnaire de quelque façon que ce soit.
Est-il vrai que vous allez enregistrer un album folk ?
Qu’est-ce que la musique folk ? Quand j’étais gamin, nous savions tous ce qu’était la musique folk. C’était de la musique acoustique. Et à l’époque, on jouait normalement sur une guitare acoustique, probablement à cordes en boyau, vous savez, une guitare de style espagnol. Cela aurait pu être autre chose : un harmonium, une cornemuse, un sifflet en fer-blanc, un violon. Mais cela est venu de la tradition des troubadours allant de village en village en chantant des chansons. C’est donc le conteur assis sous le marronnier, en fait.
Et ça, ça a survécu, certainement jusque dans les années soixante aux États-Unis. Principalement grâce au travail de gens comme Alan Lomax, qui partaient vers le sud et enregistraient tous les joueurs de blues. Le blues est venu en grande partie des gens qui travaillaient dans les champs, comme on le sait. C’est une histoire très intéressante. J’adore cette histoire. Et c’est mélangé, cependant, avec la mythologie : conclure un pacte avec le diable à la croisée des chemins pour devenir un grand joueur. Il y a quelque chose de très louisianais là-dedans. Tout cela est très romantique dans toute l’histoire de la musique folk, Alan Lomax, Woody Guthrie, « This land is my land »…
Il existe une longue tradition dans la musique populaire d’artistes engagés. Vous sentez-vous proche de certains d’entre eux ?
Oui. Billie Holiday. C’est elle qui me vient d’abord à l’esprit. Harry Belafonte est un grand héros à mes yeux. On pourrait parler de Paul Robeson aussi, à cause du prix qu’il a payé pour son engagement politique, son implication auprès de la classe ouvrière aux États-Unis dans les années quarante et cinquante. Et ainsi de suite.
Vous avez composé dans les années quatre-vingts la musique d’un opéra pop, « Ça ira », sur la Révolution française. Quels souvenirs gardez-vous de la collaboration, à cette occasion, avec Étienne Roda-Gil, l’un des meilleurs paroliers français ?
Il y a quelques années, juste avant sa mort, Étienne est venu me rendre visite à New York. Nous marchions dans la 54e rue, tôt le matin, avant une journée d’enregistrement. Nous nous sommes arrêtés à la table d’un café, dans le rayon de soleil de cette rue étroite. J’ai pris un expresso, mais Étienne était alcoolique : il a pris un gros shot de whisky, en fumant cigarette sur cigarette, des Benson & Hedges. Nous discutions de choses et d’autres, je ne sais plus comment la conversation a pris un tour philosophique. Il est parti, revenu, m’a regardé droit dans les yeux en murmurant, avec son accent français à couper au couteau : « Peut-être ne suis-je pas seul ».
Peu de temps après, il s’est saoulé à mort, il travaillait à ça depuis un demi-siècle. C’était évident que ça allait arriver. Ce jour-là j’ai griffonné ces mots sur un morceau de papier que j’ai glissé dans ma poche arrière. Je l’ai toujours, mais il est dans un portefeuille maintenant parce que j’ai réalisé qu’il commençait à s’effilocher et à se déchirer et que je le perdrais si je le gardais dans ma poche. J’aimais le garder près de moi, comme un talisman. « Peut-être ne sommes-nous pas seuls ». J’ai ressenti, à entendre ces mots, une grande émotion. Ils me donnent de l’espoir.
Vous souvenez-vous que l’Afrique du Sud a interdit The Wall de Pink Floyd au début des années quatre-vingt, quand les étudiants chantaient cette chanson pour protester contre le système d’apartheid ? Comment expliquez-vous le pouvoir subversif d’une chanson ?
Eh bien, j’espère que le pouvoir de subversion de cette chanson-là ne s’est pas éteint. Fondamentalement, son message reste, dans ce monde où la propagande tend à prendre le pas sur le réel : « Vous avez le pouvoir ».
Vous voyez cette photo de Syd Barret ? Elle apparaîtra sur l’écran après le dernier couplet de wish you were here C’est difficile pour moi de m’y confronter. Roger Waters
Vous avez annoncé une tournée cet été. Quel sens lui donnez-vous ?
Son titre est This is not a Drill (Ceci n’est pas un exercice). Vous voyez cette photo [il nous montre une photo de Syd Barret] ? Elle apparaîtra sur l’écran après le dernier couplet de Wish You Were Here. C’est difficile pour moi de m’y confronter. Nous allions à un rendez-vous au siège de Capitol records, puis en descendant dans la rue, Syd m’a lancé dans un sourire : “C’est beau ici à Las Vegas, n’est-ce pas ?”. Évidemment, il devenait fou à ce moment-là. Puis son visage s’est assombri et il a craché un seul mot. “Les gens”, il a dit.
Quand vous perdez quelqu’un que vous aimez, ça sert à vous rappeler que “ce n’est pas un exercice”. Eh bien, “ce n’est pas un exercice”, c’est le nom que j’ai donné à la tournée. Toute ma tournée vise à faire comprendre aux gens que nous sommes au milieu d’un temps de grand désespoir. Nous sommes confrontés à une catastrophe absolue. Et “ce n’est pas un exercice”. Nous avons une responsabilité absolue envers tous nos frères et sœurs pour empêcher les gangsters qui sont aux commandes de détruire le monde. C’est tout.
roger watersNûdem Durakrockfigures d'engagements L'Humanité
Politique. Le printemps tunisien peut-il refleurir ?
AgorasFigure de proue des révolutions arabes, le peuple tunisien, sous la coupe du régime autoritaire du président Kaïs Saïed, doit faire face, aujourd’hui, à une crise démocratique, économique et sociale sans précédent.
Latifa MadaniDepuis son arrivée à la tête de l’État tunisien, le président Kaïs Saïed s’est arrogé tous les pouvoirs, sonnant le glas d’une démocratie, certes balbutiante, mais porteuse d’espoir, notamment pour les voisins du monde arabe. L’annonce, début mai, de législatives anticipées et d’une réforme constitutionnelle, dans le cadre d’un « dialogue national » entièrement contrôlé par l’homme fort du pays, laisse peu de marge de manœuvre à l’émergence d’une alternative crédible. Outre l’impasse politique dans laquelle elle se trouve, la Tunisie, qui compte aujourd’hui 4 millions de pauvres, soit un tiers de sa population, est « exposée à un risque de violences sans précédent », selon l’ONG International Crisis Group. Dans un tel contexte, quelles chances pour une renaissance du printemps tunisien ?
Le président Kaïs Saïed a confisqué tous les pouvoirs et détricoté toutes les instances nées de la révolution de 2011. Il a pourtant reçu un certain soutien populaire. Comment l’expliquez-vous ?
Mouna Kraïem Dridi Le 22 septembre 2021, le président Kaïs Saïed a confisqué, par décret, tous les pouvoirs au sein de l’État : il est à la fois le pouvoir constituant et le chef du pouvoir exécutif, le gouvernement étant réduit au rôle de simple exécutant. Il légifère par des décrets-lois non susceptibles de recours en annulation. Il est enfin le maître du pouvoir judiciaire, puisqu’il nomme et démet les magistrats. Kaïs Saïed a également mis fin aux fonctions de l’Instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi pour devenir ainsi le seul interprète de la Constitution. Il a également dissous l’Instance supérieure indépendante pour les élections et l’a remplacée par une autre dont les membres sont totalement choisis par lui, pour devenir ainsi le seul maître du processus électoral. Le soutien populaire qu’il reçoit s’explique, à mon avis, d’abord, par le fonctionnement chaotique du Parlement, complètement discrédité aux yeux du peuple tunisien. Ensuite, par l’absence d’alternative potentielle qui pourrait concurrencer Kaïs Saïed. Il s’agit, il me semble, d’un rejet du système qui prévalait avant le 25 juillet, plutôt que d’un véritable soutien à Kaïs Saïed.
« L’opposition commence à se constituer, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. » Mouna Kraïem Dridi
Kamel Jendoubi Au lendemain du coup de force du 25 juillet 2021, organisé avec l’appui de l’armée et des forces de sécurité, le chef de l’État a décrété l’état d’exception en vertu d’une lecture unilatérale et équivoque de la Constitution, gelé le Parlement et limogé le gouvernement. De nombreux Tunisiens ont manifesté leur joie au coup d’arrêt mis à une situation qui n’incarnait plus à leurs yeux un système démocratique mais un simulacre de représentativité, compte tenu du spectacle affligeant renvoyé par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Celle-ci a largement contribué à la gravité de la crise économique et sanitaire, accentuée par les conséquences de la guerre en Ukraine. Le décret du 22 septembre 2021 par lequel Kaïs Saïed s’arroge tous les pouvoirs et prolonge l’état d’exception, censé être limité dans le temps, ainsi que les mesures qui ont suivi sa publication (dissolution du Haut Conseil de la magistrature, puis de l’ARP…) ont certes mécontenté une partie de la population. Cela s’est traduit notamment par le faible taux de participation (500 000, contre les 2 millions attendus) à la consultation nationale, organisée entre janvier et mars, malgré la mobilisation de tous les moyens de l’État.
Yasmine Akrimi Le 25 juillet 2021, le pays était au bout du bout de la tolérance envers le gouvernement Ennahdha de Hichem Mechichi. C’était une Cocotte-Minute qui allait exploser. Dans la matinée, il y avait eu une grande manifestation populaire contre ce gouvernement. Nous étions en pleine pandémie de Covid-19, il n’y avait pas de vaccins, la situation sanitaire était catastrophique. Au sein de l’État, Kaïs Saïed apparaissait comme la figure de l’anticorruption et de la probité. Il était perçu comme non affilié à un parti et non issu de l’élite, incarnant une volonté populaire de dégager les islamistes d’Ennahdha du pouvoir et d’aller vers un processus de justice transitionnelle. Les gens ont vécu avec soulagement ce que certains considèrent comme un hold-up.
Depuis, malgré sa confiscation de tous les pouvoirs, bénéficie-t-il toujours d’un tel soutien ?
Yasmine Akrimi Il garde un soutien. D’abord, parce que les institutions ne sont pas perçues comme véritablement démocratiques et représentatives. Ces institutions sont récentes, elles n’ont jamais vraiment bien fonctionné, elles ne sont pas « sacralisées » comme elles peuvent l’être dans les vieilles démocraties. Beaucoup pensent encore qu’elles sont « infiltrées » par Ennahdha. Même s’il est reconnu incompétent, Kaïs Saïed est difficilement critiquable du point de vue de l’intégrité et de la probité. Beaucoup pensent qu’il est de bonne foi et que son idée n’est pas d’installer une dictature. Il a une vision messianique de lui-même, selon la formule de la juriste Sana Ben Achour. Ses opposants sont perçus, par beaucoup de Tunisiens, comme des contre-révolutionnaires.
D’où la faiblesse de l’opposition et les difficultés pour une alternative ?
Yasmine Akrimi La majorité, il me semble, fait confiance à Kaïs Saïed car elle ne voit pas d’alternative basée sur une vraie assise sociale. Si on le dégage, qui mettre à sa place ? Il a vraiment profité de ce vide politique. Aux yeux de beaucoup de Tunisiennes et de Tunisiens, le système parlementaire n’ayant pas été efficace, pourquoi alors ne pas revenir au présidentialisme avec un homme fort ? Kaïs Saïed joue beaucoup sur une fibre populiste, anti-élitiste, selon laquelle ce sont les enfants du peuple et des territoires ruraux qui vont gouverner, que c’est le sud du pays qui fera émerger une nouvelle élite. Il promet une forme de démocratie directe, le développement d’une économie sociale et solidaire. Ce qui explique que la gauche radicale a du mal à se constituer en opposition. Certains pensent qu’avec lui, il y a une chance de changer radicalement le système, d’édifier un État fort, centralisé.
« L’énorme ressentiment populaire à l’égard d’Ennahdha fait encore figure de spectre. » Kamel Jendoubi
Kamel Jendoubi Certes, Kaïs Saïed est toujours crédité dans les sondages d’un niveau de confiance élevé, néanmoins en baisse, ce qui traduit un désenchantement réel, moins d’un an après le coup fatal porté à l’ARP et, au premier chef, aux islamistes d’Ennahdha. En témoigne l’échec de la manifestation du 8 mai dernier, organisée par ses partisans, qui se voulait un moment de forte mobilisation : il y a eu, tout au plus, quelques centaines de personnes, au point que le ministère de l’Intérieur s’est abstenu de communiquer officiellement les chiffres.
Kaïs Saïed a décliné sa feuille de route pour des élections législatives en décembre et une nouvelle Constitution dans le cadre de ce qu’il nomme un « dialogue national ». Que faut-il en penser ?
Mouna Kraïem Dridi Le mot « dialogue » ne convient pas à la démarche qu’il a initiée puisqu’il s’agit plutôt d’un monologue. Le président ne parle qu’à ses partisans et ne manque aucune occasion de traiter tous ses opposants, de la classe politique ou de la société civile, d’ennemis, de traîtres et j’en passe. Il est plutôt dans la logique amis versus ennemis. Le peuple, pour le président, se réduit à ses amis, c’est-à-dire ses partisans. L’agenda qu’il a proposé prévoit trois phases : la consultation nationale, le référendum et les élections législatives anticipées. La Constitution qui sera approuvée par référendum sera imposée par le président, et la commission, non encore créée, sera composée de membres qui n’auront aucun pouvoir de proposition et ne feront que traduire la volonté du président. Par conséquent, le référendum ne traduira pas un choix objectif du peuple, conformément à la logique de la démocratie semi- directe, mais s’apparentera plutôt à un plébiscite.
« Kaïs Saïed joue sur une fibre anti-élitiste, il promet une forme de démocratie directe. » Yasmine Akrimi
Kamel Jendoubi Kaïs Saïed ne s’est résolu au dialogue que tactiquement et tardivement, en maintenant le flou sur ses conditions, sa composition et sa substance. Il l’a réduit dans un premier temps à ceux qui souscrivent à son coup de force du 25 juillet, en insistant sur le fait qu’il n’y a pas de retour en arrière (entendre, à l’ordre constitutionnel d’avant le 25 juillet). Ensuite, il l’a conditionné aux résultats de la « consultation nationale », pour enfin déclarer que l’objectif est clair et limpide puisqu’il s’agit de se soumettre à « la volonté du peuple » et à sa souveraineté qui seront exprimées lors des échéances qu’il a fixées unilatéralement. Ce ne sont donc pas des conditions favorables à la tenue d’un dialogue dont les résultats sont connus d’avance. Ce qui explique les fortes réserves, notamment de la centrale syndicale UGTT.
Comment expliquer que ce que certains nomment un « hold-up démocratique » ne donne pas lieu à une opposition importante dans la classe politique et dans la société ? Kaïs Saïed est-il en train d’enterrer le printemps tunisien ?
Kamel Jendoubi Il est clair que l’énorme ressentiment populaire à l’égard des islamistes d’Ennahdha et à « la chienlit » parlementaire de la période d’avant le 25 juillet 2021 fait encore figure de spectre, que l’actuel président brandit à chaque fois qu’il est en difficulté. Mais il ne peut longtemps servir de bouclier, maintenir à flot sa cote de popularité et le prémunir contre la convergence de ripostes politiques qui pourraient se conjuguer à la contestation sociale. Surtout face à un État en panne, dans l’incapacité de répondre aux multiples défis auxquels le pays fait face. Le paysage politique est, aujourd’hui, plus fragmenté que jamais, mais cette situation ne bénéficie pas au chef de l’État, qui, à part quelques pages sur les réseaux sociaux, ne dispose du soutien de quasiment aucun parti politique. Ses derniers soutiens prennent progressivement leurs distances. Quant à la société civile, il est vrai qu’elle est divisée, mais elle multiplie les messages critiques et élève de plus en plus la voix pour préserver les acquis menacés de la révolution.
Yasmine Akrimi Je pense que Kaïs Saïed est en train de détruire les institutions démocratiques arrachées depuis 2011. Comme beaucoup, j’étais très critique mais je me disais, on va attendre de voir car il répond à une demande populaire, celle de dégager les islamistes, d’établir la responsabilité d’Ennahdha et de la coalition qui était au pouvoir et de réformer les institutions. Aujourd’hui, il a écrit une Constitution tout seul, qu’il fera avaliser par un comité et qu’il fera plébisciter autour de sa personne. Il n’y a pas de campagne, nous sommes dans un processus autoritaire et solitaire, antidémocratique. Tous les partis sont contre lui. Les seules oppositions organisées qui se préparent pour les législatives sont Ennahdha et le Parti destourien libre d’Abir Moussi, soit les néodestouriens façon RCD de Ben Ali, qui ne reconnaissent même pas qu’il y a eu une révolution en 2011.
Mouna Kraïem Dridi Le président Saïed essaye d’enterrer le printemps tunisien mais l’opposition commence à se constituer aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, à travers des manifestations de rue et au sein des universités. La société civile est également très active dans ce sens.
La Tunisie traverse une grave crise économique, sociale, politique, porteuse de sérieux risques de violences. Comment y faire face ? Quelles alternatives sont envisageables ?
Yasmine Akrimi Je pense qu’on va dans le mur. Le gouvernement est en train de négocier avec le FMI, qui vend des politiques néolibérales d’ajustement structurel. Nous n’aurons pas l’occasion d’essayer, d’expérimenter une nouvelle gouvernance.
Mouna Kraïem Dridi Un dialogue national ouvert à tous les acteurs de la scène politique, aux syndicats les plus représentatifs, ainsi qu’à la société civile est la seule solution envisageable pour sortir le pays de cette crise qui commence à toucher le peuple tunisien dans son pain quotidien. Des émeutes ne sont malheureusement pas à écarter et risquent d’avoir lieu à n’importe quel moment.
Kamel Jendoubi La Tunisie postrévolutionnaire a démontré que le dialogue national, véritable et inclusif, est le meilleur moyen – à l’exception de tous les autres – non seulement pour faire face à une grave crise, mais aussi en tant que condition essentielle de la gouvernance dans un pays où la principale richesse est le capital humain. Encore faut-il que le chef de l’État revienne à la mission qui lui a été fixée par la Constitution : être le symbole de l’unité du pays et en finir avec sa vision complotiste.
Yasmine Akrimi Je pense que nous devons réinvestir la rue et qu’il faut une coalition des partis de gauche (on ne peut pas avoir de démocratie sans des partis politiques), une coalition avec les différents mouvements sociaux et de la société civile : pour la défense des libertés et de l’égalité, contre la répression et les violences policières. C’est la seule façon d’avoir une opposition viable.
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1932. Le dernier voyage d’Albert Londres
RécitUne véritable tragédie. Avec 51 autres passagers, le célèbre journaliste grand reporter disparaît au large de la Somalie, le 16 mai 1932, dans le naufrage du paquebot Georges-Philippar à la suite d’un incendie.
Nicolas Devers-DreyfusLe 16 mai 1932, le paquebot Georges-Philippar prend feu au large des côtes de la Somalie, alors italienne. Lancé en 1930 à Saint-Nazaire, le navire de 21 000 tonnes faisait route vers Marseille. Fleuron des Messageries maritimes sur la ligne Chine-Japon, le Georges-Philippar avait été baptisé, contre tous les usages de la mer, du nom du PDG, bien vivant, de la compagnie.
675 personnes sur 767 sortent indemnes du brasier. Elles sont recueillies par le pétrolier soviétique Sovietskaïa- Neft, dont les marins prennent tous les risques lors du sauvetage. Les rescapés sont alors transférés sur les bateaux venus en soutien, réconfortés et débarqués à Djibouti. Le Général-Voyron, de retour de Madagascar, les déposera à Marseille quelques jours plus tard.
On compte 52 disparus qui n’ont pu se sauver en raison de l’alerte tardive et de l’effrayante rapidité de l’incendie. Parmi eux, le célèbre journaliste Albert Londres (1). Il revenait d’un long reportage en Chine, de Shanghai à la Mandchourie, en plein conflit entre le Japon, le Kuomintang et les communistes, et assurait à ses amis du bord en rapporter des révélations explosives.
Le courrier des lecteursLe reporter ne savait pas nager, et l’on n’a jamais su s’il était mort asphyxié et brûlé dans sa cabine comme beaucoup d’autres, le plus probable, ou noyé après s’être extrait par le hublot avec l’aide d’un marin qui tentait de lui porter secours depuis le pont supérieur.
Des défaillances électriques
Toute la presse rend compte de la tragédie, et il ne faut pas longtemps pour incriminer les défaillances de l’installation électrique, rapporter les nombreux courts-circuits causés par celle-ci les jours précédents.
D’autant que, comme le rapporte le quotidien le Temps, « on avait voulu faire du Georges-Philippar un bateau de luxe. Et pour atteindre ce but, la compagnie des Messageries maritimes n’avait pas hésité à négliger certains principes de construction pour donner aux riches passagers certains avantages tels que piscine, court de tennis, garage automobile, etc. D’autre part, l’ornementation des cabines et salles avait nécessité une accumulation de matériaux très inflammables, qui devaient fournir un aliment facile à l’incendie. Tout avait été sacrifié au luxe, y compris les précautions les plus élémentaires qu’exige la vie de centaines d’hommes à bord d’un bateau ».
Bref, les causes matérielles du sinistre, aggravées par le retard pris par le commandant Vicq pour donner l’alerte aux passagers endormis afin de ne pas perturber leur repos, expliquent clairement le drame.
Un bateau à la dérive et des ombres brunes
Pourtant, alors que l’épave en feu du navire abandonné après le sauvetage continue de brûler pendant trois jours en dérivant et finit par couler dans la nuit du 19 au 20 mai par 2 000 mètres de fond sur la côte d’Arabie, la polémique se déchaîne. Pour la comprendre, il faut se souvenir de ce qui se passait, ce mois de mai.
Tandis que sévit une féroce répression dans les usines, que les familles de chômeurs vivent le cauchemar, un Russe blanc illuminé, Paul Gorguloff, vient, le 6 mai, d’assassiner le président de la République, Paul Doumer, au sortir d’une vente de charité.
Le 8 mai, se déroulent des élections législatives qui voient le désaveu du gouvernement Tardieu et la victoire des gauches. Le cartel conduit par Édouard Herriot est en passe d’être ressuscité. Les communistes n’obtiennent que 11 députés.
En Allemagne, le maréchal Hindenburg devance Hitler aux élections d’avril. Les bandes de SS et de SA génèrent une recrudescence de violences dans la rue. Le 20 mai, Engelbert Dollfuss devient chancelier d’Autriche. Partout en Europe les nuages de la peste brune s’amoncellent, tandis que le falot Albert Lebrun est élu, le 10 mai, président de la République française.
La thèse d’un attentat
C’est dans ce climat que la polémique enfle au sujet du naufrage, certains y voyant la main de Moscou, réunissant un faisceau d’indices plus ou moins fumeux, d’autant que l’armateur aimerait bien dégager sa responsabilité vis-à-vis des assurances. Les journalistes de l’Humanité, fort avertis du dossier, s’emploient à déjouer le complot.
Le navire transportait, semble-t-il, des automitrailleuses et des munitions vers le Japon lors du trajet aller. Une bombe aurait pu y être placée à l’escale de Port-Saïd. Un malheureux passager clandestin, vite identifié, serait un saboteur. Le courage des marins soviétiques du bateau le plus proche lors du sauvetage se retourne contre eux. Tous ces éléments furent vite démontés.
La victime la plus célèbre du naufrage, Albert Londres, avait conquis une telle notoriété par ses articles et récits de voyages publiés dans de nombreux journaux qu’on a pu lancer l’hypothèse, peu crédible, d’un attentat. Ses qualités d’écriture et d’investigation ont inspiré des générations de journalistes.
Certaines enquêtes, telles celles sur le bagne de Cayenne, les bataillons disciplinaires d’Afrique du Nord, les méfaits de la colonisation, la condition des aliénés, les forçats du Tour de France cycliste, ont contraint les pouvoirs en place à des réformes. En sa mémoire, sa fille Florise crée le prix Albert- Londres, décerné dès 1933 avec le concours de journalistes prestigieux. Il récompense chaque année les meilleurs grands reporters francophones.
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Programmons la victoire populaire
ÉditorialFabien GayFidèle à l’adage sportif disant qu’on ne change pas une équipe qui gagne (pour les plus riches du pays), Élisabeth Borne devrait annoncer une composition gouvernementale dans la continuité de la précédente équipe. Peu importe le casting, le contenu des régressions sociales annoncées ne laisse place à aucun doute. Loin d’avoir entendu les messages de cette élection présidentielle et tout en contournant le débat sur son bilan, le président Emmanuel Macron veut imposer un rouleau compresseur antisocial : retraite à 65 ans, RSA conditionné à du travail gratuit, coupes budgétaires de 10 milliards pour les collectivités, autonomie des écoles et du système de santé, inaction climatique.
Législatives. Les désaccords renvoyés à l’AssembléePourtant, l’urgence sociale est là et le Giec nous alerte : nous n’avons plus que trois ans pour changer de système, sous peine de menaces lourdes sur nos vies et la planète. Pour rejeter le scénario mortifère d’un macronisme tout-puissant à l’Élysée, comme à l’Assemblée, une alternative est possible : c’est la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Elle a présenté jeudi son programme, qui pose les bases d’une législature de changements concrets, réels et immédiats, mais aussi durables. Hausse du Smic, blocage des prix, création d’emplois par la transition écologique, services publics revitalisés et renforcés. Il y a notamment une nécessité à redonner les moyens à l’hôpital public de fonctionner. La fermeture de services d’urgences nocturnes, comme à Bordeaux récemment, en est l’illustration. Avec une Assemblée nationale souveraine et porteuse des aspirations populaires, c’est vers un renouveau démocratique que nous devons aller.
Législatives. Avec son programme, la Nupes défie Emmanuel MacronLoin des caricatures qui en sont faites par les milieux financiers et les droites qui prédisent déjà un chaos en cas de victoire de la Nupes, il faut maintenant faire grandir le mouvement populaire, pour battre les droites et l’extrême droite, et transformer l’espoir en réalité à portée de vote.
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Crédible
BilletMaurice UlrichMais où était donc passé Laurent Joffrin, l’ancien directeur de Libération, soutien indéfectible de Dominique Strauss-Kahn jusqu’à la chute finale, proche de François Hollande par défaut, puis créateur de son mouvement politique, Les Engagés, dont on cherche la trace ? En fait, on l’avait oublié. Mais pas l’Opinion, qui lui offre chaque semaine une rubrique appelée « Tirs croisés » avec un autre ex, Hervé Gattegno, ancien directeur de la rédaction du Journal du dimanche. Une rencontre entre deux pensées politiques. Et là, Laurent Joffrin ne fait pas de cadeau. Pour lui, le succès de Macron est dû au fait que « les oppositions, dominées par leurs ailes radicales, ont fait tourner la crécelle d’une critique éculée », donc, faute d’ « une opposition crédible décidée à exercer le pouvoir », c’est « une défaite pour la démocratie française ». Mais oui, c’est ça, une opposition crédible… Laurent Joffrin en sait quelque chose. C’était un proche conseiller d’Anne Hidalgo pendant sa campagne.
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Violences sexuelles : non, elles ne portent pas plainte pour l’argent
ActuLes témoignages de victimes de viol, d’inceste, d’agression sexuelle et violence se multiplient sous le hashtag #OnNePortePasPlaintePourLargent pour dénoncer la décrédibilisation des plaintes. En dépit des faits, le cliché de la femme vénale cherchant à dépouiller l’homme de ses biens durement acquis en portant plainte reste vivace.
Cléo Laborde-BordacharVictime de viol et violences par un membre de la Comédie-Française, Marie Coquille-Chambel lance le #MeTooTheatre en 2019. Lassée des accusations selon lesquelles elle se ferait de l’argent sur cette affaire, la doctorante en critique théâtrale et militante féministe de 23 ans inaugure, le 14 mai, le hashtag #OnNePortePasPlaintePourLargent, que des centaines de témoignages viennent rapidement peupler.
« Je me suis endettée de 7 500 euros pour me défendre »
« Chaque procédure coûte de l’argent, entre les frais d’honoraires, de psy… » exprime-t-elle. En lançant le hashtag, la jeune femme souhaite dénoncer l’idée selon laquelle les victimes bénéficieraient personnellement d’un dépôt de plainte pour des cas de violence, viol et agression : « Je me suis endettée de 7 500 euros pour m’être défendue en justice. J’ai gagné mes procès et je n’ai reçu que 1 500 euros de dommages et intérêts. Beaucoup n’ont rien. »
Alison Blondy, victime de viols et violences conjugales, fait partie des personnes n’ayant rien touché dans leur procédure, car son agresseur était insolvable. Vice-présidente de la Fédération nationale des victimes de féminicides (FNVF), elle constate : « Je vois beaucoup de victimes qui arrêtent les procédures faute de moyens. »
Procès. Un patron accusé d’avoir violé une salariée pendant dix ansPeu aiguillée sur les aides à sa disposition, elle en est aujourd’hui à 20 000 euros de frais : « J’ai dû déménager, faute de protection, ce qui a engendré beaucoup de coûts. » Contrainte à un arrêt maladie au fil d’une procédure éprouvante, elle est passée d’un salaire de 2 000 euros à un RSA. Quant au suivi d’un psychologue, il a fallu choisir entre elle et sa fille.
Un coût psychologique méconnu
« Sans argent, on n’est pas bien défendu. Les victimes ne s’attendent pas à payer autant de frais », déplore Diariata N’diaye, fondatrice de l’association Résonantes et créatrice de l’appli App-Elles. La plateforme permet d’enclencher des appels à l’aide pouvant servir de preuve en justice.
Au-delà des frais de justice onéreux, la thérapie, souvent nécessaire pour se reconstruire, n’est pas remboursée. « En plus de ce que l’on a subi, la justice est elle-même traumatisante. Avant de porter plainte, je ne savais pas que je serais auscultée par un médecin légiste, je ne connaissais pas la violence d’un jugement, d’une confrontation », explique Marie Coquille-Chambel.
Les réfugiés ukrainiennes, cibles des prédateursDiariata N’diaye insiste sur cette dimension psychologique : « Le dépôt de plainte est déjà tellement violent à faire et demande tant de courage que ça ne peut pas être motivé par l’argent. » Dans une majorité des cas, l’objectif est avant tout d’empêcher l’agresseur de sévir à nouveau.
Des stéréotypes persistants
Presque quarante ans après son viol, Claudine Cordani, journaliste et écrivaine, vient d’utiliser le hashtag pour lutter contre la décrédibilisation des victimes, qui participe à la culture du viol : « Il y aura toujours des gens pour déstabiliser la parole d’une victime, mais si on porte plainte, c’est pour dénoncer une injustice. La question de l’indemnisation ne devrait pas être critiquée ainsi, le seul problème c’est le viol ! » En 1984, elle avait déposé plainte alors que l’indemnisation des victimes n’était pas encore intégrée à la loi.
En dépit des faits, le cliché de la femme vénale cherchant à dépouiller l’homme de ses biens durement acquis en portant plainte subsiste et reste largement exprimé sur les réseaux sociaux. Dans un post Instagram, l’association féministe Nous toutes décrivait ainsi : « La stratégie des hommes accusés de violences consiste très souvent à dire que la victime cherche à devenir riche et célèbre. »
Comment l'Espagne a fait baisser de 24% les féminicides en moins de 20 ansUne étude réalisée par l’institut Ipsos en novembre 2021 démontre l’ampleur des stéréotypes ancrés dans la population française. À titre d’exemple, plus d’un tiers des répondants estiment qu’une attitude provocante de la part d’une femme en public déresponsabilise le violeur et 51 % pensent qu’il est plus difficile de maîtriser son désir sexuel pour un homme que pour une femme.
Des stéréotypes ancrés dans le système judiciaire
Au-delà des réseaux, ces stéréotypes seraient ancrés dans le système judiciaire : « On ne peut pas tout dire sur Internet, car si on donne trop d’éléments, cela peut jouer contre nous », exprime Marie Coquille-Chambel. « On nous reproche souvent de décourager les victimes à s’exprimer et de discréditer l’efficacité de la police et de la justice sur ces questions. »
La jeune femme insiste sur le besoin de formation dans la police et parmi les magistrats. Diariata N’diaye explique toutefois l’importance de ne pas démotiver les personnes qui souhaitent porter plainte : « Je conseille à toutes d’être accompagnées par des associations spécialisées, comme France Victime. »
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Chronique vidéo. Pourquoi la Nupes déchaîne les attaques
EmissionQui a peur de la grande méchante Nupes ? Et bien pêle-mêle, La République en marche, la droite, l’extrême droite, les philosophes qui s’autoproclament de la gauche républicaine, les socialistes anti-union…Ces derniers jours, on a vu les attaques se multiplier contre l’union de la gauche. Et dire qu’il y a moins d’un mois, l’électeur de gauche était la personne la plus aimée du pays, draguée à la fois par la Macronie et l’extrême droite parce qu’il pouvait faire basculer l’élection….
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
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VIDÉO. Qui était Solitude, la figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage qui a désormais sa statue à Paris ?
ReportageLa maire de Paris, Anne Hidalgo, a dévoilé mardi 10 mai, jour de commémoration de l'esclavage, une statue en hommage à l'héroïne de la lutte contre le rétablissement de l'esclavage en Guadeloupe, prénommée Solitude – de son vrai nom, Rosalie –, exécutée il y a 220 ans.
De Solitude, née esclave à la fin du XVIIIe siècle, on connaît d'abord les circonstances de son décès : son exécution le 29 novembre 1802 en Guadeloupe pour avoir participé à la révolte contre le rétablissement de l'esclavage, décrété par le Premier consul Napoléon Bonaparte, qui a secoué l'île quelques mois plus tôt.
"Son enfant à naître était une marchandise dans ce monde-là"
Solitude – de son vrai nom, Rosalie – est vraissemblablement l’enfant d’une esclave africaine violée par un marin blanc. Elle est donc, pour les colons de l'époque, une « mulâtresse ». Ce qui lui a valu d'être très tôt séparée de sa mère et d'être prise comme esclave de maison. Rosalie a une trentaine d’années lorsqu'en 1802, Napoléon Bonaparte envoie des militaires rétablir l’esclavage en Guadeloupe, 8 ans après sa première abolition en France. Enceinte, Rosalie change de nom, devient Solitude et participe à la résistance. Mais les insurgés sont vaincus.
Capturée, Solitude a échappé quelques mois à la potence car elle était enceinte et "son enfant à naître était une marchandise qui avait une valeur dans ce monde-là", a rappelé Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, lors de l'inauguration de sa statue ce 10 mai 2022 à Paris. Mais la jeune femme sera pendue le lendemain de son accouchement.
Serrant la déclaration de Louis Delgrès
La statue du sculpteur Didier Audrat représente Solitude, un poing levé, serrant la déclaration de Louis Delgrès, autre figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage, l'autre main protégeant son ventre rond. Elle est située dans le jardin portant déjà son nom, inauguré en septembre 2020, dans le XVIIe arrondissement de Paris.
"Les actes que nous posons doivent avoir du sens par rapport à ceux que nous voulons honorer mais aussi par rapport à l'avenir", a déclaré la maire de Paris, Anne Hidalgo, expliquant que l'inauguration de cette statue représentait "un acte de réparation vis-à-vis des descendantes et des descendants de l'esclavage", mais également "un message aux générations qui viennent".
Traite négrière et esclavage : peut-on réparer et comment ?Une légende aux Antilles
Solitude, elle, est passée au rang de légende aux Antilles, notamment grâce à sa biographie romancée par l'écrivain André Schwartz-Bart, "la Mulâtresse Solitude" parue 170 ans après sa mort, en 1972. "C'est une résistante à l'asservissement de l'homme par l'homme et une héroïne pour la liberté" a déclaré Simone Schwartz-Bart, l'épouse du biographe qui a participé à l'inauguration.
Éducation. Quand l’école maltraite l’histoire de l’esclavage"Des femmes noires en statue, il y en a déjà à Paris, mais il s'agit de statues allégoriques des représentations de l'Afrique, d'un continent exotisé", a déclaré de son côté l'ancien Premier Ministre Jean-Marc Ayrault.
"Une rebelle et une citoyenne"
"Aujourd'hui ce n'est pas l'idée abstraite qui est représentée, c'est une femme dont on connaît le nom et le destin, une femme et une mère, une Guadeloupéenne et une Française, une rebelle et une citoyenne, au moment où le pouvoir avait cessé de croire en la liberté", a-t-il ajouté.
Après avoir rendu un vibrant hommage à cette figure de la lutte contre l'esclavage, la comédienne guadeloupéenne Laurence Joseph a souligné : "Le parcours de Solitude est celui de nombreuses femmes aujourd'hui dans notre société, qui se battent énormément pour atteindre leurs objectifs".
L'abolition de l'esclavage ne sera décrété en France qu'en 1848.
Empruntez la Route des abolitions de l’esclavage L'Humanité
Législatives : en quoi le rassemblement de la gauche est-il historique ?
EmissionInsoumis, communistes, écologistes et socialistes se rassemblent au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Un accord électoral, mais surtout programmatique, qui déplace le centre de gravité de la gauche vers la rupture avec le libéralisme. Au grand damn de François Hollande et de la droite...
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
L'Humanité
VIDÉO: « Si Julian Assange est extradé, l'atteinte à la liberté de la presse sera durable » craint Stella Morris
À l’occasion de la journée mondiale de la liberté la presse, Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange, alerte sur les menaces que font peser les poursuites contre le journaliste sur la liberté de la presse.
Détenu à Londres depuis 3 ans pour avoir révélé les crimes de guerre commis en Afghanistan et en Irak par les armées américaine et britannique, le fondateur de Wikileaks pourrait être extradé vers les États-Unis, si le ministère de l’Intérieur britannique tranche en faveur de son extradition. Accusé d’espionnage par les États-Unis, le journaliste australien risque une peine de 175 ans de prison sur le sol américain.
Une telle décision aurait un effet dévastateur sur la liberté de la presse dans le monde et en Europe, craint Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange.
En cas de décision en faveur de l'extradition, l'avocate assure que la défense portera l'affaire devant la Cour Suprême britannique, puis, en ultime recours devant la Cour européenne des droits de l'homme en cas de nouvelle défaite.
L'Humanité
Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien Gay
Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.
Vous aussi, participez :
- Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
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Ukraine. Pilonnée, Donetsk prend des airs de refuge… malgré tout
Premier planREPORTAGE Au terme de 85 jours de combat, la ville séparatiste de l’Est abrite une partie des populations du Donbass. Les habitants de Marioupol et d’autres agglomérations assiégées, épuisés par les violents affrontements, y font également étape avant de rejoindre la Russie ou l’étranger.
Vadim KamenkaDonetsk (Donbass), envoyé spécial.
Dans la ville aux millions de roses, les détonations restent récurrentes. Ces tirs d’artillerie principalement défensifs, les 500 000 habitants de Donetsk (1 million avant les affrontements de 2022) n’y prêtent plus attention. Au bout de huit années d’un conflit sans fin qui a pris une tournure internationale depuis l’invasion russe du 24 février, leur quotidien n’évolue guère. Les priorités demeurent : la recherche d’eau courante, de gaz, de médecins et autres besoins. « À partir des troisième et quatrième étages, l’eau a du mal à arriver et encore plus l’eau chaude. Certains quartiers ou immeubles sont épargnés. Du coup, on se rend chez des amis pour profiter d’une bonne douche chaude. C’est un luxe en ce moment qui dépasse même une invitation dans un très bon restaurant ! » raconte souriante Katia, la trentaine.
Des équipes mobilisées sept jours sur sept
Dans les rues, les équipes des services d’électricité, de gaz et d’eau sont d’ailleurs mobilisées sept jours sur sept. Au-dessus d’elles d’immenses affiches pour la victoire du 9 mai 1945, lors de la Grande Guerre patriotique (la Seconde Guerre mondiale), se succèdent. Elles alternent avec celles célébrant le référendum du 11 mai 2014 qui déboucha sur la création de la République autoproclamée. Après quatre-vingt-cinq jours de combat, la capitale de la République autoproclamée de Donetsk (DNR) sert désormais de ville- refuge. Plusieurs milliers de personnes, fuyant les zones de combat entre l’armée russe, les forces des deux Républiques (DNR, LNR) et l’armée ukrainienne, s’abritent dans des centres d’hébergement, des hôtels et des établissements scolaires. Jeunes, personnes âgées, malades, blessés… les profils sont nombreux. Dans le quartier Leninski, l’école 27 accueille ainsi plus d’une centaine de déplacés. « Malgré le poste de premiers secours, nous envoyons les personnes ayant de véritables besoins médicaux directement à l’hôpital. Au début, nous manquions d’un certain nombre de choses comme des médicaments, de l’eau potable, de la vaisselle. On s’est organisés au fur et à mesure », détaille Irina Kleshchukova, la directrice.
Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerreLa scène se répète dans d’autres établissements de la ville, aux numéros 17, 122, 138. Anastasia (1), qui a fui Marioupol il y a une quinzaine de jours, raconte son calvaire. « C’est un petit miracle d’avoir survécu avec toutes les bombes qui ont été déversées. Un obus a détruit une partie de la maison et le plafond est tombé à quelques mètres de nous », décrit-elle, inquiète pour son frère, dont elle est sans nouvelles. Car la ville portuaire, qui se situe à une centaine de kilomètres au sud, sur la mer d’Azov, a essuyé les plus importants combats depuis le 24 février. Dès le début du mois de mars, elle a subi un siège de plusieurs semaines mené par l’armée russe.
Ces dernières semaines, la population de Marioupol, qui s’élevait à 400 000 habitants avant l’invasion, a réussi à fuir vers le reste de l’Ukraine. Une partie est arrivée à Donetsk. Ces réfugiés s’y installent pour quelques jours en attendant de pouvoir rejoindre la Russie ou l’étranger. D’autres restent dans l’espoir de pouvoir retourner chez eux. « C’est la même chose pour l’ensemble des déplacés venus des zones où ont lieu les combats. Mais leur arrivée a aussi permis de rendre les rues et les routes un peu moins désertes. Nous essayons de les aider car leur quotidien a été particulièrement terrible. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs besoin de soins et se trouvent dans les divers établissements de santé de la ville », explique Ivan Kopilv qui dirige une organisation de défense des droits humains. D’autres habitants craignent que cet afflux ne déstabilise davantage la capitale du DNR.
On essaye d’oublier ces dernières semaines. J’espère sincèrement que la guerre va s’arrêter. » SVETA
Les choses vont rapidement évoluer en ce qui concerne Marioupol. Les ultimes combattants de l’usine Azovstal, où avaient décidé de se regrouper et de se réfugier des militaires ukrainiens, des membres du bataillon Azov et des civils, ont été enfin évacués mardi. Selon le ministère russe de la Défense, « 265 combattants ont rendu les armes », dont 51 gravement blessés. Moscou a également promis que « tous ceux » ayant besoin d’une assistance médicale ont été envoyés « vers l’hôpital de Novoazovsk », à une trentaine de kilomètres plus à l’est, au sein de la DNR. « 211 autres ont été transportés à Olenivka par un couloir humanitaire », a déclaré de son côté la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Malyaren. Plus de 6 millions d’Ukrainiens ont fui à l’étranger et 8 millions sont des déplacés internes, a estimé, le Haut Commissariat aux réfugiés.
Des bombardements quotidiens
Le long des berges du fleuve Kalmious, à Donetsk, les familles se baladent, profitant des jours qui s’allongent et du soleil avant le couvre-feu de 22 heures. Quelques enfants font du roller et d’autres du vélo. « Cela fait du bien de se promener et sortir de ce quotidien. On essaye d’oublier ces dernières semaines, notamment pour les enfants. J’espère sincèrement que la guerre va s’arrêter », témoigne Sveta qui se promène avec son chien.
La ville n’est pas épargnée par les drames. Les bombardements touchent quotidiennement un certain nombre de quartiers : Kievski, Kirovski, Petrovski. Si le centre-ville a été relativement épargné, Viktor (1) n’a pas eu cette chance. La cinquantaine, il s’est retrouvé en plein cœur d’une frappe, le 14 mars, avec des dizaines d’autres personnes. « On se promenait avec ma femme le long de la rue Universkaya. Et, d’un coup, on s’est retrouvés au sol avec une immense chaleur qui nous parcourait. Puis une deuxième frappe, que je n’ai pas entendu, nous a projetés en arrière. Je ne comprenais rien. J’ai essayé d’aider ma femme, mais je n’arrivais plus à me tourner », décrit cet ancien professeur d’histoire.
Selon un communiqué du comité d’enquête russe, « au moins 23 civils (…), parmi lesquels des enfants, ont été tués et pas moins de 18 personnes ont été blessées », ce 14 mars, par un tir de missiles de type Tochka-U, à sous-munitions. Viktor, désormais amputé des deux jambes, vit avec son père et préfère garder l’anonymat, une partie de sa famille vivant en Ukraine. Si l’enseignant a appris la mort de sa femme après son opération, il reste optimiste : « Si je ne suis pas décédé ce jour-là avec elle… s’interrompt-il avant de poursuivre la voix tremblante, c’est pour continuer à vivre. De nombreuses personnes n’ont pas eu ma chance. Je vais avoir des prothèses et j’irai aider les gens. La guerre va bien finir par se terminer. »
Guerre en Ukrainedonbass L'Humanité
Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerre
ActuUn soldat russe âgé de 21 ans comparaît depuis hier devant un tribunal pour avoir abattu de sang-froid un civil devant son domicile. Les États-Unis et l’Europe passent à une nouvelle phase de pression sur Moscou.
Nadjib TouaibiaIls sont nombreux, selon les médias occidentaux, perpétrés par les soldats russes au contact des civils ukrainiens… Les crimes de guerre font l’actualité du conflit qui dévaste l’Ukraine après près de trois mois de guerre dévastatrice.
Le soldat Vadim Chichimarine, âgé de 21 ans, originaire d’Irkoutsk, en Sibérie, comparaissait, mercredi, devant le tribunal de district Solomiansky à Kiev, où il devait s’expliquer sur la mort d’un homme de 62 ans, le 28 février, dans le nord-est de l’Ukraine. Il est inculpé de crime de guerre et de meurtre avec préméditation. Le parquet ukrainien a requis jeudi la prison à perpétuité, la peine maximale, à son encontre.
Les autorités ukrainiennes affirment qu’il reconnaît les faits et qu’il coopère avec les enquêteurs. Selon son avocat, Viktor Ovsiannikov, qui n’a pas révélé sa stratégie de défense, « il comprend les accusations portées contre lui ».
Quels sont les faits ? L’accusation les date de quatre jours seulement après le début de l’entrée des troupes russes en territoire ukrainien, le 24 février. L’unité dont Vadim Chichimarine était en charge au sein d’une division de chars a subi une attaque. Afin d’échapper à l’offensive, il a volé un véhicule en compagnie de quatre autres soldats. L’équipage en fuite passe par un village et croise un homme de 62 ans sur son vélo. De crainte d’être dénoncés, les soldats pensent aussitôt à l’abattre. L’accusé fait usage de sa kalachnikov depuis la fenêtre du véhicule. L’homme, qui ne présentait aucune menace, s’écroule à une dizaine de mètres de son domicile. Le soldat auteur de ce crime de sang-froid a été arrêté début mai par les autorités ukrainiennes. Celles-ci ont publié une vidéo dans laquelle il disait être venu combattre pour aider financièrement sa mère. « J’ai reçu l’ordre de tirer, je lui ai tiré dessus une fois. Il est tombé et nous avons continué notre route », a-t-il expliqué aux enquêteurs.
Nous avons ouvert plus de 11 000 enquêtes et arrêté 40 suspects. » IRYNA VENEDIKTOVA, PROCUREURE GÉNÉRALE D’UKRAINE
Ce premier procès a valeur de test pour le système judiciaire ukrainien. Plusieurs autres devraient suivre. Deux militaires russes vont d’ailleurs être jugés à partir de ce jeudi pour avoir bombardé de roquettes des infrastructures civiles dans la région de Kharkiv, la deuxième ville du pays, dans le Nord-Est. « Nous avons ouvert plus de 11 000 enquêtes pour crimes de guerre et arrêté 40 suspects », a signalé sur son compte Twitter la procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova. « Avec ce premier procès, nous envoyons un signal clair : aucun bourreau, aucune personne ayant ordonné ou aidé à commettre des crimes en Ukraine n’échappera à la justice », a-t-elle affirmé.
De leur côté, les États-Unis ont annoncé mardi qu’ils consacraient 6 millions de dollars (5,7 millions d’euros) à la création d’un « observatoire du conflit ». Il s’agit de recueillir, d’analyser et de partager les preuves permettant de faire la lumière sur les exactions imputées à la Russie. Celle-ci se livre à un « génocide » en Ukraine, estiment les Américains. Le « boucher » Poutine, pour reprendre le qualificatif employé par Joe Biden, est désormais sous les projecteurs.
Les États-Unis, leaders d’un conflit par procuration
En prenant cette initiative, les États-Unis se positionnent ouvertement en leaders d’un conflit par procuration contre la Russie dont ils négocient aussi, semble-t-il, le dénouement sous certaines conditions, selon l’ambassadeur russe aux États-Unis lors d’une prise de parole dimanche à la télévision d’État. « J’en préciserai trois, révèle le diplomate , arrêter l’action militaire dans le cadre de l’opération spéciale, faire reculer les troupes à l’endroit où elles se trouvaient avant le 24 février et nous repentir de tout ce que nous avons fait. » Les pays européens accélèrent dans la foulée les livraisons d’armes à Kiev. « Elles se poursuivront et gagneront en intensité dans les jours et les semaines qui viennent », a promis, mardi, Emmanuel Macron. Le président Volodymyr Zelensky, quant à lui, multiplie les séances de communication tous azimuts.
Entre les crimes de guerre révélés au grand jour, les demandes simultanées d’adhésion à l’Otan de la Finlande et de la Suède, la garantie d’un renforcement de leur sécurité, l’équipement de l’Ukraine en armement de plus en plus perfectionné, le bloc États-Unis-UE entre à l’évidence dans une nouvelle phase de pression sur Moscou après les sanctions économiques dont on ne connaît pas encore vraiment les effets sur l’économie russe. « L’Occident a déclaré la guerre totale, hybride », a réagi, samedi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Le mot « paix » a entre-temps disparu des discours, tandis que se profile le spectre du basculement de la guerre en cours, particulièrement dévastatrice et meurtrière, dans un conflit de plus grande ampleur.
Guerre en Ukrainecrimes de guerre L'Humanité
Otan. L’Alliance ressuscitée par les tambours de la guerre en Ukraine
ActuLa décision de la Suède et de la Finlande de rejoindre l’Alliance constitue un camouflet pour Moscou, et une victoire stratégique majeure pour Washington.
Marc de Miramon Déclarée en état de « mort cérébrale » par Emmanuel Macron il y a à peine trois ans, voilà l’Alliance atlantique en pleine résurrection. Après celle de la Finlande dimanche, la Suède va elle aussi officialiser sa candidature à l’Otan dans la foulée d’une consultation parlementaire survenue lundi 16 mai.
Diplomatie. Hubert Védrine : « L’Occident n’est plus capable de realpolitik »Une décision d’ores et déjà historique pour ces deux pays neutres et non alignés, que l’agression russe envers l’Ukraine a précipités dans les bras grands ouverts de Washington. « Je peux constater qu’il y a une grande et large majorité au Parlement pour que la Suède soit candidate à l’Otan (…) et le gouvernement est prêt à prendre cette décision », a déclaré la première ministre suédoise, Magdalena Andersson, devant les députés.
Toujours selon cette dernière, c’est bien l’adhésion finlandaise qui a précipité le suivisme suédois, puisque Helsinki « se concentrera davantage sur sa coopération avec les pays de l’Otan et la capacité de défense de la Suède diminuera à un moment où elle doit être renforcée », a-t-elle encore plaidé.
Une neutralité imposée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale
Pour l’Alliance, créée en 1949 et pilotée depuis par Washington, il s’agit d’une victoire stratégique majeure, après une neutralité imposée aux deux pays par les grandes puissances au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, même si la Finlande avait déjà adhéré à l’Union européenne en 2002, et si la Suède, troisième plus gros exportateur d’armes au monde par habitant (derrière la Russie et Israël), coopérait déjà largement avec les pays de l’Otan.
L’universitaire Philip Golub redoute le début d’une ère de dangers stratégiques durablesSoutenu par les opinions publiques des deux pays, le processus ne devrait être qu’une formalité, fort du soutien enthousiaste manifesté dimanche par le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, comme de celui du secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, lequel souhaite une adhésion « rapide et efficace ». Ce sera la preuve qu’« une agression » comme la guerre en Ukraine « ne paie pas », s’est encore félicité ce dernier, alors que les autorités finlandaises ont plaidé que la Russie n’avait encore jamais attaqué un membre de l’Otan.
À l’occasion d’un entretien bilatéral tenu samedi entre le président finlandais, Sauli Niinistö, et Vladimir Poutine, ce dernier a qualifié d’« erreur » cette bascule historique, « puisqu’il n’y a aucune menace à la sécurité de la Finlande », un pays qui partage près de 1 300 kilomètres de frontières avec la Russie. « Nous sommes convaincus que l’entrée dans l’Otan de la Suède et de la Finlande ne va ni renforcer ni améliorer l’architecture sécuritaire de notre continent », a ajouté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, tandis que le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, estimait que « les conséquences » auraient « une portée considérable ».
Chaque pays demeure responsable de sa défense
Voilà donc Moscou menacé à court terme d’une exclusion formelle de la mer Baltique comme d’un encerclement presque total sur son flanc occidental, alors que la justification officielle de « l’opération spéciale » déclenchée le 24 février en Ukraine visait justement à empêcher Kiev de développer sa coopération militaire avec Washington, considérée comme une « menace existentielle ».
« Contrairement à l’Ukraine, nous n’avons pas de disputes territoriales avec la Finlande ou la Suède », a cependant nuancé Dmitri Peskov. Stockholm a déjà prévenu qu’il n’envisageait pas l’installation de bases de l’Otan sur son territoire, ni le déploiement d’armes nucléaires américaines – comme il en existe en Allemagne ou en Italie – et Helsinki insiste sur l’article 3 du traité de l’Atlantique Nord, lequel stipule que chaque pays demeure responsable de sa défense et ne peut donc pas se voir imposer des implantations militaires.
Le statut de cobelligérant des États-Unis
L’escalade en cours n’en demeure pas moins inquiétante. À l’unisson du ton martial adopté depuis le 24 février, les télévisions russes multiplient les débats sur la capacité nucléaire russe à rayer de la carte les territoires finlandais et suédois, à l’heure où la classe politique états-unienne assume de plus en plus ouvertement son statut de cobelligérant dans le conflit ukrainien.
En Ukraine, Washington pousse son avantage face à Moscou« Nous voulons voir la Russie affaiblie au point qu’elle ne puisse pas faire le genre de choses qu’elle a faites en envahissant l’Ukraine », avait déclaré le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, lors d’un déplacement en Pologne le 25 avril. Quelques jours plus tard, le Congrès adoptait une « aide » militaire supplémentaire de près de 40 milliards de dollars à l’Ukraine, une somme colossale que Kiev, en vertu des contrats en vigueur outre-Atlantique, s’est engagé à rembourser une fois le conflit terminé.
OtanGuerre en UkraineRussiefinlande L'Humanité
Guerre en Ukraine. Le rapport alarmant de l’OIT
ActuL’Organisation internationale du travail a publié, mercredi, un compte rendu édifiant sur les conséquences économiques et sociales du conflit déclenché par Vladimir Poutine : de l’extension de la pauvreté en Ukraine aux risques de pénuries dans le monde.
Lilian Caillat« Dans l’hypothèse où la crise se prolonge et s’intensifie, 90 % de la population Ukrainienne pourraient être confrontés à la pauvreté ou risquent de l’être. » Cette phrase, extraite du rapport publié hier par l’Organisation internationale du travail (OIT), donne la mesure de l’impact de la guerre sur la population ukrainienne.
Les chiffres mis en avant par l’agence spécialisée de l’ONU sont sans équivoque. Avec 5,3 millions de réfugiés dans les pays voisins, 7,7 millions de déplacés internes, entre 60 et 100 milliards de dollars d’infrastructures endommagées ou détruites, le bilan provisoire est déjà lourd. Ces bouleversements engendrent évidemment des pertes d’emplois : selon l’estimation actuelle, 4,8 millions d’emplois auraient disparu ces derniers mois, soit 30 % de ceux existant avant la guerre.
LIVE Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.
En cas d’escalade militaire, 43,5 % des emplois pourraient disparaître. Le système social ukrainien se retrouve également menacé, à la suite de « l’accroissement des dépenses et de la baisse des revenus ». Le rapport d’une dizaine de pages porte aussi sur les conséquences à l’échelle régionale et mondiale. Les pays voisins (Pologne, Roumanie, Hongrie, Slovaquie et Moldavie), qui ont dû accueillir de très nombreux réfugiés, sont aussi touchés de plein fouet par ce conflit. Le simple fait que la guerre s’inscrive dans le temps implique que le marché de l’emploi de ces pays va saturer sur le moyen et long terme, tout autant que leur système social.
Pénuries et risques de famine aigus
Dans un second cercle géographique, les nations d’Asie centrale seront elles aussi, potentiellement, des victimes indirectes de ce conflit. Les sanctions infligées à la Russie pourraient affecter les travailleurs expatriés qui envoient des fonds dans leur pays d’origine. L’OIT estime par exemple que 31,3 % du PIB du Kirghizistan proviennent de ces derniers, un constat quasiment équivalent pour les autres pays de la région.
L’inflation mondiale pourrait s’accroître de 2,5 % après une année de conflit.
L’Organisation internationale créée en 1919 met aussi en avant les répercussions sur l’économie mondiale : hausse des prix de nombreuses denrées alimentaires de base, liée à la l’impossibilité pour l’Ukraine de produire et d’exporter malgré son statut de « grenier de l’Europe », explosion du prix des combustibles de par l’instauration de sanctions contre la Russie. Le rapport estime que l’inflation mondiale pourrait s’accroître de 2,5 % après une année de conflit.
Au-delà de l’aspect économique, certains pays très dépendants des matières premières ukrainiennes ou russes, tels que l’Égypte ou le Pakistan, subiront de sévères pénuries. Le Programme alimentaire mondial indique que 47 millions de personnes supplémentaires pourraient « être exposées à des risques de famine aigus », s’ajoutant aux 267 millions déjà dans cette situation. Appelant à une mobilisation immédiate, l’OIT préconise la mise en place de « plans de reconstruction et de relance sur le moyen terme, qui se concentreront sur l’aide à l’emploi et à la protection sociale de la population d’Ukraine et des pays voisins ».
Guerre en Ukraine L'Humanité
Filmer les états d’âme des soldats ukrainiens
Nos recommandations culturellesCinéma En 2020, Loup Bureau a posé sa caméra dans un poste de l’armée ukrainienne au Donbass. Il scrute les soldats et le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite. Terrible.
Pierre BarbanceyPrésenté en sélection officielle à la Mostra de Venise en septembre 2021, Tranchées semble coller parfaitement à l’actualité puisque tourné dans le Donbass en 2020. Le documentaire de Loup Bureau se déroule dans cette zone où les affrontements, commencés en 2014, ont redoublé d’intensité depuis le déclenchement de la guerre et l’entrée des troupes russes en février. Mais le jeune réalisateur – il a 32 ans – n’a pas tant cherché à décrire la guerre de façon conventionnelle, avec son lot de cadavres, de vision unilatérale des opérations et de dénonciation du camp adverse. Il nous parle des états d’âme de soldats ukrainiens se trouvant sur un poste avancé.
Pas de politique
La première chose qui frappe dans cette guerre est cette similarité avec le premier conflit mondial. Un affrontement au canon avec son corollaire, les tranchées. Des boyaux, intestins de la ligne de front, qui serpentent et permettent de circuler plus ou moins à couvert.
Ce qui intéresse Bureau, ce n’est pas les « boum ! boum ! ». Il n’a pas voulu traiter politiquement ce qui se passe – des cartons en début et fin balisent néanmoins le propos –, mais humainement. Lui-même a été incarcéré en Turquie pendant cinquante-deux jours alors qu’il se trouvait en reportage près de la frontière irakienne. « Cette épreuve a transformé mon être profond, a-t-il confié. Dans les tranchées, j’ai découvert des similarités avec mon expérience de détenu. L’enfermement psychologique, la peur de mourir ou encore l’incertitude résonnaient différemment depuis ma détention. »
Entre ces plans où on les voit se « détendre » avec des jeux video de guerre et ceux où leur regard est tantôt hagard, tantôt vide, incapable de s’accrocher à rien, on entend les sifflements des obus avant leur fracas destructeur. Une soldate, la quarantaine passée, dit d’ailleurs : « Ce sont des jeunes de 20 ans, l’âge de mes enfants. Ils ont la tête pleine de courants d’air, de vent… » Peu importe le camp, c’est la guerre, et certainement pareil de l’autre côté. Dans chaque image, même les plus sereines, un détail ramène au conflit. La mort n’est pas loin. Comme le dit un des soldats : « Si tu veux rester vivant, creuse ! »
C’est ce qu’il a voulu saisir. Pour cela, il a su faire oublier sa caméra. Celle-ci capte avec force les angoisses et les espoirs de ces soldats, leur façon d’essayer d’oublier le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite, leurs (rares) dialogues et leurs réflexions, avec un sens étonnant de la dramaturgie.
Le visage de ces hommes
Loup Bureau a fait des choix essentiels. L’utilisation du noir et blanc, plus apte que la couleur à rendre la tension des situations et des échanges. Et un tournage entièrement en format 4/3 permettant de resserrer l’image autour du visage de ces hommes, quels que soient l’exiguïté de l’espace dans lequel ils évoluent et le type de lumière. Le montage (Léo Gatelier), enfin, sobre et respectueux, construit la structure nécessaire, alors que la musique de Gustave Rudman Rambali sert d’enveloppe. Passe alors un souffle de cinéma russe – Bureau évoque Klimov et Tarkovski –, où souffrance, nostalgie et espoir se lient dans une plainte.
cinémaloup bureauGuerre en Ukraine L'Humanité
Union Européenne. Emmanuel Macron pour une révision des traités
ActuLors de la remise du rapport de la conférence sur l’avenir de l’Europe, le président français a demandé une convention de révision des textes fondamentaux de l’UE.
Gaël De SantisL’Union européenne (UE) mettait en scène sa vocation démocratique, ce lundi 9 mai, à Strasbourg, à l’occasion de la Journée de l’Europe. « Notez la différence », a ainsi lancé l’ex-premier ministre belge Guy Verhofstadt. En Russie, « le 9 mai, nous avons une parade, un défilé en armes. Ici, nous avons une réunion avec des dirigeants et des citoyens européens qui réaffirment leur foi en un projet commun ».
C’est justement de projet qu’il était question, lors de la cérémonie de clôture de la conférence sur l’avenir de l’Europe, dans l’hémicycle du Parlement. 800 citoyens des 27 États membres ont rendu un rapport constitué de 49 objectifs, déclinés en 300 propositions et mesures.
Dans son discours, Emmanuel Macron, qui assure la présidence tournante du Conseil, s’est prononcé pour une évolution des traités, afin de mettre en œuvre le « projet d’une Europe maîtresse de son destin, libre de ses choix, ouverte au monde, qui puisse choisir ses partenaires sans dépendre d’eux ». Ce qu’il appelle depuis 2017 la « souveraineté européenne ». « L’une des voies de cette réforme est la convocation d’une convention de révision des traités », a-t-il dit, rappelant que le Parlement européen venait de se prononcer en ce sens. Il souhaite que les institutions révisent leurs objectifs pour inclure « la croissance, le plein-emploi, les objectifs climatiques, la justice sociale ».
« D’expérience, quand on commence des exercices aussi ambitieux, si on n’a pas une idée claire au début, il est rare qu’elle le soit davantage à la fin », a-t-il également déclaré, en référence à la convention climat dont il a balayé les conclusions. Et pour cause, le rapport des citoyens contient déjà de nombreuses propositions en matière environnementale, d’indépendance énergétique, mais aussi, en sous-main, une demande de politiques qui ne correspondent pas au credo libre-échangiste de l’UE. Ainsi, il est demandé que le semestre européen, processus aujourd’hui utilisé pour fliquer les dépenses budgétaires des États, se préoccupe désormais de la transition écologique et de la justice sociale. Il est aussi exigé un développement du fret ferroviaire de marchandises, ou encore la construction de logements sociaux.
Le rapport épouse aussi l’idée d’une Europe puissante. Il invite à une révision des procédures, remettant en cause le « vote à l’unanimité » dans certains domaines qui « rend très difficile tout accord », notamment en matière de politique étrangère commune. Cela reviendrait à un abandon de la souveraineté des États dans ce domaine.
La question ukrainienne a traversé les interventions. Emmanuel Macron a cherché, lui, à répondre à la question : comment donner une perspective européenne à l’Ukraine avant qu’elle ne puisse adhérer ? – ce qui prendra « plusieurs années, voire plusieurs décennies ». La question se pose également pour la Moldavie et la Géorgie, candidates à l’adhésion. Il invite pour « organiser l’Europe » à créer autour de l’UE un espace de coopération politique, de sécurité, qui pourrait prendre la forme d’une confédération ou d’une « communauté politique européenne ».
Union européenneEmmanuel Macrontraités européensGuerre en Ukraine L'Humanité
Ukraine. Vladimir Poutine prépare la Russie à une guerre longue
Premier planAprès soixante-seize jours de conflit en Ukraine, le président russe a commémoré à Moscou la victoire contre le nazisme. Il a justifié l’invasion et dit vouloir éviter une « guerre globale ».
Vadim KamenkaSur la place Rouge, qui borde le Kremlin, le président russe arbore l’ordre de Saint-Georges sur un costume sombre, seul à la tribune devant des milliers de soldats. En ce lundi matin, Poutine est venu célébrer la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai 1945, et mettre à l’honneur le sacrifice de 27 millions de Soviétiques. Chaque année, Vladimir Poutine se sert de cet événement pour illustrer le retour de la puissance russe. Mais cette année, les cérémonies se tiennent en pleine guerre d’Ukraine.
Un défilé qui a réuni 11 000 soldats
Entouré du ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, de l’actuel commandant en chef des forces terrestres, Oleg Salioukov, et de généraux, le chef des armées a justifié dans son discours sa décision d’envahir son voisin le 24 février : une « riposte préventive » car le conflit était « inévitable ». « Une menace absolument inacceptable se constituait, directement à nos frontières », a-t-il tenu à rappeler. Selon lui, les autorités ukrainiennes préparaient « une opération punitive » contre les deux républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk, dans l’est du pays, et contre « la Crimée ».
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En amont du défilé qui a réuni 11 000 soldats, des lance-missiles stratégiques et des chars, le dirigeant russe n’a pas évoqué de grandes victoires ou la libération du Donbass mais sa nécessaire protection et la mort de nombreux soldats russes. Une minute de silence leur a été consacrée. « Je m’adresse à nos forces armées : vous vous battez pour la patrie, pour son avenir », a-t-il déclaré aux militaires présents à Moscou, dont une partie revenait du conflit.
Des sacrifices à venir
Vladimir Poutine a également dressé le parallèle avec la victoire de 1945, alors que les soldats de l’armée russe et les forces du Donbass s’affrontent sur les mêmes terres où ont combattu « les héros de la grande guerre patriotique ». « Aujourd’hui comme hier, vous vous battez pour notre peuple dans le Donbass, pour la sécurité de notre patrie, la Russie, (…) et qu’il n’y ait pas de place dans le monde pour les bourreaux, les punisseurs et les nazis », affirme-t-il, alors que 20 000 soldats russes seraient morts en l’espace de soixante-seize jours de combat.
Cette prise de parole attendue semble préparer la population à une guerre longue et d’autres sacrifices à venir. « Les sanctions, les morts, le récit partial des événements, l’interdiction de médias et l’exclusion de plusieurs termes (le Kremlin parle d’opération spéciale et non de guerre – NDLR) pèsent sur les gens. Un certain patriotisme demeure chez une partie des Russes mais pour combien de temps encore ? », interpelle Ania (1), journaliste d’un média russe suspendu. Aucune annonce politique majeure n’a été faite à cette occasion. « Le pouvoir se rend compte aussi d’une forme de fatigue psychologique au sein de la population. Un discours victorieux aurait été mal perçu », poursuit Ania.
Ces dernières semaines ont été propices à la surenchère verbale : possible troisième guerre mondiale, conflit nucléaire… Cette fois, le président russe a préféré entrouvrir la porte à une résolution diplomatique. Ce dernier a proclamé que « notre dette est de garder la mémoire de ceux qui ont écrasé le nazisme (…) et de faire tout pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas ». Sagit-il d’un véritable geste diplomatique ? Depuis le début du conflit, Valdimir Poutine ne cesse de souffler le chaud et le froid.
La France veut éviter toute escalade
À Kiev, la population reste sceptique. Le président ukrainien n’a pas souhaité laisser à son homologue russe la symbolique de ces commémorations du 9 Mai. « Nous ne permettrons à personne d’annexer cette victoire. », a lancé Volodymyr Zelensky, lundi. Après avoir tenu un premier discours dimanche à l’occasion du 8 Mai, il a réaffirmé le lendemain qu’après « le jour de la victoire sur les nazis, nous nous battons pour une autre victoire ». « Nous avons vaincu à l’époque, nous vaincrons maintenant. (…) Et très bientôt l’Ukraine fêtera deux jours de victoire », a-t-il conclu optimiste.
Les récentes déclarations du G7 et le soutien sans faille des États-Unis ont modifié la communication des autorités ukrainiennes. L’engagement financier massif de Washington, le partage de renseignements et l’envoi d’instructeurs sur place posent désormais la question d’une implication directe.
Face aux discours de plus en plus optimistes sur une possible victoire et l’affaiblissement de la Russie, un certain nombre de voix aux États-Unis et de diplomates s’élèvent contre cette stratégie. Car cet objectif sous-tend un engagement extrêmement long, risqué et aux coûts désastreux pour l’Ukraine.
Devant cet engrenage, le président français en déplacement au Parlement européen, lundi, a condamné la Russie pour les crimes de guerre. Mais Emmanuel Macron a également rappelé : « Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie. Il n’appartient qu’à l’Ukraine de définir les conditions de négociation avec la Russie mais notre devoir est d’être à ses côtés pour obtenir le cessez-le-feu. »
Le chef de l’État, qui entend éviter toute escalade, a affirmé : « Nous aurons demain une paix à bâtir, ne l’oublions jamais. Nous aurons à le faire avec autour de la table l’Ukraine et la Russie. (…) Mais cela ne se fera ni dans la négation, ni dans l’exclusion de l’un l’autre, ni même dans l’humiliation. » Une manière de ne pas laisser à Poutine le monopole du 9 Mai.
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100 000 mercis
ChroniqueArthur HayÇa fait bizarre de le dire, mais il faut bien le faire : j’arrête ma carrière de livreur à vélo à la fin du mois. Six ans que je pédale. D’après mes calculs cela représente plus de 100 000 km dans les rues de Bordeaux ! On commence à bien connaître la ville à ce niveau-là, et ceux qui roulent dessus aussi. Mon premier jour à Deliveroo, mon pneu de vélo acheté à 50 euros sur Leboncoin explose avant de recevoir ma première livraison, je ne savais pas comment le réparer. Comme beaucoup, j’avais pris ce job parce que je ne trouvais pas d’emploi ailleurs et c’était le temps de trouver autre chose. Plus de 2000 jours plus tard, j’ai eu le temps d’apprendre à changer mes chambres à air, mais aussi d’autres choses. Par exemple la coorganisation d’un mouvement de lutte qui aura dépassé les frontières, qui aura vu des centaines de livreurs lever fièrement la tête face à ceux qui les exploitent pendant des grèves mémorables. Ce serait trop long de faire un résumé de ces quelques années de syndicalisme au sein des plateformes d’exploitation que sont Deliveroo, Uber et consorts. Ce serait trop long de décrire les débuts avec Coopcycle, d’expliquer la réussite de ces bénévoles et livreurs engagés à montrer l’autre monde du travail possible. À la fin du mois, je quitte donc la coopérative Coursiers bordelais, montée avec l’envie de se battre contre nos anciens employeurs il y a quatre ans. Je suis le dernier cofondateur à partir. Nous réussissons donc le pari du début, créer une entreprise démocratique qui se transmet de livreurs à livreurs se formant entre eux, sans patron ni hiérarchie.
Il y a de l’espoir à avoir quand on voit partout dans le monde des livreurs qui s’organisent dans un contexte de nature peu propice au syndicalisme. La communauté de livreurs dépasse largement les frontières et la barrière de la langue. Chaque action, chaque mouvement de grève est l’occasion d’un soutien de camarades d’autres pays. En ce moment, ce sont des livreurs à Dubaï qui organisent un mouvement de grève. Le tout se fait dans un pays où une action de grève est légalement répréhensible. Bien sûr les victoires sont difficiles à obtenir, mais le message est clair : les travailleurs de plateformes ne se laisseront pas faire. Il y a de l’espoir.
Avant de partir, il me faut dire bravo à tous mes collègues qui ne baissent pas les bras, et un grand merci à tous ceux qui nous soutiennent depuis des années. On nous imaginait perdants d’avance, défaitiste ou résignés. Aujourd’hui, si le rapport de forces peut s’inverser en faveur des travailleurs, c’est grâce à la volonté extraordinaire de gens qui ont su montrer que, tant qu’ils seront là, le rêve de docilité numérique totale imaginé par quelques chefs d’entreprise de la Silicon Valley ne se réalisera pas. Nous ne serons jamais des bêtes de somme inexorablement condamnées à une vie de tâcherons au service du monde capitaliste qui nous méprise. C’est décidé, nous serons les travailleurs sans droits qui ont fait échouer l’ubérisation du travail.
la chronique d'arthur hayUbérisation du travail L'Humanité
Meurtre de Shireen Abu Akleh : un triple symbole
ChroniqueFrancis Wurtz« J’ai choisi cette voie pour être proche des gens », avait coutume de dire la journaliste emblématique d’Al-Jazeera, née il y a 51 ans à Jérusalem-Est, dans une famille chrétienne palestinienne et tuée de sang-froid, bien que clairement identifiée, d’une balle dans la tête par un soldat israélien. Non content d’avoir essayé de couvrir l’assassin en affirmant que Shireen Abu Akleh avait été « probablement » victime d’un tireur palestinien, le pouvoir israélien a fait intervenir la police contre le cortège funéraire, manquant de faire tomber le cercueil des mains des porteurs. « L’inhumanité d’Israël s’affiche en grand », avait réagi Hanane Achraoui, figure historique de l’OLP, traduisant le sentiment général. Ce lâche assassinat puis le comportement abject de la police au moment des obsèques ont suscité une légitime indignation de toute la communauté internationale.
Je voudrais m’arrêter, pour ma part, sur un troisième symbole que représente le meurtre de Shireen Abu Akleh : c’est, en effet, en couvrant une opération de l’armée israélienne dans le secteur de Jénine, au nord de la Cisjordanie, que cette « voix de la Palestine » s’est brutalement tue. Le nom de Jénine est gravé dans la mémoire de quiconque a suivi le martyre du peuple palestinien durant ces dernières décennies. Son camp de réfugiés palestiniens fut, il y a tout juste vingt ans, le théâtre d’un massacre particulièrement cruel de la part des troupes de l’occupant. L’opération « Rempart » dura plus de dix jours et se solda par la mort ou la disparition de centaines de Palestiniens, « dont une partie est enterrée sous les décombres des maisons effondrées », nota, à l’époque, un expert militaire dans le grand quotidien israélien « Haaretz ». Les destructions privèrent de toit des milliers d’autres réfugiés.
J’avais conduit, peu après les faits, sur les lieux une délégation de parlementaires européens de toutes tendances politiques – y compris un conservateur britannique très proche d’Israël – afin de rencontrer des témoins de l’assaut et de rendre dûment compte, au retour, à notre Assemblée, de ce que nous allions apprendre. Première délégation internationale à pouvoir pénétrer dans le camp depuis le massacre, nous fûmes littéralement pétrifiés d’horreur en découvrant un ancien quartier d’habitations transformé par les bulldozers israéliens en une immense dalle d’où ne dépassaient que des bouts de ferraille, puis entendant le récit factuel des exactions commises par les soldats, de la bouche du directeur de l’hôpital du camp. La mort de Shireen Abu Akleh rappelle à celles ou à ceux à qui la guerre en Europe aurait fait reléguer à l’arrière-plan l’occupation de la Palestine que, sur place, le combat se poursuit.
N.B. « Depuis l’an 2000 (…), 55 journalistes palestiniens ont été tués par les forces d’occupation israéliennes. Il s’agit d’une politique délibérée et systématique pour faire taire la presse palestinienne », rappelle le texte d’une pétition qui demande la création d’une commission d’enquête indépendante et internationale sur le cas de Shireen Abu Akleh (montada.palestine.paris@gmail.com).
palestine L'Humanité
Anticiper les menaces
ChroniqueCynthia FleuryC’est sans doute l’un des crimes les plus tus dans les guerres, alors qu’il semble être quasi systématique : le viol des femmes, les tortures sur les appareils génitaux, l’infâme commis devant les parents et les enfants, le viol et la torture combinés donc, pour meurtrir au plus profond, dans l’intime, et produire une atteinte irréversible sur le futur des individus et des peuples.
Cela se joue encore et encore, aujourd’hui avec l’attaque dévastatrice de la Russie contre l’Ukraine. La Red Team est un programme conjoint du ministère français des Armées et de l’université Paris sciences et lettres (PSL), qui s’appuie sur un collectif d’auteurs de science-fiction afin de permettre d’anticiper les menaces à l’horizon 2030-2060. Nul doute que l’atteinte au corps des femmes saura se diaboliser davantage encore, mais l’ouvrage Ces guerres qui nous attendent (PSL-Équateurs, 2022) se concentre plus spécifiquement sur quatre scenarii volontairement édulcorés, quantité d’informations étant classées « secret-défense ». La question de l’intelligence artificielle y est omniprésente dans la mesure où « la boucle décisionnelle » qu’elle instaure évacue nécessairement l’homme. Est notamment présenté le programme Netam (Neuro Terre Air Mer), qui est un protocole d’interface neurale destiné à améliorer les performances humaines et à pallier leurs défaillances, et comment des tentatives d’hameçonnage du lien neural sont monnaie courante. Autre menace scénographiée, celle des réseaux de services et des « safe spheres », qui sont des bulles de réalité alternative, sortes de « boosts perceptifs » qui permettent une ludification du monde, avec un risque prononcé de balkanisation du réel tant toute culture commune et toute appréhension commune de la réalité tendent à disparaître.
Ces safe spheres adaptent la perception du monde au sens que chacun veut lui donner, dans un contexte où les États sont de plus en plus « faillis », notamment en Europe qui voit ses actions gouvernementales sans cesse contestées et diffamées, empêchant toute transformation politique digne de ce nom. Dans ces nouveaux mondes qui ressemblent au pire des anciens, la majorité des individus sont « pucés », car le puçage est le seul outil de gestion publique capable de concilier sécurité sanitaire et liberté individuelle de déplacement. Il y a les « sans-puce », qui forment une population hétérogène prête à se constituer en nation pirate : « Les biens, les savoirs et les mauvais coups s’échangent ou se préparent en commun. Cette fermentation pirate voit une montée en gamme progressive de la technicité, de l’organisation et de l’agressivité. » Un monde qui ennuie et oppresse se dessine là. Gageons que les collectifs civils sauront concevoir la riposte, avant l’avènement de telles anticipations.
La chronique de Cynthia Fleury L'Humanité
Burkini(s)
ChroniqueTout est prétexte pour réactiver la polémique identitaire.
Jean-Emmanuel DucoinQuiproquos Vu la séquence politique, franchement, nous aurions pu nous épargner une telle polémique. Alors que depuis plusieurs mois nous étions – enfin – sortis des thématiques rances et involutives (identités, sécurité, etc.) au profit des vrais sujets qui préoccupent les citoyens (salaires, pouvoir d’achat, etc.), nous voilà subitement replongés dans un bain inutilement bouillonnant. Ainsi, après une longue trêve, le burkini retrouve une place inattendue dans le débat public et médiatique, au point de (re)devenir absurdement une « affaire nationale ». À Grenoble, donc, le conseil municipal a décidé que se vêtir à sa guise dans les piscines serait une ardente obligation qui ne souffrait aucun délai. Très bien, formidable, pourquoi pas. Le bloc-noteur, qui déteste la police du vêtement, surtout en République laïque, estime que dans l’espace public chacun a le droit de se déguiser à sa convenance, puisque tel reste l’esprit de nos ferments. Petit rappel : dans la ville de M. Piolle, comme ailleurs, nous nous sommes longtemps satisfaits de la nage en maillot moulant, pour limiter l’étendue du tissu. Des raisons d’hygiène tout à fait compréhensibles. Autrement dit, le bermuda était tout autant proscrit que le burkini. Sauf que, depuis quelques années, l’histoire est terminée. Et les élus de Grenoble ont choisi ce moment-là pour remettre la question aux avant-postes, et avec elle les sempiternels quiproquos sur l’islam. La bataille du maillot de bain comme nature profonde des fantasmes à la française. Comment ne pas le regretter ?
Inconcevable Mais revenons à l’essentiel. Sauf à considérer que le burkini est un cheval de Troie des islamistes ou des séparatistes d’un islam ultraconservateur – idée pourtant absurde –, pourquoi la simple évocation de ce type de maillot suscite-t-elle semblables commentaires si déplacés que beaucoup perdent raison ? Souvenons-nous, par exemple, que le port du burkini n’est pas, et ne saurait être, aux yeux des fondamentalistes radicaux autorisé en islam. Les théologiens le rappellent souvent : pour les croyants musulmans les plus rigoristes, il est plutôt inconcevable pour une femme de simplement fréquenter une piscine… et encore moins de s’y mélanger, quelle que soit sa tenue, surtout s’il s’agit d’un vêtement moulant. Mais alors, où est le problème ? Et pourquoi tant de cris de honte ?
Règle En vérité, tout est prétexte pour réactiver de la controverse identitaire quand celle-ci paraissait noyée. L’affaire redevient donc politique. N’y voir aucun hasard. Au soutien de leur délibération, les élus grenoblois ont eu beau expliquer que la loi de 1905 sur la laïcité était « très claire » sur le fait de garantir la liberté de porter des signes religieux dans l’espace public, y compris les piscines. Ils ont même ressorti l’avis du Défenseur des droits Jacques Toubon et les arrêts du Conseil d’État de 2016 sur les plages du sud de la France. Toutes ces décisions laissent le libre choix, à condition de respecter l’hygiène et la sécurité. La règle s’impose à tous : neutralité des acteurs publics, liberté des citoyens. À ce propos, il est un endroit où les choses se déroulent dans le calme et la sérénité. À Rennes. Oui, des femmes nagent en burkini dans les piscines de la capitale bretonne depuis que le règlement intérieur de ces équipements a été modifié à l’unanimité des élus en 2018. Ledit règlement stipule que les tenues de bain « conformes aux exigences de sécurité et d’hygiène (…) ne doivent pas avoir été portées avant l’accès à la piscine ». Et tout se passe dans le meilleur des mondes, sans excès ni haine, sans anathèmes ni disputes. Conclusion : puisqu’il ne s’agit en rien d’une revendication communautaire, la République n’est pas en danger. Et maintenant, revenons aux sujets essentiels !
Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoinburkini L'Humanité
Gibault, moraliste
Chronique« Tous les hommes ont dans la tête un dictionnaire personnel fait de mensonges et de vérités, de citations découvertes ou inventées et de petites vulgarités qui constituent la vertu principale de beaucoup d’ouvrages, surtout depuis que le laid a pris le pas sur le beau et que le mauvais goût a tué le bon » : Carpe et lapin est le titre du dictionnaire personnel de François Gibault autrement dit le classement alphabétique de ses mensonges et de ses vérités.
Vincent RoyCarpe et lapin« Il n’est pas interdit d’avoir des vues particulières sur les choses et les gens », assène-t-il dans un court prologue. Oui, mais pour combien de temps ! Allons donc directement à la définition du mot « audace » : « Très ancienne vertu. En désuétude ». Et à celle du mot « singulier » : « Il existe, hélas, hélas, de moins en moins de gens singuliers ». On pense à Cocteau qui relevait déjà, dans son Journal, qu’il était de plus en plus difficile d’être singulier dans un monde pluriel. Bon, Gibault est un caractère. C’est rare, c’est précieux. Il n’a pas les opinions « du plus grand nombre » – et qu’importe que celles-ci soit bonnes ou mauvaises. Il s’en flatte. Il sait que les modestes ont toutes les bonnes raisons de l’être ! Opinion : « Comme il arrive aux autres d’avoir raison, il faut se méfier de ses propres opinions ». Gibault est sage, enfin, parfois, du moins pas toujours (et heureusement), il sait « qu’il n’est jamais assez tard pour faire une sottise » mais il sait encore « qu’il suffit de se souvenir pour être indulgent mais qu’à beaucoup la mémoire manque ».
Gibault est une sorte de moraliste si l’on veut bien le lire de près. Ecoutez : « S’enrichir est le meilleur moyen pour appartenir à la ‘’bonne société’’ ». Et aussi : « Je suis un solitaire qui n’aime pas la solitude tout en se passant très bien des autres ». Et encore : « Quand on a des sentiments, il n’est pas nécessaire de les exprimer. C’est même un peu vulgaire ». Quoiqu’il en dise, Gibault se dévoile dans Carpe et lapin. Il se dévoile mais ne se déboutonne jamais.
La chronique littéraire de Vincent Roy L'Humanité
Législatives. Les désaccords renvoyés à l’Assemblée
ActuSur 5 % du programme, les partis de la Nupes n’ont pas réussi à s’entendre. Des points de divergence sur lesquels les députés auront la main.
Julia HamlaouiJugées par certains « irréconciliables », les principales formations de gauche ont tout de même réussi à concocter ensemble 650 mesures. Pour autant, pas question pour la FI, le PCF, le PS ou EELV de mettre la poussière sous le tapis. « Nous savions très bien, après un si long moment d’absence de débat, que nous ne pourrions pas nous accorder en tous points », a reconnu jeudi Jean-Luc Mélenchon. De ce fait le « programme partagé » de la Nupes compte, « sur 650, 33 sujets en nuances, c’est-à-dire 5 % du total. Comment seront-ils arbitrés ? Par le Parlement », détaille le candidat à Matignon. Alors que « le mandat de parlementaire a été abaissé par LaREM, qui a transformé (les députés) en godillots », le secrétaire national d’EELV, Julien Bayou, s’est réjoui « que l’Assemblée demain retrouve un rôle de conduite des débats ».
Parmi les points de divergence qui apparaissent dans le programme, certains ont été mis en lumière par la présidentielle et ses multiples candidatures. « Nous sommes d’accord sur l’essentiel, notamment le pouvoir d’achat ou la retraite, néanmoins nous avons des nuances et le nucléaire en fait partie », résume le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Sur cette question, il s’agit de « planifier le passage à 100 % d’énergies renouvelables et la sortie du nucléaire », indique le programme, qui précise que le PCF « proposera une trajectoire qui combine les énergies renouvelables à l’énergie nucléaire ». Et Jean-Luc Mélenchon a remis sur la table, de son côté, l’idée d’un référendum pour trancher si nécessaire.
Législatives. Avec son programme, la Nupes défie Emmanuel MacronL’insoumis assure également avoir fait des concessions. « Tout le monde sait que je suis pour la sortie de l’Otan, mais ce n’est pas ce qui est dans le programme », prend-il comme exemple, assurant qu’il s’en « voudrai(t) de faire un coup de force parce que cela empêcherait l’union et (que) ce serait un cadeau considérable de tout démanteler sur ce sujet ». Le rapport à l’Union européenne a aussi été l’un des enjeux. « Dans le projet figure ce qui fait le socle commun : la volonté de rester dans l’Union européenne et celle aussi de faire évoluer ses règles », affirme le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Ce qui se traduit par « la désobéissance pour les uns, et la dérogation transitoire pour les autres ».
Programmons la victoire populaireQuelques variantes sont aussi répertoriées sur les questions économiques et sociales. Par exemple, le PS et EELV « ne soutiendront pas le droit de veto suspensif des comités d’entreprise sur les plans de licenciements », tandis que le PCF propose « d’intégrer les années d’études dans le calcul des annuités » pour la retraite à 60 ans.
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La Nupes dans l'Oise : « Cette fois, il y a une chance de victoire »
ReportageLégislatives. Dans l’Oise, ancrée à droite et où Marine Le Pen est arrivée en tête à la présidentielle, les candidats de la Nupes mènent la lutte. Et l’union donne espoir à une population qui n’en peut plus de la vie chère, de l’abandon et du mépris affiché par le chef de l’État.
Benjamin KönigBeauvais (Oise), envoyé spécial.
« Je gagnais bien ma vie avant, j’avais un très bon salaire, presque 2 000 euros par mois. Mais depuis mon accident, je suis en invalidité. J’ai 620 euros par mois maintenant… » À 57 ans, François habite à Beauvais depuis toujours et vient en habitué au marché du quartier Argentine, une ZUP de la ville. Ce lundi matin, il ne peut acheter qu’une baguette. Pas deux. Le budget est trop serré… « J’ai pu négocier le loyer au tribunal, sinon j’étais dehors », poursuit-il, avant d’aller trouver du réconfort et de parler de ses attentes avec la petite équipe qui tracte pour les législatives, menée par les candidats Roxane Lundy (Génération.s) et Thierry Aury (PCF). Son choix est fait : il votera pour la Nupes, dans cette 1re circonscription détenue par Victor Habert-Dassault, l’héritier de la famille d’avionneurs qui en a fait son fief. « Ici, Marine Le Pen a fait 36 % au premier tour. Le point commun de tout le département, c’est la question sociale. Et c’est elle qui est apparue comme l’opposante sociale, mais c’est en train de changer », prévient Roxane Lundy. Car l’union à gauche modifie la donne. « Nous étions déjà rassemblés aux municipales de 2020 et à la législative partielle de 2021 », après la mort accidentelle d’Olivier Dassault, précise Thierry Aury, secrétaire départemental du PCF. Mais « cette fois, il y a une chance de victoire ».
Un département qui concentre tous les enjeux de ces élections
Bienvenue dans l’Oise, ses châteaux et ses villes royales, ses haras et ses rivières pittoresques dont celle éponyme, mais aussi ses 52,7 % pour Marine Le Pen au second tour et ses sept circonscriptions… toutes à droite. Un département qui concentre tous les enjeux de ces élections : droite en recomposition, extrême droite puissante, mais gauche unie en reconquête. Quatre députés sortants sont macronistes et trois LR, tiraillés entre LaREM et le RN. Le plus célèbre d’entre eux, député de la 4e « circo », celle de Chantilly, a déjà fait son choix : l’ex-sarkozyste Éric Woerth est investi par Renaissance. « Woerth, il est de Creil : son père était médecin du travail ici », raconte Loïc Pen, urgentiste, candidat communiste pour la Nupes dans la 7e « circo », celle de Creil, Clermont, Mouy et Nogent-sur-Oise, où il nous reçoit.
Le médecin, qui s’est fait connaître par la lutte pour les urgences de l’hôpital local, travaille également pour l’administration pénitentiaire : « Parfois, je retrouve en prison des gens avec qui j’ai grandi… » Dans ce territoire, Marine Le Pen a atteint 40 % dès le premier tour, mais Loïc Pen estime que la gauche a une chance de gagner : « Les gens ont voté RN car ils ne veulent plus de Macron, avec des marqueurs comme les retraites et le pouvoir d’achat. Mais c’est en train de changer : cette coalition recrédibilise une parole de gauche populaire. Une connaissance m’a dit qu’elle allait voter pour nous après avoir voté Le Pen aux deux tours », analyse-t-il. Une parole qu’il veut axée sur les enjeux quotidiens : la santé, les transports et le travail. « C’est une zone ravagée, un grand bassin industriel sinistré », expose le candidat PCF, qui déplore que les petites villes alentour soient devenues des « cités-dortoirs pour des gens qui vont bosser à Paris », et ambitionne un réel « développement économique ».
La santé et le logement, c’est aussi ce que veut mettre en avant Valérie Labatut, candidate insoumise pour la Nupes dans la 3e circonscription. En ce dimanche matin, cette inspectrice du travail et militante CGT tracte sur le marché de Montataire, qui s’étale autour de la mairie où trône une grande affiche du leader palestinien Marwan Barghouti. Elle a rendez-vous avec le maire communiste, Jean-Pierre Bosino, qui tient à l’accueillir. « Je partage l’accord, car c’est ce que demandent les gens pour changer leur vie. La réélection d’Emmanuel Macron est une catastrophe pour eux », avance le maire. De fait, l’investiture « s’est faite naturellement, sans ambiguïté, notamment car le programme est partagé », corrobore Valérie Labatut. La candidate, qui reconnaît volontiers être « novice en politique », y est venue par son « expérience syndicale » à la CGT, elle qui s’est battue – avec d’autres – pour la réintégration de son collègue Anthony Smith. « Envoyer une inspectrice du travail à l’Assemblée » serait un beau symbole, assure-t-elle. Mais ce sont les problèmes des citoyens dont elle veut d’abord parler : « La santé, les services publics sont des thèmes phares ici », poursuit-elle, ciblant notamment le député LaREM sortant, Pascal Bois. Lors de la bataille pour la maternité de Creil, celui-ci a rétorqué qu’il ne fallait pas se plaindre, parce que dans le Sud-Ouest « il y a des femmes qui font deux heures de voiture pour aller accoucher ».
le vote RN est avant tout lié aux questions sociales et au rejet de Macron
Dans les allées du marché, l’accueil est souvent favorable. Même si certains ne veulent pas entendre parler des élections ou ne cachent pas leur suffrage pour l’extrême droite : « Je vote Marine parce qu’ici on n’a rien, on est abandonnés, et elle parle des gens ! » témoigne Claudine, qui attend la retraite et a peur de « devoir bosser jusqu’à 65 ans ». Car, ici aussi, le vote RN est avant tout lié aux questions sociales et au rejet de Macron. « Marine Le Pen a incarné pour certains une politique sociale », analyse Valérie Labatut. Pour contrer le RN, il s’agit de « partir du sentiment d’abandon et de relégation, sans stigmatiser personne, et reconquérir la jeunesse », poursuit-elle. « Le taux de pauvreté est de 38 % ici », rappelle la candidate, tandis que Jean-Pierre Bosino pointe « la question du pouvoir d’achat » dans une ville où « le revenu moyen annuel est de 12 000 euros et même de 9 000 dans le quartier des Martinets ». Au pied de la mairie, un peintre amateur propose ses tableaux d’Elvis, de Belmondo ou de Johnny, non loin d’un stand où Abdel goûte quelques olives. « J’ai voté Mélenchon, je sais qu’il y a encore des élections mais c’est pour quoi déjà ? Ah oui, les députés ? Eh bien, je vais encore voter Mélenchon », plaisante-t-il, avant d’apprendre qu’il est possible qu’il soit premier ministre si la gauche est majoritaire. À la sortie du marché, près du rond-point où d’autres militants tractent pour la Nupes, des automobilistes klaxonnent le pouce en l’air pour marquer leur approbation.
Retour à Beauvais. Sur le marché, la population est un mélange bigarré : jeunes immigrés ou enfants d’immigrés, retraités. À l’instar de Brigitte, qui vit ici « depuis trente-deux ans », mais qui déplore le « délabrement total » des logements. Cette sexagénaire énergique n’a pas sa langue dans sa poche : « Quand j’ai des choses à dire, je le dis ! J’en ai marre de me faire matraquer comme retraitée. » Pour les élections, elle « trouve super que la gauche soit réunie ». « Il faut qu’il y ait plus de social et de reconnaissance de l’être humain. De tous les êtres humains », précise-t-elle malicieusement en parlant de sa « fille métisse ». Un peu plus loin, voici Ardian, qui nous alpague de façon sympathique pour être pris en photo et parler des élections. Avec son fort accent, il raconte son histoire : « Je viens du Kosovo, mais je suis français ! Je suis là depuis 2004. » Il s’intéresse beaucoup à la politique : « Je vote toujours. J’aime bien Mélenchon parce qu’il parle de tout le monde. Je vais aller voter pour la gauche, parce que ça peut changer ! » s’enthousiasme-t-il.
Bien sûr, dans ce quartier populaire, on vote beaucoup à gauche. Mais dans le reste de la circonscription, notamment dans les petites villes rurales typiques du département, le vote est beaucoup plus marqué à droite et à son extrême. C’est là que Thierry Aury et Roxane Lundy se sont rendus la veille : « Nous sommes allés à une brocante à Bresles », raconte la candidate. « On leur parlait de retraite à 60 ans, les gens venaient nous voir exprès », témoignant d’un accueil favorable y compris dans les lieux où les scores de la gauche sont faibles. Thierry Aury évoque lui aussi des attentes de nombreux citoyens : « C’est bien, vous êtes ensemble », lui a-t-on répété. Le combat politique, dans un département ancré à droite où Marine Le Pen obtient des scores énormes, se mène pied à pied. Mais dans l’Oise, une gauche unie espère bien bousculer la donne. Et envoyer plusieurs députés à l’Assemblée. Pourquoi pas ?
Élections 2022Législatives 2022oisegauche L'Humanité
Législatives. Ces candidats qui concourent en dehors de la Nupes
ActuDissidents ou soutenus par des formations en dehors de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, une poignée de prétendants maintiennent leur candidature pour le scrutin de juin.
Naïm SakhiC’est l’une des candidatures dissidentes à gauche pour les législatives dont on a sans doute entendu le plus parler. Lundi, Michèle Picard a annoncé son retrait. « Je choisis de préserver et poursuivre le travail à Vénissieux et dans la métropole de Lyon avec toutes les forces de gauche et écologistes », assure la maire PCF, qui apporte son soutien à son adjoint Idir Boumertit.
L’insoumis concourra pour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) en remplacement du journaliste Taha Bouhafs, auquel Michèle Picard s’était opposée et qui a finalement été écarté après des accusations d’agression sexuelle à son encontre. « Je suis dans le camp de la gauche pour battre la droite et l’extrême droite », a expliqué l’édile. Un dénouement qui ne se concrétise pas sur l’ensemble du territoire.
La fronde au PS
Car, si avec la Nupes, les forces principales de gauche se présentent unies, ce rassemblement connaît quelques accrocs. Ainsi, dans la 15e circonscription de Paris, Lamia El Aaraje ne décolère pas : « Je suis la candidate légitime de l’union de la gauche. » La socialiste était députée jusqu’en janvier, avant que son élection ne soit invalidée. Dans le cadre de l’accord, l’investiture a été attribuée à Danielle Simonnet (FI), conseillère de Paris d’opposition, que l’ex-députée avait battue en juin 2021. Dans cette circonscription qui mêle enjeux nationaux et débats liés à la politique parisienne, Lamia El Aaraje a reçu le soutien d’Anne Hidalgo.
Législatives. Peut-on se fier aux sondages pour les 12 et 19 juin ?Un cas particulier qui ne peut être comparé à la fronde au PS qui s’organise autour de Carole Delga. La présidente d’Occitanie aurait réuni en fin de semaine, selon le Figaro, les candidats socialistes s’opposant à l’accord Nupes. Ils seraient environ 70 dans une trentaine de départements. Des candidats qui pourraient s’appuyer sur les finances des radicaux de gauche (PRG), mais aussi sur celles du microparti lancé par Carole Delga au dernier scrutin régional.
Le cas de la 4e circonscription de la Seine-Saint-Denis
Non signataire de la Nupes, le PRG, qui compte 3 députés sortants, va par ailleurs concourir dans 80 circonscriptions. Idem pour la Gauche républicaine et socialiste (GRS), qui présentera, elle, « environ 120 candidats ». Augustin Belloc ira défier l’ex-député LaREM Aurélien Taché, investi par la Nupes. « Ce monsieur a voté toutes les lois, ou presque, proposées par la Macronie sans broncher. Et un matin, il s’est réveillé et s’est aperçu qu’il était de gauche ? » reproche Anthony Gratacos, secrétaire général de la GRS. À Lyon, l’activiste antifasciste Raphaël Arnault, soutenu par des militants de toute la gauche, sera un candidat face à Hubert Julien-Laferrière, ex-LaREM et reconduit par la Nupes.
Le cas de la 4 e circonscription de la Seine-Saint-Denis est plus complexe. Désignée dans un premier temps pour remplacer Marie-George Buffet, Zahia Nedjar, une adjointe au maire de Stains, a finalement renoncé. « Nous avons relancé un appel à candidature et les communistes ont choisi Soumya Bourouaha », assure Nathalie Simonnet.
Malgré ce vote, Azzédine Taïbi, maire PCF de Stains et vice-président du parlement de l’Union populaire, s’est porté candidat. « Un des critères voulus par les communistes était d’avoir une femme, poursuit la responsable de la fédération PCF. La direction nationale du PCF est en contact avec la Nupes pour que l’accord soit respecté. » Enfin, Éric Renaud, un temps soutenu par les insoumis locaux, sera candidat dans la 20e circonscription du Nord face à Fabien Roussel (PCF).
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Législatives. Bruno Nottin et les professeurs s’attaquent à Blanquer
ActuL’Humanité a décidé de suivre la confrontation entre le candidat de la Nupes et le ministre de l’Éducation nationale, à Montargis, dans le Loiret. Premier épisode de ce feuilleton avec le lancement de la campagne de Bruno Nottin.
Naïm SakhiMontargis (Loiret), envoyé spécial.
« Montargis n’est pas une réserve d’Indiens. On ne vient pas juste faire une promenade », prévient Bruno Nottin. Le candidat de la Nupes dans le Gâtinais a lancé sa campagne pour les élections législatives, samedi 14 mai. Devant la centaine de personnes rassemblées, le communiste n’en démord pas : « Nous allons offrir un GPS à Jean-Michel Blanquer, il en aura besoin. » Car c’est sur la 4 e circonscription du Loiret que le ministre de l’Éducation nationale a jeté son dévolu pour les élections législatives. « C’est celui qui a cassé l’école en supprimant 7 900 postes dans le secondaire alors que le nombre d’élèves augmentait de 65 000 », martèle le candidat de la gauche. « Blanquer ? Je suis allé le voir sur le marché ce matin ! Je l’ai alpagué en lui disant que c’était mon ministre préféré, avant de lui parler de McKinsey », s’amuse Fabrice, un syndicaliste enseignant. « Localement, les militants sont au taquet comme jamais. Des citoyens de gauche, mais aussi des professeurs du territoire ou du Sud francilien, souhaitent nous aider. On va voir comment les intégrer », poursuit Bruno Nottin.
« Ici c’est Montargis, c’est pas Ibiza »
Depuis l’annonce de cette confrontation, l’élu local PCF enchaîne les buzz sur les réseaux sociaux. « Il y a un chauve de trop dans cette circo ! On va faire en sorte que Blanquer se fasse autant de cheveux blancs (pour ceux qui lui restent) que les enseignants, les élèves et leurs parents durant ces cinq dernières années », a-t-il lancé d’emblée. « Ici c’est Montargis, c’est pas Ibiza », est devenu l’un de ses mots d’ordre. Une référence à la chaotique mise en place du protocole sanitaire à la rentrée de janvier, pilotée par un ministre de l’Éducation nationale qui était en vacances… sur l’île des Baléares connue pour ses soirées électro. « Ce buzz prouve que cette circonscription est un symbole, pour poursuivre la résistance face à la casse de l’école publique », assure le greffier de profession. Mais, malgré l’intérêt national que suscite ce duel, Bruno Nottin – qui a gagné des milliers de followers en quelques jours – veut garder la tête froide.
Une droite divisée sur la circonscription
Pourquoi Jean-Michel Blanquer a-t-il d’ailleurs choisi ce territoire ? À l’écouter, il serait « typique de cette région Centre, si significative de la France avec des qualités historiques et géographiques, une grande richesse de son histoire qui remonte au paléolithique ». Loin de cette argumentation digne d’un guide touristique, la réalité semble tout autre. Non seulement la Macronie avait failli battre le député LR Jean-Pierre Door en 2017, mais en plus la droite est cette année divisée. Car le député sortant a fait venir il y a un an Ariel Lévy, depuis le très chic 16 e arrondissement parisien où il était élu, afin d’en faire son successeur. Un parachutage qui ne passe pas du tout auprès de Philippe Moreau, le maire de Nogent-sur-Vernisson. L’ancien référent LR de la circonscription a donc décidé de concourir. Une aubaine, en apparence, pour Jean-Michel Blanquer. Mais c’était sans compter sur l’espoir soulevé par la dynamique d’union à gauche.
L’ancrage local du PCF
Certes, les chances de l’emporter restent modestes. Au premier tour de la présidentielle, le total des candidats de gauche dépassait timidement les 24 % des voix, quand l’extrême droite s’envolait à plus de 40 %. Dans ses tracts, le candidat RN Thomas Ménagé joue d’ailleurs la gagne, et rappelle que Marine Le Pen a obtenu « plus de 52 % dans le Gâtinais », au second tour. « Ça va être compliqué, mais s’il y a une fenêtre, c’est maintenant », note Bruno Nottin. D’abord parce que la droite locale est divisée, et que l’extrême droite pourrait l’être aussi. Ensuite, parce que le total de la gauche a progressé depuis 2017 et qu’elle s’est rassemblée. Enfin, parce que l’ancrage local des communistes est réel, s’appuyant sur les politiques sociales de la municipalité de Châlette-sur-Loing, la seule de gauche du territoire. Bruno Nottin, élu PCF, est d’ailleurs le principal opposant au maire LR de Montargis, Benoît Digeon. « C’est une personnalité populaire et reconnue pour son engagement sur le terrain », confie Johanna, une jeune aide-soignante présente au lancement de campagne.
Montargis, ville la plus pauvre de la région Centre
Pour autant, le candidat de la gauche rassemblée ne souhaite pas résumer cette élection à un face-à-face avec le ministre macroniste. « Nous devrons battre tous ceux qui soutiennent une même politique libérale qui fait tant souffrir les habitants », mesure-t-il. Dans l’agglomération Montargoise, 30 % des habitants n’ont pas de médecin traitant et la sous-préfecture déplore un taux de chômage de 20 %. Avec 33 % de la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté, Montargis est la commune la plus pauvre de la région Centre. Autant de problématiques que Bruno Nottin est déterminé à soulever, afin de transformer la campagne de Jean-Michel Blanquer en tout sauf la promenade de santé que le ministre espérait.
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NUPES. Julien Bayou : « Tout l’enjeu est d’additionner les électorats de gauche »
EntretienChaque lundi, l’Humanité ouvre ses colonnes à un responsable politique de l’un des partis qui composent la Nupes. Cette semaine, Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, pour qui le programme de rupture de la coalition « peut changer la vie des gens ».
Emilio MesletSecrétaire national d’EELV et candidat de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) aux législatives, à Paris, Julien Bayou revient sur l’accord historique entre les formations de gauche. Grâce aux spécificités de chacun censées pouvoir s’exprimer pendant la campagne, la Nupes peut, selon lui, espérer conquérir une majorité à l’Assemblée pour appliquer le projet commun qui doit être dévoilé cette semaine.
Plusieurs sondages donnent la Nupes largement en tête des intentions de vote. De quoi cela est-il le signe ?
C’est extrêmement encourageant. Après le second tour de la présidentielle, nous avons voulu tirer les leçons de 2017 pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. À l’époque, nous nous étions condamnés à l’impuissance. Il y avait certes des députés de gauche qui avaient été élus, mais trop peu nombreux pour peser. Cette nouvelle coalition, avec son programme ambitieux, est en mesure d’aller chercher la majorité absolue ou relative à l’Assemblée.
La Nupes suscite l’espoir en EuropeC’est essentiel car on ne peut pas subir cinq années de casse sociale en plus, et parce que le Giec dit que, concernant le climat, il ne reste plus que quelques années pour agir. Nos députés peuvent changer la vie des gens. La majorité surprise de la gauche plurielle, de 1997 à 2002, avait obtenu des avancées concrètes : les 35 heures, le Pacs, la CMU, le logement social… Notre majorité augmentera les salaires, rétablira les services publics, agira vraiment pour l’égalité salariale femmes-hommes et pour le climat.
Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ansPourquoi cette union impossible en 2017 est-elle devenue possible en 2022 ?
Entre-temps, nous avons vu Emmanuel Macron au pouvoir. Aujourd’hui, la menace, c’est la retraite à 65 ans, les conditionnalités au RSA et la fin de l’indépendance des médias publics. Il était nécessaire de s’organiser pour ne pas lui laisser les mains libres.
La Nupes répond à une aspiration du peuple de gauche. Comment faire vivre ce rassemblement ?
Jusqu’ici, les sympathisants étaient résignés, désemparés, voire en colère. Aujourd’hui, ils sont enthousiastes. Ça faisait longtemps qu’on ne m’avait pas arrêté dans la rue pour me dire : « Bravo et merci ! » Lorsque je fais des déplacements, je vois que l’accord national prend forme au niveau local, avec des écologistes, des communistes, des insoumis et des socialistes qui s’organisent pour faire campagne. Cette coalition permet de faire revenir à la politique des personnes qui s’en tenaient éloignées.
Entretien. Selon Sandra Regol, la Nouvelle Union populaire serait « un acte exceptionnel qui peut devenir historique »Comment la Nupes fonctionne-t-elle pour permettre à la fois une campagne cohérente et la possibilité d’exprimer ses spécificités pour chaque formation ?
Tous les lundis matin, il y a une coordination au niveau national, avec les différents partis. Cette semaine est consacrée au dépôt des candidatures. Ensuite viendra le temps d’une très courte campagne. Tout l’enjeu est d’additionner les électorats. Pour cette raison, la bannière commune n’est pas l’effacement des cultures et des priorités de chacun. Nous, écologistes, parlerons plus du climat. Nous avons intérêt à cultiver nos singularités dans une campagne commune. Mais il nous faut faire entendre des candidatures, selon les profils, à l’échelle nationale : Rachel Kéké, pilier de la mobilisation des femmes de chambre de l’Ibis Batignolles, n’est candidate que dans une circonscription, mais nous devons la mettre en avant pour qu’elle parle à tout le pays.
La coalition de gauche propose un projet de rupture, ce que n’a pas fait votre candidat Yannick Jadot pendant la présidentielle. Est-ce un meilleur choix pour conquérir le pouvoir ?
Yannick Jadot ne voulait pas alimenter les fractures du pays. Une fois Emmanuel Macron réélu, il y a évidemment une envie de rupture. Celui qui brusque le pays ou qui n’a pas agi pour le climat, c’est lui. Évidemment qu’il faut rompre avec cette orientation néolibérale. Yannick Jadot le proposait, mais il le disait peut-être d’une autre manière.
Même si tous les partis ont accepté que la désobéissance aux traités européens figure au programme de la Nupes, les écologistes ne veulent pas la même Europe que les insoumis ou les communistes…
En 2005, le camp du progrès s’est fracturé sur le référendum : ceux qui avaient voté oui n’avaient pas voté pour les orientations de cette Union européenne et ceux qui avaient voté non n’avaient pas voté pour la sortie de l’Europe. Nous voulons la réorienter. Et je ne crois pas que Jean-Luc Mélenchon soit pour un Frexit. Lors des discussions, nous avons pu nous rendre compte que nous ne sommes pas les caricatures souvent décrites. Certes, nous ne votons pas ensemble sur de nombreux points. Oui, chez EELV, nous sommes fédéralistes, nous pensons que le Parlement européen doit avoir l’initiative des lois européennes, et nous voulons une Europe plus forte sur le climat, l’accueil des réfugiés et l’évasion fiscale. Mais, s’il s’agit d’en faire un outil de paix, de prospérité, de justice sociale et d’action pour le climat, nous nous retrouvons. Tous les dogmes austéritaires ont volé en éclats avec la pandémie. Alors, la question est de savoir s’il faut revenir aux 3 % de PIB déficit au maximum, ou s’il est possible d’envisager une Europe différente.
Après les législatives, la coalition a-t-elle vocation à durer quel que soit le résultat ?
Nous sommes concentrés sur le scrutin. Il est trop tôt pour dire qu’elle en sera la suite, tout dépendra de la manière dont les différents partenaires se comporteront. Pour nous, ce n’est pas un accord ponctuel. S’il y a des convergences à approfondir, les écologistes seront là. S’il y a des désaccords insurmontables, nous les constaterons.
À titre personnel, vous êtes candidat dans la 5 e circonscription de Paris. Qu’allez-vous mettre en avant pour battre la candidate macroniste ?
Je veux d’abord parler du climat via la lutte contre la pollution et via le logement. La majorité précédente a combattu l’encadrement des loyers quand nous voulons faire du logement social et que les préfets puissent appliquer les sanctions contre les communes qui n’appliquent pas la loi SRU. Je considère que le logement est le premier des droits, nécessaire pour exercer tous les autres. Cette circonscription est aussi une terre d’accueil et de transit qui a vu passer toutes les vagues de migration. Il y a donc un enjeu à abroger le seul bilan, particulièrement abject, de ma concurrente Élise Fajgeles : la loi asile et immigration, qui a autorisé d’enfermer un enfant pendant 90 jours.
Vidéo A voté ! Jusqu’aux élections législatives, le service politique de l’Humanité décortique un fait de campagne électorale. cette semaine : Qui a peur de la grande méchante Nupes ?
Julien BayoueelvgaucheLégislatives 2022 L'Humanité
Compétition. La Femme de Tchaïkovski , des corps, de la lumière et des passions humaines
Nos recommandations culturellesLe film du réalisateur russe Kirill Serebrennikov est une fresque éblouissante, emportée comme le sont les deux personnages principaux, Tchaïkovski et son épouse. Le cinéma dans toutes ses dimensions.
Pierre BarbanceyLa Femme de Tchaïkovski, de Kirill Serebrennikov, Russie/ France/Suisse, 1 h 23
En offrant la projection du dernier film du réalisateur russe – en exil – Kirill Serebrennikov, le Festival de Cannes frappe un grand coup. D’abord, parce que, pour la première fois, le cinéaste russe a gravi le tapis rouge. Il avait déjà été en lice pour la palme d’or à deux reprises avec le très beau Leto, en 2018, puis le délirant la Fièvre de Petrov , en 2021. Grand défenseur des droits des homosexuels en Russie, il n’avait pu se rendre sur la Côte d’Azur, assigné à résidence par les autorités de son pays. Ce qui n’avait pas empêché ses films, déjà, de marquer les esprits.
Aujourd’hui basé à Berlin, le voilà donc de retour avec un film magistral, la Femme de Tchaïkovski, où Serebrennikov laisse éclater tout son talent cinématographique à travers la figure d’Antonina Milioukova. Une femme terriblement passionnée. En cette fin de XIXe siècle, période charnière entre deux mondes comme l’a si bien montré le dramaturge Anton Tchekhov, Antonina n’hésite pas à envoyer à Piotr Ilitch Tchaïkovski, compositeur reconnu et adulé, des lettres d’amour enflammées. Ce qui, dit avec rapidité, se conclura par un mariage. Une union houleuse qu’en réalité le compositeur ne souhaitait pas. Il était empêtré dans des accusations d’homosexualité bien réelle, mais évidemment dénoncée par la bonne société russe. Un siècle après, rien n’a vraiment changé puisque Serebrennikov a eu droit à la même mise hors la loi.
Jusqu’à la folie
Mais là n’est pas son véritable propos. Il s’agit d’abord d’une fresque éblouissante, emportée comme le sont les deux personnages principaux par leurs passions. Une tempête physique et cérébrale. La pieuse Antonina Milioukova (extraordinaire Ekaterina Ermishina) se voue à l’homme comme à Dieu. Tchaïkovski (savoureux Odin Lund Biron), rude et sans concession, n’entend pas abdiquer ce qui fait sa vie, la musique et les soirées – dans les salons de la noblesse autant que dans les boudoirs entre hommes – où il rayonne tel un soleil.
Dans ce tourbillon, Serebrennikov est avant tout intéressé par le comportement des corps. Ils sont souvent malmenés et demeurent l’expression la plus haute du désir, des fantasmes et des frustrations au-delà du rôle social des uns et des autres. Jusqu’à la folie. Antonina mourra dans un asile d’aliénés – comme on disait avant – en 1917, à Saint-Pétersbourg, en plein déclenchement de la révolution bolchevique.
Ce début de démence trouve son paroxysme dans une chorégraphie hallucinante qui voit la jeune femme confrontée à ses démons, les hommes, nus dans cette scène (ou en uniformes de marin auparavant), qui lui dénient toute possibilité de fuite dans une maison vide. La lumière joue un rôle crucial. À l’intérieur, nous sommes plongés dans un bleu-gris. Les formes humaines existent dans des halos de lampes à gaz, les ombres créées projetant tout à la fois le désespoir et la solitude des êtres. À l’extérieur, l’utilisation d’une longue focale isole les figures dans la foule. Un film qui nous happe.
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Acid. Yamabuki, cette petite fleur jaune qui pousse entre les pierres
Nos recommandations culturellesJuichiro Yamasaki filme un Japon inattendu, où l’on croise un ouvrier coréen et une lycéenne qui manifestent pour la paix. Un film délicat et puissant comme les yamabuki.
Marie-José SirachYamabuki, de Juichiro Yamasaki, France-Japon, 1 h 37
L’action se déroule à Maniwa, petite ville minière dans les montagnes de l’ouest du Japon. Paysages gris, poussiéreux, d’immenses pelleteuses broient la montagne dans un ballet savamment orchestré. Les pierres arrachées s’engouffrent dans des tapis qui sillonnent le paysage jusqu’à être concassées et devenir gravier. Chang-Su est ouvrier dans cette mine à ciel ouvert. Coréen, il s‘est exilé dans cet endroit perdu pour rembourser une dette familiale. Il partage sa vie dans une modeste bicoque avec Minami et sa petite fille qui ont fui un mari violent.
Yamabuki est lycéenne et vit avec son père, policier. Sa mère, reporter de guerre, est morte en couvrant celle en Syrie. Jeune fille introvertie, elle décide, un jour, de rejoindre cette poignée de manifestants qui chaque jour, au même grand carrefour de la ville, manifestent en silence et brandissent des pancartes pour la paix. Yamabuki, c’est aussi le nom de ces fleurs aux petits pétales jaunes qui poussent entre les pierres, là où il ne pousse pourtant pas grand-chose.
Chaque histoire est reliée à l’autre
En suivant l’itinéraire de l’un et de l’autre, Juichiro Yamasaki filme dans un même mouvement des paysages industrieux dominés par la machine et deux personnages qui cherchent un sens à leur vie. Le film procède par cercles concentriques où chaque individu se croise sans le savoir, où chaque histoire est reliée à l’autre par quelques signaux que seuls devinent les spectateurs. L’histoire se met en place au gré des jours qui s’écoulent et des aventures étranges qui surviennent à Chang-Su, cet accident de voiture causé par un éboulement de pierres provoqué par le père de Yamabuki ; ou la découverte d’une valise pleine d’argent qui dévale les flancs de cette même montagne qui lui a brisé la jambe. Chaque incident de parcours l’oblige à composer, voire à bifurquer, comme un nouveau départ, jamais comme une fuite.
Les personnages se métamorphosent en héros du quotidien qui tentent de vivre, malgré les blessures et les souvenirs.
Yamabuki est le troisième long métrage de Juichiro Yamasaki. Cinéaste, il a d’abord entrepris des études d’anthropologie à Kyoto, puis très vite s’est saisi d’une caméra avant de s’installer dans le village natal de son père, Maniwa justement. Il est aussi cultivateur de tomates, une activité qui lui permet tout juste de vivre. Mais ne l’empêche pas de filmer son pays de l’intérieur, de mettre en scène, comme ici, la vie de gens simples, discrets, qui, à leur manière, en cherchant un sens à leur vie, résistent aux injonctions de réussite, aussi bien professionnelle, familiale qu’amoureuse, à la petite mafia locale, aux éructations d’une poignée de jeunes xénophobes.
Tout est suggéré, parfois à peine effleuré, subtilement, intelligemment. Ses personnages se métamorphosent en héros du quotidien qui tentent de vivre tant bien que mal, malgré les blessures et les souvenirs. Ils n’ont peut-être pas de superpouvoirs, ne vivent pas dans une ville où l’agitation est permanente, mais une chose est sûre, ils ne renoncent pas à leurs rêves, même modestes.
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Hors compétition. Michel Hazanavicius, « à Cannes, soit on t’adore, soit on veut te pendre »
EntretienEn ouverture du 75e Festival de Cannes, « Coupez », la nouvelle comédie enthousiasmante du réalisateur de « The Artist » et des deux premiers « OSS 117 », suit le tournage épique d’un remake de film de zombies japonais. Rencontre avec un cinéaste dont l’œuvre hilarante vient d’ouvrir le festival de Cannes. Entretien
Michaël MélinardCinéaste prolifique, Michel Hazanavicius signe « Coupez », une fantaisie désopilante sur fond de tournage d’un film de zombies diffusé en direct sur une plateforme. Après « The Artist » et « le Redoutable », le réalisateur explore à nouveau la création cinématographique en rendant hommage au collectif et à l’engagement de ceux qui la font. Ce film, où l’on retrouve entre autres Romain Duris, Grégory Gadebois, Bérénice Bejo et Jean-Pascal Zadi, a ouvert mardi 17 mai le Festival de Cannes.
Pour quelles raisons avez-vous décidé de changer le titre du film, passé de « Z (comme Z) » à « Coupez » ?
Les Ukrainiens me l’ont demandé. Il faut comprendre le contexte. Il y a un an, de mon point de vue de Français faisant une comédie avec des zombies, « Z (comme Z) » n’avait évidemment aucune connotation politique. Entre-temps, et sans même parler de Zemmour qui mettait des Z un peu partout, est arrivée la guerre en Ukraine avec des Z sur les chars russes. Le Z s’est chargé d’un truc très proche de la croix gammée pour l’Europe de l’Est, et en premier lieu pour les Ukrainiens. À partir du moment où Frémaux (délégué général du Festival de Cannes – NDLR) a annoncé que le film ferait l’ouverture, il est devenu autre chose. Tout d’un coup, ce titre a incarné une forme d’indifférence coupable à ce qui se passe à 2 000 km. Personne n’a mal agi dans l’histoire mais le contexte a changé. J’ai fait un film sur la Tchétchénie qui parlait de l’armée russe («The Search »), donc les Ukrainiens ne me soupçonnaient de rien. Mais, de manière très respectueuse, ils m’ont demandé si je pouvais changer le titre. Ils étaient très touchés qu’on fasse ce geste et je suis heureux de l’avoir fait.
Hors compétition. Coupez ! Avec Michel Hazanavicius, un zombie peut en cacher un autreEn quoi le nouveau titre, « Coupez », fait-il écho à l’imaginaire du cinéma ?
Il y a un double jeu sur ce « Coupez ». Les personnages ont des haches et coupent des têtes et des bras parce que ce sont des zombies. Mais je rassure tout le monde, ce sont des zombies gogols qui font pitié. Si vous avez peur des zombies, vous êtes tranquilles. « Coupez », c’est aussi le « coupez » du réalisateur. Mon film raconte l’histoire d’un film. Et le film dans le film est un plan-séquence. Le principe d’un plan-séquence, c’est qu’il n’y a pas de coupes.
Qu’est-ce qui vous a conduit à revenir à cette idée de film dans le film ?
J’aime bien la dynamique méta. On a une petite mise en abyme avec un jeu sur le fond et la forme. Elle amène des dynamiques potentiellement ludiques. On peut faire comme c’est ici le cas de la comédie mais aussi des trucs plus oniriques ou charmants comme avec « The Artist ». Dans le cas du « Redoutable », une espèce de portrait de Jean-Luc Godard à un moment de sa vie, l’histoire qui le décrit ne le montre pas toujours à son avantage. En revanche, la forme utilisée en jouant avec des motifs godardiens lui rend complètement hommage. Cela crée un équilibre. Chaque film trouve une espèce d’équation entre le fond et la forme. Avec « Coupez », j’ai fait un film gigogne qui permet un jeu assez vertigineux.
"Couper" est très divertissant et raconte des choses.
Au pays du cinéma d’auteur, vous exaltez le collectif…
Un plateau est très organique. Si le stagiaire qui devait accompagner l’acteur ne se réveille pas, toute la machine est déréglée. C’est ce que raconte le film. Cette équipe de tournage, si futile que soit sa mission, à savoir raconter une histoire, est aussi une métaphore, pour le meilleur et pour le pire, de n’importe quel groupe social. Il y a des hiérarchies, des ego, des interactions, des rapports de subordination, des conflits. Tout cela est ramassé avec l’idée du temps qui passe très vite. Il faut aller au bout de la mission. Là-dedans, faire surgir l’importance de travailler ensemble, de se donner la main et du collectif est l’un des moteurs de l’histoire du film.
Que vous inspire la présentation de « Coupez » en ouverture du Festival de Cannes ?
C’est un très grand honneur. Je suis hyper fier de le faire avec une franche comédie, un film joyeux qui valorise les gens de cinéma. En grande majorité, les films de festival sont très à l’écoute du monde. Mais ce ne sont pas forcément des films de divertissement. « Coupez » est très divertissant et raconte des choses.
Que représente le Festival de Cannes, où vous avez connu des fortunes diverses ?
Il représente un des rares endroits où le cinéma est aussi important. Cannes reste sans doute le plus grand festival du monde. Sur le moment, un avis défavorable est très violent. Ce ne sont pas juste des gens qui ont vu un film qui ne correspond pas à leur attente. Ils veulent vous pendre ! En revanche, c’est très gratifiant quand il y a une adhésion au film. Mais au final, avec le temps, on se rend compte que c’est d’abord un endroit où les gens s’investissent émotionnellement dans votre travail. Ils ont des avis durs, tranchés, violents. En fait, c’est cool. Si vous me demandez : « Irais-tu à Cannes si tu te faisais défoncer à chaque fois ? » Non, sans doute pas, je ne suis pas maso. Je me suis fait défoncer une fois, c’est vrai (pour « The Search » – NDLR). Mais les autres fois, cela s’est extrêmement bien passé. En particulier avec « The Artist ». Avec « le Redoutable », des gens ont adoré, d’autres n’ont pas aimé qu’on touche à Godard de cette manière-là. Finalement, j’aime bien que des gens soient énervés et je suis très content d’y aller.
Un plateau, c'est organique. Si un stagiaire ne vient pas, tout est déréglé. Cette équipe est une métaphore, pour le meilleur et pour le pire, de tout groupe social.
Comment appréhendez-vous cette période post-Covid dans les salles de cinéma ?
Il y a quelque chose d’un peu inquiétant. Le gros des entrées en salles concerne des films qui ont tous le même profil de blockbuster américain très formaté. Cela pose le problème de l’exclusivité de la fréquentation. Il faut espérer que des films français arrivent à séduire de plus en plus les spectateurs et qu’un plaisir renaisse. La pandémie a accéléré la concurrence des plateformes. Mais c’est un marché en pleine mutation. Ce n’est pas comme si elles allaient toutes bien. Ce marché va aussi se réguler. Le danger, c’est qu’il n’y ait en termes de fréquentation que des films “événements”, très chers, très formatés. Et une économie de misère autour. Cela ressemble à la direction que prend le monde, mais il faut essayer de lutter contre ça.
Que vous inspire la demande des cinéastes ukrainiens de mettre en pause la culture russe ?
Je ne sais pas comment être très pertinent sur la question. Il est très compliqué d’être binaire. Je comprends totalement la volonté d’un embargo radical sur les Russes, d’arrêter tout type de commerce avec eux. Malgré tout, une fois qu’on a dit cela, il y a aussi une autre réalité qui concerne la culture. La plupart des gens qui la font sont des voix dissonantes et sont, au minimum, non poutiniens, au maximum, antipoutiniens. On se retrouve dans une situation potentiellement très contre-productive et très complexe. Je ne crois pas être qualifié pour donner une réponse pertinente. J’ai ces deux éléments et je suis dans une espèce d’impasse. J’ai du mal à réfléchir plus loin que ces deux choses complètement contradictoires. Deux vérités s’affrontent. Mais je comprends les Ukrainiens. Il y a des situations où il n’y a pas de bonne solution. Heureusement que ce n’est pas à moi de choisir.
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Festival de Cannes. Le brillant discours de Vincent Lindon, président engagé du jury
ActuIl y a des moments suspendus, un peu magiques, et le discours prononcé à l’ouverture du Festival de Cannes par le comédien Vincent Lindon, président du jury, est de ceux-là. Brillant, émouvant, il rappelle une évidence un temps oubliée : la culture est essentielle.
Michaël MélinardDe l’émotion, de la solennité et une pointe d’autodérision. Vincent Lindon a placé haut le curseur avec un discours inaugural somptueux autour du rôle des artistes. Le comédien qui a plusieurs fois pris publiquement la parole en faveur de l’hôpital ou en appelant à une plus grande solidarité des plus riches avec les plus démunis par le biais de la taxe Jean Valjean s’interroge. « Doit-on user de sa notoriété aussi modeste soit elle pour porter haut et fort la parole des sans voix ou au contraire, refuser d’exprimer publiquement une position dans des domaines où nous n’avons ni légitimité, ni compétences particulières ? Je n’ai pas la réponse ». Et pourtant, il l’a.
Vincent Lindon : « Si vous n’épousez pas la cause, le personnage est injouable »Le cinéma est un art majeur
Mais avant de nous la servir, Lindon parle de lui, de ses collègues, des cinéastes et de tous les artistes. « Comme tous ceux qui ont eu l’immense bonheur de pouvoir vivre de leur art dans une existence libre, nous sommes une composante infime d’un grand tout essentiel qui s’appelle la culture. La culture n’est pas une aimable excroissance ni un futile ornement de la société, elle n’est pas en marge. Elle en est le centre et en sera le vestige ».
Juliette : « Ça aurait de la gueule un grand ministère de la Transmission ! »Il insiste sur son importance mémorielle en évoquant Mozart, Corneille, Molière ou Michel-Ange, aussi importants que leur souverain, Joseph II, Louis XIV et Jules II. « Le festival international du film de Cannes prolonge cette tradition séculaire née d’une volonté de lutte contre un fascisme qui avait dénaturé le cinéma européen. Il n’a cessé d’accueillir, de protéger et de réunir les plus grands cinéastes de leur temps ».
Vincent Lindon n’en démord pas. Le cinéma est un art majeur dont Cannes demeure un puissant passeur. « Ouvert sur toutes les cultures, n’exigeant rien d’autre que l’exigence, ses sélections ont retenu des films dont l’ambition ne se limitait pas seulement à remplir les salles. C’est la fonction du festival de Cannes. C’est sa gloire ».
Un appel à l’engagement
Et l’acteur de poursuivre son sans-faute en mentionnant bien sûr la guerre qui se joue à l’est de l’Europe mais aussi d’autres conflits moins médiatisés. « C’est cette ligne inflexible artistique et citoyenne qui rend nécessaire ce qui sans cela serait obscène. Projeter des images radieuses en surimpression de scènes abominables qui nous parviennent d’une Ukraine héroïque et martyrisée. Ou bien encore, ensevelir sur la mélodie du bonheur, les massacres silencieux qui s’abattent sur le Yémen ou le Darfour ».
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La réponse tant attendue advient enfin. « Pouvons-nous faire autre chose qu’utiliser le cinéma, cette arme d’émotion massive pour réveiller les consciences et bousculer les indifférences ? Je ne l’imagine pas ». Et de saluer les grands cinéastes avant d’appeler à l’engagement. « Voici venu le temps des artistes, des cinéastes responsables pour nous porter, pour nourrir notre imaginaire et nous aider à nous répéter en nous-mêmes chaque fois que nous le pourrons en hommage à tous ceux qui souffrent et qui se battent dans le monde : Être vivant et le savoir ».
Festival de Cannes. Pierre Lescure, président en 2022, il nous raconteLes films en compétition officielle
- Holy Spider, d’Ali Abbasi (Danemark, Iran)
- Les Amandiers, de Valeria Bruni Tedeschi (France)
- Crimes of the Future (Les Crimes du futur), de David Cronenberg (Canada)
- Tori et Lokita, de Jean-Pierre et Luc Dardenne (Belgique)
- Des étoiles à midi, de Claire Denis (France)
- Frère et sœur, d’Arnaud Desplechin (France)
- Close, de Lukas Dhont (Belgique)
- Armageddon Times, de James Gray (Etats-Unis)
- Broker, de Hirokazu Kore-eda (Japon)
- Nostalgia, de Mario Martone (Italie)
- R.M.N., de Cristian Mungiu (Roumanie)
- Triangle of Sadness (Le Triangle de la tristesse), de Ruben Ostlund (Suède)
- Decision to Leave, de Park Chan-wook (Corée du Sud)
- Showing Up, de Kelly Reichardt (Etats-Unis)
- Leila’s Brothers, de Saeed Roustaee (Iran)
- Boy From Heaven, de Tarik Saleh (Suède, Egypte)
- Pacification, de Aldbert Serra (France, Espagne, Allemagne, Portugal)
- Un petit frère, de Léonor Seraille (France)
- La Femme de Tchaïkovski, de Kirill Serebrennikov (Russie)
- Hi-Han (Eo), de Jerzy Skolimowski (Pologne)
- Le Otto Montagne (Les Huit Montagnes), de Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch (Italie, Belgique, France)
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Acid. Jacky Caillou, le garçon qui murmurait à l’oreille des loups
Nos recommandations culturellesLe premier long métrage de Lucas Delangle fait l’ouverture de la section Association du cinéma indépendant pour sa diffusion dans le cadre du Festival de Cannes 2022. Un conte fantastique en milieu paysan.
Marie-José Sirach Jacky Caillou, de Lucas Delangle, France, 1 h 32
Une ferme isolée dans les Alpes-de-Haute-Provence. Un jeune homme grimpe à pas de velours un vieil escalier et vient coller un capteur de son à une porte. On perçoit quelques mots, étranges et mystérieuses incantations. La porte s’ouvre en grand sur une toute petite grand-mère. À ses côtés, un vieil homme respire avec difficulté. En bas, dans la salle principale, patientent, dans un silence quasi religieux, quelques personnes. Le jeune homme, c’est Jacky Caillou (Thomas Parigi), la vieille dame, sa grand-mère (Edwige Blondiau), qui l’a élevé depuis la mort de ses parents. Magnétiseuse, on vient la voir de loin dans le pays. Sa mort, soudaine, va obliger Jacky à choisir sa voie, sa vie. Dans cette vallée où le temps semble s’être arrêté, un loup s’attaque aux brebis. L’animal rôde, provoquant des réactions hostiles chez les bergers. De quel mal souffre cette jeune fille, Elsa (Lou Lampros), pour qu’une tache grise, sorte de brûlure, apparaisse dans son dos ? Quel est son secret ? Elle est arrivée un matin, avec son père (Jean-Louis Coulloc’h), chez la grand-mère guérisseuse, ultime recours devant l’incapacité des scientifiques à la soigner. Lorsque meurt la grand-mère, Jacky prend la relève, décidé à guérir Elsa de son mal.
Une Histoire de croyances et d’amour
Pour son premier long métrage, Lucas Delangle filme une histoire de croyances et d’amour dans un paysage où la nature, d’une beauté à couper le souffle, recèle sa part de mystère et de puissance. Il filme des visages sculptés par le temps et des silences têtus qui détiennent des secrets ancestraux ; il filme les jours qui s’écoulent au rythme du soleil, et les nuits étoilées nous ramènent à notre simple condition de terriens ; il filme avec délicatesse cet amour impossible entre ce jeune guérisseur qui rêve d’accomplir un miracle et cette jeune fille-louve. Fiction à la fois naturaliste et fantastique, le récit tresse des passerelles entre rationnel et irrationnel, entre le rêve et une réalité qui semble toujours nous échapper.
Jacky Caillou est un hymne à la nature, à ces territoires enclavés où les hommes ont appris à vivre avec elle en accord parfait.
Pour signifier la puissance magnétique, pas besoin d’effets spéciaux, juste des plans serrés sur des mains tendues, des visages concentrés, capables d’éteindre un à un les lampadaires du village au fond de la vallée. Le surnaturel nous devient familier, celui qui permet d’expliquer l’inexplicable, à la fois étrange et bienveillant. Le film recèle des plans aussi puissants qu’un tableau, comme cette longue ascension dans la montagne pour aller se recueillir sur la tombe des parents. Dans un chemin escarpé et rocailleux, on distingue à peine deux silhouettes qui avancent doucement. Un plan d’une harmonie parfaite, tel un arrêt sur image où l’immensité des montagnes se découpe dans un ciel à la Goya et laisse le temps au spectateur de découvrir peu à peu les personnages.
Jacky Caillou est un hymne à la nature, à ces territoires enclavés où les hommes ont appris à vivre avec elle, en accord parfait. Ne cherchez point de nostalgie là-dedans, vous n’en trouverez pas. Ce conte se conjugue au présent. Interprété par des acteurs professionnels et amateurs, chacun trouve sa place dans ce récit surprenant par son audace, son épure qui dessine, pas à pas, regard après regard, une humanité trop souvent ignorée.
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La Fabrique cinéma. « Les nouveaux réalisateurs sont pleins de courage »
EntretienLe dispositif accompagne la jeune création des pays du Sud et émergents. Cette année, le réalisateur Birman-Taïwanais Midi Z a été choisi comme parrain. Son dernier film, Nina Wu, était en lice sur la Croisette en 2019. Entretien
Pierre BarbanceyProgramme conçu par l’Institut français en étroite collaboration avec le Festival de Cannes, la Fabrique cinéma veut assurer le repérage, l’accompagnement et le développement de la jeune création des pays du Sud et émergents. Cette année, les 10 projets sélectionnés mettent en avant des sujets sociétaux, engagés, où la jeunesse est notamment à l’honneur, questionnant ses origines, ses identités et ses aspirations. Le réalisateur birman-taïwanais Midi Z, lui-même ancien lauréat de la Fabrique cinéma, est le parrain de l’édition 2022.
Qu’est-ce qui a motivé votre engagement en tant que parrain de cette édition 2022 de la Fabrique cinéma ?
Pour moi c’est d’abord une belle opportunité et un honneur. J’y ai participé en 2012 alors que je préparais Adieu Mandalay. J’ai appris beaucoup de choses dans les ateliers. Cette fois, cela me donne la possibilité de lire des scripts, des histoires des participants venant de régions éloignées, d’endroits où je ne suis jamais allé. Autant de choses qui stimulent ma réflexion sur ce qu’est l’art. D’autant que je viens moi-même de Birmanie, où la situation ne rend pas facile la création artistique. Cela dit, je me considère aussi comme un étudiant, puisque j’ai l’occasion de m’enrichir au contact des autres. Je suis encore jeune et je continue à chercher toutes les opportunités possibles pour apprendre de nouvelles choses, découvrir de nouvelles pensées. Or, celles-ci ne peuvent venir que de nouveaux réalisateurs, parce qu’ils sont pleins de courage, de nouvelles idées.
Sans dévoiler des secrets, qu’est-ce qui vous a marqué dans la sélection de la Fabrique cinéma cette année ?
La plupart des projets présentés – mais je crois que c’est toujours vrai – sont très personnels dans leur façon de parler de leur pays, de leur région, de leur village. Il est important pour un artiste, pour un réalisateur, de tenir compte de son expérience particulière, mais dans des situations très communes. Cette année, il y a plus de diversités. Par exemple, on trouve davantage de films traitant de la question LGBTQ. C’est ce qui ressort. Et c’est très bien.
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Qu’est-ce qui, à vos yeux, caractérise le cinéma de la nouvelle génération de réalisateurs ?
De nos jours, il y a davantage de médias, de moyens de communication. Nous pouvons voir des films sur les plateformes, en streaming, en ligne… Ce qui a une influence sur les nouveaux réalisateurs et un impact sur les façons de penser, de manière nouvelle, de façon assez originale. Je suis bien conscient que parfois cela induit un effet inverse, car cet afflux d’images peut empêcher de penser son art. C’est particulièrement vrai pour les réalisateurs qui, comme moi, viennent de régions éloignées où la pratique de l’art coûte très cher. Lorsque vous devez vous débattre pour vivre, mais que vous voulez exprimer vos pensées sur la situation, c’est rude.
Surtout si l’on compare avec des artistes qui vivent dans des pays plus confortables comme les États-Unis, le Japon ou la Corée. C’est pourquoi les ateliers de la Fabrique cinéma sont importants. Ils offrent des opportunités à ces réalisateurs venant des zones en marge. L’art devrait être un échange, permettre la création entre artistes venus d’horizons différents. Si je résume, l’apport de tous ces médias différents a évidemment une influence sur ces jeunes réalisateurs. Mais cela nous permet, dans les situations difficiles que nous vivons, socialement ou politiquement, et qui nous obligent à nous battre, à penser de façon artistique. De quelle manière gardons-nous notre propre identité et comment cela se traduit-il par une création originale ? Cela a toujours été pour moi un problème intéressant à discuter.
Comment expliquez-vous que les cinéastes des pays du Sud et émergents aient besoin d’une telle aide ?
La situation dans les pays émergents ne permet pas aux gens de penser à l’art. Et donc nous, réalisateurs venant de ces régions, avons moins d’opportunités pour approcher la création artistique. Nous passons beaucoup de temps à lutter pour arriver à vivre. Ce n’est qu’après que nous pouvons étudier l’art. C’est le cas par exemple pour des pays comme la Birmanie, l’Inde, le Burkina Faso. C’est la réalité pour les populations en général, qui doivent lutter en permanence pour des conditions de vie décentes, pour les soins médicaux. Mais, dans le même temps, bien sûr, il existe des artistes qui veulent exprimer leurs pensées, leur propre expérience, qu’ils soient riches ou non. Mais ils ont moins d’opportunités.
Moi, personnellement, avant de partir de Birmanie, je n’avais pas eu la chance de voir un film dans un cinéma. C’est pourquoi il est important de donner cette opportunité à quelqu’un qui a moins de possibilités de faire des études artistiques. L’accès à l’art devrait être égal pour tous et pas réservé aux intellectuels ou aux gens riches. Nous, qui venons de classes plus pauvres, avons nos propres histoires que nous voulons exprimer. Les ateliers de la Fabrique cinéma offrent justement cet espace d’expression pour des gens très divers et issus de pays émergents. C’est très important, parce que cela va enrichir le cinéma.
Vous-même, utilisez-vous le cinéma de la même manière qu’à vos débuts ?
Dans un sens, je continue de la même manière qu’avant. Mais, dans le même temps, j’apprends beaucoup et je réfléchis à la meilleure manière d’introduire mes idées par de nouvelles formes cinématographiques. J’utilise le cinéma d’une manière documentaire : une seule équipe avec une petite caméra. Je retourne chez moi, je vais dans des endroits que je ne connaissais pas, je me familiarise avec le lieu et restitue la vie réelle. Mais quand je travaille avec des gens d’Hollywood, c’est différent. Ils ont leur opinion, et je dois ajouter des éléments, réécrire le script pour qu’ils comprennent. Pour ma part, je continue à faire beaucoup de recherches lorsque j’écris une histoire et crée des personnages. Je vais sur place voir les vraies personnes, je les interviewe. Je continue à faire ça, même si je combine avec des pratiques nouvelles.
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Histoire vivante. Le printemps de Prague, grand-père et moi
Nos recommandations culturellesLaurent EtreDes « fossiles vivants », les communistes ? Un peu à la façon des cœlacanthes, cette espèce de poissons apparue avant les dinosaures ? À première vue, la comparaison est peu flatteuse. Mais, et on le comprend dès le début du documentaire radiophonique de Paul Bertiaux, elle n’a rien de cruel et s’avère même empreinte de tendresse. C’est que le jeune réalisateur sonore, né en 1991, année de l’implosion du bloc soviétique, interroge ici sa propre histoire familiale et la façon dont il se positionne lui-même à l’égard de cet héritage.
Fils et petit-fils de communistes, il n’a pas connu son grand-père, membre des FTP. Et pourtant, cette figure tutélaire ne le quitte jamais, à la façon d’un « mini-Karl Marx relou flanqué sur l’épaule en permanence », dit-il. Entre un profond respect pour les valeurs de justice et de liberté portées par son aïeul et un désir de désacralisation, Paul Bertiaux cherche avant tout à comprendre ce qui se jouait, et se joue encore, dans l’engagement communiste. Une quête qui s’amorce avec la découverte d’une lettre, a priori dissimulée par son grand-père, dans laquelle un mystérieux correspondant évoque le printemps de Prague et sa répression par les troupes soviétiques, en 1968. Une période qui fut source de vifs débats, de cas de conscience et de déchirements pour bien des communistes.
Le dernier mot, sur fond de « réconciliation » du documentariste avec son mini-Karl Marx portatif, est laissé à de jeunes militants parisiens, qui cherchent, sans œillères, les voies d’une société meilleure. Preuve que les cœlacanthes ont bien évolué depuis leurs « lointains cousins fossiles ».
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DVD de la semaine - « La Fille qui en savait trop » de Mario Bava
Nos recommandations culturellesLe film où Mario Bava posa les premiers jalons d’un genre baroque, le giallo, thriller italien mêlant angoisse et meurtre, qui allait connaître un grand succès populaire dans les années 1970.
Vincent OstriaRéalisé par Mario Bava, c’est historiquement le premier film d’un genre florissant en Italie dans les années 1960-70, le giallo, qui alliait suspense et angoisse avec un grand brio et une redoutable inventivité, en suivant les traces d’Hitchcock. D’où son titre, calqué sur « L’Homme qui en savait trop » du cinéaste anglais. Cependant cela n’a rien d’un remake ni d’un pastiche. On assiste, comme souvent, aux tourments d’une jeune femme innocente prise dans un écheveau de meurtres qui tente d’en élucider les mystères tout en étant elle-même menacée. Avec son éblouissant noir et blanc, dans la lignée de celui du premier chef-d’œuvre du cinéaste, « le Masque du Démon », ce film doit beaucoup au talent de directeur de la photo de Bava, qui fut également un génie de la couleur dans le cinéma italien (le giallo étant en général caractérisé par sa débauche multicolore). Le récit repose sur un meurtre auquel a assisté l’héroïne une nuit à Rome, commis par un serial killer liquidant ses victimes par ordre alphabétique. Une suite chaotique de circonstances mène Nora a être dévalisée par un voyou, puis à assister à un crime dont elle ne comprendra les tenants et aboutissants que bien plus tard. Scène admirable tournée sur les célèbres escaliers de la Piazza di Spagna, qui recèle toute l’essence de ce genre fondé sur la peur et les faux-semblants. Les éléments de l’architecture romaine, stylisés par le noir et blanc, souvent filmés la nuit, deviennent une forêt de symboles en clair obscur où la jeune femme louvoie. Idem quand Nora pénètre dans un remarquable immeuble Art Nouveau de la Piazza Mincio, qui sera un des lieux centraux d’un giallo ultérieur, « le Parfum de la dame en noir » de Francesco Barrili. Les aficionados du genre pourront trouver encore une autre correspondance : le personnage un peu falot du médecin, le jeune premier de l’histoire, est incarné par l’Américain John Saxon, qui fera son retour vingt ans plus tard dans l’ultime grand fleuron de ces thrillers à l’italienne, « Ténèbres » de Dario Argento, souvent comparé à Hitchcock et continuateur inspiré de Bava. Avec « la Fille qui en savait trop », Bava posait des jalons élégants et stylés d’un courant qui prit toute son ampleur et sa folie dans la décennie qui suivit.
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Compétition. EO, la fable poétique et métaphorique de Skolimowski
Nos recommandations culturellesUne narration chaotique pour un film d’une grande beauté formelle sur les pas d’un âne de cirque privé de scène. Eo lorgne du côté de Godard et Malick dans une expérimentation visuelle plus ennuyeuse que fascinante.
Michaël MélinardEO, de Jerzy Skolimowski, Pologne-Italie, 1 h 26
Jerzy Skolimowski a beau ambitionner de rendre hommage à Au hasard Balthazar, de Robert Bresson, il semble avoir avalé du Terrence Malick. Très gros plans sur la nature et des bouts de peau, des ralentis en veux-tu en voilà, des travellings somptueux, un rendu de l’image volontiers pictural, le grand cinéaste polonais explore une large palette de champs sensoriels. Pour sa sixième apparition en compétition, le réalisateur de The Shout (grand prix spécial du jury en 1978) et de Travail au noir (prix du scénario en 1982) suit EO (Hi Han en français), un âne de cirque. Sa relation avec sa dresseuse Kasandra (Sandra Drzymalska) s’interrompt brusquement après l’interdiction de l’exploitation de ces animaux. Commence alors pour l’ex-bête de scène un parcours jalonné d’obstacles où il tente d’éviter la violence et l’absurdité des hommes.
Entre bestialité humaine et humanité animale
Ce point de départ est l’une des rares phases véritablement narratives de l’œuvre. Les autres concernent une partie de football et ses conséquences belliqueuses entre supporters, un camionneur métalleux qui appâte une réfugiée avec des spécialités culinaires polonaises et une relation conflictuelle entre une comtesse (Isabelle Huppert) et son fils (Lorenzo Zurzolo). Entre ces pastilles, l’âne erre. Il est ballotté, chouchouté, contraint, violenté, et c’est par ses yeux que nous découvrons le monde.
On ne peut dénier à Skolimowski d’avoir signé des images d’une grande beauté formelle, comme si ses qualités de peintre rejaillissaient dans cette œuvre cinématographique. Avec sa narration chaotique et déroutante, son travail sur les formes et les couleurs, il lorgne du côté d’un cinéma expérimental. Les amateurs des derniers essais de Jean-Luc Godard, dont Skolimowski est fan, apprécieront sans doute. Pourtant, le film laisse un sacré goût d’inachevé. Il y a, certes, un peu de bestialité humaine et de l’humanité animale. On peut aussi saluer son audace. Mais pour en faire quoi ? La réponse demeure énigmatique avec cette fable poétique et métaphorique un peu vaine.
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Compétition. Armageddon Time, Les Quatre Cents Coups dans un univers impitoyable
Nos recommandations culturellesLe réalisateur américain James Gray explore les limites du rêve américain au début des années 1980 à travers son histoire personnelle dans le Queens. Un film généreux et honnête qui fait écho à la période actuelle.
Pierre BarbanceyArmageddon Time, de James Gray, États-Unis, 1 h 55
James Gray n’en finira sans doute jamais avec New York malgré des incursions dans la jungle amazonienne (The Lost City of Z, 2017) et le Cosmos (Ad Astra, 2019). On le pressentait déjà avec l’extraordinaire Little Odessa, tourné en 1994, où la fiction ne cherchait pas à masquer l’expérience personnelle. On en était convaincu avec The Immigrant, en 2013, film pourtant décevant. Si, de notre côté de l’Atlantique, New York ne semble qu’une grosse pomme, ceux qui y vivent savent que en réalité, cette ville gigantesque est loin d’être homogène. Les cinq boroughs sont bien différents, socialement, les uns des autres.
Le rêve américain même écorché, ne doit pas disparaître.
Manhattan apparaît comme un joyau avec ses gratte-ciel majestueux, ses larges avenues, ses quartiers branchés, ses banques et ses musées renommés. Le décor change du tout au tout lorsqu’on emprunte un métro pour explorer Brooklyn, le Bronx ou le Queens. C’est justement dans ce dernier borough que James Gray a passé son adolescence. Là où il est retourné pour réaliser son dernier film, présenté en sélection officielle à Cannes, Armageddon Time. Comme il le reconnaît : « Je voulais rentrer à la maison et faire un film qui serait le plus personnel possible. » Et d’ajouter : « L’histoire comme les mythes émergent toujours du microcosme de l’intime. »
Au-delà des préjugés de classe et de race
Nous voici donc plongés dans les États-Unis de 1980. Une époque où les tensions internationales sont telles que la menace d’une guerre nucléaire semble imminente et, avec elle, la fin du monde. Armageddon n’est pas loin, y compris dans la bouche d’un Ronald Reagan qui s’apprête à accéder à la Maison-Blanche. C’est vraiment dans l’air du temps : le groupe britannique The Clash reprend alors un morceau de Willie Williams, Armagideon Time. Le titre du film de James Gray est tout trouvé.
Le Queens, donc, où Paul Grass (Michael Banks Repeta), 12 ans, intègre la classe de sixième dans une école publique du coin. Il se fait vite remarquer – négativement par ses pitreries – par le professeur et se lie d’amitié avec un jeune Noir, Johnny (Jaylin Webb), lui aussi dans le collimateur de l’enseignant pour des raisons de couleur de peau. Le premier grandit dans une famille juive de la classe moyenne. Il adore son grand-père Aaron (Anthony Hopkins), source d’amour, de réconfort et de conseils pour cette adolescence entamée. Le second vit seul, dans le dénuement, avec sa grand-mère malade.
Leurs univers sont différents mais leurs passions les réunissent au-delà des préjugés de classe et de race qui gangrènent la société américaine. Paul se rêve artiste et multiplie les dessins avec les encouragements de son grand-père, à qui il se confie. Johnny se voit en futur astronaute, collectionne les vignettes de la mission Apollo 13 mais ne peut en parler qu’à son copain. Tous les deux aiment la musique. C’est un peu les Quatre Cents Coups version New York avec école buissonnière, vol d’argent dans la boîte à bijoux pour que Johnny puisse participer à la visite du musée Guggenheim à Manhattan et même faire l’expérience d’un joint d’herbe dans les toilettes du collège.
Éclaboussés par la réalité sociale
Les parents de Paul, Esther (Anne Hathaway) et Irving (Jeremy Strong), décideront alors de le retirer de l’enseignement public pour l’inscrire dans un établissement privé et huppé. Et pas n’importe lequel. Siège au conseil d’administration un certain Fred Trump, père d’un futur président des États-Unis, qui assène aux élèves qu’ils ne sont pas des privilégiés mais l’élite destinée à diriger le pays demain. Des élèves bien comme il faut dans leur uniforme avec cravate, pour qui les Afro-Américains ne sont rien d’autre que des nègres. Paul et Johnny ne pourront pas échapper à une réalité sociale qui va les éclabousser et les désunir malgré eux. Une sorte d’Armageddon à leurs yeux.
Paul et Johnny ne pourront pas échapper à une réalité sociale qui va les éclabousser et les désunir malgré eux.
Aucune situation caricaturale dans ce scénario de James Gray. La réalisation est sensible. Comme à son habitude, le cinéaste prend son temps pour explorer toutes les facettes des caractères. Au final, il dresse un portrait sans concession de la société états-unienne, de sa force, de sa violence, mais aussi de ses contradictions. Les parents de Paul, issus de l’immigration, sont attachés aux valeurs humaines, au respect de l’autre, aux différences, mais extraient leur fils des griffes de la justice au détriment du copain noir, isolé et abandonné. Ils le maintiennent dans ce collège pourtant aux antipodes de leurs pensées. La victoire de Reagan les atterre. Mais le rêve américain, même écorché, ne doit pas disparaître car c’en serait fini de leurs espoirs, semble nous dire James Gray. Personne n’est dupe sur la différence entre mythe et réalité d’une société qui se prétend sans classes. Un film généreux, honnête et très personnel, ce qui, par les temps qui courent, est salvateur.
Et aussi
Quinzaine des réalisateurs. Les songes heureux de Juliette
L’Envol, de Pietro Marcello, Allemagne-Italie-France, 1 h 40
Quoi de mieux pour démarrer l’ouverture de cette provocatrice sélection que l’Envol ? Pietro Marcello présente son dernier opus librement inspiré du roman des années 1920 les Voiles écarlates, du Russe Alexandre Grine. Avec l’histoire de Juliette (Juliette Jouan, belle révélation), qui semble détenir la clé des songes poétiques, le réalisateur s’attache à des personnages tout en humanité, en rêves et en souffrances dans ce nord de la France éprouvé par la Première Guerre mondiale. Le père de Juliette, Raphaël (Raphaël Thiéry), taille la vie comme il le fait du bois, alors que la mère adoptive, Adeline (Noémie Lvovsky), dirige la maison d’une main de maître. La jeune femme laisse libre cours à ses émotions, comme ces sentiments qu’elle éprouve pour l’aviateur Jean (Louis Garrel). Le cinéaste nous offre des plans superbes. P. B.
Acid. Shot amoureux et gueule de bois
How to Save your Dead Friend, de Marusya Syroechkovskaya, Suède-Norvège-France-Allemagne, 1 h 43
Cinéaste russe, Marusya Syroechkovskaya retourne dans ses archives personnelles à la mort de son amour de jeunesse. Deux phases de leur relation se répondent dans ce documentaire autobiographique rythmé par sa voix off. Et quinze années de leur quotidien et de celui d’une jeunesse russe en mal de repères défilent devant nos yeux. La première partie, celle de la naissance d’une idylle, est la plus réussie. Marusya, adolescente déprimée chronique, rencontre Kimi, jeune homme tendance spleen. Même délire, même façon de voir la vie, l’amitié fusionnelle prend un virage plus tactile. Y a de l’amour dans l’air. Et un mariage au bout. Ensuite, tout capote. Et le film perd aussi de son intensité quand prennent le pas l’alcool, la drogue et l’environnement familial toxique. Là, le portrait de couple a un petit air de déjà-vu. M. M.
Semaine de la critique. Une famille au bord de la crise de nerfs
Alma Viva, de Cristèle Alves Meira, France-Portugal, 1 h 25
Les vacances estivales annuelles de la petite Salomé au Portugal prennent un tour tragique avec la mort de sa grand-mère maternelle. Sa mère et ses oncles et tantes s’écharpent au sujet de l’organisation des funérailles. Les langues se délient, les vieux dossiers ressortent. Résultat, le corps de la défunte reste à la maison, en attendant mieux. La température monte à l’intérieur, un incendie de forêt menace à l’extérieur, ajoutant une tension supplémentaire. Cinéaste franco-portugaise, Cristèle Alves Meira propose une œuvre un peu acerbe, naturaliste, traversée par une incursion du fantastique et de la sorcellerie. Le récit foisonnant crée de la friction, pénètre la sphère intime et dévoile au regard de la jeune héroïne des secrets de famille. Un bémol, tout de même, le film manque singulièrement de rythme. M. M.
Festival de Cannes 2022james graycinémaanthony hopkins L'Humanité
Un certain regard. Tirailleurs, du Sénégal aux tranchées ardennaises
Nos recommandations culturellesEnrôlés de force dans l’armée française pour participer à la guerre de 14-18, un père et son fils tentent de survivre dans un univers inconnu. Un projet à l’ambition mémorielle, porté par Omar Sy.
Michaël MélinardTirailleurs, de Mathieu Vadepied, France, 1 h 40
Sur la question de l’exploitation des soldats issus des colonies, le Festival de Cannes n’en est pas à son coup d’essai. En 2006, Rachid Bouchareb avait rappelé, dans Indigènes , le rôle des tirailleurs algériens et des goumiers marocains dans la Libération et le racisme et les discriminations qu’ils ont endurés. À la clé, un prix d’interprétation collectif pour les cinq acteurs principaux. Tirailleurs, le second long métrage de Mathieu Vadepied, n’est certes pas en lice pour la palme d’or, mais, en ouvrant la section Un certain regard, il bénéficie d’une belle visibilité.
Omar Sy incarne Bakary, un tirailleur sénégalais. En 1917, en Afrique subsaharienne, des troupes coloniales recrutent des soldats pour défendre la mère patrie. Dans son village sénégalais, Bakary veut absolument épargner à son fils Thierno (Alassane Diong) d’aller mener cette guerre entre Blancs. Mais le jeune homme est enrôlé de force. Bakary s’engage, cachant leur lien, pour le rejoindre avec une seule idée en tête : fuir. Sa quête échoue. Père et fils découvrent les tranchées ardennaises. Thierno parle français. Ce n’est pas le cas de Bakary, perdu dans cette garnison où tous les coloniaux s’expriment dans les différentes langues du continent africain. Et même s’il tente de protéger son fils envers et contre tous, le jeune homme s’émancipe peu à peu, galvanisé par un jeune officier désireux d’exploiter sa fougue et son courage.
Le comédien français le plus populaire joue en peul. C’est déjà un événement en soi. Mais l’acteur s’est aussi mué en producteur pour ce projet porté depuis Intouchables, dont Mathieu Vadepied était le directeur de la photographie. Le cinéaste revendique la volonté de s’adresser au plus grand nombre. Il parie avant tout sur l’émotion avec une mise en scène classique, usant généreusement du plan-séquence et de gros plans sur les visages. Ce désir de séduire un large public s’illustre aussi dans un récit où la filiation occupe une place cruciale.
Le parti pris d’un cinéma populaire, au sens noble du terme
C’est parfois cousu de fil blanc, un peu trop aseptisé. Néanmoins, ça marche. Et si la part de fiction est assumée, interrogeant notamment la possibilité que le Soldat inconnu soit un tirailleur sénégalais, le cinéaste entend faire bouger les lignes mémorielles. Ce parti pris d’un cinéma populaire, au sens noble du terme, vise clairement à rendre hommage aux tirailleurs sénégalais (dont l’appellation trompeuse désigne les soldats de l’Afrique subsaharienne) et à changer le regard. Fini le temps du Y’a bon Banania.
D’ailleurs, à cette image d’un soldat tout sourires, le cinéaste substitue une représentation plus complexe, plus grise, où les tirailleurs se montrent retors, malhonnêtes, impitoyables, solidaires et héroïques, et pas uniquement victimes. Pari réussi puisqu’il les installe aux côtés des poilus, dans le récit national de la Première Guerre mondiale. Dans le contexte identitaire ambiant, ce choix a du sens. Il incorpore les Français originaires d’Afrique subsaharienne et les immigrés de ces anciennes colonies dans une histoire séculaire dramatique mais également glorieuse.
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Compétition. Les Huit Montagnes en liberté
Nos recommandations culturellesOde pudique à la nature, récit d’une amitié indéfectible, le sixième long métrage de Felix Van Groeningen, coécrit et réalisé avec son épouse, Charlotte Vandermeersch, arpente les cimes des alpages du val d’Aoste.
Michaël MélinardLes Huit Montagnes, de Félix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch, Italie/Belgique/France, 2h27
Le cinéma n’a pas de frontières et les Huit Montagnes est là pour le rappeler. Cette coproduction italo-belgo-française réalisée par un couple de Flamands et principalement tournée dans les alpages du val d’Aoste en italien est en plus rythmée par les compositions pop-folk, en anglais, d’un multi-instrumentiste suédois, Daniel Norgren. On connaît Felix Van Groeningen, révélé à la Quinzaine des réalisateurs avec la Merditude des choses puis plus largement dans la cinéphilie hexagonale avec l’attribution du césar du meilleur film étranger pour le mélo Alabama Monroe. Il a aussi signé, en 2018, My Beautiful Boy aux États-Unis, réunissant Steve Carell et Timothée Chalamet.
La coréalisatrice, Charlotte Vandermeersch, est moins connue. D’ordinaire comédienne, notamment dans Belgica, de Van Groeningen, elle n’apparaît pas ici à l’écran. Néanmoins, en plus de la mise en scène, elle a coécrit le scénario, adapté du roman homonyme de Paolo Cognetti, lauréat du prix Strega, l’un des plus prestigieux d’Italie, et du Médicis étranger en France.
Comme son nom l’indique, ce long métrage prend racine dans la montagne même si les huit évoquées dans le titre se réfèrent non pas au Val d’Aoste, mais à la mythologie hindoue. Selon la légende, le mont Meru, situé au centre de la terre, est entouré de huit mers et huit montagnes. Apprend-on davantage en gravissant les huit sommets ou en grimpant sur le mont Meru ? Là est la question à laquelle le parcours dissemblable des deux personnages clés tente de répondre. Car l’œuvre est d’abord le récit d’une rencontre, celle d’un gamin des villes et d’un gamin des champs escarpés du val d’Aoste. Leur amitié traverse le temps malgré les soubresauts de l’existence.
Un large espace est donné à la complexité des personnages
À Grana, le petit village où le hasard réunit Bruno et Pietro, il ne reste quasiment plus d’habitants. L’arrivée de la route, censée en attirer de nouveaux, les a fait fuir. Des 183 ouailles n’en reste que 14. Dont un seul enfant, Bruno. Pietro, lui, vient de Turin pour passer ses vacances estivales avec sa mère, loin de la pollution piémontaise. De ces 14 résistants, trois seulement pénètrent le cadre : Bruno, son oncle et sa tante. Un dispositif qui ajoute à l’impression d’isolement et d’immensité malgré le choix de tourner en 1:33, ce format d’habitude dédié à la télévision. Le terrain de jeu est immense pour les deux mômes de 11 ans. À l’abri des regards adultes, ils gambadent en toute liberté sur les pentes, escaladent le toit des maisons abandonnées, plongent dans le lac.
Les deux cinéastes interrogent leur obsession de la famille de sang et de celle de coeur.
Et même si Bruno doit aider à la traite des vaches et à la fabrication du fromage de ses oncle et tante, il semble profiter pleinement de ses moments d’insouciance enfantine. On comprend néanmoins très vite que tout n’est pas rose pour Bruno. Il ne voit jamais son père, maçon absent, sorte d’entité mystérieuse travaillant à l’étranger, en Suisse ou en Autriche. Pas mieux du côté de la mère, dont on ne sait rien. Les rapports de Pietro et de son père sont aussi délicats. Ingénieur qui se tue à la tâche, il décompresse dans des randonnées où il entraîne son fils. C’est là leur seul véritable lien. Quand les parents de Pietro proposent d’amener Bruno à Turin afin qu’il puisse poursuivre ses études, son père refuse. Son fils devient lui aussi maçon. Fin de la première partie.
Les deux amis se perdent de vue. Ils ont grandi, pris des chemins divergents. Pietro se cherche, voyage, enchaîne les petits boulots précaires, éternel insatisfait qui a rompu toute relation avec son père et ses exhortations au conformisme bourgeois. Bruno a aussi coupé les ponts avec le sien et retrouvé la montagne. Le décès du père de Pietro les rapproche. Bruno lui avait fait la promesse de lui construire une maison dans la montagne. Il demande à Pietro de l’aider à la tenir.
Cette œuvre hybride qui quitte ponctuellement le val d’Aoste pour Turin ou le Népal aime prendre son temps (2 h 27). C’est sa principale qualité et sa limite. Certes, le film est sans doute trop long. Néanmoins, outre que cette durée offre un large espace à la complexité des personnages, superbement incarnés par Luca Marinelli (Pietro adulte), vu dans le rôle éponyme de Martin Eden, et Alessandro Borghi (Bruno adulte), elle permet aux cinéastes de continuer à interroger leur obsession de la famille de sang et de celle de cœur. Les deux héros refusent les assignations et le déterminisme social. En cela, les Huit Montagnes est un film sur la liberté et ses contraintes. Avec ses paysages majestueux et la rusticité de la vie dans les alpages, c’est aussi un hommage à une nature préservée, immuable face aux contingences économiques.
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Palestine. L’occupation, responsable de la mort de Shireen Abu Akleh
Premier planL’assassinat de la journaliste dans le camp de réfugiés de Jénine et le déchaînement de violences policières israéliennes lors de son enterrement ne doivent rien au hasard. C’est la marque de la politique coloniale. La Cour pénale internationale doit être saisie.
Pierre BarbanceyL’émotion internationale suscitée par la mort de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh n’était pas encore retombée, son corps pas encore mis en terre, peu importe pour les autorités israéliennes, qui, à l’assassinat, mêlent le mépris, l’injure et l’irrespect.
Après avoir tué une journaliste, les Israéliens attaquent son cortège funèbreSitôt connue la mort de notre consœur, abattue dans le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée où l’armée israélienne menait un raid, le premier ministre, Naftali Bennett, s’est écrié : « Il semble probable que des Palestiniens armés soient responsables de la mort malheureuse de la journaliste. » Son ministre de la Défense, Benny Gantz, assurait même avec l’aplomb d’un arracheur de dents qu’ « il n’y avait eu aucun tir (de l’armée) en direction de la journaliste ».
« La violence, le sentiment de haine et le mépris de la dignité humaine »
Vendredi, à Jérusalem, des milliers de Palestiniens participaient avec tristesse et dignité aux obsèques de Shireen. À la sortie du cercueil de l’hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-Est, secteur de la ville également occupé par Israël, la police a pénétré dans l’enceinte de l’établissement et chargé une foule brandissant des drapeaux palestiniens.
Le cercueil a failli tomber des mains des porteurs frappés à coups de matraque, avant d’être rattrapé in extremis, selon des images des télévisions locales. Mais, là encore, si les policiers israéliens ont fait usage de la force, c’est parce qu’ils « avaient été exposés à la violence des émeutiers, ce qui les a poussés à recourir à la force », explique sans honte leur hiérarchie.
Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civilsDans les deux cas, l’assassinat de la journaliste puis le matraquage de la foule lors de ses obsèques ont provoqué un rare tollé. Ces scènes, où l’on voit les forces de sécurité israéliennes faire vaciller le cercueil, « font froid dans le dos, rappelant la brutalité infligée aux personnes endeuillées lors de funérailles de militants contre l’apartheid », dénonce ainsi Mamphela Ramphele, présidente de la Fondation Desmond-Tutu, consacrée au regretté archevêque sud-africain et prix Nobel de la paix. Elle déplore « la violence, le sentiment de haine et le mépris de la dignité humaine » affichés.
55 journalistes palestiniens tués depuis 2000
Une fois n’est pas coutume, le « meurtre » de la journaliste d’Al-Jazeera a été condamné à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui réclame une « enquête transparente et impartiale ». Même son de cloche à Washington. « Nous condamnons fermement le meurtre de la journaliste américaine Shireen Abu Akleh », a tweeté le porte-parole du département d’État américain. L’Union européenne a condamné « l’usage disproportionné de la force et le comportement irrespectueux de la police israélienne » durant les obsèques. La représentation française à Jérusalem a jugé « profondément choquantes » les « violences policières ». Autant dire que les responsables israéliens n’ont pas envisagé une enquête de gaieté de cœur. Ils tergiversent, réclament que leur soit remise la balle afin de réaliser un examen balistique – ce que refusent les Palestiniens. « Les autorités israéliennes ont commis ce crime et nous ne leur faisons pas confiance », a déclaré le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.
Une commission d’enquête indépendante démontrera certainement la culpabilité d’un soldat israélien dans le meurtre de Shireen Abu Akleh ou dans l’ordre d’attaquer le convoi funéraire. Mais la question essentielle est la suivante : que faisait l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Jénine là où, il y a exactement vingt ans, elle avait déjà perpétré un massacre ? Pourquoi la police israélienne était-elle dans l’enceinte de l’hôpital de Jérusalem-Est ? Tout simplement parce qu’Israël occupe les territoires palestiniens et que sa nature coloniale implique d’annihiler toute résistance, partout.
La mort de la journaliste ne peut masquer la répression en cours depuis des années et son aggravation ces dernières semaines. Fadwa Khader, membre de la direction du Parti du peuple palestinien (PPP), a été blessée, jeudi, lors d’une manifestation. Un Palestinien est mort, dimanche, des suites de blessures subies lors de tirs de l’armée israélienne, deux jours plus tôt. Un autre a succombé, samedi, à ses blessures infligées lors de heurts avec la police israélienne en avril, sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est. Depuis 2000, au moins 55 journalistes palestiniens ont été tués par les forces d’occupation et 16 d’entre eux sont actuellement emprisonnés.
Quant au blocus contre la bande de Gaza, il se poursuit depuis plus de quinze ans maintenant. Magnanimes, les Israéliens ont autorisé, dimanche, le passage aux travailleurs de cette enclave palestinienne après environ deux semaines de fermeture, pour qu’ils viennent travailler… en Israël. Preuve, s’il en fallait une, du sentiment d’impunité de Tel-Aviv, la construction prochaine de près de 4 500 logements dans des colonies en Cisjordanie a été approuvée le lendemain même de l’assassinat de Shireen Abu Akleh.
Il existe aujourd’hui 5,7 millions de réfugiés palestiniens répartis entre la Cisjordanie, la bande de Gaza, la Jordanie, le Liban et la Syrie. Israël mène une guerre de tous les instants contre la population palestinienne : bombardements sur Gaza, incursions militaires, bouclage des villes et des villages, destructions de maisons en Cisjordanie. Les journalistes sont des témoins, donc des cibles. Mais les Palestiniens ont besoin d’actes, pas de paroles. Ils rejettent le « deux poids, deux mesures » des Occidentaux, celui qui, avec le même cocktail Molotov, fait du Palestinien un terroriste et de l’Ukrainien un résistant. Qui fait décider de sanctions contre la Russie mais laisse impuni Israël. C’est aussi sans doute ce qui a déclenché une réaction ulcérée dans les pays du monde entier.
Les États européens, France en tête, pourraient saisir la Cour pénale internationale (CPI), comme la ratification du statut de Rome leur en donne la possibilité, pour examiner les possibles crimes de guerre, sans attendre une enquête du procureur qui déciderait éventuellement de la saisie de la CPI. Ils pourraient également reconnaître l’État de Palestine, décider un certain nombre de mesures, comme des sanctions, pour imposer à Israël le respect du droit international et des résolutions de l’ONU. Sans cela, inutile de parler d’une solution à deux États. Et inutile de s’émouvoir du décès d’une journaliste. Sa mort porte un nom : occupation.
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Cisjordanie. La journaliste Shireen Abu Akleh victime d’un tir israélien à Jénine
La reporter de la chaîne arabe Al-Jazeera, qui couvre le conflit israélo-palestinien depuis plus de deux décennies, a été tuée mercredi, dans un raid de l’armée israélienne à Jénine.
Nadjib TouaibiaLa journaliste Shireen Abu Akleh, une des plus connues de la chaîne arabe Al-Jazeera, a été tuée mercredi matin par un tir de l’armée israélienne alors qu’elle couvrait des affrontements dans le secteur de Jénine, en Cisjordanie occupée, rapporte l’AFP. Le ministère palestinien de la Santé et la chaîne Al-Jazeera ont, dans la foulée, confirmé l’information. Un autre journaliste a été blessé lors de ces affrontements, ont indiqué des sources hospitalières.
Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civilsCe drame intervient près d’un an jour pour jour après la destruction de la tour Jalaa, où étaient situés les bureaux de la chaîne qatarie dans la bande de Gaza, lors d’une frappe aérienne israélienne en pleine guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël.
Israël-PalestineAl-Jazeera L'Humanité
Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civils
ActuLa coalition gouvernementale aux commandes en Israël donne carte blanche aux soldats, qui se livrent à une répression aveugle. Exactions, exécutions sommaires, colonisation sauvage... Tel-Aviv ouvre la voie à un nouvel embrasement.
Nadjib TouaibiaUn an après la guerre des Onze-Jours, en mai 2021, le quotidien s’écrit à nouveau en lettres de sang en terre de Palestine. L’affrontement le plus meurtrier depuis la guerre de 2014, entre Israël et le Hamas, avait alors fait plus de 243 morts côté palestinien, dont 66 enfants et 39 femmes. Plus d’une vingtaine de familles avaient été décimées par les frappes israéliennes, 15 000 habitations détruites, dont 205 tours résidentielles, et environ 91 000 Gazaouis avaient été déplacés. Le cessez-le-feu conclu après ce terrible bilan a épargné des vies. La situation n’en reste pas moins explosive. Elle illustre plus que jamais le désespoir de la jeunesse palestinienne à l’horizon bouché, prise en étau entre la répression sanglante israélienne et la désunion persistante des organisations dirigeantes (Hamas, OLP), du pain bénit pour Tel-Aviv.
À Jérusalem : nouvelles provocations israéliennes sur l’esplanade des MosquéesDans ce contexte, Israël entretient le feu. La répression s’intensifie en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Les arrestations se multiplient, ainsi que les démolitions de maisons. La colonisation se poursuit sous des formes inédites. Dernier fait en date : une douzaine de villages palestiniens et environ un millier de personnes, des bergers et des agriculteurs, sont sous la menace d’expulsions à Masafer Yatta, au sud de la Cisjordanie, pour céder les terres à l’armée qui désire en faire un champ de tir. Le tout avec la bénédiction de la Cour suprême. « L’expansion des colonies, les démolitions et les expulsions sont illégales au regard du droit international. L’UE condamne de tels plans et demande instamment à Israël de cesser les démolitions et les expulsions, conformément à ses obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme », a déclaré à ce propos le porte-parole de Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne.
Palestine. Omar, 80 ans, mort sous les coups de l’occupationUne période propice au déchaînement
Cette violence permanente aux multiples facettes pousse les jeunes Palestiniens à des actes désespérés en territoire israélien et à des affrontements perdus d’avance avec des soldats lourdement armés. Un Palestinien âgé de 18 ans a été tué, mercredi, dans la ville d’Al-Bireh, en Cisjordanie occupée. De nouveaux cycles d’embrasements sont prévisibles dans les jours qui viennent : le 15 mai, jour de commémoration de la Nakba (catastrophe, mot qualifiant l’exode palestinien de 1948) ; le 28 mai, pour l’occupation de Jérusalem-Est et, le 5 juin, pour l’annexion de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et du Golan syrien. Une période propice au déchaînement des discours et des ambitions d’expansion coloniale.
La résistance palestinienne à l’occupation israélienne et à l’apartheid n’est pas du terrorisme. » GHADA KARMI, UNIVERSITAIRE
Nul doute que les provocations s’enchaîneront, qui déclencheront des réactions d’une jeunesse aux mains nues, acculée, dans l’indignation, la colère et la révolte. Les deux jeunes qui ont ciblé des civils israéliens au hasard n’appartiennent à aucun groupe, ni à aucun réseau, selon l’armée et l’Autorité palestinienne. Mais ils sont originaires de Jénine, de triste mémoire, où les troupes israéliennes se sont livrées, il y a vingt ans, à un massacre dans un camp de réfugiés. « Ce sont des Palestiniens normaux, des Palestiniens en colère, qui se sont sentis humiliés par Israël et qui ont réagi aux attaques quotidiennes de l’armée contre leur communauté », estime le gouverneur, Akram Rajoub . « La résistance palestinienne à l’occupation israélienne et à l’apartheid n’est pas du terrorisme. (…) Israël, c’est un État qui tue des enfants, assiège des innocents et construit des colonies sur la terre d’autrui », rappelle de son côté l’universitaire Ghada Karmi.
En Cisjordanie, un trou dans l’occupationDepuis les attentats qui ont fait 14 morts en Israël, les militaires ont carte blanche pour réprimer aveuglément dans la ville de Jénine, qui est quasiment assiégée. La punition collective systématique est une opération courante. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé des exactions contre des civils. Des Palestiniens ont été tués à bout portant. Au mois d’avril, les autorités israéliennes ont lancé une répression massive à Jérusalem-Est. Selon un rapport publié par le gouvernorat de Jérusalem, la police a arrêté 894 Palestiniens, imposé une assignation à résidence à 37 autres, banni 590 personnes de la mosquée Al-Aqsa et blessé 463 personnes.
Sous la pression de Benyamin Netanyahou en embuscade
« Le problème réside dans le fait que le gouvernement israélien actuel est fragile et qu’il se voit contraint de faire des concessions pour les colons et les partis de droite israéliens », analyse le politologue palestinien Ghassan Al Khatib. En effet, depuis le 1er janvier 2021, près de 400 Palestiniens ont été tués. La coalition Bennett-Lapid prend soin de fermer les yeux et de faire protéger par la police l’extrême droite raciste et les hordes de colons qui traquent les fidèles musulmans sur l’esplanade des Mosquées, notamment durant le mois de ramadan. « La solution au problème des réactions palestiniennes violentes n’est pas d’utiliser la force militaire, mais plutôt d’atténuer les provocations contre les Palestiniens, d’améliorer la situation économique et de leur donner l’espoir d’un avenir politique », ajoute Al Khatib.
Palestine. L’OLP dans l’impasse, Abbas organise sa successionLe gouvernement israélien, sous pression de Benyamin Netanyahou en embuscade, dont le retour tient au basculement de quelques voix à la Knesset, ne va sûrement pas dans ce sens. Il semble plutôt bien disposé à précipiter un affrontement direct avec le Hamas. La guerre en Ukraine, qui occupe l’opinion internationale, lui offre une marge de manœuvre à l’abri du silence fort probable des États-Unis. Israël paraît aussi déterminé à tirer profit des travers de la résistance palestinienne, considérablement affaiblie.
En perte de vitesse, l’OLP, enlisée sous la direction de Mahmoud Abbas, semble incapable d’offrir à la jeunesse des raisons d’espérer. La nébuleuse islamiste n’apporte pas davantage de réponse autre que l’affrontement armé qui saigne les Gazaouis et dévaste le territoire sous blocus. L’épisode meurtrier de la guerre des Onze-Jours, en mai 2021, a toutefois scellé l’unité dans la société civile. « Les Palestiniens à l’intérieur d’Israël ont ressenti la même chose que les Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza. C’est une mauvaise nouvelle pour Israël », résume Ghada Karmi. La donne pourrait en effet changer.
Israël-Palestine Le Figaro
Le G7 promet 19,8 milliards de dollars pour le budget de l'Ukraine
EN COURS : Mis à jour le 20 mai 2022 à 14:30
Les pays du G7 ont promis vendredi de mobiliser 19,8 milliards (18,7 milliards d'euros) de dollars pour soutenir les finances de l'Ukraine, confrontée depuis février à l'invasion de l'armée russe, selon leur déclaration à l'issue d'une réunion des ministres des Finances en Allemagne.
«En 2022, nous mobilisons 19,8 milliards de dollars d'aide budgétaire, dont 9,5 milliards de dollars d'engagements récents (...) afin d'aider l'Ukraine à combler son déficit financier et continuer d'accorder des services de base au peuple ukrainien», selon cette déclaration conjointe.
Suspension des livraisons de gaz russe à la Finlande à partir de samedi
Après la Pologne, c’est au tour de la Finlande de se voir couper les livraisons de gaz russe, à compter de samedi matin, a annoncé le groupe énergétique finlandais Gasum, une conséquence du refus de la Finlande de payer le géant russe Gazprom en roubles.
«Il est très regrettable que la livraison contractuelle en gaz naturel soit suspendue. Nous avons cependant veillé soigneusement à nous préparer à cette situation», a annoncé le directeur général de Gasum, Mika Wiljanen, dans un communiqué. «Il n'y aura pas de coupures dans le réseau de distribution de gaz»
Les défenseurs d'Azovstal ont reçu l'ordre de Kiev d'arrêter de combattre
Après plusieurs semaines de combats dans l’immense aciérie, les défenseurs d'Azovstal ont reçu l'ordre de Kiev d'arrêter de combattre, selon le commandant. «Le commandement militaire supérieur a donné l'ordre de sauver les vies des militaires de notre garnison et d'arrêter de défendre la ville», a déclaré Denys Prokopenko, commandant du régiment Azov, une des unités ukrainiennes présentes dans l'aciérie.
Plus tôt dans la matinée, les forces russes annonçaient que plus de 1900 militaires ukrainiens s’étaient rendus à l’ennemi. «Les nationalistes bloqués dans l'usine ont commencé à se rendre. Actuellement, 1908 personnes ont déposé les armes», a déclaré Sergueï Choïgou, le ministre russe de la Défense.
Les autorités ukrainiennes veulent organiser un échange de prisonniers de guerre, mais les autorités russes ont indiqué à maintes reprises qu'elles considéraient au moins une partie d'entre eux non pas comme des soldats mais comme des combattants néonazis.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: les défenseurs d'Azovstal ont reçu l'ordre de Kiev d'arrêter de combattre
La Russie crée de nouvelles bases militaires en réplique à l'élargissement de l'Otan
La Russie va créer douze nouvelles bases militaires dans l'ouest du pays en réponse au renforcement de l'Otan et son élargissement attendue à la Finlande et la Suède, a annoncé le ministre russe de la Défense.
«D'ici la fin de l'année, 12 bases militaires et unités seront déployées dans le district militaire de l'Ouest», a déclaré Sergueï Choïgou devant les cadres de son ministère et de l'armée, relevant «la croissance des menaces militaires aux frontières russes» et accusant l'Otan et les Etats-Unis.
» LIRE AUSSI : L'Otan a-t-elle promis à la Russie de ne pas s'étendre à l'Est ?
Moscou dit avoir presque achevé la conquête de la région ukrainienne de Lougansk
Le ministre russe de la Défense a assuré vendredi que la conquête de la région ukrainienne de Lougansk (est) était presque achevée, et que 1908 militaires ukrainiens retranchés sur le site sidérurgique d'Azovstal de Marioupol s'étaient rendus.
«Les unités des forces armées russes, avec les divisions de la milice populaire des républiques populaires de Lougansk et Donetsk continuent d'accroître le contrôle sur les territoires du Donbass. La libération de la république populaire de Lougansk est presque achevée», a-t-il déclaré, cité par les agences russes.
» LIRE NOTRE REPORTAGE : À l’est de Kharkiv, un enfer de tueries et de viols commis par les Russes dans leur déroute
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: la Russie «a un énorme problème de coordination et de communication sur le terrain», analyse Alexis Feertchak
Le soldat russe jugé pour crime de guerre «pas coupable», selon son avocat
Le soldat russe jugé à Kiev pour crime de guerre en Ukraine «n'est pas coupable», a affirmé son avocat au troisième jour de ce premier procès du genre depuis le début de l'invasion russe dont le verdict sera annoncé lundi.
«Compte tenu de toutes les preuves et témoignages, je crois que M. Chichimarine n'est pas coupable du crime dont il est accusé», a dit Viktor Ovsiannykov, demandant aux juges «d'acquitter (son) client», qui s'est lui dit «(être) sincèrement désolé» d'avoir tué un homme de 62 ans dans le nord-est de l'Ukraine.
L'avocat a assuré que son client ne voulait pas exécuter l'ordre de tirer, arguant qu'il n'avait pas obéi dans une première fois. La défense a aussi souligné qu'il s'était rendu volontairement aux forces ukrainiennes et ne niait pas les faits. L'avocat a en outre assuré que le soldat ne tentait que de sauver sa vie, rejetant la responsabilité sur ses commandants.
Des arguments balayés par l'accusation qui réclamé une réclusion à perpétuité. «Il exécutait un ordre criminel et en était bien conscient», a lancé un des procureurs. S'exprimant en russe, le militaire avait à ses côtés une interprète qui lui traduisait les propos d'autres participants tenus en ukrainien.
«En Ukraine, une escalade du conflit est tout à fait possible»
L’ancien ministre de la Défense, qui s’est personnellement impliqué en faveur d’une solution négociée entre Moscou et Kiev en 2014, analyse les conséquences du conflit entre la Russie et l’Ukraine.
» LIRE NOTRE GRAND ENTRETIEN de Jean-Pierre Chevènement
Comment les employés de Tchernobyl ont tenu tête aux Russes
Lioudmila Kozak résume son travail en quelques mots: elle et ses collègues sont «les yeux» de Tchernobyl. Depuis 2006, la jeune femme énergique scrute les moniteurs des caméras de la centrale nucléaire, hors service depuis 1986, date de l’un des plus graves accidents de l’histoire. Le 24 février, alors qu’elle doit terminer son tour de garde, Lioudmila n’en croit pas ses yeux: des centaines de blindés, de tanks, et surtout «des hommes en noir» s’introduisent sur le territoire de la station.
À 4 heures du matin, l’armée russe a commencé son invasion de l’Ukraine par la zone d’exclusion de Tchernobyl. Depuis l’accident, l’accès à ce territoire contaminé grand comme le Luxembourg est restreint. Valentin Geïko, le chef de service, est à son poste dans le bâtiment voisin. Les équipes doivent être relevées vers 9 heures. À 50 kilomètres à vol d’oiseau, à Slavoutych, une ville créée pour accueillir les employés de la centrale après l’accident, près de 700 d’entre eux sont déjà assis dans le train qui doit les amener à leurs postes.
À VOIR AUSSI - Ukraine: le niveau de radioactivité à Tchernobyl se situe «dans la normale», a estimé le chef de l'AIEA
Par un accident de la géographie et de l’histoire, ce dernier passe par la Biélorussie, là même où se déroulent les combats. Les services de sécurité, l’armée, les responsables à Kiev… depuis les premières explosions, personne ne répond au vieux téléphone de Valentin Geïko. Le septuagénaire donne donc directement l’ordre de ne pas faire partir le train. «Plus personne ne peut sortir de Tchernobyl, seuls les soldats russes entrent», se souvient Valentin, qui reçoit Le Figaro dans son bureau de la centrale.
Sa chemise grise à carreaux lui donne un air de fonctionnaire sympathique. Pendant une heure, les yeux fixant le mur, il raconte pour la première fois son expérience de l’occupation dans un monologue, interrompu par de nombreux appels téléphoniques. Plusieurs fois, il s’interrompt pour rappeler: «Mais pour avoir toute l’histoire, il vous faudrait six heures.»
» LIRE NOTRE REPORTAGE
Les questions qui se posent après l'expulsion des diplomates français de Russie
Pour le personnel de l'ambassade de France à Moscou, la décision du Kremlin est tombée sans surprise. À l’issue d'une audience avec l'ambassadeur de France le 18 mai, la Russie a annoncé l'expulsion de 34 diplomates français, sommés de quitter le territoire dans les quinze jours. Une réponse au renvoi mi-avril de 41 agents russes à Paris, et annoncée de pair avec le renvoi de 24 diplomates italiens et 27 espagnols.
Depuis le début de l'invasion en Ukraine, les expulsions diplomate contre diplomate entre l'Europe et la Russie se sont succédées par vagues, un procédé traditionnel dans les us et coutumes de la diplomatie internationale.
» LIRE LES RÉPONSES DE NOTRE JOURNALISTE
La Russie connaît-elle une pénurie de missiles, comme l'affirme Volodymir Zelensky?
En Ukraine désormais, la Russie mène une guerre d'usure après une première phase d'invasion ratée. Et pour soutenir sa puissante artillerie qui déchaîne un véritable déluge de feu sur les positions ukrainiennes, l'armée russe peut compter sur d'importants stocks de munitions hérités de la période soviétique. Mais qu'en est-il des missiles de précisions en particulier ? «Les quelque 2000 missiles que l'armée russe a tirés sur l'Ukraine constituaient la majorité de ses réserves», a déclaré Volodymyr Zelensky ce mercredi dans une allocution télévisée.
Ces missiles de précisions, à savoir les missiles de croisière et les missiles balistiques ou semi-balistiques à courte et moyenne portée qui peuvent être guidés, sont essentiels pour la poursuite de la guerre. Les Russes ont-ils épuisé leur stock en la matière ? Peuvent-ils facilement réapprovisionner leur réserve ?
» LIRE NOTRE VÉRIF
Le premier soldat russe jugé pour crime de guerre «demande pardon»
Alors que le premier procès d'un militaire russe pour crime de guerre a repris hier à Kiev, «je sais que vous ne pourrez pas me pardonner, mais je vous demande pardon», a déclaré le sergent Vadim Chichimarine, 21 ans et un visage juvénile, à la veuve de l'homme de 62 ans qu'il est accusé d'avoir abattu le 28 février dans le nord-est de l'Ukraine, alors que, sa colonne de blindés ayant été attaquée, il tentait de rejoindre les siens.
La prison à vie a été requise contre le jeune soldat, qui a plaidé coupable. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a encore qualifié mercredi «de fakes ou de mises en scène» les accusations pesant sur les troupes russes.
Au même moment, un autre procès pour crimes de guerre s'est ouvert dans le nord-est de l'Ukraine : celui de deux militaires russes accusés d'avoir tiré des roquettes sur des infrastructures civiles dans la région de Kharkiv.
» LIRE NOTRE ENTRETIEN : Premier procès pour crime de guerre à Kiev : «En se précipitant, l'Ukraine risque de se prendre à son propre piège»
Les bombardements russes continuent de faire des victimes. Ils ont fait 12 morts et 40 blessés jeudi à Severodonetsk, dans la région de Lougansk (est), selon le gouverneur local Serguiï Gaïdaï. Il a affirmé que la plupart des tirs avaient touché des immeubles d'habitation, et que le bilan pourrait s'alourdir.
Le peuple ukrainien est «fort, indestructible, courageux et libre», selon Volodymyr Zelensky
Alors que les combats se durcissent dans l’est du pays, le président Zelensky a déclaré que son peuple demeurait «fort, indestructible, courageux et libre», dans une vidéo marquant le jour de la Vychyvanka, la fameuse chemise brodée traditionnelle ukrainienne, qu'il portait pour l'occasion.
Puis dans un discours devant des étudiants, il a parlé d'une «guerre d'indépendance», et estimé que la Russie resterait «probablement toujours une menace».
Malgré quelques derniers résistants, l’aciérie d’Azovstal se vide sous la pression de l’armée russe
Après d’âpres combats et une résistance de près de deux semaines, l’armée russe vient à bout des soldats ukrainiens retranchés dans l’immense aciérie d’Azovstal. Depuis lundi, 1730 d’entre eux se sont rendus à l’ennemi. Hier encore, 800 d’entre eux en sont sortis. Ces soldats, parmi lesquels 80 blessés, «se sont constitués prisonniers», a souligné le ministère russe de la Défense.
Moscou a rendu publiques des images montrant des cohortes d'hommes en tenue de combat émergeant, certains avec des béquilles ou des bandages, après une longue bataille qui était devenue un symbole de la résistance ukrainienne à l'invasion russe à Marioupol, ville martyre à 90% détruite dans le sud-est du pays et où au moins 20.000 personnes ont péri, selon Kiev.
» LIRE NOS TÉMOIGNAGES - Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire
À VOIR AUSSI - Ukraine: plus de 1.000 soldats ukrainiens toujours à Azovstal, selon le chef séparatiste de Donetsk
Kiev n'a pas parlé de reddition et les responsables ukrainiens refusent de commenter à ce stade. Mais le président Volodymyr Zelensky a évoqué lundi une «évacuation» visant à sauvegarder la vie de ces «héros» ukrainiens grâce à une médiation internationale. Confirmant implicitement la version d'une solution négociée, comme cela avait été le cas sous l'égide du CICR pour évacuer auparavant des civils de Marioupol, l'ONU a appelé jeudi la Russie et l'Ukraine à reprendre les pourparlers pour «mettre fin à cette guerre».
«J'aime à croire que le fait que cette coopération a fonctionné relativement bien, en tout cas beaucoup mieux que les semaines précédentes, est quelque chose sur quoi on peut bâtir», a déclaré le responsable de l'ONU pour les situations d'urgence, Martin Griffiths.
Membres pour l'essentiel d'une unité de fusiliers marins de l'armée ukrainienne et du régiment Azov fondé par des nationalistes ukrainiens, les combattants évacués étaient retranchés depuis plusieurs semaines dans le dédale de galeries souterraines creusées à l'époque soviétique sous la gigantesque aciérie, massivement bombardée par les Russes. Le dirigeant séparatiste prorusse Denis Pouchiline avait précisé que les commandants ne s'étaient pas encore rendus et affirmé qu'il y avait initialement «plus de 2000 personnes» sur le site.
Pour la première fois, les chefs d'état-major américain et russe se sont entretenus
Pour la première fois depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine, les chefs d'état-major américain et russe se sont parlés hier au téléphone, a annoncé la Maison-Blanche.
Le général Mark Milley et le général Valéri Guerassimov «ont discuté de plusieurs sujets de préoccupation en matière de sécurité», a précisé le porte-parole de l'état-major américain, le colonel Dave Butler. D'un commun accord, ils ont décidé de ne pas publier les détails de leur conversation.
» LIRE AUSSI - Sviatoslav Vakartchouk, la star du rock en tournée sur le front auprès des soldats ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
L’Occident soutient l'action judiciaire de l'Ukraine pour dénoncer les crimes de guerre de la Russie
Les responsables de la justice de cinq pays occidentaux, formant l'alliance dite des «Five Eyes», ont annoncé soutenir l'action judiciaire de l'Ukraine visant à juger les crimes de guerre liés à l'invasion russe. Les ministres de la Justice ou procureurs généraux des États-Unis, du Royaume-Uni, de l'Australie, du Canada et de la Nouvelle-Zélande ont fait savoir dans un communiqué «soutenir» l'action de la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova visant à faire rendre des comptes aux responsables de «crimes de guerre commis pendant l'invasion russe».
L'Ukraine a ouvert des milliers de dossiers de crimes de guerre commis selon Kiev par les soldats russes depuis le 24 février - et un premier procès s'est ouvert cette semaine. «Nous soutenons la quête de justice de l'Ukraine et via d'autres enquêtes internationales, notamment la Cour pénale internationale» et d'autres instances, ont-ils déclaré dans leur communiqué commun. «Nous condamnons ensemble les actions du gouvernement russe et l'appelons à cesser toute violation du droit international, à stopper son invasion illégale et à coopérer» afin de pouvoir rendre des comptes, écrivent-ils.
Leur prise de parole intervient au lendemain du premier jour du procès d'un soldat russe, premier à être jugé en Ukraine pour crime de guerre depuis le début du conflit. Vadim Chichimarine est accusé d'avoir, le 28 février, abattu Oleksandre Chelipov, un homme de 62 ans, dans le nord-est du pays. Il a reconnu les faits, et l'accusation a requis jeudi la prison à vie.
» LIRE AUSSI - Premier procès pour crime de guerre à Kiev : «En se précipitant, l'Ukraine risque de se prendre à son propre piège»
Le Pentagone prévient qu'il sera difficile de déloger la Russie du Donbass
Après avoir débloqué 40 milliards de dollars supplémentaires pour aider l’Ukraine, les États-Unis ont prévenu que malgré les succès des forces ukrainiennes à Kharkiv, l'armée russe parvient à renforcer son contrôle sur le Donbass et le sud du pays, ce qui signifie que le conflit pourrait durer encore longtemps.
Les forces russes continuent à avoir des problèmes de cohésion, de moral des troupes et de logistique, a indiqué à la presse un haut responsable du ministère américain de la Défense, sans confirmer les purges au sein du commandement militaire russe évoquées par Londres. Mais «nous allons rester très prudents dans nos prédictions».
À VOIR AUSSI - Ukraine: Zelensky déclare que la Russie renforce la pression dans le Donbass
«Nous sommes absolument déterminés à faire tout pour aider les Ukrainiens à se défendre, y compris en les formant à l'usage de capacités que nous leur fournissons», a poursuivi ce haut responsable ayant requis l'anonymat. «Ils se comportent très bien sur le champ de bataille, ils n'ont pas de problèmes de cohésion, ils n'ont pas de problèmes de commandement, leur logistique et leur approvisionnement sont vraiment historiques», a-t-il ajouté. «Mais les Russes ont encore à leur disposition une part importante des capacités qu'ils avaient amassées depuis l'automne» aux frontières de l'Ukraine, a-t-il souligné.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : le Pentagone accuse Poutine de «dépravation» et de «cruauté»
Bilan militaire en Ukraine après trois mois de conflit
Il y a près de trois mois, la Russie lançait son offensive sur l'Ukraine. Après plusieurs semaines de bombardements russes acharnés, comme en témoignent les images des villes détruites comme Tcherniguiv, Kharkiv et Marioupol, ville portuaire emblématique du conflit, l'armée ukrainienne a lancé sa contre-offensive au nord-ouest, poussant l'armée russe à reculer et à se concentrer vers le sud et l'est du pays où les combats font rage.
Severodonetsk et Lyssytchansk constituent la dernière poche de résistance ukrainienne dans la région de Lougansk. Les Russes encerclent ces deux localités, séparées par une rivière, et les bombardent sans relâche.
À VOIR AUSSI - «Les Russes n’ont pas les moyens de mener plusieurs grandes batailles sur différents fronts», précise Alexis Feertchak
Selon un compte-rendu quotidien des militaires ukrainiens, «l'ennemi a intensifié ses attaques et tentatives d'assaut pour améliorer ses positions tactiques» dans le Donbass, la région de l'est russophone partiellement contrôlée depuis 2014 par des séparatistes prorusses et dont Moscou, faute d'avoir pu prendre Kiev et le reste du pays, veut prendre le contrôle total.
Les forces russes accentuent la pression dans le Donbass qu'elles ont transformé en «enfer», selon les mots du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a par ailleurs estimé que l'aide massive annoncée par Washington à Kiev constitue un investissement pour la sécurité de l'Occident. «Pour nos partenaires, ce ne sont pas juste des dépenses ou un don, a réagi le président ukrainien. C'est leur contribution à leur propre sécurité car la protection de l'Ukraine signifie leur propre protection contre de nouvelles guerres et crises que la Russie peut provoquer. Les forces armées ukrainiennes continuent de faire des progrès dans la libération de la région de Kharkiv. Mais les occupants tentent de renforcer davantage la pression dans le Donbass. C'est l'enfer, et ce n'est pas une exagération».
Bonjour à tous et bienvenue sur ce live
Bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. Près de trois mois après le début de l’invasion russe en Ukraine, suivez ici minute par minute les dernières avancées des forces russes et ukrainiennes, mais également les réactions, enjeux et décisions internationales.
Retrouvez également les événements de la journée d’hier ici.
Le G7 promet 19,8 milliards de dollars pour le budget de l'Ukraine
Les pays du G7 ont promis vendredi de mobiliser 19,8 milliards (18,7 milliards d'euros) de dollars pour soutenir les finances de l'Ukraine, confrontée depuis février à l'invasion de l'armée russe, selon leur déclaration à l'issue d'une réunion des ministres des Finances en Allemagne.
«En 2022, nous mobilisons 19,8 milliards de dollars d'aide budgétaire, dont 9,5 milliards de dollars d'engagements récents (...) afin d'aider l'Ukraine à combler son déficit financier et continuer d'accorder des services de base au peuple ukrainien», selon cette déclaration conjointe.
Suspension des livraisons de gaz russe à la Finlande à partir de samedi
Après la Pologne, c’est au tour de la Finlande de se voir couper les livraisons de gaz russe, à compter de samedi matin, a annoncé le groupe énergétique finlandais Gasum, une conséquence du refus de la Finlande de payer le géant russe Gazprom en roubles.
«Il est très regrettable que la livraison contractuelle en gaz naturel soit suspendue. Nous avons cependant veillé soigneusement à nous préparer à cette situation», a annoncé le directeur général de Gasum, Mika Wiljanen, dans un communiqué. «Il n'y aura pas de coupures dans le réseau de distribution de gaz»
Les défenseurs d'Azovstal ont reçu l'ordre de Kiev d'arrêter de combattre
Après plusieurs semaines de combats dans l’immense aciérie, les défenseurs d'Azovstal ont reçu l'ordre de Kiev d'arrêter de combattre, selon le commandant. «Le commandement militaire supérieur a donné l'ordre de sauver les vies des militaires de notre garnison et d'arrêter de défendre la ville», a déclaré Denys Prokopenko, commandant du régiment Azov, une des unités ukrainiennes présentes dans l'aciérie.
Plus tôt dans la matinée, les forces russes annonçaient que plus de 1900 militaires ukrainiens s’étaient rendus à l’ennemi. «Les nationalistes bloqués dans l'usine ont commencé à se rendre. Actuellement, 1908 personnes ont déposé les armes», a déclaré Sergueï Choïgou, le ministre russe de la Défense.
Les autorités ukrainiennes veulent organiser un échange de prisonniers de guerre, mais les autorités russes ont indiqué à maintes reprises qu'elles considéraient au moins une partie d'entre eux non pas comme des soldats mais comme des combattants néonazis.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: les défenseurs d'Azovstal ont reçu l'ordre de Kiev d'arrêter de combattre
La Russie crée de nouvelles bases militaires en réplique à l'élargissement de l'Otan
La Russie va créer douze nouvelles bases militaires dans l'ouest du pays en réponse au renforcement de l'Otan et son élargissement attendue à la Finlande et la Suède, a annoncé le ministre russe de la Défense.
«D'ici la fin de l'année, 12 bases militaires et unités seront déployées dans le district militaire de l'Ouest», a déclaré Sergueï Choïgou devant les cadres de son ministère et de l'armée, relevant «la croissance des menaces militaires aux frontières russes» et accusant l'Otan et les Etats-Unis.
» LIRE AUSSI : L'Otan a-t-elle promis à la Russie de ne pas s'étendre à l'Est ?
Moscou dit avoir presque achevé la conquête de la région ukrainienne de Lougansk
Le ministre russe de la Défense a assuré vendredi que la conquête de la région ukrainienne de Lougansk (est) était presque achevée, et que 1908 militaires ukrainiens retranchés sur le site sidérurgique d'Azovstal de Marioupol s'étaient rendus.
«Les unités des forces armées russes, avec les divisions de la milice populaire des républiques populaires de Lougansk et Donetsk continuent d'accroître le contrôle sur les territoires du Donbass. La libération de la république populaire de Lougansk est presque achevée», a-t-il déclaré, cité par les agences russes.
» LIRE NOTRE REPORTAGE : À l’est de Kharkiv, un enfer de tueries et de viols commis par les Russes dans leur déroute
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: la Russie «a un énorme problème de coordination et de communication sur le terrain», analyse Alexis Feertchak
Le soldat russe jugé pour crime de guerre «pas coupable», selon son avocat
Le soldat russe jugé à Kiev pour crime de guerre en Ukraine «n'est pas coupable», a affirmé son avocat au troisième jour de ce premier procès du genre depuis le début de l'invasion russe dont le verdict sera annoncé lundi.
«Compte tenu de toutes les preuves et témoignages, je crois que M. Chichimarine n'est pas coupable du crime dont il est accusé», a dit Viktor Ovsiannykov, demandant aux juges «d'acquitter (son) client», qui s'est lui dit «(être) sincèrement désolé» d'avoir tué un homme de 62 ans dans le nord-est de l'Ukraine.
L'avocat a assuré que son client ne voulait pas exécuter l'ordre de tirer, arguant qu'il n'avait pas obéi dans une première fois. La défense a aussi souligné qu'il s'était rendu volontairement aux forces ukrainiennes et ne niait pas les faits. L'avocat a en outre assuré que le soldat ne tentait que de sauver sa vie, rejetant la responsabilité sur ses commandants.
Des arguments balayés par l'accusation qui réclamé une réclusion à perpétuité. «Il exécutait un ordre criminel et en était bien conscient», a lancé un des procureurs. S'exprimant en russe, le militaire avait à ses côtés une interprète qui lui traduisait les propos d'autres participants tenus en ukrainien.
«En Ukraine, une escalade du conflit est tout à fait possible»
L’ancien ministre de la Défense, qui s’est personnellement impliqué en faveur d’une solution négociée entre Moscou et Kiev en 2014, analyse les conséquences du conflit entre la Russie et l’Ukraine.
» LIRE NOTRE GRAND ENTRETIEN de Jean-Pierre Chevènement
Comment les employés de Tchernobyl ont tenu tête aux Russes
Lioudmila Kozak résume son travail en quelques mots: elle et ses collègues sont «les yeux» de Tchernobyl. Depuis 2006, la jeune femme énergique scrute les moniteurs des caméras de la centrale nucléaire, hors service depuis 1986, date de l’un des plus graves accidents de l’histoire. Le 24 février, alors qu’elle doit terminer son tour de garde, Lioudmila n’en croit pas ses yeux: des centaines de blindés, de tanks, et surtout «des hommes en noir» s’introduisent sur le territoire de la station.
À 4 heures du matin, l’armée russe a commencé son invasion de l’Ukraine par la zone d’exclusion de Tchernobyl. Depuis l’accident, l’accès à ce territoire contaminé grand comme le Luxembourg est restreint. Valentin Geïko, le chef de service, est à son poste dans le bâtiment voisin. Les équipes doivent être relevées vers 9 heures. À 50 kilomètres à vol d’oiseau, à Slavoutych, une ville créée pour accueillir les employés de la centrale après l’accident, près de 700 d’entre eux sont déjà assis dans le train qui doit les amener à leurs postes.
À VOIR AUSSI - Ukraine: le niveau de radioactivité à Tchernobyl se situe «dans la normale», a estimé le chef de l'AIEA
Par un accident de la géographie et de l’histoire, ce dernier passe par la Biélorussie, là même où se déroulent les combats. Les services de sécurité, l’armée, les responsables à Kiev… depuis les premières explosions, personne ne répond au vieux téléphone de Valentin Geïko. Le septuagénaire donne donc directement l’ordre de ne pas faire partir le train. «Plus personne ne peut sortir de Tchernobyl, seuls les soldats russes entrent», se souvient Valentin, qui reçoit Le Figaro dans son bureau de la centrale.
Sa chemise grise à carreaux lui donne un air de fonctionnaire sympathique. Pendant une heure, les yeux fixant le mur, il raconte pour la première fois son expérience de l’occupation dans un monologue, interrompu par de nombreux appels téléphoniques. Plusieurs fois, il s’interrompt pour rappeler: «Mais pour avoir toute l’histoire, il vous faudrait six heures.»
» LIRE NOTRE REPORTAGE
Les questions qui se posent après l'expulsion des diplomates français de Russie
Pour le personnel de l'ambassade de France à Moscou, la décision du Kremlin est tombée sans surprise. À l’issue d'une audience avec l'ambassadeur de France le 18 mai, la Russie a annoncé l'expulsion de 34 diplomates français, sommés de quitter le territoire dans les quinze jours. Une réponse au renvoi mi-avril de 41 agents russes à Paris, et annoncée de pair avec le renvoi de 24 diplomates italiens et 27 espagnols.
Depuis le début de l'invasion en Ukraine, les expulsions diplomate contre diplomate entre l'Europe et la Russie se sont succédées par vagues, un procédé traditionnel dans les us et coutumes de la diplomatie internationale.
» LIRE LES RÉPONSES DE NOTRE JOURNALISTE
La Russie connaît-elle une pénurie de missiles, comme l'affirme Volodymir Zelensky?
En Ukraine désormais, la Russie mène une guerre d'usure après une première phase d'invasion ratée. Et pour soutenir sa puissante artillerie qui déchaîne un véritable déluge de feu sur les positions ukrainiennes, l'armée russe peut compter sur d'importants stocks de munitions hérités de la période soviétique. Mais qu'en est-il des missiles de précisions en particulier ? «Les quelque 2000 missiles que l'armée russe a tirés sur l'Ukraine constituaient la majorité de ses réserves», a déclaré Volodymyr Zelensky ce mercredi dans une allocution télévisée.
Ces missiles de précisions, à savoir les missiles de croisière et les missiles balistiques ou semi-balistiques à courte et moyenne portée qui peuvent être guidés, sont essentiels pour la poursuite de la guerre. Les Russes ont-ils épuisé leur stock en la matière ? Peuvent-ils facilement réapprovisionner leur réserve ?
» LIRE NOTRE VÉRIF
Le premier soldat russe jugé pour crime de guerre «demande pardon»
Alors que le premier procès d'un militaire russe pour crime de guerre a repris hier à Kiev, «je sais que vous ne pourrez pas me pardonner, mais je vous demande pardon», a déclaré le sergent Vadim Chichimarine, 21 ans et un visage juvénile, à la veuve de l'homme de 62 ans qu'il est accusé d'avoir abattu le 28 février dans le nord-est de l'Ukraine, alors que, sa colonne de blindés ayant été attaquée, il tentait de rejoindre les siens.
La prison à vie a été requise contre le jeune soldat, qui a plaidé coupable. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a encore qualifié mercredi «de fakes ou de mises en scène» les accusations pesant sur les troupes russes.
Au même moment, un autre procès pour crimes de guerre s'est ouvert dans le nord-est de l'Ukraine : celui de deux militaires russes accusés d'avoir tiré des roquettes sur des infrastructures civiles dans la région de Kharkiv.
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Les bombardements russes continuent de faire des victimes. Ils ont fait 12 morts et 40 blessés jeudi à Severodonetsk, dans la région de Lougansk (est), selon le gouverneur local Serguiï Gaïdaï. Il a affirmé que la plupart des tirs avaient touché des immeubles d'habitation, et que le bilan pourrait s'alourdir.
Le peuple ukrainien est «fort, indestructible, courageux et libre», selon Volodymyr Zelensky
Alors que les combats se durcissent dans l’est du pays, le président Zelensky a déclaré que son peuple demeurait «fort, indestructible, courageux et libre», dans une vidéo marquant le jour de la Vychyvanka, la fameuse chemise brodée traditionnelle ukrainienne, qu'il portait pour l'occasion.
Puis dans un discours devant des étudiants, il a parlé d'une «guerre d'indépendance», et estimé que la Russie resterait «probablement toujours une menace».
Malgré quelques derniers résistants, l’aciérie d’Azovstal se vide sous la pression de l’armée russe
Après d’âpres combats et une résistance de près de deux semaines, l’armée russe vient à bout des soldats ukrainiens retranchés dans l’immense aciérie d’Azovstal. Depuis lundi, 1730 d’entre eux se sont rendus à l’ennemi. Hier encore, 800 d’entre eux en sont sortis. Ces soldats, parmi lesquels 80 blessés, «se sont constitués prisonniers», a souligné le ministère russe de la Défense.
Moscou a rendu publiques des images montrant des cohortes d'hommes en tenue de combat émergeant, certains avec des béquilles ou des bandages, après une longue bataille qui était devenue un symbole de la résistance ukrainienne à l'invasion russe à Marioupol, ville martyre à 90% détruite dans le sud-est du pays et où au moins 20.000 personnes ont péri, selon Kiev.
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Kiev n'a pas parlé de reddition et les responsables ukrainiens refusent de commenter à ce stade. Mais le président Volodymyr Zelensky a évoqué lundi une «évacuation» visant à sauvegarder la vie de ces «héros» ukrainiens grâce à une médiation internationale. Confirmant implicitement la version d'une solution négociée, comme cela avait été le cas sous l'égide du CICR pour évacuer auparavant des civils de Marioupol, l'ONU a appelé jeudi la Russie et l'Ukraine à reprendre les pourparlers pour «mettre fin à cette guerre».
«J'aime à croire que le fait que cette coopération a fonctionné relativement bien, en tout cas beaucoup mieux que les semaines précédentes, est quelque chose sur quoi on peut bâtir», a déclaré le responsable de l'ONU pour les situations d'urgence, Martin Griffiths.
Membres pour l'essentiel d'une unité de fusiliers marins de l'armée ukrainienne et du régiment Azov fondé par des nationalistes ukrainiens, les combattants évacués étaient retranchés depuis plusieurs semaines dans le dédale de galeries souterraines creusées à l'époque soviétique sous la gigantesque aciérie, massivement bombardée par les Russes. Le dirigeant séparatiste prorusse Denis Pouchiline avait précisé que les commandants ne s'étaient pas encore rendus et affirmé qu'il y avait initialement «plus de 2000 personnes» sur le site.
Pour la première fois, les chefs d'état-major américain et russe se sont entretenus
Pour la première fois depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine, les chefs d'état-major américain et russe se sont parlés hier au téléphone, a annoncé la Maison-Blanche.
Le général Mark Milley et le général Valéri Guerassimov «ont discuté de plusieurs sujets de préoccupation en matière de sécurité», a précisé le porte-parole de l'état-major américain, le colonel Dave Butler. D'un commun accord, ils ont décidé de ne pas publier les détails de leur conversation.
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L’Occident soutient l'action judiciaire de l'Ukraine pour dénoncer les crimes de guerre de la Russie
Les responsables de la justice de cinq pays occidentaux, formant l'alliance dite des «Five Eyes», ont annoncé soutenir l'action judiciaire de l'Ukraine visant à juger les crimes de guerre liés à l'invasion russe. Les ministres de la Justice ou procureurs généraux des États-Unis, du Royaume-Uni, de l'Australie, du Canada et de la Nouvelle-Zélande ont fait savoir dans un communiqué «soutenir» l'action de la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova visant à faire rendre des comptes aux responsables de «crimes de guerre commis pendant l'invasion russe».
L'Ukraine a ouvert des milliers de dossiers de crimes de guerre commis selon Kiev par les soldats russes depuis le 24 février - et un premier procès s'est ouvert cette semaine. «Nous soutenons la quête de justice de l'Ukraine et via d'autres enquêtes internationales, notamment la Cour pénale internationale» et d'autres instances, ont-ils déclaré dans leur communiqué commun. «Nous condamnons ensemble les actions du gouvernement russe et l'appelons à cesser toute violation du droit international, à stopper son invasion illégale et à coopérer» afin de pouvoir rendre des comptes, écrivent-ils.
Leur prise de parole intervient au lendemain du premier jour du procès d'un soldat russe, premier à être jugé en Ukraine pour crime de guerre depuis le début du conflit. Vadim Chichimarine est accusé d'avoir, le 28 février, abattu Oleksandre Chelipov, un homme de 62 ans, dans le nord-est du pays. Il a reconnu les faits, et l'accusation a requis jeudi la prison à vie.
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Le Pentagone prévient qu'il sera difficile de déloger la Russie du Donbass
Après avoir débloqué 40 milliards de dollars supplémentaires pour aider l’Ukraine, les États-Unis ont prévenu que malgré les succès des forces ukrainiennes à Kharkiv, l'armée russe parvient à renforcer son contrôle sur le Donbass et le sud du pays, ce qui signifie que le conflit pourrait durer encore longtemps.
Les forces russes continuent à avoir des problèmes de cohésion, de moral des troupes et de logistique, a indiqué à la presse un haut responsable du ministère américain de la Défense, sans confirmer les purges au sein du commandement militaire russe évoquées par Londres. Mais «nous allons rester très prudents dans nos prédictions».
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Bilan militaire en Ukraine après trois mois de conflit
Il y a près de trois mois, la Russie lançait son offensive sur l'Ukraine. Après plusieurs semaines de bombardements russes acharnés, comme en témoignent les images des villes détruites comme Tcherniguiv, Kharkiv et Marioupol, ville portuaire emblématique du conflit, l'armée ukrainienne a lancé sa contre-offensive au nord-ouest, poussant l'armée russe à reculer et à se concentrer vers le sud et l'est du pays où les combats font rage.
Severodonetsk et Lyssytchansk constituent la dernière poche de résistance ukrainienne dans la région de Lougansk. Les Russes encerclent ces deux localités, séparées par une rivière, et les bombardent sans relâche.
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Selon un compte-rendu quotidien des militaires ukrainiens, «l'ennemi a intensifié ses attaques et tentatives d'assaut pour améliorer ses positions tactiques» dans le Donbass, la région de l'est russophone partiellement contrôlée depuis 2014 par des séparatistes prorusses et dont Moscou, faute d'avoir pu prendre Kiev et le reste du pays, veut prendre le contrôle total.
Les forces russes accentuent la pression dans le Donbass qu'elles ont transformé en «enfer», selon les mots du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a par ailleurs estimé que l'aide massive annoncée par Washington à Kiev constitue un investissement pour la sécurité de l'Occident. «Pour nos partenaires, ce ne sont pas juste des dépenses ou un don, a réagi le président ukrainien. C'est leur contribution à leur propre sécurité car la protection de l'Ukraine signifie leur propre protection contre de nouvelles guerres et crises que la Russie peut provoquer. Les forces armées ukrainiennes continuent de faire des progrès dans la libération de la région de Kharkiv. Mais les occupants tentent de renforcer davantage la pression dans le Donbass. C'est l'enfer, et ce n'est pas une exagération».
Bonjour à tous et bienvenue sur ce live
Bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. Près de trois mois après le début de l’invasion russe en Ukraine, suivez ici minute par minute les dernières avancées des forces russes et ukrainiennes, mais également les réactions, enjeux et décisions internationales.
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EntretienCinéma Un village arabe bouclé et la vie de Sami, Palestinien et citoyen israélien, bascule. Le bourgeois bon teint révèle ses failles intimes lors d’une journée de tous les dangers dans le nouveau long métrage d’Eran Kolirin, réalisateur révélé par la Visite de la fanfare.
Michaël Mélinard Eran Kolirin Cinéaste
L’heure est à la fête dans un village arabe en Israël. Sami, installé avec femme et enfant à Jérusalem, retourne dans sa famille, le temps d’assister au mariage de son frère. L’occasion pour son père de le convaincre d’intégrer la maison qu’il fait construire pour ses proches. Malgré les encouragements de son épouse, Sami n’ose lui avouer qu’il refuse d’abandonner sa confortable existence citadine. Sans préavis, le village est bouclé par l’armée israélienne. Sami ne peut plus repartir ni joindre, dans cette zone blanche, le monde extérieur, mettant ainsi en péril son équilibre émotionnel. Eran Kolirin, révélé par la Visite de la fanfare, récit du voyage lunaire d’une troupe de musiciens égyptiens perdue dans le désert israélien, adapte le roman Et il y eut un matin, de Sayed Kashua. Ici, le cloisonnement devient le révélateur des troubles intimes et la matière d’une réflexion sur les rapports hommes-femmes, la lutte des classes et le poids écrasant des liens familiaux. Rencontre avec le cinéaste israélien.
Vous êtes un citoyen juif israélien. Qu’est-ce qui vous a poussé à raconter cette histoire palestinienne ?
Ce voyage très personnel a commencé quand Sayed, l’auteur du roman, m’a demandé d’adapter son livre. Il m’a ouvert une porte. Je connais la radicalité des critiques postcoloniales. Mais ces théories s’appliquent à une vue d’ensemble. Il faut savoir saisir les opportunités telles que celle offerte par Sayed. Il est palestinien et citoyen israélien. Il écrit ses livres en hébreu. On peut se rencontrer sur des zones grises. Il n’y a pas de lieux prohibés. Le travail d’un grand écrivain a provoqué un dialogue entre son livre et mon point de vue. Le sentiment kafkaïen qu’un jour le gouvernement peut tout vous prendre ou vous faire est vraiment ancré dans les traditions juives. Dans leur propre État, les juifs ont oublié cette histoire. Et qui réécrit cette même histoire aujourd’hui ? Les Palestiniens. Ils se retrouvent un peu comme Chaplin, un petit homme face à une grosse machine. Des pensées sont remontées avec cette œuvre. J’ai essayé de m’y connecter sans m’interdire de m’attacher à cette histoire de petite ville dont la vie est soudainement bouleversée. Ce n’est pas que l’histoire de Palestiniens, mais de toutes les minorités opprimées, de tous ceux qui pensent que le monde ne leur appartient pas.
Avez-vous interrogé votre légitimité à raconter cette histoire ?
Bien sûr. Je savais à quoi j’allais être confronté. Avec tout le respect que je dois aux théories postcoloniales, il y a dans 99,9 % des films un défaut de représentation. Mais un Palestinien dont je ne conteste pas la « palestinianité » a écrit un livre sur ce lieu. Il m’a dit : « J’aime vos films, donc adaptez mon livre. » Je me suis senti autorisé à le faire. Je sais d’où je viens, mais je ne crois pas en un monde limité à son propre environnement, où personne n’est autorisé à parler d’autre chose que de soi. Faire un film prend sept ans. On ne se lance dans cette aventure que si on a des réponses.
Que raconte votre film du sentiment d’appartenance à un territoire ?
Dans tous mes films, j’ai une relation particulière avec l’architecture et l’homme dans son environnement. D’une certaine manière, il y a cette séparation effective des territoires avec ce mur. Mais le mur est toujours là. Comme autour de Paris où il y a ce mur d’argent qu’on ne voit pas. Mais le film n’exprime pas une nostalgie pour un territoire. Ce n’est pas le sujet. Il interroge l’idée d’un chez soi d’une manière plus abstraite. Ce mot de territoire me met mal à l’aise. C’est comme l’affirmation de quelque chose qui devrait être naturel. Ici, la maison familiale est aussi une forme de prison. C’est un lieu où l’on vous accepte, mais dont on veut aussi parfois s’éloigner. Rentrer à la maison peut être troublant. On retourne à sa famille, à son enfance, à des gens qui projettent des choses sur vous. Tous ceux qui ont passé des vacances en famille peuvent le comprendre. Au bout d’un moment, on a envie de retourner chez soi.
Pour quelles raisons la question de la présence de l’armée israélienne est-elle traitée majoritairement hors champ ?
Dans le livre, il n’y a pas de soldat. L’armée est une sorte de présence abstraite. J’ai eu l’intuition qu’il fallait un militaire dans le film. Ce personnage, c’est un peu moi. Il essaie d’être cool. Ce n’est pas forcément un mauvais gars, mais il ne fait rien. À la fin, il tue parce qu’il a une arme et le pouvoir dans une issue dramatique tchékhovienne plus grande que lui. Ce choix tient à mes interrogations sur l’identité. Au plan historique, beaucoup de mauvaises choses viennent non pas de la méchanceté ou d’une bonté excessive, mais du conformisme. Je ne voulais pas d’un saint, mais d’un homme médiocre avec de bonnes intentions qui, à la fin de la journée, devient un assassin.
Pourquoi le conseil municipal palestinien s’apparente-t-il à une petite mafia ?
Des gens profitent de l’occupation pour collaborer. D’autres ont le courage de résister et une majorité de gens, dont je ferais probablement partie, ont trop peur et attendent que l’occupation se termine. Ce sont des archétypes classiques de l’état de siège valables pour des juifs, des Français et des Palestiniens. Il y a une part d’opportunistes, de brutes qui se prétendent patriotes mais ne s’intéressent qu’au pouvoir, et des personnes qui veulent juste continuer à vivre.
Comment avez-vous travaillé les rapports de classe entre la bourgeoisie palestinienne et les Dafaouis (Palestiniens de Cisjordanie), les sans-papiers arabes ?
Je voulais absolument garder cet aspect du livre. Quand on enferme une catégorie de gens, elle s’en prend à une autre moins puissante. Dans une situation d’oppression émergent toujours des personnages détestables. Elle fait ressurgir leur violence. Prenons le Covid en Israël. Il n’a pas fallu cinq minutes pour que des gens accusent les juifs orthodoxes d’en porter l’entière responsabilité, parce qu’ils ont peu d’argent, beaucoup d’enfants et habitent souvent dans des petits appartements. C’est la même chose avec ces familles bourgeoises qui veulent se distinguer des Dafaouis.
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L’armée israélienne multiplie les raids en Cisjordanie occupée
ActuProche-Orient Le gouvernement de Naftali Bennett a lancé, depuis samedi, plusieurs opérations meurtrières, notamment à Jénine, en représailles aux attaques perpétrées en Israël.
Nadjib TouaibiaLa ville de Jénine en Cisjordanie occupée sous le feu des forces israéliennes… Celles-ci ont lancé, lundi à l’aube, une série de raids, de perquisitions et d’arrestations sur plusieurs zones. Ces attaques font suite à celles de dimanche qui ont coûté la vie à Mohamed Zakarneh, un Palestinien de 17 ans. Blessé par des balles israéliennes, il a succombé dans la nuit, selon le ministère de la Santé palestinien. Des milliers de personnes ont assisté à ses funérailles dans le camp de réfugiés de Jénine, lundi matin. Une quadragénaire veuve et mère de six enfants a été tuée près de Bethléem, ciblée par les tirs des soldats israéliens au motif qu’elle se dirigeait vers eux de façon « suspecte » après des « coups de semonce ».
Les groupes armés palestiniens sont en « état d’alerte » pour une « mobilisation générale » afin « d’affronter une incursion » des forces israéliennes, a déclaré, dimanche, leur porte-parole Abou Mouadh. Dix-sept Palestiniens ont été arrêtés, lundi, par les forces israéliennes en Cisjordanie, a rapporté l’agence officielle palestinienne Wafa. Des grèves générales sont par ailleurs organisées, en signe de deuil à Jénine et à Bethléem, où deux Palestiniens âgés de 20 ans et de 45 ans ont été tués dans des incidents séparés, précise de son côté l’Agence France Presse (AFP).
L’offensive israélienne a été déclenchée en représailles à quatre attaques menées depuis le 22 mars. Les deux premières ont été perpétrées par des Arabes israéliens liés à l’organisation djihadiste « État islamique » et les deux dernières par des Palestiniens originaires du secteur de Jénine. Treize Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués depuis cette date selon un décompte de l’AFP. Une quinzaine de Palestiniens ont trouvé la mort à Jérusalem ou en Cisjordanie depuis le début de l’année.
un durcissement de la colonisation
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a condamné les attaques qui ont fait 5 victimes près de Tel-Aviv. « Le meurtre de civils palestiniens et israéliens ne fait qu’aggraver davantage la situation alors que nous nous efforçons tous d’atteindre la stabilité », a-t-il déclaré dans un communiqué publié par l’agence Wafa. Ce nouveau cycle de violences intervient dans le contexte d’un durcissement de la colonisation israélienne. L’auteur de l’attaque du 22 mars est un Bédouin de la région du Néguev. Ces populations résistent aux autorités israéliennes qui envisagent de déplacer certains villages. Le gouvernement israélien a ainsi validé la construction de deux nouvelles colonies dans cette zone.
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Première apparition publique en Espagne pour un Juan Carlos diminué
L'ex-roi d'Espagne s'est exilé à Abou Dhabi depuis 2020, sur fond d'accusations de malversations.
Se déplaçant avec difficulté, l'ex-roi d'Espagne Juan Carlos a été acclamé vendredi 20 mai dans la localité portuaire de Sanxenxo, en Galice (Nord-Ouest), pour sa première apparition publique dans son pays depuis son départ en exil en août 2020.
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Parti il y a près de deux ans aux Émirats arabes unis sur fond d'accusations de malversations, l'ex-monarque, âgé de 84 ans, est revenu pour la première fois en Espagne jeudi soir pour une brève visite de quelques jours qui a suscité des critiques dans le pays. Mais sur le port de Sanxenxo, où il doit assister ce week-end à une régate à laquelle participera le «Bribon», voilier avec lequel il avait été champion du monde, des dizaines de curieux l'ont acclamé et accueilli aux cris de «Vive le roi, vive l'Espagne».
Venir «régulièrement»
Se déplaçant à petits pas à l'aide d'une canne, soutenu par un assistant, l'ancien souverain, visiblement ému, a salué la foule et posé devant les nombreux photographes présents. Il ne s'est en revanche pas exprimé.
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Juan Carlos Ier, qui avait abdiqué en 2014 sur fond de scandales, fera ensuite le déplacement lundi à Madrid pour voir son fils, le roi Felipe VI, et son épouse Sofia, avant de repartir le jour même à Abou Dhabi, où il a établi sa résidence. Selon le palais royal, l'ex-roi a prévu de revenir désormais «régulièrement en Espagne» pour voir «sa famille et ses amis». Selon le maire de Sanxenxo, il reviendra dans cette localité au mois de juin.
Une figure adulée désormais ternie
Cette brève visite de Juan Carlos intervient après que la justice espagnole a classé en mars les enquêtes pour corruption et blanchiment le visant. Mais les révélations sur l'origine opaque de sa fortune ont terni à jamais, dans une grande partie de l'opinion publique espagnole, l'image de cette figure adulée pendant des décennies pour avoir conduit la transition démocratique de l'Espagne après la mort du dictateur Francisco Franco en 1975.
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Le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez - qui s'est opposé, selon les médias, à ce qu'il puisse séjourner au palais royal de la Zarzuela, la résidence officielle de Felipe VI - attend toujours de lui des «explications» sur sa conduite. Pour sa part, Felipe VI a clairement pris ses distances avec son père. Il avait ainsi décidé en mars 2020 de renoncer à son héritage et de lui retirer son allocation annuelle de près de 200.000 euros.
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Candidature à l'Otan: le président de la Finlande s'est entretenu avec Vladimir Poutine
Alors que la Finlande avait annoncé jeudi vouloir rejoindre «sans délai» l'Otan, Moscou avait menacé de prendre des mesures «technico-militaires» en représailles.
Adhésion à l’Otan: après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles
ANALYSE - Si l’hypothèse d’une adhésion était depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine.
Guerre en Ukraine : Poutine conduirait les opérations militaires personnellement
D'après des sources militaires occidentales qui se sont confiées au Guardian, le chef du Kremlin s'impliquerait personnellement «au niveau d'un colonel ou d'un brigadier».
L'Humanité
Israël. Contre Salah Hamouri, un acharnement sans fin
Homme du jourLilian CaillatCible de longue date du gouvernement israélien, Salah Hamouri est à nouveau victime de la politique d’apartheid. Ce lundi 7 mars, il a été arrêté et jeté dans les geôles du pouvoir, dans la prison d’Ofer, située en Cisjordanie, entre Ramallah et Giv’at Ze’ev.
Ce n’est pas la première fois que l’avocat franco-palestinien, fervent défenseur des droits des Palestiniens et des prisonniers politiques, est incarcéré sans fondement. Depuis plus de vingt ans, les actions de Tel-Aviv contre Hamouri et sa famille n’ont pour autre but que de faire taire une voix qui s’élève contre l’occupation israélienne. Mis en prison pour la première fois à l’âge de 19 ans, il a depuis enchaîné les séjours en détention, dont une incarcération de six ans entre 2005 et 2011. Il était accusé de tentative d’assassinat sur un rabbin et d’appartenance au Front populaire de libération de la Palestine. On apprendra quelques mois après sa libération que le dossier d’accusation était vide, preuve s’il en fallait du caractère arbitraire de l’acharnement d’Israël.
En 2016, sa femme, alors enceinte, est expulsée de l’aéroport de Tel-Aviv et interdite de retourner en Palestine, pourtant son lieu de résidence. Après plusieurs passages en détention, son assurance-maladie obligatoire lui est retirée. Le ministère de l’Intérieur israélien annonce le retrait du statut de résident permanent de l’avocat, le 18 octobre 2021, confirmant la volonté du gouvernement de le forcer à quitter le pays. L’Association France Palestine Solidarité appelle l’État français à intervenir contre les autorités israéliennes dans les plus brefs délais pour mettre fin à ce harcèlement.
Salah HamouriIsraël-Palestineprisonniers palestinienshomme ou femme du jour Le Figaro
Accusé de harcèlement sexuel et d'exhibitionnisme, Elon Musk répond sur Twitter
Baptiste RENAUTSpaceX aurait payé l'une de ses hôtesses de l'air 250.000 dollars afin qu'elle ne poursuive pas Elon Musk après qu'il lui ait fait des avances sexuelles, rapporte Business Insider.
Un article du média américain Business Insider affirme qu'une hôtesse de l'air employée par SpaceX a été payée 250.000 dollars par la compagnie en 2018 en échange de son silence suite à des avances sexuelles du patron de la société aérospatiale, le milliardaire Elon Musk.
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Les faits de harcèlement sexuel se seraient déroulés en 2016 à bord d'un appareil de la flotte d'avions d'affaires de SpaceX à destination de Londres. Elon Musk aurait retiré son pantalon pendant un massage pratiqué à bord par l'hôtesse. Le PDG de SpaceX aurait alors exposé son pénis, frotté sa jambe contre l'employée et lui aurait proposé «d'en faire plus», offrant de lui «acheter un cheval» en échange d'un massage érotique, rapporte Business Insider. L'hôtesse aurait alors refusé et continué le massage, sans mener d'acte sexuel.
Une amie de la victime déclarée témoigne
Business Insider indique avoir établi ces faits sur la base de documents, comprenant des échanges d'emails, et du témoignage d'une amie de l'hôtesse de l'air, informée des évènements par cette dernière. La victime déclarée n'a pas souhaité s'exprimer directement auprès de Business Insider. Le média indique connaître tout de même son identité, ainsi que celle de son amie, qui a préféré témoigner de manière anonyme.
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D'après les informations de Business Insider, la victime déclarée aurait envoyé une plainte au service des ressources humaines de l'entreprise en 2018. La plainte aurait été résolue après une séance avec un médiateur à laquelle Elon Musk a personnellement assisté, poursuit le site d'informations. En novembre 2018, SpaceX et l'hôtesse de l'air ont conclu un accord : en échange de 250.000 dollars, elle a accepté de ne pas intenter de procès. Elle aurait également signé ce qui a été décrit à Business Insider comme des «clauses restrictives de non-divulgation et de non-dénigrement», lui interdisant de révéler des informations au sujet d'Elon Musk, de ses affaires, ou de rapporter l'existence du versement de 250.000 dollars.
Elon Musk réagit sur Twitter
Sur Twitter, Elon Musk a démenti les accusations de harcèlement sexuel. «Ces accusations sauvages sont totalement fausses», a-t-il écrit dans un tweet ce vendredi. Voulant prouver qu'il ne s'est jamais dévêtu devant l'hôtesse de l'air, il a invité l'amie de son accusatrice ayant témoigné contre lui à «décrire une seule chose [sur son corps], n'importe quoi (cicatrices, tatouages...) qui n'est pas connu du public». «Elle ne pourra pas le faire, car cela ne s'est jamais produit», a affirmé le milliardaire. Le patron de SpaceX et Tesla a en outre qualifié l'article de Buisness Insider d'«article tape-à-l'œil avec une motivation politique».
Plus tôt, contacté par Business Insider, Elon Musk avait déclaré : «Si j'étais enclin à me livrer à du harcèlement sexuel, il est peu probable que ce soit la première fois de toute ma carrière de trente ans que cela soit mis en lumière». C'est la première fois qu'Elon Musk fait face à une accusation de harcèlement sexuel. L'entreprise SpaceX a indiqué au média américain ne pas vouloir commenter l'accord signé avec l'hôtesse de l'air.
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Le multimilliardaire américain a également accusé le média Business Insider de vouloir interférer dans son rachat du réseau social Twitter, engagé en avril et suspendu en mai. «Il était clair que leur seul but était d'obtenir un bon prix pour interférer avec l'acquisition de Twitter», a écrit Elon Musk sur Twitter.
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La RATP condamnée à une amende de 400.000 euros pour fichage illégal
Ces données servaient à organiser un classement des employés afin de préparer les choix de promotion.
Paris : la RATP retire temporairement du service 149 bus électriques après deux incendies en un mois
Quelques semaines après un premier incendie, un tout récent «bluebus» s'est embrasé ce vendredi devant la bibliothèque François Mitterrand. Le même jour, un bus électrique d'une marque différente a pris feu à Carcassonne.
«Petit constructeur fragile», «résultats minables» : Carlos Ghosn critique ouvertement Renault
Dans un entretien accordé au Parisien, l'ancien patron de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi revient sur les circonstances de son évasion du Japon, sa rancœur envers le gouvernement français mais aussi les résultats actuels du constructeur.
L'Humanité
Proche-Orient. Amnesty International dénonce le régime d’apartheid d’Israël
DécryptageAu terme d’une enquête de quatre années, l’ONG britannique conclut que les Palestiniens sont traités comme un « groupe racial inférieur ».
Pierre BarbanceyC’est un rapport complet et détaillé de 182 pages. Il s’intitule : « L’apartheid d’Israël contre la population palestinienne : un système cruel de domination et un crime contre l’humanité ». Quatre ans de travail d’enquête et d’investigations pour les chercheurs d’Amnesty International, pour mieux comprendre et analyser ce que cette organisation non gouvernementale (ONG) appelle un « système ». Car, malgré son poids international, Amnesty connaissait les écueils à éviter pour faire saisir au monde entier que le but n’est pas la remise en question d’Israël, mais bien le respect des droits humains.
1. Un rapport minutieux et rigoureux
Il montre, exemples à l’appui, que les saisies massives de biens fonciers et immobiliers palestiniens, les homicides illégaux, les détentions administratives, les transferts forcés, les restrictions draconiennes de déplacements, ainsi que le refus de nationalité et de citoyenneté opposé aux Palestiniens (tous genres confondus) sont autant de facteurs constitutifs d’un système qui peut être qualifié d’apartheid, en vertu du droit international. Amnesty évite les comparaisons avec l’Afrique du Sud.
Proche-orient. Un lourd silence face aux exactions au cœur de JérusalemNon sans un certain courage, s’agissant des terres, le rapport note : « En 1948, les individus et les institutions juives possédaient environ 6,5 % de la Palestine mandataire, tandis que les Palestiniens possédaient environ 90 % des terres privées. En un peu plus de soixante-dix ans, la situation s’est inversée. » Comme le souligne l’Association France Palestine Solidarité, c’est d’autant plus intéressant que cela « confirme ce que les ONG palestiniennes de défense des droits humains ont démontré en décembre 2019 dans leur rapport au Cerd (Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU) », mais aussi des ONG israélienne (B’Tselem) ou internationale (Human Rights Watch).
La population palestinienne est traitée comme un groupe racial inférieur et elle est systématiquement privée de ses droits.
Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International
La secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, insiste : « Notre rapport révèle la véritable ampleur du régime d’apartheid d’Israël. Que ce soit dans la bande de Gaza, à Jérusalem-Est, à Hébron ou en Israël, la population palestinienne est traitée comme un groupe racial inférieur et elle est systématiquement privée de ses droits. Nous en avons conclu que les politiques cruelles de ségrégation, de dépossession et d’exclusion mises en œuvre par Israël dan s tous les territoires sous son contrôle constituent clairement un apartheid. »
2. De nouvelles révélations
Au-delà de ce qui est dénoncé, l’intérêt réside dans la volonté de donner une image complète, d’hier à aujourd’hui. Pour Amnesty, l’apartheid qui s’est installé au Proche-Orient n’est pas obligatoirement consubstantiel au régime sioniste, mais les choix faits ont tracé le chemin de la ségrégation. « Depuis sa création en 1948, Israël a poursuivi une politique explicite d’établissement et de maintien d’une hégémonie démographique et la maximisation de son contrôle sur la terre au profit des Israéliens juifs tout en minimisant le nombre de Palestiniens, restreignant leurs droits et en entravant leur capacité à contester cette dépossession. En 1967, Israël a étendu cette politique au-delà de la Ligne verte, à la Cisjordanie et à la bande de Gaza, qu’il occupe depuis. Aujourd’hui, tous les territoires contrôlés par Israël continuent d’être administrés au bénéfice des Israéliens juifs, au détriment des Palestiniens, tandis que les réfugiés palestiniens continuent d’en être exclus. »
Palestine. À Cheikh Jarrah, la résistance ne faiblit pasSont concernés les Palestiniens des territoires palestiniens occupés (Gaza et la Cisjordanie), les réfugiés dans d’autres pays et ceux qui vivent en Israël même. Il ne s’agit plus seulement de l’occupation de territoires, mais de gestion de populations en vertu de leur appartenance ethnique, religieuse et communautaire. C’est ce sentiment, vécu jusqu’à l’étouffement, qui explique que les manifestations de mai 2021 soient parties de Jérusalem-Est (avec l’expulsion de familles dans le quartier de Cheikh Jarrah), se soient étendues à la Cisjordanie et à Gaza, puis se soient propagées parmi les Palestiniens vivant en Israël. De même, en 2018, la discrimination contre la population palestinienne a été inscrite dans une Loi constitutionnelle qui, pour la première fois, définissait Israël comme étant exclusivement « l’État-nation du peuple juif ». Cette loi encourage également la construction de colonies juives et retire à l’arabe son statut de langue officielle.
3. Les recommandations et les implications
Amnesty International liste des recommandations nombreuses et précises sur la manière, pour les autorités israéliennes, de démanteler le système d’apartheid et la discrimination, la ségrégation et l’oppression qui l’entretiennent. L’ONG estime que « l’ampleur et la gravité des violations recensées exigent un changement drastique de la position de la communauté internationale vis-à-vis de la crise des droits humains qui se déroule en Israël et dans les territoires palestiniens occupés (TPO) ». Pour cela, elle lance un appel au Bureau du procureur de la Cour pénale internationale pour qu’il examine l’applicabilité du crime contre l’humanité de l’apartheid dans le cadre de son enquête sur les crimes commis dans les TPO. Amnesty pense que « l’Assemblée générale des Nations unies devrait rétablir le Comité spécial contre l’apartheid, qui a été créé à l’origine en novembre 1962 ».
Israël. Une offensive contre des associations « digne des régimes totalitaires »4. La réaction des autorités israéliennes
Avant même la publication de l’enquête, le ministre des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, a appelé Amnesty à ne pas diffuser ce rapport jugé « antisémite », accusant l’ONG de ne « pas être une organisation de défense des droits humains, mais une organisation radicale ». Le Congrès juif mondial a, lui, accusé Amnesty de « diaboliser » Israël. En revanche, l’organisation israélienne B’Tselem s’est félicitée de ce que Amnesty « appelle le régime d’Israël pour ce qu’il est : apartheid ». Interrogé par l’Humanité, mardi matin, le ministère français des Affaires étrangères s’est contenté de répondre que « les services du ministère de l’Europe et des affaires étrangères examineront attentivement ce rapport », tout en renvoyant aux déclarations générales d’une solution à deux États.
Israël-Palestineamnesty internationalisraëlapartheid L'Humanité
Jérusalem occupée. « Quiconque quitte sa maison est un traître »
ActuÀ Cheikh Jarrah, une famille a menacé de s’immoler par le feu si on l’expulsait. Ce drame concerne des milliers de Palestiniens à Jérusalem-Est.
Pierre BarbanceyLorsque la police est arrivée autour de sa maison, dans le quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, le sang de Mohammed Salahiya n’a fait qu’un tour. Il est monté sur le toit de sa maison avec ses enfants et de jeunes adultes. Il a rempli des jerrycans d’essence et a lancé : « Quiconque quitte sa maison est un traître. Nous ne serons pas expulsés de la maison. Soit nous mourrons, soit nous vivrons. Je vais me brûler ! »
Des heurts ont éclaté lorsque les policiers ont voulu utiliser la force pour évacuer la maison. Mohammed Salahiya a proposé que la municipalité s’engage à ne pas l’arrêter, lui et sa famille, et ne les expulse pas. Mais les autorités municipales, dans un premier temps, s’y sont refusées, avant, finalement, d’accorder un délai, ne voulant visiblement pas envenimer la situation dans un quartier régulièrement sous les feux de l’actualité. Dans la partie orientale de Jérusalem, occupée, des centaines de familles palestiniennes vivant sur place depuis des décennies sont confrontées à des ordres d’expulsion. En mai 2021, des manifestations de soutien à Cheikh Jarrah avaient dégénéré en heurts avec des colons et la police israélienne, prémices d’une flambée de violences meurtrières en Israël et dans les territoires palestiniens. Dans le cas présent, Mohammed Salahiya et son épouse, Lital, qui est juive, vivent là depuis longtemps. Le père de Mohammed a acheté la terre avant 1967. Depuis cinq ans, la famille mène une bataille juridique pour éviter son expulsion, mais elle n’a pas été en mesure de fournir un acte de propriété. Mais, même si cela avait été le cas, la municipalité a le pouvoir d’ordonner l’expropriation. D’autant que le prétexte invoqué, cette fois, est la construction d’une école. Un motif qui paraît fallacieux, si l’on en croit Laura Wharton, conseillère municipale à Jérusalem. « L’école aurait pu être construite sans expulser de familles. Il y a suffisamment de place », a-t-elle affirmé.
Le « droit de propriété »
Mais la loi est ainsi faite en Israël que, si des juifs parviennent à prouver que leur famille vivait à Jérusalem-Est avant la guerre de 1948 et la création d’Israël, ils peuvent demander que leur soit rendu leur « droit de propriété », souvent avec l’assentiment bienveillant des tribunaux. Ce n’est pas le cas pour les Palestiniens qui ont perdu leurs biens durant les nombreuses guerres. Plus de 300 000 Palestiniens et 210 000 Israéliens vivent aujourd’hui à Jérusalem-Est, ces derniers dans des colonies illégales au regard du droit international.
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Israël. Après 141 jours de grève de la faim, Hisham Abou Hawash arrache sa liberté
Le prisonnier palestinien avait cessé de s’alimenter depuis plus de quatre mois et ne pesait plus que 39kg. Face à l’émotion internationale, Tel Aviv a cédé et a annoncé la libération de Hisham Abou Hawash pour le 26 février. Près de 500 des 4550 détenus palestiniens sont toujours incarcérés par Israël sans inculpation ni procès dans le cadre de la détention administrative.
Pierre BarbanceyAprès 141 jours de grève de la faim à l’article de la mort, Hisham Abou Hawash va enfin être libéré. « Il a accepté de finir sa grève de la faim. Il a bu du thé il y a une dizaine de minutes et tout va bien », a déclaré tard mardi soir son avocat Jawad Boulos, qui lui a rendu visite à l’hôpital israélien où il reste sous surveillance. Selon l’accord obtenu entre responsables palestiniens et israéliens, Hisham Abou Hawash sera libéré le 26 février, date de la fin de sa détention administrative de six mois qui ne sera pas reconduite, a indiqué son avocat, évoquant une « victoire » pour l’homme, dont la famille célébrait la future libération dans le village de Doura, près de Hébron, en Cisjordanie occupée.
Hisham Abou Hawash avait cessé de s’alimenter il y a plus de 140 jours. Arrêté le 27 octobre 2020, il était emprisonné sous le régime de la détention administrative. Une loi datant de l’époque coloniale britannique et largement utilisée par l’occupant israélien. En clair, les faits qui lui sont reprochés sont secrets, le prisonnier ni même son avocat ne peuvent avoir accès au dossier et l’enfermement peut être renouvelé tous les six mois autant de fois que nécessaire aux yeux de l’occupant israélien.
Pour obtenir sa libération, Hisham Abou Hawash, âgé de 40 ans père de cinq enfants, avait décidé de mener une grève de la faim. Intraitable, l’administration israélienne l’avait laissé dépérir. Ces dernières semaines, sa santé s’était considérablement dégradée et il tombait dans le coma par intermittence. Les équipes médicales qui lui ont rendu visite l’avaient trouvé dans un « état critique », selon les termes du Comité international de la Croix-Rouge (CIRC) qui se disait « préoccupé par les conséquences irréversibles pour sa santé et sa possible mort tragique ». Il pesait moins de 39 kg, contre 86 kg avant sa grève. Aïsha Hrebat, son épouse, indiquait que « sa situation est très dangereuse (…) il ne parvient plus du tout à parler et n’est plus conscient de ce qui se passe autour de lui. Même s’il met fin à sa grève, il aura de graves problèmes de santé ».
Sa détention administrative a été renouvelée deux fois depuis son arrestation, dont une alors qu’il était en grève de la faim depuis 70 jours. Ses codétenus administratifs ont lancé un boycott collectif des tribunaux militaires israéliens à partir de la nouvelle année, comme annoncé le 20 décembre par la Commission des affaires des prisonniers, la Société des prisonniers palestiniens et l’association Addameer de soutien aux prisonniers et de défense des droits de l’homme. Une initiative qui suit celle de Bashir al-Khairy, avocat palestinien de gauche qui a demandé à son avocat de ne pas le représenter devant le tribunal militaire d’Ofer. Al-Khairy est âgé de 79 ans et il est détenu depuis le 29 octobre 2021.
Georges Ibrahim Abdallah : pourquoi la France s'acharne sur le plus ancien prisonnier d’EuropeLes autorités d’occupation israéliennes ont émis un ordre de détention administrative à son encontre pour 6 mois, jusqu’au 28 avril 2022. Il a déjà passé 15 ans dans les prisons de l’occupation israélienne de 1968 à 1984. « En tant qu’avocat et homme de loi, je considère la procédure de mon transfert en détention administrative – quelle que soit sa durée – comme contredisant le droit humain le plus fondamental de se défendre et de connaître les accusations portées contre lui, en violation du droit international, a-t-il déclaré. Devant ces tribunaux fascistes et oppressifs, afin de préserver ma dignité nationale et mes convictions, je boycotterai et refuserai de comparaître devant le tribunal militaire, et je rejetterai tout jugement émis par celui-ci. » À l’heure actuelle, environ 500 des 4 550 prisonniers politiques palestiniens sont incarcérés sans inculpation ni procès dans le cadre de la détention administrative.
La semaine du 15 au 22 janvier 2022 a été décrétée semaine d’action pour la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens, dont Marwan Barghouti et Ahmed Saadat, respectivement leaders du Fatah et du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) auquel il convient d’ajouter Georges Ibrahim Abdallah, emprisonné en France depuis 1984, soit plus de 37 ans aujourd’hui.
Hisham Abu Hawashgrève de la faimIsraël-Palestinegeorges ibrahim abdallah Le Figaro
Hôpital: au moins 120 services d'urgence en détresse
14 des 32 plus importants hôpitaux français figurent sur la liste des hôpitaux confrontés à des fermetures de certaines activités.
Fermetures de nuit, «délestages» sur d'autres hôpitaux, accès filtrés par les Samu: faute de soignants, au moins 120 services d'urgence ont été forcés de limiter leur activité ou s'y préparent, selon une liste établie par l'association Samu-Urgences de France (SUdF) que l'AFP s'est procurée.
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Alerte générale aux urgences. Dans 60 départements, couvrant les douze régions continentales et Mayotte, au moins un service doit s'incliner face à des «difficultés» insurmontables: manque de médecins, d'infirmiers, d'aides-soignants ou de «lits d'aval» pour transférer leurs patients, selon le décompte du SUdF - qui n'inclut pas la Corse, les Antilles et la Guyane. Au total, quasiment 20% des quelque 620 établissements - publics et privés - hébergeant un ou plusieurs services d'urgences sont touchés.
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La «régulation d'accès» comme solution la plus fréquemment utilisée
Signe supplémentaire d'une crise inédite, 14 des 32 plus gros hôpitaux français (CHU et CHR) figurent sur cette liste. Parmi les 120 établissements recensés, plus de la moitié ont dû se résoudre à une fermeture, le plus souvent partielle, de leurs urgences. Parfois la nuit, comme à Alkirch (Haut-Rhin), Auch (Gers) ou Voiron (Isère). Ailleurs, en supprimant des équipes mobiles du Smur, comme à Creil (Oise), Grenoble ou Metz.
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La «solution» la plus fréquente reste cependant la «régulation d'accès» par les Samu: à Bordeaux, Cherbourg (Manche) ou encore Nevers (Nièvre), à moins d'une urgence vitale, seul un appel préalable au 15 peut permettre une admission à certaines heures. Une dizaine d'hôpitaux sont allés jusqu'au «délestage», renvoyant les malades vers d'autres sites, comme Châteauroux (Indre), Laval (Mayenne) ou Pontivy (Morbihan). Une poignée ont même eu recours au «plan blanc», qui permet de déprogrammer des opérations et de réaffecter des personnels, dont Rennes, Roubaix et Tourcoing (Nord). De l'aveu d'un urgentiste en poste dans l'un des hôpitaux listés, «la situation est catastrophique, nous n'avons jamais connu une telle tension avant même la période estivale».
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Salaire, voiture... Les avantages que conservent les ministres sortants et ceux qu'ils perdent
S'ils peuvent conserver une rémunération pendant quelques mois après leur départ du gouvernement, ils perdent quasiment tous leurs avantages matériels. Seul le premier ministre est mieux loti.
Salaires, retraite : huit syndicats d'agents publics interpellent Élisabeth Borne
Ils appellent la nouvelle première ministre à augmenter les salaires et à renoncer au recul de l'âge légal de départ à la retraite.
Des passagers bloqués pendant près de deux heures dans un métro parisien
La RATP a évoqué une «panne», nécessitant la venue d'un autre train afin de «remorquer la rame défectueuse» vers les services techniques.
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Un éleveur réclame l'interruption d'une antenne accusée de tuer ses vaches
Depuis l'installation de cette antenne en 2021, l'éleveur dit avoir perdu une quarantaine de vaches et constaté une baisse importante de sa production de lait.
Un éleveur de Mazeyrat d'Allier, en Haute-Loire, a demandé vendredi la suspension pour trois mois d'une antenne de téléphonie mobile qu'il juge responsable de la dégradation de son troupeau, lors d'une audience en référé devant le tribunal administratif de Clermont-Ferrand. Depuis l'installation de cette antenne, en juillet 2021, l'éleveur, Frédéric Salgues, dit avoir perdu une quarantaine de vaches sur un troupeau qui en compte 200, constatant en parallèle une baisse importante de sa production de lait. «C'est catastrophique pour nous, ça fait 15 ans qu'on est installé, on est abasourdi, on a fait toutes les analyses et on n'a rien trouvé», a-t-il témoigné à l'audience. «La mortalité du bétail a été multipliée par quatre sur les six derniers mois et la dégradation du cheptel a été constatée au jour près au moment de la mise en place de l'antenne», a déclaré son avocat, Romain Gourdou.
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Une chute de 15% de la production de lait
Des captures de vidéos issues de caméras installées dans la stabulation montrent les vaches prostrées dans un coin du bâtiment, a-t-il souligné. L'expert judiciaire mandaté par le tribunal du Puy-en-Velay s'est prononcé en faveur de l'interruption temporaire, pour lui permettre de poursuivre son expertise. «Ce cheptel fait partie des 10% à 20% meilleurs du département» et «je n'ai pas d'éléments médicaux pour expliquer la chute brutale de la production de lait, de 15% à 20%, dans les jours qui ont suivi la mise en place de l'antenne», a-t-il expliqué.
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Le maire de Mazeyrat d'Allier, Philippe Molhérat, qui avait autorisé l'installation de l'antenne, est venu témoigner de l'état alarmant du troupeau, redoutant «une catastrophe sur le plan humain» et évoquant «l'inquiétude» grandissante des 1500 habitants du village. Les avocats des trois opérateurs mobiles concernés, Orange, Free et Bouygues Telecom ont mis en avant l'absence d'élément scientifique établissant un lien entre la santé des animaux et les champs électromagnétiques. «Pourquoi ne voulez-vous pas souscrire à cette demande qui vous permettrait de démontrer qu'il n'y a pas d'impact ?» leur a demandé le président Philippe Gazagnes. «Les opérateurs s'inscrivent dans un cadre règlementaire fixé par l'État», a répondu Michel Gentilhomme, avocat d'Orange, insistant sur les conséquences de l'interruption d'une antenne en termes de sécurité publique. La décision du tribunal est attendue vendredi dans l'après-midi ou au plus tard lundi.
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Carlos Ghosn : le Liban a reçu une notice rouge d'Interpol à la demande de la justice française
Les notices rouges sont diffusées aux services de police du monde entier pour arrêter des personnes, avant une éventuelle extradition.
Renault cède AvtoVAZ pour un rouble et sort de Russie
Le groupe vend ses 68 % du fabricant de Lada à un institut public russe. Il aura la possibilité de les racheter, au même prix, pendant six ans.
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Certains visiteurs étrangers peuvent éprouver des difficultés à acheter un billet de bus à Paris. Des solutions alternatives existent cependant.
Le Figaro
EDF: la facture exorbitante d’un défaut technique nucléaire
Guillaume GuichardDÉCRYPTAGE - L’électricien chiffre désormais à 18,5 milliards d’euros en 2022 l’impact du problème de corrosion.
La facture s’envole. EDF a revu dans la nuit de mercredi à jeudi l’impact sur son résultat d’un défaut technique affectant une partie de son parc nucléaire, «la corrosion sous contrainte». Un problème qui a provoqué à ce jour l’arrêt de 12 réacteurs sur 56. L’Ebitda (excédent brut d’exploitation) sera réduit de 18,5 milliards d’euros en 2022, contre 14 milliards estimés précédemment.
Un montant colossal, équivalent à l’Ebitda réalisé par le groupe en 2021. Cette perte financière est d’abord due à la révision à la baisse de la production électrique d’origine nucléaire pour cette année, comprise dorénavant entre 280 et 300 terawattheures (TWh). Soit un quart de production en moins qu’en temps normal.
Pas de nouveaux arrêts
La perte financière est d’autant plus abyssale pour l’électricien qu’il vend traditionnellement toute sa production nucléaire en avance. Concrètement, il avait vendu fin 2021 toute l’électricité qu’il comptait produire en 2022 avant de découvrir ses premiers cas de corrosion sous contrainte, mi-décembre 2021. Ainsi le veut sa politique de couverture contre les risques de variation du marché. Aujourd’hui, il doit donc acheter sur le marché de gros les térawattheures qu’il avait vendus en avance. Or plus il revoit à sa propre production à la baisse à cause de ses problèmes techniques, plus l’électricité sur le marché devient rare et plus le prix de l’électricité flambe. Un terrible cercle vicieux.
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Toutefois, la situation pourrait ne pas se détériorer davantage cette année. «À ce stade pour 2022, EDF considère qu’il n’est pas nécessaire d’anticiper de nouveaux arrêts de réacteurs pour réaliser ces contrôles», a indiqué jeudi le groupe, après avoir envoyé vendredi dernier son plan de contrôle à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). L’électricien a procédé à 35 analyses de tronçons de tuyauterie en laboratoire. Il doit encore en effectuer une centaine d’ici le début de l’été. D’après ces premières investigations, il semble que le type de réacteur le plus répandu sur son parc, les 900 mégawatts, est exempt de tare.
Si le programme de contrôle et, par conséquent, la prévision de production, semble stabilisé pour 2022, il en va autrement pour 2023. EDF n’a pas encore revu sa prévision de disponibilité de ses réacteurs pour l’année prochaine. Or, elle pourrait se dégrader. Certes, du fait de la lenteur de la propagation de la corrosion, EDF prévoit de contrôler la suite de ses 56 réacteurs au fil des arrêts déjà prévu pour rechargement de combustible, entretien ou visite décennale.
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Néanmoins, les contrôles pour corrosion devraient allonger la durée de ces arrêts traditionnels, de cinq à dix semaines voire plus, en fonction de ce qui est découvert. Lorsqu’il y a suspicion de corrosion après un contrôle «non destructif», il faut en effet découper la tuyauterie pour une analyse approfondie. Par ailleurs,l’électricien prévoit d’arrêter spécialement quatre réacteurs pour sonder leurs tuyauteries.
EDF travaille d’arrache-pied pour réduire ces délais, en évitant l’opération de découpage de la tuyauterie: il développe en urgence un outil à ultrasons pour déceler de l’extérieur du tuyau s’il est attaqué par le phénomène.
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La RATP condamnée à une amende de 400.000 euros pour fichage illégal
Ces données servaient à organiser un classement des employés afin de préparer les choix de promotion.
Paris : la RATP retire temporairement du service 149 bus électriques après deux incendies en un mois
Quelques semaines après un premier incendie, un tout récent «bluebus» s'est embrasé ce vendredi devant la bibliothèque François Mitterrand. Le même jour, un bus électrique d'une marque différente a pris feu à Carcassonne.
«Petit constructeur fragile», «résultats minables» : Carlos Ghosn critique ouvertement Renault
Dans un entretien accordé au Parisien, l'ancien patron de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi revient sur les circonstances de son évasion du Japon, sa rancœur envers le gouvernement français mais aussi les résultats actuels du constructeur.
Le Figaro
Toulouse : un homme recherché après des agressions sexuelles en pleine rue
Guillaume PoingtIl s'agit d'un homme d'une trentaine d'années de type nord-africain, indique une source policière. Trois plaintes ont pour l'heure été déposées.
Un homme considéré comme dangereux est recherché par la police après plusieurs attouchements sexuels sur des femmes commis en pleine rue à Toulouse, mercredi 18 mai, a appris Le Figaro de source policière, confirmant une information de La Dépêche .
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Les faits ont eu lieu dans le quartier des Minimes, situé au nord de la ville rose. Trois plaintes ont été déposées par des jeunes femmes : deux pour agressions sexuelles et une pour tentative de viol. Les trois victimes, qui décrivent le même agresseur, ont également fait état de menaces de viol.
L'agresseur toujours dans la nature
L'homme recherché est un individu d'une trentaine d'années de type nord-africain, nous précise une source policière. Il déambulerait en chaussettes avec un gros sac à dos.
De nombreux policiers sont mobilisés depuis mercredi matin mais le suspect n'a pour l'heure pas été interpellé. Contacté, le parquet de Toulouse n'a pas encore répondu à nos sollicitations.
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Montpellier : une jeune femme enceinte de sept mois frappée par deux migrants dans le tramway
En garde à vue, l'un des deux mis en cause s'est, en outre, «exhibé dans les cellules du commissariat et a outragé les policiers», selon le procureur de la République de Montpellier.
Regarder la vidéoChauffeur de bus tué à Bayonne : les accusés échappent aux assises
Les deux principaux suspects, qui ont tué Philippe Monguillot le 5 juillet 2020, ne risquent plus la prison à perpétuité. L'épouse de la victime, Véronique Monguillot, se dit «anéantie».
Regarder la vidéoDisparue depuis 2019, la jeune Wissem a été retrouvée
La jeune femme aurait reconnu se prostituer depuis sa disparition en juillet 2019 à l'âge de 16 ans.
Regarder la vidéo L'Humanité
Pour évacuer tension, stress... ouvrez vos fascias!
ActuInventée il y a 40 ans, la fasciathérapie est en train de se faire une place de choix parmi les médecines douces. Cette technique manuelle permet de rendre leur élasticité aux fascias, ces membranes entourant la plupart de nos organes, afin de soulager des douleurs inexpliquées. Des mains à l’écoute du corps.
Marie MersierThérapie manuelle développée dans les années 1980 par Danis Bois (1), la fasciathérapie suscite depuis environ trois ans un intérêt croissant, alimenté par des disciplines telles que le yoga ou la méthode Pilates, et des praticiens qui parlent davantage des fascias (que l’on peut par exemple mobiliser en faisant des étirements, d’où les ponts entre diverses pratiques).
Fibres élastiques, fibres de collagène et liquide
Définissons ces fameux fascias et évoquons leur incidence sur l’ensemble des processus de l’organisme : « Appelés également tissus conjonctifs ou encore connectifs, les fascias sont des membranes plus ou moins élastiques, capables de se contracter et d’influencer la dynamique musculaire, articulaire, la biologie et l’ensemble du bon fonctionnement de notre corps. Ils jouent ainsi un rôle essentiel dans la transmission des forces et dans le contrôle du mouvement, dans la douleur et l’inflammation, ou encore dans la conscience du corps et de soi » (2).
Ainsi, les fascias, qui sont composés de fibres élastiques, de fibres de collagène et de liquide, entourent de la tête aux pieds, et plus ou moins en profondeur, l’ensemble des structures anatomiques du corps : les muscles et tous les organes composant le système digestif, nerveux, vasculaire, etc., pour finalement ne former qu’un seul et même organe sensoriel mettant en communication tout ce qui constitue notre corps.
Sans en avoir forcément conscience, quelques fascias sont pourtant très connus : les méninges, qui enveloppent le cerveau, ou le péricarde, qui enlace le cœur.
Sciatique, maux de tête, côlon irritable
Du fait d’un manque d’exercice de postures inadéquates ou à la suite de chocs physiques mais également émotionnels – car on envisage ici l’être dans sa globalité et d’un point de vue somato-psychique –, les fascias peuvent se contracter, créer des adhérences, donc des douleurs, un inconfort global, de la fatigue… C’est là que la fasciathérapie intervient.
Kinésithérapeute et fasciathérapeute, Tristan de Parcevaux décrit la méthode ainsi : « À l’instar de l’ostéopathie tissulaire, la fasciathérapie est une technique d’écoute manuelle. Grâce à des points d’appui et de petits mouvements très légers, les mains redonnent de la souplesse et de la mobilité aux fascias, rouvrent des espaces de circulation dans le corps et relancent ainsi la dynamique du corps. »
S’il existe quelques contre-indications, dont l’hypertension artérielle non traitée, la fasciathérapie peut prendre en charge de multiples problématiques, et ce, dès le plus jeune âge : douleurs chroniques ou aiguës (lombalgie, fibromyalgie, lumbago, sciatique), pathologies musculaires, maux de tête, syndrome du côlon irritable, mais également stress et état anxieux, car cette méthode offre du relâchement là où des tensions physiques et émotionnelles ont pu aller se nicher, les deux étant parfois liées.
Lors d’une séance, qui dure entre 45 minutes et une heure, se tisse un dialogue entre le praticien, ses mains, la personne traitée et son corps. Cette pratique très douce, très lente, invite par ailleurs celui ou celle qui reçoit un soin à se réapproprier ses propres perceptions corporelles, à retrouver la conscience de soi.
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Bien-être L'Humanité
Une visite éclairante de la Cité des électriciens de Bruay-la-Buissière
ActuUne ancienne cité minière du Pas-de-Calais, s’est refait une beauté pour raconter la vie de ses habitants. Un lieu du patrimoine vivant qui met en lumière une conception humaine de l’habitat ouvrier, à l’opposé des grands ensembles.
Lea DesportesPas de cliché sur les cités… minières. Tel semble être le credo de la Cité des électriciens. Construit entre 1856 et 1861 à côté de la fosse n° 1 qui se trouve en bas de la côte, le plus ancien coron subsistant du Pas-de- Calais a été réhabilité et ouvert au public en mai 2019.
Contrairement aux grands ensembles qui seront érigés à partir des années 1950, l’habitat ouvrier n’a ici rien d’écrasant. La configuration initiale de la cité, qui compte sept « barreaux », a été conservée. Le terme désigne un alignement de maisons mitoyennes et identiques. À l’exception d’une frise sous la toiture, les façades sont sans fioriture : l’encadrement des portes et des fenêtres est peint en blanc, les volets en vert. Leur style s’inspire des fermes des environs : en briques, de plain-pied, même si les combles servent de chambres, et une porte fermière en deux vantaux indépendants l’un de l’autre favorise la circulation de l’air. Car la propreté était importante.
150 m2 de jardin attribués à chaque foyer
Les rues sont d’ailleurs légèrement pentues, permettant à l’époque aux femmes de « faire le ruisseau » : tous les samedis, à la même heure, elles nettoient à grandes eaux leur bout de trottoir. Il faut que ça brille, le système paternaliste y veille. Pour leur hygiène morale, mieux vaut que les hommes soient au grand air plutôt qu’à l’estaminet. Une parcelle de champ et 150 m2 de jardin sont donc attribués à chaque foyer et leur entretien est obligatoire. On discute moins droits du travail quand, à la main, la fourche remplace le verre. Mais le jardinage est aussi source de fierté et de bien-être, et la cité actuelle cultive plusieurs jardins.
La « capitale polonaise »
Et puis, dehors, l’espace est moins restreint. La quarantaine de petites maisons (de 30 à 44 m2) abrite en effet des familles nombreuses (huit enfants en moyenne), auxquelles il faut souvent ajouter les grands-parents et les « pensionnaires », les hommes célibataires. Dans l’entre-deux-guerres, les rues sont baptisées de noms de savants, Ampère, Volta ou encore Edison. Pour les gens du coin, la cité devient celle « des électriciens ». À la même période, les compagnies font venir de la main-d’œuvre étrangère, en masse. Bruay devient Czestochowa, la « capitale polonaise ». Cohabitent donc ici plusieurs nationalités mais aussi de multiples métiers, des lampistes aux jardiniers, en passant par les infirmières.
Chaque maison possède une cave où sont stockés les denrées alimentaires et le charbon auquel tous les travailleurs de la mine ont droit. Un acquis du statut du mineur obtenu à la Libération en échange de l’exceptionnelle mobilisation des « soldats de l’abîme » lors de la « bataille du charbon » qui doit permettre de relever la France. Le logement à vie figure aussi parmi les avantages.
Le passé rencontre l’avenir
Lorsque les travaux démarrent en 2013, le lieu est en partie laissé à l’abandon mais quelques familles y vivent encore. Dix logements sociaux ont été préservés aujourd’hui. Outre la fonction mémorielle, de nouveaux usages ont été créés. Certains des « carins », les dépendances qui servaient de buanderie mais aussi de poulailler et de clapier, ont été transformés en résidences d’artistes et en logements insolites qui rencontrent un vif succès.
Un bâtiment contemporain pensé par l’architecte Philippe Prost symbolise parfaitement cette volonté de raconter le passé tout en incarnant l’avenir du territoire. Ses tuiles émaillées en rouge rubis font bien sûr écho à la teinte rouge cerise du badigeon d’origine des briques qui a été retrouvé. Il propose un parcours à travers le paysage du bassin minier, depuis les origines de la révolution industrielle jusqu’à l’arrêt de la dernière fosse. Celle de Bruay ferme en 1979.
Un enduit couleur lazurite
Un ancien barreau donne, lui, un aperçu des intérieurs, sans reconstitution ni mise en scène. Un « écorché » met à nu l’évolution des matériaux utilisés du sol au plafond. Depuis les années 1920, le papier peint a traversé les époques mais les motifs ont évolué, des fleurs à Mickey Mouse. Avant cette date, les murs sont recouverts d’un enduit à la chaux couleur lazurite, un bleu azur qui détonne au pays noir. La Cité des électriciens réussit parfaitement à mettre en lumière la beauté du patrimoine industriel. Une mission qui n’a rien de mineur.
Trois escales pour découvrir le pays minier
Rue Franklin, 62700 Bruay-la-Buissière.
- La piscine Art déco Roger-Salengro
716, rue Augustin-Caron, 62700 Bruay-la-Buissière. Inaugurée en 1936 sous le Front populaire, cette magnifique piscine découverte est l’unique en France de ce genre encore ouverte à la baignade. Elle se transforme l’hiver en bassin nordique.
- Les « terrils du pays à part »
Lorsqu’on visite la cité, on aperçoit en toile de fond les terrils jumeaux d’Haillicourt. 389 marches ont été aménagées pour permettre d’accéder au sommet et à la vue imprenable sur les paysages de l’Artois et la chaîne des terrils.
Découverte Le Figaro
Le Royaume-Uni oppose une fin de non-recevoir à la nouvelle «communauté politique européenne» de Macron
Emmanuel Macron avait déclaré le 9 mai que Londres pourrait avoir «toute sa place» dans une nouvelle «communauté politique» européenne.
La ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss a opposé une fin de non-recevoir à la proposition française d'intégrer Londres au sein d'une nouvelle «communauté politique européenne», dans une interview publiée vendredi 20 mai.
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«Ma préférence est de se baser sur les structures déjà existantes et qui fonctionnent avec succès, que ce soient le G7 ou l'Otan», a déclaré Liz Truss au quotidien italien Il Corriere della Sera qui l'interrogeait sur la faisabilité d'une telle «architecture européenne». Le président français Emmanuel Macron avait estimé le 9 mai à Berlin que le Royaume-Uni pourrait avoir «toute sa place» dans une nouvelle «communauté politique» européenne qu'il appelle de ses vœux pour accueillir des pays proches mais non membres de l'Union européenne (UE).
G7, Union européenne, Joint Expeditionary Force
Cette nouvelle entité «est aussi peut-être un moyen de retrouver une stabilité et une autre forme de coopération avec des pays comme le Royaume-Uni», qui a quitté l'UE en 2020, avait-il ajouté.
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«Nous travaillons très bien à travers le G7 plus l'UE pour imposer des sanctions à la Russie. Nous travaillons très bien avec les pays européens pour approvisionner la défense de l'Ukraine», a expliqué Liz Truss. «Nous avons la Joint Expeditionary Force (un accord de défense, NDLR) avec les Scandinaves (...) et nous travaillons avec des alliés comme l'Italie sur un accord sur le commerce et les investissements et sur un large accord bilatéral», ajoute-t-elle, concluant: «Nous pensons que ces accords flexibles que nous avons fonctionnent très bien: nous en sommes contents».
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Mali : Al-Qaïda au Sahel revendique la mort des 3 soldats français
Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans dénonce, notamment, les caricatures de Mahomet et «l'occupation française de la région du Sahel».
Les deux filles de Vladimir Poutine pourraient être sanctionnées par l'Union européenne
Cet élargissement des sanctions proposé par la Commission européenne fait suite à la découverte de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des forces russes.
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ANALYSE - Si l’hypothèse d’une adhésion était depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine.
Le Figaro
Quand les séries imaginent le futur (effrayant) du travail
Paul MarionThéo GIANGRÉCOLa dernière création d'Apple TV+ raconte la vie d'une entreprise qui contrôle la mémoire de ses salariés. Depuis plusieurs années, des séries projettent un avenir où le travail est révolutionné par la technologie. Souvent pour le pire.
Séparer parfaitement vie privée et sa vie personnelle, est-ce la clé du bonheur comme le martèlent les psychologues ? La série Severance plébiscitée par la critique et le public risque de vous convaincre du contraire. La dernière création d'Apple TV+ se situe dans un futur proche. Les salariés de Lumon Industries y oublient tout de leurs tracas personnels lorsqu'ils franchissent les portes de leur entreprise. Et inversement, aucun souvenir ne demeure de leur journée au bureau une fois qu'ils le quittent. Ce dédoublement de personnalité, cette dissociation («severance» en anglais) de la mémoire est permise par une puce que les employés ont accepté de se faire implanter via une opération chirurgicale.
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Le personnage principal Mark a fait le choix de subir cette opération pour «dissocier» son psychisme. Dévasté par la mort de sa femme, ce dernier connaît chaque jour une parenthèse de quelques heures au boulot durant lesquelles il oublie la douleur de sa vie intime et s'absorbe dans ses dossiers. La tête vide. Son quotidien sous la lumière froide des néons n'a pourtant rien d'une parenthèse heureuse derrière le sourire béat qui s'affiche sur son visage chaque matin à 9 heures au moment où il est «dissocié». Assommé par des tâches bureaucratiques, soumis à la surveillance de ses collègues qui ne partagent avec lui que des platitudes, brutalisé par une hiérarchie tyrannique, Mark paraît résigné à sa servitude volontaire… Jusqu’à ce qu'un ancien collègue ne cherche à réveiller sa conscience et à l'arracher à sa prison mentale.
L'univers glaçant de Severance offre une vision résolument dystopique de l'avenir du travail comme le font plusieurs séries ces dernières années. De Trepalium (Arte) à Black Mirror (Netflix), les créateurs immergent le spectateur dans un monde professionnel cauchemardesque qui n'est pourtant pas dénué de ressemblance avec la réalité. Une projection qui divertit le public autant qu'elle l'interroge sur le futur du travail.
Désenchantement autour du travail
Jusqu'à présent la vie au bureau était croquée avec humour dans des séries souvent comiques, à l'instar de The Office . Depuis une dizaine d'années, les séries narrent la vie des entreprises et des salariés sur un ton plus sérieux (Suits), grave voire sombre dans Severance, Black Mirror ou Trepalium. «La dystopie signe en général l'échec de l'utopie. Depuis les années 1990, on ne croit plus vraiment aux grandes utopies autour du travail. La nécessité de produire génère du rejet avec la crise écologique. Le travail n'est plus ce qui définit en premier l'identité personnelle. Il y a une perte de sens, d'attractivité autour du travail. Un sentiment de désenchantement qu'on observe par exemple dans le phénomène du burn-out ou de la grande démission aux États-Unis», interprète Vincenzo Susca, maître de conférences en sociologie à l'université Paul-Valéry de Montpellier et coauteur d'un livre sur la série Black Mirror Black Mirror ou l'aurore numérique.
Au cœur de ce malaise et des scenarii des séries, la technologie n'apparait plus comme une garantie de progrès mais comme une source d'aliénation au travail. L'implant cérébral de Mark dans Severance neutralise une partie de ses capacités cognitives. Les robots de Trepalium remplacent les humains et les condamnent au chômage. Le numérique dans Black Mirror échappe au contrôle des humains.
Black Mirror construit tout son récit sur la promesse non tenue de l'innovation qui, au lieu d'émanciper les Hommes, les asservit et leur fait perdre le sens de leur existence. À commencer par leur métier. L'épisode 15 millions merits (15 millions de mérites en français) se construit autour d'un prolétariat obligé de pédaler toute la journée face à des écrans, sur des vélos électriques pour alimenter la société en électricité. Tous vêtus d'un même uniforme gris, ils ne peuvent plus sortir de la tour au sein de laquelle ils sont condamnés à alimenter un système publicitaire et médiatique dont ils sont les principaux spectateurs.
Satire du monde contemporain
Pédalant inlassablement face à des écrans, ils ne peuvent échapper à leur condition qu'en payant des pénalités (prélevées directement sur leur salaire), qui leur permet alors de s'acheter de la nourriture ou des accessoires pour leur avatar, comme une référence anticipée au métavers développé par le fondateur de Facebook. Tout fonctionne parfaitement, sans accroche, avant qu'un des ouvriers, Bing Madsen ne décide de s'affranchir des règles.
L'intrigue de Black Mirror, Trepalium ou Severance repose sur le sursaut d'un individu déterminé à se libérer d'un système économique dont il a longtemps été un rouage avant d'en percevoir les dangers ou du moins l'absurdité. En filigrane transparaît la question du sens au travail. Pourquoi, pour qui travaille-t-on ? Ai-je un travail ou suis-je mon travail ?
Que produit, que vend in fine Lumon Industries dans Severance ? Mark l'ignore. Sa mission absconse consiste à «raffiner des métadonnées» sur son écran au design néorétro. Sa conscience personnelle paralysée par une puce l'empêche de se poser la question. L'entreprise omnipotente, capable de séquestrer et de violenter ses salariés indisciplinés, fait tout pour ôter leur capacité à questionner la finalité de leur travail. Dans Trepalium, le travail est un luxe et personne n'a le loisir de s'interroger sur sa vocation. Plus insidieux encore est l'aspect ludique que prend le travail dans l'épisode 15 millions merits de Black Mirror où les ouvriers s'activent dans une préfiguration du métavers.
Séries ou prophéties ?
Le décor rappelle trait pour trait certaines tendances déjà à l'œuvre chez les géants du numériques. Uber et Amazon ont expérimenté aux Etats-Unis la «gamification» en donnant l'apparence d'un jeu en ligne à certaines tâches répétitives de leurs salariés pour les rendre moins pesantes et plus productives. Le futur anxiogène des fictions ressemble parfois au prolongement de la révolution numérique en cours. A commencer par l'omniprésence des écrans qui brouille la frontière entre réel et virtuel, travail et loisir.
La vie de l'héroïne de l'épisode Chute libre de Black Mirror se résume à un effort constant pour gagner du crédit social, sorte de monnaie officieuse qui donne accès à des privilèges dans une société ultra-connectée où chaque interaction est notée par des étoiles. «Dans Chute libre, la vie sociale est transformée en travail. Pour exister il faut obtenir des résultats sociaux via des notes qu'on se donne. Tous les aspects de la vie, même les moins productifs, sont transformés en marchandise. Cela fait écho à l'esprit contemporain qui veut que toute activité soit productive, en particulier le temps passé sur les réseaux sociaux qui produit mécaniquement des données et donc de la valeur économique. On finit par travailler sans le savoir», analyse l'universitaire spécialiste de Black Mirror Vincenzo Susca.
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Ces dystopies donnent à voir des êtres aux airs compassés, raides et ternes comme des automates. Comme pour prédire la déshumanisation définitive du travail dans un univers virtuel et saturé de robot. «La peur d'un travail déshumanisé est très ancienne. On la retrouve dans des œuvres comme le film Les Temps Modernes de Chaplin avec le travail à la chaîne. L'idée selon laquelle les robots vont remplacer définitivement les emplois des Hommes revient aussi de façon cyclique depuis la révolution industrielle mais pour l'instant cela ne se réalise pas», tempère un autre sociologue du travail italien Vincenzo Canali, enseignant à l'EHESS qui appelle à prendre de la distance sur les perspectives catastrophistes sur l'avenir du travail. Espérons que ces séries ne soient pas des prophéties.
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Le Figaro
Eric Anceau: «Pénurie d'enseignants: pourquoi la situation de l'Éducation nationale est dramatique»
Martin BernierENTRETIEN - Alors que le nombre d'admissibles au CAPES est historiquement bas cette année et que l'académie de Versailles a annoncé l'organisation d'un «job dating» pour recruter des enseignants, l'historien Eric Anceau alerte sur la situation de l'Éducation nationale.
Eric Anceau enseigne l'histoire contemporaine à Sorbonne Université. Il est spécialiste de l'État, des pouvoirs et des relations entre le peuple et les élites. Parmi ses derniers livres: Les Élites françaises des Lumières au grand confinement (Passés Composés, 2020) et Laïcité, un principe. De l'Antiquité au temps présent (Passés Composés, 2022).
FIGAROVOX. - Le nombre d'admissibles au CAPES est historiquement bas dans plusieurs disciplines cette année. Comment expliquer les difficultés de l'Éducation nationale à recruter ?
Éric ANCEAU. – J'irai même jusqu'à parler de chiffres catastrophiques: 816 admissibles au CAPES externe de mathématiques alors qu'il y avait 1035 postes à pourvoir, 720 pour 755 en lettres ou encore 83 pour 215 en allemand. Même si tous les admissibles sont recrutés on sera encore très en deçà des besoins !
Ces difficultés de recrutement s'inscrivent dans un phénomène de longue durée ; je le constate dans mes amphithéâtres, préparant des étudiants aussi bien à l'agrégation qu'au CAPES depuis plus de vingt ans. Certes, on parlait déjà d'une crise de recrutement au début des années 2000 lorsque je faisais partie du jury d'oral du CAPES d'histoire-géographie, mais je suis affolé de voir la fonte des effectifs d'année en année. Alors que dans les années 2000 nous avions plus de 500 étudiants de concours en amphi à la Sorbonne, à tel point que certains avaient du mal à trouver où s'asseoir, ils sont à peine une centaine aujourd'hui.
La perte d'attractivité de la profession est réelle, à cause des rémunérations indécentes et des revalorisations promises qui n'ont pas eu lieu. Le début de carrière a certes été revalorisé mais c'est un «cache-misère», pardonnez-moi le terme ! On est actuellement à 1,1 SMIC pour un bac + 5. Par ailleurs, le refus de dégeler le point d'indice a conduit, sur deux décennies, à la paupérisation de toute une profession.
Le métier d'enseignant est devenu à hauts risques physiques et psychologiques. Les problèmes d'incivilités se multiplient.
À cela s'ajoute la déconsidération complète du métier dans la société. Les enseignants étaient, il y a quelques décennies encore – et je ne parle pas ici de la Troisième République – plutôt hauts dans la hiérarchie sociale et presque unanimement respectés ; ce n'est plus le cas aujourd'hui.
Un autre phénomène lié, pour partie, au précédent est que l'enseignant est désormais très exposé. La salle de classe n'est plus un sanctuaire mais plutôt, à l'inverse, une caisse de résonance des maux nombreux de notre société.
Le métier d'enseignant est devenu à hauts risques physiques et psychologiques. Les problèmes d'incivilités se multiplient. L'agression, il y a 48 heures, d'une enseignante dans un lycée de Basse-Goulaine n'est qu'un exemple parmi de multiples autres, émergeant au milieu du #pasdevague, parce que l'agresseur a été filmé par ses complices et que sa vidéo a été postée sur les réseaux.
La perte de considération des enseignants se retrouve enfin dans le fait, justement insupportable pour eux, que les parents qui étaient de leur côté dans leur immense majorité quand l'institution était respectée, défendent désormais leurs enfants contre eux, même quand on leur démontre l'inacceptable.
Les résultats ne sont pas meilleurs pour le concours de professeur des écoles. Y voyez-vous plutôt une crise des vocations dans l'enseignement au sens large ou un désintérêt lié aux conditions actuelles d'exercice du métier ?
Les chiffres des CRPE (concours de recrutement des professeurs des écoles, ndlr) par académie sont aussi tombés au cours des quinze derniers jours. Ils sont effectivement, eux aussi, très inquiétants, en particulier dans certaines grosses académies.
La particularité de cette année c'est qu'une crise conjoncturelle — liée à la réforme du CAPES — s'ajoute à la crise structurelle de très longue durée que j'évoquais.
La sécurité de l'emploi et les vacances que les détracteurs des professeurs leur lancent assez souvent à la figure pour les sommer d'arrêter de se plaindre ne suffisent pas à attirer.
Notez d'ailleurs que ce n'est pas tellement mieux dans le supérieur, tant du point de vue du recrutement que de celui de la rémunération. Le supérieur conserve peut-être le prestige et n'est pas confronté à des problèmes disciplinaires mais le niveau pour y accéder est encore plus élevé et ici le nombre de postes est très restreint, d'autant plus que des passe-droits, des procédures de contournement et une transformation dangereuse de la profession d'enseignant-chercheur sont en train d'émerger. On se retrouve aussi dans une situation de prolétarisation de la profession, en particulier lorsque l'on compare notre situation à celle de nos collègues des grandes puissances étrangères.
Je pense que les phénomènes s'ajoutent les uns aux autres pour amener la déconsidération de quasiment l'ensemble de la profession enseignante.
Le phénomène a été montré dans divers travaux universitaires et dans des enquêtes journalistiques. Je le constate à ma modeste échelle. Je donnais des chiffres tout à l'heure, mais je discute surtout beaucoup avec mes étudiants et je vois qu'en dehors des rares – et de plus en plus rares – qui ont la vocation, la plupart sont inquiets pour leur avenir, mais voient aussi de moins en moins celui-ci dans l'enseignement. La sécurité de l'emploi et les vacances que les détracteurs des professeurs leur lancent assez souvent à la figure pour les sommer d'arrêter de se plaindre ne suffisent pas à attirer. C'est dire !
Quelle part des difficultés de recrutement cette année est imputable à la réforme du CAPES ?
C'est une question délicate et je serai malhonnête d'asséner une vérité que je ne détiens pas. Nous manquons de recul puisque le changement est récent et ses effets ne se mesureront pleinement que dans le temps.
Je noterai d'abord que cette réforme s'inscrit dans un mouvement d'ensemble qui consiste à réduire la part du contenu disciplinaire au profit de la pédagogie et de la didactique. Il s'agit là de mieux répondre au niveau actuel des élèves dont on a pu constater qu'il est en baisse en comparaison diachronique et synchronique (il suffit ici de voir les résultats du PISA). En tant qu'universitaire, qu'historien et que citoyen attaché au volontarisme de l'État, je ne peux me satisfaire de cet accompagnement de la baisse du niveau. Je pense à l'inverse que l'école doit tirer nos enfants vers le haut et pour cela doit former des enseignants disciplinairement bien armés.
La rectrice de l'académie de Versailles a décidé d'appliquer les méthodes du privé et du monde de l'entreprise pour recruter les enseignants du secondaire.
Ajoutons des effets liés plus directement à la réforme. Désormais c'est au terme des deux ans du Master MEEF (métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation) que se passe le concours et plus au terme du M1.
Il est délicat pour un jeune de milieu modeste qui est à la charge de sa famille ou qui doit travailler pour financer ses études de se dire qu'il va devoir accomplir une année d'étude supplémentaire avant d'être titularisé, même s'il touche un peu d'argent durant son année de M2 puisqu'il l'effectue en alternance avec généralement un tiers de son temps en responsabilité dans les collèges et les lycées. Cette réforme peut indéniablement permettre de se faire une idée de la «carrière» avant d'y entrer et cela décourage d'ailleurs beaucoup d'étudiants (les démissions ont été nombreuses ces derniers temps), mais cela diffère la titularisation donc cela précarise.
C'est d'ailleurs l'un des soucis, me semble-t-il, de la réforme que d'avoir multiplié les contractuels. Il y a aussi, en effet, ces étudiants qui ont signé un contrat dès leur deuxième année de licence et pour quatre ans, sans charge de classe au moins jusqu'en master 2, mais qui deviennent AED (assistants d'éducation, ndlr) en préprofessionnalisation et qui viennent renforcer les équipes. Nous sommes ici dans un «en même temps» caractéristique. Évidemment, c'est un moyen pour des jeunes de découvrir le métier et d'essayer de les attirer, mais il ne faut pas être dupe, c'est aussi un moyen de pourvoir à des manques en recourant à des contractuels et donc à des précaires.
Justement, pour pallier le nombre de postes non pourvus, les établissements recrutent de plus en plus de contractuels. L'académie de Versailles organise même un «job dating» pour recruter des enseignants à partir de bac + 3. Quel regard portez-vous sur ces modes de recrutement ?
Je ne mâcherai pas mes mots: je suis scandalisé. Cela revient à dévaloriser la profession et à sacrifier notre jeunesse, puisqu'on va la confier à des adultes qui sont peut-être de bonne volonté, mais qui n'ont absolument pas les qualifications requises pour enseigner à nos jeunes.
La rectrice de l'académie de Versailles, qui n'est elle-même pas une enseignante-chercheuse — comme c'est normalement l'usage — mais une haut-fonctionnaire, ancienne camarade de promotion d'Emmanuel Macron à l'ENA, a décidé d'appliquer les méthodes du privé et du monde de l'entreprise pour recruter les enseignants du secondaire. J'ai vu la vidéo à laquelle vous faites sans doute allusion et dans laquelle elle faisait la promotion du «job dating» (quelle expression horrible !) pour recruter des enseignants contractuels en raison de la pénurie qui s'annonce pour les raisons évoquées tout à l'heure. On croirait voir une DRH d'un grand groupe privé !
Une régionalisation du recrutement dans le secondaire entraînera mécaniquement une baisse du niveau des enseignants. Et les jeunes des zones qui sont déjà les plus défavorisées risquent d'avoir les professeurs les moins compétents.
Cela annonce peut-être une réforme inquiétante qui est dans l'air et qui consisterait à régionaliser le recrutement des enseignants du secondaire. Le recrutement des enseignants se fait déjà par académie dans le primaire, et plusieurs candidats à la présidentielle, à commencer sans doute par Macron – même s'il ne nous a pas trop donné l'occasion de voir le détail de son programme – et Valérie Pécresse, mais aussi des hauts fonctionnaires envisagent d'étendre la mesure au secondaire.
Ce serait remettre en cause le principe d'égalité républicaine sur l'ensemble du territoire. Les concours nationaux garantissent cette égalité et assurent un certain niveau de recrutement. Dans certaines académies déficitaires, comme celle de Créteil, le niveau de recrutement des professeurs des écoles est déjà bien moindre qu'ailleurs. Une régionalisation du recrutement académique dans le secondaire entraînera mécaniquement une baisse du niveau des enseignants. Et les jeunes des zones qui sont déjà les plus défavorisées risquent d'avoir les professeurs les moins compétents. Ce n'est pas comme cela que la France deviendra un bon élève de la mobilité sociale, ce qu'elle n'est assurément pas actuellement.
Comment remédier à ces difficultés de recrutement ?
Cela passe très clairement par une revalorisation des traitements des enseignants. C'est un point fondamental, très bien diagnostiqué par Jean-Michel Blanquer avant même qu'il n'entre en fonction et au début de son quinquennat – car lui aussi en a effectué un, il détient même le record de durée d'un ministre rue de Grenelle de toute l'histoire – mais, comme je le disais, la revalorisation à laquelle il a procédé est restée très inférieure à ce qu'il est nécessaire de faire.
Nos enseignants demeurent parmi les plus mal payés d'Europe. On objecte souvent que leurs collègues étrangers travaillent plus, mais il faut comparer ce qui est comparable. Ils ont aussi souvent des conditions de travail bien meilleures et ce qu'ils font dans leur établissement, les professeurs français le font chez eux dans de petits logements et au milieu de leurs enfants.
Il faut que les enseignants soient mieux soutenus par leur hiérarchie dans les affaires disciplinaires, qu'ils retrouvent leur autorité. C'est la condition sine qua non du retour au respect dû à leur fonction.
Par ailleurs, l'administration n'est pas assez à l'écoute des enseignants qui connaissent des difficultés. Les nombreux témoignages qui me viennent du terrain montrent que le #pasdevague qui n'existerait officiellement plus continue de perdurer en raison de point de blocages à quasiment tous les niveaux hiérarchiques de cette énorme machine qu'est le ministère de l'Éducation nationale. Il faut que les enseignants soient mieux soutenus par leur hiérarchie dans les affaires disciplinaires, qu'ils retrouvent leur autorité. C'est la condition sine qua non du retour au respect dû à leur fonction. En contrepartie, il faut évidemment qu'ils soient eux-mêmes irréprochables dans leur pratique professionnelle.
J'ajoute à cet égard qu'il est parfaitement normal qu'ils soient tenus par le devoir de réserve dans l'exercice de leur fonction en tant que fonctionnaires et le ministre de l'Éducation nationale a eu raison de le rappeler, mais la frontière avec la liberté d'expression est parfois ténue et celle-ci semble bien ne pas avoir été totalement respectée dans plusieurs affaires au cours de ces dernières années.
Je suis persuadé que des professeurs mieux rémunérés, respectés et épanouis dans leurs pratiques professionnelles feront des émules et c'est toute notre jeunesse et notre nation tout entière qui profiteront de ces nouveaux enseignants.
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L'Humanité
À nous les jambes légères !
ActuGonflements, sensations de lourdeur, voire douleurs : autant de soucis pour les jambes qui reviennent lorsque les températures grimpent. Il existe de nombreuses pistes permettant de soulager ces inconforts. Suivez le guide.
Marie MersierSi les jambes lourdes sont rarement le signe de gros soucis de santé (en cas de doute, n’hésitez pas à consulter, car cela peut être synonyme de troubles veineux, rénaux ou cardiaques), elles dénotent tout de même un dysfonctionnement qu’il convient d’apaiser afin de retrouver plus de légèreté. Mais pourquoi a-t-on les jambes lourdes ? Et pourquoi est-ce une problématique essentiellement féminine ? Ce désagrément provient la plupart du temps d’un couac dans la circulation du sang : les veines des jambes ne renvoient plus efficacementce dernier vers le cœur. Le sang ainsi que la lymphe stagnent dans le bas des jambes, et hop ! ça gonfle. Les variations hormonales féminines fragilisant les parois veineuses, nous avons la réponse à notre deuxième question. De multiples facteurs peuvent être des amplificateurs de « jambes lourdes » : l’hérédité, le fait de piétiner, la chaleur, les jours précédant les règles, la grossesse…
Face à la gêne occasionnée, il est préférable de ne pas rester les bras croisés et de tester une ou plusieurs solutions. Certaines fonctionnent plutôt à court terme, d’autres sur le long cours, et parfois il faudra les combiner. L’astuce la plus connue (hormis les bas de contention, bien entendu), mais qui a le mérite de faire beaucoup de bien : le jet d’eau froide à la fin de la douche, qui, à l’inverse de l’eau chaude, activera la circulation en resserrant les vaisseaux. Pour favoriser le retour veineux des jambes vers le cœur lors de votre sommeil, vous pouvez notamment dormir avec les pieds surélevés par des coussins, ou positionner des cales de 10 à 15 cm sous les pieds du lit.
Vos mains sauront également être de précieuses alliées ! Comment ? Grâce aux massages ou au drainage lymphatique. En effet, il existe dans le commerce des gels très pratiques qui procurent une sensation de fraîcheur immédiate. Davantage de bien-être et de confort qu’un massage des jambes, depuis les chevilles vers le haut de la cuisse, optimisera considérablement.
Par ailleurs, en mélangeant 30 g de gel d’aloe vera bio, 10 gouttes d’huile essentielle de menthe poivrée et 5 gouttes d’huile essentielle de cyprès, vous pourrez préparer un soin maison afin de masser vos jambes comme indiqué précédemment (en cas de grossesse, demandez l’avis à un pharmacien avant d’utiliser des huiles essentielles).
Argile verte et fruits rouges
Quant au drainage lymphatique, on peut bien sûr l’effectuer en cabinet avec des spécialistes. Mais vous avez la possibilité d’activer quotidiennement votre circulation sanguine et lymphatique grâce au brossage à sec du corps. Pour réaliser ce geste de beauté ancestral qui agit sur la circulation, le système immunitaire et exfolie la peau, il suffit de s’offrir une brosse de massage, puis de pratiquer avant la douche sur peau sèche des mouvements allant toujours vers le haut (soit dans le sens de l’évacuation vers les ganglions lymphatiques, situés entre autres à l’aine, aux aisselles et vers le cou). D’autre part, des compresses d’argile verte (avec le dosage suivant : 3 cuillères à soupe d’argile verte + 50 cl d’eau tiède) appliquées sur les chevilles et les mollets soulageront nettement les sensations désagréables.
Ce type de problématique nécessite un soutien corporel de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur. Alors, dans l’assiette, on fait le plein de baies et de fruits rouges. Riches en flavonoïdes, ils renforcent les vaisseaux sanguins et favorisent la circulation. Enfin, en phytothérapie, on teste le marronnier d’Inde, ainsi que la vigne rouge.
Bien-être Le Figaro
Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro
John TimsitLa nomination d'Élisabeth Borne à Matignon et les futures législatives étaient les thèmes traités dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Figaro continue de faire vivre le débat post-présidentiel et pré-législatives. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.
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Pour ce nouveau numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Agnès Verdier-Molinié, directrice générale de la Fondation Ifrap. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Nicolas Barotte, correspondant «Défense», de Manon Malhère, journaliste au service Économie, et de Claire Conruyt, journaliste au service Politique.
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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Élisabeth Borne : pourquoi y a-t-il plus de critiques venant de la gauche que de la droite ?», «Quelles doivent être ses priorités économiques ?», et «Emmanuel Macron est-il assuré d'avoir une majorité à l'Assemblée nationale ?»
Élisabeth Borne : pourquoi y a-t-il plus de critiques venant de la gauche que de la droite ?
Nommée lundi, la nouvelle première ministre a soulevé une bronca dans une partie de l'opposition. Alors que son profil social était mis en avant par les partisans du président de la République, la gauche et en premier lieu Jean-Luc Mélenchon sont montés au front pour railler le bilan économique d'Élisabeth Borne, ministre pendant le premier quinquennat d'Emmanuel Macron. Elle est parvenue à faire passer des réformes que la droite n'avait pas pu enclencher.
Quelles doivent être ses priorités économiques ?
Alors que s'ouvre un nouveau quinquennat, le gouvernement, qui n'est pas encore nommé, devra faire face à une multitude de défis économiques. À commencer par la question de la hausse des prix et donc du pouvoir d'achat qui a marqué la campagne électorale, avec le début de la guerre en Ukraine. Car Emmanuel Macron l'a promis ces dernières semaines : de premières mesures pour garantir le niveau de vie des Français seront votées dès le début de la nouvelle législature.
Emmanuel Macron est-il assuré d'avoir une majorité à l'Assemblée nationale ?
À un peu plus de trois semaines des prochaines législatives, toutes les forces politiques se mettent en ordre de marche. À commencer par la majorité rassemblée derrière la bannière «Ensemble» et qui doit apporter une assise parlementaire à Emmanuel Macron pour qu'il mène à bien son programme. Si le président de la République est quasiment assuré de l'obtenir, la prochaine chambre devrait être plus qu'agitée avec les possibles groupes de la NUPES et du RN.
» Voir l'émission du mardi 17 mai :
Borne à Matignon: comment Macron a cédé aux pressions de son camp
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RÉCIT - Le président se prépare dans le plus grand secret à nommer un nouveau premier ministre pour lancer son second mandat.
Pour Emmanuel Macron, la donne se complique sur le front des retraites
ANALYSE - Compliqué par le retournement de conjoncture, ce dossier reste toujours aussi explosif.
L'Humanité
Bricolage. Des solutions pour réhabiliter une table en bois
ActuToute branlante, piquée de trous de vers, disjointe, vermoulue par endroits, cette table en bois vous a pourtant tapé dans l’œil. Une seule chose à faire : la restaurer. Nos conseils pour lui redonner un peu d’allure.
Marcel GuedjQuel aspect va-t-on donner à cette table que l’on vient de récupérer ? Cire, vernis, peinture, huile ?
La finition. Ce n’est pas seulement affaire de goût ou de décoration. Elle doit résister aux contraintes à venir, que la table serve aux repas ou de plan de travail dans la cuisine, de bureau, de table basse, etc. Pour une table de cuisine, un vernis ou une huile adaptés sont préférables parce qu’ils protègent de l’humidité, des projections et des taches, les surfaces ainsi traitées restant faciles à entretenir.
Côté décoration. Le vernis et l’huile conservent les veines apparentes du bois. Pour relooker une table, et si l’on ne tient pas à conserver l’aspect bois brut, la peinture (spéciale bois) est conseillée.
Côté pratique. Il est possible d’appliquer un vernis par-dessus la peinture, ce qui permet d’utiliser la table comme dans l’exemple précédent. Un dernier conseil : évitez la cire, qu’il vaut mieux réserver aux meubles qui ne risquent pas grand-chose.
Conclusion. Les interventions de restauration diffèrent selon l’état du meuble et la finition souhaitée : retirer la cire ou le vernis pour retrouver le bois brut (que l’on pourra teinter avant de vernir à nouveau) ; décaper la peinture, ou seulement la poncer (si elle est en bon état) avant de repeindre par-dessus ; effectuer les réparations (pâte à bois, durcisseur…), traiter contre les vers (capricornes, lyctus, vrillettes) par injection et badigeonnage, poncer, dépoussiérer enfin avant de donner à la table l’aspect rêvé. Ne pas brûler les étapes, le résultat en serait compromis.
MatérielGants - Masque à poussière - Lunettes de protection - Ponceuse triangulaire ou papier de verre et cale à poncer - Chiffons- Pinceaux - Produits de décapage, de traitement et de réparation, selon l’état de la table et la finition souhaitée
Les étapes incontournables
- Décaper avec un décireur, un décapant gel (si la table est vernie) ou un décapant peinture.
- Poncer dans le sens du fil du bois avec du papier abrasif d’abord à grains moyens puis à grains fins.
- Dépoussiérer au fur et à mesure.
- Traiter contre les insectes xylophages, s’il y a lieu : des petits trous et de la fine sciure aux pieds de la table signalent la présence d’insectes dont les larves se nourrissent de la cellulose du bois.
- Renforcer des parties vermoulues avec un durcisseur.
- Reconstituer les parties manquantes avec de la pâte à bois, du mastic spécial ou un reboucheur selon leur importance.
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Bricolage L'Humanité
Recettes. Le citron, l’agrume à tout faire
ActuOn lui prête des vertus extraordinaires et pour cause, sous sa peau jaune ou verte, le citron est un véritable concentré de vitamines et de minéraux. Il requiert pourtant de prendre quelques précautions avant d’être consommé sans aucun risque.
André GoulvenLe zeste, le ziste (la partie blanche entre l’écorce et la pulpe) ou la pulpe… tout est bon dans le citron. Ou presque. Depuis sa lointaine origine indienne, le meilleur allié du poisson et des tartelettes meringuées s’est imposé au fil des siècles comme un élément incontournable de notre gastronomie. D’abord utilisé comme un médicament, l’agrume cultivé sur les cinq continents a même gardé la réputation d’un remède naturel contre de nombreux maux, des problèmes digestifs au scorbut. Si certaines vertus qu’on lui prête relèvent plus de la légende que de la véracité scientifique, il n’en reste pas moins un bon antioxydant pour complémenter un mode de vie sain. Mais, s’il brille autant de nos jours, c’est surtout par la palette de recettes qu’il sublime.
Gare aux excès
La plupart des citrons que l’on retrouve dans nos assiettes viennent d’Espagne, premier exportateur européen avec plus de 60 % de la production totale du Vieux Continent. Les Français en consomment environ 2 kilos par personne et par an, dont 80 % arrivent depuis l’autre côté des Pyrénées. Comme pour les autres fruits, il existe une multitude de variétés de citron. Toutes se différencient par leur goût et leur forme, mais restent relativement équilibrées dans leur apport en nutriments. On y trouve pêle-mêle du magnésium, du soufre, du potassium, du phosphore, du fer, de l’acide citrique, du fluor et des vitamines C, B et E. Une belle carte de visite qui ne doit pas non plus masquer les quelques dangers d’une consommation excessive du produit.
L’agrume peut, par exemple, provoquer des brûlures au système digestif et est déconseillé aux personnes souffrant d’ulcères à l’estomac. Son fameux effet blanchissant sur les dents est lui aussi à utiliser avec modération, car l’acidité peut attaquer l’émail et favoriser la prolifération de bactéries responsables des caries. Avec peu de pépins et une acidité relativement faible, le plus classique dans nos contrées est le citron Verna. Mais la France peut se targuer d’abriter les cultures du citron de Menton, qui bénéficie d’une Indication géographique protégée depuis 2015.
Côté cuisine, le choix du citron se fait selon l’usage et ne nécessite pas de connaître toutes les variétés sur le bout des doigts. Pour un simple jus, acheter un citron lourd, c’est s’assurer que le fruit est riche en pulpe. À ce jeu, les citrons verts, plus petits et plus acides que les jaunes, sont d’ailleurs les champions. Si l’on envisage une recette nécessitant un zeste, ou un ziste, un citron plus léger et parfumé est recommandé. En tant que fruit complet, le citron peut avoir plusieurs usages, les épluchures, par exemple, se font sécher et réduire en poudre pour de futures recettes. Enfin, pour profiter au maximum des bienfaits du citron, acheter des agrumes issus de l’agriculture biologique est une obligation. Malgré leur peau épaisse, les nombreux produits chimiques qu’ils absorbent dans les cultures industrielles rendent le produit théoriquement plus nocif que bénéfique pour la santé.
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Le citron farci
Ingrédients pour 4 personnes : 4 beaux citrons jaunes, 15 olives noires, 1 boîte de 280 g de thon au naturel, 5 œufs durs, persil, mayonnaise, gousse d’ail.
- Couper le haut du citron, puis vider la pulpe en prenant garde à ne pas trouer l’écorce..
- Mélanger 1 cuillère a soupe de pulpe avec le thon égoutté, les olives dénoyautées et hachées, le jaune émietté des œufs durs, puis l’ail et le persil hachés.
- Lier le tout avec 4 belles cuillères à soupe de mayonnaise maison – pour obtenir une mayonnaise allégée, il est possible de réduire l’huile (environ 10 cl pour 4 personnes) et d’ajouter du fromage blanc 0 % (30 grammes).
- Ajouter le sel et le poivre à votre convenance.
- Mettre la farce dans l’écorce des citrons.
- Servir accompagné d’une salade fraîche et de quelques crevettes.
Sans se presser. Facile et diététiqueCuisiner comme un chef au quotidien. En s’imposant les contraintes de 30 minutes de préparation, 10 ingrédients au maximum, peu d’ustensiles et une valorisation des ressources issues du placard, le médiatique chef anglo-israélien Yotam Ottolenghi propose un livre de recettes, d’inspiration méditerranéenne, « simples » et délicieuses, à la portée de tous. « Simple », de Yotam Ottolenghi, éd. Hachette Cuisine, 35 euros.
Recettes. Les 100 faces du citronL’agrume passe-partout décliné en 100 recettes. Dans son livre, la blogueuse responsable des « Gourmandises d’Isa » propose de nombreuses recettes autour du citron. Du sucré au salé, elle brosse un large spectre de l’utilisation du fruit dans la cuisine du monde, du lemon curd jusqu’aux tajines, en passant par le limoncello et la blanquette de sole citronnée. Un incontournable pour tout connaître de ce produit si particulier. « Citron », d’Isabelle Lambert, éd. Modus Vivendi, 24,95 euros.
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Bon et sainfruitscitron L'Humanité
Risques de la grossesse, comment s’en prémunir
ActuAussi belle que chargée d’appréhensions, la grossesse constitue un moment de vulnérabilités sur le plan immunitaire et toxicologique. Un suivi s’impose durant la gestation et en amont pour éviter les complications.
Théo GobbiTout le monde s’accorde à le dire : avoir un bébé est une aventure en soi. Qu’il s’agisse de la première fois ou non, la grossesse est une expérience singulière. Il arrive malheureusement que des facteurs viennent compliquer le processus : risques de malformations pour l’enfant, fausse couche, accouchement prématuré ou encore grossesse extra-utérine, qui peut provoquer des hémorragies parfois fatales. Il est donc fondamental, pour sa santé et celle du futur nourrisson, d’être suivie tout au long des neuf mois et d’adopter un mode de vie des plus sains. « Les principaux facteurs de risques sont l’hypertension artérielle et le diabète. On pourrait croire que la mère est déjà sujette à ces pathologies avant d’être enceinte, mais pas forcément, car on parle de diabète gestationnel, qui survient après trois mois de grossesse. Ensuite, on parle d’hypertension gravidique qui survient aussi en cours de grossesse. Tout cela nécessite un suivi assidu et une prise en charge », explique Hélène Bourgain, gynécologue. Des paramètres d’autant plus dangereux qu’ils ne présentent pas toujours de signes avant-coureurs. Au même titre, des infections sexuellement transmissibles (IST) comme la chlamydia et la syphilis présentent un haut risque de transmission de la mère à l’enfant. Sans oublier la toxoplasmose, une maladie parasitaire très dangereuse pour le bébé. Pour l’éviter, il est recommandé de manger des viandes bien cuites, de laver les fruits et légumes, et d’éviter le contact avec les chats.
Rubéole et toxoplasmose
Parallèlement aux risques « physiologiques », il y a les problèmes « physiques », comme l’ouverture prématurée du col de l’utérus. On parle alors de béance du col, un risque de prématurité. « Pour l’éviter, soit on met l’utérus au repos, en recommandant à la patiente de s’allonger au maximum, soit on effectue un cerclage, technique qui consiste à attacher le col de manière à ce qu’il ne puisse pas s’ouvrir. On retire le cerclage juste avant le terme », poursuit la spécialiste. En dehors de ces facteurs « incontrôlables », sur lesquels il est possible d’agir médicalement, il y a ceux qui dépendent de l’attitude de la femme enceinte pendant sa grossesse. « Il faut évidemment ne pas fumer, ni boire une goutte d’alcool. Faire de l’exercice de manière modérée, comme la natation ou la marche, mais éviter les pratiques qui engendrent les contractions comme la voiture. Enfin, il y a l’âge qui peut augmenter le risque de fausse couche et de malformations », souligne Hélène Bourgain.
Côté alimentation, veiller, malgré les envies, à ce qu’elle soit équilibrée, car la prise de poids accentue fortement le risque d’hypertension artérielle et de diabète. Pour éviter tous ces potentiels tracas, des examens sont fortement recommandés en vue d’une grossesse : « On contrôle si la personne est immunisée contre la rubéole et la toxoplasmose. On vérifie aussi si le groupe sanguin a des immunisations rhésus. Plus tard, on peut faire une échographie pour s’assurer que l’utérus est bien formé et qu’il n’y aura pas de risques à ce niveau-là. »
Santé Valeurs Actuelles
[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?
Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron.
Le Figaro
Comment les employés de Tchernobyl ont tenu tête aux Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Ils ont cohabité avec l’armée et tenté coûte que coûte de garantir la sécurité pour éviter un deuxième accident.
À l’est de Kharkiv, un enfer de tueries et de viols commis par les Russes dans leur déroute
REPORTAGE - À Malaya Rohan, occupée plus d’un mois, les habitants se terraient pour échapper aux abus et aux combats. Le récit de l’envoyé spécial du Figaro.
Sviatoslav Vakartchouk, la star du rock en tournée sur le front auprès des soldats ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
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Guerre en Ukraine: à Büchel, malgré la guerre, les pacifistes font de la résistance
REPORTAGE - À proximité de la base militaire américaine de Büchel (Rhénanie-Palatinat), les pacifistes allemands qui se mobilisaient, depuis la guerre froide, pour le retrait des armes nucléaires de leur sol s’opposent désormais aux livraisons d’armes allemandes à l’Ukraine.
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La guerre en Ukraine éloigne la Moldavie de Moscou et la rapproche de l’Europe
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Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes
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REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.
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À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.
Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
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Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie
REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.
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Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
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Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
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À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.
L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
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Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.
Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.
La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.
Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.
La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.
Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
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La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands
REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.
Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.
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REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.
Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
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Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.
À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.
À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats
REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.
À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.
À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.
Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.
Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes
REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.
Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens
GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.
À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.
Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.
Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.
À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.
«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.
Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.
Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial
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À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie
REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.
Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro
GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.
Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.
Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.
Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.
À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.
La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.
Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.
Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.
Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents
REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.
Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète
REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?
L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.
Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.
Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans
STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»
Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre
RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.
Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
Le Figaro
Jean-Pierre Chevènement: «En Ukraine, une escalade du conflit est tout à fait possible»
Alexandre DevecchioGRAND ENTRETIEN - L’ancien ministre de la Défense, qui s’est personnellement impliqué en faveur d’une solution négociée entre Moscou et Kiev en 2014, analyse les conséquences du conflit entre la Russie et l’Ukraine.
LE FIGARO. - Avez-vous été surpris par l’invasion de l’Ukraine par la Russie? Vous avez longtemps soutenu un rapprochement entre l’Europe et la Russie, n’avez-vous pas sous-estimé le danger représenté par Poutine?
Jean-Pierre CHEVÈNEMENT. - J’ai été surpris, oui, parce que cette décision est tellement contraire aux intérêts de la Russie, tellement contraire à la réalité de ce qu’on peut observer en Ukraine, que je n’imaginais pas que Vladimir Poutine allait prendre une décision aussi fatale et si contraire aux engagements qu’il avait pris par ailleurs. Donc oui, j’ai été surpris, mais je ne regrette nullement d’avoir cherché à éviter une telle issue. Tout le sens de mon engagement a été de prévenir l’évolution d’un conflit, provisoirement et mal gelé à travers les accords de Minsk, en une guerre chaude. Je pensais possible de l’éviter, les accords de Minsk étaient un bon chemin, mais il faut rappeler que ces accords prévoyaient l’octroi de libertés culturelles et administratives aux régions de l’est de l’Ukraine et particulièrement aux oblasts de Donetsk et de Louhansk. Cet accord a été rejeté dans les faits par les Ukrainiens eux-mêmes, qui voulaient inverser la séquence, récupérer d’abord leurs frontières et ensuite seulement organiser un référendum interne. Les Russes, naturellement, entendaient que ce référendum intervint d’abord, puis la récupération par l’Ukraine de sa frontière avec la Russie. Donc on a fait du sur-place pendant sept ans, et une guerre à bas bruit s’est perpétuée, ce qui a fini par une agression russe caractérisée contre l’Ukraine.
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Que faut-il faire maintenant?
La priorité aujourd’hui consiste à obtenir un cessez-le-feu et le retrait des troupes russes de l’Ukraine, ou en tout cas de toute la partie de l’Ukraine qui, incontestablement, est une nation que les Russes vont bien devoir être amenés à reconnaître. La Russie n’est plus l’hyper puissance qu’elle a été à l’époque soviétique. C’est toujours difficile l’effondrement d’un empire, d’autant qu’avant l’empire soviétique, il y avait l’Empire russe. Cet écroulement a été l’effet d’une triple signature, celle des trois présidents de la Russie - Eltsine -, de l’Ukraine - Koutchma - et de la Biélorussie - Chouchkievitch. Cette décision de dissolution de l’URSS, outre qu’elle était illégale, car elle ne pouvait pas être prise par seulement trois des quinze républiques concernées, n’a été possible que par la démission de Gorbatchev en décembre 1991. C’est à partir de ce moment-là seulement que l’Ukraine est devenue une nation indépendante. Alors on peut regretter que l’indépendance de l’Ukraine ait été mentalement construite contre la Russie, mais il faut bien reconnaître que les Russes n’ont pas facilité les choses, et les Ukrainiens, plus ou moins armées par les Américains, ont bâti en l’espace d’une dizaine d’années une force militaire respectable.
Doit-on continuer à armer les Ukrainiens? Croyez-vous à la défaite de la Russie et à l’éventuelle chute du régime de Poutine?
Le régime intérieur de la Russie, c’est d’abord l’affaire de la Russie. Il n’appartient pas aux puissances extérieures de se fixer des buts de politique intérieure. Il est clair que Vladimir Poutine a commis une gravissime erreur, c’est à lui d’en tirer les conséquences. Mais l’idée d’une «victoire» mérite d’être creusée: victoire de qui? De l’Ukraine? Ou des États-Unis? L’Ukraine aspire évidemment à être libérée et on comprend le désir des Ukrainiens de voir les troupes russes quitter l’Ukraine. Mais le désir des Américains, c’est d’affaiblir la Russie, c’est de la ramener au rang d’une puissance à vocation régionale. C’était l’objectif que s’était fixé M. Brzezinski au début des années 1990 en disant que pour affaiblir la Russie il fallait transformer l’Ukraine en une sorte de bastion antirusse. Il a d’ailleurs changé d’avis et, à la fin de sa vie, il prônait un régime de neutralité à l’autrichienne. Il y a certainement à Washington des gens qui déclarent vouloir la victoire jusqu’au dernier Ukrainien mais, à travers elle, un affaiblissement décisif de la Russie. Mais tous ne pensent pas ainsi. Bien sûr, la Russie ne peut plus être la puissance qu’elle a été jadis, mais elle reste une puissance, moins par sa population que par son étendue et sa présence sur quasiment tous les théâtres. C’est ce qui légitime que la Russie reste membre permanent du conseil de sécurité.
La France a dû accepter de se séparer d’une terre, l’Algérie, qui était au cœur de l’empire colonial français, et renoncer à un fantasme impérial. Ce qui est demandé à la Russie aujourd’hui, c’est la même chose
Poutine est-il prêt à faire des concessions?
Il faut que les Russes acceptent de reconnaître ce qui est pour eux difficile, c’est-à-dire la réalité d’une Ukraine indépendante, d’une nation ukrainienne distincte de la leur, et il faut qu’ils acceptent de ne plus être l’hyperpuissance qu’ils ont été. Le parallèle avec l’Algérie à la fin des années 1950 me paraît pédagogique: la France a dû accepter de se séparer d’une terre qui était au cœur de l’empire colonial français, et renoncer à un fantasme impérial. Ce qui est demandé à la Russie aujourd’hui, c’est la même chose: l’Ukraine appartenait à la Russie depuis 1654 et voilà que cette séparation est intervenue en 1991 ; ce n’est pas évident pour les Russes. Il faut toujours se rappeler que la Russie, c’est le pays des quatre mers: la Baltique, la mer Noire, la mer Blanche, et la Caspienne. L’Ukraine s’est ajoutée par elle-même au XVIIe siècle à ce noyau initial, puis les cosaques ukrainiens ont conquis l’étendue de la Sibérie jusqu’au Pacifique, donc nous avons un État composite qui s’est encore étendu au XIXe siècle en Asie centrale. La Russie doit rétropédaler, accepter non seulement l’indépendance des nouvelles républiques mais accepter cette indépendance qui lui coûte plus que tout, celle de l’Ukraine. Je crois que, de ce point de vue là, Vladimir Poutine a trois décennies de retard. Il m’arrive de dire que c’est le sang qui n’a pas coulé en 1989-1991 qui coule aujourd’hui.
Que pensez-vous de l’action d’Emmanuel Macron sur cette question?
Il est l’un des rares dirigeants occidentaux à avoir compris qu’il fallait maintenir la communication avec la Russie et l’amener à évoluer sur des bases plus raisonnables. La France a quand même pris l’initiative du format de Normandie. J’ai moi-même rencontré à l’époque (5 mai 2014) Vladimir Poutine pour mettre l’affaire sur les rails. Emmanuel Macron, dès son élection de 2017, a repris cette idée d’un dialogue direct avec Vladimir Poutine en l’invitant à Versailles. Il l’a invité ensuite à Brégançon, s’attirant de nombreuses critiques de tous les gens qui voient l’avenir dans leur rétroviseur, mais c’était une vision tout à fait prémonitoire. Et il va bien falloir sortir de cette guerre. Pour cela, il faut des acteurs diplomatiques imaginatifs. La France est reconnue comme un acteur indépendant mais ami des États-Unis. Elle peut faire beaucoup pour aider la Russie et l’Ukraine à trouver une solution, qui passe évidemment par un retrait des troupes russes et par la résorption des contentieux entre la Russie et l’Ukraine, c’est-à-dire essentiellement la Crimée, le Donbass, et le statut de neutralité.
Rien ne se fera sans les États-Unis. D’autant que l’Europe semble divisée.
La France est le seul pays qui, dans cette affaire, manifeste une certaine indépendance, prend des initiatives, essaie de trouver des issues. Mais chacun sait que ce sont les États-Unis qui viennent de mettre 40 milliards de dollars sur la table pour armer l’Ukraine. La France, avec les Européens, peut jouer un rôle de médiation. Encore faudrait-il naturellement que les Européens se retrouvent sur la même ligne. Ce n’est pas vraiment le cas: il y a les partisans d’une ligne modérée, il y a ceux qui sont sur une ligne très proche des États-Unis - je pense à la Grande-Bretagne, aux pays Baltes, à la Pologne, à la Finlande, à la Suède. Et puis il y a les pays hésitants, nuancés ; je pense à l’Allemagne. M. Scholz a bien du mérite à diriger une coalition aussi disparate avec des Verts qui se révèlent très jusqu’au-boutistes, les libéraux qui sont sur une ligne plus réaliste, et puis le SPD qui est lui-même assez divisé, avec une aile gauche qui s’inscrit dans la tradition de Willy Brandt, d’Egon Bahr et de Gerhard Schröder, et une aile plus dure qui rejoint la position de la CDU-CSU. Le rôle de la France est donc aussi d’amener les Européens à converger. L’intérêt de l’Europe, c’est de stabiliser la situation entre l’Ukraine et la Russie et de faire en sorte que s’établisse un équilibre de sécurité durable en Europe. Faute de quoi, nous irons vers des dérapages majeurs.
Une escalade du conflit me paraît possible si les Russes sont mis dans une situation où ils franchiraient ce seuil fatidique. Mais j’espère qu’il y a encore assez de bon sens chez les dirigeants russes pour l’éviter, car l’abandon du tabou nucléaire serait une première depuis Hiroshima
Une escalade du conflit vous paraît-elle possible?
Ça me paraît possible si les Russes sont mis dans une situation où ils franchiraient ce seuil fatidique. Mais j’espère qu’il y a encore assez de bon sens chez les dirigeants russes pour l’éviter, car l’abandon du tabou nucléaire serait une première depuis Hiroshima, même si ça revêt une forme différente. Beaucoup de gens ne semblent pas réaliser que c’est possible. Mais c’est parfaitement possible parce que les armes ont elles-mêmes évolué. Même la France, à un moment, a conçu des bombes à neutrons tout en disant le contraire. Et la doctrine américaine de riposte graduée fait appel à des armes de théâtre. Si les Allemands achètent des F35 américains aujourd’hui, c’est parce que les F35 sont équipés pour porter des bombes gravitationnelles qui sont aussi des bombes atomiques. Ces armes existent, elles peuvent donc être employées.
Macron s’est prononcé en faveur d’une révision des traités européens et notamment d’un possible abandon du vote à l’unanimité des États membres…
Cette question mérite d’être débattue. Vous avez vu que, aussitôt, treize pays se sont manifestés pour déclarer que cette proposition était prématurée, donc nous sommes loin de l’unanimité qui serait nécessaire pour avancer sur ce chemin. Je vois mal comment la France, membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU, pourrait s’accommoder d’un vote à la majorité qualifiée sur les questions de politique étrangère.
Il a aussi proposé de créer une nouvelle institution dont l’Ukraine pourrait faire partie, une communauté politique européenne…
Il est difficile d’assigner à l’Ukraine une place particulière dans la construction de l’identité européenne tant qu’on n’y verra pas plus clair sur les questions de sécurité collective et d’équilibre européen de sécurité. La question ukrainienne percute complètement la question de la sécurité européenne et de l’établissement d’une paix durable en Europe. A priori je ne suis pas du tout hostile à la création de cette confédération que François Mitterrand avait évoquée sous d’autres formes, puisqu’il y incluait la Russie. Il faut tenir la balance égale entre les composantes de l’ex-Union soviétique pour ne pas jouer l’un contre l’autre et favoriser des surenchères proeuropéennes ou antirusses. L’inclusion de l’Ukraine va de soi si on accepte de penser l’avenir de celle-ci comme celui d’une nation indépendante, démocratique, se gouvernant par elle-même comme elle l’entend et respectée par toutes les nations du monde et notamment sa plus proche voisine, la Russie.
L’idée d’un rapprochement entre l’Europe et la Russie reste tout à fait pertinente parce que, au fond, les Européens ont des intérêts communs : préserver la paix sur leur continent et exister dans la compétition mondiale de manière autonome par rapport à des sources de production américaines ou chinoises
L’idée d’un rapprochement entre l’Europe et la Russie, notamment pour peser face aux États-Unis et à la Chine, n’est-elle pas désormais utopique?
Elle reste tout à fait pertinente parce que, au fond, les Européens ont des intérêts communs: préserver la paix sur leur continent et exister dans la compétition mondiale de manière autonome par rapport à des sources de production américaines ou chinoises. Prenons l’exemple des batteries, des composantes électroniques, du spatial: l’Europe a une vocation à l’autonomie, c’est ce qu’a marqué le président Macron à juste titre. Et j’espère que le travail se fait dans ce sens à Bruxelles, que M. Thierry Breton fait ce qu’il faut pour que ces objectifs d’autonomie technologique soient réellement atteints. Il faudra que la nouvelle Assemblée nationale se saisisse de ces questions. Ce ne sont pas des questions qui n’appartiennent qu’au Parlement européen. Pour l’essentiel, ce sont les parlements nationaux qui doivent être capables de se saisir de ces questions vitales.
Refondation républicaine, le nouveau mouvement que vous avez lancé, espère être représenté à l’Assemblée nationale. Quel rôle comptez-vous y jouer?
Nous n’aspirons, cela va sans dire, à aucun rôle hégémonique, mais nous croyons à la force des idées. Nous croyons que l’animation du débat auquel nous pouvons contribuer fera progresser des idées comme la réindustrialisation de la France et de l’Europe. Nous nous intéressons aux questions comme la résorption de notre déficit commercial, comment remédier au fait que nous avons 100.000 bébés de moins depuis dix ans. Toutes questions qui sont évoquées ici ou là, notamment au Commissariat général au Plan, mais qui n’ont pas été traitées politiquement. Sur beaucoup de sujets nous pensons pouvoir faire vivre l’idée républicaine.
À lire aussiPremier procès pour crime de guerre à Kiev: «En se précipitant, l’Ukraine risque de se prendre à son propre piège»
Ça n’a pas toujours été facile de trouver un accord mais le résultat est quand même là. Il est positif et le bon grain germera, il faut l’espérer, d’autant plus qu’il n’y a pas d’autre espoir à l’horizon. Nous avons choisi une voie difficile mais c’est la seule praticable.
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FIGAROVOX/TRIBUNE - Investi par la France insoumise aux élections législatives, Taha Bouhafs a retiré sa candidature après des accusations de violences sexuelles. La juriste Louise El Yafi déplore que le mouvement ait cherché à gérer cette affaire en interne.
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FIGAROVOX/TRIBUNE - Le conseil municipal de Grenoble a voté, le 16 mai, la modification du règlement intérieur de ses piscines, ouvrant la voie à l'autorisation du port du burkini. L'essayiste dénonce une stratégie électoraliste qui favorise la propagation d'une idéologie sexiste.
Régis Debray-Sylvain Tesson: «Faut-il changer le monde ou le contempler?»
GRAND ENTRETIEN - Invités des Rencontres du Figaro, les deux écrivains ont confronté leurs points de vue sur l’engagement, la littérature, l’histoire et la géographie, la nature et la culture, la force de la nostalgie et les promesses du progrès.
Le Figaro
La météo du vendredi 20 mai : climat aride dans le Sud et Centre-Est, orages dans le Nord-Ouest
Le FigaroLe temps reste très lourd et chaud ce vendredi, avec des températures toujours très élevées au Sud et dans le Centre-Est, ainsi que des orages toujours violents le matin sur la partie nord-ouest.
Les orages persistent ce vendredi matin, entre les Pays de la Loire, la Normandie, l'Île-de-France et les Hauts-de-France, selon La Chaîne Météo *. Ils s'accompagnent, pour la plupart de ces régions, de précipitations brutales, rendant les routes très glissantes. Pour la zone centre-est du pays, la chaleur ne faiblit pas et les températures atteignent toujours des records pour la saison.
À lire aussiDôme de chaleur : ce phénomène météo qui fait exploser les températures en France
Les orages seront dus à de hautes pressions, provoquant une vague de courant froid dans le nord de la France. De fortes rafales soufflent aussi au niveau de la frontière avec la Belgique. Les températures sont élevées sur la partie sud-est du pays, notamment, tandis qu'elles sont plus douces sur la zone nord-ouest, rafraîchie par la perturbation orageuse.
La météo dans votre région
Dans le Nord-Ouest, le risque d'orage réapparaît, entre les Pays de la Loire et la Normandie et s'accompagne de précipitations fortes. Le ciel est couvert dans l'ouest de la Bretagne, sans pour autant d'orage. La météo s'améliore dans la journée, avec le retour par intermittence du soleil. Les températures seront pourtant plus douces dans l'après-midi, avec entre 20 et 23°C.
Entre l'Ile-de-France et la Seine-Maritime, de violents orages éclatent le matin, rendant l'atmosphère lourde et tropicale. De la pluie tombe localement, sous forme d'averses. Le risque d'orage s'amplifie à la mi-journée, avant de laisser la place au soleil sur le reste de la journée. Si les températures sont déjà élevées le matin, elles restent dans la normale dans la journée, entre 23 et 25°C.
Dans les Hauts-de-France, le ciel est nuageux le matin et le temps plutôt doux, avant que les orages n'éclatent vers midi. De grosses précipitations arrivent brutalement de 11 à 15h, accentuées par un vent très puissant, en particulier en Picardie et dans le Nord-Pas-de-Calais. En fin d'après-midi, le risque d'orage s'estompe puisque la dégradation se déplace vers la Belgique, où ils sont plus intenses dans la soirée.
Dans le sud de la Loire, la météo reste très estivale et le soleil domine, malgré quelques nuages. Les températures ne diminuent pas, et sont déjà élevées dans la nuit et au lever du jour. Dans la vallée du Rhône, le vent du sud est très chaud. Les températures oscillent entre 28 et 33°C dans le Sud-Ouest. Pour ce qui concerne le Centre-Est et les plaines en Alsace, les maximales atteignent 30 à 34°C, un chiffre record qui concerne par exemple Clermont-Ferrand et Saint-Etienne. Quelques orages peuvent éclater en altitude dans la soirée, mais le risque est moindre sur le reste de la région.
Dans le Sud-Est, le vent souffle fort sur les côtes, et rend plus supportables les températures. En revanche, elles sont très élevées à l'intérieur des terres, notamment dans la basse vallée du Rhône, où elles grimpent à 31 voire 34°C, renforcées par un soleil culminant.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
Plusieurs records de chaleur battus ou égalés dans le Sud-Est et le Sud-Ouest mercredi
Il a notamment fait 33,7°C à Albi et 33,4°C à Toulouse, alors que la France est au cœur d'une «vague de chaleur exceptionnelle», selon La Chaîne Météo.
Dôme de chaleur : ce phénomène météo qui fait exploser les températures en France
FOCUS - Cette semaine, une partie du territoire subit une vague de chaleur. Des records de température pourraient être battus dans bon nombre de départements.
La météo du mercredi 18 mai : apogée du dôme de chaleur sur une large majorité du pays
La journée promet d'être ensoleillée et la plus chaude de la semaine ce mercredi. Néanmoins, des orages violents sont attendus dans le Nord-Ouest.
Regarder la vidéo L'Humanité
Pourquoi les Vikings ont-ils quitté le Groenland ?
ActuArchéologie. Ce peuple conquérant a subitement quitté sa « terre verte » au XVe siècle, après cinq cents ans de colonisation. Un exil qui ne serait pas dû au froid mais – déjà à cette époque – à la sécheresse…
Anna MussoC’est l’un des grands mystères de la fin du Moyen Âge : pourquoi les Vikings, qui avaient établi avec succès des colonies dans le sud du Groenland dès le Xe siècle, les ont définitivement abandonnées quatre siècles plus tard ?
Une nouvelle étude publiée le 23 mars dans la revue Science Advances, menée par une équipe de chercheurs de l’université du Massachusetts à Amherst, en collaboration avec des scientifiques du Smith College et de l’Université de Buffalo aux États-Unis, éclaire ce mystère, remettant en cause les connaissances établies.
Ce ne serait pas la chute des températures, associée à une vague de froid baptisée petit âge glaciaire, mais bien la sécheresse qui aurait forcé les premiers colons scandinaves à quitter leurs verts pâturages.
Une « colonie » de 2000 habitants
Selon la légende islandaise, c’est en suivant un explorateur norvégien connu sous le surnom d’Erik le Rouge (il était roux), que les Vikings auraient établi deux colonies sur les rives de fjords dans le sud du Groenland. Ils donnent à ce pays où ils vont vivre de 985 à 1450 environ, le nom de Groenland, littéralement « terre verte », afin d’y attirer d’autres Scandinaves. Leur « colonie orientale », forte d’environ 2 000 habitants, va prospérer dans cette région a priori inhospitalière en abattant des arbustes et en plantant de l’herbe pour nourrir son bétail.
Mais au début du XVe siècle, les Vikings abandonnent subitement l’île, devenue invivable. Pour l’expliquer, on a longtemps supposé que ce peuple avait été confronté à une baisse des températures localisée sur l’Atlantique Nord. Cette période de froid exceptionnel aurait entraîné de longs et rudes hivers, et rendu impossible toute agriculture au Groenland. Mais, d’autres facteurs ont été évoqués, comme la disparition des morses, que les Vikings chassaient, la mauvaise gestion des terres ou la peste.
Des sédiments recueillis pendant trois ans
Si plusieurs études confirmaient jusqu’ici la thèse du refroidissement climatique, les données utilisées pour reconstituer les températures ne venaient pas de sites où se trouvaient les fermes des Vikings, mais avaient été prélevées à plus de 1 000 kilomètres au nord et à une altitude de plus de 2 000 mètres. C’est ce que souligne Raymond Bradley, professeur émérite de géosciences à l’université du Massachusetts à Amherst et coauteur de l’article. « Nous voulions étudier comment le climat a varié près des fermes nordiques elles-mêmes. »
C’est donc au bord d’un lac situé dans le sud du Groenland, appelé lac 578, proche de l’un des plus grands groupes de la colonie de l’Est, que Bradley et les chercheurs se sont rendus. « Avant cette étude, précise Bradley , il n’existait aucune donnée provenant du site même des colonies vikings. Et c’est un problème. »
Les scientifiques ont recueilli, durant trois ans, des échantillons de sédiments jamais étudiés auparavant. Ils ont pu en extraire des données fiables pour reconstituer les variations de la température de l’eau durant l’été sur une période de mille sept cents ans. « Personne n’a vraiment étudié cet endroit auparavant », souligne Boyang Zhao, l’auteur principal de l’étude.
« Pas de changements substantiels de température »
Ensuite, les chercheurs ont analysé les sédiments lacustres avec deux marqueurs différents pour comprendre les changements de température et du contexte hydroclimatique dans le passé. Le premier marqueur est un lipide, connu sous le nom de BrGDGT, qui permet de reconstruire la température. « Si l’on dispose d’un registre suffisamment complet, il est possible d’établir un lien direct entre l’évolution des structures des lipides et celle de la température », explique Isla Castaneda, professeure de géosciences et coauteur de l’article. Le second est un indicateur du degré de sécheresse qui mesure la perte d’eau due à l’évaporation dans les graminées et les plantes servant au bétail.
Et surprise : les résultats obtenus ont montré qu’il n’y avait pas eu de baisse brutale de la température au moment de l’abandon de ces fermes. « Nous n’avons pas trouvé de changements substantiels de température pendant la période de colonisation et nous avons constaté que le sud du Groenland a connu une tendance persistante à l’assèchement pendant toute la période nordique », conclut Boyang Zhao.
Des sécheresses plus fréquentes
Les fermiers devaient stocker du fourrage pour faire hiverner leurs bêtes. Or, les sécheresses étant plus fréquentes, ils ne pouvaient pas faire pousser assez d’herbe pour empêcher les animaux de mourir de faim pendant les longs hivers rigoureux. Il est même probable que le changement climatique ait contraint les éleveurs à partir chasser les morses – pour vendre leur ivoire – dans les eaux du nord-ouest du Groenland. Plus de cinq cents ans avant notre époque, nos lointains ancêtres ont déjà été confrontés à l’angoisse des sols craquelés et à l’exil forcé par le changement climatique…
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Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
Le Figaro
Éric Zemmour: «Il faut un rassemblement de toutes les droites»
Carl MeeusCharles SapinGuillame RoquetteGRAND ENTRETIEN - «Qu’est-ce qui tient le haut de la hiérarchie? Pour moi, c’est la France, sa survie», affirme l’ancien candidat à l’élection présidentielle, qui revient sur sa campagne, son opposition à Emmanuel Macron, son désaccord stratégique avec Marine Le Pen et son affrontement à venir avec Jean-Luc Mélenchon.
LE FIGARO.- Quel est le sens des candidatures Reconquête aux législatives?
Éric ZEMMOUR . - Reconquête est un nouveau parti politique, né en quatre mois, qui compte aujourd’hui 125.000 adhérents. Avoir des candidats à toutes les élections, donc aux législatives, répond à une logique politique. Après la phase d’enthousiasme et d’effervescence, vient celle de l’implantation et de l’enracinement. N’oubliez pas qu’on a tout fait très vite. Là où les autres partis mettaient dix à vingt ans pour y arriver, on n’a mis que quatre mois! Quant à moi, je ne me voyais pas rester derrière, alors que j’envoyais mes soldats au combat.
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Ma mystique bonapartiste du pont d’Arcole me poussait et me galvanisait. J’ai hésité car beaucoup de gens m’ont dit que je devais éviter une nouvelle défaite. Finalement, j’ai écouté ma première intention qui était de me présenter. Si j’ai choisi le Var (la 4e circonscription), c’est parce que tout a commencé dans ce département. J’ai fait ma première conférence littéraire à Toulon, j’y ai accueilli Marion Maréchal. Le Var a été à chaque fois une terre de prédilection de ma campagne présidentielle. Je suis un enfant de la Méditerranée, je suis proche du tempérament de ses habitants. C’est une terre profondément de droite, sociologiquement, idéologiquement de droite. Comme dans la campagne présidentielle, et surtout dans cette circonscription, je suis d’ailleurs le seul candidat de droite, héritier du RPR.
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Mais quelles sont les perspectives de victoires?
Cette bataille sera difficile, comme toutes les batailles électorales. Mais je ne réfléchis pas qu’en termes de nombre d’élus. Car tout le monde sait qu’aux législatives, une autre configuration s’installe. Ceux qui ont voté pour moi, qui ont résisté à la pression terrible du vote utile, comme ceux qui n’y ont pas résisté et voulaient voter pour moi, ont des convictions chevillées au corps, rêvent d’avoir enfin des représentants qui ont le courage de défendre leurs convictions. Ils ont l’occasion de mettre du courage dans les urnes, de voter enfin pour leurs convictions, sans considération ni de vote utile, ni de vote tactique.
« Il n’est pas facile de se dire qu’on va changer la face du monde, prendre son destin en main et qu’on va défendre l’idée qu’on se fait de la France. »
Comment expliquez-vous qu’une partie des Français, selon les sondages, partagent certains de vos constats mais n’ont pas voté pour vous?
Il y a eu un avant et un après-Poutine. Je ne dis pas que je n’ai pas fait d’erreurs pendant la campagne: le jeu appelle la faute! Mais je ne crois pas que ce soient ces erreurs qui m’aient coûté le second tour. Ce qui s’est passé, c’est que les électeurs de Fillon 2017, qui voulaient voter pour moi, ont rejoint en masse le président sortant après le déclenchement de la guerre en Ukraine. C’est un électorat plutôt âgé qui a eu un réflexe légitimiste: «Même si on a des désaccords avec Macron, on ne change pas de chef dans la bataille», se sont-ils dit. Je suis donc arrivé affaibli à l’approche du premier tour, puis il y a eu ensuite l’effet du vote utile. La montée de Jean-Luc Mélenchon a fait craindre qu’il puisse être au second tour. La moitié des électeurs de Marine Le Pen a hésité entre elle et moi. Et un tiers de ses électeurs au premier tour a voté au nom du vote utile.
Mais n’y a-t-il pas, dans l’inconscient collectif, une forme de résignation, qui entraîne les Français, dont une grande part considère que vous avez raison, à ne pas voter pour vous?
C’est une analyse possible. Ce décalage entre ce que les Français pensent de l’avenir de leur pays et leur sentiment d’apathie et d’effarement face à la marche du monde. Je pense qu’ils sont aidés par les médias qui les culpabilisent de ce qu’ils pensent. Avec une efficacité redoutable, que j’avais analysée depuis vingt ans et que j’avais encore sous-estimée. Il n’est pas facile de se dire qu’on va changer la face du monde, prendre son destin en main et qu’on va défendre l’idée qu’on se fait de la France. Les résistants étaient peu nombreux en 1940.
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C’est la nature humaine. Il y a aussi les habitudes. Voici un an j’étais encore parmi vous, journaliste. Il y a six mois je n’étais pas encore candidat à la présidentielle. Les gens ont besoin de s’habituer. J’ai mis du temps à installer mes idées dans le débat public. J’ai appris que le combat électoral mettrait aussi du temps.
En 2017, Emmanuel Macron a réussi à se faire élire alors qu’il était inconnu deux ans auparavant!
Absolument! Mais il existe deux différences. En 2017, François Fillon a été abattu par ce que j’ai appelé un «putsch juridico-médiatique». Contrairement à moi, Emmanuel Macron était le candidat du système, le chéri des médias. Ce n’est pas vraiment mon cas, ça n’aura échappé à personne.
Vous aviez l’occasion de vous distinguer du discrédit moral qui pèse sur le RN à cause des prises de position passées de Jean-Marie Le Pen sur la Seconde Guerre mondiale. Mais avec la polémique autour de Vichy, vous vous retrouvez diabolisé comme lui. Reconnaissez-vous une part de responsabilité?
C’est une polémique dans laquelle j’ai été plongé en 2014 et la cour d’appel vient de me relaxer pour cette affaire. À l’époque, je ne songeais nullement à être candidat. On ne gagne jamais à se renier. Je vois le terrain idéologique comme un lieu de bataille. J’assume d’affronter le politiquement correct, contrairement à Valérie Pécresse, à tous les LR et désormais à Marine Le Pen.
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Je gagne beaucoup de batailles, même si je ne les gagne pas toutes. J’ai pensé que je pouvais imposer un sens de la nuance. Et parce que je refuse de diaboliser la France, on préfère me diaboliser. François Mitterrand, dans son entretien avec Jean-Pierre Elkabbach dit exactement ce que je dis. La preuve, en appel la justice m’a relaxé. Ce qui prouve bien que ceux qui voulaient m’associer à Pétain ont perdu. Ceux qui me traitent de pétainiste ont moralement, historiquement et désormais juridiquement tort.
Vous vous faites le chantre de l’union des droites. Est-ce toujours opportun quand les Républicains n’ont fait que 4,7 % à la présidentielle et que le RN n’en veut pas?
Je sais qu’il est de bon ton de dire, comme Christophe Guilluy, Jérôme Sainte-Marie ou Marine Le Pen, que le clivage droite-gauche n’existe plus. Les lecteurs du Figaro se rappelleront que j’en ai moi-même beaucoup parlé il y a bien longtemps. Cette histoire est aussi vieille que le clivage lui-même. Le christianisme social au XIXe siècle, déjà, s’opposait au clivage droite-gauche. Tout comme le fascisme ou le gaullisme. Dans les années 1990, on pouvait rêver d’une alliance des républicains des deux rives. J’étais très favorable à cette alliance entre les partisans du non au traité de Maastricht du côté du RPR, de l’UDF et du PS, personnifiée par Philippe Séguin, Charles Pasqua, Philippe de Villiers et Jean-Pierre Chevènement. Marine Le Pen veut la refaire, alors qu’elle n’a jamais marché d’ailleurs. Mais c’était le temps de sa jeunesse et, comme disait Marcel Proust: «L’adolescence est le seul temps où l’on ait appris quelque chose.» Il y a eu beaucoup de changement depuis cette époque. Le clivage droite-gauche existe encore et il se réinvente sans cesse: la droite défend la France et son identité, la gauche s’est entièrement, et désormais officiellement, soumise à l’islamo-gauchisme. Pour faire l’alliance entre la droite patriote et la gauche patriote, encore faut-il qu’il y ait une gauche patriote! Elle n’existe plus. Marine Le Pen a échoué à faire l’alliance de la droite patriote et de la gauche patriote. Sinon elle aurait gagné la présidentielle contre Emmanuel Macron.
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Elle a échoué parce que les électeurs de Jean-Luc Mélenchon «ne l’ont pas calculée», comme disent les jeunes. Son appel à cet électorat a échoué. Parce qu’il n’y a plus de gauche patriote. Jean-Pierre Chevènement a rallié Emmanuel Macron, alors même qu’Emmanuel Macron veut un fédéralisme européen. Arnaud Montebourg, que Mme Le Pen a lourdement supplié de la rejoindre, a rallié Jean-Luc Mélenchon. Manuel Valls a rallié Emmanuel Macron. Le PS s’est soumis à Jean-Luc Mélenchon. Il n’y a plus de gauches irréconciliables. Il y a une gauche soumise à Jean-Luc Mélenchon. La seule gauche aujourd’hui. Cette gauche recouvre deux électorats qui ont voté Mélenchon au premier tour: celui de l’extrême gauche traditionnelle - les étudiants et la jeunesse précarisée - auquel s’est ajouté l’électorat musulman ; 69 % des électeurs musulmans ont voté pour lui au premier tour. Il est majoritaire en voix dans toutes les banlieues françaises.
La campagne de Jean-Luc Mélenchon a accouché d’un peuple islamo-gauchiste. Il voit déjà plus loin quand il parle de «nouveau tiers état» en évoquant ses électeurs. Il connaît son histoire de France et particulièrement celle de la Révolution. Sieyès disait: «Qu’est-ce que le tiers état? Tout. Qu’a-t-il été jusqu’à présent? Rien. Qu’est-ce qu’il veut être? Quelque chose.» Le tiers état, à l’époque, c’est le peuple français. Pour Jean-Luc Mélenchon, aujourd’hui, son électorat est un nouveau peuple. Un peuple créolisé… Il assume officiellement le grand remplacement. Marine Le Pens’aveugle en pensant qu’elle va pouvoir lui arracher des électeurs. À moins qu’elle ne renonce elle-même à défendre l’identité de la France. C’est le sens de son entretien au Figaro du 13 mai où elle dit: certes, il y a l’insécurité et l’immigration, mais il y a aussi le social. Moi, j’entends le véritable sens de cette phrase, et j’ai bien suivi sa campagne: pour elle, il y a d’abord le social. Elle met une hiérarchie, en plaçant le social avant l’identitaire. Donc, quand Marine Le Pen dit qu’il y a un véritable désaccord stratégique avec moi, elle a entièrement raison. Moi, je place la nation en premier et la solidarité s’inscrit dans ce cadre. En mettant en priorité le social, elle s’inscrit dans une philosophie politique qui s’appelle le socialisme.
Marine Le Pen ne tire-t-elle pas simplement les leçons de la présidentielle, qui a démontré que le pouvoir d’achat était le premier sujet de préoccupation des Français?
Le pouvoir d’achat est un sujet évidemment important, et même urgent puisque nous sommes en période inflationniste. Mais là, je parle du cadre dans lequel on inscrit cette urgence, donc de philosophie politique. Qu’est-ce qui tient le haut de la hiérarchie? Pour moi, c’est la France, sa survie et son identité. Pour Marine Le Pen, c’est le socialisme. En matière sociale, le discours de Marine Le Pen est d’ailleurs le même que celui de Jean-Luc Mélenchon. Que ce soit sur la retraite à 60 ans ou le retour de l’impôt sur la fortune. Mais cela n’a pas empêché Jean-Luc Mélenchon de dire durant l’entre-deux-tours: «Pas une voix pour Marine Le Pen.» Qu’est-ce que cela signifie? Que même pour lui, il y a quelque chose au-dessus de la question sociale. Une sorte de priorité inavouée. Et c’est la clé de son entente tacite avec Emmanuel Macron. Parce qu’Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon sont d’accord sur un point fondamental: l’avènement d’un «nouveau peuple».
« Le débat fondamental de ces dix voire vingt prochaines années est entre moi et Jean-Luc Mélenchon. »
Mélenchon parle de «tiers état». Emmanuel Macron dans son discours d’investiture ne dit pas autre chose: c’est un «nouveau président», pour un «nouveau mandat», pour un «nouveau peuple». Cela se rattache à ses propos de mai 2018 où le Président avait parlé de «nation palimpseste». Un palimpseste est une feuille dont on a effacé la première écriture pour pouvoir écrire un nouveau texte. C’est la phrase de Danton: «On ne détruit réellement que ce que l’on remplace.»
À vous écouter, votre véritable rival, votre négatif idéologique est Jean-Luc Mélenchon, et non Emmanuel Macron.
Le débat fondamental de ces dix voire vingt prochaines années est entre moi et Jean-Luc Mélenchon. Entre ma France et la sienne. Il le sait et je le sais: regardez notre débat de septembre. Nous avons entre nous deux véritables visions qui s’opposent. Emmanuel Macron n’est qu’une étape avant le mélenchonisme. Le chef de l’État et le chef de La France insoumise ne sont pas adversaires. Ils sont simplement décalés dans le temps. Emmanuel Macron prépare la France de Jean-Luc Mélenchon. Ils sont tous les deux pour l’avènement de ce «nouveau peuple» créolisé. Seulement, Jean-Luc Mélenchon veut en accoucher par la révolution. Quand Emmanuel Macron veut l’engendrer par attentisme et fatalisme démographique. Il y a une différence de chronologie, mais pas d’idéologie. C’est pour cela que je vais continuer à me battre et à m’opposer et à Emmanuel Macron et à Jean-Luc Mélenchon. Les Français vont rapidement comprendre ce qui se joue. Ils comprendront que les vrais enjeux politiques dépassent de loin ce qu’a été la fin de cette présidentielle.
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Mais avec qui souhaitez-vous porter ce combat? Vos propos sur Marine Le Pen tendent à rendre impossible toute alliance.D’abord avec les Français. Je n’ai pas seulement tendu la main au RN mais également aux LR. Je le répète, il faut un rassemblement de toutes les droites. Pourquoi la gauche serait-elle seule capable de s’unir? Ma volonté d’union des droites trouve une actualité brûlante avec la Nupes. Je n’ai jamais voulu d’un tête-à-tête avec le RN, je ne me reconnais pas dans cette «primaire». J’ai voulu créer une force qui agrégerait une partie de ses électeurs, une partie des LR et une partie des abstentionnistes. Cela ne veut pas dire détruire le RN, mais tenter de faire ce qu’il ne parvenait pas à faire. Un parti tribunitien comme le RN ne pourra jamais gagner l’élection présidentielle. Parce qu’enfermé dans sa logique socialiste, il refuse de parler à plusieurs catégories sociales. Quand on a une logique patriote et pas une logique socialiste, on est obligé d’admettre qu’il faut une alliance avec une partie de la bourgeoisie pour défendre la France et conquérir le pouvoir. C’est une règle immuable à gauche comme à droite. On l’a vu avec François Mitterrand à gauche, et avec la victoire de Donald Trump, de Johnson ou du Brexit à droite. Seul ce rapprochement est susceptible d’empêcher l’évolution funeste de notre pays que j’ai décrite et que nous prépare la gauche qui s’unit. Je crois que ce rapprochement ne pourra passer que par Reconquête. Les électeurs doivent se rendre compte que le parti Les Républicains est macronisé et que le Rassemblement national est socialisé.
Quand, selon vous, la recomposition politique arrivera-t-elle à maturité? Lors des prochaines européennes?
Tous les phénomènes que j’ai décrits durant la campagne présidentielle vont s’accélérer: la fédéralisation européenne, l’otanisation, l’islamisation… L’Histoire est en train de s’écrire. Les échéances électorales, et les européennes particulièrement, sont importantes pour interrompre ce cours de l’Histoire. C’est l’Histoire qui tranchera nosdésaccords politiques. Le vote pour Emmanuel Macron ralentit cette nécessaire recomposition politique: c’est un vote de «boomers» vivant dans les métropoles.
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Quand cette génération aura disparu, il ne restera plus, face à face, que le peuple islamo-gauchiste et le peuple français qui veut rester français. Le vote pour Emmanuel Macron n’aura été que le cri de Mme du Barry: «Encore un moment, monsieur le bourreau.»
Comment exister, qui plus est sans élus, ces cinq prochaines années?
J’ai posé une question importante pendant cette présidentielle et je crois avoir allumé une flamme dans la jeunesse qui s’est levée derrière moi. Lors de ce dernier meeting au Palais des sports de Paris, je leur ai demandé comment ils avaient fait avec toute la propagande médiatique et scolaire pour se trouver finalement là, à mes côtés? Leur réponse inattendue m’a fait chaud au cœur: «C’est grâce à vous!» Je crois avoir réussi à former une jeunesse dans le sens de mes convictions, de mes idées, et de ce qu’a toujours été la France. Reconquête ne sera pas uniquement un parti qui présentera des candidats aux élections. Ce sera également une école de pensée, un lieu de formation. Cela me correspond parfaitement et j’aurai à mes côtés mes vice-présidents Marion Maréchal, Nicolas Bay et Guillaume Peltier. Nous avons besoin, sur le modèle de ce qu’a inventé Ferdinand Lassalle et la social-démocratie allemande, d’un parti de masse capable d’être un espace de transmission. Chez Reconquête, nous pensons non seulement à la prochaine élection, mais à la prochaine génération.
Qu’est-ce que cette campagne vous a appris sur la France ?
J’ai touché du doigt à quel point notre pays était abîmé par l’individualisme, par la culpabilité et par le bombardement médiatique. Mais j’ai également découvert ses formidables ressources d’enthousiasme, d’espoir, de chaleur humaine, d’ironie. Le détachement, la moquerie de soi-même des Français sont restés intacts. Cette campagne m’a amené à me demander sans cesse ce qu’était finalement la politique… On m’a expliqué que cela se résumait à défendre le pouvoir d’achat.
« Les médias et mes rivaux ont fait de moi quelqu’un de brutal, dur, de sans cœur. Je ne suis rien de tout cela. »
Pour moi, la politique, c’est l’irruption de la volonté humaine dans l’Histoire. C’est tout faire pour empêcher les malheurs que notre peuple pourrait connaître. C’est pour cela que j’ai changé de métier et que je me suis engagé. Finalement, je m’en tiens à la définition de Carl Schmitt: la politique, c’est l’affrontement éternel entre l’ami et l’ennemi. Pour moi, l’ami c’est le Français. L’ennemi, c’est tout ce qui agresse, et parfois tue les Français. C’est pour cela que je suis contre la lutte des classes qui nous empêche de nous allier, qui nous oppose entre Français, qui nous détourne de l’urgence: sauver les Français en tant que peuple et en tant que nation. À Londres comme à Genève, j’ai rencontré nombre d’exilés mais parmi eux, tous ne sont pas partis pour des raisons financières. Beaucoup sont aussi partis parce qu’ils ne reconnaissaient plus la France et qu’ils en souffraient. La plus belle chose qu’ils m’aient dite: «Nous ne reviendrons que si vous êtes élu.»
Et sur vous?
J’avais pris l’habitude de prendre le temps de la réflexion. D’attendre que le temps me donne raison. Je n’ai pas pu m’appuyer sur lui pendant cette présidentielle. C’est ce qui l’a rendue encore plus difficile. Le temps pour bien réagir manque. Il y a eu d’autre part un rouleau compresseur médiatique. Les médias et mes rivaux ont fait de moi quelqu’un de brutal, dur, de sans cœur. Je ne suis rien de tout cela.
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Je voulais simplement montrer l’urgence aux Français et leur dire la politique ferme et audacieuse qu’il fallait conduire pour ne pas disparaître. Dans le contact personnel, je pense être d’une jovialité et d’une humanité qui n’ont rien à envier à d’autres. Il faudrait peut-être que je rencontre personnellement tous les Français, loin des médias!
Certaines de vos propositions comme sur les prénoms ou les réfugiés ukrainiens n’ont pas aidé. Vous assumiez d’ailleurs un temps vouloir cliver…
Accepter le clivage ne signifie pas être sans cœur! La politique a une fonction cathartique. S’affronter dans les mots permet de ne pas s’affronter dans la rue. Le refus du clivage politique rend inéluctable l’affrontement violent. Le clivage existe. On peut essayer de le nier, on peut essayer de le gommer, comme lors du débat d’entre-deux-tours. Ce n’est pas ma conception de la politique. Vous parlez de ma proposition sur les prénoms. Ce qui paraît dur aujourd’hui a été la norme durant des siècles. Voir le changement des prénoms permet de faire le bon diagnostic sur la désaffiliation française. Sur le détachement de la France d’une partie de sa population pour une autre affiliation américaine ou islamique. Ce que je veux au fond, c’est réaffilier tous les Français. Quant aux réfugiés, j’ai péché par autocensure. J’aurais dû détailler toutes les étapes de mon raisonnement. Dès le départ, j’étais pour accueillir ces réfugiés, parce qu’ils sont européens et chrétiens. Mais je ne voulais pas que me soit opposé, qu’il nous soit opposé quelques mois plus tard l’accueil d’autres réfugiés, venant d’autres pays. On nous imposerait de les accueillir aussi, même s’ils venaient d’une autre civilisation, parce que l’émotion serait la même.
Emmanuel Macron réélu pour cinq ans, Jean-Luc Mélenchon haut dans l’opinion, porté par un vote inédit des quartiers populaires issus de l’immigration. N’est-il pas déjà «trop tard», pour reprendre vos mots?
Quand j’étais écrivain et journaliste, on me qualifiait d’excessivement pessimiste. J’avais beau dire qu’il était déjà bien tard, on me répliquait qu’il fallait garder l’espérance. Maintenant que je me suis lancé dans la bataille politique, on me dit excessivement optimiste. Le temps travaille contre la France, c’est certain. Mais tant qu’on ne s’est pas battu, tant que ce n’est pas fini, tant qu’existe l’étincelle française et que nous sommes nombreux à la faire vivre, il y a une lueur d’espoir.
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Législatives 2022 : après sa condamnation, le député El Guerrab ne se représente pas
L'élu ex-LREM a été condamné jeudi à un an d'emprisonnement ferme et deux ans d'inéligibilité pour l'agression à coups de casque d'un ancien responsable socialiste, Boris Faure, en 2017.
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Le Figaro
Le soutien surprise d'Eva Green à Johnny Depp, en plein procès contre Amber Heard
Léa MabilonL'actrice, qui a partagé l'affiche de Dark Shadows avec le père de Lily-Rose Depp, lui a affiché publiquement son soutien par le biais d'un post sur Instagram.
Ils ont partagé l'affiche de Dark Shadows ensemble, en 2012. Dans ce film réalisé par Tim Burton, Eva Green campait le rôle d'une blonde ensorceleuse, éperdue de Barnabas Collins (Johnny Depp), un humain qu'elle transformait en vampire. Deux cents ans plus tard, ce dernier sortait de terre pour se venger d'elle dans une chasse à l'homme aussi amoureuse qu'obsessionnelle. Depuis cette expérience, l'actrice n'a cessé d'afficher son admiration pour le professionnalisme et la gentillesse de son partenaire à l'écran.
Ainsi, alors que ce dernier est embourbé dans une bataille judiciaire contre son ex-épouse Amber Heard, dont le procès a commencé le 11 avril dernier en Virginie, Eva Green a rendu un hommage public à l'acteur de Pirates des Caraïbes. Celle qui a également joué dans Casino Royal a publié, jeudi 19 mai, une photo d'elle et de lui, sur son compte Instagram.
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«Je n'ai aucun doute sur le fait que Johnny sortira grandi, que sa gentillesse sera révélée au monde, et que la vie sera plus belle que jamais pour lui et sa famille», a-t-elle écrit en légende de la publication. Le cliché est issu d'une avant-première de Dark Shadows, en 2012, à l'Empire Leicester Square de Londres, en Angleterre.
A écouter, le podcast de la rédaction
«Je me suis sentie très libre avec lui»
Cette même année, l'actrice était revenue sur le tournage du film de Tim Burton, dans les colonnes de L'Express . Cette dernière s'était dite épatée par la performance de son partenaire, «aussi hilarante que fine». Et d'ajouter : «Johnny Depp est quelqu'un de très intense chez qui on sent toujours énormément de jubilation dans son jeu. Et c'est très agréable à la fois comme spectateur et partenaire.»
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Eva Green a pour sa part un très bon souvenir du comportement de l'acteur sur le plateau. «Johnny n'est ni dans sa bulle ni dans une situation de confort. Je me suis sentie très libre avec lui. Il ne fait pas partie de ces comédiens qui arrivent avec leur idée de ce qu'ils doivent jouer, à laquelle vous devez vous adapter», a-t-elle déclaré. Et de conclure : «Comme Tim (Burton, NDLR), il est en permanence dans le dialogue, dans la recherche. Et je ne me suis jamais sentie exclue au milieu d'eux.»
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Vendredi 13 mai, la chanteuse et le créateur ont sillonné la capitale dans une Porsche décapotable jaune, qui n'est pas passée inaperçue.
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Le tumultueux procès qui oppose Johnny Depp à Amber Heard continue. Mercredi 18 mai, c'était au tour de la sœur de l'actrice de témoigner. Elle raconte ce jour où elle a assisté à une violente dispute entre les anciens époux.
Le Figaro
«Matthieu Delormeau n’animera pas “TPMP People” samedi»: Cyril Hanouna condamne l’attitude de son chroniqueur dans «Touche pas à mon poste»
- Par
Damien Mercereau
- Mis à jour
le 20/05/2022 à 14:13
- Publié
le 20/05/2022 à 09:56
VIDÉO - Mercredi soir sur C8, Matthieu Delormeau a ouvertement insulté et accusé Gilles Verdez d’être homophobe durant un débat sur l’attitude du joueur de football du Paris Saint-Germain Idrissa Gueye.
Le week-end dernier, dans le cadre de la journée mondiale contre l’homophobie, la Ligue de Football Professionnel (LFP) a invité les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 à floquer les maillots de leurs joueurs avec des numéros aux couleurs arc-en-ciel, symbole du mouvement LGBT. Au Paris Saint-Germain, Idrissa Gueye n’a pas souhaité se prêter à ce dispositif et a déclaré forfait lors du déplacement de son club à Montpellier. Le comportement du milieu de terrain international sénégalais de 32 ans a fait réagir tant au niveau des instances que dans le monde de la politique.
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Mercredi soir sur C8, Cyril Hanouna avait proposé à ses chroniqueurs de débattre sur le sujet dans «Touche pas à mon poste!» et les échanges ont dérapé lorsque Gilles Verdez a voulu comprendre et soutenir le choix d’Idrissa Gueye. «Je lui donne raison au nom de sa liberté de conscience, d’expression et de religion», avait justifié l’ancien journaliste du Parisien en détaillant par ailleurs le profil «exemplaire» du joueur sénégalais. En total désaccord, Matthieu Delormeau était immédiatement sorti de ses gonds en l’insultant ouvertement: «T’es vraiment un énorme connard», lui a-t-il lancé avant de l’accuser à plusieurs reprises d’être homophobe.
« Celui qui se comporte comme une starlette, il reste chez lui »
Cyril Hanouna
Alors que Cyril Hanouna lui a reproché d’avoir été «mauvais» durant ce débat, Matthieu Delormeau a quitté le plateau totalement furieux. L’animateur et producteur de C8 est revenu sur ces échanges jeudi soir dans «Touche pas à mon poste!». «Matthieu n’est pas là ce soir parce qu’il est extrêmement choqué par cette affaire et il n’animera pas “TPMP People” samedi car je lui ai dit de se reposer jusqu’à la fin de la semaine. Il reviendra la semaine prochaine», a-t-il d’abord déclaré avant d’ajouter que cela avait été «un petit peu trop loin au niveau des insultes». «Traiter Gilles d’homophobe était de trop», a-t-il souligné.
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Rapidement, Cyril Hanouna a fait comprendre que l’absence de Matthieu Delormeau sur le plateau jeudi soir n’était pas de son fait. Et s’il a félicité Gilles Verdez d’avoir répondu présent au lendemain de ce clash, il a déploré certaines attitudes. «Les comportements de starlette, il n’y en aura pas ici. Celui qui se comporte comme une starlette, il reste chez lui. Quand on doit faire l’émission, on vient et on la fait, ce n’est pas le Club Med ici», s’est-il agacé, pointant du doigt le fait que Matthieu Delormeau ne soit pas présent au lendemain de cet incident.
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L'Humanité
En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduire
ActuPrès de la moitié des départements sont actuellement en situation de sécheresse. Un phénomène lié au changement climatique, et dont la précocité, l’intensité et l’étendue inquiètent. D'autant que les projections pour les années à venir ne sont guère encourageantes. Néanmoins des moyens existent pour limiter les conséquences de la sécheresse.
Marion d'AllardLes arrêtés préfectoraux tombent les uns après les autres. Les incitations à restreindre la consommation d’eau touchent désormais 42 départements en état de vigilance. Parmi eux, 15 ont dépassé ce seuil, placés en état d’alerte, voire d’alerte renforcée.
Particulièrement précoce cette année, la sécheresse oblige les autorités locales à imposer la réduction des prélèvements, y compris à des fins agricoles, la limitation de la consommation domestique (arrosage des jardins, lavage des voitures…) et, dans certains cas, l’interdiction totale de certains prélèvements.
« Rien ne laisse présager d’un été caniculaire »
Conjuguées à un hiver peu pluvieux, les températures anormalement élevées en ce mois de mai menacent la ressource en eau, et « les deux tiers de la France connaissent déjà des sols secs à très secs », alerte Météo France.
Une situation qui promet de durer, précise en outre Matthieu Sorel, qui fait valoir le peu de précipitations prévues sur l’Hexagone dans les quinze prochains jours. « Il faut être vigilant », poursuit le climatologue de Météo France, car « même si le déficit de pluviométrie constaté cet hiver n’est pas en soi exceptionnel, l’épisode de chaleur attendu cette semaine est en revanche un événement remarquable ».
Ces 195 « bombes climatiques » qui menacent le mondeAvec un mercure qui frise les 30 degrés et une France repeinte en jaune dans tous les bulletins météo, la chaleur printanière actuelle se distingue par « sa précocité, son étendue géographique et sa durée », complète le spécialiste.
Pour autant, temporise Matthieu Sorel, « rien ne laisse présager d’un été caniculaire ». Enregistré en 2011, le record de température pour un mois de mai depuis 1945 n’a en effet pas été précurseur d’un été particulièrement chaud quand, a contrario, les canicules estivales de 2017 et 2018 n’ont pas été précédées d’un printemps particulièrement doux.
Une grave sécheresse des sols
À très court terme, la conséquence la plus préoccupante demeure la sécheresse des sols, une des plus « graves à cette période de l’année depuis 1945 », alertait il y a quelques jours Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. Alors que « la fin de l’hiver est une période charnière », l’insuffisance des pluies a « fortement impacté l’état des nappes », relève ainsi le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
Le déficit de précipitations a atteint en moyenne nationale 30 à 40 % pour les mois de février et de mars, et 25 % pour celui d’avril.
Selon l’organisme public, « la situation est particulièrement préoccupante sur les nappes entre Vendée, Périgord et Maine, ainsi que sur les nappes de Provence et de la Côte d’Azur ». L’hiver sec, marqué par un manque de pluie quasiment en continu depuis septembre 2021, n’a donc pas permis de recharger les réserves en sous-sol. Le déficit de précipitations a atteint en moyenne nationale 30 à 40 % pour les mois de février et de mars, et 25 % pour celui d’avril.
Dans un tel contexte, « la hausse actuelle des températures, la reprise de la végétation, donc l’augmentation de l’évapotranspiration, vont limiter nettement l’infiltration des pluies », sans compter que « le début précoce des campagnes d’irrigation pourrait également influencer la situation des nappes », précise encore le BRGM.
Des régions jusque-là plutôt épargnées
Inégalement réparti sur le territoire, cet épisode de sécheresse touche des régions jusque-là plutôt épargnées par ce genre de phénomène précoce. C’est le cas « au nord de la Loire, dans le Pas-de-Calais ou dans le nord-est du pays », explique Matthieu Sorel. « Ces trois derniers mois, les sols de ces régions sont restés très secs pour la saison. Une situation qui se reproduit en moyenne une année sur dix », précise Météo France.
Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ansSur le dernier trimestre, toujours, la situation a été encore plus grave en « Paca, en Corse, dans le Massif central, une partie du Grand-Est et des Hauts-de-France », avec un niveau de sécheresse des sols « se produisant en moyenne une année sur vingt-cinq », poursuit l’établissement public.
Depuis le début des années 2000, la fréquence de ces épisodes de sécheresse précoces s’accélère et ils sont en outre « plus intenses, plus longs, et la proportion du territoire touché est plus importante », souligne Météo France, qui précise, sur ce dernier point, que si 5 % du territoire national étaient touchés par ces phénomènes dans les années 1960, cette part s’élève dorénavant à 10 %.
Des projections à horizon 2100
« Les changements climatiques sont clairement en cause », affirme Matthieu Sorel, en ce qu’ils participent à « l’allongement des saisons estivales et au raccourcissement des hivers ». Une tendance de fond qui augure un manque d’eau alarmant à l’avenir.
Transition écologique : comment la France prépare la viticulture du futurCoordonné par Météo France, le projet Climsec s’est attelé à fournir des projections sur les impacts du changement climatique en matière de sécheresse des sols en France métropolitaine à horizon 2100. Et ses conclusions sont sans appel.
Suivant la logique de trois scénarios (optimiste, intermédiaire, pessimiste), en fonction des concentrations de gaz à effet de serre, toutes les simulations du Climsec « mettent en évidence une augmentation continue des sécheresses du sol en moyenne annuelle sur le territoire métropolitain », révèlent les analystes, qui soulignent que « les projections réalisées à partir des trois scénarios s’accordent globalement sur un niveau moyen annuel d’humidité des sols correspondant au niveau extrêmement sec de la période de référence 1961-1990 ».
Dès 2030, « l’apparition de sécheresses météorologiques importantes, quelle que soit la saison ».
De son côté, l’Institut national des sciences de l’univers (Insu, rattaché au CNRS) s’est également prêté au jeu des projections. Ses chercheurs prévoient, dès 2030, « l’apparition de sécheresses météorologiques importantes, quelle que soit la saison », une « intensification de l’assèchement des sols superficiels », dès 2050, et de « très longues sécheresses du sol en toute saison sans retour à la situation actuelle », à l’horizon 2080.
Sans changement majeur en matière de politique environnementale, ces épisodes climatiques promettent d’être « plus chauds et plus extrêmes », prévient Matthieu Sorel. Néanmoins, si les restrictions temporaires de la consommation en eau demeurent nécessaires pour préserver les nappes phréatiques, d’autres moyens existent pour limiter les conséquences de la sécheresse. Au premier rang desquels la reforestation. Logique autant que primordial, planter des arbres permet de favoriser l’infiltration d’eau dans les sols et d’éviter leur érosion.
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Face au climat, les incohérences de la politique agricole en Europe
ActuDans le projet de politique agricole qu’elle tente d’imposer aux 27 pays membres de l’Union entre 2023 et 2027, la Commission européenne multiplie les incohérences. La sécheresse qui marque les cinq premiers mois de cette année 2022 le démontre. La spéculation sur les denrées de base comme le blé et les graines à huile risque de déboucher sur des émeutes de la faim dès cette année.
Gérard Le PuillDurant les quatre premiers mois de l’année 2022, la pluviométrie en France a été nettement inférieure aux moyennes mensuelles des années précédentes. Ce recul était de moins 40 % en janvier, moins 31 % en février, moins 39 % en mars et moins 25 % en avril. Depuis le début du mois de mai, il n’a guère plu, hormis quelques orages en montagne, tandis que des températures élevées annoncées pour cette semaine et la semaine prochaine sont de nature à aggraver une sécheresse qui inquiète déjà les paysans, qu’ils soient éleveurs, maraîchers ou céréaliers.
Du fait de la guerre en Ukraine et de l’arrêt des exportations de céréales et d’oléagineux par ce pays, les spéculateurs sont à la manœuvre pour faire flamber les cours. D’un prix moyen de 270 € en janvier et février, la tonne de blé français rendue au port de Rouen pour l’exportation cotait 386 € le 6 mars, 396 € le 26 mars et 385 € le 3 mai. Le maïs, dont le prix moyen était sous la barre des 260 € la tonne de septembre 2 021 à février 2022, cotait 348 € le 3 mai. Le manque de tournesol ukrainien et russe sur le marché mondial a fait bondir le prix de la tonne de colza français, passant de moins de 700 € en février à 1 035 € le 3 mai. Le prix de la tonne de cette graine à huile n‘était que de 370 € en mai 2020, une époque où l’offre mondiale dépassait la demande tandis que les économies tournaient au ralenti pour cause de Covid-19.
L’Europe propose de produire moins en occultant le risque de pénurie
Ces prix élevés des céréales et des oléagineux pourraient encore croître dans les prochaines semaines pour peu que la sécheresse s’intensifie. Dans le quotidien « Les Échos » du 22 mars, son correspondant à Bruxelles faisait état de « discussions tendues sur le moyen et l’impact de la récente stratégie « Farm to Fork » (de la ferme à la fourchette, N.D.L.R.) qui vise à réduire de moitié l’usage des pesticides d’ici 2030, de 20 % celui des engrais et à consacrer un quart des terres au bio ». Il est également prévu de laisser 4 % des terres agricoles en jachère, c’est-à-dire, sans la moindre production, afin, dit-on, de favoriser la biodiversité.
Ces mesures figurent dans la réforme de la Politique agricole commune (PAC) adoptée par les pays membres de l’Union européenne pour les années qui vont de 2023 à 2027. Mais elles interviennent à un moment où la spéculation planétaire bat son plein sur des matières premières agricoles essentielles comme le blé. Car les stocks de report diminuent dans les pays exportateurs, tandis que les pays pauvres, qui sont souvent des importateurs nets, voient les prix s’envoler. Malgré cela, la Commission européenne, présidée par Ursula Von der Leyen, publiait une déclaration le 28 avril reprochant à la France de ne pas respecter à la lettre l’esprit de la réforme de la PAC dans le Plan Stratégique National (PSN) qu’il a élaboré à la demande de la Commission.
Des distorsions de concurrence au profit des pays tiers
Mais est-il vraiment opportun de vouloir réduire de 50 % les produits de traitement des cultures et de 20 % celui des engrais alors que la Commission a signé des accords de libre-échange avec des pays comme le Canada, ceux du Mercosur tandis qu’elle négocie actuellement deux autres accords l’Australie et la Nouvelle Zélande ? Car aucun de ces pays n’est soumis à des mesures de ce type ! Faut-il absolument vouloir convertir 25 % des terres agricoles de l’Union européenne en agriculture biologique alors que l’on constate, dès à présent, un net recul des achats de produits bio dans les magasins, ce qui se traduit par une baisse des prix ne couvrant plus les coûts de production au départ des fermes converties en bio ?
À titre d’exemple, une offre actuellement supérieure à la demande ramène souvent le prix du lait bio au même prix que celui du lait conventionnel au départ de la ferme alors qu’il coûte plus cher à produire. De même, on aurait tort actuellement de mettre en place de la jachère sur 4 % des terres agricoles de tous les pays membres de l’Union européenne alors qu’il existe un risque de pénurie alimentaire mondiale du fait de la diminution des stocks et la perspective d’une moindre récolte en 2022 pour cause de sécheresse. C’est l’argument avancé par Julien Denormandie, ministre français de l’Agriculture, pour ne pas imposer de jachère dans le PSN de la France. Il a raison sur ce point.
Le plaidoyer inconséquent d’un député français au Parlement européen
Mais ces réalités de terrain ne semblent guère intégrées par le collège des commissaires « hors-sol » siégeant à Bruxelles et dont le représentant français est Thierry Breton. Elles ne sont pas davantage prises en compte par Eric Andrieu, député socialiste au Parlement Européen depuis 2012. Cet avocat communique beaucoup sur la politique agricole, bien que dépourvu, semble-t-il, de toute connaissance agronomique. Dans un communiqué daté du 3 mai sous le titre « PAC 2023 : la France veut-elle réellement un Frexit agricole ? », il défend mordicus la position de la Commission en ces termes :
« La Commission réclame une révision en profondeur de l’orientation proposée par la France. C’est également mon constat : les objectifs de la Stratégie de la Ferme à la Fourchette ne semblent pas pris au sérieux par les autorités françaises et ce n’est clairement pas acceptable (…) La lettre d’observation de la Commission confirme que la proposition française a été bâclée et on ne peut que soutenir la Commission européenne et son premier vice-président Frans Timmermans pour revoir les ambitions à la hausse. Il est urgent de rectifier le tir, cela ne fait pas sérieux pour un gouvernement qui se voudrait aux avant-gardes de la construction européenne ».
On peut considérer que les réponses du gouvernement français aux demandes d’éclaircissement et aux reproches de la Commission européenne auraient pu être plus argumentées qu’elles ne l’ont été depuis le mois de mars. Mais Eric Andrieu se fait l’avocat exclusif de la Commission dont a présidente Von der Leyen, le vice-président Timmerman et le commissaire Janusz Wojcieschowski, en charge de l’agriculture, sont trois commissaires européens qui, comme Andrieu lui-même, semblent totalement dépourvus de toute réflexion prospective fondée sur l’agro-écologie et l’agroforesterie (1) .
Ces deux orientations complémentaires sont pourtant indispensables pour promouvoir une agriculture du XXIe siècle permettant de mieux produire en réduisant son bilan carbone. À Bruxelles, comme au Parlement européen, elles ne sont guère prises en compte en ce début de siècle marqué par une accélération des conséquences catastrophiques du réchauffement climatique.
politique agricoleRéchauffement climatique Valeurs Actuelles
Dans le Vaucluse, le savoir-faire nucléaire perdure
L'Humanité
Inde. Les températures extrêmes pèsent sur les récoltes
ActuLe premier ministre, Narendra Modi, qui pensait conquérir des marchés grâce au conflit en Ukraine, doit revoir ses priorités.
Lina SankariHarinder Happy ne cache pas son inquiétude. Dans le nord de l’Inde, les températures extrêmes frappent une nouvelle fois durement les paysans. Liée au réchauffement climatique, la vague caniculaire, inédite depuis les premiers relevés météorologiques il y a cent vingt-deux ans, a fait grimper le mercure jusqu’à 46 degrés dans certains quartiers de New Delhi. Porte-parole de la Samyukta Kisan Morcha, la coalition victorieuse formée en 2020 qui a réuni plus de 40 syndicats paysans contre la libéralisation du secteur, Harinder Happy, joint par téléphone, concède : « Cette année, nous avons de nombreux problèmes de récoltes et un faible rendement en blé dû à la chaleur et aux pluies non saisonnières. Cela a également affecté la production de paille de blé dont les prix ont fortement grimpé. »
Les coupures d’électricité, qui aggravent les conditions de vie de millions d’Indiens, n’épargnent pas les agriculteurs. Seize organisations du Pendjab ont ainsi organisé plusieurs manifestations et sollicité une réunion avec le Conseil national de l’électricité, qui a promis aux syndicats quatre heures d’alimentation quotidienne et une journée où la fourniture pourrait monter jusqu’à huit heures. Ce rendez-vous illustre à quel point les tensions sur la production agricole sont prises au sérieux en ce point du globe. Les phénomènes météorologiques extrêmes sont une nouvelle fois supportés de manière disproportionnée par les plus pauvres qui, du fait des travaux journaliers en extérieur, ne peuvent se mettre à l’abri. « Cette vague de chaleur teste les limites de la survie humaine », estime ainsi la chercheuse Chandni Singh du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
Le blé et le riz sont essentiels à la sécurité alimentaire du pays
La question se pose de façon accrue alors que 600 millions d’Indiens dépendraient directement ou indirectement de l’agriculture pour vivre. Le secteur est en crise cyclique et les paysans connaissent déjà un fort niveau d’endettement. « En 2014, lors de son arrivée au pouvoir, Narendra Modi (premier ministre – NDLR) promettait de mettre en œuvre les recommandations de la commission nationale des agriculteurs, à savoir l’effacement de la dette et le doublement des revenus », détaillait, il y a un an pour l’Humanité, Sumit Dalal, un jeune paysan de l’Haryana (Nord) qui redoutait de ne pas pouvoir rembourser ses prêts. Ces vingt-cinq dernières années, plus de 300 000 agriculteurs indiens ont mis fin à leurs jours dans le pays et la crise actuelle pourrait donner lieu à de nouveaux drames.
Considéré comme le « grenier à pain » du pays, le Pendjab est ainsi scruté avec attention. Traditionnellement, le mois de mars est crucial pour le mûrissement des grains, mais la hausse soudaine des températures les a fait flétrir. « En raison de la canicule, nous avons perdu plus de 5 quintaux (500 kg) par hectare de notre rendement d’avril », déplore Gurvinder Singh, directeur de l’agriculture de l’État. La production nationale pourrait baisser de 10 à 50 % cette année, alors même que le blé et le riz paddy sont essentiels à la sécurité alimentaire du pays. D’autant que les stocks du Food Security Act, le plus important programme de distribution de denrées au monde, ont déjà fondu du fait de la pandémie et pourraient être épuisés en septembre. Au lieu de 80 millions d’Indiens habituellement, l’État a fourni des céréales à 800 millions de personnes, dont beaucoup de travailleurs migrants qui avaient perdu leur travail du fait des confinements.
Les stocks d’engrais en baisse depuis le début de la guerre
Le mois de mars, époque à laquelle le premier ministre nationaliste Narendra Modi jouait les fiers à bras, paraît loin. Deuxième producteur mondial de blé, l’Inde se faisait fort de relayer l’Ukraine, prise dans le tourbillon de la guerre, sur les marchés internationaux. Le chef du gouvernement entendait alors gagner de nouveaux débouchés et profiter de l’envolée des cours mondiaux pour satisfaire l’agrobusiness. Si elle produit 14 % du blé global, l’Inde ne compte toutefois que pour 1 % des exportations. Les experts nationaux estiment toutefois que la quête de débouchés exercerait une pression trop importante sur la disponibilité en blé alors que le pays doit nourrir une population de 1,3 milliard d’habitants et que les stocks d’engrais indiens s’amenuisent eux aussi depuis le déclenchement de la guerre. La canicule rebat aujourd’hui les cartes et les discussions entamées avec le Nigeria, la Turquie, le Soudan, l’Iran et l’Indonésie pourraient connaître un coup d’arrêt.
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«Les Français en rêvent»
Yves ThréardL’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.
Élisabeth Borne invite les Français à aller au bout de leurs rêves. Alors qu’ils ne savent toujours pas à quelle sauce ils vont être mangés depuis la réélection d’Emmanuel Macron, c’est déjà un point positif. Notre pays a un urgent besoin d’espoir, de reprendre confiance en lui-même. Mais ce n’est pas seulement en fredonnant un air de Jean-Jacques Goldman que Matignon parviendra à nous remettre du baume au cœur. Il faut aussi que des changements profonds se produisent.
Certes, il y a ces nuages qui s’amoncellent à l’horizon avec la baisse du pouvoir d’achat, l’inflation, la hausse des prix de l’énergie. Une fois le gouvernement formé, un paquet de mesures devrait être annoncé ou confirmé. Mais gouverner, ce n’est pas uniquement gérer le quotidien, le nez sur le guidon des réalités les plus visibles. On l’a expérimenté en tous domaines: après des années de mesures «sparadraps» pour les contenir, les plaies se creusent et finissent par éclater.
C’est le cœur de la société que le pouvoir exécutif doit, à présent, savoir écouter et entendre. Cette France qui se sent reléguée géographiquement, socialement, culturellement, et qui le fait savoir politiquement. Sa protestation, elle la crie de plus en plus par un vote extrême ou par l’abstention, quand elle n’occupe pas un rond-point ou les Champs-Élysées. Loin des métropoles branchées sur la mondialisation, ces perdants du système n’en peuvent plus d’attendre. Ils n’y croient plus. À force de promesses non tenues, d’atermoiements répétés, ils ont toujours plus le sentiment que leurs gouvernants les mènent en bateau, les conduisent dans des impasses: déserts médicaux, zones de non-droit, formations parkings.
Quand l’État abdique, la nation se désagrège. Refondation de l’école, réorganisation de l’hôpital, lutte contre l’immigration clandestine, restauration de l’autorité publique, interconnexion des territoires… Emmanuel Macron avait placé son premier mandat sous le signe du changement sur tous ces fronts. Maintenant, il ne suffit plus de le dire. Il faut aller au bout. Les Français en rêvent.
Benjamin Morel: «Élisabeth Borne est un choix par défaut»
FIGAROVOX/ENTRETIEN - Pour le maître de conférences en droit public, Emmanuel Macron n'a pas l'intention laisser la nouvelle locataire de Matignon arbitrer les grandes lignes de la réforme des retraites ou la gestion de la crise économique.
«Emmanuel Macron veut faire l'Europe sans la moitié des États membres et sans les peuples»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Le 9 mai, Emmanuel Macron a exprimé son souhait de réviser les traités européens. En prônant une intégration accrue, le président va à l'encontre de la volonté des peuples, et ce, alors que les conditions ne sont aucunement réunies pour une telle avancée, juge Jean-Thomas Lesueur.
«Avec Élisabeth Borne à Matignon, Emmanuel Macron opte pour le ni droite, ni droite»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Pour Maxime Tandonnet, la nomination d'une première ministre longtemps proche du Parti socialiste montre la volonté d'Emmanuel Macron d'ancrer son second mandat à gauche. Le président ouvre ainsi de nouvelles perspectives à la droite, estime-t-il.
L'Humanité
Finances. « Engie est en train de valider vingt ans d’importation de gaz de schiste »
EntretienAlors que les énergéticiens et leurs financiers tiennent leurs assemblées générales annuelles, Lucie Pinson, directrice générale de l’ONG Reclaim Finance et honorée du prix Goldman pour l’environnement, alerte sur la non-prise en compte du climat.
Marie-Noëlle BertrandChaque année, au printemps, les grands groupes pétroliers et gaziers, ainsi que les banques et les assureurs qui leur accordent des financements, tiennent leurs assemblées générales. Ils y soumettent les plans climat que leur impose la loi pour réduire leurs émissions de CO2. Trois semaines après la sortie du troisième volet du rapport du Giec portant sur les transitions économiques à opérer pour limiter le réchauffement climatique, et en pleine guerre en Ukraine, cette nouvelle saison des assemblées générales prend une tournure singulière. Entretien avec Lucie Pinson, cofondatrice et directrice générale de l’ONG Reclaim Finance, qui suit tout cela de près.
Les assemblées générales des énergéticiens français et de leurs financiers ont démarré. Prennent-elles en compte les dernières données du Giec ?
Clairement pas. Les actionnaires d’Engie, par exemple, ont voté à 80 % un plan climat qui rejette l’objectif de limiter le réchauffement à un maximum de 1,5 °C. Le groupe continue de miser gros sur le gaz. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, il se tourne vers les gaz de schiste des États-Unis, dont il a décidé de prolonger les contrats d’importation de neuf ans, en plus des onze déjà prévus. On est en train de valider vingt ans de gaz de schiste ! Cela nous amène à 2042, alors que l’Europe n’est plus censée produire d’électricité carbonée d’ici à 2035. Engie est complètement hors des clous.
Note-t-on plus de réactions du côté des banques ou des assureurs ?
Ces assemblées générales sont les premières à se tenir depuis que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a stipulé que nous devons renoncer à toute nouvelle exploitation d’énergie fossile. Son rapport avait été publié tard en mai 2021, et les acteurs financiers avaient ainsi justifié le fait de ne pas en intégrer les conclusions. Mais un an a passé. Le rapport de l’AIE a, depuis, été corroboré par celui du Giec. Nous souhaitons que les acteurs financiers prennent enfin acte de toutes ces conclusions et reconnaissent la nécessité de tendre vers l’objectif zéro expansion. Nous les appelons à sanctionner les entreprises qui continuent d’investir dans les énergies fossiles, en votant contre le renouvellement des membres de leurs bureaux et contre leurs faux plans climat.
À lire le troisième volet du rapport du Giec, l’argent ne manque pas à l’échelle internationale, ce sont les flux qui sont mal orientés. Qu’est-ce que cela raconte de l’état de la finance verte ?
C’est la bonne nouvelle du rapport du Giec. Tous les financements nécessaires à la transition climatique existent et sont disponibles. Maintenant, il s’agit d’augmenter les flux vers les bonnes solutions, et surtout de cesser ceux destinés aux énergies fossiles. En outre, tous les financements verts ne sont pas aussi verts que l’on dit. Prenez les green bonds (obligations vertes émises, entre autres, par des acteurs publics sur le marché mondial pour pousser les acteurs économiques à investir dans la transition – NDLR) : certains sont très valables. Mais quand BNP Paribas soutient l’émission d’une obligation verte pour le développement d’un aéroport à Hong Kong en faisant valoir que les bâtiments sont basse consommation, cela n’a rien de vert : on contribue à augmenter le trafic aérien !
Beaucoup d’investisseurs se dirigent aujourd’hui vers les technologies de capture et stockage du carbone. Sont-elles un des éléments de ces faux plans climat ?
Elles peuvent y contribuer. Beaucoup de majors pétrolières et gazières parient sur la compensation (mécanisme qui permet à une entreprise d’investir, par exemple, dans le reboisement forestier pour compenser les émissions carbone induites par son activité – NDLR) et les technologies de capture et stockage de CO2. Cela peut être extrêmement dangereux. Concernant la compensation, il a été démontré que son utilité pour le climat est faible, voire nulle, dans la mesure où les industriels s’en servent pour justifier la poursuite de leurs émissions. Il ne faudrait pas parler de compensation, mais de contribution : toutes ces choses devraient être faites en addition des efforts de baisse des émissions, pas en substitution. Concernant le stockage de CO2, c’est un peu la même chose. Il va en falloir. Mais le Giec est très clair : il faut le réserver aux secteurs économiques qui ne peuvent être transformés sur le fond. Ce n’est certainement pas le cas du secteur énergétique, et encore moins du secteur de la production électrique, alors qu’il est possible de le décarboner très rapidement.
Quelles sont nos chances de réussir à réorienter les flux financiers d’un système qui, par essence, ne souffre pas d’être contrôlé ?
C’est tout le problème. Il faut un contrôle des acteurs financiers. Ils peuvent, dans une certaine mesure, changer à la marge leurs activités – souvent dans une logique de prévention du risque financier, en écartant de leurs portefeuilles les entreprises les plus exposées aux énergies fossiles. Mais cette logique est très lente, et ne remet pas en question celles de la croissance et de l’exploitation des ressources, radicalement antinomiques avec nos objectifs climatiques. Il va falloir réguler ; il va falloir interdire, aussi, le financement de certaines activités reconnues par la science comme incompatibles avec le respect de notre budget carbone planétaire. Et il va falloir, enfin, décourager certaines pratiques et en inciter d’autres, en se servant des mécanismes monétaires des banques centrales, qui ont, dans leur mandat, l’obligation de respecter les objectifs climatiques européens.
Total conclura, fin mai, cette nouvelle saison des assemblées générales. Qu’espérez-vous de ce groupe pétrolier ?
Pas grand-chose. Le plan climat qu’il va soumettre à consultation de ses actionnaires fait la part belle au gaz, au point d’annuler tous les efforts opérés pour réduire les émissions du pétrole. Il autorise toujours le déploiement de projets catastrophiques, tels que celui d’EACOP, en Afrique de l’Est (1). Enfin, Total vient de rejeter une résolution de ses actionnaires qui exigeaient plus de transparence quant à sa stratégie climatique. Qu’attendre d’un groupe qui refuse de rendre des comptes à ses propres actionnaires ?
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Ces grandes villes où la taxe foncière a le plus flambé
Manon MalhèreDÉCRYPTAGE - Pour les élus locaux, l’enjeu est de financer leurs politiques publiques.
Certains propriétaires risquent de voir rouge lorsqu’ils recevront leur avis d’imposition de taxe foncière à l’automne prochain. Marseille, Tours, Strasbourg… Douze des 42 plus grandes villes et leurs intercommunalités ont décidé d’augmenter les taux de taxes foncières sur les propriétés bâties et non bâties cette année, selon l’étude sur l’imposition des grandes collectivités locales du cabinet FSL, spécialiste de l’information financière territoriale, publiée jeudi.
Après ces dernières années relativement calmes sur ce terrain très sensible, force est de constater que les élus s’emparent à nouveau de la fiscalité pour renflouer les caisses. «Il faut remonter à 2016 pour retrouver une proportion aussi élevée de territoires augmentant leur taux. Antérieurement à 2016, cette situation s’est en revanche régulièrement répétée», explique le cabinet. Et d’observer une progression moyenne de 1,9 % sur l’ensemble de ces grandes villes.
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C’est en particulier sur le foncier bâti que les contribuables vont avoir de mauvaises surprises avec une hausse du taux provoquée soit par la ville, soit par l’intercommunalité. Cette année, la ville de Marseille arrive ainsi en tête de liste avec une progression de pas moins de 14 % de la taxe foncière, ramenée in fine à 13,1 % pour les propriétaires en raison de l’absence de hausse au niveau de l’agglomération Aix-Marseille-Provence.
Quant à Nantes, les habitants devraient observer une progression de 7,8 % du taux du foncier bâti à cause de la ville qui a voté une hausse de 9 % alors que la métropole n’a rien touché. «Après 11 années sans aucune augmentation, cette hausse sera la seule sur tout le mandat», insiste-t-on à la mairie. À l’inverse, à Brest, c’est à cause de la métropole que la taxe foncière progresse de 0,9 %, la ville n’ayant pas touché à son taux. Toutefois, ces villes ne sont pas, en réalité, celles qui appliquent les taux les plus élevés. Pour 2022, la pression fiscale sur le foncier bâti est la plus forte à Angers avec un taux à 56,4 % suivi d’Amiens (55,8 %), Le Havre (54,3 %) et Orléans (54,08 %). Marseille (47,13 %) arrivant loin derrière et Paris en fin de liste (13,5 %).
Les raisons de ces hausses tant redoutées sont désormais bien connues. Comme chaque début de mandat, les élus locaux n’hésitent pas à utiliser le levier fiscal pour financer une partie de leurs plans pluriannuels d’investissement. D’autant plus dans un contexte d’incertitude avec la flambée des prix, et après deux années de crise du coronavirus. «Nous avons des dépenses conséquentes et nous ne voulons pas tailler dans les politiques publiques», défend-on à Marseille.
Compensations
Les collectivités ont pourtant bien mieux résisté à la pandémie qu’initialement prévu, en bénéficiant d’un soutien massif de l’État. Nul doute que certaines anticipent aussi le plan d’Emmanuel Macron de demander aux territoires un effort financier de 10 milliards d’euros. Et puis, un bon nombre n’hésite pas à jouer sur la taxe foncière pour compenser la suppression progressive de la taxe d’habitation d’ici 2023, qui s’applique déjà pour 80 % des ménages les moins aisés, même si l’État leur verse des dotations en guise de compensation.
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Quoi qu’il en soit, pour les propriétaires concernés, ce sera la double peine. Car la facture finale s’annonce encore plus douloureuse en raison de la forte revalorisation de 3,4 % des valeurs locatives cadastrales qui servent de base pour appliquer le taux de la taxe foncière. Soit un niveau bien plus élevé que ces dernières années (+ 0,2 % en 2021) provoqué par le retour de l’inflation. Les élus locaux rappellent à raison qu’ils n’ont aucunement la main sur cette revalorisation qui a été décidée par l’exécutif et votée dans le budget 2022. Ils seront toutefois bien contents de recevoir les recettes supplémentaires qui en découleront.
PODCAST - L’impôt est-il juste?
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Le Figaro
Le Figaro lance son application de cuisine
Claudia CohenElle propose plus de cinq mille recettes et des articles portant sur l’actualité gastronomique.
Après son application de jeux, Le Figaro invite les Français à se mettre à table dès ce jeudi 12 mai avec le lancement de son application de cuisine. Baptisée Le Figaro Cuisine, elle propose aux amateurs de bons petits plats et aux débutants, plus de cinq mille recettes de Madame Figaro, des articles portant sur l’actualité gastronomique, des astuces autour de la nutrition et de la santé, des portraits et entretiens de chefs ainsi que des conseils du Figaro Vin. Des centaines de tutoriels sous format vidéo sont également disponibles.
Le Figaro Cuisine est téléchargeable sur les boutiques d’applications d’Apple et de Google. Dans sa version gratuite, elle offre un accès limité à un nombre de contenus. Sur l’application, les utilisateurs peuvent créer leur propre «carnet de recettes», accessible même hors connexion.
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Le Figaro enrichit son offre Premium
Un minuteur est par ailleurs intégré à un bon nombre de préparations pour les aider à surveiller le temps de cuisson. Il y a en a pour tous les goûts: de l’œuf Christian Dior au caviar au filet mignon de porc au miel, en passant par des recettes végétariennes et des plats à préparer en moins de 10 minutes ou avec trois ingrédients.
Une offre spécifique Le Figaro Cuisine permet d’avoir accès à l’ensemble des contenus de l’application pour 4,99 euros par mois. Enfin, les abonnés des offres Premium et Premium+ du Figaro pourront, eux, découvrir l’ensemble de l’univers Le Figaro Cuisine, dont les recettes exclusives de grands chefs comme Cyril Lignac, Jean-François Piège, Juan Arbelaez ou Eugénie Béziat. «En réunissant les meilleurs articles et recettes autour de la cuisine des rédactions du Figaro dans une application simple et utile pour le lecteur, nous souhaitons enrichir nos offres d’abonnement, au cœur de notre stratégie, et fidéliser nos 250.000 abonnés Figaro», explique Anne Pican, éditrice du Figaro et de Madame Figaro.
Entre «bien manger» et «art de vivre à la française», les experts gastronomiques font découvrir les grands classiques de la cuisine tricolore, que ce soit pour un dîner professionnel, un déjeuner à la bonne franquette ou des desserts gourmands pour le goûter.
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En Europe, la fréquentation des cinémas a plongé de 60 %
Avant la pandémie, les entrées en salle frôlaient le milliard. En 2021, elles tombent sous la barre des 400 millions.
Le piratage des livres explose surtout sur le manga
Les éditeurs renforcent la lutte contre la distribution illégale de leurs contenus en ligne.
Elior: le patron par intérim met le groupe au régime sec
Victime de l’inflation, le groupe de restauration collective va renégocier des milliers de contrats. Il ferme une filiale déficitaire aux États-Unis.
L'Humanité
Science. Avec le réchauffement climatique, les virus passeront du phoque à l’âne
ActuSelon une étude, 15 000 cas de transmission de virus entre mammifères de différentes espèces vont survenir d’ici à 2070 du fait de la hausse des températures. L’humain ne sera pas épargné.
Marie-Noëlle BertrandCombien de virus attendent l’humain au détour des bouleversements climatiques ? Une nouvelle étude publiée la semaine dernière dans la revue Nature offre un début de réponse pas vraiment réjouissant. Déjà, il était clairement établi que la déforestation et l’érosion de la biodiversité favorisent la recrudescence des transmissions zoonotiques, c’est-à-dire le passage d’un virus animal à l’humain. Non seulement le réchauffement global des températures atmosphériques ne freinera pas le phénomène, mais les risques sont nombreux qu’il le favorise, avance désormais une équipe de chercheurs états-uniens.
La hausse des températures va conduire à de nouvelles migrations d’animaux
Si la nouvelle n’est ni totalement neuve, ni complètement surprenante, l’article est le premier à modéliser la mécanique qui conduit à ce bouleversement et à quantifier le nombre de fois que des virus pourraient passer du phoque à l’âne. D’ici à 2070, avancent ainsi les scientifiques, le changement climatique pourrait entraîner plus de 15 000 nouveaux cas de transmission de virus entre mammifères de différentes espèces.
Pourquoi il faut protéger la biodiversité pour échapper à « l’ère des pandémies »Schématiquement, le processus est relativement simple à expliquer : la hausse des températures va conduire à la migration d’animaux en quête d’espaces plus frais. Le compte rendu anticipe que beaucoup « se regrouperont en de nouvelles combinaisons (de populations) à des altitudes élevées, dans des points chauds de la biodiversité et dans des zones à forte densité de population humaine en Asie et en Afrique ». L’ensemble favorisera le passage de virus d’une espèce à une autre et, dans certains cas, les transmissions zoonotiques.
Pour arriver à ces conclusions, l’équipe scientifique a modélisé le déplacement de 3 139 espèces et les nouvelles répartitions géographiques qui en découleront. Elle a, après cela, calculé la probabilité qu’un virus saute d’une espèce à l’autre pour la première fois.
Quel est le niveau de risque que cet « autre » soit un humain ? Les chercheurs ne s’avancent pas outre mesure sur ce point. Trop de facteurs économiques et sociaux entrent en jeu, avancent-ils en substance. Une chose paraît en revanche établie : au moins 10 000 espèces de virus ont la capacité d’infecter l’humain, parmi ceux qui circulent aujourd’hui silencieusement chez les mammifères sauvages.
De nombreux facteurs permettent de réduire ce risque
Déjà soupçonnées d’être à la source de la transmission du coronavirus à l’homme, les chauves-souris restent les suspectes numéro 1 de l’étude. « En raison de leur capacité de dispersion unique, elles représentent la majorité des nouveaux partages viraux » envisagés, singulièrement chez les humains. La bonne nouvelle vient du fait que de nombreux facteurs permettent de réduire ce risque, entre autres un investissement accru dans les soins de santé et dans la recherche. À condition de l’anticiper dès maintenant.
« Nos résultats appellent à une très grande vigilance », insistent les scientifiques, qui refusent de ne parler qu’au futur. « Cette transition écologique est peut-être déjà en cours, et maintenir le réchauffement à moins de 2 °C au cours du siècle ne réduira pas le partage futur du virus. » Autrement dit, le processus est désormais inévitable. Notre seul salut est de nous y préparer.
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Gauche, le virage extrémiste : enquête sur les dérives de Jean-Luc Mélenchon
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ENQUÊTE - L'ex-ministre délégué à l'Enseignement professionnel du gouvernement Jospin, revendique aujourd'hui un projet de «rupture radicale» qui l'a conduit à trahir des principes républicains aussi essentiels que la laïcité et l'égalité des sexes au profit d'une stratégie de séduction des «minorités».
Judith WaintraubCe 10 novembre 2019, le laïc Mélenchon a définitivement rendu les armes. Les images du leader de La France insoumise défilant dans les rues de Paris contre l'« islamophobie » à l'appel d'associations islamistes de diverses obédiences sont le symbole le plus parlant de l'abandon des principes universalistes par celui qui s'en prétendait le plus ardent défenseur.
En 2010 encore, réagissant aux velléités du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot de présenter une femme voilée aux régionales, Jean-Luc Mélenchon condamnait le concept même d'« islamophobie » en déclarant à l'hebdomadaire Marianne : « En ce moment, on a le sentiment que les gens vont au-devant des stigmatisations : ils se stigmatisent eux-mêmes – car qu'est-ce que porter le voile, si ce n'est s'infliger un stigmate – et se plaignent ensuite de la stigmatisation dont ils se sentent victimes. »
À lire aussiThéorie du genre, décolonialisme, racialisme... Ces nouveaux dogmes qui veulent s’imposer en France
Onze ans plus tard, le ralliement de l'ex-député européen à l'une des thèses centrales des « décolonialistes » est salué par une experte en la matière : Houria Bouteldja, fondatrice du Parti des indigènes de la République (PIR). Dans un échange vidéo diffusé sur les réseaux sociaux, elle se réjouit de ce « butin de guerre ». « On revient de loin », estime-t-elle, et pour cause : en 2017, Jean-Luc Mélenchon s'affirmait « en totale opposition avec le PIR » et reprochait à sa porte-parole son antisémitisme.
Mais sa conversion est-elle sincère ou de pure opportunité ? « Le Jean-Luc que j'ai connu était un grand laïc, affirme Julien Dray, député de l'Essonne quand son « camarade » socialiste en était sénateur et qui a fondé avec lui le courant de la Gauche socialiste au sein du PS. Il était très imprégné par son appartenance à la franc-maçonnerie , il a été au cœur de la bataille de 1983 pour la loi Savary sur l'école privée. Par ailleurs, il s'entendait très bien avec les représentants de la communauté juive à Massy. »
Que s'est-il passé ? Le fondateur de SOS Racisme – à l'époque où le mouvement militait pour le « droit à la ressemblance » et pas à la « différence » – n'exclut pas que Jean-Luc Mélenchon ait été influencé par « les sphères d'extrême gauche qu'il s'est mis à fréquenter quand il a commencé à s'éloigner du PS, en 2008 » :« Il est allé les voir un par un, en prenant le temps de les écouter, comme il fait toujours. Il se peut qu'il ait intégré certains aspects de leur idéologie. » L'extrême gauche de ces années est déjà imprégnée par l'indigénisme, le wokisme et l'antisionisme, nouvel habit de l'antisémitisme. Elle n'a plus grand-chose à voir avec l'Organisation communiste internationale (OCI), le groupuscule trotskiste où le jeune étudiant bisontin a fait ses premières armes en 1969.
Discours antiflics
Mais pour Julien Dray, ce qui séduit Jean-Luc Mélenchon, c'est surtout la « radicalité » de cette mouvance, qu'il a retrouvée aussi dans les révolutions en Amérique latine. « Il y est beaucoup allé et ça l'a confirmé dans sa conviction que la social-démocratie était morte, qu'il fallait une rupture radicale, se souvient l'ex-député de l'Essonne. Et quand on faisait remarquer qu'il défendait parfois des méthodes pas très démocratiques – parce qu'à l'époque, on pouvait encore lui parler ! –, il nous faisait comprendre qu'il n'en avait rien à faire, que la fin justifiait les moyens. »
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Les emprunts à l'indigénisme, discours « antiflics » compris, sont surtout, pour La France insoumise, le moyen de toucher un public qui ne s'intéresse pas aux partis traditionnels. Le théoricien de cette stratégie est Éric Coquerel, député sortant de Seine-Saint-Denis. Lui aussi vient du trotskisme. Le 18 novembre 2018, après la déception de 2017, il organise les Rencontres nationales des quartiers populaires, à Épinay-sur-Seine, dans son département. « Je suis persuadé que les 600.000 voix qui nous ont manqué pour accéder au second tour de la présidentielle sont là, expliquait-il à Libération. Je me suis alors dit qu'il était hors de question d'attendre les prochaines élections pour y revenir. » Quand il arrive à la tribune d'Épinay, Jean-Luc Mélenchon désigne l'auditoire : « Voici la nouvelle France, celle sur laquelle nous nous appuierons pour construire et faire tout ce qu'il y a à faire dans ce pays demain, tout changer ! »
La date de ces rencontres ne doit rien au hasard : elles visent aussi à donner un coup de pouce à Farida Amrani à la législative partielle en Essonne, dont le premier tour a lieu le même jour. La candidate de La France insoumise a été battue par Manuel Valls un an auparavant, malgré le soutien de Dieudonné et de figures de l'indigénisme littéraire et universitaire. La campagne a été d'une violence inouïe contre l'ancien premier ministre, dont le discours sur la sécurité, sur l'immigration et sur les principes républicains est honni par LFI. Ce climat n'est sans doute pas pour rien dans sa décision de quitter la France et de laisser son ami Francis Chouat briguer – et remporter – sa succession à l'Assemblée nationale. De nouveau candidat en juin, cette fois dans la 5e circonscription des Français de l'étranger (Espagne, Portugal, Andorre et Monaco) et avec le soutien d'Emmanuel Macron, Manuel Valls n'a pas changé d'avis sur le « mélenchonisme », qu'il accuse de porter un projet de « rupture républicaine ».
Changement de cible
L'entreprise de séduction des « quartiers populaires », selon la terminologie en vigueur à LFI, a commencé avant même 2017, grâce à Éric Coquerel, à Danièle Obono et à d'anciens étudiants à Sciences Po comme la toute-puissante « coordinatrice du programme » Clémence Guetté et comme Mathilde Panot, qui a imaginé les « caravanes des quartiers populaires » pour aller draguer les jeunes issus de l'immigration sur leur terrain. Ils ne font, en fait, que mettre en œuvre les préconisations de la note publiée en 2011 par le think tank Terra Nova, proche du PS : ne plus essayer de reconquérir l'électorat ouvrier, qui a basculé vers le Front national, mais s'adresser aux « minorités », « aux jeunes, aux femmes et aux Français d'origine immigrée ».
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Georges Kuzmanovic, qui a quitté LFI en 2018 après son éviction de la liste pour les européennes, n'a découvert ce changement de cible qu'après la présidentielle de 2017 : « Je suis tombé sur une déclaration de soutien de Danièle Obono à une réunion “afro” en non-mixité raciale. On a décidé d'en parler à Jean-Luc Mélenchon. Sa réaction a été très claire : il m'a dit “c'est inadmissible, ce n'est pas la République !”. » Le chef s'est indigné à huis clos, mais jamais il n'a désavoué publiquement la députée. Son « en même temps » à lui.
Jamais, non plus, il n'a eu un mot de soutien pour Georges Kuzmanovic, qui fut responsable de son service d'ordre avant de devenir son conseiller aux affaires internationales. Le géopolitologue a publié une tribune pour expliquer les raisons de son départ de LFI. Il y fustige « le choix de ne s'appuyer, parmi les classes populaires, que sur “les quartiers” », qui « a amené la FI à laisser s'installer une approche quasi communautariste, proche du modèle anglo-saxon et profondément contraire au républicanisme français »,« la complaisance des segments gauchistes de la FI à l'égard des thèses indigénistes, le mépris affiché pour les forces de l'ordre, la négation du problème posé par l'islamisme et le refus de regarder en face les défis posés par l'immigration ».
Antisémistisme
« La vraie raison de mon éviction, c'est que je refusais de faire primer le sociétal sur le social, estime Georges Kuzmanovic, qui a depuis fondé son propre mouvement, République souveraine. Et quand je vois l'évolution de Jean-Luc Mélenchon depuis cette tribune, je suis surpris de constater à quel point j'avais raison. Par électoralisme, il a même flirté avec la ligne rouge de l'antisémitisme en 2019 et 2020. »
Avant de jeter l'éponge, Georges Kuzmanovic a essayé avec François Cocq, qui sera également évincé des européennes, de s'opposer à la stratégie d'« essentialisation et de victimisation des musulmans » pilotée par le tandem Coquerel-Panot : « On leur a dit qu'il y a plein d'exemples de réussite, que les classes moyennes musulmanes n'ont pas envie que les “barbus” leur disent quoi faire… » Plutôt que de leur répondre, les dirigeants de LFI ont tenté de discréditer Georges Kuzmanovic en l'accusant d'avoir tenu des « propos sexistes » au cours d'une réunion particulièrement houleuse.
Accusations de harcèlement
Quand on veut tuer son chien… Thomas Guénolé a, lui aussi, été la victime de ce qui apparaît comme une méthode éprouvée de LFI pour faire taire la contestation interne. Dans le cas du politologue, qui a fondé l'école de formation de La France insoumise, l'affaire est allée plus loin puisqu'il a été accusé de « harcèlement sexuel » sur une de ses étudiantes de Sciences Po même pas membre du mouvement. Les proches de Jean-Luc Mélenchon voulaient se débarrasser d'une figure connue du grand public qui dénonçait à voix haute le fonctionnement « antidémocratique » de LFI. Danielle Simonnet, candidate aux législatives à Paris, s'était érigée en procureur général. Thomas Guénolé a fini par saisir la justice : « Elle a confirmé qu'il n'y avait pas matière à m'accuser, mais elle a reconnu à Danielle Simonnet le bénéfice de la bonne foi, donc je me suis pourvu en cassation », résume-t-il.
Dans le livre La Chute de la maison Mélenchon (Albin Michel, 256 p., 19 €) qu'il a consacré à sa mésaventure, il décrit un Jean-Luc Mélenchon qui se conduit en « autocrate », à la tête d'une machine conçue pour le servir. La France insoumise, que son créateur a voulue « gazeuse », par opposition aux partis traditionnels, s'en distingue surtout par son absence totale de démocratie interne. « Il n'y a jamais de vote pour départager les lignes, ni sur les grands changements de stratégie, accuse Thomas Guénolé. Il n'est pas non plus possible de débattre et de voter librement des amendements au programme, sur lequel Clémence Guetté a la haute main. Manuel Bompard est statutairement dirigeant à vie de LFI. Paul Vannier distribue en ce moment les investitures aux législatives sans qu'on sache sur quels critères. »
Pas d'adhérents
Cerise sur le gâteau, LFI n'a pas d'adhérents. Un clic suffit pour s'en dire membre, un non-statut qui n'ouvre donc aucun droit. Jean-Luc Mélenchon dirige le mouvement avec l'omniprésente Sophia Chikirou, et avec les membres de l'association de financement du parti, sa trésorière Marie-Pierre Oprandi et Benoît Schneckenburger, son chef de la sécurité. À côté de ces « historiques », les « chouchous » politiques se succèdent – il ne faudrait pas que l'un d'eux s'imagine en dauphin ! Personne n'est intouchable, comme l'a prouvé la mise à l'écart de Charlotte Girard, « pressentie comme tête de liste aux européennes et placardisée dès lors qu'elle s'est alarmée de la présence de Sophia Chikirou dans le dispositif de campagne », écrit Thomas Guénolé. Elle était pourtant la veuve de François Delapierre, que Jean-Luc Mélenchon considérait comme son fils spirituel.
Le promoteur de la « VIe République » a aussi une conception très particulière du rôle de la presse. En 2016, sur son blog, il avait traité d'« assassin repenti » un ex-journaliste du Monde dont il n'avait pas apprécié les articles sur le régime Chávez au Venezuela. En 2018, furieux d'une enquête de Radio France sur les affaires liées à sa campagne, Jean-Luc Mélenchon avait désigné ses auteurs à la vindicte militante dans une vidéo :« Les journalistes de France Info sont des menteurs, sont des tricheurs ! Ils ont l'air de ce qu'ils sont, c'est-à-dire d'abrutis. Pourrissez-les partout où vous pouvez. » Poursuivi par ses victimes et condamné dans les deux cas, le leader de La France insoumise a fait appel.
Caricatures
En septembre 2020, un contentieux d'une autre nature l'a opposé à Charlie Hebdo . L'hebdomadaire a consacré sa une du 16 au procès des attentats de janvier 2015, qui démarrait. Avec des caricatures d'Edwy Plenel, Jean-Luc Mélenchon et Tariq Ramadan, tiges de tests PCR dans le nez et cette légende : « Plutôt “Charlie” ou Kouachi ? On attend les résultats ! » « Je déplore que Marianne et Charlie soient devenus les bagagistes de Valeurs actuelles, a réagi le chef de LFI dans La Provence. Je les aimais bien […]. Maintenant, ils favorisent une manière de traiter la question du regard raciste qui encourage les débordements. »
Jean-Luc Mélenchon a aussi reproduit sur son compte Twitter un dessin de la revue d'extrême gauche Regards qui détourne la une de Charlie Hebdo sur Mahomet se lamentant d'être « aimé par des cons ». Dans cette version, ce n'est pas Mahomet qui parle mais – pourquoi se gêner ? – les journalistes de Charlie assassinés et les « cons » sont Manuel Valls, Caroline Fourest et Zineb El Rhazoui. Leur point commun : ils sont tous engagés dans la lutte contre l'islamisme.
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L'Humanité
Comment la guerre torpille-t-elle la lutte pour le climat ?
AgorasPrétextant le conflit en Ukraine, déclenché le 24 février par l’invasion russe, dirigeants et pollueurs font pression pour différer l’agenda de l’urgence climatique au nom de la sécurité énergétique et alimentaire. Pourtant, malgré le contexte, des solutions existent.
Latifa MadaniRéactivation du gaz de schiste et des usines à charbon au nom de « la construction d’une autonomie stratégique et énergétique européenne », remise en cause de normes environnementales au nom de la « résilience », productivisme agricole sous prétexte de sécurité alimentaire. Les exemples d’un recul des objectifs climatiques ne manquent pas depuis que la guerre a éclaté en Ukraine. Au même moment, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), dans son dernier rapport, alertait sur l’urgence à mettre en œuvre des solutions pour éviter le point de bascule dans le réchauffement de la planète.
Énergie, agriculture, sécurité alimentaire, remise en cause de normes environnementales, etc. En quoi la guerre fait-elle reculer les actions et engagements en faveur du climat ?
Clément Sénéchal La guerre n’est pas une bonne nouvelle, de façon générale, et sur le plan écologique. Nous avons eu un précédent avec la pandémie. Les leçons n’ont pas été tirées pour engager la transition. Au contraire, la pandémie a servi à accélérer la mise en œuvre de l’agenda néolibéral : cadeaux aux entreprises, choix de la productivité et de la compétitivité, avec, au final, comme résultat, des émissions de CO 2 qui ont retrouvé leur niveau d’avant et des profits historiques pour les entreprises du CAC 40 (107 millions d’euros par jour de recettes en mars), dont Total, qui a engrangé un record de bénéfices.
Bruno Villalba Cette guerre agit comme un révélateur du lien qu’il y a entre nos actes quotidiens, leurs conséquences sur des familles qui fuient la guerre et le réchauffement climatique. Nous savons que tout le monde ne va pas souffrir de la même façon de la crise énergétique provoquée par le conflit. Faire peser des politiques d’économies d’énergie sur les catégories sociales qui sont déjà en situation de sobriété contrainte n’est pas tenable. La crise ukrainienne révèle aussi un traitement sélectif à l’égard des réfugiés. Il y a les bons et les mauvais, on refoule les migrants climatiques qui viennent des pays du Sud.
Dans l’agriculture aussi, la guerre est instrumentalisée par les productivistes. En France, la FNSEA et le gouvernement, en Europe, la Commission européenne et plusieurs États membres veulent mettre entre parenthèses le pacte vert, pour relancer la production au nom de la sécurité alimentaire. Pourquoi n’est-ce pas la bonne réponse ?
Marie-Pierre Répécaud L’Ukraine est un des greniers à céréales de l’Europe. Une partie de la production de semences françaises a été délocalisée dans ce pays. La guerre, de fait, met en danger l’approvisionnement en semences et met en évidence notre dépendance aux multinationales semencières. L’agriculture française est également fortement dépendante aux engrais de synthèse, et donc au gaz russe puisque, pour une tonne d’engrais chimique de synthèse, il faut une tonne d’équivalent pétrole. 60 % des engrais chimiques consommés en France sont importés, les 40 % restants, fabriqués sur place, importent la quasi-totalité des matières premières nécessaires et le gaz correspondant. Il faut vraiment se donner la possibilité de boycotter le gaz et le pétrole russes qui nourrissent la guerre, par le développement d’une agriculture paysanne autonome et économe, nous libérer du poids trop important des engrais chimiques dans les coûts de production. Ces questions doivent figurer au centre des nouvelles discussions de la politique agricole commune (PAC).
Le Giec dans son dernier rapport propose une série de solutions à mettre en œuvre de toute urgence. Sont-elles réalisables en temps de guerre, de flambée des prix de l’énergie et des céréales ?
Nadia Maïzi On se rend compte que la mesure de l’urgence climatique n’a pas été prise, sinon on ne se retrouverait pas dans cette situation de dépendance. Le rapport du Giec est basé sur des résultats produits jusqu’au 11 octobre 2021. Il dit que, pour tenir l’objectif de maintenir le réchauffement moyen à 1,5 °C, ce qui entraînerait déjà des dégâts suffisamment préoccupants, il faudrait une baisse drastique de la consommation des ressources fossiles et une diminution des échanges internationaux autour de ces ressources. Une première phase serait de réduire très fortement l’usage du charbon dans la prochaine décennie et de réduire les consommations en pétrole et en gaz. On peut rapprocher ces éléments avec l’actualité de cette guerre. Celle-ci met en évidence le lien entre climat, sécurité énergétique et alimentaire. La nécessaire décarbonation de nos économies dans les trente prochaines années est centrale pour répondre à ces enjeux.
N’est-ce pas le moment de plaider et d’agir pour la sobriété et la transition énergétiques afin de réduire nos dépendances ?
Bruno Villalba On ne choisira pas cette voie parce qu’elle est trop contraignante. Le rapport du Giec reste ambigu, il n’utilise pas le concept de sobriété, il parle de réduction et de maîtrise de la consommation. Nous sommes encore dans l’idée que l’on va pouvoir apporter une solution technique et rebondir par l’innovation, sans voir que l’on ne fait que déplacer le problème. Si on devait vraiment prendre en compte la question climatique, on l’aurait fait depuis bien longtemps. Mais, parce que l’on reste dans une logique d’abondance, on persiste à différer les solutions, dont la sobriété, au profit d’une espèce de relance.
Nadia Maïzi Il n’y a pas d’ambiguïté dans le rapport du Giec. J’ai participé à un nouveau chapitre dans le volet solutions, consacré aux aspects sociaux de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES). Notre réflexion n’a pas pointé la sobriété parce que nous avons utilisé des termes beaucoup plus précis pour parler de trois niveaux d’action que nous pouvions réaliser par rapport à la demande : éviter, modifier, améliorer. Éviter, quand on peut faire autrement, de prendre l’avion, de prendre sa voiture, de gaspiller ; choisir le vélo plutôt que la voiture, quand c’est possible, ou changer de modèle de véhicule. Les exemples sont nombreux. Nous nous basons sur la connaissance scientifique pour éclairer le décideur dans la mise en place de ses stratégies. Cette façon de décomposer trois niveaux de solution nous permet de quantifier les gains d’émissions de GES que l’on peut réaliser. Si les politiques sont mises en œuvre, si les infrastructures et les technologies sont disponibles, alors des comportements modifiés pourraient permettre de réduire de 40 à 60 % les émissions, ce qui est très important. Le rapport du Giec ne mentionne peut-être pas le terme sobriété mais il envoie un signal fort.
Quelles solutions pour réduire notre dépendance à l’énergie russe et au blé ukrainien sans nous asseoir sur nos objectifs écologiques ?
Marie-Pierre Répécaud Pour sortir de cet engrenage qui fait que la guerre participe du productivisme pour de mauvais prétextes, nous devons nous sevrer de notre dépendance à l’économie fossile et aux multinationales qui fabriquent les engrais de synthèse. En d’autres termes, délier les marchés agricoles des marchés de l’énergie et soutenir l’agroécologie.
Clément Sénéchal Oui, il faut sortir des logiques productivistes, libérales et technocentrées, mettre en place des feuilles de route avec des politiques plus ambitieuses qui accélèrent la transition. Cela veut dire sortir des énergies fossiles, développer les énergies renouvelables, dont nous savons qu’elles sont le principal levier pour réduire les émissions de CO 2, privilégier une agriculture agroécologique, organiser un partage de l’effort envers les populations les plus modestes et les plus vulnérables. Cela implique une transformation profonde de nos modes de production et de consommation avec plus de solidarité et de justice sociale, et un partage équitable de l’effort de sobriété. C’est possible si on met à contribution ceux qui émettent le plus de gaz à effet de serre et si on taxe les flux financiers des multinationales. Aujourd’hui, il est plus que temps de dépasser le nécessaire constat scientifique dressé par le Giec pour mener bataille sur le terrain politique. À cet égard, le mouvement climat et le mouvement social doivent jouer leur rôle de contre-pouvoirs pour imposer la justice sociale et l’urgence écologique et climatique.
Olivier De Schutter, le rapporteur des Nations unies sur l’extrême pauvreté, estime que, la guerre en Ukraine exige de réorienter les politiques agricoles, de faire en sorte que les pays du Sud retrouvent leur capacité à se nourrir. Comment faire ?
Marie-Pierre Répécaud Les politiques agricoles responsables de ces déséquilibres, qui font que les matières premières servant à l’alimentation sont des armes économiques, voire de guerre, doivent être réorientées. S’il y a famine de façon récurrente dans certaines régions du monde, cela n’est pas dû à un manque de production globale des matières premières alimentaires, mais c’est parce qu’elles sont stockées en vue de la spéculation. Ce système capitaliste génère des profits et se moque de la souveraineté alimentaire. C’est scandaleux. C’est ce levier-là qu’il faut absolument casser.
La sobriété est l’un de vos sujets de recherche, Bruno Villalba. Pourquoi, comme vous le dites, est-ce un enjeu de justice sociale et de solidarité ?
Bruno Villalba La sobriété est un enjeu de justice et de solidarité, avec les gilets jaunes hier ou les Ukrainiens aujourd’hui. La justice sociale est une question centrale. Les mesures de sobriété doivent être pensées en tenant compte des inégalités. La sobriété est un sujet très compliqué à manier, car elle remet en cause un imaginaire de l’abondance qui imprègne profondément depuis trois siècles nos sociétés. Mais aujourd’hui la sobriété implique que tout le monde devra négocier son niveau de vie, parce que les ressources ne sont pas infinies. Même avec une optimisation technique que l’on continue à nous vendre, politiquement, scientifiquement et dans la culture, malheureusement ce n’est plus possible. L’illusion est de considérer que l’on pourrait avoir un accès à un niveau de confort de vie équivalent au nôtre aujourd’hui. Nous sommes dans une contraction temporelle à la fois sur le plan écologique et sur le plan social. Nous ne pouvons pas attendre dix ou vingt ans pour mettre en place des solutions que nous aurions dû prendre il y a longtemps. Les réfugiés climatiques sont déjà là.
La sobriété suppose que l’on en finisse avec l’obsession de la croissance ?
Bruno Villalba La question ne devrait plus se poser. Certains évoquent la croissance différenciée, les plus pauvres doivent rattraper un peu les riches. Écologiquement ce n’est pas possible. La sobriété est une réponse que l’on pourrait décider de construire et de négocier collectivement dès à présent. Par exemple, reproduire localement pour manger localement, de façon à réduire la pression énergétique sur l’alimentation. Des solutions de très court terme sont à mettre en œuvre pour éviter les effets d’emballement que nous connaissons en raison de l’accentuation de la pression climatique et celle de l’effondrement de la biodiversité, que l’on a tendance à oublier. Ces phénomènes se renforcent en se cumulant.
Nadia Maïzi Les 10 % des ménages les plus riches émettent 40 % des émissions. 50 % des plus pauvres en émettent 15 %. Les 10 % les plus riches vivent aux deux tiers dans les pays occidentaux. Cela donne des éclairages sur les solutions disponibles. Nous avons toujours un tropisme qui vient du lieu où on naît et où on vit. Pour tous les pays qui n’ont pas encore accédé à des niveaux de vie décents, il y a des nécessités de croissance pour atteindre ces niveaux. C’est là un débat récurrent dans les négociations sur le climat entre les pays du Nord et les pays du Sud, qui demandent que leurs populations accèdent à ces niveaux. On ne peut pas calquer notre vision au prisme de notre niveau d’éducation et de développement, à l’ensemble des régions, des modes de vie et des cultures. Il y a des compromis à trouver.
Bruno Villalba Maintenir l’idée d’un « rattrapage pour tous » grâce à la relance, c’est faire de fausses promesses qu’on ne pourra pas tenir durablement, parce qu’elle se heurte aux limites planétaires. Et c’est encore plus vrai si on raisonne à l’échelle mondiale. Il y a plutôt un travail de péréquation à établir pour accéder à un bien-être équitablement partagé.
Clément Sénéchal Il faut effectivement organiser une péréquation dans l’usage de la répartition des ressources au niveau mondial. Cela nécessite une réponse coordonnée et coopérative entre les États. Pour le moment, la guerre et les tensions géopolitiques qui en résultent constituent un obstacle. Dans tous les cas, la condition sine qua non de l’action climatique est la paix universelle. C’est ce que nous rappelle la percussion entre l’agenda climatique et l’agenda militaire. Œuvrer pour la paix est incontournable pour apporter une réponse au réchauffement climatique.
l’Écologie politique en France Sobriété énergétique. Contraintes matérielles, équité sociale etperspectives institutionnellesUkrainealimentationRéchauffement climatiqueGiec Le Figaro
Cette France déclassée des villages qui a basculé dans le vote Le Pen
Stéphane KovacsENQUÊTE - Au second tour, Marine Le Pen s’est imposée dans 57 % des petites communes. Une «France de l’ombre» attirée par les discours antisystèmes.
«Et pourtant, il n’y a pas d’immigrés, ni d’insécurité, ni de précarité…» À Xirocourt, un village de 450 habitants en Meurthe-et-Moselle, l’ancien maire en est encore sous le choc: lors du premier tour de l’élection présidentielle, «ils ont voté à 42 % pour l’extrême droite !, s’étrangle Alain Delhotal, qui fut maire (Divers gauche) de 1989 à 2008. Et à près de 56 % pour Marine Le Pen au second tour». Plus question pour lui, dès lors, d’organiser ce festival de jazz «Swing à Xirocourt» qui devait avoir lieu en juillet. «Je n’ai pas envie d’avoir ces gens dans le public, martèle l’ancien élu. Je refuse de consacrer du temps pour la promotion d’un village dont le nom est devenu synonyme d’exclusion, de repli sur soi. Si j’avais été maire, le préfet aurait reçu ma démission et j’aurais refusé d’organiser le second tour.» Des scores comme celui-là, pourtant, il y en a eu bien d’autres dans les campagnes françaises: des Landes à la Meuse, dans la «diagonale du vide», dans les déserts médicaux, les zones blanches, à distance des grandes villes, «dans cette France de l’ombre, de la relégation», commente Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l’Ifop*, le score des candidats «antisystème» s’est envolé. Au second tour, Marine Le Pen s’est imposée dans plus de la moitié des communes françaises, plus particulièrement dans celles de moins de 1000 habitants (57,19 %).
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«Plus on s’éloigne des métropoles, plus ce vote antisystème cartonne, analyse le politologue. Dans cette “France backstage”, qui englobe des territoires agricoles - mais de moins en moins - ou des campagnes périurbaines avec une population de navetteurs, qui vont travailler à la grande ville la plus proche, le ressentiment est profond. Une partie éprouve un sentiment de déclassement, d’être insuffisamment pris en compte, notamment en termes d’équipements publics. L’automobile occupant une place centrale dans leur vie, ils sont également très sensibles à la question du prix des carburants. Cette impression d’être considéré comme citoyen de seconde zone en pousse un bon nombre à voter pour le RN. Mais on a vu à l’occasion de cette élection une autre modalité électorale de ce sentiment, qui s’est portée davantage sur quelqu’un comme Jean Lassalle, notamment dans le sud du pays, pas loin de son fief: il a capté en partie un vote agricole traditionnel, auquel il a agrégé une dimension antisystème, qui a parlé à un certain nombre de “gilets jaunes”.» À Arbéost, par exemple, petite commune de 87 inscrits dans les Hautes-Pyrénées, le candidat de Résistons! a obtenu 44,12 % des suffrages exprimés. «Les territoires ruraux n’intéressent plus personne, regrette l’ancien berger béarnais. J’ai le sentiment que le pays se disloque sous nos yeux.»
On n’a plus de vétérinaire. Bientôt, on n’aura plus de médecin. Mon généraliste, à 7 kilomètres, il est surbooké. Pour les gynécos, ophtalmos, on doit être sur plus de six mois d’attente, et il faut aller à Guéret, à une cinquantaine de kilomètres. Je me sens dévalorisée
À Xirocourt, on n’a pas l’air traumatisé par l’annulation du concert. «C’est tout le secteur qui vote comme ça : c’est un vote de contestation, parce qu’on est loin de tout et que la vie n’est pas facile», confie un habitant. «Je pense que les habitants sont beaucoup moins abandonnés que dans certaines banlieues!, rétorque Alain Delhotal. Oui, le centre des impôts vient de fermer dans le chef-lieu de canton à 4 kilomètres, et on nous en fait tout un plat. La poste a réduit ses plages d’ouverture, mais qui va encore à la poste? Ces inconvénients sont largement compensés par la qualité de vie à la campagne.»
Même «sentiment d’abandon» à Lépaud, dans la Creuse: plus d’un tiers des 366 habitants a voté Le Pen au premier tour, et plus de 62 % au second. «On est les oubliés de ces messieurs des hautes sphères, soupire Sylvie, patronne de La Broc’antine, un «petit multiservices», seul commerce du village. Macron, je trouve qu’il est un peu hautain des fois, il ne peut pas comprendre quelqu’un de la campagne. Il y a un ras-le-bol, parce qu’on ne fait que subir: la hausse des prix des courses, du gasoil, le désert médical… Déjà, on n’a plus de vétérinaire. Bientôt, on n’aura plus de médecin. Mon généraliste, à 7 kilomètres, il est surbooké. Pour les gynécos, ophtalmos, on doit être sur plus de six mois d’attente, et il faut aller à Guéret, à une cinquantaine de kilomètres. Je me sens dévalorisée. Je me dis à quoi ça sert que je bosse 14 heures par jour, en ne fermant que le dimanche après-midi, si je m’en sors pas. Au moins on pourrait nous aider à maintenir des petits commerces comme ça! C’est un sacerdoce.» Femme de ménage dans la Somme, Élise** fait elle aussi partie, dit-elle, des «gens qui ne sont rien», référence à une petite phrase malheureuse d’Emmanuel Macron, prononcée en 2017. Elle veut bien parler de sa «colère» envers le président, mais en gardant l’anonymat. «L’une de mes cinq patronnes a lâché un jour : “Faut vraiment être con pour voter Marine Le Pen!”, se justifie cette mère de famille qui vit dans une bourgade près d’Amiens. En fait, ses électeurs sont aussi méprisants que lui! J’en ai marre que des gens comme moi triment comme des dingues alors que d’autres touchent tranquilles leurs allocs sans rien foutre. Ou risquent de se faire agresser par des racailles. Marine, au moins, elle connaît les difficultés des petites gens, et elle a du bon sens. Et puis le président, s’il était aussi calé que ça, il n’aurait pas besoin des conseils de McKinsey…»
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À Mouy-sur-Seine, 356 habitants en Seine-et-Marne, la présidente du RN a fait 40 % dès le premier tour, près de 67 % au second. Là aussi, la question du pouvoir d’achat a été centrale. «C’est une galère pour tout le monde!, peste Guillaume, restaurateur de voitures anciennes. Le 15 du mois, on n’a plus rien dans le frigo. Il nous manque des transports en commun: on a deux bus le matin, deux bus le soir, pour aller au supermarché à Bray-sur-Seine.» Cet ancien «gilet jaune» a «voté Mélenchon, puis Le Pen pour faire barrage à Macron» : «Il a tout fait pour qu’on le déteste, s’emporte ce trentenaire. Il nous a insultés, il a tiré sur son peuple». Retourner sur les ronds-points? «On n’en a pas encore parlé avec les copains, répond Guillaume. Mais on l’a tous dans la tête.» Un peu plus au Nord, à Amillis, 650 habitants, François Lenormand, un ancien dentiste de 70 ans, vient de déclarer sa candidature pour le RN aux législatives. «Dans la région, il y a très peu d’offres d’emploi, rapporte-t-il. À Amillis, on a perdu quatre commerces depuis que je me suis installé il y a quarante ans: il ne reste qu’un café. Pour aller à Paris, il faut prendre le train à Coulommiers, à 12 kilomètres, et on met 1h10 pour faire 60 kilomètres. Et encore, quand les trains fonctionnent! Cela amplifie ce sentiment d’abandon. Le score de Marine Le Pen - plus de 60 % à Amillis -, c’est un vote de révolte! Il y a un fossé qui se creuse entre vous qui avez tout à portée de main, et cette population qui doit prendre sa voiture pour aller au lycée ou chez le médecin, ou qui doit attendre, en cas de cambriolage, que les gendarmes viennent de Coulommiers…»
Moi, je sillonne les routes de la région avec ma paire de bottes dans la voiture. Je vois l’éleveur qui vient de s’arrêter, à 72 ans, car il n’avait pas encore tous ses trimestres : toute sa vie, il a trait ses vaches, matin et soir, a respecté toutes les normes, perdu dans la paperasse, et il va avoir 1000 euros par mois
Coordinateur de Reconquête! pour l’Eure, Emmanuel Camoin explique pourquoi Marine Le Pen est arrivée en tête dans ce département plutôt rural: «Il y a des quartiers périphériques d’Évreux, minés par la délinquance, où on n’est plus en France, affirme-t-il. Une partie de la population a quitté la ville pour les petites communes alentour, et même des gens issus de l’immigration, qui fuient le harcèlement islamiste. Ils ne veulent surtout pas retrouver ces problèmes dans leurs villages!». François Bonnet est vétérinaire aux Andelys, une «petite sous-préfecture qui perd des habitants d’année en année, au fur et à mesure que nos entreprises perdent de l’activité». «Dans la ruralité, on n’est pas sur les réseaux sociaux, ni dans la distanciation sociale ; on vit dans la vraie vie!, assène-t-il. Moi, je sillonne les routes de la région avec ma paire de bottes dans la voiture. Je vois l’éleveur qui vient de s’arrêter, à 72 ans, car il n’avait pas encore tous ses trimestres: toute sa vie, il a trait ses vaches, matin et soir, a respecté toutes les normes, perdu dans la paperasse, et il va avoir 1000 euros par mois! La délinquance, l’insécurité, elle est un peu partout maintenant: vols, dégradations, et trafics de drogue, en toute impunité, jusque sur la place centrale des Andelys.» Un peu plus au sud, à Épieds, 365 habitants, on a voté Le Pen à 64 %: «Nous, on n’a rien du tout ici, décrit Michel, qui «vivote avec 850 euros» de retraite. Pas d’école, ni de bistrot. Le téléphone ne passe pas, on ne peut pas se croiser sur les routes, et l’hiver, elles sont coupées à cause de la neige. En plus, on paie une taxe d’assainissement car on n’a pas le tout-à-l’égout!».
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À Gurgy-le-Château, en Côte-d’Or, les 57 inscrits ont choisi Marine Le Pen à près de 63% au second tour. «Avant, l’agriculteur, c’était un monsieur, il avait un gros tracteur, faisait vivre une famille, analyse le maire, Loup Bommier, soutien d’Éric Zemmour. Aujourd’hui, ce n’est plus rentable d’être à la tête d’une exploitation agricole, et les agriculteurs n’osent plus inciter leur fils à reprendre la propriété. Ils n’ont plus leur place dans le système économique. Ils vivent tous dans de l’habitat ancien, dont l’isolation n’est pas aux normes. Ici, le premier supermarché, les premières usines sont à 35 kilomètres, donc les gens font 70 kilomètres chaque jour. Je connais des gens qui en sont à se demander s’il ne serait pas plus intelligent de rester chez eux à toucher des aides plutôt que de bosser si loin pour 1300 euros.»«Ce sont des petites gens, surtout pas des extrémistes, conclut cet avocat fiscaliste, ex-élu LR. Avec la suppression du cumul des mandats, le peu d’élus qui avaient des attaches en région les ont abandonnées. Le phénomène de décorrélation entre les métropoles et les territoires périphériques s’accentue. On a deux France qui manifestement ne se comprennent pas et vont dans des directions divergentes.»
* Coauteur de La France sous nos yeux, Éditions Seuil, 2021.** Prénom modifié.
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Comment la guerre torpille-t-elle la lutte pour le climat ?
AgorasPrétextant le conflit en Ukraine, déclenché le 24 février par l’invasion russe, dirigeants et pollueurs font pression pour différer l’agenda de l’urgence climatique au nom de la sécurité énergétique et alimentaire. Pourtant, malgré le contexte, des solutions existent.
Latifa MadaniRéactivation du gaz de schiste et des usines à charbon au nom de « la construction d’une autonomie stratégique et énergétique européenne », remise en cause de normes environnementales au nom de la « résilience », productivisme agricole sous prétexte de sécurité alimentaire. Les exemples d’un recul des objectifs climatiques ne manquent pas depuis que la guerre a éclaté en Ukraine. Au même moment, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), dans son dernier rapport, alertait sur l’urgence à mettre en œuvre des solutions pour éviter le point de bascule dans le réchauffement de la planète.
Énergie, agriculture, sécurité alimentaire, remise en cause de normes environnementales, etc. En quoi la guerre fait-elle reculer les actions et engagements en faveur du climat ?
Clément Sénéchal La guerre n’est pas une bonne nouvelle, de façon générale, et sur le plan écologique. Nous avons eu un précédent avec la pandémie. Les leçons n’ont pas été tirées pour engager la transition. Au contraire, la pandémie a servi à accélérer la mise en œuvre de l’agenda néolibéral : cadeaux aux entreprises, choix de la productivité et de la compétitivité, avec, au final, comme résultat, des émissions de CO 2 qui ont retrouvé leur niveau d’avant et des profits historiques pour les entreprises du CAC 40 (107 millions d’euros par jour de recettes en mars), dont Total, qui a engrangé un record de bénéfices.
Bruno Villalba Cette guerre agit comme un révélateur du lien qu’il y a entre nos actes quotidiens, leurs conséquences sur des familles qui fuient la guerre et le réchauffement climatique. Nous savons que tout le monde ne va pas souffrir de la même façon de la crise énergétique provoquée par le conflit. Faire peser des politiques d’économies d’énergie sur les catégories sociales qui sont déjà en situation de sobriété contrainte n’est pas tenable. La crise ukrainienne révèle aussi un traitement sélectif à l’égard des réfugiés. Il y a les bons et les mauvais, on refoule les migrants climatiques qui viennent des pays du Sud.
Dans l’agriculture aussi, la guerre est instrumentalisée par les productivistes. En France, la FNSEA et le gouvernement, en Europe, la Commission européenne et plusieurs États membres veulent mettre entre parenthèses le pacte vert, pour relancer la production au nom de la sécurité alimentaire. Pourquoi n’est-ce pas la bonne réponse ?
Marie-Pierre Répécaud L’Ukraine est un des greniers à céréales de l’Europe. Une partie de la production de semences françaises a été délocalisée dans ce pays. La guerre, de fait, met en danger l’approvisionnement en semences et met en évidence notre dépendance aux multinationales semencières. L’agriculture française est également fortement dépendante aux engrais de synthèse, et donc au gaz russe puisque, pour une tonne d’engrais chimique de synthèse, il faut une tonne d’équivalent pétrole. 60 % des engrais chimiques consommés en France sont importés, les 40 % restants, fabriqués sur place, importent la quasi-totalité des matières premières nécessaires et le gaz correspondant. Il faut vraiment se donner la possibilité de boycotter le gaz et le pétrole russes qui nourrissent la guerre, par le développement d’une agriculture paysanne autonome et économe, nous libérer du poids trop important des engrais chimiques dans les coûts de production. Ces questions doivent figurer au centre des nouvelles discussions de la politique agricole commune (PAC).
Le Giec dans son dernier rapport propose une série de solutions à mettre en œuvre de toute urgence. Sont-elles réalisables en temps de guerre, de flambée des prix de l’énergie et des céréales ?
Nadia Maïzi On se rend compte que la mesure de l’urgence climatique n’a pas été prise, sinon on ne se retrouverait pas dans cette situation de dépendance. Le rapport du Giec est basé sur des résultats produits jusqu’au 11 octobre 2021. Il dit que, pour tenir l’objectif de maintenir le réchauffement moyen à 1,5 °C, ce qui entraînerait déjà des dégâts suffisamment préoccupants, il faudrait une baisse drastique de la consommation des ressources fossiles et une diminution des échanges internationaux autour de ces ressources. Une première phase serait de réduire très fortement l’usage du charbon dans la prochaine décennie et de réduire les consommations en pétrole et en gaz. On peut rapprocher ces éléments avec l’actualité de cette guerre. Celle-ci met en évidence le lien entre climat, sécurité énergétique et alimentaire. La nécessaire décarbonation de nos économies dans les trente prochaines années est centrale pour répondre à ces enjeux.
N’est-ce pas le moment de plaider et d’agir pour la sobriété et la transition énergétiques afin de réduire nos dépendances ?
Bruno Villalba On ne choisira pas cette voie parce qu’elle est trop contraignante. Le rapport du Giec reste ambigu, il n’utilise pas le concept de sobriété, il parle de réduction et de maîtrise de la consommation. Nous sommes encore dans l’idée que l’on va pouvoir apporter une solution technique et rebondir par l’innovation, sans voir que l’on ne fait que déplacer le problème. Si on devait vraiment prendre en compte la question climatique, on l’aurait fait depuis bien longtemps. Mais, parce que l’on reste dans une logique d’abondance, on persiste à différer les solutions, dont la sobriété, au profit d’une espèce de relance.
Nadia Maïzi Il n’y a pas d’ambiguïté dans le rapport du Giec. J’ai participé à un nouveau chapitre dans le volet solutions, consacré aux aspects sociaux de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES). Notre réflexion n’a pas pointé la sobriété parce que nous avons utilisé des termes beaucoup plus précis pour parler de trois niveaux d’action que nous pouvions réaliser par rapport à la demande : éviter, modifier, améliorer. Éviter, quand on peut faire autrement, de prendre l’avion, de prendre sa voiture, de gaspiller ; choisir le vélo plutôt que la voiture, quand c’est possible, ou changer de modèle de véhicule. Les exemples sont nombreux. Nous nous basons sur la connaissance scientifique pour éclairer le décideur dans la mise en place de ses stratégies. Cette façon de décomposer trois niveaux de solution nous permet de quantifier les gains d’émissions de GES que l’on peut réaliser. Si les politiques sont mises en œuvre, si les infrastructures et les technologies sont disponibles, alors des comportements modifiés pourraient permettre de réduire de 40 à 60 % les émissions, ce qui est très important. Le rapport du Giec ne mentionne peut-être pas le terme sobriété mais il envoie un signal fort.
Quelles solutions pour réduire notre dépendance à l’énergie russe et au blé ukrainien sans nous asseoir sur nos objectifs écologiques ?
Marie-Pierre Répécaud Pour sortir de cet engrenage qui fait que la guerre participe du productivisme pour de mauvais prétextes, nous devons nous sevrer de notre dépendance à l’économie fossile et aux multinationales qui fabriquent les engrais de synthèse. En d’autres termes, délier les marchés agricoles des marchés de l’énergie et soutenir l’agroécologie.
Clément Sénéchal Oui, il faut sortir des logiques productivistes, libérales et technocentrées, mettre en place des feuilles de route avec des politiques plus ambitieuses qui accélèrent la transition. Cela veut dire sortir des énergies fossiles, développer les énergies renouvelables, dont nous savons qu’elles sont le principal levier pour réduire les émissions de CO 2, privilégier une agriculture agroécologique, organiser un partage de l’effort envers les populations les plus modestes et les plus vulnérables. Cela implique une transformation profonde de nos modes de production et de consommation avec plus de solidarité et de justice sociale, et un partage équitable de l’effort de sobriété. C’est possible si on met à contribution ceux qui émettent le plus de gaz à effet de serre et si on taxe les flux financiers des multinationales. Aujourd’hui, il est plus que temps de dépasser le nécessaire constat scientifique dressé par le Giec pour mener bataille sur le terrain politique. À cet égard, le mouvement climat et le mouvement social doivent jouer leur rôle de contre-pouvoirs pour imposer la justice sociale et l’urgence écologique et climatique.
Olivier De Schutter, le rapporteur des Nations unies sur l’extrême pauvreté, estime que, la guerre en Ukraine exige de réorienter les politiques agricoles, de faire en sorte que les pays du Sud retrouvent leur capacité à se nourrir. Comment faire ?
Marie-Pierre Répécaud Les politiques agricoles responsables de ces déséquilibres, qui font que les matières premières servant à l’alimentation sont des armes économiques, voire de guerre, doivent être réorientées. S’il y a famine de façon récurrente dans certaines régions du monde, cela n’est pas dû à un manque de production globale des matières premières alimentaires, mais c’est parce qu’elles sont stockées en vue de la spéculation. Ce système capitaliste génère des profits et se moque de la souveraineté alimentaire. C’est scandaleux. C’est ce levier-là qu’il faut absolument casser.
La sobriété est l’un de vos sujets de recherche, Bruno Villalba. Pourquoi, comme vous le dites, est-ce un enjeu de justice sociale et de solidarité ?
Bruno Villalba La sobriété est un enjeu de justice et de solidarité, avec les gilets jaunes hier ou les Ukrainiens aujourd’hui. La justice sociale est une question centrale. Les mesures de sobriété doivent être pensées en tenant compte des inégalités. La sobriété est un sujet très compliqué à manier, car elle remet en cause un imaginaire de l’abondance qui imprègne profondément depuis trois siècles nos sociétés. Mais aujourd’hui la sobriété implique que tout le monde devra négocier son niveau de vie, parce que les ressources ne sont pas infinies. Même avec une optimisation technique que l’on continue à nous vendre, politiquement, scientifiquement et dans la culture, malheureusement ce n’est plus possible. L’illusion est de considérer que l’on pourrait avoir un accès à un niveau de confort de vie équivalent au nôtre aujourd’hui. Nous sommes dans une contraction temporelle à la fois sur le plan écologique et sur le plan social. Nous ne pouvons pas attendre dix ou vingt ans pour mettre en place des solutions que nous aurions dû prendre il y a longtemps. Les réfugiés climatiques sont déjà là.
La sobriété suppose que l’on en finisse avec l’obsession de la croissance ?
Bruno Villalba La question ne devrait plus se poser. Certains évoquent la croissance différenciée, les plus pauvres doivent rattraper un peu les riches. Écologiquement ce n’est pas possible. La sobriété est une réponse que l’on pourrait décider de construire et de négocier collectivement dès à présent. Par exemple, reproduire localement pour manger localement, de façon à réduire la pression énergétique sur l’alimentation. Des solutions de très court terme sont à mettre en œuvre pour éviter les effets d’emballement que nous connaissons en raison de l’accentuation de la pression climatique et celle de l’effondrement de la biodiversité, que l’on a tendance à oublier. Ces phénomènes se renforcent en se cumulant.
Nadia Maïzi Les 10 % des ménages les plus riches émettent 40 % des émissions. 50 % des plus pauvres en émettent 15 %. Les 10 % les plus riches vivent aux deux tiers dans les pays occidentaux. Cela donne des éclairages sur les solutions disponibles. Nous avons toujours un tropisme qui vient du lieu où on naît et où on vit. Pour tous les pays qui n’ont pas encore accédé à des niveaux de vie décents, il y a des nécessités de croissance pour atteindre ces niveaux. C’est là un débat récurrent dans les négociations sur le climat entre les pays du Nord et les pays du Sud, qui demandent que leurs populations accèdent à ces niveaux. On ne peut pas calquer notre vision au prisme de notre niveau d’éducation et de développement, à l’ensemble des régions, des modes de vie et des cultures. Il y a des compromis à trouver.
Bruno Villalba Maintenir l’idée d’un « rattrapage pour tous » grâce à la relance, c’est faire de fausses promesses qu’on ne pourra pas tenir durablement, parce qu’elle se heurte aux limites planétaires. Et c’est encore plus vrai si on raisonne à l’échelle mondiale. Il y a plutôt un travail de péréquation à établir pour accéder à un bien-être équitablement partagé.
Clément Sénéchal Il faut effectivement organiser une péréquation dans l’usage de la répartition des ressources au niveau mondial. Cela nécessite une réponse coordonnée et coopérative entre les États. Pour le moment, la guerre et les tensions géopolitiques qui en résultent constituent un obstacle. Dans tous les cas, la condition sine qua non de l’action climatique est la paix universelle. C’est ce que nous rappelle la percussion entre l’agenda climatique et l’agenda militaire. Œuvrer pour la paix est incontournable pour apporter une réponse au réchauffement climatique.
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Profession: nageur de combat de la Marine nationale
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EXCLUSIF - Au sein des forces spéciales françaises existe une unité si particulière et si confidentielle qu'on n'en parle presque jamais: les nageurs de combat du commando Hubert. Ils sont moins de cent car la sélection est impitoyable. Ils constituent l'élite de l'élite.
Jean-Louis TremblaisMardi 14 mai 2019, dans la cour d'honneur des Invalides et en présence du chef de l'État, un hommage national est rendu aux premiers maîtres Alain Bertoncello et Cédric de Pierrepont, deux officiers mariniers du commando Hubert morts pour la France lors d'une libération d'otages au Burkina Faso. Au son funèbre et poignant de la cornemuse, leurs camarades portent les deux cercueils, recouverts du drapeau tricolore et reliés par une sangle. Un détail qui échappe au public, submergé par l'émotion. Pourtant, cette « sangle de vie » (telle est son appellation officielle) est plus qu'un symbole : c'est la marque de fabrique des nageurs de combat, l'une des unités les plus confidentielles et les moins médiatisées de la Marine nationale.
C'est à Saint-Mandrier-sur-Mer, dans le Var, au bout de la presqu'île, au Cannier, que se situe la base du CASM (commando d'action sous-marine) Hubert, plus simplement appelé commando Hubert. Entre 150 et 200 hommes, dont la moitié sont brevetés nageurs de combat (les autres intervenant en appui ou soutien). Une race à part, difficile à cerner et à décrire parce que peu diserte pour ne pas dire taiseuse. L'apothéose d'une carrière chez les fusiliers marins commandos, tant la sélection est draconienne pour intégrer ce corps d'élite.
Six brevetés par an
C'est ce que nous explique son chef, le capitaine de frégate B. : « Ici, l'âge moyen est de 33 ans. Tout simplement parce qu'il faut d'abord passer par l'un des commandos d'assaut de Lorient, notre maison mère, la matrice commune. Ce n'est qu'après une ou deux opérations extérieures et le niveau chef d'équipe qu'on peut se présenter au cours nageur. Commence alors une formation spécifique qui dure presque un an (1). Les candidats ont rarement moins de 26 ans et déjà un solide bagage. Schématiquement, pour vous donner une idée du filtrage, sur 100 fusiliers qui se présentent au stage commando, 15 le terminent. Sur ces 15, dix deviendront chefs d'équipe et seulement deux finiront nageurs. »
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C'est la raison pour laquelle ils ne sont qu'une demi-douzaine à recevoir le prestigieux certificat chaque année. Mille soixante et onze brevets seulement, depuis l'acte de naissance de la spécialité en 1952 à Arzew (Algérie), sous l'impulsion de deux figures mythiques : Bob Maloubier et Claude Riffaud, eux-mêmes inspirés par les « hommes-torpilles » italiens de la Decima MAS (Mezzi d'Assalto, moyens d'assaut), les ancêtres du combat subaquatique !
Le métier a des allures de sacerdoce tant il requiert de rigueur et de souffrances, de performances et de sacrifices. Marin dans l'âme (on parle ici non de cordage mais de touline, de bout et non de corde, d'escouade et non de groupe, etc.) et commando éprouvé, le nageur se distingue de ses collègues par son aptitude à évoluer sous l'eau et avec un armement « marinisé », c'est-à-dire traité pour supporter le sel de mer. Quelle que soit la mission qui lui est assignée (pose d'une charge explosive sous un bâtiment ennemi ou repérage en vue d'une opération ultérieure, entre autres), il doit être capable de palmer à une vitesse constante de 35 mètres/minute pendant quatre heures, à six mètres sous la surface et en suivant une trajectoire rectiligne. Il ne doit pas être repéré. D'où l'utilisation d'un appareil de plongée en circuit fermé recycleur de gaz : le FROGS (Full Range Oxygen Gas System). Celui-ci fonctionne à l'oxygène pur et ne génère pas de bulles, ce qui fait son intérêt.
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Inconvénient : sous la barre des six mètres, l'oxygène pur devient toxique. Pour éviter l'accident et se surveiller mutuellement, les nageurs progressent donc par deux et sont toujours sanglés. « La sangle de vie unit les deux membres d'un binôme tout au long de la plongée, martèle le contre-amiral Pierre de Briançon, commandant la Forfusco (Force maritime des fusiliers marins et commandos) et lui-même ancien « pacha » du commando Hubert. C'est une règle intangible. On remonte ensemble ou on y reste ensemble. »
Plongée en eaux troubles
Pour corser l'affaire, ajoutons que l'écrasante majorité des actions sous-marines se pratique de nuit et en eaux plus que troubles. Le binôme doit préalablement mémoriser une soixantaine de « cap-temps », imaginant toutes les situations, et naviguer avec une marge d'erreur de 5° à droite ou à gauche de la direction empruntée et une tolérance de plus ou moins 10 % par rapport au rythme imposé. Le leader du tandem gère le cap avec une planchette dite de navigation, dotée d'une boussole et d'un profondimètre, tandis que son alter ego s'occupe du chronomètre. On comprendra aisément que ce type de progression nécessite un bon potentiel de mémorisation et d'orientation. La tête et les jambes. Mens sana in corpore sano.
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Pour acheminer le binôme au plus près de la cible en évitant de solliciter inutilement l'organisme, on peut utiliser un tracteur sous-marin amagnétique et à moteur électrique. Si plusieurs équipes sont nécessaires, on a recours à un propulseur sous-marin, de plus forte contenance et capacité (2), lui aussi non-détectable par les sonars existants. Nous épargnerons au lecteur les détails techniques, rébarbatifs et de toute façon classés secret-défense, mais il faut savoir que ces véhicules futuristes sont conçus sur mesure par les ingénieurs de la DGA (Direction générale de l'armement) et des entreprises françaises, sous la supervision du commando Hubert. Fait maison ou presque, et, le budget de la Royale n'étant pas celui de l'US Navy, avec une bonne dose de système D…
Une machine bien huilée
Si la mer est leur élément naturel, les nageurs d'Hubert sont aussi des parachutistes confirmés. Ses chuteurs opérationnels peuvent être aérolargués (avec 100 kilos de matériel ou de munitions, selon les cas) à 8000 mètres d'altitude et dériver sous voile avec masque à oxygène sur des dizaines de kilomètres afin de s'infiltrer incognito là où ils ne sont point les bienvenus. Mais c'est le plus souvent sur le plancher des vaches qu'ils ont été déployés au cours des dernières décennies. Au Sahel, bien évidemment, mais aussi en Libye, en Afghanistan ou au « Levant ». Nous n'en saurons pas plus sur les zones d'activité du commando (3) mais elles sont faciles à deviner puisqu'elles épousent l'actualité (contre-terrorisme et libération d'otages) et la géopolitique (opérations extérieures comme Barkhane et autres fâcheries armées).
Une chose est certaine : il n'y a jamais grand monde au Cannier tant l'unité travaille à flux tendu et sous toutes les latitudes. Et ceux qui sont présents s'entraînent sans relâche. Jusqu'à obtention du sans-faute. Un travail de bénédictin, accompli avec la rigueur du métronome mais dans la bonne humeur et un enthousiasme non feint. Uniformes dépareillés, pilosité assez peu réglementaire, tutoiement préféré au voussoiement et prénoms aux grades : l'exact contraire de la Légion étrangère, où rien ne dépasse.
« Ne vous fiez pas à cette apparente décontraction, nous prévient le « pacha » actuel du commando Hubert. Elle dissimule une hiérarchie respectée et efficace car chacun sait qui fait quoi, qui a fait quoi, qui doit faire quoi. On peut quelquefois nous reprocher d'avoir des airs de Pink Floyd mais, dans les faits, chacun est ultraperfectionniste et se donne à fond. Les hommes d'Hubert sont tellement volontaires qu'il faut de temps en temps leur tordre le bras pour qu'ils prennent des congés ou un arrêt maladie. Si la motivation est au rendez-vous, c'est aussi parce qu'on développe le sens de l'initiative et que les cadres délèguent. Le commando Hubert, c'est dur, physiquement et mentalement, mais on y trouve un épanouissement personnel et professionnel que j'ai rarement observé ailleurs. »
Assaut de vive force
« Sortis du ventre de la nuit, ils sont porteurs des foudres de Neptune », proclame la devise des nageurs de combat, reprise par le président de la République lors de l'hommage national de 2019. En cette frisquette soirée de janvier, magistrale démonstration nous en est faite, quelque part entre Toulon et Porquerolles. But de l'exercice : un AVF (assaut de vive force), selon l'un de ces acronymes euphémiques dont raffole l'armée française.
Autrement dit, un franchissement au grappin pour s'emparer du porte-hélicoptères amphibie Dixmude, qui fait office de bateau pirate dans notre simulation opérationnelle. Nuit sans lune, classée 5, c'est-à-dire aussi noire qu'un tableau de Soulages. Vent force 4. Température 8 °C. Lors du sacro-saint briefing (« Les nageurs sont des ayatollahs du briefing-débriefing », nous avait avertis le contre-amiral Pierre de Briançon), le chef d'escouade répète les consignes à Greg, Jeff et les autres. Ils les connaissent déjà mais sait-on jamais ? Le droit à l'erreur n'existera pas le jour J.
À la vie, à la mort
Il est 22 heures, lorsque les deux Zodiac Ecume Hurricane quittent le « petit port » (comme ils surnomment affectueusement leur quai d'attache) du Cannier et font hurler leurs 600 chevaux. Les embarcations fondent à 45 nœuds sur la proie. Arrivés à tribord du Dixmude, les pilotes jouent avec les gaz pour s'approcher de la coque au plus près et coller au mastodonte. En deux temps et trois mouvements, le grappin fixe une échelle spéléo sur le bastingage et les félins casqués y grimpent un à un. Un abordage exécuté à merveille, car c'est bien de cela qu'il s'agit pour ces corsaires modernes, valeureux descendants des Surcouf et autres Jean Bart. À la différence du pirate, qui travaille pour l'horreur et l'avoir, le corsaire n'œuvre-t-il pas pour l'honneur et le devoir ?
Commando un jour, commando toujours : la formule est encore plus juste pour Hubert, qui ne compte que peu d'élus en son sein. D'ailleurs, les réservistes y jouent un grand rôle. « C'est un rouage essentiel de notre fonctionnement, reconnaît le capitaine de frégate B. Nous sommes tellement sollicités que l'aide des anciens nous est précieuse pour encadrer les entraînements et apporter leur expérience. Hubert, c'est une grande famille qu'on ne quitte jamais vraiment. On y revient toujours. »Et même « pour » toujours comme en témoignent ces plaques vissées sur un rocher du « petit port », à peine visibles par le visiteur et pourtant si présentes pour les bérets verts. Y sont gravés les noms des nageurs ayant demandé à ce que leurs cendres soient dispersées au large du Cannier. Avec la mer pour bleu linceul et leurs frères d'armes pour les veiller dans l'au-delà.
Par Jean-Louis Tremblais (texte) et Ewan Lebourdais, peintre officiel de la Marine (photos) pour Le Figaro Magazine
(1) Dont vingt-sept semaines de formation intensive à Toulon : cours de navigation, permis hauturier, plongée à l'air et sous oxygène, palmage-étalonnage, module tactique (comment réaliser une attaque-nageur), etc. Taux d'échec : 50%. Celui qui abandonne ne pourra jamais se présenter de nouveau.
(2) Grâce à un mélange gazeux et un appareil mixte (fermé et semi-fermé) pour les nageurs, le propulseur peut atteindre des profondeurs supérieures à la barre des six mètres citée dans le texte. Actuellement à l'essai, celui de la troisième génération (PSM3G) pourra être transporté dans un hangar de pont par le futur sous-marin nucléaire d'attaque de type Suffren. Jusqu'ici, les nageurs entraient et sortaient du sous-marin par le tube lance-torpilles !
(3) Contrairement aux agents de la DGSE (Direction générale des services extérieurs), ils n'agissent pas dans la clandestinité mais sous uniforme. Néanmoins, pour des raisons de sécurité, un arrêté de 2011 interdit de montrer leurs visages et de citer leurs noms, au même titre que les autres membres des forces spéciales, avec lesquels ils collaborent régulièrement.
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L'Humanité
Essai Regard sur un monde invivable
Nos recommandations culturellesGérard Le PuillRéférence de l’investigation écologique, journaliste, militant et voyageur, Mark Lynas est chercheur invité de l’Alliance for Science de l’université Cornell, à New York. Dans son dernier ouvrage, il décrit avec précision les différentes manières dont le réchauffement climatique en cours affectera notre vie quotidienne dans les différentes régions du monde au XXIe siècle. Ce sera terrifiant entre +3 °C, +4 °C, +5 °C ou +6 °C d’ici à la fin du siècle en cours par rapport à la température moyenne du début du XIXe siècle. La bataille visant à ne pas dépasser le +2 °C retenu par le Giec prend ici toute son importance. Mais elle semble déjà perdue.
Le scénario de +3 °C est désormais le plus probable. L’auteur indique qu’il pourrait faire monter le niveau des océans de plus d’un mètre d’ici à la fin du siècle. Utile pour prendre la mesure des dangers car précis dans la description des six scénarios, l’ouvrage n’apporte pas de réflexion prospective pour contenir le réchauffement actuel.
Sa seule proposition figure dans le scénario à +2 °C : « L’approche la plus prometteuse de toutes, à laquelle les solutions climatiques naturelles peuvent appartenir, est le réensauvagement à grande échelle. Cela signifie la régénération naturelle des forêts et des broussailles sur de grandes surfaces, et la recolonisation des espèces disparues dans des habitats restaurés avec un minimum d’intervention continue. »
L’ouvrage occulte pourtant les conditions à réunir pour nourrir plus de 9 milliards d’humains d’ici à la fin du siècle. Pour cela, l’agroécologie, l’agroforesterie et la bonne gestion des eaux de pluie seront plus importantes que la seule reforestation. G. L. P.
EssaisRéchauffement climatiqueClimatGiec Le Figaro
Cannes: tant que le Covid n’y est pas, les festivaliers dansent
François AubelLA CHRONIQUE DE FRANCOIS AUBEL - Nostalgie des années 80, feu d’artifice perturbateur et bonheur retrouvé à la Quinzaine des Réalisateurs.
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Le spationaute Thomas Pesquet semble en apesanteur, à quelques minutes de découvrir la suite du film qui, enfant, lui a donné le goût du pilotage. Adriana Lima, mannequin aux 14 millions d’abonnés sur Instagram, apparaît au pied des marches dans une robe Balmain ouverte sur son ventre de parturiente. Star in utero, c’est nouveau.
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C’est la question qui pourrait bientôt être sur toutes les lèvres dans la dernière ligne droite du procès Heard-Depp. Camille Vasquez, l’une des avocates de Johnny Depp dans le procès pour diffamation qui l’oppose à son ex-femme Amber Heard, entretient-elle une liaison avec son client, Johnny Depp ? Depuis plusieurs semaines, les spéculations vont bon train. Pour étayer leurs théories, des fans de l'acteur se sont emparés de séquences le montrant en train d’embrasser sur la joue et de plaisanter avec ladite avocate, autour du palais de justice.
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Si aucun des deux intéressés n'a pour l'instant pris la parole sur ce sujet, un proche de Johnny Depp a lui démenti la rumeur en déclarant au média Insider que la relation n’est rien de plus que professionnelle.
Des informations confidentielles
Mais voilà qu’une vidéo vient remettre de l'huile sur le feu. Sur les images, prises à l'extérieur du Palais de justice de Fairfax, en Virginie, on voit une journaliste demander à Camille Vasquez : «Les gens veulent savoir : est-ce que vous sortez avec Johnny Depp ?» Avant d'ajouter, insistante : «C'est partout sur Internet. Pouvez-vous mettre les choses au clair : Oui ou non ?» À cela, et alors que l’occasion semblait parfaite pour faire taire les malentendus pour de bon, l'avocate répond...rien. Pour seule et unique réponse, elle se contente de rire.
A écouter : le podcast de la rédaction
Bien sûr, ce silence peut s’expliquer par des raisons juridiques. Les avocats sont souvent contraints à des règles bien précises, limitant toute interaction avec le public durant le procès lorsqu’il s’agit de leurs clients. Le doute sera donc définitivement levé après le 27 mai, date de fin de procès.
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Le Figaro
Et soudain, Julia Roberts et son sourire éclipsent tout, sur les marches de Cannes
La Planète marches. - Jour 3. Anne Hathaway et Jeremy Strong ont gravi les marches du Festival de Cannes 2022 pour la projection d'Armageddon Time, de James Gray, ce jeudi 19 mai. Un duo précédé d'une invitée surprise.
La montée des marches du jeudi 19 mai
Son rôle dans Succession , la série à succès signée HBO, l'a propulsé sur le devant de la scène. Au point que Jeremy Strong a gravi ce jeudi 19 mai les marches du Festival de Cannes, pour y présenter une toute autre chronique familiale. Dans Armageddon Time, de James Gray, Anne Hathaway et l'interprète de Kendall Roy incarnent un couple de parents, dont le fils est inscrit dans un lycée new-yorkais. Parmi les membres de son conseil d'administration : Fred, le père de Donald Trump - à l'origine d'une histoire d'héritage bien différente.
Le retour de Thomas Pesquet
À 18h30, Vincent Lindon, le président du jury, a ouvert la marche, suivi de près par l'équipe du film Rodeo. L'espace d'un instant, la Croisette n'a pu détacher le regarde de la robe aérienne d'Aishwarya Rai, suivie de la volumineuse tenue en tulle rose de Cindy Bruna. Aya Nakamura et Kendji Girac ont eux aussi pris la pose sous les flashs. Quelques minutes plus tard, Thomas Pesquet, déjà présent la veille, a de nouveau témoigné de son amour pour le cinéma. L'astronaute s'est cette fois-ci prêté au jeu des autographes dès son arrivée. Rebecca Hall et le designer Alexandre Mattiussi lui emboîtaient le pas.
Une invitée inattendue
Quand soudain, vers 18h45, la Croisette s'est illuminée d'un sourire légendaire : celui de Julia Roberts, marraine des trophées Chopard. L'actrice, qui avait gravi les marches pour la dernière fois en 2016, à l'occasion de la projection de Money Monster, arborait cette fois une combinaison queue-de-pie (et des talons, après sa précédente apparition pieds nus). Elle a savouré ce temps seule devant les photographes qui en ont redemandé. Dix minutes plus tard, Jeremy Strong, «honoré», foulait lui pour la première fois le red carpet de l'événement. Si Anthony Hopkins brillait par son absence, Anne Hathaway s'est quant à elle offert une apparition scintillante, en brassière et jupe à sequins, aux bras de deux enfants : Banks Repeta et Jaylin Webb, également acteurs du film. La comédienne est par la suite entrée dans l'auditorium, bras dessus, bras dessous, avec Jeremy Strong. Avant que l'équipe n'assiste côte à côte à la projection du long-métrage, (presque) comme une famille.
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Regarder la vidéo Le Figaro
Existe-t-il une saison pour se marier ?
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INFOGRAPHIES - Lieu, traiteur, DJ... Pour l'organisation d'un mariage parfait, tout commence par le choix de LA date idéale.
Horia Mustafa DouineService InfographieC’est par le décret du 20 septembre 1792 que le mariage civil est instauré. Tous les citoyens, de toutes les confessions, peuvent se marier légalement devant des officiers municipaux. Avec la Révolution, cet acte solennel n’est plus une prérogative exclusive de l’Église. Longtemps considéré comme un passage obligé pour entrer dans la vie de couple, il devient à partir de 1970 largement synonyme de fête et de réjouissances.
Une tradition en perte de vitesse ?
220.000 couples se sont dit «oui» en France en 2021. Un chiffre qui a bondi de 42 % en un an, après l’effondrement inédit des célébrations durant le premier confinement lié à la pandémie du Covid-19. Aujourd’hui, parmi les personnes formant un foyer, 73 % sont mariées, 7 % pacsées et 20 % sont en union libre. Si l’institution subit une érosion continue (près de 90 % des couples étaient mariés en 1990), le mariage demeure le mode d’organisation dominant de la vie de couple.
Une inversion des saisons
Selon une note de l’Insee parue en début d'année, qui a analysé un siècle et demi d'unions, les mariages durant la période de 1850 à 1950 étaient «marqués par les temps religieux et agricole». On se mariait majoritairement en janvier, février, avril, juin ou novembre. Dans un pays très rural, les unions se faisaient en dehors des périodes de moissons.
En mars, mois de carême, les mariages religieux catholiques étaient « en principe interdits ». C’est à partir de la seconde moitié du XXe siècle seulement, avec la démocratisation des congés payés, que l’on choisit de s’unir durant les beaux jours.
Des jours symboliques
Sans surprise, le jour de la semaine plébiscité pour célébrer son mariage reste le samedi. C’est ce que montrent les données journalières des célébrations matrimoniales. Il y a cinquante ans, 68% des unions avaient effectivement lieu ce jour-là. Aujourd’hui ce choix est toujours privilégié et dépasse les 80 %. Cependant d’autres pics de densité s’observent à des dates aussi symboliques qu’anecdotiques. C’est le cas par exemple du 14 février, fête de la Saint-Valentin, quel que soit le jour de la semaine, ou bien du 12 décembre 2012, qui permettait d’afficher sur ses cartons d’invitation un 12/12/12 !
Sources
L'Humanité
Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache
Il était une foisC’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.
Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.
Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenirCette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.
Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.
Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.
Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »
Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »
Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.
1947, un massacre colonial français à MadagascarLe 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.
Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».
C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.
Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP
Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.
Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.
Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.
Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.
Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.
En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.
madagascarIl était une foisindépendance1972 L'Humanité
Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur
Il était une foisCent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.
Edgard GarciaIl aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.
En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images
Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.
Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre Janine Darcey, qui devient son épouse.
Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».
En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites.
Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.
En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images
Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.
Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.
Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.
Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.
Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.
Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.
En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho
Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.
Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : « l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…
La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.
Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.
Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.
Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.
Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité.
Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.
Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.
Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.
(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.
DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE
Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.
chanson françaiseserge reggiani New York Times - World
Ukraine Live Updates: Russia Vows to Halt Gas Exports to Finland as War’s Fallout Spreads
Kyiv May 20, 5:23 p.m.
Moscow May 20, 5:23 p.m.
Washington May 20, 10:23 a.m.
Finland’s state energy provider said Russia had cited the company’s failure to pay in rubles, but Moscow is also angry over Finnish moves to join NATO. Gerhard Schröder, the former German chancellor, is stepping down as chair of the board of the Russian state-controlled oil giant Rosneft.
Matthew Mpoke Bigg and Katrin Bennhold
Russia will cut natural gas supplies to Finland on Saturday, according to Finland’s state energy provider, amid a growing confrontation between the two countries over the war in Ukraine.
Russia said on Friday that it was suspending the supply because Finland had failed to comply with its demand to make payments in rubles. Finland has also submitted an application to join NATO, angering Russia, and last weekend Moscow suspended electricity exports to its Nordic neighbor as Finnish aims to join the military alliance became clear.
The Finnish company, Gasum, called the move from the Russian gas giant Gazprom “highly regrettable,” saying in a statement that it would supply customers through other sources and that it did not expect disruptions.
The geopolitical fallout from the war spread further on Friday as the state-controlled Russian oil giant Rosneft announced that Gerhard Schröder, the former chancellor of Germany, would be stepping down as chair of the board, according to the Interfax news agency.
Mr. Schröder is a personal friend of President Vladimir V. Putin of Russia and has been criticized for maintaining the relationship even as Russia wages its brutal war. Germany’s parliamentary budget committee voted on Thursday to strip the former leader of more than 400,000 euros worth of privileges after he refused to distance himself from Mr. Putin and relinquish his links to Russian energy companies.
Under pressure to score battlefield victories and to shore up its forces for an intensifying battle in the east, Russia on Friday moved toward eliminating age limits for military service — an apparent effort to expand the pool of potential recruits. An amendment introduced by senior lawmakers in Russia’s Parliament would allow Russians over 40 to sign first-time military service contracts. Under the current law, Russian citizens must be aged 18 to 40 to sign a first-time contract.
Experts say that Russia has a manpower shortage and is under strain after a series of humiliating setbacks in trying to capture Ukraine’s capital, Kyiv, and more recently in being pushed back from the country’s second-largest city, Kharkiv. But Mr. Putin has resisted ordering a large-scale military draft, apparently fearing domestic backlash, and is instead stepping up recruitment.
On the eastern battlefield, a weekslong fight around the city of Sievierodonetsk has intensified in the past day, according to Ukrainian civilian and military officials.
In other developments:
Ukraine’s foreign minister criticized what he called a lack of support from NATO since Russia began its invasion three months ago, but he acknowledged that his country had received support from individual NATO countries.
The Group of 7 economic powers agreed on Friday to provide nearly $20 billion to support Ukraine’s economy over the coming months to help keep the country’s government running while it fights to repel the Russian invasion.
Turkey will keep talking to European leaders but still objects to Finland’s and Sweden’s NATO bids, President Recep Tayyip Erdogan said on Friday after a phone call with Prime Minister Mark Rutte of the Netherlands. It remains unclear whether Mr. Erdogan is simply seeking concessions from NATO allies.
Since Russia captured the sprawling Azovstal steel plant in Mariupol on Tuesday, more than 1,700 fighters have surrendered, according to the Russian Defense Ministry. The Kremlin has used their surrender for propaganda purposes.
Matthew Mpoke Bigg
Russia will cut natural gas supplies to Finland on Saturday, according to Finland’s state energy provider, the latest salvo in a growing confrontation between the two countries over the war in Ukraine.
Finland this week applied to join NATO, reversing a longstanding policy of military neutrality and angering Russia, which sees the eastward expansion of the alliance as a threat to its national security. Moscow had previously threatened “retaliation” if Finland joined NATO. The two countries share an 830-mile border.
The ostensible reason for the halt in Russian gas exports, though, was a dispute over payments that had been rumbling for weeks.
Gasum, the Finnish energy provider, said on Friday that Russia was suspending the supply of natural gas to Finland starting at 7 a.m. the next morning because the country had failed to comply with Moscow’s demand to make payments in rubles. The move comes just days after Moscow also suspended electricity exports to Finland, citing payment issues.
“It is very unfortunate that the supply of natural gas under our supply contract will now run out,” the chief executive of Gasum, Mika Wiljanen, said in a statement on Friday. “However, we have prepared carefully for this situation and if there are no disruptions in the gas transmission network, we will be able to supply gas to all our customers in the coming months.”
A spokeswoman for Gasum, Olga Väisänen, said Russia’s state energy company, Gazprom Export, had said in April that it required payment in rubles instead of euros.
Following negotiations, Gasum this week decided to take the matter to arbitration in the Swedish capital, Stockholm, under the terms of its contract, Ms. Väisänen said, and the deadline for the ruble payment was on Friday.
“Of course, it is very difficult to say what is in the back of the decision, but the timing is linked to the ruble payments,” she added.
Gasum supplies about 60 percent of Finland’s domestic market and gets all of its supplies from Russia. Ms. Väisänen said that during the next few summer months, when demand is lower, Gasum will be able to source adequate supply from Estonia using the Balticconnector pipeline and, after that, it will turn to other sources to meet demand.
Gas exports are vital to Russia’s economy. They also give Moscow a potent diplomatic tool: in April, Russia halted natural gas supplies to Poland and Bulgaria, two NATO countries dependent on the Russian energy who have strongly opposed the war in Ukraine. Poland and Bulgaria had also balked at making payments in rubles.
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Matthew Mpoke Bigg
The International Committee of the Red Cross on Friday demanded full access to people who have become prisoners of war and civilian internees as a result of the war in Ukraine to provide families with answers about their loved ones. The Red Cross said that it was visiting prisoners on all sides of the war in accordance with the Geneva Conventions.
Jason Horowitz
ROME — The Italian authorities said on Friday that they were investigating a claim of responsibility by pro-Russia hackers as part of a broad attack on the websites of several Italian institutions and government agencies.
The attack, which began Thursday evening, was claimed by a hacker cooperative called “Killnet” and its affiliate “Legion.” The police said they believed the claim was legitimate and was significant in the cases of two crashed sites: the Italian foreign ministry’s and the national magistrates association’s.
The foreign ministry’s website was still not working at 1 p.m. local time on Friday. The authorities said that other attacks were less worrisome and that they had thwarted another attempted attack last week, by the same cooperative, targeting the Eurovision Song Contest. The contest, which took place in Turin, was won by the Kalush Orchestra, a folk rap group from Ukraine.
The police said Telegram channels used to plot and claim responsibility for the attacks were the same in both cases.
Tensions have increased between Russia and Italy after years of warm relations. In 2018, the formation of a Russia-friendly government made Italy a chief target for Moscow’s attempts to divide and weaken the European Union and its sanctions regimes against Russia.
But under Prime Minister Mario Draghi, who came to power in early 2021, Italy has toughened its position amid Russian aggression in Ukraine and vigorously backed sanctions against President Vladimir V. Putin and his inner circle. The Italian government has impounded villas and yachts owned by Russians on the sanctions list.
Mr. Draghi last week met with President Biden in Washington, and he told the Italian Parliament on Thursday that the White House shared the desire of Italy and the European Union to seek a cease-fire as soon as possible.
“But Ukraine will decide what peace to accept, no one else,” Mr. Draghi said.
Alan Rappeport
KÖNIGSWINTER, Germany — The Group of 7 economic powers agreed on Friday to provide nearly $20 billion to support Ukraine’s economy over the coming months to help keep the country’s government running while it fights to repel a Russian invasion.
In a joint statement after two days of meetings, finance ministers from the Group of 7 affirmed their commitment to help Ukraine with a mix of grants and loans. Ukraine needs approximately $5 billion per month to maintain basic government services, according to the International Monetary Fund.
The $19.8 billion of financing was agreed on after the United States, which is contributing more than $9 billion in short-term financing, pressed its allies to do more to help secure Ukraine’s future. The statement did not break down how much the other Group of 7 nations will contribute.
The European Commission, however, previously agreed to provide up to 9 billion euros of financial assistance. The European Bank for Reconstruction and Development and the International Finance Corporation plan to provide an additional $3.4 billion to Ukrainian state-owned enterprises and the private sector.
“We will continue to stand by Ukraine throughout this war and beyond and are prepared to do more as needed,” the statement said.
The economic policymakers also acknowledged that more fallout from the war lies ahead, and they pledged on Friday to keep markets open as they combat rising food and energy prices around the world. They also said that their central banks would be closely monitoring inflation measures and the impact that rising prices are having on their economies.
“We are very concerned about crises and macroeconomic developments,” Christian Lindner, Germany’s finance minister, said during a closing news conference on Friday, according to an English translation.
The two-day summit on the outskirts of Bonn came at a pivotal time for the world economy, with concern mounting that a combination of war, supply chain problems and the lingering effects of the pandemic could lead to a contraction in global output. Finance ministers discussed ways to keep pressure on Russia while minimizing the damage to their economies as they debated the merits of a European embargo on Russian oil and whether seized Russian assets could be used to pay for Ukraine’s reconstruction.
“The values of the international community have been totally discarded by Russia,” Mr. Lindner said.
Officials from the world’s leading advanced economies discussed other areas for possible collaboration, such as combating climate change and making progress on a global tax agreement that was reached last year but faces implementation problems.
But the complicated mix of foreign policy challenges and economic headwinds dominated the meetings.
Treasury Secretary Janet L. Yellen warned this week that Europe could be vulnerable to a recession because of its exposure to Russian energy. She does not expect a recession in the United States but said on Thursday that a “soft landing” was not guaranteed as the Federal Reserve raises interest rates to tame inflation.
“I think it’s conceivable there could be a soft landing, that requires both skill and luck,” Ms. Yellen told reporters on the sidelines of the Group of 7 summit. “It’s a very difficult economic situation.”
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Matthew Mpoke Bigg
Russia’s military is under pressure after a series of bruising battles left its forces exhausted, and it may not have adequate time to re-equip and refurbish them for its push in the Donbas region of eastern Ukraine, analysts say.
In particular, a lack of reserve manpower is forcing Russian commanders to consolidate depleted battalion tactical groups, according to the Institute for the Study of War.
The Institute quoted an anonymous U.S. defense official as saying that Russian forces have had to disband and combine some of their battalion tactical groups in Ukraine to compensate for casualties and other losses.
At the same time, the Institute said that some Russian troops who were withdrawn from around Ukraine’s second-largest city, Kharkiv, in the northeast of the country, have been redeployed toward the Donetsk region in Donbas.
And units that fought in the southern port city of Mariupol can now be sent elsewhere after the surrender of Ukrainian fighters defending a large steel plant effectively subdued the city.
Those forces need to be re-equipped and refurbished before they can be redeployed but Russian commanders are under pressure to demonstrate tangible success, according to a British intelligence report.
“Russia will probably redistribute these forces without adequate preparation, which risks further attrition,” the report, from Britain’s defense intelligence agency, said.
Refurbishing units after combat and giving them a break before they are redeployed is necessary in wars, said Ben Barry, an expert at the International Institute for Strategic Studies.
Mr. Barry described combat as akin to a “dangerous, contact sport” and said that, in effect, a team needed to regroup between each encounter.
Safak Timur
Turkey will keep talking to European leaders, but it still objects to Finland’s and Sweden’s NATO bids, President Recep Tayyip Erdogan said on Friday after a phone call with Prime Minister Mark Rutte of the Netherlands. Mr. Erdogan also repeated his concerns to reporters about the two Nordic countries’ support for groups that Turkey considers terrorists.
He will talk to Britain and Finland on Saturday, Mr. Erdogan said, as well as with NATO’s general secretary, Jens Stoltenberg. He did not mention whom he would talk to in Finland and Britain.
Katrin Bennhold
Gerhard Schröder, the former chancellor of Germany and personal friend of Russian President Vladimir V. Putin, is stepping down as chair of the board of the state-controlled Russian oil giant Rosneft, the company announced Friday, according to the Interfax news agency.
The announcement came a day after Germany’s parliamentary budget committee voted to strip the former leader of more than 400,000 euros worth of privileges after he refused to distance himself from Mr. Putin and relinquish his links to Russian energy companies even as Russia is waging a brutal war in Ukraine.
Mr. Schröder had presided over the Rosneft board since 2017, being paid $600,000 a year. He remains chairman of the shareholder committee of Nord Stream, the company that operates a gas pipeline directly connecting Russia and Germany under the Baltic Sea, reportedly being paid about $270,000 a year.
He also served as head of the supervisory board of Nord Stream 2, which built a second pipeline, until it was shuttered before the war.
Gazprom, which owns 51 percent of Nord Stream and all of Nord Stream 2, had announced three weeks before Russia launched its attack on Ukraine that Mr. Schröder would join its board, too.
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Katrin Bennhold
Gerhard Schröder, the former chancellor of Germany and personal friend of Russian President Vladimir V. Putin, is stepping down as chair of the board of the state-controlled Russian oil giant Rosneft, the company announced Friday, according to the Interfax news service.
Cassandra Vinograd
Russia will cut natural gas supplies to Finland on Saturday, according to Finland’s state energy provider. The company, Gasum, called the move from Gazprom “highly regrettable,” saying in a statement that it would supply customers through other sources and that it did not expect disruptions. The move comes a week after Russia suspended electricity exports to Finland in apparent retaliation for Helsinki’s decision to pursue NATO membership.
Anton Troianovski
Russia is moving toward eliminating age limits for military service — an apparent effort to expand the pool of potential recruits amid heavy casualties in Ukraine.
Under an amendment introduced by senior lawmakers, Russians older than 40 would be able to sign first-time military service contracts. The law would bring in more service members with in-demand specialties, such as medical workers and engineers, a statement from the lower house of Parliament said on Friday.
“Highly professional specialists are needed” to operate military equipment, the statement said, making no mention of a manpower shortage in the field.
But experts say Russia is suffering from a manpower shortage as it takes losses in Ukraine.
President Vladimir V. Putin has resisted putting his country on wartime footing and ordering a large-scale military draft, apparently fearing domestic backlash. Instead, the Russian military has stepped up its recruitment drive. Under the current law, Russian citizens must be aged 18 to 40 to sign a first-time military service contract.
The draft amendment released on Friday is likely to pass Russia’s rubber-stamp Parliament. The bill’s authors are the top lawmakers on the lower house’s Defense Committee.
Erika Solomon
The Ukrainian foreign minister, Dmytro Kuleba, has criticized what he called a lack of support from NATO since Russia launched its invasion of Ukraine three months ago.
Before the war, Mr. Kuleba said, Ukrainians saw NATO as more forceful than the European Union. Since the invasion, he said, the trans-Atlantic alliance had failed to help Ukraine as an organization.
“The E.U. has proven to be an organization capable of acting as a united front and making powerful, important, difficult decisions in contrast to NATO” the minister said on Thursday night during a nationwide telethon to raise funds for the country. “Could you name at least one consensus decision made by NATO over the past three months that would benefit and help Ukraine?”
NATO, with its treaty agreement that an attack on one is an attack on all, is in a delicate position in terms of potential escalation against Russia, a risk that includes nuclear war. Individually, many NATO countries have provided Kyiv with weaponry and missiles.
“Yes, it is true that the alliance members, individually or in small groups, are really doing awesome and important work, providing vital assistance,” Mr. Kuleba said. “But NATO as an institution has done nothing during this time.”
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Andrew E. Kramer
KYIV, Ukraine — A battle raging for weeks now through the pine forests and gently rolling hills around the eastern Ukrainian city of Sievierodonetsk has intensified in the past day, Ukrainian civilian and military officials said on Friday.
Russian artillery fire into the city and nearby areas had killed 12 civilians and damaged more than 60 buildings over the past day, said the governor of Luhansk Province, where the city is located. The Ukrainian military said in its regularly published morning assessment of the war on Friday that its forces had repelled a Russian attempt to storm defensive positions near Sievierodonetsk.
Throughout the Donbas region in eastern Ukraine, which Russia has vowed to capture after abandoning more ambitious goals of toppling the central government, Russian troops carried out 13 other attacks on Ukrainian positions, the Ukrainian military said.
Alyssa Lukpat
Russia was fortifying its control over parts of southeastern Ukraine this week at the same time that the Kremlin appeared to be purging some senior commanders deemed responsible for failing to capture more of Ukraine.
After Russia’s near-total conquest of the southern city of Mariupol this week, Russian officials appeared to be laying the groundwork for annexing swaths of southeast Ukraine. They have already made changes in some areas, introducing the ruble currency, installing proxy politicians and cutting the population off from Ukrainian broadcasts.
But in a sign that the Kremlin is recognizing its struggles elsewhere, it suspended at least two commanders whom it blamed for not capturing the northeast city of Kharkiv and for the sinking of the Russian flagship in the Black Sea, Britain’s defense intelligence agency said in a report Thursday.
Ukraine’s military efforts were set to get an American boost once President Biden signed a $40 billion aid package into law. The U.S. Senate overwhelmingly approved the measure on Thursday.
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Farnaz Fassihi
A “perfect storm,” created by the war in Ukraine combined with the effects of climate change and the pandemic, has driven global hunger levels to a new high, United Nations officials said on Thursday.
At least 276 million people now face acute food insecurity, up from 135 million before the pandemic, and 49 million people in 43 countries are at the brink of famine, officials said during two days of events at the United Nations this week on the theme of global food security.
“We truly are in an unprecedented crisis. Food pricing is our number one problem right now, as a result of all this perfect storm for 2022. But in 2023 it very well will be a food availability problem,” David Beasley, the executive director of the U.N.’s World Food Program, said at a Security Council meeting on Thursday.
Ukraine and Russia together produced 30 percent of the world’s wheat supplies before the war, and Russia and Belarus were major exporters of fertilizers, according to the U.N. The war has disrupted supply chains, and fuel prices have increased as a result of the fighting and sanctions targeting Russia’s energy and banking sectors.
Rising prices for basic food items have sparked political unrest in many countries in the past few weeks, including in Sri Lanka Indonesia, Pakistan, Iran and Peru. Africa remains extremely vulnerable to food insecurity, according to the U.N., and hunger looms in eastern African countries suffering from drought, such as Ethiopia, Somalia and Kenya.
The U.S. secretary of state, Antony J. Blinken, led this week’s events. On Wednesday, Mr. Blinken presided over a “call to action” meeting, attended by ministers from 30 countries, to discuss current food needs and plans.
On Thursday, Mr. Blinken led a Security Council meeting on food insecurity and conflict, with the impact of the war in Ukraine dominating the debate. The United States holds the presidency of the council for the month of May.
Mr. Blinken accused Russia of using “food as a weapon” to break the spirit of Ukrainians. There are some 20 million tons of grains sitting in Ukraine’s silos, Mr. Blinken said, and Russian attacks have affected the production of food and blocked its transportation by land and sea.
“The food supply for millions of Ukrainians, and millions more around the world, has quite literally been held hostage by the Russian military,” Mr. Blinken told the Security Council.
Russia denied that it had any role in the current food crisis. The country’s U.N. ambassador, Vasily Nebenzya, called the allegations “barefaced lying and fabricating.” Mr. Nebenzya said Western nations were engaging in what he called a proxy war with Russia and blamed the West for “taking hostage the whole of the developing world and pushing it toward hunger.”
Diplomats and U.N. officials also discussed ideas to relieve the food crisis.
Canada’s minister of foreign affairs, Mélanie Joly, said in an interview that her country would offer logistical support to Ukraine, such as sending cargo ships, experts and food inspectors to facilitate the transport of grain. She said that Canada would also look into increasing its own export of grain, weather permitting, and would try to help countries purchase its grain at reasonable prices.
“We know food insecurity is creating chaos and conflict, and this is exactly what Putin wants, and we can’t let this happen,” Ms. Joly said.
Pakistan’s foreign minister, Bilawal Bhutto Zardari, said at a news briefing that his country was facing food insecurity because it relied heavily on wheat and fertilizers imported from Ukraine. He called for negotiations and a peace deal to end the conflict.
Mr. Zardari said the war could distract from the impact of climate change on agriculture, which he called the “existential threat of our time,”
António Guterres, the U.N. secretary general, said he was negotiating for a “package deal” under which Ukraine would export food via the Black Sea and Russia could sell fertilizer and food products to the global market. He also called for restrictions on food exports to be lifted to ease distribution and urged countries to release food reserves and send the surplus to countries in need.
Mr. Guterres said the U.N. was releasing $30 million from its Central Emergency Response Fund for food security and nutrition needs in Niger, Mali, Chad and Burkina Faso.
“Feeding the hungry is an investment in global peace and security,” Mr. Guterres said.
Alyssa Lukpat
Ukrainian military officials reported that some Russian troops had withdrawn from the northeast Kharkiv region and redeployed on Thursday to the eastern Donetsk region, the Institute for the Study of War said in a report.
David E. Sanger
WASHINGTON — President Biden vowed on Thursday to speed Finland and Sweden to NATO membership, seeking to redraw the map of Europe to the West’s advantage less than three months after President Vladimir V. Putin of Russia began his invasion of Ukraine.
In a ceremony in the White House Rose Garden with President Sauli Niinisto of Finland and Prime Minister Magdalena Andersson of Sweden, Mr. Biden said he was immediately submitting to the Senate the treaty language needed to make the two countries the newest members of the alliance. Formal accession to the alliance will require the approval of the other 29 member nations as well.
While there is little doubt that the Senate and most other NATO members will overwhelmingly approve a treaty of accession, Turkey — which under President Recep Tayyip Erdogan has had a sometimes close and sometimes contentious relationship with Moscow — has expressed objections that could slow the process and require negotiations to address its concerns.
“These two countries, especially Sweden, they are a complete hotbed of terrorism,” Mr. Erdogan said on Thursday, an apparent reference to what the Turkish leader contends is their tacit support for Kurdish separatists.
Secretary of State Antony J. Blinken met his Turkish counterpart in New York on Wednesday, and Finnish officials said they were in talks with Turkey as well. Speaking to reporters on Wednesday, Jake Sullivan, Mr. Biden’s national security adviser, expressed confidence that “Turkey’s concerns can be addressed” and that Finland and Sweden would ultimately be able to join the alliance.
But Mr. Erdogan is famously unpredictable, and he could easily take advantage of his leverage as a potential spoiler to press for his own demands, including a lifting of sanctions on his country for its purchase of Russian-made antiaircraft systems.
Jens Stoltenberg, NATO’s secretary general, said on Thursday that he expected to resolve Turkey’s concerns.
“I’m confident that we will come to a quick decision to welcome both Sweden and Finland to join the NATO family,” he said, adding, “We are addressing the concerns that Turkey has expressed.”
Mr. Erdogan’s demands aside, the ceremony at the White House was a remarkable moment in the history of the Western alliance — a rare instance in history where a single event, Russia’s invasion, changed sentiment, and probably NATO’s borders, almost overnight.
Under an agreement with the Soviet Union, Finland stayed outside the alliance, which was created to contain Russia after World War II. It remained independent in the post-Soviet era even after joining the European Union and growing ever closer with the West. Until now, Sweden had kept to more than 200 years of neutrality.
But that posture has been quickly abandoned after Mr. Putin’s decision in February to invade Ukraine, which is not a NATO member. Both Finland and Sweden suddenly realized that the threat from Russia had changed and that their status as a bystander to great-power conflict was now a huge risk.
The speed of the reversal has been so great that there has been virtually none of the debate that took place after the fall of the Berlin Wall in 1989, when even some of Washington’s most experienced Cold War diplomats warned that the more Russia felt encircled, the higher the chances that it might eventually lash out, especially if the effort to integrate the country with the West failed.
On Wednesday, Mr. Sullivan said that Mr. Biden had asked his national security officials whether they backed the addition of Finland and Sweden to the alliance and that they had “emphatically supported” the move in a unanimous fashion.
The Rose Garden ceremony deliberately contained echoes of a state visit, complete with a military band. Mr. Biden characterized the move to usher Finland and Sweden into the alliance as almost a formality, noting that both countries had contributed forces to conflicts in Kosovo, Afghanistan and Iraq — the major NATO commitments of the past 20 years — and that they were strong democracies that “meet every NATO requirement and then some.”
Mr. Biden argued that the two countries would add to the alliance’s firepower.
Finland has a sophisticated military that runs complex operations to track Russian activity in the seas of Northern Europe and spends heavily on modern equipment. Sweden is a more difficult case: It dismantled some of its military power and, as Ms. Andersson conceded, would have to reorient its budget to spend 2 percent of gross domestic product on defense, the target for NATO members.
But for the United States, the primary utility of having the Nordic countries join the alliance is the message sent to Mr. Putin. In December, the Russian president demanded that the United States and NATO sign a treaty that would withdraw forces from former Soviet states and that they restrict training activities and the placement of arms.
Instead, NATO’s border with Russia would now extend another 810 miles, and the alliance’s expanded capabilities would complicate Russia’s defenses.
Mr. Putin’s anticipated reaction is the subject of speculation and planning sessions. The Russian leader and his aides have so far responded calmly, calling the move a mistake and saying they would react if weapons were placed close to Russia’s borders.
But Finland and Sweden now see Mr. Putin as a far greater threat to their security than Soviet leaders were during the Cold War. For Mr. Biden, the change in sentiment in the two countries is an opportunity to fundamentally fortify the trans-Atlantic alliance and weaken Russia while Mr. Putin remains in power.
Mr. Biden alluded to that goal — which he has not fully articulated — in his comments at the White House on Thursday. “In recent years, doubts began to arise,” he said. “Was NATO still relevant?”
He said that the Russia invasion proved it remained “the indispensable alliance for the world we face today” and that the decisions made by Sweden and Finland to choose sides were “testament to that commitment.”
“Finland and Sweden make NATO stronger,” he said, “not just because of their capacity but because they’re strong, strong democracies.”
Before the visit by Mr. Niinisto and Ms. Andersson, Mr. Biden also issued a statement offering an informal security guarantee to the two nations while they wait for formal membership in the alliance. That was intended to pre-empt any effort by Russia to intimidate the countries — perhaps with cyberattacks, perhaps with air or sea exercises — while they are awaiting membership, and the formal protections that go with it.
But Mr. Niinisto alluded to the importance of speed. “Now that we have taken this first decisive step, it is time for NATO allies to weigh in,” he said. “We hope for strong support from all allies and for a swift ratification of our membership once it’s agreed.”
He referred directly to Turkey, saying that “we will commit to Turkey’s security, just as Turkey will commit to our security,” and adding, “We take terrorism seriously.” That seemed to be an allusion to the Turkish concern about the Kurdish militants.
Ms. Andersson, turning to Mr. Biden and noting to laughter that “Swedes first set foot in your home state of Delaware in 1638,” said the invasion of Ukraine “reminds us of the darkest days of European history.” It was “a watershed moment for Sweden,” she said, that forced Swedes to rethink the essence of their security.
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Alyssa Lukpat
Andrei Rudenko, a Russian deputy foreign minister, said that his country was prepared to resume negotiations “as soon as Ukraine expresses willingness,” according to the state-run news agency Tass. Peace talks reached an impasse last month, largely over Russia’s insistence on controlling large swaths of Ukrainian territory, with Ukraine emboldened by its successes on the battlefield.
Alyssa Lukpat
President Volodymyr Zelensky of Ukraine said in his nightly address that he was grateful to the United States for advancing a $40 billion aid package, and that his country was facing a monthly budget deficit of $5 billion.
Matthew Mpoke Bigg
Reporting from Krakow, Poland
Russia’s military setbacks in Ukraine have led to internal recriminations, a British intelligence report says, the latest indication that the Kremlin is recognizing shortcomings in the battlefield even as it claims victories.
Britain’s defense intelligence agency said in a report Thursday that the commander of the elite 1st Guards Tank Army, Lt. Gen. Serhiy Kisel, had been suspended for failure to capture the northeast city of Kharkiv, Ukraine’s second-largest. Ukrainian forces have not only counterattacked but driven the invaders back toward the Russian border 40 miles away.
The British agency also said that the commander of Russia’s Black Sea fleet, Vice Adm. Igor Osipov, had likely been suspended following the April sinking of the fleet’s flagship, the cruiser Moskva.
Asked about the report, a senior Pentagon official went further, saying the commander had been dismissed.
The Russians have said nothing about any changes in the military leadership. They said an onboard munitions fire was responsible for the loss of the Moskva. Western military officials have corroborated Ukraine’s claims that it sank the vessel.
Eric Schmitt contributed reporting.
Michael Forsythe
As his steel mill in Mariupol was being destroyed by Russian bombs, becoming the site of a last stand by the city’s defenders, the billionaire Rinat Akhmetov, Ukraine’s richest man, emerged as a staunch supporter of the country’s war effort.
But even as Mr. Akhmetov pledged to help rebuild Ukraine, a large portion of his fortune was committed to a secret vanity project that speaks to his past as a pro-Russian oligarch: A German shipyard is building a superyacht for his family’s use.
The yacht, now known only by the code name Luminance, may be among the 10 largest superyachts in the world when finished. Nearly half of those are owned by Russian business magnates. In tonnage, the 475-foot luxury vessel could approach the size of the Moskva, the Russian Navy cruiser that the Ukrainian military said it sank last month in the Black Sea.
Now, Mr. Akhmetov is considering selling the yacht, even before it is completed. “Given the current circumstances, we are considering its possible sale,” Jock Mendoza-Wilson, director of international relations for Mr. Akhmetov’s company, System Capital Management, said in a statement. The New York Times is the first to reveal Mr. Akhmetov’s ownership of the vessel.
Owning a luxury yacht has become a status symbol for oligarchs from Russia and other former republics of the Soviet Union, who in recent years have eclipsed Gulf state kings, princes, sultans and sheikhs as the top buyers of the very biggest vessels.
But since Russia’s 2014 annexation of Crimea and its support of a separatist movement in eastern Ukraine, Mr. Akhmetov has distanced himself from his pro-Russian past, which included financial backing for the Kremlin-supported and corrupt former president Viktor Yanukovych. Mr. Akhmetov’s purchase of the Luminance is a throwback to that world.
Luminance is being built by Lürssen, the German company that also built the Scheherazade, the superyacht that United States officials say is linked to Vladimir V. Putin, Russia’s president. Italian authorities announced earlier this month that they had impounded that yacht. The two vessels also share the same construction manager, Imperial Yachts, a Monaco-based company that counts many Russian oligarchs as customers.
But Luminance is about 15 feet longer than the $700 million Scheherazade. That kind of money is almost enough for Ukraine to buy two new German-built attack submarines and is about the cost of a top-of-the-line Baden-Württemberg-class naval frigate, a warship armed with guns and missiles that Lürssen also helps to build. A spokesman for Lürssen did not comment.
Mr. Akhmetov’s holding corporation, System Capital Management, controls companies in a wide range of industries, including television stations, wind farms, electrical grids, chemical plants and the now famous Azovstal steel plant in Mariupol.
Mr. Mendoza-Wilson said that Mr. Akhmetov had signed the contract to build the yacht in 2018. But the work continued well after the Russian invasion began this February, according to a person who has worked at one of the many companies with contracts to help build the vessel. The employee, who asked for anonymity because he did not want to subject his colleagues to reprisals, said some of Mr. Akhmetov’s relatives had been making trips in Western Europe to go over construction details. Mr. Akhmetov has been in Ukraine during the war.
It is unclear how Mr. Akhmetov could sell a vessel that is still under construction or back out of the contract that he signed. But a person who is working on the Luminance project, speaking anonymously because he signed a nondisclosure agreement, said the best time for him to sell might be when the ship is finished and ready to be delivered, because a potential buyer could take possession of a new yacht without the hassles involved in negotiating contracts and years of waiting while the vessel is being built. One industry estimate said the ship would be done next year.
“The best time to sell a boat is the day before it launches,” the person said.
Gaia Pianigiani contributed reporting.
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Alyssa Lukpat
In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine called Russian strikes on the eastern Donbas region a “criminal attempt to kill as many Ukrainians as possible” and an effort that could be considered a genocide.
Yousur Al-Hlou, Masha Froliak, Evan Hill, Malachy Browne and David Botti
A weekslong investigation by The New York Times Visual Investigations unit provides new evidence — including three videos obtained by The Times — that Russian paratroopers rounded up and executed a group of Ukrainian men, directly implicating these forces in a likely war crime.
The executions took place at a makeshift Russian military base in Bucha, a suburb of Kyiv, on March 4 as Russian troops occupied the city for nearly a month. These killings were among a series of executions that took place in Bucha, drawing international condemnation after Russian forces withdrew from the city in late March.
The Times investigation tracks the captives’ last day alive, from their capture by Russian troops to their final moments, as paratroopers marched them to the execution site.
Read the full report.
Diego Ibarra Sanchez and Dan Bilefsky
Amid war for Ukrainians has come cultural affirmation.
On Thursday, Ukrainians celebrated Vyshyvanka Day, on which they wear traditional embroidered clothing called vyshyvankas to honor the country’s national dress. This year’s celebration, perhaps inevitably, was influenced by Russia’s invasion and the threat of subjugation.
Since the war began, many Ukrainian artists, intellectuals and translators, among others, have sought to emphasize their unique culture and traditions as a form of protest against President Vladimir V. Putin’s claims that Ukraine and Russia “are one people” and his efforts to abolish their statehood.
Among those celebrating on Thursday was a Ukrainian man in the western city of Lviv, who wore a traditional outfit while using a plastic Kalashnikov rifle to shoot balls at a portrait of Mr. Putin.
Elsewhere in the city, two friends, Yulia and Yana, said Vyshyvanka Day had particular symbolic resonance this year. “Even at this time we wear them,” Yulia said, referring to the wartime conditions, “because we believe in our victory.” Yana said the holiday was an opportunity to affirm Ukrainian identity in the midst of an invasion intent on stamping it out.
“For me, this holiday is about identity,” she said, adding that it was true “especially now, when it is under threat.”
Le Figaro
Guerre en Ukraine : la Russie connaît-elle une pénurie de missiles, comme l'affirme Zelensky?
Mayeul AldebertLA VÉRIFICATION - Les «quelque 2000 missiles» que l'armée russe a tirés sur l'Ukraine «constituaient la majorité de leur réserve», a déclaré le président ukrainien.
LA QUESTION. En Ukraine désormais, la Russie mène une guerre d'usure après une première phase d'invasion ratée. Et pour soutenir sa puissante artillerie qui déchaîne un véritable déluge de feu sur les positions ukrainiennes, l'armée russe peut compter sur d'importants stocks de munitions hérités de la période soviétique. Mais qu'en est-il des missiles de précisions en particulier ? «Les quelque 2000 missiles que l'armée russe a tirés sur l'Ukraine constituaient la majorité de ses réserves», a déclaré Volodymyr Zelensky ce mercredi dans une allocution télévisée.
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Ces missiles de précisions, à savoir les missiles de croisière et les missiles balistiques ou semi-balistiques à courte et moyenne portée qui peuvent être guidés, sont essentiels pour la poursuite de la guerre. Les Russes ont-ils épuisé leur stock en la matière ? Peuvent-ils facilement réapprovisionner leur réserve ?
VÉRIFIONS. Le Pentagone estimait le 2 mai qu'environ 2125 missiles guidés avaient été tirés. Et selon les calculs de l'Agence suédoise de recherche pour la défense (FOI), les réserves russes en la matière s'élevaient à 1300 engins en 2019 et devaient atteindre environ les 3000 pour l'année 2029. Si le stock ne peut être connu avec précision, il est clair que les Russes en ont donc consommé une bonne partie. «On l'observe déjà sur le terrain», expliquait récemment au Figaro Vincent Tourret, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique. Les Russes frappent les aérodromes, les nœuds routiers, les infrastructures logistiques et militaires ukrainiennes, donc des grandes cibles statiques qui ne nécessitent pas de tirs de grande précision. «Le fait qu'ils continuent ce type de frappes montre qu'ils n'ont plus de stocks d'armements guidés de précision».
Mais l'armée du Kremlin a cependant été précautionneuse en la matière. «Ils ont choisi d'économiser en privilégiant, pour grossir leurs salves, l'utilisation de missiles de générations précédentes, qui étaient sortis du service actif, ainsi que de missiles anti-navires», explique Vincent Tourret. Ainsi a-t-on vu l'utilisation de vieux missiles balistiques à courte portée Tochka (également utilisés par les Ukrainiens) tirés depuis la terre ou des missiles supersoniques Oniks et Kh-22 plutôt spécialisés dans la lutte anti-navires. Par ailleurs, dès les premiers jours de l'invasion, les Russes ont bombardé le territoire ukrainien, sans vraiment déchaîner leur artillerie. Et rapidement, les salves se sont réduites, témoignant d'une volonté d'économiser et d'anticiper une future pénurie.
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Réapprovisionnement
Les réserves s'épuisent néanmoins sérieusement, et la question se pose désormais de la capacité russe à réapprovisionner ses stocks. L'industrie militaire russe produit chaque année «50 à 100 missiles Kalibr [missiles de croisière tirés depuis des navires] et 24 Iskander [famille de missiles de croisière ou semi-balistiques tirés depuis la terre]», précise Vincent Tourret. Peuvent-ils augmenter cette capacité de production ? Pour le chef des services de renseignement des États-Unis, Avril Haines, Vladimir Poutine n'a en tout cas pas le choix. S'il veut atteindre tous ses objectifs, le chef du Kremlin doit «se tourner vers des mesures plus drastiques», comme «la réorientation de la production industrielle», évoquait-il le 10 mai.
Reste cette difficulté essentielle de pouvoir nourrir l'industrie de défense de tous les matériaux nécessaires. «Ils ont du mal à les remplacer», indiquait récemment un haut responsable du Pentagone lors d'une conférence de presse. D'après le gouvernement américain, la Russie manquerait cruellement de semi-conducteurs, souffrant à la fois de la pénurie mondiale, mais aussi des sanctions occidentales qui l'empêchent d'importer chez elle ces composants électroniques indispensables pour fabriquer les missiles de précisions. Les semi-conducteurs importés des pays occidentaux en Russie sont essentiels pour la production d'équipements militaires et notamment de missiles de précision, comme l'ont démontré notamment les chercheurs britanniques du Royal United Services Institute for Defence and Security Studies (RUSI) qui sont allés disséquer des carcasses d'engins en Ukraine.
Et les Russes utiliseraient d'ailleurs désormais des semi-conducteurs récupérés sur des biens de consommation civils pour pallier cette pénurie. «Des rapports nous ont indiqué que les Ukrainiens ont trouvé des équipements militaires russes sur le front remplis de semi-conducteurs retirés de lave-vaisselle et de réfrigérateurs», a déclaré la secrétaire au Commerce, Gina Raimondo, lors d'une audience au Sénat américain.
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En résumé, s'il est difficile de déterminer avec précision le stock de missiles de précision dont la Russie disposait avant la guerre, on peut dire que l'armée russe a probablement épuisé une grande partie de ses réserves. L'enjeu pour le Kremlin est désormais de réapprovisionner ses stocks avec cette difficulté de pouvoir fournir à son industrie les matériaux et les composants nécessaires à la fabrication de ces missiles.
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Guerre en Ukraine : Poutine conduirait les opérations militaires personnellement
D'après des sources militaires occidentales qui se sont confiées au Guardian, le chef du Kremlin s'impliquerait personnellement «au niveau d'un colonel ou d'un brigadier».
Les deux filles de Vladimir Poutine pourraient être sanctionnées par l'Union européenne
Cet élargissement des sanctions proposé par la Commission européenne fait suite à la découverte de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des forces russes.
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Épuisés par des semaines de combats et de siège, les soldats ukrainiens ont commencé à se rendre.
Le Figaro
Coup de frein pour le projet inédit de gratte-ciel à Toulouse
Actualité
Des associations ont contesté en justice la construction de cette tour de 150 mètres de haut qui serait une première à Toulouse.
Par Le Figaro Immobilier
Mis à jour le 20/05/22, 12:48
Publié le 20/05/22, 12:48
- Morsang-sur-Orge (91)
- Maison
Voir l'annonceVoir l'annonceVoir l'annonceVoir l'annonceVoir l'annonceDes opposants à la construction d’un immeuble de 150 mètres de haut dans le centre de Toulouse ont remis en cause vendredi devant la justice le permis de construire de la Tour d’Occitanie, estimant que le projet n’était pas abouti. Le rapporteur public du tribunal administratif (TA) de Toulouse a rejeté les arguments des opposants au gratte-ciel. Le Tribunal devrait rendre sa décision avant l’été.
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«La tour aujourd’hui ne peut pas être construite, on ne connaît pas sa consommation d’énergie, on ne connaît pas ses impacts réels sur l’environnement. Que fait-on d’un projet qui n’est pas abouti? Comment la population toulousaine peut comprendre qu’un permis de construire ait été accordé», s’étonne Alice Terrasse, l’avocate des plaignants. France nature environnement (FNE), Droit au logement (DAL) et des riverains ont saisi la justice administrative.
11.000 m² de bureaux
La construction de cette tour, serait une première dans la 4e ville de France, dépourvue de hauts immeubles. Ce projet de l’architecte américain Daniel Libeskind est un bâtiment de 40 étages végétalisé de haut en bas, avec des façades de verre en spirale. La tour doit abriter 11.000 m2 de bureaux, des commerces, un peu plus d’une centaine de logements, un restaurant-bar panoramique, un hôtel et des locaux SNCF dans le socle du bâtiment, situé près de la gare.
«C’est un projet auquel on croit beaucoup. On ne va pas chercher des architectes internationaux, comme Daniel Libeskind, pour sortir un produit médiocre», tente de rassurer Eric Paillot, vice-président compagnie de Phalsbourg, qui mène le projet. «Ce réflexe systématique de dire ‘ils vont faire mal’, me paraît partisan. La verticalité, on l’aime ou on ne l’aime pas, mais c’est une réponse à notre problématique environnementale», souligne M. Paillot.
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Si le tribunal administratif rejette les recours, les associations peuvent encore faire appel devant le Conseil d’État. Le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc (LR) voit dans la Tour Occitanie «la signature architecturale à la hauteur de l’ambition d’une métropole européenne». L’agglomération toulousaine, où se trouve le siège du géant européen Airbus, est en forte expansion démographique grâce au secteur de l’aéronautique.
Le Figaro
Françoise Rudetzki, au nom des victimes d’attentats
Anne FuldaDISPARITION - La présidente et fondatrice de l’association SOS Attentats, qui avait obtenu pour les victimes du terrorisme le statut de victimes civiles de guerre, s’est éteinte, à 73 ans. Elle aura mené une vie de combattante au service des autres.
C’est un beau visage que les Français n’oublieront pas. Celui d’une femme d’exception au regard clair et déterminé qui, après avoir été elle-même atteinte dans sa chair, grièvement blessée lors d’un attentat, en 1983, avait décidé de porter haut et fort la parole de toutes les victimes du terrorisme. Françoise Rudetzki, qui, selon sa fille Deborah, aura milité pour «la reconnaissance et la prise en charge des victimes d’attentats jusqu’au bout», est décédée dans la nuit de mardi à mercredi à Paris, à 73 ans, a-t-on appris mercredi auprès de sa famille. Le président de la République Emmanuel Macron a salué sur Twitter la «vie de douleurs, de combats et de victoires d’une figure tutélaire pour toutes les victimes d’attentats», qui puisait «sa sensibilité de son histoire personnelle».
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Juriste, Françoise Rudetzki avait créé SOS Attentats, première association de défense des victimes d’actes de terrorisme, en décembre 1985, date marquant le début d’une vague d’attentats meurtriers liés au conflit du Proche-Orient. Dès 1986, elle avait obtenu la création du Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme, financé par un petit prélèvement sur chaque contrat d’assurance de biens, une garantie étendue en 1990 à l’ensemble des victimes d’infractions pénales (viols, agressions, braquages). Elle était restée «membre du conseil d’administration» de cet organisme «jusqu’à son décès», a indiqué sa famille dans un communiqué.
Autres avancées, elle avait fait reconnaître aux victimes du terrorisme le statut de victimes civiles de guerre et la possibilité pour les associations de se porter partie civile lors des procès. Françoise Rudetzki avait également œuvré pour qu’un mémorial soit érigé pour toutes les victimes du terrorisme. En 2018, elle avait défendu la création d’un Centre national de ressources et de résilience, pour améliorer la prise en charge des victimes d’événements traumatiques.
Victime en décembre 1983 d’un attentat à la bombe
Née à Neuilly-sur-Seine en 1948, de parents rescapés de la Seconde Guerre mondiale, Françoise Rudetzki avait été victime le 23 décembre 1983 d’un attentat à la bombe au restaurant Le Grand Véfour, sous les arcades du Palais-Royal, à Paris, où elle fêtait ses dix ans de mariage avec son mari. L’explosion avait projeté une porte métallique qui avait écrasé les jambes de la jeune femme d’affaires. Ayant subi des dizaines d’opérations pour soigner ses blessures, elle avait contracté le VIH et le virus de l’hépatite lors d’une transfusion. Françoise Rudetzki avait raconté cette épreuve dans une biographie parue en 2004, Triple peine (Calmann-Lévy), allusion à l’attentat, à sa contamination, longtemps tue, et à la disparition d’une partie de sa famille dans la Shoah, drame remonté à la surface pendant son hospitalisation. «À cette époque, on ne parlait jamais des victimes, avait-elle confié à l’AFP. Le mot “victime” était un peu comme un mot qu’il ne fallait pas prononcer et seuls les médecins s’occupaient des victimes.»
Par la suite, les chroniqueurs judiciaires auront souvent croisé cette femme élégante aux boucles brunes aux audiences du Palais de justice de Paris, où elle se déplaçait à l’aide de béquilles, puis en chaise roulante électrique. «Nous mesurons la perte que cela va représenter pour les victimes», a souligné Frédéric Bibal, avocat de plusieurs dizaines de victimes des attentats du 13 novembre 2015, en annonçant son décès au procès de ces attaques, qui se déroule en ce moment à Paris. L’association Life for Paris, qui rassemble de nombreuses victimes de ces attentats, a salué dans un communiqué la «grandeur d’âme unique» de cette «femme d’exception», qui «a permis de faire de la France un exemple de la prise en charge des victimes» et a apporté une «aide fondamentale» à l’association à ses débuts.
Femme à «l’énergie inépuisable» malgré «ses difficultés physiques», «sa dernière grande cause» était «que les victimes de catastrophes naturelles puissent elles aussi être bien indemnisées», a indiqué le président de cette association, Arthur Dénouveaux. Elle était aussi membre de la mission de préfiguration du Musée-mémorial du terrorisme qui doit voir le jour en 2027 et qui «lui tenait particulièrement à cœur», a-t-il ajouté.
Le contrôle technique bientôt obligatoire pour les 2-roues
Dans un jugement rendu ce mardi, le Conseil d'État a signifié que cette mesure serait appliquée dès le 1er octobre.
Un rapport au vitriol sur les classes de CM1 et CM2
DÉCRYPTAGE - Devoirs à la maison, outils pédagogiques, manuels… D’une école à l’autre, l’enseignement est très variable, créant de fortes inégalités.
Zineb El Rhazoui: «Le burqini est une avancée majeure de l’idéologie islamiste»
ENTRETIEN - L’essayiste voit dans l’autorisation du burqini à Grenoble une façon «d’imposer le marquage visuel des femmes musulmanes dans tous les espaces qui en sont encore préservés».
Le Figaro
Affaire Jubillar : l'étrange clémence de la justice envers le codétenu du mari de la disparue
Esther PaoliniMargaux d'AdhémarLes avocats de Cédric Jubillar s'étonnent de la libération de cet homme dangereux juste après ses fracassantes révélations, alors que la justice avait choisi de le maintenir en détention dix jours plus tôt.
Le codétenu de Cédric Jubillar serait-il la clef de l'affaire de «l'infirmière du Tarn» ou aurait-il usé d'un simple leurre afin d'être libéré ? «Marco»*, qui prétend que le mari de Delphine Jubillar lui a dévoilé le lieu où serait caché le corps de la disparue, est actuellement en liberté. Pourtant, selon nos informations, la justice avait refusé de le faire sortir dix jours avant ses révélations.
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Et pour cause : lorsque «Marco» est placé en détention dans la même prison que Cédric Jubillar, ce Corse de 37 ans dispose déjà d'un casier judiciaire bien chargé. Trafic d'armes, recel de vol, violences… Ainsi qu'une peine de 15 ans de prison pour «viol» et «actes de torture et de barbarie». Durant les vingt dernières années de sa vie, cet homme en a passé seize en prison.
Détenu particulièrement signalé
En septembre 2020, il est de nouveau condamné à un an de prison ferme, avec mandat d'arrêt, pour «outrage» et «menace de mort» sur des agents pénitentiaires. Cette condamnation se fait par défaut, puisqu'il ne se présente pas à son procès.
Arrêté par Interpol au Portugal en juillet 2021, le fugitif est rapatrié en France puis incarcéré à la maison d'arrêt de Toulouse Seysses, le 2 août 2021. Il est placé en quartier d'isolement, comme Cédric Jubillar, avec le statut D.P.S, c'est-à-dire «détenu particulièrement signalé». Son jugement par défaut est annulé, mais il reste sous le coup d'un mandat d'arrêt, dans l'attente d'un nouveau procès le 23 septembre 2021.
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Ce jour-là, les parties civiles demandent finalement un renvoi. En attendant, les juges estiment que «Marco» doit rester derrière les barreaux. Dans sa décision, consultée par Le Figaro, le tribunal correctionnel indique que, compte tenu des «très incertaines garanties de représentation du prévenu», de «ses antécédents pour avoir tenté d'influer sur le cours normal de la justice» et de «sa dangerosité passée», un contrôle judiciaire ou une assignation à résidence avec surveillance électronique seraient des mesures «insuffisantes». Autrement dit, au vu de son profil inquiétant, il doit rester en détention provisoire.
«Il a monnayé sa libération»
Seulement cinq jours plus tard, le détenu signale avoir des informations importantes à transmettre sur l'affaire Jubillar. Cette déclaration est prise très au sérieux, car son voisin de cellule n'est autre que le principal suspect : Cédric Jubillar se trouve dans la cellule numéro 10 et «Marco» dans la cellule numéro 9. Auditionné, cet homme affirme que l'artisan lui aurait avoué avoir tué son épouse et l'avoir enterrée dans une ferme de Cagnac-les-Mines récemment incendiée. Il soutient aussi que des proches ont été mis dans la confidence, dont sa nouvelle compagne, Séverine L. Juste après son audition, le 4 octobre 2021, la demande de remise en liberté du confident du peintre-plaquiste est acceptée.
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Contactée par Le Figaro, Me Emmanuelle Franck, l'un des conseils de Cédric Jubillar, dit être «convaincue que cet homme a monnayé sa libération» : «juste après être sorti de prison, entre le 5 octobre et le 15 décembre [date du placement en garde à vue de Séverine L. NDLR], ce codétenu rend régulièrement des comptes aux gendarmes, leur rapportant notamment les propos de Séverine». Le 18 novembre, «Marco» bénéficiera ensuite d'une nouvelle faveur, puisque son ancienne peine sera absorbée par sa nouvelle condamnation, de sorte qu'il puisse effectuer le reste à l'extérieur, sous bracelet électronique. Deux semaines plus tôt, cette mesure était pourtant qualifiée d'«insuffisante» par ce même tribunal.
Face aux soupçons, le procureur de la République de Toulouse Samuel Vuelta-Simon a tenu à rappeler qu'aucun arrangement n'a été conclu avec «Marco». Dans un communiqué du 13 mai, il soutient que l'intéressé était «libérable dès le lendemain» de son audition avec les enquêteurs, date qui correspondait à la «fin de sa peine». «Le témoin n'a ni demandé ni obtenu de faveur en échange de sa déposition, pas plus qu'elle ne lui a été promise», a-t-il insisté.
*Surnom.
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Montpellier : une jeune femme enceinte de sept mois frappée par deux migrants dans le tramway
En garde à vue, l'un des deux mis en cause s'est, en outre, «exhibé dans les cellules du commissariat et a outragé les policiers», selon le procureur de la République de Montpellier.
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Les deux principaux suspects, qui ont tué Philippe Monguillot le 5 juillet 2020, ne risquent plus la prison à perpétuité. L'épouse de la victime, Véronique Monguillot, se dit «anéantie».
Regarder la vidéoDisparue depuis 2019, la jeune Wissem a été retrouvée
La jeune femme aurait reconnu se prostituer depuis sa disparition en juillet 2019 à l'âge de 16 ans.
Regarder la vidéo Le Figaro
Pourquoi il faut relire L'Amant de Marguerite Duras
LE MEILLEUR DU PRIX GONCOURT - L'Amant n'est pas une petite chose fabriquée et insincère, c'est le grand livre d'une de nos plus grandes romancières, estime Philippe Claudel.
Philippe Claudel est romancier et réalisateur, auteur notamment des Âmes grises (prix Renaudot 2003) et du Rapport de Brodeck (prix Goncourt des lycéens 2007). En 2012, il a été élu à l'Académie Goncourt dont il est le secrétaire général.
Lorsque j'ai lu L'Amant à sa sortie en 1984, je ne l'ai pas aimé.
J'étais jeune. J'étais un fervent lecteur de Duras. J'avais lu presque tous ses livres, même les premiers, même les plus austères, les plus fermés. Quelque part, elle m'appartenait. Dans le sens où je me sentais unique, unique à lire, et qu'était aussi unique ma relation à ses livres. J'acceptais de la partager avec d'autres lecteurs, mais à condition que leur nombre ne soit pas excessif.
L'Amant , un livre de la sélection « Le meilleur du prix Goncourt »
Nous étions les élus. Elle nous appartenait.
Aussi lorsque ce roman parut et que très vite il rencontra, avant même l'attribution du prix Goncourt, un succès étonnant, je me sentis trahi. Je succombai au syndrome du lecteur possessif qui voit soudain un de ses auteurs de prédilection devenir romancier populaire, à l'audience large, et en conçoit un violent désagrément, comme lors d'une trahison amoureuse.
C'est ainsi, dans cet état, que j'ai lu alors le livre. Dépité. Abandonné. Et il me parut fade, simpliste, reprenant des figures et des thèmes que d'autres livres avant lui, de façon merveilleuse, avaient tissés : Un barrage contre le Pacifique, Le Vice-Consul. J'avais l'impression que Duras se répétait en s'abaissant, en simplifiant, pour tenter d'atteindre un vaste public moins exigeant que moi.
Dans les années qui suivirent, Duras continua à écrire des livres, à publier des entretiens, à dire n'importe quoi parfois. Peu à peu, pris dans le jeu malin des médias, le personnage Duras supplanta l'auteur. J'assistais à tout cela avec peine, tout en continuant à lire ce qu'elle publiait.
Puis elle mourut, et sa mort me permit de revenir à ses livres, à eux entièrement. Elle avait disparu. Ne restaient que ses textes. Je relus dans un premier temps ceux que j'aimais par-dessus tout et qui ne m'avaient jamais déçu.
Et puis, un jour, je repris L'Amant. Avec appréhension.
La belle et sobre couverture blanche avait un peu jauni, le papier des pages semblait s'être fatigué. Mais la première phrase, « Un jour, j'étais âgée déjà, dans le hall d'un lieu public, un homme est venu vers moi », la première phrase je ne sais pourquoi car ce n'est pas la plus belle, la plus forte, la plus envoûtante des premières phrases de romans, cette première phrase fit s'accélérer les battements de mon cœur, et je me surpris à serrer plus fort le livre entre mes mains.
Je ne le quittai pas. Ce furent des heures vertigineuses, de retrouvailles et d'émotion.
À lire aussiDécouvrez la collection exceptionnelle «Le meilleur du prix Goncourt»
M'apparurent alors toute ma bêtise, ma suffisance, ma fatuité. Mon jugement de jadis, stupide. Ma mauvaise foi, incommensurable. Quel idiot j'avais été ! L'Amant était un noir bijou que j'avais pris, aveuglé par mon imbécillité de jeune lecteur arrogant, pour une quelconque verroterie.
Quand je fermai le livre, j'avais les larmes aux yeux.
Depuis lors, combien de fois suis-je revenu à la rencontre de la jeune fille de quinze ans accoudée au bastingage du bac qui traverse le Mékong, affublée d'un large chapeau d'homme, chaussée d'escarpins lamés or, son corps de presque encore enfant se dessinant en transparence sous la robe trop légère ? Combien de fois me suis-je embarqué avec elle dans cette histoire d'amour, de fratrie, de chaleur, de lointain, d'écriture, de folie et de mort ? Oui, combien de fois ? Je ne saurais dire. Mais ce que je sais, c'est que chaque lecture du livre m'a donné à voir en lui un autre reflet que celui que j'avais en mémoire, comme si, à l'image des diamants taillés, il possédait une multiplicité de facettes et que chacune d'entre elles renvoyait la lumière d'une façon aussi intense et singulière que toutes les autres, mais neuve et différente.
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Roman d'une enfance, roman d'une colonie perdue, roman d'une initiation amoureuse – et y a-t-il dans notre littérature pages plus belles que celles qui disent cette première fois ? –, roman familial, roman d'une folie familiale, roman social, roman de la naissance d'une écrivaine, roman de la vieillesse qui contemple d'une manière télescopique ses jeunes années lointaines, romans des corps et des météores, roman exotique, L'Amant est tout cela et plus encore, à mesure que je le lis et le relis, ici ou là, et en des âges divers de ma vie.
Et puis, par-dessus tout, en tout, il y a la musique. La voix sublime de la Duras, qu'on me permette de l'appeler ainsi comme on le fait pour les divas. Car chez elle souvent, mais dans ce livre peut-être plus encore que dans tout autre, il y a sa musique, sa voix, à nulle autre pareille, chaque phrase s'élevant de la page comme une note, chaque page composant des mélodies harmonieuses ou dissonantes, et le livre alors devient partition qui s'adresse à l'oreille aussi bien qu'au cœur, à tous les sens, tant cette musique, cette voix, de façon brutalement synesthésique, se fait chair, odeur, paysage, caresse, étreinte, effroi, émerveillement.
Non, décidément, L'Amant n'est pas cette petite chose fabriquée et insincère, écrite pour plaire comme je le croyais bêtement quand j'avais vingt-deux ans. C'est le grand livre d'une de nos plus grandes romancières qui, fouillant une fois de plus son passé et son présent, parvient à mettre en mots ses jeunes heures, sa souffrance, son urgence d'écrire, sa sagesse et sa déraison. C'est le grand livre du désir et de la mort, de l'ennui et de l'espérance, de la beauté et de sa destruction, de l'amour et de son contraire, qui n'est pas la haine mais la perte de l'amour, sa perte définitive, incommensurable, dont on ne guérit jamais, et qui nous ferait presque détester l'amour, mais jamais, jamais, non jamais, détester l'amant.
L'Amant, de Marguerite Duras. ISBN 978-2-8105-0948-5 Prix public : 12,90 € – 192 pages. Parution le 19 mai 2022 en kiosque (le 2 juin 2022 en librairie).
» Vous pouvez obtenir cet ouvrage de la collection «Le meilleur du Prix Goncourt» au tarif de 12,90 euros.
J'EN PROFITE
Mort de l'écrivain et éditeur Christian Giudicelli
Écrivain de talent, il était également un éditeur passionné, notamment avec la collection «Le sentiment géographique», qu'il portait chez Gallimard.
Antoine Compagnon, élu à l'Académie française
INFO LE FIGARO - L'écrivain, ancien professeur au Collège de France et spécialiste de Proust a été élu au fauteuil d'Yves Pouliquen au premier tour de scrutin avec quatorze voix.
Le Figaro
«Monkeypox» : un premier cas d'infection confirmé en France
L'homme qui a contracté ce virus - aussi appelé «variole du singe» - en Île-de-France n'a pas d'antécédent de voyage dans un pays où circule le virus, selon les autorités sanitaires.
Un premier cas confirmé de «Monkeypox» ou «variole du singe» a été détecté jeudi 20 mai en Ile-de-France, ont annoncé vendredi les autorités sanitaires. Il s'agit d'un homme de 29 ans sans antécédent de voyage dans un pays où circule le virus, ont précisé la Direction générale de la Santé et Santé publique France. Dès la suspicion de son infection, cette personne a été prise en charge et, en l'absence de gravité, est isolée à son domicile.
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Une enquête épidémiologique approfondie est mise en œuvre par les équipes de Santé publique France et de l'Agence régionale de santé d'Ile-de-France, en lien avec le médecin ayant pris en charge cette personne. Les personnes ayant été en contact étroit avec ce patient sont en cours de recensement. Elles recevront de la part des autorités sanitaires les informations sur la conduite à tenir, afin de limiter la propagation du virus.
La variole du singe est une maladie rare originaire d'Afrique. Le virus peut être transmis par contact direct avec les lésions cutanées ou les muqueuses d'une personne malade, ainsi que par les gouttelettes. On peut également se contaminer au contact de l'environnement du malade (literie, vêtements, vaisselle, linge de bain). Depuis le 14 mai, des cas confirmés d'infection par ce virus sans lien direct avec un voyage en Afrique du Centre ou de l'Ouest ont été signalés dans plusieurs pays en Europe, au Royaume-Uni, au Portugal, en Espagne, en Suède, en Italie, ainsi qu'aux États-Unis et au Canada. Des cas suspects sont en cours d'évaluation dans de nombreux pays et la situation évolue rapidement, selon les autorités sanitaires.
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L'infection par le virus débute par une fièvre, souvent forte et accompagnée de maux de tête, de courbatures et de fatigue. Après deux jours environ, apparaît une éruption vésiculeuse, la formation de croûtes puis la cicatrisation. Des démangeaisons sont fréquentes. Les bulles se concentrent plutôt sur le visage, les paumes des mains et plantes des pieds. Les muqueuses sont également concernées, dans la bouche et la région génitale. L'incubation de la maladie peut aller de cinq à 21 jours. La phase de fièvre dure environ un à trois jours. La maladie, généralement bénigne, guérit le plus souvent spontanément, au bout de deux à trois semaines.
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L'Humanité
Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move
Il était une foisEn 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.
Michel MullerPhiladelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».
Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.
1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jourDans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.
VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ansC’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».
Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».
Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».
Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.
Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.
Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.
Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.
C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.
Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.
Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.
Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.
Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.
Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.
Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.
Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».
Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.
En savoir plus
Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.
communautésblack panthersMoveÉtats-Unis Le Figaro
Arnaud Desplechin: «Ma famille voit mes films et ne m’en dit rien avec bienveillance»
ENTRETIEN - De retour dans sa ville natale de Roubaix, le réalisateur signe l’un de ses films les plus bouleversants: Frère et Sœur.
Avec Frère et Sœur, Arnaud Desplechin est de retour à Roubaix, sa ville natale, et dans la famille Vuillard. Ni tout à fait la même que celle de Rois & Reine et d’Un conte de Noël. Ni tout à fait une autre. Le cinéaste recentre cette fois le récit sur la haine entre Alice (Marion Cotillard) et son frère Louis (Melvil Poupaud).
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LE FIGARO. - Frère et Sœur est-il une variation à partir d’Un conte de Noël ?
Arnaud DESPLECHIN. - Les prémices de l’intrigue sont les mêmes. Une sœur déteste son frère. Dans Un conte de Noël, il s’agissait d’Élisabeth (Anne Consigny) et de Henri (Mathieu Amalric). Mais ce film n’est que digression. L’histoire d’amour de Chiara Mastroianni a autant de valeur que le cancer de Junon, la mère. Frère et Sœur va au contraire tout droit, ramasse tout. J’avais laissé Elisabeth sur un balcon dans un happy end un peu forcé, sans la soulager vraiment de son chagrin. Je voulais trouver une solution, la délester de sa haine.
Frère et Sœur est un film sur une haine incestueuse, comme il existe un amour incestueux. On ne connaît pas véritablement les raisons de la haine entre Alice et Louis…
Oui, c’est un amour incestueux qui s’est transformé en haine. Alice en est sidérée, elle est perdue. Il faut l’aider. Je sème quelques indices. Dans la scène de la loge, quand on demande à Alice ce que son frère lui a fait, elle montre le livre de Louis et dit: «Il m’a volé mon nom». C’est aussi simple que ça. Cette réplique suffirait.
Le film affronte la perte des parents, une chose que je ne suis pas capable de penser
Vous semblez avoir grandi dans une famille aimante, entouré d’un frère et de deux sœurs. Pourquoi une telle obsession pour les névroses familiales sinon de la conjuration?
Une journaliste m’a dit: «Je suis enfant unique et j’ai vécu ça.» Je lui ai demandé comment elle avait pu vivre ça en étant fille unique. Les gens me parlent d’eux en voyant le film. Ma famille est beaucoup plus apaisée que les Vuillard. Je n’ai pas vécu toutes leurs péripéties mais je connais leurs sentiments. Je les ai traversés sur un mode mineur. Alors oui, je les conjure. Mes deux parents sont en vie, ce qui est une chance incroyable. Le film affronte la perte des parents, une chose que je ne suis pas capable de penser. La fiction permet ainsi de me confronter à plein de choses qui me terrifient.
Vos parents ont-ils vu Frère et Sœur ?
Non, pas encore. À leur âge, ils ont d’autres soucis mais ils doivent être terrifiés à l’idée que j’ai réalisé un nouveau film sur la famille Vuillard. Quand ils voient Un conte de Noël, ils ne m’en parlent pas. Ils sourient, ils essayent d’avoir l’air digne. Ils sont sans doute très embarrassés.
Votre mère se contente de vous dire qu’elle trouve Catherine Deneuve très bien dans le rôle de la mère?
Oui. Un jour, elle m’a quand même fait remarquer que tous les personnages de mère dans mes films sont traités durement. Je lui ai répondu: «Ma chère maman, je trouve que ça marche mieux en fiction.» Il y a tellement de héros qui ont de bons rapports avec leur fils qu’il fallait bien que j’invente quelque chose de différent. Je lui ai dit: «Excuse-moi si tu payes l’addition.» Elle m’a avoué que ce n’était pas facile, ce que je veux bien reconnaître. Je ne sais plus qui a dit ou écrit: «C’est un grand malheur que d’avoir un enfant écrivain.»
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Ou cinéaste…
Oui. Un de mes amis disait aussi que quand on a Kafka dans sa famille, à un moment on reçoit la lettre au père et ça ne fait pas plaisir. Un père de fiction qui est un peu son vrai père aussi.
Et vos frères et sœurs?
Ils ont le même rapport à mes films que mes parents. Ils les voient et ne m’en disent rien avec bienveillance. Et on passe à autre chose.
Les livres de Louis blessent fortement Alice. Elle a essayé de les faire interdire, en vain. Cela rappelle certains procès en littérature. Ou celui que Marianne Denicourt, votre ancienne compagne, vous a intenté en 2006 pour atteinte à sa vie privée à travers le personnage de Nora dans Rois & Reine… Son avocat vous traitait de «vampire créateur», «récidiviste»…
Bien sûr. Je le visitais déjà dans la scène du procès dans Tromperie, dont le thème central est d’ailleurs le vampirisme. Sa femme et sa maîtresse font ce reproche au personnage de Denis Podalydès. Ce n’est pas une manière de le revendiquer ni de l’assumer, c’est comme ça. Quand j’écris, quand je filme, je me sers de moi. Comme Philip Roth. Ou comme les acteurs à qui on demande de se servir de ce qu’ils sont et de leur vécu. C’est la moindre des politesses de faire pareil. Nolens volens, mes proches, les gens que je connais et que je fréquente apparaissent plus ou moins dans mes films. Cela provoque des situations conflictuelles, dramatiques ou burlesques. Certains croient se reconnaître à l’écran, d’autres m’en veulent de trop apparaître, et d’autres encore de ne pas y être. Ces malentendus sont inévitables.
Mon but avec ce dernier film est de réparer la vie. La vie n’est pas bien faite, elle est maladroite. C’est très orgueilleux mais la puissance du cinéma, de la fiction le permet.
Marianne Denicourt s’est vengée à travers un livre, Mauvais génie. Vous l’avez lu?
Bien sûr que non. Je suis la dernière personne qui pourrait avoir un avis objectif sur le livre. Je me suis réjoui qu’il existe parce que c’est toujours bien que les livres existent.
Le tribunal a débouté Marianne Denicourt mais a reconnu que vous aviez pu manquer aux «exigences de délicatesse». Un artiste doit-il se soucier d’être délicat?
Dans Frère et Sœur, Louis, quand on lui demande pourquoi il ne veut plus enseigner, répond qu’il ne veut pas vivre dans un monde de retenue. Philip le dit de manière différente dans Tromperie. Une brutalité est nécessaire pour que du spectacle arrive. Mon but avec ce dernier film est de réparer la vie. La vie n’est pas bien faite, elle est maladroite. C’est très orgueilleux mais la puissance du cinéma, de la fiction le permet. Le spectacle sert à faire ce qu’on ne sait pas faire dans la vie. Je pense avec Truffaut que la vie est un peu surestimée et que les films sont un peu sous-estimés.
À cause de cette absence de retenue, vous devez vous brouiller avec pas mal de monde…
Pas spécialement. Je connais peu de monde, je vis un peu comme un ours. Je n’ai pas beaucoup d’occasions de me disputer.
Êtes-vous en froid avec Mathieu Amalric, votre alter ego dans tous vos films jusqu’en 2017 et Les Fantômes d’Ismaël ?
Certainement pas. Dans Roubaix, une lumière, le personnage est un commissaire algérien. Pour Tromperie, Denis Podalydès le premier m’a demandé pourquoi je ne prenais pas Mathieu. Mathieu, je le vois en Zuckerman, le double de fiction de Philip Roth. Là, il fallait Philip. Je suis toujours jaloux quand je vois Mathieu dans les films des autres. Je le trouve merveilleux, je me dis alors que je n’ai pas su le filmer et qu’il faut qu’on refasse un film ensemble. Mais pour Frère et Sœur, j’avais envie de voir Melvil Poupaud en Louis. Melvil jouait Ivan, le petit frère dans Un conte de Noël. Ou pour prendre un film que j’ai vu douze mille fois, Conte d’été de Rohmer, dans lequel je l’ai tant aimé. Il n’est plus du tout le même homme, il a gagné en maturité. Avec Mathieu, j’embrasse parfois un ton plus proche de la comédie. Là on est dans un autre régime, la perte d’un enfant est un deuil sans fin. Melvil donne une vérité plus sombre au film. Mathieu est par ailleurs très occupé par la réalisation de ses films. Il se revendique aujourd’hui d’abord cinéaste. Je suis tellement encombrant, il faut bien que je lui laisse de la place.
Bio express
31 octobre 1960:naissance à Roubaix.
1992:La Sentinelle.
1996:Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle).
2000:Esther Kahn.
2004:Rois et reine.
2008: Un conte de Noël.
2013:Jimmy P.
2014: Trois souvenirs de ma jeunesse.
2017:Les Fantômes d’Ismaël.
2019: Roubaix, une lumière.
2021: Tromperie.
2022: Frère et sœur, et plusieurs épisodes de la seconde saison de la série En thérapie.
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The Sound of Music, l'histoire romancée de l'opposition de la famille Trapp à l'Anschluss obtint l'Oscar en 1966. La fille aînée du capitaine Georg von Trapp, résistant autrichien au nazisme, est décédée le 13 mai aux États-Unis. Elle était âgée de 93 ans.
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CRITIQUE - Les deux longs métrages sont les premiers coups de cœur de la rédaction.
New York Times - World
The Coronavirus Pandemic
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As China Doubles Down on Lockdowns, Some Chinese Seek an Exit
Inquiries to immigration consultants have surged; social media users trade tips on how to get abroad. But the government aims to “strictly restrict nonessential exit activities.”
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By Vivian Wang and Alexandra Stevenson
Clara Xie had long wondered whether she might leave China one day. She chafed at the country’s censorship regime, and as a lesbian, she wanted to live in a country more accepting of same-sex relationships. Still, the idea felt distant — she was young, and didn’t even know which country she would choose.
The coronavirus, and China’s stringent efforts to stop it, thrust the question to the front of her mind. Two years of travel restrictions have made it impossible for Ms. Xie, 25, to see her girlfriend, who lives in the United States. When Shanghai locked down in March, her work as a model, much of which was based there, dried up.
She is now working with an immigration lawyer to explore her options for leaving.
Ms. Xie is among a small but growing group of Chinese who are looking to the exits as China’s pandemic controls drag into their third year. Many are middle-class or wealthy Shanghai residents who have been trapped for nearly two months by a citywide lockdown that has battered the economy and limited access to food and medicine. Some, like Ms. Xie, have ties overseas and worry that China’s door to the world is closing. Others are disheartened by heightened government censorship and surveillance, which the pandemic has aggravated.
“I can’t change or condemn the current situation in China,” said Ms. Xie, who lives in Jiangsu Province, bordering Shanghai. “And if you can’t change it, all you can do is run.”
The urge to leave contrasts with the authorities’ triumphant narrative of the pandemic, which says that their rigid controls have made China the only safe haven in a world devastated by the virus. It is another sign that the government’s zero Covid strategy is coming at an increasingly high cost.
Online searches for “emigration” increased by 440 percent last month, according to one tracker. Some internet users have even coined a trending term for the mindset: “run philosophy.” Immigration consultants say inquiries about leaving China have surged since the Shanghai lockdown.
“A doubling, for sure,” said Edward Lehman, a lawyer based in Shanghai who offers immigration services.
The true number of people who will actually try to leave is unclear. Only about 10 percent of Chinese had passports in 2019. The United States has also made it harder for some Chinese students to apply for visas, citing national security concerns.
The Chinese authorities are also clamping down on departures. Last week, China’s immigration administration said that it would “strictly restrict nonessential exit activities by Chinese citizens.” It described the move as pandemic-related, to reduce imported infections, but some Chinese social media users saw the measures as aimed at preventing a brain drain.
The government had already announced last year that it would not renew or issue most ordinary passports, except for business, study abroad or emergencies. The number of passports issued in the first half of 2021 was 2 percent of the same period in 2019, according to the national immigration administration. In at least one city, Leiyang, in Hunan Province, the authorities collected residents’ passports to prevent them from leaving, though an official reached by phone this week said that policy was no longer in effect.
Some Chinese nationals want to leave because of a sense that the country’s restrictions have put it increasingly out of step with the rest of the world.
“I feel like they don’t really care how much people have been through,” said Cherry Burton, 29, a Chinese citizen from Shanghai who took her American husband’s last name. “It’s all about zero Covid.” Because of Shanghai’s lockdown, she and her husband have not left their apartment since April 1. Now they plan to leave the country as soon as the lockdown lifts and she can complete her application for a visa to the United States.
The frustration is not limited to Shanghai. People in other cities have worried that similar lockdowns could soon hit them, or are feeling the economic pinch of the country’s lockdowns.
Jason Xia, 51, who runs a decorating business in the city of Nanjing, used to travel to other provinces regularly for work. But he has been unable to do so for weeks because of travel restrictions across the country that grew from the Shanghai lockdown. This month, he joined his wife and two children in Malta, where the family had earlier applied for residency.
“Everyone knows the situation in China right now: You basically can’t do anything,” he said.
Mr. Xia had initially planned to split time between the two countries to keep running his business, but now is hesitant to return to China until the lockdowns loosen. Leaving seemed urgent because his passport was set to expire within a year, and he feared that Chinese officials at home would refuse to renew it, but hoped those in Malta might be more willing.
To circumvent immigration officials’ limits on issuing passports except for work or study, some Chinese have bought fake foreign job offers or school acceptance letters, according to Sixth Tone, a state-run news outlet based in Shanghai.
The country’s inward turn has made some young Chinese wonder about their own future careers, said Jenny Zhao, 33, who runs a charity that mentors university students.
“Students ask me the same question: ‘How should we face this changing world in China?’” said Ms. Zhao, who lived and worked in France for a decade. “‘Do we have less opportunities than you did?’” She tells them to focus on the opportunities at home rather than overseas.
For other young Chinese, the shrinking sense of opportunity has only strengthened their determination to get out.
On Zhihu, a question-and-answer website, a post asking for an explanation of the online “run philosophy” trend has been read more than 7.5 million times. On GitHub, an online platform popular among coders, a dedicated forum offers tips on which academic programs in which countries are easiest to get into.
Describing why they wanted to leave, some commenters cited the monotony of being locked down. Others pointed to economic woes, such as the hypercompetitive job market among recent graduates. Still others were explicitly political.
One essay on the GitHub forum, titled “Why I must run,” said: “The tyrannical system of a great leader must always be correct,” referring to the Chinese government’s refusal to change its Covid policies. “People here are like captive monkeys.”
Still, even the most devoted adherents acknowledge that the paths out remain narrow. They warn of the long odds of the visa lottery in Western countries, and the costs of tuition.
Forrest Sheng Bao, a computer science professor at Iowa State University who posted on GitHub offering to help potential applicants, said many of the roughly 15 people who had contacted him in recent weeks would not be able to afford tuition or qualify for scholarships.
Those who can leave know that it will not be easy for them, either.
Ray Chen, who works in financial technology in Beijing, said he expected that his career prospects would be limited if he moved overseas, and that he might be lonely. But he had sought out an immigration consultant anyway, and was considering Portugal or Greece.
While the pandemic was not the only reason he wanted to leave — he also desired a lower cost of living, and legalized same-sex marriage — China’s lockdowns had crystallized his fear that he had too little control over his life.
“It’s not just the pandemic in Shanghai, but that the entire country has gone to extremes,” Mr. Chen said. “Those who actually make decisions regarding my living environment have absolute power, yet they have diametrically opposed viewpoints to mine.”
He added, “This is very scary and makes me feel there is no reason to stay.”
Claire Fu and Isabelle Qian contributed research and reporting.
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L'Humanité
Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia
Il était une foisIl était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.
Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.
La Sicile fait figure de laboratoire
Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.
En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.
Collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne
En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).
Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.
La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.
Lien avec le pouvoir politique depuis 1943
Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.
Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.
En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.
Une lutte ouverte contre la Mafia
La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.
L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.
La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.
Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987
Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.
La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.
Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.
Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.
Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.
Rupture entre les représentants politiques et les citoyens
Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.
L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).
Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.
À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.
mafia New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Biden Begins Trip to Asia Meant to Reassure Allies of Focus on China
With the administration’s attention having shifted to Ukraine, President Biden plans to emphasize that the United States can counter aggression in both Europe and Asia.
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By Peter Baker and Zolan Kanno-Youngs
SEOUL — President Biden embarked Thursday on his first diplomatic mission to Asia since taking office, hoping to demonstrate that the United States remained focused on countering China, even as his administration stage-managed a war against Russia in Europe.
With his original strategy of pivoting foreign policy attention to Asia effectively blown up by Russia’s invasion of Ukraine, Mr. Biden has now shifted to the argument that there can be no trade-off between Europe and Asia and that only the United States can bring together the democracies of the East and West to stand up to autocracy and aggression in both spheres.
For Mr. Biden, finding his balance between the twin imperatives will require geopolitical maneuvering that would challenge any president. The competing demands on his time and attention were on display on Thursday as he squeezed in a last-minute meeting at the White House with the leaders of Sweden and Finland to welcome their decisions to join NATO before heading to Joint Base Andrews to board Air Force One for the long flight to South Korea. And days before that, Mr. Biden hosted Southeast Asian nations at the White House to detail new investments in clean energy and maritime assets, part of an effort to prevent China from dominating the Indo-Pacific.
“What the administration is trying to do is add credibly to their claim that America is back as a global leader and the idea that the world is not two theaters,” said Evan S. Medeiros, a scholar at Georgetown University who served as an Asia adviser to President Barack Obama when the original pivot to Asia was conceived. “It’s, ‘Hey, I’m not going to forget about you; this is not a choice between Europe and Asia.’”
The Ukraine war will no doubt follow Mr. Biden during stops in Seoul and Tokyo, hovering over his talks with the leaders of South Korea, Japan, Australia, India and others. At the same time, administration officials fear that North Korea may use the president’s trip to thrust itself back onto the global agenda with an in-your-face test of a nuclear weapon or intercontinental ballistic missile, reminding everyone of dangers beyond Ukraine.
“We are preparing for all contingencies, including the possibility that such a provocation would occur while we are in Korea or in Japan,” Jake Sullivan, the president’s national security adviser, told reporters this week before Mr. Biden departed Washington. Mr. Sullivan has consulted his counterpart in China in recent days to discuss, among other things, the prospect of a North Korean provocation.
Mr. Biden’s trip is also aimed at reassuring allies in the region who were rattled by President Donald J. Trump’s unorthodox approach to Asia in recent years. Mr. Trump pulled the United States out of the Trans-Pacific Partnership, an American-negotiated regional trade pact meant to counter China’s growing economic sway. He repeatedly questioned American troop commitments to South Korea and the mutual defense agreement with Japan, while engaging in what he called a “love affair” with North Korea’s Kim Jong-un.
Bruce Klingner, a longtime C.I.A. analyst on Asia now at the Heritage Foundation, said South Korea and Japan were increasingly nervous about North Korea’s capabilities and Mr. Trump’s threats to pull back from the region. “Biden should provide unequivocal assurances of U.S. dedication to the defense of our allies and affirm the U.S. extended deterrence guarantee of nuclear, conventional and missile defense forces,” he said.
A couple of recent studies have concluded that even though American political influence in the region has risen again with Mr. Trump leaving power, the United States has continued to lose economic influence because of the withdrawal from the Trans-Pacific Partnership.
“The biggest criticism of the administration in Asia right now is they have no economic strategy and they’re ceding the field to China,” said Michael J. Green, the incoming chief executive of the United States Studies Centre in Australia and a former Asia adviser to President George W. Bush.
To address that, Mr. Biden plans to unveil a new Indo-Pacific Economic Framework, which is a pale shadow of a full-scale trade pact but will outline various mutual priorities like digital trade and supply chain security. American officials hope it will be joined by many of the countries still in the Trans-Pacific Partnership.
Mr. Green called that an important first step but one that behind the scenes, the Japanese, Australians and others find inadequate for the moment — although they are unlikely to say so publicly. “A lot of their interest is to show the U.S. is back and China is not going to write the economic rules,” Mr. Green said.
Matthew P. Goodman, senior vice president for economics at the Center for Strategic and International Studies, said that if the Biden administration did not offer greater access to the American market, nations in the region would be looking for direct funding to expand infrastructure and the digital economy. “I think a lot of partners are going to look at that list and say: That’s a good list of issues. I’m happy to be involved,” said Mr. Goodman. “But, you know, are we going to get any tangible benefits out of participating in this framework?”
In crafting the economic framework, Biden administration officials have focused in part on labor and environmental standards. But without the benefits of lowered trade barriers, other countries may be reluctant to make costly commitments.
“The bottom line is the United States is not coming to the table with market access,” said Sheila A. Smith, a senior fellow for Asia-Pacific studies at the Council on Foreign Relations. “And that’s the trade piece. That’s what the region is looking for.”
Russia-Ukraine War: Key Developments
U.S. aid. The Senate overwhelmingly approved a $40 billion aid package for Ukraine, bringing the total American investment in the war to $54 billion in just over two months. The measure is the latest proof of the bipartisan support on Capitol Hill for helping Ukraine fight Russia.
In Mariupol. Hundreds more Ukrainian fighters that had been in a steel plant in Mariupol surrendered to Russia. Ukrainian officials have said the fighters will be exchanged for Russian prisoners of war, but they have provided no details about the agreement.
NATO’s expansion. Turkey’s president, Recep Tayyip Erdogan, said he was determined to “say no to Finland and Sweden’s NATO membership,” pointing to the countries’ stance toward Kurdish militant groups he regards as terrorist organizations.
War crimes trial. A Russian soldier pleaded guilty in a Kyiv court to having shot a civilian. This is the first trial Ukraine has conducted for an act that could be considered a war crime since Russia launched its invasion.
During stops in Seoul and Tokyo, Mr. Biden will encounter two new partners who are both seen as more aligned with American priorities and likely to have good chemistry with the president, according to Mr. Green and other analysts and officials. The first, President Yoon Suk-yeol of South Korea, was inaugurated on May 10 and has taken a stronger approach to China and North Korea than his predecessor, while the second, Prime Minister Fumio Kishida of Japan, was elected just last October and enjoys a level of popularity that is likely to keep him in office for the duration of Mr. Biden’s term, unlike the frequent revolving-door governments in Tokyo.
“Inevitably North Korea is going to make itself front and center as part of the agenda for a Biden-Yoon summit,” said Scott A. Snyder, the director of U.S.-Korea policy at the Council on Foreign Relations. “Just the fact that that speculation is out there makes it necessary for the two leaders to talk about extended deterrence, how that works, and to try to deepen their shared commitment to security and defense.”
While in Tokyo, Mr. Biden will also meet with other leaders of the so-called Quad — the United States, Japan, Australia and India — his second time sitting down with his counterparts in a bloc meant to resist Chinese hegemony in the region.
With Australian elections scheduled for Saturday, it remained unclear who would attend the meeting, on Tuesday.
But the most complicating factor may be how Mr. Biden approaches Prime Minister Narendra Modi of India, who has been hesitant to condemn Russia’s invasion of Ukraine out of fear of undermining security ties with Moscow. Moreover, Mr. Biden’s promise to combat autocracies around the world will be put to the test with Mr. Modi, who has marginalized and maligned minority Muslims.
But the president’s aides said he can press the international campaign to thwart Russian aggression while still navigating the diplomatic complexities of the Asian-Pacific region and reaffirming America’s role in this part of the world.
“He remains focused on ensuring that our efforts in those missions are successful,” said Mr. Sullivan, “but he also intends to seize this moment, this pivotal moment, to assert bold and confident American leadership in another vital region of the world.”
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Le Figaro
Haute-Savoie : suspecté du meurtre de sa fille de 10 ans, un père de famille activement recherché
Nicolas DaguinLe corps sans vie de la fillette a été découvert par son frère aîné dans le domicile familial partiellement incendié. L'autopsie a permis d'établir qu'elle était morte étranglée, ou bien étouffée.
Un mandat d'arrêt international a été lancé mardi à l'encontre d'un père de famille de 51 ans, avec demande de diffusion via Interpol, à la suite de la découverte, cinq jours plus tôt, du corps meurtri de sa fille de 10 ans au domicile familial, apprend-on du parquet d'Annecy ce vendredi par voie de communiqué.
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Jeudi 12 mai aux alentours de 17h, dans un pavillon de Veigy-Foncenex, un petit bourg perché sur les hauteurs du lac Léman à quelques kilomètres de la frontière Suisse, le corps sans vie d'une fillette de 10 ans a été découvert par son frère aîné dans le domicile familial partiellement incendié. Une enquête judiciaire en recherche des causes de la mort a aussitôt été diligentée par le parquet de Thonon-les-Bains, territorialement compétent, et les investigations confiées à la Brigade des recherches de Thonon-les-Bains avec l'appui de la cellule d'identification criminelle d'Annecy.
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L'autopsie de l'enfant réalisée le lendemain matin à l'institut médico-légal de Grenoble a mis en évidence que le décès était lié à «une asphyxie mécanique causée par l'intervention d'un tiers», détaille le parquet d'Annecy. Ce qui, en d'autres termes, signifie que l'enfant a été étouffée ou bien étranglée. Ces nouveaux éléments ont conduit le parquet à poursuivre les investigations sous la qualification de «meurtre sur mineur de 15 ans» et à saisir la section de recherche de Chambéry avec l'appui du groupement de gendarmerie de Haute-Savoie.
Une trentaine de gendarmes mobilisés à temps complet sur cette enquête
Il ressort des premières investigations que les parents de la victime étaient en cours de séparation et que la mère était absente du domicile le jour du décès. Des témoins ont par ailleurs indiqué avoir vu le père quitter le domicile familial le 12 mai 2022 en début d'après-midi. Injoignable le soir des faits, son identité a fait l'objet d'une diffusion au fichier des personnes recherchées dans la soirée. Un mandat de recherche a été délivré dès le 13 mai et de nombreuses investigations sont en cours pour le localiser.
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Au regard de la nature des faits, le parquet de Thonon-les-Bains s'est dessaisi de la procédure au profit du parquet d'Annecy, pôle criminel, le 16 mai. Dès le lendemain, une information judiciaire a été ouverte des chefs de «meurtre sur mineur de moins de 15 ans et de destruction par moyens dangereux». Deux magistrats instructeurs sont co-saisis du dossier. «Une trentaine de militaires de la section de recherche de Chambéry et du groupement de gendarmerie de Haute-Savoie sont actuellement mobilisés à temps complet sur cette enquête», précise encore le parquet d'Annecy.
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«Je pense à elle tous les jours» : deux ans après sa disparition, la jeune Wissem reste introuvable
Cette adolescente n'a plus donné signe de vie depuis le 31 juillet 2019. Son téléphone portable a borné pour la dernière fois à Bezons, dans le Val-d'Oise.
Disparue depuis 2019, la jeune Wissem a été retrouvée
La jeune femme aurait reconnu se prostituer depuis sa disparition en juillet 2019 à l'âge de 16 ans.
Regarder la vidéoChauffeur de bus tué à Bayonne : les accusés échappent aux assises
Les deux principaux suspects, qui ont tué Philippe Monguillot le 5 juillet 2020, ne risquent plus la prison à perpétuité. L'épouse de la victime, Véronique Monguillot, se dit «anéantie».
Regarder la vidéo New York Times - World
Prince Charles and Camilla Visit Canada, Confronting Legacy of the Crown
Prince Charles acknowledged the “suffering” of the Indigenous community in a visit to the Northwest Territories on the last day of his three-day tour of the country, where polls suggest there is little support for the monarchy.
Here’s what you need to know:
Charles acknowledges a grim chapter in Indigenous history after his visit with the Dene people.
A royal tour confronts Canada’s legacy of discrimination against Indigenous people.
The royal tour resurfaces debate between Canada’s monarchists and republicans.
Meet Yellowknife, a small provincial capital that lies at the edge of vast wilderness.
Rehearsals, wood chopping and road repairs in advance of a royal visit.
Not so long ago, royal visits brought Canada to a halt.
Many Canadians consider the monarchy a relic of the past.
Charles reunites with an Indigenous leader he met during his 1970 tour.
Prince William’s Caribbean tour showed a royal family losing its grip on faraway dominions.
YELLOWKNIFE, Northwest Territories — Prince Charles ended his three-day trip to Canada on Thursday by calling on Canadians to listen to the “the truth of the lived experiences” of Indigenous people who were forced to attend residential schools designed to eradicate their cultures and where abuse, suffering and deaths were common.
“It has been deeply moving to have met survivors of residential schools who, with such courage, have shared their experiences,” Charles said in a speech in Yellowknife, the capital of the Northwest Territories and a city with a large population of Indigenous people.
“On behalf of my wife and myself, I want to acknowledge their suffering and to say how much our hearts go out to them and their families,” Charles added.
His speech came after he had met privately in nearby Dettah, an Indigenous hamlet, with leaders of the Yellowknives Dene First Nation, some of whom attended the now notorious schools.
A year ago, Canadians were shaken when ground-penetrating radar at a property surrounding a former school in British Columbia found evidence that the remains of hundreds of people, mostly children, were buried there. Similar searches at other school sites have since produced similar findings.
Charles urged Canadians to continue to reconcile with Indigenous people, a program that is one of Prime Minister Justin Trudeau’s top priorities.
“We all have a responsibility to listen, understand and act in ways that foster relationships between Indigenous and non-Indigenous peoples in Canada,” he told a crowd gathered in a downtown park, before setting off to unveil a plaque marking the 70th anniversary of Queen Elizabeth II, his mother, as head of state of not just Britain, but also Canada.
As Charles and Camilla, his wife, flew back to Britain on a Royal Canadian Air Force Airbus, it was too early to tell how his words would reverberate among Canadians. Polls have consistently shown that a majority of Canadians do not favor his succession to the throne. But that will happen automatically without an amendment to Canada’s constitution, a process so difficult that it’s seen as unlikely.
Crowds have been modest to respectable throughout the visit, which also included stops in St. John’s, Newfoundland and Ottawa, the capital. But none of Charles’s stops attracted the numbers of Canadians lured by his sons on their official visits to Canada, nor did they come close to the numbers produced when he toured Canada with his first wife, Diana.
The final day of Charles’s tour of Canada was marked by drumming, dancing and Indigenous games.
Charles was greeted with a solemn traditional fire ceremony beneath an open tepee frame when he arrived at an assembly hall of the Yellowknives Dene First Nation.
He entered the hall’s circular community room, where a group of Indigenous men played Dene hand games, in which two teams use ritualistic movements to try to hide a small token from each other while drummers egged on the action.
While at the Dene community, Charles held the private meeting with several Indigenous leaders, which went on for about twice as long as its scheduled 20 minutes. Officials offered no details about the discussion, which occurred as Camilla conducted a private visit to the community’s small elementary school.
After the meeting, Charles joined a large number of residents in a round dance held in a community room, accompanied by eight Indigenous drummers. After one and a half revolutions of the hall, Charles exited, smiling as he waved a small Yellowknives flag he had received from an Indigenous woman.
— Ian Austen
DETTAH, Northwest Territories — Royal visits are usually marked by pomp, carefully scripted ceremonies and lavish evening affairs. And there has certainly been some of that during a three-day visit to Canada by Prince Charles and his wife, Camilla, including a glittery reception in Ottawa at the official residence of Queen Elizabeth’s representative in Canada.
But on Thursday, the last day of the royal tour, the tenor was far more subdued tone as Charles and Camilla visited the Northwest Territories.
The couple headed to a far northern Indigenous community, the Yellowknives Dene First Nation, where the history with the British monarchy has been painful.
There’s a century-old treaty that the community says the Crown has infringed upon. And there’s the grim legacy of Canada’s now defunct compulsory residential school system for Indigenous Children, for which the Dene hold the Crown partly responsible.
The royal couple arrived in Yellowknife, the provincial capital, on Thursday at about 3:30 p.m. Eastern, before traveling to the Dene First Nation community. There, they stepped out onto gravel and headed a meeting with Indigenous leaders, where difficult topics were broached.
Charles joined two Indigenous chiefs at a large round table where they exchanged some small talk, including about previous visits by the royal family to the Northwest Territories, before reporters were escorted out of the meeting.
Later, Charles spoke about having been moved as he listened to Indigenous people speak about their experiences in the residential schools and offered his sympathies over what they had endured.
Charles’s itinerary for his Canadian tour, including the visit to Yellowknives, was set by the government in Ottawa, underlining the extent to which the country’s history of discrimination against Indigenous people has become a major political issue.
In April, Pope Francis issued the first ever direct papal apology to Indigenous people for the Roman Catholic Church’s role in the residential schools. He plans to visit Canada in July to offer the same apology face-to-face.
On Monday, Charles and Camilla attended a reconciliation event in the Province of Newfoundland, where they met with Mary Simon, the first Indigenous person to serve as governor general of Canada, the queen’s official representative in Canada.
In the historic city of St. John’s, Newfoundland, Charles said, “I know that our visit here this week comes at an important moment, with Indigenous and non-Indigenous peoples across Canada committing to reflect honestly and openly on the past and to forge a new relationship for the future.”
Edward Sangris, 68, is one of the Dene chiefs who met Charles and Camilla on Thursday. He was among the thousands of children sent off to the residential schools. His was a Catholic-run institution in Fort Smith, Northwest Territories, until his father defied authorities and kept him home.
He declined in an interview to discuss his experiences there, but said that the schools — which have become a national scandal and which a government commission found to be a form of “cultural genocide” — would be a topic of conversation.
“This is one way of reconciliation,” Chief Sangris said. “Even though they’re not directly responsible for the harm and the pain that was caused, they’re indirectly responsible for the actions of the Canadian government.”
Given that Charles is not yet king, Chief Sangris said ahead of their meeting that he did not anticipate an apology from Charles on behalf of the royal family.
Charles and Camilla’s visit to Dettah was scheduled to last one hour. The couple’s agenda included for meetings in the territorial capital of Yellowknife with members of a special miliary reserve unit in remote northern communities, and visit the fast melting remains of an ice road for a discussion about climate change.
Chief Sangris said that he recognized the responsibility and role of the government of Canada in Indigenous affairs, but that he believed the monarchy’s symbolic role in making treaties also made it responsible for subsequent violations.
In addition to grievances over Indigenous schools, the Dene believe that the compensation they receive for allowing mining projects on their traditional lands is less than it should be under the treaty with the Crown.
Ahead of the royal meeting, Chief Sangris said it was unlikely to resolve that dispute or to address other critical Dene issues, including a severe housing shortage. Chief Sangris’s father met with Charles in 1970, when Charles and his mother, Queen Elizabeth, visited Yellowknives. Chief Sangris met them then, too, and said that many issues raised at the time remain unresolved.
Of Thursday’s visit, Chief Sangris said, “I don’t know what it’s going to achieve for us.”
Broadly speaking, this is a time of tension over the role of the monarchy in Britain’s former overseas dominions. Separate tours of the Caribbean this year by Prince Edward, Charles’s brother, and Prince William, the future king’s son, were the target of protests against the monarchy and Britain’s brutal historical involvement with slavery.
In Canada, Charles has not faced such vocal public opposition. But polls show that an ever-declining number of Canadians want to swear allegiance to another British monarch, because the institution appears increasingly irrelevant to their lives.
— Ian Austen
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The royal visit to Canada comes as the country prepares for Victoria Day on Monday, a holiday commemorating the birth of Queen Victoria, who is often called the Mother of Confederation, the historical process that gave birth to Canada.
For most Canadians the federal holiday, punctuated by nighttime fireworks, simply means enjoying an extra day of rest or bracing for congested highways as many race to take advantage of a long weekend.
But for a relatively small though committed group of Canadians trying to burnish the image of the British monarchy, the lack of enthusiasm for the holiday is a sore point.
“This is a great grievance to Canadian royalists, because the government does almost nothing about celebrating the day,” said Arthur Bousfield, the chairman of the Canadian Royal Heritage Trust.
Mr. Bousfield was also disappointed at the lack of ceremony for Prince Charles and Camilla, noting that they are spending just three days in the country, following an equally short visit in 2017. (Other royal visits have been a week or longer.)
“The legitimate criticism that I think one can have of the monarchy in Canada now is that we don’t get our share of it,” he said. “We have now half the population, approximately, of the United Kingdom, so really, we should have half the royal family’s time.”
Still, some of Canada’s monarchists are happy simply to have Charles in their midst, no matter how brief the trip.
For Gail David Stacey, 76, royal watching is a family tradition, passed down from her mother and grandmother.
Outside the National War Memorial in Ottawa on Tuesday, where Charles laid a wreath, Ms. Stacey carried two small Canadian flags as she awaited the royal couple alongside her 17-year-old grandson.
Though she has seen the queen three times, her children aren’t as “intense” in their interest in the royal family, she said.
“But I wouldn’t have missed this for the world,” Ms. Stacey added. “Don’t forget, he’s going to be our future king.”
John Fraser, who has written a book about Canada’s relationship to the Crown, said a small minority of Canadians, perhaps less than one-fifth, are “die-hard” fans of the royal family.
He described them as “romantic monarchists who see that the Crown is like a golden thread woven through our history.”
“To me, it’s a beautiful thing,” said Mr. Fraser, the founder and president of the Institute for the Study of the Crown in Canada, an organization that commissions research on the country’s constitutional monarchy. “A mature country takes its history and carries it forward, and can show how the monarchy system evolved.”
Over the years, many Canadians have grown tired of the monarchy and question why such an archaic institution should play a role in a modern and increasingly diverse society.
But Canadian royalists put a different twist on that point of view.
“One of the reasons they’re disappointed in the monarchy is because they want to see more presence and more activity from the monarch,” said Cian Horrobin, a spokesman for the Monarchist League of Canada. “It’s actually this desire to have it more integrated into the life of Canadians that’s leading to a kind of disillusionment.”
Leila El Shennawy contributed reporting from Ottawa.
— Vjosa Isai
YELLOWKNIFE, Northwest Territories — Prince Charles and Camilla, his wife, are ending their three-day tour of Canada on Thursday in a city that looms large in the minds of many Canadians as a gateway to their country’s vast north — a place few of them will ever see.
Before touching down, the royal couple’s aircraft flew over the still largely frozen waters of Great Slave Lake, a vast body of water in a country dotted with large lakes.
The lake’s ice is in seasonal retreat. Ice roads that cross the lake in winter have closed now, and residents of island homes drag canoes to town in case they need them on their journey back.
The current site of Yellowknife is within a large area of the Dene people, who once followed and hunted caribou. Gold mining turned Yellowknife into a boom town during the 1930s, and after World War II, it became the seat of the regional government and the administrative center for the territory.
Yellowknife remains a popular destination for younger Canadians just starting careers or seeking adventure after finishing their studies.
Even on weeknights, many young newcomers pack bars and restaurants like Bullocks Bistro, which features Arctic char and other northern fish.
“Whenever I talk to graduating students, I tell them that they’re going to have great opportunities here,” said Rebecca Atly, the mayor of Yellowknife.
Much of Yellowknife is dominated by the big box stores and suburban housing familiar to North Americans, even if the buildings sometimes have smaller windows to cope with brutal winters. But the city’s Old Town maintains some of the unplanned charm of its early days.
With a population of 20,000, Yellowknife accounts for nearly half of the Northwest Territories’ population. Its status as the seat of government means that the courthouse, at left below, and the Royal Canadian Mounted Police detachment, at right below, dominate the downtown. Both institutions have a troubled history with the territory’s Indigenous population.
Charles and Camilla are visiting the Dettah Community of the Yellowknives Dene First Nation, which lies about a half an hour’s drive from Yellowknife. On Wednesday, several of its members rehearsed their welcoming ceremony.
The Dene, unlike many Indigenous people in Canada, do not live on reserves and make up a large part of Yellowknife’s population.
The abandoned Giant Mine, which once excavated gold, lies in the distance. In 1992, nine miners died in a deliberately set explosion during a strike. The mine has left a toxic legacy of 237,000 metric tons of arsenic trioxide waste.
In recent decades, diamond mining has come to the territory, with three mines currently operating. Most workers fly in and out from other parts of Canada.
For visitors from around the world, Yellowknife’s big attraction is the spectacular display of the Northern Lights, generally most visible from September to March. For many who live in Yellowknife, Great Slave Lake and access to seemingly infinite wilderness are what keeps them there.
Sometimes, the wild is very immediate. At least five foxes were scampering around Old Town this week, seemingly unbothered by people.
— Ian Austen and Aaron Vincent Elkaim
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DETTAH, Northwest Territories — A month ago, spring thawed an ice road in the Northwest Territories, rendering impassable the shortcut between the territorial capital of Yellowknife and Dettah, an Indigenous hamlet.
Ahead of Thursday’s visit by Prince Charles and Camilla, his wife, workers were busy on Wednesday fishing signs marking the ice road’s seasonal closure out of melted shoreline water and regrading the alternate road that the prince and his entourage will travel between Yellowknife and Dettah.
Dettah, along with the island of N’dilo, make up the Yellowknives Dene First Nation. While both communities have a chief, neither is an Indigenous reserve. The traditionally nomadic Dene, who once followed caribou herds, still travel widely within their vast territory by motorboat, snowmobile and airplane for hunting, fishing and to reach wellness camps, places for spiritual retreat.
Some preparations for the hour long visit by the British aristocrats to the village of about 300 people were underway on Wednesday. Three men were chopping wood for a ceremonial fire to be lit under a tepee frame to greet the visitors. A man in a backhoe was tidying up gravel and debris in front of the Yellowknives Dene First Nation office.
Early in the afternoon, drummers, elders and other community members preparing to greet the couple gathered in the circular meeting hall of the office for the first of two rehearsals. As Canadian government and Royal Household staff members looked on, Jessica Deleary, a coordinator for the visit from the First Nation, repeatedly reminded the crowd that the visit would be timed to the minute.
That, one of the participants jokingly said, meant the group must follow “English time” rather than “Dene time,” adding: “We’ll be on-time with English time.”
A suggested dress code of dark trousers, white shirts and traditional embroidered vests was proposed, with a reminder that the ceremony in the hall would be “broadcast internationally.”
In the back of the room, a remote-controlled television camera brought in for the visit was connected to a bank of servers and other electronic gear, their lights blinking and their fans whirring.
When Ms. Deleary later escorted government officials and royal household representatives through the building, one official reminded her that Charles preferred cool room temperatures. Some discussion led to a decision to switch the building’s furnace off for the night and to bring a fan into the meeting room where Charles would hold some of his meetings.
Outside, the last of the wood for the ceremonial fire was split and ready to burn.
— Ian Austen
This week’s visit to Canada by Prince Charles and his wife, Camilla, may not be generating a lot of buzz, but that has not always been the case when royal family members have crossed the Atlantic.
In 2011, thousands of people gathered near the National War Memorial in Ottawa, the capital, to catch a glimpse of Prince William, a son of Prince Charles, and Catherine, the Duchess of Cambridge, on their first overseas tour as a married couple. Enthusiastic crowds roared and chanted “Kate” when the couple laid a wreath at the memorial.
“The geography of Canada is unsurpassed and famous for being matched only by the hospitality of its peoples,” William said, helping generate good will for the young couple.
But few visits matched the extraordinary outpouring of adulation for Diana, the Princess of Wales, during her inaugural visit to Canada as Prince Charles’s young bride in 1983.
She spent 18 days in the country, and everywhere the couple went, enormous throngs of well wishers greeted them. The streets of Ottawa were gridlocked by the crowds. The country seemed to go out of its way to make a good impression — officials in St. John’s, Newfoundland, dispatched street cleaners and repaired sidewalks to whip the city into shape.
Their trip was capped with a “Happy Birthday” chorus sung by about 60,000 people who filled a stadium in Edmonton, Alberta, to help celebrate Princess Diana’s 22nd birthday.
“It is the birthday of my dear wife,” Charles said. “Not only that, but she had the good sense and the excellent taste to be born on Canada’s national day.”
Perhaps the only royal visits to draw comparable crowds have been those of Queen Elizabeth, who last came to Canada for the 22nd time as part of her Diamond Jubilee celebration in 2010.
At one stop in Ottawa on Canada Day, she greeted the crowd while seated in a horse-drawn carriage next to her husband, Prince Philip, complete with a procession of Royal Canadian Mounted Police on horseback, a gun salute and band music as she arrived on Parliament Hill.
“I have watched with enormous admiration how Canada has grown and matured while remaining true to its history, its distinctive character and its values,” the queen said during her visit.
Since then, the Crown’s luster has diminished, though the possibility of being close enough to gawk at royal celebrities did stir up some excitement in 2020, when it appeared that Canada would be the next home to Prince Harry and his wife, Meghan. (The couple lived briefly on Vancouver Island before moving to California.)
Prince William and Catherine, along with two of their young children, made their most recent visit to Canada in 2016, spending just over a week in British Columbia and Yukon, where the duchess’s fashion choices became a main topic of conversation.
Though Charles’s visit this week was a low-key affair, he did draw a relatively warm, if somewhat modest, crowd at a ceremony on Tuesday at the National War Memorial in Ottawa.
Josée O’Leary had traveled to Ottawa from Quebec City — for a local tulip festival, not to see Charles. Still, she decided to take a peek at the royal festivities.
“It may be the only time to see Prince Charles and maybe he will be the king very soon,” she said. “I am surprised there aren’t so many people.”
Leila El Shennawy contributed reporting from Ottawa.
— Vjosa Isai
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When rumors swirled about two years ago that Prince Harry and his wife Meghan Markle might move to Canada, there was a giddiness among some Canadians that the young royal couple could inject some glamour into the country.
Tim Hortons, the quintessentially Canadian coffee chain, offered them free coffee for life.
But the initial media frenzy that greeted their move to Canada in 2020 was also accompanied by deep skepticism among many Canadians, especially over the potential security costs for tax payers. In the end, the couple settled for a brief period on Vancouver Island, British Columbia, before decamping to Southern California.
As Prince Harry’s father, Prince Charles, and his wife Camilla visit Canada on a trip imbued with the significance of a king-in-waiting edging ever closer to his destiny, Canadians are experiencing a similar ambivalence about the Crown. Canada is a constitutional monarchy and Charles’s mother, Queen Elizabeth II, is the head of state, her image featured on coins and 20-dollar bills.
But, in many ways, the monarchy, an ancient institution predicated on class, blood and succession, is out of step with Canada, a country that prides itself on being a liberal and multicultural meritocracy.
Support for the monarchy was generally lukewarm in a country where many consider constitutional ties to the crown a historical relic, said Philippe Lagassé, an associate professor and an expert on the British monarchy at Carleton University in Ottawa.
“As Canada has become less of a British nation over the past century and a half, the connection to the royal family has become less obvious,” he said. “Many now see the monarchy as a vestige of the past, and something that causes apathy and bewilderment as to what purpose it serves.”
Royal visits are meant to burnish a national connection to the monarchy, but Prince Charles and Camilla, Mr. Lagassé said, septuagenarian aristocrats, “did not generate much excitement.” Sarah Brown, 33, a civil servant who lives in St. John’s, Newfoundland, the first stop on the royal tour, said the monarchy was “at best irrelevant and at worst, it represents everything that’s wrong with this world.”
“It’s a system built on oppression, colonialism, racism,’’ she added. “We don’t need it. We don’t want it.”
A recent poll by Angus Reid, a leading polling company, showed that about 55 percent of Canadians supported the country remaining a constitutional monarchy under Queen Elizabeth, but that support for the monarchy drops to 34 percent with Charles as king.
Nevertheless, political analysts said a dismantling of the constitutional monarchy in the near future is unlikely given how entrenched it is in the system governing the country. Doing anything about the role of Britain’s queen or king as Canada’s official head of state would involve amending Canada’s Constitution, a process so fraught with disagreement that there is little political appetite to take it on.
The royal visit comes at a delicate moment for the Crown.
The Queen marked 70 years on the throne in February, which was supposed to offer an opportunity to reframe the royal narrative after three years of unrelenting turmoil.
The sense that the royal family was out of touch with contemporary mores was reinforced during an explosive interview last year with Oprah Winfrey in which Meghan, a biracial former actress, raised the issue of racism within the royal family. And a sex abuse scandal involving Prince Andrew has further tarnished the royal family’s image.
Still, the queen herself remains widely admired in Britain and in many Commonwealth countries, including Canada, for her work ethic and long tenure — she has edged out Queen Victoria as the longest-reigning monarch in British history. Charles does not elicit the same level of enthusiasm.
One thing is certain: Prince Charles and Camilla seemed to avoid the lack of diplomacy that marked some previous royal visits.
His father Prince Philip, who died in April 2021, said this about Canada during a trip there in 1976:
“We don’t come here for our health,” he said with characteristic bluntness. “We can think of other ways of enjoying ourselves.”
Vjosa Isai contributed reporting from Toronto.
— Dan Bilefsky
DETTAH, Northwest Territories — In 1970, Edward Sangris joined his father Joseph, who was then the chief of what’s now known as the Yellowknives Dene First Nation, to meet Queen Elizabeth and Prince Charles during their visit to the Northwest Territories.
It was part of the royal family’s tour to celebrate the territory’s centennial.
On Thursday, when Charles returned to the region and visited the Indigenous hamlet of Dettah, Edward Sangris greeted him again, this time as the chief, while Charles remained Canada’s king in waiting. After visiting Newfoundland on Tuesday and Ottawa on Wednesday, Charles and his wife Camilla wound up their three-day tour of Canada in the Northwest Territories with a schedule that emphasized Indigenous people and their issues.
The couple’s presence also served to highlight the unique and strained relationship between Indigenous people and the British Crown.
Outside the first nation’s office in Dettah on Wednesday, Chief Sangris carefully removed an oversized silver medallion from a tin box secured with hair bands.
It has been handed down from chief to chief since 1900, when the community joined a treaty with Queen Victoria and Canadian government commissioners covering 840,000 square kilometers of land.
The medallion bears Queen Victoria’s effigy on one side, and on the other a depiction of an Indigenous man in a feather headdress and a military officer shaking hands in front of a sunburst and a tepee.
“As far as the Dene are concerned, Canada is just an arm of the British monarchy,” Chief Sangris said.
— Ian Austen
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In the Bahamas, one group called for slavery reparations.
In Belize, a visit to a cocoa farm was canceled after residents protested.
And during a military parade in Jamaica in March, Prince William, majestic in a white dress uniform, evoked the colonial era when he rode, with his wife, Catherine, in the same open-top Land Rover that carried the queen and Prince Philip in 1962.
Optics are everything when it comes to Royal tours. As Prince Charles and Camilla traveled to Canada on a trip aimed at burnishing the monarchy, they drew some lessons from the recent public relations gaffes of Prince William and his wife, Catherine, on a recent royal tour of the Caribbean.
The trip, during which the Jamaican prime minister declared that his country was “moving on” from the British monarchy while a poker-faced Prince William looked on, underlined just how rapidly Queen Elizabeth II, now 96, is losing a grip on her distant dominions.
Barbados cast off the queen as head of state last November, and Jamaica seems emboldened to follow suit, though it would require a referendum to amend the island’s constitution. William, second in line to the throne, got a taste of how the mood toward the monarchy has changed in the wake of the Black Lives Matter movement and a renewed call for reparations for Britain’s role in the slave trade.
On many stops of their tour, the couple was greeted warmly, even jubilantly. But even those encounters were marred by off-key images.
In Trench Town, the Kingston neighborhood famous as the home of Bob Marley, the couple tried their hand at reggae and mixed with friendly crowds. But the enduring image of the stop was likely to be them touching the fingers of children stretched through a chain-link fence — the kind of public relations error that afflicts other members of the royal family but has rarely tarnished this couple.
The dissonance is about more than poor stagecraft, according to scholars and royal watchers. Sentiment toward the royal family has shifted perceptibly in the Caribbean since the killings of George Floyd and other Black people by the police in the United States, which inflamed a long-simmering debate in Britain and its former colonies about the legacy of empire. Barbados’s decision to remove the queen was a tipping point.
“Barbados is seen as the conservative of the Caribbean,” said Richard Drayton, a professor of imperial history at King’s College London, who spent his childhood on the island. “So when Barbados takes a step like this, it creates space for other Caribbean countries to move in that direction.”
Elizabeth remains the head of state of 15 countries in the Commonwealth, including Canada. While she is admired in Canada, particularly among the older generation, the younger generation is more skeptical, at a time when their country is grappling with its colonial legacy and its mistreatment of people of color and Indigenous communities.
Philippe Lagassé, an associate professor and an expert on the British monarchy at Carleton University in Ottawa, said that, as in the Caribbean, the prestige and cachet of the monarchy in Canada was waning. But he said that Prince Charles and Camilla would likely have an easier time trying to win over Canadians, since the country did not have a strong and well-organized republican movement, while the system of constitutional monarchy was ingrained.
While the royal couple would have to tread carefully not to expose “fault lines” on sensitive issues such as Quebec nationalism or the colonial legacy of the subjugation of Indigenous peoples, Mr. Lagassé said that he did not foresee widespread anti-royal backlash.
“There isn’t a groundswell of opposition to the monarchy,” he said. “There is also not strong support of an institution that isn’t on top of anyone’s agenda. After all, the royal family is not Canadian.”
— Dan Bilefsky and Mark Landler
VICTORIA, British Columbia — Two of the more high-profile and Instagrammable members of the royal family, Prince Harry and his wife, Meghan, made global headlines when they decided to withdraw from their royal duties, and made their home in a wealthy, celebrity-filled coastal enclave north of Los Angeles.
But before that, the royal couple spent a brief period in a sleepy municipality near Victoria, British Columbia, on the western edge of Canada.
Victoria, on the southern tip of Vancouver Island, has long marketed itself as Canada’s most English city. It is peppered with Tudor Revival architecture, pubs with names like “the Churchill” and specialty shops selling marmalade. Until 1950, its police officers wore bobby-style helmets.
It is also where Ken Lane keeps a wax figure of Harry’s great-great-great-great-grandmother perched at a dining room table over a glass of sherry, her hair lovingly shampooed and fluffed by one of her most devoted subjects.
Mr. Lane had kept the wax effigy of Queen Victoria’s head in a box in the basement along with wax figures of other royal and British notables. But after Harry and Megan moved to the area, he decided to move the figure upstairs. He spent three days getting her ready for display, coifing and styling its hair — real human strands imported from Italy.
Wearing a crown, the fabricated queen presided at his dining room table, as if in mid conversation, along with the figures of Queen Elizabeth II; Diana, Princess of Wales; and Winston Churchill. Union Jack napkins were at the ready, and multicolor Skittles for snacking. (After Prince Harry and Meghan left Canada, Mr. Lane put the other figures back in the basement, but Queen Victoria still holds court at the dining room table, albeit alone.)
Mr. Lane had hoped that Harry and Meghan’s decision to retreat from their royal duties and move to Canada would nourish a renewed fascination with the British royals, and that his collection of 350 wax figures would then find a new home. He is still looking, and said on Wednesday that he was trying to sell the collection.
“Meghan and Harry are popular royals, and I feel sorry for what they’ve been through,” said Mr. Lane, past chairman of the Victoria branch of the Monarchist League of Canada, which works to support Canada’s constitutional monarchy.
Mr. Lane is not alone in clinging proudly to the image of his city as a place still closely tied to Britain. Victoria was established as a British trading post in 1843, before it became the seat of British Columbia’s government and a popular destination for retirees and honeymooners.
But increasingly shaped by a wave of new immigrants, a growing high-tech sector and a mayor who refused to pledge the traditional oath of allegiance to the queen, the picturesque city no longer aspires to be a “little piece of Old England.”
— Dan Bilefsky
Le Figaro
Crack: tollé autour d’un projet de centre d’accueil dans le 16e arrondissement de Paris
Angélique NégroniRÉCIT - Les anciens locaux d’un hôpital pourraient recevoir une structure dotée de trente-cinq lits. Riverains et élus s’y opposent.
Les quartiers populaires parisiens sont, depuis des années, confrontés à la présence de toxicomanes dans leurs rues. Mais d’ici peu, les quartiers chics de la capitale pourraient prendre leur part. L’adjointe à la santé de Paris, Anne Souyris, a annoncé qu’un centre de soins pour toxicomanes, dont des consommateurs de crack, ouvrira bientôt dans le 16e arrondissement. Dotée de 35 lits, cette structure sera accueillie dans l’ancien hôpital Chardon-Lagache.
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Cette nouvelle a aussitôt entraîné une levée de boucliers. Recueillant en quelques heures plusieurs centaines de signatures, une pétition circule déjà pour s’opposer à cette implantation aux abords des écoles et notamment du lycée Jean-Baptiste-Say. Francis Szpiner, le maire du 16, est également monté au créneau avec l’intention de barrer la route au projet. «On ne sauve pas les gens addicts au crack en milieu urbain. Il faut les couper du milieu de la drogue», affirme-t-il. La population redoute de voir un quartier tranquille et épargné se transformer en zone de deal. Les toxicomanes qui fréquenteront ce futur centre attireront, selon eux, des revendeurs.
La ville de Paris cherche des locaux disponibles
Bien qu’annoncé par l’adjointe parisienne, ce centre n’est pas proposé par les équipes d’Anne Hidalgo mais par l’agence régionale de santé d’Île-de-France, qui a lancé un appel à projets. Avec l’hôpital Fernand-Vidal, l’association Aurore, qui œuvre depuis des années dans la capitale auprès des consommateurs de drogue, a répondu à cet appel. «Nous avons candidaté mais nous attendons encore le feu vert de l’ARS», indique Florian Guyot, le directeur général de l’association. Même si rien n’est donc encore validé selon lui, il va falloir apaiser les craintes de la population autour d’une telle structure. «On y fera un accompagnement social et médical. Les personnes qui iront dans ce centre seront envoyées par le réseau de soins. Il n’y aura donc pas de file d’attente de toxicomanes sur le trottoir», certifie-t-il, en ajoutant: «Et il ne s’agit pas d’une salle de shoot.»
Même s’il ne s’agit pas d’un espace de consommation, la population compte se battre jusqu’au bout pour que ce projet ne se fasse pas. «Et je vais saisir le prochain ministre de la Santé sur ce centre et qu’il prenne ses responsabilités politiques», indique Francis Szpiner.
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Anne Souyris, quant à elle, estime au contraire que le choix de cet arrondissement ancré à droite pour accueillir cette future structure est une bonne nouvelle. Car, dit-elle, «cela participe à la solidarité territoriale». En parallèle de ce projet porté par l’ARS, la ville de Paris continue d’ailleurs à prospecter pour trouver des locaux disponibles en vue d’accueillir des consommateurs de crack. Un premier lieu avait d’ailleurs été trouvé, l’an passé, rue Pelleport, dans le 20e arrondissement. Mais face à l’opposition virulente des riverains, la ville avait été obligée de reculer.
Pour l’heure, les «crackeux» sont toujours parqués dans le 19e arrondissement, le long du périphérique. Plusieurs centaines de toxicomanes sont installés dans un square situé à deux pas de Pantin et d’Aubervilliers, au grand dam de leurs habitants. Avant ce point de chute, ils occupaient d’autres quartiers des 18e et 19e arrondissements autour des jardins d’Éole, où ils rendaient impossible la vie des habitants.
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Le contrôle technique bientôt obligatoire pour les 2-roues
Dans un jugement rendu ce mardi, le Conseil d'État a signifié que cette mesure serait appliquée dès le 1er octobre.
Burkini à Grenoble : ouverture d'une enquête sur des fichiers d'Alliance citoyenne
Cette association militante, à l'origine du débat sur le burkini dans les piscines grenobloises, aurait collecté des données incluant origine ethnique mais aussi convictions politiques et religieuses.
Zineb El Rhazoui: «Le burqini est une avancée majeure de l’idéologie islamiste»
ENTRETIEN - L’essayiste voit dans l’autorisation du burqini à Grenoble une façon «d’imposer le marquage visuel des femmes musulmanes dans tous les espaces qui en sont encore préservés».
Valeurs Actuelles
Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique
À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.
« Mélange des genres »
Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.
« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.
[📝communiqué de presse]
Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9
— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022
Var : les dernières actualités
Le Figaro
Comment les employés de Tchernobyl ont tenu tête aux Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Ils ont cohabité avec l’armée et tenté coûte que coûte de garantir la sécurité pour éviter un deuxième accident.
Envoyée spéciale à Tchernobyl
Lioudmila Kozak résume son travail en quelques mots: elle et ses collègues sont «les yeux» de Tchernobyl. Depuis 2006, la jeune femme énergique scrute les moniteurs des caméras de la centrale nucléaire, hors service depuis 1986, date de l’un des plus graves accidents de l’histoire. Le 24 février, alors qu’elle doit terminer son tour de garde, Lioudmila n’en croit pas ses yeux: des centaines de blindés, de tanks, et surtout «des hommes en noir» s’introduisent sur le territoire de la station.
À 4 heures du matin, l’armée russe a commencé son invasion de l’Ukraine par la zone d’exclusion de Tchernobyl. Depuis l’accident, l’accès à ce territoire contaminé grand comme le Luxembourg est restreint. Valentin Geïko, le chef de service, est à son poste dans le bâtiment voisin. Les équipes doivent être relevées vers 9 heures. À 50 kilomètres à vol d’oiseau, à Slavoutych, une ville créée pour accueillir les employés de la centrale après l’accident, près de 700 d’entre eux sont déjà assis dans le train qui doit les amener à leurs postes. Par un accident de la géographie et de l’histoire, ce dernier passe par la Biélorussie, là même où se déroulent les combats. Les services de sécurité, l’armée, les responsables à Kiev… depuis les premières explosions, personne ne répond au vieux téléphone de Valentin Geïko. Le septuagénaire donne donc directement l’ordre de ne pas faire partir le train. «Plus personne ne peut sortir de Tchernobyl, seuls les soldats russes entrent», se souvient Valentin, qui reçoit Le Figaro dans son bureau de la centrale. Sa chemise grise à carreaux lui donne un air de fonctionnaire sympathique. Pendant une heure, les yeux fixant le mur, il raconte pour la première fois son expérience de l’occupation dans un monologue, interrompu par de nombreux appels téléphoniques. Plusieurs fois, il s’interrompt pour rappeler: «Mais pour avoir toute l’histoire, il vous faudrait six heures.»
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Le directeur général de la station étant resté à Slavoutych, Valentin se retrouve aux commandes, avec 300 personnes à ses côtés: une centaine d’employés, 170 membres de la garde nationale ukrainienne qui gardaient la centrale, quelques pompiers et infirmières et quatre «stalkers». Ces jeunes touristes originaires de Dnipro étaient venus illégalement visiter Pripiat, la ville fantôme près de la centrale. «Je les ai réunis et je leur ai promis qu’ils sortiraient tous entiers», assure Valentin. Dehors, les sirènes hurlaient, et les employés voyaient les missiles voler vers Kiev.
Vers 15h30, Valentin voit apparaître les «hommes en noir» à sa fenêtre. «En arrivant, ils étaient choqués, même la zone d’exclusion a de bonnes routes asphaltées et éclairées», s’amuse Geïko. Le sexagénaire, qui a fêté ses 60 ans le 1er mars dans la centrale, connaît Tchernobyl comme sa poche. En 1987, à 25 ans à peine, il est liquidateur et nettoie la zone après l’accident. Comme pour beaucoup d’employés, Valentin a développé un attachement à Tchernobyl, à cette zone de danger mais aussi de renouveau, où depuis plusieurs dizaines d’années la nature reprend ses droits. «Deux trois tirs et, boum, c’était fini», lance-t-il. À ce moment-là, les lignes russes étaient déjà à plusieurs dizaines de kilomètres au sud. Une libération de la zone par l’armée ukrainienne semblait au mieux, lointaine, au pire improbable. «Si on ne voulait pas une nouvelle catastrophe, il fallait négocier.»
J’ai déjà tiré avec votre pistolet et votre tank, en bas, je peux me barrer avec s’il faut !
Vers 17 heures, un général de division, Sergueï Bourakov et, Andreï, un colonel qui n’a pas donné son nom de famille, arrivent dans son bureau et commencent les négociations. La première question qu’ils posent est «où sont les nazis»? Valentin, qui a fait son service militaire pendant l’URSS, trouve vite une langue commune avec ceux qu’il appelle les «rachistes», mot-valise combinant russes et fascistes. «J’ai déjà tiré avec votre pistolet et votre tank, en bas, je peux me barrer avec s’il faut !» leur lance-t-il. Valentin noie ses deux «invités» de jargon nucléaire pour leur faire comprendre le danger de leur présence. «Sergueï, je te le dis officiellement, j’ai assez de connaissances et de compétences pour nous assurer une mort lente mais certaine. Fais passer le message à tes chèvres, qu’elles ne tentent rien», lui dit l’ingénieur, très sûr de lui. Finalement les gradés russes acceptent ses règles: pas d’armes dans les zones sensibles. Leurs soldats seront nourris et habiteront à un étage, le personnel ukrainien dans un autre.
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Environ 400 à 500 soldats, de l’armée régulière, de la police anti-émeutes et de la garde nationale prennent alors leurs aises, dans l’un des lieux les plus sensibles au monde. La plupart sont jeunes et originaires de Bouriatie, rapportent Valentin et Lioudmila. Cette dernière voit débarquer des dizaines d’entre eux, qui s’installent dans le couloir et demandent de se faire appeler «les invités». Trois fois par jour, les employés ukrainiens peuvent faire trois sorties: pour aller à l’infirmerie, prendre un unique repas et une douche. Lioudmila et ses quatre collègues dorment sur le bureau et travaillent à tour de rôle. «On a compris dès le premier jour que personne ne viendrait nous chercher, qu’on était des otages. La seule chose à faire, c’était de travailler car ces infrastructures ne peuvent pas être laissées sans surveillance. Toute la planète en dépend!», raconte-t-elle au Figaro par téléphone depuis Slavoutych, où elle est en repos. Lioudmila, Valentin et une centaine d’employés resteront 25 jours à Tchernobyl, alors qu’il est normalement interdit d’y passer la nuit. Si les autorités ukrainiennes assurent que leur santé n’est pas en danger, il n’en va pas de même de celle des soldats russes, qui ont passé leur temps dans la zone sans précautions.
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«On leur disait: “pourquoi vous êtes venus ici? Pourquoi vous aviez besoin de faire ça?”», se désole Lioudmila. Face à elle, tantôt le silence, tantôt des soldats qui assurent vouloir les «sauver». Mais surtout, une réponse revient plus que les autres: «Nous faisons un exercice militaire.» Plus haut, les gradés savent et racontent à Valentin leurs plans. Un an auparavant, des espions russes ont visité la zone d’exclusion dans des excursions touristiques - près de 100.000 touristes s’y rendaient chaque année avant la pandémie - pour préparer l’invasion. Les militaires russes s’étaient également entraînés à la centrale de Koursk en Russie, construite sur le même modèle que Tchernobyl. Mais les soldats russes ne pensaient pas rester aussi longtemps à Tchernobyl. Au bout de deux semaines, Valentin remarque que le général et le colonel s’endimanchent en uniformes de cérémonie, ceux qu’ils pensaient porter sur les avenues de Kiev pour la parade de la victoire. «En réalité, ils étaient sales comme des cochons car ils n’avaient plus de vêtements propres: ils pensaient rester trois jours et ça faisait déjà deux semaines», ironise Valentin. Dans son bureau, il monte le volume de la radio ukrainienne à fond pour que les soldats dans le couloir entendent leurs pertes.
Nouveaux sacrifiés
Valentin restera pendant vingt-cinq jours dans son petit bureau couvert de cartes de la centrale. Dehors, les soldats russes se baladent librement dans la zone, s’assoient sur le sol et même creusent des tranchées sur ordre de leurs chefs. Dans le bureau de Valentin, le général et le colonel endimanchés et corpulents le ramènent trente-cinq ans en arrière, quand il était un simple liquidateur, face aux gradés soviétiques qui, juste après l’accident «envoyaient des gamins à la mort» pour nettoyer les conséquences d’une erreur qui aurait pu détruire l’Europe. «Rien n’a changé. La différence entre eux et nous, c’est qu’ils ne donnent aucune valeur à la vie humaine», regrette Valentin, qui a pourtant tenté d’alerter les Russes sur les dangers de toucher le sable radioactif de la zone. Dans les couloirs de la centrale, Lioudmila rencontre ces nouveaux sacrifiés. «Ils l’ont fait car ils n’en avaient rien à foutre, ils suivaient les ordres et c’est tout.»
Si le personnel ukrainien lance de timides mises en garde, il arrive surtout à tirer son épingle du jeu. Le 9 mars, l’électricité, qui doit constamment refroidir le combustible nucléaire usagé, est coupée à Tchernobyl, sans que la raison soit fournie. «On leur a dit qu’on avait 14 heures avant que cela cause un accident, en réalité, c’était plus quelques jours, mais ils se sont bougés plus vite, car ils avaient peur», raconte Lioudmila. Pendant cinq jours, les Russes prennent ainsi l’essence du front de Kiev, malgré des manques, pour approvisionner Tchernobyl, avant de relier la centrale au réseau électrique biélorusse.
On était certains depuis le début qu’ils allaient faire exploser la centrale ou bien nous fusiller avant de partir pour ne pas laisser de traces
Finalement le 20 mars, les Russes acceptent que les employés ukrainiens soient relevés. Lioudmila et ses collègues n’y croient pas. «On était certains depuis le début qu’ils allaient faire exploser la centrale ou bien nous fusiller avant de partir pour ne pas laisser de traces», souffle la jeune femme. La spécialiste quittera la zone avec ses collègues à travers la forêt puis, huit par huit, sur de simples barques de pêcheurs locaux vers Slavoutych. Malgré la promesse de Valentin, à son grand désespoir, les 169 membres de la garde nationale ukrainienne seront faits prisonniers. Aujourd’hui, certains sont en Biélorussie et d’autres en Russie. Leurs conditions de détention sont incertaines.
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C’est seulement le 31 mars, après le retrait des troupes russes du nord de Kiev et de Tchernobyl, que les Ukrainiens prendront la mesure de l’occupation. Partout dans la zone d’exclusion, où s’est rendu Le Figaro le 12 mai, des tranchées ont été creusées par les soldats russes. Dans la forêt rousse, la zone la plus contaminée, leurs traces sont encore visibles: ici une position faite de sacs de sables et de branches, là une position creusée dans le sol. «Un monument de bêtise», explique Ioulia Bezdija, guide de l’agence chargée de la zone qui nous accompagne pour des raisons de sécurité. La jeune femme, qui a pu partir le 24 février, habite dans le village de Tchernobyl, où les travailleurs de la zone logent dans des dortoirs. «Ils ont tout remué, ils ont tout pris, de la bouilloire aux caleçons de mon mari», se désole-t-elle. «Je ne peux même pas vous montrer les doses de radiations, car ils ont volé tous les petits dosimètres pour les visiteurs.» L’Agence internationale de l’énergie atomique, qui s’est rendue à Tchernobyl le 26 avril, date de l’anniversaire, a déclaré que les mouvements de troupes et d’équipements lourds dans la zone avaient provoqué une hausse de la radiation. «Mais la situation ne pose pas de gros danger à l’environnement et aux personnes», a-t-elle ajouté. Les radiations, la perspective d’une nouvelle invasion, les potentielles accusations de collaboration avec l’ennemi: rien de tout cela n’inquiète Valentin. Son fils travaille dans la centrale nucléaire d’Enerhodar, la plus grande d’Europe, occupée depuis mars par les Russes. «Je n’ai plus rien à perdre, si je n’étais pas là, à mon poste de travail, ça ferait longtemps que je serais parti au front.»
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Le Figaro
Damien Abad: «Je reste un homme de droite mais je ne me reconnais plus dans la démarche de LR»
Emmanuel GalieroEXCLUSIF - Le député de l’Ain annonce au Figaro quitter sa fonction de président du groupe LR à l’Assemblée et se mettre en congé de son parti.
LE FIGARO. - Quittez-vous la présidence du groupe Les Républicains à l’Assemblée?
Damien ABAD. - Oui, je décide aujourd’hui de quitter ma fonction de président du groupe LR à l’Assemblée dans un souci de clarté, de cohérence et de responsabilité. C’est une preuve de courage, de respect vis-à-vis de mes collègues et de clarté dans mes choix futurs. Je reste un homme de droite mais je me mets en congé de mon parti LR. Malgré nos désaccords, je garde beaucoup d’amitié pour bon nombre de mes collègues députés mais nos différences se sont accélérées ces dernières semaines avec les décisions du bureau politique et les choix de la présidentielle au second tour. J’en tire les conséquences aujourd’hui.
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Rejoignez-vous le gouvernement d’Élisabeth Borne?
Je n’ai aucun commentaire à faire sur la composition du gouvernement.
Les Républicains ne vous ont-ils pas demandé de quitter vos fonctions à cause de vos «tergiversations» ?
J’ai toujours assumé mes responsabilités devant le groupe et même parfois en faisant face à certains propos violents. J’ai toujours agi en vérité et franchise. Mardi, j’avais pris l’engagement, devant mon groupe et Christian Jacob, de me positionner avant la fin du délai de dépôt des candidatures, fixé à vendredi. Cette proposition me semblait honnête et respectueuse à l’égard de chacun. Je n’ai pas l’habitude de céder aux pressions.
N’ont-ils pas eu raison d’interpréter votre attente comme l’aveu d’une envie de rejoindre la majorité?
Non. Quand je prends une décision, je ne la prends pas à la légère. Je suis un homme de réflexion et d’action. Aussi, il n’y a pas d’unanimité du groupe contre moi, ni pour une opposition frontale et radicale à Emmanuel Macron. J’ai reçu de nombreux messages de soutien de la part de députés LR. Je ne veux pas les mettre en difficulté mais ils partagent ma ligne politique.
Le parti présidentiel a décidé de ne pas mettre de candidat face à vous aux législatives dans l’Ain. Quelle était la contrepartie?
Il n’y a aucune contrepartie. C’est un choix de la majorité présidentielle et je ne suis pas un cas isolé. Ils ont salué mon esprit de responsabilité pendant des moments de troubles, comme la crise sanitaire ou la guerre en Ukraine. Je n’ai jamais voulu tomber dans une opposition systématique et caricaturale. C’est ce qui a dicté cette décision de ne pas mettre de candidat face à moi dans la 5e circonscription de l’Ain.
LR y voit-il le signe d’un accord secret?
Je ne suis pas dans une logique de marchandage. Mon seul souci, c’est la France. Aujourd’hui, je veux simplement faire réussir notre pays dans un moment particulier. Mon choix n’est dicté par aucune logique électorale. Je veux garder ma colonne vertébrale et rester dans une cohérence idéologique. Je veux rester libre de défendre une ligne politique.
Laquelle?
Pas de compromission avec l’extrême droite. J’ai toujours été très mal à l’aise avec le «ni-ni» triomphant comme avec l’idée d’une opposition frontale décidée en bureau politique LR. Je ne l’ai pas votée.
Dans ce cas, pourquoi ne pas avoir quitté Les Républicains plus tôt?
Je croyais pouvoir faire bouger les lignes de l’intérieur. J’ai toujours exprimé ma position dans les instances du parti. Je ne suis pas tout seul. D’autres personnalités pensent comme moi, tels Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé ou Philippe Juvin. L’avenir de la droite ne se jouera pas dans une compromission avec l’extrême droite mais dans une ligne de clarté et de responsabilité, correspondant à une force de gouvernement. Je veux que l’on revienne aux sources de la droite républicaine.
Beaucoup chez LR estiment que votre responsabilité de président de groupe, dans le contexte des législatives, vous obligeait à ne pas faire le jeu des adversaires, notamment en vous rendant à l’Élysée entre les deux tours de la présidentielle. Que répondez-vous?
Mes adversaires sont La France insoumise de M. Mélenchon et le Rassemblement national de Mme Le Pen. C’est ce combat-là que je veux mener, compte tenu de mes valeurs d’une droite sociale, libérale et territoriale. Je trouve regrettable que certains au sein de notre famille fassent d’Emmanuel Macron l’adversaire numéro un. En quittant mes fonctions, je constate un désaccord politique réel. Je ne me reconnais plus dans la démarche LR. Face au danger populiste, je ne crois pas aux clivages anciens mais au rassemblement de tous ceux qui souhaitent faire avancer notre pays.
On vous reprochera d’avoir mis les candidats LR en difficulté aux législatives…
Les difficultés des Républicains existent depuis longtemps et elles se sont confirmées par notre score à la présidentielle. L’une des principales est de n’avoir pas réussi à avoir une ligne claire et cohérente, capable de rassembler un maximum de Français.
D’autres Républicains vous suivront-ils?
Ma ligne politique, qui veut la réussite de mon pays, n’est pas si minoritaire que cela au sein de ma famille politique.
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Borne à Matignon: comment Macron a cédé aux pressions de son camp
RÉCIT - L’histoire secrète des 48 heures au terme desquelles Emmanuel Macron a renoncé à nommer l’ex-LR Catherine Vautrin.
Emmanuel Macron ouvre la séquence du remaniement gouvernemental
RÉCIT - Le président se prépare dans le plus grand secret à nommer un nouveau premier ministre pour lancer son second mandat.
Pour Emmanuel Macron, la donne se complique sur le front des retraites
ANALYSE - Compliqué par le retournement de conjoncture, ce dossier reste toujours aussi explosif.
Le Figaro
Pourquoi suis-je toujours ballonné ?
Gaz, sensations de lourdeurs, ventre gonflé... Les dysfonctionnements intestinaux que sont les ballonnements sont provoqués par de multiples facteurs. Tour d'horizon pour rectifier le tir.
Maux de ventre, abdomen gonflé, sensation de lourdeur, gaz... On les nomme communément «ballonnements». Ces derniers peuvent se manifester de différentes façons, toutes plus réjouissantes les unes que les autres, et impacter véritablement le quotidien. Comment expliquer que certains d'entre nous soient plus touchés que les autres ? Que se passe-t-il dans nos intestins ? Le contenu de nos assiettes est-il l'unique fautif ?
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Pas si simple. Une première information est à savoir, selon Martine Cotinat, gastro-entérologue (1) : «Les ballonnements découlent d'une mauvaise fermentation des gaz présents dans les intestins». Et cette mauvaise fermentation vient elle-même d'un déséquilibre de notre microbiote. «Ce dernier est composé de bactéries qui contrôlent le transit, poursuit Lætitia Proust-Millon, diététicienne nutritionniste. Idéalement, il est équilibré avec de bonnes et de mauvaises bactéries. Mais quand les mauvaises sont plus nombreuses, un déséquilibre du système digestif se crée, entraînant cette mauvaise fermentation.»
En vidéo, les clés pour prendre soin de son intestin
Poireaux, champignons, édulcorants
Chez certains organismes, des aliments appelés FODMAP (l'acronyme anglais de «Fermentable by colonic bacteria Oligosaccharides, Disaccharides, Monosaccharides And Polyols») peuvent provoquer des ballonnements. Poireaux, champignons, pommes, cerises, pêches, poires... la liste est (très) longue. «Quand on les mange en excès, il arrive qu'ils soient mal absorbés par l'organisme. Ils passent alors dans le gros intestin ou côlon et fermentent, créant des ballonnements», commente Martine Cotinat. Bien sûr, les intolérances alimentaires, comme celles au gluten, au lactose, au fructose, ou les édulcorants peuvent aussi être à l'origine des ballonnements.
Durant les repas, le temps que l'on prend pour s'alimenter joue également un rôle essentiel dans le bien-être digestif. «Lorsque l'on avale trop rapidement les aliments, ils vont être moins bien digérés, ce qui crée une trop grande production de gaz», conclut la gastro-entérologue.
La constipation peut aussi provoquer des inconforts. «Si on n'évacue pas bien et complètement les selles, la circulation des gaz ralentit, ils augmentent en volume et créent des ballonnements», précise la Dr Martine Cotinat.
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Un mauvais fonctionnement des muscles abdominaux
En dehors du contenu de l'assiette, le coupable peut aussi se trouver du côté des muscles abdominaux, et plus précisément du côté de leur fonctionnement. Martine Cotinat l'explique : «Normalement, quand le volume des gaz augmente, un mécanisme réflexe se met en place pour améliorer leur circulation : le ventre se contracte et le diaphragme se relâche. Chez certains, ce mécanisme ne se déclenche pas (sans qu'on puisse l'expliquer), ce qui crée des gaz».
Le stress
L'intestin est tapissé de cellules nerveuses. Sous le coup du stress, il est alors facilement déréglé. «Le stress produit aussi deux hormones, l’adrénaline et le cortisol, qui vont avoir une influence sur le microbiote. Le cortisol va par exemple favoriser l'envie de sucre et la rétention d’eau, ce qui déréglera ensuite la digestion et créera alors des ballonnements», complète la diététicienne nutritionniste Lætitia Proust-Millon.
Le stress a une influence sur le microbiote
Des intestins hypersensibles
Les ballonnements peuvent aussi être dus au syndrome des intestins irritables. «Ici, il y a une irritation des intestins qui entraîne une inflammation, qui bouleverse notre flore intestinale, et perturbe ainsi la digestion», explique la diététicienne nutritionniste Lætitia Proust-Millon.
Les solutions pour en finir avec les ballonnements
Pour prévenir les désagréments, une première règle est à respecter : veiller à avoir une alimentation la plus équilibrée possible. «Elle doit être la plus naturelle et brute possible. Évitez les produits ultratransformés, les additifs, le sucre en trop grosse quantité et les mauvaises graisses (raffinées, cuites etc...). Tout cela peut être nocif et perturber le système», explique Lætitia Proust-Millon.
En toute logique, on peut aussi simplement éviter d'ingérer les aliments qui nous provoquent des ballonnements. En plus de cela, on peut consommer des probiotiques, «des souches de bactéries positives qui permettent de rééquilibrer la flore intestinale», souligne la diététicienne nutritionniste. Celles-ci sont présentes dans les aliments fermentés comme le yaourt ou la choucroute mais peuvent aussi se consommer en cure, sous forme de comprimés ou gélules, à trouver en pharmacie ou magasins bio. «La prise de charbon ou d'argile, par exemple, se révèle très efficace pour absorber les gaz dans les intestins», conseille Martine Cotinat. Demandez toujours conseils à votre médecin ou pharmacien.
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Sport et hypnose
Bien sûr, si l'on est sujet au stress, il convient de tenter de travailler ce dossier, avec du sport ou encore des techniques de respiration. La méditation, l'hypnose, peuvent aussi être d'une grande aide.
Enfin, si les ballonnements sont trop fréquents et handicapent, il convient de consulter «un spécialiste qui recherchera les bactéries sources des problèmes et posera un diagnostic, souligne Lætitia Proust-Millon. Il pourra alors proposer un traitement adéquat, comme l'antibiothérapie pour corriger les troubles du transit».
(1)Martine Cotinat est gastro-entérologue et auteure de Je rééquilibre mon microbiote - Aliments fermentés, probiotiques, chrononutrition, Édition Thierry Souccar, 95 pages, 12,90 €.(2) Lætitia Proust-Millon est diététicienne nutritionniste et auteure de Le grand livre de l'alimentation anti-inflammatoire, Éditions Leduc, 378 pages, 18 €.
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L'Humanité
Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine
Il était une foisAu printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.
Dominique BariAux origines de la tragédie, l’« incident de Godhra ». Le 27 février 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.
Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.
Un inconnu qui se nomme Narendra Modi
Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».
Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.
Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.
Le magazine anglophone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »
Les femmes sont les proies privilégiées
Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.
Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.
« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »
Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».
À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène internationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.
Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).
La commission d’enquête conclut à un « complot des musulmans »
Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act entérine juridiquement le statut de citoyen de seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.
Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.
La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un « complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.
4 250 autres plaintes déposées
Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.
Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.
La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.
Implication de cadres du BJP et de la police
En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Intérieur dans son gouvernement.
Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.
Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.
Laboratoire de l’intégrisme hindou
Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200 millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’autoroute de la haine ».
dalitsindenarendra modi Le Figaro
La proposition de la SNCF du port de culottes menstruelles fait polémique
La SNCF tente de pallier l'absence d'accès aux toilettes, en proposant notamment à ses conductrices de fret de tester des culottes menstruelles. Mais travailler si longtemps sans accès aux toilettes indigne la CGT, selon Maryse Thaëron Chopin.
La question est sensible. Alors que les trajets peuvent durer environ 7 heures, les conducteurs de train de fret ne disposent pas de toilettes à bord. La SNCF a décidé d'affronter ce problème d'accès aux sanitaires en cartographiant entre autres les toilettes le long des voies ferrées. Au gré de discussions, notamment avec des conductrices, SNCF mixité, qui œuvre pour l'égalité au sein du groupe ferroviaire public, a entrepris de réfléchir plus particulièrement à la situation des femmes qui ont leurs règles au travail.
Mais une des propositions a créé des remous : le groupe ferroviaire a ainsi proposé à ses trente conductrices de fret d'essayer de porter des culottes menstruelles, que l'on peut porter plusieurs heures d'affilée et qui servent de protection hygiénique, mais en aucun cas d'urinoir.
De son côté, l'entreprise ferroviaire déplore que l'opinion se soit emparée de cette mesure singulière sans la resituer dans son contexte. Selon Anne-Sophie Nomblot, responsable de SNCF Mixité, «l'expérimentation des culottes menstruelles [...] s'insère dans un ensemble d'actions qui visent à améliorer les conditions de travail des conducteurs et conductrices à Fret et dans l'ensemble de l'entreprise.».
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La SNCF a en effet entrepris un plan d'action plus global comme la cartographie des toilettes le long des voies ferrées. Les ambassadeurs du réseau SNCF mixité réfléchissent aussi à donner aux salariés l'accès à ces toilettes.
Reste qu'Anne-Sophie Nomblot a souligné que le port de culotte menstruelle n'était pas la panacée: le problématique accès aux sanitaires pour les conducteurs de fret reste toujours actuel et n'est pas éludé. Quant à l'installation de toilettes dans ces trains, la SNCF répond laconiquement «ça n'existe pas, ça n'a jamais existé.» .
Selon Maryse Thaëron Chopin, membre du collectif femmes/mixité de la Fédération CGT des cheminots, la SNCF ne semble pas remettre en cause le travail sans accès aux toilettes. Pourquoi les trains de fret ne s'arrêtent - ils pas ? questionne Maryse Thaëron Chopin. En réalité, les trains de fret ne peuvent s'arrêter dans des gares de voyageurs et sont donc obligés de se garer dans des stations de triage. Lesquelles ont été détruites pour la plupart selon Maryse Thaëron Chopin. Par ailleurs, Maryse Thaëron Chopin regrettent que les Commissions de roulement des conductrices ainsi que les CSST n'aient pas été sollicitées dans ce plan d'action global, du moins qu'ils n'aient pas été les acteurs principaux de cette réflexion.
De son côté, la SNCF assure que les conductrices et conducteurs de fret ont toujours la possibilité de s'arrêter pour aller aux toilettes en gare de voyageurs ou dans les stations de triage, où les toilettes sont toujours accessibles, dans 80% des cas , et pour les 20% restants, 25 opérations de mise aux normes sont lancées cette année et l'année prochaine pour apporter les améliorations nécessaires. «Aujourd'hui, on compte 130 bâtiments fret sur le territoire», indique la SNCF. Un conducteur peut toujours, en cas de besoin pressant ou d'urgence de tout type, demander à l'agent de circulation d'arrêter son train à la prochaine gare pour y faire un stop, précise la SNCF. Des propos largement démentis par la Fédération Nationale CGT des Cheminots, qui affirme que seules 4 stations de triage sont en activité: «on ne s'arrête pas comme ça dans un triage, il faut une autorisation et les gares ont des plans d'occupation. Les voies, les gares, ne sont pas des autoroutes.». ...
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L'Humanité
En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer
Il était une foisIl a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.
Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.
On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.
Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.
Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.
La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieuxDes propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.
C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.
Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.
Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.
Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.
Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.
Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-BourbonLa loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.
En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.
Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.
C’est alors que des drames se produisent. Jeune Bordelaise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.
La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’environnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.
Contraception. La pilule a de moins en moins la coteDifficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.
pilulecontraceptionsimone veillucien neuwirth Le Figaro
Laurent Wauquiez, un retour à pas feutrés mais des ambitions intactes
Wally BordasRÉCIT - Après plusieurs années de travail de terrain, loin de la scène politique nationale, tout le pousse à revenir au premier plan.
Poignées de main, accolades, sourires chaleureux, selfies par dizaines… Ce mercredi , à Nîmes, devant la permanence de la fédération LR du Gard, Laurent Wauquiez prend le temps de saluer chacun des militants présents, sous un soleil implacable. «On compte sur vous», lui glisse l’un d’eux.
«On a besoin de vous», implore une autre. «Pourquoi n’y êtes-vous pas allé?», interroge un troisième, en référence à l’élection présidentielle de 2022. «Ça n’aurait pas été une bonne idée», lui répond le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui est aujourd’hui venu soutenir tous les candidats LR du département pour les législatives. «Ne vous inquiétez pas, on va tout remonter, tout refaire», assure-t-il aux autres - nombreux - qui l’interrogent sur son avenir politique.
Laurent Wauquiez a beaucoup de qualités, l’expérience de plusieurs ministères, celle d’avoir été élu et bien réélu dans sa région. Il a le sens de la proximité, le contact facile, il coche toutes les cases
Sera-t-il candidat pour prendre la relève de Christian Jacob à la tête des Républicains en septembre prochain? Prendra-t-il le leadership sur la droite dans l’optique de 2027? Ces questions, tout le monde les lui pose ces dernières semaines. Et pour l’instant, elles restent sans réponse. «Beaucoup l’encouragent à prendre position, à revenir dans le jeu», confie l’un de ses proches. Mais la plupart du temps, Laurent Wauquiez reste évasif.
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«Honnêtement, je ne sais pas du tout quelle sera sa décision. Ce qui est sûr, c’est qu’il a tous les leviers nécessaires pour revenir s’il le souhaite», livre un cadre du parti très proche de lui. Si l’échéance de l’élection présidentielle de 2027 est évidemment dans sa tête, l’ancien parlementaire refuse de griller les étapes. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a décidé de ne pas se lancer en 2022, malgré les encouragements répétés de nombre de ses soutiens. «Il savait qu’il n’était pas encore prêt et sentait que le chemin serait très compliqué pour la droite», avoue-t-on dans son entourage.
Mais désormais, après plusieurs années de travail de terrain loin de la scène politique nationale, tout le pousse à revenir au premier plan. Alors, pour ces législatives, Laurent Wauquiez est reparti en campagne: tous les jours, il écume les routes de France pour soutenir les candidats de sa famille politique. D’ici le premier tour, il aura effectué entre 25 et 30 déplacements, dont la moitié en dehors de sa région. «Je ne me suis jamais caché. Mon devoir, c’est de faire en sorte que le débat politique n’aboutisse pas à un duel mortifère entre Macron et les extrêmes. J’ai une responsabilité et je n’ai jamais baissé les bras, je me suis toujours dit que dans une vie politique, il fallait tout donner, ne jamais se ménager», confie-t-il au Figaro.
«Si tu n’y vas pas, j’irai»
Les jours qui suivent la défaite de Valérie Pécresse à l’élection présidentielle, Laurent Wauquiez reçoit des dizaines d’appels. Députés, sénateurs, maires, cadres du parti: tous veulent savoir ce qu’il a en tête. Rachida Dati, David Lisnard, Julien Aubert… chacun prend la température pour sonder les ambitions de l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur. «Si tu n’y vas pas, j’irai. Il ne faut pas qu’il y ait d’affrontement entre nous. Et si je prends la tête du parti, ça ne t’empêchera pas d’être candidat à la présidentielle», lui glisse notamment le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti lors d’un café à la questure de l’Assemblée nationale.
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Mais comme souvent, l’ancien patron des Républicains ne laisse rien transparaître. «Il se méfie de certains, et particulièrement de Ciotti, croit savoir l’un de ses amis. Tout le monde a vu qu’il avait pris du poids ces derniers mois et que ses ambitions étaient de plus en plus importantes.» Si certains, comme Julien Aubert, Rachida Dati ou Aurélien Pradié, ont déjà annoncé plus ou moins publiquement que la présidence du parti les intéressait, d’autres attendent donc avant de se positionner. C’est le cas de Michel Barnier. Le candidat malheureux au congrès des Républicains en décembre dernier se verrait bien assurer la transition si Laurent Wauquiez décidait d’attendre 2024 - après les élections européennes - pour reprendre le parti. Il en a fait part récemment à plusieurs membres de son entourage.
«Cela aurait du sens, Barnier en chef de file pour les européennes et Wauquiez pour la suite», analyse un ténor LR. «Les deux hommes sont proches, l’un ne gênerait pas l’autre», considère un ami commun. Car si le président de région décidait dès septembre de reprendre le parti, il se risquerait à une nouvelle défaite électorale aux européennes, échéance qui avait déjà précipité sa démission en 2019, après le score historiquement bas - 8,48 % - des Républicains. «Ce serait un vrai risque pour lui de redevenir chef de parti maintenant, car lors de ce scrutin, il y aura encore une fois une prime à la radicalité pro ou antieuropéenne et LR, qui se situe entre les deux, ne serait pas avantagé», juge un parlementaire.
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«Il est le seul à pouvoir incarner l’avenir de la droite et c’est justement pour cette raison qu’il a intérêt à rester discret encore un petit moment. Il faut enjamber les européennes. Quand on aura passé cette étape, il pourra alors être propulsé», estime quant à lui un ancien ministre sarkozyste. Certains dans la jeune garde des Républicains observent de leur côté attentivement les possibles ambitions de leur ancien leader. «Il devrait céder sa place à la nouvelle génération. Il nous a déjà précipités dans l’abîme une première fois. Comment peut-il penser que le résultat sera différent cette fois-ci?», tance un élu.
Un pas de côté nécessaire
Mais parmi les cadres, beaucoup appellent de leurs vœux une reprise en main du parti le plus rapidement possible. «On ne peut pas se contenter d’un président intérimaire. On a besoin d’un élan, de quelqu’un qui prenne de la place, sinon, il n’y aura plus rien à récupérer», juge un ténor. Même Nicolas Sarkozy, avec qui les relations sont «au beau fixe», selon les entourages des deux hommes, porte un regard très positif sur un élu qu’il considère comme «l’un des plus talentueux de sa famille politique».
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S’il préfère pour l’instant ne pas évoquer sa succession et rester focalisé sur les législatives, Christian Jacob ne cache pas non plus sa proximité avec l’ex-patron des Républicains, qu’il encourage à se porter candidat pour reprendre les rênes en vue de 2027. «J’ai toujours eu des liens étroits avec Laurent Wauquiez lorsqu’il était à la tête du parti et même après. Il a beaucoup de qualités, l’expérience de plusieurs ministères, celle d’avoir été élu et bien réélu dans sa région. Il a le sens de la proximité, le contact facile, il coche toutes les cases», loue l’actuel patron des Républicains. Mais pour l’heure, le principal intéressé temporise et réfléchit encore au meilleur moyen de reconstruire la droite. «Le moment n’est pas encore venu, mais il faudra que l’on se pose toutes les questions. Et je ne crois pas que ce soit uniquement dans les joutes artificielles à Paris ni en s’enfermant dans des structures anciennes que nous y arriverons», considère-t-il.
Ces dernières années, Laurent Wauquiez a pris du recul. En grande difficulté après l’échec des Républicains aux européennes, il a pris la décision - après sa démission de la tête du parti - de s’éloigner de la vie politique nationale. Un pas de côté nécessaire pour une personnalité parfois clivante et contestée au sein de sa famille politique. «Pendant un an et demi, il n’a quasiment fait aucune apparition médiatique. Depuis, il choisit les sujets qui l’intéressent, il fait le choix du dosage», éclaire un membre de sa garde rapprochée. Comme récemment, où il a largement communiqué sur le fait qu’il coupait les subventions régionales à la ville de Grenoble, après que le conseil municipal de la ville a voté l’autorisation du burkini dans les piscines de la ville.
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Mais au-delà de ces sujets très spécifiques, ses interventions restent parcimonieuses. «Les médias nationaux ont tendance à un peu enfermer. La cuisine politicienne nous a beaucoup affaiblis. Depuis les européennes, j’ai fait le choix d’avoir une parole plus rare et de me construire avant tout en partant de ce que je fais dans ma région», explique-t-il. Mais loin des caméras, cela fait déjà un moment qu’il prépare son retour. «Sans faire de compromis sur sa ligne, il a appris à être plus rassembleur. Il dirige une majorité régionale avec des élus de droite et du centre depuis six ans sans avoir fait le moindre remaniement de fond», se félicite-t-on dans son entourage rhônalpin. Son positionnement politique - très ferme sur les sujets régaliens - reste d’ailleurs majoritaire chez les militants LR. «Il est très populaire, jeune, extrêmement brillant et cultivé. Il est évidemment attendu par le peuple de droite», loue la sénatrice Valérie Boyer.
Pendant la campagne de la candidate LR à la présidentielle, celui qui était en charge des comités de soutien de la prétendante a effectué une vingtaine de déplacements et a accueilli Valérie Pécresse à deux reprises, au Puy-en-Velay, sa ville, puis à Lyon. L’entourage de cette dernière n’a d’ailleurs «rien à lui reprocher». «Il a été absent de la presse nationale et n’a pas mis sa puissance de feu au service de la candidate. Il a plus réactivé ses réseaux que fait campagne», nuance toutefois un autre élu.
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Pour les législatives, l’ex-patron des Républicains compte une nouvelle fois prouver sa fidélité et apporter son aide aux prétendants. «Il est venu me soutenir dans ma circonscription et m’a aussi donné de précieux conseils techniques pour ma campagne», témoigne par exemple Guilhem Carayon, candidat dans le Tarn et président des Jeunes Républicains. Les dernières prises de parole du président de région ne laissent en tout cas que peu de place au doute quant à ses aspirations. Lors du conseil national de LR, le 7 mai dernier, il lance, devant les élus: «Tout tangue, tant mieux! Tout est à terre, tant mieux! Ceux qui nous ont trahis sont dehors, tant mieux, enfin, ils nous ont fait tant de mal. Nous allons devoir tout repenser, tout rebâtir, de haut en bas, et ça commence aujourd’hui.» Un discours très commenté en interne. «On s’est tous envoyés des messages en se disant ça y est, il est revenu, il va reprendre le parti», raconte un présent. Un retour à pas feutrés, certes, mais qui ne passe pas inaperçu.
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laurence HalocheLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Sélection d'adresses qui proposent de belles cuvées à déguster avec une vraie cuisine, qui va des tapas de choix aux plats bistronomiques.
Chers gastronomes,
Pas un mot pour commencer cette newsletter, juste un son... Celui du bouchon qui, reclus dans le col de la bouteille depuis plus ou moins longtemps, cède enfin à la traction du bras. Plop ! Il en dit long, ce bruit, léger carpe diem de liège annonciateur d'un moment de partage à vivre chez soi ou dans ces bars à vins conviviaux qui ont désormais le bon goût de proposer une vraie restauration. Vous connaissez les classiques planches de charcuterie et de fromage : elles valent par la qualité des produits artisanaux et le pain qui les accompagne. L'accord vin, pâté, comté ne s'est jamais démenti. Reste que, pour un gourmet, le croc façon sandwich peut s'avérer un peu court. Je me souviens, en 2014, de l'ouverture de La Cave à Michel où, avec son frère Maxime pour les quilles, Romain Tischenko, chef du Galopin, venait à la volée préparer de délicieuses assiettes sur le coin du zinc. Derrière le bar, le gagnant de l'émission Top Chef (2010) retrouvait la liberté de l'improvisation, et nous le plaisir d'une découverte moins conventionnelle. Si les tapas de houmous, poulpe, harengs restent dans l'air du temps, certains lieux ont fait évoluer la formule avec des plats du jour cuisinés et parfois même une carte solidement élaborée par un(e) chef(fe). Parmi les institutions parisiennes, je pense au Siffleur de ballons, et à En vrac, qui a rétabli la consigne à l'ancienne et vous invite à remplir à la tireuse une de vos bouteilles vides. Judicieux, hormis si vous enchaînez bureau et apéro. À Lille, Le Présentoir enrichit régulièrement sa sélection de beaux flacons et change toutes les semaines son menu. Une valeur sûre. Ce que l'on aime dans ces caves à bien manger ? La fin de journée, l'ambiance décontractée, l'idée que le cercle des amis puisse s'élargir au fur et à mesure de la soirée, la cuisine nature dans l'esprit des vins, les prix généralement raisonnables, hormis quand la levée de coude finit par vous coûter un bras. À vos verres et vos fourchettes !
Bonne lecture et bon week-end
RÉSERVATION À LA DIVIGNE
57, rue de la République, 30400 Villeneuve-lès-Avignon (04.90.22.00.00).
Venez ici en toute confiance, mais pas tête baissée. Ce n'est qu'après avoir déambulé dans les charmantes ruelles du centre historique de Villeneuve-lès-Avignon que vous rejoindrez la rue de la République. Au 57, oh divine surprise, une livrée cardinalice du XVIIe siècle abrite une cour végétalisée où déjeuner et dîner à l'ombre d'oliviers et de châtaigniers centenaires. Marie-Charlotte Antonini a ouvert il y a trois ans La Divigne, cave spécialisée dans les vins nature dont s'occupe aujourd'hui Angelina Guiboud. Une vraie restauration a remplacé les banales planches de charcuterie du début. L'originalité du lieu ? En avoir fait, avec Alexia Buonvino, une «galerie» où des chef(fe)s en résidence - pendant deux à cinq semaines - proposent leurs créations.
Y découvrir les assiettes de Valentina Raffaelli a été un pur bonheur. Cette ancienne architecte-designer italienne, connue pour ses ouvrages où s'utilise tout ce qui est négligé en cuisine jusqu'aux déchets, révèle un vrai talent. Crème de fèves, betteraves grillées, lard de Colonnata et crackers de pain ; panzanella, betteraves, fraies et rhubarbe ; tortellini chèvre, poires grillées et guanciale croquant… Le goût et la fraîcheur sont là. La promesse de faire aimer certains mets oubliés est tenue, avec notamment un délicieux carpaccio de langue de bœuf, huile de cresson, artichauts, sarrasin croquant qui, sans connaître l'intitulé du plat, peut duper les plus réticents ! Dans les verres, trois belles découvertes : Jajatoès 2121 du domaine Petit Oratoire, Bardolino Goto 2020 du domaine Sassara, Khallina 2020 du domaine Mada. La jeune femme est aux fourneaux jusqu'au 22 mai avant de passer la main à May Jaquard.
Et aussi…
- A Paris, Gégeor(Gegeor.fr) est une adresse de quartier sympathique où le jeune et dynamique Georges Laureau réussit à tenir le bon niveau de sa cave avec des pépites sur allocations (plus de 350 références, dont certaines à moins de 10 €) et un restaurant de qualité avec quelques tables en terrasse.
- On ne présente plus Les Caves Legrand (1880), parmi les plus belles vitrines du vin français de la capitale. La carte du Comptoir (01.42.60.07.12) propose la cuisine créative de Benjamin Anthoni. On profite de pouvoir déguster de vieux millésimes (Bizot, Rayas, Selosse...) réservés au restaurant. En cette saison, les tables extérieures conjuguent le plaisir de boire et de voir… ce bijou d'architecture qu'est la galerie Vivienne.
- On a fini par l'oublier tant le côté bistrot l'a emporté, mais la boutique des Caves Pétrissans propose plus de 1000 références de vin et spiritueux. J'ai mon rond de serviette chez Marie-Christine, Jean-Marie et Jean-Charles, leur fils, adresse qui n'a pas échappé au radar du confrère du Figaro Emmanuel Rubin : Caves Pétrissans, chablis et naguère.
- À Nice, face à la mer, Babel Babel (04.93.55.74.19) compte parmi les adresses en vue. Dans ce bar-restaurant, vins natures et cocktails de haut vol s'accompagnent d'excellentes petites assiettes méditerranéennes réalisées à partir de produits locaux.
L'ADRESSE DU DIMANCHE : AUGUSTIN MARCHAND D'VINS
26, rue des Grands Augustins, Paris 6e (09.81.21.76.21)
C'est Alicia Dorey, dont la plume aiguisée s'exprime dans les pages du Figaro Magazine, qui m'a chuchoté cette adresse parisienne, connue des initiés : Augustin Marchand d'Vins. Le néon rouge qui s'illumine en vitrine annonce la couleur, moins camelot du moi que devanture de l'Olympia… Car Augustin Marchand - c'est son nom - ne vous vend pas que des quilles. Ce Coquatrix du cep sait mettre en scène et en musique les artistes de la vigne. Il a le nez du parfait dénicheur de talents et les qualités de son ancien métier de journaliste : curiosité et sens du partage. Après avoir dégoté des merveilles dans toute la France - 180 références pour le seul Jura -, ce passionné vous parle des vignerons sans vous saouler de formules toutes faites. Expertise et humour vous guident tout droit sur des chemins de traverse. Sans regret. Et dans l'assiette ? Du simple, mais du très bon, avec une sélection d'excellents produits préparés dans la cuisine ouverte : anchois de Cantabrie, comté du Fort Saint Antoine, mortadelle des Pouilles, picodon d'Ardèche… L'assiette végétale comme le dessert naissent de l'inspiration du jour. Ce bar à manger de poche ouvre dès 17h : «l'heure du goûtero, entre le goûter et l'apéro», précise le patron. Àretenir, la formule comme le principe.
SUR LA LISTE DE MES ENVIES : LE MACVIN
Cet apéritif jurassien m'a été servi un soir au Pré Oudot, à Fournets Luisans, merveilleuse chambre d'hôtes tenue par Laurence et Emile Pequignet (03.81.67.02.31). Cette mistelle (vin de liqueur) issue d'une eau-de-vie de raisin, bénéficie d'une AOP depuis 1991. Le rouge dévoile plutôt des arômes de fruits confits et de pruneau, le blanc plus floral des saveurs de mirabelle. Coup de cœur pour le domaine Pignier (Domaine-pignier.com) où Jean-Etienne, Antoine et Marie-Florence (7e génération) ont fait évoluer le vignoble en biodynamie depuis 2002. À découvrir au caveau de dégustation, à Montaigu.
Et si comme les chefs Alexandre Gauthier ou Jean-François Piège qui l'utilisent dans leurs préparations, vous voulez le cuisiner, il suffit de suivre la recette de la tarte fine au Roucoulons, vinaigrette au Marcvin : Tarte fine au fromage "Roucoulons" et sa vinaigrette au Macvin
ART DE LA TABLE : REVENIR À L'USAGE DE LA CARAFE À VIN
Tous les vins ne se carafent pas, y compris les vieux millésimes : il suffit bien souvent de les laisser décanter dans leur flacon. En revanche, les vins «natures», sans soufre, réclament d'être oxygénés plusieurs heures avant d'être dégustés. Si vous faites partie des nostalgiques qui aiment les carafes anciennes, Gilbert Pautot (06.76.24.58.91), marché Biron, à Saint-Ouen, propose, y compris sur son site, de belles aiguières du XIXe siècle. Plus contemporain mais le savoir-faire est ancestral, le nouveau modèle Cadence des cristalleries Saint-Louis a l'élégance de la sobriété. En cristal, soufflé à la bouche et taillé à la main, cette pièce a été dessinée par le designer Pierre Charpin, inspiré par le jeu des lignes horizontales et verticales (710 €, Saint-louis.com). Un cadeau pour la fête des mères ou des pères à transmettre, un jour, à ses enfants.
MOTS À DÉCANTER
«Le vin console les tristes, rajeunit les vieux, inspire les jeunes et soulage les déprimés du poids de leurs soucis » Lord Byron.
Jean Imbert, un certain goût du 7e art
Passionné de cinéma, le chef du Plaza Athénée a fait du Festival de Cannes un rendez-vous privilégié. Il investira, ce soir, la plage Nespresso pour un dîner forcément étoilé.
Leonor Espinosa nommée femme chef de l'année par le World's 50 Best
En attendant son classement des 50 meilleurs restaurants du monde, qui sera dévoilé le 18 juillet à Londres, le classement britannique sacre la chef propriétaire colombienne de Leo, à Bogota.
New York Times - World
Australia’s National Elections
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How a Group of Female Independents Aims to Revive Australian Democracy
A community-driven movement has recruited around 25 candidates, most of them successful women preaching pragmatic reform. They could shape the balance of power after Saturday’s election.
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By Damien Cave
SYDNEY, Australia — On a cool morning at 5:50 a.m., Allegra Spender prepared to dive into the surf alongside dozens of ocean swimmers at Bondi Beach. She was there not just for exercise. She was there to meet voters.
Her name was all over volunteers’ teal T-shirts and swim caps, identifying her as an independent candidate for the Australian federal Parliament.
“Takes a lot of courage, what you’re doing,” said Jason Carr, 50, a security consultant, who came over to pledge his vote. “Good luck shaking things up.”
Ms. Spender, 44, looked down and laughed.
A first-time candidate, she said she still found the attention that comes with politics embarrassing. But that has not stopped her from shaking the political establishment — she is part of a movement of around 25 independents, nearly all of them women with successful careers, who are aiming to do nothing less than rejuvenate Australian democracy by saving it from the creep of corruption, right-wing populism and misogyny.
The so-called teal independents, who tend to share the campaign colors of a Pacific wave, offer a sharp rebuke to Australia’s rigid party system. Recruited by energetic community groups that have formed only in the past few years, they are the public face of a fresh approach to politics that hopes to pull Australia back to the middle with a focus on climate change solutions, integrity and values like kindness.
The “teals” could have a profound impact on Saturday’s election. Prime Minister Scott Morrison, the leader of the conservative Liberal Party, has warned of a “cavalcade of chaos” should too many independents win. But if the vote is close, as expected, and if neither the Liberal coalition nor the opposition Labor Party wins a majority, this group of loosely organized women who share common goals of making government more responsive and productive could decide who leads the next Australian Parliament.
The gray-haired men fighting for power in the world’s third-largest exporter of fossil fuels — where sexual harassment in politics has long been ignored, where money pours in and out of government without oversight, where conservatives promoting populism make bans on transgender athletes a campaign plank — could soon find themselves forced to negotiate with independent working mothers demanding change, backed by mobilized constituents.
“It’s a rebellion from the sensible center,” said Ms. Spender, who is challenging a Liberal incumbent in a district her father once represented in Parliament as a Liberal, in the days when the party was more center-right.
“No, rebellion is the wrong word,” she added. “It’s a move by people who feel that they are not represented, and have had enough, and are hoping things will change.”
The Indie From Indi
Australia’s major parties are gatekeepers with old operating systems. There are no primaries, and dark money pays a lot of the bills. The parties decide who runs, and those who win rarely break ranks, because a single breach can end a political career.
In many districts, there has long been a sense that political ambition and party loyalty matter more than local interests. And while some of that discontent has flowed to minor parties like the Greens on the left and One Nation on the far right, what’s happening now with independents is more focused on how to improve representation rather than channeling frustration into one partisan wing or another.
It began far from the cities, with a no-nonsense leader. Her name is Cathy McGowan.
A sheep farmer and former president of Australian Women in Agriculture, she reached Parliament in 2013 as an independent from Indi, a rural area northwest of Melbourne. She defeated the Liberal incumbent. And the way she got there was even more groundbreaking than the victory itself.
The process started before her candidacy with a group of local residents — Voices for Indi — gathering to discuss what they loved about their community and what they wanted to see changed. More than 400 people participated in 55 conversations around kitchen tables, over coffee or a beer, after a class or while camping.
Those casual chats led to a thoughtful report that listed concerns from poor mobile phone reception to climate change. It also sought to define good political representation with phrases pulled from the conversations like “walk the talk” and “asks the community what it needs and is willing to listen.”
Voices for Indi was the catalyst for Ms. McGowan’s campaign. When she won, Australians around the country started calling and emailing.
“I was quite surprised by the response,” Ms. McGowan said. “There was huge interest.”
To share what she had learned, she hosted small events in 2014 and 2017.
After another voices group in Sydney helped an independent candidate, Zali Steggall, unseat former Prime Minister Tony Abbott in 2019, the movement suddenly went viral.
Ms. McGowan, who left Parliament that year, passing the seat to another independent, Helen Haines, wrote a book in 2020 that told her personal story. She also started leading conferences over Zoom during the pandemic, connecting hundreds of people with similar inclinations.
Each voices group that emerged embarked on a listening tour and ended up with its own list of concerns. The groups also hosted virtual events with policy experts.
“Political parties have become disconnected from any kind of local membership,” said John Daley, a professor at the University of Melbourne Law School who wrote a major report about disengagement and gridlock last year. “The independent playbook goes precisely in the other direction — it goes back to the original idea of representative democracy.”
The strongest efforts seem to have sprung up in areas with conservative roots, professional families and intense frustration with the tilt away from the political middle by the Liberal-led governing coalition.
Most of the contenders are pro-business, pro-innovation (especially on energy) and proudly pro-equality (on both race and gender).
Their campaigns have been bolstered by money from a group called Climate 200, which has collected more than 12 million Australian dollars, or about $8.5 million, from 12,000 donors to go to 22 independent candidates.
That has led critics to claim they are not really independent. But Ms. McGowan and others, including Simon Holmes à Court, a founder of Climate 200, say the traditional major parties just don’t get that they’ve been disrupted.
The independents and their supporters describe what’s happening as a 21st-century movement, organized on Slack and Zoom, crowd-funded, decentralized and committed to pragmatism.
“Whatever the issue may be,” Ms. McGowan said, “what they want is action.”
Fun … and Climate Change
For first-timers like Ms. Spender, who has worked in education and renewable energy and for the fashion company founded by her mother, Carla Zampatti, campaigning with new community groups often feels like her swim toward a distant buoy with energetic neighbors — exhausting, a little scary, but also rewarding.
After her ocean jaunt in Bondi, she walked to a nearby cafe with all the others. Waiting in line for coffee, Ms. Spender warmed up near other swimmers and a few dogs wearing Allegra scarves. For the next hour, she did less talking than her volunteers.
“This is the alternative to a career politician,” said Jonathan Potts, 51, who said he spends five hours a day volunteering to get Ms. Spender elected. “It’s a different philosophy — we want to look after long-term interests rather than party interests.”
In interviews, many of the independents said they were initially reluctant to run, but had been surprised by how fun it had been to work with an ideas-first, community-driven approach.
Zoe Daniel, a former foreign correspondent for Australia’s national broadcaster who is an independent candidate in Melbourne’s bayside suburbs, said she had been amazed to see young schoolgirls stopping outside her campaign office, taking selfies. There is even a choir that sings songs with “Zoe-ified lyrics.”
“All of us feel that we’ve made lifelong friends with like-minded people through this,” she said.
Dr. Monique Ryan, a pediatric neurologist who is challenging Josh Frydenberg, the national treasurer, said the local support pointed to the power of “small ‘l’ liberal values.”
In her district, 2,000 volunteers have come out, including several hundred with Voices of Kooyong, who signed up before she was their candidate. They’ve knocked on around 50,000 doors — almost every single household in the electorate.
“We offer something that’s not the normal partisan politics,” she said. “We also offer something that’s very values based. For me, it’s about integrity and transparency and action on climate, which a lot of people feel deep anxiety about. It’s about gender equity, it’s about a more cohesive society.”
Polls show close contests for Ms. Daniel, Ms. Spender and Dr. Ryan. Incumbent independents, including Andrew Wilkie in Tasmania and Ms. Steggall in Sydney, also appear to be in strong positions. The fortunes of some other independents are harder to gauge, but the momentum has clearly set conservative politicians on edge.
Mr. Frydenberg, who has been talked about as a potential prime minister, recently admitted he was facing “the fight of my political life.”
Ms. Spender, at a recent climate event with two other independents — Georgia Steele, a lawyer, and Kylea Tink, a businesswoman — said they were trying to fill a national void.
“I’m angry, I mean, really angry that the moderates of the coalition and even the Labor Party are not taking enough action right now and that other people have to stand up in their stead,” Ms. Spender said.
“This is a national transformation,” she added. “It’s not one business, it’s not one community. It’s all.”
Yan Zhuang contributed reporting.
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
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In Hungary, Cheap Russian Oil Fuels Right-Wing Culture Wars
Prime Minister Viktor Orban has resisted a proposed E.U. embargo of Russian oil, saying it would devastate his country’s economy, but it would also cut off a source of funds for his political allies.
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By Andrew Higgins and Benjamin Novak
BUDAPEST — Prime Minister Viktor Orban of Hungary has fiercely resisted a proposed European embargo of Russian oil, saying it would devastate his country’s economy. Other potential casualties of such a ban would be things close to his heart: his populist campaign promises, and a financial gravy train for culture warriors in Europe and in the United States.
Both have been fueled by Hungary’s profits from Russian crude. Gorged with cash thanks to cheap supplies of Russian oil and gas, the Hungarian energy conglomerate MOL — one of the Central European nation’s biggest and most profitable companies — last month announced it would pay dividends of $652 million to its shareholders.
More than $65 million of that will go to a privately managed education foundation that last year hosted the Fox News host Tucker Carlson at a festival of right-wing pundits in Hungary. It has also provided stipends and fellowships to conservative Americans and Europeans looking for a safe haven from what they bemoan as the spread of “cancel culture” back home.
Some of them featured this week at the first Hungarian edition of the Conservative Political Action Conference, or CPAC, a gathering of the right wing of American politics. The event, at which Mr. Orban gave the keynote speech, opened in Budapest on Thursday under the slogan “God, Homeland, Family.”
Hungary has for years served as a beacon for foreign conservatives who admire Mr. Orban’s hostility to immigrants, L.G.B.T.Q. rights, George Soros and liberals in general. Russia’s invasion of Ukraine, however, has put severe strain on that role, stirring anger among some conservatives about Mr. Orban’s cozying up to the Kremlin.
It has also threatened to strain Mr. Orban’s pact with voters, who gave his Fidesz party a landslide victory in elections last month on the promise that, thanks to cheap energy from Russia, gas and utility prices would not skyrocket as has happened elsewhere in Europe.
A steady supply of Russian energy has become such a central part of Mr. Orban’s economic and political model that ending it “is a red line for him,” said Andras Biro-Nagy, founder and director of Policy Solutions, a Budapest research group. “Russian oil and gas are absolutely vital to his whole scheme.”
This dependence has alarmed even some of his foreign fans who have taken up paid positions at Mathias Corvinus Collegium, known as M.C.C., the education foundation that benefits from the Hungarian energy company’s business with Russia. The foundation holds a 10 percent stake in MOL, which relies heavily on deliveries of Russian oil to feed its main refinery southwest of Budapest and another one it owns in Slovakia.
“I am very unhappy about the Hungarian position vis-à-vis Russia broadly speaking, and specifically about energy,” said Daniel Pipes, a conservative American scholar awarded a paid “senior fellowship” by the foundation. “At the same time, I am very positive about the Hungarian stance on immigration,” he said. “So I’m ambivalent. I dislike the Russia policy and I do like the immigration policy.”
Also unhappy is Poland, whose governing party, Law and Justice, shares Mr. Orban’s hostility to liberals but has been infuriated by his dogged resistance to efforts by the European Union to ban Russian oil, his refusal to let arms destined for Ukraine pass through Hungary and his failure to condemn Russia’s president, Vladimir V. Putin.
Worried that the Hungarian energy company is too beholden to Russia, the Polish Senate passed a resolution in March blocking a deal with Poland’s state-owned energy company that would have allowed MOL to acquire more than 400 Polish gas stations.
Bogdan Borusewicz, the opposition senator who initiated the move, said in an interview in Gdansk, the site of a big Polish refinery, that the war in Ukraine had made it dangerous to let a Hungarian company dependent on Russia into his country’s market.
“You could debate about this before the war,” he said, “but now it is impossible to have any illusions” about the loyalties of Mr. Orban, whom he described as “Putin’s most important ally in the E.U.” For the MOL conglomerate, he said, “cooperation with Russia is a crucial part of its business and even its survival.”
MOL declined interview requests but, in public statements, has stressed the difficulty and expense of shifting to non-Russian oil. Its Danube Refinery, south of Budapest, invested heavily over eight years to accommodate crude from other countries, which is generally more expensive, but it still depends on Russia for 65 percent of its needs.
Reporting a big jump in profits, the Hungarian company warned in its annual financial report this spring that it was exposed to Russia through a minority stake in a small Russian oil company, BaiTex, and by “the physical flow of crude oil through the transportation system in Russia and Ukraine.” That flow, it noted, had not “to date” been restricted.
Since then, the executive arm of the European Union has sought to cut it off entirely.
Doing that, said Tamas Pletser, an oil and gas analyst with Este Bank in Budapest, would be a severe blow. MOL, he said, has profited until now from a widening price difference between European Brent and the cheaper Russian crude.
“They make an additional $10 million per day on this current situation, which is based on the Russian supply and Russia’s invasion of Ukraine,” Mr. Pletser said.
Many millions of dollars have gone to the Mathias Corvinus Collegium and two other nominally independent foundations, which together hold 30.49 percent of the energy company and are its biggest shareholders. The shares used to be held by the state, but Mr. Orban two years ago gifted them, along with other valuable assets, to the foundations as part of what he said was an effort to overhaul education but which critics called legalized theft. The chairman of M.C.C. is Balazs Orban, who is also the prime minister’s political director (though not a relation).
Zoltan Szalai, the foundation’s general director, acknowledged in an interview, “This year, MOL has been very good to us.” The dividend money M.C.C. received this year from MOL is more than double its annual budget.
Mr. Szalai said his foundation should be able to cope with a decline in energy company profits if Mr. Orban loses his fight to keep Russian crude flowing. “We are thinking in the long term, and MOL is a very good and serious company,” Mr. Szalai said.
When it comes to banning Russian oil, “it is not true that Hungary does not have a choice,” said Piotr Wozniak, Poland’s economy minister in a previous Law and Justice government and longtime energy executive. “It will not be cheap or easy but it is not impossible.”
But, he added, “The question is whether Hungary wants to make this choice.”
Making that choice particularly difficult is Mr. Orban’s vote-winning promise last month to keep energy prices in check through government-imposed price caps.
Russia-Ukraine War: Key Developments
U.S. aid. The Senate overwhelmingly approved a $40 billion aid package for Ukraine, bringing the total American investment in the war to $54 billion in just over two months. The measure is the latest proof of the bipartisan support on Capitol Hill for helping Ukraine fight Russia.
In Mariupol. Hundreds more Ukrainian fighters that had been in a steel plant in Mariupol surrendered to Russia. Ukrainian officials have said the fighters will be exchanged for Russian prisoners of war, but they have provided no details about the agreement.
NATO’s expansion. Turkey’s president, Recep Tayyip Erdogan, said he was determined to “say no to Finland and Sweden’s NATO membership,” pointing to the countries’ stance toward Kurdish militant groups he regards as terrorist organizations.
War crimes trial. A Russian soldier pleaded guilty in a Kyiv court to having shot a civilian. This is the first trial Ukraine has conducted for an act that could be considered a war crime since Russia launched its invasion.
Shortly before the Ukraine invasion, Mr. Orban traveled to Moscow to meet Mr. Putin, securing assurances that Hungary could count on supplies of Russian natural gas.
Moscow last month abruptly cut off deliveries to Poland and Bulgaria but is still supplying Hungary. Any suspension, either by Russia or as a result of Western sanctions, would force Hungary to buy more expensive supplies on the market.
Giving the keynote address at CPAC on Thursday, Mr. Orban mentioned the war in Ukraine, calling Russia the aggressor, but mostly focused on advising conservatives how to succeed politically. “The first point,” he said, “is that we must play by our own rules.”
Mr. Carlson, the Fox News host who has taken Russia’s side in its war with Ukraine, sent a brief video message of support for the conference.
Most speakers avoided the issue of Ukraine, though one, Gavin Wax, a conservative commentator from New York, complained about tens of billions of dollars spent supporting Ukraine and “nonstop media propaganda pushing for World War III” with Russia.
The main organizer of the event is the Center for Fundamental Rights, a Hungarian outfit funded by the government that says it is fighting to repel the “relentless attack” on “Judeo-Christian culture, patriotism, sovereignty, the family, the created nature of man and woman and our commitment to life.”
The center initially said it was working on CPAC’s Budapest event with the Mathias Corvinus Collegium. The foundation, however, denied helping to organize CPAC, though it said it supported its aims.
Mr. Szalai, the M.C.C. general director, denied his foundation pushed any political agenda, saying in an interview that its mission was to promote “classic common sense.”
“To say we are far right is not fair,” he added.
Mr. Orban’s critics say that M.C.C. has established itself as what Mr. Biro-Nagy of Policy Solutions calls “one of the crown jewels of Orban’s mission to create a conservative, cultural hegemony.”
Among the foreign culture warriors listed by the Mathias Corvinus Collegium among the “guest instructors” this year was Rod Dreher, an American writer who has praised Hungary’s hard-line stance against Muslim immigrants.
Mr. Dreher said he was “not in the least bothered” that M.C.C. benefited from Russian oil. He said his own pay, however, came from another Hungarian government-funded entity.
“I deplore Russia’s invasion, and hope Ukraine prevails, but I don’t share this horror of Russia and ties to Russia that the ruling class in the U.S. and Western Europe do,” he said.
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L'Humanité
Une âpre bataille pour ouvrir l’espoir
ChroniquePatrick Le HyaricLes pleurnichards médiatiques, qui ont usé tant de salive et d’encre pour faire croire qu’ils se désolaient de la désunion des forces de gauche et écologistes, sèchent vite leurs larmes. Ils sont désormais vent debout et montrent les dents face à la coalition des gauches et des écologistes en vue des élections législatives, qu’ils présentent maintenant comme la catastrophe du siècle.
Les menaces de guerre nucléaire et le réchauffement climatique ne sont pas grand-chose pour eux, comparés à l’hypothèse d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale.
En vérité, ils savent que les dominations politiques et sociales, le mépris du monde du travail et de la culture, sont contestés par un mouvement populaire qui refuse les injonctions des milieux financiers, des croqueurs de dividendes, des exploiteurs du travail salarié et des profiteurs de guerre.
Dans les cercles dirigeants et dans les dîners mondains, dans une partie de la grande presse, propriété de quelques oligarques, on malaxe, on dissèque, on déchiffre et on chiffre les programmes des forces de gauche, on cherche les failles, les différences et les divergences. On divise. On demande aux militants et aux élus socialistes de ne pas quitter le bateau du social libéralisme qui prend l’eau de toute part. La nomination à Matignon d’une factotum-techno, présentée comme venant de la gauche vise à la fois à tenter de contrer la gauche à la veille des législatives tout en rassurant le grand patronat.
Tout ceci poursuit l’objectif d’accréditer que la seule politique possible est libérale et de démontrer que la gauche de transformation sociale et écologique ne peut pas gouverner. Qu’elle mènerait au chaos.
Quel chaos donc pour les neuf millions de personnes qui ne peuvent plus se nourrir convenablement, pour celles qui ne peuvent accéder à un logement correct et celles qui ne peuvent plus payer leur loyer ? De quel chaos s’agit-il pour les millions de nos concitoyens qui terminent le mois à l’euro près ?
Quel chaos pour l’artisan ou le paysan asphyxié par la banque ? Quel chaos pour celles et ceux qui ne « sont rien » pour le président de la République ? Quel chaos pour les travailleurs et les jeunes des quartiers populaires qui se lèvent tôt pour un salaire de misère quand leurs enfants subissent le contrôle au faciès, les discriminations à l’embauche, les suspicions et le racisme ?
Toutes et tous ont fait connaître leur pressante demande de changement à l’occasion du premier tour des élections présidentielles en octroyant plus de 11 millions de voix aux candidats de gauche et écologistes. D’autres, en s’abstenant, ont exprimé cette même aspiration.
Elles et ils sont la majorité. C’est bien ce qui inquiète les milieux dirigeants. Ils savent la puissance du désir d’unité populaire pour rechercher un chemin qui conduise à une vie meilleure, maintenant, dès le mois de juillet.
Ils savent qu’une victoire de la gauche et des écologistes est possible. On retrouve aujourd’hui l’ambiance politique créée par les partisans du vote « oui » lors de la campagne du référendum sur le traité constitutionnel européen. À l’époque, cela n’empêcha pas le « NON » de l’emporter.
Inacceptable pour ces « démocrates », qui ont créé les conditions de violer l’expression majoritaire de notre peuple comme dans d’autres pays européens, sans parler de ceux où il a été refusé de donner la parole aux citoyens par peur d’obtenir le même refus de leur diktat.
Ce vote manifestait déjà, de la part des classes populaires, un puissant rejet du système. Son viol a encore élargi les fractures. Depuis les mouvements sociaux et citoyens, comme celui des gilets jaunes ou des jeunes pour le climat, n’ont cessé de se déployer, contre les reculs de l’âge de la retraite, contre l’austérité et la vie chère, contre la dégradation et la privatisation des services publics, contre les lois de destruction du code du travail, pour défendre le climat et changer nos systèmes productifs, contre le racisme et l’antisémitisme et pour l’égalité femmes-hommes.
Si ces mouvements n’ont pas convergé en un même point au même moment, ils sont l’expression de ce qui travaille en profondeur la société. Ils se retrouvent dans le fort espoir qui marque la préparation de ces élections législatives après tant de déceptions, de frustrations et de mépris.
Une puissante demande de solutions progressiste aux crises et pour l’amélioration du sort des classes populaires s’est exprimée le 10 avril, lors du premier tour de l’élection présidentielle, sur fond de l’accélération des recompositions politiques.
Ce sont ces aspirations majoritaires que veulent contrer ensemble, le parti macroniste, la droite et l’extrême droite venue en renfort la semaine dernière, en actant que le président doit avoir sa majorité à l’Assemblée nationale. Bref, comme à chaque moment clef de l’histoire, le « cercle de la raison » capitaliste s’active.
Leurs ancêtres criaient déjà « plutôt Hitler que le Front populaire ». Aujourd’hui, ils les paraphrasent et clament que le Pen et Mélenchon seraient la même chose. Ce faisant, ils veulent peut-être faire rentrer en force l’extrême droite à l’Assemblée, pour renforcer les politiques réactionnaires.
Or, l’immense majorité de nos concitoyens ne veut pas de la retraite à 65 ans, ni d’un dégel factice du point d’indice des agents de la fonction publique en deçà de l’actuelle inflation, ni des travaux obligatoires en échange d’un maigre RSA ; pas plus que du saccage de l’école, de l’hôpital et de la sécurité sociale.
La majorité populaire veut des actions concrètes sur les « salaires, les prix et les profits », la modernisation et la démocratisation des services publics. L’idée même d’une appropriation nouvelle des moyens de production et bancaires pour une nouvelle cohérence sociale et environnementale est en débat.
Vivre mieux exige des processus de rupture avec la domination capitaliste sur le travail et la création, la vie des individus, des animaux et la nature. Voilà pourquoi la bataille est si âpre. La conjonction d’une mobilisation électorale et d’une mobilisation sociale peut créer les conditions des changements tant attendus et pour les rendre durables. C’est possible maintenant.
Législatives 2022 Valeurs Actuelles
Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”
Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.
Atouts et failles des deux côtés
L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.
New York Times - World
‘Wagatha Christie’ Case Offers a Riveting Peek Into Celebrity Culture
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Libel proceedings in London have laid bare the personal lives of two British celebrities in a legal whodunit for the social media age. And it wasn’t just the tabloids that became obsessed with the feud.
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By Isabella Kwai
LONDON — A candid window into the glamorous world of English soccer, and an exposé of the machinations of back-stabbing celebrities. A phone lost to the sea, along with the evidence it supposedly contained. And a legal whodunit with powerhouse lawyers dissecting private WhatsApp messages in open court as tears flowed on the witness stand.
These were some of the gossip-fueling facets of a libel case contested by the wives of two famous English soccer players that drew to a close on Thursday. The proceedings, focused on an Instagram feud between the two women, have riveted Britain over the past week, with establishment news media and tabloids alike breathlessly covering each revelation, and photographers competing for shots of celebrities arriving outside the London courtroom.
The judge in the case will later rule on whether one of the women, Coleen Rooney, defamed the other, Rebekah Vardy, in social media posts that accused Ms. Vardy of leaking Ms. Rooney’s personal information to The Sun newspaper.
Tabloid coverage of the wives and girlfriends of soccer players (widely known in Britain by the acronym WAG) is intense, and both women have leveraged their exposure to build huge social media followings and achieve some fame in their own right as media personalities. Both took the stand during the case, clad in an array of designer clothes (dissected by the media for hidden messaging).
The widespread curiosity in the proceedings should surprise nobody, said Adrian Bingham, a professor of modern British history at the University of Sheffield who has studied media and gender issues. “The essence of a good story remains the same,” he said, noting the “healthy lashings of sex and deceit and money and glory” in the case.
“We don’t know how the plot ends, so this is exciting,” he added. “Who did do it? Who is going to be found guilty?”
The public sparring between the two women began in October 2019 after Ms. Rooney disclosed online that a follower on her private Instagram account had been leaking information to a tabloid newspaper. She had a suspicion who the leaker was, she added, explaining that she had engineered a sting operation in which she gradually limited her followers to just one account — Ms. Vardy’s — and then posted false stories to see if they would show up in the news media.
Ms. Rooney said that the stories were indeed picked up, and she revealed the findings of her investigation in an online statement accusing Ms. Vardy of leaking them. Ms. Rooney’s apparent sleuthing skills led to the case becoming known as the “Wagatha Christie” affair — playing off the WAG acronym and the name of the detective novelist Agatha Christie.
When asked in court by Ms. Vardy’s lawyer what she had intended to achieve with her online statement, Ms. Rooney said: “I wasn’t achieving anything; what I wanted was to stop the person who was leaking my private information to The Sun.”
“This was my last resort,” she added.
Ms. Vardy has denied being behind the leaks and said that multiple people had access to her account. As a result of Ms. Rooney’s post, she said, she received verbal abuse from the public while pregnant, including threats against the child she was carrying.
“I have been called a leaker, and it’s not nice,” Ms. Vardy said during the hearing.
In 2020, Ms. Vardy began libel proceedings against Ms. Rooney, and, because the two women were unable to reach a settlement, the case went to trial — an unusual and costly process that will have racked up millions of pounds in legal fees, according to lawyers’ estimates.
With such vast sums at stake and the private lives of the rich and famous on full view in court, the feud quickly entranced large sections of the British public.
Even the more serious news outlets, which would normally ignore such a celebrity spat, have found a way into the story by analyzing the broader implications of widespread social media use, Professor Bingham said.
“There is a legitimacy to talking about this because it’s in a courtroom and it raises genuinely serious issues of privacy,” he noted.
And for the tabloids, the case was a feeding frenzy. Athalie Matthews, a London-based lawyer who specializes in defamation, said the personal details that emerged in court effectively blew “the personal lives of both parties wide open in a way that the press can report on with complete impunity.”
Interest was so high that attendees spilled into an overflow room at the London courtroom. Juicy revelations and verbal jabs from lawyers were blogged live by journalists and summarized by news outlets as diverse as the BBC and The Daily Mail — though by Thursday, journalists waiting outside the courtroom seemed ready for the trial’s end.
Ms. Rooney and her husband, the former England soccer captain Wayne Rooney, had been experiencing marital tensions, it was revealed in one session. WhatsApp messages between Ms. Vardy and her agent, Caroline Watt, disparaged Ms. Rooney and discussed leaking stories about other people in exchange for payment, the court also heard. And a phone potentially containing relevant WhatsApp messages was accidentally dropped by Ms. Watt into the North Sea, Ms. Vardy’s lawyer said — a mishap that Ms. Rooney’s lawyer, David Sherborne, said appeared to be a case of concealing evidence.
“The story is fishy indeed, no pun intended,” Mr. Sherborne said.
Ms. Vardy acknowledged that Ms. Watt could have passed information about Ms. Rooney to The Sun newspaper, but Ms. Vardy’s lawyers argued that there was insufficient evidence that Ms. Vardy herself was responsible for any leaks. They have also said that Ms. Watt is ill and therefore not able to provide testimony.
Ms. Vardy “has obviously made mistakes — she trusted someone that she shouldn’t have,” her lawyer, Hugh Tomlinson, said on Thursday. But he called accusations of her deleting evidence “conspiracy theories.”
If Ms. Vardy wins the libel case, the damages awarded are likely to be in the tens of thousands of pounds, according to legal experts, with Ms. Rooney probably having to pay her rival’s legal fees. If Ms. Rooney wins, Ms. Vardy will be left with the bill for the fees and could face a counter case for infringement of privacy, Ms. Matthews, the defamation lawyer, said.
“The trial is not going to change the image of libel as the preserve of the rich,” Ms. Matthews added, noting that few people had the money to risk on such legal proceedings.
But, Ms. Matthews said, it might cause people to reconsider before posting material that could cause serious harm to someone’s reputation.
Regardless of the outcome, the case has highlighted the tensions inherent between the desire for privacy and the price of fame. “This is what tabloid culture is all about and we’re just seeing a new iteration of this in a social media age,” Professor Bingham said.
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Valeurs Actuelles
Mis en examen pour fraude fiscale, l’ex-LR devenu conseiller officieux d’Emmanuel Macron Thierry Solère renonce aux législatives
Dernier jour pour déposer les dossiers de candidature aux législatives. Vendredi 20 mai, toutes les listes doivent être officialisées. Et Thierry Solère a décidé de renoncer. Selon franceinfo, le conseiller d’Emmanuel Macron, pourtant réinvesti par la majorité présidentielle, ne va pas se présenter dans la 9e circonscription des Hauts-de-Seine. C’est l’avocat Emmanuel Pellerin qui doit le remplacer.
13 mises en examen pour Thierry Solère
Le député LREM a officialisé l’information sur Twitter. « Après dix années au Parlement, il est désormais temps pour moi de poursuivre cet engagement politique sous une nouvelle forme », a-t-il indiqué. S’il continuera de «soutenir l’action du président de la République » et de « l’accompagner politiquement », Thierry Solère, inquiété par de nombreuses affaires, devrait prendre ses distances.
Le conseiller spécial d’Emmanuel Macron avait été mis en examen pour plusieurs nouvelles infractions, le 3 février dernier. Le parquet de Nanterre avait indiqué que le député LREM (ex-LR) était désormais mis en cause pour « détournement de fonds publics », « trafic d’influence passif » dans le but de faire obtenir des marchés à des sociétés immobilières, ainsi que pour plusieurs manquements aux obligations déclaratives à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). En tout, Thierry Solère cumule 13 mises en examen pour différents faits.
Valeurs Actuelles
Pour Eric Zemmour, Emmanuel Macron « prépare la France de Jean-Luc Mélenchon »
Dans un entretien accordé au Figaro, ce vendredi 20 mai, Eric Zemmour n’a pas mâché ses mots pour qualifier le président de la République, fraîchement réélu. « Emmanuel Macron prépare la France de Jean-Luc Mélenchon », a-t-il lâché. L’ancien candidat à la présidentielle a estimé qu’ils possèdent deux stratégies différentes pour parvenir à « l’avènement de ce ‘nouveau peuple’ créolisé ». Le leader de LFI « veut en accoucher par la révolution », « quand Emmanuel Macron veut l’engendrer par attentisme et fatalisme démographique », a dénoncé l’ancien journaliste. « Il y a une différence de chronologie, mais pas d’idéologie », a-t-il ajouté.
Marine Le Pen fait du « socialisme »
Interrogé sur la défaite de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle avec 41,45% des voix derrière Emmanuel Macron (58,55%), Eric Zemmour a expliqué que la candidate du RN « a échoué à faire l’alliance de la droite patriote et de la gauche patriote. Sinon elle aurait gagné ».
Très critique à l’égard de la députée du Pas-de-Calais qui fait selon lui du « socialisme » en mettant en « priorité le social », le candidat aux législatives dans le Var a plaidé pour « un rassemblement de toutes les droites » face à la nouvelle union des gauches (Nupes) menée par Jean-Luc Mélenchon, grâce à « une alliance avec une partie de la bourgeoisie ». S’il a admis que la « bataille sera difficile » aux législatives, il a estimé que son parti entrait dans la phase « de l’implantation ».
Valeurs Actuelles
Législatives : Manuel Bompard (LFI) tente de justifier l’investiture d’une infirmière condamnée pour avoir jeté des pavés sur des policiers
La France insoumise persiste et signe. Farida Chikh sera la doublure de Mathilde Panot, députée LFI candidate à sa réélection dans la 10e circonscription du Val-de-Marne, et présidente du groupe à l’Assemblée nationale.
Cette infirmière de 51 ans a été condamnée pour avoir lancé des pavés en direction des forces de l’ordre lors d’une manifestation de soignants, le 16 juin 2020. Des faits de « violences n’ayant pas entraîné d’incapacité temporaire de travail » qui lui ont valu une amende de 1 000 euros avec sursis, le 22 février 2021.
Un « excès de colère »
Du côté de la France insoumise, on assume pleinement le choix de la suppléante. Manuel Bombard, candidat NUPES aux législatives dans les Bouches-du-Rhône, a été interrogé sur le sujet, au micro de BFMTV, ce vendredi 20 mai. S’il a d’abord hésité sur le déroulé des faits reprochés à l’infirmière en parlant d’un « excès de colère », l’élu LFI a évoqué « une soignante qui se bat pour les conditions de travail dans le secteur de la santé ». « Je suis fier des gens qui se battent pour améliorer leur quotidien », a-t-il ajouté.
Sur la légitimité d’une suppléante condamnée pour « violences », Manuel Bompard a justifié le choix du parti de Jean-Luc Mélenchon de l’investir aux législatives. « Si vous voulez que la colère s’exprime de manière canalisée à travers des canaux démocratiques, il faut que celles et ceux qui se battent pour leurs conditions de travail se présentent aux élections », a-t-il affirmé. « Donc elle est bien placée pour parler de ces sujets dans la campagne », a-t-il conclu.
Le Figaro
Ukraine: quand le Donbass était surnommé la dixième province belge
VU D'AILLEURS - À la fin du XIXe siècle, des entrepreneurs belges ont massivement investi dans cette région riche en charbon et en minerais de fer, participant au début de son industrialisation.
Par Jean-François Munster (Le Soir)
Donbass. Le nom de cette région de l'est de l'Ukraine est devenu familier aux oreilles des Belges depuis le début du conflit entre l'Ukraine et les séparatistes prorusses en 2014 et bien plus encore depuis le déclenchement de la guerre par la Russie. On l'ignore souvent mais il y a 130 ans, le Donbass faisait aussi beaucoup parler de lui en Belgique. Sauf qu'à l'époque, il n'était pas synonyme de guerre et de désolation mais bien d'eldorado et de terre d'aventure. Dans les couloirs de la Bourse de Bruxelles, ce nom suffisait à électriser les investisseurs et à faire grimper le cours. Dans les états-majors des grands groupes industriels, il rimait avec expansion géographique et dividendes alléchants.
La vie harassante dans les cités minières sinistrées du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Vers 1900, on dénombrait environ 20.000 Belges vivant dans l'Empire russe, employés par 166 entreprises noir-jaune-rouge. La plupart d'entre elles étaient actives dans le bassin minier du Donets, ce fleuve qui traverse le Donbass et se jette dans le Don en Russie. Dans son ouvrage Steel on the steppe (De l'acier sur les steppes), l'historien et diplomate Wim Peeters retrace l'épopée des entrepreneurs belges sur ces terres alors pratiquement inhabitées et éclaire le rôle décisif qu'ils ont joué dans les débuts de l'industrialisation de cette région, appelée à devenir l'un des poumons économiques de l'empire russe et de l'Europe orientale. Dès le milieu du XIXe siècle, la Russie prend conscience de son retard au niveau économique et technologique. Alors que la révolution industrielle bat son plein en Belgique, au Royaume-Uni et ailleurs en Europe, l'économie russe est encore basée sur l'agriculture et sur un modèle social moyenâgeux où les serfs travaillent pour l'aristocratie. Le gouvernement russe décide d'attirer des compétences et des capitaux étrangers pour moderniser son économie. Cette volonté coïncide avec la découverte de vastes filons de minerais de fer et de charbon facilement exploitables dans le Donbass.
« La Russie a trouvé dans les entrepreneurs belges une source de capitaux, d'expérience managériale, de savoir-faire technologique et une volonté enthousiaste de faire du profit à l'étranger », résume Wim Peeters. À l'époque, la Belgique est en effet l'une des plus grandes puissances industrielles au monde. Confrontés à différentes crises économiques au niveau national, les entrepreneurs belges cherchent à s'étendre à l'étranger et voient dans l'immense territoire russe et ses ressources inexploitées un eldorado. Le bassin du Donets devient très vite leur centre d'intérêt principal.
Cockerill en éclaireur
Le premier groupe belge industriel à franchir le pas est Cockerill. En 1886, le groupe liégeois fonde la Société métallurgique dniéprovienne du midi de la Russie, en coentreprise avec une aciérie russo-polonaise. Trois ans plus tard, les premiers rails de chemin de fer sortent de son usine de Dniepropetrovsk, ville qui sera rapidement rebaptisée « le Seraing russe » selon Wim Peeters. L'usine prospère grâce aux commandes publiques de l'Empire. Cockerill fonde ensuite les Charbonnages du centre du Donetz et les Chantiers navals de Nicolaieff.
Une autre figure emblématique de la révolution industrielle belge, Solvay, se tourne aussi vers l'Est et ouvre trois centres de production de soude en Russie, dont l'un à Lysychansk dans le Donbass. Les succès de Solvay et Cockerill dans cette région ne passent pas inaperçus en Belgique. En Bourse, le cours de l'action de « la dniéprovienne » s'envole passant de 1.715 francs or en 1892 à 7.400 en 1896. On s'arrache les actions du Donbass.
Les concurrents de Cockerill se disent qu'ils doivent, eux aussi, saisir cette opportunité sous peine de se faire distancier et se ruent à leur tour là-bas. C'est le cas de la Société générale, épine dorsale de l'industrialisation belge, qui s'allie avec la Société des aciéries d'Angleur et la Société Saint-Léonard, pour créer en 1895 la Société métallurgique russo-belge.
Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Entre 1890 et 1900, on assiste à un exode massif de capital belge vers la Russie, faisant de la Belgique, au tournant du siècle, le premier investisseur étranger du pays, loin devant la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne. 62 % des capitaux étrangers investis dans le Donbass sont belges. Au début du XXe siècle, Wim Peeters dénombre dans l'est de l'Ukraine une trentaine de mines (de charbon et de fer) appartenant à des Belges ainsi que douze entreprises métallurgiques, vingt producteurs de machines, des verreries, des fabricants de matériaux de construction (ciment, briques…), des sociétés de tramways (Kharkiv, Odessa, Dnipropetrovsk, Sebastopol…)
Un agent français du Crédit Lyonnais envoyé en mission dans la région à cette époque écrit dans son rapport : « Les Belges sont présents dans chaque secteur et chaque lieu industriel dans le Donbass. » À tel point que la région est rebaptisée par certains « la dixième province belge ».
La fin du rêve russe
Ces investissements s'accompagnent de la migration de milliers de Belges vers le Donbass : ingénieurs, contremaîtres, techniciens et leur famille effectuent les trois jours de voyage en train nécessaires pour rallier le bassin minier. Une ligne directe de la Compagnie des wagons-lits relie la gare du midi à Bruxelles à Dnipropetrovsk. Des villes nouvelles surgissent de terre pour abriter ces expatriés mais aussi et surtout la main-d'œuvre locale. La population d'une ville comme Donesk est multipliée par cinq entre 1890 et 1900. Les expatriés vivent en vase clos dans des villages séparés avec des écoles, des parcs, des théâtres, des casinos, des terrains de tennis… Des avocats, médecins, professeurs belges font à leur tour le voyage pour rejoindre la communauté d'expatriés.
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La success story sera cependant de courte durée. En 1900, le gouvernement russe suspend ses commandes de rails. Le rêve des investisseurs devient un cauchemar. La surproduction qui résulte de cette décision entraîne les prix de l'acier vers le bas. Des usines à peine inaugurées doivent fermer leurs portes. Plusieurs tombent en faillite ou sont reprises par la concurrence. Les relations entre la classe ouvrière russe et les cadres étrangers se détériorent également et la mentalité change. Les investisseurs étrangers ne sont plus vus comme des créateurs d'emploi et des moteurs de développement économique mais comme des vautours qui volent les richesses du Donbass. L'animosité se calmera et les affaires reprendront à partir de 1908 mais jamais plus comme entre 1890 et 1900. La première guerre mondiale, puis la révolution russe de 1917 mettront un terme définitif à l'aventure belge dans le Donbass.
Mali : Al-Qaïda au Sahel revendique la mort des 3 soldats français
Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans dénonce, notamment, les caricatures de Mahomet et «l'occupation française de la région du Sahel».
Guerre en Ukraine : Poutine conduirait les opérations militaires personnellement
D'après des sources militaires occidentales qui se sont confiées au Guardian, le chef du Kremlin s'impliquerait personnellement «au niveau d'un colonel ou d'un brigadier».
Adhésion à l’Otan: après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles
ANALYSE - Si l’hypothèse d’une adhésion était depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine.
Valeurs Actuelles
Nupes, le triomphe du monde sur la France
Être de gauche c’est d’abord penser le monde, puis son pays, puis ses proches, puis soi ; être de droite c’est l’inverse. Cette célèbre formule de Gilles Deleuze, philosophe précurseur de la French Theory (corpus de théories introduisant la notion de déconstruction), décrit à elle seule l’esprit de la gauche depuis Mai 1968.
Jaurès, dans l’Armée nouvelle, consacrait pourtant le patriotisme ainsi : « Un peu d’internationalisme éloigne de la patrie ; beaucoup d’internationalisme y ramène. Un peu de patriotisme éloigne de l’Internationale ; beaucoup de patriotisme y ramène. » À la différence de Deleuze, Jaurès ne voyait aucune incompatibilité entre gauche et patriotisme.
La puissance irrésistible de la phrase de Deleuze réside dans son hégémonie dans le débat public. À droite, elle offre une assise morale et éthique à la globalisation, à gauche, elle donne l’illusion de l’ouverture altruiste au monde face au conservatisme. C’est ainsi que s’entretient depuis des décennies le mythe de l’idéal sans-frontiériste.
En France, la social-démocratie a incarné la mise en œuvre de cette idéologie au pouvoir. Par sa modération, son centrisme et son européisme, elle a déçu le peuple et s’est effondrée lors de l’élection présidentielle de 2022 (1,75 % des voix pour Anne Hidalgo). La gauche radicale, elle aussi imprégnée de l’idéal de déconstruction, remplace désormais le PS au moyen d’une stratégie politique imparable.
La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) flatte tous les instincts de la gauche contemporaine. Jean-Luc Mélenchon et ses alliés sont parvenus à ressusciter des totems historiques de la gauche (retraite à 60 ans, hausse du smic, réduction du temps de travail…) et dans le même temps à y adjoindre les nouvelles luttes nord-américaines (décolonialisme, néoféminisme…). Ce cocktail enivrant flatte un nouvel électorat façonné par La France insoumise depuis plusieurs années. Cette puissante stratégie comporte pourtant deux écueils majeurs mettant en péril la gauche et surtout la France.
Cette gauche se réduit à une succession de revendications qui, si elles étaient mises en place, accéléreraient le déclin national.
Premièrement, la Nupes refuse de prendre acte de l’amorce d’un déclin français historique. Or, pour tenter d’endiguer les crises que va traverser la France, il est un besoin impérieux d’armer le pays aux plans régalien, industriel et numérique. À rebours de cette situation dangereuse pour la nation, les propositions de Jean-Luc Mélenchon lors de la campagne présidentielle alimentent le désarmement de la France face aux crises (absence d’investissements supplémentaires dans la défense, “abrogation des lois sécuritaires”, sortie du nucléaire, sponsorisation d’un discours anti-police…). En ne tenant pas compte des menaces qui pèsent sur la France, cette gauche s’avère incapable d’adapter son logiciel intellectuel aux défis contemporains. Pire, elle se réduit à une succession de revendications qui, si elles étaient mises en place, accéléreraient le déclin national. Confier les clés du pays à la Nupes reviendrait à choisir le désarmement face au chaos.
Secondement, la Nupes a acté la conversion de la gauche française à l’islamo-gauchisme. Année après année, Jean-Luc Mélenchon a façonné un nouvel électorat. Constatant le départ des classes ouvrières vers Marine Le Pen (à la présidentielle de 2022, la candidate du RN réalise plus du double du score de M. Mélenchon chez les ouvriers), le leader insoumis a choisi d’orienter sa campagne à destination de deux sociologies qui lui sont désormais acquises : les “bobos” et les banlieues. En témoignent des résultats exceptionnels dans les grandes métropoles favorisées (36 % dans le XIe arrondissement de Paris où le prix moyen au mètre carré frôle les 11 000 euros) et dans les banlieues (plus de 60 % des voix à Bobigny et à Saint-Denis). La gauche radicale a réussi l’exploit de réunir en un même vote deux populations d’apparences opposées mais qui s’unissent sur le principal. Comme Deleuze, tous se sentent davantage appartenir au monde qu’à la France.
Ainsi s’éteint la gauche patriote et enracinée. Nul candidat ne la représentera aux prochaines élections législatives. La Nupes signe tout à la fois l’effondrement de la social-démocratie et l’irrésistible OPA de la gauche nord-américaine sur le débat public. Heureusement, malgré un demi-siècle de triomphe idéologique des déconstructeurs, le peuple de France résiste encore et toujours.
Mais pour combien de temps encore ?
* Paul Melun est essayiste et président de Souverains demain !.
Le Figaro
Corée du Nord: Kim Jong-un rattrapé par Omicron
Sébastien FallettiRÉCIT - Fustigeant «l’incompétence» des cadres, le dirigeant nord-coréen endosse à nouveau le costume de «père de la nation».
Kim Jong-Un porte le masque. Pour la première fois, le «Leader suprême» a arboré officiellement un masque chirurgical lors d’une réunion de «crise» du Politburo, le 17 mai sonnant le branle-bas de combat face à la poussée sans précédent de Covid au «royaume ermite». Et même deux superposés, lors d’une visite dans une pharmacie de Pyongyang, selon les images de télévision officielle, trahissant l’inquiétude du «Maréchal» à la santé fragile, face à la progression spectaculaire du variant Omicron, qui a déjà fait 63 victimes en Corée du Nord.
«Cette épidémie maligne est le plus grand désastre qui s’abat sur notre pays depuis sa fondation», a dramatisé Kim, marquant un virage net de la communication du régime qui affirmait avoir cantonné le virus à ses frontières verrouillées depuis le début de la pandémie.
Cette épidémie maligne est le plus grand désastre qui s’abat sur notre pays depuis sa fondation
«De lourdes conséquences»
Près de 2 millions de Nord-Coréens ont été frappés de «fièvre» depuis fin avril admet Pyongyang, faisant craindre une progression fulgurante du variant au sein d’une population de 25 millions d’habitants vulnérables, faute de vaccination, et dont 40 % souffrent de malnutrition, selon l’ONU. «La Corée du Nord est confrontée à une épidémie majeure qui aura de lourdes conséquences pour sa population, son économie, et sa politique étrangère», juge Zhao Tong, chercheur au Carnegie Tsinghua Centre, à Pékin. L’évaluation de la situation réelle sur le terrain est une gageure, alors que les rares étrangers résidents ont pour la plupart quitté le pays au début de la pandémie, plus que jamais sous cloche.
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L’héritier de la «lignée du mont Paektu» monte au front, déployant l’armée, imposant des mesures de confinement dans la capitale, résidence des élites du Parti des travailleurs, rattrapée par le très contagieux variant. Fustigeant «l’incompétence» des cadres, Kim endosse à nouveau le costume de «père de la nation», offrant des médicaments aux familles dans le besoin, et jurant que le système remportera la «lutte».
De quoi sonner l’alarme dans un pays au système de santé rudimentaire, offrant un nombre infime d’unités de soins d’urgence, et qui a refusé les vaccins offerts par Pékin et la communauté internationale. Le régime a néanmoins une expérience ancienne de la lutte épidémique reposant principalement sur la mise en quarantaine stricte de sa population. Une stratégie implacable qui frappe de plein fouet des familles en mal de ravitaillement, et une économie exsangue, épuisée par les sanctions internationales. «Ils sont vulnérables. Dans les campagnes il est difficile d’isoler les malades, les gens vivent dans une seule pièce, et doivent sortir pour les récoltes», juge une source d’une organisation humanitaire qui a travaillé sur place.
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Cette admission officielle de la crise par un régime adepte du secret, alors que le virus semble circuler activement depuis déjà plusieurs semaines nourrit l’hypothèse d’un appel du pied à la communauté internationale, sur fond d’impasse nucléaire avec les États-Unis. Elle survient à la veille de la visite du président américain, Joe Biden, à Séoul le 20 mai, et quelques jours après l’investiture du nouveau dirigeant sud-coréen Yoon Suk-yeol. «Quand les Nord-Coréens font une annonce, en général il y a un calcul politique, une possible négociation en coulisses», juge cette source humanitaire.
L’urgence épidémique
Le dirigeant conservateur Yoon s’est immédiatement enfoncé dans la brèche proposant d’offrir des vaccins au frère ennemi du Nord. Pyongyang n’a pas daigné répondre à cet appel, alors que les relations Nord-Sud sont à couteaux tirés, marqués par une cascade de tests de missiles ces derniers mois, et le spectre d’un possible essai nucléaire. Washington a fait part de sa «préoccupation» face à la poussée épidémique, et a réaffirmé son soutien à l’offre de vaccins présentée par l’allié sud-coréen, et la facilité internationale Covax.
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Biden réaffirmera sa fermeté face à la menace atomique des Kim durant sa visite dans la péninsule, mais sans fermer la porte à la diplomatie des vaccins alors que la Maison-Blanche tente en vain de relancer les négociations nucléaires enlisées depuis le sommet d’Hanoï entre Donald Trump et Kim, en 2019.
L’urgence épidémique réduit les risques d’une provocation majeure du Nord durant cette séquence sensible juge Zhao, mais elle ne prélude pas nécessairement à une ouverture diplomatique d’un régime toujours plus aligné sur la Chine voisine.
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Le dictateur trentenaire a appelé ses troupes à s’inspirer «des victoires du Parti chinois face à l’épidémie», tressant les louanges de la stratégie «zéro Covid» suivie par le président Xi Jinping, à rebours du reste de la planète. Cette préférence idéologique et autarcique nourrit la méfiance face aux vaccins occidentaux, synonyme de dépendance vis-à-vis de l’étranger. «Ils préfèrent le confinement aux vaccins, car leur priorité est le contrôle de la population. L’importation de vaccin à ARN nécessiterait la venue d’experts étrangers, et une dépendance», juge Go Myung-hyun, chercheur au Asan Institute, à Séoul.
À l’heure de la guerre en Ukraine, et de la rivalité sino-américaine en Asie, Pyongyang fait bloc avec ses «grands frères» Pékin et Moscou. La Chine a réaffirmé son offre d’assistance à son allié, toujours recroquevillé derrière une frontière hermétique le long du fleuve Yalu.
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Le Figaro
Gentleman, Tom Cruise donne sa main à Kate Middleton pour monter quelques marches sur le tapis rouge de Top Gun : Maverick à Londres
Tom Cruise, Kate Middleton et le prince William lors de l'avant-première de Top Gun : Maverick
Pendant la première britannique du film de Joseph Kosinski, l'acteur principal a foulé le tapis rouge avec Kate Middleton et le prince William, ce jeudi 19 mai.
Une projection royale. Après un passage éclair à la 75e cérémonie du Festival de Cannes, Tom Cruise s'est envolé pour Londres afin de présenter le film Top Gun : Maverick , jeudi 19 mai. Sur le tapis rouge, le comédien de 59 ans n'était pas seul à transcender la foule : il était noblement accompagné par Kate Middleton et le prince William. En parfait gentleman, l'acteur a prêté sa main à la duchesse de Cambridge pour monter les quelques marches qui les séparaient de la salle de projection (à 56 secondes du début de la vidéo).
En vidéo, Tom Cruise aide Kate Middleton à gravir les marches
Kate Middleton a fait sensation dans une robe noire et blanche aux épaules dénudées de la marque Roland Mouret, accessoirisée de boucles d'oreilles en diamants et d'une pochette Alexander McQueen. Son mari, le prince William, et l'ex-époux de Katie Holmes, étaient tous deux en smoking. Les Cambridge ont également échangé avec d'autres membres du casting tels que Jennifer Connelly ou Miles Teller.
Tom Cruise, Kate Middleton et le prince William lors de l'avant-première de Top Gun : Maverick
Avant le début de l'avant-première, le père d'Isabella, 29 ans, Connor, 27 ans et Suri, 16 ans, a confié que lui et le prince William avaient «beaucoup de points communs». «Nous aimons tous les deux l'Angleterre, nous sommes tous les deux aviateurs et nous aimons tous les deux voler», a déclaré Tom Cruise. La première britannique a eu lieu au profit de The Film and TV Charity, qui soutient les personnes travaillant dans les coulisses de l'industrie du cinéma au Royaume-Uni.
Auprès de la famille royale
Cet événement survient quelques jours après les premières festivités du jubilé de platine de la reine Elizabeth II, dans le cadre desquelles le héros de Mission Impossible avait été choisi pour animer une émission en direct du Royal Windsor Horse Show, dimanche 15 mai.
Lors de la première à Londres, le plus célèbre des scientologues a déclaré : «J'aime ce que je fais, j'ai toujours aimé cela et je l'apprécie encore plus maintenant, particulièrement après ces deux dernières années. Le simple fait d'assister à un événement comme celui-ci est extraordinaire.»
Le soutien surprise d'Eva Green à Johnny Depp, en plein procès contre Amber Heard
L'actrice, qui a partagé l'affiche de Dark Shadows avec le père de Lily-Rose Depp, lui a affiché publiquement son soutien par le biais d'un post sur Instagram.
Pourquoi Johnny Depp n'a pas regardé Amber Heard durant son témoignage
Après une semaine de pause, le procès qui oppose les deux acteurs a repris, le lundi 16 mai, à Fairfax. Durant les audiences, le héros de Pirates des Caraïbes n'a pas croisé le regard son ex-épouse une seule fois.
Kate Moss : sexe, drogues & rock'n'roll
PODCAST - Dans le sixième épisode de Scandales , on retrace le fabuleux mais sulfureux parcours de Kate Moss, mannequin-star des années 1990. Ses débuts, ses amours, ses emmerdes.
Valeurs Actuelles
La lettre de M. de Rastignac : La dame de Matignon
Le jour se lève à peine, mon cousin, et je prends la plume pour vous narrer un événement qui, hier encore, aurait passionné le bon peuple, mais aujourd’hui n’intéresse plus qu’une partie des trois rues qui font Paris. À force d’attente, de prudences et d’hésitations, M. de Marville a comme assourdi la symphonie du pouvoir. À peine quelques notes viennent-elles jusqu’à nous, si bien que beaucoup se sont déjà détournés du Château. Tout le monde bâille en attendant l’été. Durant les quelques jours qui ont précédé la nomination d’Athénaïs Bryond à l’hôtel de Matignon, nous avons retrouvé par instants la fébrilité exquise de l’ambition, l’alcool fort des conspirations sans lesquelles la politique se réduit à l’administration des choses.
Les étranges cornets sonnaient plus qu’à l’habitude et les billets portés aux uns et aux autres, le jour comme la nuit, avaient l’éclat irremplaçable des moments qui précèdent les grandes décisions. Alors que je m’étonnais auprès d’un ami du chef de l’État de cette si longue attente, cet esprit subtil et pénétrant me décrivait avec une grande justesse la profonde jubilation qui habite M. de Marville depuis sa victoire : « Cela fait deux fois qu’il gagne , me disait-il, et largement sur son seul prestige. Il reste courtois et ne s’affecte ni des conseils ni des critiques, mais, en vérité, il s’en moque et n’écoute plus personne. Il aime même , poursuivait cet habitué des soupers du palais, mimer les grands esprits qui ont échoué et continuent doctement de lui indiquer la voie à suivre. »
Nous en étions à ces considérations quand j’apprenais, (c’était vendredi matin) que Colombe Vauguelin, dont le nom avait disparu de toutes les conversations depuis dix ans, avait été choisie pour succéder à Félix Coudreux. La chose paraissait sérieuse, puisque jeunes ministres et vieux dignitaires s’en alarmaient. Les hauts fonctionnaires, dont le premier d’entre eux, le secrétaire général de l’Élysée, s’inquiétaient de l’arrivée d’une élue de province, éloignée de leur confrérie ; les politiques chevronnés étaient comme humiliés quand ils découvraient qu’une obscure ancienne ministre allait ainsi s’installer à l’hôtel de Matignon. Avec une célérité que seul provoque le désir du pouvoir, nous vîmes des forces concurrentes, parfois même contraires, former pour l’occasion un front uni contre Colombe Vauguelin.
Ce ne sont plus un ou deux conseils que recevait M. de Marville, mais une suite d’injonctions et de recommandations. Allait-il gâcher sa victoire triomphale en décevant aussi vite un grand nombre de ses partisans ? En rentrant de sa visite chez les émirs du désert, le chef de l’État avait compris qu’il lui fallait renoncer à Mme Vauguelin. Comme il ne fallait plus tarder, la nomination d’Athénaïs Bryond apparut comme une évidence. Elle fut accueillie par une indifférence polie.
À dire vrai, depuis Félix Coudreux, toute la cour a compris que le pouvoir qui jusqu’ici subsistait à l’hôtel de Matignon s’est intégralement déplacé au Château. Restent les apparences, l’escalier de marbre, les portes solennelles, les fenêtres qui s’ouvrent sur un parc charmant. Ce n’est pas rien pour celui qui en profite, mais l’influence décisive qu’autrefois le président du Conseil détenait a disparu. Députés, ministres, capitaines d’industrie, gazetiers le savent et ne cherchent plus comme autrefois à faire antichambre pour obtenir une audience. Nous verrons ce qu’il en sera avec Athénaïs Bryond, mon cousin. Nous en vîmes beaucoup monter l’escalier avec l’unique souci des travaux à venir et le redescendre, quelques jours après, habités d’une insatiable ambition…
Colombe Vauguelin : ancienne députée de la Marne ; Félix Coudreux : ancien président du Conseil.
L'Humanité
Chronique Vidéo. Les députés LaREM sont-ils des playmobils ?
EmissionCe qui nous intéresse dans cette vidéo, c’est de comprendre le rapport qu’entretient le macronisme avec le Parlement. Puisque l’enjeu pour Emmanuel Macron, c’est bien ça, de renouveler sa majorité pour être « tranquille ».
Aujourd’hui, on ne va pas parler remaniement. Et pour cause. A l’heure où on tourne, seule Elisabeth Borne a été nommée Première ministre. Mais si vous savez, la gauchiste qui a ouvert la SNCF à la concurrence et qui a rogné sur les indemnités d’un million de chômeurs. En tout cas, on a pas le reste du casting. Mais vous inquiétez pas, on y reviendra bien assez vite. Ne serait-ce que pour fêter certains départs…
Ce qui nous intéresse dans cette vidéo, c’est de comprendre le rapport qu’entretient le macronisme avec le parlement. Puisque l’enjeu pour Emmanuel Macron, c’est bien de renouveler sa majorité pour être « tranquille ».
Rappelons-le : le pouvoir législatif n'est pas supposé servir que de chambre d’enregistrement des désirs du pouvoir exécutif. Si on applique le strict principe de séparation des pouvoirs, qui est une condition de la démocratie et contribue à éviter l’arbitraire, c’est bien de le rappeler, le législatif est un pouvoir distinct.
Mais sous la Ve République, et surtout depuis le dernier quinquennat, le pouvoir législatif est devenu un supplétif de l’exécutif. Emmanue Macron a poussé le régime jusqu’à la caricature. Démonstration dans cette chronique vidéo.
Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Nous vous proposons, en quatre, cinq ou six minutes s'il le faut, de décrypter un élément de programme, des grandes promesses, des déclarations, des pratiques politiques... Et de voter en connaissance de cause !
L'Humanité
Législatives. Avec son programme, la Nupes défie Emmanuel Macron
Premier planLes responsables des formations politiques de la coalition de gauche ont présenté leur projet de gouvernement ce jeudi. Des mesures qui sont destinées à « changer la vie » des Français dès le 19 juin, en rupture avec l’austérité pratiquée par la majorité sortante. Jean-Luc Mélenchon appelle à un débat face à Élisabeth Borne. Décryptage
Alexandra ChaignonAurélien SoucheyreBenjamin KönigStéphane GuérardRosa MoussaouiClément GarciaDiego ChauvetAprès l’accord de rassemblement, le programme. La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) a présenté, jeudi, ce que sera son action au gouvernement après le 19 juin, si elle obtient une majorité à l’Assemblée nationale. Avec 8 chapitres et 650 mesures en tout, cet accord programmatique est large et précis. Il ne se limite pas à une série de « principes communs », comme l’a souligné Jean-Luc Mélenchon, mais vise à « changer la vie des gens dès juin 2022 ». « Nous n’avançons pas masqués », a d’ailleurs pointé le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, ajoutant que la coalition ne se résume pas à « un cartel électoral ». « Nous sommes présents ici avec enthousiasme, a insisté de son côté Ian Brossat pour le PCF. Le programme permet d’en finir avec cette succession de réformes qui dégradent la vie des Français. » Et c’est l’ambition dont il est porteur qui, selon Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV, « permet de faire la jonction de nos forces politiques sur le terrain ».
Législatives. Les désaccords renvoyés à l’AssembléeDe la retraite à 60 ans à l’augmentation du Smic à 1 500 euros net, de la sixième semaine de congés payés à la « sécurité sociale professionnelle », ce « programme partagé de gouvernement » peut être à l’origine de nouvelles conquêtes sociales après des décennies d’austérité. Au moment où le Giec ne donne plus que trois ans aux gouvernements du monde pour limiter les effets du changement climatique, la Nupes entend mettre en place la « règle verte » et « planifier la bifurcation et la rénovation écologiques ».
Programmons la victoire populaireLa gauche a donc réussi à s’entendre sur un projet de fond, alors qu’elle n’était jamais parvenue, ces dernières années, à dépasser les contradictions entre ses différentes formations. Ses 650 mesures susciteront, à n’en pas douter, l’ire de la droite et de la majorité macroniste, qui de longue date contestent même la possibilité de leur mise en application. Pourtant, a rappelé Jean-Luc Mélenchon, qui aspire à diriger le gouvernement si la Nupes l’emporte aux législatives, il ne s’agit pas d’un accord décidé à la va-vite « en jouant aux dés ». Le coût de l’investissement nécessaire à la mise en œuvre de ces propositions partagées est de 250 milliards d’euros, selon lui. Les recettes fiscales attendues en retour de la relance, dont le programme serait le moteur, s’élèveraient à 267 milliards. « On peut discuter ce scénario », a-t-il déclaré jeudi matin, mais « il a été inscrit dans le schéma économique de la Banque de France ». Tandis qu’en face, le programme d’Emmanuel Macron consiste à « réduire les dépenses publiques » avec pour conséquence qu’à « la fin, tout s’effondre », a opposé l’insoumis, tout en appelant de nouveau la première ministre Élisabeth Borne à venir en débattre avec lui.
SALAIRES ET POUVOIR D’ACHAT
Hausse générale plutôt que primes
LaREM Pendant cinq ans, la politique économique d’Emmanuel Macron s’est résumée en un mot : le « ruissellement ». En somme, donner sans cesse aux plus riches pour que les euros qui débordent de temps en temps dégoulinent lentement sur les plus modestes. Problème : cette théorie ne fonctionne pas, et le pays compte désormais 10 millions de pauvres au moment même où le cumul de la pandémie du Covid et de la guerre en Ukraine fait exploser les prix. Afin de faire face, le gouvernement n’entend pas du tout baisser la TVA mais préfère répondre avec un gel des hausses des prix du gaz et de l’électricité, un chèque alimentaire de 50 euros, dont on attend encore de voir la couleur, et une remise à la pompe de 15 à 18 centimes par litre de carburant… Des rustines – recyclées dans un projet de loi annoncé pour l’été – loin de permettre une augmentation du pouvoir d’achat. La Macronie n’entend d’ailleurs surtout pas organiser une hausse des salaires, mais propose plutôt de « tripler la prime Macron », en la faisant passer de 2 000 à 6 000 euros au maximum par an. Une prime pourtant loin d’être obligatoire, puisqu’elle est laissée au bon vouloir des entreprises, en plus d’être défiscalisée, donc de n’être pas comptabilisée pour les retraites. Quant au RSA, il sera conditionné à une « activité effective »… A. S.
NUPES La véritable hausse du pouvoir d’achat se situe du côté de la Nupes. Pour y parvenir, l’alliance de gauche propose de faire passer le Smic à 1 500 euros net, « pour que les gens vivent mieux tout de suite », explique Clémence Guetté. « Et nous convoquerons une conférence sociale générale pour organiser une hausse générale des salaires », ajoute la responsable du programme de la FI. L’égalité salariale entre les femmes et les hommes sera rendue obligatoire et une échelle des salaires sera mise en place pour des écarts maximaux de 1 à 20 dans une entreprise. Mais renforcer le pouvoir d’achat passe aussi par l’instauration d’une garantie dignité de 1 063 euros par mois, pour que personne ne vive en dessous du seuil de pauvreté, et d’une allocation d’autonomie du même montant pour les jeunes. Face à l’inflation, la Nupes propose de bloquer les prix et de réduire la TVA sur les produits de première nécessité. L’ambition est aussi de « refuser la libéralisation du marché de l’électricité et du gaz » en nationalisant EDF et Engie, et en garantissant des tarifs accessibles. Augmenter le pouvoir d’achat passe enfin par le 100 % Sécu, en remboursant intégralement les soins de santé prescrits, et, pour que chacun puisse se loger sans se ruiner, par la construction de 200 000 logements sociaux par an. A. S.
ÉCOLOGIE
Bifurcation historique contre « greenwashing »
LaREM « Le président de la République a annoncé que le premier ministre serait en charge de la planification écologique », a rappelé Élisabeth Borne, jeudi, lors de son premier déplacement aux Mureaux, dans les Yvelines. Emmanuel Macron s’était emparé de ce terme de « planification », le reprenant aux insoumis, entre les deux tours de la présidentielle. Mais, dans les faits, son bilan est proche du néant. L’État français a été condamné par la justice pour son inaction sur la question du climat. Son programme pour les cinq années à venir n’augure pas de grande révolution en matière écologique. Il prévoit de miser sur la filière nucléaire avec la construction de six nouveaux EPR, la multiplication par dix de la puissance solaire et la rénovation de 700 000 logements par an. Pas de « pôle » public énergétique en vue, tout au plus une « reprise de contrôle capitalistique de plusieurs acteurs industriels ». Quant à la neutralité carbone de la France, elle est envisagée par Emmanuel Macron pour 2050. D. C.
NUPES La France détient « le bonnet d’âne en Europe » en matière d’énergies renouvelables, a rappelé Julien Bayou (EELV). C’est donc un des axes majeurs du programme de la Nupes : accélérer leur développement pour aller vers un horizon de 100 % en 2050. La sortie du nucléaire y est aussi mentionnée et serait soumise au débat parlementaire puisque le PCF notamment s’y oppose (lire page 5). La coalition entend réduire les émissions de gaz à effet de serre de 65 % d’ici à 2030. Pour assurer cette « bifurcation écologique », la Nupes prévoit de lancer un plan massif de 200 milliards d’euros sur cinq ans pour investir, « développer l’emploi et la formation, et rétablir des pôles publics dans l’énergie, les transports et la santé ». Le projet de gouvernement prévoit aussi d’« annuler les cadeaux fiscaux accordés sans contrepartie aux plus grandes entreprises ces dix dernières années » et d’imposer des critères environnementaux et sociaux dans l’attribution des aides publiques. Pour faire de l’eau un « enjeu central pour l’humanité », la Nupes créera aussi un haut commissariat. La règle verte sera inscrite dans la Constitution. D. C.
SANTÉ
Marchandisation ou grand service public
LaREM Recrutement de personnels soignants, renforcement du lien ville-hôpital : concernant les enjeux sanitaires, le président de la République compte poursuivre les réformes engagées depuis cinq ans de marchandisation. Alors que le Ségur de la santé est resté en travers de la gorge des soignants, que les services d’urgences sont exsangues, Emmanuel Macron entend poursuivre « la sauve- -garde de l’hôpital public » via un plan de recrutements d’infirmières et d’aides-soignants. Combien ? On ne sait pas. Il affiche aussi la volonté de mener « une politique ambitieuse pour la santé des femmes ». Avec quel budget ? Quant aux déserts médicaux, il prône « des solutions locales et nationales » imaginées « avec les citoyens », et appelle à une grande conférence sur le sujet. Rien de nouveau sur le fond. A. C.
NUPES « Il faut garantir l’accès à tous les services publics, à l’inverse des politiques néolibérales menées aujourd’hui. La situation des hôpitaux, dès l’été prochain, sera intenable. Pour nous, c’est stop. Il faut faire autrement. » Marie-Jeanne Gobert pose le cadre en matière de santé. Pour la Nupes, « il n’y a pas de service public sans personnel, et du personnel formé ». Il faut donc « recruter et revaloriser les personnels des hôpitaux et des Ehpad ». La lutte contre les déserts médicaux est aussi une priorité, avec des leviers précis à actionner. La coalition de partis de gauche prône aussi le remboursement de tous les soins prescrits à 100 %, en intégrant les complémentaires dans la Sécurité sociale. Assurer la souveraineté sanitaire, prévoir la levée des brevets, créer un pôle public du médicament sont aussi au menu de la gauche. A. C.
CULTURE
Soutien au marché ou politique publique ?
LaREM Pandémie oblige, le précédent gouvernement a arrosé d’argent public, à hauteur de 13,6 milliards d’euros, les différentes structures culturelles, tout en faisant bénéficier les intermittents d’un prolongement de leurs droits, malgré de considérables failles. Si ce « quoi qu’il en coûte » a maintenu à flot l’existant, il n’a pas été le vecteur d’une politique ambitieuse, menée pour l’essentiel dans les rails du marché. Le Pass culture figure ainsi comme seule originalité du quinquennat, soit 300 euros offerts aux jeunes de 18 ans, qu’Emmanuel Macron a annoncé vouloir étendre dans les cinq prochaines années. Le président entend également lancer « de nouvelles commandes publiques » et investir « pour proposer des expériences en réalité virtuelle ». C. G.
NUPES La Nupes entend hisser, chaque année, le budget de la culture à 1 %, non pas du budget de l’État, mais de la richesse produite. La proposition figurait à la fois dans le programme de la FI et du PCF. Cet effort budgétaire considérable vise à « restaurer un service public de la culture ambitieux ». Le programme partagé des forces de gauche entend ainsi revaloriser « l’éducation artistique à l’école, les conservatoires, l’éducation populaire et la place de la culture dans les comités d’entreprise », tout en revenant « sur les privilèges fiscaux excessifs liés au mécénat culturel ». Proposition attendue des créateurs, un régime de protection sociale des artistes-auteurs sera adossé à un centre national dédié à ces professions. C. G.
FISCALITÉ
Redistribution contre « ruissellement »
LaREM « Aujourd’hui, il faut de la stabilité », déclarait le chef de l’État lors de la campagne présidentielle. Et pour cause : les mesures fiscales ont été parmi les premières mises en œuvre en 2017, mais le « ruissellement » tant attendu n’a eu lieu que pour les 10 % les plus riches. Flat tax à 30 % sur les revenus du capital, suppression de l’ISF et de la taxe d’habitation (que percevaient les communes et non l’État), qui, selon Emmanuel Macron, ont permis d’améliorer « l’attractivité économique ». Mais il ne compte pas s’arrêter là, notamment pour les entreprises : après la baisse de 33 à 25 % de l’impôt sur les sociétés, il prévoit de supprimer totalement la contribution sur la valeur ajoutée. Cet impôt local, qui rapportait 17 milliards d’euros en 2018 et a remplacé la taxe professionnelle, est dû par les entreprises ayant un chiffre d’affaires supérieur à 500 000 euros. Comme tous à droite, il veut également réduire les droits de succession en augmentant le seuil d’exonération à 150 000 euros et 100 000 euros pour les donations pour tous les membres d’une même famille. Le chef de l’État veut aussi, comme Marine Le Pen, supprimer la redevance audiovisuelle tout en garantissant « l’indépendance de l’audiovisuel public », ce qui ressemble fort à une promesse de Gascon. B. K.
NUPES « Le consentement à l’impôt passe par la justice fiscale », a rappelé la socialiste Corinne Narassiguin, chargée de présenter la partie fiscalité du programme de la Nupes, dont l’objectif est de « favoriser l’investissement plutôt que les dividendes ». Dans ce domaine, la politique menée par le chef de l’État a aggravé les inégalités : il convient donc de tout remettre à plat. Avec, pour les particuliers, le rétablissement de l’ISF en incluant un « volet climatique », c’est-à-dire une taxation modulée en fonction de l’empreinte carbone des actifs détenus, ainsi que le rétablissement de l’« exit tax ». Autre priorité : une réforme de l’impôt sur le revenu avec la création de quatorze tranches, contre cinq actuellement. Enfin, il s’agit de revenir sur l’allègement de la taxation du capital, source de l’explosion des inégalités, en supprimant la flat tax (forfaitaire à 30 %) instaurée par Macron et « imposer les revenus du capital a minima comme ceux du travail ». En ce qui concerne les entreprises, la Nupes prévoit l’instauration d’une taxe « significative » sur les transactions financières, la « refondation de l’impôt sur les sociétés » pour le rendre plus égalitaire et la création d’un impôt universel sur les multinationales, une arme contre l’évasion et l’optimisation fiscales. Ce programme a aussi l’ambition de « réorienter le crédit vers la bifurcation sociale et écologique », a précisé Corinne Narassiguin. Mais, pour ce faire, il faut également réformer l’ensemble de la politique monétaire. La Nupes prévoit de créer un pôle public bancaire en « socialisant certaines banques généralistes » et de permettre à la Banque publique d’investissement de se financer à taux zéro auprès de la Banque centrale européenne (BCE). B. K.
EMPLOI
Casse des droits ou sécu professionnelle
LaREM promet d’atteindre le plein-emploi en cinq ans, par la transformation de Pôle emploi en guichet unique – rebaptisé France Travail. Pas question, en revanche, d’ouvrir la porte à des augmentations de salaires : la majorité sortante table sur la « prime Macron », qui serait multipliée par trois. La politique d’aide aux entreprises, au contraire, ne s’embarrasse guère d’austérité : 30 milliards d’euros sont prévus pour les secteurs « innovants » – des subventions assorties de baisses d’impôts. Dans cette hotte de cadeaux au capital, Emmanuel Macron et les siens annoncent encore qu’ils veulent « poursuivre la modernisation du Code du travail engagée avec les ordonnances de 2017 ».
Après la réforme de l’assurance-chômage, qui privera à terme 41 % des allocataires de 17 % de leur allocation journalière, LaREM veut aller plus loin, vers un « système simple » consistant, « à chaque fois que la conjoncture s’améliore », à « avoir des règles qui réincitent encore davantage au retour à l’emploi », avec toujours moins de droits. La même logique est appliquée aux bénéficiaires du RSA, qui se verront imposer « quinze à vingt heures par semaine » de travail. R. M.
NUPES Ne cherchez pas les expressions « coût du travail », « exonérations de cotisations » ou « lutte contre l’assistanat ». Entendre parler d’emploi les représentants de la Nupes, c’est plonger dans un vocabulaire opposé à celui de la doxa libérale rabâchée depuis quarante ans, et s’ouvrir à une nouvelle logique. Celle du travail acteur de progrès social, choisi par chacun et garanti par une sécurisation des parcours pour tous. Finies donc les loi El Khomri et ordonnances Macron. Le Code du travail redevient la pierre angulaire des relations employé-employeur. Lutte contre l’ubérisation et le dumping social de la sous-traitance. Retour d’une assurance-chômage protectrice – fin de la réforme Borne, garantie d’emploi pour les chômeurs de longue durée. Avènement d’une sécurité sociale professionnelle accompagnant les aspirations d’évolution de carrière. Et dépoussiérage du travail dans ses temps – 35 heures socle, 32 heures pour les métiers pénibles, sixième semaine de congés payés – et son organisation – le CDI devenant la norme, lutte contre les pénibilités et nouveaux droits pour les salariés en entreprise. S. G.
ÉDUCATION
Ligne Blanquer : stop ou encore
LaREM Autonomie des établissements, recrutements sur profils, rémunération au mérite, carte scolaire redéfinie, plus grande place accordée aux entreprises : pour son second mandat, Emmanuel Macron compte aller encore plus loin dans sa vision entrepreneuriale de l’éducation nationale, avec une orientation libérale encore plus affirmée. Rien, en revanche, sur le fond du problème, à savoir l’attractivité du métier, alors que les candidats au concours se font chaque année moins nombreux. La réintégration des mathématiques dans le tronc commun en première et terminale a d’ores et déjà été annoncée. Mais sans professeurs en nombre suffisant, la rentrée prochaine sera acrobatique. Dans la continuité des cinq années écoulées, ce programme, sans aucune idée nouvelle, fait craindre une rupture d’égalité pour les élèves. A. C.
NUPES Pour la Nupes, il faut tourner la page Blanquer, afin d’aller vers une école de l’« émancipation ». Cela passe par la gratuité et surtout l’égalité à l’école. « Nous voulons réduire le nombre d’élèves par classe, supprimer bel et bien la réforme Blanquer, la réforme du bac et arrêter Parcoursup », a résumé la communiste Marie-Jeanne Gobert, lors de la présentation du programme de la Nupes, évoquant au passage l’objectif « zéro décrocheur », via des accompagnements adaptés. Ce qui suppose la revalorisation de tous les personnels de l’éducation nationale, « dans toutes les disciplines », avec le dégel du point d’indice et la revalorisation des grilles salariales. Et, pour pallier le déficit de professeurs de tous les niveaux, la mise en place d’un plan pluriannuel de recrutement pour l’ensemble des concours. A. C.
RETRAITES
Travailler plus ou vivre mieux
LaREM Emmanuel Macron, lors de sa réforme de marchandisation des retraites en 2020, avait fait imposer par 49-3 un texte qui ne précisait ni l’âge de départ ni le montant des pensions. S’il a depuis modifié son projet, il souhaite toujours faire « travailler plus longtemps », avec la retraite à 65 ans (et une pension minimale de 1 100 euros). Son objectif est d’inciter à quitter le marché de l’emploi le plus tard possible, à travers un « service d’appui de travailleurs seniors » et un renforcement du « cumul emploi-retraite ». Son programme bascule ensuite, sur la même page, dans des propositions de gestion du grand âge et d’accompagnement du deuil... Preuve que, pour lui, il y a le travail puis la dépendance, et que la retraite n’est pas un nouvel âge de la vie. Il propose, enfin, de « monétiser » les congés et RTT non pris. A. S.
NUPES Plutôt que la retraite à 65 ans, la Nupes propose de restaurer le droit plein et entier d’arrêter de travailler à 60 ans, après 40 annuités de cotisation, avec une prise en compte des facteurs de pénibilité supprimés par Macron. La pension minimale pour une carrière complète serait de plus au niveau du Smic (soit 1 500 euros), et le minimum vieillesse fixé au niveau du seuil de pauvreté. Le montant des retraites serait également indexé sur les salaires. « Nous voulons renouer avec des réformes heureuses et populaires », insiste le porte-parole du PCF, Ian Brossat, qui s’enthousiasme également au sujet de la réduction du temps de travail global avec le rétablissement des 35 heures hebdomadaires, le passage progressif aux 32 heures, pour les métiers pénibles dans un premier temps, et la création d’une sixième semaine de congés payés. A. S.
Législatives 2022NupesLaREMfront de gauche L'Humanité
Romy Schneider, l’histoire simple d’une actrice impériale
Nos recommandations culturellesTélévision Ce documentaire de Lucie Cariès et Clémentine Deroudille brosse un beau portrait de l’artiste, disparue il y a quarante ans.
Gérald RossiRomy Schneider n’a pas plus de 20 ans, en 1958, quand elle renonce au rôle de Sissi. Au risque, sinon, de se voir enfermer dans le château impérial. Autrement dit, dans un type de rôle dont il est difficile de s’extirper. Après avoir tourné trois fois, sous la direction de l’Autrichien Ernst Marischka, des moments de la vie de l’impératrice, la jeune Romy Schneider a donné à ce moment-là un nouveau tournant à sa carrière. Il est vrai qu’une raison pas professionnelle pour un sou a joué un rôle dans sa décision. La jeune femme a mis le cap sur Paris pour rejoindre son amoureux de l’époque, un certain Alain Delon.
loin du mythe de la femme fatale
Le documentaire de Lucie Cariès et Clémentine Deroudille raconte comment Rosemarie Magdalena Albach, née le 23 septembre 1938, est devenue Romy Schneider, disparue il y a tout juste quarante ans (elle en avait 43). Une soirée lui est consacrée avec deux films qui suivront celui-ci, le Vieux Fusil (1975), de Robert Enrico, avec Philippe Noiret et Jean Bouise, et la Voleuse (1966), de Jean Chapot, avec Michel Piccoli et Hans Christian Blech. Ce qui est l’occasion de constater combien la palette de l’actrice était large, et loin du mythe de la femme fatale.
Romy Schneider ne s’est jamais revendiquée féministe, mais son comportement est celui d’une femme qui a défendu haut et fort l’idée de liberté au féminin. Ce documentaire, réalisé à partir de multiples images d’archives, en fait d’ailleurs la démonstration. Et quand elle a tourné avec quelques-uns des plus grands réalisateurs, comme Claude Sautet, Luchino Visconti, Orson Welles ou Otto Preminger, c’est toujours après avoir choisi de le faire. Pas question pour elle de se laisser imposer une carrière.
Dans sa vie privée, elle a toujours fait montre d’une grande liberté, à une époque où la domination masculine était particulièrement pesante. Ainsi, elle n’hésite pas, en 1965 à Berlin, à payer le divorce de l’homme qu’elle aime désormais, le dramaturge allemand Harry Meyen, qui sera le père de David, son fils. « Romy était est une femme de son temps et cela se voit », ont expliqué les deux autrices de ce documentaire, ajoutant que, « s’il ne devait demeurer qu’un rôle pour la définir, cela serait sans nul doute la Rosalie de César et Rosalie , de Claude Sautet », un film sur un amour partagé. Par deux fois elle s’est vu décerner un césar de la meilleure actrice, pour ses rôles dans L’important c’est d’aimer (1975), d’Andrzej Zulawski (récompense qui fut le tout premier césar de la meilleure actrice décerné), et dans Une histoire simple (1978), de Claude Sautet.
Télévisionromy schneider L'Humanité
Peinture contemporaine de l’arène médiatique
Nos recommandations culturellesTélévision Le réalisateur Jean-Paul Lilienfeld ( la Journée de la jupe, en 2008) revient avec un questionnement sur la fortune et la moralité.
Grégory MarinL’histoire que propose la chaîne culturelle ce soir semble se dérouler sur deux temporalités. La première est celle de la contemplation, du rapport « authentique » à la nature humaine qui passe par la peinture. La seconde, celle du tumulte et des relations faussées qui se jouent sur les réseaux dits sociaux. C’est entre ces deux mondes que va se retrouver pris malgré lui Ronald Kandiotis (André Dussollier). Aux yeux de l’opinion, c’est un milliardaire philanthrope, sur le point d’offrir à un musée national deux tableaux portant sur le même sujet et au même titre, Juliette dans son bain. Mais l’enlèvement de sa fille Lara (Manue Fleytoux) va brouiller cette image de bienfaiteur désintéressé : s’il veut la revoir, il devra réciter face caméra une série de confessions des malversations et crimes qui lui ont permis de s’enrichir.
le tribunal des réseaux sociaux
Le film de Jean-Paul Lilienfeld prend place dans l’arène médiatique, plus précisément devant le tribunal des réseaux sociaux où les accusations, fondées ou pas, trouvent de multiples relais. Et même si les zones d’ombre de ce Kandiotis magnifiquement interprété par André Dussollier, qui laisse libre cours à ses éclats de colère, interdisent trop de sympathie à son égard, on se prend à le plaindre devant un tel déséquilibre. On cherchera à reprendre son souffle devant les quelques peintures où il s’arrête, qui font « encore mieux sentir l’état dans lequel il est, ses sentiments, nous confiait André Dussollier. C’est assez astucieux d’avoir fait de la peinture un acteur de l’histoire ». Peut-être le seul « personnage » avec qui Kandiotis (et sans doute les autres richissimes qui ont servi de modèles au romancier Metin Arditi pour écrire l’œuvre originale) peut avoir une relation sincère, lui qui vit « dans un monde de mensonges et d’apparences ».
téléfilmArteandré dussollier Le Figaro
«J’ai pris mon envol»: l’alchimie des colocations pour jeunes adultes handicapés
Agnès LeclairFIGARO DEMAIN - Partager leur vie avec des étudiants a permis aux quinze résidents du Cap d’accéder à l’indépendance.
«J’ai pris mon envol et c’était facile.» À 33 ans, Jean vivait toujours chez ses parents. En février, il a emménagé seul dans un studio. Seul? Pas tout à fait. Car ce grand jeune homme atteint du syndrome de l’X fragile avait besoin d’un minimum d’accompagnement pour quitter le cocon familial. C’est une toute nouvelle colocation pour personnes handicapées, ouverte en janvier à Boulogne-Billancourt, qui lui a permis de s’émanciper. «Je voulais être tout seul mais pas trop enfermé chez moi. Ici, j’ai rencontré de belles personnes», résume ce grand brun aux yeux bleus, adepte de course à pied et de marche.
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Épauler sans assister: la résidence-accueil Le Cap, imaginée et gérée par la fédération Habitat et Humanisme, a cherché le juste équilibre entre indépendance et besoin de soutien médico-social pour les jeunes adultes souffrant de troubles du spectre autistique (TSA) ou de handicap mental.
Dans ce grand quadrilatère blanc, propriété du diocèse de Nanterre (Hauts-de-Seine), 15 jeunes adultes en situation de handicap vivent ensemble. Chacun dispose d’un studio d’une vingtaine de mètres carrés. Ils y côtoient trois étudiants qui vivent à leurs côtés, également dans des studios, et participent à la vie de la communauté. Une équipe de bénévoles, utiles pour faire le lien avec la vie de quartier, complète le casting. Le soir, ceux qui veulent se retrouver peuvent se réunir dans un salon ouvert sur une cuisine commune au premier étage. Sous la table basse, des jeux de société sont empilés. Couleurs claires, murs insonorisés, lumières douces: la décoration, sobre, a été conçue avec une psychologue pour éviter le stress des résidents.
«Pension de famille»
Salarié d’un Esat où il travaille dans le conditionnement, Jean gagne sa vie, cuisine, gère ses trajets et passe du temps avec ses amis. Trois mois après son arrivée, il estime avoir «trouvé ses repères». Au troisième étage, dans son studio, il a installé sa collection de BD, des photos de famille, quelques tableaux, sa machine à café. Et pour la première fois, c’est lui qui a invité ses parents à dîner. «En quelques mois, il a changé. Il fait des progrès. Il apprend à anticiper son programme, se réjouit sa mère. Il se débrouille très bien, et le but était aussi qu’il ne reste pas seul.» Pour les résidents, le coût de l’indépendance s’élève à 500 euros par mois et donne droit à l’aide personnalisée au logement.
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Confortablement calé dans un canapé gris, Sloane se réjouit de voir son rêve enfin se réaliser. «J’habitais chez ma mamie et je voulais mon indépendance, raconte-t-il. Mais j’aime bien voir des gens de l’extérieur, discuter. Ici, je peux sortir, je vais au cinéma, je vois des amis… et ma copine.» Plus autonomes que dans leur famille, plus libres que dans un institut médico-éducatif et moins perdus que dans un logement individuel, les résidents sont accompagnés par une équipe salariée d’Habitat et Humanisme. «Ce ne sont pas des personnes qui ont de grosses difficultés mais nous veillons sur eux. Notre rôle consiste à vérifier qu’ils se soignent, qu’ils mangent bien ou à coordonner leurs aides. Nous avons également un lien avec leurs parents», détaille Dalila, responsable de quatre résidences de la fédération. Toit et vie, une association de parents d’enfants touchés par des troubles du spectre autistique ou d’un handicap mental est à l’origine de cette idée de «pension de famille» pour personnes handicapées. Après douze ans d’attente, elle voit son rêve se concrétiser. Le temps de mettre tous les acteurs autour de la table, de trouver les fonds et de surmonter le casse-tête des règles administratives…
Ce projet innovant - financé à hauteur de 587.400 euros par la ville, le département et la région, de 300.000 euros par l’État et de 400.000 euros par Habitat et Humanisme - va désormais pouvoir se décliner. «Agir sur l’habitat est un levier important pour améliorer l’état de santé des habitants sur les aspects physiques, mentaux et sociaux», plaide Maria Guerra, directrice de l’accompagnement d’Habitat et Humanisme.
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Le contrôle technique bientôt obligatoire pour les 2-roues
Dans un jugement rendu ce mardi, le Conseil d'État a signifié que cette mesure serait appliquée dès le 1er octobre.
Burkini à Grenoble : ouverture d'une enquête sur des fichiers d'Alliance citoyenne
Cette association militante, à l'origine du débat sur le burkini dans les piscines grenobloises, aurait collecté des données incluant origine ethnique mais aussi convictions politiques et religieuses.
Zineb El Rhazoui: «Le burqini est une avancée majeure de l’idéologie islamiste»
ENTRETIEN - L’essayiste voit dans l’autorisation du burqini à Grenoble une façon «d’imposer le marquage visuel des femmes musulmanes dans tous les espaces qui en sont encore préservés».
New York Times - World
Israeli Government Loses Parliament Majority, Raising Prospect of Election
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Increasing tensions between Israeli authorities and Palestinians have put pressure on the government, leading to the possibility of a fifth election in three years.
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By Patrick Kingsley
CAIRO — A second lawmaker quit Israel’s governing coalition on Thursday, giving the opposition a narrow two-seat majority in Parliament and raising the possibility of a fifth election in three years.
Although the move will not necessarily bring down the current government, a fractious coalition of parties with clashing agendas, the loss of its majority underscores its instability and the risk that any divisive issue could topple it.
The government has come under intense pressure with the recent escalation of tensions between Israeli authorities and Palestinians — including clashes at the Aqsa Mosque in Jerusalem, terrorist attacks in Israel and a heavy military response in the occupied West Bank.
The lawmaker who resigned from the coalition on Thursday, Ghaida Rinawie Zoabi, a member of Israel’s Palestinian minority from the left-wing Meretz party, said she disagreed with the government’s treatment of the Arab community in Israel, specifically citing recent police interventions at the Aqsa Mosque in Jerusalem and the police assault on mourners at the funeral of a Palestinian journalist last week.
Last month, a right-wing member of the coalition quit. That lawmaker, Idit Silman, said the government no longer reflected her right-wing and religious values.
The government coalition, the most diverse in Israel’s history, coalesced a year ago over one issue: a shared desire to oust Prime Minister Benjamin Netanyahu and to break a political deadlock that had forced Israel into four elections in a row.
But the ideological incompatibility of the coalition’s eight constituent parties — an alliance of right-wing, left-wing, secular, religious and Arab groups — left it fragile from the start.
The defections could offer a political lifeline to Mr. Netanyahu, who now leads the opposition in Parliament.
Ms. Rinawie Zoabi’s defection means that opposition lawmakers now control 61 of the 120 seats in Parliament, enough to vote to dissolve the body and call for another election, the fifth since April 2019.
Opposition parties also have enough seats to create their own new coalition government without going to elections. But they are divided and may not be able to agree on a candidate for prime minister, making new elections more probable.
As a left-winger, Ms. Rinawie Zoabi is not expected to support a Netanyahu-led government. But she could join the opposition in voting for new elections as early as next week.
A new election would give Mr. Netanyahu another chance to win more seats for his right-wing alliance and a majority in Parliament.
Ms. Rinawie-Zoabi said that she had not decided whether to support a vote to dissolve Parliament but that her decision to leave the coalition was “definite.”
“What happened during the last month in Ramadan at Al Aqsa and mainly what happened regarding the awful pictures that we saw with the funeral of Shireen Abu Akleh, the Palestinian correspondent of Al Jazeera — this is something that just broke my heart and I can’t be part of this coalition,” she said in an interview.
But she left open the possibility of voting with the government from the outside.
Even without her, the government could still survive with a minority in Parliament until March 2023, when it will need a majority to pass a new budget. As prime ministers, Yitzhak Rabin, Ariel Sharon and Yitzhak Shamir each led minority governments for extended periods, including when Mr. Rabin negotiated the Oslo Accords in the 1990s.
The current coalition could also try to entice members of the opposition to join the government, reinstating its majority.
The coalition was cohesive enough to pass a new budget, Israel’s first in more than three years. It also made key administrative appointments and deepened Israel’s emerging relationships with key Arab states.
At its formation, Ms. Rinawie Zoabi said she had hoped the government would forge “a new path of equality and respect” between Jewish and Arab Israelis. In a first for Israel, the coalition included an independent Arab party, Raam, while an Arab was appointed as a government minister for only the third time in Israeli history.
Despite that early optimism, the government’s members clashed regularly over the rights of Israel’s Arab minority and over settlement policy in the occupied West Bank.
Tensions came to a head during the recent holy month of Ramadan, when the Israeli police regularly clashed with Palestinian stone-throwers at the Aqsa Mosque in Jerusalem, a site sacred to both Muslims and Jews. They escalated further last week, when a Palestinian journalist, Shireen Abu Akleh, was fatally shot in the West Bank during an Israeli raid — and when the police attacked mourners carrying her coffin at her funeral two days later.
The clashes presented an immediate test to the government last month when the Arab party, Raam, suspended its participation in the coalition in protest of police actions at the Aqsa Mosque.
A crisis was narrowly averted last week when the party’s leader, Mansour Abbas, rejoined the coalition, saying it was better for Israel’s Arab citizens if his party remained in the government.
But Mr. Bennett walks a political tightrope in a highly polarized Israeli society. He has few means of preventing further defections from the government’s left-wing and Arab members, and is struggling to prevent further rebellion from the coalition’s right-wing members.
With the administration under pressure from the right to respond more forcefully to an increase in terrorist attacks, there are fears of further defections from right-wing members of the government.
Should new elections be called, Israel could be led by a new interim prime minister until a government is formed. Under the terms of the current coalition agreement, Mr. Lapid, the foreign minister, could take over from Mr. Bennett in the event of snap elections, depending on the manner in which the government collapses.
That could leave Mr. Lapid, a centrist former broadcaster, in charge for at least several months, through an election campaign and the protracted coalition negotiations that will most likely follow.
Carol Sutherland contributed reporting from Moshav Ben Ami, Israel.
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Le Figaro
«Nous avons un accord avec le Real et le PSG, à Kylian de choisir», annonce Fayza Lamari, la mère de Mbappé
Christophe RemiseLa maman du crack de Bondy indique ce vendredi à Kora Plus que les deux offres sont «équivalentes».
Nouvel épisode dans le très commenté feuilleton Kylian Mbappé. Discrète dans les médias ou sur les réseaux sociaux depuis un cinglant démenti, si ce n'est par le biais de quelques «likes» bien sentis sur Twitter , Fayza Lamari, mère du prodige de 23 ans, confirme, via le média arabophone Kora Plus , que les «négociations sont terminées». Les dés sont jetés. Plus de rendez-vous avec qui que ce soit, plus d'offre de dernière minute, de «nouveaux éléments» (pour reprendre les termes employés par «KM» il y a quelques semaines). Les données du problème sont claires : «Nous avons un accord avec le Real Madrid et un autre avec le Paris Saint-Germain. Les négociations sont terminées. Maintenant, Kylian doit choisir», résume l'ex-handballeuse, alors que diverses sources ont indiqué que le choix du champion du monde sera connu ce week-end.
La tendance est d'ailleurs désormais à une prolongation de contrat au PSG, alors que toute l'Espagne du foot était très optimiste dernièrement. Toujours est-il que le suspense reste entier et que la prudence doit rester le maître mot dans ce dossier au long cours et qui n'en serait pas à son premier rebondissement, loin s'en faut.
100% des droits à l'image si Mbappé va au Real ?
En tout cas, les deux clubs se sont démenés pour séduire le champion du monde, libre fin juin et qui voulait rejoindre la capitale espagnole l'été dernier, à un an de la fin de son contrat à Paris. Alors que certaines sources évoquent une proposition folle du PSG sur le plan financier, Fayza Lamari assure que «les offres du Real Madrid et du Paris Saint-Germain sont égales, il n'y a pas de grandes différences entre elles, mais nous attendons que Mbappe choisisse ce qu'il veut». La maman/agent précise au passage que la Maison Blanche a cédé à toutes les demandes de son fils en matière de droits à l'image, ce qui serait une première dans l'histoire du club aux 13 sacres en Ligue des champions. «Avec l'offre du Real, nous avons un contrôle total sur les droits à l'images, et d'autre part, il y a une compensation financière. Les deux offres ne diffèrent pas beaucoup, elles sont équivalentes», dit-elle. Comme on dit en Espagne, tic tac, tic tac...
Mercato : le maire de Poissy Karl Olive annonce que Mbappé sera au PSG la saison prochaine… puis retire son tweet
LE SCAN SPORT - Le maire de Poissy, réputé proche du Paris SG, a annoncé mardi soir que l'attaquant parisien continuerait sa carrière la saison prochaine avant de revenir sur ses propos.
Dirigeants du Real Madrid fébriles, retournement de situation... Et si finalement Mbappé prolongeait au PSG ?
Alors qu'un transfert au Real Madrid semblait acté il y a encore quelques semaines, Kylian Mbappé serait finalement sur le point de prolonger son contrat avec le Paris Saint-Germain.
«Bien sûr que nous sommes intéressés, mais...»: Klopp rêve aussi de Mbappé à Liverpool
Le coach allemand de Liverpool a évoqué le feuilleton Kylian Mbappé, annoncé au Real Madrid dans les prochains jours.
New York Times - World
An Indian State Banned Alcohol. The Drinking Moved to Nearby Nepal.
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The ban in Bihar State, championed by local women, was aimed at tackling alcoholism and domestic violence. But a drinking scene has sprung up across the border in Nepal.
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By Mujib Mashal and Bhadra Sharma
AT THE NEPAL-INDIA BORDER — As the afternoon heat gives way to a pleasant evening breeze, a palpable shift starts to happen in the makeup of the crowd flowing from India into Nepal across an open border.
At first, there are Nepalis, a large number of them women, returning home after a quick shopping trip for cheaper goods and groceries on the Indian side. Two women in colorful saris split the load of a heavy bag, gripping one handle each. A man carries a fan in the back of a cycle rickshaw, its blades spinning in the wind; another pedals his bicycle with a single watermelon fastened to its back.
But as it starts to grow dark, a large share of the crowd crossing the border are men who come mostly empty-handed. Men with government jobs, shirts tucked in and shoes polished in the morning, who are dropped off at the border in their vehicles. And men who pedal their bicycles with heavy legs and heavy thoughts, the tools of their daily trade dangling in a bag from the handle.
These are Indian men entering Nepal for a drink or two — or as many as they can squeeze in before the police blow a whistle and the roadside bars close around 9 p.m.
The border between India and Nepal, barring moments of political tension, has been an example of how an open policy helps frontier people enjoy wider economic choices. Take the needs of the motorcycle, a favorite means of transportation here, as an example: Spare parts are cheaper in India; fuel is cheaper in Nepal.
That openness has been particularly welcomed by local drinkers since the Indian state of Bihar, which has over 100 million people and shares a border with Nepal more than 400 miles long, banned alcohol in 2016. A small industry of bars and restaurants has sprung up just across the border on the Nepali side, catering to Indians of all classes seeking to quench their thirst.
The ban in Bihar, championed by local women, was aimed at tackling the rampant problems of alcoholism, domestic violence and squandered earnings. The penalties for getting caught with alcohol have been severe. A first-time offender must pay hundreds of dollars in fines or spend a month in jail; repeat offenders are sentenced to a year.
The government of the state’s chief minister, Nitish Kumar, has said the prohibition has helped in reducing violence and crime, though the proximity of the border and the ease of crossing it have lessened the law’s effect.
The ban has also given rise to challenges. The judiciary is clogged with alcohol cases. The state is losing hundreds of millions of dollars every year in alcohol taxes. And liquor is still available — smuggled in and sold at double or triple the price.
One Indian farmer, straddling a bench at one of the roadside bars in Nepal with two bottles of cheap grain spirit in front of him, said the chief minister wins elections because women vote for him in appreciation of the alcohol ban.
But the farmer, Mr. Gupta, who shared only his last name because he planned on breaking the law by taking alcohol back with him across the border, said the policy had simply jacked up the price of alcohol, as it was still available but at two or three times the price.
While still on the Nepal side of the border, he purchased a third bottle to go, wrapping it in his shawl and tying it to the back of his bicycle. As he wobbled away back toward Bihar, he assured everyone who could hear him that he wasn’t drunk.
The open border area is vast, and so is the diversity of the evening alcohol scene that has grown across it in Nepal.
The well-off from India drive to the town of Janakpur, or the sought-after hill areas, where the bars are air-conditioned, the alcohol imported, the scenes rowdy — and at times obnoxious.
In one hotel bar in Janakpur, as the men grew tipsy around the table, they mixed shouts of “bottoms up!” with addressing the waiters by derogatory names as they ordered the next round. In another hotel, the unease of being spotted drinking in Bihar still appeared to grip two men who had driven over for lunch: They poured their beers into mugs tucked discreetly under the table.
Umesh Yadav, a Nepali university lecturer from the border town of Jaleshwar, said the economic opportunity of an open border is much greater than small troubles that come with an increase in drunken customers.
“When they drink, obviously there is trouble sometimes,” he said. “But police is always there.”
In the Maruwahi stretch of the border, much of the drinking happens in the mango orchards that hug the dividing line, at picnics that are all about what’s in the bottle, not a food basket.
CHINA
HIMALAYAS
TIBET
MT.
EVEREST
NEPAL
Kathmandu
INDIA
BIHAR
100 Miles
10 Miles
F114
NEPAL
Mahottari
22
Janakpur
INDIA
Jaleshwor
Maruwahi
By The New York Times
Men in small huddles joke and laugh as they gulp from plastic bottles, their bicycles parked close by. Others crouch under trees as they receive their bottles from the suppliers making their rounds — bartenders on the go. Some drink in the quiet company of a friend — or in the company of their own thoughts, staring at the sun fading over the shoulders of a group of Indian border guards in the distance.
In a village about a mile from the orchards, a bar owner said he had recently installed CCTV cameras for security — but had to remove them after a matter of days when his customers disappeared, worried they were being filmed.
The border point at Mahottari is an equalizer of sorts. All kinds of crowds mingle at the dozen simple shacks that serve as bars.
“We used to sell education before, now we sell alcohol,” Kundan Mehta, who had run a books and stationery store in Bihar before setting up the Hotel Navrang on the Nepali side about five years ago, said with a smile. “I tell them, ‘Enough studying, son, get a drink now.’”
Inside, a small television tied to a bamboo pole broadcast a live cricket match. The walls were adorned with posters of a Bollywood actress, a Hindu spiritual leader and charging horses with inspirational quotes on going after what you want.
One customer, Ravi Kumar, wanted a drink of Golden Oak, a cheap local grain spirit.
“You know you can’t get a drink there,” said Mr. Kumar, a farmer, pointing toward India.
He crosses the border about twice a week to drink — more often than that would not be affordable, he said.
“If you do too much” — he raised his fist with thumb sticking out toward his mouth, sign language for drinking in this part of the world — “then you need” — he rubbed together the fingers of his right hand in the sign for money.
Ankit, 22, who works for a local bank about an hour from the border, had endured a long week working on deadline to finish hundreds of loan collections. He had taken a bus to the border straight from work, to have the local delicacy of fried fish. Ankit, who spoke on condition that his family name not be used because he was going to illegally smuggle some alcohol back into India, mixed beer with a bottle of local liquor.
“It helps me release some of the stress,” he said.
As Ankit settled his bill, he bought two small bottles to go. A Nepali woman wearing an orange sari was waiting at the counter, ready to earn a small fee for her coming smuggling mission.
“Let’s go,” Ankit said. “I am getting late, I will miss the bus.”
“Roji-roti,” the Nepali woman replied and smiled. Local slang, it literally means “daily bread” and carries the connotation of a person’s livelihood.
She tucked the bottles into the waist of her sari and led the way.
Birkha Shahi, the commander of the nearby Nepali border outpost, was understanding. He said that his forces don’t really crack down on one or two bottles being smuggled, but focus on large-scale smuggling.
“We get tired of seizing them, but they don’t get tired of trying,” he said. “Roji-roti.”
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Un mois en télétravail sur l’île Robinson Crusoé
Caroline De MaletRÉCIT - Neuf bénévoles venus d’Europe ou d’Amérique ont œuvré à la préservation de l’île, sans pour autant démissionner de leur emploi.
Des paysages à couper le souffle, une faune et une flore uniques, des plages où s’ébattent des centaines de lions de mer… Située à 600 kilomètres au large du Chili, dans l’archipel Juan Fernandez, l’île Robinson Crusoé, accessible par un petit avion de six places puis une demi-heure de bateau, n’a pas usurpé sa réputation de sauvage. On trouve en effet pas moins de 146 espèces natives, dont le colibri rouge, emblème de l’île, dans ce parc national reconnu réserve de biosphère par l’Unesco en 1977.
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J’explore l’île oubliée de ROBINSON CRUSOE!
Peu étonnant que les candidats se soient pressés par milliers pour venir y passer un mois. Ils s’appellent Cynthia, Vivian, Nicolas, Simone ou Kay, viennent d’Europe ou d’Amérique et ont sauté sur l’opportunité de participer au projet «Work for Humankind», initié par l’entreprise chinoise de nouvelles technologies Lenovo. Non sans un parcours du combattant pour faire partie des neuf heureux élus à avoir vécu sur place, de mi-mars à mi-avril, au terme d’une sélection drastique, avec tests psychologiques à la clé.
Contribuer à préserver la biodiversité de l’île en la dotant des outils technologiques qui lui manquaient: tel est l’objet de cette initiative. L’idée étant que chacun, sélectionné pour ses compétences propres, puisse continuer à travailler pour son employeur, à distance. Même si Cynthia, communicante à son compte, reconnaît qu’elle a consacré moins de temps à son travail que d’habitude. «Certains ont laissé mari et enfants pour venir», poursuit la Française. «J’ai démissionné d’un de mes deux postes et n’ai aucun regret», explique pour sa part Vivian, vétérinaire de formation et enseignante mexicaine.
La communauté locale, soutenue par le gouvernement chilien et l’ONG Island Conservation, n’a pas attendu Lenovo pour relever les nombreux défis auxquels elle doit faire face, de la dégradation de l’habitat à la prolifération des espèces invasives. D’autant qu’un tsunami a dévasté le territoire en 2010. «Le haut débit est la première chose que nous ayons mise en place. Les habitants avaient également besoin d’être formés et apprendre à communiquer», explique Emily Ketchen, vice-présidente de Lenovo. Aussi la Britannique Kay a-t-elle créé une appli pour leur permettre d’interagir entre eux. D’où, surtout, l’installation d’un centre technologique de pointe dans l’unique village San Juan Bautista, où se concentre la majeure partie des 1000 habitants. Le reste de l’île, escarpée, alterne entre paysages volcaniques austères et jungle. Pour protéger la biodiversité, la population a besoin de faire un état des lieux et mieux comprendre le comportement des espèces locales. La priorité étant de lutter contre les espèces invasives - chats sauvages, ratons laveurs, rats, lapins ou mûriers - pour préserver les espèces menacées d’extinction - comme certains oiseaux ou arbres rares. Des volontaires ont même construit une serre pour permettre la reproduction d’espèces en voie de disparition.
Adieux déchirants
En symbiose avec les locaux, la petite équipe a pu constater à quel point ces derniers connaissent et sont soucieux de leur écosystème, à l’instar de Vivian: «Les pêcheurs sont très attentifs ; ils rejettent à l’eau les femelles et les trop petites langoustes», cette pêche étant la principale activité de l’archipel.
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«La découverte de l’île me marquera à jamais. Elle me fait penser au Colorado et aux déserts blancs de Bolivie», raconte Nicolas Mathieux, un aventurier youtubeur qui a été directement contacté par Lenovo pour faire un documentaire sur l’île et comme influenceur. «J’ai aussi relevé beaucoup de caméras filmant la faune, posées par les habitants. Mais il me fallait parfois deux à trois jours de marche pour m’y rendre», raconte celui qui avait déjà traversé l’Amazonie seul et à la rame. «À l’avenir, ils pourront récupérer directement les photos sur leur bureau», explique-t-il. Même s’il est encore trop tôt pour dresser un bilan de l’opération, qui se poursuit sans les volontaires, la centaine d’équipements informatiques installés - ordinateurs et autres serveurs - restera dans le hub, pérennisé, et l’école. Les volontaires sont unanimes: les adieux ont été déchirants. «Nous sommes tous restés en contact avec plusieurs personnes, auxquelles nous continuons à donner des conseils, témoigne Cynthia, et parlons de notre expérience sur les réseaux sociaux, ce qui aide l’île à se faire connaître pour attirer des touristes.» Un autre objectif recherché par ses habitants, qui, pour l’instant, ne peuvent pas se plaindre d’être envahis.
La véritable histoire de Robinson Crusoé
Robinson Crusoé n’est pas né de la pure imagination de l’écrivain Daniel Defoe. Dans son livre populaire éponyme, l’écrivain s’est inspiré, avec beaucoup de libertés, des aventures d’Alexander Selkirk. Ce marin écossais a, après une dispute lors d’une escale en 1704, été débarqué sur l’île où il a passé quatre ans. Ce n’est qu’en 1966 que Más a Tierra (plus près de la Terre) a été rebaptisée du nom de ce personnage de roman. On trouve toujours sur une plage, à Porto Inglés, trace de la grotte dans laquelle le marin est supposé avoir vécu, proche d’un point d’eau, avec une vue imprenable sur d’hypothétiques navires. Ce dernier a dû se nourrir de chèvres dont l’archipel était envahi à l’époque, de baies et de poissons grâce à la pêche.
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Qui sont les créanciers de nos 2813 milliards d’euros de dette publique?
ANALYSE - La France, qui n’a jamais fait défaut depuis 225 ans, se finance en quasi-totalité sur les marchés de capitaux du monde entier.
Poutine exige que l'Union européenne paie son gaz en roubles
Le président russe donne une semaine aux autorités du pays pour mettre en place le nouveau système en roubles. L'Allemagne a dénoncé «une rupture de contrat».
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DÉCRYPTAGE - En réaction à l'inflation, les Américains ont brusquement décidé de limiter leurs dépenses portant sur des biens. Un basculement lourd de conséquences.
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The 17th-Century Judge at the Heart of Today’s Women’s Rights Rulings
Both in India and in the Roe v. Wade draft ruling roiling the United States, Lord Matthew Hale — an English judge who wrote that women were contractually obligated to husbands — still looms large.
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By Amanda Taub
Reporting trips, for me, are always an exercise in finding similarities among differences: the ribbons of shared dilemmas, conflicts and social changes that link people together, no matter their nation.
I spent most of the past two weeks in India, where that effort turned out to be more straightforward than expected. I was there working on a long-term project about young women struggling to strike a balance between their ambitions for new opportunities in a modernizing economy, and the constraints of a patriarchal system that expects them to remain at home, confined to the private sphere and governed first by their families, and then by their husbands and in-laws.
Many of their struggles seemed like more extreme versions of the dilemmas facing women around the world, including in the United States, where I grew up, and the United Kingdom, where I live now.
But somewhat unexpectedly there was also a far more direct link, which became clear when opinions by prominent judges in both countries became public within days of each other, both drawing on reasoning from the same man: Lord Matthew Hale, a 17th-century English jurist.
Hundreds of years ago, his decisions about women’s rights within marriage and over their own bodies — or, more precisely, his decisions that those rights ought to be constrained so that they wouldn’t encroach on men’s rights too much — became part of British common law, and so by extension the common law of the United States, India and other British colonies.
In the United States, Justice Alito’s leaked draft opinion to overturn Roe v. Wade cited Hale eight times. In India, an opinion from the Delhi High Court refused to criminalize spousal rape, upholding a legal exception that Hale had codified in a treatise in the 1600s. (The Indian court split, with another judge voting to end the exception. The petitioners plan to appeal the decision.)
“It’s so startling that within 10 days of each other, we have the leaked Alito decision and the decision on marital rape,” said Karuna Nundy, a lawyer who represented the petitioners in the Indian case. “Both traced back to a colonial-era misogyny that the constitutions of India and the United States — that guarantee individual rights, the individual rights to privacy of the body, to bodily integrity, to free sexual expression — have overridden.”
Or at least seemed, on paper and in other decisions, to have overridden. But both cases have shown how that kind of reasoning, once embedded not just within court judgments but also in social norms and practices that have their own collective momentum and power, can persist, even in the face of apparent progress.
The past is not dead: legal edition
A central tenet of Hale’s legal philosophy was that giving women legally enforceable rights over their own bodies was a threat to men’s freedom.
That comes through clearly in his famous description of rape as “an accusation easily to be made and hard to be proved and harder to be defended by the party accused, tho never so innocent.” That became the basis for centuries of jurisprudence and jury instructions that treated the moral character of rape victims as the paramount concern in rape cases, and often presumed that they were lying if they could not produce corroborating witnesses or other outside evidence for their claims.
Hale also wrote in his influential common-law treatise that marital rape could not be a crime because marriage itself constituted irrevocable consent to sex — but only for the wife. “For by their mutual matrimonial consent and contract,” he wrote, “the wife hath given herself up in this kind unto the husband which she cannot retract.” That belief was an outgrowth of the doctrine of coverture, which treated a married woman’s rights as “covered” by her husband’s. Her property became his, and she could not bring legal actions in her own right. The family, in this view, was a private sphere in which the husband was essentially the sovereign, and the wife could not appeal to the state for protection.
So far, so 17th century. Except that in common law systems, judicial opinions become binding the same way written laws do, so many of Hale’s beliefs didn’t stay in the past. Some are thankfully now defunct: We no longer hold witch trials, for instance. But his views on rape, marriage and abortion, enshrined in legal opinions, became part of Britain’s legal system, and then those of its colonies. And to say they have had global staying power there would be an understatement.
In the United Kingdom, marital rape was not criminalized until 1991. In the United States, it took until 1993 for it to be a crime in all 50 states. In India, it is still not criminalized at all.
Just two weeks ago, in the leaked draft opinion in Dobbs v. Jackson Women’s Health that promised to overturn Roe v. Wade, Justice Alito cited Hale’s treatise eight times as evidence that abortion was considered a crime at the time the U.S. Constitution was written.
And last Wednesday in India, the Delhi High Court issued a split verdict in the case challenging the country’s marital rape exception. The Indian government opposed the case in a brief that warned that removing the exception would make rape law “an easy tool for harassing husbands” and could have a “destabilizing effect on the institution of marriage” — ideas that seemed to flow directly out of Hale’s conception of marriage as a zone of male control.
One judge of the two-judge panel agreed, writing that it would be “antithetical to the very institution of marriage” for a husband to be regarded as a rapist — even if he compels his wife, repeatedly, to have sex without her consent.
The wiring of the patriarchy
But the common law is just the procedural mechanism by which these views became and remained law. The bigger story here is a political one.
In colonial India, allowing men control over the private sphere became part of an uneasy détente between the colonial authorities and Hindu nationalists who focused on the family as a zone that should be protected from foreign authority, Tanika Sarkar, an Indian historian of law and women’s rights, wrote in a famous 1993 article. (She also pointed out that it probably held some appeal for male colonial administrators who were uncomfortable with even just the modest progress that British women had won at home.)
In the United States, as numerous legal scholars have written, treating the family as a “private” sphere, protected against state interference, became a shield for male violence, including domestic abuse and spousal rape.
And just as protecting the hierarchy of male power became intertwined with nationalist politics in India, in the United States, traditional gender roles became a central element of southern states’ justification for white supremacy, including the Jim Crow laws.
“To justify and rationalize the brutality over Black men, they created this faux chivalry, and this supposed threat that white women had to be protected from,” said Angie Maxwell, a political scientist at the University of Arkansas. Protecting traditional gender roles thus became linked to protecting the racial hierarchy, she said.
That meant that the Roe v. Wade decision and other feminist reforms created an opportunity for the Republican Party: By framing feminism as a threat to white women’s safety and support, Republicans were able to win support among white women in the South. But that strategy also helped to cement the divide in American politics between a Republican Party dedicated to protecting existing hierarchies, and a Democratic Party that mostly sought more egalitarian reforms.
So while citing Hale looks from one angle like a sober reference to legal history, from another it reads as a more partisan political statement: This is how America has always been, and any change from it is illegitimate.
“The wiring of the patriarchy has been laid bare by the leaked Alito decision, and the fact that it hasn’t changed, even though both countries have constitutions that are meant to protect the individual rights of full citizens since then,” Nundy, the lawyer for the Indian case, told me. “It hasn’t changed from 300 years ago, though both countries gained independence since then. You’d expect that liberty of these sovereign nations would also bring liberty of the human body.”
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Le Figaro
Cannes vue d'en haut : dix rooftops d'exception où prendre un verre à l'heure du Festival
Yan Bernard-GuilbaudLa perle de la Côte d'Azur déroule son tapis rouge pour la 75e édition du festival de cinéma tandis que les hôtels se préparent à accueillir stars et fêtards pour des soirées incontournables. La palme d'or du Figaro des meilleurs rooftops où voir… et être vu.
Que serait le Festival de Cannes sans ses soirées ? Lorsque le soleil se couche, chaque soir du 17 au 28 mai 2022, la Croisette dévoile son côté festif et son glamour à l'abri des regards, sur les terrasses panoramiques des hôtels qui ont ouvert ces dernières années des bars perchés. Du tout nouveau restaurant de l'hôtel Belle Plage au Suquet à l'emblématique terrasse du JW Marriott face à la Croisette, voici notre top 10 des plus beaux rooftops de la ville pour vivre d'en haut l'effervescence du Festival.
Vues sur la baie
HARRY'S BAR CANNES, VÉRITABLE BAR À COCKTAILS
La nouvelle adresse du mythique Harry's Bar – plus ancien bar à cocktails d'Europe (1911) – vient d'ouvrir ses portes sur le Port Canto. Véritable ode à l'art du cocktail ensoleillé cubain, le lieu offre une sélection pointue de cocktails, spiritueux et cigares à déguster sur une terrasse de 150m2 vue sur mer, le tout dans une ambiance fidèle à l'esprit du Harry's : chic mais pas guindée. Attention : pas de réservation, premier arrivé, premier servi.
On y boit quoi ? Un «Bloody Carpet», cocktail spécialement créé pour le festival de Cannes et clin d'œil au légendaire Bloody Mary imaginé sur le comptoir du Harry's Bar Paris il y a 100 ans. (16 €)
Le Harry's Bar Cannes, port Pierre Canto, Boulevard de la Croisette, 06400 Cannes. Tél. : 04 92 59 36 77. Ouvert tous les jours, de 16h à 1h du matin – jusqu'à octobre 2022.
CLOUD NINE BY BAOLI, VERY VIP
Juste à côté, toujours sur le port Pierre Canto, c'est peut-être la boîte de nuit la plus chic de Cannes, mais pas que. Restaurant, bar et club, le Bâoli est un incontournable cannois. Sur son rooftop, le Cloud Nine, on viendra volontiers boire un verre et admirer la vue à 360° sur la baie cannoise. À partir de 20 heures on pourra, après avoir goûté quelques amuse-bouche et plats d'inspiration asiatique, écouter des résidents ou DJ internationaux passer des disques.
Tout le monde peut rentrer ? Pour pousser les portes de ce paradis et pénétrer dans cet écrin de verdure aux allures tropicales il faudra être à la fois élégant et opulent, et avoir une grande tolérance à l'égard d'un personnel plutôt satisfait de lui-même, puisque la direction «se réserve le droit d'entrée».
Bâoli Cannes, Port Pierre Canto, Boulevard de la Croisette, 06400 Cannes. Tél. : 04 93 43 03 43.
Au pied, la Croisette
LE ROOF AT FIVE SEAS, JARDIN SUSPENDU
Contrairement à beaucoup d'autres rooftops de Cannes, la vue ici n'est pas vers la mer, mais les toits de la ville, les crêtes des collines et les environs. Perché sur les toits du Five Seas Hotel, boutique hôtel cinq étoiles, Le Roof se décline également en version skybar sur les toits. Tous les soirs, le bar s'anime autour de trois lieux de vie, le lounge Bar à l'esprit Art déco, la terrasse couverte et la terrasse piscine « infinity » à l'esprit exotique où les cactus envahissent l'espace pour une invitation à l'évasion. Côté déco, du bois, de la terre cuite et du raphia. Côté style, une tenue correcte est exigée.
On y va quand ? Le Roof est ouvert tous les jours mais souvent pris d'assaut : il vaut mieux arriver tôt.
Five Seas Hotel, 1 rue Notre Dame, 06400 Cannes. Tél. : 04 63 36 05 05.
3.14 CASINO, À TABLE !
Le 3.14 Cannes était autrefois à la fois hôtel, casino et restaurant, mais il n'est plus que les deux derniers. Situé à un pâté de maisons du boulevard de la Croisette, le lieu possède une terrasse sur le toit qui s'anime pour l'été dès le début du Festival. De 21 heures à 6 heures du matin, on y déguste des cocktails et écoute des DJ ou de la musique en direct du jeudi au samedi.
La nouveauté ? Le 3.14 Cannes accueille son nouveau restaurant éphémère « The Hidden Place » dans un cadre unique : le rooftop de l'hôtel, avec une vue imprenable à 360 degrés sur les toits de Cannes et la mer Méditerranée.
Casino 3.14 Cannes, 5 rue François Einesy, 06400 Cannes. Tél. : 04 92 99 72 00.
BISOU BISOU, LA FÊTE
Plus qu'un bar, le Bisous Bisous est un club suspendu au cœur de la ville, au-dessus du Palais des festivals qui mêle musique house et déco seventies. Ce club hybride, androgyne qui casse les codes avec pour seul maître mot : la fête ! À la direction artistique, le duo Mozart et Géraldine Hunter, célèbres à Cannes après le succès du Boudoir Majestic, bar éphémère de l'Hôtel Le Majestic, et du «Bal des Fous». Avec sa vaste terrasse avec vue sur le Suquet et le vieux port, le Bisous Bisous est vite devenu un incontournable de la fête à Cannes.
On y boit quoi ? Des cocktails maison comme le «Bisou Palma» à base de gin, de liqueur de marasquin, de jus de citron vert et pamplemousse, ou encore le «Kiss Kiss club» composé de vodka, de liqueur de fraise, de jus de citron vert et de basilic. Les amateurs de champagne pourront se faire plaisir avec une carte dédiée.
Bisous Bisous - Hôtel Barrière Le Majestic, 1 jetée Albert Édouard - Palais des Festivals, 06400 Cannes. Tél. : +33 4 92 98 78 91. Ouvert de 23 h à 5 h du matin.
LOULOU CANNES, ÉPHÉMÈRE ET GLAMOUR
Après Paris, Val d'Isère et Ramatuelle, Loulou s'installe à Cannes et pas n'importe où : sur la terrasse du Club by Albane, située sur le toit de l'hôtel JW Marriott, the place to be du Festival. Imaginée comme une escapade digne de la Riviera des fifties, la terrasse Loulou sera le cadre idéal pour se retrouver en famille ou entre amis dans une ambiance festive autour de recettes solaires et méditerranéennes imaginées par le chef Benoît Dargère. Ce dernier a su réinventer les classiques de la cuisine méditerranéenne avec des produits de haute volée, sourcés chez les meilleurs maraîchers et pêcheurs locaux.
C'est cher ? Compter 20 € pour une coupe de Moët & Chandon Impérial, 18 € pour un Moscow Mule, 38 € les tagliatelle à la truffe ou 27 € le tartare de thon.
Loulou à Cannes - JW Marriott Cannes, 50 boulevard de la Croisette, 06400 Cannes. Tél. : 04 92 99 70 00.
Comme au cinéma
VERTIGO, ROOFTOP DU RADISSON BLU 1835
Ce rooftop offre peut-être la plus belle vue sur la baie. Et pour cause : depuis la très grande (300 m2) terrasse du 7e étage du Radisson Blu 1835, on profite d'une vue à 360° en plein cœur de ville. L'ambiance cosy chic de ce bar à cocktails & tapas situé entre quartier historique et Vieux Port est l'œuvre de l'architecte Marie-Laure Navarro. En cuisine, le chef Antoine Levacon revisite des classiques aux saveurs contrastées – tapas espagnoles, fritures chypriotes ou buffala italienne. Ne reste plus qu'à admirer un verre à la main l'un des plus beaux couchers de soleil d'Europe. Comme au cinéma.
On y va quand ? En fin d'après-midi, lorsque le soleil inonde encore la terrasse, pour un bain de soleil avant la montée des marches.
Vertigo Rooftop - Radisson Blu 1835, 2 bd Jean Hibert, 06400 Cannes. Tél. : 04 92 99 73 00. De 17 heures à 23 heures.
Au Suquet
BELLA, UN AIR DE MIAMI
Avec en ligne de mire les palmiers cannois et les vagues de la Méditerranée, l'hôtel Belle Plage a ouvert ses portes pile à temps pour l'arrivée des beaux jours. Au 8e étage, le restaurant ressemble à une proue et, comme sur un bateau arrimé au ciel, le rooftop ouvre ses salons en extérieur pour la détente d'après-plage autour d'un bar cuivré. Nus pieds, un cocktail à la main, l'espace au soleil prolonge l'envie de vacances. La vue est à couper le souffle. On réserve, la terrasse est confidentielle.
On y dîne ? Oui ! Car sous la houlette du chef star en Israël Eyal Shani cette table propose une cuisine qui respire les parfums de la Méditerranée. Un hymne au partage, à la générosité et à la fête autour des grands classiques revisités de la cuisine provençale, d'Israël ou du Liban.
Hôtel Belle Plage, 2 rue Brougham, 06400 Cannes. Tél. : 04 93 06 25 50.
À lire aussiOn a poussé les portes de l'hôtel Belle Plage
OKKO CANNES, EN PLEIN CŒUR DE VILLE
Cet hôtel de quartier a la particularité d'avoir été bâti sur l'ancienne gare et l'enseigne française Okko, résolument tournée vers le design et le lifestyle urbain, y accueille une clientèle de couples et de voyageurs solitaires pour une escale chic et reposante à deux minutes à pied de la gare. Le quatre-étoiles possède un petit plus : son sixième et dernier étage qui abrite un espace depuis lequel on peut travailler, se détendre, boire un cocktail ou grignoter un morceau... Mais surtout profiter de son rooftop ! Celui-ci offre une vue sur les toits de la ville phare de la Côte d'Azur.
On y va quand ? Entre 18h30 à 20h, à l'aperitivo proposé par l'hôtel : idéal pour avant de partir faire la fête sur la Croisette.
Hôtel OKKO Cannes, 6 bis Place de la Gare, 06400 Cannes. Tél. : Tel : 04 92 98 30 30
L'exception
TIARA YAKTSA, LUXE EN BORD DE MER
On quitte Cannes et on file à seulement 15 minutes de la Croisette, où mer et montagne se tutoient sans façon. Le Tiara Yaktsa, membre Relais & Châteaux et véritable havre de paix loin de l'agitation du Festival, est adossé à la dentelle de roches rouges du massif de l'Esterel. Alain Montigny, le chef étoilé de la maison, propose une cuisine de partage qui fait la part belle aux légumes de saison et aux produits de la mer, à savourer dans l'intimité de la sublime terrasse en profitant de la vue sur la Méditerranée. Le menu «L'Or Bleu» en 4 services (95 €) est parfait le midi.
Quelle table réserver ? La 4, 5 ou 6 pour être au plus près de la vue.
Hôtel Tiara Yaktsa, 6 bd de l'Esquillon, 06590 Théoule-sur-Mer. Tél. : 04 92 28 60 30.
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[LE DIRECT] Alice Cordier et Greg Tabibian décryptent l’actu
Ensemble ils sont revenus sur la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, l’affaire Taha Bouhafs, l’autorisation du burkini dans les piscines publiques à Grenoble et sur l’affaire Idrissa Gueye, ce joueur de foot sénégalais qui a refusé de jouer avec un maillot aux couleurs LGBT.
L'Humanité
HPI, deuxième saison d’une série à haut potentiel
EntretienLa volcanique Morgane Alvaro, interprétée par Audrey Fleurot, est de retour sur TF1. Alice Chegaray-Breugnot nous éclaire sur sa dimension populaire. Entretien
Caroline ConstantHPI, Morgane Alvaro est une femme du peuple. Une femme de ménage dont les vêtements, le langage font qu’on s’identifie à elle. Comment et pourquoi ce choix, qui n’est absolument pas courant à la télévision ?
Parce que cette dimension sociale me paraissait évidente et naturelle. Morgane est quelqu’un qui multiplie les petits boulots, qui se débrouille au quotidien, qui n’a pas fait d’études.
Elle n’a pas les mêmes codes sociaux et c’est aussi ce décalage qui crée ce personnage…
Oui. Elle est consultante, donc en dehors du système. C’est ce qui lui permet cette liberté, d’autant qu’elle se fout éperdument du jugement et du regard des autres. C’est complètement libérateur et ça lui autorise tout. C’est intéressant de confronter ce personnage complètement libre à une institution telle que la police, qui est très normative, avec des règles, des uniformes, une procédure. Et ce décalage entre les deux univers crée un matériel de comédie.
N’est-ce pas justement le fait de représenter une femme du peuple qui contribue au succès de HPI ?
Il y a en a tellement peu ! Souvent, on compare HPI à Capitaine Marleau, alors que les deux femmes n’ont rien à voir. Sauf qu’elles sont des personnages populaires. Ça en dit long. Je trouve très triste qu’il y ait aussi peu de personnages qui nous ressemblent à la télé. Ce que j’aime chez Morgane, c’est justement son côté totalement imparfait. Les personnages des séries ont souvent ce travers : on parle d’héroïnes du quotidien, qui assurent à tous les niveaux la charge mentale, des femmes qui sont d’un dévouement absolu, des mères Courage. Tout cela est vrai. Mais je trouve aussi bien de montrer un personnage populaire qui n’est pas une très bonne mère, qui a plein de défauts, qui fait plein de bêtises qui lui retombent dessus. Et malgré toutes les galères qu’elle rencontre, elle s’octroie quand même cette part de liberté. J’ai aussi trouvé intéressant de la confronter à diverses institutions, la police, mais aussi la banque, par exemple.
Ce qui donne une scène d’anthologie dans le troisième épisode, où elle embrouille complètement son conseiller bancaire sur les agios. Morgane pervertit le système, en quelque sorte…
Cet exemple de la banque est parlant. Au début de la saison 2, elle s’est réinstallée avec son mec. Ils ont deux salaires, elle a un CDI. Elle entre dans une forme d’embourgeoisement. Et en même temps, mon propos n’était pas de raconter une ascension sociale, qui me semble être un peu un mythe. Elle perd donc sa maison à la fin du premier épisode et va de galère en galère durant toute cette saison 2. Et ça, à mon avis, ça ressemble à la vie : les galères ne s’arrêtent pas du jour au lendemain. Ce n’est pas parce que tu décroches un CDI que tu n’as plus de crédit ou que la bagnole ne va pas retomber en panne.
Et que s’accorder une folie, comme un shopping, peut aussi se révéler un piège quand la galère, ou votre plafond, vous tombe sur le coin de la tête…
Exactement ! Je trouve important de parler d’argent, y compris en comédie. C’est presque tabou à la télévision. Dans l’épisode 1 de la première saison, par exemple, elle négocie son salaire. À la banque, elle négocie un crédit avec verve. Au supermarché, elle a des bons d’achat. C’est une scène très quotidienne, mais qu’on représente peu. On a souvent du mal à déterminer la classe sociale des personnages dans les séries.
Quelles ont été vos influences ?
J’ai revu Mentalist, parce que le personnage est un consultant qui n’est pas policier. Comme Morgane, il est en dehors et se permet donc beaucoup de pas de côté. J’ai pensé à Castle, aussi, à la fois écrivain et consultant. Sherlock, évidemment, pour les fulgurances, où on entre dans sa tête pour comprendre le cheminement de sa pensée. J’avais aussi très envie d’un personnage à la Erin Brokovich depuis longtemps. C’est un film qui m’a énormément marquée. C’étaient mes trois références de départ. J’ai décortiqué Mentalist au niveau de l’écriture. On s’en est beaucoup éloigné au final : nous sommes plus dans la comédie policière. Et il y a aussi beaucoup plus de personnages secondaires.
Avec un côté comédie très assumé…
Nous sommes sur la case du jeudi, donc celle du polar sur TF1. L’enjeu, c’était de pousser les curseurs de la comédie, mais sans qu’on en soit juste réduit à attendre les vannes. Après, vu le contexte, on a tous envie et besoin de rigoler en ce moment. On a mis le paquet là-dessus et on ne boude pas notre plaisir.
Séries téléviséestf1 New York Times - World
Chinese Hackers Tried to Steal Russian Defense Data, Report Says
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The campaign detailed by a cybersecurity firm highlights Beijing’s increasingly sophisticated tactics to spy on an array of targets, including countries it considers friends.
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By Ronen Bergman and Kate Conger
TEL AVIV — The emails landed on March 23 in the inboxes of scientists and engineers at several of Russia’s military research and development institutes, purportedly sent by Russia’s Ministry of Health. They carried a subject line that offered seemingly tantalizing information about a “list of persons under U.S. sanctions for invading Ukraine.”
But the emails were actually sent by state-sponsored hackers in China seeking to entice their Russian targets to download and open a document with malware, according to a new report to be released Thursday by the Israeli-American cybersecurity firm Check Point.
The report provides new evidence of Chinese efforts to spy on Russia, pointing to the complexity of the relations between two countries that have drawn closer in solidarity against the United States. It also underscores the sprawling, and increasingly sophisticated, tactics China’s cyberspies have used to collect information on an ever-expanding array of targets, including countries it considers friends, like Russia.
Despite the growing global outrage over Russia’s war in Ukraine, China has refused to criticize Moscow and has echoed Russian propaganda to depict the United States and NATO as aggressors in the conflict. But Check Point’s research showed that despite the countries’ deepening ties, China appeared to view Russia as a legitimate target for the theft of sensitive military technological information.
The Chinese campaign targeted Russian institutes that research airborne satellite communications, radar and electronic warfare, Check Point said in its report. The institutes belong to Rostec Corporation, the Russian military conglomerate that is one of the largest and most powerful entities in Russia’s defense establishment.
The Chinese espionage operation began as early as July 2021, before Russia invaded Ukraine, the Check Point report said. The March emails revealed that China’s hackers had quickly exploited narratives about the war in Ukraine for their purposes.
“This is a very sophisticated attack,” said Itay Cohen, the head of cyber research at Check Point, adding that it demonstrated capabilities “usually reserved for state-backed intelligence services.” The hackers used methods and codes similar to those used in previous attacks attributed to hacking groups affiliated with the Chinese state, he said.
For example, by referring to the American sanctions on Russian officials over the war in Ukraine, the attacks used “smart social engineering” that exploited a sensitive topic to try to induce their targets, including skilled defense officials, to open the email, Mr. Cohen said. The hackers also used advanced tactics that better concealed their intrusions in the computers that were attacked, Mr. Cohen said.
Under China’s authoritarian leader, Xi Jinping, Beijing has refined its approach to cyberspying, transforming over the past decade into a far more sophisticated actor. China’s premier spy agency, borrowing a page from Russia, has recruited beyond its ranks, pulling from the country’s growing pool of tech workers. The strategy has made its attacks more scattershot and unpredictable, but analysts say it has also helped strengthen the country’s efforts, enabling spies to run stealthy attacks that target intellectual property as well as political and military intelligence around the world.
Mr. Xi has made improving China’s scientific and technical capabilities a priority in the coming years, with ambitions of becoming a global leader in high-tech fields such as robotics, medical equipment and aviation. The campaign targeting Russian defense research institutes “might serve as more evidence of the use of espionage in a systematic and long-term effort to achieve Chinese strategic objectives in technological superiority and military power,” Check Point’s report said.
More recently, hackers based in China, like their counterparts elsewhere, have taken advantage of the war in Ukraine to break into the computer systems of organizations across Europe. Hackers have preyed upon heightened anxiety about the invasion, tricking their victims into downloading documents that falsely claim to contain information about the war or pose as aid organizations raising money for charity.
Many of the attacks originating from China appear to be focused on gathering information and intellectual property, rather than on causing chaos or disruption that could sway the conflict in favor of Ukraine or Russia, security researchers said.
In late March, Chinese hackers began going after Ukrainian organizations, according to security researchers and an announcement from Ukraine’s cybersecurity agency. A hacking team known as Scarab sent a document to Ukrainian organizations that offered instructions on how to film evidence of Russian war crimes but also contained malware that could extract information from infected computer systems, researchers at the security firm SentinelOne said.
Also in March, another hacking team affiliated with China, which security researchers have called Mustang Panda, created documents that purported to be European Union reports on conditions at the borders of Ukraine and Belarus, and emailed them to potential targets in Europe. But the documents contained malware, and victims who were tricked into opening them inadvertently allowed the hackers to infiltrate their networks, researchers at Google and the security firm Cisco Talos said.
The Latest on China: Key Things to Know
An uncertain harvest. Chinese officials are issuing warnings that, after heavy rainfalls last autumn, a disappointing winter wheat harvest in June could drive food prices — already high because of the war in Ukraine and bad weather in Asia and the United States — further up, compounding hunger in the world’s poorest countries.
A strict Covid policy. As China battles its worst coronavirus outbreak since the beginning of the pandemic, its uncompromising determination to eliminate infections is taking its toll on the economy. Lockdowns have left millions unable to work, and foreign companies are becoming less willing to continue investing in the country.
The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.
A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.
The Mustang Panda hacking group had previously attacked organizations in India, Taiwan and Myanmar, but when the war started, it turned its focus to the European Union and Russia. In March, the hackers also pursued agencies in Russia, emailing them a document that appeared to contain information about the placement of border guards in Russia, Cisco Talos researchers said.
“One thing remains consistent across all these campaigns — Mustang Panda is clearly looking to conduct espionage campaigns,” Cisco Talos researchers said in a report this month about that group’s activity.
In this latest report on Chinese hacking efforts, the firm Check Point said it was calling the group behind the recently identified campaign Twisted Panda “to reflect the sophistication of the tools observed and the attribution to China.”
The Rostec institutes that have been attacked are mainly engaged in the development of airborne radar, and in the development of devices that can, among other things, disrupt the radar and identification systems used by an enemy.
Rostec Corporation was founded by President Vladimir V. Putin of Russia in 2007 and has become one of the nation’s largest military corporations, controlling hundreds of research and manufacturing facilities for high-end defense technology, electronic warfare tools and aircraft engines.
Shortly after the Russian invasion of Ukraine in 2014, Rostec was blacklisted by the United States and its chief executive, Sergey Chemezov, was sanctioned by the European Union. Immediately after the Russian invasion of Ukraine this year, the United States imposed additional sanctions on companies and entities associated with Rostec.
Paul Mozur contributed reporting.
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Valeurs Actuelles
[Père Danziec] Affaire Gueye : en dehors de la lutte contre l’homophobie, point de salut ?
Les habitués de L’Equipe savent le soin avec lequel les journalistes du quotidien sportif cisèlent les titres de leurs articles. Le plaisir de les découvrir pourrait presque relever du péché de gourmandise. Mardi dernier, les lecteurs découvraient dans les pages du journal une « embarrassante affaire », celle d’un joueur du PSG, Idrissa Gueye, ayant refusé de participer à l’avant-dernière journée du championnat de Ligue 1, le samedi 14 mai. Fidèle à sa réputation, le titre explicite se voulait fracassant : « Gueye, couleur arc-en-fiel ».
Un drame en 4 actes
Que s’est-il donc passé ? Un drame en quatre actes. La 37ème journée de championnat correspondait à la journée de lutte contre l’homophobie organisée par la ligue de football professionnelle (LFP). Pour matérialiser la démarche, les numéros dans le dos des maillots de tous les joueurs de Ligue 1 — environ 300 joueurs sur les différentes pelouses avec les remplaçants — étaient floqués aux couleurs arc-en-ciel, symbole étendard du mouvement LGBT. Si le joueur du PSG, de nationalité sénégalaise et de confession musulmane, Idrissa Gueye n’a pas cherché à faire de vagues, il a néanmoins refusé de s’associer à cette journée, pour des raisons personnelles relevant de l’intime précisera Le Parisien.
Acte 2 : Valérie Pécresse entre en scène : « Un refus de s’associer à la lutte contre l’homophobie ne pourrait rester sans sanction ! » Devant la polémique naissante attisée par la présidente de la région Île-de-France, le PSG finira par se désolidariser de son joueur en rappelant que le club de la capitale « a toujours tenu à combattre toute forme de discrimination et l’a de nouveau fait ce week-end ».
Le Président du Sénégal en personne, Macky Sall, ouvre l’acte 3 en réclamant sur Twitter que les “convictions religieuses” de son compatriote soient respectées. Durant une conférence de presse, le ministre des Sports, Matar Bâ, en appelle quant à lui au bon sens : « Quand on signe, c’est pour jouer au foot, ce n’est pas pour faire la promotion de quoi que ce soit ou mettre de côté ses convictions. »
4ème et dernier acte (à ce jour) : le mercredi 18 mai, le conseil national de l’éthique de la Fédération Française de Football adresse une convocation au joueur pour qu’il s’explique sur son refus de participer à la journée nationale de lutte contre l’homophobie. Le communiqué s’accompagne d’un avertissement cinglant : « Soit ces supputations sont infondées et nous vous invitons sans délai à vous exprimer afin de faire taire ces rumeurs. Nous vous invitons par exemple à accompagner votre message d’une photo de vous portant le maillot en question. » Dans l’éventualité contraire, le ton devient alors bien plus moralisateur : « Dans ce cas, nous vous demandons de prendre conscience de la portée de votre geste et de la très grave erreur commise. En refusant de participer à cette opération collective, vous validez de fait les comportements discriminatoires, le refus de l’autre, et pas uniquement contre la communauté LGBTQI +. »
Le progressisme vend la liberté d’expression à tous les étages, mais l’objection de conscience est invitée à rester confinée au sous-sol.
L’affaire Idrissa Gueye dit, à elle seule, beaucoup de cette ère nouvelle qui, insidieusement, s’installe. La doxa nous vend la liberté à tous les étages, mais l’objection de conscience est invitée à rester confinée au sous-sol… Victor Klemperer dans son étude du langage totalitaire, à l’instar d’un Orwell et de son concept de novlangue, montre combien le parler devient despotique lorsqu’il exclut toute pensée autre, « un langage qui enferme ce qu’il est seulement licite de dire, un langage qui appelle à l’anéantissement de toute altérité ».
Est-il envisageable de s’opposer aux agissements de George Soros sans être traité d’antisémite ou de critiquer une femme politique sans se faire taxer de misogynie ? Est-il seulement possible, tout en récusant que l’orientation sexuelle d’un homme puisse déterminer une violence à son encontre, d’éprouver une gêne sérieuse devant les campagnes LGBT qui étouffent la liberté d’expression et veulent imposer le silence à ceux qui ne partagent pas leurs thèses ?
Sophisme et escroquerie intellectuelle
Affirmer que ceux qui s’opposent au lobby homosexuel sont hostiles aux personnes homosexuelles relève de l’escroquerie intellectuelle et du mensonge. François Morinière, ancien directeur de L’Equipe, catholique, homme d’affaires et actuel président des Entretiens de Valpré qui rassemblent cadres et chefs d’entreprise pour des échanges à la lumière de la pensée sociale chrétienne, n’a pas manqué de souligner le consternant sophisme qui consiste à étiqueter d’homophobe celui qui ne porte pas les couleurs de la Gay Pride. La promotion de l’homosexualité est obligatoire et n’est plus concevable que l’on puisse s’y opposer. Bienvenue au pays de la liberté !
Loin de ces raisonnements nébuleux, l’enseignement traditionnel du catéchisme aborde avec clarté la question de l’homosexualité. L’Eglise s’est toujours attachée à dissocier le péché du pécheur. De là, une distinction nette est faite entre l’attrait homosexuel et l’acte ou la promotion d’actes homosexuels. Le Catéchisme de l’Eglise Catholique, en son fameux numéro 2357, rappelle que la genèse psychique de l’homosexualité reste largement inexpliquée et qu’elle revêt des formes très variables à travers les siècles et les cultures. S’il était besoin de le préciser, à la différence de la charia, les disciples du Christ ne prônent pas la lapidation des homosexuels. Le catéchisme déclare simplement, en s’appuyant sur la Bible que « les actes d’homosexualité constituent des dépravations graves ». La Tradition, du livre de la Genèse à l’épître de saint Paul aux Romains, précise sans fard que ces actes « sont intrinsèquement désordonnés ». En effet, parce qu’ils sont contraires à la loi naturelle et qu’ils dissocient par le fait même l’acte sexuel du don de la vie, les actes homosexuels ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable.
Assurément un nombre non négligeable d’hommes et de femmes présentent des tendances foncières vers le même sexe. Beaucoup parmi eux ne choisissent pas leur condition affective. Ils doivent être accueillis avec respect, compassion et délicatesse. Toujours, il s’agira pour un chrétien d’éviter à leur égard toute marque de discrimination injuste.
Mais la chasse à l’homme opposée qui vise à pointer du doigt et marquer au fer rouge ceux qui ne se sentent pas obligés de participer aux campagnes LGBT devrait nous interroger. S’agit-il tant de préserver les homosexuels d’attaques malveillantes que de promouvoir une idéologie sexuelle transgressive ? Dans un ouvrage témoignage, au titre évocateur : Ne deviens pas gay, tu finiras triste (Editions François-Xavier de Guibert), son auteur, un ancien homosexuel, expliquait l’intention de son livre : « Je vise les inconnus qui protègent l’illusion que l’homosexualité est une voie comme une autre vers le bonheur et, plus qu’à la protéger, cherchent à la répandre. » J’ignore si Idrissa Gueye a lu ce passage mais manifestement, il en fait sien le message. Les coups de butoir de la propagande LGBT, et des manipulations médiatiques qui l’accompagnent, deviennent si envahissants qu’à n’en pas douter, le joueur du PSG ne doit pas être le seul à les trouver exaspérants. A minima, sommes-nous deux. Lui. Et moi. Mon petit doigt me dit cependant que nous sommes bien plus. Et c’est tant mieux.
L'Humanité
Événement. Malik, pour mémoire
Nos recommandations culturellesCaroline ConstantIl s’appelait Malik Oussekine, il était étudiant et avait 22 ans. La nuit du 5 au 6 décembre 1986, il a été assassiné, en plein mouvement étudiant contre la loi Devaquet, par trois policiers, rue Monsieur-le-Prince, à Paris. Le réalisateur Antoine Chevrollier a choisi de raconter son histoire au travers du combat juridique des frères et sœurs Oussekine pour condamner les meurtriers. Ils ont dû subir une violence politique et institutionnelle atroce. La fiction, en quatre épisodes très documentés, est un vrai réquisitoire contre les violences policières et le racisme, au travers des décennies. Remarquable.
ÉcransMalik Oussekine Le Figaro
Les villes peuvent-elles faire face au défi des vagues de chaleur ?
Marie-Liévine MichalikDÉCRYPTAGE - Alors que la chaleur accroît le risque de mortalité précoce, les villes tentent de trouver des solutions pour conserver une atmosphère respirable.
Depuis le début de la semaine, une vague de chaleur inédite pour un mois de mai s'est emparée de tout le territoire. Les fenêtres se sont ouvertes, les enfants se sont rués vers les bassins d'eau, les éventails et autres moyens de se rafraîchir ont fleuri dans les rues où le thermomètre est monté jusqu'à 37°C.
À lire aussi«Dôme de chaleur» : la France pourrait-elle connaître des pics de température à 50°C ?
À l'ombre ou au soleil, de jour comme de nuit, l'atmosphère est souvent devenue étouffante dans nos villes. Il faut donc redoubler d'inventivité pour trouver une place à l'ombre et faire redescendre la température dans les rues et les bâtiments. Si les Français sont de plus en plus nombreux à s'installer en ville - 81% de la population y vit déjà - et les épisodes de haute chaleur s'annoncent de plus en plus fréquents, pourrons-nous continuer d'y habiter sans suffoquer? Selon une étude publiée par Santé publique France en 2020, le risque de mortalité liée à la chaleur est 18% plus élevé dans les communes les moins arborées. Comment les municipalités peuvent-elles adapter et imaginer un nouvel urbanisme pour faire des cités un lieu de vie où l'on respire encore?
« C'est un faisceau de solutions qu'il faut utiliser, poursuit l'urbaniste . Utilisée seule, aucune solution ne fonctionnera assez bien pour faire des villes un espace vivable. »
Il y a deux grandes familles d'action pour faire baisser la température dans les villes, détaille pour Le Figaro, Jérôme Baratier, professeur à Sciences Po et directeur de l'Agence urbanisme de Tours. Il y a les solutions d'atténuation qui consiste à travailler dans la ville actuelle et les autres projets qui s'appuient sur la création d'une nouvelle cité, avec «des projets d'aménagement innovants». «C'est un faisceau de solutions qu'il faut utiliser, poursuit l'urbaniste. Utilisée seule, aucune solution ne fonctionnera assez bien pour faire des villes un espace vivable».
Multiplier les espaces de verdure
Nantes, Paris, Versailles, Marseille... Les exemples ne manquent pas. Face à la chaleur et au taux d'ensoleillement élevé, la première solution brandie par les municipalités est de multiplier les espaces verts pour créer de l'ombre. Ainsi la ville de Lyon a lancé depuis 2019 son «Plan Canopée», qui a pour mission de faire d'un tiers de la ville un espace de verdure. Planter des arbres pour rafraîchir les villes n'est pas nouveau, déjà au 19e siècle, cette technique était utilisée pour faire baisser la température. «Seul l'arbre humide rafraîchit, prévient Jérôme Baratier. L'humidité permet de créer une sorte de climatisation naturelle.» si l'on compare les températures entre la ville et la campagne environnante, la différence est en moyenne de 2-4°C et monte jusqu'à 10°C en période de canicule.
Toutefois, tous les espaces verts se valent-ils? Un «bac végétal» comme il en fleurit à Paris au bord des Champs Élysées apporte-t-il le même élan d'air pur qu'un bosquet ou une forêt? «Couper des arbres pour les remplacer par des carrés végétaux est intéressant pour la biodiversité, note Yussef Diab, professeur d'urbanisme à l'université Gustave Eiffel. Mais cela ne remplacera jamais les arbres qui sont les plus efficaces». Il apparaît donc nécessaire de préserver les forêts qui entourent les métropoles, qui peuvent ainsi agir en réels poumons pour ces îlots de chaleur.
Sur le plan de la végétalisation en ville, Londres est un exemple intéressant avec ses grands parcs, un tiers de sa superficie est recouvert d'espaces verts. Pour être efficace, il faudrait qu'il y ait un bosquet tous les 300 mètres, avec autre chose que des petites fleurs. Un arbre mature adulte peut remplacer l'équivalent de cinq climatiseurs qui tournent une journée, selon le rapport VISION, publié en avril 2021. Utiles au sol, les végétaux le sont aussi sur les façades des bâtiments.
Diminuer la chaleur des bâtiments
Un autre enjeu des hautes températures dans les villes est faire rafraîchir les immeubles et trottoirs qui absorbent la chaleur et la restituent le soir. Tout le monde en a fait l'expérience, il suffit de toucher le sol ou les murs après une chaude journée, le béton emmagasine l'énergie. «Les revêtements de sols dans une ville contribuent de façon remarquable à la qualité climatique des lieux», résume une étude de l'APUR (Atelier parisien d'urbanisme) sur les îlots de chaleur à Paris. Les scientifiques identifient deux matériaux avec une insolation longue: l'asphalte noir, de quoi est composé nos trottoirs et le béton bitumineux, qui revêt quant à lui nos routes.
Amandine Richaud-Crambes, ingénieure urbaniste à l'ADEME (Agence de l'environnement et la maîtrise de l'énergie) propose de rétablir les sols nus, non recouverts de béton et de goudron, renouvelant ainsi leur capacité à absorber et à rejeter l'eau. Phénomène qui participe au rafraîchissement des villes. Quant aux immeubles, nombreux sont les urbanistes à soutenir l'initiative des façades végétales. «La chaleur est absorbée par la mousse, complète Jérôme Baratier. On peut aussi imaginer de peindre en blanc les toits et les rues, comme c'est fait dans plusieurs pays du Sud comme en Tunisie, en Grèce, afin de limiter la retenue d'énergie par la couleur noire».
Le directeur de l'Agence urbanisme de Tours appelle aussi à s'inspirer de techniques ancestrales utilisées dans les citées méditerranéennes. Il est ainsi possible de rétablir des fontaines au cœur des bâtiments, laisser de grandes arcades pour faire passer l'air, installer des toiles au-dessus des rues ensoleillées, fermer les volets... «Le vent est très intéressant, poursuit Yussef Diab. Il faut encourager des couloirs de ventilation en s'appuyant sur le milieu naturel. Par exemple à Paris, la Seine apporte de la fraîcheur et mêlée au vent, elle est un couloir de rafraîchissement».
Le défi de l'eau
Pour rafraîchir les villes, il ne faut pas oublier et sous-estimer le pouvoir de l'eau. Une mission prise au sérieux par les pouvoirs publics belges qui après plus de dix ans de travaux ont déterré la Senne, rivière de 100 kilomètres qui traverse Bruxelles. L'objectif est de «ramener la nature en ville» et que le fleuve «retrouve son rôle de corridor écologique, avec une eau épurée par les plantes, qui serviront aussi d'abri pour les poissons et les oiseaux».
Autre exemple en Île-de-France, la Bièvre est elle aussi sortie de terre. Enterrée pour des raisons sanitaires au début du 20e siècle, la rivière coule de nouveau à l'air libre dans plusieurs communes du Val-de-Marne (77) et pourrait même d'ici 2030 revoir le jour dans le centre de Paris. En plus de la Seine et de l'Ourcq, la Bièvre pourrait s'allonger sur 2300 mètres en passant par le 13e et le 15e arrondissements de Paris.
À lire aussiLa Bièvre: histoire d’une rivière martyrisée qui pourrait bientôt revoir le jour à Paris
«Il faut préparer les villes, les infrastructures mais aussi les populations aux fortes chaleurs», prévient Nicolas Rouge. Le chercheur, fondateur du projet «Une nouvelle ville», imagine des lieux qui pourraient servir de refuge aux populations fragiles comme les églises, les stations de métro, les écoles ou des parcs où la fraîcheur a été conservée malgré les hautes températures. «Traverser une zone fraîche même pendant dix minutes peut sauver des vies»
Infarctus ou AVC: le bénéfice de l’aspirine remis en question
DÉCRYPTAGE - En prévention primaire c’est-à-dire avant la survenue d’un incident cardiovasculaire, le risque est réel.
Variole du singe : plus d'une quarantaine de cas suspects ou confirmés en Espagne et au Portugal
Les autorités sanitaires du Canada examinent également treize cas de cette maladie qui se manifeste par de la fièvre, des douleurs musculaires et une éruption cutanée sur les mains et le visage.
«Monkeypox» : un premier cas d'infection confirmé en France
L'homme qui a contracté ce virus - aussi appelé «variole du singe» - en Île-de-France n'a pas d'antécédent de voyage dans un pays où circule le virus, selon les autorités sanitaires.
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Russia-Ukraine War
In Ukraine, Gruesome Injuries and Not Enough Doctors to Treat Them
Doctors trying to save a soldier’s arm in a surgery, after he was brought in earlier in the day in in Zaporizhzhia, Ukraine. Credit...
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By Michael Schwirtz and Lynsey Addario
Operating with skeleton crews, doctors and nurses race to save limbs, and lives. It’s a grim routine for medical personnel often working around the clock. And not all limbs can be saved.
KRAMATORSK, Ukraine — Days after Russian forces invaded, Yaroslav Bohak, a young cardiovascular surgeon, was at home with his family in the relative safety of western Ukraine, when a colleague placed a desperate call from the east, pleading with him to come help.
Many doctors had fled the fighting, his friend said, and conditions at the hospital resembled a bygone era of warfare, with the surgeons who remained amputating limbs, instead of trying to repair them, to save grievously wounded soldiers.
“He called me and said he could no longer cut off the arms of young people,” Dr. Bohak said, as he stood in an operating room of a hospital in Kramatorsk. “When I came here, I had surgery on the first day.”
As Russian forces pummel eastern Ukraine with a mix of artillery, airstrikes and rocket attacks, frontline hospitals, many of them in poorer, rural areas, have become overwhelmed. They are severely short-staffed or have been abandoned completely, as doctors and nurses have fled the violence.
All day long, the walls of the hospital shake with the thunder of battles raging near Kramatorsk, an industrial city in the Donbas region, where Russian forces have been waging a bloody offensive. A steady stream of ambulances arrives at the sandbag-reinforced emergency room, ferrying soldiers and civilians, many with life-threatening wounds.
But the hospital is staffed by a skeleton crew. Only two of its 10 doctors remain, aided by six nurses working 24 hour shifts with only one day off for rest, said Tatyana Bakaeva, the senior nurse. (Hospital officials asked that its name not be published for security reasons.)
“Only the most stoic remain,” Ms. Bakaeva said. “People are scared, what can you do?”
It is a similar story throughout the Donbas: As the toll of wounded mounts, the need for more doctors and nurses becomes even more acute.
In Avdiivka, right on the front lines, the lone remaining surgeon and the hospital medical director described spending months in the emergency room, never leaving except for quick dashes to the grocery store amid shelling. In Sloviansk, a city just to the north of Kramatorsk where plumes of smoke from battle can be seen on the horizon, only about a third of the hospital staff remains.
The city of Bakhmut sits at a crossroads between Russian forces pushing from the east and the north. There, ambulances jam a small courtyard of the military hospital and the emergency room is almost always full.
“Nobody ever prepares for war, and this region is not so densely populated to be able to deal with this many wounded,” said Svitlana Druzenko, who coordinates emergency evacuations of wounded soldiers and civilians from the battle zones. “The wounds are the same for civilians and soldiers because rockets do not choose where to fall.”
Many of the wounded from the East are brought to Dnipro, a city of one million that has six big hospitals. But it is four hours’ drive from many frontline positions. And the hospitals there have also been depleted of nursing staff, said Dr. Pavlo Badiul, a surgeon at the Burn and Plastic Surgery Center in Dnipro.
The center was full to capacity with war wounded and staff were working continuously without a break, he said.
A member of the American Society of Plastic Surgeons, after training in California, Dr. Badiul put out an appeal through the society’s newsletter for equipment and medical supplies. “Although we get some targeted aid, much is still lost, diverted or taken to the wrong place,’’ he said.
Volunteers have pitched in to pick up some of the slack. Ms. Druzenko works for a volunteer emergency medical organization known by its Ukrainian initials PDMSh. Its ambulances and personnel are ubiquitous at hospitals and at so-called yellow zone transfer points, locations on the edge of the battlefield where wounded soldiers are picked up by ambulances and rushed to the nearest hospital.
It is dangerous work. Last week, a yellow zone base that Ms. Druzenko’s organization established north of Bakhmut was bombed by Russian forces.
“Not only drones, but aviation is working in that area,” Ms. Druzenko said.
Most of the surgeons operating out of the hospital in Kramatorsk, including Dr. Bohak, are volunteers. Since he arrived, the hospital has had almost no amputations.
Dr. Bohak showed off cellphone videos of his surgeries last week. Digging into singed and shredded flesh, he extracted severed arteries and painstakingly stitched them back together, restoring circulation to the damaged limbs, allowing them and the soldiers they are attached to be saved.
“The nearest serious clinic is in Dnipro, which is 280 kilometers from here,” he said. “It takes time to get there, and it may be too late to save the limb. That’s why my arrival was very important.”
Not all the limbs can be saved though. Eduard Antanovskyy, the deputy commander of the military unit at the hospital, said that recently a Russian soldier was brought in with a serious leg wound. While at the hospital, he said, the soldier was provided with security guards for protection.
Russia-Ukraine War: Key Developments
U.S. aid. The Senate overwhelmingly approved a $40 billion aid package for Ukraine, bringing the total American investment in the war to $54 billion in just over two months. The measure is the latest proof of the bipartisan support on Capitol Hill for helping Ukraine fight Russia.
In Mariupol. Hundreds more Ukrainian fighters that had been in a steel plant in Mariupol surrendered to Russia. Ukrainian officials have said the fighters will be exchanged for Russian prisoners of war, but they have provided no details about the agreement.
NATO’s expansion. Turkey’s president, Recep Tayyip Erdogan, said he was determined to “say no to Finland and Sweden’s NATO membership,” pointing to the countries’ stance toward Kurdish militant groups he regards as terrorist organizations.
War crimes trial. A Russian soldier pleaded guilty in a Kyiv court to having shot a civilian. This is the first trial Ukraine has conducted for an act that could be considered a war crime since Russia launched its invasion.
“We had to take the leg because the tourniquet was on for too long,” he said. “Even if we wanted to, we couldn’t have saved his leg. We treated him humanely, not the way he deserved to be treated.”
Despite months of warnings from the White House and others that Russia was planning to invade, many in Ukraine, including much of the political establishment and even some in the military, refused to believe it. When Russian rockets began to hit Ukrainian cities on Feb. 24, it set off a scramble. Hospitals in particular, were unprepared to handle the sudden surge in patients suffering from the vicious and difficult wounds that war inflicts.
In the first week, Dr. Maksim Kozhemyaka, a civilian trauma surgeon, volunteered to assist at the military hospital in Zaporizhzhia, one of the main hubs treating soldiers in eastern and southern Ukraine. Almost immediately, he said, the hospital was inundated with 30 to 40 patients a day and did not have sufficient supplies to handle gunshot wounds or other grievous injuries.
“We didn’t believe that this could happen because we understood that in any case there would be huge losses on their side as well,” Dr. Kozhemyaka said in an interview in the hospital’s emergency room. “And of course, we thought that no rational leader of a country would do this.”
For the hospital workers persisting through the grim routine, the losses can feel personal, and are sometimes deeply so.
One recent morning, ambulances raced up to the small hospital in Sloviansk carrying soldiers wounded in an airstrike just a few miles up the road. One of them carried the battered body of Ihor Ihoryuk, 33, the only child of the hospital’s head nurse. Much of the hospital staff had known him since he was a boy.
The force of the explosion, outside a room in a seed factory where he and his comrades were sleeping, had ripped off his arm and his blood spilled onto the asphalt in front of the hospital as he was raced inside.
A few hours later, a nurse named Anna emerged from the hospital, her green eye liner running down her face. Ihor could not be saved, she said.
“He grew up in front of our eyes,” she said, fighting back the tears.
She was holding a box containing Ihor’s black army boots. “He won’t be needing them anymore,” she said.
She took them to a spot a short distance from the hospital entrance and set them next to a pair of black tennis shoes that were soaked with blood. They belonged to a soldier who was killed the day before.
Carlotta Gall contributed reporting from Dnipro, Ukraine.
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New York Times - World
A Town’s Covid Money Was Sent to One Man in Error. He Gambled It All Away.
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An official in the rural Japanese town wired the 24-year-old man nearly $360,000 by mistake. He lost it in online casinos. Now, the town is suing and he has been arrested.
By Hisako Ueno and Mike Ives
TOKYO — Residents of a rural Japanese town were each looking forward to receiving a $775 payment last month as part of a coronavirus pandemic stimulus program.
But a municipal official mistakenly wired the town of Abu’s entire Covid relief budget, nearly $360,000, to a single recipient on the list of low-income households eligible to receive the money. After promising to return the accidental payment, the police said, the man gambled it away.
The man, Sho Taguchi, 24, told the police that he had lost the money in online casinos, a police official in Yamaguchi Prefecture said by phone on Thursday. The day before, the authorities arrested Mr. Taguchi, the official said. The charge: fraud.
Japan is not the only country where coronavirus relief money has been misappropriated. The fraud has been so widespread in the United States that the Justice Department recently appointed a prosecutor to go after it. People have been accused of buying a Pokémon card, a Lamborghini and other luxuries.
But Abu, population 2,952, may be the only town on earth where an entire Covid stimulus fund has vanished at the hands of an online gambler who received it through administrative error. The details of the case, and the rare attention from Japan’s national news media, have come as a shock to residents of the seaside town.
30 miles
JAPAN
Abu
Sea of
Japan
YAMAGUCHI
PREFECTURE
RUSSIA
Fukuoka
JAPAN
Tokyo
KYUSHU
Osaka
Detail area
By The New York Times
“I was surprised to hear the news and also amazed at how he spent the money,” said Yuriko Suekawa, 72, who has lived in Abu since she was born. “It’s truly unbelievable.”
The tale began on April 8, when an official in Abu mistakenly asked a local bank to wire Mr. Taguchi 46.3 million yen, or about $358,000, said Atsushi Nohara, a town official. Mr. Taguchi’s name had been at the top of the list of 463 households that were each eligible for 100,000 yen as part of a national stimulus package.
After Abu officials realized the mistake, they immediately visited Mr. Taguchi and asked for the money back, the town’s mayor, Norihiko Hanada, said in an address on the town’s YouTube channel.
Mr. Taguchi agreed to travel with the officials to his bank in a government car, but he refused to enter the building and later said that he planned to consult a lawyer, according to the public broadcaster NHK. Mr. Taguchi met with Abu’s deputy mayor on April 14, NHK reported, and his lawyer told the town the next day that his client would return the money.
“But he ultimately did not do so,” Mr. Hanada said on YouTube. He said Mr. Taguchi eventually told town officials that he had spent the 46.3 million yen, would not run away and planned to “atone for the sin.”
Mr. Hanada has apologized to residents on behalf of the town for losing “such a precious and a large amount of public funds.”
“The arrest will help us to get closer to knowing the truth,” he said on Thursday. “His testimony will give us a steppingstone to retrieving the money.”
Masaki Kamei, a prosecutor in the city of Osaka, said that Abu officials were to blame for allowing Mr. Taguchi to drain the town’s Covid relief fund.
“The town’s approach was not strict enough, and it allowed the case to develop to this point,” Mr. Kamei said. “Maybe their approach was based on a view of human nature as fundamentally good.”
Abu sits about 100 miles north of the nearest major city, Fukuoka, in an area of Yamaguchi Prefecture where agriculture, fishing and forestry drive the economy. Mr. Taguchi moved there about a year and a half ago as part of a program in which the local government offers subsidies to outsiders who move in and rent unoccupied homes, said Mr. Nohara, the town official.
After the error, town officials sent Covid relief payments to the local households, Mr. Nohara said, adding that the money had come from another municipal source. He did not elaborate.
Ms. Suekawa, the Abu resident, said the episode was a misfortune for a town that had successfully weathered the pandemic and hoped to attract visitors to its newly built seaside campground.
“I hope this negative image of the town will ease and that it will once again become a sunny and quiet place,” she said. “Anyone makes a mistake, so I don’t blame this man for that, but I would like him to admit his crime and give us our money back.”
In any event, Mr. Nohara said, Abu sued Mr. Taguchi last week for about 51 million yen, including legal fees.
Hisako Ueno reported from Tokyo, and Mike Ives from Seoul.
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
Around Kharkiv, Ukrainians Emerge to Find Lives in Ruin
The wreckage of a market that was bombed in the Saltivka neighborhood in the eastern Ukrainian city of Kharkiv.Credit...
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Photographs and Text by Finbarr O’Reilly
KHARKIV — Air raid sirens wail daily and the steady rumble of artillery can still be heard in the distance, but Ukrainian forces this month pushed Russian troops out of the eastern city of Kharkiv and beyond striking distance.
After sheltering underground since February, residents of the city, Ukraine’s second-most populous, and its surrounding villages have finally been able to venture out for the first time and return to their neighborhoods to assess the damage the Russians left behind. The discoveries have been grisly.
Yuri Emets, 56, returned last week to find his home in the once bucolic village of Vilkhivka had been hit by several shells, blasting away most of the top floor. The bodies of seven Ukrainian soldiers had been dumped behind his garden shed. It appeared they had been hiding in his basement vegetable cellar when they were discovered by Russian forces and killed.
“My eldest son was in the military,” Mr. Emets said over the thump of outgoing Ukrainian artillery fire as smoke rose from a hilltop on the horizon. “Those guys who died here are like my sons, too. I won’t be able to sleep tonight.”
He and his wife and children had fled the village two weeks into the war, once the fighting became too intense. The Russians had apparently used his home as a firing position, parking a tank in his driveway.
His garden was littered with spent shell casings, shell holes and other detritus of battle. Burned military vehicles blocked the main road. Bodies lay scattered around the town, including the bloated corpse of a Russian soldier on the grass outside the charred skeleton of a school.
“I feel like I never lived in this place after seeing what happened here,” Mr. Emets said.
In the town of Velyka Danylivka, a truck driver, Ivan Petrovich Voytenko, 69, said he had almost collapsed in shock when he found his home had been hit by several shells. “It’s a good thing the walls are still here, so maybe we can fix it,” he said.
He and his family of six fled on Feb. 24, the day Russia invaded Ukraine, worried because the house was close to a Ukrainian military base.
The family sought safety at Mr. Voytenko’s sister’s house several miles away, but that proved no safer. They were sheltering in the basement when her home took a direct hit from a rocket.
“When we got hit, it was a panic and all the children and women were screaming,” Mr. Voytenko said. “We managed to get them out.”
Now, relative calm has returned to Kharkiv. Some restaurants and cafes are reopening, and bus service has resumed. But battles are still raging just a few miles to the north, where Russian forces are dug into defensive positions close to their border.
In the village of Pytomnyk, a Ukrainian mortar team traded fire with Russian forces just two miles away last Friday, trying to push them farther back. On Sunday, Ukrainian volunteers bearing relief aid raced their car into Prudyanka, just a few miles from the Russian border, where a few families have remained. Ukrainian soldiers urged them not to stay long, and within minutes, they moved on.
Over the weekend, the Ukrainian military scoured the remains of bombed-out factories and warehouses occupied until recently by the Russians in the village of Tsyrkuny, northeast of Kharkiv, while firefighters battled a blaze from the latest Russian bombardment in Derhachi, to the northwest.
In Saltivka, the hardest-hit northern neighborhood of Kharkiv, returning residents wandered through apartment blocks pockmarked with blackened shell holes from artillery strikes. The streets were covered with metal scraps, burned-out vehicles and barricades. Window frames all around the city were boarded up or left as gaping holes of shattered glass. Hundreds of people lined up daily around town, hoping to receive food being distributed by volunteers.
The markets in Saltivka were heavily hit, leaving many stalls reduced to scorched and twisted strands of metal. But some parts have reopened, including flower stands, where one resident, Olga Pavlienko, who was out shopping with her sister, bought armloads of brightly colored plants last week.
Russia-Ukraine War: Key Developments
U.S. aid. The Senate overwhelmingly approved a $40 billion aid package for Ukraine, bringing the total American investment in the war to $54 billion in just over two months. The measure is the latest proof of the bipartisan support on Capitol Hill for helping Ukraine fight Russia.
In Mariupol. Hundreds more Ukrainian fighters that had been in a steel plant in Mariupol surrendered to Russia. Ukrainian officials have said the fighters will be exchanged for Russian prisoners of war, but they have provided no details about the agreement.
NATO’s expansion. Turkey’s president, Recep Tayyip Erdogan, said he was determined to “say no to Finland and Sweden’s NATO membership,” pointing to the countries’ stance toward Kurdish militant groups he regards as terrorist organizations.
War crimes trial. A Russian soldier pleaded guilty in a Kyiv court to having shot a civilian. This is the first trial Ukraine has conducted for an act that could be considered a war crime since Russia launched its invasion.
“These flowers, they heal our souls,” she said. “We have suffered a lot and I pray for peace as soon as possible.”
Others in the city were still too afraid to venture out, awaiting official word that it was safe. Inside a crowded subway station, hundreds of people remain sheltered, some wrapped in blankets on the platform.
At the train station, still others were returning home or being reunited. Among them was Lesya Bondaletov, who arrived from western Ukraine and was greeted by her husband, Anatoliy, 52, a Ukrainian soldier. They had been apart since the start of the war. He had been guarding an administration building in Kharkiv early in the war when it was struck by two Russian missiles, killing more than two dozen people.
But even as life tentatively re-establishes itself, Kharkiv remains under curfew. Every night it arrives as a reminder of the war: Life recedes once again, and the city is blacked out to protect it from Russian shelling. The only glow comes from the luminescence of rockets arcing across the sky.
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L'Humanité
Homophobie. « Il n’y a aucun coming out dans le football français ! »
EntretienAlors que dans les pays du nord de l’Europe le sujet est abordé plus frontalement, la France botte en touche. Entretien avec Julien Pontes, porte-parole du collectif Rouge direct.
Éric SerresComme l’année dernière, le joueur du Paris Saint-Germain Idrissa Gueye n’a pas joué lors de la journée dédiée à la lutte contre l’homophobie. Cette défection soulève une nouvelle fois dans notre pays la question mal ou pas gérée de l’homophobie dans le football.
Que révèle, d’après vous, cette affaire Idrissa Gueye ?
Cela révèle un niveau important d’homophobie dans le football, qu’il soit professionnel ou amateur. Celle-ci explique qu’il n’y ait aucun coming out dans le football français, et pour cause. Zéro joueur gay dans le foot ? Statistiquement, c’est impossible ! Cela donne juste une idée de la chape de plomb qui règne dans ce sport. Quand on voit le déferlement de haine et d’homophobie sur les réseaux sociaux, et notamment de la part de jeunes qui soutiennent le joueur, cela nous inquiète. Il serait bien que les autorités politiques et sportives réagissent à hauteur du problème. On est arrivé à un point tel de crispation qu’il va falloir s’en emparer.
Ce problème récurrent dans le football français est-il en train de s’accentuer ?
En 2013, une enquête d’un universitaire français révélait que 41 % des joueurs professionnels et 50 % des jeunes en centre de formation avaient des opinions hostiles aux gays. En quoi cela aurait-il changé aujourd’hui ? Il y a trois ans, a été organisée par la Ligue une opération « brassard arc-en-ciel ». Sur les terrains, beaucoup de joueurs ont refusé de le porter. La réponse des instances a été qu’ils étaient de mauvaise qualité et ne tenaient pas. Dès cette époque, la LFP aurait dû inviter les joueurs à s’expliquer sur ce refus.
Pourtant, certains joueurs ont fait preuve de soutien à la communauté LGBT : Antoine Griezmann, Olivier Giroud…
Oui, il y a eu une couverture de Têtu avec Antoine Griezmann. C’est très bien. Mais voilà, Têtu est le média de la communauté LGBT. L’homophobie, tout comme le racisme ou les violences faites aux femmes, concerne tout le monde. Ce n’est pas le problème de ces seules communautés, mais de tous.
Que vous inspire le silence assourdissant des dirigeants du PSG et de la Ligue de football ?
Notre avocat a adressé un courrier à la direction du PSG pour demander qu’Idrissa Gueye soit entendu. Il est important qu’il s’explique, qu’un dialogue s’instaure. Pour l’instant, il n’a pas été trop bousculé par son employeur, même si celui-ci semble peu à peu se désolidariser du joueur. En dehors de ce silence des instances sportives, nous nous interrogeons aussi sur celui des politiques. Pas beaucoup de réactions à cette affaire en dehors de celle de Valérie Pécresse… (Un temps de réflexion.) Je ne sais pas si c’est le bon exemple et ce qui se cache derrière sa réaction.
Le Mondial qui va avoir lieu au Qatar pose aussi problème, quand on sait que certains hôtels refusent poliment de louer des chambres pour deux personnes du même sexe ?
Nous sommes dans une situation scandaleuse à tous les niveaux : droits humains, des travailleurs, mais aussi au niveau de l’écologie avec ces stades climatisés. Nous sommes face, encore une fois, à cette toute-puissance de l’argent dans le foot. Celle-ci éloigne des valeurs fondamentales du sport. Nous en avons discuté avec le ministère des Sports. S’il est difficile de dénoncer tout cela sur place, pourquoi ne pas le faire en France, lors des matchs et à travers des spots où l’on retrouverait des messages inclusifs pour tous ceux qui sont privés de droits au Qatar.
On voit que dans les pays nordiques ces sujets sont abordés beaucoup plus facilement. Derrière cette homophobie, n’y a-t-il pas aussi un problème culturel ?
C’est une évidence ! Aux Pays-Bas, la fédération de football possède son char pour la marche des fiertés. À l’opposé, en France, nous avons un président de la Fédération de football qui nous explique qu’il ne peut pas sanctionner ou arrêter les matchs lorsqu’il y a des chants utilisant des termes homophobes. Cela fait partie du folklore des tribunes, nous dit-on. Tout cela est pourtant inscrit et interdit par le règlement. Comment voulez-vous que dans ce climat un jeune footballeur gay qui a tout investi pour intégrer le haut niveau fasse son coming out ? C’est impossible.
footballhomophobie Valeurs Actuelles
Miss France 2023 : une femme transgenre tente sa chance pour la première fois
Pour les cent ans de Miss France, une candidate transgenre pourrait participer pour la première fois au concours. Andréa Furet, 19 ans, s’est inscrite à l’élection de Miss Paris 2022. Elle se déroulera le 19 juin prochain, avant la finale de Miss France 2023 en fin d’année. Elle pourrait devenir la première candidate trans si elle l’emporte, selon BFMTV.
En attendant de savoir si elle pourra poursuivre son aventure dans le concours de beauté, Andréa Furet continue sa carrière sur petit écran. Elle apparaît ainsi dans la saison 2 de La faute à Rousseau diffusé sur France 2.
Geneviève de Fontenay « choquée » par cette possibilité
La nouvelle présidente de la société Miss France, Alexia Laroche-Joubert, avait ouvert la porte à une participation des candidates transgenres en 2021. « Il n’y a aucun problème. Aucun souci », avait-elle indiqué au micro de Sud Radio.
En décembre dernier, sur Europe 1, la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes Élisabeth Moreno avait déclaré réfléchir à l’ouverture du concours Miss France aux candidates transgenres. Ce qui n’avait pas manqué de faire réagir Geneviève de Fontenay, ancienne présidente du Comité Miss France de 1956 à 2007. Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, elle s’était dit « choquée » et estimait que cette possibilité est une « injure » envers ses années de travail à la tête du concours de beauté.
Interrogée sur la possibilité de faire participer des personnes transgenres au concours, Sylvie Tellier, ancienne directrice générale de la société Miss France, avait botté en touche, se contentant de rappeler des règles qui semblent favorables à cette idée, sans pour autant s’y montrer particulièrement pour.
L'Humanité
Tennis. L’ombre de Yannick Noah plane sur Roland-Garros
ActuComme une rengaine et à l’approche des 40 ans de son succès, le nom du dernier vainqueur français chez les hommes sur la terre battue parisienne revient pour nous rappeler que la relève n’est toujours pas là. La faute à qui ?
Alors même que le tournoi de Roland-Garros ouvre ses portes, les médias n’ont déjà qu’un seul nom au bout de la plume et de la langue : Yannick Noah. Tous se souviennent qu’il y a trente-neuf ans, un dimanche ensoleillé de juin 1983, le tennisman français remportait le tournoi de la porte d’Auteuil.
Cette volonté à ne pas vouloir attendre la date anniversaire des quarante années – l’an prochain – est quelque part significative d’un manque. Bon, évidemment, ce retour du héros sur le devant de la scène n’est pas tout à fait fortuit. La sortie d’un docu sur Prime Video, Noah, le sens de la gagne, et une tournée de concerts y sont sans doute pour quelque chose, mais reste cette question lancinante : qui pour lui succéder chez les garçons ? Chez les filles, le dernier succès date de 2000 avec Mary Pierce.
Une nouvelle ère semblait s’ouvrir...
Les images de juin 1983 sont encore dans les têtes de tous ceux qui étaient dans les tribunes du central ou rivés à leur poste de télévision. Un moment de sport inoubliable, comme les 8 secondes séparant Greg LeMond de Laurent Fignon, en 1989, lors de la dernière étape du Tour de France.
On rembobine… Sur la balle de match, le retour du Suédois Mats Wilander passe au-dessus de la tête de Yannick, qui jette un coup d’œil incrédule pour suivre la trajectoire liftée. La balle sort. Le Français tombe à genoux, les bras ouverts. Après 2 heures et 25 minutes, il sait qu’il vient de rejoindre dans l’histoire Marcel Bernard, dernier tricolore à avoir soulevé ce gros saladier argenté. C’était en 1946. Plus de quarante ans, déjà !
Il se relève, salue rapidement son adversaire, enjambe le filet et tombe dans les bras de son père Zacharie, qui, lui, est descendu des tribunes. Noah vient de battre le tenant du titre (6-2, 7-5, 7-6). C’est l’euphorie, l’annonce de lendemains qui chantent au son de sa raquette à trois branches Le Coq sportif. « Mon rêve s’était réalisé rapidement. Au-delà de mes espérances, parce qu’il y a des émotions partagées, en plus de la victoire. Cet amour qui m’est tombé dessus, c’était un truc lourd ! Du jour au lendemain, plus possible de se balader, d’aller au ciné, à la boulangerie… » se souvient-il.
Une nouvelle ère pour le tennis français semblait cette fois-ci s’ouvrir ; derrière, de nombreux « Noah en herbe » devaient prendre la relève et grandir sur la terre ocre parisienne. Mais voilà, rien de tout cela. À chaque fin de printemps, on a beau implorer les oracles, chercher la pépite capable de soulever le trophée, pas le moindre nouveau chef de village à l’horizon.
Un fardeau lourd à porter
Ce truc lourd décrit par l’ancien joueur, plusieurs générations le portent depuis comme un fardeau. Le costume est bien trop grand pour leur carrure : « Dans un pays où le tennis est un sport majeur, avec une fédération très puissante, qui possède un tournoi du Grand Chelem et qui a beaucoup de moyens, u ne seule victoire depuis quarante ans, c’est peu. Cela démontre que quelque chose ne va pas », analyse le tennisman Gilles Simon, et de continuer : « Cette culture du tennis français qui rabâche qu’il faut être conquérant pour gagner, où on l’emporte avec classe, n’a jamais été remise en cause. Il existe d’autres manières de faire, il n’y a qu’à regarder aujourd’hui ceux qui gagnent les tournois du Grand Chelem. »
L’an passé, comme pour confirmer ses propos, les Français avaient disparu du « French » avant le début du troisième tour. Chez les hommes, Richard Gasquet, Gaël Monfils et Enzo Couacaud avaient tous chuté au deuxième tour. Chez les femmes, Fiona Ferro, Kristina Mladenovic et Caroline Garcia n’avaient pas fait mieux. Pas de tricolore à ce stade du tournoi, du jamais-vu depuis 1968 et le début de l’ère Open. Cette année, les résultats des « Frenchies » sur terre battue ne sont guère plus encourageants. À Rome, il n’y en avait aucun dans le tableau final. Une première au Masters 1 000 italien depuis 1971.
Qu’en sera-t-il pendant ces deux semaines parisiennes ? Gaël Monfils, seul joueur tricolore à avoir encore l’étincelle, blessé, sera absent. Gilles Simon et Jo Wilfried Tsonga, qui bénéficient d’une wild card, y tireront quant à eux leur révérence. Les générations passent et la performance de Yannick Noah ne trépasse toujours pas. Chef de son village au Cameroun – « Je kiffe ! » –, il le demeure aussi sur la terre parisienne. Pas sûr qu’il apprécie cet honneur, qui finit par dater…
Valeurs Actuelles
Nice : un bailleur social obtient l’expulsion d’un trafiquant de drogue
Le bailleur social Côte d’Azur Habitat s’est félicité, dans un communiqué publié mardi 17 mai, de l’expulsion d’un locataire condamné pour trafic de stupéfiants. L’homme, qui résidait dans un HLM du quartier Louis Braille, à Nice, avait été condamné à une peine de 20 mois de prison en mai 2020. L’organisme avait demandé à la justice d’autoriser son expulsion, car les trafics avaient lieu « au sein même de la résidence ». Des faits qui contreviennent à l’obligation d’usage paisible des lieux et de respect de la tranquillité publique, pointe le communiqué. Le tribunal a fait droit à cette demande début avril.
Plus de 130 procédures en cours
Nice et Côte d’Azur Habitat, présidé par l’adjoint de Christian Estrosi, Anthony Borré, avaient été les premiers à défendre l’expulsion des dealers se livrant au trafic dans les HLM. L’annonce du bailleur social a des airs d’avertissement. « Notre règlement intérieur et la convention inédite en France, signée avec le préfet et le procureur de la République, nous permettent aujourd’hui de lutter efficacement contre toutes les formes de nuisances », prévient l’organisme. Et d’ajouter : « Nous n’hésiterons pas à demander des expulsions : 132 sont en cours ». « Le fait que la justice nous soutienne en prononçant des résiliations de bail démontre l’efficacité de notre dispositif », se félicite également le bailleur social.
Nice : les dernières actualités
Le Figaro
La Grèce et le Royaume-Uni engagent des discussions formelles sur une restitution des marbres du Parthénon
Simon ChernerLes négociations menées sous l'égide de l'Unesco vont permettre aux ministres grec et britannique de se rencontrer prochainement. Transportées à Londres au début du XIXe siècle, les sculptures sont réclamées depuis 1982 par le gouvernement grec.
Le conflit semblait gravé dans le marbre. Il semble enfin commencer à se débloquer. Une réunion historique entre les ministres grecs et britanniques de la Culture au sujet des sculptures antiques du Parthénon conservés au British Museum devrait avoir lieu «dans les meilleurs délais», a annoncé mardi l'Unesco, qui accompagne les discussions menées entre les deux pays.
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Le principe d'une rencontre entre la ministre grecque de la Culture Lina Mendoni et Stephen Parkinson, sous-secrétaire d'État parlementaire aux Arts aurait été décidée courant avril. Elle fera suite à la discussion déjà entamée à Londres, en novembre dernier, entre le premier ministre britannique Boris Johnson et son homologue grec, Kyriakos Mitsotakis. Autrefois farouchement opposé à toute restitution des vestiges du Parthénon, Boris Johnson avait modéré à cette occasion sa position en affirmant qu'il appartiendrait au British Museum de décider de leur retour éventuel. La participation du musée aux pourparlers annoncés par l'Unesco n'a en revanche pas été confirmée.
Des restitutions dans l'air du temps
Conservés depuis le début du XIXe siècle à Londres, dans les collections du British Museum, les marbres dits Elgin - du nom de l'aristocrate britannique qui avait supervisé leur prélèvement et leur transport jusqu'en Angleterre - font l'objet de réclamations officielles de la Grèce depuis 1982. Ces vestiges - présentés sur environ 75 mètres - correspondent à près de la moitié de la frise des Panathénées qui ornait le pourtour du Parthénon, le temple d'Athéna situé au cœur de l'acropole d'Athènes. Attribuées à Phidias, les reliefs sculptés vers le milieu du Ve siècle av. J.-C. forment un des chefs-d'œuvre les plus acclamés de l'art classique. Le British Museum conserve également plusieurs autres vestiges du Parthénon, dont plusieurs métopes du temple d'Athéna, une caryatide de l'Érechthéion et divers autres fragments de l'acropole.
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Longtemps resté au point mort, le sort des marbres Elgin est redevenu depuis quelques années un sujet d'actualité et de friction, entre la Grèce et le Royaume-Uni. Ce renouveau est porté par un contexte international favorable, marqué par plusieurs restitutions. L'automne dernier, la France a ainsi rendu au Bénin 26 pièces du trésor royal d'Abomey ; tandis que l'Allemagne s'est également engagé à retourner au Nigéria une partie des biens culturels pillés à la fin du XIXe siècle.
L'opinion publique britannique évolue aussi dans le sens d'un retour des œuvres athéniennes en Grèce. En novembre, un sondage indiquait que 59% des Britanniques estimaient que les marbres Elgin «appartenaient à la Grèce» . Cette atmosphère propice n'est pas passée inaperçue aux yeux du gouvernement grec. «Il ne pourrait y avoir de meilleur moment que maintenant pour réunir la partie manquante des sculptures du Parthénon dans leur lieu de naissance, en Grèce», a martelé Kyriakos Mitsotakis dans un discours prononcé à l'Unesco, le 12 novembre. Signe des temps qui changent, un premier fragment du Parthénon a trouvé en janvier son chemin jusqu'au musée de l'Acropole qui expose les vestiges du site antique. Il ne s'agissait cependant pas d'un marbre britannique, mais d'une pièce prêtée par l'Italie.
À Cannes, les pilleurs présumés de l'épave antique ont été interpellés
L'enquête a permis de découvrir près de 80 amphores dans un garage des Alpes-Maritimes. Plusieurs individus ont été placés en garde à vue, puis remis en liberté le temps des analyses.
De la Coupole à Chantilly, la Cour des comptes dénonce l'abandon du patrimoine de l'Académie française
Faute d'avoir réalisé les travaux à temps, les magistrats de la rue Cambon déplorent que l'Institut de France, dont la gestion serait «insuffisamment professionnalisée», se trouve aujourd'hui confronté à un «mur d'investissements».
L'escalier en fer à cheval de Fontainebleau retrouve son éclat
Après trois ans de travaux, l'emblème du château n'est plus en péril. Un concert et un spectacle sons et lumières sont organisés samedi 21 mai autour de l'ouvrage, pour célébrer son retour dans le circuit de visite.
New York Times - World
‘Misoginia de la era colonial’: en los fallos sobre los derechos de las mujeres se cita a un juez del siglo XVII
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Tanto en India como en el borrador del fallo Roe v. Wade en Estados Unidos, todavía ocupa un lugar preponderante un juez inglés que escribió que las mujeres estaban obligadas por contrato a los maridos.
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Por Amanda Taub
Los viajes que hago para escribir mis reportajes siempre son un ejercicio para encontrar similitudes entre las diferencias: los nexos de dilemas compartidos, conflictos y cambios sociales que unen a las personas, sin importar su nación.
Pasé la mayor parte de las últimas dos semanas en India, donde ese esfuerzo resultó ser más sencillo de lo esperado. Estuve trabajando en un proyecto a largo plazo sobre mujeres jóvenes que luchan por lograr un equilibrio entre sus ambiciones de nuevas oportunidades en una economía en proceso de modernización y las limitaciones de un sistema patriarcal diseñado para que permanezcan en casa, confinadas a la esfera privada y gobernadas, en primera instancia, por sus familias, y luego por sus esposos y suegros.
Como supuse, muchas de sus luchas parecían versiones más extremas de los dilemas que enfrentan las mujeres en todo el mundo, incluido Estados Unidos, donde crecí, y el Reino Unido, donde vivo.
Pero, de manera inesperada, también hubo un vínculo más directo que se hizo evidente cuando las opiniones de destacados jueces de ambos países se divulgaron con solo días de diferencia, ambas basadas en el razonamiento del mismo hombre: Lord Matthew Hale, un jurista inglés del siglo XVII.
Hace cientos de años, sus fallos sobre los derechos de las mujeres dentro del matrimonio y sobre sus propios cuerpos —o, más precisamente, sus argumentos que establecían que esos derechos deberían restringirse para que no invadieran demasiado los de los hombres— se convirtieron en parte del derecho común británico y, por extensión, el derecho de Estados Unidos, India y otras colonias británicas.
En Estados Unidos, la filtración del borrador del juez Alito para revocar Roe contra Wade citó a Hale ocho veces. En India, una decisión del tribunal superior de Delhi se negó a tipificar como delito la violación conyugal, defendiendo una excepción legal que Hale codificó en un tratado en el siglo XVII. (El tribunal indio se dividió ante esa propuesta y otro juez votó para poner fin a la excepción. Los peticionarios planean apelar la decisión).
“Es muy sorprendente que, con solo 10 días de diferencia, sucedió la filtración de la opinión del juez Alito y la decisión sobre la violación marital”, dijo Karuna Nundy, abogada que representó a los peticionarios en el caso indio. “Ambos se remontan a una misoginia de la era colonial que las constituciones de India y Estados Unidos, que garantizan los derechos individuales, los derechos individuales a la privacidad del cuerpo, a la integridad corporal, y a la libre expresión sexual, han anulado”.
O, al menos en el papel y en otras decisiones, parecía que se había anulado. Pero ambos casos demuestran cómo ese tipo de razonamiento, una vez arraigado no solo en las sentencias judiciales sino también en las normas y prácticas sociales que tienen su propio impulso y poder colectivos, puede persistir incluso frente a un progreso aparente.
El pasado no ha muerto
Un principio central de la filosofía legal de Hale era que darles a las mujeres los derechos legales sobre sus propios cuerpos era una amenaza para la libertad de los hombres.
Eso puede apreciarse de manera clara en su famosa descripción de la violación como acusaciones que “se hacen con facilidad, son difíciles de probar y aún más difíciles de desacreditar por parte de la persona acusada, aunque sea completamente inocente”. Eso se convirtió en la base de siglos de jurisprudencia e instrucciones para jurados que trataban el carácter moral de las víctimas de violación como la principal preocupación en esos casos y, a menudo, suponían que estaban mintiendo si no podían presentar testigos que corroboraran u otra evidencia externa para sus afirmaciones.
Hale también escribió en su influyente tratado de derecho común que la violación conyugal no podía ser un delito porque el matrimonio en sí mismo constituía un consentimiento irrevocable para el sexo, pero solo para la esposa. “Porque a través del consentimiento dado en el contrato de matrimonio, la mujer se ha entregado a su marido en todas las formas, incluida la sexual y, por tanto, no se puede retractar”, escribió. Esa creencia fue una consecuencia de la doctrina de la cobertura, que trataba los derechos de una mujer casada como “cubiertos” por los de su marido. Su propiedad pasó a ser de él y ella no podía emprender acciones legales por derecho propio. La familia, desde este punto de vista, era una esfera privada en la que el esposo era esencialmente el soberano, y la esposa no podía apelar a la protección del Estado.
Hasta ahora eso parecía haberse quedado en el siglo XVII. Pero en los sistemas del derecho común, las opiniones jurídicas se vuelven vinculantes de la misma manera que las leyes escritas, por lo que muchas de las creencias de Hale no se quedaron en el pasado. Por fortuna, algunas ya no existen: por ejemplo, ya no celebramos juicios por brujería. Pero sus opiniones sobre la violación, el matrimonio y el aborto, consagrados en fallos legales, se convirtieron en parte del sistema legal de Gran Bretaña y luego en el de sus colonias. Y afirmar que han tenido un poder de permanencia global sería quedarnos cortos.
En el Reino Unido, la violación conyugal se tipificó como delito hasta 1991. En Estados Unidos, se tuvo que esperar hasta 1993 para que fuera un delito en los 50 estados. En la India, todavía no está criminalizado.
Hace solo dos semanas, en el borrador filtrado que prometía revocar Roe v. Wade, el juez Alito citó ocho veces el tratado de Hale como evidencia de que el aborto era considerado un delito en el momento en que se redactó la Constitución de Estados Unidos.
Y el miércoles pasado, el tribunal superior de Delhi emitió un veredicto dividido en el caso que impugnaba la excepción de violación marital en la India. El gobierno se ha opuesto en un informe que advierte que eliminar la excepción haría que la ley de violación sea “una herramienta fácil para acosar a los maridos” y podría tener un “efecto desestabilizador en la institución del matrimonio”, ideas que parecen surgir directamente de la concepción de Hale del matrimonio como una zona de control masculino.
Un juez del panel estuvo de acuerdo y escribió que sería “antitético a la institución misma del matrimonio” que un esposo sea considerado un violador, incluso si obliga a su esposa, repetidamente, a tener relaciones sexuales sin su consentimiento.
La presencia del patriarcado
Pero el derecho común solo es el mecanismo procesal por el cual estos puntos de vista se convirtieron y siguieron siendo ley. El aspecto más importante es el político.
En la India colonial, permitir que los hombres controlaran la esfera privada se convirtió en parte de una distensión incómoda entre las autoridades coloniales y los nacionalistas hindúes que se centraron en la familia como una zona que debería protegerse de la autoridad extranjera, según explicó Tanika Sarkar, historiadora india especializada en las leyes y los derechos de las mujeres, en un famoso artículo publicado en 1993. (También señaló que esa situación probablemente resultaba atractiva para los administradores coloniales masculinos que se sentían incómodos con el modesto progreso que las mujeres británicas habían logrado en su patria).
En Estados Unidos, como han escrito numerosos académicos del derecho, tratar a la familia como una esfera “privada”, protegida contra la interferencia del Estado, se convirtió en un escudo para la violencia masculina, incluidas las situaciones de abuso doméstico y la violación conyugal.
Y así como la protección de la jerarquía del poder masculino se entrelazó con la política nacionalista en la India, en Estados Unidos, los roles de género tradicionales se convirtieron en un elemento central de la justificación de los estados del sur para la supremacía blanca, incluidas las leyes de Jim Crow.
“Para justificar y racionalizar la brutalidad contra los hombres negros, crearon esta falsa caballerosidad y esta supuesta amenaza de la que había que proteger a las mujeres blancas”, dijo Angie Maxwell, politóloga de la Universidad de Arkansas. La protección de los roles de género tradicionales se vinculó así con la protección de la jerarquía racial, dijo.
Eso significó que la decisión de Roe contra Wade y otras reformas feministas crearon una oportunidad para que el Partido Republicano calificara al feminismo como una amenaza para la seguridad y el apoyo de las mujeres blancas, y así ganó el apoyo de las mujeres blancas en el sur. Pero esa estrategia también ayudó a cimentar la división en la política estadounidense entre un Partido Republicano dedicado a proteger las jerarquías existentes y un Partido Demócrata que, en su mayoría, buscaba aprobar reformas más igualitarias.
Entonces, aunque desde un punto de vista citar a Hale podría parecer una referencia sobria a la historia legal, desde otro se lee como una declaración política más partidista: así es como siempre ha sido Estados Unidos, y cualquier cambio que se haga es ilegítimo.
“El cableado del patriarcado ha quedado al descubierto por la filtración de la decisión Alito y demuestra que eso no ha cambiado, a pesar de que ambos países tienen constituciones que están destinadas a proteger los derechos individuales de los ciudadanos plenos”, me dijo Nundy, la abogada del caso indio. “Eso no ha cambiado desde hace 300 años, aunque ambos países se independizaron. Uno esperaría que la libertad de estas naciones soberanas también garantizaría la libertad del cuerpo humano”.
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L'Humanité
Lewandowski veut quitter le Bayern
Éric SerresFOOTBALL L’attaquant polonais du Bayern Munich Robert Lewandowski, double meilleur joueur Fifa 2020 et 2021, a confirmé à l’issue de la dernière journée du championnat d’Allemagne son souhait de quitter le Bayern dès cet été. « J’ai informé Hasan Salihamidzic, directeur sportif du Bayern, que j’ai pris ma décision et que je ne prolongerai pas mon contrat avec le FC Bayern », a-t-il déclaré. Âgé de 33 ans, celui que l’on surnomme aussi Lewangoalski est sous contrat avec le club jusqu’au terme de la saison 2022-2023, ce qui signifie que le Bayern le laissera partir sans indemnité. Au Bayern depuis 2014, le Polonais a marqué 344 buts pour le Rekordmeister, toutes compétitions confondues. Il a notamment remporté la Ligue des champions 2020 et huit titres de champion d’Allemagne avec Munich. é. S.
footballbayern de munich Le Figaro
Zineb El Rhazoui: «Le burqini est une avancée majeure de l’idéologie islamiste»
Anne FuldaENTRETIEN - L’essayiste voit dans l’autorisation du burqini à Grenoble une façon «d’imposer le marquage visuel des femmes musulmanes dans tous les espaces qui en sont encore préservés».
L’ex-journaliste de Charlie Hebdo, dont le nom a été avancé pour porter les couleurs du parti présidentiel aux législatives, s’inquiète des dernières avancées de l’islamisme, «un fascisme qui ne dit pas son nom», selon elle.
LE FIGARO. - Le conseil municipal de Grenoble a autorisé le burqini dans les piscines publiques. Que pensez-vous de cette décision?
Zineb EL RHAZOUI. - C’est un jour qui scelle une terrible régression pour les femmes françaises, et notamment les musulmanes dont on réduit les droits à toujours plus de voilement, plus de soumission à l’injonction de se couvrir. C’est aussi une avancée majeure de l’idéologie islamiste dans un espace qui devrait en être préservé par sa nature: la piscine municipale, lieu de mixité, de sport et de libération du corps. Je peux comprendre la volonté personnelle de certaines de se baigner couvertes ou en non-mixité, mais dans une démocratie telle que la France, de telles demandes peuvent trouver des débouchés dans le privé, certainement pas dans des lieux municipaux, c’est-à-dire financés par tous et ouverts à tous. Il existe bien en France des clubs privés où les espaces de sport sont réservés aux hommes ou aux femmes, mais l’intention des militants islamistes qui se cachent derrière cette initiative n’a jamais été de permettre aux femmes voilées de nager, mais plutôt d’imposer le marquage visuel des femmes musulmanes dans tous les espaces qui en sont encore préservés.
À lire aussiLe burkini, l’histoire mouvementée d’un maillot de bain controversé
Le burqini, mot-valise qui signifie littéralement «burqa de bain» n’est pas un habit adapté à la natation, mais plutôt à l’obsession de couvrir le corps des femmes chez les intégristes musulmans. Cette décision est aussi une régression des standards d’hygiène et de confort dans les équipements sportifs publics. Toutes les études démontrent que plus de textile dans une piscine induit plus de réaction chimique avec le chlore et donc plus de désagrément pour l’ensemble des baigneurs. Je ne parle même pas des mesures d’hygiène les plus élémentaires: comment s’assurer que ces baigneuses entièrement couvertes ne portent pas une serviette périodique gorgée de sang menstruel ou simplement leurs dessous de la veille sous leur burqini? Et qu’en est-il de l’obligation de se doucher avant de plonger dans le bassin collectif? Je ne suis hélas pas surprise par une telle décision, car lorsque le militantisme séparatiste d’une association telle qu’Alliance citoyenne rencontre le clientélisme électoral dont fait preuve le maire EELV Éric Piolle, c’est le vivre-ensemble qui recule au profit du communautarisme religieux. Et là où l’islamisme avance, les droits des femmes régressent inexorablement. Malheureusement, le succès accordé par ce maire à l’idéologie islamiste sur le dos des femmes risque d’encourager d’autres initiatives de ce type, et dans tous les domaines.
Éric Piolle, qui a indiqué que les femmes pourront aussi se baigner seins nus, a parlé d’un combat «féministe»: il assure que rien n’interdit le port de vêtements religieux dans l’espace public. Êtes-vous favorable à un changement de la législation?
Contrairement aux mètres de tissu de la burqa de bain nommée burqini, et surtout à ce qui peut se cacher en dessous, les seins nus ont l’avantage de ne présenter aucun problème d’hygiène. Je suis favorable à la possibilité pour les femmes de se baigner seins nus dans les piscines municipales. M. Piolle a raison: rien n’interdit le port de vêtements religieux dans l’espace public, et je serais contre une pareille interdiction qui serait une atteinte aux libertés individuelles, à l’exception des dispositions de la loi de 2010 qui interdit de se couvrir le visage dans l’espace public.
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Le burkini autorisé dans les piscines de Grenoble - Regarder sur Figaro Live
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Mais ce n’est pas parce qu’on a le droit de porter la soutane dans la rue que l’on devrait se permettre de plonger avec dans une piscine municipale! Il y a des lieux publics qui sont régis par des réglementations propres à en préserver le fonctionnement. Je suis, en revanche, favorable à un changement de loi concernant le voilement des petites filles dans l’espace public qui devrait être interdit, au nom de la protection de l’enfance. En France, nous avons voté une loi qui interdit les concours de mini miss de beauté, fondée sur l’argument de la non-sexualisation du corps des enfants. Qu’est-ce que voiler une petite fille, sinon admettre que son corps puisse être le réceptacle du désir masculin adulte?
La maire de Rennes, où le burqini est aussi autorisé, estime que «c’est l’État qui est laïc, pas le citoyen» ...
Cette interprétation est factuellement fausse, puisque la loi de 2004 qui interdit le port des signes religieux ostentatoires aux élèves dans les écoles est une extension de la loi de 1905 aux usagers du service public, c’est-à-dire les écoliers. Par ailleurs, la question du port du burqini dans les piscines municipales ne relève pas de la laïcité, mais de la préservation de la qualité et de l’hygiène dans les équipements sportifs et de loisirs publics. D’un point de vue philosophique, elle relève de la question - centrale dans notre civilisation - de l’égalité femmes-hommes. Le raisonnement qui consiste à faire de la laïcité un instrument de soumission à toutes les revendications religieuses est biaisé et dangereux. Ce n’est pas parce que la polygamie est une pratique matrimoniale courante, voire acceptée dans certaines cultures, qu’elle devrait être autorisée en France au nom de la liberté individuelle. La polygamie est interdite en France, parce que notre société - et donc notre droit - hisse l’égalité entre les sexes au sommet des valeurs de notre civilisation. À suivre le raisonnement des islamo-collabos, nous devrons bientôt l’autoriser sous prétexte qu’elle est pratiquée entre adultes consentants.
Vous vous êtes prononcée pour Emmanuel Macron. Qu’avez-vous pensé de la campagne présidentielle où interdiction du voile, «grand remplacement» et guerre contre l’islamophobie ont été évoqués?
Ce qui est déplorable, c’est qu’une question aussi universelle que celle de la lutte contre l’islamisme et de l’égalité femmes-hommes soit réduite à des considérations de chapelles politiques. Interdire le voile dans la rue aurait été une violation de notre Constitution, tandis que tout l’enjeu du combat contre l’islamisme consiste à faire reculer cette idéologie mortifère et liberticide sans porter atteinte à la démocratie. Quant aux deux thèses identitaires nommées «grand remplacement» ou «islamophobie», elles ont en commun d’être complotistes et factuellement infondées.
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La première sous-entend qu’il y aurait un plan délibéré de remplacement des populations européennes par d’autres, sans jamais préciser qui serait aux manettes de ce dessein. La seconde affirme qu’il y aurait un racisme d’État contre «la race musulmane» dans un pays où aucune loi ne cible les musulmans, ni aucune autre communauté religieuse. Par ailleurs, les chiffres officiels prouvent que les actes antisémites et anti-chrétiens sont en nette augmentation par rapport aux actes anti-musulmans, heureusement rares dans notre pays. Lors de son précédent mandat, Emmanuel Macron a posé des actes nécessaires contre l’islamisme qui gangrène la société française depuis des décennies et a fait interdire des officines séparatistes dangereuses. Toutefois, beaucoup reste à faire, et j’espère que ce second quinquennat continuera à lutter efficacement, et surtout démocratiquement, contre ce fascisme qui ne dit pas son nom.
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U.S. Economy
‘La situación actual es la peor que hemos visto’: la deuda y la inflación ahorcan a los países pobres
La guerra en Ucrania se combina con una contracción global al crédito y la desaceleración en China, lo que siembra miseria en los países de ingresos bajos y medios.
Un mercado de comida en Camerún, donde la inflación del precio de los alimentos está causando dificultades.Credit...Tom Saater para The New York Times
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Por Peter S. Goodman, Ruth Maclean, Salman Masood, Elif Ince, Flávia Milhorance, Muktita Suhartono y Brenda Kiven
Peter Goodman, corresponsal de economía mundial, escribió este artículo desde Nueva York. Se ha colaborado con reportería desde Senegal, Pakistán, Turquía, Brasil, Indonesia y Camerún.
Antes de que la guerra asolara Yemen, Walid Al-Ahdal no se preocupaba por darle de comer a sus hijos. En su pueblo natal, cerca del mar Rojo, su familia cultivaba maíz, criaba cabras y contaba con su propia vaca para conseguir leche.
Pero durante los últimos cuatro años, después de que los combates los obligaran a huir, su hogar ha sido una tienda de campaña en un campamento con otras 9000 familias a las afueras de la capital, Saná. Al-Ahdal ha tenido dificultades para comprar alimentos adecuados con su salario de conserje en un hospital.
Ahora, otra guerra, esta vez a más de 3000 kilómetros de distancia, ha vuelto a trastornar sus vidas. Los precios de los alimentos se han disparado. Desde que Rusia invadió Ucrania, el precio del trigo se ha duplicado con creces, mientras que la leche ha aumentado en dos tercios.
Muchas noches, Al-Ahdal, de 25 años, no tiene nada para alimentar a su hija de 2 años y a sus tres hijos, de 3, 5 y 6 años. Los consuela con té y los manda a la cama.
“Me duele el corazón cada vez que mi hijo busca una comida que no hay”, dijo Al-Ahdal. “Pero, ¿qué puedo hacer?”.
El hambre que corroe a las familias de países devastados por la guerra como Yemen pone de relieve una crisis más amplia a la que se enfrentan miles de millones de personas en las economías menos prósperas del mundo, ya que a las consecuencias del ataque de Rusia a Ucrania se suman otros desafíos: la pandemia que continúa, la restricción global al crédito y la desaceleración de China, la segunda economía más grande después de Estados Unidos.
“Es como si hubiera incendios forestales por todas partes”, dijo Jayati Ghosh, una economista en la Universidad de Massachusetts en Amherst. “Esto es mucho más grande que después de la crisis financiera mundial. Todo está en contra de los países de ingresos bajos y medios”.
Las repercusiones más directas se observan en el aumento de los precios de los insumos para cocinar, los fertilizantes y los alimentos básicos como el trigo, lo que perturba la agricultura y amenaza la nutrición en gran parte del mundo.
Las sanciones impuestas a Rusia, uno de los principales exportadores de petróleo y gas, han restringido el suministro de energía, lo que disparó los precios y limita el crecimiento económico, especialmente en los países que dependen en gran medida de las importaciones.
Los elevados precios de la energía protagonizan la disminución de las expectativas de crecimiento económico mundial, que ahora se calcula en un 3,6 por ciento este año, frente al 6,1 por ciento del año pasado, según una previsión del Fondo Monetario Internacional.
Según el Comité Internacional de Rescate, más de 14 millones de personas están ahora al borde de la inanición en el Cuerno de África, como resultado de una terrible sequía combinada con la pandemia y la escasez de cereales procedentes de Rusia y Ucrania. Ambos países representan, en conjunto, la fuente de una cuarta parte de las exportaciones mundiales de trigo.
La semana pasada, cuando India prohibió las exportaciones de la mayor parte de su trigo, la preocupación aumentó. India es el segundo productor mundial de trigo y cuenta con reservas abundantes.
La guerra en Ucrania amenaza con obstaculizar la respuesta humanitaria, al elevar hasta un 16 por ciento los precios de insumos como los maníes que se mezclan en una pasta terapéutica utilizada para tratar a los niños que se enfrentan a niveles de desnutrición potencialmente mortales, advirtió el lunes la UNICEF.
Esta catástrofe se desarrolla cuando la pandemia sigue agobiando los sistemas de salud, agotando los recursos gubernamentales, y al tiempo que la Reserva Federal y otros bancos centrales suben las tasas de interés para detener la inflación. Esto está impulsando a los inversores a abandonar los países de menores ingresos y a trasladar los fondos a activos de menor riesgo en las economías ricas.
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Este cambio de dirección en el flujo de dinero ha elevado el dólar estadounidense y ha hecho bajar el valor de las monedas de India, Sudáfrica y Brasil, encareciendo sus importaciones. La restricción del crédito también está aumentando los costos de los préstamos para los gobiernos fuertemente endeudados.
Y no menos importante, China, que durante mucho tiempo fue el motor del crecimiento de muchos países, se ha convertido en una importante fuente de lastre. A medida que el gobierno chino amplía el cierre de actividades para hacer cumplir su política de cero covid, el resultado es una menor demanda de materias primas, piezas y productos acabados que se envían a China desde todo el mundo.
“Veo que se está desarrollando una tormenta perfecta en lugares como Yemen, y en muchos otros lugares del mundo”, dijo Philippe Duamelle, representante de UNICEF para Yemen. “Las familias tienen que tomar decisiones terribles”.
No hay suficiente pan
Una mañana muy calurosa en Douala, la ciudad más grande de Camerún, Michael Moki, un conductor de mototaxi, se acercó a una vitrina que contenía un montón de panecillos.
Moki, de 34 años, un hombre jovial y risueño, pidió 500 francos centroafricanos (unos 80 centavos de dólar) en panecillos, el desayuno para su familia de cinco personas. Cuando el vendedor le entregó la bolsa, la sonrisa se le borró de la cara.
“Tu pan se pone cada vez más chico, y el precio aumenta”, se quejó con el joven que estaba detrás del mostrador. “¿Crees que me voy a comer todo esto y quedar satisfecho?”.
“El precio de la harina ha subido”, respondió el vendedor.
Este tipo de intercambio se ha convertido en algo habitual en los mercados de toda África y partes de Asia.
Los combates en Ucrania han hecho que los agricultores de este país huyan de sus tierras, mientras que Rusia ha bloqueado los puertos ucranianos en el mar Negro, conductos vitales para las exportaciones. La semana pasada, el Programa Mundial de Alimentos advirtió que el cierre de los puertos amenazaba con empeorar la grave inseguridad alimentaria en Etiopía, Sudán del Sur, Siria, Yemen y Afganistán.
Rusia y Ucrania suministran todo el trigo que importan Somalia y Benín, y al menos dos tercios del suministro que llega a Tanzania, Senegal, la República Democrática del Congo, Sudán y Egipto, según una investigación de la Conferencia de las Naciones Unidas sobre Comercio y Desarrollo.
A nivel mundial, los precios de exportación del trigo y el maíz se dispararon más de un 20 por ciennto en el mes posterior a la invasión de Rusia a Ucrania, según el Programa Mundial de Alimentos.
Algunos economistas acusan a las multinacionales de la agroindustria de explotar el caos causado por la pandemia y la guerra para aumentar los precios más allá de lo establecido por la oferta y la demanda. Ghosh, la economista, citó pruebas de que la especulación financiera está haciendo subir aún más los precios de los alimentos.
En abril, los especuladores fueron responsables del 72 por ciento de la actividad de compra en el mercado de trigo de París, frente al 25 por ciento de antes de la pandemia, según datos analizados por Lighthouse Reports, una plataforma europea de periodismo colaborativo.
Muchos países pobres se enfrentan ahora una elección incómoda: aumentar el gasto para ayudar a sus poblaciones mientras aumentan sus deudas, o imponer la austeridad presupuestaria y cortejar el conflicto social. La semana pasada, el malestar público por la inflación acelerada durante una espiral de la crisis de la deuda ocasionó la caída del gobierno en Sri Lanka. Los riesgos de agitación parecen ser terribles en Túnez, Ghana, Sudáfrica y Marruecos, según advierte Oxford Economics en un informe reciente.
Para Moki, el conductor de mototaxi, la fuente de conflicto fue inmediata. Al volver a su apartamento de dos habitaciones, se encontró con la decepción de su esposa por el escaso botín para el desayuno.
El casero les ha subido el alquiler de unos apenas asequibles 50.000 francos (80 dólares) al mes a 75.000 francos (120 dólares), alegando el aumento de sus propios gastos.
“Las cosas se nos están poniendo muy difíciles”, dijo Moki.
Sacrificar al rebaño
A Sencer Solakoglu, un productor de lácteos en Turquía, lo presionan fuerzas que escapan a su control.
Los precios del forraje, como el heno, el maíz y la alfalfa, en gran parte importados de Rusia y Ucrania, se han duplicado y triplicado en los últimos meses. Sin embargo, el gobierno, temiendo el enojo del pueblo por la inflación, ha presionado a los agricultores para accedan a no subir los precios, lo que limita la capacidad de Solakoglu para recuperar sus costos.
Los hogares turcos, golpeados por una prolongada crisis económica, han reducido el consumo de leche, recortando las ventas de Solakoglu aproximadamente a la mitad.
Así es como Solakoglu, cuya granja se encuentra en las afueras de la ciudad turca de Bursa, se ha visto obligado a sacrificar 200 cabezas de su rebaño en los últimos meses.
“Hemos sacrificado todas las vacas que producían menos de 30 kilos de leche al día”, explica.
Este tipo de cálculos sombríos se han convertido en rutina en Turquía, un país familiarizado con las dificultades económicas.
Tras la crisis financiera mundial de 2008, los bancos centrales de las principales economías, como Estados Unidos y Europa, bajaron las tasas de interés hasta casi cero para estimular el crecimiento. Cuando los inversores internacionales buscaron mejores rendimientos, se volcaron hacia los llamados mercados emergentes, aceptando mayores riesgos a cambio de mayores recompensas.
Inflation F.A.Q.
What is inflation? Inflation is a loss of purchasing power over time, meaning your dollar will not go as far tomorrow as it did today. It is typically expressed as the annual change in prices for everyday goods and services such as food, furniture, apparel, transportation and toys.
What causes inflation? It can be the result of rising consumer demand. But inflation can also rise and fall based on developments that have little to do with economic conditions, such as limited oil production and supply chain problems.
Is inflation bad? It depends on the circumstances. Fast price increases spell trouble, but moderate price gains can lead to higher wages and job growth.
How does inflation affect the poor? Inflation can be especially hard to shoulder for poor households because they spend a bigger chunk of their budgets on necessities like food, housing and gas.
Can inflation affect the stock market? Rapid inflation typically spells trouble for stocks. Financial assets in general have historically fared badly during inflation booms, while tangible assets like houses have held their value better.
El caudillo turco, Recep Tayyip Erdogan, instó a sus secuaces a valerse de los préstamos internacionales para financiar enormes proyectos de construcción que mantuvieron el crecimiento de la economía.
En 2017, los inversores se preocuparon por el riesgo de impago que suponían las enormes deudas de las empresas turcas. Se deshicieron de la lira turca, haciendo que su valor se redujera en aproximadamente tres cuartas partes de su valor a finales del año pasado.
Esta era la historia antes de la invasión rusa de Ucrania y antes de que los bancos centrales de todo el mundo empezaran a subir las tasas de interés.
En abril, la lira volvía a caer, y la tasa de inflación de Turquía era de casi el 70 por ciento, su peor nivel en dos décadas.
Incluso en países con circunstancias menos graves, los agricultores se enfrentan a una aritmética malévola, ya que los precios de los alimentos de animales, los fertilizantes y los pesticidas aumentan.
En los últimos años, Indonesia ha importado cada vez más reservas de fertilizantes de Rusia. Como los precios de los fertilizantes se han duplicado en los últimos meses, los agricultores han limitado su aplicación, lo que ha disminuído sus cosechas.
“La situación actual es la peor que hemos visto”, dijo Ajat Sudrajat, un agricultor del distrito de Cipanas, en Java Occidental, una zona agrícola que abastece a Yakarta, la bulliciosa capital de Indonesia.
Deudas imposibles
Hace dos años, cuando Rubab Zafar y su esposo, Muhammad Ali, salieron de su pueblo en la zona rural de Pakistán para emprender una nueva vida en Islamabad, estaban llenos de optimismo.
“No había trabajo en el pueblo”, dice Zafar, de 31 años. “Islamabad es una gran ciudad, y pensamos que aquí habría alguna oportunidad para nosotros”.
En lugar de ello, han sufrido la pesadez de un país que lidia con deudas imposibles y una movilidad descendente.
Zafar perdió hace poco su trabajo de niñera, y conseguía trabajos ocasionales a medio tiempo. Su esposo trabaja en una aplicación de transporte. En conjunto, ganan unas 25.000 rupias al mes (unos 133 dólares), que apenas cubren el alquiler de su vivienda de una sola habitación en un barrio de clase trabajadora.
Están atrasados en el pago de la factura de la luz, lo que los coloca en la misma situación que el gobierno pakistaní, que ahora está en conversaciones con el Fondo Monetario Internacional para conseguir una extensión de un paquete de préstamos de 6000 millones de dólares.
Desde 2016, los pagos de la deuda externa de Pakistán se han inflado hasta representar el 38 por ciento de los ingresos del gobierno, que antes eran de aproximadamente el nueve por ciento, según los datos tabulados por Debt Justice, una organización de defensa en Inglaterra.
Los pagos de la deuda han absorbido dinero que, de otro modo, podría ayudar a personas como Zafar. En varias ocasiones, ha solicitado un subsidio en efectivo, solo para ser rechazada sin explicación.
Movilidad descendente
Brasil, un gran exportador, se presenta a menudo como un beneficiario del aumento de los precios de las materias primas.
Pero en las favelas de las principales ciudades de Brasil, donde la pobreza enmarca la vida cotidiana, la gente está concentrada en el aumento del precio del gas licuado de petróleo (GLP), el combustible para cocinar que se utiliza en el 96 por ciento de los hogares.
Desde febrero, el precio del tanque de gas ha aumentado casi un 10 por ciento, alcanzando su nivel más alto en dos décadas, según datos del gobierno.
“Es lo único de lo que hablamos”, dijo Vanderley de Melo Pereira, de 55 años, padre de dos hijos en Rocinha, un barrio popular de Río de Janeiro. “Desde que empezó la guerra en Ucrania, las cosas han empeorado”.
En toda América Latina, el desarrollo de la crisis amenaza con borrar décadas de progreso en la mejora del nivel de vida.
“No hay perspectivas de crecimiento”, dijo Liliana Rojas-Suarez, experta regional e investigadora principal del Centro para el Desarrollo Global en Washington. “Creo que vamos a tener otra década perdida”.
Ruth Maclean reportó desde Dakar, Senegal; Salman Masood desde Islamabad, Pakistán; Elif Ince desde Estambul; Flávia Milhorance desde Río de Janeiro; Muktita Suhartono desde Java Occidental, Indonesia; y Brenda Kiven desde Duala, Camerún. Renato Dias colaboró con este informe desde Río de Janeiro.
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Guerra Rusia-Ucrania
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Análisis de noticias
La invasión rusa de Ucrania fortalece a la OTAN
La solicitud de Suecia y Finlandia para formar parte de la alianza atlántica, tras décadas de neutralidad, es una clara declaración de que la invasión rusa de Ucrania ha puesto fin a una era de ilusiones europeas respecto a Moscú.
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Por Roger Cohen
Puedes seguir las últimas actualizaciones [en inglés] de la solicitud formal de Finlandia y Suecia de unirse a la OTAN aquí.
La decisión de Finlandia y Suecia de abandonar la neutralidad a la que se adhirieron durante décadas y solicitar su ingreso a la OTAN es el indicio más fuerte hasta ahora de un profundo cambio en Europa ante el agresivo proyecto imperial ruso.
Los dos Estados han dejado claro que creen que la amenaza de la Rusia del presidente Vladimir Putin será duradera, que no se acobardarán ante eso y que, tras la matanza rusa en Bucha, Ucrania, no hay lugar para los espectadores. La suya es una declaración de determinación occidental.
“El no alineamiento militar ha cumplido su cometido en Suecia, pero nuestra conclusión es que no nos funcionará tan bien en el futuro”, señaló el domingo la primera ministra sueca, Magdalena Andersson. “No es una decisión que deba tomarse a la ligera”.
Como los ejércitos finlandés y sueco ya están bien integrados en la OTAN, una de las razones por las que el proceso de solicitud puede ser rápido, el impacto inmediato del cambio de rumbo estratégico de los países a la luz de la invasión será menos práctico que político.
Esta es una nueva Europa en la que ya no hay posiciones intermedias. Los países están protegidos por la OTAN o están solos frente a una Rusia gobernada por un hombre decidido a afirmar por la fuerza el lugar de Rusia en el escenario mundial. Para Suecia, y especialmente para Finlandia, con sus 1303 kilómetros de frontera con Rusia, la decisión de Putin de invadir a un vecino no podía ser ignorada.
No eran los únicos. Alemania, una nación que en general es pacifista desde que emergió de los escombros de 1945, se ha embarcado en una inversión enorme en sus fuerzas armadas, así como en un intento para desprenderse de la dependencia energética de una Rusia que había considerado, si no inocua, al menos un socio comercial fiable.
“La ampliación de la OTAN nunca fue la causa de la decisión de Putin de invadir Ucrania, pero sí es una consecuencia”, comentó Nathalie Tocci, directora del Instituto de Asuntos Internacionales de Roma. “Suecia y Finlandia ahora ven una Rusia revanchista y revisionista de una manera mucho más peligrosa que durante la última parte de la Guerra Fría”.
Suecia y Finlandia consideraron que la neutralidad era lo mejor para sus intereses cuando se enfrentaron a la amenaza soviética, y en el caso sueco durante siglos antes de eso. No cambiaron de rumbo, aunque sí se unieron a la Unión Europea, en las más de tres décadas transcurridas desde el final de la Guerra Fría.
El cambio de ambos países en los últimos meses ha sido dramático, un indicio de cómo la determinación de Putin de hacer retroceder a la OTAN y debilitar el apoyo que se le brinda ha producido el efecto contrario: el renacimiento de una alianza que llevaba una generación buscando una razón convincente para existir.
Mientras que el año pasado no más de una cuarta parte de la población de Suecia y Finlandia apoyaba la adhesión a la OTAN, en la actualidad, esa cifra ha aumentado considerablemente, con el 76 por ciento en una encuesta reciente en Finlandia. El Partido Socialdemócrata de Suecia, el más grande del país y durante mucho tiempo bastión de la no alineación, ha aceptado la adhesión a la OTAN en un giro extraordinario.
“Putin se subió a un árbol y no sabe cómo bajar”, comentó Nicole Bacharan, analista de política exterior francesa. “Ahora se enfrentará a una OTAN más fuerte, más grande y más decidida”.
El artículo 3 del tratado constitutivo de la OTAN declara que los miembros deben “mantener y desarrollar su capacidad individual y colectiva de resistir un ataque armado” mediante “la autoayuda y la colaboración mutua continua y eficaz”. En el caso de Suecia y Finlandia, estas capacidades ya se han desarrollado ampliamente mediante una estrecha cooperación con la OTAN.
Carl Bildt, ex primer ministro y ministro de Relaciones Exteriores sueco, aseguró: “Estábamos bien encaminados a formar una relación más estrecha con la OTAN. Pero el 24 de febrero, cuando comenzó la invasión rusa de Ucrania, ese proceso en particular se aceleró”.
Y añadió: “Nuestra decisión refleja la opinión de que Rusia seguirá siendo un lugar complicado durante mucho tiempo, y la guerra en Ucrania será bastante larga, con un liderazgo errático y muy revisionista en el Kremlin durante el futuro previsible”.
Cuando se le preguntó si Suecia temía que Rusia tomara represalias, Bildt dijo que “nunca se sabe con Rusia, pero es probable”.
La valoración de que la guerra de Ucrania puede ser larga es ampliamente compartida en Europa. Putin no solo se enfrentó a su vecino; se enfrentó a Occidente y a un Estados Unidos retratado como un “imperio de la mentira”.
Alemania tardó unos 20 años desde el Tratado de Versalles de 1919 en responder a la humillación percibida con el envío de la maquinaria bélica del Tercer Reich a través de la frontera de sus vecinos, lo que desencadenó la Segunda Guerra Mundial. El resentimiento de Putin por la aparente humillación de la desintegración del imperio soviético tardó unos 30 años en desembocar en una invasión a gran escala de Ucrania.
Parece poco probable que el presidente ruso dé marcha atrás, aunque su guerra haya ido mal hasta ahora.
En la práctica, tanto Finlandia como Suecia han convivido durante mucho tiempo con las armas nucleares rusas en Kaliningrado, el enclave ruso situado cerca de ahí, entre Polonia y Lituania, en la costa del Báltico.
“Estos países están acostumbrados a las violaciones rusas en su espacio aéreo, saben que los riesgos están ahí”, declaró Tocci. “Pero las ganancias de seguridad con la OTAN son incomparablemente mayores que cualquier riesgo adicional”.
Sin embargo, Putin ha aludido en más de una ocasión a la sofisticada gama de armas nucleares de Rusia, y ha sugerido que no dudaría en utilizarlas si lo provocan. Esa amenaza no solo existe para Finlandia y Suecia ahora que abandonan la no alineación militar, sino para toda Europa y más allá.
Tocci habló durante una visita a Estonia, uno de los tres Estados bálticos que formaban parte de la Unión Soviética y que se incorporaron a la OTAN en 2004. “Aquí hay una alegría general por el hecho de que el mar Báltico ahora sea un mar de la OTAN, y para los estonios, las decisiones de Finlandia y Suecia parecen una reivindicación”, aseguró.
Durante mucho tiempo, incluso hasta la víspera de la invasión rusa, Europa ha estado dividida. Los países cercanos a la frontera rusa —como los países bálticos y Polonia— se tomaban en serio la amenaza rusa por su amarga experiencia histórica, mientras que los países más occidentales, como Alemania y Francia, estaban más decididos a disfrutar de los dividendos de la paz del final de la Guerra Fría que a tomar con seriedad las ambiciones de Putin.
Estas ilusiones persistieron incluso después de que el mandatario ruso anexionara Crimea en 2014, además de desencadenar una guerra en la región oriental de Donbás, en Ucrania, ese mismo año y utilizara la fuerza militar para triunfar en Siria, implementando métodos brutales perfeccionados en Chechenia muchos años antes y evidentes desde febrero en Ucrania.
Al final, los países más cercanos geográficamente a Rusia, y más inmediatamente amenazados por ella, tenían razón. Finlandia y Suecia lo han visto de cerca.
Europa ahora está muy unida en su determinación de resistir a Putin y asegurarse de que no gane la guerra en Ucrania. Estados Unidos, que tenía sus propias ilusiones rusas, ha vuelto a centrarse en Europa y está decidido no solo a salvar a Ucrania sino a debilitar a Rusia. No son ambiciones a corto plazo.
“Tenemos una Europa transformada”, afirmó Bildt. “Tendremos una OTAN más fuerte, con un mayor gasto en defensa, más cohesionada en lo político, con un sentido de propósito. También tendremos una Unión Europea más fuerte, con más complementariedad con la OTAN”.
Europa, por supuesto, también tendrá que lidiar con los desafíos económicos y otros aspectos que genera cualquier guerra larga. Y los países en el medio —básicamente, Moldavia y Georgia, atrapados en una tierra de nadie al margen de Rusia sin la protección de la OTAN— se enfrentarán a desafíos peligrosos.
Finlandia y Suecia han aprendido una lección fundamental de Ucrania. Tras el anuncio de la OTAN en 2008 de que Ucrania y Georgia “se convertirán en miembros de la OTAN”, una decisión tomada sin apenas considerar cómo o cuándo lograr ese objetivo, la espinosa cuestión de la adhesión de Ucrania quedó flotando por los líderes occidentales que no querían provocar más a Putin.
Esto no hizo ninguna diferencia para el cálculo de Putin. Invadió Ucrania igualmente, con el invento de una amenaza nazi y el argumento de que la estatalidad ucraniana era un mito. Suecia y Finlandia no iban a sufrir el mismo destino por una moderación equivocada. “Aprendieron la lección”, dijo Tocci.
Queda por saber cómo se bajará Putin de su árbol. El mandatario calificó la decisión finlandesa como un “error” e insistió en que no había ninguna amenaza rusa para el país. También cortó el suministro ruso de electricidad a Finlandia. No hay señales de que vaya a apartarse de su convicción de que la fuerza acabará consiguiendo los objetivos estratégicos de Rusia.
“Incluso si Putin se da cuenta de que ha cometido un error, dudo que lo admita”, opinó Bildt. “Las consecuencias serían demasiado trascendentales. No se trata de un pequeño error. Fue un error estratégico catastrófico de primer orden”.
Roger Cohen es el jefe del buró de París del Times. Fue columnista del diario de 2009 a 2020. Ha trabajado para el Times durante más de 30 años y se ha desempeñado como corresponsal y editor en el extranjero. Es un estadounidense naturalizado que se crio en Sudáfrica y el Reino Unido. @NYTimesCohen
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Le Figaro
Supporter frappé par Patrick Vieira: enquête ouverte et vague de réactions en Angleterre
Ce jeudi, Patrick Vieira a donné un coup de pied à un supporter adverse qui le chambrait après un envahissement de terrain lors de la rencontre opposant Everton à Crystal Palace.
La polémique enfle en Grande-Bretagne. L'ex-Bleu Patrick Vieira met au sol d'une balayette un supporter d'Everton qui l'avait pris à partie: la police britannique a ouvert une enquête vendredi sur l'altercation, dernière en date d'une série sur les terrains qui inquiète le foot anglais. Plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent l'ancienne gloire de l'équipe de France, entraîneur de Crystal Palace, se diriger vers la sortie du terrain dans le chaos, au milieu des supporters des Toffees célébrant la victoire 3-2 à domicile (et le maintien en Premier League) de leur équipe, pourtant menée 2-0 à la pause.
Pris à partie par un jeune homme, Vieira finit par se retourner et lui assène un coup de pied balayette, qui l'envoie au sol, avant d'être bousculé par quelques autres fans, puis accompagné vers la sortie du terrain. Dans un communiqué, la police du Merseyside (nord-ouest de l'Angleterre) a indiqué n'avoir reçu aucune «plainte formelle» mais «enquêter sur une altercation survenue sur le terrain de Goodison Park à l'issue du match Everton-Crystal Palace jeudi». «Nous travaillons avec Everton FC pour rassembler toutes les images de vidéosurveillance disponibles et nous parlons aux témoins», a-t-elle ajouté.
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Après cette défaite, Crystal Palace est 13e de Premier League. Everton, grâce à sa victoire, est remonté au 16e rang avec 39 points, s'assurant de rester en première division la saison prochaine. Selon l'agence Press Association, la fédération de football anglaise (FA) va également étudier l'incident, que Vieira a refusé de commenter.
Le précédent Cantona en 1995
En janvier 1995, Eric Cantona avait été exclu huit mois et condamné à 120 heures de travaux d'intérêt général pour un geste de kung-fu incomparablement plus violent: pied droit et crampons au visage puis coup de poing asséné sous le maillot de Manchester United à un supporter de Crystal Palace, Matthew Simmons, qui l'insultait depuis le bord de la tribune. Cette fois, c'est plutôt la consternation concernant les abus visant les joueurs qui domine dans les réactions.
Le Sun a déploré des «scènes affreuses», disséquant l'incident grâce aux images filmées par le téléphone du supporter frappé par Vieira: on y entend le jeune homme insulter l'entraîneur avant de lui adresser un doigt d'honneur. Le Mirror évoque des «images honteuses (qui) révèlent l'ampleur de l'agression» dont aurait été victime l'ex-Bleu. Sur Sky, le commentateur Dion Dublin a lui aussi défendu Vieira: «On ne peut pas bousculer les entraîneurs, les joueurs, toucher les joueurs et leur hurler à la figure». «Il faut arrêter de laisser les supporters entrer sur le terrain, c'est trop dangereux», a estimé l'ancien international anglais.
«Une nouvelle soirée honteuse pour le football» pour la presse anglaise
Au delà du seul cas de Vieira, le Daily Mail a dénoncé «une nouvelle soirée honteuse pour le football», relevant les incidents intervenus au terme de plusieurs matches ces derniers jours. Le plus grave a eu lieu mardi soir, quand un supporter de Nottigham Forest a donné un coup de tête sur le terrain au joueur de Sheffield United Billy Sharp, ce qui lui a valu d'être condamné à 24 semaines de prison. «Les scènes à Nottingham Forest étaient choquantes, tout comme à Everton. Je pense que nous nous dirigeons en terrain dangereux, où quelque chose pourrait se produire au cours d'un match et avoir des conséquences terribles», s'est inquiété l'entraîneur de Newcastle, Eddie Howe.
Les coachs de Premier League défendent Vieira
Le problème, selon lui, «c'est l'agression contre l'adversaire, les regroupements autour d'une ou deux personnes»: «Nous devons agir vite pour éviter une possible tragédie». La Ligue anglaise de football (EFL), qui gère les droits pour les divisions 2 à 4 du football anglais, a promis cette semaine d'étudier la manière de gérer les mouvements de foule, par exemple en réduisant les capacités des stades si nécessaire. Frank Lampard, l'entraîneur d'Everton, a lui-même apporté son soutien à Vieira en disant «avoir de la peine pour Patrick» et décrivant une situation «pas facile». «Si c'est fait de la bonne manière, je suis d'accord pour que les supporters restent sur le terrain et en profitent», a toutefois souligné l'ex-milieu de terrain de Chelsea. Selon lui, «tant que tout le monde se comporte bien et que nous n'assistons pas à des scènes comme celles de l'autre soir, laissez-les vivre leur moment». «C'est l'essence même du football», a-t-il ajouté.
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LE SCAN SPORT - Everton s'est imposé jeudi soir lors des dernières minutes du match ce qui a valu un envahissement de terrain. Provoqué par un fan, Patrick Vieira a perdu ses nerfs.
New York Times - World
Así ven los televidentes rusos la guerra en Ucrania
Por Stuart A. ThompsonMay 17, 2022
Para los espectadores occidentales, la invasión de Rusia a Ucrania se ha desarrollado como una serie de violentos ataques salpicados de equivocaciones estratégicas. Pero en la televisión rusa, esos mismos acontecimientos fueron procesados como sucesos positivos, una interpretación respaldada por un embrollo acelerado de opiniones y mentiras.
Buena parte de los medios de comunicación de Rusia está fuertemente controlada por el Kremlin y la televisión estatal funge como portavoz del gobierno. Los reportajes críticos sobre la guerra han sido criminalizados.
Según los especialistas en desinformación, la complicada y en ocasiones contradictoria narrativa de la televisión rusa sobre la guerra no solo tiene como objetivo convencer a los espectadores de que su versión de los acontecimientos es cierta. Por lo regular, el propósito es confundirlos y generar suspicacia para que no sepan qué creer.
The New York Times analizó más de 50 horas de imágenes de televisión para exponer cómo se les mostraba la guerra a los rusos a través de los medios de comunicación del país.
14 DE ABRIL
Misiles ucranianos provocan el naufragio de un preciado buque ruso
Rusia afrontó una pérdida importante cuando el Moskva, su emblemático crucero lanzamisiles, naufragó tras ser atacado a mediados de abril. Las autoridades ucranianas señalaron que el buque fue alcanzado por dos misiles antibuque Neptuno. Esta semana, el Times informó que Estados Unidos proporcionó los trabajos de inteligencia que ayudaron a que Ucrania ubicara y atacara el barco. Los medios de comunicación independientes rusos fuera del país informaron que fallecieron cerca de 40 hombres y que otros 100 estaban heridos.
No obstante, en los medios rusos estatales, los programas noticiosos minimizaron el ataque estratégico de Ucrania mediante una narrativa que han modificado con el paso del tiempo.
Al principio, el Ministerio de Defensa ruso aseveró que el buque se dañó después de que un incendio a bordo había propiciado que estallaran algunas municiones. El informe decía que el barco estaba siendo remolcado a la orilla y que la tripulación había sido evacuada.
Después, los medios rusos informaron que el barco se había hundido durante una tormenta mientras era remolcado. En un segmento también se mostró a una fila de marineros rusos ilesos que fueron presentados como la tripulación del Moskva, sana y salva.
La narrativa rusa sobre el Moskva
Para el Kremlin, la pérdida se suma a sus crecientes desafíos para transmitir una impresión positiva de la guerra en casa. Mientras que los medios de comunicación rusos han desestimado o minimizado repetidamente las bajas civiles ucranianas, las propias bajas rusas —y las familias en duelo que dejan a su paso— son más difíciles de ignorar para el Kremlin.
Rusia reconoció el número total de muertos por primera vez en marzo, dejando claro a los espectadores rusos que la guerra también implicaría pérdidas internas. Pero incluso esos informes subestimaron las bajas rusas, según los expertos estadounidenses. Aunque es difícil obtener cifras exactas de bajas durante una guerra, las agencias de inteligencia occidentales calculan que las pérdidas militares rusas podrían ascender a 10.000 muertos y 30.000 heridos.
2 DE ABRIL
Los cadáveres en las calles de Bucha
Cuando las fuerzas rusas se retiraron de la zona de los alrededores de Kiev, la capital de Ucrania, circularon imágenes explícitas que mostraban cadáveres de civiles tirados en las calles. En Bucha, un suburbio de Kiev, se encontraron algunos civiles con las manos atadas o con disparos de arma de fuego en la cabeza. Estas imágenes generaron reiteradas peticiones para que se formularan cargos de crímenes de guerra contra Rusia.
Pero en la televisión rusa esos materiales fueron presentados como un montaje, y los conductores de televisión analizaron las imágenes y el video en busca de elementos para desenmascarar la supuesta farsa.
En un video, los periodistas rusos señalaron que la ropa de algunos civiles muertos estaba demasiado limpia como para haber estado en las calles durante varios días, lo que implicaba que los civiles no podían haber sido asesinados durante la ocupación rusa. Un comunicado del Ministerio de Defensa que se transmitió en el noticiario nocturno Vremya decía que los cuerpos no tenían señales de descomposición y que la sangre de las heridas no se había coagulado.
“Todo eso es una prueba irrefutable de que las fotos y los videos de Bucha son otro montaje del régimen de Kiev para que los medios de comunicación occidentales saquen provecho”, decía el comunicado del ministerio.
Sin embargo, las nítidas fotografías que manejaron los medios occidentales mostraban que los cuerpos tenían claras señales de putrefacción.
Otro informe noticioso señaló que en las imágenes de Bucha aparecían algunos cuerpos moviéndose, lo cual se mencionó como una prueba de que los cadáveres eran falsos. Un video mostraba un espejo retrovisor en el que se veía un cuerpo que parecía moverse después de que pasaba el auto. Pero en varias fotografías tomadas en el lugar por fotógrafos occidentales se veía que los cuerpos de esa zona tenían muestras claras de descomposición. Al parecer, la sensación de movimiento era resultado de la distorsión del espejo, la cual también afectaba los edificios alrededor del cuerpo.
Posteriormente, la afirmación de que los cuerpos de las calles eran parte de un montaje entró en conflicto con una narrativa totalmente distinta promovida en la televisión rusa: que los civiles sí habían sido asesinados, pero que los soldados ucranianos fueron quienes los mataron.
Para ello, el Canal 1 de la televisión estatal rusa presentó una complicada línea de tiempo alternativa, en la que seleccionó imágenes que apoyaban la afirmación de que nadie había muerto hasta días después de que las tropas rusas huyeron de la región.
La línea de tiempo alternativa de Rusia
Los investigadores de la desinformación afirman que este tipo de narrativas dispersas pueden abrumar a los espectadores y sembrar dudas, incluso si la audiencia no está persuadida por ninguna afirmación específica.
9 DE MARZO
Una maternidad bombardeada
Rusia se ganó el repudio internacional después de bombardear un hospital de maternidad en Mariúpol, una ciudad portuaria del sur. Las imágenes de mujeres embarazadas heridas, a quienes transportaban por los terrenos calcinados del hospital o ayudaban a bajar las maltrechas escaleras del lugar, dejaron claro a los espectadores occidentales que la guerra tenía un costo para la población civil.
No obstante, en Rusia, ese ataque fue calificado como una mentira.
En una avalancha de alegatos que duró varios días, la televisión rusa diseccionó las escenas y planteó muchas dudas sobre la narrativa occidental, casi siempre utilizando las mismas imágenes vistas en Occidente para proponer diferentes explicaciones de lo ocurrido.
En los medios occidentales, circularon sobre todo las imágenes de dos mujeres. Una de ellas, Marianna Vyshemirskaya, una influente que sobrevivió al ataque y luego dio a luz a una niña. La otra, que no ha sido identificada, fue fotografiada en una camilla y después la agencia Associated Press informó que había fallecido. En un segmento, los periodistas rusos afirmaron que ambas eran la misma mujer. Después, Vyshemirskaya negó ser la mujer que estaba en la camilla.
En otro segmento transmitido en la televisión rusa, dijeron que las víctimas que estaban siendo evacuadas del hospital eran soldados del batallón ucraniano de extrema derecha Azov, una unidad de la guardia nacional de Ucrania que tiene vínculos con el movimiento neonazi del país. Pero en las imágenes captadas por los periodistas occidentales se veía que las víctimas eran mujeres y que algunas llevaban ropa color caqui que se parecía un poco a los uniformes de los soldados.
Las narrativas alternativas de Rusia
Posteriormente, Vyshemirskaya le dio una entrevista a Denis Seleznev, un bloguero ucraniano que respalda el movimiento separatista de la región del Donbás, al este de Ucrania. Los fragmentos que se transmitieron en la televisión rusa no se centran en las heridas de la mujer, sino en el batallón Azov y afirman que este grupo militar ocupó el hospital antes de que sucediera el bombardeo.
Los periodistas occidentales no reportaron que en la escena se hubiera encontrado alguna prueba de que Azov usara el edificio como base, y un informe de abril emitido por la Organización para la Seguridad y la Cooperación en Europa calificó el ataque contra el hospital como un delito de guerra.
Al transmitir la entrevista de Vyshemirskaya, junto con un video que ella publicó en Instagram, los medios de comunicación rusos se enfocaron en su descripción de los soldados de Azov, presentándolos como ocupantes beligerantes que exigían comida.
“Dijeron que no habían comido durante cinco días”, dijo. “Nos quitaron la comida y dijeron: ‘Ustedes pueden cocinar más’”.
Con frecuencia, los medios rusos y el Kremlin han hecho hincapié en el movimiento neonazi de Ucrania para justificar la invasión. El presidente de Rusia, Vladimir Putin, señaló que uno de sus objetivos principales era la “desnazificación de Ucrania”.
Pese a que el batallón de Azov fue fundado en 2014 por grupos ultranacionalistas y neonazis de Ucrania, los expertos afirman que ese grupo ha dejado de ser tan extremista debido a la presión de las autoridades. Según los especialistas que monitorean a la extrema derecha, el movimiento neonazi no es una fuerza importante en Ucrania y señalan que una prueba de ello es la elección de Volodímir Zelenski, quien es judío, como presidente de Ucrania.
4 DE MARZO
Ataque a la central nuclear de Zaporiyia
A principios de marzo, las fuerzas rusas se aproximaron a la planta nuclear más grande de Europa. Una escaramuza con las fuerzas ucranianas derivó en un incendio en ese complejo, el cual, según Zelenski podía dar como resultado “el fin de Europa”. El fuego fue extinguido, pero las autoridades ucranianas acusaron a Rusia de “terrorismo nuclear”.
Sin embargo, a los espectadores rusos les contaron otra historia: que soldados ucranianos habían asaltado las instalaciones y prendido fuego al edificio antes de huir. Les dijeron que las fuerzas rusas estaban defendiendo la planta de los “saboteadores ucranianos”, de acuerdo con un comunicado del gobierno que se repitió en los medios estatales.
En las imágenes publicadas algunas semanas después, se veía que la central de energía estaba funcionando de manera normal, y algunas tomas realizadas por drones mostraban a los trabajadores llegando a un centro impecable y pasando de manera ordenada por los retenes de seguridad.
“Mientras sigue en marcha la operación militar especial, la planta de energía nuclear no ha dejado de funcionar ni un solo segundo”, señaló Alexei Ivanov, un reportero de Vremya, el noticiario nocturno del Canal 1. “Y ahora se ha fortalecido”. Ivanov también mencionó que los guardias rusos “no interfieren con el funcionamiento de la planta”.
Un soldado entrevistado en las instalaciones señaló que “los empleados de la planta muestran cierto respeto” y que los trabajadores “mantienen el orden y la disciplina en su trabajo”.
En la televisión estatal, con frecuencia se sigue afirmando que a Ucrania le está yendo mejor bajo el control de Rusia, lo cual apuntala el cuestionable argumento de Putin de que los soldados rusos fueron enviados para proteger a los ciudadanos ucranianos.
La visión de Rusia sobre Zaporiyia
France24 - World
France to announce government reshuffle on Friday
Issued on: 20/05/2022 - 08:37
FRANCE 24
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France's new government lineup will be announced at 4:15pm French time (GMT+2) on Friday, the presidency said, with the new cabinet set to meet on Monday.
The announcement came four days after Elisabeth Borne, the outgoing labour minister, was named premier, becoming the first woman to head the French government in more than 30 years.
The government reshuffle was widely expected following the re-election of President Emmanuel Macron in April and ahead of legislative elections next month.
The centrist Macron will need a legislative majority to push through his domestic agenda following his re-election, with a new left-wing alliance and the far-right threatening to block his programme.
The last woman premier, Edith Cresson, briefly headed the cabinet from May 1991 to April 1992 under president François Mitterrand.
Borne, 61, is seen as an able technocrat who can negotiate prudently with unions, as the president embarks on a new package of social reforms that include a rise in the retirement age which risks sparking protests.
(FRANCE 24 with AFP)
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In the papers
Candidate for MP from Macron's party withdraws amid domestic violence scandal
The Debate
Can Macron renew himself? New term begins with change of French prime minister
FRENCH POLITICS
France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’
Le Figaro
Aux Pays-Bas, un village autogéré vise l’autosuffisance alimentaire et énergétique
Caroline De MaletREPORTAGE - Oosterwold, la plus grande ferme urbaine au monde, suscite la curiosité de toutes parts.
De notre envoyée spéciale à Almere (Pays-Bas)
Ce soir, Jan-Albert et Shirley ont dressé une grande tente en forme de tipi au centre de laquelle une belle flambée réchauffe la vingtaine de convives de leur restaurant éphémère. De quoi leur permettre d’arrondir leurs revenus, parallèlement à leur activité de chambres d’hôtes et de vignerons.
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Cette famille avec deux enfants fait partie des pionniers de l’aventure d’Oosterwold, un village surgi de terre en 2015, dans le polder de Flevoland, à cinq mètres sous le niveau de la mer, à la force du poignet de ses habitants. «À cinquante, nous avons dû nous-mêmes construire les routes, installer l’électricité, le système d’assainissement, acheminer les câbles pour internet…» Un travail de titan qui n’est pas sans rappeler les luttes incessantes contre les inondations et les tempêtes de leurs ancêtres de l’ancienne île voisine de Schokland.
Une agriculture locale
Cette initiative revient à la municipalité d’Almere - dont dépend Oosterwold - ville nouvelle située à une demi-heure d’Amsterdam, dans le cadre de son expansion. L’idée était de donner une grande liberté à ses habitants dans leurs choix d’urbanisme et d’architecture. Une vision très éloignée de la culture hollandaise, très stricte en la matière.
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Il ne restait plus aux habitants de cette communauté surnommée «Freeland» qu’à faire du village de leurs rêves une réalité. Avec une contrainte imposée à tous, qu’ils soient sage-femme ou kiné: au moins la moitié de leur terrain (2000 mètres carrés en moyenne) doit être dédiée à l’agriculture locale. Tout comme Marjolin a son jardin potager, Barbara partage le sien avec ses voisins. Le restaurant Atelier Feddan d’Imkerij sert les fruits et légumes de saison de son jardin sous serre et le miel de ses abeilles. La famille Amber a de son côté préféré adopter deux alpagas dont elle récupère la laine et le fumier. Entre des maisons en bois et d’autres au style industriel, des appartements font face à la ferme qui se dresse au centre du village.
En attendant l’ouverture de l’école, dont la première pierre vient d’être posée, des parents font classe à domicile, par petits groupes d’une dizaine, tandis que les plus grands se rendent au lycée à Almere en bus ou à vélo.
«Un meilleur équilibre de vie au grand air»
Alors, Oosterwold: un repaire de néohippies? Jan-Albert s’en défend: «La majorité d’entre nous a un travail à plein temps et aspire simplement à un meilleur équilibre de vie au grand air.» Le village s’est fixé comme objectif d’être autosuffisant en alimentation. D’où la mise en place récente d’une coopérative, qui fournit aux habitants les graines et les conseils pour cultiver leur lopin, répartit les plantations entre ses membres et les distribue en circuits courts, notamment au supermarché local et même à Almere.
Notre production devrait à terme subvenir à 10% des besoins d’Almere
«30 à 40% des habitants devraient nous rejoindre, estime Jan-Albert, son président. Notre production devrait à terme subvenir à 10% des besoins d’Almere» (20.000 habitants).
Oosterwold revendique déjà son autosuffisance en énergie. Le gaz y est banni. Grâce à quelques poêles à bois et les mégawatts issus des panneaux solaires du quartier réinjectés dans le réseau, 90% des habitants ont une facture d’électricité nulle.
De l’utopie à la réalité
«L’expérience est un succès et attire des visiteurs du monde entier», se félicite Sander Berkhout, de la mairie d’Almere. Et le village se développe à grands pas, même si les deux tiers des parcelles restent à construire, sur 4300 hectares au total. Le prix du terrain a été multiplié quasiment par quatre depuis le début (à 100 euros le mètre carré aujourd’hui), mais reste encore quatre à cinq fois inférieur aux prix du marché, ce qui le rend particulièrement attractif.
Seul bémol dans ce tableau idyllique: «La planification est faite par les habitants, des amateurs. Et il y a ceux qui ne respectent pas leurs engagements, explique Sander Berkhout. Par exemple, un gros producteur de carottes vend ses récoltes à l’extérieur, mais on va lui parler.»
À lire aussiDiplômés de Polytechnique, ils ont choisi de devenir berger, maraîcher ou herboriste-cueilleur
L’équation énergétique n’est toutefois pas complètement résolue. «La plupart des foyers ont une voiture, même souvent deux», reconnaît Jan-Albert. «Il y a beaucoup de bus et de Tesla», tient à préciser de son côté Sander Berkhout. À terme, la zone, qui s’étend sur 4300 hectares, accueillera 15.000 maisons hébergeant 30.000 résidents. Cela représente encore beaucoup de voitures. Même si ce sont des véhicules électriques. L’utopie est en marche, mais le chemin à parcourir pour y parvenir est encore long.
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Burkini dans les piscines : feu vert à Grenoble après un vote municipal serré
La délibération a été adoptée avec une courte majorité de 29 voix pour, 27 contre et deux abstentions, au terme de 2 heures 30 de débats parfois tendus.
Regarder la vidéoUn rapport au vitriol sur les classes de CM1 et CM2
DÉCRYPTAGE - Devoirs à la maison, outils pédagogiques, manuels… D’une école à l’autre, l’enseignement est très variable, créant de fortes inégalités.
L'autoroute A7 de nouveau ouverte après l'accident d'un poids lourd transportant des matières dangereuses
L'autoroute avait été fermée dans les deux sens mercredi, un camion-citerne accidenté répandant des produits toxiques sur les voies.
France24 - World
Live: Kyiv orders troops holed up in Mariupol's Azovstal steelworks to stop fighting
Issued on: 20/05/2022 - 06:24
FRANCE 24
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Alison SARGENT
Kyiv has ordered the remaining Ukrainian troops still holed up in Mariupol's besieged Azovstal steelworks to stop fighting and Russia has pledged to create new military bases in response to NATO expansion. Earlier, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said the renewed Russian offensive in Ukraine’s Donbas had turned the eastern region into “hell”. Follow FRANCE 24’s liveblog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).
3pm: Russia says it fulfilled obligations on Eurobond coupon payout in full
The Russian finance ministry on Friday said it has fulfilled obligations on paying coupons on two issues of Eurobonds in full.
The ministry said it channelled $71.25 million on coupon payout for dollar-denominated Eurobonds maturing in 2026 and 26.5 million euros ($28 million) on papers due in 2036. The national settlement depository has received the funds the ministry channelled, it said.
2:54pm: Finland says Russia suspending natural gas supplies
Russia will cut off natural gas to Finland after the Nordic country that applied for NATO membership this week refused President Vladimir Putin's demand to pay in rubles, the Finnish state-owned energy company said Friday, the latest escalation over European energy amid the war in Ukraine.
Finland is the latest country to lose the energy supply, which is used to generate electricity and power industry, after rejecting Russia's decree. Poland and Bulgaria were cut off late last month but had prepared for the loss of natural gas or are getting supplies from other countries.
Putin has declared that “unfriendly foreign buyers” open two accounts in state-owned Gazprombank, one to pay in euros and dollars as specified in contracts and another in rubles. Italian energy company Eni said this week that it was “starting procedures” to open a euro and a ruble account.
The European Commission, the European Union's executive arm, has said the system does not violate EU sanctions if countries make a payment in the currency listed in their contracts and then formally signal that the payment process is concluded. But it says opening a second account in rubles would breach sanctions.
2:43pm: G7 countries provide nearly $20 billion to Ukraine
Germany’s finance minister says the Group of Seven leading economies and global financial institutions are providing $19.8 billion in aid to bolster Ukraine’s public finances.
Finance Minister Christian Lindner told reporters Friday that $9.5 billion of the total was mobilised at meetings of the G-7 finance ministers in Koenigswinter, Germany, this week.
He said the goal is to ensure that Ukraine’s financial situation does not affect its ability to defend itself against Russia’s invasion.
2:22pm: Turkey's Erdogan to speak to Finland as NATO application row simmers
Turkish President Recep Tayyip Erdogan said he will speak to Finland on Saturday, while maintaining his opposition to Finnish and Swedish NATO membership bids over their history of hosting members of groups Ankara deems "terrorists".
Finland and Sweden formally applied to join NATO on Wednesday, following Russia's invasion of Ukraine.
Erdogan said he had discussed the issue with the Dutch prime minister on Friday and would also speak to Britain on Saturday. He did not specify the people he would speak to in Finland and Britain.
1:32pm: Troops holed up in Azovstal steelworks ordered to stop fighting, Ukrainian army chief says
Kyiv has ordered the remaining Ukrainian troops still holed up in Mariupol's besieged Azovstal steelworks to stop fighting, a commander of a battalion leading the trapped units said Friday.
"The higher military command has given the order to save the lives of the soldiers of our garrison and to stop defending the city," Denys Prokopenko said in a video on Telegram. He said there was an "ongoing process" to remove fighters who had been killed from the plant.
1:20pm: Russian gas supplies to Finland will be suspended from Saturday
Russia's Gazprom has informed Finland that it will halt natural gas flows from Saturday morning, Finnish state-owned gas wholesaler Gasum said on Friday.
12:11pm: Russia to create new military bases in response to NATO expansion
"By the end of the year, 12 military bases and units will be deployed in the Western Military District," Russian Defence Minister Sergei Shoigu told his ministry and army officials, noting "the growth of military threats on Russia's borders" and laying the blame with NATO and the US.
12:05pm: Moscow says the conquest of the Lugansk region is 'almost complete'
The Russian Defence Minister said that 1,908 Ukrainian soldiers holed up in the Azovstal steelworks in Mariupol have surrendered. "The liberation of the Lugansk People's Republic is almost complete," he said, adding that "units of the Russian armed forces, together with divisions of the People's Militia of the Lugansk and Donetsk People's Republics, are continuing to increase control over the territories of the Donbas."
11:33am: Judge presiding over first Ukraine war crimes trial says verdict will be announced Monday
Viktor Ovsyannikov, the defence lawyer of the Russian soldier appearing in the first Kyiv war crimes trial, said his client was not guilty of premeditated murder and war crimes, even though he has admitted to killing a civilian, and asked for him to be acquitted.
Russian soldier Vadim Shishimarin said he was “truly sorry” for his actions.
The judge presiding over this trial said the verdict will be announced on Monday.
10:55am: Russian parliament to consider allowing over-40s to sign up for military
In a sign of Russia's urgent need to bolster its war effort in Ukraine, its parliament said on Friday that it would consider a bill to allow Russians over 40 and foreigners over 30 to sign up for the military.
8:57am: Germany’s lower house backs €40-billion supplementary budget to fund Ukraine costs
Germany's parliamentary budget committee approved plans on Friday to take out almost €40 billion euros ($42.3 billion) in additional debt this year to fund costs stemming from the fallout of the war in Ukraine.
7:46am: Luhansk’s regional governor says Russian shelling has killed 13 civilians
Russian shelling in Ukraine’s eastern region of Luhansk has killed 13 civilians over the past 24 hours, Serhiy Gaidai, the regional governor, said on Friday.
Twelve were killed in the town of Sievierodonetsk, where a Russian assault has been unsuccessful, he said. The town and the city of Lysychansk are in an area where Russian troops have launched an offensive.
7:25am: US approves a $40-billion aid package for Ukraine
Ukranian President Volodymyr Zelensky said that the renewed Russian offensive in Ukraine’s Donbas had turned the eastern region into “hell” and thanked the US for approving a $40-billion aid package for Ukraine.
I praise the 🇺🇸 Senate's approval of the Additional Ukraine Supplemental Appropriations Act of 2022. $ 40 billion is a significant 🇺🇸 contribution to the restoration of peace and security in Ukraine, Europe and the world. We look forward to the signing of the law by @POTUS
May 19, 20222:55am: Blinken accuses Russia of using food as a weapon
Blinken told a UN Security Council meeting called by the United States that the war has halted maritime trade in large areas of the Black Sea and made the region unsafe for navigation, trapping Ukrainian agricultural exports and jeopardising global food supplies.
Blinken said the meeting, which he chaired, was taking place “at a moment of unprecedented global hunger” fuelled by climate change and COVID-19 “and made even worse by conflict.”
Since Russia’s invasion on February 24, he said, its naval operations have sought to control access to the northwestern Black Sea and the Sea of Azov and to block Ukrainian ports, which the United States assesses to be “a deliberate effort” to block safe passage and shut down shipping.
(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)
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Truth or Fake
Was Ukraine's Zelensky honoured by Poland with a stamp?
The France 24 Interview
'Don't trust Putin,' says Ukraine's ex-president Poroshenko after Azovstal evacuation
Perspective
'In the mind of a hero': Biographers of Ukraine's Zelensky explore his rise and appeal
Valeurs Actuelles
Qui ne resquille pas n’est pas marseillais
Fraude : « nom commun désignant un acte malhonnête fait dans l’intention de tromper en contrevenant à la loi ou aux règlements », selon le Larousse. À Marseille, il serait possible de définir cette pratique comme faisant partie de la culture locale. En 2021, la RTM (Régie des transports métropolitains) estimait que 28 % des voyages effectués sur son réseau n’avaient pas été réglés par les usagers. Soit plus d’un trajet sur quatre fait sans validation d’un ticket ou d’une carte de transport. Pas étonnant que ceux qui payent se sentent seuls : « Je prends rarement le métro, 2 ou 3 fois par an, mais je l’ai pris récemment pour aller de la place Castellane au palais Longchamp et j’ai eu l’impression d’être la seule à payer. À côté de moi, plusieurs personnes sont passées par-dessus les barrières ou derrière quelqu’un », raconte une mère de famille.
Même sentiment pour un usager régulier de la ligne 2 de métro, qui relie les stations Gèze et Sainte-Marguerite-Dromel en passant par Joliette, Saint- Charles, Noailles, Castellane et le Rond-Point-du-Prado : « Je prends le métro quotidiennement et quelle que soit l’heure à laquelle je franchis le portique d’entrée, il y a toujours plusieurs personnes qui passent sans payer. Certaines demandent à ceux qui ont un ticket si elles peuvent se faufiler avec eux, d’autres se gênent moins et se collent à la personne de devant pour passer en force. » Il ajoute : « Aux heures de moindre affluence et dans certaines stations comme Bougainville, que je fréquente régulièrement, je pense qu’il y a plus de fraudeurs que de payeurs. » Même constat dans le bus et dans le tramway, où voyager sans payer est encore plus aisé puisqu’il n’y a même pas de tourniquet à enjamber ou de porte à franchir.
Défier l’autorité est un jeu, un frisson
Une fraude qui ne peut pas entièrement s’expliquer par le fait que la cité phocéenne est une ville pauvre et que grand nombre de ses habitants sont en difficulté. D’autant moins qu’à Marseille, le prix des transports en commun est loin d’être exorbitant. Un ticket, au prix fort, valable une heure quels que soient le trajet et les modes de transports employés, ne coûte que 1,70 euro. De plus, il existe des tarifs réduits pour les familles nombreuses, les chômeurs, les étudiants, les stagiaires, les seniors, les enfants… Dans bon nombre de cas, l’abonnement mensuel revient à moins de 25 euros. Soit moins de 1 euro par jour pour se déplacer en illimité sur l’ensemble du réseau.
Preuve également qu’il ne s’agit pas d’un problème d’argent, il n’est pas rare de voir des groupes de jeunes monter dans le tramway sans payer pour seulement une station, soit environ 300 mètres. Une distance faisable à pied pour des individus de moins de 25 ans, qui préfèrent souvent frauder et chahuter pour se faire remarquer de l’ensemble de la rame pendant quelques minutes que marcher. La fraude est ici une sorte de jeu. Défier l’autorité, s’affranchir des usages, être dans l’illégalité, un frisson.
Dans certaines stations, il y a plus de fraudeurs que de payeurs
Du côté de la RTM, en revanche, l’heure n’est pas à la rigolade. La fraude est un véritable problème. En 2021, elle représentait « un manque à gagner de 28 millions d’euros », selon Catherine Pila, la présidente de l’opérateur de transports en commun local. La régie essaie de trouver de nouvelles solutions, comme l’indiquait sa présidente à nos confrères de la Provence : « Nous allons changer de méthode : ces agents ne seront plus postés après les tourniquets mais seront mobiles dans les rames de métro. Ça sera pareil dans les bus et les tramways, c’est un signal fort. » Un signal fort qui risque malheureusement d’avoir un impact très faible.
Le nombre de contrôleurs et leur champ d’action sont trop insuffisants pour avoir de réelles répercussions. Les agents vérificateurs n’ont pas le droit de contrôler l’identité des contrevenants pour dresser les procès verbaux. Beaucoup le savent et donnent un faux nom et une fausse adresse lorsqu’ils se font attraper. Ainsi, les amendes n’arrivent jamais à destination et restent impayées. Quel que soit le dispositif qu’elle mettra en place, si la loi n’ accorde pas plus de pouvoir à ses contrôleurs, la Régie des transports métropolitains ne pourra pas faire régner l’ordre sur son réseau. Et, les fraudeurs seront toujours intouchables.
Savoir stationner en toute illégalité
Bien sûr, la fraude n’est pas l’apanage des transports en commun. Elle concerne d’autres secteurs et notamment celui du stationnement. Depuis le 1er janvier 2018, la SAGS (Société d’assistance et de gestion du stationnement) « utilise des voitures pour contrôler automatiquement les infractions au stationnement payant ». Ces véhicules électriques appelés Scancars circulent dans tout Marseille, « scannent automatiquement les plaques d’immatriculation de tous les véhicules stationnés et, lorsque le système détecte un véhicule en infraction, il oriente un agent verbalisateur qui va établir le FPS (forfait post stationnement) », autrement dit, l’amende. Un système très efficace. Tellement efficace que certains conducteurs reçoivent parfois plusieurs contraventions dans la même journée ou une contredanse pour un arrêt de seulement cinq minutes.
Pour éviter cela, il suffirait de payer… Mais, à Marseille, le stationnement en surface est très onéreux. Parfois, plus que dans un parking souterrain. Dans certaines zones, un ticket d’horodateur pour deux heures trente de stationnement coûte 17 euros. De quoi en refroidir plus d’un. Pour les usagers qui n’ont pas 70 euros à dépenser à chaque fois qu’ils passent une journée garés en centre-ville, il a donc fallu chercher des solutions. Et ils en ont trouvé plusieurs. Se garer sur des places qui n’en sont pas et qui ne peuvent pas, par conséquent, être contrôlées par les voitures de la SAGS, en double file, sur des trottoirs, sur des bateaux, sur des places de livraison ou autre est la première.
Vient ensuite la dissimulation de la plaque d’immatriculation. Pour cela, il suffit de laisser dépasser un morceau de papier de son coffre, d’accrocher un masque à sa plaque, de coller un flyer ou un ruban adhésif sur l’un des caractères de l’immatriculation ou tout simplement de tordre un peu sa plaque minéralogique. Car, seule une petite zone masquée suffit à rendre impossible le travail des agents SAGS circulant en Scancars.
Je prends toujours un ticket PMR [Personne a mobilité réduite] et je n’ai jamais d’amende
Autre méthode largement répandue, la méthode dite “PMR”. Depuis le 18 mai 2015, « les personnes handicapées ou à mobilité réduite munies d’une des deux cartes de stationnement [carte mobilité inclusion stationnement ou carte européenne de stationnement, NDLR] (ou les personnes les accompagnant) peuvent utiliser gratuitement et sans limitation de durée toutes les places de stationnement ouvertes au public », comme précisé sur le site du ministère de la Transition écologique. Pour bénéficier du stationnement gratuit, les personnes porteuses de l’une de ces cartes doivent uniquement prendre un ticket PMR à l’un des horodateurs de la zone où elles garent leur véhicule. Lorsqu’une voiture verbalisatrice passe, l’association entre l’immatriculation et le ticket est faite et aucune amende n’est envoyée au propriétaire de la voiture. Un système très simple mis à disposition des personnes handicapées dont certains conducteurs marseillais savent très bien tirer profit.
La fraude, plus bénéfique que risquée
En effet, nombreux sont ceux qui se déclarent PMR pour stationner gratuitement dans la ville. Bien que ce genre de pratique puisse être verbalisé d’une contravention de 135 euros, le risque d’être contrôlé est quasiment nul. La balance bénéfice-risque penche largement du côté du bénéfice. « Je n’utilise pas souvent ma voiture mais quand cela m’arrive et que je dois me garer dans le centre, je prends toujours un ticket PMR. Cela doit faire un an que je fais ça et je n’ai jamais eu d’amende. Et, même si je me faisais attraper de temps en temps, je serais largement gagnant », confie, sans scrupule, Éric, 40 ans, commercial. Comme lui, ils sont nombreux à ne voir aucun problème à agir de la sorte. Ils préfèrent garder leur argent plutôt que de le donner à la ville, la RTM, l’État… À Marseille, l’intérêt personnel prime souvent sur l’intérêt collectif.
Autre fraude dans la cité phocéenne : il est encore possible de fumer dans certains cafés, les terminaux de carte Bleue des restaurants sont souvent en panne, des enseignes proposent de payer en espèces pour faire l’économie de la TVA, les trottinettes électriques peuvent accueillir jusqu’à trois personnes et redescendre toute la rue Paradis à contresens, se garer en double file est la norme… Une situation qui ne risque pas de s’améliorer avec le temps car même les personnes habituellement respectueuses des règles sont de plus en plus tentées de les enfreindre. Elles en ont assez « d’être toujours les dernières servies car trop honnêtes ». À force de laisser faire, la gangrène se propage. Un nivellement par le bas dans les règles de l’art.
Le Figaro
Vacances d'été 2022 : calanques, gorges de l'Ardèche... Ces coins de France qui seront saturés (et nos alternatives)
DÉCRYPTAGE - La majorité des Français passeront cet été encore leurs vacances dans leur pays, où les touristes étrangers font leur grand retour. L'Hexagone regorge de pépites touristiques, alors pourquoi tous s'agglutiner sur les mêmes sites en juillet et en août ? Dix idées pour élargir ses horizons.
Ces vacances d'été 2022 seront aux couleurs bleu-blanc-rouge pour 65% des Français encore, souligne, entre autres études concordantes, un sondage Opinion Way pour Liligo, publié le 17 mai. Ainsi, à l'image des deux précédentes saisons placées sous le signe du Covid-19, des lieux déjà très courus seront sans doute pris d'assaut en France. La carte postale sans personne en arrière-plan sous un ciel bleu azur ? À jeter aux oubliettes, du moins pour juillet et août. Cette surfréquentation a d'ores et déjà amené plusieurs sites touristiques à se lancer dans le «démarketing». Comme son préfixe le laisse deviner, ce terme désigne une stratégie d'anti-promotion, dans le but de protéger un espace naturel.
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Précurseur dans cette démarche, le parc national des Calanques passe une étape supérieure cet été 2022 : l'une de ses criques, la plus fragilisée, ne sera accessible que sur réservation à partir de fin juin. C'est la première fois qu'un site naturel fait l'objet d'une telle expérimentation au sein de l'Hexagone, par mesure de protection. Les autres calanques resteront ouvertes à la foule. Alors pour éviter de se retrouver tous au même endroit pendant les vacances scolaires, voici notre sélection de plans B.
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La Côte Bleue plutôt que les calanques de Marseille (Bouches-du-Rhône)
Le best-seller. Avec son eau translucide et ses falaises immaculées sous un ciel bleu azur, la calanque de Sugiton est bien connue des Marseillais. Mais à partir du dernier week-end de juin, ce coin de paradis ne sera accessible que sur réservation, gratuitement, via l'application Mes Calanques . Il faudra présenter son QR code à des éco-gardes positionnés sur les sentiers d'accès, comme pour le passe sanitaire. Un maximum de 300 personnes aura l'autorisation d'y étaler leur serviette chaque jour, contre... 2000 lors des pics de fréquentation les deux étés précédents. Ces deux petites plages de galets séparées par un rocher sont victimes d'érosion : les racines des pins se déchaussent et le sol cède du terrain à la mer. « Le niveau de fréquentation est 30 à 40% supérieur aux années antérieures, même en hiver », alerte François Bland, directeur du parc national qui fête ses dix ans cette année 2022.
L'alternative. La Côte Bleue, au nord de Marseille, a elle aussi ses calanques, accessibles en train puis à pied. Un parc marin permet de les découvrir en randonnée palmée autour de Carry-le-Rouet. Activité gratuite sur réservations en juillet et août, auprès des offices du tourisme de Carry-le-Rouet (tél.: 04 42 13 20 36), ou de Martigues (tél.: 04 42 42 31 10).
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La valleuse d'Antifer plutôt que les falaises d'Étretat (Seine-Maritime)
Le best-seller. Face à l'affluence touristique, des visuels de falaises ont été retirés des dépliants de l'office de tourisme du Havre-Etretat. L'objectif : ne pas donner envie aux instagrameurs de s'approcher trop près du bord pour prendre juste pour une photo, d'autant que quelques précédents tragiques se sont produits récemment... L'aiguille chère à Arsène Lupin a encore attiré 1,1 million de touristes, pour 1200 habitants. Rues bondées, parkings complets et bouchons sont le lot de la plus célèbre plage de galets de Normandie. La série Lupin de Netflix, avec l'acteur Omar Sy en tête de gondole, lui a donné un sacré coup de projecteur. Nul ne sait pour l'heure si Étretat servira de nouveau de décor pour la troisième saison, attendue fin 2022.
L'alternative. Avant d'acquérir le Clos Lupin à Étretat, l'auteur Maurice Leblanc séjourna cinq étés à Vaucottes, dans une valleuse voisine. De là, il partait pour de longues marches. L'une d'elles le menait à la valleuse d'Antifer, au Tilleul, la plus belle plage de la côte d'Albâtre. Partez en balade dans les pas du père d'Arsène Lupin avec le guide naturaliste Cyriaque Lethuillier (natterra.fr ; tél. : 06 82 77 87 55).
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La vallée de l'Eyrieux plutôt que les Gorges de l'Ardèche et Vallon pont d'Arc (Ardèche)
Le best-seller. Les vacanciers ont été nombreux l'été dernier à pagayer dans les gorges de l'Ardèche . Ils franchissent l'arche naturelle du pont d'Arc en se faufilant au milieu des baigneurs, avant de se retrouver canoë contre canoë devant le premier rapide. À moins de prendre le large avant 8 heures le matin, ou de prendre le large pour deux jours, avec un départ un peu plus tard, après la foule, un bivouac sous les étoiles et de longues baignades (https://www.pontdarc-ardeche.fr, tél.: 04 28 91 24 10). Autre conseil : privilégier la journée du samedi, moins fréquentée en raison du calendrier des locations, ainsi que le début de semaine.
L'alternative. Plus au nord de l'Ardèche, la vallée secrète de l'Eyrieux se descend en canoë, en partie, ou à vélo le long de la Dolce Via, élue meilleure véloroute d'Europe en 2020 par les Pays-Bas. Chez le glacier Terre adélice (tél. : 04 75 65 43 00), régalez-vous d'une boule châtaigne - marrons confits, au parfum de l'Ardèche ! Deux nouvelles haltes gourmandes jalonnent l'itinéraire : le quai des Haltes, dans l'ancienne gare de Chalencon, qui propose des paniers pique-nique à base de produits locaux ainsi qu'un petit escape game, des jeux en plein air et un service de location de vélo (quaideshaltes.fr; tél.: 09 81 93 67 96 ; 06 23 01 32 78) ; et le food-truck paysan « L'Assiette du Jardin », en contrebas de champs en terrasse où est récolté le menu du jour, possibilité de camping à la ferme, à Saint-Michel-de-Chabrillanoux (tél.: 07 87 98 86 34).
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Le Suhalmendi plutôt que la Rhune au Pays basque (Pyrénées-Atlantiques)
Le best-seller. Environ 350 000 voyageurs grimpent chaque année à bord du train à crémaillère de la Rhune, soit le record d'affluence touristique au Pays basque. Ce sommet continue à connaître une affluence record depuis 2020, avec son lot de pottoks effrayés et de déchets éparpillés dans la nature. Dans la ligne de mire : des randonneurs qui lâchent sans laisse leurs chiens et veulent caresser les brebis, quand ils ne coupent pas à travers des tourbières. Des incendies avaient fragilisé le site en 2021. Il est encore l'heure, ces vacances 2022, de laisser la montagne se reposer.
L'alternative. Plutôt que dans un train, on grimpe dans un véhicule tout-terrain électrique, surnommé l'araignée des montagnes, pour croiser sur des sentiers peu fréquentés les fameux porcs pie noir du Pays basque, le Kintoa. Rando Eko Pays basque propose des sorties sur les flancs d'une montagne certes de plus faible altitude, le Suhalmendi, mais qui offre un panorama à 360 degrés sur la Rhune et le littoral (à partir de 55 €, rando-eko.com). Une boucle de huit kilomètres(environ trois heures) y mène également à pied.
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Les ocres de Bruoux plutôt que celles du Colorado provençal (Vaucluse)
Le best-seller. Son paysage aux allures de Far-West a fait le bonheur des Instagrameurs en mal de voyages lointains… Dans le Luberon, à Rustrel, le Colorado provençal a vu sa fréquentation décupler durant les deux déconfinements précédents... Un surtourisme qui a fragilisé ce site composé à 90 % de sable et à 10 % de pigment, sans compter les dangers du parking sauvage face au risque élevé d'incendie dans le Vaucluse. Depuis le printemps 2022, le site Internet officiel affiche en temps réel le taux d'occupation de l'ancienne mine d'ocre. Si les sentiers sont encore saturés, les parkings peuvent être maintenus fermés et seul le site internet ou le serveur vocal atteste de l'ouverture (tél.: 06 43 97 76 06 / 04 90 75 04 87). Il est alors préférable de décaler sa visite, ces fermetures temporaires dureront en moyenne deux heures. Une mesure bien plus restrictive voit le jour durant les mois de juillet et août 2022 : l'accès au Colorado se fera exclusivement sur réservation, en ligne, de 8 heures à 13 heures pour les voitures, avec un accès sans réservation de 13 heures à 19 heures.
L’alternative. Offrez-vous une pause fraîcheur dans les galeries souterraines des mines de Bruoux, où le format de visite guidée limite la fréquentation (9,50 €, réservation obligatoire, minesdebruoux.fr). Avec l'écomusée Okhra (okhra.com, tél.: 04 90 05 66 69), cette mine fait partie des lieux recommandés cet été 2022 par l'application Waze à ses usagers en cas de forte affluence au Colorado provençal, dans le cadre d'un partenariat inédit mené avec le centre régional du tourisme Provence-Alpes-Côte d'Azur. L'automobiliste voit s'afficher sur l'écran de son smartphone des suggestions en cas de surfréquentation, afin d'améliorer la gestion des flux touristiques.
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Conques-Toulouse plutôt que la Via Podiensis
Le best-seller. Le tronçon Le Puy-en-Velay (Haute-Loire) - Conques (Aveyron) est l'un des plus beaux et des plus empruntés de la Via Podiensis. Cette voie du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle devrait attirer de nombreux marcheurs en quête de sens ces vacances d'été 2022, de nouveau une année jacquaire. La Saint-Jacques est tombée un dimanche, le 25 juillet, en 2021, une année sainte prolongée de douze mois par le pape François en raison de la pandémie. L'occasion de remettre les compteurs à zéro : selon la loi de l'Eglise, si vous marchez jusqu'au tombeau de l'apôtre, vous recevrez alors la pleine indulgence de vos pêchés…
L'alternative. Conques-Toulouse représente un voyage inédit à travers l'Aveyron et le Tarn, entre la via Podiensis et le chemin d'Arles. Riche en patrimoine jacquaire, cette variante médiévale fréquentée dès le XIIIe siècle est proposée par Via Compostela (à partir de 970 €). Elle chemine au milieu des causses, des bastides et des vignes.
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Roscoff (Finistère) plutôt que Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)
Le best-seller. La Bretagne s'impose plus que jamais comme une destination refuge pour les Français, enchaînant les records de nuitées. Et Saint-Malo est l'une des villes françaises les plus recherchées par les internautes, selon une étude du comparateur de voyage Likibu en mai dernier. Sa belle plage du Sillon se distingue ce même mois de mai comme la plage la mieux notée de France sur Google, selon holidu.fr. Quant à son Grand Aquarium, il arrive en tête du classement des sites les plus visités de Bretagne en 2021, avec Océanopolis à Brest... La cité corsaire demeure le fleuron touristique de cette région où la fréquentation a connu une hausse de 32% en 2021 par rapport à 2020. Revers de la médaille, une marée humaine déambule dès les beaux jours entre ses remparts.
L'alternative. Roscoff , dans le Finistère, est aussi une cité corsaire, moins prisée des touristes hormis le week-end du 20 août, rendez-vous de la fête de l'oignon de Roscoff ! Le plus British des ports bretons abrite de belles maisons en granit, témoignages des richesses glanées par les capitaines pirates au cours de leurs épopées maritimes à partir du XVIe siècle...
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Soulac-sur-Mer ou le port de Talais plutôt que le Bassin d'Arcachon (Gironde)
Le best-seller. La fréquentation a bondi de 20% l'été dernier sur la presqu'île du Cap Ferret, sur le bassin d'Arcachon . Sur l'eau, la saison précédente, les opérations de contrôles maritimes s'étaient multipliées en raison d'une recrudescence de bateaux et de jet skis. Cette année non plus, vous ne serez pas seuls sur la dune du Pilat et le banc d'Arguin, les pieds dans le sable.
Les alternatives. Dans le Nord Médoc, Soulac-sur-Mer a, elle aussi, ses villas de style néocolonial. Avant de vous poser sur ses immenses plages le long de l'Atlantique, offrez-vous les mêmes festins d'huîtres que dans le bassin. Côté estuaire de la Gironde, vous flânez le long du même type de cabanes perchées sur leurs pilotis, non pas tchanquées comme sur l'île aux Oiseaux, mais à carrelets, du nom de leur filet carré…
Seconde option : le film Les Petits Mouchoirs de Guillaume Canet a contribué à rendre populaire le Cap Ferret, où Marion Cotillard a encore été vue récemment Chez Hortense, l'une de leurs adresses favorites. L'acteur Jean Dujardin, également au casting, avait, lui, été aperçu au Relais de Sophie (lerelaisdesophieenguinguette.fr, tél.: 06 37 63 08 84), dans le petit de port de Thalais, près de Soulac-sur-Mer où il a ses habitudes, dans le Haut Médoc. Laure Manaudou et Jérémy Frérot se sont aussi attablés dans cette guinguette en bord de chenal, où l'on s'offre le même festin d'huîtres que dans le bassin… Proche des plages océanes, ce village typiquement médocain est bordé de cabanes blanches et bleues où l'on flâne à l'écart de l'agitation estivale. Côté estuaire de la Gironde, vous vous promenez le long du même type de cabanes perchées sur leur pilotis, non pas tchanquées comme sur l'île aux Oiseaux, mais à carrelets, du nom de leur filet carré… Une autre option : le sentier des chevreuils sportifs, une balade de cinq kilomètres dans la réserve naturelle de Hourtin, en bordure d'un lac qui n'a rien à envier au bassin d'Arcachon, eau douce et criques désertes en prime.
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L'Indre ou la Via Allier plutôt que la Loire à vélo (Indre-et-Loire)
Le best-seller. La Loire à vélo reste la star des véloroutes, même si elle commence à être talonnée par la Vélodyssée et la ViaRhôna. Son parcours de 900 kilomètres laisse de la marge pour garder ses distances, le nez dans le guidon. Mais cela peut parfois bouchonner, comme à Savonnières, entre Tours et le château de Villandry, où la piste se rétrécit à la confluence du Cher et de la Loire. En 2021, près de 100.000 cyclistes, 97.539 exactement, y ont convergé, soit une augmentation de 8 %...
Les alternatives. Première option : l'Indre à vélo relie Tours à Châteauroux via un itinéraire bucolique bordé de platanes, telle une carte postale des années 1950. Ce voyage est lui aussi jalonné de châteaux prestigieux où mettre pied à terre : Azay-le-Rideau, Chenonceau, Loches…
Seconde alternative, la Via Allier démarre au Bec d'Allier, près de Nevers (Nièvre), la confluence de la Loire et de l'Allier, et pique plein sud jusqu'à Langogne, en Lozère, au plus près de la source de l'Allier. Le site Internet de cette toute nouvelle véloroute de l'Auvergne a été finalisé ce début mai. Le parcours remonte la rivière sur 435 kilomètres au fil de plaines alluviales, de petites cités de caractères telle Châteldon et des volcans d'Auvergne. Le dénivelé devient plus important en fin de circuit, avec en point d'orgue les Gorges de l'Allier.
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La vallée de Vallorcine plutôt que le Mont-Blanc (Haute-Savoie)
Le best-seller. Avec plus de 6 millions de visiteurs, le toit de l'Europe reste le troisième site naturel le plus visité au monde. Les alpinistes chevronnés peuvent en faire l'ascension, tandis que les randonneurs effectuent le tour du massif en une semaine à dix jours, à saute-frontière entre la France, l'Italie et la Suisse. Le maire de Saint-Gervais lance régulièrement des alertes face à la surfréquentation du Mont-Blanc . Les touristes chinois seront de nouveau aux abonnés absents cette année en Haute-Savoie. mais peut-être pas les Coréens et les Américains. Si la montagne française connaît un afflux inédit l'été, avec un taux d'occupation en hausse de 10,5% entre 2019 et 2021, Chamonix a toujours accueilli davantage de vacanciers en juillet et en août qu'en hiver, avec le succès estival de son ultratrail...
L'alternative. Située au-dessus de la vallée de Chamonix, la vallée de Vallorcine , étymologiquement la vallée des Ours, se révèle bien plus sauvage face à un panorama somptueux sur la chaîne du Mont-Blanc. Les gentianes de Koch y sont en ce moment en pleine floraison, un peu en avance. On y part en randonnée pour la journée ou sur plusieurs jours, avec deux refuges où faire étape : celui de Loriaz, ancien alpage au cœur du massif des Aiguilles Rouges (refuge-loriaz.com, à partir de 44 € en demi-pension, tél.: 06 52 53 69 73), et celui de la Pierre à Bérard, comme caché au fond de la vallée (à partir de 14 € la nuitée, tél.: 04 50 54 62 08 / 06 08 83 62 42). Arrêt gastronomique recommandé au Café Comptoir, en début ou à la fin de son excursion alpine (lecafecomptoir.com, tél.: 04 50 18 72 43).
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Publié en mai 2021, cet article fait l'objet d'une mise à jour
Koh Mak et Koh Kood en Thaïlande : deux îles loin du tourisme de masse de Phuket
Ancrées au nord-est du golfe de Thaïlande, à la lisière du Cambodge, Koh Mak et Koh Kood, satellites de la très fréquentée Koh Chang, pourraient se révéler comme deux joyaux insulaires du Royaume.
La Corse côté montagne : nos meilleures expériences à la belle saison autour de Corte
Avec 120 sommets de plus de 2000 m, la montagne corse n'a rien à envier aux massifs du Continent. En été, ses grands espaces constituent un formidable terrain de jeu ainsi qu'une alternative convaincante à un séjour sur la côte.
Valeurs Actuelles
Les professionnels du foie gras dénoncent une “provocation indécente” de Peta
La proposition ne fait pas rire le Cifog (Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras), qui la juge « indécente » au regard des difficultés rencontrées par le secteur. L’association animaliste Peta a en effet envoyé à l’organisation, lundi 16 mai, une proposition d’aide financière pour la reconversion au « faux gras », une alternative végétale. Une offre faite dans un contexte particulier, rappelle France Bleu. « La grippe aviaire fait des ravages en France : depuis 2000, plus de 122 millions d’oiseaux ont été abattus dans notre pays pour tenter d’enrayer la propagation de la maladie », explique l’association sur son site.
Peta accusée de « profiter » de la crise
Une reconversion vers la version végétale « éviterait la possibilité d’une pandémie dévastatrice made in France », juge Peta. « Profiter de la situation des éleveurs de palmipèdes gras c’est une honte, une provocation indécente, et cela me met en colère », a réagi auprès de France Bleu Marie-Pierre Pé, présidente du Cifog. La politique d’abattages préventifs en cas de détection d’un cas de grippe aviaire a en effet de lourdes conséquences pour les éleveurs. Le Cifog avait déjà évoqué une crise « d’une extrême gravité », s’interrogeant sur l’efficacité des mesures mises en place.
De son côté Péta, a déclaré « pouvoir comprendre » cette réaction « mais là il s’agit d’une proposition qui serait la meilleure solution à la fois pour les animaux et à la fois pour les agriculteurs ».
Landes : les dernières actualités
France24 - World
France, Germany, Belgium report first monkeypox cases amid unusual spread in Europe
Issued on: 20/05/2022 - 14:58
NEWS WIRES
France, Belgium and Germany on Friday reported their first cases of monkeypox, joining several other European and North American nations in detecting the disease, endemic in parts of Africa.
Monkeypox was identified in a 29-year-old man in the Ile-de-France region, which includes Paris, who had not recently returned from a country where the virus is circulating, France's health authorities said Friday.
Separately, the German armed forces' microbiology institute said it has confirmed the virus in a patient who developed skin lesions -- a symptom of the disease.
And in Belgium, microbiologist Emmanuel Andre confirmed in a tweet that the University of Leuven's lab had confirmed a second of two cases in the country, in a man from the Flemish Brabant.
With the growing number of detected cases in several European countries, Germany's health agency Robert Koch Institute has urged people returning from West Africa, and in particular gay men, to see their doctors quickly if they notice any chances on their skin.
The rare disease -- which is not usually fatal -- often manifests itself through fever, muscle aches, swollen lymph nodes, chills, exhaustion and a chickenpox-like rash on the hands and face.
The virus can be transmitted through contact with skin lesions and droplets of a contaminated person, as well as through shared items such as bedding and towels.
The World Health Organization (WHO) has said it was looking closely at the issue and in particular that some of the cases in the UK appeared to have been transmitted within the gay community.
Cases of monkeypox have also been detected in Italy, Portugal, Spain and Sweden as well as in the United States and Canada, leading to fears that the disease -- normally concentrated in Central and West Africa -- may be spreading.
Monkeypox usually clears up after two to four weeks, according to the WHO.
(AFP)
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Dozens of cases of monkeypox in North America, Europe since early May
Ivory Coast detects first Ebola case in 25 years
Measles cases surge 80% as Covid interrupts vaccination campaigns
Valeurs Actuelles
“On ne peut plus respirer” : les Marseillais excédés par la “décharge” au marché aux puces de Gèze
C’est une véritable « décharge » aux abords du marché aux puces de Gèze. Depuis huit ans, des vendeurs à la sauvette jettent leur marchandise invendue directement sur la voie publique ou le trottoir. Et cela exaspère de plus en plus les riverains du 15e arrondissement de Marseille. Auprès de BFM Marseille Provence, vendredi 20 mai, les habitants du quartier ont exprimé leur ras-le-bol : « Marseille ce n’est pas comme ça. Marseille, c’est la ville du soleil. Regardez maintenant, on ne peut plus respirer. »
« Ils jettent et ce n’est pas ramassé »
Un autre riverain a jugé que le maire socialiste de la cité phocéenne, Benoît Payan, avait « l’air un peu feignant ». D’autres dénoncent les incivilités des vendeurs à la sauvette : « Là-bas, au fond, c’est la décharge, c’est tout ce qu’ils n’ont pas vendu. Ils jettent et ce n’est pas ramassé », a affirmé un habitant en train de montrer l’étendue des déchets à BFM.
La mairie dans le viseur
Certains habitants tentent, à travers un collectif de citoyens, de changer les choses. En vain. « On demande à ce que ce soit collecté par la Métropole, on a envoyé un engagé au quotidien et ils nous répondent que s’ils n’ont pas l’appui de la police, ils ne pourront pas venir », a indiqué un Marseillais qui essaie de faire monter le dossier. BFM Marseille Provence a contacté Jean-Yves Sayag, conseiller de la Métropole, délégué aux déchets sauvages. Ce dernier a pourtant indiqué que le nettoyage des rues continuait à être pratiqué. Mais « le pouvoir de police dépend de la mairie centrale et non de la métropole ». Ainsi, le problème est sans fin, puisque seule la mairie de Marseille est en mesure de mobiliser la police pour imposer des amendes et mettre en place des règles adaptées.
Marseille : les dernières actualités
France24 - World
Cannes war films delve into France’s painful colonial legacies
Issued on: 19/05/2022 - 22:01
Benjamin DODMAN
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The Cannes Film Festival explored the devastating human cost of war and colonisation in Philippe Faucon’s Algerian War film “Les Harkis” and the Omar Sy-starring “Father and Soldier”, whose director Mathieu Vadepied sat down for an interview with FRANCE 24.
In November 1998, just months after France’s multi-racial football team lifted its first World Cup title, another legacy of the country’s colonial history passed away quietly in a faraway village north of Dakar, in Senegal.
Abdoulaye Ndiaye, who died aged 104, was the last of the Tirailleurs, the Senegalese riflemen who fought for their colonial masters in the trenches of northern France during World War I. He died just one day before France’s then-president, Jacques Chirac, was due to decorate him with the Legion of Honour in belated recognition of his services.
The failure to acknowledge Ndiaye’s sacrifice during his lifetime has stuck with French director Mathieu Vadepied ever since, inspiring the long-gestating project that has finally come to completion at the Cannes Film Festival.
“It felt like a symbol of France’s failure to recognise the Tirailleurs and tell their story,” said the director, a day after his film opened the festival’s Un Certain Regard sidebar to hearty applause.
Cannes Film Festival © FRANCE24
Vadepied, who has travelled and worked in Senegal and elsewhere in Africa, said he felt a duty to exhume the history of the Tirailleurs. His film is a tribute to the young men of Senegal and other French colonies who were snatched from their homes and forced to fight in a war that meant nothing to them, for a “motherland” whose language most didn’t speak.
While the film’s original title, “Tirailleurs”, has evocative power in French, its English version highlights the director’s concern to approach war through an intimate focus on a father’s relationship with the son he is desperate to protect. “Lupin” star Omar Sy, the son of Senegalese immigrants, plays a weary village farmer who enrols in the army to watch over his son after he is forcefully conscripted by the French.
Vadepied stressed the importance of rooting his story in Senegal and keeping an intimate gaze on the film’s protagonists while giving war itself a distinctly unspectacular treatment.
“I needed to start my story in Africa, to give a flavour of the protagonists’ lives before war and how the colonial experience came to shatter their world. I wanted the beauty and musicality of the Peul language to give a specific texture to the characters,” he said.
“We know the history of the war, but not that of the Tirailleurs,” Vadepied said, highlighting cinema’s “mission to educate, to pass on stories and historical memories, while also interrogating the society we live in.” He added: “The story of France’s colonial troops needs to be recognised and told, to allow subsequent generations to identify with this history too.”
As Sy, the son of Senegalese immigrants, told the audience at the Cannes premiere, “We don’t have the same (historical) memory, but we share the same history.”
The abandonment of Algeria's Harkis
“After this battle, you will no longer be indigenous, you will be French!” yells an officer in one of the film’s rare battle scenes, moments before the Tirailleurs leap out of the trenches and charge into muddy no-man’s land, soon to be mowed down by enemy fire. Similar empty promises were at the heart of Philippe Faucon’s “Les Harkis”, which screened in Cannes on Thursday, part of the Directors’ Fortnight running parallel with the festival.
The veteran French director, who was born to a French-Algerian pied-noir mother, has focused his latest work on the Algerian Muslims – known as Harkis – who served as auxiliaries in the French army during the country’s gruesome war of independence between 1954 and 1962.
The movie’s Cannes premiere coincides with the 60th anniversary of the end of a conflict that left open wounds on either side of the Mediterranean, and comes just months after President Emmanuel Macron asked for “forgiveness” on behalf of France for the abandonment of the Harkis.
>> Read more: Algerians and French share their stories of the Algerian War
“Join France, she will not betray you,” says an officer early in the film as reluctant recruits line up to enrol in the Harki units – some to feed their families, others out of loyalty to France or to avenge a family member killed by independence fighters. Little do they know that the government in Paris is about to negotiate a way out of the bloody conflict, leaving them behind.
When the French government eventually pulled its forces out, it left a majority of the Harkis to fend for themselves, despite earlier assurances that it would look after them. Trapped in Algeria, many were massacred as the country's new rulers took brutal revenge. Thousands of others were placed in camps in France, often with their families, in degrading and traumatising conditions.
Like Vadepied’s film, “Les Harkis” is not a conventional war film. It is less interested in the battle scenes than in the physical and emotional impact of war on its characters, and the heart-wrenching decisions they are compelled to make in the hope of preserving their livelihoods and those of their loved ones.
The movies talk about different wars, different epochs, and two countries with very different experiences of French rule. But they share a common concern for the human cost of war and colonisation, and for the need to confront troubled histories that continue to poison both France’s politics and its relations with its former colonies.
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L'Humanité
Les doutes existentiels d’un petit aide comptable à Lisbonne
Nos recommandations culturellesTHÉÂTRE Avec « le livre de l’intranquillité » David Legras propose un voyage dans l’imaginaire torturé et dédoublé de Fernando Pessoa.
Gérald RossiUn plancher incliné occupe la scène, faisant penser à un pont de navire par gros temps, ou bien au sol d’une chambre biscornue quelque part dans une maison vieillissant mal. Au premier plan une table, trop petite pour un adulte, une chaise, point final. Dans cet univers étriqué, presque étouffant, un homme, aide comptable de son état, œuvre sans malice ni passion dans cette officine de la rue Douradores, au centre de Lisbonne. Son nom, Bernardo Soares ; il est un des doubles, un « hétéronyme » de Fernando Pessoa, le grand écrivain portugais disparu en 1935 et reconnu par la critique et le public, surtout après sa disparition, le 30 novembre 1935 à 47 ans.
La plus grande partie des œuvres de l’écrivain et poète ont été publiées après cette date, et pas moins de 27 543 textes et fragments ont été retrouvés dans une malle où il entassait ses écrits. Ces manuscrits sont aujourd’hui conservés avec soin par la bibliothèque nationale du Portugal. Parmi eux, « Le livre de l’intranquillité », publié seulement en 1982, qu’adapte et met en scène David Legras : « Le découvrant en 1988, je me souviens que je n’avais pas échappé au sortilège qu’opère parfois sur nous la lecture des très grands auteurs : cette impression de découvrir en nous des vérités cachées dans la conscience profonde d’un autre » explique le comédien qui livre ici une fine adaptation.
David Legras est donc ce petit employé sans relief, qui finalement est heureux de son sort… Il est aussi, d’une certaine façon Pessoa, ce dernier ayant écrit ce « Livre de l’intranquillité » un peu comme un journal de bord personnel. Un récit en tranches, plus ou moins transposé dans un monde proche de celui dans lequel il a évolué, contraint d’accepter dans des maisons de commerce, des travaux « alimentaires », notamment des traductions. David Legras, que l’on peut par ailleurs retrouver au théâtre parisien de La Contrescarpe, dans « La recherche du temps perdu » de Marcel Proust, mis en scène par Virgil Tanase, endosse le costume du rôle avec justesse. L’univers de Pessoa, ses doutes, ses incertitudes, ses souffrances, sont mises à vif par ce comptable subalterne, interprété avec tact. Après trente ans de « compagnonnage » avec le texte, David Legras s’est résolu à le porter à la scène. Il reconnaît qu’il est confronté à « des textes singuliers, qui n’en finissent pas de troubler ». À découvrir.
Théâtre L'Humanité
« On ne spécule pas dans le commerce équitable »
EntretienAlternative Le secteur, qui fête sa Quinzaine jusqu’à dimanche, a le vent en poupe et vient de franchir les 2 milliards d’euros de vente de ses produits. Sa déléguée générale, Julie Stoll, nous explique son contre-modèle propice à la lutte contre l’inflation.
Stéphane GuérardJulie Stoll Déléguée générale de Commerce équitable France
Toutes les filières alimentaires peinent face à la volatilité des cours. Toutes ? Non ! Un petit secteur fait bien mieux que résister aux ruptures de chaînes d’approvisionnement, à l’augmentation des prix de l’énergie et aux conséquences de la guerre en Ukraine. Le commerce équitable, goutte d’eau dans le commerce global, vient de franchir les 2 milliards d’euros de vente de ses produits en 2021. Voici ses recettes.
Comment expliquez-vous la croissance du commerce équitable (11 % par rapport à 2020) alors que tous les autres, y compris le bio, tirent la langue ?
Une des explications est liée à l’augmentation de l’offre provenant des productions des pays du Sud comme de France, qui rencontre la demande des consommateurs. Cela témoigne de l’engagement croissant d’entreprises qui comptaient déjà quelques produits labellisés et en ont créé d’autres, ou ont basculé l’ensemble de leurs gammes. Ce faisant, elles se mobilisent pour améliorer leurs relations avec leurs fournisseurs grâce aux contrats signés sur la durée fixant un niveau de rémunération des producteurs supérieur aux coûts de production, permettant à ces derniers de développer leurs activités.
Comment le secteur a-t-il résisté à l’inflation des coûts de production ?
Nous ne sommes pas dans une logique de production ou de commercialisation à moindre coût, ni de prix de vente faramineux rendant inaccessibles nos produits. Mardi, les cours du blé ont battu un record. Un tiers des activités sur ces marchés sont le fait d’acteurs financiers extérieurs au secteur qui tentent d’en profiter. Dans le commerce équitable, il n’y a pas de spéculation. Si les coûts de production augmentent, l’ensemble de la chaîne doit les prendre en compte. C’est le principe même de son fonctionnement, avec des discussions régulières pour fixer des prix d’achat permettant à chacun de se développer.
L’envolée des prix des hydrocarbures ne vous pénalise-t-elle pas non plus ?
Les cours alimentaires record sont aussi liés au renchérissement des intrants (engrais azotés, pesticides…) causé par les conséquences de la guerre en Ukraine. Mais nos filières étant quasiment toutes en bio, elles n’en souffrent pas. La force de nos productions animales est leur autonomie dans l’alimentation des bétails. Nos modes de production sont aussi moins gourmands en carburant que ceux de l’agriculture conventionnelle. Seuls les coûts de transport nous touchent vraiment. Mais les acteurs des filières équitables se connaissent bien mieux que ceux des filières conventionnelles. Leurs relations régulières leur ont permis d’éviter les ruptures d’approvisionnement.
À vous entendre, votre modèle alternatif fait ses preuves…
On voit bien que le système actuel fondé sur des marchés qui fixent les prix n’est pas bon. Notre modèle est atypique, mais il démontre qu’il est sain de réglementer les prix en intégrant les coûts de production d’un côté, de l’autre en limitant les coûts d’achat pour les consommateurs. C’est un modèle d’avenir, d’autant plus qu’il accélère la transition agroécologique. La contractualisation des prix offre une visibilité sur leurs rémunérations à des producteurs organisés collectivement et démocratiquement. Ceux-ci ne sont pas seuls et peuvent voir loin pour affronter la transition vers le bio.
Que réserve l’année 2022 ?
Ça ne marchera que si les consommateurs continuent d’adhérer à notre démarche et si les producteurs ne cèdent pas à l’appel des marchés pour profiter de l’envolée des cours. En ce sens, 2022 est un test pour la solidité des contrats entre acteurs de nos filières.
Que revendiquez-vous alors que les élections législatives approchent ?
Le commerce équitable se considère comme un amortisseur de crise : sa régulation des prix participe à l’atténuation de l’inflation. Un plan de développement relèverait de l’intérêt général. Il est incompréhensible que l’argent public s’en désintéresse et aille vers les productions dites de haute qualité environnementale avec des cahiers des charges moins exigeants. Comme il est incompréhensible que le même taux de TVA s’applique sur une tablette de chocolat dont la production participe à la déforestation, à la création de pauvreté et au travail des enfants aussi bien que sur une tablette produite selon les principes de l’agroécologie par des producteurs réunis dans des organisations démocratiques participant au développement de tous. La fiscalité devrait aller dans le sens de l’intérêt général.
économie sociale et solidairecommerce équitableinflationSalaires et pouvoir d'achat Le Figaro
Les meilleures terrasses de l’été 2022 à Paris
Alice BosioEMMANUEL RUBINHugo de Saint PhalleLA SÉLECTION DU FIGARO - Avec vue, dans la cour d’un musée, au jardin, sur l’eau ou à fleur de bitume: voici nos nouvelles tables favorites pour profiter d’un déjeuner ensoleillé ou d’une soirée d’été en toute gourmandise.
La plus «plein les yeux»: le Tout-Paris
La terrasse. À n’en pas douter, voici la nouvelle vue la plus glamour depuis des lustres. La brasserie chic de Cheval Blanc n’a pas encore un an mais fait d’ores et déjà figure d’immanquable quand il s’agit de déjeuner ou de dîner les yeux dans les yeux avec Paris. Au septième étage du bâtiment, la rive gauche se dévoile à 180° avec le Pont-Neuf comme épicentre. Sur le balcon, seuls 20 privilégiés peuvent contempler, à chaque service, ce spectacle urbain, magique de jour comme de nuit.
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L’assiette. Drapée dans de chics atours contemporains, une belle cuisine de brasserie articulée autour de pièces de viandes (agneau, bœuf, volaille), poissons (truite, bar) et autres homards dont l’on choisit le mode de cuisson (plancha, vapeur…), l’accompagnement et la sauce. Toujours pimpantes, les entrées ont enfilé leur tenue de printemps (tarte haricots verts, stracciatella, amandes, asperges vertes étuvées, jaune d’œuf fumé, hollandaise moutardée…). Desserts tirés à quatre épingles, signés Maxime Frédéric.
Le Tout-Paris à Cheval Blanc. 8, quai du Louvre (1er). Tél.: 01 79 35 50 22. Tlj. Carte: 60-140 €.
La plus saisissante: ROOF
La terrasse. Et les souvenirs de la Poste du Louvre de s’éloigner un peu plus avec la printanière mise sur orbite du dernier étage du néopalace qui lui succède. Et si Madame Rêve, c’est de sensation forte avec un 360° large et long à tourner les têtes aux quatre points très cardinaux de la capitale. Tant qu’à y poser sa paresse, choisir le nord de l’affaire avec un angle rare sur les toits Aristochats et une Saint-Eustache surprise de la situation. À part cela? 250 places (sans réservation), beaucoup de vert, un billard, un solarium, un bar sonore histoire que les premiers de cordée puissent jouer à la paillote d’en haut.
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L’assiette.Vu les circonstances, habiles à comprendre qu’elles ne pourraient pas trop la ramener, les nourritures jouent les filles de l’air, jolies frangines à cocktails, petites nipponeries distrayantes à se laisser chiper sans avoir à soulever ses lunettes forcément noires.
ROOF au Madame Rêve. 43, rue Étienne- Marcel (2e). Tél.: 01 80 40 77 70. Tlj de 17 h à 1 h. Carte env. 40 €.
La plus «en toute occasion»: Café Compagnon
La terrasse. L’infatigable Charles Compagnon (Le Richer, Le 52 Faubourg Saint-Denis) vient d’ajouter cette adresse à son petit empire et il a bien fait. Ultralooké, son café contemporain aux matériaux harmonieux (chêne clair, marbre rouge, béton) ne fait qu’un avec sa terrasse de 50 couverts. Un vrai bon spot pour prendre le pouls de ce quartier animé, puisque l’adresse est ouverte en continu de 8h à 1h du matin.
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L’assiette. Elle s’adapte aux moments de la journée: petits-déjeuners, grignotages soignés hors repas (burrata, condiment noisette poivron ; terrine de canard et cochon fermier, condiment pomme, pistache), excellentes glaces maison à l’italienne, cafés bio, cocktails, vins de vignerons… Le niveau monte d’un cran au déjeuner et au dîner autour d’assiettes bistronomiques très bien fagotées (quasi de veau rôti, chou kale, shiitakés ; poulpe rôti, riz venere, citron confit, fenouil, condiment poivron).
Café Compagnon. 22-26, rue Léopold-Bellan (2e). Tél.: 09 77 09 62 24. Tlj de 8 h à 1 h. Carte: 45-55 €. Petit déj. à la carte env. 10-15 €.
La plus festive: Tekès
La terrasse. Au rez-de-chaussée du club de sport chic le Klay, la nouvelle table de l’Israélien Assaf Granit et sa bande (déjà étoilés au Shabour voisin) est le dernier lieu où se presse le Tout-Paris. La seconde salle en façon de patio méditerranéen aux couleurs ocre, sous maxiverrière qui s’ouvre sur le ciel aux belles soirées d’été, abrite 28 couverts, dont quatre au bar, la meilleure place pour observer le show des cuisiniers.
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L’assiette. Mise en musique par Cécile Lévy, c’est une ode aux légumes festive, pleine de surprises et de gourmandise, loin de l’image punitive de certains végétariens. En témoigne ces beignets d’épinard frits fatayer et crème de sésame noir très coquins, ce céleri-rave travaillé au beurre comme un steak et sauce clémentine café turc ou encore ce «foie de volaille», en réalité une poêlée de champignons et mélasse de datte, servie avec œuf mollet, compotée d’oignon et hallah toastée.
Tekès. 4 bis, rue Saint-Sauveur (2e). Tél.: 07 81 42 54 74. Tous les soirs sf dim. Carte: 35-60 €.
La plus amicale: Brasserie Dubillot
La terrasse. Au coin des rues de Tracy et Saint-Denis se tient la petite sœur de la brasserie Bellanger, du duo Victor & Charly, alias Victor Dubillot et Charles Perez. Même esprit rétro cool dès la terrasse: 60 couverts abrités de parasols colorés, en retrait de la ruelle pavée. Et pour la localiser, pas de souci: il suffit de guetter la façade fleurie et son immense enseigne stylisée.
L’assiette. Droit au but! La brasserie française classique prend ici un coup de frais. Œuf mayo bien régressif, saucisse purée, tartare de bœuf au couteau et frites maison, travers de porc au barbecue, pâté en croûte, terrine et rillettes maison… La qualité est là et les prix tenus. Que demander de plus?
Brasserie Dubillot. 222, rue Saint-Denis (2e). Tél.: 01 88 61 51 24. Tlj. Carte: 20-30 €.
La plus perchée: Acte II
La terrasse. Révélés, trois saisons plus tôt, à l’enseigne du bien nommé Au Top, les lieux se découvrent un nouveau ciel à l’appel, ce printemps, de l’Acte II, étonnant belvédère posé au toit d’un de ces immeubles historiques du Paris Marais. L’ascenseur pour y grimper oscille entre l’interlope et la série B mais, une fois sur place, il y a là comme une paillote des hauteurs guinchant sa belle humeur entre long bar, tables en rafale et panorama ravageur à saisir l’entre-deux rives de l’est parisien.
L’assiette. Faut-il convoquer la proximité céleste, mais en dépêchant Masahide Ikuta (venu du marché des Enfants Rouges, à deux pas, juste en bas), la cuisine se révèle en tonnerre de gueule, percutante à faire grimper le produit brut, les couteaux de plongée, un poulpe - boudin noir franchement de compét’, une bouillabaisse pas chiche sur la lotte et le rouget, une côte de bœuf dans ses hauts quartiers basques comme un turbot entier et follement Finistère.
Acte II. 93, rue Vieille-du-Temple (3e). Tél.: 01 43 56 50 50. Tls de 18 h à 2 h (12 h à 2 h le w.-e.). Carte: 80-100 €.
La plus enchanteresse: Fabula
La terrasse. Le Musée Carnavalet rempile pour une saison de terrasse éphémère dans ses deux cours au charme fou. Soit 250 couverts sur du mobilier de jardin en métal design, éparpillés sur le gravier autour des jardins à la française, à l’ombre des hôtels particuliers du XVIIe. Les tables, espacées, sont éclairées par de grands ballons flottants à la nuit tombée: magique!
L’assiette. Après Chloé Charles l’an dernier, place à un autre ex «Top Chef», Thibaut Spiwack, candidat attachant de la saison en cours. Lequel propose ici, le soir, une cuisine durable fidèle à celle de son restaurant Anona (17e), étoile verte Michelin. Si la chaleur des plats méritait quelques réglages lors de notre passage, quelques jours après l’inauguration, les associations et les assaisonnements étaient très prometteurs, à l’image d’un délicieux quasi de veau fondant, purée de sarriette cardamome et vierge fraise noisette ou de ces artichauts frits et condiment cassis acidulé.
Fabula au Musée Carnavalet. 16, rue des Francs- Bourgeois (4e). Tél.: 01 86 95 10 61. Tlj sf lun. Jusqu’en octobre. Rés. (dîn.) sur fabula.paris. Carte: 45-60 € (dîn.). Snacking de 10 h à 18 h, env. 20-35 €.
La plus «grande avenue»: Vesper
La terrasse. Avec son décor flamboyant à sortir d’une séquence James Bond, on en serait presque ici à se demander pourquoi donc mettre le nez dehors. D’autant qu’extérieur jour comme extérieur nuit, ce cher 7e reprend ses droits, impose son climat et la terrasse de filer droit, sage, courtoise, bien dégagée entre ses tables, polie comme les passants de l’avenue Bosquet, d’une humeur soudain nettement plus rohmérienne.
L’assiette. De son côté à elle, c’est du nettement moins convenu, appliquant à un quartier qui n’en a pas vraiment l’habitude, l’exotisme gentiment frime de cette manière latino-nippone où le tacos croise à la tempura, le ravioli gyoza à l’empanada et le sumiyaki de bœuf au poisson cuit en feuille de bananier. Tout cela très probe et franchement propice aux appétits de plein air.
Vesper. 81, avenue Bosquet (7e). Tél.: 01 45 33 81 25. Tlj jusqu’à 2 h. Menus: 38 et 45 € (déj.). Carte: 60-80 €.
La plus Riviera: Mimosa
La terrasse. On dirait le Sud… à Paris. À l’abri du tumulte de la place de la Concorde, la cour intérieure de l’Hôtel de la Marine sert d’écrin à la terrasse la mieux planquée du moment. Celle du Mimosa, fomenté par Benjamin Patou (Moma Group) et Jean-François Piège. Planches de bois au sol, parasols grand ouverts, banquettes ornées de bleu et blanc… Les 80 couverts sont harmonieusement déployés dans une ambiance chic qui a le bon goût de ne pas en rajouter.
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L’assiette. Plein soleil, bien sûr. Les œufs mimosa ouvrent l’appétit, travaillés en plusieurs déclinaisons (classiques, poutargue, anchoïade…) tandis que les classiques méridionaux défilent en bon ordre de marche: excellents petits farcis (tomate gorgée de jus, courgette, oignon), pâtes au pistou anoblies de homard, poulpe de roche grillé au four, bar entier et fenouils fondants…
Mimosa. Hôtel de la Marine. 2, rue Royale (8e). Tél.: 01 53 93 65 52. Tlj. Carte: 50-150 €.
La plus palace: Il Ristorante - Niko Romito
La terrasse. Après Milan, Londres, Dubaï ou Shanghaï, la griffe de mode italienne Bulgari a ouvert son septième hôtel de luxe dans le Triangle d’or. Pour les beaux jours, elle ouvre sa cour cachée transformée en petit jardin avec de grands arbres, qui accueille une trentaine de couverts côté restaurant et une dizaine côté bar. Mobilier en fer forgé, nappes jaunes, magnolias et arbousiers lui donnent un petit air de campagne romaine.
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L’assiette. Comme dans les autres hôtels du groupe, c’est le 3-étoiles de Reale (Abruzzes) Niko Romito qui est aux commandes. Lequel rend hommage aux grands classiques de la cuisine italienne - vitello tonnato, spaghetti à la tomate, risotto et côtelette de veau à la milanaise, tiramisu… -, dans des versions contemporaines élégantes, allégées et ultraconcentrées en goût.
Il Ristorante - Niko Romito à l’Hôtel Bulgari. 30, avenue George-V (8e). Tél.: 01 81 72 10 80. Tlj. Menu: 115 €. Carte: 80-190 €.
La plus mondaine: Gigi
La terrasse. Sur les hauteurs du Théâtre des Champs-Élysées, on accorderait bien à celle-ci une tirade à la Cyrano car c’est un toit, un balcon, une nacelle, un Paris soudain dans son ciel toujours aussi ravageur à faire courir l’avant-scène pour décrocher une table mille pieds au-dessus de l’avenue Montaigne et inviter à dîner un peu de la tour Eiffel.
L’assiette. Reprise à l’automne dernier par ceux du Paris Society, l’ex-Maison Blanche s’est trouvé un petit nom (Gigi, donc) en même temps qu’une opportune cuisine transalpine. Est-ce d’ailleurs le spectaculaire des lieux, toujours est-il que la carte cultive une Botte baroque, ample à lâcher pas moins de 25 préparations parmi lesquelles, tant qu’à en être, on préférera les pièces divas (poisson du jour, langouste grillée, épaule d’agneau confite). Addition circonstancielle et fatalement dans les cimes.
Gigi. 15, avenue Montaigne (8e). Tél.: 01 47 23 55 99. Tlj. Carte: 80-100 €.
La plus inattendue: Ora
La terrasse. Après deux ans et demi de travaux, l’ancienne caserne de pompiers de Château-Landon - la plus vieille de Paris - s’est muée en incubateur de start-up de mode durable, doté au rez-de-chaussée d’un restaurant végétarien festif. Une fois passée la porte, place à la surprise d’une immense cour, loin de l’agitation urbaine, entourée par les bâtiments XIXe rénovés d’Antoine Soudée. Une centaine de couverts, entre maxitables en bois, formica et grands parasols blancs s’y déploient dès le petit déjeuner.
L’assiette. Orchestrée par le chef Saayann dans une chorégraphie déjantée, le soir, à l’intérieur uniquement, elle fonctionne comme un self à prix ultra-doux au déjeuner. On fait la queue avec son plateau pour récupérer, au choix, une dizaine de préparations végétales axées sur les Sud, dressées minute sur des feuilles de papier sulfurisé: asperges vertes frites au panko et mayo, aïoli de légumes rôtis, houmous de tomate et tapenade, œuf parfait à la turque, fraises et chantilly au basilic… C’est frais, généreux, coloré, parfumé… Assurément un bon rapport qualité-prix!
Ora à La Caserne. 12, rue Philippe-de-Girard (10e). Tél.: 06 75 70 59 72. Tlj sf dim. (dîn.). Menus: 28 (brunch le dim.) et 45 € (dîn., sur rés.). Carte env. 15 € (déj.).
La plus bistronomique: Achi
La terrasse. Une vingtaine de couverts ensoleillés le midi, sous les tilleuls, le double le soir devant l’agence immobilière voisine: l’avenue Parmentier, l’un des cœurs battants du 11e, n’est certes pas le coin le plus calme du quartier, mais les tables ont ici la bonne idée de ne pas jouer à touche-touche, et l’accueil enjoué donne envie de revenir.
L’assiette. Bistronomie toute, avec les légumes en majesté, pour le duo de jeunes chefs Sacha Ouss et Charlotte Drouhin: asperge verte, kadaif, crème à l’oseille et condiment nduja ; tataki de bœuf, artichauts, grenailles et jus réduit ; siphon estragon, pamplemousse, streusel et pesto… Du goût et de la gourmandise! À noter, une formule déjeuner à prix doux. Avec ça? Vin nature et bière artisanale bien sûr!
Achi. 13 bis, avenue Parmentier (11e). Tél.: 01 88 48 82 16. Tlj sf dim. et lun. Menu: 20 € (déj.). Carte: 40-45 €.
La plus fluviale: La Plage Parisienne
La terrasse. Au désespoir des quais, là où Paris ne sait qu’user de la basket et faire courir la trottinette, saluons le retour de cette plage mi-Seine, mi-citadine, énergiquement relancée par le duo Costes-Chapon en façon de glamour guinguette. Et, par le fil des ondes alerté, l’ouest parisien d’en faire, aussi sec, sa résidence d’un jour, d’un soir, au jardin de la terrasse comme au bol d’air d’une salle ouvrant large ses baies vitrées.
L’assiette. Du Costes-les-flots aussi agaçant qu’irrésistible à assurer la garden-party d’asperges vapeur en artichaut vinaigrette, de coquelet mariné citron en paella (ola!). À prix «deauvillesques», le public enfile les assiettes comme les matchs aux gradins de Roland-Garros. Le soir, encore mieux, lorsque les platines DJ s’en mêlent et qu’on ne sait plus très bien qui de l’assiette ou du décibel tient, ici, la chandelle.
La Plage Parisienne. Port de Javel-Haut (15e). Tél.: 01 82 82 00 89. Tlj. Carte: 60-80 €.
La plus bucolique: la terrasse du Saint James
La terrasse. Parmi les trésors planqués de l’hôtel Saint James, petit château urbain récemment rénové par Laura Gonzalez (à l’intérieur) et Xavier de Chirac (côté jardin), figure cette terrasse de 50 couverts installée dans les jardins, qui se déploie sous une pergola vert Versailles, autour d’une gloriette avec un bar en marbre.
L’assiette. Julien Dumas, qui a décroché une étoile en janvier pour son Bellefeuille engagé autour de la nature et des océans, a imaginé pour la terrasse une carte estivale dédiée prometteuse, dont une partie est préparée façon show devant les clients sur un grand brasero: gaspacho de petits pois à la livèche ; ceviche de sardines marinées ; cochon de lait et pommes de terre à la braise ; demi-homard bleu et pâtes au jus…
Hôtel Saint James. 5, place du Chancelier-Adenauer (16e). Tél.: 01 44 05 81 81. Tous les soirs (déj. réservé aux résidents et membres du club). Carte: 65-130 €.
La plus mode: Les Petites Mains
La terrasse. Deuxième saison de terrasse éphémère aussi pour le Palais Galliera, avec ses 120 couverts ouverts sur le jardin, au calme, dont une partie lovée sous les arcades du musée. De grands parasols beiges permettent de se protéger du soleil. Un des incontournables de l’été.
L’assiette. Nouvelle saison, nouvelle chef! C’est la solaire Justine Piluso, vue dans «Top Chef», qui est aux manettes, et parvient, malgré la surchauffe du dimanche midi, à encourager et guider ses équipes avec douceur. La courte carte colle bien au lieu, avec d’honnêtes propositions méditerranéennes: chiffonnade de poulpe, œuf parfait et artichaut, galette de pomme de terre, herbes et burrata, filet de bar… Desserts gourmands signés Jeffrey Cagnes: baba, paris-brest déconstruit, babka pistache…
Les Petites Mains. 14, avenue du Président Wilson (16e). Rés. sur lespetitesmains.paris. Tlj de 12 h à 20 h. Jusqu’au 31 octobre. Menus: 24 et 33 € (déj. sem.). Carte: 40-50 €.
La plus craquante: Petit Toit
La terrasse. Fut-elle seulement d’entre La Muette et Passy, rarement institution n’aura autant bousculé ses habitudes. Après un toilettage complet et une cuisine à présent ultramarine, le Petit Victor Hugo ose la grimpette aux étages (le troisième) pour révéler ce salon véranda où mobilier en rotin et largesses de plantes vertes «farnientent» sous un ciel confidentiel. Un opportun Petit Toit qui vous mène le repas comme en cabriolet même si, attention, le secret est tellement bien gardé que le tout-16e est déjà au parfum.
L’assiette. Histoire d’ajouter au privilège d’en être, le lieu dispose une carte dédiée, svelte, iodée, dépêchant une nouvelle vague opportune à se mettre à cru (carpaccio de poulpe, tartare de thon) et, du plus petit (gambas crispy sauce curry) jusqu’au plus grand (risotto au homard), des plats de la marine franchement plaisants.
Petit Toit au Petit Victor Hugo. 143, avenue Victor- Hugo (16e). Tél.: 01 83 26 00 01. Tlj jusqu’à 2 h. Carte: 55-70 €.
La plus «Vacances à Lisbonne»: Sapinho
LA TERRASSE. Une vingtaine de couverts (peut-être bientôt le double si la mairie l’autorise!) sur tables jaunes soleil, en contrebas des escaliers de la rue Lamarck, abrités sous les grands arbres, autour d’une placette pavée: tel est le cadre bucolique, très carte postale montmartroise, de la taverne portugaise contemporaine de Rafael Dos Santos, le «petit crapaud» déjà à la tête de L’Escalier non loin.
L’ASSIETTE. On retrouve les grands classiques de la cuisine lusitanienne, modernisés dans des recettes plus légères: beignets de morue croustillants, ameijoas a bulhao pato (ici dans une version coques marinières), chorizo, poulet, secreto ou sardines grillés, porco alentejana (porc mariné aux coques), riz tomaté à la lotte ou encore un imparable bacalhau a bras, qui mérite sa traduction autoproclamée de «morue, frites, bonheur». Le tout arrosé de quilles nature de là-bas… C’était quand déjà les dernières vacances à Lisbonne?
Sapinho. 85, rue Lamarck (18e). Tél.: 01 83 96 26 73. Tls sf dim. et lun. Carte: 30-45 €.
La plus carte postale: la Mère Lachaise
La terrasse. Reprise ces dernières semaines par un Guy Martin désormais très enclin aux tables de proximité, cette Mère nous refait le coup du «ici, mieux qu’à deux pas» (dixit le Père Lachaise). Car, avant même qu’un ciel ne tombe sur l’assiette, l’adresse recolle à un Ménilmuche que l’on croyait enterré. Le quartier de retour plein pot, la terrasse de 36 couverts plein sud avec, entre les deux, les tables rondes à jouer au (verre) ballon, les arbres pieds dans le bitume et le repas comme dans un dessin de Sempé.
L’assiette. Loin des plats à la Gabin et des gueuletons portant gapette, voilà une heureuse bistrote nouvel air, soignant l’allure comme la botanique avec le ceviche de daurade coco, le risotto olive et citron noir d’Iran, le lieu jaune salsifis crémeux et sabayon maltaise, le vacherin clémentine et sorbet orange sanguine.
La Mère Lachaise. 78, boulevard de Ménilmontant (20e). Tél.: 01 40 30 26 00. Tlj sf dim., de 10 h à minuit. Menus à 26 et 32 € (déj.). Carte env. 45 €.
La plus chineuse: Feuille de Chou
La terrasse. Et de deux à Saint-Ouen pour Cyril Aouizerate, fondateur des hôtels urbains MOB. À deux pas du MOB Hôtel et encore plus proche des puces et du marché Paul Bert, le MOB House joue la montée en gamme. Même chose pour le restaurant Feuille de Chou, au décor foisonnant et feel good signé Starck, comme le reste de l’hôtel, dont l’immense terrasse (120 couverts) prend ses aises dans la cour intérieure, entre longues tablées et espaces plus confidentiels.
L’assiette. Dans cette «brasserie bio française», les assiettes sont supervisées par le chef 2-étoiles de La Réserve, Jérôme Banctel. L’autre jour, au menu déjeuner, ça donnait du bon (le plat signature, des légumes de saison roulés et rôtis dans une feuille de chou, accompagnant un suprême de volaille moelleux) et du franchement anecdotique (deux tomates coupées en deux arrosées d’une sauce au thon). Carte dans l’air du temps, bien disposée sur le papier (œuf mollet aux poireaux ; asperges blanches, émulsion ail des ours ; poulpe frit et houmous).
Feuille de Chou au MOB House. 70, rue des Rosiers (Saint-Ouen). Tél.: 01 55 28 80 80. Tlj. Formule: 29 € (déj.) Carte: 45-70 €.
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New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
Vladimir Putin, hombre de familia
A medida que los países occidentales van imponiendo sanciones a personas cercanas al líder ruso, entre ellas sus familiares, se va fracturando el estricto secreto que rodea su vida privada.
Credit...Foto de consorcio por Maxim Shemetov
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Por Jason Horowitz
VOORSCHOTEN, Países Bajos — A Vladimir Putin no le gustaba la intromisión.
Era 2008, y el presidente ruso, por entonces de 56 años y ocho empuñando el poder cada vez con más fuerza, estaba listo para una conferencia de prensa en la lujosa Villa Certosa de Cerdeña. A su lado se encontraba su aliado más cercano en Europa occidental, Silvio Berlusconi, el magnate de los medios y primer ministro italiano de apetitos legendariamente hedonistas con quien compartía el gusto por los chistes obscenos, los muebles extravagantes y la vasta riqueza.
Durante los veranos, las dos hijas adolescentes de Putin disponían de la extensa villa, iban en excursiones secretas de navegación y compras de lujo bajo la orden estricta de disimular su identidad y esconder su rostro de las cámaras, según una persona con conocimiento del arreglo.
La estrategia de proteger estrictamente a su familia le funcionó bien a Putin durante años, hasta que Rusia invadió Ucrania en febrero. Ahora, a medida que los países imponen sanciones a los más cercanos a Putin —entre ellos las aprobadas el viernes por Gran Bretaña a la mujer considerada durante mucho tiempo como su amante, Alina Kabaeva, y a su exesposa, Lyudmila Ocheretnaya— la fachada empieza a caer y arroja nueva luz sobre la vida privada del líder ruso.
Los primeros atisbos de sus complicados asuntos familiares se desarrollaron esa escena en aquella villa, cuando una reportera rusa, Nataliya Melikova del Nezavisimaya Gazeta, abordó cautelosamente la zona prohibida. Días antes, un informe del Moskovsky Korrespondent aseguraba que Putin y su esposa, con la que llevaba 25 años, se habían separado en secreto. Llamaba la atención que el diario además reportaba que se había enamorado de Kabaeva, una medallista olímpica ganadora del oro en gimnasia rítmica, famosa por su flexibilidad y quien, a los 24 años, tenía más o menos la edad de sus hijas y se había convertido en una cara pública para su partido político.
“Siempre he reaccionado negativamente a aquellos que, con sus narices mocosas y fantasías eróticas, se entrometen en la vida de otras personas”, dijo Putin, desmintiendo el informe. Berlusconi hizo el gesto de dispararle a Melikova con una metralleta imaginaria mientras Putin, que para entonces había sido acusado de asesinar a varios periodistas, asentía y sonreía. Días más tarde, Moskovsky Korrespondent detuvo sus operaciones por “motivos económicos”.
Putin es más que solo un padre protector que, como ha dicho, quería brindar a sus hijas una vida normal y consideraba su seguridad un asunto de seguridad nacional. Como exagente de la KGB, impregnado de los métodos de la agencia para el subterfugio, la desinformación y la habilidad de Jano de presentarse de distintos modos según la situación, ha cubierto su vida personal en secreto y la ha envuelto en rumores.
Putin tiene, oficialmente, dos hijas reconocidas de su primer matrimonio, pero según medios independientes rusos y noticias internacionales no verificadas, puede ser que tenga cuatro hijos más con otras dos mujeres. Sin embargo, incluso sus hijas reconocidas, ahora camino a la mediana edad, están tan ocultas que podrían pasar desapercibidas en una calle de Moscú. Su exesposa, con quien algunos biógrafos creen que se casó par mejorar sus oportunidades de unirse a la KGB, reacia a admitir solteros, prácticamente se esfumó de la vista del público incluso antes de que se divorciaran.
En los enclaves rusos de Suiza, salpicados de villas, empezó a circular una petición en marzo que exigía la repatriación de su supuesta amante, Kabaeva, en la que se la comparaba furiosamente con Eva Braun, la pareja de Hitler. En Lugano, los habitantes chismean sobre el edificio de vidrio verde donde vivía Kabaeva con vista al lago y hablan confiadamente del hospital donde nacieron sus supuestos hijos y las escuelas a las que asistían. Pero no la han visto.
Los supuestos hijos no están confirmados y son invisibles. En un edificio de apartamentos de lujo de Montecarlo, los habitantes se encogen de hombros ante las fotos de otra posible novia y otro posible hijo de Putin que tenía una propiedad en el lugar y cuya familia comparte dirección con la familia de Kabaeva en edificios de lujo de Moscú. En muchos casos, se trata de apariciones y, como en tantos cuentos de fantasmas, los espectros pueden parecer conjurados para producir un efecto deseado, ya sea por los críticos, para socavar la imagen que Putin se ha construido de protector de los valores familiares o por los partidarios, para componer una imagen de riqueza, virilidad y misterio de Putin. O tal vez simplemente existen.
“Hay tantas historias. Todas pueden ser verdad o ninguna puede ser verdad. Y esa es la suerte de bruma de Putin”, dijo Nina Khrushcheva, profesora de asuntos internacionales en la New School de Nueva York, nacida en Moscú. Putin, dijo Khrushcheva, era al mismo tiempo obsesivamente clandestino y un exhibicionista que se nutrió de las representaciones occidentales que lo ponen como supervillano.
Khrushcheva, que es bisnieta de Nikita Jruschov, dijo que Putin tenía una cosmovisión típica del Kremlin y que, como Stalin, aceptaba y perpetuaba la mitología salpicada de verdad. “Creas desinformación”, dijo. “Creas una atmósfera de algo que todo el mundo intenta adivinar y todos discuten y todo es secreto”.
Sin embargo, algunas cosas parecen bastante claras. Los miembros del círculo familiar de Putin se benefician del sistema cleptocrático que Putin preside como un jefe de la mafia, con lugartenientes oligarcas que le rinden pleitesía con riqueza, empleos lucrativos o propiedades lujosas para su familia y para quienes tal vez ocupan la órbita de su afecto. Durante décadas, pocos lograron penetrar la burbuja opaca construida para protegerlos ellos y sus recursos. Pero la invasión a Ucrania por parte de Putin cambió eso.
En abril, Estados Unidos apuntó a la bruma e impuso sanciones a sus dos hijas, nombrándolas como familiares de una persona penalizada —Putin— y señalando su apoyo a la industria de defensa rusa y la captación de miles de millones de dólares de fondos supervisados directamente por Putin. Según funcionarios, el gobierno estadounidense también estuvo a punto de imponer sanciones a Kabaeva, pero se detuvo a último momento para evitar, por ahora, una escalada.
Los expertos en sanciones afirman que, más que causar daños económicos a Putin, estas medidas buscaban enviarle un mensaje de que su agresión había cruzado un límite y que su mundo privado, invisible e intocable, podía ser visto y alcanzado por Occidente.
“En general, las sanciones que no son aprobadas por el Consejo de Seguridad de la ONU son malas, y lo que es más importante, son inútiles”, dijo Dmitri Peskov, el portavoz del Kremlin, cuando se le pidió un comentario sobre las sanciones occidentales contra los miembros de la familia de Putin. “Las sanciones contra familiares, parientes, conocidos y periodistas son estúpidas”. Cuando se le preguntó si el Kremlin creía que las sanciones contra Kabaeva y sus familiares eran una afrenta personal contra Putin, Peskov añadió: “¡Es una decisión absurda!”.
La filial neerlandesa
En un terreno cubierto de césped en las afueras de Ámsterdam, unos manifestantes enviaron hace poco un mensaje a Putin a través de su hija, Maria. Cerca de banderas ucranianas plantadas al medio de un corazón trazado con velas, un cartel dirigido a “Ave Maria Putin” decía: “Parece que tu viejo es difícil de ubicar y claramente imposible detenerlo, incluso para sus verdugos. Pero como todos sabemos, padres e hijas son otra historia” y “Te lo rogamos, Maria”.
Lo que al principio parecía un lugar improbable para una solicitud —y un personaje improbable al cual solicitar— cobró más sentido al comprender que el terreno había sido comprado recientemente por Jorrit Faassen, un neerlandés que estuvo casado y tuvo al menos un hijo con Maria Vladimirovna Vorontsova, como se conoce a la hija mayor de Putin. En los 15 años desde que se fue a vivir en secreto con Faassen en los Países Bajos, en ocasiones Vorontsova se había convertido en objeto de la furia local contra su autoritario padre.
Las cosas se pusieron especialmente tensas en 2014, cuando separatistas apoyados por Rusia derribaron un jet de Malaysia Airlines que salió de Ámsterdam y sobrevolaba Ucrania, matando a 298 personas, de las cuales casi 200 eran neerlandesas. Los alcaldes neerlandeses exigieron que a Vorontsova se le deportara y con la guerra en Ucrania los cuestionamientos han aumentado.
Un medio de investigación neerlandés, Follow The Money, contactó a Faassen en Rusia recientemente.
Con un fuerte acento de La Haya, dijo que la guerra en Ucrania era un inconveniente y negó haber sido esposo de Vorontsova. “No estaba cómodo”, dijo Harry Lensink, el editor que lo entrevistó.
Desde entonces, los reporteros tampoco han estado cómodos y se preocupan de que sus teléfonos estén intervenidos. Un reportero que colaboró con el artículo sobre Faassen recibió un aviso de que una persona que usaba un servidor en Moscú había intentado hackear su correo electrónico.
Todo ese enojo y ansiedad estaba muy alejado del jolgorio en una fiesta para celebrar a la pareja en 2008 en Wassenaar, acaso la zona más exclusiva y adinerada de los Países Bajos. “Era una fiesta de boda”, recordó Danny Pleizer, un cantante local de canciones folklóricas neerlandesas que actuó en la velada.
Dijo que los invitados cantaron con sus éxitos y estrechó la mano del novio, a quien conocía desde hacía años, así como la de la novia. No tenía idea que ella era la hija de Putin y se marchó después de su intervención.
Casi nadie en la boda sabía mucho de ella, aunque los amigos de Faassen, que se mudó a Moscú por negocios en 2006, ofrecieron pistas en sus discursos pendencieros. Bromeaban sobre su pasatiempo de tirarle los perros a chicas rusas adineradas en las discotecas de Moscú.
Los padres de Maria no acudieron a su fiesta de boda neerlandesa. Sin embargo, algunos rusos sí estuvieron presentes, como los hombres fornidos que miraban desde el bar, mientras una pariente de la novia —una joven que cantó una canción rusa tradicional y emotiva— bailaba enérgicamente al son del tango.
El primo del novio, Casper Faassen, ahora un reconocido artista neerlandés, dijo que la siguiente vez que vio a Maria, la esposa de su primo, fue para el cumpleaños de su tía en el suburbio cercano de Merenwijk. Mientras los invitados atacaban la comida indonesia en el bufé, dijo, Maria parecía estar cómoda pero distante, en un vestido beige que la hacía lucir elegante y con una postura perfecta, como de bailarina. Se comunicaba con todos, incluso su marido, en buen inglés y hablaba poco neerlandés.
La pareja luego pidió algunas obras de arte de Faassen, quien recordó haber entregado tres imágenes borrosas de bailarinas sobre un fondo de pan de oro en su departamento, arriba del supermercado Albert Heijn en el municipio cercano de Voorschoten. Maria abrió la puerta y su marido, Jorrit, holgazaneaba en el sofá frente a la televisión. Al entrar, Casper bromeó que su primo era un vago y recuerda que Maria revoleó los ojos en muestra de solidaridad.
Ni Casper ni muchos otros en la familia conocían la verdadera identidad de la mujer que se hacía llamar Maria Vladimirovna Vorontsova y ahora Maria Faassen, pero que para su padre era Masha. Pero en 2010, un medio ruso, New Times, reportó que Jorrit, que por entonces era funcionario en una consultora rusa, recibió una paliza de los guardaespaldas de Matvey Urin, un importante banquero ruso que no sabía con quién trataba, luego de un incidente de tráfico en Moscú.
Poco después, Urin perdió sus licencias para operar bancos y los guardaespaldas acabaron en la cárcel. Los reporteros de chismes rusos especularon que el neerlandés era el yerno de Putin, aunque Jorrit siempre lo negó.
La pareja pasaba mucho tiempo en Moscú, donde hay documentos que lo mostraban como funcionario de Gazprombank. Casper dijo que su primo una vez le ofreció la posibilidad de contactos lucrativos y ventas en Rusia. Para entonces, los rumores del parentesco de Maria habían empezado a circular y el artista, que despreciaba a Putin por socavar la democracia y por las represiones violentas, declinó.
“Dije, ‘Gracias, pero no, gracias’”, comentó. Desde entonces se mantuvo alejado de la pareja.
Pero los habitantes locales les prestaban más atención. Una tarde reciente, cerca del rascacielos de lujo donde Jorrit compró los dos pisos superiores, un vecino ucraniano expresó asco de los antiguos ocupantes. Corien Zoetemelk, de 57 años, una vecina que vive en la calle contraria al penthouse, recordó ver a la pareja en varias ocasiones, incluso deslizándose por el canal bajo su edificio de departamentos.
“Los vi en su velero”, dijo. “Ella estaba embarazada”.
En el balcón del segundo piso de su edificio, junto al canal, un hombre mayor dijo que estuvo “una vez con ella en el elevador” y que “se parecía a su padre”. El hombre dijo que la pareja también tenía un hijo, o al menos que la gente había visto a Jorrit, que evitaba el contacto con sus vecinos, con un niñito. El hombre en el balcón dejó de hablar cuando su esposa lo llamó molesta a que volviera al apartamento. “Te pueden pillar por esto”, siseó.
Sergei Roldugin, un chelista fabulosamente enriquecido y amigo cercano de Putin que es padrino de Maria y ahora está en la lista de sanciones de Estados Unidos y la Unión Europea, una vez le dijo a un entrevistador que ella tuvo un hijo en 2012. En una entrevista de 2017 con Oliver Stone, Putin reconoció que se había convertido en abuelo.
Algunos locales están convencidos de que vieron al abuelo ruso de visita.
“Sí, vi a Putin”, dijo Patricia Kortekaas, de 62 años, integrante del Concejo Municipal de Voorschoten, afuera del supermercado al que supuestamente entró. Ella recordó haberlo visto flanqueado por su seguridad, en el pasillo de café y té.
“Parecía cauto”, dijo. “Pensé ‘¿Qué le pasa?’”. (La oficina de Putin ha negado las visitas).
En 2014, Maria se había convertido en una especialista en enanismo pediátrico. Su proyecto de caridad, Elfa-Endo, que ayuda a niños con problemas endocrinos, también recibió fondos del poderoso Alfa Bank —ahora sancionado—, lo que podría ser la razón por la cual el Departamento del Tesoro de Estados Unidos decidió castigarla por liderar “programas financiados por el Estado que han recibido miles de millones de dólares del Kremlin para la investigación genética y que Putin supervisa personalmente”.
Dichas sanciones podrían dañar a su nueva familia. Según un informe publicado en abril por el medio independiente ruso Meduza, para entonces ya se había divorciado de Jorrit y se había vuelto a casar con un hombre ruso que consiguió un trabajo en la empresa de gas Novatek. Gennady Timchenko, un poderoso oligarca que a menudo aparece como alguien que arregla las cosas en la familia de Putin, y también está en la lista de sanciones, desde hace poco forma parte del directorio de dicha empresa.
Maria no pudo ser contactada para ofrecer comentarios. Faassen no devolvió un pedido de comentario que se dejó con su padre, quien dijo “Váyanse”, en su casa, donde las ventanas, tradicionalmente descubiertas en la región de Holanda, están bloqueadas con papel periódico.
La hija ‘disciplinada’
Desde el principio, la historia personal de Putin parecía repleta de los elementos con los que se construyen los mitos. Utilizó una biografía oficial —publicada en 2001, cuando recién tomó el poder como un aparente demócrata de la nueva generación— para pulir su imagen de hombre de familia duro pero heroico. En ella, cuenta una anécdota de cómo salvó, desnudo, a su familia cuando un sauna defectuoso quemó la dacha familiar.
“Las niñas sufrieron más con el incidente”, dijo Putin, refiriéndose a sus dos hijas. “Habían traído todos sus tesoros de casa a la dacha, todos los juguetes y muñecas Barbie que habían acumulado durante sus vidas enteras. Masha luego me dijo que durante meses no pudo dormir. Habían perdido todo lo que les era conocido”.
Ahora, la conflagración de la guerra de Putin en Ucrania ha amenazado con despojarlas de todo otra vez.
Eso también va para su segunda hija, Katya, quien, en palabras de Putin, “resultó ser la más disciplinada”.
“Cuando grité, ‘¡Todas fuera de la casa!’”, dice, “ella soltó su cuchara en la mesa y saltó fuera de la casa sin hacer preguntas”.
En efecto, Katya, quien vivió con el alias Katerina Vladimirovna Tikhonova, parece ser la que se ha apegado más al círculo de influencia de Putin. En febrero de 2013 supuestamente se casó con Kirill Shamalov, hijo de Nikolai Shamalov, estrecho colaborador de Putin y principal accionista del banco Rossiya. Igora, uno de los resorts de esquí preferidos de Putin, fue el idílico escenario invernal en el que los nombres de Kirill y Katerina se escribieron en la nieve.
En 2020, Meduza y otro medio ruso independiente, Important Stories, obtuvieron invitaciones de boda que Shamalov envió por correo electrónico a Maria, Jorrit y su hijo en Holanda. Se decía que la boda iba a incluir patinaje artístico sobre hielo en interiores, una exhibición de iluminación láser y una falsa aldea rusa con actuaciones variadas.
Katerina misma era una experimentada intérprete apasionada por la danza acrobática de rock and roll. En 2013 ella y su pareja de baile, Ivan Klimov, que la lanzó por el aire vestida de leotardo y tenis blancos, actuaron en la competencia Boogie-Woogie World Masters de rock acrobático.
“Todos sabían que era la hija de Putin”, dijo Edilio Pagano, que a menudo era juez en los eventos en los que competía Katerina, pero dijo que nunca sintió la presión de darle puntajes más altos.
Dijo que Katerina “no era, digamos, una atleta genial, pero realmente le importaba y acudía a todas las competiciones”. Nunca hablaba de su linaje, dijo, pero era una mujer “muy reservada, muy bondadosa, sonriente y bien educada” que se comunicaba sobre todo en inglés.
Cerca de 2014, Pagano trabajó con ella en el comité ejecutivo de la Confederación Mundial de Rock’n’Roll, con sede en Suiza, en la que ella fungía como vicepresidenta de expansión y mercadeo. Casi nunca iba a las juntas, dijo, pero cuando lo hacía, siempre la acompañaban dos guardaespaldas.
Para entonces estaba ocupada con asuntos más importantes. En 2015, la agencia rusa de noticias RBC informó que había viajado a Suiza no para una competencia de danza, sino para asistir a la “sesión rusa” del foro de Davos con Shamalov.
Putin deslizó en una entrevista televisiva de 2011 que Katerina se había licenciado en Estudios Orientales en la Universidad de San Petersburgo. Pero al mostrarse cautelosamente en 2015, fue como autora de un libro de texto de matemáticas y media decena de artículos científicos, entre ellos uno sobre viajes espaciales y la reacción del cuerpo a la gravedad cero. Su coautor, el rector de la Universidad Estatal de Moscú, Viktor Sadovnichy, no respondió a un pedido de comentarios
Pero era más que académica. Katerina lideraba Innopraktika, un instituto de investigación para apoyar y patrocinar a científicos jóvenes financiado en parte por la empresa petrolera estatal Rosneft. El directorio de Innopraktika, averiguó Reuters, contaba con un grupo de confidentes de Putin y exfuncionarios de la KGB, entre ellos algunos de los que vivían en el mismo complejo de viviendas en Dresden, Alemania, cuando la familia Putin estuvo destacada ahí en los años 80. Y para 2014 ella ayudaba a supervisar la expansión de 1700 millones de dólares de la Universidad Estatal de Moscú, como enlace con el sector empresarial, con el título de vicerrectora.
Mientras ella avanzaba profesionalmente, también crecía la riqueza de su esposo. Kirill Shamalov adquirió de Timchenko, el oligarca vinculado a Putin, una participación aproximada de 3000 millones de dólares en la principal empresa petrolera y petroquímica de Rusia y se convirtió en uno de sus principales accionistas. La pareja también compró de Timchenko, por una cifra no divulgada, una villa junto al mar en Biarritz, Francia. (En marzo, activistas rusos irrumpieron en la propiedad en un intento por ponerla a disposición de los refugiados ucranianos).
En 2018, Katerina apareció en un programa de televisión ruso en donde se le identificó como “Directora de Innopraktika y subdirectora del Instituto del Estudio Matemático de Sistemas Complejos en la Universidad Estatal de Moscú”. En el segmento hablaba frente a un gráfico de computador de una cabeza conectada a electrodos. (El Departamento del Tesoro de Estados Unidos le impuso sanciones por ser “una ejecutiva de tecnología cuyo trabajo” apoya al gobierno ruso “y a la industria de defensa”).
Ese año, Bloomberg reportó que la pareja se había divorciado y que compartían casi 2000 millones de dólares en activos. Estados Unidos le puso sanciones a él y lo identificó como “antiguo esposo” de Katerina. Su verdadero amor parecía seguir siendo la danza. En 2019 se unió al consejo de la Federación Mundial de Danza Deportiva de Rusia.
Pero Miriam Kerpan IIzak, presidenta de la Confederación Mundial de Rock’n’Roll, dijo que ya no estaba asociada con el grupo. “No tengo ningún contacto con ella”, dijo, y agregó: “Ya no está activa”.
Las otras mujeres de la vida de Putin
La guerra de Putin también ha obligado a otros chicos vinculados a él a retirarse de sus actividades públicas favoritas.
Elizaveta Vladimirovna Krivonogikh, cuyo patronímico indica que es hija de un Vladimir, es una joven de 19 años que aprovechaba su posible vínculo con Putin para ganar decenas de miles de seguidores en su cuenta de Instagram, repleta de fotos de ella escondiendo el rostro juguetonamente. En entrevistas, Luiza, como se le conoce, reconoció que se parecía mucho a Putin y dijo que si el presidente alguna vez estuviera frente a ella, ella le preguntaría “¿Por qué?”. Pero la guerra atrajo atención negativa hacia ella y su cuenta desapareció súbitamente.
Luiza es la hija de Svetlana Krivonogik, una ex empleada de la limpieza de 47 años de San Petersburgo quien, a través de una supuesta relación con Putin, se convirtió en baronesa de los bienes raíces, integrante del directorio del banco personal de Putin, Bank Rossiya, y una de las principales accionistas en el resort de esquí Igora, donde se casó Katerina, la segunda hija de Putin.
En 2021, la divulgación de los Papeles de Pandora —millones de documentos filtrados de empresas financieras en paraísos fiscales— y una investigación previa de Proekt, que luego fue prohibido en Rusia, mostraba que su fortuna estimada bordeaba los 100 millones de euros, o 105 millones de dólares, e incluía un departamento en Mónaco con valor de 3,75 millones de dólares.
Maria Pevchikh, jefa de investigaciones de la Fundación Anticorrupción, una organización sin fines de lucro fundada por el político de oposición ruso Alexéi Navalni, tenía la certeza de que Putin había engendrado hijos con sus amantes y que vivían con lujo en el extranjero.
Indicó que hay pruebas documentales que indican que las mujeres y sus familias disponen de una riqueza extravagante y registros de propiedad que muestran que una subsidiaria de Gazprom brindó apartamentos de lujo en el mismo edificio de Moscú a las madres de Kabaeva y Krivonogikh.
Una tarde reciente, mientras algunos rusos abordaban autos deportivos exclusivos frente al casino emblemático de Montecarlo, los residentes de un edificio de departamentos dijeron que nunca habían visto ni a Krivonogikh ni a su hija. El portero dijo que no vivía ahí.
El 22 de abril, la supuesta amante en turno de Putin —y, según algunas versiones, su nueva esposa, Kabaeva— acudió a su Festival Alina, un evento patriótico anual de gimnasia en Moscú. Como miembro consejero del National Media Group que controla el poderoso oligarca Yuri Kovalchuk, reunió apoyo para la invasión a Ucrania frente a los anuncios de “Z” que simbolizan la guerra de Putin.
Los medios suizos e internacionales a menudo han reportado como un hecho que Kabaeva, que vivía en Suiza, tuvo al bebé de Putin en la clínica Sant’Anna, cerca de Lugano, en 2015, cuando él desapareció durante ocho días. (“No corresponde con la realidad”, dijo en aquel momento Peskov, el vocero del Kremlin).
La clínica de Lugano, en donde una tarde reciente el lobby estaba repleto de mujeres embarazadas hablando ruso, no quiso emitir un comentario. El reporte de un diario de 2019 que afirmaba que Kabaeva había dado a luz a mellizos desapareció de internet.
En Lugano, los habitantes están seguros de que alguna vez vivió muy custodiada en el edificio de lujo con vidrios verdes que mira el lago en el barrio Paradiso de Lugano.
“Sé que vivía aquí”, dijo Olena Utkina, una mujer ucraniana que trabajaba en un salón de belleza en la cuadra. Algunos tienen tanta certeza de que Kabaeva vivía ahí que han buscado expulsarla al circular una petición que exige que Suiza “tome acciones para reunir a Alina ‘Eva Braun’ Kabaeva con su ‘Führer’”.
Pero el portero en el edificio dijo que había trabajado diez años en el lugar y que nunca había visto a nadie con ese nombre. Nadie en los cafés de Collina d’Oro, una zona de riqueza espectacular muy popular entre los rusos de la ciudad, la habían visto jamás. Y los supuestos hijos de la pareja jamás se han mostrado en público.
“Nunca han estado aquí”, dijo Eichner, un director de la exclusiva escuela americana en Suiza, donde una solicitud para un nuevo estudiante ruso, que debía ser investigado ante la creciente lista de sanciones, esperaba en su escritorio.
Ninguno de los fieles de la cercana iglesia ortodoxa rusa dijo haber visto nunca a Kabaeva, y los refugiados ucranianos del lugar dijeron que la evitarían si la vieran.
“Sería estupendo que Suiza le quitara su propiedad”, dijo Katerina Chaplynska, de 25 años, que huyó a Suiza con su hermana adolescente tras la invasión rusa a Ucrania. También algunos rusos dijeron que no les gustaría ver a Kabaeva, como Victoria Bussi, de 34 años. Dijo que solía apoyar a Putin, pero que ahora lo encontraba menos misterioso, más bien un simple criminal de guerra.
“Ha destruido la reputación de Rusia”, dijo.
Claire Moses colaboró con reportería desde los Países Bajos e Ivan Nechepurenko desde Estambul.
Jason Horowitz es el jefe del buró en Roma; cubre Italia, Grecia y otros sitios del sur de Europa. Cubrió la campaña presidencial de 2016 en Estados Unidos, el gobierno de Obama y al congreso con un énfasis en perfiles políticos y especiales. @jasondhorowitz
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Burkini : le maire de Fréjus compte “l’interdire explicitement” après la “dérive” anti-laïque de Piolle
« Nous devons avoir le courage de nous opposer fermement aux dérives islamistes. » Le maire de Fréjus ne compte pas attendre que la même situation arrive dans sa ville. À Grenoble, le maire Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Éric Piolle, a récemment autorisé le port du burkini dans certaines piscines municipales de la commune du Rhône-Alpes. Un fait qui a scandalisé autant à droite qu’à gauche. Et le maire de Fréjus, David Rachline, ne compte pas voir le phénomène s’étendre dans la ville varoise. Comme le rapporte Nice-Matin, vendredi 20 mai, le vice-président du Rassemblement national (RN) souhaite donc « interdire explicitement » ce maillot de bain islamique dans les piscines de Fréjus.
Un renforcement des règles
Dans un communiqué dont se font l’écho nos confrères, David Rachline a en effet confirmé son intention : « J’ai décidé, en tant que maire de Fréjus, garant de l’hygiène comme de la sécurité publique, de modifier les arrêtés correspondants pour y préciser explicitement l’interdiction du burkini. » Et ce, même si le règlement impose déjà le respect des « règles d’hygiène et de sécurité qui ne permettent pas le port du burkini », a-t-il rappelé.
« Une provocation électoraliste »
Pour l’édile de Fréjus, le choix d’Éric Piolle serait bel et bien une « dérive » allant « à l’encontre de notre principe républicain fondamental de laïcité ». Ce serait également « une provocation électoraliste à ressort communautariste », a-t-il déploré, comme le relaie Nice-Matin. Une manœuvre mise en place par « la gauche radicale qui joue avec le feu dans un pays meurtri par le terrorisme », a encore déclaré David Rachline. L’autorisation de ce vêtement « menace » même la « cohésion de notre société, déjà mise à mal par cinq ans de macronisme ». Enfin, David Rachline saurait déjà de quoi l’avenir sera fait : « L’islamisme politique se servira de ce qu’il considère comme une victoire pour tenter de l’imposer partout, avant de demander encore et toujours davantage de dérogation à nos principes républicains et aux droits fondamentaux des femmes. »
Fréjus : les dernières actualités
Le Figaro
Jean Pruvost: «La politesse est une affaire de cœur»
Maguelonne de GestasENTRETIEN - Le lexicologue éclaire avec érudition et humour l’importance des règles de bienséance, qui encadrent notre culture et notre mode de vie français.
Certaines rencontres sont des moments de grâce. Elles sont auréolées de ce qu’on nomme la politesse. Mais que désigne ce mot? Est-ce une convention? Un principe formel? Non, non, la politesse est bien davantage. Jean Pruvost est l’auteur d’un ouvrage délicat et joyeux, La Politesse, Au fil des mots et de l’histoire (Tallandier, 2022). De sa plume érudite, il tisse tout en nuance une toile des (nombreuses!) subtilités qui encadrent notre relation à l’autre et au monde.
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LE FIGARO.- Qu’est-ce que la politesse?
Jean Pruvost.- La politesse est au-dessus de toute chose. C’est une manière d’être aux autres: dès qu’il y a deux êtres humains en contact, la politesse intervient. Elle est une forme d’écoute, de gentillesse, d’attention à l’autre. Un être poli s’oublie pour porter son attention vers autrui. C’est le programme d’une vie entière! Cette attention, cette écoute, est ce que j’appelle la “politesse du cœur”. Chez certaines personnes, elle est très spontanée. Nul besoin de maîtriser les règles de civilité pour l’avoir. C’est elle la plus importante. On entend souvent dire que les gens sont moins polis qu’avant, mais je n’en suis pas si sûr. Beaucoup de gens le sont encore.
Quelle est la différence entre la politesse et la civilité?
Il y a les règles de civilité, les codes, par exemple quand on dit “bonjour monsieur”, “bonjour madame”. Mais la politesse du cœur est d’abord de savoir dire “bonjour”. Au contraire de la politesse, la civilité est variable d’un pays à l’autre, d’un groupe humain à l’autre. On en maîtrise les codes en observant. Ils ne sont pas les mêmes en fonction de la génération et de l’époque. Internet a ses codes de civilités, et la civilité d’un Africain ne sera pas la même que celle d’un Asiatique.
La politesse ne veut pas dire “servilité” ou “bienveillance”. Elle désigne ces convenances qui sont nécessaires pour vivre en harmonie.
La politesse s’apprend-elle?
Oui. On l’apprend aux petits enfants. Ce n’est pas facile pour eux de s’oublier, ils pensent d’abord à leur plaisir. Au tout début, quand ils se rencontrent à l’école, ils sont agressifs entre eux. Les règles de politesse s’apprennent par un immense effort de sociabilisation. Être à l’écoute, c’est un travail énorme. La politesse ne veut pas dire “servilité” ou “bienveillance”. Elle désigne ces convenances qui sont nécessaires pour vivre en harmonie. Cela passe par la conscience que la méchanceté et l’agressivité sont ses opposées. Quel que soit son fond, elle n’est jamais au point. Pour être poli, on doit constamment s’adapter à l’autre. C’est un effort générationnel, avec les jeunes et les plus anciens. Si on ne vous dit pas qu’il ne faut pas faire le baisemain en faisant en gros “schmack” sur la main, vous pouvez vous ridiculiser. La bienveillance est essentielle pour transmettre la courtoisie.
Y a-t-il une ou plusieurs politesses?
Il y a une politesse du cœur de tous, et puis les civilités. C’est parfois complexe, car il y a des choses qui nous sont inconscientes. Quand on se rend à l’étranger, le temps de regard d’une personne à l’autre ne sera pas le même. Il faut une civilité, un apprentissage des codes du pays pour comprendre et éviter de mauvaises interprétations. C’est pour cela que la politesse est impalpable. Quand on va dans un autre pays, on doit prendre le peuple entier en considération. La politesse est un outil d’intégration. Quand des étrangers veulent s’intégrer, ils utilisent la courtoisie. Par exemple, si un Français se rend dans un pays oriental, il évitera de croiser ses jambes ou de montrer ses semelles. C’est impoli là-bas. De même, si un habitant de ce même pays vient en France, il prendra garde de saluer la personne qui se trouve dans l’ascenseur... une règle de politesse très française!
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Pourquoi certaines formules de politesse («bon appétit», «au plaisir»...) sont désavouées par certains, et appréciées par d’autres?
Prenons garde au purisme. On apprend parfois une règle, et dès qu’une personne ne l’utilise pas, on ne peut pas s’empêcher de lui dire qu’elle se trompe. C’est en fait une question d’interprétation. «Bon appétit», «à vos souhaits» ou «enchanté» se disent ou non en fonction de l’endroit où l’on se trouve. Par exemple, on évite de souhaiter un «bon appétit» lors d’un repas de cent couverts. Mais une personne qui le dira quand même aura eu le cœur de le dire. La politesse parfaite est très compliquée. Elle ne doit pas devenir une caste, avec ceux qui savent et qui ne pardonnent pas à ceux qui ne savent pas. Il faut leur expliquer. Et se souvenir que dire ces formules désapprouvées par les bonnes manières n’est pas monstrueux.
Le choix des formules de politesse à la fin d’un mail ou d’une lettre peut être un vrai casse-tête. Comment savoir quelle est la plus appropriée?
Ces formules sont difficiles car elles doivent être choisies en fonction de son interlocuteur. Mais parfois, il ne faut pas être trop à cheval sur les codes. Il faut les accepter, les apprendre, et comme pour l’orthographe, ne pas hésiter à demander si on a un doute. Les meilleures restent celles qu’on invente. Pour quelqu’un d’important, mais avec qui on a établi un contact, on peut par exemple trouver une formule très respectueuse, et en même temps un peu plus humaine. Cela demande du travail, et le résultat est incertain...!
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L’excès de politesse peut-il devenir une impolitesse? Les phrases pompeuses, le ton ampoulé…
Il y a certains écueils. D’abord, l’excès de politesse volontaire et insolent. Par exemple quand une personne montre son agacement en étant poli à outrance. Il y a ensuite la politesse excessive quand on a peur de blesser quelqu’un. On a alors tendance à en faire un peu trop. La timidité peut aussi devenir de l’impolitesse, involontaire certes, mais qui peut être prise pour de la discourtoisie. Il faut aider ces personnes à sortir d’elles-mêmes.
La galanterie est-elle encore une affaire de politesse?
Elle devient de plus en plus compliquée... Il y a maintenant de nouveaux codes. La galanterie est la politesse au sens le plus noble: elle est la relation d’attention, d’écoute de l’autre. Dans cette relation, la galanterie est d’essayer de “prévenir” (mot qui a donné “prévenant”) ce dont l’autre a besoin. La galanterie touche aussi une civilisation. Elle est variable d’un pays à l’autre. En France, on passe devant une dame dans un escalier, pour la guider ou pour ne pas l’embarrasser. En Allemagne c’est l’inverse, l’homme se place derrière pour la retenir si elle chute. La galanterie, tout comme la politesse, est une affaire de don de soi.
«Premier ministre» ou «Première ministre»: les réactions de la classe politique après la nomination d’Elisabeth Borne
Emmanuel Macron a choisi son ancienne ministre du Travail à la tête de Matignon pour lancer son deuxième quinquennat. À peine est-elle nommée que la classe politique se divise sur l’usage de son titre au féminin.
«Bailler», «bâiller» ou «bayer»: ne faites plus la faute!
Le verbe est souvent écorché. Le Figaro vous redonne la règle de mise pour ne plus (jamais) commettre l’erreur.
New York Times - World
Outside the Walls of a Salvadoran Prison, ‘We’re All Crying Mothers’
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El Salvador Dispatch
Dozens of women wait outside a detention facility for news of their loved ones after a crackdown on gang violence resulted in the imprisonment of more than 25,000 people.
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By Natalie Kitroeff
Photographs by Daniele Volpe
SAN SALVADOR, El Salvador — A 19-year-old stumbled out of a police car and fell into the arms of his girlfriend, who stole a desperate kiss. His older sister, watching, cried out. Seconds later, the young man, Irvin Antonio Hernández, was gone, dragged into the prison across the street.
The two women collapsed onto a nearby wooden bench next to strangers who understood better than anyone what had just happened. Their sons had all disappeared behind those same walls.
Following a record-setting weekend of gang killings in March, the Salvadoran government declared a state of emergency and suspended civil liberties guaranteed in the constitution. The campaign of mass arrests that ensued led to the imprisonment of more than 25,000 people in about a month and a half.
Many of those detained have been sent to a prison known as “El Penalito,” or “little prison,” a dilapidated building in the capital, San Salvador, that has become ground zero for perhaps the most aggressive police crackdown in the Central American country’s history. It is a first stop in what could be a long stay inside the country’s overcrowded prison system.
Many inmates spend anywhere from days to weeks inside El Penalito before being transferred to a maximum-security facility. After the crackdown, relatives of those detained started to gather on the street outside, waiting to find out what would happen next.
On a recent Thursday, dozens of mothers, grandmothers, sisters, and girlfriends crowded around rickety wooden tables facing the prison, hunched over handbags stuffed with the documents they hoped would prove their loved ones’ innocence — government identity cards, school records, work badges.
Maria Elena Landaverde took vacation days and persuaded a friend to drive her at the break of dawn to try to catch a glimpse of a boy who was picked up while bringing his family breakfast. Morena Guadalupe de Sandoval rushed over when her son called to say police officers had pulled him off a bus home from his janitor job in the city. Edith Amaya said she saw bruises on her son’s face before the cops took him away.
“We want to see him one more time,” said Ms. de Sandoval, sobbing next to her own mother, who helped raise her son, Jonathan González López. “Here, we’re all crying mothers.”
The question Ms. de Sandoval keeps asking herself is whether anyone cares. El Salvador’s president, Nayib Bukele, has conceded that innocents are being swept up in the crackdown, but insists they’re a small share of arrests. And the vast majority of Salvadorans — more than 80 percent, surveys show — support Mr. Bukele and approve of the government’s extreme measures.
Hatred of the gangs runs so deep in El Salvador that many want them subdued by any means necessary. Local and international media have broadcast images of family members begging the police for information about their sons and screaming as they’re taken away. So far, nothing has turned the tide of public opinion against the campaign of mass arrests or the president leading it.
But while the women searching for their sons in Salvadoran prisons are by no means an organized political group, their anger should not be underestimated, experts say.
Mothers in mourning have a history of banding together in Latin America, sparking more enduring challenges to autocratic governments.
For now, the women outside El Penalito are focused on keeping their sons fed. Mr. Bukele has bragged about rationing food to prisoners during the crackdown, so many families opt to buy their relatives meals from a government-authorized kitchen with a small outpost open outside the prison.
There used to be just one meal provider for everyone, but after so many arrests in recent weeks, another outfit next door was allowed to begin serving food and supply other necessities like toothpaste and boxers.
“It’s because of the whole monopoly thing,” said one of the women working in the original kitchen, who refused to give her name for fear of reprisals. Relatives of inmates had complained in the past about giving one business the exclusive right to provide breakfast, lunch and dinner, local media reported.
The women outside the prison learn a lot from the employees at the two meal providers, who are often among the first to know when inmates are transferred out of their holding cells and into another prison. Family members get much less out of the prison itself, which staffs a small window to respond to questions but offers few answers.
“We don’t know anything,” said Ms. de Sandoval. She held up a Burger King badge with a picture of her baby-faced son, Jonathan. “He doesn’t belong to any gang,” she insisted. Before his arrest, the 21-year-old worked at a different restaurant in the capital, his mother said, as a janitor.
Mr. González’s girlfriend, sitting next to Ms. de Sandoval, is now caring for their toddler without the help of his income. “What is she going to do?” Ms. de Sandoval asked. “We are poor. Who is going to help us?”
It has been difficult to determine how the Salvadoran police have identified their targets, because the detentions have been so rapid and widespread. The government would not grant an interview with the head of the national police, but relatives of those arrested during the state of emergency said in interviews that many were targeted if they had past run-ins with the police.
Irvin Antonio Hernández was arrested when he ran outside after his little sister, who had toddled after the family dogs. Mr. Hernández, shirtless and shoeless, ended up in handcuffs.
“The only thing they said was ‘kid, come over here’,” said Noemí Hernández, his older sister. “‘Put on shoes and a shirt and we’re going’.”
Mr. Hernández was arrested several years ago, his mother said, when she says two gang members running from the cops ducked into their house. The boy was taken away, too, though Ms. Hernández said her brother had nothing to do with the gang.
“He studied up until the ninth grade, and now he works,” she said, tears seeping through her mask. “He sells fruit and vegetables and has his own house.”
Listening from the curb, Liliana Aquino erupted.
“We the poor put him there!” she said, referring to the president. “But we the poor are suffering now.”
In 2019, Ms. Aquino, 30, was disgusted with the political class in El Salvador and happily voted for the young Mr. Bukele. She called him “my president” and said people who worry about respecting the rights of gang members are absurd.
“A gangster doesn’t respect anything, he doesn’t think of me,” she said. Her mother used to sell sandwiches at a local market, and ran herself into the ground trying to make money and also cover the extortion fees a gang charged. At the end of the year, Ms. Aquino said, the gangs demanded that her mother give them a Christmas bonus.
“If you don’t pay, they kill you,” Ms. Aquino said. Even if you do pay, she said, you aren’t safe in El Salvador. Innocent bystanders get killed in crossfire from gang shootings all the time, she said.
She was outside the facility that day because her brother was recently arrested under suspicion of being a gang member, she said. But she insisted that he repairs appliances, and goes to work every day.
Ms. Aquino still stood behind the president and believed he has made the country a better place to live. Still, the arbitrariness of his brand of justice was starting to wear on her.
“He has helped a lot,” Ms. Aquino said. “But that help has come at the cost of many mothers’ tears.”
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Valeurs Actuelles
[Législatives] Julien Aubert, à quitte ou double
On m’a dit qu’il y avait bal ce soir ? Un rire gras s’élève dans le dos de Julien Aubert. Assis à la terrasse d’un café, sur la place de la mairie d’Apt, l’élu du Vaucluse est interpellé par l’un de ses soutiens. « Oui, uniquement sur invitation. Mais je connais le patron », répond-il avec malice. Sur son portable, le député peaufine en bâillant, faussement nonchalant, le discours qu’il prononcera pour l’inauguration de sa permanence de campagne, à deux pas d’ici. Il sait que son destin national, auquel il veut croire, est étroitement lié au scrutin à venir. « La présidence des Républicains pourrait m’intéresser », nous fait-il savoir au conditionnel, quelques heures avant une interview dans le Figaro qui rapportera son ambition à l’affirmative. « Le risque, c’est que ce parti devienne une réserve d’Indiens. Être chef des Indiens c’est bien, mais ça a ses limites », grince un de ses camarades. Pour Julien Aubert, la bataille se jouera avant tout dans la 5e circonscription du Vaucluse, où la sociologie électorale est délicate. « La place de la droite dans cette circonscription est faible. La gauche pèse près de 40 %. La France insoumise est arrivée en tête du premier tour de la présidentielle à Apt. » Le député avait fait les frais de ce poids politique lors des précédentes élections législatives, qualifié au second tour avec un retard conséquent de voix et élu sur la plus petite des marges.
Certaines mauvaises langues, déliées par le Canard enchaîné à une époque, diront qu’il doit sa première élection en 2012 à un arrangement en sous-main avec la candidate du Front national… « Pour quelqu’un qui dit en permanence que le RN n’est pas fréquentable, il devrait se souvenir à qui il doit son élection », rappelle Thierry Mariani, voisin du Vaucluse et de bord politique. L’eurodéputé, qui eut jadis le député pour stagiaire, loue aujourd’hui un parlementaire « doué et courageux ». Mais regrette une indépendance qui pour lui rime avec errance : « La politique, c’est comme en amour, quand on recherche l’allié parfait, on fi nit par devenir vieux garçon… »
La bronca de Renaud Muselier
En Vaucluse, Julien Aubert a pour le moins trouvé un parfait adversaire. Jean-François Lovisolo, maire de La Tour-d’Aigues, qui fut déjà le concurrent de sa première bataille législative. « C’est le socialiste de 2012 avec l’étiquette macroniste de 2017 », commentet- il avec sarcasme. Le gaulliste revendiqué bombe le torse, estimant que ses concitoyens ne « voteront pas pour un loup-garou ou un épouvantail ». Un combat qu’il devine diffi cile, puisque « Renaud Muselier a appelé personnellement les gens de la majorité dans la circonscription pour les pousser à partir contre moi ».
Pour se démarquer, Julien Aubert mise sur son bilan, après dix ans à siéger sur les bancs de l’Hémicycle. Dans la 5e circonscription, il s’est battu en faveur du maintien de la maternité d’Apt et des classes scolaires de Saint-Martin-de-Castillon et de Rustrel, menacées de fermeture. Il s’est investi dans le dossier de reprise de la société de métallurgie SNE Premier, principal bassin d’emploi de son secteur, et pour la restauration de l’abbaye de Sénanque. Du côté de Carpentras, il s’est opposé à la libéralisation du rail entraînant la fermeture du guichet de la gare. Attaché aux savoir-faire régionaux, il monte à Bruxelles pour défendre la fi lière des producteurs de lavande aux côtés de François-Xavier Bellamy. « Les problématiques locales sont des eff ets miroirs de la politique nationale. J’ai une fi bre qui veut l’autorité et la transmission. Ma méthode est à la fois philosophique et politique. Souverainiste mais pas identitaire. Sociale mais pas socialiste », argue-t-il.
« Ma méthode est à la fois philosophique et politique. Souverainiste mais pas identitaire. Sociale mais pas socialiste. »
Sous ses airs de bon élève, Julien Aubert est un trublion, spécialiste des questions énergétiques. Les ministres de la Macronie ont les oreilles qui siffl ent sous ses coups de boutoir. Comme lorsqu’il ferraille contre Barbara Pompili, qu’il nomme « madame le ministre », puis fait mine de se plaindre, aujourd’hui, du « reniement de mon identité de genre »… En pleine crise des “gilets jaunes”, il monte à la tribune pour réclamer une commission parlementaire sur la taxe carbone. Ce mandat est également marqué par sa vive opposition à la privatisation d’EDF et à ses inspirations lyriques. « J’ai une philosophie d’action. Je suis venu en politique parce que je pense que la démocratie est malade. Je refuse d’obéir aux règles du système », fait savoir le député du Vaucluse.
Produit de Séguin, Guaino, Mariani…
En 2013, Julien Aubert crée le Rassemblement bleu lavande, en réponse au Rassemblement bleu Marine, dont l’emblème aux couleurs de la fl eur représente une croix de Lorraine. « Le FN prend le mot rassemblement qui appartient d’abord au gaullisme. Il s’empare du bleu qui appartient à la droite. J’ai dit, je vous laisse Marine, je prends la lavande », explique-t-il. « C’est, comme moi, un homme de la Méditerranée, ce qui à mes yeux est évidemment une grande qualité », loue Henri Guaino, son autre mentor. Pour le sarkozyste, père spirituel du séguiniste, Aubert « est le représentant d’une espèce, qui réfléchit, qui travaille, et qui ne doit pas disparaître ». De l’histoire de son grand-père, ayant inspiré Marcel Pagnol, à la rencontre de ses parents à Carpentras, Julien Aubert voit en son pays vauclusien, son « ciel bleu et ses champs de lavande », une sorte de providence.
Plus pragmatique que romantique, il compte capitaliser sur son mouvement souverainiste Oser la France (OLF). Une trentaine de candidats, dont une dizaine en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, tenteront d’imprimer une marque qui prend diffi cilement, après cinq ans d’existence. Avec la remise en jeu de son unique mandat électif, en juin prochain, Julien Aubert joue son avenir politique, qu’il estime ambitieux. Derrière son sourire Colgate, le Marseillais de naissance l’admet : « Si je ne dois pas être réélu, c’est qu’il n’y a plus la place pour des gens comme moi. »
France24 - World
New French Prime Minister Élisabeth Borne, daughter of a stateless Auschwitz survivor
Issued on: 19/05/2022 - 18:32Modified: 19/05/2022 - 18:38
Stéphanie TROUILLARD
French Prime Minister Élisabeth Borne's childhood was marked by the suicide of her father in 1972, when she was just 11 years old. Joseph Borne, whose original name was Bornstein, was a Jewish resistance fighter of Polish origin who survived the hell of Auschwitz but never quite recovered from the experience.
When President Emmanuel Macron picked Élisabeth Borne as France’s new prime minister earlier this month, not too many French people knew about the 61-year-old career bureaucrat’s family background.
Borne, who became France’s first female prime minister since the 1990s, has been discreet about her private life and her family heritage, which was marked by the horrors of World War II.
Her father Joseph, a Jewish resistance fighter, was deported to the Auschwitz-Birkenau concentration camp in 1944. While he was freed a year later, the ghosts of the past – the atrocities at Auschwitz, the loss of loved ones – continued to haunt him. Joseph Borne committed suicide when his daughter was only 11 years old.
"It wasn't always easy. I lost my father when I was very young. And so, we ended up with my mother, who had two daughters and did not have much of an income," she told French channel C8 in a 2021 interview.
Borne traces her family’s roots to Poland. Her grandfather Zelig Bornstein – who perished in the camps along with two of his sons – fled anti-Semitism in the 1920s for Belgium, where he found work with a diamond dealer. Joseph was born in Antwerp in 1925 under the surname Bornstein. He was one of four boys, Léon born in 1921, Isaac in 1923 and Albert in 1930.
When World War II broke out, the family was forced into exile once again, fleeing to southern France where they sought refuge in Toulouse, Montauban, and then in Nîmes. The Bornstein boys’ mother, Anna, died aged 36.
La photo date de 1939. Zelig Bornstein, né à Lukow, en Pologne, pose avec ses trois fils : Joseph, Isaac et Leon. Ils seront tous les 4 déportés. Joseph et Isaac survivront, pas les deux autres. Joseph (le premier à gauche, sur la photo) est le père d'#ElisabethBorne pic.twitter.com/snTfiTw2xp
May 16, 2022Joining the French Jewish Resistance
In August 1942, Joseph and his brother Isaac were arrested for the first time as stateless Jews and taken to the Camp de Rivesaltes, a transit and internment centre in southern France. "Zelig went to Rivesaltes and managed to bribe a guard, who let Isaac and Joseph 'escape'. They returned to Nîmes at the end of 1942 and decided to join the resistance," Jean-Paul Boré, vice-president of AFMD (Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation), told the Cultea website.
Meanwhile Albert, the youngest child, was also arrested. He was deported with Convoy 51 on March 6, 1943, to the Sobibor extermination camp in eastern Poland, where he was murdered.
The surviving three Bornstein brothers shortened the family name to Borne and joined the resistance in France. Their mission was to transport men and women from the eastern French city of Grenoble to the scrublands in the southern Tarn region to join the French Jewish Resistance led by one of the group's founders, Abraham Polonski, according to French weekly Le Point.
But on December 24, 1943, Zelig and his three sons – Joseph, Isaac and Albert – were arrested by the Gestapo in Grenoble. "We had false papers, and when the police stormed into the apartment at 10pm, they made us drop our pants...They were looking for Jews. They were bent on getting people to denounce others. We were also subjected to what was called 'the bathtub' at that time. It's a board which they tipped into the water. It was a very, very hard interrogation," Isaac told the French Institut National de l’Audiovisuel (INA) in recorded testimony.
‘That is your parents, who are going to heaven’
The family was then transferred to Drancy, near Paris, before being deported to Auschwitz-Birkenau in Convoy 66 on January 20, 1944.
There they discovered hell. "There were rows of SS and Sonderkommando people,” said Isaac, referring to the Sonderkommando groups of Jewish prisoners forced to perform a variety of duties in the Nazi camp system. “There were dogs, and the screams: 'Raus, raus, raus' ['Out, out, out,' in German]. We had to get out quickly. It was already snowing. And that's when my brother Joseph and I were selected" to work, recounted Isaac. Zelig and Albert were taken directly to the gas chamber.
Joseph and Isaac went to work in Buna-Monowitz, or Auschwitz III, one of the three large camps in the vast prison system. "When we arrived, the ashes were flying up into the air. When it was windy and the chimneys were burning, it smelled foul everywhere. And the elders, the elders who were in the camp, said to us, 'You see, that is your parents who are going to heaven. They are burning."
For a year, the Borne brothers managed to survive thanks, in particular, to their spirit of solidarity, according to Isaac. "We always shared everything, he with me and I with him, because I watched him like milk on the boil.”
In early 1945, as the Soviet Red Army advanced from the east, the Borne brothers were evacuated further west to the Buchenwald camp, from which they were liberated by the US military on April 11, 1945.
After the war, when the brothers returned to France, Isaac reconnected with Odette, a young woman he had met in Nice. Joseph meanwhile recovered in Calvados, in the northern Normandy region, where he met Marguerite Lescene, a pharmacist. He converted to Christianity and married her. The couple had two daughters, including Elisabeth, who was born in 1961.
But Joseph remained traumatised by his wartime experience. According to Isaac, his younger brother could not bear to talk about those years. In 1972, aged only 47, Joseph committed suicide by jumping out of a window. While the reasons for the suicide are not known, Isaac believed Joseph suffered from a sort of guilt after having lost his father and two of his brothers in the camps. "Guilty of what? We don't always know. But I believe that each person, on losing loved ones, always says to him- or herself, even today: 'I should have, would have, if only I had known...'"
Borne, who was 11 when her father died, became a “Pupil of the Nation” – a status in France given to the children of victims of war, terrorist attacks or those who have perished while serving the country. This meant she received a full scholarship for her education, which she pursued with honours.
In a 2015 interview with French daily Libération, Borne confided that she thought about her father when, as a public servant, she presented naturalisation certificates to new French citizens. "That I, the daughter of a stateless refugee, who only became French in 1950, should be doing this, says something about integration."
(This is a translation of the original in French.)
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France24 - World
Afghanistan: Since the return of the burqa, women are slowly disappearing from the streets
Issued on: 19/05/2022 - 19:53Modified: 20/05/2022 - 11:50
Alijani Ershad
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On May 7, the Taliban ordered all Afghan women to wear the full-coverage burqa in public places. Since the decree was put in place, the difference in Afghanistan's streets is visible. Or rather it's invisible: women have all but deserted public streets to remain cloistered in their homes. Although our Observer dared to leave home to protest with other women's rights activists on May 10, she has no illusions about the future that awaits her.
"Those women who are not too old or young must cover their face, except the eyes, as per sharia directives, in order to avoid provocation when meeting men who are not mahram (adult close male relatives)," says the decree, which came into force on May 7, announced by Taliban leader, Hibatullah Akhundzada.
The images of daily life in Kabul, Herat or Mazar-e Sharif on social media show that the order has been followed: women seem to be absent from the streets, markets and parks.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par M Khalid Sulimanzai (@khalidsulimanza)
Akhundzada specified the consequences for breaking this decree on May 6: "First, the woman wearing immoral clothes will be punished; second, her husband will be summoned and detained for three days, and if he works in the public sector, he will be fired."
The decree states that the best type of covering for women is the blue chadari, a type of full-length veil that was first imposed by the Taliban when they were in power between 1996 and 2001.
On May 10, however, women protested in the streets of Kabul. Wearing less conservative veils than required by the new law, they chanted, "The burqa is not our hijab."
>> Read more on The Observers: ‘I don’t dare to go out anymore’: Women in Kabul live in fear after Taliban return
'Public spaces are being emptied of women'
Lena (not her real name) is a young Afghan woman who has decided to wear the burqa so that she can continue to go out.
Since the announcement by the Taliban, I have been wearing the blue chadari. Before, I used to wear a veil on my head and a long coat, like many other young women. Now, if I don't wear the chadari, I will have to stay at home, which is not an option. I want to walk in the streets and parks, I want to see my friends, this may be the last chance we have as women in Afghanistan to have fun.
But it is clear that since the decree, I see fewer and fewer women outside. Public spaces are being emptied of women. As long as you wear the chadari, the Taliban won't give you any trouble.
But the smallest detail can cause headaches. A few days ago I was in a park. There were some teenage girls eating an ice cream, which obviously is not possible with a chadri. Some Taliban members came and asked them to wear their chadari properly. At first they tried to ignore them, but eventually they agreed.
However, I noticed that the Taliban were looking around, as if they were afraid of being recorded. As one of them was about to hit the girls, the other one told him, 'No, no, someone might film it and I don't want to get in trouble'. They want to continue to look good in appearance, so as not to interrupt their efforts to gain international recognition. But I think the future looks bleak.
جلوگیری طالبان از ورود دختران روسری رنگی به دانشگاه!نیروهای امارت #طالبان روز چهارشنبه( ۲۸ ثور) در ورودی دانشگاه تعلیم و تربیه در #کابل، مانع ورود دختران شدند.افراد امارت طالبان دخترانی را که روسری یا لباس رنگی پوشیده بودند از ورود به دانشگاه منع کردند و فقط به کسانی که... pic.twitter.com/BW0C12JCAH
May 19, 2022>> Read on The Observers: The Afghan women rebelling against the Taliban's strict dress code
Since their return to power in mid-August 2021, the Taliban have been trying to gain recognition from the international community, including Western countries, which have frozen millions of dollars placed in Afghan banks by the former Afghan government. Western countries were also the country's biggest donors during the 20 years between the two Taliban regimes.
'I would accept wearing a burqa if they let women study and work, but they won't'
Ziba (not her real name) is an activist for women's rights in Afghanistan. She lives in the north of the country.
Since the Taliban took over the country, I have been wearing the burqa, even before they made it mandatory. I did it for my own safety, on the one hand, and on the other hand, not to be recognised as an activist. It keeps them away from me.
The bitter reality, as an activist, is that, yes, women dared to protest in Kabul on May 10. But from the first day after the return of the Taliban, women have protested, and in the end nothing changed. The women who could left the country, and we are stuck here, desperate, our sprits crushed.
Personally, I would accept wearing a burqa if they let women study and work, but they won't. We are not human beings here anymore. [Editor's note: School is forbidden for girls after the age of 13.]
I don't go out that much, I basically stay at home, like most women, I guess. I can confirm that there are fewer and fewer women on the streets here. I think it's the younger generation who are more unwilling to play by the rules, to wear the burqa and stay at home.
I am afraid that the situation will only get worse. I'm afraid that one day the Taliban will simply ban women from going out. And we will have no one to turn to.
Our Observer's fear is not unfounded: Akhundzada specified on May 6 that women "should stay at home, except in case of urgent need".
According to the Georgetown Institute for Women, Peace and Security, Afghanistan is the worst country in the world for women, ahead of Syria and Yemen.
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Joaillerie: la guerre des étoiles
Elodie BaërdENQUÊTE - La compétition est de plus en plus rude entre les joailliers pour accrocher leurs créations au cou des meilleures actrices de la planète, à l’écran comme sur les tapis rouges. Les grandes marques redoublent aujourd’hui de travail et de moyens.
Nous l’appellerons Claire, mais ce n’est pas son vrai prénom. Cette jeune femme travaillant dans la joaillerie, chargée notamment des célébrités, tient à rester anonyme. Le sujet est stratégique, et les investissements de plus en plus importants. «Les affinités entre le cinéma et les maisons de luxe en général, et la joaillerie en particulier, ont toujours existé, mais c’est vrai que ces derniers temps toutes les maisons se démènent pour être vues, confirme-t-elle. Certains placements se font sans contrat ni enveloppe, par amitié, ou à la dernière minute, ou avec une personnalité en devenir… Mais la plupart du temps, il s’agit d’une négociation en bonne et due forme, avec deux intermédiaires différents: l’agent de la star ou sa styliste.»
Des retombées mondiales
«Dans le premier cas, que les Américains appellent un talent deal, il s’agit de montants à six chiffres pour que nos bijoux soient portés sur le tapis rouge par l’actrice.» C’est un investissement important, mais c’est «sécurisé»: l’actrice ne risque pas de changer d’avis au dernier moment et peut même se plier à quelques interviews et séances photo suivant les contrats. «Dans le deuxième cas, poursuit Claire, quand on traite avec une styliste (stylist deal),celle-ci fait monter les enchères entre les marques qui proposent plusieurs pièces, les livrent le jour J dans la suite de l’actrice qui choisit juste avant la soirée.» C’est moins onéreux (entre quelques milliers et quelques dizaines de milliers d’euros, suivant le niveau de notoriété), mais rien n’est garanti. La facture se règle uniquement si le collier ou la brocheont été portés. «On découvre donc, en direct, quand la star foule le tapis rouge, ce qu’elle a décidé… Ça m’a valu des larmes de joie, mais aussi des larmes de rage, devant ma télévision ou mon ordinateur si une actrice avait montré de l’enthousiasme devant nos bijoux et a finalement fait un autre choix, ou inversement si elle n’avait rien promis et apparaît avec une coiffure idoine qui met en majesté une paire de boucles d’oreilles.» Les images font ensuite le tour de la planète et des réseaux sociaux, qui sont devenus une caisse de résonance inouïe pour ce genre d’événement. Et plusieurs maisons confirment qu’il n’est pas rare, surtout aux États-Unis, que le lendemain une bague vue sur une actrice soit achetée par un client.
Précisons que les sollicitations vont dans les deux sens. «Parfois des stars, ou leur styliste, ont repéré des pièces et nous demandent de leur prêter, raconte-t-on ainsi chez Boucheron (qui appartient à Kering, l’un des partenaires officiels du Festival de Cannes). D’autres fois, nous identifions des actrices ou acteurs en phase avec l’univers et le positionnement de notre marque, et nous leur proposons des bijoux pour un soir. Il ne faut évidemment pas que ceux-ci aient déjà été portés et remarqués au cou d’une autre récemment. Ça peut nous arriver, à l’inverse, de décliner une demande d’une vedette trop associée à une autre maison de luxe dans l’esprit du public. Dans notre “casting”, nous recherchons à la fois des visages célèbres mais aussi des étoiles montantes. Une bonne proportion entre les deux est très valorisante pour notre image.»
La course aux festivals
Ce système demande d’entretenir des liens étroits et constants avec le milieu du cinéma, de la awards season en début d’année avec notamment les Golden Globes et les Oscars, à lasaison des festivals qu’ouvre Cannes,suivi en septembre par celui de Venise (qui attire beaucoup d’acteurs trop heureux de passer quelques jours dans la cité des Doges) et Toronto (très important pour les grands producteurs américains). Alors que Chopard fête cette année 25 ans de fidèle partenariat avec le Festival de Cannes, Bulgari vient d’annoncer une alliance avec Toronto, tandis que Cartier est associé depuis l’an dernier à la Mostra.
«Une désirabilité supérieure»
Les contrats d’ambassadrice permettent aussi de fidéliser une star. Ils se sont multipliés ces dernières années. Beaucoup de joailliers préfèrent désormais largement pour leur campagne une actrice qu’un mannequin. «Le cinéma est un art, donc véhicule une substance et une désirabilité supérieures», tranche Jean-Christophe Babin, président de Bulgari qui a eu du flair, il y a trois ans, en choisissant la jeune actrice Zendaya et élargit le spectre aujourd’hui en dévoilant sa nouvelle égérie, Anne Hathaway. «Bulgari est née avec le cinéma et les grandes heures de Cinecittà à Rome. Les actrices, de Liz Taylor à Anna Magnani, ont été les premières ambassadrices naturelles de la marque, poursuit-il. Aujourd’hui, nous les payons - beaucoup plus cher qu’un mannequin d’ailleurs -, mais la marque s’enrichit en étant proche du cinéma.»
Anne Hathaway apparaîtra-t-elle bientôt à l’écran avec des bijoux Bulgari? L’actrice Gal Gadot, sublime dans la dernière campagne Tiffany & Co., a, elle, eu le privilège cette année d’être une des rares femmes au monde à porter le fameux Tiffany Diamond, un spécimen jaune de 128 carats, dans Mort sur le Nil de Kenneth Branagh. On pense aussi à Jessica Chastain, proche de Piaget depuis longtemps, qui a porté des bijoux de haute joaillerie de la marque suisse dans un de ses derniers films, 355 de Simon Kinberg, avec Penélope Cruz, Lupita Nyong’o et Diane Kruger. Une belle brochette. Cartier, de son côté, vient de signer un contrat avec la franco-belge Virginie Efira, maîtresse de cérémonie de la soirée d’ouverture et de clôture du Festival de Cannes. De quoi faire crépiter les flashs des photographes amassés de chaque côté du tapis rouge.
Le défilé Etam, les pieds dans l'eau d'une plage corse
REPORTAGE - Ce jeudi 12 mars, la marque de lingerie la plus populaire de France a présenté au domaine de Murtoli (Corse-du-Sud) sa première collection croisière.
Dans les pas de mademoiselle Chanel place Vendôme
La marque de luxe célèbre la réouverture, le 18 mai à Paris, de son temple dédié à la joaillerie et à l’horlogerie, avec une collection de bijoux inspirés par les pièces personnelles et peu connues de sa fondatrice.
A24, la «marque» de cinéma que tout le monde s’arrache
Cette société de production new-yorkaise qui débarque sur la Croisette avec six films en compétition est le Graal des cinéphiles… et des branchés.
L'Humanité
Vangelis, le visionnaire populaire
ActuLe compositeur et musicien grec est décédé hier, laissant derrière lui une œuvre pléthorique qui couvre un demi-siècle de recherche sur les musiques électroniques. Entre kitsch et avant-garde, il aura su faire un usage novateur des synthétiseurs en rencontrant les faveurs du public.
Clément GarciaIl suffit de fureter dans les bacs à vinyles de n’importe quelle brocante pour mesurer large succès rencontré par Vangelis dans les années 1970 et 80. Ses albums de pop synthétique et élégiaque, véritables succès populaires, y côtoient de plus expérimentaux qui, faute d’avoir rencontré leur public mais pressés en masse par ses maisons de disques, saturent le marché de l’occasion. C’est tout le paradoxe d’un musicien pionnier de l’électronique, attiré par les avant-gardes, mais qui n’a jamais lâché son goût pour la mélodie simple et les envolées lyriques bien troussées, parfois boursoufflées. En découle une incompréhension certaine et tenace : Vangelis aura été aussi respecté que gaussé. Respecté, surtout, dans le monde des musiques électroniques qui ont pour particularité d’avoir épousé les marges de l’épicentre pop-rock anglo-saxon. Marges esthétiques et marges géographiques : la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon ou encore la Grèce ont abondamment nourri de sons synthétiques le vaste univers des musiques populaires.
C’est donc en Grèce, à Agria, modeste port de la mer Egée, qu’est né Evángelos Odysséas Papathanassíou en 1943. Autodidacte revendiqué, le jeune homme préfère bidouiller les fréquences radio qu’assimiler la grammaire musicale. Baigné dans la musique folklorique de son pays, il fonde un premier groupe, The Formix, et s’essaie déjà à la bande originale de films, profitant d’une relative ouverture démocratique. C’était avant que la chape de plomb des Colonels s’abatte sur la Grèce. Avec quelques amis, dont le chanteur Demis Roussos, il s’exile pour l’Angleterre. Les compères y fondent Aphrodite’s Child, groupe qui mêle un sens mélodique tout méditerranéen incarné par le chant lyrique de Roussos, aux influences d’un rock qui commence à s’appeler «progressif », caractérisé par de longues plages sonores et des rythmes alanguis secoués par quelques riffs de guitare. Deux albums et des titres imparables qui atteignent les sommets des charts ( Rain And Tears, It’s Five O’Clock ) construisent le succès du groupe. La quatuor s’effiloche pendant la préparation d’un troisième disque, « 666 », album-concept inspiré de l’évangile selon Sain-Jean. Enregistré à Paris en 1972, c’est un chef d’œuvre, essentiellement porté par Vangelis. Le travail sonore s’y fait plus précis et la facilité mélodique laisse place à des constructions autrement plus audacieuses. Clou au cercueil d’Aphrodite’s Child, l’album permet à Vangelis de voler de ses proposes ailes.
Installé à Paris où les théories musicales de Pierre Shaeffer sur l’électro-acoustique et la musique concrète sont âprement discutées, le musicien multiplie les projets. Un premier album solo, Earth, est publié en 1973. Le succès public est au rendez-vous. Vangelis se rapproche alors de son alter ego du groupe de rock progressif anglais Yes, Jon Anderson, avec lequel il enregistre « Heaven and Hell » avant de le retrouver régulièrement au fil des ans. S’en suit une série d’enregistrements dans lesquels le compositeur expérimente la multitude d’instruments, dont des claviers de la marque japonaise Yamaha, qui vont définir un son symphonique et hiératique. Certain de ces albums figurent parmi les plus expérimentaux (Spirale en 1977 et surtout Beaubourg, l’année suivante, clin d’œil à la création du Centre national d’art et de culture qui vient de voir le jour). L’année 1979 est particulièrement riche avec trois opus qui rencontrent un large succès public et critique, « China », « Opéra Sauvage » et surtout « Odes » avec sa compatriote, la chanteuse Irène Papas. Pendant cette décennie, Vangelis renoue avec les musiques de films, composant neuf bandes originales, dont trois des quatre films d’Henri Chapier (Sex Power, 1970).
Tout à sa place, centrale, dans le paysage des musiques électroniques qui commencent à gagner en légitimé, avec Jean-Michel Jarre ou Klaus Schulze, Vangelis va trouver sa pleine expression en travaillant pour le grand écran. En 1982, le réalisateur britannique Hugh Hudson lui confie la bande originale de son film « Les Charriots de feu », inspiré de la rivalité de deux athlètes lors des jeux olympiques de 1924. Le thème principal reste dans toutes les mémoires : quelques triolets dessinent une mélodie simple qui se déploie sur un seul changement harmonique. Le motif ainsi défini, enrobé de synthétiseurs cuivrés, se répète jusqu’à l’extase. Le son Vangelis a trouvé son archétype. La même année, Ridley Scott sollicitera le compositeur pour imaginer la bande originale d’un film qui deviendra vite culte, « Blade Runner ». Souvent considérée comme l’achèvement de ses recherches formelles sur les musiques de films, la B.O fera date. Avec sa science achevée de l’usage des sons synthétiques, le compositeur parvient à s’immerger totalement dans l’univers poisseux, cyberpunk et claustrophobe du film. La musique dit ici autant que les images et l’intrigue, fait peau commune avec les personnages et leur quête d’humanité. Il faudra attendre plus de dix ans pour que paraisse l’original de cette bande, les producteurs préférant à la sortie du film une version orchestrale expurgée du travail sonore de Vangelis. Le fameux label de musique classique Deutsche Grammophon publie en 1985 Invisible Connections, un album exigeant où le compositeur pousse son travail sur les textures et les atmosphères. En 1992, il est a nouveau sollicité par Ridley Scott pour composer la musique du film 1492, pompeuse reconstitution de la conquête des Amériques portée par une musique qui l’est tout autant. Le succès reste toutefois au rendez-vous. Ces dernières années, Vangelis, a consacré une part importante de son travail à mettre en musique l’exploration spatiale. Le compositeur hirsute et imposant, figure bouddhique des musiques électroniques, ira jusqu’à collaborer avec la NASA pour faire voler ses notes dans l’infini stellaire, confortant son image « New Age ». Une image qui, a défaut de rendre justice à ses approches créatives, souligne l’aspect méditatif et sensorielle d’une musique qui a marqué le siècle.
Clément Garcia
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Besançon : au volant d’une voiture, une jeune de 13 ans fonce sur des policiers
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Besançon : les dernières actualités
France24 - World
Gerrard only has eyes for Villa despite Premier League drama
Issued on: 20/05/2022 - 16:14
London (AFP) – Steven Gerrard has insisted his integrity is beyond question ahead of Aston Villa's trip to Manchester City on Sunday, with the manager's overriding concern winning points for the Birmingham club.
Villa, 14th in the table, go to the Etihad Stadium on Sunday knowing they could help hand the Premier League title to Gerrard's former club Liverpool.
City are a point ahead of the Reds at the top of the table and a win on the final day will ensure they retain their crown.
But quadruple-chasing Liverpool, where Gerrard won multiple trophies as a player, will win a record-equalling 20th English title if City drop points and they beat Wolves at Anfield.
"It is disappointing when people mention integrity and aim it towards me or Aston Villa or any of my players," Gerrard told reporters on Friday.
"We'll go out at the weekend and give it everything we've got to try and get points for Aston Villa and our supporters. If that inevitably helps Liverpool, fantastic, but my priority is to try and get points for Aston Villa."
He added: "We've got three massive points to play for, we've got an opportunity to finish the season on a high. It would be nice if we can reward our supporters with something at the weekend.
"In terms of Liverpool, I totally understand and respect the external noise and the questions that have been coming my way for some time. They're involved in a title race and I spent a lot of time there."
City and Liverpool have been a class above their rivals and Gerrard feels there is now a real gap between them and the rest of England's leading clubs.
"When I played there was a lot of talk about the top four and for a period that became a top six," he said.
But Gerrard added: "In terms of my experience being back in the Premier League, they have been the two best sides by far we have faced.
"One (City) tries to hurt you with positional play and possession and one tries to hurt you with speed and intensity. They are both extremely consistent and have got top managers.
"They have both recruited extremely well over a period of time and had a lot of time to work with the team so it is no surprise that they get the results that they do."
© 2022 AFP
Le Figaro
Cannes dans le rétro : Brigitte Bardot ou quand la Croisette créa la star
Jacques PessisJOUR 4 - Les interviews de François Chalais ont marqué l'histoire du Festival. Le Figaro et Madelen, la plateforme de l'INA, vous proposent de les retrouver du 17 au 28 mai. Retour en 1956.
Le palmarès de Brigitte Bardot est encore limité à six apparitions à l'écran quand, en 1953, elle devient, pour la première fois, la cible des photographes du Festival de Cannes. Elle crée l'événement en posant en bikini sur une plage de la Croisette.
Découvrez ici le «Cinépanorama » de François Chalais avec Jacques Tati
Trois ans plus tard, elle devient, en quelques semaines, une star internationale, grâce à Et Dieu créa la femme, réalisé par Roger Vadim. Elle n'imagine pas l'émeute que va désormais déclencher chacune de ses apparitions sur les marches du Palais.
À lire aussiCannes dans le rétro: Jacques Tati et Monsieur Hulot en goguette sur la Croisette en 1956
Moralement, elle ne le vient pas très bien. Pendant quelques mois, elle va ainsi se montrer distante envers les journalistes qui veulent l'interviewer, voire annuler des rendez-vous. Elle se crée ainsi une «mauvaise réputation» qui va s'estomper et même disparaître petit à petit après la diffusion de ses confidences devant la caméra de François Chalais.
Retrouvez les émissions Cinépanorama de François Chalais sur Madelen, la plateforme de l'Ina.
Dépression, quête de sens, conversion à l'Islam...Diam's se dévoilera dans un documentaire projeté à Cannes
Après dix ans d'absence, l'ex-star du rap revient sur le devant de la scène avec le film Salam, son portrait intime sans fard co-réalisé avec Houda Benyamina et Anne Cissé, présenté en avant-première sur la Croisette.
À Cannes, le #Metoo du cinéma français est à bout de souffle
Le collectif 50/50, porteur du mouvement pour une meilleure représentation des femmes dans la profession, est dans la tourmente depuis des accusations d'agression sexuelle en son sein.
Festival de Cannes 2022 : les films à voir sur la plage, en marge de la sélection officielle
The Truman Show, Le Parrain, E.T, Le Pacte des Loups... Le cinéma à ciel ouvert de la plage Macé, face au Majestic, propose une programmation de grands classiques et une avant-première mondiale de la comédie La Cour des miracles.
Valeurs Actuelles
Besançon : une lycéenne disparue affirme avoir été séquestrée, violée, et prostituée de force
Un dénouement après plusieurs semaines d’angoisse. Mardi 14 décembre, alors que les forces de l’ordre venaient tout juste de publier un avis de recherche, une lycéenne de Besançon (Doubs) âgée de 18 ans et disparue depuis plusieurs semaines a été retrouvée saine et sauve, rapporte l’Est Républicain. Dans sa déposition, l’adolescente affirme avoir été enlevée, violée, et prostituée contre son gré. La jeune femme avait disparu sans laisser de traces dans la soirée du dimanche 21 novembre, ne se rendant pas au lycée qu’elle fréquentait d’ordinaire à Besançon.
Une terrible déposition
Les forces de l’ordre se sont d’ores et déjà attelées à une enquête pour comprendre ce qui est arrivé à la jeune fille. Celle-ci, dans sa déposition, a raconté s’être rendue le jour de sa disparition dans une soirée à Besançon, être montée dans une voiture, dont les occupants l’ont ensuite emmenée quelque part, enfermée, et violée. Elle affirme qu’elle a ensuite été forcée à se prostituer, citant un hôtel de Dijon. C’est un proche qui l’a récupérée, après qu’elle a réussi à le contacter. La police devra désormais s’attacher à démêler les fils de cette terrible histoire, et à retrouver les mis en cause dans la disparition de l’adolescente.
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France24 - World
G20 failing to update carbon-cutting pledges: report
Issued on: 20/05/2022 - 16:06Modified: 20/05/2022 - 16:04
Paris (AFP) – Nations in the G20 group of major economies have yet to strengthen greenhouse gas reduction goals despite agreeing to revisit their plans ahead of critical UN climate talks in November, according to an analysis by leading research NGOs seen exclusively by AFP.
At the Glasgow COP26 climate summit last year countries pledged to review inadequate plans for cutting carbon pollution this decade ahead of the COP27 conference.
Without a sharp reduction in emissions before 2030, the Paris Agreement target of capping global warming at 1.5 degrees Celsius would likely be breached, the UN's Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) has warned.
The world has warmed nearly 1.2C so far -- enough to usher in a crescendo of deadly heatwaves, floods and storm surges made worse by rising seas.
Current pledges registered under the 2015 treaty, if fulfilled, would still see temperatures rise a catastrophic 2.8C, potentially triggering runaway warming, where natural processes would add massive amounts of carbon into the atmosphere.
The G20 accounts for three-quarters of all human-caused emissions, which means the planet's future is largely in its hands.
Two G20 nations -- India and Turkey -- have failed to update their original carbon cutting plans submitted in 2015, as required under the Paris Agreement.
Neither has non-G20 member Egypt, which will host the COP27 climate summit in November.
Australia, Brazil, Indonesia and Mexico submitted revised 2030 targets that did nothing to further reduce emissions, according to the joint analysis from the World Resources Institute, the Energy and Climate Intelligence Unit and the E3G non-profit groups.
'Now or never'
Russia, Saudi Arabia and China -- which accounted for a third of global emissions last year -- did offer enhanced plans, "but there is still considerable scope to improve their commitments this year beyond their current policies," the report concluded.
The remaining G20 countries, including the United States and major European economies, raised their ambitions in 2021 but are still not on track to meet their earlier targets.
"None of the G20 are doing enough to keep hopes of limiting warming to 1.5C alive," said Tom Evans, a researcher at E3G.
"So far this year, they seem to have completely forgotten the promise they made at COP26 just six months ago to strengthen their 2030 climate targets."
A rapid rise in fossil fuel prices following Russia's invasion of Ukraine coupled with the declining cost of renewables could help speed the shift away from carbon-intensive energy, the report said.
And on the sidelines of the UN climate talks in Glasgow, many nations made pledges to halt forest loss by 2030, cut methane emissions, end financing for fossil fuels, and hasten the phase-out of coal use.
Combined, these voluntary measures could potentially help cap global temperature rise at 2C, according to peer-reviewed studies.
But all fall outside international mechanisms for measuring and verifying compliance.
"It is now or never if we want to limit global warming to 1.5C," said Jim Skea, co-chair of a landmark IPCC report which set out options for slashing greenhouse gas emissions last month.
"Without immediate and deep emissions reductions across all sectors, it will be impossible."
© 2022 AFP
Le Figaro
Voyage en Corse, par les chemins de traverse
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REPORTAGE - D'une citadelle à l'autre, de Calvi à Corte, en passant par la Balagne, balade sur la route des villages perchés de Haute-Corse. Entre trésors du patrimoine et merveilles naturelles, l'île dévoile sa beauté intérieure.
Véritable frontière entre le monde minéral et la Méditerranée, Calvi est un rêve de pierre mais pas seulement. Vue de la mer, à l'approche de la citadelle, le marin perçoit la ville dans ses traits majeurs et tente d'en percer les multiples mystères. Sa situation sur un promontoire rocheux l'intrigue d'emblée. Fièrement dressée face à la mer, son utilité n'est plus à démontrer. Ses murailles parfois hautes de 80 mètres protègent l'ancienne cité génoise et participent à la silhouette côtière calvaise. Formidable forteresse ayant subi l'assaut répété d'envahisseurs, telle une sentinelle, elle plaide en faveur du riche passé des Calvais, tout en protégeant leurs descendants. Car la ville « semper fidelis », toujours fidèle à Gênes, dès la fin du XIIe siècle, a subi de nombreux sièges. C'est au cours de l'un d'eux, en 1794, alors que les Français enfermés à Calvi résistaient aux assauts du général Stuart, que l'amiral Nelson (alors commandant de vaisseau) perdit un œil.
Ainsi avisés, nous pouvons nous fondre dans l'atmosphère de la vieille cité : active le matin, léthargique l'après-midi, tumultueuse la nuit, baroque dans ses églises, génoise dans son architecture, touristique par nécessité… Au fil des heures, à l'ombre d'un palais, au détour d'une placette, au sommet d'un bastion, le tableau évolue selon la lumière et l'angle de vue. Les Calvais semblent toujours s'étonner de la beauté de leur ville et on les comprend. C'est donc avec beaucoup de curiosité que l'on se lance dans le tracé labyrinthique de celle qui fut un temps capitale (génoise) de la Corse. Il est agréable d'y flâner entre ses hautes maisons serrées les unes contre les autres, d'observer d'émouvantes terrasses fleuries, de déboucher sur un chemin de ronde face à la mer indigo. Les jours de vent, quand des rafales iodées s'engouffrent dans ses ruelles, elle retrouve sa rugosité et son atmosphère de cité maritime corse. Toujours à pied, car circuler en voiture pour découvrir ce site tiendrait de la folie (rues étroites décourageantes et accès réservé aux riverains).
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La fête de l'Immaculée Conception est l'une des fêtes les plus importantes de l'île, célébrée un peu partout depuis que la nation corse s'est placée sous la protection de la Sainte Vierge en 1735
Un pèlerinage mené par des femmes
On s'y perd donc, pour admirer le palais des Gouverneurs (1492), la maison Giubega (parrain de Napoléon) et l'ancien palais des Évêques de Sagone, dont un niveau accueille un lieu iconique de la vie nocturne, Chez Tao. Célèbre repaire de Jacques Higelin qui lui dédia une chanson, La Ballade de chez Tao. « Le jour va bientôt se lever / Sur la baie de Calvi / Je lève mon verre, le cœur gros / Aux frères, aux amis de Tao / Vivez heureux aujourd'hui… » Puis l'on gravira l'escalier d'un étonnant vaisseau de pierre, l'église San Giovanni Battista. Elle fut élevée au rang de cathédrale par Grégoire XIII au XVIe siècle. Joyau incontournable vers lequel la ville entière converge, il en résume toute l'opulence. Avec notamment : un bénitier arborant les armes de grandes familles – lions, château, arbre, bandes diagonales et léopard assis pour les Frate, les Fieschi ou les Soprani – ; un retable signé Barbagelata (1498) ; un maître-autel en marbre polychrome ; une chaire en bois doré (1757) et surtout un Christ noir « miraculeux ». Porté en procession durant l'attaque franco-turque de 1555, il aurait étendu sa protection sur la ville et permis de repousser les assaillants !
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Depuis la citadelle ouverte sur le large, le spectacle côté terre est tout aussi fascinant. D'un seul coup, l'œil embrasse une ligne de montagnes, hérissée de cimes bleutées, pointues, déchiquetées, parfois chapeautées du voile opalescent d'un nuage. Il s'agit des Monti Grosso, Corona et Cinto (au loin) veillant sur la cité balanine et sa baie turquoise ourlée de sable blanc. Plus au sud, en contrebas, l'immanquable Notre-Dame de la Serra est une petite chapelle blanche édifiée à la fin du XVe, détruite puis reconstruite au XIXe. Sa particularité ? Un pèlerinage mené par des femmes (une rareté !) s'y déroule chaque année, le 8 septembre, pour la fête de l'Immaculée Conception.
Ce jour-là, elles quittent à pied l'église Santa-Maria-Maggiore en brandissant un tableau enchâssé de la Vierge. Puis empruntent religieusement les lacets d'un sentier. Il leur faut environ une heure et demie pour parvenir au but de la procession : une messe pleine de ferveur au sein et à l'extérieur de la chapelle. « Car il s'agit d'une des fêtes les plus importantes de l'île, célébrée un peu partout depuis que la nation corse s'est placée sous la protection de la Sainte Vierge en 1735. Depuis cette date, l'hymne corse, symbole fort de l'identité insulaire, est un chant religieux marial, qui s'intitule très justement Dio vi salvi Regina », souligne Isabelle Florès, guide conférencière à Calvi. Toutefois, on se rend aussi à Notre-Dame de la Serra pour la vue panoramique sur le golfe, l'horizon et sur l'Apennin ligure par temps clair.
Sant'Antonino, l'un des plus beaux villages
La Corse en images
Enfin, on ne quittera pas la citadelle sans apprécier le buste de Christophe Colomb. Car ici, une question demeure : est-il né à Calvi ? Une très vieille tradition orale le maintient, corroborée par des documents d'archives, qui présentent le découvreur du Nouveau Monde comme un citoyen de la république de Gênes. Sa naissance à Calvi, alors place génoise, serait donc possible. De sa prétendue maison, dans le prolongement de la rue Colombo, il ne reste que les fondations et un intrigant linteau arborant un globe, une boussole, une tour (symbole d'une maison noble) et l'étoile du Berger (qui guidait les marins quand ils n'avaient pas d'instruments de navigation). Le mystère reste entier… Mais les rêves de voyages, de découvertes et d'aventures que suggère un lieu aussi poétique ne sauraient faire oublier l'autre facette de la Balagne. Celui des villages perchés aux allures de petits bastions qui émaillent les crêtes.
Le plus remarquable est très certainement Sant'Antonino (labellisé l'un des plus beaux villages de France). D'une part, pour sa position au centre géographique de la Balagne et sa vue époustouflante à 360 degrés. D'autre part, pour sa morphologie en cercles concentriques et sa circulation verticale ! En effet, plus on monte vers son ancien centre, plus on remonte dans le temps. Inversement, plus on descend vers sa base, plus on s'approche du XXe siècle. « Si bien que l'on peut dater comme on le ferait avec les anneaux d'un tronc, le cercle du XVIe siècle quand les soldats turcs de Soliman, aidés des Français, tentèrent de prendre la Corse aux Génois », nous précise Olivier Bianconi, auteur d'ouvrages historiques sur la Balagne.
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Au milieu d'oliviers, face à la mer, c'est un lieu parfait pour mener une vie contemplative et apostolique
Un phare de la créativité musicale
Édifié au IXe siècle sur un piton granitique, ce village, aussi majestueux qu'austère, domine autant qu'il impressionne. « C'était une place forte, un castrum. Un château fort dans sa plus simple expression, avec un logis seigneurial, un donjon et une chapelle dédiée à San Antonino, d'où son nom. Bien que minimaliste, cette architecture médiévale (dont il ne reste que des vestiges) permettait de garder un œil sur les importantes productions agricoles des vallées d'Aregno et du Reginu, sur les seigneurs rivaux voisins et sur la mer d'où arrivaient d'éventuels envahisseurs », poursuit-il. Le soir, le crépuscule y est hypnotique, quand le soleil chute lentement vers la mer, dans un ciel irisé rose foncé virant au mauve, tandis qu'un milan royal tournoie au-dessus des demeures soudées les unes aux autres, comme pour mieux résister au vent fréquent.
À quelques kilomètres de là, sur la route de Pigna, élégant nid d'artisans, devenu phare de la créativité musicale, on croise l'un des plus grands couvents de Corse : le couvent de Corbara, fondé en 1456 par les franciscains. Au XIXe siècle, les dominicains y installèrent leur stadium provinciale, un collège de théologie, où le temps passe sans hâte. « Nous sommes sept frères, quatre prêtres et un diacre à entretenir ce lieu de retraite, de prière, de formation, d'études et d'envoi en mission », nous indique le père Olivier Marie, curé de neuf paroisses. Avant d'ajouter : « Au milieu d'oliviers, face à la mer, c'est un lieu parfait pour mener une vie contemplative et apostolique. » Il se visite et les différentes messes qui rythment la journée sont ouvertes au public. Ensuite, on pourra s'arrêter à Monticello, ravissant village en gradins, pour prendre un rafraîchissement sur sa placette, avant d'aller visiter la chapelle Saint-François-Xavier et sa coupole à tambour du XVIIIe siècle.
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Speloncato, authentique et moderne à la fois
Mais pour s'enfoncer dans la Balagne montagneuse et forestière, on obliquera plutôt vers Feliceto, où subsiste un moulin, car comme partout dans la région, la commune vivait de la production d'huile d'olive. Ne pas manquer l'église baroque des XVIIe-XVIIIe siècles, ses remarquables orgues, son baptistère en marbre de Carrare et ses tableaux du XVIIe siècle dont une Présentation de la Vierge au temple (classée). La « maison du bandit » peut également susciter l'intérêt. On y accède facilement par un sentier du haut du village. Elle servit d'asile aux bandits de passage, dont Spada, l'un des plus connus, qui y séjourna plusieurs jours.
Un peu plus haut, le très photogénique Speloncato doit son nom aux spelonche, cavités rocheuses sur lesquelles le village s'est construit. « Sa forme en éventail, autour d'un éperon granitique, avait une fonction défensive. On pouvait voir arriver les envahisseurs de loin et leur réserver un accueil adapté », s'amuse Jean-François Poli, maire de la commune depuis vingt-sept ans ! Outre le fait que le village ait été classé site patrimonial remarquable, il peut s'enorgueillir de n'avoir aucun lotissement sur la commune et de vouloir, en concertation avec la population, conserver le patrimoine architectural local.
Ainsi les hautes maisons, imbriquées dans un lacis de ruelles pavées, sont toutes pourvues de persiennes en bois avec jalousies. Il a également opté pour un réseau électrique sous-terrain. « C'est beaucoup plus esthétique et moins vulnérable. C'est aussi plus onéreux, mais sur le long terme, on s'y retrouve ! » assure-t-il. Entre les ruines du château des Savelli, où les armes parlèrent, ses deux églises (peu commun) et ses deux confréries très actives, Speloncato cultive son authenticité, tout en ayant su se doter d'outils du XXIe siècle : éclairage entièrement en LED, internet en très haut débit, fibre, espace de coworking, etc. Présent et passé s'y mêlent harmonieusement.
Rencontres internationales de théâtre
C'est à regret que l'on quitte ce singulier village, mais c'est pour en rejoindre un autre blotti contre la forêt de Tartagine, couverte de pins maritimes et pins laricio. Le trajet le plus court passe par une route aussi serpentine qu'étroite (la D63), bordée d'une terre aride jusqu'à la Bocca di a Battaglia (1101 m). Mais une fois le col franchi, le paysage change du tout au tout et la départementale coule à travers une chênaie composée séculaire, puis une châtaigneraie.
Après Pioggiola, Olmi-Cappella, flanqué de son gros bâtiment Battaglini, apparaît enfin ! Hors du temps, à l'écart des flux touristiques, ce village rayonne pourtant au-delà du territoire corse et de la France même ! En effet, cette microrégion du Giussani a été revitalisée par le théâtre ! Sous l'impulsion de l'acteur Robin Renucci et des élus locaux, des Rencontres internationales de théâtre ont vu le jour, il y a vingt-trois ans. Elles sont orchestrées par l'Aria, une entité également impliquée dans la formation théâtrale et l'accueil en résidence d'amateurs, de professionnels et d'étudiants en art dramatique venant de toute l'Europe. À la fin de leur séjour, les hôtes présentent le fruit de leur création, collective ou individuelle, devant le public.
« Tous les arts du spectacle sont représentés, le théâtre bien entendu, mais aussi la danse, le chant et les arts du cirque dans le bâtiment A Stazzona spécifiquement conçu pour cela », nous confie son directeur artistique et pédagogique Serge Nicolaï, acteur, metteur en scène, et codirecteur de la compagnie Wild Donkeys. L'association, active toute l'année, aimante ainsi environ 12.000 spectateurs, 350 stagiaires, plus 1000 scolaires dans le cadre de l'éducation artistique et culturelle. Elle vient d'obtenir le prestigieux label national de Centre culturel de rencontre. « Pour l'édition de 2022, un théâtre de verdure d'une centaine de places viendra étayer notre offre », renchérit Frédéric Mariani, l'éclairé maire de la commune.
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Le départ des plus belles randonnées
À vol d'oiseau, juchée sur un rocher cerné par les sommets les plus hauts de l'île (Monte Cinto 2706 m et Monte Rotondo 2622 m), Corte est originale à plus d'un titre ! À la confluence de la Restonica et du Tavignano, la ville est le point de départ des plus belles randonnées pédestres vers les lacs de Melo, de Capitello et surtout de Nino, « l'Écosse corse » trouée de pozzines (puits) évoquant les tourbières de l'Europe du Nord. Des six citadelles corses, c'est la seule qui soit à l'intérieur des terres, ses trois niveaux de défense sont exceptionnels en Europe et sa construction s'étend sur trois cent cinquante ans ! C'est aussi la plus ancienne, car elle s'appuie sur un bâtiment préexistant, érigé en 1419 par Vincentello d'Istria (noble corse, vassal de roi d'Aragon) : u Castellu, un château aussi appelé « Nid d'Aigle », perché à 111 mètres au-dessus du confluent de la Restonica et du Tavignano, d'où une vue ébouriffante !
« Il avait pour but le contrôle du centre de la Corse et de l'île entière, puisque Corte est un carrefour naturel entre le nord et le sud, “l'en deçà et l'au-delà des monts”. La citadelle enveloppant le château a été construite plus tardivement, en 1769, avec les mêmes objectifs stratégiques », explique Marion Trannoy-Voisin, chargée de mission pour la requalification de l'ensemble du site. Elle pilote Citadella XXI, un important projet qui va radicalement changer l'expérience de visite du lieu. « Des transformations ont déjà été initiées. Le chemin de ronde est doté de dispositifs de réalité augmentée permettant, via son smartphone, de rencontrer des personnalités, évoquant le lien fusionnel existant entre la citadelle, la ville et ses habitants. Tel l'architecte italien, Andrea Bruno. Il a transformé la caserne qui abrite le Musée de la Corse. Mais le projet comprend également la restauration du château, l'aménagement de nouveaux parcours, de jardins, et la mise en place de signalétiques et d'outils interprétatifs, qui favoriseront la compréhension, à la fois du site et des paysages qui l'environnent. De plus, la grande terrasse, rebaptisée Le Plateau des possibles, pourra accueillir différents événements, concerts, pique-niques géants ou installations d'artistes », précise-t-elle.
Cette revalorisation, qui s'étalera jusqu'en 2026, prévoit également des aménagements à l'intérieur du bâti, pour créer des lieux d'exposition permanente, des hébergements et des ateliers pour des artistes en résidence, qui pourront exposer leur travail in situ. En attendant, et comme pour donner un avant-goût du prodigieux site à venir, la première exposition de très grande envergure « Matisse en Corse » s'est tenue dans le Musée de la Corse. Son thème, le séjour du peintre sur l'île (1898), dans « un pays merveilleux », reste une période fondatrice pour toute son œuvre.
Carnet pratique
SE RENSEIGNER
Auprès de l'Office de tourisme de Corse, de l'Office de tourisme intercommunal Calvi-Balagne et de l'Office de tourisme de Corte.
Y ALLER
Air France propose des vols quotidiens A/R Paris-Calvi à partir de 259 €.
NOTRE SÉLECTION D'HÉBERGEMENTS
Hôtel Dominique Colonna (Tél. : 04 95 45 25 65). Près de Corte, un site exceptionnel pour cet hôtel 4 étoiles au cœur d'une nature intacte, le long de la rivière Restonica (présence sonore très agréable), où tout est fait pour que l'on se sente comme chez soi : quiétude, accueil personnalisé, cuisine simple et délicate (déjeuner 15-20 €), déco contemporaine pointue en harmonie avec l'environnement (bois, pierre, textiles naturels). Salons d'extérieur intime, terrasses (où les copieux petits déjeuners peuvent être pris), piscine et spa Nuxe en surplomb du cours d'eau, où l'on peut aussi se baigner ! À partir de 185 €.
Hôtel & Spa La Signoria (Tél. : 04 95 65 93 00). Un superbe 5 étoiles, membre de Relais & Châteaux. Dans une ancienne demeure seigneuriale aux influences italiennes (façades ocre rouge, tuiles, génoises, etc.), des chambres de charme décorées avec goût et raffinement, à partir de mobilier d'antiquaire et de matériaux anciens (boiseries, parquets, tommettes, etc.). Un hymne à la couleur, à l'art de la patine et au sens de l'accueil ancestral corse. Restaurant gastronomique étoilé mettant en lumière les beaux produits locaux, jardins luxuriants, piscine et spa Casanera. Coup de cœur pour les villas et la cabane dans les arbres avec balcon ouvert sur la forêt de Bonifato. À partir de 350 € la chambre, 430 € la cabane et 700 € la villa familiale.
Mare e Monti (Tél. : 04 95 63 02 00). À Feliceto, une maison d'Américains transformée en hôtel de charme. On y apprécie les objets de famille méticuleusement conservés évoquant le riche passé d'ascendants partis faire fortune à Porto Rico. À partir de 116 €.
Case Latine (Tél. : 06 22 37 14 16). À Lama, sur les hauteurs d'un village médiéval, 9 grandes chambres confortables, à la déco soignée, dans des maisons individuelles typiquement corses (dont une tour), avec 3 petites piscines et un restaurant réputé. Le tout avec une vue panoramique sur la vallée et la plage de l'Ostriconi, les aiguilles de Popolasca et le Monte Padru. À partir de 181 €.
Castellu d'Orezza (Tél. : 06 07 47 65 08). À Carcheto-Brustico, un village reculé à l'intérieur des terres, une grande maison de caractère et de vastes chambres (tableaux et mobilier d'antiquaires) avec vue superbe sur les microvillages avoisinants et les vallées couvertes de châtaigniers. Piscine, quiétude absolue et cuisine corse de bonne tenue (37 €) complètent ce tableau. À partir de 104 €.
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BONNES TABLES
I Scalini (Tél. : 04 95 47 12 92). On y va pour le village, Sant'Antonino, classé parmi les plus beaux de France, la vue à 360° sur la Balagne et surtout pour la cuisine méditerranéenne colorée très habilement réalisée. Compter autour de 38 €.
Casarella (Tél. : 04 95 61 78 08). À Pigna, sous une treille avec vue splendide sur la baie d'Algajola, on savoure des tapas corses (4-6 € la portion), simples mais de qualité, respectant les saisons et issus de petits producteurs locaux. Service en continu.
Casa Musicale. À Pigna, un restaurant (pâtes fraîches, charcuterie du Niolu, etc.) doublé d'un centre d'accueil culturel.
Bergerie de Grotelle (Tél. : 06 10 41 22 42) dans la vallée de la Restonica, à 1400 m d'altitude, au début des sentiers de randonnée menant au lac de Melo (3 heures A/R) et au lac de Capitello (5 heures A/R), on déguste d'authentiques fromages faits sur place, des assiettes de charcuterie (13 €) et des omelettes au brocciu.
RAPPORTER
De Soveria, les excellents chocolats, caramels, cakes au cédrat, à la clémentine et aux noisettes confectionnés artisanalement par Alexia Santini (Tél. : 04 95 47 42 27. Alexiasantini.com).
À VOIR, À FAIRE
Visiter le Musée de la Corse et le Couvent de Corbara. Découvrir L'Aria et ses rencontres théâtrales et stages de théâtre. Suivre les visites de l'Association des guides de Balagne (Tél. : 06 86 96 36 57), de Cécile Liberatore-Ruggeri, conférencière privée à Corte. Réserver l'excursion «Pouvoirs et fortifications» (50 €), sur la piste du patrimoine balanin en monospace climatisé ou en 4 x 4, auprès de Bianconi Scuperta (Tél. : 06 30 78 94 93). Randonner vers les lacs de Melo et de Capitello dans la Restonica ou vers le lac de Nino avec un guide local expérimenté, Xavier Santucci (Tél. : 06 87 41 81 26).
À LIRE
Corse. Petit Atlas Hédoniste de Laura Benedetti, Thibaut Dini et Philippe Santini, Chêne.
Christophe Colomb calvais. Entre mythe et réalité, d'Olivier Bianconi et Michel Vergé-Franceschi, Alain Piazzola.
Valeurs Actuelles
Doubs : il roule en Lamborghini et touche le RSA, un homme suspecté de fraudes fiscales
Les autorités ont réalisé une importante saisie dans le Haut-Doubs. Un homme de 32 ans s’est vu confisquer de nombreux objets luxueux, rapporte La Voix du Nord, vendredi 20 mai. Parmi les biens saisis se trouvaient une Lamborghini, une Mercedes, des montres, des bijoux ainsi que des vêtements de marque. Les gendarmes auraient également mis la main sur les papiers de la commande d’une Ferrari. Cet habitant de la commune des Fontenelles, située dans le Haut-Doubs, s’est fait remarquer pour son train de vie luxueux. Et ce, alors qu’il bénéficiait jusqu’à présent du RSA (revenu de solidarité active).
À la tête de deux entreprises immobilières
Cet homme est donc suspecté de ne pas avoir déclaré des millions d’euros de bénéfices après la vente de plusieurs biens immobiliers, relate La Voix du Nord. Le suspect posséderait deux sociétés immobilières. Depuis 2020, il achèterait des logements dans le Doubs, les rénoverait pour ensuite les revendre à un meilleur prix. Et les profits n’apparaissent nulle part sur ses déclarations fiscales. Les gendarmes n’ont pas non plus trouvé de bilan comptable des sociétés du suspect. Le trentenaire a ainsi été interpellé et placé en garde à vue. Lors de son interrogatoire, il a nié les faits.
Ce ne serait pas la première fois qu’une entorse de ce type serait commise. La Caisse d’allocations familiales (CAF) – qui octroie les aides comme le RSA – a déjà été victime de nombreuses fraudes par le passé. C’est le cas de la CAF de Haute-Garonne qui a connu des pertes en 2020, estimées à environ 4 millions d’euros. Néanmoins, toujours plus de fraudeurs se font prendre la main dans le sac. Le directeur départemental de la CAF avait précisé à France Bleu Occitanie : « Le nombre de dossiers frauduleux a été multiplié par trois en huit ans, pas parce qu’il y a plus de contrôleurs, mais parce que nous sommes de plus en plus efficaces. »
Doubs : les dernières actualités
L'Humanité
« Britannicus » confronté à une bande de rockers
Nos recommandations culturellesTHÉÂTRE Dans sa mise en scène, Olivier Mellor offre à la pièce de Racine des reflets contemporains tout en affrontant la dure loi des alexandrins.
Gérald RossiD’emblée, la disposition de la salle, en tri frontal, autrement dit sur trois côtés autour de l’espace de jeu, promet un Britannicus dépoussiéré. D’autant plus que les spectateurs lors d’un bref entracte de cinq minutes, sont appelés à changer de place, « pour changer de point de vue ». L’occasion n’est pas si fréquente. Preuve que la pièce, présentée pour la première fois en 1669 à Paris, peut réserver des surprises. D’autant plus que le metteur en scène Olivier Mellor, a conçu avec sa troupe (la compagnie du Berger) un spectacle qui pousse le propos de Jean Racine dans les épines d’un rock tendance métal, interprété en direct et à fond la caisse, par Thomas Carpentier, Louis Noble, Séverin (Toscano) Jeanniard, et Adrien Noble.
Au centre de l’espace dépouillé, des écrans blancs chutent des cintres, rythmant les actes, et séparant la scène, comme des portes qui pourraient claquer. Lentement défilent les vidéos concoctées par Michaël Titrent, et les comédiens (Marie Laure Boggio, Caroline Corme, Vincent do Cruzeiro, François Decayeux, Marie-Laure Desbordes, Hugues Delamarlière, Rémi Pous et Stephen Szekely), évoluent dans les costumes de Bernard Sachy réalisés avec le concours des élèves du lycée (BTS métiers de la mode) Édouard Branly.
Tout ceci pour dire combien ce Britannicus est porté par la volonté d’en faire faire un drame au temps présent. « La pièce montre d’abord et avant tout la tragédie d’un monstre naissant, ce Néron, que l’historien Tacite (né en 58 après JC) a décrit et dont Racine s’est inspiré » note la dramaturge Julia de Gasquet. L’histoire contemporaine a donné naissance à d’autres « monstres ».
Olivier Mellor, dont on se souvient de « La Noce » de Brecht, traitée en farce sinistre, ou encore de « L’établi » (Robert Linhart) criant de révolte ouvrière, poursuit ici son chemin, avec 1770 alexandrins chargés de passions et de colères. Lesquelles, on le sait, sur scène sont complexes à mesurer. Et dans ce Britannicus, la fluidité du vers racinien n’est pas toujours au rendez-vous. Mais le rythme cependant maintient la troupe et le public dans un univers glaçant, parsemé d’humour et de doutes.
Théâtre France24 - World
Mayweather to fight 'Dangerous' Don Moore in Abu Dhabi exhibition
Issued on: 20/05/2022 - 15:58Modified: 20/05/2022 - 15:56
Dubai (AFP) – Undefeated boxing star Floyd Mayweather will fight "Dangerous" Don Moore in a rearanged exhibition bout in Abu Dhabi on Saturday, organisers said on Friday.
The former welterweight world champion, who retired with an unbeaten 50-0 record, was preparing to fight Moore last week before the United Arab Emirates went into mourning for the death of president Sheikh Khalifa.
Mayweather, 45, and fellow American Moore -- who is also undefeated but retired in 2016 -- will fight in the UAE capital's Etihad Arena with Brazilian MMA great Anderson Silva facing the UAE's Bruno Machado on the undercard.
It will be the third exhibition for Mayweather, who dominated YouTube star Logan Paul last June and beat Japanese kickboxer Tenshin Nasukawa by TKO in just two minutes in December 2018. Both fights were widely ridiculed.
"Money" Mayweather, who retired for good after beating UFC cross-over star Conor McGregor in 2017, posted pictures of himself shopping and sightseeing ahead of Saturday's fight.
"Even in retirement, I'm still able to milk the game of boxing, continuing to make 8 figures or more," he wrote on Instagram.
"I will continue to do exhibition bouts making tons of money and people from all around the world will continue to pay because my hustle is just different."
© 2022 AFP
France24 - World
Spain's ex-king attends regatta on brief visit home
Issued on: 20/05/2022 - 15:48
Sanxenxo (Spain) (AFP) – Spain's former king attended a regatta in the northwestern Galicia region Friday on a controversial first trip home after nearly two years in exile following a string of financial scandals.
Although prosecutors have closed their probes into Juan Carlos I's affairs, revelations about the murky origins of his fortune have done irreparable damage to a figure once revered for his role in Spain's democratic transition after decades of dictatorship.
Pulling up to the sailing club in the resort town of Sanxenxo, the 84-year-old -- who flew in from Abu Dhabi on Thursday evening -- was greeted by dozens of well-wishers, and a crowd of journalists.
As he got out of the car wearing a white top, cream gilet and salmon slacks and began shaking hands with supporters, there were cries of "Long live the king!"
But there were also a few cries of dissent with one man shouting "scoundrel" -- a possible reference to the financial scandals that prompted Juan Carlos to move to Abu Dhabi in self-imposed exile in August 2020.
Hobbling along with his cane and holding onto the arm of an aide, the ex-monarch beamed as he greeted the crew of his yacht, the "Bribon" -- Spanish for "rascal".
The six-metre (20-foot) racing yacht is the same vessel with which he and his crew won the world sailing title in 2017 and 2019.
It was unclear whether he would be joining them aboard for the race. He has not sailed for some three years, Spain's RTVE public television said.
The former monarch will stay with a close friend in Sanxenxo until Monday when he travels to Madrid for a brief visit with his wife Sofia, his son King Felipe VI and other family members.
He will leave for Abu Dhabi later on Monday, the palace said.
News of the disgraced former king's impending arrival sparked a backlash earlier this week.
"There is no longer any legal or judicial reason to stop the king emeritus from travelling to Spain but there are a wealth of ethical grounds that explain the commotion this has caused," an El Pais editorial said on Thursday.
"Anyone returning to Spain with a record like king Juan Carlos I would be arrested and prosecuted as soon as they crossed the border" it tweeted.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Lyon : un nonagénaire meurt après avoir été poussé dans le vide, l’homicide antisémite évoqué
Un drame s’est produit dans le quartier de La Duchère. Mardi 17 mai, aux alentours de 20 heures, un homme âgé de 90 ans est décédé dans le 9e arrondissement de Lyon. Il aurait été poussé de l’un des étages de l’immeuble où il habitait, situé avenue du Plateau. Comme le relate Lyon Mag, jeudi 19 mai, il se pourrait que son voisin, âgé de 51 ans, ait poussé la victime depuis l’immeuble. Ce dernier a été arrêté par la police et placé en garde à vue.
L’enquête en cours
Le corps du nonagénaire a été retrouvé au pied de l’immeuble. D’après les informations que relaie Lyon Mag, une dispute aurait éclaté entre les deux hommes, juste avant que l’irréparable ne soit commis. Les autorités ont évoqué la piste d’un homicide à caractère antisémite. Mais cette hypothèse aurait été finalement écartée. Une enquête a été ouverte et est actuellement en cours.
Fusillades et violences dans le quartier
La Duchère est souvent en proie aux violences. Il y a encore quelques semaines, le quartier connaissait des fusillades et des violences urbaines. Des individus « encapuchonnés et très mobiles » avaient provoqué des incendies, notamment sur des conteneurs. Ils ont également utilisé des mortiers d’artifices, visant les forces de l’ordre qui patrouillaient dans le secteur. On ignore cependant si les policiers étaient les cibles originelles de ces violences. Plus tôt encore, fin avril, un groupe de jeunes qui réalisait un barbecue sauvage dans le quartier avait été ciblé par une dizaine de tirs. Trois d’entre eux avaient été blessés, dont un grièvement. L’auteur des coups de feu avait ensuite pris la fuite. Les policiers avaient alors évoqué la piste d’un règlement de comptes sur fond de trafic de drogue.
Lyon : les dernières actualités
New York Times - World
How the King of Rock ’n’ Roll Still Makes Australia Sing
Australia Dispatch
Elvis never played a concert “down under,” but that hasn’t stopped tens of thousands of Australians from making him their own at an annual festival.
Participants in the Elvis festival’s parade posing for photos, in Parkes, Australia, last month.Credit...
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By Damien Cave
Photographs by Abigail Varney
PARKES, Australia — The Elvis Presley from Japan bowed with quiet respect. Then he tore into a rendition of “Burning Love” that sounded straight out of Memphis, and that definitely stretched the crotch of his blue jumpsuit to the limit.
Backstage, a few more “Elvi” — the plural of Elvis, at least at the largest Elvis festival in the Southern Hemisphere — were going over final song choices, sweating their options for a crowd that blurred the line between fans and impersonators. Thousands of Elvi were out there in the middle of Australia, aged 5 to 85, with more pompadours and leisure suits than anyone could count.
“God, it’s so many people,” said Charles Stone, Elvis’s tour manager from 1971 until his death in 1977, surveying the scene with a gold chain peeking outside his T-shirt. “Look at this.”
Parkes, a small town five hours’ drive from Sydney, now shines once a year with Elvis sequins and rhinestones. Around 25,000 people usually join the festival, which started out with a couple of restaurant owners trying to bring a little less conversation and a little more action into Parkes.
That was back in 1993. Nearly 30 years later, the festival has become a national treasure that exemplifies how Australians tend to do a lot of things: all together, with self-deprecating humor and copious amounts of alcohol.
This year’s event — after Covid forced a cancellation in 2021 — felt somehow more Elvis-like than ever. A certain heaviness mixed with the thrill of rock ’n’ roll. From tiny pubs with first-time singers to golf courses and rugby pitches where games were played in matching Elvis gear — and, of course, to the main stages, where the world’s top tribute artists could be found — there was a craving for post-lockdown, post-pandemic release.
What is life even for, many of them yelled over the music, if not for a dress-up-and-let-go, yank-each-other-up-on-stage-and-SING sense of abandon?
“It lets us forget everything,” said Gina Vicar, 61, a small-business owner from Melbourne who had come to the festival with a dozen friends. “With all that we’ve gone through, and what the world is going through now, it’s great to see all this joy.”
When we met, she had just shouted encouragement to an Elvis (real name, Deon Symo) who had announced that he was only 21 and from Adelaide, a city often joked about and rarely celebrated.
He was wearing a white jumpsuit as he stood in front of a red curtain held up with rubber bands in a pub with sticky floors — and the crowd treated him like a Las Vegas superstar. Two women a decade or two his senior danced in front, mouthing the words to every song.
“He’s got a great voice,” Ms. Vicar said. “He just needs the confidence.”
All over Parkes, from Wednesday to Sunday, Elvi won over the Elvis faithful.
Toki Toyokazu, the singer from Sendai, Japan, was a crowd favorite; he won the festival’s formal competition in 2020, and his return seemed to signal a post-Covid milestone.
Another performer, “Bollywood Elvis,” wearing a gold jumpsuit featuring faux gems the size of Waffle House biscuits, also seemed to pop up whenever energy flagged. His real name was Alfred Vaz. He moved to Australia from Bombay in 1981, when he was a manager for Air India, and he said he had been coming to Parkes since the festival began. This year, he brought his nephew, Callum Vincent, 24, a music teacher from Perth, who smiled as he took it all in.
“There’s only one Elvis,” Mr. Vaz, 65, said on Saturday morning as the festival’s parade began. “There are a lot of pretenders and a lot of contenders, but there’s only one Elvis.”
Except in Parkes, a former mining town in a country where Elvis never actually played a concert.
A few minutes earlier, the mayor and the area’s local member of Parliament had driven by, sitting on the back of a convertible wearing ’70s jumpsuits along with wigs and sunglasses. Ms. Vicar and her friends walked in the parade alongside, well, the full range of Elvi.
400 miles
Coral
Sea
NORTHERN
TERRITORY
Australia
QUEENSLAND
Brisbane
SOUTH
AUSTRALIA
NEW SOUTH
WALES
Parkes
Sydney
VICTORIA
By The New York Times
A few of the Elvis outfits on dad bods looked pretty rundown or were ripped in unfortunate places. These were mostly the rugby Elvi, who had gathered Friday night for an annual match between the Elvis-inspired “Blue Suede Shoes” and the “Ready Teddys.”
Doug Moore, 41, officially the water boy — which meant pouring bags of wine down the gullets of winded players — told me they were enlisted early on in the festival’s history to build support by wearing the same Elvis outfit for the entire festival weekend.
Tiffany Steel, the festival director and daughter of the founders, Bob and Anne Steel, confirmed their instrumental role. In 2007, they helped get the Parkes festival into Guinness World Records: 147 Elvi gathered to sing “Love Me Tender,” breaking the previous record of 78 for the “largest gathering of Elvis Presley impersonators.”
“When you’re from a town like this,” said Mr. Moore, a project manager, fixing a wig that went along with a skintight outfit, including a cape, “you just have to get into it.”
Americans these days seem a little less willing. Mr. Stone, Elvis’s former concert manager, said growth in “Elvis culture” now came mostly from outside the King’s home country.
Taylor Rodriguez, 24, an American from Lynchburg, Va., who was crowned the 2019 Ultimate Elvis Tribute Artist Champion by Elvis Presley Enterprises, noted that in the United States, dressing up was often seen as disrespectful to Elvis’s legacy. In America, everything seems to be more serious, while in Australia, failing to join in for a laugh is still the bigger sin.
“I don’t think there’s a festival back home that compares to Parkes,” Mr. Rodriguez said in an interview. “Here, it’s pure — it’s pure fun. It’s just for the love of Elvis.”
Or maybe it’s the mix of expertise and friendly amateur hour that actually makes it special.
On Friday night, Mr. Rodriguez played songs from Elvis’s 1960s movies for a packed house at the Parkes Leagues Club — a musty midcentury marvel with seating for 600, wood-paneled walls and a painting of a giant satellite dish beside the stage. (The dish is Parkes’s other claim to fame. It helped transmit footage of the 1969 American moon landing to the world.)
The next night, after the parade, Mr. Rodriguez produced a 1970s Elvis extravaganza with a historian’s attention to detail. He entered through the crowd, and at one point, with Mr. Stone onstage beside him, he tossed silk scarves to fans one by one, just as Elvis had done.
But when a young boy not much older than he was when he started performing as the King (at age 9) tried to grab one, he broke character. Bending down, wearing a suit with a giant collar that matched what Elvis wore during a concert broadcast on TV from Honolulu in 1973, he guided the scarf toward the boy and offered a message that everyone, considering the pandemic past and uncertain future, needed to hear: “Follow your dreams.”
Then he stood up, nodded to the band and kept going.
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L'Humanité
Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie
ActuEn complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.
Jean-Jacques RégibierPourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux
Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, « cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.
Gazés pour une collection anatomique
Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.
La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les FrançaisDès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.
Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.
Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.
Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.
Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.
Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazisArrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.
Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie
Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.
La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.
Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.
Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.
nazismecrimes nazisuniversitéstrasbourg France24 - World
Scheffler makes early start in pursuit of McIlroy at PGA
Issued on: 20/05/2022 - 15:44Modified: 20/05/2022 - 15:42
Tulsa (United States) (AFP) – Top-ranked Masters champion Scottie Scheffler began his second round of the PGA Championship early Friday chasing leader Rory McIlroy while Tiger Woods struggled to make the cut.
Four-time major winner McIlroy fired a five-under par 65 on Thursday at Southern Hills to seize a one-stroke lead over Americans Will Zalatoris and Tom Hoge and all three were set for an afternoon tee time Friday.
"It was a great start," McIlroy said. "I've been playing well."
Scheffler, who has won four of his past eight starts, opened with a 71 and began off the 10th tee alongside his two nearest rivals in the world rankings -- world number two Jon Rahm, the reigning US Open champion from Spain, and third-ranked Collin Morikawa, last year's British Open winner.
"I didn't shoot myself out of the tournament, so I'm still in an OK position," said Scheffler.
Morikawa opened on 72 while Rahm fired a 73. They and Scheffler began the second round with pars at the 10th hole.
Rahm would overtake Scheffler for world number one with a victory if the American finished outside the top five.
McIlroy, chasing his first major title since the 2014 PGA, fired his best opening round at a major since a 65 at the 2011 US Open at Congressional, where he won his first major title.
The only other major winner who was among the top 15 after 18 holes was Justin Thomas, the 2017 PGA winner who battled allergies and shot 67 to join fellow American Matt Kuchar and Mexico's Abraham Ancer at two back after 18 holes.
"I pretty much need to suck it up," Thomas said.
Thomas rolled in a six-foot birdie putt at the 10th hole, his first of the day, to reach 4-under and pull within a stroke of McIlroy.
Breezy conditions greeted early risers for round two and gusting winds up to 45 mph were predicted as McIlroy, Woods and Jordan Spieth, trying to complete a career Grand Slam, awaited a later start.
Woods, in his second event of a comeback from severe leg injuries suffered in a February 2021 car crash, struggled to an opening 74 and complained his right leg hurt.
"It's a little sore," Woods said. "Lots of treatment, lots of ice baths and try and get the inflammation out."
The 15-time major winner placed 47th in his return in April's Masters and walking 72 holes was an achievement but with a projected cut at 3-over, the 46-year-old star was in jeopardy of not reaching the weekend.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Le militant antifa qui avait menacé de décapitation l’animatrice Christine Kelly jugé pour harcèlement
La journaliste de CNews Christine Kelly avait dénoncé, le 18 novembre 2021, des menaces de mort, notamment de décapitation, dans un message posté sur Twitter. « Le couperet tombera immanquablement sur votre tête bien faite. La guillotine médiatique est en marche », pouvait-on lire. Une plainte avait été déposée. « La volonté de me voir décapitée, la détermination de me l’envoyer par mail ne changera rien aux idées des uns et des autres. Chacun reste libre. Avec ou sans moi », avait tweeté l’animatrice.
Selon Le Parisien, un suspect a été retrouvé grâce aux investigations de la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Patrick K., informaticien camerounais, va être jugé devant le tribunal correctionnel de Paris pour « harcèlement ». Le quinquagénaire, qui se décrit comme un « militant antiraciste », a déjà été condamné à quatre reprises, notamment pour outrage à personne dépositaire de l’autorité publique.
Il souhaitait la « mort médiatique » de la journaliste
En garde à vue, le suspect a reconnu être l’auteur d’un mail injurieux envoyé à l’animatrice, mais il a contesté les menaces de mort. « C’était une figure de style (…) Je voulais qu’elle invite un contradicteur qui connaît très bien l’histoire de France et la géopolitique pour déconstruire les idées de Zemmour », a-t-il assuré précisant qu’il souhaitait la« mort médiatique » de la journaliste. Un médecin a diagnostiqué à la présentatrice un « stress post-traumatique ».
L’informaticien aurait également appelé à plusieurs reprises Christine Kelly affirmant qu’il avait « des informations confidentielles » sur elle. « Comme j’ai vu qu’elle ne répondait pas, j’ai lâché l’affaire », a-t-il soutenu lors de son audition.
La présentatrice de « Face à l’info » est régulièrement décriée pour animer l’émission dans laquelle officiait Eric Zemmour, jusqu’à ce qu’il se présente à la présidentielle. Mais les critiques se sont transformées en menaces. Christine Kelly avait également pointé du doigt une indignation à géométrie variable s’agissant des menaces envers les journalistes. Elle avait relayé une tribune publiée par Libération dénonçant les menaces de l’extrême droite visant les journalistes. « Les journalistes menacés par la gauche sont-ils entendus ? », a-t-elle interrogé.
New York Times - World
In Epicurean Hong Kong, a Humble $4 Lunchbox Is Now All the Rage
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In a city pummeled by political upheaval, economic downturn and the pandemic, bare-bones ‘two dishes and rice’ restaurants have become a go-to destination across all social classes.
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By Vivian Wang and Joy Dong
HONG KONG — The lines begin forming before lunchtime and wind on well into the night, with customers outside craning their necks for views of the day’s selection through the window.
It is not a newly anointed Michelin bistro or the latest photogenic, Instagram-friendly confection that has captivated Hong Kong, a famously epicurean city.
It is a humble takeout box of white rice and two precooked main dishes of the diner’s choosing. The price: around $4.
Bare-bones restaurants offering these simple meals have become an unexpected food fad in Hong Kong, prompting an explosion of vendors, the fascination of food bloggers and even a 77,000-member Facebook fan group.
The food itself hardly seems worth the attention. The offerings are standards of Cantonese cuisine, with options like stir-fried tomato and eggs, sweet and sour pork, or braised beef and turnip. They are ordered cafeteria-style, by pointing or shouting one’s order to an expectant worker with a ladle. Even the name given to these establishments is as no-frills as their menus: “two dishes and rice.”
But that plainness is the point.
In a city pummeled by two years of political upheaval, economic downturn and seemingly endless pandemic controls — a ban on dining in after 6 p.m. just lifted late last month — two-dishes-and-rice places have become a lifeline.
For struggling restaurant owners, this business model is a rare source of surging demand. For diners, the food is a cheap and convenient staple, the two dishes offering the comforting flavors and variety that define Chinese home cooking.
There are now at least 353 businesses selling two dishes and rice across the city, according to a crowdsourced map. No census exists of how many existed before, but Hong Kong food scholars and diners agreed there were far fewer before the pandemic.
“You can be sure that when you go into this kind of restaurant, you can get something that won’t go wrong,” said Kitty Ho, a nurse eating lunch with her boyfriend, Jack Fung, an I.T. worker, in the blue-collar neighborhood of North Point.
Ms. Ho and Mr. Fung, both in their 20s, said they had started eating the lunchboxes multiple times a week in recent months, especially after Ms. Ho, who follows many food-related pages on social media, found the Facebook fan group.
The spot they had chosen that day, Kai Kee, was a classic of the genre in its unapologetic lack of ambience. Its walls were lime green, matching the plastic chopsticks and upholstered chairs. (While many two-dishes-and-rice shops are takeout only, some offer spartan seating areas.)
Cardboard boxes, each holding 500 Styrofoam containers, were stacked in the middle of the floor. No music played; the only soundtrack was the shouts of workers hurrying between the kitchen, which exhaled clouds of steam into the dining area, and the front, where the food was served.
The day’s two dozen or so dishes were displayed, buffet-style, in an L-shaped array of stainless steel pans. Two dishes cost 32 Hong Kong dollars, or $4, cash only; each additional dish was $1 extra. All the options — spicy eggplant, pig ears, stir-fried cauliflower — were brightly colored and clearly visible from the street through large windows to entice passers-by.
Two dishes and rice is not new to Hong Kong. But it had long been overlooked, or dismissed as the realm of broke students or the working class. In both format and quality, it recalls Panda Express in the United States. In Hong Kong, some jokingly referred to it as “cursory rice,” to reflect their low expectations.
“It was seen as food for commoners, people with low incomes,” said Siu Yan Ho, a lecturer who studies the city’s food culture at Hong Kong Baptist University.
Then the pandemic hit. Unemployment jumped. Hong Kong’s world-famous restaurant scene was left limping along. The most recent ban on dining in at restaurants in the evening lasted nearly four months, and even though it has been lifted, people still cannot gather in groups larger than four.
Many Hong Kongers also do not cook, in a city where groceries are expensive and tiny apartments may not have kitchens.
So the types and numbers of people who can appreciate a cheap, filling meal widened considerably. And Hong Kong’s food entrepreneurs have responded.
Chefs at ailing cha chaan tengs — traditional Hong Kong sit-down eateries — quit to open two-dishes-and-rice shops. A popular local hot dog chain started its own two-dishes-and-rice offshoot. Seafood banquet halls wheeled out a few pans of ready-made dishes at night as takeout options when the dine-in ban kicked in. So did coffee shops better known for their latte artistry.
“We get office ladies, students, older people, cleaning workers,” said Kai Kee’s owner, Wong Chi-wai, adding that he usually sold 1,000 meals a day at each of his six locations.
To distinguish themselves among all the competition, some shops offer whole steamed fish or lobster for a few additional dollars. Others throw in free soup. One spot in the Yau Ma Tei neighborhood includes truffle chicken, red rice and quinoa to lure younger customers.
Still, even the most devoted customers have no illusions this is fine dining.
“I don’t have too many requirements,” said Kelvin Tam, another Kai Kee customer, who had chosen curried fish balls and a beef and leek stir fry. “As long as it doesn’t taste too bad and is edible, then it’s OK.”
Despite his lukewarm praise, Mr. Tam, a 60-year-old property company employee dressed in a shirt and tie, said he was a regular, noting that the ingredients were fresher than elsewhere he had tried.
Tips like these for other diners abound on the Facebook fan group site. Every day, dozens of people post photos of their lunchbox, along with notes: The pork chops at a shop in the Prince Edward neighborhood were cold today, or the staff at this one in Tai Kok Tsui are especially friendly.
Some reviewers have the hallmarks of true connoisseurs. “The meatballs were pretty good. The ratio of lean meat to flour to water chestnuts was about 5:4:1, and I didn’t detect any fat,” one member wrote.
The Facebook group’s passion underscored the new importance of these meals during the pandemic, said Selina Ching Chan, a professor at Shue Yan University in Hong Kong who has studied the city’s food culture. Diners were expressing their appreciation for something that had become “a public good,” she said.
And the conversations on the site were more inclusive than the ones that usually take place around Hong Kong’s glittering food scene, she added. “It’s very different from Michelin stars, gourmet experts, which highlight distinction, outstanding stores. Here we salute different things.”
Like all food trends, this one is likely to end. It may already be in its sunset days: On the day the 6 p.m. dining-in ban was lifted, Andrew Wong, the Facebook fan group’s founder, posted, “The All-Hong Kong Two Dishes and Rice Thanksgiving Festival has officially ended.” Many members wrote how excited they were to sit down at dim sum parlors with friends again.
Still, many said there would always be an appetite for the rice boxes — both among the converted, and those who had long depended on them.
That includes Lo Siu-ying, 64. Peering at the day’s selection at Kai Kee, Ms. Lo, dressed in a pair of rubber work boots, said she’d been eating there for years. It was the easiest option for herself and her husband, both of whom left home at 8 a.m. for their job as building cleaners and returned past midnight.
She would be glad, she said, when others became less reliant on it, though. Her work had become extra tiring during the pandemic, because the amount of trash she had to take out had doubled.
“Everyone is buying takeout,” she said. “There are so many boxes.”
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France24 - Monde
États-Unis : le droit à l'avortement menacé
Publié le : 20/05/2022 - 12:11Modifié le : 20/05/2022 - 12:45
Pierrick LEURENT
Valérie DEFERT
Aux États-Unis, la fuite d'un document de travail confidentiel a confirmé la volonté de la Cour suprême, à majorité conservatrice, d'annuler la jurisprudence Roe vs Wade qui garantit, depuis cinquante ans, l'accès à l’avortement dans tout le pays. Une décision qui aurait un impact sans précédent sur les 75 millions de femmes en âge de procréer. Mais déjà, sous l'impulsion des Républicains, les États-Unis se transforment progressivement en désert médical pour les femmes qui veulent avorter. C'est le cas notamment au Texas et dans l'Oklahoma, où nos correspondants, Valérie Defert et Pierrick Leurent, sont allés rencontrer les acteurs de cette "Amérique post-Roe".
Chaque matin, devant la Women's clinic de Tulsa, ville moyenne de l'Oklahoma, la même scène se répète : des patientes arrivent pour se garer devant l'une des rares cliniques qui pratiquent encore l'avortement dans cet État majoritairement conservateur. Leurs voitures sont immédiatement prises en étau entre des manifestants anti-avortement qui tentent de les arrêter pour les dissuader d'avoir recours à cet acte médical, et des volontaires de la clinique, comme Susan Braselton, en chasuble arc-en-ciel, qui viennent accueillir ces femmes, les protéger et les rassurer.
Une scène qui n'a rien d'extraordinaire, dans une Amérique où le droit à l'avortement, garanti depuis 1973 par l'arrêté "Roe vs Wade" de la Cour suprême, est pourtant sérieusement mis à mal dans la moitié des États. Le gouverneur de l'Oklahoma vient s'est inspiré d'une loi passée l'an dernier au Texas, en interdisant l'avortement autour de six semaines, plus précisément dès qu'un battement de cœur est perceptible. Il lui revient désormais de signer l'interdiction totale de l'avortement votée, le 19 mai, par le Parlement de cet État.
À ce stade de leur grossesse, beaucoup de femmes ignorent encore être enceintes, et ces restrictions créent, de fait, des situations complexes. Pour les plus privilégiées, ou celles qui trouvent une solution de dernière minute, il est encore possible de voyager dans d'autres États. Mais pour les plus défavorisées, qui ne peuvent pas se déplacer, pas d'autre choix que d'aller au terme de la grossesse, ou d'avoir recours à des méthodes illégales et risquées.
Le poids des évangélistes
Ces situations, prises bien avant la décision finale de la Cour suprême des États-Unis sur ce sujet, sont le fruit de décennies de bataille politique et religieuse. Mené essentiellement par les évangélistes, le combat pour interdire totalement l'avortement a gagné du terrain, soutenu par le Parti Républicain, qui dépend bien souvent des voix évangélistes pour assurer une victoire aux élections locales comme nationales.
Et la jurisprudence Roe vs Wade de 1973 n'a jamais empêché des militants de terrain, comme le pasteur Mark Lee Dickson, d'atteindre leur but, au moins au niveau local. Ce fervent défenseur de la cause "pro-life" [pro-vie en français] parcours le Texas et d'autres États pour faire adopter, ville par ville, des ordonnances qui interdisent totalement l'avortement. Son astuce ? Comme pour la loi SB8 en vigueur au Texas, ce sont les citoyens – et non les autorités – qui sont chargés de faire appliquer la loi. Une subtilité qui permet de contourner la jurisprudence, qui ne vaut qu'au niveau gouvernemental.
Pendant près d'un demi-siècle, les démocrates ont cru que le droit à l'avortement était un acquis sur lequel il était impossible de revenir. Beaucoup n'ont pas pris conscience du retournement de situation qui se dessinait au fil des ans, un État conservateur après l'autre. Côté démocrate, la mobilisation née de la prise de conscience de la menace qui pèse sur le droit à l'avortement semble bien tardive. Mais elle pourrait servir de catalyseur des frustrations de l'électorat progressiste, en vue des élections de mi-mandat, en novembre prochain. Le président Joe Biden a ainsi appelé ses compatriotes à "choisir des candidats" favorables au droit à l'avortement lors des élections législatives de l'automne.
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États-Unis : l'Oklahoma adopte une loi qui interdit totalement l'avortement
États-Unis : les démocrates du Sénat tentent en vain de garantir l'accès à l'avortement
REPORTAGE
"C’est trop tard" : à Washington, une manifestation amère pour protéger le droit à avorter
Valeurs Actuelles
Chantilly : une femme attaquée au couteau par un individu criant « Allah Akbar », deux gendarmes blessés
La scène s’est déroulée près de l’hôtel Campanile de Chantilly (Oise). Une jeune femme a été attaquée au couteau dans la nuit du mardi 17 au mercredi 18 mai, rapporte Actu.fr. Un individu de type africain a cherché un moyen de locomotion pour se rendre à l’hôtel. Un couple l’a pris en stop. Une fois arrivé à sa destination, l’homme non francophone se rend à l’accueil de l’hôtel. La situation devient alors hors de contrôle. « Faute de pouvoir présenter une pièce d’identité auprès du personnel d’accueil, il n’y était pas accueilli. Pour des raisons qui restent à éclaircir, ce même individu s’en serait alors physiquement pris à la jeune femme, en portant un couteau au niveau de son cou », a indiqué le parquet de Senlis.
L’homme aurait crié « Allah Akbar »
Pour repousser l’attaque de l’agresseur présumé, le compagnon de la victime est alors intervenu. L’individu aurait été frappé à de multiples reprises par plusieurs témoins qui seraient intervenus. Alors qu’il tentait de fuir, le suspect est repéré par la police près du lieu de l’agression. Les forces de l’ordre ont été obligées d’utiliser à deux reprises un pistolet à impulsion électrique pour parvenir à interpeller l’agresseur. « Si les victimes et les gendarmes ont indiqué qu’il semblait réciter des prières en langue arabe lors de la commission des faits et au moment de son interpellation, il n’est pas possible, à ce stade, de déterminer les raisons de son passage à l’acte », a précisé le procureur de Senlis, Jean-Baptiste Bladier. Selon les informations du média, l’homme aurait crié « Allah Akbar » au moment de l’acte.
La jeune femme victime a été « très choquée » et a présenté « des blessures légères au niveau du cou et sur la partie haute du corps ». Selon le parquet de Senlis, deux gendarmes ont également été blessés au cours de l’interpellation. « À ce stade, le mis en cause n’a pas encore pu être identifié ». Dans l’immédiat, son état de santé a été jugé « incompatible » pour le mettre en garde à vue.
L’enquête est en cours pour déterminer les raisons de cette attaque. Pour le moment, les chefs d’inculpations retenus sont : « tentative d’homicide, violences aggravées et rébellion ». Le parquet national antiterroriste a été averti.
France24 - Monde
En direct : les défenseurs d'Azovstal ont reçu l'ordre de Kiev d'arrêter de combattre
Publié le : 20/05/2022 - 06:45Modifié le : 20/05/2022 - 13:57
FRANCE 24
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Les derniers soldats ukrainiens retranchés dans l'aciérie Azovstal à Marioupol ont reçu l'ordre de Kiev d'arrêter de combattre. L'heure est à l'évacuation des corps des personnes mortes durant les combats. Sur le terrain, les forces russes accentuent la pression dans le Donbass, dans l'est de l'Ukraine, qu'elles ont transformé en "enfer", selon le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Suivez notre direct.
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13 h 53 : le G7 mobilise plus de 19 milliards de dollars pour l'Ukraine
Réunis en Allemagne, les ministres des Finances du G7 ont promis quelque 19,8 milliards de dollars (18,7 milliards d'euros) pour soutenir les finances de l'Ukraine.
"En 2022, nous mobilisons 19,8 milliards de dollars d'aide budgétaire, dont 9,5 milliards de dollars d'engagements récents (...) afin d'aider l'Ukraine à combler son déficit financier et continuer d'accorder des services de base au peuple ukrainien", ont précisé dans une déclaration conjointe les pays membres.
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13 h 49 : Gerhard Schröder renonce à ses engagements auprès d'un géant du pétrole russe
Sous le feu des critiques depuis l'offensive russe contre l'Ukraine, l'ex-chancelier allemand et proche de Vladimir Poutine s'est finalement résolu à quitter le conseil d'administration du groupe pétrolier russe Rosneft.
Gerhard Schröder a informé la compagnie qu'il ne pouvait prolonger ses fonctions, a annoncé la compagnie dans un communiqué. La veille, le Bundestag, la chambre basse du parlement allemand, avait décidé de le priver de certains de ses avantages d'ex-chancelier. Par ailleurs, les députés du parlement européen ont voté à une large majorité une résolution non contraignante lui demandant nommément de démissionner de ses postes.
Outre ses fonctions à Rosneft, Gerhard Schröder est aussi le président du comité des actionnaires de Nord Stream AG, le consortium gérant notamment le gazoduc Nord Stream entre la Russie et l'Allemagne.
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13 h 27 : suspension des livraisons de gaz russe à la Finlande à partir de samedi
À compter de samedi, la livraison de gaz naturel russe sera suspendue, a déclaré le groupe énergétique finlandais Gasum. "Nous avons cependant veillé soigneusement à nous préparer à cette situation", a rassuré le directeur général de Gasum, Mika Wiljanen, dans un communiqué. "Il n'y aura pas de coupures dans le réseau de distribution de gaz". Cette décision est consécutive au refus de la Finlande de payer le géant russe Gazprom en roubles.
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13 h 06 : les défenseurs d'Azovstal ont reçu l'ordre de Kiev d'arrêter de combattre
Le pouvoir ukrainien a demandé aux derniers soldats ukrainiens retranchés dans l'aciérie Azovstal à Marioupol d'"arrêter de défendre la ville", a déclaré un des commandants dans un message vidéo.
"Le commandement militaire supérieur a donné l'ordre de sauver les vies des militaires de notre garnison et d'arrêter de défendre la ville", a déclaré Denys Prokopenko, commandant du régiment Azov, une des unités ukrainiennes présentes dans l'aciérie.
"Les civils ont été évacués. Les personnes gravement blessées ont reçu l'assistance nécessaire", a-t-il ajouté, précisant que l'évacuation des corps des personnes mortes dans la bataille de l'usine Azovstal était toujours en cours. "J'espère que bientôt, les proches et l'Ukraine pourront enterrer leurs soldats avec honneur", a-t-il souhaité.
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11 h 48 : la Russie crée de nouvelles bases militaires en réplique à l'élargissement de l'Otan
"D'ici la fin de l'année, 12 bases militaires et unités seront déployées dans le district militaire de l'Ouest", a déclaré le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, devant les cadres de son ministère et de l'armée, relevant "la croissance des menaces militaires aux frontières russes" et accusant l'Otan et les États-Unis.
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11 h 36 : la conquête de la région de Lougansk "presque achevée", selon Moscou
Le ministre russe de la Défense a assuré que 1 908 militaires ukrainiens retranchés sur le site sidérurgique d'Azovstal de Marioupol s'étaient rendus. "La libération de la république populaire de Lougansk est presque achevée", a-t-il déclaré, selon les agences russes, ajoutant que "les unités des forces armées russes, avec les divisions de la milice populaire des républiques populaires de Lougansk et Donetsk, continuent d'accroître le contrôle sur les territoires du Donbass".
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11 h 01 : verdict attendu lundi pour le soldat russe jugé à Kiev
Le soldat russe jugé pour crime de guerre en Ukraine "n'est pas coupable", a affirmé son avocat au troisième jour de ce premier procès du genre depuis le début de l'invasion russe. Maître Viktor Ovsiannykov a ainsi demandé aux juges "d'acquitter (son) client", qui s'est dit "(être) sincèrement désolé" d'avoir tué un homme de 62 ans dans le nord-est de l'Ukraine. Le verdict du procès est attendu le 23 mai.
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10 h 34 : intensification des attaques russes dans le Donbass, selon l'Ukraine
"L'ennemi russe a procédé à des bombardements d'artillerie massifs contre des infrastructures civiles, y compris par des tirs nourris de lance-roquettes [autour de Donetsk]", a fait savoir l'état-major de l'armée ukrainienne dans un communiqué.
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10 h 21 : la Russie veut supprimer la limite d'âge pour s'engager dans l'armée
La chambre basse du parlement russe (Douma) va examiner une proposition de loi pour que les Russes de plus de 40 ans et les étrangers de plus de 30 ans puissent venir renforcer les rangs de l'armée. "Pour l'utilisation d'armes de haute précision, le fonctionnement des armes et des équipements militaires, des spécialistes hautement qualifiés sont nécessaires. L'expérience montre qu'ils le deviennent vers l'âge de 40-45 ans", peut-on lire sur le site de la Douma.
Selon des analystes militaires occidentaux, la Russie a subi de lourdes pertes en hommes et en matériel depuis le début de l'invasion en Ukraine, le 24 février, et doit renforcer ses effectifs militaires.
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4 h 01 : les Russes ont transformé le Donbass en "enfer" affirme Zelensky
"Les occupants [forces russes] tentent de renforcer davantage la pression dans le Donbass. C'est l'enfer, et ce n'est pas une exagération", a déclaré le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Les bombardements russes ont fait au moins 12 morts et 40 blessés la veille à Severodonetsk, dans la région de Lougansk, selon le gouverneur local. La plupart des tirs y ont touché des immeubles d'habitation. Une équipe de l'AFP sur place a constaté que cette cité industrielle était transformée depuis plusieurs jours en champ de bataille et écrasée sous les tirs d'artillerie. 1 h 51 : États-Unis et Russie se rejettent la responsabilité de l'aggravation de l'insécurité alimentaire
Les États-Unis et la Russie se sont rejetés, jeudi, à l'ONU, la responsabilité de l'aggravation de l'insécurité alimentaire dans le monde, Washington appelant Moscou à permettre les exportations de céréales ukrainiennes bloquées dans les ports de la mer Noire.
"Arrêtez de bloquer les ports de la mer Noire ! Autorisez la libre circulation des navires, des trains et des camions transportant de la nourriture hors d'Ukraine", a lancé le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU organisée par les États-Unis.
Dénonçant une volonté occidentale "de faire porter le chapeau à la Russie pour tous les problèmes du monde", l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia, a balayé en bloc les accusations occidentales.
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0 h 36 : l'UE envisage d'utiliser les actifs gelés d'oligarques russes pour financer la reconstruction de l'Ukraine
L'Union européenne (UE) étudie la possibilité d'utiliser les actifs gelés d'oligarques russes pour financer la reconstruction de l'Ukraine après la guerre, a déclaré, jeudi, la présidente de la Commission européenne (CE), Ursula von der Leyen.
"Nos avocats travaillent intensément pour trouver de possibles moyens d'utiliser les avoirs gelés des oligarques pour reconstruire l'Ukraine. Je pense que la Russie devrait aussi faire une contribution", a-t-elle dit à la chaîne de télévision allemande ZDF. Ursula von der Leyen a également déclaré qu'elle était favorable à l'idée de coupler la reconstruction à long terme de l'Ukraine avec les réformes nécessaires à son adhésion à l'UE.
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0 h 20 : cinq pays occidentaux soutiennent l'action de l'Ukraine pour juger les crimes de guerre
Les responsables de la justice de cinq pays occidentaux, formant l'alliance dite des "Five Eyes", ont annoncé soutenir l'action judiciaire de l'Ukraine visant à juger les crimes de guerre liés à l'invasion russe.
Les ministres de la Justice ou procureurs généraux des États-Unis, du Royaume-Uni, de l'Australie, du Canada et de la Nouvelle-Zélande ont fait savoir, dans un communiqué, "soutenir" l'action de la procureure générale d'Ukraine, Iryna Venediktova, visant à faire rendre des comptes aux responsables de "crimes de guerre commis pendant l'invasion russe".
L'Ukraine a ouvert des milliers de dossiers de crimes de guerre commis, selon Kiev, par les soldats russes depuis le 24 février - et un premier procès s'est ouvert cette semaine. "Nous soutenons la quête de justice de l'Ukraine et via d'autres enquêtes internationales, notamment la Cour pénale internationale" et d'autres instances, ont-ils déclaré dans leur communiqué commun.
Avec AFP et Reuters
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RAPPORT DE FORCE
Guerre en Ukraine : la victoire de Kiev, si proche, si loin
L'Entretien de France 24
Petro Porochenko, ancien président ukrainien : "Ne faites jamais confiance à Poutine"
LE FIL DU 18 MAI
Washington rouvre son ambassade à Kiev, premier procès d'un soldat russe
L'Humanité
Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote
Un jour avecD’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.
Aurélien SoucheyreBruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »
L’art de l’injure
Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »
« Jaurès, l’honnête homme »
Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.
Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.
Vieux papiers et jargon taafien
Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.
Histoireassemblée nationale Valeurs Actuelles
“Tuez-moi !” : à Paris, un demandeur d’asile menace au couteau un agent de sécurité et demande à la police de lui tirer dessus
Mardi 17 mai au soir, dans le secteur de la Gare de l’Est, dans le Xe arrondissement de Paris, deux policiers ont interpellé Ahmed I., un demandeur d’asile nigérian. Ce dernier a menacé plusieurs personnes au couteau, dont un agent de sûreté SNCF. L’homme de 28 ans a été placé en garde à vue, selon une source policière.
Il est presque 20 heures, mardi 17 mai, quand un employé de fast-food, situé dans le Hall Saint-Martin de la gare de l’Est, alerte les forces de l’ordre. En cause, Ahmed I., armé d’un couteau, est en train de menacer un employé du restaurant, tout en mimant un égorgement. Deux policiers se rendent alors à l’angle du quai transversal et du Hall Saint-Martin et repèrent l’individu de « type africain ». L’homme, toujours hostile, menace un agent de sécurité. Les forces de l’ordre décident de sortir leurs armes de service dans l’objectif d’appréhender l’individu.Au cours de l’interpellation, le forcené se montre particulièrement menaçant envers les policiers, brandissant son arme blanche vers leur direction. Mais plus étonnant, ce dernier implore aux gardiens de la paix de lui tirer dessus. « You can shoot me ! [Vous pouvez m’abattre !] », « Shoot me ! [Tuez-moi !] », demande-t-il en anglais, à plusieurs reprises, avant de s’éloigner en direction des quais de la gare parisienne. Les agents le suivent, tout en lui ordonnant – en anglais – de lâcher son arme.À 20h, alors que le demandeur d’asile fait volte-face, l’un des deux policiers en profite pour le plaquer au sol, permettant au second d’appréhender l’individu. Aucun blessé n’est à déplorer. Selon une source policière, un examen psychiatrique réalisé sur l’individu n’a révélé aucune pathologie mentale permettant d’expliquer le comportement de l’homme de 28 ans.
France24 - Monde
Un premier cas d'infection à la variole du singe confirmé en France
Publié le : 20/05/2022 - 11:37
FRANCE 24
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Le premier patient atteint de variole du singe en France a été pris en charge, ont annoncé vendredi les autorités sanitaires. Une enquête est en cours pour retracer les cas contact afin de limiter la propagation de ce virus généralement bénin. Onze cas ont été recensés au Royaume-Uni.
Un premier cas confirmé de variole du singe a été détecté en Île-de-France, ont annoncé, vendredi 20 mai, les autorités sanitaires.
Il s'agit d'un homme de 29 ans sans antécédent de voyage dans un pays où circule le virus, ont précisé la Direction générale de la Santé et Santé publique France. Dès la suspicion de son infection, cette personne a été prise en charge et en l'absence de gravité, elle a été isolée à son domicile.
Une enquête épidémiologique approfondie est mise en œuvre par les équipes de Santé publique France et de l'Agence régionale de santé d'Île-de-France, en lien avec le médecin ayant pris en charge ce patient.
Les personnes ayant été en contact étroit avec cette personne sont en cours de recensement. Elles recevront de la part des autorités sanitaires les informations sur la conduite à tenir, afin de limiter la propagation du virus.
Des cas en Europe et en Amérique du Nord
La variole du singe est une maladie rare originaire d'Afrique. Le virus peut être transmis par contact direct avec les lésions cutanées ou les muqueuses d'une personne malade, ainsi que par les gouttelettes. On peut également se contaminer au contact de l'environnement du malade (literie, vêtements, vaisselle, linge de bain).
Depuis le 14 mai, des cas confirmés d'infection par ce virus sans lien direct avec un voyage en Afrique du Centre ou de l'Ouest ont été signalés dans plusieurs pays en Europe, au Portugal, en Espagne, en Suède, en Italie, ainsi qu'aux États-Unis et au Canada.
Au Royaume-Uni, onze cas ont été recensés. La première personne infectée avait récemment voyagé au Nigeria, en Afrique de l'Ouest où cette maladie virale est endémique. Les autres malades ont été contaminés dans le pays.
Des cas suspects sont en cours d'évaluation dans de nombreux pays et la situation évolue rapidement, selon les autorités sanitaires.
Une maladie généralement bénigne
L'infection par le virus débute par une fièvre, souvent forte et accompagnée de maux de tête, de courbatures et de fatigue. Après deux jours environ, apparaît une éruption vésiculeuse, la formation de croutes puis la cicatrisation. Des démangeaisons sont fréquentes.
Les bulles se concentrent plutôt sur le visage, les paumes des mains et plantes des pieds. Les muqueuses sont également concernées, dans la bouche et la région génitale.
L'incubation de la maladie peut aller de cinq à 21 jours. La phase de fièvre dure environ un à trois jours. La maladie, généralement bénigne, guérit le plus souvent spontanément, au bout de deux à trois semaines.
Avec AFP
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L'Europe et l'Amérique du Nord font état de premiers cas de variole du singe
Valeurs Actuelles
Un homme recherché après une série d’agressions sexuelles à Toulouse
Depuis mercredi 18 mai, les policiers toulousains sont à la recherche d’un individu qui aurait agressé sexuellement ou menacé trois jeunes femmes dans le quartier des Minimes, relate La Dépêche. Une vingtaine de fonctionnaires ont été dépêchés dans le secteur pour y effectuer des patrouilles, interroger les commerçants et diffuser le signalement de l’agresseur. Il ne semble guère faire de doute que les trois victimes aient été confrontées au même homme, puisqu’elles en ont donné une description similaire avec des signes très distinctifs.
Attouchements et menaces
La première agression a eu lieu à seulement quelques mètres du commissariat, dans la matinée de mercredi. Selon La Dépêche, la jeune femme a rapporté aux policiers avoir été victime d’attouchements avant que l’homme ne prenne la fuite. Quelques heures plus tard, une seconde plaignante s’est présentée au commissariat et a décrit des faits similaires. Une troisième femme a ensuite raconté qu’un homme avait menacé de la violer. Les trois témoignages évoquent un homme d’une trentaine d’années qui se baladerait en chaussettes avec un gros sac sur le dos. Au lendemain des plaintes, il n’avait toujours pas été interpellé.
Selon les chiffres du gouvernement, au moins 94.000 femmes sont victimes de viols et/ou de tentatives de viol chaque année. Les agressions par des inconnus restent cependant très minoritaires, 91 % d’entre elles étant perpétrées par une personne connue de la victime.
Toulouse : les dernières actualités
L'Humanité
Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann
ActuÀ Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.
Patrick KamenkaLe 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.
Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.
Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.
Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.
Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…
Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.
Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.
Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.
Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.
Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.
Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).
mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance France24 - Monde
L'actu en dessin : la Suède et la Finlande aux portes de l'Otan, un tournant historique
Publié le : 20/05/2022 - 16:17
FRANCE 24
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Conséquence de la guerre lancée par l'État russe en Ukraine, la Suède et la Finlande ont déposé mercredi leur demande d'adhésion à l'Alliance atlantique. Un échec stratégique patent de Moscou qui entendait au contraire mettre un terme définitif à la progression de l'Otan sur le continent européen.
Historiquement attachées à leur neutralité et à leur non-alignement militaire, la Suède et la Finlande opèrent un changement majeur en demandant de rejoindre l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan). Une évolution géopolitique motivée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie, lancée il y a bientôt trois mois.
"Si nous adhérions (à l'Otan), ma réponse (à la Russie) serait : 'C'est vous qui avez fait cela, regardez-vous dans le miroir'", a indiqué mercredi 18 mai le président finlandais, Sauli Niinistö, anticipant la réaction de Moscou. En Finlande, pays de 5,5 millions d'habitants frontalier de la Russie, 76 % de la population est désormais favorable à cette adhésion, selon un sondage publié lundi. Soit trois fois plus qu'avant la guerre. Même durant la Guerre froide, les deux pays scandinaves avaient fait le choix du non-alignement.
L'illustrateur suisse Herrmann porte un regard amusé sur cette actualité, la rapprochant de la victoire prévisible de l'Ukraine à l'Eurovision. Né en 1958, Gérald Herrmann a commencé sa carrière de dessinateur en 1987 au Courrier de Genève avant de rejoindre les rédactions de La Liberté de Fribourg, L’Hebdo et la Sonntagszeitung. Herrmann dessine actuellement pour la Tribune de Genève. Il est également l’auteur de cinq albums.
Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l'universalité du dessin de presse, la liberté d'expression, les droits de l'Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.
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ANALYSE
La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?
Le Débat de France 24
La Suède et la Finlande dans l'Otan ?
Adhésion à l'Otan : la Finlande et la Suède prêtes à un tournant majeur
Valeurs Actuelles
Canada : une université retire une affiche LGBT après la colère de musulmans
L’intersectionnalité n’est pas encore pour demain. Au Canada, l’université Western-Ontario l’a découvert à ses dépends. Mardi 17 mai dernier, à l’occasion de la journée mondiale contre l’homophobie, la page Instagram officielle de l’université – l’une des plus vieilles du Canada – avait publié une affiche faisant la promotion du « pouvoir de l’amour ». Sur cette dernière, plusieurs couples étaient représentés en train de s’embrasser : un couple hétérosexuel noir, un couple homosexuel mixte, un couple comprenant un homme en fauteuil roulant… et un dernier couple de femmes voilées, en train de s’embrasser. Une représentation qui avait considérablement irrité la communauté musulmane, raconte le site d’actualité canadien The National Post, mercredi 18 mai.
La communauté musulmane de London – ville canadienne où est située l’université – s’est largement mobilisée pour en obtenir le retrait. Dans les commentaires de la publication, plusieurs internautes s’étaient d’abord révoltés contre une image « inappropriée » et « irrespectueuse », rappelant que le voile islamique est un symbole religieux difficilement compatible avec une telle représentation. Selon le National Post, un internaute avait par exemple écrit : « Honte à vous de publier une moquerie si insultante à l’égard de ma religion ».
« Un sujet complexe »
Face à la polémique naissante, l’université avait d’abord pris la défense de cette affiche, précisant tout de même « comprendre à quel point ce sujet est complexe ». Elle avait également reconnu que l’image puisse « agacer quelques musulmans », sans pour autant la supprimer. Des déclarations qui n’avaient toutefois pas suffi à faire retomber la polémique. Toujours depuis London, une pétition avait même été lancée, dès le mardi soir, pour obtenir le retrait de cette affiche. En quelques heures, elle avait été signée par plus de 2 000 personnes.
«Bien que nous comprenions que l’intention est de promouvoir l’inclusion, isoler un symbole religieux musulman dans ce contexte est inapproprié », avait déclaré l’imam Abd Alfatah Twakkal à cette occasion. Finalement, mercredi 18 mai, l’université a annoncé avoir supprimé la publication, expliquant cependant y voir l’occasion d’un débat apaisé autour de l’inclusion des « musulmans queer » : « Afin de promouvoir cette discussion, nous avons supprimé l’image du message pour ne pas détourner l’attention de ces conversations importantes », a expliqué un responsable de l’université Western. Le visuel a donc été remplacé par une autre affiche représentant plusieurs personnes LGBT… sans femme voilée.
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L'Humanité
Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité
Il était une foisDans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.
Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.
Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.
Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.
L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.
Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).
Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.
Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.
C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.
Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.
Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.
Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.
Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.
Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.
Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.
Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.
Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.
Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).
Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.
grèvescitroënAutomobile France24 - Monde
Espagne: le patron de la Liga "croit" que Mbappé "sera au Real Madrid"
Publié le : 20/05/2022 - 15:36Modifié le : 20/05/2022 - 15:34
Madrid (AFP) – Le président de la Liga espagnole, Javier Tebas, a indiqué lors d'un colloque vendredi à Madrid qu'il "croit" que Mbappé "sera au Real Madrid", alors que toute la planète football reste pendue aux lèvres du prodige français, qui doit annoncer bientôt sa décision.
"Je crois qu'il sera au Real Madrid. Un jour on nous dit blanc, le jour suivant noir, ça ne fait que changer... Mais je crois que oui", a affirmé le patron de LaLiga, l'organe qui gère le football professionnel en Espagne, lors d'une conférence sur la transformation digitale du sport durant dans le cadre du forum ISDE Sports Convention qui se déroule à Madrid.
"J'ai lu tellement de retournement de situations... Il y en a toujours, mais la sensation que j'ai, c'est que s'il avait voulu prolonger son contrat (au Paris Saint-Germain, NDLR), il l'aurait déjà fait. Mais je peux me tromper", a glissé vendredi le patron de LaLiga, habitué des sorties médiatiques.
Sur les chiffres astronomiques des contrats proposés par le PSG et le Real Madrid, Tebas n'a pas paru étonné: "Le PSG va finir l'année avec 650 M d'EUR de masse salariale, avec 300 M d'EUR de pertes, et il va quand même formuler une offre multimillionnaire à Mbappé ? Il faut que l'on presse le pas concernant les clubs-Etats, il y a une réforme importante de l'UEFA en ce sens, parce que cela ne peut pas se produire", a tonné Tebas.
"Ce n'est pas possible qu'un club comme celui-ci puisse enlever un joueur de ce niveau au Real Madrid, qui a été le club le mieux géré pendant la pandémie, qui n'a pas perdu d'argent pendant la pandémie, qui a d'importantes réserves d'argent et qui sera peut-être -- je l'espère -- champion d'Europe... Ce n'est pas possible", a insisté Tebas.
Pour LaLiga, la venue du crack français "ne serait pas particulièrement une bonne nouvelle, mais ça ne serait pas une mauvaise nouvelle non plus", a ajouté le président du football professionnel espagnol.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Islam et homophobie : le sondage choc qui ébranle les tabous LGBT
Le sondage Ifop, paru ce mercredi, révèle clairement le rapport difficile de l'islam vis-à-vis de l'homosexualité. Mais ce sondage sous-entend aussi que toute réserve envers le mouvement LGBT est désormais considérée comme "homophobe".
Ils ne pourront plus se cacher derrière le petit doigt de l’antiracisme. « Ils », ce sont les lobbies LGBT, qui ont fait de l’islam leur plus grand tabou, préférant s’en prendre au catholicisme pour fustiger le rôle des religions, parce qu’il est toujours plus facile de gifler sa grand-mère affable que de s’en prendre à son grand cousin bipolaire. La première « Gaypride » qui s’est déroulée à Saint Denis mi-juin n’avait pas d’autres objectifs. Pour les organisateurs, il s’agissait moins d’une reconquête salutaire des quartiers dits populaires, parfois abandonnés par les lois de la République, que de prouver la grande tolérance des habitants et de leur religion : l’islam. « Si on stigmatise les banlieues populaires, on participe à stigmatiser les banlieusards et les LGBTQI+ qui habitent en banlieues, or les LGBTQ+phobies existent partout, à la campagne et à Paris », affirmait un militant intersectionnel LGBT, à l’origine de la manifestation.
Le rêve, venu de la gauche, d’une forme de solidarité entre les minorités ethniques, religieuses et sexuelles, semble pourtant mis à mal par la réalité. Publiée ce 26 juin, en prévision de la Gaypride (et de la PMA ?), une nouvelle étude de l’Ifop s’est portée sur « le regard des Français sur l’homosexualité, l’homoparentalité et leur degré d’adhésion aux différents préjugés et opinions LGBTphobes ». Or, le résultat est sans appel quant à l’influence des religions, ou plus exactement de la religion musulmane, clairement hostile à l’homosexualité, à en croire l’opinion de ses fidèles. Ainsi, si 14% des catholiques considèrent que l’homosexualité est « une maladie » ou une « perversion sexuelle », contre 10% des athées, ce taux chez les musulmans grimpe à… 63%. Il est dès lors peu surprenant que les banlieues populaires arrivent en tête des zones géographiques où l’on partage ce jugement négatif. De même que chez les « non blancs » ce taux atteint encore 18%, contre 11% chez les « blancs ».
Les musulmans, plus homophobes ou plus conservateurs ?
Et ces chiffres « stigmatisants » ne s’arrêtent pas là. Le sondage balaie large. Parmi les autres points abordés : l’acceptation de l’homosexualité dans les familles, la visibilité des homosexuels dans l’espace public, la possibilité pour des homosexuels de pouvoir élever des enfants, l’utilisation de propos homophobes, le degré d’aisance avec les LGBT, l’acceptation des violences dans certains circonstances envers les homosexuels, etc. Chaque fois, les musulmans se distinguent très nettement par leur conservatisme (diraient certains) ou leur homophobie (diraient d’autres). Avec toujours un écart important vis-à-vis des catholiques et des athées. On est très loin des discours tenus par SOS Homophobie, qui dans son dernier rapport abordait la question « des religions » au pluriel, tout en ne pointant que le « catholicisme » comme vecteur d’homophobie. La distinction dans l’étude entre catholiques pratiquants et catholiques non pratiquants (distinction exclusivement effectuée chez les catholiques), ne suffit pas pour autant à faire l’amalgame au vu des résultats.
Mais ce sondage donne surtout une idée précise de ce qu’il est désormais permis de penser (peu de choses, à vrai dire) et constitue en cela, au-delà des résultats, une victoire de ses commanditaires, la fondation « inclusive » Jasmin Roy Desmarais, et la Dilcrah, délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme, depuis peu étendue à la « haine anti-LGBT ». Tout avis ou perception personnelle qui ne va pas dans le sens du lobby LGBT est étiquetée « homophobe » ou « LGBTphobe ». Autrement dit, coupable. Le sondage va ainsi bien plus loin que l’acceptation de la liberté individuelle des homosexuels. Est par exemple abordée la question du degré d’aisance dans certaines situations – pour le moins incongrues, comme : « Jusqu’à quel point êtes-vous à l’aise à l’idée de prendre une douche (« ex : après du sport ») avec des personnes homosexuelles du même sexe que vous ?» La même question est posée pour la situation où un « enfant transgenre utiliserait les mêmes toilettes que votre enfant à l’école » ou qu’une « personne transgenre utiliserait les mêmes toilettes que vous ».
Jusqu’à quel point êtes-vous à l’aise à l’idée de prendre une douche avec des personnes homosexuelles du même sexe que vous ?
Comme des injonctions, les questions et résultats se succèdent ainsi, abordant par exemple « le profil des hétérosexuels cisgenre qui n’essaieraient pas de faire changer d’avis leur ami tenant des propos discriminatoires car « ce sont ses opinions et ils les respectent » », l’une des trois réponses (la bonne, de toute évidence) étant : « vous essaieriez de le faire changer d’avis et vous cesseriez de le voir s’il persistait dans ses opinions ». Une autre question aborde l’utilisation « d’injures ou d’insultes homophobes », comme « pédé » ou « enculé », et effectue une classification du « profil des hétérosexuels cisgenre qui n’utilisent jamais des termes homophobes ». Ce qui est d’autant plus absurde que ces mots révèlent moins le degré d’homophobie, que le degré de grossièreté, les 65 et plus étant ainsi les moins coutumiers de ce type de jurons. D’où la conclusion des auteurs de l’étude : « Malgré cette nette amélioration du regard des Français sur les LGBT, on observe toujours une adhésion non négligeable à certains clichés LGBTphobes. »
Confusion entre capacité des homosexuels à élever des enfants et PMA
Plus sournois, le dernier volet du sondage Ifop est consacré à « la question de la place des LGBT dans la société et de la lutte contre la LGBTphobie ». On y retrouve alors la question de la place de l’enfant au sein des couples homosexuels, mais sans que la PMA (en cours de préparation par le gouvernement) soit explicitement abordée. « A votre avis, un enfant peut-il s’épanouir dans une famille avec deux mères/deux pères ? » est-il ainsi demandé. Ou encore : « Un couple homosexuel vous parait-il tout à fait capable, plutôt capable, plutôt pas capable ou pas capable d’assurer son rôle de parent aussi bien qu’un couple hétérosexuel ? ». Or, il est une chose de penser que les homosexuels sont capables d’élever des enfants, il en est une autre de vouloir sciemment fabriquer des familles bancales, où l’enfant ne bénéficierait pas de la présence de ses parents biologiques, forcément des deux sexes. En conclusion, l’Ifop constate donc « une acceptation croissante d’un principe d’homoparentalité ». De quoi apporter de l’eau, à peu de frais, au moulin fou des tenants la PMA et de la GPA.
Valeurs Actuelles
[Del Valle] “L’embargo total sur le gaz russe est totalement impossible” : entretien avec l’experte de la Russie et opposante syrienne Randa Kassis
Alexandre Del Valle. Chère Randa Kassis, vous êtes l’auteur d’un ouvrage remarqué, La Russie au Moyen-Orient (L’Artilleur, Paris, 2017 et du Chaos syrien, L’Artilleur, Paris, 2016), et vous travaillez en détails sur la question des sanctions décidées par l’Occident contre la Russie depuis mars 2022. Elles n’ont pas l’air de fonctionner exactement comme le veulent les Occidentaux, mais elles devraient avoir des effets terribles sur l’économie russe dans quelques mois si l’embargo sur le gaz et le pétrole est décrété. Qu’en pensez-vous ?
Randa Kassis. Il faut différencier l’impact que peuvent avoir les sanctions : un “ban” sur le pétrole russe aura un impact faible sur l’économie russe car il est plus aisé pour eux de rediriger leurs exportations vers l’Asie (Chine, Inde etc…) dans un laps de temps court. Il est aussi probable que les Européens n’appliqueront pas un ban qui serait effectif du jour au lendemain mais plutôt progressif d’ici la fin d’année, ce qui laisse du temps aux Russes.
En ce qui concerne un ban strict sur le gaz, il serait beaucoup plus problématique, et il serait quasi suicidaire pour les Européens qui n’ont pas réellement de solution alternative. Pour remplacer l’importation de 155 milliards de mètres cube, cela prendra des années, quoi qu’en dise Mme Von der Leyen. 90 % des exportations du gaz du Qatar est constituée de contrats à long terme avec des pays d’Asie. L’Algérie n’a quasiment plus aucune capacité supplémentaire après l’accord avec l’Italie: les installations du pays sont anciennes et manquent d’investissements depuis 30 ans. L’Azerbaïdjan ne peut augmenter ses exportations vers l’UE que modérément, car les capacités du gazoduc venant de la mer Caspienne ne sont que de 19 milliards de mètres cube. Enfin, le gaz de schiste américain a un coût très élevé et il manque environ 300 méthaniers pour l’exporter de manière massive vers l’Europe. Bref, la solution viable n’existe pas à court ou moyen terme !
En ce qui concerne les produits dérivés issus du raffinage de pétrole (kérosène, diesel, fuel, etc), les contournements sont encore plus aisés: le patron de Shell, Ben van Beurden, rappelait dans une interview à Fortune, qu’il est impossible techniquement de « tracer » du fuel et du diesel raffinés dans des pays qui contournent les sanctions contre la Russie en réexportant des hydrocarbures russes raffinés dans leurs pays. Il donne l’exemple de diesel et de fuel russes mais raffinés en Inde qui seront vendus légalement comme indiens au reste du monde…
Un tel embargo ferait augmenter les prix du pétrole en Europe et dans le monde de 8 à 10 %.
L’Europe peut-elle se permettre un embargo total sur les énergies russes demandé par le États-Unis et le Grande Bretagne ?
Pour les Etats-Unis et la Grande Bretagne, il est assez facile de vociférer et de pousser l’UE à la faute car ces deux nations ne dépendent pas autant que ses autres « alliés » de la Russie. A croire qu’ils ne souhaitent pas seulement affaiblir la Russie mais aussi l’Europe.
En fait, le “Ban” total sur le gaz russe est totalement impossible ! Quant au ban sur le pétrole russe, dans un avenir très proche, comme proposé par les Etats-Unis et les Britanniques (qui ne sont pas dépendants du gaz russe), il est très compliqué à installer rapidement et il divise encore plus l’Union européenne, sachant qu’une période de 8 mois au minimum a été demandée au départ — dans le cadre des discussions sur le 6e paquet de sanctions — par les Slovaques, les Hongrois, les Tchèques et les Autrichiens, trop dépendants pour se permettre des sanctions totales. Maintenant, ces pays qui viennent de bloquer les sanctions totales et rapides sur le pétrole russe démontrent que le ban total est quasiment impossible structurellement sans dégâts énormes pour l’économie européenne. D’ailleurs, la proposition de Charles Michel de payer les Russes sur un « compte bloqué » a été totalement rejetée par Moscou.
A mon avis, pour un tas de raisons, il n’y aura pas un ban total stricto sensu. Certes, pour la Russie, ce risque reviendrait à lui faire perdre 15 milliards de dollars de pertes par mois, mais un tel ban, outre qu’il a été rejeté par la Hongrie qui demande des délais de 4 à 5 ans et qui a bloqué le 6e paquet avec deux autres pays très dépendants, ferait augmenter les prix du pétrole en Europe et dans le monde de 8 à 10 %. Pour résumer sommairement, aider les Ukrainiens oui, cela est bien sûr moralement compréhensible, mais le slogan est le suivant: « l’aide ou le suicide, il faut choisir »… De ce point de vue, les propositions de Michel et surtout de Mme Von der Leyen sont une véritable euthanasie de l’Europe…
Vous avez prononcé récemment une phrase particulièrement contre-intuitive: « Les sanctions financent la guerre russe en Ukraine. » Pouvez-vous expliciter ?
La chose est évidente: les prix du gaz et du pétrole augmentent, cela fait donc plus d’entrées d’argent en Russie, qui, même en vendant un peu moins, gagne plus… Ironie de l’histoire, ces derniers mois ont correspondu à un record des exportations de gaz russe vers la Chine, en volume de rentrées d’argent. Nos économistes politiques occidentaux oublient que depuis deux mois et demi, la baisse des exportations de gaz russe de 27 % n’a eu aucune conséquence pour la Russie en termes de gains, puisque cela lui rapporte chaque jour 800 millions de dollars, et la montée des prix entretenue par la guerre et les sanctions a fait gagner plus d’argent à Moscou ! Ce constat s’ajoute au coup de génie de Elvira Nabioullina, la directrice de la banque centrale russe, qui a consisté à associer structurellement la monnaie russe aux hydrocarbures par la roublisation des paiements de gaz et pétrole et à l’or par la parité fixe rouble-or, a par ailleurs permis au rouble de récupérer un cours supérieur à celui d’avant la crise.
La baisse des exportations de gaz russe de 27 % n’a eu aucune conséquence pour la Russie en termes de gains : cela lui rapporte chaque jour 800 millions de dollars, et la montée des prix entretenue par la guerre et les sanctions a fait gagner plus d’argent à Moscou.
Mais les Occidentaux ont refusé de payer les énergies en roubles et l’interdiction progressive de l’achat de gaz et de pétrole aux Russes a été lancée par l’UE notamment ?
L’Union européenne a certes déclaré refuser de payer en roubles, mais certains pays comme la Hongrie, l’Autriche et la Slovaquie, ont refusé de souscrire à cette mesure, or qu’est-ce qui peut empêcher des compagnies privées allemandes ou d’autres pays européens — très dépendants des énergies russes — de payer en roubles ? Qui va l’interdire dans les faits ? Sachant que l’on peut acheter du rouble en Chine ou ailleurs ou même payer indirectement en roubles via Gazprom bank — qui peut changer en roubles nos dollars ou euros pour payer Gazprom — comment interdire cela ? Les contrats spot d’approvisionnement en pétrole russe que l’on voudrait supprimer en Europe peuvent être remplacés par des contrats spot vers les pays asiatiques, notamment la Chine mais aussi l’Inde, dont la demande est infinie. Certes, ils achètent le pétrole à un prix favorable, mais la demande mondiale de pétrole ne baissant pas et la quantité de pétrole mise sur le marché par les pays producteurs n’augmentant pas, la Russie peut faire des rabais en vendant aux marchés asiatiques et non-occidentaux sans perdre de l’argent du seul fait des cours durablement élevés, puisque l’OPEC ne veut pas augmenter la production. Pendant ce temps, le refus des Saoudiens et de l’OPEP d’augmenter les quotas de productions de pétrole maintient l’offre d’énergies hydrocarbures chère, or les prix élevés permettent d’amortir et les rabais aux pays “amicaux” et les coûts des transport renchéris!
Quant au soi-disant exemple de “résistance” de la Bulgarie et de la Pologne, qui ont refusé de payer leur gaz en roubles et qui se sont vu couper leur approvisionnement par la Russie, il faut savoir qu’ils n’ont pas d’approvisionnement optimal alternatif, car nous sommes en train de vider nos réserves européennes pour alimenter ces deux pays énergétiquement coupés et qu’ils n’ont aucune solution alternative de bon marché au gaz et au pétrole russe pour l’heure.
Quid du dernier ou “6e paquet” de sanctions européennes prévoyant l’embargo du pétrole russe ?
Dans ce dernier paquet, d’ailleurs en partie bloqué par la Hongrie, la Slovaquie, la Tchéquie et l’Autriche, il est aussi prévu d’interdire l’utilisation de navires russes par les compagnies de pétrole, mais cette mesure est impossible à appliquer, car les russes peuvent utiliser des bateaux à pavillons chypriotes, maltais ou grecs, or le shipping étant l’essentiel des revenus de ces pays, ils se sont opposés à cette partie des sanctions : les Russes pourront donc utiliser des tankers de plusieurs pays. En outre, on voit mal comment interdire les bateaux russes dans le monde, à part aux Etats-Unis, dans l’UE, en Corée du Sud, au Japon et en Australie, sachant que 80 % de la population mondiale ne soutient pas l’Ukraine et n’applique pas les sanctions contre la Russie…
On voit mal comment interdire les bateaux russes dans le monde sachant que 80 % de la population mondiale ne soutient pas l’Ukraine et n’applique pas les sanctions contre la Russie…
Quel a été le jeu des Américains dans la préparation de la guerre Russie Ukraine ? est-ce exagéré de dire que les États-Unis ont largement contribué à radicaliser Poutine contre l’Occident en étendant l’OTAN et ses missiles et batteries antimissiles vers l’Est puis en ouvrant, depuis 2008, les portes de l’OTAN à la Géorgie et de l’Ukraine ?
La stratégie d’étendre l’OTAN jusqu’à une certaine frontière de la Russie est en partie l’une des causes de la situation actuelle. Les Américains n’ont pas respecté leur parole, sous la présidence de Ronald Reagan, faite à la chute de l’Union Soviétique notamment par James Baker à Mikhaïl Gorbatchev, de ne pas étendre l’Alliance atlantique vers l’est et donc vers la Russie. D’ailleurs, la CIA vient d’avouer récemment que les Etats-Unis ont bien été à l’origine de la destruction d’un avion transportant des troupes Russes vers l’Ukraine.
New York Times - World
Christian Village in Israel Digs Into Its Crusader Past
Israel Dispatch
The residents of Mi’ilya long wondered what archaeological treasures lay beneath a crumbling castle. Now, some are excavating their homes to find out.
Ruins in Mi’ilya, Israel, where many residents have caught the archaeology bug.Credit...Amit Elkayam for The New York Times
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By Patrick Kingsley
MI’ILYA, Israel — In the middle of Eilia Arraf’s home — between two living rooms, a cactus garden and a makeshift gym — there are two large pits, each containing the ruins of a church that archaeologists believe was built about 1,600 years ago.
Mr. Arraf found large sections of the church’s mosaic floors under his house in 2020, as he tried to convert his aunt’s bedroom and an olive oil storeroom into a new kitchen. The kitchen project was quickly abandoned. Instead, Mr. Arraf turned the central part of his house into an archaeological dig — and later, a minor tourist attraction.
“We did lose part of our house,” said Mr. Arraf, 69, a mustachioed electrical engineer. “But what we have underneath us is something that money can’t buy.”
In practically any other village in Israel, Mr. Arraf’s decision to dig up his home would have been unheard-of. But in Mi’ilya, a hilltop village of some 3,200 people, mostly Arab Christians, in northern Israel, he is part of an eccentric trend of privately funded archaeological excavations.
Since 2017, four families have begun the process of excavating 10 private homes, searching for Crusader and Byzantine ruins. Hundreds more families in Mi’ilya have funded a villagewide project to restore part of its crumbling Crusader castle.
In the process, the villagers have discovered the largest-known winery from the Crusader era, a Crusader town wall, a Roman cistern and Iron Age cooking equipment — as well as the Byzantine church underneath Mr. Arraf’s home.
“It was a domino effect,” said Rabei Khamisy, an archaeologist from the village who is the driving force behind the project. “In Mi’ilya, excavation became something like a tradition.”
For years, the villagers had known they were living atop and among an array of archaeological treasure, but they had never got around to digging up much of it. Parts of the present-day village date from the 12th century, when Frankish Crusaders built a castle there, probably during the rule of Baldwin III, a Christian king of Jerusalem.
Today, Mi’ilya remains one of a handful of Christian-majority villages in Israel. Most of its residents are Greek Catholics whose ancestors began to settle here during Ottoman rule in the mid-18th century.
LEBANON
Mediterranean
Sea
SYRIA
Mi’ilya
Sea of
Galilee
Haifa
Jordan
WEST
BANK
Tel Aviv
Jerusalem
ISRAEL
20 Miles
By The New York Times
Many live in homes built among the ruins of the Crusader castle, which became the backdrop to the lives of generations of villagers. But it was never properly excavated or restored.
“The council always said, ‘We’ll do the castle, we’ll work on the castle,’” said Dr. Khamisy, who grew up in the castle’s shadow. “But nothing ever happened.”
The turning point came in early 2017, when part of the castle wall began to collapse, endangering passers-by.
A specialist in Crusader-era archaeology, Dr. Khamisy, 45, had only recently started a new research post at a nearby university and had little time for a new project. But he realized it was now or never to preserve the fortress, and felt it was a matter of hometown honor.
“I’m going to restore the castle,” he remembered thinking. “If I don’t do it, I will leave the village. I can’t live here.”
So began the first of several restoration and excavation projects in Mi’ilya.
Dr. Khamisy encouraged the village council to call a meeting, at which he asked families to each donate the equivalent of the cost of two cigarette packets. The villagers answered the call, giving roughly $60,000, and the council pitched in $30,000.
The Israel Antiquities Authority quickly supplied the relevant permits.
Several weeks later, the most dangerous stretch of the wall had been shored up.
Historically, residents of villages like Mi’ilya had been wary of notifying the antiquities authority if they found any hidden relics, which, though often kept in the custody of the homeowner, legally become state property. Residents feared the government might take over their property or demand time-consuming excavations if a particularly noteworthy ruin was discovered.
For Palestinian citizens of Israel, as some Mi’ilya residents define themselves, the fear was particularly sharp, several villagers said, because the government had requisitioned Arab-owned land across Israel in the decades after the founding of the state.
But the wall restoration project gave the villagers greater trust in the authorities — not least because Dr. Khamisy was the main intermediary between the village and the government.
“He’s a son of the village,” said Salma Assaf, a former accountant who owns several properties in and around the castle ruins. “He broke the wall between us and the antiquities authorities.”
Soon, the village clergy allowed the excavation of the village church, where Dr. Khamisy said Iron Age pottery was dug up.
But the most dramatic discovery was lurking underneath Ms. Assaf’s own property next door.
Ms. Assaf, 69, was in the middle of turning her family’s Ottoman-era house into a restaurant. As the builders worked in its cellar, they discovered an ancient stone structure.
Galvanized by Dr. Khamisy’s recent project, Ms. Assaf invited him over to examine it. The archaeologist quickly realized it was a previously unknown section of the Crusader town — perhaps part of a medieval wine press.
Excited, Dr. Khamisy called the antiquities authority, asking for permission to dig deeper. A permit was granted unusually quickly, within days.
Just as the wall restoration had made the village less wary of the authorities, the authorities were now more confident in the villagers. They were also reassured by the involvement of Dr. Khamisy.
“We knew him, we trusted him,” said Kamil Sari, the authority’s director in northern Israel. “He cares for what he’s doing.”
Armed with trowels, shovels and pickaxes, Dr. Khamisy and the Assaf family set about excavating the cellar themselves.
After digging for two weeks, Dr. Khamisy suddenly starting shouting and jumping. About two yards under the floor, he had found the first signs of a Crusader-era drainage system.
Ms. Assaf’s building, experts later concluded, was standing above the largest-known wine press in the Crusader era — a revelation that drew the attention of a major Israeli newspaper, Haaretz.
“It was the most wonderful time of my life,” Ms. Assaf remembered.
Energized by the discovery, Ms. Assaf began buying up other properties around the castle, excavating them with Dr. Khamisy’s help, and then restoring them. They uncovered a Crusader waterworks and a Roman-era cistern that the Crusaders appeared to have used as their own; neither were seismic discoveries, but they helped archaeologists deepen their understanding of Crusader life in the 12th century, when European Christians consolidated their efforts to colonize the region by force.
“The finds themselves are important for a Crusader historian, or an archaeologist like myself,” said Adrian Boas, a professor of medieval archaeology at the University of Haifa. “They’re adding information to what we know about the Crusader period.”
But perhaps more significantly, they have helped make villagers more “aware of the importance of the past and their connection to the place they live in,” Professor Boas said.
Down the hill, Mr. Arraf was the next to catch the archaeology bug. In the 1980s, his relatives had found Byzantine mosaics in a cellar behind their home. But his older siblings had always said there were larger and more impressive mosaic floors under the main part of their home — relics they said were briefly discovered and then re-hidden during renovations in the 1950s.
What if his siblings were right?
Guided by Dr. Khamisy, the Arraf family dug for two weeks — one-foot, two-feet, three-feet deep. Just beyond the four-foot mark, Dr. Khamisy made another shout: He had found what turned out to be the nave of a Byzantine church.
For a token fee to cover his expenses, Mr. Arraf lets tour groups visit his home to see the mosaics, which are inside the lower story of his two-floor house.
Occasionally, visitors have struggled to dispel their disbelief, Mr. Arraf said. In a context in which Jews, Muslims and Christians often argue over who has the stronger connection to the land, some Jewish visitors have dismissed the idea that a Christian could have found a genuine Christian ruin beneath his own home.
But to Mr. Arraf, such criticism hardly registers. He still marvels at the fact he has a ruined church underneath his aunt’s old bedroom.
“I check on it every day,” he said. “Just for my own joy.”
Rawan Sheikh Ahmad contributed reporting from Mi’ilya, and Myra Noveck from Jerusalem.
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France24 - World
'Nothing to recover': Nadal dismisses doubts over foot injury
Issued on: 20/05/2022 - 15:30
Paris (AFP) – Rafael Nadal has played down concerns over the chronic foot issue that resurfaced in Rome last week as he prepares to launch his bid for a 14th French Open title.
The Spaniard limped to a third-round loss to Denis Shapovalov at the Italian Open, but practised in front of thousands of fans at Roland Garros on Wednesday without any obvious discomfort.
"There is nothing to recover," Nadal told reporters Friday. "What happened in Rome is something that happened very often in my practices.
"I was suffering after that for a couple of days, but I feel better. That's why I'm here."
Nadal began the year with a 20-match winning run, capturing a second Australian Open title to claim a record 21st Grand Slam and move ahead of Novak Djokovic and Roger Federer.
The 35-year-old then missed six weeks with a rib injury sustained during his run to the final in Indian Wells, where he suffered his first loss of the season to Taylor Fritz.
Nadal complained of a recurring foot problem in Rome, but he appears confident it can be managed in Paris.
"The pain is there always. It's not going to disappear now. It's about if the pain is high and strong enough to allow me to play with real chances or not," he said.
"It's something that I live every day with, so it's nothing new for me and is not a big surprise.
"So I am here just to play tennis and to try to make the best result possible here in Roland Garros. And if I don't believe that this thing can happen, probably I will not be here."
Nadal, defending champion Djokovic and new teenage star Carlos Alcaraz have been drawn in the same half of the tournament.
"In terms of tennis, of course the top of the draw you see the names, of course is a very tough one. But we are in a Grand Slam, and you never know what can happen," he said.
World number one Djokovic and Nadal, ranked five, are seeded to meet as early as the quarter-finals.
Nadal lost to Djokovic in the semi-finals 12 months ago, but has an astonishing record of 105 victories against just three defeats at the tournament since his title-winning debut in 2005.
He goes into the French Open without a clay title to his name in 2022, and insisted he is not the favourite for a title he has won 13 of the past 17 years.
"No, I mean, for sure not, because the results says that I am not, but is something that never worried much to me," said Nadal.
"Probably when I was a favourite, I never considered myself the favourite."
© 2022 AFP
L'Humanité
Un premier cas suspect en France : ce que l'on sait de la variole du singe
DécryptageLes faits essentiels à savoir sur la multiplication des cas d'infection au virus "Monkeypox":
- Les autorités sanitaires françaises ont indiqué ce jeudi avoir enregistré un premier cas suspect de variole du singe en Île-de-France. Il s'agit d'un homme de 29 ans sans antécédent de voyage dans un pays où circule le virus.
- Plusieurs dizaines de cas suspects ou confirmés ont été détectés depuis début mai en Europe (Espagne, Portugal, Royaume-Uni, Italie et Suède) et en Amérique du Nord, laissant craindre un début de propagation de cette maladie endémique en Afrique de l'Ouest.
- A ce stade, les cas rapportés en Europe sont majoritairement bénins, et il n'y a pas de décès signalés.
- Les symptômes : fièvre, mal de tête, douleurs musculaires, mal de dos, ganglions lymphatiques enflés, frissons, fatigue et éruptions cutanées.
- Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) va publier son premier rapport d'évaluation des risques "en début de semaine prochaine".
- Il n'existe pas de traitement pour la variole du singe, qui se transmet par contact avec une personne atteinte ou ses liquides organiques, dont la salive. Les autorités se veulent néanmoins rassurantes, soulignant que cette infection virale se guérit d'elle-même et semble peu contagieuse entre humains.
- Le ministère de la Santé espagnol s'apprête à acheter des milliers de doses d'un vaccin contre la variole traditionnelle, également utile pour endiguer la transmission de la variole du singe.
Les autorités sanitaires françaises ont indiqué ce jeudi 19 mai avoir enregistré un premier cas suspect de variole du singe, en Île-de-France. Il s'agit d'un homme de 29 ans sans antécédent de voyage dans un pays où circule le virus. Dès la suspicion de son infection, cette personne a été prise en charge et, en l'absence de gravité, est isolée depuis à son domicile.
Plusieurs dizaines de cas suspects ou confirmés de variole du singe ont été détectés depuis début mai en Europe et en Amérique du Nord. Le Royaume-Uni, qui a le premier signalé des cas, détectés à partir du 6 mai, a indiqué dans un communiqué mercredi soir en avoir identifié deux nouveaux, ce qui porte à neuf le nombre total de personnes infectées. A l'exception du premier individu infecté, qui avait récemment voyagé au Nigeria, ces malades ont été contaminés au Royaume-Uni, selon l'agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA).
Une alerte sanitaire nationale en Espagne et au Portugal
Mercredi, l'Espagne, le Portugal, le Canada et les États-Unis ont, tour à tour, signalé avoir repéré la présence de la variole du singe, ou ce qui semble l'être, sur leur territoire. Les deux pays de la péninsule ibérique ont rapporté avoir recensé une quarantaine de cas suspects ou confirmés de cette maladie, ce qui a conduit les autorités espagnoles et portugaises à déclencher une alerte sanitaire nationale. Selon le quotidien El País, le ministère de la Santé espagnol s'apprête à acheter des milliers de doses d'un vaccin contre la variole traditionnelle, également utile pour endiguer la transmission de la variole du singe.
Pourquoi il faut protéger la biodiversité pour échapper à « l’ère des pandémies »Jeudi, un premier cas confirmé a aussi été détecté en Italie et un autre en Suède. Au Canada, plus d'une dizaine de cas suspects étaient mercredi en cours d'examen à Montréal, selon les autorités sanitaires de la ville. Et aux États-Unis, un homme qui s'était récemment rendu au Canada a été dépisté positif à cette maladie dans l’État du Massachusetts.
Quels sont les symptômes ?
Les symptômes chez les humains ressemblent, en moins graves, à ceux observés dans le passé avec la variole, autre virus de la même famille.
Après une période d'incubation de 6 à 16 jours, la période de l'invasion (0-5 jours) est caractérisée par de la fièvre, des maux de tête intenses, une lymphadénopathie (gonflement des ganglions lymphatiques), des douleurs musculaires.
Puis survient une éruption cutanée sur le visage (dans 95% des cas), sur les paumes des mains et la plante des pieds (75%) et presque simultanément sur d'autres parties du corps, dont les parties génitales. L'éruption se manifeste par des maculopapules (lésions avec un fond plat), puis des vésicules (petites cloques remplies de liquide), et des pustules, suivies par des croûtes, explique le Programme de Surveillance des Maladies Emergentes (Program for Monitoring Emerging Diseases, ProMED).
Les symptômes durent habituellement de 14 à 21 jours.
Existe-t-il un traitement ?
Il n'existe pas de traitement pour la variole du singe. Mais elle se guérit généralement d'elle-même. On a prouvé dans le passé que la vaccination antivariolique avait une efficacité de 85% pour la prévention de cette infection. Seulement, le vaccin n'est plus disponible pour le grand public après l'arrêt de sa fabrication suite à l'éradication mondiale de la variole en 1980.
Science. Avec le réchauffement climatique, les virus passeront du phoque à l’âneQuelle est la létalité de ce virus ?
Ce virus du groupe des orthopox est beaucoup moins virulent que la variole. Selon les épidémies, le taux de létalité du "Monkeypox" a pu varier énormément mais il est resté inférieur à 10% dans tous les cas documentés, contre jusqu'à 30 % pour la variole.
Les cas graves se produisent plus fréquemment chez les enfants et sont liés à l'ampleur de l'exposition au virus, à l'état de santé du patient et à la gravité des complications.
"On estime que la souche d'Afrique de l'Ouest, dont souffrent les cas britanniques, a un taux de mortalité d'environ 1%. Il existe également une souche trouvée dans la région du Congo qui peut être mortelle dans 10% des cas, mais les cas britanniques n'ont pas cette souche", a déclaré Simon Clarke, professeur en microbiologie cellulaire à l'université de Reading.
La variole du singe est-elle contagieuse ?
Elle l'est beaucoup moins que la variole. Et les autorités se veulent globalement rassurantes, soulignant ainsi en Espagne et au Portugal que la maladie semble peu contagieuse entre humains.
Monkeypox est une zoonose virale, c'est-à-dire une maladie infectieuse des animaux vertébrés transmissible à l'homme. Les singes ne sont pas les réservoirs du virus. Les principaux réservoirs suspects sont des rongeurs, comme les écureuils et des rongeurs terrestres.
Le passage à l'homme vient d'un contact direct avec du sang, des liquides biologiques ou des lésions cutanées ou muqueuses d'animaux infectés. La transmission d'humain à humain résulte ensuite d'un contact étroit avec les excrétions des voies respiratoires infectées, avec les lésions de la peau d'une personne infectée ou avec des objets contaminés récemment. On peut ainsi se contaminer au contact de l'environnement du malade (literie, vêtements, vaisselle, linge de bain).
Si cette maladie est peu contagieuse, la multiplication récente des foyers inquiète néanmoins. Depuis 2017, quelques cas importés, notamment du Nigeria, avaient été sporadiquement identifiés dans plusieurs pays, en particulier au Royaume-Uni, sans donner lieu à des épidémies. "Récemment, l'alerte est relativement différente : les signalements faits correspondent à des cas de personnes n'ayant pas voyagé dans les pays où le virus circule habituellement et n'ayant pas eu de contacts avec des personnes revenant de ces pays", a souligné vendredi lors d'un point presse Alexandra Mailles, épidémiologiste à Santé Publique France.
"Il y aura un suivi des cas contact beaucoup plus léger que celui du Covid : contrairement à ce qui se produit avec le virus du SARS-Cov2, une personne infectée n'est en effet pas contagieuse avant le début des symptômes", a-t-elle ajouté.
En cas d'apparition des symptômes, il est impératif de s'isoler et de porter un masque, indique Santé Publique France.
Les personnes homosexuelles sont-elles davantage exposées ?
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué lundi s'intéresser de près au fait que certains des cas au Royaume-Uni semblent avoir été transmis au sein de la communauté homosexuelle. Ce contexte constitue une "situation inédite qu'on considère comme une alerte", a déclaré l'épidémiologiste Alexandra Mailles.
"Il est probablement trop tôt pour tirer des conclusions sur le mode de transmission ou supposer que l'activité sexuelle était nécessaire à la transmission", a toutefois prévenu Michael Skinner, virologue à l'Imperial College London, auprès de l'organisme Science media centre (SMC). "N'importe qui, quelle que soit son orientation sexuelle, peut propager la variole du singe", ont par ailleurs souligné aux Etats-Unis les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence sanitaire fédérale du pays.
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) compte, lui, publier son premier rapport d'évaluation des risques "en début de semaine prochaine", a indiqué l'agence de l'Union europénne chargée des maladies et des épidémies. L'agence, qui dit "suivre la situation de près", recommande "d'isoler et de tester les cas suspects et de les notifier rapidement".
D'où vient cette maladie ?
Le virus, connu depuis 1958, a été détecté pour la première fois chez l'homme en 1970 en République Démocratique du Congo (Ex Zaïre), chez un garçon de 9 ans, dans une région où la variole avait été éliminée en 1968. Depuis lors, la plupart des cas ont été signalés dans les régions rurales de la forêt tropicale du bassin du Congo, en particulier en République démocratique du Congo, où elle est considérée comme endémique. Depuis 1970, des cas humains de monkeypox ont été signalés dans 11 pays africains.
Le virus a été détecté hors d'Afrique à quelques reprises. Au printemps 2003, des cas de variole du singe ont été confirmés aux États-Unis. Plus récemment, le virus a été repéré au Royaume-Uni en septembre 2018 et décembre 2019, et à Singapour en mai 2019.
"Récemment, l'alerte est relativement différente : les signalements faits correspondent à des cas de personnes n'ayant pas voyagé dans les pays où le virus circule habituellement et n'ayant pas eu de contacts avec des personnes revenant de ces pays", a souligné vendredi lors d'un point presse Alexandra Mailles, épidémiologiste à Santé Publique France.
SantéVariole du singe New York Times - World
Demolishing City of the Dead Will Displace a Lively Quarter of Cairo
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Cairo’s oldest cemetery is being razed, and thousands of families living amid the grand mausoleums face eviction. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”
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By Vivian Yee
CAIRO — Whoever was being buried in Cairo’s oldest working cemetery on a recent afternoon had been of some consequence. Glossy S.U.V.s crammed the dusty lanes around an antique mausoleum draped in black and gold; designer sunglasses hid the mourners’ tears.
The cemetery’s chief undertaker, Ashraf Zaher, 48, paused to survey the funeral, another job done. But he didn’t stop for long. Just down the lane, his daughter was about to get married. Hundreds of his neighbors, who like him also live in the cemetery, were gathering outside his home, a few mausoleums away.
As part of the celebration, men and boys were already updating a traditional sword dance with new break-dance moves. Women were serving celebratory couscous. They had set out on long tables the belongings the bride would take to her new home, a jumble of abundance against the austere centuries-old tombs where she had grown up: pots and plates; a furry red basket; a mattress made up as if for the wedding night, its frilly white coverlet topped with a stuffed panda.
Since the Arabs conquered Cairo in the seventh century, Cairenes have been burying their dead beneath the Mokattam cliffs that rise over the city’s historic core, interring politicians, poets, heroes and royalty in marble-clad tombs set amid verdant walled gardens.
By the mid-20th century, the City of the Dead had also come to house the living: tomb caretakers, morticians, gravediggers and their families, along with tens of thousands of poor Cairenes who found shelter in and among the grand mausoleums.
Much of it will soon be gone.
The Egyptian government is razing large swaths of the historic cemetery, clearing the way for a flyover bridge that will link central Cairo to the New Administrative Capital, Egypt’s grandiose new seat of government, which President Abdel Fattah el-Sisi is raising in the desert about 28 miles east of Cairo. The destruction and construction are part of his campaign to modernize Egypt. But its costs are rarely mentioned.
“You’re seeing Cairo’s family tree. The gravestones say who was married to whom, what they did, how they died,” said Mostafa el-Sadek, an amateur historian who has documented the cemetery. “You’re going to destroy history, you’re going to destroy art.”
“And for what?” said Seif Zulficar, whose great-aunt, Queen Farida, the first wife of King Farouk of Egypt, was buried here in one of the mausoleums scheduled for destruction. “You’re going to have a bridge?”
Great cities are always cannibalizing their pasts to build their futures, and Cairo is a notorious recycler. The medieval conqueror Saladin tore down ancient buildings to construct his massive citadel, now one of the chief landmarks of the city it overlooks. In the 1800s, one of Egypt’s rulers pried stones off the pyramids to erect new mosques (though, as far as pharaonic plunder goes, European visitors were greedier).
Nor is Cairo the only metropolis to pave over graveyards for public infrastructure, as New York did to establish some of its best-known parks. But, preservationists say, Cairo’s City of the Dead is different: What will disappear is not only a historical monument where Egyptians still visit their ancestors and bury the newly deceased, but also a lively neighborhood.
Mediterranean Sea
City of the Dead Cemeteries
SALAH SALEM ST.
EGYPT
EASTERN
CEMETERY
Cairo
New
Capital
40 miles
Cairo
MOKATTAM
HILLS
Nile
SOUTHERN
CEMETERY
EGYPT
OLD CAIRO
75
Map data from OpenStreetMap
1 mile
By The New York Times
Parts of the cemetery have already been razed over the last two years, and some mausoleums are already little more than rubble, their carved antique wooden doors carted away and their marble gone.
“It’s against religion to remove the bones of dead people,” said Nabuweya, 50, a tomb dweller who asked that her last name not be published for fear of government reprisal. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”
The cemetery is unlike a typical Western one. Each family has a walled plot, in which a garden of palms and fruit trees surrounds an airy mausoleum. Marble tombs are carved with gilded Arabic calligraphy. In the bigger plots, outbuildings once hosted living relatives who came on death anniversaries and major holidays to spend the night, honoring the dead with feasts and charity handouts.
The rest of the year, live-in caretakers maintained the mausoleums. That was how Fathy, 67, who also did not want his last name used, his wife, Mona, 56, and their three children came to live next to the tomb of Neshedil Qadin, a consort to the 19th-century ruler Khedive Ismail, considered modern Egypt’s founder. Fathy’s father and grandfather looked after the royal mausoleum, raising their children there before passing down their jobs and homes.
After the 1952 Egyptian revolution deposed the king and sent most of the Egyptian aristocracy fleeing, the government allowed commoners to buy burial plots inside the old family mausoleums and stopped paying to maintain the tombs. The custom of relatives staying overnight faded.
Fathy drew his last government paycheck in 2013. But he had built a decent life: Saving up, the family renovated their quarters, installing electricity and running water. They enjoyed what amounted to a private garden, drying their laundry on lines running over half a dozen graves.
The government plans to move residents to furnished public housing in the desert. But, critics say, few will have the means to cover the roughly $3,800 down payment or the $22 monthly rent, especially after their livelihoods — jobs in the cemetery or commercial districts nearby — disappear along with the graves.
The dead, too, will go to the desert. The government has offered new grave plots to families south of Cairo, uniform brick mausoleums much smaller than the originals. They are free, though families must pay for the transfer.
Fathy’s parents were buried near Neshedil’s tomb. But he was concerned about where the princess, as he called her, would go. “My grandfather and my father and me all spent our lives living here with her,” he said.
Egyptian officials have weighed destroying the cemetery and moving its inhabitants to the desert for years, partly to modernize the city and improve living standards, partly, critics charged, because private developers were eyeing the land it sat on.
In the early 1980s, Galila el-Kadi, an architect who has studied the cemetery for decades, found about 179,000 residents, the last known count. She said many more moved in after Egypt’s 2011 revolution, when a power vacuum loosened security enforcement.
“They have never dealt with the relationship between the city of the living and the city of the dead,” Ms. el-Kadi said of the officials. “It was an embarrassment for the government. And in Egypt, when there’s a problem that seems unsolvable, or very hard to solve, the solution is to just delete it.”
The mausoleums registered as landmarks will be preserved, according to Khaled el-Husseiny, a spokesman for Administrative Capital for Urban Development, the government-run company developing the new capital. Other tombs to be spared include that of a relative of Mr. el-Sisi, according to preservationists, who said that the government’s plans for the cemetery had changed to avoid razing his relative’s grave.
But only a small portion of the total have the landmark designation, which will leave them isolated islands between new construction, preservationists said.
Mr. Zaher, the chief undertaker, is moving to the new cemetery along with the displaced dead. He is not wasting time on nostalgia. There are many cemetery residents happy to be leaving shabby make-do homes for new apartments, he said.
“Instead of living in a graveyard,” said Mr. Zaher, shrugging, “they’ll get to live in an apartment.”
He said the new flyover would also ease traffic, though it was unclear whether this should matter to people who are largely carless and rarely travel beyond the neighborhood.
Many officials do not appear to realize what the new bridge will replace.
While leading a tour of the new capital, Ahmad el-Helaly, a development company official, was troubled to learn that Queen Farida had been disinterred, her remains moved to a nearby mosque by special government permission. Mr. el-Helaly had named his baby daughter after the queen.
It was sad, he said. But after a moment, he shook it off.
“What can I say?” he said. “Cairo is too overcrowded. We have to do something to regain the glory of ancient Cairo, to restore the beauty of ancient Cairo.”
So much for the old. Then it was back to the tour, and the new.
Nada Rashwan contributed reporting.
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Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : le Donbass transformé en « enfer » par les Russes, selon Zelensky
Douze nouvelles bases militaires bientôt créées par la Russie
La réponse de la Russie ne s’est pas fait attendre. Moscou a annoncé la création de douze nouvelles bases militaires dans l’ouest du pays après l’annonce des candidatures de la Finlande et la Suède à l’Otan, a annoncé ce vendredi le ministre russe de la Défense, selon BFMTV.
La conquête de la région ukrainienne de Lougansk est presque achevée, affirme la Russie
Le ministre russe de la Défense a assuré que l’opération militaire visant à prendre le contrôle de la région ukrainienne de Lougansk, dans l’est du pays, était presque achevée. « Les unités des forces armées russes, avec les divisions de la milice populaire des républiques populaires de Lougansk et Donetsk continuent d’accroître le contrôle sur les territoires du Donbass. La libération de la république populaire de Lougansk est presque achevée », a-t-il déclaré, relaie Le Parisien.
Plus de 1 900 militaires ukrainiens d’Azovstal se sont rendus, selon Moscou
Ce vendredi 20 mai, 1 908 militaires ukrainiens retranchés dans le site Azovstal, encerclés par les forces russes, se sont rendus, a affirmé le Kremlin, rapporte BFMTV.
Le Donbass est devenu un « enfer » à cause des Russes, selon Zelensky
Dans le Donbass, à l’est de l’Ukraine, la situation sur place s’est transformée en « enfer », a déclaré ce vendredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, rapporte Le Parisien. Il a notamment ajouté que l’aide massive des Américains va servir à assurer la sécurité de l’Occident.
« Kherson fera bientôt partie de la Russie », selon le gouverneur régional
Le gouverneur de Kherson, Volodymyr Saldo, a affirmé que la région « fera bientôt partie » de la Russie. « Nous considérons la Fédération de Russie comme notre propre pays », a-t-il assuré. Un nouveau budget de la région a été approuvé en roubles russes.
Le Congrès américain vote une aide de 40 milliards de dollars pour l’Ukraine
Le Sénat américain a annoncé un accord pour soutenir à hauteur de 40 milliards de dollars l’Ukraine, relaie Le Parisien. Dans le détail, 6 milliards de dollars vont permettre au pays de s’équiper en véhicules blindés et renforcer sa défense antiaérienne. Près de 9 milliards de dollars doivent servir pour maintenir « la continuité des institutions démocratiques ukrainiennes » et également pour venir en aide à la population.
France24 - World
Who is France's new Prime Minister Elisabeth Borne?
Issued on: 16/05/2022 - 19:16Modified: 16/05/2022 - 19:18
NEWS WIRES
French President Emmanuel Macron picked Labour Minister Elisabeth Borne as his new prime minister on Monday as he prepares for legislative elections in June — only the second time in 30 years that a woman has got the job.
Earlier in the day, Prime Minister Jean Castex handed in his resignation, paving the way for a cabinet overhaul after Macron's re-election in April.
Macron, who needs to show he has heard the frustrations of voters expressed by low turnout and big support for the far right and far left, has been looking for a premier with green and social policy credentials.
Such a profile could help counter the challenge mounted by hard-left veteran Jean-Luc Melenchon who achieved a strong third place in the presidential election, giving him the opportunity to rally a broad coalition of left-leaning parties in the June 12-19 parliamentary vote.
Borne, 61, will be the first woman named as prime minister since Edith Cresson briefly occupied the office during the presidency of Socialist leader Francois Mitterrand in the early 1990s.
"It was really time there was another woman (in that position) and I know Mrs Borne is a remarkable person with a lot of experience...I think it is a very good choice," Cresson told BFM television.
A soft-spoken career bureaucrat who served numerous Socialist Party ministers before joining Macron's government, Borne had a brief stint as environment minister in 2019 when she pushed through bicycle-friendly policies.
She then took charge of the Labour Ministry and oversaw negotiations with unions that resulted in a cut to unemployment benefits for some job seekers.
On her watch, unemployment fell to its lowest level in 15 years and youth unemployment to its lowest level in 40 years.
Borne's deep inside knowledge of the workings of the state will help Macron push through more difficult reforms. She will be tasked with staring down France's muscular unions to oversee his most contested election pledge: raising the retirement age.
"Mrs Borne is against raising minimum wages and for retiring at 65. Here we go for a new season of social mistreatment," Melenchon said on Twitter.
A discreet technocrat who has never run for public office, Borne burnished her credentials as a steely negotiator against the trade unions during Macron's first term.
As transport minister in 2017, she held out against weeks of strikes and demonstrations to end a generous pension and benefits system for SNCF railway workers.
"She is a real workaholic, someone who can push on until 3 in the morning and be back again at 7 a.m.," a former Borne staffer said.
(REUTERS)
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FRENCH POLITICS
France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’
Inauguration
Macron vows to build ‘stronger France’ during second term as president
Macron to be inaugurated for second term filled with challenges
L'Humanité
Plaintes contre Nestlé et Ferrero
ActuQuelques semaines après l’éclatement des scandales Buitoni et Kinder, l’association Foodwatch a annoncé hier qu’elle comptait porter plainte aux côtés de plusieurs familles dont les enfants ont été intoxiqués suite de la consommation de pizzas surgelées et de chocolats industriels.
Loan Nguyen« Nestlé et Ferrero doivent rendre des comptes. Notre enquête a démontré que les deux entreprises minimisent les faits et ont manqué à leurs obligations. Avec ces plaintes, nous prenons la défense des consommateurs et consommatrices et exigeons des sanctions exemplaires », explique Karine Jacquemart, directrice de Foodwatch France. L’association a en effet annoncé hier qu’elle comptait porter plainte aux côtés de plusieurs familles dont les enfants ont été intoxiqués à la salmonelle et à la bactérie Escherichia coli à la suite de la consommation de pizzas surgelées et de chocolats industriels.
Après le décès de son fils des suites d'une contamination : «Chaque scandale me fait revivre un cauchemar»Sept infractions graves
Au total, l’organisation à but non lucratif a relevé sept infractions graves pour lesquelles elle compte poursuivre les deux géants de l’agroalimentaire au pénal : mise sur le marché de produits préjudiciables à la santé et abstention de mise en œuvre des procédures de retrait ou de rappel d’un tel produit, infraction au Code de la consommation et notamment aux règles d’hygiène, tromperie aggravée, mise en danger de la vie d’autrui, atteintes involontaires à l’intégrité de la personne, exposition ou vente de produit alimentaire servant à l’alimentation falsifié ou corrompu et nuisible et exportation vers un pays tiers à l’Union européenne d’une denrée alimentaire préjudiciable à la santé.
Selon un dernier bilan de l’Autorité européenne de sécurité des aliments au 18 mai, 324 cas de salmonellose ont été recensés dans treize pays européens. Pour ce qui est des intoxications à la bactérie E. coli, qui avaient provoqué 55 contaminations dont 2 décès d’enfants, une information judiciaire a déjà été ouverte notamment pour « homicide involontaire ».
Scandales alimentaires : décryptage d'une chaîne de contrôle en faillitesécurité alimentaireSantéScandales sanitaires New York Times - World
Free Ambulances in Mogadishu, Thanks to This Determined Dentist
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Dismayed that victims of the incessant violence in Somalia’s capital were being rolled to hospitals on wooden carts and in wheelbarrows, a dentist decided to do something about it.
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By Abdi Latif Dahir
MOGADISHU, Somalia — On the way to and from his dental clinic every day, Dr. Abdulkadir Abdirahman Adan was appalled by an all-too-common sight: severely injured and dead Somalis being transported to hospitals in wooden hand carts or wheelbarrows.
This was in 2006 in Somalia’s capital, Mogadishu, when government troops, bolstered by Ethiopian forces, were engaged in a brutal war with Islamist fighters that saw thousands of people killed and many more mutilated in the violence.
Dr. Adan, who had just returned to the city from studying abroad and had opened his dental practice in the city’s largest open air market, felt powerless to end the bloodshed. But he thought he could do something to help still-living victims get treatment faster and make sure the dead were handled with dignity.
“I asked myself, ‘How can I help my people?’” Dr. Adan said recently in an interview at his office.
His first step was modest: He rented a minibus, painted blue and white in the color of Somalia’s flag, and paid its owners a few dollars a day to carry the injured to safety. People would call Dr. Adan or the bus owners on their cellphones to direct them to those in need of aid.
But this approach could help only a handful of victims each day, and the city’s violence was only intensifying.
“I thought the situation would get better, but it kept getting worse,” he said.
So within months, Dr. Adan poured all his savings — about $2,400 — into buying a van, with some additional funding coming from a campaign he ran urging university students to donate $1 to save a life.
And so began Aamin Ambulance: the first and still the only free ambulance service operating in the capital of over three million people.
Sixteen years later, Aamin Ambulance — “Aamin” means “trust” in Somali — now has a fleet of 22 ambulances and a team of 48 drivers, nurses, paramedics, radio operators and security officers.
“Anyone who is in need of an ambulance, 24/7, we are here,” said Dr. Adan, 48. “And it is free.”
Since Aamin Ambulance was founded, there have been few periods of extended peace in Mogadishu, with Al Shabab, the Somali terrorist group affiliated with Al Qaeda, continuing to carry out frequent attacks. While its deadliest came in 2017 — a double truck bombing that killed 587 people — the group remains a constant threat. Just this week, President Biden authorized the deployment of hundreds of U.S. troops to the country on a counterterrorism mission.
The Aamin Ambulance workers are often among the first to arrive at the scene of an attack, often just minutes after a bomb blast.
“We almost always reach before the police come,” Dr. Adan said.
This has meant that Dr. Adan and his team are often the first call for journalists looking to verify the number of casualties and to help fact-check what transpired at the scene of the attack.
But this speed also puts the team at risk: The Shabab will sometimes detonate a second bomb in the area of an attack, specifically meant to target those arriving to help.
Abdulkadir Abdullahi, a nurse with Aamin, has experienced this type of explosion while evacuating casualties, with the windows of the ambulance he was in once shattering from a blast as he prepared to leave a scene. “Just when you think it is safe, it turns out that it isn’t,” Mr. Abdullahi said.
Responding to terrorist attacks is hardly the service’s only mission. It also transports sick children, mothers in labor, accident victims and anyone else in need of urgent care. Through its 999 hotline, the team fields a minimum of three dozen calls a day.
It also engages in public health campaigns, including educating people about Covid-19 and providing first-aid training.
Despite recent progress on some fronts, the health sector remains weak in Somalia. There are few public hospitals, and receiving treatment at private facilities is expensive and out of reach for many.
The coronavirus pandemic underscored how vulnerable Somalia’s health infrastructure is, with medical workers facing long working hours and lacking protective gear.
Mogadishu is particularly vulnerable to infectious diseases, with many residents living in cramped settlements with unsanitary conditions. Tens of thousands of displaced people, many of them with unvaccinated and malnourished children, continue to flock to the city, presenting a growing health challenge for the authorities, who must depend on private groups to deliver the services the government can’t.
“This is why the work that Aamin Ambulance does is indispensable,” said Mohamed Adow, the director of health at the Benadir Regional Administration, which oversees Mogadishu. “We need more of them.”
Dr. Adan is not alone in his civic engagement. His work is among many citizen-led initiatives that have sprung up across Somalia since its central government disintegrated in 1991.
For decades, this Horn of Africa nation has been caught between factional wars and terrorism, with successive weak governments unable to fully secure the country or provide key services. But through it all, Somalis have cobbled together some basic services: building schools and universities, establishing thriving telecommunication and banking services, collecting garbage, building streets and even rehabilitating child soldiers.
“People were the ones who made their own development, their own progress,” Dr. Adan said.
While Dr. Adan and his team have been exposed to the grisly aftermath of many attacks, the twin truck blasts on Oct. 14, 2017, at a busy intersection in Mogadishu still stand out, with nearly 600 killed and 316 injured.
“It was something that is not good to remember,” Dr. Adan said.
On that afternoon, he was about five minutes away from the bombing and immediately rushed there to meet his team. “Lots of people were crying, dying, bleeding,” he remembered. “It was highly disastrous. It is still like a nightmare in our mind.”
But the horrific attack brought much-needed recognition of the ambulance service, among both Somalis and international donors.
Nimo Mohamed was one of the many Somalis who rushed to the scene of the explosion that day to help. What she saw — burned body parts, mangled vehicles, collapsed buildings — shocked her, but also made her determined to do what she could to improve life in the capital.
She soon volunteered with Aamin and pursued a degree in nursing and midwifery.
“Our people need help,” said Ms. Mohamed, now a nurse and trained ambulance driver with Aamin.
In the days after the attack, a crowdfunding campaign for Aamin drew contributions from the Somali supermodel Iman and the British rock band Coldplay. Abdi Addow, a Somali-Swede, said he helped launch the campaign because he was both moved and surprised that Aamin provided such a public service for free.
In Somalia, he said, “Everyone is focused on his own benefit, of making profit out of the poverty and the chaotic systems.” But with Aamin Ambulance, he added, “They are the ones that always have the courage to help other people.”
Dr. Adan said he picked up the spirit of volunteerism and generosity to others from his grandfather, a religious scholar. Dr. Adan’s father taught the Quran and other religious subjects, and his mother ran a small shop.
Years after finishing high school in the capital, he left Somalia at the turn of the century to study dentistry at Peshawar Medical College in Pakistan. While there, he said, he was inspired by the example of Abdul Sattar Edhi, who had begun Pakistan’s largest ambulance service.
Dr. Adan’s work has not brought him the universal good will of the country’s authorities, with some questioning if the speed with which his team arrives at attack scenes means they were tipped off in advance. Other officials have expressed suspicions about how he’s able to afford running the service.
Dr. Adan dismissed the idea of getting any early attack warnings and said he funds the ambulances through income from his own dental practice, along with support from local companies, the United Nations and other nongovernmental organizations.
Aamin’s workers face harassment and even beatings by security forces, who regularly deny them access to pass roadblocks when carrying injured people.
“Security forces put a gun in your mouth and threaten you,” said Ali Mohamed, an ambulance driver with Aamin for 14 years. In its decade and a half of operation, three Aamin staff members have died on the job as a result of gunshots or accidents.
So far, the service has not received any threats from the Shabab, Dr. Adan said.
His future ambitions are to offer a free hospice and mortuary service in Mogadishu and to expand the ambulance service beyond the capital, eventually catering to the entire country.
“Somalia and Somalis deserve better,” he said.
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Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : au moins 12 morts à Severodonetsk, après des bombardements russes
Les chefs d’état-major américain et russe se sont entretenus pour la première fois depuis le début du conflit ukrainien
Ce jeudi, le chef d’état-major et son homologue russe ont dialogué au téléphone, pour la première fois depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, a annoncé le Pentagone, selon BFMTV. Le général Mark Milley et le général Valéri Guerassimov « ont discuté de plusieurs sujets de préoccupation en matière de sécurité », a précisé le porte-parole de l’état-major américain, le colonel Dave Butler.
Le Congrès américain débloque 40 milliards de dollars pour l’Ukraine
Le Congrès américain a débloqué une enveloppe de 40 milliards de dollars pour l’Ukraine, ce jeudi, rapporte BFMTV. Une somme qui comprend un volet macroéconomique et humanitaire mais également des munitions et des armes. La décision a été approuvé par le Sénat en début d’après-midi et doit désormais être ratifié par le président américain, Joe Biden.
Au moins 12 morts à Severodonetsk, en Ukraine, après des bombardements russes
Au moins 12 personnes ont été tuées et 40 autres blessées ce jeudi 19 mai, dans la ville de Severodonestk, dans l’est de l’Ukraine, après des bombardements russes, a annoncé le gouverneur régional, selon BFMTV. Les Russes « ont commencé à bombarder dans la matinée le centre régional de manière aléatoire avec des armes lourdes. Les bombardements se poursuivent », a indiqué sur Telegram, Serguiï Gaïdaï, rapporte la chaîne d’information continue.
Le parquet ukrainien requiert la prison à vie contre le soldat russe jugé pour crime de guerre
Jeudi 19 mai, le parquet ukrainien a requis la prison à perpétuité contre le premier soldat russe jugé pour crime de guerre à Kiev, rapporte Le Monde. Agé de 21 ans, Vadim Chichimarine est accusé d’avoir abattu un civil à la fin de février.
Gerhard Schröder, proche de Poutine, privé d’une partie de ses avantages d’ex-chancelier allemand
L’ancien dirigeant allemand Gerhard Schröder, réputé proche de Vladimir Poutine, a été privé d’une partie de ses avantages d’ex-chancelier, dont l’attribution de bureaux, a annoncé la commission budgétaire du Bundestag, indique Le Monde. « Les groupes parlementaires de la coalition ont tiré les conséquences du comportement de l’ancien chancelier et lobbyiste Gerhard Schröder face à l’invasion russe en Ukraine », a-t-elle ajouté.
Le président turc opposé à la demande d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan
Recep Tayyip Erdogan a qualifié l’Otan de « nid de terroristes » après avoir réitéré son opposition à la demande d’adhésion de la Finlande et de la Suède, relaie BFMTV. « Nous sommes résolus à maintenir notre position, nous avons informé nos amis que nous dirons non à la Finlande et à la Suède qui veulent rejoindre l’Otan et nous persisterons dans cette voix », a-t-il déclaré.
Près de 800 combattants ukrainiens se sont rendus
Le ministère russe de l’Intérieur a affirmé que 771 combattants ukrainiens présents dans l’usine d’Azovstal à Marioupol se sont rendus ces dernières 24 heures, relaie Le Figaro. Au total, plus de 1 730 soldats ukrainiens ont quitté l’infrastructure encerclée par les forces russes, selon l’agence de presse russe RIA.
Un mort et plusieurs blessés après une attaque des forces ukrainiennes dans un village russe
Une attaque dans un village du sud-ouest de la Russie, situé à la frontière avec l’Ukraine, dans la région de Koursk, a fait un mort et des blessés, a indiqué le gouverneur de cette région, rapporte Le Figaro. « Une autre attaque ennemie à Tyotkino, qui a eu lieu à l’aube, s’est malheureusement achevé en tragédie. Pour le moment, nous avons connaissance de la mort d’au moins un civil », a indiqué Roman Starovoyt.
France24 - World
New French PM Elisabeth Borne faces mountain of economic challenges
Issued on: 17/05/2022 - 11:23
Elisabeth Borne has been appointed France's new prime minister. The former transport, ecology and labour minister faces numerous challenges, with the most pressing priority being helping French households with the soaring cost of living. She will also need to tackle the thorny issue of pension reform as well as steer the country through a major energy transition. Plus, Moscow residents display mixed feelings after US fast food giant McDonald's announces it's pulling out of Russia for good.
Who is France's new Prime Minister Elisabeth Borne?
FRENCH POLITICS
France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’
France
Élisabeth Borne to replace François de Rugy as French Environment Minister
L'Humanité
À quand la fin des bidonvilles en France ?
ActuSans-abri. Le collectif Romeurope, dans son rapport bisannuel publié jeudi, réclame une politique d’inclusion et de dignité à l’égard des habitants des campements informels.
Nadège DubessayLe rapport bisannuel du Collectif national droits de l’homme Romeurope (qui regroupe une cinquantaine d’associations), rendu public jeudi, revêt cette année une importance particulière. À la veille des élections législatives, le collectif souhaite porter des revendications fortes afin d’inciter les pouvoirs publics à légiférer sur la question du logement insalubre, avec une loi contraignante et ambitieuse qui devra imposer la résorption digne et durable des squats et bidonvilles.
Encore aujourd’hui, « 25 000 personnes vivent dans des bidonvilles en France métropolitaine », rappelle Romeurope. « À cela s’ajoutent les milliers d’exilés à Calais, des milliers de personnes sans toit à Mayotte, en Guyane. Au total, ce sont plus de 40 000 personnes qui se trouvent dans des lieux de vie informels en métropole et en outre-mer », précise Anthony Ikni, délégué général du collectif. Parmi elles, 45 % ne viennent pas de l’Union européenne. Ce qui nécessiterait des réponses plurielles. Problème : aujourd’hui, seuls les citoyens ressortissants de l’UE sont pris en compte dans la politique nationale de résorption des bidonvilles.
Une loi d’urgence pour tous
Le début du quinquennat Macron avait laissé percevoir quelques espoirs avec la publication d’une instruction gouvernementale, en janvier 2018, qui entendait « donner une nouvelle impulsion à la résorption des campements illicites et bidonvilles ». Un texte inédit, qui reconnaissait notamment l’existence des bidonvilles et qui se donnait pour ambition la réduction par deux de leur nombre. Mais, très vite, c’est la douche froide. Ces lieux sont toujours aussi nombreux – voire plus – et les expulsions ont continué de plus belle (1 330 entre octobre 2020 et octobre 2021), sans solution alternative, avec les conséquences délétères que l’on connaît concernant tant l’accès à la santé, à l’emploi que la scolarité des enfants… « Le texte n’a pas de démarche contraignante, les préfets ont continué à agir a contrario des préconisations », soulève Orane Lamas. L’administratrice de Romeurope rappelle que « les personnes expulsées ne disparaissent pas, elles vont plus loin, dans des conditions encore plus précaires ».
Face à ce triste constat, le collectif appelle le gouvernement à revoir à la hausse les crédits fléchés à la résorption des bidonvilles (8 millions d’euros actuellement). Il réclame de rendre contraignants le caractère partenarial de la politique de résorption des bidonvilles, l’interdiction des expulsions, un diagnostic social global dès l’installation d’un nouveau lieu de vie. Bref, une loi d’urgence pour tous, avec la mise en place d’une solution pérenne en logement ou hébergement. Résorber, insiste Romeurope, c’est aussi et surtout « résorber la situation de précarité des personnes ». Anthony Ikni insiste : « Les dizaines de milliers de réfugiés ukrainiens nous montrent qu’il est possible de mettre en place une politique d’accueil digne et responsable dans ce pays. »
bidonvilles Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : L’armée française est aux avant-postes
Le 24 février 2022 est une date plus grave que le 11 septembre 2001 ; c’est une bascule géopolitique. Elle nous replonge dans une guerre froide, ou plutôt glaciale, avec, non pas une troisième guerre mondiale, mais une mondialisation de la guerre. Le général Jérôme Pellistrandi, un militaire médiatique, rédacteur en chef de la Revue défense nationale et docteur en histoire, veut faire savoir qu’il s’est réveillé, le matin du 24 février, « sidéré et stupéfait » de l’entrée en guerre de la Russie contre l’Ukraine.
Comme des milliers d’autres militaires français, il n’imaginait pas que Vladimir Poutine puisse franchir la ligne rouge. Même les milieux du renseignement français ne semblaient pas y croire. Ce qui a d’ailleurs précipité le départ du directeur de la direction du renseignement militaire (DRM), le général Éric Vidaud. « En réalité, Vidaud n’a jamais endossé le costume de patron de la DRM. Il ne maîtrisait pas ses sujets », nous confie un officier, membre de la DRM. Et constate : « Le renseignement américain, lui, savait que Poutine allait attaquer. L’armée russe préparait son dispositif depuis l’automne 2021. » Il ajoute : « Il faut reconnaître que les renseignements fournis par les Américains depuis l’été dernier se sont tous révélés justes. »
Et le mythe de la guerre éclair n’a rien arrangé ; la France, comme l’ensemble des pays de l’Otan, estimait que l’Ukraine allait être très vite bousculée par l’armée russe et que la capitale Kiev allait vite tomber. Malgré cette erreur d’appréciation, l’armée française s’est rapidement mobilisée, des pays Baltes jusqu’à la Méditerranée. L’objectif est de protéger les partenaires de la France en Europe orientale. Une position non agressive mais défensive et dissuasive.
L’armée francaise mobilisée
D’abord en Estonie, avec un bataillon franco-britannique (350 Français), doublé de quatre Mirage 2000-5 chargés d’assurer la police du ciel. Ensuite, en Pologne, avec des Rafale qui décollent quasi chaque jour de Saint-Dizier et de Mont-de-Marsan pour assurer la défense aérienne du flanc oriental de l’Otan, avec l’appui d’avions ravitailleurs. En Roumanie enfin, avec le déploiement d’un bataillon de la force de réaction rapide de l’Otan commandé par le chef de corps du 27e bataillon de chasseurs alpins. « Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie, nous participons à la défense des États menacés aux frontières de l’Ukraine », résume le général Pellistrandi. Sans oublier, en Méditerranée, le Charles-de-Gaulle et son groupe aéronaval, qui étaient en mission contre Dae’ch et qui ont été réorientés pour renforcer la posture et assurer des missions de surveillance en Roumanie et Bulgarie. Au total, ce sont plus de 4 500 militaires français engagés à ce jour. « Il n’est pas question pour le moment d’augmenter ce dispositif. Mais nous le maintiendrons dans la durée », assure notre général.
Une présence visible qui se double de missions de renseignement. Après un silence, notre source à la DRM dit de sa voix calme : « Bien sûr que nos sous-marins sont en mer. Tout comme ceux des Russes, qui sont très nombreux et que nous surveillons avec attention. » Il évoque aussi le Transall C160 Gabriel, avion spécialisé dans la collecte de renseignements électromagnétiques, qui vole au-dessus de la frontière ukraino-roumaine pour récolter des données. Ou encore les missions du navire-espion de la Marine nationale, le Dupuy-de-Lôme , également conçu pour intercepter des données électromagnétiques.
Mais il faut aussi accompagner l’Ukraine par une aide militaire et des livraisons d’armes. Le président Macron s’est engagé à livrer pour plus de 100 millions d’euros d’équipements militaires. Dans un premier temps, des armes légères, défensives, faciles à mettre en œuvre, notamment des missiles antichars Milan. À cela s’ajoute des équipements indispensables au combat, comme les jumelles de vision nocturne ou les protections balistiques. Ces moyens laissent le président ukrainien Zelenski sur sa faim. Face à l’agressivité de Moscou, la France a décidé de livrer cette fois des armes lourdes. Au premier rang desquelles des canons Caesar de 155 millimètres, d’une portée de 40 kilomètres. Des armements puissants qui nécessitent une formation pour les Ukrainiens. Une quarantaine d’entre eux sont venus sur le sol français au cours des dernières semaines.
L’envoi d’armes lourdes a agacé la Russie, nous sommes désormais impliqués dans un conflit qui pourrait prendre une très mauvaise tournure
Livrer des armes lourdes n’est pas une sinécure pour l’État français. Surtout vis-à-vis de Moscou. Elle fait de la France un cobelligérant. « L’envoi d’armes lourdes a agacé la Russie, nous sommes désormais impliqués dans un conflit qui pourrait prendre une très mauvaise tournure, réagit le député Julien Aubert. Personne n’a fixé les limites de la guerre. » dit-il. À cet égard, même si Emmanuel Macron répète que la France n’est « pas en guerre contre la Russie », les militaires savent qu’elle n’en est pas loin. « Il suffirait que la Russie agresse un pays membre de l’Otan, qu’elle bombarde une gare ferroviaire en Pologne sous prétexte qu’elle abrite du matériel en transit pour que l’article 5, qui lie les différents membres de l’Alliance entre eux face à un État attaqué, s’applique », prévient le général Pellistrandi pour qui, la France, en tant que partenaire européen, continuera à « tout faire pour aider l’Ukraine ».
Des moyens limités
Jusqu’où le peut-elle ? L’armée française est l’une des plus efficaces au monde et la première en Europe. C’est la seule capable de se déployer en quarante-huit heures quand il faut ouvrir un nouveau théâtre d’opérations comme ce fut le cas lors de l’opération Serval, en 2013. Elle dispose de toutes les capacités du spectre – terre, mer et air, et bénéficie de programmes de modernisation (Scorpion pour l’armée de terre, les sous-marins de la classe Suffren, un bijou de technologies pour la guerre en grande profondeur…). Sauf qu’elle ne dispose pas de matériels dans les quantités nécessaires pour affronter un conflit de haute intensité. Le député Julien Aubert lâche : « Notre armée, c’est grand genre, petits moyens. » Un militaire confirme : « Une ambition de première classe avec un ticket de seconde. »
Une sonnette d’alarme qui a été tirée dans un rapport publié une semaine avant le début de la guerre en Ukraine par les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès. Ils notent qu’entre 1991 et 2021, les effectifs sont tombés de 453 000 hommes à 203 000 ; que l’armée de terre est passée de quinze divisions à seulement deux ; que le nombre de chars d’assaut a chuté de 1 349 à 222, celui des avions de combat de 686 à 254 et celui des grands bâtiments de surface de 37 à 19… Mais c’est l’état de santé des capacités actuelles qui inquiète le plus. Selon le général Bruno Maigret, ancien commandant des forces aériennes stratégiques cité dans le rapport parlementaire, l’armée française, en cas de conflit de haute intensité à forte attrition, n’aurait plus d’avions en dix jours et plus de missiles en deux jours…
Maillon pourtant primordial au combat, ce sont souvent les munitions qui font défaut. Dans un courrier adressé à la ministre des Armées, Florence Parly, Julien Aubert, rejoint par trois autres députés, s’inquiète que la France puisse se trouver à court de munitions « en seulement quatre jours de conflit de haute intensité ».
L’impasse sur l’achat de munitions
Un constat que partage Christian Cambon, président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, qui pointe du doigt les faibles réserves non seulement sur les munitions simples mais aussi sur les munitions complexes, en particulier les missiles. « La France peut tenir cinq, douze ou vingt jours… mais là n’est pas vraiment le problème. Depuis soixante-quinze ans, tous les gouvernements de droite et de gauche ont fait l’impasse sur l’achat de munitions en quantité suffisante parce qu’on pensait que la paix était éternelle, dit-il . Il aura fallu cette affaire de l’Ukraine, à deux heures trente de Paris, pour que l’on prenne conscience que la France pouvait être entraînée dans un conflit d’une extrême gravité y compris peut-être nucléaire. »
La guerre en Ukraine sera, aux dires des militaires, l’un des conflits les plus longs. « On est sur une pente glissante, sur un toboggan sans fin », estime le général Pellistrandi. Au sommet des pré-occupations, le financement de la défense française à long terme. La loi de programmation militaire prévoyait 295 milliards d’euros entre 2019 et 2025. Il est urgent de signer un chèque supplémentaire, de 40 à 60 milliards d’euros selon Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès, si la nation veut se préparer à une guerre de “haute intensité”.
L'Humanité
Disparition de Françoise Rudetzki
Hommage Elle avait créé SOS Attentats, association de défense des victimes d’actes de terrorisme, en décembre 1985, blessée elle-même lors de l’attentat au restaurant le Grand Véfour, à Paris, en 1983. Dès 1986, elle obtient la création du fonds de garantie des victimes d’actes de terrorisme. Françoise Rudetzki est décédée dans la nuit de mardi à mercredi à Paris, à l’âge de 73 ans. On l’avait aperçue dans la salle du procès des attentats du 13 novembre 2015. Autrice d’une mission de réflexion qui a abouti à la création du Centre national de ressources et de résilience en 2019, elle avait publié Après l’attentat (Calmann-Lévy, 2016). Le 11 mars, elle était l’une des figures emblématiques de la cérémonie présidée par Emmanuel Macron au Grand Trianon de Versailles lors de la Journée européenne d’hommage aux victimes du terrorisme. N. D.
France24 - World
Hunger-striking baker Stéphane Ravacley’s latest campaign is to become French MP
Issued on: 13/05/2022 - 17:01
After working as a baker for decades, Stéphane Ravacley won fame in France for going on a hunger strike to stop the deportation of his Guinean apprentice – then for organising a humanitarian convoy for Ukraine. Now he hopes to enter politics in June’s parliamentary elections, running for his local constituency in eastern France.
French legislative elections © FRANCE 24
Ravacley has been living a double life for several weeks. He starts living the first one in the middle of the night when he puts on his baker’s outfit and gets cracking with the job he’s been doing for 35 years. Ravacley then starts living his second life in the late afternoon, when he starts campaigning in the 2nd constituency of his native area Doubs in eastern France.
“I sleep in the afternoon, then around 5pm I set off with my team for a meeting of some sort,” explained Ravacley, an independent candidate aligned with France’s Green Party in its new alliance with the Socialists, Communists and hard-left France Unbowed in the June 12 and 19 parliamentary elections.
Over the past few decades, nothing suggested that this farmer’s son from a small village in eastern France would enter politics.
But Ravacley was transformed by his fight to prevent the deportation of his young apprentice Laye Fodé Traoré, a Guinean orphan who had come to France illegally.
Despite his fragile health, Ravacley launched an 11-day hunger strike in January 2021 to fight for the regularisation of his protégé’s status. Ravacley lost eight kilos and felt quite unwell – but his campaign grabbed the attention of the media and won the sympathy of part of the French population.
“At the start, I thought the authorities would get in touch with me to sort the situation out,” he recounted. “But no – they waited 11 days. And it was this resounding silence from the government that really changed me. I wasn’t the same after that.”
‘Kafkaesque’
Traoré was eventually regularised on January 14. After that Ravacley launched Patrons Solidaires, a lobbying group for businesspeople whose employees are affected by the fact that unaccompanied children who come to France are threatened with deportation as soon as they turn 18.
At the impetus of Socialist Senator Jérôme Durain, Ravacley is working on a bill that would allow apprentices to stay in France for another year after their 18th birthday – a proposal the upper chamber rejected in October.
“If we want to make things happen, we’ve got to get involved in politics ourselves,” Ravacley said.
>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
If Ravacley is elected next month, his overriding priority will be to promote the integration of young illegal immigrants in France who want to work. “We protect them while they’re children, then we try and expel them once they are 18, although they’re working for companies that need labour – this happens a lot!” Ravacley said.
Earlier this year, Ravacley then captured public attention by sending a colossal amount of goods to help feed the Ukrainian population after Russia invaded on February 24.
“My other fight,” Ravaclay continued, “is practical and pragmatic environmentalism. I come from a farming background and I know the challenges it faces. I’m all for Europe – but at the same time we’ve got to protect our farmers.”
In addition to these policy goals, Ravacley wants to change the makeup of France’s National Assembly, which contains very few MPs from working-class backgrounds.
Ravacley is being trained as a politician by the Academy of Future Leaders, an organisation set up by NGO founder Alice Barbe to train a new generation of politicians. The baker thinks this is a great opportunity – saying he wants to “continue learning” throughout his life.
However, Ravacley will face a mighty challenge in trying to get a parliamentary seat. France’s legislative elections have repeatedly swept the (re)elected president’s supporters to a majority on the coattails of their Élysée Palace victory. Accordingly, analysts expect President Emmanuel Macron’s party to come out on top.
The Greens have allied with the Socialists, Communists and Jean-Luc Mélenchon’s extreme-left France Unbowed for the parliamentary election campaign. But the presidential election showed that France’s left-wing voting bloc is smaller than the centre-right vote concentrated behind Macron and the far-right voting bloc concentrated behind Marine Le Pen and her National Rally party.
Ravacley hopes to be elected as an independent MP sitting with the Greens, as the closest party to his politics.
He faces Éric Alauzet, the incumbent MP for Macron’s Renaissance party, who won big in the constituency in 2017. But the baker’s confidence is unfaltering: “I’m going to be elected,” he said.
This article was translated from the original in French.
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
France’s conservatives torn over Macron’s ‘siren call’ before parliamentary polls
France24 - World
Explainer: How do France's legislative elections work?
Issued on: 11/05/2022 - 10:14
Aude MAZOUE
Close on the heels of April's presidential vote, French voters go back to the ballot box on June 12 and 19 to elect lawmakers to the National Assembly. France's legislative elections tend to pale next to the limelight-stealing race for the Élysée Palace, but with 577 distinct races to fill lower-house seats, their results are no less critical to daily life. FRANCE 24 explains the ins and outs.
French voters will elect 577 lawmakers from as many districts to sit in the lower-house National Assembly in June. The lawmakers are known as deputies and sit for five-year terms, voting for (or against) legislation in a semi-circular chamber – known colloquially as the hémicycle – inside the Bourbon Palace in central Paris. During the most recent legislature – which began in 2017 and was suspended shortly before the 2022 presidential campaign began in March – National Assembly deputies passed some 354 bills into law.
Beyond lawmaking, deputies are also tasked with monitoring government activity. They can hold cabinet ministers to account, in writing or orally, during designated question periods on Tuesdays and Wednesdays, be it with questions on local matters in the districts they represent or on national policy. They can also demand that parliamentary inquiry committees be convened to enlighten legislators on a particular issue. Recent examples include a committee convened over a scandal in private care homes and another after Corsican nationalist Yvan Colonna was fatally assaulted in prison in March.
The number of National Assembly deputies has changed over time to track with population shifts nationwide. For the purposes of the upcoming legislative elections, seats are divided by tranches of the population, known as circonscriptions or constituencies. Each is meant to represent 125,000 residents. France is currently divided into 566 legislative districts, plus the 11 more added in 2012 to provide representation for some 2.5 million French citizens resident abroad.
Still, today's legislative divisions have not necessarily kept pace with population shifts: The numbers of deputies in administrative departments that have shed residents in recent years have never been scaled back. During his first presidential campaign in 2017, Emmanuel Macron pledged to reduce the number of deputies (and senators) by one-third as a cost-cutting measure. But Macron's institutional reforms were hobbled by a series of national and international crises – the Benalla scandal, the Yellow Vest protests and Covid-19 – falling by the wayside during his first term. The campaign platform that saw Macron re-elected in April didn't put the issue back on the table.
Deputies are elected by direct universal suffrage, which means every French adult registered to vote can cast a ballot. In each district, the vote takes place in two rounds, one week apart. But if one candidate scores an absolute majority, more than 50 percent of the vote as well as 25 percent of registered voters, the individual is elected without the need for a second round. That feat is rare, however: only four deputies of the 577 elected in 2017 won office directly in the first round.
Every candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the second round. If only one candidate hits that mark, the next-highest-scoring candidate nevertheless gets promoted to the second-round duel. If no candidate manages it, the top two vote-getters advance regardless.
To stand in France's legislative elections, a candidate must be a French national aged 18 or older. But there are caveats: Courts can issue penalties to offenders that render them ineligible to run for elected office. Certain high-level public servants (prefects, magistrates, school superintendents) aren't allowed to run in the districts where they held those positions for a specific period of time. Individuals under guardianship aren't allowed to run. Since 2017, deputies aren't allowed to combine that job with other elected offices such as mayor or the presidency or vice-presidency of a region, department, or grouping of towns or cities; they can stand as candidates, but must decide which mandate to keep and which to quit once elected.
Having any connection to a particular district isn't required before running to represent it, and a candidate doesn't have to establish residency. "Deputies are invested with a national mandate. Although elected in one constituency, each deputy represents the nation as a whole," the National Assembly website states. How such "parachuted in" candidates play with the voters they'll need to persuade to get elected is another matter.
Although political parties begin their behind-the-scenes negotiations well before – with horse-trading rife as they seek out potential alliances – the window for filing candidacies only opens on May 16. The final deadline is May 20 at 6pm sharp. For the second round, the window for finalists to officially throw their hats in the ring is June 13-14.
The legislative campaign officially begins on May 30. Campaign posters appear, pasted in specially designated locations in every city, town and village across the country. The campaign also kicks off on radio and television for the parties taking part.
Three days after the second round, the freshly elected Assembly takes office. For the next slate of lawmakers – to be known as the 16th Legislature of the Fifth French Republic – it begins on June 22. On June 28, the lawmakers elect the chamber's president by secret ballot. The political group slated to sit in the house will be officially announced that same day. Finally, the rosters of the National Assembly's eight permanent committees (Foreign Affairs, Economic Affairs, National Defence, etc.) are composed the following day.
Any deputy elected can decide to join the political group of his or her choice. To form an official parliamentary group, the threshold is 15 deputies (down from 20 before 2009). In general, groups are formed according to lawmakers' political allegiances. But it does happen that deputies from multiple parties band together to form a parliamentary group to meet that golden threshold.
The stakes are indeed high, politically and financially. Having a group is a prerequisite to bringing any real influence to bear on the chamber's debates or the workings of the Assembly. In practical terms, a parliamentary group is allocated more speaking time to query government ministers during question periods. It can also request that a session be suspended. Financially speaking, only parliamentary groups receive Assembly funding to cover their expenses, allowing them to take on parliamentary staff. And those groups alone enjoy access to facilities like parliamentary offices and conference rooms.
>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
Higher thresholds open doors to yet more coveted privileges, which are generally only accessible to France's major political parties. Some 58 deputies are required to issue a no-confidence motion, which launches a debate and entails a vote. Sixty deputies from one party are needed to refer a law to the Constitutional Council to rule on whether it complies with France's fundamental principles. Meanwhile, a full 185 deputies are required to request the holding of a shared-initiative referendum. But before any such referendum can be held, the proposal must first garner the signatures of 4 million French voters.
Simply put, "cohabitation" is a power-sharing scenario wherein France's president and prime minister hail from different sides of the political fence. It occurs when, after legislative elections, the National Assembly is dominated by a party other than the president's own party.
Cohabitation has happened three times in France's modern political era since 1958, including twice under Socialist president François Mitterrand, with conservative prime ministers Jacques Chirac and Édouard Balladur serving from 1986 to 1988 and 1993 to 1995, respectively. The most recent period of cohabitation dates back 20 years. In 1997, Chirac, by then president, unwisely dissolved parliament thinking he could bolster his majority with fresh legislative elections; he was wrong. The left won a majority and Socialist Lionel Jospin served as prime minister for five years, until 2002.
>> Explainer: What does a French president do?
During periods of cohabitation, the president is obliged to name a prime minister from the new lower-house majority. The head of state and head of government must "coexist" to run the country. The situation is disadvantageous to a president, who loses decision-making power over domestic matters as the prime minister's majority in parliament hews to its own legislative agenda. The president has to share prerogatives with the prime minister and cannot compel the latter to resign. A president does, however, maintain the power to dissolve parliament and trigger new legislative elections (for better or worse – see Chirac, above).
Since 2002, after reforms that rejigged the electoral calendar and shortened presidential terms to parallel legislators' own five years in office, France's legislative elections have been scheduled to follow shortly after presidential elections. The move has naturally made cohabitation less likely since a population who just weeks prior voted to choose a new president has generally given the freshly elected leader the legislative wherewithal to make good on those winning campaign pledges.
But while less likely, cohabitation isn't impossible. And so the suspense remains ahead of voting on June 12 and 19. Stay tuned.
This article has been translated and adapted from the original in French.
French legislative elections © FRANCE 24
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
Valeurs Actuelles
Dans le Vaucluse, le savoir-faire nucléaire perdure
Sujet de tous les fantasmes pendant la présidentielle, érigé parmi les priorités du nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron, toujours raillé par la gauche et les écologistes, le nucléaire est au coeur des préoccupations depuis quelques mois. Pourtant, au milieu du bourdonnement incessant d’informations contradictoires, les professionnels du secteur s’activent pour faire perdurer l’excellence d’un savoir-faire accumulé depuis les années 1950, au même titre que le ferroviaire.
C’est le cas de l’entreprise Teknofluid, filiale du groupe Galilé, spécialisée dans les métiers de la tuyauterie industrielle et des équipements chaudronnés. « Nous intervenons sur les activités liées au nucléaire civil ou militaire, explique Philippe Blanchard, directeur du pôle nucléaire du groupe incluant Teknofluid, qui vient de fêter ses deux ans. Nos équipes travaillent en atelier mais interviennent également directement sur sites nucléaires. »
Majoritairement présente sur les sites d’Orano et du Centre nucléaire de production d’électricité (CNPE) du Tricastin, mais aussi sur le centre du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Marcoule, l’entreprise dirigée par Philippe Blanchard fait face aux nombreux défis de la relance du nucléaire. Teknofluid s’est récemment lancé dans la conquête du territoire national, avec de nouveaux chantiers en Bourgogne- Franche-Comté, Centre-Val de Loire et dans le Sud-Ouest. Avec un effectif toujours plus nombreux au sein d’un atelier de 1600 mètres carrés, l’entreprise basée dans la commune de Bollène entame une phase de croissance importante, avec l’acquisition de nouveaux équipements de production et une robotisation de certaines séquences de fabrication. « Il y a un enjeu économique majeur, dans lequel le nucléaire a toute sa place, mais également un enjeu écologique, puisque nous cherchons à décarboner la production d’énergie, explique Philippe Blanchard. Il ne faut pas négliger non plus l’aspect stratégique, défense et dissuasion. Au vu de la situation mondiale et géopolitique actuelle, l’arme nucléaire compte. » Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, la relance franche du nucléaire avec une vision à long terme pour atteindre la neutralité carbone à l’échéance de 2050 aurait tendance à rassurer les professionnels du secteur.
Une énergie contestée mais d’avenir
À ce jour, six nouveaux EPR de deuxième génération ont été annoncés par le chef de l’État, avec une mise en service du premier réacteur à l’horizon 2035. La première génération d’EPR est déjà opérationnelle en Finlande et en Chine, mais elle tarde pour l’instant à démarrer à Flamanville (Normandie). « C’est une nouvelle génération qui tire les conclusions de la première, moins coûteuse et plus sûre », confie Philippe Blanchard. Sur les six nouveaux EPR, un pourrait d’ailleurs être installé dans le Vaucluse, fleuron de cette industrie française, au même titre que la Drôme, la vallée du Rhône et la Normandie.
« Nous n’avons pas eu un aussi beau programme de construction depuis des décennies, se félicite le directeur de Teknofluid, convaincu que la transition énergétique passera par le nucléaire. Le nucléaire a toujours été un enjeu symbolique. Je comprends qu’on en fasse un symbole, mais il ne faut pas le diaboliser et générer des craintes. La préoccupation majeure de la filière, c’est bien la sûreté et la sécurité. »
France24 - World
In pictures: Julia Roberts, Anne Hathaway, Aya Nakamura storm Cannes red carpet
Issued on: 19/05/2022 - 22:19Modified: 19/05/2022 - 23:00
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The Cannes red carpet returns in all its glamour as the biggest stars in the world head to the French Riviera, where the 75th edition of the world-famous film festival is taking place. Oscar-winning actress Julia Roberts made an appearance at premiere of director James Gray’s ‘Armageddon Time', a semi-autobiographical film presented in official competition.
Valeurs Actuelles
Nucléaire français, histoire d’un sabordage
Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).
La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.
comment en sommes-nous arrivés là ?
Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.
L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.
L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État
L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.
Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.
L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables
L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.
À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.
S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.
Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.
Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.
Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts
Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.
En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande
En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.
Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !
Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.
Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.
Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires
Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.
* Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.
Valeurs Actuelles
[Ferrand] 8 000 milliards d’euros : la dette atteint des sommets
La semaine dernière, le gouverneur de la Banque de France a tiré la sonnette d’alarme : mesdames et messieurs, notre endettement collectif explose ! François Villeroy de Galhau a martelé que la situation de la dette « doit nous inquiéter » et dénoncé solennellement la « double illusion » d’une dette « sans limites et sans coût ». De fait, il ne sera pas possible pour notre pays de vivre indéfiniment à crédit, ni de le faire sans que les intérêts de la dette n’en viennent à tout déstabiliser.
Faut-il rappeler que, depuis des décennies maintenant, notre déficit structurel et nos incessants dérapages, fort aggravés, lors de la crise sanitaire, par un laxisme budgétaire assumé, se sont traduits par un recours déraisonnable à l’emprunt ? À l’heure actuelle, la dette de la France représente environ 113 % de son PIB, contre 64 % en 2007, à la veille de la crise financière. Soit un quasi-doublement en quinze ans !
Le chiffre vertigineux dont il est question – près de 3 000 milliards d’euros – ne tient même pas compte de ce que l’on appelle la dette hors bilan, comprenant toutes sortes d’engagements de l’État – notamment un provisionnement de la retraite publique : une “dette cachée” supplémentaire, dont le montant s’élèverait – folie – à plus de 5 000 milliards d’euros ! Ce qui nous hisse, ou nous enfonce, aux alentours de 8 000 milliards… Pure folie.
Même s’il occupe le 7e rang mondial en termes de richesses, un pays dont la dette globale représente en vérité plus de trois fois le produit intérieur brut – proportion effroyable, pour peu qu’on veuille bien y songer – peut-il encore prétendre à une quelconque souveraineté ? Un tel pays peut-il imaginer de se relancer, la fleur au fusil, dans la bataille économique mondiale ? Peu probable.
Or, et c’est ce qu’il y a d’alarmant, la situation ne peut que s’aggraver dans les temps qui viennent. Nous sortons d’une période illusoire durant laquelle, l’argent ne coûtant presque rien, l’État pouvait nous endetter sans frais – c’est ce que prétendait du moins une armée de technocrates à la vue courte. Mais ce temps-là est révolu : l’inflation est de retour, et donc une hausse, chaque semaine plus angoissante, des taux d’intérêt.
Le service de notre énorme dette va donc se révéler de plus en plus pesant, voire asphyxiant, pour une économie déjà fragilisée de toute part. Rappelons qu’une hausse d’un seul point des taux d’intérêt coûterait, au bout de dix ans, une quarantaine de milliards annuels aux finances publiques…
Les sommes gigantesques empruntées sur nos têtes ont été goulûment affectées à des dépenses sociales
Cet endettement frénétique aura-t-il du moins stimulé l’activité et assaini les structures ? Aura-t-il rénové, renforcé, réorienté notre appareil productif ? Pas même ! Les sommes gigantesques empruntées sur nos têtes ont été goulûment affectées à des dépenses sociales – faciles – à court terme, au détriment d’un investissement – difficile – sur le long terme.
En cette heure assez dramatique, le gouvernement français va-t-il prendre ses responsabilités et se lancer – enfin – dans une politique drastique de baisse de la dépense publique ? Il est permis d’en douter, pour le moins. Durant une campagne qu’il a traitée comme une succession de promesses catégorielles, le président sortant, il est vrai réélu dans l’aisance, n’a cessé de faire miroiter à ses clientèles variées des subsides que peut seul abonder un creusement de la dette de plusieurs dizaines de milliards…
Tout cela va finir mal – on n’aura cessé de le dire et de l’écrire, de le redire et de le réécrire. « La dette est comme la blessure, comme le feu ; il ne faut pas qu’elle s’éternise », dit un proverbe indien. À l’instar de Cassandre, condamnée à prévenir en vain les Troyens de dangers qu’ils refusaient de voir, les défenseurs – plus nombreux qu’on ne le croit – de la rigueur budgétaire auront usé leur voix à tenter d’avertir leurs contemporains. Il faut croire que ceux-ci sont durs d’oreille. Ou incrédules. Ou égoïstes.
Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.
L'Humanité
Énergie. La sortie du gaz russe, un plan vert pas tout rose
ActuBruxelles a présenté, mercredi, sa stratégie pour se défaire de sa dépendance aux hydrocarbures russes d’ici à 2027. Un pas notable en faveur de la transition énergétique, qui ne libère cependant pas l’Union européenne de son addiction aux fossiles.
Marion d'AllardUrsula von der Leyen avait prévenu : « L’ère des carburants fossiles russes en Europe est bientôt révolue ! » Ce mercredi, la présidente de la Commission européenne a failli joindre le geste à la parole en présentant le plan REPowerEU, censé « réduire rapidement la dépendance à l’égard des combustibles fossiles russes et accélérer la transition écologique ». Forcée par la situation en Ukraine et la pression des opinions publiques européennes, Bruxelles entend désormais répondre à la double urgence de « mettre fin à la dépendance de l’UE » à l’égard des hydrocarbures russes « utilisés comme une arme économique et politique », et de « lutter contre la crise climatique ». Alors qu’en Europe, près de 30 % du brut et 48,4 % du gaz consommés proviennent de Russie, le plan REPowerEU ambitionne de supprimer toutes les importations d’énergies fossiles russes d’ici à 2027. Pour y parvenir, la Commission s’appuie sur trois « piliers » : la réduction de la demande, la diversification des fournisseurs et l’investissement dans les renouvelables.
« Ce qui est surprenant, c’est que ce plan va globalement dans le bon sens », réagit d’emblée Neil Makaroff, responsable des politiques européennes au sein du Réseau Action Climat (RAC). « Sur une enveloppe totale de 300 milliards d’euros investis, l’écrasante majorité sera allouée au financement de la transition énergétique », se satisfait-il.
Doubler la capacité solaire photovoltaïque d’ici à 2025
Concrètement, REPowerEU prévoit de passer de 40 à 45 % la part d’énergies renouvelables dans le mix européen à l’horizon 2030, contre un peu plus de 20 % aujourd’hui. Pour atteindre cet objectif « très rapide », selon Neil Makaroff, le plan prévoit le doublement de la capacité solaire photovoltaïque d’ici à 2025 et l’obligation « légale progressive » pour l’installation de panneaux solaires « sur tous les nouveaux bâtiments publics, commerciaux et résidentiels ». Promettant de « lutter contre la lenteur et la complexité » de certaines démarches, REPowerEU entend en outre accélérer les installations de pompes à chaleur. Il fixe l’objectif de « 10 millions de tonnes de production interne d’hydrogène renouvelable » (additionnés à 10 millions de tonnes d’hydrogène importé) et met en place un « plan d’action pour le biométhane », sans plus de précision.
Comme à l’accoutumée, ces orientations devront d’abord être validées par le Parlement avant d’être négociées par chacun des États membres. « Alors qu’il n’y a pas une seconde à perdre en la matière et que certains États – au premier rang desquels la France, qui préside encore pour quelques semaines le Conseil de l’UE – sont très en retard dans le domaine », souligne Neil Makaroff, le risque est bien d’aboutir à une mise en œuvre au ralenti. Néanmoins, « une partie du plan a vocation à devenir contraignante », explique le spécialiste. Ainsi en va-t-il de l’objectif en matière de réduction de la consommation énergétique, qui passe de 9 % à 13 %.
Des « importations massives de gaz de schiste nord-américain »
Reste que, si la Commission affiche franchement sa volonté de sortir des hydrocarbures russes, elle se refuse à sortir des hydrocarbures tout court. Le plan présenté mercredi prévoit des « achats communs volontaires » de gaz et de gaz naturel liquéfié. En tout, 10 milliards d’euros seront même consacrés à la construction d’infrastructures gazières supplémentaires. « On parle là d’une vingtaine de nouveaux terminaux méthaniers, capables de traiter les importations massives de gaz de schiste nord-américain – au moins deux fois et demie plus émettrices que le gaz russe, qui arrive aujourd’hui par pipeline. On parle aussi du doublement du gazoduc transadriatique, l’immense pipeline entre l’Azerbaïdjan et l’Italie », note le responsable du RAC. « C’est assez dangereux. L’Europe s’apprête à investir des milliards d’euros dans des infrastructures qui ont vocation à durer dans le temps », poursuit Neil Makaroff, qui pointe le risque d’une « nouvelle dépendance aux énergies fossiles ».
Dernière ombre au tableau : le financement d’un tel plan. En dehors des prêts déjà accordés aux États pour faciliter « la reprise et la résilience », explique la Commission européenne, 20 milliards d’euros – au moins – seront ajoutés à l’enveloppe sous forme de « subventions tirées de la vente de quotas d’émissions de l’UE ». Plus clairement, « l’Europe injecte dans le marché autant de crédits carbone qui vont, mécaniquement, faire baisser le prix de la tonne de CO2 », précise Neil Makaroff. Un nouveau « permis de polluer » qui risque d’affaiblir un mécanisme dissuasif déjà peu efficace.
énergies fossilesgazRussieeurope Valeurs Actuelles
« Bâtir la France de demain » : Valeurs actuelles organise une grande soirée de levée de fonds pour des associations
Ce sont des associations qui œuvrent pour le bien commun, les racines chrétiennes de la France, la pro-motion de la vie, du savoir, ou tout simplement la préservation du beau. À l’aube d’une crise économique qui succède à une crise sanitaire, elles incarnent l’espérance de demain. Celle qui repose sur une jeunesse enthousiaste. Parmi elles, neuf associations méritent un coup de projecteur : Arcade, Les Éveilleurs, la Fondation pour l’école, l’Institut de formation politique, Lejeune Académie, Œuvre salésienne, SOS Chrétiens d’Orient, SOS Calvaires et Stop au porno. Leur combat est aussi le nôtre.
Valeurs actuelles a choisi de les soutenir non seulement dans nos colonnes, mais aussi lors d’une grande soirée de levée de fonds organisée au Grand Rex le 30 mai. Une manière de mettre en lumière ceux qui restent trop souvent dans l’ombre – ou qui sont attaqués pour leur engagement qui serait trop marqué – et ainsi de leur donner une vraie visibilité. La plupart de ces associations ne sont pas connues du grand public et peinent à trouver une place au milieu des grandes fondations qui bénéficient, elles, d’une oreille attentive des médias ou des politiques de tous bords. Ces neuf associations sont porteuses de projets que l’État ne finance pas ou peu, en dépit du statut associatif loi 1901 qui leur confère un rôle d’utilité publique permettant de défiscaliser les dons à hauteur de 66 %.
Le principe de la soirée est le même que celui de la Nuit du bien commun. Les associations sélectionnées viennent présenter leur activité, dans un ordre de passage tiré au sort. Et livrent un projet concret (lire leurs descriptions pages suivantes) qui n’a pas trouvé suffisamment de sources de financement. Les enchères peuvent ensuite débuter, chaque personne du public (sur place ou connectée sur le site Internet nosvaleurs.org) étant invitée à s’engager sur un montant précis. L’objectif est d’accompagner la réalisation d’un projet et au-delà, de bâtir une communauté de donateurs.
Les Éveilleurs, partenaire de nos événements
L’expérience montre que nos lecteurs sont prêts à s’impliquer. Depuis plusieurs années, Valeurs actuelles s’est rapproché de l’association versaillaise Les Éveilleurs, créée en 2015 par trois jeunes, les frères Sévillia – Benoît, avocat, et Nicolas, secrétaire général de la Fondation Jérôme-Lejeune -, et Pierre Nicolas, consultant. D’abord à travers des soirées débats et des conférences à Versailles, au palais des congrès ou au Théâtre Montansier, où ont été reçus des politiques, François-Xavier Bellamy, Philippe de Villiers, Éric Zemmour… et des journalistes, Michel De Jaeghere et Mathieu Bock-Côté, Jean Sévillia, Natacha Polony et Élisabeth Lévy. Sans oublier Jean-Pax Méfret venu donner un concert en septembre 2021 à Versailles dans une ambiance plus que festive. À chaque évènement, les salles sont combles.
Mettre en lumière les associations porteuses de projets que l’État ne finance pas ou peu
Si bien qu’en 2019, Les Éveilleurs et Valeurs actuelles choisissent d’organiser une soirée à Paris, au Cirque d’Hiver, “Dialogue sur l’Europe” avec Michel Houellebecq, François-Xavier Bellamy, Jacques Attali, Éric Zemmour, Bruno Le Maire, et Philippe de Villiers. Un succès retentissant, qui fait naître une mobilisation massive du public. Après deux années marquées par le Covid, Valeurs actuelles et Les Éveilleurs sont revenus en organisant un grand débat au Palais des sports le 22 mars autour de Valérie Pécresse, Marion Maréchal, Éric Zemmour, Éric Ciotti, Marlène Schiappa et Jordan Bardella. Une soirée à laquelle a participé l’humoriste Gaspard Proust et qui a donné un éclairage inédit sur la droite conservatrice. Sans oublier un premier débat en province, organisé le 11 mars à Lyon et qui a connu un immense succès. D’autres seront organisés dans les prochains mois. À chaque évènement, Valeurs actuelles apporte son réseau et ses moyens, et Les Éveilleurs ses bénévoles et l’ardeur de sa jeunesse.
Cet enthousiasme explique sans doute que des gens de conviction s’investissent de façon concrète dans les causes qu’ils soutiennent. Au-delà de l’engagement pour des idées se niche une autre bonne nouvelle : la générosité. Qualité qui illustre, contrairement à ce que veut faire croire la gauche caviar qui a trop souvent le cœur “à gauche” mais le portefeuille “à droite”, qu’on est parfaitement capable de financer les causes que l’on défend. Et que ces valeurs ne sont pas celles d’un passé nostalgique mais qu’elles donnent foi en l’avenir.
nosvaleurs.org
L'Humanité
Crise de la faim, vers une répétition de 2008 ?
DécryptageClimat Les sécheresses frappent, les prix montent, certains pays exportateurs ferment leurs frontières… Autant d’éléments qui rappellent l’épisode dramatique de 2008, qui avait conduit aux émeutes de la faim. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Marie-Noëlle BertrandEn 2008, des émeutes de la faim éclataient un peu partout dans le monde. Sous l’effet combiné d’une sécheresse au long cours en Australie et de la spéculation alimentaire, la hausse des prix des céréales atteignait un niveau tel qu’une partie de la population urbaine mondiale n’était plus en mesure de s’acheter à manger. La crise n’a réellement pris fin qu’en 2013, déclenchant sur son passage les printemps arabes de 2011. Alors que les prix flambent à nouveau et que l’Inde annonce stopper immédiatement ses exportations de blé, est-on en passe de vivre un nouvel épisode du même type ?
Faim dans le monde, où en est-on ?
Publié le 4 mai, le rapport mondial sur la crise alimentaire du World Food Program, plus gros consortium d’acteurs du développement, incluant le Programme d’aide alimentaire de l’ONU (PAM), met en lumière une crise de la faim en passe d’atteindre des sommets. Près de 193 millions de personnes souffrent de la faim de manière aiguë, estiment les organisations. « C’est 40 millions de personnes de plus qu’en 2020 », précise Guillaume Compain, chargé de campagne agriculture et sécurité alimentaire pour Oxfam France. Début avril, l’ONG et dix autres pointaient le cas spécifique de l’Afrique de l’Ouest, où 27 millions de personnes souffrent de la faim de façon aiguë. En Afrique de l’Est, l’ONU estime que 20 millions de personnes au moins font face à un risque de famine cette année.
Les pays fortement dépendants des céréales ukrainiennes ou russes subissent, eux, une inflation des prix qui met en péril l’accès aux produits de base, tels que le pain. Combinée à la hausse du coût de l’énergie, la guerre en Ukraine, premier producteur mondial de tournesol et huitième de blé, a un impact important sur les prix, de moins en moins accessibles aux plus pauvres, y compris en Europe. D’après l’Institut spécialisé IRI (Institut de recherche et d’innovation), en France, en un an, le coût des pâtes, des farines et des huiles a respectivement augmenté de 15,31 %, de 10,93 % et de 9,98 %, et l’inflation a continué de s’envoler en avril, pour atteindre un niveau inégalé depuis la crise de 2008.
Une production mondiale déstabilisée ?
Face à la crise, sus au bio ! déclamait en substance, le 8 mai, Erik Fyrwald, patron du groupe agrochimique transnational Syngenta. Selon lui, face à la catastrophe mondiale, les pays riches ont l’obligation d’augmenter leur production, ce qui serait incompatible avec l’agriculture bio, assurait le DG du fabricant de produits phytosanitaires et de semences génétiquement modifiées sur la Radio-télévision suisse (RTS).
Dans la même veine, depuis le début de la guerre en Ukraine, beaucoup plaident pour que l’UE abaisse l’ambition de son Green Deal et (re)libère l’usage de pesticides ou d’engrais. Pourtant, et alors que la faim frappe déjà, les rendements actuels sont bons. La FAO, dans son bulletin du 6 mai, estime même que la production mondiale de céréales de 2021, celle actuellement sur les marchés, s’établit à 2 799 millions de tonnes, soit 0,8 % de plus qu’en 2020. « Selon l’ONU, l’humanité dispose d’un tiers de plus de céréales que ce dont elle a besoin », reprend Guillaume Compain. Mais cet état de suffisance se confronte à une problématique d’accès et d’usage. « Plus de la moitié de la production de céréales est destinée à l’élevage, et le développement des agrocarburants en monopolise une autre », poursuit le responsable d’Oxfam France. Cette compétition contribue aussi à tendre les prix sur le marché et « nous oblige à nous interroger sur les niveaux auxquels nous devons laisser ces marchés se développer ».
D’autant que l’avenir proche des rendements mondiaux est loin d’être réjouissant. La sécheresse qui sévit dans plusieurs régions du globe aura un fort impact sur la campagne en cours. « Toute l’Union européenne connaît un stress hydrique important, les récoltes en Chine sont catastrophiques, tout comme celles de l’Inde », énumère ainsi Thierry Pouch, responsable des études économiques aux chambres d’agriculture. La France, cinquième exportateur mondial de blé, risque de ne pas être épargnée.
Le ministère de l’Agriculture des États-Unis a pour sa part établi que la chute de production de blé ukrainien pourrait atteindre 25 % en 2022, et celle de maïs 50 % du fait du conflit. « Pour les pays comme l’Égypte ou le Liban, qui achètent respectivement 23 % et 50 % de leur blé à l’Ukraine, cela risque d’être une catastrophe. »
Quel poids de la spéculation sur la crise ?
En 2008, la spéculation alimentaire avait activement contribué à la crise de la faim. « Plusieurs acteurs, constatant la dévaluation de certains produits sur les marchés, s’étaient réfugiés sur les marchés à terme », où s’échangent les céréales mondiales, rappelle Thierry Pouch. Déjà tendus par une sécheresse récurrente en Australie, ceux-ci avaient flambé. Comme c’est le cas aujourd’hui, les prix de l’énergie étaient eux aussi à leur paroxysme. Résultats : les pays producteurs de matières premières s’en étaient sortis, les autres avaient coulé. Quelle est, aujourd’hui, la part de responsabilité mondiale de la spéculation ? « Il est trop tôt pour dire si les marchés financiers classiques vont se réfugier vers les marchés à terme, estime le responsable des chambres d’agriculture, mais certains vont sans aucun doute profiter de la tension qui s’installe sur les marchés. »
Les principaux traders « risquent de participer à un effet d’entraînement en anticipant aujourd’hui sur les marchés une baisse de rendements à venir », alerte Guillaume Compain. Toujours sur RTS, Olivier De Schutter, rapporteur spécial de l’ONU sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme, s’inquiète de la même manière : « Les fonds d’investissement parient à la hausse des prix, créant une prophétie autoréalisatrice. » Certains États ont commencé à le faire. Quinze jours avant l’Inde, l’Indonésie a momentanément fermé son marché d’huile de palme à l’import, non sans arrière-pensée spéculative, alors que celui de l’huile de tournesol se tend et qu’on lui cherche des substituts. Quant à l’Inde, si elle fait preuve d’un réflexe évident de sécurité alimentaire, elle ne sera pas sans en tirer des bénéfices à moyen terme. Avec quel effet domino ? Elle avait, en 2008, pris la même décision, très vite suivie par d’autres pays exportateurs.
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Ces 195 « bombes climatiques » qui menacent le monde
ActuLes températures mondiales battent des records, la sécheresse menace jusqu’en France, mais les industries du pétrole et du gaz prévoient d’étendre, partout, leurs activités. The Guardian vient de publier une enquête révélant l’existence de 195 gigantesques projets qui relâcheraient chacun « l’équivalent d’environ dix-huit ans d’émissions mondiales actuelles de CO2 ».
Marion d'AllardL’accord de Paris finira-t-il froissé, jeté au fond de la corbeille à papier ? Alors que l’Organisation météorologique mondiale (OMM, rattachée à l’ONU) affirme dans son dernier bulletin que le seuil d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C a désormais 50 % de risques d’être dépassé dans les cinq prochaines années, The Guardian vient de publier une enquête révélant l’existence de 195 bombes climatiques. Ces gigantesques projets pétroliers et gaziers, dont 60 % seraient déjà en cours d’exploitation, relâcheraient chacun « au moins un milliard de tonnes de CO2 au cours de leur durée de vie », relèvent les auteurs de l’enquête, « soit l’équivalent d’environ dix-huit ans d’émissions mondiales actuelles de CO2 », résume le quotidien britannique.
En pole position, les États-Unis, le Canada et l’Australie
« Tant que nous continuerons à émettre des gaz à effet de serre, les températures continueront à augmenter. » Petteri Taalas, le secrétaire général de l’OMM, a beau réaffirmer l’évidence, répéter que le seuil fixé par l’accord de Paris à 1,5 °C « n’est pas une statistique choisie au hasard » mais « indique le point à partir duquel les effets du climat seront de plus en plus néfastes pour les populations et pour la planète entière », les géants des énergies fossiles (responsables de 80 % des émissions de gaz à effet de serre), eux, poursuivent leur course folle à l’expansion.
Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ansEn pole position, les États-Unis, le Canada et l’Australie recensent le plus grand nombre de ces projets, devant le Moyen-Orient et la Russie. Par ailleurs et à eux seuls, les mastodontes ExxonMobil (États-Unis) et Gazprom (Russie) – dont la moitié des projets d’expansion concernent l’Arctique – ambitionnent de parvenir à extraire des sous-sols 192 millions de barils de pétrole supplémentaires dans les sept années à venir, « soit l’équivalent d’une décennie des émissions actuelles de la Chine », expliquent les auteurs.
Des exploitations toujours plus importantes
Parmi les « bombes » les plus dangereuses figurent l’immense projet d’expansion du North Field, gisement offshore de gaz au large du Qatar, les activités d’extraction d’hydrocarbures non conventionnels de Montney Play en Alberta (Canada) ou encore la construction d’un gigantesque gazoduc et d’une usine de gaz naturel liquéfié (GNL) offshore au Mozambique.
Science. Avec le réchauffement climatique, les virus passeront du phoque à l’âneEn tout, les 12 plus grandes compagnies de pétrole et de gaz au monde, sociétés d’État (Qatar Energy, Gazprom ou l’Aramco) comme sociétés privées (ExxonMobil, TotalEnergies, Chevron, Shell ou BP), envisagent de dépenser plus de 100 millions de dollars chaque jour (96 millions d’euros) et ce, pendant dix ans, pour se développer. Plus alarmant encore, 70 % des grandes entreprises américaines du secteur projettent d’étendre l’exploitation des hydrocarbures de schiste et les forages de très grande profondeur.
Diana Nabiruma, une Ougandaise face à TotalL’Inde et le Pakistan suffoquent, l’Éthiopie n’a pas vu tomber la pluie depuis dix-huit mois… Et pendant qu’en sous-main l’industrie des combustibles fossiles joue avec le climat mondial pour engranger des profits, les responsables politiques, eux, multiplient les grands discours sur l’impératif d’une transition écologique. En réalité, de permis d’explorer délivrés en subventions publiques accordées, les États valident ces projets et renoncent, en somme, à atteindre les objectifs qu’ils se sont eux-mêmes fixés. L’accord de Paris en est le plus criant exemple.
Réchauffement climatiquegazpétrolegaz à effet de serre New York Times - World
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Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.
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By Julie Turkewitz
CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”
Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.
“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.
Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.
For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.
Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”
“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.
Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”
Roughly: “Long live our strength, damn it!”
In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.
On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.
Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”
Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.
Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.
In all, 40 percent of the country lives in poverty.
Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”
“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”
To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.
Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.
“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”
She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”
Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.
In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.
“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.
“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.
Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.
Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.
Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.
In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.
The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”
Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.
But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.
The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.
So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.
Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.
If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.
In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”
On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”
Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.
“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.
Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.
At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.
Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.
In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.
Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”
On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.
“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”
Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.
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France24 - Monde
France : suivez en direct l'annonce de la composition du gouvernement Borne
Publié le : 20/05/2022 - 15:15
Pauline ROUQUETTE
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Un mois après la réélection d'Emmanuel Macron, et trois semaines avant les législatives, Alexis Kohler, le secrétaire général de l'Élysée, dévoile à 16 h 15 la composition du gouvernement dirigé par la Première ministre Élisabeth Borne. Suivez l'annonce et les réactions sur notre live.
Quatre jours après la désignation de la nouvelle Première ministre, le secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler, présente ce vendredi à 16 h 15 la liste du gouvernement dirigé par Élisabeth Borne.
La nouvelle équipe gouvernementale doit se réunir lundi pour son premier Conseil des ministres autour du président de la République et de la cheffe du gouvernement. Suivez notre direct.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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L'Humanité
Médecine. Empreinte carbone : pour que les blocs opératoires soient vraiment verts
ActuDans une récente publication, des chirurgiens états-uniens expliquent leur démarche pour réduire l’impact relativement lourd des salles d’opération sur l’environnement. Les « green blocs » ne sont plus exceptionnels et font leur apparition jusque dans l’Hexagone.
Jérémie BazartDepuis longtemps déjà, le tri des déchets s’effectue dans les blocs opératoires des hôpitaux. Mais il est essentiellement réalisé pour des raisons sanitaires : les instruments coupants et piquants sont collectés dans un bac identifié, les déchets organiques le sont dans un autre bac. Ces bacs seront ensuite incinérés suivant une charte rigoureuse empêchant toute contamination lors des manipulations par les différents agents.
Chez les dentistes, depuis longtemps également, les appareils d’aspiration disposent d’un filtre qui récupère les amalgames dentaires lorsqu’ils sont enlevés. Mais, là encore, pas question de retrouver ces matériaux riches en mercure dans les égouts et les usines de retraitement. Ils seront éliminés ailleurs.
Donc, derrière ces différents tris hygiéniques, il n’y a rien d’environnemental… Pire, cette question de l’impact sur la planète semble dérisoire au regard de ce que les soins, en général, et les blocs opératoires, en particulier, apportent aux humains. Mais elle est de plus en plus posée.
Le secteur médical, ce pollueur silencieux
Un article sur ce sujet vient d’être publié dans le « Journal of Clinical Oncology ». L’un des changements les plus réalisables proposé par les auteurs (deux chirurgiens à l’école de médecine de l’université du Michigan, aux États-Unis) concerne justement la gestion des déchets.
Réduire l’impact environnemental de l’activité des blocs « peut être aussi simple que de s’assurer que tout ce qui est jeté avant ou pendant la chirurgie est correctement catégorisé et étiqueté, car on estime que plus de 90 % des déchets du bloc opératoire ne répondent pas aux normes nécessaires au type de ceux parmi lesquels ils finissent », expliquent les auteurs dans un communiqué de l’université.
Dans le même ordre d’idées, les hôpitaux pourraient également envisager de changer leurs pratiques du « tout jetable » et réfléchir à certains dispositifs de blouses réutilisables, « car il n’y a aucun lien entre les outils réutilisés et les infections nosocomiales », poursuivent les chirurgiens.
Les blocs opératoires représentent 70 % des déchets d’un hôpital.
Mais des économies peuvent être réalisées aussi ailleurs… Sur les dépenses énergétiques par exemple. Ainsi, la publication rappelle que, aux États-Unis, la communauté médicale émet 8,5 % des émissions de gaz à effet de serre. « Les blocs représentent 70 % des déchets d’un hôpital et génèrent trois à six fois plus de carbone que le reste du système de santé. »
Les auteurs ciblent les soins contre le cancer. Ils apparaissent pour eux comme un levier évident, car ils impliquent souvent des niveaux de soins intenses sur une courte période. Les chirurgies mini-invasives, qui utilisent couramment des robots pour traiter les cancers colorectaux, ceux de la tête et du cou ou ceux l’utérus par exemple, sont très émettrices de carbone. « L’utilisation de ces nouvelles technologies est très énergivore. Par exemple, une hystérectomie (opération qui vise à retirer l’utérus—NDLR) assistée par un robot produit autant de carbone qu’une voiture circulant durant 3 500 kilomètres », notent, certes maladroitement, les auteurs. C’est pourquoi ils militent pour une optimisation de la consommation d’énergie des salles d’opération.
Mieux localiser l’approvisionnement
Ainsi, l’installation d’un éclairage économe, la planification d’une maintenance préventive ou la minimisation du flux d’air dans les pièces non utilisées apparaissent comme des mesures efficaces. Ils poursuivent leur inventaire en ciblant la chaîne d’approvisionnement chirurgical, en estimant que « 87 % des instruments chirurgicaux disposés pour une opération sont rarement utilisés. Donc l’élaboration de listes standardisées des outils nécessaires pour les chirurgies courantes pourrait réduire les coûts, les déchets et l’énergie nécessaire pour stériliser et reconditionner ces instruments ».
La liste se poursuit avec la recherche de fournisseurs locaux, l’arrêt d’examens inutiles mais systématiques, ou l’utilisation optimale de gaz anesthésiants alternatifs moins agressifs pourla couche d’ozone ou l’atmosphère, avec un objectif simple : « s’éloigner de certains de ces gaz responsables en grande partie du réchauffement climatique et commencer à faire de meilleurs choix sur les produits que nous utilisons et sur la façon dont nous les utilisons », déclarent les auteurs. Certaines des recommandations de l’étude sont déjà mises en place en France. Ainsi, les hôpitaux du CHU de Toulouse (lire encadré ci-dessous) est impliqué dans une démarche de blocs opératoires « écolos ». De quoi inciter d’autres villes à faire de la chirurgie décarbonée ?
Des blocs verts dans la Ville rose
« En France, 20 % à 30 % de la production de déchets d’un établissement de santé sont générés par les blocs opératoires », explique un communiqué de l’hôpital Pierre-Paul-Riquet de Toulouse, en avril 2022. Dès 2018, une équipe de 15 professionnels des blocs a entamé une réflexion sur l’amélioration du tri des déchets et la valorisation de certains d’entre eux au bloc.
Résultat : en deux ans, les déchets assimilés aux ordures ménagères ont augmenté de 35 %, et avec eux de nouvelles filières de revalorisation (plastiques souples, flaconnages, métaux précieux – lames de laryngoscopes –, emballages en alu, câbles de cuivre) se sont mises en place.
Ce sont ainsi 2 tonnes de plus par mois de déchets qui ont été recyclés. Les déchets d’activités de soins à risque infectieux (Dasri), quant à eux, ne sont pas recyclables, mais leur taux a diminué, passant de 45 % à 20 %.
De même, un travail sur les gaz anesthésiants halogénés (parmi les plus nocifs pour la planète) est en cours depuis un an. Il vise, comme le recommande la publication, à optimiser au maximum leur utilisation et à chercher des alternatives.
Source : chu-toulouse.fr
médecineécologiedéveloppement durableneutralité carbone New York Times - World
Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style
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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.
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By Elian Peltier and Mady Camara
DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.
Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.
“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”
If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.
“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”
Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.
European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.
From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.
“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”
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Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.
Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.
His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.
Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.
At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.
As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.
It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.
Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.
“Why not us?” he said.
Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.
Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.
“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”
His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.
If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.
Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.
Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.
Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.
“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.
The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.
But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.
“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”
Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.
“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”
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France24 - Monde
Tour d'Italie: Bardet, malade, abandonne dans la 13e étape
Publié le : 20/05/2022 - 15:10Modifié le : 20/05/2022 - 15:08
Cuneo (Italie) (AFP) – Coup de théâtre sur le Giro: Romain Bardet, malade, a abandonné la course, vendredi, dans la 13e étape sans grosse difficulté menant à Cuneo.
Le Français occupait la quatrième place du classement général, à 14 secondes du maillot rose espagnol Juan Pedro Lopez.
Après son abandon survenu environ une heure après le départ de Sanremo, l'Auvergnat, visage blême, a pris place sur le siège passager de la voiture de son équipe DSM.
La RAI, le diffuseur de la course, a expliqué son abandon par des problèmes d'estomac.
“Après être tombé malade pendant l’étape d’hier (jeudi), la situation a empiré pendant la nuit et malgré tous les efforts, il n’est plus en position de continuer la course", a annoncé la formation DSM.
Bardet, 31 ans, avait fait du Giro son premier grand objectif de la saison. Il avait répondu présent jusqu'à cette journée estivale, en prenant notamment la deuxième place de l'étape-reine du Blockhaus, dimanche dernier, dans les Abruzzes.
Le coureur de Brioude (Haute-Loire) avait estimé ensuite faire partie "des trois meilleurs" de ce Giro avec l'Equatorien Richard Carapaz et l'Espagnol Mikel Landa.
L'abandon de Bardet est son deuxième en douze participations dans les grands tours. Son unique renoncement était dû à une chute sérieuse qui lui avait occasionné un traumatisme crânien dans le Tour de France 2020.
Très constant dans ses performances, il a pris place à deux reprises sur le podium du Tour de France (2e en 2016, 3e en 2017) alors qu'il portait les couleurs de l'équipe de ses débuts, la formation française AG2R La Mondiale.
Sous les couleurs de l'équipe néerlandaise DSM qu'il a rejoint début 2021, il s'est classé 7e du Giro 2021 avant de gagner une étape de la Vuelta.
Cette saison, Bardet a multiplié les stages d'entraînement dans l'optique du Giro et a gagné en avril le Tour des Alpes.
DSM, qui a prolongé récemment son contrat de deux ans jusqu'à fin 2024, n'a pas encore confirmé sa présence dans le prochain Tour de France, bien que sa participation apparaisse logique.
La 13e étape, qui comporte l'ascension d'un col de troisième catégorie dans la première partie de parcours, relie Sanremo à Cuneo (nord-est) sur 150 kilomètres.
© 2022 AFP
L'Humanité
Ce que l'on sait aujourd'hui sur la 5G : les explications de Serge Abiteboul, de l'Académie des Sciences
ActuL’arrivée de la 5G enflamme le débat public : véritable rupture, elle suscite des interrogations légitimes. Serge Abiteboul nous livre son savoir sur cette technologie, ses enjeux, les défis et les incertitudes qu’elle porte, afin que, informés, nous puissions mieux choisir.
Profil
Chercheur en informatique à l’Inria et à l’ENS, Serge Abiteboul est membre du collège de l’Arcep et de l’Académie des sciences. Ses travaux portent principalement sur les données, la gestion de l’information et des connaissances. Il coanime Binaire, blog de vulgarisation sur l’informatique et le numérique.
L’arrivée d’une nouvelle génération de téléphonie cellulaire est toujours un événement. Celle de la 5G – la cinquième génération de réseaux mobiles, qui succède aux technologies 2G, 3G et 4G – a soulevé de nombreuses critiques fondées. Comme membre du collège de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) et de l’Académie des sciences, j’ai été doublement interpellé à ce sujet.
J’ai notamment participé à l’écriture d’un rapport de l’Académie des sciences sur la 5G, à une série d’articles avec Gérard Berry et à un dossier pour l’Institut polytechnique de Paris ; la page « Parlons 5G : toutes vos questions sur la 5G » du site de l’Arcep apporte aussi de nombreuses réponses. Le présent article, inspiré de ces textes, est un résumé de ce que je sais aujourd’hui du sujet.
Le coin de la technique
La 5G est un nouveau standard technologique qui intègre dix années de recherche et développement dans le domaine des communications cellulaires. Elle apporte des améliorations en termes de débit, de latence (le délai de transmission d’un paquet de données), de densité de connexion, mais aussi de sécurité des communications et d’efficacité énergétique.
D’un point de vue technologique, un changement vient des évolutions des antennes et du traitement des ondes radio, avec notamment les antennes « massive Mimo » (1), qui permettent d’exploiter des fréquences radio ayant des capacités plus importantes afin d’atteindre des débits plus élevés et de maintenir plus de connexions simultanées.
La convergence des réseaux télécoms avec les réseaux informatiques s’appuyant sur des socles de logiciels communs et banalisés, ainsi que des techniques comme le « slicing » (qui permet une découpe virtuelle d’un réseau en plusieurs tranches, des « slices ») ou le « edge computing » (qui consiste à gérer les données à la périphérie du réseau, près des applications) complètent la panoplie des innovations de la 5G pour des usages plus fiables et plus flexibles.
Les usages
Pour le grand public et à court terme, la 5G servira surtout à éviter la saturation des réseaux 4G dans les centres-villes. Ce qui changera aussi, à moyen terme, ce sera l’arrivée d’applications autour de la vidéo et des jeux en réseau s’appuyant sur des débits plus importants et une faible latence.
Les usages qui vont créer une véritable rupture et apporter des innovations radicales sont plutôt à attendre du côté professionnel. La moindre transformation d’une chaîne de production demande aujourd’hui de repenser la connectique, une complexité qui disparaît avec la 5G. Dans les usines, la maintenance, notamment prédictive, devrait être transformée. La logistique et les transports collectifs devraient également être fortement impactés, se voir plus automatisés.
Certains prédisent aussi une vraie disruption dans les territoires connectés, et dans l’agriculture connectée, avec un recours massif à des capteurs 5G remontant des informations comme des malformations sur des pièces en fabrication. On parle aussi de médecine et de voitures individuelles connectées en 5G, et de bien d’autres applications encore.
La 5G va ainsi permettre l’arrivée de nombreux nouveaux services, mais à quelle vitesse, et quelles seront les « killer apps » (les applications qui feront véritablement adopter cette technologie) : cela est difficile à dire.
Le temps des interrogations
Plus que d’autres avant elle, cette nouvelle génération de téléphonie cellulaire a déclenché une volée de critiques : risques sanitaires, menaces sur l’environnement, atteintes à la sûreté des réseaux et au-delà à la souveraineté de l’État, surveillance de masse. De tels questionnements sont légitimes à l’égard d’une technologie qui va changer nos vies. Nous discuterons ici de deux d’entre eux qui nous paraissent particulièrement essentiels.
Le risque sanitaire
Les ondes électromagnétiques inquiètent depuis le développement massif de leurs émissions dans les activités humaines. Leurs effets sur la santé ont été intensément étudiés sans véritablement permettre de conclure à une quelconque nocivité dans un usage raisonné. La grande majorité des spécialistes estime qu’il n’y a pas de risque sanitaire avec les ondes des téléphones cellulaires à condition de bien suivre les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, et la France va au-delà.
Cela ne dispense évidemment pas de poursuivre les recherches sur ce sujet, en particulier autour des aspects les plus nouveaux de la technologie comme les nouvelles fréquences ou les antennes directionnelles.
Les menaces sur l’environnement
La 5G, comme le numérique en général, a une empreinte environnementale importante. Elle met à l’ordre du jour de façon aiguë un enjeu capital : comment tirer les bénéfices du numérique tout en en maîtrisant les impacts environnementaux ?
Une analyse du cycle de vie nous conduit à considérer trois grandes phases pour les impacts de la 5G sur l’environnement : la fabrication des équipements (consommation de matières premières et consommation énergétique) ; leur utilisation principalement consommatrice d’énergie ; la gestion de leur fin de vie avec la production de déchets.
Pour simplifier, nous nous concentrerons ici sur la consommation énergétique et donc sur la génération de gaz à effet de serre. Mais ce n’est qu’une facette de l’empreinte environnementale de cette technologie, comme du numérique en général. On pourrait aussi parler de l’exploitation de ressources naturelles non renouvelables, de déchets peu recyclables ou des pollutions causées par l’extraction des métaux rares.
Le déploiement de la 5G conduit à changer des équipements. A contrario, son non-déploiement aurait conduit à la densification du réseau 4G, donc aussi à la production d’équipements, et surtout à des surcoûts énergétiques de fonctionnement car, à volume de données constant, la 5G est plus efficace.
Ce qui complique tout, c’est que le passage à la 5G pourrait encourager des usages excessifs de débit par un effet de rebond difficile à quantifier. Selon les hypothèses que l’on formule, on obtient des résultats radicalement différents sur son empreinte environnementale.
Si l’incertitude est importante, les scénarios envisagés par exemple dans le rapport du Haut Conseil pour le climat (2) concluent tous que le déploiement de la 5G engendre une croissance importante de cette empreinte, principalement du fait de l’accroissement du nombre d’objets connectés au réseau.
Une étude menée par un comité d’experts auquel participent les principaux fournisseurs d’équipement réseaux et les quatre opérateurs mobiles métropolitains, et dont l’Arcep a assuré le secrétariat, apporte un éclairage plus détaillé (3).
On constate que le déploiement de la 5G permet aux réseaux mobiles d’être beaucoup plus sobres dans les zones denses. En revanche, dans les zones à faible densité, à court et à moyen termes, ce serait plutôt l’effet contraire.
En fait, il est difficile d’analyser les effets de la 5G en isolant celle-ci du reste de l’écosystème numérique. C’est toute la consommation énergétique du numérique qu’il faut remettre en question. La difficulté de dégager des certitudes dans ce domaine met en évidence un grand besoin d’évaluations précises de cette consommation énergétique. Elles sont indispensables pour guider les politiques publiques, mais également le comportement des utilisateurs et les choix des entreprises.
Une nouvelle mission de l’Arcep, notamment dans le cadre de travaux avec l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) menés depuis 2020, est de quantifier l’empreinte environnementale du numérique. Une nouvelle loi lui permet d’ailleurs de collecter des données de tous les acteurs du monde numérique, matériel essentiel pour toute analyse des impacts environnementaux en préalable à une possible régulation de l’écosystème sur ces aspects.
Enfin, il faut également tenir compte des effets positifs de la 5G, et du numérique en général. Les innovations qui apporteraient des gains environnementaux dans les autres secteurs, notamment dans l’agriculture et les transports, sont à encourager. Mais il n’est bien sûr pas question de s’appuyer sur ces « externalités positives » pour ne pas avoir à se soucier des effets négatifs.
La situation aujourd’hui
La 5G sert comme prévu à empêcher les zones denses de saturer. Pour ce qui est de la 5G industrielle, un rapport de Philippe Herbert demandé par le gouvernement, remis le 3 mars 2022, indique un retard de la France, même si les expérimentations sont nombreuses. Les industriels estiment par exemple que pour les fréquences autour de 2,6 GHz, pour l’instant réservées aux usages professionnels, le prix est trop élevé, la maille géographique trop grande, et qu’il pourrait être nécessaire d’ouvrir des opportunités d’expérimentation dans d’autres bandes de fréquences. Le rapport insiste aussi sur le besoin de montée en compétence du tissu économique et industriel afin qu’il puisse s’emparer des opportunités qu’offre cette nouvelle technologie.
Enfin, une technologie ambitionne de transformer la téléphonie cellulaire : l’open RAN (Radio Access Network, réseaux d’accès radio). Comme l’open source a boosté le logiciel depuis des dizaines d’années, l’open RAN pourrait booster les télécoms cellulaires. En éclatant les fonctionnalités, en augmentant l’interopérabilité entre les composants de différentes entreprises, cette technologie se propose de diminuer les coûts de déploiement et de gestion du réseau et d’encourager l’innovation au-delà des acteurs qui animent traditionnellement le marché. Cette approche pourrait accélérer des avancées majeures, encore bien difficiles à prédire.
(1) Massive Mimo (Multi Input Multi Output) : antenne constituée de nombreux petits sous-ensembles antennaires qui exploitent au mieux la diversité spatiale de la propagation des ondes entre le réseau et les terminaux.
(2) « Maîtriser l’impact carbone de la 5G », rapport du Haut Conseil pour le climat, décembre 2020. En ligne sur : www.hautconseilclimat.fr
(3) « Consommation énergétique des réseaux mobiles. Étude comparée sur l’évaluation de la consommation énergétique d’un déploiement 4G vs 5G », janvier 2022. En ligne sur : www.arcep.fr
EN SAVOIR PLUS
« Rapport sur la 5G et les réseaux de communications mobiles », Académie des sciences, 2021. En ligne sur : www.academie-sciences.fr
Sur le blog Binaire, série d’articles de Serge Abiteboul et Gérard Berry sur différents aspects de la 5G.
« 5G : amélioration ou aggravation du bilan carbone ? », de Serge Abiteboul et Patrick Lagrange, Polytechnique Insight, 1er mars 2022. En ligne sur : www.polytechnique-insights.com
« Parlons 5G : toutes vos questions sur la 5G » sur le site de l’Arcep : www.arcep.fr
« Open RAN : la radiotechnologie qui veut hacher menu les télécoms », de Tom Cassauwers, DataNews, 24 avril 2020, sur : datanews.levif.be
Dans le cadre de notre partenariat avec l’Académie des sciences, des académiciennes et académiciens analysent et apportent leur éclairage sur les grands enjeux du monde contemporain au travers de questions scientifiques qui font l’actualité.
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Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict
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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.
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By Isabel Kershner
JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.
He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.
But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.
One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.
Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.
Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.
Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.
The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.
Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.
“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”
As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.
While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.
Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”
His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.
Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.
He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.
“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”
He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.
Now they are coming back.
While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.
The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.
“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.
For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.
“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”
Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”
Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.
Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”
Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.
Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.
A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.
“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”
He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.
More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.
As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.
Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.
And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.
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France24 - Monde
Corée du Sud : le président américain Joe Biden débute sa tournée asiatique
Publié le : 20/05/2022 - 14:54Modifié le : 20/05/2022 - 15:14
Le président américain Joe Biden a atterri vendredi 20 mai en Corée du Sud pour son premier déplacement en Asie en tant que président, une tournée sur laquelle plane l'ombre d'un possible essai nucléaire nord-coréen. A son arrivée, Joe Biden s'est immédiatement rendu dans une usine de semiconducteurs du géant sud-coréen Samsung à Pyeongtaek, au sud de la capitale, qu'il a visitée avec son nouvel homologue sud-coréen Yoon Suk-Yeol, arrivé au pouvoir début mai.
France24 - Monde
Législatives : la Nupes répond aux critiques avec son "programme partagé de gouvernement"
Publié le : 19/05/2022 - 22:41
Romain BRUNET
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Jean-Luc Mélenchon et ses alliés ont présenté jeudi leurs 650 propositions pour gouverner la France en cas de victoire aux élections législatives des 12 et 19 juin, avec le souci de démontrer que La France insoumise, Europe Écologie-Les Verts, Parti socialiste et Parti communiste étaient bien unis sur l’essentiel.
Législatives 2022 © Studio graphique FMM
"L’idée n’a pas été d’aboutir à une fusion idéologique", a affirmé d’emblée Jean-Luc Mélenchon, jeudi 19 mai, lors de la présentation du programme de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) pour les élections législatives des 12 et 19 juin.
"Nous ne pouvions pas, dans le délai qui était le nôtre, et après un si long moment d'absence de débat, nous accorder sur tout", a-t-il expliqué, mais la volonté était de "faire mieux que quelques mesures, qui auraient réduit notre union à un pur cartel électoral".
>> À lire aussi : "Législatives 2022 : une alliance qui marque un virage historique pour la gauche"
Le leader de La France insoumise (LFI), mais aussi le secrétaire national d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) Julien Bayou, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure et le représentant du Parti communiste (PCF) Ian Brossat – le secrétaire national du parti, Fabien Roussel, était retenu dans sa circonscription – avaient tous à cœur de répondre aux critiques qualifiant leur alliance d'"union de façade" et accusant notamment socialistes et écologistes d’avoir "vendu leur âme pour un plat de lentilles".
En présentant 650 propositions, dont la retraite à 60 ans, le Smic à 1 500 euros, le blocage des prix des produits de première nécessité, le rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), le remboursement de tous les soins prescrits à 100 % ou encore la création d'un million d'emplois grâce à l'investissement dans la bifurcation écologique, les alliés de la Nupes ont voulu insister sur ce qui les rassemble. "On est d’accord sur l’essentiel !", a ainsi martelé Ian Brossat.
"Certains nous dirons que tout cela n'est pas possible, mais l'histoire de la gauche, c'est d'avoir rendu possible des choses qui étaient présentés comme impossible la veille" @faureolivier#ProgrammeNUPES#NUPES#UnionPopulaire pic.twitter.com/LSkgJpb6bG
May 19, 2022"Nous avons un programme partagé et nous n’avançons pas masqués", a affirmé de son côté Olivier Faure. "L’idée n’est pas de s’aligner les uns sur les autres. J’insiste sur le fond. (…) On a bien la volonté ensemble d'être une gauche de transformation", a-t-il poursuivi, rappelant que "l’histoire de la gauche toute entière est d’avoir rendu possibles des choses qui étaient présentées comme impossibles".
La Nupes n’a pas tenté de cacher les 33 points sur lesquels existent des "nuances", comme la sortie de l’Otan, le nucléaire ou les nationalisations, qui représentent selon ses représentants "5 % du total des propositions". Toutes les divergences entre LFI, EELV, PS et PCF sont ainsi listées en bas de chaque chapitre du programme présenté jeudi matin à quelques pas du siège de La France insoumise à Paris.
"Reparlementarisation" de la vie politique plutôt que "hyperprésidentialisation"
Au contraire, Jean-Luc Mélenchon souhaite faire de ces désaccords une force en prônant le débat parlementaire et le vote des députés pour les trancher. Ce programme s'inscrit "dans une démarche de reparlementarisation" de la vie politique française, a-t-il insisté, par contraste avec "l'hyperprésidentialisation" d'Emmanuel Macron, dont il a critiqué une absence de programme.
Il en va ainsi de l’énergie nucléaire, défendue par les communistes. "C’est un bon exemple, a commenté le leader insoumis. Nous ne demandons à personne d’abandonner ses positions."
Vous avez d'un côté, un non programme et la continuité de l'hyper présidentialisation, avec les macronistes. Et de l'autre côté, une respiration démocratique du pays avec le #ProgrammeNUPES, faites votre choix les 12 et 19 juin prochains. pic.twitter.com/FosdzyWLIz
May 19, 2022Concernant l'Otan, que Jean-Luc Mélenchon veut quitter, "je vois bien que le point de vue qui est le mien n'est pas partagé aujourd'hui", a-t-il expliqué. "Je m'en voudrais de faire un coup de force (...) parce que ça empêcherait l'union de se faire". Mais, a-t-il souligné en replaçant la question dans le contexte d’une cohabitation avec Emmanuel Macron, "aucune décision concernant la sortie de l'Otan ne serait ratifiée par le président, par conséquent, la question est nulle et non avenue".
Sur l'Europe, enfin, le texte acte que les signataires sont "prêts à ne pas respecter des règles européennes – désobéir pour les uns, déroger transitoirement pour les autres – quand elles sont en contradiction avec l'application" du programme.
>> À lire aussi : "Désobéissance aux traités européens : pour le meilleur ou pour le pire ?"
Au total, le projet de la Nupes prévoit 250 milliards de dépenses pour 267 milliards de recettes. Ses défenseurs espèrent dégager 163 milliards d’euros en plus grâce à "un impôt plus juste", 52 milliards au titre de la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales, et 52 autres milliards "grâce aux emplois créés et à la hausse de la consommation".
Selon un sondage Elabe pour BFMTV, L'Express et SFR publié mercredi, la Nupes (27,5 % des intentions de vote au premier tour le 12 juin) devance le camp présidentiel Ensemble ! (27 %), qui garderait toutefois sa majorité au palais Bourbon, selon les projections de ce même sondage, à l'issue du second tour le 19 juin.
Avec AFP et Reuters
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France24 - Monde
Le secrétaire général de l’Élysée, un personnage mystérieux au sommet de l’État
Publié le : 18/05/2022 - 18:05
Grégoire SAUVAGE
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Bras droit du président, bien que son rôle ne soit défini par aucun texte juridique, le secrétaire général de l'Élysée est l'un des hauts fonctionnaires les plus discrets de la Ve République. À l'approche de l'annonce du nouveau gouvernement, présentation d'une fonction aussi mystérieuse qu’essentielle au sein de l’appareil d’État.
Pour une grande partie des Français, il est ce haut fonctionnaire austère qui égrène les noms des ministres sur le perron de l’Élysée lors de l’annonce d’un nouveau gouvernement. De ce rituel immuable naît une confusion dans l’esprit du grand public : le secrétaire général serait une sorte d’intendant en chef, de superfonctionnaire chargé d’obscures tâches administratives.
En réalité, le “SG” n’est autre que le deuxième personnage le plus important de l’Élysée, après le chef de l’État. Homme de l’ombre, indispensable rouage de la machine élyséenne, il est l’invisible bras droit du président, celui qui “voit tout, entend tout, mais ne dit rien”, selon la formule attribuée au général de Gaulle.
“Il est la personne à travers laquelle passe tout ce qui concerne le président de la République, pas une virgule ne lui échappe", explique Emery Doligé, auteur des "Invisibles de l’Élysée" (éd. Presses de la Cité). "C’est lui qui décide si une information remonte ou pas au président.”
Tour de contrôle du “PR”, le secrétaire général agit comme un “président bis”, démultipliant l'efficacité du chef de l’État pour lui libérer du temps dans un agenda surchargé. Véritable DRH du gouvernement, il recrute les meilleurs candidats, fait le lien avec Matignon, gère les dossiers de fond, prépare le conseil des ministres, filtre l’accès au bureau présidentiel, relit les interviews des membres de l’exécutif, rend certains arbitrages, transmet les ordres aux ministres et les recadre si besoin.
>> À voir : dans les coulisses du palais de l'Élysée
Un intime du président
Parmi les conseillers du président, cette toute-puissance suscite parfois des jalousies et des tensions, comme en témoignent les critiques acerbes relayées dans un article du journal Le Monde, confirmant la reconduction de l’actuel titulaire du poste, le très discret Alexis Kohler, qualifié de “castrateur en chef” par un familier du Palais.
"Alexis Kohler, c’est le deuxième cerveau d’Emmanuel Macron, celui qui empêche que le président ne soit détourné de sa feuille de route", analyse Emery Doligé. “Les ministres arrivent parfois avec des idées plus ou moins farfelues. Le secrétaire général est celui qui dit 'non'. Il empêche les ministres d’agir pour leur seule notoriété.”
Installé au premier étage du palais de l'Élysée, à côté du “salon vert” – la salle de réunion qui jouxte le bureau présidentiel –, ce grand chambellan est le seul, en dehors de la famille du président, à avoir un accès direct au chef de l’État.
Poste ultrasensible, le secrétariat général nécessite une puissance de travail phénoménale. Premier arrivé le matin, le "SG" est aussi celui qui éteint la lumière à l’Élysée. Hautement diplômé, le plus souvent énarque, il a également une connaissance fine du fonctionnement de l’appareil d’État.
>> À voir : la salle des fêtes de l'Élysée, un lieu de prestige haut en couleur
Enfin, il est généralement un ami et un fidèle du président : Jean-Pierre Jouyet sous François Hollande, Claude Guéant sous Nicolas Sarkozy, Alexis Kohler sous Emmanuel Macron... La confiance au sein de ce binôme doit être absolue. “C’est la personne avec laquelle le président passe le plus de temps. S’ils ne s’estiment pas et qu’il n’y a pas une intimité intellectuelle et affective entre les deux, cela ne peut pas marcher“, assure Emery Doligé.
Un poste à géométrie variable
Aucun texte ne définit clairement le rôle du secrétaire général de l’Élysée, participant à son aura de mystère et nourrissant les fantasmes d’intrigues au sommet du pouvoir. En l’absence de cadre réglementaire, c’est le président de la République lui-même qui définit son périmètre d’action.
Si le général de Gaulle exigeait une discrétion totale de ses secrétaires généraux, Nicolas Sarkozy envoyait au contraire volontiers l’omnipotent Claude Guéant sur les plateaux de télévision défendre l’action de son gouvernement. Surnommé le “vice-président”, ce dernier a d'ailleurs été l’un des secrétaires généraux les plus puissants de la Ve République, régulièrement accusé de court-circuiter le Premier ministre de l’époque, François Fillon.
Avant lui, Dominique de Villepin – sous Jacques Chirac – a été présenté comme l’instigateur de la dissolution ratée de l’Assemblée nationale en 1997. Moins médiatisés, certains “SG“ ont toutefois eu une influence considérable, comme Jean-Louis Bianco, à la fois le plus jeune à accéder à ce poste en 1982 et celui à y être resté le plus longtemps – pendant neuf ans au service de François Mitterrand.
Quant aux secrétaires généraux de François Hollande, ils sont plutôt restés dans l’ombre. Dans un portrait publié en 2018 par le journal Libération, Pierre-René Lemas explique avoir reçu la feuille de route suivante de la part de l’ancien président socialiste : “Ne pas être Guéant”. En somme, ne pas parasiter l’action de Matignon ou du ministère de l’Intérieur. “J’ai été Mister Nobody. Entre nous, ce n'est pas le plus évident“, reconnaît-il.
Qu'il soit discret ou médiatique, influent ou en retrait, le secrétaire général peut en général compter sur un bel avenir politique. Trois des anciens “SG“ sont ainsi devenus Premier ministre : Pierre Bérégovoy, Dominique de Villepin et Édouard Balladur. En tant que secrétaire général de l’Élysée, ce dernier a partagé tous les secrets d’un Georges Pompidou malade, juste avant sa mort en 1974.
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France24 - World
Biden begins Asia tour in S. Korea, under shadow of North's nukes
Issued on: 20/05/2022 - 00:26
NEWS WIRES
US President Joe Biden arrived in South Korea Friday, his first Asia trip as US leader, aiming to cement ties with regional security allies as concern over a North Korean nuclear test grows.
Biden wants the trip to build on recent moves accelerating a years-long US pivot to Asia, where rising Chinese commercial and military power is undercutting Washington's dominance.
He will receive a warm welcome from South Korea's new staunchly pro-US President Yoon Suk-yeol, who took office last week, but there is growing concern North Korea's unpredictable leadership could conduct a nuclear test during Biden's visit to the region.
Despite a spiralling COVID-19 outbreak, Pyongyang's "preparations for a nuclear test have been completed and they are only looking for the right time," South Korean lawmaker Ha Tae-keung said after being briefed by Seoul's spy agency.
US National Security Advisor Jake Sullivan said there was "real risk of some kind of provocation while we're in the region".
"We know what we will do to respond to them. We have communicated with not just our allies, but also with China," he said.
Hawkish Yoon has pledged to take a firm line with the North after years of failed diplomacy, and also wants stronger ties with the US, including ramping up joint military exercises.
Early Friday, he told reporters in Seoul that Biden's trip was an opportunity for the US-South Korea relationship to become "stronger and more inclusive".
Biden heads to Japan from South Korea on Sunday. He will hold talks with the leaders of both countries, as well as joining a regional summit of the Quad -- a grouping of Australia, India, Japan and the United States -- while in Tokyo.
"I'm on my way to the Republic of Korea and Japan for my first trip to Asia as president," Biden tweeted from Air Force One.
I’m on my way to the Republic of Korea and Japan for my first trip to Asia as president. I look forward to strengthening vital security alliances, deepening our economic partnerships, and working with fellow democracies to help shape the rules of the road for the 21st century.
May 20, 2022"I look forward to strengthening vital security alliances, deepening our economic partnerships, and working with fellow democracies to help shape the rules of the road for the 21st century."
Kim's nukes
The fact that Biden is visiting Seoul first indicates that Washington is looking to re-focus on the Korean Peninsula, Soo Kim, a former CIA analyst now with the RAND Corporation, told AFP.
Both Seoul and Washington may be looking to "bridge the policy gap" and plan how the security allies could better coordinate "in the face of current and emerging challenges in the region and beyond," Soo Kim said.
If Kim does test a nuclear weapon during the visit, the US said its response would be coordinated with South Korea and Japan -- and could include "adjustments to the way that our military is postured in the region," Sullivan said.
The US has nearly 30,000 troops in South Korea -- some of whom Biden will visit on the trip -- and about 55,000 US military personnel in Japan.
The unintended effect of a nuclear test during the visit could be to draw Washington and Seoul ever closer, Soo Kim said.
"Should Kim proceed with a test during Biden's visit, he will effectively be helping the two countries find greater justification to work together on the North Korea issue," she added.
Sullivan also said that a North Korean nuclear test would not be seen as a setback for Biden's diplomacy.
"It would underscore one of the main messages that we are sending on this trip, which is that the United States is here for our allies and partners."
China warning
Sullivan said ahead of the trip that Biden is bound for Asia with "the wind at our back" after successful US leadership in the Western response to President Vladimir Putin's now almost three-month-long invasion of Ukraine.
The high military, diplomatic and economic cost imposed on Russia is seen in Washington as a cautionary tale for China, given Beijing's stated ambitions to gain control over democratic-ruled Taiwan, even if that means going to war.
Sullivan said the administration wants not so much to confront China on the trip as to use Biden's diplomacy to show that the West and its Asian partners will not be divided and weakened.
He pointed to cooperation from South Korea and Japan, among others, in the sanctions regime against Russia led by European powers and the United States. He also referred to Britain's role in the recently created security partnership AUKUS.
This "powerful message" will be "heard in Beijing," Sullivan said, "but it's not a negative message and it's not targeted at any one country."
(AFP)
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N. Korea fires a likely submarine-launched ballistic missile, S. Korea military says
Who is South Korea's new president Yoon Suk-yeol?
Korean leaders Kim, Moon exchange friendly letters in rare break from tensions
France24 - World
Davos economic forum set to return in person after two-year hiatus
Issued on: 20/05/2022 - 11:21
NEWS WIRES
The world's political and business elite will hobnob in Davos next week after a two-year break caused by Covid, with the Ukraine war set to dominate the exclusive Swiss mountain summit.
The world has changed drastically since the last time the World Economic Forum took place in person at the ski resort in January 2020.
At the time, US President Donald Trump and climate campaigner Greta Thunberg headlined the show and the coronavirus had yet to spread widely outside China.
Since then, the outbreak in China turned into a pandemic that rocked the global economy, Trump lost the US election to Joe Biden, countries have endured climate change-driven weather disasters, inflation has surged and Russia invaded Ukraine.
After a virtual forum in 2021 and the postponement of this year's in-person event due to the Omicron variant, the WEF returns to its Davos den on Monday under the theme "History at a Turning Point".
But the hub of cheerleaders of capitalism and globalisation will lack its usual scenic snowy backdrop -- and the usual Russian contingent.
President Vladimir Putin spoke at the online meeting last year, but organisers decided to exclude Russians this time as Western powers have imposed sanctions on Moscow over the Ukraine conflict.
Instead, Ukrainian President Volodymyr Zelensky will address the summit via video link while around a dozen officials from his country will attend in person.
WEF founder Klaus Schwab said it would be "the most timely and consequential" meeting since the creation of the forum more than 50 years ago.
"Russia's aggression on the country will be seen in future history books as the breakdown of the post-World War II and post-Cold War order," Schwab said in a pre-summit briefing, adding that Davos will do what it can to support Ukraine and its recovery.
WEF president Borge Brende said that excluding the Russians from the forum was "the right decision".
"We do hope, though, that Russia will follow a different path ... in the years to come to start to stick to the UN charter and to their international obligations," Brende said.
Few stars
More than 50 heads of state or government will be among the 2,500 delegates ranging from business leaders to academics and civil society figures attending the four-day gathering.
Some of the biggest names include Germany's new chancellor, Olaf Scholz, European Union chief Ursula von der Leyen, NATO head Jens Stoltenberg and US climate envoy John Kerry.
While war will overshadow the meeting, the forum will also have panels on everything from climate change to rising energy prices, global supply chain problems, gender inequality, poverty, football and the metaverse.
This year's meeting, though, lacks some of the star power of the past. Some, such as Chinese President Xi Jinping, spoke in a virtual version in January.
"I am sure that this is kind of a disappointment," said Adrienne Sorbom, co-author of "Discreet Power", a book on the World Economic Forum.
"I think that the discreet diplomacy that the... forum arranges for is one of the things that is truly to the heart of the forum and what Klaus Schwab sees as his greatest achievement," said Sorbom, a sociology professor at Stockholm University.
While the forum's relevance is questioned every year, it keeps attracting titans of industry and government leaders -- as well as some of its biggest critics.
When Sorbom attended Davos in 2014, "business leaders were saying, 'if you're not here you do not exist".
"Everyone that wants to be someone needs to go there," she said.
'Festival of wealth'
The forum has produced some consequential moments.
It hosted the first ministerial meetings between North and South Korea in 1989 as well as talks between South Africa's apartheid-era president F. W. de Klerk and then dissident Nelson Mandela in 1992.
The forum, however, regularly faces criticism as evidence of the cozy relationship between the political and corporate elite.
"At this Davos, at this festival of wealth, I think we're going to see just how profoundly unequal our world has become," said Nabil Ahmed, head of strategy at global charity Oxfam.
But Oxfam, which is pushing for taxes on the rich, is also among Davos regulars.
"I think it's important to go to Davos to challenge power, to put forward hard facts, to talk directly to these governments and corporations and amplify the voices they're not listening to," Ahmed said.
"That's why we go."
(REUTERS)
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Business Daily
World Economic Forum to coordinate business response to virus
Business Daily
Oxfam report highlights wealth inequality ahead of World Economic Forum in Davos
THE DEBATE
Is Davos listening? Populist wind blows over World Economic Forum
Valeurs Actuelles
Twitter : Elon Musk suspend son offre d’achat, l’action s’effondre
La vie de Twitter n’est définitivement pas un long fleuve tranquille. Vendredi 13 mai, le milliardaire Elon Musk a annoncé avoir suspendu l’opération de rachat du réseau social, qu’il avait engagée il y a quelques semaines. Le patron de Tesla et de Space X, qui ambitionne de grandement améliorer la liberté d’expression sur Twitter, a expliqué être en attente d’informations fiables, de la part de l’actuelle direction du réseau, quant à la proportion de faux comptes.
« L’acquisition de Twitter est suspendue de manière temporaire dans l’attente de détails sur le fait que les spams et les faux comptes représentent bien moins de 5 % du nombre d’utilisateurs », a écrit Elon Musk directement sur Twitter, où il est suivi par près de 93 millions d’abonnés. Dans la foulée d’une telle annonce, l’action du groupe – coté au New York Stock Exchange – s’est effondrée, perdant plus de 20% en quelques minutes.
Fin avril dernier, le conseil d’administration du réseau social californien avait accepté, à la surprise générale, l’offre de rachat du milliardaire libertarien. En échange des 44 milliards de dollars qu’il comptait débourser, Elon Musk avait annoncé vouloir modifier plusieurs paramètres sur la plateforme. Il souhaitait notamment mettre fin au spam, identifier tous les utilisateurs au moyen de leurs papiers d’identité, renforcer la transparence en mettant en libre accès l’architecture du site, ou encore permettre aux utilisateurs de modifier leurs tweets après publication.
Elon Musk avait également annoncé vouloir renforcer la liberté d’expression sur Twitter, et s’était dit prêt à réintégrer Donald Trump – une offre que ce dernier a par ailleurs refusée, ayant lancé son propre réseau social.
Valeurs Actuelles
Commerce extérieur : la France, de pire en pire
Le pire n’est jamais certain, dit-on. Avec les derniers chiffres sur le commerce extérieur français au premier trimestre 2022, les Douanes viennent de montrer qu’on s’en approchait dangereusement.
Certes, les exportations françaises progressent (+ 5,3 %), et même à un rythme comparable à celui enregistré au quatrième trimestre 2021. Des chiffres dopés par « le dynamisme des ventes de produits manufacturés, en lien avec la reprise des exportations de matériels de transport ainsi que par celui des ventes d’autres produits industriels », relèvent les Douanes. Les deux cinquièmes de la hausse des exportations sont consécutives à la livraison d’un unique Paquebot, Wonder of the Seas, aux États-Unis et de produits de la construction aéronautique et spatiale (+ 14 ,6 %). À noter quand même le ralentissement des ventes de produits automobile (+ 0,4 % après 0,9 %), qui restent pénalisées par les pénuries de semi-conducteurs.
100 milliards de déficit commercial sur les quatre derniers trimestres, un record dont on se passerait bien
Les importations ont également augmenté au premier trimestre, mais le rythme a toutefois ralenti avec « un taux de croissance divisé par près de deux (+ 5,3 %, après + 9,9 %) ». Cette (moindre) croissance s’explique à parts égales par les achats de produits manufacturés (produits chimiques, parfums et cosmétiques et produits métallurgiques et métalliques, matériels électriques, électroniques et informatiques) et par les achats d’hydrocarbures, dont les évolutions de prix fluctuent selon les tensions géopolitiques.
Seul problème, et de taille, la France continue toujours à importer (170,2 milliards d’euros) bien davantage qu’elle n’exporte (139,1 milliards). Le déficit commercial est donc de 31 milliards (contre 29,5 milliards au 31 décembre, une différence à mettre quasi exclusivement sur le compte de la facture énergétique française – pétrole et gaz – qui a augmenté de 3,9 milliards). À ce niveau, c’est le nouveau plus bas du commerce extérieur français ! Au total et sur les quatre derniers trimestres, le déficit commercial français atteint les 100 milliards d’euros. Un record dont on se passerait bien. La conséquence de ces chiffres est que la France continue de perdre des parts de marché. Ce mouvement s’était amorcé à la fin de 2020.
France24 - World
Fighting for the future: Ukraine tackles rebuilding cities destroyed by war
Issued on: 16/05/2022 - 20:15
Joanna YORK
The Kyiv suburb of Irpin was largely destroyed by fierce urban fighting in the first few weeks of the war in Ukraine. Now that Russian troops have been forced out, local authorities have invited in Ukrainian architects to reimagine how the urban areas might be rebuilt. They have their work cut out.
When Ukrainian forces took back Irpin from Russian troops on March 28, the formerly wealthy suburb in the northwest of Kyiv was largely destroyed.
Residents rushed to leave in late February when Irpin, along with neighbouring towns Bucha and Hostomel, became the focal point of Russian plans to encircle and capture the Ukrainian capital.
Weeks of fierce urban fighting left swathes of Irpin devastated. After Russian forces had departed, Ukrainian law enforcement officers reported that 885 buildings were completely destroyed, 2,738 partially destroyed and 8,651 had superficial damage.
There was damage to infrastructure too. To slow the Russian advance, Ukrainian forces had blown up the main bridge linking the suburb to Kyiv. Hospitals and schools had been hit by Russian attacks. Efforts began to clear Russian mines, reportedly planted in parks, playgrounds and in front of homes. So far, few residents have been able to return.
‘Restoration and development’
But on May 5, authorities started to imagine a new future for the suburb. "About 120 architects from all over Ukraine have arrived in Irpin to draft a strategy for the town’s restoration and development," Oleksiy Kuleba, head of the humanitarian staff of the Kyiv Regional State Administration, said in a Telegram message, thanking those who accepted the invitation.
It is not unusual to start conversations about rebuilding even though fighting continues in other parts of Ukraine, says Dr Pierre Purseigle, Associate Professor at the University of Warwick (UK), and specialist in the history of war and urban catastrophes.
“In order to fight a war, you need to believe in your capacity to prevail, so thinking about reconstruction is just as important as thinking about the reasons why you’re fighting,” he says. “You’re fighting to defend your nation, but also you’re fighting to defend your capacity and your right to define your future, and that is what is at stake in Ukraine.”
A three-stage plan
Faced with an urban space that has been so thoroughly destroyed, where do authorities begin to rebuild? European think tank The Centre for Economic Policy Research laid out a three-step plan in its publication A Blueprint for the Reconstruction of Ukraine.
In destroyed cities, the first stage involves restoring safety (for example, by removing landmines) and reinstating critical infrastructure such as power lines and water systems. Next comes “rapid revival of the economy”, meaning clearing debris and restoring transport networks, along with housing and schools.
Building new housing, schools and hospitals begins in the third phase, with one key objective: build back better. “Although there is a natural tendency to repair cities to their original form, one should not try to restore Soviet-style housing and other infrastructure,” the plan says.
Instead, “reconstruction should focus on using modern technologies designs, and urban planning”.
In theory, there is an opportunity for Ukraine’s destroyed cities to be reborn as greener, more beautiful, and more efficient. Building back with a focus on environmentalism, for example, “may help make Ukraine a leader in green energy”, the US Centre for Strategic and International Studies wrote in a March report.
“When there's so much destruction, you can make major changes and right old planning problems”, says Wendy Pullan, director of the Centre for Urban Conflicts Research and professor emerita in architecture and urban studies at the University of Cambridge (UK). “That’s the silver lining around the cloud.”
A blank slate?
If the potential for change is proportionate to the level of destruction, some cities in Ukraine could be almost completely transformed. In April, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said that 95 percent of the city of Mariupol had been destroyed.
In the city of Kharkiv, recently liberated from Russian forces, Mayor Ihor Terekhov said around 25 percent of housing had been destroyed. Much of the historical city centre has also been decimated and damage caused to unique architectural gems.
Pullan equates what is happening in some Ukrainian cities to urbicide: warfare that aims to kill cities through loss of life and large-scale, deliberate destruction. “It's attacking the city for what it means as a city by going after the city's heritage, cultural centres and places of meaning for the existing population,” Pullan says. This can include attacks on hospitals, schools, and cultural spaces.
After a city has been razed so thoroughly, decisions about what to restore and what to replace can be complex. For example, there may be consensus over the cultural importance of restoring significant monuments or the need for hospitals, but what about which homes get rebuilt and which don’t?
For architects, urban planners and NGO’s, destroyed spaces may be fertile ground for improvement, but for former residents they can still hold meaningful memories. “They are not blank slates,” says Purseigle. “Building back better doesn't necessarily have the same meaning for experts as it does for local populations.”
“You get real conflicts between what might be done for the city to make it more viable and the [wishes of the] people who lived there, because all they want is to go home,” Pullan adds.
‘A democratic exercise’
Of an estimated 6.1 million refugees that have fled Ukraine since the war started, many have expressed a wish to return home. Some have already travelled back to Irpin to find their homes and businesses destroyed. Others are working together to make repairs where possible, to make the community liveable again
>> 'I have no words': Ukrainian returns home to devastated Kyiv suburb
But many refugees who flee dangerous cities are not allowed or able to return for some time. “They are still usually very attached to their home cities, but have no say, in how the rebuilding might take place,” Pullan says.
This can be deeply upsetting for populations already traumatised by the grief and loss of war. It can also lead to cities designed by experts that tick a lot of boxes on paper, but don’t work in practice.
For example, building a sustainable city is a laudable goal, but will it be a primary priority for returning Ukrainians who are seeking to rebuild homes and find work?
Similar debates over how to make cities greener are already happening – with difficulty – in European cities that are not affected by war, says Purseigle. “And we know they're not easy debates to have because they are political questions about resources, and inequalities.”
Even so, the success and useability of any future city depends on these debates happening with local residents. “It makes a big, big difference in reconstructing a city if there is proper local input,” Pullan says. “There's just no point in doing a reconstruction if you're blind to the political and social realities of the city.”
She says grassroots efforts to rebuild in Irpin are a good start if they can be balanced with input from architects and urban planners who have their own expertise to add. Reaching a consensus could be a long, costly and difficult process. But the rewards can be significant.
“Accepting that reconstruction is a democratic exercise is what eventually allows a city to be rebuilt on a truly sustainable footing, meaning that the local community will be invested politically and culturally,” Purseigle says. “It also means that people are going to keep on disagreeing. But democracy, and the right to define their future, is what Ukraine is fighting for.”
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Focus
War in Ukraine: Irpin residents return to ruins after Russian withdrawal
SONG CONTEST
'Our music conquers Europe': Zelensky praises Ukraine Eurovision win
The Observers
An investigation reveals hundreds of new gravesites in Ukraine, and migrants again crossing Belarus-Poland border
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
France24 - World
Plan to allow burkinis in Grenoble swimming pools reignites French culture wars
Issued on: 15/05/2022 - 18:16
Joanna YORK
Burkinis have been a long-standing catalyst for dispute in France, calling societal attitudes towards Islam and feminism into question. Rule changes in Grenoble’s swimming pools suggest that opposition to the garment could be receding.
With summer opening times for municipal swimming pools soon to come, Grenoble's town hall will vote on May 16 on potential changes to swimwear rules.
So far, so ordinary. It is not unusual for French swimming pools to issue strict swimwear regulations; in most, swimming caps and body-hugging, lycra outfits are a must. But in Grenoble, Mayor Éric Piolle wants to make the rules more permissive, especially for female swimmers.
“Our wish is to get rid of absurd restrictions,” he said. “This includes [allowing] bare breasts and swimming costumes that give extra coverage for sun protection or for beliefs. It is not about taking a position for or against the burkini specifically,” he said.
The burkini is a swimming costume that covers the entire body, including the head, leaving only the face, hands and feet visible. The planned change in Grenoble comes after protests in the city that began in 2018. In 2020 and 2021 a group of activists from the community grassroots association Alliance Citoyenne protested by wearing burkinis in Grenoble's swimming pools.
One of these was Taous, a Muslim who lives in Grenoble and wears a hijab. “I love the feeling of being in the water, but those protests were the first time I’ve been able to put my feet in a swimming pool in France,” she told FRANCE 24. When her children go to the pool, Taous watches rather than swimming with them.
She is adamant the rules should change not just to allow burkinis, but to allow more choice for all women. “The rules are not specifically about burkinis,” she said. “They are also planning to allow women to show their breasts if they want to. It’s really a question of feminism and letting women wear what they want to. I believe in each woman's right to choose.”
‘Submitting to Islam’
Nonetheless, it is the potential for burkinis, specifically, to be allowed in swimming pools that has sparked debate in France.
The burkini was invented by Australian Aheda Zanetti, who put her design on the market on 2004 “The idea was to make a swimming costume for Muslim women and girls, or for someone who wanted to dress modestly, “, she told FRANCE 24. “I could see there was a market. There was nothing satisfactory for women and girls who wanted to do water sports.”
She hoped her design would lead to greater integration for Muslim women and others who did not feel comfortable in smaller swim wear, but in France the garment has become a long-standing catalyst for dispute.
In Grenoble, local politicians were quick to counter the mayor’s plans to allow burkinis in swimming pools. In May, the president of the Auvergne-Rhône-Alpes region, Laurent Wauquiez, accused the mayor of “submitting to Islamism” and threatened to cut grants to the town if the measure was passed.
Dozens of local officials have also signed appeals to cancel the town hall vote on the measure, which they say has been “imposed by minority groups with the sole objective of permanently testing the sensitivity of our institutions to religious symbols”.
At the heart of the debate is France’s laïcité (or secularism) laws that strictly separate the church from the state and give French authorities the power to ban religious symbols in public places.
Such laws are common: in 2004 a law banned the wearing of religious emblems in schools and colleges. But in recent years, accusations have grown that France uses the law to disproportionately target its Muslim population.
In 2010, France became the first European country to ban the full-face veil in public places. Today, The French Football Federation bans female players from wearing hijabs (scarfs which cover the hair) even though the international football governing body FIFA does not.
>> Muslim women footballers spar with French government on hijab ban in sport
‘Shameful and absurd’
The peak of anxiety over burkini-wearing in France came following two largescale attacks on French soil, carried out by Muslim extremists. In November 2015 in Paris coordinated attacks in bars, restaurants and a concert hall killed 137 people. Seven months later in July 2016, a truck driver deliberately drove into crowds celebrating Bastille Day on the Promenade des Anglais in Nice, killing 86 people.
In a climate of heightened fear and mistrust of the Muslim community, mayors in around 30 towns in France mobilised secularity laws to ban burkini-wearing on beaches in summer 2016 with fines of up to €38 for rule breakers.
France's then prime minister Manuel Valls came out in support of local mayors, calling the burkini “the expression of a political project, a counter society, based notably on the enslavement of women”.
Meanwhile Human Rights Watch declared the ban “shameful and absurd”, and images taken in August 2016 of police officers in Nice surrounding a woman at the beach with her children and demanding she remove her burkini sparked international outcry.
Height of absurdity: Nice police seem to force burkini-clad woman to remove it and fine her. https://t.co/rhHfOEQ5Dz pic.twitter.com/yQ4egCwjrq
August 24, 2016“The only women being excluded from beaches are Muslims wearing the veil,” Hanane Karimi, doctor of sociology at Strasbourg University and feminist, told FRANCE 24. “It’s segregation based on religious beliefs. It creates boundaries based on identity and strengthens racist discourse.”
'Wear what you want!'
Later in August 2016, France’s governmental legal regulator Le Conseil d’Etat rejected local governments right to ban burkinis, and in September Nice and other beaches lifted their burkini bans.
Nonetheless, the burkini is still seen as controversial by some. In May 2022, a survey run by French right-wing news channel Cnews found that 73 percent of people in France would prefer that burkinis were banned in swimming pools.
This is largely because they are seen as a religious symbol, rather than a swimming costume. “I get women, often older women, coming up to me asking if they can wear burkinis too because they don’t want to show their body” Taous says. “I say, of course you can. They are available for everybody to buy. You don't have to be a Muslim.”
Meanwhile, support for burkini-wearers has been quietly growing. In 2018, a rule change in Rennes municipal swimming pools authorised burkini-wearing.
In light of Grenoble’s proposed rule changes, more than 100 high profile feminist organisations, and feminists including Caroline De Haas and Alice Coffin, have publicly supported an open letter written by Alliance Citoyenne entitled 'In May wear what you want!'
Protesters from the Alliance Citoyenne were fined by police for wearing burkinis to the pool in 2020 and 2021, but are pleased to see the local authorities change their position. “We have hope that things might change in Grenoble on Monday,” Taous said. “We have our fingers crossed. And if they can change in Grenoble, they can change in other places in France too.”
Regardless of the result of Monday’s vote, the outcome looks set to cause a stir. Protests for and against the burkini are planned outside Grenoble’s municipal council building.
As the debate rages, Mayor Piolle has tried to calm tensions. “In Grenoble we are planning a change to swimming pool rules to ensure equality of access to public services, and the freedom to dress or undress,” he said in a tweet. “The burkini is a non-subject.”
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L'Humanité
À la découverte des explorateurs du XIXe siècle
ActuEXPOSITION À l’occasion du bicentenaire de la Société de géographie, la BNF a réuni 200 pièces rares.
Anna MussoQui étaient ces explorateurs européens du XIXe siècle qui sont partis à la recherche de cités perdues, des sources du Nil, du Niger ou encore de peuplades inconnues ? À l’occasion des deux cents ans de la Société de géographie, créée à l’époque pour « encourager les découvertes géographiques et accompagner les voyageurs dans leurs expéditions », la Bibliothèque nationale de France (BNF) consacre une exposition à ces figures connues et méconnues. Intitulée « Visages de l’exploration au XIXe siècle. Du mythe à l’histoire », elle présente carnets de notes et croquis, cartes et photographies, instruments de mesure, objets et spécimens collectés sur le terrain… Soit près de 200 pièces (provenant du fonds de la Société de géographie et de prêts du musée du Quai Branly, du Muséum national d’histoire naturelle, du musée de l’Armée et du musée Guimet). L’exposition offre un nouveau regard sur la curiosité savante et les découvertes. Le parcours proposé aux visiteurs met notamment en valeur les femmes exploratrices, les guides, les interprètes, les intermédiaires qui ont été les actrices et les acteurs invisibles des récits et de l’iconographie officiels de l’exploration européenne. Avec l’intention de casser l’image du « héros solitaire ». Et de confronter le mythe de l’exploration à la réalité du terrain. A. M.
Expositionsbnf France24 - World
Ukraine river ambush shows again Russian military is ‘not up to scratch’
Issued on: 13/05/2022 - 14:50
Sébastian SEIBT
The Ukrainian military demonstrated its prowess once again on Wednesday, when satellite images showed dozens of Russian tanks and armoured vehicles destroyed after failing to cross the Donets River. The episode cost the Russian military an entire battalion – the latest sign that Russia’s pivot to eastern Ukraine is not working as planned.
“Recently, I have accomplished a mission which made huge impact on Russian losses and completely screwed up their plans to encircle Lysychansk,” a Ukrainian military engineer calling himself Max wrote on Twitter on Wednesday, giving a blow-by-blow account of how his company pretty much wiped out an entire Russian battalion a few days previously.
The satellite photos of its aftermath have been a sensation around the world. They show tanks, armoured vehicles and other Russian military equipment destroyed and abandoned on the banks of the Donets River, which runs through eastern Ukraine from the Kharkiv region to the Donbas. The photos suggest the Russians lost between 25 and 30 armoured vehicles in this operation.
“These estimates seem realistic,” said Sim Tack, at analyst at US military consultancy Force Analysis, after verifying the satellite images.
“These images have been relayed so much because they’re so visually impressive and they allow us to see in a very palpable way the damage the Ukrainians are inflicting on the Russians.”
Strategic importance of rivers
The fighting took place in the Donbas region, more than 100 km north of Luhansk, Max wrote. On May 7, he found a place that looked suitable for a Russian attempt to cross the river using a floating bridge. He suggested his unit set up an ambush.
Max recounted the following day’s events on Twitter: “Artillery was ready. We have been able to confirm Russians mounted 7 parts of the bridge out of 8. Russians have even succeeded to move some troops and vehicles over the river. Combats started".
"In ~20 minutes after recon unit confirmed Russian bridge being mounted, HEAVY ARTILLERY engaged against Russian forces, and then aviation chipped in as well. I was still in the area, and I have never seen / heard such heavy combat in my life.”
>> Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk
After a day of intense fighting, the bridge was completely destroyed – leaving about 50 vehicles and an unknown number of ground troops with no prospect of retreat, at the mercy of enemy fire.
This extraordinary account on Twitter is “clearly a propaganda exercise, but that doesn’t mean it’s false”, said Jeff Hawn, an expert on Russian military issues and a non-resident fellow at US geopolitical research centre the New Lines Institute.
Ukraine and Russia have fought ferociously over rivers before. The Dnieper, Donets and other rivers form natural defences against the Russian army’s advance – not to mention the strategically pivotal Irpin near the capital, which the Ukrainians prevented the Russians from crossing several times during the battle for Kyiv.
Just like the fighting over the Irpin, the victory Max was celebrating held great strategic significance – principally because it “means the cities of Sieverodonetsk and Lyssychansk, located just to the south, will still be defended”, as Tack put it.
The place where Ukraine ambushed the Russians on the river is also “important for Russia from a logistical point of view”, added Nicolo Fasola, an expert on security in post-Soviet countries at Birmingham University.
“The Russians have a supply line close by and they’re trying to push the Ukrainians back as far as possible to secure it,” explained Glen Grant, a senior analyst at the Baltic Security Foundation. “So far they’ve failed and that makes the situation very difficult for them.”
Russian military ‘not up to scratch’
More broadly, the Ukrainian victory there signals a major setback for Moscow’s military strategy in eastern Ukraine. “The battle for control of the Donets River is a decisive theatre for the outcome of this war,” Tack said,
If the Russians manage to cross the Donets, they would find it a lot easier to encircle crucial cities in the Donetsk Oblast such as Sloviansk and Kramatorsk.
As things stand, “they’ve managed to cross at one single point far to the south, but they’re struggling to take advantage of it”, Hawn said,
Indeed, the Ukrainians concentrated their troops at this point in the river in order to contain the Russian advantage.
But as well as highlighting the Ukrainian military’s tactical acumen, the episode Max trumpeted underlines the sorry state of Russia’s military once more.
“It’s striking how hastily they tried to erect this crossing, even though it’s one of the most complicated military manoeuvres to perform,” Grant said. “Floating bridges have to be constructed quickly, at night to provide cover of darkness, with effective artillery support. Above all, it’s got to take the enemy by surprise. And none of that happened.”
The episode reinforces the fact that Russian soldiers’ training is “not up to scratch”, Hawn put it.
Amid Russia’s shambolic attempt to create a floating bridge, the Ukrainians showed yet again how eager they are to capitalise on their own strengths as well as Russia’s weaknesses: “They showed their ability to make the most of the few advantages they have – in terms of technology, knowledge of the terrain and likely access to US intelligence,” Fasola said.
>> How ‘Babushka Z’ became the unlikely icon of Russian propaganda
The Ukrainians should not get too carried away in rejoicing over this victory. “Russia’s failure at Severskiy Donets pontoon is likely to weaken their capacity to continue the offensive in the short term, but they will most likely try to bridge this river elsewhere,” said Aliyev Huseyn, an expert on the Ukraine-Russia conflict at Glasgow University. “They still retain offensive capacity in this area. As we have seen, they remain rather negligible of casualties as they are under severe pressures from the top command to get to the Lughansk administrative borders.”
But while this particular Ukrainian victory is unlikely to decide the ultimate outcome of the war, the destruction of an entire Russian battalion is “far from trivial” and will have a “significant impact” on future operations, Hawn said.
Ukraine’s victory means Russia has lost about 50 armoured vehicles used in its eastern Ukraine offensive. It will “diminish even more the morale of Russia’s already unhappy, demotivated soldiers”, Fasola said.
And the operation Max celebrated will only augment the morale of Ukrainian troops – showing how one man’s expertise and initiative was enough to nearly eliminate an entire Russian battalion.
This article was translated from the original in French.
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WAR IN UKRAINE
Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk
WAR IN UKRAINE
How ‘Babushka Z’ became the unlikely icon of Russian propaganda
PROFILE
God, church, Tsar: The world of Russian oligarch Malofeyev and his Western associates
Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
L'Humanité
Coraux, chimie et politique
ChroniqueSylvestre HuetAu départ, la chimie offre une crème solaire. À l’arrivée, elle tue les coraux. Et on sait désormais pourquoi. Ce qui offre plusieurs leçons. Reprenons… C’est une observation depuis au moins une décennie : lorsque des baigneurs enduits de crème solaire sont nombreux dans une baie, les coraux blanchissent et meurent plus qu’auparavant. Le composant chimique tueur avait été identifié, c’est l’oxybenzone, un filtre à ultraviolet très utilisé pour ces crèmes protégeant la peau humaine. Restait à comprendre comment il devenait si toxique pour certains organismes marins, car cela restait mystérieux.
C’est fait, relate un article paru dans Science (1). L’équipe de biologistes de Stanford University a montré expérimentalement, à l’aide d’une anémone de mer et d’un champignon vivant sur des coraux morts, comment la molécule de la crème solaire est modifiée par l’adjonction d’un glucose. Opérée par l’anémone, ou un partenaire symbiotique du corail, cette chimie fait d’une molécule capable de bloquer les UV son contraire : un photo-oxydant qui s’attaque à l’ADN sous l’effet des rayons solaires. En massacrant les partenaires symbiotiques des coraux, le phénomène contribue au blanchiment de ces derniers puis à leur mort sous l’effet de différents stress, comme les températures trop élevées dues au réchauffement climatique.
Plusieurs leçons peuvent être tirées de cette histoire. La plus immédiate ? La compréhension du phénomène permet de justifier l’interdiction de toute crème solaire comportant cette molécule, soit à l’usage en bord de mer soit à la fabrication. La plus profonde ? L’usage massif et diffus, et donc la dissémination inévitable, de produits issus de nos industries doit s’accompagner de la recherche prudente de leurs effets, lesquels peuvent survenir après des réactions chimiques et des interactions, parfois complexes, avec le vivant.
La plus politique ? Les entreprises privées qui développent et vendent ces produits pour en tirer profit ne vont pas volontairement les amputer pour financer cette recherche. Diminuer les risques suppose donc une recherche publique, libre et bien financée, qui intègre cet objectif, des instances de régulation des marchés imposant des cadres aux entreprises privées, voire une propriété publique de ces entreprises afin d’imposer des critères environnementaux dans les prises de décision de leurs directions. Un sujet pour électeurs et députés.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity
Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.
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By Valerie Hopkins
KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.
“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”
Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.
In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.
Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.
“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”
Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.
Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.
He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.
Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.
Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.
In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.
In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.
Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.
Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.
Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.
“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”
Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.
“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”
Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.
He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”
In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.
Russia-Ukraine War: Key Developments
U.S. aid. The Senate overwhelmingly approved a $40 billion aid package for Ukraine, bringing the total American investment in the war to $54 billion in just over two months. The measure is the latest proof of the bipartisan support on Capitol Hill for helping Ukraine fight Russia.
In Mariupol. Hundreds more Ukrainian fighters that had been in a steel plant in Mariupol surrendered to Russia. Ukrainian officials have said the fighters will be exchanged for Russian prisoners of war, but they have provided no details about the agreement.
NATO’s expansion. Turkey’s president, Recep Tayyip Erdogan, said he was determined to “say no to Finland and Sweden’s NATO membership,” pointing to the countries’ stance toward Kurdish militant groups he regards as terrorist organizations.
War crimes trial. A Russian soldier pleaded guilty in a Kyiv court to having shot a civilian. This is the first trial Ukraine has conducted for an act that could be considered a war crime since Russia launched its invasion.
A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.
When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.
“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”
In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.
While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.
Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”
He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.
In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.
“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.
In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.
“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”
And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.
“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”
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France24 - World
Replenishing US arms supplies a matter of ‘urgency’ amid huge shipments to Ukraine
Issued on: 14/05/2022 - 05:09
Tom WHEELDON
The US is expected to amplify its military assistance to Ukraine in the coming days as the Senate is anticipated to pass a bill giving Kyiv billions of additional weapons and military assistance. But the sheer extent of US arms donations has sharply reduced its own supplies – and analysts warn it will take time to replace a lot of this equipment.
Washington has sent more than $3.5 billion worth of arms since Russia invaded – including Javelin anti-tank missiles, shoulder Stinger anti-aircraft missiles, M777 howitzer artillery pieces, and the novel Switchblade and Phoenix Ghost kamikaze-like drone systems. Now the $40 billion bill the House passed on Tuesday will take all this military assistance to another level after its expected passage through the Senate.
The new package includes $6 billion for defence assistance including weapons and training; $8.7 billion to replenish supplies of US military equipment Ukraine has already received; and an extra $11 billion in the Presidential Drawdown Authority, which allows the White House to send emergency supplies without Congress’s green light. Much of the remaining money will go to non-military purposes like humanitarian assistance for refugees and economic help for Ukraine.
Concerns on Capitol Hill
The magnitude of these arms transfers to Ukraine has prompted questions about whether the US is depleting its stockpiles – especially given the need for contingency plans in case tensions with North Korea, Iran or even China spiral out of control.
Two senior House Armed Services Committee members have expressed concern about the US’s Stinger inventory running down. The Pentagon has not purchased any more of them in nearly two decades, while manufacturer Raytheon has warned it has finite supplies of the necessary parts.
The committee’s chairman, Washington Democrat Adam Smith, and its highest-ranking Republican, Mike Rogers of Alabama, wrote to Defence Secretary Lloyd Austin and Chairman of the Joint Chiefs of Staff Mark Milley in March, saying that there was an “urgency” to the Stinger inventory issue.
“I’ve been asking the DoD [Department of Defence] for almost two months for a plan to replenish our Stinger stockpile as well as our Javelin launch units,” Rogers told Associated Press in early May. “I worry that without a readily available replacement or fully active production lines, we could leave Ukraine and our NATO allies in a vulnerable position.”
‘We can double production every year’
“The US has sent about a third of its inventory of Javelins and Stingers; I did my own calculations and the DoD confirmed them,” said Mark Cancian, a former US Marine colonel and government expert on Pentagon budget strategy, now a senior adviser at the Center for Strategic and International Studies in Washington DC.
The US has sent a big proportion of its stocks of the two novel drone systems Switchblade and Phoenix Ghost, Cancian went on, saying that this is not unusual because they are relatively untested and Washington would like a clearer idea of how they work: “They’re new systems – they’re almost experimental – so it’s not surprising that we would have sent just about all of our inventory.”
“We haven’t sent a large number of the towed cannon M777 artillery system, but we don’t have a lot of spares; the 90 that we’ve given are about all of the inventory we have, so if we sent any more it seems we’d have to take them from reserve units – and that’s very sensitive,” Cancian continued.
Of all these weapons, the Javelin has earned the biggest symbolic importance. Indeed, Biden visited Lockheed Martin’s Javelin factory in Alabama at the start of the month as he made the case for the new military assistance package – praising the anti-tank missiles for “making a gigantic difference” for the Ukrainian military.
Cancian warned it will take some time for the US to replenish these supplies: “We’re building about 800 Javelins a year – with maybe another 200 going abroad in foreign sales – and we’ve sent about 5,500 to Ukraine. My guess is that we can probably double production every year. But there’s about a 24-month lag when increasing production – so it’s maybe another four or five years before we can rebuild our stocks.”
Historically, defence companies and their staff tend to make the necessary adjustments when an absolutely pressing need arises, noted Trevor Taylor, professorial research fellow in defence management at the Royal United Services Institute in London: “The companies themselves do this; the staff can make extra effort to boost their output, by moving to weekend working for example. People who work in that industry tend to recognise that they’re contributed national security, so they respond when national security imposes certain pressures. You could see that in Britain during the Falklands War, when the Union Jack went up at defence factories.”
‘We’re going to have to adapt’
The US has a rich history of ramping up its defence industry’s output when circumstances require it – most memorably when it entered the Second World War and threw its manufacturing might into the creation of a military machine.
However, analysts say it is much more difficult to boost defence production in the current economic context. Vexed by skills shortages, supply-chain crises and signs of overheating, today’s situation is a far cry from the aftermath of the Great Depression – which left the US economy with huge spare capacity for turbocharging military production.
The challenge is much bigger today than it was then, said Michael O’Hanlon, a senior fellow and director of research in foreign policy at The Brookings Institution in Washington DC: “It’s not just that defence contractors are having a hard time getting people working for Starbucks to work for them, it’s that the people working at Starbucks don’t have the skills needed; the US has a deficit of about 6 million people who have the skills necessary for the economy as a whole.”
“In theory the defence industry can resolve that problem by paying people more, by luring away well-trained workers that way,” O’Hanlon continued. But that would still leave the problem that the US defence sector “can’t generate the subcontractor base it should have at home, which has in many cases moved overseas, so that we’ve come to realise we’re too dependent on foreign supplies”.
For its part, the Pentagon is trying to iron out supply-chain issues, holding weekly meetings with defence companies to help them solve problems – finding new suppliers for elusive parts, for instance.
And the US military has lots of different weapons providing the same capabilities, Deputy Defence Secretary Kathleen Hicks pointed out to The Economist: “People walk around the street talking about Javelin, but the reality is that we’re providing our anti-tank systems,” she put it.
This factor allows the US the flexibility it needs to keep supplying Ukraine with weapons, Cancian said: “We still have to give Ukraine weapons and not endanger our security. We’re going to have to adapt what we give them. We can give them TOW anti-tank missiles instead of Javelins, we can give them older howitzers instead of newer ones, and our European allies can do the same.”
‘You’d hate to see us take away that option’
At the same time, in an increasingly unstable and unpredictable world – where the war in Ukraine is the most pressing among many defence and security challenges confronting the US – O’Hanlan said its military must ensure it keeps up its varied arsenal: “We’d have other means to shoot planes down than Stingers. But you’d hate to see us take away that option.”
The House Armed Services Committee’s Smith and Rogers are “correct” to worry about the US running down its inventories, O’Hanlon said. When people say that even though its stockpile is reduced, the US could be developing a new version of its four-decade-old Stinger system, for example, “it should not be a source of solace to hear that argument”, he argued.
“This is a question of some urgency; a question of what we can do in the next 12 to 14 months,” O’Hanlon concluded. “Nobody should feel like it’s an adequate response to say we’re producing new weapons systems, because – even if we already have skilled workers, even if it’s a capacity question as to one of technical know-how – it already takes about two years to do so.”
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War in Ukraine
Polish offer to donate MiG-29 jets to Ukraine takes US officials by surprise
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Live: EU ramps up military aid to Ukraine as diplomatic efforts intensify
UKRAINE CRISIS
US deploys more troops to eastern Europe amid Ukraine standoff
Valeurs Actuelles
Le cercle vicieux des médecins intérimaires
Moins de médecins, moins de malades, a-t-on pensé il y a quelques années. En leur rendant plus difficile d’obtenir un rendez-vous chez leur généraliste, les patients seraient incités à diminuer leur consommation excessive de soins médicaux. Bientôt, par la grâce de ces restrictions, le trou dans les comptes de la Sécurité sociale ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Pourtant, fort curieusement, la baisse du nombre de praticiens à grands coups de numerus clausus n’a pas empêché les gens de continuer à avoir besoin de soignants. Sauf que maintenant il n’y en a plus assez. Ce n’est pas une vraie surprise mais cela cause de vrais ennuis, et la pyramide des âges montre que ceux-ci ne sont pas près de s’arranger.
L’un des aspects qui concentrent beaucoup des effets pervers de la situation, tristement prévisible depuis plus de vingt ans, est celui des médecins remplaçants. À part peut-être Mère Teresa en son temps, ceux qui prennent soin des malades ont parfois besoin de prendre soin d’eux-mêmes. Non pas parce qu’ils formeraient une bande de rois fainéants, mais parce que le serment du médecin, qui figure en annexe du code de déontologie médicale et constitue une sorte de prolongement du serment d’Hippocrate, engage le médecin à déclarer : « Je veillerai à ma propre santé, à mon bien-être et au maintien de ma formation afin de procurer des soins irréprochables. »
Comme les maladies ne se mettent pas toujours en congés en même temps que le médecin, lorsque ce dernier doit s’absenter il a recours à un médecin remplaçant, qui n’a pas de cabinet à lui mais qui est au système de santé ce que l’huile est à l’engrenage : l’indispensable auxiliaire qui permet à la machine de continuer de tourner. Malheureusement, tels des rois Midas des temps modernes, en organisant la pénurie de médecins, les gouvernements successifs ont changé cette huile en or, et à l’instar du fameux récit mythologique cette transmutation ne s’est pas faite pour le meilleur mais pour le pire.
au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet
Par un mécanisme de marché qui évoque plutôt la loi de la jungle, les trop rares médecins remplaçants sont devenus les rois de la place, même hors déserts médicaux, au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet. Il y a vingt ans, la rétrocession accordée à un remplaçant pouvait être de 70 % (en clair : 70 % du chiffre d’affaires réalisé pendant son remplacement lui revenait). L’on est passé ensuite à 80 %. À présent, 85 % est en passe de devenir la nouvelle norme, et rien ne semble pouvoir stopper la tendance haussière. Atteindre 100 % n’est pas encore la règle mais n’est déjà plus si rare.
Voilà bien des problèmes de riches, diront certains. Les médecins sont loin d’être au plus bas de la pyramide des revenus, ils peuvent bien donner un peu ! Problèmes médicalo-médicaux, renchériront d’autres, qui se demanderont ce que ça peut bien faire au citoyen lambda que des médecins donnent trop ou pas assez à d’autres médecins.
Ami lecteur, sans aller jusqu’à dire comme le Dr Knock que tout bien portant est un malade qui s’ignore, reconnaissons que nous sommes tous appelés à avoir un jour besoin de soins. Et donc, si, quelles qu’en soient les raisons, l’organisation du système de santé conduit à la réduction de l’offre, tout le monde en pâtit.
La position excessivement dominante des remplaçants sur le marché des soins les encourage à se vendre au plus offrant, que ce soit à d’autres médecins ou à des collectivités qui subissent les ravages des déserts médicaux. Ces dernières en sont réduites à signer des contrats de plus en plus léonins pour faire venir des praticiens de moins en moins impliqués. Or si les remplaçants continuent à être courtisés ainsi, ils seront de moins en moins enclins à faire les efforts nécessaires pour que l’offre de soins se maintienne à un niveau acceptable.
Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur.
Entendons-nous bien : il n’est pas question ici de prétendre que les médecins remplaçants seraient davantage prédisposés au tempérament de mercenaire que le reste de la population. Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur. Il est devenu parfois si difficile de faire face que des praticiens installés en sont désormais à renoncer à chercher des remplaçants, préférant fermer leur cabinet le temps de leur absence plutôt que de se mettre en quête d’une si coûteuse arlésienne.
Que faire ? Parmi les pistes de réflexion, il y a celle des contrats de remplacement. Il serait souhaitable que ceux-ci soient davantage encadrés, de manière à éviter que sous la pression exercée par les circonstances ils s’alignent encore et toujours sur le moins-disant en termes d’investissement individuel. Par exemple, un seuil de rétrocession fixe (ou compris entre certaines limites) pourrait permettre de limiter les risques de “débauchage”. Et il conviendrait de réfléchir à instituer des clauses plus précises, qui dissuadent les annulations intempestives. Aujourd’hui, en effet, rien n’empêche vraiment un remplaçant de renoncer au dernier moment, par simple convenance, à un contrat pourtant signé en bonne et due forme. Seule sa conscience professionnelle peut le retenir de laisser tomber les patients qui lui avaient été confiés et ne pourraient peut-être pas sans dommage attendre le retour de leur médecin référent.
Bien sûr, on ne réglera pas ces questions d’un coup de baguette magique, et encore une fois il n’est pas question de faire porter le chapeau de tous les problèmes aux seuls médecins remplaçants, indispensables au système et dont beaucoup font leur travail avec dévouement pour le bien de tous. Il reste que les problèmes posés par l’organisation actuelle devront absolument être traités dans les débats à venir sur les évolutions nécessaires de notre système de santé, pour faire en sorte que l’idéal de carrière de nos jeunes docteurs ne se rétrécisse pas à celui d’ intermittents de la médecine.
* Asclépios est médecin généraliste.
France24 - Monde
À Matignon, Élisabeth Borne au défi de la "planification écologique"
Publié le : 17/05/2022 - 18:09
Grégoire SAUVAGE
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Nommée Première ministre lundi, Élisabeth Borne sera en charge de la "planification écologique", un concept emprunté à la gauche, sur toutes les lèvres depuis l'entre-deux-tours de la présidentielle. Comment va fonctionner cette planification à la française ? Est-elle en mesure d'accélérer la transition écologique en France ? Éléments de réponse.
Promise par Emmanuel Macron pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, c'est désormais à Élisabeth Borne de mettre en musique la "planification écologique", un concept désignant une coordination des politiques publiques en vue d'atteindre des objectifs environnementaux sur le temps long.
Cette idée, évoquée pour la première fois en 2008, a été empruntée à Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise (LFI), lui-même inspiré par la planification industrielle décidée en URSS dès les années 1920 puis celle menée en France au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Dès sa prise de fonction, lundi 16 mai, la nouvelle Première ministre a assuré qu'il fallait "agir plus vite et plus fort" face au "défi climatique et écologique" en suivant "la nouvelle méthode voulue par le président de la République".
Cette "nouvelle méthode" pourrait se résumer en une phrase : faire de Matignon la tour de contrôle des politiques publiques en matière d'environnement. Son rôle : assurer la cohérence des réformes engagées et superviser la transition écologique en impliquant les entreprises et les acteurs publics.
Pour mener à bien ce vaste chantier, Élisabeth Borne sera épaulée par deux nouveaux ministres délégués : l’un chargé de la planification énergétique, l’autre de la planification écologique territoriale, en plus du ministre de l'Environnement.
En ligne de mire du nouveau gouvernement : la neutralité carbone à atteindre d’ici à 2050 grâce à la rénovation thermique des logements, des investissements massifs dans les énergies renouvelables ou encore la préservation de "puits de carbone" comme les forêts.
Du Plan à la planification écologique
Dans l'imaginaire collectif français, la planification évoque invariablement l'époque du Commissariat général du Plan. Tout sauf écologique, l'institution avait pour but de reconstruire une économie française dévastée par la Seconde Guerre mondiale en fléchant des investissements vers des secteurs jugés prioritaires.
Pas question d'appliquer la planification hyperdirigiste de l'après-guerre, symbole de la centralisation du pouvoir en France, dans le contexte actuel. Cependant, cette planification peut "être une source d'inspiration pour la concertation et la coordination des acteurs privés et publics", relève Wojtek Kalinowski, codirecteur de l'Institut Veblen, un cercle de réflexion français. "C'est une référence historique utile, même si le défi est bien différent aujourd'hui", nuance le spécialiste de la transition écologique en Europe.
En effet, la planification écologique ne se résume pas à des objectifs de croissance à atteindre par secteur. De nombreux paramètres entrent en ligne de compte, comme l'acceptabilité sociale ou encore la cohérence de l'action publique en matière d'environnement. "Sur la biodiversité, c'est très frappant. L'État français édicte des objectifs mais fait tout pour ne pas les atteindre”, assure Wojtek Kalinowski.
>> À lire aussi : "'L'Affaire du siècle' : première 'historique' ou jugement symbolique ?"
En septembre 2020, le gouvernement avait notamment été épinglé par le Conseil économique social et environnemental (Cese) pour ses résultats médiocres malgré le vote d'un loi ambitieuse "pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages", adoptée quatre ans plus tôt.
Parole publique recherche crédibilité
Alors que les ministres successifs chargés de l'Environnement ont perdu de nombreux arbitrages contre Bercy ou le ministère de l'Agriculture, confier la "planification écologique" à la cheffe du gouvernement apparaît comme étant "la meilleure solution", assure auprès de l'AFP Sébastien Treyer, patron de l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).
En Allemagne, "le ministre de l'Économie [Robert Habek, NDLR] est aussi en charge du climat", avec rang de vice-chancelier, élevant la neutralité carbone au rang de "stratégie économique de l'Allemagne", rappelle l'expert.
Cependant, la planification ne peut être réduite à une question "d'organigramme", prévient Wojtek Kalinowski. Le spécialiste de la transition écologique insiste sur l'importance de la crédibilité de la puissance publique pour atteindre des objectifs à moyen et long termes, citant l'exemple de la Suède.
> À voir : "La Suède, reine du traitement des déchets"
Dans ce pays scandinave, qui possède l'un des meilleurs bilans en Europe en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le concept de planification écologique n'existe pas. "La spécificité de la Suède, c'est d'avoir une culture de la gouvernance publique dans laquelle les décisions sont ancrées dans le temps et font consensus. Par exemple, en matière de fiscalité verte, on donne un cap et on s'y tient”, note l'économiste.
Un esprit de suite qui s'illustre notamment avec l'emblématique taxe carbone mise en place dès les années 1990. Cet impôt, qui touche tous les combustibles fossiles, a été progressivement relevé, permettant aux entreprises suédoises d'anticiper le changement. Difficile d'en dire autant du cadre réglementaire français qui ne cesse d'évoluer, fragilisant la parole publique en matière de transition écologique.
>> À lire aussi : "Jour du dépassement en France : 'Ce quinquennat commence dans le rouge'"
Selon Wojtek Kalinowski, le modèle suédois pourrait donc servir à infuser une nouvelle culture de l'action publique, soucieuse de son impact sur le long terme et valorisant la mise en cohérence à tous les échelons administratifs. "Un travail long et fastidieux", reconnaît l'expert. Mais sans cet effort, le risque est élevé de voir la "planification écologique" réduite à un simple slogan politique.
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Elisabeth Borne, une fidèle d'Emmanuel Macron issue de la gauche à Matignon
La chronique de l’éco
France : les grands chantiers économiques du gouvernement d'Elisabeth Borne
Remaniement
Messages de soutien, critiques acérées : les réactions à la nomination d’Élisabeth Borne
L'Humanité
Après sept jours en mer, 471 migrants rescapés
Antoine PoncetÀ bord du navire de Médecins sans frontières, les scènes de liesse donnent la mesure de l’événement. Ce mercredi, après sept jours d’attente en Méditerranée, 471 migrants ont pu débarquer dans le port d’Augusta, en Italie. Quelques heures plus tôt, l’ONG alertait sur Twitter : « Malgré nos demandes (auprès des autorités italiennes -- NDLR) d’un endroit sûr pour débarquer, nous en sommes au septième jour d’attente en mer. On se rapproche de la moyenne de huit jours et demi d’attente, lorsque les activités de recherche et de sauvetage faisaient l’objet de persécutions. » Les images diffusées par Médecins sans frontières au cours des derniers jours sont éloquentes. On pouvait y voir les 471 rescapés entassés à bord. Les migrants avaient pris le large sur des embarcations de fortune et ont été secourus au large de la Libye et de Malte. Les pénuries de nourriture en Afrique du Nord risquent de contraindre de plus en plus de personnes à ces traversées désespérées.
migrants France24 - Monde
Avec "Tirailleurs" et "Les Harkis", Cannes plonge dans le passé colonial de la France
Publié le : 19/05/2022 - 22:18
David RICH
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Présentés en ce début de Festival de Cannes, les films "Tirailleurs" et "Les Harkis" abordent le sort des Africains enrôlés dans l’armée française, lors de la Première Guerre mondiale et de la guerre d’Algérie. Deux films historiques qui ont comme point commun d’explorer les complexités de la guerre, sans manichéisme.
C’est l’un des grands thèmes de cette 75e édition du Festival de Cannes. Le sujet ô combien délicat de la colonisation française s’invite sur la Croisette à travers deux films, projetés en avant-première mercredi soir et jeudi matin. "Tirailleurs", de Mathieu Vadepied, avec Omar Sy, aborde le sort des soldats africains enrôlés dans l’armée française lors de la Première Guerre mondiale.
"Les Harkis", de Philippe Faucon, raconte pour sa part l’abandon des Algériens qui se sont battus pour la France contre le FLN (Front de libération nationale) durant la guerre d’Algérie (1954-1962). Deux films qui questionnent le passé trouble de la colonisation à travers des histoires intimes, sans fioritures, ni manichéisme.
Des projets de longue haleine
Présenté en ouverture de la section Un certain regard, "Tirailleurs" a été longuement ovationné, mercredi 18 mai. "Ce film veut dire plein de choses pour moi. On n’a pas la même mémoire mais on a la même histoire", a expliqué Omar Sy, coproducteur du projet.
Durant la Grande Guerre, quelque 200 000 soldats d’Afrique subsaharienne issus des colonies françaises, communément appelés "tirailleurs sénégalais", ont été envoyés au front, aux côtés des poilus en métropole. Alors que 30 000 d’entre eux sont morts au combat, nombre de survivants sont revenus blessés ou estropiés, sans jamais obtenir de reconnaissance de la France.
Pour le réalisateur, Mathieu Vadepied, "Tirailleurs" est le résultat d’un long processus de réflexion. Une idée née en 1998 avec la mort du dernier tirailleur sénégalais, Abdoulaye Ndiaye, à l’âge de 104 ans. Il avait été enrôlé de force en 1914. "L’ironie du sort est qu’il est mort la veille du jour où il devait recevoir la Légion d’honneur promise par le président de la République, Jacques Chirac", souligne Mathieu Vadepied.
Philippe Faucon, réalisateur du film "Les Harkis", a, lui aussi, longuement réfléchi à son sujet. "La guerre d'Algérie est pour moi une question obsédante. Je suis né à cette période, de parents qui l'ont vécue et qui en ont été très affectés", souligne le cinéaste, qui avait déjà abordé ce chapitre historique dans son film "La Trahison", en 2005.
Son nouveau long métrage s’attache à décrire le parcours d’une troupe de harkis, depuis leur recrutement au sein de l’armée française jusqu’à l’indépendance de l’Algérie en 1962. Après le départ de la France, plusieurs dizaines de milliers d’entre eux, considérés par la population comme des traîtres, ont été assassinés en Algérie. D'autres ont été rapatriés en France dans des conditions déplorables, malgré la promesse du président Charles de Gaulle de ne jamais abandonner ceux qui se sont battus pour la France.
Des destins individuels face à la guerre
Si le film de Philippe Faucon accorde une large part de son récit aux opérations militaires, le réalisateur considère avant tout son film comme une histoire humaine. "C'est une histoire d'hommes pris dans la guerre, de personnages en prise avec des choses fortes mais qui ont peu de possibilités de les exprimer."
Deux de ses personnages, Salah et Kaddour, rejoignent l’armée française sans conviction, pour nourrir leurs familles. Un choix qui va provoquer chez eux des sentiments ambivalents, vis-à-vis de la France, dont ils doutent du soutien, mais aussi des villageois qui les perçoivent désormais comme une menace. Leur colonel, Pascal, est lui aussi tiraillé entre sa hiérarchie militaire, qui souhaite plier bagage, et ses troupes, qu’il ne peut se résoudre à abandonner.
Comme dans "Les Harkis", les personnages de "Tirailleurs" font face à des dilemmes cruciaux. Bakary Diallo, le personnage incarné par Omar Sy, a choisi de rejoindre l’armée française pour sauver son jeune fils, enrôlé de force. Mais ce dernier est tiraillé entre la volonté de son père de déserter pour rentrer au pays et l’attrait d’une carrière militaire qu’il sent à portée de main.
"Plutôt que d’apporter un regard documentaire, j’ai souhaité, par la fiction, par l’incarnation, essayer de toucher les gens qui ne connaissent pas cette histoire", explique Mathieu Vadepied. "Il s’agissait pour moi d’inscrire un récit intime dans un contexte historique plus large, plus grand."
Des films sans fioritures pour susciter le débat
Dans le traitement de leurs sujets respectifs, les deux longs métrages arborent une esthétique sobre, qui contraste avec les gros moyens habituellement déployés pour produire des films de guerre. "Mon but était d’obtenir quelque chose de très artisanal et intime... sans effets grandiloquents, travellings, ni drones", indique Mathieu Vadepied, estimant pouvoir ainsi coller au plus près à l’histoire de ses personnages.
Philippe Faucon explique quant à lui que la forme de son film reflète un choix artistique mais aussi des contraintes budgétaires. "Nous avions un temps de tournage restreint pour des raisons économiques. Nous avons été obligés de travailler avec concision et en étant très sélectifs en tournant nos plans et nos séquences. Mais le choix de la simplicité est aussi un choix délibéré. Nous souhaitions raconter cette histoire sans recherche d’effets ni d’émotions forcées."
Loin du sensationnalisme qui contribue parfois à glorifier la guerre, "Les Harkis" et "Tirailleurs" cherchent l’authenticité de récits inscrits dans une époque douloureuse. Leurs deux réalisateurs espèrent ainsi susciter le débat et contribuer à modifier le regard sur ces pages de l’Histoire, encore aujourd’hui si difficiles à tourner.
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Cannes 2022
Tom Cruise électrise la Croisette et offre à ses fans une "journée surréaliste et merveilleuse"
CANNES 2022
Coup d'envoi du Festival de Cannes dans une ambiance de fête et d'espoir
LE FIL DU 17 MAI
Volodymyr Zelensky s'exprime en direct au Festival de Cannes
L'Humanité
Géopolitique. Joe Biden cherche l’étincelle sur le front chinois
ActuLes mises en garde se multiplient envers Pékin. Alors que la guerre se poursuit en Ukraine, le président états-unien entame une tournée en Asie afin de resserrer les rangs. À Tokyo, il mènera une réunion du Quad, qu’il cherche à constituer en Otan bis.
Lina SankariJoe Biden court désormais deux lièvres à la fois. Depuis le lancement de l’offensive russe contre l’Ukraine, le président états-unien jouait la retenue sur le front chinois, pourtant défini à Washington comme la grande priorité géostratégique de ce siècle. Après une première phase où la Maison-Blanche semblait laisser l’initiative aux pays européens contre Moscou, elle a finalement repris le leadership, ressuscité l’Otan et ressoudé le Vieux Continent derrière elle à grand renfort de livraisons d’armes et de sanctions économiques. Cette victoire stratégique était cependant ternie par le non-alignement de certains alliés, dont l’Inde, qui, depuis le début de la guerre, s’abstient lors de votes majeurs au Conseil de sécurité de l’ONU ou au Conseil des droits de l’homme. L’heure est donc venue de resserrer les rangs. Hier, Joe Biden a entamé une tournée en Corée du Sud et au Japon pour réaffirmer l’influence de son pays dans la zone indo-pacifique.
L’étape tokyoïte sera marquée par une réunion du Quad (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité), qui regroupe pour l’heure les États-Unis, l’Inde, le Japon et l’Australie. Le but demeure la constitution d’une Otan bis dont le combat serait exclusivement tourné vers l’endiguement de la Chine. « Il n’y a pas de tension entre le fait d’accorder du temps, de l’énergie et de l’attention à l’Europe et le fait d’accorder du temps, de l’énergie et de l’attention à l’Asie. Nous pensons que ces deux aspects se renforcent mutuellement », insiste le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan. Avant son départ pour l’Asie, le président états-unien devait d’ailleurs recevoir, à Washington, la première ministre suédoise, Magdalena Andersson, et le président finlandais, Sauli Niinistö, dont les nations ont récemment fait acte de candidature à l’Otan.
Le concept flou de « sociétés ouvertes »
Dans le droit fil du Sommet pour la démocratie tenu en décembre 2021 sous l’égide des États-Unis et visant en premier lieu à coaliser contre la Chine, l’idée est d’ « affirmer l’image de ce que le monde pourra être si les démocraties et les sociétés ouvertes se rassemblent pour dicter les règles du jeu », explique en outre Jake Sullivan. Ce concept flou de « sociétés ouvertes » renvoie d’abord à Taïwan. Le 14 mai, le directeur de la CIA, Bill Burns, l’assurait : « Les dirigeants chinois suivent attentivement les leçons qu’ils peuvent tirer de l’Ukraine concernant leurs propres ambitions et Taïwan. » En clair, les difficultés de la Russie et le front uni américano-européen doivent servir de mise en garde à la Chine, qui n’a jamais abandonné l’idée d’une réintégration dans son giron de l’île séparatiste. « Nous pensons que ce message sera entendu à Pékin », appuie Jake Sullivan. État de facto depuis 1949, Taïwan n’est toutefois pas reconnu comme tel par les Nations unies en vertu du principe d’une « Chine unique ». Il y a un an, le conseiller à la sécurité disait son pays « ouvert à une compétition rude ». Le moment semble venu.
joe bidenÉtats-UnisasieChine France24 - Monde
L'Ukraine au cœur du prochain Forum économique mondial de Davos
Publié le : 20/05/2022 - 10:52
FRANCE 24
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Le Forum économique mondial doit se tenir à Davos en Suisse du 22 au 26 mai avec un ordre mondial bouleversé par la pandémie de Covid-19, mais aussi la guerre en Ukraine, depuis sa tenue en janvier 2020. La Russie a été bannie de cette édition 2022.
Les élites politiques et économiques mondiales font leur retour à Davos, du 22 au 26 mai, après deux années de pause pour cause de pandémie. Un rendez-vous international qui sera largement dominé cette année par la guerre en Ukraine.
La dernière réunion en présentiel du Forum économique mondial (WEF) dans la station de ski suisse remonte à janvier 2020. On commençait à s'y inquiéter d'une mystérieuse maladie apparue en Chine, mais en se passionnant davantage pour les passes d'armes entre le président américain, Donald Trump, et la militante pour le climat, Greta Thunberg.
Depuis, le Covid-19 s'est répandu à travers toute la planète, secouant l'économie mondiale. Trump a échoué à se faire réélire face à Joe Biden. La chaîne logistique mondiale s'enraye, l'inflation s'emballe. Et la Russie a envahi l'Ukraine.
Une résurgence de la pandémie a empêché l'édition 2022, intitulée "L'histoire à un tournant décisif", de se tenir comme d'habitude sous la neige en janvier. Mais elle est pour le fondateur du WEF, Klaus Schwab, celle "qui arrive au moment le plus opportun et la plus importante" depuis la création du forum, il y a plus de 50 ans.
Une délégation ukrainienne mais pas de Russes
"L'agression de la Russie (...) sera vue dans les livres d'histoire comme l'effondrement de l'ordre né après la Seconde Guerre mondiale et la guerre froide", a-t-il estimé, lors d'un briefing cette semaine, assurant que Davos ferait tout son possible pour soutenir l'Ukraine et sa reconstruction.
Le président ukrainien, Volodomyr Zelensky, sera, lundi, le premier chef d'État à faire un discours, en visioconférence. Nombre de responsables politiques ukrainiens feront le voyage en personne. On ne verra pas, en revanche, les habituels contingents de participants russes.
Exclure les Russes était "la bonne décision", selon le président du WEF, Borge Brende. "Nous espérons néanmoins que la Russie prendra un autre chemin (...) dans les années à venir, pour respecter la charte de l'ONU et ses obligations internationales."
Absence de Joe Biden et de Xi-Jinping
Si l'ombre de la guerre en Ukraine va planer sur toute la réunion, le programme annonce aussi des débats sur des sujets allant du changement climatique à la flambée des prix de l'énergie et des craintes de crise alimentaire mondiale, en passant par les inégalités entre les sexes, le football ou le métavers.
Mais Davos est surtout réputé pour les discussions qui s'y organisent en marge du programme officiel. Avec de grands moments, comme les premières rencontres ministérielles entre les deux Corées en 1989, ou des discussions entre Frederik De Klerk, le président de l'Afrique du Sud de l'apartheid, et le dissident d'alors Nelson Mandela.
"La diplomatie discrète que (...) permet le forum est l'une des choses qui est vraiment au cœur du forum, et que Klaus Schwab considère comme son plus grand accomplissement", indique à l'AFP Adrienne Sorbom, professeure de sociologie à l'université de Stokholm et co-autrice d'un livre sur le forum.
Quelque 2 500 participants sont encore annoncés cette année, dont nombre de chefs d'entreprise et plus de 50 chefs d'État et de gouvernement. L'affiche compte notamment le nouveau chancelier allemand, Olaf Scholz, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, ou l'émissaire américain pour le climat, John Kerry, mais pas de grande star comme un président chinois ou américain.
Avec AFP
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La semaine de l'éco
Forum économique mondial de Davos : l'Afrique face à la crise du Covid-19
Forum de Davos : Xi Jinping met en garde contre "une nouvelle guerre froide"
Taxe Gafa : la France et les États-Unis trouvent un "cadre global commun"
France24 - World
Oklahoma passes bill banning almost all abortions with few exceptions
Issued on: 20/05/2022 - 03:06
NEWS WIRES
Oklahoma lawmakers on Thursday approved a bill prohibiting all abortions with few exceptions, and providers said they would stop performing the procedure as soon as the governor signs it in the latest example of the GOP’s national push to restrict access to what has been a constitutional right for nearly a half century.
Oklahoma lawmakers this year already passed a half-dozen anti-abortion measures, and while abortion providers across the country have been bracing for the possibility that the U.S. Supreme Court's new conservative majority might further restrict the practice, that has especially been the case in Oklahoma and Texas.
Two of Oklahoma's four abortion clinics already stopped providing abortions after the governor signed a six-week ban earlier this month, and an attorney for the two other independent clinics said Thursday they will no longer offer services once the bill is signed. The bill is likely to reach Gov. Kevin Stitt's desk early next week, and the first-term Republican running for reelection has already said he would sign any anti-abortion bill the Legislature sends to him. It would take effect immediately after he signs it.
“This bill could go into effect at any time, and once it does, any person can sue the clinic, the doctors, anyone else who is involved in providing an abortion in Oklahoma," said Rabia Muqaddam, an attorney for the Center for Reproductive Rights, which is representing Oklahoma clinics in legal challenges against several proposed new anti-abortion laws.
The bills are part of an aggressive push in Republican-led states across the country to scale back abortion rights. It comes on the heels of a leaked draft opinion from the nation's high court that suggests justices are considering weakening or overturning the landmark Roe v. Wade decision that legalized abortion nearly 50 years ago.
The bill by Collinsville Republican Rep. Wendi Stearman would prohibit all abortions, except to save the life of a pregnant woman or if the pregnancy is the result of rape or incest that has been reported to law enforcement.
“Is our goal to defend the right to life or isn't it?" Stearman asked her colleagues before the bill passed on a 73-16 vote, mostly along party lines.
The bill specifically authorizes doctors to remove a “dead unborn child caused by spontaneous abortion," or miscarriage, or to remove an ectopic pregnancy, a potentially life-threatening emergency that occurs when a fertilized egg implants outside the uterus, often in a fallopian tube and early in pregnancy.
With all of the state's abortion clinics expected to stop offering services, it's not clear where a woman who qualified under one of these exemptions would go to get an abortion because providers say many doctors would be afraid of running afoul of the law.
The bill also does not apply to the use of Plan B, other morning-after pills or any type of contraception.
Because the bill defines an “unborn child" as a human fetus or embryo in any stage of gestation from fertilization until birth, it is not expected to apply to in vitro fertilization, which is when eggs are fertilized in a lab before being transferred into a woman's uterus, said Dr. Eli Reshef, an Oklahoma City fertility specialist.
“(The bill) does not criminalize what we do," Reshef said. “No matter one's position on abortion, we are not concerned about the bill harming our particular profession."
The bill is one of at least three anti-abortion bills sent this year to Stitt. Another abortion bill similar to a Texas bill passed last year that prohibits the procedure after cardiac activity can be detected in the embryo, which experts say is about six weeks, already has taken effect and has already dramatically curtailed the practice in Oklahoma. Another bill set to take effect this summer would make it a felony to perform an abortion, punishable by up to 10 years in prison. That bill contains no exceptions for rape or incest.
“At this point, we are preparing for the most restrictive environment politicians can create: a complete ban on abortion with likely no exceptions," said Emily Wales, interim president and CEO of Planned Parenthood Great Plains, which stopped providing abortions at two of its Oklahoma clinics after the six-week ban took effect earlier this month. “It’s the worst-case scenario for abortion care in the state of Oklahoma."
Like the Texas law, the Oklahoma bill would allow private citizens to sue abortion providers or anyone who helps a woman obtain an abortion. After the U.S. Supreme Court allowed that mechanism to remain in place, other Republican-led states sought to copy Texas’ ban. Idaho’s governor signed the first copycat measure in March, although it has been temporarily blocked by the state’s Supreme Court.
After Texas passed its bill last year, there was a dramatic reduction in the number of abortions performed in that state, with many women going to Oklahoma and other surrounding states for the procedure.
There are legal challenges pending in Oklahoma to both the bill to criminalize abortion and the six-week Texas ban, both of which could still be halted, but the courts have so far failed to do so.
The number of abortions performed each year in Oklahoma has declined steadily over the last two decades, from more than 6,200 in 2002 to 3,737 in 2020, the fewest in more than 20 years, according to data from the Oklahoma State Department of Health. In 2020, before the Texas law was passed, about 9% of the abortions performed in Oklahoma were women from Texas.
In the first four months after Texas’ law took effect last September, abortions at clinics in the state dropped an average of 46% compared to the same span the year prior. But studies also found a sharp increase in the number of Texas women who were ordering abortion pills by mail and traveling out of state for abortions.
(AP)
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US Republicans block Senate bill to protect access to abortion
Thousands take to streets across US to support abortion rights
Perspective
US abortion rights under threat: 'This is going to lead to a lot more deaths'
Valeurs Actuelles
Luc Montagnier, prix Nobel de médecine, est décédé à 89 ans
La mairie de Neuilly a confirmé le décès du professeur Luc Montagnier, mardi 8 février, relaie Le Monde. Mondialement connu avoir identifié le virus du Sida, il était depuis quelques années régulièrement critiqué par ses pairs pour des prises de position. Formé à la faculté des sciences de Paris, il avait intégré l’institut Pasteur où il avait créé en 1972 l’unité d’oncologie virale. En 1983, il avait découvert le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) avec Jean-Claude Chermann et Françoise Barré-Sinoussi. A l’époque, on parlait de LAV (Lymphadenopathy-Associated Virus).
Prix Nobel et papaye fermentée
Pendant 11 ans, la paternité de cette découverte a été contestée par une équipe américaine. Mais le rôle de l’institut Pasteur a été reconnu en 1994. Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi ont obtenu le prix Nobel en 2008 pour cette découverte. Mais par la suite, le Français a enchaîné les déclarations contestées. Il a assuré qu’une alimentation saine ou un bon système immunitaire pouvaient protéger du Sida, défendu la théorie de la mémoire de l’eau (jamais prouvée et soupçonnée de reposer sur une fraude scientifique), affirmé que les troubles autistiques ont une origine bactérienne, ou encore vanté les mérites de la papaye fermentée contre le VIH ou la maladie de Parkinson. Autant de positions qui n’ont jamais été validées par la communauté scientifique.
Il avait également pris position en 2017 contre la vaccination obligatoire des enfants, relayant la thèse d’un rôle dans la mort subite du nourrisson, rappelle Le Monde. Ce qui avait conduit une centaine d’académiciens de médecine à dénoncer « des messages dangereux pour la santé, au mépris de l’éthique qui doit présider à la science et à la médecine ». Durant la crise du Covid-19, il avait relayé la théorie, déjugée et retirée par ses auteurs, d’un coronavirus créé artificiellement à partir du virus du Sida, s’attirant une nouvelle fois les critiques de ses pairs.
France24 - World
Boeing's capsule encounters propulsion issues on way to International Space Station
Issued on: 20/05/2022 - 06:12
NEWS WIRES
American aerospace giant Boeing's Starliner capsule was heading for the International Space Station Thursday, in a critical uncrewed test flight that followed years of failures and false starts.
The spacecraft encountered some propulsion troubles early in its journey, with two thrusters responsible for orbital maneuvering failing for unclear reasons -- but NASA officials said the mission remained on track.
The Orbital Test Flight 2 (OFT-2) mission blasted off at 6:54 pm Eastern Time (2254 GMT) from the Kennedy Space Center in Florida, with the spaceship fixed atop a United Launch Alliance Atlas V rocket.
Its success is key to repairing Boeing's frayed reputation after the first bid, back in 2019, failed to dock with the ISS due to software bugs -- one that led to it burning too much fuel to reach its destination, and another that could have destroyed the vehicle during re-entry.
A second try was scheduled in August of last year, but Starliner was rolled back from the launchpad to address sticky valves that weren't opening as they should, and the capsule was eventually sent back to the factory for fixes.
At a post-launch press conference, senior NASA official Steve Sitch said: "Overall, the spacecraft is doing really well," but he also flagged two anomalies that engineers were now working to understand.
The first was that two out of 12 orbital maneuvering and attitude control (OMAC) thrusters located on Starliner's aft side had initially fired but then shut down, forcing a third to take up their slack.
The second issue was that a device known as a sublimator responsible for cooling the spacecraft was initially slow to get started.
NASA is looking to certify Starliner as a second "taxi" service for its astronauts to the space station -- a role that Elon Musk's SpaceX has provided since succeeding in a test mission for its Dragon capsule in 2020.
Seeking redemption
Both companies were awarded fixed-price contracts -- $4.2 billion to Boeing, and $2.6 billion to SpaceX -- in 2014, shortly after the end of the Space Shuttle program, during a time when the United States was left reliant on Russian Soyuz rockets for rides to the orbital outpost.
Boeing, with its hundred-year history, was considered by many as the sure shot, while then-upstart SpaceX was less proven.
In reality, it was SpaceX that rocketed ahead, and recently sent its fourth routine crew to the research platform -- while Boeing's development delays have cost the company hundreds of millions of dollars.
Starliner should dock with the ISS about 24 hours after launch, and deliver more than 500 pounds (226 kilograms) of cargo, including food and provisions such as clothes and sleeping bags for the current crew on the station.
Its sole passenger is a mannequin named Rosie the Rocketeer -- a play on the World War II campaign icon Rosie the Riveter -- whose job is to collect flight data with her sensors in order to learn what human astronauts would experience.
"We are a little jealous of Rosie," said NASA astronaut Mike Fincke, who is expected to be among the first crew selected for a manned demonstration mission should OFT-2 succeed.
The gumdrop-shaped capsule will spend about five to ten days in space, then undock and return to Earth, using giant parachutes to land in the desert of the western United States.
NASA sees a second provider to low Earth orbit as a vital backup, should SpaceX encounter problems.
"It's a really critical step for us and moving towards having two routinely flying crewed vehicles who can bring our crew to and from ISS," Dana Weigel, deputy program manager for the ISS, told reporters this week.
(AFP)
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Valeurs Actuelles
“Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne
Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.
Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.
Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.
Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?
Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.
Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !
Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.
Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.
Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !
Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.
Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !
J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !
Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.
On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »
On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.
On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »
Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).
La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »
Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !
Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »
On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »
Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !
Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »
Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »
Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.
Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.
Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !
Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.
Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.
Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »
Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.
Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »
Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »
C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !
La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !
Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.
Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…
Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !
Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.
J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !
Guerre d’Algérie, les derniers secrets, hors-série n° 30 “Valeurs actuelles”, 130 pages, 10,90 €, en vente sur boutique. valeursactuelles.com.
France24 - World
French Open: Djokovic, Nadal and Alcaraz drawn in the same half
Issued on: 20/05/2022 - 01:01
NEWS WIRES
Defending champion Novak Djokovic, 13-time winner Rafael Nadal and new teenage star Carlos Alcaraz were drawn in the same half of the French Open on Thursday.
World number one Djokovic and Nadal, ranked five, are seeded to meet as early as the quarter-finals.
Alcaraz, 19, is bidding to become just the eighth teenager to win a Grand Slam men's title.
He could face either Djokovic or Nadal, who holds a record 21 majors, in the semi-finals in a top-heavy draw for the second Grand Slam of the season.
"I am very motivated to play my best tennis," said two-time French Open champion and 20-time major winner Djokovic.
"In Paris, I always play very strong. Last year, it was the toughest major that I had won."
Djokovic had to twice come from two sets down last year to beat Lorenzo Musetti in the last-16 and Stefanos Tsitspas in the final having also beaten Nadal from a set behind in a bruising semi-final.
"Musetti, Rafa, Tsitsipas -- every match lasted more than three hours. It was exhausting but I loved the outcome."
Djokovic, who celebrates his 35th birthday on Sunday, the opening day at Roland Garros, faces 94th-ranked Yoshihito Nishioka of Japan in the first round.
Djokovic defeated Nishioka in straight sets in the Australian Open third round in 2020.
He will be fired up to defend his title having been deported from Melbourne in January because of his refusal to get vaccinated.
Nadal starts against Australia's Jordan Thompson as he looks to extend his French Open record of only three defeats in 108 matches at the tournament since his title-winning debut in 2005.
Oasaka faces Anisimova
Thompson, ranked at 82, made the third round in Paris in 2019 before losing to Juan Martin del Potro.
Nadal arrived at Roland Garros looking to shake off the recurrence of a long-term foot injury which saw him limp to an early defeat in Rome last week where Djokovic claimed a sixth title in the Italian capital.
The Spaniard could face 2015 champion Stan Wawrinka in the second round.
Alcaraz, who has a season-leading four titles in 2022 including Masters crowns in Miami and Madrid as well as Rio and Barcelona, begins against a qualifier.
The teenager knocked out Djokovic and Nadal on his way to victory in the Spanish capital.
Alcaraz's potential opponent in the last 32 is Sebastian Korda, who shocked him in the first round in Monte Carlo in April.
Second seed Daniil Medvedev, the US Open champion, faces Argentina's Facundo Bagnis in his first round.
Third-ranked Alexander Zverev meets a qualifier while Tsitsipas has a tough opener against Musetti.
In the women's draw, world number one Iga Swiatek, the 2020 champion, is on a 28-match win streak and has pocketed five successive titles this season.
The 20-year-old Pole begins against a qualifier while second seed and defending champion Barbora Krejcikova faces France's Diane Parry.
"The courts are incredible. The clay is different from the other tournaments but it suits me," said Krejcikova at Thursday's draw ceremony at Roland Garros.
Four-time major winner Naomi Osaka, a former world number one but now down at 38, returns to Paris 12 months after she pulled out ahead of the second round, citing mental health issues.
She had also been threatened with expulsion and fined by organisers over her refusal to attend press conferences.
The 24-year-old, the world's highest-earning sportswoman, faces American 27th seed Amanda Anisimova, a semi-finalist in Paris in 2019.
Anisimova knocked Osaka out of the Australian Open in the third round this year.
Third seed Paula Badosa of Spain begins against France's Fiona Ferro while fourth-seeded Maria Sakkari also has a French opponent in Clara Burel.
Tunisia's Ons Jabeur, seeded six and the champion on clay in Madrid last month, takes on Magda Linette of Poland in her first round clash.
(AFP)
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In the papers
No more gaming around for Djokovic, French vaccine passes or Wordle
Ex-world number one tennis champ Amélie Mauresmo becomes first woman to direct French Open
Valeurs Actuelles
“L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”
Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?
J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.
Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?
Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.
La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.
Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?
Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».
En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.
Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?
En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.
Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?
Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.
Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.
Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !
Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?
L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.
Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.
Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.
L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?
Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.
Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…
La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?
Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.
En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?
Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.
En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?
Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.
Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !
Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.
France24 - World
Vangelis, Greek composer renowned for 'Chariots of Fire' score, dies at 79
Issued on: 19/05/2022 - 18:58
NEWS WIRES
Vangelis, the Greek composer whose rousing electronic theme music for the Oscar-winning 'Chariots of Fire' was one of the best-known film scores of the 1980s, has died at the age of 79, the Athens News Agency said on Thursday.
Citing an announcemet from his lawyers' office, ANA said Vagelis died late on Tuesday, without giving a cause of death.
Born Evangelos Odysseas Papathanassiou in 1943, the young Vangelis developed an early interest in music and experiments with sounds produced by banging pots and pans or fixing nails, glasses and other objects to the strings of his parents' piano.
He absorbed the tones of Greek folk songs and Orthodox Christian choral music, but he had no formal musical training, which he later said had helped save his sense of creativity.
After a start with local rock bands, Vangelis left for Paris at the age of 25, joining an exodus of young artists following a 1967 coup which installed a military junta in Greece.
As he found his feet away from home, he was attracted by the then-new field of electronic synthesizers which allowed him to create the lush melodic colours that became his trademark sound.
Despite enjoying success in the European "prog rock" scene of the early 1970s, he was uncomfortable with the expectations on a commercial performing artist and largely retreated to the recording studio he created for himself in London.
It was there that he wrote the score for "Chariots of Fire", the story of the triumph of a group of British runners at the 1924 Olympic Games.
Unashamedly non-contemporary, its pulsating synthesizer beats and soaring melody made the slow motion opening sequence of a group of athletes running along a beach a model for the way the cinema portrayed sport.
Vangelis once said the score, which earned him an Academy Award and topped the charts for weeks, was in part a tribute to his father, who had been a keen amateur runner. But he was also slightly dismissive of the enormous popularity it enjoyed. "It’s only another piece of music," he told an interviewer.
The success of "Chariots of Fire" overshadowed his other scores but he wrote the music for a number of major films including "Missing", directed by his compatriot Costa-Gavras, and Ridley Scott's futuristic thriller "Blade Runner".
He was a prolific composer over many decades, his work ranging from advertising music and film scores to elaborate symphonic-style compositions and "Jon and Vangelis", his duo with Jon Anderson, lead singer of the prog rock group Yes.
But he remained wary of commercial success, once telling an interviewer he never saw music as just an entertainment.
(REUTERS)
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Valeurs Actuelles
L’assimilation ou “l’adoption” d’une personne par la nation
L’“assimilation” comme manière d’intégrer les personnes immigrées à la communauté nationale est décriée ; elle les dépouillerait de leur identité et de leurs traditions, effet d’un manque d’ouverture que respecterait au contraire l’intégration diversitaire des pays anglo-saxons. La pratique de l’adoption permet d’éclairer le débat : leur point commun, l’accueil d’un membre initialement étranger à la famille (adoption) ou au pays (immigration) concernés a pour enjeu qu’il en devienne un membre à part entière.
La pratique française de l’adoption est “plénière” : l’enfant devient pleinement l’enfant de ses parents adoptants comme s’il était né d’eux. Le lien filial avec un enfant adopté s’établit sans différence de nature avec celui d’un “enfant biologique” ; la situation filiative d’un enfant venu dans sa famille par adoption est similaire à celle d’un enfant né de la vie sexuelle du couple parental. Le lien créé par l’adoption est inconditionnel, l’enfant est dans cette famille comme s’il y avait toujours été, la famille adoptante est pour l’enfant sa famille car la seule ayant noué le lien filiatif avec lui.
L’open adoption à l’américaine est différente : c’est un contrat de cession d’enfant ; les avocats formalisent les droits de chacune des parties selon la manière coutumière aux États-Unis. L’enfant devient juridiquement celui de sa famille adoptante ; mais qu’un enfant “ne s’adapte pas” à elle, la situation est gérée depuis des blogs d’échange d’enfants, avec l’idée qu’un enfant qui ne s’est pas fait sa place dans une famille la trouvera peut-être dans une autre, éventuellement en allant jusqu’à changer son prénom : le lien est conditionnel. L’adoption ne crée pas une implantation symbolique, comme si l’enfant était natif de sa famille ; la manière anglo-saxonne établit l’adoption en une filiation seconde, elle formalise le transfert d’un enfant d’une famille à une autre mais qui pourrait devenir une autre encore : de ce fait, elle n’est pas sécurisante comme la manière française.
La différence des pratiques correspond à des sensibilités culturelles façonnées par les traditions religieuses des deux pays. L’adoption française donne le primat au lien symbolique, ce qui permet la création d’un lien pleinement filiatif en l’absence même de lien organique entre les parents et l’enfant ; cette manière fait écho à la tradition catholique où le lien spirituel suffit à fonder pleinement une parenté, ce que reflète la paternité symbolique selon une hiérarchisation : depuis les parrain et marraine, éponymes de l’enfant et parents spirituels, le prêtre appelé père, le pape ; contrastant avec la tradition protestante, matrice de la société américaine, pour laquelle la relation du croyant se fait sans intermédiaire avec son Dieu. De la même manière, l’eucharistie distingue la foi catholique pour laquelle elle spiritualise la présence du Christ, de la foi protestante. Les divergences des deux cultures se reflètent dans la confection du lien de filiation : la manière française en fonde la vérité sur une construction psychique et symbolique, l’anglo-saxonne requiert le caractère charnel, organique, conservant donc une référence originelle aux géniteurs, selon l’ancrage réaliste qui la caractérise.
Poursuivons notre analogie : ces différences s’illustrent dans les approches différentes de l’immigration. La manière française est symbolique et culturelle ; elle fait du nouvel arrivé un enfant du pays comme s’il en était natif. D’où importe qu’il témoigne un privilège aux manières du pays d’accueil, non comme une soumission ni un oubli du pays quitté, mais comme un pacte nouant un lien immarcescible, et le témoignage d’endosser la dette symbolique commune qui fait entre tous le lien citoyen, ferment même du lien national, quelle que soit de chacun sa provenance géographique.
L’approche américaine n’enracine pas les personnes immigrées dans des mœurs communes ; c’est d’abord le fait que les États-Unis se sont constitués comme une agrégation de diversités culturelles. Mais surtout le critère d’intégration y est autre qu’en France : il est surtout économique. La diversité ne fait pas embarras car ce qui compte est l’insertion productive, dans la logique postprotestante du “on a ce que l’on mérite”, qui découle de la doctrine réformée de la grâce. Le pays ne se sent pas engagé autrement, reflet d’un lien social privatisé jusqu’à l’excès aux États-Unis alors qu’il est socialisé jusqu’à l’excès inverse en France, dans cette opposition culturelle entre la France prompte à la compassion et qui « réserve sa pitié pour le déshérité [tandis que le monde américain d’influence protestante veut] construire un monde d’égalité, de justice et de droit », comme le note Jean-Marie Rouart ( Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 2021).
Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ?
Aussi est-il surprenant que l’assimilation soit en France tenue pour une dépossession faite aux immigrés : elle est une main tendue. Mais une main tendue ne noue le lien que si elle est saisie. Il en résulte une impérative régulation qui soit au préalable du moment migratoire, et non pas postérieure comme la régulation économique américaine. De même qu’une adoption plénière justifie une évaluation préalable : celle de la motivation du couple adoptant et de ses capacités matérielles d’accueil (le fameux “parcours d’agrément”) en même temps qu’une préparation de l’enfant à la mutation filiative à laquelle il est destiné ; de même l’assimilation suppose une double évaluation nécessairement préalable au moment de la migration : économique (du côté du pays) et culturelle (du côté du migrant, surtout la maîtrise de la langue). Sans quoi le rejet est inévitable : rejet de l’adoption par un enfant qui ne parvient à honorer la dette symbolique qu’il ressent à l’égard de sa famille adoptante, et qui du coup le déborde ; rejet de l’immigration pour des raisons analogues, par impossibilité de se sentir en mesure d’honorer la dette symbolique à l’égard du pays d’accueil, souvent par mauvaise conscience d’avoir délaissé le pays d’origine.
L’immigration en provenance de pays d’islam est-elle plus rétive à l’assimilation ? Faut-il le comprendre en fonction du fait que le principe de l’adoption comme instaurant une filiation n’existe pas en islam : l’enfant abandonné est recueilli mais demeure à jamais le fils, la fille de ses géniteurs, et à jamais musulman, ce qui est corrélé ?
Pourtant le problème n’est pas de cette conception culturelle ; il est de l’approche française de l’immigration faite depuis l’importation en France de la manière américaine de la gérer, véritable déculturation imposant le principe diversitaire de la logique américaine. Cette importation, effet de l’idéalisation des élites, dans l’illusion que l’américanisation favoriserait de coller à la réussite des États-Unis, prive de la régulation culturelle de l’immigration en France, au risque d’en faire un grave problème de société, qu’il serait injuste d’attribuer à quelque intolérance des Français à l’égard des personnes immigrées.
Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ? L’assimilation ne peut fonctionner sans une fierté d’être français : non pas une fierté prétentieuse, mais celle banale qui fait fier de sa famille parce qu’elle est sa famille, de son pays parce qu’il est son pays ; la fierté est le ciment de la filiation, qu’il s’agisse de faire l’enfant d’une famille ou le citoyen d’un pays. L’assimilation est la manière culturelle française d’accueillir l’immigration.
*Christian Flavigny est pédopsychiatre et psychanalyste. Une version intégrale de cette tribune a été publiée sur le site de l’Institut Thomas-More.
France24 - World
Spain's exiled former king Juan Carlos returns home after nearly two years
Issued on: 19/05/2022 - 20:20
NEWS WIRES
Spain's former king made his first trip home on Thursday after nearly two years in exile following a string of financial scandals, sparking widespread criticism.
Although prosecutors closed their probes into Juan Carlos I's affairs in March, revelations about the murky origins of his fortune have done irreparable damage to a figure once revered for his role in Spain's transition to democracy following decades of dictatorship.
"What we've heard in recent years has been very worrying for everyone regarding the institution of the head of state," Economy Minister and Deputy Prime Minister Nadia Calvino told Cadena Ser radio.
"There's no doubt we need some explanations."
The 84-year-old former monarch arrived on Thursday evening by private jet in Vigo in northwestern Spain ahead of a three-day regatta in the nearby resort of Sanxenxo, according to an AFP reporter at the scene.
His yacht, the "Bribon" -- Spanish for "rascal" -- is participating, and is the same vessel with which he and his crew won the world sailing title in 2017.
He was greeted at Vigo airport by his eldest child, Princesa Elena, who embraced him, before boarding a car which would take him to Sanxenxo.
On Monday, he travels to Madrid to visit his wife Sofia, his son King Felipe VI and other family members before leaving the same day for Abu Dhabi "where he has established his permanent residence", the palace said late Wednesday.
He has been living there since going into self-imposed exile in August 2020.
The visit reflects the former king's "desire to regularly visit his family and friends in Spain", it said, indicating such gatherings would be conducted "in a private setting".
Government opposes palace sleepover
According to Spanish media, Prime Minister Pedro Sanchez's government strongly opposed any suggestion he be allowed to stay overnight at the royal residence, Zarzuela Palace.
The hard-line left-wing Podemos, Sanchez's junior coalition partner, expressed outrage over his visit.
"Anyone returning to our country with a record like that of king Juan Carlos I would be arrested as soon as they crossed the border and prosecuted," it tweeted.
After nearly 40 years on the throne, it was scandal that prompted Juan Carlos's fall from grace, forcing him first to abdicate in 2014 and then to flee to the United Arab Emirates, dogged by allegations of financial corruption.
In announcing his departure in 2020, the former monarch said he was leaving due to "the public repercussions that certain past events in my private life are generating", expressing hope Felipe could carry out his royal duties with the necessary "tranquillity and calm".
Some 18 months later, Spanish prosecutors shelved their investigations into his finances, concluding they did "not allow for any criminal action to be brought" against him.
They cited various reasons, including a "lack of incriminating evidence, the statute of limitations, the inviolability of the head of state and tax regularisation" payments he made in recent years.
Although they confirmed identifying "sums defrauded from the Treasury" between 2008 and 2012, they said the tax authorities had managed to recover more than five million euros, "an amount corresponding to the tax dues owed".
Since leaving, Juan Carlos has twice settled tax debts on undeclared income for over five million euros in what was widely seen as a bid to avoid being charged with a crime.
Legally fine, ethically questionable
"There is no longer any legal or judicial reason to stop the king emeritus from travelling to Spain but there are a wealth of ethical grounds that explain the commotion this has caused," an El Pais editorial said Thursday.
In a bid to try and restore the image of the monarchy, Felipe VI -- who took over as king in 2014 -- has sought to distance himself from his scandal-hit father.
In March 2020, Felipe ended his father's annual palace allowance, worth a reported 200,000 euros ($210,000), and renounced his own claim on what he would have inherited from the king emeritus.
Last month, he took steps with the government to increase the transparency of the monarchy with the publication of a decree requiring the palace publish its budget and make tenders public.
It also means the royal accounts will be audited, that senior palace officials must declare their personal wealth on taking up and leaving a post, and that gifts given to royals will be catalogued.
(AFP)
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Spain's former King Juan Carlos pays back taxes after leaving amid scandal
Spain's former king Juan Carlos is in the UAE, palace confirms
Spain's Juan Carlos: Once popular former king goes into exile amid scandal
Valeurs Actuelles
Le progressisme de A à Z
Propos recueillis par Mickaël Fonton
Emmanuel Macron vient d’être réélu président de la République. Votre Dictionnaire du progressisme consacre une entrée au « Macronisme ». Y a-t-il vraiment un courant intellectuel derrière la personne d’Emmanuel Macron et, si oui, quel est son progressisme ?
La question est on ne peut plus d’actualité, car il y a une dizaine de jours Emmanuel Macron, dans l’un de ces grands “entretiens-confessions” dont il est coutumier, a déclaré qu’il continuait de parler « de progrès du quotidien », mais « plus vraiment de progressisme. Parce que le progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes, comme une dépossession de ce qui est ». Il faut, certes, se méfier de ces textes, qui se situent souvent entre l’exhibition et l’enfumage, entre psychanalyse et démagogie, mais celui-ci paraît réellement intéressant.
Emmanuel Macron y laisse entendre qu’il aurait été, mais qu’il ne serait plus vraiment progressiste, allant jusqu’à décrire celui-ci comme le ferait un lecteur de Burke ou de Roger Scruton : « une dépossession de ce qui est », une négation du réel et des limites – avant de s’élever vigoureusement contre le « renoncement à notre Histoire et à nos racines » (sic) ! Comme toujours avec Emmanuel Macron se pose la question de la sincérité du propos. Aurait-il changé ou se borne-t-il à caresser dans le sens du poil la fraction la plus conservatrice de son électorat, s’amusant à jouer avec virtuosité sur tous les claviers ? Est-on toujours dans le “en même temps” ?
La question se pose d’autant plus que, dans la suite de cette longue confession, le lecteur constate que le président Macron, s’il ne se reconnaît plus dans le progressisme, en conserve toutes les idées-forces : « Oui au neuf, à l’optimisme, à la conquête », oui au mouvement, à l’émancipation, à l’universalisme, aux Lumières, etc. Un progressisme hérité de la tradition saint-simonienne, dont nous avons essayé de montrer dans ce Dictionnaire qu’il constitue effectivement la colonne vertébrale idéologique du président : le “Macron profond”, en somme. Un progressisme dont il semble douteux qu’il ait pu se débarrasser d’une seconde à l’autre, prenant subitement (et miraculeusement) conscience de ce qu’il n’aurait jamais perçu jusque-là : que le « progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes » – un thème récurrent dans les différentes entrées du Dictionnaire.
Comment cerne-t-on cet objet total qu’est le progressisme et en quoi le format du dictionnaire vous semble-t-il particulièrement satisfaisant pour cette entreprise ?
Après le Dictionnaire du conservatisme et le Dictionnaire des populismes, publiés également au Cerf, il s’agissait pour nous de boucler ce que nous considérons comme un triptyque. Notre ambition est d’offrir à travers ces trois ouvrages un panorama des grandes idées politiques de notre temps. Lorsque nous avons mis sur pied le dernier, en 2020, les difficultés étaient nombreuses. D’une part, parce que les études disponibles sur le progressisme étaient bien moindres que sur le conservatisme et les populismes. Ensuite, parce que le progressisme a connu des sens très différents depuis l’apparition du mot en 1842. Avant d’être repris à son compte par Emmanuel Macron, il a notamment désigné l’aile droite des républicains à la fin du XIXe siècle, les catholiques de gauche de “l’Union des chrétiens progressistes” proches des communistes, ou encore l’“Union progressiste” réunissant en 1950 des compagnons de route du PCF.
Notre objectif a été de saisir deux siècles de progressisme pour rendre compte de sa diversité, mais aussi de ses caractères structurants, marqués par une vision de l’histoire et de l’homme qui découlent de l’idée de Progrès. Pour mener à bien cette entreprise, nous avons très longuement réfléchi à une liste d’entrées, faisant toute sa place au cas français mais pas seulement. Celle-ci établie, nous avons ensuite sollicité chacun des auteurs, qui sont principalement des universitaires mais aussi des journalistes et des écrivains. Ces dictionnaires assument leur diversité et le choix d’une politique d’auteurs qui en rend la lecture moins monotone. La forme même du dictionnaire nous paraît bien adaptée. Certes, nous n’échapperons jamais au reproche d’avoir omis telle ou telle entrée, mais il faut souligner que, grâce au double index, nominum et rerum, le lecteur peut voyager sans problème dans l’ouvrage et y découvrir, comme nous d’ailleurs, des liens et des cohérences auxquels nous n’avions pas spontanément pensé.
Le clivage progressiste/conservateur remonte selon vous à la Révolution française ; pourquoi ?
Il remonte à la Révolution française pour la simple et bonne raison que c’est à cette époque que l’idée de Progrès, qui constitue la matrice philosophique du progressisme, et donc la condition de son émergence, va être pour la première fois synthétisée à travers l’œuvre-testament de Condorcet, le Tableau historique des progrès de l’esprit humain (1794). Par ailleurs, c’est également à ce moment-là, en rapport direct avec la prise de conscience de la fragilité des choses suscitée par la violence de la rupture révolutionnaire, que naît le conservatisme – naissance symbolisée elle aussi par la parution d’un ouvrage, les Réflexions sur la Révolution de France (1790) du Britannique Edmund Burke.
En somme, l’événement révolutionnaire porte à la fois l’idéologie progressiste, qui voit en lui la preuve incontestable de sa propre véracité (la sortie de l’Ancien Régime démontre que l’homme est nécessairement voué à s’améliorer et à se libérer au cours du temps) ; et la pensée conservatrice qui, à partir de cette expérience, reconnaît que le mouvement peut être bénéfique, mais qu’il peut aussi s’avérer mortellement dangereux pour les valeurs qui fondent la civilisation. Clivage déterminant, dans la mesure où l’appartenance à l’un ou à l’autre de ces courants entraîne, au-delà du simple positionnement politique, des façons opposées de concevoir l’homme, la société, l’histoire, la nature et la culture, la guerre et la paix, la vie et la mort, comme nous avons tenté de le démontrer dans nos deux dictionnaires consacrés à ces notions…
Au-delà de l’évident “progrès”, quels sont les mots principaux du progressisme ? “Amélioration”, “technique”, “mouvement” ?
« Aller vite ? Mais aller où ? », se demandait Georges Bernanos en 1947 dans la France contre les robots , où il dénonçait, sans être écouté, « un monde tout entier voué à l’Efficience et au Rendement » . Qu’aurait-il écrit sur notre temps, où les termes d’amélioration, de technique et de mouvement sont connotés très positivement par le progressisme technocratique gouvernemental, qui pourrait effectivement en faire sa devise ? J’ajouterai d’ailleurs que se pose la question de la finalité d’un tel projet, en citant toujours Bernanos, qui ne discernait « aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible ». « Un monde gagné pour la tech-nique est perdu pour la Liberté », notait-il encore. Une formule à méditer.
La couverture de votre ouvrage figure un échangeur autoroutier. La mobilité, on l’a dit, est centrale dans le progressisme ; quel rôle y joue la vitesse, la voiture, la voie rapide ?
La civilisation moderne, grande consommatrice d’espace, puisque basée sur la mondialisation des échanges, est nécessairement obsédée par le temps de transport d’un point à l’autre, qu’il importe de réduire. Certes, routes, voiture ou vitesse représentent une certaine forme de liberté individuelle : celle du voyageur, du pilote de voitures rapides, de l’Homme pressé, le progressisme futuriste de Marinetti. Mais c’est aussi un monde où l’homme se perd dans le mouvement…
De plus, le temps est venu des déplacements en masse des personnes et des biens, dans lequel l’objet qui vient de Chine n’est qu’un ignoble ersatz de notre artisanat et où des hordes profanent jusqu’aux plus secrets des temples oubliés. Encore s’agit-il ici de déracinements volontaires, mais notre époque est aussi celle du déracinement obligatoire : on est contraint d’utiliser sa voiture, pour aller travailler, amener ses enfants à l’école, faire ses courses ; contraint aussi de déménager pour trouver un travail. La mobilité brouillonne et aléatoire du zombie ou celle, subie, de l’esclave, accompagnées dans les deux cas de ces “projets structurants” qui détruisent tout par leur indicible laideur et la pollution qu’ils engendrent, voilà sans doute le vrai visage de la modernité progressiste.
On a l’impression que le progressisme ne renvoie pas à une valeur morale (vrai/faux ; bien/mal) mais plutôt à une question de tempérament ; le progressiste est-il par nature un insatisfait ?
Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le “tempérament” occupe toujours une certaine place, plus ou moins significative, dans les choix idéologiques, politiques, sociaux, etc. de chacun, de même que l’histoire familiale. De ce point de vue, le progressiste n’échappe pas plus à la règle commune que le conservateur ou le populiste. En revanche, le qualifier d’ insatisfait paraît difficilement recevable : le progressiste ne se confond pas avec les nihilistes que Dostoïevski décrit dans les Possédés, pas plus d’ailleurs qu’avec le Raskolnikov amer et jaloux de Crime et châtiment.
S’il fallait mettre en avant un trait de son caractère, c’est sans doute à l’optimisme qu’il faudrait songer ; car le progressiste, s’il considère que sa situation est moins satisfaisante que ne le sera celle de ses descendants, n’en est pas moins persuadé qu’elle est aussi infiniment supérieure à celle de ses ancêtres, et qu’en définitive, on n’a jamais été aussi bien : c’est le fameux “penser printemps” que Macron avait emprunté au philosophe Alain. C’est aussi ce que déclament, de l’autre côté de l’Atlantique, ceux que l’on a appelé les “Nouveaux Optimistes”, en particulier leur star incontestée, le psychologue évolutionniste Steven Pinker, à qui l’on doit la bible du mouvement, la Part d’ange en nous. Dans cet ouvrage, dont Bill Gates affirmait qu’il s’agissait du meilleur livre qu’il ait lu de toute sa vie, Pinker répète en boucle, “chiffres à l’appui”, que nous vivons l’époque la moins violente et par conséquent la plus heureuse de toute l’histoire de l’humanité. Et qu’il n’y a aucune raison pour que cela cesse.
Le progressiste a-t-il un problème avec la mesure, avec la limite ? La notion de seuil, de bascule, est très présente dans votre ouvrage.
Le progressisme pousse à l’extrême des comportements naturels (curiosité, goût de la nouveauté ou du mouvement), mais en en faisant la seule vérité, sans plus concevoir qu’ils s’articulent avec d’autres (prudence, goût de la tradition), et que c’est cet équilibre seulement qui a rendu possible la survie de l’humanité. À la démesure, à cette hubris qui conduit au néant, le monde antique opposait pourtant la nécessaire phronesis, qui est bien une détermination des limites. En ce sens, la question du refus des limites, de l’impossibilité que l’homme puisse en accepter sans en être nécessairement diminué ou humilié, paraît centrale dans le progressisme – d’où, d’ailleurs, son opposition au conservatisme.
Le territoire que l’on parcourt, les familles, les solidarités, les amitiés qui nous entourent dans une Cité, la culture spécifique dont on s’imprègne, voilà autant d’éléments sans lesquels, pour un conservateur, l’homme ne serait pas ce qu’il est, mais que le progressiste perçoit, lui, comme autant d’atteintes à sa liberté de devenir non ce qu’il est mais ce qu’il voudrait être, et ce qu’il voudrait par cela seulement qu’il le pourrait : car à ses yeux ce qui est possible doit être réalisé, parfois uniquement parce qu’il est possible de le faire. Mais plus les techniques progressent, et plus elles imposent leurs méthodes, leurs logiques… et moins l’homme est homme.
« Start-up », « Selfie », « Nudge », « Safe space », etc. Le dictionnaire compte un certain nombre d’entrées en langue anglaise. L’Amérique est-elle une des sources du progressisme – et pourquoi ?
Les États-Unis, nation d’immigrants, se sont formés autour du mythe d’un monde meilleur que l’on trouverait en se coupant de ses racines, et cette nouvelle “promesse” donnée à un peuple élu porte encore des millions d’aventures individuelles. Il était dès lors logique qu’ils soient une source du progressisme. Celui d’un progressisme économique d’abord : entre fordisme et propagande publicitaire, c’est le monde de la production illimitée, de la croissance sans fin, qui culmine dans une mondialisation financiarisée. Mais il s’agit aussi de nos jours d’un progressisme “culturel” qui vise à déconstruire les sociétés en en faisant éclater tout ce que l’on considérait classiquement comme devant en constituer les bases, des territoires qui ne sauraient plus être bornés par aucune frontière aux familles maintenant nécessairement “recomposées”, des rapports sociaux d’où toute autorité est bannie au remplacement des sexes imposés par la nature par des genres librement choisis. Ce qu’il convient d’appeler “l’idéologie woke ”, grosse de heurts et de violences, est maintenant passé des campus d’Amérique du Nord aux universités françaises et irrigue notre classe médiatique – et donc notre classe politique. On notera pour conclure que ces deux visages du progressisme états-unien, loin de s’opposer comme le croient certains, se complètent parfaitement pour aboutir à un monde d’ilotes au service d’une superclasse.
Le Dictionnaire du progressisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard, Les Éditions du Cerf, 1 234 pages, 39 €.
L'Humanité
Direct. Guerre en Ukraine. Reddition des Ukrainiens d'Azovstal, Biden reçoit les dirigeants de Suède et de Finlande candidats à l'Otan. L'actualité du 19 mai
Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.
Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de ce conflit.
L'Humanité
Journée de la biodiversité et livraisons à domicile
ActuCette journée mondiale de la biodiversité a lieu le 22 mai pour la 23 e année consécutive. Comme d’autres journées mondiales, elle donne lieu à un certain nombre d’initiatives de sensibilisation. Mais, dès le lendemain, l’économie mondialisée sur fond de course au profit continue de prospérer comme avant, ce que nous montre un communiqué de DHL sur la progression des livraisons à domicile.
Gérard Le PuillLe dimanche 22 mai sera la journée mondiale de la biodiversité. Elle fut célébrée pour la première fois le 22 mai 2000 aux États-Unis. Pour ce dimanche, une agence de communication nous indique que le but de cette journée mondiale est de sensibiliser les citoyens sur des sujets comme la richesse des espèces végétales et animales sur terre. Il s’agit aussi de nous inciter à modifier nos comportements, notre manière de consommer en triant nos déchets, en faisant du recyclage, en donnant une seconde vie aux vêtements, en adoptant une routine zéro déchet, en modifiant son alimentation via une moindre consommation de viande, en optant pour l’achat de produits locaux et labellisés, sans oublier de cuisiner à la maison.
Afin de nous motiver pour participer à cette journée, il nous est indiqué qu’un « ensemble d’activités sont menées pour faire découvrir la faune et la flore qui nous entourent et inciter à la mise en place de gestes responsables. Des lectures, des ateliers culturels, sorties botaniques, observations animalières et plein d’autres superbes initiatives sont prévues un peu partout en France. Les thématiques abordées sont multiples : biodiversité, écopâturages, conseil jardinage, compostage, reconnaissance des oiseaux. Les activités sont ouvertes à tous, certaines sont même prévues pour les enfants ! En somme que quoi plaire à toute la famille ! », nous est-il suggéré.
Trier les mails, mais tout faire livrer à domicile
Nous sommes aussi invités à faire le tri dans nos mails et tous ces gestes ont leur utilité. Mais dans quelle mesure et de quelles manières sont-ils encouragés tous les autres jours de l’année, dans un monde capitaliste où la politique de l’offre et la course au profit vont à l’encontre de l’indispensable réduction des émissions de gaz à effet de serre tandis que la sécheresse et la chaleur de ce mois de mai en soulignent l’urgence ?
Guidée par la politique de l’offre, l’entreprise DHL de livraison de colis à domicile publiait le 18 mai un communiqué dans lequel on pouvait lire : « DHL Express, leader du transport express international, avec 37 % de part de marché en France poursuit son programme d’investissement dans l’Hexagone et renforce sa présence dans la région Nord (…) DHL Express a livré près de 200 000 colis avec des solutions vertes dans le Nord et le Pas-de-Calais et prévoit une hausse de 25 % cette année, soit 250 000 colis verts en 2022. Pour relever le défi DHL va continuer à développer sa flotte électrique d’ici la fin de l’année… ».
Développer la flotte électrique pour la livraison des derniers kilomètres n’est guère convaincant quand des biens produits dans des pays lointains à bas coûts de main-d’œuvre ont voyagé en camions sur des milliers de kilomètres avant d’arriver dans d’immenses dépôts dont la construction stérilise chaque année des centaines d’hectares de terres agricoles dans notre pays tandis que la préparation des colis se traduit ensuite par une importante consommation d’emballages.
On n’est jamais si bien servi que par soi-même
La communication de DHL omet d’aborder ce sujet. Mais on peut s’en faire une idée en lisant la fin du communiqué indiquant que « DHL est une marque du groupe Deutsche Post DHL, qui n’a généré un chiffre d’affaires de plus de 81 milliards d’euros en 2021 ». Car DHL est aussi « le leader mondial de la logistique. Les divisions DHL offrent un portefeuille inégalé de services de logistique, allant de la distribution nationale et internationale de colis aux solutions d’expédition adaptées au e-commerce en passant par l’express international, le transport routier, aérien et maritime, ainsi que la gestion des chaînes d’approvisionnement industrielles. Avec plus de 380 000 collaborateurs dans plus de 220 pays et territoires, DHL, relie les personnes des entreprises de manière fiable et sécurisée, et favorise les échanges commerciaux internationaux durables ».
« On n’est jamais si bien servi que par soi-même », nous rappelle un vieux dicton. C’est ce que prouve aussi la communication de DHL. Mais les retours d’expérience de la vente en ligne montrent déjà qu’elle contribue, par la mise en place de toute une logistique, à augmenter les émissions de gaz à effet de serre en France et dans le monde.
Biodiversité France24 - World
US Congress approves new $40 billion Ukraine aid package
Issued on: 19/05/2022 - 05:50
FRANCE 24
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The US Senate overwhelmingly approved a $40 billion infusion of military and economic aid for Ukraine and its allies on Thursday as both parties rallied behind America’s latest, and quite possibly not last, financial salvo against Russia’s invasion. Follow FRANCE 24’s liveblog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).
This live page is no longer being updated. For the latest updates, follow our live blog. For more coverage and analysis of the war in Ukraine, click here.
11:50pm: Justice chiefs of 'Five Eyes' Alliance support Ukraine war crime prosecutions
The justice chiefs of the members of the "Five Eyes" intelligence alliance gave strong support Thursday to Ukraine's efforts to prosecute war crimes arising from Russia's invasion.
The attorneys general of the United Kingdom, the United States, Australia, Canada, and New Zealand said they fully backed Ukrainian Prosecutor General Iryna Venediktova in ensuring accountability for war crimes committed since Russia attacked the country on February 24.
Ukraine authorities say they have opened thousands of cases into alleged crimes committed by Moscow's forces.
"We support the pursuit of justice by Ukraine and through other international investigations, including at the International Criminal Court" and other bodies," they said in a statement.
9:37pm: Choose between 'insane' sanctions or food supplies, Russia's Medvedev tells West
Dmitry Medvedev, Russia's former president and now a senior security official, said Thursday the West should not expect Russia to continue food supplies if it slaps Moscow with devastating sanctions over Ukraine.
"Our country is ready to fulfil its obligations in full. But it also expects assistance from trading partners, including on international platforms," Medvedev said on messaging app Telegram.
"Otherwise, there's no logic: on the one hand, insane sanctions are being imposed against us, on the other hand, they are demanding food supplies. Things don't work like that, we're not idiots," said Medvedev, Deputy Chairman of Russia's Security Council.
"Countries importing our wheat and other food products will have a very difficult time without supplies from Russia. And on European and other fields, without our fertilisers, only juicy weeds will grow," added Medvedev, who served as president between 2008 and 2012.
8:49pm: Ukrainian troops surrendering at Mariupol registered as POWs
Hundreds more Ukrainian fighters who made their stand inside Mariupol's bombed-out steel plant surrendered, bringing the total to over 1,700, Russia said Thursday, amid international fears the Kremlin will take reprisals against the prisoners.
The Red Cross registered hundreds of the soldiers as prisoners of war in a step toward ensuring their humane treatment under the Geneva Conventions.
Meanwhile, in the first war crimes trial held by Ukraine, a captured Russian soldier testified that he shot an unarmed civilian in the head on an officer’s orders and asked the victim’s widow to forgive him. The soldier pleaded guilty earlier in the week, but prosecutors presented the evidence against him in line with Ukrainian law.
8:36pm: Pentagon warns war will stretch out despite Ukraine successes
A senior Pentagon official said Thursday that the Ukraine war could continue for a long time despite Kyiv's forces recapturing the Kharkiv region and their use of substantial US artillery supplies.
The official cautioned against analysts saying that Russian forces are stretched to capacity and could within weeks reach a point at which they are no longer able to advance.
"It's difficult to know where this is going to go over time," said the official, speaking on condition of anonymity.
The official praised Ukrainian forces for their command and control, cohesion and spirit, calling it "nothing short of historic" compared to the Russian forces.
7:18pm: US Congress approves new $40 billion aid package for Ukraine
The US Senate overwhelmingly approved a $40 billion infusion of military and economic aid for Ukraine and its allies on Thursday as both parties rallied behind America’s latest, and quite possibly not last, financial salvo against Russia’s invasion.
The 86-11 vote gave final congressional approval to the package, three weeks after President Joe Biden requested a smaller $33 billion version and after a lone Republican opponent delayed Senate passage for a week. Every Democrat and all but 11 Republicans backed the measure.
Biden’s quick signature was certain as Russia’s attack, which has mauled Ukraine’s forces and cities, slogs into a fourth month with no obvious end ahead. That means more casualties and destruction in Ukraine, which has relied heavily on US and Western assistance for its survival, especially advanced arms, with requests for more aid potentially looming.
5:50pm: Biden 'reiterated the message he wanted to show the world'
Biden "really reiterated the message he wanted to show the world, especially to show Russia," FRANCE 24's Kethevane Gorjestani reported from Washington. And that is a message of "support for Finland and Sweden joining".
5:44pm: Germany to increase Ukraine budget aid as G7 discuss support
Germany said it would contribute one billion euros ($1.1 billion) to shore up the Ukrainian government's finances, as G7 ministers met Thursday to discuss further support for Kyiv in the face of the Russian invasion.
The G7 were coordinating "commitments to finance the government functions of Ukraine", German Finance Minister Christian Lindner said at a press conference following the first day of the meeting in Germany.
Germany "will make one billion euros available to the Ukrainians in grants," Lindner said, in addition to a $7.5-billion pledge from the United States currently in the process of being approved by legislators.
5:41pm: Signs multiply that Russia seeks control of southern Ukraine
The Kremlin said Thursday it was important to ensure basic living conditions in war-torn Ukraine as signs multiplied that Moscow was seeking to permanently occupy or even annex the pro-Western country's southeast.
Russian President Vladimir Putin sent troops to Ukraine on February 24 but Moscow has repeatedly stressed that it is not seeking to occupy Ukrainian territories.
A growing chorus of senior Russian and pro-Moscow officials however indicates Moscow intends to remain in territories it controls in southern Ukraine, such as the Kherson region and large parts of Zaporizhzhia.
Asked about the future of southern Ukraine on Thursday, Putin's spokesman Dmitry Peskov said that only local people would determine its fate.
"Nothing can be done without the expression of the will of the inhabitants of these regions, without them deciding how to go on and with whom they want to live," Peskov told reporters.
5:34pm: Ukrainians at Cannes call for total Russian ban
Ukrainians at the Cannes Film Festival said Thursday that all Russians should have been banned from the event -- even those who have spoken out against the war.
"We feel strongly that anything and everything Russian must be cancelled," said Andrew Fesiak, founder of Ukrainian production firm F Films.
"At a time when Ukrainian film-makers are forced to stop making movies because they either need to flee for their lives or take up arms... Russian filmmakers cannot pretend that everything is fine and that they are not to blame," he added.
5:25pm: At least 12 killed in Russian shelling of Severodonetsk, governor says
Russian shelling of the eastern Ukraine city of Severodonetsk left at least 12 people dead and another 40 injured, the region's governor Sergei Gaiday said on Thursday, as Moscow's army continued its slow push into Donbas.
The Lugansk regional governor said on social media that there were "12 dead and more than 40 injured in Severodonetsk", accused Russian forces of "randomly" shelling the urban hub with heavy weapons, and indicated that the toll could rise.
5pm: As NATO member, Finland will commit to Turkey's security, Finnish president says
Finnish President Sauli Niinisto on Thursday said Finland was open to discussing Turkey's concerns over its accession application to NATO, adding that the country was ready to commit to Ankara's security.
Speaking at the White House, where US President Joe Biden is hosting the leaders of Finland and Sweden after the formal submission of their NATO application, Biden said his administration was submitting reports on the two countries' NATO accession to Congress on Thursday.
4:56pm: Biden says Sweden, Finland 'meet every NATO requirement'
US President Joe Biden lauded Sweden's and Finland's applications to join NATO as he hosted their leaders at the White House on Thursday, describing them as "two proud, independent countries exercising the sovereign right all states possess to secure their own security."
"They meet every NATO requirement and then some," Biden told reporters with the two leaders at his side, offering the "full, total, complete backing of the United States of America."
4:54pm: Erdogan digs in over NATO expansion as Biden hosts Finnish, Swedish leaders
Turkish President Recep Tayyip Erdogan dug in over his rejection of Sweden and Finland joining NATO, casting a shadow over a White House visit on Thursday by the leaders of the Nordic nations who applied this week to join the US-led alliance.
Finland and Sweden say they have been spurred into joining NATO by Russia's invasion of Ukraine, reversing generations of military non-alignment to bring about the biggest shakeup in European security for decades.
4:10pm: Macron wants quick EU opinion on Moldova membership
French President Emmanuel Macron said he wanted the European Union to give a "quick opinion" on Moldova's request for EU membership as he hosted a meeting with Moldovan President Maia Sandu in Paris.
Macron added that a risk that the conflict between Ukraine and Russia could spread to other neighbouring countries could not be ruled out.
Fears have grown Moldova could be drawn into the conflict in Ukraine, after pro-Russian separatists in Moldova's Transnistria region blamed Kyiv for what they said were shootings, explosions and cross-border drone incursions.
Last week, Moldova's Foreign Minister Nicu Popescu told Reuters there were internal elements in Moldova's pro-Russian separatist region trying to destabilise the area and stoke tensions, as his country presses ahead with efforts to join the European Union.
4:08pm: Biden hosts Swedish, Finnish leaders amid NATO bid
US President Joe Biden on Thursday welcomed the leaders of Finland and Sweden in a strong show of support for their bids to join NATO in the face of Russia's invasion of Ukraine.
To the pomp of a red carpet and military honor guard, Biden received Swedish Prime Minister Magdalena Andersson and Finnish President Sauli Niinisto just days after they officially said they would seek to join the US-backed alliance.
The three leaders are expected to speak to reporters after talks in the Oval Office.
Sweden and Finland, while solidly Western, have historically kept a distance from NATO as part of longstanding policies aimed at avoiding angering Russia.
3:58pm: Ukraine war crimes trial set for 'last phase'
"In their final statement, the prosecution requested life imprisonment for Vadim Shishimarin. In response to that, his defence lawyer requested an adjournment until tomorrow in order for him and his client to prepare their final statement," FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from Kyiv. "That's basically the last phase of this trial: the defendant and his lawyer get a chance to express themselves one last time."
3:25pm: McDonald's finds a buyer for Russian restaurants
McDonald’s has begun the process of selling its restaurants in Russia after more than 30 years in the country.
The Chicago burger giant said Alexander Govor, who operates 25 restaurants in Siberia, has agreed to buy McDonald’s 850 Russian restaurants and operate them under a new name. McDonald’s didn’t disclose the sale price.
3:15pm: Life sentence requested for Russian soldier in Kyiv war crimes trial
Ukrainian prosecutors on Thursday requested a life sentence for the first Russian soldier on trial for war crimes since the start of Moscow's invasion, an AFP reporter in the Kyiv courtroom said.
A prosecutor asked the judge to "give a sentence in the form of life imprisonment" to 21-year-old Russian army sergeant Vadim Shishimarin, who admitted to killing a 62-year-old civilian in the first days of the Russian offensive.
2:49pm: Germany strips Schroeder of official perks over Russia ties
Germany on Thursday removed official perks accorded to former chancellor Gerhard Schroeder, assessing that he has failed to uphold the obligations of his office by refusing to sever ties with Russian energy giants.
"The coalition parliamentary groups have drawn consequences from the behaviour of former chancellor and lobbyist Gerhard Schroeder in view of the Russian invasion of Ukraine," the parliament decided. "The office of the former chancellor shall be suspended," it added.
2:44pm: WHO asks Russia for medical access to besieged parts of Ukraine
The head of the World Health Organization has urged Russia to ensure safe access to places in Ukraine that its troops control or are besieging in order to allow healthcare to be delivered to people.
Tedros Adhanom Ghebreyesus said he had spoken with Russian Foreign Minister Sergei Lavrov about the situation in Ukraine and Russia's role in global health matters.
"I requested safe access to Mariupol, Kherson, Southern Zaporizhzhia & other besieged areas to deliver health aid. Civilians must be protected," Tedros said on his Twitter feed.
1:56pm: Russian soldier on trial for war crimes asks for forgiveness
The first Russian soldier on trial for war crimes in Ukraine asked for "forgiveness" in a Kyiv court Thursday as he gave a detailed account on how he killed a civilian early during Moscow's invasion.
"I know that you will not be able to forgive me, but nevertheless I ask you for forgiveness," 21-year-old Russian sergeant Vadim Shishimarin said in court, addressing the wife of a 62-year-old civilian whom he admitted killing in the first days of the invasion.
FRANCE 24's Gulliver Cragg reports on the case from Kyiv.
12:19am: Russia says review of sanctions needed in order to open Ukraine ports
Russia's Foreign Ministry said on Thursday that if it were to heed a United Nations appeal to open access to Ukraine's Black Sea ports, the removal of sanctions against Russia would also have to be considered, the Interfax news agency reported.
Ukraine, one of the world's biggest grain producers, used to export most of its goods through its seaports, but since Russia sent troops into Ukraine, it has been forced to export by train or via its small Danube River ports.
UN food chief David Beasley appealed on Wednesday to Russian President Vladimir Putin, saying: "If you have any heart at all, please open these ports." Beasley's World Food Programme feeds some 125 million people and buys 50% of its grain from Ukraine.
10:45am: Switzerland to reopen embassy in Kyiv
Switzerland is reopening its embassy in Kyiv, with five staff members, including the ambassador, set to return to the Ukrainian capital over the next few days, said the Swiss Department of Foreign Affairs (FDFA).
The decision to reopen the embassy after it was temporarily closed two and a half months ago was based on an in-depth analysis of the security situation, added the FDFA.
10:40am: Kyiv complains of 'second class treatment' from some EU capitals
Ukraine's foreign minister Dmytro Kuleba criticised the "second-class treatment" of Kyiv by some EU countries on Thursday, after German Chancellor Olaf Scholz said the war-torn country's bid to join the bloc cannot be sped up.
"Strategic ambiguity on Ukraine's European perspective practised by some EU capitals in the past years has failed and must end," Kuleba said on Twitter, saying this had "only emboldened" Russian President Vladimir Putin. He slammed the "second-class treatment" of Ukraine that he said "hurt feelings of Ukrainians".
10:37am: Poland says it will help Sweden and Finland if they are attacked before joining NATO
Poland will assist Sweden and Finland, should they be attacked before obtaining NATO membership, Prime Minister Mateusz Morawiecki said on Thursday.
"I consider the accession of Sweden and Finland to NATO as an important signal of strengthening security in Europe," he said during a conference.
"I want to make it clear that in the event of an attack on Sweden or Finland during their accession [process], Poland will come to their aid."
Finland and Sweden formally applied to join the NATO alliance on Wednesday, a decision spurred by Russia's invasion of Ukraine, and setting in motion an accession process that is expected to take only a few weeks.
10:35am: Ukraine welcomes announcement of new US ambassador
Ukraine welcomes the US Senate's confirmation of Bridget Brink as Washington's Ambassador to Ukraine, Ukrainian President Volodymyr Zelensky's chief of staff said on Thursday.
"We greet the US Senate unanimous decision to approve Bridget Brink [as] the US Ambassador to Ukraine," Andriy Yermak wrote on Twitter. There has been no US ambassador in Kyiv since 2019.
10:20am: Kyiv and west Ukraine try to regain 'sense of normality' as fighting continues in east
As clashes between Ukrainian and Russian forces continue in eastern Ukraine, in the capital Kyiv, residents are returning to work and queueing for petrol.
"This is the whole contradiction of the war in Ukraine," says FRANCE 24's Cyril Payen, reporting from Kyiv. "The west of the country and the capital city are trying to revive... a few hundred kilometres away war is raging."
"Life is not back to normal, but everybody here [in Kyiv] is trying to work and get back to a sense of normality," he said.
10:05am: 'No shortcuts' for Ukraine EU membership says Scholz
Ukraine's bid to join the EU cannot be sped up despite the country's invasion by Russia, German Chancellor Olaf Scholz said on Thursday, adding that the bloc must find a 'fast and pragmatic' way to help Kyiv.
"There are no shortcuts on the way to the EU," Scholz said, adding that an exception for Ukraine would be unfair to the Western Balkan countries also seeking membership. "The accession process is not a matter of a few months or years," he said.
10:02am: Ukraine's Azovstal steel plant fighters held by Russian-backed separatists
Ukrainian soldiers evacuated from the Azovstal steel plant in Mariupol are being held in an area controlled by Russian-backed separatists and may be tried for war crimes, Russia has said.
Russia's defence ministry said Thursday that 1,730 Ukrainian soldiers had surrendered at the besieged steel plant since May 16.
Video footage released by Russia shows evacuated soldiers being treated in a hospital. "I'm being treated well," one said. "No one is mistreating me, physically or psychologically." It has not been possible to establish if the soldiers were speaking freely.
09:20am: EU must create solidarity fund to rebuild Ukraine, says German chancellor
The European Union must make preparations for rebuilding Ukraine after the war by setting up a solidarity fund to help cover the billions of euros reconstruction will cost, German Chancellor Olaf Scholz said.
Addressing parliament ahead of a meeting of EU leaders, Scholz said French President Emmanuel Macron was right that EU accession was not a matter of a few months or years, meaning it was all the more important to focus on pragmatic, immediate support.
"Rebuilding destroyed infrastructure and revitalising the Ukrainian economy will cost billions," he said. "We as the EU must start laying the ground for a solidarity fund financed by contributions from the EU and its partners."
07:35am: Ukrainian attack on Russian border town kills civilian, Russian govenor says
One person died and others were injured in southwestern Russia after an attack in a village on the border with Ukraine, the governor of Kursk region said on Thursday.
"Another enemy attack on Tyotkino, which took place at dawn unfortunately ended in tragedy. At the moment, we know of at least one civilian death," governor Roman Starovoyt said on Telegram, implying that the attack came from Ukraine.
He said that according to preliminary information, the victim was a truck driver who was making a delivery to a local distillery, which was struck "several times".
Starovoyt added that others were wounded and work was underway to put out fires in the village of around 4,000 people on border with Ukraine, where Russia sent troops on February 24.
"Several houses were damaged. There are also reports of unexploded shells," Starovoyt said.
On Telegram, he posted photos showing charred buildings, blown out windows and dents in the ground from where the shells allegedly landed.
Authorities in Russian regions bordering Ukraine have repeatedly accused Ukrainian forces of launching attacks.
07:24am: Mariupol deserted after weeks of Russian attacks
Ukrainian fighters are reportedly receiving medical care after leaving Mariupol’s Azovstal steel plant. In recent days, nearly 1,000 soldiers who spent weeks holed up in the steel plant have surrendered to Russian forces, with some taken into territories controlled by Russian backed separatists.
Mariupol was home to around 500,000 inhabitants at the start of the war, but weeks of Russian attacks have left the city deserted and largely destroyed.
5:15am: Japan doubles its aid to Ukraine
Japan will double fiscal aid for Ukraine to $600 million in a coordinated move with the World Bank to back the country's near-term fiscal necessities damaged by Russia's invasion, Prime Minister Fumio Kishida told reporters on Thursday.
Japan, a member of the Group of Seven industrialised nations, had previously announced $300 million in loans to Ukraine in April.
04:31am: G7 Finance ministers meeting to discuss Ukraine budget, impact of war on global economy
Finance ministers from the Group of Seven industrialised nations are holding talks in Koenigswinter in western Germany to coordinate their response.
"The bilateral and multilateral support announced so far will not be sufficient to address Ukraine's needs, even in the short term," United States Treasury Secretary Janet Yellen said in a speech in Brussels on Tuesday.
Yellen, who is attending the meeting in Koenigswinter, called on US partners to "join us in increasing their financial support" for war-scarred Ukraine.
(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)
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Focus
War in Ukraine: Irpin residents return to ruins after Russian withdrawal
War in Ukraine
Fighting for the future: Ukraine tackles rebuilding cities destroyed by war
The Observers
An investigation reveals hundreds of new gravesites in Ukraine, and migrants again crossing Belarus-Poland border
Valeurs Actuelles
Lettre ouverte à Vladimir Poutine
Marioupol, Kharkiv, Irpin, Boutcha, Borodyanka, Kramatorsk : autant de noms de villes ukrainiennes synonymes aujourd’hui, par l’atrocité des massacres qui les ensanglantent aussi bien que par l’ampleur des destructions qui les ravagent, d’horreur, de morts, de désolation et indescriptibles souffrances, assimilables, par l’indignation qu’ils suscitent très justement au sein de la conscience humaine, à de terribles “crimes de guerre”, sinon à d’encore plus effroyables “crimes contre l’humanité”.
Certes, nous connaissons les arguments que vous invoquez, dont une hypothétique « dénazification » de l’Ukraine en même temps qu’un supposé « génocide » à l’encontre des populations civiles du Donbass, pour expliquer ce que vous appelez, d’un euphémisme langagier qui ne peut que nous étonner sur le plan militaire mais aussi nous heurter au niveau intellectuel, une « opération spéciale » . À l’inverse, nous sommes également parfaitement conscients des très contreproductives maladresses et autres non moins préjudiciables fautes que la communauté internationale, les États-Unis d’Amérique en tête, a pu parfois commettre, sur le plan diplomatique et souvent pour d’hypocrites mais rentables intérêts géostratégiques, à l’encontre de votre pays, qu’elle a parfois, par le passé, unilatéralement humilié, sinon inconsidérément insulté, et quelquefois même outrageusement diabolisé.
Bref : une inacceptable stigmatisation où l’on voit même désormais poindre, çà et là, d’insidieux, et d’autant plus troublants, accents de racisme antirusse, d’inacceptables relents de xénophobie à l’encontre, non seulement de vos diplomates et autres oligarques mais, plus généralement, de manière bien plus indistincte et abusive encore, de vos sportifs, artistes et intellectuels également, y compris les plus inoffensifs idéologiquement. Cela s’avère, certes, nous l’admettons volontiers, éminemment regrettable !
Mais, enfin, quelles que soient ces erreurs d’appréciation ou nuances d’analyse, quels que soient même, et peut-être surtout, les motifs que vous employez pour justifier ce que nous ne craignons pas d’appeler, plus encore qu’une brutale agression, une guerre insensée, due précisément à cette inconcevable invasion de l’Ukraine, nation libre et souveraine, par la Russie, ces mêmes motifs nous paraissent, au vu de l’immense tragédie humaine que votre armée provoque impitoyablement, aussi injustifiables moralement qu’illégitimes politiquement. Nous l’avons fermement condamnée, du reste, dès le début, tout en nous rangeant aussitôt, et parallèlement, aux côtés de l’admirable résistance ukrainienne !
Ainsi, Monsieur le Président,
Ainsi, Monsieur le Président, souhaitez-vous vraiment passer à l’histoire comme, de sinistre mémoire et même si cette comparaison peut parfois sembler, à certains, excessive, voire outrancière, un nouveau Hitler, quoique, paradoxalement, votre pays eût naguère grandement contribué à vaincre, pour le bien de l’Europe elle-même, l’Allemagne nazie ? Voulez-vous vraiment que la postérité, vos enfants comme votre peuple, sinon le monde entier, se souvienne de vous comme, croupissant misérablement au fin fond d’une obscure prison pour criminels de guerre, le pire des tyrans, à l’instar, autrefois, d’un Staline, d’un Pol Pot ou d’un Milosevic ? Désirez-vous vraiment faire partie de cette funeste procession de dictateurs finis, comme bon nombre de fous furieux en mal de pouvoir absolutiste, dans les nauséabondes cuvettes de l’histoire et que, pire encore, votre nom, déjà suffisamment terni par l’abjection de cette guerre, soit à jamais marqué du sombre et méprisable sceau de l’infamie ?
À cela, déjà déplorable en soi, s’ajoute un autre élément, non négligeable, et qui, comme tel, devrait, pour le « patriote » que vous clamez être, vous interpeller aussi : le fait que ce soit l’image même de la Russie, son richissime héritage culturel comme son inestimable patrimoine artistique, qui, par cette guerre que vous menez de façon aussi violente, arbitraire et indiscriminée à l’encontre de milliers d’innocents, se voit ainsi aujourd’hui, certes injustement mais néanmoins gravement, dégradée, endommagée aux quatre coins de la planète, stigmatisée dans son ensemble. Et, faut-il vous l’avouer, nous en sommes, nous qui aimons tant votre pays, sa grande littérature (de Pouchkine, Lermontov ou Gogol à Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï, en passant par Essenine, Tourgueniev, Pasternak, Maïakovski, Soljenitsyne ou Vassili Grossman) aussi bien que ses fabuleux musiciens (de Tchaïkovski à Rachmaninov en passant par Prokofiev, Moussorgski, Chostakovitch, Scriabine, Stravinski ou Rimski-Korsakov), infiniment tristes, profondément désolés !
De même, nous souvenons-nous que l’une des plus belles villes du monde, Saint-Pétersbourg, qui est par ailleurs aussi votre berceau natal, fut bâtie par les meilleurs architectes et ouvriers vénitiens, y abritant l’un des plus somptueux musées du monde, l’Ermitage, connexe au magistral palais d’Hiver, et où, au XVIIIe siècle déjà, quelques-uns de nos philosophes les plus prestigieux, dont Voltaire et Diderot, précurseurs de la Révolution française, nantis de leur inaliénable sens de la démocratie chevillé au cœur comme au corps, allaient présenter leurs hommages à votre légendaire impératrice, Catherine II !
C’est donc au nom même de la civilisation,
C’est donc au nom même de la civilisation, de son esprit en ce qu’il a de plus noble, haut et précieux, y compris au sein de la grande et belle âme russe, que nous vous demandons instamment, Monsieur le président, de mettre un terme, toutes affaires cessantes, à cet indicible carnage en Ukraine. L’abomination y est, en effet, à son comble, inimaginable, dans son indescriptible cruauté, pour le commun des mortels. Les récits des rescapés sont glaçants. Les témoignages des victimes, épouvantables et bouleversants tout à la fois. N’éprouvez-vous donc aucune compassion, Monsieur le Président, envers ces nouveaux martyrs ? Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement, incompréhensible, inique et aveugle, de violence !
Revenez donc, Monsieur Poutine, à la Raison ! Respectez le droit international au lieu de vous mettre ainsi, par cette folie meurtrière tout autant que par cette suicidaire fuite en avant, au ban des nations ! De grâce, pitié pour les innocents ! Cette barbarie est une insulte à l’humanité, une honte comme une tache indélébile aux yeux de bon nombre, ne vous en déplaise, de vos concitoyens ! Davantage : arrêtez, s’il n’est pas trop tard, cette immonde guerre et engagez-vous plutôt, en toute honnêteté et transparence, en de véritables, sérieux pourparlers de paix ! Mieux : ne trahissez pas, au fallacieux nom d’on ne sait quel patriotisme de mauvais aloi, d’un nationalisme aussi mal entendu qu’interprété, la féconde et brillante culture de votre patrie ! Ne la déshonorez pas ! Ne faites pas en sorte que le Crime et châtiment du mémorable Dostoïevski et autres Âmes mortes du génial Gogol deviennent finalement, mais surtout très concrètement, la hideuse et infernale métaphore romanesque, pour votre malheur, de votre propre tombeau !
L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire,
L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire, sinon celui des hommes, pourra peut-être ainsi, s’il en est encore temps, vous sauver de son implacable justice… Une ultime précision : si nous prenons la peine de nous adresser par écrit à vous aujourd’hui, risquant peut-être ainsi de devoir nous confronter à certaines critiques de la part de nos estimables pairs, au vu d’un sujet aussi douloureux comme d’une problématique aussi épineuse, indéfendable à tous égards, ce n’est finalement, sachez-le, qu’en désespoir de cause. Aucune conscience digne de ce nom ne peut, en effet, rester insensible et silencieuse, à moins de faire preuve d’une indifférence dont on ne sait si c’est l’incroyable cynisme ou le terrifiant égoïsme qu’il faut déplorer le plus en pareille circonstance, face à un tel drame humain !
* Daniel Salvatore Schiffer est philosophe, écrivain et éditorialiste ; Robert Redeker est philosophe ; Guy Sorman est écrivain et économiste ; Pierre-André Taguieff est philosophe et historien des idées.
L'Humanité
Laurie Laufer
EntretienEssai Dans son dernier ouvrage, la praticienne invite à rouvrir le discours psychanalytique aux évolutions des pratiques de genre et de sexualité. Avec humour et en se jouant des normes.
Nicolas MatheyLargement disqualifiée par les discours dominants des politiques publiques néolibérales, supplantée par les psychologies cognitive et comportementale, la psychanalyse n’en demeure pas moins vivante et alerte, souligne Laurie Laufer dans V ers une psychanalyse émancipée. R enouer avec la subversion (1). Professeure à l’université Paris Cité, elle invite la théorie psychanalytique à retrouver l’inspiration freudienne pour sortir des discours de morale publique et de la « morale d’état civil », afin de s’ouvrir à nouveau au monde en adaptant ses concepts aux évolutions sociales, notamment de genre et de sexualité. Avec humour et en se jouant des normes.
En quoi la psychanalyse, prise selon vous entre répétition et dogmatisme, est-elle devenue « inaudible » ?
L’âge d’or de la psychanalyse, durant les années 1980 en France, est passé, mis à part en Amérique du Sud, peut-être. Aux États-Unis, la psychanalyse verse plutôt du côté de l’egopsychologie, de la psychologie cognitive et comportementale, pour des raisons historiques et d’adaptation au pragmatisme états-unien. En France, si on prend pour mesure les recrutements de jeunes psychologues dans les centres médico-psychologiques et les structures hospitalières, l’état de la psychanalyse est misérable. Les fiches de postes demandent une formation en psychologie cognitive et en neurosciences. Pour autant, il y a encore du monde pour consulter les psychanalystes. Il y a une drôle de tension entre l’espace public et politique, qui rejette la psychanalyse, faisant entendre une hégémonie de la psychologie cognitive, et l’espace de la consultation analytique. Ce n’est pas seulement une question épistémologique. C’est très en lien avec le néolibéralisme des structures hospitalières : il faut que ça aille vite, que ce soit efficace, rentable, évaluable. La question du temps long exigé par la psychanalyse, la question différente du symptôme et de l’inconscient la rendent inaudible dans l’espace politique de santé. N’empêche qu’elle représente, peut-être dans l’espace de l’analyse, une forme de micropolitique de résistance au discours néolibéral.
Peut-on même parler de « la » psychanalyse ?
En effet, il y a plutôt des psychanalystes et non LA psychanalyse, comme le disait déjà Jacques Derrida. Il y a des psychanalystes, qui s’inscrivent dans le champ social. Mais Moustapha Safouan parlait des églises de et dans la psychanalyse. Et il y a en effet des dogmes, des textes sacrés, des chapelles. Après la mort de Lacan, ses héritiers se sont bagarrés. J’espère m’inscrire en dehors de tout ça. Je suis pour une forme d’athéisme dégagé de ces chapelles. Les textes doivent pouvoir être lus avec les yeux de notre époque. On ne peut pas penser que la psychanalyse est universelle et anhistorique.
Il ne s’agit pas « de sauver Freud, mais de revenir au tranchant subversif de l’invention de la psychanalyse ». Est-ce ce qui a motivé votre essai Vers une psychanalyse émancipée ?
Deux ressorts ont provoqué ce livre : l’ennui d’écouter certains de mes collègues psychanalystes, avec leurs ritournelles, leurs répétitions, leurs commentaires des textes sans inventivité. Le second ressort est la colère vis-à-vis de certains discours concernant lesdites « minorités », notamment sexuelles. La philosophe féministe Colette Guillaumin invite à toujours « prendre en compte les effets théoriques de la colère des opprimés ». À partir des années 1970, homosexuels et trans sont devenus sujets de leur propre discours, mais la doxa psychanalytique ne l’a pas forcément entendu. Ces questions de genre ont abouti au paradoxe suivant : comment une pratique telle que la psychanalyse, dont le propre est de créer les conditions d’une parole subjective, peut-elle persister à parler pour les autres ?
Pourtant, vous rappelez que Freud qualifiait sa propre invention d’« open to revision », dans son ouvrage de 1926, c’est-à-dire une analyse toujours à revoir et réinventer…
À l’époque, seuls les médecins peuvent pratiquer la psychanalyse. Freud s’y oppose en soutenant que les psychanalystes ne sont pas des techniciens de la santé mentale, pour le dire de façon anachronique, comme on tend à les ramener aujourd’hui. De manière invraisemblable comme dans la récente proposition de Macron, qui dit qu’on peut avoir huit séances prescrites par an prises en charge par la Sécurité sociale. Ce ridicule provoque chez moi un grand éclat de rire. La psychanalyse a pourtant voulu s’émanciper de cette soumission à la médecine, sortir de sa houlette. Quand Freud invente la psychanalyse, il s’émancipe des discours médicaux de pathologisation de son époque. Lacan, en 1953, dans son premier séminaire sur les Écrits techniques de Freud, dit que « cet enseignement est un refus de tout système ». La pensée de Freud est en effet toujours ouverte à la révision. Ce qui compte, c’est de toujours resituer les notions freudiennes dans leur contexte.
Que pensez-vous des limites des positions freudiennes ? Comment entendre certaines de ses expressions aujourd’hui ?
Beaucoup de démonstrations théoriques nécessitent un peu de mauvaise foi… Freud dit aussi qu’il faut faire attention à ne pas sous-estimer les organisations et les dispositifs sociaux qui acculent les femmes à une certaine passivité. La question de la psychanalyse au fond est : comment faire pour que le sujet de l’inconscient, sujet divisé, puisse rencontrer des ressources subjectives susceptibles de le faire agir sur lui-même, en somme, devenir un agent politique ? Certaines théoriciennes féministes comme Judith Butler ont assez tôt insisté sur cette agentivité, sur la puissance d’agir depuis soi-même, « l’empowerment ». Les expressions comme « envie de pénis » ont par exemple servi, dans un contexte historique donné, aux féministes à remettre en question les rapports de pouvoir, la domination patriarcale, l’essentialisme de la femme.
La psychanalyse aurait été successivement ébranlée par les mouvements féministes, puis par le travail de Michel Foucault et enfin par les penseuses « queers » comme Judith Butler…
Ces trois corpus ont en effet désarticulé puis réarticulé politique, psychanalyse et sexualité. Dans les années 1970, des féministes se mettent à retravailler la psychanalyse, comme Monique Wittig et Antoinette Fouque. En 1976, la Volonté de savoir, de Michel Foucault, s’inscrit dans la critique du discours psychanalytique comme étant un discours disciplinaire sur la sexualité. Foucault ouvre la voie de la pensée queer sur la critique des dispositifs de pouvoir. Le corps est pensé comme capital à contrôler, dans sa pluralité révolutionnaire, ses sexualités multiples.
Contestée dans l’opinion, reléguée par les sciences cognitives, la psychanalyse n’apparaît-elle pas, dans le discours public, comme une pratique du passé ?
Il y a des raisons endogènes et exogènes à cette opinion. Il y a eu un affolement, une panique de certains psychanalystes face à certaines évolutions de la société, et une rigidification des discours de certains psychanalystes à l’époque du Pacs, dans lesquels ils parlaient de « catastrophe anthropologique » pour qualifier l’union civile possible entre homosexuels. Le ciel allait tomber sur la tête de la famille traditionnelle. De même, en 2013, avec le « mariage pour tous » et surtout la dénonciation de l’homoparentalité. D’abord, j’ai été étonnée devant cette position d’expertise, puis j’ai été en colère, comme si ces faits sociaux permettaient à la psychanalyse de prescrire et de prévoir des catastrophes « psychiques ». Comme si elle était une météorologie sociale, universalisante et totalisante. Certains psychanalystes se sont sentis investis de la nécessité d’avoir de tels discours. Cela n’a pas aidé au rapprochement entre psychanalyse et militants féministes, ou LGBTQI+…
Que pensez-vous de la critique d’ethnocentrisme qu’Hervé Mazurel adresse à la conception non historique de l’inconscient freudien ?
Là encore, je pense qu’il a en partie raison pour certains psychanalystes, pour ceux qui pensent en termes d’universel découplés de l’histoire. Depuis une vingtaine d’années, en revanche, de jeunes psychanalystes commencent à articuler psychanalyse et pensée décoloniale, comme Thamy Ayouch, Livio Boni, Sophie Mendelsohn. Quand on a un ministre de l’Éducation nationale qui ouvre un colloque sur la déconstruction en parlant de Foucault et Derrida comme de virus, on marche sur la tête, on se rapproche dangereusement du bolsonarisme. Si on continue à penser l’anhistoricité de la psychanalyse, on s’inscrit dans une tradition d’universalisme béat. Tout le monde souhaite l’égalité, mais l’égalité formelle n’empêche pas des formes d’inégalité réelles, matérielles. À une personne qui vient me voir en disant souffrir d’être dominée, discriminée, je ne vais pas répondre seulement en termes de fantasmes. Quels sont les effets subjectifs de la rencontre entre une disposition psychique et un dispositif social ?
Comment expliquer le succès de la série En thérapie, sur Arte ? Montre-t-il que la psychanalyse reste vivante en tant que lieu de libération de la parole ?
La psychanalyse bouge encore… elle est encore vivante. Freud l’a inventée comme pratique mineure dans son époque. Il opère une forme de rupture avec la psychiatrie et la psychologie. Il part des marges : écouter les fous, les femmes, les homosexuels, tous ceux qui étaient considérés alors comme « dégénérés », et il écoute une parole subjective et donne un sens à des symptômes qui sont alors la marque d’une singularité. D’un point de vue institutionnel, c’est toujours compliqué quand la psychanalyse veut devenir un discours officiel et gagner en visibilité dans les médias. Je ne peux pas parler de ma pratique de psychanalyste. Il y a une tension entre visibilité et abstention pour la psychanalyse. Comme lorsque David Halperin parle de l’identité gay comme politiquement nécessaire, parce que cela rend visibles les oppressions, et politiquement catastrophique, car cela l’expose à un contrôle. Il y a une nécessité catastrophique de visibilité de la psychanalyse : cela fait parler d’elle mais cela produit aussi des opinions parfois désastreuses. En fait, on ne sait jamais ce qui se passe dans le cabinet de l’analyste. C’est sans doute pourquoi la série a autant de succès.
Vous invitez à « émanciper », que vous écrivez aussi « aimanciper ». De quelle mainmise la psychanalyse doit-elle, selon vous, se libérer ?
On ne peut s’émanciper de quelqu’un que parce qu’on aime cette personne. Aimer quelqu’un, c’est vivre avec une certaine liberté. Aimer, c’est se sentir libre par rapport à l’autre. L’émancipation, c’est s’adresser à la liberté de l’autre. Je suis moi-même mordue de psychanalyse, de ce métier et de cette expérience de liberté. De quoi m’a-t-elle permis de m’émanciper ? Des dogmes, des phrases toutes faites, des inhibitions à penser la psychanalyse au-delà des grandes figures et de tant d’autres choses encore.
Comment relancer la psychanalyse ? S’agit-il de repolitiser la psychanalyse ?
Une politisation de la psychanalyse consisterait à travailler à une réflexivité critique sur sa pratique, à une déconstruction de ses propres normes, de ses propres préjugés. Une réflexivité critique sur les discours courants et les discours dominants, telle serait sans doute une repolitisation de la psychanalyse, comme le dit Michel de Certeau. Le geste de Paul B. Preciado, en philosophe « queer », va dans ce sens lorsqu’il appelle à une mutation de la psychanalyse. Ce que je tente dans mon propre ouvrage, c’est de voir depuis ma pratique analytique ce qu’on peut penser concernant les genres et les sexualités. Je ne sais pas si cet appel va être entendu.
Qu’appelez-vous « la psychanalyse désopilée » ?
Butler dit que « face aux catégories sérieuses, le rire est nécessaire aux féministes ». D’autant plus face au ridicule, face à la mythologie du sérieux qui s’attache au psychanalyste et à ses borborygmes. J’ai lu dans un manuel de médecine du XVIIIe siècle que la rate obstruée et opilée conduit à la mélancolie. Il faut donc désopiler la rate, l’ouvrir à autre chose. Le rire peut permettre d’ouvrir la rate. Quand je parle de « psychanalyse désopilée », il s’agit d’une psychanalyse ouverte sur le monde, critique sur ses pratiques, capable de dérision sur elle-même. Je rappelle que Freud a écrit les trois essais sur la sexualité en même temps que son essai sur le mot d’esprit et son rapport à l’inconscient. Un éclat de rire est aussi une certaine position subjective et politique.
psychanalyse France24 - World
US abortion rights under threat: The spectre of a post-Roe America
Issued on: 20/05/2022 - 12:20
Pierrick LEURENT
Valérie DEFERT
The recent leak of a confidential US Supreme Court document has confirmed the conservative-majority court's intention to overturn Roe v. Wade, the decision that has guaranteed access to abortion throughout the United States for nearly 50 years. Such a decision would have an unprecedented impact on 75 million women of childbearing age. But at the instigation of the Republican Party, some parts of the US, such as the states of Texas and Oklahoma, are already turning into a medical desert for women who seek a termination. Our correspondents Valérie Defert and Pierrick Leurent report on the "post-Roe America".
Every morning, in front of the Tulsa Women's Clinic in Oklahoma, the same scene repeats itself: patients arrive to park in front of one of the few clinics that currently still perform abortions in this largely conservative state. Their cars are immediately wedged between anti-abortion demonstrators trying to dissuade them from terminating their pregnancy and volunteers from the clinic, like Susan Braselton. Wearing a rainbow vest, she comes out to welcome the women, protect and reassure them.
Such a scene is not unusual in an America where the right to abortion, guaranteed since 1973 by the Supreme Court's Roe v. Wade ruling, is being seriously eroded in around half of the states. The governor of Oklahoma has already taken inspiration from a law passed last year in neighbouring Texas that bans abortion as soon as a heartbeat is detected – usually at around six weeks. He is now expected to sign another bill, passed by Oklahoma's legislators on May 19, that prohibits all abortions with few exceptions.
Six weeks into their pregnancy, many women are still unaware that they are pregnant and the recent restrictions create difficult situations. For wealthier women, or those who find a last-minute solution, it is still possible to travel to another state. But for the less privileged, who cannot travel, their only choice is between carrying the foetus to term or resorting to illegal and risky abortion methods.
The influence of evangelicals
This state of affairs, well before the final decision of the Supreme Court on the matter, is the result of a decades-long political and religious battle. Led mainly by evangelicals, the fight for a total ban on abortion has gained ground, supported by the Republican Party, which often depends on evangelical votes for victory in local and national elections.
In parallel, Roe v. Wade has never stopped grassroots activists like Pastor Mark Lee Dickson from achieving their goal, at least at the local level. This ardent defender of the "pro-life" cause travels around Texas and other states to have ordinances adopted, city by city, that completely ban abortion. His trick? As with the law in force in Texas, it is citizens – not the authorities – who are responsible for enforcing it. This legal loophole makes it possible to bypass the justice system.
For nearly half a century, Democrats and pro-choice activists believed that abortion rights were a given that could not be reversed. Many did not realise that a reversal of fortune was taking place over time, one conservative state after another. On the Democratic side, the recent mobilisation in the wake of the threat to abortion rights appears somewhat late. But it could serve as a catalyst for the frustrations of progressive voters, in view of November's midterm elections. President Joe Biden has called on his fellow citizens to back candidates who support the right to abortion during the autumn vote.
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Oklahoma passes bill banning almost all abortions with few exceptions
US Republicans block Senate bill to protect access to abortion
#The 51%
Life after Roe v. Wade, what impact will it have on American society?
France24 - Monde
Biniam Girmay, symbole d'un cyclisme africain en pleine ascension
Publié le : 18/05/2022 - 16:40
Romain HOUEIX
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Vainqueur de la 10e étape du Giro, Biniam Girmay est devenu à 22 ans le premier cycliste érythréen à s'imposer sur une étape d'un grand Tour. Un palier important pour le cyclisme africain et la confirmation du talent précoce du jeune homme.
Biniam Girmay continue d'écrire l'histoire de son pays et du continent africain. Moins de deux mois après avoir remporté la classique belge Gand-Wevelgem, le coureur de 22 ans a de nouveau brillé, cette fois sur les routes du Giro. Mardi 17 mai, il s'est imposé sur la 10e étape du Tour d'Italie, entre Pescara et Jesi, devenant ainsi le premier coureur africain noir à gagner une étape sur un grand Tour.
Alors que le peloton avait rétréci en raison des multiples difficultés concentrées dans les 100 derniers kilomètres de l'étape, Biniam Girmay a confirmé l'étendue de ses qualités. Épaulé par son équipe Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux, il a d'abord réduit à néant les velléités d'échappée de ses concurrents avant de remporter le sprint au sein d'un petit comité.
"Dis-moi qui tu as battu, je te dirai quel vainqueur tu es", est-il coutume de dire dans le cyclisme. Biniam Girmay a déjà tout d'un grand vainqueur : juste derrière lui, le phénomène néerlandais Mathieu van der Poel, petit-fils de Raymond Poulidor, a levé le pouce en se relevant à quelques mètres de la ligne d'arrivée pour saluer la performance de son cadet. Il l'a ensuite enlacé pour le féliciter.
Respect 👍#Giro pic.twitter.com/t7tYK6ZGLI
May 17, 2022"Chaque jour, on écrit une nouvelle histoire", s'est réjoui Girmay, le visage toujours souriant. "Je peux dire que je suis heureux et reconnaissant", a ajouté l'Érythréen, qui fait l'honneur sportif de son pays.
Biniam Girmay flirtait avec la victoire depuis le début du Tour d'Italie : 2e derrière van der Poel lors de la première étape, 4e lors des étapes 3, 6 et 8, et 5e lors de l'étape 5.
Une progression régulière
Une victoire de prestige sur un grand Tour qui vient récompenser un parcours à la progression régulière et empreint de précocité. S'il commence le vélo à l’adolescence en Érythrée en imitant son cousin, Biniam Girmay tape rapidement dans l'œil des recruteurs.
Il rejoint le Centre mondial du cyclisme (CMC) pour sa deuxième année junior, en 2018. Cette structure, créée par l'Union cycliste internationale, se donne pour objectif d'accompagner les talents des pays émergents.
Cette même année, il se fait déjà remarquer en devenant triple champion d'Afrique sur route junior, raflant la médaille d'or sur l'épreuve en ligne, le contre-la-montre et le contre-la-montre par équipe. Dès lors, il multiplie les victoires de prestige pour son jeune âge, s'imposant notamment devant le phénomène belge Remco Evenepoel lors de l'Aubel-Thimister-Stavelot. En 2019, il devient le premier coureur né dans les années 2000 à remporter une course professionnelle en s'adjugeant la troisième étape de la Tropicale Amissa Bongo au Gabon avec la sélection érythréenne. Il enchaîne avec une victoire sur le Tour du Rwanda et une cinquième place sur l'étape reine du Tour de l'Avenir, véritable Tour de France junior.
Biniam #Girmay entre dans l’histoire du #cyclisme africain en devenant le premier coureur noir d’Afrique à remporter une étape sur un grand Tour#GiroDItalia pic.twitter.com/WXudrofLBV
May 18, 2022De quoi inciter l'équipe continentale professionnelle française Nippo Delko One Provence à le recruter. Ses performances lors de la première année chez les pros lui valent d'être désigné coureur africain de l'année par un jury présidé par Bernard Hinault. Il fait ensuite le grand saut en World Tour – la plus haute division en cyclisme – avec Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux. Avant de remporter Gand-Wevelgem, il s'était déjà fait remarquer fin septembre aux championnats du monde en s'adjugeant la médaille d'argent en junior, une première pour un coureur africain noir.
Biniam Girmay fait désormais figure de pionnier dans un sport où les coureurs africains à la peau noire ont longtemps été absents, les victoires continentales ayant souvent été remportées par des coureurs blancs – à l'image des Sud-Africains Daryl Impey, "Robbie" Hunter, voire du "Kényan blanc" Christopher Froome.
L'Érythrée, terre de cyclisme
Biniam Girmay est l'héritier d'une longue lignée de coureurs érythréens qui s'illustrent dans le cyclisme. Également passé par le Centre mondial du cyclisme, Daniel Teklehaimanot a été le premier d'entre eux. En 2015, il devient le premier coureur d'Afrique subsaharienne à revêtir le maillot à pois de meilleur grimpeur du Tour de France. Teklehaimanot. Il remporte aussi le classement de la montagne du Dauphiné en 2015 et 2016.
Mais depuis cette "étincelle", ses compatriotes peinaient à s'installer au plus haut niveau. "Je me demandais si le cyclisme érythréen n'était pas un peu en train de s'essouffler", confie Michel Thèze, ancien directeur du CMC, dans un entretien à l'AFP. La réussite de Biniam Girmay "arrive au meilleur moment, ça va donner un second souffle", estime-t-il. "C'est une confirmation du grand potentiel qui existe là-bas."
Coincée entre les hauts plateaux de la Corne de l'Afrique et la mer Rouge, l'Érythrée est propice à la pratique du cyclisme. Avec une grande partie du pays nichée entre 1 800 et 3 000 mètres d'altitude, les coureurs développent des capacités physiologiques exceptionnelles.
Et la pratique du cyclisme, héritée de la colonisation italienne entre 1885 et 1941, est profondément ancrée dans la culture érythréenne. Les compétitions y sont fréquentes, et "d'un niveau élevé", souligne Michel Thèze.
En Afrique, les Érythréens écrasent d'ailleurs la concurrence : depuis 2010, ils ont remporté huit des onze titres continentaux individuels sur route, et dix titres de contre-la-montre par équipe. Plusieurs équipes misent sur ces talents, à l'image d'EF Education-EasyPost avec Merhawi Kudus ou Cofidis avec Natnael Berhane.
Leur réussite suscite une énorme ferveur, en Érythrée comme dans la diaspora. "Ceux qui réussissent sont des vedettes", confirme Michel Thèze. Ils font figure d'ambassadeurs pour ce pays qui n'apparaît dans l'actualité que pour ses réfugiés fuyant un régime accusé de violer les droits de l'Homme, son implication dans le conflit en Éthiopie ou, dernièrement, son opposition à une résolution de l'ONU demandant la fin des combats en Ukraine.
En 2015, à leur retour du Tour de France, Daniel Teklehaimanot et Merhawi Kudus ont défilé dans les rues d'une Asmara en liesse et été reçus par le président Issayas Afewerki.
"Enfant, je regardais le Tour d'Italie à la télévision"
Également fêté par ses compatriotes immigrés en Europe aux départs et aux arrivées des courses, Biniam Girmay avait insisté avant le départ du Giro sur la particularité que revêt pour l'Érythrée le Tour d'Italie, en raison des anciens liens coloniaux entre les deux pays.
"Enfant, je regardais le Tour d'Italie à la télévision avec mes amis. Je sortais faire du vélo avec le rêve d'un jour pouvoir participer à un grand Tour", avait raconté l'Érythréen. "Avec l'équipe, nous nous sommes fixés comme objectif de décrocher une victoire d'étape. Si j'ai la chance d'y parvenir, je deviendrai le premier Africain noir à remporter une étape dans un grand Tour. [..] Cela signifierait beaucoup pour mon pays, pour le continent africain et le cyclisme en général", ajoutait-il.
Dix étapes plus tard, l'objectif est déjà atteint. Mais au moment de fêter son succès historique sur le podium protocolaire de Jesi , le jeune Erythréen de 22 ans a malencontreusement reçu dans l'œil le bouchon de la bouteille géante qu'il devait ouvrir. Une blessure qui l'a empêché de prendre le départ de l'étape suivante et de continuer son mano a mano avec Arnaud Démare pour le maillot de meilleur sprinteur. Cette nouvelle première pour un coureur devra donc encore attendre un peu.
Une fois cet incident derrière lui, l'avenir s'annonce brillant pour le natif d'Asmara. Le jeune puncheur a sans doute dans un coin de la tête l'échéance des championnats du monde de 2025, qui seront organisés au Rwanda, une première pour l'Afrique. Quelle histoire serait plus belle que de voir un coureur issu du continent y lever les bras ?
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Cyclisme : le Néerlandais Mathieu van der Poel à nouveau vainqueur du Tour des Flandres
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France24 - Monde
La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?
Publié le : 16/05/2022 - 17:42
Grégoire SAUVAGE
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Recep Tayyip Erdogan voit d’un mauvais œil l’intégration de la Suède et de la Finlande à l’Otan. Le président turc accuse ces deux pays nordiques, en particulier la Suède, de servir de refuge aux “terroristes” du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), bête noire d’Ankara. Pour autant, la Turquie est-elle prête à aller jusqu’au bout et bloquer ce processus d’adhésion ? Éléments de réponse.
Au sein de l’Organisation de l’Atlantique Nord (Otan), la Turquie n’est décidément pas un membre comme les autres. Après avoir acheté un système antimissile à la Russie en 2019, Ankara fait une nouvelle fois cavalier seul en signifiant son hostilité à une adhésion de la Finlande et de la Suède.
"Comment allons-nous leur faire confiance ? La Suède est la pépinière des organisations terroristes (...) Nous ne cèderons pas sur l'adhésion à l'Otan de ceux qui appliquent des sanctions envers la Turquie", a martelé lundi 16 mai Recep Tayyip Erdogan après l'annonce officielle de la demande d'adhésion des deux pays nordiques.
>> À lire : face au voisin russe, la neutralité de la Finlande à l’épreuve de la guerre en Ukraine
Officiellement, Ankara reproche à ces deux pays nordiques, en particulier la Suède, leur proximité avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Formé en 1978, le PKK est une organisation politique armée considérée comme terroriste par la Turquie et une grande partie de la communauté internationale dont les États-Unis et l’Union européenne.
"Dans la géographie de la diaspora turque, la Suède a effet une place spécifique. Depuis les années 1980, le pays a accueilli beaucoup de réfugiés politiques dont une bonne partie est soupçonnée par la Turquie d’être des militants du PKK. C’est un contentieux ancien entre Stockholm et Ankara", précise Élise Massicard, spécialiste de la sociologie politique de la Turquie contemporaine. "Selon une vision répandue chez les nationalistes turcs, si le PKK existe encore, malgré 40 ans d’une guerre menée avec des moyens extraordinaires, c’est parce qu’il dispose de ces ‘bases arrières’ en dehors de la Turquie", ajoute la chercheuse à Sciences Po.
"Droit de veto"
En exprimant une voix discordante, le président Erdogan chercherait donc à affaiblir le soutien des Suédois et des Finlandais aux Kurdes contre son appui à l’entrée dans l’Otan. "Il faut absolument mettre fin au soutien aux organisations terroristes (...). Je ne dis pas cela comme un élément de marchandage, mais parce que c’est ce que signifie être des Alliés", a affirmé dimanche à Berlin le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, en marge d’une réunion informelle de l’organisation.
Théoriquement, la Turquie est parfaitement en mesure de bloquer l’adhésion de la Suède et de la Finlande. En effet, les deux pays scandinaves doivent convaincre l’intégralité des membres de l’organisation – 30 pays – du bien-fondé de leur candidature.
"L’Alliance fonctionne sur le principe du consensus. Chaque membre peut donc mettre son veto. On l’a vu avec la Grèce qui s’est opposée pendant des années à l’adhésion de la Macédoine du Nord" en raison d’un différend sur le nom du pays – la Macédoine étant également une province grecque –, rappelle le géopolitologue Olivier Kempf.
Alors qu’une voie royale semblait s’ouvrir pour la Suède et la Finlande, deux solides démocraties proches de l’Otan via "le partenariat pour la paix", la position de la Turquie sème le trouble au sein de l’Alliance.
"Je suis confiant dans le fait que nous serons en mesure de trouver un terrain d'entente, un consensus sur la manière d'avancer sur les questions d'appartenance" à l'Otan, a toutefois tenu à rassurer Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation, avant d’ajouter que la Turquie avait “clairement indiqué son intention de ne pas bloquer” le processus.
"Il va y avoir une telle pression politique sur la Turquie qu’elle ne pourra pas bloquer l’adhésion de la Finlande ou de la Suède", assure Olivier Kempf.
La Turquie en attente de contreparties
Selon les spécialistes, le soutien suédois au PKK servirait avant tout de prétexte à Ankara pour regagner en influence au sein de l’Alliance atlantique. "La position de la Turquie est très compliquée depuis plusieurs années avec l’Otan. On en était arrivé au point d’évoquer son exclusion. Pour la Turquie, il s’agit d’éviter d’être marginalisée", souligne Élise Massicard.
La position turque aurait pour objectif d’obtenir des contreparties de la part des membres de l’organisation, en particulier des États-Unis. En 2020, Washington avait imposé des sanctions à l’industrie de défense turque en représailles à l’achat du système anti-missile russe S 400. La Turquie avait notamment été exclue du programme d’avions de combat furtifs américains F-35, pour "lesquels elle avait passé commande et versé un acompte de 1,4 milliard de dollars", rappelle Courrier International. Un geste de Joe Biden sur ce dossier permettrait sans doute de surmonter les réticences d’Ankara.
Enfin, difficile de ne pas voir dans l’attitude de la Turquie un message envoyé à la Russie qui considère l’élargissement de l’Otan à l’Est comme une trahison de la part des pays occidentaux. Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, Ankara fait tout pour maintenir de bonnes relations avec les deux belligérants dont dépend étroitement son économie. "Les Turcs et les Russes ont également la Mer noire en partage et des intérêts communs en Syrie", analyse Olivier Kempf. "Erdogan soutient l’Ukraine mais prend garde à ne pas aller trop loin".
>> À lire : guerre en Ukraine : la Turquie jongle entre Moscou et Kiev sur fond d'intérêts économiques
Cet épisode rappelle également que l’Alliance atlantique, même revigorée par l’invasion russe de l’Ukraine, n’est pas à l’abri de divergences stratégiques. "Ce n’est parce que l’Otan est unie sur l’essentiel qu’il y a forcément un accord sur tout", résume Olivier Kempf. "Finalement, les problèmes sous-jacents demeurent et n’ont pas disparu avec la guerre en Ukraine".
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DIPLOMATIE
Guerre en Ukraine : la Turquie jongle entre Moscou et Kiev sur fond d'intérêts économiques
Analyse
Ménager la Russie tout en soutenant l’Ukraine, le grand écart de la diplomatie turque
EXPRESS ORIENT
Recep Tayyip Erdogan se pose en médiateur entre la Russie et l'Ukraine
France24 - Monde
Turquie : les sanctions contre la Russie freinent les ambitions nucléaires d'Erdogan
Publié le : 19/05/2022 - 18:59
Bahar MAKOOI
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La première centrale nucléaire turque doit voir le jour en 2023. Construite et exploitée par un groupe russe, elle est un projet phare du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui va devoir revoir ses ambitions à la baisse en raison des sanctions affectant ses créanciers.
La guerre en Ukraine vient mettre à mal l’un des projets les plus chers au président turc Recep Tayyip Erdogan. Elle pourrait entraîner d’importants retards de livraison de la centrale d’Akkuyu, toute première centrale nucléaire de la Turquie, censée entrer en production dès 2023. Une date qui ne doit rien au hasard puisqu’elle correspond au centenaire de la création de la République de Turquie, qui sera fêté en grande pompe par le régime turc.
Le projet est pharaonique. La centrale d'Akkuyu, située dans le sud du pays sur les bords de la Méditerranée, vise à fournir à la Turquie 10 % de ses besoins énergétiques avec ses quatre réacteurs de 1 200 mégawatts.
Avec ce projet, la Turquie ambitionne de devenir "un hub énergétique entre la mer Caspienne à l’est et l’Union européenne à l’ouest", explique Nora Seni, professeure à l’Institut de géopolitique de l’université Paris-VIII et ancienne directrice de l’Institut français d’études anatoliennes à Istanbul. Mais Akkuyu relève aussi d’une nécessité, comme le souligne Deniz Ünal, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII), "la Turquie étant le pays du G20 qui dispose du moins de ressources énergétiques propres".
Et ce, alors que le pays voit ses besoins énergétiques décupler. "La Turquie, qui compte désormais 84 millions d’habitants, vient de dépasser l’Allemagne en population. Son industrie, très exportatrice, tourne à bloc et ambitionne à terme d’exporter encore plus en suivant la tendance de produire localement après la crise du Covid-19", poursuit Deniz Ünal.
Les Russes aux commandes de la centrale nucléaire
L'idée d’une centrale nucléaire en Turquie mijote depuis une trentaine d’années. Après de multiples appels d’offres et des rapprochements avortés avec des sociétés canadiennes mais aussi Suez ou Vinci, c’est Rosatom, l’entreprise nationale russe spécialiste du nucléaire qui finit par décrocher le contrat en 2010 – avec de très nombreux avantages. Nora Seni y voit "une façon pour la Turquie de jouer la surenchère vis-à-vis de l’Occident en faisant mine de se tourner vers la Russie".
"Un choix parfois critiqué par les Turcs eux-mêmes", souligne-t-elle, car avec ce projet, la Turquie a accordé des concessions de grande envergure à la Russie et accroît sa dépendance vis-à-vis de cette puissance qui lui fournit déjà pour plus de 50 % de ses besoins en énergie. Plusieurs banques russes, dont Sberbank et Sovcombank, financent entièrement la centrale. Rosatom construit et exploite Akkuyu, et en échange, Ankara paiera la société russe pour l’électricité produite pendant 25 ans. Rosatom gagne aussi des exonérations fiscales ainsi que le droit de construire et l’usage exclusif d’un port à proximité, soit une quasi-mainmise sur un bout de territoire turc.
Or les créanciers russes, frappés par les sanctions occidentales depuis l’invasion de l’Ukraine, ont été coupés du système bancaire international et se retrouvent dans l’incapacité de continuer à financer ce projet à 20 milliards de dollars. Ankara, qui a condamné la guerre en Ukraine, n’a pas de son côté participé aux sanctions.
Rosatom a jusqu'à présent échappé aux sanctions internationales, mais l'option aurait été examinée par les États-Unis. Si l’entreprise russe était sanctionnée, cela pourrait affecter l’importation des équipements nécessaires à la construction d’Akkuyu.
La Turquie incapable de trouver d’autres financements
Pour la Turquie, cela tombe au plus mal. "Le pays n’est pas loin d’une banqueroute. Ce n’est pas du tout le moment de financer de grands projets", explique Deniz Ünal. "Le pays manque cruellement de financements, et il aura du mal à en trouver auprès d’autres créanciers internationaux à cause de la crise économique qu’il traverse, en partie causée par une mauvaise politique dans le domaine monétaire et une inflation énorme – près de 70 % en avril."
Et quand bien même la Turquie trouverait de nouveaux investisseurs, ajoute l’économiste, le personnel turc a déjà été formé par Rosatom pour ce projet fait sur mesure. Il paraît donc impossible de se passer des Russes. Résultat : sur les quatre réacteurs prévus initialement pour la centrale d’Akkuyu, seul un, déjà sorti de terre, pourrait être livré pour l’an prochain. Une façon d’inaugurer la centrale sans perdre la face. Pour la Russie, il s’agit également de prouver qu'elle peut encore assurer ses exportations nucléaires malgré les sanctions.
Un projet contesté sur les plans écologique et sécuritaire
Si le temps presse pour le président turc, c’est aussi parce que le projet, inédit, est contesté depuis des années sur les plans écologique et sécuritaire. "Si la centrale d’Akkuyu voit le jour, ce sera la première centrale nucléaire sur la mer Méditerrannée, une mer relativement chaude. Il est problématique de construire ce genre de centrale sur une mer chaude, alors que nous sommes soumis au réchauffement climatique et que la technologie nucléaire nécessite un refroidissement [en général par un plan d'eau à proximité, NDLR]", relève Deniz Ünal.
Autre source d’inquiétude et non des moindres, la Turquie est sujette aux tremblements de terre. Or le site d'Akkuyu se situe à seulement 25 kilomètres d'une faille sismique. De nombreuses associations écologistes ont tiré la sonnette d’alarme mais n’ont jamais été entendues.
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DIPLOMATIE
Guerre en Ukraine : la Turquie jongle entre Moscou et Kiev sur fond d'intérêts économiques
ANALYSE
La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?
Erdogan en Arabie saoudite, plus de deux ans après l'assassinat de Jamal Khashoggi
France24 - Monde
Le Congrès américain approuve une aide à l'Ukraine de près de 40 milliards de dollars
Publié le : 19/05/2022 - 06:48Modifié le : 19/05/2022 - 21:00
FRANCE 24
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Washington a de nouveau appuyé son soutien à l'Ukraine, jeudi, avec une nouvelle aide de près de 40 milliards de dollars votée par le Congrès. Joe Biden a par ailleurs soutenu les adhésions de la Suède et de la Finlande à l'Otan. Retrouvez le déroulé de la journée du jeudi 19 mai.
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1 h 51 : États-Unis et Russie se rejettent la responsabilité de l'aggravation de l'insécurité alimentaire
Les États-Unis et la Russie se sont rejetés, jeudi, à l'ONU, la responsabilité de l'aggravation de l'insécurité alimentaire dans le monde, Washington appelant Moscou à permettre les exportations de céréales ukrainiennes bloquées dans les ports de la mer Noire.
"Arrêtez de bloquer les ports de la mer Noire ! Autorisez la libre circulation des navires, des trains et des camions transportant de la nourriture hors d'Ukraine", a lancé le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU organisée par les États-Unis.
Dénonçant une volonté occidentale "de faire porter le chapeau à la Russie pour tous les problèmes du monde", l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia, a balayé en bloc les accusations occidentales.
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0 h 36 : l'UE envisage d'utiliser les actifs gelés d'oligarques russes pour financer la reconstruction de l'Ukraine
L'Union européenne (UE) étudie la possibilité d'utiliser les actifs gelés d'oligarques russes pour financer la reconstruction de l'Ukraine après la guerre, a déclaré jeudi la présidente de la Commission européenne (CE), Ursula von der Leyen. La CE a proposé mercredi de fournir jusqu'à 9 milliards d'euros de prêts financés par des emprunts de l'UE pour couvrir les besoins de Kyiv jusqu'à fin juin.
"Nos avocats travaillent intensément pour trouver de possibles moyens d'utiliser les avoirs gelés des oligarques pour reconstruire l'Ukraine. Je pense que la Russie devrait aussi faire une contribution", a-t-elle dit à la chaîne de télévision allemande ZDF. Ursula von der Leyen a également déclaré qu'elle était favorable à l'idée de coupler la reconstruction à long terme de l'Ukraine avec les réformes nécessaires à son adhésion à l'UE.
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0 h 20 : cinq pays occidentaux soutiennent l'action de l'Ukraine pour juger les crimes de guerre
Les responsables de la justice de cinq pays occidentaux, formant l'alliance dite des "Five Eyes", ont annoncé, jeudi, soutenir l'action judiciaire de l'Ukraine visant à juger les crimes de guerre liés à l'invasion russe.
Les ministres de la Justice ou procureurs généraux des États-Unis, du Royaume-Uni, de l'Australie, du Canada et de la Nouvelle-Zélande ont fait savoir dans un communiqué "soutenir" l'action de la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova visant à faire rendre des comptes aux responsables de "crimes de guerre commis pendant l'invasion russe".
L'Ukraine a ouvert des milliers de dossiers de crimes de guerre commis selon Kiev par les soldats russes depuis le 24 février - et un premier procès s'est ouvert cette semaine. "Nous soutenons la quête de justice de l'Ukraine et via d'autres enquêtes internationales, notamment la Cour pénale internationale" et d'autres instances, ont-ils déclaré dans leur communiqué commun.
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0 h 09 : selon Zelensky, le Donbass est "complètement détruit"
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré, jeudi, que les troupes russes ont "complètement détruit" la région du Donbass, dans l'est du pays, et a accusé la Russie de mener des bombardements insensés alors qu'elle intensifie son offensive.
Le président ukrainien a également estimé que les forces russes tentaient de tuer autant d'Ukrainiens que possible et de provoquer de lourds dégâts, réitérant ses accusations selon lesquelles la Russie commettrait un "génocide". Volodymyr Zelensky a déclaré que les soldats ukrainiens continuaient d'œuvrer à la libération de la région de Kharkiv, alors que la Russie tentait d'exercer davantage de pression dans le Donbass.
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20 h 43 : une nouvelle aide à l'Ukraine de près de 40 milliards de dollars approuvée par le Congrès américain
Le Congrès américain a débloqué une gigantesque enveloppe de 40 milliards de dollars pour armer et soutenir l'Ukraine. Cet ensemble comprenant des aides militaire, économique et humanitaire a été approuvé par les sénateurs par 86 voix contre 11.
Voté par la Chambre des représentants le 10 mai, le texte a été bloqué au Sénat par une manœuvre d'un élu républicain, alors que la majorité étroite dont disposent les démocrates dans les deux chambres du Congrès ne leur permet pas, dans la plupart des cas, d'accélérer des procédures de vote au Sénat sans unanimité. Joe Biden devrait promulguer rapidement le texte.
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18 h 25 : l'ONU exhorte la Russie et l'Ukraine à reprendre les pourparlers
L'ONU a exhorté la Russie et l'Ukraine à reprendre les pourparlers en Turquie – qui sont au point mort –, en s'appuyant sur les contacts pris pour les opérations d'évacuation à Marioupol.
Les opérations d'évacuation de civils menées conjointement par la Croix-Rouge et l'ONU, mais aussi la reddition de combattants d'Azovstal ces derniers jours "n'auraient pas pu avoir lieu bien sûr sans la coopération entre les autorités de la Fédération russe et de l'Ukraine", a déclaré le responsable de l'ONU pour les situations d'urgence, Martin Griffiths, lors d'un point-presse à Genève.
"J'aime à croire que le fait que cette coopération a fonctionné relativement bien, en tout cas beaucoup mieux que les semaines précédentes, est quelque chose sur quoi on peut bâtir", a-t-il ajouté. "Nous devons insister sur la vertu du dialogue pour mettre fin à cette guerre", a-t-il souligné, appelant de ses vœux la reprise des discussions qui se sont tenues sous l'égide de la Turquie entre diplomates ukrainiens et russes.
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16 h 50 : pour Joe Biden, la Suède et la Finlande remplissent "tous les critères" pour entrer dans l'Otan
Le président des États-Unis, Joe Biden, a affirmé que la Suède et la Finlande remplissaient "tous les critères" pour adhérer à l'Otan, et a annoncé saisir le Congrès américain pour qu'il approuve "le plus rapidement possible" leur candidature.
"Aujourd'hui, je suis fier de leur assurer qu'elles ont le soutien total et complet des États-Unis d'Amérique", a-t-il lancé aux côtés de la Première ministre suédoise, Magdalena Andersson, et du président finlandais, Sauli Niinistö, en visite à la Maison Blanche au lendemain de leur candidature formelle.
Le président finlandais, Sauli Niinistö, a assuré être "prêt à discuter" avec la Turquie de toutes ses "inquiétudes", pour lever l'opposition d'Ankara à l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan. "En tant qu'alliés au sein de l'Otan, nous défendrons la sécurité de la Turquie", a-t-il dit lors d'une visite à Washington. "Nous condamnons le terrorisme sous toutes ses formes", a-t-il ajouté, alors que les autorités turques accusent les deux pays d'héberger des "terroristes" du PKK kurde.
La Première ministre suédoise, Magdalena Andersson, a déclaré de son côté qu'un "dialogue" était en cours avec la Turquie pour "résoudre" ces questions.
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16 h 01 : Rome saisit des avoirs du géant aéronautique russe United Aircraft Corporation
L'Italie a annoncé jeudi avoir saisi des avions et des fonds liés au géant aéronautique United Aircraft Corporation (UAC), contrôlé par l'État russe, dans le cadre des sanctions européennes contre les entités liées au Kremlin. Selon le gouvernement italien, les actifs saisis à cette société spécialisée dans l'aéronautique et la défense représentent un montant total de plus de 146 millions d'euros.
L'UAC, qui rassemble les principaux avionneurs civils et militaires russes (Soukhoï, Antonov, Tupolev...), a rejoint en 2018 le giron du conglomérat public Rostec.
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15 h 35 : Paris déploie un nouveau système de défense sol-air en Roumanie
La France a déployé en Roumanie, où elle agit en nation-cadre des forces de l'Otan, un système de défense sol-air de dernière génération face aux menaces que fait peser le conflit en Ukraine, a indiqué jeudi l'état-major des Armées : "Mis en œuvre par une centaine d'aviateurs, le système sol-air moyenne portée Mamba (...) peut assurer une bulle de protection au profit des forces qui opèrent dans la zone."
Selon le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l'état-major, le système Mamba est "avant tout destiné à protéger la base aérienne de l'Otan" qui accueille plusieurs milliers de soldats. "C'est sa première vocation", a-t-il insisté. Le système est connecté au système de défense roumain et à celui de l'Otan, qui en assure le commandement.
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15 h 20 : Gerhard Schröder, proche de Poutine, privé d'une partie de ses avantages d'ex-chancelier
L'ex-chancelier allemand Gerhard Schröder, proche de Vladimir Poutine et détenteur de plusieurs mandats dans des groupes russes, a été privé d'une partie de ses avantages d'ex-dirigeant, dont l'attribution de bureaux, a-t-on appris de source parlementaire.
"Les groupes parlementaires de la coalition ont tiré les conséquences du comportement de l'ancien chancelier et lobbyiste Gerhard Schröder face à l'invasion russe en Ukraine", indique la commission budgétaire du Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand. La coalition au pouvoir justifie aussi cette décision par le fait que "l'ancien chancelier Schröder n'assume plus aucune obligation continue liée à sa fonction".
En tant qu'ancien chancelier, il a droit encore à plusieurs bureaux à la Chambre des députés et à un budget pour du personnel. Un privilège qui coûte 400 000 euros par an aux contribuables. L'ancien dirigeant social-démocrate, âgé de 77 ans et lâché ces derniers mois par une partie de ses collaborateurs, conserve cependant sa protection policière et sa pension de retraite d'ex-chancelier (1998-2005).
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15 h 14 : prison à vie requise pour le soldat russe jugé en Ukraine pour crime de guerre
Le Parquet ukrainien a requis la prison à perpétuité, la peine maximale, à l'encontre du premier soldat russe jugé pour crime de guerre à Kiev, accusé d'avoir abattu un civil fin février.
S'exprimant au deuxième jour du procès, le procureur a demandé au tribunal de prononcer "une peine de privation de liberté à vie" pour Vadim Chichimarine, 21 ans, selon un journaliste de l'AFP présent dans la salle d'audience.
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13 h 24 : Recep Tayyip Erdogan "résolu" à bloquer la Finlande et la Suède
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s'est de nouveau dit "résolu" à contrer la demande d'adhésion à l'Otan de la Finlande et de la Suède, qualifiant cette dernière de "nid de terroristes".
"Nous sommes résolus à maintenir notre position, nous avons informé nos amis que nous dirons non à la Finlande et à la Suède qui veulent rejoindre l'Otan et nous persisterons dans cette voix", a-t-il déclaré devant une assemblée de jeunes gens, à l'occasion de la Journée de la jeunesse.
"Cette Suède et cette Finlande sont les pays qui hébergent les terroristes chez eux, le PKK et l'YPG"', a-t-il martelé à propos du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et de ses alliés kurdes irakiens de l'YPG.
"Nous sommes très préoccupés par ces deux pays, surtout par la Suède qui est un foyer de terreur, un absolu nid de terroristes", a-t-il insisté.
Le président turc a rappelé la règle de l'unanimité au sein de l'Otan: "Si un pays dit non, [les autres] ne peuvent pas accepter".
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12 h 25 : la Russie annonce l'expulsion de cinq diplomates portugais
Au lendemain d'annonces similaires concernant des dizaines de diplomates français, italiens et espagnols, "cinq collaborateurs de l'ambassade du Portugal en Russie sont déclarés 'personae non gratae'", a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué.
Cette décision a été prise, selon Moscou, en représailles à l'expulsion par le Portugal de dix collaborateurs russes dans la foulée de l'offensive russe en Ukraine.
"Contrairement aux diplomates russes expulsés du Portugal, les diplomates portugais menaient des activités strictement diplomatiques en totale conformité avec la Convention de Vienne ", a protesté le ministère des Affaires étrangères portugais.
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12 h 13 : le soldat russe jugé pour crime de guerre "demande pardon"
Lors de son procès à Kiev, le sous-officier russe Vadim Chichimarine, 21 ans, s'est adressé à la veuve de l'homme qu'il reconnaît avoir tué dans le nord-est de l'Ukraine le 28 février. "Je sais que vous ne pourrez pas me pardonner, mais je vous demande pardon."
Ce procès, qui s'est ouvert mercredi, est le premier organisé pour crime de guerre en Ukraine depuis l'invasion du pays par la Russie.
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10 h 23 : Kiev dénonce un "traitement de seconde zone" par "certaines capitales"
Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a dénoncé un "traitement de seconde zone" de la part de "certaines capitales" au sujet de la candidature ukrainienne pour adhérer à l'Union européenne.
"L'ambiguïté stratégique sur la perspective européenne de l'Ukraine pratiquée par certaines capitales de l'UE au cours des dernières années a échoué et doit cesser", a-t-il affirmé sur Twitter, évoquant un "traitement de seconde zone". Le chancelier allemand, Olaf Scholz a affirmé jeudi qu'il n'était pas favorable à l'octroi à l'Ukraine d'un "raccourci" en vue d'une adhésion à l'UE.
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9 h 55 : 1 730 militaires ukrainiens d'Azovstal se sont rendus depuis lundi, selon Moscou
Le ministère russe de la Défense a annoncé que 1 730 militaires ukrainiens retranchés sur le site sidérurgique d'Azovstal de Marioupol s'étaient rendus depuis le début de la semaine.
"Au cours des 24 dernières heures, 771 combattants du régiment nationaliste Azov se sont rendus sur le site sidérurgique d'Azovstal. Au total depuis le 16 mai, 1 730 combattants, dont 80 blessés, se sont constitués prisonniers", indique le ministère dans un communiqué.
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9 h 37 : Olaf Scholz pas favorable à un "raccourci" pour une adhésion rapide de l'Ukraine à l'UE
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a affirmé qu'il n'était pas favorable à l'octroi d'un "raccourci" à l'Ukraine en vue d'une adhésion à l'Union européenne qui, selon lui, n'est "pas une affaire de quelques mois ou quelques années".
"Le fait qu'il n'y ait pas de raccourci sur la voie de l'adhésion à l'UE (de l'Ukraine) est un impératif d'équité envers les six pays des Balkans occidentaux" qui souhaitent de longue date rejoindre le bloc européen, a-t-il souligné lors d'un discours devant les députés du Bundestag. Le président français "Emmanuel Macron a raison de souligner que le processus d'adhésion n'est pas une affaire de quelques mois ou de quelques années", a-t-il ajouté.
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8 h 22 : Malgré les menaces, retour à la vie "quasi" normale à Kiev
Plus d'un mois après la retraite russe de la région de Kiev, la vie reprend peu à peu dans la capitale ukrainienne. Témoignage de Cyril Payen, envoyé spécial en Ukraine.
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7 h 11 : un mort et des blessés dans une attaque en Russie près de la frontière ukrainienne
Une attaque dans un village du sud-ouest de la Russie, situé à la frontière avec l'Ukraine, dans la région de Koursk, a fait un mort et des blessés, a indiqué le gouverneur de cette région.
"Une autre attaque ennemie à Tyotkino, qui a eu lieu à l'aube, s'est malheureusement achevé en tragédie. Pour le moment, nous avons connaissance de la mort d'au moins un civil", a indiqué Roman Starovoyt sur Telegram, précisant que d'autres personnes avaient été blessées et recevaient des soins médicaux.
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6 h 58 : Washington s'active pour soutenir la candidature à l'Otan de la Finlande et de la Suède
Le conflit en Ukraine sera en filigrane de la rencontre, jeudi, du président américain avec les dirigeants suédois et finlandais qui frappent à la porte de l'Otan pour se protéger de Moscou.
L'Alliance atlantique est inscrite au menu des deux côtés de l'océan puisque son secrétaire général, Jens Stoltenberg, doit discuter à Copenhague, à la mi-journée, avec la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, dont le pays est membre de l'Otan depuis 1949.
En revanche, Suède et Finlande viennent tout juste d'entamer les démarches pour intégrer l'Otan en soumettant leur candidature formelle.
"Je salue avec chaleur et soutiens avec force les candidatures historiques de la Finlande et de la Suède", a déclaré le président américain, Joe Biden. Selon la porte-parole de l'exécutif, Karine Jean-Pierre, il recevra jeudi matin à la Maison Blanche la Première ministre suédoise, Magdalena Andersson, et le président finlandais, Sauli Niinistö.
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6 h 42 : le sort des derniers combattants retranchés dans l'usine Azovstal restait incertain
Tandis que les pays occidentaux s'emploient à resserrer leurs rangs pour essayer d'éteindre toutes éventuelles velléités du président russe, Vladimir Poutine, de s'en prendre à d'autres pays, des combats se poursuivent sur le sol ukrainien. En particulier à l'usine sidérurgique d'Azovstal, dans le port stratégique de Marioupol (sud-est).
Le ministère russe de la Défense a affirmé, mercredi, que "959 combattants (ukrainiens) dont 80 blessés se sont constitués prisonniers" depuis lundi. Des informations que l'Ukraine n'avait pas commentées.
"Les commandants et les combattants de haut rang du (régiment) Azov ne sont pas encore sortis" du dernier bastion de la résistance ukrainienne dans cette cité portuaire, a assuré Denis Pouchiline, un chef séparatiste prorusse. D'après lui, un millier de membres de cette unité paramilitaire intégrée à l'armée ukrainienne s'y terraient toujours.
L'Ukraine a donné ce même chiffre, mais la semaine dernière. Plusieurs centaines de civils s'étaient réfugiés dans ces sous-sols, ils ont été évacués fin avril.
L'armée russe a concentré ses efforts mercredi "sur le blocage de nos unités près d'Azovstal" avec des tirs d'artillerie et des frappes aériennes, a signalé l'état-major des forces ukrainiennes.
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4 h 07 : les ministres des Finances du G7 réunis pour aborder la guerre en Ukraine et de ses conséquences
Maintenir à flot les finances de l'Ukraine, contrer la hausse des prix alimentaires, soutenir les pays vulnérables : les grands argentiers du G7 n'auront pas assez de leur réunion en Allemagne pour s'atteler à l'ensemble des répercussions économiques de la guerre lancée par Moscou.
La première urgence de ce rendez-vous, jeudi et vendredi, des ministres des Finances des sept puissances industrielles (États-Unis, Japon, Canada, France, Italie, Royaume-Uni, Allemagne) est de boucler un nouveau tour de table pour couvrir le budget ukrainien du trimestre en cours.
Pour faire tourner l'économie du pays, Kiev évalue ses besoins à 5 milliards de dollars par mois. Sur la colossale rallonge de 40 milliards de dollars pour l'Ukraine mise sur les rails la semaine dernière par le président américain, Joe Biden, quelque 7,5 milliards devraient à court terme abonder le budget ukrainien, selon des sources ministérielles du G7.
Avec AFP et Reuters
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L'Entretien de France 24
Petro Porochenko, ancien président ukrainien : "Ne faites jamais confiance à Poutine"
RAPPORT DE FORCE
Guerre en Ukraine : la victoire de Kiev, si proche, si loin
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Livraison d’armes à l’Ukraine : les États-Unis tapent dans leurs stocks
France24 - Monde
États-Unis : l'Oklahoma adopte une loi qui interdit totalement l'avortement
Publié le : 20/05/2022 - 01:48
FRANCE 24
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Déjà interdit dès six semaines de grossesse, l'avortement pourrait très rapidement être totalement banni dans l'Oklahoma, si le gouverneur signe la loi adoptée jeudi par le Parlement local. Un vote qui intervient au moment où un nouvel arrêté de la Cour suprême pourrait changer la jurisprudence en vigueur.
Le Parlement de l'Oklahoma a adopté jeudi 19 mai une loi interdisant tout avortement dès la fécondation, faisant de ce bastion conservateur du sud des États-Unis l'État possédant la réglementation la plus restrictive en matière d'interruption volontaire de grossesse. Le vote est intervenu alors que le droit à l'avortement aux États-Unis est menacé par la Cour suprême qui, selon un document révélé par Politico, semble prête à revenir en arrière, 50 ans après sa décision historique de protéger l'IVG.
Pour entrer en vigueur, le texte doit désormais être signé par le gouverneur Kevin Stitt. Cet élu républicain avait déjà indiqué qu'il apposerait sa signature sur toute loi imposant davantage de restrictions sur l'avortement. Inspiré d'une loi adoptée par le Texas en septembre, ce texte de loi de l'Oklahoma ouvre la porte, avec ce texte, à des poursuites lancées par de simples citoyens à l'encontre de personnes soupçonnées d'avoir avorté.
La définition de l'avortement, selon le texte, n'inclut toutefois pas "l'utilisation, la prescription, la fourniture, ou la vente de pilules du lendemain, ou de tout type de contraception ou de contraception d'urgence".
Kamala Harris dénonce des attaques envers les femmes
La vice-présidente américaine Kamala Harris a dans la foulée dénoncé la décision du Parlement de l'Oklahoma comme "la dernière en date d'une série d'attaques flagrantes sur les femmes par des élus". La vice-présidente a ainsi appelé les Américains à élire des dirigeants qui défendraient le droit à l'avortement "au niveau local, des Etats, et fédéral". "Cela n'a jamais été aussi urgent", a-t-elle affirmé sur Twitter.
L'organisation Planned Parenthood, qui défend le droit à l'avortement, a annoncé de son côté qu'elle allait "assigner l'Oklahoma en justice". "Il faut empêcher cette interdiction - ainsi que toutes les autres interdictions que cet Etat a votées au cours du mois passé", a poursuivi Planned Parenthood sur Twitter.
Le 3 mai, le gouverneur Kevin Stitt avait annoncé avoir signé une loi qui interdisait déjà l'avortement après six semaines de grossesse. "Je veux que l'Oklahoma devienne l'Etat le plus pro-vie dans le pays", avait-il dit en utilisant l'expression consacrée par les Américains opposés à l'avortement.
26 États prêts à interdire l'avortement
L'Oklahoma accueillait depuis quelques mois des milliers de Texanes cherchant à avorter, après le passage en septembre d'un texte similaire dans cet État voisin.
Même s'il est soutenu par une majorité de la population, selon de récents sondages, le droit à l'avortement est un sujet de société très clivant depuis l'arrêt historique "Roe v. Wade" de janvier 1973, qui protège le droit des Américaines à interrompre leur grossesse.
En cas de décision de la Cour suprême revenant sur ce droit, 26 États conservateurs, pour la plupart dans le centre et le sud du pays comme le Wyoming, le Tennessee ou la Caroline du Sud, sont prêts à interdire l'avortement purement et simplement.
Avec AFP
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États-Unis : les démocrates du Sénat tentent en vain de garantir l'accès à l'avortement
REPORTAGE
"C’est trop tard" : à Washington, une manifestation amère pour protéger le droit à avorter
Droit à l'avortement menacé aux États-Unis : l'Oklahoma durcit sa loi, les Américains se mobilisent
France24 - World
Cannes 2022: Russian filmmaker Kirill Serebrennikov: 'We're fighting for Russian culture'
Issued on: 19/05/2022 - 23:07
Eve JACKSON
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He's probably the most awaited director at this year's Cannes Film Festival. Dissident filmmaker Kirill Serebrennikov is the only Russian with a film in the official selection. In previous years, Russia banned him from going to Cannes. Now in exile in Berlin, his film "Tchaikovsky’s Wife" is competing for the top prize. Eve Jackson speaks to him about what it means to be there in person, why his film is not about Tchaikovsky's homosexuality and why it's important to defend Russian culture.
Cannes Film Festival © FRANCE24
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CANNES FILM FESTIVAL
Cannes 2022 summons the undead to prove cinema is alive and kicking
The France 24 Interview
Russian director Kirill Serebrennikov on Ukraine: 'This is a war and Russia started it'
Russian court finds acclaimed director Serebrennikov guilty of fraud
El País (ESP)
Nueve rutas imprescindibles para viajar por el mundo en caravana
LONELY PLANETMoverse en ‘camper’ no es algo nuevo, pero está más de moda que nunca. De California a Nueva Zelanda, estos itinerarios son perfectos para combinar el placer de la carretera con los mejores paisajes y la acampada libre
Más información en la guía ‘Vanlife’ de Geoplaneta y en lonelyplanet.es
La libertad y ese punto de aventura que proporciona el turismo nómada seduce cada vez a más gente, y más desde que empezó la pandemia hace dos años. Viajar en autocaravana permite planificar sobre la marcha, llegar a espacios naturales alejados de los circuitos más convencionales y moverse con la tranquilidad de sentirse siempre en casa aunque estemos al otro extremo del mundo. De California a Nueva Zelanda, proponemos nueve rutas míticas para disfrutar del placer de la carretera acompañados de los mejores paisajes y la aventura de la acampada libre.
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California por la costa del Pacífico
Una lista de grandes viajes por carretera no está completa sin un viaje por Estados Unidos. Muchos optan por la Ruta 66, pero hay muchas otras opciones, como la Highway One (Autopista 1) de California, con sus 1.055 kilómetros, que ofrece la oportunidad desde ver ballenas en el Pacífico hasta ratones en Disneyland. No solo se trata de paisajes que dejan boquiabiertos o de ciudades como San Francisco o Los Ángeles; aquí se trata de libertad. Ningún otro país ofrece mejores rutas por carretera, así que, con la música a tope, hay que emprender una escapada On the Road al más puro estilo de Jack Kerouac.
Al norte de San Francisco el itinerario puede proseguir hacia Oregón, por preciosos tramos de la Autopista 1 y de la 101. Playas, puestos de marisco y muelles para ver la puesta del sol sobre un horizonte infinito. Además, hay un montón de lugares para dormir con vistas al océano. Entre los puntos para parar, merece la pena la pintoresca Mendocino, con casitas que recuerdan el estilo las de Nueva Inglaterra, en la Costa Este. Con sus espectaculares cabos penetrando en el Pacífico, esta antigua ciudad maderera fue descubierta por artistas y bohemios en los años cincuenta del siglo pasado y ha sido escenario de muchas películas.
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La mítica Great Ocean Road (Australia)
Una de las rutas costeras más bonitas del mundo, declarada patrimonio nacional de Australia, es esta carretera que recorre la costa occidental del Estado australiano de Victoria, pasando por playas, importantes paisajes y enclaves costeros de lo más interesantes. No seremos los únicos en recorrer la ruta, pero valdrá la pena. Completada en 1932, son 273 kilómetros de asfalto llenos de atractivos como los pináculos de piedra caliza mundialmente famosos de los Doce Apóstoles o el parque nacional Great Otway, santuario de los koalas. Rumbo norte hacia el centro del subcontinente, podríamos conducir sin parar, y si tuviésemos un año entero libre para viajar, podría ser un plan perfecto.
Podemos empezar en Torquay, la capital australiana del surf con playas famosísimas, seguir por Anglesea, Lorne, el río Kennett (uno de los mejores lugares para ver koalas); Apollo Bay, una de las ciudades más grandes de la ruta; el cabo Otway con su faro, el más antiguo de todo el continente australiano; y por supuesto, por los Doce Apóstoles, unos promontorios que emergen del océano de forma espectacular. Para terminar: la minúscula Nelson, el último vestigio de civilización antes de la frontera sur de Australia: una tienda, un pub y un puñado de lugares donde dormir.
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Paraíso ‘camper’ en Nueva Zelanda
Nueva Zelanda es un territorio lejano pero perfecto para un road trip, al contar con una amplísima red de campings, áreas de pernocta y unas carreteras bien señalizadas y pavimentadas. Cualquier vía del país en las antípodas anima a probar esta forma de viaje, y hay mucho donde elegir: frondosas selvas tropicales, paisajes volcánicos, altas montañas y playas desiertas. Desde Auckland, hay que poner rumbo al sureste hasta la sublime Bay of Plenty (bahía de la Abundancia; en maorí, Te Moana-a-Toi), antes de atravesar el país por el centro volcánico de Rotorua hacia el parque nacional de Tongariro. Una vez en la Isla Sur, se puede recorrer la costa oeste pasando por el glaciar Franz Josef hasta el fiordo de Milford, uno de los hitos para todos los viajeros que recorren Nueva Zelanda. Para acabar, la tranquila Queenstown puede ser buen punto final, ideal para reflexionar sobre la épica aventura.
Para los amantes de la conducción y de los paisajes increíbles, una buena opción es la carretera 43 (la “carretera del mundo perdido”) con 150 kilómetros de curvas entre Taumarunui, cerca del lago Taupo, hasta Stratford, al oeste.
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Conducir alrededor de Islandia
La carretera que circunvala Islandia tiene 1.339 kilómetros y los conductores pueden completar de forma muy sencilla el circuito alrededor de esta espectacular isla. El tramo del aeropuerto de Keflavik a la capital, Reikiavik, es un aperitivo para la vista, un paisaje estéril de campos de lava negra e irregular. A pie de carretera hay mucho que ver, como el Jökulsárlón, un lago glaciar de la costa sur lleno de enormes icebergs que se han desprendido del Vatnajökull, el glaciar que forma el mayor casquete polar de Europa. En todo el país hay poco tráfico, incluso en temporada alta, y abundan las zonas de acampada libre.
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Aires de libertad en las islas de Escocia
Gran Bretaña tiene duras normas de acampada, así que para disfrutar de libertad hay que elegir rutas alternativas por las islas remotas de Escocia. En concreto, las islas de Mull y Coll en las Hébridas Interiores. Con 480 kilómetros de costa y montañas que rozan los 1.000 metros de altura, Mull es la mayor y más desarrollada. En comparación, Coll es un puntito de solo 21 kilómetros de largo y 5 de ancho. Las carreteras son poco más que senderos de un solo carril, pero sin tráfico. Es la conducción rural británica en estado puro.
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Acampando en las Rocosas canadienses
Una de las mejores rutas por carretera del mundo son los 230 kilómetros de la Icefields Parkway, que cruza los parques nacionales de Jasper y Bannff, en Canadá. Vale la pena despertarse al alba en el lago Louise, donde se reflejan las afiladas montañas. Por el camino nos encontraremos con manantiales de aguas termales donde relajarse y escarpados glaciares por donde caminar. Suelen verse alces junto a la carretera y, con suerte, la mirada furtiva de un oso pardo. Lo importante es ir con calma y empaparse del entorno: no hay nada mejor que acampar en una zona tranquila y disfrutar de las vistas. La Icefields Parkway se puede emprender desde Edmonton o desde Calgari.
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De Mannheim a Praga entre castillos
La carretera de los Castillos es una ruta de 1.000 kilómetros que recorre el sur de Alemania y la República Checa entre la ciudad alemana de Mannheim y Praga. Durante el trayecto pueden visitarse más de 70 fortalezas, palacios y residencias reales de diversas épocas, además de antiguos bosques y pueblos medievales como Bamberg y Kronach. Y todo ello, con el valle del Neckar y la llanura de Hohenlohe, en el norte de Baden-Wurtemberg, que brindan uno de los mejores trayectos en coche de Europa. Una buena parada puede ser Rotenburgo, una de las ciudades más bonitas de Alemania.
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La carretera más romántica de Alemania
Desde los viñedos de Wurzburgo hasta los pies de los Alpes, la Ruta Romántica (Romantische Strasse) es una de las más populares de Alemania: atrae a unos dos millones de visitantes cada año. Sus casi 400 kilómetros permiten apreciar la gran diversidad cultural e histórica del sur del país, ya que atraviesa Franconia y Baden-Wurtemberg, en el norte, antes de entrar propiamente en Baviera. La Ruta Romántica une algunos de los pueblos alemanes más bellos y alcanza su punto álgido a las puertas de Neuschwanstein, el extravagante castillo del rey Luis II de Baviera. Otra parada de la ruta es Wurzburgo, una pintoresca ciudad en el noreste de Baviera, sobre el río Meno, famosa por su arte, su arquitectura y sus delicados vinos. Es una ciudad de estudiantes, animada y con mucha vida nocturna, aunque su principal atracción es la Würzburg Residenz: la suntuosa residencia barroca de los obispos de Wurzburgo.
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Garden Route, Sudáfrica
¿Mar o montaña? En la Garden Route no hay que elegir. El recorrido, de Ciudad del Cabo a Port Elisabeth, discurre entre las montañas Outeniqua y el océano Índico, en Sudáfrica. Se pueden atravesar viñedos, caminar por fabulosos senderos y contemplar las ballenas en Hermanus, además de disfrutar de la playa de la bahía de Plettenberg.
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France24 - World
'Russia uses education as a weapon': Schooling in Ukraine in times of war
Issued on: 20/05/2022 - 13:20
Erin Ogunkeye
Russia's invasion of Ukraine has upended its education system. Ukrainian officials say Russian forces have shelled over 1,000 schools, fully destroying nearly 100 of them. Not even educational facilities serving as emergency shelters have been spared. Still, teachers across the country are doing what they can to continue to offer a safe education. Among them is Zoya Lytvyn, a Ukrainian entrepreneur and education expert. She joined us for Perspective.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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Cannes Film Festival a 'gamechanger' for French directors
Issued on: 20/05/2022 - 13:08
Kate MOODY
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The 75th Cannes Film Festival has opened, with more than 100 films being shown in the official selection. The event is good news for the local economy and an essential stop for many in the entertainment world. For Daniela Elstner, the executive director of Unifrance, an organisation that promotes French cinema worldwide, Cannes can be a "gamechanger" for filmmakers. She explains that "the destiny of hundreds of films is negotiated at the festival". Also in the programme, we look at whether streaming platforms such as Netflix have reached their peak.
Cannes Film Festival © FRANCE24
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ENCORE!
Cannes 2022: Russian filmmaker Kirill Serebrennikov: 'We're fighting for Russian culture'
CANNES FILM FESTIVAL
‘Last Hollywood star of his kind’: Tom Cruise jets into Cannes for ‘Top Gun’ sequel
CANNES FILM FESTIVAL
Cannes 2022 summons the undead to prove cinema is alive and kicking
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Whatever it takes? Europe forced to speed up its energy transition
Issued on: 19/05/2022 - 20:28
François PICARD
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It took the invasion of Ukraine for Europeans to realise that decades of short-sighted energy policy have caught up with them. As Germany strips its former chancellor of parliamentary privileges over his refusal to sever ties with Gazprom, Gerhard Schröder's downfall is a reminder that it's all of Germany and most of Europe that went for a quick buck by buying Russian oil and gas.
Meanwhile, France's second freak dry spell in three years is a reminder of another existential threat to this continent. We've mostly sleepwalked first into global warming and now into a climate emergency where water, not oil, could soon become the commodity we all obsess about.
We ask about Europe's new €300 billion plan to speed up the energy transition. This is just one of several green new deals. The main question is how to pay for it. On a continent currently whacked by its worst inflation in decades, how much of the burden is on taxpayers? How much are we willing to sacrifice?
Produced by Juliette Laurain, Sophie Pizzimenti and Guillaume Gougeon.
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Hungary 'holding EU decision makers hostage' over Russia oil embargo: Lithuanian FM
G7 countries pledge to stop Russia oil imports
Down to Earth
Can Europe afford to wean itself off Russian gas?
France24 - Monde
Boeing envoie sa capsule spatiale Starliner vers l'ISS
Publié le : 20/05/2022 - 02:49
FRANCE 24
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La capsule spatiale de Boeing, baptisée Starliner, s'est envolée, jeudi, pour rejoindre la Station spatiale internationale. Un vol inhabité, destiné à réparer l'échec de 2019, lorsque ce même vol avait frôlé la catastrophe.
Après des années de retard et d'échecs, la capsule spatiale de Boeing, Starliner, a décollé, jeudi 19 mai, depuis la Floride pour un vol d'essai à vide en direction de la Station spatiale internationale, dans l'espoir d'enfin devenir la deuxième entreprise à servir à l'avenir de "taxi" pour les astronautes de la Nasa, après SpaceX. Le lancement a eu lieu depuis Cap Canaveral à 18 h 54, heure locale. Starliner était propulsée par une fusée Atlas V de United Launch Alliance (ULA), et doit s'amarrer à la Station spatiale (ISS) environ 24 h plus tard.
.@BoeingSpace’s #Starliner lifted off on a @ulalaunch #AtlasV rocket at 6:54pm ET and is now in orbit on it’s way to the space station. More…https://t.co/O7VBvMFjem pic.twitter.com/tLM3dejT3m
May 19, 2022Ce test sans passagers à bord, qui doit prouver que la capsule est sûre pour ensuite transporter des humains, avait déjà été tenté en 2019. Mais il avait alors frôlé la catastrophe, et le vaisseau avait dû revenir sur Terre prématurément sans avoir atteint l'ISS. Puis en août 2021, un nouvel essai avait dû être annulé au tout dernier moment, avant même le lancement, à cause d'un problème de valves détecté lors des ultimes vérifications.
Pendant ce temps-là, SpaceX, pourtant nouvelle venue dans l'industrie aérospatiale par rapport à Boeing, a de son côté réussi ses propres tests, et commencé à transporter les astronautes de la Nasa lors de missions régulières. En tout, l'entreprise du milliardaire Elon Musk a déjà acheminé 18 astronautes avec sa propre capsule, Dragon, ainsi que quatre passagers privés lors d'une mission de tourisme spatial.
Du ravitaillement pour la station spatiale
Mais la Nasa souhaite diversifier ses options, afin de ne plus jamais risquer de se retrouver sans moyens de transport américain, comme après l'arrêt des navettes spatiales en 2011. Jusqu'à SpaceX, l'agence américaine en était en effet réduite à payer pour des places dans les fusées russes Soyouz.
Le lancement de jeudi est "une étape cruciale pour nous" vers "deux véhicules transportant régulièrement des équipages", avait rappelé Dana Weigel, directrice adjointe du programme de l'ISS à la Nasa. Un contrat à prix fixe a été passé avec SpaceX tout comme avec Boeing.
Jeudi, seul un mannequin nommé Rosie était assis dans le siège du commandant. Il est équipé d'une quinzaine de capteurs, destinés à récolter des informations sur les mouvements de la structure. Starliner emporte également environ 230 kg de ravitaillement pour la station, qui tourne en orbite à environ 400 kilomètres d'altitude.
Un premier vol habité avant la fin de l'année ?
L'approche de l'ISS vendredi, vers 23 h, sera suivie de près par les astronautes à bord de la Station. Ils commanderont d'abord à la capsule de se stabiliser à environ 250 mètres de distance, avant de procéder à la délicate manœuvre de contact. L'écoutille de la capsule ne sera ouverte que le lendemain, samedi. Starliner doit rester amarrée à l'ISS durant environ cinq jours, avant de redescendre vers la Terre pour atterrir dans le désert de l'État américain du Nouveau-Mexique, sur la base de White Sands.
L'enjeu est grand pour Boeing, qui espère pouvoir réaliser un premier vol habité d'ici la fin de l'année. Cette deuxième mission de démonstration sera indispensable pour enfin obtenir l'homologation de la Nasa. Mais le calendrier exact dépendra des performances de la capsule cette semaine - qui devront du même coup redorer un peu l'image de Boeing, pour le moins écornée par ces déboires à répétition.
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OBJECTIF LUNE
Le SLS, la fusée XXL de la Nasa pour retourner sur la Lune
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Objectif Uranus : pourquoi la Nasa envisage une mission vers la mystérieuse planète
L'Entretien de France 24
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France24 - Monde
Cannes 2022 : pour Kirill Serebrennikov, "la vraie culture russe n'est pas celle de la propagande"
Publié le : 19/05/2022 - 23:01
Natacha MILLERET
Louise DUPONT
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La 75e édition du Festival de Cannes est marquée par la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Si le Festival a refusé la venue de délégations officielles de Russie, le réalisateur russe Kirill Serebrennikov, connu pour ses prises de positions contre le régime de Vladimir Poutine, est présent cette année. Exilé à Berlin depuis le début de la guerre en Ukraine, il a pu monter les marches cette année pour “La femme de Tchaïkovsky”. Eve Jackson l'a rencontré pour France 24.
La bête noire du Kremlin, interdite de sortie de territoire pendant plusieurs années, n’avait pas pu venir sur la Croisette lors de ses sélections précédentes. Depuis le début de la guerre, Kirill Serebrennikov vit exilé à Berlin. Son film “La femme de Tchaïkovsky” ("Zhena Chaikovskogo") fait partie de la sélection officielle de cette 75e édition.
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CANNES 2022
Coup d'envoi du Festival de Cannes dans une ambiance de fête et d'espoir
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Cannes 2022 : le film "Tirailleurs" projette l'enfer des tranchées sur le grand écran
À L’AFFICHE !
Festival de Cannes : c'est parti pour la 75e édition !
France24 - Monde
L'ONU alerte sur la hausse de la faim dans le monde à un rythme alarmant
Publié le : 20/05/2022 - 11:28
Axel MAY
Sécheresse, guerre, inflation : les facteurs de la famine dans le monde sont multiples mais leur combinaison créé une situation de crise aigüe dans de nombreux pays défavorisés. Les instances internationales tirent la sonnette d'alarme. Dans cette chronique, France24 s'interroge notamment sur les solutions à apporter. Également au menu : la guerre en Ukraine au centre des réunions du G7 Finances et une voiture de collection a été vendue à un prix indécent.
Flambée des prix alimentaires : le FMI alerte sur "les risques de troubles sociaux" en Afrique
Près de 60 millions de déplacés dans le monde en 2021, un chiffre record
Le monde dans tous ses États
Guerre en Ukraine : bientôt la faim ?
France24 - Monde
Avec le procès opposant Johnny Depp à Amber Heard, la "tabloïdisation" de TikTok
Publié le : 20/05/2022 - 10:36
Bilal TARABEY
À la une de la presse, ce vendredi 20 mai, l'impasse du dialogue entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, le Parti républicain devenu un culte, mais aussi le procès opposant Johnny Depp à son ex-compagne Amber Heard devenu une série à succès sur le réseau social TikTok.
Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également en devenant fan de notre page Facebook…
L’Ukraine, évidemment, à la une de nombreux quotidiens ce vendredi 20 mai. Le Monde se concentre sur le volet diplomatique avec un dossier titré "L’impasse du dialogue Macron-Poutine".
#ALaUne du 𝕸𝖔𝖓𝖉𝖊 #Ukraine : l'impasse du dialogue Macron-Poutine | L'éditorial : La diplomatie à l'arrêt | La sécheresse en France avive la guerre de l'eau | #Cannes2022 Palme d'honneur pour Forest WhitakerEt pour vous abonner ➡️ https://t.co/cN0KPhRB7S pic.twitter.com/2qyOAFuwna
May 19, 2022
Le quotidien constate que le tandem franco-allemand est à la peine. Selon le quotidien français, Emmanuel Macron et Olaf Scholz manquent d’autorité depuis le début de la guerre en Ukraine, parce qu’ils sont supplantés par l’engagement "très volontariste" des États-Unis et le retour en force de l'Otan, ce qui arrange bien les États d’Europe centrale et les pays Baltes, totalement alignés sur les positions américaines et convaincues plus que jamais que seul le parapluie américain peut assurer leur sécurité. Le Monde rappelle que le président français et le chancelier allemand sont toujours attendus à Kiev, où ils n’ont pas mis le pied, depuis le début de l’invasion de l'Ukraine…
Vladimir Poutine, de son côté, présente toujours cette guerre contre l'Ukraine comme un conflit de civilisation contre l'Occident, et ne manque jamais une occasion d’ailleurs de critiquer les russes pro-occidentaux "dont l’esprit n’est pas présent aux côtés de leur peuple". Sauf qu’il y a un petit problème : la propre fille de Vladimir Poutine semble faire partie de ces Russes qui aiment beaucoup l'Europe de l’Ouest… Une enquête du journal britannique The Guardian révèle que Katerina Tikhonova s’est rendue en Allemagne plus de 50 fois ces deux dernières années, où elle entretiendrait une liaison avec un danseur de ballet qui s’appelle Igor Zelensky. Mais l'homme est russe, sans lien de parenté avec le président ukrainien.
Si beaucoup de détracteurs du régime russe dénoncent le culte de la personnalité qui entoure Vladimir Poutine, il semble que ça n'est pas propre à la Russie. Aux États-Unis, The Washington Post affirme que le Parti républicain n’est plus "un parti politique au sens traditionnel du terme" mais une organisation qui pratique un culte de la personnalité mélangé à un programme reposant sur des théories du complot. Le culte de la personnalité, c’est Donald Trump. La théorie du complot, c’est celle qui prétend que l’élection présidentielle de 2020 a été volée (elle est appelée "Le grand mensonge")
Si le quotidien américain en parle ce matin, c’est parce que les élections générales de mi-mandat sont prévues en novembre, et que le taux de participation est généralement bas. The Washington Post écrit : "Nous pouvons rejeter le Trumpisme, sa religion et son début de fascisme… tant qu’on le peut encore." En clair, un appel aux électeurs à se rendre aux urnes.
Toujours aux États-Unis, cette alerte du New York Times : de plus en plus de jeunes achètent des anxiolytiques sur les réseaux sociaux et en meurent. Selon un magistrat californien, "les réseaux sociaux sont devenus l’endroit où se fournir en pilules". Mais au-delà de consommer ces médicaments sans ordonnance, il s’agit de faux (contrefaçons), qui contiennent du fentanyl, un équivalent de l’héroïne. Les plateformes commencent à réagir, et pour avoir une idée de l'ampleur du phénomène, Snapchat a, à lui seul, retiré 144 000 comptes liés à des fournisseurs de drogue sur les six derniers mois de l’année 2021.
Les réseaux sociaux ont aussi révolutionné la façon de consommer l'actualité et de la diffuser. Et le procès en cours de Johnny Depp contre son ex femme l’actrice Amber Heard a fait basculer TikTok dans une autre catégorie. Le Monde titre sur la "tabloïdisation" de TikTok. Il constate qu'une multitude de comptes découpent, analysent, commentent et racontent ce procès, fournissant u travail qui s’apparente à celui de producteurs de série télévisée, et de masse.
Pour se donner une idée du volume qu’engendre le procès, le hashtag #justiceForJohnnyDepp, en faveur de l’acteur, cumule 12,4 milliards de vues. Un problème, de taille, soulève Le Monde, car une justice populaire s’exerce à travers les réseaux sociaux. Et dans ce cas-là, une campagne de dénigrement massive dont est victime Amber Heard, accusée de ne pas être crédible.
Enfin, les hommages se multiplient à travers le monde après la mort de Vangelis. Le compositeur grec de musiques électroniques, auteur entre autres des bandes-originales légendaires des films "Chariots of fire", "Blade runner" ou encore "1492: Christophe Colomb" est mort à Paris à l’âge de 79 ans. La nouvelle de son décès est bien évidemment aussi à la une de la presse grecque. Au-delà de tout ce qu'on connaît sur Vangelis, sachez qu'il y a aussi une planète, qui a été renommée à son nom.
Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7h20 et 9h20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.
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LE FIL DU 18 MAI
Washington rouvre son ambassade à Kiev, premier procès d'un soldat russe
LE FIL DU 19 MAI
Le Congrès américain approuve une aide à l'Ukraine de près de 40 milliards de dollars
Aux États-Unis, le réseau Truth Social de Donald Trump entame sa mise en ligne
France24 - Monde
Annick Cojean, journaliste : "Les changements de société ne peuvent pas se faire sans les femmes"
Publié le : 20/05/2022 - 11:42
Philomé ROBERT
Annick Cojean, grand reporter du quotidien Le Monde, est l’invitée de Paris Direct. Elle publie "Nous ne serions pas arrivées là si…", une série d'entretiens réalisées avec 34 femmes du monde entier. Parmi elles se trouvent Gisèle Halimi, Barbara Hendricks, Isabelle Carré, Emma Thompson, Marjane Satrapi... Des femmes dont la voix porte qui racontent leur trajectoire dans un monde fait "par ou pour les hommes".
États-Unis : grande journée de mobilisation nationale pour défendre le droit à l'avortement
Pourquoi Emmanuel Macron hésite à panthéoniser Gisèle Halimi
À L’AFFICHE !
Marjane Satrapi dresse le portrait de Marie Curie dans "Radioactive"
France24 - Monde
Une Mercedes vendue 135 millions d'euros aux enchères, un record pour une voiture
Publié le : 20/05/2022 - 04:36
FRANCE 24
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La maison RM Sotheby's a annoncé, jeudi, qu'une Mercedes de 1955 avait été vendue aux enchères début mai pour un prix record. Le Coupé 300 SLR Uhlenhaut, dont il n'existe que deux exemplaires, a trouvé preneur pour 135 millions d'euros.
Une Mercedes de 1955, qui n'existe qu'en deux exemplaires, a été vendue début mai pour 135 millions d'euros, soit un record mondial absolu pour une voiture vendue aux enchères, a annoncé, jeudi 19 mai, la maison RM Sotheby's. La Mercedes Coupé 300 SLR Uhlenhaut de 1955 a été vendue le 5 mai lors d'enchères confidentielles qui se sont tenues au musée de Mercedes-Benz à Stuttgart, en Allemagne, en coopération entre la filiale de Sotheby's pour les voitures de luxe et le constructeur automobile allemand.
Au prix de 135 millions d'euros, cette Mercedes a été adjugée quasiment au triple du précédent record détenu depuis 2018 par une Ferrari 250 GTO de 1962 vendue en 2018 par RM Sotheby's pour plus de 48 millions de dollars (45 millions d'euros).
En outre, la Mercedes "300 SLR se place dorénavant dans le top 10 des objets les plus chers jamais vendus aux enchères", a vanté RM Sotheby's dans un communiqué, publié jeudi, à Londres, et répercuté à New York par la maison mère Sotheby's qui tient cette semaine ses enchères de printemps pour les œuvres d'art.
Une voiture, parmi des tableaux de maîtres
De fait, selon un classement établi par l'AFP d'œuvres d'art vendues aux enchères ces dernières années principalement à New York, le record absolu est détenu par le "Salvator Mundi" de Léonard de Vinci, adjugé en novembre 2017 pour 450,3 millions de dollars par Christie's à New York.
Vient ensuite le "Shot Sage Blue Marilyn" par Andy Warhol parti le 9 mai dernier pour 195 millions de dollars chez Christie's, devenant l'œuvre d'art du XXe siècle la plus chère jamais vendue lors d'enchères publiques. Pour des œuvres du XXe siècle, "Les Femmes d'Alger (version 0)" de Pablo Picasso (179,4 millions de dollars en mai 2015) et le "Nu couché" d'Amedeo Modigliani (170,4 millions en novembre 2015), ont tous deux aussi été adjugés chez Christie's.
Selon ce classement des œuvres d'art vendues aux enchères de plus de 100 millions de dollars, la Mercedes vendue le 5 mai par RM Sotheby's et qualifiée de "plus belle voiture du monde" se classe ainsi à la 6e ou 7e place.
La voiture, qui était détenue, tout comme le second exemplaire, par Mercedes-Benz, a été vendue à un collectionneur privé et le produit de la vente "servira à mettre sur pied un 'fonds Mercedes-Benz' international pour des bourses et formations de recherche pour les jeunes en matière de science de l'environnement et de décarbonation", selon RM Sotheby's.
Avec AFP
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Un portrait de Marilyn Monroe par Warhol vendu aux enchères pour 195 millions de dollars, un record
À Las Vegas, onze œuvres de Pablo Picasso vendues aux enchères pour plus de 108 millions de dollars
Un tableau de Van Gogh s'arrache à 13 millions d'euros, un record en France
Valeurs Actuelles
Charles de Foucauld : un nouveau saint français pour l’Église catholique romaine
C’était un évènement attendu par les fidèles depuis de longues années. Grands-parents, parents, enfants se sont rués dimanche Place Saint-Pierre au Vatican pour assister à la canonisation de dix saints. Parmi eux, trois Français, deux hommes et une femme. Un nom est sur toutes les lèvres : celui de Charles de Foucauld, ermite du désert mort assassiné en Algérie en 1916.
Sous le soleil romain, les quatre mille Français présents sont enthousiastes. On ne canonise pas trois saints français tous les jours ! « Carolum de Foucauld », clame le cardinal Marcello Semeraro préfet de la Congrégation pour la cause des saints. Le prélat continue la lecture latine des autres noms : Marie Rivier et César de Bus, deux religieux français, un journaliste néerlandais, un Indien et cinq Italiens. Le pape François, souffrant depuis quelques semaines, était aux côtés d’une cinquantaine de cardinaux et de 300 prêtres et évêques. Une cérémonie en grande pompe qui paradoxalement respirait la simplicité, confient des fidèles.
Une foule fervente venue pour Charles de Foucauld
Marie-Armelle a fait le chemin avec ses quatre enfants âgés de 6 mois à 6 ans. « Nous attendions cette canonisation depuis deux ans avec impatience », se réjouit-elle. Cette catholique a une dévotion particulière pour ce missionnaire français, en témoigne son aîné prénommé Foucauld. Marie-Armelle n’a pas hésité une seule seconde à se rendre à Rome : « Nous pensons que ce genre d’évènements forge nos vies de chrétiens », dit-elle après avoir précisé qu’elle était aussi Place Saint-Pierre en 2014 pour la canonisation de Jean-Paul II. Celle de Charles de Foucauld est significative pour cette famille dont le père est cyrard : « Charles de Foucauld est pour nous un modèle d’abandon, et avec un mari militaire notre famille se confie très souvent à lui. » Malgré la fatigue, la famille est arrivée à 7 h 20, Marie-Armelle profite de l’office. Autour d’elle, se tiennent des religieuses espagnoles qui ont elles aussi fait le voyage pour Charles de Foucauld. Suit alors la canonisation. « J’ai été extrêmement émue par la beauté de l’instant. » Une journée dont Marie-Armelle se souviendra d’autant plus que son bébé a eu le droit à un baiser du pape François !
Antoine et ses amis de Sciences Po sont arrivés eux aussi très tôt. Placé à proximité de l’autel, cet étudiant suit de près la cérémonie qu’il juge « impressionnante ». Antoine garde en mémoire « l’ambiance à la fois fervente très joyeuse », mais aussi « l’homélie très percutante du pape François ». Pour Marguerite, c’est surtout la diversité des communautés présentes qui retient son attention : « Il y avait beaucoup d’Italiens et d’Indiens (…) tout le monde voulait montrer le drapeau de son pays d’origine. » Un mélange des nationalités qui a aussi frappé Antoine. Il raconte que « chacun chantait des cantiques dans sa langue ».
Le père Amar, vicaire de la paroisse Saint-Symphorien à Versailles, est venu avec un groupe de fidèles allant de 10 à 81 ans « quelques Foucauld sont venus pour assister à la canonisation de leur saint patron », rajoute-t-il. Le père est surpris de voir la ferveur des militaires puisque 130 cyrards, sur 157 de la promotion Caillaud, sont présents : « C’est très fort, ils se sont dit que l’un de leurs anciens avait eu une vie atypique et inspirante. » Un moment convivial, fort et joyeux pour ces quatre mille chrétiens qui s’est achevé par une prière pour la paix. Les témoins de cette canonisation repartent sourire aux lèvres et heureux d’avoir partagé un moment de grande ampleur. Un dimanche qui a permis de reprendre des forces : « C’était un immense soulagement de participer à un événement de l’Église après ces deux longues années de Covid », insiste le prêtre.
Une vie dissolue touchante
Le succès et l’attache autour de la figure de Charles de Foucauld tiennent sans doute à la spécificité de sa vie. “Bien né” dans une famille noble en 1858, Charles de Foucauld se démarque des autres saints par ses mille et une vies. Officier de cavalerie, puis aventurier au Maroc avant de finir religieux en Algérie, ce Français originaire de Strasbourg « a bien un parcours atypique », comme le soulève le père Amar. En effet, avant d’être missionnaire, Charles de Foucauld menait une vie dissolue, rythmée par des orgies et des dépenses ubuesques. Il se convertit vers 1890 et devient prêtre le 9 juin 1900. Son sacerdoce, humble et d’une grande pauvreté, laisse en héritage l’ordre d’Ermites du Sacré-Cœur. Le parcours de Charles de Foucauld ne laisse pas indifférent la communauté chrétienne. « Jouisseur et sensuel, il mène une vie très loin de l’Évangile », rappelle le père Amar. Justement, c’est bien ce passé obscur qui parle et touche les fidèles : « Avec lui, on se dit que la sainteté est atteignable. Si cet homme a si mal commencé et si bien fini alors on se dit que la sainteté est possible », nous dit ce prélat de Versailles qui apprécie « le côté folklorique » de ce nouveau saint. Marguerite-Marie nous confie justement que la vie de foi de Charles de Foucauld l’inspire : « Ce n’est pas parce qu’on est mal lancé dans la vie que tout est fini », nous confie cette mère de famille qui a appelé son fils Charles-Foucauld.
Antoine retient de ce saint sa simplicité mais aussi ses écrits qui l’ont marqués : « Sa façon d’évangéliser par une exemplarité simple et par la fraternité me touche. » Quant à Marguerite, c’est l’organisation du périple vers Rome qui l’a conduite à s’intéresser à la vie de Charles : « Il a voulu imiter Jésus au quotidien pour que les autres le connaissent sans avoir à lire la Bible », retient-elle. Florence, elle aussi présente hier, relate avec émotion la rencontre des résidents du village de François avec le pape samedi soir. Ce village, qui veut vivre en conformité avec l’Évangile et l’Encyclique Laudato, est habité par quelques « cassés de la vie ». Cette catholique tisse un lien naturel entre les trajectoires des résidents du village et la vie de Charles de Foucauld.
Un saint universel
La principale richesse de ce “frère universel” est sa capacité à toucher toutes les sensibilités : « Il a un côté saint-cyrien, officier avec des valeurs très classiques et un côté plus universel proche des petits, des pauvres », pense le père Amar. Celui-ci, rieur, évoque le « en même temps spirituel » de l’héros de ce dimanche. C’est bien une figure contemporaine qui « parle à tout le monde : à la droite, à la gauche, aux Blancs, aux Noirs », rajoute t-il avec enthousiasme. L’engouement autour de cette personnalité intrigante est manifeste. Charles de Foucauld touche donc par l’universalité qu’il dégage. D’ailleurs, Antoine et ses amis sont « venus pour des raisons un peu différentes » ; preuve que “l’ermite du désert” parle à tout le monde.
Si Charles de Foucauld a pu être proclamé saint, c’est bien par la reconnaissance de deux miracles en son nom par l’Église. Pour rappel, la canonisation ne tient que si la personne est décédée depuis au moins cinq ans, qu’elle a mené une vie chrétienne exemplaire et qu’elle a accompli au moins deux miracles. Charles de Foucauld cochait toutes les cases : mort assassiné en 1916 dans le désert algérien, il a accompli, à titre posthume, deux miracles. En 2016, un charpentier français a fait une chute de 15 mètres transperçant son abdomen. Ce jeune homme athée prénommé Charles a survécu. Les catholiques avaient imploré le bienheureux Charles de Foucauld pour sa guérison. Un miracle qui a permis à cet ermite du désert de rejoindre le calendrier des saints.
France24 - Monde
Le compositeur grec Vangelis, pionnier de la musique électronique, est mort
Publié le : 19/05/2022 - 18:52Modifié le : 19/05/2022 - 19:20
FRANCE 24
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Le compositeur grec Vangelis, qui a notamment signé la musique des "Chariots de feu" et l'hymne de la Coupe du monde de football de 2022, est mort à l'âge de 79 ans.
Considéré comme l'un des pionniers de la musique électronique, le compositeur grec Evangelos Odysseas Papathanassiou, dit Vangelis, est mort à l'âge de 79 ans.
Vangelis a succombé mardi 17 mai, selon l'agence de presse Athens News Agency, citant un communiqué de ses avocats, sans préciser les causes de son décès. Cette information a été confirmée par le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis.
"Vangelis Papathanassiou n'est plus parmi nous", a tweeté le Premier ministre. "Le monde de la musique a perdu (l'artiste) international Vangelis", ajoute son tweet.
Kyriakos Mitsotakis a aussi souligné que le deuxième prénom de Vangelis était Ulysse. "Pour nous, les Grecs, cela signifie qu'il a commencé son grand voyage sur les chariots de feu. De là, il nous enverra toujours ses notes", a-t-il écrit.
"C'est un choc" et "une grande perte pour le monde de la musique en générale, la musique de films et pour l'histoire des musiques électroniques dont il était un des pionniers", a affirmé jeudi soir à l'AFP le compositeur français Jean-Michel Jarre.
Ο Βαγγέλης Παπαθανασίου δεν είναι, πια, κοντά μας. Για όλον τον κόσμο, η θλιβερή είδηση δηλώνει πως το παγκόσμιο μουσικό στερέωμα έχασε τον διεθνή Vangelis. Τον πρωτεργάτη του ηλεκτρονικού ήχου, των Όσκαρ, της Μυθωδίας και των μεγάλων επιτυχιών.
May 19, 2022Selon plusieurs médias grecs, Vangelis est décédé du Covid-19 en France, où il partageait son temps avec Londres et Athènes.
Un compositeur oscarisé
Cet autodidacte avait trouvé son inspiration dans l'exploration spatiale, la nature, l'architecture futuriste, le Nouveau Testament et le mouvement étudiant de mai 1968.
Il avait acquis une renommée internationale avec les bandes-son des films "Les Chariots de feu" (Oscar de la meilleure musique en 1981), "Blade Runner" ou encore "1492 : Christophe Colomb".
Parmi la douzaine de bandes originales qu'il a composées figurent celles du film de Costa-Gavras "Missing", de "Lunes de fiel" de Roman Polanski et d'"Alexandre" d'Oliver Stone.
Il a également écrit des musiques pour le théâtre et le ballet, ainsi que l'hymne de la coupe du monde FIFA en 2002.
Evangelos Odysseas Papathanassiou est né en 1943 dans le village d'Agria près de Volos (centre). Enfant prodige, il a donné son premier concert de piano à l'âge de 6 ans, sans avoir vraiment pris de cours.
"Je n'ai jamais étudié la musique", a-t-il confié au magazine grec Periodiko en 1988 déplorant également "l'exploitation" croissante imposée par les studios et les médias. "Tu peux vendre un million de disques et avoir l'impression que c'est un échec. Ou tu peux ne rien vendre du tout et te sentir très heureux", avait-il dit.
Après avoir étudié la peinture à l'École des Beaux-arts d'Athènes, Vangelis a rejoint le groupe de rock grec les "Forminx" dans les années 60. Leur succès a été stoppé net par la junte militaire en 1967 qui a mis un frein à la liberté d'expression.
Essayant de rejoindre le Royaume-Uni, il s'est retrouvé bloqué à Paris lors du mouvement étudiant de mai 1968, et avec deux autres exilés grecs, Demis Roussos et Lucas Sideras, il a formé un groupe de rock progressif "Aphrodite's Child". Le groupe a vendu des millions de disques avec des succès tels que "Rain and Tears" avant de se dissoudre en 1972.
Relocalisé à Londres en 1974, Vangelis a créé les studios Nemo, "un laboratoire du son", producteur de la plupart de ses albums.
Entre Paris, Londres et Athènes
"Le succès est doux et perfide", avouait le compositeur à la crinière de lion à l'Observer en 2012. "Au lieu de pouvoir avancer librement et faire ce que vous voulez vraiment, vous vous retrouvez coincé et obligé de vous répéter", avait-il aussi ajouté.
En 2019 dans une interview au Los Angeles Times, le musicien affirmait voir des parallèles avec la dystopie décrite dans le film "Blade Runner" de Ridley Scott. "Quand j'ai vu les images, j'ai compris que c'était ça l'avenir. Pas un bel avenir, bien sûr. Mais c'est vers quoi nous allons", a-t-il déclaré.
Vangelis, qui a eu une planète renommée de son nom en 1995, avait une fascination pour l'espace. "Chaque planète chante", avait-il déclaré à ce journal en 2019.
En 1980 il participe à la musique du documentaire scientifique Cosmos, récompensé par le prix Carla Sagan.
Il a écrit la musique pour la NASA de l'Odyssée sur Mars en 2001 et des missions Junon Jupiter en 2011, et a été inspiré dans un album nominé aux Grammy Awards par la mission de la sonde spatiale Rosetta en 2016.
En 2018, il compose un morceau pour les funérailles de Stephen Hawking qui mentionnait les derniers mots du professeur célèbre.
Durant les dernières années, il a partagé son temps entre Paris, Londres et Athènes, restant discret sur sa vie privée.
Avec Reuters et AFP
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Valeurs Actuelles
Guy Savoy célèbre les vins du château de Fargues
Je crois à l’avenir du sauternes, un vin plein de nuances et d’énergique douceur, unique dans le monde , ne cesse de clamer Alexandre de Lur Saluces, propriétaire du château de Fargues, situé dans le Bordelais entre Sauternes et Langon. Depuis longtemps, le neveu de Bertrand, celui qui sortit le premier millésime en 1947 en proposant un sauternes 1943, s’est rendu compte que « ce vin a souffert d’une mauvaise image tout à fait injuste, accusé sans nuances d’être trop sucré, trop lourd, en toute ignorance de ce qu’est un vrai sauternes ».
Ainsi, Alexandre de Lur Saluces et son fils Philippe (16e génération), cogérant de la maison, ont décidé de combattre les idées reçues en voulant faire de leur liquoreux un atout dans la gastronomie. Et rien de tel que de solliciter les chefs triplement étoilés et leurs équipes. Voici Guy Savoy et son chef sommelier, Sylvain Nicolas, qui ont imaginé un déjeuner de saison pour mettre en valeur trois millésimes.
Les vingt hectares de vignes de Fargues sont dominés par le sémillon (80 %), donnant une élégante robe dorée tirant sur le roux à des vins qui concentrent du gras et de la rondeur. À quoi il faut ajouter le sauvignon blanc (20 %), connu pour sa robe plus claire et ses notes de muscat, enrobées d’acidité et d’une belle suavité.
Pour commencer le repas, le choix s’est porté sur le millésime 2002, élevé pendant trois mois en fûts de chêne, donnant à la liqueur une couleur splendide d’un jaune or subtilement brillant, et soulignant en bouche des notes de crème brûlée et de pain grillé, ainsi que des arômes d’orange, d’ananas et de coing manifestes. Alchimie réussie avec le foie gras de canard et le veau en croûte, pain de campagne (de chez Lalos) grillé, alliés à un chutney d’oignons et de pruneaux, de jus de veau et à un zeste d’orange. Même vin pour le salpicon de “homard carotte” avec une pointe d’épices, ses ravioles et son jus au safran qui, arrosé d’une bisque savoureuse, rend l’accord harmonieux.
Autre voyage gustatif avec le millésime 1990 à la robe ambrée, retenu par Sylvain Nicolas pour sa grande concentration et son onctuosité. Ses notes grillées et épicées comme ses saveurs rôties et confites, avec une pointe de caramel, se marient avec une certaine allégresse à la pintade confite et laquée. Magistral accompagnement fait de morilles farcies et d’endives aux fruits secs (raisins et abricot) dont le sucré-amer se conjugue sans crainte avec le sauternes. Verdict du chef sommelier : « Il y a un phénomène qui se produit, comme si l’endive avait absorbé le sucre du vin. »
Dessert exotique et millésime 1997
Joli défipour Guillaume Godin, 35 ans, qui après quatorze années où il s’est frotté à la cuisine d’Arnaud Donckele à La Vague d’or à Saint-Tropez, a rejoint Guy Savoy en octobre 2019. Lui aussi a joué le jeu en inventant un dessert exotique pour servir le château de Fargues 1997, au nez de miel et aux arômes de fruits confits et d’agrumes. Voici donc une subtile déclinaison de la mangue, compotée naturelle et sorbet, qui enchante les papilles avec le va-et-vient du millésime 1997 qui nous touche par la touche d’amande au final, révélant une amplitude aromatique. Ainsi, ce dessert termine un déjeuner princier rythmé par un service rigoureux au cœur de l’hôtel de la Monnaie.
Restaurant Guy Savoy, 11, quai de Conti, Paris VIe. www.guysavoy.com
Château de Fargues, AOC sauternes, Fargues (Gironde). www.chateaudefargues.com
France24 - World
No, this Azov fighter's wife is not a neo-Nazi sympathiser
Issued on: 19/05/2022 - 21:43
Vedika BAHL
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Vedika BAHL
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Following several interviews pleading for help from the West, photos of the wife of an Azov regiment fighter in Ukraine's Mariupol are linking her to neo-Nazi ideology, but a reverse image search gives different results. We tell you more in this edition of Truth or Fake with Vedika Bahl.
Valeurs Actuelles
Déroutante Smart #1
PHILOSOPHIE
Smart a l’art de surprendre. En 1997, la marque satellite de Mercedes inventait une voiturette deux places révolutionnaire, la Fortwo, très prisée en Italie notamment. Puis vint l’heure de la Forfour (“pour quatre”), développée sur la base de la Renault Twingo à moteur arrière. Mais tout va si vite. Mercedes a cédé la moitié de Smart au chinois Geely. Et voici qu’arrive bientôt sur le marché la Smart #1, dotée d’un bloc électrique de 272 chevaux ! Ce n’est pas la voiture de monsieur Tout-le-monde. Ce SUV relativement cossu cible en priorité la clientèle susceptible de succomber aux charmes d’une Mini Countryman, par exemple. Le marché asiatique va certainement adorer son côté décalé et statutaire. Avec son élégant pavillon flottant, décroché au niveau du montant arrière et peint dans une teinte distincte du coloris principal de la voiture, la Smart #1 n’est pas sans rappeler l’Opel Adam.
PRESTATIONS
L’empattement (distance entre les essieux avant et arrière) est immense, avec des porte-à-faux réduits à l’extrême. C’est bon signe pour les passagers. De fait, l’habitabilité à bord est excellente, d’autant que la banquette arrière, fractionnable en 60/40, coulisse sur 13 centimètres. Le coffre varie de 323 à 411 litres, selon que vous privilégiez l’espace pour les jambes ou le chargement. Ajoutez-y 15 litres d’emport sous le capot avant. Magie de l’architecture électrique ! Épurée, la planche de bord reprend les codes des dernières Mercedes, avec une console centrale flottante et surélevée ménageant un espace de rangement au pont inférieur. L’instrumentation numérique va au plus simple. L’incontournable écran tactile, façon tablette, est posé en format paysage. Les équipements puisent dans un Meccano technologique qui intègre aussi bien l’affichage “tête haute” des données de conduite que l’ambiance lumineuse personnalisable. La palette des lumières comprend alors 20 niveaux d’intensité et 64 couleurs. Un gadget pour se distinguer.
TECHNIQUE
Sa plate-forme SEA est partagée avec différents modèles du groupe Geely. Les futures Volvo en seront équipées. Évidemment, 272 chevaux et un couple de 343 newtons- mètres, cela pousse très fort, même si le poids est ici supérieur à 1,8 tonne. Il fallait de copieuses batteries pour animer cette cavalerie et cela se paie sur la balance. Comptez trois heures pour charger l’engin en 22 kilowatts alternatif. Des Smart #1 plus modestes au prix plus serré devraient suivre, offrant 300 kilomètres d’autonomie environ, voire autour de 200 seulement. Pour l’heure, le lancement commercial s’appuie sur le gros modèle à plus de 400 kilomètres d’autonomie.
France24 - World
The ‘untouchable’ parliamentary speaker at the heart of Lebanon’s next political storm
Issued on: 19/05/2022 - 13:36
Leela JACINTO
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At 84, Nabih Berry is a seasoned Lebanese political player who has been the country’s parliamentary speaker for 30 years. Following Sunday’s legislative elections, the octogenarian stalwart is running for another term. But a record number of newcomers and political opponents are against his reelection – and in Lebanon, that could be dangerous.
On October 14, 2021, residents of Beirut were shaken by deadly armed clashes right by the birthplace of Lebanon’s 1975-1990 civil war.
Six people were killed as rival gunmen fired at each other while residents cowered, schoolchildren dashed for safety, and the city froze with a heightened awareness that Lebanon remains just a hair’s breadth away from all-out sectarian conflict.
The October clashes erupted when a protest by two Lebanese Shiite parties – Hezbollah and Amal – arrived at the Tayouneh roundabout, which links the Christian neighbourhood of Ain El Remmaneh with the Shiite stronghold of Chiyah.
Today, the two rival camps are critical actors in Lebanon’s next political steps following Sunday’s parliamentary elections. At stake is the future of a country in the grips of a devastating economic crisis, which requires an IMF bailout, which in turn needs a functioning government.
The results of Sunday’s vote were encapsulated in headlines this week proclaiming, “Hezbollah and its allies lose parliamentary majority”. News stories hailed the record 13 seats won by reform-minded political newcomers entering a system of entrenched parties and interests.
But the after-party celebrations have been subdued with the glum reckoning that Sunday’s vote has set the stage for a round of backroom dealings and deadlocks at best – or violence at worst.
In the absence of an outright majority in Lebanon’s 128-seat parliament, the largest blocs in the new parliament are the two camps that faced off and traded accusations at the Tayouneh roundabout last year.
The 2022 vote may have heralded a historic rise of reformist newcomers in parliament. But the next step in Lebanon’s democratic process involves the oldest member of parliament.
Enter Nabih Berri, an octogenarian central figure in Lebanon’s postwar politics and an icon – according to critics – of everything that is wrong with the country’s political system.
For many Lebanese who voted for change, Berri is the embodiment of a system that has spawned political paralysis, economic collapse, and the sort of rampant mismanagement that enabled the deadly 2020 Beirut port explosion. “He represents everything that is wrong with the Lebanese system, which is today not only a kleptocracy, but also a gerontocracy,” said Karim Emile Bitar, director of the Institute of Political Science at the Saint Joseph University of Beirut.
‘Quintessential crooked Lebanese political dinosaur’
Exactly a week after the May 15 vote, Lebanon’s newly elected parliamentarians are expected to begin a new legislature following the expiration of the current assembly’s mandate.
Their first mission will be electing a new speaker, a position 84-year-old Berri has held since 1992. After three decades in the powerful post, Berri – the leader of the Shiite Amal party – is in the running for a seventh consecutive term and has no intention of retiring.
“Nabih Berri is the quintessential crooked Lebanese political dinosaur,” explained Bitar. “He has been speaker for the past 30 years, which is unprecedented even by Lebanese standards, and he could very well be elected once again.”
The problem this time though, is that not everyone is inclined, or resigned, to a Berri speakership – and that can be dangerous in Lebanon.
After his party made major gains in Sunday’s vote, the Christian Lebanese Forces (FL) chief and arch Hezbollah foe, Samir Geagea, laid down the gauntlet by vowing never to support Berri's re-election. “Electing the head of parliament will not take place as it used to,” Geagea told a local TV station. “We want a parliamentary speaker that stands for Lebanon.”
First test for the new parliament
But critics say Lebanon’s democratic system serves not so much the nation as the country’s political elites.
Under an antiquated confessional system, the Lebanese presidency is reserved for a Maronite Christian, the prime minister’s post is held by a Sunni Muslim, and the parliamentary speaker’s position goes to a Shiite Muslim.
While Hezbollah and its allies lost its parliamentary majority in the latest election, the two Shiite parties – Hezbollah and Amal – won more seats this year than in 2018. “They will use the argument of so-called consociational democracy,” said Bitar, referring to power-sharing to avoid violence, “saying that even though we do not have an absolute majority in parliament, considering we control all Shiite seats, one of us has to be the speaker and our candidate is Nabih Berry.”
Lebanon’s confessional political arrangement has not changed despite frequent calls for an overhaul, including by a youth-led protest movement that erupted in October 2019 in the wake of the devastating economic crisis.
The protest movement saw several civil society and activist leaders enter the political fray and, for the first time in Lebanese history, win an exceptional 13 seats.
But now that a record number of newcomers have entered parliament, their first test will be their resolve to challenge the Shiite power axis.
Since the end of the Lebanese civil war in 1990, Berri has earned a reputation for being “virtually untouchable”, an indispensable figure wielding charm and force to get his way on the political stage. It was a long journey for the son of a trader, born in West Africa, to the position of Lebanon’s top political zaim – or overlord.
Two Shiite movements rise and become allies
Born in 1938 into a trading family that had moved to Sierra Leone, Berri returned to his native Lebanon, where he earned a law degree and worked in the Lebanese courts in the 1960s.
It was a time when Musa al-Sadr, a charismatic Shiite cleric, arrived in southern Lebanon to set up social services for the historically marginalised Shia community.
At a time when leftists – including communists – in the Arab world were engaged in social justice issues, attracting urban youths, Sadr formed the Harakat al-Mahrumin, or Movement of the Dispossessed. The movement, that later became Amal (Hope), effectively co-opted the Shiite Left, placing religion at the heart of class struggle.
When the Lebanese civil war broke out, the movement initially stayed out of the conflict. But when Berri took over the movement’s leadership in 1980, he didn’t hesitate to get involved in the war. During the bloody, internecine sectarian strife, Berri’s militia fought against almost every side, including at one point, an upstart Shiite rival called Hezbollah.
The 1990s end of the civil war saw Berri, like most Lebanese warlords, turn into state players. Amal settled its differences with the overly religious Hezbollah movement, and the two parties established a mutually beneficial working relationship.
“Nabih Berri is helpful to Hezbollah because he can maintain bridges between Hezbollah and various Western countries which have put Hezbollah on terrorist organisation lists. So, he is Hezbollah’s ally, but he’s also able to talk to the Saudis, the Americans, to the French,” said Bitar. “He is the face that Hezbollah uses when it wants to negotiate with countries that are not ready to talk directly with Hezbollah.”
‘Street smart’ mediator
Berri’s ability to engage with all players and to joke and defuse tensions inside and outside the chamber have made him an indispensable figure in Lebanon’s complex political landscape.
“He does have a sense of humour which is recognised by his supporters and opponents alike. He can always find magical solutions to complex constitutional deadlocks even as these magical solutions, as you can imagine, are very often unconstitutional,” said Bitar.
In his role as a canny mediator, Berri has worked to prevent the country from sliding into another civil war. But critics say the process has unfairly enriched him and his allies while robbing the country of a transparent, accountable political system that can tackle the country’s myriad crises.
“The secret of his success is also that he is indeed very bright, very shrewd. He’s a lawyer, but he’s not a heavyweight intellectual, he’s street smart,” explained Bitar.
Days after the 2022 vote, Hezbollah’s powerful chief Hassan Nasrallah on Wednesday called on all parliamentary factions to cooperate.
Nobody "can claim that the majority belongs to this or that group," said Nasrallah, acknowledging for the first time that his organisation and its allies lost their overall parliamentary majority in Sunday's poll.
The problem though is that Hezbollah, aided by the very able Berri, has historically only “cooperated” on its own terms. Lebanon’s consociationalism, epitomised by its longstanding speaker, has so far prevented conflict by promoting consultation among political elites. It’s at the heart of the system that the Lebanese voted to change. But Berri’s reelection bid highlights the challenges the tiny Middle East country will face in its next democratic steps.
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LEBANON VOTES
Overseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country
On the ground
Lebanese youths seek a brighter future abroad amid economic, political crises
Lebanon's Hezbollah, allies lose parliament majority in elections
Valeurs Actuelles
Fiat 500, la fée électrique
PHILOSOPHIE
Fiat équipe sa 500 d’une batterie plus modeste, de 23,8 kilowattheures (au lieu de 42 pour la version plus puissante). Le prix d’accès passe alors de plus de 30 000 euros à environ 25 000 (hors bonus). Évidemment, l’autonomie en pâtit, baissant de 320 à 190 kilomètres théoriques. Mais cela suffi t pour un usage strictement urbain. Des solutions de loyer existent. Comptez au bas mot une centaine d’euros par mois pour un contrat de 37 mois et 30 000 kilomètres, la formule grimpant en prix, selon les versions. Des abonnements sans engagement sont également proposés, tel le forfait City à 299 euros par mois. Le tout se souscrit en ligne. Parce que « le monde change » et que « nos besoins évoluent », assure Fiat. Ce serait même « simple et tout simplement génial ». Pas d’emballement, tout de même. Les soucis d’approvisionnement en composants et matières premières obligent tous les constructeurs à réviser leurs schémas et à faire grimper leurs tarifs sans crier gare, faute de voitures disponibles en nombre suffisant. Et les délais de livraison mettront parfois votre patience à rude épreuve.
PRESTATION
Il n’empêche que la 500 électrique de base est bien sympathique. Son dessin intemporel fait mouche. Avantage de l’électrique : son châssis est tout récent, alors que la thermique s’appuie sur une plate-forme datant de 2009. À bord, c’est toujours ce joli design néo-rétro. Ergonomie correcte, présentation claire. Un bon équilibre entre fonctions tactiles et commandes physiques. Des sièges avant plus accueillants aussi. Mais un espace compté à l’arrière et un coffre juste bon pour ranger ses courses. La version d’entrée de gamme, Action, comprend déjà limiteur de vitesse et alerte de franchissement de lignes. Les suivantes intègrent le festival des équipements à la mode qui font grimper la note. L’Action Plus fournit le meilleur compromis équipements/prix. La Red est la mieux dotée.
TECHNIQUE
Le gabarit de l’auto est un bonheur en ville, avec un microrayon de braquage. Le bloc électrique de 95 chevaux garantit des démarrages canon. Le reste n’est que souplesse et « zénitude ». Il faut un point de charge chez soi pour éviter les déconvenues avec les seules bornes publiques. Ne pas habiter à plus de 50 kilomètres de son lieu de travail également, car l’autonomie réelle sera légèrement en dessous de celle annoncée. Comptez trente minutes pour charger 80 % de la batterie sur borne rapide, et pour un plein complet d’énergie deux heures trente sur borne de 11 kilowatts et plus de huit heures sur prise domestique.
France24 - World
Israel's ruling coalition loses majority after left-wing Arab MP quits
Issued on: 19/05/2022 - 15:37Modified: 19/05/2022 - 15:47
NEWS WIRES
A left-wing Arab Israeli lawmaker quit the governing coalition on Thursday, citing among other factors police aggression at an Al Jazeera reporter's funeral, rendering the government a minority in parliament.
The decision by Ghaida Rinawie Zoabi of the dovish Meretz party leaves the coalition headed by right-wing Prime Minister Naftali Bennett with just 59 out of 120 seats in Israel's parliament, the Knesset.
The development does not, however, necessarily indicate that the coalition -- an alliance of parties ranging from the Jewish right and Israeli doves to an Arab Muslim party -- is set to collapse.
Approving a motion to dissolve parliament and call new elections requires 61 votes.
Several opposition lawmakers, including Zoabi and members of the Arab Joint List, are bitterly opposed to the current opposition leader, former premier Benjamin Netanyahu.
Netanyahu -- in office from 1996 to 1999, and again from 2009 until June 2021 -- has been outspoken about his desire to topple the Bennett government, force new polls and return to power.
But the prospects of 61 opposition lawmakers supporting new elections that could return Netanyahu to power remain far from certain.
In a letter announcing her decision to leave the coalition, Zoabi said: "Again and again the heads of the coalition have taken hawkish, rigid and right-wing stances regarding basic issues of utmost importance for Arab society."
She referred to unrest at the Jerusalem's flashpoint Al-Aqsa mosque compound, tensions in the Sheikh Jarrah neighbour of Israeli-annexed east Jerusalem, and "the funeral of Palestinian journalist Shireen Abu Akleh."
Abu Akleh, a veteran reporter, was shot dead during an Israeli army raid in the West Bank last week.
Palestinians and the TV network said Israeli troops killed her, while Israel said she may have been killed by Palestinian gunfire or a stray shot from an Israeli sniper.
In a raid that has sparked international outrage, baton-wielding Israeli police beat several pallbearers as they carried the journalist's coffin out of a hospital before her burial.
Police said they were acting against rioters and a need to suppress "nationalistic", or Palestinian, chants.
"I cannot continue supporting the existence of a coalition that harasses my community in this disgraceful manner," Zoabi wrote.
A member of Israel's 20 percent Arab minority, Zoabi had been nominated to serve as Israel's consul-general in Shanghai, taking up her post over the summer.
It was not immediately clear how her departure from the coalition could impact that nomination, but if she takes a diplomatic role she would be compelled to leave the Knesset, with Meretz naming her replacement.
(AFP)
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Israeli police clash with mourners at funeral of slain Palestinian journalist
Israel launches probe into police actions at Al-Jazeera journalist's funeral
Palestinians honour slain journalist, reject joint investigation with Israel
BBC
SANS TITRE
If
you're just joining us, here are some of today's main developments:
US foreign policy adviser Derek Chollet has told the BBC's diplomatic correspondent James Landale that Russia is weaker now than it was when it launched its invasion of Ukraine.
Moscow has already suffered a "strategic defeat," says Chollet. He explains that the Russian economy has been "devastated" by sanctions, and its military has been depleted.
On the other hand, "Ukraine is stronger today and closer to the West," Chollet says. "And Nato is stronger as well.
"Here we are talking about Sweden and Finland joining [Nato]. This was not on any of our 'to-do' lists at New Year."
Hugo Bachega
Reporting from Dnipro
The fighters who
were holed up in the Azovstal steelworks in Mariupol putting up strong
resistance against Russian forces have been seen as heroes in Ukraine. They
were surrounded by the invading troops and, for weeks, attacked with almost no
respite.
They had vowed to
fight until the end, but eventually were told to surrender.
Since Monday,
hundreds have left the site and taken to Russian-controlled towns. The exact
number is not yet clear, though Russia claims almost 2,000 have surrendered.
What will happen
next is still not clear. Ukrainian officials hope they will be part of a
prisoner exchange with Russia. Moscow, however, has not confirmed this.
Many of the
fighters belong to the Azov regiment, which was set up as a far-right volunteer
militia in 2014. Its members deny being neo-Nazi, and Ukraine says the regiment
has been reformed and integrated into the National Guard.
Russia’s President Vladimir Putin says his “special military operation” in Ukraine is an effort to “de-Nazify” the country, and prominent names in Russia have already voiced their opposition to any exchange deal involving the Azovstal defenders.
The relatives of the fighters – and the rest of this country – are in a desperate wait. Meanwhile, it is not yet clear if those who are still at the plant had laid down their arms.
In a video, Lt Denys Prokopenko, the commander of the Azov regiment, said a process was still under way to remove the bodies from those who had died in the fighting. But there was no word about what the remaining fighters will do.
The Russian military have fired on a school in Severodonetsk, in eastern Ukraine's Luhansk region, where more than 200 people were hiding - many of them children - the head of the regional state administration, Serhiy Haidai, has said on the messaging app Telegram.
Haidai says three adults died and police are trying to move people to another shelter.
He has also said around 11,000 houses, of which almost 3,000 were high-rise buildings, have been "partially or completely destroyed" in Luhansk.
Haidai says the economic losses are estimated "at hundreds of billions of hryvnias".
The BBC has not been able to independently verify this information.
Russian forces are continuing their slow advance in the east of Ukraine after using heavy firepower to weaken defending forces.
As you'll see from the map above, some of their focus in recent weeks has been around the cities of Izyum and Severodonetsk.
To the north, however, Ukrainian forces have now pushed the majority of Russian forces away from Kharkiv, the country's second largest city.
The Institute for the Study of War reports that those Russian forces are now being redeployed to the Donetsk region.
You can find more maps here showing areas of Russian control.
Turkey's President Tayyip Erdogan said he will maintain his opposition to Sweden and Finland joining Nato when he speaks with the countries tomorrow.
The Turkish President has been vocal in his opposition to the two countries' joining the military alliance.
Erdogan discussed the issue with the Dutch Prime Minister today and is also planning to speak with Britain tomorrow.
More now on the end of Ukraine's defence of Mariupol's Azovstal steelworks.
In a short video message published on Thursday by the Armed Forces of Ukraine, Azov regiment commander Sviatoslav Palamar said "an operation is under way". He added that he would not disclose the details.
This week hundreds of Azov troops, who spent weeks holed up in the steelworks, handed themselves over to Russian forces. Russia says more than 1,700 fighters from the plant have now surrendered and been taken to Russian-controlled areas
The Azov regiment is the most frequent target for Russia's claim that it is fighting against Nazis in Ukraine.
The regiment, which was set up as a volunteer militia in 2014 but is now a National Guard unit, once had links to the far right.
The BBC has not been able to verify the location or date the video was recorded.
Russia says it's created a "special headquarters" to oversee restoration work in the Donbas region - where its troops have been gaining territory, but infrastructure bas been badly damaged as a result of artillery bombardment and air strikes.
Specialist teams have been assessing the repairs and construction needed in the region, according to a report by the state-owned RIA-Novosti news agency seen by BBC Monitoring.
"The work is in full swing," Deputy Prime Minister Marat Khusnullin is quoted as saying. "We will build, restore all roads, destroyed housing.
"The second set of measures is economic recovery," he adds.
A Finnish brewery is struggling to cope with the huge demand for its new beer to mark the country's decision to join the Nato military alliance after 75 years of neutrality.
The brewery is based in Savonlinna, 50 km (31 miles), from the Russian border, in a red brick building built when Finland was still part of the Russian Empire in 1909.
Its owner, Petteri Vanttinen told the AFP news agency that sales of his "freedom" beer have exploded since it went viral on social media after the Finnish parliament debated its bid to join Nato on Monday.
"Normally we sell around a hundred cans of beer a day. Now the number is over two thousand", he said.
Finland and Sweden have now submitted their applications to join Nato.
The leader of an independent Belarusian trade union organisation has been sentenced to 15 days in jail, the Polish-based European Radio for Belarus (Euroradio) reports.
Maksim Paznyakow was arrested after the Ukrainian flag was displayed on the profile picture of his Facebook page, along with the slogan "For independence!".
He was detained on 17 May, Euroradio says.
More on the evacuation of the Azovstal steelworks in Mariupol, where hundreds of Ukrainian soldiers are said to have laid down their weapons.
One of the Ukrainian troops who had been defending the besieged city's last holdout posted a series of photos of the devastated steelworks on social media as he left the site.
"Well, that's all", wrote Ukrainian serviceman Dmytro Kozatskyi after leaving the plant. "Thank you for the shelter, Azovstal is the place of my death and my life," he added.
Earlier, Russian authorities said nearly 2,000 Ukrainian soldiers surrendered at Azovstal and are believed to have been taken to Russian-controlled areas.
Laura Bicker
Reporting from Dnipro
Day 86 of the defence of Mariupol. The higher military leadership have given an order to save lives and preserve the wellbeing of the servicemen of the garrison and cease defending the city. Despite heavy fighting, defending while being encircled and lack of resupplying, we kept reiterating the three conditions most important to us. Namely, civilians, wounded and those who have been killed in action. We managed to evacuate the civilians, the wounded received the necessary medical treatment and we managed to evacuate them to be swapped and returned to the Ukrainian-controlled territories. As for those fallen heroes, the process is ongoing. And I hope that in the nearest future the relatives and all of Ukraine will be able to bury them with honour. Glory to Ukraine.
Lt Col Denys Prokopenko of the Azov Regiment, a unit of the Ukrainian Armed Forces which has been defending the Azovstal steelworks in the southern city of Mariupol, has posted a video on social media after the government in Kyiv announced it was ending its defence of the site.
Russia says some 2,000 soldiers have surrendered to its forces - a similar figure to estimates published by the UK's Ministry of Defence.
Hanna Chornous
Reporting from Kyiv
A lawyer for the first Russian soldier on trial in Kyiv since the invasion started has told a court his client is not
guilty of murder or war crimes.
Vadim Shishimarin has admitted killing an
unarmed 62-year-old man in a Ukrainian village.
Lawyer Viktor Ovsyannikov argued that Shishimarin
carried out an order from someone of a higher rank - and could not have known whether that
order was criminal or not, “just like anyone else in that situation would not
know”.
Ovsyannikov said Russian
soldiers erroneously believed the civilian could inform the Ukrainian
military of their whereabouts. He added that Shishimarin did not mean to commit a crime
and felt that there was a threat to his life.
In response, the prosecutor said that
Shishimarin could have avoided killing a civilian; that instead of firing three or four rounds, he could have taken the
man’s phone, or fired just one shot to scare him.
Shishimarin again apologised in his closing remarks.
“I do not deny it, and am ready to be punished and to face the
consequences,” he said.
A verdict is expected on Monday.
Will Vernon
Reporting from Moscow
Two MPs from the ruling United Russia party have submitted a
draft bill to Russia's parliament, the Duma, that will remove the upper age limit for men to sign a contract to serve in the country's armed forces. The
current maximum age limit is 40 for Russian citizens.
A note accompanying the draft law appears to justify the
change by claiming that “highly-qualified specialists are needed to fire
high-precision weapons and operate weaponry and armour, and experience shows
that [people] become such specialists towards the ages of 40-45.”
But speculation will abound that this is the latest measure
Russian authorities are employing in order to attract more men into the Army as
reports of Russian soldiers killed in Ukraine continue to be published online
and in local Russian media.
Russian authorities have not released official
updated statistics on the number of service personnel killed in the war since
25 March.
A period of one-year military service for men is obligatory
in Russia. The conscription age is currently between 18 and 27. However, many
men are exempt due to their profession, education status or health. This law,
however, covers “professional” soldiers, who sign a contract.
Russia's invasion of Ukraine could soon cause a global food crisis that may last for years, the United Nations has warned.
The conflict has cut off supplies from Ukraine's ports, which once exported vast amounts of cooking oil as well as cereals such as maize and wheat.
This has reduced global supplies and caused the price of alternatives to soar, with food prices worldwide almost 30% higher than the same time last year, according to the UN.
The high cost of staple foods has already raised the number of people who cannot be sure of getting enough to eat by 440m to 1.6bn, with nearly 250m on the brink of famine, the Economist reports.
To emphasis this point the magazine's striking front cover (above) has replaced wheat kernels with skulls.
Russia has staged a blockade all along Ukraine's Black Sea coast and millions of tonnes of grain has not been able to leave.
UN Secretary-General Antonio Guterres has warned the only effective solution to the crisis is reintegrating Ukraine's food production, as well as fertiliser produced by both Russia and Belarus, back into the global market.
Kremlin's defence
minister has also been reflecting on how the country will respond to the eastern expansion of Nato.
Russia will create new military bases in the west of the country to counter
the strengthening of Nato near its borders, Sergei Shoigu says.
Finland and Sweden have both formally submitted applications to join Nato, a
military alliance of 30 Western nations.
More now from Russia's Defence Minister, Sergei Shoigu.
Nearly 2,000 soldiers have so far surrendered to Kremlin forces at the besieged Azovstal plant in Mariupol, he says.
The BBC has not been able to verify the numbers.
Earlier, the UK's Ministry of Defence suggested around 1,700 soldiers were likely to have laid down their arms at the vast industrial site.
Azovstal has long represented the last bastion of resistance in Mariupol - and Ukraine says efforts continue to evacuate the remaining defenders.
Those who've surrendered have been taken to Russian-controlled areas.
Russia's "liberation" of the self-declared Luhansk People's Republic in eastern Ukraine is almost complete, Moscow's defence minister has said in comments quoted by the Tass news agency.
More territory has been seized from Ukraine by Russian-backed separatists and Russia's own forces, Sergei Shoigu said.
Before the invasion, President Putin announced that he was formally recognising the so-called People's Republic - and another in Donetsk - as being independent from Ukraine.
If you're just joining us, or looking for a recap, here's a round-up of the latest events in Ukraine:
Ukrainian President Volodymyr Zelensky has topped the 2022 TIME100 poll, in which readers vote for who they think should be in the magazine's list of the year's most influential people.
A total of 3.3 million votes were cast by the public, with 5% of voters naming President Zelensky as the key public figure of 2022.
Previously on the magazine's cover, President Zelensky told TIME he acknowledged that many people around the globe have been closely watching him throughout the conflict.
“You understand that they’re watching,” he told TIME magazine. “You’re a symbol. You need to act the way the head of state must act.”
Elon Musk, the new owner of Twitter and CEO of Tesla and SpaceX, came in second place with 3.5% of the vote, and UK Prime Minister Boris Johnson followed closely in third place with 3.4% of the public vote.
Valeurs Actuelles
Saint Charles de Foucauld, une chance pour la France
Sur les bancs de Saint-Cyr, il avait cultivé l’oisiveté à la Georges Moustaki, entre siestes et nonchalance. Jeune cavalier à Saumur, il avait vécu l’ivresse des occupations mondaines à la Frédéric Beigbeider, entre démesure et raffinement. Aux frontières de la Moselle et dans le désœuvrement des garnisons, il avait espéré tirer de la chair et de ses tourbillons, réconforts et plaisirs. Il ne goûtera que l’amertume de la misère affective décrite par Houellebecq.
Las de tant d’excès et de paresse, il reprit goût à la vie en devenant un aventurier géographe à la Sylvain Tesson. Parcourant, carnets en main, les grands espaces du Maroc, de Tanger à Mogador, ses travaux sur l’extrémité occidentale de la chaîne de l’Atlas seront couronnés par la Société de géographie de Paris. Elle lui attribuera le grand prix annuel de l’Exploration scientifique la plus remarquable. Nous sommes en 1885. Du corps des femmes à la terre des hommes, Charles de Foucauld pense avoir tout exploré. Il est riche, comblé et admiré à la Largo Winch. Il a 27 ans et est promis au meilleur. L’orientation de sa vie va pourtant changer d’une façon radicale.
Jésus a tellement pris la dernière place que jamais personne n’a pu la lui ravir
Le renversement, fulgurant et complet, qui va s’opérer dans la vie de ce jeune homme jouisseur, talentueux et intrépide est à lui seul une leçon de vie magistrale qui vaut les meilleurs sermons. La conversion de Charles de Foucauld à Paris dans l’église Saint-Augustin rappelle que l’homme ne vit pas seulement de pain, de gloire, de plaisir et d’honneurs. La voix de bronze de l’abbé Huvelin résonne du haut de la chaire : « Jésus a tellement pris la dernière place que jamais personne n’a pu la lui ravir. » Profondément marqué par la formule du prédicateur et attiré par l’invisible, il rejoindra le prêtre à la sacristie, tel un assoiffé qui réclame à boire : « Monsieur l’abbé, s’il vous plaît, donnez-moi la foi. » Le vicaire répondra avec l’assurance d’une foi dans la grâce qui semble faire défaut à un certain clergé aujourd’hui : « Si vous voulez croire, alors commencez par vous mettre à genoux et confessez-vous. Vous croirez. » Lui qui avait éprouvé les limites de l’enivrement des sens et les maux de l’âme des lendemains de fête trouvait enfin le bonheur d’un absolu qui ne déçoit pas. La plénitude vivante d’une miséricorde sans rivage et d’une charité jamais satisfaite de ne pas donner davantage. Touché par la grâce, Charles de Foucauld découvrait un infini à explorer.
L’Homo festivus décrit par Muray peinera sans doute à comprendre qu’une telle quête de Dieu soit en mesure de modifier ainsi le cours d’une existence. Noyés dans la culture du moindre effort, la conscience ramollie en raison d’une décontraction morale sans borne et étourdis par des divertissements futiles, les Français de 2022 ont-ils des inquiétudes spirituelles ? La canonisation de Charles de Foucauld offre à chacun la possibilité de se remettre en question. Les catholiques français ont désormais un nouvel et formidable intercesseur au Ciel. Il nous appartient à chacun de l’invoquer pour notre pays. De prendre conscience que pour qu’une vie soit pleinement vécue, à la française, la foi en Jésus-Christ est un atout merveilleux. Pour ne pas dire nécessaire.
* Le père Danziec est prêtre et chroniqueur sur le Club VA.
France24 - World
France's crop yields will be 'very poor' due to unprecedented drought
Issued on: 19/05/2022 - 15:51
NEWS WIRES
Extremely dry weather has caused severe damage to grain crops in some parts of France and substantial rain will be needed by early June to allow those in large producing regions to pull through, an agricultural institute said on Thursday.
France, the European Union's largest grain producer, has seen little rain in the past months and is experiencing record temperatures for May, a crucial month for winter crop development, prompting wheat prices to soar in recent weeks as concerns of tight global supplies worsened.
"There will be two situations coexisting in France. First the shallow to medium soils where very clearly the crops have already suffered and will not recover and yields will be very poor," Jean-Charles Deswarte, agronomist at crop institute Arvalis, told Reuters.
"Then you have irrigated situations or with very deep soils where for the moment we continue to think that in the end it can go quite well because, if not excessive, dry weather leads to less diseases and beneficial radiation," he added.
>> France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’
Regions with deep soils are mostly located in northern France and account for about half of the country's output.
However, Deswarte noted that "substantial" rain of between 30-50 millimeters (1.2-2.0 inches) by early June would be needed in these regions and that water restrictions that limit irrigation were rising in France.
It usually rains about 200 millimeters between March and June but there were only 50-60 millimeters so far, he said.
"We must be frank, today with the hydrological forecasts that Meteo France produces for the end of May and early of June, there will be a whole part of plots in France which will in any case be permanently affected by then," Deswarte said.
In regions with superficial to mid-level soils, about a third of the crop potential had already been lost, with damage on some parcels reaching 50%, Deswarte said. It was too early to give a country-wide forecast, he added.
For spring crops, which are at an early stage of development, water use would be crucial, he said.
"Whether it be for corn, sunflower or sorghum, when there is no water there is no plant," he said, noting that many farmers were using their irrigation quota to "save their wheat crops".
The French environment ministry on Thursday warned that more water restrictions would be imposed in the event of foreseeable water shortages.
(REUTERS)
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CLIMATE CRISIS
France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’
Iranians gather in mass protest against water crisis caused by dried-up river
Down to Earth
Winter droughts: The new normal?
BBC
Russia halts gas supplies to Finland
Russia is halting its supply of natural gas to Finland, the Finnish state-owned energy firm Gasum says.
Finland has been refusing to pay for its supplies in roubles. But it also follows an announcement that Finland will apply for Nato membership.
Gasum said the move was "regrettable" but said there would be no disruption to customers.
Despite the Ukraine conflict, Russia continues to supply gas to many European countries.
After Western powers sanctioned Russia over the war, Russia said "unfriendly" countries must pay for gas using the Russian currency, a move the EU considers blackmail.
Reliance on Russian energy is a contributing factor in the cost-of-living crisis faced by many consumers.
Finland imports most of its gas from Russia but gas accounts for less than a tenth of the country's energy consumption.
"It is highly regrettable that natural gas supplies under our supply contract will now be halted," said Gasum CEO Mika Wiljanen.
"However, we have been carefully preparing for this situation and provided that there will be no disruptions in the gas transmission network, we will be able to supply all our customers with gas in the coming months," he added.
Asked about the matter, a Kremlin spokesman said "it is obvious that nobody is going to deliver anything for free".
On Sunday, Russia also cut electricity supplies to Finland. It had threatened retaliation should Finland apply to join Nato.
In a separate development, Russia's state-owned oil company Rosneft said on Friday that former German Chancellor Gerhard Schröder had informed them he would no longer serve on their board.
Mr Schröder has faced increasing public outrage over the lucrative role. He has refused to criticise Russia's President Vladimir Putin over the conflict, who he counts as a personal friend.
War in Ukraine: More coverage
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Could the world cope without Russian oil and gas?
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Valeurs Actuelles
[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !
20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.
BBC
Rishi Sunak and Akshata Murty make Sunday Times Rich List
By Adam DurbinBBC News
Chancellor Rishi Sunak and his wife Akshata Murty have made the Sunday Times Rich List of the UK's wealthiest 250 people for the first time.
Their joint £730m fortune ranks them at 222 of the paper's annual list.
Recently, Ms Murty's tax affairs came under scrutiny after it was revealed she had "non-dom" status - meaning she did not pay UK tax on overseas income.
Ms Murty, the daughter of an Indian IT billionaire, later agreed to pay UK taxes on all her earnings.
Her 0.9% stake in her father Narayana Murty's IT company Infosys, estimated to be worth around £690m, earned her £11.6m in dividend income last year.
It is estimated her use of non-dom status could have saved her £20m in taxes.
The Sunday Times said the couple had made their first appearance on the Rich List now because it was only able to confirm Ms Murty's stake in her father's business over the last year.
Mr Sunak was later cleared of breaching the ministerial code after referring himself to Prime Minister Boris Johnson's standards adviser to check if he had properly declared all his interests.
A "non-dom" tax designation, short for "non-domiciled individual", is a term used for a UK resident whose permanent home, or domicile, is outside the UK.
Someone with the status only pays UK tax on money earned in the UK, but does not have to pay any tax to the British government on money made elsewhere in the world (unless they pay that money into a UK bank account).
Meanwhile, the latest ranking of the 250 richest people in Britain also revealed a record 177 billionaires in the UK this year, the Sunday Times said.
Overall, the richest individuals and families in the UK this year are worth £711bn, an 8% rise on last year's £658bn.
The expanding fortunes of Britain's wealthiest people comes amid a growing cost of living crisis, with UK inflation rising sharply to 9% in the year to April - meaning prices are rising at their fastest rate for 40 years.
In February, Mr Sunak announced a £9bn package of measures, including a £150 discount to council tax and a £200 loan for energy bills in the autumn, but he is under increasing pressure to offer more support to households as energy bills and food prices continue to rise.
Sri and Gopi Hinduja, who run the India-based conglomerate Hinduja Group, topped the list with their £28.47bn fortune - a growth of more than £11bn in a year.
Entrepreneur Sir James Dyson and his family jumped to second in the rich list after a £6.7bn increase to £23bn.
Who makes the top 10?
According to the Sunday Times, the 10 richest families and individuals in the UK, the estimated value of their fortunes and the primary source of their wealth are:
However, Chelsea owner and Russian steel magnate Roman Abramovich's wealth halved in a year to £6bn - dropping him 20 places from his 2021 ranking to 28th on this year's rich list.
The oligarch is the biggest loser of all in this year's Rich List, the Sunday Times said.
The plummet in Mr Abramovich's fortunes followed his being sanctioned over the war in Ukraine, the enforced sale of Chelsea and the sharp fall in his shares in steel company Evraz.
The premier league club is expected to be sold in late May, after £4.25bn deal to purchase it was agreed with a consortium led by American businessmen Todd Boehly.
Another notable billionaire with ties to Russian President Vladimir Putin whose fortunes have suffered since sanctions were imposed, if not so dramatically, is Uzbek-born Russian oil oligarch Alisher Usmanov.
His estimated worth dropped by £3bn to £10bn, falling from sixth to 11th place.
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The multi-million-pound homes of sanctioned oligarchs
Oligarch says he ditched mansions before sanctions
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France24 - Monde
Gouvernement : "On prendra le temps qu'il faut", avertit Élisabeth Borne en visite aux Mureaux
Publié le : 19/05/2022 - 19:20
FRANCE 24
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Lors de son premier déplacement dans les habits de Première ministre, jeudi, aux Mureaux, dans les Yvelines, Élisabeth Borne a averti qu'elle prendrait le temps nécessaire pour former son gouvernement afin de mettre en place "la meilleure équipe".
Élisabeth Borne s'est refusée, jeudi 19 mai, à subir toute "pression" pour former son gouvernement et a assuré que cela prendrait "le temps" qu'il faudrait pour avoir "la meilleure équipe".
"On ne va pas se mettre la pression de décider là, tout de suite, maintenant. On veut la meilleure équipe", a déclaré Élisabeth Borne lors de son premier déplacement de Première ministre aux Mureaux (Yvelines), trois jours après sa nomination.
"On prendra le temps qu'il faut pour avoir la meilleure équipe", a-t-elle ajouté devant la presse. "Évidemment, on n'est pas en train de traîner. Je peux vous assurer qu'on y travaille très étroitement", a insisté la Première ministre, qui s'était de nouveau rendue à l'Élysée jeudi matin pour composer avec le président Macron son futur gouvernement.
>> À lire aussi : "Élisabeth Borne, fille d'un résistant rescapé d'Auschwitz"
Le chef de l'État a également été interpellé sur le sujet en marge de la visite à l'Élysée de son homologue moldave Maia Sandu : "Le travail continue mais ce n'est pas une chose légère", la constitution d'un gouvernement "requiert du temps, des échanges de fond (...), car il s'agit du gouvernement de la France", a-t-il dit.
Dans cette banlieue des Yvelines, où Emmanuel Macron avait prononcé un important discours à l'automne 2020 sur le séparatisme islamiste mais aussi sur "les promesses d'émancipation" de la République, Élisabeth Borne a dédié sa première visite de terrain à une rencontre avec des associations œuvrant en faveur de l'égalité des chances et de l'insertion des femmes, soulignant que ce serait aussi une grande cause du second quinquennat d'Emmanuel Macron.
"Je dois tout finalement à la République et à notre pays"
Dans la lignée de la passation de pouvoirs de lundi avec Jean Castex, au cours de laquelle elle avait dédié sa nomination "à toutes les petites filles", Élisabeth Borne a encouragé les jeunes filles rencontrées à savoir "rêver" et avoir "confiance en elles", et est revenue sur son propre "parcours de vie difficile".
"Je dois tout finalement à la République et à notre pays et donc c'est pour ça que ça me tient à cœur, cette chance qu'on peut avoir dans notre pays de réaliser ses rêves (..) malgré le fait qu'on n'a pas les réseaux, qu'on n'a pas les codes et qu'on n'a peut-être pas eu la bonne adresse", a souligné la Première ministre, dont le père, ancien déporté, s'était donné la mort alors qu'elle n'avait que 11 ans.
EN DIRECT | Agir en faveur de l'égalité des chances et de l'émancipation des jeunes filles et jeunes femmes : la Première ministre @Elisabeth_Borne s'exprime depuis le Pôle Molière des Mureaux. https://t.co/zhYm9KBm44
May 19, 2022Échangeant tour à tour avec des lycéennes, étudiantes ou jeunes entrepreneures, Élisabeth Borne leur a ainsi martelé : "Le point de départ, c'est avoir un rêve et avoir confiance en soi. Et il ne faut surtout pas écouter ceux qui vous disent : 'Ce métier-là ou cette voie n'est pas faite pour toi.'"
Au-delà des messages de motivation, elle en a aussi profité pour ironiser sur l'assurance des hommes dans le monde professionnel... tout en invitant à ne pas faire le lien avec la formation de son gouvernement.
"À chaque fois que j'ai eu à recruter des gens (...), sans référence à une actualité du moment, vous êtes assez surpris de voir qu'il y a des messieurs qui vous disent 'J'ai absolument aucun problème, je suis celui que vous cherchez', et vous dites : 'Ça ne m'avait pas sauté aux yeux'", s'est-elle amusée.
"Et puis vous avez des femmes à qui vous devez dire 'Vraiment, vous êtes la bonne personne' et qui vous disent 'Ah non, franchement, il me manque beaucoup de choses'", a-t-elle déploré.
Avec AFP
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héritage familial
Élisabeth Borne, fille d'un résistant rescapé d'Auschwitz
Analyse
À Matignon, Élisabeth Borne au défi de la "planification écologique"
Remaniement
Messages de soutien, critiques acérées : les réactions à la nomination d’Élisabeth Borne
France24 - Monde
Après deux ans d'exil, le roi émérite Juan Carlos de retour en Espagne
Publié le : 19/05/2022 - 21:01
FRANCE 24
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L'ancien roi d'Espagne Juan Carlos, parti en exil aux Émirats arabes unis sur fond de soupçons de malversations, est arrivé jeudi dans son pays, une première en deux ans, pour une brève visite jusqu'à lundi. Un retour qui fait couler beaucoup d'encre.
Retour à la maison. L'ex-roi d'Espagne Juan Carlos Ier, exilé depuis août 2020 aux Émirats arabes unis après des accusations de malversations, a de nouveau foulé le sol espagnol, jeudi 19 mai, peu après 19 h (17 h GMT), après être descendu lentement de son avion sur le petit aéroport de Vigo, en Galice, dans le nord-ouest de l'Espagne, où il a été accueilli sur le tarmac par sa fille, l'infante Elena.
De nombreux médias et curieux avaient fait le déplacement pour tenter d'apercevoir derrière les grillages de l'aéroport l'ex-roi, âgé de 84 ans, dont le retour a fait couler beaucoup d'encre.
>> À voir : "Grandeur et décadence de Juan Carlos : la monarchie espagnole en péril ?"
Si Juan Carlos Ier a vu les enquêtes judiciaires le visant être classées en mars, les révélations sur l'origine opaque de sa fortune ont définitivement sapé l'image de cette figure adulée pendant des décennies pour avoir mené la transition démocratique de l'Espagne après la mort du dictateur Franco en 1975.
"Les informations que nous avons eues ces dernières années" sur Juan Carlos "sont très inquiétantes (...) pour l'institution (monarchique)" et "je crois qu'il devra donner des explications sans aucun doute", a insisté jeudi la ministre de l'Économie et numéro deux du gouvernement, Nadia Calviño, sur la radio Cadena Ser.
Juan Carlos compte revenir "régulièrement"
L'ancien souverain doit assister ce week-end à une régate à Sanxenxo, à laquelle participera le "Bribon", voilier avec lequel il a été champion du monde en 2017. Il fera ensuite le déplacement lundi à Madrid pour voir notamment son fils, le roi Felipe VI, et son épouse Sofia, avant de repartir le jour même à Abu Dhabi "où il a établi sa résidence de façon permanente et stable", a insisté mercredi soir le Palais. Avant d'assurer que Juan Carlos, qui compte désormais revenir "régulièrement en Espagne" pour voir "sa famille et ses amis", logera toujours "dans un lieu de résidence privé".
Selon les médias espagnols, le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez était, en effet, farouchement opposé au fait qu'il puisse être hébergé au palais de la Zarzuela, résidence officielle du souverain, qui est le chef de l'État.
>> À lire aussi : "Jose Manuel Villarejo, le maître-chanteur qui fait trembler les élites espagnoles"
Membre de la coalition au pouvoir, le parti de gauche radicale Podemos a tiré à boulets rouges sur l'ancien souverain. "Toute personne revenant dans notre pays avec l'historique du roi Juan Carlos Ier serait interpellée à la frontière et déférée devant la justice", a-t-il dénoncé jeudi sur Twitter.
À droite, le chef du Parti populaire, Alberto Núñez Feijóo, a en revanche défendu le "droit" de Juan Carlos à "revenir en Espagne" alors que la justice a classé ses enquêtes.
Nombre d'habitants de Sanxenxo pensaient la même chose. "Il a fait de bonnes choses et je pense qu'il doit revenir auprès de sa famille", a déclaré à l'AFP Ester del Río, 54 ans.
"Un flot de raisons éthiques expliquant le trouble provoqué par l'annonce de son voyage"
L'ex-roi, qui a abdiqué en 2014 sur fond de scandales, avait quitté l'Espagne en août 2020 pour Abu Dhabi après des révélations de plus en plus compromettantes sur son train de vie et l'origine opaque de sa fortune. Il avait alors expliqué vouloir "faciliter" à Felipe VI "l'exercice" de ses fonctions devant "les conséquences publiques de certains événements passés de (sa) vie privée".
Ne pouvant le poursuivre "en raison de l'insuffisance d'indices incriminants, de la prescription des délits et de l'immunité" dont il bénéficiait en tant que chef de l'État jusqu'en 2014, le parquet espagnol a classé en mars les trois enquêtes le visant pour des soupçons de corruption ou de blanchiment. Il a toutefois mis en avant les "irrégularités fiscales" dont l'ancien roi s'est rendu coupable et qui l'ont amené à procéder à deux régularisations fiscales pour plus de 5 millions d'euros.
>> À lire aussi : "Exil de Juan Carlos: 'Ce n’est pas une fuite mais une façon pour la monarchie de se protéger'"
"Il n'y a pas de raison juridique empêchant l'ancien roi de se rendre en Espagne, mais il existe un flot de raisons éthiques expliquant le trouble provoqué par l'annonce de son voyage", a souligné dans un éditorial El País, le premier quotidien généraliste du pays.
Tentant de redorer le blason de la monarchie espagnole depuis son accession au trône en 2014, Felipe VI a pris ses distances avec son père. Il a ainsi décidé en mars 2020 de renoncer à l'héritage de son père et de lui retirer son allocation annuelle de près de 200 000 euros.
Avec AFP
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L'Espagne veut instaurer un congé menstruel, une première en Europe
Réconciliés, le Maroc et l'Espagne rouvrent leurs frontières terrestres
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez victime du logiciel espion Pegasus
BBC
We joke as writers that we've all saved thousands of dollars in therapy by working on this show – Elan Matsai
For six years, NBC's This is Us has captivated fans – like myself – with its depiction of the everyday life of the Pearson family, their tragedies, and real, ugly and relatable human flaws. I started watching season one just after the show's 2016 premiere, little expecting the emotional journey it would take me on. As the show progressed, it felt as if every episode had the same psychological depth as a feature film. At times it seemed like the Pearsons were holding up a mirror, and people I knew in real life were staring back. Over its six series, this show about a seemingly regular Pittsburgh family was both a critical hit and audience phenomenon, trending weekly on social media. Now as its final season draws to a close next week, it's time to say one final goodbye to This is Us and the characters that so many viewers routinely fell in and out of love with.
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Created by Dan Fogelman, This is Us follows the lives of two parents, Jack Pearson (Milo Ventimiglia), and Rebecca Pearson (Mandy Moore) and their three children – Kate (Chrissy Metz), Kevin (Justin Hartley) and Randall (Sterling K. Brown) – also known as the "Big Three". Spanning the present, past and future using flashbacks and flashforwards, it interweaves significant moments in the characters' lives that illuminate their complex family history and why they are the way they are.
This is Us follows three siblings Kate, Kevin and Randall – the "Big Three" – from childhood to middle age (Credit: Disney+)
Kate and Kevin (Justin Hartley) are two surviving siblings of triplets who were born prematurely, while their brother Kyle was stillborn. In the past, we see how Jack, who is seen in the eyes of his family and almost every character as saint-like, and whose presence underpins the entire show, decided to adopt a black child, Randall, who was born earlier that day after his biological father, William (Ron Cephas Jones), abandoned him at a fire station. Randall goes 36 years without knowing much about his biological parents, and right up to adulthood the Pearson siblings endure unspoken rivalries until they bubble and boil over to the surface.
The characters are complex. Jack is a loving dad and a war veteran who also has an alcohol problem. William was a once hopeful musician but later turns to substance abuse and in his old age has cancer. Kate struggles with her body image. Sadly, Jack dies when the Pearson siblings are just 17. And now in the present day, matriarch Rebecca is diagnosed with Alzheimer's that is progressively getting worse. Right in front our eyes, we watch the Pearson family matriarch become a shell of her former vibrant self, and the pain that comes with that.
Knowing the endgame
"It's been quite a journey," says TV critic and HuffPost's senior culture reporter Candice Frederick. The show's flashbacks work, she argues, "because there's already an understanding of how this story is going to end and unfold. I think that is fairly rare for a series because usually you just wait for a show to get renewed" – but the characters' journeys were clearly planned out. Insider's entertainment reporter, Esme Mazzeo, tells BBC Culture that "the structure and the narrative in This is Us were really unique to me when it first started". Showrunner Fogelman has revealed that he had the whole story, or most of it, planned out from the beginning, saying in an interview last year that: "We know what our plan is. That’s been part of the great benefit of, from the very beginning… allowing us to kind of know our endgame."
Mazzeo argues: "That's a real advantage… a lot of shows just want to keep going, so wild things happen to keep it going or to keep the drama going. This is Us just always had this story in mind that it was going to tell, and I think that's important." Even in the pilot episode, we see hints about what will happen in the Pearsons' lives later on. Our worst fears that Jack could be dead are confirmed in Season 1, Episode 5 when Kate presents the urn of her dad's ashes. "Easter eggs" are planted throughout the six seasons and the direction the show was going in was always clear-cut "with exceptions", Frederick believes. These exceptions include the insertion of contemporary events like the Covid-19 pandemic and the 2020 resurgence of the Black Lives Matter movement into the programme. These storylines received criticism because they touched upon current issues.
The show's Black Lives Matter storyline was a continuation of themes it has explored since it premiered (Credit: Disney+)
Yet the show's racial exploration was not new. We saw Rebecca confront her mother about how poorly she treats Randall because he's black. We witnessed a young Randall in the grocery store pine over the black customers, wondering if they are his biological family, and we've heard Kevin imply that his brother "isn't black enough" and that he gets special treatment from their mother because of his skin colour. This all happened several storylines before he confronted his siblings as an adult in 2020's season five, and they had uncomfortable conversations about race, in the wake of George Floyd's murder.
"If you give us present-day characters or present-day storylines, there need to be references to large things that are going on," Frederick comments. "A racial reckoning and a pandemic is unavoidable, it's everywhere." During the six-season run, Randall has always wrestled with a sense of isolation within his own family because he didn't look like them and had unanswered questions about his background, some that were later answered. "It would be weird to not have some kind of confrontation because they were already doing that," says Frederick.
Since it first premiered, This is Us has been nominated for 38 Emmys. According to Frederick, one of the reasons for the show's success is the storylines "being so grounded in real life". What we see on screen are things "we all bring from our personal experiences", says the show's co-executive producer and writer Elan Mastai. "We boil down all our personal experiences and you get a rich and intense essence that becomes the outcome of the saga of the Pearsons. We joke as writers that we've all saved thousands of dollars in therapy by working on this show."
The family's grief for Jack plays a big part in This is Us (Credit: Disney+)
The overwhelming presence of the Pearson's dead father, Jack, and the fact the characters are still navigating their grief in the present day is very relatable for audiences. Randall has a superhero dad complex as he wants to emulate Jack and fix unfixable situations. Having never allowed himself to properly grieve, Kevin feels the need to impress his dad beyond the grave and live up to whatever he thought his dad's expectations were. "Grief is not something you ever really get through, you just move through it," says Frederick, and the show highlights that very well.
According to Mastai, these elements of reality are part of their mission. The writers "are pouring their own personal lives into this show, our childhoods, our romantic obstacles. People are very candid in the writers' room about what they go through," and that translates on screen, he says. "[When we write the show] we try and be emotionally open and honest about what it means to be alive right now."
Network longevity
There's also a benefit to the momentum built up by a traditional network show like This is Us, which airs on NBC in the US. In the era of streaming giants such as HBO Max and Netflix, we can binge the whole of a series when it drops – whereas This is Us inspires a different kind of engagement by being shown on a weekly basis. "There's a sense of a continued run versus dropping 10 episodes," says Frederick. That type of show might generate a lot of buzz on the day, but it's not sustained, she argues. "Whereas with networks you're getting [a show] constantly, like six or seven years straight. It's more of an event people can look forward to rather than a moment."
And, of course, there's the actors. In 2017, Sterling K. Brown became the first black actor in nearly 20 years to win the Emmy for lead actor in a drama for his performance as Randall. Mazzeo argues that "there's such a charm to Milo Ventimiglia", while Moore – a former teen singer – has also drawn praise. Mazzeo believes she finally deserves an Emmy this year for her performance because of the mastery with which she spans so many decades of her character's life, while Frederick agrees that "she's superb and is doing what no one else right now is doing. I know her from being a pop star and it's a huge turnaround."
The chemistry between Moore and Ventimiglia is a key element in the show's appeal (Credit: Disney+)
Together, the cast has a mesmerising chemistry. In particular, Moore and Ventimiglia's relationship on screen feels incredibly natural – meaning that emotionally moving moments resonate even more. "The centre of the Pearson universe is these two people," says Mazzeo. "Things build outside of it and around them, but they're the core of the show… their chemistry was strong enough to pull the show through – I think that's a huge testament to them." As a viewer, it's hard not to be invested in every character, even the ones that have us side-eyeing and throwing our hands up in dismay, such as Randall going behind his siblings' backs to guilt-trip Rebecca into signing up for a medical trial and Kevin rarely taking accountability for his actions or apologising for the mean words he hurls at his brother and sister. As Mazzeo says, "there's a certain tone to This Is Us that would be missing without them".
It's a tapestry we are weaving across generations and people find different entry points – Matsai
Despite the emotional punch of the series, its writers have aimed to create nuanced stories that span a spectrum of tones, Mastai says. "We're not just trying to make audiences cry. We don't just want one thing, we want the episodes to feel like an emotional journey – where people are going to feel emotional, [and] they're going to feel moved, but also going to feel uplifted." One element that shines through is the sense of the Pearsons trying to be there for each other. "It's the portrait of a family," says Mastai. "It's a tapestry we are weaving across generations and people find different entry points… We've been able to tell the story as a very simple story about a family."
It's a simple story that's now drawing to a close – and even that is something the show has done in its own way. "It's a very rare thing, from what I've seen on network TV… that [a show] can end on its own terms," says Mazzeo. "It has a beginning, middle and an end and then it's done. That's so rare, such an advantage. And I can't think of another [show] where they were given that freedom and given that trust, to end how they wanted to."
But what should we anticipate in the final episode? "The audience should just expect a really heartfelt, honest, uplifting goodbye to characters they hopefully have come to care about over six years as much as we the writers do," says Matsai. "All the important questions will have been answered… [it will be an] emotional send-off to this family that's meant so much to so many."
And that family is all that This is Us has needed to keep the world hooked. "We're still the number one show on network television in America… six years in," says Mastai. "One of the biggest shows in the world has no murders, no surgeons, no lawyers… no battles, no saving the world. It's just a story about a family who's trying to be there for each other through life's ups and downs."
The final episode of This is Us airs on NBC in the US on 24 May and on Disney+ and Amazon Prime in the UK on 26 May.
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France24 - Monde
Élisabeth Borne, fille d'un résistant rescapé d'Auschwitz
Publié le : 19/05/2022 - 11:38
Stéphanie TROUILLARD
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La nouvelle Première ministre, Élisabeth Borne, a connu une enfance marquée par le suicide de son père en 1972, un ancien déporté, alors qu'elle n'a que 11 ans. Né Bornstein, Joseph Borne, ancien résistant d'origine polonaise, a connu l'enfer du camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau.
Discrète sur sa vie privée, la nouvelle Première ministre Élisabeth Borne l'est tout autant sur son héritage familial marqué par la Seconde Guerre mondiale. Son père Joseph, un résistant juif, a été déporté en 1944 vers Auschwitz-Birkenau. Libéré en 1945, il en restera profondément marqué. Joseph Borne se suicidera alors que sa fille n'a que 11 ans.
"Ça n’a pas toujours été simple. J’ai perdu mon père quand j’étais très jeune. Et donc on s’est retrouvées avec ma mère, qui avait deux filles et qui n’avait pas trop de revenus", avait-elle raconté pudiquement sans rentrer dans les détails, lors d'une interview en 2021 sur la chaîne C8.
Sa famille a ses racines en Pologne. Son grand-père Zelig Bornstein, qui mourra dans les camp ainsi que deux de ses fils, fuit l'antisémitisme dans les années 20 pour s'installer en Belgique, où il trouve du travail chez un diamantaire. Joseph naît à Anvers en 1925. Il fait partie d'une fratrie de quatre garçons, Léon né en 1921, Isaac en 1923 et Albert en 1930.
Lorsqu'éclate la Seconde Guerre mondiale, la famille doit de nouveau s'exiler et se réfugie dans le sud de la France, à Toulouse, à Montauban, puis à Nîmes. La mère Anna décède alors à seulement 36 ans.
La photo date de 1939. Zelig Bornstein, né à Lukow, en Pologne, pose avec ses trois fils : Joseph, Isaac et Leon. Ils seront tous les 4 déportés. Joseph et Isaac survivront, pas les deux autres. Joseph (le premier à gauche, sur la photo) est le père d'#ElisabethBorne pic.twitter.com/snTfiTw2xp
May 16, 2022L'entrée dans la résistance
En août 1942, Joseph et son frère Isaac sont arrêtés une première fois en tant que juifs apatrides et sont conduits au camp de Rivesaltes. "Zelig se rend à Rivesaltes et parvient à soudoyer un gardien, qui laisse Isaac et Joseph 's’évader'. Ils reviennent à Nîmes fin 1942 et décident de s’engager dans la résistance", a expliqué au site Cultea Jean-Paul Boré, vice-président des Amis de la Fondation pour la mémoire de la déportation du Gard. Entre-temps, Léon a aussi été arrêté. Il sera déporté par le convoi 51, le 6 mars 1943; en direction de Sobibor, où il est assassiné.
Les trois frères Bornstein se font alors appeler Borne. Ils ont pour mission de convoyer des hommes et des femmes de Grenoble vers le maquis de Biques, dans le Tarn, dirigé par le fondateur de l’Organisation juive de combat, un mouvement de résistance juif, Abraham Polonski, comme le précise le magazine Le Point.
Mais le 24 décembre 1943, le père et ses trois fils, Joseph, Isaac et Albert, sont arrêtés à Grenoble par la Gestapo. "On avait des faux papiers, quand la police est rentrée dans l'appartement à dix heures du soir, elle nous a fait baisser les pantalons. (...) Ils voulaient des juifs. Ils voulaient absolument que les gens dénoncent les autres. Et de là, on a subi aussi ce qu'on appelle la baignoire à ce moment-là. C'est une planche, on la fait basculer dans l'eau. Un interrogatoire très très dur", avait raconté Isaac lors d'un entretien pour l'Ina.
"Les cendres volaient jusque là"
La famille est transférée à Drancy, avant d'être déportée pour Auschwitz-Birkenau par le convoi 66 du 20 janvier 1944. Ils y découvrent l'enfer. "Il y avait des rangées de SS et des gens de la Sonderkommando, des chiens, et les hurlements : 'Raus, raus, raus'. [...] il fallait vite sortir. Il y avait déjà de la neige. Et c'est là que mon frère Joseph et moi, on a été sélectionnés", avait décrit Isaac. Zelig et Albert sont eux conduits directement vers la chambre à gaz.
Joseph et Isaac partent travailler pour le camp de Buna-Monowitz ou Auschwitz III, l'un des trois grands camps du complexe concentrationnaire : "Quand nous sommes arrivés à la Bunawerk, qui est à trois kilomètres d'Auschwitz, les cendres volaient jusque là. Quand il y avait du vent, les cheminées qui brûlaient, ça sentait mauvais partout. Et les anciens, les anciens qui étaient dans le camp nous disaient à ce moment-là : 'Tu vois, ça c'est tes parents qui s'en vont au ciel. Ils brûlent'".
Pendant un an, les frères Borne réussissent à survivre grâce, notamment, à leur esprit de solidarité, selon Isaac : "On a toujours tout partagé, lui avec moi et moi avec lui parce que moi je le surveillais comme le lait sur le feu". Face à l'avancée de l'armée rouge, ils sont évacués, en janvier 1945, plus à l'ouest, dans le camp de Buchenwald où ils sont libérés par les Américains le 11 avril 1945.
À leur retour en France, comme le raconte le journal Midi Libre, Isaac retrouve Odette, une jeune femme qu'il avait rencontrée à Nice, tandis que Joseph se refait une santé dans le Calvados, où il rencontre Marguerite Lescene, une pharmacienne. Il se convertit au christianisme pour l'épouser. Ils auront deux filles, dont Élisabeth née en 1961.
Le grand-père et le frère cadet, âgé de 14 ans, ont été gazés. Le père Joseph âgé de 18 ans est revenu avec son frère aîné. Ils ont pris le nom de Borne en même temps qu'ils ont été naturalisés français, en 1949 pour l'oncle Isaac par un décret signé par Henri Queuille 2/2 pic.twitter.com/CUb3nm5K8o
May 16, 2022Mais les souffrances de la déportation ne le quittent pas. Selon son frère, il ne supportait pas d'en parler. En 1972, à l'âge de seulement 47 ans, il se donne la mort en se défenestrant. Même si les raisons de ce geste ne sont pas connues, pour Isaac, il souffrait d'une certaine culpabilité après avoir perdu son père et deux de ses frères dans les camps : "Coupable de quoi ? On sait pas toujours. Mais je crois que chaque personne, à la mort des siens, se dit toujours, même aujourd'hui : 'on aurait dû, si j'avais su...'".
La jeune Élisabeth devient alors pupille de la Nation et réussit à poursuivre de brillantes études. En 2015, lors d'un entretien à Libération, elle avait confié avoir beaucoup pensé à lui lorsque, devenue préfète, elle avait remis pour la première fois à un citoyen son décret de naturalisation : "Que moi, la fille de ce réfugié apatride, qui n'a été français qu'en 1950, j'accomplisse ce geste, cela disait quelque chose sur l'intégration".
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SECONDE GUERRE MONDIALE
Crimes nazis en Italie : à Rome, des bâtiments de l'État allemand menacés de saisie
Un 8-Mai particulier pour Emmanuel Macron dans le contexte de la guerre en Ukraine
ANALYSE
Défilé du 9 mai à Moscou : le régiment immortel ou l'armée mémorielle de Vladimir Poutine
BBC
Covert narcissists may affect us in a more invisible way because we are not as prepared to deal with them - Chanki Moon
The braggy colleague, the boss who hogs credit for the team's work, the connection who constantly shows off work achievements on social media – we all know a narcissist when we see one.
Or do we? Not all narcissists are egoists clamouring for the spotlight, it turns out. There's also a stealthier, friendlier version: the covert narcissist.
These individuals have the same basic drive as more overt narcissists, craving attention and recognition. But covert narcissists go about securing this attention in a quieter, more unassuming way: a covert narcissist may appear friendly, even as they ruthlessly sabotage others for their own self-interest. This kind of person can be dangerous in the workplace, as colleagues may have a harder time sniffing out their damaging behaviours.
Luckily, experts say there are hallmark traits to look for, so you can recognise a covert narcissist and understand how best to interact with them – if you must.
‘Good guys’ who pose a threat
When we think of traditional narcissists, we may envisage someone who thinks they're the centre of the universe, to the annoyance and detriment of others around them.
In the workplace, narcissists can be poisonous: they manipulate colleagues to get their way, make reckless choices that don't consider others' viewpoints and can be solely focused on elevating themselves over their teammates. Their disregard for others is one of the reasons they can climb the corporate ladder so quickly.
But narcissists of the covert variety – also called 'vulnerable' narcissists – are a little different. They have that same core need to feed their own ego at all costs, but they can be more sensitive in their methods. While overt narcissists may care less about rocking the boat to demand the attention they crave, covert narcissists are "not comfortable presenting in that larger-than-life way", says Julie L Hall, author of The Narcissist in Your Life, who's written about covert narcissism in particular.
They "tend to want to be seen as 'the good guy': basically, easy-going, fun, likable, generous, they may be helpful – that kind of thing", says Hall. But the downside is that they are calculating; their behaviour is characterised by an "ongoing passive-aggressiveness". Think backhanded compliments, veiled barbs, insults disguised as humour, subtle digs or gossiping behind people's backs.
They may quietly and strategically fish for acknowledgement or compliments. Perhaps they conspicuously give someone a gift in front of others, checking others are witnessing this act of generosity. They might "triangulate" conversations – steering them by bringing in an additional person to pit people against each other or stoke conflict. At work, they might cosy up to you and a colleague, only to badmouth each of you to the other, pitting you against each other so that the covert narcissist can look like the model employee in comparison.
Driving this behaviour is an internalised sense of shame, says Hall, so they overcompensate by trying to make themselves seem superior. Indeed, covert narcissists, unlike grandiose, overt ones, often have low self-esteem and insecurities, as opposed to having an inflated sense of self.
At the moment, there is still a lot we don't know about covert narcissists in the workplace; most research to date has focused on the grandiose, overt narcissistic personality, says Chanki Moon, lecturer in psychology at Leeds Beckett University, UK. That's what motivated Moon, along with Catarina Morais, researcher in education and psychology at Universidade Católica Portuguesa, Portugal, to look at how covert narcissism affects workplace incivility.
In a study published in March, they found covert narcissists were more likely to claim they’d experienced workplace incivility themselves, despite their own behaviour (the digs and back-biting) likely being uncivil to others. Moon and Morais found that, due to low self-esteem, along with a worse understanding of workplace norms like fairness and respect, workers who measured high in covertly narcissistic traits were more likely to say they experienced rudeness, disrespect or discourtesy from others at work.
Playing the victim in this way is "super common – almost a given" for covert narcissists, says Hall. "They typically have a victim narrative, which allows them to pivot out of any situation, out of any responsibility. It's always someone else's fault, someone has been unfair to them."
Covert narcissists are subtler than overt ones, relying on their ability to cosy up to you, only to try to exploit or manipulate you in the end (Credit: Getty Images)
Hall says while overt narcissists are more obvious and aggressive, bullying others or hogging the spotlight, covert narcissists can be sweet and ingratiating, manipulating their victims over long periods before they realise what's going on.
"Covert narcissists may affect us in a more invisible way because we are not as prepared to deal with them," says Moon, adding that more research is needed to investigate this more deeply. "You may be able to guard against the actions of an overt narcissist because their narcissistic behaviours are more visible…. Covert narcissism is less easily identified and harder to spot."
‘Fundamentally dangerous’
What’s the best way to deal with a covert narcissist?
If you're trying to figure out if someone is a covert narcissist, consider this: how do they react when something good happens to you? Maybe it's a promotion, getting praise from a boss or even just telling them you're having a good day. "Are they happy for you? Are they really happy for you? That's a really good way to detect narcissism," says Hall.
If you get the sense that it's fake or they're tucking something about the situation away in their mental filing cabinet, stop talking to them. Establishing boundaries is critical with any kind of narcissist, and since covert ones tend to do a better job at keeping up a likable or inoffensive appearance, it's better to err on the side of caution.
If you have one in your workplace, it’s important not to disclose anything that could be used to undermine you: narcissists defend themselves by subtly attacking others. “Don't share personal information, because they're always mining information about others so they can get a leg up on them, so they can find other people's vulnerabilities and exploit those things,” says Hall.
As for the convert narcissists themselves, Moon and Morais suggest that emotional intelligence training can help them build self-esteem, the lack of which causes their toxic behaviours. Moon says their study shows that "boosting self-esteem is key" to potentially helping covert narcissists experience less incivility at work and possibly change their harmful habits; studies have shown emotional intelligence and self-esteem have a correlational relationship, so if one improves, the other may, as well.
But while you wait for that to happen, keep your guard up.
"They're always hiding and armouring themselves – you can have empathy for it and pity for it, because it's its own form of tragedy in a human being. But at the same time, doing that is not safe," says Hall. "They are antagonistic, and fundamentally dangerous."
France24 - Monde
En Israël, la coalition au pouvoir devient minoritaire à la Knesset
Publié le : 19/05/2022 - 16:33
FRANCE 24
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Avec le départ, jeudi, de la députée arabe israélienne Ghaida Rinawie Zoabi de ses rangs, la coalition au pouvoir en Israël est désormais minoritaire, fragilisant un peu plus le Premier ministre Naftali Bennett. La députée explique que sa décision est motivée par les violences "insupportables" des dernières semaines visant les Palestiniens.
La coalition au pouvoir en Israël est devenue minoritaire à la Knesset, le Parlement israélien, après le départ, jeudi 19 mai, d'une élue arabe israélienne du parti de centre-gauche Meretz, fragilisant encore davantage le Premier ministre Naftali Bennett.
Avec le départ de la députée arabe israélienne Ghaida Rinawie Zoabi, membre du parti Meretz ("Énergie"), une formation socialiste et laïque, la coalition gouvernementale au pouvoir dispose désormais de seulement 59 sièges sur les 120 que compte la Knesset.
Ghaida Rinawie Zoabi explique dans un courrier adressé à Naftali Bennett et rendu public sur Twitter qu'elle quitte cette coalition en raison des violences "insupportables" des dernières semaines, évoquant notamment les affrontements réguliers entre forces de l'ordre israéliennes et Palestiniens sur l'Esplanade des Mosquées pendant le ramadan, ou encore la mort de la journaliste palestinienne d'Al-Jazira Shireen Abu Akleh, alors qu'elle effectuait un reportage lors d'un raid de l'armée israélienne à Jénine, en Cisjordanie.
>> À lire aussi : "Funérailles de Shireen Abu Akleh : enquête sur la police israélienne après un tollé international"
"Une coalition qui harcèle la communauté dont je suis issue"
"Je ne peux plus supporter l'existence d'une coalition qui harcèle d'une façon honteuse la communauté dont je suis issue", observe-t-elle dans ce courrier.
La fragile coalition mise sur pied en juin 2021 par l'ultranationaliste Naftali Bennett et le centriste Yaïr Lapid s'est principalement constituée autour de la volonté de mettre fin à plus de douze années consécutives de règne de Benjamin Netanyahu à la tête du gouvernement.
>> À voir : "Mort de Shireen Abu Akleh : le traitement des journalistes en question"
L'alliance dans ce but entre la droite nationaliste religieuse et le centre a abouti à une coalition gouvernementale hétéroclite réunissant des partis de gauche, de centre-gauche, de droite ainsi que, pour la première fois dans l'histoire d'Israël, un parti représentant la minorité arabe.
Cette coalition avait déjà perdu sa courte majorité le mois dernier en passant de 61 à 60 sièges après le départ d'une députée de Yamina, la formation de droite radicale de Naftali Bennett, en raison d'une polémique autour de questions religieuses, jugeant que le gouvernement ne préservait pas l'identité juive d'Israël.
Avec Reuters
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Funérailles de Shireen Abu Akleh : enquête sur la police israélienne après un tollé international
À Jérusalem, des violences avant l'inhumation de la journaliste Shireen Abu Akleh
PORTRAIT
Shireen Abu Akleh, icône du journalisme palestinien tombée sous les balles
Valeurs Actuelles
Katyn, un mensonge persistant
Ce 13 avril 1943, Radio Berlin diffuse une bombe sur les ondes. Des soldats de l’armée allemande, alertés par des cheminots des environs, ont exhumé, dans la forêt de Kosogory, près du village de Katyn, à l’ouest de Smolensk, des charniers où sont enterrés des milliers d’officiers polonais. Tous, souvent les mains liées avec des cordes ou du fil de fer, ont été exécutés d’une balle dans la nuque, col relevé pour éviter le giclement du sang. Pour la propagande allemande, aucun doute : ce crime est imputable aux Soviétiques, qui ont arrêté et déporté 10 000 officiers de l’armée polonaise en septembre 1939, lors de ce mois fatal où la Pologne sombre sous les assauts concertés de la Wehrmacht à l’ouest et de l’Armée rouge à l’est.
Devant les caméras allemandes, des médecins légistes, des journalistes des pays neutres en poste à Berlin, des officiers alliés prisonniers attestent la réalité du massacre. L’émoi dans le monde est énorme. Les images tournées par les opérateurs allemands ouvrent la séquence d’actualités diffusées dans les salles de cinéma de toute l’Europe occupée et dans les pays anglo-saxons.
Staline est obligé de riposter. Le 15 avril 1943, un communiqué de l’agence de presse Sovinformburo est lu à la radio de Moscou : le charnier est l’œuvre des « criminels fascistes allemands » qui « tentent de cacher les crimes incroyables qu’ils ont perpétrés » avec l’aide de la « propagande de Goebbels », le ministre de l’Éducation du peuple et de la Propagande du Reich.
Les objets et papiers personnels retrouvés sur les corps permettent d’identifier les victimes ; celles-ci n’avaient plus donné signe de vie depuis le printemps 1940.
Selon la version soviétique, ces officiers polonais, « à l’œuvre pour des travaux publics dans la région de Smolensk », seraient tombés aux mains des Allemands à l’été 1941, au moment, où sous le coup de leur invasion surprise, les armées du Reich forcent l’Armée rouge à une retraite précipitée.
Le gouvernement polonais en exil à Londres est si peu convaincu de la version qu’on lui présente qu’il demande à la Croix-Rouge internationale de superviser une enquête, avant de se raviser sous la double pression de Churchill et Staline. Car la propagande allemande exploite l’aubaine. Dans son journal, dès le 9 avril, Goebbels décrit avec exultation comment ces fosses communes vont permettre de convaincre les journalistes étrangers « de ce qui les attend si ce qu’ils souhaitent tant s’accomplissait vraiment, à savoir que les Allemands soient battus par les bolcheviques ».
Les enquêteurs venus de pays occupés et de Suisse (le professeur François Naville, directeur de l’Institut de médecine légale de l’Université de Genève) vont en effet confirmer, point par point, les affirmations de Berlin. Les objets et papiers personnels retrouvés sur les corps permettent d’identifier les victimes ; celles-ci n’avaient plus donné signe de vie depuis le printemps 1940 ; tous les indices concordent pour dater précisément le massacre, ce qui accable les Soviétiques.
La Croix-Rouge polonaise parvient aux mêmes conclusions, mais ne rendra pas public son rapport : envoyé à Londres, il est classé ultrasecret et ne sera divulgué que quarante-six ans plus tard, en 1989.
Quand la Wehrmacht entame sa longue retraite et abandonne la région de Smolensk, à l’été 1943, une commission spéciale « pour étudier et déterminer les circonstances dans lesquelles des prisonniers de guerre, officiers polonais, ont été fusillés dans le bois de Katyn par les envahisseurs fascistes allemands » est mise sur pied par les Soviétiques. Présidée par l’académicien Nicolaï Bourdenko, elle compte parmi ses membres l’écrivain Alexis Tolstoï, le métropolite de Kiev Nikolaï…
Avant l’arrivée de cette commission à Smolensk, des agents du NKVD, la police politique, et du NKGB, les services de renseignements, maquillent la scène de crime, ajoutent dans les fosses des documents datés de l’été 1941, fabriquent de fausses analyses médico-légales, présélectionnent de faux témoins alentour. Sans surprise, la commission Bourdenko va conclure, en janvier 1944, que le charnier de Katyn est un crime perpétré « à l’automne 1941 » par les forces allemandes.
Une accusation que la propagande communiste n’aura de cesse de répéter. Les Polonais communistes doivent être les plus zélés à répandre cette version : comble du cynisme, leurs unités de combattants viennent même rendre hommage, le 30 janvier 1944, à leurs compatriotes assassinés à Katyn.
Pour asseoir définitivement la légitimité de sa version, le Kremlin tente, à la fin de la guerre, lors des procès de Nuremberg, d’ajouter le crime de guerre de Katyn à l’acte d’accusation frappant les dirigeants allemands. Le refus des procureurs occidentaux empêche la manœuvre, ce qui n’empêchera pas les Soviétiques de s’accrocher jusqu’au bout à leurs mensonges.
Lavrenti Beria, le patron du NKVD, a proposé l’élimination par balles des 22 000 officiers, policiers et autres fonctionnaires polonais.
Le 15 avril 1971, le bureau politique du comité central du Parti communiste de l’Union soviétique écrit encore au ministère britannique des Affaires étrangères pour bloquer la divulgation d’archives contredisant la version de Moscou.
Il faut attendre encore dix-huit ans, le printemps 1989 et la levée de la chape de plomb communiste pour que des officiels polonais mettent publiquement en doute la responsabilité allemande à Katyn. Un an plus tard, le 13 avril 1990, quarante-sept ans jour pour jour après la divulgation du massacre, l’agence soviétique Tass reconnaît enfin la pleine culpabilité du NKVD.
Des prisonniers massacrés par un détachement de la police politique
À la demande de Varsovie, la plaque érigée à Katyn qui attribue le crime aux Allemands est aussitôt retirée. Les archives remises, deux ans plus tard, par le président russe Boris Eltsine à son homologue polonais permettent de faire en partie la lumière.
Dans une lettre secrète adressée à Staline, datée du 5 mars 1940, Lavrenti Beria, le patron du NKVD, a proposé l’élimination par balles des 22 000 officiers, policiers et autres fonctionnaires polonais qui croupissent, en proie au typhus, dans les camps soviétiques surpeuplés de Starobielsk (près de Kharkiv, en Ukraine), Kozielsk (près de Smolensk) et Ostachkov (près de Tver, sur la Volga, au nord de Moscou).
La lettre est approuvée par Staline, Vorochilov, Molotov, Mikoyan, Kalinine et Kaganovitch, tous membres du Politburo, qui y apposent leur paraphe. Pour Staline, c’est l’occasion unique de liquider toute l’élite (des officiers de carrière et des réservistes, dans le civil médecins, administrateurs, enseignants, avocats, banquiers, écrivains… ) de ce peuple polonais, coupable d’avoir arrêté en 1920 l’Armée rouge en route dans sa conquête de l’Europe, et de refuser le socialisme.
Tragique ironie de l’histoire : c’est pour aller célébrer les victimes de Katyn que les autorités polonaises perdent 82 de leurs membres.
La soviétisation à venir de la Pologne en sera facilitée. Du 3 avril au 14 mai 1940, par petits paquets, les prisonniers de Kozielsk sont convoyés par train, puis par camion, à Katyn, où ils seront massacrés par un détachement spécial de la police politique. On identifiera plus tard 4 500 corps. Le NKVD connaît bien l’endroit : des fosses ont été creusées ici en 1937 et 1938, à l’époque des Grandes Purges décidées par Staline au sein du Parti.
Une fois les corps déposés, les tombes sont recouvertes de couches de sable et de gazon sur lesquelles de jeunes arbres sont plantés. Les autres officiers sont assassinés à proximité de leurs camps d’internement (on y a retrouvé trace d’autres charniers) ou déportés en Sibérie. Certains témoignages font état de noyades de masse en mer Blanche : les barges chargées des prisonniers polonais y auraient été bombardées et coulées au canon.
Dans l’immense archipel des scènes de crime du monde communiste, Katyn fait figure d’exception par le soin avec lequel ses victimes ont été identifiées et recensées. Au printemps et à l’été 1943, la propagande allemande a, en effet, publié dans la presse polonaise les identités des cadavres exhumés. Une attention due au calcul : Goebbels compte voir le public polonais se rallier au combat du IIIe Reich. Ce sera peine perdue.
Ironie tragique de l’histoire, c’est à l’occasion d’une cérémonie commémorative du massacre de Katyn, le 10 avril 2010, que la Pologne va connaître une autre catastrophe nationale. Ce jour-là, alors qu’il se prépare à atterrir à Smolensk, un Tupolev Tu-154 de l’armée de l’air polonaise s’écrase. À son bord, le président de la République, Lech Kaczynski, son épouse, le chef d’état-major des armées ainsi que les chefs d’état-major des armées de terre, de l’air, de la marine et des forces spéciales, mais aussi le gouverneur de la Banque centrale, des parlementaires, des membres des familles des victimes de Katyn. Quatre-vingt-neuf passagers, sept membres d’équipage, aucun ne survit. Katyn aura une seconde fois décapité la nation polonaise.
BBC
Ukraine says giant Zaporizhzhia nuclear plant can't supply Russia
By Laurence PeterBBC News
Ukraine has dismissed as "wishful thinking" Russia's plan to connect a giant Ukrainian nuclear power station to the Russian electricity grid.
Russian troops are occupying the sprawling Zaporizhzhia plant by the Dnieper River in southern Ukraine.
It is Europe's biggest nuclear plant. The Ukrainian staff are still operating it, but Russia has sent its own nuclear experts to monitor their work.
Russia's deputy prime minister has vowed to sell power from it to Ukraine.
Marat Khusnullin said Russia would integrate the Zaporizhzhia plant with Russia's energy system if Kyiv refused to pay for the plant's electricity.
Visiting Russian-occupied southern Ukraine on Wednesday he said "if the Ukrainian energy system is ready to receive [electricity] and pay for it, then we'll work, but if not - then the plant will work for Russia".
However a spokesman for Ukraine's state nuclear agency Energoatom said it would take years to link the plant to Russia.
"The plant only works in Ukraine's energy grid," Leonid Oliynyk told the BBC.
"The Russians can build a power line theoretically, but it will take a long time, like their Crimean bridge - several years," he said, referring to the bridge connecting Crimea, which Russia annexed in 2014, to Russian territory.
"Now the power station is working at a minimum level, but Kyiv remains in charge, all the power lines are controlled by Ukraine. The Russian statement is wishful thinking," Mr Oliynik added.
Normally the plant generates more than half of Ukraine's nuclear power and 20% of the country's total electricity supply. But now just two of its six reactors are operating.
Ukrainian forces still control the city of Zaporizhzhia, on the opposite bank of the Dnieper. The nuclear power plant is in Enerhodar, a town of nearly 53,000 built in Soviet times to house the nuclear workers.
There have been several protest rallies in Enerhodar against the Russian occupation, violently broken up by Russian security forces with tear gas and stun grenades.
During his visit Mr Khusnullin said "I think this region's future is to work in our friendly Russian family".
On 3 March Russian forces shelled the Zaporizhzhia plant, and later took control of it. Buildings around one of its reactors were damaged, according to Energoatom.
The UN nuclear watchdog, the International Atomic Energy Agency (IAEA), said radiation levels and reactor safety were not affected.
World leaders condemned Russia for the attack and Ukraine's President Volodymyr Zelensky accused Russia of "nuclear terror".
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The IAEA says the situation at the plant now remains "fragile" and "unsustainable", as Russian troops keep the staff under tight surveillance, along with a team of experts from Rosatom - Russia's state nuclear agency. The IAEA says it is trying to negotiate an inspection visit to the site.
Mr Oliynyk said "the staff feel bad, because there's a lot of technical pressure on them, the Russians are behaving as occupiers". He said Russia was keeping about 500 troops and 50 armoured vehicles at the site. "They're checking documents, they don't let people speak freely and break up meetings in Enerhodar."
He insisted that Ukraine "will liberate the whole territory - no deals with the occupiers".
Russia's temporary occupation of Chernobyl in northern Ukraine - site of the world's worst nuclear disaster in 1986 - also alarmed world leaders.
The radiation level at the decommissioned plant is reported to be stable and within safe limits, but there are hotspots in places nearby where Russian soldiers dug trenches.
There have been some forest fires in the exclusion zone around the plant - not directly threatening it, Mr Oliynyk said. But he added: "firefighters cannot go there as so many mines were laid, it's too dangerous".
After Russia's 2014 annexation of Crimea and parts of the Donbas region, he said, Ukraine stockpiled nuclear fuel, so now it has enough to last two years.
Ukraine now has a deal with US power company Westinghouse to provide nuclear fuel, with the goal of replacing the 40% of nuclear fuel that Kyiv still gets from Moscow.
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France24 - Monde
Tom Cruise : le jour où il a cru mourir
Publié le : 19/05/2022 - 18:30Modifié le : 19/05/2022 - 18:47
Nina MASSON
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C'est l’événement cette année à Cannes, la star la plus attendue sur le tapis rouge pour cette 75e édition du Festival de Cannes. L'acteur américain Tom Cruise est venu présenter "Top Gun : Maverick", la suite du film culte sorti en 1986. À cette occasion, il a donné une master class lors de laquelle il est revenu sur son goût pour l'aventure, qui l'a finalement mené au cinéma.
BBC
North Korea: Fighting Covid with traditional medicine
By Rachel Schraer and Wanyuan SongBBC Reality Check
North Korea is grappling with the spread of Covid in an unvaccinated population, without access to effective anti-viral drugs.
In early 2020, the country sealed its borders to try to insulate itself from the pandemic.
Its leadership has so far rejected outside medical support.
We've been monitoring state media, which is recommending various traditional treatments to deal with what is referred to as "fever".
Hot drinks
For those not seriously ill, ruling-party newspaper Rodong Sinmun recommended remedies including ginger or honeysuckle tea and a willow-leaf drink.
Hot drinks might soothe some Covid symptoms, such as a sore throat or cough, and help hydration when patients are losing more fluid than normal.
Ginger and willow leaf may also relieve inflammation and reduce pain.
But they are not a treatment for the virus itself.
Salt water
State media recently interviewed a couple who recommended gargling with salt water morning and night.
A "thousand of tonnes of salt" had been sent to Pyongyang to make an "antiseptic solution", the state news agency reported.
Some studies suggest gargling and nasal rinses with salt water combat viruses that cause the common cold.
But there is little evidence they slow the spread of Covid.
Mouthwash could kill the virus in the lab, a study found. But it has not convincingly been shown to help in humans.
Covid is mainly caught by inhaling tiny droplets in the air via the nose as well as the mouth, so gargling attacks only one point of entry.
And once the virus has entered, it replicates and spreads deep into the organs, where no amount of gargling can reach.
Painkillers and antibiotics
State television has advised patients to use painkillers such as ibuprofen as well as amoxicillin and other antibiotics.
Ibuprofen (and paracetamol) can bring down a temperature and ease symptoms such as headache or sore throat.
But they will not clear the virus or prevent it developing.
Antibiotics, meant for bacterial infections not viruses, are not recommended.
And using antibiotics unnecessarily risks developing resistant bugs.
Laboratory research suggests some may slow the spread of some viruses, including Covid.
But these have not been replicated in the real world.
And a study of the antibiotic azithromycin found it made little or no difference to Covid symptoms, the likelihood of hospital admission or death.
There are some approved drugs to prevent people with Covid ending up in hospital:
But their effectiveness is variable.
Health system
North Korea's health system has been set up to offer free medical care from basic services at village level up to specialised treatment in government hospitals (usually in urban centres).
But the economy has contracted in recent years because of sanctions and extreme weather such as droughts.
Closing the country's borders and strict lockdown measures will also have had a damaging impact.
Particularly weak outside Pyongyang, the health system is thought to suffer shortages of personnel, medicines and equipment.
A report for the UN, last year, said: "Some of the pharmaceutical, vaccination and medical-appliance plants do not reach the level of good practice of the WHO [World Health Organization] and do not meet local demand as well."
Many North Korean defectors to South Korea have told of having to pay for medication or finding treatment and drugs limited to privileged members of the ruling party.
But state media says it is now increasing production.
International aid
North Korea turned down three million Chinese-made doses, last year - and reportedly rejected other offers - under Covax, the global vaccine-sharing scheme.
South Korea says it has had no reply to its offer of vaccines, medical supplies and personnel.
North Korea has reportedly recently sent three planes to collect medical supplies from Shenyang.
These had not included "anti-pandemic supplies", the Chinese foreign ministry said, but it was "ready to work with North Korea… in the fight against the coronavirus".
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N Korea has confirmed Covid: What's likely to happen?
Over a million Covid cases feared in North Korea
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France24 - World
Cannes 2022: Algerian War of Independence depicted in 'Les Harkis'
Issued on: 19/05/2022 - 17:01
Olivia SALAZAR-WINSPEAR
Aline BOTTIN
We take a look at some of the independent features in the sidebar sections of the 75th Cannes Film Festival. Olivia Salazar-Winspear tells us about Philippe Faucon’s "Les Harkis", which is screening in the Director's Fortnight selection. Set in 1959, it shines a light on the Algerian men who were enlisted to fight for the French Army in units known as Harkis and explores the repercussions they faced as a newly independent Algeria emerged from a deeply traumatic war of independence.
We also find out more about a sensitive debut from Franco-Portuguese director Cristèle Alves Meira, as her film "Alma Viva" premieres in International Critics' Week.
Plus we discuss the initiatives at the festival to encourage more gender equality in the film industry.
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Cannes 2022: Legendary US director Rob Reiner on his first film 'This is Spinal Tap'
CANNES FILM FESTIVAL
‘Last Hollywood star of his kind’: Tom Cruise jets into Cannes for ‘Top Gun’ sequel
CANNES FILM FESTIVAL
Cannes 2022 summons the undead to prove cinema is alive and kicking
BBC
Monkeypox cases investigated in Europe, US, Canada and Australia
Cases of monkeypox are being investigated in several European countries as well as the US, Canada and Australia, according to health authorities and local media reports.
The new cases were reported in Belgium, France, Australia and Germany.
This follows infections confirmed in Italy, Sweden, Spain, Portugal, the US, Canada and the UK - where the first European case was reported.
Monkeypox is most common in remote parts of Central and West Africa.
Instances of the disease outside of the region are often linked to travel to the area.
Monkeypox is a rare viral infection which is usually mild and from which most people recover in a few weeks, according to the UK's National Health Service.
The virus does not spread easily between people and the risk to the wider public is said to be very low.
The first case of the disease in the UK was reported on 7 May. The patient had recently travelled to Nigeria, where they are believed to have caught the virus before travelling to England, the UK Health Security Agency said.
There are now 20 confirmed cases in the UK, Health Secretary Sajid Javid said on Friday.
UKHSA have confirmed 11 new cases of Monkeypox in the UK. This morning I updated G7 Health Ministers on what we know so far. Most cases are mild, and I can confirm we have procured further doses of vaccines that are effective against Monkeypox. pic.twitter.com/T7ECf0E4AW
There is no specific vaccine for monkeypox, but a smallpox jab offers 85% protection since the two viruses are quite similar.
Authorities in the UK said they had bought stocks of the vaccine and started offering it to those with "higher levels of exposure" to monkeypox.
Spanish health authorities have also reportedly purchased thousands of smallpox jabs to deal with the outbreak, according to Spanish newspaper El País.
Australia's first case was detected in a man who fell ill after travelling to the UK, the Victorian Department of Health said.
In North America, health authorities in the US state of Massachusetts confirmed that a man has been infected after recently travelling to Canada. He was in "good condition" and "poses no risk to the public", officials said.
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What is monkeypox and how do you catch it?
Two more monkeypox cases take UK total to nine
Monkeypox case confirmed in England
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France24 - World
UK police concludes 'partygate' investigation into Johnson government
Issued on: 19/05/2022 - 13:43
NEWS WIRES
Britain's Metropolitan Police said Thursday it has concluded its investigation into breaches of COVID-19 regulations at British government offices, including Prime Minister Boris Johnson’s official residence, with a total of 126 fines issued over the offenses.
Police said they issued fixed-penalty notices to 53 men and 73 women for gatherings that took place on eight dates between May 2020, at the height of the first wave of the pandemic, and April 2021. Some people received multiple fines. The case has been dubbed “partygate” by the media.
Johnson apologized last month after he revealed that he was among dozens of people who paid a police fine for attending lockdown-breaching parties and gatherings. That made him the first British leader to be sanctioned for breaking the law while in office.
Revelations that Johnson and other senior officials gathered illegally in government buildings at a time when millions in the country stuck to government lockdown restrictions to slow the spread of COVID-19 have angered voters and triggered calls for Johnson to resign.
The conclusion of the police investigation means that results from a separate probe by a senior civil servant can now be published. Government officials say the report by Sue Gray will be published as soon as possible.
Police do not identify the people who received fines, but Treasury chief Rishi Sunak, as well as Johnson's wife, Carrie, have said they were among those fined along with Johnson for attending a birthday party thrown for the prime minister.
Ed Davey, leader of the Liberal Democrats, said the Gray report should now be “published without delay.”
“The public made huge sacrifices while Boris Johnson partied, they deserve the full truth," he tweeted.
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Proposed unilateral action on N. Ireland is 'wrong', Sinn Fein tells UK's Johnson
UK Conservatives lose London strongholds, in blow to Boris Johnson
Partygate
UK lawmakers order investigation into whether Johnson lied to parliament
BBC
SANS TITRE
And that's your lot!
We've heard from 14 Premier League managers over the past few hours, including title hopefuls Pep Guardiola and Jurgen Klopp, and top-four contenders Antonio Conte and Mikel Arteta.
You can scroll back down this page to read everything they've had to say before the final day of the season on Sunday.
And you can also head to your club's page to see all the latest news - and pick your starting XI for your Premier League team this weekend.
If that's not enough, here's where you can head to read more on today's top stories:
Thanks very much for joining us today - and good luck to those who need it this weekend...
Among many other things, it will be a day of emotional farewells on Sunday.
Chelsea v Watford (Sun, 16:00 BST)
Watford
Hodgson also paid tribute to referee Mike Dean, who will also retire this weekend:
"I think he's been one of the best referees the Premier League have had without a shadow of a doubt."
And lastly, on not ending the season bottom of the Premier League: "It's money, isn't it? For the club. That's the important thing."
Chelsea v Watford (Sun, 16:00 BST)
Watford
Roy Hodgson has called on his side to perform in his final match against Chelsea:
"Yes, it's even more important after the real disappointment or debacle of last weekend, after two good performances, suddenly we went out and conceded five goals."
"They are playing Chelsea so it's a great opportunity to get out and show that they are disappointed that they didn't give our home fans the type of performance they wanted to see from us."
Chelsea v Watford (Sun, 16:00 BST)
Watford
And finally, here's Roy Hodgson, who is preparing to take charge of his final Watford game before retiring (again): "Every time you leave a job there's an element of emotion because you get attached to the people you work with.
"The players, I must say, they've not let me down in the training sessions and what they've tried to do in the games."
"I'm very disappointed, of course, that it didn't work out. But that doesn't alter the fact that I always knew on the 22nd of May that I would free myself from the burdens and responsibilities of being a Premier League manager."
Liverpool v Wolves (Sun, 16:00 BST)
Wolves
And here's Wolves manager Bruno Lage.
Wolves travel to Anfield to face second-placed Liverpool on Sunday. As well as needing Manchester
City to drop points, the Reds require a victory against Wolves if they are to stand a chance of being crowned champions.
On the title chase, Lage said: "What Manchester City and Liverpool are doing, it is so hard
for the managers and players -that is why they are so special.
"They are the best teams in the competition, maybe they are
the best teams in the world.
"It is exciting to be in this situation.
"We have a good away record, we have a good record against
these kind of teams. We go there [Anfield] with that kind of ambition."
Leicester v Southampton (Sun, 16:00 BST)
Southampton
More from Hasenhuttl on why the season has fizzled out: "It's been an exhausting season for us to perform at the highest level. It seems that we cannot hold our levels at their highest until the end of the season so we need to strengthen that for the future. That will give us the chance to end up better than in the last two years.
"It's important every season to finish on a high because you have nearly three months without a game. It makes a difference to go out with a positive result. We want to turn our frustrations round with positive energy to come back stronger next season."
Man City v Aston Villa (Sun, 16:00 BST)
Manchester City
Asked about Blackpool's Jake Daniels becoming the UK's only openly gay active male professional footballer, Manchester City boss Pep Guardiola congratulated the 17-year-old for his courage.
"Hopefully it will not be good news in the future, this is the big target for society," Guardiola said.
"Congratulations for the courage. It is not easy.
"I hope in a few years it will be normal that one person can express his sexuality or his feelings."
Leicester v Southampton (Sun, 16:00 BST)
Southampton
Saints boss Ralph Hasenhuttl on the scenes at Goodison Park after Everton stayed in the Premier League: "You can see how much pressure these clubs in the relegation battle have to face. Nobody
wants to be in there and the release is even bigger when you stay up.
"It looked like they’d won the title. If we'd celebrated like this when we reached 40pts, people would think we are crazy but you can see how much
pressure there is and how much everyone wants to stay in the league."
On how avoiding relegation was only his minimum target: "We reached our minimum target very early like we do every year but we couldn't manage to take the next step.
"If you win the games against opponents around you then you are up but we failed in that moment and it's very disappointing."
Brighton v West Ham (Sun, 16:00 BST)
Brighton & Hove Albion
On team news, Potter said Enock Mwepu will be in the squad but "probably won’t start", but the game comes a "bit soon" for Jeremy Sarmiento.
On contracts, Potter added: “Pascal [Gross] and Danny [Welbeck] are close to agreeing something for next year, just the formalities to do - which is great.
“We’re in a good place. We can’t control the summer window but we’re prepared for that.”
Brighton v West Ham (Sun, 16:00 BST)
Brighton & Hove Albion
It's a birthday press conference for Brighton boss Graham Potter!
While visitors West Ham will be doing their best to give themselves hope of making the Europa League, Potter has set his side - currently 10th - the target of sealing a top-10 finish.
“We want to win the game and finish strongly," Potter said. "There are lots of games with something riding on them this Sunday which shows the fine margins.
“You’ve got to see the whole year but finishing in the top ten would be a fantastic achievement.
“The challenge is to keep improving the team, the club and keep improving our points tally."
Leicester v Southampton (Sun, 16:00 BST)
Southampton
Southampton boss Ralph Hasenhuttl on the club's summer plans: "If you want to change your team then you have to bring in better players. How does this look in the market? I don't have to tell you how difficult it is but we want to get better so we need to either sign better than what we have or those with more potential to get better when with us.
"The fact is, like in every season, there is a lot of work to do. It doesn't get easier.
"We will be part of the Premier League next season and it will be a very tough job to stay there."
Leicester v Southampton (Sun, 16:00 BST)
Southampton
Southampton boss Ralph Hasenhuttl confirmed the Saints will be without Fraser Forster and Romain Perraud for Sunday's trip to Leicester.
Tino Livramento is a more long-term absentee as he recovers from surgery.
"Ours won't be the most-watched game of the weekend but for us it is important," he said. "We want
to end up in a good way and get a positive feeling for our summer break.
"The last results haven’t
been that great but this is a chance for us to show up and get a better result.
"You have seen how tough the league is this season."
Norwich v Tottenham (Sun, 16:00 BST)
Tottenham Hotspur
Tottenham boss Antonio Conte has confirmed Cristian Romero is out after suffering "a
traumatic injury".
On team selection, Conte added: "We have the same players as the last game against Burnley.
Not less, not more.
"We have to be ready to try and fight and get the result."
Burnley v Newcastle (Sun, 16:00 BST)
Burnley
Reflects on his short stint as Burnley caretaker boss, Mike Jackson said: "I'm proud of the players, the staff and people that have worked closely with me.
"The players are the ones who are playing and delivering - it's about one more game and one final push."
On team news, Jackson says Jay Rodriguez is "50-50" for the weekend.
"Jay has been with the physios and out on the grass. He has the best chance of returning. James Tarkowski came through the game OK so today is about rest and recovery."
Burnley v Newcastle (Sun, 16:00 BST)
Burnley
And what of Leeds' last remaining relegation rival, Burnley?
Clarets boss Mike Jackson has given his thoughts on his side's midweek draw against Aston Villa:
"This morning I've been looking at the game back - it's the first thing I did this morning.
"I looked back and it's an absolute masterclass in defending and working as a group."
"It was top-drawer in terms of what we needed and what we had to do last night."
On facing Newcastle on he final day, he added: "I thought they were brilliant (against Arsenal). They have a clear way they want to play."
Brentford v Leeds (Sun, 16:00 BST)
Leeds United
We heard from Leeds United boss Jesse Marsch a little earlier and he's also had this to say on his future: "I’m still planning to be here even in relegation.
"It’s a long-term project. The club is committed to me. The
connections we have made meshes well together.
"Support from everyone has been amazing, but I am not thinking
about the long-term project, only about Sunday and preparing for that."
Brighton v West Ham (Sun, 16:00 BST)
West Ham United
West Ham manager David Moyes
on recent pitch invasions: "I've seen bits of what's gone on recently, and it's
really difficult for whoever it may be whenever people are abusing you or
coming up to your face.
"It has to
change. We can't allow people to do that. The safety of players and management
is really important and it looks like it's becoming a bit of an issue.
"We're in the
game because we love football and we want to be passionate, but I think there's
a way to be a good supporter, and I don't generally think players or managers
should have people in their face or coming up alongside them.
"I think that if
you want a good spectacle, we need to find a way of stopping this happening."
Norwich v Tottenham (Sun, 16:00 BST)
Tottenham Hotspur
Antonio Conte on rumours of food poisoning in the Tottenham
camp: “If you remember the last game, we had three or four cases of
stomach problems.
"In this week I have to be honest we had a couple of cases but
we overcame the situation. Also members of the staff, one day they were not
feeling so good.
On Lasagne-gate in 2006: "I don't want to know this story. I'm
not interested to go deeper into this story!"
Norwich v Tottenham (Sun, 16:00 BST)
Tottenham Hotspur
Let’s hear from Spurs boss Antonio Conte.
His Tottenham side take on already relegated
Norwich on Sunday and a win would guarantee Spurs Champions League football
next season.
And you can relax Tottenham fans!
Conte says Harry Kane will be available on Sunday, despite currently feeling unwell.
France24 - World
‘Last Hollywood star of his kind’: Tom Cruise jets into Cannes for ‘Top Gun’ sequel
Issued on: 18/05/2022 - 19:46
Benjamin DODMAN
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Tom Cruise touched down in Cannes on Wednesday to launch "Top Gun: Maverick", making his first appearance in three decades at the world's premier film festival and cementing his status as a champion of the big screen.
Cannes waited 30 years for Tom Cruise to return – so a 12-hour wait in the Riviera’s scorching sun was no hassle for Tania Lopez-Palayo, first in line to catch a glimpse of Hollywood’s last great superstar as he hit the red carpet.
“Nothing could have stopped me from coming,” said the 17-year-old “Cruise super fan”, who made the five-hour drive from Grenoble to Cannes with her mother last night. “It’s a little mad, but it’s a passion too – he’s the top, the greatest.”
Cannes Film Festival © FRANCE24
Mother and daughter showed up at 7 in the morning on the Croisette, a few steps away from the festival’s famed red carpet, desperate for a “selfie, an autograph, a kiss – even just an air kiss”.
Further down the rapidly-growing line, 70-something local resident Martine was relishing a chance to add a coveted picture and autograph to her collection of American movie stars.
“The French stars snub us, whereas the Americans know it’s part of their job to pose for selfies and sign our cards,” she said. “I started back in 1994, just after Cruise last came to Cannes. I’ve got George Clooney, Brad Pitt, Sharon Stone – but I never got him!
Soon to turn 60, the seemingly never-aging Cruise has become a metaphor for an industry gnawed by self-doubt, clinging to its last bankable icons and franchises.
After two years of pandemic disruption, his fleeting appearance on the Croisette is a reassuring presence, feeding into the nostalgic mood that has gripped Cannes as festivalgoers return to an event they had tired of and are now learning to love again. As Empire magazine put it, his latest “magnetic movie-star performance (is) as comforting as an old leather jacket.”
When Cruise was last in Cannes for the premiere of the ill-fated "Far and Away" with his then-wife Nicole Kidman, he was just one among many in the Hollywood star system. Thirty years on, he is the only one who can compete with the superhero franchises that now dominate the studios.
In the words of IndieWire, he is “the last Hollywood movie star of his kind – short as ever but still larger-than-life in an age where most famous actors are only as big as their action figures.”
'Devoted to cinema'
Cruise's continued success looked far from certain in the early 2000s, when his ties to the controversial Church of Scientology threatened to derail his career and Hollywood studios switched to superhero brands. But he’s outlasted the superheroes, alone among the icons of the 20th century to still outmuscle the franchises.
With two more instalments of the hugely successful "Mission: Impossible" coming in 2023 and 2024 – possibly followed by a long-rumoured film to be shot in space – there is little sign of Cruise fading into obscurity.
Crucially for Cannes, the self-styled guardian of the big screen, Cruise has remained loyal to the theatrical experience – going so far as to sue his studio partners for only giving the next “Mission: Impossible” a 45-day window in cinemas before streaming.
Festival organisers have heaped lavish praise on the Hollywood icon, highlighting his passion, success and loyalty to the industry. “Tom Cruise has one of the highest success rates in the history of cinema,” Cannes director Thierry Fremaux told reporters. “This is someone that we haven't seen on streaming platforms, TV series, or doing adverts (…). He is someone who is devoted to cinema. To see Tom Cruise, you have to see a feature film in a cinema theatre.”
Industry analysts say Cruise's 39 films as lead actor have pulled in just shy of $8.5 billion (8 billion euros) worldwide. “Top Gun: Maverick” could add as much as $390 million from the United States alone, according to Box Office Pro. With critics treating his “Top Gun” sequel to giddy reviews, hopes are high that the film will boost movie theatres still struggling to recover from the pandemic.
'I put my cap on and sit with the audience'
True to form, Cruise made a spectacular entrance ahead of the movie’s Cannes premiere, accompanied by a French Air Force aerobatic display. He had no time for a remake of the original movie’s iconic beach volleyball contest, but he did flash his unique, boyish grin to the delight of fans on the Croisette.
“He looks at you and you melt on the spot,” said French director Michel Hazanvicius, fresh from his festival curtain-raiser, “Final Cut”. There were more adoring gazes earlier in the day when Cruise sat for a rare, career-spanning interview before a crowd of several hundred movie buffs gathered in the Claude Debussy movie theatre.
“After all we’ve been through these last two years, it’s such a beautiful moment, such a privilege to be here with you,” said the Hollywood star as the crowd greeted him to whoops and hollers – though Frémaux scolded the audience for filming the moment on their mobile phones instead of clapping.
There was plenty of laughter when Cruise recalled jumping out of a window, aged four, with a makeshift parachute made from bed linen – an early indication he would later try just about every stunt in the trade, leaping from buildings and clinging on to planes during take-off.
“I always go to the movies. I put my cap on and sit with everyone. I want to see it all, the trailers and all the rest, and share the communal experience,” he said of his love for the movie theatres. “There’s a very specific way to make for cinema and I always make them for the big screen,” he added. “I love the experience and want others to share it too.”
Asked if he had considered debuting "Top Gun: Maverick" on a streaming platform – as several big productions did during the pandemic – Cruise was emphatic: “That was not going to happen, ever.”
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CANNES FILM FESTIVAL
Cannes 2022 summons the undead to prove cinema is alive and kicking
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Cannes 2022: 'Top Gun: Maverick' touches down on the Croisette
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Cannes Film Festival goes back to the future with post-Covid reboot
BBC
SANS TITRE
Morikawa +2, Rahm +3, Scheffler +1 (4*)
Oh that is awful from Jon Rahm and his facials are a giveaway.
Chipping on for a potential eagle the Spaniard gets a dreadful connection and leaves himself around 13 feet from the flag.
There are only two par fives at Southern Hills and he can't cash in on the first, rolling past and ending up with another par. Decent chance, unlike his playing partners who were both scrambling for their pars after errant second shots.
Thomas -4 (6*)
Justin Thomas lags a beautiful putt up and across the 15th green to ensure he walks off with a par to stay one behind the lead.
Fleetwood E (2*); Fitzpatrick -3 (2*)
England's Tommy Fleetwood is off to a solid start. A pair of threes on holes 10 and 11 equate to a birdie-par opening and he's at level par for the championship.
Fellow Englishman Matt Fitzpatrick also took six shots to complete the 10th and 11th. He went par-birdie to move to three under and just two behind Rors.
Morikawa +2, Rahm +3, Scheffler +1 (3*)
Some carry that. Jon Rahm is bang in the middle of the fairway and belts a two iron down the monster that is the 632-yard par five trying to avoid the two small ponds and five bunkers guarding the putting surface.
He dissects both, skipping his ball on to the green and sees it run just off the fringe some 30 feet or so away from the pin.
Scottie Scheffler and Collin Morikawa both head right, with world number one Scheffler seeing his ball tuck into right bunker.
Thomas -4, D Johnson +4 (5*)
A bit of a chunked bunker shot from Justin Thomas. His ball just creeps over the lip but doesn't threaten the hole, finishing 20 feet away.
Can Dustin Johnson fare better with his escape from the sand? Not really. He's about the same distance away but on the far side of the hole.
JT to go first. He sees about three feet of left-to-right in this. A fraction hard. He's dropping one.
DJ up next. Same result.
The wind is definitely picking up.
Morikawa +2, Rahm +3, Scheffler +1 (3*)
Laser-guided approach from Collin Morikawa, who takes a difficult line towards the flag but spirals his iron shot into 14 feet from 170 yards.
Jon Rahm's also on in two but miles back, while Scottie Scheffler can't control his approach, seeing to skip through the green to leave a tricky chip back.
He negotiates that brilliantly mind, flipping his ball on to the green and watching it trickle down to a couple of feet before tapping in for par.
Rahm steps up and sends his close enough to secure a par leaving Morikawa left to play. The 2020 PGA Champ can't knock in his birdie chance either.
Thomas -5 D Johnson +3 (4*)
Dustin Johnson always looks like he's the calmest player on the planet but even he is starting to get flustered by the wind. His tee shot on the par-three 14th drifts left and into a bunker.
Justin Thomas is also in the sand. The wind appears to be blowing in from that side so maybe it dropped a little as they hit their balls.
Thomas -5 (4*)
Big putt for Justin Thomas on the 13th. It's a tiddler but they all count and major champions don't miss these.
In it drops. Barely a flicker from JT but he knows how important that is. He joins Rory McIlroy at the summit.
Lowry -2, Koepka +4, Scott +6 (5*)
Shane Lowry to climb the leaderboard... the ball is starting to drift left but gravity takes over and the ball nestles into the bottom of the hole. Birdie.
Brooks Koepka saves par from the sand, while Adam Scott goes one better, holing his bunker shot and, like Lowry records successive birdies on 13 and 14.
Thomas -4 (4*)
Back on the 13th and Justin Thomas opts to lay up on the 636-yard par-five hole with his second shot.
It's the right call because that leaves him with one of those flicky wedges that he stuns straight at the flag, the ball coming to a halt three feet beyond the cup.
Lowry -1, Koepka +4 (4*)
Shane Lowry zips his tee shot on the 228-yard par-three 14th into the guts of the green, leaving himself a 20-footer for birdie.
Brooks Koepka's radar is a little off though and he finds a greenside bunker.
Morikawa +2, Rahm +3, Scheffler +1 (2*)
Jon Rahm has not made a birdie since the fifth hole on Thursday and he looks ruefully at his putter after seeing his ball pull up a few inches shy of the cup on the 11th.
Collin Morikawa and Scottie Scheffler also tap in for threes after rolling up with their second shots.
Solid starts.
Lowry -1, Koepka +4 (4*)
Shane Lowry finds the par-five 13th green in two shots. It's playing more than 600 yards but the Irishman tames it with two mighty blows and is standing over a 20-footer for eagle.
The line looks good, the pace spot on... no! Just dies away at the last. Still, a kick-in birdie and he's under par for the day and the tournament.
Brooks Koepka follows him in for his second birdie of the round. Sadly for the American he's had a bogey too, so he's still just the wrong side of the projected cut mark as it stands, although expect that to drift out as the day wears on.
Thomas -4 (3*)
A big mis-read from Justin Thomas on his putt across the 12th green. He sets his ball off a good eight feet right of the flag but it only borrows back a couple. Distance was good.
Testing par putt to stay under par for the round. It's in. But it shows just how imperative it is to find the fairway off the tee. He was only just a yard or two into the rough and it nearly cost him a shot.
Morikawa +2, Rahm +3, Scheffler +1 (1*)
Pars all round for Jon Rahm, Collin Morikawa and Scottie Scheffler.
Can't say that any of them look to thrilled as they walk off the 10th green towards the 11th, which is the shortest hole on the course.
Thomas -4 (2*)
Justin Thomas is in deep conversation with his caddie Jim 'Bones' Mackay. He's pushed his tee shot into the rough on the 12th leaving a tricky nine-iron into a well-guarded green.
The basic upshot of it is that JT wants to aim for the edge of a greenside bunker and if he gets some turn on his ball he'll hope his ball lands short of the green and kicks on. If It doesn't, he'll be in the sand but that's fine too. Bones approves.
In the end, his ball does the former, skips onto the green and stops 50 feet from the hole.
Thomas -4 (2*)
Justin Thomas has a little wince as his mid-range birdie try on the short 11th drifts a whisker wide. He thinks that's a missed opportunity but par his way in from here and sign for a 69 and I reckon he'll be picking up shots on the field.
Morikawa +2, Rahm +3, Scheffler +1
Here go the top three ranked players in the world.
Immaculate tee shot from Jon Rahm, Collin Morikawa and Scottie Scheffler both drift left.
Thomas -4, D Johnson +3, Cantlay +6 (1*)
A little smile and a nod to the galleries from Justin Thomas who rolls in from four feet to move one behind leader Rory McIlroy. Perfect start for the 2017 champion.
Dustin Johnson and Patrick Cantlay both miss... momentum killers right there on the first hole of the day.
Opex 360
La République tchèque serait sur le point d’obtenir 60 chars Leopard 2 auprès de l’Allemagne
par Laurent Lagneau · 17 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCela fait un moment que l’armée tchèque souhaite remplacer ses chars T-72, hérités de la période soviétique. Mais les restrictions budgétaires l’en ont jusqu’à présent empêché. Ce qui fait qu’elle a du se contenter d’en moderniser une trentaine [sous la désignation T-72M4CZ] pour environ quarante millions d’euros, le reste ayant été mis en réserve. Et cela alors qu’elle aurait souhaité se procurer des Leopard 2 de facture allemande.
Seulement, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Ayant cédé destocké des chars T-72 de son inventaire pour les céder aux forces ukrainiennes [le nombre exact n’a pas été précisé, ndlr], Prague pourra compter sur le soutien de Berlin pour les remplacer.
En effet, le 4 mai, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a obtenu de son homologue allemand, Olaf Scholz, que l’Allemagne aiderait son pays à compenser les équipements militaires livrés à l’Ukraine. Restait donc à voir la forme que prendrait cette aide. Pendant un temps, il fut avancé que l’armée tchèque recevrait des chars Leopard 1 ayant appartenu à la Bundeswehr… Mais ce n’est pas vers cette solution que l’on s’achemine.
Ainsi, selon le quotidien économique « Ekonomický deník« , qui s’appuie sur des confidences faites par des responsables gouvernementaux, Prague serait sur le point d’obtenir – gratuitement – vingt chars Leopard 2A4 d’occasion, dans le cadre d’un accord avec Berlin. Puis, dans un second temps, le ministère tchèque de la Défense envisagerait de commander quarante Leopard 2A7, soit version la plus moderne actuellement sur le marché.
« Ces chars seraient fabriqués en coopération avec Krauss Maffei Wegmann […], des entreprises tchèques de l’industrie de la défense devant avoir une part importante dans le contrat », explique Ekonomický deník, pour qui l’achat de M1A2 Abrams américains n’aurait pas de sens pour Prague. « Leur acquisiton par la Pologne doit être considérée comme une décision politique visant à approfondir son partenariat stratégique avec les États-Unis », écrit-il.
Cette commande de Leopard 2A7 serait financée grâce à une hausse significative des dépenses militaires tchèques, celles-ci devant déjà augmenter de 4 milliards de couronnes tchèques [soit environ 170 millions d’euros] dès cette année. « Il est nécessaire de renforcer le budget de l’armée. La mise à jour aura certainement lieu au cours du premier semestre de cette année. Nous allons renforcer le budget de l’armée à hauteur de plusieurs milliards », a fait savoir Jan Bartošek, le vice-président de la Chambre des Députés, cité par Radio Prague.
La République tchèque serait sur le point d’obtenir 60 chars Leopard 2 auprès de l’Allemagne
par Laurent Lagneau · 17 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCela fait un moment que l’armée tchèque souhaite remplacer ses chars T-72, hérités de la période soviétique. Mais les restrictions budgétaires l’en ont jusqu’à présent empêché. Ce qui fait qu’elle a du se contenter d’en moderniser une trentaine [sous la désignation T-72M4CZ] pour environ quarante millions d’euros, le reste ayant été mis en réserve. Et cela alors qu’elle aurait souhaité se procurer des Leopard 2 de facture allemande.
Seulement, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Ayant cédé destocké des chars T-72 de son inventaire pour les céder aux forces ukrainiennes [le nombre exact n’a pas été précisé, ndlr], Prague pourra compter sur le soutien de Berlin pour les remplacer.
En effet, le 4 mai, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a obtenu de son homologue allemand, Olaf Scholz, que l’Allemagne aiderait son pays à compenser les équipements militaires livrés à l’Ukraine. Restait donc à voir la forme que prendrait cette aide. Pendant un temps, il fut avancé que l’armée tchèque recevrait des chars Leopard 1 ayant appartenu à la Bundeswehr… Mais ce n’est pas vers cette solution que l’on s’achemine.
Ainsi, selon le quotidien économique « Ekonomický deník« , qui s’appuie sur des confidences faites par des responsables gouvernementaux, Prague serait sur le point d’obtenir – gratuitement – vingt chars Leopard 2A4 d’occasion, dans le cadre d’un accord avec Berlin. Puis, dans un second temps, le ministère tchèque de la Défense envisagerait de commander quarante Leopard 2A7, soit version la plus moderne actuellement sur le marché.
« Ces chars seraient fabriqués en coopération avec Krauss Maffei Wegmann […], des entreprises tchèques de l’industrie de la défense devant avoir une part importante dans le contrat », explique Ekonomický deník, pour qui l’achat de M1A2 Abrams américains n’aurait pas de sens pour Prague. « Leur acquisiton par la Pologne doit être considérée comme une décision politique visant à approfondir son partenariat stratégique avec les États-Unis », écrit-il.
Cette commande de Leopard 2A7 serait financée grâce à une hausse significative des dépenses militaires tchèques, celles-ci devant déjà augmenter de 4 milliards de couronnes tchèques [soit environ 170 millions d’euros] dès cette année. « Il est nécessaire de renforcer le budget de l’armée. La mise à jour aura certainement lieu au cours du premier semestre de cette année. Nous allons renforcer le budget de l’armée à hauteur de plusieurs milliards », a fait savoir Jan Bartošek, le vice-président de la Chambre des Députés, cité par Radio Prague.
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Seulement, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Ayant cédé destocké des chars T-72 de son inventaire pour les céder aux forces ukrainiennes [le nombre exact n’a pas été précisé, ndlr], Prague pourra compter sur le soutien de Berlin pour les remplacer.
En effet, le 4 mai, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a obtenu de son homologue allemand, Olaf Scholz, que l’Allemagne aiderait son pays à compenser les équipements militaires livrés à l’Ukraine. Restait donc à voir la forme que prendrait cette aide. Pendant un temps, il fut avancé que l’armée tchèque recevrait des chars Leopard 1 ayant appartenu à la Bundeswehr… Mais ce n’est pas vers cette solution que l’on s’achemine.
Ainsi, selon le quotidien économique « Ekonomický deník« , qui s’appuie sur des confidences faites par des responsables gouvernementaux, Prague serait sur le point d’obtenir – gratuitement – vingt chars Leopard 2A4 d’occasion, dans le cadre d’un accord avec Berlin. Puis, dans un second temps, le ministère tchèque de la Défense envisagerait de commander quarante Leopard 2A7, soit version la plus moderne actuellement sur le marché.
« Ces chars seraient fabriqués en coopération avec Krauss Maffei Wegmann […], des entreprises tchèques de l’industrie de la défense devant avoir une part importante dans le contrat », explique Ekonomický deník, pour qui l’achat de M1A2 Abrams américains n’aurait pas de sens pour Prague. « Leur acquisiton par la Pologne doit être considérée comme une décision politique visant à approfondir son partenariat stratégique avec les États-Unis », écrit-il.
Cette commande de Leopard 2A7 serait financée grâce à une hausse significative des dépenses militaires tchèques, celles-ci devant déjà augmenter de 4 milliards de couronnes tchèques [soit environ 170 millions d’euros] dès cette année. « Il est nécessaire de renforcer le budget de l’armée. La mise à jour aura certainement lieu au cours du premier semestre de cette année. Nous allons renforcer le budget de l’armée à hauteur de plusieurs milliards », a fait savoir Jan Bartošek, le vice-président de la Chambre des Députés, cité par Radio Prague.
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Seulement, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Ayant cédé destocké des chars T-72 de son inventaire pour les céder aux forces ukrainiennes [le nombre exact n’a pas été précisé, ndlr], Prague pourra compter sur le soutien de Berlin pour les remplacer.
En effet, le 4 mai, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a obtenu de son homologue allemand, Olaf Scholz, que l’Allemagne aiderait son pays à compenser les équipements militaires livrés à l’Ukraine. Restait donc à voir la forme que prendrait cette aide. Pendant un temps, il fut avancé que l’armée tchèque recevrait des chars Leopard 1 ayant appartenu à la Bundeswehr… Mais ce n’est pas vers cette solution que l’on s’achemine.
Ainsi, selon le quotidien économique « Ekonomický deník« , qui s’appuie sur des confidences faites par des responsables gouvernementaux, Prague serait sur le point d’obtenir – gratuitement – vingt chars Leopard 2A4 d’occasion, dans le cadre d’un accord avec Berlin. Puis, dans un second temps, le ministère tchèque de la Défense envisagerait de commander quarante Leopard 2A7, soit version la plus moderne actuellement sur le marché.
Ekonomický deník« Ces chars seraient fabriqués en coopération avec Krauss Maffei Wegmann […], des entreprises tchèques de l’industrie de la défense devant avoir une part importante dans le contrat », explique Ekonomický deník, pour qui l’achat de M1A2 Abrams américains n’aurait pas de sens pour Prague. « Leur acquisiton par la Pologne doit être considérée comme une décision politique visant à approfondir son partenariat stratégique avec les États-Unis », écrit-il.
Cette commande de Leopard 2A7 serait financée grâce à une hausse significative des dépenses militaires tchèques, celles-ci devant déjà augmenter de 4 milliards de couronnes tchèques [soit environ 170 millions d’euros] dès cette année. « Il est nécessaire de renforcer le budget de l’armée. La mise à jour aura certainement lieu au cours du premier semestre de cette année. Nous allons renforcer le budget de l’armée à hauteur de plusieurs milliards », a fait savoir Jan Bartošek, le vice-président de la Chambre des Députés, cité par Radio Prague.
a fait savoir France24 - World
In a rare interview, Tom Cruise explains how his love of daredevil stunts started early
Issued on: 19/05/2022 - 23:09Modified: 19/05/2022 - 23:17
Juliette MONTILLY
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Tom Cruise mania descended upon Cannes Film Festival where the actor made a whirlwind appearance to walk the red carpet, watch a squadron of French fighter jets fly over the European premiere of “Top Gun: Maverick” and exalt the big screen in a rare interview.
BBC
Spanish Grand Prix: Charles Leclerc heads Ferrari one-two in first practice
Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Formula 1comments99
Championship leader Charles Leclerc headed a Ferrari one-two from Red Bull's Max Verstappen in first practice at the Spanish Grand Prix.
Leclerc was 0.079 seconds quicker than team-mate Carlos Sainz, while Verstappen was 0.336secs off the pace but hit traffic on his fastest lap.
A number of teams have taken significant car upgrades to Barcelona.
So far there has been little effect on the order, with George Russell fourth ahead of Alpine's Fernando Alonso.
Lewis Hamilton was sixth quickest, 0.221secs slower than team-mate Russell as Mercedes assessed a new floor package that they hope will provide some answers as to their car's poor performance so far this season.
Uncontrolled flexibility of the floor is at the heart of the "porpoising" or bouncing problem that has prevented Mercedes from accessing the performance they believe is in the car and if they can limit that they hope the car can make a step forward.
At the same time, comparing the data from this race with that from pre-season testing may allow Mercedes to draw some conclusions as to whether they need to rethink their entire design concept, which is different from any other car.
The biggest changes are to the Aston Martin, McLaren and Alfa Romeo cars and the one on the Aston has caused a stir as it appears to be a direct copy of the Red Bull.
Red Bull have questioned whether any of their intellectual property has made it on to the Aston Martin, especially as they have lost a number of staff to the team, but the FIA has investigated and ruled that all is above board.
Another off-track controversy surrounds Alonso, who has been referred to the stewards after heavily criticising the governing body.
McLaren's Lando Norris was seventh fastest, split from team-mate Daniel Ricciardo by the Alpha Tauri of Pierre Gasly, whose team-mate Yuki Tsunoda completed the top 10.
At the front, Ferrari have their first major upgrade of the season, the centrepiece is which is a new floor, while Red Bull have continued their programme of taking mass out of their car to try to get it down to the minimum weight limit.
It is said that a further 4kg - equivalent to about 0.14secs in a lap time - has been shed from the car since Verstappen won the Miami Grand Prix two weeks ago.
El País (ESP)
Caballas de aquí y de allá
Una pequeña lancha gallega con cuatro hombres a bordo llega al puerto de Avilés; caras largas: son las cinco de la tarde de un miércoles de abril. El patrón del Kaiser DS, Rubén Darío Prado, descarga junto a sus compañeros la pesca del día en un santiamén: solo 12 cajas de xarda, como se conoce a la caballa asturiana. En una costera normal, entre marzo y mayo, amarrarían con 200 cajas, pero son malos tiempos. Esa xarda se subasta minutos después a 1,60 euros, más cara de lo habitual, pero aún así, en el Kaiser apenas han ganado un billete de cien. “No pagas ni el gasoil”, lamenta Rubén.
Ni te cuento los salarios y los gastos de estancia de la tripulación, pues como tantos otros, los pescadores se desplazan desde Cambados hasta la región vecina para faenar durante una quincena que acostumbraba a ser fértil. Esta costera supone buena parte de las ganancias anuales para cualquier embarcación de bajura, las artes tradicionales que todos los políticos y consumidores coinciden en que necesitamos preservar; pero lo bueno solo se preserva sosteniéndolo.
Un caso de estudio
La caballa reúne las paradojas de la alimentación contemporánea: es un pescado considerado menor durante siglos, poco frecuente en los restaurantes cuando reinaban los besugos y las merluzas y aprovechado por los hogares que apuraban el final del mes y por la industria conservera, a la que no le importaban las espinas. Se consumía fresca en los pueblos de costa; en el interior, enlatada. Un animal barato, sabroso, saludable y excepcionalmente nutritivo; pero popular, o sea, ‘menor’.
Así fue mayormente hasta que encadenamos las crisis económicas de 2008 y 2020: durante ese abanico irrumpió como plato distinguido en los menús degustación y allí se quedó. La caballa, caramba, dejaba buen escandallo y era muy agradecida de cocinar: ataviada con un marinado, un escabeche, un ahumado, en salazón o en tartar era capaz de sorprender al comensal refinado, el que hace quince años solo hubiera concebido que la carta de pescados le propusiera rodaballo y similares aristócratas de la red.
Justo cuando ha superado el desprecio como pescado de descarte, la insensatez del mercado deja su merecido éxito en el aire. Los bancos merman por el colapso del mar, por los arrastres, y este año, para más inri, el sector se detuvo por una huelga de transporte justo cuando comenzaba la migración anual de este a oeste por el Cantábrico (la caballa del Golfo de Cádiz tiene más grasa en julio y agosto). Los medios de comunicación se echan los titulares a la cabeza en cuanto la caballa se encarece en lonja, aunque su precio siga siendo ridículo (en Asturias, la media ha pasado de 1,10 euros el kilo a 1,60). Esos mismos titulares, sin embargo, ignoran los incrementos de la merluza o de la lubina salvaje.
Un pescado, tres cocineros
La historia del ascenso de la caballa se puede contar partiendo de los recuerdos de tres estupendos cocineros. “Claro que la caballa está en mi infancia. Mi madre es irunesa, mi padre de Ferrol y mi abuela gallega, y comíamos caballa en temporada que flipas. No solamente fresca: mi abuela la hacía sobre todo en escabeche, y esperábamos un par de días para comerlo. Era la bomba, con toda su espinaca y la de dios, nada de estos escabeches modernos”. David de Jorge también heredó de su sangre casera el segundo formato culinario de este pez azul: “Mi padre nos metió en la sangre no solo la tortilla de patata, sino también las conservas, y la lata de caballa está entre los hit parades. Todo el mundo pierde ahora el culo con los mejillones supergigantes o la ventresca de bonito, pero una lata de melva o de caballa es la hostia”.
Considerar a la caballa “tan rica como un rodaballo”, como reivindica David, cuestiona el andamiaje capitalista. Sucede lo mismo que con el mejillón y la almeja: el precio que separa dos manjares de similar intensidad, aunque con sabores distintos, pierde su lógica cuando equiparamos su utilidad real, el placer que nos proporcionan, más allá de los distingos de clase.
Chechu González, chef del restaurante granadino María de la O, obtuvo en 2020 el tercer premio del Concurso Nacional de Escabeches de Madrid Fusión con su “caballa marinada, escabeche de zanahoria, legumbres aliñadas y salsa de cúrcuma”. En 2003, cuando arrancó el certamen gastronómico, no se hablaba mucho de la caballa en los estrados ni en las bambalinas. “Yo tampoco veo un pescado mejor que otro”, coincide Chechu, en cuya carta se mantiene con éxito su plato porque el público abre los ojos al meter el tenedor.
Una publicación compartida de Maria de la O (@mariadelaorestaurante)
Sin embargo, Chechu no comía caballa de crío: tuvo que casarse con una moza cuya familia residía en Ceuta para descubrir una delicia de su suegra: “El plato típico de caballa en escabeche”, una receta milenaria que introdujeron los musulmanes y que los cristianos asumieron durante la Edad Media (pues el escabeche, además de potenciar sabores, conserva los alimentos). En la Ciudad Autónoma hablamos de un pescado que significa casi religión: la RAE aceptó “caballa” en 2019 como gentilicio de los ceutíes; pocos hermanamientos con el mar superan ese distintivo.
Jesús Sánchez dirige el Cenador de Amós en la localidad cántabra de Villaverde de Pontones, con tres estrellas Michelin y tres Soles Repsol. Recuerda perfectamente cuándo empezó a cocinar caballa: “Año 1989, cuando me incorporé a este equipo. En primavera es un recurso muy socorrido para la comida de la familia, es decir, la comida del equipo de cocina y sala”. A Jesús le encantan las albóndigas de caballa, recuerda los bocatas y ensaladas con latas de su infancia navarra, y también “la pescadería de Azagra” donde llegaba este manjar barato que su madre apañaba en casa. Hoy, en su carta sobresaliente incluye una gilda de sarda con alcachofa que sirven con un jugo de caviar y salmuera. El mismo pez que, según recuerda el chef de la gorra inevitable, “se ha venido utilizando como cebo para la captura de otros peces”.
Presente y futuro
La caballa está en boga. Se recupera su historia y se inventan nuevas. Joan Roca sirve caballa marinada con botarga y encurtidos y enseña a cocinarla en vídeos de Youtube. En 2009, las conservas de Caballa y Melva del Sur se convirtieron en la primera Indicación Geográfica Protegida para productos de la pesca. Se editan libros que las reivindican, como La cocina en Al-Ándalus, publicado por La Diputación Provincial de Almería, con un ancestral Sikbâch de caballas con cítricos y especias. O como Cocina y poesía andaluza para musulmanes, de Abdessamad Lahib Dabaj, licenciado en Filología Árabe por la Universidad de Marrakech y doctor por la Universidad de Granada, quien adapta platos como los fideos con caballa, cuyo origen también nos remonta a los romanos, los genoveses y los gaditanos. Somos los que fueron.
¿Moda pasajera? “Más que hablar de moda prefiero pensar en el descubrimiento de un extraordinario producto que tiene unas cualidades gastronómicas impresionantes”, dice Jesús Sánchez. “Es curioso pensar como alguna de las especies más valoradas actualmente han sido consideradas en algún momento pescado de descarte. El rape, sin ir más lejos. Algún marinero de Santoña o de San Vicente de la Barquera podría contarnos cómo, antiguamente, estos peces eran prácticamente tirados por la borda”. Si hoy devuelves al agua un rape -o pixín en Asturias-, el patrón te tira a ti por la borda.
El problema, sin embargo, es el mismo que ahoga nuestro tiempo: la sobreexplotación del planeta y un sistema económico que asocia el valor simplemente al precio. El reparto de cuotas de caballa beneficia al pez gordo, al arrastrero, en detrimento del cerco y sobre todo del pincho, de la pesca tradicional de anzuelo. Y las lanchas, que capturan los mejores ejemplares, que esperan a que pasen, que saben cómo cuidarlos para que lleguen totalmente lozanos al cliente, van desapareciendo.
El cliente, entre tanto, se enfada cuando la caballa supera los seis euros el kilo. Manuel Rodríguez Iglesias, ‘Litos’, lleva desde los 15 años trabajando en Pescados Paco, negocio del Mercado de El Fontán de Oviedo que fundó su padre. Además, Litos es presidente de la Asociación Empresarial de Minoristas de Pescado del Principado (ASEMPA): “Estamos viviendo una crisis del pescado, solo se venden los más asequibles. Y el pescado no subió de precio, solo en algunos momentos por escasez, lo que pasa es que bajó el consumo”. David de Jorge lo resume aún más claro: “El problema de fondo es que cada vez cocinamos menos. Las pescaderías están jodidas y los que pescan, ni te cuento.
Ramón Álvarez, director de la rula de Avilés, nos recaba los datos de la costera de xarda de 2022 comparada con la anterior: 3.200 toneladas frente a 4.600. “La huelga del transporte nos perjudicó notablemente”, dice. El importe de venta, sin embargo, ha sido parecido: 5,2 millones de euros. Pero Ramón lleva la mosca detrás de la oreja porque ya van dos costeras consecutivas donde las embarcaciones de bajura encuentran menos pesca. “No sé si será el cambio climático o qué será, ni idea. La mar siempre es incertidumbre”. O visto desde el punto del precio: el mar no es caro; estamos consiguiendo que nos salga caro.
El lenguaje, en realidad, siempre habla de nosotros. La palabra caballa procede del latín, del femenino de caballus, porque este pez azul les parecía cabalgar sobre las olas a los romanos. Catulo y Plinio la recogieron en sus escritos, aunque la usaban para su garum, el ketchup de la época elaborado con pescados azules fermentados. La caballa se convierte en xarda en Asturias probablemente por su similitud con la sardina, que se traslada a la fonética. Su término científico, scomber o scombri, alude a la isla de las Escombreras de la Bahía de Cartagena, otro vergel marino. La riqueza de nuestras lenguas añade los términos macarela y curriolo, o verdel, como se denomina en parte de Euskadi y Cantabria. ¿Debates sobre el bilingüismo? España, saciando su hambre, es políglota.
Opex 360
Contre-terrorisme : Les forces spéciales américaines vont de nouveau être déployées en Somalie
par Laurent Lagneau · 17 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn décembre 2020, soit quelques semaines avant de quitter la Maison Blanche, le président Trump ordonna le désengagement 700 militaires américains alors déployés en Somalie, où leur mission consistait à former et à appuyer les forces de sécurité locales face à la menace incarnée par les milices Shebabs [liées à al-Qaïda] et, dans une moindre mesure, par l’État islamique [EI].
Le Pentagone avait alors expliqué que les forces en question allaient en partie être « repositionnées vers les pays voisins » pour d’éventuelles « opération transfrontalières » afin de « maintenir la pression sur les organisations extrémistes violentes ». Et d’assurer qu’il entendait continuer « d’affaiblir » les groupes terroristes susceptibles de menacer les intérêts américains en gardant « la de mener des opérations anti-terroristes ciblées » en Somalie.
Quoi qu’il en soit, cette décision marquait une rupture avec la stratégie suivie depuis 2007 par les États-Unis. Statégie qui fut confortée durant le mandat de M. Trump, les forces américaines ayant multiplié les raids aériens contre les milices Shebabs.
Seulement, si ces frappes ont pu « causer des problèmes » aux jihadistes somaliens, elles n’ont « pas permis de les vaincre », avait admis le général Thomas Waldhauser, peu avant de quitter la tête de l’US Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique, en 2019.
Effectivement, les Shebabs ont toujours fait preuve d’une étonnante résilience, ceux-ci ayant conservé leur capacité de nuisance malgré les éliminations ciblées de leurs chefs, les frappes américaines et les revers infligés par la mission de l’Union africaine déployée en Somalie [AMISOM, devenue récemment ATMIS, pour « Mission de transition de l’Union africaine en Somalie »].
Ainsi, peu avant l’annonce de la décision de M.Trump, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’était dit très préoccupé par la hausse du nombre d’attentats commis à Mogadisco ainsi que par celle des assassinats ciblés visant les responsables gouvernementaux somaliens.
Près de dix-huit mois plus tard, la situation s’est dégradée. « Les conditions de sécurité sont demeurées instables. On a ainsi enregistré en moyenne 265 atteintes à la sécurité par mois en 2021. Comme pendant les périodes précédentes, la plupart de ces atteintes ont été perpétrées par les Shebabs, dont les activités ont augmenté de 17 % par rapport à 2020 », a en effet relevé M. Guterres, dans son dernier rapport sur la Somalie, publié en février.
Cela étant, depuis que le président Biden est à la Maison Blanche, les forces américaines n’ont frappé les Shebabs qu’à seulement cinq reprises : à Galkayo et à Galmudung, en juillet 2021, à Qeycad et à Cammaara, en août de la même année et à Duduble, en février 2022. Ce qui tranche nettement avec les premiers mois du mandat de son prédécesseur, au cours desquels 35 raids aériens contre l’organisation jihadiste furent menés.
Alors que la Somalie vient de porter, pour la seconde fois, Hassan Sheikh Mohamoud, à la présidence [il avait déjà été président entre 2012 et 2017, ndlr], M. Biden est revenu sur la décision de son prédécesseur, en autorisant le Pentagone à rétablir une présence militaire américaine permanente dans ce pays.
« Le président [Biden] a pris cette décision pour accroître la sécurité et l’efficacité de nos forces spéciales, qui ont passé plus d’un an, depuis la décision de la précédente administration, à entrer et à sortir épisodiquement de Somalie pour y faciliter les opérations antiterroristes », a expliqué un responsable américain, selon l’AFP.
Ce qu’a confirmé John Kirby, le porte-parole du Pentagone, John Kirby. Celui-ci a en effet déclaré que ce contingent [fort d’environ 500 opérateurs de l’US SOCOM, ndlr] aura à « former, conseiller et équiper les forces partenaires afin de leur donner les outils dont elles ont besoin pour perturber, dégrader et surveiller les Shebab ». Et d’insister : « Nos forces ne seront pas directement engagées dans des opérations de combat. L’objectif est de rendre plus efficace la lutte des forces locales contre les Shebabs ».
En outre, a continué M. Kirby, la « mission de conseil et d’assistance, comme nous l’avons vu dans de nombreux endroits à travers le monde, se fait mieux lorsque vous êtes sur place ».
Photo : US AFRICOM
Contre-terrorisme : Les forces spéciales américaines vont de nouveau être déployées en Somalie
par Laurent Lagneau · 17 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn décembre 2020, soit quelques semaines avant de quitter la Maison Blanche, le président Trump ordonna le désengagement 700 militaires américains alors déployés en Somalie, où leur mission consistait à former et à appuyer les forces de sécurité locales face à la menace incarnée par les milices Shebabs [liées à al-Qaïda] et, dans une moindre mesure, par l’État islamique [EI].
Le Pentagone avait alors expliqué que les forces en question allaient en partie être « repositionnées vers les pays voisins » pour d’éventuelles « opération transfrontalières » afin de « maintenir la pression sur les organisations extrémistes violentes ». Et d’assurer qu’il entendait continuer « d’affaiblir » les groupes terroristes susceptibles de menacer les intérêts américains en gardant « la de mener des opérations anti-terroristes ciblées » en Somalie.
Quoi qu’il en soit, cette décision marquait une rupture avec la stratégie suivie depuis 2007 par les États-Unis. Statégie qui fut confortée durant le mandat de M. Trump, les forces américaines ayant multiplié les raids aériens contre les milices Shebabs.
Seulement, si ces frappes ont pu « causer des problèmes » aux jihadistes somaliens, elles n’ont « pas permis de les vaincre », avait admis le général Thomas Waldhauser, peu avant de quitter la tête de l’US Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique, en 2019.
Effectivement, les Shebabs ont toujours fait preuve d’une étonnante résilience, ceux-ci ayant conservé leur capacité de nuisance malgré les éliminations ciblées de leurs chefs, les frappes américaines et les revers infligés par la mission de l’Union africaine déployée en Somalie [AMISOM, devenue récemment ATMIS, pour « Mission de transition de l’Union africaine en Somalie »].
Ainsi, peu avant l’annonce de la décision de M.Trump, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’était dit très préoccupé par la hausse du nombre d’attentats commis à Mogadisco ainsi que par celle des assassinats ciblés visant les responsables gouvernementaux somaliens.
Près de dix-huit mois plus tard, la situation s’est dégradée. « Les conditions de sécurité sont demeurées instables. On a ainsi enregistré en moyenne 265 atteintes à la sécurité par mois en 2021. Comme pendant les périodes précédentes, la plupart de ces atteintes ont été perpétrées par les Shebabs, dont les activités ont augmenté de 17 % par rapport à 2020 », a en effet relevé M. Guterres, dans son dernier rapport sur la Somalie, publié en février.
Cela étant, depuis que le président Biden est à la Maison Blanche, les forces américaines n’ont frappé les Shebabs qu’à seulement cinq reprises : à Galkayo et à Galmudung, en juillet 2021, à Qeycad et à Cammaara, en août de la même année et à Duduble, en février 2022. Ce qui tranche nettement avec les premiers mois du mandat de son prédécesseur, au cours desquels 35 raids aériens contre l’organisation jihadiste furent menés.
Alors que la Somalie vient de porter, pour la seconde fois, Hassan Sheikh Mohamoud, à la présidence [il avait déjà été président entre 2012 et 2017, ndlr], M. Biden est revenu sur la décision de son prédécesseur, en autorisant le Pentagone à rétablir une présence militaire américaine permanente dans ce pays.
« Le président [Biden] a pris cette décision pour accroître la sécurité et l’efficacité de nos forces spéciales, qui ont passé plus d’un an, depuis la décision de la précédente administration, à entrer et à sortir épisodiquement de Somalie pour y faciliter les opérations antiterroristes », a expliqué un responsable américain, selon l’AFP.
Ce qu’a confirmé John Kirby, le porte-parole du Pentagone, John Kirby. Celui-ci a en effet déclaré que ce contingent [fort d’environ 500 opérateurs de l’US SOCOM, ndlr] aura à « former, conseiller et équiper les forces partenaires afin de leur donner les outils dont elles ont besoin pour perturber, dégrader et surveiller les Shebab ». Et d’insister : « Nos forces ne seront pas directement engagées dans des opérations de combat. L’objectif est de rendre plus efficace la lutte des forces locales contre les Shebabs ».
En outre, a continué M. Kirby, la « mission de conseil et d’assistance, comme nous l’avons vu dans de nombreux endroits à travers le monde, se fait mieux lorsque vous êtes sur place ».
Photo : US AFRICOM
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Le Pentagone avait alors expliqué que les forces en question allaient en partie être « repositionnées vers les pays voisins » pour d’éventuelles « opération transfrontalières » afin de « maintenir la pression sur les organisations extrémistes violentes ». Et d’assurer qu’il entendait continuer « d’affaiblir » les groupes terroristes susceptibles de menacer les intérêts américains en gardant « la de mener des opérations anti-terroristes ciblées » en Somalie.
Quoi qu’il en soit, cette décision marquait une rupture avec la stratégie suivie depuis 2007 par les États-Unis. Statégie qui fut confortée durant le mandat de M. Trump, les forces américaines ayant multiplié les raids aériens contre les milices Shebabs.
Seulement, si ces frappes ont pu « causer des problèmes » aux jihadistes somaliens, elles n’ont « pas permis de les vaincre », avait admis le général Thomas Waldhauser, peu avant de quitter la tête de l’US Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique, en 2019.
Effectivement, les Shebabs ont toujours fait preuve d’une étonnante résilience, ceux-ci ayant conservé leur capacité de nuisance malgré les éliminations ciblées de leurs chefs, les frappes américaines et les revers infligés par la mission de l’Union africaine déployée en Somalie [AMISOM, devenue récemment ATMIS, pour « Mission de transition de l’Union africaine en Somalie »].
Ainsi, peu avant l’annonce de la décision de M.Trump, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’était dit très préoccupé par la hausse du nombre d’attentats commis à Mogadisco ainsi que par celle des assassinats ciblés visant les responsables gouvernementaux somaliens.
Près de dix-huit mois plus tard, la situation s’est dégradée. « Les conditions de sécurité sont demeurées instables. On a ainsi enregistré en moyenne 265 atteintes à la sécurité par mois en 2021. Comme pendant les périodes précédentes, la plupart de ces atteintes ont été perpétrées par les Shebabs, dont les activités ont augmenté de 17 % par rapport à 2020 », a en effet relevé M. Guterres, dans son dernier rapport sur la Somalie, publié en février.
Cela étant, depuis que le président Biden est à la Maison Blanche, les forces américaines n’ont frappé les Shebabs qu’à seulement cinq reprises : à Galkayo et à Galmudung, en juillet 2021, à Qeycad et à Cammaara, en août de la même année et à Duduble, en février 2022. Ce qui tranche nettement avec les premiers mois du mandat de son prédécesseur, au cours desquels 35 raids aériens contre l’organisation jihadiste furent menés.
Alors que la Somalie vient de porter, pour la seconde fois, Hassan Sheikh Mohamoud, à la présidence [il avait déjà été président entre 2012 et 2017, ndlr], M. Biden est revenu sur la décision de son prédécesseur, en autorisant le Pentagone à rétablir une présence militaire américaine permanente dans ce pays.
« Le président [Biden] a pris cette décision pour accroître la sécurité et l’efficacité de nos forces spéciales, qui ont passé plus d’un an, depuis la décision de la précédente administration, à entrer et à sortir épisodiquement de Somalie pour y faciliter les opérations antiterroristes », a expliqué un responsable américain, selon l’AFP.
Ce qu’a confirmé John Kirby, le porte-parole du Pentagone, John Kirby. Celui-ci a en effet déclaré que ce contingent [fort d’environ 500 opérateurs de l’US SOCOM, ndlr] aura à « former, conseiller et équiper les forces partenaires afin de leur donner les outils dont elles ont besoin pour perturber, dégrader et surveiller les Shebab ». Et d’insister : « Nos forces ne seront pas directement engagées dans des opérations de combat. L’objectif est de rendre plus efficace la lutte des forces locales contre les Shebabs ».
En outre, a continué M. Kirby, la « mission de conseil et d’assistance, comme nous l’avons vu dans de nombreux endroits à travers le monde, se fait mieux lorsque vous êtes sur place ».
Photo : US AFRICOM
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Le Pentagone avait alors expliqué que les forces en question allaient en partie être « repositionnées vers les pays voisins » pour d’éventuelles « opération transfrontalières » afin de « maintenir la pression sur les organisations extrémistes violentes ». Et d’assurer qu’il entendait continuer « d’affaiblir » les groupes terroristes susceptibles de menacer les intérêts américains en gardant « la de mener des opérations anti-terroristes ciblées » en Somalie.
Quoi qu’il en soit, cette décision marquait une rupture avec la stratégie suivie depuis 2007 par les États-Unis. Statégie qui fut confortée durant le mandat de M. Trump, les forces américaines ayant multiplié les raids aériens contre les milices Shebabs.
Seulement, si ces frappes ont pu « causer des problèmes » aux jihadistes somaliens, elles n’ont « pas permis de les vaincre », avait admis le général Thomas Waldhauser, peu avant de quitter la tête de l’US Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique, en 2019.
Effectivement, les Shebabs ont toujours fait preuve d’une étonnante résilience, ceux-ci ayant conservé leur capacité de nuisance malgré les éliminations ciblées de leurs chefs, les frappes américaines et les revers infligés par la mission de l’Union africaine déployée en Somalie [AMISOM, devenue récemment ATMIS, pour « Mission de transition de l’Union africaine en Somalie »].
Ainsi, peu avant l’annonce de la décision de M.Trump, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’était dit très préoccupé par la hausse du nombre d’attentats commis à Mogadisco ainsi que par celle des assassinats ciblés visant les responsables gouvernementaux somaliens.
Près de dix-huit mois plus tard, la situation s’est dégradée. « Les conditions de sécurité sont demeurées instables. On a ainsi enregistré en moyenne 265 atteintes à la sécurité par mois en 2021. Comme pendant les périodes précédentes, la plupart de ces atteintes ont été perpétrées par les Shebabs, dont les activités ont augmenté de 17 % par rapport à 2020 », a en effet relevé M. Guterres, dans son dernier rapport sur la Somalie, publié en février.
Cela étant, depuis que le président Biden est à la Maison Blanche, les forces américaines n’ont frappé les Shebabs qu’à seulement cinq reprises : à Galkayo et à Galmudung, en juillet 2021, à Qeycad et à Cammaara, en août de la même année et à Duduble, en février 2022. Ce qui tranche nettement avec les premiers mois du mandat de son prédécesseur, au cours desquels 35 raids aériens contre l’organisation jihadiste furent menés.
Alors que la Somalie vient de porter, pour la seconde fois, Hassan Sheikh Mohamoud, à la présidence [il avait déjà été président entre 2012 et 2017, ndlr], M. Biden est revenu sur la décision de son prédécesseur, en autorisant le Pentagone à rétablir une présence militaire américaine permanente dans ce pays.
« Le président [Biden] a pris cette décision pour accroître la sécurité et l’efficacité de nos forces spéciales, qui ont passé plus d’un an, depuis la décision de la précédente administration, à entrer et à sortir épisodiquement de Somalie pour y faciliter les opérations antiterroristes », a expliqué un responsable américain, selon l’AFP.
Ce qu’a confirmé John Kirby, le porte-parole du Pentagone, John Kirby. Celui-ci a en effet déclaré que ce contingent [fort d’environ 500 opérateurs de l’US SOCOM, ndlr] aura à « former, conseiller et équiper les forces partenaires afin de leur donner les outils dont elles ont besoin pour perturber, dégrader et surveiller les Shebab ». Et d’insister : « Nos forces ne seront pas directement engagées dans des opérations de combat. L’objectif est de rendre plus efficace la lutte des forces locales contre les Shebabs ».
En outre, a continué M. Kirby, la « mission de conseil et d’assistance, comme nous l’avons vu dans de nombreux endroits à travers le monde, se fait mieux lorsque vous êtes sur place ».
Photo : US AFRICOM
France24 - World
Pakistan: Brickmakers toil in one of world's hottest cities
Issued on: 19/05/2022 - 18:31
Mandi HESHMATI
Despite the searing heat in Jacobabad, brick kiln workers are forced to toil in the sun. Pakistan is the eighth most vulnerable country to extreme weather caused by climate change, according to the Global Climate Risk Index compiled by environmental NGO Germanwatch
El País (ESP)
Caballas de aquí y de allá
Una pequeña lancha gallega con cuatro hombres a bordo llega al puerto de Avilés; caras largas: son las cinco de la tarde de un miércoles de abril. El patrón del Kaiser DS, Rubén Darío Prado, descarga junto a sus compañeros la pesca del día en un santiamén: solo 12 cajas de xarda, como se conoce a la caballa asturiana. En una costera normal, entre marzo y mayo, amarrarían con 200 cajas, pero son malos tiempos. Esa xarda se subasta minutos después a 1,60 euros, más cara de lo habitual, pero aún así, en el Kaiser apenas han ganado un billete de cien. “No pagas ni el gasoil”, lamenta Rubén.
Ni te cuento los salarios y los gastos de estancia de la tripulación, pues como tantos otros, los pescadores se desplazan desde Cambados hasta la región vecina para faenar durante una quincena que acostumbraba a ser fértil. Esta costera supone buena parte de las ganancias anuales para cualquier embarcación de bajura, las artes tradicionales que todos los políticos y consumidores coinciden en que necesitamos preservar; pero lo bueno solo se preserva sosteniéndolo.
Un caso de estudio
La caballa reúne las paradojas de la alimentación contemporánea: es un pescado considerado menor durante siglos, poco frecuente en los restaurantes cuando reinaban los besugos y las merluzas y aprovechado por los hogares que apuraban el final del mes y por la industria conservera, a la que no le importaban las espinas. Se consumía fresca en los pueblos de costa; en el interior, enlatada. Un animal barato, sabroso, saludable y excepcionalmente nutritivo; pero popular, o sea, ‘menor’.
Así fue mayormente hasta que encadenamos las crisis económicas de 2008 y 2020: durante ese abanico irrumpió como plato distinguido en los menús degustación y allí se quedó. La caballa, caramba, dejaba buen escandallo y era muy agradecida de cocinar: ataviada con un marinado, un escabeche, un ahumado, en salazón o en tartar era capaz de sorprender al comensal refinado, el que hace quince años solo hubiera concebido que la carta de pescados le propusiera rodaballo y similares aristócratas de la red.
Justo cuando ha superado el desprecio como pescado de descarte, la insensatez del mercado deja su merecido éxito en el aire. Los bancos merman por el colapso del mar, por los arrastres, y este año, para más inri, el sector se detuvo por una huelga de transporte justo cuando comenzaba la migración anual de este a oeste por el Cantábrico (la caballa del Golfo de Cádiz tiene más grasa en julio y agosto). Los medios de comunicación se echan los titulares a la cabeza en cuanto la caballa se encarece en lonja, aunque su precio siga siendo ridículo (en Asturias, la media ha pasado de 1,10 euros el kilo a 1,60). Esos mismos titulares, sin embargo, ignoran los incrementos de la merluza o de la lubina salvaje.
Un pescado, tres cocineros
La historia del ascenso de la caballa se puede contar partiendo de los recuerdos de tres estupendos cocineros. “Claro que la caballa está en mi infancia. Mi madre es irunesa, mi padre de Ferrol y mi abuela gallega, y comíamos caballa en temporada que flipas. No solamente fresca: mi abuela la hacía sobre todo en escabeche, y esperábamos un par de días para comerlo. Era la bomba, con toda su espinaca y la de dios, nada de estos escabeches modernos”. David de Jorge también heredó de su sangre casera el segundo formato culinario de este pez azul: “Mi padre nos metió en la sangre no solo la tortilla de patata, sino también las conservas, y la lata de caballa está entre los hit parades. Todo el mundo pierde ahora el culo con los mejillones supergigantes o la ventresca de bonito, pero una lata de melva o de caballa es la hostia”.
Considerar a la caballa “tan rica como un rodaballo”, como reivindica David, cuestiona el andamiaje capitalista. Sucede lo mismo que con el mejillón y la almeja: el precio que separa dos manjares de similar intensidad, aunque con sabores distintos, pierde su lógica cuando equiparamos su utilidad real, el placer que nos proporcionan, más allá de los distingos de clase.
Chechu González, chef del restaurante granadino María de la O, obtuvo en 2020 el tercer premio del Concurso Nacional de Escabeches de Madrid Fusión con su “caballa marinada, escabeche de zanahoria, legumbres aliñadas y salsa de cúrcuma”. En 2003, cuando arrancó el certamen gastronómico, no se hablaba mucho de la caballa en los estrados ni en las bambalinas. “Yo tampoco veo un pescado mejor que otro”, coincide Chechu, en cuya carta se mantiene con éxito su plato porque el público abre los ojos al meter el tenedor.
Una publicación compartida de Maria de la O (@mariadelaorestaurante)
Sin embargo, Chechu no comía caballa de crío: tuvo que casarse con una moza cuya familia residía en Ceuta para descubrir una delicia de su suegra: “El plato típico de caballa en escabeche”, una receta milenaria que introdujeron los musulmanes y que los cristianos asumieron durante la Edad Media (pues el escabeche, además de potenciar sabores, conserva los alimentos). En la Ciudad Autónoma hablamos de un pescado que significa casi religión: la RAE aceptó “caballa” en 2019 como gentilicio de los ceutíes; pocos hermanamientos con el mar superan ese distintivo.
Jesús Sánchez dirige el Cenador de Amós en la localidad cántabra de Villaverde de Pontones, con tres estrellas Michelin y tres Soles Repsol. Recuerda perfectamente cuándo empezó a cocinar caballa: “Año 1989, cuando me incorporé a este equipo. En primavera es un recurso muy socorrido para la comida de la familia, es decir, la comida del equipo de cocina y sala”. A Jesús le encantan las albóndigas de caballa, recuerda los bocatas y ensaladas con latas de su infancia navarra, y también “la pescadería de Azagra” donde llegaba este manjar barato que su madre apañaba en casa. Hoy, en su carta sobresaliente incluye una gilda de sarda con alcachofa que sirven con un jugo de caviar y salmuera. El mismo pez que, según recuerda el chef de la gorra inevitable, “se ha venido utilizando como cebo para la captura de otros peces”.
Presente y futuro
La caballa está en boga. Se recupera su historia y se inventan nuevas. Joan Roca sirve caballa marinada con botarga y encurtidos y enseña a cocinarla en vídeos de Youtube. En 2009, las conservas de Caballa y Melva del Sur se convirtieron en la primera Indicación Geográfica Protegida para productos de la pesca. Se editan libros que las reivindican, como La cocina en Al-Ándalus, publicado por La Diputación Provincial de Almería, con un ancestral Sikbâch de caballas con cítricos y especias. O como Cocina y poesía andaluza para musulmanes, de Abdessamad Lahib Dabaj, licenciado en Filología Árabe por la Universidad de Marrakech y doctor por la Universidad de Granada, quien adapta platos como los fideos con caballa, cuyo origen también nos remonta a los romanos, los genoveses y los gaditanos. Somos los que fueron.
¿Moda pasajera? “Más que hablar de moda prefiero pensar en el descubrimiento de un extraordinario producto que tiene unas cualidades gastronómicas impresionantes”, dice Jesús Sánchez. “Es curioso pensar como alguna de las especies más valoradas actualmente han sido consideradas en algún momento pescado de descarte. El rape, sin ir más lejos. Algún marinero de Santoña o de San Vicente de la Barquera podría contarnos cómo, antiguamente, estos peces eran prácticamente tirados por la borda”. Si hoy devuelves al agua un rape -o pixín en Asturias-, el patrón te tira a ti por la borda.
El problema, sin embargo, es el mismo que ahoga nuestro tiempo: la sobreexplotación del planeta y un sistema económico que asocia el valor simplemente al precio. El reparto de cuotas de caballa beneficia al pez gordo, al arrastrero, en detrimento del cerco y sobre todo del pincho, de la pesca tradicional de anzuelo. Y las lanchas, que capturan los mejores ejemplares, que esperan a que pasen, que saben cómo cuidarlos para que lleguen totalmente lozanos al cliente, van desapareciendo.
El cliente, entre tanto, se enfada cuando la caballa supera los seis euros el kilo. Manuel Rodríguez Iglesias, ‘Litos’, lleva desde los 15 años trabajando en Pescados Paco, negocio del Mercado de El Fontán de Oviedo que fundó su padre. Además, Litos es presidente de la Asociación Empresarial de Minoristas de Pescado del Principado (ASEMPA): “Estamos viviendo una crisis del pescado, solo se venden los más asequibles. Y el pescado no subió de precio, solo en algunos momentos por escasez, lo que pasa es que bajó el consumo”. David de Jorge lo resume aún más claro: “El problema de fondo es que cada vez cocinamos menos. Las pescaderías están jodidas y los que pescan, ni te cuento.
Ramón Álvarez, director de la rula de Avilés, nos recaba los datos de la costera de xarda de 2022 comparada con la anterior: 3.200 toneladas frente a 4.600. “La huelga del transporte nos perjudicó notablemente”, dice. El importe de venta, sin embargo, ha sido parecido: 5,2 millones de euros. Pero Ramón lleva la mosca detrás de la oreja porque ya van dos costeras consecutivas donde las embarcaciones de bajura encuentran menos pesca. “No sé si será el cambio climático o qué será, ni idea. La mar siempre es incertidumbre”. O visto desde el punto del precio: el mar no es caro; estamos consiguiendo que nos salga caro.
El lenguaje, en realidad, siempre habla de nosotros. La palabra caballa procede del latín, del femenino de caballus, porque este pez azul les parecía cabalgar sobre las olas a los romanos. Catulo y Plinio la recogieron en sus escritos, aunque la usaban para su garum, el ketchup de la época elaborado con pescados azules fermentados. La caballa se convierte en xarda en Asturias probablemente por su similitud con la sardina, que se traslada a la fonética. Su término científico, scomber o scombri, alude a la isla de las Escombreras de la Bahía de Cartagena, otro vergel marino. La riqueza de nuestras lenguas añade los términos macarela y curriolo, o verdel, como se denomina en parte de Euskadi y Cantabria. ¿Debates sobre el bilingüismo? España, saciando su hambre, es políglota.
BBC
SANS TITRE
When David Spiegel was told his next patient was waiting for him, he didn't need to ask the room number. He could hear her wheezing from halfway down the hall.
Entering the patient's room, he saw a 16-year-old girl with red hair sitting bolt upright in bed, knuckles white, in the midst of an asthma attack. By her side, her mother was crying. It was the third time the girl had been hospitalised for asthma in as many months.
Spiegel was a medical student on a paediatric rotation at Boston Children's Hospital in Massachusetts, US, in 1970. As part of his training, he was also taking a class in clinical hypnosis.
The young asthma patient's medical team had already tried to dilate her airways with injections of adrenaline. After two shots, the girl's attack was not subsiding. Spiegel didn't know what else to do. "Do you want to learn a breathing exercise?" he asked her.
She nodded, and so Spiegel hypnotised his first patient. Once the girl had entered the trance-like state characteristic of hypnosis, Spiegel was ready to make a suggestion – the "active ingredient" of hypnotic treatment, typically a carefully worded statement that will produce an involuntary response. But as the girl sat in bed, calm and focused, Spiegel wondered what suggestion he should make. They hadn't got to asthma in his hypnosis class yet.
"So I came up with something," Spiegel tells me, as he recalls the case. "I said, 'Each breath you take will be a little deeper and a little easier.'"
The improvisation worked. Within five minutes, the patient's wheezing had stopped and she was lying back in her bed, breathing comfortably. Her mother was no longer crying.
It was a formative encounter for doctor and patient. The girl grew up to train as a respiratory therapist, while Spiegel embarked on a career in clinical hypnosis. Over the next 50 years, he would go on to found the Center for Integrative Medicine at Stanford University and, by his reckoning, hypnotise more than 7,000 patients.
Hypnotic suggestions can lead to unusual and profound experiences, such as being unable to recognise your own reflection (Credit: Emmanuel Lafont/BBC)
At first glance, hypnosis seems like one of those psychological phenomena that just shouldn't work. What makes it so interesting is that it often does. Entering a hypnotic state, focusing intently and listening to a suggestion is, for many people, enough to make that suggestion a reality.
When a hypnotisable person is told their arm will start moving about as if all by itself, it will. When they hear their interlaced fingers will be impossible to separate, it will be like they are held together with glue. And when told they won't recognise themselves in a mirror, they'll see a vaguely familiar stranger mimicking their movements through a pane of glass.
If the suggestion is one that chronic pain will subside, or that anxiety will gradually melt away, hypnosis becomes a valuable therapeutic tool. A growing body of evidence suggests that hypnosis is effective for many people experiencing pain, anxiety, PTSD, a stressful labour and birth, irritable bowel syndrome, and other complaints. For some of these conditions, hypnosis outcompetes standard treatments on cost, efficacy and side-effects.
But despite decades of research on its therapeutic value and a growing understanding of its mechanism in the brain, the uptake of clinical hypnosis has been remarkably slow. Much of that is down to the common misconception that hypnosis is little more than a stage magician's trick.
"Hypnosis is still tarred with the brush of being weird," says Spiegel. "People either say it's useless or it's dangerous, and nothing in the middle. Both are wrong."
Mesmeric beginnings
Practices reminiscent of hypnosis have existed in many cultures around the world for centuries. From the trance in traditional southern African healing practices, to the shamanism of Siberia, Korea and Japan, to Native North American medicine, many practices tap into the body's ability to enter a hypnosis-like state.
Catching on a little later in Europe and North America, the origins of the Western world's version of hypnosis dates back to the late 18th Century. In 1775, the German physician Franz Mesmer popularised the theory of animal magnetism. Mesmer believed an invisible, magnetic fluid flowed throughout the human body, influencing our health and behaviour.
Mesmer made it his task to manipulate this fluid, refining a technique that became known as "mesmerism". Practicing as a doctor in the Hapsburg Empire and later in Paris, he found that when he held the gaze of a patient and focused intently on them, sometimes making movements such as passing his hand from their shoulder down their arm, he achieved therapeutic results. He quickly became famous for his invention, and eccentric with it – in Paris his salons were "murky and suggestive, with drawn curtains, thick carpets and astrological wall-decorations", writes Jessica Riskin, associate professor of history at Stanford University. "Mesmer himself dressed impressively in a lilac taffeta gown."
Despite Mesmer's popularity, animal magnetism soon fell out of fashion, but the phenomenon Mesmer had explored gained traction in the 19th Century under a new name: hypnosis. A string of illustrious physicians developed successive theories about its nature – distancing hypnosis from its mesmeric origins. Most famously, the founding figure of Western psychotherapy, Sigmund Freud, made some of his most well-known analyses based on the case reports of patients such as "Anna O" (Bertha Pappenheim, an Austrian-Jewish feminist), who Freud's collaborator Josef Breuer treated with hypnosis from 1880-82. Freud later turned away from hypnosis in favour of his "free association" technique, but not before hypnotic therapy had shaped the foundations of Western psychotherapy.
Just as physicians were exploring the therapeutic potential of hypnosis, it was also developing a gaudier reputation on the stage. Infamous popular hypnotists toured Europe, suggesting their participants impersonate a chicken, become stiff as a board, or witness an apparition of the Virgin Mary.
Public debate about hypnosis heated up through the 1880s, until some countries began enacting laws to regulate its use. Concern about perceived far-reaching effects of hypnosis reached boiling point as the turn of the century approached. In September 1894, 22-year-old Ella Salamon died after an occultist hypnotised her in a remote Hungarian castle. The story reverberated around the medical community and popular press in Europe and North America.
Three months later in Germany, the Baroness Hedwig von Zedlitz und Neukirch, seeking treatment for stomach pains and headaches, met a "magnetic healer" named Czesław Czyński. He allegedly used hypnosis to seduce the Baroness over a number of sessions, culminating in a sham marriage that caused consternation among the German aristocracy. (The Baroness maintained for many months she was truly in love with Czyński, who had appealing eyes, lush hair and white teeth). The same year, the fictional hypnotist Svengali was born in the bestselling novel Trilby, by George du Maurier. The public devoured the book alongside news reports of the Czyński case, which were said to have uncanny parallels.
Scandals like these fuelled physicians' efforts to distance themselves from stage hypnotists and occultists, and legitimise their own work. Many medical men argued that hypnosis should not be performed by lay practitioners at all.
Well over a century later, and this tension is still unresolved. Many of the academic researchers and clinical practitioners I spoke to maintain that lay hypnotism is risky, and its reputation has hindered the more widespread uptake of hypnosis in medicine. But with a growing body of literature on its clinical efficacy and new insights into its mechanism in the brain, researchers and clinicians are working hard to rehabilitate hypnosis.
The legacy of Mesmer's eccentric experiments is a kaleidoscopic array of research – from freewheeling mid-20th Century experiments mixing hypnotism, concentrated acid and snakes, to studies published in top medical journals on hypnosis as potent means of drug-free pain relief. Before I sift through it all, I decide it would be a good idea to go and experience hypnosis for myself.
Stage hypnosis can involve suggestions like impersonating an animal – but academics are concerned about potentially harmful consequences (Credit: Emmanuel Lafont/BBC)
As I approach cognitive neuroscientist Devin Terhune's office at Goldsmiths, University of London, one Monday afternoon, I'm nervous for two reasons.
First, I've never been hypnotised before, and although I've spoken to several researchers and clinicians by this point, knowing a bit about the theory doesn't make me feel prepared for the real thing. Some people report profound experiences during hypnosis, from out-of-body experiences to hallucinations. Second, there's the chance that precisely the opposite will happen, and I'll sit with my eyes closed for 20 minutes, failing to respond to any hypnotic suggestions at all.
Only around 10-15% of the population are classed as "highly hypnotisable", meaning they respond to the majority of suggestions. Known among the hypnosis community as "highs", this group has strong, sometimes profound experiences during hypnosis. The majority of the population, however, has a more muted reaction. These medium-hypnotisable individuals might respond to a few hypnotic suggestions, but fail the more challenging tests. Then the remaining 10-15% are known as "lows". A low may respond to a couple of easy suggestions, or even none at all.
High or low, research shows that you are stuck with your level of hypnotisability throughout life. A 1989 study at Stanford University tested 50 psychology freshmen students for hypnotisability and retested them 25 years later. The former classmates had remarkably stable scores over the years, more stable even than other individual differences such as intelligence.
What's behind this trait is still an emerging area of research. There have been hints that levels of dopamine, a neurotransmitter (chemical messenger) in the brain are linked to hypnotisability. Preliminary studies have pointed to a gene called COMT, which is involved in dopamine metabolism, but the findings have been mixed and a clear genetic picture has yet to emerge.
Another neurotransmitter, gamma-aminobutyric acid (GABA), has also been linked to hypnotisability. In one study at Stanford by Spiegel, Danielle DeSouza and colleagues, the researchers found that highly hypnotisable people had higher levels of the neurotransmitter GABA in a part of the brain thought to be closely involved in hypnosis. This brain region, the anterior cingulate cortex, is involved in cognitive control and volition, among other things. GABA has an inhibitory effect on brain cells, leading DeSouza and Spiegel to suggest that greater pools of GABA in this brain region could help highs slip into a hypnotic state more readily.
There are also some indicators of personality traits linked to hypnotisability – but not at the level of the "Big Five" traits: highs and lows alike can be extroverts or introverts, agreeable or disagreeable, neurotic or emotionally stable, open or closed to new experiences, conscientious or highly disorganised. However, some subtler characteristics are more commonly found in highs – such as being more imaginatively engaged, responsive to environmental cues or predisposed to self-transcendence, says Terhune.
Anecdotally, the hypnotism researchers I spoke to describe a few traits they often see in highs. They're the people who get so engrossed in a book they lose track of their surroundings, or who scream out loud at jump scares in films.
On my way to Terhune's office, I remember the time I turned up late to a new job after taking the underground the breadth of London in the wrong direction while buried in Naomi Alderman's The Power. I consider the fact that I avoid anything remotely scary at the cinema, ever since I let out a blood-curdling shriek during the infamously terrifying Harry Potter and the Chamber of Secrets.
I wonder whether I might be hypnotisable after all.
Involuntary response
Perched on top of the grey sofa in Terhune's office is a large cushion, positioned as if ready to support the head of someone who felt suddenly drowsy. This and a conspicuous plain black box, something like an oversized shoebox, are the only items in the room to distinguish it from countless other academics' offices in Goldsmith University's south London campus. Here, Terhune researches many aspects of consciousness, from hypnosis to metacognition, and these are his experimental props.
After taking consent to carry out a few basic tests to see how hypnotisable I am, Terhune scribbles a small dot on a whiteboard opposite the sofa, which he calls the "target", and invites me to focus on it. I do, and he begins to read from a script in a slow, steady voice:
"I'm about to help you relax, and meanwhile let me give you a set of instructions that will help you to gradually enter a state of hypnosis. Continue to focus closely on the target. Please look at the target. And while staring at it, keep listening closely to my words. You can become hypnotised if you are willing to do what I ask you to, and if you concentrate on the target and what I say…"
In a couple of minutes, my eyes are closed and I feel relaxed. Unusually relaxed. I notice it first in my face, as my habitual social smile slips away. Then I feel the tension in my shoulders ease and they droop a little further away from my ears. I lean back on the cushion behind my head.
I am relaxed, but I'm still aware of what's going on and my mind isn't completely blank. Occasional thoughts pop in and out of my head ("So am I really hypnotised now? Could I snap out of it if I wanted to?", "I can feel my heart thumping, am I too anxious for this to work?", "How weird is this going to feel? Will I be able to control it?"). I try not to chase the thoughts around in circles. Terhune reminds me to focus only on his voice, and the mental interruptions lessen.
"What I'd like you to do to start off is hold your arm out at the height of your shoulder," says Terhune.
I wait for my arm to start moving all by itself, but it stays relaxed by my side. I immediately feel a pinch of disappointment ("Oh no, am I completely unhypnotisable?"). Terhune pauses, and then continues in a calm, patient voice: "This is not yet a suggestion, don't worry, you can just hold your arm straight out in front of you, just like you normally would." ("Oh ok, so I'm allowed to do that on purpose.") I voluntarily hold out my arm. "There you go," he says.
Now comes the real suggestion.
"I want you to pay very close attention to your hand – how it feels, what is going on in it. Notice whether or not your hand is a little numb or tingling. The slight effort it takes to keep from bending your wrist. Pay very close attention to your hand. I want you to imagine you are holding something very heavy in your hand, such as a heavy book. Something very, very heavy. Hold the book in your hand. Now your hand and arm feel very heavy with the weight of the book pressing down."
Out of nowhere, there it is in my hand. Eyes still closed, I marvel at the weight of it. It feels just as though there really is a substantial volume in my outstretched hand – the only way I can tell it's not a real book is that I can't feel the touch of its cover in my palm.
"As it gets heavier and heavier, your arm moves down more and more, getting heavier, heavier, heavier, heavier, your hand goes down, down, all the way down…"
And it does. Terhune hardly has time to finish the suggestion before my hand hits the sofa. From the direction of his desk, I hear the scratching of pencil on paper. I still feel calm and relaxed, but somewhere in my head a small voice is saying, "Wow!"
Then another test – Terhune tells me to hold my arm out straight ahead. "This time what I want you to do is to think of your arm becoming incredibly stiff and rigid," he says.
And it's as if my elbow is made of dry, splintery wood. The sensation isn't as strong as the heavy book, but there is certainly a resistance there as I try to bend at the elbow. After a moment, I'm able to push through it and the sensation eases. But it's an effort.
Then a couple more tests – Terhune suggests I fall asleep and have a dream about hypnosis. I feel drowsy, and I'm aware of fleeting images. For a moment a white Scottish Terrier appears playing in a green field – but it's not a fully-fledged dream, more like the moments just before sleep when your mind starts to wander. And what Scottie dogs have to do with hypnosis, I have no idea.
Next Terhune tells me he's putting the tune Jingle Bells on, at very low volume at first and then he'll gradually turn it up. I don't hear anything but the rustle of trees in the wind beyond the window.
We end on two more tests. First, I hold my hands out as though holding a football at arms' length. Terhune suggests my hands are being pushed apart by an irresistible force. The sensation is a bit like the invisible ball experiment, but stronger.
This time I'm curious to see what happens if I push back a little. I tentatively try to bring my palms together, but the suggestion is hard to resist. In a few seconds, my arms are outstretched as wide as they can go.
In the last test, Terhune suggests my left arm becomes extremely heavy, and I have to try to lift my left hand out of my lap. It's about as difficult as when I tried to bend at my elbow – hard work, but I manage to lift my hand a few inches.
My tests over, Terhune counts slowly back from 20 to zero to walk me out of hypnosis. On five, I open my eyes. I feel a little dazed, as if I've overslept and woken up too quickly.
Hypnotisability is an individual difference, like intelligence, that varies from person to person (Credit: Emmanuel Lafont/BBC)
Terhune tells me that from these tests, he estimates I fall pretty much bang in the middle of the normal distribution of hypnotisability.
The tests I responded to strongly (the heavy weight in my outstretched hand and the force pushing my hands apart) are the ones that will work for most people. In the heavy weight test, around 90% of the population will feel something, says Terhune – even he does, and he's a "low".
It's a little rarer to respond to the tests that I struggled with (the stiff arm and the heavy arm). The other two tests are very difficult – few people will respond to a suggestion to have a vivid dream on command, and even fewer will hear Jingle Bells playing in a silent room. Terhune threw in those tests on the off-chance that I might be a "high".
There were a couple of other tests he didn't attempt. One of them is agnosia, where the suggestion is to forget the name of a simple object, like a pair of scissors, and what it is for. Here, Terhune shows me what he would have done for that test – laying out a pair of scissors, along with some tape, a pen and a ruler on the black box I'd noticed earlier. He would have asked me to point to the scissors, which a very highly hypnotisable person wouldn't be able to do. If you then handed them a piece of paper and asked them to use the scissors, they would be perplexed. Another test is hypnotic amnesia, when someone is told to forget everything that happened during the hypnosis. But such tests are rare to respond to – typically around 12% of people will do, Terhune has found.
If you have never been hypnotised before, statistically your experience is likely to be reasonably similar to mine.
On the train home after my hypnosis, still with a residual feeling of calm, I mull over what just happened. As real as it felt to me, there is some healthy scepticism about the credibility of subjective reports as scientific evidence. My hypnosis was so unlike anything else I've experienced that I too am left hungry for a more objective account of what I experienced.
The hypnotised brain
The famous Stroop test offers some helpful evidence. This test measures how difficult people find it to identify the colour a word is written in when that word is the name of another colour. For instance, picture the word "red" written in blue ink. It takes people longer to say that the ink is blue than when the ink is the corresponding red colour (You can take the test for yourself here.)
When hypnotised participants were told they were no longer able to read, the letters became meaningless shapes – and so they got quicker at identifying the colour of the mismatched words, because they were no longer distracted by the words on the page.
In the Stroop test, the names of colours are spelled out in ink of a mismatched colour – and it can be a revealing test under hypnosis (Credit: Emmanuel Lafont/BBC)
There also appear to be differences in brain activity when someone is asked to "fake it", compared with when they are experiencing an involuntary response. In one small experiment, researchers studied 12 healthy participants in a positron emission tomography (PET) scanner, to measure metabolic activity in parts of the brain. In one set of tests, they were given the instruction to fake being unable to move their leg. In another set of tests, the same people were hypnotised and given the suggestion that their leg was paralysed. The brain imaging studies showed distinct brain regions were activated in each of the two conditions.
A later study expanded on the same hypnotism vs. faking it question, this time using an MRI scanner, which gives more detail when looking at soft tissues. This time, the researchers saw the motor cortex – part of the brain which controls body movements – showed activity in the patients under hypnosis. This suggests the hypnotised people were really preparing to try to move their limb, despite achieving no more movement than the group who were faking limb paralysis.
So, are there any hallmarks of the hypnotised brain that can explain the peculiar sensation and experiences of a hypnotic response? It's an emerging area of research, but there are a couple of candidates.
Part of the story can be found in the brain's salience network, says Spiegel. This network helps us identify which aspects of our environment are worth paying attention to – sifting out relevant information from the swathes of sensory data that our brains are inundated with every second of the day. In one experiment, he and his colleagues hypnotised both "highs" and "lows" while scanning their brains. The highs had lowered activity in the salience network during hypnosis. "When that happens, you're less worried about what else might be going on," says Spiegel. "It allows you to disconnect from the rest of the world."
That might go some way to explaining the feeling of intense focus during hypnosis, but what about the strange sensation that your body is doing things of its own accord?
The best evidence points to the brain's default mode network, says Terhune, a set of brain regions that are most active when we are at rest. "It's believed to be integrally involved in self-related mentation – daydreaming, mind-wandering and so on," says Terhune.
One part of this network in particular – the anterior medial pre-frontal cortex – is thought to play a crucial role in hypnosis. "This region seems to be involved in self-related processing, metacognition [thinking about thinking], and the ability to control your own thoughts," says Terhune. "Those are processes that might be dampened in response to hypnotic induction."
With temporarily impaired activity in the default node network, it may become harder to think about yourself as a conscious agent. This might be at the root of the remarkable sensation that you are not an entirely autonomous over your own body.
The relevance of this part of the default mode network in hypnosis has been found in many studies, but Terhune adds a note of caution: "Sometimes we don't know what the causal ingredient is." For example, the medial pre-frontal cortex is also involved making inferences about other people's mental states. It could be that while you're being hypnotised, you also happen to be thinking about the experimenter and what they're thinking.
"But that's the best line of evidence," Terhune sums up. "It's a reduction in self-related processing and metacognition."
From lab to clinic
While academic experimenters tease out the details of why hypnosis works the way it does, clinicians are making use of its effects – as they have been doing for centuries.
Perhaps the best explored medical use for hypnosis is the tantalising promise of relieving pain without drugs. A number of meta-analyses (research papers that analyse the findings of a comprehensive range of studies, assessing each for their quality and design) have found consistent results. Participants who are hypnotised experience more pain relief than around 73% of control participants, found one recent meta-analysis of 45 trials on hypnosis for pain relief. Two meta-analyses from the early 2000s concluded that hypnosis was superior to standard care and urged for it to be used more widely in clinical settings. And as you might expect, these effects aren't equal across the board – the more hypnotisable someone is, the greater the reduction in their pain, according to a review of 85 controlled experimental studies by authors including Terhune.
Some of the most exciting findings have been in the realm of chronic pain, defined as pain lasting more than three months. In the UK, between 13-50% of people experience chronic pain, while in the US, around one-third of people do. Globally, nearly two billion people experience recurrent tension headaches, the most common type of chronic pain. By its nature, chronic pain is particularly difficult to treat with drugs, as opioid analgesics are addictive, come with a burden of side-effects and contribute to the opioid epidemic.
Hypnosis has been shown to lower both pain intensity and its interference in daily life, one meta-analysis of nine randomised controlled trials found, with patients receiving eight or more sessions experiencing significant pain relief.
In 2000, Spiegel carried out a randomised trial of hypnotic analgesia in 241 patients undergoing invasive surgical procedures performed without a general anaesthetic. The patients were split into three groups: one group received standard care, one had a friendly nurse providing additional support, and one was hypnotised. All three groups had access to a button with which they could self-administer a cocktail of fentanyl, powerful opioid painkiller, and midazolam, a drug that causes drowsiness and forgetfulness. Every 15 minutes before, during and after the procedures, patients were asked to rate their pain and anxiety levels from zero (calm and pain-free) to 10 (deep fear, anxiety and pain).
The standard care group used more than double the amount of fentanyl and midazolam than either the group with the friendly nurse or the hypnotised group. The length of time it took to carry out the operation was also longest in the standard-care group (78 minutes on average), and shortest among the hypnotised group (61 minutes).
"The anxiety levels were zero in the hypnosis group," says Spiegel. "There was just less trouble doing the procedure."
To his frustration, there was no notable uptick in the use of clinical hypnosis after the paper. Spiegel has now developed an app for self-hypnosis called Reveri, which he hopes will make evidence-based hypnotherapy more broadly available to those who wish to access it.
Given the efficacy of hypnotic treatment for a growing range of conditions, why has mainstreaming of the practice been so slow?
The coercion question
Most of the reservations come down not to a lack of evidence, but a mixture of concerns and misconceptions about the involuntary nature of the hypnotic response.
"This is one of the most widespread myths," says Terhune. "That if you come into a hypnosis session with me, I can control you, get you to do untoward things. The evidence for this is very poor."
Amanda Barnier, a professor of cognitive science at Macquarie University in Australia, explored this question in a study that made clever use of postcards. She divided study participants into two groups – one group of highly hypnotisable people were given a large stack of postcards and, after hypnotic induction, given the suggestion that they would send a postcard to Barnier every day until she gave them a call.
The next day, the postcards began to arrive – and they kept coming. When Barnier eventually called up her participants again, their reflections were fascinating. "The people who got the hypnosis said, 'Oh my God, it was out of my control. It was pouring with rain and I would still go out and post that postcard for you, I couldn't help myself. I was compelled,'" Barnier recalls.
But the experiment didn't end there. Barnier also used a control group – people who hadn't been hypnotised, but simply asked to send her a postcard every day. "I said, 'I'm a PhD student and I'm just trying to write up my thesis. Here's some postcards, will you just send me one every single day?'"
Perhaps surprisingly, this group also obliged. When Barnier called them up to talk about their experience, they were more prosaic. "They said, 'Well, you seemed desperate.'"
From that, Barnier concluded that the hypnotised participants weren't being driven to do anything they wouldn't have done otherwise – even if it might feel that way.
Earlier experiments, carried out at a time of looser ethical regulations, found more extreme requests elicited a similar response.
In 1939, one alarming experiment gave deeply hypnotised participants the suggestion to grab a large diamondback rattlesnake. The participants were told the snake was just a coil of rope. One participant made to grab it – but was prevented from doing so by a pane of glass. Another came out of hypnosis and refused. Two other hypnotised participants weren't even told the snake was a coil of rope, and both went to grab it anyway. Two of the participants were then given the suggestion that they were angry with an experimental assistant for putting them in such a dangerous situation. They were told they would be unable to resist throwing a flask of concentrated acid in the assistant's face – both did (in a sleight of hand, the real flask of acid had been switched with a harmless liquid the same colour).
A control group of unhypnotised people were also asked to take part – but most didn't get far as they were terrified of the snake and wouldn't go near it. The findings were replicated in another study in 1952, but later investigations criticised that the controls hadn't been put under the same pressure as the hypnotised group, making the comparison unfair.
An experiment in 1973 sought to address the question more robustly, putting hypnotised and non-hypnotised participants on an equal footing. One group of university students was hypnotised and given the suggestion to go out on campus and sell what they were told was heroin, the other group was simply asked – both went out and did it. The experimenters got into trouble though, because the father of one of the participants was a professor on campus. He was "less than delighted" to find his daughter had been attempting to peddle heroin to her peers.
"The conclusion is, undergrad students are willing to do some crazy things," says Terhune. "It's nothing to do with hypnosis."
As with Barnier's finding, many of the surprising things that people do under hypnosis aren't down to the hypnosis at all, but simply that people will do all sorts of outlandish things if you ask.
What these experiments don't give definitive answers on, though, is whether someone can genuinely be coerced to do something against their will under hypnosis. But beyond the world of academia, there are many cases in which hypnosis has been used with harmful intent.
Use and abuse
It's night, with traffic passing along a busy North London road outside a corner shop. Inside, the shopkeeper is moving a few items around when a confident-looking young man enters, wearing a grey T-shirt, and a dark jacket and jeans. He approaches the shopkeeper and touches him on the arm. From the grainy CCTV footage, a few strange things happen next. The shopkeeper stands rooted to the spot, appearing to have entered a trance. The man touches the man's chest and his shoulder and then goes through his pockets. The shopkeeper stands by, not appearing to notice. Only as the thief leaves does the shopkeeper appear to realise he has been robbed.
"As a scientist, these cases are difficult to interpret because we don't know the full circumstances," says Terhune. "Could you use distraction to commit a crime? Sure. Could you put someone in a trance and rob them or assault them? It's very difficult to say and it's very complicated."
The North London robbery is just one of a long and in some cases harrowing list of crimes, many of them involving sexual abuse of female patients by rogue hypnotists, often exploiting a power imbalance between abuser and victim.
"These are obviously disgusting and horrible," says Terhune. "These cases are difficult because they're already occurring in an unusual power dynamic with an expert or professional that someone is likely to trust.
"As horrible as these events are, they occur in many situations with differential power relationships, [such as] coaches, teachers or medical professionals."
As well as the power dynamic, there are other factors that are hard to disentangle, says Barnier, such as perceptions or stereotypes about hypnosis that people may hold (such as, "In hypnosis I lose control"). Given this knot of factors, "it's not clear that hypnosis itself is the agent of vulnerability versus the broader context", says Barnier.
All this begs the question, how can someone seeking hypnosis take precautions to make sure their treatment is as safe as possible? It boils down to one golden rule: "If someone can't treat you without hypnosis, they shouldn't be treating you with hypnosis," says Barnier.
Every clinician and researcher I contacted for this story, including Hilary Walker, chief executive of the British Society of Clinical and Academic Hypnosis, and Joe Tramontana, president-elect of the American Society of Clinical Hypnosis, agreed with this approach. The UK's Royal College of Psychiatrists also recommends always checking a therapist's qualifications: "Hypnotherapy should only be performed by qualified health professionals who are accountable to a professional body," the college writes on its website. "For example, they should be a medical doctor, psychologist, nurse, occupational therapist or physiotherapist."
One reason this matters is because in many countries, including the UK and Australia, there is no official body regulating lay hypnotism. "In Australia, you will find people who have gone to weekend courses or six months at a hypnosis academy," says Barnier. And if something goes awry after treatment? "There's no professional agency that you can go and complain to."
In some countries, hypnotherapy colleges may choose to be associated with an organisation that registers lay hypnotherapists – in the UK, for instance, there is the General Hypnotherapy Standards Council (GHSC). But, as the council tells me, none of these organisations can claim to be official regulatory bodies because "hypnotherapist" and "hypnotist" aren't protected titles in the way "doctor" and "physiotherapist" are.
The GHSC, for instance, asks hypnotherapists who sign up to its register to abide by a code of ethics, and runs a complaints procedure open to patients of its registered members. "However, because hypnotherapy is not subject to statutory regulation, neither we nor any of the other organisations [who register lay hypnotists] can prevent a practitioner who has been removed from registration from continuing to practice independently," a spokesperson for the council says.
The take-home message from clinicians and professional bodies I spoke to remains to make sure any person you seek treatment from has appropriate health qualifications. And, if suffering from a health complaint, you should consult your GP.
Hypnosis can seem esoteric and strange, but in many ways we have hypnosis-like experiences every day (Credit: Emmanuel Lafont/BBC)
Despite its lingering reputation as being "kookie", as Barnier puts it, hypnosis is not so distant from many experiences we have in everyday life.
For many people, it's a regular occurrence to get lost in a good book, or become so absorbed in a film (perhaps even a Harry Potter film) it can become overwhelming. Or perhaps you find yourself oblivious to landmarks by the road as you drive along the motorway. If that's happened to you, then you've experienced something not so different from hypnosis, says Barnier. There are even parallels between becoming absorbed in your smartphone and hypnosis – both distort time perception, reduce awareness of your external environment, and bring a reduced sense of agency (that feeling you just can't stop scrolling).
But if you don't often experience these kinds of deep absorption, that's normal too. "It's just like the difference between extraversion and introversion," says Barnier. "Some people are just living in their skins in different ways in the world."
In the same way hypnosis is not so different from the everyday world, as a medical intervention it has a lot in common with other tools. Take a needle and syringe, or a scalpel – in the wrong hands, each has the potential to do great harm. But in skilled hands they can be powerful tools for good.
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Opex 360
Après une série d’échecs, l’US Air Force annonce le succès d’un essai du missile hypersonique AGM-183A
par Laurent Lagneau · 17 mai 2022
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Ainsi, en avril 2021, le missile n’avait pas pu être tiré par le bombardier B-52H Stratofortress qui l’emportait. En juillet de la même année, si la séquence de lancement put aller cette fois jusqu’au bout, le moteur-fusée de l’AGM-183A ne s’était pas allumé. Puis, un troisième essai réalisé en décembre dernier connut le même sort que le premier, l’engin n’ayant pas pu être libéré.
Cependant, dans le même temps, le projet « Hypersonic Air-breathing Weapon Concept » [HAWC], consistant à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique, connut deux succès : l’un en septembre 2021, avec un modèle développé conjointement par Raytheon et Northrop Grumman, l’autre en avril dernier, avec un engin conçu par Lockheed-Martin, associé à Aerojet Rocketdyne.
Quoi qu’il en soit, les déboires du programme ARRW ne restèrent pas sans conséquence, le Congrès des États-Unis ayant réduit de moitié son financement tout en demandant des tests supplémentaires. Et, dans sa demande de budget pour l’exercice 2023, estimant que la priorité devait être donnée au projet HACM [Hypersonic Attack Cruise Missile], l’US Air Force a demandé une enveloppe de « seulement » 115 millions de dollars, après avoir déboursé 300 millions en 2021 et 2022 et atttribué un contrat de 480 millions de dollars à Lockheed Martin en 2018 pour le éveloppement de l’AGM-183A.
Finalement, le quatrième essai réalisé dans le cadre du programme ARRW aura été le bon. En effet, via un communiqué publié le 15 mai, l’US Air Force a indiqué qu’un AGM-183A avait été tiré avec succès, la veille, par un B-52H au large de la côte sud de la Californie.
« Après la séparation de l’avion, le propulseur de l’ARRW s’est allumé et a fonctionné durant le temps prévu, atteinfnant une vitesse hypersonique, c’est à dire supérieure à Mach 5 [cinq fois la vitesse du son, ndlr] », a annoncé l’US Air Force.
« La ténacité, l’expertise et l’engagement de l’équipe ont été essentiels pour surmonter les défis de l’année écoulée et nous mener à ce succès. Nous sommes prêts à tirer parti de ce que nous avons appris et à continuer à progresser dans le domaine des armes hypersoniques », a commenté le général Heath Collins, le directeur de l’armement au sein de l’US Air Force. « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour fournir cette arme révolutionnaire à nos forces dès que possible », a enchéri le lieutenant-colonel Michael Jungquist, commandant du 419th Flight Test Squadron et directeur du Global Power Bomber Combined Test Force [GPB CTF].
Pour rappel, le fonctionnement de l’AGM-183A repose sur un propulseur qui doit donner une vitesse hypersonique à un planeur manoeuvrant qui, appelé TBG [Tactical Boost Glide], pourrait voler à une vitesse approchant Mach 20, avec une portée d’environ 925 km. Ce missile sera mis en oeuvre par le F-15EX ainsi que par les bombardiers B-1 « Lancer » et B-52H. Avec ce missile, l’US Air Force veut disposer d’une capacité de frappe rapide contre les cibles de grande valeur fortement défendues.
Après une série d’échecs, l’US Air Force annonce le succès d’un essai du missile hypersonique AGM-183A
par Laurent Lagneau · 17 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDéveloppé par Lockheed-Martin dans le cadre du programme « Air Launched Rapid Response Weapon » [ARRW, ou ARROW], lancé par l’US Air Force, le missile hypersonique AGM-183A a jusqu’à présent accumulé les déboires lors de ses essais, avec trois échecs en autant de tentatives.
Ainsi, en avril 2021, le missile n’avait pas pu être tiré par le bombardier B-52H Stratofortress qui l’emportait. En juillet de la même année, si la séquence de lancement put aller cette fois jusqu’au bout, le moteur-fusée de l’AGM-183A ne s’était pas allumé. Puis, un troisième essai réalisé en décembre dernier connut le même sort que le premier, l’engin n’ayant pas pu être libéré.
Cependant, dans le même temps, le projet « Hypersonic Air-breathing Weapon Concept » [HAWC], consistant à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique, connut deux succès : l’un en septembre 2021, avec un modèle développé conjointement par Raytheon et Northrop Grumman, l’autre en avril dernier, avec un engin conçu par Lockheed-Martin, associé à Aerojet Rocketdyne.
Quoi qu’il en soit, les déboires du programme ARRW ne restèrent pas sans conséquence, le Congrès des États-Unis ayant réduit de moitié son financement tout en demandant des tests supplémentaires. Et, dans sa demande de budget pour l’exercice 2023, estimant que la priorité devait être donnée au projet HACM [Hypersonic Attack Cruise Missile], l’US Air Force a demandé une enveloppe de « seulement » 115 millions de dollars, après avoir déboursé 300 millions en 2021 et 2022 et atttribué un contrat de 480 millions de dollars à Lockheed Martin en 2018 pour le éveloppement de l’AGM-183A.
Finalement, le quatrième essai réalisé dans le cadre du programme ARRW aura été le bon. En effet, via un communiqué publié le 15 mai, l’US Air Force a indiqué qu’un AGM-183A avait été tiré avec succès, la veille, par un B-52H au large de la côte sud de la Californie.
« Après la séparation de l’avion, le propulseur de l’ARRW s’est allumé et a fonctionné durant le temps prévu, atteinfnant une vitesse hypersonique, c’est à dire supérieure à Mach 5 [cinq fois la vitesse du son, ndlr] », a annoncé l’US Air Force.
« La ténacité, l’expertise et l’engagement de l’équipe ont été essentiels pour surmonter les défis de l’année écoulée et nous mener à ce succès. Nous sommes prêts à tirer parti de ce que nous avons appris et à continuer à progresser dans le domaine des armes hypersoniques », a commenté le général Heath Collins, le directeur de l’armement au sein de l’US Air Force. « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour fournir cette arme révolutionnaire à nos forces dès que possible », a enchéri le lieutenant-colonel Michael Jungquist, commandant du 419th Flight Test Squadron et directeur du Global Power Bomber Combined Test Force [GPB CTF].
Pour rappel, le fonctionnement de l’AGM-183A repose sur un propulseur qui doit donner une vitesse hypersonique à un planeur manoeuvrant qui, appelé TBG [Tactical Boost Glide], pourrait voler à une vitesse approchant Mach 20, avec une portée d’environ 925 km. Ce missile sera mis en oeuvre par le F-15EX ainsi que par les bombardiers B-1 « Lancer » et B-52H. Avec ce missile, l’US Air Force veut disposer d’une capacité de frappe rapide contre les cibles de grande valeur fortement défendues.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDéveloppé par Lockheed-Martin dans le cadre du programme « Air Launched Rapid Response Weapon » [ARRW, ou ARROW], lancé par l’US Air Force, le missile hypersonique AGM-183A a jusqu’à présent accumulé les déboires lors de ses essais, avec trois échecs en autant de tentatives.
Ainsi, en avril 2021, le missile n’avait pas pu être tiré par le bombardier B-52H Stratofortress qui l’emportait. En juillet de la même année, si la séquence de lancement put aller cette fois jusqu’au bout, le moteur-fusée de l’AGM-183A ne s’était pas allumé. Puis, un troisième essai réalisé en décembre dernier connut le même sort que le premier, l’engin n’ayant pas pu être libéré.
Cependant, dans le même temps, le projet « Hypersonic Air-breathing Weapon Concept » [HAWC], consistant à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique, connut deux succès : l’un en septembre 2021, avec un modèle développé conjointement par Raytheon et Northrop Grumman, l’autre en avril dernier, avec un engin conçu par Lockheed-Martin, associé à Aerojet Rocketdyne.
Quoi qu’il en soit, les déboires du programme ARRW ne restèrent pas sans conséquence, le Congrès des États-Unis ayant réduit de moitié son financement tout en demandant des tests supplémentaires. Et, dans sa demande de budget pour l’exercice 2023, estimant que la priorité devait être donnée au projet HACM [Hypersonic Attack Cruise Missile], l’US Air Force a demandé une enveloppe de « seulement » 115 millions de dollars, après avoir déboursé 300 millions en 2021 et 2022 et atttribué un contrat de 480 millions de dollars à Lockheed Martin en 2018 pour le éveloppement de l’AGM-183A.
Finalement, le quatrième essai réalisé dans le cadre du programme ARRW aura été le bon. En effet, via un communiqué publié le 15 mai, l’US Air Force a indiqué qu’un AGM-183A avait été tiré avec succès, la veille, par un B-52H au large de la côte sud de la Californie.
« Après la séparation de l’avion, le propulseur de l’ARRW s’est allumé et a fonctionné durant le temps prévu, atteinfnant une vitesse hypersonique, c’est à dire supérieure à Mach 5 [cinq fois la vitesse du son, ndlr] », a annoncé l’US Air Force.
« La ténacité, l’expertise et l’engagement de l’équipe ont été essentiels pour surmonter les défis de l’année écoulée et nous mener à ce succès. Nous sommes prêts à tirer parti de ce que nous avons appris et à continuer à progresser dans le domaine des armes hypersoniques », a commenté le général Heath Collins, le directeur de l’armement au sein de l’US Air Force. « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour fournir cette arme révolutionnaire à nos forces dès que possible », a enchéri le lieutenant-colonel Michael Jungquist, commandant du 419th Flight Test Squadron et directeur du Global Power Bomber Combined Test Force [GPB CTF].
Pour rappel, le fonctionnement de l’AGM-183A repose sur un propulseur qui doit donner une vitesse hypersonique à un planeur manoeuvrant qui, appelé TBG [Tactical Boost Glide], pourrait voler à une vitesse approchant Mach 20, avec une portée d’environ 925 km. Ce missile sera mis en oeuvre par le F-15EX ainsi que par les bombardiers B-1 « Lancer » et B-52H. Avec ce missile, l’US Air Force veut disposer d’une capacité de frappe rapide contre les cibles de grande valeur fortement défendues.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerDéveloppé par Lockheed-Martin dans le cadre du programme « Air Launched Rapid Response Weapon » [ARRW, ou ARROW], lancé par l’US Air Force, le missile hypersonique AGM-183A a jusqu’à présent accumulé les déboires lors de ses essais, avec trois échecs en autant de tentatives.
Ainsi, en avril 2021, le missile n’avait pas pu être tiré par le bombardier B-52H Stratofortress qui l’emportait. En juillet de la même année, si la séquence de lancement put aller cette fois jusqu’au bout, le moteur-fusée de l’AGM-183A ne s’était pas allumé. Puis, un troisième essai réalisé en décembre dernier connut le même sort que le premier, l’engin n’ayant pas pu être libéré.
Cependant, dans le même temps, le projet « Hypersonic Air-breathing Weapon Concept » [HAWC], consistant à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique, connut deux succès : l’un en septembre 2021, avec un modèle développé conjointement par Raytheon et Northrop Grumman, l’autre en avril dernier, avec un engin conçu par Lockheed-Martin, associé à Aerojet Rocketdyne.
Quoi qu’il en soit, les déboires du programme ARRW ne restèrent pas sans conséquence, le Congrès des États-Unis ayant réduit de moitié son financement tout en demandant des tests supplémentaires. Et, dans sa demande de budget pour l’exercice 2023, estimant que la priorité devait être donnée au projet HACM [Hypersonic Attack Cruise Missile], l’US Air Force a demandé une enveloppe de « seulement » 115 millions de dollars, après avoir déboursé 300 millions en 2021 et 2022 et atttribué un contrat de 480 millions de dollars à Lockheed Martin en 2018 pour le éveloppement de l’AGM-183A.
Finalement, le quatrième essai réalisé dans le cadre du programme ARRW aura été le bon. En effet, via un communiqué publié le 15 mai, l’US Air Force a indiqué qu’un AGM-183A avait été tiré avec succès, la veille, par un B-52H au large de la côte sud de la Californie.
« Après la séparation de l’avion, le propulseur de l’ARRW s’est allumé et a fonctionné durant le temps prévu, atteinfnant une vitesse hypersonique, c’est à dire supérieure à Mach 5 [cinq fois la vitesse du son, ndlr] », a annoncé l’US Air Force.
« La ténacité, l’expertise et l’engagement de l’équipe ont été essentiels pour surmonter les défis de l’année écoulée et nous mener à ce succès. Nous sommes prêts à tirer parti de ce que nous avons appris et à continuer à progresser dans le domaine des armes hypersoniques », a commenté le général Heath Collins, le directeur de l’armement au sein de l’US Air Force. « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour fournir cette arme révolutionnaire à nos forces dès que possible », a enchéri le lieutenant-colonel Michael Jungquist, commandant du 419th Flight Test Squadron et directeur du Global Power Bomber Combined Test Force [GPB CTF].
Pour rappel, le fonctionnement de l’AGM-183A repose sur un propulseur qui doit donner une vitesse hypersonique à un planeur manoeuvrant qui, appelé TBG [Tactical Boost Glide], pourrait voler à une vitesse approchant Mach 20, avec une portée d’environ 925 km. Ce missile sera mis en oeuvre par le F-15EX ainsi que par les bombardiers B-1 « Lancer » et B-52H. Avec ce missile, l’US Air Force veut disposer d’une capacité de frappe rapide contre les cibles de grande valeur fortement défendues.
BBC
The Roman goddess Venus overstepped the accepted boundaries with particular aplomb
In the 1st Century, bathers in the city of Bath who suffered the ignominy of having their clothes stolen while they were enjoying a soak knew exactly who to call upon for help. The goddess Sulis, who presided over the hot baths, cold baths and glistening plunge pools of the Roman complex, was known principally for her ability to heal, but she also had a remarkable capacity for vengeance. More than 100 ancient curse tablets have been excavated from her spring, many of them featuring strong-worded pleas for the goddess to punish those who'd made off with other people's possessions. Thieves beware.
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Sulis is just one of a number of goddesses who feature in an ambitious new exhibition, Feminine Power, at the British Museum in London. Examining the prominence of female deities and figures of reverence from six continents across thousands of years, the show is as rich in scope as it is in divine faces. Sharing the gallery with Sulis, a local manifestation of the Roman goddess Minerva, is everyone from the Egyptian deity Sekhmet to the Hindu Kali, the Japanese Kannon and the Mexican Coatlicue.
The painted clay relief Queen of the Night (circa 1750 BCE) from Iraq is exhibited at the new show Feminine Power at the British Museum (Credit: Trustees of the British Museum)
It is striking how many of these goddesses have been worshipped for seemingly contradictory qualities. Just as Sulis was credited with powers of healing as well as powers of exacting revenge, so Inanna of ancient Mesopotamia was viewed as a goddess of both sex and war. An early hymn describes her as a dread deity who brings death to men on the battlefield and mourning to the households they leave behind. In other writings, she is celebrated for the sexual potency she inspires in mortals she favours. Sumerian kings did their best to combine the best of both worlds by envisaging themselves as sleeping with Inanna in order to attain her protection in war. This was, perhaps in part, a way of tempering their fears of her authority.
The ability of goddesses to cross societal boundaries established between the sexes on Earth was one of the main things that elevated them above most mortal women. Inanna, who was credited with the power to transform men into women, and women into men, was sometimes even described as if she herself were male. Professor Mary Beard, one of five guest contributors to the exhibition, observes in her prologue to the show's catalogue that the Greek goddess of wisdom Athena similarly had "martial attributes that fundamentally conflict with Greek concepts of female gender".
The Roman goddess Venus overstepped the accepted boundaries with particular aplomb. Like Inanna, she found a place in men's hearts on the battlefield as well as in the bedroom. Mary Beard explains: "It's Venus and the unswayable, unstoppable power of desire that in a way brings Rome its military victories." Julius Caesar claimed to be a descendent of Venus via her son Aeneas, hero-turned-refugee of the Trojan War, and placed the goddess prominently on some of his coinage. Later leaders, too, looked back to Roman goddesses almost as a hallmark of their authority. Minerva was depicted in the presence of Wellington and Napoleon as well as Queen Elizabeth I.
The ancient goddess Kali Murti represents time, doomsday and death (Credit: Trustees of the British Museum)
The idea that female figures of power have been more important to women throughout history than to men is certainly belied. Amenhotep, a Pharoah of the 18th dynasty in Egypt, went so far as to commission a vast quantity of sculptures of Sekhmet for his mortuary temple on the Nile, in the belief that she would help ward off pestilence and plague. And men were responsible for making at least some of the cult statues and artworks of goddesses that still survive today.
Belinda Crerar, lead curator of the exhibition, tells BBC Culture, "In a lot of cases, we don't know exactly who was making the objects. We tend to assume they were made by men, but this was not necessarily the case. In the first section of the exhibition there's a bronze dish, probably made in Birmingham, and decorated by women."
Feared and revered
While many goddesses were thought to lend their support to women in conceiving and delivering children, there were also individuals credited with the power to do the opposite. Female figures of power could in fact be a source of anxiety to women in the very sphere in which their assistance was needed most. Among the Sumerians, Lamashtu, a goddess with the head of a lion and the jaw of a donkey, was believed to creep into the houses of women while they were in labour to steal their babies. In Mexico, Cihuateteo ("divine women"), the spirits of would-be mothers who had died in labour, were rumoured to return on five days in the Aztec year to snatch newborns from their cradles. And Lilith was described as the first wife of Adam, and as a bringer of infant death and sterility. A haunting sculpture of her by contemporary artist Kiki Smith is mounted high on one wall of the exhibition. Her fierce blue eyes are liable to catch you off guard.
A 1994 sculpture by Kiki Smith depicts Lilith as a bringer of infant death and sterility (Credit: Pace Gallery)
These deities were profound manifestations of real human fears. It would be true to say that anxiety has helped shape several of the stories that have come down to us about female figures of power.
These stories had agency because feminine power was intrinsic to man's conception of our planet
In many early cultures, the Earth itself was seen to be female, or to revolve around the behaviour of Earth goddesses. The ancient Greek myth of Demeter and Persephone, for example, was used to explain the existence of the seasons. Upon hearing that her daughter had been abducted by Hades of the Underworld, Demeter went into mourning, causing the crops she usually protected to fail. Persephone's consumption of some pomegranate seeds kept her in the darkness for part of the year only. Her return to the upper world cheered her mother and heralded the arrival of spring and its fruits. Similarly, in Hindu texts, the goddess Shri-Lakshmi was described as leaving the Earth after suffering a slight, thereby wreaking devastation in the fields.
These stories had agency because feminine power was intrinsic to man's conception of our planet. In Hinduism, Shiva's wife, Sati, was believed to become part of the physical universe after she died. Her body fell in pieces across the landscapes below, inspiring the foundation of the Kamakhya Temple in Assam, on the very spot her vulva was said to have settled. Still today, a festival is held here in monsoon season. Worshippers gaze in wonder as the natural spring turns red with the seepage of iron oxide. It is as if the goddess were menstruating.
In an 1891 painting by John William Waterhouse, Circe offers a cup to Ulysses (Credit: Gallery Oldham)
As important as these modes of worship are, one can't help but feel that men have endowed female deities with powers beyond their human counterparts to illustrate why female rule on Earth would be disastrous. While the Egyptian Sekhmet was upheld for her life-giving potential, like Shri-Lakshmi and Demeter, she could also deliver destruction. It was said that she was sent to plunder the Earth after mortals rebelled against her father, the sun god, Ra. Sekhmet did as she was told but got carried away. Ra was so ashamed by her bloodlust that he recalled her. Sekhmet would not give up. The only way Ra could stop her in her tracks was by disguising alcohol as blood so that she would become too inebriated to continue.
Still today, women in power are often as much feared as they are revered or, at least, are presented as threatening in their success and their ability to smash glass ceilings. If the examples of the past reveal anything, it is that female figures of authority are always at the ready to rise up and defy expectation. They are brilliant for being everything people assume they are not.
Daisy Dunn's new book, Not Far From Brideshead: Oxford between the Wars, is out now.
Feminine Power – the Divine to the Demonic is at the British Museum, London, until 25 September.
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France24 - Monde
Coup de com’ ou geste solidaire ? Un professeur politicien porte un bébé en plein cours au Sénégal
Publié le : 19/05/2022 - 18:18
Alexandre Capron
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Babacar Diop, professeur à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar et maire de Thiès, la deuxième plus grande ville du Sénégal, fait le buzz depuis qu’une vidéo l'a montré portant le bébé d’une de ses étudiantes en plein cours le 16 mai. Si certains dénoncent un coup de communication maîtrisé, beaucoup de commentaires sur les réseaux sociaux ont loué le geste du professeur politicien.
Babacar Diop est professeur de philosophie à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il est une star montante de la politique au Sénégal depuis qu’il a été élu maire de la ville de Thiès en janvier dernier.
Mais lundi 16 mai, c’est avec sa première casquette, celle de professeur, qu’il a ému les utilisateurs des réseaux sociaux : en plein cours dans un amphithéâtre, il a porté dans ses bras le bébé d’une de ses étudiantes. La vidéo de son geste, diffusée le 18 mai sur Facebook, a été vue 21 000 fois.
La scène a aussi été prise en photo par plusieurs étudiants amusés et postée sur les réseaux sociaux, beaucoup louant un geste altruiste et "plein de bonté" du professeur.
Photo partagée dans le groupe "T'es de Dakar si..." pour féliciter le professeur Diop. © Facebook / T'es de Dakar si...
Si la grande majorité des utilisateurs ont félicité le professeur / maire pour son acte, d’autres lui ont également reproché d’avoir relayé une vidéo "populiste" et de vouloir faire un coup de communication politique. Certains ont également reproché au politicien d’encourager les étudiantes à venir en cours avec leur bébé.
"L’école est le seul moyen dont disposent ces jeunes femmes pour sortir de leur condition et prétendre à grimper l’échelle sociale"
Contacté par la rédaction des Observateurs de France 24, le professeur / maire affirme être intervenu après avoir stoppé "deux ou trois fois son cours" alors que le bébé pleurait. Alors que son cours auprès des étudiants de première année portait sur la pensée cartésienne, il était en train d’expliquer que "Descartes affirme que ses principes préparent à la paix civile, et à la douceur, à la concorde…" et il a ainsi voulu avoir un geste en accord avec le contenu de son cours.
De son côté, il ne revendique pas un geste politique, et affirme avoir "suivi [son] instinct humain en tant que philosophe. Rien n’est organisé pour que ces femmes puissent laisser leur bébé à une garderie à l’université, et elles n’ont souvent pas les moyens pour faire garder l’enfant, ou personne à la maison pour le faire." Selon lui, cela "montre bien les inégalités sociales visibles dans la société sénégalaise. Or, l’école est le seul moyen dont disposent ces personnes pour sortir de leur condition et prétendre à grimper l’échelle sociale."
Ce n’est pas la première fois qu’une telle scène se produit au Sénégal : en juin 2021, les photos d’un professeur de géomatique de l’université de Kaolack, portant le bébé d’une de ses étudiantes, étaient également devenues virales, tout comme celles d’un professeur ivoirien de l’université de Bouaké en 2016.
Vous aussi, vous êtes témoin d'une situation qui vous a ému(e), ou vous avez filmé une scène positive dont vous voulez nous parler ? N'hésitez pas à nous contacter sur notre e-mail : observateurs@france24.com !
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Roumanie : sauvés de l’euthanasie, des chiens cherchent une nouvelle vie en France
Publié le : 19/05/2022 - 12:39Modifié le : 19/05/2022 - 12:51
Mandi HESHMATI
En Roumanie, depuis 2013, la loi autorise l’euthanasie de tout chien errant déposé en fourrière et non réclamé après 14 jours. Cette décision a été prise après la mort d’un enfant, mordu par un canidé. La capitale Bucarest est désormais complètement vidée de ses chiens errants. Beaucoup de Roumains voient ces animaux comme des nuisibles : il y a donc très peu d’adoptions dans le pays. Alors depuis 2014, l’association Remember me recueille des chiens roumains dans son refuge, et les fait adopter à l’étranger, principalement en France.
Opex 360
L’US Army choisit le groupe français Thales pour le renouvellement de ses radios tactiques
par Laurent Lagneau · 16 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn janvier 2021, le groupe français d’électronique de défense Thales avait annoncé que l’US Army venait de lui notifier une troisième commande de 1200 systèmes radio IMBITR [Multiband Inter/Intra Team Radio] AN/PRC-148D, dans le cadre de son programme Army Leader Radio, portant ainsi à 6000 le nombre total d’unités devant être utilisées dans son réseau tactique intégré.
« Le système IMBITR est la première radio portative bicanal offrant aux combattants des moyens de transmissions tactiques critiques en bande étroite, ainsi qu’un second canal à large bande qui génère une forme d’onde WREN-TSM extrêmement performante et fiable. L’ensemble de ces capacités permet la mise en réseau de communications voix, données et vidéo simultanées et sécurisées, améliorant l’appréciation de la situation et la prise de décision en temps réel », avait alors expliqué l’industriel, en se félicitant du « franc succès » de son produit, notamment auprès des brigades Stryker de l’US Army.
Puis, en octobre de la même année, l’US Army commanda à Thales des radios bi-voies AN/PRC-148D Leader Radio et monovoie AN/PRC-170 Javelin Radio.
Six mois plus tard, l’industriel a de nouveau décroché une commande outre-Atlantique. En effet, ce 16 mai, via un communiqué, Thales a fait savoir qu’il est l’un des deux industriels [avec L3Harris Technologies, ndlr] à avoir été choisi pour fournir une « solution de radio logicielle sécurisée destinée à moderniser le parc actuel de l’US Army », dans le cadre d’un contrat de type IDIQ [livraisons et quantités indéterminées] plafonné à 6 milliards de dollars et prévoyant une « période de base de cinq ans, suivie d’une seconde période de cinq ans, facultative ».
Ce contrat « constitue un volet essentiel des efforts de modernisation du réseau tactique intégré de l’armée américaine », laquelle entend remplacer son système SINCGARS [Single Channel Ground and Airborne Radio System], et « prolonge le partenariat fructueux » avec cette dernière « en matière de systèmes de communication prêts au combat », fait valoir Thales.
L’électronicien français aura donc à fournir à l’US Army une évolution de la radio tactique AN/PRC-148 IMBITR.
« Cette radio tactique logicielle flexible et sécurisée permettra à l’armée américaine de remplacer peu à peu son parc de radios R/T1523. Elle restera compatible avec la forme d’ondes existante SINCGARS, mais de nouvelles formes d’ondes pourront s’ajouter, ainsi que des capacités renforcées pour faire face aux besoins en évolution », explique Thales.
« La radio de Thales s’aligne parfaitement avec la volonté de l’US Army d’intégrer les produits matures et éprouvés au sein de son architecture de connectivité au service des unités tactiques. Conçue pour une intégration aisée dans les systèmes du combattant, [elle] s’adapte parfaitement au réseau tactique intégré de l’armée américaine », a commenté Mike Sheehan, le Pdg de Thales Defense and Security Inc, la filiale américaine du groupe français.
L’US Army choisit le groupe français Thales pour le renouvellement de ses radios tactiques
par Laurent Lagneau · 16 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn janvier 2021, le groupe français d’électronique de défense Thales avait annoncé que l’US Army venait de lui notifier une troisième commande de 1200 systèmes radio IMBITR [Multiband Inter/Intra Team Radio] AN/PRC-148D, dans le cadre de son programme Army Leader Radio, portant ainsi à 6000 le nombre total d’unités devant être utilisées dans son réseau tactique intégré.
« Le système IMBITR est la première radio portative bicanal offrant aux combattants des moyens de transmissions tactiques critiques en bande étroite, ainsi qu’un second canal à large bande qui génère une forme d’onde WREN-TSM extrêmement performante et fiable. L’ensemble de ces capacités permet la mise en réseau de communications voix, données et vidéo simultanées et sécurisées, améliorant l’appréciation de la situation et la prise de décision en temps réel », avait alors expliqué l’industriel, en se félicitant du « franc succès » de son produit, notamment auprès des brigades Stryker de l’US Army.
Puis, en octobre de la même année, l’US Army commanda à Thales des radios bi-voies AN/PRC-148D Leader Radio et monovoie AN/PRC-170 Javelin Radio.
Six mois plus tard, l’industriel a de nouveau décroché une commande outre-Atlantique. En effet, ce 16 mai, via un communiqué, Thales a fait savoir qu’il est l’un des deux industriels [avec L3Harris Technologies, ndlr] à avoir été choisi pour fournir une « solution de radio logicielle sécurisée destinée à moderniser le parc actuel de l’US Army », dans le cadre d’un contrat de type IDIQ [livraisons et quantités indéterminées] plafonné à 6 milliards de dollars et prévoyant une « période de base de cinq ans, suivie d’une seconde période de cinq ans, facultative ».
Ce contrat « constitue un volet essentiel des efforts de modernisation du réseau tactique intégré de l’armée américaine », laquelle entend remplacer son système SINCGARS [Single Channel Ground and Airborne Radio System], et « prolonge le partenariat fructueux » avec cette dernière « en matière de systèmes de communication prêts au combat », fait valoir Thales.
L’électronicien français aura donc à fournir à l’US Army une évolution de la radio tactique AN/PRC-148 IMBITR.
« Cette radio tactique logicielle flexible et sécurisée permettra à l’armée américaine de remplacer peu à peu son parc de radios R/T1523. Elle restera compatible avec la forme d’ondes existante SINCGARS, mais de nouvelles formes d’ondes pourront s’ajouter, ainsi que des capacités renforcées pour faire face aux besoins en évolution », explique Thales.
« La radio de Thales s’aligne parfaitement avec la volonté de l’US Army d’intégrer les produits matures et éprouvés au sein de son architecture de connectivité au service des unités tactiques. Conçue pour une intégration aisée dans les systèmes du combattant, [elle] s’adapte parfaitement au réseau tactique intégré de l’armée américaine », a commenté Mike Sheehan, le Pdg de Thales Defense and Security Inc, la filiale américaine du groupe français.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn janvier 2021, le groupe français d’électronique de défense Thales avait annoncé que l’US Army venait de lui notifier une troisième commande de 1200 systèmes radio IMBITR [Multiband Inter/Intra Team Radio] AN/PRC-148D, dans le cadre de son programme Army Leader Radio, portant ainsi à 6000 le nombre total d’unités devant être utilisées dans son réseau tactique intégré.
« Le système IMBITR est la première radio portative bicanal offrant aux combattants des moyens de transmissions tactiques critiques en bande étroite, ainsi qu’un second canal à large bande qui génère une forme d’onde WREN-TSM extrêmement performante et fiable. L’ensemble de ces capacités permet la mise en réseau de communications voix, données et vidéo simultanées et sécurisées, améliorant l’appréciation de la situation et la prise de décision en temps réel », avait alors expliqué l’industriel, en se félicitant du « franc succès » de son produit, notamment auprès des brigades Stryker de l’US Army.
Puis, en octobre de la même année, l’US Army commanda à Thales des radios bi-voies AN/PRC-148D Leader Radio et monovoie AN/PRC-170 Javelin Radio.
Six mois plus tard, l’industriel a de nouveau décroché une commande outre-Atlantique. En effet, ce 16 mai, via un communiqué, Thales a fait savoir qu’il est l’un des deux industriels [avec L3Harris Technologies, ndlr] à avoir été choisi pour fournir une « solution de radio logicielle sécurisée destinée à moderniser le parc actuel de l’US Army », dans le cadre d’un contrat de type IDIQ [livraisons et quantités indéterminées] plafonné à 6 milliards de dollars et prévoyant une « période de base de cinq ans, suivie d’une seconde période de cinq ans, facultative ».
Ce contrat « constitue un volet essentiel des efforts de modernisation du réseau tactique intégré de l’armée américaine », laquelle entend remplacer son système SINCGARS [Single Channel Ground and Airborne Radio System], et « prolonge le partenariat fructueux » avec cette dernière « en matière de systèmes de communication prêts au combat », fait valoir Thales.
L’électronicien français aura donc à fournir à l’US Army une évolution de la radio tactique AN/PRC-148 IMBITR.
« Cette radio tactique logicielle flexible et sécurisée permettra à l’armée américaine de remplacer peu à peu son parc de radios R/T1523. Elle restera compatible avec la forme d’ondes existante SINCGARS, mais de nouvelles formes d’ondes pourront s’ajouter, ainsi que des capacités renforcées pour faire face aux besoins en évolution », explique Thales.
« La radio de Thales s’aligne parfaitement avec la volonté de l’US Army d’intégrer les produits matures et éprouvés au sein de son architecture de connectivité au service des unités tactiques. Conçue pour une intégration aisée dans les systèmes du combattant, [elle] s’adapte parfaitement au réseau tactique intégré de l’armée américaine », a commenté Mike Sheehan, le Pdg de Thales Defense and Security Inc, la filiale américaine du groupe français.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn janvier 2021, le groupe français d’électronique de défense Thales avait annoncé que l’US Army venait de lui notifier une troisième commande de 1200 systèmes radio IMBITR [Multiband Inter/Intra Team Radio] AN/PRC-148D, dans le cadre de son programme Army Leader Radio, portant ainsi à 6000 le nombre total d’unités devant être utilisées dans son réseau tactique intégré.
avait annoncé« Le système IMBITR est la première radio portative bicanal offrant aux combattants des moyens de transmissions tactiques critiques en bande étroite, ainsi qu’un second canal à large bande qui génère une forme d’onde WREN-TSM extrêmement performante et fiable. L’ensemble de ces capacités permet la mise en réseau de communications voix, données et vidéo simultanées et sécurisées, améliorant l’appréciation de la situation et la prise de décision en temps réel », avait alors expliqué l’industriel, en se félicitant du « franc succès » de son produit, notamment auprès des brigades Stryker de l’US Army.
Puis, en octobre de la même année, l’US Army commanda à Thales des radios bi-voies AN/PRC-148D Leader Radio et monovoie AN/PRC-170 Javelin Radio.
Six mois plus tard, l’industriel a de nouveau décroché une commande outre-Atlantique. En effet, ce 16 mai, via un communiqué, Thales a fait savoir qu’il est l’un des deux industriels [avec L3Harris Technologies, ndlr] à avoir été choisi pour fournir une « solution de radio logicielle sécurisée destinée à moderniser le parc actuel de l’US Army », dans le cadre d’un contrat de type IDIQ [livraisons et quantités indéterminées] plafonné à 6 milliards de dollars et prévoyant une « période de base de cinq ans, suivie d’une seconde période de cinq ans, facultative ».
Ce contrat « constitue un volet essentiel des efforts de modernisation du réseau tactique intégré de l’armée américaine », laquelle entend remplacer son système SINCGARS [Single Channel Ground and Airborne Radio System], et « prolonge le partenariat fructueux » avec cette dernière « en matière de systèmes de communication prêts au combat », fait valoir Thales.
L’électronicien français aura donc à fournir à l’US Army une évolution de la radio tactique AN/PRC-148 IMBITR.
« Cette radio tactique logicielle flexible et sécurisée permettra à l’armée américaine de remplacer peu à peu son parc de radios R/T1523. Elle restera compatible avec la forme d’ondes existante SINCGARS, mais de nouvelles formes d’ondes pourront s’ajouter, ainsi que des capacités renforcées pour faire face aux besoins en évolution », explique Thales.
« La radio de Thales s’aligne parfaitement avec la volonté de l’US Army d’intégrer les produits matures et éprouvés au sein de son architecture de connectivité au service des unités tactiques. Conçue pour une intégration aisée dans les systèmes du combattant, [elle] s’adapte parfaitement au réseau tactique intégré de l’armée américaine », a commenté Mike Sheehan, le Pdg de Thales Defense and Security Inc, la filiale américaine du groupe français.
BBC
SANS TITRE
In Chile's Atacama Desert, the driest place on Earth, mummies have been found that pre-date the Egyptians' by 2,000 years. So while the Egyptians may be the most famous culture to mummify their dead, it turns out they weren't the first to do so.
"The Chinchorro are the very first people that inhabited the north of Chile and the south of Peru," said Bernardo Arriaza, a physical anthropologist with the University of Tarapacá. "They are the pioneers of the Atacama Desert." And, he added, they are also the first known culture in the world to mummify their dead, starting around 5,000 BCE.
The remains of hundreds of these marine hunter-gatherers – who lived on the Pacific Coast of the Atacama from approximately 5450 BCE to 890 BCE – have been found in the Arica and Parinacota regions. In 2021, these cemeteries were inscribed on the Unesco World Heritage List for the immense archaeological value they provide. Not only do they reveal the detailed mortuary and funerary practices of the ancient culture, but they offer insight into the community's social and spiritual structures. For instance, mummification was not reserved for the upper class of society (like it was for the Egyptians) but was a ritual for all.
As Arriaza explained: "The Chinchorro [culture] is relevant in many aspects: They are the first funerary practitioners, the earliest in this region. And the bodies that we know today as Chinchorro, they are true pre-Hispanic works of art. They are the artistic expressions of the feelings, of the emotions of the ancient populations."
But even though Unesco's recognition only came recently, residents of Arica have known about the unique archaeological remains for much longer. That's because the bodies are buried very close to the surface. Indeed, the remains are literally part of the town's foundation. For example, Johnny Vásquez, who has lived in Arica for 60 years, remembered that when workers first dug sewer pipes for his neighbourhood, they found "layers and layers of mummies". And in 2004, when workers started to excavate for a hotel, they ran into bones less than 1m underground and instead turned the site into a museum.
Hundreds of mummies have been uncovered so far, including those of infants and children. As Vivien Standen, a bioarchaeologist at the University of Tarapacá, explained, the soil here contains a lot of naturally occurring arsenic, which likely contributed to a high death rate for the population, as well as a large number of miscarriages. Scientists have also determined that the Chinchurro painted their bodies with manganese for, they think, traditional purposes – but as manganese is toxic, they were also inadvertently damaging their health.
Living on an ancient necropolis might seem unsettling, but Arica resident Marina Esquieros said no: "I'm not scared at all. Yes, I have a normal life here at home. I hardly think much that there are dead [bodies]."
Instead, locals see the deceased around them as their ancestors and themselves as their caretakers. "I feel that we are the continuation of the Chinchorros," said Alfredo Guerrero, another Arica resident. "In the last 10 years, I have felt, and I have told my family [this], that I am not going to leave this place. I will always remain, so I will always be visiting them."
Jorge Ardiles, a local diving fisherman, agreed. "They were fishermen just like us, and they were in this place. And after thousands of years, we came to settle here. Then we, as a community of fishermen… we have taken that, let's say, authority, that we consider ourselves as their heirs, and that is why we want to [preserve] the remains they have left, as a great legacy for the current community," he said. "We are the contemporary Chinchorros at this very moment."
This video is part of BBC Reel's The Truth of the Matter playlist.
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France24 - Monde
Bérénice Béjo : un tournage qui "tourne mal"
Publié le : 18/05/2022 - 19:56Modifié le : 19/05/2022 - 12:11
Nina MASSON
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À l'affiche du film d'ouverture du Festival de Cannes, Bérénice Béjo se confie sur le tournage de "Coupez !" de Michel Hazanavicius, lors duquel elle a été "défigurée".L'actrice partage aussi ses répliques cultes à France 24, de "Coupez !" à "OSS 117" de Michel Hazanavicius, dans lequel elle a joué il y a 16 ans !
Opex 360
La Royal Navy envisage à nouveau de recourir à des pétroliers civils pour ravitailler ses navires en mer
par Laurent Lagneau · 16 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÀ la fin des années 1960, le gouvernement britannique, alors dirigé par le travailliste Harold Wilson, prit la décision d’abandonner la plupart des bases militaires situées à « l’est de Suez » [une expression de l’écrivain Rudyard Kipling désignant la politique diplomatique et militaire du Royaume-Uni au-delà du continent européen, ndlr] pour se concentrer sur l’Europe en général et l’Otan en particulier. Résultat : la Royal Navy adapta sa chaîne de soutien logistique à cette nouvelle donne.
Seulement, quand l’Argentine lança l’invasion des îles Malouines/Falklands, situées à plus de 14’000 km de la Grande Bretagne, l’état-major britannique s’attacha à constituer une flotte logisitique de complément afin d’être en mesure d’envoyer ses troupes à la reconquête des territoires perdus. Aussi réquisitionna-t-il une quinzaine de pétroliers civils pour ravitailler en mer les navires de la Royal Navy.
Visiblement, cet épisode n’a guère été oublié… puisque la marine britannique envisage à nouveau de recourir à des pétroliers privés pour épauler la Royal Fleet Auxiliary [RFA, flotte royale auxiliaire], dont le personnel a un statut particulier dans la mesure où il se compose en grande partie de civils [lesquels portent les galons de la marine marchande… sur un uniforme militaire].
« Faire appel à des pétroliers civils pour soutenir la flotte pourrait s’avérer crucial si leurs homologues militaires ne sont pas en mesure de faire escale pour s’approvisionner », explique en effet la Royal Navy.
Sauf que les procédures qui avaient été élaborées il y a maintenant quarante ans ont besoin d’être remises au goût du jour… D’où l’essai que vient d’effectuer la Royal Fleet Auxiliary, en association avec l’US Military Sealift Command [MSC], dans la baie de Lyme [sud-ouest de l’Angleterre] avec le navire auxiliaire RFA Tidesurge et le pétrolier civil MT Maersk Peary.
Selon la Royal Navy, et même si aucun transfert de carburant n’a été effectué, cet essai s’est révélé concluant dans la mesure où il a permis de démontrer que le pétrolier civil a pu se « connecter » au navire ravitailleur militaire. Et d’assurer qu’une telle manoeuvre peut aussi concerner les autres flottes des pays membres de l’Otan étant donné que l’équipement nécessaire est « largement standardisé au seun de l’Alliance ».
« Le ravitaillement en mer d’un navire auxiliaire par un pétrolier commercial peut garandir que nos flottes resteront approvisionnées et soutenues dans un environnement contesté », en particulier quand il n’est pas possible de faire escale dans un port pour se ravitailler, a souligné le capitaine de vaisseau Douglas Jaarsma, un officier américain actuellement affecté à la RFA dans le cadre d’un échange avec le MSC.
Mais recourir à des pétroliers civiles permettrait également de suppléer les pétroliers-ravitailleurs militaires, qui, ces dernières années, n’ont pas toujours bénéficié de l’attention qu’ils auraient méritée.
La Royal Navy envisage à nouveau de recourir à des pétroliers civils pour ravitailler ses navires en mer
par Laurent Lagneau · 16 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerÀ la fin des années 1960, le gouvernement britannique, alors dirigé par le travailliste Harold Wilson, prit la décision d’abandonner la plupart des bases militaires situées à « l’est de Suez » [une expression de l’écrivain Rudyard Kipling désignant la politique diplomatique et militaire du Royaume-Uni au-delà du continent européen, ndlr] pour se concentrer sur l’Europe en général et l’Otan en particulier. Résultat : la Royal Navy adapta sa chaîne de soutien logistique à cette nouvelle donne.
Seulement, quand l’Argentine lança l’invasion des îles Malouines/Falklands, situées à plus de 14’000 km de la Grande Bretagne, l’état-major britannique s’attacha à constituer une flotte logisitique de complément afin d’être en mesure d’envoyer ses troupes à la reconquête des territoires perdus. Aussi réquisitionna-t-il une quinzaine de pétroliers civils pour ravitailler en mer les navires de la Royal Navy.
Visiblement, cet épisode n’a guère été oublié… puisque la marine britannique envisage à nouveau de recourir à des pétroliers privés pour épauler la Royal Fleet Auxiliary [RFA, flotte royale auxiliaire], dont le personnel a un statut particulier dans la mesure où il se compose en grande partie de civils [lesquels portent les galons de la marine marchande… sur un uniforme militaire].
« Faire appel à des pétroliers civils pour soutenir la flotte pourrait s’avérer crucial si leurs homologues militaires ne sont pas en mesure de faire escale pour s’approvisionner », explique en effet la Royal Navy.
Sauf que les procédures qui avaient été élaborées il y a maintenant quarante ans ont besoin d’être remises au goût du jour… D’où l’essai que vient d’effectuer la Royal Fleet Auxiliary, en association avec l’US Military Sealift Command [MSC], dans la baie de Lyme [sud-ouest de l’Angleterre] avec le navire auxiliaire RFA Tidesurge et le pétrolier civil MT Maersk Peary.
Selon la Royal Navy, et même si aucun transfert de carburant n’a été effectué, cet essai s’est révélé concluant dans la mesure où il a permis de démontrer que le pétrolier civil a pu se « connecter » au navire ravitailleur militaire. Et d’assurer qu’une telle manoeuvre peut aussi concerner les autres flottes des pays membres de l’Otan étant donné que l’équipement nécessaire est « largement standardisé au seun de l’Alliance ».
« Le ravitaillement en mer d’un navire auxiliaire par un pétrolier commercial peut garandir que nos flottes resteront approvisionnées et soutenues dans un environnement contesté », en particulier quand il n’est pas possible de faire escale dans un port pour se ravitailler, a souligné le capitaine de vaisseau Douglas Jaarsma, un officier américain actuellement affecté à la RFA dans le cadre d’un échange avec le MSC.
Mais recourir à des pétroliers civiles permettrait également de suppléer les pétroliers-ravitailleurs militaires, qui, ces dernières années, n’ont pas toujours bénéficié de l’attention qu’ils auraient méritée.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÀ la fin des années 1960, le gouvernement britannique, alors dirigé par le travailliste Harold Wilson, prit la décision d’abandonner la plupart des bases militaires situées à « l’est de Suez » [une expression de l’écrivain Rudyard Kipling désignant la politique diplomatique et militaire du Royaume-Uni au-delà du continent européen, ndlr] pour se concentrer sur l’Europe en général et l’Otan en particulier. Résultat : la Royal Navy adapta sa chaîne de soutien logistique à cette nouvelle donne.
Seulement, quand l’Argentine lança l’invasion des îles Malouines/Falklands, situées à plus de 14’000 km de la Grande Bretagne, l’état-major britannique s’attacha à constituer une flotte logisitique de complément afin d’être en mesure d’envoyer ses troupes à la reconquête des territoires perdus. Aussi réquisitionna-t-il une quinzaine de pétroliers civils pour ravitailler en mer les navires de la Royal Navy.
Visiblement, cet épisode n’a guère été oublié… puisque la marine britannique envisage à nouveau de recourir à des pétroliers privés pour épauler la Royal Fleet Auxiliary [RFA, flotte royale auxiliaire], dont le personnel a un statut particulier dans la mesure où il se compose en grande partie de civils [lesquels portent les galons de la marine marchande… sur un uniforme militaire].
« Faire appel à des pétroliers civils pour soutenir la flotte pourrait s’avérer crucial si leurs homologues militaires ne sont pas en mesure de faire escale pour s’approvisionner », explique en effet la Royal Navy.
Sauf que les procédures qui avaient été élaborées il y a maintenant quarante ans ont besoin d’être remises au goût du jour… D’où l’essai que vient d’effectuer la Royal Fleet Auxiliary, en association avec l’US Military Sealift Command [MSC], dans la baie de Lyme [sud-ouest de l’Angleterre] avec le navire auxiliaire RFA Tidesurge et le pétrolier civil MT Maersk Peary.
Selon la Royal Navy, et même si aucun transfert de carburant n’a été effectué, cet essai s’est révélé concluant dans la mesure où il a permis de démontrer que le pétrolier civil a pu se « connecter » au navire ravitailleur militaire. Et d’assurer qu’une telle manoeuvre peut aussi concerner les autres flottes des pays membres de l’Otan étant donné que l’équipement nécessaire est « largement standardisé au seun de l’Alliance ».
« Le ravitaillement en mer d’un navire auxiliaire par un pétrolier commercial peut garandir que nos flottes resteront approvisionnées et soutenues dans un environnement contesté », en particulier quand il n’est pas possible de faire escale dans un port pour se ravitailler, a souligné le capitaine de vaisseau Douglas Jaarsma, un officier américain actuellement affecté à la RFA dans le cadre d’un échange avec le MSC.
Mais recourir à des pétroliers civiles permettrait également de suppléer les pétroliers-ravitailleurs militaires, qui, ces dernières années, n’ont pas toujours bénéficié de l’attention qu’ils auraient méritée.
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Seulement, quand l’Argentine lança l’invasion des îles Malouines/Falklands, situées à plus de 14’000 km de la Grande Bretagne, l’état-major britannique s’attacha à constituer une flotte logisitique de complément afin d’être en mesure d’envoyer ses troupes à la reconquête des territoires perdus. Aussi réquisitionna-t-il une quinzaine de pétroliers civils pour ravitailler en mer les navires de la Royal Navy.
Visiblement, cet épisode n’a guère été oublié… puisque la marine britannique envisage à nouveau de recourir à des pétroliers privés pour épauler la Royal Fleet Auxiliary [RFA, flotte royale auxiliaire], dont le personnel a un statut particulier dans la mesure où il se compose en grande partie de civils [lesquels portent les galons de la marine marchande… sur un uniforme militaire].
« Faire appel à des pétroliers civils pour soutenir la flotte pourrait s’avérer crucial si leurs homologues militaires ne sont pas en mesure de faire escale pour s’approvisionner », explique en effet la Royal Navy.
expliqueSauf que les procédures qui avaient été élaborées il y a maintenant quarante ans ont besoin d’être remises au goût du jour… D’où l’essai que vient d’effectuer la Royal Fleet Auxiliary, en association avec l’US Military Sealift Command [MSC], dans la baie de Lyme [sud-ouest de l’Angleterre] avec le navire auxiliaire RFA Tidesurge et le pétrolier civil MT Maersk Peary.
Selon la Royal Navy, et même si aucun transfert de carburant n’a été effectué, cet essai s’est révélé concluant dans la mesure où il a permis de démontrer que le pétrolier civil a pu se « connecter » au navire ravitailleur militaire. Et d’assurer qu’une telle manoeuvre peut aussi concerner les autres flottes des pays membres de l’Otan étant donné que l’équipement nécessaire est « largement standardisé au seun de l’Alliance ».
« Le ravitaillement en mer d’un navire auxiliaire par un pétrolier commercial peut garandir que nos flottes resteront approvisionnées et soutenues dans un environnement contesté », en particulier quand il n’est pas possible de faire escale dans un port pour se ravitailler, a souligné le capitaine de vaisseau Douglas Jaarsma, un officier américain actuellement affecté à la RFA dans le cadre d’un échange avec le MSC.
Mais recourir à des pétroliers civiles permettrait également de suppléer les pétroliers-ravitailleurs militaires, qui, ces dernières années, n’ont pas toujours bénéficié de l’attention qu’ils auraient méritée.
France24 - Monde
Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:31
La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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The pandemic has made us a little angrier, a little more cynical overall, and people just aren’t putting up with things they consider annoying as much anymore – Adrian Gostick
It is a truth universally acknowledged that there’s nothing better than a pizza party, except maybe an ice cream social. Field trips are super fun, too. And you can’t beat a good extra-curricular activity.
They’re the best, that is, if you’re in the third grade. If you’re an adult being forced to attend a team-building exercise, go to a post-work happy hour or celebrate in a conference room with your colleagues lest you be seen as ‘not a team player’, they’re mostly the worst.
For more than two years, a complete shake-up of office culture has effectively banished the forced fun of the pre-pandemic era. Many people have attended some kind of virtual team-building activity or Zoom happy hour, of course. But workers have by and large been spared the mandatory monthly birthday celebrations, afterhours drinks and outings to obstacle courses.
And now, even as some companies call employees back to the office, ‘fun’ at work isn’t what it used to be. In a hybrid environment, it’s tough to get everyone together. Plus, a pandemic-driven priority realignment means many people want to be home with their families as quickly as possible after work – morale-boosting laser tag be damned.
But while the compulsory office party may have had its last gasp, a new kind of work fun is more important than ever. Events that people actually want to attend are a helpful way to facilitate team bonding, and to give those who’d prefer to remain mostly remote a good reason to re-join their colleagues. Smart companies are working to identify the types of ‘fun’ workers actually like: the things they’ll show up for because they want to, not because their arm’s twisted.
No patience for parties
For decades, companies have – for better or worse – been working to make their offices fun places to be, says Paul Lopushinsky, founder of Vancouver, British Columbia-based consultancy Playficient.
“Over the last 20, 25 years, we’ve seen the rise of these perks no one was considering before,” says Lopushinsky. Think bean bag chairs, colourful lounges, arcade games and ping-pong tables as well as common areas with beer and cold brew taps. “We call it ‘the Kindergarten office’, where it looks more like a kindergarten classroom than a workplace. It started with the major tech companies, and that’s the culture people started to copy.”
Workers who've long bristled at compulsory work events, like birthday celebrations, are breathing a sigh of relief in a changed work world (Credit: Getty Images)
But there’s always been something a bit insidious about those perks, adds Lopushinsky. “That culture isn’t really about fun; it’s about getting people to stay longer. That’s when you get the ping-pong table, the beer on tap. Now you’re expected to stay after work for happy hour. It was never mandatory, but if people didn’t, it was used against them, like, ‘you’re not a team player’.”
Even in offices without things like giant ball pits, a culture of forced fun has long persisted. And while some extroverts and expert networkers may genuinely enjoy it, many others have long chafed against it. “Nobody wants to be told, ‘it’s Hawaiian shirt day!’, and then you’re a pariah if you don’t participate,” says Adrian Gostick, an executive-leadership coach and co-author of a number of books on employee engagement.
Participation out of obligation creates a “corporate cult”, according to Lopushinsky, “where it’s almost indoctrination. You end up with fake smiles. ‘Oh yeah, of course, it’s great here, I just love these activities.’ It’s a culture of harmony with a lot of disharmony just below the surface.”
By stripping away the trappings around work – the desk-mates, conference room meetings and working lunches – the pandemic helped many realise that working effectively doesn’t necessarily require bells and whistles. It also brought the question of work-life balance to the fore, prompting workers to demand new levels of flexibility from their employers.
And just as it changed everything else, the pandemic has forced a shift in office fun, too. In short, says Gostick, it’s made people a lot less likely to do things they don’t want to do.
“I think the pandemic has made us a little angrier, a little more cynical overall, and people just aren’t putting up with things they consider annoying as much anymore,” he says. Thus, many were disillusioned by virtual team-building activities organised by managers desperate to keep people engaged.
But that doesn’t mean that colleagues stopped connecting altogether, says Lopushinsky. They just started doing it in ways they actually found enjoyable. “On the flip side, the pandemic also led to the rise of more employee-led initiatives,” he says. Team-building events and ‘fun’ ceased to be top-down. “Employees would lead a Zoom yoga class, or a cooking class for their colleagues. It’s an interesting shift, away from ‘you have to do this,’ and toward, ‘what do you guys really want to do?’”
Gostick saw a similar trend emerge among his clients as the pandemic wore on. One, a major American corporation, started holding weekly “wine-and-whine” parties on Zoom. “It’s like four o’clock on a Friday. If you want to have a drink you could, or not, whatever. But you come and whine about the week,” says Gostick. “It’s an hour, and everybody complains and talks about their terrible clients and aggravating bosses.”
Rather than creating a toxic or negative environment, adds Gostick, the wine-and-whine events allow workers to blow off steam, let go of any frustrations from the week, prepare to enjoy the weekend and ultimately feel more refreshed on Monday morning. It’s an authentic kind of fun employees have continued to embrace as they return to the office.
“Companies know they need to be looking for ways to bring people together that feels more authentic,” he says. “It’s not about just planning a party. It’s about making it meaningful, and making people actually want to be there.”
Giving workers a good reason to go back
Today, after more than two years of remote work, a large number of people no longer want to return to a physical office. In the US, according to a February 2022 Pew Research study, close to 60% of those who’ve been working from home would prefer to continue doing so. In the UK, that statistic is even more stark.
Employees that are ordered back, says Gostick, are likely to simply quit. So, he says, companies need ways to “lure people back”.
And they are certainly trying. Companies are offering everything from food trucks and free T-shirts to, in the case of Google, a private performance by Lizzo. But while such celebrations might draw a crowd, that enthusiasm wanes when it’s time to go back to their desks.
“One of my clients built a big new office during the pandemic, and they finally opened it up a few months ago and had a big party,” says Gostick. “They had like 90% of people show up. Everybody had a great time, and they were so excited to see each other. But then Monday, maybe 10% of people came in. People are desperate to see each other, but they still prefer to work remotely.”
Mandatory socialisation can breed fake smiles – and even stoke discord among workers who feel they have no other option but participate (Credit: Getty Images)
The flashy parties may work at first, but companies need a longer-term fun strategy, says Gostick; ways to create fun that are meaningful enough for people to want to participate and compelling enough to keep them coming back. “It’s a shift from, ‘Everyone gather around, it’s Stan’s birthday and there are cupcakes’, to getting together in a meaningful way,” says Gostick.
That means continuing events – like a wine-and-whine Friday – that were popular and useful during the pandemic, and planning others that don’t require people to stay after working hours, or invest time and energy they might like to spend somewhere else. It also means understanding that there are some people who simply won’t come, and not holding it against them.
The other half of that equation, of course, is that it can’t be forced. “It’s got to be no guilt, no obligation,” says Gostick. “You have to give people the option to opt out.”
That’s a benefit to management, too, adds Lopushinsky. If the ultimate goal of office fun is to facilitate team bonding, it’ll work a lot better if nobody feels obliged to attend. “That kind of get-together has the most positive impact anyway. It’s team bonding that would happen naturally, as opposed to forcing it.”
Post-pandemic, people are craving a good time and each other’s company more than ever, says Gostick, “and yet the inane office ‘fun’ of yesteryear has wholly passed. We realise, maybe more than before, that every minute of our time is precious. If our bosses want it, they’ve got to use it wisely.”
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La base aérienne d’Orange-Caritat gagne une escadre avant de perdre provisoirement un escadron
par Laurent Lagneau · 16 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn juin prochain, les derniers Mirage 2000C RDI seront retirés du service… Ce qui entraînera la mise en sommeil des traditions de l’Escadron de chasse 2/5 « Île-de-France » étant donné que les sept Mirage 2000B qu’il utilise actuellement pour la formation et l’entraînement de ses pilotes quitteront la base aérienne [BA] 115 d’Orange-Caritat pour la BA 133 de Nancy-Ochey.
Cela étant, cet escadron devrait rapidement revenir dans l’ordre de bataille de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] une fois que sa transformation sur Rafale C sera effective. C’est à dire, au plus tard, en 2024. D’ici là, et si les plans sont maintenus, d’importants travaux d’infrastructure devront être effectués sur la BA 115.
Si celle-ci va perdre un escadron, elle vient de gagner une escadre. Via les réseaux sociaux, le Commandement des forces aériennes [CFA] a en effet annoncé que la 65e Escadre d’hélicoptères venait d’y être réactivée, après un sommeil de 67 ans…
En effet, créée le 1er juillet 1954 à Saïgon à partir de deux unités engagées à Dien Bien Phu et relevant des escadrilles de liaison aérienne 52 et 53, la 65e escadre mixte d’hélicoptères aura connu une existence brève puisqu’elle fut dissoute le 30 septembre 1955, une fois la guerre d’Indochine terminée. Ayant compté des militaires de l’armée de Terre dans ses rangs, elle était dotée d’hélicoptères légers [Hiller H-23] et moyens [Sikorzky S-55].
Dans le détail, cette 65e escadre chapeaute l’Escadron d’hélicoptères [EH] 1/65 Alpilles [ex-5/67], doté de Fennec, l’Escadron de transformation opérationnelle « hélicoptères légers » et de l’Escadron des services techniques et aéronautiques.
L »une des tâches de la 65e Escadre d’hélicoptères sera de préparer l’arrivée du H160 Guépard, dont 40 exemplaires [sur les 169 commandés] seront destinés à l’AAE.
« Les conflits modernes imposeront une grande capacité d’adaptation des systèmes d’armes et une réactivité accrue des équipages », a souligné, à ce sujet, le général Fabrice Feola, le commandant de la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], lors d’un séminaire organisé sur la BA 115 sur l’avenir de la composante « hélicoptère » au sein de l’AAE. « Deux capacités majeures seront développées et appuyées dans le parcours de formation: la connectivité et l’interopérabilité. Le H160 Guépard permettra aux équipages d’évoluer en opérations dans des environnements aériens complexes », a-t-il ajouté.
À noter que, dans le cadre de son plan « Altaïr », l’AAE a l’intention de transférer à Orange sa Brigade Brigade des Forces spéciales Air, qui y rejoindra ainsi le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].
La base aérienne d’Orange-Caritat gagne une escadre avant de perdre provisoirement un escadron
par Laurent Lagneau · 16 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn juin prochain, les derniers Mirage 2000C RDI seront retirés du service… Ce qui entraînera la mise en sommeil des traditions de l’Escadron de chasse 2/5 « Île-de-France » étant donné que les sept Mirage 2000B qu’il utilise actuellement pour la formation et l’entraînement de ses pilotes quitteront la base aérienne [BA] 115 d’Orange-Caritat pour la BA 133 de Nancy-Ochey.
Cela étant, cet escadron devrait rapidement revenir dans l’ordre de bataille de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] une fois que sa transformation sur Rafale C sera effective. C’est à dire, au plus tard, en 2024. D’ici là, et si les plans sont maintenus, d’importants travaux d’infrastructure devront être effectués sur la BA 115.
Si celle-ci va perdre un escadron, elle vient de gagner une escadre. Via les réseaux sociaux, le Commandement des forces aériennes [CFA] a en effet annoncé que la 65e Escadre d’hélicoptères venait d’y être réactivée, après un sommeil de 67 ans…
En effet, créée le 1er juillet 1954 à Saïgon à partir de deux unités engagées à Dien Bien Phu et relevant des escadrilles de liaison aérienne 52 et 53, la 65e escadre mixte d’hélicoptères aura connu une existence brève puisqu’elle fut dissoute le 30 septembre 1955, une fois la guerre d’Indochine terminée. Ayant compté des militaires de l’armée de Terre dans ses rangs, elle était dotée d’hélicoptères légers [Hiller H-23] et moyens [Sikorzky S-55].
Dans le détail, cette 65e escadre chapeaute l’Escadron d’hélicoptères [EH] 1/65 Alpilles [ex-5/67], doté de Fennec, l’Escadron de transformation opérationnelle « hélicoptères légers » et de l’Escadron des services techniques et aéronautiques.
L »une des tâches de la 65e Escadre d’hélicoptères sera de préparer l’arrivée du H160 Guépard, dont 40 exemplaires [sur les 169 commandés] seront destinés à l’AAE.
« Les conflits modernes imposeront une grande capacité d’adaptation des systèmes d’armes et une réactivité accrue des équipages », a souligné, à ce sujet, le général Fabrice Feola, le commandant de la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], lors d’un séminaire organisé sur la BA 115 sur l’avenir de la composante « hélicoptère » au sein de l’AAE. « Deux capacités majeures seront développées et appuyées dans le parcours de formation: la connectivité et l’interopérabilité. Le H160 Guépard permettra aux équipages d’évoluer en opérations dans des environnements aériens complexes », a-t-il ajouté.
À noter que, dans le cadre de son plan « Altaïr », l’AAE a l’intention de transférer à Orange sa Brigade Brigade des Forces spéciales Air, qui y rejoindra ainsi le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn juin prochain, les derniers Mirage 2000C RDI seront retirés du service… Ce qui entraînera la mise en sommeil des traditions de l’Escadron de chasse 2/5 « Île-de-France » étant donné que les sept Mirage 2000B qu’il utilise actuellement pour la formation et l’entraînement de ses pilotes quitteront la base aérienne [BA] 115 d’Orange-Caritat pour la BA 133 de Nancy-Ochey.
Cela étant, cet escadron devrait rapidement revenir dans l’ordre de bataille de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] une fois que sa transformation sur Rafale C sera effective. C’est à dire, au plus tard, en 2024. D’ici là, et si les plans sont maintenus, d’importants travaux d’infrastructure devront être effectués sur la BA 115.
Si celle-ci va perdre un escadron, elle vient de gagner une escadre. Via les réseaux sociaux, le Commandement des forces aériennes [CFA] a en effet annoncé que la 65e Escadre d’hélicoptères venait d’y être réactivée, après un sommeil de 67 ans…
En effet, créée le 1er juillet 1954 à Saïgon à partir de deux unités engagées à Dien Bien Phu et relevant des escadrilles de liaison aérienne 52 et 53, la 65e escadre mixte d’hélicoptères aura connu une existence brève puisqu’elle fut dissoute le 30 septembre 1955, une fois la guerre d’Indochine terminée. Ayant compté des militaires de l’armée de Terre dans ses rangs, elle était dotée d’hélicoptères légers [Hiller H-23] et moyens [Sikorzky S-55].
Dans le détail, cette 65e escadre chapeaute l’Escadron d’hélicoptères [EH] 1/65 Alpilles [ex-5/67], doté de Fennec, l’Escadron de transformation opérationnelle « hélicoptères légers » et de l’Escadron des services techniques et aéronautiques.
L »une des tâches de la 65e Escadre d’hélicoptères sera de préparer l’arrivée du H160 Guépard, dont 40 exemplaires [sur les 169 commandés] seront destinés à l’AAE.
« Les conflits modernes imposeront une grande capacité d’adaptation des systèmes d’armes et une réactivité accrue des équipages », a souligné, à ce sujet, le général Fabrice Feola, le commandant de la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], lors d’un séminaire organisé sur la BA 115 sur l’avenir de la composante « hélicoptère » au sein de l’AAE. « Deux capacités majeures seront développées et appuyées dans le parcours de formation: la connectivité et l’interopérabilité. Le H160 Guépard permettra aux équipages d’évoluer en opérations dans des environnements aériens complexes », a-t-il ajouté.
À noter que, dans le cadre de son plan « Altaïr », l’AAE a l’intention de transférer à Orange sa Brigade Brigade des Forces spéciales Air, qui y rejoindra ainsi le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].
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retirés du serviceCela étant, cet escadron devrait rapidement revenir dans l’ordre de bataille de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] une fois que sa transformation sur Rafale C sera effective. C’est à dire, au plus tard, en 2024. D’ici là, et si les plans sont maintenus, d’importants travaux d’infrastructure devront être effectués sur la BA 115.
Si celle-ci va perdre un escadron, elle vient de gagner une escadre. Via les réseaux sociaux, le Commandement des forces aériennes [CFA] a en effet annoncé que la 65e Escadre d’hélicoptères venait d’y être réactivée, après un sommeil de 67 ans…
En effet, créée le 1er juillet 1954 à Saïgon à partir de deux unités engagées à Dien Bien Phu et relevant des escadrilles de liaison aérienne 52 et 53, la 65e escadre mixte d’hélicoptères aura connu une existence brève puisqu’elle fut dissoute le 30 septembre 1955, une fois la guerre d’Indochine terminée. Ayant compté des militaires de l’armée de Terre dans ses rangs, elle était dotée d’hélicoptères légers [Hiller H-23] et moyens [Sikorzky S-55].
Dans le détail, cette 65e escadre chapeaute l’Escadron d’hélicoptères [EH] 1/65 Alpilles [ex-5/67], doté de Fennec, l’Escadron de transformation opérationnelle « hélicoptères légers » et de l’Escadron des services techniques et aéronautiques.
L »une des tâches de la 65e Escadre d’hélicoptères sera de préparer l’arrivée du H160 Guépard, dont 40 exemplaires [sur les 169 commandés] seront destinés à l’AAE.
« Les conflits modernes imposeront une grande capacité d’adaptation des systèmes d’armes et une réactivité accrue des équipages », a souligné, à ce sujet, le général Fabrice Feola, le commandant de la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], lors d’un séminaire organisé sur la BA 115 sur l’avenir de la composante « hélicoptère » au sein de l’AAE. « Deux capacités majeures seront développées et appuyées dans le parcours de formation: la connectivité et l’interopérabilité. Le H160 Guépard permettra aux équipages d’évoluer en opérations dans des environnements aériens complexes », a-t-il ajouté.
À noter que, dans le cadre de son plan « Altaïr », l’AAE a l’intention de transférer à Orange sa Brigade Brigade des Forces spéciales Air, qui y rejoindra ainsi le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].
France24 - Monde
Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:05
Caroline DE CAMARET
Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.
Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?
Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Cyber security: Global food supply chain at risk from malicious hackers
By Claire Marshall & Malcolm PriorBBC Rural Affairs Team
Modern "smart" farm machinery is vulnerable to malicious hackers, leaving global supply chains exposed to risk, experts are warning.
It is feared hackers could exploit flaws in agricultural hardware used to plant and harvest crops.
Agricultural manufacturing giant John Deere says it is now working to fix any weak spots in its software.
A recent University of Cambridge report said automatic crop sprayers, drones and robotic harvesters could be hacked.
The UK government and the FBI have warned that the threat of cyber-attacks is growing.
John Deere said protecting customers, their machines and their data was a "top priority".
Smart technology is increasingly being used to make farms more efficient and productive - for example, until now the labour-intensive harvesting of delicate food crops such as asparagus has been beyond the reach of machines.
The latest generation of agricultural robots use artificial intelligence, minimising human involvement. They may help to plug a labour shortage or increase yield, but fear of the inherent security risk is growing, adding to concern over food-supply chains already threatened by the war in Ukraine and Covid.
Chris Chavasse, the co-founder of Muddy Machines, which is trialling an autonomous asparagus-harvesting robot called Sprout, said: "There is a real risk that people anywhere in the world could try and take control of these machines," he said. "to get them to do whatever those people want, or just prevent them from operating."
He said potentially someone could drive Sprout into a hedge or a ditch, or prevent it from working at all, so they are working with security researchers to address any vulnerabilities.
Asparagus farming is unlikely to be a prime target, but Mr Chavasse believes malicious hackers could threaten "mission critical" agricultural infrastructure.
Even the largest companies aren't safe from cyber gangs. Some use ransomware: malicious code that can encrypt data and lock systems.
Last year, one of the world's biggest meat processing company, JBS, paid $11m in ransom to resolve a cyber attack. This month, top US agriculture firm, AGCO, was hit by a ransomware attack that affected production.
In April, a group of official governmental cyber security authorities including ones from the UK, US and Australia, warned that Russian state-sponsored hackers could target supply chains as a vital part of Western national infrastructure.
One self-styled ethical hacker, who goes by the name Sick Codes and asked to remain anonymous, told the BBC he had discovered weaknesses in John Deere's software, which he had reported. He said he found a way to access company information and machine data through websites and apps.
Sick Codes said he had also found vulnerabilities in systems used by CNH Industrial, which manufactures New Holland Agriculture machinery.
He fears it's just a matter of time before a sophisticated hacker finds critical vulnerabilities and causes major disruption to already vulnerable food supply chains.
"That's what we're trying to prevent - stalling something during the most important times, particularly seeding or harvesting. If you can't move your tractor during that time, or if you can't pick or take the crop out of the ground, you can imagine what happens. It just stops, the whole thing," he said.
James Johnson, John Deere's global chief information security officer, told the BBC that the company had been liaising with a number of ethical hackers on vulnerabilities they have found.
He said those found so far by Sick Codes did "not pose a threat to customers or their machines".
He added, "No company, including John Deere, is immune to vulnerabilities, but we are deeply committed and work tirelessly to safeguard our customers, and the role they play in the global food supply chain."
A spokesperson for CNH Industrial said it took security very seriously, and added: "We continuously invest in improving our security posture."
Benjamin Turner, chief operating officer at Agrimetrics, one of four UK government-backed agri-tech centres of agricultural innovation, sad: "Hacking into one tractor, you can upset a farmer and maybe damage their profitability for a season.
"Hacking into a fleet of tractors, suddenly, you've got the power to affect the yield in whole areas of the country."
Meanwhile out in the fields, even everyday farm machinery uses systems that are potentially vulnerable.
Richard Heady, a beef and arable farmer in Buckinghamshire whose tractor can be steered by a GPS positioning system, said: "Everything is so interlinked now, just by bringing down one system it can stop deliveries coming to us or stop tractors moving at all. If we are in a busy harvesting window we can't just have tractors sitting around.
"We have seen empty shelves because of Covid - we could see the same thing happen if we get a cyber attack."
Follow Claire on Twitter @BBCMarshall
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Le Mali tourne le dos au G5 Sahel et à sa force conjointe
par Laurent Lagneau · 16 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCréé en février 2014 avec les encouragements et le soutien de la France, le G5 Sahel a pour objet de renforcer la coopération entre la Mauritanie [où est établi son siège], le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et le Niger en matière de développement, de sécurité et de contre-terrorisme. Trois ans plus tard, cette organisation régionale a fini par se doter d’une force conjointe [qui était en gestation depuis novembre 2015] afin de lutter plus efficacement contre les groupes jihadistes de la région.
Dans le détail, cette « Force conjointe du G5 Sahel » [FC-G5S], dont la mise sur pied fut compliquée en raison de difficultés pour trouver les financements nécessaires pour la rendre opérationnelle, compte sept bataillons [soit 5’000 soldats] fournis par les États membres et déployés selon trois fuseaux [ouest / centre / est]. Seulement, il faut désormais en parler au passé…
En effet, le 15 mai au soir, le porte-parole du gouvernement de transition malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a annoncé le retrait du Mali de « tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe ».
Cette décision est notamment motivée par le fait qu’une conférence des chefs d’État du G5 Sahel était prévue à Bamako en février 2022 et, que trois mois après ce terme, elle ne s’est toujours pas tenue, alors que le Mali devait prendre la présidence de l’organisation à l’issue de celle-ci.
La raison de ce retard serait liée à la situation politique malienne, laquelle a conduit la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest [Cédéao] à sanctionner lourdement Bamako après que la junte au pouvoir a décidé de se maintenir au pouvoir pendant cinq ans et de ne pas organiser les élections qui étaient prévues en février. En tout cas, c’est ce qu’aurait valoir un pays du G5 Sahel que le colonel Maïga n’a pas précisé [probablement s’agit-il du Niger].
Le gouvernement malien « rejette fermement l’argument d’un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel. En effet, aucun texte juridique du G5 Sahel ne prévoit des restrictions contre un État membre, sur la base de sa situation politique nationale », a fait valoir le colonel Maïga.
Et celui-ci d’accuser, toujours sans le nommer, un État « extra-régional » d’être lié à des « manoeuvres visant désepérément à isoler le Mali ». Certainement fait-il référence à la France, qui, par ailleurs, a amorcé son désengagement militaire du pays.
Pour rappel, le Bamako a dénoncé, le 1er mai, ses accords de défense avec Paris, dont celui concernant le statut des troupes françaises dans le pays [SOFA] avec « effet immédiat ». Cette décision avait été annoncée quelques jours après la mise en échec d’une « attaque informationnelle » fomentée contre Barkhane par les paramilitaires russes désormais présents au Mali.
S’il prend ses distances avec le Niger, la Mauritanie et le Tchad, le Mali s’est récemment rapproché du Burkina Faso, qui, désormais dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba depuis un putsch organisé en janvier, a récemment fait connaître son intention de « diversifier ses partenariats militaires ».
En effet, en avril, une délégation burkinabè a fait le déplacement à Bamako pour travailler « autour des perspectives pour le renforcement de la coopération opérationnelle Malo-burkinabè dans la lutte contre les groupes armés terroristes ».
Quoi qu’il en soit, selon un rapport auquel l’AFP a pu avoir accès avant sa diffusion publique, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, se dit « profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l’effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel ».
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Dans le détail, cette « Force conjointe du G5 Sahel » [FC-G5S], dont la mise sur pied fut compliquée en raison de difficultés pour trouver les financements nécessaires pour la rendre opérationnelle, compte sept bataillons [soit 5’000 soldats] fournis par les États membres et déployés selon trois fuseaux [ouest / centre / est]. Seulement, il faut désormais en parler au passé…
En effet, le 15 mai au soir, le porte-parole du gouvernement de transition malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a annoncé le retrait du Mali de « tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe ».
Cette décision est notamment motivée par le fait qu’une conférence des chefs d’État du G5 Sahel était prévue à Bamako en février 2022 et, que trois mois après ce terme, elle ne s’est toujours pas tenue, alors que le Mali devait prendre la présidence de l’organisation à l’issue de celle-ci.
La raison de ce retard serait liée à la situation politique malienne, laquelle a conduit la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest [Cédéao] à sanctionner lourdement Bamako après que la junte au pouvoir a décidé de se maintenir au pouvoir pendant cinq ans et de ne pas organiser les élections qui étaient prévues en février. En tout cas, c’est ce qu’aurait valoir un pays du G5 Sahel que le colonel Maïga n’a pas précisé [probablement s’agit-il du Niger].
Le gouvernement malien « rejette fermement l’argument d’un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel. En effet, aucun texte juridique du G5 Sahel ne prévoit des restrictions contre un État membre, sur la base de sa situation politique nationale », a fait valoir le colonel Maïga.
Et celui-ci d’accuser, toujours sans le nommer, un État « extra-régional » d’être lié à des « manoeuvres visant désepérément à isoler le Mali ». Certainement fait-il référence à la France, qui, par ailleurs, a amorcé son désengagement militaire du pays.
Pour rappel, le Bamako a dénoncé, le 1er mai, ses accords de défense avec Paris, dont celui concernant le statut des troupes françaises dans le pays [SOFA] avec « effet immédiat ». Cette décision avait été annoncée quelques jours après la mise en échec d’une « attaque informationnelle » fomentée contre Barkhane par les paramilitaires russes désormais présents au Mali.
S’il prend ses distances avec le Niger, la Mauritanie et le Tchad, le Mali s’est récemment rapproché du Burkina Faso, qui, désormais dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba depuis un putsch organisé en janvier, a récemment fait connaître son intention de « diversifier ses partenariats militaires ».
En effet, en avril, une délégation burkinabè a fait le déplacement à Bamako pour travailler « autour des perspectives pour le renforcement de la coopération opérationnelle Malo-burkinabè dans la lutte contre les groupes armés terroristes ».
Quoi qu’il en soit, selon un rapport auquel l’AFP a pu avoir accès avant sa diffusion publique, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, se dit « profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l’effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCréé en février 2014 avec les encouragements et le soutien de la France, le G5 Sahel a pour objet de renforcer la coopération entre la Mauritanie [où est établi son siège], le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et le Niger en matière de développement, de sécurité et de contre-terrorisme. Trois ans plus tard, cette organisation régionale a fini par se doter d’une force conjointe [qui était en gestation depuis novembre 2015] afin de lutter plus efficacement contre les groupes jihadistes de la région.
Dans le détail, cette « Force conjointe du G5 Sahel » [FC-G5S], dont la mise sur pied fut compliquée en raison de difficultés pour trouver les financements nécessaires pour la rendre opérationnelle, compte sept bataillons [soit 5’000 soldats] fournis par les États membres et déployés selon trois fuseaux [ouest / centre / est]. Seulement, il faut désormais en parler au passé…
En effet, le 15 mai au soir, le porte-parole du gouvernement de transition malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a annoncé le retrait du Mali de « tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe ».
Cette décision est notamment motivée par le fait qu’une conférence des chefs d’État du G5 Sahel était prévue à Bamako en février 2022 et, que trois mois après ce terme, elle ne s’est toujours pas tenue, alors que le Mali devait prendre la présidence de l’organisation à l’issue de celle-ci.
La raison de ce retard serait liée à la situation politique malienne, laquelle a conduit la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest [Cédéao] à sanctionner lourdement Bamako après que la junte au pouvoir a décidé de se maintenir au pouvoir pendant cinq ans et de ne pas organiser les élections qui étaient prévues en février. En tout cas, c’est ce qu’aurait valoir un pays du G5 Sahel que le colonel Maïga n’a pas précisé [probablement s’agit-il du Niger].
Le gouvernement malien « rejette fermement l’argument d’un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel. En effet, aucun texte juridique du G5 Sahel ne prévoit des restrictions contre un État membre, sur la base de sa situation politique nationale », a fait valoir le colonel Maïga.
Et celui-ci d’accuser, toujours sans le nommer, un État « extra-régional » d’être lié à des « manoeuvres visant désepérément à isoler le Mali ». Certainement fait-il référence à la France, qui, par ailleurs, a amorcé son désengagement militaire du pays.
Pour rappel, le Bamako a dénoncé, le 1er mai, ses accords de défense avec Paris, dont celui concernant le statut des troupes françaises dans le pays [SOFA] avec « effet immédiat ». Cette décision avait été annoncée quelques jours après la mise en échec d’une « attaque informationnelle » fomentée contre Barkhane par les paramilitaires russes désormais présents au Mali.
S’il prend ses distances avec le Niger, la Mauritanie et le Tchad, le Mali s’est récemment rapproché du Burkina Faso, qui, désormais dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba depuis un putsch organisé en janvier, a récemment fait connaître son intention de « diversifier ses partenariats militaires ».
En effet, en avril, une délégation burkinabè a fait le déplacement à Bamako pour travailler « autour des perspectives pour le renforcement de la coopération opérationnelle Malo-burkinabè dans la lutte contre les groupes armés terroristes ».
Quoi qu’il en soit, selon un rapport auquel l’AFP a pu avoir accès avant sa diffusion publique, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, se dit « profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l’effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerCréé en février 2014 avec les encouragements et le soutien de la France, le G5 Sahel a pour objet de renforcer la coopération entre la Mauritanie [où est établi son siège], le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et le Niger en matière de développement, de sécurité et de contre-terrorisme. Trois ans plus tard, cette organisation régionale a fini par se doter d’une force conjointe [qui était en gestation depuis novembre 2015] afin de lutter plus efficacement contre les groupes jihadistes de la région.
Dans le détail, cette « Force conjointe du G5 Sahel » [FC-G5S], dont la mise sur pied fut compliquée en raison de difficultés pour trouver les financements nécessaires pour la rendre opérationnelle, compte sept bataillons [soit 5’000 soldats] fournis par les États membres et déployés selon trois fuseaux [ouest / centre / est]. Seulement, il faut désormais en parler au passé…
En effet, le 15 mai au soir, le porte-parole du gouvernement de transition malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a annoncé le retrait du Mali de « tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe ».
Cette décision est notamment motivée par le fait qu’une conférence des chefs d’État du G5 Sahel était prévue à Bamako en février 2022 et, que trois mois après ce terme, elle ne s’est toujours pas tenue, alors que le Mali devait prendre la présidence de l’organisation à l’issue de celle-ci.
La raison de ce retard serait liée à la situation politique malienne, laquelle a conduit la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest [Cédéao] à sanctionner lourdement Bamako après que la junte au pouvoir a décidé de se maintenir au pouvoir pendant cinq ans et de ne pas organiser les élections qui étaient prévues en février. En tout cas, c’est ce qu’aurait valoir un pays du G5 Sahel que le colonel Maïga n’a pas précisé [probablement s’agit-il du Niger].
Le gouvernement malien « rejette fermement l’argument d’un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel. En effet, aucun texte juridique du G5 Sahel ne prévoit des restrictions contre un État membre, sur la base de sa situation politique nationale », a fait valoir le colonel Maïga.
Et celui-ci d’accuser, toujours sans le nommer, un État « extra-régional » d’être lié à des « manoeuvres visant désepérément à isoler le Mali ». Certainement fait-il référence à la France, qui, par ailleurs, a amorcé son désengagement militaire du pays.
Pour rappel, le Bamako a dénoncé, le 1er mai, ses accords de défense avec Paris, dont celui concernant le statut des troupes françaises dans le pays [SOFA] avec « effet immédiat ». Cette décision avait été annoncée quelques jours après la mise en échec d’une « attaque informationnelle » fomentée contre Barkhane par les paramilitaires russes désormais présents au Mali.
S’il prend ses distances avec le Niger, la Mauritanie et le Tchad, le Mali s’est récemment rapproché du Burkina Faso, qui, désormais dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba depuis un putsch organisé en janvier, a récemment fait connaître son intention de « diversifier ses partenariats militaires ».
En effet, en avril, une délégation burkinabè a fait le déplacement à Bamako pour travailler « autour des perspectives pour le renforcement de la coopération opérationnelle Malo-burkinabè dans la lutte contre les groupes armés terroristes ».
Quoi qu’il en soit, selon un rapport auquel l’AFP a pu avoir accès avant sa diffusion publique, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, se dit « profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l’effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel ».
BBC
Extinction: Why scientists are freezing threatened species in 'biobanks'
By Victoria GillScience correspondent, BBC News
"He's gone," murmurs Chester Zoo vet Gabby Drake - holding a stethoscope to the feathered chest of a 28-year-old, bright red tropical parrot.
The bird is a chattering lory - an elderly resident at Chester Zoo, and a species listed by the International Union for the Conservation of Nature (IUCN) as vulnerable to extinction.
It is sad to see this striking, characterful bird having to be put to sleep. His small, clawed feet are gnarled with arthritis now too severe to treat.
It is not the end though for the unique genetic code contained in his cells. A few small pieces of his body will join samples taken from 100 species. They will be frozen - stored indefinitely - in the UK's largest biobank of living tissue, Nature's Safe.
In vials of a nutrient-rich, cell-friendly antifreeze, the samples are kept at -196C, at which point all the natural chemical processes in cells stop - they are suspended in animation.
The idea is that, at some point in the future - in decades, perhaps even centuries, they could be resurrected. This is a frozen backstop in case of extinction.
Life begins again
Conservationists say we're now losing species faster than ever. Amid a biodiversity crisis that, the UN estimates, threatens one million species of plants and animals with extinction, some scientists are now working out what to put in the freezer for the future.
"It's not going to stop extinction, but it'll certainly help," says Tullis Matson, founder of Nature's Safe.
Tullis is a tall, friendly and outspoken enthusiast for his charity's mission - preserving living tissue from wild animals.
"This is where life begins again," he beams, showing me an image of a vial of cheetah skin cells under the microscope.
The monitor is teeming with densely packed skin cells - a body's building blocks. The black dot in the middle of each spiky, connected cell is a nucleus containing a unique set of genetic instructions that made, in this case, a now deceased cheetah.
"This animal died in 2019," Tullis explains. "We woke up those cells a few days ago - and you can see now, they're all over the screen. They've multiplied and multiplied."
Skin cells are very good for this endeavour, particularly a type of connective tissue cell called a fibroblast. These are critical to healing and repair and - after being removed from the freezer and warmed to body temperature in a bath of necessary nutrients - will divide and multiply beautifully in a dish.
One of the possible future uses for these cells is cloning new animals, using these defrosted packages of DNA.
Cloning animals is not new. It was 1996 when scientists in Scotland cloned Dolly the sheep - fusing a cell from one ewe with the egg of another. It is reproductive technology, born in the realm of domestic animals and now being channelled into conservation.
US biotechnology company Revive and Restore recently produced a clone using skin cells from an endangered black-footed ferret that had been dead for decades. Its eggs were frozen in 1988.
Fusing a ferret fibroblast with an egg cell made an embryo, and a clone - Elizabeth Ann the black-footed ferret - was born in December of 2020.
They used same basic approach to clone a Przewalski's horse - a species considered the last living truly "wild" horse at a cost of $60,000 (about £48,000). The clone, named Kurt, lives at San Diego Zoo.
"It was actually cheaper for the zoo to clone a horse - to bring more genetic diversity into the American population of the species - than it would have been to ship a horse from a European zoo," explains Revive and Restore's lead scientist Dr Ben Novak.
What species should we freeze?
Genetic diversity is important. As the population of a species dwindles, it can lead to inbreeding. In mammals, offspring have a set of genetic instructions from each biological parent. And if those parents are related, any genetic diseases they have are much more likely to be passed on.
Banking cells though is not about the cheapest way to resurrect genes, says Dr Novak.
"Conservationists are fighting to save species, but we've been unable to save everything - the destruction is ongoing.
"Getting out ahead and getting things in the bank gives us the opportunity in the future to do restoration," he says. "If we don't do this, we'll regret it later."
There could be a danger that biobanking sends the message that we don't need to worry about saving species now "because we can freeze them for later," points out Prof Bill Sutherland, a conservation biologist from the University of Cambridge.
"And there's the issue of prioritising what is stored," he says. "It would be wonderful to get tissue from 20 snow leopards from 20 different locations, but that would be really difficult."
Instead, Nature's Safe works closely with zoos in Europe - particularly Chester Zoo.
Whenever an animal has to be put to sleep or dies unexpectedly, zoo vets will take some tissue for the bank.
"It's a ray of light," says Tullis. "That animal dying actually gives a bit of hope for the future of that species, because we can freeze those genetics."
While banking what is available is not a perfect approach, it has provided Nature's Safe with samples from species including the mountain chicken frog - a critically endangered amphibian almost wiped out by a fungal disease. And it has tissue from a Javan green magpie, a bird driven to the very brink of extinction by demand from the wild bird trade. (The almost garishly beautiful birds have remarkable, and highly sought after mimicry skills).
Head of science at Chester Zoo, Dr Sue Walker, says it's about saving as much genetic material as possible. "If we don't do it when that animal passes way, we've just lost it," she says.
Earlier this year at Chester, Goshi, a nine-year-old female jaguar, was found dead in her enclosure. Vet Gabby Drake carefully snipped off the big cat's left ear, put it in cold packaging and posted it to Nature's Safe, before sending Goshi for a post mortem.
"Jaguars are not the most critically endangered big cats, but they're in decline and they're facing the same human pressures as other big predators," says Gabby.
"She was quite a young animal and she never had any cubs, unfortunately. It's sad, but it's nice to know that her living tissue will carry on."
Now, a few pea-sized pieces of Goshi's black, velvety ear - cleaned, prepared and bathed in a protective nutrient solution - are in an increasingly biodiverse canister of liquid nitrogen.
Tullis is optimistic about what science might be possible in the future. "With gene editing technology, we might even be able to create new genetic diversity," he speculates.
Looking at the now solo male jaguar patrolling his enclosure, Chester Zoo's Dr Sue Walker says it might be "decades until we have the technology to do what we want to do with these samples".
Her hope, and the hope of most conservationists, is that using frozen cells from long-dead animals will never be necessary.
"But if we don't collect it, then those genetics are lost forever," she says. "We've lost all that unique biodiversity."
Hear more from Victoria's investigation into biobanking on Inside Science on BBC Sounds
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The tale of the 'un-extinct' fish
One in five reptiles is threatened with extinction
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L’armée de Terre teste un nouveau calculateur balistique destiné aux tireurs d’élite
par Laurent Lagneau · 15 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn février 2021, la société belge FN Herstal – qui fournit les fusils de précision SCAR-H PR à l’armée de Terre – a dévoilé le calculateur balistique FN Elity, qui, destiné aux tireurs d’élite, est censé être une « solution aux problèmes de distance ».
Dans le détail, le FN Elity est un système tout-en-un diposant d’un télémètre laser pouvant mesurer une cible à taille humaine jusqu’à 1750 mètres de distance, des pointeurs laser visible et infrarouge, un illuminateur infrarouge à intensité lumineuse variable et avec divergence du faisceau ajustable différents types de capteurs pour mesurer la température, la pression, l’humidité afin de permettre au tireur de corriger son tir en fonction de l’environnement et un écran OLED. Le tout pour une masse de 400 grammes.
En outre, il fonctionne avec un logiciel de calcul balistique fourni par ApexO, lequel signale au tireur les corrections de tirs en temps réel, sans se limiter « aux coeffcients de traînée classique G1, G7 pour calculer la trajectoire du projectile », explique FN Herstal. Enfi, il est aussi doté d’une application Android permettant de configurer chaque paramètre du calculateur.
« Grâce à son logiciel de calcul balistique et à ses multiples caractéristiques, le FN Elity se présente comme un atout de choix pour une probabilité d’atteinte maximale à longue distance dès le premier coup tiré. Outre ses capacités d’aide à la visée, il offre des fonctionnalités de désignation à la pointe de la technologie, tout en étant l’un des systèmes les plus compacts disponibles sur le marché », fait valoir l’armurier belge.
Cet équipement va-t-il être adopté par les sections de tireurs d’élite des régiments d’infanterie français? En tout cas, il vient de faire l’objet d’une évalution conduite sous l’égide du Battle Lab Terre et de la Section technique de l’armée de Terre [STAT] au Centre d’entraînement et d’instruction au tir opérationnel [CEITO], avec le concours du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa].
« Pendant un semaine, les marsouins de la STE [Section tireurs d’élite, ndlr] se sont entraînés au tir avec cet appareil », a en effet indiqué le régiment, via les réseaux sociaux. Et le verdict est positif. « Sur le terrain, le FN Elity apporte une plus grande facilité d’acquisition de l’objectif ainsi qu’une plus grande rapidité de correction des tirs », a-t-il assuré.
À noter que, dans le même registre, Safran Electronics & Defense propose une jumelle infrarouge multifonctions JIM Compact « TELD », dévoilée lors de l’édition 2019 du SOFINS, le salon des forces spéciales organisé au camp de Souge. L’industriel avait expliqué, à l’époque, que cet accessoire effectuait des corrections automatiquement, permettant ainsi de réduire la charge cognitive du tireur et d’engager plus rapidement une cible en mouvement.
« Cet équipement optronique portable binoculaire multifonction combine une voie infrarouge refroidie à haute résolution, une voie TV, une capacité ‘see spot’ intégrée, un pointeur laser, un télémètre laser, une voie bas niveau de lumière [BNL], un compas magnétique digital ainsi qu’un récepteur GPS intégré », avait aussi détaillé Safran.
Photo : 3e RIMa
L’armée de Terre teste un nouveau calculateur balistique destiné aux tireurs d’élite
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Dans le détail, le FN Elity est un système tout-en-un diposant d’un télémètre laser pouvant mesurer une cible à taille humaine jusqu’à 1750 mètres de distance, des pointeurs laser visible et infrarouge, un illuminateur infrarouge à intensité lumineuse variable et avec divergence du faisceau ajustable différents types de capteurs pour mesurer la température, la pression, l’humidité afin de permettre au tireur de corriger son tir en fonction de l’environnement et un écran OLED. Le tout pour une masse de 400 grammes.
En outre, il fonctionne avec un logiciel de calcul balistique fourni par ApexO, lequel signale au tireur les corrections de tirs en temps réel, sans se limiter « aux coeffcients de traînée classique G1, G7 pour calculer la trajectoire du projectile », explique FN Herstal. Enfi, il est aussi doté d’une application Android permettant de configurer chaque paramètre du calculateur.
« Grâce à son logiciel de calcul balistique et à ses multiples caractéristiques, le FN Elity se présente comme un atout de choix pour une probabilité d’atteinte maximale à longue distance dès le premier coup tiré. Outre ses capacités d’aide à la visée, il offre des fonctionnalités de désignation à la pointe de la technologie, tout en étant l’un des systèmes les plus compacts disponibles sur le marché », fait valoir l’armurier belge.
Cet équipement va-t-il être adopté par les sections de tireurs d’élite des régiments d’infanterie français? En tout cas, il vient de faire l’objet d’une évalution conduite sous l’égide du Battle Lab Terre et de la Section technique de l’armée de Terre [STAT] au Centre d’entraînement et d’instruction au tir opérationnel [CEITO], avec le concours du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa].
« Pendant un semaine, les marsouins de la STE [Section tireurs d’élite, ndlr] se sont entraînés au tir avec cet appareil », a en effet indiqué le régiment, via les réseaux sociaux. Et le verdict est positif. « Sur le terrain, le FN Elity apporte une plus grande facilité d’acquisition de l’objectif ainsi qu’une plus grande rapidité de correction des tirs », a-t-il assuré.
À noter que, dans le même registre, Safran Electronics & Defense propose une jumelle infrarouge multifonctions JIM Compact « TELD », dévoilée lors de l’édition 2019 du SOFINS, le salon des forces spéciales organisé au camp de Souge. L’industriel avait expliqué, à l’époque, que cet accessoire effectuait des corrections automatiquement, permettant ainsi de réduire la charge cognitive du tireur et d’engager plus rapidement une cible en mouvement.
« Cet équipement optronique portable binoculaire multifonction combine une voie infrarouge refroidie à haute résolution, une voie TV, une capacité ‘see spot’ intégrée, un pointeur laser, un télémètre laser, une voie bas niveau de lumière [BNL], un compas magnétique digital ainsi qu’un récepteur GPS intégré », avait aussi détaillé Safran.
Photo : 3e RIMa
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn février 2021, la société belge FN Herstal – qui fournit les fusils de précision SCAR-H PR à l’armée de Terre – a dévoilé le calculateur balistique FN Elity, qui, destiné aux tireurs d’élite, est censé être une « solution aux problèmes de distance ».
Dans le détail, le FN Elity est un système tout-en-un diposant d’un télémètre laser pouvant mesurer une cible à taille humaine jusqu’à 1750 mètres de distance, des pointeurs laser visible et infrarouge, un illuminateur infrarouge à intensité lumineuse variable et avec divergence du faisceau ajustable différents types de capteurs pour mesurer la température, la pression, l’humidité afin de permettre au tireur de corriger son tir en fonction de l’environnement et un écran OLED. Le tout pour une masse de 400 grammes.
En outre, il fonctionne avec un logiciel de calcul balistique fourni par ApexO, lequel signale au tireur les corrections de tirs en temps réel, sans se limiter « aux coeffcients de traînée classique G1, G7 pour calculer la trajectoire du projectile », explique FN Herstal. Enfi, il est aussi doté d’une application Android permettant de configurer chaque paramètre du calculateur.
« Grâce à son logiciel de calcul balistique et à ses multiples caractéristiques, le FN Elity se présente comme un atout de choix pour une probabilité d’atteinte maximale à longue distance dès le premier coup tiré. Outre ses capacités d’aide à la visée, il offre des fonctionnalités de désignation à la pointe de la technologie, tout en étant l’un des systèmes les plus compacts disponibles sur le marché », fait valoir l’armurier belge.
Cet équipement va-t-il être adopté par les sections de tireurs d’élite des régiments d’infanterie français? En tout cas, il vient de faire l’objet d’une évalution conduite sous l’égide du Battle Lab Terre et de la Section technique de l’armée de Terre [STAT] au Centre d’entraînement et d’instruction au tir opérationnel [CEITO], avec le concours du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa].
« Pendant un semaine, les marsouins de la STE [Section tireurs d’élite, ndlr] se sont entraînés au tir avec cet appareil », a en effet indiqué le régiment, via les réseaux sociaux. Et le verdict est positif. « Sur le terrain, le FN Elity apporte une plus grande facilité d’acquisition de l’objectif ainsi qu’une plus grande rapidité de correction des tirs », a-t-il assuré.
À noter que, dans le même registre, Safran Electronics & Defense propose une jumelle infrarouge multifonctions JIM Compact « TELD », dévoilée lors de l’édition 2019 du SOFINS, le salon des forces spéciales organisé au camp de Souge. L’industriel avait expliqué, à l’époque, que cet accessoire effectuait des corrections automatiquement, permettant ainsi de réduire la charge cognitive du tireur et d’engager plus rapidement une cible en mouvement.
« Cet équipement optronique portable binoculaire multifonction combine une voie infrarouge refroidie à haute résolution, une voie TV, une capacité ‘see spot’ intégrée, un pointeur laser, un télémètre laser, une voie bas niveau de lumière [BNL], un compas magnétique digital ainsi qu’un récepteur GPS intégré », avait aussi détaillé Safran.
Photo : 3e RIMa
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn février 2021, la société belge FN Herstal – qui fournit les fusils de précision SCAR-H PR à l’armée de Terre – a dévoilé le calculateur balistique FN Elity, qui, destiné aux tireurs d’élite, est censé être une « solution aux problèmes de distance ».
FN ElityDans le détail, le FN Elity est un système tout-en-un diposant d’un télémètre laser pouvant mesurer une cible à taille humaine jusqu’à 1750 mètres de distance, des pointeurs laser visible et infrarouge, un illuminateur infrarouge à intensité lumineuse variable et avec divergence du faisceau ajustable différents types de capteurs pour mesurer la température, la pression, l’humidité afin de permettre au tireur de corriger son tir en fonction de l’environnement et un écran OLED. Le tout pour une masse de 400 grammes.
En outre, il fonctionne avec un logiciel de calcul balistique fourni par ApexO, lequel signale au tireur les corrections de tirs en temps réel, sans se limiter « aux coeffcients de traînée classique G1, G7 pour calculer la trajectoire du projectile », explique FN Herstal. Enfi, il est aussi doté d’une application Android permettant de configurer chaque paramètre du calculateur.
« Grâce à son logiciel de calcul balistique et à ses multiples caractéristiques, le FN Elity se présente comme un atout de choix pour une probabilité d’atteinte maximale à longue distance dès le premier coup tiré. Outre ses capacités d’aide à la visée, il offre des fonctionnalités de désignation à la pointe de la technologie, tout en étant l’un des systèmes les plus compacts disponibles sur le marché », fait valoir l’armurier belge.
Cet équipement va-t-il être adopté par les sections de tireurs d’élite des régiments d’infanterie français? En tout cas, il vient de faire l’objet d’une évalution conduite sous l’égide du Battle Lab Terre et de la Section technique de l’armée de Terre [STAT] au Centre d’entraînement et d’instruction au tir opérationnel [CEITO], avec le concours du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa].
« Pendant un semaine, les marsouins de la STE [Section tireurs d’élite, ndlr] se sont entraînés au tir avec cet appareil », a en effet indiqué le régiment, via les réseaux sociaux. Et le verdict est positif. « Sur le terrain, le FN Elity apporte une plus grande facilité d’acquisition de l’objectif ainsi qu’une plus grande rapidité de correction des tirs », a-t-il assuré.
À noter que, dans le même registre, Safran Electronics & Defense propose une jumelle infrarouge multifonctions JIM Compact « TELD », dévoilée lors de l’édition 2019 du SOFINS, le salon des forces spéciales organisé au camp de Souge. L’industriel avait expliqué, à l’époque, que cet accessoire effectuait des corrections automatiquement, permettant ainsi de réduire la charge cognitive du tireur et d’engager plus rapidement une cible en mouvement.
« Cet équipement optronique portable binoculaire multifonction combine une voie infrarouge refroidie à haute résolution, une voie TV, une capacité ‘see spot’ intégrée, un pointeur laser, un télémètre laser, une voie bas niveau de lumière [BNL], un compas magnétique digital ainsi qu’un récepteur GPS intégré », avait aussi détaillé Safran.
Photo : 3e RIMa
El País (ESP)
SANS TITRE
Ahora que el calor empieza a apretar, pocas elaboraciones más apetecibles que un entrante fresco y con sabor. Además, estamos en una época del año en la que tenemos un porrón de frutas y verduras en su fecha óptima de consumo. Por estas dos razones os pedimos hace unos días vuestras mejores recetas de ensalada primaveral para esta cuarta edición del concurso Comidista Invitado, que como en las anteriores ocasiones ha sido un éxito en cuanto a la participación. Muchas gracias una vez más, comidisters, no tenemos ensaladeras para recoger tantas lágrimas de emoción.
De entre todas las que nos han llegado, ha habido una que nos ha gustado especialmente: la ensalada de zanahoria encurtida, nectarina, almendras, jengibre y queso feta, que nos envió Guillermo Vázquez. Una elaboración que, según nos apunta el propio Guillermo, puede hacerse también con la zanahoria al natural, "aunque encurtirla le da un punto ácido diferente, además de conservarse mejor si se quiere dejar preparada con antelación".
El regalo que se lleva el ganador como premio por su ensalada es un auténtico festín: un completísimo lote de productos de nuestra querida tienda Petra Mora valorado en 186 euros. Este pack consta de 26 productos diferentes, entre los que están su aceite de oliva virgen extra, su queso cremoso, sus pimientos de piquillo confitados o el vino tinto de Rioja Rosalba. Y también otros alimentos de la propia ganadería de Petra Mora, como el entrecot de ternera. No veas cómo te vas a poner, Guillermo.
En cuanto a la propia receta, Vázquez comenta que el toque avinagrado del encurtido se equilibra con el dulzor de la nectarina y el punto lácteo del queso. "En este caso he usado feta porque su textura permite desmigarlo fácilmente, pero se puede sustituir por uno más suave tipo cottage o incluso mozzarella de búfala", añade el ganador de esta edición. "Asimismo, las almendras tostadas aportan un punto crujiente además de ligar los contrastes de sabores", explica.
ENSALADA DE ZANAHORIA ENCURTIDA, NECTARINA, ALMENDRAS, JENGIBRE Y FETA
Ingredientes
Para 4 personas
- 2-3 zanahorias grandes o 4 normales
- 1 o 2 nectarinas según su tamaño (y según se quiera el punto de dulce)
- 50 g de almendras tostadas (o avellanas o cacahuetes)
- 100 g de queso feta
- 1 vaso de agua
- 1/2 vaso de vinagre suave (de vino blanco o de manzana)
- Un trozo de jengibre fresco (opcional)
- 7-8 cucharadas de aceite de oliva virgen extra
- Sal
Preparación
- Pelar las zanahorias y hacer cintas con ellas usando el mismo pelador.
- En un recipiente que se pueda tapar, mezclar el agua con el vinagre -se puede aromatizar el encurtido con alguna especia como laurel, ajo o tomillo- e introducir la zanahoria. Es preferible dejarla toda la noche, pero un par de horas son suficientes para que coja el sabor y textura.
- Cortar la nectarina como se desee, en cubos o en rodajas, picar el fruto seco elegido y desmigar el queso feta.
- Escurrir bien la zanahoria y colocarla en la fuente donde se vaya a servir, añadir el resto de ingredientes y aliñar con un chorro generoso de aceite de oliva y sal. Al tener ya la zanahoria el sabor del vinagre no es necesario aliñar con nada más. Rallar por encima el jengibre si se desea.
Si tu receta no ha sido una de las ganadoras, no te preocupes. Pronto volverá el Comidista Invitado con un reto diferente, pero con el mismo objetivo: que tú puedas ser protagonista de esta web por un día.
Puedes consultar las bases del concurso aquí.
France24 - World
'I was disfigured,' Bérénice Bejo of ‘Final Cut’ tells FRANCE 24 in Cannes
Issued on: 18/05/2022 - 19:38Modified: 18/05/2022 - 19:44
Juliette MONTILLY
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The 75th Cannes Film Festival opened Tuesday night with the premiere of Michel Hazanavicius' zombie comedy “Final Cut” – a love letter to comedy filmmaking and B-list zombie movies from the team behind the award-winning "The Artist". Lead actress Bérénice Bejo spoke to FRANCE 24.
BBC
Vangelis: Chariots of Fire and Blade Runner composer dies at 79
Greek composer Vangelis, who was known for his celebrated film themes for Chariots of Fire and Blade Runner, has died at the age of 79.
He won an Oscar for the stirring score to 1981's Chariots of Fire.
Paying tribute, the film's producer Lord Puttnam told the BBC Vangelis had created "a new musical landscape".
Others sharing their memories ranged from French musician Jean-Michel Jarre to Dutch trance DJ Armin van Buuren, who said he was "a big inspiration".
Vangelis was "one of my heroes" and "just a beautiful person", Van Buuren wrote on Twitter, adding: "I still listen to his albums a lot."
Jarre wrote in a tribute: "We will all remember your unique touch and your moving melodies forever.
"You and I have always shared the same passion for synthesizers and electronic music since so long."
Greek Prime Minister Kyriakos Mitsotakis tweeted: "Vangelis Papathanassiou is no longer with us. The world of music has lost the international (artist) Vangelis."
'Colossal impact'
US composer Austin Wintory wrote on Twitter that Vangelis "changed an entire era of music".
Fellow composer Bear McCreary wrote that he was "a true musical pioneer", saying: "Chariots of Fire and Blade Runner were among the most innovative and influential scores in the history of the medium."
Oscar-nominated British musician Daniel Pemberton said it was "hard to underestimate the colossal impact of Vangelis on modern film music".
He added: "It is also hard to understand how groundbreaking Chariots of Fire was. A period British film with a phenomenal synth score."
Vangelis's Chariots of Fire theme famously accompanied shots of athletes running along the beach in St Andrews, Scotland, at the start of the film, which was set before the 1924 Olympics.
It went to number one in the US, and later topped the UK's classical singles chart in 2012 after being performed by Mr Bean at the opening ceremony of the London Olympic Games.
Lord Puttnam, who also won an Oscar for the film, said: "I think Vangelis created a new landscape, a new musical landscape, that many other composers have taken advantage of."
He said that when he and his wife first heard the score "every single hair at the back of my neck stood up".
Vangelis was nominated for a Golden Globe and Bafta for his score on Sir Ridley Scott's science fiction thriller, Blade Runner.
'Beautiful and haunting'
Charles de Lauzirika, who produced the 1982 film, said: "His music, not just in Blade Runner, was otherworldly in beautiful and haunting ways I lack the words to describe.
"He created lush dream states I still love getting lost in."
In addition to Blade Runner, the composer was nominated for Baftas for his scores for Missing and Chariots of Fire.
The official Bafta account tweeted that he was a "trailblazing composer" and that its thoughts were with Vangelis' family and friends.
His other film credits included The Bounty, Francesco, Bitter Moon, 1492: Conquest of Paradise and Alexander.
Vangelis first tasted fame as the keyboardist in the band Aphrodite's Child with singer Demis Roussos in the late 1960s.
He went on to be an acclaimed and ground-breaking electronic solo artist beyond his work in film, and also enjoyed chart success with Yes frontman Jon Anderson under the name Jon and Vangelis.
The pair reached the UK top 10 with I Hear You Now in 1980, and again with I'll Find My Way Home the following year.
The musician released his most recent albums with the Decca record label, whose presidents Tom Lewis and Laura Monks said: "The world has lost a genius. Vangelis created music of extraordinary originality and power, and provided the soundtrack to so many of our lives.
"We will miss him enormously. His music will live on forever."
The Greek composer once said: "My interest was not to create a symphony orchestra, which I can very easily, but to go further than that and do things that the symphony orchestra can't do.
"And I think that I succeeded to create something like this."
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Chariots of Fire legacy has legs
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Le ministère des Armées a lancé un appel à projets sur le thème de la « guerre cognitive »
par Laurent Lagneau · 15 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn novembre dernier, à l’occasion de l’édition 2021 du Forum innovation défense [FID], la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé le lancement prochain du projet « MYRIADE » afin d’étudier et de caractériser les risques issus des multiples tentatives de manipulation des opinions publiques par un éventuel « compétiteur » [ou adversaire] en vue d’obtenir un gain tactique ou stratégique selon que ses visées sont à court ou à long terme.
En clair, il s’agit d’aborder ce que l’on appelle la « guerre cognitive », qui vise à faire de l’esprit humain un champ de bataille. L’objectif est d’agir sur la pensée des individus afin d’influencer leurs actes, un peu comme le fait la mercatique [ou le « marketing »] pour inciter un consommateur à choisir tel produit plutôt qu’un autre ou pour le convaincre d’acheter un article dont il ignorait jusqu’ici qu’il en avait besoin. La théorie du « paternalisme libéral » [ou « nudge »] use du même ressort pour convaincre un groupe de changer son comportement sans qu’il ait le sentiment d’y avoit été contraint.
Le concept de guerre cognitive n’est pas nouveau, la fiction s’en est d’ailleurs emparée depuis longtemps. Le film « The Manchurian Candidate », sorti en 1962, raconte ainsi comment un officier américain a subi un lavage de cerveau lors de sa captivité, durant la guerre de Corée, afin d’en faire un agent communiste. Ce scénario a par la suite inspiré les séries télévisées Homeland et Hatufim.
En outre, durant les années 1970, la CIA fut au centre d’un scandale après la révélation de son programme MK Ultra, qui consistait à développer des techniques de contrôle et de programmation de l’esprit, avec des expérimentations menées sur des individus n’ayant pas donné préalablement leur consentement. Un tel objet étant évidemment sensible d’un point de vue éthique, trois commissions d’enquête parlementaires avaient été créées à l’époque pour faire toute la lumière sur cette affaire.
Jusqu’alors, et sauf à considérer que ce l’on appelle le « soft power » [qui peut influencer indirectement un autre « acteur » par des moyens non coercitifs, comme par exemple la culture] en fasse partie, la « guerre cognitive » ne pouvait s’exercer que sur un nombre restreint d’individu. Or, avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux, les moyens pour manipuler les opinions se sont démultipliés.
Dans son intervention lors du FID 2021, Mme Parly avait évoqué les « possibilités d’une nouvelle forme de menace combinant des capacités dans la manipulation de l’information, de désinformation, de cybernétique, de psychologie, d’ingénierie sociale, de biotechnologies ». Et elle avait rappelé que la « Lutte d’informatique d’influence » [L2I], publiée quelques semaines plus tôt par le ministère des Armées, entrait dans le cadre de cette « guerre cognitive ».
L’une des difficultés est désormais de savoir exactement ce qui relève ou non de la lutte informationnelle [et donc de la guerre cognitive]. Par exemple, l’émergence d’un mouvement de contestation est-elle due à des décisions gouvernementales qu’une partie de la population n’accepte pas ou bien est-elle motivée par une puissance étrangère qui cherche à influencer l’opinion dans le sens de ses intérêts? D’où l’intérêt de MYRIADE et de l’appel à projets que vient de lancer l’Agence de l’innovation de Défense [AID], via le dispositif ASTRID [Accompagnement Spécifique des Travaux de Recherches et d’Innovation Défense].
« Après le combat sur terre, sur les mers, dans les airs, dans l’espace et le cyberespace, un sixième domaine d’intervention va devenir de plus en plus marqué. Avec les guerres cognitives, les guerres se font et se feront également dans les têtes. Il s’agit d’un espace opérationnel qu’il nous faut continuer à mieux explorer pour nous prémunir de ces menaces et pour savoir agir. L’Agence de l’innovation de Défense appelle donc les acteurs des tissus académiques, mais aussi institutionnels et industriels, à s’unir pour proposer des travaux permettant de préparer au mieux les confrontations de demain », est-il explique dans le texte accompagnant cet appel à projets.
L’AID a défini cinq axes de recherche : « nouveaux regards », « biais cognitifs à différentes échelles », « argumentation et contre-argumentation », « le numérique : un monde libération fortement dynamique » et « Lutte informatique d’influence ».
S’gissant de ce dernier axe, l’agence rappelle qu’il « désigne les opérations militaires conduites dans la couche informationnelle du cyberespace pour détecter, caractériser et contrer les attaques, renseigner ou faire de la déception, de façon autonome ou en combinaison avec d’autres opérations ». Aussi, l’accent sera mis sur la détection des « infox » [dont les informations modifiées et falsifiées], des « deepfake », des données « contradictoires, de controverses, de propos haineux » et des « bots sociaux » ainsi que sur l’analyse des réseaux d’influence [ce qui passe par leur l’identification de leurs relations et de leurs membres ainsi que du rôle de ces derniers] et la classification de « profils psychologiques » et de « personnalités ».
En outre, l’AID évoque également la préparation des « opérations de contre-influence au sein des médias sociaux » et des études visant à « automatiser ou assister la conduite » des opérateurs. « Les objectifs opérationnels visés sont de pouvoir dénoncer, contenir, affaiblir ou
discréditer les attaques informationnelles, affaiblir la légitimité de nos adversaires, appuyer les opérations menées dans le champ physique par des manœuvres de déception », explique-t-elle.
Dans son appel à projets, l’AID insiste sur un point crucial. « Le concept de guerre cognitive pose des défis moraux, éthiques et juridiques, car il convient de se donner le droit et les moyens d’agir de manière responsable, sans angélisme dans un monde où pour nos adversaires ‘tous les coups sont permis' », affirme-t-elle. Sans doute que le comité d’éthique du ministère des Armées aura à se saisir de cette question.
Le ministère des Armées a lancé un appel à projets sur le thème de la « guerre cognitive »
par Laurent Lagneau · 15 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn novembre dernier, à l’occasion de l’édition 2021 du Forum innovation défense [FID], la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé le lancement prochain du projet « MYRIADE » afin d’étudier et de caractériser les risques issus des multiples tentatives de manipulation des opinions publiques par un éventuel « compétiteur » [ou adversaire] en vue d’obtenir un gain tactique ou stratégique selon que ses visées sont à court ou à long terme.
En clair, il s’agit d’aborder ce que l’on appelle la « guerre cognitive », qui vise à faire de l’esprit humain un champ de bataille. L’objectif est d’agir sur la pensée des individus afin d’influencer leurs actes, un peu comme le fait la mercatique [ou le « marketing »] pour inciter un consommateur à choisir tel produit plutôt qu’un autre ou pour le convaincre d’acheter un article dont il ignorait jusqu’ici qu’il en avait besoin. La théorie du « paternalisme libéral » [ou « nudge »] use du même ressort pour convaincre un groupe de changer son comportement sans qu’il ait le sentiment d’y avoit été contraint.
Le concept de guerre cognitive n’est pas nouveau, la fiction s’en est d’ailleurs emparée depuis longtemps. Le film « The Manchurian Candidate », sorti en 1962, raconte ainsi comment un officier américain a subi un lavage de cerveau lors de sa captivité, durant la guerre de Corée, afin d’en faire un agent communiste. Ce scénario a par la suite inspiré les séries télévisées Homeland et Hatufim.
En outre, durant les années 1970, la CIA fut au centre d’un scandale après la révélation de son programme MK Ultra, qui consistait à développer des techniques de contrôle et de programmation de l’esprit, avec des expérimentations menées sur des individus n’ayant pas donné préalablement leur consentement. Un tel objet étant évidemment sensible d’un point de vue éthique, trois commissions d’enquête parlementaires avaient été créées à l’époque pour faire toute la lumière sur cette affaire.
Jusqu’alors, et sauf à considérer que ce l’on appelle le « soft power » [qui peut influencer indirectement un autre « acteur » par des moyens non coercitifs, comme par exemple la culture] en fasse partie, la « guerre cognitive » ne pouvait s’exercer que sur un nombre restreint d’individu. Or, avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux, les moyens pour manipuler les opinions se sont démultipliés.
Dans son intervention lors du FID 2021, Mme Parly avait évoqué les « possibilités d’une nouvelle forme de menace combinant des capacités dans la manipulation de l’information, de désinformation, de cybernétique, de psychologie, d’ingénierie sociale, de biotechnologies ». Et elle avait rappelé que la « Lutte d’informatique d’influence » [L2I], publiée quelques semaines plus tôt par le ministère des Armées, entrait dans le cadre de cette « guerre cognitive ».
L’une des difficultés est désormais de savoir exactement ce qui relève ou non de la lutte informationnelle [et donc de la guerre cognitive]. Par exemple, l’émergence d’un mouvement de contestation est-elle due à des décisions gouvernementales qu’une partie de la population n’accepte pas ou bien est-elle motivée par une puissance étrangère qui cherche à influencer l’opinion dans le sens de ses intérêts? D’où l’intérêt de MYRIADE et de l’appel à projets que vient de lancer l’Agence de l’innovation de Défense [AID], via le dispositif ASTRID [Accompagnement Spécifique des Travaux de Recherches et d’Innovation Défense].
« Après le combat sur terre, sur les mers, dans les airs, dans l’espace et le cyberespace, un sixième domaine d’intervention va devenir de plus en plus marqué. Avec les guerres cognitives, les guerres se font et se feront également dans les têtes. Il s’agit d’un espace opérationnel qu’il nous faut continuer à mieux explorer pour nous prémunir de ces menaces et pour savoir agir. L’Agence de l’innovation de Défense appelle donc les acteurs des tissus académiques, mais aussi institutionnels et industriels, à s’unir pour proposer des travaux permettant de préparer au mieux les confrontations de demain », est-il explique dans le texte accompagnant cet appel à projets.
L’AID a défini cinq axes de recherche : « nouveaux regards », « biais cognitifs à différentes échelles », « argumentation et contre-argumentation », « le numérique : un monde libération fortement dynamique » et « Lutte informatique d’influence ».
S’gissant de ce dernier axe, l’agence rappelle qu’il « désigne les opérations militaires conduites dans la couche informationnelle du cyberespace pour détecter, caractériser et contrer les attaques, renseigner ou faire de la déception, de façon autonome ou en combinaison avec d’autres opérations ». Aussi, l’accent sera mis sur la détection des « infox » [dont les informations modifiées et falsifiées], des « deepfake », des données « contradictoires, de controverses, de propos haineux » et des « bots sociaux » ainsi que sur l’analyse des réseaux d’influence [ce qui passe par leur l’identification de leurs relations et de leurs membres ainsi que du rôle de ces derniers] et la classification de « profils psychologiques » et de « personnalités ».
En outre, l’AID évoque également la préparation des « opérations de contre-influence au sein des médias sociaux » et des études visant à « automatiser ou assister la conduite » des opérateurs. « Les objectifs opérationnels visés sont de pouvoir dénoncer, contenir, affaiblir ou
discréditer les attaques informationnelles, affaiblir la légitimité de nos adversaires, appuyer les opérations menées dans le champ physique par des manœuvres de déception », explique-t-elle.
Dans son appel à projets, l’AID insiste sur un point crucial. « Le concept de guerre cognitive pose des défis moraux, éthiques et juridiques, car il convient de se donner le droit et les moyens d’agir de manière responsable, sans angélisme dans un monde où pour nos adversaires ‘tous les coups sont permis' », affirme-t-elle. Sans doute que le comité d’éthique du ministère des Armées aura à se saisir de cette question.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn novembre dernier, à l’occasion de l’édition 2021 du Forum innovation défense [FID], la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé le lancement prochain du projet « MYRIADE » afin d’étudier et de caractériser les risques issus des multiples tentatives de manipulation des opinions publiques par un éventuel « compétiteur » [ou adversaire] en vue d’obtenir un gain tactique ou stratégique selon que ses visées sont à court ou à long terme.
En clair, il s’agit d’aborder ce que l’on appelle la « guerre cognitive », qui vise à faire de l’esprit humain un champ de bataille. L’objectif est d’agir sur la pensée des individus afin d’influencer leurs actes, un peu comme le fait la mercatique [ou le « marketing »] pour inciter un consommateur à choisir tel produit plutôt qu’un autre ou pour le convaincre d’acheter un article dont il ignorait jusqu’ici qu’il en avait besoin. La théorie du « paternalisme libéral » [ou « nudge »] use du même ressort pour convaincre un groupe de changer son comportement sans qu’il ait le sentiment d’y avoit été contraint.
Le concept de guerre cognitive n’est pas nouveau, la fiction s’en est d’ailleurs emparée depuis longtemps. Le film « The Manchurian Candidate », sorti en 1962, raconte ainsi comment un officier américain a subi un lavage de cerveau lors de sa captivité, durant la guerre de Corée, afin d’en faire un agent communiste. Ce scénario a par la suite inspiré les séries télévisées Homeland et Hatufim.
En outre, durant les années 1970, la CIA fut au centre d’un scandale après la révélation de son programme MK Ultra, qui consistait à développer des techniques de contrôle et de programmation de l’esprit, avec des expérimentations menées sur des individus n’ayant pas donné préalablement leur consentement. Un tel objet étant évidemment sensible d’un point de vue éthique, trois commissions d’enquête parlementaires avaient été créées à l’époque pour faire toute la lumière sur cette affaire.
Jusqu’alors, et sauf à considérer que ce l’on appelle le « soft power » [qui peut influencer indirectement un autre « acteur » par des moyens non coercitifs, comme par exemple la culture] en fasse partie, la « guerre cognitive » ne pouvait s’exercer que sur un nombre restreint d’individu. Or, avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux, les moyens pour manipuler les opinions se sont démultipliés.
Dans son intervention lors du FID 2021, Mme Parly avait évoqué les « possibilités d’une nouvelle forme de menace combinant des capacités dans la manipulation de l’information, de désinformation, de cybernétique, de psychologie, d’ingénierie sociale, de biotechnologies ». Et elle avait rappelé que la « Lutte d’informatique d’influence » [L2I], publiée quelques semaines plus tôt par le ministère des Armées, entrait dans le cadre de cette « guerre cognitive ».
L’une des difficultés est désormais de savoir exactement ce qui relève ou non de la lutte informationnelle [et donc de la guerre cognitive]. Par exemple, l’émergence d’un mouvement de contestation est-elle due à des décisions gouvernementales qu’une partie de la population n’accepte pas ou bien est-elle motivée par une puissance étrangère qui cherche à influencer l’opinion dans le sens de ses intérêts? D’où l’intérêt de MYRIADE et de l’appel à projets que vient de lancer l’Agence de l’innovation de Défense [AID], via le dispositif ASTRID [Accompagnement Spécifique des Travaux de Recherches et d’Innovation Défense].
« Après le combat sur terre, sur les mers, dans les airs, dans l’espace et le cyberespace, un sixième domaine d’intervention va devenir de plus en plus marqué. Avec les guerres cognitives, les guerres se font et se feront également dans les têtes. Il s’agit d’un espace opérationnel qu’il nous faut continuer à mieux explorer pour nous prémunir de ces menaces et pour savoir agir. L’Agence de l’innovation de Défense appelle donc les acteurs des tissus académiques, mais aussi institutionnels et industriels, à s’unir pour proposer des travaux permettant de préparer au mieux les confrontations de demain », est-il explique dans le texte accompagnant cet appel à projets.
L’AID a défini cinq axes de recherche : « nouveaux regards », « biais cognitifs à différentes échelles », « argumentation et contre-argumentation », « le numérique : un monde libération fortement dynamique » et « Lutte informatique d’influence ».
S’gissant de ce dernier axe, l’agence rappelle qu’il « désigne les opérations militaires conduites dans la couche informationnelle du cyberespace pour détecter, caractériser et contrer les attaques, renseigner ou faire de la déception, de façon autonome ou en combinaison avec d’autres opérations ». Aussi, l’accent sera mis sur la détection des « infox » [dont les informations modifiées et falsifiées], des « deepfake », des données « contradictoires, de controverses, de propos haineux » et des « bots sociaux » ainsi que sur l’analyse des réseaux d’influence [ce qui passe par leur l’identification de leurs relations et de leurs membres ainsi que du rôle de ces derniers] et la classification de « profils psychologiques » et de « personnalités ».
En outre, l’AID évoque également la préparation des « opérations de contre-influence au sein des médias sociaux » et des études visant à « automatiser ou assister la conduite » des opérateurs. « Les objectifs opérationnels visés sont de pouvoir dénoncer, contenir, affaiblir ou
discréditer les attaques informationnelles, affaiblir la légitimité de nos adversaires, appuyer les opérations menées dans le champ physique par des manœuvres de déception », explique-t-elle.
Dans son appel à projets, l’AID insiste sur un point crucial. « Le concept de guerre cognitive pose des défis moraux, éthiques et juridiques, car il convient de se donner le droit et les moyens d’agir de manière responsable, sans angélisme dans un monde où pour nos adversaires ‘tous les coups sont permis' », affirme-t-elle. Sans doute que le comité d’éthique du ministère des Armées aura à se saisir de cette question.
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En clair, il s’agit d’aborder ce que l’on appelle la « guerre cognitive », qui vise à faire de l’esprit humain un champ de bataille. L’objectif est d’agir sur la pensée des individus afin d’influencer leurs actes, un peu comme le fait la mercatique [ou le « marketing »] pour inciter un consommateur à choisir tel produit plutôt qu’un autre ou pour le convaincre d’acheter un article dont il ignorait jusqu’ici qu’il en avait besoin. La théorie du « paternalisme libéral » [ou « nudge »] use du même ressort pour convaincre un groupe de changer son comportement sans qu’il ait le sentiment d’y avoit été contraint.
Le concept de guerre cognitive n’est pas nouveau, la fiction s’en est d’ailleurs emparée depuis longtemps. Le film « The Manchurian Candidate », sorti en 1962, raconte ainsi comment un officier américain a subi un lavage de cerveau lors de sa captivité, durant la guerre de Corée, afin d’en faire un agent communiste. Ce scénario a par la suite inspiré les séries télévisées Homeland et Hatufim.
En outre, durant les années 1970, la CIA fut au centre d’un scandale après la révélation de son programme MK Ultra, qui consistait à développer des techniques de contrôle et de programmation de l’esprit, avec des expérimentations menées sur des individus n’ayant pas donné préalablement leur consentement. Un tel objet étant évidemment sensible d’un point de vue éthique, trois commissions d’enquête parlementaires avaient été créées à l’époque pour faire toute la lumière sur cette affaire.
programme MK UltraJusqu’alors, et sauf à considérer que ce l’on appelle le « soft power » [qui peut influencer indirectement un autre « acteur » par des moyens non coercitifs, comme par exemple la culture] en fasse partie, la « guerre cognitive » ne pouvait s’exercer que sur un nombre restreint d’individu. Or, avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux, les moyens pour manipuler les opinions se sont démultipliés.
se sont démultipliésDans son intervention lors du FID 2021, Mme Parly avait évoqué les « possibilités d’une nouvelle forme de menace combinant des capacités dans la manipulation de l’information, de désinformation, de cybernétique, de psychologie, d’ingénierie sociale, de biotechnologies ». Et elle avait rappelé que la « Lutte d’informatique d’influence » [L2I], publiée quelques semaines plus tôt par le ministère des Armées, entrait dans le cadre de cette « guerre cognitive ».
L’une des difficultés est désormais de savoir exactement ce qui relève ou non de la lutte informationnelle [et donc de la guerre cognitive]. Par exemple, l’émergence d’un mouvement de contestation est-elle due à des décisions gouvernementales qu’une partie de la population n’accepte pas ou bien est-elle motivée par une puissance étrangère qui cherche à influencer l’opinion dans le sens de ses intérêts? D’où l’intérêt de MYRIADE et de l’appel à projets que vient de lancer l’Agence de l’innovation de Défense [AID], via le dispositif ASTRID [Accompagnement Spécifique des Travaux de Recherches et d’Innovation Défense].
l’appel à projets« Après le combat sur terre, sur les mers, dans les airs, dans l’espace et le cyberespace, un sixième domaine d’intervention va devenir de plus en plus marqué. Avec les guerres cognitives, les guerres se font et se feront également dans les têtes. Il s’agit d’un espace opérationnel qu’il nous faut continuer à mieux explorer pour nous prémunir de ces menaces et pour savoir agir. L’Agence de l’innovation de Défense appelle donc les acteurs des tissus académiques, mais aussi institutionnels et industriels, à s’unir pour proposer des travaux permettant de préparer au mieux les confrontations de demain », est-il explique dans le texte accompagnant cet appel à projets.
L’AID a défini cinq axes de recherche : « nouveaux regards », « biais cognitifs à différentes échelles », « argumentation et contre-argumentation », « le numérique : un monde libération fortement dynamique » et « Lutte informatique d’influence ».
S’gissant de ce dernier axe, l’agence rappelle qu’il « désigne les opérations militaires conduites dans la couche informationnelle du cyberespace pour détecter, caractériser et contrer les attaques, renseigner ou faire de la déception, de façon autonome ou en combinaison avec d’autres opérations ». Aussi, l’accent sera mis sur la détection des « infox » [dont les informations modifiées et falsifiées], des « deepfake », des données « contradictoires, de controverses, de propos haineux » et des « bots sociaux » ainsi que sur l’analyse des réseaux d’influence [ce qui passe par leur l’identification de leurs relations et de leurs membres ainsi que du rôle de ces derniers] et la classification de « profils psychologiques » et de « personnalités ».
En outre, l’AID évoque également la préparation des « opérations de contre-influence au sein des médias sociaux » et des études visant à « automatiser ou assister la conduite » des opérateurs. « Les objectifs opérationnels visés sont de pouvoir dénoncer, contenir, affaiblir ou
discréditer les attaques informationnelles, affaiblir la légitimité de nos adversaires, appuyer les opérations menées dans le champ physique par des manœuvres de déception », explique-t-elle.
Dans son appel à projets, l’AID insiste sur un point crucial. « Le concept de guerre cognitive pose des défis moraux, éthiques et juridiques, car il convient de se donner le droit et les moyens d’agir de manière responsable, sans angélisme dans un monde où pour nos adversaires ‘tous les coups sont permis' », affirme-t-elle. Sans doute que le comité d’éthique du ministère des Armées aura à se saisir de cette question.
France24 - World
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Issued on: 29/04/2022 - 18:31
Georgina ROBERTSON
In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Could contact lenses be the ultimate computer screen?
By Emma WoollacottTechnology of Business reporter
Imagine you have to make a speech, but instead of looking down at your notes, the words scroll in front of your eyes, whichever direction you look in.
That's just one of many features the makers of smart contact lenses promise will be available in the future.
"Imagine... you're a musician with your lyrics, or your chords, in front of your eyes. Or you're an athlete and you have your biometrics and your distance and other information that you need," says Steve Sinclair, from Mojo, which is developing smart contact lenses.
His company is about to embark on comprehensive testing of smart contact lens on humans, that will give the wearer a heads-up display that appears to float in front of their eyes.
The product's scleral lens (a larger lens that extends to the whites of the eye) corrects the user's vision, but also incorporates a tiny microLED display, smart sensors and solid-state batteries.
"We've built what we call a feature-complete prototype that actually works and can be worn - we're soon going to be testing that [out] internally," says Mr Sinclair.
"Now comes the interesting part, where we start to make optimisations for performance and power, and wear it for longer periods of time to prove that we can wear it all day."
More technology of business:
Other smart lenses are being developed to collect health data.
Lenses could "include the ability to self-monitor and track intra-ocular pressure, or glucose," says Rebecca Rojas, instructor of optometric science at Columbia University. Glucose levels for example, need to be closely monitored by people with diabetes.
"They can also provide extended-release drug-delivery options, which is beneficial in diagnosis and treatment plans. It's exciting to see how far technology has come, and the potential it offers to improve patients' lives."
Research is underway to build lenses that can diagnose and treat medical conditions from eye conditions, to diabetes, or even cancer by tracking certain biomarkers such as light levels, cancer-related molecules or the amount of glucose in tears.
A team at the University of Surrey, for example, has created a smart contact lens that contains a photo-detector for receiving optical information, a temperature sensor for diagnosing potential corneal disease and a glucose sensor monitoring the glucose levels in tear fluid.
"We make it ultra-flat, with a very thin mesh layer, and we can put the sensor layer directly onto a contact lens so it's directly touching the eye and has contact with the tear solution," says Yunlong Zhao, lecturer in energy storage and bioelectronics at the University of Surrey.
"You will feel like it's more comfortable to wear because it's more flexible, and because there's direct contact with the tear solution it can provide more accurate sensing results," says Dr Zhao.
Despite the excitement, smart lense technology still has to overcome a number of hurdles.
One challenge will be powering them with batteries these will obviously have to be incredibly tiny, so will they deliver enough power to do anything useful?
Mojo is still testing its product, but wants customers to be able to wear its lenses all day, without having to recharge them.
"The expectation [is] that you are not consuming information from the lens constantly but in short moments throughout the day.
"Actual battery life will depend on how and how often it is used, just like your smartphone or smartwatch today," a company spokesperson explains.
Other concerns over privacy have been rehearsed since Google's launch of smart glasses in 2014, which was widely seen as a failure.
"Any discreet device with a forward-facing camera that allows a user to take pictures, or record video, poses risks to bystanders' privacy," says Daniel Leufer, senior policy Analyst at digital rights campaign group, Access Now.
"With smart glasses, there's at least some scope to signal to bystanders when they are recording - for example, red warning lights - but with contact lenses it's more difficult to see how to integrate such a feature."
Aside from privacy worries, makers will also have satisfy worries over data-security for the people wearing the lenses.
Smart lenses can only fulfil their function if they track the user's eye movements, and this plus other data could reveal a great deal.
"What if these devices collect and share data about what things I look at, how long I look at them, whether my heart rate increases when I look at a certain person, or how much I perspire when asked a certain question?" says Mr Leufer.
"This type of intimate data could be used to make problematic inferences about everything from our sexual orientation to whether we're telling the truth under interrogation," he adds.
"My worry is that devices like AR (augmented reality) glasses, or smart contact lenses, will be seen as a potential trove of intimate data."
For its part, Mojo says all data is security-protected and kept private.
Additionally there are concerns about the product that will be familiar to anyone who wears regular contacts.
"Any type of contact lens can pose a risk to eye health, if not properly cared for or not fitted properly.
"Just like any other medical device, we need to make sure the patients' health is the priority, and whatever device used has benefits that outweigh the risk," says Ms Rojas, from Columbia University.
"I'm concerned about non-compliance, or poor lens hygiene and over-wear. These can lead to further complications like irritation, inflammation, infections or risks to eye health."
With Mojo's lenses expected to be used for up to a year at a time, Mr Sinclair admits this is a concern.
But he points out that a smart lens means it can be programmed to detect whether it's being cleaned enough and even to alert users when it needs replacing.
The firm also plans to work with optometrists for prescription and monitoring.
"You don't just launch something like a smart contact lens and expect everyone's going to adopt it on day one," says Mr Sinclair.
"It's going to take some time, just like all new consumer products, but we think it's inevitable that all of our eye wear is eventually going to become smart."
France24 - World
Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts
Issued on: 29/04/2022 - 17:47
Catherine NICHOLSON
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It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.
Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
French presidential election © France 24
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
What are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRANCE IN FOCUS
Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France
France's Macron faces a divided nation after election win
Opex 360
Pour son chef d’état-major, la British Army est désormais « trop petite » pour défendre les intérêts britanniques
par Laurent Lagneau · 14 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerQuand, au début des années 2010, il fut décidé de réduire l’effectif de la British Army a seulement 82’000 soldats, les observateurs firent remarquait qu’elle allait ainsi retrouver le format qui était le sien au moment de la guerre des Boers… Et les esprits taquins soulignèrent que le stade de Twickenham [ou celui de Wembley pour les adeptes du ballon rond] allait être suffisant pour abriter l’armée britannique… Et le sera davantage après la publication par Londres de la dernière revue stratégique de défense et de sécurité, en mars 2021.
Considérant que la British Army devait être avant tout en mesure d’agir en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit ouvert, et donc être « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures », le gouvernement britannique décidé de réduire une nouvelle fois son format, pour le porter à seulement 72’500 soldats. Le tout en misant sur les évolutions technologiques, notamment en matière de robotique.
En clair, la British Army devait alors à se préparer à contrer les menaces dites « hybrides », c’est à dire des actions difficilement attribuables et menées sous le seuil d’un conflit afin d’obtenir un avantage stratégique. Cela va des opérations d’influence à l’ingérence dans les processus électoraux en passant par le déploiement d’unités irrégulières [ou clandestines], des actes de sabotages, des assassinats ciblés, l’intimidation militaires, des cyberattaques ou encore des pressions économiques. La Russie y eut recours pour mettre la main sur la Crimée… Aussi, les responsables britanniques ont pensé que ce mode opératoire serait privilégié par Moscou à l’avenir.
Tel est, en tout cas, l’aveu fait par le général Sir Mark Carleton-Smith, le chef d’état-major de la British Army, dans un entretien donné à « Soldier Magazine« , une publication officielle du ministère britannique de la Défense. D’ailleurs, s’agissant de l’Ukraine, il s’attendait à ce que la Russie usât d’un tel procédé pour parvenir à ses fins… Or, a-t-il dit, « la suprise a été que [Vladimir] Poutine a agi ‘à l’ancienne’, à une échelle très importante. Il est difficile d’aligner cette stratégie avec son objectif politique de changer le régime en Ukraine. Il a donc clairement fait un mauvais calcul et il ne s’est certainement pas attendu à la résilience des forces ukraniennes ».
Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine « a mis en évidence le fait que la masse et la taille sont importantes », a continué le général Carleton-Smith. Aussi, a-t-il confessé qu’il ne se sentait « pas à l’aise avec une armée de seulement 73’000 hommes ». Un format qui est maintenant trop réduit, selon lui.
Mais, visiblement, le chef de la British Army, qui prendra sa retraite en juin prochain, n’est pas parvenu à faire valoir son point de vue au moment de l’élaboration de cette revue stratégique de défense… « J’ai plaidé pour que nous restions à un format de 82’000 soldats », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Devoir se limiter à 73’000 hommes a été surprenant. C’est un chiffre un peu arbitraire ».
En attendant, le Royaume-Uni aura une force terrestre dont le format était équivalent à celui de l’armée de Charles II, en 1661… alors qu’il s’est fortement impliqué dans le renforcement du flanc oriental de l’Otan [8000 militaires britanniques y sont actuellement engagés, ndlr] tout en nouant des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande.
Pour son chef d’état-major, la British Army est désormais « trop petite » pour défendre les intérêts britanniques
par Laurent Lagneau · 14 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerQuand, au début des années 2010, il fut décidé de réduire l’effectif de la British Army a seulement 82’000 soldats, les observateurs firent remarquait qu’elle allait ainsi retrouver le format qui était le sien au moment de la guerre des Boers… Et les esprits taquins soulignèrent que le stade de Twickenham [ou celui de Wembley pour les adeptes du ballon rond] allait être suffisant pour abriter l’armée britannique… Et le sera davantage après la publication par Londres de la dernière revue stratégique de défense et de sécurité, en mars 2021.
Considérant que la British Army devait être avant tout en mesure d’agir en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit ouvert, et donc être « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures », le gouvernement britannique décidé de réduire une nouvelle fois son format, pour le porter à seulement 72’500 soldats. Le tout en misant sur les évolutions technologiques, notamment en matière de robotique.
En clair, la British Army devait alors à se préparer à contrer les menaces dites « hybrides », c’est à dire des actions difficilement attribuables et menées sous le seuil d’un conflit afin d’obtenir un avantage stratégique. Cela va des opérations d’influence à l’ingérence dans les processus électoraux en passant par le déploiement d’unités irrégulières [ou clandestines], des actes de sabotages, des assassinats ciblés, l’intimidation militaires, des cyberattaques ou encore des pressions économiques. La Russie y eut recours pour mettre la main sur la Crimée… Aussi, les responsables britanniques ont pensé que ce mode opératoire serait privilégié par Moscou à l’avenir.
Tel est, en tout cas, l’aveu fait par le général Sir Mark Carleton-Smith, le chef d’état-major de la British Army, dans un entretien donné à « Soldier Magazine« , une publication officielle du ministère britannique de la Défense. D’ailleurs, s’agissant de l’Ukraine, il s’attendait à ce que la Russie usât d’un tel procédé pour parvenir à ses fins… Or, a-t-il dit, « la suprise a été que [Vladimir] Poutine a agi ‘à l’ancienne’, à une échelle très importante. Il est difficile d’aligner cette stratégie avec son objectif politique de changer le régime en Ukraine. Il a donc clairement fait un mauvais calcul et il ne s’est certainement pas attendu à la résilience des forces ukraniennes ».
Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine « a mis en évidence le fait que la masse et la taille sont importantes », a continué le général Carleton-Smith. Aussi, a-t-il confessé qu’il ne se sentait « pas à l’aise avec une armée de seulement 73’000 hommes ». Un format qui est maintenant trop réduit, selon lui.
Mais, visiblement, le chef de la British Army, qui prendra sa retraite en juin prochain, n’est pas parvenu à faire valoir son point de vue au moment de l’élaboration de cette revue stratégique de défense… « J’ai plaidé pour que nous restions à un format de 82’000 soldats », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Devoir se limiter à 73’000 hommes a été surprenant. C’est un chiffre un peu arbitraire ».
En attendant, le Royaume-Uni aura une force terrestre dont le format était équivalent à celui de l’armée de Charles II, en 1661… alors qu’il s’est fortement impliqué dans le renforcement du flanc oriental de l’Otan [8000 militaires britanniques y sont actuellement engagés, ndlr] tout en nouant des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande.
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Considérant que la British Army devait être avant tout en mesure d’agir en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit ouvert, et donc être « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures », le gouvernement britannique décidé de réduire une nouvelle fois son format, pour le porter à seulement 72’500 soldats. Le tout en misant sur les évolutions technologiques, notamment en matière de robotique.
En clair, la British Army devait alors à se préparer à contrer les menaces dites « hybrides », c’est à dire des actions difficilement attribuables et menées sous le seuil d’un conflit afin d’obtenir un avantage stratégique. Cela va des opérations d’influence à l’ingérence dans les processus électoraux en passant par le déploiement d’unités irrégulières [ou clandestines], des actes de sabotages, des assassinats ciblés, l’intimidation militaires, des cyberattaques ou encore des pressions économiques. La Russie y eut recours pour mettre la main sur la Crimée… Aussi, les responsables britanniques ont pensé que ce mode opératoire serait privilégié par Moscou à l’avenir.
Tel est, en tout cas, l’aveu fait par le général Sir Mark Carleton-Smith, le chef d’état-major de la British Army, dans un entretien donné à « Soldier Magazine« , une publication officielle du ministère britannique de la Défense. D’ailleurs, s’agissant de l’Ukraine, il s’attendait à ce que la Russie usât d’un tel procédé pour parvenir à ses fins… Or, a-t-il dit, « la suprise a été que [Vladimir] Poutine a agi ‘à l’ancienne’, à une échelle très importante. Il est difficile d’aligner cette stratégie avec son objectif politique de changer le régime en Ukraine. Il a donc clairement fait un mauvais calcul et il ne s’est certainement pas attendu à la résilience des forces ukraniennes ».
Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine « a mis en évidence le fait que la masse et la taille sont importantes », a continué le général Carleton-Smith. Aussi, a-t-il confessé qu’il ne se sentait « pas à l’aise avec une armée de seulement 73’000 hommes ». Un format qui est maintenant trop réduit, selon lui.
Mais, visiblement, le chef de la British Army, qui prendra sa retraite en juin prochain, n’est pas parvenu à faire valoir son point de vue au moment de l’élaboration de cette revue stratégique de défense… « J’ai plaidé pour que nous restions à un format de 82’000 soldats », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Devoir se limiter à 73’000 hommes a été surprenant. C’est un chiffre un peu arbitraire ».
En attendant, le Royaume-Uni aura une force terrestre dont le format était équivalent à celui de l’armée de Charles II, en 1661… alors qu’il s’est fortement impliqué dans le renforcement du flanc oriental de l’Otan [8000 militaires britanniques y sont actuellement engagés, ndlr] tout en nouant des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande.
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Considérant que la British Army devait être avant tout en mesure d’agir en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit ouvert, et donc être « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures », le gouvernement britannique décidé de réduire une nouvelle fois son format, pour le porter à seulement 72’500 soldats. Le tout en misant sur les évolutions technologiques, notamment en matière de robotique.
En clair, la British Army devait alors à se préparer à contrer les menaces dites « hybrides », c’est à dire des actions difficilement attribuables et menées sous le seuil d’un conflit afin d’obtenir un avantage stratégique. Cela va des opérations d’influence à l’ingérence dans les processus électoraux en passant par le déploiement d’unités irrégulières [ou clandestines], des actes de sabotages, des assassinats ciblés, l’intimidation militaires, des cyberattaques ou encore des pressions économiques. La Russie y eut recours pour mettre la main sur la Crimée… Aussi, les responsables britanniques ont pensé que ce mode opératoire serait privilégié par Moscou à l’avenir.
Tel est, en tout cas, l’aveu fait par le général Sir Mark Carleton-Smith, le chef d’état-major de la British Army, dans un entretien donné à « Soldier Magazine« , une publication officielle du ministère britannique de la Défense. D’ailleurs, s’agissant de l’Ukraine, il s’attendait à ce que la Russie usât d’un tel procédé pour parvenir à ses fins… Or, a-t-il dit, « la suprise a été que [Vladimir] Poutine a agi ‘à l’ancienne’, à une échelle très importante. Il est difficile d’aligner cette stratégie avec son objectif politique de changer le régime en Ukraine. Il a donc clairement fait un mauvais calcul et il ne s’est certainement pas attendu à la résilience des forces ukraniennes ».
Soldier MagazineQuoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine « a mis en évidence le fait que la masse et la taille sont importantes », a continué le général Carleton-Smith. Aussi, a-t-il confessé qu’il ne se sentait « pas à l’aise avec une armée de seulement 73’000 hommes ». Un format qui est maintenant trop réduit, selon lui.
Mais, visiblement, le chef de la British Army, qui prendra sa retraite en juin prochain, n’est pas parvenu à faire valoir son point de vue au moment de l’élaboration de cette revue stratégique de défense… « J’ai plaidé pour que nous restions à un format de 82’000 soldats », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Devoir se limiter à 73’000 hommes a été surprenant. C’est un chiffre un peu arbitraire ».
En attendant, le Royaume-Uni aura une force terrestre dont le format était équivalent à celui de l’armée de Charles II, en 1661… alors qu’il s’est fortement impliqué dans le renforcement du flanc oriental de l’Otan [8000 militaires britanniques y sont actuellement engagés, ndlr] tout en nouant des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande.
France24 - Monde
Non, des bulletins pour Marine Le Pen n’ont pas été détruits lors de la présidentielle
Publié le : 18/05/2022 - 18:35
Aude Dejaifve
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Le 15 mai, une vidéo virale commence à circuler : on peut y voir des bouts de papier empilés dans un camion et jetés dans la rue, avant que la police n’intervienne. Pour certains internautes, ces papiers seraient des bulletins de vote pour Marine Le Pen, abandonnés pour qu’ils ne soient pas comptabilisés. En réalité, la vidéo montre l'action d’une association étudiante pour dénoncer les liens entre le Rassemblement national et la Russie.
La vérification en bref
- Une vidéo circule depuis le 4 mai avec une légende affirmant qu’elle montre de la fraude électorale : des bulletins de vote pour Marine Le Pen auraient été détruits.
- Les "bulletins" sont en réalité des tracts, jetés devant le siège du Rassemblement national lors d’une action d’associations le 19 avril pour dénoncer les relations du parti avec la Russie.
La vérification en détail
Sur cette vidéo publiée le 15 mai sur Twitter, cumulant plus de 53 000 vues, on peut voir des gens jeter des papiers dans la rue depuis un camion rempli de caisses de prospectus. La police arrive sur les lieux et tente d'arrêter l'action. À 0’06, un policier s’exclame : "Messieurs-dames, allez, veuillez circuler ! C’est qui l’organisateur ?" L’auteur du tweet écrit, en anglais : "France, fraude électorale !"
La vidéo provient de la chaîne Telegram italienne "Espiritu Templario", qui l’a publiée le 4 mai. "France, élections présidentielles. Votes pour la candidate Le Pen ? Et la police arrive pour les garder hors de vue du public et participer à la fraude électorale ?", peut-on lire, en espagnol, sur cette publication qui a été visionnée plus de 14 000 fois. L’auteur suggère ainsi que des bulletins de vote pour Marine Le Pen auraient été détruits, et que la police aurait tenté de le cacher.
Dans la vidéo sur Telegram, on peut lire à 0’06, 0’21 et 0’28 "Porte de Saint-Cloud - Michel-Ange" sur l’arrêt de bus. C’est un arrêt de bus de Paris, qui se trouve en face du siège du Rassemblement national (RN), rue Michel-Ange, dans le 16e arrondissement.
Quand on regarde les papiers de près dans la vidéo sur Telegram, qui est de meilleure qualité que celle relayée sur Twitter, on remarque qu’ils ne ressemblent pas à des bulletins de vote. Ils comportent un QR code, l'inscription "9 millions" dans le coin en bas à gauche et en haut à droite, et le drapeau russe dans le coin en bas à droite.
Il suffit de rechercher sur Google les mots clés "9 millions" et "Le Pen" pour trouver cet article de France Bleu à propos d’une action menée devant le siège du RN le 19 avril par l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) et SOS Racisme. Les deux associations ont déposé des billets symbolisant les 9 millions d’euros que le RN a empruntés à une banque russe.
En 2014, le Front national avait en effet emprunté 9,4 millions d'euros auprès d'une banque russe afin de financer la campagne des élections régionales de 2015. Le parti est toujours en train de rembourser cet emprunt, avec une dernière échéance prévue en 2028.
Sur la vidéo publiée par l’UEJF le 19 avril sur Twitter, on peut voir des étudiants jeter en l’air des faux billets dans la rue, entourés de policiers et de journalistes.
SOS Racisme a publié une autre vidéo de l’événement, également le 19 avril, où l’on voit la police intervenir et essayer d’empêcher les étudiants de jeter les billets dans la rue.
Avec les mêmes mots clés, on retrouve la vidéo originale, dans une version plus longue, publiée sur le compte Twitter du journaliste de Brut Rémy Buisine le 19 mai La vidéo détournée sur les réseaux sociaux est un extrait de cette vidéo à partir de 0’25.
Des faux billets de banques russes jetés devant le QG de Marine Le Pen.Une action pour dénoncer les liens entre Le Pen et la Russie. Intervention immédiate des forces de l’ordre. pic.twitter.com/9oOKjxasCh
April 19, 2022La vidéo ne montre donc pas des bulletins de vote pour Marine Le Pen, et n'a rien à voir avec de la fraude électorale.
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The radio station giving indigenous people a voice
By Grace LivingstoneBusiness reporter, Panama City
The high-rises and glass towers of Panama City gleam in the sunlight.
But on the other side of town, there's an old office block where if you go up the stairs and you'll find a tiny makeshift radio studio.
From here, Panama's first indigenous people's radio station, Voces Originarias Panamá, is now broadcast across the country.
Panama has almost half a million indigenous people, who make up 12% of the population, and speak seven different languages. Dad Neba, the station's coordinator, says it's time they had a voice.
"Historically we've been bombarded with information from outside, and now we want to speak for ourselves," he says. "We want to show the needs of our peoples."
The idea of the station emerged during the Covid pandemic, when it was vital to get health information to isolated communities. "We had programmes in seven languages about prevention," says Mr Neba. "In each language we'd say 'you must wash your hands'."
He operates the station with DJ Olocunaliler Ferrer who, in between programmes about history, current affairs, indigenous rights and culture, plays a range of music from traditional songs, to indigenous rock and rap.
It was launched last year by the National Coordinating Body of Indigenous Peoples of Panama (COONAPIP), which represents all the traditional indigenous authorities of Panama.
They see the radio station as an important tool to defend the culture, land and social and economic rights, of indigenous people.
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
"From every corner of the country, indigenous people can send news to the station in their own language," says Marcelo Guerra, the president of COONAPIP.
"They can talk about the problems they face in their territories, whether that be incursions onto their lands, lack of health facilities, or clean water."
There are seven different indigenous peoples of Panama - the Ngäbe, the Buglé, the Guna, the Emberá, the Wounaan, the Bribri, and the Naso Tjërdi.
Mr Neba is a Guna from Guna Yala, an indigenous territory spread across hundreds of islands off the Caribbean coast of Panama. He's worked voluntarily for years in community radio, and is now travelling to indigenous communities across the country, teaching people how to make radio programmes.
Arona Membache attended one of his workshops in the small community of Arimae, in the province of Darien in eastern Panama. "We learnt how to write a script, gather information, record sound, basically everything about radio," she says.
Like most people here, Ms Membache is a subsistence farmer cultivating plantain, yuccas, yams, rice and maize. In her spare time she teaches children traditional dances that were taught to her by her mother.
She now sends the radio station reports in the local language, Emberá, and audio recordings of the songs and drums that accompany the dances. "Using our cell phones, we can send reports from here showing our culture, identity and language," says Ms Membache.
Caselina Bacorizo, 79, a fellow resident of Arimae, says: "I didn't know anything about radio before, but after going to the workshops, I can see that having our own radio station is so important. We could use it to teach our children about our culture, and to maintain our language."
Arimae has a population of 997. Many residents live in wooden houses with thatched palm rooves, while others homes are made of breeze blocks and corrugated iron.
The people in Arimae are from two different indigenous groups, the Emberá and the Wounaan. They came together and founded this community in 1969 to defend themselves from road builders. The Pan American Highway, which began construction here in the early 1970s, was built right through the rainforest where they lived.
"When the road came, we had serious problems here," says Abrego Membeche, one of the founders of Arimae. "Outsiders began to arrive and take over the land. We had to challenge these people and demand the government take action."
The community finally got a title to their lands in 2015, but it's a much smaller area than they once had. Over the past 50 years, they've lost more than 600sq km (232sq miles).
Much of that was virgin forest, cut down by loggers and farmers who came after the road was built. Many people here want the radio station to highlight the importance of protecting nature.
José Bacorizo is president of the Arimae's elected congress. "We should have a [radio] programme teaching our values, how we value the land, and why it's important to conserve nature,' he says.
"The forest is what gives us life. It gives us oxygen. Without it we wouldn't be able to breathe. So, we have to care for nature because nature cares for us."
More than half of Panamanian territory is covered by rainforest. It also has large areas of mangroves.
Although the Panamanian government has strengthened environmental laws over the last 20 years, deforestation remains a concern for indigenous peoples.
The government recognises five separate 'comarcas' or semi-autonomous indigenous areas in Panama, comprising 23% of the national territory. But dozens of smaller indigenous communities do not have formal titles to their lands, which are under threat from cattle ranching, logging, agriculture and, more recently the mining industry.
The country's largest mine opened in 2019 and the government is considering several more mining concessions.
Between 2001 and 2019, Panama lost 414,000 hectares (or 7.3%) of its tree cover, including 73,000 hectares of primary rainforest, according to the Rainforest Foundation. In that period, Darien province - where Arimae is located - saw the greatest level of deforestation, totalling 104,000 hectares.
Arimae resident Mariela Sabúgura agrees that the radio station could be used to talk about conservation. "Human beings themselves have destroyed mother earth," she says. "Now we need to conserve it and turn it back to how it was - virgin forest.
"We could use the radio station to raise awareness and come up with ideas. We could replant the forest, plant fruit trees, timber trees."
By enabling indigenous people to defend their lands and the environment, the radio station may also protect their livelihoods, which in rural areas is either growing food for their own consumption, or a mixture of subsistence farming and small scale agriculture, aimed at local markets.
Voces Originarias Panamá is a digital radio station. Cell-phone coverage is patchy in some isolated communities, so it can be hard to hear the radio station online. Many residents of Arimae said they'd like the government to allocate the station an analogue terrestrial radio frequency, so it can be picked up by traditional radios.
The radio station is in its early days. It's run by volunteers in the offices of COONPIP.
It received financing from the International Union for the Conservation of Nature (IUCN), a network of governmental and non-governmental agencies, but now funds are running low.
Dad Neba, the station's coordinator, however, is determined to keep it going. "The radio station is a fundamental tool for the indigenous peoples of Panama to protect their rights and strengthen their culture, their identity and their languages." Above all, he says, indigenous people want their voices to be heard.
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En images : chaleur extrême en Inde et au Pakistan
Publié le : 19/05/2022 - 19:00Modifié le : 19/05/2022 - 19:58
Laura MOUSSET
Suivre
L’Inde et le Pakistan sont victimes d’une vague de chaleur extrême qui dure depuis deux mois. Les températures y sont infernales et dépassent les 50 °C dans certaines régions. Conséquence : les habitants suffoquent – certains d'entre eux devant même se faire hospitaliser –, l’eau manque, tout comme l'électricité. Les animaux, eux aussi, sont frappés par la chaleur record. Tour d’horizon en images.
France24 - Monde
Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
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Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
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Partygate : la police de Londres va bientôt livrer les conclusions de son enquête
Publié le : 19/05/2022 - 14:28
FRANCE 24
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Les Britanniques vont bientôt connaître la conclusion de l'enquête sur le scandale des fêtes organisées à Downing Street malgré les confinements, qui a provoqué un total de 126 amendes pour huit événements ayant violé les règles sanitaires contre le Covid-19 au Royaume-Uni.
Des sanctions bientôt connues pour les participants aux fêtes interdites à Downing Street. La police de Londres annoncé, jeudi 19 mai, la conclusion de son enquête sur le scandale des fêtes organisées malgré les confinements, avec un total de 126 amendes pour huit événements ayant violé les règles sanitaires contre le Covid-19.
La fin de cette enquête signifie que les Britanniques vont savoir d'ici peu si le Premier ministre Boris Johnson, qui s'est déjà vu infliger une amende en raison de sa présence à une fête surprise pour son 56e anniversaire en juin 2020, a été sanctionné pour sa présence à d'autres événements.
Des excuses "sans réserves"
Les 126 amendes correspondent à huit dates différentes, allant du 20 mai 2020 au 16 avril 2021, établies à l'issue d'une enquête dans laquelle la police a examiné 345 documents, 510 photos et images de vidéosurveillance et épluché 204 questionnaires. Certaines de personnes sanctionnées ont reçu plus d'une amende, a précisé la police dans un communiqué.
Boris Johnson avait présenté ses excuses "sans réserves" devant le Parlement après avoir reçu l'amende. Il avait cependant exclu de démissionner face aux appels répétés de l'opposition en ce sens.
Le dirigeant conservateur avait affirmé qu'il ne lui était "pas venu à l'esprit, à l'époque ni par la suite", que sa participation au bref rassemblement pour son anniversaire "pouvait constituer une violation des règles" alors en vigueur.
Des "erreurs de leadership et de jugement"
La fin de l'enquête de police va également permettre la publication du rapport intégral de la haute-fonctionnaire Sue Gray, chargée d'une enquête interne à ce sujet.
Un rapport préalable, expurgé de toutes précisions pour ne pas interférer avec l'enquête de police, dénonçait des "erreurs de leadership et de jugement". Il avait ainsi donné un aperçu de son appréciation de ce qui se jouait derrière les murs de Downing Street, contrastant avec les sacrifices consentis par les Britanniques pour lutter contre la pandémie.
Les députés ont par ailleurs déclenché l'ouverture d'une enquête parlementaire afin de déterminer si Boris Johnson les a sciemment trompés dans cette affaire, en affirmant à maintes reprises que toutes les règles avaient été respectées.
Le code ministériel dispose qu'un ministre qui a de manière délibérée dupé le Parlement doit démissionner. L'enquête parlementaire ne commencera qu'une fois que l'enquête de la police sera achevée et que Sue Gray aura remis son rapport définitif.
Avec AFP
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"Partygate" : Boris Johnson, sanctionné, s'excuse mais refuse de démissionner
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France24 - Monde
L'Indonésie va autoriser la reprise des exportations d'huile de palme
Publié le : 19/05/2022 - 14:12
FRANCE 24
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L'Indonésie va lever, dès la semaine prochaine, l'interdiction des exportations d'huile de palme mise en place le 28 avril dernier, a annoncé, jeudi, le président du pays Joko Widodo. L'archipel d'Asie du Sud-Est fait face, depuis plusieurs mois, à une pénurie et à une flambée des prix de cet oléagineux qui menace de créer des tensions sociales.
L'Indonésie va autoriser dès la semaine prochaine la reprise des exportations d'huile de palme, dont le pays est le premier producteur mondial, a annoncé, jeudi 19 mai, le président du pays d'Asie du Sud-Est, Joko Widodo.
L'interdiction des exportations d'huile de palme mise en place le 28 avril dernier avait déstabilisé un marché mondial de l'huile végétale déjà au plus haut depuis la guerre en Ukraine.
"Au vu de l'offre et de la situation de l'huile de cuisson, et étant donné qu'il faut prendre en compte 17 millions de personnes employées dans le secteur de l'huile de palme (...) j'ai décidé que les exportations d'huile de cuisson pourront reprendre le lundi 23 mai", a dit le président dans une brève déclaration diffusée en ligne.
L'archipel d'Asie du Sud-Est fait face depuis plusieurs mois à une pénurie et à une flambée des prix de l'huile de cuisson à base d'huile de palme sur son marché intérieur qui menace de créer des tensions sociales.
"Même si les exportations vont reprendre, le gouvernement va observer strictement la situation pour s'assurer que la demande soit fournie à un prix abordable", a souligné le président.
Problèmes de distribution et de rétention de stocks
Joko Widodo avait souligné, en annonçant la suspension des exportations d'huile de palme, que l'approvisionnement de la population était "la plus haute priorité".
Jakarta avait prévu de reprendre les exportations quand le prix de gros de l'huile de cuisson serait redescendu à 14 000 roupies (97 cents), contre près de 20 000 roupies par litre avant l'interdiction.
Les prix ont baissé, mais pas autant qu'espéré atteignant 17 200 à 17 600 roupies le litre actuellement, a concédé le président.
Le pays de 270 millions d'habitants souffre de problèmes de distribution et de rétention de stocks alors que les producteurs préfèrent écouler leurs cargaisons à l'international pour profiter à plein de la hausse des cours.
L'Indonésie assure quelque 60 % de la production mondiale d'huile de palme, dont un tiers est consommé sur son marché intérieur.
Elle a exporté 34,2 millions de tonnes l'an dernier pour l'huile alimentaire mais aussi la fabrication d'une grande gamme de produits, des cosmétiques aux produits alimentaires.
Ses plus grands clients à l'exportation sont l'Inde, la Chine, l'Union européenne et le Pakistan.
Avec AFP
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GUERRE DES PRIX
Indonésie : de la guerre en Ukraine... à une interdiction de l'exportation d'huile de palme
BBC
Australia election: Do people trust their PM candidates?
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Australians vote on Saturday to decide whether to re-elect Scott Morrison as prime minister or hand the job to his challenger, Anthony Albanese.
Integrity among politicians has been a wide-ranging debate in Australia recently.
The BBC asked people in each leader's seat in Sydney for their views on the candidates.
Video by Isabelle Rodd.
Find out more about the upcoming election in this simple guide.
France24 - Monde
Reportage : en Italie, des réfugiés ukrainiens sous les toits de la mafia
Publié le : 19/05/2022 - 08:58
FRANCE 24
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Natalia MENDOZA
Plus de 110 000 Ukrainiens sont arrivés en Italie depuis le début de l’invasion russe. Pour accueillir ce nouveau flux migratoire, le ministère italien de l’Intérieur met à disposition des réfugiés des maisons confisqués à la mafia. Jusqu'ici, 622 habitations sont occupées par des réfugiés. Reportage de notre correspondante Natalia Mendoza.
Pour accueillir les réfugiés ukrainiens qui affluent en Italie, 110 000 depuis le début de la guerre en Ukraine, le ministère italien de l’Intérieur a décidé de mettre à leur disposition des habitations saisis à la mafia italienne.
Arrivés en Italie fin mars, Tatiana et ses enfants ont été accueillis à Rescaldina, au nord de Milan, dans un appartement saisi à la ‘Ndrangheta, la mafia calabraise.
Un logement qui fait partie des 3 250 biens confisqués au crime organisé en Lombardie. L’État italien dispose de près de 40 000 biens saisis à la mafia, soit un patrimoine qui dépasse les 300 millions d’euros, directement géré par l'Agence nationale pour l’administration des biens confisqués à la criminalité organisée (ANBSC).
"Le ministère de l'Intérieur nous a demandé de repérer les logements disponibles et habitables sur le court terme par les familles ukrainiennes, confie le préfet Bruno Corda, directeur de l'ANBSC. Alors, nous avons identifié des biens qui peuvent être utilisé immédiatement, dans 15 jours, dans un mois ou dans 90 jours".
Au total, 622 habitations ayant appartenu à des groupes mafieux ont été mises à disposition des réfugiés Ukrainiens en Italie.
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RAPPORT DE FORCE
Guerre en Ukraine : la victoire de Kiev, si proche, si loin
Le monde dans tous ses États
Russie : propagande ou 3e guerre mondiale ?
Focus
Ukraine : de retour à Irpin, les habitants retrouvent une ville dévastée
France24 - World
Australia's federal election: Climate change becomes top concern for voters
Issued on: 17/05/2022 - 12:24
Sonia BARITELLO
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Australia is counting down to its next federal election on May 21. The environmental crisis is high on voters' minds and smaller parties and independents are gaining momentum by riding a wave of disillusionment over the conservative coalition's lack of climate action. With a hung parliament looking likely, these minor players could force the traditional parties to do more to tackle global warming. Climate change is an increasingly hot-button issue since the country's devastating bushfires of 2019-20. Our correspondents Richelle Harrison Plesse and Gregory Plesse report.
Meanwhile, the price of wheat has hit record highs globally in the wake of the war in Ukraine and India's recent decision to ban exports. The country was supposed to fill the gap in supply caused by the disruptions in Eastern Europe, but it has food security concerns of its own due to rising global prices as well as a heatwave that has damaged crops and reduced output.
Finally, South Korean K-pop juggernauts BTS are at the centre of a national debate over military service. All able-bodied males in the country must enlist in the armed forces for two years before they turn 30, an age the oldest member of BTS will reach in December. The country's culture minister wants to exempt the band from service and find another way for the superstars to serve their country. But some South Koreans are angry at the proposal.
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#The 51%
Women voters could swing Australian election result
‘Blindsided’ Australia slams UN recommendation to list Great Barrier Reef as ‘in danger’
Thousands evacuated in Australia's worst floods in decades
France24 - Monde
Guinée : la Cédéao rejette la transition de 36 mois, les autorités refusent de "recevoir des leçons"
Publié le : 20/05/2022 - 00:51
Meriem AMELLAL
Célia CARACENA
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Tout comme une grande partie de l'opposition guinéenne, la Cédéao a rejeté la transition de 36 mois proposée par les militaires au pouvoir. Les autorités guinéennes n'ont pas manqué d'exprimer leur mécontentement, en estimant ne pas avoir de leçon à recevoir de la part de cette organisation. L'éclairage de Malick Diakité, correspondant de France 24 à Conakry.
L'Afrique du Sud subit l'invasion de criquets la plus destructrice depuis 25 ans. Les agriculteurs de trois provinces se battent contre ce fléau, alors qu'ils sortent tout juste d'une sécheresse de sept ans. Le gouvernement sud-africain a déjà alloué 5 millions d'euros pour les aider. Le reportage de Caroline Dumay, Stefan Carstens et Nadine Theron.
Pierre-Emerick Aubameyang, attaquant du FC Barcelone, a annoncé qu'il renonçait à porter le maillot des Panthères du Gabon. "Après 13 ans de fierté à représenter mon pays, je vous annonce que je mets un terme à ma carrière internationale. Je tiens à remercier le peuple gabonais et tous ceux qui m'ont soutenu dans les bons comme les mauvais moments", écrit Aubameyang dans une lettre.
La Biennale d'art africain contemporain de Dakar s'est ouverte jeudi 19 mai au Sénégal. Après un report en 2020 à cause du Covid-19, la 14e édition accueille jusqu'au 21 juin le meilleur de la création contemporaine du continent. Les artistes s'installent dans la capitale sénégalaise pour exposer leurs œuvres. Sarah Sakho, correspondante de France 24, est allée visiter l'exposition principale internationale juste avant le coup d'envoi officiel.
L'artiste franco-congolais Bantunani, star de l'afrofunk, est l'invité de ce journal. Il présente son nouvel album "Cosmogony", qui sort ce vendredi 20 mai. Le musicien décrit ce nouvel opus comme un "voyage cosmique".
Cheffe d'édition : Célia Caracena
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Guinée : le chef de la junte militaire opte pour une transition de "39 mois" et déçoit la Cédéao
En Guinée, l'organe législatif valide une transition de trois ans
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
En Guinée, les partis politiques rejettent une transition de trois ans
France24 - World
Geothermal energy: A new, green lease of life for old coal mines
Issued on: 13/05/2022 - 16:24
Valérie DEKIMPE
Coal mining has long polluted the natural environment, with devastating consequences. But today, could it be a source of renewable energy? Down to Earth travels to the UK where disused, flooded coal mines are now reservoirs of geothermal energy.
Mine water, an untapped source of energy
Stephen Williams-Dixon has vivid memories of his former life as a miner: a total of 23 years spent working 500 metres underground, at the Dawdon mine in the north-east of England. He remembers the water flowing in the collieries and having to be pumped out.
"Underground there’s always faults and where you have a fault you get water coming through. That water was a big problem," he explains.
"We had to pump water out because you drowned."
Like Dawdon, coal mines across the UK are no longer in service, and water has slowly infiltrated the abandoned pits. But what could have been a liability has turned out to be an opportunity, giving the old coal mines a new, green lease of life.
The whole process is fairly straightforward, says Gareth Farr from the British Coal Authority: "Mine water is almost 20°C all year round. Once we abstract the mine water from underground we can then pass it through heat exchangers to recover heat from the water."
There are now plans to use this source of energy to heat 1,500 new homes in the coastal city of Seaham.
With some 23,000 pits no longer in use in the UK, there is huge potential in former mines waiting to be unlocked. An estimated 2 billion cubic metres of warm mine water are believed to be occupying old mine shafts, enough to heat millions of homes. This would make mine water one of the UK's largest clean energy sources, but so far it remains underused.
Geothermal energy, full steam ahead
Nearby, the city of Gateshead has set itself an ambitious goal: carbon neutrality by 2030. Mine water, and the heat extracted from it, could help it get there.
"We have invested £16 million," says John McElroy, a Gateshead Council cabinet member.
The mine water could become a serious contender to replace carbon-intensive sources of energy like gas, the city's main source of heating fuel, as the UK tries to wean itself off it.
The government has even pledged that no new gas connections will be built in homes and businesses by 2025.
"I think it's good money for a green future," says McElroy. He adds: "What we're doing here is amazing (...) Where we were a leader in the industrial revolution 200, 300 years ago, we are now a leader in the green energy revolution of today."
Coming full circle?
What if geothermal wells could in turn contain minerals?
They've come full circle in France, where alongside their geothermal energy production, they will soon be extracting lithium, a precious resource.
It's all happening at the Rittershoffen plant, in the eastern Alsace region.
For Christophe Neumann, President of Geothermal at Strasbourg Electricity, this could mark a major turning point: "In this plant alone we could potentially extract up to 2,000 tonnes of lithium per year. That means we would account for 4 percent of global production."
Lithium extraction has taken on a strategic dimension, the mineral being a crucial component in the manufacturing of smartphones and batteries for electric vehicles.
For now, though, the cost of extracting it from geothermal wells means it will be a long time before the process can be scaled up to an industrial level.
"No matter what, we know the potential in the Rhine basin is there," Neumann concludes.
"It offers a solution, an opportunity for France to be able to source minerals on its soil, and no longer depend on imports of such a strategic mineral for the future."
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Samir Saïd, ministre tunisien de l'Économie : "Les réformes ont été trop longtemps retardées"
Publié le : 19/05/2022 - 16:46Modifié le : 19/05/2022 - 16:47
Marc PERELMAN
Plusieurs crises ont fragilisé l'économie de la Tunisie, notamment celle du Covid-19. La guerre en Ukraine a aggravé la situation, provoquant une inflation qui dépasse les 7 % et une baisse des importations ukrainiennes (blé, pétrole, gaz). Un accord avec le FMI, en cours de négociation, pourrait changer la donne grâce à une aide de 4 milliards de dollars. Mais Tunis doit accepter pour cela de faire certaines réformes. Samir Saïd , ministre tunisien de l'Économie, fait le point sur ces différentes dossiers dans un entretien accordé à France 24.
Samir Saïd, le ministre tunisien de l’Économie et de la Planification, affirme que les négociations avec le FMI pour l’octroi d’un prêt de 4 milliards de dollars sont en bonne voie et devraient aboutir d'ici quelques semaines. Il explique que la manne financière servira à faciliter la mise en œuvre en Tunisie des réformes prévues par le gouvernement. Le ministre nie que le FMI exige en échange la fin des subventions et le gel des salaires, expliquant que l’objectif est d’accorder les subventions aux plus nécessiteux et de limiter la hausse des salaires.
Samir Saïd assure qu’un dialogue est en cours sur ses questions avec les syndicats, notamment l‘UGTT, et se dit confiant. Il note que l’inflation, estimée à 7,5 % pour l’année en cours, est moins élevée qu’en Espagne et écarte toute idée d’effondrement de l’économie. Le ministre rejette ainsi l'hypothèse d’un défaut de paiement du pays et ajoute que la dette n’est pas en renégociation. Il insiste sur le fait que, selon lui, les gouvernements précédents n’ont pas fait ce travail nécessaire pour donner à la Tunisie les moyens de se développer. Et il écarte la possibilité d’un vaste mouvement de grogne sociale contre la politique du président Kaïs Saïed.
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En Tunisie, le président Kaïs Saïed annonce un dialogue national sans Ennahda
Tunisie : à trois mois d'un référendum, Kaïs Saïed renforce sa mainmise sur la vie politique
En Tunisie, des centaines de personnes dans la rue en soutien au président Kaïs Saïed
France24 - Monde
Près de 60 millions de déplacés dans le monde en 2021, un chiffre record
Publié le : 19/05/2022 - 11:45
FRANCE 24
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Les conflits et les catastrophes naturelles ont contraint environ 60 millions de personnes à fuir leur lieu d'habitation l'an dernier, selon une étude rendue publique par des ONG. Ce bilan, en constante augmentation, pourrait bien s'alourdir encore en 2022 avec la guerre en Ukraine.
Le nombre de déplacés dans le monde a atteint un niveau record. Les conflits et les désastres naturels ont fait fuir des millions de personnes l'an dernier à l'intérieur même de leur pays, portant le nombre total des déplacés à près de 60 millions, selon une étude rendue publique jeudi 19 mai par des ONG.
Les personnes déplacées internes étaient 59,1 millions en 2021, dont près de la moitié avaient moins de 18 ans, selon l'Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC) et le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).
D'année en année, ce chiffre – qui ne tient donc pas compte des réfugiés à l'étranger – ne cesse de croître et un nouveau record devrait être établi à ce sujet en 2022 en raison de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui a commencé le 24 février.
"Le monde s'écroule"
Il s'agit du deuxième chiffre annuel le plus élevé en dix ans, derrière 2020, qui avait enregistré un nombre record de déplacements dus à une série de catastrophes naturelles.
"L'année 2022 s'annonce sombre", avec notamment la guerre en Ukraine, a alerté la directrice de l'IDMC, Alexandra Bilak, lors d'une conférence de presse.
Plus de 8 millions de personnes étaient ainsi déplacées à l'intérieur de l'Ukraine, plus de deux mois après l'invasion du pays par la Russie, selon l'ONU.
La situation dans le monde "n'a jamais été aussi mauvaise", a observé le secrétaire général du NRC, Jan Egeland, qui assure que "le monde s'écroule".
"La situation aujourd'hui est réellement incroyablement bien pire que ce que notre chiffre record suggère. Nous avons besoin que les dirigeants mondiaux opèrent un changement titanesque de leur mode de pensée pour éviter et régler les conflits, afin de mettre fin à cette montée en flèche de la souffrance humaine", a-t-il dit.
Des chiffres inédits
En 2021, l'Afrique subsaharienne est la région qui a enregistré le plus grand nombre de déplacements internes (de nombreuses personnes se déplaçant plusieurs fois), dont plus de 5 millions rien qu'en Éthiopie, un pays en proie à une grave sécheresse et où un conflit a éclaté fin 2020 dans la région du Tigré. Il s'agit du chiffre le plus élevé jamais enregistré dans un seul pays.
Des chiffres sans précédent ont également été enregistrés l'an dernier en République démocratique du Congo et en Afghanistan, où le retour au pouvoir des Taliban conjugué à la sécheresse a poussé de nombreuses personnes à fuir leur foyer.
En Birmanie, où les militaires ont pris le pouvoir à la suite d'un coup d'État en février 2021, le nombre des déplacements a également atteint un niveau record.
Le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord ont en revanche enregistré les niveaux les plus bas de nouveaux déplacements en dix ans, les conflits en Syrie, en Libye et en Irak ayant connu une certaine désescalade, mais le nombre total des personnes déplacées dans la région reste élevé.
Ainsi, la Syrie comptait toujours le plus grand nombre de personnes déplacées internes en raison d'un conflit, soit 6,7 millions fin 2021. Viennent ensuite la RD Congo (5,3 millions) et la Colombie (5,2 millions), ainsi que l'Afghanistan et le Yémen (4,3 millions chacun).
Vulnérabilité
Bien que les personnes déplacées par les conflits soient toujours plus nombreuses, les catastrophes naturelles restent la raison principale pour laquelle les gens se voient obligés de fuir de chez eux (23,7 millions de déplacements en 2021).
Pas moins de 94 % de ces déplacements ont été attribués à des catastrophes météorologiques et climatiques, telles que les cyclones, les inondations et la sécheresse, des phénomènes toujours plus fréquents et plus intenses en raison du changement climatique.
Quelque 70 % des déplacements internes liés aux désastres naturels en 2021 ont été enregistrés en Chine, aux Philippines et en Inde. Mais, de plus en plus, conflits et catastrophes naturelles vont de pair, a relevé Jan Egeland.
Dans des endroits comme le Mozambique, la Birmanie, la Somalie et le Soudan du Sud, les crises se chevauchent, ont un impact sur la sécurité alimentaire et aggravent la vulnérabilité de millions de personnes.
Avec AFP
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L'ONU alerte sur de nouveaux records des marqueurs clés du changement climatique
La communauté internationale s'érige contre les restrictions à la liberté des Afghanes
LE FIL DU 7 MAI
Ukraine : l'évacuation des femmes, enfants et personnes âgées d'Azovstal est terminée
France24 - Monde
Ukraine : de Moscou, Pékin ou Téhéran, les 1001 facettes de la guerre de l’information
Publié le : 19/05/2022 - 18:03
Sébastian SEIBT
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L’étendue des efforts des groupes prorusses pour répandre la désinformation autour de la guerre en Ukraine est dévoilée dans un rapport de la société de cybersécurité Mandiant, consulté par France 24. Mais le conflit a aussi été récupéré par des cyberagents chinois et iraniens.
Un faux Zelensky qui apparaît en vidéo pour affirmer que l’Ukraine se rend, des rumeurs propagées laissant entendre que des Polonais prélèvent des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les revendre, ou encore un journaliste russe inventé de toutes pièces qui affirme sur Twitter qu’Israël a toujours soutenu l’Ukraine pour nuire à la Russie.
L’ampleur et la diversité des campagnes de désinformation et d’influence en ligne autour de la guerre en Ukraine est illustrée dans un rapport de Mandiant – l’une des principales entreprises américaines de cybersécurité – que France 24 a pu consulter jeudi 19 mai. Si les efforts de hackers pro-Kiev ont déjà été largement commentés, les observateurs commencent tout juste à avoir une idée de l'étendue des opérations menées par le camp pro-Moscou.
Faux suicides et trafic d’organes bidon
Depuis le début de la guerre et la célèbre fausse vidéo de Volodymyr Zelensky en train d'annoncer la capitulation de l'Ukraine, les opérations de désinformation se sont multipliées.
À cet égard, le rapport de Mandiant permet de lever le voile sur une série de campagnes russes en ligne qui n’avaient pas jusqu’à présent été repérées ou attribuées. C’est notamment le cas de "Secondary Infektion", une vaste opération russe de manipulation de l’information, certes connue depuis 2014, mais qui a multiplié les initiatives anti-ukrainiennes depuis le début de la guerre.
Ainsi, en mars, ces pros de la désinformation ont "fait circuler la rumeur sur Internet que [le président ukrainien] Volodymyr Zelensky s’était suicidé dans un bunker, accablé par les nombreuses défaites militaires ukrainiennes", écrivent les experts de Mandiant. Toute ressemblance avec le sort d’un certain dirigeant nazi du IIIe Reich à la fin de la Seconde Guerre mondiale n’est probablement pas fortuite. La propagande russe ayant depuis le début du conflit tenté de dépeindre le président ukrainien comme un Adolf Hitler moderne…
"Secondary Infektion" est aussi responsable d’une autre "fake news" ayant largement circulé sur les réseaux sociaux en avril selon laquelle le régiment Azov chercherait à "se venger" de Volodymyr Zelensky – probablement en l'éliminant –, accusé de les avoir abandonnés à Marioupol. Une manière de saper l'autorité du président ukrainien sur l'un de ses plus célèbres bataillons.
Le rapport de Mandiant dévoile aussi à quel point les alliés de la Russie ont participé à cet effort de guerre de l’information. Ainsi, les Biélorusses de Ghostwriter ont fabriqué de toutes pièces des documents administratifs propagés sur Internet pour nourrir une théorie du complot selon laquelle "un gang de criminels polonais – ayant des liens avec 'des responsables haut placés dans l’appareil d’État' – prélèverait des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les vendre à une riche clientèle européenne", écrivent les auteurs du rapport.
Ces quelques exemples illustrent les deux principaux axes d’attaque de ces cyberagents : semer la confusion dans les rangs de l’ennemi (en faisant croire que Zelensky est mort, par exemple) et affaiblir les relations que l’Ukraine peut avoir avec ses voisins européens.
Ghostwriter n’en est d’ailleurs pas à sa première opération du genre. Ces apôtres de la discorde en ligne ont toujours été des spécialistes pour tenter de semer la zizanie au sein des pays occidentaux. "Jusqu’en 2020, cette opération visait surtout à affaiblir le soutien à l’Otan des populations en Lettonie, Lituanie et Pologne", écrivait Mandiant dans un rapport publié en 2021.
Le retour de "l’usine à trolls" russe
Ils ont simplement adapté leur modus operandi à la nouvelle réalité de la guerre. Et c’est d’ailleurs une constatation plus générale faite par les experts de Mandiant. "Chaque groupe prorusse met son savoir-faire spécifique développé au fil des ans à profit dans cette guerre de l’information", souligne Alden Wahlstrom, analyste chez Mandiant et coauteur de leur rapport.
Ainsi, le groupe APT28, qui avait été accusé de s’être introduit en 2016 dans les serveurs du Parti démocrate américain avant l’élection présidentielle, est soupçonné de chercher à mettre la main sur des informations pouvant nuire à l’Ukraine.
Ce conflit semble même marquer le grand retour de l’Internet Research Agency (IRA), la célèbre "usine à trolls" de Saint-Pétersbourg qui était devenue synonyme de "fake news" à l’époque de la présidentielle américaine de 2016. "Un nouveau groupe Telegram – baptisé 'Cyber Front Z' – a été créé au début de la guerre en Ukraine dans le but d’organiser la propagation des contenus prorusses. Les médias ukrainiens affirment qu’il est géré par l’IRA, et même si nous n’avons pas pu le confirmer indépendamment, l’activité observée dans ce salon de discussion correspond aux pratiques de l’IRA", explique Alden Wahlstrom.
Les cyberpropagandistes et autres hackers russes ainsi que leurs alliés directs en Biélorussie ne sont pas les seuls à être obnubilés par la guerre en Ukraine. Des groupes d’autres pays "amis" de Moscou – surtout la Chine et l’Iran – ont aussi sauté sur cette occasion, mais pas forcément pour relayer la propagande "made in Russia". "Ils agissent par opportunisme et développent des récits propres à servir leurs intérêts nationaux", résume Alice Revelli, analyste chez Mandiant et coauteure de l’étude.
Opportunisme à Pékin et Téhéran
Dragonbridge, un groupe chinois qui dirige une armée de milliers de faux comptes sur les réseaux sociaux, est devenu l’un des principaux promoteurs sur Internet de la thèse farfelue selon laquelle les États-Unis développent en secret des armes biologiques dans des laboratoires situés en Ukraine.
Toujours prompt à dépeindre les États-Unis en grand méchant de l’ordre international, ce même groupe propage des messages suggérant que Washington à "attisé les braises du conflit dans l’espoir qu’une guerre leur permettrait de vendre davantage d’armes à l’Ukraine", notent les auteurs du rapport de Mandiant.
Des groupes iraniens profitent aussi de ce conflit pour développer des récits anti-américains… mais pas seulement. C’est une occasion pour eux de louer la politique nucléaire de Téhéran car ils assurent que "si l’Ukraine n’avait pas abandonné son arsenal nucléaire, le pays n’aurait pas été attaqué", rapportent les analystes de Mandiant.
Des hackers pro-Téhéran ont même créé un compte de faux journaliste russe sur Twitter, appelé Fyodor Lukyanov, afin de lui faire écrire qu’Israël est un important soutien de l’Ukraine. Cette campagne d’influence, baptisée "Roaming Mayfly" par Mandiant, "vise délibérément l’opinion publique russe afin d’essayer de créer des tensions entre la Russie et Israël", notent les experts de Mandiant.
Il est difficile de savoir si ces opérations ont été efficaces. Après tout, le moral de l’armée ukrainienne semble être plutôt élevé, et les Occidentaux apparaissent unis dans leur soutien à Kiev.
Mais, au minimum, "ces campagnes ont créé un chaos informationnel qui rend plus difficile de distinguer le vrai du faux, et c’est déjà un accomplissement", assure Alden Wahlstrom. Et puis c’est aussi un gigantesque terrain d’expérimentation des méthodes de désinformation en temps de guerre. "Tous ces groupes regardent ce que font les uns et les autres durant ce conflit, afin d’en retenir quelque chose pour le futur", estime l’analyste de Mandiant. En espérant être plus efficaces lors du prochain conflit.
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France24 - Monde
Le métavers, une idée qui vaudrait vraiment 3 000 milliards de dollars ?
Publié le : 18/05/2022 - 17:17
Sébastian SEIBT
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Le développement du métavers, cet univers virtuel comparé par certains à l’Internet de demain, permettrait d’ajouter en dix ans 3 000 milliards de dollars au PIB mondial, d’après une étude parue lundi. Mais ces travaux, financés par Facebook, comportent plusieurs hypothèses discutables.
Un monde virtuel qui pourrait faire pleuvoir des milliards sur l’économie réelle. Trois mille milliards en dix ans pour être précis. Le métavers, le désormais célèbre concept d’univers virtuel promu par Meta (ex-Facebook), aurait la capacité de gonfler le PIB mondial de 2,8 % en dix ans, d’après une étude publiée lundi 16 mai par Analysis Group, un cabinet américain de conseil économique, et financée par… Meta.
Ces économistes ont calculé que le métavers “s’il était adopté aujourd’hui” contribuerait à la croissance du PIB en Asie à hauteur de 1 000 milliards de dollars d’ici 2031, ajouterait 440 milliards de dollars au PIB européen ou encore plus de 500 milliards de dollars à celui des États-Unis sur la même période. La région la moins affectée par le métavers serait l’Afrique sub-saharienne puisque l’impact économique n’y serait que de 40 milliards de dollars.
Un paradis consumériste sans consommateur ?
“C’est une étude qui a, au moins le mérite d’exister car généralement ce type de données – aussi discutables soient-elles – manquent souvent à l'apparition d'une nouvelle technologie. Cela permet au moins de poser des bases pour le débat”, note Pascal de Lima, économiste en chef pour Harwell Management, un cabinet de conseil économique.
C’est d’autant plus vrai avec le métavers, un concept aux contours flous qui a fait naître des fantasmes à foison depuis que Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, en a fait la pierre angulaire de l’avenir de son empire numérique en octobre 2021. Le métavers serait le “successeur de l’Internet”, selon les auteurs du rapport d’Analysis Group, ce qui veut tout et rien dire.
Plus prosaïquement, le métavers comprend un aspect technologique – le développement d’outils comme les casques de réalité virtuelle – qui permet de se projeter dans un monde persistant en ligne où tout ce qui est réel peut devenir virtuel. Les utilisateurs sont censés, en incarnant un avatar, pouvoir communiquer, travailler, voyager, jouer, construire ou encore acheter dans le métavers.
De quoi aiguiser l’appétit des commerçants en tout genre. Nombre d’entre eux ont déjà mis un pied dans ce métavers, alors même que Mark Zuckerberg lui-même affirme qu’il faudra encore attendre des années avant de le voir réellement prendre forme. Zara a, ainsi, lancé une collection “phygital” (une contraction de physique et digital) de vêtements qui existent à la fois en magasin et pour les avatars, tandis que Decentralant, l’un des principaux projets de metavers (Facebook n’est pas le seul à tenter de bâtir cet univers), a organisé une “métavers fashion week” réunissant des marques comme Dolce & Gabbana ou Tommy Hilfiger. Il existe même des promoteurs immobiliers qui vendent des parcelles de métavers.
On se retrouve ainsi dans une “situation risquée” pour ces commerçants, d’après l’économiste espagnol Manuel Hidalgo, interrogé par le quotidien espagnol El Pais. “Auparavant quelqu’un créait une technologie, comme le moteur à combustion, et une fois qu’elle était viable, des produits voyaient le jour, comme la voiture. Avec le métavers, la situation est inversée : l’idée est promue et lorsque les commerçants y investissent on la développe”, résume-t-il.
Le métavers est ainsi en train de devenir un paradis consumériste sans consommateurs. Et c’est là que l’étude d’Analysis Group entre en jeu : elle est censée rassurer ces investisseurs en donnant un vernis académique à l’idée que le métavers va avoir un impact économique colossal.
Un parallèle osé avec l'internet mobile
Et “les auteurs ont rendu une copie très sérieuse qui a l’ambition d’être rigoureuse”, reconnaît Pascal de Lima. Leur démonstration semble, en effet, très alléchante. Ils extrapolent l’impact économique à venir du métavers à partir de celui de l’internet mobile.
“La manière dont le smartphone combine les technologies – un appareil, l’accès à internet, ou encore la photographie – pour réinventer la manière dont les individus communiquent fait échos aux promesses du métavers”, écrivent les auteurs de l’étude.
Ils ont ensuite estimé l’apport économique de l’internet mobile dans chaque pays en comparant le taux de pénétration de cette technologie à l’évolution du PIB entre 2007 et 2019. “Nos résultats indiquent qu’une progression de 10 % de l’adoption de l’internet mobile dans un pays était associée à une hausse de 0,087 % du PIB”, peut-on lire dans l’étude.
Il suffit alors d’appliquer la même méthode au métavers pour arriver à la conclusion que “l’impact potentiel est d’une contribution au PIB mondial à hauteur de 2,8 %“. Simple, efficace et de quoi faire plaisir à Meta, qui a financé ces travaux ?
“Il y a cependant un problème d’honnêteté intellectuelle à plusieurs niveaux”, tranche Pascal Lima. À commencer par le calcul de l’impact économique de l’internet mobile. “Les auteurs relèvent des corrélations statistiques entre la hausse du PIB et l’adoption des smartphones, mais ça ne veut pas dire qu’il y a forcément un lien de cause à effet”, note cet économiste, auteur de “Capitalisme et Technologie : les Liaisons dangereuses”.
Ensuite, la comparaison avec l’Internet mobile a ses limites. Nul ne sait encore quelle sera l’ampleur du ou des métavers et “comparer cela à l’internet mobile permet de banaliser le phénomène en le mettant au même niveau qu’une technologie que nous connaissons bien et qui a, globalement, eu un impact plutôt positif”, souligne Pascal de Lima.
Une étude qui se veut surtout rassurante
Pour lui, le but principal des auteurs de l’étude avec cette comparaison est de “rassurer le public” au sujet d’une technologie qu’on a encore du mal à cerner. Le message presque subliminal de ce document serait de dire “vous avez survécu à la révolution du mobile, vous survivrez très bien à celle du métavers”.
“Cela permet de mettre de côté toute discussion sur les possibles effets économiques indésirables et les risques sociétaux propres au métavers”, explique Pascal de Lima. Pour lui, le principal danger d’un métavers triomphant concernerait le monde du travail. Les métiers qui impliquent de se déplacer ou d’avoir un rapport humain direct – comme VRP, médecin, vendeur, enseignant, ou encore livreur – vont nécessiter “une obligation de formation beaucoup plus importante qu’après l’irruption de l’internet mobile”, affirme l’économiste.
Le risque serait alors de laisser sur le bas-côté tous ceux qui n’auront pas su s’adapter à cette nouvelle réalité… du virtuel. Le coût économique de ce “chômage technologique potentiellement bien plus important qu’avec l’internet mobile” n’est pas du tout pris en compte par l’étude.
La conclusion logique d’Analysis Group est aussi de dire que la bonne fortune de Mark Zuckerberg fait le bonheur de l’économie mondiale. “C’est une approche macroéconomique qui revient à dire que le métavers va faire exploser le PIB mondial parce que les Gafam et les grands groupes s’enrichissent en le construisant et en vendant leurs produits dedans”, résume l’économiste de Honeywell Management.
C’est une application somme toute classique de la théorie du ruissellement qui consiste à suggérer que tout ce qui enrichit les plus fortunés va, in fine, bénéficier à tous grâce aux recettes fiscales supplémentaires et à l’argent qui sera réinvesti dans l’économie. Sauf que “l’on ne nous explique nulle part comment la richesse concentrée entre les mains de Mark Zuckerberg et les autres va bénéficier à tout le monde”, note Pascal de Lima.
Cela ne veut pas dire que c’est impossible, mais encore faut-il démontrer comment, par exemple, des pays en voie de développement – où l’internet haut débit nécessaire au bon fonctionnement du métavers n’existe pas encore – vont en profiter.
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Facebook et ses déboires en Bourse, les symptômes d'une nouvelle ère à Wall Street
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Inégalités : le coup de gueule d'un SDF dans le métavers
Focus
Présidentielle en Corée du Sud : un scrutin à l'ère des métavers et de l'intelligence artificielle
France24 - Monde
Cryptomonnaies : anatomie d’un carnage
Publié le : 13/05/2022 - 18:56
Sébastian SEIBT
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La valeur de toutes les cryptomonnaies a dévissé ces derniers jours. Un mouvement qui, par son ampleur rappelle les heures les plus sombres de l’histoire du bitcoin, mais dont les singularités peuvent en faire un épisode particulièrement douloureux pour l’économie.
Ce sont deux cents milliards de dollars qui sont partis en fumée en 24 heures, a calculé jeudi 12 mai le site CoinMarketCap, qui suit l’évolution des cryptomonnaies. Ces dernières traversent actuellement une zone de très fortes turbulences enregistrant des pertes à répétition et qui semblent sans fin.
La reine d’entre elles, le bitcoin, est passée d’une valeur approchant les 60 000 dollars pour un bitcoin en fin d’année 2021, à une valeur à peine supérieure à 30 000 dollars vendredi 13 mai. Idem pour l’ensemble de ces devises dématérialisées dont la capitalisation totale a été divisée par deux sur la même période.
La faute à la Fed
"Pour tous ceux qui paniquent, voici une liste de numéros de téléphone pour des services de soutien moral", peut-on lire en arrivant sur l’un des nombreux sous-forums consacrés aux cryptomonnaies du populaire site communautaire Reddit.
"Il y a clairement une débâcle actuellement dans ce secteur", reconnaît Nathalie Janson, économiste et spécialiste des cryptomonnaies à la Neoma Business School. Mais ce n’est pas la première fois que les cours chutent brutalement avant, généralement, de remonter vers les septièmes cieux boursiers. Ainsi, il y a à peine un an, "à la même période, le bitcoin avait perdu 50 % de sa valeur après la décision de la Chine de limiter le recours à cette monnaie", rappelle cette experte.
Elle souligne que chacune de ces corrections brutales des cours avait une "raison logique de se produire", qu'il s'agisse d'une décision politique de Pékin ou du contre-coup d’un trop fort emballement des investisseurs comme lors du premier "hiver des crypto", en 2017.
>> À lire aussi sur France 24 : Tiger Global : les pertes records d’une star de la finance sonnent comme une alarme
La descente aux enfers de 2022 n’échappe pas à cette règle. Cette fois-ci, c’est la Réserve fédérale américaine qui serait à blâmer. Les cryptomonnaies réagissent, en fait, comme le reste des valeurs tech qui ont connu un début d’année catastrophique à cause de la décision de la Fed américaine de rehausser les taux d’intérêt.
"Lorsque les taux d’intérêt remontent, les placements moins risqués qui dépendent de ces taux – comme les obligations – rapportent davantage, ce qui peut amener les investisseurs à délaisser les investissements plus risqués comme les cryptomonnaies", résume Nathalie Janson.
Mais à bien des égards, le grand plongeon du bitcoin sort aussi de l’ordinaire des effets yo-yo traditionnels de cette devise. D’abord, parce que la Fed n’a pas fini de rehausser ses taux. Elle continuera à le faire tant qu’elle estimera cela nécessaire pour lutter contre l’inflation. Contrairement aux précédentes crises, ce n’est pas un événement ponctuel auquel les investisseurs ont simplement besoin de s’adapter, pour ensuite laisser le cours du bitcoin repartir à l’assaut de nouveaux sommets. La tendance baissière risque cette fois-ci de durer plus longtemps et se révéler être plus profonde.
Terra, la stablecoin qui déstabilise tout
En outre, il y a une crise dans la crise. Un élément important de tout l’écosystème s’est mis à ne plus fonctionner correctement. "Les dérèglements de la cryptomonnaie Terra ont accéléré la chute des cours", affirme Nathalie Janson.
De quoi s’agit-il ? Terra est ce qu’on appelle une stablecoin, c’est-à-dire une cryptomonnaie dont le cours, contrairement à l’écrasante majorité de ses consœurs, ne varie (presque) pas. C’est même l’une des plus importantes, derrière Tether, qui vaut 80 milliards de dollars. Ces stablecoins y parviennent en étant, généralement, indexées à une devise "réelle", comme le dollar.
>> À lire aussi sur France 24 : Cryptomonnaies : les "stablecoins", nouveau défi à la stabilité financière mondiale ?
Pour Terra, c’est un peu différent : elle n’est pas rattachée à une autre monnaie mais c’est un algorithme complexe qui assure que son cours ne dévie pas de 1 terra = 1 dollar…. en théorie.
Sauf qu’en pratique, le cours de cette stablecoin est tombée à près de 20 cents en début de semaine. Un événement sans précédent lié à un mystère : "les dépôts de Terra sur la principale plateforme lié à cette cryptomonnaie, vendredi 6 mai, sont passé de 14 milliards de dollars à 9 milliards de dollars, sans qu’on sache vraiment qui a retiré tout cet argent", note Nathalie Janson.
Mais qu’importe le coupable : les investisseurs y ont vu le signal que quelque chose ne tournait pas rond au royaume de cette stablecoin. Ils ont alors commencé à se débarrasser aussi de leur Terra, accélérant la chute de cette cryptomonnaie.
On a alors commencé à parler de moment "Lehman Brother" des stablecoins, en référence à la chute de la banque Lehman Brother en 2008 qui a entraîné des faillites en cascade d’autres institutions. Un phénomène de contagion semble aussi avoir commencé à s’opérer dans le monde des cryptomonnaies, puisque même le Tether a brièvement perdu sa parité avec le dollar, jeudi 12 mai.
La première crise de l’ère de la démocratisation des cryptomonnaies
Pour l’écosystème dans son ensemble, des dysfonctionnements de ces stablecoins risqueraient d’être mortels. En effet, les échanges d’une cryptomonnaie vers une devise comme le dollar ou l’euro passent la plupart du temps d’abord par une stablecoin. C’est un peu l’intermédiaire qui rassure tout le monde en apportant de la stabilité.
Si plus personne ne fait confiance à Terra, au Tether et autres, il y aurait un risque d'arrêt des transactions sur le marché des cryptomonnaies qui vaut, tout de même, 1 300 milliards de dollars et dans lequel des fonds de pension, les plus grandes banques tout comme des geeks idéalistes, ont investi. Ironiquement, c’est l'un des risques systémiques pour le secteur pointés du doigt par le Conseil de stabilité financière mondial dans un rapport publié en février 2022.
Cette crise est enfin inédite par l’ampleur des pertes causées au commun des mortels. Il s'agit de la première chute des cours de l’ère de la "démocratisation des cryptomonnaies", souligne Nathalie Janson. Il y a deux ou trois ans encore, seuls les initiés investissaient dans ce type d’actifs. Aujourd’hui, les forums de Reddit et la majorité des articles traitant de ce printemps meurtrier pour le bitcoin regorgent de témoignages d’individus qui "ont perdu toutes leurs économies".
Une triste réalité qui s’explique par la ruée vers la Bourse des petits investisseurs du dimanche pendant la pandémie. Souvent jeunes et très connectés, ils se sont souvent tournés vers les cryptomonnaies qui semblaient porteuses de projets ambitieux tout en offrant des taux d’intérêt très alléchants.
"Il y a bon nombre d’étudiants aujourd’hui qui, pour payer une partie de leurs études, ont investi dans ces actifs", raconte Nathalie Janson. Pour eux, c’est tout un monde qui menace de s’effondrer avec cette crise.
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BITCOIN & CO.
Cryptomonnaies : les "stablecoins", nouveau défi à la stabilité financière mondiale ?
BOURSES
Tiger Global : les pertes records d’une star de la finance sonnent comme une alarme
La chronique de l’éco
Le bitcoin perd ses gains de 2022 : les investisseurs fuient les actifs risqués
BBC
Why are ex-prisoners keeping San Francisco safe?
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Artie spent 26 years in jail for murder. He is now part of a controversial scheme to tackle drugs, homelessness and crime in San Francisco.
Urban Alchemy is a charity that looks to ‘pacify’ the most dangerous areas of San Francisco. They give former prisoners a job and accommodation. In return they patrol the streets, mitigating drug dealers and trying to get rough sleepers into shelter.
San Francisco has poured money into the project – after it was revealed that more people died from drug overdoses in the city than of Covid last year.
Is this a radical solution to the city's drugs and homelessness problem? Or a social experiment being conducted on the most vulnerable people in the city?
Video by James Clayton, Jasmin Dyer and Shrai Popat
France24 - Monde
Roland-Garros 2022 : sept joueurs et joueuses à suivre
Publié le : 20/05/2022 - 12:17
Romain HOUEIX
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L'édition 2022 de Roland-Garros se déroule du 22 mai au 5 juin. France 24 vous propose sept noms à suivre pour le tournoi, entre vieille garde qui fait de la résistance et jeunes prometteurs.
Les éternels Novak Djokovic et Rafael Nadal sont encore là mais la nouvelle génération a les dents longues pour ce Roland-Garros qui s'ouvre dimanche 22 mai. Dans le tableau féminin, Iga Swiatek semble imbattable.
Rafael Nadal
Au moment de dresser une liste de sensations à suivre pour Roland-Garros, le nom de l'Espagnol est toujours le premier couché sur le papier. Et pour cause : le Majorquin a remporté 13 éditions de l'Open français – un record – et est même statufié à l'entrée du site. Ce record, couplé à celui de ses 21 titres en Grand Chelem, en font un favori naturel.
Cependant, Rafael Nadal arrive porte d'Auteuil sans certitudes. Son dernier tournoi en date, le Masters 1000 de Rome, s'est conclu sur des images terribles : un titan grimaçant, victime du réveil insupportable de la douleur liée à sa blessure chronique et incurable au pied gauche (syndrome de Muller-Weiss). Ses premiers entraînements parisiens laissent penser que la douleur s'est atténuée. Suffisamment pour qu'il soulève une 14e Coupe des Mousquetaires ?
Iga Swiatek
Depuis Serena Williams en 2015, aucune joueuse n'a remporté plus d'une édition de Roland-Garros. Pourtant, on voit mal comment le titre pourrait échapper cette année à Iga Swiatek, en lévitation sportive depuis le début de l'année. En pleine confiance, la Polonaise au jeu terriblement agressif n'a perdu qu'un set (en neuf matches) depuis l'ouverture de la saison de terre battue. Elle est également à 28 matches consécutifs sans défaite.
À bientôt 21 ans (le 31 mai), Iga Swiatek confirme que l'ocre est son royaume. Le premier titre de sa carrière – à Roland-Garros, tout simplement – le laissait deviner. Depuis, elle a récolté la moitié de ses titres sur terre battue.
Novak Djokovic
Après une fin d'année 2021 en queue de poisson, avec une double élimination précoce aux JO et un raté dans la dernière ligne droite du Grand Chelem calendaire à l'US Open, puis un premier trimestre 2022 à l'arrêt faute de vaccination contre le Covid-19, on pensait Novak Djokovic fini.
Mais en un mois, le Serbe s'est remis sur orbite sur la terre battue et se présente comme le principal favori à Roland-Garros, où il est le tenant du titre. Doublé par Rafael Nadal dans la course au record de trophées en Grand Chelem (21 contre 20) à l'Open d'Australie, sur son terrain de jeu favori, Djokovic veut rendre la pareille à l'Espagnol sur sa terre adorée. Vers un remake de la demi-finale dantesque de l'an dernier ?
Ons Jabeur
Et si c'était elle ? L'ascension de la Tunisienne de 27 ans n'en finit plus. Première joueuse du monde arabe titrée en WTA 1000 à Madrid, catégorie de tournois la plus prestigieuse après les Grands Chelems, Ons Jabeur est dans la forme de sa vie. Elle était encore en finale au tournoi de Rome avant Roland-Garros.
Reste à la numéro 6 mondiale à confirmer en Grand Chelem. Elle n'a jusqu'ici jamais dépassé les quarts de finale (Open d'Australie 2020 et Wimbledon 2021). À Roland-Garros, Ons Jabeur a les moyens d'entrer un peu plus dans l'histoire du tennis arabe.
Carlos Alcaraz
"Je n'ai pas peur de dire que je suis prêt pour gagner un (tournoi du) Grand Chelem." Du haut de ses 19 ans, Carlos Alcaraz affiche une confiance à toute épreuve. En une petite année, il a été propulsé de talent à suivre, entré à Roland-Garros par les qualifications, au rang de prétendant au trophée.
>> À lire aussi : "Qui est Carlos Alcaraz, le nouveau prodige du tennis espagnol ?"
Il faut dire que "Carlitos" vit un printemps ébouriffant : il s'est offert ses deux premiers trophées en Masters 1000, à Miami début avril et à Madrid début mai, et a été sacré à Barcelone entre-temps. Dans la capitale espagnole, il a marqué les esprits en dégommant coup sur coup Nadal, roi de l'ocre, et Novak Djokovic, numéro 1 mondial, du jamais-vu dans un même tournoi sur terre battue. Au-delà, il n'a connu que trois défaites en 2022, pour 28 victoires et quatre titres.
Clara Burel
Dans un tennis français en perdition, Clara Burel représente encore un espoir au vu de sa bonne saison 2021. Celle qui pointe aujourd'hui à la 95e place du classement WTA s'était révélée aux yeux du public en poussant jusqu'au troisième tour en tant que dernière représentante française à Roland-Garros en 2020.
Cependant, la Rennaise n'a pas été à la fête depuis lors des Grands Chelems. La joueuse de 20 ans s’est inclinée au premier tour de chaque Majeur, hormis Wimbledon où elle a passé un tour de plus. Revenir sur les terres de ses premiers exploits peut lui permettre de passer un cap.
Jo-Wilfried Tsonga
C'est la dernière danse de "Jo". Début avril, l'ancien numéro 5 mondial a annoncé que Roland-Garros 2022 serait sa dernière apparition sur les courts. Le Manceau aura été le fleuron de la génération des Quatre Mousquetaires qui, avec Richard Gasquet, Gaël Monfils et Gilles Simon, ont fait vibrer les supporters français depuis une quinzaine d'années.
>> À lire aussi : "Tennis : Jo-Wilfried Tsonga, le plus brillant des Quatre Mousquetaires"
Depuis 2018, Jo-Wilfried Tsonga n'a cependant été que l'ombre du joueur qu'il était avant une cascade de blessures : fissure du ménisque, déchirure du mollet, déchirure abdominale, douleurs au dos, diagnostic de drépanocytose... Mais, poussé par la magie du public, le Mousquetaire est capable de se surpasser pour s'offrir un adieu au tennis à sa mesure.
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PORTRAIT
Qui est Carlos Alcaraz, le nouveau prodige du tennis espagnol ?
PALMARÈS
Tennis : Jo-Wilfried Tsonga, le plus brillant des Quatre Mousquetaires
Sécurité routière : la star du tennis fauteuil Pauline Déroulède veut faire bouger les lignes
France24 - Monde
Roland-Garros : Nadal, Djokovic et Alcaraz dans la même moitié de tableau
Publié le : 20/05/2022 - 00:18Modifié le : 20/05/2022 - 00:19
FRANCE 24
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À l'issue des tirages au sort, jeudi, Novak Djokovic, tenant du trophée, Rafael Nadal et Carlos Alcaraz s'affronteront avant la finale de Roland-Garros, puisqu'ils sont tous les trois dans la même moitié de tableau. Les Français auront fort à faire pour espérer arriver en quarts.
Tirage explosif à Roland-Garros : Novak Djokovic, n°1 mondial et tenant du trophée, Rafael Nadal, roi de l'ocre, et le jeune phénomène espagnol Carlos Alcaraz ont atterri tous les trois dans la même moitié de tableau jeudi 19 mai, à trois jours du début du Grand Chelem parisien. Si la logique est respectée, Djokovic et Nadal, actuel n°5 mondial, se défieront dès les quarts de finale. Soit un tour plus tôt que l'année dernière, quand le Serbe avait renversé l'Espagnol, treize fois lauréat à Paris, sur sa terre chérie.
Is a Djokovic-Nadal quarter-final in the cards?We break down the complete men's singles draw 👇#RolandGarros
May 19, 2022Potentiellement, pourrait suivre en demi-finale un face-à-face avec Alcaraz, l'étoile montante du circuit, déjà aux portes du top 5 à 19 ans. Le jeune espagnol vient justement de battre coup sur coup Nadal et Djokovic à Madrid début mai, sur la route de son deuxième sacre en Masters 1 000. Une première dans un même tournoi sur ocre. Le protégé de Juan-Carlos Ferrero, lauréat de Roland-Garros en 2003, vit un printemps ébouriffant : avant sa semaine de rêve dans la capitale espagnole, il a ouvert son palmarès en Masters 1 000 début avril à Miami, puis s'est imposé à Barcelone. "On a une partie très dense avec au moins deux des grands favoris", a estimé Amélie Mauresmo, devenue directrice du tournoi fin 2021.
Djokovic à la conquête d'un 21e trophée
Redevenu lui-même après un premier trimestre entamé par l'invraisemblable feuilleton de son expulsion d'Australie et passé quasiment à l'arrêt, faute de vaccination contre le Covid-19, Djokovic est en quête, sur la terre battue parisienne, d'un 21e trophée en Grand Chelem qui lui permettrait d'égaler le record détenu par Nadal depuis son sacre à l'Open d'Australie en janvier. Le Serbe, qui vient de s'imposer à Rome - son premier titre depuis plus de six mois - et qui fêtera ses 35 ans dimanche, lancera sa quinzaine face au Japonais Yoshihito Nishioka (94e).
Quant à Nadal, beaucoup dépendra de son pied gauche, atteint depuis plus de quinze ans par un mal qu'il décrit comme "chronique et incurable" et qui l'a méchamment trahi la semaine dernière à Rome (élimination en huitièmes). Apparu sans gêne visible à l'entraînement depuis son arrivée à Paris mercredi, le Majorquin, bientôt 36 ans, débutera, lui, contre l'Australien Jordan Thompson (82e).
Dernier tournoi pour Tsonga
Le tirage au sort de Roland-Garros a été sans pitié pour les Bleus. À commencer par Jo-Wilfried Tsonga, qui rangera les raquettes à l'issue du tournoi : dès le premier tour, l'ex-n°5 mondial retombé au 267e rang sera opposé à l'une des terreurs de la terre battue, le Norvégien Casper Ruud (8e).
Pour son dernier Roland-Garros, Gilles Simon, qui prendra lui sa retraite à la fin de l'année, affrontera l'Espagnol Pablo Carreno (17e). L'autre "ancien" du tennis français, Richard Gasquet (75e) qui jouera les demi-finales à Genève, devra avoir retrouvé toutes ses forces pour affronter le Sud-africain Lloyd Harris (37e), d'autant qu'une victoire le mettrait vraisemblablement face à l'Américain Sebastian Korda (30e) au 2e tour.
En l'absence du n°1 français Gaël Monfils (22e) qui a déclaré forfait, le meilleur Tricolore dans le tableau est Ugo Humbert (45e). Après un début de saison difficile, puisqu'il n'a dépassé le 2e tour dans aucun des tournois joués en 2021, il aura fort à faire face au Finlandais Emil Ruusuvuori (61e) qui a notamment atteint les quarts à Munich.
Iga Swiatek grande favorite
Dans le tableau féminin, la n°1 mondiale Iga Swiatek, sur une série de 28 victoires consécutives et grandissime favorite, risque de croiser Simona Halep, lauréate de Roland-Garros en 2018 et ex-n°1 mondiale, dès les huitièmes de finale. Si elle franchit l'obstacle roumain, Paula Badosa (3e) ou Aryna Sabalenka (7e) pourraient l'attendre dans le dernier carré.
La seconde moitié de tableau, avec la Tchèque Barbora Krejcikova (2e), championne sortante mais à l'arrêt depuis février (coude), et Maria Sakkari (4e), pourrait sourire à la Tunisienne Ons Jabeur (6e), récemment victorieuse à Madrid et finaliste à Rome.
Avec AFP
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Russian McDonald's buyer to rebrand restaurants
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McDonald's has found a local buyer for its Russian business, after the war in Ukraine pushed it to quit the country.
Alexander Govor, who currently operates 25 McDonald's restaurants in Siberia, will take on the firm's restaurants and staff, operating them under a new brand, the fast food giant said.
It did not disclose the sale price, but has warned investors it would take a more than $1bn hit from the exit.
McDonald's had operated in Russia for more than 30 years.
The opening of its first restaurant in Moscow in 1990 came to symbolise a thaw in Cold War tensions.
A year later, the Soviet Union collapsed and Russia opened up its economy to companies from the West. More than three decades later, however, it is one of a growing number of corporations pulling out as the war in Ukraine and Western sanctions make it difficult to operate.
McDonald's, which had nearly 850 restaurants in the country, most of them directly owned, said it expected the deal, which is subject to regulatory approval, to close in coming weeks.
Mr Govor has been a licensee of McDonald's since 2015. He is also co-founder of Neftekhimservice, a refining company, and a board member of another firm that owns the Park Inn hotel and private clinics in Siberia.
Russia's Industry and Trade Minister Denis Manturov said the deal was the result of a "long and difficult" negotiation process and the government would provide Mr Govor with all the necessary assistance to set up operations.
The terms provide for McDonald's 62,000 staff in Russia to be retained for at least two years, with their existing pay and Mr Govor will pay the salaries of corporate staff in Russia until the deal is completed.
McDonald's will retain its trademark in the country, it said, while the restaurants will be stripped of their menu, logo and other branding.
Announcing plans for the sale earlier this week, chief executive Chris Kempczinski called the decision "extremely difficult".
"However, we have a commitment to our global community and must remain steadfast in our values. And our commitment to our values means that we can no longer keep the arches shining there," he said.
McDonald's suspended operations at the restaurants it owned in Russia in March, citing the "humanitarian crisis" and "unpredictable operating environment" caused by the Ukraine war.
The move drew outrage among Russian politicians and prompted threats the business would be seized.
A patent application for an "Uncle Vanya" restaurant chain was filed with Russian authorities shortly after. The name, the same as the famous work by Russian playwright Anton Chekhov, was one of several brand knock-offs of Western companies to surface.
Last year, Russia and Ukraine accounted for about 9% of McDonald's revenue.
The move by McDonald's came after French carmaker Renault sold its majority stake in carmaker Aftovaz to a state research institute for a symbolic sum, while its Renault Russia business was taken over by the city of Moscow. Manufacturing at the Renault plant is expected to resume under a Soviet-era brand.
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France24 - Monde
Équipe de France : Boubacar Kamara appelé pour la 1ere fois, pas de Giroud ni de Pogba
Publié le : 19/05/2022 - 14:26Modifié le : 19/05/2022 - 14:38
Romain HOUEIX
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La liste des 24 Bleus appelés pour disputer les matches de la Ligue des nations de football en juin a réservé une surprise jeudi : Didier Deschamps a appelé le Marseillais Kamara. Le sélectionneur des champions du monde a également décidé de se passer de Paul Pogba et d'Olivier Giroud.
Pas de Giroud, pas de Pogba mais Boubacar Kamara. C'est la liste dévoilée, jeudi 19 mai, par Didier Deschamps pour disputer les quatre matches de Ligue des nations en juin.
>> À lire aussi : Une équipe africaine championne du monde ? "Il faut déjà dépasser les quarts de finale..."
Courtisé par le Sénégal depuis de long mois, pays de son père, le milieu défensif de Marseille (22 ans), passé par toutes les sélections françaises chez les jeunes, est convoqué pour la première fois par le sélectionneur des Bleus, à six mois du Mondial-2022 au Qatar.
Le joueur de l'OM remplace numériquement Pogba, blessé à un mollet il y a un mois et privé de compétition depuis, dans un milieu de terrain stable aux côtés de N'Golo Kanté, Adrien Rabiot, Mattéo Guendouzi et Aurélien Tchouaméni.
Voici la liste des Bleus appelés pour les 4️⃣ prochains matchs de 𝙉𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣𝙨 𝙇𝙚𝙖𝙜𝙪𝙚, avec une 1ère convocation pour @boubaKamara_4 🙌Le calendrier de ce gros rassemblement 💪03 juin : 🇫🇷 vs 🇩🇰06 juin : 🇭🇷 vs 🇫🇷10 juin : 🇦🇹 vs 🇫🇷13 juin : 🇫🇷 vs 🇭🇷#FiersdetreBleus pic.twitter.com/ubGPL3Uo8n
May 19, 2022Dans une liste légèrement élargie, à 24 joueurs contre 23 habituellement, "Bouba" a été préféré notamment à Eduardo Camavinga (19 ans), auteur d'une première saison prometteuse au Real Madrid. L'ancien Rennais devra attendre avant de retrouver l'équipe de France, comme l'ailier du FC Barcelone Ousmane Dembele, plus revu sous le maillot tricolore depuis sa blessure à l'euro l'été dernier.
Benzema de retour
Karim Benzema retrouve quant à lui le groupe France deux mois après avoir été contraint au forfait. Giroud, appelé en renfort en mars, fait les frais de ce retour au sein d'une ligne d'attaque où se maintient Christopher Nkunku, novice lors du précédent stage.
Les défenseurs William Saliba et Jonathan Clauss, devenus également internationaux en mars, figurent aussi dans la liste.
Chez les gardiens, Deschamps a reconduit son trio de mars avec Mike Maignan (N.2) et Alphonse Areola (N.3) derrière le capitaine Hugo Lloris.
L'équipe de France, sacrée en Ligue des nations en octobre, remet son titre en jeu avec quatre premiers matches de groupe du 3 au 13 juin face à l'Autriche, le Danemark et la Croatie, deux fois. Il s'agit de l'avant-dernier rassemblement avant la Coupe du monde au Qatar, dont le coup d'envoi est prévu en novembre.
La liste des 24 :
Gardiens (3): Alphonse Areola (West Ham/ENG), Hugo Lloris (Tottenham/ENG), Mike Maignan (AC Milan/ITA).
Défenseurs (9): Jonathan Clauss (Lens), Lucas Digne (Aston Villa/ENG), Lucas Hernandez (Bayern Munich/GER), Theo Hernandez (AC Milan/ITA), Presnel Kimpembe (Paris SG), Jules Koundé (Séville/ESP), Benjamin Pavard (Bayern Munich/GER), William Saliba (Marseille), Raphaël Varane (Manchester United/ENG).
Milieux (5): Mattéo Guendouzi (Marseille), Boubacar Kamara (Marseille), N'Golo Kanté (Chelsea/ENG), Adrien Rabiot (Juventus Turin/ITA), Aurélien Tchouaméni (Monaco).
Attaquants (7): Wissam Ben Yedder (Monaco), Karim Benzema (Real Madrid/ESP), Kingsley Coman (Bayern Munich/GER), Moussa Diaby (Bayer Leverkusen/GER), Antoine Griezmann (Atlético Madrid/ESP), Kylian Mbappé (Paris SG), Christopher Nkunku (Leipzig/GER).
Avec AFP
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COUPE DU MONDE
La France face à la Tunisie, le Sénégal contre le Qatar ... Découvrez les 8 groupes du Mondial-2022
ANALYSE
Mondial-2022 : le Danemark, la Tunisie et un inconnu... un tirage au sort clément pour la France
ÉDITION SPÉCIALE
Mondial-2022 : revivez le tirage au sort de la Coupe du monde au Qatar
BBC
EU reveals its plans to stop using Russian gas
By Jonah FisherEnvironment Correspondent
The European Commission has given more details on how it plans to end Europe's dependence on Russian fossil fuels.
Russia supplies 40% of the EU's natural gas and 27% of its imported oil. The EU sends the country roughly €400 billion a year in return.
Now the EU plans to speed up its shift to green energy but says it must also invest in pipelines in other countries.
It has been accused of helping fund the war in Ukraine through its use of Russian energy.
The REPowerEU strategy was first announced in March with the stated aim of reducing Russian gas imports by two thirds in 2022.
Rising energy costs have also put financial pressure on consumers and businesses in Europe now facing higher bills.
The updated proposals outline not just how the EU plans to negotiate both the immediate gas crisis, but also deliver on promises to completely wean itself off Russian energy by 2030.
The strategy focuses on three key topic areas. Improving energy efficiency, expanding the use of renewable energy and securing non-Russian suppliers of oil and gas.
"We are taking our ambition to yet another level," European Commission President Ursula von der Leyen said as she presented the update at a briefing in Brussels, Belgium.
The REPowerEU plan is estimated to cost €210 billion (£178 billion) over the next five years.
Energy Saving
The Commission report highlights energy saving as the "cheapest, safest and cleanest" way to reduce dependence on Russian fuel.
It wants to improve how buildings of insulated, as well as encourage consumers to be more aware of energy use.
It also plans to speed up the transition from fossil fuel burning boilers to electric heat pumps (a device that absorbs heat from the air, ground or water around a building)
Plans to reduce energy consumption in the EU have also made more ambitious, from the original plan of a 9% cut to 13% cut by 2030.
More green energy
The bloc has earmarked €113 billion for a "massive scale up in renewables" and new hydrogen infrastructure.
New EU legislation is being proposed to make it easier to build solar and wind farms.
"Whenever we talk about rapid deployment of renewables, there is an elephant in the room- getting a permit," said Frans Timmermans, vice president of the European Commission.
"It might take as long as nine years for wind and up to four years for solar projects, so this is time that we do not have and we have to speed things up," he added.
The Commission has proposed specially designated "go-to" areas where permission can be given in just one year. Certain new buildings could also be required to have solar panels installed on the roof.
The EU target for renewable energy has also been more raised. The goal is for green energy to provide 45% of energy needs by 2030, up from 40%.
More gas and oil infrastructure
Even if they are fast-tracked in special zones, new wind and solar plants will still take time.
To quickly diversify from Russian fossil fuels, the EU is investing up to €12 billion in pipelines and Liquified Natural Gas (LNG) terminals to improve access to gas and oil from other countries including Egypt, Israel and Nigeria.
Some environmental groups have criticised the news. Instead they want to see a decisive break with fossil fuels.
"The European Commission's latest strategy gives with one hand and takes with the other," said Eilidh Robb, an anti-fossil fuels campaigner at Friends of the Earth.
"So-called REPowerEU contains useful and necessary strides towards renewable solutions but it simultaneously enables almost 50 fossil fuel infrastructure projects and expansions," she added.
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France24 - Monde
Les vertus des arbres remarquables
Publié le : 20/05/2022 - 14:05
FRANCE 24
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Au cœur de la forêt de Compiègne (Oise), le chêne de Saint-Jean est considéré comme l'un des doyens des forêts de France. Son histoire se lit sur son tronc. Cet arbre à la taille impressionnante aurait été planté au XIIIe siècle. Des arbres remarquables, l'ONF en accompagne plus d'une quarantaine en forêt de Compiègne, essentiellement des chênes. Si ces géants s'épanouissent dans leur environnement naturel, d'autres se pavanent sur la place d'un village. Ainsi, à Lucheux, dans la Somme, deux tilleuls séculaires se sont soudés et enlacés au fil du temps, ne formant plus qu'un. Celui que l'on nomme "l'arbre des épousailles" a été classé aux Monuments historiques en 1930.
COP26
Planter des arbres, une solution insuffisante pour lutter contre le dérèglement climatique
Découvertes
En Thaïlande, des arbres sont ordonnés moines pour les protéger de la déforestation
Environnement
Déforestation, réchauffement climatique… les arbres aussi sont menacés d’extinction
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
France24 - Monde
Invasion de criquets en Afrique du Sud : la sécurité alimentaire menacée
Publié le : 20/05/2022 - 10:41Modifié le : 20/05/2022 - 11:07
Caroline DUMAY
L'Afrique du Sud subit l'invasion de criquets la plus destructrice en 25 ans. Les agriculteurs de trois provinces se battent contre le fléau alors qu'ils sortent tout juste d'une sécheresse de sept ans. Le gouvernement sud-africain a déjà alloué 5 millions d'euros pour les aider. Reportage de Caroline Dumay.
Opex 360
Moscou va renforcer son district militaire occidental pour répondre à l’adhésion de la Finlande à l’Otan
par Laurent Lagneau · 20 mai 2022
Ce 20 mai, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a assuré que la conquête de la région [séparatiste] de Louhansk était sur le point d’être achevée, après trois mois de combats contre les forces ukrainiennes.
« Les unités des forces armées russes, avec les divisions de la milice populaire des républiques populaires de Louhansk et Donetsk, continuent d’accroître le contrôle sur les territoires du Donbass. La ‘libération’ de la république populaire de Loughansk est presque achevée », a en effet affirmé M. Choïgou, dont les apparitions médiatiques ont été rares depuis le 24 février dernier, ce qui a donné lieu à des rumeurs sur son état de santé.
À noter qu’il en est allé de même pour le général Valeri Gerasimov, le chef d’état-major des forces armées russes, dont l’absence lors des célébrations du « Jour de la Victoire », à Moscou le 9 mai, a été abondamment commentée, certains ayant avancé qu’il avait été blessé lors d’une attaque contre un poste de commandement russe alors établi dans la ville d’Izium. Or, l’intéressé s’est entretenu au téléphone avec son homologue américain, le général Mark Milley, le 19 mai. Ce qui n’était plus arrivé depuis le début de l’offensive russe contre l’Ukraine. Ils ont « discuté de plusieurs sujets de préoccupation liés à la sécurité et sont convenus de maintenir les lignes de communication ouvertes », a indiqué le Pentagone.
Quoi qu’il en soit, et pour le moment, la conquête de la région de Louhansk paraît être un gain bien maigre au regard de l’ampleur de l’offensive russe… Et surtout de ses conséquences géopolitiques. Si l’objectif était d’empêcher l’elargissement de l’Alliance atlantique à ses frontières, la Russie aura obtenu l’effet inverse…
En effet, plus que celle de la Suède, l’adhésion de la Finlande à l’Otan – qui reste cependant suspendue à un veto possible de la Turquie – pose un défi d’une toute autre nature pour Moscou étant donné que ce pays partage une frontière de 1300 km avec la Russie.
En outre, la Finlande offre une capacité d’accueil des troupes de l’Organisation atlantique sans commune mesure avec celle des trois pays baltes, également frontaliers avec la Russie. Cependant, et sur ce point son président, Sauli Niinistö, a dit que son pays veut « rester flexible sur la tenue d’exercices conjoints » avec l’Otan ainsi que le déploiement d’équipements militaires sur son territoire. Et cela afin d’éviter des frictions avec Moscou.
« La flexibilité, c’est le plus important actuellement. De garder un oeil sur la situation, de ne pas surréagir ou de donner à quiconque de raison de surréagir, tout en étant capable de réagir immédiatement », a en effet expliqué M. Niinistö, à l’issue d’un entretien avec son homologue américain, Joe Biden, le 19 mai.
Cela étant, si la candidature de la Finlande est acceptée, alors l’Otan sera à deux pas du port militaire de Mourmansk, siège de la Flotte russe du Nord. Or, celui est essentiel à la stratégie de Moscou pour le Grand Nord et il offre un accès direct à l’Atlantique. En outre, l’Alliance pourrait couper la Russie de la mer Baltique, ce qui aurait pour conséquence d’entraver les échanges commerciaux avec l’Europe ainsi que les mouvements des forces navales russes. En outre, l’accès à l’enclave de Kaliningrad par voie maritime serait empêché. Enfin, Mouscou pourrait estimer que le gazoduc Nord Stream 1, qui part de la ville de Vyborg, finisse par être menacé.
S’il a qualifié la candidature à l’Otan de la Finlande [et celle de la Suède] « d’erreur », le Kremlin a cependant estimé qu’elle n’allait « pas constituer une menace immédiate » pour la Russie. Cependant, a prévenu le président russe, Vladimir Poutine, « le déploiement d’infrastructures militaires [de l’Otan] sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse ».
Finalement, et sans attendre l’admission officielle de la Finlande et de la Suède au sein de l’Otan, Moscou a d’ores et déjà pris des mesures « militaro-techniques ».
Ainsi, M. Choïgou a annoncé la création de douze nouvelles bases militaires dans le district militaire de l’Ouest afin de faire face à la « croissance des menaces militaires aux frontières russe » comme l’illustrent, selon lui, les manoeuvres « Defender Europe », actuellement en cours, ainsi que la hausse du nombre de vols de bombardiers stratégiques américains en Europe et les déploiements de navires de l’US Navy dans la région de la Baltique, en particulier le long du secteur de Kaliningrad.
La création de ces douze nouvelles bases, d’ici la fin de cette année, sera « synchronisée avec la fournitures d’armes et d’équipements modernes aux troupes », a assuré M. Choïgou, sans donner plus de détails sur les capacités appelées à être ainsi renforcées.
BBC
Wagatha Christie: Six takeaways from the Vardy and Rooney trial
By Katie RazzallCulture editor
After seven days of bruising evidence, what will the impact of the so-called Wagatha Christie case be?
Perhaps it ought to stop other celebrities facing off in the same way. Or, after the multiple photo ops, outfit changes and acres of coverage, perhaps others will think the "all publicity is good publicity" adage still wins out.
And no doubt, whatever the outcome, each side will spin it their way.
With no major legal lessons to draw from the case, other than a sense that Coleen Rooney and Rebekah Vardy should never have reached the High Court, here are six takeaways from the trial.
1. A peek behind the curtain on tabloid journalism
This case shone a spotlight on the relationship between some celebrities and the tabloids. While Mrs Vardy said she didn't leak the fake stories from Mrs Rooney's Instagram, she has admitted to a cordial relationship with the press - such as setting up paparazzi photos as she left her hotel at Euro 2016.
The Sun's executive editor of showbiz, Simon Boyle, told me on BBC Radio 4's The Media Show that, in general, the relationship between the press and the celebrities they write about "definitely goes both ways".
"A lot of these people [celebrities] I've come to know really quite well, many of them you become friendly with, you're in fairly regular contact, and I guarantee the phone rings more frequently asking if you [the journalist] can write something than it does the other way around. There are a lot of people seeking attention and publicity."
The tabloids created the Wags, particularly around the 2006 World Cup, putting the footballers on the back pages and their wives and girlfriends on the front. As the clamour for information grew, they became celebrities in their own right.
The wife of a former England and Premier League player, who asked to remain anonymous, sums it up: "Wags get a tough time. I can't tell you the number of times people come up and push me aside to get to my husband.
"So I can see that Rebekah Vardy was flattered into the relationship she had with the press. She is suddenly relevant, she is the focus, not Jamie Vardy.
"But actually, by trying to make a name for herself and a career, she is still in the trap of forgetting she is only interesting and has this career because her husband plays football. So she is being used for her access, rather than anything she actually is."
2. We are fascinated (against our better judgement)
It may be unedifying, but the column inches, podcasts, TV and radio reports and repeated trending of the Wagatha hashtag on social media show (some) people are really invested in the story.
Sunday Times columnist Camilla Long compares the case to Dynasty, the hit American soap opera of the 1980s. "This is Alexis versus Krystle for our time," she says. "It's who's going to push who into the ornamental fountain first. It's completely compelling because you wonder how far it's going to go."
The answer turned out to be all the way to court - and it probably won't end there.
Nobody is downplaying the trauma and abuse Mrs Vardy and her family suffered at the hands of online trolls after Mrs Rooney carried out her sting operation, while Wayne Rooney told the court the fallout had been "traumatic" for his wife too.
But once Mrs Rooney had accused Mrs Vardy of betrayal, and the Wagatha Christie term was born, for many others, this was always going to verge on pure entertainment.
3. Journalists never reveal their sources
The Sun successfully fought off a demand from Mrs Rooney's side to reveal the sources of its stories about her. Remember, it was The Sun that printed the fake stories Mrs Rooney says she deliberately planted in an effort to find the leaker.
Boyle, whose byline appeared on the story of the Rooneys' basement flooding, which turned out to be untrue, says: "We went to extraordinary lengths and extraordinary expense in the High Court after being pushed by both sides to come to court and hand over some documents and take the witness stand.
"That is simply not something we would ever do, and on a wider basis, it would have set a dreadful precedent for journalism across the board."
4. Nobody wins in a case like this
This case is clearly about reputation rather than money - but it's backfired. Clare Duffy, a media law and human rights barrister at Doughty Street Chambers, says: "Press coverage of the evidence, from the WhatsApp messages to the witness box, will be causing both women reputational damage. Even if Vardy wins, it is doubtful that libel judgment will fully vindicate her reputation."
There is a difference between who wins in court, and who wins in the court of public opinion. The evidence that has been put into the public domain during the trial has arguably harmed Mrs Vardy's reputation more than Mrs Rooney's.
The wife of the former England player told me: "It's just a car crash. We are watching Becky Vardy destroy herself, seeking to save a reputation but unwittingly putting it on the path to destroying it.
"She has started something she can't stop, even if she wants to. Everyone could see this could only end badly for the Vardy family. Except the Vardy family."
5. The perils of social media
That use of social media by both women has proved very costly.
In her evidence, Mrs Rooney said she'd had no idea the original post in 2019, unmasking "Rebekah Vardy's account", would blow up the way it did. That was naivety at best.
Long says: "This is the consequence of not using social media wisely. Anybody who has been watching social media knows it does get this big. What you do on social media is part of real life."
London's High Court has been hearing libel cases resulting from posts on social media for more than a decade. In 2012, the New Zealand cricketer Chris Cairns successfully sued the former chairman of the Indian Premier League over allegations made on Twitter of match fixing, which he always denied.
Subsequent cases have included the food writer Jack Monroe's successful libel claim against the right-wing commentator Katie Hopkins, and Lord McAlpine's against Sally Bercow after she linked him in a tweet with a TV report about child sexual abuse which wrongly implicated him.
They all garnered media attention. But nothing like what we have seen over the past two weeks.
6. Only very rich people can afford to go to court
The sums involved in defamation cases are eye-watering, easily running into the millions. As Duffy says: "Ultimately, the trial is only possible due to the parties' deep pockets... High Court libel litigation is, as the saying goes, available to all - like the Ritz."
And while both these women can afford much more than afternoon tea at the Ritz, far too often what plays out in the libel courts is seriously imbalanced. Rich claimants force underfunded parties to back down rather than fight. They simply cannot afford to go to court to face opposing parties who can vastly outspend them.
That hasn't been a problem for Wagatha Christie (although Mrs Rooney told the court she had tried to reach out many times to bring the case to an end before trial). Instead, the expensive lawyers acting for Mrs Rooney and Mrs Vardy found complex angles to argue over in six different hearings before the trial even opened.
The women have paid for and got the full gamut of English justice. Some have put the final costs of the case at up to £4m. Other potential litigants, with perhaps more important arguments to test in court, simply wouldn't have been able to afford to get there.
The two parties in the Wagatha Christie case will have to wait weeks or months to find out the outcome, though, after the judgement was reserved at the end of the trial on Thursday.
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France24 - Monde
En France, la sécheresse menace aussi les abeilles et les récoltes de miel
Publié le : 20/05/2022 - 07:04
Grégoire SAUVAGE
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Alors que 15 départements sont déjà soumis à des restrictions d'eau en raison d'une sécheresse précoce, les agriculteurs s'inquiètent pour leurs récoltes. Une menace qui pèse également sur les apiculteurs et leurs abeilles, dont l'alimentation pourrait venir à manquer cet été.
Dans les ruchers de Thomas Devienne, la récolte de printemps "n'a pas été mauvaise". Mais c'est dans les semaines qui viennent que les choses pourraient se gâter. "Il ne faudrait pas que cela continue comme cela", prévient l'apiculteur de la région de Lille, inquiet de voir que "les gazons sont déjà bien brûlés".
À l'image des agriculteurs, les professionnels de la filière apicole ont les yeux rivés sur la météo alors que la France fait face à une sécheresse précoce. Les températures s'envolent depuis le début du mois de mai et le niveau des nappes phréatiques est particulièrement bas pour la saison après un hiver et un automne peu arrosés.
"Compte tenu de la sécheresse et des risques de canicule, nous sommes très inquiets pour la deuxième partie de la saison avec les grande récoltes : châtaignier, tilleul, lavande, sapin...", détaille Henri Clément, porte-parole de l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf).
>> À lire aussi : "Le bouleversement climatique est catastrophique pour la production de miel"
En 2021, la filière apicole avait connu la pire année de son histoire avec seulement 7 000 à 9 000 tonnes de miel récoltées, en raison de conditions climatiques défavorables, soit moitié moins que l'année précédente.
Un nectar qui se fait rare
S'il est beaucoup trop tôt pour faire des prévisions, dans les Alpes-Maritimes, les conséquences de la sécheresse sont déjà palpables. La récolte de miel a été quasi nulle dans le département au printemps. En cause, des précipitations très faibles mais aussi des températures basses. "Nous avons eu des températures très désagréables de février à avril, avec un gel pénible. Il n'y a pas que la sécheresse, c'est un ensemble de facteurs", nuance l’apiculteur provençal Jean-Louis Lautard.
Si les abeilles ont besoin d'eau pour vivre, elles ont surtout besoin de se nourrir du nectar, un liquide sucré produit par les fleurs. Or, avec le manque d'eau, les plantes ont du mal à pousser, mettant en péril l'alimentation des abeilles. "Si les plantes souffrent, elles ne peuvent pas produire de nectar, empêchant les abeilles de le prélever pour faire du miel", explique Henri Clément.
"Le manque d'eau pour l'animal lui-même est assez rare, le problème vient de la ressource végétale", précise Pascal Jourdan, directeur de l'Association de développement de l'apiculture provençale (Adapi), une structure fondée en 1986, qui mène un travail de recherche autour de l'abeille.
Le manque de nourriture a ensuite des conséquences sur la population des ruches. En période de disette, la reine réduit sa ponte, ce qui signifie moins d'abeilles butineuses et une production de miel plus faible.
Les ennemis de l'abeille
Pour faire face à ces conditions météorologiques défavorables, certains apiculteurs pratiquent la transhumance : ils déplacent leurs ruches pour bénéficier de cieux plus cléments, là où les floraisons n'ont pas souffert d'un coup de chaud. Pratique ancrée depuis plusieurs siècles dans certaines régions, l'opération se fait de nuit lorsque les abeilles sont endormies.
Ainsi, Jean-Louis Lautard vient de déménager une partie de ses ruches dans le département de l'Ain, plus au nord. Il vient y chercher la fleur d'acacia, qui fleurit jusqu'à la fin du mois de mai et dont raffolent les abeilles. "Je suis les abeilles comme le font les bergers avec les moutons. J'essaie de m'adapter et de ne pas vivre dans l'inquiétude car par définition, c'est une production très aléatoire, il faut l'accepter", philosophe l'apiculteur provençal.
"En Provence, la fin de la saison s'effectue en montagne ou dans les plantations de lavande", ajoute Pascal Jourdan. "On sera donc très dépendants des conditions climatiques dans ces zones-là, pas du climat sur le littoral. Cependant, s'il n'y a pas de pluies pendant la fin du mois de mai et au mois de juin, là, on va clairement vers une catastrophe", ajoute l'expert.
D'autant que la sécheresse est loin d'être la seule ennemie de ces gardiennes de la biodiversité : parasites, pollution, pesticides ou encore frelons asiatiques déciment les colonies d'abeilles en France et ailleurs. "D'un taux de mortalité de 5 % par an au milieu des années 1990, on est passé à 30 %", rappelle Henri Clément. "300 000 colonies qui disparaissent chaque année en France doivent être reconstituées par les apiculteurs", ajoute le porte-parole de l'Unaf.
>> À voir : "Néonicotinoïdes : l'Europe sacrifie-t-elle ses abeilles ?"
Pour réduire ce taux de mortalité alarmant, les professionnels de la filière plaident pour un soutien massif des pouvoirs publics à l'agroécologie ou encore un meilleur contrôle des produits phytosanitaires.
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Réchauffement climatique : à six jours de la COP26, le cri d'alerte des apiculteurs siciliens
Ici l'Europe
Néonicotinoïdes : l'Europe sacrifie-t-elle ses abeilles ?
Dérogations sur les néonicotinoïdes : ces insecticides qui vont polluer la vie des parlementaires
Opex 360
Le ministère britannique de la Défense lance un appel d’offres pour remplacer ses hélicoptères Puma
par Laurent Lagneau · 20 mai 2022
Bien que modernisés au début des années 2010, les 23 hélicoptères Puma HC2 de la Royal Air Force [RAF], assemblés par Westland et mis en service en 1972, arriveront bientôt au bout de leur potentiel. Aussi, le ministère britannique de la Défense [MoD] a mis en balance deux options : les remplacer sans tarder ou prolonger leur durée de vie opérationnelle dans l’attente de rejoindre le programme américain FLRAA [Future Long-Range Assault Aircraft], pour lequel le tandem Sikorsky/Boeing et Bell Helicopters sont en lice, avec respectivement le SB>1 Defiant et
V-280 Valor.
Finalement, c’est la première solution qui a été choisie, comme le laissait d’ailleurs présager la revue stratégique de défense et de sécurité, publiée par Londres en mars 2021. Ainsi, le MoD a lancé un appel d’offres pour se procurer 44 nouveaux hélicoptères multi-rôle de transport moyen, l’idée étant de remplacer non seulement les Puma HC2 mais aussi trois autres types d’appareils, dont les cinq Bell 212 et les six Dauphin II de l’Army Air Corps ainsi que les trois Bell 412 [Bell Griffin HAR2] exploités par la RAF à Chypre.
Selon les termes de l’appel d’offres, le MoD prévoit d’investir jusqu’à 1 milliard de livres sterling dans ce programme.
Ces hélicoptères « seront exploités conjointement par l’Army Air Corps et la RAF sous l’autorité du Joint Helicopter Command et pourront ête déployés rapidement », notamment sur des « terrains difficilement accessibles pour les hélicoptères de transport lourd », avait récemment expliqué la British Army.
En remplaçant quatre types d’appareils par un seul, le MoD entend rationnaliser sa flotte d’hélicoptères, ce qui permettra de faciliter leur maintenance, de mutualiser la formation des équipages et de gagner en flexibilité opérationnelle.
Au moins trois industriels sont pressentis pour participer à cette procédure. Ainsi, Airbus Helicopters devrait proposer le H175M, la version militarisée du H175, initialement développé pour le marché civil. En cas de succès, les appareils seraient assemblés à Broughton [Pays de Galle]. L’italien Leonardo mise sur le AW149, qui, s’il est retenu, serait produit à Yeovil [Angleterre]. Les constructeurs américains lorgnent évidemment sur ce marché, Bell Textron ayant fait savoir qu’il soumettrait la candidature de son Bell 525 Relentless tandis que Sikorsky proposera le S-70M.
Quoi qu’il en soit, le renouvellement des hélicoptères en service au sein des forces britanniques va donc se poursuivre… La RAF attend 14 hélicoptères CH-47F Chinook de dernieère génération et le remplacement des AH-64 Apache par des AH-64E Guardian est en cours. Quant à l’Army Air Corps, ses appareils de type Gazelle seront remplacés par 30 H135M commandés auprès d’Airbus.
BBC
What is monkeypox and how do you catch it?
Cases of monkeypox - a rare, little-known disease - are being investigated in European countries including the UK, the US, Canada and Australia.
On Friday the UK confirmed the number of cases had more than doubled, bringing the total to 20.
Health Secretary Sajid Javid said 11 new cases had been confirmed and most cases were mild.
The UK government has bought stocks of smallpox vaccine to guard against monkeypox.
How common is monkeypox?
Monkeypox is caused by the monkeypox virus, a member of the same family of viruses as smallpox, although it is much less severe and experts say chances of infection are low.
It occurs mostly in remote parts of central and west African countries, near tropical rainforests.
There are two main strains of virus - west African and central African.
Two of the infected patients in the UK travelled from Nigeria, so it is likely that they are suffering from the West African strain, which is generally mild, but this is as yet unconfirmed.
Another case was a healthcare worker who picked up the virus from one of the patients.
More recent cases do not have any known links with each other, or any history of travel. It appears they caught it in the UK from spread in the community.
The UK Health Security Agency says anyone with concerns that they could be infected should see a health professional, but make contact with the clinic or surgery ahead of a visit.
What are the symptoms?
Initial symptoms include fever, headaches, swellings, back pain, aching muscles and a general listlessness.
Once the fever breaks a rash can develop, often beginning on the face, then spreading to other parts of the body, most commonly the palms of the hands and soles of the feet.
The rash, which can be extremely itchy, changes and goes through different stages before finally forming a scab, which later falls off. The lesions can cause scarring.
The infection usually clears up on its own and lasts between 14 and 21 days.
How do you catch it?
Monkeypox can be spread when someone is in close contact with an infected person. The virus can enter the body through broken skin, the respiratory tract or through the eyes, nose or mouth.
It has not previously been described as a sexually transmitted infection, but it can be passed on by direct contact during sex.
It can also be spread by contact with infected animals such as monkeys, rats and squirrels, or by virus-contaminated objects, such as bedding and clothing.
How dangerous is it?
Most cases of the virus are mild, sometimes resembling chickenpox, and clear up on their own within a few weeks.
Monkeypox can sometimes be more severe, however, and has been reported to have caused deaths in west Africa.
Are gay men at greater risk?
Although some of the cases have been seen in gay and bisexual men, anyone who comes into close contact with someone who has monkeypox could potentially get the virus.
The UK Health Security Agency has said "a notable proportion" of the recent cases in the UK and Europe have been found in gay and bisexual men "so we are particularly encouraging them to be alert to the symptoms and seek help if concerned".
How common are outbreaks?
The virus was first identified in a captive monkey and since 1970 there have been sporadic outbreaks reported across 10 African countries.
In 2003 there was an outbreak in the US, the first time it had been seen outside Africa. Patients caught the disease from close contact with prairie dogs that had been infected by small mammals imported into the country. A total of 81 cases were reported, but none resulted in deaths.
In 2017, Nigeria experienced the largest known outbreak. There were 172 suspected cases and 75% of victims were men between 21 and 40 years old.
What is the treatment?
There is no treatment for monkeypox, but outbreaks can be controlled by infection prevention.
Vaccination against smallpox has been proven to be 85% effective in preventing monkeypox.
The UK has bought doses of the smallpox vaccine, but it is not clear how many jabs might be given.
Antiviral drugs may also help.
Should the public be concerned?
Experts say we are not on the brink of a national outbreak and, according to the UK Health Security Agency (UKHSA), the risk is low.
Prof Jonathan Ball, professor of molecular virology, University of Nottingham, said: "The fact that only one of the 50 contacts of the initial monkeypox-infected patient has been infected shows how poorly infectious the virus is.
"It is wrong to think that we are on the brink of a nationwide outbreak."
UKHSA is following up those who have had close contact with patients to offer advice and to monitor them.
Sources: UKHSA and World Health Organization.
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Two more monkeypox cases take UK total to nine
Health worker diagnosed with monkeypox
Second UK monkeypox patient confirmed
Monkeypox diagnosed in UK for first time
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Monkeypox - NHS
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Le premier des six hélicoptères H160 destinés à la Marine nationale a été livré à Babcock
par Laurent Lagneau · 19 mai 2022
En février 2020, le ministère des Armées notifia un contrat à un consortium formé par Airbus Helicopters, Safran Helicopter Engines et Babcock pour la location de quatre hélicoptères H160 destiné à remplacer les Alouette III de la Marine nationale, dont le coût de l’heure de vol a fini par devenir prohibitif, celui étant passé de 5000 à 10000 euros en dix ans. Puis, un an plus tard, la cible a été revue à la hausse, avec deux appareils de plus.
Il s’agissait de constituer une « flotte intérimaire » devant être complétée par douze Dauphin N3, également loués, cette fois auprès du tandem DCI et Heli-Union, dans l’attente de l’arrivée de l’hélicoptère interarmées léger [HIL] « Guépard », dont la conception repose justement sur celle du H160.
En février, Airbus Helicopters avait annoncé que le premier H160 en version SAR [recherche et sauvetage] destiné à l’Aéronautique navale venait d’entamer ses essais en vol. Trois mois plus tard, il a été livré à Babcock qui, à son tour, le remettra à la Marine nationale, plus précisément au Centre d’Expérimentations Pratiques et de réception de l’Aéronautique navale [CEPA/10S]. Puis cet appareil prendra ensuite la direction de Lanvéoc-Poulmic, où il sera mis en oeuvre par la Flottille 32F.
« Félicitations Babcock pour la réception de votre premier H160 . J’ai hâte de voir cet hélicoptère innovant et polyvalent en opération avec la Marine nationale pour l’une des missions les plus exigeantes et essentielles qui soit : la recherche et le sauvetage », a commenté Bruno Even, le Pdg d’Aibus Helicopters, via Twitter.
The #H160 is gearing up for its upcoming maritime search and rescue #SAR ops with the French Navy @MarineNationale. Following the contract signed with @DGA, we have delivered the 1st of 6 🚁 to Babcock who will outfit them with additional mission systems.#MakingMissionsPossible pic.twitter.com/5BCLlGGuWR
— Airbus Helicopters (@AirbusHeli) May 17, 2022
Pour rappel, les six H160 loués n’auront pas vocation à embarquer à bord des frégates de la Marine. Légèrement navalisés, ils seront surtout utilisés pour des missions de type SAR à partir de Lanvéoc-Poulmic, Cherbourg et Hyères. Pour cela, ils seront dotés d’une boule optronique Euroflir 400, d’équipements médicaux et d’un bac plongeur. Les modifications seront effectuées par Babcock, dans ses installations du Cannet des Maures.
BBC
Climate change swells odds of record India, Pakistan heatwaves
By Justin Rowlattclimate editor
Climate change makes record-breaking heatwaves in northwest India and Pakistan 100 times more likely, a Met Office study finds.
The region should now expect a heatwave that exceeds the record temperatures seen in 2010 once every three years.
Without climate change, such extreme temperatures would occur only once every 312 years, the Met Office says.
Forecasters say temperatures in north-west India could reach new highs in the coming days.
The new analysis comes as a State of the Climate report from the World Meteorological Organisation, the UN's atmospheric science arm, warns that four key indicators of climate change set new records in 2021 - greenhouse gas concentrations, sea level rise, ocean heat and ocean acidification.
The UN Secretary General, Antonio Guterres described the report as "a dismal litany of humanity's failure to tackle climate disruption."
The extreme pre-monsoon heatwave the region northwest India and Pakistan have suffered in recent weeks eased a little after peak temperatures reached 51C in Pakistan on Saturday.
But the heat looks likely to build again towards the end of this week and into the weekend, the Met Office's Global Guidance Unit warns.
It says maximum temperatures are likely to reach 50C in some spots, with continued very high overnight temperatures.
"Spells of heat have always been a feature of the region's pre-monsoon climate during April and May," says Dr Nikos Christidis, who led the team responsible for today's study.
"However, our study shows that climate change is driving the heat intensity of these spells making record-breaking temperatures 100 times more likely."
The new study is based on the heatwave that gripped northwest India and Pakistan in April and May 2010 when the region experienced the highest combined April and May average temperature since 1900.
It attempts to estimate the extent to which climate change made that and future events more likely.
These "attribution studies" involve running computer simulations comparing how frequently a weather event is likely to occur in two scenarios.
One models the climate as it is today, the other a climate where the human influence on greenhouse gases and other drivers of climate change has been removed.
The scenarios are run through 14 different computer models and produce dozens of different simulations which are compared to work out how climate change has altered the probability of an event happening.
The Met Office used the same method to assess the impact of future climate change and warns that worse is to come.
If climate change follows the Met Office's central predictions, by the end of the century India and Pakistan can expect similarly high temperatures virtually every year, today's study suggests.
Opex 360
Otan : L’armée de l’Air et de l’Espace va déployer un système de défense aérienne MAMBA en Roumanie
par Laurent Lagneau · 19 mai 2022
Quelques jours après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et dans le cadre des mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental, la France lancé la mission « Aigle », avec l’envoi de 500 militaires de l’armée de Terre à Constanta, sur les bords de la mer Noire, en Roumanie.
Pour rappel, cet important détachement français est armé par le 27e Bataillon de Chasseurs Alpins [BCA], le 126e Régiment d’Infanterie [RI], le 4e Régiment de Chasseurs [RCh] et du 93e Régiment d’Artillerie de Montagne [RAM], ces unités ayant alors été placées en alerte dans le cadre de la Force de réaction rapide de l’Otan [NRF – Nato Response Force]. En outre, il dipose de six chars AMX-10RC, de quarante-trois Véhicules de l’avant blindé [VAB], de vingt-sept Véhicules blindés légers [VBL] et de dix-neuf Petits Véhicules Protégés [PVP].
Depuis, ce contingent français a été rejoint par 300 militaires de la composante « Terre » de la Défense belge. Et, désormais, ce bataillon constitue l’un des quatre « Battle group forward presence » [BG FP] déployés par l’Otan en Roumanie, en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. La France en est la nation-cadre.
Et, à ce titre, les forces françaises vont renforcer leur engagement en Roumanie. En effet, ce 19 mai, l’État-major des armées [EMA] a annoncé le déploiement du système de défense sol-air de « dernière génération » MAMBA ainsi que celui d’un Centre de management de la défense dans la 3e dimension [CMD 3D].
« Mis en œuvre par une centaine d’aviateurs, le MAMBA [ou Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre – SAMP/T] est un système d’arme sophistiqué qui peut assurer une bulle de protection au profit des forces qui opèrent dans la zone de couverture. Afin d’augmenter l’efficacité du système et pour répondre aux besoins de l’Integrated air and missile defence [IAMD] de l’Otan, celui-ci est connecté et intégré via une liaison de données tactiques au système de défense roumain et à celui de l’Otan », explique l’EMA, via un communiqué.
Et celui d’ajouter que ce déploiement « démontre la capacité et la volonté de la France à protéger ses intérêts et ceux de ses alliés en Europe et permet de renforcer le partenariat stratégique qui la lie à la Roumanie depuis 2007, en particulier dans le domaine de la défense sol-air ».
Pour rappel, fruit d’un coopération franco-italienne via le consortium Eurosam, le MAMBA est surtout un système antimissile de théâtre capable de contrer les menaces aériennes conventionnelles et balistiques sur 360°. Grâce à son missile intercepteur Aster 30, il peut détruire une cible à plus de 100 km de distance. Outre le CMD3D, il est doté de quatre autres modules interconnectés, dont une conduite de tir et un radar Arabel. Seulement huit exemplaires sont actuellement en dotation au sein des Escadrons de défense sol-air [EDSA] de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE].
À noter que le BG FP dirigé par la France sera prochainement relocalisé à Cincu, dans le centre de la Rouamanie et qu’il intégrera, en alternance, un compagne belge ou néerlandaise.
Photo : MBDA / Archive
BBC
LGBTQ+ in Qatar: 'Waking up in fear every day is exhausting'
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Fifa has said it will cancel the World Cup 2022 contracts of any hotel in Qatar that does not allow same-sex couples to stay. And the Qatari government has assured LGBTQ+ visitors that they will be welcome at the tournament.
But Dr Nasser Mohamed felt that for his own safety he had no other choice but to seek asylum in the US.
He spoke to the BBC about why LGBT Qataris are still struggling for even the most basic of rights in the Gulf state.
Opex 360
Artillerie : Bientôt des CAESAr pour l’armée colombienne?
par Laurent Lagneau · 18 mai 2022
Il arrive parfois que des contrats d’armement prennent du temps pour se concrétiser, comme on l’a vu avec la commande de 80 avions de combat Rafale récemment notifiée par les Émirats arabes unis à Dassault Aviation, qui a demandé près de treize ans de négociations avant de devenir réalité. Et il se pourrait qu’il en aille de même avec la Colombie… mais dans le domaine de l’artillerie.
En effet, au début des années 2010, Nexter avait effectué une démonstration de son Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] sur un champ de tir situé près de Bogota alors que, à l’époque, l’armée colombienne cherchait à renforcer son artillerie, après avoir fait l’acquisition de 20 canon LG1 de 105 mm auprès du groupe français. Et puis, il n’y eut pas de suite, notamment en raison de contraintes budgétaires.
Mais, visiblement, la situation va sans doute finir par se décanter, à en croire des informations publiées par le site InfoDefensa, spécialiste de l’actutalité militaire dans le monde hispanophone. Ainsi, l’état-major colombien a l’intention d’acquérir au moins quatre CAESAr [afin de constituer une batterie] dans le cadre de son programme « Soberania ». Cette décision permettra de « standardiser les systèmes de 155 et de 105 mm » et « d’optimiser » le soutien.
Ce choix n’allait pas forcément de soi car le CAESAr était opposé à l’ATMOS 2000 de l’israélien Elbit Systems et au Yavuz SPh 6×6 du turc MKE. Mais aucun de ces deux modèles n’a fait l’objet de démonstrations et encore moins d’évaluations en Colombie.
Selon InfoDefensa, le chef d’état-major adjoint de l’Ejército Nacional de Colombia, le général Carlos Moreno, s’est rendu en France, la semaine passée, pour entamer les discussions avec Nexter. Reste à voir si elles aboutiront rapidement…
En tout cas, si celles-ci réussissent, la Colombie deviendrait le dixième pays à se doter du CAESAr, après, récemment, l’Ukraine [grâce à un don de la France dont on ignore les modalités] et la Belgique, qui vient d’annoncer son intention de s’en procurer neuf exemplaires. La Malaisie pourrait suivre, de même que l’Irak.
Cela étant, la commande qu’envisage la Colombie peut sembler modeste au regard des enjeux sécuritaires auxquels elle est confrontée, avec notamment des tensions récurrentes à sa frontière avec le Venezuela et la persistance de groupes armés rebelles.
BBC
Bruno Tonioli leaves Strictly Come Dancing for good, replaced by Anton Du Beke
Bruno Tonioli is leaving Strictly Come Dancing for good, with Anton Du Beke taking over his seat as a judge.
The Italian, who also appears on the US version of the show, has not been on the BBC panel in person for two years because of Covid travel restrictions.
Tonioli told BBC One's The One Show on Thursday he will now concentrate on his role as a judge on Dancing with the Stars, which is filmed in Los Angeles.
But he added he was sad to leave Strictly, saying: "I miss it so much."
He said that during the pandemic, doing both was "impossible because the rules changed, getting through the airport was not like it used to be, it created a situation that was unsustainable".
Explaining his current situation, he said: "Unfortunately Dancing with the Stars has moved to Disney+, which is a big deal. Because of the travel situation, I will be there."
The 66-year-old appeared via video link in the 2020 series of Strictly, while Du Beke took his place last year.
Tonioli's permanent exit leaves Craig Revel Horwood as the only judge to remain since Strictly's launch in 2004.
Tonioli's exuberance and enthusiasm, often jumping to his feet when delivering his verdicts, provided a balance to Revel Horwood's more strict demeanour, and made him popular with viewers and dancers.
He travelled back and forth between the UK and US to appear on both Strictly Come Dancing and Dancing with the Stars for 14 years, but that became impossible when the pandemic took hold.
Du Beke will keep his seat after moving behind the judges' desk last year following 16 years as one of the show's professional dancers.
Tonioli praised Du Beke, saying: "I think Anton has done a fantastic job. He deserves to be on that seat. It's a 10 from me. Carry on. Do me proud."
Du Beke said in a statement: "Everyone knows how much I absolutely love the show and I'm utterly delighted to be continuing as a regular judge."
Tonioli also offered messages to the other judges - Shirley Ballas, Motsi Mabuse and Revel Horwood - saying: "The panel were so good last year. They were brilliant. They have all my support, so hopefully we will do something else [together].
"Shirley my love, you will be much safer with Anton. Motsi, don't worry about Craig, he is just jealous because he cannot wear your clothes.
"Craig is just Craig and behind the scene he is more fun than me. He is so cool and laid back."
The next series will also be without two other familiar faces, Aljaž Škorjanec and Oti Mabuse, who have announced their departures as pro dancers.
Tonioli added that he may not have disappeared from the show altogether, saying: "I may do the tour. I am not gone forever. Don't count me out. I will always be part of the family. We created the show."
Strictly's 20th series is expected to begin in the autumn.
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Le président du Niger appelle la France à prendre « plus de risques » dans ses opérations anti-terroristes
par Laurent Lagneau · 18 mai 2022
Alors que la force française Barkhane et le détachement européen de forces spéciales « Takuba » se désengage du Mali, pays avec lequel les relations se sont dégradées depuis la prise du pouvoir du colonel Assmi Goïta à la faveur d’un coup d’État mené en deux temps et l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner, le président du Niger, Mohamed Bazoum, a estimé que « l’isolement de Bamako en Afrique de l’Ouest est une mauvaise chose » pour le Sahel, dans un entretien donné au quotidien La Croix et à l’hebdomadaire L’Obs.
Surtout, a insisté M. Bazoum, la situation à Bamako fait qu’il n’est plus envisageable pour les pays de la région de conduire une « stratégie concertée et coordonnée » contre les groupes jihadistes, le G5 Sahel étant « mort » après que les autorités maliennes ont annoncé leur intention de s’en retirer. Le résultat, selon lui, est que la frontière que partarge le Niger avec le Mali est de nouveau sous la « coupe de l’État islamique au grand Sahara », les postes militaires de la région n’ayant pas été réoccupés par les forces armées maliennes [FAMa].
Dans ces conditions, le président nigerien attend beaucoup de son homologue français, Emmanuel Macron. « Qu’il mette des moyens considérables dans la lutte antiterroriste dans le Sahel, tout comme l’Europe. On le voit avec la guerre en Ukraine : les Occidentaux ont beaucoup d’argent, dont ils peuvent mettre une partie significative dans le combat contre le terrorisme, dans la stabilisation de nos pays », a estimé M. Bazoum qui, par conséquent, souhaite une « présence de Barkhane plus conséquente », avec des « règles d’engagmeent différentes », ainsi que « plus d’équipements » pour les armées locales.
« Nous attendons qu’elles [les armées européennes] soient envoyées en nombre, avec des capacités aériennes conséquentes, des règles d’engagement efficaces, des sacrifices, des moyens financiers, avec beaucoup plus d’hélicoptères, de bombes. Nous serons très déçus si, demain, la France et l’Europe positionnent chez nous des forces symboliques pour combattre l’extension du terrorisme », a martelé le président nigérien.
S’agissant des « règles d’engagement », dont on n’a pas le sentiment qu’elles aient été limitées jusqu’à présent, M. Bazoum a généralisé en affirmant que les « Occidentaux en opération prennent trop de précautions, ce qui rend difficile la réussite de leurs actions ». Et d’insister : « Ils sont obnubilés par cette idée qu’il faut zéro perte pour réussir. Ils doivent consentir à un peu plus de sacrifices, prendre plus de risques et ne pas être hantés par les pertes ».
Pour rappel, 58 militaires français ont perdu la vie au Sahel depuis 2013.
Cela étant, à la question de savoir qu’elles ont été les erreurs commises par les forces françaises au Mali, M. Bazoum a répondu que « ce n’était pas la mission de Barkhane de réduire totalement le terrorisme », mais « celle de l’armée malienne ». « Nos partenaires sont là pour nous appuyer dans cette lutte, non pour la faire à notre place. Au Mali, Bamako a considéré que les Blancs devaient tout faire à sa place. Moi, je ne leur demande pas de régler tous mes problèmes! », a-t-il conclu.
Photo : État-major des armées
BBC
Will swapping out electric car batteries catch on?
By Adrienne MurrayOslo
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Without even a touch of the steering wheel, the electric car reverses autonomously into the recharging station.
I won't be plugging it in though, instead, the battery will be swapped for a fresh one, at this facility in Norway belonging to Chinese electric carmaker, Nio.
The technology is already widespread in China, but the new Power Swap Station, just south of Oslo, is Europe's first.
The company hopes that swapping-out the entire battery will appeal to customers worried about the range of electric cars, or who simply don't like queuing to recharge.
It was certainly straightforward to book a slot on Nio's app, and once inside the station, all I have to do is park on the designated markings and wait in the car.
I can hear bolts being undone as the battery is automatically removed from underneath the vehicle and replaced with a fully- charged one.
In less than five minutes, I'm ready to go again.
"You're not standing outside and taking 30 to 40 minutes [like you do when you recharge]. So it's more effective," says Espen Byrjall, Nio's power and operations manager in Norway.
"There's no battery degradation. You always get a healthy battery. So, you can keep the cars longer."
This station can handle up to 240 swaps a day, and the firm plans to create 20 here in Norway.
It's also partnered with energy giant Shell, to roll them out across Europe, with the aim of installing 1000 by 2025. "It's going to be a network that lets you drive all over Europe," says Mr Byrjall.
Alternative strategies
However, from Nio's flashy showroom in central Oslo, the firm is pursuing a rather different business model - where customers buy the car and lease the battery.
Marius Hayler, the firm's general manager for Norway and Denmark, says there are several advantages to this approach.
For a start, the customer is not buying the most expensive bit of an electric car - the battery. That knocks around £7,700 ($9,700) off the purchase price.
A buyer then has to factor-in the monthly subscription for the battery, which ranges from £120 to £215, depending on the size of the battery.
But with that cost comes another advantage. "You're always going to have the newest battery technology," explains Mr Hayler.
Nio is just one of the latest Chinese arrivals to enter Norway, along with other newcomers like Xpeng, Voyah, and Hongqi, ahead of wider European rollouts.
There are already half a million electric vehicles on the country's roads and it aims for all new cars to be zero-emission vehicles by 2025.
According to Norway's Road Traffic Information Council, 83% of all new cars sold from January to March this year were fully electric, while only 6% had diesel or petrol engines.
"Norway has been used as a test market for some time," says Oeyvind Solberg Thorsen, director of the Norwegian Road Federation lobby group.
"It's just obvious that the Chinese brands will come here. We have a very favourable set of incentives for electric cars."
Low taxes on electric vehicles (EVs), widespread charging infrastructure and perks like exemption from tolls, access to bus lanes and free public parking, have all helped Norway achieve the highest rate of EV adoption in the world.
Backed by Chinese tech giant Tencent, Nio sold more than 90,000 cars last year, nearly all of them in China, where it already operates more than 800 battery swapping stations.
Sales in Norway are still in the hundreds, but the newcomer plans to enter Denmark, Sweden, Germany and the Netherlands this year.
Currently, the firm does not share its battery swapping stations with other carmakers but has suggested it would be open to other manufacturers harnessing the technology.
That might help popularise the system further so it really takes off in Europe.
More technology of business:
Matthias Schmidt, an analyst from Schmidt Automotive Research, says that such a system could enable smaller and lighter batteries to be used, in turn helping to improve vehicle efficiency.
However, he's sceptical as to whether battery swaps will be widely adopted in Europe, as fast-charging points are becoming more common.
"The horse has likely already bolted," he says. "The rollout of a fast-charging network on motorways will be key going forward now."
But he thinks the technology could be effective for sectors like taxis: "Short downtimes [to recharge] are key for taxis and this could be ideal for the likes of them."
Although it's a difficult space to navigate, a decade ago, Israeli firm Better Place launched a similar innovation, but it failed to take off and the business went bankrupt. While, carmaker Tesla also piloted the concept but didn't pursue it.
Mr Hayler reckons the timing wasn't right for these firms, saying it was "too early".
Despite those early failures, other firms are readily employing a battery-swapping model.
Automakers Geely and Aion have recently launched their own systems in China, and battery manufacturer CATL has also developed a facility, called EVOGO.
California start-up, Ample, is working on similar technology, and Honda, Yamaha and Piaggio are also teaming-up to offer switchable batteries for electric motorbikes and light vehicles.
Another benefit, swapping might greatly appeal to customers who can't easily charge their cars at night.
"In China there are more apartments than you see in Northern Europe. They use the power swap station primarily to recharge the car," says Mr Hayler.
In Europe, it's more common to have driveways where home-charging could be installed. So, the swap station might be used mostly to upgrade or downgrade the battery type, Mr Hayler explains. "But we will see."
Meanwhile, installing battery-swapping infrastructure remains more expensive than charge points. Some people suggest there may eventually be no need to swap batteries at all.
Every year chargers are getting faster and batteries are lasting longer: in April a Mercedes-Benz model drove 1,000km on a single charge.
And even Nio is not betting entirely on battery swaps, it's also supplying home chargers and installing superchargers on roads too.
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Le Pentagone diffuse l’image d’un objet aérien non identifié ayant évolué près d’un F/A-18
par Laurent Lagneau · 18 mai 2022
En juin 2021, le Bureau du directeur du renseignement national [ODNI] et l’Unidentified Aerial Phenomena Task Force [UAPTF], une cellule créée un an plus tôt par le service de renseignement de l’US Navy, publièrent conjointement un rapport au sujet des 144 phénomènes aériens non identifiés [PAN] observés aux États-Unis depuis 2004, en particulier à proximité de manoeuvres ou d’emprises militaires.
Cet intérêt porté par les autorités américaines à ces phénomènes non identifiés, pour lesquels une explication rationnelle finit généralement par être trouvée, avait été résumé par le sénateur Marco Rubio, vice-président de la commission du renseignement. « Il y a des trucs qui volent dans notre espace aérien et nous ne savons pas ce que c’est et ce ne sont pas les nôtres. Nous devons donc savoir qui se cache derrière, qui plus est s’il s’agit d’un adversaire qui a fait un saut technologique », avait-il dit au site Politico.
En clair l’objectif était de déterminer si des adversaires des États-Unis avaient réussi à développer des technologies avancées pouvant expliquer le comportement étonnant d’objets observés par les forces américaines. Ainsi, par exemple, lors d’une vague de « phénomènes aériens non identifiés » survenue en 2014/15 [et qui fit l’objet d’une enquête du New York Times en 2019], des pilotes de l’US Navy avaient décrit des engins n’ayant « aucun panache d’échappement » et pouvant atteindre « 30’000 pieds et des vitesses hypersoniques » en un rien de temps.
« Nous parlons d’objets qui ont été vus par des pilotes de la marine ou de l’armée de l’air, ou qui ont été repérés par des images satellites, qui s’engagent franchement dans des actions difficiles à expliquer. […] Des mouvements difficiles à reproduire, pour lesquels nous n’avons pas la technologie nécessaire ou qui se déplacent à des vitesses dépassant le mur du son sans bang sonique », avait par ailleurs expliqué John Ratcliffe, ancien Directeur national du renseignement américain, en mars 2021.
Cela étant, le rapport publié l’an dernier [et dont une partie reste « classifiée »] avait établi cinq catégories d’explications possibles au sujet de ces « objets volant non identifiés » : échos parasites sur les radars [on parle alors de « fouillis radar »], phénomènes atmosphériques naturels, programmes du gouvernement américain [et/ou de l’industrie] classifiés, systèmes adverses étrangers et « autres ».
Reste que sur les 144 cas évoqués, un seul avait été élucidé au moment de la publication de ce rapport : il s’agissait d’un » gros ballon qui se dégonflait ». Pour les autres, faute de données suffisantes, il n’était pas possible de se prononcer avec une certitude absolue. Toutefois, 80 d’entre eux avaient été détectés par au moins deux capteurs.
« Dans un nombre limité d’incidents, les PAN auraient semblé présenter des caractéristiques de vol inhabituelles. Ces observations pourraient être le résultat d’erreurs de capteurs, d’une mystification ou d’une mauvaise perception des observateurs et nécessitent une analyse rigoureuse supplémentaire », était-il avancé dans ce rapport.
Depuis, le Pentagone a mis en place l’Airborne Object Identification and Management Synchronization Group [AOIMSG], un groupe dédié à l’étude de ces phénomènes aériens non identifiés, en expliquant ceux-ci sont susceptibles de « poser des problèmes de sécurité nationale ». Et, le 17 mai, pour la première fois en plus de cinquante ans [et le projet « Blue Book »], le Congrès des États-Unis a organisé une audition publique consacrée à ce sujet, en convoquant Ronald Moultrie, le sous-secrétaire à la Défense pour le renseignement et la sécurité et Scott Bray, le directeur adjoint du renseignement naval.
Ainsi, comme il est désormais demandé aux militaires américains [en particulier le personnel navigant, ndlr] de signaler toute observation d’objet aériens non identifiés, le nombre de cas a « explosé » depuis juin 2021, celui-ci étant passé à environ 400 selon M. Bray, qui a par ailleurs indiqué que d’autres pays sont également confrontés à ce phénomène. Et de préciser qu’ils échangent leurs informations avec les États-Unis, et vice-versa.
En outre, le directeur adjoint du renseignement naval a également indiqué que, à ce jour, s’il n’y avait eu aucun collision entre des objets non identifiés et des avions militaires américains, cela a toutefois failli arriver à 11 reprises. Pour la plupart, ces incidents ont eu lieu large de la Virgine et de la Caroline du Nord.
Lors de cette audition, M. Bray a produit une vidéo filmée en 2021, à bord d’un F/A-18 de l’US Navy, afin de montrer « la vitesse typique à laquelle les avions militaires peuvent s’approcher d’un objet inconnu ». Effectivement, on ne voit pas grand chose, même en faisant défiler les images au ralenti… Mais on devine un objet sphérique, dont le responsable américain a dit ne « pas avoir d’explication » à son sujet…
BBC
Meet Gleb and Ukraine’s youth orchestra in exile in Slovenia
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A large group of talented young musicians and their families have been evacuated out of Ukraine into Slovenia.
Here, the older ones have formed a new youth orchestra in exile, under the direction of Slovenia's top female conductor. The younger children are coming together to perform for the Slovenian president.
Together they hope to be musical ambassadors for Ukraine.
The BBC's Caroline Hawley met 10-year-old Gleb, who fled eastern Ukraine with his recorder.
Producer: Orsi Szoboszlay
Camera/editor: Duncan Stone
Opex 360
Des avions de combat israéliens auraient été visés pour la première fois par un système russe S-300 en Syrie
par Laurent Lagneau · 18 mai 2022
Le 13 mai au soir, la force aérienne israélienne [IAF] a une nouvelle fois effectué une série de frappes en Syrie, notamment contre une infrastructure souterraine qui, située dans le secteur de Masyaf [province de Hama, ndlr], abritait un « centre de recherche scientifique syrien », et le port de Baniyas.
Selon l’agence de presse officielle SANA, les missiles tirés par les chasseurs-bombardiers israéliens auraient été quasiment tous interceptés par la défense aérienne syrienne. Cependant, elle a également fait été d’au moins cinq tués parmi les servants d’un système anti-aérien Pantsir S1, fourni par la Russie.
De son côté, le Centre russe de réconciliation pour la Syrie a confirmé les affirmations de l’agence syrienne. « Six F-16 israéliens ont attaqué le 13 mai entre 20h25 et 20h32 les sites du centre de recherche scientifique syrien à Masyaf et Baniyas sans entrer dans l’espace aérien syrien. Les forces de défense aérienne de la République arabe syrienne ont pu abattre 16 missiles et un drone qu’Israël a utilisé lors de l’attaque », a en effet avancé Oleg Zhuravlyov, son chef adjoint.
Cependant, l’imagerie satellitaire, fournie par la société ImageSat International [ISI], montre que le site de Masyaf, relevant a priori du Centre d’études et de recherche scientifiques [SSRC] syrien, a bel et bien été détruit.
Cela étant, depuis le début de la guerre civile syrienne [mars 2011], IAF a effectué des centaines de frappes en Syrie, que ce soit pour empêcher des tranferts d’armes vers le Hezbollah [la milice chiite libanaise, ndlr], détruire des positions tenues par les Gardiens de la révolution iraniens de l’unité al-Qods ou répondre à des attaques contre son territoire.
En septembre 2018, l’un de ces raids israéliens se solda par la perte d’un avion de renseignement russe Il-20 Coot au large de Lattaquié, celui-ci ayant été abattu, par erreur, par un missile tiré par un système S-200 de la défense aérienne syrienne.
Et cet incident incita la Russie à renforcer les capacités de cette dernière en livrant des batteries S-300 PMU à la Syrie, comme elle en avait d’ailleurs exprimé l’intention quelques mois plus tôt. Une perspective qui fit vivement réagir Avigdor Lieberman, alors ministre israélien de la Défense. « Si des systèmes d’armes russes sont utilisés contre nous en Syrie, nous agirons contre eux » et « si quelqu’un tire sur nos avions, nous allons les détruire », avait-il en effet prévenu.
Or, peu après le début de son intervention militaire en Syrie, en septembre 2015, la Russie avait trouvé un accord de « déconfliction » avec Israël afin d’éviter toute méprise. Ainsi, il fut alors convenu d’un « partage mutuel d’informations sur les opérations » menées par les forces aériennes russes et israéliennes. Et, depuis leur déploiement sur le territoire syrien, aucune batterie S-300PMU, quelle soit mise en oeuvre par les Russes ou les Syriens, n’avait jusqu’alors visé les chasseurs-bombardiers de Tsahal. Ce n’est apparemment plus le cas.
En effet, selon Alon Ben-David, expert militaire de la chaîne de télévision israélienne Channel 13, au moins une batterie S-300 aurait visé les avions de combat israéliens après leur raid contre le site de Masyaf, sans toutefois les atteindre. Sollicité, l’état-major israélien n’a pas souhaité faire de commentaire. Une façon de confirmer l’incident sans le dire…
Cette affaire, si elle est avérée, comporte plusieurs zones d’ombre. Ainsi, on ignore si la batterie S-300 en question était utilisée par les forces syriennes ou russes. Cependant, Channel 13 rappelle qu’aucun tir ne peut être effectué par les systèmes livrés aux premières sans l’accord des secondes… En outre, on ignore si la ligne mise en place dans le cadre de l’accord trouvé en 2015 entre les états-majors israélien et russe a été utilisée. Enfin, il reste à voir si ce sont les moyens de guerre électronique des chasseurs-bombardiers israéliens qui ont rendu inopérant le radar de ce système de défense aérienne ou s’il fait seulement considérer la première utilisation de celui-ci contre Tsahal comme un message adressé par la Russie à l’État hébreu.
Quoi qu’il en soit, la mise en oeuvre de cette batterie S-300 peut avoir au moins deux significations. Il peut s’agir d’un avertissement contre le soutien d’Israël à l’Ukraine, bien que celui-ci soit assez prudent par rapport à celui fourni par les Occidentaux [il s’est limité, jusqu’à présent, à livraison d’équipements de protection à Kiev]. Ou une façon d’exprimer un désaccord sur le opérations israéliennes en Syrie.
« La Russie n’est pas intervenue en Syrie pour donner à l’Iran une plate-forme pour attaquer Israël. Et en même temps, elle ne veut pas qu’Israël frappe [en Syrie] à volonté », avait confié James Jeffrey, ancien émissaire américain en Syrie, au site Middle East Eye, en décembre 2021. « Elle tolère ces frappes mais elle ne les favorise pas . Mais a mesure qu’elles s’intensifient et commencent à toucher des cibles syriennes, elle risque d’être plus nerveuse », avait-il ajouté.
BBC
China's silenced feminist: How Sophia Huang Xueqin went missing
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BBC Eye investigates the disappearance of Sophia Huang Xueqin, a high-profile feminist journalist who kick-started China’s #MeToo movement.
In the summer of 2021, Sophia was awarded a prestigious Chevening scholarship funded by the British government to pursue gender studies at the University of Sussex. But in September, on the way to the airport to catch her flight to the United Kingdom, Sophia and fellow activist Wang Jianbing “vanished.”
Sophia and Jianbing are among tens of thousands in China being rounded up and detained in a wider state crackdown on activists in recent years.
Now, as the two are expected to face trial for “inciting subversion of state power,” BBC Eye investigates how Sophia’s story is being erased, how China’s censors are carrying out a disinformation campaign against her and why in the UK, there’s been silence surrounding her case.
Reporter: Jessie Lau
Producers: Riddhi Jha, Jessie Lau, and Manisha Ganguly
Executive producers: Daisy Ayliffe and Mustafa Khalili
BBC
Bush condemns Putin's invasion of 'Iraq' instead of Ukraine
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Former US president George W Bush has accidently condemned Vladimir Putin's invasion of "Iraq", before correcting himself by saying he was talking about Ukraine.
Mr Bush made the gaffe during a speech at an event in Dallas, Texas, where he was talking about the importance of fair elections.
He said, "the decision of one man to launch a wholly unjustified and brutal invasion of Iraq... I mean of Ukraine".
Mr Bush was president during the US-led invasion of Iraq in 2003 over weapons of mass destruction that were never found.
Blair Bush memo on Iraq emerges
Bush memoir confesses Iraq regret
Timeline: Iraq War
BBC
Focus on female farmers in Northumberland and the Scottish Borders
By Matthew TuckerBBC News
Award-winning documentary photographer Joanne Coates has created an exhibition featuring portraits of women in agriculture across Northumberland and the Scottish Borders.
A collaboration with more than 40 women, Daughters of the Soil explores questions around land inheritance, farming stereotypes and the history of who has traditionally worked the land.
"The project offered the opportunity to chronicle the lives and stories of these women," explains Ms Coates.
"Women aren't as visible as men on farms but we are seeing them more.
"The female workforce are driving tractors, having a social-media presence and can be seen on TV, but they don't often inherit land or work in leadership positions."
The photo exhibition is being displayed at The Gymnasium Gallery, in Berwick-upon-Tweed, until 5 June.
Ms Coates visited 34 farms, drawing on her personal connection of having previously worked on one.
She still does occasional shifts milking cows in the northern Yorkshire Dales.
While in residency with the Maltings and Newcastle University's Centre for Rural Economy (CRE) and Institute for Creative Arts Practice, Ms Coates worked with Prof Sally Shortall, whose research focuses on gender relations in agriculture.
According to Prof Shortall, women make up just 15% of the farming industry in the UK, their contributions often overlooked as they deal with barriers such as access to land, class, motherhood, and a lack of clear leadership roles.
Here are five of the farmers photographed and interviewed by Ms Coates.
Anna
The sign outside the farm run by Anna in north Northumberland still reads L Smales and Sons Ltd.
But it is Anna, her mother and sister who look after it.
She has worked there since she was a child, later leaving for university, earning a degree in organic farming and also working as an accountant.
"I really enjoyed growing up on the farm," she says. "I think it gave me opportunities other children or young people don't have.
"It was me who was always outside helping dad. I was managing the grains storage at age 12.
"It's not what I have done my whole career but it's what I always anticipated ending up doing."
The business switched to organic farming in 1998 and now produces organic wheat.
The family and the farm suffered a huge loss when Anna's father died 16 years ago, forcing them to step in and do what was needed to manage the land.
Ms Coates visited the farm on the day Anna was due to give birth to her second child, while she was still working on the farm.
They met again nine months later, after Rosie had been born and was accompanying her mum on farm duties.
Annabel
Annabel, 31, an arable and beef farmer, works on her family's farm in the Scottish Borders, managing 2,500 acres along the Berwickshire coast with her father, Will.
She also runs St Abbs Pumpkin Patch.
Annabel studied geology and gained experience of farm management while working on other farms in Lincolnshire and Northumberland.
She is a strong advocate of women and young people in farming.
"A mix of males and females in the workplace creates a good balance, and this produces beneficial results," she says.
"With the shortage of labour becoming a major challenge in UK agriculture, it has never been more important to encourage all young people into the industry.
"There are more and more women taking on agricultural roles within many different businesses. This is exciting and a step in the right direction."
Paula
Paula works at Mill Pond Flower Farm in Foulden village in the Scottish Borders.
Flower farming is one of the exceptions in the industry because the majority of farmers are female.
Paula didn't start out farming. She comes from a city, not an agriculture background.
But 10 years ago, she and her husband, Ray, took a gamble on something new. They had to learn flower farming skills from scratch and now run an established flower farm.
"Being a woman in farming is doing what I'm good at - using all my skills and making a living from the earth," she says.
"It's important different people get to farm because we need diversity to make our growing systems strong and resilient, to be able to adapt to change."
"Diversity in people, plants and wildlife is essential for us all to thrive."
Kirstie
Kirstie and her husband, Kevin, also farm in the Scottish borders, where they have a flock of Cheviot sheep.
They farm on rented land, meaning they can't plan ahead for the future.
They are working towards owning their own farm, but land access remains one of the main barriers to working in agriculture.
Kirstie's father was a farm manager in the Scottish Borders and she grew up getting stuck in and helping him.
"You could tell when it was lambing time because I wasn't in school," she says.
"Where were you last week? Oh it was lambing time."
Her husband is a shepherd and is often away, meaning Kirstie has to be there for any emergencies.
"Between us it's a 50-50 decision. Fifty-fifty in the money so it should be 50-50 in the decisions," she says.
Fransje
As a teenager, Fransje worked milking cows in Holland, where she met her husband, Peter, a cheesemaker.
For most of her life she worked as an occupational therapist.
After moving to the UK, Fransje helped out with lambing at farms near where she lived in Northumberland.
When the chance arose to own a small plot of land close to their home, Peter and Fransje assembled their own herd of Shetland sheep.
Fransje learned how to shear and sells the fleeces locally.
"Having both women and men farm adds diversity in the approach to animal and land management," she says.
"Personally, to be a woman who farms, gives a purpose to my natural drive to nurture, whether that be animals, trees, water, grass, soil."
All pictures are subject to copyright.
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Photos of 1900s Herefordshire life discovered hidden in cupboard
Photographs of life in Herefordshire in the early 20th Century have gone on display after being found hidden behind wallpaper.
Richard Jenkins rode around the Golden Valley area of the county taking pictures of weddings, births and celebrations.
Hundreds of his glass plate negatives were found by his family in a cupboard which had been covered with wallpaper.
An exhibition of the photos has gone on display in Hereford.
Mr Jenkins, who was born in 1890 in Newton, on the Herefordshire border with Wales, wanted to be an engineer, his daughter said.
But he had to take over the family farm and instead channelled his passion into photography.
His daughter Sylvia Jenkins-Bigglestone said her father had used to travel around the area on his motorcycle and sidecar.
"I do not know how he would have reacted, if he felt that he would be as well known as this," she added.
After being discovered, the collection of about 900 photographs was scanned and the plates and photographs are now part of the Herefordshire Archives Collection.
The exhibition is being held at All Saints Church, Hereford, until 2 July.
"I would never have thought daddy would be as notorious as he is now and people are so interested in his work," Mrs Jenkins-Bigglestone said.
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